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François Ier et ses successeurs développèrent dans leurs cours fastueuses les vices importés d’Italie par les armées. Ils aggravèrent le mal en s’alliant aux Médicis et en attirant près d’eux une colonie d’Italiens. À partir de ce moment, les derniers Valois et leurs courtisans contribuèrent beaucoup plus que les clercs à détruire les vertus inculquées à la race française par huit siècles de progrès moral (§ 14). C’est sous cette double influence qu’on vit se produire successivement l’oubli du Décalogue et le retour aux idées du paganisme ; une sorte d’institution de l’adultère, avec tous les autres désordres de la vie privée ; l’affaiblissement des habitudes de liberté et de dignité personnelles, que les Franks avaient communiquées à la nation[1] ; la désorganisation de la vie publique, par les guerres politiques et religieuses ; l’intervention du roi d’Espagne et du pape dans les discordes intérieures ; le schisme, puis le scepticisme ; enfin la conclusion suprême des époques de décadence, la chute de la dynastie.

  1. « Contre la forme de nos pères et la particulière liberté de la noblesse de ce royaume, nous nous tenons descouverts bien loing autour (de nos roys), en quelque lieu qu’ils soyent. » (Montaigne, Essais, t. Ier, XLII.) — Ces mœurs du XVIe siècle contrastent avec la familiarité affectueuse qui régnait au temps de saint Louis, entre le roi et les nobles (§ 14). Elles laissaient cependant à la noblesse une dignité et une indépendance (n.10) que Louis XIV lui enleva (§ 17).