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Droit Civil 2 - Mme Debourg

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Droit Civil. 05/02/13 Une note de cours. Une note de TD. Une note de Galop d'Essai. Un commentaire d'arrt.

Cours organis en deux parties : 1 : La responsabilit civile delictuelle. 2 : Les quasis-contrats (trs court). Introduction. Matire extrmement large : il y a toujours eu, il y aura toujours des accidents, de manires diverses. La question est : Qui supporte la charge des dommages qui sont subis l'occasion de ces accidents ? Au sens trs large, la responsabilit civile est l'obligation mise par la loi la charge d'une personne de rparer un dommage subit pas une autre. (Dfinition de Flour/Aubert). La responsabilit cre vritablement un rapport d'obligation, avec une crance et une dette entre les parties. Si la loi n'intervient cependant pas, cela revient mettre la charge du dommage sur les paules de la seule victime : partout o la loi ne prvoit pas de rparation, la victime n'a finalement pas eu de chance. On parle de responsabilit dlictuelle, de responsabilit extra-contractuelle (quasi-synonymes). Dlictuelle : appellation historique de la matire. Elle fait rfrence au dlit : faute de l'auteur du dommage. Aujourd'hui l'expression est critique, parce que le fondement n'est plus aujourd'hui seulement dlictuelle. On parle galement de responsabilit de plein-droit. A ct, il y a les responsabilit quasi-dlictuelle : faute par imprudence dans la plupart des cas. On parle de responsabilit extra-contractuelle : pour faire la diffrence avec la responsabilit contractuelle. Serait donc une responsabilit extra-contractuelle tout ce qui n'est pas dans le contrat. Nous allons voir que ce n'est pas aussi simple que cela.

1). Les fonctions de la responsabilit. A. Rparation. C'est une justice commutative. On ne gagne pas, on obtient uniquement la rparation de ce que l'on a perdu. (/!\ L'introduction est la base du commentaire Toujours y revenir). Le systme est fond autour de ce que l'on appelle la faveur la victime, la fois dans la jurisprudence et chez le lgislateur. Une faveur la victime sans limite est impossible. Idologie de la rparation. B. La sanction. Notion historique qui a diminu au fur et mesure des annes. Cependant, on ne peut l'ignorer. La responsabilit a une fonction dissuasive, pdagogique et mme une prvention du dommage. C. Fonction prventive. On trouve des traces de ces fonctions dans plusieurs mcanismes. D'abord via la faute d'imprudence (le quasi-dlit), et travers l'apparition de nouveaux principes, notamment ce que l'on appelle le principe de prcaution. Principe li de prs l'ide de risque. De plus en plus, les justiciables sont confronts des risques de dveloppement/risque d'atteinte l'environnement.

Un grand nombre d'affaire sont lies ce principe : sang contamin, amiante, maladie de la vache folle. L'ide du principe de prcaution, c'est qu'en l'absence de certitude, on devrait prendre des mesures prventives pour viter les possibles risques. Certains textes de loi vont imposer ce principe de prcaution. Si cela n'a pas t respect, cela va engager la responsabilit des personnes qui y tait soumises. On les retrouve en matire d'environnement : Article L 110-1 du Code de l'Environnement par exemple. En 2005, le principe de prcaution en matire d'environnement est devenu constitutionnel : Article 5 de la Charte. Le principe de prcaution ne devait s'adresser qu'aux autorits publiques. Aujourd'hui cependant, ce principe s'applique en responsabilit civile. Cela est contest mais il y a bien application. Exemple : 3 Mars 2010 de la 3me Chambre Civile. http://legifrance.org/affichJuriJudi.do? oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000021928716&fastReqId=32344853&fastPos=1 Fermeture d'une forage d'une source d'eau minrale. La responsabilit civile dlictuelle est traite par la 2me Chambre Civile de la Cour de Cassation : Lorsque la Chambre n'est pas prcise, on peut prsumer que c'est la 2me. 2). Les diffrents fondements. 4 Fondements. La Faute. Le Risque. La garantie. La solidarit : la scurit sociale n'est ni plus ni moins que de faire supporter les maladies et les accidents impliquant des soins mdicaux.

A. La Faute. Article 1382 du Code Civil. Tout fait quelconque de l'homme, qui cause autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arriv le rparer. L'obligation de rparer ne peut tre qu'exceptionnelle, ne peut tre engage que s'il commet vritablement une faute. Exceptionnelle : on est en matire de fait juridique, et non en matire d'acte. La volont est donc a priori inexistante. On peut commettre une faute volontairement, mais la question n'est pas l. C'est un fait : la personne n'a pas voulu entran des consquences juridiques. La responsabilit doit donc tre pleinement justifie. Aujourd'hui, ce fondement est en perte de vitesse : on assiste au dveloppement de responsabilit de plein droit, objectives, c'est dire sans faute. (/!\ On affirme pour l'instant c'est la mme chose. Plus tard, il ne faudra pas confondre les notions). Au dpart, la responsabilit sans faute tait conue comme une simple drogation. La jurisprudence a modifi cet tat de chose. La responsabilit du fait des choses est une responsabilit objective. La responsabilit du fait d'autrui peut tre sans faute galement. La responsabilit contractuelle (par exemple pour l'obligation de rsultat) dispense de prouver la faute. XIXme sicle : Il a commenc tre extrmement difficile de dterminer l'auteur du dommage, et de caractriser la faute d'une personne (machines, ouvriers). La victime, souvent un ouvrier, se retrouvait sans possibilit de rparation. Paralllement au nouveau type de dommage cr, on a une tendance s'intresser la victime. On se centre d'avantage sur la victime, on recherche en permanence la scurit, et on estime que le dommage est une vritable injustice. Aujourd'hui, on recherche immdiatement un responsable : dans la liste de tous les acteurs, qui est le plus solvable, qui est responsable.

Perte du terrain de la responsabilit pour faute en faveur de la thorie du risque. B. Le risque. L'ide de fonder la responsabilit sur le risque revient dire que celui qui a une activit risque, qui cause le risque de dommage par son activit, mme s'il ne commet pas spcialement de faute, doit rparer les dommages causs par son activit. On distingue diffrents types de risques. Risque au sens strict. Risque profit : risque par quelqu'un qui tire profite d'une activit. Par exemple l'employeur. Risque danger : certains rgimes de responsabilit (circulation, dommages nuclaires...) sont fonds sur le fait qu'une activit est particulirement dangereuse. Risque autorit : responsabilit du chef, de celui qui commande. En droit positif, il n'y a pas de loi, de code qui caractrise la responsabilit pour risque. C'est une interprtation doctrinale. On estime que certains rgimes sont plutt fonds sur le risque. C'est le cas de la responsabilit du fait des choses, de la responsabilit en cas d'accident de la circulation. C'est le cas de la responsabilit du fait d'autrui. Attention : ce n'est pas un fondement gnral de la responsabilit. Le risque ne remplace pas la faute. Le risque la concurrence. Exemples : Les dommages causs par un avion aux personnes et aux biens qui se trouvent au sol. Les accidents du travail. Les dommages causs l'occasion de la production ou l'utilisation de technologies nuclaires. On assiste ce que l'on appelle la socialisation des risques : on essaye de rpartir la charge qui rsulte de l'obligation de rparation. Cela se manifeste de deux faons : Le dveloppement des assurances (permet la jurisprudence de prendre plus de libert) facultatives ou non, ce qui n'empche pas d'avoir des responsabilits extrmement svre (responsabilit des parents vis vis de leurs enfants). ( Assurer ses gosses !) Systme d'assurance : collectivisation des risques. La prise en charge de certains dommages, de certaines hypothses de dommage par ltat lui-mme. Dans certains domaines, il existe des mcanismes de solidarit nationale pour indemniser les dommages. On pense tout de suite la scurit sociale, mais ce n'est pas le seul. Il y a un fond d'indemnisation pour les victimes d'infraction, et un fond pour les catastrophes naturelles et mtorologiques. La socialisation du risque amne parler de la garantie. C. La Garantie. La loi encourage, et parfois impose la conclusion d'assurance de dommage. Notamment pour l'automobile, en matire de chasse (il y a plus d'accident qu'on le croit)... Il y a une double influence : le dveloppement d'assurance est le rsultat du dveloppement de la svrit des rgimes de responsabilit. Mais la responsabilit subit l'influence du dveloppement des assurances. Droit compar. Il existe des divergences, mme derrire des mots identiques, y compris au sein du systme juridique europen. Ces divergences sont extrmement fortes. Le droit franais fonctionne autour de ce que l'on appelle des clauses gnrales de responsabilit. Cela signifie que derrire ces clauses, ces principes, ces mcanismes, on peut engager tous les types de fautes, de dommages... On a une trs grande marge d'apprciation a partir d'un petit texte (l'Article 1382). Le Droit Anglais numre un grand nombre de dlits spcifiques. Il numre les fautes qui engagent la responsabilit. Le Droit Anglais recense plus de 70 dlits spciaux. Il faut caractriser chaque fois un

certain type de faute, et un remde. Il existe en droit anglais le tort of negligence : plus large, mais rien de comparable avec le droit franais. En droit Allemand, il y a une liste dite d'intrt protg : on ne porte pas atteinte au corps, la vie... En dehors des cas lists d'intrt protg, il n'y a pas de rparation. Le systme en mutation depuis longtemps est en train de faire l'objet de projets de rforme. Le systme de responsabilit fait appel beaucoup d'attention de la part des gouvernements. Projets qui sont le reflet de choix de politiques extrmement dlicats. Les projets sont l'objet d'une trs grande attention. Projet Catala : Incluait des questions de responsabilit civile. L'ide est de consolider la jurisprudence dans des textes, labore au fur et mesure en matire de responsabilit dlictuelle, sans toucher aux grandes lignes du droit positif. On essaye d'amliorer le droit dj applicable. C'est une consolidation. Projet Terr : Projet plus novateur encore. Projet qui a suscit une proposition de loi portant rforme de la responsabilit civile. Pose devant le Snat le 9 Juillet 2010. Pour l'instant, pas de nouvelle. La question a rcemment t relance lors de dbat du Snat. 3). Les frontires de la responsabilit dlictuelle. Quand la responsabilit s'applique ? A. La responsabilit civile et la responsabilit administrative. La responsabilit civile est la responsabilit des personnes prives. La responsabilit administrative est celle des personnes publiques. Distinction qui dcoule de l'arrt Blanco sur l'autonomie de la responsabilit de la personne publique. videmment, la responsabilit administrative relve des tribunaux de l'ordre administratif. Des recoupements sont tout de mme possible. Lorsque l'on a du mal distinguer, il faut faire appel au Tribunal des Conflits. B. Responsabilit civile dlictuelle et responsabilit pnale. Distinction fonde sur l'opposition des objets de cette responsabilit. Le Droit pnal vise sanctionner des comportements qui portent atteinte aux intrts de la socit. L'ide est de punir les coupables. En droit pnal, ces comportements qui sont susceptibles d'tre rprims sont dtermins de faon stricte par la loi. Il n'y a pas d'incrimination sans texte, il faut que le Code Pnal incrimine le comportement. L'objectif du droit pnal n'est pas de sanctionner les dommages subis par la victime : les amendes sont verses ltat. La condamnation de l'auteur de l'infraction n'apporte pas la victime une rparation, en aucun cas. En terme juridique, la responsabilit pnale ne crer pas de rapports d'obligation. Il n'y a pas ce rapport entre la victime et le coupable. La responsabilit civile (contractuelle ou dlictuelle d'ailleurs) cherche avant tout rparer le dommage caus autrui. Cela peut tout fait tre l'occasion d'une infraction pnale. L'ide phare est cette ide de rparation : il s'agit d'indemniser la victime. Ce n'est pas une sanction, elle est envisag du seul ct de la victime. Lorsqu'une infraction pnale est commise, elle entrane un prjudice pour les victimes, les deux responsabilit sont encourues par la mme personne. La victime a le choix. Elle peut d'abord exercer une action civile devant le juge civil. Si une juridiction pnale est paralllement saisie, le juge civil devra surseoir statuer. Le criminel tient le civil en ltat. Article 4 Al. 2 du Code de Procdure Civile. De plus, selon le rsultat de l'action pnale, elle sera plus ou moins tenue par ce que dis le juge pnal. Principe de l'autorit de la chose juge au criminel sur le civil.

Le degr d'obligation pour le juge civil va dpendre de ce que dit le juge pnal. S'il y a eu infraction pnale, il y a ncessairement une faute. La victime peut (deuxime possibilit) porter son affaire devant le juge pnal. Cela est plus frquent (notamment pour l'aide du ministre public). Action publique : prononc de la peine. Action civile : rparation du dommage. La victime se constitue partie civile. C'est dans le projet Catala que l'on trouve le projet novateur. Il autorise, l'article 1371, le juge a prononcer, sur le fondement d'une faute manifestement dlibre, notamment faute lucrative, une sanction punitive. C. La responsabilit contractuelle et dlictuelle. On est en matire de responsabilit civile dans les deux cas, rend la chose dlicate. a). Dfinition. La responsabilit civile est contractuelle lorsqu'elle prend naissance dans l'excution (plus prcisment dans l'inexcution, ou dans la mauvaise excution) d'un contrat. Son objet est de rparer les consquences des dfauts dans l'excution d'un contrat, quel qu'il soit, que ce soit une inexcution totale, partielle, une mauvaise excution, un retard dans l'excution... Pour que la responsabilit soit contractuelle, il faut qu'il existe un contrat, que ce contrat soit valable, et que ce contrat ait t inexcut d'une manire ou d'une autre. La responsabilit dlictuelle : l'auteur du dommage et la victime ne sont pas lis par un rapport de droit contractuel. b). Le principe de non-cumul. Cette distinction a une importance primordiale : on ne peut cumuler ces deux types de responsabilit. On parle de non-cumul des responsabilits contractuelles et dlictuelles. Ce n'est pas tant qu'on ne peut pas cumuler les deux, c'est que l'on ne peux pas choisir les deux. La victime ne peut pas choisir de fonder son action sur celui qui serait le plus favorable : elle n'a pas le choix. On pourrait parler plutt d'un principe de non-option. En consquence, si le dommage est li l'occasion d'un contrat, c'est de la responsabilit contractuelle. Si on est pas en prsence d'un contrat, c'est la responsabilit dlictuelle. Pourquoi on aurait envie de choisir ? Les rgimes sont (malgr les nombreux points communs) assez diffrents. Les intrts des victimes peuvent tre mieux servis dans un rgime plus que dans un autre. Fournissait un trs lourd contentieux qui a un peu diminu, parce que les prescriptions ont t diminues. La jurisprudence fondatrice de ce principe de non cumul : 11 Janvier 1922 Chambre Civile. La raison du principe de non-cumul repose sur l'ide que le demandeur ne doit pas pouvoir chapper aux contraintes qui rsulteraient du contrat en choisissant la responsabilit dlictuelle. On pense, trs naturellement, aux clauses limitatives de responsabilit. La frontire cependant bouge et volue. La jurisprudence est cependant rigoureuse sur la question. On constate une volution vers une extension de la sphre contractuelle. Dans l'ensemble, la sphre contractuelle parat de plus en plus tendue. Illustration rcente de ce principe de non cumul avec une conception large du contrat rsulte dans un arrt de la Premire chambre Civile du 28 Juin 2012. http://legifrance.org/affichJuriJudi.do? oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000026094302&fastReqId=146410753&fastPos=1 Un enfant faisait usage d'une aire de jeu d'un restaurant. Il joue et a un accident. La question se pose de savoir si la responsabilit est contractuelle ou dlictuelle. Le fait pour l'enfant d'utiliser l'aire de jeu exclusivement rserve la clientle du restaurant ncessite l'application du rgime de la responsabilit contractuelle.

Dans un arrt du 22 Juin 2004. Faits semblables ( peu prs : terrasse d'un restaurant). La responsabilit a l'encontre d'un restaurateur est une responsabilit dlictuelle. Responsabilit de la SNCF. Le contrat, selon la jurisprudence, commence au moment ou le voyageur monte dans le train (Arrt du 7 Mars 1989 : http://legifrance.org/affichJuriJudi.do? oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007022433&fastReqId=1460154122&fastPos=1 ). Le contrat prend fin au moment de la descente du train. Si accident au cours d'une correspondance, la responsabilit de la SNCF n'est pas contractuelle. Au cours de la correspondance, le contrat s'interrompt (Arrt 19 Juillet 1991). Un voyageur avait pris une mauvaise rame, a tent de sortir, et s'est bless. La Cour de Cassation a estim que l'accident n'tait pas soumis au rgime de responsabilit contractuelle. (Arrt 1e Dcembre 2011). c). Les enjeux de la distinction. Semblables. Il est tout fait possible que l'erreur de qualification nentrane aucune diffrence. Arrt 4 Janvier 1995 : le fondement de l'action tait erron mais que malgr l'erreur de fondement, les juges du fond ont appliqus les bonnes rgles les rgles quivalentes. Intrts pratiques de la distinction : en matire de responsabilit dlictuelle, les article 1146 et 1150 du Code Civil sont exclus. Article 1146 : l'exigence d'une mise en demeure est carte pour la responsabilit dlictuelle. Article 1150 : En matire dlictuelle, les dommages et intrts couvrent le dommage mme non prvisible. L'article 1150 du Code Civil les dommages aux seuls dommages prvisibles. Gographiquement, il y a une diffrence en matire de juridiction comptente. De plus, les clauses limitatives de responsabilit ne jouent pas en matire dlictuelle (ce qui est logique, parce qu'il n'y a pas de contrat). La charge de la preuve est plus lourde pour le demandeur en matire dlictuelle, puisque ce dernier va devoir prouver une faute. Alors qu'en matire contractuelle, le manquement contractuel suffit et est souvent plus facile tablir. Les causes d'exonration sont variables selon que l'on est dans un rgime ou dans un autre. d). Les difficults de mise en uvre du principe. La responsabilit dlictuelle peut tout a fait entretenir des liens avec une situation contractuelle. Dans un tel cas, la distinction n'est pas simple faire entre les deux types de responsabilit. Responsabilit pr-contractuelle La responsabilit engage par un comportement fautif lors de la conduite des pourparlers est une responsabilit dlictuelle. Les pourparlers sont en principe libres mais cela n'exclut pas que certains comportement soient non admis, notamment en matire de rupture abusive. On applique donc la responsabilit dlictuelle, mais la question prsente des spcificits qui demandent l'adaptation du rgime. Pour l'obligation d'information, c'est la responsabilit contractuelle cependant. Fautes post contractuelles. On est dans le dlictuel. Exemple : un accident caus par un train, une fois que le passager est descendu. La responsabilit est dlictuelle. Faute contractuelle invoque dans le cadre d'une responsabilit dlictuelle. Responsabilit du cocontractant qui n'excute pas son obligation et qui du mme coup cause un dommage un tiers du contrat. Question de l'opposabilit du contrat au tiers. La victime est tiers au contrat, donc il ne peut agir que sur le fondement de la responsabilit dlictuelle. Peut-il invoquer l'inexcution comme faute ?

Question extrmement frquente en pratique. On dcompose la question en deux temps. Lorsqu'une faute est caractrise indpendamment de tout manquement au contrat, le tiers peut fonder dessus son action en responsabilit dlictuelle. Arrt 6 Octobre 2006. Le tiers un contrat peut invoquer sur le fondement de la responsabilit dlictuelle un manquement contractuel ds lors que ce manquement lui a caus un dommage. Cet arrt vient consacrer une conception large de la responsabilit contractuelle fonde sur la responsabilit dlictuelle. Les autres chambres ont rejoint l'Assemble Plnire. Arrt 15 Mai 2007 1e Chambre Civile. Arrt du 25 Janvier 2007. Fourniture de sang Le fournisseur de sang qui manque a son obligation de scurit des rsultats peut voir sa responsabilit dlictuelle engage pour faute l'gard de la victime. Difficult d'un tiers engag par un cocontractant au motif que le tiers serait responsable de l'inexcution du contrat. Ici, le cocontractant reproche au tiers d'avoir aid son propre cocontractant l'inexcution du contrat. Exemple : Embauche d'un ancien salari au mpris d'une clause de non-concurrence. La participation du tiers peut tre aussi moins volontaire. Exemple : Une livraison qui n'arrive jamais a temps en raison d'un accident de la route. Pour les victimes par ricochet (parent d'un proche mort par exemple) d'accident de transport, pendant un temps, la Cour de Cassation a estim qu'il y avait une forme de stipulation pour autrui tacite. La Cour de Cassation a mis l'ide que le contrat, inexcut, contenait une stipulation pour autrui tacite qui permettait au proche de la victime (notamment de la victime dcde dans un accident) de se fonder sur le contrat de transport pour pouvoir utiliser la fameuse obligation de scurit du contrat de transport. En 1911 (donc trs tt), la jurisprudence a estim que la victime immdiate d'un contrat de transport pouvait fonder son action sur l'obligation de scurit, implicite tout contrat de transport. Par la suite, on a admis une sorte de brche dans le principe. 1951, les proches pouvaient refuser le bnfice de la stipulation pour autrui quand ils voulaient bnficier des avantages du rgime de la responsabilit dlictuelle. Plus rcemment, 28 Octobre 2003 1e Chambre Civile : arrt qui tente d'assembler ces solutions. http://legifrance.org/affichJuriJudi.do? oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007047925&fastReqId=1976616959&fastPos=1 Difficult des chanes de contrats translatives de proprit. Essentiellement des chanes de contrat de vente. Une action de l'acqureur final contre le fournisseur. Cette action est contractuelle mme si en principe il n'y a pas de contrat en l'acqureur final et le fournisseur. Cette action contractuelle est exclue dans d'autres chanes, notamment dans les contrats d'entreprise, notamment en cas de sous-traitance. Depuis l'Arrt Besse du 12 Juillet 1991 : l'action du sous traitant contre le matre de l'ouvrage tait de nature dlictuelle. Mais, si ma chane de contrat est translative de proprit, l'action est contractuelle. Exemple : un chantier, une construction. Mais l'entrepreneur achte des biens pour la construction : des tuiles. Les tuiles sont dfectueuses. Je peux engager la responsabilit contractuelle du vendeur de tuiles. e). La remise ne cause de la responsabilit contractuelle. Beaucoup estiment que dans les deux cas, il y a une obligation de rparation, et que la seule diffrence est la nature du fait dommageable. Genevive Viney : la distinction est trop thorique. Il faut la remplacer par une ide selon laquelle l'application du rgime ne doit pas faire obstacle au reste du contrat. Dans deux domaines rcents, les rgimes sont unifis. C'est le cas en matire d'accident de la

circulation (exemple du transport d'un taxi). Mme distinction en matire de produits dfectueux. Le projet Catala, que l'on appelle en matire de responsabilit le projet Catala-Viney. Propose une fusion entre matire de responsabilit contractuelle et dlictuelle. En revanche, le projet Terr et de la Chancellerie maintiennent la distinction. D. La rparation et la cessation de l'illicite. Bloch/Philippe Stoffel-munck. La cessation de l'illicite est toute sanction ayant pour objet ou pour effet de prvenir ou de faire cesser une situation de fait contraire au droit. Article 809 Al. Du Code de Procdure Civile Le prsident peut toujours, mme en prsence d'une contestation srieuse, prescrire en rfr les mesures conservatoires ou de remise en tat qui s'imposent, soit pour prvenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite. Dans les cas o l'existence de l'obligation n'est pas srieusement contestable, il peut accorder une provision au crancier, ou ordonner l'excution de l'obligation mme s'il s'agit d'une obligation de faire. Prvenir un dommage imminent, faire cesser un trouble manifestement illicite. Dans le Code, on a cette possibilit qu'en matire de rfr. On trouve de la jurisprudence qui autorise le juge du fond a faire cesser ces troubles en matire d'acte de concurrence dloyale, en matire de dmolition de construction irrgulire, en matire de contrefaon, d'environnement, de protection des consommateurs et en cas d'atteinte un droit de la personnalit. Les seuls articles que l'on trouve dans le Code au bnfice des juges du fond sont particuliers. Il s'agit des articles 16-2 et 9 du Code Civil. Les juges peuvent sans prjudice de la rparation du dommage subit prescrire toute mesure () propre empcher ou faire cesser une atteinte l'intimit de la vie prive. Rparation et cessation de l'illicite sont deux choses distinguer. La rparation agit sur les effets du fait dommageable. La cessation de l'illicite agit sur la source. Le juge peut faire cesser l'illicite et peut ordonner en plus la rparation. La jurisprudence sur ce point n'est pas trs claire. En matire de cessation de l'illicite, on est face une double objectivit. Il n'y a pas d'abord d'exigence de faute (on ne recherche pas de faute au sens strict). De plus, la responsabilit ne du fait que le dommage est indiffrent. Le juge ne fait qu'ordonner que cesse un acte illicite. Fonction prventive. Pourtant, cela relve quand mme de l'tude de la responsabilit civile. Le projet Terr propose un Article 2 spcifique qui permettrait de gnraliser officiellement la possibilit pour le juge de prescrire des mesures de prvention et de cessation du trouble illicite demand par le demandeur. C'est ce titre l, que le principe de prcaution (abord plus haut) peut tre avanc pour fonder ce type de mesures. E. La rparation des dommages causs par voie de presse. Essentiellement des dommages des prjudices causs la vie prive au sens large, aux droits l'image, la rputation, l'honneur... Ces dlits commis par voies de presse on un double rgime : il relve la fois de la responsabilit civile et la responsabilit pnale (injure...). La Cour de Cassation, pour ces dlits, exclut le jeu de l'article 1382. Ass. Plnire. 12 Juillet 2000. Pour commencer.

http://legifrance.org/affichJuriJudi.do? oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007042385&fastReqId=1066225336&fastPos=1 Concernant les abus de la libert d'expression des personnes (plus large encore). Arrt du 25 Janvier 2007. Les abus de la libert d'expression ne peuvent tre poursuivis et rpars sur le fondement de l'article 1382. Attention : il s'agit de l'abus de la libert d'expression envers les personnes (morale ou physique). Arrt du 10 Octobre 2008 L'article 1382 du Code Civil retrouve s'appliquer en matire d'abus de libert d'expression envers les biens. Exclusion de l'article 1382 du Code Civil tendue l'article 9-1 du Code Civil : la prsomption d'innocence. Dans un arrt de 2001, la Cour de Cassation a ajout les abus de la libert d'expression prvu par l'article 91 du Code Civil. Si jamais la presse porte atteinte au principe de la prsomption d'innocence protge par 9-1, le fondement ne peut pas tre 1382. On va distinguer les responsabilits gnrales du Code Civil : les rgles de droit commun de la responsabilit dlictuelle. Dans un second titre seront abords les rgimes spciaux (accidents de la circulation, les produits dfectueux, la responsabilit mdicale). 12/02/13

Titre I:La responsabilit dlictuelle Les rgles de droit commun. A l'intrieur de ce titre seront vus deux sous-titre : classiquement les conditions et la mise en uvre. Sous-titre I : Les conditions de la responsabilit civile dlictuelle. L'architecture du droit franais de la responsabilit repose sur des clauses gnrales (comme dj dit). Clause de responsabilit pour faute, de responsabilit du fait des choses et la clause gnrale de responsabilit du fait d'autrui . La gnralit de cette dernire clause est extrmement discute. Nous allons cependant trait dans un premier chapitre des conditions communes toutes ces responsabilits. Chapitre I : Les conditions communes aux clauses gnrales de responsabilit. Section I : Le dommage. Premire condition de la mise en uvre de la responsabilit. Il faut un prjudice, rparable. Il ne peut pas y avoir de responsabilit civile sans dommage/prjudice. Il faut dmontrer que ce prjudice existe, galement que ce prjudice rponde certaines caractristiques imposes par la loi ou par la jurisprudence. I. La ncessit d'un dommage rparable.

Rpond la fonction rparatrice de la responsabilit civile. En droit franais, il est donn une place prpondrante au dommage, la victime, au point que certains auteurs affirment que le dommage est devenu le centre de gravit de la responsabilit civile. Lorsque l'on met en uvre la responsabilit, on veut rtablir un tat antrieur que le fait juridique l'origine du dommage avait rompu. (Expression du Doyen Carbonnier). Le dommage a une double fonction : c'est la finalit de la responsabilit civile et c'est une condition ncessaire la mise en uvre de la responsabilit. Objectif de rparation : condition de la mise en uvre de la responsabilit. Un grand nombre de dispositions spcifiques s'intressent la question du prjudice, et beaucoup de projets doctrinaux. Il y a un dbat sur la ncessit de ce dommage. Seulement, certains auteurs et arrts ont remis en cause l'ide de prjudice dans certains domaines prcis. En matire contractuelle. Doute, sem par la 3e Chambre Civile de la Cour de Cassation. Elle a rendu plusieurs arrts dans lesquels elle engage la responsabilit contractuelle en l'absence de dommage. 13 Dcembre 1997/ 30 Janvier 2002. ( http://legifrance.org/affichJuriJudi.do? oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007044249&fastReqId=698381297&fastPos=2 ) La Cour, dans ces deux arrts, a retenu la responsabilit alors qu'il n'y avait pas de dommage. Elle a mme constat l'absence de prjudice. Trs critiqus, ce qui a pouss la Cour de Cassation a devenir un peu plus orthodoxe : 3 Dcembre 2003 Les dommages et intrts ne peuvent tre allous que s'il y a un prjudice rsultant de la faute contractuelle. ( http://legifrance.org/affichJuriJudi.do? oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007049640&fastReqId=1565715986&fastPos=1 ) 18 Dcembre 2003. Mme affirmation que pour la responsabilit dlictuelle.

Il existe dans certains cas des prsomptions irrfragables de prjudice. Poses en matire d'abord de concurrence dloyale. Ds lors qu'il y a concurrence dloyale, il y a prjudice. La seule dmonstration de l'acte de concurrence dloyale emporte l'existence de prjudice. (9 Fvrier 1993 Chambre Commerciale/ 9 Octobre 2001). ( http://legifrance.org/affichJuriJudi.do? oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007029832&fastReqId=137892172&fastPos=1 ) Des prsomptions existent en matire de droit des consommateurs, en matire de diffamation, galement les atteintes l'information mdicale. Objectif de dissuasion, on veut viter que ces actes soit commis, et assurer la protection de l'effectivit des droits subjectifs concerns (on parle de vie priv, d'information mdicale, de proprit (notamment intellectuelle) ).

II. Les types de dommages. On parle de prjudice, de dommage, sans vritablement distinguer. Certains auteurs insistent sur la distinction cependant. D'un ct une atteinte un intrt reconnu par la loi (le dommage), et de l'autre les consquences de ces atteintes (le prjudice). Le projet Catala fait la distinction : Le dommage est l'atteinte la personne ou aux biens de la victime. Le prjudice est la lsion des intrts patrimoniaux et extra-patrimoniaux qui rsultent de cette atteinte. A. Le prjudice matriel. Atteinte un bien ou un intrt financier. On dit aussi qu'il s'agit d'une atteinte au patrimoine. C'est un dommage objectif, facile valuer, et qui peut tre directement valu en argent. On va distinguer l'intrieur de ce prjudice la perte prouve et le gain manqu. B. Le prjudice moral. Plus compliqu que le prcdent. Il s'agit d'une atteinte des valeurs extra-patrimoniales. Il s'agit d'un dommage subjectif, qui se traduit par une atteinte des formes de sentiments humains. La jurisprudence ne cesse d'en dgager de nouveaux. Constituent un dommage moral l'atteinte l'honneur, la rputation, la pudeur, au nom, au respect de la vie prive, aux sentiments d'affection, la jouissance des plaisirs de la vie. Plus concret : l'atteinte au droit moral d'un auteur sur son uvre. Il existe un prjudice d'anxit Arrt 11 Mai 2010 ( http://legifrance.org/affichJuriJudi.do? oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000022214719&fastReqId=483160632&fastPos=1 ) Salaris exposs l'amiante qui ont fait valoir un prjudice d'anxit : situation d'inquitude permanente face au risque de dclaration tout moment d'une maladie lie l'amiante. Ici la maladie n'est pas dclare, ni le risque de la maladie que l'on indemnise. C'est la peur de contracter la maladie. Ce prjudice, 1e Chambre Civile 9 Juillet 1996, a dj t soulev. Transfusion de sang d'hpatique une personne. La notion de prjudice moral, autrefois, a fait dbat. Comment indemniser en argent quelque chose qui ne portait pas atteinte au patrimoine ? Il n'tait pas appropri de rparer cela en argent. Pourtant a jurisprudence a accept la rparation trs vite. Chambre Runie 25 Juin 1833 Conseil D'Etat 1961. Les prjudices moraux peuvent tre la consquence d'un prjudice corporel. Prjudice par ricochet : un proche bless ou dcd : on peut demander rparation du prjudice de souffrance, de voir souffrir, ou d'avoir perdu un tre cher. La jurisprudence va jusqu' indemniser la perte d'un animal cher.

Prjudice d'agrment : Conu de faon troite depuis un arrt du 28 Mai 2009 : ne pas pouvoir jouir

des plaisirs de la vie, de ne pas pouvoir avoir une vie normale , ou telle que l'on avait auparavant. Prjudice d'tablissement : (2e Chambre Civile 12 Mai 2011 ). Perte d'espoir et de chance de normalement raliser un projet de vie familiale (se marier, fonder une famille...). Apprci in concreto, dtach du prjudice d'agrment (qui a t conu de faon de plus en plus troite).

Prjudice des personnes morales. Cela ne pose pas de problme qu'une personne morale subisse un prjudice matriel. En revanche la question s'est pose en matire de prjudice moral. La question a t particulirement discute en doctrine. CA de Paris 30 Juin 2006. Cour de Cassation, Chambre Commerciale, 15 Mai 2012. http://legifrance.org/affichJuriJudi.do? oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000025896987&fastReqId=1411692513&fastPos=1 L'affirme sous la forme d'un principe lapidaire : une socit peut invoquer un prjudice moral. Il s'agissait ici d'un acte de concurrence dloyale commis par les cdants d'une part sociale d'une socit. La socit demande une rparation, les juridictions refusent, la Cour de Cassation sanctionne l'arrt pour violation de la loi. Vaut pour tous les types de personnes morales, et pour tous les types de prjudices moraux, bien entendus tous les types susceptibles d'tre subis par une personne morale (atteinte l'honneur, la rputation, l'image...). C. Le prjudice corporel. Prjudice spcifique, hirarchiquement considr comme suprieur aux autres parce que plus grave. Dans cette hirarchie, le prjudice corporel a une place particulire. Trait de faon particulire en matire d'accident de la circulation. Loi du 17 Juin 2008 sur la prescription : prvoit un dlai spcifique de 10 ans pour l'action en rparation du dommage corporel. Le dommage corporel est celui qui rsulte d'une atteinte physique au corps, la personne. Or, il existe en droit franais un principe d'inviolabilit du corps humain Article 16-1 du Code Civil (mais bien avant consacr par la jurisprudence). Il est hybride : Un aspect patrimonial Tous les aspects conomiques qui rsultent d'une tat d'invalidit total ou partiel et tous les frais de soins et d'assistance ncessits par la situation de la victime. Un aspect moral. Prjudices moraux, plus spcialement la souffrance, le pretium doloris : le prix de la douleur (Ripert). Le prjudice d'agrment : par exemple le fait de ne pas pouvoir pratiquer rgulirement une activit sportive).

Prjudice esthtique temporaire ou permanent. Prjudice d'tablissement familial. Prjudice de contamination (trs confus). Prjudice sexuel. Il va y avoir un travail extrmement complexe du juge pour valuer quantitativement le montant allouer. Ces prjudices corporels sont trs discuts dans les projets de rforme. C'est ce qui justifie pour le gouvernement une intervention en matire de responsabilit dlictuelle. Ce qui vraiment, est essentiel pour le gouvernement est le prjudice corporel. Projet Terr : Article 3 : Sauf dispositions particulires, les atteintes l'intgrit physique et psychique de la personne sont rpars d'aprs les rgles de la responsabilit dlictuelle alors mme qu'elle serait caus l'occasion de l'excution d'un contrat.

D. Les prjudices collectifs. Violation d'un intrt collectif. Il peut tre d'ordre moral ou patrimonial. Il n'est pas mentionn par les textes. Consacr en matire de droit du travail et en droit de la consommation. Pour permettre la rparation de ces prjudices collectifs, il a fallut largir le droit d'action. Il faut normalement un intrt agir, direct et personnel. La dfinition du prjudice collectif est complexe, et la jurisprudence semble hsiter entre reconnatre un prjudice individuel (ou une addition d'un prjudice individuel) Chaque personne droit demander la rparation de son prjudice. Autre choix : mise en uvre autonome. Prsente des caractres particuliers au regard des prjudices rparable. En effet, le prjudice rparable doit tre personnel et certain. Or, l'atteinte un prjudice collectif considr dans son ensemble pose un problme de certitude. Prjudice cologique. Prjudice consacr l'occasion de l'Affaire Erika. Chambre Criminelle 25 Septembre 2012. La Cour de Cassation a confirm les condamnations prononces par les juges du fond, et notamment celles qui avaient t prononces en rparation du prjudice cologique. Le projet Catala prvoit un article 1343 : est rparable la lsion d'un intrt individuel ou collectif ,. Le projet Terr l'article 8 suggre la mme chose, mais il prcise que l'atteinte un intrt collectif, telle l'atteinte l'environnement, est rparable dans les cas et aux conditions dtermines par la loi. Rapport d'information du Snat : refus d'introduction du prjudice collectif dans le droit commun civil au motif de son imprcision. III. Les caractristiques du dommage rparable. Quatre condition. Direct Personnel Certain Avoir port atteinte un intrt lgitime.

Il n'y a pas de conditions de prvisibilit. La prvisibilit n'est pas requise en matire dlictuelle, contrairement en matire contractuelle, ce qui justifie une tentative de la part des plaideurs d'tre dans un rgime ou dans l'autre. A. Direct. 1). Le principe. Se confond avec le principe de causalit. En ralit, le terme est mal choisi, cette exigence n'est qu'un rappel de lien de causalit entre l'auteur et le dommage. 2). Le problme des prjudices par ricochet. Confondu avec le prjudice rflchi. Il faut distinguer la victime directe (ou immdiate) : personne qui a subit le dommage en premier par le fait gnrateur. Victime par ricochet: subit un dommage parce que le fait gnrateur a d'abord caus un premier une autre personne avec laquelle la victime par ricochet entretien des liens particuliers. On a donc une addition, une conjonction de victime : la victime immdiate et la victime par ricochet. Le prjudice de la victime par ricochet est un prjudice de rpercussion. Pour que le prjudice par ricochet soit rparable, il faut que le prjudice initial le soit aussi. Il faut entrer dans le cercle des victimes par ricochet. Le risque est que n'importe qui se prsente comme victime par ricochet. La jurisprudence conoit le cercle des victimes par ricochet de faon assez large. Il n'est pas ncessaire d'abord qu'il existe un lien de droit entre la victime immdiate et la victime par ricochet (Chambre Mixte 27 Fvrier 1970 Arrt Dangereux).

Un homme dcde et sa concubine vient se prvaloir d'un prjudice par ricochet. A l'poque, le concubinage tait trs mal vu, mais la Cour de Cassation estime que la victime par ricochet concubine peut obtenir rparation de son prjudice. Il faut que le concubinage soit srieux, c'est dire stable. Rgle de principe : l'Article 1382 n'exigeait pas en cas de dcs l'existence d'un lien de droit entre le dfunt et le demandeur en indemnisation. 16 Avril 1996 La Cour d'Appel a prcis les conditions de ce prjudice en exigeant que les victimes par ricochet (ici les oncles et tantes) rapporte la preuve de liens affectifs particuliers. La Cour de Cassation considre elle au contraire qu'il suffit qu'il rapporte la preuve d'un prjudice direct et personnel et certain. ( Prsent dans la fiche). La non exigence du lien de droit contenu : Chambre Criminelle 17 Octobre 2000. http://legifrance.org/affichJuriJudi.do? oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007070142&fastReqId=1886171873&fastPos=1 La Cour de Cassation a admis ici le prjudice par ricochet. Types de dommages subis par ricochet. Prjudice autonome. Deux types de prjudice : Prjudice pcuniaire (la victime tait le soutient de la famille). Il faut ici dmontrer que la victime par ricochet tait la charge financire de la victime initiale. De faon un petit peu limite, la jurisprudence admet le principe d'un prjudice par ricochet de l'employeur ou de l'associ. Elle est quand mme trs rticente pour ce qui concerne l'indemnisation en elle-mme. Prjudice moral. Autant on a pas besoin de dmontrer (nous dit la Cour de Cassation) l'existence de liens particuliers, autant on est oblig de montrer que la victime tait un tre cher, et donc en apporter la preuve. Retour de la preuve des liens d'affections particuliers. Ici, il faut dmontrer que l'on est dans une situation qui fait prsumer la douleur, la souffrance. Gnralement, c'est plutt le cercle familial, mais on peut aller un petit peu au-del. Cas spciaux. Au dpart, la jurisprudence exigeait que la victime immdiate soit dcde pour que l'on puisse de prvaloir d'un prjudice moral par ricochet. Aujourd'hui, l'exigence de gravit du prjudice s'est considrablement assouplis, et ce depuis un arrt de 1946 dans lequel a t admis l'action en rparation du prjudice moral subit par un pre dont la fille avait t blesse. Question du double ricochet. 2e Chambre Civile 28 Avril 2011. http://legifrance.org/affichJuriJudi.do? oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000023931171&fastReqId=2123140114&fastPos=1 La Cour de Cassation a accept de rparer le prjudice conomique qui rsultait d'un tat dpressif d'une personne qui lui mme rsultait du dcs de sa fille. L'tat dpressif le met en situation d'invalidit, qui atteint la femme du pre. tat dpressif Prjudice conomique Touche sa femme. Crainte d'une indemnisation sans fin. Le projet Terr vient limiter l'indemnisation du prjudice rflchi au seul dommage initial qui consiste en une atteinte l'intgrit corporelle. Il vient aussi prciser qui peut prtendre tre victime par ricochet. Les conjoints, le pre, la mre de la victime et ses enfants. Les proches de la victime habitant avec elle au moment du dommage : Article 63 Al. 2 En dehors de ces cas, la rparation du prjudice est exclut sauf gravit exceptionnelle du prjudice d'affection (Article 64).

B. Un prjudice personnel. Le prjudice personnel est d'abord un prjudice individuel, individualisable, et c'est l'hypothse la plus classique. Cela ne veut pas ncessairement dire qu'il y a qu'une seule victime. prouv par une ou plusieurs personnes dtermines. Cette exigence de prjudice personnel, individuel, vient du fait que seul la personne qui a subit le dommage a qualit pour agir. Cette hypothse s'oppose celle dj rencontre, qui est le prjudice collectif : le prjudice subit par un groupement. Il y a des groupements qui ont t autoriss obtenir des rparations lorsqu'il existe une atteinte une cause que ces groupements dfendent. En droit du travail tout d'abord, un arrt des chambre runies du 5 Avril 1913 a fait droit la demande de rparation d'un prjudice collectif form par un groupement professionnel. Syndicat : consacr par la loi. Article L 2132-3 du Code du Travail. Exercer tous les droits rservs la partie civile relativement aux faits portant un prjudice direct ou indirect l'intrt collectif de la profession. En droit de la consommation, autorise certaines associations exercer des actions lorsqu'un fait porte prjudice direct ou indirect l'intrt collectif des consommateurs. (Loi du 25 Dcembre 1973). Rechercher l'article du Code de la Consommation. C. Le prjudice certain. Le prjudice ventuel n'est pas rparable. Cela ne pose aucun problme lorsque le prjudice n'est pas survenu. La jurisprudence refuse de rparer un prjudice hypothtique ou ventuel. Deux situations peuvent poser des difficults : le prjudice futur, et la perte de chance. 1). Le prjudice futur. Rparable la condition qu'il soit certain. Si on est sr que le prjudice va intervenir, le prjudice est rparable. Chambre des requtes, 1 Juin 1932 Il n'est pas possible d'allouer des dommage-intrts pour un prjudice purement ventuel. En revanche, si le prjudice bien que futur apparat comme la prolongation certaine et directe d'un tat de chose actuel et qu'il est susceptible d'estimation immdiate, alors on peut obtenir rparation. Cette certitude, en pratique contentieuse, n'est pas totalement facile tablir. Trs souvent, le juge va se contenter d'une dmonstration d'une probabilit suffisante. En pratique, s'il y a des doutes sur la ralisation du prjudice futur, il est tout a fait possible que le prjudice soit jug plus tard, pour rvaluer la constatation du prjudice. Il n'existe pas d'action en rparation pour la prvention d'un prjudice futur, mais l'on peut obtenir des injonctions de ne pas faire, de faire pour obtenir ou pour faire cesser la situation qui mne au prjudice 2). La perte de chance. Fait de perdre une possibilit de russir, d'obtenir quelque chose de positif. Si l'on suit la logique de l'existence d'un prjudice certain, on ne peut rparer un prjudice de perte de chance. Il faut que les chances soit srieuses. La jurisprudence est extrmement floue, variable. 16 Juillet 1998 La rparation de la perte de chance doit tre mesure la chance perdue. Elle ne doit pas tre gale l'avantage qu'aurait procur cette chance si elle s'tait ralise. La seule certitude que l'on a pour ce prjudice, c'est qu'une chance a t perdue. En revanche, ce qui n'est pas certain, c'est ce qui aurait pu tre obtenu. Pour valuer, la Cour fait un calcul de probabilits. Elle value le prjudice en fonction des chances de succs si la faute n'avait pas t commise. La rparation n'est qu'une fraction de ce qui aurait pu tre obtenu.

Dans des cas assez grave, la perte de chance de survie d'un patient en raison de l'insuffisance des soins. Il y a une faute, une chance perdue de survivre, on est pas sur que le patient aurait survcu, donc on indemnise une fraction de ce prjudice. La perte de chance de gain au course du fait de la faute d'un jockey. La perte de chance de gagner un procs (met en cause la responsabilit de l'avocat, ils sont assez susceptibles sur ce point). Exigence : il faut que cette perte de chance soit bien le rsultat de la faute. On touche ici au problme de la causalit. Exemple spcifique : le dommage pr-contractuel. La conduite des pourparlers est libre. Lors de rupture abusive, il y a engament de la responsabilit dlictuelle. Problme de la nature du prjudice de rupture abusive. Est-ce une perte de chance de conclure le contrat ? Question importante des enjeux financiers qui y sont attachs : si j'indemnise la perte de chance de conclure le contrat, je risque d'obtenir des dommage-intrts extrmement levs. Chambre Commerciale 25 Fvrier 2003 Perte de chance d'obtenir les gains que la victime de la rupture des pourparlers pensait obtenir du contrat qui finalement n'a pas t conclut. Cet arrt s'est fond sur le principe de la rparation intgral. Tout dommage issu de la rupture abusive doit tre rpar. Aujourd'hui, la tendance s'est inverse. 26 Novembre 2003 (confirm par la 3e Chambre Civile le 28 Juin 2006/ Chambre Commerciale 18 Septembre 2012) On se fonde sur l'absence de lien de causalit. Entre l'abus de la rupture abusive des pourparlers et la conclusion du contrat, il n'y a pas de lien de causalit. Les diffrents projets ne prennent pas positions, ou sont dans la mme ligne et la perte de chance de conclure le contrat, objet de la ngociation (comme dans nombre de pays trangers). Au regard de la jurisprudence actuelle, la perte de chance de conclure un contrat est considr comme un prjudice irrparable, en tout cas en matire de rupture abusive des pourparlers. D. L'atteinte un intrt lgitime. Prjudice qui porte atteinte un intrt juridiquement protg. La question de l'intrt juridiquement protg a t le fondement invoqu pendant trs longtemps par la jurisprudence pour refuser d'indemniser la concubine de son prjudice par ricochet. L'arrt Dangereux qui a mis fin cette jurisprudence prend ici le contre-pied de cette jurisprudence. On refuse la rparation pour des situations contraires au droit ou la morale. Intrt lgitime au succs ou au rejet d'une prtention. Affaire Perruche. Enfant n gravement handicap des suites de la rubole que la mre avait contract pendant la grossesse. La mre avait engag la responsabilit des mdecins et des laboratoires. La mre voulait avort si elle avait la rubole. Les mdecins lui ont affirm que non. Question qui s'est pose tait de savoir si vraiment la naissance pouvait tre considre comme un dommage. Sans la faute, la mre de Nicolas Perruche aurait avort, et il ne serait pas n. Nicolas Perruche peut-il invoqu son prjudice, tant entendu que ce n'est pas la faute du mdecin, mais la rubole qui a conduit handicap de Nicolas Perruche. La naissance de l'enfant est-il considr comme un intrt juridiquement protg ? Beaucoup d'associations ont affirm qu'il est inadmissible de reconnatre un droit ne pas natre. Les parents de Perruche voulait une indemnisation qui allait au del de l'occasion d'avorter. Implication de question importantes. A lire Cet arrt a dchir la chronique judiciaire. Disposition insre la va vite dans une loi du 4 Mars 2002, Art. 1. Nul ne peut se prvaloir d'un prjudice du fait de sa naissance.

Peut-on indemniser une chance ce survie ? Passage la section II direct. Section II : Le lien de causalit. Sans ce lien de causalit, on parle d'indemnisation automatique. Exigence qui se traduit de deux faons. Le fait gnrateur doit avoir caus le dommage, pour tre source de responsabilit. Dans un deuxime temps, seuls les dommages causs par le fait gnrateur sont rparables, ce qui implique d'identifier les prjudices. Dans la lecture d'un arrt, il est trs important d'tre rigoureux sur ces points l. I. Le critre de la causalit.

A. La dfinition du lien de causalit. Relation qui existe entre une cause et son effet.Implique que le fait gnrateur a bien entraner le dommage, sinon on ne peut pas exiger qu'on le rpare. Poss aux Articles 1382-1386. A aucun moment, elle n'est dfinie. C'est l'accumulation de diffrents facteurs qui va conduire la ralisation du dommage, par lesquels il va falloir faire un tri. Comment passe-t-on de la causalit matrielle la causalit juridique, qui fonde la responsabilit ? 1). Les thories du lien de causalit. La Cour de Cassation fait du cas par cas, elle ne prend pas position pour une thorie ou une autre. Solutions utilises par la jurisprudence sans savoir s'il y a prfrence. L'quivalence des conditions. Tous les faits sans lesquels le dommage ne serait pas survenu sont potentiellement des causes du dommage. Permet de trouver facilement une personne et assurer la rparation. Exemple : Cas de transfusion suite un accident. Contamination lors de la transfusion. On va considr que l'accident est galement une cause de son dommage de contamination. L'enjeu, c'est la possibilit d'engager la responsabilit de l'auteur de l'accident. On multiplie les personnes solvables qui peuvent indemniser le prjudice. On aura de plus un assureur contre lequel se retourner. Thorie de la causalit adquate. Ce que l'on recherche, c'est la cause vritable. vnement qui a entraner le faon prvisible et normale le dommage considr. L'vnement amenait ncessairement ce dommage. On oppose cette situation l un vnement qui en raison de circonstances exceptionnelles a entran le dommage. Tous les autres lments qui ont jou un rle dans la production du dommage, toutes les autres circonstances, doivent tre carts du rapport de causalit. On a ici une conception beaucoup plus restrictive de la causalit. Utilis pourtant par la jurisprudence de faon paradoxale pour faciliter la preuve de la causalit. Exemple : 24 Janvier 2006 La Cour retient un lien de causalit entre la prise d'un mdicament et l'hypertension artrielle qui a eu pour consquence la transplantation de deux poumons et une chirurgie cardiaque. Il n'y a pas de lien de causalit direct. Il y avait une cause adquate en l'absence de tout autre motif de nature l'expliquer. La Cour de Cassation utilise la thorie de la causalit adquate pour pallier l'absence de certitude scientifique. Thorie de la causalit partielle. Entre 1951-1969, on a vu dans la jurisprudence l'ide selon laquelle, s'il y a plusieurs causes, chacun des responsables ne doit qu'une indemnisation partielle. Aujourd'hui, abandonn sauf lorsque l'on partage la responsabilit entre l'auteur du dommage et la victime :

lorsque la victime a particip son dommage, il y a l une cause du dommage, sa rparation sera donc rduite. 2). Les solutions jurisprudentielle (du droit positif). Extrmement casuistique. La Cour de Cassation a tendance largir sa conception de la causalit. Si elle ne fait pas rfrence l'une de ces thories, c'est qu'elle ne veut pas s'enfermer dans un espace dlimit. La Cour de Cassation doit en faire une apprciation trs rigoureuse. Arrt 2e Chambre Civile 27 Mars 2003. 27 Janvier 2000 : accident de circulation intervention chirurgicale et perte de la vue. La Cour de Cassation estime que le responsable de l'accident est responsable de la perte de la vue. 4 Dcembre 2001 : Transfusion sanguine. Toutes les causes sont juges quivalentes, mais la jurisprudence va faire un classement en fonction de la gravit. 7 Dcembre 1988 ( vrifier). Oublie d'un carnet de chque Vol Chques frauduleux. Le deuxime sera considr comme la cause principale (et non la premire personne qui a t ngligente). B. La preuve du lien de causalit. En principe, la charge de la preuve pse de faon classique sur le demandeur, c'est dire la victime. La charge de la preuve pse donc sur la victime. En consquence, s'il existe un doute sur le lien de causalit, il doit bnficier en principe au dfendeur. Seulement, dans beaucoup de cas, on a une difficult rapporter un lien certain, et des hypothses o l'on a pas de certitudes. La jurisprudence a assoupli la condition de la charge de la preuve qui pse sur la victime en tablissant des prsomptions. On a l encore le signe trs clair d'une jurisprudence favorable la victime. 1). Les prsomptions de causalit. Consquences que la loi tire d'un fait connu un fait inconnu. Article 1349 du Code Civil. L'imputabilit matrielle du dommage fait prsumer l'imputabilit personnelle du responsable. Quand le dommage est d'origine simple. Si pluralit de cause : il faut distinguer. Dommage imputable matriellement une activit considre , il y a une possibilit de prsomption. C'est l'activit qui a caus le dommage. Exemples : Temps de travail, sur le lieu de travail, on considre que c'est bien un accident du travail, ou d au travail. Nomenclature rglementaire qui nous dit quelles sont les maladies du travail, si l'une d'elle rendre dans cette nomenclature, on va prsumer qu'elle est une maladie du travail. Mme chose sur les accidents nuclaires, lists dans un dcret. Il existe beaucoup de ces prsomptions en matire d'accident de la circulation. Rsultant de la contamination lors d'une hospitalisation ou des soins mdicaux. Infections nosocomiales. Si cette infection se manifeste dans un temps voisin de l'hospitalisation, on considre qu'elle est due l'hospitalisation.

2). Le problme des incertitudes scientifiques. La jurisprudence est particulirement instable. La prsomption ne peut normalement jouer que si le lien est possible. Normalement, le doute profite au dfendeur. Il y a des prsomptions qui renversent ce doute. Il faut cependant qu'il soit probable scientifiquement que le dommage ait t caus par l'activit mis en cause. A qui profite le doute ? Question toujours pas vritablement tranche.*

Exemple : Vaccin contre l'hpatite B qui a dclench des cas de sclrose en plaque. Il n'existe aucune certitude sur ce point. La jurisprudence s'est beaucoup contredite. En l'absence de lien scientifique tablit, aucune demande de rparation ne peut aboutir (23 Septembre 2003 Il n'y a pas de preuve scientifique tangible d'un lien entre le vaccin contre l'hpatite et la sclrose en plaque. Pas de rparation. 22 Mai 2008. La Cour d'Appel, saisi d'une demande de rparation d'une personne vaccin contre l'hpatite B et qui avait dclar une sclrose en plaque a rejet cette demande au motif que la preuve scientifique absolue tait impossible en l'espce et qu'il tait impossible d'expliquer comment le vaccin a provoquer la maladie. La Cour de Cassation casse cet arrt. L'action en responsabilit exige la preuve du dommage et un lien de causalit entre le fait et le dommage, mais il existe des prsomptions, pourvues que ces dernires soit graves, prcises et concordantes. Dfaut de base lgale : la Cour d'Appel aurait d recherch. 25 Juin 2009/9 Juillet 2009 Poursuite dans l'inflchissement de la Cour de Cassation. Les juges du fonds demeurent souverains dans l'apprciation des lments de preuve pour dterminer s'il y a des prsomptions graves, prcises et concordantes. La Cour a apprci les faits de faon extrmement dtaill. Elle a refus d'tablir un lien entre la vaccination et la sclrose en plaque. Jurisprudence complexe, qui repose sur une ide d'imputabilit du dommage au produit. Deuxime contentieux problmatique. Distilbne Prvenir les fausses couches. A l'poque, la loi sur le produit dfectueux n'tait pas encore en vigueur. La diffrence c'est que ici on sait que Distilbne est un produit dangereux. Dans deux arrts, du 24 Septembre 2009, premire chambre civile. 1 Il appartient la victime de dmontrer qu'elle a t expose l'utilisation du mdicament litigieux (administr au mres enceinte pas facile). 2 Si on suppose dmontrer le lien entre l'administration du produit et la survenance de la pathologie, la victime n'a pas a prouv que le produit l'origine du dommage tait bien celui mis en circulation par le dfendeur. En l'espce, il y avait deux laboratoires l'poque qui avait commercialis le produit. La Cour de Cassation pose une prsomption selon laquelle il appartient chaque laboratoire de prouver que son produit n'est pas le responsable du dommage. Solution surprenante, qui pose une prsomption, une causalit alternative. Jurisprudence qui a eu des consquences. 28 Janvier 2010 17 Juin 2010 : applique le mme raisonnement au bnfice d'une victime d'une infection nosocomiales qu'elle avait pu contracter dans divers tablissements de sant. C'est aux tablissements de sant de montrer qu'ils ne sont pas l'origine de l'infection. Amne d'avantage de rserve. En effet, le Distilbne tait un produit dangereux. Appliquer cela a des tablissements de sant peut faire montrer d'une application un peu extrme.

C.Les cas complexes du lien de causalit. 1). La cause trangre. Que mentionne ici. Cas o un vnement extrieur l'auteur de la faute intervient dans la ralisation du dommage.. Revu au stade d'exonration de la responsabilit. Faits de la nature Fait d'un tier Faute de la victime. Ces trois vnements peut venir concurrencer le fait dommageable.

2). Les dommages en cascades. Dommages successifs. Dommage qui ne serait pas arriv sans que le premier ne soit pas arriv. Exemple : cas chirurgicaux. Un premire opration qui se passe mal, qui implique une nouvelle opration qui elle cause un prjudice. Dans la plupart des cas, la jurisprudence retient l'existence d'un lien de causalit entre le dommage final et le fait gnrateur. Il se peut que le second dommage de la chane dommage affecte une seconde victime. On a dans ce cas l des victimes distinctes. Exemple : poux qui se donne la mort la suite du dcs de sa femme. Femme qui perd son enfant sous le choc d'avoir vu son mari particulirement bless. Un premier dommage corporel implique l'intervention d'une ambulance. En transportant le bless, elle cause la mort d'une autre personne, par accident. La Cour de Cassation serait revenu une conception plus large du lien de causalit. Il semblerait qu'il y ait une plus grosse hsitation de la jurisprudence, qui fait du cas par cas. 3). La responsabilit collective. Lorsque le dommage rsulte de l'activit de plusieurs personnes sans que l'on puisse dterminer celui ou ceux qui il peut tre spcialement imput. On ne sait pas qui, prcisment, a caus le dommage. On a ici un problme de causalit. A priori, on devrait dire qu'il n'y a pas de responsabilit. Ce qui n'a pas t le cas. Si le groupe la personnalit morale. On engage la responsabilit de la personne morale elle-mme. Si on a une action collective concerte. Tous les membres du groupes ont particip la ralisation du dommage. Ils sont coauteurs. Pour que tous le monde soit coauteurs, il faut retenir une faute commune ou plus artificiellement on retient une garde commune. Exemples : 1. Accident de Chasse. Imputable un groupe de chasseur. On retient une responsabilit in solidum (dclare solidaire par le juge) fonde sur la garde collective des plombs (15 Dcembre 1980 D. 1981 p. 455). Toujours prendre un fusil diffrent de son voisin, pour identifier les plombs. 2. Une bagarre. 2 Avril 1997 Bulletin civil n112. La Cour a condamn tous les membres du groupe parce qu'ici tous les membres taient anims d'un dsir de vengeance et l'enchanement de leur comportement fautif. On retient la volont commune avec objectif et l'enchanement de comportements fautifs. Forme de prsomption de causalit entre le dommage et le fait de l'ensemble du groupe. Cette prsomption peut tre combattue par la preuve contraire. On peut se dsolidariser du groupe. 4). Les prdispositions de la victime. Un mme fait dommageable a eu des consquences, a pris des proportions bien plus importantes qu'il aurait normalement du fait des prdispositions de la victime. La victime tait dans un tat spcifique qui le prdisposait subir un dommage plus grand. Gnralement, c'est parce que la victime tait dans un mauvais tat de sant. Exemples : Dommage corporel qui cause une hmorragie. Pas trs grave, mais la victime tait hmophile. Une personne borgne qui perd un il. On passe de la perte d'un il la ccit totale. L'aggravation est due l'tat antrieur de la victime. Trs tt la jurisprudence a entendu limiter la prise en cause de ses prdispositions. Mais elle a fait une distinction. Si l'tat antrieur n'affectait pas les aptitudes qui sont aujourd'hui amoindries, alors peu

importe l'tat dans lequel se trouve aujourd'hui la victime, le dommage doit tre rpar dans son intgralit. 20 Juillet 1983 Gazette du Palais 1984 Premire partie Panorama 3. Dans cet arrt, la Cour de Cassation a estim que c'est le nouvel tat, l'tat intgral, entier, qui doit tre indemnis. Puisque, bien que la victime ait eu des prdispositions, l'affection qui rsultait de la prdisposition de la victime n'avait t rvle ou provoque que du fait de l'accident. . Ce que l'on dit ici, c'est que peut importe que la victime ait eu des prdispositions, partir du moment ou c'est l'accident qui provoque l'tat dans lequel se trouve la victime. La Cour de Cassation fait une application de la thorie de l'quivalence des conditions. Si au contraire les aptitudes de la victime taient dj amoindries, alors on ne rparera que le nouveau prjudice. Exemple : Personne qui se trouve dj en tat d'incapacit de travail, qui subit un dommage, aggravant son incapacit. Elle ne sera indemnis par le responsable que du supplment de son invalidit, et pas de l'ensemble de son invalidit. Il faut que l'on puisse clairement identifier ce qui date d'avant et ce qui est produite par le nouveau fait dommageable. Ass. Plen 22 Novembre 1970 D. 1971 p. 181. D. La preuve de l'absence de causalit. Si le dommage est dmontr, si le fait dommageable est tabli, il n'y a pas beaucoup de faon de le dmontrer. Le principal est de contest le lien de causalit. C'est a qui va nous permettre de nous exonrer. Pour le contester, on invoque l'existence d'une cause trangre au responsable. On fait valoir qu'elle a caus ou particip la ralisation du dommage. En matire de responsabilit contractuelle, elles sont poses aux Articles 1147 et 1148. Cause trangre (1147). Cas de force majeure, cas fortuit (1148). 1). La force majeure. a). Les conditions de la force majeure. Imprvisible, irrsistible, extrieure. La Cour de Cassation a apprci diffremment leur existence que l'on soit en matire dlictuelle ou contractuelle. Retour l'exigence des trois conditions pour tout le monde depuis un arrt Ass. Plen. 14 Avril 2006. Imprvisibilit : on ne pouvait pas le prvoir, et donc on ne pouvait pas s'en prmunir. Si l'on pouvait lgitimement anticiper la survenance de l'vnement, il fallait alors prendre des dispositions, on ne peut s'exonrer. La jurisprudence est plus souple est matire dlictuelle qu'en matire contractuelle. C'est logique, un contrat est un acte de prvision. Si l'on s'engage, on se doit d'tre prvoyant. Irresistibilit : Fait partie du caractre irrsistible de ne pas avoir t prvenu. Si l'vnement tait vraiment irrsistible, il n'avait pas besoin d'tre prvu. Mais exigence depuis l'arrt de 2006, de conditions cumulatives. Extrieur : On ne peut se prvaloir de sa propre activit, des activits des personnes dont il est responsable, ou d'une chose dont il a la garde. Si c'est conditions sont runies, on a un vnement qui caractrise ces forces majeure. b). Les effets de la force majeure. Si l'vnement de force majeure est la seule cause du dommage, alors il y a exonration totale de responsabilit. Exception en matire d'accident de la circulation : la force majeure n'est pas forcment exonratoire. Il y a une jurisprudence : si le dommage est partiellement due la force majeure et partiellement due un fait imputable l'auteur du dommage, on pouvait retenir une responsabilit partielle. Il ne peut pas y avoir moiti force majeure, moiti autre chose. C'est de plus particulirement injuste : le responsable va payer une partie et l'autre partie est supporte par la victime.

2). Le fait de la nature. Si l'vnement naturel n'est pas constitutif d'une force majeure, s'il ne fait que contribuer au dommage, il ne sera pas pris en compte pour rduire la responsabilit du dfendeur. 3). Les fait d'un tiers. Concurrence de faits. Le fait d'une premire personne et le fait d'un tiers. Le fait du tiers caus au moins partiellement le dommage. Par soucis de protection de la victime, on va retenir un systme de causalit totale, c'est dire que les co-responsables seront condamns in solidum la rparation. La victime peut choisir de poursuivre qui elle veut (le plus solvable ou le plus dtest). En revanche, entre les co-responsables, on partage la contribution dfinitive la rparation. Celui qui a indemnis dispose d'un recours : une action rcursoire contre les autres co-responsables pour obtenir leurs parts contributives dans l'indemnisation. Exception : Si le cas du tiers relve de la force majeure. On a donc une exonration totale. 4). La faute de la victime. Est ce que la responsabilit de l'auteur du dommage doit-tre diminue si la victime a aussi commis une faute ? L'indemnisation sera ampute hauteur du rle qu'a jou la victime dans la production de son propre dommage. Comment est-ce que l'on caractrise la faute de la victime ? Faute spciale ? Ou faute classique ? Ce n'est pas une faute spcifique. Elle s'apprcie exactement de la mme faon que la faute de l'auteur du dommage. Solution assez svre de la part du droit franais, qui pourtant est trs favorable la victime. C'est d'autant plus svre et surprenant lorsque la victime est un trs jeune enfant. Si cela est le cas, on va apprcier comme si l'enfant tait l'auteur du dommage, comme si c'tait un adulte. Il existe certaines catgories spciales, dont une trs particulire, que l'on appelle l'acceptation des risques. Il s'agit ici de retenir le fait que la victime a accept certain risques. Cette acceptation serait quivalente une faute. Donc, cette victime ayant accept les risques ne peut obtenir une rparation intgrale parce que sa faute, son acceptation, ont particip aux dommages. Exemple : Quand la victime participe une comptition sportive, un jeu dangereux. Thorie longtemps la mode jurisprudentielle, qui s'est vu retire grandement de sa porte. Si la faute de la victime relve des caractristiques de la force majeure, l aussi il y a exonration totale. Partage de la responsabilit ventuelle galement. Si la faute de la victime n'est pas constitutive de la force majeure, sa responsabilit va varier selon le type de responsabilit engag. Si c'est une responsabilit pour faute, la faute de la victime est oppos celle du dfendeur. On a donc un partage de la responsabilit en fonction de la gravit respective des fautes. Si en revanche la responsabilit initialement engage tait une responsabilit du fait des choses, le partage n'a pas lieu d'tre. volution de la jurisprudence : avant en matire de responsabilit du fait de chose, la faute de la victime devait absolument relever les caractristiques de la force majeure pour avoir un quelconque effet exonratoire. Trois arrts du 6 Avril 1987 JCP 1987 2me Partie n20 828.-> Revirement. Il peut y avoir une exonration partielle en cas de faute de la victime, mme si cette faute de la victime ne revt pas les caractristiques de la force majeure. Arrt du 13 Mars 2008. Semble revenir l'exigence de la faute de la victime, force majeure, mais qui doit tre limite des points trs prcis. A suivre, pas de rponse claire encore. Conclusion sur la causalit : les projets de rforme. Pour l'essentiel, le projet Catala/Vinay ne prend pas partie. Il se contente de rappeler la ncessit du

lien de causalit. Pour le projet Terr, dans son article 10, il propose une dfinition de la causalit. Constitue la cause du dommage tout fait propre le produire selon le cours ordinaire des choses et sans lequel il ne serait pas advenu. On retrouve la marque de la thorie de la causalit adquate. Parmi tous les vnements qui ont pu concourir la conclusion du dommage, c'est celui qui, selon le cours ordinaire des choses, a provoqu la ralisation du dommage. Raison du manque de prvisibilit de la thorie de l'quivalence des conditions. D'autre prcision de l'article 10 : l'alina 2 nous dit que celui qui a caus le dommage ne rpond que de ses suites immdiates et directe. L'alina 3 rappelle que le lien de causalit s'tablit par tous moyens. Ici rien de nouveau. Le juge peut mme recourir des prsomptions. Le projet Terr prend position sur la responsabilit collective l'article 12 : Lorsqu'un dommage est caus par un nombre indtermin d'un groupe de personne, agissant de concert, chacune en rpond pour le tout, sauf dmontrer qu'elle ne peut l'avoir caus. Trace de la jurisprudence actuelle. Article prcis (plus que le projet Catala-Viney). Catala Viney : Tous en rpondent solidairement sauf a dmontrer qu'il ne peut pas en tre l'auteur. Apprciation trop large laisse au juge. Il faut une activit concerte qui concourt la production du dommage. Chapitre II : Les faits gnrateurs de la responsabilit. Dans ce chapitre, on va distinguer trois section. Le fait personnel, le fait des choses, le fait d'autrui. Pour que le dommage pse sur son auteur, il faut pouvoir identifier cet auteur. Or, on est pas en matire de contrat, il n'y a pas de lien entre la victime du dommage et le fait du dommage. On a ici pas de lien particulier entre l'auteur et la victime du dommage. L'obligation doit trouver sa source dans la loi au sens large (donc est incluse la jurisprudence). Le droit franais distingue plusieurs faits gnrateurs (ou faits dommageables). Faits qui sont la cause du dommage. Au dpart, en 1804, les rdacteurs du Code Civil avait en tte de donner prfrence la responsabilit pour faute. On parle aussi de responsabilit du fait personnel. Ils avaient prvus des cas de responsabilit du fait des choses et du fait d'autrui, mais ils avaient conu celles-ci de faon trs restrictive. Exemple : Responsabilit pour incendie, responsabilit des animaux... Sous l'augmentation des dommages causs par des machines (poque industrielle), on a d modifier le systme. C'est la jurisprudence qui a d construire la responsabilit du fait des choses et du fait d'autrui, partir de quatre articles. Rgime extrmement labor de la responsabilit du fait des choses et du fait d'autrui. Section I : Le fait personnel. Est ce que n'importe quel fait suffit engager la responsabilit de celui qui l'a commis ? La rponse est non. Article 1382 du Code Civil. Tout fait quelconque de l'homme qui cause autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arriv le rparer. Article 1383 du Code Civil. Chacun est responsable du dommage qu'il a caus non seulement par son fait par aussi par sa ngligence ou par son imprudence. A partir de ces deux articles, l'approche est trs large. Le texte ne donne pas de dfinition lgale de la faute. On ne distingue pas selon le type de faute. On ne distingue pas selon l'auteur du dommage.

Cette approche large prsente l'intrt que le droit de la responsabilit s'adapte toutes les situations. Capacit d'adaptation. Elle peut protger tous les types de dommages, peut sanctionner tous les types de comportements sans qu'on ait eu besoin de prvoir spcifiquement. Beaucoup de dommages que l'on a pas pu prvoir. Par exemple les dommages conomiques qui rsultent de la concurrence dloyale. La publicit mensongre galement.

Pose un certain nombre de difficults : il n'y a pas hirarchie, de distinction entre les intrts protger. On a un rgime parfaitement uniforme, quelle que soit la responsabilit de la faute, et quelle que soit la valeur protge. Ce qu'il y a derrire cette critique est le dsir de protger particulirement un dommage corporel. Il y a donc une tentative de hirarchisation des intrts protgs. C'est en droit compar que l'on trouve l'exemple le plus abouti d'une distinction des dommages. En droit Anglais. La distinction repose sur une liste de dlit civil : le droit des torts. Si l'on est pas l'intrieur de ces torts, on ne peut engager la responsabilit. En droit Allemand. On distingue selon l'intrt protg. Le droit Allemand donne une liste dans la loi des intrts qui sont hirarchiquement protg. Il y a une exception, vis vis de la responsabilit de la presse, qui a t exclue par plusieurs arrts. I. La dtermination de la faute.

Sans doute la principale difficult pour la responsabilit dlictuelle. Notion extrmement fuyante qui entrane normment de confusion. A. Le critre de la faute. 1). lment matriel. L'Article 1382 parle d'un fait de l'homme. On verra pourtant qu'il s'agit de tout type de fait, positif ou ngatif, et de tout degr de gravit. Sauf cas exceptionnels, la gravit du fait n'a pas de consquence juridique. 2). lment d'illicit. Distinction entre dlit et quasi-dlit. Repose sur la distinction entre le dolus (intentionnel) et la culpa (non-intentionnel). Aujourd'hui, la distinction entre faute intentionnelle et faute non-intentionnelle n'a plus d'effet. On a pris l'habitude de dsigner ensemble sous le vocable dlit. Quasi-dlit : ngligence. Dlit : Commission. Ce qui est illicite, c'est ce qui est contraire au droit. On va considrer qu'il y a une faute lorsqu'il y a violation d'une obligation prexistante. Cela ne suffit pas, il faut savoir quels sont les obligations prexistantes. On dit aussi que la faute est une dfaillance de conduite. On se retrouve face la mme difficult, par rapport quelle norme va-t-on apprcier ces conduite dfaillante ? Quelle est la norme de rfrence qui va permettre de dterminer ce comportement dfaillant. En matire contractuelle, c'est beaucoup plus facile. La norme de rfrence, la conduite adopte, est dicte par le contrat. Si l'on ne respecte pas les obligations nonces au contrat, on commet une faute contractuelle. En matire dlictuelle, il va falloir tablir exactement ce qui constitue la norme suivre, sous peine d'engager sa responsabilit. Le lgislateur aurait pu faire une liste des comportements fautifs, mais cela aurait t infini, et contradictoire avec l'esprit du principe gnral du rgime de responsabilit pour faute. Deux hypothses : Il y a un texte.Principe d'identit des fautes pnales et civiles. Mme en l'absence de faute pnale, tout comportement susceptible de faute pnale constitue une faute civile dlictuelle. Absence de texte. Il appartient au juge d'apprcier le comportement par rapport une norme de bonne conduite qu'il va dterminer au fur et mesure. C'est donc au juge qu'il appartient de caractriser la faute dlictuelle, sous le contrle de la Cour de Cassation

B. L'apprciation de la faute par le juge : une apprciation in abstracto. Ce sont les juges du fonds qui vont caractriser la faute dlictuelle. Soumis au contrle de la Cour de Cassation, ce n'est pas laiss au pouvoir souverain des juges du fond. Lorsque les juges du fond vont qualifier tel ou tel comportement, la Cour de Cassation va contrler cette qualification. Comment vont-il qualifier e standard de conduite qui qualifie une faute dlictuelle. 1). Principe : la rfrence au bon pre de famille. Le juge va comparer le comportement litigieux qui aurait caus un dommage un modle abstrait de comportement. Ce modle abstrait est l'attitude qu'aurait eu une personne normale, une personne moyenne, une personne modle, que l'on appelle le bon pre de famille. Ce bon pre de famille est un modle dans la moyenne. Raisonnablement prudent et diligent. Si une telle personne a commis une faute, il faut savoir si le bon pre de famille aurait agt ou non de la mme manire. Si le pre de famille, confront la mme situation, aurait eu le mme comportement, alors la faute n'est pas caractrise. Apprciation in abstracto. On aurait parl d'apprciation in concreto si on avait prcisment tudier si M. Dupond, compte tenu de son histoire, a agit d'une faon normale. On ne prend pas en compte les caractristiques personnelles concrtes. Elle peut paratre svre, parce qu'elle s'applique aux enfants, aux personnes ges. 2). Un modle parfois affin. Exception rare et limite. On va prendre en considration son ge, son sexe... Pourquoi ? Autrefois, l'enfant en trs bas ge n'avait pas facult de discernement, sa responsabilit ne pouvait tre engage. Par un revirement de jurisprudence sur ce point, il y a eu un largissement de la responsabilit civile toutes les tranches d'ges. ( Cf fiche de TD). Si l'on avait pas affin le modle, ds qu'il y avait responsabilit d'un enfant, il y avait faute. En matire de responsabilit contractuelle, en matire de violence notamment, l'Article 1112 du Code Civil. Pression sur une personne raisonnable. Ce caractre raisonnable s'apprcie en fonction du sexe, de l'ge et de la condition des personnes. Ne perd pas totalement son caractre abstrait. C'est toujours une abstraction affine, mais elle ne devient pas in concreto. On ne compare pas l'enfant ce qu'il devrait tre et par rapport son parcours. On le compare une modle abstrait d'un autre enfant, un modle raisonnable d'enfant. Il ne faut pas oublier qu'il y a une victime de l'autre ct. Exemple : Une personne en tat d'ivresse ne peut pas se prvaloir de son tat pour apprcier la responsabilit. D'autres vnements plus prcis, notamment pour un sportif. Pour ce dernier, on considre parfois qu'il faut une faute caractrise par la violation des rgles du jeux. Arrt du 8 Avril 2004 n03-11 653. Un joueur de foot qui, au cours d'une comptition sportive, a tacl un autre joueur. Tacle Blessure. La Cour de Cassation a exig que les juges tablissent une faute caractrise par la violation des rgles du jeu. C. L'apprciation d'une faute objective. Pas d'lment intentionnel. A la diffrence de la faute pnale, la faute civile ne suppose pas d' lment intentionnel. On n'a pas besoin de dmontrer que l'auteur du dommage a cherch volontairement causer ce dommage.( Article 1383 du Code Civil : Faute pas imprudence ou ngligence).

En matire de concurrence dloyale, la Cour de Cassation en Chambre Commerciale. La concurrence dloyale peut rsulter du seul fait que l'imitation a pour effet de crer une confusion dans l'esprit du public, sans qu'il soit ncessaire de rapporter la preuve d'une faute intentionnelle. Mcanisme spcifique : il suffit que le produit soit semblable, qu'il soit imiter, sans avoir vraiment l'intention de crer la confusion. 2 Avril 1997 Bulletin Civil n 113. Guignol de l'info qui s'attaquait rgulirement au PDG de Citroen. La Cour de Cassation a nonc que l'Article 1382 n'exigeait pas l'existence d'une intention de nuire. Pas d'lment moral. Lorsque l'on parle d'lment moral, la question pose est de savoir si l'auteur du dommage a eu conscience de la porte de ses actes. Est ce qu'il a eu conscience qu'il y avait un comportement dangereux, un comportement fautif. Concerne deux catgories de personnes : les personnes alines ou les trs jeunes enfants. Pendant longtemps, un lment moral tait exig. Il fallait que le dommage lui soit moralement imputable. Ils taient irresponsables civilement. On retrouve ici un parallle avec la faute pnale. Mais on a fini par trouver injuste que la victime soit priv de la rparation en fonction du seul critre d'ge ou de la sant mentale de l'auteur du dommage. Or, l'objectif assum de la responsabilit civile franaise tait la rparation de la victime (+ ) Sans doute d galement au dveloppement des assurances Changement de la jurisprudence. Loi du 3 Janvier 1968. relative l'organisation du statut des incapables majeurs. Insertion de L'article 489-2 du Code Civil. Celui qui a caus un dommage autrui sous l'empire d'un trouble mental n'en est pas moins oblig rparation. Cette article ne fait plus rfrence la faute. On pourrait avoir une apprciation plus large. La Cour de Cassation a affirm que l'article pr-cit doit tre rattach l'article 1382, c'est une prcision. La faute est donc toujours exige en principe. Cet article est insr concernant les incapables majeurs. Il ne concerne donc pas toutes les personnes prives de discernement. Pour les trs jeunes enfants, c'est la jurisprudence qui a abandonn l'lment moral, par une srie d'arrt d'Ass. Plen. Ass. Plen. 9 Mai 1984 Deux concerne la responsabilit du fait personnel. L'arrt Lemaire. Arrt Berghini. Dans les deux cas, les cours d'appel ont dcid un partage de responsabilit, l'enfant ayant concouru par son comportement la ralisation du dommage. Le pourvoi a fait valoir qu'il y avait lment de discernement de ces enfants. La Cour de Cassation a rejet les pourvois aux motifs que pour retenir une faut de l'enfant, le juge n'est pas tenu de vrifier si les mineurs avaient la capacit de discerner les consquences de leurs actes. La faute est devenue objective, c'est dire prive la fois de son lment intentionnel et de son lment moral. La conscience de l'auteur du dommage n'est pas requise. Objectivisation de la faute. Les deux notions doivent tre absolument distingues. La responsabilit objective est un synonyme de responsabilit de plein droit, c'est dire un synonyme de responsabilit sans faute. II. La typologie des fautes. 1). Faute par commission et faute par omission. Les termes : tout fait quelconque de l'homme englobent pratiquement tout type d'actes. Cela n'a pas pos de difficult pour les commissions (actes, paroles, crits...), mais pour les actes ngatifs si : abstention ou omission. Arrt Branly 27 Fvrier 1951 Historien, ouvrage qui rapportait l'histoire de la tlvision. Il omet de citer le nom d'un des inventeurs de la tlvision. La Cour de Cassation, pour la premire fois,

nous dit que la responsabilit, que la faute des Article 1382/1383, peut consister aussi bien dans une abstention que dans un acte positif. La Cour a retenu la faute de l'historien qui n'avait pas citer l'un des inventeurs. (Cf fiche : 30 Juin 2011 n10-30 838 Casino qui laissait jouer une personne interdite de jeux, sans l'interrompre. Il y a abstention fautive.) Fautes par imprudence. Il s'agit de deux apprentis danseurs qui essayent de faire du rock acrobatique. L'arrt retient qu'il y a une faute d'imprudence attribue au danseur, qui a entraner les blessures de la danseuse. 2). L'abus de droit. Celui qui use de son droit ne lse personne. Typiquement, si une personne gagne en justice, fait excuter la dcision qui lui est favorable, mais que la dcision est plus tard annule, il y aura des restitutions, mais il se peut que l'excution de la dcision ait caus des frais supplmentaires. Si elle l'a fait excut alors qu'elle en avait le droit, elle n'est pas civilement responsable. En revanche, si une personne commet une faute dans l'exercice de ses droits, alors sa responsabilit peut tre engage. Pour qu'il y ait faute, il faut qu'il y abus de droit. Le principe de l'abus de droit a d'abord t dvelopp pour le droit de proprit. Celui qui fait usage de sa proprit dans le seul but de nuire autrui fait un usage abusif de son droit. Il commet ds lors une faute. L'abus de droit a t tendu notamment des questions contractuelles. L'abus est li l'intention de nuire ou l'excs dans l'usage du droit. Lorsqu'on dit qu'un droit est discrtionnaire, cela signifie qu'il ne peut pas y avoir d'abus. Sanction : lorsqu'on abuse de son droit, on ne le perd pas, on ne fait que rparer les consquences dcoulant de l'abus lui-mme. La rupture abusive des pourparlers c'est l'abus dans le droit de rompre les pourparlers, cela nous oblige pas conclure le contrat. On nous oblige rparer les consquences de la rupture abusive. 26/02/13 Les troubles anormaux de voisinage. A distinguer de la faute. Thorie jurisprudentielle. A l'origine assise sur la thorie de l'abus de droit mais qui s'est un peu distinguer de la faute. Se trouve dans le Code Civil : l'abus du fait des choses. Il faut un trouble : Bruits, odeurs, fume... Tout est imaginable. Doit prsenter une permanence, au moins un caractre de rptition. Les troubles sont varis, tellement qu'il existe un risque de trouble. Le trouble qui a t condamn par la jurisprudence tait le risque caus par la proximit des antennes relais de tlphonie mobile. Ici, pas d'tude qui fonde la dangerosit de ces dernires. La Cour de Cassation a estim qu'il y avait pourtant un risque de trouble anormal de voisinage. Existence de trouble apprcie in concreto : heure de l'intervention du trouble, fragilit de la victime... prise en compte du pass du lieu... Ce trouble doit tre anormal. Difficile dfinir. Ce qui est normal en zone industrielle ne l'est pas ncessairement en zone rsidentielle. Pour qu'un trouble soit considr comme anormal, il faut qu'il ait une certaine gravit. Il faut que ce soit un trouble de voisinage. Plus large qu'un trouble entre propritaires. Plus large que l'abus de droit. Cela peut atteindre n'importe quel voisin n'importe quel titre (entrepreneur, matre de l'ouvrage...).

Si tous ces lments sont dmontrs, il n'y a pas besoin de dmontrer la faute pour engager la responsabilit. Du seul fait de son caractre excessif va donner lieu rparation. S'il est plus facile de dmontrer une faute, on a pas d'exigence du caractre excessif du dommage. L'auteur du trouble doit rparer le dommage et doit le faire cesser. 3). La prvention et la prcaution. La rparation peut aller de pair avec la prvention. Il y a une fonction subsidiaire : une fonction prventive. Il existe une obligation de prvenir le dommage qui pourrait tre un support de faute dlictuelle. La jurisprudence est floue, question balbutiante. 1e Chambre 28 Novembre 2007 06-19 405 Terrain surplomb par un rocher de plusieurs tonne. Le rocher prsentait des risques de chute. Il a fallut reloger toutes personnes qui tait en bas. La commune a agit contre le terrain du propritaire sur lequel il y avait le rocher. Le propritaire devait prendre les prcautions pour viter la chute du rocher. La Cour de Cassation a approuver la Cour d'Appel d'avoir considr qu'il y avait ngligence pour ne pas avoir suffisamment prvu la possibilit d'un dommage. Principe de prcaution : Savoir s'il peut servir de fondement pour caractriser une faute. Si l'on prend pas les prcautions ncessaires, commet-on une faute susceptible d'engager la responsabilit ? Question essentielle : est en jeux la fonction prventive ou non de la matire. Le juge va tre anim par cette ide de prvention, de prvenir le dommage. Ou alors d'avantage anim par une volont de sanctionner. Les consquences pratiques ne sont pas les mmes. Le principe de prcaution signifie que quand il existe des doutes d'ordre scientifique etc, lors d'une activit, on doit adopter une attitude de prudence prventive pour viter que ces risques se ralisent. Solution du droit positif : normalement le principe de prcaution est oppos au pouvoir public, qui doit prendre des prcautions. On en trouve une trace d'abord en droit international/europen. Il est rentr en droit interne par la loi du 2 Fvrier 1995 sur la protection de l'environnement, et par la loi du 1er Juillet 1998 relative la scurit sanitaire des produits destins l'homme. Trace dans la jurisprudence, notamment dans celle du Conseil dtat, en matire de transfusion sanguine/contamination. Dans certaines des affaires, on a remarqu une volution dans l'utilisation du principe de prcaution. Antenne relais : en se fondant sur le trouble anormal de voisinage, ont ordonn la destruction de ces antennes relais. Il ne pouvait se voir garantir une absence de rgle sanitaire. On exige en vertu du principe de prcaution le dmantlement de l'antenne. Aujourd'hui, la solution n'est plus admise. Le TC a dcid que c'est une question qui n'appartenait pas a comptence des juridictions judiciaires. Par ailleurs, sur le fond, la jurisprudence peut tre conteste. Arrt du 3 Mars 2010 3me Chambre Civile, Bulletin n53. Exploitant d'une source qui demande au juge d'interdire son voisin de poursuivre des oprations de forage aux fins d'arrosage. Les juges dans cette affaire ont rejet la demande. Ils ont cherch appliquer l'article L 110-1-2 1 du Code de l'environnement qui pose le principe de prcaution. L'expert explique qu'il ne prsente aucun risque absolu de pollution. La Cour de Cassation prend en compte la possibilit de risque au regard du principe de prcaution. C'est seulement l'expertise qui fait rejeter la demande. 3me Chambre Civile 18 Mai 2011 : Peut tre un frein l'essor du principe de prcaution. Un leveur se plaignait de la prsence d'une ligne trs haute tension prs de son levage. Il estimait que cette ligne trs haute tension faisait courir un risque de trouble sanitaire ses animaux. Le juge rejette la demande de rparation de son prjudice, sur des motifs extrmement ancrs dans les mcanismes de la responsabilit dlictuelle, parce qu'ils estiment que le demandeur ne prouvait pas que le dommage tait bien la consquence directe et certaine du fait gnrateur (pas le cas ici).

Frein au principe de prcaution, ncessaire. Il y a une balance des intrts, que les projets de rforme essayent de faire. Aucun projet ne consacre directement le principe de prcaution. On trouve en revanche dans les projets des dispositions qui font cho au souci de prvention. Avant Projet Catala : Article 1369-1 : permet au juge d'ordonner toutes mesures visant viter l'aggravation ou le renouvellement du dommage. Le juge peut mme autoriser la victime prendre ces mesures aux frais du responsable. Article 1344 : Les frais engags pour prvenir un dommage ou l'aggravation d'un dommage constituent un prjudice rparable. Retrouv l'Article 1385 de la proposition de loi Bteille. Article 1383 de la mme loi tir de l'article 1369-1 de l'avant projet. Projet Terr : Article 2 : Le juge peut prendre les mesures raisonnables pour prvenir ou faire cesser un trouble illicite, indpendamment de la rparation du dommage. B. La gradation de la gravit des fautes. En principe, la responsabilit peut tre engage quel que soit la gravit de la faute. Le Code Civil ne distingue pas selon le degr de gravit de la faute. On a pris l'habitude de parler de principe d'unit de la faute. Une typologie en fonction de la gravit est tout de mme utile, dans certain cas. On a la faute intentionnelle, ou faute dolosive. Repose sur un lment intentionnel. Faute avec la conscience et la volont de produire le dommage. Certains auteur ajoutent l'intention de nuire. Vision conteste et contestable. En effet, on peut trs bien avoir voulu causer le dommage dans son intrt personnel, et pas juste pour nuire autrui. On a ensuite la faute lourde. Acte grave qui suppose une erreur grossire de conduite ou une extrme ngligence. Ngligence, erreur, qui n'aurait t commise par personne. Faute non excusable : non intentionnelle mais exceptionnellement grave, commise par un auteur qui avait conscience du danger. L'auteur n'avais pas l'intention de causer le dommage, mais avait conscience que cela pouvait bien arriver. Ces trois dernires fautes sont les mieux dfinies. La jurisprudence en consacre d'autres. Faute grave (question ouverte, on ne sait pas vraiment). Faute caractrise. Il faut se demander ce que cela peut vouloir dire dans un arrt, cela peut nourrir une sous partie. On a des qualifications spcifiques : les fautes disciplinaires et fautes dontologiques. (Cf Responsabilit professionnelle). Dans quels cas cette gradation est utile ? Engage ponctuellement. En revanche, il y a un certain nombre de cas dans lesquels gravit de la faute a une incidence. Matire de responsabilit contractuelle. Les fautes les plus grave cartent les clauses limitatives de responsabilit (comme la faute lourde). La faute dolosive permet la rparation de dommages imprvisibles normalement exclus de la rparation. Exclusion de limitations ou de plafonds forfaitaires d'indemnisation, par la faute intentionnelle. Notamment en matire de transport. La Faute intentionnelle est exclue des contrats d'assurances. On ne sera pas indemnis si l'on a commis une faute intentionnelle : Article L 113-1 Al. 2 Du Code des Assurances. Recours entre les co-responsables. Lorsqu'il y a plusieurs auteur, la victime pouvait choisir qui tait le plus solvable.

En fonction de la gravit de la faute commis par chacun des co-responsables, le pourcentage va varier. La victime a pu agir contre celui qui a jou un rle mineur. Si le juge estime que la faute de l'autre coresponsable qui n'est pas pay est plus grave, il va rpartir les contributions en fonction. Dans certains rgimes, la prise en compte de la faute de la victime va dpendre de la gravit de la faute qu'elle a commise. Illustration extrmement claire en matire d'accident de la circulation. Droit du travail : seule la faute lourde quipollente au dol peut engager la responsabilit du salari vis vis de son employeur pour un travail dfectueux. Il faut donc deux conditions spcifiques pour engager la responsabilit du salari. Mais la jurisprudence n'est pas claire. III. La preuve de la faute. A. Modes de preuves. Il s'agit d'un fait juridique. Elle peut tre prouve par tous moyens. Confirm par l'Article 348 du Code Civil : les rgle de preuve par crit reoivent exception lorsque l'obligation est ne d'un quasi-contrat, d'un dlit ou d'un quasi-dlit. La charge de la preuve pse sur la victime. C'est la victime de prouver la faute. Application classique du principe selon lequel la charge de la preuve repose sur le demandeur. IV. Faits justificatifs de la faute. On cherche dire que l'acte objectivement fautive tait en ralit justifi. Un fait justificatif de la faute permet, alors qu'une faute est caractrise, d'en justifier l'illicit, parce que son auteur a en fait obit un devoir suprieur. On retire a posteriori l'acte fautive son caractre dlictueux. On retrouve tout d'abord les faits justificatifs du droit pnal, qu'on retrouve aux articles 122-4 122-7 du Code Pnal. Premier groupe de faits justificatifs : ordre de la loi, permission de la loi, commandement de l'autorit lgitime. Article 122-4 du Code Pnal. Ordre de la loi. Fait de justifier son acte en dmontrant qu'on s'est en fait conform une obligation lgale ou rglementaire. L'acte, qui a l'origine tait fautif, perd son lment d'illicit, puisque ordonn par la loi ou le rglement. Permission de la loi. Mme ide. Acte a t autoris par des dispositions lgislatives ou rglementaires. Commandement de l'autorit lgitime. Ncessairement une personne publique, qui dtient un pouvoir dont elle a t investie par la loi. Limite : on ne peut pas s'exonrer si l'ordre tait manifestement illgal ou excessif. Exemple : Ordre de torture un tiers.

Deuxime groupe : la lgitime dfense. Arrt 22 Fvrier 1992 : La lgitime dfense est aussi une fait justificatif en droit civil. Conditions de la lgitime dfense : Menace actuelle et imminente. Rapprochement dans le temps important : diffrence entre la vengeance et la lgitime dfense. Menace relle et vraisemblable. Agression injuste. Il ne faut pas qu'elle ait t ordonne ou autorise par la loi. La riposte doit tre proportionne l'attaque. Difficult de l'apprciation de la lgitime dfense. tat de ncessite : une personne provoque un mal pour en viter un encore plus grand. Danger rel ou imminent qui rendait invitable la production d'un dommage. Le risque de dommage peut tre pour la personne qui provoque le dommage en retour pour un tiers ou pour un bien. Alternative doit crer un dommage de moindre importance. Arrt de 1938, Cour d'Appel. Une mre de famille qui avait vol du pain pour nourrir ses enfants.

Ltat de ncessit ne fonctionne que pour les fautes lgres. C'est plus compliqu pour les fautes lourdes. Avant Projet Catala. Article 1352 Al. 3. Fait rfrence l'tat de ncessit. Cration de la jurisprudence fond sur le consentement de la victime. Quand la victime a accept le risque ou que son attitude dlibre lui a fait courir un dommage, alors on peut envisager d'carter ou de rduire la responsabilit. L'acceptation des risques par la victime est prsent comme un fait justificatif. Ce n'est en ralit pas vraiment un. Un fait justificatif justifie l'illicit la faute, ce qui n'est pas le cas ici. Mais comme la victime a accept les risques, peut tre que cela rduit la responsabilit. Mais cela ne joue pas sur la ralisation de la faute. L'acceptation des risques, c'est d'avantage un rapport de causalit qu'autre chose. Exemple : Il faut que les rgles aient t respectes, le juge n'est pas li par l'ventuelle dcision d'un arbitre sportif. 8 Mars 1995. Participer une rgate en haute mer ne signifiait pas que l'on avait accept le fait de mourir. Il faut qu'il s'agisse de risques normaux. On n'exclut aussi les imprudences graves qui sont des atteintes la scurit d'autrui. Si la faute est grave, l'acceptation des risques tombe. L'acceptation des risque ne joue qu'en matire de responsabilit des jeux du sport. Cette acceptation ne joue qu'entre les participant et pas avec les tiers. Conclusion. La responsabilit pour faute demeure le rgime par principe, le rgime le plus gnral qui permet l'acceptation d'un grand nombre de comportements fautifs et une trs grande varit de prjudices. Si la caractrisation de la faute est ncessaire pour caractriser la responsabilit de l'auteur du dommage, dans beaucoup de cas, celle-ci est un obstacle la rparation. D'o l'apparition de responsabilit sans fautes. Il n'est alors pas ncessaire de dmontrer la faute de l'auteur du dommage. Article fondateur : Article 1384 du Code Civil. On est responsable non seulement du dommage caus par son propre fait, mais encore celui caus par les fait ces personnes dont on doit rpondre ou des choses que l'on a sous sa garde. Phrase de transition entre le principe gnral (1383) et les cas spciaux (1384 et sous). L'alina 1 de 1384 n'est pas une disposition de principe. Il ne s'agissait pas d'une vritable rgle de droit. Elle n'avait pas de vritable porte normative. La Cour de Cassation en a tir des rgimes entiers et complexes qui ont transform la matire. Section II : Le fait des choses. Au dpart, il n'existait que des rgimes spciaux. La jurisprudence a dvelopp ce rgime gnral de responsabilit fond par l'intermdiaire des choses. Objectif de rendre plus facile la rparation (accident du travail, circulation (voiture, machine)...). Les dommages rparables sont absolument les mmes que ceux vus prcdemment. I. Les cas lgaux ou historiques.

A. La responsabilit du fait des animaux. Un animal, au sens du droit des biens, est une chose. La responsabilit du fait des animaux est prvu spcialement par le Code Civil : Article 1385. Cet article prfigure la responsabilit des choses inanimes. Il s'agit donc d'une prsomption de faute ? La dmonstration de l'absence de faute n'exonre pas le propritaire ou la personne qui s'en sert. 1). Les conditions. Il faut un animal appropri. Exclut le gibier et les animaux sauvages.

Annes 70 Affaire de la mchante abeille. On engage la responsabilit de l'apiculteur, car une abeille a piqu un conducteur. 1972 : Affaire du sanglier nocturne. Automobiliste bless par un sanglier pas de responsabilit des lieux, du propritaire des lieux d'o sortait le sanglier car c'est un gibier, il n'tait pas ncessaire de dmontrer qu'il y avait un effet de masse. Il faut un fait causal, avec ou sans contact. Affaire de la vache tueuse. 1956 Une voiture a un accident car en franchissant un foss pour viter une vache furieuse, il s'est bless. La Cour de Cassation retient la responsabilit du propritaire bien qu'il n'y ait pas eu de contact avec l'animal. Action dirige contre le gardien. La notion juridique de gardien ne ncessite pas qu'il y ait eu une garde. Le gardien est selon l'article 1385 le propritaire de l'animal ou celui qui s'en sert. Celui qui s'en sert a une matrise de fait sur l'animal mais il faut qu'elle soit relle. De faon gnrale, la forme de la garde va changer en fonction de l'animal. 2). Les effets. L'article 1385 pose un principe de responsabilit de plein droit du gardien. Il faut que l'on ait remplit les conditions pour engager la responsabilit. Mme si le gardien prouve qu'il n'a pas commis de faute, il ne pourrait pas s'exonrer. Exonrations. On retrouve ici les classiques : cause trangre, force majeure, fait d'un tiers, faits de la victime. On retrouve l'acceptation des risques pour la corrida ou le hippisme. B. La responsabilit du fait des btiments en ruine. La responsabilit du fait des btiments en ruine. Article 1386 du Code Civil. Le propritaire d'un btiment en ruine est responsable du dommage caus par sa ruine lorsqu'elle est arrive par la suite du dfaut d'entretien ou par le vice de sa construction. Son champ d'application est devenu extrmement troit. 1). Fondement. Fonde, de loin, sur la prsomption de faute. L'article parle du dfaut d'entretien et du vice de construction. Cependant, la preuve de l'absence de faute ne permet pas l'exonration. La responsabilit du propritaire serait fonde sur l'ide du risque de la proprit. 2). Conditions. Trois conditions. Conception trs stricte de ce qu'est un btiment. Il ne peut s'agir que d'une construction incorpore au sol. Il faut que le dommage soit d une ruine du btiment. Concrtement, le dommage pour la jurisprudence doit rsulter d'une chute d'lment du btiment. Il faut enfin dmontrer que l'accident est le rsultat d'un dfaut d'entretien ou vice de construction. 3). Effets. Engage la responsabilit du propritaire sans qu'il puisse s'exonrer par la preuve d'absence de faute, mme si son bien tait lou, ou s'il tait absent. C. Cas plus spcifiques Uniquement mentionns ici. Dommage caus par l'incendie de la chose. Article 1384 Al. 2 et 3 Dommages causs par les avions. La responsabilit du fait des abordages. La responsabilit des accidents nuclaires.

Compte tenu de la gravit du dernier cas, la rglementation est extrmement spcifique. Elle est la fois de source internationale et particulirement stricte. II. Le principe gnral de responsabilit du fait des choses. A. Une construction totalement jurisprudentielle. Ce rgime de responsabilit jurisprudentielle. On est en pleine re industrielle. Dveloppement du machinisme. On assiste des accidents graves d une chose. Concrtement, systmatiquement, on est oblig de repasser par 1382. Trs souvent les machines, les voitures causait des dommages corporels graves. La Cour de Cassation s'est appuye sur l'ide que l'usage d'une chose fait courir un risque. Le risque, comme fondement de la responsabilit (vu plus haut). La jurisprudence opre une mutation partir de l'Article 1384 al. 1 du Code Civil. Srie d'arrt fondateurs par lequel la jurisprudence a invent de toute pice la responsabilit du fait des choses. L'apprentissage de la matire passe par des arrts. GO CODE CIVIL sous l'article 1384.

16 Juin 1896 Teffen. Arrt du remorqueur. Le dommage ici a t caus du fait de l'explosion de la chaudire d'un remorqueur qui tue un ouvrier. C'est la veuve de l'ouvrier qui va agir contre les propritaires du remorqueur. Les propritaires du remorqueurs taient aussi les employeurs du mari dcd. La Cour dclare que le propritaire est responsable du dommage caus par la chose sans qu'il soit ncessaire d'apporter la preuve d'une faute de sa part.
Incertitude doctrinale. La Cour de Cassation dans cet arrt a dit que l'explosion tait imputable un vice de construction. Incertitude.

Chambre Runie 13 Fvrier 1930. Jand'heur. Arrt dans la fiche de TD. Prsomption de responsabilit qui dcoule de l'article 1384 al.1 ; Expression pas trs heureuse, critique par de nombreux auteurs. L'expression est remplace par responsabilit de plein droit. Or, ce n'est pas automatique. C'est une responsabilit sans faute mais qui ncessite des conditions. On parle aussi de responsabilit objective : synonyme de responsabilit sans faute. On a pas besoin de prouver la faute du gardien. Rciproquement, le gardien ne peut s'exonrer en prouvant l'absence de faute. Lorsqu'il nous parle de prsomption de responsabilit, l'arrt tablit une prsomption de responsabilit de celui qui a sous sa garde une chose qui a caus un dommage. Cette prsomption ne peut tre dtruite que par deux cas : Cas fortuit ou la force majeure. Cause trangre qui ne lui ai pas imputable : fait d'un tiers.
Il ne suffit pas de prouver qu'il n'a commis aucune faute. L'arrt nous donne ici les moyens d'exonration de la responsabilit du fait des choses. On voit qu'elles sont trs strictes. Arrt nous dit que la loi pour l'application de la prsomption ne distingue suivant que la chose tait d'abord actionne ou non par la main de l'homme, qu'elle ait ou non un vice inhrent sa nature. L'arrt Jand'heur condamne toute une srie d'interprtation qui aurait pu restreindre la responsabilit du fait des choses. La responsabilit est attache la garde, et pas la chose elle-mme. Ce n'est pas le vice de la chose pris en compte ici, c'est le fait dommageable. Avec cet arrt, on assiste au dbut d'une vritable cration jurisprudentielle. Peu peu, la jurisprudence a affin et prcis sont principe gnral. B. Les conditions. 1). La chose. Rentrent dans ce rgime de responsabilit du fait des choses toutes choses corporelles. Les choses immatrielles sont exclues.

Sont exclues toutes les choses qui font l'objet d'un rgime spcial (animaux, btiments en ruine, les choses dans la communication d'incendie, les aronefs, l'abordage de navires, l'nergie nuclaire, ainsi que les vhicules terrestres moteur et les produits dfectueux). Egalement les res nullius, insusceptible de garde, jamais appropri (distingues par la jurisprudence avec les choses abandonnes). La distinction n'a rien a voir avec l'appropriation. Mme si la res nullius n'est pas approprie, cela n'empche pas que l'on puisse en tre le gardien. La jurisprudence ne va pas dans ce sens. 1e Chambre Civile 10 Fvrier 1982 Bulletin n21. Un mineur donne un coup de pied dans une bouteille abandonne et blesse un autre enfant avec les clats de verre. Les parents de l'enfant bless agissent contre les enfants du mineurs. Le Cour de Cassation censure la Cour d'Appel pour avoir estimer qu'il n'y avait pas de pouvoir de garde parce que la dtention de l'objet (la bouteille) qui tait res nullius, avait t trop prcaire et trop courte. Ainsi, mme si j'ai une res nullius, mme si un moment j'ai un contrle de fait sur cette chose, je peux voir ma responsabilit engage, indpendamment de l'interaction prcaire et brve. La jurisprudence a tendance a retenir la garde (donc la responsabilit) lorsque la res nullius a t mis en mouvement par la chose approprie. 2e Chambre 10 Juin 2004 Bulletin n 123. Accident l'occasion duquel une personne dcde. Accident provoqu par des vagues. Ces vagues ont t dclenches par un navire. Res nullius : vague. Mise en mouvement par une chose approprie : le navire. La Cour de Cassation estime que le navire a t l'instrument du dommage. La responsabilit du fait des choses est d'application gnrale, c'est dire qu'elle s'applique toute choses et un certains nombre de critre de la chose sont indiffrents. a). La nature de la chose est indiffrente. Cela peut tre un meuble ou un immeuble, un bien corporel ou incorporel. Les seules exceptions sont le corps et le produit du corps humain l'exception de ceux qui sont appropriables, et les cadavres. b). Indiffrence des caractristiques de la chose. Ds l'arrt Jand'heur, on dit que peu importe que la chose soit affecte ou non d'un vice interne. Cela relve d'un rgime de responsabilit du fait des choses. Attention : le caractre dangereux ou non sera pris en compte pour tablir la preuve de la causalit. c). Indiffrence quant aux circonstances de l'implication de la chose dans le dommage. Les circonstances de l'application vont avoir une incidence pour la causalit. Contact/pas contact ; inerte/en mouvement. Pour ce qui est de l'applicabilit du rgime de responsabilit du fait des choses, cela ne change rien. Peu importe les circonstances de l'implication de la chose dans le dommage pour ce qui est de la chose dans le rgime. L'arrt Jand'heur nous indique aussi que la chose peut tre indpendante ou actionne par la main de l'homme. Peu importe que la chose soit entr en contact ou non avec la personne ayant subit le dommage. 2). La Garde. Quand on parle du fait de la chose, on vise l'ide d'un lien de causalit entre la chose et le dommage. Il faut dmontrer que la chose ait t l'instrument du dommage. Exemple : 2e Chambre Civile du 5 Janvier 1994 Bulletin n14. La responsabilit du gardien est subordonne la condition que la victime ait rapporte la preuve que la chose a t en quelque manire et ne fusse que pour partie l'instrument du dommage. Sauf au gardien qui a prouv qu'il 'a fait que subir l'action d'une cause trangre. 2e Chambre Civile du 5 Mai 1993. Un homme chute en laguant un arbre. Les circonstances exactes et la cause de la chute de la victime tait en l'espce ignore, d'o il rsulte que la preuve n'tait pas rapporte que l'arbre n'tait pas la cause du dommage.

a). La charge de la preuve. C'est au demandeur, la victime, de rapporter la preuve que son dommage est d au fait de la chose considre. S'agissant d'un fait juridique, la preuve peut se faire par tout moyen, y compris en vertu d'indice qui proviennent de l'absence d'une autre cause possible. La victime a des choses dmontrer. b). Objet de la preuve et prsomption du fait actif de la chose. La victime doit dmontrer le fait actif de la chose (essentiel de la responsabilit). En pratique, il faut apporter une double preuve. Intervention matrielle de la chose dans le dommage. Il faut prouver son rle actif dans la ralisation du dommage. Il faut vraiment que le fait de la chose soit un fait actif. Il faut vraiment que la chose soit la cause gnratrice du dommage. Apprciation subjective : extrmement dlicate. Il arrive que le fait actif de la chose soit prsum en fonction de caractristiques de la chose. Les caractristiques vont jouer un rle dans la dtermination du rle causal dans la dtermination d'un dommage. Ces prsomptions sont apprcies de faon trs librale. La jurisprudence est insaisissable sur le sujet. Principe de base pour tablir ces prsomptions : En principe, si la chose est en contact avec la victime, ou si la chose tait en mouvement, on va pouvoir prsumer le rle actif. Si en revanche la chose tait inerte, ou si elle n'tait pas en mouvement, il n'y a selon toute logique pas de prsomption. Arrt du 11 Janvier 1996. Une chose inerte ne peut tre l'instrument d'un dommage si l'on ne dmontre pas qu'elle occupait une position anormale, ou qu'elle tait en mauvais tat. On a admit que la victime fasse une chose inerte devait rapporter la preuve du caractre anormal de la chose pour tablir son rle causal. La Cour de Cassation parle de position, mauvais tat, mais aussi possible que ce soit son caractre dangereux l'origine. De faon gnrale, la jurisprudence admet assez facilement le caractre anormal de la chose. Chambre Civile 18 Septembre 2003. Une pitonne heurte un plot en ciment. La Cour de Cassation a considr que ce plot en ciment tait l'instrument du dommage alors mme qu'il tait inerte et qu'il ne prsentait pas de caractre dangereux et dans une position anormale. volution de la jurisprudence. Toute une jurisprudence qui concerne les accidents de vitres, portes, baies vitres. normment de jurisprudence. 19/03/13 Un arrt de la seconde chambre civile du 29 Avril 1998. Un enfant se blesse en poussant une vitre. La Cour d'Appel rejette la demande parce qu'elle considre que la vitre n'tait ni anormale, ni dangereuse. Finalement, l'accident tait plutt du la prcipitation de l'enfant. Censure de la Cour de Cassation qui considre qu'effectivement la vitre avait t instrument du dommage, sans d'avantage de prcisions. 15 Juin 2000 n98-20 510. Censure la Cour d'Appel nouveau qui avait estim que la paroi vitre tait fixe et que la victime n'tablissait pas son caractre anormal, non plus un vice ou un dfaut d'entretien. La Cour de Cassation considre simplement que l'intervention de la paroi vitre ressort des propres constatations de la Cour d'Appel. Arrt du 25 Octobre 2001 n 99-21 616. Concerne une bote aux lettres, dans une position parfaitement normale. Elle rpondait aux prescriptions de la poste (la poste a des exigences en matire de boite au lettres), elle ne ne dbordait pas excessivement sur la voie ou ailleurs. Rejet la demande en rparation de la personne qui avait heurt la boite au lettre. Censure de la Cour de Cassation qui considre que la boite au lettre a bien t l'instrument du dommage. Solution svre : il suffit que la chose ait t l pour que la responsabilit du gardien soit engage. On fini par revenir sur l'exigence de causalit, en affaiblissant cette dernire.

On observe quand mme un retour une exigence un peu plus ferme. Dernier tat de la jurisprudence : position moins laxiste pose par deux arrts de principe du 24 Fvrier 2005 n 03-13 536. La Cour de Cassation prend ici le soin de caractriser la fragilit de la vitre. Ce qui revient dmontrer son anormalit, et c'est pour cette raison que l'on retient son rle actif (causal). Dans le second arrt, pourvoi n03 18 135 : VTT qui chute sur un tremplin. La Cour de Cassation exclut la responsabilit du fait des choses. La prsence d'un tel tremplin n'avait rien d'insolite, ni d'anormal dans un lieu d'animation sportive. . 29 Mars 2012 pourvoi n 10-27 553. Muret en bton. La Cour de Cassation constate qu'il n'tait pas dans une position anormale, il n'a pas jou un rle actif dans la production du dommage. Lorsqu'il n'y a pas de contact : 3 Avril 1978. La prsomption ne joue pas. Pas de contact entre la chose et le sige du dommage, donc il faut rapporter la preuve du comportement anormal de la chose. Si jamais le rle actif de la chose n'est pas rapport, en principe la responsabilit du gardien ne peut pas tre engag. Ce n'est pas proprement parler une cause d'exonration du gardien, simplement, les conditions d'engagement ne sont pas runies. Le gardien peut-il renverser la prsomption du rle actif ? En principe, le gardien ne peut renverser la prsomption que par la force majeure. Il nous fallait une chose, il nous fallait un rle actif. Reste la question de savoir contre qui. 3). La garde. La responsabilit du fait des choses est indirecte. Il n'est pas vident de dsigner le responsable. Ds le dpart, la jurisprudence et les textes ont eu recours la notion de garde pour reprer cette dsignation. a). Dfinition. Arrt Chambre Runies 2 Dcembre 1941 Franck tre le gardien d'une chose, c'est dtenir le pouvoir d'usage, de direction et de contrle sur cette chose. Faits. Un pre de famille prte sa voiture son fils. Ce dernier gare la voiture, et se la fait voler. La mme nuit, le voleur qui conduisait la voiture renverse un facteur qui dcde des suites de l'accident. Les hritiers du facteurs agissent en rparation contre le propritaire du vhicule sur le fondement de l'Article 1384 al.1 (et non la Loi Badinter sur les accidents de la circulation). Solution La Cour de Cassation confirme l'arrt de la Cour d'Appel qui a exclut la responsabilit du propritaire au motif que M. Franck tait dpossd de sa voiture en raison du vol au moment de l'accident. Explication. Celui qui avait la responsabilit thorique d'empcher la ralisation d'un dommage, c'est le gardien. L'engagement de la responsabilit est rserve au voleur. 2 conditions : Matrise matrielle de la chose. On prend en compte la situation matrielle et non la situation juridique. La condamnation expresse de la garde juridique a t faite dans un arrt du 6 Janvier 1966. S'agissant du moment d'apprciation de cette garde, elle doit se faire au moment prcis du fait dommageable. La qualit de gardien peut tre momentane, voire mme trs phmre, avec une limite cependant. Si jamais on dtient la chose pendant un moment trop court pour en avoir vritablement le contrle, alors on ne sera pas considr comme gardien. Exemple : 13 Janvier 2005 n3-12 884. Un jeu de ballon collectif (foot), la jurisprudence dit que tous les joueurs ont l'usage du ballon, mais personne n'en a individuellement le contrle et la direction. Personne, pas mme Zidane, n'a le contrle du ballon . La garde correspond trs souvent la dtention : le fait d'tre gardien, c'est le fait de dtenir la chose. Attention cependant : ce n'est pas toujours le cas.

Il existe une prsomption de garde la charge du propritaire. Pose par la jurisprudence, Chambre des Requtes 12 Janvier 1927. En principe, le propritaire est rput avoir la garde de la chose. Rien de s'oppose ce qu'il prpose un tiers cette garde. La solution a depuis t constamment rappel : prsomption et possibilit de transfert. La prsomption joue mme si le propritaire vient tout juste d'acqurir le bien. 13 Novembre 2008. Victime tombe d'une chelle. La veille de l'accident, l'immeuble venait de changer de propritaire. La victime attaque les anciens propritaires, qui avaient encore des affaires dans l'immeuble. La Cour d'Appel accepte l'engagement de la responsabilit des anciens propritaires. Pour la Cour de Cassation, ces motifs sont insuffisant dmontrer qu'il y a eu transfert de la garde des nouveaux propritaires aux anciens. C'est donc les nouveaux propritaires qui doivent assumer la responsabilit du fait des choses. Effet de la prsomption : C'est au propritaire de prouver qu'il avait perdu la matrise de la chose, de prouver le transfert de garde. Le transfert de garde peut tre volontaire ou involontaire. Volontaire : dans la plupart des cas ce sera par contrat (prt...). Involontaire : usurpation, vol... Le juge va s'assurer qu'au moment du dommage, le propritaire n'tait plus en mesure d'exercer un contrle sur la chose. Arrt du 9 Juin 1993 1e La Cour de Cassation nous dit que le propritaire de la chose ne cesse d'tre responsable que si, en confiant la chose un tiers, il tait tabli que ce tiers a reu aussi la possibilit de prvenir lui-mme le prjudice. A l'inverse, si jamais le propritaire transfert l'usage d'une chose dangereuse mais qui ne donne pas au tiers les moyens de contrler cette chose, il demeure gardien. Exemple: 12 Octobre 2000. Fuite de carburant dans une cuve. La fuite cause un dommage. La Cour d'Appel refuse de reconnatre le transfert de la garde des cuves de carburant du propritaire de ces cuves aux exploitant de la station de service. S'agissant d'une installation dangereuse, il n'tait pas tablit que les exploitants de la station service avait reu toutes les informations. Confirmation par la Cour de Cassation. Dans le mme ordre d'ide, le locataire devient gardien sous rserve d'une dangerosit, qui entranerait la responsabilit du propritaire. Le pouvoir doit tre indpendant. En pratique, cela a une consquence essentielle : le prpos ne peut pas tre gardien lorsqu'il a la dtention de la chose que sous le contrle de son commettant. Un employ qui utilise une chose dans le cadre de son travail et qui cause un dommage autrui n'utilise la chose que sous le contrle de son employeur, il n'a pas de pouvoir indpendant, il n'a donc pas le pouvoir d'usage, de contrle, et de direction sur la chose. Il y a donc incompatibilit des fonctions de prpos et de gardien. Il faut que la chose dommageable doit avoir t manipul dans le cadre de la mission du prpos (ce qui est logique). b). La notion de garde et le discernement. Il n'y a pas d'exigence de discernement. Responsabilit objective : il ne s'agit pas de dmontrer la faute de qui que ce soit. Le dommage est caus par la chose qui a eu un rle actif. La jurisprudence a expressment admis d'une part que la personne souffrant d'un trouble mental puisse tre considre comme gardienne (18 Dcembre 1964) galement pour l'enfant en trs bas ge (Srie d'Arrt d'Assemble Plnire du 9 Mai 1984). La notion de gardien est totalement indpendante de la notion de discernement.

c). La pluralit de gardien. En principe, la garde n'est pas commune, elle est alternative (et non cumulative). Des personnes ne peuvent pas tre gardiennes en commun d'une mme chose des titres diffrents. Sinon, risque de responsabilit collective, et le droit franais n'est pas fan. Tendance a choisir un gardien parmi tous. 19 Octobre 2006 n04-14 177. Situation dans laquelle des enfants ont fabriqu et jouent avec des torches. La Cour de Cassation considre qu'effectivement, ils ont confectionn des torches, mais ne leur donne pas l'exercice de la garde commune de la torche. La Cour de Cassation retient qu'au moment ou le feu a prit dans la grange, c'est une petite qui avait la torche dans sa main, et donc direction, usage et contrle. C'est elle la gardienne, et in fine ce sont ses parents qui vont assumer la responsabilit. Exceptions ce principe, d'assez nombreux exemples o les juges ont retenu l'existence de cogardien, et donc de co-responsables. Exemple : Accident de chasse (encore lui). 1963 : des poux recueillent un chien dont l'origine est inconnu. La Cour considre qu'ils taient co-gardiens du chien. Ds que la Cour de Cassation peut viter la garde commune, elle le fait. 9 Mai 1990. La Cour de Cassation a rejet la garde commune d'un voilier. Ici c'est le skipper, plus qualifi pour diriger le voilier. 11 Juillet 2002. Incendie du foin avec la flamme d'un briquet. Un enfant expliquait comment faire des ronds de fume. La Cour de Cassation explique que le fait qui il y ait une personne, qui participait au mme jeu... L'existence de l'autre personne n'tait pas de nature crer une garde commune du briquet alors qu'ils l'utilisaient ensemble. En revanche, la Cour de Cassation accepte la garde commune lorsqu'il y a un risque de laisser le dommage non rpar. Entre co-gardien, aucun ne peut invoquer la garde des autres. On ne peut engager la responsabilit d'un autre co-gardien, parce que cette garde est commune, partage. d). La garde de la structure et la garde du comportement. Distinction d'origine doctrinale. Fonde sur le fait que le gardien est celui qui a le pouvoir d'empcher que la chose ne cause un dommage. Or, plusieurs personnes peuvent empcher la ralisation du dommage. Exemple : Transports de produit chimiques. Le responsable peut tre le fabriquant des produits, ou le transporteur. Transporteur Avait le pouvoir d'empcher que les produits ne tombe... Garde du comportement. Fabriquant Pouvoir sur la composition du produit Garde de la structure. Distinction consacre en jurisprudence de faon implicite en 1953. 5 Juin 1971. La garde d'un produit ayant lui-mme un dynamisme propre et dangereux ne peut pas tre attribu au propritaire ou au dtenteur qui ne possde sur elle aucun pouvoir de contrle et aucune possibilit de prvenir le dommage. Faits. Une bouteille sous pression avait explos dans une brasserie. Le brasseur n'avait rien voir avec l'explosion : il n'avait pas la garde de la structure de la bouteille. Question de l'application. Elle a parfois appliqu la solution a des choses sans dynamisme propre, et parfois refus de l'appliqu des choses dangereuses. Flou jurisprudentiel.

Du point de vue de la victime, cela va compliquer les choses : la victime devra rechercher la cause du dommage, pour savoir contre quel gardien agir. C. Les moyens d'exonration. La force majeure. Le fait d'un tiers. Le fait de la victime.

1). La force majeure. Preuve exigeante : preuve des trois lments : Fait extrieur la chose. Fait imprvisible Fait irrsistible.

2). La faute de la victime. Exonration totale si la faute de la victime prsente les caractristiques de la force majeure. C'est dire, si la faute de la victime est extrieure la victime, imprvisible et irrsistible. Si je n'ai pas une faute qui caractrise une force majeure, mais si j'ai une faute simple, en principe il peut y avoir une exonration partielle, pour faute simple. Mais la jurisprudence a connu des volutions. 21 Juillet 1982. La faute de la victime n'exonrait en rien le gardien, sauf si elle prsente les caractres de la force majeure. Trois ans plus tard, sera adopt la loi sur les accidents de la circulation. Provocation du lgislateur pour adopter une loi spcifique pour les accidents de la route. Arrt du 6 Avril 1987. La Cour revient une position moins svre en affirmant que le gardien de la chose est partiellement exonr de sa responsabilit s'il prouve que la faute de la victime a particip au dommage. Mesure de l'exonration apprcie souverainement par les juges. 3). Le fait d'un tiers. Si l'intervention d'un tiers joue un rle dans la production du dommage, et que cette intervention prsente les caractres de la force majeure, alors l'exonration est totale. Si l'intervention d'un tiers n'tait pas imprvisible pour le gardien mais constitue une faute, le gardien demeure responsable : il ne peut pas s'exonrer du fait de la faute du tiers, mais il dispose d'une action rcursoire contre le tiers fautif. Cette action va lui permettre d'obtenir une contribution mesure la gravit de la faute. Cette contribution peut aller jusqu' l'intgralit de la responsabilit. Si le fait du tiers engage la responsabilit du tiers en tant que gardien d'une autre chose, pareillement, le premier gardien demeure responsable mais pourra se retourner contre l'autre chose qui a ralis le dommage. La responsabilit se fera part gale, il n'y a pas de faute valuer, il n'y a pas de gravit qui permette d'influer sur la responsabilit de chacun. 4). L'acceptation des risques. Le risque est restreint la pratique sportive dans le cadre d'une comptition et la condition puisse tre qualifi de normal. Tendance jurisprudentielle vouloir exclure cette cause de responsabilit : la victime d'un dommage jug par une chose ne pouvait pas se voir oppos son acceptation des risques. Section III : Le fait d'autrui. Article 1384. Celui caus par les personnes dont on doit rpondre . Alinas suivants dressant une liste.

Le rgime de la responsabilit d'autrui mle ces cas spcifiques un principe plus gnral. I. La responsabilit des parents.

Les parents sont solidairement responsable du dommage caus par leurs enfants mineur vivant avec eux. A. Le type de responsabilit. Au dpart, la responsabilit des parents a t fonde sur une faute de surveillance. Le texte de l'article 1384 posait principe de la responsabilit des parents du fait de leur enfant, parce qu'au fond, si l'enfant avait commis un dommage, c'est parce qu'ils l'avaient mal surveill, ou lev. Aujourd'hui, on est totalement revenu sur cette ide l : la responsabilit est totalement objective, de plein droit. Ni la faute des parents, ni mme la faute de l'enfant n'est exige. Rgime de plein droit qui ressort de deux arrts/ Arrt Bertrand 19 Fvrier 1997. Affirme que seul la force majeure ou la faute de la victime pouvait exonrer le pre de la responsabilit de plein droit encouru du fait des dommages causs par son fils mineur habitant avec eux. La Cour dit expressment que c'est une responsabilit de plein droit, et prcise que les seuls moyens d'exonration est la force majeure, ou la faute de la victime. Arrt Levert 10 Mai 2001 Bull. Civ. 96. La Cour de Cassation a affirm que la responsabilit des parents n'tait pas subordonne l'existence d'une faute de l'enfant. Les parents sont responsables quoi qu'il arrive. L'essentiel du contentieux sur ces questions l est celle du rle causal de l'enfant, du lien de causalit. Presque une espce de garantie, qui repose sur une forme de solidarit familiale sur l'autorit dtenue par le parent. Effet : responsabilit solidaire des parents ds lors que l'enfant cause un dommage. L'enfant mineur, sauf cas exceptionnel, est insolvable. B. Les conditions de la responsabilit des parents du fait de leur enfant. Parents titulaire de l'autorit parentale.

La responsabilit dicte par l'Article 1384 Al. 4 ne s'applique qu'aux pres et mres. Parents, plus prcisment titulaires de l'autorit parentale. Mineur vivant avec eux.

Ambigu. Toujours mentionne, mais en revanche considre comme dpourvue de contenu. Pour l'instant, l'exigence de cohabitation a perdu l'essentiel de son effectivit. Arrt du 20 Janvier 2000 Bull. N14. La cohabitation de l'enfant avec ses pres et mres rsulte de la rsidence habituelle de l'enfant au domicile des parents au domicile des parents ou de l'un d'eux . Petit petit : conception extrmement large. Arrt Samba 19 Fvrier 1997. Concernait des parents divorcs. Dans cet arrt, la Cour de Cassation affirme que la cohabitation reste une condition, mais en fait une condition virtuelle. Au jour du dommage, l'enfant tait en rsidence chez son pre. En principe, c'est sa mre qui avait la garde le plus longtemps. La Cour de Cassation dit que la mre n'est pas responsable, parce que prcisment ce jour la il vivait chez son pre. Un droit de visite ou d'hbergement ne fait pas cesser la cohabitation de l'enfant avec celui qui en a la garde (ici la mre).

De la mme faon, un enfant confi temporairement un autre membre de la famille n'interrompt pas la cohabitation (15 Mars 2001). Un enfant sous le rgime scolaire de l'internat ne perd pas la cohabitation avec ses parents (internat de 4 mois). Selon la Cour d'Appel, l'internat n'est qu'une modalit de la scolarit. Pareil pour l'enfant confi un centre de vacance. Beaucoup d'auteurs ont souhait que la cohabitation tombe, juge inutile, dpourvue de sens, d'autant plus que la responsabilit du fait des parents est fonde sur l'ide que les parents avaient mal surveill l'enfant. Aujourd'hui, la responsabilit de l'enfant est de plein droit, sans aucune ide de faute de surveillance. Finalement, la cohabitation n'est pas importante. Pourtant, un arrt de la Chambre Criminelle du 6 Novembre 2012 a eu un sursaut en faveur d'une vritable cohabitation. Enfant qui cause un incendie. Tribunal pour enfant Incendie volontaire et condamne ses parents au civil rparer les dommages causs. Les juges du fonds avaient retenu la responsabilit des deux parents. La Cour de Cassation censure l'arrt de Cour d'Appel et affirme qu'en cas de divorce, la responsabilit de plein droit incombe au seul parent chez lequel la rsidence habituelle de l'enfant a t fixe. La notion de cohabitation Aucun projet n'en fait mention. Fait dommageable du mineur.

Arrt Levert de 2001 : indique clairement qu'il n'tait pas ncessaire de rapporter la faute du mineur. En revanche, il doit tre causal. C'est une condition ncessaire et suffisante. Condition trouve dans un des arrts du 9 Mai 1984 Ass. Pln. Pour que soit prsum la responsabilit des parents, il suffit que le mineur ait commis un acte qui soit la cause directe du dommage invoqu par la victime. Il suffit de dmontrer le lien de causalit entre le fait du mineur et le dommage, seulement. Ide pleinement consacr par l'arrt d'assemble plnire du 13 Dcembre 2002 n00-13 787 La Cour de Cassation affirme clairement qu'il suffit que le dommage invoqu par la victime ait t caus par le fait mme non fautif du mineur. C. Les moyens d'exonration. Elle ne peut pas se faire sur la base de l'absence de faute, puisque aucune faute n'est exige ni des parents ni du mineur. Reste donc la force majeure et la faute de la victime. 2me 2 Dcembre 1998 Seule la force majeure ou la faute de la victime peut exonrer les pres et mre de la responsabilit de plein droit du fait de leur enfant. La Cour d'Appel avait exonr les parents en estimant qu'il n'y avait pas de faute de surveillance de la mre. Censure. II. La responsabilit des commettants. Article 1384 Al. 5. Du mal a tablir quel tait le fondement de cette responsabilit. On a pu estimer qu'il y avait ventuellement derrire cette responsabilit l'ide de faute : une faute de choix (le commettant aurait mal choisi son prpos) ou une faute de surveillance. Autre fondement propos : le risque. Ici, on retrouve l'ide du risque-profit (le commettant profite de son prpos) ou encore le risque-autorit. Troisime fondement propos : la garantie. Ce fondement doit tre pourtant cart, car dans le fond, contrairement l'enfant, la faute du prpos est exige.

A. Les conditions. Le commettant. Il faut une relation commettant/prpos. Rsulte gnralement d'un contrat de travail. Le contrat d'entreprise ou de socit ne sont pas des contrats de nature fonder des rapports de commettant/prpos. Exemple : Si on fait des travaux de chez nous, on n'est pas commettant de l'entrepreneur. Dommage fautif du prpos. Pas de responsabilit sans faute du prpos, en tant que celui-ci tait gardien de chose qui a caus un dommage. Il faut que la faute ait t commise dans le cadre de l'accomplissement des fonctions. Si c'est sur ordre du commettant, trs probablement, cela rentre dans ce cadre. Plus gnralement, si cela est commis de faon concomitante avec cette mission, sur le lieu d'accomplissement de la mission, ou avec les moyens de l'exercice des fonctions, alors on pourra retenir trs souvent que l'acte a t commis dans le cadre de l'accomplissement des fonctions. Exigences rsultant de l'arrt du 18 Juin 2003 (la personne poursuivit avait agit au temps et au lieu de son travail, l'occasion des fonctions auxquelles elle tait employe, et avec le matriel mise disposition). B. Les causes d'exonration. Abus de fonction. Arrt du 17 Juin 1983. La Cour de Cassation a affirm que l'Article 1384 al. 5 ne s'appliquait pas lorsque le dommage avait t caus par un prpos qui agissant sans autorisation a des fins trangres ses attributions s'est plac hors des fonctions auxquelles il tait employ . Hors des fonctions : La responsabilit du commettant ne peut pas tre engag. Notion cependant qui reste floue. Arrt du 3 Juin 2004 n 03-10 819. La Cour de Cassation a censur la CA. Cette dernire avait dclar un commettant civilement responsable d'un dommage caus par un prpos qui s'est introduit dans un vhicule, et avait caus un dommage en reculant. Pour la Cour de Cassation, ici le prpos s'est introduit par curiosit dans le vhicule, contre le gr et l'insu de la victime. Initiative sans aucun rapport avec la mission, il a donc agit en dehors de ses fonctions, et sans autorisation. Pas de responsabilit du commettant. Arrt 2me 17 Mars 2011. Professeur de musique employ par une association et a utilis ses fonctions pour abuser des enfants placs sous son autorit. Il s'est rendu coupable de viol et agression sexuelle, dans l'enceinte de l'tablissement et pendant les cours. La question s'est pose au civil pour savoir si l'association tait responsable au civil. La Cour d'Appel a considr que c'tait durant l'exercice de sa profession, sur son temps de travail, lui donnait les moyens et l'occasion de commettre sa faute, et n'avait pas agit dans l'exercice de ses fonctions. La Cour de Cassation confirme. On cherche une personne solvable. C. Les effets. Engagement de la responsabilit du commettant. Longtemps, le commettant a eu la possibilit une fois l'indemnisation de la victime effectue la possibilit de se retourner contre le prpos fautif sur le fondement de l'article 1382. Possibilit rarement exerce. Ch. Com. 12 Octobre 1993 Rochas. Dans cet arrt, le commettant agit contre le prpos. La Cour de Cassation affirme qu'il peut agir contre le prpos mais la condition que le prpos ait commis une faute personnelle. La Cour de Cassation veut vritablement une faute qui soit rellement, intimement personnelle au prpos.

Arrt Ass. Pln. 25 Fvrier 2000 Bull. Ass. Plen. N2. Forme d'immunit civile du prpos malgr sa faute. N'engage pas sa responsabilit l'gard du tiers le prpos qui a agit sans excder les limites de la mission qui lui a t impartie par son commettant. Immunit double. Elle joue l'gard du commettant qui voudrait agir contre le prpos, mais aussi l'occasion que l'action que la victime pourrait chercher mettre en uvre l'gard du prpos. L'immunit du prpos ne bnficie pas l'assureur du prpos. (1re12 Juillet 2007 : Faute d'un mdecin salari qui a agit sans excder les limites de sa mission, et qui donc n'engageait pas sa responsabilit l'gard du patient. Cette immunit ne fait pas obstacle l'exercice par l'assureur du commettant d'exercer un recours subrogatoire contre l'assureur du prpos fautif). Ass. Plen. 14 Dcembre 2001 Bull. Ass. Pln. ,n17 Situation dans laquelle le prpos eu conscience de commettre une infraction. Le prpos condamn pnalement pour avoir intentionnellement commis, fusse sur l'ordre du commettant, une infraction entranant un prjudice un tiers engage sa responsabilit civile l'gard de celui-ci. Uniquement le prpos lui-mme bnficie de l'indemnit. Lorsque le prpos a intentionnellement commis une infraction, il est civilement responsable. III. La cration jurisprudentielle, cration jurisprudentielle vers l'admission d'une rgle gnrale ? A. L'affirmation et le domaine de la responsabilit du fait d'autrui. 1). L'arrt fondateur. On a un certain nombre de cas spciaux de responsabilit du fait d'autrui. La jurisprudence, en matire du fait des choses ne s'est pas arrt ces cas, elle a commenc dgager d'autres cas, qui ne figurent pas dans les textes. ARRET BLIECK ASS. PLEN 29 MARS 1991. Faits. Une personne handicape confie une association titre permanent. Cette personne cause un dommage. Troubles mentaux. Solution. L'association a accept la charge d'organiser et de contrler titre permanent le mode de vie de cette personne. Elle en dduit que pour ces raisons, l'association devait rpondre de la personne concerne. Si la personne commet une faute, on doit aller rechercher la responsabilit de l'association parce qu'elle organise son mode de vie titre permanent. Ici encore, on a une responsabilit dtache de l'ide de faute. Les cas d'exonration sont donc le fait d'un tiers, la faute de la victime et la force majeure. En revanche, la dmonstration de l'absence de faute n'est absolument pas exonratoire. Cette absence d'exonration du fait de l'absence de faute a t raffirm dans un arrt de la Chambre Criminelle du 26 Mars 1997. tablissement ducatif tenu responsable civilement des actes commis par plusieurs mineurs qui avaient vol un certain nombre de chose. Les personnes tenues de rpondre du fait d'autrui au sens de l'Article 1384 al. 1Er ne peuvent pas s'exonrer en dmontrant qu'elles n'ont pas commis de faute . La Cour ajoute que c'est une responsabilit de plein droit. /!\ L'Alina ici est trs important. Si jamais une jurisprudence se fonde sur cet alina premier, elle l'tend tous les cas qui rentre tous les cas qui rentre dans cet alina : tous les cas jurisprudentiels. La Cour de Cassation affirme que c'est une responsabilit de plein droit.

26/03/13 2). La porte de la rgle. Dans l'arrt Blick, l'attendu de la Cour de Cassation est extrmement prcis . Certains pensent que toute personne qui a le pouvoir permanent de contrler autrui doit rpondre des dommages qu'ils a caus. Les cas doivent tre limits et dgags par la jurisprudence. Deux catgories distinguer : Hypothse de l'arrt Blick. Responsabilit d'un tablissement en charge d'une personne handicape ou mme d'un mineur dans certaines circonstances. Mis part l'arrt Blick, on a d'autres arrt. Chambre Criminelle du 10 Octobre 1996 . Un mineur en danger avait t confi un tablissement, ce qui avait transfr au gardien la responsabilit d'organiser, de diriger et de contrler le mode de vie du mineur. La Cour de Cassation considre que ce transfert a aussi emporter transfert de la responsabilit des actes du mineur. Chambre Criminelle du 15 Juin 2000 n 99-85.240. Un tablissement d'ducation o le mineur avait t plac en excution d'une dcision du juge des enfants. La Cour de Cassation considre que cet tablissement avait bien la charge de diriger et contrler le mode de vie du mineur et devait donc rpondre de ses actes. Arrt du 6 Juin 2002 Bull. Civ. 2 n120. Une association charge par le juge des enfants de contrler le mode de vie etc. L'association est responsable de plein droit du fait dommageable commis par les mineurs mme lorsque celui-ci habite chez ces parents. Attention : un mineur volontairement confi par ses reprsentants lgaux une association qui gre un tablissement d'ducation spcialis. Le mineur qui blesse un autre mineur de ce centre ne peut pas engager la responsabilit de l'tablissement sur le fondement de l'article 1384 al. 1. La diffrence ici, c'est qu'il a t confi par contrat l'association ( 2me 24 Mai 2006 Bull. N136). L'arrt prcise que la responsabilit de l'association ne peut tre recherch que si le fondement de l'article 1147 du Code Civil (fondement de la responsabilit contractuelle). La responsabilit du tuteur d'un mineur. Accepte la charge du mineur et accepte de contrler titre permanent son mode de vie. Chambre Criminelle du 28 Mars 2000. La responsabilit du fait d'autrui sur le fondement de 1384 al. 1Er mais cette fois raison du contrle de l'activit d'autrui. Qui est responsable de l'activit d'autrui ? Les associations sportives. Responsables du fait dommageable de leurs membres (2me Chambre Civile du 22 Mai 1995). Les associations sportives ont pour objet d'organiser, de diriger, de contrler l'activit de leur membre au cours des comptitions sportives auxquelles ils participent. La Cour en dduit que ces associations en sont responsable au sens de 1384 al. 1Er des dommages que ces membres de ces associations causent ces occasions. 3 Fvrier 2000 n98-11 438. (COURS LOUISE). 12 Dcembre 2002 Bull. N 289. Le dommage qui a t caus par le membre d'une association l'occasion du dfil de majorette organis par cette association engageait la responsabilit de cette association, parce qu'elle avait pour mission d'organiser, de diriger et de contrler l'activit de ces membres au cours du dfil de majorette. Elle doit donc rparer le prjudice caus. Au fur et mesure, on a restreint la porte du principe, on s'est dit que l'extension allait trop loin. Par exemple lorsque l'on a affirm que le fait d'autrui ne pouvait pas avoir de source contractuelle. 1er Chambre Civile 15 Dc. 2011.

Un pensionnaire spcialis dans le traitement des personnes qui souffrent d'alzheimer en a tu une autre. Les ayants cause demandent rparation leur tablissement. Leur demande est rejete ainsi que celle de l'assureur, au motif que l'auteur des coups mortel tait hberg au cours d'un contrat. Si on a agit sur 1384 al. 1, on a pas dmontrer la faute. Si on veut agir sur le fondement de 1147 il faut prouver une faute contractuelle et montrer que l'tablissement a manqu une de ses obligations. 11 Septembre 2008 n 07-15 842. Les associations de chasse n'avait pas pour mission d'organiser, de contrler et de diriger les activits de leurs membres. Il faut observer la jurisprudence au cas par cas. B. La mise en uvre de la responsabilit du fait d'autrui. L'arrt fondateur ne nous dit rien sur le rgime. A l'poque de l'arrt Blick, on avait pas encore le rgime abouti de la responsabilit du fait des parents, ou de la responsabilit du fait des commettants. On s'est demand s'il fallait align le rgime de 1384 al. 1 sur les autres rgimes lgaux spciaux. On s'est demand si l'arrt Blick posait une prsomption de faute. Cela voudrait dire que le responsable du fait d'autrui peut s'exonrer en dmontrant qu'il n'a pas commis de faute. En revanche, si l'arrt Blick posait une prsomption de responsabilit, alors la preuve de l'absence de faute est inoprante. La Cour de Cassation a tranch en affirmant que c'tait une responsabilit de plein droit. La responsabilit du fait d'autrui jurisprudentielle est bien une responsabilit sans faute. Ch. Crim. 26 Mars 1987 Bull. N124. Une personne avait la garde de trois mineurs. Il avait pour mission d'organiser, de diriger et de contrler le comportement de ces mineurs. Il n'y a pas besoin de caractriser une faute de sa part pour que sa responsabilit soit engage. Responsabilit sans faute de la personne responsable pour autrui. Toute faute n'est pas pour autant ncessairement exclue. Il y a des variations quant l'exigence d'une faute de celui qui cause le dommage, et pour lequel le responsable verra sa responsabilit engage. La faute du mineur n'est pas ncessaire pour engager la responsabilit de l'tablissement ou de tout autre personne qui a la garde du mineur ce moment. 12 Dcembre 2002. Les associations sportives qui ont pour mission de diriger, contrler d'organiser l'activit de leur membre sont responsables ds lors qu'il y a une faute caractrise par la violation des rgles du jeu est imputable l'un de ses membres mme si celui-ci n'est pas identifi. 20 Novembre 2003. Confirmation. 21 Octobre 2004. Association sportive, responsable des dommages qu'elle cause cette occasion. La CA retient la responsabilit de l'association. La Cour de Cassation dit qu'il ne ressort pas des constatations de la CA d'une faute caractris par la violation des rgles du jeu qui aurait t commise par un joueur quelconque au cours de la phase d'entranement durant laquelle la victime s'tait bless. (Ps : prendre son livre de droit des obligations pour revoir toute la partie sur l'extension du fait d'autrui...). Arrt Ass. Pln. 29 Juin 2007 Vient troubler la jurisprudence. La Cour de Cassation rappelle les principes prcits (violation des rgles du jeu...). Mais elle censure la CA parce que celle-ci avait retenu qu'il suffisait la victime de rapporter la preuve d'un fait dommageable, qui avait t caus par l'effondrement d'une mairie au cours d'un match du rugby. La Cour estime ici que l'indtermination des circonstances de l'accident, l'absence de violation des rgles du jeu par une faute doit tre prise en compte pour carter la responsabilit. Le principe reste le mme. Jurisprudence pas trs importante.

Sous-titre II : La mise en uvre de la responsabilit civile dlictuelle. Chapitre I : L'action en responsabilit. La responsabilit civile a un caractre judiciaire. Parce qu'elle a un caractre judiciaire, on dit que la responsabilit dlictuelle est l'un des domaines dans lequel les avocats ont le plus de travail : domaine extrmement contentieux. Plus vrai encore que pour la responsabilit contractuelle. En matire de responsabilit contractuelle, les parties peuvent introduire dans leur contrat des clauses qui concernent les consquences d'une ventuelle rparation. Si on a une clause pnale dans le contrat, cela carte l'valuation qui aurait put tre faite par le juge. Cependant, cette clause est l'une des rares que le juge a le droit de modrer. Ce n'est que s'il y a disproportion que le juge pourra venir la modifier mais il n'a pas une marge de manuvre trs large. Matire contentieuse : possibilit pour les parties de conclure une transaction une fois que le litige. Transaction : contrat spcial. Contrat par lequel deux personnes s'entendent et font des concessions rciproques dans le but de mettre un terme un diffrend. Cela ne se fait qu'une fois que le litige est n et implique que chaque partie fasse des concessions : possibilit ouverte que la responsabilit soit contractuelle ou dlictuelle. Section I : Les titulaires de l'action en responsabilit. I. La victime : personne physique ou personne morale.

Lorsque c'est une personne morale, elle agit ncessairement par l'intermdiaire des reprsentants lgaux. Les reprsentants lgaux d'une socit qui tourne bien sont assez facile dterminer. Cela n'est pas toujours le cas. Les personnes morales ne peuvent agir que pour leur intrt personnel. Une personne morale ne peut pas agir aux lieux et places de l'une de ses filiales (quand bien mme elle dtiendrait la filiale 100%). C'est la filiale qui doit agir elle-mme. Fonctionne aussi pour les mineurs et les majeurs protgs. Ils peuvent demander en leur nom propre mais ils doivent passer par l'intermdiaire de leurs tuteur ou reprsentants lgaux. Par exception cette action qui demande l'intrt personnel de la victime, certaines personnes ont la possibilit de dfendre un intrt collectif. La loi d'abord qui a confr certaines personnes morales la possibilit de demander rparation de dommages collectifs (syndicats professionnels : Art. L2132-3 du Code du Travail ; associations : peuvent agir en dfense des intrts, notamment en dfense des intrts des consommateurs dans certaines conditions qui relve de la procdure civile). Rgulirement, on vient nous rappeler qu'il y a un projet d'action de groupe au niveau europen, national. Rvolutionnaire . Permettra tous les consommateurs d'agir ensemble l'amricaine... ( Classaction). Agissent ensemble sans avoir spcialement adhr l'action. La personne morale peut-elle subir un prjudice moral ? Les prjudices moraux s'entendant de toute forme d'atteinte la personnalit de la victime, il n'est pas exclut qu'une personne morale puisse en souffrir. Ch. Com. 15 Mai 2012 N11-10.278 Quel peut-tre le prjudice ? Atteinte la rputation. Atteinte l'honneur. Atteinte la dnomination sociale (nom d'une personne morale). Atteinte la vie prive. Atteinte l'inviolabilit de la correspondance. II. Les ayants causes. Premire cause de transmission de l'action est le dcs de la victime. L'action du dfunt transmise aux ayants droits. La rparation de la victime s'inscrit dans le patrimoine de la victime, quelle que soit les ayants cause. A ne pas confondre avec l'action avec victime par ricochet.

Autre type de transmission : la transmission volontaire. La cession de l'action. La victime transmet la crance. Le responsable doit rparation la victime. Il a une dette la victime et la victime a un droit de crance. La victime a la possibilit de cder cette crance de rparation. Subrogation lgale. Les personnes subroges sont normalement des personnes qui ont indemnis en totalit ou peut tre uniquement partiellement le prjudice. Du fait de cette indemnisation, elles peuvent agir leur tour contre la personne responsable du dommage. L'assureur paye, il se retrouve dans ses droits subroge la personne pour laquelle elle a pay. Elle peut se retourner contre la personne. Les plus grands subrogs sont les assureurs, et les caisses de scurit sociale. Les cranciers de la victimes peuvent agir par la voie de l'action oblique. III. Victimes par ricochet. Juste mentionn ici. Dj vu. Section II : Quelques notions de procdure. I. Le tribunal comptent.

En matire de responsabilit civile, la recherche du tribunal comptent dpend tout d'abord de savoir si le fait dommageable constitue ou non une infraction pnale. Si ce n'est pas le cas (si la responsabilit est uniquement civile, si le fait dommageable ne constitue pas une infraction pnale) alors la comptence va dpendre de la nature civile ou commerciale du litige (2me tape). La responsabilit dlictuelle est gnralement civile. Tribunal d'Instance/TGI selon le montant qui est en jeu. En matire d'accident de la circulation, la comptence du TGI est exclusive. La comptence territoriale pour cette responsabilit va tre dtermine au choix du demandeur. Le double jeu de l'article 42 et 46 permet au demandeur de choisir d'agir soit devant les tribunaux du lieux du domicile du dfendeur, soit devant les tribunaux du lieux du fait dommageable. Ncessit de dfinition du fait dommageable : En droit international, lorsque l'on a par exemple une pollution. La jurisprudence europenne considre que le fait dommageable s'entend la fois et au choix du lieu du fait gnrateur et lieu o le dommage est subit. Si le fait dommageable constitue une infraction pnale, il est dans ce cas l possible que le ministre public dclenche l'action publique. Auquel cas il va poursuivre l'auteur de l'infraction devant une juridiction pnale. S'il ne le fait pas, il est possible pour la victime de se constituer partie civile : agir en rparation du dommage qui aurait normalement relever de la comptence des juridictions civiles. Si la victime dcide d'agir quand mme, elle a un choix discrtionnaire. Elle peut soit agir devant les juridictions civiles, soit devant les juridictions pnales. A pour effet de dclencher l'action publique (malgr l'inaction du ministre public). De plus, si jamais elle agit devant les juridictions pnales, sont travail va tre facilit par l'intervention de tous les auxiliaires de justice et des magistrats qui s'occupent des affaires pnales. Si l'action civile est porte devant les juridictions pnales, en principe, vont tre comptent les tribunaux du lieu de l'infraction ou lieu de rsidence du prvenu, ou de lieu de son arrestation ou dtention. II. La prescription. Loi du 17 Juin 2008 : rformation du la prescription. Le dlai de droit commun est de 5 ans pour toutes les actions personnelles mobilires sauf dans certaines matires. La responsabilit dlictuelle est donc soumise par principe aux dlais de prescription de 5 ans selon les rgles de l'Art. 2224 du Code Civil. A compter du jour ou le titulaire d'un droit a connu ou aurait du connatre les faits lui permettant de l'exercer. Par cette rforme, le lgislateur a mit un terme un contentieux extrmement abondant. Elle a align sur cinq ans le dlai de la responsabilit dlictuelle et de la responsabilit contractuelle.

Article 2226 du Code Civil. Drogations. Al. 1 : Drogation lorsque le fait dommageable a entran un dommage corporel. L'action en responsabilit se prescrit par 10 ans. Ces 10 ans commencent courir compter de la date de consolidation du dommage initial ou aggrav. Al. 2 : Lorsque le dommage rsulte de tortures, d'acte de barbarie, de violence ou agression sexuelles contre un mineur. L'action est prescrite par 20 ans. En matire pnale, il existait un principe de solidarit des prescriptions civiles et pnales. Une fois l'action publique teinte, l'action civile ne pouvait plus tre exerce. Ce principe, par une loi du 23 Dcembre 1980 a disparu. La rgle de droit commun est que l'action civile en responsabilit, mme si la responsabilit dcoule d'une action pnale se prescrit par un dlai de 5 ans indpendamment de l'action publique. Attention cependant. Maintient pour certains cas. Matire de dlit de presse. III. La preuve. A. Les moyens de preuve. Fait juridique La preuve se fait par tous moyens. La preuve est libre. Consacre dans Catala : Article 287 al. 1er. La preuve des faits est libre, elle peut tre prouve par tous moyens. B. La charge de la preuve. Pse sur la victime, avec un certain nombre de prsomptions. Notamment la preuve de la causalit qui peut relever d'une prsomption. Chapitre II : L'valuation du dommage. Section I : Le montant de la rparation. I. Le principe de rparation intgrale.

Ren Savatier : Le propre de la responsabilit civile est de rtablir aussi exactement que possible l'quilibre dtruit par le dommage et replacer la victime dans la situation o elle se serait trouver si l'acte dommageable ne s'tait pas produit . On pose d'une certaine manire le principe de rparation intgrale, qui signifie qu'il n'y a pas de rparation infrieure ou suprieure au prjudice subit. Il ne faut pas qu'il rsulte de la rparation pour la victime ni perte ni profit. Arrt du 8 Juillet 2004 Bull. Civ. n393 Particulirement clair. La gravit de la faute est indiffrente : 8 Mai 1964 Affaire des injures. Dans cet arrt, la Cour a affirm que l'indemnit qui compense le prjudice doit tre calcul en fonction de la valeur du dommage, sans que la gravit de la faute n'ait aucune influence sur le montant de l'indemnit. La gravit de la faute joue pour la rpartition de la rparation entre coauteurs. Contrairement la responsabilit contractuelle, mme le dommage imprvisible sera rpar. Le responsable doit compenser tout ce qui a t subit par la victime. II. L'valuation proprement parler. A. L'auteur de l'valuation. En matire dlictuelle, c'est le juge. Plus prcisment les juges du fonds qui bnficient d'un pouvoir souverain pour apprcier le dommage. Question de fait qui n'est pas contrler par la Cour de Cassation. Ce que la Cour de Cassation peut contrler c'est l'assiette et la mthode d'valuation.

Ass. Pln. 26 Mars 1999 Bull. Civ. Ass. Pln. N3. La CA avait apprci souverainement le montant du prjudice dont elle a justifi l'existence par l'valuation qu'elle en a faite, sans tre tenue d'en prciser les diffrents lments. Les juges peuvent prendre en considration le fait que le responsable soit assur ou non, mais la aussi ils ne l'admettront jamais. valuation du prjudice : obligation pour le juge (dni de justice : Art. 4 du Code Civil). Mme s'il n'a pas d'lment probant, le juge doit valuer le dommage. 3me Chambre Civile 6 Fvrier 2002. Visa Art. 4. La CA avait refus d'valuer le dommage dont elle a constater l'existence en son principe, elle se rend coupable d'un dni de justice. Rle des experts : Le juge n'est pas tenu par le rapport d'expertise. La pratique montre que trs souvent il s'y tient. B. La mise en uvre du principe de rparation intgrale. 1). La mthode analytique d'valuation du dommage. Chaque poste de prjudice s'additionne aux autres. Analytique =/= Synthtique (mthode qui consisterait prendre en compte tout ce qui a rsult du fait gnrateur en ngatif et en positif, et donc de faire une sorte de balance des deux). En principe, le type de dommage est indiffrent. En pratique, il va y avoir des diffrences selon si l'on est face un dommage matriel, corporel, moral. a). Le dommage matriel. En principe assez simple quantifier. Toutefois, on est parfois face certaines difficults, qui rsulte du principe de rtablir la victime dans l'usage de son bien. Principes : On prend en compte la valeur de remplacement plutt que la valeur vnale. 2me 28 Octobre 1954. Le droit au remboursement des frais de remise en tat de la chose endommag n'a d'autre limite que sa valeur de remplacement. Exceptions la rgle : lorsque la victime n'utilisait plus du tout la chose et avait intention de la vendre. Peu importe que la victime ait remplac ou non le bien (2me Mars 1993 Bull. N130). Refus de prendre en compte la vtust de la chose. 9 mai 1972 : On ne dduit pas la vtust du montant de la rparation. 3me Chambre Civile 16 Juin 2010 : Solution qui semble contraire. Local commercial qui subit un sinistre. Le preneur demande rparation au responsable du sinistre. Aucun fonds de commerce n'avait t exploit dans les locaux, aucun projet d'exploitation en cours ou venir... Sur le fondement de tous ce faisceau d'indice la CA a impliqu un coefficient de vtust aux quipements des locaux pour calculer la rparation. La Cour de Cassation donne raison la CA. Elle peut, sans violer le principe de rparation intgrale, appliqu ce coefficient de vtust au motif que dans le cas contraire, la victime bnficierait d'une enrichissement infond. Les cots de rparation sont suprieurs au cots de remplacement : rparation calcule sur la plus faible des deux sommes. La TVA est comprise dans le calcul des dommages-intrts sauf si rcuprable par la victime. Projets de rforme : Art. 65-66 du Projet Terr. La vtust n'est pas prise en compte. C'est la plus faible des deux sommes qui sera pay entre cot de la remise en tat et cot de remplacement. b). Le dommage corporel. Problme du barme. En principe, et auparavant, on ne pouvait pas se rfrer un barme. Cette interdiction tait fonde sur la

prohibition des arrts de rglement. Chambre Criminelle du 3 Novembre 1955. La Cour a affirm que le juge apprcie souverainement l'indemnit mais il ne peut pas se rfr pour justifier la dcision un barme qui se serait fix. volution de la jurisprudence. Il existe aujourd'hui un rfrencier national, tablit par exemple par l'office national d'indemnisation des accidents mdicaux, qui s'il ne lie pas le juge est une source d'inspiration assez importante. Projet Terr : Art. 56. Pose expressment l'ide selon laquelle les rparations aux atteintes physiques ou psychiques vont tre fix selon un barme prvu par voie de rglement. La jurisprudence refuse de prendre en compte l'tat d'inconscience pour fixer le montant de l'valuation. La victime tait dans un tat d'inconscience, un tat vgtatif, elle ne souffre donc pas. Argument non pris en compte. Vision objective du dommage, indpendante de la conception subjective du dommage. Ch. Criminelle 3 Avril 1878. La Cour de Cassation affirme que l'indemnisation d'un dommage n'est pas fonction de la reprsentation que s'en fait la victime, mais de sa constatation par le juge et de son valuation objective. Mme formule dans un arrt de la chambre criminelle du 5 Janvier 1994. En 95, Arrt de la 2me Chambre du 22 Fvrier 1995. Ltat vgtatif d'une personne humaine n'exclut aucun chef d'indemnisation. En faveur de la thorie objective, le fait de retenir la conscience de la victime aurait des consquences curieuses. Cela fait une discrimination entre les victimes. Donne une espce d'impunit aux dommages les plus srieux. La solution inverse aurait pour effet de porter atteinte au respect de la personne humaine. En faveur de la thorie objective, on estime que le refus de prise en compte de la conscience de la victime fonctionne assez mal avec la dfinition du prjudice moral. Pour certains auteurs, le prjudice moral est subjectif par essence (prjudice esthtiques, de la douleur... Affaire de perception). Tous les prjudices objectifs en revanche ne font pas dbat. c). Le dommage moral. Peut poser des difficults lorsqu'il y a une indemnisation en argent, aucun problme lors de rparation en nature (comme notamment l'atteinte l'honneur : le juge peut ordonner un rectificatif publi ou ordonne la publication de la dcision). Vont impliquer un certain arbitraire du juge. Peine symbolique une peine prive qui s'ignore. Trs difficile de systmatiser cette question. Certains auteurs essayent de faire des chroniques d'valuation du dommage, et la partie morale qui va avec. Prdispositions de la victime. Il y a des prdisposition qui augmentent le risque du dommage, qui touche le lien de causalit. Peut jouer au titre d'une autre concurrente pour exonrer partiellement le responsable. Il y a des prdispositions qui augmentent le risque du prjudice. On va distinguer selon que les prdispositions ont jou ou non un rle dans l'affectation pnale. Prdispositions latentes qui ont pu aggraver le dommage, mais qui ne serait pas manifest sans le fait dommageable, la jurisprudence estime que la rparation du prjudice ne doit pas tre rduite. (A lire dans le manuel...). Exemple : Les suicides post traumatiques qui peuvent tre li avec un premier incident mais qui parfois sont sans lien causal avec le premier.

02/04/13 III. Les ventuelles remises en question du principe de rparation intgrale. Conduit une sorte de dresponsabilisation des gens. A chaque fois, ds qu'il nous arrive un dommage on cherche si il peut tre rpar autour de nous... Projet Terr. Art. 49 reste fidle au principe de rparation intgrale. La rparation tend placer le demandeur dans la situation ou il se trouverait si le dommage ne lui avait pas t caus. Il ne peut en rsulter pour lui ni perte ni profit . A. Dommages et intrts punitifs. Ce qui fait peur aux grandes entreprises. C'est avant tout une institution de droit amricain. La question de l'importation en France de ce dommages-intrts punitifs ncessite une approche de droit compar. Le droit franais ne connat pas actuellement de dommage et intrts punitifs. Certains des projets en parle. Projet Terr Art. 54. Malgr son attachement au principe de rparation intgrale, propose lorsque l'auteur d'un dommage aura commis intentionnellement une faute lucrative, le juge aura la facult d'accorder le montant du profit retir par le dfendeur plutt que la rparation du prjudice subit par le demandeur. Limit aux fautes lucratives. Exemple : Le Surbooking. On a vendu plus de place d'un avion qu'il y en avait (parce qu'on croyait qu'il y avait dsistement). Le projet Terr propose que lorsqu'une faute lucrative a t commise intentionnellement, c'est le montant du bnfice qui aurait d en tre tir qui est vers. On parle alors de dommage-intrts restitutoires (plutt que compensatoire). Les dommages-intrts punitifs peuvent aller bien au del. Reste un projet. En droit positif, la question des dommage-intrts punitifs est entr par une autre porte. Juge : accorder lexequatur. Dcision trangre qui condamnais des dommage-intrts punitifs. Lorsqu'une personne a des biens en France mais qui a fait l'objet d'une condamnation civile l'tranger, le crancier doit aller devant le juge franais pour constater que la dcision est rgulire (conditions Droit international priv). Exemple : Dcision amricaine qui condamne a des dommage-intrts punitifs, alors mme que cela heurte certains principes. 1er Dcembre 2010 09-13.303. Si le principe d'une condamnation des dommage-intrts punitifs n'est pas en soi contraire l'ordre public, il en est autrement lorsque le montant allou est disproportionn au regard du prjudice subit, et des manquements aux obligations contractuelles du dbiteur. La Cour de Cassation ouvre une porte l'ventuelle conscration en droit franais. Terr Art. 69 Al. 2. En cas de faute intentionnelle, le juge peut condamner l'auteur de cette faute par une dcision spcialement motive une rparation exemplaire. B. Minimisation du dommage. Question qui anime la doctrine sous l'influence de certains droit l'tranger. La minimisation consisterait prvoir une obligation la charge de la victime, de prendre les mesures ncessaires pour rduire les consquences de son dommage. Elle aurait une obligation de son dommage. Duty to mitigate. ( mitigation du dommage ). Ct moralisateur et conomiquement avantageux (on limite les consquences financires du dommage). On tient en le retenant une conception large de la faute de la victime. Si la victime a particip son propre dommage par une faute, elle ne peut plus demander la rparation intgrale de son prjudice. Elle doit se contenter d'une rparation partielle, l'indemnisation tant rduite auteur de sa faute. Influence sur le montant de la rparation. Mme ide ici.

En droit positif, la jurisprudence est extrmement rticente. Le refus de soin est en principe indiffrent pour le calcul de la rparation ( 19 Mars 1997 Bull. N86. Nul ne peut tre contraint, or les cas prvus par la loi, de subir une intervention chirurgicale. La victime d'un accident qui pourrait aller mieux en acceptant une intervention chirurgicale, qui rduirait le dommage, pourrait refuser et obtenir rparation.). Deux arrts de principe en 2003, rendu par la 2me Chambre Civile le 19 Juin 2003 n01-13.289. Ici un accident de la circulation. La Cour affirme que le refus de soin ne permet pas de limiter l'indemnisation. La victime n'est pas tenue de limiter son prjudice dans l'intrt du responsable . Depuis 1997, la jurisprudence distinguait sur la pnibilit ou le caractre alatoire des soins. Petite ambigut : Arrt 1997 Refus d'une intervention chirurgicale (pnible ou alatoire... semblait justifier). La doctrine suivait cette ide l. 2003 : Confirmation. Deuxime arrt de principe : dommage conomique (et plus corporel). A LIRE ! La victime d'un accident qui ne permettait plus de s'occuper de son fonds de commerce. Elle demande rparation li la perte de son fonds de commerce. La Cour de Cassation reproche l'auteur que la victime a abandonn son fonds de commerce. Application du principe de rparation intgrale : la personne tait absolue pas tenue de confier le fonds de commerce qui que ce soit, ni tenue de limiter son dommage. Dcision critique parce que beaucoup ont estim que c'tait une prime l'inaction de la part de la victime, au laisser aller, que cela contrevient au souci de moralisation des relations entre les justiciables. Arrt du 21 Janvier 2009. Exploitant d'un fonds de commerce agress. Suite cette agression ne peut pas reprendre le travail. Il vend ses actions un prix infrieur au march. Trs bas. La non-value est ici considre comme un prjudice indemnisable. On a reproch la victime de ne pas avoir fait d'conomiquement plus intressant. La Cour de Cassation rappelle le principe de rparation intgrale, rejette l'argument prcit, mais au motif que cette vente des actions avait t une mesure de gestion raisonnable. Cet arrt a t interprt comme tant favorable l'obligation de minimisation du dommage, justement parce que l'arrt se fonde sur la mesure raisonnable prise par la victime. A contrario, on aurait peut tre pu reproch la victime que son action tait draisonnable. 2e Chambre 24 Novembre 2011 n10-25.6355 Un assur demande son assureur rparation pour ne pas avoir pu utiliser son vhicule, du fait de la perte de son statut d'assur, en raison d'une ordonnance de non conciliation entre lui et son pouse. Apparemment, le refus de l'assureur tait fautif dans cette affaire. Pour la Cour d'Appel, mme fautif, la question n'tait pas l. Le refus de l'assureur ne l'a pas empch d'utiliser son vhicule parce qu'il aurait pu s'adresser un autre assureur. La Cour de Cassation censure au motif que la Cour d'Appel n'a pas caractris une faute de l'assur ayant caus l'aggravation de son prjudice. A contrario, si l'assur avait commis une faute ayant conduit l'aggravation de son prjudice, on aurait alors pu avoir une solution diffrente. Il y a une diffrence faire entre ne pas aggraver son dommage et le minimiser. En matire de dommage corporel en tout cas, la jurisprudence parat inflexible 2me 25 Oct. 2012 n11-25.551. La Cour a refus la victime de limiter son prjudice corporel dans l'intrt du responsable. Victime qui demande rparation du prjudice li au frais d'assistance d'un tiers, toute une partie de la journe et la nuit. La maison tait sur deux tages. La victime pour se dplacer avait besoin d'elle. Le CA rejette au motif qu'il y avait des mesures moins coteuses que l'assistance d'un tiers la maison. Censure de la Cour de Cassation. 2me 29 Mars 2012 n11-14.661. Inondation. La victime a provoqu un retard dans l'intervention qui a entran une corrosion et donc inondation. Aggravation du prjudice. Les responsables ne peuvent pas tre tenus l'aggravation du dommage en raison de l'absence d'intervention de la victime (motifs CA). La Cour censure aux motifs que sans la faute du responsable, les dommages ne se seraient pas produits. Avant projet Catala. Propose lorsque la victime en a la possibilit, par des moyens srs, raisonnables et proportionns de

rduire l'tendu de son prjudice, ou d'en viter l'aggravation, son abstention peut conduire une rduction de son indemnisation. sauf si les mesures qui portent atteinte l'intgrit physique limite. Article 1386-26 Al. 2 Projet de loi Pteille ; Reprise de la formule. Projet Terr Art. 53 responsabilit Mme chose mais exclut les cas d'atteinte l'intgrit physique ou psychique de la personne. 121 al. 2 pour les contrats. L'indemnisation peut tre rduite si le crancier n'a pas pris les mesures sres et raisonnable propre viter, modrer ou supprimer son prjudice. Ces projets insistent sur le faits que les mesures soient sres, raisonnables, proportionns. Section III : La rpartition de la charge de l'indemnisation. En principe, l'action est dirige contre le responsable lui-mme, personne physique ou morale. Toutefois, deux tempraments : D'autres personnes que le responsable lui-mme peuvent avoir qualit de dfendeur l'action en rparation (I). Il existe des recours entre les co-responsables (II). I. Les dfendeurs.

Le principe est que c'est le responsable lui-mme qui indemnise. Exceptions : Les hritiers du responsable : S'ils ont accepts la succession, ils ont obligation de rparer. L'action en rparation est transmise passivement aux hritiers du responsable. Ils paieront au regard de la proportion de leur part hrditaire respective. L'assureur du responsable : Il n'est pas rare que les personnes souscrivent des assurances dites auxtiers , parfois obligatoires, parfois non. Quand le responsable est assur, c'est souvent l'assureur qui prend en charge la rparation. Limite : l'assureur ne peut pas devoir plus d'argent que son assur. S'il y a eu transaction,, l'assureur n'a pas payer au del du montant de la transaction. A l'inverse, l'assurance contient gnralement un plafond d'indemnisation. Il faut donc s'en mfier. En principe, la loi accorde la victime une action directe contre l'assureur : Art. L124-3 al. 1Er du Code des Assurances. La raison de cette rgle est que l'on voulait viter que les fonds transitent par leur responsable. Soit on donne la victime d'actionn l'assurance du responsable, soit elle attaque le responsable qui se retourne contre l'assureur. Ce choix laiss la victime empche que le risque que le montant de la rparation entre tous les cranciers du responsable, qui aurait obtenu l'argent. Souvent, la victime attaque les deux. Fonds de garantie : Socits. L'assurance est insuffisante parfois, parce que le risque est que les cotisations soient insupportables pour les assurs. Certains fonds de garanti on t crs. Fonds de garantie automobile 1951 (aujourd'hui appel fond de garantie des assurances obligatoires, rgi par les articles L421-1 et s. du Code des Assurances). Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme. Rgie par les articles L422-1 et s. du Code des Assurances. Commission d'indemnisation des victimes d'infraction (CIVI). Prvu par le Code de Procdure Pnal l'Article 706-3 et s. Cette dernire commission s'occupe des dommages corporels qui rsultent des infractions pnales. Ltat prend en charge une indemnisation minimale. L'intervention de cette commission est toujours subsidiaire, si l'assurance ou la victime a dj indemnis la victime, ils n'interviennent pas. II. Les co-responsables. Deux principes. A. Le principe de solidarit.

Plusieurs responsables envers une mme victime, cette victime peut agir contre eux ensemble ou contre eux successivement. Obligation in solidum : solidarit cre par le juge s'agissant des co-responsables d'un dommage. La solidarit cependant ne se prsume pas. Le principe est que la solidarit doit tre prvue soit par la loi, soit par le contrat (expressment). C'est pour cette raison et pour contourner ce principe que la jurisprudence a cr cette obligation in solidum pour les co-responsables. Sans cela, on aurait pas les moyens de prsumer la solidarit. Mme effet que la solidarit passive : pour la victime : unicit de la personne pour la rparation. Pour le responsable, elle peut opposer la victime toutes les exceptions inhrentes la dette, mais s'agissant des exceptions personnelles (qui lui son propre), il ne peut opposer que celles qui lui sont propres. Enfin, celui qui paye libre tous les autres l'gard de la victime. La victime ne peut plus agir contre les autres co-responsables, qui eux bnficient de recours entre eux. B. Le principe de recours. 1). Les recours entre co-responsables. Si le responsable poursuivi a indemnis, on dit qu'il bnficie d'une action rcursoire contre les autres responsable. Ils participent aussi la dette de rparation. En droit commun, cette action rcursoire est de principe. Peu importe le fondement de la condamnation dlictuelle, contractuelle, que l'action ait t porte initialement contre un des co-responsables ou contres plusieurs. Pour les accidents de la circulation, l'action est exclue, notamment lorsque le co-responsable est un parent de la victime ( Vu plus tard). (Il faut dmontrer un fondement la solidarit du co-responsable. Question thorique. On peut ramener a l'obligation in solidum, ou la question de la causalit (ont tous jou un rle causal dans la ralisation du dommage). ) Le recours peut tre exerc aprs l'indemnisation de la victime. La personne poursuivie, souvent, appelle en garantie dans l'instance en cours les autres co-responsables. Appel en garantie : Intervention (manire d'attraire un procs des tiers) qui permet que ce soit le mme juge statue sur l'ensemble. vite qu'un autre juge statue nouveau sur la responsabilit in solidum des co-responsables, et rvalue le montant de la rparation du dommage. Contributions dfinitives la dette de rparation : A la hauteur des fautes respectives des coresponsables. Parfois une faute est tellement grave qu'elle absorbe toutes les fautes. Si la responsabilit de tous les coresponsables est objective, alors la rpartition est gale. Si mixte des responsabilits (l'un responsabilit pour faute, l'autre responsabilit objective) : gnralement le responsable fautif paye l'intgralit de l'indemnisation. Les projets Terr, Catala maintiennent l'histoire de contribution la dette de rparation. En matire de circulation, les choses fonctionnent de manire diffrente. 2). Le recours du tiers payeurs. L'assureur, ou la scurit sociale. On parle normalement de prestation indemnitaires. Les victimes reoivent des prestations indemnitaires hauteur du prjudice. Il arrive aussi que les victimes aient des indemnisations forfaitaires, calcules non pas sur la base du prjudice, mais indpendamment de la hauteur de ce dernier, avec des lments qui n'ont a priori rien voir. La victime pour viter un enrichissement sans cause ne peut demander au responsable de l'indemniser plus que son prjudice. Les tiers payeurs qui versent des prestations indemnitaires peuvent exercer un recours en remboursement contre (l'assureur du)/le responsable. Pas mal de loi voluent sur la question. Les assureurs qui font des indemnisations forfaitaires ne peuvent pas exercer de recours pour obtenir le remboursement.

Titre II : Les rgimes spciaux de responsabilit. A ct des articles du Code, qui concernent le droit commun, on trouve des rgimes de responsabilit trs spcifiques. La question se pose de savoir si on les maintient ct ou si on doit les intgrer. Le projet Terr/Catala ont l'intention de maintenir dans le Code certains rgimes spciaux, en particulier la responsabilit des produits dfectueux, et la loi du 5 Juillet 1985 sur l'indemnisation des victimes d'accident de la circulation. Ces rgimes spciaux ont une spcificit qui est particulirement discute. La plupart d'entre eux sont plus des rgimes d'indemnisation que des rgimes de responsabilit. Chapitre I : L'indemnisation des accidents de la circulation. Pos par la loi du 5 Juillet 1985. Grande loi , pourtant assez peu connue. Impact trs important sur le quotidien des gens. Les accidents de la circulation entranaient un contentieux crasant pour les tribunaux, fond sur l'Article 1384 al. 1 (responsabilit du fait des choses). Une victime pouvait utiliser 1382/1383. Systme complexe, donnait lieu une multiplicit de procs. Indemnisation extrmement dlicate. L'indemnisation extrmement ralentie. La Cour de Cassation, dans un Arrt Desmares 1982, ou elle a supprim le caractre exonratoire de la faute de la victime. Provocation destination du lgislateur Loi Badinter. Rapidement, la Cour de Cassation est revenu une position plus orthodoxe s'agissant de l'exonration de la faute de la victime. Le gardien du vhicule, en application de 1384 pouvait opposer aux victimes des fautes parfois minimes, parfois sans consistance, pour limiter leur indemnisation. Beaucoup de personnes ont demand un rgime d'indemnisation spcifique. La loi acclre la l'indemnisation. Amliore la situation des victimes. L'accent est mis sur la rparation des dommages subis par les victimes. La loi n'a pas fait totalement table rase, elle fait beaucoup rfrence au droit commun. C'est ensuite un rgime indemnitaire, mais la charge de l'indemnisation pse sur une personne prive, non sur la solidarit nationale. On parle de compromis. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de critique cette loi. Il est vrai que la responsabilit des accidents de la circulation reste l'objet d'un contentieux important, qu'elle est peut tre trop en faveur de la victime, mais a arrang pas mal de chose. Dfauts : trs lacunaires. On a 6 articles dans la loi. Un grand nombre de questions sont restes en suspens. On arrive pas savoir ou elle se situe par rapport au droit de la responsabilit (drogatoire ? Amnagement ?). /!\ COMMENTAIRE D'ARRET : lien entre les rgimes spciaux et les rgimes de droit commun. La Cour de Cassation a trs vite rpondu aux lacunes (bon parfois plus de 10 ans...). Rgime extrmement utile. Question du devenir de la loi. Il semble qu'il y ait un consensus. Il ne semble pas que les pouvoirs publics soient prt remettre en question maintenant. Rflexion sur les corrections du systme actuel. Section I : Le champ d'application de la loi de 1985. I. Le champ d'application extensif et exclusif de la loi de 1985.

Indiffrent aux grandes distinctions classiques. Tout le monde relve de la loi. Il est indiffrent la responsabilit contractuelle et dlictuelle. C'est aussi un champ d'application exclusif: va s'appliquer avant tout autre rgime, mme spcial. Il exclut tous les autres (2me 4 Fvrier 1987 Bull. 87 : L'indemnisation des victimes d'accident de la circulation ne peut tre fond que sur les dispositions de la loi de 1985, l'exclusion des articles 1382 et s. du Code Civil).

Exclut dont 1384 al. 1. Le rgime des responsabilit des accidents de la circulation se caractrise par son autonomie, bien que c'est un rgime qui fait appel des notions de droit commun. Si le dommage tait un accident du travail mais commis dans le cadre d'un accident de la circulation, en cas de concours d'action, la jurisprudence avait refus d'admettre que le rgime d'accident de la circulation prvale sur celui des accidents du travail. Elle a assimil le rgime des accidents de la circulation a un rgime de droit commun, exclut donc la scurit sociale. Lorsque l'accident du travail est galement constitutif d'un accident de la circulation, la victime peut agir sur le fondement de la loi de 85 pour la part qui n'est pas prise en compte par la scurit sociale. II. Les conditions d'application. Art. 1 : Les dispositions du prsent chapitre s'appliquent mme lorsqu'elles sont transportes en vertu d'un contrat, aux victimes d'un accident de la circulation dans lequel est impliqu un vhicule terrestre moteur ainsi que ses remorques ou semi-remorques, l'exception des chemins de fer ou des tramways qui circulent sur des voies qui leur sont propres. A. Implication d'un vhicule terrestre moteur. La circulation doit impliquer un vhicule terrestre moteur. Vhicule destin au transport de choses ou de personnes, circulant sur le sol, et m par une force motrice quelconque. La loi ne distingue pas si le moteur est teint ou non. La loi prcise remorque et semi-remorques (l'accessoire suit le principal). La jurisprudence est large, mais a quand mme pos une limite, lorsque l'on est face un vhiculeoutil. Lorsque des vhicules immobiles sont occups une fonction utilitaire, qui ne dpend pas de la fonction de dplacement, alors souvent la jurisprudence considre que la cause du dommage n'est pas li vraiment au dplacement du vhicule mais localise dans un lment d'quipement utilitaire du vhicule tranger la fonction de dplacement . On exclut dans ces cas l la loi de 1985. 2009 N08-16.842. Opration de dchargement du vhicule au moyen de levage tranger au dplacement. On a ainsi cart la loi de 1985. 7 Fvrier 2008. Accident survenu au moment du dchargement d'un camion, sans instrument de levage. L'implication d'un vhicule terrestre moteur, au del de la dfinition de ce vhicule, exclut les dommages caus par un cycliste, un piton, un train. Dans le cas ou c'est un accident mixte, on fait une application distributive. Vlo 1384. Pitons 1382. On exclut les vhicules qui bnficient d'un rseau et de voies propres. Petite exception pour les tramways : arrt rcent qui crer une petite incertitude. La jurisprudence refusait d'appliquer 1985 pour les victimes, mme au moment croise la chausse. 16 Juin 2011. La Cour a accept de considr qu'un tramway ne circulait pas sur une voie qui lui tait propre. Passage niveau. Rparation de la victime et non application de 1985. Question de savoir si cela est transposable tous les chemins de fer. Notion d'implication : a retenir. C'est la causalit, c'est le rle actif du vhicule. Question d'application de la loi et d'engagement de la responsabilit. B. L'accident de la circulation. La jurisprudence en fait une apprciation trs large. Pas de restriction tenant la nature de la voie de circulation. Il peut s'agir d'une voie ouverte au public, ou d'une voie ferme la circulation publique. Un champ agricole, l'enceinte d'une entreprise, une piste de ski. A partir du moment ou il s'agit de lieu destin la circulation au sens large.

Exception : la loi de 1985 ne s'applique pas au vhicule qui volue sur un circuit destin la comptition sportive. (Quid de lentranement?). La jurisprudence s'est intresse aux accidents de cascades. 14 Juin 2012 n11-13.347. La Cour a affirm que la loi du 5 Juillet 1985 tait applicable l'indemnisation des dommages des spectateurs lors d'exercice de cascade ralis durant le tournage d'un film. Il n'est pas ncessaire que le vhicule ait t en mouvement. Un vhicule en stationnement peut tre impliqu dans un accident de la circulation au sens de la loi. Si le dommage est caus l'arrt, il va falloir valuer plus srieusement le degr d'implication du vhicule. Seule exigence : le lien entre l'accident et la fonction de dplacement. Un vhicule sans conducteur peut entrer dans le cadre de la loi. Pas de ncessit du conducteur. 22 Novembre 1995 Bull. 2 n285 Hypothse d'incendie de vhicule propag des vhicules/immeubles. La loi s'appliquait dans tous les cas d'incendie de vhicule, qu'il soit stationn, l'arrt ou en mouvement. On exclut les dommages causs par les participants une activit sportive, qu'il s'agisse d'une comptition ou d'un entranement. On exclut les actes volontaires (lorsque le conducteur emploie volontairement son vhicule comme une arme). Section II : Les conditions de la responsabilit. Ne ncessite pas de faute. Le rgime de responsabilit du fait des accidents de la circulation est uniquement li l'implication du vhicule dans l'accident. Le fait gnrateur de la responsabilit est le fait de l'implication du vhicule dans l'accident. L'implication n'est pas la faute, n'est pas non plus le fait causal. Ds lors qu'il y a implication, la responsabilit existe. Pierre angulaire de ce type de responsabilit. L'implication ne correspond pas strictement la notion de lien de causalit. Application la fois plus large et plus souple. La jurisprudence a en effet interprt cette notion comme une intervention non causale. Cela signifie qu'il ne suffit pas dmontrer le dfaut de causalit pour l'exclure. Pour certains auteurs, c'est un rapport de ncessit. Il n'y aurait pas d'implication si l'accident serait quand mme survenu malgr tout. Pour d'autre, c'est une forme de causalit hypothtique. Il va falloir rflchir en deux temps. I. L'implication du vhicule dans l'accident.

La notion d'implication dans ce sens est extrmement large, et renvoi qu'il est intervenu n'importe quel titre, n'importe quel moment. 2me 16 Mars 1794 92.19-089: le seul critre semble tre celui de l'intervention dans l'accident. Une premire voiture se dporte sur le ct gauche de la chausse, et entre une deuxime voiture et une troisime qui venait en sens inverse. Cette troisime, renverse, en a heurt une quatrime qui circulait dans le mme sens. Pour tre impliqu dans l'accident de la circulation, un vhicule doit tre intervenu quelque titre que ce soit, dans la ralisation de l'accident . L'intervention peut tre tnue. 18 Mai 200 est intervenu dans l'accident le vhicule qui, ayant subit des dgts matriels occasionn par un autre vhicule, se lance sa poursuite en lui faisant des appels de phares, jusqu' ce que le premier perde le contrle dans un virage. Il est bien intervenu dans l'accident de l'autre. Question du choc. Ce qui est sur c'est que est ncessairement impliqu dans l'accident tout vhicule heurt, qu'il soit l'arrt ou en mouvement. En cas de choc, un vhicule l'arrt est impliqu.

12 Juin 1996 n94-14.600. Est ncessairement impliqu dans l'accident tout vhicule terrestre moteur qui a t heurt. Peu importe qu'il ait t situation normale de stationnement (ancienne exigence). Peut tre une collision, un simple effleurement, ou un choc indirect. Choc indirect : lorsque la roue projette des pierres. Sans choc, l'implication joue toujours. Sa prsence doit cependant avoir jou un rle dans la survenance de l'accident. On revient au rle causal. C'est de la causalit de l'accident (et pas de la causalit du dommage). Attention la distinction, dans un accident complexe. Si le vhicule est en mouvement, on va moins de mal a prouver son implication. Vhicule, pas heurt et immobile, il va falloir dmontrer son rle perturbateur. Exemple : On va prendre en compte la position anormale du vhicule ( 11 Avril 1986 Gazette du Palais 86 n2 Page 610). 13 Septembre 2012. tait un accident de la circulation un incendie dans un camion rfrigrateur trouvant son origine dans un dfaut des circuits. 18 Mars 1998. Vhicule qui se trouve dans la file, et qui empche le vhicule qui double de se rabattre. Un tel vhicule est impliqu dans l'accident qu'il peut se produire. Limite : il ne peut s'agir d'une simple concomitance ( 13 Dcembre 2012 : Un vhicule percute un motocycliste et deux autres voitures qui arrivaient en sens inverse alors qu'il dpassait une file de voiture. Liquide corrosif cause un dommage aux vhicules de la file. Le fait d'tre victime d'un dommage matriel nentrane pas ncessairement l'implication dans l'accident. 09/04/13 II. L'implication de l'accident dans la ralisation du dommage. Condition ncessaire : l'accident doit tre impliqu dans le dommage. Un vhicule est impliqu ds qu'il a particip dans l'accident, on a pas a dmontrer son rle causal. La loi de 1985 pose un principe : l'indemnisation est due aux victimes de l'accident de la circulation Subtil, mais le dommage doit tre imputable l'accident. Le problme est plus pos dans les accidents en chane. Exemple : Une voiture percute une personne, qui meurt. Une autre voiture percute la voiture et crase le cadavre. La deuxime voiture est impliqu dans l'accident, non dans le dommage. L'implication dans l'accident fait prsumer l'implication dans le dommage. On dit qu'il y a une prsomption d'imputabilit. 19 Fvrier 1997 2e n95-14.034. Le conducteur ne peut se dgager de son obligation d'indemnisation que s'il tablit que cet accident est sans relation avec le dommage. C'est au conducteur d'tablir que l'accident est sans relation avec le dommage. Il doit renverser cette prsomption. Cette prsomption est a manier avec prudence (il faut amener un certain nombre de preuve), de plus il faut, pour que la prsomption joue, qu'il y ait une certaine concomitance. III. Les accidents complexes. A. La collision de vhicule. Chambre Mixte 28 Mars 1997. Lorsqu'il y a plusieurs vhicules impliqus dans l'accident, chaque conducteur a le droit l'indemnisation des dommages qu'il a subit, sauf s'il a commis une faute ayant contribu la ralisation de son prjudice. Ce sont les juges qui apprcient souverainement si la faute du conducteur va totalement anantir l'indemnisation, ou l'indemniser partiellement.

B. La succession d'accidents. Accident complexe qui fait intervenir plus de deux acteurs de la circulation. Les enjeux et les donnes du problmes sont extrmement importants. Exemple (1) : Deux vhicules moteur entre en collision. Un troisime vient heurter l'un des deux (voire les deux). Exemple (2) : Un vhicule renverse un piton, et un second vhicule repercute le piton. => Succession d'au moins deux vnements. Est ce qu'on fragmente l'accident complexe ? Est ce qu'on globalise l'accident ? (2) : Le piton est percut, il est mort. Une deuxime voiture en remet une couche. Si on globalise, le deuxime conducteur sera considr comme ventuellement responsable du dcs. Au contraire, si on fragmente, ce deuxime conducteur pourra tablir que ce dcs tait antrieur, et qu'il n'a rien a voir dans le dommage. Exemple (3) : Deux vhicules entrent en collision. L'un des conducteurs descend de son vhicule et un troisime vient percuter son vhicule alors qu'il se trouve en dehors de son vhicule. Si on fragmente, la personne n'a plus la qualit de conducteur lors du choc = change considrablement la mise en uvre de la responsabilit. Si on globalise, c'est son premier statut qui devrait l'emporter. 2e Chambre Civile 26 Novembre 1986. Laisse penser que ce que retenait la Cour d'Appel l'poque, c'tait une globalisation. Cependant, la solution tait implicite. 28 Juin 1989 Bulletin n141 Vient semer encore plus de trouble La deuxime chambre civile dans cet arrt a choisi la fragmentation. Chaque conducteur pouvait tablir que son vhicule n'tait pas impliqu dans le dommage, par exemple en dmontrant que la victime tait dj dcde au moment du choc. Problme : la victime a moins de recours possible, les conducteurs ont plus de moyens d'exonration. 24 Juin 1998. Revirement. Tout vhicule intervenant quelque titre que ce soit dans la survenance d'un accident rsultant de collisions multiples est impliqu au sens de l'article 1er de la loi du 5 Juillet 1985. La victime peut ds lors poursuivre n'importe quel conducteur dont les vhicules ont t impliqus dans l'accident. 5 Novembre 1998 Bull. N261 Petit doute install. 24 Fvrier 2000 Bull. N30 Srie d'arrt qui consacre la globalisation. Est impliqu au sens de l'article 1er de la loi du 5 juillet 1985 tout vhicule intervenant quelque titre que ce soit dans la survenance d'un accident (). 21 Octobre 2004 n de pourvoi 03-13.006. On retrouve la mme formule (est impliqu...) La Cour vient parler rellement de thorie de globalisation. Elle prcise que les collisions successives taient intervenues dans le mme laps de temps et dans un enchanement continu. La Cour de Cassation vient nous donner les lments caractristiques. 17 Juin 2010 n09-67.338. Succession d'accident intervenu dans le mme laps de temps et dans un enchanement continu. Implication des accidents dans le dommage absolument tentaculaire. Le 50me vhicule impliqu pourra tre tenu responsable comme les premiers. Pour certains auteurs, on manque de causalit, on devrait revenir sur la solution, et adopter une solution qui collerait plus la ralit. La Cour de Cassation globalise de plus la qualit de la victime. Statut de conducteur-non conducteur. Reprise de l'Exemple (3). Si on retient une approche globalisante de l'accident, on va avoir tendance a globaliser la capacit de conducteur. Il maintient son statut tout au long de l'accident complexe. La qualit de conducteur ou de piton de la victime ne peut pas changer au cours de l'accident reconnu

comme accident unique et indivisible (1er Juillet 2010 n09-67.627). Faits : un conducteur dans sa voiture. Percute l'arrire d'une autre. Un troisime vhicule a percut l'un des deux vhicule immobiliss, et en mme temps le conducteur, qui se trouvait debout avec sa portire ouverte. Le conducteur en est mort. La Cour a estim que c'tait un accident complexe unique. Elle a estim que la qualit de conducteur ne pouvait pas changer au cours de l'accident. 12 Mai 2011. Insistance de la Cour de Cassation pour dmontrer que tous ces accidents produits se sont drouls dans un laps de temps trs court. 8 Mars 2012. Le conducteur a t ject de son vhicule, et dcde. La CA indique que ce jeune homme avait la qualit de piton. Il y avait pour la CA plusieurs accidents distincts. La Cour de Cassation a estim que la CA n'a pas russi a dmontrer qu'il y avait eu plusieurs accidents distincts. Pour la Cour de Cassation, c'est un accident unique, donc mme ject de son vhicule, la victime garde sa qualit de conducteur. Globalisation des vhicules dans l'accident = favorable la victime. Pourtant, ici, sous prtexte qu'il tait conducteur au dpart, c'est la victime qui fait les frais de cette globalisation. C. Les dommages apparus postrieurement l'accident. La premire position de la Cour de Cassation ce sujet a t de poser une prsomption de rattachement du dommage l'accident, mais une condition : quand le dommage est apparu au moment de l'accident, mais que la victime n'en demande pas tout de suite rparation. La Cour de Cassation a largi sa prsomption de rattachement : 19 Fvrier 1997 2e. Elle a ainsi largi l'imputabilit des dommages l'accident. Le dommage, mme apparu postrieurement l'accident peut tre imput l'accident, et donc imput au conducteur. Il s'agit d'une prsomption, donc d'un renversement de la charge de la preuve. Prsomption simple qui peut tre renverse (jamais simple). Il faut dmontrer que le dommage n'est pas imputable l'accident. Section III : La personne responsable. Art. 2 de la loi de 1985 : Dsigne comme personne responsable le gardien ou le conducteur du vhicule. Trs souvent, il va s'agir de la mme personne. Elle ne dfinie seulement aucun des deux. Pour le gardien, on a transpos les rgles de droit commun pour ce qui est de sa dfinition, avec une prsomption qui pse sur le propritaire du vhicule, la possibilit sur le transfert de garde, et mme les impossibilits. 13 Dcembre 2012. Le vhicule tait ici lou. La socit propritaire par un contrat de location avait confi la garde du vhicule au locataire. Le locataire dans ce cas est le titulaire exclusif de la garde, c'est lui d'assumer la responsabilit. Recherche de la responsabilit d'un tiers ni conducteur ni gardien, il faut prouver la faute, ou prouver que les conditions de l'Article 1384 sont remplies. Exemple : Conducteur d'une moto qui a un casque, qu'il fait tomber. Il cause un accident.Il n'est ni conducteur, ni gardien, et pourtant il a caus l'accident. Le conducteur est considr comme le grand sacrifi de la loi de 1985. Toute la question va tre de dterminer qui est le conducteur. I. Dfinition de principe..

Qui est le conducteur ? Source d'un contentieux extrmement important : tout le monde se bat pour chapper la condition de conducteur. Ni dans le Code des Assurances, ni dans la loi de 1985 n'est dfini la qualit de conducteur.

14 Janvier 1987 2me. Le conducteur est celui qui, au moment de l'accident, a conserv une certaine matrise de la conduite de son vhicule, et qui est au contact de ce vhicule. Il faut, et il suffit, que la personne soit en mesure d'agir sur les commandes, et qu'elle se trouve l'intrieur du vhicule, ou pour un deux roues, sur la selle du vhicule. C'est du fait La preuve peut tre apporte par tout moyen. Cette preuve incombe au dfendeur. La seule exigence de preuve la charge de la victime c'est l'implication du vhicule. Le prpos est exclut de cette qualification. 28 Mai 2009 Le prpos conducteur d'un vhicule n'est pas tenu indemnisation s'il agissait dans le cadre de sa mission. La loi de 1985 ne s'applique que lorsque le dfendeur tait le conducteur ou le gardien. Si l'action est dirige contre un piton ou contre un cycliste, c'est le droit commun qui s'applique. II. Cas particuliers. A. Le conducteur hors de son vhicule. En principe, la jurisprudence a un peu de mal a exclure la qualit de conducteur. Si on prend par exemple l'accident de portire, le conducteur est en train de quitter son vhicule, et il est bless la jambe. La jurisprudence considre alors qu'il est encore conducteur. ( 18 Fvrier 2010 n0912.250). En revanche, celui qui est vraiment en dehors de son vhicule au moment de l'accident n'est en principe pas conducteur. 15 Juin 1988 : N'a pas la qualit de conducteur la victime qui se trouvait hors de vhicule accident lorsqu'elle a t heurte. Cela posait des problmes particuliers en cas d'accidents successifs dans un court espace de temps lorsqu'un conducteur a t ject de son vhicule. Mais si l'accident se produit aprs que l'accident a t ject de son vhicule, ou aprs qu'il s'en est loign, ou qu'il a chut, il n'est plus considr comme conducteur. B. Le cas des motocyclistes, ou cyclomotoristes. La jurisprudence considre que le motocycliste assis sur sa selle qui fait avancer son vhicule l'aide de ses jambes est conducteur, mme si le moteur est en panne. Chambre Criminelle du 10 Janvier 2001. De la mme faon, le cyclomotoriste qui lui aussi assis sur sa selle qui tente de faire avancer son vhicule en pdalant est conducteur (28 Avril 1986 Bull. N63). En revanche, n'est pas conducteur celui qui est a pied et qui pousse son deux-roues d'une main et pousse son vhicule de l'autre. C. Le statut du conducteur victime. L'enjeu de la dfinition du conducteur est surtout quand il est lui mme victime. Le rgime d'indemnisation sera plus strict l'gard d'une victime qui est galement conducteur qu' l'gard d'une victime non conducteur. La conducteur victime ne peut se prvaloir des dispositions de la loi de 1985 s'il y a un seul vhicule et un conducteur (hypothse 1). S'il y a deux conducteurs, on part de l'ide qu'il y a un conducteur victime et un conducteur dfendeur. Art. 4 de la loi de 1985 : La faute commise par le conducteur a pour effet de limiter ou exclure son indemnisation des dommages qu'il a subit. Alors que pour la victime non conducteur, sauf cas trs exceptionnel, elle ne peut pas se voir opposer sa faute. La faute du conducteur victime vient limiter l'indemnisation qu'il peut recevoir. Hsitation selon les chambres : Chambre criminelle pendant longtemps a exclu la prise en compte de tout comportement du conducteur dfendeur. La deuxime au contraire refusait l'action du conducteur victime fautif contre un conducteur non fautif.

2e 28 Mars 1997 : Chaque conducteur a droit l'indemnisation sauf s'il a commis une faute qui a contribu l'intervention de son prjudice. 22 Novembre 2012. Va plus loin. Dans cet arrt, la Cour a estim que la faute du conducteur victime ne pouvait pas s'appuyer sur la prise en compte du comportement du conducteur dfendeur. Non seulement on se fiche de savoir si le conducteur dfendeur a commis ou non une faute d'un point de vue purement juridique, mais en plus, d'un point de vue factuel, son comportement n'est pas pris en compte pour apprcier si le conducteur dfendeur a commis ou non une faute. Section IV : Le rgime d'indemnisation. I. Les moyens d'exonration.

Rgime n d'un compromis entre l'objectif d'indemnisation de la victime et l'objectif de ne pas dresponsabiliser totalement les victimes. Solution de principe : Le seul moyen d'exonration en matire d'accident de la circulation est la faute de la victime. La force majeure n'est pas un moyen d'exonration en matire d'accident de la circulation. Non seulement, que la faute de la victime permet d'indemniser, mais en plus ce n'est pas n'importe quel faute de la victime. On va distinguer selon la nature du dommage (matriel ou corporel), la qualit de la victime (selon qu'elle est conductrice ou non, et selon son ge), et enfin en fonction de la nature de la faute. A. Dommage matriel/Dommage corporel. Dommage matriel : Art. 5 de la loi qui dit que la faute de la victime limite ou exclut l'indemnisation. Moyen d'exonration total si la faute de la victime est la cause exclusive de l'accident. Exonration partielle si la faute est partage. La Cour de Cassation abandonne aux juges du fonds le choix entre exonration totale et partielle. Dommage corporel : Varie selon la qualit de la victime.

Art. 4 : Si la victime est conducteur, sa faute limite ou exclut la rparation. La faute du conducteur exonre en tout ou partie le responsable. Cependant, il faut une faute certaine. Il ne suffit pas de dire que la victime conducteur aurait pu viter l'accident. En principe, c'est au dfendeur de dmontrer que la victime conducteur a commis une faute qui a jou dans la ralisation de l'accident. Un certain nombre de prsomptions jouent, notamment vis vis du taux d'alcoolmie. Il n'y a pas besoin de dmontrer le rle causal du taux d'alcoolmie. Ass. Plen. 6 Avril 2007. La CA a regard les circonstances de l'accident. Le conducteur de la victime tait en tat d'alcoolmie. La CA a refus d'accorder la prsomption, au motif que l'excs de vitesse n'tait pas tablit. La Cour de Cassation considre que c'est une exacte application de l'article 4 de la loi de Juillet 1985. Si la victime n'est pas conducteur : troisime distinction en fonction de l'ge de la victime. Les victimes non conducteur de 16-70 ans sont des victimes dites simplement protges. Il peut se voir oppos sa propre faute pour limiter son indemnisation, mais deux conditions. La faute doit tre inexcusable. Condition apprcie de manire extrmement restrictive par la jurisprudence. Seule est inexcusable la faute volontaire d'une exceptionnelle gravit exposant sans raison valable son auteur un danger dont il aurait d avoir conscience (Arrts 20 Juillet 1987). Exemples : N'est pas inexcusable la faute d'un piton qui court la chausse sans regarder juste au moment ou la voiture arrivait. Plein d'exemples... La faute du piton qui, ayant travers la chausse, est venu se jeter sur un camion... Confirmation par un arrt Ass. Plen. 10 Novembre 1995 nde pourvoi 94-13.912. Censure la CA qui avait retenu la faute inexcusable d'un piton qui s'tait arrt au milieu de la route, dpourvue d'clairage... habill de sombre, de nuit et par temps pluvieux. Interprtation extrmement restrictive. Traverser l'autoroute en courant pourrait tre considr comme inexcusable en pratique.

La faute doit tre la cause exclusive de l'accident. Pour la Cour de Cassation, est une cause exclusive de l'accident la faute qui consiste avoir cr une situation imprvisible rendant l'accident invitable pour le conducteur n'ayant commis aucune faute d'imprudence ou de ngligence. On est en pratique quasiment la force majeure. Moins de 16 ans/ plus de 70ans : victimes privilgies. Seule la faute intentionnelle exonre le responsable. Recherche volontaire du dommage subit = le suicide. Si la faute intentionnelle tait rapporte, dans ce cas l'exonration est totale mme en cas de faute du conducteur. II. Recours entre coauteurs. Cas ou le conducteur indemnise seule la victime et il veut que les autres conducteurs participent l'indemnisation verse. Il ne peut pas le faire pour l'indemnisation verse un autre conducteur victime. C'est le droit commun de l'article 1385 qui s'applique. Curieux, parce que normalement, celui qui indemnise, celui qui utilise l'action rcursoire, est subrog dans les droits de la victime (c'est dire qu'il rcupre les droits de la victime). Or, les droits de la victime taient fonds sur les lois de 85. On a une distorsion entre le rgime de la loi de la 1985 et celui de l'action rcursoire. Montant du recours : il faut apprcier les fautes respectives des coauteurs dans la survenance de l'accident et dans la ralisation du dommage. On fait une rpartition a part gale pour tous les conducteurs impliqu si tous les conducteurs n'ont pas commis une faute. Si les deux conducteurs on commis des fautes, on apprcie la gravit. Si un seul a commis une faute, le conducteur fautif ne peut pas exercer de recours contre l'autre.

Chapitre II : La responsabilit des produits dfectueux. 16/04/13 COURS A RATTRAPER. La victime conserve la possibilit de faire appel aux tribunaux de droit commun et au rgime de droit commun si elle le veut. Deuxime hypothse envisag par la loi : le dommage caus par un accident mdical. Accident mdical qui prsente une certaine gravit. Pour ces dommages, la loi instaure une rparation au titre de la solidarit nationale. La victime dans ce cas l n'a pas besoin de dmontrer la faute de qui que ce soit, et l'indemnisation est assure par l'office national d'indemnisation des accidents mdicaux.(Article 1142-22 du Code de la Sant Publique). Toute la procdure d'indemnisation ne va pas devant les tribunaux classiques. (JURIDICTION A RECHERCHER) Va instruire le dossier, chercher la cause du dommage, et diriger la victime soit vers la procdure d'indemnisation amiable si elle prouve qu'il y a une faute, soit si elle estime qu'il y a un accident mdical vers l'office () des accidents mdicaux. Les rgles de fonds ne changent pas. La loi a probablement cependant particip dclencher une volution concernant la nature de la responsabilit mdicale. Le changement de jurisprudence sur la nature de la responsabilit mdicale. Il y a bien longtemps, malgr le fait que l'on reconnaisse que la relation qui unit le patient et le mdecin tait une relation contractuelle, cette reconnaissance n'avait pas d'influence immdiate sur la nature de la responsabilit. Jusqu'en 1936, la responsabilit tait de nature dlictuelle. A l'poque, la distinction entre l'obligation de moyen et de rsultat n'existait pas encore vraiment, et l'on voulait fonder la responsabilit du mdecin sur la faute. On passait du coup par la responsabilit dlictuelle qui obligeait la victime dmontrer une faute. La jurisprudence exigeait d'ailleurs une faute qualifie. ARRET MERCIER 20 MAI 1936 RTDC 1936 p. 691 => A lire. Entre le mdecin et son client, il se forme un vritable contrat, comportant pour le praticien l'engagement, sinon de gurir le malade, du moins de lui donner des soins consciencieux, attentifs et rserve faite de circonstances exceptionnelles, conformes aux donnes acquises de la science. La violation mme involontaire de cette obligation contractuelle est sanctionne par une responsabilit de mme nature galement contractuelle. => La relation du patient son mdecin est contractuelle. Le mdecin n'a pas d'obligation de rsultat, mais de moyen. S'il mconnat son obligation de moyen, il engage sa responsabilit contractuelle. La Cour de Cassation affirme aussi la nature contractuelle de la responsabilit des tablissements privs de soin en cas de faute. Pour les actes non mdicaux, ou tout ce qui relverait de la clinique, la responsabilit de l'tablissement pouvait tre engage. Mais finalement, la premire chambre civile de la Cour de Cassation a largi la responsabilit de la clinique en estimant que ce contrat entre la clinique et le patient incluait aussi les soins mdicaux, sauf si le mdecin qui dispense du soin de la clinique le faisait titre libral. Cette nature contractuelle de la responsabilit mdicale connat des exceptions. Il y en avait un certain nombre lorsque le malade tait or d'tat d'exprimer sa volont. (rechercher les exceptions). Si la faute avait eu lieu dans un tablissement publique, on appliquait alors la responsabilit administrative. La loi de 2002 a tout unifi, tellement que l'on s'est demand si cela valait le coup de conserver la distinction entre la nature contractuelle et dlictuelle de la responsabilit mdicale. La principale raison pour maintenir la distinction tait la prescription de l'action. Mme cela a fini par tre

unifi. C'est donc la jurisprudence qui rcemment qui a opr le revirement, et s'est prononc en faveur de la nature dlictuelle de la responsabilit du mdecin. 1re Chambre Civile du 6 Dcembre 2007. PIERRE SARVOS => Extrmement complet. A regarder. 14 OCTOBRE 2010 N09-69.195. ARRET ESSENTIEL. EXPRES. SUBSTITUE A L'ARTICLE 1147 L'ARTICLE L1142-1 1 du Code de la sant publique. Il remet en cause le fondement contractuel sur lequel reposait toute la responsabilit mdicale depuis 1936. La responsabilit mdicale demeure rgie par les articles L1142-1 L1142-8 du CSP. Mais la jurisprudence met un terme des discussions interminables et rcurrente sur la mise en uvre de la responsabilit. L'abandon de la nature contractuelle de la responsabilit ne signifie pas que le contrat mdical ait disparu. La nature reste contractuelle, c'est la responsabilit qui en rsulte qui devient dlictuelle. I. Les cas de responsabilit mdicale.

A. La responsabilit mdicale pour faute. La responsabilit mdicale a connu une volution quant l'exigence de la faute. Jusqu' la loi de 2002, la responsabilit mdicale relevait surtout de rgles jurisprudentielle. La loi du 4 Mars 2002, puis celle du 30 Dcembre 2002 ont mis en place un cadre lgislatif qui est revenu sur certaines solutions, juges un peu trop strictes, notamment dans certains cas ou la jurisprudence avait supprim l'exigence de faute. Les lois de 2002 ont essentiellement recentr la responsabilit des mdecins sur la faute sans toutefois supprimer certains cas de responsabilit sans faute. 23/04/13 Avant la loi de 2002, le principe tait bien la responsabilit mdicale pour faute. Les obligations du mdecin taient des obligations de moyens et sanctionnaient les manquement sur un fondement contractuel. C'tait l le droit commun de la responsabilit mdicale. Le principe tait celui d'une responsabilit pour faute fonde sur une obligation contractuelle de moyen. De plus en plus, le droit commun a connu la concurrence du dveloppement d'une politique de la jurisprudence qui visait multiplier les cas de responsabilit sans faute du mdecin. Obligeait ce dernier rparer, indemniser dans les cas ou il n'avait pas commis de faute strictement parl. La jurisprudence le justifiait en dveloppant un fondement thorique : l'obligation scurit/rsultat. Prolongation des obligations du mdecin, qui ressemble trs fort l'obligation de scurit que la jurisprudence a impos en matire de transport. L'infection nosocomiale va tre rpare, sans faute, donc presque de faon automatique. 1e Ch. 29 Juin 1999 JCP 99 partie II n10-138. Le contrat d'hospitalisation et de soin conclut entre un patient et un tablissement de sant met la charge de ce dernier en matire d'infection nosocomiale une obligation de scurit et de rsultat dont il ne peut se librer qu'en rapportant la preuve d'une cause trangre. N'est ce pas le premier vers une indemnisation automatique de l'ala thrapeutique ? Certains juges du fonds ont commenc prononcer des indemnisations un petit peu rapide. La Cour de Cassation a pos une limite le 8 Novembre 2000. La rparation des consquences de l'ala thrapeutique n'entre pas dans le champ des obligations dont un mdecin est contractuellement tenu l'gard de son patient . En l'espce, la Cour de Cassation a considr que ce qui s'tait pass dans les fait tait un risque accidentel inhrent l'acte mdical, qui ne pouvait pas tre matris. Art. L1142-1 du CSP. Le lgislateur a replac la faute au cur du dispositif de la responsabilit mdicale. Cet article dispose que les professionnels de sant () ne sont responsables que des consquences dommageable d'acte de prvention, de diagnostique, ou de soin qu'en cas de faute. Cela ne veut pas dire que la loi ait supprim les cas de responsabilit sans faute. En rappelant comme a l'exigence de la faute, elle rappelle trs clairement le principe, et va pouvoir limiter les dbordement.

Il existe dans la loi certains fonds spcifiques, des rglements amiables... Donc acceptable de ne pas tre favorable la victime. Il faut caractriser le comportement fautif du comportement du mdecin. Il y a d'autres fautes qui sont particulirement spcifiques l'activit spcifique. On dcouvre deux types de fautes essentiellement : Le manquement l'obligation de soin. Faute prvu par l'article 1142-1 du CSP. Le manquement l'obligation d'information. Dcoule de l'article 1111-2 du CSP, qui dispose que toute personne a le droit d'tre inform sur son tat de sant. Cette information porte sur les diffrentes investigations, traitements ou action de prvention qui sont proposes sur leur utilit, leur urgence ventuelle, leur consquence, les risques frquents ou grave normalement prvisibles. => Obligation d'information lourde, avec une limite : 1e Ch. 26 Septembre 2012 n11-22 384. Rappelle que les professionnels de sant ont cette obligation d'information, mais sont tenu d'information aux patients que sur les risques connus au moment ou les soins sont dlivrs. En l'espre, traitement qui tait neurotoxique. A l'poque, on le savait pas. La Cour de Cassation en dduit qu'il n'tait pas possible d'informer le patient de la complication que le patient pouvait subir. Le mdecin n'a pas commis de manquement son obligation d'information. Il existait certaines prsomptions de faute, notamment lorsqu'un chirurgien tait maladroit. La Cour de Cassation dans un arrt de 1997 prsumait que par exemple le chirurgien qui abmait un autre organe que celui qui subissait l'opration voyait sa faute prsume. Il ne peut s'exonrer qu'en dmontrant que le patient avait une malformation anatomique. 1e Ch. Civ. 18 Septembre 2008 n07-12.170. La Cour de Cassation a dcid de restreindre le champ d'application. Elle prcise que lorsque cette prsomption ne joue que lorsque l'atteinte constitue pas un risque inhrent pour le patient. Preuve. Par tous moyens. On peut avoir recours une expertise. Il dterminera si tel ou tel geste du praticien. est conforme aux donnes acquises par la science. La faute du mdecin va tre apprcie in abstracto affine. On a l un praticien, un professionnel. On comparera son comportement avec celui d'un autre professionnel normalement diligent. On ne compare pas son comportement au bon pre de famille, mais un professionnel moyen. La gravit de la faute du mdecin est indiffrente. B. La responsabilit mdicale sans faute. Cas dans lesquels ont ne peut s'exonrer en dmontrant l'absence de faute. Le fait des produits de sant. En cas de dfaut d'un produit de sant, le code de la sant publique renvoi au rgime spcifique des produits dfectueux. Article L1142-1 du CSP : Or le cas ou leur responsabilit est encourue en raison d'un dfaut d'un produit de sant, il faut... . Avant la loi de 2002, la jurisprudence permettait d'engager la responsabilit du mdecin sur le fondement de la responsabilit du fait des choses. Cette jurisprudence, qui engageait la responsabilit du mdecin sur le fondement du fait des choses lorsqu'un produit de sant tait dfectueux a dclench une leve de bouclier. C'est pour cette raison que le lgislateur a prvu expressment ce renvoi au rgime des produits dfectueux. Le fait d'autrui. Depuis un certain temps, on admet que le mdecin puisse tre responsable l'gard de son patient du fait de ses auxiliaires ou prposs, et notamment les infirmires, lorsqu'elles sont considres comme prpose. Le mdecin comme l'tablissement de sant. En revanche, il y a une hostilit de la jurisprudence ce que un tiers soit dclar responsable du fait du mdecin. Finalement, en 1991, par un arrt de la 1e Chambre Civile du 4 Juin 1991, la Cour a dcid que lorsque le mdecin tait salari d'un tablissement de sant, qui exerce ses fonctions au sein de

l'tablissement de sant, cet tablissement pouvait tre responsable du fait d'autrui du fait de son mdecin prpos. Les infections nosocomiales. Contracte dans un tablissement de soin. Sont restes des responsabilits sans faute. Art. L1142-1 du CSP prcise que les tablissements et les autres sont responsables des dommages rsultant d'infections nosocomiales. La loi de 2002 limite cette responsabilit, et la limite de deux faons : Sous l'empire de la jurisprudence antrieure, les tablissements de sant et les mdecins taient tenus une obligation de scurit et de rsultat. La jurisprudence antrieure tait plus svre que l'article prcit. Cet article ne prvoit une responsabilit qui ne pse que sur les tablissements de sant, pas sur les personnes physiques, exception de l'infection nosocomiale contracte dans le cabinet mme du mdecin. Loi du 30 Dcembre 2002 : si cette infection nosocomiale a entran le dcs, ou une incapacit suprieure 25%, la charge de la rparation n'incombe plus aux tablissements de sant. Elle incombe aux fonds d'indemnisation. C. Les rgles communes la responsabilit mdicale. Caractre obligatoire de l'assurance de responsabilit mdicale. Art. L1142-2 du CSP. Cration du fonds d'indemnisation. Accidents mdicaux, un certain nombre d'infection... Prescription unifie. 10 ans compter de la consolidation du dommage. Art. 1142-8 du CSP. II. Les autres conditions de mise en uvre de la responsabilit mdicale. A. Le prjudice. Il faut dmontrer un prjudice pour engager la responsabilit d'un mdecin, ou pour engager la responsabilit d'un tablissement de soin. Il faut dmontrer un dommage rparable, c'est dire un dommage certain, personnel et direct. Trs souvent, le dommage consiste en une atteinte l'intgrit physique du patient. Sur le papier, il n'y a pas vritablement de distinction faire : les rgles rencontres en droit commun pour l'indemnisation du prjudice ne sont pas fondamentalement diffrentes en matire mdicale. Question des prdispositions de la victime. Classique. La jurisprudence considre que l'tat pathologique de la victime antrieur n'est pas par principe de nature interrompre le lien de causalit entre le dommage et le fait gnrateur mais que le juge en tient parfois compte pour valuer le prjudice vritablement imputable au mdecin. Perte de chance. Revt ici certaines spcificit. Ne heurte pas le principe de rparation intgrale, puisque la chance a bien t perdue, mme si c'tait une chance ventuelle. En matire mdicale, on retrouve la perte de chance de gurison ou la perte de chance de survie. Le mdecin ne donne pas des soins adquats et le patient dcde. La question se pose de savoir si le mdecin doit une rparation intgrale ou non. Il n'y a aucune certitude que sans l'acte mdical ngligent, le patient ait survcu. Ce qu'on indemnise c'est la perte de chance de gurison ou de survie. Faon aussi de contourner l'exigence d'un lien de causalit solide. La jurisprudence a pendant un moment commis quelques excs, extrmement critiqu. La jurisprudence de la Cour de Cassation s'est montre extrmement prcise sur cette mthode d'valuation du prjudice de perte de chance. Les juges du fonds doivent mener un raisonnement en deux tapes : 1 La faute du mdecin a caus la totalit du dommage. => valuation du prjudice entier subit par la victime. 2 Il vont sur cette base de calcul retenir une fraction du montant total qu'ils imputent spcifiquement la

perte de chance. Les juges ont l'obligation de retenir un certain pourcentage. Mais le pourcentage est valu souverainement (de 0,1 99%). Perte de chance d'viter le dommage : Perte de chance qui rsulte du dfaut d'information. Si le mdecin n'a pas inform correctement le patient, ou s'il n'a pas demand le consentement du patient, il le prive d'une chance de ne pas se soumettre l'acte mdical, et donc d'viter le dommage. La jurisprudence est assez constante depuis les annes 90.(1e Ch. Civ. Le 7 Fvrier 1990). La jurisprudence indemnise presque systmatiquement le prjudice moral qui dcoule de l'obligation d'information (3 Juin 2010 1e Ch.). => Le dommage est sanctionn la fois pour rparer la perte de chance d'viter le dommage et presque systmatiquement le dommage subit par la victime. Prjudice de contamination. On s'est vite rendu compte que les rgles de droit commun d'indemnisation n'taient pas trs adaptes. Trs souvent, et notamment pour les personnes contamines par le VIH, la maladie tait particulirement volutive. Elle ne se stabilisait jamais, et la victime avait pourtant besoin d'tre indemnis rapidement. Il a fallut adapter les rgles de droit commun ces prjudices spcifiques d'indemnisation. Par un arrt du 2 Avril 1996 a reconnu ce prjudice spcifique de contamination. Comprend tous les prjudices de caractres personnels tant physiques que psychiques, qui rsultent notamment de la rduction de l'esprance de vie, des perturbations de la vie sociale, familiale et sexuelle ainsi que des souffrances et de leurs craintes ; du prjudice esthtique et d'agrment ainsi que de toutes les affections opportunistes conscutives la dclaration de la maladie. Prjudice de contamination tendu l'hypothse de la transmission de l'hpatite C. 1e Avril 2003 n01-00.575. => Prjudice destin indemniser beaucoup tout de suite. Prend en compte normment de prjudices que l'on sait futur. Enfant n handicap parce que le diagnostique prnatal a chou : hypothse de faute. Le mdecin, le laboratoire... a commis une faute. La faute doit tre tabli. Ce n'est qu'aprs que l'on va se poser la question de savoir si le prjudice peut tre indemnis ou non. B. Le lien de causalit. Le lien de causalit est une composante trs incertaine. La loi du 4 Mars 2002 n'a pas apport de prcisions cet gard. On retient toutefois que classiquement, la charge de la preuve pse sur le demandeur (la victime), en principe. Elle pse sur la victime quel que soit le type de responsabilit mdicale, pour faute ou sans faute. Dans un arrt de la premire chambre civile du 27 Mars 2001, la Cour de Cassation a rappel que c'tait au patient de dmontrer que l'infection dont il est atteint prsentait un caractre nosocomial qui permet d'engager la responsabilit du mdecin sur le fondement de son obligation de scurit. Plus dlicat dans le cas des infections endognes. Lorsque le patient est lui mme le porteur sain du gne qui va le contaminer lorsqu'il est l'hpital. C'est l'acte mdical qui cause proprement parler l'infection. La Cour de Cassation indemnise la victime en retenant le lien de causalit entre l'acte mdical et le fait que le germe ait caus l'infection. Elle considre alors que l'infection est bien nosocomiale, qu'il s'agit bien d'une infection contracte dans le cadre d'un tablissement de sant. 1E Ch. Civ. 4 Avril 2006. Le Conseil dtat retient la solution inverse, notamment dans une dcision du 16 Avril 2008, et une autre dcision du 2 Fvrier 2010. Solution oppose la Cour de Cassation avec un bmol : elle retient la solution inverse mais pose une prsomption d'origine extrieure du germe. Elle considre que par principe le germe ne vient pas du patient lui-mme, il faut donc le dmontrer. Lien de causalit : fait qui se prouve par tout moyen. On a un grand nombre de prsomption. La victime doit apporter la preuve de faits graves, prcis et concordants au soutient de la prsomption. Ce sont les magistrats qui vont les apprcier.

La jurisprudence met en uvre la preuve par exclusion. Consiste dire que si l'on ne parvient pas expliquer une contamination d'une autre manire, alors c'est celle qui est souleve qui est la cause relle. Trs souvent dans le prjudice de contamination, la contamination se dcouvre trs tard. Si on ne parvient pas prouver que la cause de la contamination est extrieure, on va estimer que la causalit est tabli. A t fait pour l'hpatite C, et dans certains arrt s'agissant du lien de causalit entre les vaccins pour l'hpatite B et l'apparition de la sclrose en plaque. La causalit alternative. Victime du Distilbne. Molcule qui avait t certaines femmes dont les filles ont dclar un cancer. Compte tenu de l'anciennet des faits, on arrivait pas dterminer laquelle des molcules a caus du prjudice. Il appartenait au laboratoire de prouver que ce n'est pas son produit qui a caus le dommage 1e Ch. Civ. Du 24 Septembre 2009/28 Janvier 2009). Solution identique rendue en matire d'infection nosocomiales : un patient qui avait frquent plusieurs tablissements de sant. Il prouve l'infection mais n'arrive pas a prouver o il l'a contract. 17 Juin 2010 La Cour de Cassation a affirm que lorsque la preuve d'une infection nosocomiale est apporte, mais que celle-ci est susceptible d'avoir t contracte dans plusieurs tablissement de sant, il appartient chacun de ceux dont la responsabilit est rechercher d'tablir qu'il est n'est pas l'origine de cette infection. Trs favorable aux victimes, pose de lourdes prsomptions la charge des professionnels et des tablissement de sant. Il est difficile de prouver que le patient n'a pas contract une infection nosocomiale 7 ans avant. L'absence de lien de causalit au regard de la cause trangre. En principe, si cause trangre, le lien entre le mdecin et le dommage du patient est interrompu. Exonration par l'tablissement de cette cause trangre. Mais, pour que l'exonration soit totale, il faut que cette cause trangre soit caractristique de la force majeure : prsente Irresistibilit, imprvisibilit et extriorit. Section II : La responsabilit de l'avocat. Le pire ennemi de l'avocat est son client. Il est frquent que le client se plaigne de son avocat. Il n'hsitera pas engager la responsabilit de son avocat si celui-ci le doit. Inclut les avocats au conseil (responsabilit un peu plus spcifique). Profession d'avocat dsacralise. Rgime essentiellement jurisprudentiel, fond sur le droit commun de la responsabilit civile. Elle peut tre contractuel ou dlictuel. Mais, elle connat des spcificits en raison des spcificits des obligations de l'avocat. Selon que l'avocat est collaborateur ou salari. Sa responsabilit ne sera pas la mme. Lorsqu'il est collaborateur, et qu'il a une clientle personnelle, c'est sa responsabilit lui qui est engage. Dcret du 27 Novembre 1991. Mais si on lui dlgue des dossiers, dans une grosse structure, et travaille pour une personne qui lui est hirarchiquement suprieur, c'est l'avocat pour qui travaille le premier qui sera responsable En tant que subordonn, salari, la responsabilit devrait tre soumise l'Article 1384 al. 5 du Code Civil. (Commettant Prpos). Les avocats au conseil. Soumis une vieille ordonnance du 10 Septembre 1817. Les professions sont rglementes, le nombre d'avocat au conseil galement. Ont leur propre droit disciplinaire et monopole de la reprsentation et d'existence la fois devant la Cour de Cassation et le Conseil dtat. On doit d'abord pass par le Conseil de l'Ordre des avocats au Conseil. Ce conseil de l'ordre va rendre un avis, et ensuite seulement les demandes, actions, seront transmises la juridiction de jugement, au Conseil dtat quand les faits reprochs relvent des fonctions exerces par l'avocat devant les juridictions

administratives. 1). La nature de la responsabilit de l'avocat. Va tre dlictuelle dans les rapports de l'avocat avec les tiers et contractuelle dans les rapports de l'avocat avec son client. Un confrre, une caution d'un des clients. De la mme faon un crancier du client. La personne poursuivie galement. Responsabilit de l'avocat de nature contractuelle. Elle repose sur l'existence d'un contrat dont la nature est difficile dlimiter entre le client et l'avocat. On distingue la fonction de reprsentation en justice du client par l'avocat, qui elle repose sur le mandat ad litem, et les autres activits de l'avocat au nom et pour le compte de son client qui relve du droit commun. C'est au titre de ces contrats, auxquels vont s'ajouter les textes rglementaires et des rgles dontologiques, que l'avocat voit ses obligations dfinies. 2). Les obligations de l'avocat. Les obligations de l'avocat viennent du contrat, du mandat, mais aussi de dispositions lgales et rglementaires, qui forment la dontologie de l'avocat. Obligations de probit, de comptence, de prudence et de diligence. Ont t rappele par un dcret du 12 Juillet 2005. a). Obligation gnrale d'information et de conseil. Couvre toutes les activits de l'avocat. L'obligation d'information est fonde sur l'obligation de bonne foi contractuelle, donc sur l'Article 1134 al. 3 du Code Civil. Concrtement, cela veut dire que l'avocat a l'obligation d'informer son client sur ses droits et obligations, sur les possibilits d'action, les risques, les chances... L'obligation doit tre au point de vue de la jurisprudence objective et complte : 1e Ch. Civ. 23 Novembre 2004. Civ. 1E 2 Nov. 2005 C'est l'avocat de prendre les devants. Il doit aller au del de la demande de son client. L'obligation de conseil est plus exigeante. Information oriente vers une stratgie. L'avocat, pour remplir son obligation de conseil, doit vritablement orienter son client, valuer ses options et ventuellement dconseiller le client de faire ce qu'il allait faire. Obligation de conseil => Obligation de moyen en principe, parce que la dcision appartient finalement au client. Parfois la jurisprudence va distinguer deux tapes. 1 Elle s'assure que l'information a matriellement t transmise. => Rsultat 2 Elle vrifie que les conseils ont t suffisant et pertinent mais au titre d'une seule obligation de moyen. Arrt du 29 Avril 1997 1e Ch. Seule spcificit qui alourdie cette charge pour l'avocat : la charge de la preuve que l'on a bien respecter son obligation gnrale d'information et de conseil pse sur l'avocat. (D'o la paperasse). Solution vaut pour les notaires, huissiers... Obligation de comptence Prvue pas le dcret de 2005 sur la dontologie de l'avocat. Va imposer l'avocat de suivre tout au long de sa carrire une formation continue de faon connatre parfaitement l'tat du droit positif qui ne cesse d'voluer. Responsabilit lourde. Les avocats sont dous pour amoindrir le risque. Et ce n'est pas parce que l'on perd le procs qu'il y a manquement de l'avocat. b). L'obligation dans sa mission d'assistance. Fait de plaider et d'aider son client pour le dfendre en justice. L'avocat doit faire un certain nombre de dmarche pour faire avancer son client dans sa dfense. Il a aussi l'obligation d'aller reprsenter son client. Il ne faut pas non plus faire des dmarches non ncessaires.

L'obligation dans le cadre de sa mission de reprsentation. La reprsentation dpend du mandat, pass entre l'avocat et le client ( ad litem ou de droit commun). C'est au sujet du mandat ad litem que le contentieux a donn des dcisions intressantes. En particulier des conditions des diligences de procdure et quant au pouvoir de l'avocat. L'avocat doit conseiller vritablement son client. Il doit refuser de rdiger un acte manifestement illicite. Il doit vrifier un certain nombre de choses, notamment l'identit, la capacit, le pouvoir des parties, les conditions de fonds, de forme de l'acte... 3). La limite de la responsabilit de l'avocat. Les obligations de l'avocat sont apprcies de faon stricte, notamment s'agissant l'obligation de conseil. Concrtement, cela veut dire que ce n'est pas parce que le droit positif est incertain que l'avocat peut s'exonrer de son obligation de conseil. L'avocat n'est tenu une obligation de conseil qu'au regard du droit positif existant. On ne lui demande pas d'anticiper un revirement de jurisprudence. En dfinitive, obligation de conseil assez fermement entre dans la jurisprudence, et des considrations assez faible. Cause d'exonration parfois retenue, c'est le comportement du client. Il peut arriver que le comportement du client permette l'avocat une exonration partielle, exceptionnellement totale : lorsque le client oublie de donner une information que l'avocat avait sollicit, ne remet des documents forms par l'avocat... Ou en cas de fraude du client. S'il passe outre les conseils de l'avocat. Dans ce cas l, l'avocat peut s'exonrer au moins partiellement. Lorsque d'autres professionnels du droit interviennent. En principe, ce n'est pas parce qu'ils sont intervenus que l'avocat est exonr. 4). Le prjudice. Il faut une faute, mais aussi dmontrer un prjudice. La spcificit de la responsabilit de l'avocat va porter sur l'exigence d'un prjudice certain. Pas de prjudice certain => On indemnise la perte de chance. Pour l'avocat, on a aucune certitude que l'on va gagner l'affaire ou que l'on va la perdre. Il n'y a pas de certitude de gagner le procs. Rarissime. On va indemniser la perte de chance de remporter une affaire. D'autres prjudice peuvent tre indemnis : Les prjudices matriels : peuvent s'ensuivre d'une perte de recette ou de retard, que l'avocat serait contraint d'indemniser. Le juge peut prononcer, pour les procdures inutiles ou non formes terme, la restitution des honoraires. Le prjudice moral. Pas facilement dmontrable mais concevable.

Partie II : Les quasi-contrats. A premire vue, le concept de quasi-contrat est bizarre. L'expression mme de quasi-contrat est trange. COME BACK SUR LE CONTRAT. Contrat : type particulier de convention. En principe, il a pour objet de crer des obligations. Puisque c'est une convention, c'est un accord de volont destin produire des effets juridiques. Article 1371 du Code Civil. => Dfinition. Les quasi-contrats sont les faits purement volontaires de l'homme dont il rsulte un engagement quelconque envers un tiers et quelque fois un engagement rciproque des deux parties. Il n'y a pas de contrat. Le texte parle de fait de l'homme et prcise qu'ils sont purement volontaires. Il n'y a pas d'acte, au sens d'expression de volont destine produire des effets de droit. Un engagement unilatral ou rciproque en rsulte. C'est la loi qui provoque cette obligation. => Quasi-contrat : engagement unilatral et rciproque fond sur la loi. Comme l'obligation dlictuelle, c'est la loi qui crer l'obligation qui rsulte de la situation de quasicontrat. La source de l'obligation est purement lgale, et cette source une consquence importante sur le rgime des quasi-contrats. En particuliers, les quasi-contrats chappent au rgime des contrats, notamment en ce qui concerne la loi applicable, le juge comptent, le rgime des intrts... Le nom fait clairement rfrence ces contrats parce que l'effet concret des quasi-contrats est extrmement proche de l'effet d'un contrat. En ralit, on dit quasi-contrat parce que mme s'il n'y a pas eu d'accord de volont, mme s'il n'y a pas eu de contrat, on fait comme si. Il existe plusieurs types de quasi-contrats. Certains sont prvus directement par le Code Civil. => Quasi-contrats d'origine lgale (Chapitre I). D'autres sont d'origines jurisprudentielle (Chapitre II). Pour ces derniers, c'est la jurisprudence qui a utilis l'article 1371 pour dgager de nouveaux types de quasi-contrats. Pas de liste dfinitive et exhaustive des quasi-contrats. La jurisprudence peut en crer d'autre. FACE A UN ARRET : on peut se poser la question si la technique mise en uvre n'est pas finalement celle du quasi-contrat. Chapitre I : Les quasi-contrats d'origine lgale. Il s'agit des quasi-contrats du Code Civil. Deux grands quasi-contrats. Dans les deux cas, l'objectif est de compenser un avantage qui aurait t reu sans justification mais aussi sans faute. Section I : La gestion d'affaire. 14/05/13 Art. 1372 du Code Civil. L'article vise d'abord le cas dans lequel une personne dcide volontairement de s'occuper d'une chose qui appartient un autre. Plus largement, c'est l'hypothse dans laquelle une personne dcide volontairement de rendre service autrui. Le terme gestion d'affaire est trompeur. Ce quasi-contrats est plus large que la personne qui va grer le business d'une autre. Tous les cas dans lesquels une personne (le grant d'affaire) va agir pour autrui (le matre de l'affaire/le gr) sans en avoir t charg sont susceptibles de gestion d'affaire.

Projet Catala : Parle de gestion sans titre de l'affaire d'autrui. Exemple : Le voisin qui part en vacance, une inondation se produit chez lui. Il est injoignable, on fait quelque chose et on procde des travaux urgent. La gestion d'affaire va avoir des consquences assez importantes, notamment pour le gr, qui pourtant n'a rien demand du tout. D'un ct, le bnficiaire qui profite, le grant qui ne doit pas supporter la charge avance dans l'intrt d bnficiaire. D'un autre ct on ne peut admettre que n'importe quel acte de n'importe qui crer des obligations la charge du bnficiaire. Pour ces raisons, il faut qu'un certain nombre de conditions soient remplies pour que la gestion d'affaire produise ses effets. I. Les conditions de la gestion d'affaire. Deux ides : Si la gestion tait utile et correctement faite , il est normal que le gr rende des comptes au grant. On ne veut pas encourager des immixtions inutiles dans les affaires d'autrui.

4 conditions. A. Un acte de gestion d'affaire. 1. Un acte matriel ou juridique. L'acte peut tre un acte matriel ou un acte juridique. S'agissant des actes matriels, on trouve frquemment les soins donns une personne (ou animal) bless, le fait de conserver un objet perdu... Une situation fait dbat : le sauvetage d'une personne. On fait comme s'il existait une convention d'assistance entre la personne sauv et le sauveur. La jurisprudence insiste et l'applique dans des cas divers. S'agissant des actes juridiques : c'est lorsque le grant conclut un acte juridique pour le compte du bnficiaire. Pendant assez longtemps, on a considr que le grant ne pouvait faire que des actes d'administration. L'article 1375 vise expressment l'affaire qui a t bien administre. On trouve les rparations pour un voisin, le fait de payer les dettes qui sinon allait entraner des pnalits de retard... Seulement, la jurisprudence ne s'est pas cantonne aux actes d'administration. La gestion d'affaire peut passer par des actes de disposition, condition que l'initiative soit justifie. C'est le cas notamment lorsque le grant vend des biens prissables. Le Projet Catala ne distingue pas entre acte de gestion et d'administration. Le seul acte qui fait dbat est celui d'introduire une demande en justice. La jurisprudence majoritaire y rpond par la ngative. Fait un peu dbat, notamment vis vis des trs cours dlais de procdure. 2. L'acte doit tre licite. Les actes fautifs sont exclus de la gestion d'affaire, y compris s'ils profitent autrui. 3. L'acte doit tre non obligatoire. Un acte accompli volontairement . La jurisprudence a mis en place l'ide selon laquelle il n'y aurait pas de gestion d'affaire lorsque le grant tait dans l'obligation d'effectuer les diligences. Deux hypothses : Soit parce qu'il y est tenu du fait d'une obligation contractuelle. Soit parce qu'il y est tenu du fait d'une obligation lgale. La jurisprudence estime que la gestion d'affaire est incompatible avec l'excution d'une obligation lgale.(1e Civ. 17 Juillet 1996) Le rgime de la gestion d'affaire est inapplicable lorsque les parties sont lies par un contrat. (3e Chambre Civ. 20 Janvier 1999).

La gestion ne peut pas tre faite ne vertu d'un contrat. Parce que s'il y avait un contrat, il faudrait appliquer le contrat, et la volont des parties. Bnaban : Au contraire, si on a un contrat de mandat entre les parties, et si pour excuter le mandat, le mandataire va plus loin, la gestion d'affaire pourrait prendre le relais pour tous les actes fais dans l'intrt du mandant. 1e Civ. 29 Mai 2001 : Pas repris depuis. Irait dans le sens de l'ide. 4. L'acte doit tre opportun et utile. Implicitement, le Code Civil fait rfrence ces exigences l'Article 1375. Aux affaires bien administres . On a pu exiger, partir de ces termes, que la gestion d'affaire soit utile et opportune. A quel moment apprcie-t-on l'utilit d'une gestion d'affaire ? Au moment de l'acte lui-mme ou au moment des effets que l'acte a eu ? Pour la jurisprudence, il faut apprcier l'utilit d'une gestion d'affaire au moment de l'acte lui-mme. On ne va pas faire une apprciation a posteriori de l'utilit de la gestion d'affaire. Civ. 1E 25 Novembre 2003. Peu importe que les vnements futurs retire son caractre opportun. Lorsque le grant faisait des actes de disposition, donc des actes plus graves, il tait ncessaire que les actes soient justifis. Plus l'acte est grave, srieux, plus l'utilit et l'opportunit doit apparatre de faon manifeste. Un secteur d'activit en particulier : le secteur des rparations par les garagistes. Les garagistes essayaient de recourir la gestion d'affaire pour effectuer des travaux non recommands. Chambre Commerciale du 8 Juin 1968 Bull. N 180. Chambre Commerciale du 14 Novembre 1989. Banquier est all prendre le compte des parents pour renflouer celui du fils. La Cour de Cassation a estim qu'il y avait la gestion d'affaire. Lorsque le bnficiaire ratifie les actes du grant. Lorsque le matre de la gestion, le matre de l'affaire approuve les actes accomplis par le grant, la question ne se pose plus de savoir s'il a t utile ou pas. Par dfinition, si ratification, c'est qu'il a t utile. La ratification peut se faire de manire expresse, mais peut aussi tre faite de faon tacite. Il suffit que le bnficiaire ne paye pas les travaux. L'acceptation tacite ne peut avoir que si le bnficiaire tait en connaissance de la situation. Si l'acte est inutile, la gestion d'affaire ne produit pas ses effets. Le bnficiaire n'est pas tenu de supporter le cot de cette gestion. Pire encore, il est possible que cela ouvre une action en responsabilit. Art. 1329-1 du Projet Catala. Si les conditions de la gestion d'affaire ne sont pas runies, notamment parce que l'acte d'affaire est jug inutile, mais que le bnficiaire tire quand mme un profit, l'article permet au grant d'agir pour obtenir une indemnisation sur le fondement de l'enrichissement sans cause. B. Le grant doit avoir eu l'intention de grer l'affaire d'autrui. Si le grant a eu un objectif personnel, ce n'est pas de la gestion d'affaire. Cela semble logique. Le grant doit avoir eu l'intention de grer l'affaire d'un autre, mais pas la sienne. On ne voit pas pourquoi il serait amen demander une indemnisation des faits avancs. La jurisprudence a cependant assoupli sa ligne, et la condition est apprcie de manire souple. Il n'est pas ncessaire que le grant soit totalement dsintress la gestion qu'il met en place. En particulier, la jurisprudence a admis que les rgles de la gestion d'affaire puisse-t-tre applique la gestion d'une affaire commune. Chambre Commerciale 16 Novembre 1976. 1e Civ. 12 Janvier 2012 La Cour considre dans ces arrts que le fait que la gestion soit dans l'intrt conjoint des parties n'exclut pas en soi les conditions d'existence d'une gestion d'affaire. Rgime de l'indivision. L'un des indivisaires agit au sujet de cette indivision. Il agit dans l'intrt de ces coindivisaires mais aussi dans son intrt propre. 1974 : La jurisprudence considre depuis longtemps qu'il pouvait il y avoir gestion d'affaire.

Aujourd'hui, cette jurisprudence est consacr l'Article 815 du Code Civil. La question s'est pose de savoir que celui qui agissait sans savoir qu'il agissait pour autrui pouvait invoquer la gestion d'affaire. La jurisprudence y rpond par l'affirmative : 1e Civ. 1Er Dcembre 1959. La gestion d'affaire est exclue lorsque l'acte est fait dans l'intrt personnel exclusif du grant. Projet Catala : Le projet admet que les rgles de la gestion d'affaire s'applique lorsque la gestion est entreprise non pas dans l'intrt exclusif d'autrui mais dans l'intrt commun d'autrui et du grant. C. L'absence d'opposition lgitime du bnficiaire. Art. 1372 Le propritaire peut connatre la gestion, ou peut l'ignorer. Le plus souvent, s'il y a ncessit d'une gestion d'affaire, c'est prcisment parce que le matre de l'affaire ne peut intervenir lui-mme, et donc la gestion d'affaire se fait l'insu du bnficiaire. Lorsqu'il ignore la gestion d'affaire, il ne peut pas s'y opposer. Mais il se peut aussi qu'il connaisse la gestion. Lorsqu'il connat la gestion, et qu'il se tait, il est quand mme tentant de se dire qu'il approuve tacitement la gestion. S'il approuve tacitement la gestion, on a presque un contrat de mandat (tacite) qui est form. La solution va dpendre du caractre non quivoque, du silence du bnficiaire. S'il y a vritablement accord tacite, et donc vritablement mandat tacite, alors on aura pas besoin de la gestion d'affaire. Il y a de nombreux cas ou ce silence du bnficiaire ne peut pas s'interprter en tant que mandat tacite. La gestion d'affaire retrouve tout son intrt. A partir de la connaissance d'opposition, le grant doit s'abstenir d'agir. On ne peut pas rendre service quelqu'un qui ne le souhaite pas. Il fait exception ce principe lorsque le bnficiaire s'oppose de faon illgitime l'acte de gestion. Quand est ce qu'il y a opposition illgitime ? Lorsque le bnficiaire tait lui-mme tenu de faire ce que le grant a fait pour lui. Ce sont notamment des affaires de paiement. Des paiements qui taient d et pays via une gestion d'affaire par un tiers. II. Les effets de la gestion d'affaire. A. Entre le grant et le bnficiaire. L'acte de gestion d'affaire est avant tout un service qu'on rend. C'est un acte dsintress de la part du grant. Il serait anormal que le grant supporte les cots de cet acte dsintress. Il serait anormal pareillement que le bnficiaire ingrat en profite sans payer. Lorsque la gestion d'affaire est correctement caractrise, le lgislateur fait produire cette situation des effets bien prcis, calqus sur le modle du mandat. On va faire comme si le bnficiaire avait donn mandat au grant d'affaire (c'est pour cela que c'est un quasi-contrat). Art. 1372 al. 2 : fait expressment rfrence au contrat de mandat. D'autres articles viennent expliciter le rgime de la gestion d'affaire. Ce sont les Art. 1373 et 1374. En retour, le bnficiaire a lui aussi des obligations fix l'article 1375 du Code Civil. Effet semblable un contrat synallagmatique : le grant et le bnficiaire ont des obligations. 1. Les obligations du grant. Celle de mener terme la gestion qu'il entreprend. Le Code Civil indique que le grant doit se charger de toutes les dpendances de l'affaire qu'il gre. Il doit poursuivre la gestion commence. Le mandataire est en contact permanent avec le mandant. Il peut interrompre sa mission, il peut demander au mandant de prciser la mission, alors que le d'affaire ne peut absolument pas. Le grant d'affaire doit aller jusqu'au bout. Apporter la gestion d'affaire tous les soins d'un bon pre de famille. Art. 1374 du Code Civil. Alina 2 : exceptionnellement, le juge peut modeler les dommages-intrts sa charge en cas de faute ou de ngligence.

2. Les obligations du bnficiaire. Si la gestion a t mene correctement, l'Art. 1375 du Code Civil dispose que le gr doit indemniser le grant de tous les engagements personnels qu'il a pris et le rembourser de toutes les dpenses utiles ou ncessaire qu'il a faite. En revanche, le grant ne peut prtendre aucune rmunration au titre de la gestion d'affaire. B. Les effets l'gard des tiers. Lorsque la gestion a t correctement mener, le bnficiaire est tenu des engagements contracts envers les tiers. Art. 1375 : Le bnficiaire doit remplir les engagements que le grant a contract en son nom. En revanche, le grant est lui transparent dans l'opration, il n'est pas li aux tiers. Section II : La rptition de l'indu. On dit aussi le paiement de l'indu. C'est une action soumise aux dispositions de l'Article 1235 du Code Civil. Repose sur un quasi-contrat en vertu duquel celui qui a fait un paiement indu, par erreur en principe, peut obliger celui qui a reu le paiement le lui restituer. Rptition doit tre entendu au sens juridique du terme : c'est dire restitution. Cette action en rptition de l'indu consiste pour celui qui a pay, le solvens, a demand celui qui a reu, l'accipiens, la restitution d'une chose ou d'une somme qui n'tait pas due. Normalement, ce paiement indu intervient la suite d'une erreur. Mais ce n'est pas toujours le cas. Art. 1376 : Celui qui a reoit par erreur ou sciemment ce qui ne lui ait pas d s'oblige le restituer celui qui l'a indment reu. La rptition de l'indu fonctionne sur le modle du contrat de prt. L'obligation de restitution la charge de celui qui a reu l'indu est clairement institu sur le modle du contrat de prt. Il serait immoral de garder un paiement, un versement qui est dpourvu de cause, indu. Art. 1235 : Tout paiement suppose une dette. Ce qui a t pay sans tre d est sujet rptition. Rgime de l'action en rptition de l'indu : Article 1376 et s. du Code Civil. I. Les conditions.

Il faut une rception du versement. Il faut que l'accipiens ait accept le paiement. Acceptation qui va tre le plus souvent implicite, mais il faut qu'elle ait lieu. Celui contre lequel on va agir est prcisment l'accipiens.
L'indu : peut tre subjectif ou objectif.

On parle d'indu objectif lorsque la dette et la crance n'existait pas du tout. On paye une dette qui n'tait pas due, une dette dj acquitt, plus qu'une dette due... Ou on paye une dette imaginaire, qui n'a jamais exist. C'est objectif parce que dans ce cas l le paiement est dpourvu de cause pour les deux parties : pour le solvens et pour l'accipiens. On parle d'indu subjectif lorsque le paiement tait en ralit justifi l'gard de l'une ou l'autre des parties, mais pas de l'autre. Soit un vrai dbiteur paye celui qui en fait n'est pas son crancier. Soit un vrai crancier reoit le paiement de quelqu'un qui n'tait pas son dbiteur. La dette existait entre d'autres personnes. Soit le dbiteur, soit le crancier, n'est pas vritablement sa place. Exemples : Un dbiteur paye, envoie un chque, mais un mauvais destinataire (mauvais nom). Un crancier reoit paiement, mais de la part de quelqu'un qui ne lui devait rien. Par exemple quelqu'un qui se croit hritier et qui paye une dette du dfunt. A. L'absence totale de dette : l'indu objectif. L'ide ici est qu'il n'y a pas de dette. Soit parce que la dette a t annule, soit parce qu'elle n'a jamais exist. Attention : Il y a des cas ou, malgr l'existence d'un indu objectif apparent, l'accipiens peut garder ce qu'il a indment peru. C'est le cas de l'obligation naturelle : Art. 1235 al. 2.

Autre cas : lorsque celui qui effectue le paiement t pouss par une intention librale. La cause du paiement ici est l'intention librale de celui qui fait la donation. L'article 1377 : pendant longtemps la jurisprudence a exig que l'on dmontre une erreur. Plus rcemment, la jurisprudence est revenu sur sa position et a distinguer entre indu objectif et subjectif. En cas d'indu objectif (paiement d'une dette qui n'existait pas), il n'y a pas de conditions d'erreur du solvens. C'est tellement gros qu'on se dit que l'accipiens ne pouvait pas tre protg, et que le fait matriel tait tellement vident qu'il se suffit lui-mme pour admettre la rptition de l'indu. La faute du solvens peut faire partiellement obstacle une restitution. B. L'indu subjectif. Paiement fait un non crancier par un vrai dbiteur. L aussi, celui qui paye un non crancier c'est celui qui a mal dirig son paiement. Il se trouve dans une situation dlicate parce qu'il a pay, mais le vrai crancier peut toujours demander paiement. Il s'expose au risque de payer deux fois. Il va essayer d'obtenir de la personne qui il a fait le paiement la restitution de ce paiement. Ici encore, la dmonstration de l'erreur ne semble pas exige par la jurisprudence. La justification est la mme que pour l'indu objectif. Le crancier n'avait pas de vritable crance. Il ne mrite pas d'tre protg. Peut importe que celui qui a reu le paiement soit de bonne ou de mauvaise foi. Le vritable crancier peut-il bnficier d'une action directe contre le crancier qui a touch l'argent ? La jurisprudence est et reste contre. On n'a pas de fondement pour cette action. Le vrai crancier n'a rien vers, pay. On ne peut fonder l'action sur une rptition. On cherche malgr l'opportunit un fondement. Paiement fait au vrai crancier par un non dbiteur. Hypothse qui se distingue des deux prcdentes, parce que le paiement a t reu par quelqu'un qui a t vritablement le vrai crancier. On lui devait de l'argent, on lui paye. Seulement ici, ce n'est pas le vritable dbiteur qui le fait. Pour revenir une situation acceptable, on a deux possibilits. La voie longue serait que le solvens agisse en restitution contre le crancier, obtienne du crancier l'argent qu'il lui a vers et ensuite ce crancier, qui finalement n'aura pas t pay, se retourne contre son vritable dbiteur. La voie courte : le solvens peut agir directement contre le vrai dbiteur pour que ce soit lui qui lui rembourse ce qu'il a pay sa place. La voie longue : Dans ce cas l, il y a la ncessit de dmontrer l'erreur du solvens. Le crancier est vritable crancier. Il est tout fait possible que le solvens ait eu un autre titre pour lui payer quelque chose. On ne peut remettre en cause le paiement fait un vrai crancier sans dmonstration d'une erreur du solvens. Cette erreur porte sur la cause du paiement. Concrtement, cela signifie qu'il doit dmontrer qu'il a payer parce qu'il pensait qu'il tait personnellement tenu de payer. Il ne savait pas qu'il tait en train de payer la dette d'autrui. La voie courte : Action en remboursement. Jurisprudence rcente qui ouvre cette voie en jugeant que le tiers qui, par erreur, paye la dette d'autrui, bien que non subrog dans les droits du crancier, a un recours contre le dbiteur. Petit problme de fondement : soit la Cour de Cassation fonde cette action sur l'enrichissement sans cause, soit sur la gestion d'affaire. La condition d'erreur est donc limite la troisime situation uniquement. II. Les effets. Entraner des restitutions. Peuvent connatre un certain nombre d'obstacles. L'action est soumise un certain nombre de conditions. Prouver que les conditions sont runies. Peut le faire par tout moyen (les quasi-contrats tant des faits juridiques). S'agissant des restitutions, il faut faire une distinction entre les accipiens de bonne et de mauvaise foi. Celui de bonne foi pense que le paiement est caus. Pense que le dbiteur est rellement le dbiteur. Cet accipiens ne doit restituer que ce qu'il a reu (pas les intrts, ni les fruits). Si c'est une chose qui lui a t remise, et que cette chose a t dgrade ou perdue, il ne doit pas en rendre compte, sauf s'il a commis une

faute (Art. 1379 du Code Civil). Enfin, Art. 1380, s'il a vendu la chose, il ne doit restituer que le prix qu'il en a peru. La bonne foi est toujours prsume. Celui de mauvaise foi : l'accipiens a sciemment reu ce qu'il savait ne pas lui tre d. Solution inverse. Il va devoir restituer la valeur, mais aussi les intrts et les fruits. Restitution de la valeur relle si perte ou dgradation. Ou s'il vend la chose.

Chapitre II : Les quasi-contrats d'origine jurisprudentielle. A ct des quasi-contrats du Code Civil, la jurisprudence a pos un principe qui est celui de la rparation de l'enrichissement sans cause. Subsidiaire : on y a recours que si on a aucun autre fondement (Section I). Pendant longtemps, cet enrichissement sans cause est rest le seul cas de quasi-contrat jurisprudentiel. Jusqu'au fausses promesse (Section II). Section I : L'enrichissement sans cause. Enrichissement d'une personne au dtriment d'une autre. S'il est fond juridiquement, l'enrichissement est lgitime. Si en revanche on n'a pas d'opration juridique et qu'une personne s'enrichit en vertu d'une autre du fait d'un simple concours de circonstances, dans ce cas on estime que l'enrichissement est sans cause et la jurisprudence a voulu compenser cet enrichissement au moyen d'une indemnisation. Aucun texte ne vient justifier cette action. Le Code Civil n'est pas insensible la question. On trouve des dispositions parpilles. Exemple : Art. 555 (construction sur terrain d'autrui) Art. 281-1 (divorce aprs collaboration de l'poux). Une des expressions les plus flagrante des pouvoirs crateurs de de la jurisprudence. 1892 : Arrt du Marchand d'engrais. Au dpart, l'action tait conue de faon extrmement large. Peu peu, la jurisprudence l'a restreinte. I. Les conditions.

A. Les conditions matrielles sont des conditions positives, assez simple. Il faut rapporter la preuve de trois lments. L'appauvrissement d'une partie. L'enrichissement d'une autre. Un lien de causalit entre ces deux lments. L'appauvrissement d'une partie. Action fond sur l'quit. L'quit ne peut pas imposer l'indemnisation d'autre chose qu'un vritable appauvrissement. Peut tre une perte subie, ou un manque gagner. L'enrichissement. Ici entendu de manire trs large. Il peut s'agir d'une plus-value ou une d'une dpense vite. Lien de causalit. La plupart du temps clair. Plus difficile lorsque certains obstacles juridiques se mettent aux travers. B. Les conditions juridiques. Si on s'en tenait qu'aux conditions matrielles, on aurait tout et n'importe quoi. Conditions ngatives : obstacles l'action d'enrichissement sans cause. Lorsqu'il existe une cause juridique l'enrichissement. Ds lors qu'il y a un fondement l'enrichissement, ce dernier retrouve une cause. Le plus souvent, c'est un contrat. Autre cause frquente, c'est la rgle de droit. Lorsque l'appauvri trouve un intrt personnel son appauvrissement. Il est possible qu'une personne engage des frais qui l'appauvrisse et que ces frais procure de faon incidente des avantages l'autre personne. Exemple : Une personne construit une digue pour le protger des inondations. En construisant la digue, il protge la maison et celle de ses voisins. Il s'est effectivement appauvri, les voisins se sont enrichis. Mais le fait que l'appauvri est trouv un intrt personnel exclut l'enrichissement sans cause. Lorsque l'appauvri commet une faute.

Si c'est la faute de l'appauvri qui procure un enrichissement autrui, cette faute le prive du bnfice de l'action en enrichissement sans cause. L'action en enrichissement sans cause est exclue lorsqu'il existe une autre action reposant sur un fondement diffrent. Principe de subsidiarit de l'action pour enrichissement sans cause. Cela signifie que l'enrichissement sans cause ne peut tre invoqu qu' titre subsidiaire. Si aucune autre action n'est envisageable. Sur le caractre subsidiaire, il faut vritablement qu'il n'y ait aucune autre action possible. Il ne s'agit pas de venir rattraper une autre action au dpart. II. Les effets. Rtablissement de l'quilibre entre l'appauvri et l'enrichi. Trs facile si jamais l'enrichissement est exactement correspondant l'appauvrissement. Si jamais les sommes sont diffrentes, alors on indemnise hauteur de la plus faible des deux. L'enrichi ne peut pas avoir verser plus que son enrichissement rel. De l'autre ct, l'appauvri ne peut pas prtendre tre indemnis au del de la somme qu'il a vraiment perdu. L'enrichissement sera apprci au jours de la demande et l'appauvrissement s'value au jour mme de l'appauvrissement. Section II : La Fausse Promesse. Depuis l'enrichissement sans cause (1892), on avait rien eu. La Cour de Cassation, par un arrt rendu en Chambre Mixte le 6 Septembre 2002 a dcid de consacrer ce qui semble tre un nouveau type de quasi-contrat. Il s'agissait des loteries publicitaires. Cette loterie publicitaire a t considre par la Cour de Cassation comme obligatoire sur le fondement du quasi-contrat. Les juges ont commenc trouver que les loteries publicitaires au sens large taient une pratique agressive. Dans un premier temps, la jurisprudence a considr que ces loteries publicitaires constituaient un engagement unilatral de payer. Dans un deuxime temps : faute de l'organisateur de la loterie. Responsabilit contractuelle qui obligeait l'organisateur de la loterie a rparer pour faute. Le 6 Septembre 2002, la Cour de Cassation s'est fond sur l'Article 1371 du Code Civil. L'attendu de principe rsume ces dispositions. A partir de cette dfinition, La Cour de Cassation a estim que l'organisateur d'une loterie qui annonce un gain sans mettre en vidence l'existence d'un ala, s'oblige dlivrer ce gain. Quasi-contrat : Catgorie fourre-tout, catgorie laquelle il manque encore un rgime bien dfini. La porte de l'arrt pourrait tre extraordinairement large. D'o les inquitudes partir de ces arrts, les critiques des rdacteurs de ces projets. Projet Catala n'a pas retenu ce quatrime quasi-contrat. Il reprend ceux du Code Civil, celui de l'enrichissement sans cause. En revanche, le cas des loteries publicitaires n'est pas abord. Jurisprudence suivre. Les avocats au conseil vont essayer d'largir le champ d'application.

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