Adolf Hitler
Adolf Hitler
Adolf Hitler
1
1.1
Jeunes annes
Origines et enfance
1 JEUNES ANNES
1.2
1.2
3
En janvier 1907 le mdecin de famille, le docteur Eduard
Bloch, examine Klara et diagnostique une tumeur qui est
opre temps. Diminue physiquement, Klara dmnage de son appartement pour un logement l'extrieur
de Linz Urfahr (de). Adolf possde sa propre chambre
tandis que Klara, Paula et Johanna, la tante d'Hitler, se
partagent les deux autres pices[22] . Durant l'automne,
il dcide enn de se prsenter l'examen d'entre de
l'Acadmie des Beaux-Arts de Vienne ; sa mre cde
contrecur. Hitler est refus ; son travail est jug insufsant .
1.2.1
La vie Vienne
.
En octobre, le docteur Bloch dclare solennellement la
famille Hitler que l'tat de Klara est irrversible : sa dernire volont est de reposer aux cts de son mari, Alos,
Leonding. Elle meurt le 21 dcembre 1907 deux heures
du matin[24] . Selon le docteur Bloch :
Klara Hitler tait une femme simple, modeste et pleine de bont. Grande, elle avait des
cheveux bruns soigneusement tresss et un long
visage ovale avec de beaux yeux gris bleu expressifs (...). Jamais je n'ai vu quiconque aussi
terrass par le chagrin qu'Adolf Hitler.
Bal l'Htel de ville de Vienne (Wilhelm Gause, 1904).
La politique antismite de Karl Lueger, alors maire de Vienne,
inuena le jeune Hitler.
Lorsqu'il tait revenu Linz au chevet de sa mre mourante, il n'avait pas os lui avouer son chec l'cole des
beaux-arts. g de dix-neuf ans, Adolf Hitler est dsormais un jeune homme mesurant 1 m 72 et pesant 68 kilos.
Entt, il dcide qu'il sera artiste-peintre ou architecte et
retente l'examen d'entre Vienne. Apparemment Hitler n'est pas, cette poque, vraiment un nationaliste fanatique comme il le prtend dans Mein Kampf. En eet
pourquoi rejoindre une ville cosmopolite comme Vienne,
aux nombreuses nationalits, plutt que de rejoindre directement l'Allemagne[26] ? Vienne reprsente ses yeux
un d, une porte vers une ascension sociale. Hitler est
subjugu par les reprsentations de Felix Weingartner
puis de Gustav Mahler l'Opra[27] . Depuis 1897 Vienne
est dirige par Karl Lueger (1844-1910), le fondateur du
Parti chrtien-social. Le maire est violemment antismite
et rassemble une bonne partie de l'lectorat catholique. Il
favorise nanmoins le rayonnement de la ville : reprsentations musicales de Richard Strauss, picturales de Paul
Gauguin et Gustav Klimt, littraires avec Arthur Schnitzler[28] , etc.
4
1.2.2
1 JEUNES ANNES
Le second chec aux Beaux-Arts
1.2.3
Le marginal
1.2.4
Antismitisme et aryosophie
1.3
1.3
Chacun d'entre nous n'a qu'un seul dsir, celui d'en dcoudre dnitivement avec la
bande, d'en arriver l'preuve de force, quoi
qu'il en cote, et que ceux d'entre nous qui
auront la chance de revoir leur patrie la retrouvent plus propre et purie de toute inuence trangre, qu' travers les sacrices et
les sourances consentis chaque jour par des
centaines de milliers d'entre nous, qu' travers le euve de sang qui coule chaque jour
dans notre lutte contre un monde international d'ennemis, non seulement les ennemis extrieurs de l'Allemagne soient crass, mais les
ennemis intrieurs soient aussi briss. Cela aurait plus de prix mes yeux que tous les gains
territoriaux.
Adolf Hitler, lettre Ernst Hepp, 5 fvrier 1915[39] .
1.3.3 La n de la guerre
Le 7 octobre 1916, un obus explose dans l'abri des estafettes : Hitler est bless la cuisse gauche. Il est soign
l'hpital de Beelitz prs de Berlin. Aprs quelque temps
au bataillon de dpt, il demande rejoindre son rgiment ; le 7 mars 1917 il arrive Vimy[57] . Fin septembre
1 JEUNES ANNES
de sa vie. Il ne sest pas prcipit au-devant des vnements mais a prot de sa proximit des ociers. Il n'a
pris aucun engagement politique particulier (ni Freikorps
ni garde civique bavaroise). Le soldat Hitler d'alors n'est
pas un militant dynamique, ni un fanatique antismite ;
c'est un adepte de l'attentisme[63] .
Toute sa vie, Hitler adhra au mythe du coup de poignard dans le dos , dius par la caste militaire, selon lequel l'Allemagne n'aurait pas t vaincue militairement, mais trahie de l'intrieur par les Juifs, les forces
de gauche, les rpublicains. Jusqu' ses derniers jours, le
futur matre du Troisime Reich resta obsd par la destruction totale de l'ennemi intrieur. Il voulait la fois
chtier les criminels de novembre , eacer novembre
Adolf Hitler, procs de Munich (1923)[58] .
1918, et ne jamais voir se reproduire cet vnement trauAlors que lAllemagne est sur le point de capituler, la matique, l'origine de son engagement en politique.
rvolution gagne Berlin et la Kaiserliche Marine se mutine. Le Kaiser Guillaume II abdique et part pour les Pays- 1.3.4 La gure d'un combattant hroque
Bas avec sa famille. Le socialiste Philipp Scheidemann
proclame la Rpublique. Deux jours plus tard, le nouveau Limage du combattant hroque de la Grande Guerre fapouvoir signe larmistice de 1918.
onne par Hitler dans Mein Kampf puis par la propaLe sjour d'Hitler Pasewalk est un tournant dans sa vie.
la date du 10 novembre, il raconte dans Mein Kampf,
qu'tant incapable de lire les journaux, c'est par un pasteur venu l'annoncer aux convalescents qu'il apprend la
nouvelle de l'instauration d'une rpublique en Allemagne.
En larmes il senfuit, dit-il, vers le dortoir : il se dit alors
comme frapp par la foudre puis saisi d'une rvlation [59] . De son lit dhpital, alors qu'il avait retrouv
l'usage de ses yeux, Hitler est ananti par cette annonce
et redevient aveugle. Il arme dans Mein Kampf y avoir
eu une vision patriotique, et avoir sur le coup dcid
de faire de la politique . Un mythe[60] sest construit sur
cette ccit hystrique soigne par le mdecin psychiatre Edmund Forster (de), spcialiste des nvroses de
guerre, qui aurait entrepris une hypnothrapie sur Hitler
la suite de laquelle se seraient structures la paranoa, la
psychose et la vision patriotique du futur Fhrer, lments
invriables car le rapport mdical d'Hitler a disparu et
le docteur Forster, surveill par la Gestapo, sest suicid
en 1933[61] .
Hitler arrive Munich le 21 novembre 1918. Sans famille, sans travail et sans domicile, sa proccupation est
de rester dans l'arme. Le 3 dcembre il part pour le
camp de prisonniers de Traunstein dans le sud de la Bavire comme gardien militaire. Puis le camp est supprim, le soldat Hitler est renvoy dans sa caserne le 25
janvier 1919 et arrive Munich autour du 12 fvrier[62] .
Munich, les combats de rue sintensient, les ouvriers
en armes dlent dans la ville et Kurt Eisner, le premier
Ministre de Bavire, est assassin en pleine rue par un
tudiant nationaliste. Homme de conance de son
tat-major Hitler est nomm en avril la tte de la commission d'enqute de son rgiment sur les vnements
rvolutionnaires. Mais, comme le fait remarquer L. Richard, contrairement ce qu'il dclare dans Mein Kampf,
l'armistice n'a pas t pour lui la rvlation politique
2.2
et contre-rvolutionnaires semble avoir t dict par des conde fois en tant que dlgu adjoint sous lphmre
considrations de pur opportunisme autant que par de so- rgime communiste (avril-mai 1919), juste avant la prise
lides convictions [70] .
de Munich par les troupes fdrales et les Corps francs.
Il n'a pas cherch combattre ces rgimes, sans pour
autant avoir adhr aucun de ces partis, et il est probable que les soldats connaissaient ses opinions politiques
2 Ascension politique
nationalistes[73],[Note 3] .
Article dtaill : Chronologie de la Rpublique de Hitler reste thoriquement dans larme jusquau 31 mars
1921. En juin 1919, alors que la rpression de la rvoWeimar.
lution fait rage en Bavire, son suprieur, le capitaine
Karl Mayr[Note 4] , le charge de faire de la propagande
sa sortie dhpital en novembre 1918, Hitler retourne anticommuniste auprs de ses camarades. C'est au cours
dans son rgiment de Munich. Plus tard, il crira que la de ses confrences parmi les soldats que Hitler dcouvre
guerre avait t le temps le plus inoubliable et le plus ses talents d'orateur et de propagandiste et que pour la
sublime [71] .
premire fois un public se montre spontanment sduit
par son charisme.
C'est aussi de cette poque que date le premier crit antismite de Hitler, une lettre qu'il adressa, le 16 septembre
1919, un certain Adolf Gemlich, sur l'initiative de son
suprieur, le capitaine Karl Mayr[74] . Aprs une virulente
attaque antismite, dans laquelle il qualie l'action des
Juifs de tuberculose raciale des peuples , il y oppose
antismitisme instinctif et antismitisme raisonn : L'antismitisme instinctif sexprimera en dernier
ressort par des pogroms. L'antismitisme raisonn, en revanche, doit conduire une lutte mthodique sur le plan
lgal et l'limination des privilges du Juif. Son objectif
nal doit tre cependant, en tout tat de cause, leur bannissement [75] . Pour Ernst Nolte, cette lettre est aussi un
tmoignage de l'antibolchvisme naissant de Hitler et de
l'association qu'il fait entre juifs et rvolution : Hitler termine en eet sa lettre avec une remarque selon laquelle
Carte de membre du NSDAP d'Adolf Hitler, 1920.
les juifs sont en eet les forces motrices de la rvolu[76]
Bien que Hitler ait crit dans Mein Kampf avoir dci- tion .
d de sengager en politique ds l'annonce de l'armistice
du 11 novembre 1918, il sagit l surtout d'une recons2.2 Orateur charismatique du parti nazi
truction rtrospective. Comme le note Ian Kershaw, Hit(19191922)
ler sabstient encore de sengager dans les premiers mois
de 1919, ne songeant nullement par exemple rejoindre
les nombreux Corps francs des units paramilitaires
formes par les anciens combattants d'extrme droite
pour craser les insurrections communistes en Allemagne
puis la jeune Rpublique de Weimar elle-mme. Sous
l'phmre Rpublique des conseils de Munich, il est rest discret et passif, et a probablement fait extrieurement
allgeance au rgime[72] .
2.1
Hitler en 1919
8
le caporal Hitler de surveiller un groupuscule politique
ultra-nationaliste, le Parti ouvrier allemand, fond moins
d'un an plus tt par Anton Drexler. la n d'une
runion dans une brasserie de Munich, il prend la parole
l'improviste pour fustiger la proposition d'un intervenant,
favorable une scession de la Bavire[77] . Remarqu
par Drexler, il adhre au DAP (Deutsche Arbeiterpartei :
Parti ouvrier allemand) aussi sur ordre de ses suprieurs ;
son numro d'adhrent, le 555, est le reet de la tradition, dans les partis politiques marginaux, qui font dbuter leur liste d'adhsions au numro 501[77] . En fvrier
1920, orateur principal du DAP, il transforme le parti en
Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), pour aligner le parti sur des partis semblables en
Autriche ou dans les Sudtes[78] .
Son charisme et ses capacits d'orateur en font un
personnage pris des runions publiques des extrmistes de brasserie. Ses thmes favoris antismitisme,
antibolchevisme, nationalisme trouvent un auditoire
rceptif. En eet, il emploie un langage simple, utilise
des formules percutantes et utilise abondamment les possibilits de sa voix[79] . Mobilisant par ses discours, autant
par les ides que par la gestuelle, de plus en plus de partisans, il se rend indispensable au mouvement au point
d'en exiger la prsidence, que le groupe dirigeant initial
lui abandonne ds avril 1921 aprs un ultimatum de sa
part. Du fait de ses talents dagitateur politique, le parti
gagne rapidement en popularit, tout en restant trs minoritaire.
2 ASCENSION POLITIQUE
ralit une acceptation de l'hommage de ces derniers[82] .
Inspir par la lecture du psychologue Gustave Le Bon,
Hitler met au point une propagande violente mais ecace.
L'ide centrale de Hitler est simple : lorsqu'on sadresse
aux masses, point n'est besoin d'argumenter, il sut de
sduire et de frapper. Les discours passionns, le refus
de toute discussion, la rptition de quelques thmes assns satit constituent l'essentiel de son arsenal propagandiste, comme le recours aux eets thtraux, aux
aches criardes, un expressionnisme outrancier, aux
gestes symboliques dont le premier est l'emploi de la
force. Ainsi, quand les SA brutalisent leurs adversaires
politiques, ce n'est pas sous l'eet de passions dchanes,
mais en application des directives permanentes qui leur
sont donnes[83] .
De sa vie, Hitler n'accepta jamais un dbat rationnel
ni contradictoire et ne parla que devant des auditoires
acquis[Note 5] .
En janvier 1922, Hitler est condamn trois mois de prison (dont deux avec sursis) pour troubles l'ordre public . Il purge cette peine la prison de Stadelheim de
Munich entre juin et juillet 1922. Il est mme menac
dtre expuls de Bavire.
2.5
2.4
10
Ludendor, son grand rival, en le poussant se prsenter llection prsidentielle de 1925[96] . Enn, Hitler
initie la transformation en profondeur du NSDAP, cartant Gregor Strasser, menaant en raison de ses qualits
d'organisateur et de son inuence dans le nord du Reich,
o Hitler l'avait envoy pour implanter le parti en profondeur ; Strasser, appuy entre autres sur Goebbels, tente
de mettre en place un NSDAP non directement li Hitler, quali lui-mme de Petit-bourgeois ; ce parti refond par le groupe de Strasser serait plus centr sur un
programme de tendance socialisante et la lutte contre la
ploutocratie occidentale, y compris au moyen d'une alliance avec l'URSS, que sur un lien direct entre un chef de
parti et des militants[97] . Pour reprendre la main sur Strasser et ses partisans, Hitler organise le 14 fvrier 1926 une
runion des cadres Bamberg, en Franconie, ef de Julius
Streicher[98] . Ce rassemblement se solde par la victoire
de Hitler sur Strasser, malgr le maintien de ce dernier
grce de nombreux appuis. Cette dfaite entrane le ralliement de Goebbels Hitler au cours de cette anne, malgr la proximit du futur ministre de la propagande avec
les ides de Strasser[98] . En dnitive, Strasser est balay
par l'absence de rsultats tangibles dans sa stratgie de
conqute relle d'un lectorat ouvrier, et par une rorientation stratgique de la propagande du parti, dornavant
dirige vers le milieu rural[99] . Mais la tactique de toucher
l'ensemble de la socit, par la cration d'organisations
spciques, que Strasser a initie, est reprise systmatiquement aprs sa dfaite : en eet, des lments d'une
nouvelle socit et d'un nouvel tat nationaux-socialistes,
susceptibles de se substituer de plain-pied au pouvoir
dtat[100] , se mettent progressivement en place, axs sur
la loyaut envers le Fhrer ; les premiers membres de chacune de ces structures comptent parmi les proches de Hitler, et le restent pratiquement jusqu' la n du rgime[101] .
2 ASCENSION POLITIQUE
ainsi une nbuleuse, le NSDAP, constamment en quilibre instable, avec des changements frquents aux dirents chelons locaux du parti, Hitler se bornant alors
arbitrer entre les dirents chefs locaux qui se dgagent
de ces luttes ; de plus, lors de ces arontements, chaque
cadre peut se rclamer de la volont du Fhrer, demeurant volontairement oue[99] .
En 1929, pour mieux mener campagne contre le plan
Young sur les rparations de guerre dues la France, soumis rfrendum, le patron de presse et chef nationaliste
Alfred Hugenberg sest alli Hitler, dont il a besoin des
talents oratoires, et a nanc la campagne de propagande
qui a permis au Fhrer des nazis de se faire connatre dans
toute l'Allemagne. Ayant cart, ralli lui, ou circonvenu les principaux partisans d'un socialisme national, Hitler, dont le train de vie personnel ne cesse par ailleurs de
sembourgeoiser, sattache aussi se rendre respectable et
rassurant aux yeux des lites traditionnelles. Pour rallier
celles-ci et faire oublier son image d'agitateur plbien et
rvolutionnaire, il se prononce par exemple, lors du rfrendum de juin 1926, en faveur de l'indemnisation des
princes rgnants renverss en 1918[105] . Le magnat de la
Ruhr, Fritz Thyssen, lui apporte ainsi son soutien public.
2.6
11
continuent de refuser le rgime et de le combattre. Enn, le culte traditionnel des grands chefs et l'attente diffuse d'un sauveur providentiel prdisposaient une bonne
part de sa population sen remettre Hitler. tat-nation
trs rcent et fragile, travers de multiples clivages gographiques, religieux, politiques et sociaux, l'Allemagne
entre en plus dans une nouvelle phase d'instabilit politique partir de 1929. Aprs le dcs de Gustav Stresemann, artisan avec Aristide Briand du rapprochement
franco-allemand, la chute du chancelier Hermann Mller
en 1930 est celle du dernier gouvernement parlementaire.
Il est remplac par le gouvernement conservateur et autoritaire de Heinrich Brning, du Zentrum.
Une des photos d'Adolf Hitler prenant des poses d'orateur en studio.
25
20
15
10
1928
1930
1932
1934
1936
1938 1940
12
40
43,9%
30
20
10
18,3%
6,6%
3%
31
Mai
1924
14
Dcembre
1924
2,6%
12
Mai
1928
230
196
107
Septembre Juillet Novembre
1932
1932
1930
288
Mars
1933
portent sur sa personne, doublant le score des lections lgislatives de 1930. Soutenu en dsespoir de cause par les
socialistes, Hindenburg est rlu 82 ans. Mais lors des
scrutins rgionaux qui suivent llection prsidentielle le
NSDAP renforce ses positions et arrive partout en tte,
sauf dans sa Bavire d'origine. Aux lections lgislatives
du 31 juillet 1932, il conrme sa position de premier parti d'Allemagne, avec 37,3 % des voix et devient le premier groupe parlementaire. Hermann Gring, bras droit
de Hitler depuis 1923, devient prsident du Reichstag. N
d'un groupuscule, le culte de Hitler est devenu en moins
de deux ans un phnomne de masse capable de toucher
plus du tiers des Allemands.
Hitler russit faire l'unit d'un lectorat trs diversi. Contrairement une ide reue, ce ne sont pas les
chmeurs qui ont mis leur espoir en lui (c'est parmi eux
que Hitler fait ses moins bons scores), mais les classes
moyennes, qui redoutent d'tre les prochaines victimes
de la crise[110] . Si l'lectorat fminin votait fort peu
l'extrme-droite dans les annes 1920, la popularit bien
connue du Fhrer auprs des femmes sest jointe au rapprochement structurel entre vote fminin et vote masculin pour lui assurer des renforts de voix supplmentaires
aprs 1930. Les protestants ont davantage vot pour lui
que les catholiques, mais une bonne part du vote de ces
derniers tait xe par le Zentrum. Les campagnes, prouves par la crise et soumises en Prusse la rude exploitation quasi-fodale des Junkers, se sont servies du vote
envers Hitler des ns protestataires. Les ouvriers ont
moins vot nazi que la moyenne, mme si une part non
ngligeable a t tente. Quant aux fonctionnaires, aux
tudiants ou aux mdecins, leur haut niveau d'instruction
ne les a pas empchs d'tre sur-reprsents dans le soutien au doctrinaire de Mein Kampf [110] .
Alli la droite nationaliste, bnciant du discrdit
du Zentrum et de l'obligation pour le SPD de soutenir
l'impopulaire Von Papen pour viter le pire , Hitler
multiplie aussi les dclarations hypocrites o il se pose en
dmocrate et en modr, tout en attant les lites traditionnelles et jusqu'aux glises par un discours plus traditionaliste qu'avant. Les communistes du KPD, qui r-
3.1
13
quotidien catholique Regensburger Anzeiger mit en garde Kershaw rappelle que la nomination de Hitler la chancontre un saut dans l'obscurit [113] .
cellerie aurait sans doute pu tre vite [114],[Note 6] et
ce jusqu'au dernier moment[Note 7] . Les tractations avec le
prsident qui se sont en fait rvles indispensables sa
3.1 Destruction de la dmocratie (1933- nomination amnent certains considrer qu'il a t hiss au pouvoir par une poigne d'industriels et d'hommes
1934)
de droite[81],[115] . Et en dpit de son norme poids lectoral, jamais une majorit absolue des lecteurs ne sest
porte sur lui, puisque mme en mars 1933, aprs deux
mois de terreur et de propagande, son parti n'obtient que
43,9 % des surages. Toutefois, il a atteint son objectif
poursuivi depuis n 1923 : arriver au pouvoir lgalement.
Et il est hors de doute que le ralliement de la masse des Allemands au nouveau chancelier sest fait trs vite, et moins
par la force que par adhsion sa personne[116] .
Contrairement une ide reue frquente, Hitler n'a jamais t lu chancelier par les Allemands, du moins
pas directement. Il a nanmoins t nomm chancelier
par le prsident conformment la constitution de Weimar, et choisi en qualit de chef du parti remportant
les lections lgislatives de novembre 1932, mme si Ian
Lors de la formation du premier gouvernement de Hitler, le DNVP d'Alfred Hugenberg espre tre, avec le
Zentrum de von Papen, en mesure de contrler le nouveau chancelier bien que le DNVP ne reprsente que
8 % des voix alors que les nazis en ont 33,1%. De fait,
le premier gouvernement de Hitler ne compte, outre le
chancelier lui-mme, que deux nazis : Gring, responsable en particulier de la Prusse, et Wilhelm Frick, au
ministre de lIntrieur. Mais Hitler dborde rapidement
ses partenaires et met immdiatement en route la mise au
pas de lAllemagne. Ds le 1er fvrier, il obtient dHindenburg la dissolution du Reichstag. Le 3 fvrier, il sassure le
soutien de larme. Pendant la campagne lectorale, Von
Papen, Thyssen et Schacht obtiennent des milieux industriels et nanciers, jusque-l plutt rservs envers Hitler, quils renouent les caisses du NSDAP et nancent
sa campagne[117] . La SA et la SS, milices du parti nazi,
se voient confrer des pouvoirs dauxiliaire de police. De
nombreux morts marquent les rencontres des partis dopposition, notamment du Parti socialiste (SPD) et du Parti
communiste (KPD). Des opposants sont dj brutaliss,
arrts, torturs, voire assassins.
Lnigmatique incendie du Reichstag, le 27 fvrier, sert
de prtexte Hitler pour suspendre toutes les liberts civiles garanties par la Constitution de Weimar et radicaliser llimination de ses opposants politiques, notamment
des dputs communistes du KPD, illgalement arrts.
Le NSDAP remporte les lections du 5 mars 1933 avec
17 millions de voix, soit 43,9 % des surages. Dans les
jours qui suivent, dans tous les Lnder dAllemagne, les
nazis semparent par la force des leviers locaux du pouvoir. Le 20 mars, au cours dune grandiose crmonie
de propagande sur le tombeau de Frdric II de Prusse
Potsdam, o il sache en grand costume aux cts de
Hindenburg, Hitler proclame lavnement du Troisime
Reich, auquel il promettra ultrieurement une dure de
mille ans . Le 23 mars, grce aux voix du Zentrum, auquel le chancelier a promis en change la signature d'un
concordat avec le Vatican, et malgr l'opposition du seul
SPD (les dputs du KPD tant arrts), le Reichstag vote
la Loi des pleins pouvoirs qui accorde Hitler les pouvoirs
spciaux pour quatre ans. Il peut dsormais rdiger seul
14
les lois, et celles-ci peuvent scarter de la constitution de populations (quali de honte raciale ), le chef alleWeimar que Hitler ne se donna mme pas la peine d'abolir mand ordonne de striliser en particulier, en 1937, les
formellement.
400 enfants ns dans les annes 1920 dAllemandes et
de soldats noirs des troupes franaises doccupation. Les
perscutions envers les homosexuels commencent aussi,
les bars et les lieux de rassemblement des homosexuels
sont ferms. Les homosexuels subissent brutalits et tortures, et sont envoys Dachau. Certains se voient proposer l' masculation volontaire [120] .
3.3
Culte du Fhrer
15
Hitler ! avant d'tre abattu dans sa cellule par Theodor homme, Hitler, dont la prsence neutralise les rivaliEicke et Michel Lippert[121] .
ts entre disciples[126] . Ses dles se disputent la place
Le 2 juillet, le vieil Hindenburg flicite Hitler, qu'il ap- d'intime auprs du grand homme : Gring, paladin du
prcie de plus en plus, pour sa fermet en cette aaire. Fhrer ; Frank, littralement fascin ; Goebbels le
von Schirach est enchant
Sa mort le 2 aot tranche le dernier lien vivant avec la voit comme un gnie ;[127]
par
ses
premiers
contacts
3.3
Culte du Fhrer
Entour dun culte de la personnalit intense, qui le clbre comme le sauveur messianique de lAllemagne,
Hitler exige un serment de dlit sa propre personne. Celui-ci est prt notamment par les militaires,
ce qui rendra trs dicile les futures conspirations au
sein de larme, beaucoup dociers rechignant profondment, en conscience, violer leur serment. Ce culte se
met en place progressivement ds avant le Putsch de la
Brasserie[124] , lorsque Hitler, la fois orateur et thoricien du national-socialisme, par opposition avec le cercle
des premiers nazis, compos de retres (Rhm), de thoriciens (Rosenberg), d'organisateurs (Strasser) et de dmagogues (Streicher)[125] , commence disposer d'auditoires
de plus en plus importants : son sens des formules, sa mmoire des dtails impressionnent tant ses proches, que
ses auditoires. Ainsi se met en place ce que Kershaw
appelle une communaut charismatique centre sur un
Nuremberg le 9 novembre 1935 : appel de soldats allemands faisant partie de la SA, de la SS ou de la NSKK.
16
rassembles nclatent en applaudissements et en cris frntiques pour acclamer le gnie de leur chef. Inversement, la moindre critique, la moindre rserve sur le Fhrer mettent leur auteur en pril. Lors de la traverse du dsert, les annes 1924-1930, les Frres Strasser sont marginaliss puis limins en raison de leur insensibilit la
personne de Hitler[126] . Sur les milliers de condamnations
mort prononces par le Tribunal du Peuple du juge
Roland Freisler, un bon nombre des personnes envoyes
la guillotine aprs des parodies de justice lont t pour
des paroles mprisantes ou sceptiques lencontre du dictateur.
Le salut nazi devient obligatoire pour tous les Allemands.
Quiconque essaie, par rsistance passive, de ne pas faire
le Heil Hitler ! de rigueur est immdiatement singularis
et repr.
Au printemps 1938, le Fhrer accentue encore sa prdominance et celle de ses proches dans le rgime. Il limine
les gnraux Von Fritsch et Von Blomberg, et soumet la
Wehrmacht en plaant sa tte les serviles Alfred Jodl et Wilhelm Keitel, connus pour lui tre aveuglment
dvous. Aux Aaires trangres, il remplace le conservateur Konstantin von Neurath par le nazi Joachim von
Ribbentrop, tandis que Gring, qui sarme plus que jamais comme le no 2 ocieux du rgime, prend en charge
lconomie autarcique en vinant le Dr Hjalmar Schacht.
La population allemande est encadre de la naissance
la mort, soumise lintense propagande orchestre par
son dle Joseph Goebbels, pour lequel il cre le premier
ministre de la Propagande de l'histoire. Les loisirs des
travailleurs sont organiss et surveills par la Kraft
durch Freude du Dr Robert Ley, galement chef du syndicat unique, le DAF. La jeunesse subit obligatoirement
un endoctrinement intense au sein de la Hitlerjugend qui
porte le nom du Fhrer, et qui devient le 1er dcembre
1936 la seule organisation de jeunesse autorise.
3.4
3.5
17
soulignent aprs coup son caractre dsesprment minoritaire et isol. Toute opposition a t vite rduite par
l'exil, la prison ou l'internement en camp. Dmocrates,
socialistes et communistes ont pay par milliers le plus
lourd tribut, ainsi que tous ceux qui refusaient la guerre,
le salut nazi ou tout signe d'allgeance l'idoltrie entourant le Fhrer. La dlation de masse a svi et plong le
pays dans une atmosphre de crainte, o nul ne peut plus
souvrir sans risques son voisin, des enfants endoctrins
allant jusqu' dnoncer leurs parents.
Rares sont ceux qui au nom de leurs principes humanistes,
marxistes, libraux, chrtiens ou patriotiques, ou tout
simplement par humanit et au nom de leur conscience,
oseront douter du Fhrer, le braver en sabstenant du salut
nazi, en transgressant les multiples interdits de la socit
nazie, ou en venant en aide des perscuts a fortiori
en entrant en rsistance active. Par mpris, le trs nationaliste crivain Ernst Jnger appelait Hitler Kniebolo dans
son journal de guerre. Le communiste Bertolt Brecht le
mettra en scne sous les traits du gangster Arturo Ui. Le
dmocrate Thomas Mann le dnoncera la radio amricaine, tout en reconnaissant que cet homme est une
calamit, d'accord, mais ce n'est pas une raison pour ne
pas trouver son cas intressant . Pour les tudiants chrtiens de la Rose blanche, revenus de leurs illusions initiales, il reprsentait l'Antchrist[129] . Mgr Lichtenberg,
mort dport pour avoir pri Berlin pour les Juifs, dira
la Gestapo : Je n'ai qu'un seul Fhrer : Jsus-Christ .
18
1933 et 1939. Les femmes ont t renvoyes de force au
foyer[133] . Lexode rural sest acclr. Et les lois nazies
encourageant la concentration des entreprises et du commerce ont conduit 400 000 fermetures de petites entreprises ds avant-guerre[134] . Les catgories sociales qui
avaient mis leurs espoirs en Hitler sont donc loin davoir
toujours t satisfaites.
Hitler en parade Nuremberg, novembre 1935. Aux congrs annuels du Parti culmine la ferveur populaire la fois obligatoire
et authentique autour de lui.
Par ailleurs, beaucoup dAllemands reprennent au prot de Hitler la distinction ancestrale entre le bon monarque et ses mauvais serviteurs. Alors que les bonzes ,
les privilgis du Parti-tat, sont gnralement mpriss et has pour leurs abus et leur corruption frquente,
on considre spontanment Hitler comme exempt de ces
tares, et comme un recours contre eux. Beaucoup dAllemands ont spontanment cru que le Fhrer tait laiss dans lignorance des excs de ses hommes ou de
son rgime[135] . En quelques annes, Hitler sest de fait
identi la nation, canalisant au prot de sa personne
le sentiment patriotique mme de citoyens rservs envers le nazisme. L'aspect de religion civile revtu par
le nazisme a sduit aussi nombre d'Allemands, et le culte
messianique organis autour de Hitler a soud la population autour de lui. Bien des esprits se sont laisss aussi fasciner par l'irrationalisme nazi, avec son culte noromantique de la nuit, du sang, de la nature, son got
des uniformes et des parades, ses rituels et ses crmonies spectaculaires ressuscitant un univers mdival ou
paen, et par l'appel ecace aux hros mythiques du pass national (Arminius, Barberousse, Frdric II du SaintEmpire, Frdric II de Prusse, Andreas Hofer, Otto von
Bismarck), mobiliss rtrospectivement comme prcurseurs du Fhrer providentiel[136] .
Les glises en tant qu'institutions ont peu cherch sopposer un chancelier pourtant no-paen et antichrtien.
Malgr maintes tracasseries iniges, Hitler sest toujours bien gard de mettre en application les projets
d'radication du christianisme nourris par son bras droit
Martin Bormann ou l'idologue du parti Alfred Rosenberg. Il a jou sur l'anticommunisme, l'antifminisme et
les aspects ractionnaires de son programme pour sduire les lectorats religieux. La signature du concordat
avec le Vatican, en juin 1933, a t un triomphe personnel, qui a li les mains l'piscopat et renforc sa stature internationale. Se dfendant de faire de la politique , vques, curs et pasteurs ne sopposaient que
sur des points matriels ou confessionnels et terminaient
leurs sermons en priant pour la patrie et pour le Fhrer . L'encyclique du pape Pie XI, Mit brennender Sorge
(1937), distribue dans le plus grand secret aux paroisses
catholiques allemandes pour y tre lue le 21 mars 1937,
proteste contre les manquements de l'tat allemand au
concordat de 1933, et dnonce avec une rare virulence
les excs idologiques du rgime nazi comme la divinisation de la race et le culte de la personnalit du chef
de l'tat. Elle exhorte les prtres et les lacs rsister
la dissolution des structures catholiques et la mainmise de l'ducation ocielle sur la morale des enfants,
sans toutefois condamner le rgime politique en place. En
somme, l'glise catholique allemande, minoritaire parmi
les glises chrtiennes allemandes, choisit une attitude de
composition avec le rgime nazi. Un petit nombre de catholiques prendront des actions de rsistance au rgime,
par exemple en sauvant des Juifs autres que maris des
catholiques.
Contrairement une lgende, Hitler n'tait avant 1933 ni
le candidat ni l'instrument des milieux d'aaires. Mais le
grand patronat sest vite ralli lui, et a amplement bnci de la restauration de l'conomie puis du pillage
de l'Europe, allant jusqu' se compromettre souvent dans
l'exploitation de la main-d'uvre concentrationnaire (IG
Farben Auschwitz, Siemens Ravensbrck)[137] . Alors
que tous les lments conservateurs (militaires, aristocrates, hommes d'glise) ont fourni leur tribut la (faible)
rsistance allemande, le patronat y est rest remarquablement peu prsent. Une des rares exceptions est paradoxalement celle de son trs ancien partisan Fritz Thyssen, qui
rompt avec Hitler et fuit le Reich en 1939, avant de lui tre
livr l'an suivant par l'tat franais et intern.
L'historien Gtz Aly insiste quant lui sur le fait que
les bnces matriels de l'aryanisation et du pillage de
l'Europe, plus que l'idologie, ont rendu maints Allemands redevables et complices de leur Fhrer. Les centaines de trains de biens vols aux Juifs assassins n'ont
pas t perdus pour tout le monde, ni les milliers de logements vacants qu'ils taient contraints d'abandonner[138] .
19
lutte des classes, tout comme des Juifs et des lments l'expansion, la guerre et le pillage ont sans doute permis
racialement impurs, et o l'individu enn n'a aucune va- Hitler d'viter une grave crise nancire et conomique
leur et n'existe qu'en fonction de son appartenance la nale[139] .
communaut. Aprs les divisions civiles des annes 1920,
beaucoup d'Allemands ne demandent qu' partager ce
rve.
4 Diplomatie hitlrienne
Ayant dj pris ses distances avec la partie socialiste
du programme nazi la n des annes 1920, Hitler
achve de refuser l'ide d'une rvolution sociale aprs la
purge de Rhm et la liquidation des SA. Peu dou luimme en conomie, le Fhrer fait contre la crise le choix
trs vite d'un pragmatisme brutal, cartant du gouvernement le vieux thoricien conomique nazi Gottfried
Feder au prot du sympathisant et brillant spcialiste
plus classique Hjalmar Schacht, ancien directeur de la
Reichsbank. En quelques annes, lconomie est remise
sur pied entre autres grce des emplois publics crs
par ltat (autoroutes dj planies sous la Rpublique
de Weimar, ligne Siegfried, grands travaux spectaculaires
de l'ingnieur nazi Fritz Todt, logements galement dans
la continuit de l'uvre de Weimar, etc.). Le rarmement
nintervient que plus tard (Plan de quatre ans, 1936), aprs
relance de lconomie, aide par une conjoncture de reprise mondiale.
Ds mai 1933, les syndicats dissous laissent la place
au Front allemand du travail (DAF), organisation
corporatiste nazie, dirige par Robert Ley. Le DAF interdit la grve et permet aux patrons dexiger davantage
des salaris, tout en garantissant ceux-ci une scurit de
lemploi et une scurit sociale. Ociellement volontaire,
ladhsion au DAF est de fait obligatoire pour tout Allemand dsirant travailler dans lindustrie et le commerce.
Plusieurs sous-organisations dpendaient du DAF, dont
la Kraft durch Freude charge d'encadrer les loisirs des
travailleurs ou d'embellir leurs cantines et leurs lieux de
travail.
Entre 1934 et 1937, Schacht a pour mission de soutenir
lintense eort de rarmement du Troisime Reich. Pour
atteindre cet objectif, il met en place des montages nanciers tantt ingnieux (comme les bons MEFO), tantt hasardeux, creusant le dcit de l'tat. Par ailleurs,
la politique de grands travaux dveloppe une politique
keynsienne dinvestissements de ltat. Daprs William
L. Shirer, Hitler diminue galement tous les salaires de
5 %, permettant de dgager des ressources pour relancer
lconomie, ce qui semble conrmer selon lui la nature
interventionniste de ses directives.
Le chmage baisse nettement, passant de six millions de
chmeurs en 1932 200 000 en 1938. En 1939, la production industrielle dpasse de peu son niveau de 1929.
Cependant, Schacht considre que les investissements
dans lindustrie militaire menacent terme lconomie
allemande et souhaite inchir cette politique. Devant
le refus de Hitler, qui considre le rarmement comme
une priorit absolue, Schacht quitte son poste dbut
1939 au prot de Gring. Seuls la fuite en avant dans
20
tion du pacte franco-sovitique par un vote de la Chambre
des dputs devant avoir lieu le 27 fvrier. La veille de la
publication, le propritaire de Paris-Soir, Jean Prouvost,
interdit la diusion de larticle, qui est demande par le
prsident du conseil Albert Sarraut. Finalement, larticle
est publi, le lendemain du vote dans le journal Paris-Midi
du 28 fvrier[140] .
4 DIPLOMATIE HITLRIENNE
4.5
21
par des actes terroristes. Un coup dtat choue en juin
1934, malgr lassassinat du chancelier Engelbert Dollfuss. LItalie a avanc ses troupes dans les Alpes pour
contrer les vellits expansionnistes allemandes, et les nazis autrichiens sont svrement rprims par un rgime
autrichien de type fasciste. Dbut 1938, lAllemagne est
davantage en position de force et est allie avec lItalie.
Hitler exerce alors des pressions sur le chancelier autrichien Kurt von Schuschnigg, le sommant, lors dune entrevue Berchtesgaden en fvrier, de faire entrer des nazis dans son gouvernement, dont Arthur Seyss-Inquart au
ministre de lIntrieur. Devant la menace croissante des
nazis, Schuschnigg annonce en mars lorganisation dun
rfrendum pour conrmer lindpendance de lAutriche.
Hitler lance alors un ultimatum exigeant la remise complte du pouvoir aux nazis autrichiens. Le 12 mars, SeyssInquart est nomm chancelier, et la Wehrmacht entre en
Autriche. Hitler franchit lui-mme la frontire par sa ville
natale de Braunau am Inn, puis arrive Vienne o il est
triomphalement acclam par une foule en dlire. Le lendemain, il proclame le rattachement ociel de lAutriche
au Reich, ce qui est approuv par rfrendum (99 % de
oui) en avril 1938. Le Grossdeutschland ( Grande Allemagne ) tait ainsi cr, avec la runion des deux tats
population germanophone. Rares sont alors les Autrichiens sopposer la n de lindpendance, limage de
larchiduc Otto de Habsbourg, exil.
rapprochent et concluent une alliance, une relation dcrite En Autriche annexe, la terreur sabat aussitt sur les Juifs
par Benito Mussolini comme lAxe Rome-Berlin, fond et sur les ennemis du rgime. Un camp de concentration
est ouvert Mauthausen prs de Linz, qui acquiert vite
en octobre 1936.
la rputation mrite dtre lun des plus terribles du sysEn novembre 1936, lAllemagne et le Japon signent le
tme nazi. Le pays natal de Hitler, qui se targua aprs
pacte anti-Komintern, trait dassistance mutuelle contre
la guerre davoir t la premire victime du nazisme
lURSS, auquel se joint lItalie en 1937. Cette mme anet refusa longtemps toute indemnisation des victimes du
ne Hitler rencontre Nuremberg le prince Yasuhito Chirgime, sest en fait surtout distingu par sa forte contrichibu, frre cadet de lempereur Hirohito, an de raerbution aux crimes du Troisime Reich. Lhistorien britanmir les liens entre les deux tats. En septembre 1940,
nique Paul Johnson[147] souligne que les Autrichiens sont
la signature du Pacte tripartite entre le Troisime Reich,
surreprsents dans les instances suprieures du rgime
lItalie et lEmpire du Japon, formalise la coopration
(outre Hitler lui-mme, on peut citer Adolf Eichmann,
entre les puissances de lAxe pour tablir un nouvel
Ernst Kaltenbrunner, Arthur Seyss-Inquart ou Hans Rautordre . Aprs lattaque japonaise sur Pearl Harbor, le 7
ter, chef de la Gestapo aux Pays-Bas occups) et quils
dcembre 1941, Hitler dclare la guerre aux tats-Unis,
ont en proportion beaucoup plus particip la Shoah que
sans bnce aucun pour lAllemagne, puisque sousles Allemands. Un tiers des tueurs des Einsatzgruppen
estimant un pays quil ne connat pas, il fait entrer en
taient ainsi autrichiens, tout comme quatre des six comlice contre le Reich limmense potentiel conomique de
mandants des principaux camps d'extermination nazis et
lAmrique, hors datteinte.
prs de 40 % des gardes des camps. Sur 5 090 criminels
En mai 1939, lAllemagne et lItalie signent un trait dal- de guerre recenss par la Yougoslavie en 1945, on compte
liance militaire inconditionnel, le Pacte d'Acier : lItalie 2 499 Autrichiens.
sengage aider lAllemagne mme si celle-ci nest pas
lagresse.
4.4
Anschluss
22
4 DIPLOMATIE HITLRIENNE
de la Moravie situes le long des frontires du Grossdeutschland, appel Sudtes, sont majoritairement peuples
par la minorit allemande. Comme pour lAutriche, Hitler arme ses revendications en sappuyant sur les agitations de lorganisation nazie locale, mene par Konrad
Henlein. Le Fhrer voque le droit des peuples pour
exiger de Prague lannexion au Reich des Sudtes. Bien
quallie la France (et lUnion sovitique), la Tchcoslovaquie ne peut compter sur son soutien. Paris veut
absolument viter le conit militaire, incite en cela par
le refus britannique de participer une ventuelle intervention. Le souvenir de la Grande Guerre inuence galement cette attitude : si les Allemands ont dvelopp le
dsir de revanche, les Franais entretiennent quant eux
une ambiance gnrale rsolument paciste.
4.8
Visite Paris
23
24
Ptain.
Le 23 juin, il visite une deuxime fois la capitale franaise, toujours de faon brve et discrte (trois vhicules)
en compagnie dArno Breker et Albert Speer, essentiellement pour sinspirer de son urbanisme (il avait donn
lordre dpargner la ville lors des oprations militaires).
Ds six heures du matin, en provenance de larodrome
du Bourget, il descend la rue La Fayette, entre lOpra,
quil visite minutieusement. Il prend le boulevard de la
Madeleine et la rue Royale, arrive la Concorde, puis
larc de triomphe. Le cortge descend lavenue Foch, puis
rejoint le Trocadro. Hitler pose pour les photographes
sur lesplanade du Trocadro, dos tourn la tour Eiffel. Ils se dirigent ensuite vers lcole militaire, puis vers
les Invalides et il mdite longuement devant le tombeau
de Napolon Ier (c'est galement aux Invalides qu'il fera
transfrer les cendres du ls de Napolon Ier , lAiglon).
Ensuite, il remonte vers le jardin du Luxembourg quil
visite, mais ne souhaite pas visiter le Panthon[150] . Pour
nir, il descend le boulevard Saint-Michel pied, ses
deux gardes du corps distance. Place Saint-Michel, il remonte en voiture. Ils arrivent alors sur lle de la Cit, o
il admire la Sainte-Chapelle et Notre-Dame, puis la rive
droite (le Chtelet, lhtel de ville, la place des Vosges,
les Halles, le Louvre, la place Vendme). Ils remontent
ensuite vers lOpra, Pigalle, le Sacr-Cur, avant de repartir 8 h 15. Un survol de la ville complte sa visite. Il
ne reviendra plus jamais Paris[151],[152] .
4.9
Triomphe Berlin
5.1
25
Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie (dont les champs de
ptrole sont une obsession continuelle pour Hitler durant
la guerre) et la Bulgarie, en adhrant au Pacte tripartite,
tombent dans lorbite de lAllemagne, mettant sa disposition des bases pour de futures actions.
Entre juin 1940 et juin 1941, le seul adversaire de
lAllemagne nazie reste le Royaume-Uni, appuy par le
Commonwealth. Hitler est plutt enclin des relations
cordiales avec les Anglais, considrs racialement comme
proches des Germaniques. Il espre que le gouvernement
britannique nira par ngocier la paix et quil acceptera de
se contenter de son empire colonial et maritime sans plus
intervenir sur le continent. Hitler compte sur laction de
la Luftwae, puis les attaques des sous-marins contre les
convois de marchandises (bataille de lAtlantique), pour
faire plier le Royaume-Uni.
Le 21 juin 1940 Rethondes, juste avant le dbut des ngociations de l'armistice avec la France, Hitler (main sur la hanche),
accompagn de ses principaux gnraux et de hauts dignitaires
nazis, contemple la statue du marchal Foch. Larmistice est signe le lendemain en labsence de Hitler.
Toutefois, Hitler lui-mme dmontre une certaine habilet et audace stratgique. Il est ainsi persuad que
la France ne bougera pas pendant que la Pologne sera envahie, vitant lAllemagne de combattre sur deux
fronts, ce qui est eectivement le scnario de la drle de
guerre. Il est galement en grande partie lorigine du
plan dit von Manstein , qui permet, en envahissant
la Belgique et la Hollande, de piger les forces francobritanniques projetes trop en avant et de les prendre
revers par une perce dans les Ardennes dgarnies, pour
isoler le meilleur des troupes adverses accules Dunkerque en mai-juin 1940. Cependant, le 24 mai, Hitler, redoutant qu'une avance trop rapide ne fournisse
l'ennemi l'occasion d'une improbable deuxime victoire
de la Marne, commet l'erreur d'ordonner ses troupes de
marquer un arrt devant le port, do rembarquent alors
300 000 soldats britanniques, ordre quali plus tard de
miracle de Dunkerque . Le 17 juin 1940, aprs la demande de l'armistice Wilhelm Keitel appelle Hitler le
plus grand gnral de tous les temps (Grter Feldherr
aller Zeiten). Plus tard, l'issue de la bataille de Stalingrad, ses collgues utilisent l'acronyme Grfaz en tournant Hitler en ridicule[155] . Le 22 juin, dans la clairire
de Rethondes, lors de l'Armistice franco-allemand qu'il a
symboliquement exig de voir signer dans la mme clairire et le mme wagon qu'en 1918, Hitler exulte devant
les camras des actualits allemandes. Avant linvasion de
la Russie un an plus tard, lAllemagne hitlrienne domine
donc lEurope, ajoutant au printemps 1941 la Yougoslavie
et la Grce son empire, envahies pour venir en aide
Mussolini, jaloux des succs de Hitler mais lui-mme vite
emptr dans les Balkans. Avec ses succs militaires et la
disparition de linuence franaise en Europe centrale, la
Mais sur ce point, la dtermination de Winston Churchill, arriv au pouvoir le 10 mai 1940, contraste avec les
atermoiements de ses prdcesseurs. Refusant toute paix
de compromis, galvanisant la population britannique, il
contrarie les plans du Fhrer. Ds le 15 septembre 1940,
la bataille d'Angleterre (10 juillet au 31 octobre 1940)
est virtuellement perdue pour l'Allemagne, lhrosme des
pilotes de la Royal Air Force ayant fait chec aux rodomontades de Gring, matre de la Luftwae, dont la
semi-disgrce auprs du Fhrer commence. La bataille
arienne a pris n comme pat militaire, mais elle tait
une dfaite politique et stratgique pour Hitler, qui n'avait
pas russi, pour la premire fois, imposer sa volont
un pays[156] . Furieux, Hitler ajourne ds le 12 septembre
26
lopration Seelwe son plan de dbarquement en Angleterre, au demeurant improvis trop tardivement lt
1940, et irralisable tant que le Royaume-Uni a encore sa
otte navale et arienne. Il dchane alors les bombardements terroristes sur les populations civiles britanniques :
le Blitz sabat chaque jour sur les cits anglaises, en particulier sur Coventry, rase par laviation allemande le 26
novembre 1940, ou sur la vieille City de Londres, incendie notamment dans les nuits de dcembre 1940 et du
10-11 mai 1941. Mais la dtermination populaire britannique reste intacte.
En 1942, en reprsailles aux premiers grands raids britanniques sur les cits allemandes, Hitler ordonnera encore de dtruire une une les villes dart britanniques par
les airs (les raids Baedeker , du nom dun guide touristique clbre), de mme quil dchanera en 1944 les
V1 et les V2 sur lAngleterre, sans plus de succs. Par
ailleurs, la guerre sous-marine outrance rapproche le
Royaume-Uni des tats-Unis, soucieux de la libert de
commerce et de navigation. Hitler commence considrer que la guerre avec lAmrique, foyer du capitalisme
juif ses yeux, devient inluctable. En juillet 1940, Hitler dclare Wilhelm Keitel et Alfred Jodl qu'il est ncessaire d'liminer l'URSS, puisquil prsume, tort, qu'aux
yeux des Anglais, lUnion sovitique est le dernier soutien
militaire de lAngleterre sur le continent europen[157] .
Il dcide dattaquer l'Union sovitique le plus rapidement possible pour gagner la guerre contre la GrandeBretagne[158] . Pour Hitler, il est important que la guerre
en Europe se termine avant que les tats-Unis ne puissent
intervenir sur le thtre d'oprations europen[159] .
Le dclenchement du second conit mondial inaugure
un processus de dcapitalisation de Berlin, la capitale du
Reich : la volont de Hitler d'tre plus prs des oprations
militaires, accompagn de son tat-major, en est la cause.
Mais, cet tat de fait est nuanc par le dcret du 30 aot
1939, qui met en place un conseil ministriel de dfense
du Reich, organis autour de Gring et conu comme un
organe de dcision collgiale, ce qui n'a pas t le cas par
la suite, laissant dans les faits l'autorit de dcision aux
responsables administratifs du Reich[160] . Aprs la disparition de Rudolf Hess, la place qu'il occupait est progressivement occupe par Martin Bormann, qui sappuie
sur une hypothtique volont du Fhrer[161] . Au cours du
conit, il est de plus en plus dicile pour les ministres
d'avoir accs direct au chancelier[161] . En eet, au l du
conit, avec un Fhrer de plus en plus loign de la gestion quotidienne de ltat, se rarent les canaux d'accs
au chancelier : en eet, les nombreuses chancelleries
cres en temps de paix en 1933-1934 doivent compter
avec l'quipe des aides de camp du Fhrer, qui contrle
l'emploi du temps de Hitler[162] . In ne, ces chancelleries, par ailleurs en lutte froce les unes contre les autres,
forment un cran ecace entre le chancelier du Reich et
certains de ses ministres, cran dont Bormann fait un instrument de pouvoir personnel trs ecace[163] . Surpris
la fois par la dclaration de guerre de la Grande-Bretagne
5.2
27
mal les mauvaises nouvelles et tout ce qui ne correspond draient de nombreux gnraux allemands, exposerait danpas ses plans, ses subordonns hsitent lui transmettre gereusement le anc de la Wehrmacht aux yeux de Hitler.
certaines informations.
Ce faisant, le Fhrer oblige le GAC stopper, alors quil
Ds les premiers mois de l'oensive l'Est, pass tait parvenu 300 kilomtres de Moscou. Loensive
l'euphorie des premiers succs, Hitler se montre rser- sur ce secteur reprend en octobre, mais ce contretemps
v, en priv, sur les chances de succs rapide dans la fait intervenir un adversaire redoutable : lhiver russe.
guerre contre l'Union sovitique : ainsi, en aot 1941, devant Guderian et d'autres gnraux, il voque l'chec de
la premire phase de la campagne, puis, lors d'une visite
de Mussolini Rastennburg, la n du mois, il assume
la responsabilit de la situation[171] . Au cours des confrences qui suivent, il se montre partisan, contre Guderian,
Halder et Brauchitsch, qui mettent aussi en avant le caractre stratgique que constituerait la prise de Moscou,
un nud ferroviaire entre les deux parties du front, de
la conqute de l'Ukraine et de ses ressources[171] . Si la
conqute de l'Ukraine constitue un grand succs militaire,
ce n'en reste pas moins une dfaite contre le temps, qui est
appel faire dfaut lorsque la prise de Moscou devient
la priorit[172] . Sa premire grave erreur a t douvrir un
deuxime front, en envahissant limmense Union sovitique sans avoir termin la guerre contre le Royaume-Uni.
Toujours persuad davoir une tche monumentale quil
aura du mal raliser en une seule vie, il souhaite attaquer
lURSS, principal rservoir d' espace vital et ennemi
principal doctrinal, dans des dlais rapides. partir de
dcembre 1940, il planie une guerre d'extermination terroriste l'Est : il ne sagit pas seulement de dtruire le bolchevisme, mais au-del, comme dj en Pologne asservie,
de dtruire l'tat, de rduire les populations civiles l'tat
d'esclaves et de sous-hommes, de vider par les massacres
et les dportations les territoires conquis de leurs Juifs et
de leurs Tsiganes, an de laisser la place des colons allemands. Selon Peter Padeld, le 10 mai 1941, Hitler a envoy Rudolf Hess, le dput Fhrer, en Grande-Bretagne
avec un trait de paix dtaill, en vertu duquel les Allemands se retireraient de l'Europe de l'Ouest, en change
de la neutralit britannique sur l'attaque imminente sur la
USSR[173],[174] .
Au lancement de lopration Barbarossa contre lUnion
sovitique en juin 1941, Hitler, considrant que lArme
rouge scroulera rapidement, envisage datteindre avant
la n de lanne une ligne Arkhangelsk-Astrakhan. Il interdit ses troupes d'emporter du matriel d'hiver. Il divise son arme en trois groupes : le Groupe darme Nord
(GAN) ayant pour objectif Leningrad, le Groupe darme
Centre (GAC) ayant pour objectif Moscou, et le Groupe
darme Sud (GAS) ayant pour objectif lUkraine. ce
dispositif sajoutent les allis nlandais au Nord, hongrois, roumains et italiens au Sud, ces derniers tant considrs comme peu ables par Hitler et son tat-major.
En aot 1941, Hitler donne la priorit la conqute de
lUkraine, objectif conomique primordial avec ses terres
cralires et ses mines, par le GAS, mais aussi objectif
stratgique, car une trs grosse part de l'Arme Rouge
est concentre autour de Kiev : marcher directement sur
Moscou avant d'avoir dtruit ces rserves, comme le vou-
28
5.3
On peut y ajouter l'enrlement forc dans les troupes allemandes des Malgr-Nous alsacien-mosellans ou polonais, dont les territoires annexs sont soumis une intense germanisation force, ou l'enlvement aux mmes
ns de germanisation de centaines de milliers d'enfants
europens aux traits aryens , cons aux Lebensborn
que supervise Martin Bormann, secrtaire du Fhrer. Hitler a ainsi personnellement x le taux de 100 otages fusiller par soldat allemand tu[179] . Strictement appliques
l'Est, faisant des victimes par dizaines de milliers, ces
reprsailles massives sur les civils sont plus modres
l'Ouest, o le racisme hitlrien ne mprise pas autant
les populations, et o il faut tenir compte du plus haut
niveau de dveloppement et d'organisation des socits.
Elles n'en sont pas moins appliques.
5.4
29
des dmnagements des QG de campagne du Fhrer et jamais roul par terre, comme l'arme la lgende[188] :
Chancelier[160] .
Halder, Zeitzler, Guderian, par exemple : ce dernier,
rgulirement HitAinsi, l'tat physique du commandant en chef dcline ra- aprs son retour en grce, soppose
[189]
ler
lors
de
scnes
trs
violentes
;
de plus, il sisole au
pidement : atteint d'une maladie mal diagnostique, il
sein
mme
des
quipes
qui
l'entourent
l'tat-major, ne
[180]
prsente Guderian, en fvrier 1943
, Hossbach,
prend
plus
ses
repas
avec
ses
principaux
collaborateurs et
convoqu le 19 juillet 1944 Rastenburg pour se voir
[190]
n'assiste
plus
rgulirement
aux
briengs
.
e
[181]
, l'image
coner le commandement de la 4 arme
d'un homme prmaturment vieilli, abattu, fatigu par ses
insomnies rptition, atteint d'un tremblement au bras
gauche, au teint blme, au regard vague et mal soign par
son mdecin, le Dr Theodor Morell[180] . Du fait de ses
insomnies, il adopte au l du conit un rythme de vie totalement dcal : le petit djeuner est pris en n de matine, et le djeuner en dbut de soire, et le th est servi
ses invits et ses proches collaborateurs tard dans la
soire[182] .
La rsistance sovitique transformant le conit en guerre
d'usure, Hitler assigne dsormais chacune des oprations sur le front de l'Est une dimension stratgique de
conqute de lieux de production stratgiques : le bassin
industriel du Donetz, les ptroles du Caucase[183] .
partir du lancement de l'opration Fall Blau, Hitler
se querelle sans cesse avec son chef d'tat-major, Halder, soutenu par Alfred Jodl. la base de ces querelles,
Halder et Hitler ont deux approches de la campagne
de 1942 : Halder, en militaire, dveloppe une approche
qui trahit la prfrence obsessionnelle des ociers allemand pour les questions tactiques[184] ; Hitler se place
dans un projet stratgique gnral : il souhaite donner au
Reich les moyens d'une guerre longue face aux AngloSaxons[185] . Cependant, Hitler, obnubil par la conqute
de l'espace vital, ne tire pas forcment de ses conceptions
stratgiques les conclusions qui dcoulent de ses analyses
stratgiques[183] .
Rapidement, il prend conscience de l'impasse militaire
gnre par ses choix et commence se dsintresser de
la situation militaire sur le terrain. Hitler devient ainsi de
plus en plus mant l'encontre de ses gnraux, limoge
List et Halder durant le mois de septembre, remplace Halder par Zeitzler, peu expriment[186] , tout en donnant
dans les directives dictes, non seulement des consignes
impossibles tenir, mais aussi un luxe de dtails[186] . Il
balaie ainsi les objections de Zeitzler sur les dicults
d'approvisionnement d'armes engages plus de 2 000
km de leurs bases[187] , insiste sur le caractre symbolique
de la prise de Stalingrad qu'il conoit comme la base de
dpart de l'oensive de l't suivant[187] (il ne peut alors y
renoncer, sous peine de perdre son prestige et d'corcher
durablement le mythe d'invincibilit du Fhrer[187] ).
Mais la dfaite l'oblige mettre en place une stratgie dfensive, fortement inspire de son exprience du front durant la Grande Guerre, causant des pertes probablement
suprieures ce qu'elles auraient d tre si un autre systme de dfense avait t adopt[183] .
De plus, Hitler perd frquemment le contrle de ses nerfs
en prsence de ses principaux ociers, mme sil ne sest
30
des erreurs tactiques et stratgiques est une consquence
de la centralisation des pouvoirs militaires, autour de
Halder d'abord, autour de Hitler ensuite, Hitler que ses
gnraux ne contredisent plus, malgr ses mauvaises
estimations des rapports de force, ses ordres inadapts
et son dsarroi face une situation qui lui chappe de
plus en plus[197] . De mme, le refus obstin d'vacuer la
Tunisie entrane la captivit de 250 000 soldats de l'Axe
en mai 1943.
Trs rserv sur l'oensive de Koursk sa dernire
sur le front de l'Est, et la plus grande bataille de blinds de l'Histoire Hitler ne fait aucune dicult pour
l'arrter, le 13 juillet 1943, quand, son chec agrant,
vient sajouter le dbarquement alli en Italie : il se voit
contraint de retirer du front de l'Est des units envoyes
aussitt sur d'autres thtres d'oprations europens[198] ;
ainsi, le dbarquement de Sicile l'oblige dgarnir le front
russe et prcipite le renversement de Mussolini. LItalie
est partir de cette priode, le parent pauvre des fronts
europens, sur la foi d'une analyse de la guerre en termes
de capital-espace[199] ; dans cette perspective, la n de
l'anne 1943 voit un renforcement de l'Europe occidentale, au dtriment du front de l'Est[200] , ce qui entrane
des tensions avec les gnraux commandant sur ce thtre
d'oprations : il dcide de la stratgie et se proccupe de la
moindre des rpercussions tactiques de ces dcisions sur
le terrain, malgr les demandes de Kluge et Manstein[201] .
Il passe ainsi la majeure partie du deuxime semestre
1943 Rastenburg, de plus en plus isol[202] .
Pendant loensive dt en Russie du Sud en 1942, Hitler rpte lerreur de lanne prcdente en divisant un
groupe darme en deux, le rendant ainsi plus vulnrable.
Le groupe A se dirige vers le Caucase et ses champs de
ptrole, le groupe B se dirige vers Stalingrad.
Sceptique sur les changes allis dcrypts par les services allemands[203] (opration Fortitude) dans la priode
prcdant le dbarquement de Normandie, Hitler retarde
cependant lenvoi de Panzerdivisionen pour rejeter les
forces dbarques, pensant que lopration Overlord est
une diversion et que le vrai dbarquement doit avoir lieu
au Nord de la Seine[204] (la rumeur qui attribue la perte
5.6
31
rpression. En vertu du principe totalitaire de la responsabilit collective, et se rfrant aux antiques coutumes de
vengeance des peuplades germaniques (Sippenhaft), Hitler fait envoyer les familles des conjurs dans des camps
de concentration. Les conjurs, maltraits et ridiculiss,
sont trans devant le Tribunal du Peuple de Roland Freisler, qui les abreuve dinjures et dhumiliations au cours de
parodies de justice ne sauvant mme pas les apparences
lmentaires du droit, avant de les envoyer la mort.
Beaucoup prissent pendus des crocs de boucher la
prison berlinoise de Plotzensee. Hitler t lmer les excutions pour pouvoir les visionner avec ses dles dans
sa salle prive, bien quil semble que les lms ne furent
nalement jamais projets.
Le mme jour, Hitler reoit Mussolini en honorant tous
les devoirs imposs par le protocole et dans un calme
olympien, assurant lui-mme le service du th et lui servant de guide pour la visite des lieux de l'attentat[212] .
La raction de la population l'annonce de l'attentat
est protiforme : le parti organise des meetings de soutien, dont le succs est ingal travers l'Allemagne[213] ,
mais la population, globalement prudente, attend les
vnements[214] .
Hitler doit mourir pour que l'Allemagne vive : grati sur une
baraque du camp de la mort de Buchenwald, libr par l'arme
amricaine, avec Hitler pendu en egie (avril 1945).
Devant ses proches, Hitler dclare que les armes miracles vont renverser la situation (dont les V1 et
V2, les premiers missiles, assembls notamment dans
32
le tunnel mortifre du camp de concentration de DoraMittelbau, ou encore les premiers chasseurs raction
Messerschmitt Me 262), ou encore que, de mme que son
hros Frdric II de Prusse avait jadis t sauv par un
retournement dalliance in extremis, de mme les Allis
arrteront de combattre le Troisime Reich pour sattaquer lUnion sovitique. En fait, depuis la confrence de
Casablanca en janvier 1943, les Allis exigent sans ambigut une capitulation sans condition, la dnazication
de lAllemagne et le chtiment des criminels de guerre.
Quant aux armes nouvelles , elles auraient t tout
fait insusantes, et Hitler a lui-mme gch ses dernires chances en achant longtemps son mpris pour
les sciences juives dont la physique nuclaire (une
des causes du retard pris par les recherches sur la bombe
atomique), ou encore en exigeant, contre lavis de tous Ocier nazi de la Volkssturm suicid auprs d'un portrait lacr
les experts, de construire les avions raction comme du Fhrer, printemps 1945.
bombardiers pour pouvoir reprendre la destruction des
villes anglaises et non pas comme chasseurs, ce qui aulimogs pour n'avoir pas t en mesure de parvenir aux
rait pu faire basculer la guerre arienne.
objectifs qui leur avaient t assigns (dans son cas, la reDans les derniers mois du conit, Hitler, dont la sant d- conqute de Varsovie)[217] . Avec Joseph Goebbels, il prcline rapidement, napparat plus en public, ne parle plus sente travers la presse l'arontement comme une vergure la radio, et reste la plupart du temps Berlin. sion moderne des guerres puniques, une guerre de la ciMme les Gauleiter, pour la plupart membres du parti de- vilisation europenne contre une invasion barbare, qui sepuis les annes 1920, sont frapps par la dcrpitude phy- ra gagne grce un eort suprme par la nation et ses
sique de Hitler : le 24 fvrier, Hitler sadresse eux pour chefs. Dans la mme ligne, le Vlkischer Beobachter exla dernire fois, l'occasion du 25e anniversaire de la pu- plique ses lecteurs la nature du conit en cours en insisblication du programme du parti, et Karl Wahl, Gauleiter tant sur le poids des units mongoles au sein de l'Arme
de Souabe, est marqu par la dchance de Hitler ; aprs rouge[218] .
un discours jug dcevant par les participants cette rencontre, Hitler se lance dans un monologue qui lui fait re- partir de janvier 1945, devant le refus systmatique esprendre sa verve et son entrain[215] . Cest Joseph Goeb- suy chaque demande de retraite de leurs units, des
bels, le chef de la propagande, par ailleurs commissaire ociers de plus en plus nombreux dissimulent certains
la dfense de Berlin et responsable de la Volkssturm, mouvements de troupes Hitler : ainsi, le 17 janvier
qui pallie cette lacune et se charge dexhorter les troupes 1945, dans le contexte dramatique de l'oensive d'hiver
et les foules. Le lien entre les Allemands et le Fhrer se sovitique, le gnral Burgdorf, aide de camp de Hitdistend. Hitler na jamais visit une ville bombarde ni ler pour la Wehrmacht, est souponn par certains gun hpital civil, il na jamais vu aucun des rfugis qui nraux commandant sur le Front de l'Est, de cacher
gravit de la situation militaire allemande en
fuient lavance de lArme rouge par millions partir de Hitler la[219]
Pologne
. De mme, partir du 20 janvier, l'ordre de
janvier 1945, il ne se rend plus de longue date au chevet
retraite
ayant
enn t donn, le gnral Rheinhardt charde soldats blesss, et a cess depuis n 1941 de prendre
g
de
la
dfense
de la Prusse Orientale, ne rend compte ni
ses repas avec ses ociers ou ses soldats. Sa glissade hors
Koch,
Gauleiter
de Prusse Orientale, ni, par consquent
du rel saccentue.
Hitler (qui en aurait t inform par Koch), pendant
la suite de l'oensive d'hiver sovitique, en janvier quelques jours, de la retraite allemande et de l'abandon
1945, Hitler se dsintresse du sort des Allemands ha- de positions directement menaces par l'Arme Rouge
bitant dans les rgions menaces par la pousse sovi- dans la rgion de Ltzen, malgr les ordres stricts de Hittique et ordonne la fois l'vacuation de la population ler et de son tat-major le plus proche[220] . Ces autoricivile, de tout ce qui peut tre vacu, ainsi que la des- sations de retraite trop tardives contribuent amplier
truction systmatique de ce qui ne peut tre envoy vers le dsastre en cours et rendent chaque repli encore plus
l'Ouest[216] . Il connat des crises de fureur chaque an- problmatique[221] . De mme, Keitel et Jodl n'informent
nonce d'eondrement des lignes de dfense l'Est : ain- Hitler ni de la vanit des eorts destins constituer la
si, l'abandon de Varsovie par Harpe, malgr des ordres 12e arme, ni de l'ensemble des manuvres ordonnes
stricts, entrane son remplacement par Ferdinand Schr- aux units qui composent cette arme en vue de dgager
ner dans un accs de fureur, l'image du remplacement la ville de Berlin, ni de l'chec de la tentative de Felix
de Rheinardt par Rendulic, comptent, mais impuissant Steiner de dgager Berlin par le Nord[222] .
face aux moyens dploys par les Sovitiques. D'autres
gnraux, comme Friedrich Hossbach, sont simplement Au dbut du mois d'avril 1945, il continue de sopposer,
entour de ses proches conseillers, toute manuvre de
5.6
33
En avril 1945, le Reich est aux abois : le Rhin est franchi par les Occidentaux le 23 mars, les villes sont matraques par des bombardements quotidiens, les rfugis
fuient en masse de lEst, les Sovitiques sapprochent de
Vienne et de Berlin. Dans les rues de ces deux villes, les
SS pendront encore en public ceux qui parlent de cesser
un combat sans espoir. Sur des cadavres de civils pendus
des lampadaires, des pancartes prcisent par exemple :
Je pends ici parce que jai dout de mon Fhrer , ou
Je pends ici parce que je suis un tratre . Les dernires
images de Hitler lmes, en pleine bataille de Berlin, le
montrent dcorant ses derniers dfenseurs : des enfants et
des pradolescents.
5.6.2
34
demandant sil peut prendre la direction du Reich conformment aux dispositions de 1941. Persuad par Bormann
d'y voir tort un ultimatum et un coup de force du Reichsmarschall, Hitler, furieux, destitue Gring et le fait placer
sous la surveillance des SS au Berghof[228] .
. Le 2 mai, aprs avoir sign la capituque sont Goebbels, Bormann, Giesler, Hanke, Saur (en)
lation
de
Berlin,
le gnral Weidling rtablit la vrit
et Schrner, nommant le premier la Chancellerie, les
au
micro
et
accuse
Adolf Hitler davoir abandonn en
autres des postes ministriels et Schrner commandant
plan
(im
Stich)
soldats
et civils. Dans les villes ruines
en chef de la Wehrmacht, puis cone la tte de ce qui
ou
sur
les
routes,
la
masse
des Allemands dabord sou[230]
reste du Reich l'amiral Karl Dnitz
.
cieuse de survie restera plutt indirente la n de
Le 30 avril, vers quinze heures trente, alors que lArme Hitler[234] . Le 4 mai, la 2e DB du gnral Leclerc semrouge nest plus qu quelques centaines de mtres du bun- pare symboliquement du Berghof, la rsidence du Fhrer
ker, Adolf Hitler se suicide en compagnie dEva Braun. Berchtesgaden. Le 8 mai 1945, le Troisime Reich caHitler se donne la mort dune balle dans la bouche. On pitule sans condition. Au mme moment, louverture des
retrouvera son pistolet ses pieds. Une armation fr- camps de concentration rvle dnitivement lampleur
quente prcise quil aurait mordu la capsule juste avant ou de luvre de mort hitlrienne. La guerre de Hitler tait
presque en mme temps quil se serait tir une balle dans nie. Le traumatisme moral, qui tait luvre de Hitler,
la tempe[232] , mais Ian Kershaw arme quil est impos- ne faisait que commencer Ian Kershaw.
sible de tirer juste aprs avoir mordu un tel poison et que
le corps de Hitler nayant pas dgag lodeur damande
amre caractristique de lacide prussique et constate 5.6.3 Dcouverte du corps et rumeurs de fuite
sur celui dEva Braun, il faut conclure la mort par balle
seule ; de nombreuses autres thses circulent, impliquant Nombre de rumeurs ont circul sur la possibilit que Hitparfois quun tiers ait tir la balle, mais elles sont consi- ler ait survcu la n de la guerre. Le FBI a men des
enqutes en ce sens jusquen 1956 sur des pistes plus
dres comme fantaisistes.
ou moins srieuses. Mais ds la chute de Berlin, lunit
Pour ne pas voir son cadavre emport en trophe par lendes services secrets sovitiques charge de trouver Hitnemi (Mussolini a t fusill le 28 par les partisans italiens
ler, le SMERSH, estimait avoir rcupr une grande par-
5.6
35
Mais, en 2009, la demande de la chane de tlvision
History qui ralise un documentaire intitul Hitlers Escape, qui traite de lhypothse de la fuite du dictateur,
lAmricain Nick Bellantoni dcouvre que le crne que
lon attribuait Hitler est en ralit celui dune jeune
femme. Des tests ADN raliss aux tats-Unis sur les
chantillons ramens par larchologue conrment ses
dires[240] . Selon Nick Bellantoni, le crne ne serait pas
non plus celui dEva Braun. Les tmoignages arment
quelle se serait suicide au cyanure et non par arme feu.
Ce coup de thtre relance les thories armant que Hitler a pu survivre la chute du Reich. Lhistorien Antony
Beevor regrette ces polmiques, quil juge sensationnalistes, rappelant que la dentition, avec son bridge caractristique, a t formellement reconnue en mai 1945 par
Kthe Heusermann, assistante du dentiste de Hitler[235] ,
et son technicien Fritz Echtmann, arrts par les Russes.
Mais les archives dentaires de Hitler ayant t dtruites
sur ordre de Martin Bormann en 1944, donc antrieurement aux investigations russes, le tmoignage dHeusermann nest bas que sur sa mmoire, comme le souligne
le journaliste britannique Gerrard Williams, qui rappelle
quil nexiste ce jour aucune expertise mdico-lgale attestant quil sagisse bien des dents de Hitler[241] .
Ces thories de la fuite du Fhrer restent peu crdibles,
se heurtant aux tmoignages (parfois contradictoires) des
dernires heures, qui concluent la mort du dictateur nazi. En 2009, Rochus Misch l'ancien garde du corps de Hitler, qui tait avec Gnther Schwgermann l'un des deux
derniers survivants du bunker, rarme avoir vu les corps
sans vie de Hitler et dEva Braun[242] .
5.6.4 Ractions des Allemands l'annonce de son
suicide
L'annonce, le 1er mai 1945, du suicide de Hitler ne cause
pas de grandes ractions dans le Reich, largement ruin par les bombardements, les combats meurtriers et de
plus en plus occup par les armes allies[243] . Pour la
majorit de la population, occupe tenter de survivre,
comme pour les soldats engags dans les combats, le
suicide d'Hitler n'entrane qu'indirence et apathie[244] ;
nanmoins, le sort des Allemands au mois de mai 1945
pousse certains exprimer leur rejet du personnage[245] .
Parmi les soldats, certains, minoritaires, lui rendent un
hommage rapide, tandis que les autres restent indirents
la nouvelle[246] .
Parmi les responsables du Reich, civils ou militaires,
les sentiments sont partags : Schrner, commandant du
groupe d'armes Centre, dploy en Bohme et nazi fanatique, dcrit, dans son ordre du jour du 3 mai, Hitler
comme un martyr du combat contre le bolchevisme, tandis que Georg-Hans Reinhardt, ancien commandant de ce
mme groupe d'armes, semblait sattendre ce dnouement depuis quelques semaines[246] . Son successeur la
prsidence, Karl Dnitz, attend soigneusement d'obtenir
conrmation de la mort du dictateur pour amorcer les n-
36
37
recrutement de la Wehrmacht, la gure de Hitler, dfenseur de l'Europe menace par les Bolcheviks et les Juifs,
commence tre mise en avant.
partir de 1944, la propagande de Goebbels doit aronter la dance dans la population allemande vis--vis de
Hitler. En eet, les ditoriaux du ministre de la Propagande dans le journal Das Reich, ainsi que le discours du
nouvel an du Fhrer soulvent de plus en plus de scepticisme au sein de la population : les ractions de la population de Stuttgart l'article de Goebbels du 31 dcembre
1944, connues par un rapport du service de renseignements de la SS sont plus que mauvaises, le rapport mettant
en avant le sentiment que Hitler est, aux yeux de la population, l'un des principaux responsables du conit[263] .
6.2.2
Propagande allie
38
7.1
Hitler sest rapidement intress l'Histoire. Ayant frquent l'cole dans les annes 1890-1900, il en a retir une vision hroque, base sur l'apprentissage de la
vie et de la geste des grands hommes et un fort intrt pour l'Antiquit[270] . Durant ses annes viennoises,
aux dires de ceux qui l'ont ctoy, il se passionne pour
l'Antiquit, lisant des livres par dizaines sur le sujet, ainsi que des traductions des auteurs grecs et romains[270] .
Chancelier, il dnit le 23 mars 1933 dans un discours
au Reichstag (qui ne t que dvelopper des conceptions
exposes dans Mein Kampf) les grandes orientations de
ce que doivent tre les programmes d'Histoire dans les
coles du Reich, rapidement traduites par Frick en circulaires d'application : l'Histoire doit proposer aux lves un
Panthon des Grands hommes et de leurs actions[271] .
7.1.1
Conception de l'Histoire
7.1.2
7.2
39
7.2
De ces conceptions historiques dcoulent des considrations artistiques trs prcisment dnies.
7.2.1
Ds son arrive au pouvoir, il disperse les avant-gardes artistiques et culturelles, fait brler de nombreuses uvres
des avant-gardes et contraint des milliers dartistes sexiler. Ceux qui demeurent se voient souvent interdire de
peindre ou dcrire, et sont placs sous surveillance policire. En 1937, Hitler fait circuler travers toute lAllemagne une exposition d art dgnr visant tourner en drision ce quil qualie de gribouillages juifs
et cosmopolites . Il encourage un art nazi conforme
aux canons esthtiques et idologiques du pouvoir au travers des uvres de son sculpteur prfr Arno Breker, de
Leni Riefenstahl au cinma, ou de Albert Speer, son seul
condent personnel, en architecture. Relevant souvent de
la propagande monumentale, comme le stade destin aux
Jeux olympiques de Berlin (1936), ces uvres au style
trs no-classique dveloppent aussi souvent lexaltation
de corps sains , virils et aryens .
7.2.2
Rves darchitecte
40
rise, il voque avec aigreur les ruines possibles du Berlin des annes 1920[269] . L'architecture promue par Hitler est conue, non en fonction de son usage quotidien,
mais de sa destruction[269] , comme il le dit lui-mme lors
de la pose de la premire pierre de la Krongresshalle de
Nuremberg[299] :
LEGS HISTORIQUE
8.1 Bilan
7.2.3
Hitler et la musique
Arriv au pouvoir, il fait surtout valoriser dans les crmonies nazies les musiques de Richard Wagner et
d'Anton Bruckner, ses favorites. En 1943, en visite
Linz, il se plat voquer devant ses interlocuteurs, des
Gauleiters et certains ministres, dont Speer, ses souvenirs
lors de sa dcouverte des uvres de Wagner l'opra de
la ville[296] .
Legs historique
Enfant dans les ruines de Varsovie.
8.1
Bilan
41
captivit dans le Reich ou plus de 600 000 Franais du la RDA et la RFA ( gant conomique et nain poliSTO obligs d'aller travailler dans les usines allemandes. tique ). En revanche, sur le plan conomique, son dle
Albert Speer a su renouveler les machines et enterrer les
usines : le potentiel industriel de l'Allemagne est largement intact aprs-guerre, ce qui a permis de se demander
si Hitler n'tait pas le pre inavouable du miracle conomique allemand d'aprs-guerre[307] .
Les Allemands ne sont pas les derniers avoir pay chrement les ambitions dmesures de leur Fhrer, auquel
ils ont toutefois globalement continu d'obir jusqu' la
n. Trois millions de soldats sont morts au front, laissant
encore davantage de veuves et d'orphelins, et condamnant
une gnration subir le dsquilibre durable du sex ratio et de la vie de familles monoparentales. Ainsi, deux
tiers des mles allemands ns en 1918 n'ont-ils pas vu
l'issue de la guerre[306] . Toutes les grandes et moyennes
villes allemandes ou presque sont en ruines, et 500 000
civils ont t tus par les bombes. Des centaines de milliers de femmes allemandes de tous ges ont t exposes
aux viols de l'Arme Rouge en 1945. L'Allemagne mme,
dont Hitler avait prtendu faire la raison de son combat
politique et de son existence, disparat en tant qu'tat au
terme de l'aventure nazie. Elle ne retrouve son indpendance qu'en 1949 (sans la pleine souverainet au dbut)
et son unit qu'en 1990. Berlin, l'une des villes qui avait
le moins vot pour Hitler et que le Fhrer n'avait jamais
aime, n'en subira pas moins une division de 40 ans, matrialise aprs 1961 par le clbre Mur de Berlin. En
reprsailles aux exactions massives du Troisime Reich,
plus de 8 millions d'Allemands prsents depuis des sicles
ont t chasss en 1945 des Sudtes, des Balkans et de
toute l'Europe centrale et orientale. Sans oublier la dportation en Sibrie, en 1941, des Allemands de la Volga
vus par Staline comme une cinquime colonne potentielle
de Hitler. Le territoire actuel de l'Allemagne est infrieur
d'un quart celui du Reich de 1914.
Le traumatisme hitlrien a aussi valu l'Allemagne son
limination dnitive comme puissance militaire, ses
eectifs arms restant strictement limits, et interdits
d'oprations hors de ses frontires au moins jusque dans
les annes 1990. Sur le plan diplomatique, la division
d'aprs-guerre a ferm jusqu'en 1973 les portes de l'ONU
42
8.2
LEGS HISTORIQUE
43
europen : largement rpandu avant-guerre comme une
opinion parmi d'autres, l'antismitisme est, aprs lui, devenu dnitivement un tabou dpourvu de tout droit de
cit en Occident, ainsi qu'un dlit passible des lois.
travers tout l'Occident, un vaste eort de pdagogie
travers l'cole, les mdias, les productions littraires et
culturelles, les tmoignages de survivants, a permis de familiariser le grand public avec l'ampleur des mfaits du
Troisime Reich. Aussi le nom de Hitler voque-t-il spontanment et durablement, dans les masses, l'ide mme du
criminel absolu. En 1989, pour marquer le centenaire de
sa naissance, un Monument contre la guerre et le fascisme
a t rig devant sa maison natale.
9 Antismitisme
Selon Hitler, les Juifs sont une race de parasites ou
de vermine dont il faut dbarrasser lAllemagne et
le monde. Face cet ennemi fantastique et protiforme,
l' empoisonneur universel de tous les peuples [317] ,
l'incarnation du mal absolu et menace mortelle pour le
Souviens-toi de cela ! Ne fraternise pas ! ache de l'arme
peuple allemand, Hitler, Fhrer la volont inbranlable,
amricaine, t 1945.
se voit, et est vu par ses compatriotes comme le plus
ecace des remparts, pratiquement jusqu' la n de la
pchant de parler d'une Hitlerzeit (ou Hitlerdiktatur) trau- guerre[318] .
matisante et compromettante, la redcouverte de la singularit du gnocide des Juifs partir des annes 1970,
la lutte contre le ngationnisme, ont permis par la suite 9.1 Fondements
d'radiquer en bonne partie les sympathies ou nostalgies
latentes pour Hitler et son rgime en Allemagne et en Cette conviction se dveloppe durant ses annes de jeuAutriche. Hitler est aussi revenu hanter priodiquement nesse, passes dans la Vienne trs fortement antismite de
les mmoires collectives des autres pays. Surtout par- la premire dcennie du XXe sicle, marque par l'essor
tir des annes 1960-1970, on redcouvre un peu partout du mouvement chrtien social autour de Karl Lueger et
qu'un des plus grands criminels de l'histoire a bnci du mouvement pangermaniste, group en Autriche autour
jusque chez soi de soutiens indispensables, de relais, de de Georg Schnerer[319] . Il rend les Juifs responsables des
dlateurs ou tout simplement d'indirences, de passi- vnements du 9 novembre 1918[320] et donc de la dfaite
vits et de complaisances plus ou moins lourdes de cons- et de la rvolution allemande, ainsi que de ce quil consiquences humaines et morales. La France ne reconnatra dre comme la dcadence culturelle, physique et sociale
qu'en 1995 la responsabilit de l'tat ptainiste dans les de la prtendue civilisation aryenne.
dportations de Juifs. Mme des tats neutres tels que la Durant cette priode, la multiplication des brochures et
Suisse ou le Vatican ont vu mettre prement en question autres textes nationalistes fournit une caisse de rsonance
les ambiguts de leur attitude face l'Allemagne nazie. apprciable l'ide que les Juifs sont responsables des
Mme l'Ouest, la guerre contre Hitler n'avait jamais t
conue comme une guerre pour sauver les Juifs. La spcicit raciste et exterminatrice de son action avait rarement t perue des contemporains. Les pouvoirs publics
et l'opinion staient plus attachs, dans l'aprs-guerre,
clbrer les rsistants et les soldats qui avaient combattu le dictateur (peru d'abord comme l'agresseur tranger
et l'oppresseur de la nation) que ses victimes, souvent rduites au silence. Ce n'est qu'aprs le procs Eichmann
en 1961 et avec la redcouverte de l'unicit de la Shoah,
dans les annes 1970, que le monde occidental comprend
le gnocide des Juifs comme le principal crime du Fhrer[316] . Paradoxalement, l'auteur de Mein Kampf a sans
doute t le fossoyeur involontaire du vieil antismitisme
vnements de 1917 en Russie et de 1918-1919 en Allemagne, dans un contexte de guerre civile et de troubles rvolutionnaires rprims brutalement par l'alliance de circonstance de certains sociaux-dmocrates et de l'extrmedroite : l'ensemble de cette propagande insiste sur la forte
prsence de Juifs parmi les cadres rvolutionnaires ; ces
feuilles, insistant galement sur la pratique systmatique
des excutions, instillent l'ide que les Rvolutionnaires
sont soit manipuls par les Juifs, soit aspirent assoir
la domination juive, base sur la terreur, en Europe[321] .
Cette domination se matrialiserait par une exploitation
sans limite de l'humanit au prot des Juifs, pour qui le
travail serait un chtiment : incapable de travail, le Juif
ne pourrait qu'exploiter le travail des autres[321] .
44
9 ANTISMITISME
9.2
Formation et volution
9.3
9.3
Manifestations
Manifestations
Tendances antismites
Antismitisme et antimarxisme
Si la pense de Hitler est de longue date la fois antimarxiste et antismite bien que ce dernier trait soit
plus marqu que le premier , au dbut de l'anne
1920 les deux courants de penses vont progressivement
se confondre chez lui sous l'inuence de Max Erwin von
Scheubner-Richter et d'Alfred Rosenberg, dans l'image
catalytique de la Russie Bolchevique [336] . partir de
la mi-1922, un antimarxisme plus radical apparat dans
ses discours, armant que le but de la NSDAP est l' ex-
45
tirpation et l annihilation de la vision marxiste du
monde, faisant mme, dans ses prises de positions de
1923, du marxisme l'unique et mortel ennemi du
parti Nazi. Il apparait que cet inchissement est probablement opportuniste, l'antimarxisme tant plus porteur
lectoralement que l'antijudasme, notamment pour sduire la Bavire[337] .
Ainsi, Mein Kampf est, au-del de son antismitisme virulent, un ouvrage galement antimarxiste[338] dans lequel Hitler qualie le marxisme de doctrine juive[339]
et de au mondial [340] lradication de laquelle il appelle, malgr le fait que, comme Ian Kershaw le souligne,
si Hitler arme avoir lu Marx Vienne en 1913[341] et
dans sa prison Landsberg[342] , rien n'indique qu'il se
soit jamais attaqu aux crits thoriques du marxisme ;
sa lecture n'avait qu'une n purement instrumentale [...]
Il y trouvait ce qu'il cherchait . Nanmoins, quand des
journalistes lui font remarquer l'inchissement de son
discours vers un anti-marxisme plus appuy, Hitler explique qu'il avait t jusque-l trop clment ce sujet.
Mais il ajoute que la rdaction de Mein Kampf lui a fait
raliser combien la question juive tait, au-del du
peuple allemand, un au mondial [337] .
9.3.3 Vie politique du Reich
partir de son adhsion au DAP, Hitler formule les
thmes qu'il exploite jusqu' la n de sa vie. Ainsi, dans
un discours prononc en aot 1920, il reprend les thmes
chers la biologie, pour dvelopper une approche biologique de la rsolution de la question juive : le Juif, microbe vecteur et responsable de tuberculose raciale, doit
tre combattu au sein du peuple ; l'immunisation contre
ces germes se fera par l'exil ou la relgation de ces porteurs de germes dans des camps de concentration[343] .
Aprs sa libration, Hitler multiplie les attaques antismites, malgr sa prudence qui caractrise dans cette priode ses prises de position sur les thmes ayant trait
la politique internationale[344] ; en eet, durant la priode 1925-1932, il dsigne la vindicte de son auditoire les Juifs comme les responsables de l'ensemble des
maux qui frappent l'Allemagne, cette dsignation se faisant toujours selon des procds oratoires extrmement
travaills, voire indits[345] .
Paralllement la mise en avant de cette obsession, Hitler
sait cependant ne pas mettre ce sujet en avant en cas de
ncessit : durant toute la priode 1925-1933, il alterne
calcul froid et fureur mal contenue, mtine de fanatisme
idologique ds qu'il est question d'antismitisme[346] .
Le 28 fvrier 1926, devant les membres d'un cercle nationaliste et conservateur de Hambourg, ou encore, lors
de son discours de 1932 devant des industriels runis
Dsseldorf, la question juive est peine voque, de
rares exceptions prs, lors d'un discours du 25 juin 1931,
notamment dans la priode comprise entre les lections
de septembre 1930 et le 30 janvier 1933, surtout en prsence de reprsentants de la presse trangre, qui le croit
46
9 ANTISMITISME
9.3
Manifestations
47
domination du monde[371] . Cette rorientation est aussi
sensible dans l'ensemble de la presse national-socialiste,
comme le Schwarze Korps, le journal de la SS[372] .
Lors de son discours annuel au Reichstag, le 30 janvier
1939, Hitler expose aux dputs sa vision des dangers
qui psent sur le peuple allemand ; pour lui, l' ennemi
juif mondial , vaincu dans le Reich, constituerait une
menace depuis l'tranger : c'est en eet depuis les pays
voisins du Reich que la Juiverie Internationale prparait sa vengeance contre le peuple allemand, sous la forme
d'une guerre d'extermination[373] . Cette menace prendrait
la forme d'un complot, le complot juif, que seuls le Reich
et l'Italie fasciste auraient t en mesure de mettre jour
et de dnoncer[374] . Lors de ce discours, il insiste, se
faisant prophte , sur les mesures de rtorsion que le
Reich serait amen prendre contre la Juiverie en cas
de conit, forcment suscit par la politique mene par
les grandes puissances, quil considre comme laquais des
Juifs lorsqu'elles sopposent au Reich et ses prtentions.
deux autres reprises, lors de deux discours lus le 15 fvrier 1942 et le 24 fvrier 1943 aux cadres du NSDAP,
Hitler reprend les thmes qu'il avait dvelopps dans son
discours du 30 janvier 1939[374] .
48
Parmi les auteurs qui ont le plus inuenc Hitler en particulier et le rgime nazi en gnral en matire de doctrines
raciales, on trouve l'Amricain Madison Grant, dont les
ides eurent une grande inuence sur sa politique raciale
ensuite l'Allemand Hans Gnther. Leurs ouvrages furent
inclus par Hitler dans la liste des ouvrages recommands
[393]
.
partir de 1944, jusqu'au derniers bombardements de la aux nazis
guerre, les Juifs sont, aux yeux de Hitler, dans une con- Hitler avait prsent ses thses raciales et antismites dans
dence Walter Hewel le 19 janvier 1944, les instigateurs son livre Mein Kampf (Mon combat), rdig en 1924,
des bombardements qui frappent l'Allemagne, ses allis et lors de son incarcration dans la forteresse de Landsberg,
les rgions qu'elle occupe ; cette responsabilit des Juifs aprs son putsch rat de Munich. Si son succs fut moconstitue dans la dernire anne du conit, un argument deste dans un premier temps, il fut tir plus de dix milsouvent utilis devant ses visiteurs[386] .
lions dexemplaires et traduit en seize langues jusquen
Lors de ses rares interventions publiques, en 1945, Hitler
a fait preuve de constance, et tout en voyant les fronts et
les alliances scrouler les uns aprs les autres, a continu exposer dans une rhtorique agressive et menaante un antismitisme depuis longtemps libr de toute
contrainte : ainsi, l'allocution radiodiuse du nouvel an,
les discours du 30 janvier et du 24 fvrier, commmorant
respectivement la prise du pouvoir de 1933 et la proclamation du programme du parti fournissent l'occasion de
traiter encore du rle des Juifs dans le sort qui sacharne
sur le Reich[387] . Rfugi au mois de fvrier 1945 dans le
10.2
10.1
Euthanasie
Thories racistes
Dans ce livre, Hitler expose ses thories racistes, impliquant une ingalit et une hirarchie des races[394] , et son
aversion particulire pour les Slaves, les Tsiganes, et surtout les Juifs. Prsents comme de races infrieures, ils
sont qualis dUntermenschen ( sous-hommes ).
Selon Hitler, les Juifs sont une race de parasites
ou de vermine dont il faut dbarrasser lAllemagne.
Il les rend responsables des vnements du 9 novembre
1918[320] et donc de la dfaite et de la rvolution allemandes, ainsi que de ce quil considre comme la dcadence culturelle, physique et sociale de la prtendue civilisation aryenne. Mein Kampf recycle la thorie du complot juif dj dveloppe dans les Protocoles des Sages
de Sion. Hitler nourrit son antismitisme et ses thories
raciales en se rfrant des idologies en vogue en son
temps. Vienne, durant sa jeunesse, les Juifs, bien intgrs dans llite, sont souvent accuss de la dcomposition de lempire dAutriche-Hongrie. La haine des juifs
est exacerbe par la dfaite de la Premire Guerre mondiale. Quant ses ides sur les races humaines, Hitler les
tient essentiellement de Die Grundlagen des neunzehnten
Jahrhunderts ( Gense du XIXe sicle , 1899) du Britannique dexpression allemande Houston Stewart Chamberlain, dont les thses reprenaient elles-mmes celles
de lEssai sur l'ingalit des races humaines (1853) du
racialiste franais Gobineau. Hitler sinspire galement du
darwinisme social de Herbert Spencer tel que le prnait la
Ligue moniste allemande (de) fonde par Ernst Haeckel.
Hitler reprend aussi dans Mein Kampf les vieilles doctrines pangermanistes visant regrouper dans un seul
tat les populations allemandes disperses, mais il y
ajoute, notamment sous l'inuence du thoricien nazi
Alfred Rosenberg, la revendication dun espace vital
(Lebensraum) en Europe de lEst. Selon ces doctrines,
les territoires allemands doivent tre indniment largis, surtout en Europe centrale et en Ukraine, territoires
dj convoits par les couches dirigeantes allemandes au
temps du Kaiser Guillaume II. Les territoires allemands
de l'poque sont, toujours selon cette doctrine jugs trop
troits au regard des besoins matriels de leurs populations et dans une position stratgique inconfortable entre
des puissances hostiles louest et lest. Hitler cible enn deux adversaires fondamentaux : les communistes et
la France, considre comme dgnrescente car dirige
par les Juifs et crant un Empire colonial multiethnique,
et contre qui lAllemagne doit se venger de lhumiliant
trait de Versailles.
Adolf Hitler est obsd par lide de puret dune prtendue race aryenne, la race suprieure dont les Allemands sont censs tre les dignes reprsentants, au mme
titre que les autres peuples nordiques (Norvgiens, Danois, Sudois). Dans le but dasseoir scientiquement
cette notion de race aryenne, des recherches pseudoanthropologiques sont entreprises et des cours duniver-
49
sit dispenss. Himmler cre cette n un institut scientique, lAhnenerbe. En ralit, les Aryens formaient un
groupe de peuplades nomades vivant en Asie centrale au
IIIe millnaire av. J.-C. et sans liens aucun avec les Allemands. Toujours est-il que la notion d aryen devient
avec Hitler un ensemble de valeurs fantasmagoriques que
les scientiques nazis ont tent de justier par de prtendues donnes objectives.
La race aryenne est assimile aux canons esthtiques
de lhomme germanique : grand, blond et athltique, tel
que le reprsente Arno Breker, le sculpteur favori de Hitler.
10.2 Euthanasie
Mdecin de la mort : Karl Brandt, mdecin SS de Hitler et principal matre-d'uvre de l'aktion T4.
50
Le chteau de Hartheim en Bavire, o furent gazs 18 269 malades incurables et 5 000 dtenus politiques.
10.3
Multiples perscutions
Dans lAllemagne nazie, les juifs taient exclus de la communaut du peuple allemand (Volksgemeinschaft). Le 1er
avril 1933, les docteurs, avocats et commerants juifs
sont lobjet dune vaste campagne de boycott, mise en
uvre notamment par les SA. Ces milices cres par Hitler avaient dj perptr, ds le dbut des annes 1920,
des actes de violences contre les juifs. Le 7 avril, deux
mois aprs larrive de Hitler au pouvoir, la loi pour le
rtablissement dune fonction publique professionnelle
exclut les juifs de tout emploi dans les gouvernements
(sauf les anciens combattants et ceux qui taient en service depuis plus de dix ans).
Le 15 septembre 1935, Hitler, ocialisant et radicalisant
l'antismitisme dtat, proclame les lois de Nuremberg,
comprenant les lois pour la protection du sang et de
lhonneur allemand et sur la citoyennet du Reich .
Celles-ci interdisent aux Juifs laccs aux emplois de la
fonction publique et aux postes dans les universits, lenrlement dans larme ou la pratique de professions librales. Ils ne peuvent plus avoir de permis de conduire.
Les Juifs sont dchus de leur nationalit allemande. Les
Boycott ociel des magasins juifs par les SA, Berlin, 1933.
10.4
Shoah
10.4
Shoah
51
liers. Si divers documents secrets nazis planiant lextermination font souvent allusion lordre du Fhrer , aucune note manuscrite de lui sur la Solution nale na
jamais t retrouve ni na sans doute jamais exist. C'est
signe que son pouvoir absolu lui a permis de dclencher
lun des plus grands crimes de lHistoire sans mme besoin dun ordre crit. Les dirigeants nazis ont longtemps
envisag, parmi dautres solutions comme la cration de zones de relgation, dexpulser lensemble de la
communaut juive allemande sans lexterminer, mais aucune phase de ralisation concrte na t enclenche. Des
projets dinstallation des juifs en Afrique (Plan Madagascar) ont notamment t envisags. Le dclenchement de
la guerre radicalise les perscutions antismites au sein
du Troisime Reich. La prolongation de la guerre contre
le Royaume-Uni ne permet plus denvisager ces dportations, de mme qu'est abandonne lide dun dplacement des juifs dEurope en Sibrie qui aurait dj su
en lui-mme provoquer une hcatombe en leur sein.
Hitler na toutefois nul besoin de sinvestir personnelle- tandis que les camps d'extermination de Chelmno et de
ment beaucoup dans la destruction des Juifs, dlgue Belzec sont dj construits et commencent leur uvre
Himmler, qui se contente de lui faire des rapports rgu- d'assassinat de masse. La date exacte de la dcision prise
52
10.6
10.5
Sous-hommes slaves
53
portes l'est et gazes, oscille entre 15 000 et 20 000
sur une population de 29 000 Tsiganes en 1942 ; quant
au nombre des Tsiganes europens assassins par les nazis, il a t successivement estim 219 000 victimes par
rapport une population totale de 1 000 000[407] , 196
000 morts sur 831 000 personnes[408] , voire un demi
million de victimes[404] , cette dernire estimation n'tant
pas taye par une source ou une ventilation par pays[409] .
La reconnaissance de leur tragdie fut tardive, et dans
l'immdiat, elle ne modia gure les prjugs et les pratiques publiques courantes leur encontre.
54
11 CONCEPTIONS RELIGIEUSES
civils aprs avoir caus la mort denviron 200 000 per- n'auraient plus t des nazis, et la Seconde Guerre monsonnes.
diale n'aurait pas eu lieu [411] . De mme, Hitler a cautionAvec lagression de lURSS, Hitler a prmdit une guerre n les expriences pseudo-mdicales visant mettre au
danantissement contre les populations sovitiques, des point un programme de strilisation massive des femmes
experts runis par Gring ayant notamment prvu que slaves, perptr sur des milliers de cobayes humains de
nos projets devraient entraner la mort denviron 10 Ravensbrck et dAuschwitz. Et les premires victimes de
Zyklon B Auschwitz furent des prisonniers
millions de personnes . Le but est de piller toutes les res- gazages au [412]
.
sovitiques
sources du pays, de dmanteler toute lconomie, de raser les villes, et de rduire les populations ltat desclavage et de famine. La rpression contre les Slaves prend
donc une tournure encore plus massive, bien que cer- 10.7
taines populations, notamment les nationalistes baltes et
ukrainiens aient t initialement disposes collaborer
contre le rgime stalinien.
Le traitement des prisonniers sovitiques capturs par les
Allemands a t particulirement inhumain : 3 700 000
dentre eux sur 5 500 000 meurent de faim, dpuisement
ou de maladie, parfois aprs avoir t torturs ou supplicis ; des milliers dautres sont conduits dans les camps
de concentration du Reich pour y tre abattus au cours de
fusillades massives. Les commissaires politiques sont systmatiquement abattus au nom du dcret des commissaires (Kommissarbefehl) sign par Keitel ds avant linvasion. Des millions de femmes et dhommes, parfois des
enfants et des adolescents, sont ras au cours de chasses
lhomme dramatiques pour tre transfrs dans le Reich
comme main-duvre servile. Les actions des partisans
sont loccasion de reprsailles impitoyables sur les populations civiles, aussi bien en URSS quen Pologne, en
Grce et en Yougoslavie. Environ 11 500 000 civils sovitiques meurent ainsi pendant la Seconde Guerre mondiale.
l'automne 1944, aprs l'chec de la premire oensive
sovitique en Prusse Orientale, visionnant les images des
petites villes prussiennes reprises aux sovitiques rapportes par des units de la police militaire, il entre dans une
fureur noire et assimile les soldats de l'Arme rouge, les
Slaves et les populations sovitiques, non des hommes
mais des animaux, dnissant ainsi la guerre comme un
conit pour la dfense de l'humanit europenne, menace par les steppes asiatiques ; dans cette perspective, il
ordonne que ces images soient largement diuses pour
susciter la haine contre les Slaves[410] .
55
nique, il se flicitait de vivre une poque libre de
toute mystique[422] . propos du retour du paganisme
comme moyen de combattre le christianisme, Hitler dclara ainsi : Il me semble que rien ne serait plus insens que de rtablir le culte de Wotan. Notre vieille mythologie avait cess d'tre viable lorsque le christianisme
sest implant. Ne meurt que ce qui est prt mourir.
cette poque le monde antique tait partag entre les systmes philosophiques et le culte des idoles. Or il n'est pas
souhaitable que l'humanit entire sabtisse et le seul
moyen de se dbarrasser du christianisme est de le laisser mourir petit petit . Toutefois, il laissa Himmler et
les SS remplacer les rfrences chrtiennes de la socit allemande par des rfrences au culte paen ancestral.
Par exemple, Himmler dbaptisa Nol en fte du solstice
dhiver ou de Iule, et t du solstice dt une fte de laccouplement. Dans la SS, le baptme des enfants est dj
remplac par une simple bndiction du nom[423] .
Ses attaques contre le christianisme, notamment celles
que rapporte Martin Bormann dans ses propos de table,
taient plus inspires par un matrialisme prtention scientique que par des rfrences une mystique
paenne[421] : Le christianisme est une rbellion contre
la loi naturelle, une protestation contre la nature .
HIM : sculpture par Maurizio Cattelan prsentant Adolf Hitler
genoux en priant, expose dans le hall d'un des btiments de
l'ancien Ghetto de Varsovie en 2013.
56
12
poison du christianisme .
Cependant, pour mnager l'opinion allemande, il continuait payer ses impts l'glise et il arma vouloir
attendre la n de la guerre pour rgler leurs comptes
aux glises chrtiennes[429] , ce qui le conduisit rfrner
certaines ardeurs antichrtiennes et mystiques du chef des
SS. Dans ses discours, Hitler se contentait de rfrences
vagues un dieu abstrait sans attache avec le christianisme, prnant de fait une position diste.
12
57
Prompt exalter et embrigader le sport, il ne faisait jamais le moindre exercice de culture physique. Incapable
de se contraindre au travail rgulier et suivi depuis sa jeunesse bohme de Vienne, le dictateur paresseux (Martin Broszat) n'avait pas d'horaires de travail xes, ngligeait souvent de runir ou de prsider le conseil des ministres, tait parfois longuement introuvable mme pour
ses secrtaires, et ne faisait le plus souvent que survoler les dossiers et les rapports. Au contraire du trs bureaucratique Staline, Hitler dtestait la paperasserie, et
n'a de sa vie rdig qu'un seul memorandum, celui sur
le Plan de Quatre Ans (1936), qu'il n'a d'ailleurs fait lire
qu' deux ou trois personnes dont Gring et le chef de
l'arme Von Blomberg. Ses directives taient souvent purement verbales ou rdiges en des termes assez gnraux
pour laisser ses subordonns une assez grande marge de
manuvre[447] . Dtach du catholicisme ds son enfance,
et devenu un doctrinaire antichrtien, Hitler n'a jamais assist une crmonie religieuse de toute sa vie politique,
mme sil faisait souvent rfrence en public une vague
Providence dont il se sentait l'instrument. Malgr des
tracasseries et des surveillances, il a toujours eu l'habilet
de mnager globalement les glises allemandes, vitant
un conit ouvert dangereux pour l'adhsion des populations sa personne. Ni lui ni ses partisans n'ont jamais
t excommunis, et l'encyclique antinazie du pape Pie
XI, Mit brennender Sorge (1937), vite prudemment de
mentionner le nom de Hitler. Cyniquement, Hitler n'a jamais rdig de dclaration de sortie de l'glise catholique
et se prtait la simagre de continuer payer ses impts
d'glise[448] .
13.1 Carnets
Cinquante faux Carnets d'Hitler sont publis en
Allemagne par le magazine Stern en 1983, alors
quils avaient t raliss par un faussaire, Konrad Kujau.
Paris Match acheta prix dor lexclusivit pour la
France.
14 Regards de contemporains
58
15
ce pays dassassins et de pdrastes devait submerger le continent. Toutefois, je ne puis tre
toujours le seul marcher sur le Brenner[458] .
Erwin Rommel en octobre 1938 aprs avoir accompagn et assur la scurit du Fhrer durant lan14.2
nexion des Sudtes :
Hitler possde un pouvoir magntique sur
les foules, qui dcoule de la foi en une mission
qui lui aurait t cone par Dieu. Il se met
parler sur le ton de la prophtie. Il agit sur
limpulsion et rarement sous lempire de la raison. Il a ltonnante facult de rassembler les
points essentiels dune discussion et de lui donner une solution. Une forte intuition lui permet
de deviner la pense des autres. Il sait manier
avec habilet la atterie. Sa mmoire infaillible
ma beaucoup frapp. Il connat par cur des
livres quil a lus. Des pages entires et des chapitres sont photographis dans son esprit. Son
got des statistiques est tonnamment dvelopp : il peut aligner des chires trs prcis sur
les troupes de lennemi, les diverses rserves de
munitions, avec une relle maestria qui impressionne ltat-major de lArme.
CULTURES ET MDIAS
Population
15 Cultures et mdias
15.3
59
Hitler bb.
15.2
Au cinma
60
17
16
Dcorations
Dcorations militaires
Croix de fer (1re et 2e classe)
Insigne des blesss (Allemagne) (noir)
17
17.1
Notes et rfrences
Notes
[1] Son biographe Ian Kershaw analyse ainsi la singularit historique de Hitler, dont le nom est devenu de fait
dans la conscience universelle un synonyme du Mal :
outre quil a svi bien au-del des frontires de son pays,
il sagit dun conqurant qui na laiss que des ruines
NOTES ET RFRENCES
derrire lui , ainsi quun immense traumatisme moral. Lhistorien note aussi que mme les derniers dfenseurs de Hitler nosent pas assumer frontalement ses actes
(ngationnisme) Ian Kershaw 1999, prface.
Lhistoriographie contemporaine a enn amplement dmontr et soulign la singularit de la Shoah, gnocide
men contre la totalit dun peuple dsarm et dispers, selon des mthodes industrielles et bureaucratiques
sans quivalent cette heure dans lHistoire humaine.
De mme, il a t rgulirement soulign la spcicit
de ses projets dexterminations racistes ou de la destruction mthodique et radicale de la personne humaine dans
les camps de concentration voir, par exemple, Henry
Rousso 1999, p. 129 et suivantes.
[2] Nous autres autrichiens tions les seuls savoir avec
quelle avidit aiguillonne par le ressentiment Hitler
convoitait Vienne, cette ville qui l'avait vu dans la pire misre et o il voulait entrer en triomphateur. Le monde
d'hier. Stefan Zweig.
[3] Dans Mein Kampf, Hitler donne de cet pisode un rcit plutt elliptique, mais assez clair quant sa vision du
monde :
En mars 1919, nous tions de retour
Munich. La situation tait intenable et
poussait la continuation de la rvolution. La
mort dEisner ne t quacclrer lvolution
et conduisit nalement la dictature des
soviets, pour mieux dire, une souverainet
passagre des Juifs, ce qui avait t originairement le but des promoteurs de la rvolution
et lidal dont ils se beraient. [] Au cours
de cette nouvelle rvolution de soviets, je
me dmasquai pour la premire fois de telle
faon que je mattirai le mauvais il du
soviet central. Le 27 avril 1919, je devais
tre arrt, mais les trois gaillards neurent
point le courage ncessaire en prsence du
fusil braqu sur eux et sen retournrent
comme ils taient venus. Quelques jours
aprs la dlivrance de Munich, je fus dsign
pour faire partie de la Commission charge
de lenqute sur les vnements rvolutionnaires dans le 2e rgiment dinfanterie. Ce
fut ma premire fonction active caractre
politique.
[4] L'homme qui inventa Hitler mourra rsistant socialiste
Buchenwald en fvrier 1945, deux mois avant le suicide
du Fhrer.
[5] En 1932, de passage Munich, l'ancien ministre britannique Winston Churchill accepta par curiosit un
rendez-vous avec le dirigeant nazi, mais ce dernier annula
l'entrevue avec son futur vainqueur quand ce dernier demanda son intermdiaire pourquoi Hitler en voulait tant
des gens qui n'avaient fait que natre juifs.
[6] L'accession de Hitler au pouvoir n'tait aucunement inluctable. Hindenburg et-il concd Schleicher la dissolution qu'il avait si volontiers accorde Papen et dcid d'une prorogation au-del des soixante jours prvus
17.2
Rfrences
par la constitution, la nomination de Hitler la chancellerie aurait sans doute pu tre vite. [...] En vrit, les erreurs de calculs politiques des habitus des alles du pouvoir contriburent beaucoup plus que [les] propres actions
[d'Hitler] le hisser sur le sige de chancelier [114] .
61
[12] Dans une biographie ocielle sur Hitler, en 1935, Annemarie Stiehler a soigneusement cach le fait que le pre
du Fhrer pouvait passer du temps boire l'auberge de
son village Lionel Richard 2000, p. 38.
17.2
Rfrences
62
17
NOTES ET RFRENCES
[44] Somme qu'il peroit eectivement le 16 mai 1914 sur dcision de la cour du district de Linz Ian Kershaw 2008,
p. 73.
[45] Lionel Richard 2000, p. 101-102 ; Ian Kershaw 2008, p.
73.
[46] Marlis Steinert 1999, p. 51.
[47] Pendant longtemps la prsence d'Husler aux cts
d'Hitler Munich est gomme. Pourquoi ? Car il a t l'un
des rares tmoins connatre le rappel l'ordre de l'arme
autrichienne Adolf Hitler qui n'a toujours pas fait son
service. Hitler ne souhaitait pas communiquer cet pisode
embarrassant. En ralit il avait fui l'Autriche en refusant
de porter les armes pour les Habsbourg Lionel Richard
2000, p. 109-111.
[48] Lionel Richard 2000, p. 113.
[49] Selon Lionel Richard ce clich publi en 1931 est douteux.
L'homme est lgant, a de petites moustaches c'est--dire
l'inverse d'un vulgaire artiste-peintre de rue. S'agit-il d'un
trucage ? Hitler ne parle aucun moment de sa prsence
l'Odeonsplatz dans Mein Kampf Lionel Richard 2000,
p. 116-117.
[50] Dans Mein Kampf Hitler arme qu'il sest adress directement au roi Louis III pour lui demander la faveur de
l'accepter dans l'arme bavaroise. Une rponse positive lui
serait parvenue ds le lendemain Lionel Richard 2000,
p. 118-120.
[51] Il sera dcor de la Croix de fer 2e classe le 2 dcembre
1914 et de la Croix de fer 1re classe le 4 aot 1918 Ian
Kershaw 2008, p. 82.
[52] Le danger tait rel pour l'estafette Hitler, bien que moins
expose que ses camarades sur le front : le 17 novembre
1914 le poste de commandement avanc de son rgiment
fut ras par un obus franais quelques minutes aprs son
dpart Ian Kershaw 2008, p. 82-83.
[53] Pendant longtemps l'on a avanc l'ide qu'il n'avait pas les
qualits ncessaires pour tre sous-ocier. S'il n'a pas tent de monter en grade, c'est probablement parce qu'il n'a
pas voulu : changer de poste c'tait se rapprocher du danger. De plus, il restait proximit du cercle des ociers
Lionel Richard 2000, p. 122.
[54] douard Husson 1999, p. 36.
[55] Ian Kershaw 2008, p. 84.
[56] Ian Kershaw 2008, p. 85.
[57] A l'hpital il se dit constern d'entendre certains soldats se
vanter d'avoir simul des blessures Ian Kershaw 2008,
p. 86-87.
[58] Selon Hitler il tait donc devenu invalide de guerre
Lionel Richard 2000, p. 123.
[59] Cette rvlation est dcrite comme religieuse la manire
de Jeanne d'Arc qui aurait entendu des voix. Il devenait
le nouveau Messie de l'Allemagne contre le Mal juif et
bolchvique Lionel Richard 2000, p. 124.
17.2
Rfrences
63
[73] Cf. Ian Kershaw 1999 et Konrad Heiden (trad. de [99] Richard J. Evans 2009, p. 266-267.
l'allemand par Armand Pierhal), Adolf Hitler, Paris, di[100] Serge Berstein et al. 1991, La prise du pouvoir par Adolf
tions Bernard Grasset, 1937, 452 p. (OCLC 491337298).
Hitler , p. 26.
[74] Voir cette lettre en allemand : Adolf Hitler, Gutachten
[101] Richard J. Evans 2009, p. 275.
ber den Antisemitismus 1919 erstellt im Auftrag seiner militrischen Vorgesetzten , sur NS-Archiv - Doku- [102] Richard J. Evans 2009, p. 264.
mente zum Nationalsozialismus ou en anglais : Adolf Hitler, Adolf Hitlers First Antisemitic Writing , sur Jewish [103] Richard J. Evans 2009, p. 271.
Virtual Library, 16 septembre 1919.
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de sur le mpris : mpris de ses camarades politiques
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dont il abandonnait le programme sa guise et dont il trahit les proccupations ouvriristes ; mpris de ses concitoyens auxquels il promet toute chose et son contraire, [130] Gilles Perrault, LOrchestre rouge, Paris, Fayard, octobre
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[148] Cit par K. Timmerman (en) Kenneth R. Timmerman,
Preachers of Hate : Islam and the War on America, Dou[141] Extrait plus large de l'interview : Vous vous dites :
bleday Religious Publishing Group, 23 novemvre 2004,
Hitler nous fait des dclarations paciques, mais est-il
391 p. (ISBN 9781400053735), p. 109.
de bonne foi ? Est-il sincre ? Nest-ce pas un point de
vue puril que le vtre ? Est-ce quau lieu de vous livrer
des devinettes psychologiques, vous ne feriez pas mieux [149] Compte rendu de lentretien entre le Fhrer et le grand
Mufti de Jrusalem le 30 novembre 1941, Documents on
de raisonner en usant de cette fameuse logique laquelle
German Foreign Policy, 1918-1945, cit par Walter Lales Franais se dclarent si attachs ? Nest-il pas videmqueur The Israel-Arab Reader, Penguin Books, 1970,
ment lavantage de nos deux pays dentretenir de bons
p. 106-107.
rapports ? Ne serait-il pas ruineux pour eux de sentrechoquer sur de nouveaux champs de bataille ? Nest-il pas
logique que je veuille ce qui est le plus avantageux mon
pays, et, ce qui est le plus avantageux, nest-ce pas videmment la paix ?
Cest bien trange que vous jugiez encore possible une
agression allemande ! Est-ce que vous ne lisez pas notre
presse ? Est-ce que vous ne voyez pas quelle sabstient systmatiquement de toute attaque contre la France, quelle
ne parle de la France quavec sympathie ?
Jamais un dirigeant allemand ne vous a fait de telles ouvertures si rptes. Et ces ores manent de qui donc ?
Dun charlatan paciste qui sest fait une spcialit des relations internationales ? Non pas, mais du plus grand nationaliste que lAllemagne ait jamais eu sa tte ! Moi,
je vous apporte ce que nul autre naurait jamais pu vous
apporter : une entente qui sera approuve par 90 % de la
nation allemande, les 90 % qui me suivent ! Je vous prie
de prendre garde ceci :
Il y a dans la vie des peuples des occasions dcisives. Aujourdhui la France peut, si elle le veut, mettre n tout jamais ce pril allemand que vos enfants de gnration
en gnration, apprennent redouter. Vous pouvez lever
lhypothque redoutable qui pse sur lhistoire de France.
La chance vous est donne vous. Si vous ne la saisissez point, songez votre responsabilit vis--vis de vos
enfants ! Vous avez devant vous une Allemagne dont les
neuf diximes font pleine conance leur chef, et ce chef
vous dit : Soyons amis ! Extrait de linterview de
Bertrand de Jouvenel paru dans le journal Paris-Midi du
28 fvrier 1936, p. 1 et 3/ Ref. BNF MICR D-uc80.
[150] Ian Kershaw crit : Hitler admira les dimensions du Panthon, mais en trouva l'intrieur (rappela-t-il plus tard)
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[155] Cf. (en) Gordon A. Craig, Germany, Oxford University
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[205] Christian Baechler 2012, p. 234.
[177] Speer tait tellement ecace au poste de ministre de
[206] Fabrice d'Almeida 2008, p. 102, 105 et 106.
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[209] Ian Kershaw 2001, p. 279-281.
[178] NN Deportees sentenced to vanish, www.
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Confrence de Wannsee
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Julien Bryan (1959) Warsaw : 1939 Siege ; 1959 Warsaw Revisited., Varsovie : Polonia Publishing House, p. 126 OCLC : 8990324. ASIN :
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Bolesaw Wjcicki (1953) Prawda o Katyniu, Varsovie : Czytelnik, pp. 31 no ISBN Artiste dorigine : Inconnu, due to the character (post war
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