REG Circulaire DRT N°96-5 Du 10 Avril 1996 - Coordination Sur Les Chantiers de Bâtiment & de Génie Civil - fr1996
REG Circulaire DRT N°96-5 Du 10 Avril 1996 - Coordination Sur Les Chantiers de Bâtiment & de Génie Civil - fr1996
REG Circulaire DRT N°96-5 Du 10 Avril 1996 - Coordination Sur Les Chantiers de Bâtiment & de Génie Civil - fr1996
sociales
LE MINISTRE DU TRAVAIL ET
DES AFFAIRES SOCIALES
A
MADAME ET MESSIEURS LES DIRECTEURS
REGIONAUX DU TRAVAIL, DE L'EMPLOI ET
DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE,
MESDAMES ET MESSIEURS LES
DIRECTEURS DEPARTEMENTAUX DU
TRAVAIL DE L'EMPLOI ET DE LA FORMATION
PROFESSIONNELLE,
MESDAMES ET MESSIEURS LES
INSPECTEURS DU TRAVAIL
SOMMAIRE
INTRODUCTION p. 4
II - LE CHAMP D'APPLICATION : p. 6
IV - LE PRINCIPE DE COORDINATION. p. 11
CONCLUSION. p. 27
INTRODUCTION.
C'est ainsi que les articles L. 235-1 à L. 235-8, issus de la loi du 6 décembre 1976,
ont été refondus pour laisser la place à un nouveau chapitre V (articles L. 235-1 à
L. 235-19), issu de la loi n° 93-1418 du 31 décempbre 1993.
De même, il a fallu abroger les décrets n° 77-612 en date du 9 juin 1977 et n° 77-996
en date du 19 août 1977 relatifs d'une part, aux comités particuliers d'hygiène et de sécurité
de chantiers prévus à l'article 39-I de la loi 76-1106 du 6 décembre 1976 et d'autre part, aux
plans d'hygiène et de sécurité, aux collèges interentreprises d'hygiène et de sécurité et à la
réalisation des voies et réseaux divers devenus caducs.
A cette occasion a été créé au titre III, du livre II du code du travail (deuxième partie :
décrets en Conseil d'Etat), un nouveau chapitre, le chapitre VIII qui comporte les articles
R. 238-1 à R. 238-56.
Cette refonte est d'autant plus importante que le secteur dont il s'agit est d'une
importance essentielle pour notre économie et qu'il fait l'objet, s'agissant d'un secteur - par
nature - à très hauts risques, d'actions prioritaires depuis 1985.
Quant aux annexes de la présente circulaire, elles rappeleront les définitions des
principaux termes utilisés, la liste des principaux textes connexes, les documents
obligatoires et leur objet, ainsi que, par le biais de tableaux synoptiques, les différentes
obligations des intervenants sur un chantier et enfin les positions de principe, d'ores et déjà
arrêtées par le Ministère.
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Comme l'indique son titre, cette directive est une directive "particulière" de la directive
89/391 du conseil en date du 12 juin 1989 concernant la mise en oeuvre de mesures visant
à promouvoir l'amélioration de la sécurité et de la santé des travailleurs au travail, dite aussi
directive "cadre".
Ces deux directives, à caractère social, ont été adoptées sur le fondement de l'article
118 A introduit dans le traité instituant la Communauté Economique Européenne modifié par
l'Acte Unique Européen.
Les prescriptions contenues dans ces deux textes sont donc des prescriptions
minimales, les Etats membres n'étant pas fondés à amputer leur propre législation telle
qu'elle existait avant l'adoption des nouvelles règles européennes.
Il s'agit donc d'un processus d'harmonisation dans le progrès qui n'interdit nullement
aux Etats membres d'adopter ou de maintenir des règles plus favorables pour protéger leurs
travailleurs.
Ce texte est complété par quatre décrets d'application. Le premier décret, en date du
26 décembre 1994 est relatif à l'intégration de la sécurité et à l'organisation de la
coordination en matière de sécurité. Trois autres décrets parachèvent les travaux de
transposition. Il s'agit du décret relatif au collège interentreprises de sécurité, de santé et
des conditions de travail en date du 4 mai 1995 et de deux décrets en date du 6 mai 1995
relatifs aux dispositions réglementaires que doivent respecter les travailleurs indépendants,
d'une part et modifiant divers textes réglementaires pour les rendre applicables aux
indépendants, d'autre part.
II - LE CHAMP D'APPLICATION.
Le champ d'application repose donc sur plusieurs notions qui doivent être définies:
La directive d'une part, dans son article 3-1 fixe la condition de "présence de
plusieurs" - donc d'au moins 2 - entreprises sur un même chantier et d'autre part, ne prévoit
aucun seuil pour la désignation des coordonnateurs (de conception, comme de réalisation).
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Cela confère à ce texte une portée très large. La seule "dérogation" accordée à ce
système résulte de l'article 3-2 de la directive qui permet d'éviter la rédaction de plans pour
les travaux non soumis à la déclaration préalable.
Le législateur a donc tiré tous les effets juridiques du texte européen en posant le
principe de la généralisation de la coordination en matière de sécurité et de protection de la
santé par l'introduction de l'article L. 235-3 dans le code du travail pour tout chantier où sont
appelés à intervenir plusieurs entreprises, travailleurs indépendants et entreprises sous-
traitantes inclus.
Bien entendu, ne sont concernées par l'acception "entreprise", telle qu'elle est définie
ci-dessus, que celles qui concourent à l'opération envisagée, les simples fournisseurs
n'étant pas des sous-traitants au sens de la loi du 31 décembre 1975 relative à la sous-
traitance. De plus, ces mêmes fournisseurs ne sont pas soumis à l'agrément par le maître
d'ouvrage prévu par la loi susvisée.
Cette notion n'apparaît pas dans la directive elle-même qui n'évoque que le
"chantier".
Elle a été choisie par le législateur de 1993 à l'article L. 235-2 du code du travail qui
en introduisant dans la structure juridique un degré de qualification supplémentaire a permis
d'une part, de hiérarchiser les mesures à prendre et d'autre part, de délimiter les champs
d'application, des décrets du 20 février 1992 et du 26 décembre 1994.
Or, la notion d'opération, déjà définie par le code du travail, notamment, par l'article
R. 237-1, comme étant "une ou plusieurs prestations de services ou de travaux réalisés par
une ou plusieurs entreprises afin de concourir à un même objectif", doit nécessairement être
précisée. Une opération rend indispensable "une suite ordonnée d'actes, qui suppose une
méthode, une combinaison, une recherche de moyens en vue de produire un résultat
précis".
On voit, dès lors, qu'une opération de bâtiment ou de génie civil nécessite toute une
série d'actes préparatoires qualifiés, par ailleurs, de préparation, de planification et
d'organisation des futurs travaux, rassemblés sous le vocable "conception".
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C'est la raison pour laquelle, cette notion d'opération n'apparaît dans la loi que pour
définir les opérations soumises à déclaration préalable, les notions de conception, de
maîtrise d'oeuvre, de consultation des entrepreneurs n'étant pas toujours faciles à cerner en
deçà de ce seuil.
Il conviendra, donc, de se référer aux notions civilistes françaises, telles qu'elles ont
déjà été empruntées par le décret n° 65-48 du 8 janvier 1965 portant règlement
d'administration publique pour l'exécution des dispositions du livre II du code du travail, en
ce qui concerne les mesures particulières de protection et de salubrité applicables aux
établissements dont le personnel exécute des travaux de bâtiment, des travaux publics et
tous autres travaux portant sur des immeubles, modifié, notamment, par le décret n° 95-6O8
du 6 mai 1995. Ainsi et très concrètement sont visés :
- les travaux de génie civil industriel (dans les limites de la lettre DRT du 10.10.95) ;
- les travaux sur les ouvrages d'art ;
- les travaux sur les ouvrages maritimes et fluviaux ;
- les travaux sur les routes et autoroutes ;
- les travaux sur les voies ferrées ;
- les travaux sur les réseaux d'eau : distribution, assainissement ;
- les travaux de voirie et de réseaux divers ;
- les travaux dans les stades, piscines ;
- les travaux d'entretien et de rénovation qualifiés de "lourds" et pour lesquels
l'analyse préalable des risques, telle que définie à l'article L.235-1, fait apparaître
des risques de co-activité, nécessitant un projet finalisé.
cas, bien évidemment, l'analyse préalable prendra également en considération les risques
BTP.
Ainsi, pour tous les travaux effectués au sein d'un établissement existant, de quelque
nature que ce soit, notamment les sites industriels, par les entreprises extérieures - y
compris de bâtiment ou de génie civil - la réglementation issue du décret n° 92-158 du 20
février 1992 s'applique, exception faite de l'hypothèse d'une véritable opération de bâtiment
ou de génie civil pouvant être parfaitement isolée et faisant dès lors, sur un site industriel,
l'objet d'un chantier clos et indépendant, auquel cas il s'agit d'appliquer la réglementation
issue de la loi n° 93-1418 du 31 décembre 1993.
Pour illustrer le partage entre les champs d'application respectifs des deux
réglementation, on peut estimer, par exemple, que :
- pour l'extension d'un atelier existant ou l'adjonction d'un local destiné à l'installation d'une
ligne automatisée de presses pour le travail à froid des métaux, les prescriptions du décret
n°92-158 du 20 février 1992 s'appliquent (là où, à l'évidence, le risque d'exploitation est
principal et le risque de coactivité B.T.P. accessoire) ;
- pour la construction d'un immeuble de bureaux, notamment sur un site industriel, faisant
l'objet d'un chantier clos et indépendant, la réglementation issue de la loi n° 93-1418 du 31
décembre 1993 doit être retenue.
Il convient de noter que deux des principes énoncés à l'article L.230-2 ne sont pas
applicables aux intervenants susmentionnés. Il s'agit des d et i de l'article L.230-2 dont la
mise en oeuvre relève des seuls employeurs soumis à l'article L.231-1 du code du travail.
Dès lors, sur les chantiers soumis à coordination, il appartiendra aux employeurs
susvisés de mettre en oeuvre les principes d'adaptation du travail à l'homme, en particulier
en ce qui concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements
de travail et des méthodes de travail et de la production, et de donner les instructions
appropriées aux travailleurs.
Une attention toute particulière doit cependant être réservée à la "planification" qui
doit permettre de fixer les délais d'exécution compatibles avec une mise en oeuvre correcte
de la prévention.
S'il est impossible de fixer des délais "théoriques", le législateur entend d'autant plus
qu'ils soient étudiés correctement, qu'en cas, notamment de délais trop courts, il donne à
l'inspecteur du travail la faculté de saisir le juge des référés (L.263-1 modifié).
Ainsi, il s'agira d'une part, lors des choix architecturaux, de faire l'analyse du projet,
c'est-à-dire d'évaluer les risques inhérents à la conception de l'ouvrage : matériaux utilisés,
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risques lors de l'utilisation future de l'ouvrage, soit pour son exploitation, soit pour son
entretien et sa maintenance.
Le législateur, aux termes du second alinéa de l'article L. 23O-2, entend bien signifier
à l'ensemble des participants à une opération de construction que le coordonnateur, s'il est
le spécialiste, n'est pas le seul à être assujetti aux mesures organisationnelles et que les
autres acteurs sont, eux aussi, invités de façon impérieuse à l'aider dans cette tâche. Il
résulte de cette obligation de faire qu'il n'y a pas de transfert de responsabilité, par exemple,
du ou des maîtres d'oeuvre sur le coordonnateur.
Enfin, le législateur a prévu - c'est une faculté et pas une obligation - que les
principes généraux de prévention pouvaient être "délégués" au maître d'oeuvre lorsqu'il
s'agit d'une commune ou d'un groupement de communes de moins de 5000 habitants. Dans
ce cas, c'est le maître d'oeuvre désigné par le maître d'ouvrage qui doit veiller à l'application
de ces principes et cela sans préjudice des dispositions issues de la loi du 12 juillet 1985
relative à la maîtrise d'ouvrage publique et à ses rapports avec la maîtrise d'oeuvre privée,
qui est d'une autre nature et d'une autre portée.
Le législateur de 1993 n'a pas souhaité que l'extension des principes généraux de
prévention à l'ensemble des intervenants dans une opération de construction fasse l'objet
d'un décret d'application. Il n'était pas en effet nécessaire de compléter des dispositions de
caractère général - qui seront identiques pour l'ensemble de l'Union Européenne - dans le
cadre du concept global "d'évaluation préalable des risques".
Face à un tel concept, loin d'être univoque, il importera que les inspecteurs et
contrôleurs du travail fassent preuve de pragmatisme comme ils ont, d'ailleurs, toujours su le
faire dans le passé, notamment sur les chantiers du BTP. Il convient de faire appliquer ces
principes de façon concrète, tout en gardant à l'esprit le respect du principe de juste
proportion, fondamental en droit français, notamment lors de l'éventuelle mise en oeuvre de
la procédure de référé que le législateur a étendue à l'ensemble des dispositions du chapitre
V du titre III du livre II du code du travail et aux textes pris pour son application (cf. article L.
263-1 - 2ème alinéa).
IV - LE PRINCIPE DE COORDINATION
Cet article a, sans nul doute, une portée très large, et mérite d'être explicité.
coexistence d'entreprises est une condition nécessaire mais pas suffisante car elle ne créée
pas ipso facto de risque de co-activité.
Mais cette loi, selon le titre du chapitre nouveau V qu'elle introduit dans le code du
travail, ne s'applique qu'aux "opérations de bâtiment ou de génie civil" et les dispositions
qu'elle introduit ont, de ce fait, une vocation plus spécifique que les obligations générales de
coordination, notamment celles prises sur le fondement combiné de l'article L. 23O-2-I
dernier alinéa, introduit par la loi n° 1414 du 31 décembre 1991 précitée et des articles
L. 231-2 alinéa 2° et L. 236-12 du dudit code.
Il est rappelé aussi que le décret du 20 février 1992 s'applique également à l'Etat et
aux Collectivités Territoriales depuis la parution du décret n°82-453 du 28 mai 1982 modifié
par le décret n°95-680 du 9 mai 1995 et du décret n°85-603 du 10 juin 1985.
Il ressort des termes mêmes tant de la directive que de ceux de la loi française, qu'il
s'agit d'une fonction et non d'un métier proprement dit. De ce fait, la fonction de coordination
peut être remplie par "qui veut la prendre" puisque aucune interdiction d'accès n'est faite par
le législateur. Mais ce dernier a néanmoins souhaité que les conditions de son exercice
soient précisées par décret en Conseil d'Etat. Celles-ci font l'objet des articles R. 238-5 à R.
238-19.
La fonction de coordonnateur peut être exercée soit par une personne physique soit
par une personne morale (cf. L. 235-4). S'il s'agit d'une personne morale, aucune
compétence particulière n'est exigée d'elle sauf celle d'être en mesure d'affecter à la
fonction de coordonnateur une personne physique compétente pour effectuer cette tâche.
D'autre part, une personne physique ne peut, dans le cadre d'une même opération
exercer à la fois la fonction de coordonnateur et celle de contrôleur technique instituée par la
loi du 4 janvier 1978, dite loi "SPINETTA" . Il s'agit donc d'un non cumul impératif mais pas
d'une incompatibilité.
Il résulte des article R. 238-8, R. 238-9 et R. 238-1O que les opérations de bâtiment
ou de génie civil sont classées en trois catégories :
Il s'agit des opérations les plus complexes, les plus importantes, celles supérieures à
10.000 hommes-jours, soit 80.000 heures où seront présentes au moins 10 entreprises s'il
s'agit d'une opération de bâtiment et cinq s'il s'agit d'une opération de génie civil (cf. article
L. 235-11 et article R. 238-46 du code du travail).
Les dispositions relatives au collège feront l'objet d'une analyse dans le cadre de la
présente circulaire.
3ème catégorie : les autres opérations, à l'exclusion des opérations chez les
particuliers visées par l'article L. 235-4, 2ème alinéa du code du travail.
Enfin, si les pouvoirs publics ont permis un accès très large à cette fonction, il est
clair que l'expérience professionnelle du ou des coordonnateurs, qui seront retenus, sera
appréciée par le maître d'ouvrage à la lumière de la nature des travaux à réaliser.
Elle est de 15 jours pour les coordonnateurs de niveau I, 10 jours pour les
coordonnateurs de niveau II, 3 jours pour les coordonnateurs de niveau III. Toutefois, pour
les opérations de niveau III, si le coordonnateur souhaite pouvoir maîtriser des opérations
avec projet finalisé, une formation complémentaire de deux jours est exigée (cf. arrêté du 7
mars 1995). Cette formation doit être renouvelée tous les cinq ans pendant 3 jours pour le
niveau I, 2 pour le niveau II et d'une journée pour le niveau III.
Enfin, pour accéder à un niveau supérieur à celui pour lequel une attestation de
compétence à été délivrée, le coordonnateur doit avoir exercé la fonction de coordonnateur
pendant cinq années et acquérir une nouvelle attestation de compétence auprès d'un
organisme de formation agréé.
Il est important de noter que les coordonnateurs qui exercent chez les "particuliers"
tels que visés par l'article L. 235-4 du code ne sont pas soumis à une formation préalable.
La formation des coordonnateurs ne peut être effectuée que par des organismes
agréés par le ministère du travail, sauf s'il s'agit de l'OPPBTP ou de l'un des organismes de
sécurité sociale visés à l'article R. 238-11.
En revanche, les organismes ne peuvent être agréés que si leurs formateurs ont
préalablement reçu une formation par l'un des deux organismes de référence : soit par
l'organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) soit,
par l'institut national de recherche et de sécurité (INRS).
1) La nature du contrat.
Il s'agit d'une mission qui repose sur un contrat de prestations intellectuelles, conclu
entre le maître d'ouvrage et le coordonnateur (contrat synallagmatique).
S'il s'agit d'un marché public, le contrat devra se référer au cahier des clauses
administratives générales applicable aux prestations intellectuelles (C.C.A.G./P.I) lorsque la
mission est confiée par un maître d'ouvrage public à une personne de droit privé.
Lorsque le coordonnateur est lié par un contrat de travail au maître d'ouvrage, il est
nécessaire, dans ce cas particulier, d'établir un document écrit permettant d'individualiser la
mission de coordination. Dans ce cas, il appartiendra au maître d'ouvrage employeur de
rédiger une lettre de mission précisant l'étendue de la mission ainsi confiée au
coordonnateur, notamment en ce qui concerne l'autorité et les moyens, dans les conditions
prévues par l'article R. 238-16 du code du travail. La lettre de mission précisera, donc, pour
les opérations ainsi confiées au coordonnateur, les modalités de sa présence sur les
chantiers conformément au dernier alinéa de l'article R.238-16.
A noter que si la rémunération doit être distincte, il n'a jamais été précisé qu'elle était
forcément supplémentaire. En revanche, il ne paraît pas nécessaire de demander
l'établissement d'une feuille de paie spécifique.
- l'autorité et les moyens qui sont conférés au coordonnateur par rapport aux autres
intervenants dans l'opération. On notera que le législateur entend bien que force soit donnée
au coordonnateur, dans le respect du principe de juste proportion, notamment par rapport au
maître d'oeuvre, mais aussi par rapport aux entreprises appelées à intervenir sur le
chantier ;
De nombreuses questions ont été posées dans le courant de l'année 1995, notamment, sur
les litiges entre le coordonnateur et le maître d'oeuvre ou entre le coordonnateur et les
entreprises. Les litiges peuvent être réglés en premier lieu, par les intéressés entre eux et
ensuite par le maître d'ouvrage. Bien entendu, seules les clauses relatives à l'intervention du
maître d'ouvrage, en cas de litige, sont à porter au contrat de coordination, la mention des
agents chargés du contrôle n'ayant pas à figurer au contrat.
- la rémunération du coordonnateur peut être soit forfaitaire, soit calculée sur la base de prix
unitaires, lorsqu'il s'agit d'une prestation de service. Si elle est forfaitaire, il importera de
joindre une décomposition du prix faisant apparaître notamment le temps passé par le
coordonnateur en fonction de la mission qui lui est conférée.
Dans la majorité des cas, le coordonnateur de conception devra être désigné le plus
tôt possible par le maître d'ouvrage pour pouvoir donner son avis sur l'avant projet sommaire
ou son équivalent pour les opérations effectuées par les promoteurs de droit privé.
Il convient de rappeler que le coordonnateur doit tenir compte, lors de la remise des
prix, des frais de fonctionnement du collège et pas uniquement des frais de secrétariat
comme cela est expressément prévu par l'article R.238-16.
Le transfert aux entreprises, par quelque moyen que ce soit, de ces frais, pourrait
constituer un défaut de moyens (financiers) pour lesquels le maître d'ouvrage pourrait être
pénalement sanctionné.
De même, toute clause insérée par le maître d'ouvrage visant à "récupérer" sur les
contrats de travaux, notamment la rémunération du coordonnateur, doit être proscrite.
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De ce fait, est abusive et doit être considérée comme nulle toute clause tendant à
faire supporter par le coordonnateur les conséquences financières d'une décision de justice,
qui sanctionnerait, au plan pénal notamment, le maître d'ouvrage. En effet, dans ce cas,
l'autorité judiciaire aurait, en toute connaissance de cause, imputé une faute personnelle au
maître d'ouvrage, non imputable à d'autres.
Enfin, le contrat de coordination doit prévoir, dans le cas d'une opération de 1ère
catégorie, que le coordonnateur s'acquitte de l'envoi, aux Comités d'Hygiène de Sécurité et
des Conditions de Travail ou, à défaut, aux délégués du personnel des entreprises ou
établissements présents sur le chantier, des procès-verbaux du collège (R. 238-56 et R.
263-3 d).
3) La responsabilité du coordonnateur.
opération de bâtiment, telle que définie dans les conditions prévus par l'article L. 241-1 du
code des assurances.
Enfin, s'il doit "coordonner" les mesures prises en matière de sécurité et de santé,
pour prévenir les risques résultant de la co-activité des entreprises, son intervention ne
modifie ni la mission ni les pouvoirs des agents chargés de l'Inspection du travail qui, dotés
d'une mission de service public, doivent veiller au respect des règles applicables dans ce
domaine et sont chargés de constater, le cas échéant, les infractions en matière de sécurité
et de protection de la santé sur les chantiers.
Ainsi le législateur a voulu évoquer deux cas, d'une part les opérations soumises à
permis de construire, d'autre part les opérations non soumises à cette formalité.
Quant aux mesures de prévention adoptées, elles seront mises en oeuvre par les
entreprises intervenantes le plus simplement possible sur le fondement de l'analyse
préalable des risques, le coordonnateur "d'exécution" ("le maître de chantier") veillant à
l'occasion des réunions de chantier, par exemple, à ce que les décisions prises soient bien
appliquées. Dans ce cas, le compte rendu de la réunion de chantier, s'il existe, devrait faire
foi en cas de besoin.
Dans les autres cas qui relèvent de la coordination, il s'agira d'une coordination
d'autant plus simple à réaliser qu'aucun formalisme n'est exigé, puisque les mesures
pourront être prises, le plus souvent en commun, à l'occasion de la première réunion de
chantier. L'entrepreneur qui aura la part de main d'oeuvre la plus élevée dans le contrat,
devrait, avant toute intervention, procéder à l'analyse préalable des risques et mettre en
oeuvre et faire mettre en oeuvre les mesures qui s'imposent, lorsque l'analyse préalable
démontrera l'existence de travaux à risque de co-activité. Pour faire cette analyse, il pourra
notamment s'inspirer de la lettre ministérielle en date du 3 octobre 1995 relative aux
opérations de niveau III (jointe en annexe) même si les opérations conduites chez les
particuliers n'entrent pas dans cette catégorie.
Il s'agit de chantiers où sont présentes deux entreprises pour lesquels le volume des
travaux à réaliser n'atteint pas 500 hommes/jour et qui ne figurent pas sur la liste des
travaux à risques particuliers. Elles concernent en réalité les "chantiers" non soumis à
déclaration préalable.
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Ceux-ci ont, d'ores et déjà, fait l'objet d'une réponse de principe, en date du 3 octobre
1995, jointe en annexe de la présente circulaire, qui ne retient que ceux où il y a un risque
réel de co-activité. Ces chantiers doivent donc faire l'objet d'un traitement d'autant plus
attentif de la part des coordonnateurs qu'il s'agit des plus nombreux et de ceux où les
accidents de co-activité sont loin d'être négligeables. Néanmoins, il y aura lieu de faire en
sorte d'éviter tout formalisme excessif compte tenu des caractéristiques propres de ces
chantiers.
Là aussi - et le rapport dressé par le Conseiller d'Etat Max QUERRIEN l'avait rappelé
à l'époque - une bonne stratégie fondée sur l'analyse préalable des risques, lors du premier
rendez-vous de chantier, doit permettre une mise en place ordonnée des procédures ad hoc.
Il convient de ne pas perdre de vue que la coordination prévue pour les opérations de
niveau III n'impose que peu de contraintes : application des principes généraux de
prévention, rédaction du registre-journal de la coordination et du dossier d'interventions
ultérieures sur l'ouvrage.
Chacun doit en tirer toutes les conséquences et faire preuve de pragmatisme dans la
recherche des objectifs de sécurité poursuivis par les textes.
Cela est d'autant plus nécessaire que les travaux à risques particuliers prévus par
l'article L. 235-6 du code du travail, dont la liste sera prochainement fixée par arrêté
d'application, pourront faire remonter en niveau II les opérations où les risques sont jugés
les plus importants.
Par ailleurs, il est rappelé aux maîtres d'ouvrage que, le plus souvent, les entreprises
qui interviennent sur des chantiers de ce type peuvent être des entreprises artisanales, voire
des travailleurs indépendants et que ni les Autorités Communautaires ni le législateur de
1993, n'ont entendu que la mise en place de la coordination soit invoquée pour écarter des
entreprises tout à fait capables de relever le défi des obligations nouvelles et de mettre en
oeuvre, par ailleurs, les obligations qui leur incombent.
Les cahiers des charges devront en tenir compte en évitant de reproduire, comme on
a pu le constater parfois au cours de la première année d'application, des clauses certes
valides pour des chantiers plus importants, mais parfaitement surabondantes pour des
opérations de niveau III.
Enfin, il est rappelé que le registre-journal doit contenir les comptes rendus
d'inspection, et les consignes et observations du coordonnateur, y compris pour cette
catégorie de chantier.
Il s'agit d'opérations dont le volume est supérieur à 500 hommes/jours soit 4000
heures. Elles sont soumises à déclaration préalable tant par la directive elle-même que par
le décret du 26 décembre 1994 qui en a repris les critères.
C'est à ce stade que commence la coordination "lourde" qui génère l'élaboration d'un
plan général de coordination de sécurité et de protection de la santé (PGCSPS), réalisé par
le coordonnateur et des plans à charge des entreprises (plans particuliers de sécurité et de
protection de la santé). Ces documents s'ajoutent au registre-journal de la coordination
(RJC) et au dossier d'interventions ultérieures sur l'ouvrage (DIUO) déjà exigé pour les
opérations de niveau III.
Il importe de rappeler que doivent être considérées comme opérations de niveau II,
toutes opérations où sont effectués des travaux à risques particuliers, tels que prévus par la
liste issue de l'article L.235-6, ainsi que toute opération d'un volume supérieur à 10.000
hommes/jours (80.000 heures) où le nombre d'entreprises est inférieur à dix pour les
opérations de bâtiment et à 5 pour les opérations de génie civil.
A cet égard, il parait utile de rappeler qu'il s'agit d'une "obligation de faire" à charge
du maître d'ouvrage pour permettre l'alimentation du futur chantier et qui repose sur la mise
en place :
Il s'agit des opérations les plus complexes, celles dont le volume excède 10.000
hommes/jours soit 80.000 heures et dont le nombre d'entreprises est supérieur à 10 s'il
s'agit d'une opération de bâtiment et à 5 s'il s'agit d'une opération de génie civil.
Ces deux conditions sont cumulatives, si l'une des deux n'est pas remplie l'opération
reste en niveau II.
D'une manière très générale le décret n° 95-543 en date du 4 mai 1995 tire les
conséquences des effets juridiques de la désignation du coordonnateur dans les opérations
de première catégorie et surtout du fait qu'il est désormais doté de "l'autorité et des moyens"
par le maître de l'ouvrage. C'est la raison pour laquelle le coordonnateur de la phase de
réalisation doit présider le CISSCT.
Pour autant, il est clair que ni le coordonnateur de conception, - s'il est différent du
coordonnateur de réalisation - ni le maître d'oeuvre n'ont été écartés du CISSCT, tout
simplement parce que leur présence a été jugée nécessaire et souhaitable tout au long de la
réalisation de l'ouvrage.
Ainsi, le maître d'ouvrage est tenu de constituer le CISSCT vingt et un jours avant le
début effectif des travaux, tandis que le coordonnateur désigné est chargé d'afficher la liste
nominative des membres du collège sur le chantier et la tenir à jour.
L'administration a, cependant, prévu que les entreprises qui n'occuperont pas sur le
chantier au moins dix salariés pendant au moins quatre semaines et qui n'auront pas à
exécuter, lorsque cette liste paraîtra, de travaux à risques particuliers ne sont pas tenues de
participer aux travaux du collège. Ce thème, sur lequel la Direction des Relations du Travail
a été questionnée à diverses reprises en 1995, a déjà fait l'objet d'une réponse de principe
en date du 24 janvier 1996 jointe en annexe.
23
Mais le président est tenu de convoquer le collège chaque fois que l'état ou la
situation du chantier l'exige, à la demande du tiers des membres salariés, lors d'accident
ayant eu ou ayant pu avoir des conséquences graves, comme le précise l'article R. 238-49.
- le CISSCT n'est pas une institution représentative du personnel et que, de ce fait, les
CHSCT des entreprises appelées à intervenir conservent la totalité de leurs prérogatives
que leur confère la loi ;
- le règlement du collège, qui doit être élaboré par le coordonnateur, ne peut contenir
d'autres clauses que celles prévues par l'article R.238-52, et que l'appellation "Règlement
Intérieur" doit être proscrite.
Enfin, les CHSCT ou, à défaut, les délégués du personnel des établissements ou
entreprises appelés à intervenir, doivent recevoir les copies des procès-verbaux des
réunions. Ils peuvent saisir par écrit le président de toutes questions relevant de la
compétence du collège (cf. R.238-56). Il résulte de ce qui précède que le coordonnateur doit
prendre toute initiative pour connaître l'existence des CHSCT ou des délégués du personnel.
Le maître d'ouvrage doit s'en assurer, notamment par le contrat passé avec le
coordonnateur.
De même, le coordonnateur devra prendre toute initiative pour que les médecins du
travail des entreprises appelées à intervenir puissent être en mesure d'y participer comme le
veut l'article L.235-11.
- des sites sur lesquels deux ou plusieurs opérations sont déjà soumises à
coordination et par conséquent sur lesquelles plusieurs coordonnateurs
interviendront ;
- des sites sur lesquels une seule opération est soumise à coordination et donc un
seul coordonnateur interviendra ;
24
- des sites sur lesquels aucun coordonnateur n'est indispensable, mais pour
lesquels il existe un risque né de l'interférence de deux chantiers.
Sur les chantiers, quelle que soit leur importance, sur lesquels interviennent un ou
plusieurs coordonnateurs, il conviendra que celui-ci ou ceux-ci prennent toutes les initiatives
nécessaires pour permettre une concertation efficace pour le compte et sous l'autorité du ou
des maître(s) d'ouvrage.
Les stratégies envisagées et des mesures adoptées seront à porter, dans tous les
cas, au registre-journal de la coordination et le cas échéant, dans le plan général de
coordination en matière de sécurité et de protection de la santé.
Sur les autres sites, la concertation sera entreprise à la diligence de l'un ou de l'autre
maître d'ouvrage, dès qu'il aura connaissance de l'existence de risques interférents.
Il est rappelé que, dans ce dernier cas, les entreprises intervenantes sur les chantiers
contigus devront avertir les maîtres d'ouvrage de l'existence de ces risques d'interférence,
par tout moyen.
Ainsi, tout chantier dont l'ordre de service de commencer les travaux a été donné
avant le 30 décembre 1994 n'a pas à faire l'objet d'une coordination. Bien entendu, il
conviendra de limiter cette exclusion aux seules "tranches" de travaux réellement engagées
à cette date.
Ensuite, une coordination de réalisation a été rendue applicable pour toute opération
dont la fin des travaux de gros oeuvre ou du lot principal ne serait pas achevée au 1er
janvier 1996.
Bien que la date du 1er janvier soit aujourd'hui dépassée, il importe de préciser que
pour ces opérations, le maître d'ouvrage est au moins tenu de prendre toutes mesures pour
que la coordination soit possible.
Ainsi, il n'y pas lieu de faire rédiger un plan général de coordination de sécurité et de
protection de la santé et, en tout état de cause, d'en faire supporter la ou les charges
financières sur le compte des entreprises intervenantes, notamment par le biais du compte
prorata.
25
Enfin, une attention toute particulière a été réservée aux opérations de plus de 12
millions de francs, puisqu'il s'agissait en réalité de "rétablir" une coordination pour des
chantiers déjà soumis à des obligations de coordination dans le cadre de la loi du 6
décembre 1976.
Dans le cas où les procédures mises en oeuvre, dans le cadre de la loi précitée, ont
été valablement décidées en pleine concertation avec l'inspecteur du travail, il est rappelé
qu'il est laissé aux agents de contrôle le soin "d'adapter" aux différents cas d'espèce qui se
présentent les conditions de mise en oeuvre des décrets susvisés.
Quant aux acceptions de "travaux de gros oeuvre" ou "lot principal", elles s'écartent
de la notion de globalité technique ou d'opération telle que précédemment définie,
notamment dans le cadre de la loi du 6 décembre 1976, pour plusieurs raisons :
Afin de permettre d'une part, l'agrément des formateurs par le ministère du travail et
des affaires sociales, d'autre part la formation des formateurs de coordonnateurs et dans un
souci de meilleure harmonisation des formations, le décret à prévu que celles-ci ne seraient
exigées :
Afin d'éviter toute confusion, il est rappelé qu'avant ces dates les maîtres d'ouvrage
sont tenus d'affecter aux missions de coordination des coordonnateurs disposant de
l'expérience de 5 ans (niveaux I et II) ou de 3 ans (niveau III).
De ce qui précède, il résulte que les maîtres d'ouvrage doivent tout mettre en oeuvre
pour favoriser la formation des coordonnateurs avant les dates fixées à l'article 3 du décret
du 26 décembre 1994.
26
Toutefois, pour les opérations en cours au 1er janvier 1997, au 1er janvier 1998 et au
1er janvier 1999, dans chacune des catégories visées, on peut admettre, sous réserve de
l'inscription d'un coordonnateur auprès d'un organisme de formation agréé, que l'on ne
change pas de coordonnateur. En effet, un tel changement, pourrait s'avérer beaucoup plus
préjudiciable à la prévention des risques professionnels que le maintien du coordonnateur
initialement prévu.
Ainsi, au titre du nouvel article L. 263-1O c'est le maître d'ouvrage qui est
généralement sanctionné :
- en cas de non désignation d'un coordonnateur en matière de sécurité et de santé (sauf les
maîtres d'ouvrage particuliers) ou de non assurance au coordonnateur de l'autorité et des
moyens nécessaires à sa mission ;
- en cas de désignation d'un coordonnateur inexpérimenté (dès maintenant) et non formé
(après les périodes transitoires) ;
- en cas de défaut d'établissement du plan général de coordination de sécurité et de
protection de la santé prévu à l'article L. 235-6 ;
- en cas de défaut d'établissement du dossier d'interventions ultérieures sur l'ouvrage, prévu
par l'article L. 235-15 ;
Enfin, au titre de l'article R. 263-3, le maître d'ouvrage est puni d'une d'amende
prévue pour la 5ème classe en cas d'infraction aux articles L. 235-12, R. 238-46, R. 238-53,
R. 238-56 relatifs aux collèges interentreprises de sécurité de santé et des conditions de
travail.
Mais les entrepreneurs encourent aussi une responsabilité pénale dans la mise en
oeuvre de la coordination, sans préjudice d'ailleurs de l'application, le cas échéant, de
l'article L. 263-2 relatif à la responsabilité pénale des employeurs et de l'article L 263-11
relatif à la responsabilité pénale des travailleurs indépendants.
En effet, au titre de l'article L. 263-1O, ils sont tenus de remettre leur plan particulier
soit au maître d'ouvrage, soit au coordonnateur en application de l'article L. 235-7, sous
peine d'une amende de 60.000 F ou d'un an d'emprisonnement et de 100.000 F en cas de
récidive.
CONCLUSION
Vous voudrez bien me faire part, sous le timbre du bureau CT6, des difficultés
d'application de la présente circulaire, en vous appuyant, pour l'observation attentive de la
mise en place du nouveau dispositif, sur les responsables des services "branches
entreprises" au niveau régional ou sur la personne ressource désignée par le directeur
régional du travail de l'emploi et de la formation professionnelle dans le cadre de ma
circulaire 96/2 en date du 25 janvier 1996. Je vous demande en particulier de me tenir
informé des éventuelles anomalies que vous pourriez constater dans la mise en oeuvre du
nouveau dispositif par les acteurs de la coordination, afin d'éviter qu'elles perdurent au point
d'en dénaturer certains aspects et d'y porter remède le plus rapidement possible,
notamment par la mise en place de procédures ad hoc visant à aplanir, le cas échéant, les
différends.
Par ailleurs, j'envisage de mettre en place "une lettre de la coordination" qui devrait
permettre de compléter, par des informations rapides, les évolutions tant de la doctrine que
des procédures pratiques mises en place au fur et à mesure de leur avancement.
Enfin, je vous informe, d'ores et déjà, que l'Institut national du travail de l'emploi et de
la formation professionnelle, en plein accord avec la direction des relations du travail, est sur
le point de mettre en place des formations au nouveau dispositif, et qu'il convient
d'encourager l'accès des agents de contrôle à ces formations.
Jean MARIMBERT
28
Chantier : Le concept de chantier doit faire référence à des notions de lieu et de temps, à la
différence de la notion d'opération. Il doit être temporaire.
Co-activité : Activité générée, par au moins deux entreprises effectuant des travaux de
bâtiment ou de génie civil, dans le cadre d'un même chantier ou d'une même opération, pour
concourir à un même objectif ou à un objectif commun. Ce principe doit être strictement
différencié de la simple coexistence.
Eléments structurants : Il s'agit d'éléments porteurs, les murs, les planchers, les
charpentes et les éléments d'infrastructure liés aux fondations.
Entreprise : Toute entité qui participe à l'acte de construire, à la différence des simples
fournisseurs ou visiteurs qui sont amenés à circuler sur le chantier. Cette acception
comprend, au sens de la loi, les notions de travailleurs indépendants et de sous-traitants.
Intervenants : Tous les participants associés à l'acte de construire. Recouvre donc toutes
les fonctions : maître de l'ouvrage, maître d'oeuvre, les différents employeurs ou
entrepreneurs ou travailleurs indépendants. Mais aussi les coordonnateurs et les conseillers
techniques présents dans une opération.
Maître d'ouvrage : Au sens du droit administratif, il recouvre deux concepts distincts : celui
de maître de l'ouvrage et celui de personne responsable du marché. Au sens du code civil,
c'est le client, celui pour le compte duquel l'ouvrage est construit.
Maître d'ouvrage délégué : Visé à l'article 3 de la loi du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise
d'ouvrage publique et à ses rapports avec la maîtrise d'oeuvre privée. Il est mandataire du
maître d'ouvrage public et exécute, en son nom et pour son compte, certaines des
attributions du maître d'ouvrage.
Opération : Elle est constituée par un ensemble de travaux assurés par plusieurs
entreprises en vue de concourir à un même objet. Elle suppose donc une suite ordonnée
d'actes préparatoires antérieurs à la réalisation de l'ouvrage.
Phase de réalisation : Elle comprend la préparation des travaux après le choix des
entreprises et l'exécution des travaux proprement dits, comprenant la réception de l'ouvrage.
- Loi n°85-704 du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d'ouvrage publique et à ses rapports
avec la maîtrise d'oeuvre privée ;
- Loi n°93-122 du 29 janvier 1993 relative à la prévention de la corruption et à la
transparence de la vie économique et des procédures publiques ;
La Déclaration Préalable.
Aux termes de l'article L. 235-2 du code du travail, complété par les articles R. 238-1
et R. 238-2, le maître d'ouvrage - il s'agit ici d'une notion civiliste et non administrative - doit
adresser aux autorités compétentes (inspection du travail, comité régional de l'OPPBTP et
organisme de sécurité sociale compétent en matière de prévention des risques
professionnels) une déclaration conforme au contenu fixé par l'arrêté en date du 7 mars
1995.
Cette déclaration doit être faite pour toute opération de bâtiment ou de génie civil
dont l'effectif prévisible des travailleurs dépasse vingt travailleurs à un moment quelconque
et dont la durée doit excéder trente jours ouvrés, ainsi que celles dont le volume prévu des
travaux doit être supérieur à 500 hommes - jours.
Remarque importante
Ne sont pas soumis à cette procédure les travaux d'extrême urgence dont l'exécution
immédiate est nécessaire pour prévenir les accidents graves et imminents ou organiser des
mesures de sauvetage (cf. article L. 235-6).
La première équivalence est celle d'un volume horaire : cela correspond, dans la
pratique, à des opérations dont le volume de travail effectué sur le chantier est supérieur à
4000 heures.
Dans de telles proportions, les opérations qui sont soumises à déclaration préalable
sont celles qui dépassent environ 2.000.000 F toutes dépenses, taxes et honoraires
confondus et hors charges foncières.
En dernière analyse, il est rappelé que la déclaration préalable doit être affichée sur
le chantier, dès que cela est possible, par exemple s'agissant des opérations de bâtiment,
lorsque sont mis en place les panneaux relatifs au permis de construire. Dans les autres
cas, elle doit être affichée, de façon visible par tous, sur les chantiers assujettis.
Une place toute particulière est faite, dans le registre-journal, aux inspections
communes, ce qui suppose d'une part, qu'elles doivent avoir lieu, d'autre part qu'elles sont
faites en présence de l'entrepreneur ou de son préposé sur le chantier.
Une attention toute particulière doit être apportée pour la passation des consignes
entre les deux coordonnateurs (conception/réalisation) qui doit faire l'objet d'un procès-
verbal.
l'agent de l'OPPBTP "sur leur demande". Cette expression signifie que ces agents doivent
pouvoir disposer de ce document, à tout moment, sur simple injonction verbale.
La lettre de principe du 24 janvier 1996, jointe en annexe, rappelle à cet effet les
solutions possibles quant à la consultation et à la conservation de ce document.
Prévu par l'article L.235-6, il est rédigé dans deux types d'opérations :
L'article R.238-21 pose comme principe que ce plan est toujours un document écrit
propre à définir l'ensemble des mesures destinées à prévenir les risques découlant de
l'interférence des activités des différents intervenants sur le chantier ou de la succession des
activités, lorsqu'une intervention laisse subsister, après son achèvement, des risques pour
les autres entreprises.
3) les mesures de coordination proprement dites concernant les voies et zones de circulation
horizontales et verticales, les conditions de manutention des matériaux et matériels, en
particulier celles qui concernent l'interférence des moyens de levage, la limitation du recours
aux manutentions manuelles, l'aménagement des zones de stockage des matériaux,
matériels, en particulier lorsqu'il s'agit de produits ou de matières dangereuses, les
conditions de stockage et d'éliminations des déchets et des décombres et des matériaux
33
dangereux utilisés et enfin l'utilisation des protections collectives, des accès provisoires et de
l'installation électrique générale ainsi que toutes les mesures prises en matière d'interactions
sur le site ;
4) les sujétions découlant des interférences avec des activités d'exploitation sur un site à
l'intérieur ou à proximité duquel est implanté le chantier ;
5) les mesures générales prises pour assurer le maintien du chantier en bon ordre et en état
de salubrité ;
Il résulte de ce qui précède, qu'il s'agit bien de mettre en place de façon très concrète
la coordination qui sera adaptée en fonction de l'opération selon qu'il s'agit :
D'une part, il est établi pour toute opération soumise à un plan général de
coordination en matière de sécurité et de protection de la santé (PGCSPS). Dans ce cas, il
est adressé au coordonnateur désigné.
34
D'autre part, il est conçu pour tout chantier clos et indépendant, sur lequel n'intervient
qu'une seule entreprise (en l'absence de tout sous-traitant et de tout travailleur
indépendant). Dans ce cas, le plan est adressé directement au maître d'ouvrage puisqu'il n'y
a pas de coordonnateur. Il s'agit des opérations d'une durée supérieure à un an et pour
lesquelles seront employés à un moment quelconque plus de 50 salariés.
Le plan doit analyser de façon précise - et cela pour chaque opération - les
dispositions prises en matière de secours, les dispositions prévues en matière d'hygiène et
celles concernant les locaux destinés au personnel, ainsi que les mesures proposées par le
coordonnateur dans le Plan Général de coordination de Sécurité et de Protection de la
Santé
Il distinguera pour ce faire, les risques "importés" par les autres entreprises
présentes simultanément sur le chantier, des risques "exportés" par les travaux de
l'entreprise et des risques propres au chantier.
Le PPSPS intégrera, notamment, les mesures prévues pour l'accès au chantier des
simples fournisseurs, ces derniers n'étant pas des sous-traitants.
Bien entendu, l'entrepreneur dispose de 30 jours pour élaborer son plan à compter
de la notification du contrat signé par le maître d'ouvrage. Quant au sous-traitant,
l'entrepreneur principal est tenu de lui laisser également un délai de 30 jours, s'il doit
exécuter des travaux de gros oeuvre ou du lot principal, ou un des travaux entrant dans la
liste des travaux à risque particulier.
Le délai est ramené à 8 jours pour tous les travaux de second oeuvre ou les travaux
accessoires.
Ces délais sont impératifs et doivent être isolés, par le maître d'ouvrage ou par
l'entrepreneur principal en cas de sous-traitance, du délai d'exécution des travaux
proprement dits.
Il résulte des articles R. 238-33 et R. 238-34 que les PPSPS, peuvent être consultés
par le médecin du travail et les CHSCT ou, à défaut, par les délégués du personnel de
toutes les entreprises appelées à intervenir.
C'est, en revanche, beaucoup plus délicat pour des travaux figurant dans la liste
prévue à l'article L.235-6, dès lors que ceux-ci peuvent être imprévisibles. Dans ce cas, il
conviendra de le faire, au plus vite, dès que le plan aura pu être rédigé, dans les conditions
fixées ci-dessus.
Cela suppose que lorsqu'une mesure du plan initial n'a pas pu être mise en oeuvre,
celle-ci doit être compensée par une mesure d'une efficacité au moins équivalente portée à
la connaissance du coordonnateur ainsi que de toutes les personnes mentionnées à l'article
R. 238-34 (inspection, service de prévention de la sécurité sociale et OPPBTP) d'une part, et
des personnes consultées d'autre part.
Prévu par les articles L. 235-15 et R. 238- 37 à R. 238-39 du code du travail, c'est un
dossier rassemblant toutes les données de nature à faciliter la prévention des risques
professionnels lors d'interventions ultérieures. C'est un document qui doit permettre de
mieux intégrer, lors de la conception et pendant la réalisation d'un ouvrage, les conditions de
sécurité de ceux qui auront à en assurer l'entretien.
Elle ne consiste pas à modifier directement un projet, mais peut conduire le maître
d'ouvrage et le maître d'oeuvre à modifier le projet initial, pour prendre en compte les
observations du coordonnateur.
La mission du coordonnateur pour les lieux de travail peut, si le contrat l'a prévu,
comporter en plus de la constitution du dossier comportant les documents évoqués ci-avant,
le contrôle, lors de la conception et de la réalisation de l'ouvrage, des données relatives à la
prévention des risques professionnels pour la maintenance des installations précitées.
- S'il s'agit d'un ensemble immobilier, géré par un syndic, la solution du dépôt d'un dossier
au rang des minutes du notaire est suffisante pour répondre à l'objectif.
- Si l'ensemble immobilier est découpé en tranches entretenues individuellement, chaque
acte de vente doit alors viser le dépôt du dossier au rang des minutes du notaire qui à
enregistré la vente, de sorte que chacun des propriétaires des lots d'ensembles immobiliers
puisse être dépositaire d'un exemplaire de la partie du dossier le concernant.
En ce qui concerne les opérations de génie civil, le dossier sera adapté en fonction
de la nature des risques réellement rencontrés pour les opérations de maintenance des
futurs ouvrages sur le fondement de l'analyse préalable des risques. Lorsque l'ouvrage ou le
futur ouvrage est soumis à l'obligation de Déclaration d'Intention de Commencement des
Travaux (Décret n°91-1147 du 14 octobre 1991), le D.I.U.O devra indiquer où les plans
peuvent être consultés.
37
L R
O
B
L - Appliquer les principes généraux de prévention. L.235-1
I - Déclarer les opérations de niveau I et II. L.235-2 R.238-1
G
A R.238-2
T -
I
O
- Désigner le coordonnateur SPS compétent doté de l'autorité et L.235-4 (al 1) R.238-16
N des moyens nécessaires à sa mission. L.235-5 R.238-17
S R.238-18
D - Réaliser les VRD préalables pour les opérations de bâtiment L.235-16 R.238-40 à
E
>5.000.000 F. R.238-45
F
A L.235-5 R.238-16
I
- Organiser les rapports entre maître d'oeuvre, entreprises et
R coordonnateur. R.235-17
E R.235-19
- Conserver le P.G.C.S.P.S pendant 5 ans à compter de la réception de R.238-25
l'ouvrage.
F
A
I
R
E
38
L R
L R
L R
L. 230-2
- Respecter et appliquer les principes généraux de prévention L.235-1
L.235-18
- Rédiger et tenir à jour les PPSPS, les transmettre aux L.235-7 R.238-26
organismes officiels (IT, CRAM et OPPBTP) au coordonnateur à
ou au maître d'ouvrage et les conserver pendant 5 ans à compter R.238-36
de la réception de l'ouvrage
N° D 9500158 /CT.6
Entrerait dans la 3ème catégorie, tout chantier où sont effectués, dans le cadre d'une même
opération, par au moins deux entreprises, des travaux tels que définis par le décret n° 65-48 du
8 janvier 1965 modifié - notamment par le décret du 6 mai 1995 - dès lors que l'une d'entre
elles effectue des travaux soit sur la structure même d'un ouvrage ou d'une construction, soit
sur des éléments de clos et de couvert.
En définitive, tous les travaux pour lesquels l'analyse des risques telle que prévue par l'article
L. 235-1 du code du travail aura fait apparaître des risques de co-activité justifiant la
désignation d'un coordonnateur.
Afin d'éviter toute confusion, je crois néanmoins devoir rappeler que cette interprétation ne
peut se concevoir qu'en deçà du seuil des 500 hommes/jours (seuil de la déclaration préalable)
dans la mesure où, au delà de ce seuil, l'importance de l'opération et la nature des documents à
réaliser justifient pleinement la désignation d'un coordonnateur pour tous types de travaux.
Il en sera de même, lorsqu'il s'agira de travaux entrant dans la prévision des travaux à risques
particuliers, tels que prévus par l'article L. 235-6, lorsque la liste sera prise par arrêté des
ministres chargés du travail et de l'agriculture.
Jean Marimbert
44
Ministère du Travail,
du Dialogue Social et de la Participation
Bureau CT.6
Jean MARIMBERT
Bureau CT.6
Ref: /CT6
Jean MARIMBERT
51
Bureau CT.6
Ref: /CT6
Le Sous-Directeur des
Conditions de Travail
Marc BOISNEL
55
Bureau CT.6
Une réponse doit être donnée suite à une interrogation relative au décret n°
95-543 du 4 mai 1995 relatif au collège interentreprises de sécurité, de
santé et des conditions de travail et plus particulièrement de son article
R.238-47 portant sur la représentation des entreprises dans ce collège.
A contrario, lorsque l'une de ces deux conditions n'est pas remplie par une
entreprise, sa participation aux travaux du collège est obligatoire. Ainsi,
pour reprendre l'exemple que vous citez dans votre courrier, une entreprise
occupant 9 salariés présente sur le chantier pendant une période d'un an
est tenue de participer et d'être représentée au CISSCT.
Marc BOISNEL