Tout Sur RX
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t entre 5 picomtres et 10 nanomtres. L'nergie de ces photons va de quelques eV (lectron-volt), plusieurs dizaines de MeV. C'est un rayonnement ionisant utilis dans de nombreuses applications dont l'imagerie mdicale et la cristallographie. Les rayons X ont t dcouverts en 1895 par le physicien allemand Wilhelm Rntgen, qui a reu pour cela le premier prix Nobel de physique ; il les nomma ainsi car ils taient d'une nature inconnue (la lettre x dsigne l'inconnue en mathmatiques). La distinction entre les rayons X et les rayons gamma (qui sont de mme nature et d'nergie semblable) vient de leur mode de production : les rayons X sont des photons produits par les lectrons des atomes alors que les rayons gamma sont produits par les noyaux des atomes.
Historique
la fin du XIXe sicle, Wilhelm Rntgen, comme de nombreux physiciens de l'poque, se passionne pour les rayons cathodiques qui ont t dcouverts par Hittorf en 1869 ; ces nouveaux rayons avaient t tudis par Crookes (voir l'article Tube de Crookes). cette poque, tous les physiciens savent reproduire l'exprience de Crookes mais personne n'a eu d'ide d'application de ces rayonnements. En 1895, Wilhelm Rntgen reproduit l'exprience de nombreuses reprises en modifiant ses paramtres exprimentaux (types de cibles, tensions diffrentes, etc.). Le 8 novembre 1895, il parvient rendre luminescent un cran de platinocyanure de baryum. C'est une intuition que l'on peut qualifier de " gniale " qui va mener Rntgen dans la direction de sa dcouverte : il dcide de faire l'exprience dans l'obscurit en plongeant son tube de Crookes dans un caisson opaque. Le rsultat est identique la situation normale. Rntgen place ensuite diffrents objets de diffrentes densits entre l'anode et l'cran fluorescent, et en dduit que le rayonnement traverse la matire d'autant plus facilement que celle-ci est peu dense et peu paisse. Plus troublant encore, lorsqu'il place des objets mtalliques entre le tube et une plaque photographique, il parvient visualiser l'ombre de l'objet sur le ngatif. Rntgen parvient en dduire que les rayons sont produits dans la direction des lectrons du tube et que ce rayonnement est invisible et trs pntrant. Comme il ne trouve pas de dnomination adquate pour ses rayons, Rntgen les baptise " Rayons X ". Notons au passage que ce rayonnement est encore souvent appel Rntgen Strahlen (litt. rayons de Rntgen) en Allemagne. Le premier clich est celui de la main d'Anna Bertha Rntgen (22 dcembre 1895, pose de 20 min.) ; il s'agit de la premire radiographie, la radiologie est ne. Un mois plus tard, Bergoni reproduit Bordeaux l'exprience de Rntgen, avant que ce dernier publie officiellement. Le 28 dcembre 1895, Rntgen publie sa dcouverte dans un article intitul " ber eine neue Art von Strahlen " (" propos d'une nouvelle sorte de rayons ") dans le bulletin de la Socit physico-chimique de Wurtzbourg.
C'est cette dcouverte qui lui vaudra le premier prix Nobel de physique en 1901. Il tire quatre conclusions dans son article : 1. " les rayons X sont absorbs par la matire ; leur absorption est en fonction de la masse atomique des atomes absorbants ; 2. les rayons X sont diffuss par la matire ; c'est le rayonnement de fluorescence ; 3. les rayons X impressionnent la plaque photographique ; 4. les rayons X dchargent les corps chargs lectriquement." La recherche de Rntgen est rapidement dveloppe en dentisterie puisque deux semaines plus tard, le Dr Otto Walkhoof ralise Braunschweig la premire radiographie dentaire. Il faut 25 minutes d'exposition. Il utilise une plaque photographique en verre, recouverte de papier noir et d'une digue (champ opratoire) en caoutchouc. Six mois aprs, parat le premier livre consacr ce qui va devenir la radiologie dont les applications se multiplient - dans le cadre de la physique mdicale, pour le diagnostic des maladies puis leur traitement (radiothrapie qui donne une expansion extraordinaire ce qui tait jusque-l l'lectrothrapie). Rntgen laissa son nom l'unit de mesure utilise en radiologie pour valuer une exposition aux rayonnements. Le symbole des rntgens est R. La dcouverte de Rntgen fit rapidement le tour de la terre. En 1897, Antoine Bclre, pdiatre et clinicien rput, cra, ses frais, le premier Laboratoire hospitalier de radiologie. Tout le monde voulait faire photographier son squelette. Mais pendant longtemps, les doses taient trop fortes. Par exemple, Henri Simon, photographe amateur, a laiss sa vie au service de la radiologie. Charg de prendre les radiographies, les symptmes dus aux radiations ionisantes apparurent aprs seulement deux ans de pratique. On lui amputa d'abord la main (qui tait constamment en contact avec l'cran fluorescent) mais ensuite, un cancer gnralis se dclara. Au dbut de la radiologie, les rayons X taient utiliss des fins multiples : dans les ftes foraines o on exploitait le phnomne de fluorescence, dans les magasins o l'on tudiait l'adaptation d'une chaussure au pied des clients grce au rayonnement et bien sr, on les utilisait pour la radiographie mdicale. Encore l, on fit quelques erreurs, par exemple en radiographiant les femmes enceintes. Avec les annes, on diminua la dure des examens et les quantits administres. Cent ans aprs leur dcouverte, on se sert encore des rayons X en radiographie moderne. On les utilise aussi dans les scanners, pour effectuer des coupes du corps humain. Plusieurs autres techniques sont venues complter les appareils des mdecins : les ultrasons, l'imagerie par rsonance magntique nuclaire, la scintigraphie ou encore la tomographie par mission de positrons. Mais on ne se sert pas des rayons X seulement en mdecine ; les services de scurit les utilisent pour examiner le contenu des valises ou des conteneurs ariens et maritimes sur cran. Les policiers les exploitent afin d'analyser les fibres textiles et les peintures se trouvant
sur le lieu d'un sinistre. En minralogie, on peut identifier divers cristaux l'aide de la diffraction des rayons X.
par des changements d'orbite d'lectrons provenant des couches lectroniques ; les rayons X sont produits par des transitions lectroniques faisant intervenir les couches internes, proches du noyau ; l'excitation donnant la transition peut tre provoque par des rayons X ou bien par un bombardement d'lectrons, c'est notamment le principe de la spectromtrie de fluorescence X et de la microsonde de Castaing ; par acclration d'lectrons (acclration au sens large : freinage, changement de trajectoire) ; on utilise deux systmes : o le freinage des lectrons sur une cible dans un tube rayons X : les lectrons sont extraits d'une cathode de tungstne chauffe, acclrs par une tension lectrique dans un tube sous vide, ce faisceau sert bombarder une cible mtallique (appele anode ou anti-cathode) ; le ralentissement des lectrons par les atomes de la cible provoque un rayonnement continu de freinage (ou Bremsstrahlung, terme allemand adopt internationalement) ; voir l'article Tube rayons X ; o la courbure de la trajectoire dans des acclrateurs de particule, c'est le rayonnement dit " synchrotron ".
Notez que dans le cas d'un tube rayons X, on a la fois un rayonnement continu (Bremsstrahlung) et un phnomne de fluorescence de la cible. La photo utilise dans l'encart ci-dessus pour illustrer la fois sciences physique et quantique est un diffractomtre rayons X. Dans le cas o la radiation ionisante lectromagntique est drive d'une source naturelle, les photons ne sont pas considrs comme tant des rayons X, mais plutt comme tant des rayons gamma.
ils pntrent facilement la " matire molle " (matire solide peu dense et constitue d'lments lgers comme le carbone, l'oxygne et l'azote) ; ils sont facilement absorbs par la " matire dure " (matire solide dense constitue d'lments lourds) ; c'est ce qui permet l'imagerie mdicale (radiographie, scanner) : ils traversent la chair et sont arrts par les os ;
ils sont facilement absorbs par l'air, par l'atmosphre ; de fait, les tlescopes rayons X (qui dtectent les rayons X mis par les toiles) doivent tre placs dans des satellites, et les radiographies mdicales, la source de rayons X doit tre proche du patient ;
l'ordre de grandeur de leur longueur d'onde tant celui des distances interatomiques dans les cristaux (mtaux, roches...), ils peuvent diffracter sur ces cristaux ; ceci permet de faire de l'analyse chimique, et plus prcisment de l'analyse de phase par diffraction de rayons X (ou radiocristallographie) ;
du fait de l'nergie importante des photons, ils provoquent des ionisations des atomes, ce sont des rayonnements dits " ionisants " ; ceci donne naissance au phnomne de fluorescence X, qui permet une analyse chimique, mais cela modifie aussi les cellules vivantes (cf. infra).
Dtection
Les rayons X sont invisibles l'il, mais ils impressionnent les pellicules photographiques. Si l'on place un film vierge protg de la lumire (dans une chambre noire ou enveloppe dans un papier opaque), la figure rvle sur le film donne l'intensit des rayons X ayant frapp la pellicule cet endroit. C'est ce qui permis Rntgen de dcouvrir ces rayons. Ce procd est utilis en radiographie mdicale ainsi que dans certains diffractomtres (clichs de Laue, chambres de Debye-Scherrer). Il est aussi utilis dans les systme de suivi des manipulateurs : ceux-ci doivent en permanence porter un badge, appel " film dosimtre ", enfermant une pellicule vierge ; ce badge est rgulirement chang et dvelopp par les services de sant pour contrler que le manipulateur n'a pas reu de dose excessive de rayons X.
Comme tous les rayonnement ionisants, les rayons X sont dtects par les compteurs GeigerMller (ou compteur G-M). Si l'on diminue la tension de polarisation du compteur, on obtient un compteur dit " proportionnel " (encore appel " compteur gaz " ou " compteur flux gazeux ") ; alors que le compteur G-M travaille saturation, dans le compteur proportionnel, les impulsions lectriques gnres sont proportionnelles l'nergie des photons X. Les rayons X provoquent aussi de la fluorescence lumineuse sur certains matriaux, comme l'iodure de sodium NaI. Ce principe est utilis avec les " compteurs scintillation " (ou " scintillateurs ") : on place un photodtecteur aprs un cristal de NaI ; les intensits des impulsions lectriques rcoltes par le photomultiplicateur sont elles aussi proportionnelles aux nergies des photons. De mme qu'ils peuvent ioniser un gaz dans un compteur G-M ou proportionnel, les rayons X peuvent aussi ioniser les atomes d'un cristal semi-conducteur et donc gnrer des paires lectron-trou de charges. Si l'on soumet un semi-conducteur une haute tension de prpolarisation, l'arrive d'un photon X va librer une charge lectrique proportionnelle l'nergie du photon. Ce principe est utilis dans les dtecteurs dits " solides ", notamment pour l'analyse dispersive en nergie (EDX ou EDS). Pour avoir une rsolution correcte, limite par l' nergie de seuil ncessaire la cration de charges, les dtecteurs solides doivent tre refroidis, soit avec une platine Peltier, soit l'azote liquide. Les semi-conducteurs utiliss sont en gnral du silicium dop au lithium Si(Li), ou bien du germanium dop au lithium Ge(Li). Notons au passage que la faible temprature n'a pas d'effet direct sur la valeur de l'nergie de seuil, mais sur le bruit de fond. Il est possible en revanche d'utiliser des supraconducteurs maintenus trs basse temprature afin de faire usage d'nergie de seuil vraiment petite. Par exemple l'nergie de seuil ncessaire la cration de charges " libres " dans le silicium est de l'ordre de 3 eV, alors que dans le tantale supraconducteur, disons au-dessous de 1 Kelvin, elle est de 1 meV, soit 1 000 fois plus faible. La diminution de la valeur de seuil a pour effet d'augmenter le nombre de charges cres lors de la dposition d'nergie, ce qui permet d'atteindre une meilleure rsolution. Cette dernire est en effet limite par les fluctuations statistiques du nombre de charge cres. L'amplitude de ces fluctuations peut s'estimer avec la Loi de Poisson. Des expriences rcentes de dtection d'un photon X l'aide d'un calorimtre maintenu trs basse temprature (0,1 K) permettent d'obtenir une excellente rsolution en nergie. Dans ce cas, l'nergie du photon absorb permet de chauffer un absorbeur, la diffrence de temprature est mesure l'aide d'un thermomtre ultra sensible. Afin de comparer les approches : le Si permet une prcision de la mesure de l'ordre de 150 eV pour un photon de 6 000 eV. Un senseur au Ta permet d'approcher 20 eV, et un calorimtre maintenu 0,1 K a rcemment dmontr une rsolution d'environ 5 eV, soit un pouvoir de rsolution de l'ordre de 0,1 %. Il est utile de mentionner que les mthodes de dtection cryogniques ne permettent pas encore de fabriquer des capteurs possdant un grand nombre d'lments d'images (pixel), alors que les capteurs bass sur les semi-conducteurs offrent des " camras " rayons X avec plusieurs milliers d'lments. De plus, les taux de comptage obtenus par les senseurs cryogniques sont limits, 1 000 10 000 cps par pixel.
Rayons X en cristallographie
L'analyse des cristaux par diffraction de rayons X est aussi appele radiocristallographie. Ceci permet soit de caractriser des cristaux et de connatre leur structure (on travaille alors en
gnral avec des monocristaux), soit de reconnatre des cristaux dj caractriss (on travaille en gnral avec des poudres polycristallines).
Les rayons X sortent par le tube vertical en haut ; le cristal au centre de la photo est trop petit pour tre vu ; il est fix l'extrmit d'une fine aiguille de verre manipule par la tte goniomtrique sur la droite (qui ressemble au mandrin d'une perceuse) et permet selon trois axes successifs (un vertical, un 45 et un horizontal) de tourner le cristal dans toutes les orientations tout en le maintenant dans le faisceau de rayons X ; une camra vido (en noir en haut gauche) permet de contrler que le cristal est bien centr ; un puits en bas au milieu est tenu par une lame : le puits sert arrter les rayons X directs qui n'ont pas interagi avec le cristal ; un systme de refroidissement ( gauche, tube avec des lettres en rouge) permet de refroidir le cristal ; n'est pas visible sur la photo le dtecteur de rayons X qui est depuis quelques annes une camra CCD permettant de remplacer la fois les plaques photos et les compteurs ; n'est pas visible aussi la source de rayons X et son monochromateur focaliseur qui est compos d'une multicouche miroir rayons X ; n'est pas visible l'informatique d'acquisition des donnes exprimentales.
Utilis en gologie et en mtallurgie, c'est aussi un outil de biophysique, trs utilis en biologie pour dterminer la structure des molcules du vivant, notamment en cristallognse (c'est l'art de fabriquer des monocristaux avec une molcule pure) ; dans ce cadre, un monocristal de la molcule est mis dans un faisceau de rayons X monochromatiques et la diffraction observe pour diffrentes position du cristal dans le faisceau de rayons X (manipul par un goniomtre) permet de dterminer non seulement la structure du cristal, mais aussi et surtout la structure de la molcule. C'est notamment par radiocristallographie que James Watson, Francis Crick et leurs collaborateurs ont pu dterminer la structure hlicodale de l'ADN en 1953.
Rglementation
Dans l'Union europenne, l'utilisation des rayons X est soumise aux normes Euratom 96/29 et 97/43. La directive 97/43/ Euratom du 30 juin 1997 aurait d tre transpose en Droit interne franais au plus tard le 30 mai 2000. En France, il faut se rfrer :
au Code de la sant publique (CSP), articles L.1333-1 L.1333-20 (nouvelle partie lgislative), articles R.1333-17 R.1333-93 (nouvelle partie rglementaire) ; au Code du travail (CT), articles R.231-73 R.231-116 (partie rglementaire dcrets en Conseil d'tat) ; aux normes NFC 74-100 (conception), NFC 15-160, NFC 15-164 (installation) ; ces normes sont obsoltes et sont en cours d'actualisation en 2006.
L'organisme charg du contrle est la DGSNR, la Direction gnrale de la sret nuclaire et de la radioprotection, cre n2002-255 par le dcret du 22 fvrier 2002, modifiant le dcret n93-1272 du 1er dcembre 1993, et qui remplace la DSIN (Direction de la sret des installations nuclaires). La DGSNR est une branche de l'Autorit de sret nuclaire (ASN).
Autre acception
" X-ray " est aussi l'appellation de la lettre X dans l'alphabet radio international.