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Juster Jean - La Condition Légale Des Juifs Sous Les Rois Visigoths

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LA

CONDITION LGALE DES JUIFS

SOUS LES ROIS VISIGOTHS


PAR

JEAN JUSTER
Docteur en Droit Avocat
la

Cour d'Appel de Paris

PARIS
LIBRAIRIE PAUL GEUTHNER
13,

RUE JACOR, 13

1912

Extrait

des

ETUDES D'HISTOIRE JURIDIQUE PAUL FRDRIC GIRARD

offertes h

LA

CONDITION LGALE DES JUIFS


sous LES ROIS YISIGOHS'
PAR

JEAN JUSTER
Docteur en Droit

Avocat

la

Cour

d'Ajpel de Paris

La politique religieuse des


envers
PRIODE ARIENNE.
1.

rois visigoths

les Juifs.
Foi
visigolli

Lc

preiTiici'

qui

se

soit

SOURCES.
au.ssi

appelle
liiLii)

qu'on Lois. Lex roinana Visigoihorum, d. G. llaenel, 1849, Leipzif,% [irevinriam Alaracianum. La liLtrature sur ce code et sur llnlerprede ses lois est indique dans Rafal qui accouipajfue chacune ou presque

3!) ss., 190o, Madrid, et dans Sentences IL Rruuuer. Deiilsche liechlsnescliichle, 1 -. p. 510 ss., 1906 Leipzig:. Les bibliographie dans de Paul sont reproduites dans Girard. Textes^ p. 337 ss. Voir la l'.)OT. Girard. /. vil., y ajouter Ma.v Conrat (Colin). Der Weslgolhische l'milus, dites par Leges Visigothornin, qu'un appelle la Loi barbare des Visigolhs, Tomus I). La K. Zeuiuer, l'JOi. Hanovre et Leii)ziK (dans les MGll. Legum Seclio I.

lie

Urena y Smeujaud,

Iai lejislaciii

goiic.i-hispana, p.

bibliographie, dans
1=. 481-4!Hi.

Urcna y Snienjaud,
les

op.

cil.,

p. i5-3'J,

et

Rrunner
force

op.

cil.

surtout, ce qui arrivait trs souvent,

ont une approbation royale. On aniplissima Cnltrouvera ces canons dans Mansi. Sacroriim Concilioruin nova el les vol. 'J-l^, on dans notanuiicnt 1!01 ss.), ibid. (rimpression leclio. ITo'J ss., Paris Saenz de dans des collections spciales des conciles dKspa-uc dites par .Joseph llixpaniae el novi orliis. Hi'J. Rniiie, ou .\},'uirrc, CoHeclio inaxiinn concilioniin

CoNCM.F.s.

Sous

les rois calholicpies

canons
ils

des

conciles ont

de

lois,

quand

TUDES d'histoire juridique


est,

[276]
II (484-507).

occup des Juifs

d'aprs nos documents, Alaric

dans F. A. Gonzalez, Collectio canoniim ecclesiae Hispaniae, 1808, Madrid. {Xous reproduisons les canons d'aprs celte dernire dilion; les messages royaux prononson dition des cs devant les conciles, d'aprs l'dition qu'en a faite Zeiinier dans Leges Visigothoriim. Pour les uns comme pour les autres, nous renvoyons en mme temps Mansi, collection cite). P. B. Gams, Die KirchengeRendent des services dans l'tude de ces conciles schichte von Spanien, et notamment t. 2. -2' partie, 1874, Regensburg, et G. J. Ilefele, Histoire des Conciles d'aprs les documents originaux, nouv. trad. franc, faite sur
:

la 2' d.

allemande par H. Leclercq, t. lll, 1903-1904, Paris. Pres de la littrature de l'poque Il v a trs peu glaner dans l'Eglise ou auteurs profanes. Les quelques renseignements qu'on y trouve sont reproduits au cours de l'article. Sur les crits antijuifs d'Isidore de Sville et de quant Aurasius Julien de Tolde, voir plus loin p. 5 noie o et p. 20 notes 1 ss.
LITTR.A.TURE.
:

voir plus loin p. 5 note


iNSCRirxioNS.

5.

M. Schwab, Rapport sur

les

inscriptions hhraiques de l'Espagne,


;

Archives des Missions sc/e/iii/it/fies, 14 (1907) 229 ss. ajouter les inscriptions cites dans Jean Juster, Les Juifs dans l'Empire romain, leur condition juridique, conomique et sociale, t. I, p. 140 ss., 2 vol. (sous pre.sse, paratre au

dans

Nouvelles

commencement

de) 1913, Geutliner, Paris.

BIBLIOGRAPHIE. Les ouvrages gnraux

sur l'histoire de l'Espagne,

cf. la

bibliographie critique de Desdevise du Dezert dans Revue de Synthse historique fournissent peu pour noti'e tude. Ceux qui s'occupent 1904, II. 201-231; 322-3i4 un peu plus longuement des Juifs vont tre cits. Quant la bibliographie spciale

sur les Juifs d'Espagne, on la

trouvera

d'ailleurs

incomplte

mme

pour son

poque

dans Joseph Jacobs

An Inquiry

into the Sources of the History of the

Jeivs in Spain, p. 213-244, 1894,

Londres. Aucune tude juridique systmatique n'a encore t consacre aux Juifs d'Espagne et moins encore ceux de l'poque visigothique. L'ouvrage de H. Graelz, Die ivestgothische Gesetzgebung in Betreff der Juden, dans Jahresberichl des jdisch-theologischen Seminars Fraenkelscher Stiflung , 1858, Breslau, ignore totalement les Juifs de l'poque arienne et n'est qu'un rsum des lois de l'poque barbare, contenant cependant quelques bonnes observations sur la paternit des diffrentes lois, maintenant dlinitivement tablie par Zeumer dans l'dition cite de ces lois. Des rsums plus ou moins tendus se
trouvent encore dans Lembke, Geschichte von Spanien I. 89 ss.. 193-197, 1831, Hambourg: Adolfo de Castro, Ilistoria de los judios en Espana. 1847, Cadix {non vidi); K. H. Lindo, The Jlistory of the Jews of Spain and Portugal, 1848 Londres, qui donne p. 8-42, en mme temps que l'histoire des Juifs, la traduction des principaux canons des conciles qui les concernent et celle, prcsqu'intgrale du livre XII,

HI de la Loi barbare des 'Visigoths: Adolf. Helllerich, Entstehung und Geschichte des '[Veslgoten-Rechts,p. 68 ss., 207 ss., 1858, Berlin; Graetz adonn un abrg de sa monographie dans sa Geschichte der Juden, t. V, 73-79, 154-171, 1861. Les Leipzig [= p. 1-55, de la traduction franaise de ce volume qui porte le titre
titre
:

Juifs d'Espagne

H'i'y-IW.'i,

traduit par Georges Stcnnc, 1872, Paris]


cf.

= Ge.c/iic/i/e
Juden
in

t.

V*

p. 59-71. 142-157,
1.

1909 Leipzig;

aussi M. Kayserling, Gesch.der

Spanien

4ss., 1861,

littraires sur les Juifs

Berlin; Jos Aniador de los Rios, Etudes historiques, politiques et d'Espagne, Irad. par J.-G. Magnabal, p. 23-37, 1801, Paris;
social, poUtica

y religiosa de los Judios de Espana y Portugal t. 1, Madrid J. E. Scherer.D/'e Rechtsverhiiltnisse der Juden in den deulsch-osterreichischen Landern, mit einer Einleitung iiher die Principien der Judengesetzgchung in Europa wiihrend des Miltelalters, p. 20-26, 1901 Leipzig; F, Dahn, Die Knige der Germunen, G. 418-429, 1871, W'iirzburg; de polmique et

Idem, Historia

p. 77-110, 3 vol. 1875-1870,

[277]

LA CONDITION LGALE DES JUIFS SOUS LES ROIS VISIGOTHS

Dans son
les

Brviaire publi en l'an 506', et auquel


il

il

faut ajouter

Sentences de PauP,

adopte", en substance, les

lois

en vigueur

dans l'Empire romain

lors

de

la

conqute visigothique^

sans aucune valeur est l'ouvrage de Casabo J. Pages, La Espana judia, 1891, Barcelona; cf. aussi Fernandez y Gonzalez, Inslilulciones jnridicas del pueblo de Isral en

de la Peninsula Iberica, t. I (seul paru) p. 17-37, 1881, Madrid, de F. Gcirres, cits plus loin p. 4 note 3 p. o notes et 3 p. 6 note 1 p 7 note 4 p. 23 note 4. Cf. aussi, Jean Rgn, Elude sur la condition des Juifs de Narbonne du V' au XII' sicle, Rev. des et. juives. 55 (1908), ^-\'2. i. Voir ces lois arranges systmaliquenicnt dans Max Conrat (Cohn), Breviarium Alaracianum. Rumisches Redit ini friinkischen Reich in systenialischer Darstellung,
los di/'erenles estados

et les divers articles


;

p. 156-160, 1903, Leipzig.

Particulirement Sent. 5. 22. 3 et 4. Les Juifs tant considrs comme Romains (cf. plus loin p. 54 noie 4, cf. aussi p. 51 note 1), la place des lois qui les concernaient taient donc dans une codification Il y avait deux sortes de Romains dans le royaume faite pour les Romains. catlioliques et juifs. Or il est curieux de voir qu'en maintenant les lois romaines pour ses sujets romains, Alaric s'est trouv maiiilcnir en mme temps les rapports qui
2.

3.

existaient dans Empire entre juifs et catholiques. Cf. p. ex. la Aov. 111 | 3 o la synagogue nouvellement difie e.st transfoime en glii^e catholique, voir plus loin,
1

p. 42
4.

note
III

1.

du Code Thodosien et principalement la de Thodose qui rgla en dernier lieu la situation lgale des Juifs. Cela explique la rduction considrable de cinquante-trois dix * du nombre des lois relatives aux Juifs qu' subi le Code Thodosien dans l'abrg qu'en a fait faire Alaric. En ell'et [voir aussi Max Conrat, Westgotischer und halholische Ausziiqe
C'est--dire les lois les i)lus rcentes

Novelle

des seclizehntes Buchs des Theodosianus,


1"

En adoptant

la

\ovelle 111

sien qui excluaient les


les obligeant
2

Kanon. Abt. 32 (1911), 85 ss.l de reproduire les lois du Code ThodoJuifs des charges publiques (C. Th. 16. 8. IG, 22, 25, 27) en
SS.
:

il

tait inutile

nanmoins la curie [C. Th. iH.i. 99, 157, 158, 165; 16. 8.3, 22, 24). Les lois du Code Thodosien nous montrent toute une suite de variations dans les mesures relatives aux Juifs, Alaric n'en a reproduit que les mesures qu'il entendait appliquer C. Th. 2. 1. 10 remplace 16. 8. 8; C. Th. 2. 8. 3, rend inutile 16. 8. 20C. Th. 3. 1. 5: 16. 9. 1 et 2 remplacent toutes les autres lois, sur la proprit des Juifs sur des esclaves chrtiens 3. 7. 2 remplace 16. 8. 6 2. 8. 26 est pareille 8. 8. 8 et 3. 7. 2 9. 7. 5; 16. 7. 2 remplace IC. 8. 19. 3 En adoptant les Sentences de Paul qui prvoyaient des cas rgis aussi par des lois du Code Thodosien celles-ci pouvaient tre omises, ainsi au lieu de C. Th. 16. 8. 19 (cependant cf. sous 2) 22, 26; 16. 9. 2 et 4, on appliquera Sent. 5. 22. 3 et 4; au lieu de C. Th. 16. 8. I, peut tre, Sent. 5. 22. 1. 4 Certaines lois ont t supprimes parce que devenues sans objet; ainsi des lois relatives aux patriarches, C. '/i. 16. 8. 11 et 22; aux navicularii, i:i. 5. 18; sur iaurum coronarium du patriarche, C. 7'/i. 16. 8. 11 et 22.
:

5 D'autres n'ont pas t reproduites parce que relatives des conflils qui ne se prsentaient probablement plus. Ainsi les Ariens n'attaquaient pas les Juifs et ne dtruisaient pas leurs synagdgues et sous la domination arienne les calhuliques
* llrcv.t.
1.

10 (== C. Th. 2.1. 10); 2. 8. 3

C. Th.
1

2. 8.

26); 3.

1.

C. Th.
1

3. l.

5); 3.

7.

{^
5);

C. Th.
16. 3.

3. 7. 2); 9. 4.

(=

C. Th. 9.
:

7.

5);

16. 2.

(=

C. Th. 10.
Il; 10.
-l.

7. 3); 16. 3.

(= C.Th.
4^.

16. 8.

2(=

C. T/i. IO.s.'T)

10.

(=: C.

Th.fG.O.
lilre
8

(=

C. Th. 16.9.

On

voit

donc que

les 5 lois

du

tilre

'Jet

les 29

du

du Code Thodosien sont respectivement

rduites deux dans ciiaquc litre du Brviaire.

TUDES d'histoire JURIDIQUE

]278j

Les successeurs ariens d'Alaric malgr leur grande activit lgificatrice ne semblent pas avoir innov quant aux Juifs'. Or, la lgislation romaine, qui se trouvait ainsi maintenue
pendant encore un
sicle, tout

en dictant des dchances contre


rois visigoths passs
et

les Juifs, tolra leur culte

avec ses crmonies.


ses successeurs,

PRIODE CATHOLIQUE.
au
catholicisme,
reprirent,

Cependant les c'est--dire Reccarde

pour

la

transformer, la lgislation relative aux Juifs.

Mus

par un zle de nophytes, ces rois voulurent unifier dans


u'y furent pas

la foi

cathoHque tous leurs sujets. Dans cette uvre, ils furent aids, quand

ils

pousss, voire prcds, par les conciles qui, discrets lors de la

priode arienne, devinrent maintenant de petits parlements du pays, proccups surtout des questions religieuse et sigeant

rarement pendant une session sans promulguer des canons antijuifs. Ces canons pour avoir force civilement devaient tre approuvs par le roi- et ils Ttaient presque toujours.
Reccarde^ (086-6OI), approuva
les dcisions

du IIP concile

n'osaient pas

C. Th. 16. 8. 9, 12. 20, 21, 25, 27; le faire, d'o omission du de police suffisaient pour empcher aussi les excs des Juifs, d"o inutilit des mesures spciales du C. Th. 16. 5. 44, 46; 16. 8. 18. 6 Certaines lois dictant des mesures iniques ont t supprimes, ainsi C. Th. 16.

non plus

les rgles ordinaires

8.

28 surles droits du Juif baptis la succession de ses parents rests juifs; C. Th. 16. 8. 29 sur la perception de Vauriim coronarium (16. 8. 11 et 22 sont devenues caduques) G. Th. 9. 45. 2 sur lasylie des Juifs. 7 Par ailleurs on est surpris de ne pas rencontrer les lois surles privilges du clerg juif, C. Th. 16. 8. 2, 3, 13, 15; celle relative au privilge du march autonome C. Th. 16.8. 10; celle permettant aux Juifs de retourner au judasme, C. Th. 16. 8.
;

23.

On ne

t exclues

peut s'empcher de dire avec Conrat, du Brviaire par esprit antijuif.

l.

cil., p.

86 note

l,

que ces

lois

ont

1. Le fait que les documents littraires n'en fi.ut pas mention ne serait pas encore une preuve. Mais dans les Legex Visir/nthorurn, les lois antrieures lau 586 ne portent pas le nom du roi qui les a dictes et sappolleut, on le sait. nliqune, or les
.-1

A nli({iiiie

(ormenl'.ija des Lejes VisijolJwriim, cf.


cil.
I

Zeunier, Neiies ArcJiiv 23 [1897]


soit relative au.x Juifs.

433 et Mrunner, op.

-.

489, 491, et

il

n'y eu a

aucune qui

Malgr tout, la ccrlitude nous manque et le fait pourrait s'expliquer par le changement de la politique visigothique envers les Juifs partir de 586 s-i les lois antrieures avaient par exemple t favorables au.x Juifs, il est vident que leur place n'tait plus dans un code promulgu par un Uecesswiuth ou Kr%vige. 2. Cf. Zonmcr .Vee.s Archiv 23 [1897] 485 ss., 493 ss. F. Gnrres, KUni;/ UcUnrcd ilcr htlholisclie :j. IL'lIleiich, We.tUfnlen lUnhl 4! ss.
: ;

H.

<l:ix

Juilt'iihiin

{.'ififJ-GUIf,

Zi-ilsc'hrifl

fiir

ivissmischafl lirhe 'l'hculu(jie,

40 (1897).

284-29'J.

[279j

LA CO^DITlOl^ lgale des


le

JL'IFS

SOUS les UOIS MSIGOTIIS


le
:

de Tolde qui

premier introduisit
il

baptme

forc des Juifs,

dans un cas seulement,

est vrai

lorsque les enfants sont

-. ns d'unions judo-chrtiennes' de son rgne, dbut au Siscbut (612-G20i squi,

commena

par

bout confirmer celte disposition % devait bientt aller jusqu'au contre l'avis d'une personne aussi autorise qu'Iet inaugurer la politique de conversion force des Juifs. sidore deSville' 613 il ordonnait que tous les Juifs du royaume devaient,

En l'an

passer au christianisme ^ Des milAfrique, etc.; les autres liers de Juifs passrent en Gaule', en
soit le quitter jamais, soit

1.

2.

Voir plus loin p. 4o uole 1. \oi.s ne savons rien de la politique


[cf.

de Liuva

(G01-G04),

de Witlerich

((i03-

F. Gnrres, ReligionspoliUk WiUericli^, ClO) celui-ci roi tolrant, (610-612 wissensch. Thologie, 41 (1898) 10M05] et de Gondemar
.

Zeitschr. fur
prolest.

3. Cf.

F.

Grrcs,
t.

Sisehal

dans Hergoz-IIaiick, Reul-Enzijklop.

/.

Thologie',
4.

Plus loin

XVIII, p. 397-399. p. 4o note 2.

c'est lui qui prside le IV concile 0. Isidore de Sville, mals-r sa judo-phobie, -n'tait pas pour le baptme de Tolde qui dicta tant de mesures contre les Juifs, petit trait antijuif De Fide Calholica d'un l'auteur Il est suivante. Voir note forc Un peu avant Isidore 449-538. ex Veleriel Xovo leslamenlo contra Jinlueos, PL. 83, encore en vie au commencement du rgne de un voque de Tolde, Aurasius qui se trouve Sisebut- aurait aussi compos un crit antijuif d'aprs la note suivante Florez reproduite dans dans l'dition d'Ildcphonse de Tolde, De vir. ill. c. 5, par epistola. ad cjuemdam PL. 96. 201 Exslat apiid nos manuscripla. ejiis (d'Aurasius^ Joan. Bapl. Perez. ipse aliqnando eam fovenlem.Vidit Froganem Jiidaeoruni parles Bihliolh. sancli Laiirenlii, eamqneunnnlavtl. et habuit Iranscriptam ex veluslo Cod. (MGH. Auct. Anl.Xl,p.m[), ciin[SiseG. Isidore de Sville, Hist. Golhorum c. aemulationem qiiidem bnlas] in initia regniJiidaeosnd fidem chrisUanampernwvens poleslale enini conpulit. qiios provocare [de/1 habuit, sed non secnndum scientiam Le mme Chron. n" 416 et Jiidaeos sui regni subdilos ad
:

^^

fidei ralione oportuit.

Ant. XI. 480). Appendix Marii Eptscopi Avinlic. 15 Judaeos praeler eos qui fuga lapsi sunl ad Leipzig 1878, Arndt, p. d. G. Chron. Qui aussi IV Conc. de Tolde (633) can. a7 Cf. Francos, ad Christi fidem convertit.
Christi fidem convertit

(MGH.

Aiict.

auternjam pridem ad chrislianilalem venire

coacli sunl, sicut

facluni est

tempo-

Mansi. Conc, 10, G33. ribus religiossuni principis Sisehnli, Gonzalez, Coll. can. 383 dans Isid. Loeb, Josef Voir les dires des chroniqueurs juifs sur ces vnements 212. Cf. surtout Ilacohen et les chroniqueurs juifs, Rev. des tudes juives, IG (1888). des saulJrances chronique Pleurs, des Valle La Josef Hacohen, Emek Ilahakha ou Ilacohen, mdecin dWvignan. /r,0. d'Isral depuis sa dispersion par Maistre Joseph historiques par Julien publi pour la premire fois en franais, avec notes et textes Juifs des villes de Sisebut.... enjoignit rigoureusement aux Se, 1881, Paris, p. 8 devint ainsi une pierre d'achoppement son royavmie de se convertir son Dieu et tremblants, car il voulait pour les enfants d'Isral, qui furent comme des chevreuils faillirent alors. les convertir, et plusieurs d'entre eux 2.400) Is (Sisihulus] enim Ih'braeos regni 7. Gesla Dagoberli, G, 30 (MGH. SS. Merov. aliquot millia in Gallium cffugerunt. tanien coegit, eorum
: ..
:

sui

Christum agnoscere

TUDES d'histoire JURIDIQUE


foi

[280]

adoptrent apparemment la
Leovigild catholique,

impose

qu'ils gardrent ainsi

jusqu' l'avnement de Swinthila' (521-631), roi doux et juste, le

comme on

l'appelle, qui leur

permit de

repasser ouvertement au judasme et laissa aussi les exils revenir dans leur patrie-.

Son successeur Sisinanth


lY''
,

(631-636) se ralliant la doctrine

du

concile de Tolde (633) qui tait celle de l'Eglise, jugea qu'il ne

approuva la mesure draconienne du mme concile qui ordonnait de ramener au catholicisme les Juifs baptiss sous Siscbut et retourns au
fallait
il

pas forcer les Juifs au baptme \ mais

judasme sous Swinthila\


tiss

C'est, disons-le ici, le

mme

concile

qui inaugura la lgislation spcifique^ relative aux Juifs bap-

dont

le

catholicisme tait douteux

Mais ceux-ci connais-

saient dj le

peu de rsistance que


dictes

le clerg

lui-mme

op-

posait l'appt de l'argent et savaient que malgr les peines


ecclsiastiques

contre

les

prtres

concussionnaires

par

ce

1V'= concile*^, ils

pourraient, en augmentant les

sommes,

1.

Cf. F. Gorres, Die Religionspolitik des


<i

spanischen WeslgoLenkonigs Swinlhila,


fur icissensch. Thologie,

des ersten kalholisclien


49 (1906), 233-270.

Leovigild

<>

{6'2I-63I), Zeislschr.

2. Cela concorde avec sa politique gnrale imbue de tolrance, et nous est attest par l'historien juif du xvi' sicle Joseph Ilacohen d'Avignon qui dans son Emek-h-

hakha. ou

La.

Valle de Pleurs,

p. 8 dit

Sontila s'assit

sur le

trne

royal,
.

rappela les Juifs qui avaient t bannis et beaucoup revinrent alors leur Dieu.

Renseignement qui remonte, peut-tre, quelque bonne source juive actuellement


perdue. 3. IV* Conc. de Tolde, caa. 57 De judaeis aulemhoc praecepit sancla synodus, nemini deinceps ad credendum vim inferre cuienim inill Deus miseralur et quem vuU indural] non enim laies invili salvandi sunt, sed volenles, ul intgra sil forma
: :

jusliliae

sicul

enim liomo proprii

arbilrii voliintale serpenti

ohediens periit,

sic

L'ocanle gralia I)ei propriae mentis conversione

homo quisque credendo

salvatur.

Ergo non
4.

vi,

sed libra arhitrii facullale, ul converlantur suadendi sunt, non potius

inipellendi, Gonzalez, Coll. can. 382 ss.

Mansi, Conc. 10, 633. IV' Conc. de Tolde, can. o7 (suite du passage reproduiluotc prcdente) et can. 59, reprod. jilus loin p. 37 note 1. Noter que convoqu parle roi, ce concile n'obtint pas

Vedictum de cunfirmalione concilii (cf. supra p. 4), nanmoins il y a certains canons qui ont reu, d'aprs ce qu'ils disent eu.\-nimes, l'approbation du roi. Ainsi les can.
59, 6b. 66.
5.
6.

Cf. plus loin p. 37 note 4


IV^'

p. 38
:

note

p. 50

note

5.

Tanta est qnorumdam cupidilas, ut quidam eam appetentes, jiixta ([uod ait apostolus, ctiam a fidc erraverint; multi quippe hucusque ex sacerdotihus atque laicis accipientes a judaeis munera perfidiam eorum patrocinio suo fovebanl, (jui non immerito ex corpore Anti-Christi esse noscuntur,
Conc. de Tolde, can, 58
f/H/Vi

contra CJirislum faciunl. Quicumque igitur deinceps episcopus sive clericus

[281]

LA CONDITION LGALE DES JUIFS SOUS LES ROIS VISIGOTIIS


et

payer
Juifs

observer les

rites

juifs....

Et

c'est

ce qu'ils firent'.

Cliintila (630-G39) enlendit ragir. S'il oublia

de s'occuper des
lui,
il

au

V*'

coucile de Tolde

(63(i),

convoqu par

se rat11

trapa

amplement au

VP

concile de Tolde (janvier 638).

lit

non seulement approuver toutes les dispositions anlijuives du IV<^ concile de Tolde-, mais, revenant la politique d'unification
religieuse, dcrta

que
et

les catholiques

pourraient seuls habiter


le concile^

dans son royaume'

lit

prononcer par

lanalhme

contre les rois suivants qui ne respecteraient pas ces dispositions". De nombreux Juifs adoptrent le baptme et signrent

vel

secularis

illis

conlra

fidem christianam suffragium vel


et sacrilerjiis

munere

vel favore

praesliieril, vere ni

ah ecclesia cathoUca et regno Dei efficialiir extraneiis, quia dignum est ut a corpore Christi separetur Mansi, Conc. 10, 034. qui inimicis Christi palronus efjicitur, Gonzalez, Coll. can. 383

profanus

analhema

effecliis,

1. 2. 3.

Cf. plus loin p. 17 note 4.

VI' Conc. de Tolde, can.

3 fin,
:

Gonzalez Coll. can. 403

Mansi, Conc.

10, 059.

VI Conc. de Tolde, can. 3

videtur pietate et

judaeorum perfdia deflexa tandem potenlia superna; hinc enim liquet quod de spirainine summi Dei
Inflexihilis

excellentissimus et christianissimus princeps ardore fidei infJammatiis cum regni sui sacerdotihus praevaricaliones et superstitiones eorum eradicare elegit funditus, nec sinit degere in rgna suo eiun qui non sit catliolicus, Gonzalez, Coll. can. 402 :=

Mansi, Conc. 10, 659. 4. Cette approbation du Concile est-elle due une immixtion du pape Honorius I qui conseilla au clerg la lutte contre les perfidi? Dans sa lettre 31, en rponse Braulio, [dans Florez-Risco, Espafia sagrada, celle-ci perdue celle du pape, t. XXX, p. 350, 1775, MadridJ, au nom du \l' Concile, envoie au pape les actes du Concile pour montrer que les vcques espagnols ne sont pas inactifs, et que s'ils avaient fait preuve d'indulgence, c'taient non pas par peur ou par mollesse, mais Mais s'agit-il ici de Juifs? Pour par prudence en esprant le repentir des pcheurs. rafiirmalive, Gams, op. cit., 2, 225 ss., et F. Grres, Der spanisch-westg Episkopat und d. rom. Papsttum, Zeitsch. f. wissensch. Theol. 45 (1902), 65 ss., et les auteurs

Idem, Papst Honorius I, ibid., 46 (1903), 290-294. VI" Conc. de Tolde can. 3 Quocircaconsonam cum eo corde et orepromulgamus Deo placituram senlentiam, simul etiam cum suorum optimatu m illustriumquevirorum consensu et deliberatione sancimus : Ut quisquis succedentium teniporuni regni sorlierit iipicem non ante conscendat regiam sedem, quam inter reliqua condiqu'il cite: cf.
5.
:

tionum sacramenta pollicitus fuerit hanc


violare fidem; sed et nullalenus

se

catholicam

non permissurum

eos

perftdiae favens vel quolibet neglectu aut cupidilate illectus tendeniibus ad praecipitia inftdelilatis aditum praebeat praevaricationis, sed quod magnopere nostro est tempore conquisitum, debeat illibaluni

eorum

perseverare in fuiurum;
videtur.

nam

in

cassum honum agitur,

si

non ejus perseverantia


si

Ergo poslquam ordine

praeniisso ad gubernacnla accesseril regni,

ipse

temerator extileril hujus promissi.sit anathema. Maranatha in conspectu sempiterni Dei et pabulum efficiatur ignis aelerni, siniul cum eo damnalione perculsi qui-

cumque sacerdotuin

vel quilibet cliristianorum

ejus implicati fuerinl errore,

Gon-

zalez, Coll. can. 402-403

^ Mansi,

Conc. 10. 059.

TUDES DlllSTMlKL JLUIUKJLE


ils

[282]

un placitum' par lequel


leurs

s'obligrent observer
;

eux

et les

tous les rites catholiques

d'autres prirent le

chemin

de

l'exil.

Tulga (640-641), aussi fanatique que Chintila, a srement suivi la mme politique que lui envers les Juifs. semble s'tre dparti de ces Ghindaswinth (641-649, 7 652
i,

rigueurs,

ne promulgua qu'une loi contre les clirtiens juda'isants-, et semble avoir laiss en paix les Juifs convertis et judaiet en ralit le VIP concile de Tolde qu'il convoqua ne saiits^' contient aucune mesure sur les Juifs. Encourags par ce fait,
il

beaucoup de

durent srement repasser au judasme, et des Juifs exils revenir dans le royaume, car nous en trouvons sous Receswinth. Fanatique l'excs, Recesswinth (649-672) s'en mut et au
Juifs baptiss

VHP

concile de Tolde (653) dans son discours d'ouverture


:

il

s'cria

Je dnonce

le

genre de vie

et les

murs
saint

des Juifs qui,

par leur peste contagieuse, polluent la terre sur laquelle je rgne,


et principalement

ceux qui puritis par

retombs dans l'apostasie et dont la celle de ceux qui ont gard toutes leurs erreurs. Gomme toutes les hrsies sont extirpes du royaume il se propose d'amliorer
les Juifs

baptme sont profanation est pire que


le

par sa dvotion ou de

les dtruire

par sa svrit

et

con-

jure le concile de lui en

donner

les moyens*.... Celui-ci,

en recon-

{. Il y a t fait allusion dans L. Visig. 12.2. 17, mais le document na t dcouvert qu"en 1870, et publi par Fidel Fita dans le priodique La. Ciudat de Bios, i (1870), 189-201 reproduit, entre autres, aussi par Rafal de Urena y Smenjaud, op. cil., p. 570-b7o. (Le document semble avoir chapp Zeumer qui n'en fait pas mention dans son dition des Lej. Visig.). La fin du placiliim porte la date Faclum placitum promissionis vel professionis noslrae in praetorio Toletano, in hasilica Sanclae
:

Leocadiae

marlyris,

sub

die kalendas

Dcembres anno

feliciler

secundo

regni

gloriosi domini nnstri Chinlilanis rgis; ara

DCLXXV.

2. L. Visig, 12. 2. 10, cf. p. 33 note 3. Il est inexact de dire, comme le fait, Graetz, Weslg. Geselzg. 11 ss., et Gesch. 5. 155= o '. 142, que Chindaswinth protgea les Juifs. 3. Noter les termes de L. Visig. 12. 2. 16: Christiani a Chrislianis parentibus orli. moresque denunlio, quorum lanlummodo novi 4. Iiidaeorum scilicel et vilam terrm regiminis mei poUulam esse peste contagii. A'am cum Deus omnipotens omnes ex hac regione radicitus extirpaverit hereses, hoc solum sacrilegii dedecas remansisse dignoscitur, quod aut noslrae devotionis inslanlia corrigal aut ullionis suae vindicta disperdat. Ex his cnim quosdam tradilionis errore vetustae video retinere iura perfldiae, quosdam vero sacri h.iptismalis eipiatos ablatione it in

|283]

LA CONDITION LGALE DES JUIFS SOUS LES ROLS VISIGOTHS


la foi

naissant que tout roi doit tre catholique et dfendre

catho-

lique contre les Juifs et contre les hrtiques', se contente cepen-

dant de confirmer nouveau les canons du


qui,

IV''

concile de Tolde -,

on l'a vu, se dclarait contre le baptme forc mais ordonnait de ramener au catholicisme, par tous les moyens, les Juifs une fois baptiss \ Le roi s'empressa de faire excuter sur ce deuxime point la dcision du concile et, contraints, les Juifs baptiss sous les rgnes prcdents tirent un nouveau placitiim'' o ils se dclarrent nouveau de bons catholiques, s'obligrent ne plus observer aucun rite juif, et excuter eux-mmes, par le feu ou la lapidation, celui d'entre eux qui se rendrait coupable de pratiques judasantes
:

ils

s'abtiendraient seulement

consommation leur tait impossible. Mais le maintien par le VIIF concile, de la doctrine de l'Eglise qui empchait le baptme forc des Juifs, ne satistit pas le
de
la

viande de porc dont

la

roi

il

aurait

aim voir dicter


Il

l'exil

contre ceux qui n'adopte-

raient pas le catholicisme.


serait l'unit religieuse

s'avisa alors d'un

moyen

qui rali-

l'avis

du concile
il

Brviaire ^

dans son royaume et ne contredirait pas en mme temps que par la suppression du abrogea les privilges juifs qui y taient reconnus,
:

errorem, ut detesiabilior inveniatar in eis profanatio qaos nonduni constat purificatos esse regenerationis sacrae liquore. Pro quo honae intentionis agone et lucro fidei verx obsecro reverentiam beatitudinis vestrae,atque per supra taxalum contestor tremendae coniuralionis tenorem, ut absque omni favore, absqiie omni personarum partis ipsorum
apostasiae doleo
relapsos

blasphemiae,

quam

illis,

acceptione quidquid ad

domini

et

redemptoris mei lesu


Visig. p.

Christi

verani

fidem

verumque
1.

pertinet ad honorera, de bis iubeatis ardenter et verissimeDeo ac fidei meae

placitani sententiam dare,


VIII"=

Zeumer, Leg.
:

474,= Mansi, Conc.


fidei assertores

10. 1709.

Conc. de Tolde, can. 10

erunt catholicae

eamque

et

ab

hac quae imminet judaeorum perfidia, et a cunclarum haeresum injuria defendentes, Gonzalez, Coll. can. 438 Mansi, Conc. 10. 1208. 2. Ibid., can. 12 Jdeoque principali clementiae devotissime praefaventes, quae ob hoc sui regni apicem a Domino solidari praeoptat, si catholic fidei pereuntium turmas adquiral, indignum repulans orthodoxae fidei principem sacrilegis imperare,

fideliumque plebem in fidelium socielate polluer e, nihil aliud pro his ex nostra sententia definitur, quam ut dcrta concilii Toleiani, quod divae memoriae Sisenandi rgis aggregatum est lempore, a nobis ac posleris omnimodo suppleantur intentione : quisquis aulem ab ejusdcm synodi voluerit sententia dissenlire, ut vere sacrilegum se noverit condemnari, Gonzalez, Coll. can. 439 Mansi, Conc. 10. 1208.

3.

Cf. supra, p.

noie

4.

4. L. Visig. 12. 2. 17. mars 654 (ce placilum se trouve du XII' Concile de Tolde, Mansi, Conc. 10. 1209).
5.

aussi reproduit

la

un

En

l'an 6b4, cf. L.

Visig. 2.

1.

Ji

et

6.

10
il

TUDES d'histoire JURIDIQUE

[284]

promulgua un nouveau systme


:

lgislatif

devant durer per-

ptuit'

les lois contre les Juifs baptiss et judasants sont ren-

forces, les privilges

du chrtien ne sont accords qu' celui dont l'orthodoxie est arbitre et atteste par un prtre quant aux Juifs non-baptiss-onne les contraindra pas au baptme, mais en mme temps qu'ils resteront soumis aux lois dictes contre eux par ses
:

1.

L.

Visig. 12. 2. 3

Xam cum

virliis

Del tolum

iiniversaliler acie

verhi sui

radicitus heresiim exlirpaverit surculiim, sola

ludeorum

neqiiitia incfemisciinus re-

giminis

nostri arva esse polltila.... Qnapropler elernam

legejn iiihemiis et sacra-

rum rum

scripturariim iussu decernimiis lam noslrariim legum edicta, qiiam precessonostroriim regum legali srie senlentias promulgalas, que contra eoriim perfi-

diam et personas data consistiint, eterna consecratione inviolala persistere et perenni custodia observata manere. Que si qiiis eoriim lemerare dtectas extiterit, et subteriacentium legum damnis noxias erit et specialibiis iillioniimsentenliis siibiacebit. Tout le systme de RecessA-sinth est contenu dans les lois qui forment le titre 2 du livre Xll des lois visigothiques.

-,

L'interprtation traditionnelle tait bonne quand elle rfrait tous les Juifs les lois

de Recesswinth qui parlent de Iiidaei tout court; seulement elle lirait du fait que ces lois interdisaient les crmonies juives, la conclusion errone que Reccsswinlh tait revenu au systme du baptme forc. Par contre, II. Graetz, dans la nionograpliie cite, s'est vertu dmontrer que RecessAvinlh tolra le culte juif chez les Juifs n'ayant jamais t baptiss, et que ces lois interdisant les crmonies juives ne concernent que les Juifs baptiss. Les arguments de Graetz sont 1 d'abord le fait que ces lois, 12. 2. 5, 6, 7, qui en texte latin ne parlent que de
:

Iiidaei, portent dans la traduction castellane l'addition Juifs devenus clirtiens I^ingun jiidio que es fecho christiano, cf. Fuero juzgo castellano en latine castellano p. 178, note 36 et 43 ss. p. 179, note 6, Madrid, 1815; 2" c'est seulement avec cette interprtation que les lois de Recesswinth acquirent un sens logique et perdent l'apparence de l'arbitraire et de l'intolrance fanatique (Durcli dise Auffassung gewinnen dise und ahnliche Gesetze erst den richtigen Sinn und verlieren Iheilweiseden Scheinvon "Willkr und fanatischerintoleranz, Graetz VVes/(/^. Gesetzg., les lois de Recess^vinth ne parlent pas des impots p. 20) 3 Un argument e silentio juifs, or elles en auraient parl si elles avaient concern les Juifs non- baptiss; 4 L'ordre des lois dictes par Recess-svinth indiquerait aussi que || 5-8 concernent les Juifs
:

baptiss;

'J-IO les Juifs, et les

Juifs baptiss; elle | 11 contiendrait la sanction

de toutes
1

de ces arguments n'est de poids du \i' sicle et ne saurait nous aidera discuter des points aussi importants; elle ne peut nous tre d'aucun secours dans l'interprtation des lois de cinq sicles plus anciennes qu'elle-mme. En outre l'addition mentionne ne se trouve que sur deu.- manuscrits, le Malpica II et 2 Le deuxime argument n'en est pas un. Le systme de Recesswinth l'Escurial. est plus doux que celui de plusieurs de ses prdcesseurs donnant aux Juifs le choix entre le baptme et l'exil le Juif peut ne pas se faire baptiser et rester dans le
les lois qui le prcdent.
:

Mais aucun

Pour ce qui

est de la traduction castellane, elle est

royaume

condition de ne pas pratiquer les rites juifs

parmi ceux-ci, certains

par exemple la circoncision, d'autres, le .sabbat, les ftes juives l'taient dans les cits grecques (cf. Jusler, op. cit. Ch. II, Section 111) qui n'expulsaient pourtant pas pour cela les Juifs de leur territoire, 3 Cet argument expos ni ne les ferraient adopter le culte de divinits pa'icnnes. d'ailleurs assez confusment par son auteur, u'a aucune valeur car c'est peine
taient parfois interdits dans l'empire romain,

[285J

LA CONDITION LliGALE DES


'

JL'IFS

SOLS LES ROIS VISIGOTHS

11

lois que Reces winth confirmait ainsi prdcesseurs catholiques dispositions avec sans tenir compte des contradictions de leurs

celles qu'il promulguaitet ses

on les empchera de clbrer leur culte


sabbat et les (tes juives.

crmonies

la circoncision, le

dans l'imposPressurs, dchus des droits civiques, maintenant se de pratiquer leur culte, ils viendront seuls l'Eglise,
sibilit

que les faits dmontrrent pour empcher faux. On eut beau prendre de nouvelles mesures contiscation du quart de la les Juifs d'luder les lois, ordonner* la prtres, nobles ou et l'excommunication de ceux qui,
disait le roi.

Mais

c'tait l

un

calcul

fortune

autres, aideraient et protgeraient le Juif, baptis

ou non, dans

dEgica que nous rencontrons pour dans L Visig. 12. 2. 18, c"est--dire dans une loi 4 on voit que Graetz tablit arbitraiprcde qui ce Par la premire fois cet impt.En rsum, Graetz n'apporte rement un ordre auquel Recesswinth na gure pens. o" Les textes prcis des il a contre elle et thorie, sa de faveur en aucun argument Juifs baptises pour et Juifs entre nettement lois. En effet celles-ci distinguent ludei, seii Ainsi 12. 2. 10 interdire les crmonies juives aux uns et au.x autres. bapUzalos... non sive ludeos 15; 12. 2. hapUzati: bapiizHti, site non exliterint lois concernent les Juifs baptiss seulement sive eos qui haplizati sunt; Quand les Xullus ludeoriim sacre religionis chris2. 4 12. ainsi expressment disent elles le 6 aurait encore pu trouver un argument Graetz tianam fidem quam percepit... ex ludeis qui pourrait dans remploi, au lieu du terme ludaei. de celui de ludaeis, Nullus., juive e [12. 2. 5 rigin o une seulement mais jut/s de indiquer non la qualit Nullus ludeorum. A et 7 de ludeis ; 12. 2. 6 A'emo ex ludeis; cf. aussi 12. 2. 4 Juifs 12. 2. 8 et 12 rapprocher de ces formes, celles o il est sans conteste parl de que le lgislateur clairement montre qui dcisif, mais il y a un texte XulU ludeo], et leur dfend tous appelle /daei les Juifs baptiss comme les Juifs non baptiss, non haplizatos in sue de pratiquer les rites juifs L. Visig., 12. 2. 13 ; ludeos sive eos,qui baptizati sunl, observationis deleslanda fide et consuetudine permanere, sive texte qui a d fortement ad perfidiam ritumveprislinum quandoque redire. C'est un en lui donnant, embarrasser Graetz, qui se tire d'affaire en ninsistant pas sur lui et en passant, un sens qu'il n'a pas, Graetz, Gesch. 5, 158. Visig. 12. 2. 12; deux de Sisebut, L. Visig. 1. Ce sont, une loi de Recarde, L. L. Visig. 12. 2. 16, les Juifs. spcialement 11. 2. 13 et 14. Ces lois concernent que les chrtiens de Chindaswinth, que Reccsswinth reproduit aussi, ne concerne

.'

juda'isants.
2. 3.

Voir plus loin


L. Visig. 12.
2.

p. 35

note

10.

15

Neergo quibuscumque adinvenlionibus

callidilas

ludeorum,

licentie, hoc proviindesinenli persequenda conatu, subrepai oblale profana iura caiuscumqae denter legis liuius decernilur sanctione, ut nullus de religiosis

hordinis vel

cuiuslibel qualitalis aul generis a

omnibus honoris seu de palatii mediocribus adque primis vel ex principum vel quarumcunique poteslalum aut-

observalioms detesoblineai aul siibrepal animis, ludeos sive non bapUzalos in sue snnl, ad per/idiam haplizali qui eos, sive el consueludine permanere, tanda
fide

nomine hos pro sue ritumve pristinum quandoque redire, .\ullus sub patrucinii

12
la

TUDES DHISTOIHE JURlDigUK

[286
j

pratique de son culte, Targerit juif venait bout des craintes,

d'ailleurs assez rduites, des nobles et

du

clerg.

C'est contre

le

mme

obstacle que, sous le

mme

roi, se brile

saient les

mesures spciales de surveillance dictes par

IX* concile de Tolde- (6o5). Les Juifs non-baptiss protitrent de


ce qu'ils ne furent pas chasss pour continuer, avec l'aide

mme

non seulement la pratique de leurs rites, mais aussi leur commerce antilgal d'esclaves chrtiens qu'ils osaient mme
du
clerg,

circoncire.

Sur ce dernier point, toujours sous Recesswinth,


cile
)

le

X* con-

des

lois les Juifs et leurs

de Tolde (656 est encore oblig de rappeler l'observance complices, voire de fournir encore

ceux-ci une trs longue dmonstration laide de textes de l'Ancien Testament prouvant, srement, que les Juifs ne doivent

pas possder des esclaves chrtiens^


Cette lgislation de perscution fanatique continua peser

lourdement sur
roi et

les Juifs

pendant

le

rgne de

Wamba

(672-680;.

Aussi quand Hildric, gouverneur de Nmes, se rvolta contre ce


promit aux Juifs
la libert religieuse

dans sa province,

ceux-ci

s'empressrent-ils d'y aller^ Paul

envoy par

le

roi

pravilatis licenlia. conelur

in

quippiam defensare.
aiil

Xiillus

qnocnmque

arfiimenlo
eis

mil factione

illis

hanc defensionern conelur inpendere, per qiiam

liceal

obvia

sancle fidei et chrisliano conlraria cullui palani

occiiUe aliqiialenus adtemlare,

neriiiiler proferre vel langere. Qiiod si quispiam hec presiimserit lemerare. si episcopus fueril aiil eliam ex cleris clericis adque relief iosis vel certe ex cunclis laicis qiiisqiie deprehensiis exlileril, a convenlii cnlholicorum seclusiis, excommunicalione ecclesiaslica ferialur et quarte partis omnium bonorum suorum ainissione multabi-

tur,
1.

que
(2f.

fisco

non dubie quamlotius conectelur.


1.
:

plus loin p. 17 note

2.

IX" (>onc. de Tolde, can. 17

Baptizati jndaei,

quocumqueloco

cetera lempore

conversentur, feslis lamen praecipuis Xovi teslamenti srie consecratis ac diebus illis, qui olim sanclione Veleris leqis sibimet censebant esse solemnes, in civitatibns

publicisque conventibus cum summis Dei sacerdotibus celebrare praecipimus, ut enrum conversalionem ac (idem et ponlifex approbel et veritas servet. JIujus vero

temerator edicli prout aetas permiserit aut flayris aut abstinentiae subjacebit. Gonzalez, Coll. can. 453-454 ^^ Mansi, Cane. 11, 23 ss. 3. Cf. p. 52 notes 1 et 2. 4. Julien de Tolde, Jlist. Uebellionis Pauli adv. Wanibam c. o (PL.%. 766 MGH. SS.Merov. 5, 504). Le texte amplifi de la mme liistoirc par I^uc dcTny (LucaTudensis) porte c. 6 {PL. 96, 767) Hujus enim cnpul tyrannidis llildericum esse sui criminis infamia refert. Qui Nemausensis urbis curam sub comilali pracsidio perens, non solum nomen, sed tilulum et opus sibimet inlidelilatis assumpsit, adjungens ctiam

[287

VISIGOTIIS LA CONDITION LGALE DES JUIFS SOUS LES UOIS

13

pour soumetlre

les rebelles s'unit

eux, et continua lui aussi

protger les Juifs'.

Wamba

aprs avoir
et,

cras la rvolte
la

chassa les Juifs de Narbonne-

probablement, de toute

Seplimanie.

le

Les Juifs ne font plus rgne de \Yamba, et le

l'objet

d'aucune mesure spciale sous

XP

concile de Tolde ne s'occupe plus

d'eux

eussent ce n'tait pourtant pas que les lois contre eux Juifs dans le royaume. t observes, ou qu'il n'y ait plus eu de
car
:

Erwige (680-687)' par ruse, que dj

trois mois aprs

tait

peine mont sur son trne, obtenu il convoquait un nouveau

nouvelle lgisconcile Tolde, le XIV, pour lui soumettre une l'adopter c'est les lation contre les Juifs, et l'implorer de
:


((

yeux en larmes que j'implore la vnrable assemble d'emla ployer tout son zle atin de puritier le pays de la lpre de
Levez-vous, levez-vous! Dtruisez malhonntes des les liens des coupables, amendez les murs racines la peste ses rengats... et avant tout extirpez avec
corruption. Et je vous crie
:

((

judaque^

sih pravilalis

Ramiriim abbalem
viL

Gumildum Magalonensis sedls deteslandum anlislUem et quorum favoi-e in patriam Judaeorum gentem perfulem evocaromains indique les conlra consliluta regni Golhorum (Le texte eu caractres
suae socios
:

additions de Luc de Tuy). le mme InsuUatio vilis storici in lyranmdem 1. Julien de Tolde. /. cil. Cf. aussi crimen addebas. Tiiis enim operibus jaculata es, quando criminibus Galliae, c. 1 ([uae Judaeomancipala perjuriis dedila. prostibulis impUcala, fraude negolioriim
:

rum

quam fdelinm Christi amicitiis insudabas: c. 2 Nec tamen ista faciens, consorimmanilale facinoris non Iremescis. sed super baec omnia Judaeorum in luis transisse jam attendis, Ubens si inftdelitatem. etiam liis animaris, quorum Hebraeoin le christianilatis litulo praefiilnebant, ad filiis recognoscis, dnm hi qui judiciis commillebas, runi probati sunt transisse verfidiam: eorum einm te semper MGH. SS. Merov. 5. 5:2fi). quorum jam a Deo reprobala corde coqnoveras {PL 9(i. T'.)7 MGH. SS. Merov. 5. hii). {PL. !)ti, 704 :iS c. 2. .Julien, Hisl. rebell. Pauli Septimanie est exagre Judneos abeqil. L'importance des .Iui''s dans la rv.ille de surprenante par J. ldarridc, Les Juifs en France, en Italie, en Espagne,
potius
:

tanli

d-une faon
p

56-57, 1839, Paris. L'n rcit trs


2 d.
1.

pondr dans
713
ss.,

Cl.

Dcvic et

J. Vaissetle,

Histoire

gnrale du Languedoc, Toledo. Sein Leben und seine 3. Cf. aussi Paul Wengcn. Julianus Erzhischofvon m\o) 1891 Wirksamkeit unler den Kunigen Erwig und Egica p. 32-39 (thse
Saint-Gall.
4.
11

(=

l.SSO ss., de la 1" d.), 1874,

Toulouse.

serait trop long de reproduire et de traduire en entier,


:

dans

le

texte, la partie

du tomus qui concerne les.Iuifs

nousla faisons suivre

ici

causede son grand

intrt

14

TUDES d'histoire JURIDIQUE

|288l
les

Or
1V'=

le

meilleur
le

moyen

d'exlirpation tait
et,

d'aprs
11

ides

d'alors

baptme forc
soumit Erwige

contrairement aux canons du

concile de Tolde, le

XIP

concile l'approuva.

adopta

les

28

lois

que

lui

et qui

forment

le titre trois

du

livre

douze de

la loi

barbare des Visigoths' qui devait entrer en

vigueur en janvier 681.

Dans un dlai d'un an, tout Juif devait abjurer le judasme* adopselon une formule de renonciation prescrite par le roi'

ter, lui et les siens, le

baptme,

faire

un serment de

fidlit la

religion chrtienne,

serment qui,

comme

l'abjuration, avait

son

pour l'apprciation des sentiments du lgislateur: Exsurgite, quaeso, exsiirgite, culsolvile nodos, transgressorum mores corrigite inhonestos, exerite zeli disciplinam in perfidos, superhorum inordacitales extingaite, oppressorum ponderihiis subvenite el, quod plus his omnibus est, ludaeorum peslem, quae in novam semper recrudescil insaniam, rudiciius extirpale; leges quoque, quae in euorundem ludaeorum perfidiani a nostra gloria noviler promulgatae sunt, omni examinationis probiiale percurrile et tam eisdem legibus tenorem inconvulsum adicite, quam pro eorundem perftdorum excessibus complexas in ununi sentenlias promulgate. Etenim valde nobis cavendum est. ne lot antiquorum canonum regulae, quae pro eorum errorihus sunt eliam cum analhemale promnUjalae, nos illorum culpis obnoxios reddant, si nostri regni Lemporibus eorundem canonum constrictio dissoluta pertranseal, praeserlim si legis illius, quod absit, serenitalis nostrae in tempore illa clarae fdei institutio cesset, ubi divae memoriae dominus atque praecessor noster Sisebutus rexomnes successores suos sub perptua maledictionis censura obsirinxit, quicumque regum mancipium christianum Indaeo servire vel famulari permiserit, Gonzalez, Coll. can. 489 Leges Visigothorum d. Zeunier, p. 475 Mansi,

patorum

Conc. U, 1023. i. XII" Concile de Tolde, can. 9, Gonzalez, Coll. can. 498-500 Mansi Conc. H. 1035. Ce canon reproduit trs exactement seulement les rubriques des lois des Leges Visigothorum. Observation dj faite par HellTerich, Westguten-lecht, p. 192. 2. /.. Visig. 2. 1. 1, cf. Zeunicr Neues Archiv, 23 (1897) 494 ss.

Judeorum,de his scilicet, qui adhucnondumsunt baptiaut se baptizare distulerint,aut filios suos vel famulos Jiullo modo ad sacerdotem baptizandos remiserit, vel se suosque de baplismo suhlraxerit. et vel unius
3.

L. Visig. 12.3. 3 :...siquis

zati,

anni spatium post legem hanc edilam quispiam illorum sine gratia baptismi transierit, horum omnium transgressor, quisquis ille repertus extilerit, et centum flagella decalvatus suscipial et dbita mulletur exilii pena. Iles tamen eius ad principis poleslalem pertincant qualiter, si incorrigibilem durior eum oslenderit vita, perptua in eius, cui easprinceps largiri volueril. polestale persistant.
:

4. L. Visig. 12. 3. 14, intitule Professio ludcorum, quomodo unusquisque eorum ad fidem veniens indiculum professionis sue conscribere debeal; abjuration du judasme, rcitation du symbole de Nice-Constautinonle I (381) can. 7, suit la promesse de ne jamais retourner ad vomitum superstitionis judaice, fuir la socit des Juifs et rester dans celle des chrtiens pieux, accepter des mets chrtiens et aller rgulirement l'glise les dimanches et jours fris. Cette dclaration devait tre signe, cf. aussi les deux notes suivantes.

[289]

LA CONDITION LGALE DES JUIFS SOUS LES ROIS VISIGOTHS

15

formulaire prescrit', et devait,

comme

elle, lre

sign et gard

dans les archives de chaque paroisse'. La sanction' tait la contiscationdes biens, la dcalvation, cent coups de verges et l'exil*.
Cetle

mme

peine frappait gnralement, et parfois k partir

de dix ans, tous ceux qui, Juifs baptiss ou non, pratiquaient les crmonies du culte juif. En fait, on encourait donc les mmes peines pour l'observance des rites juifs que
de
l'g-e

pour

le refus

du baptme.

Erwige en interdisant ainsi les crmonies juives indistinctement aux Juifs et aux Juifs baptiss suivait la mthode de Recesswinlh et
lui

empruntait

mme

les lois qui pnalisaient les


il

difTrentes actions rituelles juives S mais

adoucissait la sanction

en remplaant

la

peine de mort par des peines plus lgresS

l.

L. Visig. 12. 3. 15, intitule Condiiiones

sncramentorum,ad

qiias iiirare

debeant

qui exiadeis ad fidem venienles professiones suas dederint, le lgislateur se cf. par ex. note rfre plusieurs reprises ce formulaire qu'il appelle condiiiones;
hii,

suivante. Voir plus loin p. 53 note 5. iVam et illud necessario huic legi adicimus, ut omnium "2. L. Visig. 12. 3. 28 professionum atque condilionum scripiuras, quas quisquis ille ludeus sacerdoti suo amodo ohluleril, sollicita diligentia unusquisque sacerdos eas ipsas professionum
:

qualiler pro eorundeni vel condicionum scripturasin archivis sue ecclesierecondat, perfidorum lestimonio studiosius conservais persistant. se fait pas baptiser, mais est-elle 3. Cette sanction s'applique bien au cas o le Juif ne souscrire les condilionesl aussi applicable quand le Juif refuse de faire lapro/'essio et de La question semble oiseuse premire vue, cependant la loi attache des privilges

spciaux ceux des Juifs baptiss qui ont crit et sign les formulaires dits, et leur permet notamment d'avoir des esclaves chrtiens, cf. plus loin p. 53 note 1, et ce qui plus est, ces formulaires, L. Visig., 12. 3. 14 et 15, sont comme une sorte d'appendice des lois 12. 3. 10-13 sur la possession d'esclaves chrtiens par les Juifs, au
lieu
le

de faire suite,
forc.

comme

elles l'auraient
si

d logiquement,

la loi 12. 3. 3 qui dict

baptme

Nanmoins

l'on

lit

la loi finale 12. 3. 28,

on voit que tout Juif

note 1, ce debaptis doit signer ces formulaires, cf. p. prcdente note 4 et supra, voit bien que voir a sa sanction probablement dans 12. 3. 3. Quoi qu'il en aoit, on logique. par sa ni par clart, sa pas brille ne lgislateur notre
4. 5.
tis

Cf. prcdente note 3. L. Visiq. 12. Z.


\
:

Et ideo,
illas

licel

posiluri loi lanlisque

eorum erroribus

novita-

ordine leges,

libet

tamen

prinium

a dotninis et precessoribus noslris

eorum iransgressione constilutiones inlendere et his,que decenler edicla relexere, ut ex hoc conlata cum veleribus nova et vlera in citra rasunt dita, confirmenluv, ni condecet, et nova sic ordinentur, ne preterita
qalas in

promulordinalim precedentium

legibus lionem videantur confundere, quo uniformis menibri conpago, ex utrisque des lois prol'numration Suit eluceat. manifeslatione inslilie kic, clara ordinata, qui mulgues par Reccsswinth dont Erwige entend prendre seulement lu partie pnalise certains actes, mais non aussi la sanction ipidicte Hecesswinlh.
G.

Cf. plus loin

page

26.

16

TUDES d"i11ST01RE JLRIDIQUE


les
:

[290]

cependant
blaient pas

systmes des deux lgislations ne se ressemsi

car
il

le culte juif,

le

Recesswinth pmiissait le Juif qui pratiquait laissait tranquille quand, sans adopter la foi
pratiquait plus, tandis

chrtienne,

il

ne

le

que d'aprs Ervvige

et en cela ce dernier suivait la politique de Sisebut

le Juif

pouvait tre puni

mme

dans ce cas, bien entendu aprs

le

dlai accorde d'un an'.

Imposant
tous
tre

ainsi les

mmes
:

devoirs tous les Juifs, les obligeant


les
il

chrtiens,

Erwige ne
sous

frappe

pas moins de dsigns

dchances civiques"

lui aussi,
:

y a donc une catgorie


IiidaeiK

de chrtiens avec des droits moindres

les Juifs baptiss

maintenant dans

les lois

simplement
lois,

comme

Erwige s'effora nanmoins aux prtres l'obligation d'abord de les faire observer. Il imposa de convoquer les Juifs dans les Eglises pour leur en donner lecture et leur remettre en mme temps un exemplaire de ces lois, etdicta que tout Juif serait cens en avoir cout la lecture et avoir reu un exemplaire des lois qui le concernent et que toute
Viciant de la sorte toutes ses

excuse d'ignorance serait repousse'.

va de soi que pciiJaiit ce dtMai d'un au la pratique des rites juifs n'est pas mais cette obscurit n'est pas la seule pour cela. Le lgislateur ne le dit pas que nous rencontrions dans ses lois cependant, puisque ces rites taient dj interdits par Uecesswintli, pour que leur pratique devnt licite on aurait d la permettre expressment, or Erwige commena au contraire par maintenir les lois de
1.

Il

licite

HccessAvinth. Cf. supra p. 13


2.

ss.

Cf. plus loin, pp. 40,

4li

p., 53, 57, 58, 59.


cf.

3.

On

voit
Il

donc que
le

la

distinction faite par Recesswinth,

disparu.

est encore noter

que

le

lgislateur n'accorde ceu.\

supra, p. 10 note 2, a qui sont sincre:

ment chrtiens que


cela semble-t-il tre

d'un an, adoptent


loi.
4.

le

el encore seul asantage de possder des esclaves chrtiens une prime et ne s'appliquer qu' ceu.v qui, sans attendre le dlai christianisme dans les soixaulc jours de la proiinUgalion de la
5.

Cf. plus loin p. 53 note


/-.

inlerdiim lalehrose menlis j)eri^ersitas ignoraniie opponerc angulum in eo, quod se simulai i/norare preceplum, ul eo quodamiiwdo excusahilein se a pena pronunliel, quo se novelle sanclionis ordinem defendal penilus itfiiorasse. El ideo ud huius excusalionis depellendaiii inaliliani id episcopis omnibus vel sacerdolihus lenenduni furie jirecipimus, ul unusquisriue convenlum ad se perlinenlem ludeorum de his inslilulioiiil)Us, (juasin eorum perfidiam nuper edidimus,
Visiff. \i.

3.1*8:

Solet

instrual

el

libellum liuius operis lradal,qiti


el

el

manifeste

illis

in

convenhim relega-

(fuem semper secuni pro lesliinonio iuslruclionis reporlanl. lani veru, poslquam illis publie in ecclesia fiieril leclus liber isle vel Iradilus, si quis eoruin posle:i aul se ilefuisse, cum leqerelur, cnnlendal aul ignorasse se que in ibi precepla sunl adslruat, in nulla se ullerius poleril excusalionc dcfendere: sed in (juocumInr ecclesic,

I291J

LA C.O.NUITION rjCGALlO DKS JUH-S

S(li:S

LKS UOIS

VIS1(;()T1IS

17

Les mmes peines seront appliques au Juif (pii enlVeiufii'ait ces lois et celui qui ne lion

le

baptis

ou

dnoncerait
le

pas'

le chi'clien d'oi-ii^ine ([ui

ne dnoncei-ait pas

coupable,

ne serait passible ([ue dune amende-. Toute une srie de mesures sont dictes pour prvenir la pospour punir ceux des sibilit de comniellre ces infractions, voire dans la possibilit de mettraient se Juifs qui, sans les commettre, lesap[)uis que les enfreindre', et une autre srie pour briser tous
les Juifs

pourraient trouver pour luder les


la

lois.

Cette dernire nous rvle


tacles
li([ue

nature et

la diversit

des obs-

que

les rois

rencontraient dans l'application de leur poli-

antijuive continuellement contrecarre

par
le

la

force de

larj^ent'^

des perscuts

Kr\vii>e a

beau conlier

contrle des

prevaricalor inventus. in uiiUo cril hariiin U'niim du lrcniilc dansloul, le i-oyaumc poiii-Tolde VisujoL, portent la fui du livre cela est certain, car quelques manusci-ils des Lejes Lecle siinl lefes siipriiacripte omnibus ludeis in la [ilirasc suivante

que

fiieril

poxU-a quisiiuis

llle

senlenlutm evusiiras. Celte Icclurc a


12 titre
12,
:

ecclesia sncle

Marie Tolelo suh die


p. 40 note
;

VI. kal. fe'h.

unno

fliciter

primo

recjni gloriosi

domini noslri Krviqii


\. 2.

renia, soit le 27 janvier


ti.

GSl.

Voir plus Iniu


Noir plus loin

Ihid. p. 40 note 7

p. 48

noie

2.

3.
4.

p. 28 ss.
:

Certes, les Juifs et leur religion jouissaient encore d'un ^rand prestige

les

attaques littraires contre eux taient encore des iilaidoyers pour le christianisme 5,note5;plusloinp.20,n()tes3ct4);cllesavaieiitencorepourbutprincipal (cf. si;/)/-a,p. lois elles-mde rassurer les consciences chrtiennes (cf. pins loin p. 20, note 4) les mes taient encore forces d'interdire aux Juifs de faire l'apolof^ie de la reliuion juive non seulement les habitudes 32, note 2 p. 34, note 5 p. 39, note 2) et au.v chrtiens
;

(cf. p.

juda'isantes,

mais l'adoption intgrale du juda'sme, et cela plusieurs reprises (cf. plus judiucus (cf. sujira loin, p. 33 ss.); et mme les nobles taient atteints du morhus sympathie, l'esprit de justice des chrtiens auraient donc p. 13, note 1): l'amiti, la ce ne fut pas aussi pu motiver une protection des Juifs, dsintresse cependant appeles ell'royaMontesquieu a lois que des rsister Juifs de aux permit qui celle-ci [L Esprit des lois 1. 28 ch. 7). Ce fut l'intrt, l'argent. Ce n'est pas en manant blcs or ceux-ci, du peuple ([u'elle aurait pn ctrceflicace, mais des nobles et du clei'g de protections gratuites et ce lurent eux qui protgrent les Juifs, n'accordrent pas
..

leur eu protgeant, ils trouvrent, en mme tcnqis (pi'unc occasion de manifester indpendance, une soui'ccdc gros bnfices. Les Juifs payaient en aigeul et servaient, en outre, aux nobles, mettre leurs domaines en valeur (cf. suprn p. (i. note (s et au clerg, de bons anxiliares dans le connnercc (cf. [ilus loin p. 22, note 3 et p. 47) c'est contre la rupidilr " ([ue protestent rois et ellet en l';t note 3). 12, plus haut p. plus loin p. l'.l.nole p. 48, p. S2, p. 2;i, nule conciles (cf. supra i. (i, note notes 1 et 2). Mais la meilleure preuve (pie celait largeid juif (pii faisail obstacle
;

(i

;;

rapplicati(jn
(cf.

des

lois,

c'est

que lorsque
3).

les Juifs

disparut
reprises

plus loin p. 23, note

\'oil

furent appauvris le in-olectenr pourquoi nous avons r|il [Uusieurs

(cf.

supra,

p. 7,

notc2;

p. i'2,

note

1),

qu'avant, cette protection tait paye.

18
Juifs

TUDES d'histoire juridique

[292]

au

clerg',

remettre celui-ci

le

soin de ne laisser personne


la

les protger', dicter qu'ils

auront se mettre
le roi

disposition de

celui-ci les jours

de ftes juives,

sait

d'avance que les

les Juifs les aideront ne pas accomplir ordonne bien que ces nobles seront dchus de leur patronage sur ces Juifs et paieront une amende de trois livres d'or par Juif ainsi protg et seront, en outre, excommunis par l'vque chez lequel les Juifs auraient d se rendre-, mais il ne devait pas se faire d'illusion sur l'excution de cette dchance, car aprs le patron qui, par intrt, laidait commettre l'infraction, le dlinquant trouvait l'impunit auprs du

nobles qui patronnent


cette oblig-ation.
Il

juge. Craignant la concussion des magistrats qui doivent juger


les Juifs, le roi les oblige

en consquence
clerg-^;

ne juger qu'en
de

prsence d'un

membre du

mais

le

clerg lui-mme,

quand

il

n'aidait pas les Juifs transgresser les lois\ vitait

prendre au srieux le contrle dont il tait charg. Et c'tait prcisment un clerg et des juges ainsi disposs envers les Juifs,
qui taient chargs de donner ceux-ci des cerliticats d'orthodoxie, les soustrayant aux lois qui frappaient le Juif baptis
judaisant'.

Nous apprenons

aussi

que

le

clerg ne donnait

mme

pas suite aux dnonciations qui


i.

lui

parvenaient contre les Juifs,

Proinde oinni sacerdole lie, que hic complexa siinl, ladeoruin pro riln suo paliatur a quolibet defendi, nullam tneri; sed exemptas ah eorum patrociniis quorum favorihus tueri videntur, in poleslatis sue curaui redaclos pro eorum salvatione, quid illis calholice agendtim forte conveniat, dilifenler instituant; alque in hoc illis erit sollicitior
L.
Visiff.

1-.

3.

23

inplenda decerniinits,

ila.

ni niiUiim

cura, ne in quibuslibet supradiclis capitulis hec institutio serenitatis noslrc tepescat.


Cf. aussi L.
2.

Visi(f. i2. 3.
12. 3.

26.

L.

Visiff.

22

Si quis

laicorum quoscumque ex ludeis, virum

scilicet vel

feminam, secum obsequentes habiierit

vel in palrocinio retinuerit, et sublalo ex eis

pontificuni vel sacerdotuni privile/io, prioaia eos sibi potestale defenderit neque eos ad episcopum vel sacerdotem debilis diebus instruendos vel iiidicandos remiseril,

excommunicationis ah eodem episcopo, cui id fecil, senlenlia feriatur, et amissis illis, ([uos vindicare nililur, trium librarnm auri mullalionc pro unoquoque damnabitur, que partibus principis profuture inanebunl.
3. L. Visiff. 12. 3. 2a ; Indices omnes nihil de fter/idornm excessibns citra sacerdolnm conibenliam indicabunt, ne cnpiditas seculariuin fldem nostram maculcl acceplione mnnerum. Et tameii si, ut adsolet, presenti,% defnerit sacerdotnm, sola,

ftolestale

indicum distrinffendi snnt. Sane si episcopo etiam de sede sua contigeril ant in vicino aut lonqe forsitan progredi, talem ex sacerdotibus pro sui vice relinquat,
qui una cnni indice territorii hec inslituta sine mnneris acceplione perftcial. 4. Cf. supra p. 12. cf. aussi plus loin, p. 52, note ti. Cf. supra p. 10; plus loin, p. 2!(: p. 57, noie 1
;

3.

j'293|

LA lONDITIO.N LCALE DRS

JL'IFS

SOLS LES ROIS YISIGOTIIS


pareille indolence

19

car le roi

menace tout prtre coupable de

dune

peine de trois mois d'excommunication et dune aint nde d'une livre d'oi' ou, s'il est pauvre, de six mois d'excommunication, en outre des peines (pie l'vque pourra ordonner: mais une
autre mesure nous
tait

voir (pie

beaucoup d'vi^ques ne mettaient

que peu d'entrain surveiller les Juifs, puisque le roi dut ordonner une surveillance r(iciproque de voques les uns sur les autres, il dut nu'me pr'voir le cas, si frquent, o les vques se seraient entendus ne pas exciter mutuellement
leur propre zle
[si

alter in alterius correciione zelo excitante

divinitus non furrit excitatus), et alors le roi se promet de surveiller et punir lui-mme les Juifs coupables et leurs complices'.... C'tait

prcisment parce que

les rois tait^-nt

souvent

les seuls

surveiller leurs lois

que
les

celles-ci s'appliquaient si

bien. Car qui leur aurait dnonc

coupables?

C^e

qui

liait les

mains des

.jug:es

fermait aussi la

bouche des dnonciateurs,

car elle restait lettre morte, l'interdiction faite tout chr-

tien

de recevoir des cadeaux des


fait les Juifs

Juifs-.

Et en

continurent juda'iser, voire

mener

leurs

1.

L.

V(S('j/. 12.

3.24

:...

si ciiiislibet

voliinlatis inciiria tepidiis predicln hec,

pontiftciim aut cupiditate inlectiis ant maligne que iussa siinl in ludeis dcrta, conteni-

pserit adinplere, scilicel ut, dtecta vel nuntiata sihitnet errata perfidie, niilla videatur eqiiitatis censura corrigere, et Irinni mensium excommunicalionis sentenliam profrai et unam lihram auri de suis rbus propriis fisco sociandain amittal. Quod
si

persistt, et insuper

non habuerit, unde conponat, sex mensibus sub digna excommunicalionis censura ad tepiditatem illius socordie corrigendam sit cuilibel episcopo

licilum, in quo zelus Dei fueril excilatus, vice illius episcopi laliuni perfdorum errata corrigere et hec, que ille negleierat, eniendare. Quod si, alternata simulalione vel incuria episcoporum, aller in alterius correciione zelo excitante divinitus non fueril excitalus, lune principis preceptione et eorum arguetur socordia, et perfidorum ulciscenlur errata. Ilic eliam ordo eodem modo eodem<iue ordine, siculi

superius de episcopis conslilulum est. in ceteris quoque religiosis est observandus: ab episid est in presbileris, diaconibus vel etiam clericis. quibus horuin infidelium copo suocura commissa est. Indices tamen, qui eurundem ludeorum crimina conperta conslilulum vel nuntiata sihi legali non damnaverint ullione, lune, sicut de episcopis tamen et sacerdules et est, unam libram auri fisco conpellendi sont .^olvere. Tune

damnis indices vel supradicli omnes, quibus regendi hec cura commissa est, ai) his eruntpenitus alieni,cum inpeditos se fuisse pro laliumdistrictione agere probaverint. phrase linale qui donnait au cierf^ un moyen de dfense quand il ludait la

CeUe

loi est

l-.piscopi li. 3. 20, cf. surtout la plirasc finale de cetlo loi lune cunstttum non pcrcipient damnuni. ([uando eis crimen talium non fueril per suhdilos nunlialum.

coiToboi-c par
ipsi

quoque
2.

('f.

plus loin p. 48.

20

TUDES

d'iIISTOIRI:

JURIDIQLK

[294]

attaques contre le christianisme. Pour dtruire leurs arguments

contre la messianit du Christ^ Julien vque de Tolde',

lui-

mme
un

d'origine juive-, composa, sur l'invitation

du

roi

^lme^

crit

contre les Juifs

De

comprobatione tatis sextae,

des vrais chrticns*^ ....Etdire que

pour clore leurs aboiements qui faisaient aussi vaciller la foi le champion de la foi,

Julien lui-mme, avait des familiers juifs rests juifs M

Dans sa rage lgiticatrice, Erwige tait arriv, en somme, dicter contre tout le monde. A force de punir tous les moyens
d'ludation,
il

tait arriv

indiquer limpuissance du lgislateur

contre l'entente des nobles et

du clerg

force

de multiplier

les

infractions de judasme, grossir les revenus


tiraient

que nobles et clerg


fortitier la

de

la

protection des Juifs, et en maintenant les Juifs

baptiss dans

un

tat

d'infriorit lgale,
le

pers-

vrance de ces Juifs dans

judasme.

En somme,
nique
et

cette lgislation
elle

d'Erwige

est

toujours

tyran-

mesquine, cjuand

n'est pas odieuse

notam-

ment

lorsqu'elle punit les enfants

faible

comme construction

juridique' car, force de vouloir tout prvoir et tout rgler, elle


1. Voir sur Julien l'ouvrage de Paul Wengen cit ci-dessus, p. 13, note3, etla bibliographie cite par Zockler, Pomerius , dans Herzog-Hauck, Realencyklop. f.

prolesl. Theol. 15. a49-5o0.


'2.

Isid.Pacensis,C/iro;i.c. 23 (PL. 96. 1260] .Juliannsepiscopusextrndiiceludaeorum.

3.

Le prologue porte Inclyto

et

Glorioso Revereiido
:

Domino

Ervirjio Rgi JiiUuniis


ges),

serviilus vesler (PL. 96. 537) et l'auteur dclare


inqitani, delestahilem impietalis

Contra,

hune U'argumenl des

errorem

et

manifestissiniam caecilatem respondere


Celsiladinis praecipil, hrevi

me

aufjiistiim,

capul

et

meus serena tuae


96, 538-539).
1.
:...

admodum

complexione libelli (PL. 4. De comprob. aet. 1.

infidelitatis nocle possessi,

rahidis ludaeorum latratibus respondere, qui caeca non solnm ipsiharathro delexlahilis perfidiae concidunt,

sed etiam quosdani e fidelium

numro
:

lilubare compellunt... PL. 96. 540-nil, et

s"il

combat

le Juif, c'est, ihid. 1. 2

...

ut, etsi
1

non corrigatnr ludaeus, saltem

jjroficiut

date Gams, op. cit. II, 2 p. 478, il envoya son ouvrage Prognoslicon Idalius, vcquc de Barcelone qui lui rpondit dans sa lettre PL. 96. 458 Adveniens nam<ine quidam ludaeus. nomine Reslilutus, quasi brulum, ut ita dixeet en veine de flatterie, rim, animal, materiam lumini congruentem deportans Idalius trouve que Julien s'est servi par humilit [vanam glorinm respuendo)
la
:

Christianns {PL. 96, 5. Eu 688, cf. sur

541). Cf. aussi 3,

et 13 (PL. 96. 569, 575).

d'un porteur

si vil Iviliori

gerulo). Noter qu'en 688,

c'est--dire sous Kgica, les Juifs

avaient une existence lgale, cf. p. suivante. 6. Voir surtout L. Visiy, \2. 3. 24, p. prcdente note 1. 7. C'est pour ne l'avoir jias tudie dans tous ses dtails, (jue Graet:,
Geselzfj.. p. 26, appelle

Westg. son auteur Erwige, une intelligence aiguise (ein feiner Kopf),
op. cil. p.
32, la caractrise

et

que Paul

Wengen

connue une uvre excellente

[295
I

LA CONDITION LGALE

DivS .IL'IFS

SOUS LKS

IlOIS VISIf.OTIIS

21

devient obscure, eiiipue et boiteuse', elle est aussi une uvre politiquement inhabile puisqu'elle n'atleint pas son but.

Egica (687-702!, changea de tactique. Il ne renouvela plus la loi qui prescrivait le baplinc forc -. Et en change de leur pro-

messe

d'tre

de bons chrtiens^

il

librales Juifs convertis de

toutes les dchances qui les frappaient'^ et nmltiplia

dautant

plus les avantages devenir


lg^ale

chrtien qu'il aggravait l'infriorit

des Juifs. Mais pour dplacer Tinlrt des nobles, exciter


son ludation,

leur cupidit Fapplicalion de la lgislation contre les Juifs et

non plus
vaient en
et les

il

dcrta une srie de mesures

c|ui

de-

mme

temps qu'enrichir les nobles, appauvrir les Juifs


:

mettre ainsi dans l'impossibilit de payer une protection


les Juifs furent contraints

de vendre au

lise,

au prix tix

par

celui-ci,

pourra

les

qui on peut se douter de sa justesse, lire, nobles et clerg, cder des chrtiens.

tous esclaves, difices,


tuit

terres, vignobles, oliveraies et tous

immeubles jamais acquis parles


des chrtiens';
les Juifs

Juifs litre

onreux ou gra-

dsormais

ne pourront, sous peine de servitude

perptuelle et de contiscation de leurs biens, faire aucun

commerce avec les chrtiens du royaume, ni aller faire le commerce en d'autres pays transmarins'' enlevant ainsi aux Juifs les moyens pour les payer, Egica augmente en outre leurs impts'.
;

Cette politique, approuve par le

XYP

concile de Tolde

(093)^ choua compltement tant envers les Juifs qu'envers les


(vortreffliche Lcistung! trefTcndc

Anordnungcnl), eu considrant,
I

d'ailleurs

Julien

de Tolde
1.

comme
p.

Cf.
;

snpra,
p. 53 fait
8.

son auteur. 15 note 3 16 note


;

et plus loin p. 33 note 4

p. 3i

note

p. 44

note 3
2.

note
ils

3.

Et de
note

semblent avoir d'abord exerc librement leur

culte, cf. plus loin

p. 42

3. Discours d'Egica devant le XVII "Concile de Tolde... Soliinvnodo ni per verae cnnversionis proposiliini, expulsa procul cordis perfidin, cax inalris sinus ecclesnie

spondenlis,
4.
5.
().

adoplivos exciperel. Sed el per caulionis f'ericm jurisjurandi allcslationc sitlnu.ia etc., Zeumer, d. des Leyes Visigolh., p. 484. ^^ Mansi, Conc. XII, 114.
Cf. L.

Visig. 12.

2.

18 el plus loin p. 54 note

2, p.

59 note

2.

7.
8.

Voir plus loin, p. 46, note 1. Voir plus loin p. 47, note 5. Voir plus loin, p. 5!), note 2. Voirie discours d'E;'ica, d.'vuut

le

XVI' C

)urile

de

l'ul

1(>,

/.MiimM-. I.A'isi;/.

22
Juifs baptiss.

TUDES d'histoire JURlDloUE

[296j

Pousss bout',

ou non, aide leurs


le

plan de livrer

baptiss demandrent tous, ensemble dressrent l'Espagne visigotliique et perscutrice aux


ils

frres d'Afrique et

musulmans plus tolrants. Dcouverts temps, Egica convo Tolde et faisant () novemle XVIP qua vite un concile bre ())4), le rcit du crime contre l'Etat-, demanda des mesures contre tous, baptiss ou non, lexceptiondeceux de Septimanic

ncessaires la

prosprit de celle province, cause de leur

activit, condition cependant qu'ils deviendraient de bons chr-

tiens, aulreuient
allait dicler

ils

devraient encourir les peines que

le

Concile

contre les Juifs d'Espagne\ Et ces peines furent terdiffrentes provinces, donns,

ribles

tous les Juifs taient dclars esclaves, leurs biens contis-

qus

et

eux-mmes rpandus dans

de ne jamais tre ad'ranchis, des matres chrtiens qui devaient s'obliger partout veiller sur eux pour les empcher d'observer les rites juifs et leur enlever les enfants partir de
condition
p.

482

= Mansi
le cil., p.

Conc. XII, 59
69.

ss. et le

canon

du XVI' Concile de Tolde,

ihid.

=
m
s

Mansi,
1.

C(. p. suivante, noie 3.

2. ...quia,

nuper manifeslisconfessiunihus indiihie

inveniiniis,lios in Ira

nsinn ri

purtil)ns ]Iel)r;ie()Saliosvonsiiliiisse, ni iinanimiler conlra jenus christianiim agerenl.

Legea
12.

Visigolli., d.

93.

Zeumer, p. 48i Le concile, dans son can.

=
8
:

Gonzalez, Coll. cun. 587


...

ss.

= Mansi,

Conc.

non

soliini

slaliim ecclesiae proturhare

inaliierunl,

inferre conali siinl riiinam palriae ac populo fasliginm si))i (ul praemissum esl) per conspiralioneni Mansi, op. cit., 12. 101-102. usur])are nialuerinl, Gonzalez, Coll. can. 595-596 ... illis lanlundeni Hehraeis ad praesens reservalis, qui 3. Tomus d'Egica

vernm

ausii lijrannico

tiniverso... sed el regnis

ducalum regionis
incursu
el

Galliae provinciae videlicel inlra clausuras" noscunlur habilalores exislere vel ad ipsius perUnere, ul, quia dcliclis ingruenlihus el exlernae genlis

plagae inguinali."! inlerilu passim ipsa ah honiinihus desolala dinoscitur, rbus suis in suffragio ducis terrae ipsius existant et puhlicis utiliiatihus profeclum incunclanter exhibeant; ila ul secunduni sanclae fidei regulam ul vere christicolae vilain suam corrigant el omnem genuinae incredulilatis erroreni a suis cordibus pellanl. Quod si atnodo vel in modicum delecli fuerint sanclae fidei depravalores exislere, illico de terra ipsa promoli eadem qua et. praedicli parentes eoruni censura erunt tnodis omnibus (eriendi, Leges Visigoth

cum omnibus

cd Zeumer,

p.

485

Mansi, Conc.

12. 94

Il f;ml lin; ullra au lieu do iiUra el, Iradiiirc au del des Clausures (par rapport aux vqucs du concile de Tolde) II s'agit, en elTet, ici, des Juifs qui rsidaient dans les provinces gauloises, au del des Clausures, appeles aussi les Cluses. Le passage des Cluses est plus connu aujourd'hui sous le nom du col du Pcrtlius. Il y a dans cette gorge deux hameaux dits la Clausa d'Amonl cl la Clusii d' Avait; ils forment une commune cjue les documents adnnnislralifs appellent improprement l'/sV/iMr, Pierre Vidal, Les Juifs ilis ;iiirirns ronttrs du liouisilloii

el

de Ccrdanni-. Prr.

les

ludrs juives,

l.-i

(l^jS9), i;t,

noie

i.

[297
I

YISIGOTIIS LA COiNDlTlON LGALE DES JUIFS SOUS LES ROIS

23

l'ge
et,

tie levs de sept ans et les remettre des chrtiens pour entendu, sancplus tard, maris des chrtiens'. Le roi, bien

tionna ces mesures-. autres furent Les Juifs qui le purent s'enfuirent temps, les
rduils

en a srement pas dlivrs % mais sous son successeur, ils eurent leur revanche envahirent Quand, dans leur marche triomphale, les Arabes
les
:

en servitudes Witiza* (700-71 1), ne

senlenlLi Concile de Tolde, can. 8 :... hujnsdecrell nostri et religiossimi pnncpis piissimi jnssione ex sciUcet ni irrevocabili feriri censura. fisci virihus ipsae rescnlae et nos'ri Egicani... suis omnibus rehus nnduU, uxores eorum ac filiorum veL qnam personne perfidorum eorumdem tam socialae cunclas Hispamae provincias perreliquae posleriliUis a locis propriis exolulae per servituros largitae, maneant ptua suhjeclae serviluli, his qaihus eos jnsserit suae ohstmatmne inridelilatis in eis pacto quoquo nec : uscniequaque dispersae quos nunierevertendi, occasio quandoque duranlibus ad qenuilalis slatum delur denolavil... IlU denique qm eosdem macula suorum r^cinorum exaniussim rosa perceperuil, laie placdum in judaeos ex largitione sacpe fali domini nostri donalos permittanl riluum suorum nomine suae gloriae conscribanl, quatenus in nullo eos parenlalis perfidiaesemitasimtlar,. quascumque vel colre nul celebrare caerimonias seplimn anno eorum nullam Sed et filios eorum ulriusque sexus decernimus, ut a eorum domini qui cum parenlibus suis hahitationem aut socielatem habentes ipsi ea scilicel conlradant, nulriendos eos chrislianos eos acceperint per rulelissimos conjugio copulenl et faeminas chrisralione ut et masculos christianis faeminis in Gonzalez, Coll. can. b9G= Mansi, simililer viris maritali socielale adjungant,
1

XVIP

eos clecernimiis

tianis

Conc.
2.

12. 102.

Gonzalez, Coll. can. b97 =- Mansi, Conc. 12, 103 ss. cessrent la protection quils leur accor3 Les Juifs appauvris, nobles et clerg dehors que les Juifs vont dsordrent avant (Cf. ci-dessus p. 17 note 4); c'est au ce fait, leurs prestige social pour servitude en Rduits secours. mais demander e fit place la sympathie; mpris le religion; lui, celui de leur

profondment en Espagne foss entre chrtiens et Juifs venait d'tre creus allait bientt se faire jour a oppresseurs concitoyens leurs haine des Juifs contre
;

sombra

et,

avec

la

l'arrive des Arabes.


4

vorlelzten spantschen Cf F Grres. Charakler und Religionspolitik des wissensch. Theol. 48 Zeilschr. 701-710), (69fi hezw. f. Weslgolenlwnigs Witiza
C'est

(190o), 96-111.
5.

ludaeos ad UisAddidit iluitiza iniquilatem super iniquUatem et qui le prtend immumlatum privilgia panias evocavit... fraclis ecclesiarum privilegiis. ludeis ce point et on doit dire avec Daim, dedil. Son tmoignage n'a aucune valeur sur FeindschafO qi" a l'inimiti de l'Eglise (die kirchliche Knige, 5. 229, que c'est etGractz, l. cil. p. 107 Gorres aussi Cf. Juifs. envers les Witiza de inventla tolrance dans ^^ estg. Luc, dabord accorde conriancc ainsi la
:

Luc de Tuy.

(d. Schott,

Ilispania illnstrala

4,

69,

1608 Irancf.

...
s

M.)

..

Ge.sc/i. 5.

170

=5^

156 (retirant

dAl-^L^kkari, Tlie hislory Pascual de Gayaugos dans .sa traduction anglaise note 15, 1840 Londres, soutient oflhe mohammelan dynasties in Spam, t. I, p. bll, de religion juive, et Berbres de beaucoup avait il envahisseurs y les que parmi l une simple supa Il Juifs. les pour y c'est cela qui expliquerait leur sympathie
6

Geselzo.

19).

24
rEsj)agne,
ils

TUDES D'nisTOinr, .iuiudiqle

1298^

trouvaient dans
:

accueillante et fidle

les Juifs,

chaque ville une population qui desclavcs devenaient main'

tenant matres, servaient de corps d'occupation n'avaient servi (pi' prparer ... Deux sicles de perscutions

des sujets fidles aux conqurants venir.

qu-aiiciui document nappuic. aurait eu beaucoup de Juifs y L'opinion de cdits qui leur ordonnaient cmigi-L-s d'Espagne en Afrique cause des dill-rents qu'il en lire pour dad"opter le baptme, est vraisemblable, mais la consquence de preuves aussi manque arabe l'expdition dire que ces Juifs participrent

posiliuu (adopte aussi par Kayserlins op.

ciL.

1, 4 ss.)

Gractz, Gescli. 5. 170

= 5^ loO,

cpril

l'appui.
xi- s.. Ajb.ir M.ichmuA (CoUeclion des tradipar R. Dozy, dans ses Recherches sur l'histoire et la littrature pengarde de Grenade fnt dant le moyen ge, 1. 1, 48 ss. 3 dil., 2 vol. 1881 Leyde, dit que la ce qu'on faisait C'est musulmans. de et Juifs de compose confie une carnison l'avait pas fait Maiaga, la capitale partout o l'on trouvait des Juifs; mais on ne
1.

La chronique arabe anonyme du

tions), trad. fr.

abandonne de Reiya, parce qu'on n'y avait pas trouve de Juifs et qu'elle avait t ville aux Juifs , par ses habitants . p. 49... Le gnral musulman confia la garde del Sville, Mousa marcha contre Mrida, p.54. p. 52. Ayant mis des Juifs en garnison de l'Afrique et de l'Espagne intitule AlHistoire s.), (xim= Mcrrkechi Ibu Adhari BayanolMogrih, trad. fr. par G. Fagnan, 2 vol. 1901-1904, Alger, t. II, p. 18, raconte ainsi il n'y restait qu'un petit Trik trouva cette ville abandonne la prise de Tolde <.noinbredeJuifs....TArik,aprsy avoir organis militairement ces Juifs, renforces par
.. .<
:

quelques-uns de ses soldats et partisans, se mit la poursuite du [prince] fugitif. des Musulmans Histoire Dozy, R. occasions, ces Juifs des participation la sur Cf. d'Espagne [715-1 1 10), i. Il, p. 35ss.,3 vol. 1861, Leyde: des indications d'autres sources arabes dans Ed. Saaverda, Estudio sobre la invasion des los Arabes en Espana,

p. 89, 94,

%,

1892.

Madrid

les

deux historiens, Dozy

et

Saaverda, admettent

la colla-

boration des Juifs. Cependant les sources latines, l'Anonyme de Cordone, contemporain des vnements, d'autres chroniqueurs chrtiens, les Chroniques d'Albelda, d'Alphonse III, du Moine de Silos, ne font pas mention du tout des Juifs, c'est pourquoi le P. J. Tailhan, La ruine de l'Espagne gothique, llev. des quest.-hist., 31 [1884], 384 ss., Idem, Anonyme de Cordoue, Chronique rime des derniers rois de Tolde et

de

la

conqute de l'Espagne par


1885

les

Arabes,

p.

172

(ici la

bibliographie sur

la

ques-

Paris, nie toute participation des Juifs la conqute arabe, et prenant leur parti les veut la\er d'une accusation injuste de trahison. Ce plaidoyer, pour gnreux qu'il soit, est cependant inutile, car il n'y a rien d'tonnant ce qu'ils aient
tion),

vainqueur, quand on sait que quelques annes auparavant ils complot de l'appeler (c{. supra p. 22); on ne peut pourtant pas prendre les dires des chroniqueurs arabes pour de simples inventions, quant au silence des chroiiitiueurs latins pour surprenant qu'il pourrait tre, il ne manquerait cependant pas de motifs on i)eut penser qu'il leur cotait de raconter que rEs|)agne
pris
le

parti du

avaient tram

le

catholique eut t tenue en respect par des garnisons juives. Mais en ralit ce silence n'est pas aussi gnral qu'on veut bien le dire. En elTct Luc de Tuy (d. Scholt. Ilispania illustr. 4. 70) dit expressment: Urbs quoque Toleluna multarum
viclrix Ismaelitis triumphis victa succnbuit per proditioncm ludaeorum, quia forlior et rebellior fuerat. \ani dum chrisliani in die ramis palmarum ad ecclesiam sanrtae Leocadiae extra urbem regiam ob reverenliam tante solemnitatis ad audiendum verbum Dumini conrenissciit. Indxi qui prodilionis signiim dederant

genlium

[299j

LA CONDITION LEGALE DES JUIFS SOCS LES UOIS YISIGOTFIS

25

II

Expos systmatique des relatives aux

lois visigothiques

Juifs.

LES LOIS ET LES CEREMONIES RELIGIEUSES JUIVES

Le

petit faisceau

de privilg^es strictement ncessaires

l'exis-

tence du culte juif que la li^islation des derniers empereurs

romains avait
dasme,

laiss subsister'

fut

conserv, forcment, par les


le

rois visigotlis c^ui

ne poursuivaient pas

but de dtruire
et

le ju-

c'est--dire par tous

les rois ariens

par quelques

rois catholiques.

Mais toutes

les

crmonies juives furent interdites, sous des


le

peines svres, par les rois qui foraient les Juifs choisir entre

baptme
par ce

et Texil.

Dans
ne se
:

le

systme des premiers rois convertispas baptiser


tait

seurs, le Juif qui


fait

faisait

svrement puni

mme
il

la

question de l'exercice ou

non des crmocontre les chr-

nies juives ne se posait pas pour hii: quant au Juif baptis qui
les pratiquait,

tombait sous

le

coup des

lois

tiens judasants.

Rompant avec

ce systme, Recesswinth ne contraignit les Juifs

ni au baptme, ni l'exil, mais leur interdit tout


l'exercice de leurs crmonies:

simplement

les

peines taient les

mmes
et.

pour tous ceux qui pratiquaient ces crmonies, qu'ils fussent Juifs

ou

Juifs baptiss.

Peine de mort par

le feu

ou par lapidation

Sarrecenis, Chrislianis claudenles portas San'acenis aperueriint. [Rien sur celle


dilTcrence dans les rcits, dans Ludolf

Schvenkow, Die

lateinisch geschriebenen

Quelleii ziir Geschichle dev Eroheriinij Spaniens, 1894, Gottingen.]

Les sources juives

sont confuses,
1.

cf. Isid.

Lb.

l.

cit. p.

213.

Voir Juster op.


L.

cil. 1.

186 ss.
:

2.

Visig. i2. 2. 5-9. Ainsi 12. 2. 5

Niilliis

de liideis

XIV

Inna niensis nlicuius

(allusion au 14

du mois hbreu de Nisan, quand la pque doit tre clbre, Exode, {'2'^). facial Pasca, neque dierum ipsorum, ut solili siinl. soUemnia celehralmnl. .Von dies feslos omnis soUeinnilalis mdiocres aiil siimmos (jiiisq^iie eoriim venerahilur aitl inlendat errore vel honore velusto, non ferias ciislodiel, non sahhata et oinnia
/'esta rilii

ohservanlie sue deinceps ant coleat aul coniingere quandoiiiie j)resiimat.


niiillabiliir ullione (allusion
12. 2.

i\am pervenliis niox speciali dainnalionis sue


dictes i)ar
l'2.

aux

ijcinc.-)

2.

11

reproduite note suivante);


1;
[).

0-8 reproduites plus loin

respectivement

p. 44,

note

35,

note 6;

p. 31,

note

2.

26

TLDKS d'hISTOIKI: .ILKIDIOLE

[300

en cas de grce royale, servitude i)erptiielle du coupable et contiscatioii dtinitive de ses biens'. Erwige, en prescrivant le baptme forc, ordonne les mmes peines pour ceux qui ne s'y soumettront pas que pour ceux qui
pratiqueront les crmonies juives ou qui n'accompliront pas

du culte chrtien seulement ce ne sont plus les peines ordonnes par Recesswintli, la mort par le feu ou la lapidation, qui s'appliqueront, car Erwige les trouve trop svres et les
celles
:

adoucit en prescrivant la confiscation des biens, la dcalvation,

cent coups de verge, et

l'exil-

la

peine s'adoucit en cas de lecture


elle

des livres

juifs,

d'observances alimentaires juives;

s'ag-

grave en cas de circoncision). [Erwige prtend aussi varier les


peines parce que celles de Recesswinth taient injustes

comme

sanctionnant galement toutes sortes d'infractions

en ralit,

nous venons de le voir, il n'en faitrienl. Egica permit nouveau l'exercice de leur culte aux Juifs, mais bientt, cause de leur traiiison, il les rduisit en servitude et sans dicter de lois spciales sur les crmonies juives, il remit aux matres chrtiens, le soin de veiller ce
qu'elles

ne pussent pas
si,

tre observes \

On

peut

mme

se

demander

soustraits ainsi tout contrle extrieur, les Juifs

1.

L.

\'isl(j.

[i.

2.

Il

Hec

de

sinii forlissiinaruin

leguin senlenlui mant ad

puniendam perfidiam

Iiideoriim, ul,

qiiiciimqiie aiit siiperiorihus velila legihiis anl

suis inexa placilis lemerare voliieril vel friislrare presnmserit,

mox

iiisla

sponsio-

ipsoriim genlis sue manihus aul lapide periinatur aul ign cremelur. Quod si denolaluni criniine reum prlncipalis pielas reservaherit viviUiruni, ille cui pla-

nem

cueril sercilurns a rege danetur, el

sicque

eius aliis possidenda Iradantur ; dominus, nec libevlalem reparel servus. Le roi lcnd tous les Juifs les peines que proposrent contre eux-mmes les Juifs baptiss dont il reproduit les termes employs dans \cuvplacilum, cf. supra, p. 9 note 4. 2. L. Visig. 12. 3. 1 Secundum sane CHpilulum (allusion L. Visig. 12. 2. 11 reproduite note prcdente) non solum reprehensihile nohi videlur, sed impium, uhilolius universilas culpe ad unius rcdigilur damnalionem vindicle. Nani quedam

omnia hona

fiat,

ul nec

rem aniissam

recipial

sed

culparum habenl diversilales, non ila discrelas in se reline.nl ulliones, permixla scelera Iransgressorum ad unius remillunlur legis pnale iudicium; nec secundum modum culpe modus est adliihilus pne, cum maior minorque transgressio unius non debeal mullalionis predamnari supplicio preserlim cum Dominus in lege sua precipial : Pro mensura peccati crit et pla^arum modus [Deul. 2.. 2). Unde lex ipsa, que inscribilur De pena (c'est--dire 12. 2. 11)
leges ^icul
:

qua perimenda
slalum.
3. Cf.

sil

transgressio ludeoruni... in

nullo vere valetudinis

relinebit

supra

p. 23,

note

1.

[30lJ

LA

COiNDiriUiN

LEGALE DES JUIFS SUUS LES KUIS

VlSlliU'tHS

27

ne purent, en change d'un dvouement protitable leurs matres', obtenir de ceux-ci la tolrance du culte juif.
Il

faut avoir prsents l'esprit ces

diffrents systmes suc-

cessifs des lois visigolhiques, lorsqu'on tudie

en

dtail les lois


:

rgissant en particulier chacune des crmonies

ces lois sont de tolrance pour les Juifs

du culte juif quand leur culte est

permis

([uand

le

baptme forc

est dcrt ces lois interdisent

spcialement ces crmonies mais non plus alors aux Juifs, mais
des chrtiens, les Juifs tant considrs l'tre devenus; entin

dans

le

systme de Recesswinth ces interdictions concernent

Juifs et chrtiens.

Ds
nant

lors,

nous n'avons nous occuper


:

ici

que des

lois

concer-

les Juifs

celles qui s^occupent des chrtiens d'origine sont

traites

au paragraphe

proslytisme
<(

celles qui

s'occupent

des Juifs baptiss, au paragraphe


a)

apostasie.

Cij^concision,\ OIT plus loin, p. 34 ss.

b)

Droit de runion

et service divin.

PRIODE ARIENNE.
culte juif lait

Le

droit de se runir pour clbrer le


Juifs,

srement reconnu aux

puisque leur

reli-

gion

tait licite.

PRIODE CATHOLIQUE. - Lc
les rois catholiques tolrants
;

mme droit

leur appartenait sous


le

mais sous ceux qui prescrivaient

baptme forc, ou interdisaient toute crmonie juive, il est vident que les Juifs taient surtout mis dans l'impossibilit de tenir des runions pour le service divin. Une surveillance spciale
tait

organise et des peines svres prescrites pour qu'ils ne


le

pussent se runir dans des cachettes-, et y fter


les autres ftes juives-.

sabbat et

1.

Cf. plus loin, p. 61,

note
:

4.

2.

Cf. L. Visig. 12. 2. 4

Nulliis (se. Iiideornm)...


:

quibiisciiniqiie

lalibnlis

sese

occnllandnin inicial; L. Visig, 12. 3. 9 ...si qiiis Jiideonim... in lernim nosiri regiminis se occiiltandum inieceril, aat in aliis partihns se lalilandum (ransdiixeril, si qiiis eliam hiiiasmodi Iransgressnribiis lalihulum in ([uocumque prehiierit aul eiiis juge consciiis fiieril, ciinctoriim oniniiim caiiilulornm quisquis ille fiieril transgressor inventtis, el ccnienis deealvalits inuUabitur plagis et, rbus eius in principis poleslale redaclis, exilii conleretur

aussi surveills

pour que nec,


2'.).

dum

venlur, erroris sui


3. Cf.

reppcrianl in

erumnis; 12. 3. 20, les voyageurs juifs sont hue illucque per loca cursihus promoquocununie lalihulunt, cf. plus loin p. 21, noie 1.
variis

plus loin p.

28

TUDES
c)

d"iIIST()IRE JLRIDIQL1-:

[302j

ftes et sabbat.

reproduit la loi du Code PRIODE ARIENNE. Tlodosien- qui dfend de citer le Juif en justice ou de le soumettre aux corves pendant le sabbat et autres jours de ftes
juives.

Le Brviaire'

Lcs rois catlioUques qui tolraient PRIODE CATHOLIQUE. les Juifs dans leur royaume les laissaient aussi clbrer les sabbats et les ftes juives. Seul Recesswinth, quoiqu'il ne les
expulst pas. le leur dfendit sous peine de mort".

Erwige, tout en donnant aux Juifs un dlai pour se faire baptiser ne leur permit cependant pas, en attendant, de clbrer le sabbat et les ftes juives, sous peine de dcalvation, de cent

coups de verge, d'exil

et

de

la confiscation

des biens*

cepen-

dant Texil ni la confiscation ne seront perptuels et le Juif de-

venu sincrement chrtien pourra rentrer dans


la possession
:

le

pays

et

dans

de ses biens-' au cas de clbration de la Pque, la confiscation est dfinitive et la dure mme de lexil doit tre longuet Pour tre certain qu'ils ne pratiqueront pas les crmonies du

cette dernire facult n'existe pas

en s'assurant d'abord par des mesures svres contre ceux qui pourraient les aider chapper cette obligasous peine de dcalvation et de tion-, contraint les Juifs
culte juif. Ersvige,

iOO coups de verges


le
1.

se

prsenter chez lvque ou chez

prtre chrtien pendant les


Brev.
2. 8. 3. 8. 20.

sabbats

et

les

fles

juives

2.

C. Th. 2.

3. Cf.
i.

supra, p. 2.j, note 2. ...si qiiis IiKleonim neomenias L.Viauj. 12. 3. 5


:

tel sahhaln, ferias qiioque vel

seii fesUvilales lahernacnloriim celeranim festivilaluni solemnilales rilus siii more

pererjeril vel celehrare

exila

(lel)iia

inuHeliir erivnna.

presiimpseril, et cenienis decalvalus flarjellis siihiaceal el Bona qiioqiie eiiis ad principein redeanl: qnaliler ea

aiil per/'ecle

converso
sens

illi

aliqiiando resliliial, aul eo in malis perdurante

aliis, qiii-

bus
\i.

fas /ueril, servilura concdai.

dernire plirase du texte reproduit note prcdente. clbration de ces ftes la dure de l'exil n'est pas dtermine, tandis qu'elle doit tre longue, exilio diiilino, pour la clbration de la pqnc;
C'est
le

de

la

Remarquer que pour


cf.

la

note suivante.
Visig. 12.
3.

6. L.

4
el

iil

si

<inis

Iiideonun

rilit

siio

Pasca celebraveril, cenlenis


el res
eiiis

verheralns
fisco
7. (^f. L.
8.

flarjellis

lurpiler

decalvalus exilio

dinlino mancipelnr.

adsociande
L. Visig.

siinl. Cf.

Visig. 12. 3,
12. 3.

note prcdente. 22 rejjrod. supra,


:

\i.

18 note 2.

21

Ornais Indeoruni convenlus, in

quibiisciumiue locis vel

[303j

LA CONDITION LGALE DLS


les Juifs auraient
la

.IL'IFS

SOUS LLS ROIS VISICOTIIS


cette

29

Gomme
ftes

pu luder
veille

pieseription en paret

tant (le leur domicile

de ces jours
tout Juif qui

clbrer ces

dans (piekpie

lieu

cach. Erwi^e
lui
:

s'avisa

d'un

moyen

non encore employ avant


une
sur
si le

voyage
([ui

doit, sous

peine de cent coups de verge, se prsenter ds son arrive dans


localit,
lui,

chez l'vque,

le prtre

ou

le

juge

veilleront

pendantson

sjour, les jours des ftes juivesou


il

du sabbat

Juif veut partir la veille de ces jours,

dsignera l'endroit
Juif ne
les

il

veut se rendre pour que

le

prtre puisse avertir tous les


le

prtres des localits que le Juif aura traverser: et

pourra retourner chez


qu'il n'a

lui,

que muni de
les

certificats

de tous

chefs ecclsiastiques de tous

endroits traverss

attestant

pas observ

les ftes juives et les


juifs

sabbats
ftes, et

Egica permit aux Juifs rests


libra

de clbrer leurs

mme

ceux qui se talent

fait

baptiser, de toutes les

mau-

sacerdolem diebiis sahbalorum vel et convenire debebit, nec in his et tiilibiis diebns concesse sibi licentie pervagalione iisnri snnl ; sed qnamdin excursus dierum ipsorum perlranseat, de quorum celehritate suspicio verlilur, alibi citra sacerdotis sui conhibentiam nullo modo movebuntur. Au cas o il n'y aura pas de pitres dans l'endroit ceux du lieu le ])lus proche dsigneront avec quels bons chrliens, ou lionnes clirtiennes, devront passer ces jours de ftes, respectivement, les Juifs et les Juives. La peine pour les Juifs contrevenants pul)lica decalcatione turpatus cenlenorum fhtgellorum erit sup})liciis feriendus. 1. L. Visig. 12. 3. 20 Si quis ludeorum de alia civitale vel provincia nostre glorie oriundus quolibet loco successerit, episcopo vel sacerdoli sive iudici loci ipsius se ilico presenlare del)ebit nec a sacerdole illo tamdiu est recessurus, quamdiu sahbala ritusque ceteros atque festivitates, que illis e vicino possunt occurrere, incontaminali cideanlur sacerdolali leslimonio Iransegisse nec, dum variis hue illucque per loca cursibus promovenlur, erruris sui repperiant in quocumque latibulum. In ipsis tamen diebus, in quibus eos quolibet loco remorari contigerit, conversalionem cuui chrislianis probalissiniis Itabiluri sunt, qualiter cum illis et cibos suinere et pnrlicipitlioueni cuniniunionis chrisliane videanlur habere; et quand le Juif qui est en voyage veut partir la veille des jours de ftes juives il devra en avertir le prtre de l'endroit; Ipse quoque sacerdos loci epislulas
territoriis habilare videnlur,
loci vel

ad episcopurn

celerariim festivitatiiin, qiias celebrare

soient,

conciirrere

manu sua
lurum

subscriptas eisdem sacerdolibus, per quos se ludeus quis([uis

ille

Iransi-

dixerit, deslinabil, ut

evacuata omni [raudis suspicione tani

stanles ([uam

prapcranles eos districtio religiosa coerceat. Si quem autem eorum aliter egis'ie contigerit, tune episcopo loci ipsius vel sacerdoti una cum indice poteslas tribuitur centenis eos verberare (lagellis. Xec aliter eos ail propria redire permiltinius, nisi cum ej)istulis episcoporum vel sacerdolum, in quorum lerriloriis visi fuerint accssisse. In quibus tamen epislulis sollicite dierum summa nolabitnr; id est, et quo die ad episcopurn ipsius civitatis accesserinl, et in quot iliebus apud ipsum eos remorari contigerit, vel

quo

die de eo

ad propria reversuri exicrint.

. 1

30
vaises

TUDKs d'iiistoirr juridiqlt:


tracasseries d'Eiwig-e. Mais
le

[304

complot que, d'accord

les Juifs baptiss

tous la libert

clbrer les

ou non, tramrent contre lEtat, leur cota empcher de leurs matres. incombait juives, ftes
:

rduits en servitude, le soin de les

i\]

Les Juifs pendant

les ftes non-juives.

PRIODE ARIENNE.

Lcs empcrcurs chrtiens sans forcer


chrtiennes leur imposaient cepen-

les Juifs clbrer les ftes

dant une certaine conduite pendant ces jours'. Alaric ne rglementa gure sur cette matire, de sorte que, ce point de vue,

y avait plus de libert sous le rgime du Brviaire. A pcluc au pouvoir, le catholicisme PRIODE CATHOLIQUE. visigothique commena par dicter que les Juifs auraient
il

observer les ftes chrtiennes, et leur dfendit de travailler

le

dimanche sous peine de bastonnade ou d'amende, selon la condition sociale du coupable -. Mais cette disposition n'ayant pas
reu de contirmation royale elle n'eut pas force de
leurs, chose curieuse^
si

loi. D'ail-

beaucoup de
le

lois,

ont t dictes pour

forcer les Juifs baptiss observer les ftes chrtiennes%

aucune
pas im-

ne rgla (lors des priodes ou


jours les Juifs rests juifs.
e)

baptme forc

n'tait

pos, bien entendu) la conduite qu'avaient tenir pendant ces

Aliments.
si

PRIODE ARIENNE.
les Juifs

Nous ne savous pas


tout cas rien

sous les Yisigoths

eurent jamais les privilges, qu'en

la matire, leur r-

servait le droit
la libre

romain: en

ne vint leur interdire

observance de leurs

rites alimentaires.

PRIODE CATHOLIQUE.
alimeulaiics des Juifs

Sous Ics
la

rois catlioliqucs, les usages

l)ai)tiss taient surveills

parce que cette

observance dnotait chez ceux-ci


C. Th.

persvrance dans le judasme,

1.

\r>.

5.

5 (425).
:

4 Ul omnis /jomo, /.minir/e/iUHs.f/H.jm.se; rs, Golhus, liontaniis, Syriis, Graeciis, vel liidaeas, die dominico nullam operam facinnl, nec hoves junganlnr, excepta si in nuilando ncessitas incuhueril. Qnod si (liiis({tiani priiesiimpseret facere, si ingenuus est, del comili civitatis solidos sex : si Maiisi, Conr. 9. iOlfi. servns, cenluin flagella svscipiat, Gim/.alcz. Coll. can. fiOl
2. (^oiic.

Narl)oiiue (1" nov.589) can.

3.

Cf. pins loin

|).

40,

noie

.S.

[305J

ROIS VISIGOTIIS LA CONDITION LGALE DES JUIFS SOUS LES

31

viande de porc, leur fut permis de s'abstenir de la rpugnance native lleparce qu'ils disaient avoir contre elle une aliments quant aux Juifs cesswinlh maintint les lois relatives aux
pourtant
il
.

l)aptiscs

aux Juifs qui avaient refus d'adopmort par le feu ou la sanction tait la peine de ter le baptme interdiction la moditie par lapidation-. Erwige enconservant cette l'abstinence de cependant d'une faon assez curieuse il ne tolre baptiss, etencore, seulement ceux la viande de porc qu'aux Juifs en tous cas la peine d'entre eux dont l'orthodoxie est certaine que ladcalvation et frappe les coupables est adoucie et n'est
mais
les tendit aussi
:
:

qui

cent coups de verge

f)

Livres

et

emeig-nement.

H n'y avait aucune disposition contre PRIODE ARIENNE. hodosien ni dans le Brviaire. les livres juifs dans le Gode
eltam Smenjaud p. 373) PlHcilnm des Juifs sous Ghinlila (etl. Urena y carnalem, ciim circumcisionem et sahhallumqiie iaclRicum et elles feslos eorum, cleris el crmonies eorum rejicunus omnibus superslitionUms vel ohservalionibus catholica communibus cibis cum lege nos promillentes execramus ; ahominamur el el non superstilio rejicU; qma nalura nobis quos chrislianis vioere, exceiMs illis de l'an 654 Non V/s/</. 12. 2. 17, placilum des Juifs, L. bona. Dei creatura omnia suillis vero carnibus id De teneamus.... consueludinem escarum di^cretionem vel percipere poluerimus, ea ul si cas pro consuetudine minime
:

mum

-1

observare promiUimus,

lamen que cum


9

ipsis
8

dcoda sunl, absque

faslidio el orrore

sumamus.

mundis, benlus Paulus aposlolus dical : Omnia niunda mundum {TH. 1. o), merilo ludeorum conquinalis aulem etinlidclibus nihil est
L Visig 12 2

Cum

deleslabilis vila el discrelionis

dior el refelli oporlel elhabici dbet.

horrende mundicia omni sordium errorem inmunNe quis ergo ex his primeve riln Iradioms inmundis diiudicet escas. Nemo sumenda ab mundas moris consuetudine el u'suati condicio probal. Nemo ex lus ahut prnel sui esse inhonesla reicial. que valde bona servata, que ab ommbus chrisUanis lenelur discrelione illa lantum nisi usurpel, aliul transcjressione quisque detectus constdulis enl supsilutaris et concjrua. Alioquin in sancLiou de. 12. 2. 11 reproduite supra p. 2(i uote 1). pliciis nddicendus (allusion la conversalio, Judaua Illiid sane,quod ludeorum. deleslabilis 3 L Visiq \'2.d.l escas, aliud adsumil, aliud diiudicans inmundis ab mundas super^tilion poHulior, inoentus fueril error, id est, ut aider facial, reicit in quocumque huius observantie iudicis instantia,incmus lerrdono consuetudo,lunc est moris chrisliani quamhonesta sicul de escs ferialur verberibus cenlenis aclnm extilerU, turpiler decalvelur el superioris laclure supphcium simdi ul esl;scilicel observanda poculis de Ha et abslinere presumpsennt, pahanquoque ordine el itti, qui a chrislianis poculis se conversalionibus approbantur, pro liac hii laies, qui fidcles in rcliquis tur carnium ad iacturam leqis superius conprehensam leneri
:

sola reieclione

suUlarum

non polerunl.

32

TUDKs

d'imstuiri-:

juridique

[306

PRIODE CATHOLIQUE.

Soiis Ics premiers rois


livres juifs et

catholiques

commena

riiiterdictioii

des

principalement du

Talmud. Les

Juifs baptiss sous Ghintila

durent s'obliger

ne

pas les tudier et ne pas s'en servir'. Il est certain que tous les rois qui interdisaient les rites juifs

ou foraient

les Juifs

au baptme ne tolraient pas ces


qui,

livres.
ri^le-

C'est pourtant

Erwige

dans une
usaj,rc
:

loi trs

minutieuse,

ou Juif baptis, menta le g de plus de dix ans, qui lira, coutera, ou apprendra des exposs de doctriues juives, les enseignera, ou gardera chez lui
plus strictement leur

Tout

Juif,

les livres qui les

contiennent, sera puni la premire fois par la


c()U[)s
si

dcalvalion et par ccnl


crit

de verge

et

devra s'obliger par


il

ne

pas rcidiver, et
fois

aprs cette promesse crite

se

rend encore une

coupable du
il

mme

mfait

il

subira la

dcalvation, cent coups de verge,


fisqus et sera exil
-.

aura en outre ses biens con-

Sed et Scriptiiras omnes 1. Placiliim d. Urena y Smenjaud, op. cit., p. 573 ss. qiiascumqiie usas genlis noslrae in Synagogis, causa doclrinae, hahuit tam ancloritatem hahenles, qiiain eliam eas qiias S'JTp; (ce.st--dire le Talnuid) appellant,
:

apocryphas norniiiant, omnes conspecliii vestro praesentare polliceiniir ut nullum apud nos suspicionis sinislrae vestigium i^elinqnalur. Loca verum orationnm qnae hncusque in riln judaicn i^enerabumur, deapicienda et ahoniinanda a
sive qiias

nabis falemur.
2.

L.

Visig. 12. 3.

1 1

lilis

prebere adsensum, inpielatis

est potins,

coniniodare lectionihus sensnni, quihus {'as non est qnam pietatis indicinm. Et ideo, si quis
vel doctrinas adlenderil sive

ludeorum
celaverit, in

libros illos legerit

habitos in

domo sua

quibus maie contra fdem Cliristi sentitur, et publice decaloabitur et centenorum pagellorum verheratione plecletiir. Qui tamen cantionis vinculo alligabitur, ne umquani talium libros vel doctrinas apud se aut habere prsumt aut adtendere audeat seu sludiis meditandi assumt. lam de celero si post emissum placitvni quodcumque taie repedare templaverit, et decalvatus centenis flagellis subiaceal et amissis rbus sub perptua cxilii ronleretur erumna, ut, quia inm secundo visus est erroris sui itrasse vestigium, jierenniterillisres eorum deservial, quibus principali juerit conlatione concessa. lie et similia illi percipienl, qui quemlibet infantium
lalia itresumpserint doccrc ; id est, ut doclor ipse ini(iuitalis in ])r(ma transgressionis fronte deprehensus et centenis subicialur decalvandus verherihus et placiti sui polliceatur cautione. se talia ultcrius ncminem deherc docere. Quod si primeve huius sponsionis macnlans fidem contingat illiea.({ue abiecerat, repedare, onini eius facultate abdicatus in principis pnteslate redacta ipse decalvatus ccnteniscfue verberibus

perpetuoerit exiliu rcligandus. Infantes tamen ipsi vel pueri lune asupradictis erunl damnis a/r/i/e verberibus alieni, si hanc perfidie doctrinam intra X etatis sue annos positi mditasse fuerint visi. Ceterum post exemptas decem annos quis(iuis illoruni talia adtendere vel meditari i)resumpserit. superioris institutianis damna vel verbera

ordine superius adnolatu sustineal.

307]

LA CONDITION LGALE DES JUIFS SOUS LES BOIS YISIGOTHS

33

2.

PrOSLYTISiME
proslylisme est svrement puni
l'intcstabilit. Si

PRIODE ARIENNE.
1.

Lc
:

he proslyte

est

puni par

pendant sa

vie,

on

a ignor son apostasie, son testament sera nanuioins cass

condition
cin([

cependant que

a) la

dnonciation
l'apostat
:

soit faite
//)

dans

les

ans

partit'

du jour de

la

mort de

quelle

mane

des suis et de ses hritiers ljitimes qui ont ignor ra[)oslasic du


vivant du de cujiis^.
2.

Le Juif

convertisseur, (piil ait

(ait

venir au judasme un
et

lionnne libre ou un esclave, est puni de mort


lion des biens
-.

de

ia

conlisca-

PiiioDE CATHOLIQUE.

hc /)ros(''lj'te,

s' csl hoDiuie lilfre et

chrtien, (piel (jue soit son sexe, encourt,

du uioins

partir

de
s'il

Chindaswintli, la peine de mort et la contiscation des biens,


lia pas d'hritiers

non coupables de
ils

judasme'', au cas o

il

en a

qui sont de bons chrtiens,

en hritent.
loi.

Recesswinth sanctionne cette


dfense mais en change
la

Erwiie maintient aussi la


:

sanction
celle

elle est

l'amputation du
la

membre
1.
2.

viril

pour l'homme,

du nez pour

femme*^.

Brev. 16.

2.

=C.

Th.,

16. 7.

3.

Nov. Th. III. Cependant comme Alaric a reproduil aussi C. Th. 16. 7. 3, qui n'dicle pas la peine de mort, il y a contradiction entre les deux textes: c'est cependant la A'or. III qui devait tre applicable, elle seule tant pourvue d'interpretatio qui manque an C. Th. 10. 7. 3. Quia ergo cnidelis el slupenda.\pvesumtio cvudeliori dbet 3. L. Viaicj. 12. 2. 16 exlirptiri siipplicio, ideo legis huius ediclo decerniinus, ut, qiiicumque chrisliunvs
:

hnc presertiin a chrisliaiiis parenlihiis orliis, sexiisscilicet iilrinsque, circumcisiones


vel iiuoscuniqiie riliis liidaicos e.verciiisse rejipertus est vel, qiiod Deiisaverlul, politeril iilteriiis repperirl, conspiralione el zelo callioliconim lam novia el atrocioribus pnis ad fliclus morle liirpissima periinaliir, qiiam urrenduin el execvahile maliiin est, qnod ah eo constat neqnissime perpetratiini. Eornin vero hona sll)i prnciil diihio fiscus adsunimat, si heredes vel propintiiios taliiiin personanini facli huius error consenliendo conmaculet. 4. Nous croyons applicables ces peines par dduction logique, car il n'y a pas de

textes exprs.

Erwigc qui

insiste sur les peines qui frappent le convertisseur, ne s'oc(pic


p.

cupe pas du Converti. Les peines


dict contre
le

nous croyons applicables sont celles (pi'l'^rvijre 4), et en cas de circoncision (Cf. plus loin p. 36, note 1) tant pour le circoncis que pour le circonciseur. Far consipicnt, l^r^vigc entend punir ilu moins l'homme converti on pourrait toul au plus tlire (pi'il ne punit ]ias la fennne proslyte, mais cette exception pour elle s'expiiquerail mal tlans
convertisseur
{("A',

suivante note

34

TUDES d'histoire juridique

[308]

Quand

le

proslyte est V esclave d'un matre

juif,

il

devient

libre' et doit

retourner

la loi

chrtienne.

Le convertisseur continue tre puni de mort, Sisebut le dit expressment-. Recesswinlh en reproduisant cette loi^ en adopte
srement
punit
la sanction.

Erwige, tout en adoucissant la sanction % fait un pas en avant et mme la tentative de proslytisme, car il dict la confisl'exil

cation des biens et

contre ceux qui, publiquement ou non,


;

attaquent la religion chrtienne ou font l'apologie du judasme

ces peines s'ajoute en cas de succs du convertisseur, lampulation de son membre viril s'il est homme, ou celle du nez si c'est

une femmes
3.

Circoncision

I.

JUIFS. PRIODE ARIENNE.

La circoncisioii est tolre aux


coiitinueiit,

Juifs.

PRIODE CATHOLIQUE.

Lcs Juifs
Ils

sous Reccarde,

pouvoir tre circoncis.

sont obligs de s'exiler sous les rois

qui les foraient au baptme, mais quand sous des rois tolrants
ils

reviennent,

ils

peuvent pratiquer librement


l'interdit

la circoncision.

Mais Recesswinth peine de mort par lapidation ou par


II.

aux

Juifs,
le

baptiss

ou non, sous

feu^

NON-JUIFS. A.
il

Quant au non Juif qui se laisse


:

circoncire

faut distinguer

son systme, car il la puiiil au cas o c'est elle qui convertit ou au cas o elle donne son aide la circoncision s'il ne parle pas d'elle c'est tout simplement parce qu'il
:

l'a

oublie.
i.

Conc. de T(jlde, can. 14: Si qui vero c/iri's^/a/it [sous-entendu esclaves chrl'ilii siinL maculali vel il rsulte de la suite du texte] ah eis jiulaico eliam circiimcisi non reddilo prelio, ad Uberlalemel reljionem redeanl christianam, Mansi, Conc. 9. 98. Gonzalez. Coll. can. 352 Qiiod si Hehreua circiinuideril christiannm, aiiL chrislia. L. Visig., 12. 2. 14 nain in snain xeclam rilumve Iransdnxeril, etc., voir le texte, p. suivante, note 8.
III

tiens,

comme

llcmarciucr l'insistance du lgislateur sur le cas des femmes converties, qui n'taient pas prolfcs par la loi sur la circoncision. 3. Cf. note prcilcntc. Simili 4. L. Visiff., 12. 3, 4, le texte reproduit plus loin p. 3fi, note 1, continue qiio([tie cl illi pena pleclendi snnl, qui clirislianuni vel chrislianani. a fuie dinioverint Chriali vel ad viluni luilaice jn-evarit-alionia adduxerinl. Si quis (ludeorum se.).... secle sue nisus /iieril defendere H. !.. Visif/., 12.3. 9 vanilalem, etc.. Cf. le texte plus loin j). 40, note fi. Nous concilions 12. 3.4 et 12. 3. 9 de la seule fai.on lossiblc, car en somme, ils ontl rdi^^s sans suite de vues.
: :

Cf.
6.

supra
L.

p. 21,

note

1.

Visirj., 12. 2. 7. Cf. le

texte p. suivante, note

5.

[309]
a)

LA CONDITION LGALE DES JUIFS SOLS LES

IIOIS

YISIGOTIIS

35

Les hommes libres qui se font circoncire sont, I'poque '. Puis, ARIENNE, punis dcxil et de la contiscaliondes biens
I'POQUE CATHOLIQUE, SOUS Clilndaswinlli et sous ses successeuis, de la peine de mort. Envii^e ne leur intlii^e que la confiscation

des biens et Tampulation du membre viril. L'esclave est considr b) Les esclaves. Priode arienne. comme ayant subi la circoncision malgr lui, la loi au lieu de le

punir

lui

accorde

la liberts

^Miue lglc. Cependant quand l'esclave PRIODE CATHOLIQUE. est de race juive, Recesswinth le considre comme consentant
et le punit

de mort".

B. Celui qui circoncit ou fait circoncire. Priode Celui qui circoncit un non-Juif, libre ou esclave, ARIENNE.

consentant ou non, est, selon son rang social, mis mort ou exil. Le mdecin oprateur est toujours mis mort. jSIme l'auteur moral est puni, ainsi le matre qui tolre qu'on circoncise

son esclave est exil vie''. Celui qui circoncit un homme libre Priode catholique. non-Juif continue probablement se voir appliquer les lois du

Brviaire et celles des Sentences de Paul'. Sisebut dit qu'il sera puni de mort dans tous les cas et Recesswintli en reproduisant
cette loi^. maintient la

mme

sanction^".

\.

Paul, Sent.

o. 22. 8

et 4.

2. Cf. L.
3. Cf. p. 4.

Visig., 12. 2. Ki, reprod.

supra
:

p.

.33

noie

3.

suivante, note

le texte dit

mit

Brviaire

3. 1. 5,

c'est la
0.
/..

77i. 16. 4. 1 ( C. Th. iO. 0. 1). qui adopte une solution contraire se met en contradiction avec lui mme solution la pins liliralequi devait tre appiiiiue en fait. ^ iiUus Iiideoriim circuincisionein operahiliir carnis. Xnlliis Visig., 12. 2. 7
:
:

ab allero permiseril sihi. Le Brviaire en reproduisant aussi C.


fieri

hanc

sihi fieri palieliir

indemnis.

.Vo;i

servus. non ingenuu.<i

aiil lil)erlus.

incola vel

extraneiis, eiiisdeni delestande seclionis

ohprohrium nuacnnique occasione ant per/'e-

vel snslinuisse ret aut alleri inferre prsumai. Aani qnicunique sponle lalia fccisse probahitur. date legis severilatc plectelur. (Sanction de />. Visig. 12. 2. il, reprod. supra p. 26 note 1). 3 et 4, cf. Jiisler, op. cit., l. I, Ch. 2 Seclinn 11. (>. Paul, Sentences, 5. 22.
7. Sent. 5.22. 4.
8. L.

Visig., 12. 2.

1 i

Qiiod

si

nam

in

snani sectani

riinnive transdu.ieril, cuni

Ilchretis circnntcideril cJiristianum, ant christiaaugmenta denuntianlis captlali

subiaceal supplicia, einsque sine duhio bono incunclanter sihi vindicet fiscus. 9. Note prcdente. Cf. aussi ci-dessus note circncire aussi, 10. Mais au cas o celui qui circoncit est Juif et celui qui se fait
.").

36
Il est

TUDES u'iHSTOlRE JURIDIQUE

[310]

curieux de voir Erwige adoucir la peine et, tout en conservant la sanction de la confiscation des biens, remplacer la mise
mort par

une mutilation

non-Juif, et

considr,
et si c'est

ici,

iiommes qui auront circoncis un le Juif tant cens tre devenu chrtien, est aussi comme non-Juif, auront le membre viril amput,
:

les

une femme qui accomplit lopralion ou


le

si

elle
:

mne
c'tait

quelqu'un chez
ainsi

circonciseur, elle aura le nez coup'

empcher
celui
hi

les

mres de
circoncit

faire circoncire leurs enfants.

Pour
adoucit

qui

un

esclave
:

chrtien,
il

peine dicte par

le

Brviaire

n'est puni

Reccarde que de la

contiscation des biens et de la perte de l'esclave qui devient libre-. Mais Sisebut le punit de mort '. Recesswinth en repro-

duisant les deux

lois'^

comme
la

l'on voit contradictoires

entend srement appliquer


celui qui circoncit
4.

plus svre'.

La

loi

d'Ervige

applical)le celui qui circoncit

un homme

libre,

l'est aussi

un

esclave.

Apostasie des juifs baptiss

Le Brviaire d'Alaric ne reproduit pas PRIODE ARIENNE. Thodosien"^ qui permettait aux Juifs Gode du disposition la baptiss de retourner au judasme sans encourir la peine dicte cette peine est donc applicable, dans le contre les apostats
:

systme du Brviaire, au Juif baptis et relaps. Lcs rois catholiqucs maintiennent PRIODE CATHOLIQUE. les Juifs adopter le cathoforcrent ils la mme peine. Quand

le

licisme,

ils

laborrent

mme

tout

un systme
le

lgislatif

pour

prvenir la

rechute dans
la

judasme.
feu ou la lapidation.

Recesswinth ordonne que

peine de mort s'excutera par

C'est la seule faon de concilier le texte de Sisebut que reproduit Recesswinth avec la loi dicte par celui-ci (Cf. ci-dessus note 5 et suprn p. H, note 2). chrislianis \. L. Visiff., 12. 3. i:lllix vero, qui carnis circiirncisiones inludeis tel

exercere presiiinpserint, qiiisqiiis hec aul


seril sihi, verelri ex lolo

inluleril alleri aiil fier i ah allero

permi-

ampnlidione plecleliir.el res eius

fisciviribiis aociande siint.

que aul circuincisioiiex exercere presuDipserinl aul circuincitlendos (luosque cuilihel circuincisori ohiulerint, narihus ahscisia el rbus omnibus in iirin(v'/HS poleslide redaclis, luiebunl facinus sue j)resuniplionis. reste libre aussi i. L. Visicf., \-2. 2. 12 (texte reproduit i)lus loin j). 4!), note 4). L'esclave Mnnsi, Conc. 10.633. d'aprs IV Conc. de Tolde can. Vi. Gonzalez, Coll. can. 383
Miilieres lainen,

3. Cf. p.
4. 5.
/..
Il

prcdente, note
ici

8.

Visij., 12. 2.

12 et 14. ce (pic nous avons dit p. prcdente, note 10.

G.

y a lieu de rpter C. Th. 10. 8. 2;i.

|311j

LA CONDITION LGAI.Ii DKS JLIFS SOLS LKS ROIS VISIGOTIIS


ii,nioroiis, (iiicl fut le
(03;})

37

Nous
cile

systme de Sisehut. mais


principe

le

IV" conle

de Tolde

posa

le

quune

(bis

baplis6

Juif

faveur lgale lui devait tre forc rester clirctien, mme si nue et il entendait judasme, avait entre temps permis de revenir au ramener au catholicisme les Juifs qui, baptiss sous Sisebut,
ainsi

purent retourner au judasme sous Swintilla'.

Le

roi

Sisenantli

approuva
:

cette

mesure qui en pratique

baptiss redevait se raliser comme suit les enfants des Juifs parents et tourns au judasme devaient tre spars de leurs

ou mis dans des monastres-; les judaser, Juifs qui depuis la dcision du concile continueront pour aposseront punis conformment aux lois, probablement s'ils en enfants-, aux tasie, et leurs biens contisqus ou transmis
conlls des chrtiens pieux

non rcalcitrants ont, (spars d'eux, bien entendu). Les Juifs nanmoins, restaient, qui revenaient pour de bon au catholicisme
dchus de certains droits
en
1.

et

notamment de

celui

de tmoigner

justice'.

IVConc.Tolde, can. 57

(suite

de

p. 6,

note 3): Qui

aulemjam pridemad

chris-

UanilHlem venire
Sisehiili,
suscepis'se, et

coacli siint, sical

quia jam chrismale unclos

facliwi est lemporibus religiosissimi prinvipis firaliam conatal eos esse sacramenlisdivinis associalos etbaplismi particiesse el corporis Domini et samjuinis exlilisse

pes, oporlel ut lidem etiani

quam

vi

vel necessitale

susceperunt lenere coganlnr, ne

nomen Domini hlasphenielur,et


healiir; can. 59
:

Plerique qui

quam susceperunt vilis ac conlemplilnlis liaexjudaeis dudum ad christianam fidem promoli sunt,
fuies
:

piissinii ac
vil

noscunlur,sed nanc blasphmantes in Chrislum non solumjudaicos rilus perptrasse de quitus consullo etiam et ahominandas circumcisiones exercere praesumpserunt regis,hoc sanctum decrereligiosissimi principis domini noslri Sisenandi
correcti ad culconcilium, ut hujusmodi Iransgressores pontificali auctoritate propria non emendal animadvolunlas quos ut revocentur, chrislianidoqmatis tum Mansi, Conc. 10, 634. versio sacerdotal'is coerceat, Gonzalez, Coll. can. 383 c/rci/mla note pi-ccdente) Eosaufem f/iios 2. IV Conc. de Tolde, can. 59; (suite de Judaeorum GO can. separentur; consorlio parenlum sunt, a ciderunl, si filii eorum mot haptizatos, haplizalos (ainsi plusieurs mss.: d'autres n'ont pas le

filios vel filias

et c'est la lecture de ces derniers


III, 1 p. :!74 note 1), separari decernimus dputtes

que reproduit Gonzalez, voir aussi Ilefcle o/j. cit., consortio ne parenlum ultra involvanlur errore, ah eorum mulierihus aut monasteriis aul christianis viris ac

Deum

melnis sub eorum conversadone cullum (idei discanl alque Mausi, 3S;i-38l ca. Coll. Gonzalez. instituti lam in moribus quam in fide proficiant, rgime les cnfanls Itaptises Conc. 10, 634. En somme le concile soumet au mme
timcnlibus,
ut

ou levs dans le judasme. m Judaei baplizati si postea praevancantes 3. IV Conc. de Tolde, can. 01 fidles films excludi eorum rehus a exliterunt, damnati poena qualibet Chrislum a U' ui patrie, i-i u non opurtcbit, quia scriptum est: l'ilius non porlahil Mansi, Conc. 10, 635. Gonzalez, CoH. can. 384, plus loin p. '6C. note 5. 4. IV Conc. de Tolde, can. 64, reproduit
:

38 D'ailleurs ce

TUDES d'histoire juridique


IV''

[312]

Concile de Tolde, dict

mme

contre les

Juifs baptiss (jui

on n'avait rien reprocher, une mesure de

mfiance

il

leur est interdit de frquenter les Juifs rests juifs,

sous peine de coups de verges donns publiquement'. Dans le phicitiim rdig sous Chintila, les Juifs baptiss se
dclarent responsables de tous les

membres de

leurs familles;

ils

s'obligent veiller ce qu'il n'y ait pas d'apostats


cl

parmi eux,

mctlremort, eux-mmes, ceux (piils dcouvriraient-; quant aux apostats (jui ne seraient pas sous leur puissance ils les
dnonceraient aux autorits complenlcs'.

Les canons du IV" concile de Tolde furent confirms nouveau par le VHP concile de Tolde tenu sous Recesswinth\

Dans
concile

le
ils

placituni'

que

les

Juifs baptiss signrent aprs ce

renouvelrent l'assurance de ne plus pratiquer les

ne peuvent pourtant pas, disent-ils, par rpuet s'oblignance native ne pas s'abstenir de la viande de porc, grent se surveiller entre eux, voire excuter par le feu ou
rites juifs
ils

par lapidation celui qui se rendrait coupable de pratiques judasantes


:

el

mme

si le

roi lui faisait grce

de

la vie

il

deviendrait
il

nanmoins esclave, le roi pouvant l'attribuer qui


:

voudrait.

Saepe maloriim consorlia eliam honos corruini. IV Conc. de Tolde, can. fi2 puni: qiianlo mugis eos qui ad vilia proni sunll-' NuUa igitur ultra communio sit hebraeis ad fidem chrislianam t?'auslalis ciiin his qui adhuc in veteri rilu consislunl, ne forte eorum parlicipio sabverlanlur. Quicumque igilur amodo ex his qui baplizati sunt iiifidelium consorlia non vilaverint, et hi ctiristianis donenlur, et illi publicis caedibus depulenlur, Gouzalez, CoU.can. 38i,= Mansi, Conc. iO,G3i. La dernire phrase ne sig-nifie pas comme le veut Gams, op. cit. II, 2, 99 note 3 que
:

les Jtiifs baptiss

seront donns aux clirtiens, mais que les non-baptiss

(hi)

seront

donns aux clii'tiens, et les baptiss {illi) battus. 2. Placitum (d. Urena y Smcnjaud, p. 574) ; Quisqnis autem noslrum ex his omnibus pollicilalionibus vel in uno quidem exorbilar^eril, aul eliamsi uxor cujuspiam, seu filius, vel quisquam de his quos inpoleslate noslra habemus,pro quibus
jussores exislimns, aliter quant fides hal)et calholica vixerit, profilemur noslra noslroque periculo in eos inanus inferre, et eum, qui sceleris hujus perpetralor fuerit reperlus, lapidibus spondenius obruere, ila ut sacrilegium ejus morte mulcletur. 3. Ibid. : Sed et in periculo noslro promittimus omne genus poenaruni nobis debere inferri, sive etiam senlentias legum suscipere el rerum aniissioni multari, si quemquain praevaricalorum scienter qualibet calliditnte cclaverimus, et non slnlini
fldei

fide

regiae potestali vel sacerdotibus aut judicibus publicis publicaverimus.


4. (]f.
5.

supra,

p. 9

note

2.

L. Visig. 12.
:

2. 17.

Quod si in omnibus, que supra laxala sunl, in quocumiiue vel minimo 6. Jbid. Iransgressores invenli fuerimiis, aut contraria christiane ftdei agere presumserimus,
nul (jue congrua cattwlice rcligioni proniisinius verl)is aut
factis inplere disluleri-

[313]

LA CU.NDITION LGALK DES JLIFS SOLS LES ROIS VISIGOTIIS

39

Comme

sous Cliintila, les Juifs introduisirent aussi sous Reces:

swintli des peines ignores jusqu'alors par les lois visigolliiques

des peines juives. Celles-ci sanctionnes par une

loi spciale',

de-

vinrent dsormais constantes contre les apostats


cables pour de nombreuses infractions de judaser-

juifs, et appli-

non seulement

aux apostats juifs, mais


dnonceraient pas".
Erwiii^c

mme
le

ceux qui, les connaissant, ne les

ordonne que
rite juif

Juif converti qui, aprs avoir jur la


rendrait coupable de la pratique
roi,

profession de

loi prescrite % se

de quelque

aura les biens contisqus au bntice du

recevra cent coups de verge, et sera exil aprs dcalvatiou'^; ces

peines s'appliquent soit pour clbration du sabbat et des ftes


juives
:

nomnies,
la

ftes des tabernacles et autres*^ et principa-

lement
mus,

Pque',

soit

pour mariage selon

les rites juifs

ou aux

per eundem l'uliem et Filiiun eL Spirilam sanciiim, qui est unus in quia qui ex nohis liorum omnium vel unius Iransgressor invenlus fueril, aut a nohis ignihus vel lapidihus perimatur, aut, si hune ad vilam glorie veslre reservaverit pietas, inox amissa liheriale lam eum quam omneni rei ipsius facullalem oui elegevilis perenniler deservienda donelis, vel quidquid exeo aul rehus eius facere iusserilis, non solum ex regni vestri polenliam, sed eliam ex liuins placili noslri sponsione poleslateni liheram hahealis. 1. L. Visig. i'2. 2. 11 (reprod. supra p. 2(j noie 1).
iiirainiis

trinilale Deus

2.

Pour

les Juifs baptiss, parliculirenienl,

il

dicta encore, L. Visig. 12.

2. 4,

des

rgles spciales d'orLiiodoxie: Xullus

ludeorum sacre

religionis chrislianam fldeni,

quam

Aullus hanc

sancti percepit tinclione haplismalis, aut profanet aliqualenus aut relinciuat. faclis, nullus diclis inpugnel. .\uUus lutic absconse, nuUus palain inlati})ulis sese

cumque

fugere ad hanc evadendam contendat. Xullus, ut hanc effugial, quihusoccultandum iniciat. Nullus spem quandoque profanationis ilerande conlineal. Nullus confidenliarenovandi erroris adsumat. Aullus prorsuspersullet. i\ullus

fidia et chrisiiane religion!

ohviam seclam corde teneal, verbispromat,


placitis sunt conscripta

faclis oslendat.

A'ullns ex his,

que

in

eorum

eorumque puhlica suscriptione

notala, lemerare studeat vel verberare prsumt. Aulhis omnium morum vetitornm conscinm veloperatorem celare adtemtef. Nullus inventum lalentem publicare relardet. Aullus audilam lalebram denuntiare recuset. Cunclorum namque eorum quisque Iransgressor invenlus constilute legis (allusion L. Visig. 12. 2. 11 reproduite supra p. 26 note 1) erit supplicio puniendus.
3.

Cf.

note prcdente.
cf.
:

4. b.

L. Visig., 12.3. 14,


L. Visig., 12. 3. 13

supra, p. 14 note

4.

datant professionem, reddito sacramenlo iuxta superiorem ordinem, christianum se esse devoveril et in quolibet rilu ludaice secte cullor ac promissionis sue Iransgressor esse reperiatur, quia et nonien Domini

lam vero qui posl

ausus est profanare et se ludaici erroris ceno polluere, amissis rehus omnibus et in principis polestale redactis, et centuni flagella decalvalus suscipial et exilii dbita
conleratur erumna; L. Visig.,
6.

12. 3. 9.

L.

Visig. 12.

3. 5.

7. L. Visig., 12. 3. o, cf.

supra,

p.

28 note

6.

40

TUDES u'illSTOlHE JLlUDigUE

[314]

degrs prohibes"; cl de faon gnrale pour toute apologie,

ou non, du cuite juif- si la peine est plus grave pour la circoncision que pour la pratique des autres rites juifs, elle est pourtant moins svre que celle prescrite pour cette infraction par toutes les lois antrieures qui dictaient la mort tandis que
puljliquc
;

maintenant

la

peine ne consiste que dans une mutilation';

la

peine s'adoucit en cas d'observance des rgles alimentaires juives,


elle n'est alors

que la dcalvation

et 100

coups de verges^;

la

mme
le

peine s'applique au cas d inobservance du dimanclie et des ftes


chrtiennes". Erwige punit des
Juif baptis qui ne le
d'origine, qui se tait".

mmes

peines que l'apostat,

dnonce

pas'^et d'une

amende

le

chrtien

Presque toutes ces peines consistant surtout en

exil et contis-

i.

L.
L.

Visig. 12. 3. 8, cf. plus loin, p. 44, note 2.


Vlsif. 12. 3.
!).

2.

cf.

ci-dessous note 0; et

12. 3. Il, cf.

supra,

p. 32,

note

2.

3. 4. 5.

L. Visig. 12. 3. 11.

L. Visig. 12.

3.

7, cf.

supra, p. 31, note

3.

pendant les jours de dimanclie, les jours de Ste Marie, de Nol, du Nouvel An, de Pques et Octagcsime, dn jour de l'Invention de la croix, de l'Ascension et de la Pentecte; la mme peine frappe leurs esclaves quand ils travaillent pendant ces jours, quant leur matre qui les laisse ou les fait travailler il est puni d'une amende de cent sous L. Visig., 12. 3. ut sive sil ludeus sive ludea quodlihet opus rurale diebus dominicis exercens vel laneficia faciens seu quascumque operaliones in domihus, agris vel cleris lalibus agens, extra quani nohilium honesla christianoruin consueludo perinillit, presunilor huins rei decalvalus verherihus
C'est le travail
:
:

cenlenis subiaceat.

Qnod si forsilan servi eorurn vel ancille in his et lalibus diebus repperiantur snpradictis laborihus occupali, lune et ipsi simili sunl senlenlia feriendi; douiini lauen eoruin, si servos suos perniiserinl lalia agere, C solidos auri fisco conpellendi sunl redderc. Dies lanien ipsi, qui ab isdein ludeis sollicita devolione sunl ohservandi, hii sunl id est feslum virginis sancle Marie, quo gluriosa con:

ceplio eiusdeni genelricis Doniini


sionis sive apparitionis sue dies,

celebralur. Hem nalalis Christi vel circumciPasca quoque sanctum vel dies sacratissinii octaet

varum, inventionis quoque erucis dominice feslum necnon


dieni vel Penlecosten seu etiam concurrentes per loluni

ascensionis doniinici
dies dominicos, reli-

annum

giosa Clirisli fuie venerabiles dies.

ludeorum palam vel occulte religioni chrisquis etiam clirislianam fidem verbis subverlere aut secte suc nisus fuerit defendere vanilalem, nec non quis(iuis disciplinam fidei chrisliane refugiens aut in terram nostri regiminis se occullandum iniecerit, aut in
a.

L. Visig., 12. 3.!)

lam

sane, si<iuis
si

tiane insiillarc presumpserit,

aliis

partibus se lalilanduni Iran.sduxeril,

lalibiilum in

quocumquc prebuerit

capitulorum quisffuis ille tabitiir plngis cl, rbus eius


7.

si quis etiam huiasmodi transgressoribus aut eius fuge conscius fuerit, cunclorum omnium fuerit transgressor invenlus, et cenlenis decalvalus mul-

in principis poteslate redarlis, exilii cunlcretur

erumnis.

L.

Visig., 12.

3,

10, rc|)roduite

plus loin,

p.

iS,

note

^'.

[315|

LA CONDITION LliOALK

Di;.S

.ILIFS

SOUS LES ROIS VISIGOTHS

41

cation des biens, devaient frapper dctlnilivement les Juifs baptiss,

cependant

le roi se rservait le droit

de pardonner une preculle juif

mire infraction, mais non une seconde'.


Egica accordant d'abord
la liijert

du
ils

aux

Juifs,

mais octroyant des faveurs spciales aux Juifs baptiss devient


d'autant plus svre pour ceux-ci

quand

apostasient et ordonne

qu'ils auront, alors, leurs biens confisqus et

deviendront euxles rduisit

mmes, perptuit, esclaves du lise-. Le jour o, cause de leur conspiration,


pratiquent pas
le culte juif
:

il

de

fait

tous en servitude, ce fut aux matres de veiller ce qu'ils ne

mais aucune peine ne

fut prescrite

contre les apostats'.

5.

Organisation locale des Juifs


l'organisation locale des Juifs
fort

Nous ne savons rien de royaume visigothique. Il est


ts

probable que leurs

du communaul'or-

(que les lois appellent com^entiis'*) continurent garder

ganisation qu'elles eurent du temps des


la loi

Romains ". Reconnues par


n'ont aucune existence

quand

le culte juif tait licite, elles

lgale sous les rois qui foraient les Juifs au baptme.

Nous ignorons
la
si

tout de leur administration intrieure

pendant

priode arienne

comme pendant la

priode catholique.

A peine

des bribes de renseignements nous sont parvenues sur deux


:

des institutions des communauts juives


a)

Synagogues.
avaient le droit de conserver
lois

PRIODE ARIENNE.
ne
1. 2.

Lcs Juifs
aucune des

leurs synagogues, mais


fut

qui protgeaient celles-ci

conserve

'^

les

synagogues ne devaient cependant pas tre

L. Visig., 12. 3. 27.

L. Visig., 12.

2.

18

Qnod

si

qiiispiam de eisdem sa.ncle fdei conversis prevari-

cator exslileril,

cum omnibus
1
:

i-ebus suis est fisco

perpelim addicendus.

Cf. aussi

suprj, p. 22, uuLc3. 3. Cf. supra, p. 23, notes


4. 5. 6.

et 2.
12. 3. 21, 26, 28.
t.

Convenlus ludaeoruni L. Visig. Sur celle-ci, voir Jiistcr, op. cit.,


Supra,
p. 3,

I,

ch.

4.

nulc

suus

b".

42

TUDES d'histoire .lURlDlQUE

[31<j]

moins protges pour cela coiilie les attaques de la population. Alaric en adoptant la Novelle III de Tliodose se trouva interdire l'embellissement des synagogues et

mme

leur rparation,

moins d'autorisation spciale, de mme que la construction de nouvelles synagogues la sanction pour tous ces actes tait la transformation de la synagogue en glise catholique et une amende de oO livTcs d'or prononcer contre le constructeur*. PRIODE CATHOLIQUE. Quaud Siscbut chassa les Juifs il dut srement s'emparer des synagogues. Swintila semble les leur avoir rendues-, mais chaque fois que le culte juif fut interdit, elles durent tre saisies, voire dtruites^ et les Juifs forcs de clbrer leur culte en cachette % risquant ainsi de s'attirer les peines les
;

plus graves.
b)

Cimetire.

PRIODE ARiE>'NE.

Lcs cimctires juifs

du royaume

visigo-

thique^ jouissaient, sous la domination des rois ariens, de la


tolrance que dans l'Empire romain.

mme

PRIODE CATHOLIQUE.
(o8'Jj

Lc

coiicile provincial

de Narbonne

proiitant de la conversion de Reccarde s'empressa de voter

un canon

interdisant aux Juifs, sous peine de six onces, d'enter-

rer leurs morts

en chantant despsaumes^ Cette atteinte

sans
le

pouvoir lgal d'ailleurs'


et n'inilua

une coutume funraire


des cimetires.
la

resta isole

pas sur

l'tat lgal

Ceux-ci jouissaient srement de


culte juif tait licite,

protection de la
il

loi

quand

mais non quand

tait proscrit^.

1.

Nov.

III, If 3, D.

2.
3.

Cf. svpra, p. 6, note 2.

Au XVI

Couoilc de Tolde (6'J3)Egica dit, dans son tomus .et inflilelibus Indaeis

synagofas,

qui dicunl nthil praeslilisse inlerdiclas sibi ac deslriiclas fuisse cernant pejores Christianorum e/feclas esse hasilicas, Lefes VisigoIhorum d. Zcumcr, p. 482 Gonzalez, Coll. cin. 559 Mansi, Conc. i'2. 59. 4. Cf. supra, p. 27 note 2. 5. Cf. les inscriptions dans Sclnvab, op. cit. (Cf. supra, p. 1 note 1). 0. Conc. de Narbonne, (389) can. Hoc anle omnia decrelum est, ut judaeis non liceat corpus {defuncti, ainsi certains mss.) deducere psallendo, sed ut eorum hahuit mos elconsuetndo antiqua,corpus dediicanl et reponant: quod si facere aliter praesumpserint, infrant coniili civitatis auri nncias sex. Gonzalez, Coll. can., 6fil, :rMansi, Conc. 9. 101 G.
riclictiliini a/ferl,

cum

!l

7. Cf. 8.

supra, p. 30.
fournie par l'inscription suivante de

Une preuve est

Narbonne

elle et:!

dn coni-

[317J

SOUS LES ROIS VISIGOTHS LA CO^DlTlON LGALE DES JUIFS

43

6.

]Mariage

Les mariages entre Juifs pouvaient Conditions de foiime. religieuses juives lorsque le tre accompagns de crmonies arienne et sous tolr, c'est--dire 1 poque
culte juif tait

crmonies sont impli(pielques-uns des rois catholiques. Ces ne tolpar les rois qui, comme Sisebut,
citement interdites

dans leur royaume ou qm, raient pas les Juifs non-baptiss les ceremomes comme Recesswinth, interdisaient spcialement
juives.

manant de Recesswinth, l autre d hrcrmonies du mariage jmf wige s'tendent spcialement sur les les mariages avec Recesswinth punit de mort ceux qui clbrent impose la cljuives'. Erwige va plus loin et

Deux

textes de lois, l'un

des crmonies

bration par

un

acte dotal; prtre chrtien et la confection d'un


:

les poux, de douce cependant la sanction est relativement social ou selon mme que leurs parents, doivent selon leur rang amende de 100 sous, ou receleur tat de fortune, soit payer une

voir 100 coups de verges-.

de fond, la poConditions DE fond. -Quant aux conditions tre interdits, de lygamie et les mariages prcoces durent avoir enmme ceux des degrs prohibs'. Les Juifs semblent interdiction, ce (pu explique freint plus d'une fois cette dernire celle de Recesswinth qm spciales qui la ritrent
les
lois
:

mencement du rgne
note 2) et porte

culte juif (cf. ^"P';^' crEgica. lorsque celui-ci tolre le e J'^J^ f dmontre que les Ju des caractres l.braques, ce qui juives comme l^---^;''^^ tombes leurs dsigner de crainte devaient avoir aucune <^,u in p.ce Lene ,ne,nori ires fiU le re.uiescunt

mme

fd^q

branches)

P^^^^lu^
^

Lnos XXX, Matrona


(obierunt)

-^''' ^'.^.'^ ' ^^^' d, 7/.ca,u rgis. (Voir sur cette /"--P^-" ;^; ,^; '""""''' '^ les graphie cite par M.Sdnvab, Rapport sur '--'/^('"'-^.t;;";'/"^; t. XII (1904), IbJ ss.j. dans Nouvelles Archives des Missions scienlifiques,

annos XX, Dnlciorella annos

^"f^T

auHO

sec.n,c/o

'

1.

2.

3.

Voir p. suivante note 1. Voir p. suivante note 2. L. Baiuvariorum, 7, 1. (Si


d'Euric).

l'on

..i au un admet avec Zeumor que ce tcxle remonte

Code

44

TUDES d'hISTOIUE JURIDIQUE


le

L'^^^J

punit

coupable de mort',

et celle

(rt^rwige- qui

ordonne

la

sparation des poux et les punit en outre de dcalvation, de


cent coups de verges, d "exil et de la dpossession des biens au
'

profit des enfants chrtiens orthodoxes, ou,

au cas o

il

n'y en

aurait pas^ conliscalion au profit

du roi^

Les mariages entre Juifs


reprises
:

et

non- Juifs furent rgls plusieurs


reproduit la disposition du
et chr-

PRIODE ARIENNE.
tiens l'adultre*^ et

Le Brviaiic
le

Code Thodosien^, qui assimile

mariage entre Juifs

donne non seulement aux proches


\.

tout le

monde

le

droit d'accuser et

parents".

L.

Visig. 12.

2.

Xemo

ex Iiideia propiiKiailalem aangiiinis


iis([ne

copiilel,aduUerio polluai inceslii conmaculet.Nullus


coiliim

sm cuniugio ad sexliinigeneris gradiim

personam quamcnmqne coniingal. .\allus fesla nuplialia aliter, ([iiain clirislianoriim mos habet, vel adpelal vel usarpel. Nam delecliis damnationis date iiUionihns punieliir (sanction de 12. 2. 11, reproduite swpra p. 26, note 1).
2. L.

Visig. 12. 3. 8

...

si qitis

ludeiis sive Iiidea noviter

niipliale fesliim celein christianis sa-

hrare voliierinl, non aliter


liihri institntione

quam

ciim premisso dotis

titiilo,

quod

preceptnm

est, vel

sacerdolali henedictione inlra siniim sancte ec-

vel sine clesie percepla coniugiiini cniqiiam ex his adir permillimiis. Qnod si henedictione sacerdotis ({nisquam Uehreoriim noviter coningiiim diixerit vel solleninitalem legis pro dolali titiilo in qiiociimqne transcenderit, aiil C principi solidos

C publie verberalus flagella .tiiscipiat. Hec scilicel damna vel verbera singulalini uniisquisqiie percipiat, videlicel tam ille, ([iii niijisit, quam ea, que nupla est, vel eliam parentes eorum, unus(iuisque pro se iacluram legis huius
cosctiis exsolvat,aiil

suscipiat.
3.

Noter cette inconsquence de

la loi

elle

entendre, hors du
4. L.

royaume
:

visigotliiquc): qui les

spare les poux, et puis les exile empchera de continuer dans

l'exil

vivre ensemble"? Alors pourquoi faire procder


Visig. 12.
3. 8

une sparation inutile?

.\ulU ludeoriim in ntroque sexu permiltimusex propinqnilale sui sanguines vel uxoris sue alqne etiam viroruin iuxla legem, que in christianis est
lata.

usque ad sexti generis gradum coniihia ducere

vel incesti

maculam

operari.

Iluius igitur l'ede permixtionis inlecehra tali mullabilur pena, ut separali ab invicem et centena publie decalvati flagella suscipiant et exilio relegati sul) penilentia
flios. ([uos de precedenti coniugio habuerint redeant: nullo ludaice prevaricationis niaculaverit noxa, aul nulla incestive nalionis sordidaverit macula. Quod si aut nullos habuerint filios, aut hahitos, ut diclum est, vel ludaicus involverit error, vel incesti f'edaverit natiu, tune

maneant, eorumque bona ad


si

tamen

et ipsos aiit in

facultas prediclorum

omnimoda

in principis potestate consistt, qualiter principali

discrelionc res ipsa aut in christianis eoruni heredibus

concessa pernianeat, aut

si

heredes huiusmodi dignilatis defuerinl, fisco noslrosociala deserviat. b. Brviaire 6.7. 2 C. Th. . 7. 2 (388). fj. Sur la peine de l'adultre, vuirConrat, Breviarium, p. 547, ss. Legis huius severitate prohihctur, ut nec 7. Cf. Vlnlerpretdlio de C. Th. 3. 7. 2

ludaeus Chrislianae malrimonio utatur, nec Christianus homo Iinlaeam uxorem accipial. Quod si alifjui contra vctituin se tali coniunclione miscuerint, noverinl se

[319]

SOUS LES ROIS VISIGOTIIS lA CONDITION LGALE DES JUIFS

45

Sous linspiration du III^ concile de PRIODE CATHOLIQUE. Reccarde, tend l'interTolde 'o89), le premier roi catholique, et introduit une sanction nondiction du mariage au concubinage les entants issus des lancienne velle s'ajoutant probablement entre Juifs et chrtiennes ou unions, mariages ou concubinages,
:

baptiss par force. entre Juives et chrtiens seront envers les enfants issus de Sisebut prend la mme mesure parents, il faut que la partie juive pareilles unions: quant aux
elle est exile perpetmte et passe au christianisme, autrement, de Tolde' maintient en tout, l'union dissoute ^ Le IV'^ concile mesure de Sisebut; celle-ci est sauf quil ndicte pas lexil, la par Recess^vinth qui lui fait cependant conlirme intgralement

place dans son Code*. Erwi-e en interdisant le culte


Juifs baptiss

juif, et

en ne tolrant que des

les unions dans son royaume navait pas interdire protgea. judo-chrtiennes, au contraire il les servitude, il lit Egica, lorsqu'il rduisit les Juits en

Ouant devaient tre baptiss une exception pour leurs enfants; ceux-ci pieux% c'tait le mlange maris plus tard des chrtiens
et ctredtinitif, entre Juifs etnon-Juits. forc, qui devait, selonle roi,

7.

Droit de proprit

Les

Juifs

chrtiens, ne peuvent pas avoir des esclaves

c'est la

persequendos, et accnsalionem poena qua a.luUeri damnaniur. ZLulampropu^qnis.sedetlam.dpersequendumonuuImyssepernus^^^^^^^^ concilia k/ ,lonos,.snus donunu. Conc de Tolde, can. 14 Sacjgerenle l,.l.re Judaeis non liceat cknsUanns praecepit,ut .e,-e,.d.nu o/ c.^2V es e ex lali conjngio nali sunl .ssumendos
ea
:

huins crhnini.

L-i at//japiism.-i,Gonzalez, CoH. can. 3o2

sed vd^Llunas,... contuui uxoies uloZ lei


-

el si

qui fUU

CoHC. = Man.si. Conc


\\ ,,>,[

concile ,Joo. 9 983. Les canons de ce

^3

o. nerenniler permanere. Ci. supra p. Coll. can.38i IV Conc. de Tolde, can. 63. Gonzalez. 2. note ci-dessus 4. Cf. 1, 5. Cf. supra p. 23, note

. Unu Mans., n
.

...5o. 10. r.t

46

TUDES d'histoire juridique

[320]

seule restriction apporte au droit de proprit des Juifs tant sous


les rois ariens

que sous les rois catholiques. Eg:ica en ajoute une autre beaucoup plus grave, si l'on songe que toute la ibrlune des gens tait, l'poque, immobilire tous les dilices, lerres, vignobles, oliveraies et tous biens im:

mobiliers, en plus les esclaves, quelle

que

soit

leur religion,

jamais acquis

cliez les chrtiens

par

les

Juifs devront tre remis,

en change de leur prix, au lise et le roi pourra en disposer en faveur de qui bon lui semblera'. Tombs aprs leur complot, en servitude perptuelle-, les Juifs n'eurent plus de droit de proprit d'aucune sorte.

8.

Contrats

aux Juifs toutes transactions portant sur des esclaves chrtiens. Les rois catholiques aggravent encore ces interdictions. Nous tudierons un peu plus loin les lois rela-

Le Brviaire

interdit

au droit des Juifs de possder d'esclaves en gnral occupons-nous


tives
:

et
ici

de
des

faire le

commerce
des

lois relatives

contrats portant sur d'autres objets

Sisebut est

le

chrtiens gages-

premier interdire aux Juifs d'employer des le but tait d'empcher le Juif d'exercer
:

une autorit quelconque sur

les clu'tiens.

Cette loi conserve jusqu'au temps d'Erwigefut complte par et tous les Juifs sont censs celui-ci dans le mme but: Nul Juif
tre

devenus

chrtiens'*

ne doit occuper

la

fonction

d'inla

tendant chez un
1.

propritaire chrtien
De

quand

elle

implique

ad calholicam fidem converti ;... tain mancipia ([uani edificia, terras, vineas atqiie eliam oliveta vel alia.i quascumque res immobiles, qiias a chrislianis vendilionis causa vel qmhiislibel aliis modis accepissenoscuntnr, qiiamvis iam miilla annorum cnrricula efJJu.vissent, reddilo tamen illis propler ea de pul)lico pretio, lotiun (isci eril virihiis sociandam, ni, ciii hoc regia polestas
L.

VisKj.

12. 2. 18

cleris vero Iiuleis, qui...

neilexerinl, liane

leijis

senlenliiun decrevimiis

promulgari

donure elcgerit, lihero perfrualnr arhilrio.


2. 3.

Cf.
/-.

supra

p. 22.
2.

Visig. 12.

14

nulli Ilchrco

al)

anno regni noslri

fliciter

primo

chrislia-

libcrumvel servum mancipinin in palrocinio vel sercilio suo habere, nullum ex bis mercennarinm nullumque sub quolibet titulo sibimeladherenlem bec divalis

num

sanclio fore perinitlil.


i. Cf.

supra

p. 10,

note

*'

3.

[321

LES ROIS VISIGOTIIS LA CONDITION LGAU: DES JUIFS SOUS


:

\7

la sanction est encore surveillance sur des esclaves chrlicns publique, le Juif est condamn plus s'jvre qu'au cas de fonction de sa fortune, la dcalvation et la contiscalion de la moiti au patron, s'il est laque, il perd 11)0 coups de verges'. Quant

le le

au

membre du clerg et bien administr par le Juif S s'il est est condamn payer bien administr appartient l'Eglise, il administr, et ses propres deniers, la valeur du bien
tisc,

que

de

au cas o

il

est

pauvre,

il

est exil'.

Une bonne
Egica
allait

partie des contrats

que

les
et

buinains passent entre


chrtiens ^
Il

Juifs eux, taient ainsi interdits entre

maintenant
le Juif

interdire les autres.

punit de la ser-

vitude perptuelle

qui

fait

celui qui.

dans

le

cas. son tour, frapp d'une quant celui-ci, de la valeur amende de trois livres d'or plus le prix et le triple perpotentiorque de la chose achete ou vendue, s'il est maior plus d'une amende prosona; il recevra cent coups de verge en infrieure'. portionne son avoir, s'il est de condition

royaume, fait ir est dans ce

du commerce international ou du commerce avec un chrtien


:

laids commhs^m ciirnm vel ^i quis Iiideoriim a quoUhel ex l*) r/,cest, ut chrisUanis famiUis P^es// id acceperit, chrislianos polesiatem supra dehehil : adphcare lolum fisco inperare, Lid adminislralionis sue cura visus fuerit curam, et C fl^igella decalval, susaLa ulipsi, qui hanc adminislrandi susceperint auiittanl. sociandam pianlet medielatem rei sue fisco
i

Visiq

i=>

Sane si episcopi vel quisUbet ex sacerdotiadminislrationem ecclesiasUce rei monachis, bus vel ministris, iniunxerinl, quantum id ipsnd fuenl, quod inpeerplendam chrislianos supra mis sue ftsco noslro adpluandum randum eis preceperint, tantum de bonis proprietalis quo. duitinis dtrisubiacebit, exilio animant Quod si rbus expoliatus exliterit, infidos Cidelibus preponere cl,nst,ainpium sit quam discal damnis, tus penitentie
3

2. Cf.

note prcdente.
12 3

,.,

Visicj

19 (suite de la note clericis quoque vel

1)

ni s.
erit omniQuibus eliam veram fidem perfecte credenlibus chnsagere christianis rum et calapluni' ad modeUcilum mercandi usu properare illorum conversatwne ut, si quilibet christianus de ila commercium: more tiano UcebiL msi pr.usex ipsis emere voluerit, non aliter ei
4.

Cf. plus loin p. 60 ss.


/

.,

-,

Visiq

12

18

quodcumque de orationem donunicam vel snnlotochrislinnum se e.s.e dixerit eique coram testibus cibos. ut veri chnsticole, sumpsent etchristianornm aposlolnrum holumrecitaveril perseveranvero Iudeis,qui, in per/idia cordis su, vel libenleracreperil.... De cleris
incoqnilus
''''^'^"'';''Grgoire de Tours, llist. Franc 4 Calaplus veut dir. port, .jele, (voir p. ex non ), cf. Tlie^aunn- lin,/. Inl. s. ^ ad calaplam Massiliensim navihns transniarinis; l'obsorval.on de Graelz.. certains l.istoricns d.s Conciles, cf. aussi pliloi... commo iont prtendu
'.:.

tiljus

Weslcj. Geselzg., p. 1", note

-'.

48

TUDivs d'histoire juridique

[322]

!).

Donations

Les

lois

des rois

visii*'Ollis

ariens ou
d'tre

catholiques

emp-

chaient habituellement les


d'esclaves*.

.Tnils

Le

droit

du Juif

d'accepter des donations donateur ne l'ut restreint


:

que par Erwige,

et cela

d'une faon trs svre


la

Aucun

chrtien

ne peut accepter des cadeaux de


payer au
lise le

part des Juifs, directement ou


soit,

indireclement, pour quchpie motif que ce

sous peine de

double de

la

valeur reue-.

10.

Esclaves
les Juifs d'avoir

PRIODE ARIENNE.
dosien
l'une de

Relativement audroit pour


lois

des esclaves chrtiens, Alaric reproduit deux


:

i'2'.i'-,

et

l'autre

de 384*; or
:

du Gode Tlioces deux lois


la loi

consacrent deux systmes diffrents

D'aprs celui de

423 du Code Thodosien toute acquisition

titre iratuit

reux d'esclaves chrtiens entraine pour

le Juif,

de ou onnon seulement la

perle de l'esclave qui devient libre, mais aussi une peine. Seules
les, ad calhdlicam fidem convcrli neflexerlnt... nec ad caluphim pm Irnnsiniirinis comercHs faciendis uUerius audeanl propcrare nec cum chrislianis qiiodc unique ncffolium palain vel occulte peraffere sed lanluin inler se ipsi habeanl licenliam propria commercia diffinire.... Nani et (juicumque de eisdem hideis in in/idelitale
:

perduranlihus

a<l

calapluin ire presumpseril, aul

cum

quolibet christiano aliquod


fisco
si

commercium

egerit,

cum

ornai ami)ilione

rerum suarum ohiurgatus perpelim

eril servilurus...

Quod

si (fuilihel

sona fueril, 1res auri lihras /isco quam quod duas rei ipsius ([uanlitales valere constiterit, quid<iuid supra enieril, Iriplum de sua j'acultale una cum pretio, quod dederil, /Isci virihus profuturum
amillat.
1.

maior polenliorque perj)ersolrat.Si quis quoque amplius ah illis acceperit,


jidelium lalia egerit,

De inferiorihus vero personis


;

si ([uis lalia egerit,


;

C verheribus
[>.

vajiulahit, etc.

Cf. ci-dessous noies 3 et 4

p. suivatiLe iioLc 4

plus loin,

50 ss.

cuiuscumque sil generis vel ho({uodcumque heneflciuni conlra fidem Cliristi, a ([uolihet ludeo vel ludea, sive etiam per eorum inlernuntios, quodcumque siln iiilalum accipere, nequn se oh laliiim rindicalionem contra
2.

L.Visig. 12.

3.

10

Unde

nulli cliristiano licehil

noris, ordinis sive persone, sive ex religiosis, sioe eliam ex laicis,

rgulas /idei christiane

(il)lalis

sihi

premiis inplicare. Si

(juis

autem, qualibel henecelareril, aut,

ficiorum exhihitione

corruplus, aut agnilos

errores ludeorum

ne

pravilas taliuin ferialur, ({uolibet

modo

obstilerit, el anti(iuis

obnoxius,
3. fl.
4.
(].

el

lanlum
10.
!).
:>

in diiplofisci eril parlibus inlalurus,

palrum rcgulis eril quantum a ludeo (//;/x(//.s-

illeaccepisse fueril conprobatus.

Th.

=: Brviaire, 10.
'.',.

4. 2.
i.

Th.

3. 1.

= Brviaire,

1.

|3-23j

LA CUNDITIO.N LGALE DLS JLIFS SOUS LES

IIOIS YLSIC.OTIIS

4 9

reslcnl permises les acquisitions par succession ou par fidicomniis.

D'aprs celui de
chrtien
(pii

la loi

de

:^Xi,

tout chrtien peut racheler

l'esclave
litre

appartient

un

Juif,

quel que soit


lorsque

le

en vertu

du([iiel celui-ci le
juif.

possde, et

mme

l'es-

clave est devenu

C'tait retirer

par cette

loi

ce qui fut

accord par

l'autre.

tion entre ces deux;

Mais ce n'est l que la moindre contradictout lois. Il y en a une autre plus irave
:

esclave acquis

i)ar

un Juif

litre

onreux ou

f?raluil,

autre

que

par succession ou tidicommis, devient libre d'aprs la loi de est contls(ju au prolit /i2;i, tandis(pu> d'aprs celle de 'Mi il

du

lise.

()uel fut le systme adopt en pratique?

Le

fait

que

la loi

de

423 est dpourvue 'Interpreiatio et que seule-celle de 384 en possde j)ourrait cire une indication (pie c'tait ceth^ dernire
qui tait applicpie.

Quoiqu'il en
pa'iens

soit, les Juifs

restent libres d'ac(jurir des esclaves

ou

juifs', el

de possder des colons

mme
sur
la

chrtiens^ possession

PRIODE

CATHOLIQUE.

La

lgislation

d'esclaves par les Juifs, cause des innombrables

moyens que

ces derniers trouvaient pour l'luder, tait dj sous l'Empire romain trs variable. Elle ne put ne pas l'tre sous les rois
visigolhs et
si

les

preuves directes nous manquent, seule cette

variation peut expliquer

comment
'

le

IIL concile de Tolde, en

dfendant aux Juifs d'acqurir des esclaves chrtiens dict une peine beaucoup plus lgre que celle contenue dans le Brviaire.

Reccarde dcide

([ue le Juif ne

peut acqurir des esclaves chr:

tiens ni par contrat onreux ni par donation


ac([uis devient libre*:

l'esclave ainsi

aucune autre

i)eine n'est dicte contre le

1.

Cf. ci-dessous note 3.

systme de la lgislation romaine dans son dernier stade. Pour ce qui est de colons, rapprocher les termes /h sh.s /)ro/)r(os du can. 14, du 3* Conc. de Tolde (note suivante). 3. III' conc. de Tolde, can. 14; ut jiiiliieis non liieul... manciiiiiun christi.ininn in usas projn-ios co;ii/).ira/e.... .si r/i/i vero chrisliitni nh eis judaico rilii siinl nuicnlali vel eliani circunicisi, non rcddilo prelio, ad libertaleni el reliriionem redeanl chrislianani, Gonzalez, Coll. can. 3;)2 =:Mansi, Conc. 9. 'J8o. {L'cdicluin dr confirmaMansi, Conc. D, 1000). lionc concilii, Gonzalez, Coll. can. Wli .\iilii Iiideo liccal chrisliannni manciiiitun conparare ici \'/n. \'2. 2. 12 4. /..
2.

C'est

le

donaliini acciperc.

Qnod

si

coniiaravcril vel donatiini acceperil el

eum

circiimcii

50

TUDES d'histoire JLRIDIQUE

[324]

matre. Sur ce dernier point notre loi est donc plus douce que
celle

du Brviaire, cependant

elle est plus

svre par ailleurs,

non

seulement parce qu'elle semble tre rtroactive, puisquelle accorde la libert tous les esclaves qui ne seraient pas Juifs

que

eux-mmes, mais aussi parce que, par cela mme, elle dcide les Juifs ne peuvent plus possder d'esclaves paens. Les Juifs essayrent de faire rvoquer cette mesure et offrirent
'

de fortes sommes d'argent, mais le roi les refusa, ce qui de flatteurs compliments du pape Grgoire-le-Grand-.

lui valut

Aprs Reccarde

Liuva (GOl-610)
faire

et

Gondemar'
la loi.

^G10-G12),

ne tinrent gure

la

main pour

observer

C'est pour-

quoi Sisebut, leur successeur, se dclara forc de renouveler la mesure de Reccarde et par deux lois de fvrier, ou mars, 612*
il

rappela aux Juifs qu'ils ne devaient pas possder des esclaves

chrtiens et les obligea les vendre dans le pays


les librer

mme, ou
juillet

avant

un

dlai de

3-4

mois

avant

le

l*""^

612%

pass ce dlai,
draient libres,
la

les Juifs

perdront avecles esclaves, qui devien-

moiti de leurs biens'': l'esclave ainsi

manumis

preliiim perdat, et quem acceperat liber permanent. Ille aiilem, qui christianiim mancipiumcirciimciderit, ornnern faciiUatemsiiam amillat et fiscoadgregetur. esse ludei. ad liberlalein 1. //)/(/.: Serviis vero vel ancilla, qui conlradi.rerinl
(leril, et

perdurantur. 2. Grgoire

Pruhino preshytero le Grand, Ep. 'J. 228 [o'.i'J], {MGII. Ep. 2. 223) narranti cognovi, quia cum vestra Excellentia conslitutionem qnandam contra ludaeorum perfidiam dedisset, hi de quibus prolata fuerat rectitudinem veslrae mentis infleclere pecuniarum summam ojferendo moliti sunt, quam Excellentia vestra contempsit et omni polentis Dei placere iudicio requirens aura innocentiam praetulit.
:

C'est bien cette lui


le

que se rfre cette

lettre

quoique, sans motifs suffisants, Zeumer

conlesle dans la note la L. Vis. 12. 2. 12. 5'. 06. 3. Cf. Graetz Gesch. o. 74 note 2. 4. Sur la date, cf. Zeumer dans son d. p. 470 note

1,

et

N. Arch. 27 (1901) 422

ss. 430.

Visig. 12. 2. 13... aut vendere aut libertare, prout maluerint, usque ad 5. L. \'e)i(/e/e lamen infra fines kalendas lulias licentiam illis Iribuimus: 12. 2. 14 reqionuni nostrarum in his locis, ubi conmanere videntur, cum omni peculio
:

chrisliano, cui fas faerit,

iustissimo pretio libra facuUas subiaceat. Nec liceat venditoribus in alias eos regiones transferre, nisi ubi eorum mancipiorum sessio les Juifs iudiralur et mansin. G'liiit pour viter des fraudes internationales auraient pu passer leurs esclaves au.x Juifs de l'.Vfiiquc du Nord.
:

G. L.

Visig. 12. 2. 14

tianum fueril
subiaceat, et

Quibus erolutis kalendis, apud quemlibel Ilehreum chrisreppertum mancipium, medietas f'acultatis llebrei huius fisco libertu reddito, qui per suam proditioneui fuerit aput eum reppertus,
:

nihil sibi Ilebreus de persona eius vel peculio ultra defendat.

[325

LA CONDITION LGALE DES

.IL'IFS

SOUS LES ROIS VISIGOTIIS

51

ne doit aucun ohsequiiim son patron'. Poussant jusqu'au bout son exclusivisme, Sisebut interdit aux Juifs davoii* mme des colons ou de simples domesliques chrtiens-. Le Juif peut conlinuer avoir des esclaves non-clncliens. mais Sisebut met entre embrassant les mains de ceux-ci la facull de devenir libres en
le

christianisme

'.

Sa lgislation, Sisebut

la

voulut perptuelle, cest pourquoi

il

insra une maldiction contre ceux de ses successeurs qui l'adouapprend ciraient % maldiction qui, par ses termes terribles nous
Juifs quel point le lgislateur fut exaspr par ladresse des le G;i:^ en dj INIais annihiler ses efforts en la matire.

lye concile de Tolde, approuv par le roi, fut forc de renouinutilement veler la loi', de mme Recesswinth, en Go4 continua d'ailleurs, car le commerce esclavagiste des Juifs se
:

et,

chose plus curieuse,

ils

achetaient des esclaves aux prtres

civium

LiberUre vero servnm chrislianum Ilebreus si malnerit, ;nl dignilalem eundem maniimiltere debebil; niiUi scUicet llebreo iihi voluerit manumissus prociil ab nec cnilibet obsequio reservato, sed vilam siiam Hebreoriim consorlio Iransigendi habeat poleslalem.
\.L.
Visi(f.

12.2. 14

Romanorum

note 3. Mancipia vero liideornm, que ad baptismi gratta fecerint a dominis suis redconfugium, uhicumque repperla fuerint, exiganlur et libra dantur. liane vero legem, qaam pielalis et religionis amore conce2. 14
2.

Cf.

supra

p. 46

3.

L. Visiij. 12. 2. 13

pimuspro nostropopuUque

nostri remdia, in perpeluuui su/fraganle aulore Domino Successores quoqiie nostros legis huius inslilula sercensemus. valiluram esse in verilate conroboret, vantes viclrix Chrisli victores facial dextera, et eins solium licet huius legis prolalam El clementia. divina inspexerit hoc fidem cuius in transgressoris et non sententiam a fiemie temerari passe credamns, audacia lamen hominibiis, et vila venerahililer conservanlis sil in hoc seculo ignominiosior cunctis

4.

L. Visig. 12.

lempore concidat, qno sinistre partis adsensum in tam nefaria desleslanda temeritas, tanlumque obnoxius in elernum salubre peccalorum mole delinealur, in quantum transgressus fuerit legis huius metuendus et tempus, palueril cum terribile examinis decrelum. Fuliiri eliam prespicuo, ad levam advenlns Domini fuerit reservatus, discretus a Chrisli grege sibi diabulo, ut ullri.v in comilante atrocibus, llammis exuratur Ilebreis cum chrislianis farentransgressoribus elerna pena deseviat, et locuplex remuneralio
illius

eodem

in

volumtate

perduxerit

elernum copiosa proveniai. ul Et decreto gloriosissimi principis hoc sanclum elegll concilium, mancipia emere nec judaeis non liceal christ'ianos servos haberc nec chrisliana Anticonsequi largilate : nefas est enim ul membra Chrisli serciant
tibii^ hic et in
u.

Caii.

C(j

cujusquam

ancillas judaei habere Chrisli minislris. Quod si dcinceps servos chrislianos vel consequanlur, praesnmpserint, sublali ab eorum dominalu libertatem a principe f)3j. Conc. 10. Mausi, 38b can. Coll. Gonzalez, codo. 0. Kii la l'cproiluisaiil dans son

52
chrlieiis

TUDES

l/llISTOIRr;

JURIDIQUE

[326j

mmes', de

sorte ([u'en
la

(i;G

le X^'

concile de Tolde
et les

dut dicler contre ceux-ci

peine de rexcommunication

menacer de damnation

ternelle-.
les Juifs enl'rci-

Erwig-e aussi dut renouveler l'interdiction que


l^naient continuellement.

En leur pardonnant ces infractions, il leur fvrier GHl, de vendre, en Erwige dans les soixante jours de la prointerdit de les affranchir! mulgation de la loi, leurs esclaves chrtiens, en avisant les prtres ou les juges du lieu ou rside l'esclave ])our (pi'ils
leur ordonna,

puissent contrler ces ventes et viter les fraudes juives


ce dlai, le matre juif qui garderait

pass

encore des esclaves chrtiens,


s'il

aurait la moiti de ses biens confisqus, ou,


la dcalvation et cent coups

est pauvre, subirait

de verge

et les esclaves devien-

draient libres de parla

loi'.

Les Juifs pourront cependant possder

Qiiod pleriqiie ex sacerdolibus et levilis.... ipsi 1. X' Concile de Tolde, caii. 7 eliam qui rediinere dehuerant, vendiliones facere intendant, qiios Chrisli sanguine ])raescinnt esse redemplos, ita dumtaxat, ut eoruni dominio quo sunt empti in rilu jndaismi convertantur oppressi, et fit execrabile comniercium uhi nitente Deo
:

jnssum
Conc.
2.

est

sanctum adesse conventuni,


Si quis

etc.

Gonzalez,
talia

Coll.

can. 460 =: Mansi,

11. 37.
:

Ibid.

enim post hanc definitionem


praesenti
et

agere tentaverit, noverit se

futuro judicio cum Juda simili poena percelti, duniniodo Dominum denuo proditionis pretio maluit ad iracundiam provocari. Mansi, Conc. 11. 38. Gonzalez, Coll. can. 463 .S. L. Visig. 12. 3. 12 :... non licebit... ut christianum mancipium ludeus audeal
extra ecclesiani
(ieri, et

quos cenosa servitus perfidie macuNunc vero christianum quemquam mancipium uianumitlere omnino non poterunt... quibus sufficiat, si pro preteritis transgressionibus non damnentur.... Hoc tantumillis more concedimus pietatis, ut a primo anno regni nostri, id est a kal. Feh. usque in sexagesimum diem habeat quisqnis ille ludeus.... licenliam christiana venundare mancipia, non tamen sine cognitione sacerdolum vel iudicum, ad quorum territoria pcrtinere noscuntur : ne et hii, ([ui venundandi sunt, damna mortis perferant vel salutis, et hii, qui vendilores existunt, locum agende f'raudis vel infercnde repperianl ultionis. lam vero a predictis Icalendis Iransacto sexagesimo die, nulli Judeoruin licebit mancipium rhristiinium hahere, non ingenuum, non eliam servum; sed post peractum huius temporis spatiiim, id est se.iaginta dierum, apud quemcunuiuc ludeum mancipia christiana repperiantur, cum conlato sibi a dominis suis peculio per huius nostre legis edictum liberi erunt inodis omnibus permansuri si tamen se violenter a dominis suis ohcclalos esse probaverint. fudei tamen ipsi, qui expleto temporis supradicti spalii) tenere seu hahere vel occullare sire liberlare mancipia clirisliana presumpserint aul eliam ([uibuslibet aliis modis hanc sanctioneni serenilalis nostre inplere distulcrint, :nit incdielalem rerum siiarum flsco sociandam amiltant, aul si viliores persane fucrinl et non hahucrinl nndc con/ionant, cenlena decalrati flagella suscimannniitlere. Quia valde indignum
lai,

est, ut hii,

lihertatis litulum

christianis inponant....

pinnl.

[327]
(les
leiii-

LA CONDITION

I,(lAr,i;

DKS

.IlIFS

SOIS LKS

ItOIS

VISIOOTIIS

.".3

esclaves paens': mais,


(jualit

si

des esclaves

clirlieiis

cachaient

de

chi-liens

ils

seraient, (juand la frande sera dcou-

vei'le,

donns
jamais

pai- le roi ([ui

bon

lui

semblerait, et ne pourraient

plus

tre aflrancliis;

celui qui aurait

dnonce

le

subles

terfuge recevrait cinq sous par esclave

ainsi dcouvert-;

esclaves juifs', paens S des Juifs deviendront libres sil passent au christianisme. La loi concerne aussi les Juifs baptiss, car tous les Juifs devaient adopter le christianisme dans le dlai d'un
an. ^lais le roi dcide

que pourront conserver leurs esclaves ceux

des Juifs qui, sans attendre ce dlai d'un an, se seraient convertis

dans les soixante jours accords pour la vente des esclaves, auraient sign la profession de foi impose aux Juifs el jur de l'observer^ au
:

i.

Rcsullc du

fail

que des esclaves


cf.

clii-licus, p(jur rester

dclaraieut ne pas tre chrtiens:


ci-dessous note
2.
3.

chez leurs matres juifs, notes suivantes. Qiiid des esclaves juifs? Voir
i/jsa

L.

r/s/g-. 12. 3.

13 lin

Mancipia lamen chrisliana... [qui] se

predicli lem-

poris spalio rhrisliann fuisse non prodiderint, in eoriirn servilio, qiiibus a ren donaii fiierint, serviluri perpelualiler permanehunl ; L. Visig. 12. 3. 16 Uehreorum mancipia relitfionis sancle liliilo consecrala, si doniinoriun siwrum qualibel persiiasione inlecta ahinceps nuUo modo se fuisse prodiderinl chrisliana, qualiler suh
:

iucjo persistant, tune, ([uia induite liberlatis (fraliam respuerunt. cui a principe collati fuerint, perptua servitulis reHijali calena modis omnibus lenebnnlur. Ilii lamen, per quos hoc fueril manifeste delectum, si el ipse Judeus fuerit et cuiuslibel hidei servus extilerit, conversus ad Chrisli /idem in liherlale persistai. Sin aulem quislibel ex chrislianis hoc prodiderit faclum, V solides per unumquodqne mancipium christianum ncripiel, ab eo sctlicel. qui cos

eorum dominorum suorum

apud
.

se post

data

lie
3.

L. Visig. 12.

IG,

dcrta conviclus fueril lenuisse. cf. note prcdente: et 12. 3. 18


et

...

si

(fuis

ludeoruni

moribus, ad Chrisli graliamconvolare desiderat, nullus eum calena servitulis relineal, nullus huic lali rsistai, nullum a quoa<lteslibet fidei offendiculum habeal ; sed mox ut se et professione et iusiurandi lutione christianum ostenderit et dominorum suorum prevaricaliones manifeste proservus, et serviluli

eorum inpUcalus

diderit, ah omni ilico servitulis calena solutus, cum omni etiam peculio a domino suo diniissus, liberlatis eril elJeclihus conlradendus. Pour concilier ce texte avec aux L. Visig. 12. 3. 3 (reproduit supra p. 14, note 3) qui impose le baptme mme comme il tait accord un dlai d un esclaves juifs, on ne peut dire qu'une chose an pour adopter le baptme, on donnait une prime l'esclave juif qui s'cmpi'cssait
:

passer au christianisme

peut encore dire que cette prime est 3. 3 ne concerne que le patron consiqui ne fait pas baptiser son esclave juif, et non celui-ci dont la volont est avoir semble loi enlin la matre de son contraire ; dre comme annihile par celle seusurtout en vue le patron juif et ses esclaves juifs passs tous en apparence

avant cette date;


la

(ni

accorde

mme

aprs ce dlai, car

sanction de 12.

sinclement au christianisme et elle tablit que l'esclave qui se dcide devcnlideviendra rement chrtien et dnonce aussi les habitudes judasantcs de son matre libre, cf. aussi supra p. 21, note 1.
4.
5.

Cf. ci-dessus note


L. Visig. 12. 3. 13
:

1.

Si

iiuorundam ludcoriim fraudulenla

snbtitilas, rarcns

(///e.s-

54

TUOEs DiiisroiRt; jliudiqle

[328]

cas

ils

continueraient pratiquer les rites judaques

il

est

vident qu'ils seraient punis pour apostasie'.

Au commencement de son rgne Egica s'empressa de supprimer


la

dchance qui frappait les Juifs baptiss et leur permit d'avoir des esclaves chrtiens-. Ayant mal rcompens sa gnrosit en
le royaume visigoth. ces eux-mmes, rduits en servitude

complotant contre

Juifs furent bientt,

Juridiction

a)

Juridiction ju ive.

PRIODE ARIENNE. Le Brviaire dAlaric consacre l'autonomie judiciaire juive dans les limites fixes par le Gode hodosien*.
tum
rei sue amilere, clirisll.ino

more

se inliinel conversari el

oh hoc

clicat,

non

se

ainillere deljere chi-istiana mancipia,(iuia el ipse chrislianam liilealur cliicere vilam,

his ordinihus vonproJjandiim est, qiio nec asliila fraiis excusalionem ohlendal,

nec
id

sincera conversio casiim


est his tanliim,

cum

cleris pereiintihus perdal.... Conccdiniiis

enim

eis,

de quihiis evidens periurii suspicio non hahelur, ul habeant sexaginta dieriim iisque in liai. ])resenlis anni Aprilihiis salulare spaliiim, in qiio possinl, qui ex illis salcaluri vel clirisliane fidei adgregandi sunl, ad episcopos locorum concurrere el mavus sue signis vel suhscripliunihus roborala illis sue professionis fdra puhlicarc... liane sstne professionetn ne nudis lanlunimodo verborum promissiunibus proferanl... illi, qui superioris professionis sue palefecerinl volum, adlatis vondicioniJ>us (cf. L. Visig. 12. 3. \'6) iurare debebunl, quia que eorum professio conlinel sincero et non maculalo corde profdeanlur se, donec advixerint, conservare.
i.

L. Visig. 12.

3.

13

Rplilion des peines dictes contre les apostats


le

confis-

cation des biens, dcalvalion, 100 coups de verge et exil.


2.

Discours J"Egica devant

XVII" Concile de Tolde

(''i94)

\am

el a

primordio
inlenlio,

noslri reginiinis, lanla fuil pro


ul

eorum conversione mansueludinis nostrae

non solum

diversis persuasionihus eos ac fidem Chrisli pertrahere


el

conareniur,

verum eliam

inancipia chrisliana, ([uae


Iranquillitalis

ordinem caruerunl ex

noslrae dcrta reciperent,


Visigol., p. 4Si.

pridem oh suam perfidiam per legis solummodo ul per

verae conversionis proposilum, expulsa procul cordis perfidia, eos matris sinus ecclesiae adoplivos exciperet.
3. 4.

Zeumer, d. Leg.
2.
1.

Cf.

supra
Th.

p.

2:f

ss.

C.

2. 1.

10

= Brv.
loi,
:

10. Cf.

Juster, op.

cit.

t.

cli. 14.

Reproduisons

ici

Vlnlerpretatio de cette

comment celle-ci fut comprise dans le royaume visigothique ludaei omnes, qui Homani esse noscuntnr, hoc soluni apud religionis suae maiores aganl, quod ad religionis eorum pertinet disciplinam, ila ul
qui nous montre
inler se, (luae sunl Hehraeis legihus slalula, custodiant. .\lia vero negotia,iiuae nos-

tris legibus conlinenlur et ad jornm respiciunl, apud iudicem provinciae eo quo omnes iure conjUgant. Sane si apud maiores legis suae consenlientes ambae j)arles, de solo lumen civili negolia audiri voluerint, quod interveniente rompromisso arbi-

Irali iiidicio

lerminalur, talc

sit,

quasi ex pracepto iudicis fuerit de/inilum.

329]

LA CONUrilON LGALE DKS


civile, les

JLlFvS SOL'S

LES ROIS ViSIGOTIIS

55

Eu

malire

tribunaux

juifs

conlinueul conslituer

iiu for, non pas un for ncessaire qui simpose aux parties, mais au contraire un for qui ne devient tel' que si les parties font d'abord un acte de compromis; quant la juridiction pnale,

ne peut s'exercer- qu'en matire religieuse o elle est totalement indpendante, et presquillimitc sauf que les Juifs ne peuvent pas appliquer la peine de mort, (car s'ils avaient eu ce
elle

droit exorbitant,

un

texte

de

loi aurait

le

reconnatre expres-

sment^).

Ces rgles ont d tre observes pendant que le Brviaire tait en vigueur, c'est--dire jusqu' Recesswinth* et, bien entendu, seulement lorsque le culte juif tait licite. PRIODE CATHOLIQUE. Aprs lalu^ogation du Brviaire, aucune
disposition spciale sur la juridiction juive
:

d'ailleurs les Juifs

iieurent depuis aucun rpit, pour pouvoir l'exercer, tout au plus


l'auraient -ils

pu

faire

pendant

les six

ou sept premires annes

d'Egica

'\

Notons une survivance curieuse et lgale, voire une extension, de la juridiction autonome juive chez les Juifs baptiss ceux-ci s'obligent, par consquent ils avaient en mme temps le droit de le faire, dans leurs placita punir eux-mmes de mort ceux d'entre eux qui aposlasieraient la religion chrtienne ^
:

b) Juridiction visigothique.

PRIODE ARIENNE. Le Brviaire consacre le principe de ptence des tribunaux chrtiens dans les procs entre
chrtiens ou entre Juifs.

la

com-

Juifs et

Aucune

rgle spciale n'est suivre envers les Juifs qui se

prsentent devant ces tribunaux.

1. Nous ne pouvons, pour faire comprendre ces distinctions subtiles, rpter nous y renvoyons. dveloppements contenus dans notre ouvrag;e /. cit. de solo lamcn 2. Le texte deVInterprelalio le dit d'ailleurs expressment

ici les

civili

negolio,

cf. p.

prcdente note

1.

3. Cf. sur les dilrentes peines, except celle do mort, que appliquer dans l'Empire Romain, Juster, /. cit. 4. Cf. supra, p. 9 note 5.
0. 6.

les

Juifs pouvaient

Cf. supra, p. 21 ss. Cf. supra, p. 8

note

1;

p.

note 4;

p. 38 ss.

56

TUDES d'iIISTOIUE .lURlDlOUE

[330]

PRIODE CATHOLIQUE. Cependant lpoqiie catholique de


semblables rgles sont dictes
a)
:

Composition de tribunaux.

En matire
'

de dlits de jules juges

dasme des Juifs baptiss ou non, Erwige prescrit que


civils

ne pourront juger qu'assists de prtres

b) Peines.

Des peines

spciales, sui generis,

inconnues au
Cliinlila-

code visigothique en d'autres matires, frappent, sous


et ses

successeurs jusqu' Erwige % les Juifs baptiss coupables

de judaser.
c)

Preuves. Recesswintli est le premier introduire contre les

Juifs de
faire

son royaume une grave dchance


les chrtiens

ils

ne pourront pas
des Juifs seront
la

de procs aux chrtiens; de

mme quand
IV''

en cause
d)
le

ne pourront pas tre soumis


.

question

'\

Tmoignage en justice

Le

concile de Tolde interdit


et

tmoignage en justice aux Juifs baptiss

relaps%

mme

re-

venus ensuite au christianisme. Cette rgle concerne-t-clle aussi les Juifs non-convertis? C'est peu probable. C'est Recesswinth qui sendjle avoir le premier introduit contre ceux-ci la dchance
qui, depuis Justinien, les frappait

dans

Empire byzantin,
justice

et leur

avoir interdit

non

tout

tmoignage en

mais seu-

lement
il

le

tmoignage contre des chrtiens libres ou esclaves;


Juifs*^.

leur laissa la libert de tmoigner contre des


1.

Cf. supra, p. 18 nule

3.
1, p.

2. 3.
4.

Cf. siiprn, p.

:2(j

note

oS

ss., cf. p.

procdcute nute

G.

Cf. supra, p. 38 ss.


L. Visig.,
1:2.

2. 9

reprod. ci-dessous noie


caii.

fi.

o. 1\''

Conc. de Tolde,
:

04

Mon

polesl er/a homines esse fidelis qui Deo ex-

judaei ergo, qui diidum clirislinui c/fecli sunt, et nunc in Chrisli ad leslimoiiiuDi dicenduni adinilli non dehenl, quamvis sese Clirislianos annunlienl, ([uin sicul in fide Chrisli suspecli sunl, ila et in leslimonio huinanu duhii hahentur. Injirniari ergo opurtet eoruni tesliinoniuni qui in fuie f'alsi docenlur, nec eis esse credendum qui veritalis a se fideni ahjiciunt,
lilerii

infidus*

fidein j)racvaricali sunl,

Gonzalez. Coll. can. 384


6. L.

=
:

Mansi, Conc.

10. 635.

Visig.

1:2.

2.

'.)

Spcciali hoc decrelo censelur, nulli Judeo


lirere conlra

que hegolio quandoque


inpelerc, aut

pro qualicnmchrislianum, ({uamvis humilis servilisqne perchrislianum


Chrisli adver-

sane, leslimoniuni dicerc neque pro qualibel actione aut inscriplione

pro ludeoruni cnusis quacumque faclione hune lornienla subire. Proest in fidelis

fanuni elenini salis

(idem (idelihus anleponere


si

et

membra

sariortim eius molesliis subiugare. Sane

idem inler
se et in

se

causarum negolia repsuis

perianlur haljere,

et

lesli/icandi

adversum

servis

lanluindem corain
licere.

clirtsltants uidicihus
'

queslionem inicere

sit illis

liherum ex lege

<jueli|iies

iiisij.

oui

inti(leli.<i.

[3.31]

LA CONDITION LI'GALE DES JUIFS SOL'S LES ROIS VISlfiOTHS


IVcippe

57

Il

de

la

mme

dchance

les Juifs baptiss et


si

n'en libre
leur oillio-

que leurs

tils,

et

encore sils sont bons croyants et

doxie est atteste par

un

prtre ou par

un

juge'.

Erwige renouvelle

cette

mesure

12.

CUAUGES PUBLIQUES
a)

Fonction.^.

Alaric adoptc en substance', les rgles PRIODE ARIENNE. suivies dans les derniers temps de l'Empire romain*: les Juifs sont exclus do,^ honores tout titre lionorilique ou toulc fonction
;

</

publique leur sont interdits

seules les charges de la curie et

autres fonctions onreuses continueront peser sur eux.

Ges rglcs furent-cllcs observes en PRIODE CATHOLIQUE. fait? On peut en douter en voyant le premier concile cathodicter un canon qui conle IIP de Tolde lique oliciel tient une rgle beaucoup plus douce que celle de la Novelle III de Thodose les Juifs ne sont exclus que des fonctions pouvant

leur

donner l'occasion de punir un chrtien". W" concile de Tolde^ sur l'ordre du roi Sissinant, les exclut de toute fonction, sous peine de coups de verges appliqus publiquement le mme concile dclare anathme tout magistrat qui

Le

les aurait laisss

usurper des fonctions

\.

L.

Visi(f.

12. 2.

10

...

Merilo ergo lesliftcavi proihili

siinl Iiidei,scu haplizali,

sive

non

extiterinl baptizuli.

De

stirpe aiilem illornni progeiiili si

moriim provitale
veredica
iiidicem
vel

et fidei plenitiidine

haheantiir idonei, permitliliiv ilUs

inler

chrislianos

qiiideni leslificandi licenlia, sed

non

aliter,

nisi

sacerdolem, regem

mores illoriim
2. L. 3. 4.
5.

et fideni

oninimndis conprobantes.
cf.

Visig. 12. 3. 1.

La Nov. 111 de Thcodose,


Juster op.
III
cil., t. 2.

supra,

p. 3,

note 4 sous n"

1.

ch. 21.
:

eis occasio

Gonc. de Tolde, caii. 14 Niilla officia piihlica eos opus est agere per quae trihnalnr j)oenamchrislianis inf'erre, Gonz&lcz, Coll. can. 352 i= Mansi, Conc, 9. 985. Heccarcde approuve les canons, Gonzalez, Coll. can. 355 Mansi, Conc., 9. 1000. (i. IV Gonc. de Tolde, can. 63 Praecipienle domino alqne excellenlissinio Sisenando rege id cunsliliiit sanclnm cnnciliiiin. iil Jiidaci, atil hi qui t\c juitaeis sitnl o/ficia pnhlica nuUaleniis api)e[anL, quia su!) /i.ic orcasione chrislianis iujuriatn faciunl : ideoque judices provinciarnm cum sacerdolihus eornm suhrepliones (raudu-

lenler elirilas suspendant, el o/ficia publica eos

agerenon permillanl.

Si quis auleni

58

TUDES

b'illSTUlltK

JURIDIQUE

[332]

Cette disposition conlirme par

Reccessvinlii^

le fut

VIIP concile de Tolde sous nouveau par Krwige (pii, tout comme le
le
la

W"
ss^'

concile de Tolde^, tendit


:

dfense

mme

aux

Juifs bapti-

innovaaux Juifs toute fonction publicpie ou prive qui impliquerait une autorit sur des lion importante
il

interdit

chrtiens [Christiaiiuin disiriiig'cre, pleclere, cocrcere vel in eiim


desevir)^ et aggrava la peine contre le Juif

coupable

il

aura

la
'"^i

moiti de ses biens confisqus et recevra 100 coups de verges

quant celui qui


il

lui

aura permis d'usurper une pareille fonction,


dix livres d'or,
le roi
s'il

paiera une
s'il

amende de
vilain''.

est noble,

et

de

cinq

est

Seul

peut accorder au Juif

le droit

d'occuper une fonction


b) Impts.

PRIODE ARIENNE. Lcs

lois

du CodeTliodosieiiqui tablissaient
le

des impts spciaux sur les Juifs n'ont pas t reproduites par

jndicum hoc permiserit,


suhrepserit
10. 653.
piiljlicis

velnl in sacrilerfium

excommunicallo proferatiir,
c<i;i. ."iSi-SSS

et

is

qui

caedibus depulelitr, Gonzalez, Coll.


ici,

^ Mansi, Conc,
ci-dessous

On

traduit gnralement y/idae/ aiit hi


le

leurs

fils

sens

me semble tre,
:

autre

c'est

qui ex jiidaeis, par les Juifs ou une disposition qui concerne mme
les Juifs baptiss, cf.

les chrtiens

de race juive

ex jiidaeis, c'est--dire

note

3.

i. Par cela mme que ce concile confirme toutes les dispositoins du IV' Conc. de Tolde relatives aux Juifs. Cf. supra, p. 9 note 2. 2. Cf. p. prcdente note 6. 3. Le texte ne parle que de Judaei, mais c'est conforme l'esprit de la lgislation d'ErA\ ige, cf. supra p. 10 note 3. D'ailleurs comme le roi force les Juifs au baptme, L. Visiy., 12. 3.3, on ne comprend pas comment notre loi 12. 3. 17 puisse prvoir le cas o le Juif, rest juif pourrait obtenir la permission royale de devenir fonctionnaire. 4. L. Visirj., 12. 3. 17 Nullus ludeorum a primo anno regni noslri, id est a die quinte iduum Ianuariarum,ullam administrandi, inperandi, dislringendi,coercendi vel pleclendi curam vel poteslalem super chrislianos exerceal, excepta si princeps alif/ua ulilitalis pulice id fieri permiserit causa. Si quis aulem ludeorum, accepta a quolibet potestate, christianum quemcumque dislrinqere, pleclere, coercere vel in eum desevire presumpserit aui quid([uam ci contra lequm vetita aut excogilata,
:

que in lege non sunl, inferre templaveril, aut medietateni rerum suarum fisco sociandam amitlal, aul si nullis fnltus fueril rehus, centnm decalvatus flagella
suscipial.
').

Ibid. (suite)

lUi tamen, qui liane eis poteslalem


([ui

super chrislianos exercere

permiserint,

hoc fecerit persona exliterit, decem libras auri fisco coactus exsolvat, minime tamen vilioresque persane quinque libras auri fisco persolvendas amiltant. Quod si non hahuerinl, unde conpananl, centenis decalvatis Pagelsi tiobilis
lis

subiaceant.
0.
(^f.

ci-dessus note

4.

[333]

LA

CU.NDITIO.N

LUALL; D1:S juifs SULS les rois VISIGUTHS

51)

Brviaire',
contraire,

il

faut

donc
les

que sous

puisque rien ne vient prouver le rois visigotlis ariens, les Juifs ne payaient
dire,

aucun impt spcial. Nous nc savons pas partir de PRIODE CATHOLIQUE. spciaux, quelle date une loi avait soumis les Juifs des inq)ts bapJuif les des capitations. Fidle son systme de soumettre

tiss

aux mmes dchances,


baptiss,

qui, avant lui, frappaient les Juifs

non

Erwigene les dispensa pas non plus de


et c'est lui qui

capitations

juives.

nous apprend l'existence de semblables impts, libra les convertis de cette charge et pour que le fisc ne perdit rien cette gnrosit, il ordonna que la que des Juifs non-baptiss devait s'accrotre du montant
Mais Egica,
charge
payaient jusqu'alors ceux quil dispensa-.
1. Cf. 2.

supra

p. 3,

note
:

4,

sous

6".

L. Visicf. 12. 2. 18

deinceps ex perfida

qiitcumque Proinile devociuse mentis decrelo censemiis, ut Hehreornm plehe, vir seii femina.adcathoUce fideirecliliidhiem

siioriim ritiiiim per veram conversationem sive professionem redierit omnemqiie duxerit, ah errorem vel cercmonias ahnuens chrisiianorum more tramitem vile sue pablicis omni liber maneat onere functionis, quam pridem, ludaismo consistens. fnnclw eius exsolutionibus illis ut ilavidelicet, : utililalibus ususfneral persolvisse et parentalis error crescat, quos adhuc deteslande incredulilalis fuscat neqnitia vel ludaimanifestas retentat. Iniuslutn namque est illos censionis onere preuravari omis lev per cisamplius indictionibus implicari, qui iurjum Christi dulce eiusque cathodignam conversationem noscuntur ercipere.... De cleris vero ludeis, qui, ...ad solilo sui more ut... promultjari... decrevimus licam fidem converti necjlexerint... rbus propriis census impensionem vel eorum, qui conversi fuerint, exsolulionem de

XVI' concile debeant fisco persolvere. Et en soumettant cette loi l'approbation du Hehraeis vel initur quibus Ex convertis de Tolde, E^nca dit en parlant des Juifs inleyerrima uxoribus ac filiis eorum si quis deinceps ad calholicae fidei reyulam quam functionis. maneat iugo exulus omni ab exstileril... devotione conversus Zeumer, pridem in errore praeslitulus publicis utilitalihus exsolvere consuevil, Gonzalez, CoZi. can. 360 =Mansi Conc. 12. H. Comme d. desLeg.Visi<j.,p. 482 ss. enfants, il est vident qu il s agit il est question de dispense accorde aux femmes, laquelle il d'une capitation (ainsi dj Graetz, Weslg. Geselzg., p. 20, note 3) pour tout au plus individuellement payaient Juifs les que et spciales y avait des listes en tout cas ce n'tait pas le chef de famille payait-il pour sa femme et ses enfants): loi, aprs avoir dispense la communaut qui payait pour ses membres, car alors la
:

les Juifs baptiss

mme de cet inipt, aurait dit que la somme payer resterait la par ce terme elle indique que c'est le d de chaque Quel tait le nom de cette capitation Nous Juif envers le lise qui s'accrotra. par la loi lorsne le savons pas. Graetz, l. cit.. prend les dillrenls mots employs exactio. functio, qu'elle parle de la capitation des Juifs, et appelle notre impt ceiisio. signifient simimpensio, indicliones judacae; or tous ces termes sont gnriques et Visigoths plement impt, contribution; ils sont souvent employs par les lois des mme propos des impts des non-Juifs, comme on peut le voir en consultant l'index limpot .juif on de ces lois dans l'ilition Zeumer; il est donc probable que pour spcifier indicliones judaicac. y ajoutait le mot juc/;((cus, a, ce qui explique l'emploi du ternie
et

non

qu'elle augmenterait

.'

60

TUDES d"iI1ST0IRE JURIDIQUE

[334]

Quand, cause de
ciaux,
il

leur trahison, Eg-ica rduisit tous les Juifs


le

en servitude, pour ne pas perdre


qui auraient dii revenir au
lise',

bnfice de ces impts sp-

libra les esclaves chrtiens des Juifs baptiss, esclaves


et les

chargea de continuer
:

payer l'impt juif-

chose juridiquement ahurissante

cet

impt

subsista aprs la destruction lgale des Juifs, aprs lannihilalion

de leur personnalit
chrtiens, de
survivait

civile, et

devait dsormais tre pay par des


juif

bons chrtiens, chrtiens d'origine. L'impt


Juifs.

aux

1.3.

Les lois et la situation conomique des juifs

La

situation

conomique des
seul
",

Juifs

du royaume visigothique
esclaves

semble avoir t d'abord bonne.

l'poque arienne

le

commerce avec des


les rois

chrtiens leur fut interdit

mais sous

catholiques la situa-

tion empira. Toute entreprise importante leur devint irralisable


puisqu'ils furent mis

ment
cole

d'esclaves, mais de tous

dans l'impossibilit de se servir non seuleemploys chrtiens ^ A ce coup

de toute grande entreprise commerciale, agriou industrielle, s'en ajouta bientt un aulre beaucoup plus grave, la prcarit mme de rexistence du Juif: exil s'il reste franchement juif, il tombe sous la mme peine, ou sous d'autres
direct, paralysant

plus graves,

quand
il

il

pratique

le

judasme en cachette. Bientt,


il

sous Recesswinth et surtout sous Lrwige,


tien sincre,

beau devenir chr:

n'a plus sa libert de

jours ou
i.

il

doit rester sous la


noie
i.

mouvements il y a des surveillance du clerg % et toujours,


Sic larnen ilecernimiis, ut secundiim elec-

Cf. siiprn p. 23.

2.

XVH"

Concile de Tolde, can. 8:

...

lionem principis noslri aliqui ex servis chrislianis eornmdem jndaeorum eli(fantur, qui de proprielnlis eorum peculio, ([uanlnin illis saepefidus dominus nosler pcr Huclorilnleni seriem aut scri])lunis liberlalis conferri elegeril, accipianl: el <[uidquid l'anclinnis in ralionem puhlicam ipsi juduei visi sunl hnclenus persolvisse, praedicli illoruni servi, quos idem princeps nosler elefjerit, sine qualibel excusaMansi Conc. fione in nmni deheant inlecjrilnle pcrsohere, Gonza\c7,, Coll. nin. 50(i

Il',

loi.

3. Cf.
i.

supra
p.

p.

48

ss.

5.

Supra Supra

p. 40

.ss.

28

ss.

[335]
le

LA CONDITION

l.GALi:

DKS JUIFS SOUS LUS UOIS VlSlOOl IIS

Gl

des formalits moiiulre de ses dplacemeiUs est soumis

encombrantes'.
droits qu'au chrtien Egica donne au Juif converti, les mmes posil lui enlve le droit de d'origine. Quant au Juif rest juif, servitude perptuelle an sde des iuimeubles^-; il le punit de la commerce avec les chrtiens du cas o il fait des actes de d'une amende'; il royaume, ceux-ci tant leur tour frapp internacommerce quand il fait du le punit de la mme peine les transactions entre les et empche principalement tional de l'Afrique du habitants royaume visigothiciue et les

Juifs

du

coup de massue. Atteints Nord, Juifs et musulmans. C'tait un fort les musulmans d'Afrique eux aussi par cette mesure, les Juifs et visigothique pour le dtruire. s'unirent avec ceux du royaume Juifs du royaume furent Leurs menes dcouvertes temps, les la ce ne fut pas pour longtemps tous rduits en servitude^ rentrs dans fm des perscutions arriva bientt avec les Arabes sadonner nouveau de droits, les Juifs d'Espagne purent

leurs

librement au commerce
Supra
Cf.
p. 29

et

aux autres professions.

1.

2.
3.

Supra, p. 21 et 46.
,
,

supra p. 47. ... i r les matres chrtiens de ces Juifs ont peut se demander dans quelle mesure aptides tirer pouvaient ils humain traitement compris le profit qu'en change d'un
,

Ou

esclaves. tudes commerciales de leurs

TABLE DES MATIERES

I.

LA POLITIQUE RELIGIEUSE DES ROIS VISIGOTIIS ENVERS LES JUIFS

1-24

I.

EXPOS SYSTMATIQUE
Les lois et les crmonies religieuses juives
a)

25-61

1.

25-32

Circoncision

27
et service

b)
c)
cl)

Droit de runion
Ftes et Sahhat

divin

27 28 30

Les Juifs pendant

les ftes

non-Juives

e)
f)

Aliments
Livres
et

30
enseignement
31

2. 3.

Proslytisme
Circoncision

33-34

34-36
,
.

4. 5.

Apostasie des juifs baptiss

36-41

Organisation locale des juifs


a)

41-42
41

Synagogues
.
.

b) Cimetires
6. 7. 8.
9.

42
43-45

Mariage
Droit de proprit

45-46
46-47
48
48-54

Contrats
Donations
Esclaves

10.

11. Juridiction

54-57
54-55 55-57

A. Juridiction juive
R. Juridiction visigotiuque
a)

Tribunaux spciaux
Preuves

56
56

b) Peines spciales
c)

d)
12.

Tmoignage en
Fonctions

Justice

56 56
57-60
.57

Charges PUBLIQUES
a)

b)

Impts
El'

58
(10-61

13.

Les LOIS

LA situation conomique des juifs

LA nOCHE-SUn-YON.

IMPRIMERIE CENTRALE DE L OUEST.

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