1

Commanderie Jean de Gisors

Lnigme du chteau de Gisors


Le chteau de Gisors

Partant de l'aventure pittoresque d'un solitaire illumin, Roger Lhomoy, gardien du chteau de
Gisors, qui prtend que le fabuleux trsor des Templiers dort dans une crypte secrte du
chteau, Grard de Sde, en crivant les Templiers sont parmi nous , dbouche, travers
les Templiers eux-mmes, sur l'histoire de quarante sicles de tradition sotrique .
C'est ainsi qu'tait prsente la rdition de l'nigme de Gisors chez Plon en 1976.


Roger Lhomoy

2

En 1101, la garde du chteau de Gisors tait confie Thibaut de Payns, qui n'tait autre que
le fils du Comte Hugues de Chaumont et d'Adlade Payns, sur d'Hughes de Payns, Grand
Matre du Prieur Notre-Dame de Sion et premier Grand Matre de l'Ordre du Temple, dont une
chronique nous rapporte qu'il rendit visite son neveu, Thibaut de Payns, Gisors en 1128.

En 1096 ou 1097, d'aprs l'Historia Ecclesiastica d'Ordric Vital , Guillaume-le-Roux confie
Robert de Bellme, Vicomte d'Exmes, Comte de Ponthieu, l'dification du chteau de Gisors.

Or, ce Robert de Bellme tait le fils de Roger Montgomery, Grand Matre de la Corporation
des maons britanniques, comme l'attesteront plus tard Anderson et Desaguliers lors de
l'organisation de la Maonnerie spculative anglaise.
Robert de Bellme avait pour nice Marguerite, fille de l'architecte de Gisors, Charles Leufroy.
Elle pousera J ean V Plantard, successeur des Comtes de Rhedae, dont dpendait Rennes-le-
Chteau et dont le trsor est aussi, sinon plus, clbre que celui de Gisors.

Leur fils J ean VI se maria en 1156 Idoine de Gisors.
C'est ce moment-l que les Templiers rgnaient sur le Vexin et se voyaient confier le
squestre de Gisors.
A cette mme poque, Bertrand de Blanchefort tait la fois Grand Matre de l'Ordre du
Temple et Grand Matre du Prieur de Notre-Dame de Sion, dtenteur du Secret de Rennes-le-
Chteau.
A noter que, depuis 1981, M. Pierre Plantard de Saint-Clair, descendant des Plantard, est
Grand Matre du Prieur de Sion (Note : depuis ce Pierre Plantard de Saint-Clair s'est rvl
tre un escroc, et son Prieur de Sion n'existait que dans son imagination, tel qu'il le
prsenta au public par ses crits).

En 1177, Henri II d'Angleterre qui avait repris Gisors y rencontra le roi de France, Louis VIII, et
son fils, le futur Philippe Auguste. Ce fut la rencontre de l'Ormeteau ferr, du nom d'un trs gros
orme plant dans un terrain, connu aussi sous le nom du Champ Sacr et situ l'endroit o se
trouve maintenant la gare.
En 1188 (date grave sur les armoiries de Gisors), l'archevque Guillaume de Tyr choisit le
Champ de l'Ormeteau pour y prcher la 3
e
croisade.
Cette crmonie est perptue dans les armes de la ville par la prsence d'une croix, et, de l,
date aussi l'rection d'une croix patte toujours prsente.

C'est dans ce mme champ de l'Ormeteau ferr (on avait d cercler le tronc pour le
consolider) que se droula un vnement dont les consquences allaient bouleverser l'histoire
de l'Occident : le Prieur de Notre-Dame de Sion, que l'on appelait aussi les Frres de
l'Ormus , renvoya son Grand Matre, Grard de Ridefort, qui tait aussi Grand Matre de
l'Ordre du Temple et qui venait de perdre J rusalem sous les coups de Saladin.

L'attitude de Grard de Ridefort paraissait suspecte et il fut remplac la tte du Prieur par
J ean de Gisors. Le Prieur dcide alors de se sparer de l'Ordre du Temple.

La rupture fut consomme en aot 1188 par la coupe de l'Ormeteau. La rupture de l'Orme
est atteste dans un manuscrit de l'poque qui relate : Hors de la ville, il y avait un orme rond,
verdoyant et beau, qui donnait en t un ombrage agrable ; les hommes du Roi, par stupidit,
le dcouprent pice pice. A la Couronne de France, jamais si grande honte n'tait
advenue .

Cet Orme nous ramne curieusement Falaise au lieu-dit l'Ormeau , Onzain o un Orme
Sacr existait ct de la Fontaine, prs du chteau, et Paris o l'Orme des Maons est
perptu place Saint Gervais. Le point commun entre ces quatre lieux est la prsence d'une
glise ddie aux frres jumeaux Saint Gervais / Saint Protais.
3

Comme le fait remarquer Grard de Sde, l'Eglise de Paris St Gervais / St Protais avait reu sa
charte au XIIe sicle dans le Vexin. Elle tait de fait jumele avec celle de Gisors.

Curieux aussi, l'lvation du Comt de Gisors en Duch-pairie en 1748, pour le petit-fils de
Nicolas Fouquet, ancien surintendant des Finances de Louis XIV et qui appartenait au Prieur
Notre-Dame de Sion.

Enfin, il faut souligner que les Allemands s'intressrent de trs prs Gisors o, ds 1940, ils
avaient install un atelier de rparation automobile et un dpt d'essence.
En creusant une citerne dans la cour du chteau, les Allemands dcouvrirent deux tages de
souterrains. Au dbut de 1944, un plan de fouilles command depuis Munich fut dcid.
Il devait investir le sous-sol du donjon et celui de l'Eglise avec la participation d'un ingnieur
nomm Meier.
Curieusement, selon un tmoignage rapport dans la France secrte par Daniel Rju, des
fouilles minutieuses furent entreprises dans la Tour de l'Echiquier au chteau de Falaise la
mme poque par deux autres Allemands, le Gnral SS Kurt Meyer et le Colonel SS Hubert
Meyer.
Les trois chercheurs taient homonymes ! Dont le nom (Meyer) signifie Mtayer , tenancier
de la Terre , en Alsacien et en Allemand, mais aussi Docteur du Talmud en Hbreu.
Or, dans l'Allemagne d'autrefois, les J uifs n'avaient pas le droit d'tre cultivateurs

A Falaise comme Gisors, les fouilles furent interrompues par la Libration et on ne sait pas ce
que les descendants des Chevaliers Teutoniques y trouvrent. A Falaise cependant, on
trouva plus tard dans la Tour de l'Echiquier, au moment de sa restauration, des documents se
rapportant au Graal !
A noter qu' Rennes-le-Chteau et Rennes-les-Bains, les Allemands aussi cherchrent un
secret ou un trsor ? Dans le pays cathare galement !... Rennes-le-Chteau et Rennes-les-
Bains ne sont pas trs loin de Montsgur. Les Allemands cherchrent aussi quelque chose
dans la baie du Mont Saint Michel un lieu-dit le port de Gisors .
L'nigme de Gisors commena ds 1940. Un autre chercheur clandestin devait l'obscurcir
davantage dfaut de vouloir et de pouvoir la percer.


Roger Lhomoy, inventeur du trsor ?


Des crits anciens attestent la prsence sous terre d'une chapelle Sainte Catherine entre le
donjon du chteau et l'Eglise Saint Gervais/Saint Protais.
Cette chapelle serait l'uvre des Templiers.
Dans le rapport de l'vasion, le 27 avril 1375, de Pierre Forget (dtenu dans la Tour du
Gouverneur et non pas dans la Tour du Prisonnier comme indiqu par plusieurs auteurs), il crit
que Forget rompit une pice de merrien et fit par force un trou o il passa, puis un autre trou
qui entrait dans une chambre prs de la chapelle Sainte Catherine en laquelle tait l'artillerie du
chteau .

Un autre manuscrit crit par un prtre mort Gisors, Alexandre Bourdet, comporterait le dessin
d'une crypte dsigne comme tant celle de la Chapelle souterraine Sainte Catherine

De plus, une lettre du chanoine Vaillant, cur doyen de Gisors atteste en 1938 sa prsence.
On sait aussi que, ds 1938, le Cardinal Verdier avait fait des recherches sur les documents
relatifs la Chapelle Sainte Catherine et sur les monuments de Gisors.

Mais reprenons l'ordre des faits tablis :

Les troupes allemandes dcouvrent deux tages de souterrains en 1940
4

Le Snateur-Maire de Versailles, M. Henry Hayes, aprs avoir lu un manuscrit intitul Histoire
d'un pays et d'un jardin dcrivant la crypte de la Chapelle Sainte Catherine, entreprend des
fouilles en 1942 sans succs.

En 1942, selon une habitante de Gisors, Madame Dufour, un bombardement des allis aurait
mis jour l'entre de la crypte, prs du portail nord de l'Eglise St Gervais / St Protais. On y
aurait dcouvert, selon cette dame, un portail orn de deux colonnes magnifiquement
sculptes. Cette entre est immdiatement rebouche sur ordre des Allemands.

. Toujours en 1942, selon des tmoignages dignes de foi et pour cause 27 rsistants
disparaissent. Ils auraenit t fusills par les Allemands dans une salle secrte, sous le donjon
du chteau.
. En 1944, ds le dpart des Allemands, Roger Lhomoy, gardien du chteau, entreprend des
fouilles clandestines qui dclencheront l'Enigme de Gisors .



Qui est ce Roger Lhomoy ?


Il est n le 17 avril 1904 Gisors. Il reut une ducation religieuse au Petit, puis au Grand
Sminaire qu'il quitta aprs avoir prononc ses premiers vux et reu les ordres mineurs. Il
devient jardinier puis fonde une famille. Mari, il aura deux enfants. Ce n'est pas un dfroqu ;
aucun moment, il ne s'est attir les foudres du clerg local. Chrtien, il le restera.

En 1929, 25 ans, il est engag comme jardinier, gardien et guide du chteau de Gisors qu'il
habite, dans une tour restaure. Durant 15 ans, il en visitera tous les recoins, toutes les
entres, toutes les sorties. Nul mieux que lui en connat le plan.

Il est, bien videmment, au courant de la lgende de la chapelle Sainte Catherine. Il a gard
des relations avec les prtres qui connaissent l'existence de cette chapelle et tout au moins
celle de la crypte.
Il est aussi au courant des fouilles entreprises par les Allemands. Aussi, ds le dpart de ceux-
ci, il se met creuser partir d'un endroit prcis, sous le donjon. Bien entendu, il ne parle
personne de ses travaux.

C'est la nuit qu'il creuse une galerie verticale de 16 mtres donnant sur une galerie horizontale
de 9 mtres et une nouvelle galerie verticale de 4 mtres, le tout avec des moyens de fortune. Il
s'y cassera mme une jambe, remontera, donnera le change, puis, une fois guri,
recommencera creuser durant deux ans.

C'est en mars 1946 qu'il fera mention de sa dcouverte au Conseil Municipal de Gisors runi au
grand complet. Les faits sont rapports par Grard de Sde dans Les Templiers sont parmi
nous dans les termes suivants :

Ce que j'ai vu ce moment-l, je ne l'oublierai jamais car c'tait un spectacle fantastique,
raconte Roger Lhomoy. J e suis dans une chapelle romane en pierre de Louveciennes, longue
de 30 m, large de 9 m, haute d'environ 4,50 m la clef de vote .
Tout de suite ma gauche, prs du trou par lequel je suis pass, il y a l'autel, en pierre lui
aussi, ainsi que son tabernacle.

A ma droite, tout le reste du btiment : Sur les murs, mi-hauteur, soutenues par des corbeaux
de pierre, les statues du Christ et des douze aptres, grandeur nature.
5

Le long des murs, poss sur le sol, des sarcophages de pierre de 2 mtres de long et de 60
centimtres de large : il y en a 19 et dans la nef, ce qu'claire ma lumire est incroyable :
30 coffres en mtal prcieux, rangs par colonne de 10. Ce sont des espces d'armoires
couches de 2,50 m de long, 1,90 m de haut, 1,60 m de large .



Croquis de la crypte " invente" par Roger Lhomoy

Roger Lhomoy n'est pas pris au srieux. On le croit fou.
Emile Beyne, le Commandant de Sapeurs-Pompiers de Gisors, la demande du maire,
accepte cependant de s'introduire dans les galeries creuses par Lhomoy.
Il ne parviendra pas franchir les quatre derniers mtres du second puits.
Aucune autre tentative ne sera faite officiellement. Les galeries seront rebouches par des
prisonniers allemands sur ordre de la municipalit, qui rvoque Lhomoy sans pravis.



Plan de la chapelle souterraine Sainte Catherine

Mais celui-ci obtint, le 25 juillet 1946 une autorisation de fouilles du ministre comptent. Avec
violence, le maire-adjoint de l'poque refuse Lhomoy ce que le ministre autorise Lhomoy
attend six ans avant d'obtenir une autre autorisation.

En compagnie d'un entrepreneur de travaux publics de Versailles et d'un mcne, il va bientt
recommencer ses fouilles, mais la ville de Gisors pose de telles conditions que Lhomoy et ses
amis renoncent, du moins officiellement, car Lhomoy fera encore quelques fouilles
clandestines.
6

En 1959, Lhomoy devenu valet de ferme, fait la connaissance de Grard de Sde et c'est en
1962 la publication des Templiers sont parmi nous , livre qui fit grand bruit l'poque.
On apprend alors l'existence de souterrains reliant l'Eglise St Gervais / St Protais, au chteau
de Gisors, souterrains en partie dmasqus lors du bombardement de 1942 et promptement
rebouchs

On apprend aussi qu'en 1947, peu de temps aprs la dclaration de Lhomoy la municipalit
de Gisors, une quipe de terrassiers charge d'largir la ruelle reliant le portail nord de l'Eglise
la rue de Vienne a dcouvert un carrefour de souterrains vots en plein cintre . Les
bombardements de 1940 et 1942 avaient obtur les galeries. On y trouva cependant quatre
sarcophages dont les mesures correspondaient celles releves par Lhomoy dans la chapelle
souterraine un an plus tt.

Roger Lhomoy et Grard de Sde vinrent Lectures pour tous raconter leurs trouvailles.
Les autorits archologiques de la rgion crirent au scandale, affirmant que tout ceci n'tait
qu'affabulations ! Le ministre Andr Malraux s'en mla, ordonnant des fouilles officielles avec le
concours du gnie
Elles dureront trois ans mettant un matriel considrable en place On coulera beaucoup de
bton officiellement pour consolider le donjon On rebouchera aussi les galeries de Lhomoy.

De chapelle souterraine, de crypte aucune trace officielle Lhomoy est un mythomane
dira-t-on.
Cependant, quelques annes plus tard, le 10 mai 1970, une excavatrice qui creusait une
tranche Gisors mettra jour un grand bassin de bronze contenant un trsor : 11 359 pices
de monnaie datant du XII
me
sicle et frappes l'poque o les Templiers taient les
squestres du chteau
Achet plusieurs millions par l'Etat, ce trsor est l'un des plus importants dcouverts pour
des pices de ce genre. Il se trouve actuellement la bibliothque nationale aprs avoir t
expos en 1973 au Cabinet des Mdailles.
Roger Lhomoy est mort en 1976, emportant les autres secrets dont il tait dpositaire. Il y a lieu
(ce que n'ont pas fait ses chroniqueurs) de rapprocher son nom, Lhomoy, de l'Homme et de
l'Orme, encore une concidence, dira-t-on.

En 1976, on dcouvrit Gisors une crypte de 6 m sur 5 m et 25 m de souterrains orients vers
le donjon du chteau
Quant la mystrieuse chapelle Sainte Catherine de Gisors dcouverte par l'illumin , on a
appris rcemment qu'elle figurait sur une gravure anglaise conserve Paris, la Bibliothque
des Arts Dcoratifs.


D'autres voies, d'autres recherches


Si le trsor des Templiers parat avoir t trouv le 10 mai 1970, il semble bien qu'un autre
trsor, que d'autres secrets, philosophiques ceux-l, aient exist Gisors.

Si les fouilles officielles d'Andr Malraux, couvertes par le secret militaire, ont abouti
officiellement un chec, elles peuvent trs bien avoir occult d'autres recherches, celles
d'archives par exemple, appartenant la fois l'Ordre du Temple et au Prieur de Notre-Dame
de Sion toujours actif

Mais ceci est une autre histoire, aussi intressante (sinon plus) que celle du chteau de Gisors.
Nous vous la conterons aprs avoir visit les souterrains, les tours et les jardins du chteau,
ainsi que l'Eglise-Cathdrale Saint Gervais / Saint Protais Gisors.
7


Eglise Saint Gervais de Gisors " gisant de la chapelle Saint-Clair ou le Matre Parfait"
Une nigme de plus sous les yeux des visiteurs...
Copyright photo Holy Land Production

Dans lune des chapelles se trouve un transi , c'est--dire un cadavre dcompos sculpt en
haut-relief, ceci vers 1530.
Le transi est comparable au gisant, ceci prs qu'il ne reprsente pas un personnage prcis,
mais vhicule une allgorie. Linscription qui l'accompagne invite la rflexion : Qui que tu
sois, tu seras terrass par la mort, restes l, prends garde, pleure. J 'tais ce que tu es, tu seras
ce que je suis, fais maintenant ce que tu voudrais avoir fait quand tu te mourras .



Eglise Saint-Gervais de Gisors, le delta de la Sainte Famille (fuite en Egypte)
Copyright photo Holy Land Production



Eglise Saint-Gervais de Gisors, les deux cerfs...rminiscence de Cernunos ou rebus sotrique?
Copyright photo Holy Land Production
8




Sur la piste des chevaliers au blanc manteau...
Copyright photo Holy Land production



Roger Lhomoy, inventeur du Trsor de Gisors, aprs avoir t remerci en 1946 par la
municipalit de Gisors qui l'employait, fit une tentative en 1947 pour intresser son entreprise
le secrtaire du Gnral de Gaulle qui venait de crer le mouvement R.P.F.

Andr Astoux raconte cette dmarche dans son livre l'oubli paru en 1974 chez Latts.

Roger Lhomoy lui raconta ses fouilles et ses trouvailles et demanda une aide pour poursuivre
ses recherches avec l'aide d'un entrepreneur de travaux publics de Versailles.
Astoux en parle Andr Malraux et tous deux se dplacement Gisors, croyant la vracit
des propos de Lhomoy.

Quelques mois plus tard, Astoux et Malraux ne donneront pas suite, considrant alors que
Lhomoy est un dtraqu !

En 1954, Mr Hyest, maire d'une localit voisine de Gisors, et qui avait connu Lhomoy pendant
la guerre, l'employait alors dans sa ferme.

Lhomoy, selon Mr Hyest dont les propos sont rapports dans un numro spcial du Charivari,
consacr aux trsors des Templiers et parue en Mars 1974 avait un sixime sens pour
trouver des objets perdus et enfouis dans la campagne, qui dans le Vexin, est riche d'objets
archologiques. Les deux hommes discutaient souvent de Gisors et Mr Hyest ne prenait pas
Lhomoy pour un fou bien au contraire.

Donc, en 1954, M. Hyest et les deux autres archologues amateurs explorrent un souterrain
partant de la maison de Mr Rout, rue de Vienne Gisors.

Le souterrain se dirigeait vers le chteau et venait de l'Eglise St Gervais / St Protais, ayant t
bouch la suite des bombardements de 1940 et de 1944.


9


Partie amnage pour les visiteurs des souterrains du chteau de Gisors
Copyright photo Holy Land production

S'aventurant assez loin, les chercheurs tombrent nez nez avec d'autres chercheurs
qui dmnageaient tranquillement le contenu des sarcophages
Il s'agissait de joyaux mrovingiens et carolingiens dont certains auraient ensuite t fondus en
lingots
Mr Hyest avoue qu la suite de pressions, lui et ses amis ne remirent plus le nez dans les
souterrains !...

Mais d'o venaient les sarcophages ? De la chapelle souterraine Sainte Catherine vue par
Lhomoy ?

Il m'a aussi t dit que, de 1945 1970, nombreux ont t les chercheurs solitaires, autant que
clandestins et que certains ont ramass de petits magots, pas forcment de l'or ou des trsors,
mais des objets ayant une valeur archologique et historique et qui, ainsi, se sont trouvs
disperss.


Souterrain condamn

10


Dans les souterrains du chteau de Gisors...
Copyright photo Holy Land production


En 1962, aprs la parution du livre de Grard de Sde et le passage de Roger Lhomoy la
tlvision, l'opinion publique et les radios s'emparrent de l'affaire de Gisors.
Andr Malraux tait alors ministre des Affaires Culturelles, lui qui, en 1947, tait dj venu
Gisors avec Andr Astoux la demande de Lhomoy.

Andr Malraux fit poser les scells sur le donjon de Gisors en mai 1962 et dans une dclaration
la presse, le ministre indiqua :
Il s'agit de fouilles de routine, qui n'ont aucun rapport avec les polmiques ouvertes la suite
de la publication du livre Les Templiers sont parmi nous, ou l'nigme de Gisors .

Pourtant, les fouilles principales ont pour but de reprendre les galeries creuses par Roger
Lhomoy de 1944 1946 et que la municipalit avait fait combler.

Pendant le mme temps, une partie de l'Eglise Saint Gervais / Saint Protais est interdite au
public, car des travaux de rnovation, de consolidation et de restauration y sont officiellement
entrepris .



Eglise Saint-Gervais de Gisors - Des clefs de l'nigme dans la pierre?
Copyright photo Holy Land production
11

Si les fouilles officielles au pied du chteau polarisent l'attention des curieux, d'autres fouilles
menes par le cur Adeline et un certain Pierre Plantard de Saint-Clair, ami du maire de Gisors,
Mr. Plisson et intime d'Andr Malraux, peuvent se drouler en toute quitude avec le
bienveillant soutien de quelques habitants de Gisors dont les caves dbouchent dans les
fameux souterrains.

Mais qui est ce Pierre Plantard de Saint-Clair, dont le nom rappelle quelque chose ? C'est un
descendant authentique des rois mrovingiens (Note : il fut dmontr par la suite que ce
monsieur tait un usurpateur, il n'tait pas descendant des rois mrovingiens) ! Mais nous
avons laiss ici tel quel l'article, par respect pour l'auteur.

A l'poque Pierre Plantard avait russi faire croire cela de nombreuses personnes, dont des
gens influents). Par Dagobert II, il est aussi Comte de Rhedae (voir l'nigme de Rennes-le-
Chteau). Il est aussi l'un des dignitaires de l'Ordre du Prieur de Notre-Dame de Sion, celui-l
mme qui se spara de l'Ordre du Temple en 1188 Gisors prcisment (Rupture de l'Orme).
N'oublions pas que pendant plusieurs sicles la Maison Plantard fut lie par mariages
successifs au Comt, puis au Duch de Gisors, le dernier en date tant celui de J ean XIV
Plantard, qui pousa Marie, Comtesse de Saint-Clair, descendante de Rollon, premier Duc de
Normandie.

Mais revenons aux fouilles de Malraux en septembre 1962 qui s'achevrent le 12 octobre 1962.
Ce jour-l, la presse est convoque et plusieurs personnalits sont prsentes, dont Pierre
Plantard de Saint-Clair, qui agit en tant que conseiller de Roger Lhomoy ! Celui-ci est aussi
prsent. Lhomoy descend dans ses galeries rouvertes. Le puits s'achve en cul-de-sac.
On n'a rien trouv. C'est l'chec et la confusion de Lhomoy qui dira plus tard : il restait 1,50
mtre creuser pour trouver la Chapelle Sainte Catherine et ses trsors . Pour tous ou
presque, Roger Lhomoy est fou.

Mais alors, se demandent certains journalistes, pourquoi Malraux, qui savait Lhomoy fou depuis
1947, a-t-il fait creuser 15 ans plus tard, un endroit o l'on savait qu'il n'y avait rien trouver ?

M. Philippe Blanc, directeur adjoint du Cabinet du ministre, crira en rponse le communiqu
suivant, publi dans l'Aurore notamment, le 13 octobre, lendemain de la confusion de Lhomoy :
C'est la direction de l'architecture qui a soumis au ministre un projet de fouilles, dans le but de
faire rapparatre des vestiges de la civilisation. On ne cherchait pas seulement un trsor, mais
des fresques ou des fragments d'architecture. M. Malraux a simplement accept.

Admirons la teneur de ce communiqu et son cran de fume Nous en reparlerons.

Quelques mois plus tard, on peut lire dans le Nouveau Candide , dat du 24 janvier 1963, la
question d'un journaliste qui voit une dissimulation dans l'arrt brutal de la campagne de
fouilles.

Pourquoi aon refus la tlvision belge de suivre les fouilles ?... Pourquoi une srieuse
socit de production de films, qui a dpos au Centre National du Cinma Franais (justement
dirig par Andr Astoux), une demande officielle d'autorisation de tournage Gisors ne peut-
elle depuis plusieurs mois obtenir du ministre une autorisation ferme ou un refus motiv ?...

Pourquoi la Franc-Maonnerie semble-t-elle s'intresser de si prs l'affaire ? Cette Socit ne
s'alarme pas en gnral pour de vagues et discutables histoires de sorcellerie ou de trsor.
Or, un des plus grands chefs de la Franc-Maonnerie franaise a demand rencontrer une
personne qui s'intressait de prs l'nigme de Gisors et a tent de la dissuader de
s'intresser cette affaire qui - ne regarde pas la grand public -
12

Un snateur socialiste de l'Allier, M. Georges Boucheron, ainsi qu'en tmoigne le J ournal
Officiel de la Rpublique franaise du 25 janvier 1963, demanda le 13 dcembre 1962, Mr. le
Ministre d'Etat, charg des Affaires culturelles : s'il est exact qu'aient t interrompues 1,50
mtre de l'objectif, les fouilles entreprises au chteau de Gisors en vue d'identifier l'existence
d'une salle souterraine, prsume enfermer des biens ayant appartenu aux Templiers. Si, dans
le cas o cette information serait exacte, il n'estimerait pas souhaitable de pousser, dans
l'intrt de la recherche historique, les travaux jusqu' leur terme .

La rponse d'Andr Malraux est ainsi formule : Les travaux auxquels se rfre l'honorable
parlementaire ne constituent nullement une fouille au sens strict du terme. Il s'est agi
essentiellement de vrifier les affirmations d'un ancien gardien du chteau qui s'est livr,
pendant l'occupation, des explorations clandestines.
Les recherches entreprises ont consist retrouver les lieux dans l'tat mme o il les avait
laisss, ce qui a t fait sans qu'apparaisse pour autant la moindre trace de salle souterraine.
Revenant alors sur de prcdentes dclarations, l'auteur des premires fouilles assure avoir
rebouch l'orifice d'accs sur une profondeur de 1,50 mtre.
Bien que les arguments d'ordre historique laissent trs peu de place la confirmation des
hypothses mises, j'envisage de faire effectuer, avant qu'on ne comble le trou, le dblaiement
des dernires couches de terre, afin de lever toute incertitude au sujet de cette affaire.

Grard de Sde dans la dernire rdition de son livre chez J ean de Bonnot (1980) fait
remarquer, page 348, la contradiction entre la version de Philippe Blanc et celle d'Andr
Malraux.
Selon le premier, on a fait des fouilles,
Selon le second, il ne s'agissait pas de fouilles Selon le premier, on cherchait des fresques,
selon le second, on cherchait vrifier les dires de Lhomoy !....

Ce travail final promis par Malraux ne sera entrepris qu'un an plus tard et pour enlever ce mtre
cinquante de terre restant, soit au plus quelques mtres cubes, M. Pierre Messmer, alors
ministre des Armes, classera le donjon et ses alentours terrain militaire et y enverra des
lments importants et les moyens mcaniss du 12
e
rgiment du Gnie bas Rouen.

Les travaux de fouilles commencrent le 10 fvrier 1964, furent officiellement termins le 12
mars 1964. Pourquoi, aprs les Allemands en 1940, les SS en 1944, l'arme franaise se
dplaait-elle Gisors ?
Est-ce parce que Templiers et Chevaliers Teutoniques taient des ordres militaires dont les
secrets intressaient encore la Dfense Nationale de deux pays d'Europe ?

Le 12 mars 1962, un communiqu de l'Agence France-Presse annonait que les fouilles taient
acheves Gisors et qu'elles avaient donn un rsultat ngatif.

Quelques mois plus tard, min par ces fouilles successives et les trous mal rebouchs, le
donjon s'affaissait d'un mtre. Il fallut plusieurs annes pour le consolider. Bien entendu, si
chapelle Sainte Catherine il y a eu, elle est enfouie sous les tonnes de bton qui ont t
coules pour restaurer la motte et le donjon.

Comme expliqu auparavant, on trouvera un trsor de pices d'argent en 1970, mais dans un
autre lieu et en 1976, on dcouvrira une petite crypte en amnageant un carrefour routier entre
l'Eglise et le chteau.

Comme l'crit Grard de Sde en 1976 :
Des dpts prcieux se trouvent Gisors, un rseau de constructions souterraines existe
sous le chteau.
13

Ceci dit, ceux qui cherchaient n'ont pas trouv et ceux qui ont trouv ne cherchaient pas. Quel
jeu trange, en vrit, que le jeu des souterrains.

Lhomoy est mort et le temps a commenc effacer les traces laisses par l'affaire de Gisors
qui est maintenant classe.
Mais, au dbut de 1981, un article paru dans un journal local annonait, que le 17 janvier 1981,
se runissait Blois une socit secrte, le prieur de Sion, pour y lire son Grand-Matre. Le
journal expliquait que celui-ci serait lu au sein des 121 grands Dignitaires.

Faut-il rappeler qu'Onzain (et son glise St Gervais / St Protais) est situ 16 km de Blois dont
le chteau recle bien des mystres aussi ?

Lors de cette assemble de Blois, c'est Mr. Pierre Plantard de Saint Clair, comte de Rhedae qui
fut lu Grand-Matre du Prieur de Sion et vingt-septime Nautonier de l'Arche Royale par 83
voix sur 92 votants au 3
e
tour de scrutin.

La presse locale ajoutait : le choix de ce Grand-Matre marque une tape dcisive de
l'volution des conceptions et des esprits dans le monde, car les cent vingt et un dignitaires du
prieur de Sion sont tous des minences grises de la haute finance et des socits
internationales politiques ou philosophiques. .

Bien videmment, le nom de Pierre Plantard de Saint-Clair nous ramne Gisors, dont J ean de
Gisors fut 14
e
Grand-Matre du prieur de Sion fond par Godefroy de Bouillon.
J ean de Gisors succdait Grard de Ridefort destitu en 1188 lors de la sparation avec
l'Ordre des Templiers.

Guillaume de Gisors, Marie et J ean de Saint-Clair furent aussi Grands-Matres du Prieur de
Sion qui avait encore, au XV
me
sicle, une commanderie Gisors.

Aujourd'hui, le Prieur de Sion, dont les cent vingt et un dignitaires sont rpartis en cinq grades
et neuf commanderies, reste une socit initiatique qui laisse ses membres (il y en aurait en
tout et pour tout 243), qu'on appelle des frres libres, dits preux , toute libert de pense.

Selon la revue inexplique , on ignore tout d'eux, sauf qu'ils sont des membres trs actifs de
partis politiques, d'ordres religieux ou maonniques.
Le Prieur de Sion perptue la lgitimit et le rayonnement mrovingien. Il n'y a pas si
longtemps on pouvait lire dans un bulletin catholique romain, au sujet des membres de l'Ordre
du Prieur de Sion : les descendants mrovingiens furent toujours la base des hrsies,
depuis l'arianisme, en passant par les Cathares et les Templiers jusqu' la Franc-Maonnerie.
A l'origine du protestantisme, Mazarin, en juillet 1659, fit dtruire leur chteau de Barbarie
datant du XIIe sicle. Cette maison ne donne travers les sicles que des agitateurs secrets
contre l'Eglise

Inexpliqu nous apprend aussi, que la manifestation publique du Prieur de Sion, entame
ces dernires annes, correspond l'entre de l'Univers terrestre dans l're du Verseau et que
son action ira en grandissant, sa premire manifestation tant celle de sortir du secret en
annonant publiquement et pour la premire fois, l'lection de son nouveau Grand-Matre,
Pierre Plantard de Saint-Clair.

Charles Nodier, Victor Hugo, J ean Cocteau, auraient t des Grands Matres cachs de l'Ordre.
Grard de Nerval, Thophile Gautier, Honor de Balzac, Claude Debussy, compteraient parmi
les Preux

14

Certains auteurs pensent que J ean Cocteau, un des grand-matres du Prieur, fut financ par la
branche amricaine du Prieur de Sion.
Notons que le sige du Prieur amricain est situ Langley, base de la non moins clbre
C.I.A, Agence gouvernementale, dont G. Bush pre fut le directeur. Celui-ci proclama dailleurs
son Nouvel Ordre Mondial le 17 janvier 1991. Quelle concidence !

Nul doute qu'Andr Malraux n'avait rien refuser son ami Pierre Plantard de Saint-Clair et
que toutes les fouilles centres autour de la vraie dcouverte de Roger Lhomoy n'avaient qu'un
but : occulter le trsor philosophique de Gisors reprsent par les archives datant de la
fondation du Prieur de Sion, par d'autres objets, d'autres trouvailles, d'autres trsors .

Ces archives auraient aussi contenu des documents qui rvleraient le vrai rle de Philippe-le-
Bel et de Clment V dans la liquidation des Templiers et de leurs biens.

C'est l'intervention militaire qui aurait permis entre le 24 et le 26 fvrier 1964 Pierre Plantard
de Saint-Clair de dmnager, avec l'assentiment du Maire de Gisors et celui de Malraux, ces
fameuses archives trouves dans la Chapelle souterraine de Lhomoy.

Elles furent transites par le souterrain qui reliait le chteau l'glise, via cette chapelle et qui
fut dfinitivement btonne. J uste rcompense, M. Pierre Plantard de Saint-Clair devint Grand
Matre de l'Ordre dont il avait sauv et rcupr les prcieuses archives.
Roger Lhomoy fut ddommag.

Mais cette nigme rsolue de Gisors amne une autre histoire, passionnante, celle de
Rennes-le-Chteau. Si vous le voulez, je vous la conterai une prochaine fois.

Texte daprs Georges AGEON (1970)

Ce travail date de la pleine poque o la crypte de Roger Lhomoy tait au cur des
discussions des milieux sotriques, mais aussi politiques.

Sur une vritable nigme est venu se greffer le personnage de Pierre Plantard de Saint-Clair,
essayant d'exploiter le mystre des fins personnelles. Son vrai patronyme tait Pierre
Athanase Marie Plantar (1920-2000) d'origine modeste, ses parents taient des domestiques.

Il quitte l'cole 17 ans, et trs vite rejoint des associations d'extrme droite, et deviendra un
antismite notoire, dont la clbre lettre Ptain est un triste souvenir. Sous Vichy, il crera
diffrents groupements de collaboration avec l'ennemi. Aprs la guerre, il se saisit de l'affaire de
Gisors, pour tenter avec succs d'ailleurs, de crer de toute pice l'affaire du Prieur de Sion.
Une escroquerie qui lui vaudra une clbrit mais la chute sera rude des annes plus tard !

En 1983 la chute arrive par les rvlations de l'crivain J ean-Luc Chaumeil qui rvle le pass
trouble de Pierre Plantard et ses vritables origines. Plantard tentera une nouvelle escroquerie
en associant son Prieur de Sion le nom de Roger Patrice Pelat, ami personnel du Prsident
Mitterrand.
Cette fois l'avertissement est svre. Pierre Plantard doit se retirer de suite et plus jamais on
n'entendra parler de lui.
Il mourra, oubli de l'actualit le 3 fvrier 2000 Colombes. Mais l'ide du Prieur de Sion
survivra. Elle est rgulirement cite et associe ou non au Temple.
Dan Brown auteur du bestseller international Da Vinci Code en reprendra le nom et l'ide
pour alimenter le mystre de son ouvrage

15

En revanche l'affaire de Gisors est diffrente et n'a rien voir avec l'imaginaire d'un esprit en
manque de royaut. Le mystre demeure et peut tre, l'affaire du Prieur de Sion bien
arrang certaines personnes pour encore mieux enterrer l'affaire.

La crypte qu'a vue Lhomoy semble bien authentique. Cela rappelle la dcouverte des plaques
d'or dans la colline de Cumorah par J oseph Smith. Certains tmoins de l'endroit parleront d'une
sorte de grotte qui fait penser une crypte galement.
La version officielle tant un dpt dans une cache en pierre, mais des crits de tmoins des
vnements, parlent eux, de quelque chose de bien plus important qu'une simple cache.

Dans le cas de Lhomoy, on ira jusqu' nier totalement l'existence de la crypte et on le fera
passer pour fou. Cet homme simple sera dpass par sa dcouverte.
Le dbat et l'affaire de Gisors font partie des dossiers qui ne sont pas referms de l'histoire de
France et des mystres templiers.

Si vous allez Gisors visiter le chteau, songez qu'un grand mystre est l concernant l'Ordre
du Temple et le pass de la France.



Graffitis de la Tour du Prisonnier Gisors

Commentaire dAdama