Epfl TH3348
Epfl TH3348
Epfl TH3348
PAR
Matteo BULLO
ingnieur lectricien diplm EPF
de nationalit suisse et originaire de Claro (TI)
Lausanne, EPFL
2005
Remerciements
Je tiens tmoigner ma plus vive reconnaissance toutes les personnes qui ont particip llaboration de ce travail de thse.
Jaimerais en particulier remercier Monsieur le Professeur Yves Perriard, qui a accept de suivre la
prsente tude en tant que directeur de thse. Ses conseils, son appui et la libert quil ma accorde
durant ce travail ont permis laboutissement de cette thse.
Mes remerciements vont aussi aux membres du jury qui ont t disposs consacrer du temps la
lecture et la critique de ce travail.
Je remercie spcialement tous mes collgues du Laboratoire dActionneurs Intgrs qui ont contribu
ce dveloppement, tout particulirement :
Laurent Cardoletti, pour la ralisation des circuits lectroniques, ses conseils et sa disponibilit.
Markus Fueckiger, pour le dveloppement et la ralisation du prototype dinterface haptique compatible IRMf. Jai t trs heureux de collaborer avec lui lors des nos travaux communs sur les
moteurs pizolectriques.
Jose Fernandez et Mauricio Rubio pour les conseils et laide quils mont apport dans le domaine
de la modlisation et la simulation.
Je remercie galement Roger Gassert et Dominique Chapuis du Laboratoire de Systme Robotique
pour la collaboration enrichissante qui sest tablie dans la partie ddie au dveloppement dun systme
robotique compatible lenvironnement IRMf.
Merci Elena pour la correction de mon manuscrit de thse.
Jaimerais finalement remercier surtout ma famille qui mont toujours encourag tout au long de
ma scolarit et de mes tudes et qui mont donn les moyens dacqurir une formation professionnelle
intressante et motivante.
ii
Version abrg
Le moteur pizolectrique onde progressive possde dexcellentes caractristiques. Le fort couple
de maintient sans alimentation, le couple lev basse vitesse (favorisant les entranement directs), labsence de champs magntiques parasites, ainsi que son fonctionnement silencieux et sa petite taille font
de ce moteur un actionneur idal.
La diversit des phnomnes physiques mis en jeu a conduit, dans des recherches prcdentes, au
dveloppement de nombreux modles, reposants notamment sur lidentification de schmas lectromagntiques quivalents ou sur lexploitation de modles thoriques bass sur des approches numriques de
type lments finis. Ces mthodes de modlisation demeurent peu pratiques pour lexploitation du modle dans la conception dalgorithmes de commande optimaux. Dans cette optique, nous proposons dans
cette thse une modlisation efficace du moteur pizolectrique onde progressive avec des hypothses
simplificatrices pertinentes garantes de rsultats utilisables et de temps de calcul raisonnables.
Lidentification et la validation du modle analytique a t effectue en comparant les caractristiques
mesures (par rapport aux trois grandeurs de commande possibles : amplitude, frquence et dphasage
des deux tensions de phase) avec celles obtenues en simulation dans le cas particulier du moteur SHINSEI
USR60. Cela a t possible grce la ralisation dune plate-forme dessai modulaire.
Des caractristiques de contrle fortement non-linaires et des paramtres du moteur variants avec le
temps dues aux drives thermiques, comme par exemple la frquence de rsonance, rendent difficile la
conception dun algorithme de commande capable dexploiter, dans diffrentes conditions de fonctionnement, le potentiel du moteur. Nous introduisons dans cette thse un contrle indit garantissant une
rponse en boucle ferme indpendante du point de fonctionnement du moteur. De plus lalgorithme de
contrle propos permet de contourner les discontinuits de comportement typiques de ces moteurs avec
une puissance informatique trs raisonnable.
Une extension importante dans la gamme des applications des actionneurs pizolectriques est enfin propose dans la dernire partie de cette thse. Il sagit de la ralisation dune interface haptique
retour deffort un degr de libert compatible aux environnement IRMf (imagrie par rsonance magntique fonctionnelle). La possibilit dutiliser une interface robotique dans un environnement IRMf,
permettra aux neurologues dtudier le fonctionnement du cerveau lorsque le patient interagit avec des
environnements dynamiques virtuels. Ds lors, un tel systme pourrait devenir un outil important dans
la recherche neurologique et la rducation. Il y a cependant un problme important pour des systmes
mcatroniques fonctionnant dans un environnement IRMf : les actionneurs couramment utiliss en robotique ainsi que les matriaux conventionnels interfrent avec le champ magntique prsent lintrieur
du scanner IRMf. La perturbation des images et un mal fonctionnement de lquipement seront des
consquences non tolrables. Chaque composant du prototype dvelopp a t conu et optimis dans
loptique de compatibilit lenvironnement IRMf. En particulier le moteur pizolectrique, grce ses
caractristiques intrinsques (immunit aux champs magntiques leves et absence de champs magntiques parasites), a t retenu comme lactionneur optimal pour notre application.
iii
iv
Abstract
Piezoelectric motors are resonant vibromotors. They represent a new actuator generation in the field
of servo-drives. In particular, the travelling wave ultrasonic motor presents a high torque at low speed,
a zero speed torque without feeding, low sensitivity to electromagnetic disturbances as well as being a
more compact solution if compared to conventional electromagnetic motors.
Much researches has been performed by others to determine an analytical model based on the identification of an electromagnetic equivalent circuit or on exploitation of a theoretical model based on
numerical approaches, which use finite elements methods. While leading to satisfactory analysis, these
modeling methods can hardly be exploited in the design of control algorithms. Indeed, they require considerable processing resources to generate and visualize the results. For this reason, we introduce in this
thesis, an analytical model that is easily adaptable to operational applications and control techniques. The
proposed analytical model has been validated by comparing measured characteristics with those obtained
in simulations, which was possible thanks to the realization of a modular test bench.
The travelling wave ultrasonic motor is characterized by strong non-linearity. It also depends highly
on the wear state of the materials, which is difficult to model, and on the contact surface between stator and rotor. In addition, the mechanical resonance frequency experiences drift due to the variations
of temperature. These considerations of strong non-linearities and parameter sensitivities of the motor
represent a challenge for the study and design of an efficient and robust control strategy. We introduce
with this thesis a new control approach that guarantees a closed loop response which is independent of
the motor operating point. Moreover, the proposed control method allows to avoid the discontinuities
typically present with this type of actuator with a very reasonnable hardware requierments.
Finally, an important extension in the product range of the piezoelectric actuators is proposed in
the last part of this thesis. It acts to develop an fMRI (functional Magnetic Resonance Imaging) compatible haptic interface with one degree of freedom. The use of a robotic interface in conjunction with
an fMRI environment would enable neuroscientists to investigate the brain mechanism used to perform
tasks with arbitrary dynamics, and could become a critical tool in neuroscience and rehabilitaiton. There
is, however, a major problem for robot working within an fMRI environment : conventional actuators
and materials interfere with the strong permanent magnetic field and the fast switching magnetic field
gradients. Consequently, non-ferromagnetic materials must be used to avoid forces on the device itself,
that can compromise its performance and may result in hazardous conditions for the patient or the medical staff. In addition, the materials should be non-conducting to avoid the generation of eddy currents.
The travelling wave ultrasonic motor was used because it provides benefits compared to the conventional electromagnetic actuators. Non-ferromagnetic piezoelectric ceramic material is used and as a result
motor operation is not affected by the presence of the strong magnetic fields ecountered in the clinical
scanners.
vi
Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2 PHENOMENE DE PIEZOELECTRICITE
1
5
2.1
Histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.2
La cramique pizolectrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.3
Polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.4
Relations pizolectriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.4.1
11
2.4.2
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
11
2.5
Modes de vibrations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
11
2.6
13
2.7
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
14
15
3.1
Histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
17
3.2
19
3.2.1
Organe dentranement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
3.2.2
Organe entran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
19
3.2.3
21
3.2.4
23
3.3
23
3.4
25
3.4.1
25
3.4.2
27
30
3.5.1
30
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
31
3.5
3.6
vii
viii
33
4.1
34
4.2
34
4.2.1
34
37
4.3
41
4.4
45
4.4.1
45
Rcapitulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
46
4.5.1
Alimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
46
4.5.2
46
4.5.3
47
4.5.4
Dynamique du rotor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
47
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
48
4.2.2
4.5
4.6
5.2
5.3
5.4
49
49
5.1.1
Systme mcanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
49
5.1.2
51
5.1.3
Acquisition de donnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
52
5.1.4
52
52
5.2.1
52
5.2.2
54
5.2.3
Tableau rcapitulatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
56
58
5.3.1
Caractristique vitesse-tension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
58
5.3.2
Caractristique vitesse-frquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
62
5.3.3
Caractristique vitesse-dphasage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
65
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
66
67
6.1
67
6.2
70
6.3
Limiteur de vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
70
6.3.1
70
But . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
71
Rgulateur de vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
79
6.4.1
Commande adaptative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
79
6.4.2
Commande floue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
85
6.4.3
89
6.4.4
92
6.5
Rgulateur de position . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
97
6.6
99
6.6.1
Filtre de Kalman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
99
6.6.2
6.6.3
Remarques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
6.4
6.7
6.8
ix
6.7.2
6.7.3
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
7.2
7.3
7.1.2
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
7.2.2
Prototype . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
7.2.3
7.2.4
7.2.5
Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
8 CONCLUSION
125
8.1
8.2
Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
Annexes
129
129
B Frein dynamomtrique
131
Spcifications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
B.1.2
Dimensions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
B.1.3
Spcifications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
B.2.2
139
C.1 NI PCI-6052E 333 kS/s, 16-Bit, 16 Analog Input Multifunction DAQ . . . . . . . . . . 139
C.2 Spcifications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
D Structure gnrale de lalgorithme de commande et contrle
143
145
149
Curriculum Vitae
155
Plan de recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.1
2.2
2.3
2.4
2.5
10
3.1
Objectif CANON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
16
3.2
17
3.3
18
3.4
18
3.5
20
3.6
20
3.7
Onde de Rayleigh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
21
3.8
Onde de flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
21
3.9
22
22
23
3.12 Prototype dun moteur pizolectrique linaire bas sur le principe du moteur rotatif
onde progressive. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
24
3.13 Prototype dun moteur pizolectrique linaire utilisant des oscillateurs de Langevin. . .
24
25
26
27
28
xi
xii
28
29
31
4.1
35
4.2
36
4.3
37
4.4
38
4.5
40
4.6
42
4.7
48
5.1
50
5.2
Tensions de phases primaires Up1,2 gnres par le convertisseur statique en accord avec
les paramtres de commande , f et a. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
51
5.3
5.4
Rponse indicielle simule et mesure de lamplitude de londe progressive pour lestimation du coefficient damortissement ds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
54
5.5
. . . . . . . . . . . . . . . .
55
5.6
56
57
Mesure du rendement du moteur mot en fonction du couple de charge Mc pour diffrentes valeurs de la force de prcontrainte FN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
57
Mesure de la vitesse de rotation n en fonction du paramtre de commande a de lamplitude de la tension dalimentation, pour diffrentes valeurs du couple de charge Mc . . . .
59
5.10 Simulation de la vitesse de rotation n en fonction du paramtre de commande a de lamplitude de la tension dalimentation, pour diffrentes valeurs du couple de charge Mc . . .
60
60
5.12 Mesure du rendement du moteur mot en fonction du paramtre de commande a de lamplitude de la tension dalimentation, pour diffrentes valeurs du couple de charge Mc . . .
61
5.7
5.8
5.9
63
63
xiii
64
5.17 Mesure du courant de phase ILs en fonction de la frquence f dalimentation pour diffrentes valeurs du couple de charge Mc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
64
65
66
68
68
6.3
69
6.4
70
6.5
71
6.6
72
6.7
72
6.8
73
6.9
73
74
75
6.1
6.2
6.12 Structure du rseau neuronal utilise pour lapproximation de la fonction Mc = fMc (Itot , n) 76
bc en fonction du courant dalimentation Itot et de la
6.13 Estimation du couple de charge M
vitesse n avec un rseau neuronal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
77
6.14 Comparaison entre le couple de charge mesur et celui estim avec lutilisation du rseau
neuronal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
78
78
79
80
80
81
82
84
86
87
xiv
88
89
90
6.27 Schma de principe de larchitecture de commande utilisant un rseau neuronal en parallle avec un rgulateur classique de type PI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
91
92
93
93
6.31 Comparaison de la dynamique de la rponse du rgulateur de vitesse dans les zones des
basses et des hautes vitesses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
94
94
95
96
6.35 Correction de la frquence dalimentation, ncessaire pour maintenir la vitesse de rotation constante durant une augmentation de la temprature de fonctionnement du moteur.
96
97
98
98
Vue densemble du systme de tlopration [81] : le retour deffort transmis loprateur travers linterface haptique est calcul sur la base dune carte locale permettant de
reprsenter les obstacles autour du robot, ce denier sera pilot en fonction de la position
de linterface haptique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
7.2
7.3
Schma de principe dun systme retour deffort dtermin par une ralit virtuelle. . . 112
7.4
Une salle dimagerie par rsonance magntique se compose de la chambre dtude magntiquement blinde o se trouve le scanner, et de la salle de contrle [85]. La flche
lentre du scanner indique la position typique de linterface haptique. . . . . . . . . . . 113
7.5
xv
7.6
7.7
7.8
7.9
xvi
2.2
12
2.3
. . . . . . . . . . . . . . . .
13
3.1
16
5.1
58
6.1
Rgles linguistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
88
xvii
Chapitre 1
INTRODUCTION
Lutilisation dactionneurs pizolectriques spcifiques capables de gnrer un mouvement de rotation ou de translation a donn naissance une nouvelle gnration de moteurs lectriques : les moteurs
pizolectriques. Leur principe de fonctionnement repose sur la conversion par friction dune vibration
mcanique (souvent ultrasonore) du stator, en un mouvement continu du rotor. La dformation de la
structure lastique (stator) est induite au moyen de cramiques pizolectriques. Ces dernires ont la
proprit de subir une dformation lorsquelle sont sous laction dun champ lectrique (effet pizolectrique inverse).
La premire apparition de ce genres de moteur date de 1973 grce aux travaux effectus par H.V.
Barth. Mais ltape fondamentale est franchie en 1982 quand T. Sashida dveloppe le moteur pizolectrique onde progressive. Cette nouvelle invention aboutit, ds 1987, la commercialisation de la
premire gamme de moteurs pizolectriques par la socit japonaise Shinsei.
Le moteur pizolectrique reprsente un intrt certain pour lindustrie grce ses caractristiques
trs spcifiques qui le diffrencient des moteurs lectromagntiques classiques. En effet, son rapport
couple/masse lev, son couple de maintien sans alimentation, labsence de champs magntiques parasites, une dynamique de positionnement leve et labsence de bruits audibles de fonctionnement le
rendent trs intressant tudier et dvelopper. La mthodologie de dveloppement que nous avons
adopte est illustre graphiquement laide de la figure 1.1. Quatre tapes fondamentales seront donc
tudies au long de notre travail de recherche : modlisation, identification, plate-forme dessai et commande.
1.1 Objectifs
Le dveloppement dun modle analytique fidle se rvle une tche trs complexe, cause du principe de fonctionnement bas sur des oscillations mcaniques haute frquence et sur lexploitation des
forces de frottement linterface stator/rotor. En effet les forces de frottement, responsables de la cration du couple moteur, dpendent de paramtres tels que ltat de surface, lusure et lhumidit, qui les
rendent difficilement quantifiables. Notre objectif est de dvelopper un modle efficace en faisant des hypothses simplificatrices pertinentes garantes de rsultats utilisables et de temps de calcul raisonnables.
Si cette approche nous loigne forcment de lide de modle analytique dcrivant de manire prcise
le fonctionnement du moteur, comme les rsultats exprimentaux le montrent, elle permet de prendre
en compte le comportement essentiel de lactionneur, condition ncessaire et suffisante pour le dveloppement dune stratgie de commande. Lidentification des diffrents paramtres du modle analytique
et lanalyse des rsultats exprimentaux obtenus grce la ralisation dune plate-forme dessai nous
permettent de valider le modle analytique dvelopp.
1
INTRODUCTION
Modle
analytique
Lois de
commandes
(Chapitre 4)
(Chapitres 6, 7)
Validation
algorithme de
commande
Validation
modle
analytique
Identification
paramtres
Plateforme
de test
(Chapitre 5)
(Chapitre 5)
1.1 Objectifs
Nous pouvons enfin mettre en vidence laspect interdisciplinaire de cette thse, rsultant de la fusion
de trois domaines tels la mcanique, llectronique et linformatique, qui nous a permis de dvelopper ce
que lon peut qualifier comme un systme mcatronique.
Le rapport est divis en huit chapitres. Aprs une introduction au phnomne de la pizolectricit,
dans le chapitre 2, nous examinons dans le chapitre 3 le principe de fonctionnement des moteurs pizolectriques ainsi que leur histoire. De plus une mthode de classification est propose de manire
situer le moteur pizolectrique onde progressive qui fait lobjet de ce travail de thse. Le chapitre 4 est
consacr au dveloppement du modle analytique qui nous servira de base dans la conception de la stratgie de commande. Lidentification et la validation du modle seront dtaills dans le chapitre 5 avant de
passer ltude de lalgorithme de contrle dans le chapitre 6. Des lments de commande sans capteur
de vitesse sont aussi prsents au chapitre 6. Enfin, le chapitre 7 est consacr la ralisation dun systme
robotique retour deffort, qui de fait propose une extension importante de la gamme dapplication des
actionneurs pizolectriques vers des interfaces haptiques compatibles IRMf.
INTRODUCTION
Chapitre 2
PHENOMENE DE
PIEZOELECTRICITE
Lorigine du mot pizolectricit drive du grec "Pizo" qui signifie pression. La pizolectricit est
une proprit base sur la capacit de certains cristaux de gnrer un champ lectrique lorsquils sont
soumis une pression mcanique externe ; on parle alors deffet pizolectrique direct. Par contre, ces
mmes cristaux subissent une dformation sous laction dun champ lectrique ; cest leffet pizolectrique inverse.
2.1 Histoire
La premire dmonstration exprimentale de lexistence dun lien entre les phnomnes pizolectriques macroscopiques et la structure cristallographique a t publie en 1880 par Pierre et Jacques
Curie. Lexprience consistait en la mesure des charges lectriques accumules la surface des cristaux,
comme par exemple le quartz, lorsqu ils taient soumis un effort mcanique. Ces rsultats furent un
crdit limagination des frres Curie et leur persvrance en considrant les moyens rudimentaires
avec lesquels ils taient obligs de travailler. Dans les milieux scientifiques de lpoque, cet effet fut
considr presque comme une "dcouverte", et rapidement nomm "pizolectricit", afin de le distinguer dautres phnomnes tels que "llectricit de contact" (lectricit statique due au frottement) et
la "pirolectricit" (lectricit gnre par les cristaux, due leur chauffement). Toutefois, les frres
Curie nont pas prdit que les cristaux qui exhibaient leffet pizolectrique direct (lectricit en rponse
lapplication dun effort mcanique) auraient aussi exhib leffet pizolectrique inverse (dformation en rponse lapplication dun champ lectrique). Cette proprit fut dduite mathmatiquement
partir des principes fondamentaux de la thermodynamique par Lippmann en 1881. Les Curie confirmrent immdiatement lexistence de leffet inverse et continurent les travaux dans le but dobtenir une
preuve quantitative de la rversibilit complte des dformations dans les cristaux pizolectriques. A ce
moment, aprs seulement deux annes de travail interactif au sein de la communaut scientifique europenne, le noyau scientifique des applications pizolectriques fut cr. Le but tait lidentification des
cristaux pizolectriques base sur la structure asymtrique du cristal. En effet, en regardant la structure symtrique du cristal reprsent la figure 2.1 on peut voir que, si lapplication dune contrainte
engendre une dformation du matriau, elle ninduit pas le dplacement des barycentres des charges positives et ngatives ; la polarisation rsultante est donc nulle. Au contraire, dans le cristal de la figure 2.2,
la dformation entrane un dplacement des barycentres et une polarisation Po apparat.
Pendant les 25 annes suivantes (jusquen 1910), le groupe de travail arriva tablir dfinitivement
les 20 catgories de cristaux naturels dans lesquels les phnomnes pizolectriques sont prsents et d5
PHENOMENE DE PIEZOELECTRICITE
F
G+
G+
G-
G-
G-
G+
G+
Po
F IG . 2.2 Cristal ne possdant pas de centre de symtrie. Le barycentre des charges se dplace, crant
une polarisation Po
finir les 18 coefficients pizolectriques au niveau macroscopique. En 1910 le livre "Lehrbuch der Kristallphysik" de Voigt [1] fut prsent et devint vite le document de rfrence qui regroupait la totalit des
rsultats obtenus par la recherche jusqu ce moment. Toutefois, le monde ne donnait pas encore la juste
attention la pizolectricit mais privilgiait des domaines comme llectromagntisme qui lpoque
tait en train de gnrer une nouvelle technologie avec la production de machines extraordinaires. Les
outils mathmatiques ncessaires la comprhension de la pizolectricit taient complexes et aucune
application visible au grand public ntait encore disponible. Les premires applications srieuses des
dispositifs pizolectriques ont t exprimentes pendant la Premire Gure Mondiale : en 1917. P.
Langevin et des collgues franais ont commenc le perfectionnement dun dispositif sous-marin ultrasons dans le but de mesurer la distance entre des objets (sonar). Leur transducteur tait compos dun
empilement de cristaux de quartz colls entre deux plaques dacier ; la structure avait une frquence de
rsonance de 50[kHz]. Grce ce mcanisme, ils russirent mesurer la profondeur de locan. En mettant un signal haute frquence et en mesurant lintervalle de temps entre lmission et la rception du
signal rflchi par le fond de locan on arrive, en connaissant la vitesse de propagation des ondes sonores
dans leau (qui est cinq fois plus leve que dans lair), dterminer la profondeur de locan. Limportance stratgique de leur dispositif nest pas passe inaperue par les grandes nations industrialises et
depuis, le dveloppement des transducteurs, des circuits, des systmes et des matriaux pour le sonar na
pas connu darrt. Le succs du sonar a permis de stimuler une intense activit de dveloppement de tous
les genres de dispositifs pizolectriques. Parmi les exemples de cette activit on peut citer le premier
oscillateur lectronique stabilis par un cristal de quartz ralis par Walter G. Cady en 1918. Ce dernier
a tabli le schma lectrique quivalent du rsonateur pizolectrique. Lutilisation de llectronique associe ces effets pizolectriques permis la gnration de frquences lectriques, donc dchelles de
temps, extrmement stables ; cest ainsi que dans les annes trente les irrgularits de rotation de la terre
ont t dmontres. De plus, de nouvelles gammes de capteurs de vibrations, dacclrations, etc. ont t
Les cramiques constituent la partie la plus importantes des transducteurs pizolectriques. Elles
peuvent convertir des grandeurs mcaniques, comme la pression ou lacclration, en quantits lectriques ou, linverse, convertir des signaux lectriques en mouvements ou oscillations mcaniques. Les
cramiques pizolectriques sont utilises dans une vaste gamme dapplications et recouvrent une large
bande frquentielle. Dans les capteurs, elles permettent la conversion des forces, des pressions et des acclrations en signaux lectriques. Tandis que dans les actionneurs, elles permettent la transformation de
tensions lectriques en dformations mcaniques. Si des lamelles de quartz sont encore utilises pour la
fabrication de rsonateurs en lectronique, les matriaux utiliss pour les actionneurs sont le titanate de
barium et des alliages de plomb, les oxydes de titane et de zirconium (couramment appels cramiques
pizolectriques PZT). Dun point de vue quantitatif, les dformations sont de lordre de 400[pm] sous
une tension de 1[V ]. La fabrication de cramiques pizolectriques est ralise partir de poudres [2],[3].
A ct de la phase de polarisation qui sera dcrite dans la suite du chapitre, une phase de frittage, visant
souder entre eux les grains, se fait sous contraintes axiales afin damliorer la tenue mcanique et de
diminuer la porosit. Les matriaux se conditionnent enfin sous la forme de film, de disque, de btonnet
de section carre ou circulaire. Le schma de la figure 2.3 permet de rsumer la procdure de fabrication
des cramiques pizolectriques.
Prparation
des poudres
Pressage
Polarisation
Brulge
Mtallisation
Frittage sous
contrainte
1200 C
Usinage
PHENOMENE DE PIEZOELECTRICITE
2.3 Polarisation
La cramique pizolectrique est compose dun trs grand nombre de minuscules domaines cristallins qui sont orients alatoirement. A ce stade, leffet pizolectrique nest pas, ou trs peu prsent
puisque la somme des moments dipolaires sannule. Lopration par laquelle la cramique est rendue
pizolectrique sappelle polarisation. Elle consiste soumettre la cramique un champ lectrique suffisamment intense pour aligner tous les diples, ceci une temprature proche de la temprature de
Curie. La cramique est ensuite refroidie, toujours en prsence du champ lectrique. Finalement, lorsque
le champ lectrique est supprim, les diples conservent leur position dans chaque domaine cristallin.
Cette squence de polarisation est schmatise la figure 2.4.
a) orientation alatoire des
domaines cristallins avant
polarisation
b) Phase de polarisation
sous un champ lectrique
continu E
c) Polarisation rmanente Po
aprs avoir supprim le champ
lectrique E
(-)
Po
Po
(+)
F IG . 2.4 Diples lectriques dans une cramique pizolectrique : a) avant polarisation b) durant la
phase de polarisation c) aprs polarisation
Le champ lectrique dfinit la direction et le sens de la polarisation. Ces deux valeurs sont conserves
tant que :
la temprature reste infrieure la temprature de Curie, de 150 450C selon les composition de
la cramique ;
le champ lectrique est infrieur au champ de dpolarisation, de 500 5000 [V/mm] temprature
ambiante ;
les contraintes mcaniques sont au-dessous dune certaine limite, qui varie beaucoup dun matriau lautre. Elle est gnralement comprise entre 25 et 200 [Mpa] ;
dans les milieux continus, sont, respectivement, les tenseurs de dformation et de contraintes, de composantes S et T, et les vecteurs du dplacement lectrique D et du champ lectrique E (voir Tableau 2.1).
D
E
S
T
[C/m2 ]
[V /m]
[m/m]
[N/m2 ]
Dplacement lectrique
Champ lectrique
Dformation mcanique relative
Contrainte
(2.1)
o s est la souplesse (inverse du module de Young), exprime en [m2 /N]. Dautre part, dans un
dilectrique soumis un champ lectrique, on a lquation 2.2.
D=E
(2.2)
O est la constante dilectrique du milieu en [Cm/V ]. Dans un milieu pizolectrique les effets
mcaniques et lectriques sinfluencent mutuellement. Cette situation est rsume grce aux quations
2.3 et 2.4. Il sagit respectivement de leffet pizolectrique direct et inverse.
D
T
6= 0
(2.3)
S
E
6= 0
(2.4)
Avec une bonne approximation, cette interaction peut tre dcrite par des relations linaires entre
les quatre variables D, E, S et T, dont deux seulement sont indpendantes. Le choix des variables indpendantes, lune mcanique et lautre lectrique, est arbitraire. Ainsi, en choisissant par exemple les
variables intensives (T et E) comme couple de variables indpendantes, les proprits pizolectriques
de la matire se traduisent, temprature constante, par les quations 2.5 et 2.6.
Avec :
sE
T
d
S = sE T + dt E
(2.5)
D = d T +T E
(2.6)
Lexposant t dans lquation 2.5 indique quil sagit de la matrice transpose de d. Ces relations se
rfrent une identification des directions qui est donne la figure 2.5. Selon ce systme daxes, la
direction de polarisation dans le sens positif est dfinie selon laxe 3 (axe z dans un systme orthogonal).
On va maintenant dfinir les diffrentes matrices prsentes dans les quations 2.5 et 2.6.
10
PHENOMENE DE PIEZOELECTRICITE
3
Axe de polarisation
4
1
S1
D3
d31 = =
E3 T
T1 E
Ainsi, pour ce qui concerne les cramiques PZT, principalement utilises dans les actionneurs que
nous tudierons, les diffrentes matrices prennent les formes donnes par les relations 2.7, 2.8 et 2.9,
lorsque la polarisation est dirige selon laxe 3 [4].
11
E
s =
(2.7)
T11 0
0
T = 0 T11 0
0
0 T33
(2.8)
0
0
0
0 d15 0
0
0 d15 0 0
d= 0
d31 d31 d33 0
0 0
(2.9)
(2.10)
(2.11)
s
kem =
12
PHENOMENE DE PIEZOELECTRICITE
Ce phnomne est exploit dans plusieurs dispositifs pizolectriques, car la rsonance le coefficient
daccouplement lectromcanique kem est maximum. Les cramiques pizolectriques peuvent exhiber
plusieurs modes de vibrations (modes rsonants), qui dpendent de leur forme, de la direction de polarisation et de la direction du champ lectrique. Le tableau 2.2 montre les modes de vibration typiques
relatifs la gomtrie des matriaux pizolectriques. Barreaux, disques et cylindres sont les formes plus
utilises dans la construction des transducteurs lectromcaniques.
Mode de Vibration
Po
Radial
d > 15t
Po : Direction de polarisation
E : Direction du champ lectrique
Po
Transverse
l > 4a
a > 3t
b
a
Longitudinal
Po
Epaisseur
d
E
10t < a, l, d
Po
Cisaillement
t
E
Po
l>a>t
13
Militaire
Capteurs de profondeur
Soudeuse ultrasonique
Systmes de scurit
Perceuse ultrasonique
Hydrophones
Indicateur de niveau
Automobile
Dtecteur de dfaut
Dcapants ultrasonique
Capteurs dobjets
Capteurs pour Airbag
Contrle de vibrations
Injecteurs
Ordinateur
Micro-actionneur pour
disque dur
Transformateur pour
notebook
Medical
Commercial
Capteurs sysmiques
Microphones
Geophones
Systmes dalarmes
Rsonnateurs pour radio/
TV
Aviation
Traitement ultrasonique de
la cataracte
Thrapie ultrasonique
Capteurs ultrasoniques
Pompes d'insuline
Acquisition dimage
ultrasonique
Dbitmtres
Nbuliseurs
Dtection du battement
cardiaque du foetus
Consommateur
Briquet
Instruments musicaux
Dtecteurs de fume
14
PHENOMENE DE PIEZOELECTRICITE
une cramique pizolectrique est excite de manire gnrer un signal acoustique une frquence
ultrasonique, qui est ensuite transmis travers lchantillon analyser. Si londe transmise rencontre
un dfaut structurel, une partie du signal est rflchie et rejoint le rcepteur avant le signal original
permettant ainsi de dtecter le dfaut [5], [6], [7] et [8].
Leffet pizolectrique inverse est utilis dans le positionnement de prcision : un champ lectrique
est alors appliqu la cramique pour produire le dplacement dsir. Les exemples dapplications sont
nombreux ; on y retrouve notamment lalignement des fibres optiques, lalignement des machines outils, lamortissement actif des vibrations dans des structures mcaniques, lamlioration de limage par
correction de linclination de miroirs. Les actionneurs pizolectriques sont aussi utiliss dans les soupapes hydrauliques et pneumatiques et dans des dispositifs mdicaux tels les couteaux chirurgicaux et
les inhalateurs avec nbuliseurs ultrasons.
Pour ce qui concerne le transformateur pizolectrique, de nos jours il nest pas souvent utilis ; la
seule application pour laquelle il est commercialis est dans le domaine du systme "backlighting" des
affichages LCD. Mais il y a plusieurs domaines qui requirent des transformateurs de tension aux proprits de plus en plus extrmes, ce qui ouvre des nouvelles perspectives pour lutilisation du transformateur
pizolectrique. En effet, cest surtout la miniaturisation des produits qui fait que les transformateurs
lectromagntiques atteignent leurs limites. Des nouvelles solutions sont demandes : le transformateur
pizolectrique, qui a une densit de puissance leve [11], simpose pour de telles applications grce
sa structure trs compacte. De plus, si lon travaille dans un domaine de frquence de quelques MHz (par
exemple en tlcommunication), les pertes fer dans les transformateurs lectromagntiques deviennent
trs importantes. Par contre, le transformateur pizolectrique est adapt ces domaines, car sa frquence
de rsonance peut se trouver dans le domaine des MHz.
Selon le principe de fonctionnement utilis, nous pouvons distinguer substantiellement quatre diffrents types de dispositifs pizolectriques :
Capteurs ;
Actionneurs ;
Transformateurs ;
Les capteurs utilisent leffet pizolectrique direct, les actionneurs leffet inverse. Pour ce qui concerne
le transformateur, on a affaire un dispositifs particulier quutilise leffet direct et inverse [9] et [10].
2.7 Conclusion
Ce chapitre nous a permis de retracer lorigine du phnomne de la pizolectricit, ainsi que son
volution et son dveloppement qui ont men, de nos jours, la conception des cramiques PZT
haute performance. Des relations mathmatiques dcrivant les proprits lectromcaniques des milieux
pizolectriques ont ensuite t introduites. Ces dernires seront utilises dans la partie ddie la modlisation de lactionneur. Plusieurs applications de la pizolectricit dans diffrents domaines ont t
aussi prsentes.
Dans la suite de cette thse laccent sera mis en particulier sur le domaine des actionneurs/moteurs
pizolectriques. Les chapitres suivants seront ddis ltude dtaille de leur histoire, leur principe de
fonctionnement, ainsi que leur conception, modlisation, commande et application.
Chapitre 3
MOTEURS PIEZOELECTRIQUES
ULTRASONIQUES
Le moteur pizolectrique est un type dactionneur qui exploite les vibrations mcaniques dans le
domaine des frquences ultrasoniques. Il est constitu dun rotor et dun stator excit par des cramiques
pizolectriques. Ainsi loscillation ultrasonique du stator, produite par lapplication de tensions appropries aux cramiques pizolectriques, transmet par frottement, la force dentranement au rotor.
Lamplitude de ces oscillations est trs rduite, de lordre de grandeur de 1[m]. Pour optimiser ce gain,
lexcitation sera faite dans le voisinage de la frquence de rsonance mcanique du stator.
Comme les actionneurs pizolectriques ont des proprits diffrentes par rapport aux moteurs lectromagntiques, ils pourraient tre employs dans des applications particulires o les moteurs lectromagntiques se sont rvls inadquats. Le domaine des actionneurs pour robots en est un exemple. Les
robots pilots par des moteurs lectromagntiques conventionnels allant jusqu des couples de 10[Nm]
sont lourds et encombrants. Il y a donc un besoin pour des actionneurs plus lgers, capables de gnrer
un couple comparable. Le moteur pizolectrique ultrasonique possde le potentiel pour remplir cette
condition. Un autre exemple vient de la gamme dobjectifs CANON USM, qui illustre parfaitement les
avantages que peut apporter un moteur pizolectrique utilis, dans ce cas, pour le rglage de la focalisation (figure 3.1). La version prcdente utilisait un moteur courant continu et ncessitait un systme
de transmission incluant un rducteur de vitesse. Le temps de rponse tait denviron 100[ms]. Lutilisation dun actionneur pizolectrique a considrablement simplifi le mcanisme en lintgrant directement dans laxe de lobjectif. De plus, le temps de rponse est dsormais de quelques millisecondes.
Cet exemple est reprsentatif dune application qui utilise pleinement la flexibilit de la construction
et le fonctionnement silencieux dun actionneur pizolectrique. Des dispositifs de positionnement rapide avec une prcision de lordre des nanomtres sont utiliss dans la production des semi-conducteurs.
Lutilisation des rducteurs avec les moteurs lectromagntiques ne permet pas de satisfaire, cause du
jeu, le haut niveau de prcision requis. Le moteur pizolectrique permet de raliser des entranements
directs ; ainsi, avec des mthodes de contrle appropries, on arrive satisfaire les strictes contraintes de
positionnement imposes.
A cause de la saturation du circuit magntique et la prsence denroulements, les moteurs lectromagntiques ont un degr de miniaturisation limit. Par contre, des moteurs pizolectriques de seulement
quelques millimtres de diamtre ont dj t ralis de manire exprimentale [12], [13] et [14]. Etant
donn quaucun facteur intrinsque qui pourrait limiter la miniaturisation de ce type de moteur na encore
t trouv, la recherche continue dans le but dessayer de miniaturiser encore plus le moteur pizolectrique. Nous pouvons rsumer les avantages et les dsavantages des moteurs pizolectriques dans le
tableau 3.1
15
16
Rotor
Avantages
Densit de puissance lev
Flexibilit dans la forme gomtrique
du moteur
Couple de maintien sans alimentation
Pas dinterfrences lectromagntiques
Couple lev basse vitesse
Fonctionnement silencieux
Desavantages
Non appropri au fonctionnement
continu - vieillissement
Ncessite des matriaux rsistants
lusure - dure de vie
Ncessite une source dalimentation
haute frquence
Caractristiques non-linaires qui
requirent des algorithmes de
contrle spcifiques
3.1 Histoire
17
3.1 Histoire
Les tentatives dobtenir de la puissance mcanique en partant de lnergie produite par les vibrations
ultrasoniques gnres au moyen des cramiques pizolectriques ont commenc relativement tt. Lon
savait que la densit dnergie thorique des oscillateurs excits avec des cramiques pizolectriques
tait de plusieurs centaines de Watt par centimtre cube, ce qui reprsente une quantit cinq dix fois
suprieure celle des moteurs lectromagntiques.
En 1973, H.V. Barth propose un moteur qui utilise des vibrations mcaniques ultrasoniques [15].
Son principe de fonctionnement trs simple, est dcrit la figure 3.2 : les dplacements longitudinaux
de loscillateur 1 entranent par friction le rotor en sens horaire. La mise en vibration de loscillateur 2
permet dobtenir le sens de rotation inverse. Malheureusement le fait que les mouvements longitudinaux
des oscillateurs soient appliqus directement, cre beaucoup de glissement la surface de contact. La
consquence est lapparition de pertes par frottement (chaleur) qui rendent inutilisable la structure du
moteur propose par Barth. Paralllement, des travaux sont entrepris en URSS, bien quil ne soit gure
possible de les dater avec certitude.
Rotor
Oscillateur 1
Oscillateur 2
18
cillateur devient la force utile et elle produit le mouvement. Les caractristiques principales du moteur
dvelopp par Sashida sont dcrites ci-dessous.
Haute vitesse. Le moteur possde une vitesse vide de 3000[t/min]. Ce rsultat est obtenu grce
aux deux tapes damplification : dabord la vibration produite par les cramiques pizolectriques
est amplifie plusieurs centaine de fois par loscillateur de Langevin ; ensuite le mouvement longitudinal est converti en un mouvement tangentiel, ce qui reprsente une autre contribution laugmentation de la vitesse.
Haut rendement. Le rendement maximal de ce prototype est denviron 60%, plus lev par rapport un moteur AC de la mme taille (longueur de 100[mm] pour un diamtre de 40[mm]).
Courte dur de vie. Le plus grand inconvnient du "Wedge Type Motor" est lusure rapide provoque par le frottement sur la surface de contact entre loscillateur et le rotor. Un glissement
entre ces deux parties apparat durant les phases juste aprs le contact et juste avant la sparation
(figure 3.4), causant ainsi les pertes par frottement. Pour cette raison le moteur a une dur de vie
relativement courte.
y
/2
Dilatation
Cramiques pizo
Rotor
Contraction
Mtal
Trajectoire de lextrmit
de loscillateur
Adaptateur
Oscillateur de Langevin
Glissement
Rotor
Trajectoire de lextrmit de
loscillateur
19
En 1982, Sashida propose le moteur onde progressive. Son principe de fonctionnement sera vu
en dtail dans la section suivante. De nombreuses structures vont alors tre dveloppes. Si le Japon a
longtemps t un prcurseur, des moteurs de plus en plus performants et innovateurs apparaissent en
Europe et aux Etats-Unis.
20
entre le stator et le rotor, une force de frottement existe permettant ainsi au mouvement horizontal des
points la surface du stator (due au mouvement elliptique) de transmettre une force de traction au rotor
(figure 3.6). La force de prcontrainte permet aussi de fixer le couple de maintient sans alimentation du
moteur selon la loi du frottement.
21
Longueur donde / 2
Dans les solides en vibration, deux types de perturbations diffrentes peuvent sinstaurer, connues
sous les noms dondes de Rayleigh et ondes de flexion. Les premires sont caractrises par une rduction
exponentielle de lamplitude avec la profondeur (figure 3.7), les secondes par le profil sinusodal de
toute lpaisseur concerne (figure 3.8). Les ondes de Rayleigh ne trouvent pas dapplication dans le
moteur pizolectrique onde progressive. Ceci cause dune longueur donde excessive lorsquelle est
provoque dans un milieu tel que lacier ou le bronze, qui sont les matriaux actuellement utiliss pour
la ralisation de lanneau statorique des moteurs onde progressive. Cest donc sur la formation dune
onde de flexion que lon va se concentrer par la suite.
Longueur donde
Epaisseur
Longueur donde
22
Po
Contraction
lectrode paisse
F IG . 3.9 Dformation dun lment pizolectrique sous laction dun champ lectrique
Cet effet transverse peut donc tre utilis son tour, pour une conversion lectro-mcanique dnergie
sous forme donde de flexion en associant lun ct de lautre des lments par paires et polariss en
sens inverse comme indiqu sur la figure 3.10
Po
Po
Dilatation
Contraction
Po
Po
Dilatation
Contraction
23
progressive il suffit demployer deux ensembles dlments pizolectriques. Les deux ensembles associs peuvent tre des couronnes superposes ou deux demi-couronnes, pourvu quils aient un dphasage
spatial gal au quart de la longueur donde, et que lon alimente ceux-ci par des tensions sinusodales en
quadrature dans le temps (phases, cf. figure 3.5).
Le principal avantage de lutilisation de londe progressive pour transmettre le mouvement au rotor
rside dans le fait que le contact entre rotor et stator seffectue de manire continue. Ainsi, lusure des
matriaux en contact se rpartit sur toute la circonfrence active du moteur augmentant la dure de vie de
ce type de moteur compar par exemple au "Wedge Type Motor" o, en consquence du contact ponctuel,
la dgradation des performances mcaniques due lusure est nettement plus rapide. De plus, le couple
de maintient sans alimentation dun actionneur onde progressive est plus lev cause de la surface
de frottement nettement plus importante (tout lanneau formant le stator) compar aux moteurs contact
ponctuel.
24
progressive avec les cramiques pizolectriques formant les deux systmes dexcitations colls dans
la partie infrieure, non utile, du rail. Le fait de renfermer les extrmits du rail de manire crer la
condition dun milieu continu ncessaire la propagation de londe, limite la partie active du moteur
utilisable pour raliser des dplacements linaires. De plus, la solution propose augmente de manire
non ngligeable, bien quinutile, lencombrement du dispositifs.
Pression
Rail statorique
Chariot
Cramiques
pizolectriques phase 1
Cramiques
pizolectriques phase 2
F IG . 3.12 Prototype dun moteur pizolectrique linaire bas sur le principe du moteur rotatif onde
progressive.
Pression
Chariot
Oscillateur ou
amortisseur 1
Rail statorique
Oscillateur ou
amortisseur 2
F IG . 3.13 Prototype dun moteur pizolectrique linaire utilisant des oscillateurs de Langevin.
25
En partant de ces considrations on peut, dans le cas du deuxime prototype reprsent la figure
3.13, parler effectivement dun "vrai" moteur linaire. Deux oscillateurs de Langevin sont installs aux
extrmits du rail pour crer une onde progressive. Loscillateur 1 permet de gnrer londe, tandis que
loscillateur 2 absorbe celle-ci dans le but dviter des rflexions donde destructives. Loscillateur 2 est
donc appel amortisseur. Avec cette configuration, londe se propage de 1 vers 2 et le chariot dans la
direction oppos. Le dplacement du chariot peut tre invers en changeant le rle des deux oscillateurs.
Le chariot peut atteindre dans cette configuration une vitesse denviron 1[m/s].
Pression
Pression
Partie mobile
Partie mobile
Surpaisseurs
26
Rotor
27
3. Les micromoteurs onde progressive : La miniaturisation des moteurs onde progressive est
envisageable. Deux exemples parmi les plus significatifs sont cits ci-aprs :
Le CETEHOR (Centre Technique de lIndustrie Horologre) a ralis un moteur de 5[mm] de
diamtre [21] ;
LUniversit de Tokyo a construit un moteur tubulaire double rotor [22], en utilisant des couches
minces de matriau pizolectrique, de 10[mm] de longueur et de 2.4[mm] de diamtre ;
Mouvement
elliptique
Coupleur de
Kumada
Po
Actionneur longitudinal
Cramiques
pizolectriques
Mode de torsion
28
Rotor
Vibreur en torsion
Actionneur
pizolectrique multicouches longitudinal
Cramiques
pizolectriques
Vitesse
Vitesse
Ua
Uv
a)
b)
c)
F IG . 3.18 Surface de contact pour diffrents rapports entre les amplitudes des modes de vibration : Uv
lamplitude du mode en torsion et Ua celle du mode longitudinal de lactionneur multi-couches. a) basse
vitesse. b) vitesse moyenne. c) haute vitesse [25]
Un seul mode
de vibration
Deux modes
de vibration
Classification par
mthode
dexcitation
Vibreur en
forme
de tige
Vibreur en
forme plaque
rectangulaire
mince
Vibreur en
forme de disque
ou anneau
Classification par
mthode de
construction
Actionneurs Pizolectriques
Rotatif
Classification
selon la fonction
du moteur
Linaire
30
3.6 Conclusion
31
Pizocramiques pour
dplacement normal
Pizocramiques pour
dplacement tangentiel
Elments de contact
Disque rotorique
3.6 Conclusion
Malgr la dcouverte par les frres Curie du phnomne de la pizolectricit en 1880, les actionneurs pizolectriques ont connus leur dveloppement qu partir du dbut des annes septante, plus
prcisment en 1973 par les travaux de H.V. Barth. On peut considrer cette technologie comme relativement nouvelle, justifiant ainsi les nombreux travaux de recherche dans ce domaine. Cest dailleurs grce
ces caractristiques (couple de maintient sans alimentation, couple lev basse vitesse, absence de
champs magntiques parasites, ainsi que le fonctionnement silencieux et un encombrement rduit), qui le
diffrencient et le rendent complmentaire par rapport aux moteurs lectromagntiques, que lactionneur
pizolectrique reprsente un intrt certain pour lindustrie.
32
Les premiers prototypes de ce type de moteur taient encore trop rudimentaires pour des applications
industrielles. Depuis, beaucoup de travaux ont t effectus par diffrents groupes de recherche. De nos
jours, le moteur pizolectrique onde progressive, introduit en 1982 par T. Sashida et commercialis
par SHINSEI, est lactionneur qui globalement possde les meilleures caractristiques. Par contre il
ncessite encore de travailler sur loptimisation de llectronique de commande. A ce propos, la suite
de notre travail sera consacr la recherche dune mthode de contrle indit qui nous permettra de
contourner les discontinuits de comportement typique de ces moteurs. Pour atteindre cet objectif nous
commenons dans le chapitre suivant par ltude dun modle analytique qui nous servira de base pour
le dveloppement de la stratgie de contrle.
Chapitre 4
MODELISATION DU MOTEUR
PIEZOELECTRIQUE A ONDE
PROGRESSIVE
Comme illustr dans les chapitres prcdents, grce leurs caractristiques intrinsques, les moteurs
pizolectriques se sont rvls suprieurs aux moteurs lectromagntiques dans beaucoup dapplications. Ainsi, on trouve plusieurs domaines dapplication [31],[32],[33], tels que le spatial, laviation,
le mdical, lautomobile, etc. o lon fait dj recours ce type dactionneur. Malheureusement, la recherche dun modle analytique efficace savre trs difficile et complexe. Cela est d au principe de
fonctionnement bas sur des vibrations haute frquence et aux phnomnes tribologiques agissant dans
la zone de contact entre stator et rotor. Il en rsulte des caractristiques de fonctionnement fortement
non-linaires, qui en plus varient avec le temps cause de la drive de certains paramtres par rapport
laugmentation de la temprature de fonctionnement du moteur. La notion de fonction de transfert, trs
utile lors du dimensionnement des rgulateurs, nest donc pas applicable dune faon gnrale notre
systme, car il est non-linaire et variant avec le temps. La diversit des phnomnes physiques mis en jeu
a conduit au dveloppement de nombreux modles, reposants notamment sur lidentification et lexploitation de schmas lectriques quivalents [16],[34],[35]. Ces modles permettent daccder lensemble
des caractristiques lectromcaniques du moteur. Ce type dapproche prsente le dsavantage de travailler avec des grandeurs images (tension et courant rpresentent respectivement limage dune force et
dune vitesse) ; de plus, la modlisation de la zone de contact entre le stator et le rotor, responsable de la
gnration du couple et caractrise par un comportement fortement non-linaire, est ralise par lintroduction de composants non-linaires (diodes, etc.) dans le schma lectrique quivalent. La paramtrisation de ses lments demande donc beaucoup dexpriences et demeure peu pratique pour lexploitation
du modle dans la conception dalgorithmes de commande optimaux. Les modles thoriques bass sur
des approches numriques de type lments finis constituent aussi une alternative intressante [36],[37].
Ils requirent nanmoins des moyens matriels importants et ncessitent des temps de travail importants
pour la saisie du problme, le calcul et enfin le traitement et la visualisation des rsultats. Le but de ce
chapitre est donc de prsenter un modle analytique qui permettra de simuler le comportement statique
et dynamique du moteur et qui nous permettra dans la suite des travaux de dvelopper des algorithmes
de contrles efficaces et robustes. Le chapitre dbutera avec lintroduction du schma de fonctionnement
global du moteur, ensuite chaque sous-systme sera modlis pour aboutir enfin au schma de simulation
exploitable dans lenvironnement MATLAB/Simulink.
33
34
Up0 = nT Up
R2 = (RCu2 + RLs )
Convertisseur
statique
F2
F1
Dformation
du stator
w2
w1
Contact
stator/rotor
wr
Fz
Couplage lectromcanique
par effet pizolectrique
UCp2
UCp1
qmec2
qmec1
Rotor
Charge
FN
Mc
36
Avec :
Up
nT
RDSon
RCu1
RCu2
Lm
Ls
RLs
Cp
Rp
T1
T2
iLs1
Ud
Ls
Up1
T1
T2
Itot
Cp
Cp
T3
T4
Up2
T3
T4
iLs2
Ls
Le comportement du circuit de la figure 4.3 est dcrit laide des quations (4.1), (4.2) et (4.3) :
dim
dt
diLs
Ls
dt
dUCp
Cp
dt
Lm
= Up (im + iLs ) R1
0
UCp
imec
Rp
(4.1)
(4.2)
(4.3)
R2
R1
37
Ls
iLs
imec
im
Up
Lm
Rp
Cp
UCp
On admet, comme on le verra plus loin dans le chapitre, que la charge lectrique qmec accumule
cause de la dformation du stator est proportionnelle lamplitude de cette dernire. Cette hypothse
nous permet de modliser la raction induite par la dformation du stator sur le circuit dalimentation.
Lquation 4.3 se rcrit alors plus avantageusement en remplaant imec par imec = dqdtmec , on obtient lquation 4.4.
Cp
dUCp
UCp dqmec
= iLs
dt
Rp
dt
(4.4)
w(r,
,t)
+
b
=0
s
12 (1 2s )
t 2
(4.5)
2
1
1 2
+
+
r2 r r r2 2
(4.6)
38
w
r
(4.7)
(4.8)
On montre ainsi qu une frquence propre de multiplicit deux du stator, on peut superposer deux
vibrations libres dquation :
(4.9)
(4.10)
Si par ailleurs, deux vibrations libres ont la mme amplitude (w 1 (t) = w 2 (t)) et sont en quadrature
de phase dans le temps ( = 2 ), la combinaison des deux modes propres gnre une onde progressive
dquation :
w(r, ,t) = w(t)
kn (r) cos (k kn t)
(4.11)
Pour la suite du dveloppement, on va donc admettre une forme sinusodale de londe progressive,
selon les quations 4.6 et 4.11. La fonction de Bessel kn (r) permet de modliser lamplitude de londe
dans la direction radiale. Dans le cas du moteur SHINSEI USR60 la largeur de la plaque du stator est
beaucoup plus petite par rapport au diamtre moyen du moteur, par consquent on fait lhypothse que
lamplitude de dformation de londe dans la direction radiale est constante. Lquation 4.11 devient :
w(,t) = w(t)
cos (k kn t)
(4.12)
39
La description du mcanisme de contact entre le stator et le rotor, qui fera lobjet de la section
suivante, savre plus ais avec lintroduction de la cordoonne curviligne x0 = Rmoy , Rmoy tant le
rayon moyen de lanneau statorique. Lquation 4.12 devient :
w(x0 ,t) = w(t)
cos (k x0 kn t)
avec k =
(4.13)
Le dplacement dun point quelconque Q la surface du stator dcrit une trajectoire elliptique, par
rapport au rfrentiel dtermin par les vecteurs units ~ez ,~ex0 (cf. figure 4.6), selon lquation 4.14 [16].
w(x0 ,t)
~ex0
x0
(4.14)
La vitesse tangencielle du point Q est obtenue en drivant, par rapport au temps, la composante dans
la direction ~ex0 du vecteur deplacement ~wQ (x0 ,t). On a :
,t)
d ( w(x
x0 )
vt (x ,t) = b
dt
0
(4.15)
Z t2
t1
L dt +
Z t2
t1
W dt = 0
Avec L le Lagrangien du systme et W la variation de travail infinitsimal donne par les forces
extrieures. Le Lagrangien est donn par :
L = Ek E p + Ee
40
Avec Ek lnergie cintique, E p lnergie potentielle et Ee lnergie lectrique associe aux cramiques pizolectriques. Lexpression analytique de ces trois composantes est complexe et laborieuse
[41]. On a donc choisi de se baser sur un schma quivalent mcanique du stator [43] reprsent la
figure 4.5. Sur ce schma on peut voir que chaque mode de vibration (onde stationnaire) est modlis
avec un systme de deuxime ordre compos dun ressort de rigidit cs et dun amortissement ds modlisant respectivement llasticit quivalente du stator et les pertes dans la structure. Le systme est
excit avec une force proportionnelle la tension dalimentation du moteur (F1,2 = Aem UCp1,2 , avec
Aem le facteur de force des cramiques pizolectriques associ une phase). ms tant la masse du stator,
w1 (t) et w2 (t) reprsentent lamplitude de dformation des deux ondes stationnaires. Comme les deux
ondes stationnaires sont en quadrature de phase dans lespace, lamplitude de crte de londe progressive
rsultante est donne par lquation 4.16.
w(t)
=
q
w21 (t) + w22 (t)
(4.16)
w1(t)
Fc2(t)
ds
F1
ms
Fc1(t)
cs
F2
w2(t)
w(t)
cs
ds
F IG . 4.5 Schma quivalent mcanique du systme form par les piezocramiques et le stator
La dynamique du systme mcanique de la figure 4.5 est dcrite par les quations 4.17 et 4.18.
(4.17)
(4.18)
Avec Fc1 et Fc2 les forces de raction modales dues au chargement axial (force de prcontrainte) entre
le stator et le rotor. Leur expression analytique sera dveloppe dans la section suivante, lors de ltude
du mcanisme de contact.
41
La raction du sous-systme mcanique (dformation du stator) sur le sous-systme lectrique (circuit dalimentation) est modlise en sachant que, cause de leffet pizolectrique direct une dformation engendre un champ lectrique dans les cramiques, et donc une accumulation de charge. En
introduisant le facteur de raction Ame on peut expliciter ce phnomne laide des quations 4.19 et
4.20 :
(4.19)
(4.20)
Le facteur de raction Ame entre le sous-systme mcanique et le sous-systme lectrique peut tre
exprim en fonction du facteur de force Aem , de la rigidit quivalente du stator cs et de la capacit Cp
du secteur de cramiques associes une phase. En effet, en rgime statique les dformations w1,2 des
deux ondes stationnaires sont lies aux forces F1,2 par lintermdiaire de la rigidit cs du stator, selon
q
la relation bien connue F1,2 = cs w1,2 . Dautre part, on connat aussi que UCp1,2 = mec1,2
C p . En remplaant
ces deux dernires relations, donnant les forces F1,2 et les tensions UCp1,2 en fonction respectivement des
dformations w1,2 et des charges lectriques qmec1,2 , dans lquation F1,2 = Aem UCp1,2 , on peut exprimer
le facteur de raction Ame avec lquation 4.21.
Ame =
cs Cp
Aem
(4.21)
Il est donc maintenant possible de simuler la dynamique de dformation des deux ondes stationnaires
coexistantes dans la plaque circulaire formant le stator. La prochaine tape est consacr ltude dun
modle permettant de dcrire le phnomne de contact entre stator et rotor responsable de la formation
du couple moteur.
(4.22)
42
Etant donn que le contact mcanique entre le stator et le rotor a lieu sur chaque crte de londe
progressive, il est vident quil sera avantageux dtudier ce phnomne par rapport un rfrentiel li
ce point en mouvement. On va donc passer du rfrentiel fixe li au stator (x0 ) au rfrentiel tournant
la mme vitesse que londe (x) (cf. figure 4.6). Le passage entre ces deux rfrentiels seffectue grce
l quation 4.23.
x = x0
kn
t
k
(4.23)
w(x,t) = w(t)
cos k x
(4.24)
(4.25)
La figure 4.6 montre le schma du mcanisme de contact entre le stator et le rotor pour une crte
de londe progressive. Le rotor est modlis avec un substrat lastique (paisseur lastique) de rigidit
quivalente Ke .
FN
Rotor
Vr
Epaisseur
lastique
wr
ez
ex
W(x)
ez
Vr
e x'
v t (x)
-xo
-xl
xr
xo
zone de traction
zone de freinage
43
xo est la demi-largeur de la zone de contact, xl et xr sont les points la surface du stator o la vitesse
tangencielle vt est la mme que celle du rotor Vr . Ces points particuliers nous permettent, selon le schma
de la figure 4.6, de localiser les zones de traction et celles de freinage. Le dplacement du rotor wr par
rapport la base du stator et la connaissance de lamplitude de dformation de londe nous permettent
de dterminer la largeur de la zone de contact avec lquation 4.26.
xo (t) =
wr (t) w(t)
1
arccos
k
w(t)
(4.26)
Par analogie on peut calculer les points xl et xr en galant lquation 4.25, donnant la vitesse tangentielle, la vitesse Vr du rotor ; on obtient :
xl,r (t) =
1
Vr (t)
arccos
k
vt (t)
(4.27)
w(x, t) = w(t)
(cos k x cos k xo (t))
(4.28)
La force verticale par unit de longueur Fv (x,t) agissant dans la zone de contact est aisment dduite
en connaissant la rigidit quivalente Ke de lpaisseur lastique. On trouve :
Fv (x, t) = Ke w(t)
(cos k x cos k xo (t))
(4.29)
En appliquant la loi du frottement lquation 4.29 on obtient la force de traction par unit de longueur (x, t). La fonction signe (sgn), applique au champ des vitesses de glissement vt (x,t)Vr (t), nous
permet de dterminer les zones de traction et celles de freinage selon le schma de contact stator/rotor
reprsent la figure 4.6. Avec d le coefficient de frottement dynamique entre stator et rotor, on obtient :
(4.30)
Des tudes tribologiques ralises dans [44] ont montr que le coefficient de frottement dpend de
la vitesse de glissement entre les deux surfaces en contact. Nanmoins, sans perte de gnralit, nous
pouvons supposer ce coefficient comme tant constant. La force de traction Ft associe une crte de
londe progressive est obtenue laide de 4.31 en intgrant lquation 4.30 le long de la zone de contact.
Ft (t) =
Z xo
xo
(x, t) dx
(4.31)
44
A partir de lquation 4.31, il est maintenant facile de dduire le couple du moteur M en connaissant
le nombre de crtes donde N dans lanneau statorique et le rayon moyen Rmoy de ce dernier. On a :
(4.32)
Le calcul explicite de lintgrale 4.31 se fait en analysant tous les cas de contact possibles dfinis
par les points xo , xl et xr . On peut ainsi localiser les zones de freinage et de traction en fonction de leur
position. On distingue alors les cas de contact suivants :
Ft (t) =
2 w(t)
d Ke
(r (xr ) + r (xl ) r (xo ))
k
(4.33)
Ft (t) =
2 w(t)
d Ke
r (xr )
k
(4.34)
2 w(t)
d Ke
r (xl )
k
(4.35)
Ft (t) =
Ft (t) =
2 w(t)
d Ke
r (xo )
k
(4.36)
45
Ft (t) =
2 w(t)
d Ke
r (xo )
k
(4.37)
Avec :
Z
r (x) = k
r = M Mc
J
mr w r = Fz FN dz w r
Avec :
mr
J
r
Mc
FN
Fz
dz
(4.38)
(4.39)
Masse du rotor ;
Inertie du rotor ;
Vitesse angulaire du rotor ;
Couple de charge ;
Force de prcontrainte ;
Force de raction axiale due la contraction de lpaisseur lastique ;
Coefficient damortissement dans la direction axiale ;
Fz (t) = N
Z xo
xo
Fv (x,t) dx
(4.40)
46
phase spatiale, Fc1 et Fc2 sont calcules en utilisant le vecteur Tx0 = (sin k x0 cos k x0 ) qui nous permet
de dcomposer leffet de la force globale sur les deux modes de vibrations sparment, selon lquation
4.41.
Fc1
Fc2
x0 N
Z x0
x0
Fv (x, t) dx
(4.41)
1
k xo sin 2 k xo
2
N Ke w2 (t)
1
k xo sin 2 k xo
k
2
N Ke w1 (t)
k
Fc1 (t) =
Fc2 (t) =
(4.42)
(4.43)
4.5 Rcapitulation
Cette section rsume les dveloppements effectus dans ce chapitre en rcapitulant les quations
fondamentales qui nous ont permis de construire un modle de simulation pour le moteur pizolectrique
onde progressive dans lenvironnement MATLAB/Simulink.
4.5.1 Alimentation
Les quations 4.1, 4.2 et 4.4 dcrivent le comportement du circuit dalimentation coupl avec les
deux secteurs de cramiques pizolectriques associs chaque phase, dont le comportement lectrique
est modlis laide de la capacit Cp .
Lm
Ls
0
dim
= Up (im + iLs ) R1
dt
0
diLs
= Up im R1 (R1 + R2 ) iLs UCp
dt
Cp
dUCp
UCp dqmec
= iLs
dt
Rp
dt
4.5 Rcapitulation
47
Leffet de la dformation du stator sur le circuit dalimentation est modlis laide des quations
4.19 et 4.20.
qmec1 (t) = Ame w1 (t)
1
wr (t) w(t)
arccos
k
w(t)
xl,r (t) =
1
Vr (t)
arccos
k
vt (t)
Les relations 4.30 et 4.31 nous donnent la force de traction par unit de longueur (x,t) et la force de
traction totale Ft ; le couple moteur M est ensuite obtenu avec lquation 4.32.
(x, t) = sgn(vt (x,t) Vr (t)) d Fv (x, t)
Ft (t) =
Z xo
xo
(x, t) dx
mr w r = Fz FN dz w r
Avec la force de raction axiale Fz , due la contraction de lpaisseur lastique, donn par 4.40.
Fz (t) = N
Z xo
xo
Fv (x,t) dx
48
Leffet de la force de prcontrainte sur les deux ondes stationnaires est modlis avec les forces Fc1
et Fc2 donnes par 4.42 et 4.43.
1
k xo sin 2 k xo
2
N Ke w2 (t)
1
k xo sin 2 k xo
Fc2 (t) =
k
2
N Ke w1 (t)
Fc1 (t) =
k
4.6 Conclusion
Un modle analytique du moteur pizolectrique onde progressive (type SHINSEI USR60) a t
dvelopp. La diversit et la complexit des phnomnes physiques mis en jeu a conduit dans un premier
temps une subdivision du fonctionnement de lactionneur en trois parties essentielles selon le schma
de la figure 4.7.
w1,2
qmec1,2
Couplage
lectromcanique
Partie
lectrique
UCp1,2
Partie
mcanique
F1,2
La partie lectrique est compose du circuit dalimentation du moteur. La structure choisie, reprsente dans le schma lectrique de la figure 4.2, nous permet de piloter indpendamment les trois variables
de commande du moteur (frquence, dphasage et amplitude des deux tension de phase).
La dformation du stator et le mcanisme de contact entre ce dernier et le rotor, responsable de la
cration du couple moteur, constituent la partie mcanique de notre systme. Un quivalent mcanique
de deuxime ordre (cf. figure 4.5) a t utilis pour dcrire les dformations des deux ondes stationnaires.
Ensuite, le phnomne de contact entre le stator et le rotor a t modlis sur la base du schma donn
la figure 4.6.
Linteraction entre la partie lectrique et la partie mcanique (couplage lectromcanique) est ralise
par effet pizolectrique. Laction de lalimentation sur le systme mcanique a t modlise par lintroduction dun facteur de force Aem entre les tensions de phase appliques aux cramiques et les forces F1,2
qui permettent dinduire les deux ondes stationnaires dans lanneau du stator. Sur le mme principe on
modlise la raction due la dformation du stator sur le circuit dalimentation par lintroduction dun
facteur de raction Ame liant lamplitude des dformations w1,2 et la charge lectrique qmec1,2 accumules
dans les cramiques associes chaque phase du moteur.
Enfin, les quations dcrivant le comportement de ces trois diffrentes parties, rsumes dans la
section prcdente, nous permettent de simuler dans lenvironnement MATLAB/Simulink les caractristiques du moteur. Le chapitre suivant nous permettra, travers la comparaison entre les rsultats obtenus
en simulation et ceux obtenus exprimentalement, de vrifier la validit du modle analytique dvelopp.
Chapitre 5
VALIDATION DU MODELE
ANALYTIQUE
DAQ
Gestion globale
du banc de test
PC
Systme de commande et
contrle
Alimentation
Source
dnergie
Convertisseur
statique
Frein
dynamomtrique
hysthresis
Systme mcanique
DSP TI2407
Moteur
USR60
F IG . 5.1 Schma de principe de la plateforme dessai
Conditionnement
du signal
Carte
daquisition
DAC
51
1
T1
1 + a
Ud
T2
Up1
a
=1 - 2
2
T3
2 + a
T4
2
Ud
Up2
a
F IG . 5.2 Tensions de phases primaires Up1,2 gnres par le convertisseur statique en accord avec les
paramtres de commande , f et a.
52
M
n
UCp1,2
ILs1,2
Itot
Couple du moteur ;
Vitesse de rotation ;
Position angulaire ;
Tensions de phase aux bornes du moteur ;
Courants de phase absorbs par le moteur ;
Courant total absorb par la source de tension principale Ud ;
Comme on veut identifier les paramtres lis au stator, leffet des forces de raction modales Fc1,2
nest pas considr. En passant dans le domaine de Laplace on obtient la fonction de transfert 5.1.
W1,2 (s) =
Aem
UCp1,2 (s)
2
ms s + ds s + cs
(5.1)
53
5
Sens dcroissant
des frquences
4
3
Sens crosissant
des frquences
2
0
35
36
37
38
39
40
Frquence [kHz]
41
42
43
44
cs
ms
(5.2)
W1,2 ( j)
A
em
UCp1,2 ( j) = ms ( j)2 + ds j + cs
(5.3)
Il est donc maintenant possible de dterminer le facteur de raction Ame du sous-systme mcanique (dformation du stator) sur le sous-systme lectrique (circuit dalimentation), en remplaant dans
lquation 4.21 les valeurs numriques de la rigidit cs , du facteur de force Aem et de la capacit Cp des
cramiques pizolectriques.
54
x 10
2
1
0
1
2
3
7
3
x 10
6
x 10
2
1
0
1
2
3
Temps [s]
7
3
x 10
F IG . 5.4 Rponse indicielle simule et mesure de lamplitude de londe progressive pour lestimation
du coefficient damortissement ds
Z xo
xo
(cos k x cos k xo ) dx
(5.4)
Le coefficient de rigidit Ke est obtenu grce lquation 5.5, dduite directement de 5.4
Ke =
FN
N w xo (cos k x cos k xo ) dx
R xo
(5.5)
Pour que lapplication numrique de lquation 5.5 puisse seffectuer, il faut connatre dans un cas de
fonctionnement spcifi, lamplitude de dformation de londe w et la demi-largeur de la zone de contact
xo . Nous choisissons arbitrairement de travailler en marche vide (Mc = 0) et la frquence f0 de
55
rsonance. Ceci nous permettra de dduire directement partir du graphique de la figure 5.3 lamplitude
de crte w de londe. La mesure de la caractristique vitesse-frquence, reporte la figure 5.16, nous
permet de connatre la vitesse priphrique Vr du moteur. On peut maintenant calculer les points xl,r , o
la vitesse tangentielle vt des points la surface du stator est gale celle du rotor Vr , avec la relation 4.27.
Le fait que le moteur fonctionne en marche vide implique que le couple gnr, en rgime stationnaire
tabli, soit gal zro. Cette condition est vrifie lorsque lquation 5.6, exprimant la force de traction
totale le long de la zone de contact associe une crte de londe, dduite du schma de la figure 4.6, est
satisfaite.
Z xl
xo
(x) dx +
Z xr
xl
(x) dx +
Z xo
xr
(x) dx = 0
(5.6)
Avec (x) la force de traction par unit de longueur dfinie par lquation 4.30. En rsolvant 5.6 par
rapport xo et en remplaant ensuite dans 5.5 on obtient finalement la rigidit quivalente du rotor Ke .
tant donn que lon ne peut pas mesurer directement le dplacement vertical du rotor, il est trs difficile destimer correctement le coefficient damortissement dz . On admet donc que le rgime transitoire
samorti avec une constante de temps du mme ordre de grandeur que celle de lamplitude de dformation de londe (voir figure 5.4), ce qui nous permet didentifier indirectement la valeur de dz . La figure 5.5
montre la simulation de la rponse indicielle du dplacement vertical wr . Pour que le rotor "dcolle", la
tension UCp aux bornes du moteur doit tre suffisamment leve pour gnrer une force (par effet pizolectrique indirect) capable de vaincre la charge axiale FN impose par le ressort de prcontrainte ; cest
pour cette raison que nous obtenons un dplacement vertical du rotor nul pendant les premiers instants
de la simulation.
3.5
x 10
2.5
1.5
0.5
Temps [s]
7
3
x 10
56
Vitesse [t/min]
150
100
50
0
360
340
320
300
2
280
1.5
260
1
240
220
FN [N]
0.5
200
Mc [Nm]
F IG . 5.6 Mesure de la vitesse n en fonction du couple de charge Mc pour diffrentes valeurs de la force
de prcontrainte FN
57
10
8
6
4
2
0
360
340
320
2
300
280
1.5
260
240
0.5
220
FN [N]
200
M [Nm]
c
F IG . 5.7 Mesure de la puissance mcanique larbre Pmec en fonction du couple de charge Mc pour
diffrentes valeurs de la force de prcontrainte FN
0.35
Rendement du moteur []
0.3
0.25
0.2
0.15
0.1
0.05
0
350
300
2
250
1.5
1
FN [N]
200
0.5
0
Mc [Nm]
F IG . 5.8 Mesure du rendement du moteur mot en fonction du couple de charge Mc pour diffrentes
valeurs de la force de prcontrainte FN
58
Paramtre
Description
Cp
ms
Aem
Ame
cs
ds
mr
dz
J
Ke
FN
Rmoy
b
N
d
Valeur numrique
10
Dimension
0.1
3
20
[Kg]
[N/V ]
[C/m]
60 108
477
[N/m]
[Ns/m]
30 103
12000
[Kg]
[Ns/m]
7.2 106
1.7 109
280
26.75
4
9
0.3
[Kg m2 ]
[N/m2 ]
[N]
[mm]
[mm]
[]
[]
[nF]
TAB . 5.1 Tableau rcapitulatif avec la valeur des paramtres du moteur SHINSEI USR60
59
comment le seuil de lamplitude minimal (au dessous duquel le moteur sarrte), dpend aussi du couple
de charge Mc . Le modle dvelopp ne permet pas de prvoir ce comportement, car nous supposons que
lamplitude de londe progressive dpend uniquement de la frquence, de lamplitude, du dphasage des
deux phases dalimentation et de la charge axiale due leffet du ressort de prcontrainte. En ralit,
lamplitude de londe est aussi influence par le couple de charge. Cette affirmation est aussi confirme
par la mesure de la caractristique du courant de phase ILs reporte la figure 5.11. Nous observons sur
cette figure que lorsque la "frontire" correspondant larrt brusque du moteur est franchie (amplitude
de londe nulle), le courant devient indpendant du couple de charge Mc . Si au contraire, cette "frontire"
nest pas dpasse, nous obtenons une augmentation monotone du courant avec le couple de charge. Par
consquent nous dduisons que, lorsque lamplitude de la tension est suffisante pour vaincre la charge
axiale, le couple de charge influence lamplitude de londe progressive et donc, par effet pizolectrique
direct (cf. chapitre 4), galement le courant de phase ILs .
Vitesse [t/min]
200
150
100
50
3pi/4
pi/2
pi/4
a [rad]
0.2
0.4
0.8
0.6
1.2
1.4
1.6
1.8
M [Nm]
c
60
200
Vitesse [t/min]
150
100
50
3pi/4
pi/2
2
pi/4
1.5
1
a [rad]
0.5
0
Mc [Nm]
400
350
300
250
200
150
100
50
0
3pi/4
2
1.5
pi/2
1
pi/4
a [rad]
0.5
0
Mc [Nm]
61
Z xo
xo
(5.7)
En admettant que la majorit des pertes est due ce phnomne, nous pouvons donc valuer le
rendement du moteur mot avec la relation bien connue 5.8. Avec Pmec = M r .
mot =
Pmec
Pmec + Ppertes
(5.8)
Les figures 5.12 et 5.13 montrent respectivement lvolution du rendement mesur et du rendement
simul. videmment, nous retrouvons la non-linarit dj prsente dans la caractristique de la vitesse
de rotation. Le frottement existant linterface de contact entre le stator et le rotor provoque des pertes
considrables, qui se traduisent dans un rendement du moteur qui est en gnral nettement plus faible
que celui obtenu avec des moteurs lectromagntiques. Etant donn que le moteur pizolectrique est
plutt utilis comme actionneur, le rendement a une importance mineure par rapport des caractristiques telles la dynamique de positionnement, le fort couple basse vitesse (possibilit de raliser un
entranement direct) et le couple de maintient sans alimentation, qui font du moteur pizolectrique un
excellent actionneur.
Rendement moteur []
0.4
0.3
0.2
0.1
3pi/4
pi/2
pi/4
a [rad]
0.2
0.4
0.6
0.8
1.2
1.4
1.6
1.8
Mc [Nm]
F IG . 5.12 Mesure du rendement du moteur mot en fonction du paramtre de commande a de lamplitude de la tension dalimentation, pour diffrentes valeurs du couple de charge Mc .
62
Rendement moteur []
0.4
0.3
0.2
0.1
0
3pi/4
pi/2
2
1.5
pi/4
a [rad]
1
0.5
0
Mc [Nm]
63
300
Simulation
Mesure
Vitesse [t/min]
250
200
150
100
50
0
34
36
38
40
Frquence [kHz]
42
44
46
450
400
Simulation
Mesure
350
300
250
200
150
100
34
36
38
40
Frquence [kHz]
42
44
46
64
300
Mc=0 [Nm]
Mc=0.4 [Nm]
Mc=0.7 [Nm]
Vitesse [t/min]
250
200
150
100
50
0
38
39
40
41
42
Frquence [kHz]
43
44
45
F IG . 5.16 Mesure de la vitesse de rotation n en fonction de la frquence f dalimentation pour diffrentes valeurs du couple de charge Mc .
450
Mc=0 [Nm]
Mc=0.4 [Nm]
Mc=0.7 [Nm]
400
350
300
250
200
150
100
38
39
40
41
42
Frquence [kHz]
43
44
45
F IG . 5.17 Mesure du courant de phase ILs en fonction de la frquence f dalimentation pour diffrentes
valeurs du couple de charge Mc .
65
80
70
Vitesse [t/min]
60
Mesure
Simulation
50
40
30
20
10
10
20
30
40
50
Dphasage []
60
70
80
90
66
80
Mc=0 [Nm]
Mc=0.3 [Nm]
Mc=0.6 [Nm]
70
Vitesse [t/min]
60
50
40
30
20
10
10
20
30
40
50
Dphasage []
60
70
80
90
5.4 Conclusion
La plate-forme dessai a t prsente dans la premire partie du chapitre. Elle est compose de
trois parties principales : le sous-systme dalimentation et de commande, le sous-systme mcanique
(moteur + frein) et un sous-systme ddi lacquisition des grandeurs lectriques et mcaniques du
moteur. Ces trois sous-systmes interagissent entre eux et sont grs travers des logiciels spcifiques,
par lutilisateur du banc dessai. Les caractristiques du moteur pizolectrique onde progressive (fort
couple basse vitesse) ont impos lutilisation dun frein dynamomtrique hysthrsis permettant de
dvelopper un couple indpendamment de la vitesse de rotation.
Dans la deuxime partie du chapitre, lidentification des paramtres du modle analytique a t effectue dans le cas du moteur SHINSEI USR60. Nous avons ensuite simul les caractristiques du moteur
par rapport ces propres variables de commande : amplitude, dphasage et frquence des deux tensions
dalimentation. Les rsultats obtenus ont t compars avec les caractristiques releves exprimentalement, dans le but de valider le modle dvelopp au chapitre prcdant. Nous concluons que la fidlit
du modle se rvle assez satisfaisante, mme sil est encore difficile de dcrire analytiquement les nonlinarits observes, cause de la complexit des phnomnes physiques mis en jeu linterface de
contact entre le stator et le rotor.
Malgr cela, le modle dvelopp nous a permis de comprendre, bien sr avec lappui des rsultats
exprimentaux, le comportement global du moteur par rapport ses trois variables de commande (amplitude, frquence et dphasage des deux tensions dalimentation). Ceci nous sera fort utile dans le chapitre
suivant, lorsque nous aborderons ltude des algorithmes de commande en vitesse et position.
Chapitre 6
ASSERVISSEMENT DU MOTEUR EN
VITESSE ET POSITION
68
0.35
0.3
Rendement du moteur []
0.25
0.2
0.15
0.1
0.05
0
39
39.5
40
40.5
41
41.5
42
Frquence f [KHz]
42.5
43
43.5
44
tation f qui est fixe, la plage des vitesses et le rendement du moteur suite une variation de temprature
seront considrablement rduites. Des mthodes didentification on-line de la frquence de rsonance
doivent alors tre implmentes dans lalgorithme de commande [47] et [49]. La frquence dalimentation est ensuite adapte.
Vitesse de rotation
Temp
Frquence
F IG . 6.2 Reprsentation schmatique de leffet dune variation de la temprature Temp sur la caractristique vitesse-frquence
69
f = f0 , = , amin a amax
2
(6.1)
f = f0 , 0 , a = amin
2
(6.2)
2.5
x 10
2
1.5
Dphasage = pi/2[rad]
1
0.5
0
0.5
1.5
2.5
3.5
4
3
x 10
Amplitude de londe progressive [m]
x 10
2.5
2
1.5
Dphasage = pi/3[rad]
1
0.5
0
0.5
1.5
2
Temps [s]
2.5
3.5
4
3
x 10
F IG . 6.3 Amplitude de londe progressive pour deux valeurs diffrentes du dphasage temporel
70
Les considrations que nous avons faites propos de lalgorithme de contrle de la vitesse de rotation
propos dans [47] nous amnent conclure que les paramtres de commande a et ne garantissent
pas un comportement optimal du moteur dans toute la plage dutilisation possible. Ainsi, cest donc la
frquence quon retiendra comme paramtre de commande pour le dveloppement de lalgorithme de
contrle. Lanalyse complte du dveloppement des lois de commande par rapport cette grandeur de
commande sera ralise en dtail dans la section suivante.
Source de
tension dc
Utilisateur
ref
Mc Temp
Ud
Rgulateur de
position
Rgulateur de
vitesse
nref
Limiteur
de
vitesse
f
a
UCp1
UCp2
Moteur
USR60
Convertisseur
statique
71
Temp
Marge de scurit
Vitesse de rotation
nlim
fmin
Frequence
F IG . 6.5 Comparaison entre lefficacit de la limitation en frquence fmin et de celle en vitesse nlim ,
dans le but dviter le phnomne de pull-out.
72
Mc = 0 [Nm]
Vitesse de rotation
Mc > 0 [Nm]
nlim = f (Mc)
Frequence
F IG . 6.6 Adaptation de la vitesse limite nlim en fonction du couple de charge Mc .
2.4
2.2
1.8
1.6
1.4
1.2
0.8
50
100
150
Vitesse [t/min]
200
250
300
F IG . 6.7 Courant dalimentation Itot en fonction de la vitesse n pour diffrentes valeurs du couple de
charge Mc
73
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
2.5
0.1
0
300
2
1.5
250
200
150
1
100
50
0.5
Itot [A]
n [t/min]
Objectif
Entre
Rseau neuronal
incluant les
connections entre
neurones
Sortie
Comparaison
74
Le modle du neurone utilis est reprsent la figure 6.10. Avec R le nombre dlments dans le
vecteur dentre p. Chaque entre est pondre par un poids correspondant W1,R . La somme des entres
pondres, avec le biais b, reprsente lentre de la fonction de transfert fn associ chaque neurone. Ce
dernier peut employer nimporte quelle fonction de transfert fn , diffrentiable, pour gnrer sa propre
sortie. Nous verrons plus tard quels types de fonctions nous emploierons dans le rseau neuronal pour
lapproximation de la fonction fMc (Itot , n).
Vecteur
dentre p
Neurone
p1
p2
W1,1
p3
a = fn (Wp + b)
pR
W1,R
fn
Plusieurs neurones, du type dcrit prcdemment (figure 6.10), peuvent tre combins en parallle pour former ce que lon appelle une couche de neurones. Un rseau neuronal peut contenir une ou
plusieurs couches. Nous considrons le cas particulier dun rseau form par une seule couche ayant R
lments dentre et S neurones (figure 6.11). Chaque lments du vecteur dentre p est connect
chaque neurone, par lintermdiaire de la matrice W des poids de pondrations. Le modle du neurone
est ainsi appliqu S fois pour obtenir le vecteur de sortie a, selon la relation indique la figure 6.11. La
structure gnrale dun rseau neuronal est obtenue par la mise en srie de n couches : on parle alors dun
rseau neuronal multi-couches. Aprs avoir dtermin la structure du rseau et initialis les poids de pondrations et les biais associs chaque neurone, on passe la phase dite dapprentissage (entranement
du rseau). La procdure dentranement demande un ensemble dexemples (vecteur des entres p et vecteur des sorties objectives t correspondantes), permettant de dfinir comment le rseau doit idalement
se comporter. Pendant lentranement, les poids et les biais sont ajusts de faon minimiser la fonction
performance. Typiquement la fonction performance (cf. quation 6.3) est dfinie comme la moyenne du
carr de lerreur entre la sortie du rseau a(k) et la sortie objectif t(k), sur la longueur N dune poque
dentranement. On dfinit la longueur N dune poque dentranement comme le nombre dlments
dans lensemble des exemples. La mise jour des poids et des biais sera effectue aprs chaque poque.
E=
1
N
( a(k) t(k) )2
(6.3)
k=1
Le "backpropagation algorithm" [54], [55] est utilis pour lentranement du rseau neuronal. Le
principe la base de cet algorithme consiste calculer la drive partielle de la fonction performance par
rapport chaque poids de pondration du rseau. Etant Wk, j le poids de pondration dune connection
75
Vecteur
dentre p
Vecteur de
sortie
Couche de
neurones
W1,1
p1
a = fn (Wp + b)
fn
a1
b1
p2
fn
a2
p3
b2
pR
WS,R
fn
aS
bS
neuronale k j quelconque du rseau, la correction Wk, j aprs chaque poque dentranement sera donc
dtermine laide de la relation 6.4. Avec le facteur dapprentissage.
Wk, j =
E
Wk, j
(6.4)
Ainsi, chaque itration, lalgorithme peut calculer la nouvelle valeur du poids de la connection
k j. On a :
Wk, j (h + 1) = Wk, j (h) + Wk, j (h)
(6.5)
Avec h, la hieme itration de lalgorithme. Des versions plus sophistiques de ce mme algorithme
permettant daugmenter la vitesse de convergence sont prsentes dans [56]. Pour obtenir de bons rsultats pendant la phase dapprentissage il faudrait idalement que les lments de lensemble des exemples
soient les plus reprsentatifs possible de la fonction que lon dsire approximer ; les redondances inutiles
sont donc viter. Le nombre de neurones appartenant chaque couche nest pas dterminable dune
manire exacte par aucune thorie. En choisissant un nombre lev de neurones, on aura en gnral des
valeurs de sortie trs prcises pour les points o le rseau a t entran ; par contre, lorsque lon simule
le rseau avec des nouveaux points, la prcision obtenue sera nettement moins bonne : cest ce que lon
appelle le phnomne doverfitting. La situation contraire se prsente lorsque le nombre de neurones est
insuffisant. Lexprience du dveloppeur et diffrents essais permettent de retrouver le meilleure compromis entre les deux situations dcrites. Si nous revenons notre application, lapproximation analytique
76
de la fonction fMc (Itot , n) est obtenue en employant un rseau neuronal deux couches dont la structure
est donne la figure 6.12. La Neural Network Toolbox de MATLAB [56], qui intgre plusieurs variantes
du "backpropagation algorithm" en fonction des besoins relatifs chaque application particulire, a t
utilise pour la phase dapprentissage du rseau.
1 Couche
Entre
W11,I
2 Couche
fn1
b11
Itot
fn1
a12
Mc
b21
b12
fn2
W21,7
1
7,n
fn1
b17
F IG . 6.12 Structure du rseau neuronal utilise pour lapproximation de la fonction Mc = fMc (Itot , n)
La relation analytique rsultante, donne par le rseau neuronal aprs son entranement et permettant
bc appliqu larbre moteur, peut enfin scrire laide de lquation 6.6.
destimer le couple de charge M
bc = f 2n W2 f 1n W1 p + b1 + b2
M
(6.6)
Avec :
W1 la matrice des poids de pondration pour les connections entre les neurones de la premire
couche et les entres du rseau.
W2 la matrice des poids de pondration pour les connections entre les neurones de la deuxime
couche
Itotet
ceux de la premire.
p = n Vecteur des entres correspondant dans notre application au courant dalimentation Itot
et la vitesse n.
A noter que la fonction de transfert des neurones associe la premire couche est de type sigmodale
(permet didentifier les non-linarits, cf. quation 6.7) tandis que celle associe au neurone de sortie est
linaire (la sortie peut alors prendre des valeurs en dehors de lintervalle [1 1], cf. quation 6.8).
fn1 (x) =
2
1
(1 + e2 x )
fn2 (x) = x
(6.7)
(6.8)
77
Lapprentissage du rseau a t effectu sur 200 poques dentranement ; une poque correspond
lensemble des exemples de la fonction Mc = fMc (Itot , n), permettant ainsi de dfinir le vecteur des
entres et celui des sorties objectifs associes. Lensemble des exemples est compos de 117 couples
dentr-sortie de la fonction Mc = fMc (Itot , n) obtenues exprimentalement. Nous obtenons aprs la phase
dapprentissage une erreur moyenne totale infrieure 0.1%, dfini laide de lquation 6.3. Concrtement, la figure 6.13 nous montre la qualit de lestimation obtenue laide du rseau neuronal aprs
la phase dapprentissage. Si nous la comparons la caractristique exprimentale de la figure 6.8 nous
pouvons aussi apprcier visuellement la qualit de lapproximation.
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
3
0.2
2.5
0.1
0
300
2
1.5
250
200
150
1
100
50
0.5
Itot [A]
n [t/min]
Pour vrifier concrtement la validit de la mthode destimation propose, nous observons lvobc laide du rseau neuronal.
lution dans le temps du couple de charge mesur Mc avec celui estim M
Diffrents sauts de couple ont t effectus dans le but davoir une vrification sur plusieurs points de
fonctionnement dans la plage dutilisation du moteur. Les rsultats obtenus sont reports la figure 6.14.
Comme nous pouvons le constater, lestimation du couple de charge est trs bonne ; en effet lerreur
destimation reste infrieure 5%. Enfin, le schma fonctionnel dtaill du limiteur de vitesse est donn
la figure 6.15.
78
Courant [A]
1.5
1
0
5
10
15
20
Vitesse en fonction du temps pour diffrentes couple de charge
25
25
Vitesse [t/min]
250
200
150
10
15
Couple mesur et stim
20
Couple [Nm]
1
Couple mesur
Couple stim
0.5
10
15
Temps [s]
20
25
F IG . 6.14 Comparaison entre le couple de charge mesur et celui estim avec lutilisation du rseau
neuronal
Limiteur de vitesse
f n1
fn1
fn1
Itot
fn2
Mc
nlim = f(Mc)
Estimation du couple
de charge
F IG . 6.15 Schma fonctionnel dtaill du limiteur de vitesse
nlim
79
Logique
floue
Adaptative
Rgulateur
de vitesse
Variation
tension
Rseau
neuronal
Rgulateur RST
La synthse dun rgulateur classique, soit dans le lieu des ples soit en introduisant des marges
de phase et de gain, prsente un aspect empirique qui rend impossible la traduction sous une forme
algbrique. Le rgulateur RST [48] permet, comme on le verra plus tard, une synthse algbrique qui se
prte ainsi facilement tre mise sous forme code. Elle peut ds lors tre mise en oeuvre dans un schma
de commande adaptative. Dans le but de montrer le potentiel du rgulateur RST, reprenons tout dabord
larchitecture classique dun systme automatique en asservissement, tel que reprsent la figure 6.18.
80
Synthse
Identification
Rgulateur
Systme
rgler
D
A
Yc(z)
E(z)
U(z)
K(z)
Y(z)
H(z)
Yc (z), U(z) et Y (z) dnotent respectivement les grandeurs de consigne, de commande et rgler
exprimes dans le domaine de z (quivalent de la variable de Laplace s pour les systmes discrets).
S(z)
B(z)
K(z) = R(z)
est la fonction de transfert du rgulateur, de type PID par exemple, H(z) = A(z)
dsigne la
fonction de transfert chantillonne du processus rgler. Les polynmes S(z), R(z), B(z) et A(z) ont des
degrs adquats par rapport aux proprits physiques des systmes causals. La grandeur de commande
U(z) gnre par le rgulateur et la fonction de transfert du systme en boucle ferme peuvent alors
scrire respectivement avec les quations 6.9 et 6.10.
U(z) =
S(z)
S(z)
Yc (z)
Y (z)
R(z)
R(z)
Y (z)
Yc (z)
B(z) S(z)
A(z) R(z) + B(z) S(z)
(6.9)
(6.10)
Le rgulateur RST gnralise cette structure classique : la place du seul polynme S(z) apparaissant
dans les deux termes constituant le membre de droite de lquation 6.9, on introduit deux polynmes S(z)
et T (z) distincts. On obtient alors la grandeur de commande et la fonction de transfert en boucle ferme
donnes par les quations 6.11 et 6.12.
81
U(z) =
T (z)
S(z)
Yc (z)
Y (z)
R(z)
R(z)
(6.11)
Y (z)
Yc (z)
B(z) T (z)
A(z) R(z) + B(z) S(z)
(6.12)
Nous remarquons dans lquation 6.11 dcrivant la loi de commande du rgulateur RST, que lerreur
de mesure E(z) = Yc (z) Y (z) napparat plus directement. Le schma fonctionnel classique de la figure
6.18 est donc remplac par celui de la figure 6.19.
Yc(z)
U(z)
RST
Y(z)
H(z)
Une comparaison entre 6.10 et 6.12 fait ressortir une diffrence cruciale : au numrateur de 6.10
apparat S(z), polynme galement mis en jeu dans le dnominateur de cette expression ; par contre, le
numrateur de 6.12 contient le polynme T (z) qui est absent du dnominateur. De cette manire avec le
rgulateur RST nous obtenons un degr de libert supplmentaire, une proprit qui sera exploite lors
de la synthse. Les relations 6.13, 6.14 et 6.15 dcrivent respectivement la forme des polynmes R(z),
S(z) et T (z). On remarque que R(z) est choisi monique. Les degrs , et associs chaque polynme
seront choisis en respectant la proprit de causalit.
R(z) = z + r1 z1 + + r
(6.13)
S(z) = s0 z + s1 z1 + + s
(6.14)
T (z) = t0 z + t1 z1 + + t
(6.15)
Aprs avoir remplac 6.13, 6.14 et 6.15 dans 6.11 et exprim le rsultat dans le domaine temporel en
utilisant la proprit de loprateur retard Y (z) z1 y(k 1), on obtient finalement lquation 6.16. Le
code qui ralise le rgulateur RST se fonde directement sur cette quation.
(6.16)
82
La synthse des polynmes R(z), S(z) et T (z) du rgulateur RST sera effectue afin que la fonction
de transfert du systme en boucle ferme 6.12 soit identique la fonction de transfert Hm (z) du modle
de rfrence donn par lutilisateur ; comme indiqu la figure 6.20. Cest donc une synthse dans le lieu
des ples. Pour la mthode de calcul dtaille des coefficients des polynmes R(z), S(z) et T (z), base
sur la solution de lquation de Diophante, on se rfrera [48].
Yc(z)
U(z)
RST
Y(z)
H(z)
=
Yc(z)
Hm(z)
Y(z)
Une autre mthode de synthse possible est celle qui est propose dans [57]. Plutt que dans le
placement des ples (modle de rfrence Hm (z)), le principe rside dans llaboration dune squence
dchantillons de la grandeur de commande u(0), u(1), ..., u(N 1) qui minimise la fonction performance J donne par lquation 6.17 sur un horizon doptimisation de N chantillons.
J=
i
1 N h
(yc (k) y(k))2 Q1 + u(k)2 Q2
2 k=0
(6.17)
Le terme (yc (k) y(k))2 Q1 permet de minimiser la somme de lerreur de rglage, pondre par Q1 .
Lerreur aura la tendance sannuler. Le terme u(k)2 Q2 permet de limiter des excursions trop importantes de la grandeur de commande u(k). Les coefficients Q1 et Q2 permettent de raliser un compromis
entre lefficacit du rglage et la mise contribution de la commande. Nous rappelons que la synthse
par placement des ples permet dimposer la dynamique de la rponse mais elle na aucun contrle sur
les variations de la grandeur de commande. La diffrence principale entre les deux mthodes rside justement dans le fait que la synthse par minimisation de la fonction performance 6.17 permet aussi une
matrise de la grandeur de commande. Indpendamment de la mthode de synthse utilise, les solutions
pour les coefficients des polynmes R(z), S(z) et T (z) seront videmment en fonction des paramtres du
systme rgler H(z). Ces derniers sont mis jour chaque coup dhorloge par lalgorithme didentification. Le rgulateur est ainsi adapt par rapport lvolution du systme rgler. On obtient donc une
performance en asservissement de vitesse qui est indpendante du point de fonctionnement.
83
Identification
Dans le cas particulier du moteur pizolectrique onde progressive, lorsquon applique une variation de frquence f par rapport au point de fonctionnement dtermin par la frquence de travail f , la
dynamique de la rponse en vitesse peut tre approxime par la fonction de transfert de premier ordre
donne par lquation 6.18
n =
K( f )
f
1 + s Tn
(6.18)
Nous remarquons que le gain K( f ) varie en fonction de la frquence de travail f (point de fonctionnement) comme nous pouvons lobserver directement sur la caractristique vitesse-frquence reporte
la figure 5.16. Aprs lchantillonnage de 6.18, on obtient la fonction de transfert discrtise du systme
rgler H(z). Lidentification des paramtres de H(z) permettra une synthse du rgulateur adapte au
point de fonctionnement. Pour illustrer le principe la base de la procdure didentification dun processus, on se place dans le cas gnral ; la fonction de transfert H(z) est alors donne par lquation
6.19.
H(z) =
Y (z)
b0 zn1 + b1 zn2 + + bn1
=
U(z)
zn + a1 zn1 + + an
(6.19)
(6.20)
y(1)
y(2)
..
.
y(n) =
..
.
y(2n)
a1
..
.
an
b0
y(n 1) . . . y(0) u(n 1) . . . u(0)
..
..
..
.. ..
.
.
.
.
.
bn1
y(2n 1) . . . y(n) u(2n 1) . . . u(n)
y(0)
y(1)
..
.
...
...
0
0
..
.
u(0)
u(1)
..
.
...
...
0
0
..
.
(6.21)
Le systme dquations 6.21 est dcrit sous forme compacte par 6.22. Avec y(2 n) le vecteur de
mesures, (2 n 1) la matrice dobservations et le vecteur des paramtres.
y(2 n) = (2 n 1)
(6.22)
84
sont entachs derreurs de mesure. De plus, plusieurs erreurs de modlisation existent, par exemple des
modes ngligs ou des non-linarits non prises en compte. Toutes ces erreurs se rpercutent alors sur
lestimation correcte des paramtres. Afin de filtrer ces erreurs, une redondance est introduite en faisant
lestimation des paramtres sur un nombre N dchantillons plus grand que le nombre p = 2 n de paramtres. Si N > p, les chantillons ne peuvent gnralement plus, cause des erreurs de mesure, satisfaire
lquation 6.22. On introduit alors le vecteur des erreurs (k). Lquation 6.22 devient :
y(k) = (k 1) + (k)
(6.23)
(6.24)
lorsque les paramtres estims 1 et 2 sont calculs de manire ce que le vecteur y (k) = (k) (k)
1
soit la projection orthogonale de y(k) sur le sous espace-vectoriel engendr par les colonnes (k) et
2 (k) de la matrice dobservations (k), on aura minimis la fonction J.
y(k)
(k)
2(k)
1(k)
Sous-espace vectoriel engendr par
les colonnes 1(k) et 2(k) de (k)
85
Remarques
Mathmatiquement le minimum de la fonction J est obtenu lorsque le rang de la matrice dobservations est gal p (nombre de paramtres inconnus), en dautres termes les colonnes de la matrice
dobservation sont linairement indpendantes. Il faut donc que lexcitation du systme que lon veut
identifier soit suffisamment riche pour gnrer une grandeur de sortie qui soit reprsentative des modes
et des non-linarits intrinsques au systme. Si lon se rfre au schma de la commande adaptative
reprsente la figure 6.17, on peut dire que cette condition se vrifie lenclenchement du systme de
commande. En effet, cest ce moment que le rgulateur est en principe mal ajust et par consquence
gnre une grandeur de commande large spectre de manire favoriser une procdure didentification
correcte. Au contraire, lorsque le temps scoule et le rgulateur est ajust correctement, la grandeur
rgler rejoint la consigne (admise constante) ; la grandeur de commande devient elle aussi constante.
Dans ces conditions, les modes du systme sont mal excits ; cela se reflte mathmatiquement par une
matrice dobservations de rang insuffisant. La consquence est que la procdure didentification fournit
un modle qui est faux au bloc de synthse (figure 6.17), qui calcule donc un rgulateur mal ajust voir
instable : les grandeurs de commande et rgler explosent. La richesse de lexcitation redevient nouveau suffisante et le cycle complet recommence. Le systme devient instable si aucune prcaution nest
prise. Une solution serait dactiver le bloc didentification seulement quand les signaux de consigne, commande et sortie, sont jugs aptes une procdure correcte didentification. Une rgle gnrale permettant
dtablir quand il faut enclencher lidentification nexiste pas, il sagit souvent de rgles heuristiques
qui dpendent de lapplication spcifique. En rsumant nous pouvons dire quil existe un dualisme entre
un synthse correcte du rgulateur et lidentification des paramtres du modle. Ceci rend complexe et
dlicat la mise en oeuvre de lalgorithme de commande. Il en rsulte une perte en robustesse du systme
global. De plus, lapproche de synthse et didentification propose se base sur la notion de fonction de
transfert. Pour que cette approche conserve sa validit, les variations paramtriques du systme rgler
doivent tre lentes (quasi statique) ; comme par exemple celles causes par des drives thermiques. En
ralit, si nous regardons la fonction de transfert 6.18 applique notre cas particulier, on saperoit
que le gain K( f ) varie en fonction de la frquence dalimentation qui est la grandeur de commande du
systme. Ainsi, la procdure didentification ne permettra pas une estimation correcte des paramtres.
Les considrations que nous venons de faire, sans oublier limportance du volume de calcul ncessaire
limplmentation de lalgorithme de commande adaptative propos dans cette section, nous suggrent
que cette mthode de commande est certainement intressante mais souffre dun manque vident de
robustesse, stabilit et fiabilit.
86
de rfrence permettant de gnrer la trajectoire voulue pour la rponse du systme. Ensuite, lerreur
entre la sortie du modle de rfrence et celle du systme est utilise pour piloter le rgulateur fuzzyadaptatif. Ce dernier, en fonction de cette erreur et sur la base de rgles linguistiques qui seront dtailles
aprs, permet de gnrer un signal dadaptation nada qui modifiera la valeur de la consigne nre f dans
le but dobtenir la trajectoire de rponse dsire indpendamment du point de fonctionnement ou des
variations paramtriques ventuelles.
nmod
Modle de
rfrence
+
nref
+
nada
+
+
PI
Defuzzification
Rgles
linguistiques
Moteur
USR60
Fuzzification
z-1
Rgulateur fuzzy-adaptatif
Lanalyse de la dynamique du modle de rfrence nous permettra de dfinir les rgles linguistiques
sur la base desquelles le rgulateur fuzzy-adaptatif est construit. La figure 6.23 montre la rponse du
modle de rfrence nmod un saut de la vitesse de consigne nre f . De plus, nous visualisons aussi la
vitesse du moteur n. Lerreur e et la variation de lerreur e sont dfinies respectivement par les quations
6.25 et 6.26. Lerreur e et sa variation e sont les variables dentre du rgulateur fuzzy-adaptatif.
(6.25)
(6.26)
87
p4
C5
Rponses
C4
C3
p3
p2
p1
Vitesse du moteur n
C1
Temps
Lobservations des points Ci et p j mise en vidence dans la figure 6.23 permet dnumrer les proprits suivantes :
1. C1 : (e < 0 e > 0) et e 0
2. C2 : (e > 0 e < 0) et e 0
3. C3 : (e < 0 e > 0) et e 0
4. C4 : (e > 0 e < 0) et e 0
5. C5 : (e < 0 e > 0) et e > 0
6. p1 : e 0 et e
=0
7. p2 : e 0 et e
=0
8. p3 : e 0 et e = 0
9. p4 : e 0 et e
=0
Les rgles linguistiques du rgulateur fuzzy-adaptatif sont bases sur ces proprits. Dabord il est
ncessaire de choisir les ensembles flous associs aux grandeurs dentres du rgulateur (erreur e et variation de lerreur e). Nous dfinissons sept ensembles flous :
NG Ngatif Grand : Lerreur ou la variation de lerreur ont des valeurs ngatives importantes.
NM Ngatif Moyen : Lerreur ou la variation de lerreur ont des valeurs ngatives moyennes.
NP Ngatif Petit : Lerreur ou la variation de lerreur ont des valeurs ngatives petites.
ZE Zro : Lerreur ou la variation de lerreur ont des valeurs ngatives autour de zro.
PP Positif Petit : Lerreur ou la variation de lerreur ont des valeurs positives petites.
PM Positif Moyen : Lerreur ou la variation de lerreur ont des valeurs positives moyennes.
PG Positif Grand : Lerreur ou la variation de lerreur ont des valeurs positives grandes.
88
Les degrs dappartenance des variables dentres aux ensembles flous sont donns par les fonctions
dappartenance selon la figure 6.24. La notion densemble flou constitue donc une sorte dassouplissement de celle densemble classique. Lide est dautoriser, travers des fonction dappartenance, une
gradation (variant entre 0 et 1) dans lappartenance dune variable un ensemble particulier. Une variable
peut ds lors appartenir un ensemble dune manire non absolue, do lappellation flou.
NG
NM
NP
ZE
PP
PM
PG
e , e
F IG . 6.24 Fonctions dappartenances des variables dentres du rgulateur aux ensembles flous associs.
Sur la base des proprits dynamiques du systme et des ensembles flous, on peut tablir les rgles
linguistiques qui permettent de piloter le rgulateur fuzzy-adaptatif. Si par exemple lerreur e et la variation de lerreur e appartient respectivement aux ensembles flous ZE et PP, alors la rgle floue associe
permet de dterminer quel ensemble doit appartenir la sortie du rgulateur nada ; dans ce cas particulier
cest lensemble PP. Le Tableau 6.1 rsume les rgles linguistiques employes.
e
e nada
NG
NM
NP
ZE
PP
PM
PG
NG
NM
NP
ZE
PP
PM
PG
NG
NG
NM
NM
NP
ZE
ZE
NG
NM
NM
NM
ZE
ZE
ZE
NM
NM
NS
NP
ZE
PP
PP
NM
NP
NS
NP
PP
PP
PM
NP
NP
ZE
ZE
PP
PM
PM
ZE
ZE
ZE
ZE
PM
PM
PG
ZE
ZE
PS
PP
PM
PG
PG
Pour permettre limplmentation des rgles linguistiques du Tableau 6.1 dans un systme microprocesseur, il est ncessaire de les traduire dans un langage mathmatique. On introduit alors le concept de
degr dactivation dune rgle linguistique. On revient pour cela notre exemple avec e et e appartenant
respectivement aux ensembles flous ZE et PP avec des degrs dappartenance donns la figure 6.24.
La rgle floue associe nous dit que la sortie nada appartient lensemble PP. Le degr dactivation de
cette rgle linguistique particulire est ainsi dfini comme tant le minimum des deux degrs dappartenance des variables dentres aux ensembles flous auxquels elles sont associes. Nous pouvons illustrer
89
de manire plus comprhensible ce que lon vient dexpliquer grce au schma la figure 6.25. Cette
procdure de calcul du degr dactivation dune rgle sera rpte pour toutes les rgles linguistiques du
Tableau 6.1.
Si e est ZE et e est PP
ZE
PP
PP
PP
0.5
min
0.3
0.3
nada
Labscisse du centre de gravit de lensemble rsultant de la somme de toutes les rgles linguistiques
(Tableau 6.1) pondre par leur propre degr dactivation reprsente la grandeur de sortie nada (cf. figure
6.26). Cest le rle du bloc "dfuzzification" dans le schma de la commande reprsent la figure 6.22.
La mthode de calcul est illustre graphiquement la figure 6.26 ; pour simplifier la lecture du graphique
seulement deux rgles linguistiques sont prises en considration. En conclusion nous pouvons dire que
malgr le volume de calcul important (qui dpend du nombre des rgles linguistiques adoptes), la mthode de commande floue propose permet de reprsenter un rgulateur traduisant des connaissances
pratiques sur le processus commander. Ainsi, nous pouvons considrer la commande floue comme faisant partie du domaine de lintelligence artificielle. A ce titre, nous introduisons dans la section suivante
une structure de commande intressante base sur lutilisation dun rseau neuronal.
NP
e (k)
e (k)
NP
ZE
1
0.3
ZE
1
PP
PP
min
min
NP
NP
Si e est ZE et e est PP
e
Si e est PP et e est ZE
ZE
1
0.6
ZE
1
0.8
PP
PP
PP
nada
nada
nada (k)
0.3
ZE
1
91
introduites par lutilisateur. En effet, aucune grandeur de commande physiquement ralisable ne permettrait de suivre de telles consignes. La diffrence fondamentale entre les deux schmas de commande
rside dans le fait que le rseau neuronal ncessite une priode dapprentissage de la fonction inverse
F 1 ( f , n, Mc , Temp ) du systme rgler. Lorsque lapprentissage est mauvais, le risque est que dans
une situation de fonctionnement inconnue au rseau le systme puisse devenir instable ; la prsence du
rgulateur PI permet de stabiliser le systme mais la performance dasservissement recherche est videmment perdue. Il est donc important durant cette phase que toutes les conditions de fonctionnement
possibles soient utilises pour raliser correctement lapprentissage. Cette situation est en ralit trs
difficile et longue raliser lorsque, comme dans notre application, plusieurs variables ( f , n, Mc , Temp )
influencent la caractristique de sortie. De plus, la temprature Temp nest pas en principe une grandeur
que lon peut imposer directement, ce qui rend encore plus dlicat la ralisation dun bon apprentissage.
Pour ces raisons, nous nirons pas plus loin dans le dveloppement de cette mthode de commande ; pour
des informations supplmentaires sur les techniques de contrle employant les rseaux de neurones on
se rfrera [67], [68] et [69].
Mc Temp
Rseau
neuronal
fNN
nref
Modle de nmod
rfrence
+
-
PI
fPI
Moteur
USR60
F (f , n, Mc, Temp)
92
3pi/4
pi/2
pi/4
0
40
40.5
41
41.5
42
42.5
Frquence [kHz]
43
43.5
44
44.5
93
Comparaison des caractristiques frquencevitesse
300
250
Vitesse [t/min]
200
150
100
50
0
40
40.5
41
41.5
42
42.5
Frquence [kHz]
43
43.5
44
44.5
Mc
Rgulateur de
vitesse
nref
Temp
Convertisseur
statique
f
UCp1
a
UCp2
Moteur
USR60
sign (nref)
/2
Permet dimposer le sens
de rotation du moteur
Ud
Source de
tension dc
94
Vitesse [t/min]
200
150
100
50
0.02
0.04
0.06
0.08
Temps [s]
0.1
0.12
0.14
0.16
F IG . 6.31 Comparaison de la dynamique de la rponse du rgulateur de vitesse dans les zones des
basses et des hautes vitesses.
Vitesse mesure
Vitesse de consigne
100
Vitesse [t/min]
50
50
100
69
70
71
72
73
74
Temps [s]
75
76
77
78
95
Comportement du rglage de vitesse lors dune variation du couple de charge
0.5
Couple de charge [Nm]
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0.1
0.2
10
12
14
10
12
14
200
Vitesse [t/min]
150
100
50
0
50
Temps [s]
96
Ls
en fonction de la vitesse n
450
400
350
Avec amplitude constante
Amplitude variante selon profil optimal
300
250
200
150
100
50
50
100
150
Vitesse [t/min]
200
250
300
Correction de la frquence pour combattre leffet provoqu par une drive thermique
Vitesse [t/min]
100
50
0
50
100
180
200
220
240
260
280
300
320
340
360
380
200
220
240
260
280
Temps [s]
300
320
340
360
380
Frquence [kHz]
42
41
40
180
97
180
160
140
120
100
80
60
40
20
pi/2
pi
Erreur de position [rad]
3pi/2
2pi
98
0.3
Rendement []
0.25
0.2
0.15
0.1
0.05
50
100
150
Vitesse [t/min]
200
250
300
Position [rad]
3pi/2
pi
Position mesure
Position de consigne
pi/2
0.05
0.1
0.15
0.2
0.25
0.3
0.35
0.4
0.45
0.5
200
Vitesse [t/min]
150
Vitesse mesure
Vitesse de consigne
100
50
0
50
0.05
0.1
0.15
0.2
0.25
Temps [s]
0.3
0.35
0.4
0.45
0.5
99
x(t)
(6.27)
(6.28)
La grandeur de commande u(t) et la mesure de la grandeur de sortie y (t) sont connues. De plus, le
bruit du processus w(t) et celui de mesure (t) rpondent aux proprits statistiques suivantes :
E(w) = E() = 0
Var(w) = Q
Var() = R
Cov(w, ) = N
Nous rappelons que lesprance (ou moyenne) E(X) dune variable alatoire X est dfinie selon
lquation 6.29. Elle est souvent appele X .
E(x) =
x f (x) dx
(6.29)
100
(6.30)
Pour mesurer le degr dassociation de deux variables alatoires X et Y on peut calculer la covariance
dfinie laide de lquation 6.31.
Cov(X,Y ) = E[(X X )(Y )]
(6.31)
(6.32)
La solution optimale est donne par le filtre de Kalman dcrit laide des quations 6.33 et 6.34.
x = A x + B u + L (y C x D u)
(6.33)
y = C x + D u
(6.34)
La matrice L des gains du filtre est dtermine en rsolvant une quation algbrique de Riccati [74].
Lestimation des tats et de la sortie du systme, respectivement x et y,
peut tre ce moment calcule en
connaissant la grandeur de commande u(t) et la mesure y (t) de la sortie (cf. figure 6.39).
Dans les dveloppements prcdents, on a considr seulement le cas dun systme dcrit par un
modle dtat linaire. Un moteur pizolectrique est typiquement un moteur non linaire. Un systme
non linaire peut cependant tre linaris autour dun point de fonctionnement en utilisant une srie de
Taylor. Lalgorithme classique de Kalman que lon vient de voir peut alors sappliquer au modle linaris. De plus, pour optimiser les performances destimations on peut introduire dans lalgorithme une
procdure permettant lidentification on-line des paramtres du systme. Il ressort de ces considrations
que la linarisation du modle, lidentification des paramtres et le calcul des grandeurs estimes selon
lalgorithme de Kalman demandent un processeur grande puissance de calcul. Malgr la sophistication des algorithmes proposes, lutilisation du filtre de Kalman ncessite un modle du systme le plus
fidle possible pour que lestimation des grandeurs dtat et de sortie soit satisfaisante. De plus, une
modlisation dtat est requise, dduite en partant des quations diffrentielles dcrivant les phnomnes
physiques qui rgissent le systme observer. Dans le cas du moteur pizolectrique onde progressive
101
Filtre de
Kalman
y
x
y
u
Processus
w
(Bruit du processus)
(Bruit de mesure)
on nest pas encore capable de dcrire avec des quations diffrentielles le comportement mcanique de
linterface entre stator et rotor (zone de contact), responsable de la gnration du couple moteur. En effet
dans le modle dvelopp au Chapitre 4 cette interface est dcrite avec diffrents cas de contacts possibles
(dfinissent les zones de traction et celle de freinage en connaissant lamplitude de crte w de londe progressive, le dplacement wr du rotor par rapport au support du stator et la vitesse tangentielle des points
la surface du stator ; cf. Chapitre 4). De plus, on a vu comment des fortes non linarits (comme par
exemple le phnomne de pull-out ou les phnomnes tribologiques linterface stator-rotor) sont trs
difficiles modliser en considrant le fait que mme au niveau exprimental ils prsentent un comportement difficile caractriser. La procdure destimation des paramtres du modle, comme par exemple
le coefficient de couplage lectromcanique, le coefficient de frottement et dautres encore, est aussi trs
dlicate mettre en oeuvre. En conclusion nous pouvons dire que malgr le fait que le modle dvelopp
nous ait permis de comprendre et prvoir le comportement du moteur de manire satisfaisante et par
consquent de dvelopper des algorithmes de commande optimaux, il nest pas suffisamment fidle la
ralit pour tre utilis dans un algorithme dobservation comme celui propos par Kalman.
102
400
350
Mc=0 [Nm]
300
250
200
150
100
50
100
150
200
Vitesse n [t/min]
250
300
350
Mesure de lamplitude de londe progressive : Laccs ce paramtre est facilement ralis sur les
moteurs onde progressive en utilisant une cramique (capteur) introduite dans lanneau pizolectrique
coll au stator. Le capteur est ainsi directement intgr au moteur sans augmenter lencombrement de ce
dernier. Par effet pizolectrique, le capteur permet de gnrer une tension proportionnelle la dformation de londe progressive. Lquation 4.22 nous dit que la vitesse tangentielle des points la surface du
stator est proportionnelle lamplitude de londe progressive. De plus, grce la figure 4.6 illustrant le
mcanisme de contact entre stator et rotor, on peut dduire qu parit de couple de charge, cette mme
vitesse est directement lie la vitesse de rotation du moteur. Cela signifie que lamplitude de londe
progressive est une image de la vitesse de rotation, donc utilisable pour une estimation de cette dernire.
Le fait que le moteur pizolectrique soit source dune multitude de drives de ses caractristiques conditionne fortement lefficacit et la prcision de ces deux mthodes de mesure indirecte de la vitesse de
rotation. De plus, les caractristiques du courant de phase et de lamplitude de londe ne dpendent pas
seulement de la vitesse mais aussi du couple de charge. Concrtement cela signifie que si lon travaille
couple de charge variable, il faudrait connatre lvolution de ce dernier pour dduire de faon univoque
la vitesse de rotation. Dans le cas du courant de phase cette situation est illustre laide du graphique
report la figure 6.41. En considrant encore le fait que ces caractristiques ont t releves en rgime
statique, provoquant ainsi une fausse estimation de la vitesse de rotation pendant les transitoires, il est
vident que, exception faite pour des applications particulires, limplmentation de ces deux mthodes
de mesure indirecte dans des systmes rels est difficilement envisageable.
Modulation angulaire de la frquence de rsonance [75] : Les caractristiques mcaniques du
rotor dans le voisinage immdiat des zones de contact influencent la frquence de rsonance du systme
vibrant. Le principe de cette mthode consiste amnager dans la matire du rotor des zones vides disposes priodiquement sur la circonfrence. De cette manire on obtient des caractristiques mcaniques
du rotor non-homognes, permettant ainsi une modulation de la frquence de rsonance en fonction de la
position angulaire. La dtection de la position est ensuite possible au travers de lalimentation, puisque
103
Courant de phase en fonction de la vitesse de rotation pour diffrents valeurs du couple de charge
450
400
M =0 [Nm]
c
M =0.4 [Nm]
c
Mc=0.7 [Nm]
350
300
250
200
150
100
50
100
150
200
Vitesse n [t/min]
250
300
350
F IG . 6.41 Courant de phase ILs en fonction de la vitesse de rotation n pour diffrentes valeurs du couple
de charge.
les variations de la frquence de rsonance auront un effet (modulation) sur les grandeurs lectriques du
moteur. Un circuit de dtection lectronique est donc ncessaire. En gnral cette mthode de mesure
indirecte permettant la dtection de la position prsente lavantage dtre simple raliser avec un encombrement nul. La rsolution obtenue reste cependant assez faible ; on arrive dans [75] un maximum
de 18 positions par tour. Cette rsolution est clairement insuffisante pour des applications, comme par
exemple le domaine du micropositionnement, o les moteurs pizolectriques trouvent leur place naturelle. Il faut aussi souligner le fait que la robustesse de cette mthode destimation face aux perturbations
externes et la sensibilit de llectronique de dtection sont limites par lamplitude de la modulation de
la frquence de rsonance quon cherchera donc maximiser en optimisant le placement et la forme des
zones vides au niveau de la circonfrence du rotor.
6.6.3 Remarques
Nous avons vu comment les mthodes de mesure indirecte souffrent dun manque de robustesse,
fiabilit et prcision dans lestimation de la vitesse de rotation. Mise part des applications particulires,
il est donc impossible de raliser des algorithmes de commande qui intgrent ces mthodes dobservation.
Seul le filtre de Kalman possde le potentiel de raliser une estimation efficace, condition de possder
un modle trs prcis du systme que lon dsire simuler. Malheureusement, ltat actuel de la recherche
ne permet pas encore dobtenir des simulations fidles la ralit. Ceci est d surtout la difficult de
connatre exactement lvolution du coefficient de frottement le long des zones de contact entre stator
et rotor. Ce dernier dpend en effet de paramtres tels que ltat de surface, lusure et lhumidit, qui
sont trs difficilement quantifiables. Tout de mme nous pouvons dire que des nouvelles recherches plus
approfondies dans cette direction en valuant aussi dautres algorithmes destimation seront certainement
trs intressantes dans le but dobtenir une mthode destimation efficace.
104
Vitesse, Puissance
Vitesse
Couple
105
Kr
i:1
Jm
Jc
M, m, m
Mc, c, c
Cf
Cf
c
K`r
Jc
J`m
M`
Jc
Mc
F IG . 6.43 Schma quivalent mcanique dun entranement typique avec moteur courant continu.
Avec :
i
M
0
M
Mc
Jm
0
Jm
Jc
Kr
0
Kr
m
c
m
c
Cf
Rapport de rduction ;
Couple du moteur ;
Couple du moteur rapport cot de la charge ;
Couple de charge ;
Inertie du moteur ;
Inertie du moteur rapport cot de la charge ;
Inertie de la charge ;
Rigidit quivalente du rducteur ;
Rigidit quivalente du rducteur rapporte du cot de la charge ;
Angle de rotation du moteur ;
Angle de rotation de la charge ;
Incertitude de positionnement ;
Vitesse angulaire du moteur ;
Vitesse angulaire de la charge ;
Coefficient de frottement ;
Linertie quivalente du moteur Jm rapporte du cot de la charge est dtermine en partant du bilan
de lnergie cintique dtermin lquation 6.35 (on admet quil ny a pas de pertes dans la chane
dentranement).
1
1 0
Jm 2m = Jm 2c
2
2
(6.35)
106
En connaissant le rapport de rduction i, dfini laide de lquation 6.36, nous pouvons le remplacer
dans lquation 6.35 et dterminer ainsi linertie du moteur rapporte la charge grce lquation 6.37.
i=
m Mc m
=
=
c
M
c
Jm = i2 Jm
(6.36)
(6.37)
Lquation 6.37 nous montre donc clairement leffet du rducteur dans une chane dentranement :
linertie quivalente du moteur est amplifie avec un facteur gal au carr du rapport de rduction. Il est
donc vident qu parit de toutes autres conditions, un tel systme aura une bande passante nettement
plus faible par rapport des entranements directs. Ces derniers sont typiquement ralisables avec des
moteurs pizolectriques. Cette proprit fait que ce type de moteur est un excellent actionneur. Nous
0
pouvons encore dterminer la rigidit quivalente Kr du rducteur avec lquation 6.38.
0
Kr =
M
Mc
iM
=
=
= i2 Kr
c
c
m / i
(6.38)
La rigidit du rducteur Kr coupl avec le coefficient de frottement C f (cf. figure 6.43) font que
lordre de la chane dentranement, reprsentant le systme rgler, augmente. La consquence est dans
une augmentation de linstabilit du systme qui se traduit dans une zone dincertitude dans lexcution des tches de positionnement ; cest ce que lon appelle couramment le phnomne de "backlash".
Nous pouvons donc conclure quun actionneur pizolectrique permet dobtenir un systme possdant
une bande passante plus leve, une meilleure prcision de positionnement et un encombrement mineur
par rapport une solution utilisant un actionneur lectromagntique. De plus, grce limmunit des
champs magntiques levs et labsence de champs magntique parasite, lutilisation dun tel actionneur est fortement prometteuse dans des applications spciales, comme nous le verrons dans le chapitre
suivant.
6.8 Conclusion
107
prcision de positionnement ;
structure compacte ;
utilisation intermittente ;
utilisation dans des environnements spciaux (cf. chapitre 7) ;
6.8 Conclusion
Dans la premire partie de ce chapitre, lanalyse de lalgorithme de commande propose dans [47]
et lanalyse des caractristiques mcaniques du moteur, nous ont permis de choisir la frquence dalimentation comme grandeur de commande. La modulation de la vitesse est donc obtenue en exploitant la
caractristique vitesse-frquence.
Ltude dun limiteur de vitesse dynamique, qui nous permet dviter le phnomne de pull-out, a
ensuite t prsente. Ce dispositif possde la particularit de sadapter lvolution de la caractristique vitesse-frquence dtermine par des drives thermiques et des variations du couple de charge. Le
potentiel maximal du moteur est alors toujours atteignable.
La caractristique de vitesse-frquence tant non-linaire, diffrentes solutions ont t values dans
le but dobtenir un algorithme dasservissement de la vitesse robuste, performant et facilement transfrable dans un microprocesseur (DSP). La solution retenue utilise le degr de libert donn par le paramtre a, contrlant lamplitude des tensions dalimentations, afin de linariser la caractristique de
commande. En effet, une modulation correcte de ce paramtre par rapport la frquence nous a permis
de linariser la caractristique vitesse-frquence. La rponse du systme en boucle ferme est ce moment indpendante du point de fonctionnement du moteur. Les mesures effectues nous ont permis de
confirmer la validit de cette mthode de contrle. Lasservissement en position a t ensuite introduit en
exploitant la proprit, intrinsque aux moteurs pizolectriques, de dvelopper un couple de maintient
sans alimentation.
Dans le but de diminuer le cot et lencombrement du moteur, une tude de faisabilit relative
lapplication de mthodes destimation de la vitesse a aussi t aborde. Nous avons vu comme le filtre
de Kalman reste aujourdhui, la mthode destimation donnant les meilleures rsultats. Malheureusement
lefficacit de cet algorithme est fortement lie la connaissance dun modle analytique fidle la ralit
physique du systme. Nanmoins, pour des applications particulires o la prcision requise est moins
importante (cf. chapitre 7), il est possible denvisager avec succs lutilisation de mthodes bases sur la
mesure indirecte pour lestimation de la vitesse.
Les proprits principales dun entranement utilisant un actionneur pizolectrique ont t compares avec celles obtenues en utilisant un moteur lectromagntique courant continu. Leur analyse
nous a permis dtablir un cahier des charges typique qui sadapte de manire gnrale aux caractristiques du moteur pizolectrique. A ce propos, le chapitre suivant sera entirement ddi ltude dune
application particulire dans le domaine mdical.
108
Chapitre 7
APPLICATION DU MOTEUR
PIEZOELECTRIQUE A ONDE
PROGRESSIVE DANS LES SYSTEMES
A RETOUR DEFFORT
Limagerie par rsonance magntique fonctionnelle (IRMf) sest tablie comme technologie de rfrence dans les domaines de la mdecine diagnostique et de la recherche neurologique de pointe [76]. La
possibilit dutiliser une interface robotique dans un environnement IRMf, permettra aux neurologues
dtudier le fonctionnement du cerveau lorsque le patient interagit avec des environnements dynamiques
virtuels (interfaces haptiques retour deffort). Ds lors, un tel systme pourrait devenir un outil important dans la recherche neurologique et la rducation. Il y a cependant un problme important pour des
systmes mcatroniques fonctionnant dans un environnement IRMf : les actionneurs couramment utiliss en robotique ainsi que les matriaux conventionnels interfrent avec le champ magntique prsent
lintrieur du scanner IRMf. La perturbation des images et un malfonctionnement de lquipement seront
des consquences non tolrables. Grce aux caractristiques du moteur pizolectrique onde progressive qui sont notamment limmunit aux champs magntiques levs et labsence de champ magntique
parasite, lutilisation dun tel actionneur semble fortement prometteuse.
Dans cette optique un projet en collaboration avec le medical robotics group du laboratoire de systmes robotiques (LSRO) a t lanc dans le but dtudier et raliser un prototype dinterface haptique
retour deffort un degr de libert compatible lenvironnement IRMf. Les connaissances acquises,
travers les chapitres prcdents dans la modlisation et la commande du moteur pizolectrique onde
progressive seront appliques dans le dveloppement de lalgorithme de commande de linterface haptique.
Un tel systme prsente des amliorations importantes par rapport au systme existant qui utilise
un concept de transmission hydrostatique ([77] et [78]). En effet, grce lutilisation dun actionneur
pizolectrique des solutions plus compactes et des constructions mcaniques plus simples peuvent tre
conues. Par consquent, le dveloppement de systmes plusieurs degrs de libert sera facilit. De
plus, tant donn laugmentation considrable de la dynamique du systme, la simulation dune plus
grande varit de champs de force devient envisageable.
109
110
Le chapitre dbutera avec une description gnrale des systmes retour deffort, ensuite lattention
sera porte sur le dveloppement de linterface haptique dcrite prcdemment. Les rsultats exprimentaux obtenus permettront de valider lalgorithme de contrle du retour deffort et la compatibilit avec
lenvironnement IRMf.
111
Retour deffort
Interface
haptique
Contrle interface
haptique
Robot mobile
F IG . 7.1 Vue densemble du systme de tlopration [81] : le retour deffort transmis loprateur
travers linterface haptique est calcul sur la base dune carte locale permettant de reprsenter les
obstacles autour du robot, ce denier sera pilot en fonction de la position de linterface haptique.
Obstacle
Force simulant la
prsence dun obstacle
Robot mobile
F IG . 7.2 Simulation de la prsence dun obstacle laide dun modle mcanique de deuxime ordre
(rigidit + amortissement).
112
Ralit virtuelle
Interface
haptique
F IG . 7.3 Schma de principe dun systme retour deffort dtermin par une ralit virtuelle.
des interfaces haptiques permettant de tester des aspects, comme par exemple le confort dutilisation des
commandes, impossibles valuer sans retour deffort. Ainsi, cette mthode est beaucoup plus rapide et
bien moins chre que la ralisation dun prototype physique.
Dans le domaine mdical, les patients victimes daccidents vasculaires crbraux ou de traumatismes
crniens, atteints de polyarthrite ou de maladie de Parkinson, se retrouvent un jour face au kinsithrapeute pour tenter de rcuprer la mobilit du membre suprieur. Le praticien leur propose alors des
exercices rpter ou des tches concrtes effectuer. Mais aucun navait jusquici utilis un bras
retour deffort. Le systme dvelopp par la socit CEA-LIST [82] est constitu dun bras robotis dot
de six degrs de libert. Il enregistre en continu les efforts appliqus par le patient et sert de guide ce
dernier en maintenant sa main dans la bonne trajectoire. Cette dernire est suggre par le jeu virtuel
prsent lcran : rangement de livres dans une bibliothque, actionnement dune manivelle ou suivi
dune trajectoire complexe. Les tests ont montr que ces images pouvaient jouer un rle de dclencheur
sensoriel. Le kinsithrapeute est au coeur du dispositifs : il dtermine lexercice raliser, vrifie la
position du patient, sassure quelle ne change pas (il est tentant dincliner le buste pour compenser la
faiblesse du bras) et value la dure du travail approprie. Au final, le patient fait le mme travail mais
sur un outil polyvalent, ludique et enrichi par lapport de limage.
Dans ce contexte, la possibilit dutiliser une interface robotique en parallle avec lIRMf, permettra
aux neurologues dtudier le fonctionnement du cerveau lorsque le patient interagit avec des environnements dynamiques virtuels (interfaces haptiques retour deffort). Ds lors, un tel systme pourrait
devenir un outil important dans la recherche neurologique et la rducation.
113
F IG . 7.4 Une salle dimagerie par rsonance magntique se compose de la chambre dtude magntiquement blinde o se trouve le scanner, et de la salle de contrle [85]. La flche lentre du scanner
indique la position typique de linterface haptique.
Nous pouvons, selon [86], subdiviser la compatibilit IRMf en quatre zones de priorits :
Zone 1 : Le dispositif peut se trouver dans la rgion dintrt pour limagerie et peut tre en contact
avec le patient pendant lacquisition.
Zone 2 : Le dispositif peut se trouver dans le volume dimagerie et tre en contact avec le patient,
mais il doit tre dehors de la rgion dintrt pour limagerie durant lacquisition.
Zone 3 : Le dispositif ne doit pas se trouver dans le volume dimagerie pendant lacquisition.
Zone 4 : Le dispositif peut se trouver dans la salle IRMf, mais doit respecter une distance de scurit approprie dfinie par rapport au scanner.
114
7.2.2 Prototype
Le systme complet (interface haptique + lectronique de commande) est ralis en se basant sur le
schma du banc de test prsent au chapitre 5 (cf. figure 5.1). Seul la partie mcanique qui est compose
du moteur Shinsei USR60 accoupl avec un frein dynamomtrique est remplace ici par le prototype de
linterface haptique un degr de libert (voir figure 7.5).
Poigne
Moteur Shinsei
USR60 + encodeur
optique
Capteur de couple
Pour les raisons de compatibilit lectromagntique dcrites dans les sections prcdentes, cest un
moteur pizolectrique (type Shinsei USR60) que nous allons utiliser comme actionneur pour la ralisation de linterface haptique. Le capteur de couple employ est une adaptation dun dveloppement
existant et se base sur le concept de capteurs compatibles lIRMf prsents dans [87]. Le schma du
capteur est donn la figure 7.6. Il sagit dune combinaison dune structure en matire plastique, qui traduit un effort en dplacement avec un capteur optique, qui mesure le changement dintensit lumineuse
en fonction de ce dplacement. De plus, seuls des matriaux non-frromagnetiques peuvent tre utiliss ;
des pices conductrices sont viter au maximum dans le but de minimiser les perturbations des rsultats
dimagerie dues des champ magntiques parasites induites par des courants de Foucault. Ainsi, cest
principalement le polymer Polyoxymthylene (POM) qui a t utilis dans la construction du prototype.
Les parties mcaniques exposes des contraintes importantes ont t fabriques en aluminium et des
vis en laiton ont t employes.
115
Elment sensible
Miroir
Tte
optique
Fibre optique
que lon dsire reproduire [88]. Pour raliser cela, il existe deux mthodes de contrles frquemment
utilises : le contrle dimpdance et le contrle dadmittance. Limpdance mcanique Ze de lenvironnement virtuel, est dfinie comme tant le rapport entre la force et la position (couple et angle en
rotation) Ze = M/. Elle est dtermine travers un modle mathmatique permettant ainsi de dcrire la
dynamique dun environnement virtuel. Ladmittance Ye est linverse de limpdance.
Principe du contrle dimpdance
une rotation (action) de linterface haptique provoque par lutilisateur, le systme ragit avec un
retour deffort (raction) dtermin par lenvironnement virtuel modlis laide de limpdance Ze . Le
schma de principe du contrle dimpdance est donn la figure 7.7.
Effort
Oprateur
humain
Actionneur
Effort
dsir
Environnement
virtuel Ze
Interface haptique
Rotation
Capteur de
position
Rotation
mesure
116
Rciproquement, le contrle dadmittance mesure leffort appliqu par lutilisateur (action) et rpond
avec une rotation de linterface (raction) selon le modle mathmatique dtermin par linverse de
limpdance Ze ; ladmittance Ye . D au couple de maintient sans alimentation, le moteur pizolectrique
onde progressive est un actionneur non-rversible. Nous employons par consquent la mthode du
contrle dadmittance. Outre le capteur de position angulaire, cette mthode de commande ncessite un
capteur de couple. Le schma de principe du contrle dadmittance est montr la figure 7.8.
Capteur de
couple
Mh
Oprateur
humain
Mhm
Environnement
virtuel Ye
Interface haptique
Actionneur
USR60
f, a,
Capteur de
position
em
Rgulateur
ec
Mh
Mhm
e
ec
em
ce
Je
Mh
de
F IG . 7.9 Schma quivalent mcanique de lenvironnement virtuel que nous dsirons reproduire avec
linterface haptique.
ce
de
Je
117
Lquation 7.1 permet de dcrire mathmatiquement le systme mcanique reprsent la figure 7.9.
Je e = Mh de e ce e
(7.1)
e (s) =
1
Je s2 + de s + ce
{z
Mh (s)
(7.2)
Ye
(k) =
(k) =
(k) (k 1)
h
(k) 2 (k 1) + (k 2)
h2
(7.3)
(7.4)
(7.5)
Avec A, B et C des facteurs constants, explicits en fonction des paramtres du systme (Je , ce , de et
h), avec les quations 7.6, 7.7 et 7.8.
Comme lquivalent mcanique de lenvironnement virtuel choisi est un systme de deuxime ordre
(cf. quation 7.1), il apparat logique que la position angulaire de consigne ec dpende outre du couple,
de la position mesure aux instants dchantillonnage prcdents (em (k 1) et em (k 2)), reprsentant
une sorte de "mmoire" du systme.
118
A=
h2
Je + h2 ce + h de
(7.6)
B=
h de + 2 Je
Je + h2 ce + h de
(7.7)
C=
Je
Je + h2 ce + h de
(7.8)
Selon le schma du contrle dadmittance donn la figure 7.8, cest ensuite le rgulateur qui se
charge dasservir la position de consigne ec . Le schma de rglage dtaill du contrle du retour deffort,
reprsent la figure 7.10, se compose dun rgulateur de position mis en cascade avec le rgulateur
de vitesse. Les critres de synthse de ces rgulateurs, dvelopps au chapitre 6, restent valables. Ainsi
linterface haptique est capable, ce moment, de reproduire le comportement de lenvironnement virtuel.
n (k)
ec (k)
z-1
Rgulateur
de position
nref (k)
Rgulateur
de vitesse
f, a,
Moteur
USR60
em (k)
em (k-1)
Admittance
environnement
virtuel Ye
em (k-2)
Mhm (k)
z-1
119
couple
position simul
position mesur
pi/4
137
3pi/4
pi/2
pi/4
0
pi/4
pi/2
3pi/4
137
pi
3pi/4
pi/2
pi/4
0
pi/4
137
45
44
43
42
41
40
39
137
138
139
140
141
142
143
138
139
140
141
142
143
138
139
140
141
142
143
138
139
140
temps [s]
141
142
143
Frquence [kHz]
Amplitude [rad]
Dphasage [rad]
Position [rad]
pi/2
120
dinterface haptique dvelopp, a donc t prouve. De plus, nous avons remarqu que lchauffement
de lactionneur pizolectrique (pendant environ une heure de fonctionnement), navait aucune influence
sur le patient.
a)
b)
F IG . 7.12 Configurations typiques adoptes durant les expriences effectues : a) Zone de priorit 2
(linterface peut se trouver dans le scanner, mais doit tre en dehors de la rgion dintrt pour lacquisition de limage), b) Zone de priorit 3 (linterface ne doit pas se trouver dans le volume dimagerie
(scanner) pendant lacquisition).
a)
b)
c)
F IG . 7.13 Validation de la qualit de limage obtenue en prsence de linterface haptique pour des
zones de priorit 2 et 3 : a) Image de rfrence prise sans la prsence de linterface haptique dans la
chambre blinde b) Sans filtre passe-bas (la perturbation est visible sous forme dun trait vertical blanc)
c) Avec filtre passe-bas.
121
7.2.5 Perspectives
Le systme dvelopp grce lutilisation dun actionneur pizolectrique nous a permis dintroduire
des amliorations importantes par rapport des systmes existants qui utilisent un concept de transmission hydrostatique [77] et [78] :
Lencombrement (cf. figure 7.14) est considrablement rduit, ce qui permettra de favoriser le
dveloppement de systmes plusieurs degr de libert.
La bande passante des systmes hydrostatiques, value autour de 20[Hz], reprsente une limitation dans ltude des mouvements passifs. Nous rappelons ce propos que le systme sensoriel
humain possde une bande passante entre 20 30[Hz] [79]. Cette limitation nexiste plus avec
lactionneur pizolectrique utilis dans notre prototype dinterface haptique ; en effet ce dernier
permet une bande passante denviron 200[Hz].
a)
b)
Nanmoins, la multidisciplinarit de ce projet nous laisse encore beaucoup de voies de dveloppements futurs. En particulier, lestimation de la vitesse serait dune part fort intressante pour rduire
lencombrement et le cot du systme. Toutefois, dans le chapitre prcdent nous avons observ que
lutilisation de mthodes destimations appliques dans le domaine des actionneurs pizolectriques est,
exception faite pour des applications particulires, difficilement ralisables. Il se trouve quune interface haptique est une application particulire. En effet, pour ces systmes, il est surtout important de
reproduire correctement un champ de force qui permet de donner lutilisateur la sensation tactile qui
simule un environnement virtuel donn. La prcision de positionnement requise joue par consquent un
rle mineur dans lvaluation de la performance globale du systme. Nous pouvons donc imaginer, en
appliquant la technique de la mesure indirecte de la vitesse, dobtenir des rsultats prometteurs dans cette
direction. Lexprience acquise durant ce travail de thse sur le moteur pizolectrique onde progressive, nous a permis dobserver lexistence dune relation univoque de la vitesse n avec le couple de charge
Mc (ici le capteur est ncessaire cause de la non revrsibilit de lactionneur) et le courant de phase
ILs . Lide est dentraner off-line un rseau neuronal sur la base de sries de mesures reprsentatives,
dans le but didentifier cette relation (cf. figure 7.15). Aprs la phase dapprentissage, la simulation online du rseau, excite avec les mesures du couple et du courant, nous permettra destimer la vitesse. A
noter quafin de permettre lidentification du comportement dynamique du systme, le courant de phase
linstant dchantillonnage prcdent est aussi utilis comme variable dentre (cf. figure 7.15). Les
122
rsultats obtenus lors des premiers tests effectus, reprsents la figure 7.16, montrent effectivement
la faisabilit de cette mthode. Toutefois, la robustesse et la stabilit de lalgorithme destimation propos, dpendent fortement de la richesse de linformation contenue dans les sries de mesures utilises
pour lapprentissage du rseau neuronal. A ce propos, nous avons par exemple remarqu une diminution de la qualit de lestimation lorsque lutilisateur de linterface change. Seule lexprience et une
bonne connaissance de lactionneur nous permettront de construire une base de donn solide partir de
laquelle lentranement du rseau est effectu. La validation passera enfin par la ralisation dune srie
de tests, reprsentatifs des diffrentes conditions de fonctionnement possibles, afin dvaluer de manire
exhaustive la robustesse et la stabilit de lestimation de vitesse.
n
Mc
ILs
z-1
Rseau neuronal
incluant les
connections entre
neurones
Comparaison
F IG . 7.15 Schma de principe pour lentranement du rseau neuronal utilis pour estimer la vitesse de
rotation n.
Remarques
Limplmentation ventuelle de lalgorithme destimation de la vitesse ncessitera lutilisation dun
microprocesseur plus puissant qui nous permettra, en particulier, le calcul en virgule flottante. La conception dune nouvelle carte lectronique sera donc ncessaire. De plus, la structure du prototype dinterface
haptique sera ultrieurement optimise sur la base des expriences acquises sur le modle existant.
7.3 Conclusion
123
Comparaison entre vitesse mesure et estime
vitesse mesure
vitesse estim
8
6
4
Vitesse [t/min]
2
0
2
4
6
8
10
12
102.5
103
103.5
104
104.5
105
Temps [s]
105.5
106
106.5
107
107.5
F IG . 7.16 Rsultats obtenues lors des premiers tests dvaluation de lalgorithme destimation de la
vitesse.
7.3 Conclusion
Des moteurs pizolectriques onde progressive ont t employs dans lenvironnement IRMf pour
raliser des tches de positionnement dans un robot dassistance la chirurgie neuronale [90] et pour le
traitement du cancer du sein [91]. Ce projet, en ralisant un systme robotique retour deffort avec des
actionneurs pizolectriques onde progressive, propose une extension importante de la gamme dapplication de ces actionneurs vers des interfaces haptiques compatibles avec lIRMf. Lors de ce projet
nous avons apprci particulirement linterdisciplinarit, rsultant de la fusion de trois domaines tels la
mcanique, llectronique et linformatique, qui nous permet de qualifier le prototype dvelopp comme
un systme mcatronique. Dans ce cadre, une approche systmique a t ncessaire, les diffrents paramtres qui ont t considrs sont reprsents la figure 7.17.
Chaque composant du systme global a t conu et optimis dans loptique de compatibilit lenvironnement IRMf. Le moteur pizolectrique, grce ses caractristiques intrinsques, a t retenu
comme lactionneur optimal pour notre application. Le dveloppement dun algorithme de commande
spcifique, nous a permis doptimiser les caractristiques de fonctionnement, fortement non-linaires
la base, de cet actionneur. Le potentiel doptimisation global du systme dvelopp est encore loin
dtre exploit. Dans cette direction, les dveloppements futurs seront orients vers loptimisation de
llectronique de commande, la ralisation dune structure mcanique plus robuste et la rduction de
lencombrement.
124
Capteurs
Actionneurs
Algorithmes de
contrle
lectronique
Systme
mcanique
Chapitre 8
CONCLUSION
Ce travail de recherche a t consacr la modlisation et la commande du moteur pizolectrique
onde progressive et plus particulirement du moteur Shinsei USR60. Grce ses caractristiques intrinsques, qui le diffrencient et le rendent complmentaire par rapport aux moteurs lectromagntiques, ce
type dactionneur rpresente un intert certain auprs des milieux scientifiques et industriels, annonant
ainsi une expansion prochaine des possibles applications dans diffrentes domaines (mdical, automobile, robotique, aviation, spatial, etc.).
A cause du principe de fonctionnement, bas sur des vibrations haute frquence et aux phnomnes
tribologiques agissant au niveau de linterface de contact entre le stator et le rotor, la recherche dun modle analytique efficace savre tre une tche trs complexe raliser. Les modles couramment utiliss
se basent sur lexploitation dun schma lectrique quivalent. Ce type dapproche prsente le dsavantage de travailler avec des grandeurs images (tension et courant lectrique sont respectivement limage
dune force et dune vitesse) ; de plus, la modlisation du contact entre le stator et le rotor est ralis en
introduisant des composants non-linaires (diodes, etc.) dans le schma lectrique quivalent. La paramtrisation de ces lments demande donc beaucoup dexprience et demeure peu pratique pour lexploitation du modle dans la conception dalgorithmes de commande optimaux. Les modles thoriques
bass sur des approches numriques de type lments finis constituent aussi une alternative intressante.
Ils requirent nanmoins des moyens matriels importants et ncessitent des temps de calcul non ngligeables. Dans cette optique, nous avons dvelopp dans cette thse un modle analytique qui permet
de raliser un bon compromis entre son degr de complexit et sa fidlit la ralit. La dynamique de
dformation de la structure vibrante (stator), donnant naissance londe progressive, a t alors modlise en partant dun schma quivalent mcanique de deuxime ordre. Cest ensuite linteraction entre
le stator et le rotor (zones de contact) qui permet de gnrer, grce aux forces de frottement, le couple
moteur. La modlisation de ce phnomne a t simplifie en introduisant un schma de contact original
qui nous a permis danalyser les diffrents cas de contact possibles.
Le dveloppement dune plate-forme dessai modulaire, nous a ensuite permis de relever les caractristiques mcaniques de lactionneur par rapport ses trois paramtres de commande : lamplitude, la
frquence et le dphasage des deux tensions de phase. La comparaison avec les caractristiques obtenues
en simulations a t effectue dans le but de valider le modle analytique dvelopp. Nous avons observ
comment les rsultats issus de la simulation permettent de prvoir le comportement essentiel du moteur,
condition ncessaire et suffisante pour ltude et le dveloppement dune stratgie de commande et de
contrle.
Comme nous venons de le dire, la vitesse de rotation du moteur pizolectrique onde progressive
peut, de manire gnrale, tre impose en agissant soit sur lamplitude, la frquence ou le dphasage
temporel des deux tensions dalimentation. Il a donc t difficile dvaluer a priori le paramtre, ou la
combinaison de paramtres, donnant les meilleures rsultats. Une analyse des mthodes de commandes
125
126
CONCLUSION
existantes nous permis didentifier la frquence comme tant le paramtre de commande le plus efficace. Nanmoins, les caractristiques de la vitesse en fonction de la frquence dalimentation, releves
pour diffrentes valeurs du couple de charge, exhibent de fortes non-linarits. Il est donc exclu que
nous puissions appliquer des mthodes de rglage classiques. En effet, la rponse du systme serait
ce moment dpendante du point de fonctionnement et, dans le cas le plus dfavorable, elle peut mme
devenir instable. Diffrentes solutions ont t alors values dans le but dobtenir un algorithme dasservissement de la vitesse qui soit robuste, performant et facilement transfrable dans un microprocesseur
(DSP). Une nouvelle solution a t retenue, elle se base sur lutilisation du degr de libert donn par
lamplitude des tensions dalimentation, afin de linariser la caractristique de commande. En effet, une
modulation correcte de ce paramtre par rapport la frquence nous a permis de linariser la caractristique vitesse-frquence. La rponse du systme en boucle ferme est ce moment indpendante du
point de fonctionnement du moteur. De plus, un nouveau concept de limitation dynamique de la vitesse,
permettant dviter le bien connu phnomne de pull-out, a t intgr dans lalgorithme de commande.
Ce dispositif possde la particularit de sadapter lvolution de la caractristique vitesse-frquence
dtermine par des drives thermiques et des variations du couple de charge. Le potentiel maximal du
moteur est alors toujours atteignable. Lasservissement en position a t facilement driv en exploitant la proprit, intrinsque aux moteurs pizolectriques, de dvelopper un couple de maintient sans
alimentation. Finalement, les mesures effectues ont permis de confirmer la validit de la mthode de
contrle propose dans cette thse.
Une application nouvelle de ce type dactionneur a t propose dans le cadre dune collaboration
avec le medical robotics group du laboratoire de systmes robotiques (LSRO). Il sagissait de raliser un
prototype dinterface haptique retour deffort un degr de libert compatible lenvironnement IRMf.
En effet, limagerie par rsonance magntique (IRMf) sest tablie comme technologie de rfrence dans
le domaine de la mdecine diagnostique et de la recherche neurologique de pointe. La possibilit dutiliser une interface robotique dans un tel environnement, permettra aux neurologues dtudier les mcanismes de fonctionnement du cerveau lorsque le patient interagit avec des environnements dynamiques
virtuels. Un tel systme pourrait alors devenir un outil important dans la recherche neurologique et la rducation. Grce aux caractristiques des moteurs pizolectriques qui sont notamment limmunit aux
champs magntiques leves et labsence de champs magntiques parasites, lutilisation dun tel actionneur pour cette application particulire est fortement prometteuse. En particulier, le systme que nous
avons dvelopp a permis dapporter des amliorations importantes par rapport des systmes existants
qui utilisent un concept de transmission hydrostatique. Nous nous rfrons en particulier au fait que lencombrement du systme est considrablement rduit permettant ainsi de favoriser le dveloppement de
systmes plusieurs degrs de libert. De plus, laugmentation de la bande passante autorise maintenant
la possibilit de simuler des champs de force dans toute la largeur du spectre des frquences perceptibles
par ltre humain.
8.2 Perspectives
127
Le phnomne de pull-out est la cause darrt brusque du moteur lorsquun seuil de frquence
minimale dalimentation est dpass. Dues aux drives thermiques et aux variations du couple
de charge, ce seuil volue en cours de fonctionnement. Une nouvelle mthode, base sur lintroduction dune limitation de la vitesse dynamique, est propose dans cette thse pour viter le
phnomne de pull-out. Cette mthode sadapte lvolution de la caractristique de commande,
par consquent le potentiel maximal du moteur est toujours atteignable.
Une attention particulire a t aussi ddie au choix des variables de commande par rapport
leurs influences sur le comportement tribologique du moteur. Des mthodes existantes utilisent en
effet le dphasage temporel entre les deux phases dalimentation comme grandeur de commande.
Il se trouve, selon les simulations que nous avons effectues, quun dphasage qui nest pas gal
/2 (cas idal) se traduit dans une modulation de lamplitude de londe progressive une frquence gale celle de lalimentation. Ce phnomne, selon des tudes tribologiques, provoque
des micro-rebondissements linterface de contact entre le stator et le rotor dterminant ainsi la diminution du coefficient de frottement et laugmentation de lusure des matriaux en contact, ainsi
quune diminution de la dure de vie du moteur. Suite ces considrations, nous nutilisons le
dphasage que pour changer le sens de rotation. En effet, en changeant ce dernier de /2 /2
ou vice-versa, nous inversons la direction de propagation de londe progressive donc le sens de
rotation de lactionneur.
Deuximement, ce travail de thse, par la ralisation dun systme robotique retour deffort, propose
une extension importante de la gamme dapplication des actionneurs pizolectriques vers des interfaces
haptiques compatibles avec lenvironnement IRMf. Ce nouveau concept prsente des amliorations importantes par rapport des systmes existants utilisant une transmission hydrostatique :
Encombrement rduit favorisant ainsi le dveloppement de systmes plusieurs degrs de liberts.
Augmentation considrable de la bande passante permettant ainsi la simulation dune plus grande
varit de champs de force.
Dun point de vue personnel, les travaux associs cette thse mont permis dacqurir des connaissances nouvelles dans de multiples domaines et de dpasser le stade de ltude thorique en abordant
laspect pratique du problmes dans le cadre de plusieurs ralisations. Parmi celles-ci, il faut souligner
la collaboration mise an place avec le medical robotics group du laboratoire de systmes robotiques
(LSRO) dans le cadre de la ralisation dune interface haptique compatible lenvironnement IRMf.
Cette tape de mon travail ma permis deffectuer un dveloppement en quipe sur un sujet novateur.
8.2 Perspectives
Les actionneurs pizolectriques ne trouvent en principe pas de limitation la miniaturisation compars aux moteurs lectromagntiques o lon se heurte des limites dues la saturation magntique
des matriaux et la prsence denroulements. Il est donc vident que la prsence dun capteur de vitesse, avec son encombrement, pourrait constituer une limitation externe dans le franchissement dtapes
ultrieures dans la miniaturisation des actionneurs pizolectriques. Lespoir est alors de russir piloter le moteur en remplaant le capteur par des algorithmes qui permettent destimer la vitesse. Outre la
rduction de lencombrement, cette solution permettrait dobtenir aussi des avantages conomiques non
ngligeables. Aprs une analyse des diffrentes mthodes dobservation possibles, nous sommes arriv
la conclusion que seule la mthode du filtre de Kalman possde, de manire gnrale, le potentiel pour
raliser une estimation efficace, ceci condition de possder un modle trs prcis de lactionneur. Due
la complexit des phnomnes physiques mis en jeu dans la description du fonctionnement dun actionneur pizolectrique, ltat actuel de la recherche ne nous permet pas de raliser des simulations trs
128
CONCLUSION
fidles la ralit. Dans cette optique, de nouvelles recherches pourront tre ddies spcialement au
dveloppement dun modle analytique permettant lutilisation fiable dun filtre de Kalman.
Toutefois, dans une application particulire comme linterface haptique dveloppe, o la prcision
destimation de la vitesse nest pas de grande importance, nous avons remarqu comment, lors des premiers tests indicatifs, lutilisation dune mthode destimation base sur la mesure indirecte peut donner
des rsultats encourageants. Nous obtiendrons ainsi une rduction considrable de lencombrement. De
plus, la substitution de lencodeur optique par un algorithme destimation de la vitesse est particulirement intressant pour lapplication dans lenvironnement IRMf, car labsence de tout circuit lectronique
proximit du scanner augmentera encore le niveau de compatibilit potentielle de lactionneur. En
conclusion, nous formons le souhait que les connaissances acquises tout au long de cette thse puissent
permettre de poursuivre efficacement leffort de recherche dans le domaine des interfaces haptiques
plusieurs degrs de libert.
Annexe A
129
130
40 [kHz]
120 [Vrms]
0.5 [Nm]
5 [W]
100 [rpm]
Couple maximum
~ 1 [Nm]
Sens de rotation
CW, CCW
Dur de vie
Tempratures de fonctionnement
Temprature maximale
Masse
~ 1000 [Heures]
-10 [C] +50 [C]
55 [C] la surface du botier
275 [g]
DC5[V] 10%
Optique incrmental
500 [pulse/tour]
A, B, Z
Annexe B
Frein dynamomtrique
B.1 Frein dynamomtrique hystrsis HD-505-8NA
Les freins dynamomtriques hystrsis srie HD-100, -400 et -500 sont universellement utilisables
et se prtent tout spcialement des applications de bancs dessais de puissance moyennes jusqu
800[W ] en fonctionnement intermittent. Un frein dynamomtrique hystrsis dveloppe un couple dj
larrt. Cela permet de mesurer les caractristiques dun moteur, de sa marche vide jusquau blocage
de son rotor. Selon le modle, le refroidissement du frein est ralis soit par convection, soit laide
dair comprim. Etant donn que ces freins ne sont pas refroidis leau, leurs valeurs caractristiques
de puissance sont indiques aussi bien pour une utilisation en continu quintermittente. Tous les freins
dynamomtriques hystrsis de Magtrol se caractrisent par une prcision de 0.25% 0.5% (pleine
chelle) selon le modle et sa configuration. Lintgration des freins dynamomtriques dans les systmes
de mesure est simplifie par la mise disposition de plaques de base longues ou courtes. La version
courte facilite le montage du moteur sur des surfaces munies de rainures en T et de fixations ajustables.
La version longue est idale pour des essais directement raliss sur le plateau du banc de mesures.
131
132
B.1.1 Spcifications
Frein dynamomtrique
133
134
B.1.2 Dimensions
Frein dynamomtrique
135
136
Frein dynamomtrique
Le contrleur haute vitesse programmable DSP6001 pour freins dynamomtriques de Magtrol utilise
les techniques les plus modernes de traitement de signaux et ouvre de nouveaux horizons aux essais
de moteurs. Le contrleur DSP6001, dvelopp pour une utilisation avec les freins hystrsis, les
freins courant de Foucault et poudre, ainsi quavec des couplemtres de Magtrol et des systmes
auxiliaires, peut tre command par PC moyennant une interface IEEE-488 ou RS-232. Avec sa vitesse
de transmission de 120 points de mesure par seconde, le contrleur DSP6001 se prte aussi bien des
utilisations trs exigeantes en laboratoires de certification que sur des lignes de production.
B.2.1 Spcifications
137
138
Frein dynamomtrique
Annexe C
139
140
C.2 Spcifications
C.2 Spcifications
141
142
Annexe D
serial.h
gre la communication
inclusion
philib.h
dfinition de types
piezo1.h
admittance.c
interrupt.h
gre les interruptions
rgulateur dadmittance
c_regs240x.h
dfinitions registre F240x
inclusion
inclusion
utilise
piezo1.h
appelle
piezo1.h
position.c
en-tte principal
VT100.c
appelle
rgulateur de position
inclusion
dacspi.c
utilise
eeprom.c
piezo1.c
seri240x.c
piezo1.h
interf.c
appelle
Fonctions de
communication et
daffichage
vitesse.c
rgulateur de vitesse
143
144
VIT_CONSIGNE;
POSITION;
POSITION_CONSIGNE;
/* consigne de vitesse soit choisi de lutilisateur, soit gnr par le rgulateur de position */
/* position actuelle du moteur en incrments */
/* consigne de position soit choisi de lutilisateur, soit gnr par le rgulateur dadmittance */
COUPLE;
/* couple actuel convertit une grandeur entre 0 et 1024 par le convertisseur AD (0-512 couple ngatif) */
Int16
main()
MAIN THREAD
INITIALISATION
ACCEUIL_VT100();
init_and_start_pwmA();
init_timer2_int();
init_ad()
init_registers();
spi_DAC_init();
init_CAP1_INT();
INT_ENABLE;
/* boucle infini qui lit en continu les commandes entres par lutilisateur */
void CAP1_INT(void)
MISE A JOUR DE LA POSITION
()
couple_adc = ((int16)(((uint16)RESULT7)>>6));
()
COUPLE = couple_moy;
void TOC_CMP2_INT(void)
()
if (DEPHASAGE == 94) {POSITION=POSITION+1;}
if (DEPHASAGE == 31) {POSITION=POSITION-1;}
()
Interruption 1kHz
_ MODE = 3 _
MODE = 2_
Rgulateur de position
()
void PositionController(void)
()
VIT_CONSIGNE = f (POSITION,
POS_CONSIGNE);
Rgulateur dadmittance
Int16 K, B;
()
void AdmittanceController(void)
()
POS_CONSIGNE=COUPLE
K*POSITION B*VITESSE;
Annexe E
sE
T
d
kem
Qm
UCp1,2
F1,2
w1,2
M
Mc
M c
r
FN
Fz
wr
Cp
Ls
nT
RDSon
RCu1
RCu2
Lm
Rp
imec
ILs1,2
Dplacement lectrique
Champ lectrique
Dformation mcanique relative
Contrainte mcanique
Souplesse
Constante dilectrique
Matrice de souplesse dun milieu pizolectrique
Matrice de permittivit dun milieu pizolectrique
Matrice des constantes de charge
Coefficient daccouplement lectromcanique
Coefficient de pertes mcaniques
Tensions de phase du moteur
Forces gnres par effet pizolectrique dans chaque phase
Amplitude de dformation des deux ondes stationnaires
Couple gnr par le moteur
Couple de charge
Couple de charge estim
Vitesse angulaire du rotor
Force de prcontrainte
Raction dans la direction axiale leffort de prcontrainte
Position relative entre le stator et le rotor
Capacit quivalente des cramiques pizolectriques associes chaque phase
Inductance ncessaire au couplage entre le transformateur et le moteur
Rapport de transformation du transformateur
Rsistance en mode de conduction du transistor
Rsistance de lenroulement primaire
Rsistance de lenroulement secondaire ;
Inductance quivalente de la branche magntisante du transformateur
Rsistance modlisant les pertes dilectriques dans les cramiques
Raction, par effet pizolectrique, de la dformation du stator sur lalimentation
Courant de phase du moteur
145
[C/m2 ]
[V /m]
[m/m]
[N/m2 ]
[m2 /N]
[Cm/V ]
[m2 /N]
[F/m]
[C/N]
[]
[]
[V ]
[N]
[m]
[Nm]
[Nm]
[Nm]
[rad/s]
[N]
[N]
[m]
[F]
[H]
[]
[]
[]
[]
[H]
[]
[A]
[A]
146
RLs
qmec
qCp
Es
s
s
b
Rmoy
k
Ek
Ep
Ee
cs
ds
Aem
Ame
ms
w
Fc1,2
vt
kn
Ke
xo
xl,r
Vr
w
Fv
d
Ft
N
J
mr
dz
Up1,2
Ud
Itot
T1,2,3,4
a
f
[]
[C]
[C]
[N/m2 ]
[]
[Kg/m3 ]
[m]
[m]
[rad/m]
[m]
[J]
[J]
[J]
[J]
[J]
[N/m]
[Ns/m]
[N/V ]
[C/m]
[Kg]
[m]
[N]
[m/s]
[rad/s]
[N/m2 ]
[m]
[m]
[m/s]
[m]
[N/m]
[N/m]
[]
[N]
[]
[Kg m2 ]
[Kg]
[Ns/m]
[V ]
[V ]
[A]
[]
[rad]
[Hz]
[rad]
[t/min]
[rad]
E.2 Indices
f0
mot
Pmec
Ppertes
nre f
nlim
re f
Temp
K
Tn
y
i
0
M
Jm
0
Jm
Jc
Kr
0
Kr
m
c
m
c
Cf
Ze
Ye
Mh
e
Mhm
em
ec
ce
de
Je
k
h
Frquence de rsonance
Rendement du moteur
Puissance mcanique larbre
Puissance reprsentative des pertes globales dans le moteur
Vitesse de consigne
Borne suprieure de limitation de la vitesse de rotation
Position de consigne
Temprature
Gain de la rponse de vitesse en boucle ouvert
Retard de la rponse de vitesse en boucle ouvert
Vecteur des mesures
Matrice dobservations
Vecteur des paramtres
Rapport de rduction
Couple du moteur rapport cot de la charge
Inertie du moteur
Inertie du moteur rapport cot de la charge
Inertie de la charge
Rigidit quivalente du rducteur
Rigidit quivalente du rducteur rapport cot de la charge
Angle de rotation du moteur
Angle de rotation de la charge
Incertitude de positionnement
Vitesse angulaire du moteur
Vitesse angulaire de la charge
Coefficient de frottement
Impdance mcanique de lenvironnement virtuel
Admittance mcanique de lenvironnement virtuel
Couple appliqu par lhumain
Position angulaire environnement
Mesure du couple appliqu par lhumain
Mesure de la position angulaire de lenvironnement
Position angulaire de consigne calcul par le modle mathmatique de lenvironnement
Rigidit quivalent de lenvironnement
Amortissement quivalent de lenvironnement
Inertie quivalent de lenvironnement
kieme instant dchantillonnage
Priode dchantillonnage
E.2 Indices
X
X
X
X
X 1
Xt
X
147
[Hz]
[]
[W ]
[W ]
[t/min]
[t/min]
[rad]
[C]
[t/min Hz]
[s]
[]
[]
[]
[]
[Nm]
[Kg m2 ]
[Kg m2 ]
[Kg m2 ]
[Nm/rad]
[Nm/rad]
[rad]
[rad]
[rad]
[rad/s]
[rad/s]
[]
[N/rad]
[rad/N]
[N]
[rad]
[N]
[rad]
[rad]
[N/m]
[Ns/m]
[Kg m2 ]
[]
[s]
148
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BIBLIOGRAPHIE
153
154
BIBLIOGRAPHIE
Curriculum Vitae
Matteo B ULLO
Ch. du Croset 8
CH1024 Ecublens / VD
Phone : +41 / 79 287 01 71
E-mail : matteo.bullo@epfl.ch
Domaines de recherche :
Modlisation et mthodes de contrle de systmes dynamiques.
Formation
20012005
19982001
19941998
19901994
Projets Acadmiques
20012005
20002001
19982000
155
Expriences denseignement
20012005
Expriences professionnelles
20002000
Publications
M. Bullo, Y. Perriard : Performance Analysis and Optimization of the Travelling Wave Ultrasonic Motor, IEEE/IAS02, Pittsburgh, Pennsylvania, USA,
13-18 October 2002.
M. Bullo, Y. Perriard : Influences to the Mechanical Performances of the Travelling Wave Ultrasonic Motor by varying the Prestressing Force between Stator and Rotor, IEEE/UFFC03, Honolulu, Hawaii, USA, 5-8 October. 2003.
M. Flueckiger, M. Bullo, R. Gassert, D. Chapuis, Y. Perriard : fMRI Compatible Haptic Interface Actuated with Travelling Wave Ultrasonic Motor,
IEEE/IAS05, Kowloon, Hong Kong, 2-6 October 2005.
Langues
I TALIEN
F RANAIS
A NGLAIS
A LLEMAND
Langue maternelle.
Lu, crit, parl.
Courant.
Connaissances scolaires.
Connaissances informatiques
P LATEFORMES
P ROGRAMMATION