Le Syndrome de Manque de Nature
Le Syndrome de Manque de Nature
Le Syndrome de Manque de Nature
Rseau Ecole et Nature Parc Club du Millnaire Bt 31, 1025 Rue Henri Becquerel, 34000 Montpellier
Tel : 04 67 06 18 70 Fax : 09 72 29 79 00 E.mail : info@ecole-et-nature.org Site : www.reseauecoleetnature.org
Association Loi 1901, reconnue dIntrt gnral, agre Jeunesse Education populaire et Protection de lenvironnement
SIRET n 384 789 319 000 74 Code APE : 9499Z - NOrganisme de formation : 91340668534
SOMMAIRE
Introduction ......................................................................................................3
Liste des contributeurs .........................................................................................3
Conclusion .................................................................... 17
Exemples dinitiatives ..................................................... 18
Royaume-Uni ................................................................................................... 18
Suisse : vivre lcole dehors ................................................................................ 19
Allemagne : randonner permet de rduire sa facture sant .......................................... 19
Annexes ....................................................................... 23
Annexe 1
Annexe 2
Annexe 3
Annexe 4
Annexe 5
Annexe 6
:
:
:
:
:
:
Introduction
Nous1 agissons avec nos partenaires depuis 30 ans pour le dveloppement de lducation la nature,
lenvironnement, au dveloppement durable, la transition cologique... Nos actions intgrent
une pratique sur le terrain, dehors, au contact de la ralit ; cest dans ces moments que se tisse
un lien avec notre environnement, qui sera source de motivation pour en prendre soin. Et nous
noublions pas les pionniers de la pleine nature et de ltude du milieu. Cest un long chemin et une
chance : nos convictions sont l. Toutefois, lintrt ducatif, la ncessit des sorties nature restent
toujours dfendre et sont au cur des enjeux de nos socits.
Complmentaire, lintrt sanitaire est moins souvent voqu. Pourtant, les colonies de
vacances et les classes de nature sont issues des proccupations hyginistes de la fin du 19 me sicle
en France2. Depuis quelques annes, nous entendons venant dici et l que la pratique de la nature
a un effet bnfique sur la sant. Et qua contrario, sans frquenter la nature nous allons moins
bien. Nous en avions lintuition et beaucoup lont oubli : lenvironnement daujourdhui, cest la
sant de demain.
Maintenant, nous pouvons commencer nous appuyer sur des tudes qui le dmontrent. Venant
dAmrique du Nord, une ide fait son chemin : cest le syndrome de manque de nature. En
Europe aussi, des tudes pointent les problmes que pose lloignement de la nature. En France, le
Rseau Ecole et Nature anime la dynamique Sortir : des acteurs sorganisent et agissent pour
promouvoir lducation dehors. et affirment quil ny aura pas dducation au DD sans EE et quil
ny aura pas dEE sans ducation la nature.
Cette synthse, ralise par le Rseau Ecole et Nature, a notamment pour objectif la diffusion
dtudes et enqutes nord-amricaines ; elle vise surtout les traduire et les transposer dans
notre contexte, en les enrichissant dtudes, enqutes et expriences franaises et europennes.
Ce sont de nouveaux arguments que nous pouvons apporter au dbat, pour que la nature ait une
plus grande place dans la vie de chacun, et en particulier dans la vie des plus jeunes.
Nous remercions davance toutes celles et ceux qui voudront bien apporter des contributions
nouvelles pour complter ces premires donnes.
Le Rseau Ecole et Nature.
Le Rseau Ecole et Nature regroupe plus de 1000 personnes morales et 800 personnes physiques
(relais, professionnels et bnvoles ).
2
Laura Lee Downs, Histoire des colonies de vacances de 1880 nos jours, Perrin, France, 2009
3
4
Rapport Birdlife international, Le bien-tre grce la nature dans lUnion europenne, Edition
franaise, Service ditions de la LPO, 2008
6
International Obesity Taskforce, Obesity in Europe, the case for action, London, 2002
7
Bird W., Natural Fit. The RSPB, www.rspb.org.uk/policy/health/index.asp, 2004
8
Pretty J., Griffin M., Peacock J., Hine R., Sellens M. and South N., A countryside for health and
wellbeing: The physical and mental health benefits of green exercise, University of Essex,
Colchester, 2005
9
WHO, World Health Report, World Health Organisation, Geneva, 2001
10
Health Council of the Netherlands, The influence of nature on social, physical and psychological
wellbeing. Part 1: review of current knowledge. Report to the Minister of Agriculture, Nature
and Food, 2004
Bien entendu, le lien avec les dpressions ne constitue quune facette du manque de nature. Le
problme est bien plus large, li de nombreux choix de socit. Ainsi ces enjeux touchent la
sant et aux finances publiques, aux politiques publiques dducation, de jeunesse et de sports mais
aussi denvironnement et damnagement du territoire, de dveloppement technologique et
dagriculture, de tourisme et dconomie,
11
Cheryl Charles, Ph.D., and Richard Louv, Childrens Nature Deficit: What We Know and Dont
Know, September 2009
12
IREPS Rhne-Alpes, Promotion de la sant environnementale, 2011, p.10
13
Held, Claes, et al. "Physical activity levels, ownership of goods promoting sedentary behaviour
and risk of myocardial infarction: results of the INTERHEART study." European heart journal 33.4
(2012): 452-466
14
Van Craenenbroeck, Emeline M., and Viviane M. Conraads. "On cars, TVs, and other alibis to
globalize sedentarism." European heart journal 33.4 (2012): 425-427
15
Rieu, M., et al. "Rle des activits physiques dans une politique de sant publique. Discussion:
Activits physiques et sant." Bulletin de l'Acadmie nationale de mdecine 179.7 (1995): 14171428
16
Amati, F., M. Patella, and A. Golay. "Comment prescrire en pratique mdicale l'exercice physique?:
Obsit/diabte." Mdecine et hygine 60.2394 (2002): 1119-1124
Nous passons de nombreuses heures devant les crans, sans contact avec notre environnement
naturel :
Aux Etats-Unis (seuls chiffres globaux prcis) les 8-18 ans consacrent plus de 7
h 30 par jour l'usage, essentiellement rcratif, d'un cran ou d'un autre. En
France, sur une tranche d'ge comparable, on est autour de 4 h 30 pour le seul
couple tlvision-Internet (Mdiamtrie, tude EU KidsOnline). 17
Les adultes ne sont pas en reste, avec en France 3h16 de tlvision par jour pour les 15-49 ans,
voire 4h59 pour les plus de 50 ans18. Tlviseurs, ordinateurs, consoles de jeux, tlphones mobiles,
tablettes et baladeurs vidos : fin 2012, on compte en France 6,3 crans par foyers 19.
Pendant quon reste dedans, enferms, on sexpose aussi dautres risques. Un rcent rapport de
lacadmie des sciences fait le point sur les risques pathologiques lis aux crans : surpoids, dficit
de concentration et dattention, risque dadopter une attitude passive face au monde, entrave au
dveloppement du langage, manque de sommeil, etc. La liste est longue20. Et ce rapport apparat
encore bien trop timor au regard dune soixantaine de spcialistes, qui rappellent dans une tribune
publie dans le journal Le Monde que :
Des milliers de recherches scientifiques signalent des influences dltres
importantes de la tlvision, d'Internet ou des jeux vido sur le dveloppement
intellectuel, la sociabilit et la sant, bien au-del des premiers ges de la vie
et pour des consommations largement infrieures deux heures
quotidiennes. 21
Des tudes ont montr que lorsque la tlvision est en toile de fond, le jeu des tout-petits est
diminu ou interrompu, mme lorsquils sont trop jeunes pour rellement regarder la tlvision22,
et les vocalisations des enfants diminuent, comme la communication avec leurs parents 23.
Contrairement la tlvision, limmersion dans la nature encourage le jeu libre des enfants, et la
communication avec les parents.
Your brain on nature, autre ouvrage de rfrence, fait un tat des lieux des recherches
scientifiques sur les impacts ngatifs de la surexposition aux nouvelles technologies, et les effets
positifs du contact avec la nature pour la sant, le bien-tre et la vitalit. Cocrit par les docteurs
Eva Selhub, de Harvard, et Alan C. Logan, naturopathe, cette synthse rcente montre la
transformation du rapport au monde dans ce contexte de multiplication des crans : entre
surcharge, distraction, et modifications du cerveau 24.
Des rsultats surprenants viennent aussi contre-courant des hypothses poses par les dfenseurs
du dveloppement actuel des nouvelles technologies. Par exemple, des tudes rcentes montrent
17
Desmurget M., Bgue L., Harl B., Laisser les enfants devant les crans est prjudiciable , Le
Monde, 8 fvrier 2013
18
CSA ; Mdiamtrie, in Tableaux de lEconomie Franaise, INSEE, 2011
19
GfK / Mdiamtrie - Rfrence des Equipements Multimdias 4me trimestre 2012
20
Bach J.-F., Houd O., Lna P., Tisseron S., Lenfant et les crans, Rapport de lAcadmie des
sciences, janvier 2013
21
Laisser les enfants devant les crans est prjudiciable , Le Monde, 8 fvrier 2013
22
Schmidt, M. E., Pempek, T. A., Kirkorian, H. L., Lund, A. F. and Anderson, D. R. (2008), The Effects
of Background Television on the Toy Play Behavior of Very Young Children. Child Development,
79: 11371151.
23
Christakis, D. A., Gilkerson, J., Richards, J. A., Zimmerman, F. J., Garrison, M. M., Xu, D., Gray,
S., Yapanel, U. (2009). Audible television and decreased adult words, infant vocalizations, and
conversational turns: A population-based study. Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine,
163(6): 554-558.
24
Eva M. Selhub, Alan C. Logan, Your Brain On Nature: The Science of Nature's Influence on Your
Health, Happiness and Vitality, Wiley, 2012
que les personnes qui consomment le plus de multimdia deviennent justement les moins habiles
effectuer simultanment plusieurs tches, notamment en termes dattention et de mmoire25 !
Enfin, noublions pas les effets bnfiques des activits physiques auprs des personnes ges.
titre dexemple, lAgence Rgionale de Sant en Bretagne sengage consacrer 2% de son budget
la mise en place dactivits physiques ; ceci reprsente 100 emplois pour 450 structures daccueil
de personnes ges.
25
Wallis C., The impacts of media multitasking on childrens learning and development: Report from
a research seminar, New York, NY: The Joan Ganz Cooney Center at Sesame Workshop, 2010
26
Richard A. Fuller and Kevin J. Gaston, The scaling of green space coverage in European cities,
Biology letters, 2009
27
Richard A Fuller, Katherine N Irvine, Patrick Devine-Wright, Philip H Warren and Kevin J Gaston,
Psychological benefits of greenspace increase with biodiversity, Biology letters, 2007
28
DATAR, Etudes et documents, n57, novembre 2011.
29
Franois Clanch et Odile Rascol, Le dcoupage en units urbaines de 2010, Insee premire, N
1364 - 2011
30
Cardinal Franois, Perdus sans la nature, ditions Qubec Amrique, Canada, 2010
31
Guillaud Hubert, Comment la ville nuit-elle notre cerveau ?, Le Monde, 30 janvier 2009
Dans une interview de juin 2007 ralise par Manouane Beauchamp dans le magazine lectronique
Espaces 32, Richard Louv analyse :
Ce nest que plus tard que jai compris ce dont il sagissait : les parents
avaient grandi dans la nature, tandis que leurs enfants grandissaient dans la
maison. Au cours des trente dernires annes, la superficie du territoire o les
enfants peuvent circuler sans la supervision immdiate de leurs parents a
diminu de 90 %. Et puisque seulement 30 % de la population urbaine des tatsUnis vit une distance raisonnable dun parc, il est facile dimaginer que les
enfants sont de moins en moins souvent en prsence dun espace vert naturel.
En lespace de 30 ans, la relation entre la nature et les enfants sest donc
profondment modifie, et ce mouvement va en sacclrant. Cest ce que jai
appel le syndrome de nature-deficit disorder.
Peurs de la nature
Artificialisation, virtualisation, sdentarisation et loignement de la nature ont dautres
consquences : par exemple, la peur des parents de laisser leur enfant lextrieur. Louv met en
avant le simple fait que les gens passent moins de temps quautrefois en famille et que la peur de
lautre, de ltranger et de lextrieur, poussent les parents surprotger leurs enfants en les
enfermant la maison plutt que de les laisser jouer dehors. Cet effet pourrait donc saggraver
avec les gnrations, moins de recrer des moments de contacts positifs avec la nature, chez les
parents comme chez les enfants.
Cet loignement inquite autant des ducateurs33 que des scientifiques34, ou de simples citoyens :
les consquences sont physiques, psychiques, mais aussi cologiques, politiques, sociales,
culturelles. Dans un monde dconnect de la nature, comment expliquer aux enfants lintrt du tri
slectif ? La ncessit dune transition nergtique ?
Franois Terrasson a longuement dvelopp dans plusieurs ouvrages 35, cette peur de la nature et ses
fondements culturels, psychiques et psychiatriques.
La nature devient un luxe rserv certaines catgories de population, un espace de loisirs pour
ceux qui en ont les moyens. Comment faire face au besoin de nature de toute la socit, entre
urbanisation et agriculture intensive ?
32
Cf. annexe 2
Voir le paragraphe suivant, sur les travaux du rseau Ecole et Nature via la dynamique Sortir.
34
Par exemple, Eva M. Selhub, Alan C. Logan, Your Brain On Nature: The Science of Nature's
Influence on Your Health, Happiness and Vitality, Wiley, 2012
35
Terrasson Franois, La peur de la nature, Sang de la terre, 1993
33
Louis Espinassous, Pour une ducation buissonnire, ditions Hesse, France, 2009.
Un des premiers travaux effectus a t didentifier les freins et leviers. On y retrouve des constats
faits en Amrique du Nord par Richard Louv : peur de la nature, urbanisation, virtualisation. Ce
travail permet aussi de prciser, complter et dvelopper les freins diffrents niveaux : socital,
culturel, juridique, lgislatif, conomique, ducatif, professionnel. En voici quelques exemples37 :
Socit, relation la nature et perceptions : [] perception fausse de la nature dans les
medias, recherche dun confort maximum, mythe du risque zro, nature comme bien de
consommation, perte du lien avec le milieu agricole, []
Reconnaissance de lducation dans la nature : [] manque de prsence sur la scne
politique nationale, monte en puissance du dveloppement durable au dtriment de
lducation dans la nature, lus difficiles convaincre dans un contexte de manque de
vision long terme, manque de reconnaissance de la transversalit dune animation nature,
[]
Relation la rglementation : [] excs scuritaires (ex. : effets parapluie), manque de
connaissance du cadre rglementaire, manque de clart et dhomognit de certaines
rglementations, place de lanimation dans la rglementation des milieux naturels, normes
sur lhbergement, lalimentation et lhygine, accs aux sites, privatisation de lespace,
[]
Moyens matriels et financiers : [] outils cls en main coteux et sans crativit, manque
damnagements et moyens de transports adapts, cot des transports et des sjours, peu
de financements pour les actions dducation non rentables, []
Organisation des acteurs : [] manque de liens entre ducation environnement et
ducation populaire, concurrence entre associations et avec les structures publiques et
prives, manque de temps et de moyens, []
Formation : [] manque dimmersion nature dans les formations, peu dinterventions dans
les collges et lyces, dans la formation des enseignant-e-s, lourdeurs administratives pour
les enseignant-e-s, []
37
10
40
38
Cf. annexe 1
Cf. annexe 3
40
Ministre des sports et Ple Ressources National des Sports de Nature, 2012
39
11
Le laboratoire de Paysage et Sant Humaine, de luniversit de lIllinois, a montr que les activits
ralises dans un environnement vert peuvent rduire les symptmes du trouble dhyperactivit
avec dficit dattention41.
Marc Berman, chercheur postdoctoral l'Institut de recherche Rotman de Baycrest Toronto,
psychologue du Laboratoire de neuroscience cognitive de luniversit du Michigan, a ralis
plusieurs tudes sur les effets d'une promenade sur le cerveau. 50 minutes de promenade pied en
nature peuvent amliorer la mmoire et la concentration d'environ 20 % - ce qui nest pas le cas
d'une promenade en milieu urbain. Les effets sont encore plus importants chez les individus ayant
reu un diagnostic de dpression majeure42.
41
Faber Taylor, A., Kuo, F.E., & Sullivan, W.C. (2001). Coping with ADD: The surprising connection
to green play settings. Environment and Behavior, 33(1), 54-77.
Kuo, F.E., & Faber Taylor, A. (2004). A potential natural treatment for AttentionDeficit/Hyperactivity Disorder: Evidence from a national study. American Journal of Public
Health, 94(9), 1580-1586.
Faber Taylor, A. & Kuo, F.E. (2009). "Children with attention deficits concentrate better after walk in
the park." Journal of Attention Disorders, 12, 402-409.
42
MG Berman, J Jonides, S Kaplan, The Cognitive Benefits of Interacting With Nature Psychological
Science December 2008 19: 1207-1212
43
Rapport Birdlife international, Le bien-tre grce la nature dans lUnion europenne, Edition
franaise, Service ditions de la LPO, 2008
12
44
13
Un levier est aussi laccs aux centres ars , comme on disait jadis, aux colos et camps de
jeunes : ces espaces permettent, souvent, de profiter du plein air au travers dactivits physiques
de pleine nature, de grands jeux, de camps ou de construction de cabanes dans les bois.
Pour tre viables, les villes ont besoin despaces verts naturels riches. Et l o il ny en a pas, il est
ncessaire den crer. En Europe, des acteurs de terrain posent cette problmatique :
La prsence despaces verts au sein dun environnement urbain amliore
lesprance de vie et diminue les risques de maladies47. Les espaces verts
favorisent la marche et autres activits de plein air et constituent un moyen
bon march et durable dassurer la prvention des problmes de sant
publique.48
47
48
14
49
http://www.davidsuzuki.org/fr/blogues/la-science-en-action/2012/06/prescription-pour-unesprit-sain-dans-un-corps-sain-une-dose-quotidienne-de-natu/
50
http://www.impactyouthsustainability.ca/blogs/actualits/ordredumc3a9decin3aallezdehors
51
Skov & Lansdab. The use by the Danes of green areas - health perspective, 2005
52
Louv R., The nature principle, Algonquin Books, 2011. Voir annexe 4.
15
Par ses crits, lauteur a russi influencer la politique nationale et susciter des campagnes de
sensibilisation dans 80 autres villes, tats et provinces dAmrique du Nord. Louv dmontre de faon
convaincante que :
nous entrons dans la priode la plus crative de l'histoire, et le 21me sicle
sera l're de la rconciliation de l'homme avec son environnement naturel. Ce
travail stimulant permet un regain d'optimisme, tout en nous lanant le dfi de
repenser la faon dont nous vivons53.
Un dfi relever
La Fondation David Suzuki a rcemment lanc un dfi aux Canadiens : passer 30 minutes par jour
l'extrieur pendant 30 jours pour favoriser leur bien-tre tout en les amenant respecter
davantage la nature. Quels bienfaits retireriez-vous en passant chaque jour 30 minutes l'extrieur?
Le faites-vous dj? En quoi ce temps dans la nature vous rend-il meilleur? (Cf. annexe 5).
Des coles ont lanc des projets comme une semaine sans tl. En France, le temps dune classe
verte comme dun centre de vacance estival est pass de 20 jours 3 jours entre 1990 et
aujourdhui : il est temps de ragir, efforons nous de montrer lexemple.
53
http://richardlouv.com
EC (2005) Staff working document on the links between employment policies. SEC (2005) 1530.
55
Chivian E. et alt. (2004) Biodiversity: Its importance to human health. The Center forHealth and
the Global Environment Harvard Medical School.
54
16
Conclusion
Outre tout lintrt quapportent les sorties sur le terrain en matire dducation
lenvironnement et dducation tout court, bien connu, un champ nouveau apparait : celui du
bienfait de la nature sur la sant physique, psychologique et psychique. Les tudes sont
suffisamment nombreuses et concordantes pour apporter cet argument, mme si nous regrettons le
peu dtudes en France sur ce sujet.
Cet apport est une vraie nouveaut pour les ducateurs lenvironnement, et ouvre de nouveaux
partenariats construire avec le monde de la sant en France. A Strasbourg, des mdecins peuvent
prescrire des activits physiques leurs patients, pris en charge par la scurit sociale ; quand
une prescription participer un club nature, un sjour de pleine nature, ou une demi-heure de
promenade quotidienne dans un espace vert ?
A moins quavant den arriver l, un rquilibrage sopre pour redonner toute sa place aux
activits du dehors. Il y a 30 ans, cest le sport qui a t identifi comme bon pour la sant, avec la
cration de parcours de sant, et de campagne de promotion. Aujourdhui, cest une dmarche
similaire qui est faire ; la nature, cest bon pour la sant !
17
Exemples dinitiatives
Royaume-Uni
Des promenades de sant
Elles ont t cres pour la premire fois en 1995 dans le sud dOxfordshire dans le but de combiner
les facteurs sociaux et environnementaux essentiels au maintien de lactivit physique. Aujourdhui,
il existe au Royaume-Uni plus de 350 programmes similaires intituls Marche vers la sant
organiss par 10 000 bnvoles56. La marche est une activit physique qui ne ncessite pas de grand
entranement et ne comporte pas de grand risque de se blesser. Bien que ces marches aient t
mises en place pour amliorer la sant publique, une tude montre que les participants sy
adonnent plus par envie de se retrouver dans la verdure que par volont de pratiquer une activit
sportive. 64% des participants reconnaissent que les promenades de sant ont chang leurs
habitudes de transport et 27% dentre eux disent que maintenant ils marchent plutt que de
prendre leur vhicule pour effectuer de petits trajets 57.
Des clubs-nature
La Socit royale pour la protection des oiseaux58 compte plus dun million de membres, dont
160 000 jeunes de moins de 18 ans. Son Club-nature Explorateurs est au niveau mondial lun des
plus grands clubs- nature de sensibilisation lenvironnement pour les jeunes. Diriges par des
ducateurs professionnels dans plus de 40 sites, leurs classes vertes de la RSPB ont dispens leur
enseignement plus de 50 000 enfants en 2005. Dans un cadre stimulant mais en scurit, on donne
des lves de milieux trs diffrents lopportunit dentrer en contact troit avec la nature, ce
qui les rend ainsi plus enclins prendre des initiatives personnelles en faveur de lenvironnement.
56 www.whi.org.uk/index.asp
57 Bird W., Natural Fit. The RSPB. See www.rspb.org.uk/policy/health/index.asp, 2004
58 Royal Society for the Protection of Birds (RSPB)
18
Objectifs
Rendre visible et promouvoir lducation dehors, dans la nature, en valoriser la richesse
pdagogique.
Maintenir des espaces territoriaux, juridiques et sociaux pour duquer dehors.
Accompagner et former les acteurs pour la mise en place dactions dducation dehors.
59
60
Wauquiez S., Les enfants dans les bois Pourquoi et comment sortir en nature avec de jeunes
enfants, ditions Books on Demand, 2008
Ministre fdral de lEconomie et de la Technologie (BMWi), Etude de fond sur le march de
loisirs et vacances de la randonne, Rapport de recherche n 591, Septembre 2010. Synthse
par N. Morelle pour La Grande Traverse des Alpes, dcembre 2011
19
Plan daction
Le plan daction est le fruit des rencontres annuelles de la dynamique Sortir. Planifie sur une
plusieurs annes, l'action est organise selon plusieurs axes de travail :
Education populaire
Objectif : augmenter les mini-camps dans la nature
Livret pour directeurs et animateurs
Un outil simple aux directeurs, donnant envie, ddramatisant, rsumant le tome 1 de Sortir,
adapt aux mini-camps
Argumentaire pour organisateurs, parents et enfants
Un outil pour avoir de largumentaire auprs des organisateurs et familles (parents et
enfants).
Guide d'accompagnement pour les formateurs BAFA BAFD
Encourager les sorties dans les ACM.
Donner des pistes concrtes d'actions sur le terrain.
Amliorer la qualit des formations.
Dveloppement des PAJ/Opration Marabout.
Encourager la mise en place de lieux d'accueils adapts aux mini-camps
Valoriser, diffuser, relier ces lieux et expriences
Education nationale
Objectif : dvelopper des espaces et des temps d'ducation dehors
La nature dans mon cole, mon collge, mon lyce / la cour
Favoriser le bien-tre des lves par un environnement naturel de proximit accessible au
sein de ltablissement.
Permettre le contact avec les lments naturels, supports dactivits libres ou diriges.
20
Edition
Objectif : partager connaissances et expriences de terrain pour encourager les pratiques
Sortir ! dans la nature avec un groupe
Tome 1 : diffusion. Voir la page ddie.
Tome 2 : rdaction collective. Permettre, faciliter et encourager les sjours de groupes
dans la nature, le vivre dehors dans la dure, les sorties dans des milieux particuliers,
avec des modes de dplacement spcifiques, des approches et des pratiques diversifies.
Outil dappui ducatif et juridique aux situations dehors
Crer des supports de formation, daide au montage de projet, de type petits films ou
squences animes, mettre en ligne et qui apportent un clairage juridique et
pdagogique des situations dducation dehors .
Syndrome de manque de nature
Contribuer aux recherches du Rseau Ecole et Nature sur le syndrome de manque de nature
: synthse d'tudes scientifiques nord amricaines et europennes, propositions,
prconisations et exemples de ralisations.
Situations dautonomie
Rdiger un document qui prsente des expriences de situations dautonomie dehors, leurs
intrts et leur mise en uvre (principes, vigilance, lgislation, ).
21
Reprsentation et communication
Objectif : diffuser, communiquer, partager nos engagements
Ambassadeurs Sortir
Identifier des ambassadeurs* et leur donner les cls ncessaires la mise en place dactions
(contacts de partenaires territoriaux contacter ; appuis et outils).
*ambassadeur : membre actif du rseau Sortir, relai local auprs des diffrents partenaires.
Plans de diffusion des outils de communication
Communication gnrale : partager les enjeux et problmatiques de la dynamique Sortir.
Education populaire : mobiliser les acteurs de l'ducation populaire, et notamment les
accueils collectifs de mineurs (ACM).
Education nationale : mobiliser enseignants et autres acteurs pour des temps dehors, des
sorties, des classes de dcouverte.
Activits de pleine nature : mobiliser ce champ, et notamment les sports de nature.
22
Annexes
Annexe 1 : Traduction de larticle Wikipedia nature-deficit
disorder 61
Le syndrome de manque de nature est un terme invent par Richard Louv dans son livre de 2005 Le
dernier enfant de la fort. Ce terme se rfre la tendance prsume 62 que les enfants passent de
moins en moins de temps en plein air63, ce qui engendrerait de nombreux problmes
comportementaux6465. Ce syndrome nest reconnu dans aucun des manuels mdicaux relatifs aux
troubles mentaux, tels que lICD-1066 ou le DSM-IV67, et il na jamais fait partie de la proposition de
rvision du manuel DSM-V68. Les preuves ont pourtant t rassembles et examines en 2009 69.
Louv affirme que ce phnomne rsulte des peurs parentales, de laccs limit aux espaces verts et
zones naturelles, et de la fascination pour les crans 70. Une rcente recherche a rvl une autre
corrlation : la baisse du nombre de visites de Parcs Nationaux aux tats-Unis et la forte croissance
de consommation de mdias lectroniques par des enfants 71.
Pendant 10 ans, Richard Louv a parcouru les tats-Unis afin d'changer et de partager des
expriences de pleine nature avec des parents et leurs enfants, que ce soit en ville ou la
campagne. Il soutient que les mdias sensation et la paranoa des parents ont littralement
effray et repouss les enfants hors des bois et des champs, en faisant la promotion contestable
d'une culture de la peur. Et celle-ci favorise les sports encadrs au dtriment des jeux fonds sur la
crativit !
En reconnaissant ces tendances 72, certaines personnes soutiennent que les humains ont un penchant
instinctif pour la nature lhypothse Biophilia et sorganisent en consquence pour passer le plus
de temps possible en extrieur. C'est par exemple le cas avec lducation dehors, l'envoi des enfants
dans des jardins ou dans des coles forestires. C'est peut-tre une concidence si les dfenseurs
d'une ducation lente prconisent, comme partie intgrante dune pdagogie non-
61
http://en.wikipedia.org/wiki/Nature_deficit_disorder
62
For more children, less time for outdoor play: Busy schedules, less open space, more safety fears,
and lure of the Web keep kids inside by Marilyn Gardner, The Christian Science Monitor, June 29,
2006
63
U.S. children and teens spend more time on academics by Diane Swanbrow, The University Record
Online, The University of Michigan.
64
10 Reasons Kids Need Fresh Air by Kevin Coyle, National Wildlife Magazine
Are your kids really spending enough time outdoors? Getting up close with nature opens a child's
eyes to the wonders of the world, with a bounty of health benefits. by Tammie Burak, Canadian
Living.
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http://priory.com/psych/ICD.htm
67
http://www.behavenet.com/capsules/disorders/dsm4TRclassification.htm
65
68
http://www.dsm5.org/ProposedRevisions/Pages/InfancyChildhoodAdolescence.aspx
http://www.childrenandnature.org/downloads/CNNEvidenceoftheDeficit.pdf
70
Stiffler, Lisa (January 6, 2007). "Parents worry about 'nature-deficit disorder' in kids". Seattle PostIntelligencer. http://www.seattlepi.com/local/298708_nature06.html
71
"Is
There
Anybody
Out
There?".
Conservation
8
(2).
AprilJune
2007.
http://www.conbio.org/cip/article82nic.cfm
72
Kellert, Stephen R. (ed.) (1993). The Biophilia Hypothesis. Island Press. ISBN 1-55963-147-3.
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interventionniste, denvoyer les enfants ctoyer leur environnement naturel plutt que de les
garder enferms73.
La Nature ne se trouve pas seulement dans les parcs nationaux 74. Le chapitre Eden in a Vacant
Lot (Le Paradis dans les lieux sauvages) de Robert M. Pyle (p.305) souligne lopportunit
dexploration et de dcouverte fascinante de petits lots de Nature redevenue sauvage, dans la ville
de Dtroit. Et cela la faveur paradoxale denviron 30 000 endroits frapps par labandon urbain et
devenus vacants.
73
74
Hodgkinson, Tom (2009). The Idle Parent: Why Less Means More When Raising Kids. Hamish
Hamilton.
Kahn, Peter; Kellert, Stephen (2002). Children and nature: psychological, sociocultural, and
evolutionary
investigations.
MIT
Press.
ISBN 0-262-11267-1.
http://books.google.com/?id=RCjdKjI_qIcC&pg=PA153.
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passent du temps jouer lextrieur montrent une plus grande crativit et dveloppent une
attitude cooprative dans leur faon de samuser et dagir en gnral. Sans oublier quils ont moins
souvent de problmes relis un dficit dattention en classe. Et les parents sont tout aussi sujets
profiter de la nature sils sortent avec leurs enfants, ne serait-ce que pour les surveiller. La nature
est trs importante pour le dveloppement de ltre humain, quel que soit son ge.
Est-ce que votre livre rejoint essentiellement les groupes qui militent pour la
protection de lenvironnement ?
Le livre a t fait en esprant que les groupes environnementalistes prennent le relais. Mais il est
venu rejoindre beaucoup plus de gens que je ne lavais imagin. Il a provoqu des rponses
positives de la part de groupes de citoyens qui ont organis des campagnes rgionales de
sensibilisation. De mon ct, jai d rpondre plus de 2000 invitations pour prononcer des
confrences. Le fait que le livre remporte un certain succs est, en soi, rassurant. Ainsi, les gens
vont probablement tre capables de reconnatre ce nature-deficit disorder chez leurs enfants et
agir en consquence. Et cest l o je suis content du succs du livre, car il aura permis de tirer la
sonnette dalarme.
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passe/
Vert Sant : Quels problmes de sant observez-vous chez les enfants qui n'ont
pas un lien fort avec la nature ? Ces problmes sont-ils rares ?
Dr Lem : Passer du temps dans la nature est essentiel au bon dveloppement de l'enfant, sur le plan
psychologique autant que sur le plan physique. Certains chercheurs affirment mme qu'une dose
quotidienne de nature peut prvenir et traiter de nombreux troubles mdicaux.
Les mdias nous parlent beaucoup de l'hyperactivit avec dficit de l'attention (ou TDAH), un
syndrome atteignant cinq dix pour cent des enfants au Canada. Que les jeunes soient
constamment immergs dans un environnement urbain peut les stimuler de faon excessive qu'ils
soient atteints du TDAH ou non et peut entraner des symptmes tels que l'inattention et
l'impulsivit. Le fait d'avoir remplac nos activits rcratives en plein air par des comportements
sdentaires d'intrieur contribue fortement la prise de poids et l'obsit, desquels souffre
maintenant un enfant canadien sur quatre. Les troubles de sant traditionnellement rservs aux
adultes l'hypertension, le diabte et les problmes lis au cholestrol sont la hausse parmi les
jeunes canadiens, et le manque d'activits en plein air y contribue fortement.
Cette carence en nature entrane aussi d'autres malaises, dont la myopie, l'asthme, la dpression
ainsi que des retards au plan du dveloppement d'habilets motrices et d'aptitudes sociales.
Vert Sant : Parlez-nous des recherches qui ont explor ces enjeux.
Dr Lem : Le contact avec la nature offre une foule de bnfices pour la sant infantile. Sur le plan
de la sant mentale, les rsultats sont frappants. Prenons par exemple les enfants souffrants de
TDAH dont les symptmes s'amliorent de faon importante aprs une immersion dans la nature :
plus l'endroit tait vert, plus l'amlioration tait marquante. En matire d'autodiscipline, les jeunes
filles ayant grandi dans des foyers s'ouvrant sur des paysages verts se dmarquent des autres. De
plus, il y aurait moins de jeunes atteints de dpression et de troubles d'anxit parmi les
populations qui vivent dans un milieu entour par la nature.
Notre contact avec la nature amliore aussi notre sant physique. Certaines tudes rvlent que les
enfants qui passent plus de temps en plein air et qui habitent prs d'un parc ont un taux d'activit
physique plus lev. On peut donc comprendre que chez les enfants, la proximit des espaces verts
contribue de faon importante au maintien d'un poids normal. De plus, les jeunes exposs de faon
rgulire aux espaces verts dveloppent une prfrence pour les activits rcratives en nature.
Quand un enfant peut profiter d'une heure ou plus de temps de jeu libre par jour, la nature offre un
environnement propice la crativit et au dveloppement d'aptitudes sociales.
Vert Sant : Quelles activits un parent peut-il proposer ses enfants afin de
leur permettre de crer un bon rapport avec la nature ?
Dr Lem : Il a deux grandes lignes prendre en compte : l'apprentissage par imitation et
l'apprentissage par la participation active de l'enfant. L'une des faons les plus efficaces pour
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renforcer le rapport entre son enfant et la nature est de rduire son temps face l'cran en sortant
pour profiter du plein air et des espaces verts. L'autre faon est de favoriser un mlange d'activits
de plein air supervises et indpendantes, encourageant ainsi l'enfant tablir et renforcer son
propre rapport avec la nature.
Les activits familiales l'extrieur, il n'en manque pas ! On peut cultiver un jardin ou passer un
week-end en camping dans un parc provincial. La cour arrire de lcole est aussi un espace vert
scuritaire et stimulant pour les jeunes enfants. Encouragez-les observer les nuages, se
construire un fort, ramasser de petites pierres ou s'inventer leurs propres jeux dans la nature.
Participer des activits de bnvolat en plein air orientes vers l'environnement peut aussi aider
les jeunes enfants, ainsi que les plus grands, dvelopper l'estime de soi, renforcer les liens
familiaux et favoriser des liens d'amiti.
Vert Sant : Que reste-t-il faire pour convaincre les parents, les mdecins et
les coles des bienfaits de dvelopper un rapport plus important avec la
nature ?
Dr Lem : Pour des adultes habitus vivre dans un environnement o l'asphalte et le bton
dfinissent le paysage, il n'est pas toujours vident de comprendre les bienfaits qu'apporte un
contact plus important avec une nature que l'on connat peine. Il est essentiel de bien
communiquer les bienfaits de ce contact ainsi que de rduire les barrires sociales et conomiques
relatives ce changement d'habitudes.
Lors des examens de routine, les mdecins doivent donner certains conseils concernant le temps
que passent les enfants devant leurs crans par rapport au temps qu'ils passent en plein air.
Prescrire la nature pourrait encourager les enfants passer plus de temps l'extrieur. Si
l'pidmie d'obsit pdiatrique persiste, on estime que cette gnration pourrait tre la premire
vivre moins longtemps que la gnration de leurs parents. Cela devrait tre assez pour nous faire
bouger!
L'auteur Richard Louv nous offre le concept de troubles dficitaires dus une carence en nature
(ou nature deficit disorder) pour dcrire les problmes de sant lis ce phnomne moderne qui
spare nos enfants de la nature. Hautement prim, son livre Last Child in the Woods (publi en
anglais) peut servir d'outil important pour les parents et les coles.
Vert Sant : Comment faire en sorte que nos communauts soient plus
vertes pour nos enfants ?
Dr Lem : Notre environnement physique et culturel doit tre adapt pour permettre aux enfants de
profiter davantage des milieux naturels, que ce soit pour le temps d'un jeu ou dans leur vie de tous
les jours. Les espaces rsidentiels usages mixtes dots de couloirs verts offrent plus d'occasions
pour les enfants d'utiliser la marche ou le vlo pour se rendre l'cole ou leurs activits. On
constate que les espaces verts urbains protgs rduisent les ingalits entre les enfants des
familles faible revenu et ceux des familles revenu lev. Les communauts doivent se doter
d'aires de jeu qui mettent l'accent sur l'hritage naturel de l'environnement plutt que de construire
des terrains de jeux artificiels.
Nos coles doivent aussi se mettre au pas. De simples gestes peuvent amliorer l'apprentissage :
planter des arbres et ajouter de la pelouse prs des fentres n'en sont que deux exemples. La
frquentation des espaces verts doit aussi tre intgrs dans les cours d'ducation physique et la
rcration, voire dans les heures rgulires de classe.
Nos gouvernements doivent aussi favoriser l'accs des enfants la nature, soit en obligeant la
cration d'espaces verts adapts aux enfants dans les nouveaux projets de dveloppement urbains,
soit en offrant des crdits d'impt pour l'inscription des programmes pour enfants se droulant
dans la nature. Nos gouvernements devront aussi favoriser l'accs des familles aux Parcs nationaux
en s'assurant que les cots d'entre conviennent tous les budgets. L'heure est venue d'investir dans
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nos communauts afin que les enfants d'aujourd'hui grandissent en plein air et en pleine sant pour
qu'ils deviennent les futurs gardiens et protecteurs de notre environnement.
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