Alexandrescu Sori La Philosophie Des Images Aujourdhui PDF
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Sorin Alexandrescu
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OF
ABSTRACT
Fifteen years ago Jean-Jacques Wunenburger
published Philosophie des images, a book
which ignored all the influential thinkers of
the time, from Barthes and Foucault to Gombrich, Francastel and Louis Marin. He bypassed them because he rejected their theoretical foundation, i.e. Marx, Freud and Saussure. Instead he built on the insights of Merleau-Ponty and on a Jungian foundation, as
developed by Mircea Eliade and systematized
by Gilbert Durand. Jungs oeuvre became the
main source of inspiration for Wunenburgers
theory on myths and archetypes. Nevertheless,
in this paper I underline the importance of
Ernst Cassirer in building the modern concept
of cultural discourse. I also bring into discussion the alternative views of Hans Belting and William J. Thomas Mitchell who
focus their research on the material and social
dimension of visual images, and of Georges
Didi-Huberman who insists on a free, unsystematic approach to art.
KEYWORDS
Imagination; Sign and Symbol in Art; Concept,
Image and Perception; Mental and Visual Image;
Jean-Jacques Wunenburger.
SORIN ALEXANDRESCU
Universit de Bucarest, Roumanie
salexandrescu2005@yahoo.com
1. Prliminaires
Paru en 1997 et repris par les Presses
Universitaires de France en 2001, le volume
La Philosophie des images a t traduit en
roumain par Mugura Constantinescu et
publi chez Polirom en 2004, accompagn
de ma postface. Je lavais lu en franais en
2002-2003 et javais immdiatement t
frapp par sa richesse. Comme cette lecture
concidait dune certaine manire avec le
dbut du Centre dexcellence pour ltude
de limage (CESI) de lUniversit de Bucarest, jai vu dans le livre une sorte de symbole : il nous offrait une synthse des travaux dj accomplis et nous incitait les
poursuivre en Roumanie. Cest aussi cette
poque que jai rencontr Jean-Jacques Wunenburger grce lamabilit de Ionel Bue,
mon collgue de Craiova, et cest tout de
suite aprs que je lai invit pour des confrences et des cours Bucarest. Le lancement de la traduction roumaine Jassy et
Bucarest nous a permis de nous rencontrer
de nouveau et je me rappelle tout particulirement le long retour par train de Jassy
qui ma offert loccasion de le connatre un
peu mieux et de ressentir pour lui une vive
amiti, qui na gure chang depuis.
La postface en roumain publie il y a
huit ans et que Wunenburger na pu lire, je
le crains, quavec beaucoup de difficult,
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visuelles peuvent natre dans
lesprit de lartiste, et dans le
ntre ses observateurs et
lecteurs , puisquil est vident que la mimesis ne se contente pas simplement de
copier la ralit. Liconologie pouvait certes
rpondre cette question en lui dvoilant le
parcours culturel qui menait de certains
mythes et textes leur reprsentation sur la
toile mais elle ne pouvait pas lui indiquer
comment ces mythes eux-mmes surgissent.
En refusant la simple information culturelle,
Wunenburger refuse de fait ce niveau thorique parce quil est la recherche dun
autre niveau, plus profond.
Wunenburger aurait cependant pu trouver un tel niveau et atteindre des significations de limage autrement inaccessibles
grce la recherche smiotique de son
temps, ou mme aux crits dhistoire de
lart influencs par la smiotique. Pierre
Francastel (1900-1970) avait publi La figure et le lieu en 1967, lpoque o Wunenburger faisait ses tudes, et il tait revendiqu tant par lhistoire des mentalits
que par un certain structuralisme. En plus,
sa mort survint en 1970, au moment o
Wunenburger prparait sa thse de doctorat
et il est difficile de croire quelle avait pu
chapper son attention. Pourtant, tout en
citant Francastel, la Philosophie des images
mentionne seulement le fait que lespace de
la peinture est construit : il nest donc pas
(seulement) un lieu peru, mais (aussi) un
lieu imaginaire (p. 128-129). Dcidemment,
si Wunenburger lit certains auteurs de son
temps, cest surtout pour consolider ses
propres ides.
La mme impression se dgage de
lusage quil fait dautres livres dhistoire de
lart ayant une ambition thorique, entre
autres ceux de Louis Marin (1931-1992)
quil cite pour voquer le concept dutopie
(p. 230-231) et, trs rapidement, celui du
portrait du roi (p. 132) ; sans rien voquer
de la prsence de la smiologie ou de la
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construction socio-historique
du portrait royal dans ses crits, bien quelle ait t dcale par rapport celle de ses contemporains.
Il faudrait aussi remarquer labsence
significative de quelques grands auteurs,
tous des ans de Jean-Jacques Wunenburger : Gilles Deleuze (1925-1995), Michel Foucault (1926-1984), Jean Baudrillard
(1929-2007), Jean-Franois Lyotard (19241998) et Jacques Derrida (1930-2004). Il ne
les considre pas, ainsi que dautres auteurs
de sa gnration, comme ses matres penser, et ne les mentionne que dans quelques
notes, sans aucun rapport avec largumentation gnrale. Quant aux auteurs du monumental Trait du signe visuel. Pour une rhtorique de limage, 1992, savoir les membres du Groupe (aujourdhui encore en
vie), Francis Edeline et Jean Marie Klinkenberg (1944-), la situation est bien pire :
ils ne sont pas mme mentionns dans lindex des auteurs. Rgis Debray5 lui non plus
ny figure pas.
Lactivit et les publications de Wunenburger concident avec ce que lon a
lhabitude de nommer lpanouissement des
tudes structuralistes et poststructuralistes
en France, y compris leur cho dans les
sciences humaines en France et ailleurs, surtout aux tats-Unis. Nanmoins, ces courants ne lattirent gure. Et mme plus, la
Philosophie des images dveloppe une critique fondamentale de ces approches formalistes du texte qui ignorent ses significations profondes et les racines de celles-ci
dans lhistoire culturelle europenne. En revanche, le philosophe Jean-Jacques Wunenburger les retrouve plus volontiers dans
lanthropologie, la phnomnologie et lhermneutique. On pourrait invoquer, videmment, une longue tradition europenne pour
la smiotique, mais un tel argument ne me
semble pas pertinent pour notre discussion
car la recherche de Wunenburger se dfinit,
en premier lieu, par son choix mthodologique et cest partir de celui-ci que nous
devons essayer de mieux comprendre sa
position dans les Lettres franaises et de
rflchir sur les consquences de ce choix.
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acadmique. Dailleurs, pendant sa jeunesse en Roumanie, Eliade, avait constamment critiqu le rductionnisme du marxisme et de la psychanalyse par rapport
linterprtation de la culture. Limportance
des sources phnomnologiques et hermneutiques nous semble cependant plutt implicite chez Eliade et partielle chez Bachelard et Durand, tandis quelle tait trs forte
dans le cas de Ricur et de Merleau-Ponty ;
javoue ne pas connatre suffisamment luvre de Corbin pour y valuer ces influences.
Dautre part, il est vident quils restaient
tous fidles une approche philosophique
gnrale fonde sur la centralit du sujet et
de son exprience de lobjet dans toute situation de pense ou de vie. Cest sans doute
ici que se produit le grand clivage entre ces
penseurs et tous les grands courants de laprs-guerre, tous unis dans la volont
dbranler le sujet, de chercher une base
rigoureuse dans les sciences humaines, de
dlgitimer le spirituel, de dconstruire
lhistoire vue comme un dveloppement
rationnel, hglien, tendu vers un certain but
reconnaissable, et de souponner (le mot
vient de Ricur !) toutes manifestations individuelles et sociales dexprimer un contenu inavouable. En revanche, nos penseurs
partageaient la mme croyance en la lgitimit des expriences spirituelles , en une
dmarche plus ou moins intuitive dans lanalyse des documents humains, bien quon
puisse sinterroger dans le cas de Gilbert
Durand sur une certaine transparence quant
la motivation de lhomme dans la conduite
de certaines actions et attitudes. Leur rflexion se concentrait sur lhomme en gnral,
ce qui contrastait de nouveau avec les
proccupations sociales et concrtement historiques communes tous les courants majeurs de laprs-guerre7.
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3.1. Limaginaire, de Kant Cassirer
Largumentation de Wunenburger en
faveur de ces dmarches est trs serre. Il
les prsente en descendance directe de Kant
Gilbert Durand en passant par Cassirer,
Jung et Bachelard. Wunenburger renvoie
presque littralement lintroduction et
diffrents chapitres de la Kritik der reinen
Vernunft o Kant prcise que sa philosophie
sich nicht so wohl mit Gegenstnden,
sondern mit unserner Erkenntnisart von Gegenstnden, so fern diese a priori mglich
sein soll, berhaupt beschftigt8 . Elle est
transcendantale weil sie nicht die Erweiterung der Erkenntnisse selbst, sondern
nur die Berichtigung derselben zur Absicht
hat . Nous ne pouvons connatre dans le
monde que ce que nous y mettons nousmmes, dit Kant, et cest dans le Sujet
quon peut trouver lorigine de la connaissance, non dans lobjet. Mais, grce
limagination nous pouvons nous reprsenter un objet en son absence Einbildungskracht ist das Vermgen einen Gegenstand
auch ohne dessen Gegenwart in der
Anschauung vorzustellen9 . Kant fait ensuite la distinction entre limagination
productive , spontane, et celle reproductive, soumise aux rgles empiriques. Le
premier concept est le point de dpart de la
thorie de limaginaire, dit Wunenburger, et
il a sans doute raison. Nanmoins, Kant
exprime immdiatement aprs cette distinction une rserve ( das Paradoxe 10) sur la
validit de cette Anschauung, perception, ou
intuition. Le Sujet, als denkend Subjekt ,
se voit lui-mme en tant quObjet, als
gedachtes Objekt , de mme quil voit le
monde extrieur nicht wie ich vom der
Verstande bin, sondern wie ich mir
erscheine11 , non pas comme je suis, mais
comme je me vois, comme il me semble que
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(PSF, II, 75) bien que son aspect matriel ne change gure.
Les formes symboliques
naissent par linterfrence du sujet et du
monde : Cassirer reprend ici dune manire
explicite limagination productive de
Kant. Cependant, il lui donne un sens plus
concret parce quil utilise le terme de symbole trs librement, en fait tout prs de celui
de signe : the sign... as Leibniz pointed
out in his Characteristica generalis
serves not only to represent but above all to
discover certain logical relations, it not
only offers a symbolic abbreviation for what
is already known, but opens up new roads
into the unknown (PSF, I, 109). Or, le fait
que le symbole souvre sur linconnu sera
exactement largument (de Jung et) de Wunenburger pour le prfrer au signe, prisonnier dun monde connu davance et oblig
par consquent rduire toujours linconnu
au connu. Nanmoins, Cassirer prte ici au
signe le mme sens que Wunenburger au
symbole. Il y a donc un accord sur la fonction de cet outil, mais non pas sur sa dnomination. Dautre part, Cassirer est conscient, lui aussi, du risque dune banalisation . Il rappelle la thorie du langage de
Humboldt et remarque trs justement that
the spiritual meaning of speech can never be
fully appreciated if we consider solely the
objective factor in it, if we take it as a
system of signs serving solely to represent
objects and their relations (PSF, III, 50).
Cassirer offre une synthse impressionnante des sciences humaines tandis que les
auteurs qui le suivront vont y dceler des
thories partielles, diffrentes entre elles, et
se concentrer sur elles afin dannuler ainsi
toute ambigut. Quant lart, Cassirer le
prsente toujours comme une forme symbolique part, sans sattarder pourtant nulle
part sur une description concrte20. Il remarque quand mme le fait que chaque
forme symbolique modifie notre rapport aux
choses: elle dplace notre lieu de rflexion,
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cette nouvelle voie, en soi trs
prometteuse. Dautre part,
Temps et rcit, de Ricur,
offre dans son deuxime volume quelques
analyses de romans Mrs. Dalloway, Der
Zauberberg et la recherche du temps
perdu dont on pourrait bien dire quelles
conjuguent les dmarches en question,
mais elles se proccupent, toutes, des textes
plutt que des images visuelles. Si lon
parle du visuel proprement dit, et non pas
des images mentales, il faut bien se demander quelle serait la diffrence entre une telle
dmarche conjugue et lancienne analyse iconologique de Panofsky et de Gombrich. Leur approche sur trois niveaux
pr-iconographique, iconographique et iconologique entremlait elle aussi, dune
certaine manire, le smantique et le syntaxique et, bien quelle ne ft pas du tout
smiotique on se rappelle la critique de
Hubert Damisch elle faisait certainement
ressortir la force symbolique des images. En
fait, on dirait que Wunenburger sarrte au
bord mme dune telle analyse la page 22
de lessai Larbre aux images quand il
rappelle les tableaux de Cranach et Drer
reprsentant Adam et ve et lexgse
mdivale des quatre niveaux possibles du
sens, sans sengager directement dans une
telle analyse, comme si celle-ci tait du domaine de lvidence et quil ne voult pas
jouer un jeu tellement simple! En ce qui
concerne limaginal, Wunenburger voque
une sorte diconologie symbolique (p.
24), mais il navance pas plus loin : il garde
donc toujours son ancienne rserve par
rapport cette dmarche.
Cependant, les problmes mthodologiques sont plus profonds. Wunenburger
comprend toujours par images en premier lieu, sinon exclusivement les images
mentales, tout en suivant en ceci Kant, Cassirer et Durand. Limagerie parlait des images mentales et matrielles qui reproduisent le rel , mais la matrialit ne
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de la guerre; encore moins
pouvait-on dmontrer en 1921
que lanalyse de Freud ft de
type smiotique.
Lassertion de Jung, assez surprenante
en soi, superpose donc, sans aucun argument, deux niveaux danalyse diffrents;
elle devient pourtant un axiome jamais
discut par la suite ni par Jung ni par ses
disciples, en premier lieu Gilbert Durand, ni
par ses admirateurs, tel Mircea Eliade.
Encore plus : linterprtation des rves, des
textes et des images dans les sciences humaines va suivre ds maintenant cet axiome
sans se demander ni si le respect de la
polyvalence du symbole a toujours lieu dans
la pratique des analyses, ni si ce respect est
bnfique pour le lecteur.
Jai dit que la dmarche de Jung est
diffrente de celle de Cassirer. En effet,
Jung passe du discours culturel au discours
psychologique : il ne sagit plus du rle jou
par les formes symboliques dans la culture,
mais du fonctionnement de la psych. Jung
introduit ce propos linconscient collectif,
inconnu Cassirer et Freud, et larchtype, un terme mentionn assez rapidement
par Cassirer, comme on la vu. Les deux
concepts sont constitus par des symboles
mais le mythe nest plus lune des formes
symboliques de lhomme ; il devient maintenant son cadre de rfrence le plus gnral.
Les dfinitions offertes la fin des Types
psychologiques prcisent ainsi le sens de
larchtype : Limmagine primordiale che
io altrove ho chiamato anche archetipo
sempre collettiva, cio communa a tutta
unepoca, o almeno a tutto un popolo. Molto
probabilmente, i principali motivi mitologici
si ritrovano in tutte le razze, in tutti i
tempi 29. Cette dfinition considre donc
larchtype comme tant valable pour toute
une poque ou tout un peuple: on se
rappelle quErnst Cassirer niait, ou mettait
en doute, une telle universalit. Ensuite, les
motifs mythologiques principaux se re-
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S. Anna 37. Ne sagit-il alors
dans les deux cas dune
rduction de linconnu (le
tableau) au connu (chez Jung un pome,
chez Freud un dtail biographique) ? O
reste-t-elle, la profondeur symbolique
intouche de lart ? Et o reste-t-elle,
ensuite, la diffrence entre lanalyse
archtypale, tant prne, et lanalyse
iconographique la Panofsky et Gombrich,
tout fait ignore dans la discussion ?
Jung ouvre la voie larchtypologie de Durand tant dans le sens de discuter
de quoi il sagit dans une image archtypale,
que de faire voir son contenu concret.
Cependant, il sarrte tout court devant lanalyse visuelle de la reprsentation du contenu mythique. Jung fait sans doute un gros
pas en avant par rapport Cassirer, mais si
celui-ci ntait quun philosophe , Jung,
lui, nest quun psychologue . Aucun des
deux ne sait que faire du visuel, ni ne se
montre intress apprendre son fonctionnement: dans les deux cas, le visuel reste
bloqu en de du seuil textuel38. Ce double
hritage contradictoire : clart argumentative abstraite versus gaucherie analytique
visuelle sera transmis Gilbert Durand et,
ensuite, ses disciples. Il reste rsoudre
comment trouver un niveau danalyse o la
richesse du visuel reste pure en dpit dune
ventuelle rfrence un motif psychologique ou iconographique trouv dans un
texte prcdent. Un gros problme hermneutique!
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3.4. Gilbert Durand
Aprs Kant et Cassirer, lauteur fondamental pour Wunenburger est, bien
entendu, son matre, Gilbert Durand. Les
structures anthropologiques de limaginaire
(1969) est son vrai livre de chevet. Cest
cette premire grande synthse qui a fait
possible lapparition de la seconde, cest-dire, selon moi, la Philosophie des images
(1997). Le livre de Durand a pos le fondement de la thorie dune manire aussi
dfinitive que la fait Du sens (1970) de
Greimas pour les smioticiens, Figures III
(1972) de Genette pour la narratologie, ou
Luvre dart et ses significations (1969)39,
dErwin Panofsky, pour liconologie. Le
rapprochement temporel et le grand succs
de chaque livre font que toute rtrospective
de ces courants revient invitablement ces
livres du dbut. Ce serait une fascinante
page dhistoire intellectuelle crire sur la
dcennie qui a vu leur apparition presque
simultane!
En tant que fondateur de la thorie moderne de limaginaire, Durand est bien entendu plus tranchant dans ses polmiques
contre les courants majeurs ce moment-l
que ne le sera son disciple vingt-huit ans
plus tard. Durand cite Bachelard : selon lui,
bien loin dtre facult de former des
images, limagination est puissance dynamique qui dforme les copies pragmatiques fournies par la perception (Structures, p. 26). Le terrain de la recherche est
donc restreint ds le dbut ce qui nous est
offert par la perception de la ralit, en dpit
du visuel produit par lhomme. Sil sagit
du symbolisme des images, Durand attaque
carrment la concurrence: limagination,
selon les psychanalystes, est le rsultat dun
conflit entre les pulsions et leur refoulement
social tandis que pour lui, elle conduit
plutt un dfoulement (idem, p. 36). Il sagit, selon Durand, dun trajet anthropologique, cest--dire [dun] incessant change qui existe au niveau de limaginaire
entre les pulsions subjectives et assimilatrices et les intimations objectives manant
du milieu cosmique et social (idem, p. 38).
Durand cite en appui le travail de Charles
Baudouin, authentique psychanalyste, qui
dcouvre sept catgories dimages dans
la posie de Victor Hugo, savoir jour,
clart, azur, rayon, vision, grandeur, puret . Comme on najoute rien sur les relations entre ces catgories dimages on
peut se demander si celles-ci renvoient des
images visuelles (dans le texte), ou des
termes gnriques. Quant limage, elle
nest videmment pas un signe, rduit un
signal contingent dun signifi (idem, p.
60-61) ; au contraire, cest le symbole qui
devient un signe en perdant sa polyvalence
quand il tend migrer du smantisme au
smiologisme (idem, p. 64). Il est vident
que lexclusivisme de Gilbert Durand, d
peut-tre aussi la ncessit de dnicher
une place libre dans le terrain occup alors
par la psychanalyse et le structuralisme les
deux dj puissantes en 1969 va plus loin
que ne lavait fait Cassirer et que ne le fera
Wunenburger ; celui-ci adoptera un ton plus
modr tout en gardant la mme distance
envers la smiotique.
Gilbert Durand construit un impressionnant difice de complexit croissante,
en partant de gestes et schmas et en passant
par archtypes et symboles pour arriver aux
mythes, structures et rgimes de limaginaire40. Cette structure pourrait nous conduire une fantastique transcendantale ,
comme le suggre Novalis et nous pourrions mme prouver quelle est la chose
du monde la plus universellement partage , croit Durand. Est-ce que ceci voudrait dire que le symbolisme en question
dpasse les frontires des cultures? On se le
demande.
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interdit tout changement fondamental. Ce qui manque
des tels systmes est justement lhistoire, linnovation, lexistence
dun Autre tout fait diffrent. Hegel la
bien vu chez Kant et cest pourquoi il a
introduit lhistoire dans sa propre esthtique ; il annonait cependant, en mme
temps, la fin de lart seulement parce que les
combinaisons permises par son propre systme taient puises, ou paraissaient ltre.
Enfin, on pourrait parler dun certain
conservatisme du systme de limaginaire.
Il est vrai que les auteurs admirs par Gilbert Durand, aussi bien que par Wunenburger, respectent tous les mmes valeurs ontologiques et culturelles: le spirituel ; le Sujet
comme sujet dexprience religieuse, mythique ou artistique fondamentale ; les dieux
et Dieu, ou quelque chose qui lui ressemble,
ainsi que ltre de Heidegger ; le travail
crateur sans failles et sans dpressions majeures, en dpit des crises quils ont tous
traverses : Cassirer a fui le nazisme, Eliade, le communisme, Merleau-Ponty a combattu le nazisme, mais il a refus le communisme aussi, malgr lexemple de Sartre,
Durand a lutt dans la rsistance avant dtre agrg en philosophie, docteur s Lettres
et professeur. De plus, ils ont tous t actifs
dans diverses universits un peu en retrait
par rapport aux grands centres : Cassirer est
parti Oxford et Gteborg, avant de devenir
visiting professor Yale et Columbia University, tout juste avant sa mort en 1945;
Eliade a enseign Bucarest, a eu une position difficile Paris, et il est parti Chicago avant que cette Universit gagne le rayonnement quelle a eu plus tard, aussi
grce lui ; Gilbert Durand sest consacr
Grenoble et Jean-Jacques Wunenburger
Dijon et Lyon. Tout ceci pendant que
Barthes, Greimas, Foucault, Derrida et tant
dautres, Ricur y compris, occupaient le
centre du monde lpoque, Paris. Un tableau humain et intellectuel qui veut dire
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4. Quelques alternatives
Cest pourquoi je crois que je ne devrais pas conclure cet essai sans me demander sil y a des alternatives la thorie
de limaginaire et quelle sduction pourraient-elles exercer. Je pense quelques
ouvrages qui proviennent de lanthropologie
visuelle (Hans Belting), des Visual Studies
(W.J.T. Mitchell) et de lhistoire de lart
(Georges Didi-Hubermann). Je vais par la
suite marrter un seul livre, jug reprsentatif, de chaque auteur et mentionner
quelques autres seulement dans les notes.
4.1 Hans Belting (1935-)
Autour de lanne 2000, ce mdiviste
allemand largit ses recherches, auparavant
plutt spcialises, vers une anthropologie
visuelle gnrale ; cest dans la dcennie
suivante que ses livres vont tre massivement traduits en franais et anglais. Bien
que Wunenburger utilise couramment des
livres de philosophie en allemand, ici, apparemment, il nen voit pas lintrt, peut-tre
parce qu ce moment il avait dj publi
ses livres les plus importants sur limage.
En fait, bien quils parlent tous les deux
danthropologie visuelle et lutilisent contre
les prjugs esthtiques courants, chacun
donne un autre sens ce terme.
Mcontent des analyses des structuralistes et de mdiologues, qui ne parlent
que des conditions de possibilit de limage , Belting va analyser limage dans
une configuration triangulaire imagemdium-regard, ou image-dispositif-corps, tant
il est vrai que je ne saurais me figurer une
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lactualit. Par consquent,
limaginaire est mis en retrait
par rapport la scne sociale
de la pense.
Sans aller plus loin dans les dtails de
cette dmarche, on peut se demander si elle
est suprieure la thorie de limaginaire. Une difficile question : je prfre
revenir sur elle la fin de mon essai.
4.2. W.J.T. Mitchell (1942-)
A part son livre Picture Theory: Essays
on Verbal and Visual Representation44 que
je vais commenter rapidement, il faudrait
rflchir aussi sur dautres ouvrages, que je
vais ici seulement mentionner45.
Si le premier auteur alternatif tait
anthropologue, le deuxime est le chef de
file des Visual studies, un terme difficile
traduire tel quel en franais, je crois. Et tandis que Belting voulait bien inclure le
Moyen ge dans sa rflexion, tout en le
regardant depuis le monde prsent, Mitchell,
lui, est un esprit exclusivement moderne.
Ses rfrences sont la philosophie et lart du
vingtime sicle mais surtout les dveloppements thoriques, techniques et politiques
actuels.
On a beaucoup parl du linguistic
turn qua pris surtout la philosophie
anglaise et amricaine au dbut du sicle
grce Wittgenstein, Carnap et Russell
ainsi qu Richard Rorty qui a donn une
grande popularit ce concept 46. Par analogie, Mitchell trouve que la socit
occidentale atteint vers la fin du vingtime
sicle un pictorial turn cause du dveloppement extraordinaire des mass-mdias,
des moyens de communication numriques
et du glissement vers une socit postmoderne47, ou une socit du spectacle, ainsi
que la baptisait Guy Debord, en 1967 dj.
Mitchell dfinit ce tournant ainsi : Whatever the pictorial turn is, then, it should be
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dition (1998), visualit voulait dire la consommation des vnements montrs par les
mass-mdias, dans la seconde dition
(2002) elle devient the intersection of
power with visual representation (p. 4):
lvnement est un effet mdiatique et non
pas une ralit objective et le sujet visuel
nest quune combinaison entre agent of
sight et leffet des categories of visual
subjectivity (p. 10).
Il est vident quune telle interprtation
de limage renonce toute rfrence aux
catgories philosophiques chres Cassirer,
Panofsky ou Wunenburger. Il sagit seulement du fonctionnement social de limage
sinon de lusage quen fait le Pouvoir mdiatique et/ou politique. La profondeur ontologique disparat en faveur de la pratique
sociale: le symbole saplatit. Limage nest
plus ni mentale, discute comme telle par
Wunenburger, ni le produit individuel, artistique ou non, prn par Belting, mais le
rsultat dune industrie mdiatique anonyme
qui exprime, en fait, les intrts socio-politiques de ses patrons. Une vision (trop)
sombre? Plutt un amer ralisme. Afin de le
mieux comprendre, il faudrait discuter ce
phnomne en mme temps que la (prtendue) fin de lart et des tudes esthtiques,
la chute du canon classique dans la culture
et la domination des tudes dhistoire de
lart par des valeurs historiques particulires
(voir les livres de Michael Baxandall, Svetlana Alpers etc), toutes, dominantes dans
les dbats amricains sur le visuel.
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les tendances essentielles de
lesprit humain , ce qui est
synonyme, selon Didi-Huberman, aux symboles de Cassirer. Vu cette
rationalisation du procs car on pourrait
bien se demander (je le crois moi aussi
S.A.) : de quelle manire sommes-nous supposs reconnatre ces tendances essentielles ? Didi-Huberman propose douvrir
le visible au travail du visuel (p. 223). En
fait, Vasari lui-mme, suivi, en ceci, par
Panofsky, a tu limage en voulant limiter lhomme de la Renaissance, et sa
peinture, lhumanisme, lunit de soi
et liminer ainsi tout ce qui tait dans le
sujet humain divis, dchir, vou la
mort (p. 258).
En dpit de son style parfois trs mtaphorique, la dmarche de Didi-Huberman
est importante pour notre discussion parce
quelle refuse lexplication offerte couramment par lhistoire de lart, selon lchafaudage thorique construit par Vasari, Kant,
Cassirer et Panofsky. Didi-Huberman ne nie
pas la lgitimit de cette explication, rendue
possible par la philosophie de la connaissance, mais il craint que son succs mme
ne tue les dmarches alternatives et obscurcisse le reste de lhomme, au-del de
son humanisme. Il accuse cette philosophie
de fonctionner comme une bote noire:
chaque fois quon y fourre quelques chose,
on sait trs bien ce qui va en sortir. DidiHuberman veut donc trouver un autre trajet
et aussi un autre type dexplication. Il
accepte lunit de lesprit humain pos par
les philosophes cits, mais il cherche dautres termes intermdiaires entre cette unit
et linterprtation proprement dite des images. Car ce sont les images qui attirent
son attention en premier lieu. Didi-Huberman ne nie pas la voie dductive de
lexplication suivie par les auteurs cits,
mais il leur ajoute une voie inductive. Fra
Angelico, par exemple, prsuppose, pour
tre compris, lexistence dun mcanisme
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symbolique la Cassirer,
mais cette raison ncessaire
nest pas en mme temps une
raison suffisante pour le comprendre. Le
blanc, le visuel, ne peut pas tre expliqu de
la mme manire que les traits caractristiques des autres Annonciations. On dira
plutt que la voie inductive, la premire fois
que nous la rencontrons sur notre chemin,
rend bien visibles les dfauts de la voie
dductive.
Dautre part, on peut opposer DidiHuberman non seulement aux thoriciens
quil cite lui-mme, mais aussi ceux des
Visual studies. Si Mitchell voulait construire
une iconologie critique en partant dautres
modles de communication que Panofsky,
Didi-Huberman, lui, soppose tout modle
abstrait. Lironie de la situation nous surprend encore une fois. Gilbert Durand et
Wunenburger taient mcontents de lingrence des rgles abstraites dans luvre
dart par la smiotique. Ils critiquaient aussi
le rductionnisme de Freud au nom de la
dmarche plus libre de Jung. Mitchell ignorait ces problmes tout en se concentrant
sur des modles sociologiques et mdiologiques danalyse. Didi-Huberman, quant
lui, revient lhomme et donne peu
dattention la socit (dans ce livre), mais
il sinsurge, en mme temps, contre toute
rationalisation du procs. Son discours
mme est parsem de mtaphores parfois
impossibles traduire dans une mthode . Lintuition, les jeux du discours, le
brillant du style, qui nous rappellent Barthes
ou Derrida, semblent parler plus directement au lecteur que le langage conceptuel
des autres auteurs, y compris Durand et Wunenburger.
Dira-t-on alors quil vaut mieux laisser
tomber tout systme ?
67
suivre sa propre voie, sans
renvoyer dautres directions
de recherche, plus grande est
la chance dattirer lattention du public et de
produire une oeuvre scientifique srieuse.
Mais la conclusion oppose nest pas pour
autant exclue : plus on suit ce que font les
voisins et plus on se promne dans les alentours de sa propre maison, et plus on peut
construire une grande synthse. Les deux
conclusions me semblent galement troublantes, en fait si troublantes que jhsite
donner des notes aux russites de chaque
stratgie.
Mais je nhsite pas avouer que je
suis arriv comprendre ce trop-plein mthodologique en revisitant loeuvre de
Jean-Jacques Wunenburger, et grce elle.
Notes
1
Meaning in the visual Arts, 1957 et Studies
in Iconology, 1939, 1962 ; la traduction
franaise du premier volume porte le titre
Loeuvre dart et ses significations. Essai
sur les arts visuels, Gallimard, 1969.
2
Je vais par la suite utiliser pour chaque
citation seulement un mot-cl du titre et la
page ; par la suite, si le titre est le mme,
seulement la page.
3
Rfugi en Angleterre en 1936, Gombrich
publie Art and Illusion en 1960 (traduction
franaise chez Gallimard, 1971) et les autres
livres au cours des annes suivantes.
4
Semiotics and Iconography , in Thomas A. Sebeok (ed.), The Tell-Tale Sign,
Lisse, 1975, p. 27-36.
5
Vie et mort de limage. Gallimard, 1992.
Jai travaill sur la traduction italienne : Vita
e morte dellimmagine. Una storia dello
sguardo in Occidente, Milano, Editrice Il
Castoro, 1999, 2001.
6
Wunenburger aurait pu citer Peirce sur les
trois catgories du signe, savoir le symbole, qui se substitue lobjet par convention
Sorin Alexandrescu
68
sociale, lindice qui le fait par contigut et
le reprsentant grce sa ressemblance
lobjet.
7
Manfred Franck dfinissait le neostructuralisme par la focalisation sur les questions de lhistoricit, du sujet et de la signification ; le titre envoyait ce quon nommait dhabitude le poststructuralisme de
Foucault, Derrida, Lacan, Deleuze etc. What
is neostructuralism ?, University of Minnesota Press, 1989 ; ldition allemande est
parue chez Suhrkamp en 1984.
8
Einleitung , Kritik der reinen Vernunft,
Stuttgart, Reclam, 1966, 1982, p.74.
9
Die Transzendentale Analytik , Ibidem,
p. 192.
10
Ibidem, p. 193.
11
Die Transzendentale Analytik , Ibidem, p. 195.
12
Je cite ldition amricaine parue chez
Yale University Press, 1955, 1970. Ldition allemande de ses trois volumes est parue en 1923, 1925 et, respectivement, 1929.
La citation mentionne PSF, suivi du volume
et de la page.
13
Le Cours de linguistique gnrale a t
publi en 1916 par Charles Bally et Albert
Sechehaye mais il est devenu connu beaucoup plus tard. Quant Peirce, Cassirer le
cite une fois seulement, en tant que logicien
(PSF, III, 348). Ailleurs, Cassirer mentionne
Vossler, Croce et les valeurs expressives du
langage (PSF, I, 175) dont on parlait, justement, avant Saussure.
14
Dailleurs, Phnomenologie des geistes, de
Hegel, a t traduit en anglais par The phenomenology of Mind, ce qui exclut le ct sacr
du mot. Lallemand distingue ladjectif geistig, spirituel, de ladjectif geistlich, religieux.
15
Leur position intermdiaire est prcise
dans un article publi plus tard mais qui devait servir comme conclusion au troisime
volume de sa Philosophie des formes symboliques : Spirit and Life in contemporary
69
1958, p.169; voir la note 19 de Vie des images,
p. 20.
26
A. J. Greimas, J. Courts, Smiotique. Dictionnaire raisonn de la thorie du langage,
vol.1, Hachette, 1979, p. 157-162.
27
Prigueux, Pierre Fanlac, 1987.
28
Je renvoie une traduction italienne que
jai sous la main : Riduttivo significa ci
che riconduce agli elementi fondamentali.
Io designo con queste termine il metodo di
interpretazione psicologica che non examina
I prodotti inconsci dal punto di vista simbolico ma che li vede come un fenomeno semeiotico, cio come segno e sintomo del
processo che ne alla base. Freud ed Adler
si attengono ambedue alla riduzione La
riduzione ha leffetto di scomporre il senso
del prodotto inconscio (Tipi psicologici,
1921, Roma Newton Compton Italiana,
1970, p. 428-429.
29
Tipi psicologici, op.cit., p. 404.
30
The primordial image, or archetype, is a
figure be it a daemon, a human being, or a
process that constantly recurs in the course
of history and appears wherever creative
fantasy is freely expressed. Essentially,
therefore, it is a mythological figure. When
we examine these images more closely, we
find that they give form to countless typical
experiences of our ancestors . ( On the relation of Analytical Psychology to Poetry ,
1922, in: The Portable Jung, ed. by Joseph
Campbell, Penguin Books, 1971, p. 319.
31
Aion: Phenomenology of the Self ,
1951, dans: The portable Jung, op. cit., p.
160-161. Voir aussi sa traduction roumaine
Aion. Contribuii la simbolistica sinelui ,
Opere complete, vol. 9, parue Bucarest,
chez Trei, 2005.
32
C.G. Jung, Lhomme la dcouverte de son
me (1943), Genve, Editions du Mont-Blanc,
1962, p. 311; dition reprise par Payot, 1969.
Dans la prface ce livre, lditeur et le
traducteur de Jung en France, Roland Cahen,
Sorin Alexandrescu
70
dans larticle The concept of collective unconscious (1936), in: The portable Jung, ed. cit.,
p.64-65. En fait, Freud parle tant de la peinture
Vergine col Bambino e S. Anna du Louvre
que du Cartone con la S.Anna ; ce dessin se
trouve la National Gallery de Londres.
38
Dautre part, Freud montre lui aussi le
souci de ne pas dgrader le symbole dans le
signe. Die Traumdeutung rejette le dchiffrement du rve par la traduction automatique de chaque signe dans un autre, selon un
code prtabli, genre La cl des songes. Jai
utilis la traduction roumaine, Interpretarea
viselor, Bucarest, Trei, 1999, p. 110-111.
39
Ldition amricaine est de 1955
40
Voir le tableau de la page 506-507 : celuici corrige le tableau moins convaincant donn dans Limagination symbolique, 1964. Je
cite partir de la traduction roumaine parue
Bucarest, Nemira, 1999, p. 88-89.
41
Le cas de Bucarest est un peu diffrent
parce que je nai jamais voulu pouss mes tudiants suivre une seule cole, nimporte laquelle, mais je les ai laiss choisir, chacun et
chacune, ce que lattirait le plus ; une libert
qui a fait de CESI un espace plutt de recherche que de travail dans une seule direction.
42
Des importantes discussions ont eu lieu ce
sujet dans le Centre de recherches Phantasma
Cluj, recueillies dans le volume Concepte i
metode n cercetarea imaginarului, Polirom,
2007, coordonn par Corin Braga. Pendant les
discussions, Doru Pop signalait la focalisation
des chercheurs amricains sur limage, tandis
que Corin Braga soulignait le fait quen Europe, y compris Cluj, on est intress par
limaginaire, plutt que par limage (p. 111112). Dautre part, il faisait une importante
distinction entre larchtype et lanarchtype,
en tant quobjet dtude (voir, part ce volume, le livre de Corin Braga De la arhetip la
anarhetip, Polirom, 2006).
43
Pour une anthropologie des images, Gallimard, 2004 est la traduction de Bild-Anthropo
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