Introduction Aux Machines A Vitesse Variables
Introduction Aux Machines A Vitesse Variables
Introduction Aux Machines A Vitesse Variables
Une des principales applications des convertisseurs statiques est la commande des machines
électriques. Ces machines peuvent être à courant continu, synchrones, asynchrones ou autres.
L’objectif recherché très souvent est de faire fonctionner la machine à vitesse variable en lui
conservant un couple optimum ; ce qui mène à une association de la machine à un
convertisseur.
Chapitre 1
Lors du contact avec une machine, il est nécessaire de connaître sa chaîne cinématique, figure (1-1).
VARIATEUR
MOTEUR MACHINE A
DE REDUCTEUR
ELECTRIQUE ENTRAINER
RESEAU VITESSE
ELECTRIQUE
Figure (1-1) : Chaîne cinématique
E
R
U
L
L’inducteur (bobinage ou aimant permanent) n’est pas représenté sur ce schéma. Les équations
régissant le fonctionnement du moteur sont :
dI
U = E + RI + L (1-1)
dt
E = kΦΩ (1-2)
C = kΦI (1-3)
Si l’inductance de l’induit est négligeable l’équation (1-1) se réduit à :
U = E + RI (1-4)
Où E est la f.c.e.m, C est le couple électromagnétique.
Ces relations permettent de dégager trois remarques :
§ Le courant appelé par le moteur est proportionnel au couple demandé,
§ La vitesse de rotation est proportionnelle à la tension d’alimentation.
§ La vitesse de rotation est inversement proportionnelle au flux inducteur si on néglige la chute
ohmique devant la f.c.em.
Il en découle de ceci qu’il y a deux paramètres de réglage de la vitesse :
Ø La tension d’alimentation de l’induit.
Ø Le flux inducteur.
Pour créer le flux inducteur dans une machine à courant continu, on dispose de deux
possibilités :
Ø Alimenter l’enroulement d’excitation directement par une source continue (excitation
séparée ou shunt).
Ø Mettre l’enroulement d’excitation en série avec l’induit.
Les caractéristiques couple/vitesse qui en découlent sont rappelées dans la figure (1-3).
I + +
I
Ie
− −
Couple Couple
Paramètre I e
Vitesse Vitesse
Figure (1-3) : Caractéristique Couple/vitesse.
Φ min p Φ p Φ no min al
(1-7)
Il s’ensuit que la vitesse varie de :
Ω no min ale p Ω p Ω max
(1-8)
Si on diminue fortement le flux, la réaction d’induit peut devenir prépondérante ; on est amené à
ajouter des enroulements de compensation dans les gros moteurs.
Quelle que soit la vitesse Ω , on peut obtenir le courant nominal et donc la puissance nominale :
Pn = U n I n
(1-9)
L’action sur le flux permet de fonctionner à puissance nominale, mais le couple diminue si la vitesse
augmente :
P
C= n
Ω (1-10)
La figure (1-4) résume les deux types de réglage
Couple
Cn
Puissance
Pn
Ω ( rd / s )
Les caractéristiques du moteur doivent convenir à celle de la charge c'est-à-dire que tous les points de
fonctionnement doivent être accessibles et stables. Il faut tenir compte du couple à transmettre et du
couple d’accélération (dépend du moment d’inertie total ramené au rotor).
• Le courant nominal est défini par l’échauffement du moteur.
• Le courant de surcharge est défini par la capacité de commutation.
• La tension de base dépend de la puissance mais se trouve limitée technologiquement par
l’isolement et la tenue du collecteur.
• La vitesse de sortie doit être adaptée à la charge.
Les ondes de courant et de tension délivrées par le convertisseur ne sont pas parfaitement lisses :
Il existe des harmoniques qui augmentent le courant efficace à puissance nominale constante. Il faut
sur dimensionner le moteur.
dI
La machine doit supporter des gradients d’intens ité ( ) surtout avec les dispositifs de régulation qui
dt
réagissent rapidement pour améliorer les performances.
Il n’existe que deux types d’alimentation statique qui fournissent des tensions continues variables.
D’une part les redresseurs qui convertissent l’énergie électrique délivrée par une source de tensions
sinusoïdales. Ce sont des systèmes à thyristors à commutation naturelle assistée par la source,
constituée le plus souvent par le réseau. D’autre part les hacheurs qui convertissent l’énergie électrique
délivrée par une source continue. Ce sont les convertisseurs à commutation forcée à thyristors pour les
fortes puissances ou à transistors pour les faibles et moyennes puissances. La source est constituée le
plus souvent d’une batterie pour les systèmes autonomes ou du réseau redressé par un redresseur à
diodes.
Dans tous les cas, on peut représenter le convertisseur comme un amplificateur à une entrée, sa tension
de commande, et une sortie, sa tension moyenne de sortie.
La structure de principe d’un redresseur est représentée sue la figure (1-4). On reconnaît en le bloc de
puissance constituant le secteur fournissant la tension continue moyenne en conduction continue.
u = u0 cos Ψ
(1-11)
Le bloc de commande est un générateur d’impulsions, de commande des thyristors, synchronisé sur le
réseau à partir d’une tension continue de commande vc issue du régulateur précédent.
La figure (1-4-b) donne le schéma synoptique détaillé du décle ncheur des thyristors d’une phase d’un
système triphasé qui compare la tension de commande vc à celle du déclencheur va synchronisé sur
cette phase avec un déphasage symétrique de 30 ° par rapport à la phase correspondante. Cet angle
correspond à l’angle de commutation naturelle Ψ = 0 à u maximale.
Réseau 3 ≈
ig
vc u
Déclencheur Re dresseur
Figure 4 − a
Synchroniseur
− Ψ
va
Monostable > Transforma teur
vc + ig
Figure 4 − b
Figure (1-4) : Schéma de principe d’un redresseur et de sa commande.
Un comparateur à seuil fournit une impulsion de durée fixée par un monostable et d’amplitude fixée
par un amplificateur. Un transformateur d’impulsion assure l’isolement galvanique entre la commande
bas niveau et la puissance.
Ψ
Le comparateur détecte à l’instant t1 = où les tensions va et vc sont égales pour générer
ω
l’impulsion. Le déclencheur est choisi de façon à fournir :
soit une tension en dents de scie :
v a = A(δ − ωt)
(1-12)
π
Avec δ = pour une tension symétrique et un système réversible, on dit alors que la commande est
2
linéaire.
va va
vc
vc π
2
π π π
0
Ψ ωt 0 ωt
2
(a) (b )
Figure (1-5) : Commande linéaire (a) et cosinus (b) d’un redresseur
Les montages tous thyristors peuvent fonctionner en onduleur. Ils sont donc réversibles. Un
convertisseur associé à une machine est réversible lorsqu’il permet la marche du moteur dans les
quatre quadrants des axes Couple/vitesse. L’appellation normalisée du convertisseur double car il peut
être constitué de deux redresseurs montés tête bêche. Un convertisseur double est forcément tout
thyristors pour assurer la récupération d’énergie lorsque le moteur fonctionne en génératrice. La figure
(1-6) illustre un exemple des procédés employés.
Début de la décélérati on
Avant Début de la décélération
Vitesse Début de l ' accélération
Temps
Inversion Inversion
du moteur du moteur
Arrière Début de la décélérati on
Re dresseur Bloqué Bloqué Onduleur Re dresseur
M G M G M M
Les redresseurs de forte puissance fonctionnent à tension redressée faible pénalisant fortement
l’utilisateur. C’est pour cela qu’on est amené à réaliser des associations tel que :
u u
La commande successive de deux ponts en série ; chacun fournit 0 cos Ψ1 et 0 cos Ψ2 .
2 2
Les convertisseurs à facteur de puissance unitaire ; la structure est celle d’un pont redresseur tout
thyristor, figure (1-8) dans lequel les thyristors 1N et 2N fonctionnent normalement : 1N est
commandé avec un angle de retard à l’amorçage Ψ et 2N avec un angle π + Ψ . Par contre, 1F et
2 F sont à circuit auxiliaire de commutation forcée : 1F est amorcé avec un angle de retard Ψ de puis
bloqué à π − Ψ et 2 F est amorcé avec un angle de retard π + Ψ de puis bloqué à 2π − Ψ .
1N 2N
1F 2F
Ce procédé est actuellement peu utilisé en raison de la complexité entraînée par les systèmes de
commutation forcée mais on peut espérer un développement important si la technologie des thyristors
rapides progresse.
Quelque soit le type du hacheur, qui comprend toujours un bloc de puissance et un bloc de commande,
la tension de commande va , du ou des interrupteurs, est synchronisée avec une horloge externe qui
fixe la fréquence de commande.
1
fc = (1-20)
Tc
La durée de conduction de l’interrupteur principal vaut α T c si α est le rapport cycliq ue. Elle est
généralement imposée par la variation de α pour une période Tc constante.
En conduction continue et en régime permanent, la tension moyenne de sortie du hacheur série par
exemple vaut :
u = αE (I-21)
Si E est la tension de la source d’alimentation. La tension de commande va est en dent de scie sur
une période Tc et elle est de la forme :
t
v a = v a max (1-22)
Tc
va (a )
va max
vc
t
T
(b)
ig
t
α 1 α +1 2 T
Lorsqu’il y a égalité de va avec la tension de réglage vc alors v c = va max α fixe le rapport α et la fin
de conduction.
E
u = αE = vc (1-23)
va max
Le hacheur série est ainsi modélisé par un gain G0 constant.
E
G0 = (1-24)
v a max
L’association d’un hacheur série (abaisseur de tension) ou parallèle (élévateur de tension) permet le
fonctionnement dans deux quadrants, figure (1-11), c'est-à-dire :
Un
II I
I
− In In
Figure (1-11) : Hacheur deux quadrants
Le tableau (1-1) résume le fonctionnement de l’ensemble machine à courant continu hacheur. Cela
suppose que la source de tension E est capable de recevoir de l’énergie.
iF
L
H RF U RF
Ce type de freinage suppose que la source peut recevoir de l’énergie. On utilise un hacheur survolteur,
figure (1-14).
iF
L
H Source E
t ∈ [ 0, α Tc ] UH = 0 (1-28)
t ∈ [αT c , Tc ] UH = E (1-29)
En valeur moyenne :
U H = (1 − α ) E (1-30)
La puissance renvoyée à la source s’exprime par :
P = (1 − α ) EI F (1-31)
Mesure de I
Commande
AI AΩ
V Commande
Ω référence
Figure (1-15) : Schéma synoptique d’une régulation de vitesse
V commande
Figure (1-16) : Chaîne d’action d’un variateur de vitesse
§ Un hacheur, dont le rapport cyclique est commandé par une tension v c selon une relation
linéaire, alimente l’induit d’une machine à courant continu.
§ La tension de sortie du hacheur, en conduction continue, est proportionnelle à la tension de
commande v c . Le hacheur se comporte vis à vis de v c comme un amplificateur de tension
continue : U c = α vc .
§ La tension v c est l’image de la vitesse souhaitée Ω 0 : On a v c = aΩ 0 , a est le facteur
d’échelle et s’exprime enV / rds −1 .
§ La régulation se fait à deux niveaux :
§ Une régulation du courant qui alimente l’induit du moteur,
§ Une régulation de vitesse.
§ Le capteur de vitesse est une dynamo tachymétrique qui, après filtrage et réduction, délivre
une tension proportionnelle à la vitesse : v r = aΩ .
§ Le capteur de courant est un shunt, l’image du courant est obtenue sous forme d’une tension.
vc Uc Cm −
1 1 Ω
a α k
Ω0 + R(1 + Te p ) + f + Jp
−
vr a
Figure (1-17) : Schéma fonctionnel
L
Te = est la constante du temps électrique du moteur.
R
4-2-2. Schéma fonctionnel avec boucle de courant
Le capteur de courant donne une image rI qui est comparée à la tension de commande. H i ( p)
représente le régulateur de courant. Le schéma fonctionnel, figure (1-17), devient :
Cr
r
− Uc Cm
− Ω
+ 1 1
H i (p) α k
+ R (1 + Te p) + f + Jp
vc − I
k
Figure (1-18) : Schéma fonctionnel avec boucle de courant.
Pour simplifier l’étude, on néglige le frottement f . Dans ce cas la vitesse devient l’intégrale du
courant induit.
k
Ω= I (1-40)
Jp
JR
On note Tm = la constante du temps mécanique. Le schéma complet est donné par la figure (1-19).
k2
r
Cr
Ω0 Uc
vc ε vi − − Ω
+ 1 1
a H v ( p) H i ( p) α k
+ − − R (1 + Te p) + Jp
+
vr écrêtage I
E
a
Figure (1-19) : Schéma fonctionnel complet.
Hypothèse : f = 0 et C r = 0 .
Le schéma fonctionnel de la boucle de courant, figure (I-20), devient :
Uc I Cm
vi − 1 1 Ω
H i ( p) α k
+ + − R (1+ Te p ) Jp
E
k
Figure (1-20) : Boucle de courant.
Ce schéma peut être transformé en supposant que I est la grandeur de sortie commandée par la
grandeur d’entrée v i . La partie droite du schéma devient :
Uc I
1
+ − R(1 + Te p)
E
k2
Jp
Figure (1-21) : Schéma transformé
I
vi Tm p
H i ( p) α
+ − R(1 + Tm p + Te Tm p 2 )
r
Figure (1-22) : Schéma fonctionnel de la boucle de courant
vi r αTm p rI
H i ( p)
+ − R(1 + Tm p + Te Tm p 2 )
L’analyse de H ( jω ) en boucle ouverte permet de constater que la régulation de courant sera stable en
boucle fermée mais il n’y a pas de gain quand ω → ∞ .
20 log H ( jω )
1 1
log(ω )
Tm Te
ϕ
90°
0
− 90°
−1
20 log H i
20 log g 0
1 1
=
T Te
Figure (1-24) :
On choisit de mettre en cascade un correcteur PI dont le diagramme de bode est représenté sur la
figure (1-24) avec T = Te . La fonction de transfert du correcteur est :
1 + Tp
H i ( p) = g0 (1-44)
Tp
La boucle courant corrigée se présente ainsi :
vi
+ g 0 rα Tm 1 rI
− RTe (1 + Tm p)
rI
Figure (1-25) :
RTe
avec δ =
R0
La boucle courant corrigée se ramène à un premier ordre. Toute la boucle est ainsi représentée sur la
figure (1-26). On remarque qu’il n’y aura pas de dépassement sur I .
Réalisation pratique du correcteur PI :
Cs Rs
Re
vi −
Re +
rI vs
R g
Avec : g 0 = s , T = R s Cs , v s ( p) = ( g 0 + 0 )[ vi ( p) − rI ( p)]
Re Tp
La régulation de courant est mise en pla ce. Le schéma complet de la boucle se ramène à celui de la
figure (1-27).
Cr
vc Cm − Ω
Ω0 1 1 I 1
a H v ( p) k
+ − r 1 + δp + Jp
vr
k
Figure (1-27) : Schéma fonctionnel complet
Ω0 akH v ( p ) Ω
+ − r (1 + δp ) Jp
Figure (1-28) :
Ω akHv ( p)
= (1-48)
Ω 0 r (1+ δ p) Jp
On constate que, sans correcteur, la fonction de transfert en boucle ouverte comporte une intégration :
On peut donc en déduire que, dans ce fonctionnement et en régime permanent, l’erreur de vitesse sera
nulle en boucle fermée.
Etudions la réponse en boucle fermée et sans correcteur ( H v ( p) = 1) . La fonction de transfert devient
alors :
ak k
a
Ω r (1 + δp) Jp r
= = (1-49)
Ω0 ak k
1+ Jδp 2 + Jp + a
r (1 + δp) Jp r
Le système est du deuxième ordre. La réponse souhaitée à un échelon est un régime apériodique ou
critique (on évite un régime oscillatoire amorti). La réponse pour obtenir le régime critique en réponse
indicielle (meilleurs compromis) est que le discriminant du dénominateur soit positif ou nul. Soit :
4 Jδak
∆ =J2 − ≥0
r
En pratique, les caractéristiques du moteur associé au convertisseur n’ont aucune raison de remplir
cette condition. L’introduction d’un correcteur à gain proportionnel permettra d’ajuster le coefficient
d’amortissement du système.
La fonction de transfert en boucle fermée devient avec correcteur proportionnel H v ( p ) = A
k
aA
Ω r
= (1-50)
Ω0 k
Jδp 2 + Jp + aA
r
4 JδaAk
La condition pour obtenir un régime critique ou apériodique s’écrit alors : ∆ = J 2 − ≥ 0 . Si on
r
augmente le gain statique A de la chaîne d’action, on tend à rendre le système moins stable.
4-4-1. Fonctionnement en régulation.
On s’intéresse maintenant à la réponse en vitesse Ω lors d’une perturbation de couple résistant, alors
que la consigne Ω 0 est fixe. Le schéma fonctionnel complet est représenté sur la figure (I-29) :
A1 ( p )
A2 ( p)
Cr
Ω0 1 1 Cm − Ω
I 1
a H v ( p) k
+ − r 1 + δp + Jp
On sait que si A1( p) ne contient pas d’intégrateur, il y aura nécessairement une erreur en régime
permanent à la suite d’une perturbation de couple résistant. Le correcteur doit donc introduire dans
A1( p) une intégration. Finalement, il faut une action proportionnelle pour corriger le fonctionnement
en asservissement et une action intégrale pour rendre l’erreur en régime permanent nulle vis-à-vis
d’une perturbation de couple. Le correcteur de la boucle vitesse sera donc un correcteur PI :
1+τ p
H v ( p) = A (1-51)
τp