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Steiner Rudolf - L'Apocalypse

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RUDOLF STEINER

LAPOCALYPSE
Cycle de douze confrences
faites Nuremberg
du 17 au 30 Juin 1908
3 e dition entirement rvise, annote et
complte par une confrence dintroduction
(Traduit de lallemand)

CENTRE TRIADES
4 , rue Grande-Chaum ire
PARIS 1 9 7 8

Ce cy cle de confrences a paru en allem and sous le titre : Die Apokaly pse
des Johannes au Rudolf Steiner Verlag, Dornach (Suisse) GA N 1 04
Traduction franaise com plte et rv ise par H. Bideau et H. Waddington
Tous droits rserv s. Traduction autorise

CONFRENCE DINTRODUCTION

NUREMBERG pourra clbrer lautomne prochain un beau


centenaire. Car cest lautomne de 1808 quelle a accueilli
dans ses murs un des plus grands esprits dAllemagne ; bien
quon parle peu de lui aujourdhui, et que ses uvres soient
bien mal comprises, il est de ceux qui, lorsquon les
comprendra, seront dune grande importance pour la vie de
lesprit. Et cest lautomne de 1808 que le philosophe Hegel
est devenu directeur du Lyce royal de Nuremberg.
Or, Hegel a dit et nous pouvons prendre pour point de
dpart cette affirmation que la pense humaine la plus
profonde est lie lincarnation du Christ, sa personne
historique ; ce qui fait la grandeur de la religion chrtienne, at-il ajout, cest que malgr sa profondeur, elle peut tre
comprise par la conscience ordinaire, tout en lincitant une
tude plus approfondie. Elle est accessible nimporte quel
niveau de culture, et en mme temps rpond aux exigences les
plus hautes. {1}
Que le christianisme, le message de lvangile, soit
comprhensible chacun, quelle que soit sa culture, on le sait
depuis prs de deux millnaires. Quil fasse appel la pense la
plus profonde, quil faille, pour le comprendre, connatre les
enseignements de la sagesse humaine, la Science spirituelle a
prcisment pour tche de le montrer. Et elle le montrera
lorsque les impulsions quelle apporte seront bien comprises et
se rpandront parmi les hommes.
Ce serait une erreur de croire que la Science spirituelle,
lAnthroposophie, est une religion, et quelle cherche
supplanter les anciennes confessions. Pour couper court tout
malentendu, nous dirons que, tout en tant le soutien le plus

ferme, le plus sr, de la vie religieuse, elle nest pas elle-mme


une religion, et que par consquent elle ne peut en aucun cas
sopposer une religion. Cependant, elle peut tre
linstrument, le moyen par lequel les connaissances, les vrits
les plus profondes et les plus grands mystres peuvent
devenir comprhensibles.
Le rapport entre lanthroposophie et les documents de telle
ou telle religion il sagira dans ces confrences des
documents chrtiens peut tre clair par la comparaison
suivante : entre lanthroposophie et les textes sacrs, le
rapport est le mme quentre les vrits mathmatiques et les
manuels ou les livres crits au cours de lhistoire pour en
permettre ltude. Il existe un livre trs ancien que connat
seul celui qui est familiaris avec lhistoire des
mathmatiques : cest la Gomtrie dEuclide. Elle apporte
pour la premire fois, sous une forme propre lenseignement,
ce quon enseigne en cette matire aux enfants de nos coles.
Ils ne savent pourtant pas que tout ce quils apprennent sur
les droites parallles, sur les triangles, etc a t formul pour
la premire fois dans ce trs ancien ouvrage. A juste titre, on
fait comprendre llve quil peut vrifier lui-mme la vrit
des affirmations mathmatiques, que lesprit humain,
appliquant ses facults lobservation des formes dans
lespace, peut les comprendre sans connatre le livre dEuclide.
Mais sil en prend connaissance un jour, il saura lapprcier et
en mesurer la valeur. Il comprendra ce qua donn
lhumanit celui qui fut le premier offrir ce document son
intelligence.
Le rapport de la Science spirituelle avec les documents
religieux est de mme nature. Elle puise des sources telles
quelle na nul besoin de sappuyer sur des traditions, sur des

textes, quand son impulsion est bien comprise. La


connaissance actuelle du monde sensible est ne du libre usage
des facults humaines ; de mme, les forces spirituelles, les
facults suprasensibles, tout dabord endormies dans lme,
nous donnent connaissance du monde suprasensible, invisible,
qui sous tend le monde sensible tout entier. Celui qui se sert de
ses organes sensoriels est mme de percevoir ce qui se
prsente eux ; par son intelligence, il peut comprendre ce
quil peroit. De mme, celui qui pratique lentranement de la
Science spirituelle est capable de voir au-del de lapparence
sensible, de dcouvrir les causes spirituelles, lactivit dtres
que ne voient ni nentendent les yeux et les oreilles physiques,
mais bien les organes de lesprit. La source, la source
indpendante et libre de la connaissance spirituelle, cest donc
la mise en uvre de certaines forces supra-sensibles, qui sont
encore aujourdhui en sommeil chez la majorit des humains ;
la connaissance du monde extrieur a de mme pour source le
libre usage des facults aptes le percevoir.
Lorsque dune faon quelconque on est entr en possession
de connaissances qui atteignent la ralit au-del du monde
des sens, linvisible au-del du visible, on peut, arm de ce
nouveau savoir, et comme le gomtre se reporte louvrage
dEuclide, se reporter aux traditions, aux livres, aux
documents qui ont communiqu cette ralit lhumanit au
cours de lhistoire. On peut vrifier lexactitude de ces textes
par une mthode analogue celle du gomtre moderne qui lit
le livre dEuclide. Alors on les apprcie, on en reconnat la
valeur. Car pour celui qui est vraiment arm de la
connaissance supra-sensible, les documents de la rvlation
chrtienne ne perdent nullement leur prix. Bien au contraire,
ils brillent pour lui dun clat bien plus vif que pour le simple

croyant ; ils rvlent alors un contenu de vrit beaucoup plus


profond quon ne le pensait auparavant.
Pour comprendre mieux encore le rapport de
lanthroposophie avec les documents religieux, posons-nous la
question suivante : qui donc apprcie le mieux la gomtrie
dEuclide, celui qui en parle parce quil sait traduire
littralement cet ouvrage tout en ignorant la gomtrie, ou
celui qui connat la gomtrie et sait la retrouver dans
louvrage ? Imaginons un philologue lisant le livre : que
derreurs il commettrait sil voulait en expliquer le contenu !
Cest ce quont fait pour les documents religieux un grand
nombre de gens qui taient appels en dvoiler le sens
vritable. Ils ont abord ces textes dans lignorance de toute
autre source possible de connaissance. Cela nous vaut
aujourdhui des commentaires trs scrupuleux, o tout est vu
sous langle historique en particulier lorigine des documents
eux-mmes, mais qui nont pas plus de valeur quune
explication de la Gomtrie dEuclide due quelquun qui ne
possderait aucune notion de cette science.
La connaissance en matire de religion jy insiste - ne
peut sdifier qu laide de notions acquises par la voie de la
Science spirituelle, bien que celle-ci ne soit que le levier de la
vie religieuse, et non une religion proprement dite. La religion
est essentiellement du domaine du cur, des sentiments, qui
incitent lhomme lever le meilleur de son me vers les
Entits suprasensibles. Cest de la chaleur de ces sentiments,
de leur force, de leur qualit que dpend chez un tre le
caractre de sa religion, de mme que la faon dont il apprcie
un tableau dpend de son sens esthtique. Certes, la religion a
pour objet ce que nous appelons le monde spirituel, le

suprasensible. Mais la sensibilit artistique est tout autre


chose que la connaissance des lois spirituelles qui rgissent les
arts, bien que cette connaissance puisse aider mieux les
comprendre. De mme la sagesse, la connaissance qui conduit
vers le monde spirituel, est tout autre chose que la religion.
Elle donnera au sentiment religieux plus de force, plus de
gravit, plus de grandeur ; elle nest pas par elle-mme une
religion, et ne fait quy amener celui qui la cultive.
Si lon veut comprendre limportance, le sens et la valeur
spirituelle des rvlations du christianisme, il faut pntrer
trs avant dans le domaine de lesprit. Il faut remonter un
pass infiniment lointain, se reporter mme lpoque qui a
prcd ltablissement des religions, et chercher voir
comment elles sont nes. Car il y a bien eu sur la terre un
temps o les pratiques religieuses nexistaient pas ; la Science
spirituelle, elle aussi, le confirme, mais dans un tout autre sens
que la science matrialiste.
Que signifie pour les humains la religion ? Cest le mot
mme lindique le lien qui unit lhomme son Dieu, au
monde spirituel. Les poques dites religieuses furent
essentiellement celles o lhomme aspirait cette union avec
Dieu, soit parce quil avait soif de connaissance, soit parce quil
prouvait un certain sentiment, soit encore parce quil avait
limpression que sa volont ntait vigoureuse que lorsque la
force divine limprgnait. A ce temps, lhomme avait une
prescience du monde spirituel plutt quune vritable
connaissance, quune vision ; il se sentait baigner en lui.
Auparavant il nprouvait pas le besoin, la soif de ce lien avec
le suprasensible, parce quil le connaissait aussi bien que
lhomme d prsent connat le monde sensible. A-t-on besoin
aujourdhui dtre persuad que les pierres, les arbres, les

animaux existent ? A-t-on besoin de documents, dune


doctrine pour en tre certain ? Non, car on les voit, et point
nest besoin par consquent dune religion du monde des
sens. Imaginons quelquun qui vivrait suivant un mode tout
diffrent du ntre, avec dautres organes sensoriels, une autre
forme dintelligence, qui ne connatrait ni pierres, ni plantes, ni
animaux, parce que tout cela serait invisible pour lui, un tre
qui ne pourrait acqurir la connaissance de ces choses dont
nous avons lexprience directe que par des documents ou
par une tradition. Ce qui lui serait ainsi transmis serait sa
religion . Sil lisait dans un livre quil existe des pierres, des
plantes, des animaux, ce serait l lobjet de sa foi, sa religion,
puisquil nen aurait jamais rien vu.
Or, lhomme a connu une poque o il vivait parmi les
tres, dans le monde de lesprit sur lequel le renseignent
aujourdhui les religions et les doctrines sacres traditionnelles.
Le mot volution rend de nos jours un son magique ;
pourtant il nest appliqu par les savants quaux faits
matriels. Du point de vue de la Science spirituelle, tout dans
lunivers est en volution, et surtout la conscience humaine.
Ltat de conscience dans lequel, en vous rveillant le matin,
vous voyez et comprenez le monde sensible, cet tat de la
claire conscience de veille est d la mtamorphose dun autre
tat de conscience, beaucoup plus ancien, dit imaginatif .
Par cette mtamorphose, on parvient des stades antrieurs
de lvolution humaine ignors de la science qui sappuie
uniquement sur le tmoignage des sens et les mthodes
rationnelles. Selon cette science, lhomme dun pass
infiniment recul aurait connu des tats de conscience
semblables ceux des animaux actuels.

Nous avons expliqu ailleurs comment la Science spirituelle


conoit le rapport de ltre humain avec lanimal. Lhomme na
jamais t comparable lanimal actuel. Il ne descend pas
dtres pareils aux animaux que nous connaissons. Les formes
dvolution par lesquelles il a pass se rvleraient, si nous les
dcrivions, bien diffrentes. Les animaux daujourdhui
reprsentent des stades antrieurs de cette volution, des
formes anciennes qui se sont en quelque sorte figes. Mais
lhomme a continu sa marche ; et les animaux sont donc, par
rapport lui, descendus.
Le monde animal nous apparat comme compos de frres
arrirs de lhomme, et leurs formes actuelles ne sont mme
plus ce quelles taient autrefois. A ces poques trs anciennes,
les conditions de la vie sur terre taient tout autres ; les
lments ntaient pas distincts les uns des autres comme ils le
sont aujourdhui. Bien quil ft dj un tre humain, lhomme
navait pas de corps comparable au ntre. Il attendait en
quelque sorte, pour descendre dans la chair, le moment o,
dans cette matrialit charnelle, il pourrait dvelopper son
esprit. Les animaux nont pas pu attendre ; ils se sont figs
un stade antrieur ; ils se sont chargs de chair plus tt quil
net fallu. Cest pour quoi ils ont d stationner, rester en
arrire. Mais lhomme a vcu dans dautres conditions, dans
dautres tats de conscience que ceux daujourdhui. Ce que
nous appelons pense logique, intellect, raisonnement, ne sest
dvelopp que plus tard. En revanche, certaines facults qui
actuellement dclinent, taient alors beaucoup plus puissantes,
beaucoup plus dveloppes, la mmoire en particulier. Du fait
du dveloppement de lintelligence dans notre civilisation, la
mmoire connat un dclin.

Il suffit de regarder autour de soi pour voir que cette


affirmation de la Science spirituelle est bien fonde.
Si ce que vous venez davancer est vrai, pourrait-on
objecter, on devrait constater que des tres humains qui, par
suite dun hasard quelconque, sont arrirs, ont une mmoire
exceptionnelle, et que lorsquon cherche dvelopper leur
intelligence, cette mmoire faiblit. On peut en effet citer un
cas bien caractristique de ce genre, et prcisment dans cette
ville. Il sagit de Gaspard Hauser, cet tre arriv un jour
Nuremberg dans le mystre, et mort Ansbach dune faon
non moins mystrieuse. Si lon ne tient compte que de ce qui
est avr son sujet, on saperoit que cet enfant trouv, dont
on ignorait lorigine et quon a appel lenfant de lEurope ,
ne savait ni lire ni crire. A lge de 20 ans, il navait aucun
acquis intellectuel. Mais, chose curieuse, il tait dou dune
mmoire prodigieuse. Lorsquon entreprit son instruction,
lorsque la logique pntra dans son esprit, cette mmoire
disparut. Et laccession la conscience eut encore chez lui un
autre effet : A lorigine, il tait dune sincrit inne presque
inconcevable, mais plus son esprit prenait le got de
lintellectualit, et plus cette honntet foncire saffaiblit.
tudier cette me artificiellement retarde serait certes
trs instructif. Et celui qui sappuie sur la Science spirituelle
considre comme trs fonde la tradition populaire, que nos
rudits mprisent tant, et selon laquelle Gaspard Hauser, alors
quil ignorait lexistence dtres diffrents de lui, sest conduit
dune faon tout fait singulire lorsquil fut mis en prsence
de btes furieuses. Celles-ci se soumirent lui avec la plus
grande douceur. De lui, quelque chose manait qui avait pour
effet dapaiser lanimal furieux prt se jeter sur un autre. A

loccasion dun pareil cas que la Science spirituelle permet de


comprendre alors quil parat en gnral nigmatique , vous
pouvez constater que ce qui parat inexplicable dans la vie
ordinaire trouve une explication dans des faits dordre
spirituel. Certes, il ne faut pas aborder ces faits par la
spculation philosophique, mais uniquement par lobservation
spirituelle ; toutefois, ils sont aussi accessibles la pense
objective et logique.
Mon propos est ici de vous montrer que ltat de conscience
actuel sest dvelopp partir dun autre, infiniment lointain,
o lhomme ntait pas, comme aujourdhui, demble en
contact avec le monde sensible ; mais il avait un lien avec les
faits et les tres du monde spirituel. Il ne voyait pas son
semblable sous sa forme physique, forme qui dailleurs
nexistait pas telle quelle est prsent. Lorsquun tre
sapprochait de lui, une sorte de rve slevait dans son me.
Selon la forme et la couleur de cette image, il voyait si cet tre
tait bien ou mal dispos son gard. Dans cet tat de
conscience, il percevait les faits spirituels, le monde spirituel en
gnral. Tout comme il vit maintenant avec des tres de chair
et dos, lhomme vivait au milieu dtres spirituels, alors quil
tait lui-mme me et esprit. Ces tres taient pour lui des
ralits. Il tait esprit parmi les esprits. Bien quil ne les ait
connues que dans un tat de conscience diffus, les images qui
slevaient dans son me taient vivantes autour de lui.
De ce monde spirituel o lhomme vivait encore cette
poque, il est descendu par la suite, afin de se crer un
vtement de chair adapt ltat de conscience qui est le ntre
aujourdhui. Les animaux existaient dj physiquement
lorsque ltre humain tait encore dou de perception
spirituelle. Il vivait alors au milieu dtres spirituels, et navait

pas plus besoin de se prouver leur ralit que vous navez


besoin de vous prouver lexistence des pierres, des plantes,
des animaux. Vivant parmi les Esprits et les Dieux, il navait
pas besoin de religion.
Puis il est descendu vers la terre, et son ancien tat de
conscience sest transform. Lhomme ne voit plus planer dans
lespace des couleurs et des formes ; pour lui, les couleurs
recouvrent la surface des objets. Dans la mesure o il apprend
orienter ses sens vers le monde extrieur, celui-ci stend
comme un voile la grande Maya devant le monde spirituel,
un voile travers lequel doit parvenir lhumanit le message
de ce monde spirituel. La religion est devenue ncessaire.
***

Pourtant, lhomme a pass par un stade intermdiaire


entre celui de lre pr-religieuse et celui de lpoque religieuse
proprement dite. Cest de l que datent les mythologies, les
lgendes, les traditions populaires qui parlent des mondes
suprasensibles. Il faut vraiment tout ignorer des vritables
faits spirituels pour prtendre que les divinits des
mythologies Scandinave, germanique et grecque, que tous les
rcits concernant les Dieux et leurs actions, sont des
inventions. Le peuple ne compare pas des moutons les
nuages quil voit passer dans le ciel. Seuls le prtendent nos
rudits qui sont, eux, pleins dimagination dans ce domaine. La
vrit est tout autre. Les anciennes mythologies, les anciennes
lgendes, sont le dernier vestige, les dernires traces laisses
par la conscience pr-religieuse. La tradition a conserv ce que
des hommes percevaient eux-mmes. Ceux qui ont dcrit
Wotan, Thor, Zeus, etc se rappelaient encore qu une
certaine poque, lhomme avait vu ces tres. Des bribes, des

vestiges arrachs lensemble de ce qui fut jadis connu, voil


ce que sont les mythologies.
Cet tat de conscience intermdiaire se manifestait encore
autrement ; lpoque o les hommes taient dj intelligents,
disons mme trs intelligents, il y en a toujours eu qui taient
capables, dans un tat second appelez-le extase ou folie,
comme vous voudrez de voir les mondes spirituels, de
percevoir ce que voyaient auparavant la plupart des tres
humains. Ceux-l racontaient quils percevaient encore le
monde spirituel ; ces rcits se mlaient aux souvenirs, si bien
quune foi vivante gagnait le peuple. Ainsi seffectua la
transition qui devait aboutir la naissance du sentiment
religieux.
Le chemin parcourir jusque-l fut fray par les hommes
qui surent comment dvelopper leur vie intrieure de faon
telle quils purent nouveau contempler les mondes spirituels,
ces mondes dont lhomme est issu et quil percevait autrefois
dans un tat de conscience nbuleux. Nous abordons ici des
connaissances qui paratront trs peu vraisemblables plus
dun de nos contemporains, entre autres la notion d initi .
Les initis sont ceux qui, en appliquant certaines
mthodes, ont dvelopp leur propre vie intrieure en vue de
pntrer nouveau dans le monde de lesprit. Linitiation est
une ralit. En toute me sommeillent des forces, des facults
suprasensibles. Pour tout tre humain, il vient, il peut du
moins venir un moment solennel o ces forces sveillent. Ce
moment, nous pouvons lvoquer en nous reprsentant ce qua
t par ailleurs lvolution de lhumanit.
Dans un trs lointain pass, le corps humain ne comportait
ni oreilles, ni yeux physiques du genre de ceux quil possde

actuellement. L o ils se trouvent maintenant, il tait pourvu


dorganes indiffrencis qui ne pouvaient ni voir, ni entendre.
Puis vint lpoque o certains de ces organes inertes sont
devenus des points lumineux, o ils se sont dvelopps au
point quils ont vu la lumire ; une autre poque encore,
loreille humaine se dveloppa au point que le monde,
silencieux jusqualors, lui devint perceptible par les sons, les
harmonies. Les yeux, par exemple, se formrent sous laction
du Soleil. {2}
Or, lhomme daujourdhui peut vivre de telle faon que des
organes psychiques et spirituels, indiffrencis en gnral, se
dveloppent galement. Un moment peut arriver il lest dj
pour certains o lme et lesprit se transforment comme
sest autrefois transform lorganisme physique. De nouveaux
yeux, de nouvelles oreilles apparaissent, travers lesquels
brille la lumire et rsonnent les sons dun monde spirituel
environnant, jusqualors obscur et muet. Toute progression est
possible, mme celle qui permet de pntrer dans les mondes
suprieurs. Cest en cela que consiste linitiation.
Les mthodes daccs cette initiation sont la porte des
disciples comme le sont dans la vie ordinaire les mthodes en
usage dans les laboratoires de chimie, de biologie. La seule
diffrence, cest que la science ordinaire se sert dinstruments,
dappareils, alors que pour celui qui aspire linitiation, il
nexiste quun seul instrument, quil doit dailleurs faonner :
lui-mme, avec toutes ses facults. Le fer possde une force
magntique latente. De mme peut sommeiller dans lme
humaine la force qui permet de pntrer dans le monde
spirituel de la lumire et des sons.
A partir dune certaine poque donc, seul le monde

physique sensible est peru dune faon normale. Les guides


de lhumanit sont alors ces initis dont le regard pntre dans
le monde de lesprit, et qui peuvent en communiquer le
contenu et donner des explications son sujet.
Le premier degr de linitiation nest pas atteint lorsquon
en reste aux spculations philosophiques, aux notions plus ou
moins subtiles, aux raffinements intellectuels. Ce qui est
concept dans le monde sensible se transforme pour celui qui
pntre dans le monde spirituel ; il ny trouve plus de notions
nettement dfinies, mais des images, des Imaginations. Car il
accde alors au plan spirituel, celui de la cration universelle.
Seuls les objets du monde sensible ont des contours prcis. Sur
le plan o se peroit la cration universelle, lanimal, par
exemple, napparat pas sous une forme aux contours fixes. On
y trouve une image premire, source des formes extrieures
spcialises, une ralit vivante, organique. Il faut ce propos
rappeler le mot de Gthe : Tout ce qui passe nest que
symbole.
Cest en images que liniti apprend tout dabord
connatre, comprendre, lorsquil slve dans le monde de
lesprit. Mais il faut que sa conscience devienne plus mobile
que celle qui nous sert comprendre le monde sensible. Cest
pourquoi elle est appele conscience imaginative ; elle
ramne lhomme au monde spirituel sans rien laisser dans la
pnombre. Elle est tout aussi claire, tout aussi vive que lest
notre conscience ltat de veille.
Cette conscience du monde spirituel vient sajouter ainsi
la conscience de veille et enrichit lme. Ce qui a t rvl
lhumanit sous forme de traditions et de documents, cest
prcisment ce quont vu dans les mondes suprieurs ceux qui

avaient t initis. Nous reconnaissons, nous retrouvons ce


que contiennent les textes sacrs lorsque nous remontons la
source, cest--dire la vision des initis.
Avec lapparition sur terre de la plus haute entit qui ait
jamais foul le sol terrestre, le Christ Jsus, un nouvel lment
intervint dans lvolution. Pour bien voir ce que le don fait par
le Christ apportait de nouveau, il faut se rappeler que dans
tous les centres antrieurs sa venue, linitiation ncessitait
lisolement total du nophyte, sur lme duquel on agissait
dans le plus profond secret. Il faut aussi se rappeler quun
reste de lancienne conscience de rve subsistait encore
lpoque chez celui qui slevait vers le monde spirituel. Ltre
au sujet duquel on enseignait que lhomme verrait en lui le
plus sublime de tous, le Christ Jsus, a pris place dans
lhistoire de lhumanit. Et celui qui connat la Science
spirituelle sait que tout enseignement religieux donn avant
lre chrtienne est une Annonciation .
Lorsque les initis de lantiquit parlaient de ce qui tait
leurs yeux ltre spirituel le plus grand, lorigine de toute
chose, ils parlaient du Christ, mais ils lui donnaient dautres
noms. Rappelons-nous par exemple lAncien Testament qui
est, lui aussi, une Annonciation . Rappelons-nous que Mose
fut charg de conduire son peuple, et qualors un ordre lui fut
donn :
Dis ton peuple que cest le Seigneur Dieu qui ta indiqu
ce que tu devais faire. A quoi Mose rpondit : Comment
les gens me croiront-ils ? Comment pourrai-je les
convaincre ? Que dois-je leur dire lorsquils me demanderont
qui ma envoy ? Il reut alors cette rponse : Dis-leur
que cest le Je suis qui ta envoy.

Je suis tel est le nom de lentit divine, du principe du


Christ en lhomme, de ltre dont lhomme pressent quil porte
en lui une goutte, une tincelle, lorsquil peut dire Je suis .
La pierre ne peut pas le dire, la plante et lanimal pas
davantage. Lhomme est le couronnement de la Cration parce
quil peut se dire Je suis lui-mme, parce quil peut
prononcer un mot qui na de sens pour personne dautre que
pour celui qui le dit. Vous ne pouvez dire Moi qu vousmme. Personne ne peut vous appeler Moi . Lme
sadresse ici elle-mme dans ce mot o lui parvient ce
quaucun sens ne lui rvle, rien de ce qui vient du dehors. Ici,
le Dieu parle. Cest pourquoi le nom : Je suis a t donn
la Divinit qui remplit lunivers. Dis-leur que le Je suis ta
dit cela. {3} Voil ce que Mose devait rpondre son
peuple.
Les hommes ne dcouvrent que lentement le sens profond
de ce Je suis . Ils ne se sont pas considrs demble
comme des individualits. On le voit encore dans lAncien
Testament et chez les peuples germaniques, et mme dans les
premiers temps du christianisme. Pensez aux Chrusques, aux
Teutons, aux peuples qui habitrent autrefois lAllemagne
actuelle. Le Chrusque avait plutt le sentiment dappartenir
au Moi de sa tribu. Lindividu ne disait pas de lui-mme cette
poque : Je suis. Il avait limpression dtre enclos dans un
organisme compos de tous ceux qui taient du mme sang
que lui.
Ce sentiment du lien par le sang englobait pour lhomme de
lAncien Testament tout son peuple, gouvern par un Moi
unique au sein duquel il se sentait port. Moi et le Pre
Abraham sommes un cette parole avait pour lui un sens

car il remontait travers les gnrations jusqu Abraham.


Au-del des bornes de son Moi individuel, il se sentait reposer
dans le sein dAbraham , source do scoulait travers les
gnrations le sang porteur du Moi collectif.
Ce qui, pour tout homme de lAncien Testament, avait une
si haute signification, comparons-le maintenant avec la parole
du Christ Jsus : Avant Abraham tait le Je suis . {4} Tel
un clair, ces mots projettent leur lumire sur tout le progrs
accompli depuis la venue du Christ. Avant Abraham tait le
Je suis car cest bien ainsi quil faut traduire et
interprter le texte de la Bible signifie : Si vous remontez
le cours des gnrations, vous trouverez en vous-mmes, dans
votre propre individualit, quelque chose de plus durable
encore que la force qui se perptue travers ces gnrations.
Avant vos anctres, il y avait le Je suis , cette Entit qui
pntre dans tout tre humain, dont chaque me humaine
peut faire en elle-mme lexprience directe. Non pas Moi et
le Pre Abraham , non pas Moi et un pre mortel , mais
Moi et le Pre spirituel qui nest li rien dphmre
sommes Un . En tout individu il y a le Pre. Il possde, vivant
en lui, le Principe divin qui fut, qui est et qui sera.
Aprs avoir ressenti depuis bientt deux millnaires la
force de cette impulsion cosmique, les hommes reconnatront
pleinement dans les temps futurs ce que signifie pour
lhumanit le saut qui sest produit dans lvolution, dans la
mission de la Terre. Ce quon ne pouvait reconnatre quen
dpassant lexistence individuelle, en saisissant lEsprit de tout
un peuple, ctait ce que cherchaient atteindre les initis
dautrefois. Lhomme ordinaire ne voyait dans les liens du sang
que ce qui est phmre, ce qui commence la naissance et
finit la mort. Mais pour celui qui connaissait les mystres, ce

qui passe travers le sang des gnrations tait un tre rel ;


il y voyait lEsprit de son peuple. Il contemplait ce qui nest
accessible que dans le monde spirituel, le Dieu dont la force
ruisselle travers le sang des gnrations. Se trouver face
face avec ce Dieu, cela ntait possible que dans les Mystres.
Ceux qui dans lentourage du Christ le comprirent
vraiment, ses disciples les plus intimes surent quils avaient
devant eux un tre de nature spirituelle, divine, vivant dans
une forme charnelle, perceptible leurs sens. Ils comprirent
quen le Christ Jsus rsidait pour la premire fois dans un
tre humain individuel lEsprit que jusqualors on avait senti
vivre dans les collectivits, dans les masses humaines, et qui
ntait visible dans le monde spirituel que pour les seuls initis.
Il tait le premier-n parmi les hommes.
Plus ltre humain sindividualise, plus il peut devenir
porteur damour. L o le sang enchane les hommes les uns
aux autres, ils aiment celui que ces liens du sang les poussent
aimer. Lorsque lindividualit est accorde un tre, lorsque
cet tre couve et nourrit ltincelle divine qui est en lui, cest
dun cur libre quil peut aimer. Une impulsion nouvelle est
donc ainsi venue renouveler lancien lien damour qui
dpendait de la consanguinit. Ce dernier se transforme peu
peu en amour spirituel, en un lien damour fraternel qui,
passant dme me, finira par embrasser toute lhumanit.
Quant au Christ Jsus, cest la force, la force vivante qui, en
prenant place dans lhistoire, en se rvlant des yeux de
chair, a fait de lhumanit une communaut de frres. Les
hommes en arriveront comprendre que ce lien de lamour
fraternel est le vritable christianisme, le christianisme
spirituel.

On dit facilement aujourdhui que lon doit rechercher le


fonds unique de vrit commun toutes les religions. Ceux qui
parlent ainsi et qui ne comparent les religions que pour
trouver abstraitement ce quelles ont de semblable ne
comprennent rien au principe de lvolution. Ce nest pas en
vain que le monde volue. Il est vrai que la vrit est contenue
dans toutes les religions, mais en passant de rvlation en
rvlation, elle volue vers des formes plus hautes. On peut
certes, en tudiant fond les diverses religions, y trouver les
mmes enseignements que dans le christianisme. Celui-ci na
pas apport de nouvelles doctrines. Ce quil a dessentiel, ce
nest pas la doctrine. Chez les fondateurs de religions
prchrtiennes, lessentiel tait moins leur personne que ce
quils enseignaient. Tandis que pour le Christ Jsus, ce qui
importe, cest quil ait exist, vcu dans un corps de chair. Ce
nest pas la foi en sa doctrine qui est llment dcisif, mais la
foi en sa personne, en Lui premier-n divin parmi les mortels,
Lui qui on peut demander : Si tu tais dans la mme
situation que moi, aurais-tu les mmes sentiments que moi ?
Penserais-tu comme je pense, voudrais-tu comme je veux ?
Limportant, cest quil soit par sa personne le grand
modle dont il ne sagit pas tant dcouter les enseignements
que de voir comment il sest conduit. Cest pourquoi les
disciples les plus intimes du Christ Jsus eurent de tout autres
paroles que les lves des autres fondateurs de religions. Ces
derniers disaient : Le Matre a enseign ceci ou cela. Les
disciples du Christ Jsus disent : Nous ne vous parlons pas
de mythes subtils, nous ne vous donnons pas de prceptes ;
nous vous rapportons simplement ce que nos yeux ont vu, ce
que nos oreilles ont entendu. Nous avons entendu Sa voix, nos
mains ont touch la Source de vie afin dtre en communion

avec vous. Et le Christ lui-mme a dit : Vous serez mes


tmoins Jrusalem, en Jude et jusquaux extrmits de la
terre {5} Ce qui est essentiel, cest quil y ait toujours,
toutes les poques, des gens qui puissent dire par exprience
comme les hommes de Jude et de Galile qui tait le Christ
au sens des Evangiles.
Car au sens des Evangiles , cela veut dire que ds le
commencement , le Christ est le Principe qui vit dans tout ce
qui est cr. Il le dit : Si vous ne croyez pas en moi, croyez au
moins en Mose ; alors vous croirez en moi, car Mose a parl
de moi. Nous lavons dj vu : Mose a parl du Christ en
disant : Le Je suis ma dit ; mais alors ce Je suis
ntait perceptible quen esprit. Que le Christ soit devenu
visible dans le monde, quil soit apparu, homme parmi des
hommes, cest ce qui fait toute la diffrence entre lvangile du
Christ et la rvlation par les autres religions. Car dans cellesci, la connaissance spirituelle tait toute entire oriente vers
ce qui tait alors hors du monde. Avec le Christ Jsus est
apparu dans le monde quelque chose qui devait tre saisi,
compris sous la forme dune manifestation sensible. Les
premiers disciples avaient pour idal de connaissance, non pas
de comprendre comment les tres spirituels vivent dans le
monde des esprits, mais de reconnatre que le plus sublime de
tous a pu sincarner sur la terre dans la personne historique du
Christ Jsus.
Il est certes beaucoup plus commode de nier la nature
divine de cette personnalit historique. Cest en quoi se
distingue du christianisme sotrique une certaine doctrine
datant des dbuts de lre chrtienne : la Gnose. Celle-ci
admet bien la divinit du Christ, mais elle na jamais pu

slever jusqu reconnatre que le Verbe sest fait chair et a


vcu parmi nous , comme laffirme lauteur de lvangile
selon saint Jean. Celui-ci nous dit : Il ne faut pas considrer
le Christ comme ntant accessible que dans lInvisible, mais
comme le Verbe qui est devenu chair et a vcu ici-bas. Il faut
savoir que dans cette personnalit humaine sest manifeste
une force qui agira jusque dans un lointain avenir en tissant
autour de la terre un rseau damour spirituel vivant et actif
en tout tre.
Si lhomme se confie cette force, il regagnera le chemin du
monde spirituel do il est descendu ; il aura de nouveau accs
au monde quaujourdhui dj liniti peut contempler. Il se
dpouillera de toute trace lie aux sens en entrant dans le
monde spirituel.
Le nophyte quon initiait jadis pouvait avoir la vision du
pass spirituel. Ceux qui deviennent des initis au sens
christique du mot acquirent la facult en participant aux
impulsions du Christ de dcouvrir ce quil adviendra de
notre terre si les hommes conforment leurs actes ces
impulsions. On peut jeter un regard rtrospectif sur les
poques coules. On peut de mme, partir de lapparition
du Christ sur terre, voir dans lavenir le plus lointain et dire :
la conscience humaine va se transformer encore ; voil quelle
sera plus tard la position de lhomme entre le monde spirituel
et le monde sensible.
Alors que lancienne initiation confrait la connaissance du
pass, dune sagesse infiniment ancienne, linitiation
chrtienne tend dvoiler lavenir. Il faut pour cela que
lhomme ne soit pas seulement initi pour ce qui relve de son
intelligence, mais aussi pour ce qui concerne sa volont. Car il

sait alors ce quil doit faire, il peut se fixer un but. Lhomme


ordinaire se fixe un but pour laprs-midi, pour le soir, pour le
lendemain matin. Lhomme volu est capable, guid par les
principes spirituels, de se fixer des buts qui stimulent sa
volont et vivifient ses forces. Fixer ainsi des buts
lhumanit, cest, dans lesprit du Principe christique ses
origines, concevoir le christianisme dans son sotrisme. Et
cest ainsi que la compris celui qui a dcrit linitiation de la
volont : lauteur de lApocalypse. Cest mal comprendre cette
uvre que de ne pas voir quelle apporte une impulsion pour
laction, pour lavenir.
Tout ce qui prcde et qui nest en fait quesquiss doit
tre compris dans lesprit de la Science anthroposophique.
Lorsquavec laide de celle-ci, on entrevoit ce qui se cache
derrire lapparence sensible, on peut comprendre aussi ce qui
est annonc dans les Evangiles et dans lApocalypse. Mieux le
regard plonge dans les mondes suprasensibles, et mieux se
rvle la profondeur des documents chrtiens. Ceux-ci ont
plus dclat, leur contenu parat plus vrai et plus profond
lorsquon les lit dun regard affin par lanthroposophie.
Certes, lme la plus simple peut pressentir les grandes vrits
que recle le christianisme. Mais la conscience humaine ne se
contentera pas toujours de cette prescience ; elle voudra se
dvelopper, savoir, connatre davantage. Mme alors, mme
lorsquelle slvera vers les plus hautes connaissances, de
profonds mystres subsisteront pour elle dans le
christianisme. Il parle lme la plus simple, et aussi
lintellect le plus dvelopp. Liniti, lui, le peroit sous forme
dimages.
Lhomme un jour ne se contentera plus de pressentir que le
christianisme contient de grandes vrits ; au-del de la foi, il

aspirera la connaissance. Il trouvera encore dans le


christianisme de quoi satisfaire ce dsir. Il pourra tre
pleinement nourri lorsque les Evangiles lui seront expliqus
par la Science spirituelle. Cest pourquoi celle-ci va prendre la
place des philosophies anciennes, mme trs volues.

PREMIRE CONFRENCE
LApocalypse de saint Jean, un des documents les plus rvlateurs de
lsotrisme chrtien. La confusion stablit partir dune certaine poque dans
la pense humaine, qui interprte matriellement des symboles dvnements
spirituels. La structure gnrale de lApocalypse et les diffrents niveaux
dinitiation.

AVANT daborder le point important que nous allons


tudier ici, laissez-moi vous exprimer ma grande satisfaction
de voir tant dauditeurs, venus de pays si divers, pour
participer cette tude. Ils se retrouvent dans un cercle
damis qui non seulement nourrissent un grand intrt pour
les vrits spirituelles, mais savent galement vivre
conformment ces vrits. Ils ont compris quelles ne sont
pas de simples thories, mais des ralits qui peuvent
mouvoir notre vie intrieure dans ses profondeurs, lanimer
de leur flamme, la fortifier, la spiritualiser, en nous unissant
plus troitement nos semblables, au monde entier.
Sentir que tout ce qui se prsente nous dans le monde
sensible, tout ce qui est perceptible nos sens, cest le visage
dune ralit invisible, suprasensible, qui en est la texture, est
une chose trs importante. Le monde avec tout ce quil
contient apparat toujours plus qui sait rattacher la Science
spirituelle la vie, comme lexpression dune essence divine,
spirituelle. Celui-l peut, travers les traits dun visage, sentir
ce quest lme, le cur dun tre ; de mme, tout ce quil voit
autour de lui montagnes, rochers, le vtement vgtal de la
terre, les animaux, les activits humaines est ses yeux
lexpression, le visage dune existence divine sur laquelle tout
repose. Cette faon de voir lanime dune force nouvelle ; un
enthousiasme neuf et plus noble vient alors inspirer tout ce

quil entreprend.
Laissez-moi vous citer un exemple qui ma frapp pendant
mon dernier voyage. Il montre que lorsquon le considre
comme lexpression dun lment divin, le cours historique des
faits devient significatif en tout vnement, et nous parle un
nouveau langage. Il y a quelques semaines, en Scandinavie, jai
pu constater qu travers les pays du nord de lEurope vibre
encore un cho des temps anciens, de ceux o lon avait encore
conscience de la vie des tres invisibles, des Dieux de la
mythologie nordique. On y trouve encore des rminiscences de
ce quenseignaient leurs disciples les initis des mystres
druidiques, des mystres des Trotts {6} . On y peroit comme
le souffle magique de la vie spirituelle des pays du Nord, et
aussi la trace de certains rapports karmiques trs
remarquables. Tout cela, on le ressent lorsquon a devant les
yeux, comme cela mest arriv Upsal, la premire traduction
de la Bible en germanique ancien, le Codex argenteus
dUlfila. {7} Ce document est parvenu Upsal par un trange
enchanement de circonstances. Il tait auparavant Prague.
Pendant une guerre, les Sudois sen emparrent et il fut
apport Upsal o il est rest, vritable signe parlant celui
qui peut sonder le sens des anciens mystres. En effet, ces
mystres des anciennes civilisations europennes ont tous en
commun un trait curieux quont peru tous ceux qui, autrefois,
reurent cette initiation ; ils avaient le sentiment tragique que,
si mme ils parvenaient percer les nigmes de la vie, seul
lavenir leur en apporterait la solution. Cette ide leur
apparaissait constamment quune lumire plus haute allait
venir un jour clairer lenseignement donn dans les mystres.
On peut dire quils pressentaient en prophtes ce qui devait se
produire dans lavenir : lapparition du Christ Jsus. Un

sentiment dattente, une atmosphre de prophtie rgnaient


dans tous ces mystres nordiques.
Ce que je vais vous exposer maintenant nest pas prendre
trop au pied de la lettre, mais comme lexpression
symptomatique dune trs profonde vrit. Il reste quelque
chose du sentiment dont je viens de parler dans ce que la
tradition nous transmet des anciens mystres nordogermaniques, dans la lgende de Siegfried en particulier.
Siegfried est vraiment le reprsentant de lancienne initiation
nordique. Il nous est dit quil est vulnrable en un seul point de
son corps, lendroit o une feuille de tilleul est tombe entre
ses paules. Or, celui qui reconnat ici un symbole comprend
qu cet endroit du corps, quelque chose dautre viendra
prendre place lorsque ltre humain naura plus recevoir la
blessure qui frappait liniti des mystres nordiques. Cest ce
point du corps en effet sur lequel psera la croix du Christ
Jsus, ignore encore de liniti antique. Cest ce fait
quvoquent les anciens mystres dans la lgende de Siegfried.
Ainsi se trouve indiqu par un symbole le lien interne qui
rattache les initiations des Druides, des Trotts, et les mystres
du christianisme. La prsence dans un pays du Nord de la
premire traduction de la Bible en langue germanique nous
rappelle galement ce lien. On peut de mme considrer
comme symbolique lenchanement de faits karmiques la
suite desquels onze feuillets de ce document ont t vols un
jour, puis restitus par un propritaire ultrieur que sa
conscience talonnait.
Tout comme les vnements historiques, ce qui arrive dans
la vie dimportant ou dinsignifiant ne prend tout son sens qu
la lumire de lanthroposophie ; celle-ci nous apprend voir
dans tout ce qui est physiquement perceptible lexpression

dune vie suprasensible, spirituelle. Que cette conviction nous


anime pendant la dure de ce cours ! Nous aborderons alors
dans lattitude spirituelle, avec les sentiments qui conviennent,
ltude du plus profond des documents chrtiens : lApocalypse
de saint Jean.
On peut en effet, sans le moins du monde extrapoler,
trouver dans lApocalypse les plus grandes vrits du
christianisme. Ce texte ne contient rien de moins que
lessentiel des mystres du christianisme, de ce que nous
appelons le christianisme sotrique. Rien dtonnant par
consquent ce que, de tous les documents chrtiens, il ait t
le plus mal compris. Presque ds le dbut du christianisme, il
ltait dj fort mal de tous ceux qui ntaient pas vraiment
initis. Cette incomprhension a persist depuis, soit aux
poques o lon a interprt les faits spirituels dans un sens
matriel, soit aux poques o les grands courants religieux
poussaient les diffrents partis au fanatisme, soit enfin de
notre temps, par ceux qui croient pouvoir rsoudre les
nigmes de lunivers dans lesprit du matrialisme le plus
exclusif.
Les plus hautes vrits spirituelles rvles au dbut de
lre chrtienne, accessibles ceux qui pouvaient les
comprendre, ont donc t dposes, autant quon pouvait le
faire par crit, dans lApocalypse de saint Jean, dite canonique.
Mais ds les premiers temps de lre chrtienne, la pense
exotrique ne fut gure capable de comprendre la substance
profondment spirituelle du christianisme sotrique. De sorte
que, trs tt, on a pens que les faits de lvolution universelle
qui se droulent sur le plan spirituel, et que peuvent
contempler les clairvoyants, allaient se passer sur la scne

extrieure, matrielle, du monde civilis. Lauteur de


lApocalypse dcrit les expriences de linitiation chrtienne
quil a reue ; on a pris ce texte dans une acception purement
matrielle, et les vnements que le grand voyant contemplait
dans un avenir millnaire, on se les est reprsents se
ralisant brve chance dans le monde sensible. Cest ainsi
quest ne lide que le Christ allait revenir sur des nuages
matriels ; comme ce retour ne se produisait pas, on en recula
simplement la date en se disant : une re nouvelle sest
instaure sur la terre avec le Christ, mais elle ne doit durer
que mille ans. Aux approches de lAn mille, beaucoup de gens
sattendirent donc au dchanement dans le monde physique
dune force hostile au christianisme, dun Antchrist. Comme
rien ne se passait, on fixa une nouvelle date, mais en mme
temps, les prdictions de lApocalypse furent leves au rang
de symboles. Tout en les interprtant comme devant se
raliser matriellement, lorsque la conception matrialiste du
monde vint se rpandre, on donna cette description
dvnements une certaine valeur symbolique.
Au XII e sicle, un homme donna de ce document une
explication remarquable : il sagit de Joachim de Flore {8} qui
mourut au dbut du XIII e sicle. Il pensait que le
christianisme recle une force spirituelle trs puissante,
destine se rpandre de plus en plus, mais que le
christianisme officiel avait constamment dforme. Ainsi se
rpandit lide que lEglise des Papes, ayant dnatur lesprit
du christianisme sotrique, incarnait un lment hostile, anti
chrtien. Cette ide gagna du terrain au cours des sicles
suivants, du fait que certains ordres religieux attribuaient une
valeur toute spciale la force spirituelle du christianisme.
Cest ainsi que Joachim de Flore trouva des adeptes parmi les

Franciscains, en la personne dhommes qui considraient le


pape comme le symbole de lAntchrist. Cette mme ide fut
reprise par le protestantisme : pour lui, lEglise romaine tait
une dviation, une apostasie ; et lon chercha le salut dans la
Rforme. Mais si les protestants voyaient dans le pape le
symbole de lAntchrist, pour celui-ci, en revanche, ctait
Luther qui lincarnait. Chacun interprtait lApocalypse dans
un sens conforme aux opinions de son parti. Ladversaire tait
invitablement lAntchrist, tandis que lon identifiait son
propre clan avec le vritable christianisme.
Cet tat de choses se prolongea jusqu une poque rcente,
jusqu lapparition du matrialisme moderne qui, tant il est
grossier, nest mme pas comparable celui qui tait apparu
au dbut de lre chrtienne. Car dans ces temps-l, on avait
encore une certaine foi en lesprit, une certaine conception de
lesprit. Si les gens ne comprenaient pas de quoi il sagissait,
cest quils navaient aucun initi parmi eux. Mais le fait mme
de se reprsenter quun tre peut descendre sur un nuage
supposait quon avait encore foi en lesprit. Une attitude
spirituelle de cet ordre nest pas compatible avec le
matrialisme moderne. Lide que le matrialiste
contemporain se fait de lApocalypse est peu prs celle-ci :
personne ne peut prvoir lavenir puisque moi-mme je ne
le puis pas. Ce que je ne vois pas, personne dautre ne peut le
voir. Croire en lexistence des initis, cest le fait dune vieille
superstition. Cela nexiste pas. La connaissance normale, cest
ce que moi je sais. Or, je prvois peine ce qui peut arriver
dans les dix prochaines annes ; plus forte raison ne peut-on
prdire ce qui arrivera dans des millnaires. Par consquent,
supposer quil ft honnte, celui qui a crit lApocalypse devait
parler de ce quil avait vu dans le pass ; car on ne peut

connatre que ce qui a t, et qui figure dans des documents.


Lauteur de lApocalypse ne peut raconter que ce qui sest
pass avant lui. Dans ces descriptions de luttes entre le bien et
le mal, entre la beaut, la sagesse et le mal, la laideur, la folie,
dans ces rcits dramatiques, il ne faut donc rien voir dautre
que ce quun homme a vu lui-mme, et qui tait dj pass.
Voil comment parle le matrialiste moderne, affirmant que
lauteur de lApocalypse dcrit comme lui-mme laurait fait
sa place.
Or, ce qui pouvait sembler le plus horrible un chrtien des
premiers sicles, ctait la Bte dresse contre la puissance
spirituelle du christianisme, contre le vritable christianisme.
Malheureusement, les quelques hommes qui ont entrevu ce
que cela signifiait nont pas pu comprendre tout. Dans
certaines coles sotriques, on pratiquait une sorte dcriture
chiffre ; certains mots quon ne voulait pas crire en
caractres ordinaires taient mis en chiffres. Cest ce qui sest
pass pour les profonds secrets de lApocalypse, notamment
pour lvnement dramatique auquel correspond le nombre
6,6,6, et surtout lorsquil est rpt avec insistance : Cest ici
la sagesse. Le nombre de la Bte est 6,6,6.
Dans des cas de ce genre, on savait que pour comprendre
ce que cela signifiait, il fallait remplacer les chiffres par des
lettres ; mais ceux qui lavaient entendu dire sans savoir
comment procder dcidrent, dans leur conception
matrialiste des choses, que les lettres correspondant 6,6,6,
devaient former le mot Nron ou Csar Nron .
Vous trouverez aujourdhui, dans un grand nombre
douvrages consacrs lApocalypse, cette interprtation : les
gens taient si ignorants autrefois quils voyaient toutes sortes

de mystres dans le passage en question ; mais aujourdhui le


problme est rsolu ; nous savons quil sagit simplement de
Nron. Il est clair que lApocalypse a t crite aprs le rgne
de Nron ; que lauteur a voulu dire que celui-ci tait
lAntchrist, et que dans son rcit dramatique il voque des
faits antrieurs en les grossissant. Pour peu quon recherche ce
qui venait alors de se passer, on dcouvre ce que lauteur de
lApocalypse a voulu dcrire. Il y eut en effet des
tremblements de terre en Asie mineure au moment o Nron
perscutait les chrtiens. Cest ces tremblements de terre
que font allusion louverture des Sceaux et les sons des
Trompettes. Il est aussi question de sauterelles, et justement,
cette poque, il y eut des invasions de sauterelles. Voil ce
que dcrit lApocalypse.
Cest ainsi quau XIXe sicle, on en est arriv dformer le
plus profond des documents chrtiens, ny voir quune
description de faits matriels. La mention de ces dtails est
destine vous montrer quel point ce document essentiel du
christianisme sotrique a t mconnu, mal compris. Nous
rserverons les commentaires historiques pour le moment o
nous en aurons mieux compris la signification, cest--dire
pour les dernires confrences de ce cycle.
***

Pour qui connat dj la Science spirituelle, il nest pas


douteux que, ds lintroduction, le texte de lApocalypse rvle
sa vritable nature. Son auteur nous dit avoir t transport
dans la solitude dune le dont latmosphre tait imprgne de
spiritualit cest--dire dans un lieu de mystres antiques. Il
nous dit aussi avoir t ravi en esprit , avoir peru en esprit
ce quil raconte. Cela nous indique aussitt que le contenu de

lApocalypse a pour origine un tat de conscience suprieur,


auquel on parvient en dveloppant la facult cratrice de
lme, cest--dire par linitiation.
Ce quon ne peut ni voir ni entendre dans le monde
sensible, ce quon ne peut pas percevoir au moyen des sens, se
trouve rvl au monde, sous la forme o le christianisme
pouvait le faire, dans les rvlations secrtes de saint Jean.
LApocalypse nous met donc en prsence dune initiation,
dune initiation chrtienne. Rappelons brivement en quoi
consiste linitiation, et voyons quel rapport elle peut avoir avec
le contenu de lApocalypse.
Linitiation est le dveloppement des forces et des facults
latentes qui sommeillent en toute me humaine. Pour sen
faire une ide juste, il faut avant tout se reprsenter ce quest
ltat de conscience dun homme normal daujourdhui. On voit
mieux alors en quoi il se distingue de celui dun initi. Ltat de
conscience normal dun homme moderne a deux aspects tout
fait diffrents : la conscience de veille (diurne) alterne avec
celle du sommeil (nocturne). Dans la conscience de veille, nous
percevons les objets matriels qui nous entourent, et nous
tablissons entre eux des relations au moyen de concepts la
naissance desquels un instrument physique (le cerveau) est
indispensable. Chaque nuit, le corps astral et le Moi se
dgagent des lments infrieurs de la nature humaine, cest-dire des corps physique et thrique, et par l-mme les
objets matriels qui sont prsents autour de ltre endormi
svanouissent dans lobscurit pour la conscience de lhomme
actuel. Non seulement ils sobscurcissent, mais jusquau rveil
rgne ce quon appelle linconscience totale. Cest lobscurit
complte autour de ltre. Car ltat normal, le corps astral
est ainsi fait notre poque quil ne peroit par lui-mme rien

de ce qui lentoure. Il lui faut pour cela des instruments, et ces


instruments, ce sont les sens physiques. Cest pourquoi, le
matin, lhomme doit rintgrer son corps physique pour se
servir de ces sens.
Si le corps astral ne voit ni ne peroit rien lorsque, pendant
le sommeil, il se trouve dans le monde spirituel, cest pour la
mme raison qui fait quun corps physique dpourvu dyeux et
doreilles ne pourrait percevoir ni les couleurs, ni les sons du
monde physique. Le corps astral na pas dorganes de
perception pour le monde astral. Il en tait de mme du corps
physique dans la nuit des temps. Il ne possdait pas encore les
yeux et les oreilles qui se sont forms plus tard en lui. Les
lments et les forces extrieurs ont peu peu cisel, model
ses yeux et ses oreilles, si bien que le monde qui lui restait
ignor auparavant sest rvl lui.
Supposons que le corps astral, qui se trouve actuellement
dans les conditions o se trouvait autrefois le corps physique,
puisse tre trait son tour de telle manire que des organes y
soient models comme les yeux lont t par la lumire du
soleil, et les oreilles par lunivers des sons, dans la masse
encore mallable du corps physique. Supposons que dans un
corps astral encore mallable on puisse modeler des organes :
il serait alors comparable au corps physique actuel. Il faut
donc, comme le fait un sculpteur avec la glaise, travailler ce
corps astral afin dy former des organes de perception qui
apprhendent le monde suprasensible. Cest la premire chose
faire pour celui qui veut acqurir la clairvoyance. Et cest ce
qui, de tous temps, sest accompli dans les coles dinitiation,
dans les Mystres. On y travaillait modeler les organes du
corps astral.

Mais en quoi consiste cette activit formatrice ? On


pourrait supposer quil faut tout dabord isoler ce corps astral,
lavoir devant soi avant de pouvoir en modeler les organes. Ce
ne serait pourtant pas la bonne mthode, et surtout pas celle
que doit suivre linitiation moderne. Certes, un initi capable
de vivre dans les mondes spirituels pourrait travailler
modeler un corps astral lorsque celui-ci est dgag par le
sommeil. Mais ce serait agir sur un individu son insu ; ce
serait intervenir dans la sphre de sa libert sans quil en ait
conscience. Nous verrons pourquoi, depuis longtemps dj et
en particulier notre poque, cela ne doit jamais se faire. Ds
le temps des coles pythagoricienne et gyptienne, on devait
viter tout ce qui et permis aux initis dagir directement sur
le corps astral des nophytes pendant quil tait spar des
corps physique et thrique. II fallait renoncer cela ds le
dbut. Chacun devait faire ses premiers pas vers linitiation
dans le monde physique ordinaire, celui o lon peroit par les
sens physiques.
Mais alors, comment oprer, puisque cest justement cette
perception physique qui, mesure quelle est apparue dans
lvolution, a jet un voile sur le monde spirituel, autrefois
peru par lhomme, bien que sans grande participation
consciente ? Comment est-il possible dagir par le physique sur
lastral ?
Voyons donc en quoi consiste la perception ordinaire,
diurne.
Pensez votre vie de chaque jour, suivez-la pas pas. A
chaque instant des impressions vous assaillent du dehors ; par
la vue, loue, lodorat, elles vous arrivent en foule toute la
journe. Vous les laborez avec votre intellect. Le pote, mme

sil nest pas inspir, les transforme par son imagination. Tout
cela est vident, mais nexplique pas pourquoi llment
suprasensible qui est la source du sensible, de la matire, ne
parvient pas jusqu la conscience de ltre humain.
Si celui-ci nen prend pas conscience, cest que toute cette
activit quil tourne vers le monde extrieur nest pas
conforme la vraie nature du corps astral. Autrefois, lorsque
dans un pass infiniment lointain le corps astral percevait en
images, images psychiques de joie et de douleur, de sympathie
et dantipathie, certaines impulsions spirituelles rpondaient
intrieurement, et ce sont elles qui provoquaient la formation
dorganes. Ces impulsions furent ananties lorsque lhomme,
progressivement, fut sensibilis aux impressions du dehors.
Aujourdhui, de toutes les impressions reues pendant la
journe, plus rien ne subsiste qui exerce dans le corps astral
une action formatrice.
Le processus de perception est le suivant : toute la journe
les impressions du monde extrieur affluent vers nous. Elles
agissent par les sens sur les corps thrique et astral jusqu
ce que le Moi en prenne conscience. Le corps astral subit les
effets de ce qui a impressionn le corps physique. Si lil reoit
une impression de lumire, celle-ci impressionne lthrique et
lastral ; et le Moi en devient conscient. Il en est de mme pour
les impressions auditives ou autres. Toute la journe cette
action sexerce sur le corps astral qui est continuellement en
activit du fait de ces impressions extrieures. Puis, le soir, il
se spare du corps physique ; il na plus alors la force de
rendre conscientes les impressions venant du monde qui
lentoure. Car les forces de perception suprasensible quil
possdait dans un lointain pass ont t ananties lors des
premires perceptions du monde sensible. La nuit, le corps

astral reste dpouill de ces forces, parce que rien de ce quil


reoit le jour nest capable de faonner des organes en lui. Tout
ce quon peroit agit certes sur le corps astral, mais cette
action est impuissante prparer des organes suprasensibles.
Le premier pas de linitiation doit donc consister faire
pntrer dans lme, pendant la journe, des forces capables
dagir dans le corps astral lorsquil se dgage la nuit du
physique et de lthrique. Supposez quun tre humain
pleinement conscient reoive lindication de quelque chose
faire, quelque chose qui ait t choisi de telle faon que leffet
sen prolonge pendant la nuit. Reprsentez-vous cet effet
comme un son qui continuerait de vibrer quand le corps astral
est dgag ; ce son agirait de la mme manire quont agi
autrefois les forces qui ont model le corps physique. Le
premier pas de linitiation a toujours consist faire faire au
nophyte, pendant la vie de veille, quelque exercice dont lcho
se prolonge dans sa vie nocturne. Tout ce quon appelle
mditation, concentration, tout exercice effectu pendant la
journe, tout cela nest rien dautre quune activit de lme
dont leffet se prolonge lorsque le corps astral se libre, et
devient la nuit une force modeleuse dorganes.
On appelle cela : purifier lastral, liminer ce qui ne
convient pas au corps astral. Ce premier pas sappelait
autrefois catharsis , purification. Ce ntait pas encore une
activit au sein des mondes suprasensibles, mais des exercices
effectus pendant la journe, une sorte dentranement de
lme. Il sagissait dacqurir certaines manires de vivre et
dtre, dorganiser sa vie dune faon qui puisse ragir sur le
corps astral jusqu ce quil se soit transform, que des organes
sy soient dvelopps.

Ds que le nophyte avait atteint ce niveau, le pas suivant


consistait imprimer dans le corps thrique ce qui avait t
model dans le corps astral, tout comme le dessin dun cachet
simprime dans la cire. Ce second pas dans linitiation
sappelait illumination ; et lon parvenait alors un niveau
trs important. Un monde spirituel commenait sclairer
autour du nophyte, tout comme le monde sensible lentourait
auparavant.
Cette phase a dautre part ceci de caractristique que les
faits du monde spirituel ne sy manifestent pas de la mme
faon que les objets du monde sensible, mais sous forme
dimages. On ne voit tout dabord que des images. Pensez ce
que je vous ai dit de liniti dautrefois, qui percevait lmegroupe des peuples. Lorsquil en tait arriv l, il voyait cette
me-groupe sous forme dimages. Pensez par exemple cet
initi que fut Ezchiel. Lorsque commena pour lui
lillumination, des tres spirituels qui taient les mes des
peuples lui apparurent sous laspect de quatre animaux
symboliques. Cest ainsi, en images grandioses qui
constituaient une premire tape, que le monde spirituel sest
tout dabord manifest lhomme.
A son tour, le corps thrique devait se trouver imprgn.
Cette sorte dempreinte dun cachet lui tait galement
transmise. Aux images sajoutait peu peu ce quon appelait la
musique des sphres. Un monde spirituel suprieur est peru
en sonorits. Liniti qui, par lillumination, na peru le monde
spirituel quen images, commence entendre les sons que peut
percevoir loreille spirituelle. Puis vient la transformation du
corps thrique et quelque chose de nouveau apparat dans
une sphre plus leve encore.

Dans le monde physique, vous pouvez entendre des sons,


mme lorsque quelquun parle derrire un cran, sans que
vous le voyiez. Il en est un peu de mme avec le monde
spirituel. Il se prsente tout dabord en images, puis il retentit,
et le dernier voile tombe. Comme si on enlevait lcran et
quon voyait alors celui qui parlait. On le voit en personne. On
contemple donc le monde spirituel et les tres qui le peuplent.
On peroit tout dabord des images, puis des sons, puis des
tres, et finalement on voit vivre ces tres.
Les visions du monde que nous appelons imaginatif ne
peuvent tre dcrites quapproximativement lorsquon fait
usage de symboles tirs du monde sensible. Par des
comparaisons avec la musique physique, on ne peut que faire
entrevoir ce quest la musique des sphres. Quant la vision
des tres spirituels au troisime degr, on ne peut la comparer
qu ce quil y a de plus profond en lhomme, son activit
lorsquelle est harmonise avec la volont divine. Si lhomme
agit dans le sens de la volont des tres divins qui rgissent
notre univers et le font progresser, alors sa nature devient
semblable la leur, et il les peroit dans cette troisime
sphre. Ce qui en lui soppose lvolution de lunivers, ce qui
retarde le progrs du monde, il le peroit alors comme un
dchet liminer, comme un dernier voile qui doit tomber.
On peroit donc tout dabord un monde dimages
(expressions symboliques du monde spirituel) ; puis la
musique des sphres (expressions symboliques dun monde
spirituel plus lev) ; on peroit enfin un monde dEntits
spirituelles quon ne peut de nos jours se reprsenter quen le
comparant avec ce quon a en soi de plus profond, avec
limpulsion qui nous pousse, soit vers le Bien, soit vers le Mal.

Ces trois tapes, liniti les parcourt, et lApocalypse de saint


Jean en est la description fidle. Le point de dpart, cest le
monde physique. Ce qui est dit en premier lieu, cest ce qui
peut se dire avec les moyens dexpression du monde physique,
cest--dire les sept Lettres aux glises. Ce qui doit tre
accompli dans le monde extrieur, ce quon doit dire ceux qui
agissent dans le monde physique, y est dit. Car ce quon
exprime dans une lettre peut avoir une action dans le monde
physique.
Aprs les sept Lettres vient le monde des sept Sceaux,
images du premier degr de linitiation. Puis vient le monde de
lharmonie des sphres, tel que le peroit celui qui peut
entendre en esprit. Il est reprsent par les sept Trompettes.
Le degr suivant, o liniti peroit des tres spirituels, est
reprsent par des entits qui rejettent les Coupes, les forces
opposes celles du Bien. Or, le contraire de lamour divin,
cest la colre divine. Le vrai visage de lamour divin qui fait
progresser le monde est contempl dans cette troisime
sphre par ceux qui se sont librs dans le monde physique
des sept Coupes de la colre.
Voil comment le futur initi est conduit peu peu
travers les sphres de linitiation. Dans les sept Lettres de
lApocalypse nous trouvons ce qui relve des sept catgories
du monde physique ; dans les sept Sceaux, ce qui appartient
au monde imaginatif ou astral ; dans les sept Trompettes, ce
qui se rapporte au monde spirituel, au Dvachan suprieur ; et
dans les sept Coupes de colre, ce qui doit tre rejet pour que
lhomme puisse accder au degr de spiritualit le plus lev
que notre monde puisse atteindre ; car ce domaine spirituel
suprieur est encore en rapport avec notre volution.

Telle est la structure densemble de lApocalypse de saint


Jean. Nous navons pu en souligner que quelques traits, mais
ils suffisent montrer que cette Apocalypse est un crit
initiatique.

SECONDE CONFRENCE
Lentranement initiatique dans les anciennes coles de Mystres et linitiation
chrtienne. Procds initiatiques du pass et mthodes du prsent. Les formes
de conscience collective ou mes-groupes dautrefois. La voyance astrale et
les deux premiers Sceaux.

DANS la prcdente confrence, nous avons vu dans quel


esprit avait t compose lApocalypse de saint Jean et nous
avons pu nous rendre compte quelle est le rcit dune
initiation chrtienne. Aujourdhui, ma tche consistera vous
exposer la nature de cette initiation en gnral, et vous
dcrire ce qui se passe dans lme dun homme lorsquil doit
devenir capable de voir par lui-mme dans les mondes
spirituels, au-del du monde sensible. Je vous dcrirai ensuite
grands traits les expriences que fait liniti ; car cest
seulement en comprenant ce quest linitiation que nous
parviendrons peu peu saisir le sens de cet important
document religieux quest lApocalypse.
Considrons tout dabord dune faon prcise les deux tats
possibles de la conscience humaine : celui du jour, qui dure du
rveil jusquau sommeil, et lautre qui commence avec le
sommeil pour cesser au rveil.
Ltre humain est actuellement constitu de quatre
lments : corps physique, corps thrique, corps astral et
Moi. Ces lments apparaissent au clairvoyant sous une forme
telle que le corps physique se trouve au centre, tel une sorte
de noyau. Le corps thrique limprgne, dpassant un peu la
tte dun lger rayonnement, tandis que vers le bas, il devient
nbuleux, indistinct ; et plus on va vers les membres
infrieurs, moins il pouse la forme du corps physique.

Pendant la journe, ces deux organismes sont entours par


le corps astral qui les dpasse de tous cts et les enveloppe
dune forme ovode, elliptique. Des rayons lumineux le
parcourent, semblant venir du dehors pour imprgner le
centre. Ce corps astral est incessamment travers de lignes, de
figures, de rayons, parfois dclairs, de sinuosits tranges.
Lhomme est comme entour de multiples phnomnes
lumineux. Cest l lexpression des passions, de ses instincts,
de ses dsirs, et aussi de toutes ses penses, de ses
reprsentations. Le clairvoyant y voit se reflter tout ce quon
appelle expriences psychiques, depuis les instincts les plus
bas jusqu lidal moral le plus lev.
Enfin, pour reprsenter le Moi, quatrime lment de la
nature humaine, il faudrait dessiner des sortes de rayons
convergeant tous vers un point situ derrire le front,
distance dun centimtre environ. Telle serait la description
schmatique de lhomme dans sa quadruple constitution. Nous
verrons au cours de ces confrences quel rle incombe dans
lensemble de ltre chacun de ces lments.
Tel est lhumain pendant la journe, ltat de veille. Mais
le soir, lorsquil sendort, son corps physique et son corps
thrique restent dans son lit, tandis que sen dgage ce que
nous avons appel son corps astral. Dire quil se dgage est
un peu inexact. En ralit, cest comme si une sorte de nuage
se formait ; de nuit, on voit le corps astral distinct des corps
physique et thrique, planant comme une nue en forme de
spirale, tandis que le quatrime lment disparat
presquentirement, perd toute forme prcise. La partie
infrieure du corps astral nest que faiblement visible ; la
partie suprieure est celle dont nous disons quelle est sortie

ou dgage.
Celui qui sadonne tout entier aux proccupations
habituelles aux hommes de notre temps ne peut prtendre
cette initiation. Car il faut sy prparer en pratiquant pendant
la veille les exercices que prescrivent les coles dinitiation, en
particulier des exercices de mditation et de concentration.
Par leur but, ces exercices sont au fond les mmes dans toutes
les coles. Ils ne se diffrencient, mesure quon remonte dans
le pass vers les anciennes mthodes dentranement, celles
davant le christianisme, que par limportance plus grande que
prenait alors la culture des forces de la pense, des forces de
lintelligence. A mesure quapproche lre chrtienne, ils
visrent davantage dvelopper les forces du sentiment ;
enfin, plus on approche des temps modernes, et plus on voit
comment, dans les coles rosicruciennes notamment, on tend
avant tout cultiver la volont, conformment aux exigences,
aux besoins actuels de lhumanit. Bien que les mditations y
soient apparemment assez semblables celles des coles prchrtiennes,
lentranement
des
Rose-Croix
tend
particulirement dvelopper la volont.
Mais ce qui caractrise ces exercices, quils proviennent des
mystres orientaux, des coles gyptienne ou pythagoricienne,
ou quils aient pour base lvangile de saint Jean, cest quils
exercent une influence sur lme. Sils sont pratiqus ltat
de veille, ne serait-ce que peu de temps cinq quinze
minutes par jour leffet en persiste dans lme lorsque le
mditant passe au sommeil et que son corps astral est dgag.
Peu peu des modifications multiples apparaissent dans ce
corps astral pendant la nuit.
Dautres phnomnes lumineux sy produisent et les

organes dont nous avons parl viennent prendre forme. Tout


comme il y a dans le corps physique des organes pour voir et
pour entendre, un organisme interne sbauche peu peu dans
le corps astral.
Toutefois, cet entranement ne permet pas encore de voir
grand-chose, surtout lhomme daujourdhui. Certes, quand
ses organes astrals sont forms depuis quelque temps, il
commence devenir un peu conscient dans son sommeil. Un
monde spirituel se dessine peu peu, sortant de lobscurit
totale o il tait plong jusqualors. Ce quon peut alors
percevoir et quon percevait surtout autrefois, plus
rarement de nos jours ce sont de merveilleuses images
vgtales. Telles sont les premires acquisitions de la
clairvoyance. L o rgnait la nuit de linconscience
apparaissent comme en un rve mais ce sont des ralits
des sortes de formes vgtales. Beaucoup de choses qui sont
dcrites dans les mythologies des peuples anciens ont t
perues de cette manire. Lorsque la lgende nordique raconte
par exemple que Wotan, Willi et Weh trouvrent un arbre sur
une plage et quils en firent un tre humain, il sagit dune
vision de ce genre. A la base de toutes les mythologies se
trouve cette voyance primitive, celle qui peroit le monde
vgtal.
La description du Paradis avec larbre de la connaissance et
larbre de vie, a pour origine, elle aussi, une vision de ce genre.
Cest une acquisition de la voyance astrale. Ce nest pas sans
raison que, dans la Gense, le Paradis nous est prsent
comme tant vu . Il faut apprendre lire la Bible ; on
comprend alors que les descriptions quelle contient, si
profondes et si riches de sens, se rapportent cet tat de
conscience mystrieux. Autrefois, on ne commentait pas la

Gense comme on le fait aujourdhui. On soulignait par


exemple le fait quAdam tomba dans un profond sommeil .
On enseignait aux premiers chrtiens que, pendant ce
sommeil, Adam avait eu la vision rtrospective de tous les
vnements dcrits dans la Gense. Aujourdhui, on croit que
ces paroles se trouvent l par hasard. Mais cest inexact.
Chaque mot de la Bible est riche dun sens profond, et seul
peut le comprendre celui qui accorde une valeur chacun
isolment.
Tel tait donc le premier pas faire, qui devait tre suivi
dun autre dans les mystres pr-chrtiens. Quand le
nophyte avait pratiqu pendant assez longtemps car ctait
trs long les exercices ayant pour but de mettre de lordre
dans sa vie intrieure, quand il avait acquis lquivalent de ce
que nous appelons aujourdhui lanthroposophie, il accdait
alors linitiation antique.
Il ne suffisait pas pour y atteindre que des organes se
dveloppent dans le corps astral ; il fallait en outre que ces
organes viennent simprimer dans le corps thrique. Comme
un cachet grave son empreinte dans la cire, les organes du
corps astral devaient simprimer dans lthrique. Dans ce but,
le nophyte tait plong pendant trois jours et demi dans un
tat tout fait spcial, ressemblant la mort. Cette opration,
nous le verrons, ne peut et ne doit plus tre pratique de nos
jours ; linitiation moderne doit faire appel dautres moyens.
Ce que je dcris en ce moment, cest linitiation pr-chrtienne.
Le futur initi tait donc plong pendant trois jours et demi
par le hirophante dans un tat semblable la mort. Ou bien
on le plaait dans un troit rduit, dans une sorte de tombeau
o il reposait dans un sommeil voisin de la mort ; ou bien il

tait li sur une croix, les bras tendus, ce qui laidait entrer
dans ltat atteindre.
La mort intervient quand le corps thrique, le corps astral
et le Moi se sparent de la dpouille physique. Cela ne se
produit jamais dans le cours rgulier de la vie, car mme dans
le sommeil le plus profond, lthrique nabandonne jamais le
corps physique. Il ne le quitte qu la mort. Or, pendant le
sommeil du futur initi, son corps thrique quittait son corps
physique, au moins partiellement, et se trouvait alors en
dehors de celui-ci. Dans le langage exotrique, on dit que le
corps thrique est extrait. Ce nest pas tout fait le cas, et
nous pouvons faire ici une distinction plus subtile. En fait,
pendant les trois jours et demi o il veillait tout spcialement
sur le futur initi, le prtre initiateur lamenait un tat o
seule la partie infrieure de son corps physique restait unie
son corps thrique. Cest ce moment que son corps astral,
avec tous les organes quil avait acquis, pouvait simprimer
dans son corps thrique ; et lillumination avait lieu.
Lorsquon le rveillait aprs ces trois jours et demi, le
nophyte tait parvenu ce quon appelle lillumination, qui
succde la purification au cours de laquelle staient forms
les organes de son corps astral. Ds lors, il tait un initi
capable de connatre les mondes spirituels. Ce quil avait vu
auparavant ntait quun stade prliminaire cette
contemplation. Le monde des images vgtales senrichissait
dsormais pour lui de formes entirement nouvelles. Etant
parvenu lillumination, il savait en sveillant quil avait
contempl quelque chose dont auparavant il naurait pu avoir
la moindre notion.
Mais pour se faire une ide des grandes visions quil
pouvait ainsi voquer dans sa mmoire, il faut revenir

lvolution par laquelle ltre humain a pass. Rappelons-nous


quil nest parvenu que bien lentement au niveau actuel de
conscience. Il na pas toujours pu se dire Moi lui-mme
comme il le fait prsent. II suffit pour le voir de remonter au
temps o les Chrusques, les Hrules, etc, vivaient dans les
contres du centre de lEurope. Alors lindividu navait pas de
conscience personnelle ; il vivait tout entier dans le sentiment
dappartenir sa tribu. Comme les doigts de la main nont pas
limpression dexister par eux-mmes, le Chrusque ne
percevait pas en lui un Moi individuel. Le Moi tait celui de
toute la tribu. Celle-ci constituait un organisme et les groupes
dtres humains quunissaient les liens du sang avaient pour
ainsi dire une me-groupe en commun. Tout comme vos deux
bras font partie de votre corps, ces hommes taient les
membres dune grande communaut.
Cet tat dme est encore trs perceptible chez le peuple de
lAncien Testament. Chacun sy considrait comme un
membre de la communaut. Lindividu isol ne parlait pas
vraiment de lui-mme lorsquil disait Moi , mais il se sentait
li quelque chose de plus profond quil exprimait en disant :
Moi et le Pre Abraham sommes un. Car pour lui, une
certaine conscience du Moi remontant Abraham lui
parvenait travers toutes les gnrations. Ctait comme une
me-groupe englobant le peuple entier. Les plus intelligents se
disaient : Ce qui constitue vraiment notre tre le plus intime,
immortel, ne rside pas dans un seul dentre nous, mais dans
le peuple tout entier. Tous les individus font partie dun Moi
commun. Cest pourquoi chacun pensait qu sa mort, il se
runirait une entit invisible qui remontait jusquau Pre
Abraham. On croyait rellement que, recueilli dans le sein
dAbraham, on tait pour lternit absorb dans lme-groupe

du peuple. Cette me-groupe ne pouvait pas descendre sur le


plan physique, o lon voyait des formes humaines ; mais
celles-ci ntaient pas la vritable ralit, qui se trouvait dans
le monde spirituel uniquement. Ces hommes sentaient
confusment que la force qui animait le sang tait de nature
divine ; et voyant Dieu en Jhovah, ils appelaient Iahv ce
principe divin et Michal sa face. Iahv tait considr
par eux comme lme-groupe de leur peuple.
Ces Entits spirituelles, lhomme ordinaire ne pouvait pas
les voir. Il ntait donn de les contempler qu liniti, lors de
cet instant grandiose o son corps astral venait apposer son
empreinte dans son corps thrique. Lorsquon remonte dans
le pass de lhumanit, on voit bien que le Moi actuel sest
dvelopp partir de cette conscience collective, de ce Moigroupe. Plus le clairvoyant remonte en arrire, plus il constate
que les individus taient unis pour former des mes-groupes.
Or, il existe quatre types principaux dmes-groupes, quatre
prototypes. Si lon considre lensemble des mes-groupes, on
voit en effet que tout en se ressemblant, elles diffrent aussi
entre elles. Elles se rpartissent en quatre types primordiaux.
On les voit nettement lorsquon remonte par la clairvoyance
aux temps o lhomme ntait pas encore revtu dun corps de
chair, o il ntait pas encore descendu sur la Terre.
Il faut maintenant que nous nous reprsentions plus
exactement ce moment o, venant des hauteurs spirituelles,
lhomme est descendu ici-bas dans un corps de chair. On ne
peut le dcrire qu laide de symboles. A une certaine poque,
la matire terrestre tait bien moins consistante
quaujourdhui ; les rochers et les pierres ntaient pas aussi
durs ; les plantes avaient un aspect tout diffrent. Lunivers

formait comme un ocan primordial contenant toutes choses,


o lair et leau ntaient pas distincts lun de lautre, o de tous
les tres qui existent actuellement sur la terre, seuls les
animaux et les plantes avaient pris forme dans leau. Cest
lorsque les minraux commencrent prendre laspect quils
ont aujourdhui, qu vrai dire lhomme mergea de
linvisibilit. Cest ce que percevait la vision du futur initi.
Envelopp dune sorte de gaine, lhumain est descendu de ces
rgions qui correspondent ce quest aujourdhui
latmosphre. Il navait pas encore un corps physique dense,
alors que lanimal existait dj en chair et en os. Mme lre
lmurienne, lhomme tait encore un tre arien .
Lhumanit sest alors rpartie entre quatre mes-groupes
que le regard clairvoyant contemple sous forme dimages :
dun ct celle du Lion, en face celle du Taureau, en haut celle
de lAigle, et au centre quelque chose qui ressemble dj un
tre humain. Cest ainsi que les peroit le clairvoyant.
Cest ainsi que des tnbres du pays de lesprit a surgi
ltre humain. La force qui la construit dcrit une sorte darcen-ciel autour de lui. Les forces plus proches du physique
entourent la forme humaine la faon dun arc-en-ciel. Cette
naissance de lhomme doit tre dcrite dans des perspectives
trs diverses. Ici, nous la dcrivons telle quelle apparat la
vision rtrospective du clairvoyant. Pour lui, ces quatre mesgroupes sont issues dune essence commune, la fois humaine
et divine, qui est descendue vers la Terre. Le souvenir
symbolique de cet vnement sest conserv sous la forme du
second des sept Sceaux occultes, qui nest pas seulement un
symbole. Ces quatre mes-groupes sont bien issues de linfini
spirituel indtermin, entoures dun arc-en-ciel quoi
sajoute le nombre 12. Ce nombre, nous allons chercher

comprendre ce quil signifie.


Lorsquil voit apparatre ce qui vient dtre dcrit, le
clairvoyant a en effet limpression que cette vision se dtache
sur un fond de tout autre nature quelle. Et ce quil voit ainsi,
cest ce qui fut autrefois symbolis par le Zodiaque et ses
douze signes. Le moment o lon accde la clairvoyance est
encore li bien dautres expriences. La premire que fait
celui dont le corps thrique se dgage, cest la sensation de
stendre, de se dilater jusqu se confondre avec tout ce quil
peroit. Le moment vient o liniti se dit : Non seulement je
vois ces quatre formes mais je suis en elles ; je me suis tendu
jusque-l. Il sidentifie avec ce quil voit tout en percevant ce
qui est symbolis par le Zodiaque et le nombre 12. Tout ce qui
entoure sa vision, nous le comprendrons mieux en nous
remmorant que notre Terre a pass par plusieurs
incarnations antrieures {9} : ltat de lancien Saturne tout
dabord, puis celui de lancien Soleil, enfin celui de lancienne
Lune, avant la Terre actuelle. Tout cela tait ncessaire ; cest
ainsi seulement quont pu apparatre sur notre Terre les tres
qui y sont ns, et dont le dveloppement ne pouvait
saccomplir qu la faveur de ces mtamorphoses.
Si donc on remonte un lointain pass, on a la vision du
premier tat de notre Terre, celui de lancien Saturne qui, au
dbut de son existence, ntait mme pas lumineux. Il existait
sous forme de pure chaleur. En sapprochant de lui, on naurait
pas pu voir un globe lumineux ; on serait entr dans un espace
plus chaud, justement parce quil nexistait qu ltat
calorique.
On peut se demander si cest avec Saturne que lunivers a
commenc. Dautres tats, dautres incarnations plantaires

nont-ils pas prcd lexistence saturnienne ? Mais il serait


difficile de remonter au-del de Saturne, justement parce que
cest l seulement que commence ce que nous appelons le
temps. Il y eut certes auparavant dautres formes dexistence,
mais au fond, nous ne pouvons mme pas dire auparavant
puisque le temps nexistait pas encore. Le temps a, lui aussi,
eu un commencement. Avant Saturne, il ny avait pas de
temps, il ny avait que lternit, la dure, tout tait simultan.
Une succession ne stablit pour les phnomnes quavec
Saturne. Dans la situation de lunivers o il ny a quternit,
dure, il ny a pas non plus de mouvement. Car le mouvement
implique le temps. Mais avant Saturne, le temps ne scoule
pas. Il ny a que dure, immobilit. Comme on dit en
occultisme : cest un tat dineffable repos dans la dure. Il
faut dire exactement : un tat dineffable repos dans la dure a
prcd Saturne.
Le mouvement des corps clestes na pris naissance
quavec Saturne et lorbe ainsi dcrite fut conue comme un
cercle, celui des 12 signes du Zodiaque. Le temps mis par une
plante parcourir un de ces signes fut appel une heure du
monde . Il y a ainsi 12 heures cosmiques, 12 jours cosmiques,
12 nuits cosmiques. Chaque phase dvolution cosmique
Saturne, Soleil, Lune a connu une succession dheures
cosmiques qui, groupes, forment les jours cosmiques. De ces
12 poques, sept sont extrieurement perceptibles et cinq plus
ou moins invisibles dans leur droulement. On distingue donc
sept cycles saturniens, cest--dire sept jours et cinq nuits de
Saturne. On pourrait aussi dire cinq jours et sept nuits, car le
premier et le dernier de ces jours sont crpusculaires. Dans la
cosmogonie hindoue, on appelle Manvantara ces sept jours
cosmiques et Pralaya les cinq nuits cosmiques. Si lon utilise

notre manire de calculer le temps, on runit les tats


plantaires deux deux : Saturne et Soleil, Lune et Terre. On
obtient ainsi 24 cycles qui constituent des poques essentielles
dans lvolution. On peut se les reprsenter comme rgies par
les tres que lApocalypse appelle les 24 Vieillards et qui
rglent la marche de lunivers et le temps. Ce sont les Rois du
temps qui gouvernent les mouvements des corps clestes.
Liniti revoit donc tout dabord ces images du pass. Sil a
cette vision, cest quen elle sexprime, par un symbole astral,
les forces qui ont model le corps thrique et daprs celui-ci
le corps physique de lhomme. Il vous est facile de le
comprendre. Reprsentez-vous lhomme endormi dont le
corps astral et le Moi ont quitt ses corps thrique et
physique. Or, tels quils sont aujourdhui, lastral et le Moi
appartiennent ncessairement aux corps physique et
thrique. Ceux-ci ne peuvent pas exister par eux-mmes. Ils
ont pris leur forme actuelle parce quun corps astral et un Moi
leur ont t incorpors. Dpourvu dastral et de Moi, un corps
physique naurait ni sang, ni systme nerveux. Telle est la
plante qui peut vivre sans corps astral et sans Moi parce
quelle na ni sang, ni nerfs. Le systme nerveux est en effet li
au corps astral et le sang au Moi. Aucun tre possesseur dun
systme nerveux dans un corps physique qui nait galement
un corps astral. Et aucun tre na de systme sanguin sans
quun Moi y soit prsent.
Rflchissez ce que vous faites chaque nuit : vous
abandonnez sans regret vos corps physique et thrique,
laissant livrs eux-mmes votre sang et votre systme
nerveux. Sil ne tenait qu vous, votre corps ainsi abandonn
devrait entrer en dcomposition, il devrait mourir au moment
o votre corps astral et votre Moi le quittent. Mais le

clairvoyant saperoit que dautres tres, de hautes Entits


spirituelles viennent alors y prendre place. Il les voit faire ce
que lhomme lui-mme ne fait pas pendant la nuit : elles
veillent sur son sang et son systme nerveux. Or ce sont ces
mmes Entits qui ont form lhomme thrique et physique,
non pas aujourdhui, mais au cours des incarnations. Ce sont
ces mmes Entits qui, sur Saturne, ont fait apparatre le
premier germe du corps physique et qui, sur lancien Soleil ont
model le corps thrique. Ces tres qui ont, ds les origines
saturniennes et solaires, labor les corps physique et
thrique de lhomme, agissent encore en lui toutes les nuits
pendant quil dort et quil abandonne pour ainsi dire son corps
la mort ; ils le pntrent et veillent sur ses systmes sanguin
et nerveux.
Cest pourquoi on peut comprendre quau rveil, au
moment o le corps astral entre en contact avec le corps
thrique pour sy imprimer, lhomme peut voir les forces qui
lont cr et dont il est encore imprgn (limage des quatre
mes-groupes et de la couronne zodiacale). {10} Ce qui le
maintient en vie et le relie tout le Cosmos sclaire ce
moment de linitiation. On voit ce qui a form le corps
physique et le corps thrique, ce qui assure chaque nuit leur
existence. Mais lhomme lui-mme ne peut exercer aucune
action directe sur ces deux lments de sa nature. Sils ne
dpendaient que de lui, son corps physique et son corps
thrique, laisss eux-mmes, seraient rduits, la nuit, une
vie vgtative. Cest pourquoi lhomme est inconscient dans
ltat de sommeil, comme lest toujours la plante.
Des lments de la nature humaine corps astral et Moi
qui se dgagent pendant le sommeil, lhomme na pas

davantage conscience. A lordinaire, le corps astral ne peroit


rien pendant la nuit. Mais supposez que vous vous exerciez
passer par les sept degrs de linitiation johannique, ces tapes
essentielles de linitiation chrtienne. Alors, non seulement
vous pourriez dvelopper une certaine clairvoyance au
moment o vos corps astral et thrique entrent en contact,
mais il se produirait encore autre chose : vous deviendriez
conscient de la nature de lme, du monde astral et du monde
spirituel suprieur, du Dvachan do cette me tire son
origine.
A cette vision vient sajouter un symbole plus lev encore,
et qui semble embrasser le monde entier. Le symbole de
lancienne initiation se complte pour celui qui a franchi les
tapes de linitiation johannique par une vision que reprsente
le premier Sceau. Il voit apparatre le Prtre-Roi avec sa
ceinture dor, ses pieds semblables du mtal en fusion, sa
chevelure blanche comme de la laine ; une pe flamboyante
sort de sa bouche et il tient la main les sept toiles : Saturne,
Soleil, Lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vnus. {11} La forme
qui se trouve au centre du second Sceau reprsente ce qui
nexistait quen germe dans lhumanit des temps anciens, des
forces qua dveloppes linitiation chrtienne : cest ce quon
appelle le Fils de lHomme , celui qui gouverne les sept
toiles lorsquil se rvle dans sa ralit toute entire. Dans
linitiation antique, cette forme tait reprsente par la
cinquime me-groupe {12} .
Cette reprsentation symbolique des choses est surtout
destine nous faire comprendre que les diffrents lments
de la nature humaine, isols pour notre conception : corps
physique et thrique dune part, corps astral et Moi de lautre
ont remplir chacun une fonction au moment de linitiation :

lorsque le corps astral entre en contact avec le corps


thrique, les quatre mes-groupes deviennent visibles ; puis
lentranement par lequel passe le corps astral rend celui-ci
clairvoyant.
Jadis, la vision spirituelle slevait tout au plus jusqu une
sorte de participation la vie vgtale du Cosmos. Par
linitiation chrtienne, un degr plus lev est atteint par le
corps astral, et cette phase est symbolise par les quatre
animaux entourant lAgneau. Ainsi sclairent par la
connaissance de linitiation les deux visions dcrites au dbut
de lApocalypse. Elles y figurent seulement dans lordre
inverse, et ceci bon droit. Lauteur dcrit dabord le Visage
du Fils de lHomme, de Celui qui est, qui tait, qui sera. Lautre
vision vient ensuite ; lune et lautre sont les reprsentations
symboliques des expriences initiatiques.

TROISIME CONFRENCE
Les grands rythmes de lvolution : cycles plantaires ou globes res
civilisations. Leur reflet dans les sept Lettres. Les sept Esprits de Dieu et les sept
toiles, et le but de lvolution terrestre.

NOUS avons vu prcdemment ce que rvle un symbole


grandiose de linitiation spcifiquement chrtienne, celle qui
plus tard, est devenue linitiation chrtienne-rosicrucienne.
Nous avons montr limportance de ce symbole, de ce signe de
linitiation quon appelle le Fils de lHomme. Celui qui tient
dans sa main droite les sept toiles et de la bouche duquel sort
lpe deux tranchants. Nous avons vu que cette initiation
permet datteindre une certaine clairvoyance du Moi et du
corps astral, ceux-ci tant dgags du physique et de
lthrique. Cest ce que nous allons maintenant tudier de
plus prs.
Toute initiation a pour effet douvrir les yeux de lesprit sur
des choses qui ne sont accessibles qu lobservation
suprasensible. Or, parmi les connaissances que doit acqurir
celui qui aspire linitiation chrtienne, la premire et la plus
importante, cest celle de lvolution de lhumanit et du stade
o elle en est actuellement, afin que chacun puisse reconnatre
clairement les devoirs qui lui incombent. Car lacquisition de la
connaissance suprieure, comme tout perfectionnement de
ltre humain, est li cette question : Que suis-je ? A quelle
tche suis-je appel notre poque ? Rpondre ces
questions est de la plus haute importance.
Chaque degr de linitiation conduit un niveau suprieur
de la connaissance. Ds la premire confrence, nous avons pu
voir que lhomme slve graduellement du monde physique

au monde imaginatif, o il apprend connatre les sept Sceaux,


puis ce que nous appelons la connaissance inspire, o il
entend rsonner les sept Trompettes, enfin un niveau plus
lev encore qui correspond aux Coupes de colre o il
dcouvre la nature et la vritable signification des tres
spirituels.
Il nous faut maintenant tudier une certaine tape de
linitiation. Supposons que liniti soit parvenu au degr que
nous avons dcrit la fin de la confrence prcdente. Il a
atteint un seuil o, entre les tres les plus subtils de notre
monde physique et le monde astral, il lui est permis de
contempler, comme du sommet dune montagne, ce qui est audessous de lui.

La ralit profonde quil contemple alors du haut de ce


premier palier de linitiation, cest tout ce qui sest pass
depuis que le Dluge a dtruit lancienne Atlantide et que
lhomme post-atlanten est entr dans lexistence terrestre. Il
voit se succder les civilisations jusquau moment o la ntre,
disparaissant son tour, fera place, elle aussi, une nouvelle.
Lancienne Atlantide fut engloutie dans les flots du Dluge.
Cest par ce que nous appelons la Guerre de tous contre
tous , par des dviations morales terriblement destructrices
que sachvera lre actuelle. Cette longue priode qui va du
Dluge atlanten la Guerre de tous contre tous se divise
son tour en sept civilisations, dont lensemble constitue une
re, qui est elle-mme la septime partie dune priode plus
vaste encore, dun globe . Il faut donc nous reprsenter
sept res comme la ntre, celle qui est comprise entre le
Dluge et la Guerre de tous contre tous. Quatre dentre elles
ont prcd le Dluge, les deux dernires suivront la Guerre
de tous contre tous. Notre re post-atlantenne est donc la
cinquime.
Il faut atteindre un palier plus lev encore de linitiation
pour embrasser lensemble des sept res dont chacune
comprend sept civilisations. Elles deviennent visibles lorsque,
slevant de degr en degr, on parvient la frontire entre le
monde astral et le monde spirituel, dvachanique. Tout
dabord, on atteint un palier do sont visibles, telle une vaste
plaine du haut dune montagne, les sept civilisations de lre
post-atlantenne. Nous les connaissons dj. Nous savons que
lorsque lAtlantide fut engloutie sous les flots, une premire
civilisation fleurit dans lInde et fut remplace par la Perse
antique. Vient ensuite la civilisation des peuples assyrien,
babylonien, chalden, gyptien, hbreu, laquelle succda la

grco-latine, puis la cinquime, la ntre. La sixime, qui lui


succdera, devra en quelque sorte porter les fruits spirituels
que nous devons prparer. La septime civilisation durera
jusqu la Guerre de tous contre tous. Seul un petit nombre
dindividus survivra, ceux qui auront compris et accueilli
lesprit, et qui seront sauvs de la dcadence gnrale cause
par lgosme.
Nous vivons donc la cinquime civilisation postatlantenne. Tels les villes, les villages et les bois quon voit du
sommet dune montagne, la succession des civilisations se
dploie au regard qui atteint les hauteurs de linitiation. Nous
voyons ce quelles ont apport, cest--dire tous les fruits
quelles ont port dans le monde physique. Cest pourquoi
nous parlons de civilisations et non de races. Toute conception
rattache lide de race est une survivance de lre qui a
prcd la ntre, de lre atlantenne. Nous vivons lpoque
des civilisations. Lre atlantenne fut celle o se formrent,
lune aprs lautre, sept grandes races. Les consquences de
cette volution se font naturellement sentir encore notre
poque, et cest pourquoi, aujourdhui, on parle encore de
races ; mais les distinctions trs nettes qui existaient du temps
de lAtlantide seffacent dj. Aujourdhui, la notion de
civilisation a remplac celle de race.
Lantique culture de lInde, la civilisation sacre dont les
Vdas ne sont dj plus quun cho, est donc la toute premire
aube de lre post-atlantenne. Reprsentons-nous une fois de
plus comment lhomme vivait dans ce temps-l, il y a huit ou
neuf mille ans. La civilisation de lInde portait encore la
marque du grand Dluge atlanten, de ce que la science
moderne appelle la priode glaciaire. Morceau par morceau,

lAtlantide avait disparu, recouverte par les eaux ; et sur la


Terre vivait dsormais une humanit dont une partie sleva
jusquau niveau de civilisation le plus lev quon puisse alors
atteindre. Ce trs ancien peuple hindou, dans la lointaine Asie,
vivait plutt du souvenir des temps passs que dans la
conscience du prsent. Cest ce qui a donn sa force, sa
grandeur cette civilisation dont les Vdas et la BhagavadGita, par exemple, ne nous apportent plus que des chos.
Dans ce temps-l, nous lavons vu, les humains taient
encore dous dune clairvoyance confuse. Leur facult de
perception ne se bornait pas au monde physique ; ils vivaient
parmi des tres spirituels, divins ; ils voyaient ceux-ci autour
deux. Ainsi sopra la transition entre lre atlantenne et la
post-atlantenne, pendant laquelle le monde spirituel, astral,
thrique allait se fermer la vision humaine, dsormais
restreinte au monde physique.
La premire civilisation post-atlantenne fut marque par
une profonde nostalgie de tout ce que les Atlantes avaient
encore contempl, et dont laccs tait barr leur
descendance. Bien que dune faon indistincte, ils avaient
encore pu contempler de leurs yeux spirituels la Sagesse
primordiale. Ils vivaient parmi les Esprits, parmi les Dieux.
Aussi les hommes de la premire civilisation hindoue
aspiraient-ils de toutes leurs fibres retourner vers ce pass,
contempler ce quavaient vu leurs anctres, ce quenseignait
la toute premire Sagesse. Le monde sensible nouvellement
apparu aux regards humains, ces rochers terrestres dsormais
visibles, alors quauparavant on ne les voyait quen esprit, tout
ce dcor leur semblait moins rel que ce dont ils gardaient le
souvenir. Ils appelaient Maya grande illusion tout ce que
percevaient leurs sens physiques, et cherchaient sen

dtourner. Les meilleurs dentre eux parvenaient, par les


procds initiatiques dont quelques traces subsistent dans le
Yoga, slever au niveau spirituel de leurs anctres. La
consquence en fut une attitude religieuse foncire quon peut
traduire ainsi : Ce qui nous entoure nest que leurre,
apparence fallacieuse. Ce qui est vrai et vritable se trouve
dans le monde spirituel que nous avons quitt. Ceux qui
pouvaient slever jusquaux rgions dans lesquelles on vivait
auparavant devenaient alors des guides spirituels.
Telle fut la premire des civilisations post-atlantennes.
Lre post-atlantenne dans son ensemble a ceci de
caractristique que lhomme apprend peu peu comprendre
la ralit extrieure, sensible, se dire : Ce qui soffre ici-bas
nos sens physiques ne doit pas tre considr comme une
simple apparence ; cest un prsent des tres spirituels ; ce
nest pas en vain que les Dieux nous ont donn des sens. Ce
qui, ici-bas, sur la Terre, permet ddifier une civilisation, nous
devons peu peu en reconnatre la valeur.
Ce que lHindou appelait Maya, et quil fuyait pour se
tourner vers le pass, les hommes de la seconde civilisation
lont au contraire considr comme un champ de travail quils
avaient marquer de leur gnie propre. Telle fut la civilisation
de la Perse primitive, il y a environ 5000 ans, lpoque o la
nature avait encore pour lhomme un visage hostile, mais non
plus lapparence dune illusion quil fallait fuir. Ce monde fait
de matire, il le voyait plac sous lempire dune force
contraire au Bien, cest--dire du dieu Ahrimane. Mais le Dieu
bon, Ormuzd, aide les hommes qui se mettent son service.
Quand ils excutent sa volont, ils transforment la Terre en un
champ o sactivent les forces spirituelles ; ils incorporent au

monde sensible ce quils puisent dans lesprit. Ainsi, pour la


seconde civilisation, le monde des ralits physiques est
devenu un champ dactivit. Pour lHindou, il tait encore
illusion. Pour le Perse, il est certes dans la main des dmons
malfaisants, que lhomme a pour tche de chasser, pour faire
place aux serviteurs du Bien, du Dieu de Lumire, Ormuzd.
A la troisime poque post-atlantenne, lhomme se
rapproche encore davantage de la ralit extrieure qui nest
plus pour lui un ennemi vaincre. LHindou se disait en
regardant les astres : Tout ce qui mentoure, tout ce que
voient mes yeux nest quillusion, Maya. Le prtre chalden,
observant le cours et la position des toiles, se disait : Les
astres visibles sont pour moi les caractres dune criture o je
puis lire la volont des tres spirituels. Je discerne cette
volont des Dieux dans leurs uvres. Pour lui, le monde
matriel ntait plus une Maya. Ce que lhomme crit est
lexpression de sa volont et de mme, la volont divine
sexprime dans les astres et les forces de la nature. Et cette
criture divine, il la dchiffrait avec amour. Ainsi naquit une
admirable connaissance des astres, dont on souponne peine
de nos jours ce quelle pouvait tre. Lastrologie pratique
aujourdhui est base sur la mconnaissance des vritables
faits. Le prtre chalden lisait autrefois dans les astres la
substance dune profonde sagesse, dune astrologie en laquelle
se dvoilaient les mystres du ciel visible. Ctait pour lui la
manifestation dun lment secret, imprgn desprit.
Les gyptiens, rappelons-le, ont dcouvert comment
mesurer cette Terre conformment aux lois de lespace, aux
principes de la gomtrie. Ils ont, eux, explor la Maya pour
connatre les lois terrestres. La Perse primitive avait appris
labourer la Terre. LEgypte en tudie les proportions. Mieux

encore, elle se dit : Ce nest pas en vain que les Dieux nous
ont donn lire dans les toiles, ce nest pas en vain quils ont
inscrit leur volont dans les lois de la nature. Si lhomme veut
travailler par lui-mme son salut et pour le Bien, il doit
fonder ses institutions sur ce que les toiles lui enseignent.
Si seulement vous pouviez plonger le regard dans une de
ces pices o travaillaient les initis gyptiens ! Ce travail
navait rien de commun avec celui qui saccomplit aujourdhui
dans les laboratoires. Les initis gyptiens taient les savants
de lpoque ; ils observaient les toiles, leur marche rgulire,
leurs positions, leur cours, et aussi les influences quelles
exeraient sur les vnements terrestres. Ils se disaient :
quand au ciel apparat telle ou telle constellation, tel ou tel fait
doit se produire dans la vie de la communaut, et quand une
autre constellation apparatra, elle entranera dautres
consquences. Dans un sicle, dautres constellations se
prsenteront de nouveau qui donneront lieu aux faits
correspondants. Et lon dcidait des millnaires lavance de
ce qui devait se faire.
Les Livres sibyllins nont pas dautre origine. Ce quils
contiennent nest pas invent. Des initis y ont consign,
daprs des observations effectues avec soin, ce qui devait
tre prvu pour des milliers dannes, et leurs successeurs
savaient quil fallait en tenir compte. Aussi nentreprenaientils rien qui ne ft indiqu dans ces livres comme conforme la
marche des toiles. Supposons quil ait fallu tablir une
nouvelle loi. Cela ne se faisait pas par un vote, comme
aujourdhui ; on consultait les livres sacrs dans lesquels tait
inscrit ce qui devait tre fait sur la Terre pour quelle soit le
miroir o se refltent les vnements inscrits dans les astres ;

et lon agissait en consquence. En crivant ces livres, le prtre


gyptien savait que ses successeurs agiraient conformment
ce qui y figurait, intimement convaincus de la ncessit dobir
ces lois.
La quatrime civilisation na gard que fort peu de chose de
la sagesse prophtique des gyptiens, dont elle est pourtant
issue, et dont nous mentionnerons encore un vestige :
Lorsquon cultivait en Egypte la connaissance de lavenir, on
divisait ce qui allait venir en sept parties, et lon tablissait
lavance ce qui correspondait chacune delles. Les
successeurs navaient plus qu se conformer ces prdictions.
Mais cette conception caractrise surtout la troisime
civilisation, et lorsquelle est passe, on nen trouve plus que
de faibles traces dans la quatrime. Le rcit des origines de
Rome nous offre une de ces traces : Ene, fils dAnchise, et
originaire de Troie ville de la troisime civilisation parvient
au cours de ses voyages jusqu Albe-la-Longue. Ce nom de
ville voque lexistence dun trs ancien centre de sagesse
religieuse ; cest de cette Albalonga , de cette civilisation
sacerdotale, que devait natre la civilisation romaine. Et nous
en trouvons encore un souvenir dans l aube que revtent
les prtres catholiques pour dire la messe.
Dans ce centre religieux, on prvoyait aussi dune certaine
manire les sept priodes de lpoque venir, les rgnes
successifs des sept rois de Rome. Mais les historiens du
XIXe sicle, une fois de plus, se sont laiss induire en erreur ;
ils ont dcouvert que matriellement, rien ntait vrai de ce
quon racontait ce sujet. Quant voir plus loin, cest--dire
reconnatre quil sagit l des sept civilisations prvues dans les
Livres sibyllins, cela ne leur tait pas possible. Si nous
pouvions tudier ce sujet en dtail, vous verriez que ces Rois

de Rome : Romulus. Numa Pompilius, Tullus Hostilius, etc


correspondent exactement aux civilisations successives,
daprs ce principe du sept dont nous retrouvons la trace dans
tant de domaines.
Pendant la troisime civilisation, lesprit humain avait donc
su pntrer peu peu au cur de la Maya . La quatrime
acheva cette tche. Pensez cette civilisation grco-romaine
o, dans les admirables chefs-duvre de son art, lhomme
cre une parfaite image de lui-mme, une image matrielle ;
o dans la tragdie chez Eschyle par exemple sont
reprsentes des destines humaines. A lpoque gyptienne,
on sefforce encore de connatre la volont des Dieux. La
conqute de la matire telle que les Grecs laccomplissent,
correspond un pas de plus : lhomme apprend aimer la vie
sur terre. Et finalement, lpoque romaine, il est tout fait
adapt au monde physique.
Lorsquon comprend bien cela, on voit galement que la
personnalit humaine atteint alors son plein panouissement,
et le manifeste. Aussi est-ce Rome quest apparue pour la
premire fois la notion de droit , celle qui voit en lhomme le
citoyen . Seule une connaissance fausse des choses peut
faire remonter cette notion des temps plus anciens. Ce quon
entendait auparavant par droit , ctait tout autre chose.
Pour lAncien Testament, ce sont les Dix Commandements, le
Dcalogue. Le Code de lpoque, ctaient les Commandements
de Dieu. Cest une erreur de faire remonter la cration dun
code au-del, Hammourabi par exemple. Ce nest qu Rome
que lon commence donner une valeur la notion dhommecitoyen. En Grce, il ntait encore quun membre de la cit.
LAthnien ou le Spartiate tait plus quun individu : il se

ressentait comme une partie intgrante de la Cit. Tandis qu


Rome, cest lindividu qui devient citoyen. On le voit toutes
sortes de dtails : ce quaujourdhui nous appelons un
testament nexiste pas avant lpoque romaine. Il napparat
avec sa valeur actuelle que lorsque lindividu fait prvaloir sa
volont personnelle et limpose ses descendants. Par bien
dautres exemples, on pourrait montrer comment ltre
humain sest adapt entirement au plan physique.
Les temps o nous vivons sont ceux de la cinquime
civilisation, o se poursuit cette descente, qui atteint
maintenant un niveau infrieur celui de la vritable nature
humaine. Lhomme est devenu lesclave des conditions
matrielles, de son milieu. En Grce, lesprit servait encore
spiritualiser la matire, et cest une matire ainsi idalise qui
nous apparat dans une statue dApollon, de Zeus, dans les
drames dun Sophocle par exemple. Lhomme a pris
possession du monde physique, mais il nest pas encore
descendu au-dessous du niveau humain. Il en est de mme
Rome. Cest de nos jours seulement que cette descente atteint
au-dessous de la sphre humaine. Lesprit est au service de la
matire. Une vie spirituelle intense est mise en uvre pour
pntrer jusquaux forces naturelles agissant sur le plan
physique, afin de faire de celui-ci un sjour aussi confortable
que possible.
Comparons encore une fois lantiquit avec notre temps.
Les toiles taient alors pour les hommes le grand livre crit
par les Dieux et cependant, avec quels moyens primitifs
furent excuts des ouvrages tels que les Pyramides et le
Sphinx ! Et comme lalimentation tait simple !
Quels nont pas t, depuis lors, les progrs raliss ! Quelle

force dintelligence na-t-il pas fallu dpenser pour imaginer et


construire la machine vapeur, pour inventer les chemins de
fer, le tlgraphe, le tlphone ! Ces conqutes matrielles ont
demand une somme norme de forces spirituelles ; et dans
quel but ? Cela fait-il une diffrence pour la vie de lesprit que
lon broie le grain de bl entre deux meules, comme autrefois
ce qui demande naturellement trs peu de force spirituelle
ou que lon soit mme de tlgraphier en Amrique pour en
faire venir de grandes quantits de bl qui seront moulues par
des machines conues avec une admirable ingniosit ? Seul
lestomac tire profit de tout cela. Rendons-nous bien compte
quune masse norme de forces spirituelles est ainsi mise au
service dune civilisation strictement matrielle. Lesprit ne
tire de ces inventions que trs peu de chose. Il est rare, nestce pas, que le tlgraphe serve rpandre la Science
spirituelle ? Si laide de statistiques on comparait ce qui sert
dune part la vie matrielle, de lautre celle de lesprit, on
verrait bien que lesprit est descendu au-dessous de lhumain,
quil est devenu lesclave de la vie matrielle. Sans aucun
doute, au cours de la cinquime poque, la civilisation est alle
en dclinant et tend descendre de plus en plus.
Aussi fallut-il quune nouvelle impulsion vienne prserver
lhomme dune descente totale dans la matire. Il ne stait
encore jamais li elle aussi profondment. Une force
puissante, la plus puissante possible, devait intervenir : ce fut
celle du Christ Jsus dont limpulsion est venue orienter les
hommes vers une vie spirituelle nouvelle. Si malgr la
descente dans la matire, nous possdons aujourdhui des
forces de redressement, nous le devons cette puissante
impulsion du Christ. Au cours de la descente, des impulsions
spirituelles sont toujours intervenues. Alors sest dvelopp,

tout dabord lentement, puis de plus en plus, un christianisme


qui nest encore qu ses dbuts, mais qui rayonnera un jour
dans toute sa gloire, car lhumanit ne comprendra les
Evangiles que dans lavenir. Lorsquils seront bien compris, on
verra quelle surabondance de forces spirituelles ils
contiennent. Plus lvangile se rpandra sous sa vritable
forme, mieux lhumanit pourra, en dpit du matrialisme,
cultiver une vie spirituelle et remonter vers les sphres de
lesprit.
Le chemin ainsi parcouru de civilisation en civilisation,
pendant lre post-atlantenne, lauteur de lApocalypse le
dcrit en rapport avec de petites communauts qui, disperses
dans lespace sur la Terre, reprsentent les diffrentes
civilisations de cette re. Quand il parle de lEglise dEphse, il
veut dire ceci : Je suppose qu Ephse a vcu une
communaut qui, dans une certaine mesure, sest ouverte au
christianisme. Mais comme toute volution est progressive, il
reste toujours chaque stade quelque chose de la civilisation
prcdente. Il y avait bien Ephse une cole dinitiation, mais
lenseignement chrtien y revt une nuance qui portait la
marque de lInde antique. En parlant dEphse, lauteur
voque donc la premire poque post-atlantenne. Et ce qui
doit tre enseign ce moment se trouve dans une Lettre
adresse cette communaut. Les caractristiques de
lancienne civilisation hindoue ont persist travers plusieurs
courants dont lun se retrouve dans la communaut dEphse.
Le christianisme y portait encore lempreinte de lInde
antique.
Chacune des Lettres sadresse ainsi une ville
reprsentant une des sept civilisations post-atlantennes. A
chacune il est dit : Tu es ceci, tu es cela ; certaines de tes

caractristiques sont conformes lesprit du christianisme ; le


reste doit tre modifi. LApocalypse nonce ce qui, pour
chaque civilisation, peut tre conserv et ce qui, tant dpass,
doit tre modifi.
Voyons maintenant si dans ces sept Lettres se trouve
vraiment la trace des sept civilisations successives. Essayons
de voir comment ces Lettres devaient tre conues pour
correspondre lide que nous venons dexprimer. Lauteur de
lApocalypse pense quil existe Ephse une communaut, une
Eglise qui professe le christianisme mais avec la coloration que
pouvait lui donner lesprit de la premire civilisation,
indiffrente au monde extrieur, et sans intrt pour la
vritable mission de lhumanit post-atlantenne. Ce qui lui
plat pourtant en elle, cest quelle a renonc la basse
sensualit et sest tourne vers la vie spirituelle. Ce quil a
voulu dire par l, nous le comprenons en nous rappelant qu
Ephse se trouve un sanctuaire o se clbraient les mystres
de Diane, la chaste desse. On y apprenait en effet tout
particulirement se dtourner du monde des sens pour
sorienter vers lesprit. Et cependant : Jai contre toi que tu
as dlaiss ton premier amour. Cet amour, cest celui que
doit avoir la civilisation post-atlantenne pour la Terre, ce
champ o doit tre implante la semence divine.
Celui qui dicte cette lettre se dsigne comme le prcurseur
du Christ Jsus, le guide de la premire civilisation. Le Christ
parle en quelque sorte travers lui, ce Matre dune poque o
les initis avaient la vision du monde de lau-del. Il dit de luimme quil tient dans sa main droite les sept toiles et les
sept chandeliers dor . Les sept toiles ne sont pas autre
chose que les symboles des sept Entits spirituelles qui

guident les sept civilisations. Et propos des sept chandeliers,


il est dit expressment quil sagit dtres spirituels quon ne
peut pas voir dans le monde sensible. Il en est trs clairement
question dans linitiation par le Yoga o lon souligne aussi que
lhomme ne travaille pas dans le sens de lvolution lorsquil
mprise les uvres extrieures, lorsquil cesse de les aimer.
La communaut dEphse sest dtourne de cet amour. Aussi
lauteur de la Lettre lui dit-il justement : Tu hais les uvres
des Nicolates. Les Nicolates, ce sont ceux qui ne vivent que
dune vie matrielle. A lpoque laquelle se rapporte cette
Lettre, il existait une secte ainsi nomme qui nattachait de
prix qu la vie extrieure, charnelle, matrielle. Tu ne dois
pas les imiter dit celui qui inspire la premire Lettre, mais il
ajoute : Tu ne dois pas abandonner ton premier amour.
Car en aimant le monde extrieur, on lui insufflera la vie, on
llvera jusqu lesprit. Que celui qui a des oreilles entende.
A celui qui vaincra, je donnerai manger de larbre de vie.
Pas seulement de larbre prissable. Cest--dire que celui-l
sera capable de spiritualiser ce qui est matriel ici-bas pour le
dposer sur lautel de la vie spirituelle.
Ce qui reprsente la seconde civilisation, cest la
communaut ou Eglise de Smyrne. A celle-ci le Guide de
lhumanit sadresse sous laspect dun autre de ses
prcurseurs, le Matre de lantique civilisation perse,
quinspiraient les penses suivantes : A lorigine rgnait le
Dieu de lumire. Il avait un adversaire, la matire extrieure,
le sombre Ahrimane. Jadis jtais uni lEsprit de lumire,
celui des origines. Puis jai t entran dans le monde de la
matire laquelle est venue se lier la puissance hostile dun
Esprit rest en arrire dans lvolution, Ahrimane. Et
maintenant, en collaborant avec lEsprit de la lumire, je vais

travailler la matire pour la pntrer desprit. Alors, la Divinit


du Mal tant vaincue, la Divinit du Bien, de la lumire se
manifestera nouveau. Je suis le Premier et le Dernier,
Celui qui meurt dans la vie matrielle et ressuscite en esprit.
Nous lisons donc dans cette seconde Lettre : Je suis le
Premier et le Dernier, celui qui est, qui fut et qui sera, et qui
est revenu la vie. (II-8)
Cela nous mnerait bien loin dtudier chaque phrase en
dtails, mais il nous faut encore expliquer celle qui nous
apprend comment se comporte un membre de lEglise de
Smyrne qui sefforce de christianiser cette communaut. Il est
dit quon peut vivifier la mort, spiritualiser ce qui est mort,
quon ne prit pas dans la mort. La mort absolue, totale,
mnerait bien lhomme une vie spirituelle, mais il ne
rcolterait pas les fruits de sa vie terrestre. Quelquun qui na
pas vcu de faon tirer de cette existence des fruits spirituels
nemportera rien dans le monde de lesprit. Or l, on ne peut
vivre que des fruits amasss sur la terre. Celui qui nen a pas
devra subir une seconde mort . Celui qui a su travailler le
champ de lexistence terrestre sera sauv de cette seconde
mort. Que celui qui a des oreilles entende ce que lEsprit dit
aux glises : celui qui vaincra naura pas souffrir la seconde
mort. (II-11)
Vient ensuite lEglise de Pergame. Elle reprsente lpoque
o lhumanit sest approche davantage du plan physique.
Lhomme lisait dans les toiles ce que pouvait saisir son esprit.
Cest cela qui lui est accord pendant la troisime civilisation. Il
agit en fonction de ce quil porte en lui. Ayant une vie
intrieure, il peut dsormais observer le monde qui lentoure.
Etant dou dune me, il peut tudier la marche des toiles,
dcouvrir la gomtrie. Cest ce quon appelait la recherche

par la Parole et que lApocalypse reprsente par lpe qui


sort de la bouche . Celui qui inspire cette Lettre indique par l
que la force de cette poque, cest une parole acre, une pe
deux tranchants. Cest la parole dHerms, celle des prtres
de lantiquit, la parole qui donnait autrefois accs aux forces
de la nature et des astres. Cette civilisation sorganise ici-bas,
sur le plan physique, grce surtout aux forces astrales
intriorises dans lme humaine. Lorsquelle se ralise sous
cette ancienne forme, cest vraiment une pe deux
tranchants. La connaissance est alors la limite entre la magie
blanche et la magie noire, elle peut sengager vers ce qui mne
au salut, ou vers ce qui aboutit la perdition. Cest pourquoi il
est dit que l o demeurent les reprsentants de cette poque
se trouve aussi le trne de Satan. Cest une allusion ce qui
peut dtourner lvolution de son vritable but. Et la
doctrine de Balaam nest pas autre chose que la magie
noire. Cest la doctrine de ceux qui dvorent , qui
dtruisent les peuples. Les destructeurs de peuples, ce sont les
mages noirs qui ne travaillent qu leur profit personnel,
dtruisent les communauts et engloutissent tout ce qui fait la
vie dun peuple.
Mais ce que cette troisime civilisation a de bon, cest
qualors lhomme peut entreprendre la tche de purifier son
corps astral, de le transfigurer. Cest ce que signifie la manne
cache . Une fois transforme en nourriture pour les Dieux ce
qui ntait destin quau monde, ce qui ne devait alimenter que
lgosme humain, cela devient la manne cache . Tous ces
symboles montrent que lhomme purifie alors son me pour
faire de lui-mme le pur vhicule du Manas .
Mais pour cela, il faut encore passer par la quatrime

civilisation ; alors apparat le Rdempteur, le Christ Jsus luimme. Cest lEglise de Thyatire quil sannonce comme
tant le Fils de Dieu, Celui qui a des yeux comme une
flamme de feu et dont les pieds sont semblables de lairain
ardent . (III-18) Il est le Guide de cette quatrime
civilisation o lhomme, entirement descendu sur le plan
physique, cre sa propre image par des moyens extrieurs. Le
moment est arriv o la Divinit elle-mme se fait homme, se
fait chair, personne humaine. Cest lpoque o lhomme
descend lui-mme jusquau niveau de la personnalit, o dans
la statuaire grecque, la Divinit individualise se prsente
comme une personne, o la personnalit humaine saffirme sur
le plan matriel chez le citoyen romain.
Cette poque devait donc recevoir une impulsion nouvelle
du fait que la Divinit y est apparue sous forme humaine.
Lhomme descendu sur terre ne pouvait tre sauv que par
cette apparition de Dieu Lui-mme sous la forme humaine. Au
Je suis , au Moi dans le corps astral devait tre donne
limpulsion du Christ. Ce qui ne stait encore manifest quen
germe devait maintenant apparatre dans le monde extrieur,
dans lhistoire. Le Fils de Dieu, matre de lavenir, peut donc
dire : Toutes les glises connatront le Je suis qui sonde
les reins et les curs. Laccent est mis ici sur le Je suis , le
quatrime lment de ltre humain. Comme jen ai reu le
pouvoir de mon Pre, je lui donnerai ltoile du matin. (III28) Que signifie ici ce terme d toile du matin ? La terre,
nous le savons, passe par les tapes de Saturne, Soleil, Lune,
Terre, Jupiter, Vnus, Vulcain. Cest ainsi que nous les
nommons dhabitude et ce sont bien les noms quelles doivent
porter. Mais jai dj fait remarquer que lincarnation Terre se
divise en deux priodes : celle de Mars et celle de Mercure.

{13} Il y a en effet une relation mystrieuse entre la premire


moiti de lvolution terrestre et Mars, et de mme entre la
seconde moiti et Mercure. Cest pourquoi la quatrime
incarnation plantaire peut aussi bien sappeler Terre que
Mars-Mercure . On dira en ce cas quau cours de son
volution, la Terre passe par les tapes de Saturne, Soleil,
Lune, Mars-Mercure, Jupiter, Vnus, Vulcain.
Lastre dont linfluence est prpondrante, dont la force se
manifeste pendant la seconde phase de la Terre est donc
Mercure. Cest Mercure qui donne lhomme lorientation
ascendante quil doit prendre. Nous abordons ici un secret
secondaire quil nous faut rvler et on ne peut le rvler
quici. En matire doccultisme en effet, par prcaution contre
ceux qui pourraient faire, et qui ont fait dans le pass, mauvais
usage de la connaissance spirituelle, on sest toujours servi de
ce quon peut appeler un masque. On ne sexprimait pas
clairement, on parlait en termes voils. Dans un cas comme
celui-l, lsotrisme mdival ne savait recourir qu des
moyens primitifs. Cest ainsi quon a simplement dit Vnus
pour Mercure et Mercure pour Vnus. En ralit, si nous
employons le langage sotrique de lApocalypse, il nous faut
appeler Mercure ltoile du matin et lire : Jai donn ton
Moi la direction ascendante vers ltoile du matin, vers
Mercure. Dans certains textes du Moyen Age, vous
trouverez encore les astres de notre systme plantaire
numrs ainsi : Saturne, Jupiter, Mars, Terre, puis non pas
Vnus et puis Mercure, mais Mercure et ensuite Vnus. Voil
pourquoi il est crit : Comme jen ai reu le pouvoir de mon
Pre, je lui donnerai ltoile du matin.
Venons-en maintenant notre poque et demandons-nous
si les rvlations de lApocalypse sy rapportent galement.

Dans ce cas, Celui qui sest adress aux quatre civilisations


prcdentes doit aussi nous parler et il faut que nous
apprenions comprendre son langage pour connatre la tche
spirituelle qui nous incombe. Si un courant de vie spirituelle
doit exister qui englobe la mystique universelle, ce courant
doit aussi, conformment lApocalypse de saint Jean, pouvoir
accomplir ce que le grand Inspirateur exige de notre poque.
Or que demande-t-il ? Et dailleurs, qui est-il ? Essayons, si
nous pouvons, de lidentifier. cris lange de lEglise de
Sardes (il faut sentir que ces paroles sadressent nous) : Voici
ce que dit Celui qui a les sept Esprits de Dieu et les sept
toiles. (III-1) Que sont donc ces sept Esprits et ces sept
toiles ? Au sens de lApocalypse, lhomme, tel quil apparat
ici, est lexpression visible des sept principes de la nature
humaine qui sont : le principe physique dont le corps physique
est lexpression, le principe de vie ou corps thrique, le
principe du corps astral ; au centre le principe du Moi, puis
Manas ou le corps astral transform, Bouddhi ou le corps
thrique mtamorphos, Atma ou le corps physique
spiritualis. Tel est lventail des sept substances spirituelles
travers lesquelles se rpartit la nature divine de ltre humain.
En occultisme, on appelle ces sept principes les Sept Esprits
de Dieu dans lhomme .
Quant aux sept toiles, ce sont celles qui nous permettent
de comprendre quel point de son volution en est
actuellement ltre humain, et ce quil doit devenir. Les
incarnations successives de la Terre : Saturne, Soleil, Lune,
Terre, Jupiter, Vnus, Vulcain, sont les sept toiles qui
englobent lvolution humaine. Saturne a donn lhomme le
germe de son corps physique, le Soleil celui de lthrique, la
Lune celui de lastral et la Terre lui a donn le Moi. Pendant les

trois phases suivantes Jupiter, Vnus, Vulcain


slaboreront les lments spirituels de sa nature. Si nous
comprenons lappel de lEsprit qui tient dans sa main les sept
toiles et les sept Esprits divins, la nature septuple, nous
retrouvons travers lApocalypse les enseignements de la
Science spirituelle. Nous saisissons que ce texte fait ici allusion
la cinquime civilisation post-atlantenne. Nous comprenons
qu notre poque, o lhomme est profondment enchan la
matire, nous devons remonter la pente sur les pas du grand
tre qui, pour clairer notre route, nous donne les sept Esprits
de Dieu et les sept toiles.
Si nous suivons ce chemin, nous introduirons dans la
sixime civilisation la vritable vie de lesprit, de la sagesse et
de lamour. Alors, de la connaissance spirituelle que nous
aurons acquise natra limpulsion damour de cette sixime
civilisation. Celle-ci est reprsente par la communaut dont le
nom traduit dj ce quelle sera : la communaut de lamour
fraternel, Philadelphie . Car ces noms nont pas t pris au
hasard. A lavenir, lhomme dveloppera son Moi jusqu une
maturit telle que, libr de ses chanes, il pourra de son plein
gr la sixime poque reprsente par la communaut de
Philadelphie aimer toutes les cratures. Cest l la forme
future de vie spirituelle que nous devons prparer. Nous
porterons en nous une individualit plus leve, de sorte
quaucune force extrieure ne pourra avoir prise sur elle si
nous nous y refusons ; ce Moi, nous pourrons le fermer et
personne ne pourra louvrir malgr nous ; et si nous louvrons,
aucune force adverse ne pourra le fermer. Cest cela, la cl
de David . Cest pourquoi Celui qui inspire la sixime Lettre
dit quil possde la cl de David : cris lange de lEglise de
Philadelphie. Ainsi dit le Saint, le Vritable, celui qui a la cl de

David, qui ouvre et personne ne peut fermer, celui qui ferme


et personne ne peut ouvrir Jai mis devant toi une porte
ouverte que personne ne peut fermer. (III-7-9). Cest le Moi
qui sest trouv lui-mme.
Enfin la septime civilisation rassemblera autour du grand
Guide tous ceux qui auront trouv la vie spirituelle. Elle les
unira autour de lui. Ils participeront dj la vie spirituelle au
point de se distinguer de ceux qui sen sont dtachs, des
tides qui ne sont ni froids ni chauds . La petite troupe
qui aura trouv la spiritualit comprendra Celui qui, en se
faisant reconnatre, dit de lui-mme quil est la Fin vritable
vers laquelle tout tend. Cette Fin, cest l Amen (III-14). Ce
verset dit : cris lange de lEglise de Laodice : Voici ce
que dit lAmen , cest--dire celui dont la nature correspond
au principe de la Fin.
Ainsi, nous le voyons, lApocalypse de saint Jean contient la
substance dune initiation. Ds le premier degr o nous
voyons se succder les sept civilisations post-atlantennes,
dcrites dans la perspective physique, il est clair quil sagit
dune initiation de la volont. De nos jours encore, lApocalypse
peut enflammer notre volont si nous reconnaissons quil nous
faut couter les Esprits qui lont inspire et qui nous
instruisent ; si nous comprenons ce que signifient les sept
toiles et les sept Esprits de Dieu, et que nous avons pour
tche de transmettre aux gnrations futures la connaissance
de lesprit.

QUATRIME CONFRENCE
Rapports entre lvolution des races et celle des mes individuelles.
Modifications de lorganisme au cours de lvolution. A lavenir, le visage de
lhomme sera lexpression de son me vritable. Les progrs de lme humaine
au cours du pass, et lapparition parallle des espces animales, dchets
ncessaires. Le Livre aux Sept Sceaux et l Agneau .

LAPOCALYPSE de saint Jean dcrit en termes


prophtiques le cycle de lvolution humaine qui va du grand
bouleversement quon appelle le Dluge cest la priode
glaciaire des gologues ce que nous appelons la Guerre de
Tous contre Tous. Tout ce qui spare ces deux vnements est
dcrit ou prophtis dans lApocalypse sous la forme des sept
Lettres ; de tout cela se dgage pour nous le sens dans lequel
doit tre stimule notre volont, comment doivent natre en
nous des impulsions davenir. Nous avons vu que, pour le
mouvement spirituel dont nous faisons partie, la cinquime de
ces Lettres est une exhortation agir, suivre ltre qui tient
les sept Esprits de Dieu et les sept toiles. Ainsi se prparera
la prochaine civilisation, celle que reprsente lEglise de
Philadelphie, celle o doit rgner, en tous ceux qui ont compris
les paroles dexhortation, lamour fraternel tendu la Terre
toute entire, et tel quil est prfigur dans lvangile de saint
Jean.
Ensuite viendra une septime civilisation : il nous est dit
que dune part, tout ce qui est mauvais dans la communaut
quelle constituera, tout ce qui est ni froid, ni chaud tide
ce qui na pas su senthousiasmer pour la vie spirituelle,
devra tomber. Et dautre part, ceux qui ont entendu lappel
formeront le cortge de Celui qui a dit : Je suis lAmen ce
qui signifie :

Je suis celui qui porte en lui lidal de ltre humain, celui


en qui vit le principe du Christ.
Rservant pour une tude ultrieure les explications
donner sur les diffrents noms des glises, nous allons voir
aujourdhui ce qui soffre la vue de llve qui aborde le degr
suivant de linitiation.
Le cycle des sept civilisations que nous venons dtudier est
une portion dun autre cycle, lre post-atlantenne, qui les
embrasse toutes les sept et constitue elle-mme la septime
partie dun ensemble encore plus vaste. Elle fut prcde par
lre atlantenne au cours de laquelle se dvelopprent les
races dont il reste quelques vestiges. Une autre grande re lui
succdera aprs la septime civilisation. Elle aussi aura sept
subdivisions, et elle se prpare dj de nos jours. Peu peu
notre monde moderne va voluer vers une civilisation fonde
sur lamour fraternel ; celle-l aura t prpare par ce groupe
relativement restreint de lhumanit qui aura compris ce
quest la vie de lesprit, et cultiv ltat dme, lattitude
intrieure favorables lamour fraternel. De cette civilisation
natra son tour le noyau de ceux qui survivront au
bouleversement mettant fin lre post-atlantenne : la
Guerre de tous contre tous. Au sein de la destruction gnrale,
partout des individus isols se distingueront de lhumanit en
guerre contre elle-mme : ceux qui auront compris en quoi
consiste la vie de lesprit. Ceux-l constitueront la souche de la
nouvelle, de la sixime grande civilisation post-atlantenne. Il
en avait t de mme lors du passage de la quatrime la
ntre.
Celui qui, par la clairvoyance, peut remonter le cours du
temps en arrive aprs avoir revu les civilisations passes, la

grco-latine, lgypto-chaldenne, celles de lancienne Perse et


de lInde au Dluge, puis remonte au-del encore, lre
atlantenne. Sans entrer dans les dtails, il nous faut pourtant
nous faire une ide de ce quil est advenu de cette civilisation
atlantenne. A ce moment galement, la plus grande partie de
la population atlantenne na pas pu continuer se
dvelopper ; elle tait incapable de sadapter nos conditions
de vie. Seul un petit groupe dtres humains qui vivaient dans
une rgion avoisinant lIrlande actuelle, est parvenu au niveau
le plus lev de la civilisation atlantenne ; ce groupe migra
vers lest. Mais il faut bien voir que ce ne fut l que la
migration la plus importante. Sans cesse des peuplades ont
migr douest en est, et tous les peuples des rgions
septentrionales et centrales de lEurope proviennent de ce
mouvement migrateur orient douest en est. Cest la partie la
plus volue de la population qui, sous la direction dun des
grands guides de lhumanit, a parcouru la plus grande
distance. Petite tribu forme dune lite, elle sest tablie en
Asie centrale et cest partir de l quelle a colonis
successivement les diffrents pays dont nous avons parl ;
cest de l quest parti le courant de civilisation qui, aprs
lInde et la Perse a gagn lEgypte, la Grce, etc
On peut certes trouver cruelle lide que des masses
entires soient restes incapables de dvelopper des facults
leur permettant dvoluer. Pourquoi seul un petit nombre
dtres parvient-il transmettre le germe dune civilisation
la suivante ? Cette ide perdra pour vous son caractre
angoissant si vous savez distinguer entre dveloppement de la
race et dveloppement de lme. Aucune me nest condamne
toujours vivre au sein dune certaine race. Une race, un
peuple peuvent rester arrirs mais les mes slvent et les

dpassent. Pour voir avec une grande prcision ce quil en est,


il faut nous dire que toutes les mes qui sont actuellement
incarnes dans les peuples civiliss ont vcu autrefois dans des
corps atlantens. Certaines dentre elles se sont dveloppes ;
elles nen sont pas restes au niveau correspondant des
corps atlantens. Ayant volu, elles ont pu habiter des
organismes plus volus eux aussi. Seules les mes restes en
arrire ont d revtir des corps rests un niveau infrieur. Si
toutes les mes avaient progress de la mme manire, ou
bien la population des races arrires aurait t peu
nombreuse, ou bien ces corps arrirs auraient t habits par
des mes infrieures nouvellement venues. Car il se trouve
toujours des mes pouvant habiter des organismes retards.
Mais aucune ne reste lie un de ces organismes si elle ne sy
est pas enchane de son propre fait. Quel rapport stablit
entre lvolution des mes et celle des races, cest ce quun
mythe merveilleux nous rappelle.
Les races succdent aux races, les civilisations aux
civilisations. Lme qui accomplit normalement sa mission
terrestre sincarne dans une race ; elle en acquiert les qualits,
elle fait effort de manire sincarner la fois suivante dans une
race plus volue. Seules les mes qui senlisent dans leur race,
qui ne font aucun effort pour slever au-dessus de la
matrialit physique, y sont retenues, en quelque sorte par
leur propre poids. Elles sy incarnent une seconde fois,
ventuellement une troisime fois dans une race analogue. De
telles mes exercent sur le corps de la race une influence
retardatrice. Cest ce que dcrit certaine lgende. Lhomme
progresse sur sa voie terrestre en coutant les grands
Instructeurs qui montrent lhumanit le but quelle doit
atteindre. Sil scarte de cette voie, il lui faut alors rester dans

sa race ; il ne peut pas slever au-dessus delle. Supposons


quun homme ait eu le grand bonheur de se trouver en
prsence dun des grands Guides de lhumanit, du Christ luimme par exemple, dassister tous ses miracles, dtre
tmoin de son action pour faire progresser le genre humain ; et
que cet homme ait refus ce progrs, repouss ce Guide. Il
sera condamn rester dans sa race. A lextrme, il devra y
revenir sans cesse, et cest ce que prsente lhistoire
dAhasvrus, le Juif errant qui se rincarne toujours dans la
mme race parce quil a repouss le Christ. Comme sur des
tables dairain, les grandes vrits de lvolution humaine sont
graves dans ces lgendes.
Il faut faire une distinction entre lvolution des mes et
celle des races. Aucune me nest force de rester dans un
corps arrir ; aucune me ne devra se rincarner dans un
corps de notre niveau actuel si elle ne la pas mrit. Les mes
qui entendront la voix du progrs intrieur survivront la
grande destruction, la Guerre de tous contre tous ; elles
rapparatront dans des corps nouveaux trs diffrents de
ceux daujourdhui.
Cest en effet faire preuve de bien courtes vues que se
reprsenter par exemple les organismes atlantens comme
semblables aux ntres ; au cours des millnaires, les hommes
changent, mme physiquement, et laspect des corps, aprs la
Guerre de tous contre tous, sera tout diffrent de lactuel. De
nos jours ltre humain est ainsi fait quil peut dissimuler ce
quil a en lui de bon et de mauvais ; certes, sa physionomie le
trahit souvent dj, et celui qui voit clair peut lire bien des
choses sur les traits dun visage. Mais il est encore possible
aujourdhui au sclrat de sourire dun air innocent et de
passer pour un honnte homme. Inversement il est possible

galement que les belles qualits dune me restent


mconnues. Intelligence et btise, laideur et beaut peuvent se
dissimuler derrire le type de telle ou telle race. Il nen sera
plus ainsi dans lre qui suivra la ntre, aprs la Guerre de
tous contre tous : sur le front, sur toute la physionomie de
lhomme on lira sil est bon ou mchant. Son visage, tout son
corps mme sera limage de ce qui vit dans son me. La
manire dont il a volu, dont il a cultiv de bons ou de
mauvais penchants, tout se refltera sur son front.
Il y aura donc deux sortes dhommes aprs la Guerre de
tous contre tous : ceux qui se seront efforcs dobir lappel
de la vie spirituelle, qui auront ennobli leur me et leur esprit,
porteront sur leur visage lempreinte de leur spiritualit et la
manifesteront dans leurs gestes, dans les mouvements de
leurs mains. Les autres, ceux qui se seront dtourns de la vie
spirituelle, reprsente dans lApocalypse par la communaut
de Laodice, les tides qui ntaient ni froids ni chauds, seront
dans la prochaine civilisation les reprsentants des forces
rtrogrades, qui paralysent lvolution. Ceux-l porteront sur
leur figure mchante, inintelligente et laide, lexpression des
passions et des instincts les plus hostiles lesprit. Leurs
gestes, tout leur comportement, seront le reflet visible des
laideurs de leur me. Les hommes autrefois se sont rpartis en
races, en communauts civilises ; ils se diviseront ce
moment en deux grands courants, celui des bons et celui des
mchants. Et leur visage rvlera car lindividu ne pourra
plus dissimuler le niveau vritable de leur vie intrieure.
A voir rtrospectivement comment lhumanit sest
dveloppe jusquici sur la Terre, nous reconnatrons que son
volution future, telle que nous venons de la caractriser,

saccorde parfaitement avec ce pass. voquons le point de


dpart de notre Terre actuelle, aprs Saturne, le Soleil et la
Lune, suivis dune longue pause intermdiaire aprs laquelle la
Terre merge nouveau des tnbres cosmiques. Il ny avait
pas encore ici-bas dautre crature que ltre humain. Il est le
premier-n. Mais il nest encore quesprit, et lincarnation
consistera en une matrialisation de cet esprit. Reprsentonsnous une masse deau qui pourrait flotter librement ; un
processus quelconque y provoquerait la formation de petits
cristaux, de particules de glace se renouvelant sans cesse.
Supposons que quelques-uns de ces petits glaons se sparent
de la masse liquide. Comme chacun deux ne peut grossir
quaussi longtemps quil est dans leau, il reste, une fois quil en
est sorti, dans ltat o il se trouvait. Supposons que la
conglation de la masse liquide se poursuive, que de nouveaux
glaons sajoutent aux premiers de sorte qu la fin presque
tout le liquide soit cristallis. Ce sera alors le dernier morceau
de glace qui aura le mieux gard lessence de la substancemre, lui qui a su attendre le plus longtemps avant de se
sparer de leau-mre originelle.
Il en est de mme dans lvolution. Les animaux infrieurs
nont pas su attendre ; ils ont quitt trop tt la substancemre spirituelle et, de ce fait, ils sont rests un stade primitif
dvolution. Les espces animales correspondent donc des
paliers, des arrts successifs dans le cours de lvolution.
Cest lhomme qui a attendu le plus longtemps pour
sincarner ; il a t le dernier quitter la substance-mre
spirituelle, divine, sen dtacher pour se condenser en un
corps de chair. Les animaux sont descendus trop tt et se sont
par consquent arrts dans leur dveloppement. Pourquoi,
nous le verrons plus tard. Ce qui nous intresse prsent cest

que, stant prmaturment dtachs de lesprit dont ils sont


issus, les animaux en sont rests danciens stades
dvolution.
Une forme animale aurait donc pu, si elle tait reste unie
lesprit dont elle provient, progresser jusquau degr auquel
est parvenue lhumanit actuelle. Mais les animaux sont rests
stationnaires ; ils se sont dtachs du germe spirituel et sont
aujourdhui en dcadence. Ils constituent les drivations, les
rameaux du grand arbre humain. Ltre humain portait,
comme englob en lui, tout le rgne animal ; il la limin
progressivement. Les animaux, dans leurs multiples formes,
ne sont pas autre chose que des passions humaines ayant pris
corps prmaturment. Ce qui, actuellement, est encore non
matrialis dans le corps astral de lhomme, ce quil a conserv
dans son corps astral jusqu une priode tardive de
lincarnation Terre, les formes animales en sont limage dans le
monde physique. Et cest ce qui a permis lhomme de
continuer slever. Actuellement encore, il a en lui des forces
qui, comme ces lments dcadents qui ont donn naissance
aux formes animales, doivent tre limines de lvolution
gnrale. Tout ce qui est aptitude au bien ou au mal,
prdisposition lintelligence ou la btise, germe de beaut
ou de laideur, correspond chez lhomme une possibilit de
progrs ou de rgression. De mme que se sont dtaches les
formes animales, la race des tres mauvais, aux visages
repoussants, se dtachera de lhumanit en marche vers
lesprit et vers son but final. A lavenir, on ne verra pas
seulement des formes animales, images des passions humaines
incarnes. Une race existera dans laquelle se sera incarn ce
quil y a de mauvais dans lhomme actuel et quil peut encore
dissimuler, mais qui alors paratra au grand jour. Une tude

que vous allez peut-tre trouver un peu trange va nous


permettre de prciser ce point.
Il faut bien voir quen fait, llimination des formes
animales tait une ncessit. En se dtachant du courant
commun, chacune des formes animales a permis ltre
humain de faire un pas en avant. Au lieu de garder en lui
toutes les passions qui apparaissent aujourdhui disperses
dans les espces animales, lhomme a t purifi. Lorsque des
particules en suspension dans un liquide trouble se dposent,
le liquide devient plus limpide. De mme, dans les formes
animales, et telles une lie, se sont dposes les forces les plus
grossires, que lhomme ne pouvait pas utiliser pour parvenir
son niveau actuel. Il a rejet ces formes animales qui sont
comme des frres ns avant lui et il a pu ainsi slever au
niveau qui est le sien aujourdhui. Lhumanit a donc progress
en se dbarrassant de ces formes infrieures, et sest purifie.
Elle slvera encore en liminant un nouveau rgne, celui de
la race des mchants.
Or, chacune des facults que lhomme possde
actuellement, il la doit au fait davoir rejet une certaine forme
animale. Le clairvoyant qui observe les diffrentes espces
animales sait exactement ce que nous devons chacune
delles. Pensons au lion par exemple ; sil nexistait pas,
lhomme ne possderait pas une certaine qualit quil a acquise
en liminant la nature-lion. Et il en est de mme pour toutes
les autres espces animales.
Or, les cinq tapes de lvolution, les cinq civilisations
depuis lInde antique jusqu la ntre ont eu pour but de
former lintelligence, la raison humaine, et tout ce qui est li
ces deux facults. Celles-ci nexistaient pas pendant lre

atlantenne. A ce moment, lhomme possdait la mmoire,


ainsi que dautres facults, mais le dveloppement de
lintelligence applique lobservation du monde sensible
incombe la cinquime civilisation.
Le clairvoyant qui tourne son regard vers le monde cherche
quoi nous devons dtre devenus intelligents, quelle forme
animale nous avons limin pour cela. Si trange, si grotesque
que cela puisse paratre, il nen est pas moins vrai que si la
race chevaline nexistait pas, nous naurions jamais pu acqurir
lintelligence. Cela, on le savait encore autrefois. Tous les liens
qui se sont crs entre certaines races humaines et le cheval
avaient pour origine une sorte damour mystrieux, le
sentiment de ce que lhomme doit au cheval. Cest pourquoi,
lorsque fut fonde la civilisation de lInde primitive, le cheval
joua un rle dans le culte rendu aux Dieux. Toutes les
coutumes se rapportant au cheval nous ramnent ce lien. Si
vous tudiez les anciennes murs des peuples encore dous
dune certaine clairvoyance, les peuples germano-nordiques
par exemple, vous verrez quils suspendaient des crnes de
chevaux devant leurs maisons ; ils avaient encore confusment
conscience du fait que lhomme a dpass ltat de nonintelligence en liminant la forme du cheval. Lacquisition de
lintelligence, on le sentait obscurment, est en relation avec ce
fait dont il subsiste encore des traces dans certaines lgendes,
entre autres, dans lOdysse, celle du cheval de Troie. Les
lgendes de ce genre reclent une sagesse profonde, beaucoup
plus profonde que notre philosophie moderne. Ce nest pas par
hasard que le type du cheval a t choisi dans ce cas.
Ainsi, ltre humain est issu dune forme qui contenait ce
qui est actuellement le cheval. Les artistes ont autrefois
reprsent ce stade par la forme du Centaure, afin de rappeler

lhomme le niveau dvolution au-dessus duquel il sest lev


par ses efforts, pour devenir ce quil est actuellement. Or, ce
qui sest pass dans les temps prhistoriques pour donner
naissance notre humanit se reproduira un niveau plus
lev dans lavenir, mais ce ne sera pas comme autrefois dans
le monde physique. A celui qui devient clairvoyant la limite
entre lastral et le plan du Dvachan, il se rvle que ltre
humain ennoblira et dveloppera encore ce quil doit
llimination de la nature-cheval. En lui, lintelligence se
spiritualisera.
Ce qui nest aujourdhui que simple raison, ingniosit, il le
transformera en sagesse en le spiritualisant, aprs la Guerre
de tous contre tous. Cest ce que verront saccomplir ceux qui
auront atteint le but final. Alors apparatront les fruits de cette
limination de la nature-cheval.
Un clairvoyant qui lit ainsi dans lavenir peut voir se
rvler lui tout ce que lhomme aura prpar au cours des
sept civilisations. Car son me sest incarne dans les
civilisations passes et se rincarnera dans les suivantes tout
cela se manifestera, survivra la Guerre universelle, et
atteindra une re plus spirituelle. Lhomme aura tir de
chacune des sept civilisations ce quelle a pu donner. Pendant
la civilisation de lInde antique, vous avez reu ladmirable
enseignement des saints Rishis. Vous lavez oubli, mais cela
vous reviendra plus tard en mmoire. Dincarnation en
incarnation, vous avez progress. Vous avez appris ce que les
civilisations perse, gyptienne, grecque, romaine, vous
offraient. Tout cela fait aujourdhui partie de votre me ; votre
visage ne le rvle pas encore, mais vous revivrez lpoque
de Philadelphie, celle o rgnera l Amen , et peu peu se

formera une communaut dhommes dont les visages


reflteront ce qui sest prpar de notre temps. Ce que vous
aurez acquis pendant lInde antique se rvlera dans votre
physionomie pendant la premire subdivision de la prochaine
re, aprs la Guerre de tous contre tous. Lors de la seconde se
rvlera le fruit des acquisitions de la Perse primitive, et ainsi
de suite. La connaissance spirituelle que vous acqurez
aujourdhui portera des fruits visibles aprs la Guerre
universelle. Aujourdhui vous recevez en votre me les dons
offerts par les sept Esprits de Dieu et les sept toiles. Vous les
emporterez ; cependant personne ne le lira sur vos traits, ni
maintenant, ni dans les sicles prochains. Mais ils se rvleront
aprs la Guerre de tous contre tous. La future grande re aura
aussi sa cinquime civilisation, et vous porterez alors sur vos
traits lempreinte de ce que vous acqurez aujourdhui. Sur
votre front sera inscrit le rsultat de votre effort actuel, ce que
sont actuellement vos penses et vos sentiments.
Peu peu, tout ce qui est cach se dvoilera aprs la
Guerre universelle. Lme qui a rpondu lappel que le Christ
fait retentir de civilisation en civilisation, cette me survivra
avec tout ce qui est indiqu dans les sept Lettres. Pendant
sept civilisations a t dpos en elle ce que celles-ci pouvaient
lui donner. Elle attend, en passant dincarnation en
incarnation. Elle a t sept fois scelle . Chaque civilisation
lui a imprim son sceau. Ainsi est scell en vous ce que vous
devez lInde antique, la Perse, la Grce, Rome et
notre propre civilisation. Ces Sceaux seront ouverts, cest-dire quaprs la Guerre de tous contre tous, ce qui est grav
dans lme se rvlera. Et le principe, la force qui guide les
hommes afin quapparaissent sur les visages les vritables
fruits des diverses civilisations, ce principe, cest le Christ.

Les sept Sceaux dun livre doivent tre ouverts. Mais quel
est ce livre ? O est-il ? Nous allons essayez de comprendre le
sens que les critures donnent au mot livre . Il napparat
que rarement dans la Bible, remarquez-le. Vous le trouvez
dans lAncien Testament :
Ceci est le livre de la race humaine. Lorsque Dieu cra
lhomme, il le cra limage de Dieu ; il fit un homme et une
femme, etc (Gense V-1).
Puis on a beau chercher, on ne retrouve le mot livre que
dans lvangile de saint Matthieu au chapitre I :
Ceci est le livre de la naissance de Jsus-Christ, fils de
David, fils dAbraham, etc
Une fois de plus, il sagit dune gnalogie. Enfin le mot
livre revient dans lApocalypse, lorsquil est dit que seul
lAgneau est digne douvrir le livre aux sept Sceaux. Il est donc
toujours employ pour dsigner un ensemble, jamais
autrement. Pour les comprendre, il faut prendre les textes
anciens au pied de la lettre. Il ne sagit pas dun livre au sens
actuel du mot, mais plutt dun registre o lon inscrit la suite
lune de lautre des choses relies entre elles, comme par
exemple des apports successifs qui pourront constituer un
hritage, ce qui peut se transmettre. Dans lAncien Testament,
le livre , cest un document, une chronique o sinscrivent
les gnrations relies entre elles par le sang. Et dans le
premier vangile, le mot est employ dans le mme sens. Il
dsigne donc uniquement une suite dvnements, dans le
sens dune chronique , dune histoire.

Cest bien ce quentend lApocalypse par le Livre de vie


qui concerne lhumanit entire, et contient tout ce qui,
dpoque en poque, se grave dans le Moi de lhomme, ce que
chacune des civilisations lui a donn. Cest ce Livre qui sera
descell aprs la Guerre de tous contre tous. On y trouvera
ce que les civilisations auront inscrit. Dans les livres de famille
dautrefois, on inscrivait les acquisitions des gnrations
successives ; il en est de mme ici, sauf quil sagit des
conqutes spirituelles de lhomme.
Or, cest par lintelligence que se feront les acquisitions
propres notre civilisation ; le progrs quelle doit apporter va
donc tre reprsent par une image, par un symbole de
lintelligence. Au temps de lInde antique, lhomme vivait dans
un tat dme dans lequel il se dtournait du monde physique
et cherchait du regard le monde spirituel ; la premire des
civilisations qui suivront la Guerre de tous contre tous, il
triomphera donc des liens qui lattachent au monde physique,
sensible. Il en sera vainqueur parce quil aura assimil ce qui
sest inscrit dans son me pendant la premire civilisation de
notre re. Puis la conqute de la matire pendant la seconde
civilisation, celle de la Perse antique, nous apparatra dans la
seconde poque conscutive la Grande Guerre, symbolise
par lpe, linstrument de domination sur le monde extrieur.
Ce que lhomme sest assimil pendant la civilisation
babylonienne et gyptienne en apprenant mesurer et peser
selon des rgles, rapparatra lpoque suivante. La Balance
en est le symbole.
La quatrime civilisation rvlera ce qui est de la plus
haute importance, cest--dire ce que ltre humain a reu du
Christ et de son Incarnation ce moment : la vie spirituelle,

limmortalit du Moi. A la quatrime civilisation de lre


venir, se rvlera ce qui nest pas destin limmortalit, ce
qui, tant vou la mort, disparatra. Ainsi rapparatra peu
peu tout ce qui sest prpar pendant les diffrentes
civilisations, et cela se prsente ici sous la forme symbolique
exprimant lintelligence. Lisons dans le chapitre VI de
lApocalypse comment se fait louverture des quatre premiers
sceaux ; nous verrons que le texte dcrit, tape par tape, en
un puissant symbolisme, ce qui se manifestera un jour :
Et je vis un cheval blanc (cest lindication que
lintelligence spirituelle apparat) ; celui qui le montait tenait
un arc et on lui donna une couronne et il partit en vainqueur
pour remporter la victoire. Lorsque lAgneau eut ouvert le
second Sceau, jentendis le second animal qui disait : Viens et
vois. Et il sortit un cheval rouge. Celui qui le montait reut le
pouvoir de bannir la paix de la terre afin que ses habitants
sentrgorgeassent et une grande pe lui fut donne , cest-dire que prit tout ce qui ne mrite pas de participer au
progrs de lhumanit.
Quand lAgneau eut ouvert le troisime Sceau, jentendis
le troisime animal dire : Viens et vois. Et je vis un cheval noir
et celui qui le montait tenait la main une Balance. Et
jentendis une voix qui venait du milieu des quatre animaux et
qui disait : une mesure de bl pour un denier et trois mesures
dorge pour un denier. Mesure et denier dsignent ce que
lhomme a appris pendant la troisime civilisation ; les fruits
en seront conservs jusque-l et descells.
A la quatrime civilisation le Christ Jsus est apparu pour
vaincre la mort. Ce qui se rvle ainsi : Et quand lAgneau
ouvrit le quatrime Sceau, jentendis la voix du quatrime

animal dire : Viens et vois. Je regardai et je vis paratre un


cheval blme et celui qui le montait se nommait la Mort et
lenfer le suivait. Ce cheval blme, cest ce qui succombe, ce
qui sombre dans la race des mchants. Mais ceux qui auront
entendu lappel et qui auront vaincu la mort auront part la
vie spirituelle. Ceux qui ont compris le Je suis et son appel
sont ceux qui ont vaincu la mort. Ils ont spiritualis
lintelligence.
Dornavant, ce quils sont devenus ne peut donc plus tre
symbolis par le cheval. Il faut un nouveau symbole pour
dsigner ceux qui ont compris et suivi lappel de Celui qui a
les sept Esprits de Dieu et les sept toiles . Ceux-l sont
reprsents symboliquement par ceux qui portent des robes
blanches , le vtement de la vie immortelle, de lternelle vie
spirituelle. Il nous est dit ensuite trs clairement comment se
manifestera tout ce qui slve vers le Bien, ou qui sombre
dans le Mal : Quand lAgneau eut ouvert le cinquime Sceau,
je vis sous lautel les mes de ceux qui avaient t mis mort
cause de la Parole de Dieu et du tmoignage quils avaient
donn. Elles criaient haute voix et disaient : Jusqu quand,
Seigneur qui es saint et vritable, tarderas-tu juger et
venger notre sang sur les habitants de la Terre ? Et il fut
donn chacun une robe blanche et on leur dit de demeurer
en repos encore un peu de temps, jusqu ce que soit complet
le nombre de leurs compagnons et de leurs frres qui devaient
tre mis mort comme eux. Cest--dire quils seront tus
dans leur forme extrieure pour renatre dans lesprit.
Comment cela se manifestera-t-il ?
Reprsentons-nous ce que devient le monde extrieur
sensible
dans
une
vie
vritablement
imprgne
danthroposophie. Pour dcrire les sept toiles, nous avons

remont jusqu lancien Saturne et nous avons vu comment le


corps physique humain stait form, un corps uniquement fait
de chaleur. Nous avons vu ensuite apparatre lancien Soleil.
Nous lavons voqu en esprit. Pour nous, le Soleil nest pas
simplement un globe physique ; cest le dispensateur de la vie,
de cette vie de lesprit qui prendra chez lhomme de lavenir sa
forme la plus haute. Lancienne Lune est pour nous llment
qui retient la vie dans sa marche imptueuse et ralentit
lvolution humaine dans la mesure o cela est ncessaire.
Soleil et Lune sont donc pour nous des Puissances spirituelles.
Et la connaissance anthroposophique que nous acqurons se
retrouve galement dans la future poque sous forme
symbolique : Soleil et Lune se rvlent notre vision
spirituelle comme nous ayant difis, nous autres hommes.
Symboliquement, le soleil et la lune physiques disparaissent
alors et deviennent semblables un tre humain, mais sous
une forme lmentaire.
Et je regardai lorsque lAgneau eut ouvert le sixime
Sceau et il y eut un grand tremblement de terre, et le soleil
devint noir comme un sac de crin, et la lune parut comme du
sang. Cest, symbolis, laccomplissement de ce que nous
recherchons dans la vie spirituelle. Ainsi se trouve annonc en
images grandioses lavenir de la prochaine re, tel quil se
prpare dans la ntre. Aujourdhui, nous portons en nous, mais
invisible, cette transformation du Soleil et de la Lune que nous
oprons quand llment physique se mtamorphose en esprit.
En effet, lorsque le regard clairvoyant se tourne vers lavenir,
toute chose physique disparat pour lui, et le symbole de la
spiritualisation de lhumanit lui apparat.
Nous avons ainsi tent desquisser en quelques traits le

sens des sept Sceaux et de leur ouverture, telle que les dcrit
lApocalypse. En creusant davantage encore le sens de ce
texte, beaucoup de choses sclaireront tout fait, qui ont pu
nous paratre bien invraisemblables. Mais dj nous voyons
comment sordonnent les puissantes images de lvolution
prsente et venir, que le clairvoyant peut contempler. Son
regard stend un avenir lointain et nous devons nous sentir
stimuls toujours plus prparer cet avenir, contribuer
nous-mmes cette spiritualisation de lexistence humaine.

CINQUIME CONFRENCE
I ncarnations successives de la Terre : Saturne, Soleil, Lune. Entits
normalement volues et entits retardes. Les 24 Vieillards. Lapparition du
rgne minral.

LORSQUE sera achev le cycle actuel de notre volution,


lhumanit nous lavons vu dans la prcdente confrence
doit se scinder en deux races : celle du Bien et celle du Mal.
Les secrets de cet avenir nous sont dvoils par les sept
Sceaux dont louverture est dcrite dans lApocalypse par des
images. Ce tableau densemble de ce qui se prpare dj de
notre temps dans les mes humaines pourrait inciter poser la
question suivante : comment se fait-il que lauteur de
lApocalypse nous dcrive les premiers Sceaux en tableaux si
effrayants ? Cette question, nous pourrons dautant mieux y
rpondre que nous ferons ici un dtour avant de poursuivre
notre tude de lApocalypse.
Jusquici, nous avons essay de montrer que cette
Apocalypse dcrit linitiation chrtienne, et que par la voie de
cette initiation, on parvient dans une certaine mesure
dvoiler lavenir de lhumanit. Rappelons une fois de plus ce
que fut le pass de lvolution humaine en remontant aussi loin
en arrire que le ncessite la comprhension de notre texte.
Les traits essentiels de ce pass, vous les connaissez dj. Vous
savez que notre Terre, aujourdhui lieu de sjour des humains,
a une origine infiniment lointaine, quelle est en quelque sorte
la rincarnation dun autre monde plantaire quon peut
appeler ancienne Lune ou encore Cosmos de sagesse ,
alors que notre Terre actuelle est pour nous le Cosmos de
lAmour . Ce Cosmos de sagesse ou ancienne Lune tait lui-

mme la rincarnation dun monde encore plus ancien, celui de


lancien Soleil. Il ne sagit donc pas de lastre actuel, mais dun
globe qui tait lui-mme la rincarnation de lancien Saturne.
Notre systme plantaire a donc pass par quatre tats
successifs que nous appelons Saturne, Soleil, Lune et Terre.
Entrons maintenant dans le dtail de ces quatre tats, pour
autant que nous avons besoin de le faire pour clairer le texte
de lApocalypse.
Lorsquon remonte par la clairvoyance jusqu lancien
Saturne, on dcouvre une plante bien trange. Cest un corps
cleste sur lequel rien nexistait de ce que nous appelons
aujourdhui minraux, corps solides, rien de ce qui est
actuellement plante, animal, rien de ce que nous connaissons
sous forme deau, de gaz et dair. Supposez que vous soyez
dans lespace et que vous vous approchiez de ce Saturne en
lobservant avec vos yeux actuels qui naturellement
nexistaient pas alors vous nauriez rien vu dans ce tout
premier tat, car Saturne ne brillait pas pendant la premire
moiti de son existence. Si vous aviez pntr dans lespace
quil occupait, vous auriez eu la mme impression si vous
aviez eu des sens physiques quen entrant dans un four
chaud. Vous nauriez pu distinguer cet espace en forme de
globe du milieu environnant que parce que la chaleur y tait
plus forte. La chaleur est le seul de nos tats actuels qui ait
exist sur Saturne. Mais ctait une chaleur trange. Elle
ntait pas rpandue dune manire uniforme. Certains
endroits taient plus chauds, dautres moins, de sorte quen
runissant par des lignes ceux qui taient la mme
temprature, on aurait obtenu des formes qui se distinguaient
entre elles par leur diversit calorique seulement. Tout tait
chaleur, mais chaleur organise, diffrencie. Si vous aviez pu

voler travers ce globe, vous vous seriez dit quil y avait bien
l quelque chose mais vous nauriez pu percevoir que des
diffrences de temprature.
Or, dans ces tats caloriques diffrencis la seule alors
existante des caractristiques de notre vie sur Terre il y
avait la premire bauche du corps physique humain. Ce qui
existait alors, vous lavez en vous ; cela sest intrioris : cest
la chaleur de votre sang. Si avec votre chaleur intrieure vous
pouviez construire des formes, vous auriez une ide de ce
qutait le corps physique sur Saturne. La chaleur que vous
avez dans votre sang, cest la premire forme du corps
physique, son lment le plus ancien, si bien quon pourrait
dire de Saturne quil tait entirement compos de chaleur
sanguine ; on aurait pu y discerner des formes analogues
celles quon pourrait voir se dessiner aujourdhui si lon suivait
le cours de la circulation sanguine, et les diffrences de
temprature quelle prsente. Telle tait lexistence physique
de cet ancien Saturne. Des conditions terrestres actuelles,
seule la chaleur y tait prsente. De tous les tres qui peuplent
notre Terre, seul existait ltre humain, mais uniquement en
tant que corps physique ltat de germe. Lastre tout entier
tait constitu de ces germes de corps physiques humains
ltat calorique. De mme que la mre est compose de petits
grains, Saturne tait fait de lassemblage des premiers
humains sous cette premire forme.
Dautre part, ce globe tait entour dEntits spirituelles.
Tout comme aujourdhui la Terre est entoure dair, Saturne
tait entour dune atmosphre spirituelle o se trouvaient
des Entits parvenues diffrents degrs dvolution, mais qui
avaient toutes besoin de rsider sur Saturne. Y vivre leur tait
ncessaire. Certaines par exemple taient dj constitues de

sept principes mais pas de la mme faon que ltre humain


aujourdhui. Celui-ci possde les sept principes que nous
appelons les sept Esprits de Dieu et dont le premier est le
corps physique. Il nen tait pas ainsi de ces tres spirituels.
Certains avaient pour principe infrieur le corps thrique. En
guise de corps physique, ils se servaient des lments
physiques de Saturne sur lesquels ils greffaient leur corps
thrique. Compar notre Terre, Saturne tait donc un corps
cleste dune substance immatrielle, infiniment moins
grossire que le gaz. Il ntait que chaleur entoure dEntits
spirituelles.
Or, sous linfluence de ces Entits qui voluaient dans son
atmosphre, Saturne est pass par plusieurs mtamorphoses.
Lune delles est facile dcrire : en effet, vers la moiti de son
existence, Saturne commence projeter des lueurs. Tout
dabord corps de chaleur obscur, il commence briller et vers
la fin il peut faire rayonner dans lunivers une faible lumire.
Dans latmosphre qui lentoure habite entrautres une
sorte dEntits qui nous intresse tout spcialement. Elles
passent, vers le milieu de la priode saturnienne, par la phase
dvolution laquelle lhomme en est actuellement sur la
Terre ; ce sont les Esprits de la Personnalit. Vers le milieu de
lexistence saturnienne, ceux-ci sont parvenus au stade de
lhumain . Vous ne ferez naturellement pas lerreur de vous
imaginer quils avaient un corps de chair humaine. On peut en
effet vivre le stade humain sous les formes les plus diverses.
Quand ces Esprits de la Personnalit passent par leur stade
humain, ils utilisent en guise de corps physique ce qui existe
sur Saturne, cest--dire la chaleur, et en guise de corps
thrique car ils nen possdent pas non plus lthrique

prsent dans latmosphre de Saturne, o ils trouvent


galement la substance astrale quils nont pas. Ils nont
vraiment, pour lessentiel, que le support du Moi. Et ce Moi qui
se trouve au stade humain est vivant comme actuellement le
Moi humain est prsent sur la terre, bien que sous une autre
forme et dune manire diffrente. Les Esprits de la
Personnalit sont donc parvenus, vers le milieu de lvolution
saturnienne au niveau de l humanit .
***

Ce milieu de lvolution saturnienne est prcd de trois


priodes et suivi de trois autres dont lensemble forme une
sorte de courbe.
Au centre de la courbe se trouvent les Esprits de la
Personnalit. Au cours de chacune des sept priodes, des trois
premires et des trois dernires car tout comme celle de
notre Terre, lvolution de Saturne se divise en sept priodes
dautres tres parviennent au stade humain quand pour eux
le moment est venu o ils peuvent utiliser ce qui se trouve sur
Saturne afin de faire des expriences humaines . Il y a donc
sept sortes dtres sur Saturne ; chacune atteint son niveau
humain et naura plus besoin dy passer par la suite. Quant
ltre humain, il nest pas encore homme sur Saturne. Les
Esprits de la Personnalit qui le sont alors devenus ont avanc
depuis lors ; ils sont maintenant bien au-dessus du stade
humain qui est pour ainsi dire en eux une tape dfinitivement
rvolue Aprs un certain temps, toute lvolution
saturnienne passe dans une sphre, dans un tat purement
spirituel qui ne serait pas perceptible pour des sens comme les
ntres.

***

Puis apparat la seconde incarnation de notre plante : cest


ltape solaire. Celle-ci se distingue par le fait que, trs tt,
lastre est assez avanc pour mettre de la lumire. Cest quil
nest plus seulement fait de chaleur ; la substance calorique
sest condense en gaz, en air. II ny a encore ni liquide, ni
solide. Cest une masse dair et de gaz qui par consquent peut
briller. Vu par des yeux comme les ntres, cest dj une
plante brillant dans lespace ; elle est suffisamment volue
pour quau germe primitif du corps physique humain soit
incorpor un corps thrique. Lhomme dalors est donc fait
dun corps physique et dun corps thrique alors que sur
Saturne, il navait quun corps physique. Sa forme est par
consquent tout fait diffrente de celle daujourdhui et
sapparenterait plutt celle du vgtal. Il a, comme la plante,
une nature physique et une nature thrique mais sous une
toute autre apparence que celle de la plante actuelle.
Ce progrs dans lvolution est li lentre en scne dune
seconde catgorie dEntits qui apparaissent sur le Soleil. Sur
Saturne, il ny avait que des germes dtres humains
agglomrs comme les petits grains dune mre. Or, quelquesuns de ces germes se sont attards ltape saturnienne ; ils
nont pas volu comme ils lauraient d. De ce fait, ils nont
pas pu acqurir de corps thrique sur le Soleil ; ils ont t
rduits la seule possession dun corps physique. Ces tres
sont les premiers germes de notre rgne animal. De sorte que
sur lancien Soleil se trouvent les prcurseurs des tres
humains, dots dun corps physique et dun corps thrique, et
les prcurseurs des animaux qui nont quun corps physique.
De nouveau, vers le milieu de lvolution solaire, certains

tres spirituels passent par le stade humain. Lhomme actuel


nen tait pas encore l. Les Entits spirituelles venant de
lentourage du Soleil, qui parviennent alors leur
humanit , nous les appelons Esprits du feu ou Archanges.
Ils sont en avance de deux degrs sur ltre humain. Ils
portent en eux lhumanit et connaissent sous une autre
forme les expriences que lhomme actuel vit sur la Terre.
Le Soleil, lui aussi, passe par sept priodes, sept phases
dvolution. A chacune delles, certaines Entits atteignent le
stade humain. Elles peuvent se souvenir, lorsquelles voquent
le pass de leur existence cosmique, davoir vcu les mmes
expriences que lhomme daujourdhui bien quelles naient
connu ni ltat solide, ni ltat liquide. Elles peuvent ainsi
partager les sentiments qui sont ceux de lhomme terrestre et
participer son existence, en avoir une certaine
comprhension, cela parce quelles en ont elles-mmes fait
lexprience jadis.
Alors commence une nouvelle phase intermdiaire pendant
laquelle le globe lumineux steint peu peu pour lobservation
extrieure si tant est quelle et pu se faire et disparat
totalement mme pour lobservateur clairvoyant. Il nest
perceptible quau degr le plus lev de la clairvoyance. Puis il
rapparat dans une nouvelle forme dexistence, un troisime
tat que nous appelons lancienne Lune. Cest la troisime
incarnation de notre plante. La substance en est
suffisamment volue pour que ce qui tait gaz sur lancien
Soleil se condense jusqu ltat liquide. Grce la
condensation de cet lment liquide, un corps astral peut tre
ajout ltre humain qui rapparat graduellement, comme la
plante sort de la graine. Maintenant, il est donc fait de trois
lments, le physique, lthrique et lastral. Il nest pas

vraiment homme car dans ces trois corps, aucun Moi na


encore pntr.
Comme chaque tape de lvolution cosmique, certains
tres restent en arrire. Ceux qui lont fait sur le Soleil et nont
pas pu poursuivre leur volution en restent sur la Lune au
niveau dexistence solaire. Ils nont donc aucune possibilit dy
recevoir un corps astral ; sur la Lune, ils nont quun corps
physique et un corps thrique. Ce sont entrautres ceux qui
staient dj mis en retard sur le Soleil ; mais comme ils ont
pourtant progress entre temps, ils peuvent maintenant
recevoir un corps thrique ; ce sont les anctres de certaines
espces animales actuelles. Quant ceux qui ne peuvent
mme pas recevoir un corps thrique sur la Lune, ils sont les
prdcesseurs dtres dun rgne encore infrieur, le rgne
vgtal actuel. Nous avons donc sur cette ancienne Lune trois
rgnes : celui des humains, dots de trois corps : le physique,
lthrique et lastral ; le rgne animal, constitu de physique
et dthrique, et le rgne vgtal qui ne dispose que dun
corps physique.
Certaines Entits spirituelles atteignent leur tour le
niveau humain vers le milieu de lvolution lunaire. Ce sont
celles que nous appelons dordinaire Esprits du Demi-Jour ou
Anges. Elles aussi gardent le souvenir du stade dhumanit
quelles ont alors travers. La Lune volue galement au cours
de sept phases. A chacune de celles-ci, la possibilit soffre
des Entits de passer par le niveau humain. Quelques-unes
avancent plus vite que dautres, qui restent en arrire.
Lorsque sachve lvolution lunaire, sept sortes dEntits ont
donc acquis leur humanit .
Pour bien comprendre ce qutait cette ancienne Lune, il

faut encore mentionner un fait important de son volution. A


son dbut ou plutt quelque temps aprs quelle et
commenc ctait encore un globe liquide. Si elle en tait
reste l pendant les sept priodes de son existence, elle
naurait jamais pu fournir ltre humain la base ncessaire
son progrs ultrieur. Ce qui a fait delle ltape prparatoire
lhumanit terrestre, cest quelle sest scinde en deux corps
clestes dont lun fut le prcurseur du Soleil actuel, et lautre
devint lanctre de notre Terre. Mais il faut bien vous
reprsenter que la substance de la Lune actuelle tait encore
mle celle de la Terre, de sorte que Terre et Lune actuelles
ne faisaient alors quun. Il y a donc dun ct Terre et Lune
ensemble et de lautre le Soleil. Lancienne Lune tait encore
un corps liquide et lancien Soleil en voie de devenir une toile
fixe. Cette scission est alle de pair avec un fait trs important.
En ralit, cest le Soleil qui a effectu la scission en entranant
avec lui les parties les plus subtiles, les plus thriques de la
matire, tandis que restaient dans le globe lunaire cest-dire dans ce qui devait former la Terre et la Lune actuelles
les substances les plus grossires. Cest pourquoi le Soleil est
compos de substances infiniment subtiles tandis que la Lune,
ce moment, devient un corps bien plus dense, une masse
liquide.
Le Soleil ayant emport avec lui les forces les moins
matrielles, il a pu devenir le champ dvolution dEntits
beaucoup plus avances. De fait, un grand nombre de ces tres
trs levs qui avaient encore pu supporter lexistence sur
Saturne, auraient t entravs dans leur dveloppement sils
taient rests plus longtemps attachs la Lune. Ils avaient
besoin, pour voluer, dun champ daction fait de substances
moins denses. Cest ce quils ont trouv sur le Soleil, aprs

lavoir extrait de la masse Lune . Par contre, les germes


humains composs dun corps astral, dun corps thrique et
dun corps physique, ainsi que les bauches des rgnes animal
et vgtal, sont rests attachs la Lune qui sest condense
dautant mieux que les substances moins matrielles lavaient
quitte.
Elle est dun aspect bien trange, cette ancienne Lune. Bien
quelle ait dj tourn autour de son Soleil, rien de solide ne sy
trouvait encore, ni rochers, ni terre, rien de minral. Alors que
la masse principale de notre Terre est faite dun sol ferme,
labourable, celle de lancienne Lune sur laquelle les tres se
dplaaient comme en sautillant consistait en une sorte de
bouillie, dune consistance de laitue cuite ou dpinards.
Dautres corps sy insraient qui ressemblaient du bois ou
de lcorce darbre. Quand de nos jours vous gravissez une
montagne, vous marchez sur le roc. Dans ce temps-l, le
terrain, lorsquil tait solide, tait comme du bois ceci dit en
matire de comparaison. Telle tait dans lensemble cette
masse lunaire, anime de vie vgtale, qui engendrait sans
cesse des formes bourgeonnantes. Son sol constituait le rgne
le plus bas, celui qui allait devenir notre rgne minral. Ctait
une sorte dintermdiaire entre le rgne minral et le rgne
vgtal actuels. Ce sol bourgeonnait ; il tait vivant pour ainsi
dire. Aujourdhui, si on veut dplacer de la terre arable, il faut
recourir des instruments. Tandis que cette masse de
lancienne Lune mourait mais pas la faon dune plante
isole et se reformait, se renouvelait sans cesse. Une
perptuelle impulsion de vie la travaillait. Telle tait la
substance principale de ce globe.
De cette substance, un second rgne est sorti peu peu.
Car les rgnes primitifs staient modifis par suite de la

sparation de la Lune et du Soleil. Sur lancien Soleil, ils


correspondaient peu prs aux ntres. Mais du fait du dpart
de la Lune, le rgne vgtal a rtrograd dun demi-degr
dvolution et il est devenu minral-vgtal ; dautre part sest
form une sorte de rgne la fois animal et vgtal. Du sol
sont sortis des animaux-plantes qui taient dj dous de
sensibilit ; quand on les touchait, ils faisaient entendre des
gmissements. Ils taient en fait mi-btes, mi-plantes ;
plantes en ce sens quils senracinaient en gnral dans le sol,
btes dans la mesure o ils taient capables de sentir. Quant
au rgne qui tait notre prcurseur, il se composait dhommesanimaux, dtres intermdiaires entre lhomme et lanimal
actuels, suprieurs nos singes mais moins volus que ltre
humain. Tels taient peu prs les anctres de lhomme sur
lancienne Lune.
Les lgendes et les mythes ont conserv le souvenir de ces
choses. On retrouve dans une lgende germanique la trace de
ce mystre selon lequel, constamment, des tres restent en
arrire par rapport dautres. Ceux qui sur lancienne Lune se
trouvaient mi-chemin entre nos plantes et nos animaux et ne
pouvaient crotre que sur un sol vgtal comme tait celui de
cette ancienne Lune sont rests en arrire et ne peuvent
pousser sur un sol minral, mme sur notre Terre. Le gui est
une plante de cette espce. Il lui faut vivre en parasite dans
notre monde vgtal actuel parce que cest un tre
retardataire. Il a perdu sa sensibilit bien que le halo astral qui
lenveloppe soit trs diffrent de celui des autres plantes. Et la
lgende dont je parle {14} laisse bien entendre que le gui
nappartient pas rellement notre Terre, quil lui est
tranger. Elle clbre en Baldour le dieu du Soleil qui claire la
Terre et lui donne sa force. Nul tre terrestre ne peut donc lui

tre hostile. Le dieu Loki qui est, lui aussi, un tre


retardataire, ne trouve sur Terre aucune crature capable de
tuer Baldour. Seul le gui peut lui servir cette fin, car cest une
crature trangre sur terre, tout comme Loki est un tranger
parmi les divinits terrestres. De profondes connaissances se
cachent dans une lgende de ce genre, ainsi que dans les
usages qui se rattachent au gui. Si vous les tudiiez, vous
verriez quils ont pour origine une trs ancienne sagesse.
Le temps est alors venu pendant la seconde moiti de
lvolution lunaire o les tres solaires, et aussi ceux qui
taient rests sur la Lune, sont parvenus au niveau quils
devaient atteindre pendant lpoque lunaire. Ils ont alors pu se
runir. Le Soleil et la Lune nont plus fait quun seul corps, et
leur volution commune sest poursuivie pendant quelque
temps. Ce stade de lvolution est alors rentr dans lombre et
il est pass par ltat de pure spiritualit quon appelle
Pralaya . Puis sest leve laube de notre cycle terrestre.
Au dbut, le corps cleste qui rapparat ainsi ne contient
pas uniquement ce qui deviendra notre terre actuelle, mais
aussi ce quon obtiendrait en mlangeant celle-ci la substance
du Soleil et de la Lune actuels. Cest peu prs ainsi que vous
pouvez vous reprsenter ltat de notre Terre au dbut de son
volution. Il se fait tout dabord une sorte de rptition de
ltat saturnien, puis des tats solaire et lunaire. Ce qui a
surtout de limportance pour nous, cest que ltre humain
narrive tre vraiment homme au sens actuel du mot que
vers le milieu de lvolution universelle dans son ensemble. En
effet, nous y distinguons sept grands cycles. Nous sommes
actuellement dans le quatrime (la Terre). Trois autres lont
prcd, trois autres viendront ensuite. Cest lors du

quatrime grand cycle dvolution que notre genre humain


devait parvenir son humanit .
Nous avons vu quau cours des cycles saturnien, solaire et
lunaire, trois diffrentes sortes dEntits sont parvenues au
niveau humain : sur Saturne les Asouras ou Forces
primordiales, sur le Soleil les Archanges, sur la Lune les Anges.
Dautre part, des Entits ont pris du retard chaque tape.
Sur la Lune, certains Anges nont pas pu passer par le stade
humain ; ils peuvent maintenant y parvenir au cours des trois
premires phases du cycle terrestre. A la quatrime, cest
lhomme qui y parvient. Des tres de trois autres sortes ont
donc pass par ce stade sur la Terre. Le quatrime, cest
lhomme lui-mme. Par consquent, ce moment de
lvolution cosmique, il a t prcd par des Entits
suprieures qui ont conquis leur humanit sur Saturne, le
Soleil, la Lune, et pendant les trois premires phases de la
Terre. Et toutes peuvent se souvenir du temps o elles
passaient elles-mmes par cette tape dhumanit. Toutes
peuvent abaisser leur regard vers lhomme en train de natre
et se dire : Celui-l devient actuellement ce que nous avons
t jadis ; nous pouvons le comprendre, bien que pour nous les
conditions aient t diffrentes. Cest pourquoi ces Entits
peuvent, des hauteurs spirituelles, diriger et rgler lvolution
des tres humains.
Calculons le nombre de ces Entits qui peuvent ainsi se
souvenir du stade humain et comprendre ltre humain en
devenir : elles sont sept sur Saturne, sept sur le Soleil, sept sur
la Lune, et trois sur la Terre, ce qui fait vingt-quatre en tout.
Ainsi, vingt-quatre Hommes regardent den haut lhomme
actuel. Cest eux qu juste titre nous avons appel les
Rgulateurs de lvolution, les Rgulateurs du temps. Car

temps et volution vont de pair. Ce sont les vingt-quatre


Vieillards qui apparaissent dans lApocalypse, ceux-l
mmes que le texte dcrit quand il aborde le mystre des sept
Sceaux. Ils nous sont reprsents comme tant ceux qui
rglent lorientation du Destin, lAlpha et lOmga.
Nous retrouvons donc les vingt-quatre Vieillards et vous
voyez que lauteur de cet important document quest
lApocalypse a merveilleusement exprim dans ses
descriptions les secrets que nous pouvons dcouvrir par nousmmes en tudiant lvolution spirituelle de lunivers.
A chaque degr, cependant, certains tres sont rests en
arrire, prolongeant ltat de Saturne sur lancien Soleil, puis
ltat de ce Soleil sur lancienne Lune ; leur premier groupe a
constitu le germe des animaux actuels, le second groupe, celui
de notre rgne vgtal. Quant au rgne minral, il nest apparu
quavec la Terre. Vous vous le rappelez, il ny avait encore rien
de minral sur lancienne Lune. Cest au moment o les
hommes actuels commenaient entrer dans leur stade
humain quont merg du corps cleste qui ntait encore
fait que de substances mi-lunaires, mi-terrestres les masses
minrales, les premiers cristaux. Et de cette apparition, vous
trouvez dans lApocalypse une description saisissante : Tout
se cristallisait autour du trne en une mer de verre, de
cristal. Cette mer de cristal , cest le rgne minral qui
apparat, qui jaillit sous sa toute premire forme. Ce secret de
lvolution cosmique est donc inscrit, lui aussi, dans
lApocalypse de saint Jean. Ainsi, ce que lauteur a voulu
retracer dans ces tableaux grandioses, nest pas autre chose
que lvolution terrestre telle que la vision spirituelle permet
de la reconstituer : Ds le dbut de son uvre, il nous entrane

jusqu des hauteurs do ltre humain peut contempler en


images les tapes futures de cette volution.
Nous possdons maintenant une base solide laquelle nous
allons pouvoir rattacher ce que nous avons appris au sujet des
premires poques venir. Pour nous y prparer, nous avons
jet un regard sur le pass et nous en sommes arrivs au point
o lhomme est prt devenir vraiment homme , o
dautre part le rgne minral apparat. Nous allons voir
maintenant comment lvolution sest poursuivie jusqu nos
jours et doit se poursuivre dans lavenir. Nous aurons ainsi
accs au mystre des sept Sceaux et de leur ouverture, puis
nous arriverons lpoque o sont rpandues les sept Coupes
de colre.

SIXIME CONFRENCE
Lorigine de notre systme solaire et lhypothse de Laplace. Lincarnation est
une densification progressive. Acquisition des facults sensorielles et perte de la
clairvoyance. Ncessits de lapparition du Divin dans un corps de chair. Le
sang du Christ sur le Golgotha, vnement central de notre volution.

DANS les milieux scientifiques, lexception de quelques


cercles o lon a adopt une autre manire de voir, on explique
lordinaire lorigine de notre systme solaire en le faisant
driver dune sorte de nbuleuse primitive qui se serait
tendue jusquau-del de lorbite de Neptune, cest--dire de
la plante la plus loigne de ce systme. De cette nbuleuse
seraient issus peu peu, par condensation, notre Soleil et les
plantes qui tournent autour de lui. Certains savants ont une
opinion un peu diffrente, mais elle ne prsente pas grand
intrt pour nous, qui fondons la ntre sur une conception
spirituelle de lunivers. Voil donc comment se seraient forms
le Soleil et les plantes. Aujourdhui encore, on fait dans les
coles une charmante exprience pour montrer comment un
systme plantaire peut natre par rotation : on prend de
lhuile, on lui donne une forme sphrique, on la partage en
deux moitis par une mince plaque figurant lquateur, puis on
la perce dune longue pingle et on la met dans leau. Ensuite
on imprime cette sphre un vif mouvement de rotation. On
voit alors sen dtacher tout dabord une petite goutte, puis
une seconde, puis une troisime, une quatrime qui tournent
autour de la sphre jusqu ce quil ne reste plus au centre
quune boule plus grosse, entoure de plusieurs petites et
lon dit : Voil un petit systme plantaire ! Pourquoi notre
soleil ne serait-il pas n par suite de la rotation dune
nbuleuse originelle ?

Cette comparaison parat en gnral suffisante pour


expliquer la formation des plantes : Saturne, Jupiter, Mars, la
Terre, Vnus et Mercure. Pourtant, toute cette ide pas
seulement la comparaison, mais lide toute entire na pu
natre que dune pense courte vue ; car si intelligents que
soient les hommes souvent trs savants qui lont imagine, ils
nont oubli quune chose : cest quils interviennent euxmmes pour faire tourner la grande pingle. Or, sil est trs
bon de soublier soi-mme dans certains domaines de
lexistence, ce nest pas le cas ici ; car on oublie lessentiel,
cest--dire lexprimentateur sans qui la goutte dhuile ne
tournerait pas. Lorsquon professe cette thorie dite de
Kant-Laplace il faudrait au moins tre un peu logique dans
sa pense et supposer lorigine un tre gant qui, assis sur
un trne immense dans lespace, aurait mis en mouvement
laxe du monde. Mais la pense humaine sest peu peu si bien
habitue ne voir que le ct matriel des choses quon ne
saperoit pas de la contradiction incluse dans une hypothse
de ce genre.
Il y a pourtant du vrai dans lide de Kant-Laplace
quoique les choses se prsentent autrement que lexplication
matrialiste ne les voit. Il y a ceci de vrai quau regard
clairvoyant, notre systme solaire apparat bien comme tant
issu dune masse nbuleuse originelle. Linvestigateur spirituel
qui peut vraiment remonter le cours de lhistoire saperoit, il
est vrai, que la part de vrit contenue dans lhypothse de
Kant-Laplace a pour origine des traditions occultes. Cela, on la
oubli lorsque le mot occultisme est devenu pour les
esprits un pouvantail semblable au Croquemitaine des petits
enfants. Ce qui sest vritablement pass quand sest form

notre systme solaire, cela na pu se faire sans linfluence


dEntits, de Puissances spirituelles. La matire ne fait rien
par elle-mme ; il faut lintervention des tres spirituels.
Cela nous mnerait aujourdhui trop loin si nous
entreprenions une explication complte du systme solaire.
Nous laisserons de ct les plantes Saturne, Jupiter, etc
et ne prendrons en considration que ce qui est important
pour la vie de lhomme et son volution. Il est vrai quune
nbuleuse originelle a exist et quelle contenait comme en
dissolution toutes les parties de notre systme solaire. Mais on
trouve, lis cette nbuleuse, faisant partie delle-mme, tous
les tres dont nous avons parl dans la confrence prcdente,
et en particulier ceux qui, en vingt-quatre tapes, avaient dj
pass par le stade humain. Dautres tres encore faisaient
partie de cette nbuleuse originelle qui, tant quon se la
reprsente autrement quen rapport avec eux, nest que pure
abstraction. Lide que sen fait le chimiste matrialiste est une
impossibilit. Elle ne peut subsister que dans une pense
dtache de toute ralit.
En fait, cette nbuleuse originelle tait le lieu de sjour
dune srie dtres spirituels. Lorsquelle est redevenue
visible, aprs une longue pause intermdiaire, tous les tres
qui avaient peupl lancien Saturne, puis volu travers
lancien Soleil et lancienne Lune jusqu la terre, taient lis
elle, ainsi que les autres Entits que nous navons appris
connatre que sur le Soleil. Et ce sont ces tres, leur chur
tout entier, qui ont mis la nbuleuse en mouvement. Ils ont
eux-mmes cr leur champ daction. Certains dentre eux,
pour passer par le stade humain, ont eu besoin de conditions
tout autres que celles qui allaient tre ncessaires aux
hommes proprement dits. Sur lancienne Lune, les anctres

des hommes actuels navaient quun corps physique, un corps


thrique et un corps astral. Cest avec ces trois corps quils
sont rapparus au dbut de la Terre, aprs le Pralaya, comme
une plante sort de sa graine.
Or, tel quil tait dans ses dbuts, le systme solaire ntait
pas adapt des tres qui portaient en eux le germe de
lhumanit actuelle. Si lvolution stait poursuivie avec la
rapidit des dbuts, alors que le systme solaire sortait de la
nuit cosmique, ltre humain naurait pas pu se dvelopper. A
peine n, il serait devenu un vieillard ; il naurait pas pu mrir
progressivement au cours des annes, comme il le fait
actuellement. Il aurait eu les cheveux blancs au sortir de
lenfance. Et cela ne devait pas tre.
Dautres Entits avaient besoin au contraire dun rythme
rapide. Elles nont donc parcouru avec lhomme quune partie
du chemin, puis elles ont spar de la Terre lastre, le Soleil
que nous voyons maintenant dans le ciel, et elles en ont fait
leur rsidence. Elles ont dtach de la masse commune la
substance solaire. Ce Soleil qui nous envoie sa lumire est tout
aussi peupl que notre Terre, mais par des tres spirituels.
Chaque rayon de soleil qui descend vers nous, nous apporte
lactivit dtres spirituels qui, au cours des phases de
Saturne, de lancien Soleil et de lancienne Lune, ont atteint un
niveau qui leur permet de participer une volution acclre,
telle quelle a lieu sur le Soleil actuel. Ces tres suprieurs,
sublimes, sont donc lis lexistence du Soleil ; ils se sont
spars de la Terre ds le dbut de son volution. Ce qui est
alors rest sur la Terre, il faut vous le reprsenter comme un
amalgame des substances terrestres et lunaires ; et cette
Terre-Lune a tourn autour du Soleil pendant un certain

temps.
Ainsi, aprs le moment qui a marqu laccs de lhumain
son humanit , une sparation sest accomplie entre le Soleil
dune part et le globe Terre-Lune de lautre. Sur le Soleil
vivent des tres spirituels qui dirigent les vnements
terrestres. Lorsquils sont venus de lancienne Lune, ces tres
taient au nombre de sept ; la Gense les appelle ELOHIM,
Esprits de lumire. Ils ont particip quelque temps
lvolution de la Terre, puis ils en ont spar le Soleil, et cest
du Soleil quils peuvent maintenant agir sur la Terre. Six
dentre eux ont uni leur existence celle du Soleil. Le septime
sest spar de leur groupe ; cest celui que lAncien Testament
appelle Iahv. Il est tout dabord rest li la Terre, dirigeant
lvolution terrestre de lintrieur, tandis que les six autres
exeraient leur influence de lextrieur. Il en fut ainsi pendant
un certain temps.
Mais daprs ce que nous avons dit de lancienne Lune,
vous admettrez quaprs le dpart du Soleil, il se soit produit
une densification de tout ce qui constituait la Terre-Lune.
Pendant cette priode, non seulement la matire, mais toutes
les cratures ont pass par cette densification. Les tres qui
allaient devenir plus tard des humains, et qui taient encore
mallables et dlicats, sont devenus tellement grossiers,
tellement rudes, quils ont dvelopp dhorribles instincts. La
vie toute entire a pris des formes plus grossires.
Pour que naisse ltre humain proprement dit, il fallait que
lvolution prenne un autre cours. En saccentuant, le
durcissement aurait fini par faire de ltre humain une momie,
et trs vite, le globe terrestre aurait pris laspect dune plante
sur laquelle se seraient rassembls des tres sans beaut, des

sortes de momies, de statues forme humaine. La Terre ellemme se serait momifie. Il fallait quune intervention ait lieu.
Alors, grce prcisment lEsprit cosmique appel Iahv, de
la masse Terre-Lune se dtachrent les lments qui
constituent la Lune actuelle, cette sorte de scorie que vous
voyez au ciel. Non seulement les substances les plus grossires
furent ainsi limines, mais aussi les tres les moins affins.
Alors que le dpart du Soleil avait eu pour but dempcher
lhomme de se dvelopper trop rapidement, le dpart de la
Lune eut pour rsultat dviter quil ne soit vou au
desschement, au durcissement, la momification.
La Terre est donc reste seule, isole de la masse, et
lvolution de lhumanit sy est poursuivie sous linfluence des
deux corps clestes, cest--dire de leurs Entits spirituelles :
les six Esprits solaires, et lEsprit de la Lune qui sen tait
spar pour le bien de lhumanit. Ces deux forces ont
engendr un quilibre. Grce lloignement des forces
solaires dun ct, des forces lunaires de lautre, le
dveloppement de lhumanit a pris une allure normale.
Supposez, pour envisager les choses sous un autre aspect,
que seul le Soleil exerce son action sur le genre humain. Vous
savez que tout tre humain volue travers de nombreuses,
de trs nombreuses incarnations ; chacune delles, il reoit un
nouveau corps, et il en sera ainsi jusqu la dernire. Il ne
progresse que lentement, en slevant dincarnation en
incarnation. Lorsquils descendirent sur la Terre pour la
premire fois, les hommes taient comme de vritables bbs
spirituels. Depuis que la Terre est spare du Soleil et de la
Lune, ils se sont levs jusqu leur niveau actuel. Et toutes les
mes reviendront habiter dautres corps jusqu la fin de la
Terre. Or, si le Soleil avait t seul exercer son influence, les

hommes auraient d passer en une seule fois par toutes les


expriences que leur apporte un grand nombre dincarnations.
Quun rythme juste se soit tabli, nous le devons lquilibre
dans lequel se maintiennent rciproquement les forces du
Soleil et celles de la Lune.
Au moment de lloignement de lun, puis de lautre, ltre
humain commence se former ; cette premire bauche de
lhomme actuel ne se dplaait pas sur terre dans un corps de
chair et dos, mme aprs le dpart de la Lune. Tout dabord,
on voit rapparatre en une sorte de rcapitulation toutes les
formes par lesquelles il a pass auparavant. Et la Terre,
libre du Soleil et de la Lune, avait peu prs laspect de
lancienne Lune ; elle tait mme moins ferme. Si des yeux
faits comme les ntres lavaient observe, ils nauraient pu y
distinguer aucune forme humaine. Par contre, dautres tres
lhabitaient qui navaient pas su attendre leur heure. Ils ont
pris forme corporelle alors que leur dveloppement tait
encore imparfait, de sorte que quelque temps aprs la
sparation de la Lune et de la Terre, certaines formes
danimaux infrieurs taient visibles et dj matrialises,
ayant dj atteint la densit physique. Ltre humain ntait
pas encore apparu, les mammifres suprieurs non plus.
Lhomme tait encore un tre spirituel planant dans
lentourage de la Terre : il a puis peu peu dans cette
atmosphre la matire la plus subtile, et sest densifi
progressivement jusqu pouvoir descendre l o le sol
terrestre stait dj affermi, formant quelques lots solides.
Les premiers hommes sont donc apparus relativement
tard ; ils taient tout autrement constitus que lhomme
daujourdhui. Il ne mest pas possible de dcrire la forme

quils prenaient, ainsi cristalliss en quelque sorte partir de


llment spirituel. Vous mavez entendu dpeindre dj bien
des choses difficiles admettre ; mais vous seriez vraiment
choqus si je vous disais quelles formes bizarres vos mes
taient alors unies. Vous ne supporteriez pas une pareille
description. Pourtant, lavenir, lorsque ces faits que
commence peine rpandre notre mouvement spirituel
simposeront peu peu la conscience humaine, il faudra bien
apprendre tout cela, et il en rsultera des consquences fort
importantes pour lensemble de lexistence. En apprenant
comment il sest dvelopp, physiquement mme, comment
ses organes actuels ont eu pour origine des formes tout fait
diffrentes, lhomme sentira quune affinit trange relie entre
eux certains organes du corps, apparemment bien trangers
lun lautre. Il verra par exemple quil y a une relation entre
lappendice et la trache-artre, car ces deux organes,
lorigine, nen faisaient quun chez ces tres lapparence
trange dont je vous parle.
Tel quil est constitu aujourdhui, ltre humain sest form
peu peu, sest diffrenci de mille manires. Des organes
aujourdhui spars taient autrefois confondus ; mais ils ont
gard entre eux certaines relations qui se rvlent lors de
certaines maladies : si un organe tombe malade, un autre qui
lui est li se trouve ncessairement atteint, lui aussi. Les futurs
tudiants en mdecine auront faire dans ce domaine bien des
dcouvertes que la mdecine actuelle qui est surtout un
ensemble de nomenclatures nimagine mme pas. Et cest
alors seulement quelle comprendra vraiment ce quest la
nature humaine.
Je vous donne ces indications uniquement pour vous
montrer quel point la forme de lhomme primitif tait

diffrente de la ntre. Cest peu peu seulement que les


parties solides de lorganisme se sont formes dans le corps
humain. A lorigine, mme lorsquil rsidait dj sur la Terre,
ce corps ne contenait pas encore de systme osseux. Nos os
ont t prcds par des sortes de filaments cartilagineux
parcourant lorganisme, et qui provenaient de substances
encore moins fermes. Antrieurement en effet, elles taient
liquides, et plus anciennement encore de nature arienne ; et
lorsquon remonte au-del, on ne trouve que de lthrique et
de lastral, une substantialit spirituelle peu peu densifie. En
fin de compte, tout ce qui est matire est issu de lesprit. Tout
a t prform dans lesprit. Cest lre atlantenne
seulement que ltre humain en est arriv former son
systme osseux, qui nexistait auparavant que sous forme de
tendance.
Pour mieux comprendre lApocalypse, il nous faut
maintenant revenir lhomme de la Lmurie. Dans les
premiers temps qui suivirent le dpart de la Lune et la
descente de ltre humain vers la Terre, sa volont tait bien
diffrente de ce quelle devait devenir plus tard. Il pouvait en
particulier sen servir pour agir sur la croissance des plantes,
faire grandir une fleur plus ou moins vite volont : cest l un
pouvoir quon ne peut acqurir aujourdhui que par des
pratiques anormales. Lentourage naturel de lhomme tait
tout entier soumis sa volont. Lorsquil tait bon, elle apaisait
les vagues de la mer, les temptes, les ouragans de feu alors si
frquents dans latmosphre, car cette poque, la Terre tait
en grande partie de nature volcanique. Sur tout cela, le
Lmurien pouvait exercer une influence apaisante ou
destructrice, selon que sa volont tait bienfaisante ou
mauvaise. Des les entires pouvaient seffondrer sous laction

dune volont hostile. La volont humaine tait vraiment


lunisson du milieu ambiant. Si les continents alors habits par
lhumanit ont t dtruits, cest par suite de la mchancet
des hommes, et seul un petit nombre de ceux-ci ont t
sauvs, cest--dire quils ont continu sincarner lre
suivante. (Une fois de plus, il faut distinguer ici entre le destin
dune race et celui des mes isoles). Cette re suivante, nous
pouvons la dcrire plus exactement parce que, pour tout ce qui
la concerne, on trouve dans le langage usuel des mots qui
peuvent traduire ce que le clairvoyant peroit.
Aprs la catastrophe lmurienne, lre atlantenne voit le
genre humain se dvelopper principalement sur un continent
situ dans la partie du globe qui constitue actuellement le fond
de lOcan Atlantique, entre lEurope et lAmrique. Lhomme
vit alors dans des conditions physiques, des conditions
gnrales tout autres quaujourdhui. Au dbut, il est ainsi fait
que ses facults de perception sont fort diffrentes des ntres.
Nous en avons dj parl dans la premire confrence, et nous
allons revenir maintenant sur la nature trs diffrente des
perceptions humaines cette poque.
Lhomme tait alors dou dune certaine clairvoyance,
parce que les lments qui le constituent taient lis entre eux
autrement quils ne le sont aujourdhui. Son corps thrique
ntait pas aussi troitement uni son corps physique. La tte
thrique dpassait de beaucoup la partie physique. Cest
seulement vers le dernier tiers de lre atlantenne que ses
dimensions se sont rduites jusqu pouser peu prs la
forme de la tte actuelle. Or, cette constitution, cette structure
interne particulire lAtlanten entranait une vie consciente,
une vie psychique toute diffrente de la ntre. Et, si nous

voulons bien comprendre lApocalypse, il nous faut aborder ici


un chapitre trs important, mais aussi trs mystrieux.
Si vous vous tiez trouvs sur cette ancienne Atlantide,
vous auriez vu quelle ntait pas entoure dun air aussi pur
que celui de la Terre actuelle ; elle baignait dans une
atmosphre imprgne de brouillard, de vapeur deau. Cette
atmosphre est devenue plus claire, plus transparente
mesure que le temps passait. Mais les nuages taient
extrmement pais l o se dveloppait la grande civilisation
dont nous avons parl. Cest de ces brumes quest issu ce qui
devait constituer le fondement des civilisations ultrieures.
LAtlantide tait entirement noye dans ces brouillards. On
ny voyait pas se succder la pluie et le beau temps. Cest
pourquoi larc-en-ciel, par exemple, tel que nous le
connaissons, ne pouvait pas se former sur lAtlantide. Cest
seulement lorsque la condensation des eaux a produit le
Dluge, lorsque linondation sest rpandue sur la Terre, que le
phnomne physique de larc-en-ciel a pu se produire. Et cest
l un des points o la Science spirituelle nous inspire la plus
grande vnration lgard des documents sacrs. Lorsquen
effet il est racont quaprs le Dluge, No, le reprsentant du
genre humain qui a t sauv, voit pour la premire fois un
arc-en-ciel, il sagit vraiment dun fait historique. Aprs le
Dluge, lhumanit voit larc-en-ciel pour la premire fois.
Avant, il ne pouvait pas se former physiquement. Et vous
voyez ainsi combien sont profonds et prcis dans leur lettre
mme ces documents sacrs.
Beaucoup de personnes sont aujourdhui mal leur aise
quand on leur dit quil faut prendre les critures la lettre.
Les paresseux citent, non pas parce quelle est vraie, mais
parce quelle convient bien leur passivit, la parole suivante :

La lettre tue, mais lesprit vivifie. Ils se croient alors


justifis ne plus tenir compte des textes, qui ne seraient que
lettre morte . Ils cherchent briller par toutes sortes
dinterprtations fantaisistes, et peuvent dployer beaucoup
dingniosit dans leurs explications. Mais ce nest pas cela qui
importe ; ce quil faut, cest saisir la vritable substance que
contiennent les textes. Or, cette phrase : La lettre tue, mais
lesprit vivifie a le mme sens cach que ces vers de
Gthe :
Aussi longtemps que tu ignores
Ce mot : Meurs et deviens !
Tu nes quun hte aveugle
Sur cette sombre terre {15}.
Cela ne veut pas dire que pour mener quelquun la
connaissance il faille commencer par lassommer. Mais que
lhomme slve la spiritualit grce luvre quil accomplit
dans le monde physique. La lettre , cest le corps de lesprit.
Il faut en premier lieu possder la lettre et la comprendre ;
ensuite, on pourra peut-tre dire quon en tirera lesprit. La
lettre une fois comprise doit mourir afin que lesprit renaisse.
Cette parole na pas t prononce pour nous inciter
interprter avec plus ou moins de fantaisie ce qui se trouve
dans les documents sacrs. Lorsquon dcouvre par exemple la
vritable signification du passage sur larc-en-ciel, telle que
nous lavons expose, on ne peut que ressentir un profond
respect envers les textes sacrs. Cest seulement en rendant
sa pense plus profonde grce lenseignement
anthroposophique, que lhomme parviendra comprendre

vritablement leur contenu.


Revenons maintenant lancienne Atlantide o, comme
nous lavons dit, lhomme vivait dans un tat de conscience
trs diffrent du ntre, et possdait galement une mmoire
tout autre. Plus on remonte dans le pass, non seulement
jusqu la fin de lAtlantide, mais jusqu ses dbuts, plus cette
diffrence est considrable. Aujourdhui, pendant la journe,
lhomme utilise ses sens. Le soir, il sendort ; son corps astral
et son Moi se dtachent de ses corps physique et thrique. La
sphre accessible sa conscience sobscurcit ; il ne voit plus
rien, il nentend plus rien. Puis, au rveil, quand son corps
astral et son Moi sunissent nouveau aux corps physique et
thrique, les objets matriels lui apparaissent de nouveau.
Mais dans les premiers temps de lAtlantide, au moment de
son rveil, lorsquil rentrait dans ses corps physique et
thrique, ltre humain ne percevait pas autour de lui le
monde physique comme nous le voyons aujourdhui. Les objets
dont nous distinguons les contours prcis lui apparaissaient
nimbs, entours dune aura, dune bordure colore semblable
au halo quon voit le soir par temps de brouillard autour des
lampadaires allums.
Dans lancienne Atlantide, tous les objets apparaissaient
ainsi, sans les contours, sans les surfaces prcises quils
prsentent aujourdhui. Tout tait comme envelopp, noy
dans un brouillard multicolore. Cest peu peu seulement que
les contours se sont dgags avec prcision. L o nous voyons
une rose, nous aurions vu au dbut de lAtlantide une forme
nuageuse avec, au centre, un cercle de couleur rose ; puis, peu
peu, les couleurs auraient paru former une surface quelles
recouvraient. Les contours des objets ne se sont prciss que

plus tard. Vous voyez combien notre milieu physique diffre


de celui de lAtlantide.
Mais au moment o, en sendormant, lhomme se dgageait
le soir de son corps physique, il faisait aussi de tout autres
expriences. A vrai dire, il ne sendormait pas. Il avait toujours
autour de lui le monde des formes matrielles imprcises, mais
un univers spirituel sclairait quaucune cloison dtermine ne
sparait du premier, et o rsidaient aussi les Entits
spirituelles. Ainsi alternaient le jour et la nuit dans les
premiers temps de lAtlantide. Lorsque lhomme descendait le
jour dans son corps physique, il ne percevait les objets
matriels quen images floues et imprcises. La nuit, en
quittant son corps, il se sentait, bien que confusment, esprit
parmi les Esprits.
Chez lAtlante primitif, ctait surtout la vie des sensations
qui diffrait le plus de la ntre. A cette poque, vous nauriez
pas ressenti le soir, en vous dgageant de vos corps physique
et thrique, une fatigue, un besoin de repos. Du reste, vous
nauriez pas trouv ce repos. Il vous fallait entrer dans le
monde spirituel qui est une sphre dactivit. Vers le matin,
par contre, vous aviez besoin de vous reposer, et vous
recherchiez, comme on regagne son lit, votre corps physique.
L, vous tiez au calme, au repos, pendant la journe.
Ces conditions si diffrentes des ntres se sont dailleurs
modifies foncirement au cours de lre atlantenne. De plus
en plus, le corps thrique sest, dans sa forme, rapproch du
corps physique, en particulier pendant le dernier tiers de lre
atlantenne. Auparavant, lhomme avait limpression dtre
veill lorsquil se trouvait dans le monde spirituel. Mais il
navait pas alors conscience de lui-mme ; il ne se disait pas :

Moi, je Quand il quittait ses corps physique et thrique


pour entrer dans la clart de la nuit, il avait le sentiment de
faire partie du monde spirituel o il se trouvait alors, et il se
sentait envelopp, port par son me-groupe. La nuit tait
claire autour de lui, mais lui-mme ntait pas individualis.
Tel un de nos doigts par rapport notre main, il se sentait
fondu dans les mes-groupes qui apparaissent au clairvoyant
sous la forme des quatre ttes danimaux dcrites dans
lApocalypse : celle du Lion, du Taureau, de lAigle et de
lHomme. LAtlante se sentait inclus dans lune de ces mesgroupes. Et ctait seulement au rveil, lorsquil se glissait dans
son corps comme dans une coquille descargot, quil avait
limpression de possder quelque chose qui lui appartenait en
propre. Car si ltre humain est devenu peu peu un tre
personnel, cest parce quil a pu senfermer dans son corps.
Mais cette descente dans le corps, il la paye par
lobscurcissement graduel du monde spirituel, qui a finalement
compltement disparu ses yeux. Le monde den-bas quil
voyait lorsquil tait dans son corps physique sest clair et
sest prcis de plus en plus. Cest ainsi que, peu peu, il a pris
conscience dtre un Moi, de porter en lui-mme la conscience
de son Moi personnel. Il a alors commenc se dire Moi
lui-mme.
Reprsentons-nous cet tre humain se dgageant de sa
coquille physique pour pntrer dans le monde spirituel o il
est entour dentits divines. Alors rsonne son oreille son
nom , qui lui dit ce quil est. Pour chacun des quatre
groupes retentit un mot qui, dans la langue primordiale, est le
nom particulier de ce groupe. Car lhumain ne pouvait pas se
nommer lui-mme, et son nom, il lui fallait lentendre rsonner
de lextrieur. Lorsquil quittait ainsi sa coquille descargot, son

corps physique, il savait qui il tait, parce que son nom


rsonnait aux oreilles de son me. Plus tard, ayant appris
percevoir son entourage physique alors quil tait li son
corps il a aussi appris reconnatre en lui-mme la force
divine dont la rsonance lui parvenait auparavant de
lextrieur. Il a appris dcouvrir le dieu en lui-mme. Et ce
Dieu quil pouvait ainsi identifier avec son Moi, il la nomm
Iahv . Iahv guidait le Moi. Cest la force de ce Dieu que
lhomme a tout dabord senti sveiller dans son Moi.
Cette volution saccomplissait paralllement des
modifications du monde extrieur. Quand lAtlante rentrait
dans son corps physique, il voyait lespace cleste. Si, comme
nous lavons vu, il ne voyait pas encore de vritable arc-enciel, il distinguait pourtant une sorte de disque color l o le
Soleil allait lui apparatre dans lavenir. En effet, le Soleil
navait pas encore la force de percer la brume, mais son
influence sexerait travers elle. Entrave, retenue par le
brouillard, elle atteignait pourtant la Terre. Cette force est
alle en augmentant, et cette naissance de la conscience
individuelle que nous venons de dcrire sest effectue
paralllement lapparition du Soleil hors des nuages. Les six
Elohim qui habitaient le Soleil et qui assumaient avec le
septime, Iahv, la charge de guider lvolution terrestre, ont
ainsi pu rayonner, manifester leur activit sur la Terre.
Antrieurement, lorsque la nuit lhomme se dgageait de
son corps, il baignait par son esprit et son me dans une clart
immatrielle, astrale, qui ne dpend nullement du soleil
physique. Ctait dailleurs la mme lumire, mane de
puissantes Entits spirituelles, qui allait plus tard se
manifester physiquement. Mais lorsque ltre humain fut bien
enclos dans sa conscience lie au physique, la porte des visions

intrieures se ferma pour lui. Lobscurit lentoura dsormais


lorsquayant quitt corps physique et thrique, il entrait la
nuit dans le monde spirituel. Mais en mme temps quil
senfermait dans son corps, il apprenait voir la lumire
extrieure, qui manifeste nos yeux les actes des Entits
spirituelles. La lumire mane par ces Entits brillait
dsormais sur la Terre. Et lhomme stait prpar voir dans
cette lumire quelque chose de matriel. Dans son tre
intrieur, maintenant aveugle, la lumire brillait, mais dans les
tnbres o il se trouvait, il ne pouvait plus la recevoir. Telle
fut la marche du monde, tel fut le cours de lhistoire du
Cosmos. A ce moment, lhomme a pay dun obscurcissement
spirituel la conqute de la conscience individuelle. Il a ainsi
perdu la clart dans laquelle il percevait les mes-groupes.
Mais ce ntait l encore que la toute premire aube de cette
individualisation. De longues, de trs longues priodes allaient
scouler avant quelle ne ft vraiment ralise.
Aprs lre atlantenne, termine par le Dluge, la
civilisation hindoue spanouit et passe. La conscience
individuelle nest pas encore dveloppe. Viennent ensuite les
civilisations de la Perse primitive et de lEgypto-Chalde.
Ltre humain mrit peu peu, sa conscience personnelle
saffermit. Et lorsque vient la quatrime civilisation, il se
produit un vnement dune importance infinie, dont tout ce
qui stait pass auparavant ntait que la prparation.
Imaginez que, transports de la Terre sur une toile
lointaine, et dous de clairvoyance, vous observiez le globe
terrestre. Vous verriez quoutre son corps physique, ce globe a
aussi, comme ltre humain, un corps thrique et un corps
astral. Vous verriez la Terre entoure de son aura et si vous

pouviez en suivre lvolution pendant des millnaires, vous


percevriez au centre un noyau physique, et tout autour une
aura aux multiples couleurs, toute une atmosphre spirituelle
anime de formes mouvantes. Vous auriez vu ces couleurs et
ces formes se modifier au cours des ges. Mais un certain
moment, un moment dcisif serait venu, o laura terrestre
toute entire aurait brusquement chang de forme et de
couleur, o la Terre vous serait apparue, vue de lextrieur,
dans une lumire nouvelle. La chose sest passe avec une
rapidit telle quon est oblig de se dire : partir de cet
instant, la Terre a pass par une transformation fondamentale.
Laura terrestre a t compltement modifie.
Et cet instant, cest celui o, sur le Golgotha, le sang a coul
des plaies du Rdempteur. Cest l lheure dcisive, centrale,
de toute lvolution terrestre. Au moment prcis o le sang du
Sauveur scoule, laura de la Terre prend une apparence
nouvelle. Une force entirement nouvelle intervient, donnant
lvolution terrestre la plus puissante des impulsions, que les
poques passes nont fait que prparer.
Pour le chimiste, le sang rpandu sur le Golgotha nest en
rien diffrent dun autre. Mais en ralit, il lest bien. Pendant
quil coule sur le sol terrestre, lesprit qui lanime imprgne
laura terrestre de forces nouvelles dont limportance sera
grande pour le dveloppement futur de lhumanit. Il irradie
des impulsions qui transforment toute la Terre, do elles se
transmettent lhomme. Seule une petite partie de ce qui sest
ainsi uni la terre a pu porter fruit jusquici. Peu peu, les
hommes comprendront ce qui sest pass ce moment sur le
Golgotha, et ce quest appele devenir en eux la conscience
du Moi quils ont progressivement acquise depuis lAtlantide.

Or, depuis cette poque, lhumain a acquis deux choses : la


conscience du Moi et la facult de percevoir le monde matriel.
Quant au monde spirituel qui lui tait autrefois ouvert, il a
disparu pour lui. Jadis, il avait pu contempler les Dieux dont
parle la mythologie : Wotan (Mercure), Jupiter (Zeus) ; il les
voyait, il vivait parmi eux la nuit. Mais le seuil qui menait ces
entits spirituelles fut barr pour lui. En revanche, il a fait la
conqute du monde qui lentoure. Les Esprits, et tout ce quil
avait pu contempler autrefois, tout cela a disparu. Lorsquil se
glissait hors de son corps physique, autrefois, il voyait la
Divinit ; dsormais, pour quil pt la voir, il fallut quelle lui
apparaisse physiquement. Il devait donc admettre lexistence
de cette Divinit sous une forme corporelle, visible. Cest
pourquoi il a fallu que ltre divin prenne lui-mme forme
sensible, et quil apparaisse une fois au cours de lvolution
terrestre dans un corps de chair. Lhomme ayant atteint cette
forme de perception, la Divinit devait lui devenir perceptible
sous cette mme forme, afin de se faire comprendre de lui.
Tous les phnomnes qui se sont produits aux autres
tapes de lvolution ont trouv leur achvement dans cet
vnement unique, le plus grand de lhistoire. Il jettera sa
lumire sur lavenir tout entier, et lApocalypse est l pour
nous en rvler le sens. Physiquement, le sang du Christ
scoule sur la Terre. Pour le clairvoyant, il se produit une
transformation totale de laura terrestre. La force ainsi
dverse agira sur la Terre jusqu la fin des temps. A lme de
la Terre, lesprit de la Terre, une force toute nouvelle sest
lie profondment, qui agira jusqu la fin des temps. Le
principe du Christ sest uni la Terre, qui est ainsi devenue le
corps du Christ. Elle est donc littralement exacte, cette parole
de lvangile : Celui qui mange mon pain me foule aux

pieds. Quand lhomme mange le pain de la terre, il se nourrit


de son corps, cest--dire du corps de lEsprit terrestre qui,
depuis lvnement du Golgotha, sest uni la terre : le Christ.
Lhomme marche la surface de ce corps ; il le foule de ses
pieds. Si lon veut acqurir la comprhension de ce texte, il
faut prendre toutes ces choses la lettre.
Quant lauteur de lvangile de Saint-Jean, tout ce quil
savait, tout ce quil avait pu saisir par sa clairvoyance devait
linciter comprendre le plus grand vnement de lvolution
terrestre. Ce que sa clairvoyance a pu lui enseigner, il a su
lutiliser pour comprendre la figure du Christ et son action.
Expliquer lvnement du Golgotha au moyen de la
connaissance occulte, tel tait le dsir de celui qui a crit
lApocalypse. Les visions occultes quil a eues, il a voulu en
faire un enseignement au service de cet vnement quil a su
voquer devant notre me dune faon grandiose. Nous allons
voir maintenant ce que tout cela a signifi pour lui.

SEPTIME CONFRENCE
Lvolution humaine la croise des chemins. Cration de la race mauvaise,
animalise. lvation des mes unies limpulsion du Christ. Le Cinquime
Sceau et laction du Christ pour lhumanit venir. Union future de lOrient et de
lOccident.

TOUTE prdiction de lavenir, toute prophtie a quelque


chose dinquitant pour un homme de notre temps. Or, nous
lavons vu, pour expliquer ce que signifient les sept Sceaux, il
faut faire appel la connaissance de certains vnements
futurs, et pratiquer en quelque sorte lart de la prophtie.
Cest bien en effet ce que nous devrons faire, et dans une large
mesure, en soulevant le voile qui enveloppe lApocalypse de
saint Jean.
On pourrait se demander sil est permis de parler de ces
choses notre poque. Je vous lai dit ds le dbut de ces
confrences : un certain stade de linitiation, liniti a la
rvlation, dans le monde spirituel, des vnements matriels
qui se produiront plus tard. Et dans les deux dernires
confrences, nous avons encore donn une autre justification
cet usage de la prophtie. Nous avons expos notamment
comment ltre humain, issu des sphres spirituelles, sest
dvelopp jusqu devenir ce quil est actuellement en un
certain sens. Or, lavenir est aussi une rptition du pass ; ce
nest pas quil le reproduise fidlement ; mais les vnements
se rptent en prenant un sens diffrent.
Lhomme de lre atlantenne tait dou dune sorte de
clairvoyance ; en particulier, il slevait consciemment,
pendant la nuit, vers les mondes spirituels. Or, il faut savoir
que cette clairvoyance partielle sera un jour, de nouveau, une

facult humaine. Ce qui existait autrefois, pendant lre


atlantenne, se rptera, une fois termine lre actuelle. Mais
avec une diffrence considrable. Lhomme de lancienne
Atlantide ne possdait quune conscience crpusculaire, et
lorsquil slevait dans le monde spirituel, il perdait toute
conscience de lui-mme. Il se confondait avec son me-groupe.
Aprs la Guerre de tous contre tous, il aura de nouveau la
vision des mondes spirituels ; mais la clairvoyance
dautrefois sajoutera ce quil aura acquis peu peu au contact
du monde physique.
Entre le Dluge et la Guerre de tous contre tous, lhumanit
a d renoncer pour un temps voir les mondes spirituels. Elle
a d se contenter de percevoir le monde physique, cest--dire
ce quon peut en voir dans ltat de conscience diurne. Telle est
aujourdhui la situation normale. Par contre, il est devenu
possible lhomme, pendant cette priode, de dvelopper
pleinement son Moi individuel, de se ressentir comme une
personnalit enferme pour ainsi dire dans sa peau. Cest cela
quil a acquis. Or, cette individualit, il la conservera, mme en
slevant dans les mondes suprieurs, comme il lui sera
possible de le faire aprs la Guerre de tous contre tous.
Pourtant, ce retour vers les hauteurs serait impossible
lhumanit si, vers le milieu de notre quatrime civilisation,
elle navait pas particip au grand vnement cosmique qui
sest accompli dans le monde physique. Elle serait tombe
dans une sorte dabme si elle navait t prserve de cette
chute par la venue du Christ dans notre monde. Pendant
lpoque qui est la ntre, lhomme est entirement descendu
dans le monde physique.

Reprsentez-vous le plan physique comme une ligne, et audessus le monde spirituel, le monde cleste. Au-dessous ce
quon appelle labme. En ralit, cest exactement la
quatrime civilisation que lhomme est arriv la ligne
sparant le monde spirituel de labme. A lpoque de lInde
antique, lhomme tait encore plus ou moins uni au monde
spirituel. Il ltait davantage encore auparavant. Sur
lAtlantide, il possdait encore une certaine clairvoyance. Mais
il a continu sa descente jusqu lpoque o la puissance
romaine tend de tous cts son empire. Et l, dans cet Empire
romain, il prend pleinement conscience de lui-mme, il sait
quil est une personne sur le plan physique, une personnalit.
Cest lpoque o nat Rome la notion de droit , et tout

Romain se considre comme un citoyen . Lhomme est alors


parvenu au point o il peut soit remonter au-dessus de la ligne
du plan physique, soit descendre au-dessous. Lhumanit en
volution se trouve en fait devant une dcision prendre, et
tout ce que je vous expose l est pleinement conforme aux
descriptions de lApocalypse.
A notre poque, nous lavons dit prcdemment, une
quantit considrable dnergie spirituelle est utilise pour
satisfaire les besoins matriels : le tlphone, le tlgraphe, les
chemins de fer, les bateaux vapeur, sans parler des
inventions venir absorbent des forces spirituelles
considrables et ne servent satisfaire que les besoins les plus
terre terre. Or, ltre humain ne dispose pas dune force
spirituelle inpuisable, et il en consacre actuellement la plus
grande partie ces inventions purement utilitaires. Mais il
fallait en passer par l. Il et t fcheux pour lhumanit que
les choses se passent autrement. Ces forces de lesprit,
lhomme les a aussi employes un autre usage. Songez
comment il a russi peu peu concevoir tous les liens
sociaux, au moyen dun vaste rseau de penses extrmement
subtiles. Quelle ingniosit na-t-il pas fallu par exemple pour
quun chque mis en Amrique puisse tre pay au Japon !
Dimmenses forces crbrales ont t consommes dans une
pareille activit. Il tait ncessaire que ces forces pntrassent
un jour au-dessous de la ligne qui spare le domaine spirituel
de labme. En fait, lhomme est dj descendu dans labme, et
quiconque tudie les signes des temps du point de vue de la
Science spirituelle peut constater, en sappuyant sur les faits
les plus courants, que cette descente se poursuit de dcennie
en dcennie, et qu prsent le point est atteint o la
personnalit peut encore tout juste se maintenir elle-mme. Si

elle se laisse entraner sur la pente, elle ira sa perte, et ne


pourra plus trouver le salut, le chemin ascendant vers les
mondes spirituels.
On peut sen convaincre en observant les faits les plus
courants, le dveloppement des banques dans la seconde
moiti du dix-neuvime sicle par exemple. Il faudra peuttre attendre les historiens de lavenir pour que soit expliqu
le changement radical qui sest alors produit. Dans le monde de
la banque, llment personnel se dsagrge peu peu.
Rappelez-vous lpoque o les quatre frres Rothschild {16}
partant de Francfort installrent leurs banques lun Vienne,
lautre Naples, le troisime Londres, le quatrime Paris.
A cette poque, en raison des dons personnels qui sy
dploient, la vie financire est encore lie la valeur
personnelle. Derrire largent, il y a des personnalits.
Aujourdhui, on le voit, ce caractre va se perdant. Les
capitaux passent des socits anonymes ; ils ne sont plus
entre les mains dindividus ; largent commence
sadministrer
lui-mme.
Des
forces
strictement
impersonnelles agissent sur le capital, des forces qui drainent
mme tout ce qui est volont personnelle, si bien que lindividu
perd tout pouvoir. Si lon sait observer, on peut ainsi constater,
jusque dans le domaine de la vie courante, que lhumanit en
est un point o la personnalit est ravale au niveau le plus
bas.
Pourtant, elle peut encore tre sauve ; elle peut remonter
la pente. Elle peut trouver le salut en apprenant rellement
raffermir ses forces intrieures, sappuyer sur elle-mme,
reprendre son indpendance lgard des puissances dargent.
Comme elle peut aussi sabandonner entre leurs mains et,
prise aux mailles de leurs rets, tre prcipite dans labme.

Le point capital de cette volution, celui o la personne


humaine descendue jusquau niveau terrestre devrait
redresser sa course, cest celui que marque lapparition du
Christ. Cest lui qui a donn la Terre la force qui permet
lhumanit de slever nouveau, ce quelle fait dans la mesure
o elle sunit au Christ. Dans la mesure o une grande partie
de lhumanit souvre la comprhension de cet vnement,
o limpulsion christique sempare de lme et la fait sienne,
inspirant tous les actes de sa vie, cette humanit progressera
sur la voie ascendante. Chacun devra sefforcer de mieux
comprendre la parole de saint Paul : Ce nest pas moi qui
agis, cest Christ en moi. (Gal. II, 20.)
Si donc limpulsion qui est ainsi descendue sur notre plan
physique au cours de la quatrime poque vit au cur des
hommes, si elle devient le mobile de leurs actes, la monte
reprendra. Toutes les mes qui auront trouv une relation, un
lien avec le principe du Christ, trouveront la voie ascendante.
Quant celles qui ne trouveraient pas ce lien, il leur faudrait
peu peu glisser labme. Elles auraient bien acquis le Moi,
mais leur gosme les empcherait de slever avec ce Moi
dans le monde spirituel. Le fait de ne pas avoir trouv de lien
avec le Christ entranerait pour elles la dviation de la ligne
ascendante ; au lieu de slever, elles senfonceraient,
sendurciraient de plus en plus dans lgosme. Au lieu de ne
trouver dans la matire que loccasion dacqurir un Moi, puis
de slever nouveau, elles tomberaient toujours plus
profondment sous lemprise de la matire.
Oui, tout se rpte ; lhomme en est arriv prendre pied
dans le monde physique. Ayant survcu au Dluge, il a eu la
possibilit de prendre la forme actuelle. Son visage est

rellement une image du Moi-Dieu qui habite en lui. Vers la fin


de lre atlantenne, son corps thrique a entirement pous
la forme de son corps physique ; ses forces thriques se sont
retires lintrieur de sa tte physique ; ainsi a pu prendre
forme le visage quil a aujourdhui, en lequel un reflet de
lEsprit divin transparat dj. Cest lesprit qui lui a donn son
visage dhomme. Mais sil le niait, son corps ne lui servirait pas
prendre conscience de lui-mme et se spiritualiser. Il
sidentifierait ce corps, il laimerait tellement quil le
considrerait comme son unique patrie. Il lui resterait li et
descendrait avec lui dans labme. Comme il naurait pas fait
usage de sa force spirituelle, il tendrait jusque dans son
apparence redevenir semblable sa forme antrieure. Il
deviendrait semblable lanimal, celui qui descendrait dans
labme. Ainsi se raliserait ce que nous avons dj fait
pressentir : ceux-l descendront dans labme qui nauront pas
considr le passage dans un corps comme loccasion
dacqurir la conscience du Moi ; cest de ceux-l que natra la
race mauvaise. Ils se seront dtourns de limpulsion
christique et la laideur de leur me fera rapparatre la forme
animale qui tait celle de lhomme aux poques trs recules.
Dans les profondeurs de labme, la race des mchants aux
instincts sauvages prendra des formes animales. Et tandis que
les mes spiritualises qui ont accueilli le principe christique
proclameront leur accord avec le nom du Christ, den bas
monteront des noms de blasphme, de refus dune
mtamorphose par lesprit.
Celui dont la pense reste mi-chemin des ralits pourrait
objecter que beaucoup dtres humains nont jamais entendu
parler de limpulsion du Christ ; seraient-ils dont privs dy
avoir part ? Et le matrialiste ajoute : pourquoi le salut ne

viendrait-il que du Christ ? On peut comprendre que des


matrialistes puissent raisonner ainsi ; mais non pas des
anthroposophes, car ils devraient savoir que ltre humain
revient constamment sur la Terre. Les mes qui ont vcu
avant lre chrtienne se rincarneront, si bien quaucun
homme ne pourra finalement ignorer la venue du Christ. Seul
peut faire des objections de ce genre celui qui nadmet pas la
rincarnation.
Nous voyons donc comment sopre la sparation, et quun
temps viendra o ceux qui ont travaill leur spiritualisation
seront capables de vivre dans le monde spirituel ; un temps o
ce quils ont acquis deviendra apparent, o ils porteront le nom
du Christ sur leurs fronts, parce quils auront appris
sinspirer de lui. Lorsque les Sceaux seront ouverts, on lira sur
la figure de chacun les sentiments quil nourrit dans son cur.
Celui dans lme duquel le Christ est vivant en portera la
marque sur ses traits ; il ressemblera au Christ jusque dans
son apparence. Mais ceux qui en seront rests au niveau des
anciennes civilisations pr-chrtiennes passeront par dautres
expriences. Les quatre civilisations davant le Christ : celles
de lInde et de la Perse antiques, lgypto-chaldenne et la
grco-latine taient des phases prparatoires. Lme a d
sincarner pendant ces civilisations pour se prparer ce
grand vnement que fut lapparition du Christ sur la Terre.
Et pendant cette priode prparatoire, deux forces principales
prdominaient. Les forces qui tissrent des liens entre les
hommes avaient le sang comme support matriel. Si les tres
humains avaient simplement t mis cte cte dans leur
forme actuelle, jamais ne se serait form ce quoi lhumanit
tait destine.
Avant la Terre, lancienne Lune a port le genre humain.

Cette ancienne Lune tait le Cosmos de la Sagesse ; notre


Terre est le Cosmos de lAmour. Notre volution terrestre a
pour but de runir les hommes par lamour. Lorsquun jour la
Terre se dissoudra, aprs quaura retenti la septime
Trompette, lorsquelle aura perdu sa substance physique pour
se transformer en un corps cleste, lamour, la force de
lamour, dveloppe sur la Terre, imprgnera le genre humain
tout entier. Cest en cela que consiste la mission de la Terre.
Lamour sera alors aussi rpandu dans lhumanit que la
sagesse lest aujourdhui dans tout ce que nous voyons autour
de nous. Regardez donc un fmur : que sa charpente est
admirable ! Ce nest pas une masse compacte mais un
ensemble de fibres osseuses si admirablement agences
quune force portante maximum est obtenue avec un
minimum de matire. Aucun ingnieur ne serait capable
aujourdhui den faire autant. Et si nous pouvions tout
examiner, nous verrions que toute la sagesse acquise par
lhomme au cours de son volution avait dj auparavant t
intgre la Terre. Lorsquon enseigne lhistoire, on prsente
toujours lhomme comme ayant constamment progress,
comme tant devenu de plus en plus savant. Rappelez-vous
comment on vous a dcrit les tapes de ce progrs : linvention
de la poudre canon, du papier fait de chiffons ou de bois, etc
Et vous vous rjouissiez de voir progresser ainsi lintelligence
humaine. II vous semblait que seule elle tait capable de
pareilles inventions. Mais le regard qui embrasse lunivers
dans son ensemble voit les choses sous un autre jour. Car cest
depuis fort longtemps que les gupes font leur nid en
fabriquant du vritable papier. Il y a des milliers dannes que
dans les nids de gupes on trouve ce que lhomme a invent
par sa propre intelligence. Ce nest pas la gupe individuelle

qui peut fabriquer du papier, cest lme-groupe des gupes


embrassant toute lespce qui tmoigne dune sagesse dont
lhomme ne possdera lquivalent que dans lavenir. O que
vous regardiez, vous verrez si vous ntes pas aveugles que
tout est imprgn de sagesse.
Mais ne croyez pas que cette sagesse nait pas d tre
cre. Lunivers nen a pas toujours t imprgn. Pendant
lvolution de lancienne Lune, elle sest infiltre peu peu
dans ce monde qui nous entoure aujourdhui. Pendant cette
incarnation lunaire, des forces lactivit chaotique se sont
graduellement harmonises. Sur lancienne Lune, vous auriez
constat que tout tait confusion, aucune sagesse ny rgnait.
Cest au cours de son volution que la sagesse a pntr dans
les tres, dans les cratures, et quand la Terre est sortie de la
nuit cosmique, la sagesse tait prsente dans tout ce qui
existait. Lhomme peut aujourdhui en constater la prsence
dans tout ce qui lentoure. De mme, lorsquil sera parvenu sur
Jupiter, il verra tous les tres qui lentourent sous un jour
extraordinaire : car deux tous sexhalera comme le parfum
dun cleste amour. Lamour rayonnera de tout ce qui existe,
et la mission de la Terre consiste justement engendrer cet
amour. Tout sera imprgn damour, comme aujourdhui, tout
est imprgn de sagesse. Et cet amour sera acquis pour
lvolution terrestre dans la mesure o lhomme apprendra
lintensifier.
Mais lhumanit ne pouvait pas, ds le dbut, connatre
lamour spirituel. Elle a d en recevoir dabord le germe sur le
plan le plus bas. Il a fallu lamour un support matriel : cest
la parent par le sang. Les hommes se sont tout dabord
rapprochs les uns des autres par laffection que se portaient
ceux dans les veines desquels coulait un mme sang. Telle fut

la premire cole damour. Puis une puissante impulsion


celle du Christ est venue spiritualiser cet amour ; au lieu de
le laisser vgter, li au plan physique, elle y a fait participer
lme.
Toutefois, lhomme aurait eu un singulier destin si, pendant
toutes les poques prparatoires, seule avait agi limpulsion de
lamour consanguin. Les tres qui ont guid lhumanit dans
les temps anciens Iahv surtout ont donc pouss les
hommes sunir par le sang. Mais si, avant lapparition du
Christ, leur impulsion avait t seule agir, lhomme naurait
pas pu voluer vers la conscience individuelle. Il serait rest
confondu avec son peuple. En fait cest bien ce qui se passait en
gnral. La conscience dtre un individu nest apparue que
trs progressivement. A lre atlantenne, il ne pouvait en tre
question, et cet tat de choses sest prolong assez tard. On
sen rendrait compte si lon connaissait la manire dont les
noms taient donns et qui est bien rvlatrice des sentiments
de lpoque. Voyez le peuple de lAncien Testament : avant le
Christ, lorsquon pensait son Moi, on ne le sentait pas centr
en soi-mme. Pris dans limpulsion dont lAncien Testament
porte tmoignage, on se disait : Moi et le Pre Abraham
sommes un. Car on avait alors limpression dtre port au
sein dune communaut qui remontait jusqu Abraham, dont
le sang coulait encore dans les veines du dernier-n. On se
disait : Je ne suis pas seul, isol ; mon sang est le mme que
celui dAbraham.
On sefforait mme de remonter plus loin encore, jusqu
No et jusqu Adam. Les gens ne savent plus aujourdhui ce
que signifiaient ces noms. Ils ne savent plus que dans ces
temps anciens, la conscience tait bien diffrente de celle

daujourdhui. Actuellement, on peut la rigueur se rappeler


sa toute petite enfance ; parvenu la naissance, le fil des
souvenirs se rompt. A lpoque des Patriarches il nen tait pas
de mme. Lhomme ne se souvenait pas seulement de son
enfance, mais de ce que son pre, son grand-pre, son aeul
avaient vcu. Il se le rappelait comme nous nous rappelons
notre enfance. Il ne savait pas que sa vie avait commenc sa
naissance ; sa mmoire embrassait des sicles. Cest pourquoi
on ne donnait pas un nom particulier lindividu ; cela naurait
eu aucun sens. Comme on se souvenait de son pre, de son
grand-pre, de son arrire-grand-pre, etc., un seul nom
englobait toute la ligne. Adam , No rappelaient le
souvenir de toute une suite de gnrations. Ctait en quelque
sorte une me, un tre spirituel qui vivait travers des
gnrations. Donner un nom ltre physique et paru
absurde. Adam est donc le nom dun tre spirituel.
Ainsi lindividu ntait pas encore bien conscient de son Moi.
Il se serait fondu dans la communaut si dautres impulsions
ntaient intervenues pour viter cette absorption par la
collectivit, le dtacher des liens du sang, et lui donner une
conscience autonome. Des tres spirituels se sont en quelque
sorte installs dans son corps astral. Ces tres, ce sont les
Esprits lucifriens. Ce sont eux qui, avant lre chrtienne, se
sont opposs laction de la communaut consanguine ; cest
eux que lhomme doit son autonomie, le dveloppement de sa
personnalit. Il est trs important de savoir que limpulsion
unificatrice est due Iahv et la tendance lisolement
Lucifer.
Dans les premiers temps du christianisme, on disait du
Christ quil tait le vritable porteur de lumire : Christus
verus Luciferus. Lucifer signifie en effet porteur de

lumire . On le disait parce que cest en lui que se trouve


justifi ce qui auparavant ne ltait pas. Avant le Christ,
lhomme ntait pas mr pour lindpendance et il a fallu que
sopre la dissociation des liens. A partir de la venue du Christ,
auquel ils doivent limpulsion du Moi, les hommes sont
devenus capables de se lier par lamour les uns aux autres,
malgr leur individualisation. Ainsi, ce que Lucifer avait voulu
donner trop tt lhumanit, avant quelle ne ft mre, lui a
t apport par le Christ, le vritable porteur de lumire. Il lui
a donn limpulsion de lautonomie mais en mme temps
lamour spirituel qui rapproche, qui unit les tres humains en
dehors des liens de parent. Grce lui le temps est venu o
lhumanit est assez volue pour acqurir ce que Lucifer avait
voulu lui donner prmaturment. Cette sentence : Christus
verus Luciferus ne fut plus comprise par la suite. On ne
connat les premiers enseignements du christianisme que si on
la comprend vraiment.
Tel est le sens de cette impulsion et de la prparation par
laquelle lhumanit a pass pour la recevoir. Les quatre
civilisations hindoue, perse, gypto-chaldenne et grcolatine ont t une prparation en vue du grand vnement,
de la venue du Christ. Mais il est toujours possible lhomme
de se raidir son sujet, en quelque sorte. Reprsentons-nous
un contemporain du Christ qui aurait eu la facult de prendre
une dcision pleinement consciente. Lors de la venue du
Christ, il aurait pu dire : Ce que jtais auparavant me suffit ;
je ne veux rien savoir du Christ ; je ne veux avoir aucun
rapport avec lui. Dans son me il aurait eu les impulsions, les
forces que lon pouvait acqurir avant le Christ, cest--dire
tout lapport des quatre grandes civilisations. Mais dans
lvolution universelle, il ne faut sen tenir aux impulsions

passes que tant quune nouvelle impulsion nest pas


intervenue. Si lon stagne, on prend du retard. Il nest pas
permis dtre aveugle vis--vis de lvolution historique ; il
nest pas permis de dire quun mme principe inspire toutes
les civilisations. Ce nest pas sans raison quune civilisation
sdifie sur la prcdente.
Supposons que quelquun ait ainsi ignor lapport du
christianisme. Lorsquil se rincarnera plus tard, aprs la
Guerre de tous contre tous, il naura rien reu du grand
principe damour chrtien qui rapproche les Moi humains pour
constituer des communauts. Il naura en lui que ce qui
entrane le Moi vers labme : les forces disolement, de
dissociation. Et nous abordons par ce biais une autre question :
pourquoi louverture des quatre premiers Sceaux nous
prsente-t-elle un tableau si dsolant ? Parce quils dcrivent
les hommes qui en sont rests aux quatre poques
prparatoires, qui possdent encore lancienne empreinte
lucifrienne, ferment de dsunion. Louverture des Sceaux
nous rvle quils gardent la forme quils ont eux-mmes
acquise. Ils ont laiss passer, comme en dormant, lvnement
du Christ ; ils renatront dans des formes sur lesquelles na pas
agi linfluence du Christ. Cest pourquoi le symbole de
lintelligence, de la raison, rapparat ici : le cheval revient
quatre reprises ! Cest lancien aspect de ltre humain qui
reprend sa nature-cheval. Telle est la forme qui se dvoile lors
de louverture des quatre premiers Sceaux.
Au moment o souvre le cinquime Sceau, notre attention
est attire sur ceux qui, lpoque prcdente, ont su
comprendre lvnement du Christ. Ils sont vtus de robes
blanches ; ils ont t mconnus, on les dit immols en

manire de symbole car ils sont conservs pour la


spiritualisation de la Terre. Cest donc la communion avec le
principe du Christ-Jsus qui amne les hommes se revtir de
vtements blancs, revenir quand le cinquime Sceau sera
ouvert. Il nous est dit clairement que lpoque o le Christ
apparat est trs importante pour lhumanit. Elle a pour effet
quaprs la Guerre de tous contre tous, les hommes qui seront
demeurs en arrire, qui nauront pas dpass le niveau des
quatre anciennes civilisations seront tourments par leurs
liens avec la matire, laquelle ils seront de plus en plus
attachs. Ils souffriront alors tous les maux et tous les
tourments dans cet endurcissement, dans cette matrialisation
intrieure. La description de louverture des Sceaux nest pas
autre chose que celle de la descente dans labme.
Tandis qu propos de notre cinquime poque, nous ne
sommes que brivement renseigns sur ceux qui sont lus, on
nous dcrit ceux qui se sont attards dans lattachement la
matire, qui descendent dans labme en reprenant les formes
dautrefois, parce quils nont pas march avec lvolution,
quils nont pas acquis la force de transmuer ces formes. Vous
pouvez vous faire une image de la chose en vous reprsentant
des corps de caoutchouc, et dans ces corps une force psychique
qui, du dedans, leur imprimerait la forme humaine. Supposez
que cette force leur soit enleve : les corps de caoutchouc se
recroquevilleraient et reprendraient des formes animales. Au
moment o lme serait enleve ces corps lastiques, les
tres en question prendraient forme danimaux.
Ce que lhomme a conquis, cest de pouvoir crer par sa
propre activit intrieure. Si vous pouviez voir ce quil a
produit jadis dans son corps astral, vous trouveriez un tre
semblable aux animaux. Cest vraiment une force issue dun

centre qui donne lhomme sa forme actuelle. Imaginez-la


disparue et lhomme dpouill de cette force fcondante du
Christ, il reprendrait instantanment des formes animales.
Cest ce qui se passera pour ceux qui retomberont un niveau
du pass. Ceux-l formeront plus tard un monde en quelque
sorte infrieur au monde actuel, un monde de labme, o
lhomme reprendra une forme bestiale. Cest ainsi quil faut
comprendre comment se fait lvolution. En tous points
rapparatra ce qui se prpare actuellement, de mme que
point par point, a rapparu notre poque ce qui sest prpar
pendant lre atlantenne.
Pendant le dernier tiers de lre atlantenne, une petite
colonie stait constitue qui est lorigine de nos civilisations
passes, ainsi que des deux qui vont nous succder.
Lhumanit de la prochaine re, celle qui fera suite toutes ces
civilisations, ne se constituera pas de la mme faon. Il ny
aura plus de colonie localise dans un lieu donn ; mais dans
toute la masse humaine se recruteront les tres assez mrs
pour donner lre qui suivra sa bont, sa noblesse, sa beaut.
Ce sera l un progrs par rapport lre atlantenne. Jadis,
une colonie sest dveloppe dans un petit espace ; aujourdhui
nous est donne la possibilit sur toute la Terre et dans toutes
les nations, que se rassemblent ceux qui ont vraiment compris
la mission terrestre, ceux qui ont su faire vivre le Christ en
eux , rpandre lamour fraternel sur toute la Terre. Et cela
dans le sens vrai, non pas li aux enseignements
confessionnels, mais au vritable christianisme sotrique, qui
peut spanouir dans toute civilisation.
Ceux qui comprennent ce principe christique seront
prsents lpoque qui suivra la Guerre de tous contre tous.

Notre civilisation actuelle, purement crbrale, glisse toujours


plus, dans le prsent, vers labme de lintellectualit comme
vous pouvez le constater dans nimporte quel domaine de la
vie. Un temps lui succdera o lhomme sera lesclave des
crations de lintellect, o la personnalit sombrera. Il ny a
aujourdhui quun seul moyen de la prserver : cest de la
spiritualiser. Ceux qui savent dvelopper en eux la vie
spirituelle appartiendront au petit nombre dtres qui, issus de
toutes les nations et de toutes les races, seront marqus du
Sceau divin ; ils reviendront, vtus de robes blanches, aprs la
Guerre de tous contre tous.
Aujourdhui dj, nous commenons concevoir, par la
simple raison, par lintelligence de notre poque, ce quest le
monde
spirituel.
Le
but
de
notre
mouvement
anthroposophique est justement de chercher comprendre le
monde spirituel au moyen des facults intellectuelles, et de
rassembler les hommes qui peuvent entendre lappel vers la
spiritualisation de lunivers. Ils ne vont pas constituer une
colonie ferme, ils viendront de toutes les nations et ils
entreront peu peu dans la sixime civilisation, cest--dire,
avant la Guerre universelle, dans lpoque qui suivra
immdiatement la ntre. Certaines ncessits subsisteront
encore provisoirement, ncessits qui sont lies la nature des
anciennes races. A notre poque, races et civilisations
senchevtrent encore. La vritable ide de race a perdu de sa
signification, mais elle joue encore un rle. Il nest gure
possible quactuellement dj, une mme mission soit remplie
par tous les peuples de la mme manire. Certains peuples y
sont particulirement prdestins. Les nations qui
reprsentent aujourdhui la civilisation occidentale ont t
choisies pour amener cette cinquime civilisation son apoge.

Elles ont d dvelopper lintellect, la raison. Cest pourquoi


cette civilisation de lintelligence, qui nest dailleurs pas encore
arrive son point culminant, est rpandue surtout en
Occident. Lintelligence largira encore son champ daction ;
les hommes utiliseront de plus en plus leurs forces spirituelles
satisfaire leurs besoins matriels, se dtruire les uns les
autres, avant mme la Guerre de tous contre tous. De
nombreuses dcouvertes seront faites en vue de mieux faire la
guerre ; une intelligence considrable sera mise en uvre afin
de contenter les instincts les plus bas.
Mais simultanment quelque chose se prpare quoi
certaines nations de lEst, du Nord-Est sont prdestines. Des
nations se prparent sortir dune certaine lthargie,
susciter, sous forme de grandes et puissantes impulsions, une
force spirituelle qui sera comme le ple oppos de
lintellectualit. Avant la sixime poque de civilisation, nous
verrons se former une sorte de grande union de peuples, un
mariage entre lintelligence rationnelle et la spiritualit. Nous
ne voyons poindre aujourdhui que laurore de cette alliance, et
il ne faudrait pas prendre ce que je viens de dire comme un
chant de louange ladresse de notre temps. Car personne ne
chante les louanges du soleil ds les premires lueurs de
laurore. Certains phnomnes extraordinaires sont pourtant
remarquer lorsquon compare Est et Ouest, lorsquon plonge le
regard dans ce qui fait le fondement de la vie des nations. Il ne
sagit pas dun parti pris. Dans ces confrences nous cherchons
rester objectif et aussi loin que possible de toute partialit.
Mais vous pouvez comparer en toute objectivit la philosophie
et la science telle quon les pratique lOuest avec ce qui
apparat lEst, chez Tolsto dj. Sans tre disciple de Tolsto,
on peut reconnatre que dans un livre tel que Sur la vie on

trouve, lorsquon sait le lire, des pages qui valent des


bibliothques entires de lEurope occidentale. On se dit alors :
lEurope occidentale possde une civilisation base sur
lintellect, elle est capable de ciseler, dagencer, dassembler
des dtails de toutes sortes pour chercher comprendre le
monde. Sous ce rapport, la civilisation occidentale a si bien fait
quaucune autre ne la surpassera. Mais ce que lEurope
occidentale dit en trente volumes vous le trouveriez rsum en
une dizaine de lignes chez Tolsto. Cest dit avec une force
primitive, mais ces quelques lignes ont autant de porte
quailleurs les commentaires les plus dtaills. Il faut savoir
distinguer entre ce qui vient des profondeurs de lesprit, entre
ce qui a un fondement dans lesprit et ce qui nen a pas.
Alors que les civilisations trop mres ont quelque chose de
desschant, il y a dans les jeunes civilisations une nouvelle
sve, une nouvelle impulsion. Tolsto est la fleur prcoce dune
civilisation de ce genre ; elle est apparue beaucoup trop tt
pour pouvoir spanouir ds maintenant ; aussi luvre de
Tolsto a-t-elle tous les dfauts de ce qui nat avant terme. La
faon grotesque dont il parle de ce qui touche lOccident, les
jugements absurdes quil met montrent bien que si toute
grande manifestation a les dfauts de ses qualits, la plus
grande intelligence a aussi la folie de sa sagesse. Ce nest l
quun exemple, le symptme dune poque venir o la
spiritualit de lEst et lintellectualit de lOuest viendront
sunir. De cette union natra la communaut de Philadelphie.
Tous ceux qui accueillent dans leur me limpulsion du
Christ participeront cette union et formeront la grande
communaut fraternelle qui survivra la Guerre de tous
contre tous. Ils auront des ennemis, ils subiront maintes
perscutions ; mais ils assureront une base la race du Bien.

Lorsque la Guerre de tous contre tous aura provoqu


lapparition de lanimalit chez ceux qui en sont rests aux
formes du pass, la race du Bien natra, elle aussi. Elle portera
vers la future poque une civilisation plus leve. Et nous
verrons, entre le Dluge atlanten et la Guerre de tous contre
tous, se former lpoque de Philadelphie une colonie qui
nmigrera pas ; elle sera partout prsente, de sorte quon
pourra agir partout dans lesprit de Philadelphie, dans lesprit
du Christ, dans lesprit de la future communaut humaine.

HUITIME CONFRENCE
Le double aspect du Moi. Mission de lre qui suivra la ntre : le combat contre
les mchants. Le rle du Mal dans lvolution et le sens vritable du
manichisme. Mars et Mercure. Les sept Sons de trompette et les Coupes de
Colre.

NOUS avons vu diffrentes reprises que les sept


civilisations post-atlantennes prendront fin par la Guerre de
tous contre tous. Ce vaste conflit, il faut se le reprsenter trs
diffrent dune guerre ordinaire. Et pour cela, il faut voir o en
est la vritable cause : la prdominance de lgosme,
lattachement
insatiable soi-mme. Nous avons
suffisamment avanc dans notre tude pour comprendre
quel point le Moi humain est un glaive acr, une pe
deux tranchants . Ne pas le saisir revient sinterdire de
comprendre le sens de toute lvolution humaine et cosmique.
Dun ct, le Moi a pour effet lendurcissement dans
lgosme, la mainmise par les hommes, au service de ce Moi,
de tous les biens matriels et spirituels. Cest lui qui oriente
tous les dsirs vers la satisfaction de lgosme. Ce Moi cherche
accaparer, possder une partie des biens communs tous
les habitants de la Terre ; il sefforce dvincer tous les autres
Moi ; il leur fait la guerre, il les combat. Cest l un de ses
aspects.
Mais noublions pas que cest le Moi aussi qui donne
lhomme son indpendance, sa libert intrieure, ce qui fait sa
vritable grandeur. Cest dans le Moi que se fonde la dignit de
lhomme ; il est le germe divin dans ltre humain.
La notion du Moi est pour un grand nombre de personnes
une source de difficults. Nous avons vu quil sest dgag peu

peu dun tat dme collectif, dune sorte de Moi global, au


sein duquel chacun sest diffrenci. Mais il serait mauvais que
lhomme prouve le dsir de fondre nouveau son Moi dans
une sorte de grand Tout, dans une conscience commune
toute lhumanit. Le fait pour quelquun de vouloir se
dpouiller de son Moi au profit dune conscience globale serait
en lui le fruit de la faiblesse. Pour comprendre ce quest le Moi,
il faut savoir quayant t conquis au cours de lvolution
cosmique, il ne doit plus jamais se perdre. Lorsquon sait ce
quest la mission du monde, on doit avant tout chercher
fortifier le Moi, le dvelopper, le faire toujours mieux
participer la divinit. Aucun vritable anthroposophe
nenvisage cette absorption de son Moi par le Moi universel,
cette fusion dans je ne sais quelle bouillie originelle. Le but final
de lvolution, selon la conception anthroposophique, cest
lunion des Moi individualiss, autonomes, libres. La mission de
la Terre, exprime par lamour, veut prcisment que tout
Moi apprenne tre libre en face de tout autre. Car aucun
amour nest parfait sil est obtenu par la contrainte, par
lobligation qui enchane un tre un autre. Cest seulement
quand un Moi peut son gr aimer ou ne pas aimer, que son
amour est un don parfaitement libre. On peut dire que selon le
plan divin, le Moi doit devenir indpendant au point doffrir
son amour Dieu lui-mme, en tre libre. Ce serait tenir les
humains en lisire que les contraindre, si peu que ce soit,
aimer.
Le Moi devient ainsi pour lhomme le gage de sa mission
suprme. Mais si dautre part ce Moi ignore lamour, il
sendurcit en lui-mme, il devient le tentateur qui prcipite
lhomme dans labme. Il est alors la force qui spare les
hommes et les pousse la Guerre de tous contre tous. Ce ne

sera pas un conflit entre nations, car lide de nation perdra


limportance quelle a aujourdhui. Cette guerre dressera
individu contre individu dans toutes les sphres de lexistence,
classe contre classe, gnration contre gnration. Le Moi sera
devenu pomme de discorde. Cest pourquoi nous devons
reconnatre que si dune part il peut nous mener trs haut,
dautre part il peut nous faire tomber trs bas. Cest vraiment
lpe deux tranchants . Et cest juste titre que le Christ
qui a donn lhomme la pleine conscience de son Moi est
reprsent dans lApocalypse avec une pe deux tranchants
lui sortant de la bouche.
Nous lavons vu, cette conqute dun Moi libre, lhomme
peut sy lever grce au christianisme. Car cest le Christ qui a
donn au Moi toute son envergure. Cest pourquoi ce Moi a
pour symbole lpe deux tranchants que vous voyez sur le
premier Sceau. Et que cette pe sorte de la bouche du Fils
de lHomme sexplique aussi, car lorsque lhomme a appris
parler de son Moi en pleine conscience, il lui a t donn de
pouvoir slever au plus haut comme aussi de descendre au
plus bas. Ce glaive tranchant est un des symboles les plus
importants de lApocalypse.
A la fin de la prcdente confrence, nous avons vu qu
notre civilisation succdera celle qui, dans les Lettres aux
glises, est appele Philadelphie. Pendant cette sixime
civilisation seront recrutes les mes qui peupleront la grande
re suivante. Alors, aprs la Guerre de tous contre tous, on
verra apparatre jusque sur les visages humains ce qui se
prpare aujourdhui dans les mes. Quant la septime
civilisation, elle naura que peu dimportance.
Pendant la sixime, un certain nombre dtres humains

dots dune grande comprhension du monde spirituel seront


imprgns de lamour fraternel, lequel est justement lenfant
de cette comprhension. Les fruits les plus mrs de notre
civilisation actuelle apparatront au cours de cette sixime
poque. Viendra ensuite ce qui est tide , cest--dire ni
chaud, ni froid. La septime civilisation sera comme un fruit
trop avanc qui survivra la Guerre de tous contre tous, mais
ne contiendra plus aucun principe de progrs.
Il en avait t de mme au dbut de lre post-atlantenne.
Nous avons vu quavant le Dluge, pendant le dernier tiers de
lre atlantenne o lhumanit vivait sur le territoire
recouvert aujourdhui par lOcan Atlantique, un petit groupe
qui avait atteint le point culminant de la civilisation
atlantenne stait install proximit de lIrlande actuelle. De
l migrrent ensuite vers lEst les hommes qui sont lorigine
de toutes les civilisations postrieures. Reprsentons-nous
bien cette colonie occupant un territoire recouvert aujourdhui
par lOcan, puis sen dtachant, un courant de population qui
va vers lOrient et donne naissance de nombreux peuples qui
se rpandent en Europe et sy fixent. Toute la population
europenne a l son origine. Le groupe le plus dou de ces
Atlantes est donc all jusquen Asie centrale, do ont ensuite
rayonn les diffrentes civilisations dont nous avons parl, y
compris la ntre. Et cest ainsi quun tout petit groupe
dAtlantes est lorigine de notre civilisation.
Or, tout comme notre re comprend sept tapes les
quatre dj coules, la ntre et les deux qui suivront lre
atlantenne se divise galement en sept poques. Et cest
pendant la cinquime qua commenc la migration en question.
Llite de la population atlantenne qui est au point de dpart
de notre civilisation est donc issue de la cinquime race

atlantenne. Car pour lAtlantide on peut parler de races .


Une sixime et une septime succdrent cette cinquime
race, mais elles ne furent en quelque sorte que des races
tides . Elles aussi ont survcu au Dluge, mais elles avaient
perdu toute force de vie jaillissante. Compares la cinquime
race, elles taient comme une corce dure, ligneuse, par
rapport la tige gonfle de sve. Les deux races qui ont suivi
la race-mre proprement dite ntaient plus capables
dvoluer ; elles taient pour ainsi dire trop mres.
On voit aujourdhui encore des descendants de ces races
trop mres, notamment le peuple chinois. La caractristique
de celui-ci, cest quil na pas assimil ce qui stait rvl dans
la cinquime race, cest--dire la force par laquelle, le corps
thrique ayant entirement pntr dans le corps physique,
lhomme a commenc se dire Moi lui-mme. Ce peuple
a laiss passer cette poque sans en tirer de fruits. Il est vrai
que de ce fait, il a fond la grande civilisation que nous
connaissons, mais qui na pas t capable dvoluer.
Originaires de la cinquime race atlantenne, des hommes
porteurs de sa culture se sont donc rpandus dans toutes les
directions en fondant de nouvelles civilisations en progrs les
unes sur les autres, depuis celle de lInde antique jusqu la
ntre. Mais les sixime et septime races atlantennes, stant
ptrifies, sont restes stationnaires et, comme nous venons
de le dire, la civilisation chinoise en est un vestige. Elle ne peut
plus dpasser le niveau atteint. Elle a reu un magnifique
hritage de lAtlantide mais na pas su progresser au-del dun
certain point culminant. Certes, rien nexiste qui ne subisse
une influence. Et lon voit bien, en tudiant lantique littrature
chinoise, que linfluence de son entourage sest exerce sur

elle ; mais sa nuance fondamentale est nettement atlantenne.


La tendance senfermer en elle-mme, sen tenir ses
inventions sans jamais les pousser au-del dun certain point,
tout cela est bien caractristique de lAtlantide.
La cinquime race atlantenne a produit des hommes
susceptibles dvoluer, alors que la sixime et la septime sont
alles en dclinant. Il en sera de mme pour notre re. Nous
vivons actuellement dans lesprance ardente de ce que sera
notre sixime civilisation, fruit de lunion spirituelle entre
lOrient et lOccident.
Cette sixime poque assurera en effet la base sur laquelle
se dvelopperont, aprs la Guerre de tous contre tous, les
civilisations futures, de mme que les ntres se sont panouies
aprs lre atlantenne. Quant la septime civilisation, cest
celle des tides . Les sixime et septime races
atlantennes ont survcu jusqu nos jours sous la forme de
races durcies, sclroses. Cette septime civilisation aura son
parallle la fin de lre actuelle.
Aprs la Guerre de tous contre tous, il y aura deux
courants parmi les hommes : dune part le courant provenant
de la civilisation de Philadelphie, porteur du principe de
progrs, de libert intrieure, damour fraternel. Ce petit
groupe sera recrut dans toutes les races, dans toutes les
nations. Et dautre part, il y aura la grande masse de ceux qui
seront alors les tides , cest--dire les descendants des
tides de la civilisation de Laodice. Aprs la Guerre de
tous contre tous, il faudra que le courant de la bont entrane
peu peu celui du mal vers le Bien. Une des tches principales
consistera alors sauver tout ce qui peut tre sauv parmi
ceux qui nont pas dautre but que de lutter les uns contre les

autres, de manifester lgosme exacerb de leur Moi. Dans la


sphre de loccultisme, les choses ont toujours t prvues
ainsi.
Ne considrez pas cela comme une rigueur dont on puisse
demander compte aux esprits qui ont conu le plan de la
Cration. Lhumanit doit tre divise en deux groupes : ceux
qui seront la droite et ceux qui seront la gauche .
Cest l au contraire une mesure infiniment sage dans le plan
de la Cration. Car le Bien sera dautant plus puissant quil
aura dploy plus de force pour anantir le Mal. Aprs la
Guerre de tous contre tous, un immense effort sera demand
aux bons pour attirer eux les mchants pendant le temps o
ce sera encore possible. Il ne sagira plus dune tche
dducateur, telle quon en accomplit encore de nos jours ; des
forces occultes seront luvre, car pendant la prochaine
grande re, les hommes sauront mettre en jeu des forces de ce
genre.
Les bons auront donc pour tche dagir sur leurs frres
abandonns au courant du Mal et tout cela est en prparation
dans les courants occultes de lunivers. Mais le plus profond de
tous ces courants occultes, cest malheureusement celui qui est
le plus mal compris. Or, il enseigne ceci : Les hommes
parlent du Bien et du Mal sans savoir que, dans le plan de
lunivers, il est ncessaire que le Mal atteigne un point
culminant, afin que ceux qui doivent le vaincre tirent de leur
effort victorieux la force dont natra un plus grand Bien. Car
il faut quune lite parmi les hommes se prpare pour lpoque
qui suivra la Guerre de tous contre tous, poque o ceux qui
sopposeront cette lite porteront les marques du Mal sur
leur visage. Il faut quelle sy prpare en rpandant dans
lhumanit la force de faire le Bien. La possibilit existera

encore pour des corps ayant gard une certaine mallabilit


aprs la Guerre de tous contre tous, dtre transforms sous
linfluence des mes lues, des mes qui, mme seulement
dans cette dernire poque, auront t amenes au Bien. Ce
sera dj un grand pas en avant.
Le Bien ne serait pas si vigoureux sil ne se fortifiait pas en
luttant contre le Mal. Lamour ne serait pas si ardent sil ne
devait pas sintensifier assez pour effacer la laideur sur le
visage des mchants. Tout cela se prpare et il est dit aux
disciples : Ne croyez pas que le Mal ne soit pas prvu dans la
Cration. Sil existe, cest afin quun jour naisse un plus grand
Bien. Ceux dont lme aura t prpare par des
enseignements de ce genre, afin quils aient dans lavenir le
pouvoir daccomplir leur grande mission, ce sont les disciples
du courant spirituel quon appelle le manichisme, qui est
gnralement bien mal compris. Ce quon entend dire ou ce
quon lit ce sujet nest que phrasologie. Les Manichens, diton, croyaient que deux Principes existent depuis lorigine du
monde : celui du Bien et celui du Mal. Or ce nest pas exact : la
doctrine manichenne est celle que je viens de vous exposer.
Elle prendra des formes nouvelles dans lavenir et ceux qui
suivent cet enseignement seront prpars de faon remplir
la mission dont je parle, au cours de leurs futures incarnations.
Voil ce quil faut entendre par manichisme. Mans est une
grande individualit qui se rincarne continuellement sur la
Terre ; cest lEsprit-Guide de ceux qui ont pour mission de
convertir le Mal en Bien. Quand on parle des grands Guides de
l humanit {17}
il faut aussi mentionner cet tre
extraordinaire qui sest impos cette tche. Quoique le
principe du manichisme ait d seffacer de nos jours
larrire-plan parce que la spiritualit rencontre si peu de

comprhension, il attirera pourtant, mesure que nous irons


vers une plus grande comprhension de la vie spirituelle, des
disciples de plus en plus nombreux.
Lhumanit actuelle survivra donc au-del de la Guerre de
tous contre tous, de mme que la cinquime race atlantenne a
survcu pendant notre re, et a servi de point de dpart
notre civilisation. Lhumanit passera aussi par sept tapes
aprs la Guerre de tous contre tous et nous avons dj vu
comment, dans lApocalypse, louverture des sept Sceaux
rvle les caractres propres chacune de ces sept tapes.
Aprs cette sixime re dont seul peut avoir la vision
aujourdhui liniti qui peroit le monde astral et les symboles
correspondants, une nouvelle re commencera dans lvolution
de la Terre ; de nouvelles formes dexistence apparatront
alors. Cette septime re nous est dpeinte symboliquement
dans lApocalypse par les sept Sons de Trompettes. De mme
que lre qui a suivi la Guerre de tous contre tous est
symbolise par louverture des sept Sceaux que le
clairvoyant ne peut aujourdhui percevoir que dans le monde
astral , les civilisations encore postrieures (la septime re)
sont reprsentes par les sept Sons de Trompettes, parce que
liniti ne peut les percevoir que dans le monde spirituel
proprement dit, o retentit lharmonie des sphres. On voit
lunivers sur le plan astral sous forme dimages, de symboles
et dans le Dvachan (monde spirituel suprieur) sous forme de
musique des sphres, source de linspiration. Cest dans le
Dvachan que se rvle tout ce quon peut savoir des
vnements qui suivront la Guerre de tous contre tous.
Rsumons tout cela une fois de plus. Dans le schma cidessous, la section de ligne comprise entre a et b reprsente

nos sept civilisations, depuis celle de lInde antique jusqu la


Guerre de tous contre tous (b). La section IV, lre atlantenne
stait acheve par le Dluge (a). Vient ensuite la sixime re
(VI) qui est symbolise par les sept Sceaux. Enfin la septime
avec ses sept tapes reprsentes par les sept Sons de
Trompettes. Alors prend fin lvolution physique de notre
Terre.

Pendant la premire des quatre res qui prcdrent la


ntre, post-atlantenne, on peut peine parler de civilisations.
Tout existait alors sous une forme spirituelle, thrique, et si
lvolution stait ainsi poursuivie, rien ne serait devenu
perceptible des sens comme les ntres. Pendant cette
premire re, le Soleil ntait mme pas encore spar de la
Terre. Les conditions de vie taient alors si diffrentes des
ntres quaucune comparaison mme nest possible. Puis

viennent la seconde re, marque par le dpart du Soleil, et la


troisime pendant laquelle la Lune se dtache de la Terre.
Cest celle que nous appelons lre lmurienne. Lhomme
commence alors paratre sur la Terre dans ses toutes
premires formes physiques dont je vous ai dit quelles taient
si grotesques que vous seriez choqus si je vous les dcrivais.
Cette re lmurienne fut suivie par lAtlantide, puis par la
ntre laquelle succderont une sixime et une septime.
Lvolution de la Terre sest donc effectue en sept grandes
priodes. Deux dentre elles ne ressemblent rien de ce qui
existe aujourdhui ; la troisime sest coule en partie sur un
continent disparu situ entre lAfrique, lAsie et lAustralie
actuelles. Cest lancienne Lmurie. Dans lhumanit dalors
sest dj form un petit groupe compos des tres humains
les plus volus qui ont pu migrer et constituer la souche do
sont issues plus tard les sept races de lAtlantide. La dernire
des races lmuriennes est donc lorigine des races
atlantennes. La cinquime race atlantenne, elle, est
lorigine de nos civilisations. Sur la sixime de ces civilisations
se fondera lre qui suivra la Guerre de tous contre tous. Enfin,
la toute dernire civilisation de cette sixime re postatlantenne sera le fondement de la septime, celle qui est
symbolise par les sept Trompettes.
A ce moment, notre Terre aura atteint le but de son
volution physique. Tous les tres, toutes les cratures de la
Terre se seront transforms. Car si lon peut dire des humains
de la sixime re que leur figure rvlera ce quil y a en eux de
bon et de mauvais, la forme humaine, ainsi que celle de toutes
les cratures, sera lexpression du Bien et du Mal dans une
mesure encore bien plus grande la septime re. Tout ce qui

est matire portera le sceau de lesprit. Rien, absolument rien


ne pourra rester cach. Dj, la sixime re, il sera
impossible aux hommes de cacher quoi que ce soit ceux qui
sauront regarder. Le Mal se rvlera chez le mchant, le Bien
chez celui qui est bon. Mais lors de la septime re, il ny aura
mme plus moyen de dissimuler par des paroles ce que lme
reclera. La pense ne sera plus muette ; elle ne pourra plus
rester secrte. Quand lme pensera, elle fera aussi retentir
ses penses au-dehors. La pense sera alors ce quelle est
aujourdhui dj pour liniti. Pour celui-ci elle retentit en
esprit dans le Dvachan. Mais alors, ce Dvachan sera
descendu jusquau niveau physique, comme le monde astral le
sera ds la sixime re. Ds maintenant, liniti peut dcouvrir
dans le monde astral ce que sera la sixime re et dans le
monde dvachanique ce que sera la septime. La sixime re
sera en quelque sorte le monde astral rflchi sur le plan
physique ; on trouvera l son image, son expression, sa
manifestation. Et la septime verra la manifestation du monde
dvachanique. A ce moment la Terre aura atteint le but de son
volution physique.
Elle se transformera alors en un corps cleste astral. Tout
ce qui tait de nature terrestre se mtamorphosera pour
former cet astre. La substance physique en tant que telle
disparatra. Ce qui en elle aura dj trouv la possibilit de se
spiritualiser deviendra esprit, substance astrale. Reprsentezvous bien la chose : tous les tres terrestres qui, dici l, auront
trouv la possibilit dexprimer dans leur apparence physique
ce qui est bien, noble, beau, intelligent, qui porteront sur leur
front le sceau du Christ, dont les paroles seront lexpression de
la force du Christ, dont les penses retentiront, tous ces tres
auront le pouvoir de transmuer ce qui, en eux, est matire

physique, de la dissoudre comme leau dissout le sel. Tout ce


qui tait physique se transformera en un corps cleste astral.
Mais dautre part, tous ceux qui nauront pas russi jusquel faire de la matire, de leur corps, lexpression de ce qui est
bien, beau, noble, intelligent, seront incapables de dissoudre
cette matire. Elle subsistera en eux, se ptrifiera, et ils
conserveront une forme matrielle.
A ce point de lvolution terrestre saccomplira une
ascension vers lesprit de toutes sortes de formes qui vivront
alors dans lastral, et dtacheront delles un nouveau globe
matriel, un globe comprenant les tres incapables de
participer cette ascension parce quils nauront pas pu
dissoudre ce qui, en eux, tait matire. Tel est lavenir vers
lequel va notre Terre. Sa substance saffinera de plus en plus
sous laction des mes qui auront finalement la force de la
dissoudre entirement. Puis le temps viendra o ce qui naura
pas t dissous sera limin et formera un globe isol. Il faudra
sept poques pour que cette matire insoluble soit ainsi
limine, et ce qui provoquera cette limination, cest la force
oppose celle qui aura permis lascension des tres bons.
Or, ce qui permettra la dissolution de la matire, cest
justement la force de lamour que nous apporte le principe du
Christ.
Des tres deviendront capables de dissoudre la matire
parce quils auront lme pleine damour. Plus lme sera
gagne par la chaleur de lamour, plus son action sur la matire
sera intense. Elle spiritualisera, elle astralisera toute la Terre ;
elle en fera un corps cleste astral. Mais de mme que lamour
dissoudra la matire, comme leau dissout le sel, la force
contraire fera dchoir au cours de sept tapes galement

les tres qui nauront pas t capables de participer la


mission de la Terre.
Or, le contraire de lamour divin, on lappelle, suivant un
terme consacr, la Colre divine. Lamour qui a t introduit
dans lvolution humaine pendant la quatrime civilisation doit
devenir toujours plus ardent pendant les dernires civilisations
de notre re, la sixime et la septime. Dautre part, la force
saccrotra qui durcit la matire autour delle : la Colre divine.
Et cette action de la Colre divine, ce rejet de la matire, nous
sont indiqus dans lApocalypse par leffusion des sept Coupes
de Colre (chap. 16).
Reprsentez-vous au moins de faon figure comment tout
cela se passera. La matire terrestre saffinera et se subtilisera
toujours davantage. Lhomme se spiritualisera, lui aussi, de
plus en plus, et dans son tre physique progressivement affin,
les parties les plus grossires ne seront plus visibles qu la
faon dcailles comme celles que rejettent les reptiles, ou de
coquilles descargots. Ce qui est dur sera de plus en plus
rsorb. Le clairvoyant peut dj observer la dernire re,
celle des sept Trompettes des tres humains aux corps trs
affins, trs spiritualiss, et dautres chez lesquels le principe
matriel sest durcifi, qui ont conserv les lments essentiels
de la matire actuelle. Il voit cette matire tomber comme
tomberaient des peaux sur le globe matriel, qui sera une
sorte de dchet. Voil donc ce que prophtise lApocalypse, et
il est trs important que nous nous imprgnions
intrieurement de cette prophtie au point quelle enflamme
notre volont.
Le corps de lhomme, tel quil apparat aujourdhui, nest
pas vraiment lexpression de sa vie intrieure. Mais il le

deviendra de plus en plus ; il rvlera alors tout ce qui se passe


dans les profondeurs de lme, et dautant mieux que lhomme
se sera nourri du message, de lenseignement le plus sublime
qui puisse tre donn sur cette Terre, du message du Christ.
Cest le don le plus haut qui puisse nous tre fait. Il nous faut
nous ouvrir lui, et pas seulement avec notre intelligence. Il
nous faut labsorber comme le corps physique absorbe la
nourriture. En voluant au cours de notre civilisation,
lhumanit assimilera toujours mieux la bonne nouvelle .
Ouvrir son me la bonne nouvelle , lvangile damour,
cest ce quelle doit considrer comme sa mission terrestre.
Les Evangiles, le Livre , contiennent toute la force de
lamour, et le voyant ne peut sexprimer autrement quen
disant : Je vois en esprit le temps o ce qui est contenu dans
lvangile ne sera plus la matire dun livre, mais aura t
aval par lhomme lui-mme.
Lvolution de notre Terre repose sur deux assises. Elle a
t prcde par ce que nous appelons le Cosmos de la Sagesse
et, avant lui, par ce que nous appelons dun terme usuel
sinon trs explicite le Cosmos de la Force, de lnergie. La
Sagesse et la Force, cest ce que la Terre a hrit des tapes
antrieures de son volution : de lancienne Lune et de lancien
Soleil. Ces incarnations passes ont des effets qui se sont fait
sentir pendant lvolution terrestre : Pendant la premire
moiti, Mars a t le reprsentant de la force solaire. Cest par
Mars que le fer a t incorpor la Terre. Mars est pour nous
le porteur de la Force. Mercure, qui domine dans la seconde
moiti de lvolution terrestre, est pour nous celui qui
incorpore la Terre lhritage de lancienne Lune : la Sagesse.
Lvolution terrestre comprend donc deux phases : celle de
Mars et celle de Mercure. Elle a ainsi reu en hritage deux

grandes richesses. Ce quelle a hrit du Cosmos de lnergie,


Mars en est lexpression ; ce quelle a hrit du Cosmos de la
Sagesse, Mercure en est lexpression. Quant la Terre ellemme, elle a pour tche dy ajouter lAmour ; cest l sa
mission. Cet amour, rsultat de lvolution terrestre, doit
spanouir dans toute sa beaut. Cest l la trs profonde
pense de celui qui a crit lApocalypse, pense qui est en
relation avec lvolution future de la Terre.
Transportons-nous maintenant une fois de plus aux
premiers temps de lAtlantide, alors que lair tait encore
satur deau. Ltre humain tait adapt ce milieu liquide.
Cest au milieu de lre atlantenne seulement quil a t assez
avanc pour pouvoir se dgager de leau et mettre le pied sur
la terre ferme. Jusqu ce que notre globe ait atteint le milieu
de son volution, leau est llment qui porte lhumanit,
comme ce sera plus tard la terre ferme. Celle-ci nest devenue
que tardivement le domaine assign lhumanit. Parler de
toute lAtlantide comme dun continent solide ne serait qu
moiti exact. Elle tait recouverte, non pas exactement par
des mers, mais par une sorte de brouillard intermdiaire entre
leau et lair, comme de lair satur deau, et cest dans cet
lment que vivait lhomme. Cest plus tard seulement quil
est devenu capable de respirer un air sec et de marcher sur un
sol ferme. Il y a relativement peu de temps de cela. En termes
symboliques, on peut donc dire qu une poque trs ancienne,
il y a la terre dun ct, leau de lautre. De leau mane une
force qui prdomine pendant la premire moiti de cette
volution, et de la terre une autre force qui rgit la seconde.
Jusqu la moiti de la quatrime re, ce sont les forces de
Mars qui agissent, celles que donne en quelque sorte leau ; les
forces de Mercure agissent plus tard lorsque la terre ferme

devient pour lhomme un support.


On peut trs bien se reprsenter la chose ainsi : au cours de
sa mission terrestre lhomme est soutenu par deux colonnes
qui figurent les deux moitis de lvolution terrestre, les deux
hritages reus des poques antrieures. Puis, au-dessus des
colonnes, le symbole de ce quoi la Terre elle-mme doit
parvenir : lamour se rvlant dans sa splendeur et soutenu
par les deux assises du pass.
Lauteur de lApocalypse dcrit le tableau tel quil soffre
rellement la vision de celui qui slve dans les rgions
spirituelles. Lorsque la substance terrestre matrielle sera
rsorbe dans lesprit, deviendra ralit ce que symbolise le
quatrime Sceau. Cette image doit naturellement nous
apparatre inverse parce quelle reprsente lavenir. Les deux
forces que la Terre a hrites du Cosmos de la Sagesse et du
Cosmos de la Force nous apparaissent l, ainsi que la force de
lamour, cet amour qui est le but de la mission terrestre ; et
lensemble est pour nous la personnification du futur tre
humain. Ainsi nous apparat sous forme de symbole ce que
sera cet homme de lavenir, soutenu par les forces du pass,
imprgn des forces de lamour.
Quant au livre quil tient devant lui, le message
damour , il nagit pas seulement du dehors. Il lui faut
avaler ce livre. Telle est la grandiose image que dcrit
lApocalypse :
Alors je vis un autre Ange puissant cest--dire un
tre suprieur lhomme qui descendait du ciel il
apparat ainsi au clairvoyant. Il tait environn dune
nue son visage tait comme le Soleil et ses pieds comme
des colonnes de feu (chap. X, 1) ce sont les deux forces

dont nous avons parl, celles que la Terre a reues en


hritage. Il tenait la main un petit livre ouvert. Il mit le
pied droit sur la mer et le gauche sur la Terre.
Saint Jean dit ensuite lAnge : Donne-moi le petit livre
et il me dit : Prends-le et lavale ; il sera amer tes entrailles
mais doux ta bouche comme du miel. Je pris donc le petit
livre de la main de lAnge et je lavalais. Il tait doux ma
bouche comme du miel mais quand je leus aval, je sentis de
lamertume dans mes entrailles (chap. X, 10).
Tel est en effet ce que ressent le voyant lorsquil dirige son
regard vers le moment o la Terre passe de ltat matriel
physique ltat astral, spirituel, sa mission tant accomplie.
Quand cette vision apparat au clairvoyant, elle lui rvle ce
qui va rellement advenir du message damour dont
limpulsion est donne pendant notre quatrime civilisation. Il
apprend ds sa vie actuelle, comme lauteur de lApocalypse la
appris, ce quest la flicit, le bonheur promis lhumanit.
Mais cette flicit, il la ressent ncessairement dans son corps
physique car, si lev que soit un tre, il doit sincarner dans
un corps charnel sil veut vivre parmi les hommes. Or maints
gards, le corps physique actuel a la possibilit de souffrir, du
fait mme quil donne lesprit la possibilit de slever.
Tandis que lme dcrite par lauteur de lApocalypse peut
accder aux rgions spirituelles afin dy recevoir lvangile de
lamour et de connatre en esprit une flicit douce comme le
miel, le voyant nen vit pas moins dans un corps physique ; il
lui faut dire par consquent que, de ce fait, lascension dans le
monde spirituel suscite sous maints rapports la contrepartie
de la flicit. Cest ce quil exprime en disant que bien quil soit
doux comme du miel, le petit livre est amer ses entrailles

lorsquil lavale. Et ce nest encore l quun ple reflet de ce


quon peut ressentir tre crucifi dans son corps
physique . Plus lesprit slve, plus il lui est pnible dhabiter
un corps physique. Cest cela que signifie lexpression
symbolique tre crucifi dans son corps .
Nous avons ainsi esquiss ce qui doit se passer au cours de
lvolution terrestre, ce que lhomme a en perspective. Nous
sommes parvenus au point o la nature humaine est devenue
astrale, o la Terre physique, dans ce quelle aura de meilleur,
disparatra et se spiritualisera ; le reste alors sera rejet par la
Colre divine et tombera dans labme. Nous verrons par la
suite que ce nest pas encore le dernier stade, partir duquel
aucun salut ne sera plus possible, quelque terrifiant que soit ce
qui slve de labme, et que symbolisent les deux Btes, celle
qui a sept ttes et dix cornes, et celle qui a deux cornes.

NEUVIME CONFRENCE
Constitution de ltre humain prsente et venir. La Rsurrection des corps.
Participation de lhomme lavenir de la Terre : le Temple de Dieu. La Bte
sept ttes et dix cornes.

DANS notre description de lvolution humaine, nous en


sommes arrivs au point o, aprs lpoque caractrise par
les sept sons de Trompettes, la Terre et tous les tres qui
lhabitent passent un autre tat, o la matire se dissout en
quelque sorte et devient astrale tout dabord, puis purement
spirituelle. Une Terre astrale va donc natre ; en feront partie
tous les tres assez mrs, cest--dire qui seront capables de
transformer leur propre substance pour la mettre au service
de lesprit. Quant ceux qui nauront pas pu spiritualiser ce
qui est corporel, ce qui est matriel, ceux qui sattacheront la
matire, ils seront rejets et formeront une sorte de Terre
secondaire dont ltude est trs riche denseignements sur le
sort de lhumanit future. Mais il nous faut tout dabord voir
clairement ce qui se passera, lors de cette astralisation de la
Terre, pour ceux qui auront acquis le degr de maturit
ncessaire, qui auront accueilli le principe du Christ et lauront
laiss agir en eux. Nous allons donc voir ce que peut devenir
ltre humain.
Pour bien le comprendre, il faut avoir la patience de
considrer une fois de plus lhomme actuel, et les possibilits
de dveloppement quil recle. Actuellement, lhomme se
prsente nous constitu de quatre lments : son corps
physique, il la en commun avec toutes les cratures de lactuel
rgne minral ; cest ce quon peut voir avec les yeux, toucher
avec les mains. Cest ce qui reste de lui sur la Terre aprs sa

mort, le cadavre. Or, ce corps physique aurait tout moment


le mme sort que le cadavre aprs la mort, il se dsagrgerait
sil ntait pas entirement imprgn par un corps thrique
ou corps de vie.
Ce corps thrique, que ne possde aucune crature du
rgne minral, lhomme la en commun avec toutes les
cratures du rgne vgtal. Cest dans chaque individu un
combattant qui lutte contre la mort et maintient unis,
entre la naissance et la mort, les lments du corps physique
qui tendraient sans cela se disperser. En ralit, le corps
physique humain, cest ce que nous voyons quand la mort en a
dtruit la forme : de la cendre, un petit tas de cendres mais
dont toutes les parties prennent place avec un tel art dans le
corps thrique que le tout donne limpression quil produit
nos yeux.
Le troisime lment que lhomme a en commun avec tous
les animaux, cest le corps astral, sige de tout ce qui est
instinct, passion, dsir, ide, reprsentation, etc Cest ce
quen gnral on appelle lme . Enfin, un quatrime
lment fait de ltre humain le couronnement de la Cration
terrestre, le rend suprieur toutes les autres cratures : un
Moi capable de se dvelopper en individu conscient de luimme pendant lexistence terrestre. Dans lavenir, lvolution
humaine se fera de telle faon que le Moi transformera peu
peu les lments qui lui sont infrieurs, afin den acqurir la
matrise complte. Quand il aura si bien pris possession du
corps astral quaucun instinct inconscient, involontaire, aucune
passion ny survivra plus, il aura labor ce que nous appelons
le Moi spirituel ou Manas. Ce nest pas autre chose que le
corps astral transform par le Moi. Quand ce Moi
transformera aussi le corps thrique, cest lEsprit de vie ou

Boudhi qui apparatra ; et lorsquun jour, dans un avenir


lointain, le Moi aura galement transform, spiritualis le
corps physique cest le travail le plus difficile parce que le
corps physique est de tous le plus dense celui-ci sera devenu
le principe le plus lev de ltre humain, lHomme-Esprit ou
Atma.
Dans sa nature septuple, lhomme est donc constitu dun
corps physique, dun corps thrique, dun corps astral et dun
Moi ; puis de ce quil dveloppera dans lavenir, cest--dire le
Moi spirituel ou Manas, lEsprit de vie ou Boudhi et lHommeEsprit ou Atma. Ces trois derniers principes ne seront acquis
que dans un avenir trs loign. Sur notre Terre, il nest pas
donn lhomme de pouvoir travailler sur lui-mme au point
de dvelopper ces lments spirituels, les plus levs de sa
nature.

Mais il ne suffit pas dnumrer ces sept principes pour


vraiment comprendre ltre humain tel quil se prsente
actuellement devant nous. Il faut tre plus prcis. Vous vous
rappellerez que le corps physique sest dvelopp sur Saturne,
le corps thrique sur lancien Soleil, le corps astral sur
lancienne Lune et que le Moi doit spanouir sur la Terre, o il
a dailleurs dj atteint un niveau assez lev. Quant au Moi
spirituel corps astral transform cest--dire ce que

lhomme aura lorsquil travaillera en pleine conscience dans


son corps astral, il ne sera acquis pour le grand nombre des
tres humains qu la fin de lvolution terrestre. Lhomme a
pourtant d passer, pendant cette volution terrestre, par une
sorte de prparation qui lui a donn la possibilit dagir miconsciemment, mi-inconsciemment, sur ses trois lments
infrieurs. Ce travail -demi conscient a dbut lre
lmurienne. Ds cette poque, le Moi, encore embryonnaire, a
commenc agir sur son corps astral. Jusquau dbut de lre
atlantenne, le Moi travaille dans une demi-conscience
nbuleuse, et sur son corps astral uniquement. Le rsultat de
ce travail qui apparat sur la Terre, cest ce que nous appelons
lme de sensibilit. Puis, pendant lre atlantenne o lair est
encore satur deau, le Moi travaille, toujours dans un tat de
conscience trs vague, faonner son corps thrique,
laborant le germe de lme dentendement. Enfin, partir du
moment o la grande impulsion partant dune rgion proche
de lIrlande actuelle fait migrer les peuples de lOuest vers
lEst, partir du dernier tiers de lre atlantenne, le Moi
travaille inconsciemment son corps physique. Il labore ainsi
ce que nous appelons lme de conscience. Cest cette me de
conscience qui a permis ltre humain davoir un sentiment
plus ou moins conscient de son Moi, de se dtacher de lmegroupe, mais ce nest quavec la venue du Christ quil a acquis
sa vritable individualit.
Alors seulement lhomme est devenu capable dun effort
plus ou moins conscient pour agir sur son corps astral. Nous
navons commenc effectuer ce travail dune faon
consciente qu partir du moment o le christianisme sest
rpandu sur la Terre. De sorte quen parlant de lhomme, tel
quil est prsent, il faut dire que sont dvelopps chez lui son

corps physique, son corps thrique, son corps astral, puis son
me de sensibilit (cest--dire son corps astral quil a
transform autrefois dans une conscience obscure), son me
dentendement (ce qui sest transform dans son corps
thrique pendant lre atlantenne) et son me de conscience
(cest--dire ce quil a transform par une action peine
consciente dans son corps physique, aux derniers temps de
lAtlantide). Il sest ainsi prpar peu peu dvelopper le
Manas au point o il lest aujourdhui.
Aujourdhui tout homme possde un germe de Manas, plus
dvelopp chez lun, moins chez un autre. Certains devront
passer par de nombreuses incarnations avant que leur Manas
soit assez form pour quils puissent prendre conscience du
travail intrieur quils accomplissent. Mais quand la Terre
aura atteint son but, cest--dire quand rsonnera la septime
Trompette, il se passera ceci : ce qui subsistera encore du
corps physique se dissoudra comme le sel dans leau chaude et
le Manas humain, le Moi spirituel sera assez avanc pour que
lhomme puisse rpter les paroles de saint Paul : Non pas
moi, mais Christ en moi.
Cest ainsi que vivra ltre humain. Cest ainsi quil pourra
dissoudre sa substance physique et faire de son corps
thrique ennobli un tre capable de vivre dans la Terre
astralise. Sur cette Terre rendue lesprit, lhomme
continuera de vivre, mais en tre renouvel. Or, ce grand
moment o la vie sera transforme sur la Terre spiritualise
nous est dcrit dans le Nouveau Testament en paroles
admirables. Il nous est dit (I Corinthiens, XV-37) que tout ce
que lhomme a su laborer sur Terre dans son corps physique
est comme une semence qui lvera et portera fruit quand la
Terre sera spiritualise. Ce que tu smes, ce nest pas le

mme corps qui doit natre, mais le simple grain, soit de bl,
soit de quelque autre semence. Puis Dieu lui donne un corps
comme il lui plat et chaque semence le corps qui lui est
propre cest--dire un corps qui sera lexpression de lme,
de lindividualit. Et il y a des corps clestes et des corps
terrestres ; mais autre est lclat des corps clestes, autre celui
des corps terrestres. Les corps terrestres seront dissous, les
corps clestes brilleront, expression lumineuse de lme. Le
corps sera sem corruptible, il ressuscitera incorruptible.
Cest le corps incorruptible qui ressuscitera. Il est sem
corps animal, il ressuscitera corps spirituel. Saint Paul
appelle corps spirituel le corps thrique ou corps de vie tel
quil est aprs la disparition du physique, quand ce corps
thrique passe dans la Terre astrale. Saint Paul voit
lavance le corps spirituel incorruptible, comme il lappelle.
Et voyons maintenant ce que ltre humain apporte cette
uvre, le fruit de sa propre aptitude recevoir le Christ. Cest
ce qui plane en esprit devant saint Paul et quil appelle le
dernier Adam , tandis quil appelle le premier Adam le
premier homme qui soit apparu dans un corps physique visible
(I Corinthiens, XV-50).
Tout au dbut de lre lmurienne, on trouve dj
diffrents animaux ; mais lhomme nest pas encore visible
pour des yeux physiques ; il nest encore quthrique. Il se
densifie peu peu, assimile des lments minraux et apparat
dans sa forme primitive, telle leau qui devient glace en se
solidifiant. Puis lvolution physique suit son cours jusquau
moment o tout ce qui est terrestre se dissoudra et
disparatra. Lhomme qui apparatra alors dans un corps
thrique, sera le dernier Adam . Le premier Adam

avait la facult de se servir de sens physiques. Le dernier


Adam , dont le corps est spirituel, est une expression de ce
qui sera Christ en lui. Cest pour cela que le Christ est
appel aussi le dernier Adam par saint Paul. Ainsi se clt le
cycle de lvolution humaine. Nous voyons sclairer dans la
vision spirituelle ce quil adviendra un jour de ltre humain,
tout comme nous avons pu voir comment il est descendu sur
notre Terre.
Pour comprendre ce qui suit, il nous faut pntrer plus
profondment encore dans les mystres de lvolution
humaine. Si vous pouviez remonter jusqu lpoque qui
prcde celle o lhomme est entr dans un corps physique,
poque o il ntait pas encore visible pour des yeux
physiques, o il descendait pour ainsi dire du plan thrique en
revtant tout dabord une forme liquide et arienne, si vous
pouviez suivre ainsi son volution, vous verriez que notre
Terre, elle aussi, tait alors bien diffrente. Quand lhomme
ntait pas encore parvenu ici-bas, il ny avait pas encore de
rgne minral. La Terre venait de recevoir lhritage de
lancienne Lune. Le rgne infrieur tait le rgne vgtal. Le
sol tait beaucoup moins ferme. Les substances liquides et
gazeuses ntaient pas distinctes comme aujourdhui. Si donc
vous aviez vu la Terre dans ltat o elle se trouvait alors, elle
ne vous serait pas apparue comme la dcrit dune faon si
abstraite la gologie moderne ; elle tait beaucoup plus
semblable un organisme. Toutes sortes de pulsations
rgulires la parcouraient. Elle ressemblait beaucoup plus un
tre vivant. Aussi lhomme, qui existait alors sous la forme
dun tre thrique, spirituel, ne naissait pas, dans ces temps
trs reculs, de la mme faon que de nos jours ; il tait en
quelque sorte mis au monde par la Terre-Mre. Cest cette

Terre maternelle qui enfantait lhomme, encore thrique et


spirituel. Avant de se sparer delle, ltre humain tait
vraiment li lensemble de la Terre. Reprsentez-vous des
parties plus dures dans un corps mallable quelconque et vous
aurez une ide de la faon dont les tres humains naissaient
directement de la Terre-Mre. Ils lui taient, ils lui restaient
unis par toutes sortes de courants. La vie humaine tait donc
tout fait diffrente. La circulation du sang par exemple,
actuellement enclose lintrieur de la peau, se prolongeait audehors, dans le milieu terrestre ambiant, sous forme de forces
naturelles. Si nous voulions nous en faire une image, il faudrait
dire quinvisibles pour le regard physique, mais perceptibles
au regard clairvoyant, certains points se dtachaient, se
distinguaient de leur milieu ; mais les forces qui y taient
contenues taient encore lies par des sortes de filaments au
reste de la Terre. Tel fut au dbut ltre humain physique. Il y
eut vraiment un temps o lhomme tenait ainsi par des fils
lensemble de la Terre.

Nous touchons ici un grand, un profond mystre, dont la


dernire trace subsiste dans le cordon ombilical qui rattache
lenfant sa mre lorsquil vient au monde. Ce lien avec
lorganisme maternel est le dernier vestige de celui qui unissait
autrefois lhomme la Terre-Mre.
Lhumain aujourdhui nat de lhumain ; il a jadis t fils de
la Terre ; il naissait de la Terre lorsque celle-ci tait encore un
tre vivant. Et quand le cordon ombilical qui le reliait la
Terre a t sectionn pour ainsi dire, ltre humain est devenu
indpendant, et a t dsormais engendr par son semblable.
Les vaisseaux sanguins qui sont prsent dans son organisme
ne sont pas autre chose que le prolongement des courants qui
imprgnaient la Terre dans son tat premier. Il en est de
mme des nerfs ; ils se prolongeaient autrefois dans la TerreMre. Ils sont prsent coups, spars du grand systme
nerveux qui parcourait jadis la Terre toute entire. Il en est de
mme pour toutes les autres parties du corps humain.
Lhomme est vraiment n de la Terre maternelle. Tout ce que
contient maintenant son piderme lui est venu de la Terre.
Avant dtre fils dhomme, il a t fils de la Terre et le
vritable sens du nom dAdam, cest : Fils de la Terre. Tous
ces noms anciens font allusion de grands mystres.
En prenant conscience de tout cela, on peut comprendre
quavant lapparition de lhomme visible sur la Terre, celle-ci
ait dj contenu en elle toutes les forces propres cet tre,
quelle ait t le porteur de toutes les forces humaines. Elle est
donc rellement la gnratrice du genre humain. Vous ne
pourriez gure imaginer quun homme puisse natre
aujourdhui de notre Terre minrale ; mais sil est bien n
delle autrefois, cest qu lpoque, pendant lre lmurienne,
elle tait encore vivante. Mais alors direz-vous, cette Terre a

eu pour lhomme une importance considrable ? Certes, car


dans son tat tout fait originel, elle contenait tout ce que
lhomme a intrioris par la suite. Ici sest prpar le cur, l
le cerveau ; chaque fibre nerveuse a t prpare dans notre
Terre.
Ce que contient notre organisme a t ainsi prpar dans la
Terre. Et de mme, nous porterons dans notre nouveau corps,
celui que nous aurons faonn quand la Terre sera parvenue
son but, la constitution que doit prendre la future plante, la
prochaine incarnation de cette Terre.
De nos jours, lhomme travaille purifier son me ; il rend
ainsi son corps de plus en plus semblable elle, lui-mme.
Quand la Terre sera arrive au terme de sa course, de sa
mission, lhomme aura fait de son corps limage de lme qui se
sera ouverte au Christ. Cet homme, par la suite, implantera
la future incarnation de la Terre les forces quil aura ainsi
dveloppes. Jupiter aura laspect que lhumanit pourra lui
donner en y incorporant sa propre substance. Il tiendra tout
dabord sa constitution de ce que lhomme aura fait de luimme. Reprsentez-vous, rassembls en un seul globe cleste,
tous les corps qui auront ainsi volu ; tel sera Jupiter. Vous
avez dans votre me, comme en germe, la future forme de
Jupiter, les forces quil contiendra. De ce Jupiter natront
leur tour les tres jupitriens. Lhomme travaille actuellement
dj lclosion de ces corps jupitriens.
Que faut-il donc faire pour donner cette incarnation
future de la Terre une constitution digne delle ? Il faut veiller
ce que tout travail effectu consciemment notre poque le
soit dans lesprit du Christ afin que le corps thrique qui sera
limage de ce travail apporte des forces ennoblies la Terre

spiritualise. Ce que lhomme aura fait de son corps physique,


il lemportera dans la Terre spiritualise et ce fruit sera la base
de son volution ultrieure. Votre me volue actuellement
dans un corps hrit de lancienne Lune ; de mme lme
future se dveloppera dans ce que vous aurez vous-mmes
fait de votre corps. Cest pourquoi on dit de ce corps cest-dire de ce qui sert denveloppe, de vtement lme, au Moi
quil est le temple du Principe-Moi, le temple de llment
divin qui vit en lhomme, le temple de Dieu .
En modifiant ce corps, vous difiez donc un temple futur,
cest--dire la nouvelle incarnation de la Terre. Vous
construisez ainsi Jupiter comme il doit tre. Et quand la Terre
aura atteint son but, un temple de lme apparatra dont
toutes les mesures seront exactes. Cest pourquoi liniti reoit
lordre dtudier le temple que lhomme aura difi. Lorsquon
mesurera ce temple de Dieu, il se rvlera si lme a bien
accompli sa tche. Alors on me donna une canne semblable
un bton mesurer et lAnge stant prsent me dit : Lvetoi et mesure le temple de Dieu et lautel et ceux qui y adorent.
Mais laisse le parvis qui est hors du temple (Apocalypse, XI).
Cest--dire que doit tre limin du temple ce qui a servi sa
prparation. Il a fallu en effet que lhomme ait dabord un
corps physique et un corps thrique avant de pouvoir les
modifier. Ces corps, ce sont les parvis ; ils doivent tomber,
tre rejets. Lhomme conserve ce quil a labor tout seul ;
cest le temple dans lequel habiteront des tres nouveaux
pendant lexistence jupitrienne.
Ainsi, nous habiterons une Terre devenue spirituelle. Nous
voyons ici en image comment se prpare dj cette existence
jupitrienne, comment les hommes y apporteront les fruits de
lexistence terrestre.

Quand la Terre aura atteint cet tat spirituel, tout ce qui


existait antrieurement rapparatra un degr suprieur de
lvolution. En premier lieu reviendront les porteurs des
courants spirituels sur lesquels la Terre prend son point
dappui et desquels elle est issue. Les reprsentants de ces
courants rapparatront vivants. Ce sont, pour suivre la
tradition chrtienne, Elie et Mose qui reprsentent en
personne les deux colonnes dont nous avons parl dans la
dernire confrence. Lsotrisme chrtien voit en Elie et
Mose ceux qui donnent les enseignements relatifs ces deux
colonnes. Elie est porteur de la nouvelle, du message de la
premire colonne, celle de la Force ; Mose est porteur du
message de la seconde colonne, celle de la Sagesse. Mose
signifie dailleurs sagesse ou vrit . Elie signifie
force dirigeante , ce qui donne une direction, une impulsion.
Ces deux tres apparaissent donc dans le monde spiritualis,
au degr dvolution auquel ils lauront amen. Daprs la
tradition chrtienne, le Christ transfigur est apparu entre Elie
et Mose. De mme, la fin de lvolution terrestre, le soleil
spirituel de lamour, la rvlation de lamour mission de la
Terre, se prsentera entre le Soleil-Mars et la Lune-Mercure,
cest--dire entre Elie et Mose. Nous lavons vu dans la
dernire confrence : les deux colonnes apparaissent tout
dabord liniti comme les symboles de la Force et de la
Sagesse, au-dessous du Soleil, symbole de lAmour. Si nous
imaginons ltape suivante de lvolution terrestre, les deux
colonnes nous apparaissent alors, vivantes et personnifies,
lune par Elie, lautre par Mose, au-dessus desquels plane le
Principe du Christ.
Si maintenant nous ne considrons plus seulement la Terre

et ses habitants, si nous lenvisageons au sein de lunivers


entier, nous arrivons une constatation trs importante. La
Terre et le Soleil ne formaient autrefois quun seul astre. La
Terre sest dtache du Soleil, puis la Lune de la Terre, cela
pour la bonne marche de lvolution. Mais dans lavenir, quand
lhomme aura pass par les tapes de son dveloppement et se
sera spiritualis, il sera assez mr pour sadapter de nouveau
aux conditions qui existent sur le Soleil. Il pourra en soutenir
lallure. Un fait important se produira alors : la Terre se
runira au Soleil. Pendant que se passe tout ce qui vient dtre
dcrit, la Terre tend sunir au Soleil. LEsprit solaire est
descendu sur la Terre au moment de lvnement du Golgotha
et depuis lors, le Principe christique mne lvolution toute
entire vers son but. La Terre devient ainsi capable de se
runir au Soleil.
Quant la Lune dont les forces avaient t ncessaires
pour freiner lvolution, elle deviendra inutile ; lhomme naura
plus besoin delle. Ses forces seront vaincues. Lhomme alors
uni au Soleil vivra dans la Terre spiritualise ; uni aux forces
solaires, il surmontera celles de la Lune. Cest ce que
reprsente symboliquement la Femme vtue de soleil qui a la
lune sous ses pieds. Elle reprsente le moment o lhomme
spiritualis sunit au Soleil, puisque Soleil et Terre ne font plus
quun et que la Lune est vaincue.
Mais rappelons-nous que seule la partie la plus volue de
lhumanit, celle qui aura t imprgne du principe
christique, aura particip cette volution. Ceux qui se seront
endurcis dans la matire seront rejets et formeront une sorte
de plante secondaire, dune substance plus dure, plus
charnelle. Vous vous rappelez comment, vu dans lastral, ltre
humain apparat au clairvoyant avant quil soit descendu sur la

Terre, cest--dire sous la forme des quatre types dmesgroupes : Lion, Aigle, Taureau, Homme. Ces quatre types
dmes-groupes apparaissent la vision astrale avant que
lhomme ne descende sur le plan physique, avant quil ne
sindividualise. Elles ne sont plus visibles dans le corps
aujourdhui. Elles sont maintenant au pouvoir de lme. Elles
ont t comprimes comme du caoutchouc dans la forme
humaine. Mais, quand quelquun nest pas matre de lui, quand
son me sengourdit, soit quil dorme, soit quil tombe dans un
tat plus ou moins inconscient, on voit encore, mme
actuellement, se dessiner le type animal qui lui correspond.
Seulement, du fait que lhomme est descendu sur le plan
physique, il a surmont ce type-animal.
Voyons quand la facult lui a t donne de matriser ce
type animal dans lastral. Vous vous souvenez des sept
poques de lre atlantenne. Pendant les quatre premires,
ltre humain se fondait encore entirement dans lmegroupe. Puis sest manifeste, la cinquime poque, une
premire impulsion vers lme individuelle. Il y a donc
pendant lAtlantide quatre tapes dvolution au cours
desquelles lme humaine nest encore quune me-groupe, et
chacune des premires races atlantennes correspond lune
des formes-types animales : Lion, Aigle, Veau ou Taureau,
Homme. A la cinquime tape, ces quatre formes animales
sintriorisent et sestompent peu peu.
Si lpoque actuelle, lhomme simprgne de plus en plus
du principe du Christ, il peut vaincre en lui lanimalit. Sinon, il
nen sera pas victorieux. Car ces quatre ttes animales
restent latentes en lui et reprennent forme ds quelles le
peuvent. De plus, trois autres viennent sy ajouter, celles des

trois dernires races atlantennes, alors que lhumanit avait


dj commenc sincarner. Ces trois derniers types
subsisteront galement si lhomme ne travaille pas les
liminer.
Quel aspect aura donc sur la Terre spiritualise celui qui
naura pas accueilli le principe du Christ notre poque ? Il se
prsentera dans sa matrialit, dans les formes do il est
autrefois issu. Ces formes, il les aura de nouveau revtues, et
compltes par trois autres. Ce qui aurait pu vaincre
lanimalit, il laura laiss inutilis. Cette animalit
rapparatra alors, et cette fois sous sept aspects diffrents.
Sur lAtlantide apparurent quatre ttes , ce qui constituait
lpoque lhomme-animal . Sept ttes-types de ce genre
surgiront de la Terre transforme, astralise, et ce qui sest
pass autrefois se rptera. Lhomme spirituel existait dj
alors en puissance, mais il ne pouvait pas encore prendre
forme individuelle ; il a donn forme aux quatre ttes
animales.
Ce germe de lhomme spirituel dans le pass est symbolis
dans lApocalypse par la Femme qui enfante ltre humain.
Lhomme de lavenir est galement reprsent par la Femme
qui enfante lhomme spirituel. Mais ce qui est rest charnel est
reprsent sur la plante secondaire par la Bte sept ttes. Il
existait quatre ttes animales autrefois, avant que lhomme ait
eu la possibilit de vaincre lanimalit. De mme, ceux qui se
seront attards dans lanimalit rapparatront sous la forme
collective dune Bte sept ttes.
En fait, un jour viendra, aprs la runion de la Terre au
Soleil, o existera dune part la Terre spirituelle, et au-dessous
delle tout ce qui naura pas accueilli le principe du Christ. Les

ttes animales surgiront de nouveau, mais elles ne seront


plus en harmonie avec lvolution. Autrefois, lors de la
prparation, elles avaient leur raison dtre ; dsormais, elles
seront devenues l adversaire . Cest pourquoi, comme jadis
de la mer physique, mergera de la mer astrale car tout sera
astralis, y compris le Soleil un monstre : la Bte sept
ttes.
Tout ce qui nat de lthrique dans son ensemble en ltre
humain faites-y bien attention on lappelle dans le langage
des Mystres, quutilise aussi lauteur de lApocalypse, une
tte . Car toute forme thrique en ltre humain voque
pour la vision clairvoyante ce qutaient les types tels que le
Lion , par exemple. Cest cela que doivent travailler les
forces thriques. Pendant lvolution atlantenne, la tte
thrique, chez lhomme, dpassait encore sa tte physique.
Dans le langage des Mystres apocalyptiques, on appelle
tte ce qui a lthrique pour origine en ltre humain. On
entend donc par l ce dont la tte est le reprsentant pour le
regard clairvoyant. Mais ce qui se forme physiquement en
lhomme sous laction dune partie isole du corps thrique,
on lappelle corne . La corne , dans le langage des
mystres, est donc quelque chose de trs secret. Ce qui est
devenu physique en ltre humain la suite de son passage
dans la race atlantenne dont lme-groupe tait du type Lion
par exemple, on lappelle une corne .
Prenons un exemple concret. Tous les organes humains
sont en ralit des organes thriques qui se sont condenss ;
ils sont issus du corps thrique condens. Le cur humain,
par exemple, est aujourdhui un organe physique, mais il sest
form partir dun organe thrique. Il a t prform lorsque
lhomme a vcu au sein de lme-groupe Lion. Le cur est

donc la corne de la tte Lion. Lorsque le corps


thrique sest dvelopp au point que lhomme puisse
recevoir lme-groupe dont le Lion est le symbole, la premire
bauche sest forme de ce qui est devenu plus tard son cur
physique. Cest de ce germe thrique dans lhomme-Lion que
provient le cur physique humain. Alors que dans le corps
thrique en voie de dveloppement, nous voyons une tte
se mtamorphoser en une autre, nous voyons dans le corps
physique une corne sajouter une autre. En fait, le corps
thrique humain se compose de ttes et le corps physique
de cornes . Tel est le langage des mystres. Tous les
organes humains se sont forms partir du corps thrique.
Tous sont donc des cornes .
Il nous faut maintenant rflchir tout ce que nous venons
dtudier, car cest l ce que lauteur de lApocalypse appelle
la Sagesse . Nous ne comprendrons toute la sagesse quil a
mise dans sa description de la Bte qui a sept ttes , mais
dix cornes , que si nous voyons bien ce que signifie
corne par rapport tte dans le langage des mystres.
Nous verrons que les tres qui auront conserv ces sept ttes
parce quils sont rests stationnaires dans leur volution,
revtiront dans labme un corps physique compos de dix
lments physiques durcifis.

DIXIME CONFRENCE
Les sept tats de conscience et les globes . Les sept tats de vie et les rgnes
terrestres. Les sept tats de forme. Les 7x7x7 tats successifs, ou le tableau
gnral de lvolution. Les sept ttes et les dix cornes (suite). Le nombre 6.6.6.

LAPOCALYPSE, nous lavons vu, contient la description de


linitiation chrtienne, ou plus exactement des expriences par
lesquelles passe le candidat cette initiation. Mais, aprs avoir
tudi ce contenu, il nous faut encore rpondre la question
suivante : Quelle est la valeur historique de ce document et
pourquoi a-t-il t crit ?
Dans la dernire confrence, nous en tions arrivs un
moment important : le passage de notre terre un tat tout
dabord astral, puis spirituel et lapparition dtres singuliers
dans un milieu qui, stant condens sous forme de matire,
sest spar du cours normal de lvolution terrestre. Avant
daller plus loin il est bon que nous nous levions jusqu une
vue densemble de certains traits fondamentaux de notre
conception anthroposophique du monde.
Vous aurez dj remarqu que les nombres jouent un rle
dans la prsente tude. Il nous faut maintenant clairer le sens
de la Bte sept ttes et dix cornes, ainsi que celle deux
cornes. Le plan fondamental de lvolution repose en effet sur
les rapports trs prcis de certains nombres entre eux. En
apprenant que le nombre sept notamment joue un grand rle
dans nos considrations, le profane se dira certainement que
nous rchauffons danciennes superstitions se rapportant aux
nombres sept et douze entrautres. Mais lui-mme ne
respecte-t-il pas les mmes superstitions lorsquil affirme,
avec raison dailleurs, que larc-en-ciel se compose de sept

couleurs, la gamme de sept sons (car loctave nest quune


rptition de la tonique) et quil retrouve aussi le nombre sept
dans dautres domaines. Nous nous comportons exactement
comme le physicien qui parle des sept couleurs du prisme ou
des sept sons de la gamme lorsque nous appliquons le nombre
sept lvolution universelle, cela conformment la
connaissance occulte. Tout comme on compte sept couleurs
dans larc-en-ciel, loccultiste dnombre sept tapes
successives dans lvolution de lunivers. Ces choses ont
toujours t connues de la sagesse antique. De l, elles ont
pass dans la conscience universelle et lon est ainsi arriv
reconnatre limportance particulire du nombre 7. Cest
justement parce que ce nombre est la base des conditions
rgnant dans lunivers quil a pass dans les croyances, et
naturellement aussi dans les superstitions. Rappelons-nous
que nous lavons retrouv dans les sept glises, les sept
Trompettes et les sept Sceaux, ainsi que dans les sept poques
successives de lre atlantenne. Il est donc la base de
lvolution universelle.
Avant de devenir Terre, notre plante fut Lune ; avant
dtre Lune, elle fut Soleil, et auparavant elle avait t
Saturne. Aprs avoir t Terre, elle passera ltat de Jupiter,
puis de Vnus, puis de Vulcain. Sept incarnations de notre
Terre se succdent donc : Saturne, Soleil, Lune, Terre, Jupiter,
Vnus, Vulcain. Ce sont l les plus grandes divisions que puisse
contempler la clairvoyance dans lensemble de notre volution.
Le sens de cette volution, cest que ces sept phases
correspondent au dveloppement de sept tats de conscience
chez ltre humain. Chacune delles Saturne, Soleil, Lune,
Terre, Jupiter, Vnus, Vulcain est caractrise par un
certain tat de conscience de lhomme.

A lpoque de lancien Saturne, rien nexistait encore de ce


qui constitue lhomme daujourdhui, si ce nest la toute
premire bauche de son corps physique. Dans ce germe ne
pouvait naturellement pas se dvelopper une conscience
comme celle de lhomme actuel. Dautres tres passaient alors
par la conscience humaine . Mais ltat de conscience de
lhomme tait semblable celui du rgne minral que nous
connaissons sur le plan physique. Nous appelons tat de
transe profonde celui o se trouvait cette premire bauche
de ltre humain. Toute lvolution saturnienne fut ncessaire
pour que lhomme pt slever peu peu des tats de
conscience plus volus. Il dut commencer par ce premier tat,
quil ne faut pourtant pas se reprsenter identique pendant
toute lvolution saturnienne ; encore quon puisse dire que
ctait essentiellement un tat de transe profonde, plus
lthargique mme que celui du sommeil sans rve chez
lhomme daujourdhui. Car ce dernier, ltre humain ne la
connu qu la seconde tape, celle de lancien Soleil. Dans cette
seconde phase, la conscience humaine fut donc celle du
sommeil sans rve , cest--dire celle que possde
actuellement le rgne vgtal.
Au stade suivant, sur lancienne Lune, ltat de conscience
nous est dj plus facile concevoir parce que le rve actuel en
est un vestige. Il est donc intermdiaire entre le sommeil
profond sans rves et la conscience diurne, celle o nous nous
trouvons dordinaire entre le matin et le soir. Tout en tant
comparable celui du rve, ce troisime tat, atteint sur la
Lune, est pourtant plus anim, plus vivant. Pendant le rve, la
conscience est faite de reprsentations, de lambeaux dimages
qui nont quun vague rapport avec le monde extrieur rel.
Dans la conscience lunaire, les images de rve avaient au

contraire beaucoup de liens avec le monde environnant. Elles


correspondaient trs exactement ce qui existait alors dans le
milieu psychique et spirituel ambiant. Ce mme tat de
conscience fut plus tard celui de lhomme pendant la priode
atlantenne. On pourrait aussi le comparer ce quest encore
de nos jours le sommeil somnambulique.
Le quatrime tat de conscience est acquis et vcu sur
notre Terre ; cest celui que nous appelons clart de la
conscience de veille ou conscience des objets extrieurs
(conscience objective). Cest vers un tat encore plus volu et
dont la plupart de nos contemporains nont pas la moindre ide
que les hommes slveront sur Jupiter, quand se sera
accompli tout ce que nous avons dcrit, et ce qui nous reste
encore dcrire propos de lApocalypse. Lorsque lhomme
sera pour ainsi dire sauv de labme, quil aura chapp
la dchance, lorsquil se sera lev jusqu la Terre astralise,
spiritualise, les conditions ncessaires seront ralises pour
quil puisse parvenir ce quon peut appeler la vision
imaginative consciente . Celle-ci ne peut tre dcrite que
daprs les rcits des initis. Car linitiation nest pas autre
chose que lacquisition anticipe dune facult laquelle
lhumanit normale naura accs qu un stade futur de son
dveloppement.
Dans cet tat de conscience par images, lhomme reste tout
aussi conscient de lui-mme quil lest actuellement du matin
au soir, mais il ne peroit pas seulement les objets extrieurs ;
dans le champ visuel de son me, il voit des images qui nont
rien de confus ; elles ont leur place au sein de sa claire
conscience diurne. Conscience diurne et conscience lunaire
constitueront runies la conscience jupitrienne. Lhomme

aura conserv ce quil possde actuellement tout en ayant


acquis la facult de percevoir ce qui est de nature psychique et
spirituelle. Aujourdhui, liniti ne voit pas seulement de
lhomme son apparence physique ; il peroit alentour toutes
sortes de formes immatrielles lentourant de leurs rayons, et
qui sont lexpression des passions, des instincts, des penses,
en un mot : laura. Elle entoure lhomme de sa lueur ardente
comme des flammes subtiles et forme aussi une sorte de
brouillard lumineux. Tout ce que liniti voit ainsi du corps
astral est limage de ce qui se passe dans les mes. En lui se
trouvent donc runies la conscience lunaire et la conscience
terrestre.
Sur Vnus apparatra un sixime tat de conscience quon
peut appeler conscience inspire ou Inspiration ; liniti
qui y parvient peut non seulement voir les sentiments, les
instincts, les passions de lme, mais la caractristique
gnrale, intime de cette me se traduit pour lui en une seule
harmonie. Il commence percevoir la musique des sphres qui
imprgne le monde des couleurs et des formes. Chacun des
tres quil percevait auparavant sous lapparence dune image
astrale devient comme une formation sonore.
Quant au septime tat de conscience, qui existera sur
Vulcain, on peut lappeler tat de conscience intuitive . Il ne
sagit pas de ce quon entend gnralement par intuition ,
cest--dire de vagues pressentiments ; cest l une
profanation de ce mot. Dans les coles initiatiques, il dsignait
le degr de conscience le plus lev quon puisse concevoir, o
lme ne fait plus quun avec les entits qui lentourent, o elle
sidentifie avec ces entits. Tout en gardant son individualit
intacte, elle vit dans toutes les choses, dans tous les tres qui
occupent le champ de son observation.

Ainsi les sept grandes tapes de lvolution reprsentent


pour nous sept degrs successifs de conscience. En outre,
chacun de ceux-ci doit tre atteint au cours de sept phases
successives que nous appelons tats de vie . Nous
distinguons donc sept tats de conscience, et pour chacun
deux sept tats de vie. Il est difficile de trouver dans notre
langue des termes propres les dfinir.
Si nous ne tenons compte que de notre Terre, nous
pouvons parler de rgnes , car les sept tats de vie
correspondent sur la Terre sept rgnes. Le premier
correspond au premier rgne lmentaire, le second au second
rgne lmentaire, le troisime au troisime rgne
lmentaire, le quatrime au rgne minral, le cinquime au
rgne vgtal, le sixime au rgne animal, le septime au
rgne humain. A chaque forme de conscience, on parcourt
donc sept tats de vie ou sept rgnes.
Mais ce serait veiller des ides fausses que de prsenter
les sept tats de vie sur Saturne comme comparables nos
rgnes terrestres. Car les expressions servant dsigner
ceux-ci sont adaptes aux conditions terrestres et les rgnes
taient tout autrement constitus cette poque infiniment
recule. Nous pouvons seulement dire quil y eut sur Saturne
sept rgnes analogues aux ntres et sept aussi sur le Soleil. Les
sept rgnes de lancienne Lune se rapprochent dj de ceux de
la Terre, et les sept degrs de vie de la Terre sont devenus les
sept rgnes actuels. Il est plus facile de dcrire ces derniers,
quoiquil soit encore bien malais de donner nos
contemporains une ide des trois rgnes lmentaires. Des
rgnes minral, vgtal, animal et humain, on se figure avoir
une ide exacte ; pourtant, ce nest pas le cas non plus.

Peut-tre pourrez-vous vous faire une ide des trois rgnes


lmentaires en vous reprsentant des pierres, des mtaux,
des minraux, etc dont les particules deviendraient de plus
en plus fines jusqu tre presque imperceptibles. Supposez
quils se dsagrgent sous vos yeux au point que leur
substance soit rduite lextrme, transparente, puis
totalement invisible. De ces formations toujours plus subtiles
manerait alors quelque chose qui nappartiendrait plus au
rgne minral, mais constituerait le troisime de ces rgnes
lmentaires. De l vous passeriez au second, puis au premier.
Notre manire de percevoir est aujourdhui telle quil nous est
difficile de nous reprsenter ces rgnes qui sont
mystrieusement unis notre monde. Ils sont comme
absorbs, engloutis dans notre univers. Ils sont antrieurs
notre minral. Nous savons en effet quand sest form celui-ci.
A des poques plus anciennes de lvolution terrestre, le rgne
minral existait prcisment ltat o se trouvent
aujourdhui les rgnes lmentaires.
Quant aux quatre autres rgnes, ils sont visibles autour de
nous. Mais il faut bien voir que les noms que nous leur
donnons ne correspondent pas tout fait la ralit spirituelle.
Le profane range les minraux actuels dans le rgne minral,
les plantes dans le rgne vgtal, les animaux dans le rgne
animal, et les hommes dans le rgne humain, ce qui est exact
et suffisant pour la vie courante ; mais inexact du point de vue
de loccultisme. Car ltre humain na atteint son achvement
que dans ce qui, en lui, est minral. Il ne slvera quau cours
de priodes futures une semblable perfection de ce qui, en
lui, est vgtal, animal, humain. Nous pouvons parfaitement le
dsigner aujourdhui du nom d homme , parce quil possde
la conscience de son Moi ; mais nous ne pouvons pas encore

dire de lui, au sens de la Science spirituelle, quil est vraiment


incarn dans le rgne humain. Car pour cela une autre
conqute est ncessaire.
Que peut comprendre lhomme daujourdhui ? car cest
l le point important ! Uniquement le rgne minral. Ds quil
aborde le rgne vgtal, il ne le comprend plus. Il peut
comprendre le rgne minral, en utiliser les forces, les lois
pour construire des machines, des maisons, etc Pour quil
parvienne distinguer aussi bien ce qui fait pousser les
plantes, il lui faut lever sa conscience jusquaux forces du
vgtal. Et sil apprend comprendre ce quest la sensibilit
animale (dont il na actuellement quune ide superficielle) il
sunira au rgne animal. Enfin, quand il sera parvenu
comprendre, non seulement son propre Moi, mais celui
dautrui, quand il simprgnera tout entier de ce que vit
intrieurement un de ses semblables, alors seulement, il
appartiendra au rgne humain.
Que lhomme ne puisse concevoir aujourdhui que le
minral, vous vous en rendrez mieux compte si vous
considrez ce qui suit : un assez grand nombre de savants
prtendent que les plantes et les animaux ne sont que des
minraux plus compliqus. Ces savants attendent le jour o ils
pourront agir de telle faon sur ces minraux quils pourront
en faire des plantes et des animaux. Ils nourrissent lillusion
quon peut expliquer la structure des plantes de la mme
manire que celle des minraux, parce quils nimaginent pas
quil puisse exister autre chose que le rgne minral. Plus dun
dentre eux nous dirait : vous autres anthroposophes, vous
rvez dun corps thrique, de quelque chose qui dpasse le
rgne minral ; mais vous cesserez de rver quand nous

russirons faire sortir de nos laboratoires un tre vivant


produit par la combinaison de diverses substances, tout
comme on produit aujourdhui des corps en combinant le
carbone, loxygne, lhydrogne, lazote, etc Ces savants
croient que la substance vivante peut se fabriquer comme on
fabrique de lacide sulfurique par exemple. Ils croient que la
science matrialiste en sera capable dans lavenir et que les
anthroposophes sont fous de douter que des plantes natront
un jour dans une cornue.
Certes ce temps viendra, les occultistes lont toujours dit.
Ils savent quun jour lhomme connatra aussi compltement la
nature du vgtal quil connat actuellement celle du minral.
Comme il construit des maisons en utilisant les matriaux et
les forces du rgne minral, il saura un jour se servir des forces
du vgtal qui lui seront alors connues, pour donner naissance
des plantes dans son laboratoire, et mme des cratures
suprieures encore, sans employer de semence ni faire appel
des forces naturelles inconnues de lui. Mais si la possibilit de
crer ainsi un tre vivant se ralisait prmaturment, elle
incarnerait, du point de vue du vritable occultisme, ce quon
appelle la magie noire . Il faut quavant de faire le moindre
pas dans lvolution, les hommes acquirent la maturit
ncessaire.
Il existe en occultisme un principe : lhomme ne pourra pas
crer un tre vivant sur la table dexpriences, comme on
fabrique aujourdhui des substances minrales, avant que la
table de laboratoire ne soit devenue un autel, et lexprience
chimique un acte sacramentel.
Ce principe occulte a t connu de tout temps. En vrit,
tant quon croira pouvoir obtenir les mmes rsultats dans son

laboratoire, anim de sentiments impies, aussi bien que dans


un tat desprit moral, on ne pourra jamais crer un tre
vivant en accord avec les Esprits qui guident lvolution avec
sagesse. Le dvoy pourra videmment produire au
laboratoire des minraux, mais jamais un tre vivant. Car dans
ltre vivant pntre, lors de sa cration, quelque chose du
crateur lui-mme. Si celui-ci tait pervers, sa perversit
passerait dans sa cration qui en porterait lempreinte.
Lorsquon comprendra que ltre humain tout entier
participe par toute sa vie intrieure ce quil cre, le monde
sera mr pour quon fasse natre, par un acte libre, des
cratures vivantes, vgtales, animales ou humaines. Alors
lhomme se sera lev jusquau rgne vgtal ; il comprendra
aussi bien le vgtal quil comprend aujourdhui le minral. Il
aura progress jusquau rgne animal quand il comprendra si
bien la sensation quil pourra crer un tre dou de sensibilit
par sa propre force spirituelle, comme il peut prsent
fabriquer un objet matriel.
Il aura enfin atteint le rgne humain quand, par le libre
exercice de son activit, il pourra participer au renouvellement
de ltre humain.
Lhomme se trouve donc actuellement au niveau du rgne
minral et il est mme le seul qui ait atteint ce niveau un
dveloppement achev, tandis qu maints gards, les autres
rgnes se trouvent un niveau trs infrieur celui quen
occultisme on appelle minral .
Les plantes nous proposent une sorte danticipation de ce
que lhomme connatra un jour, quand il vivra lui-mme au
niveau du rgne vgtal. Mais les plantes elles-mmes en sont
tout au plus la prfiguration ; non pas le type idal, mais

lindication dun rgne futur o lhomme aura sa place parce


quil participera intrieurement la nature du vgtal comme
il participe aujourdhui la nature du minral. Ce rgne
vgtal dont lhomme fera partie aura encore un autre
caractre quon peut qualifier de moral ce que la raison
nonce parfois mais quon est encore bien loin de comprendre.
Lhomme vit aujourdhui de telle faon que, sans se lavouer, il
peut connatre le bonheur bien que dautres soient
malheureux auprs de lui. On admet en principe que la morale
la plus leve exige que tous les hommes possdent le
bonheur, mais dans la pratique, on trouve tout naturel quun
individu puisse tre heureux sans quil en soit de mme pour
un autre. Or, quand lhomme participera la vie du rgne
vgtal, il aura acquis un niveau moral tel quil lui sera tout
fait impossible de se sentir heureux si ses semblables sont
malheureux. Le bonheur de lindividu est li au bonheur de
tous. Ce principe sera une ralit quand lhomme aura
atteint la participation intrieure au vgtal. Aucun homme ne
pourra tre heureux si son bonheur nest pas celui de tous.
Vous voyez que ces notions subtiles, telles quil nous faut
les puiser aux sources de loccultisme si nous voulons tout
comprendre, trouvent trs peu dcho dans la sensibilit
daujourdhui. Mais vous voyez aussi que lhomme a encore
devant lui de longues tapes de dveloppement. Il est loin
davoir atteint ce quoi il doit parvenir.
Il doit accder sept rgnes successifs. Sur Jupiter il en
parcourra de nouveau sept qui seront encore quelque peu
semblables ceux de la Terre, tout en sen distinguant dj
beaucoup. Sur Vnus, il y aura aussi sept rgnes, et sept
autres sur Vulcain.

Mais l on ne pourra plus gure les appeler ainsi, car la


notion de rgne ne pourra plus tre applique la ralit.
Il existe donc sept tapes dvolution de la conscience :
Saturne, Soleil, Lune, Terre, Jupiter, Vnus et Vulcain. A
chaque tat de conscience sont franchis sept degrs de vie
travers lesquels tout tre doit se dvelopper. Chaque tat de
vie comporte dautre part sept degrs de forme ; et la forme
physique, actuellement manifeste, doit tre considre
comme occupant le milieu de la succession des degrs.
Avant quune chose existe physiquement, elle existe dans
lastral. Avant dtre astrale, on la trouve un certain niveau
spirituel quon appelle le Dvachan infrieur ; et avant de
descendre jusqu ce niveau, elle se trouve au degr du
Dvachan suprieur. Nous connaissons ainsi trois tats de
forme ; le premier peut encore tre considr comme sans
forme , le second est celui du Dvachan infrieur et le
troisime le degr de lastralit. Quand lastralit se condense,
elle devient forme physique. Puis le physique se dissout de
nouveau et retourne un tat astral plus parfait ; celui-ci
revient son tour ltat du Dvachan infrieur, plus parfait
encore et enfin, ce dernier tat celui du Dvachan suprieur.
Ltat de forme physique est mi-chemin des origines et
de ltat final.
Chaque rgne parcourt sept tats de forme. Il faut faire une
distinction entre ce qui est physique et ce qui est
minral ; ce nest pas la mme chose. On peut facilement
confondre lun avec lautre, parce que le physique et le minral
concident actuellement. Le rgne minral passe par tous les
tats de forme. Il a t bauch, en tant que rgne minral, au
degr du Dvachan suprieur. Il descend ensuite tout en

restant toujours rgne minral au deuxime degr de


spiritualit, puis au troisime, celui de lastralit o il devient le
modle astral de ce qui se densifie jusqu devenir physique.
Nous avons ainsi dans chaque rgne sept tats de forme.
Chaque tat de conscience doit tre parcouru travers sept
tats de vie. Chaque tat de vie passe par sept tats de forme.
Ce qui fait 7 X 7 X 7 tats de forme. En fait, une volution telle
que celle de la Terre doit seffectuer travers ces 7 X 7 X 7
tats. Autrefois, notre Terre tait Saturne ; celui-ci a pass par
sept tats de vie, chacun de ces tats de vie par sept tats de
forme. Il y a donc eu : 7 X 7 = 49 tats de forme sur Saturne,
49 sur lancien Soleil, 49 sur lancienne Lune, etc, ce qui
donne au total 7 X 49 = 343 tats de forme. Ltre humain a
pass ou passera travers 343 tats de forme.

Alors que Saturne tait tout au dbut de son volution,


ltre humain existait sur le plan spirituel le plus lev que
nous puissions atteindre, le Dvachan suprieur. Ctait son
premier tat de forme et il tait entirement minral . Dans
ce quil a de minral, lhomme est descendu jusquau rgne
physique, puis il est remont jusquau Dvachan suprieur. Ici
surgit une grosse difficult, car il faudrait dire, pour tre
prcis : ltre humain passe alors dans le rgne suivant, mais
cette expression ne convient pas pour Saturne. Lhomme
traverse bien ainsi sur Saturne 49 tats. Mais, direz-vous, il
doit donc passer sur Saturne par des tats de vie. Comment
est-ce possible puisquil ne devait recevoir de corps thrique
que sur le Soleil ? Cest que ces tats de vie ntaient pas
encore ce quils devinrent plus tard quand lhomme eut reu
un corps de vie ; ils nen taient que lquivalent, ceci grce
lactivit dEntits suprieures. Lhomme na pas de vie
propre, indpendante sur Saturne ; ces Entits limprgnent
de leur propre corps thrique, de leur corps astral, de leur
Moi.
En tous cas, il faut concevoir lhomme comme ayant ainsi
parcouru 49 tats sur Saturne, autant sur le Soleil, autant sur
la Lune. Sur la Terre, il na travers de ces 49 tats que les
trois premiers tats de vie. Il se trouve actuellement dans le
quatrime, cest--dire le rgne minral. Dans le premier tat
de vie il a pass par le premier rgne lmentaire travers
sept tats de forme ; dans le second tat de vie, il a pass par
le second rgne lmentaire avec ses sept tats de forme ;
pendant le troisime tat de vie, il a pass par le troisime
rgne lmentaire et ses sept tats de forme. Du quatrime
rgne qui correspond au minral, il a parcouru environ la
moiti, et la mme un peu dpasse.

De lesquisse que nous venons den tracer, vous avez pu


dduire que lensemble des incarnations terrestres doit passer
en tout par 343 tats de forme. Voici comment il faut vous le
reprsenter : Saturne apparat et passe par 49 tats. Ce nest
tout dabord quune masse de chaleur, et cest toujours ce
mme globe qui passe par ces diffrents tats. Il en est de
mme pour lancien Soleil. Mais il existe encore des phases
intermdiaires. Cest comme si entre ces incarnations
successives de notre plante il y avait une sorte dintermde
spirituel. Il en est des plantes comme de lhomme : elles
passent, elles aussi, par des tats spirituels intermdiaires.
Si vous voyez bien que nous traversons sept tats de
conscience au cours de notre dveloppement, vous verrez
aussi que notre enseignement est en accord avec ceux qui sont
donns dans certains ouvrages thosophiques. Il y est dit que
notre Terre est issue dun ancien systme plantaire
lancienne Lune au-del duquel il faut remonter lancien
Soleil, puis lancien Saturne. Chacun de ces systmes
cosmiques se divise en sept tats de vie, appels
ordinairement rondes . Et ce que nous appelons tats de
forme, on lappelle globes . Cela prte terriblement
confusion. Certains se sont reprsents ces sept globes comme
existant cte cte. Or, ces tats qui vont du stade extrme
(o la forme confine au non-form) ltat physique et
remontent ensuite vers le non-form ne sont pas des globes
existant simultanment, mais sept tats successifs. Le globe
qui est physique actuellement nexistait lorigine quen
esprit. Cest le mme globe, mais densifi, une de ses parties
tant devenue astrale, une autre partie physique. Il se
dissoudra de nouveau comme du sel dans leau et redeviendra
astral. Cest de ce retour lastral que parle lApocalypse l o

sont dcrites les Coupes de colre . La Terre redevient


alors astrale. Et vous voyez que le nombre sept domine toute
lvolution.
Tout ce que nous avons dcrit dans les dernires
confrences au moyen dimages parfois bizarres, trs loignes
en tout cas de ce que lhomme peut voir aujourdhui dans le
monde physique, cest en somme une ossature, une charpente.
Cest peu prs comme si on levait lextrieur dune maison
un chafaudage destin porter les maons. Ce nest pas
encore la ralit elle-mme, mais des ides qui sy rapportent.
Nous devons nous lever de ce simple schma, qui nous aide
comprendre ce quil en est, la construction vivante, en
utilisant par exemple pour les diffrents tats les images qui
leur correspondent dans lastral. Alors seulement, nous
atteindrons ce quon appelle gnralement la sagesse
occulte . Tant que vous vous construisez un chafaudage du
genre de notre schma, vous en restez la pense ordinaire
dans le monde physique. Tout ce que nous avons esquiss est
en fait louvrage de la pense physique. Cela nest mme pas
aussi proche de la ralit complte quune charpente peut
ltre de la maison dfinitive. Cest seulement lchafaudage
extrieur sur lequel travaillent les maons, et qui devra tre
dtruit quand ldifice sera achev. De mme, lchafaudage
intellectuel de nos penses doit tre dtruit si lon veut avoir
devant soi la vrit, la ralit telle quelle est. Considrer ces
abstractions comme des ralits ne serait pas un vritable
travail doccultiste, mais seulement la reprsentation que
lhomme de notre temps peut se faire des ralits occultes.
Notre schma correspond la notion que lhomme
daujourdhui peut se faire de ces ralits, mais il est strile. Je
vous lai donn parce que nous en avions besoin, mais il

napporte en somme aucune aide celui qui veut avancer sur


la vritable voie de loccultisme. La description des faits
occultes, y compris les plus levs, au moyen de ce genre de
schma na de valeur que pour lincarnation prsente. Dans la
prochaine, il faudra recommencer le travail. On ne peut
concevoir un tel schma quen se servant de son cerveau ;
mais comme celui-ci sera dtruit la mort, tout ce que nous
aurons appris de cette faon seffacera.
Si par contre vous saisissez tout dabord sous forme
dimages ce qui se passe en ralit, la succession des Sceaux
que rvle la clairvoyance, ces images ne sont pas lies votre
cerveau physique ; elles subsisteront aprs la mort, parce
quelles sont nes, non pas dune pense physique, mais
justement de la vision clairvoyante. Il faut donc se garder de
prendre pour une vritable activit occulte la tentative que
nous faisons ici pour reprsenter par des schmas la vie des
mondes suprieurs, afin de les rendre accessibles la
comprhension physique. Ces descriptions sont les produits de
lintelligence ordinaire ; mais comme celle-ci a naturellement
son rle jouer, des schmas de ce genre sont utiles, et nous
allons encore nous en servir.
Nous avons vu que nous avons traverser 343 tats. Mais
la chose se complique lorsque nous voyons quil ne faut pas en
rester l et qu lintrieur dun mme tat il faut encore faire
des distinctions. Trois autres tats ont prcd la forme
actuelle, physique, et trois autres le suivront. Mais ltat
physique passe lui-mme par sept phases qui sont celles dont
nous avons parl dans les confrences prcdentes : la
premire, cest celle o le Soleil tait encore uni la Terre, la
seconde celle o il sen spare, la troisime celle du dpart de

la Lune, la quatrime celle de lhumanit atlantenne. Cette


humanit a travers la quatrime priode dvolution de ltat
de forme physique. Pour chaque tat de forme, il y a ainsi sept
races , peut-on dire, bien que ce terme ne sapplique bon
escient qu la priode atlantenne.
Et maintenant nous en sommes au cinquime tat, lre
post-atlantenne qui va du grand Dluge atlanten la Guerre
de tous contre tous. Cest la priode que nous traversons
actuellement. Elle sera suivie dune sixime, puis dune
septime. La sixime correspond dans lApocalypse de saint
Jean aux sept Sceaux, la septime aux sept Trompettes. Puis
tout passe dans lastral, cest--dire un nouvel tat de forme
qui, son tour, comprendra sept phases.
Mais notre schma nest pas encore complet. Dans chacune
des grandes res comme celle qui va du Dluge la Guerre
de tous contre tous il nous faut encore distinguer sept tats
diffrents. Cette cinquime re (post-atlantenne) comprend
les civilisations hindoue, perse, chaldo-gyptienne-judaque,
grco-latine, puis la ntre que suivra une sixime (Philadelphie
dans lApocalypse) laquelle succdera une septime.
Si donc nous nous reprsentons lvolution entirement
rpartie en ces tats qui durent assez longtemps nous
avons 7 X 7X 7X 7X 7 = 16 807 tapes comme celle de lInde
antique ou de la Perse primitive. Cest bien 16 807 tats que
ltre humain doit traverser depuis Saturne jusqu Vulcain
compris. Vous voyez que, par priodes successives, le nombre
sept rgit lvolution toute entire. Les sons musicaux
slvent doctave en octave, et de mme lunivers parcourt
son volution doctave en octave.
Rappelons-nous que sept de ces 16 807 tats se situent

entre le Dluge atlanten et la Guerre de tous contre tous et


que nous en avons aussi compt sept pendant lre
atlantenne. Mais ltre humain a vcu quatre de ces tats
atlantens dans des conditions tout autres que les trois
derniers. Nous savons maintenant de quels tats il sagit. Dans
les quatre premiers, ltre humain se sentait encore membre
dune des mes-groupes : Lion, Aigle, Taureau, Homme. Il a
dvelopp successivement ces quatre mes-groupes pendant
les quatre premires races atlantennes. Mais les races se
survivent toujours cest le cas par exemple de celle de lInde
bien que dautres se dveloppent plus tard ; de sorte que les
quatre ttes des mes-groupes du dbut de la cinquime
civilisation atlantenne ont subsist comme une sorte danimal
quatre ttes .
Or, en mme temps quil commenait se condenser en
passant de lthrique au physique, lhomme dveloppait,
selon sa quadruple me-groupe, diffrentes parties de son
corps physique, et comme dautre part lancienne conscience
dme-groupe se transformait en conscience individuelle, une
fusion des quatre anciennes ttes est intervenue chez
lhomme au dbut de cette cinquime poque atlantenne. Il
porte ds lors en lui ces quatre ttes qui se sont unies au fur et
mesure que se formait sa propre tte physique. Celle-ci, telle
quelle sest faonne au cours de la cinquime poque
atlantenne est donc compose des quatre ttes des mesgroupes. Et quatre parties du corps physique humain
correspondent ces quatre ttes.
Ce sont tout dabord les cornes . Quand ltre humain
tait thrique, il avait quatre ttes animales mais la
dernire ( lhomme ) tait dj la fois animale et humaine.
Et chaque systme de forces thriques correspondant ces

ttes a form des organes physiques. Nous avons vu quun des


systmes de forces, celui qui dpend de la tte Lion, a form
notre cur.
Les diffrents organes humains sont comme des
densifications des parties correspondantes du corps thrique.
Cest ce que pensait lauteur de lApocalypse : tout ce qui
est physique est un paississement de lthrique. Comme
vous pourriez dire : la peau sest durcie et forme maintenant
une callosit. Et ltre humain tant quadruple par ses quatre
mes-groupes, quatre zones de durcissement se sont formes
dans son corps physique. Cest pourquoi on appelle corne
ce qui, dans le corps physique, correspond au corps thrique.
La corne est un durcissement calleux. A la fin de la
quatrime priode de lre atlantenne, lhomme est dcrit
comme un animal quatre ttes et quatre cornes.
Il continue ensuite se dvelopper en sindividualisant.
Cette volution se fait tout dabord dans une rgion proche de
lIrlande actuelle. En passant par les trois dernires priodes
atlantennes, ltre humain a dvelopp les rudiments du Moi.
Lorsquon suit son volution physique, on voit quil ne sallie
plus des formes animales, quil sest lev jusquau niveau
humain. De plus en plus, la nature humaine proprement dite
se dveloppe afin de devenir capable de recevoir le principe du
Christ. En considrant lhomme de notre temps, il faut se dire
quil na pas toujours t ce quil est actuellement. Pour le
devenir, il lui a fallu passer par quatre mes-groupes animales,
revtir successivement des corps dont les formes
correspondaient aux formes actuelles du Lion, de lAigle, du
Taureau, enfin de lHomme. Il sest lev progressivement en
devenant de plus en plus humain et les formes des anciennes

mes-groupes ont disparu. Elles nexistent plus prsent ;


lhomme a ralis le type humain.
Il vous faut maintenant prendre connaissance dun
vnement important qui eut lieu au moment o ltre humain
prit forme humaine ; lignorer nous empcherait de jamais
comprendre lApocalypse. Jusquau moment o lhomme est
devenu capable de possder une me, tout lui reste cach de
ce qui lui apparatra plus tard. II na quune conscience
obscure, crpusculaire. Quand il sveille le matin, tout ce quil
voit lui semble entour de formations nbuleuses et lorsquil
sendort, il se trouve dans le monde spirituel. Celui-ci lui
apparat en images, car telle est la nature de ce monde.
Avant que ltre humain se soit form physiquement, avant
quil soit sorti de lme-groupe et parvenu la pleine
conscience individuelle sur la Terre, il faisait certaines
expriences. Puis il sendormait et se trouvait, pendant son
sommeil, dans un tat de conscience confuse au sein dun
monde spirituel peupl de Dieux et dEsprits, dont un cho
subsiste dans les mythes et les lgendes. Il avait alors des
visions importantes, celle par exemple de deux tres qui
lanaient des pierres derrire eux. Et ces pierres se
transformaient en dautres tres, semblables eux, et sortant
de la terre. Cette exprience, lhomme la faisait encore
pendant toute la quatrime priode de lre atlantenne. Elle
peut sexpliquer pour nous de la faon suivante : lacte de la
gnration ne saccomplissait pas, cette poque, pendant que
lhomme tait veill, mais pendant quil dormait. Lorsque
lAtlante tait en dehors de son corps, dans le monde spirituel,
dans un tat de conscience o tout lui apparaissait sous forme
dimages, il accomplissait tout ce qui tait ncessaire la
reproduction ; et lacte de gnration, il le percevait sous

forme dimage : limage de pierres jetes image perue dans


la conscience spirituelle, non dans la conscience de veille.
Ltre humain ne connaissait rien de la sexualit ; il ne voyait
pas pendant la journe quil tait dun sexe ou dun autre. Son
me restait prserve de toute pense relative ces choses.
Elles existaient bien, mais sous le voile dont lenveloppait la
conscience spirituelle. Pour la conscience diurne, elles
nexistaient pas.
Cest l le moment dcrit par la Bible, o Adam et Eve
saperoivent quils sont de sexes diffrents. Or, ce moment, si
important et si dramatique, de lvolution, se place lpoque
que nous venons de dcrire. Si, par la clairvoyance, vous
pouviez percevoir ltre humain, tel quil tait auparavant,
vous ne verriez en lui que des organes spirituels, le reste tant
invisible. Seule la partie suprieure de son corps tait visible.
Cest partir de lpoque en question quon a pu le voir tout
entier. Nous comprenons alors pourquoi les hommes
commencrent se vtir. Auparavant, ils ne voyaient rien
quils aient d cacher. Voil comment, peu peu, lhomme est
apparu dans le monde extrieur.
Quand nous considrons la forme extrieure de ltre
humain comme rsultant de la condensation dun lment
thrique, nous voyons, la quatrime poque de lAtlantide,
sajouter aux quatre ttes des mes-groupes les quatre
cornes . A partir de l et pendant les trois dernires
poques atlantennes, un double dveloppement saccomplit
dans le corps physique. A chaque degr, o une nouvelle tte
dme-groupe doit se dvelopper, il se forme un lment
physique double : mle et femelle. A la quatrime poque,
lhomme a donc quatre ttes et lthrique est condens en

quatre cornes . Si les trois ttes qui viennent ensuite sont


invisibles, cest parce que la forme physique les absorbe ; elles
ne sont plus visibles que pour le clairvoyant. Ce sont trois ttes
thriques entre lesquelles deux autres sont intercales
comme des sortes dombres doubles. Lorsque se produit le
Dluge, lhomme a donc sept ttes thriques dmesgroupes dont les trois dernires se manifestent sous une
double forme physique, masculine et fminine. A la fin de lre
atlantenne, lme-groupe dans sa totalit comporte donc sept
ttes et dix cornes . Les quatre premires ttes nont
pas de cornes spares en mle et femelle, comme les trois
dernires. Sept ttes et dix cornes font dsormais
partie de la constitution humaine.
Lhomme doit maintenant transformer cette constitution
en assimilant le principe christique afin que ces ttes et ces
cornes soient pour ainsi dire ananties. Car chaque fois
quun homme meurt, on voit trs bien que la nature de son
corps astral comporte sept ttes et dix cornes qui sont
simplement refoules, comprimes en lui comme du
caoutchouc. Supposez qu notre poque, quelquun se ferme
au principe christique et quil en arrive au temps de la Guerre
de tous contre tous sans avoir reconnu le Christ, ou en layant
mme repouss, tout ce quil aurait d transformer en lui se
manifestera, surgira sous son ancienne forme au moment o la
Terre passera dans lastral. Lanimal resurgira, la Bte sept
ttes et dix cornes. Tandis que pour ceux qui auront assimil
le principe du Christ, la sexualit sera vaincue. Les tres
endurcis conserveront cette sexualit des dix cornes ; dans
lensemble, ils auront lapparence dune Bte sept ttes et
dix cornes semblables celles de lre atlantenne. Ils
pourraient se transformer en assimilant limpulsion du Christ ;

mais sils repoussent le Christ, ttes et cornes rapparatront


lpoque o les Coupes de colre seront dverses sur la
Terre. La Terre elle-mme sera alors divise en deux camps :
celui des disciples du Christ en robes blanches qui seront des
lus ds lpoque des Sceaux, et celui des tres humains qui
auront pour forme celle de la Bte sept ttes et dix cornes.
Puis se manifestera aussi une autre Bte, celle qui porte deux
cornes et qui est symbolise par le nombre 6.6.6.

ONZIME CONFRENCE
La survivance des formes du pass au temps de la spiritualisation de la terre.
Les tendances au mal et la progression du nombre 6 au cours de lvolution. Le
dmon solaire et le 6.6.6.

NOUS avons suivi lvolution de la Terre jusquau moment


o, aprs plusieurs vnements importants, caractriss par
louverture des sept Sceaux et les sept sons de Trompettes, la
Terre passera un tat spirituel, elle et tous ses habitants.
Seuls seront excepts ceux qui auront refus daccepter le
principe christique. Il faut se reprsenter ce refus comme un
acte trs nergique, une opposition malveillante, inintelligente
et voulue. Quand la Terre aura pris forme astrale, ces tres-l
ne pourront naturellement plus vivre dans un corps matriel,
grossier, fait de substances terrestres ; ils prendront forme
astrale, lpoque qui suivra les sons de Trompettes et qui est
caractrise par leffusion des Coupes de colre. Mais la nature
infrieure qui sera la leur parce quils nauront pas accueilli le
principe du Christ se manifestera dans lastral de telle faon
quils auront pour la plupart la forme animale que nous avons
dcrite, celle de la Bte sept ttes et dix cornes.
Vous vous rappelez quel rapport il y a entre les ttes et
les cornes . Mais vous vous demandez peut-tre pourquoi
on appelle cornes les organes qui apparaissent dans le
corps physique et pourquoi ce qui en subsistera dans le corps
astral, quand la Terre sera astralise, est aussi appel
cornes . Or il est facile de comprendre que les hommes qui
nauront pas assimil le principe christique devront retomber
dans ltat o tait ltre humain avant quil ait pu participer
ce principe.

Pendant les 4 premires priodes de lre atlantenne,


ctait encore un tre non individualis, inclus dans une des
mes-groupes qui sont trs justement symbolises par la tteTaureau, la tte-Lion, la tte-Aigle et la tte-Homme, cette
dernire tant la fois humaine et animale. Il faut donc nous
reprsenter que si lhomme rapparat sur la Terre
spiritualise sans stre pntr notre poque du principe
christique, sans avoir rien fait pour transmuer ces mesgroupes animales, il devra reprendre son ancienne forme, non
seulement telle quelle tait jadis, mais augmente des trois
ttes acquises en outre au cours des temps. Car pendant
les trois dernires priodes atlantennes, les hommes qui
allaient plus tard accueillir le principe du Christ avaient eux
aussi la possibilit dacqurir trois ttes dmes-groupes
supplmentaires mais ils vont les transformer dans lavenir en
levant leur animalit un niveau suprieur. Quand la Terre
sera spiritualise, ils apparatront dans une forme spirituelle.
Les autres, ceux qui auront repouss le principe christique,
apparatront avec les sept ttes des sept poques antrieures
au Dluge pendant lesquelles lanimalit sest dveloppe en
eux ; or, contrairement ce qui se passait pendant les quatre
premires priodes atlantennes, la division des sexes jouera
son rle pendant les trois dernires, chacune de ces 3
dernires ttes apparatra avec deux possibilits de forme
animale, une masculine et une fminine, ce qui fera dix cornes
en tout.
Que ceux qui nauront pas travaill sur eux-mmes pour
mtamorphoser leur forme primitive et llever jusqu
lhumanit rapparaissent dans une forme animale, cela peut
se comprendre. Mais on pourrait demander : pourquoi parler
encore de cornes ? Or non seulement on peut, mais on doit

parler de cornes. Cette expression nest pas prendre


symboliquement ; elle rpond une ralit. En fait, les
hommes rebelles au principe christique apparatront bien dans
une forme astrale ; mais comme ils auront conserv les
instincts qui les rattachent lme-groupe animale, ces
instincts ressurgiront dans le corps astral que possderont
alors les tres humains, sous forme dexcroissances semblables
des cornes.
Je vais vous expliquer, par un exemple, comment un
homme qui naura pas accueilli le principe du Christ devra
rapparatre avec des cornes lorsque la Terre se
spiritualisera. Considrons le larynx humain et la trache. Lair
y est continuellement inspir puis expir sous leffet dune
activit due lhomme lui-mme. Chez celui qui se spiritualise,
cette activit est mise au service de lesprit, tandis que chez
celui qui noriente pas ses tendances, ses aspirations vers le
principe christique, elle reste en rapport avec les forces
instinctives, celles qui dpendent des ttes animales.

Lair venant du dehors passe sans cesse par le larynx. Vous


savez que le corps astral de lhomme lenveloppe de tous cts.
Lair que nous aspirons est toujours charg dastralit. Quand
la Terre se spiritualisera, il se rvlera si la respiration dun
tre humain tait, dans le pass, au service du principe
christique ou au service des forces infrieures qui existaient
auparavant dans le monde. Dans le premier cas, cette
respiration perdra la forme qui sadapte aujourdhui au corps
physique. Et lhomme aura lui-mme le pouvoir de donner
tout ce qui est astral une forme suprieure, spiritualise. Mais
sil na pas accueilli le principe du Christ, il sera incapable
dextraire de la forme charnelle actuelle ce qui sy adapte
aujourdhui. En consquence, lorsque llment charnel aura
disparu, lorsque le larynx physique nexistera plus, la forme
qui lui correspond dans le corps astral subsistera et cette

forme qui pntrait continuellement avec le souffle dans le


larynx survivra comme une corne . Partout o les forces
astrales extrieures circulent ainsi dans lhomme, elles restent
adaptes aux formes animales du pass. Cest ainsi quil
rapparat avec de vritables cornes , de vritables formes
astrales. Elles correspondent exactement au rapport qui avait
exist entre le physique et lastral pendant la vie terrestre. Ce
ne sont pas des symboles fantaisistes quon nous prsente
dans ces images, mais la vritable forme de ce qui sera un jour.
Il importe de le comprendre.
Nous allons maintenant prciser, laide de notre schma
quelque peu incommode avec ses multiples nombres , la
place que nous occupons actuellement dans lvolution
universelle. Nous voyons clairement que les 49 formes
dvolution de lancien Saturne sont dpasses ainsi que les 49
tats de lancien Soleil et les 49 de lancienne Lune. Lhumain
en dveloppement les a tous parcourus jusqu prsent, soit
147 tats en tout, auxquels sajoutent ceux quil a dj vcus
pendant lvolution de notre Terre. Ont dj pass les trois
premiers rgnes de vie (quon appelle aussi les trois premires
rondes ). Nous en sommes actuellement au quatrime tat
de vie. Comme chacun de ceux-ci comprend sept tats de
forme, il faut en ajouter 21 aux 147 dj vcus. Le quatrime
tat de vie nest pas encore achev pour nous, nous en avons
accompli une partie seulement. Nous avons pass par les trois
premiers tats de forme : ltat spirituel dArupa qui est
encore presque sans forme, ltat de Rupa et ltat astral. Nous
sommes actuellement dans le physique. Aux 147 tats il faut
donc en ajouter 21, puis trois. Nous avons ainsi travers 171
des 343 tats de forme des sept globes.
Nous voil arrivs au 172e tat de forme, cest--dire la

Terre physique. Celle-ci a dj pass par 171 tats. Cest au


cours de ce 172e tat que sest pass tout ce que nous avons
dcrit. Lorsquil a commenc, la Terre tait unie au Soleil et
la Lune. Le Soleil puis la Lune sen sont spars et cest alors
que lhomme est apparu tel que nous le connaissons sur la
Terre physique. Puis a commenc lre atlantenne.
Or, ce 172e tat, il nous faut le diviser en sept res. La
premire est infiniment recule ; au dbut le Soleil tait encore
uni la Terre. On a lhabitude de donner lhumanit dalors
le nom de race polaire . Il est peine possible den faire une
description. Puis vient, pendant que le Soleil quitte la Terre, la
race des Hyperborens et lorsque la Lune se spare son
tour, la troisime race, celle des Lmuriens . Ce sont l trois
res et la quatrime dans ce 172e tat cest la race
atlantenne. La cinquime, cest celle dont nous faisons nousmmes partie. Aprs la quatrime, sest produit le grand
Dluge atlanten. La ntre sera suivie de celle que
lApocalypse de saint Jean appelle les sept Sceaux, puis de
celle quil dcrit sous la forme des sept Trompettes.
Comme chacune de ces res se subdivise en sept parties, la
cinquime du 172e tat de forme cest--dire la ntre se
divise en civilisations : celles de lInde primitive, de la Perse
primitive, lpoque chaldo-gypto-judaque, la grco-latine,
enfin lactuelle que suivront une sixime et une septime. Puis
viendra la Guerre de tous contre tous. Lre qui suivra cette
grande Guerre se divisera de nouveau en sept parties
correspondant aux sept Sceaux et sept autres correspondant
aux sept Trompettes.
Si vous considrez que 171 tats de forme doivent tre
ajouts ceux dj couls, vous en avez 342, puis un de plus

donc un 343e cest celui dans lequel nous vivons et qui


occupe le milieu. On pourrait considrer comme une chose
vraiment extraordinaire que nous ayons le bonheur de vivre
exactement au milieu de lvolution universelle. Le fait peut
paratre surprenant. Mais pour quiconque approfondit la
question ce nest pas si surprenant. Pas plus que, pour un
homme, le fait de se trouver au centre de son champ visuel
lorsquil est dans une plaine o il voit aussi loin devant que
derrire lui. Sil avance un peu, il voit de nouveau aussi loin
devant lui que derrire. Des tats tout fait diffrents se
rvleraient dans lvolution universelle si nous nous placions
en un autre point. Nous sommes toujours au centre. Ltre
humain peut toujours voir aussi loin en arrire et en avant, si
dvelopps que soient ses organes de clairvoyance.
On pourrait faire encore une objection et dire : pourquoi ne
nous dites-vous pas que pour le reste nous sommes situs
aussi exactement, au milieu ? Et en effet, ce nest pas le cas.
Puisque nous en sommes au 172e tat de forme, le centre exact
se trouverait dans la quatrime division de cet tat. Or nous
sommes dans la cinquime, cest--dire un peu au-del du
milieu et non pas vraiment au centre. Ceci repose sur un fait
particulier, quune comparaison peut vous faire comprendre.
Si vous le comprenez bien, vous verrez quil a son importance.
Il est vrai que pour ce qui est des grands tats (globes)
nous sommes au milieu de lvolution mais sil sagit des tats
qui nous concernent de plus prs, nous nous trouvons un peu
au-del. Supposez que dans une contre tout fait plate vous
voyagiez en train, non pas dans un wagon ordinaire mais dans
une voiture faite de telle faon que vous ayez la vue libre de
tous cts pendant quelque temps. Si vous aviez vraiment le
champ libre et quen un point quelconque de votre voyage

vous puissiez vous faire trs rapidement une image de votre


environnement, cette image serait circulaire et homogne, sauf
cependant dans un cas : Supposez qutant dans ce train en
mouvement, vous fixiez limage que vous avez devant vous. A
ce moment vous vous endormez et tout en dormant, vous
parcourez une certaine distance sans avoir conscience daucun
changement dans le paysage. Vous vous veillez et dans
linstant mme vous voquez rapidement ce que vous aviez vu
avant de vous endormir. Mais cette image ne concorde pas
avec lautre, elle ne correspond pas celle qui stend devant
vous parce que vous avez dormi pendant un certain laps de
temps.
Demandons-nous maintenant si lhomme a vraiment dormi
depuis le milieu de son volution jusqu notre poque. Nous
pourrions peut-tre comprendre que limage qui devait tre
exacte jusqu prsent puisse se trouver un peu dforme, du
fait que nous avons dormi, maintenant que nous avons
dpass le milieu. Mais lhomme a-t-il dormi ?
Du point de vue de loccultisme, lhumanit a dormi depuis
le milieu de lre atlantenne ; cest en effet lpoque o pour
tout le genre humain se perd lantique clairvoyance
crpusculaire. Pour ce qui est de lesprit, les hommes
sombrent dans une sorte de sommeil. Ils commencent
tourner le regard vers le monde sensible et sendorment pour
ce qui est du monde spirituel. Cest seulement lorsque ltre
humain retrouvera la clairvoyance quil aura pour ainsi dire la
vue libre de tous cts. Ce dcalage de lvolution nexistera
plus ; la mme tendue sera visible en avant et en arrire. En
vrit, lhomme dort depuis le milieu de lre atlantenne, en
ce sens quil ne possde pas dans son tat normal la vision des

mondes de lesprit. A lexception des initis ou, la rigueur,


des somnambules, les hommes ne voient pas, car voir
signifie pntrer rellement dans le monde par le regard. A
lgard du monde spirituel lhumanit dort et elle dormira
quelque temps encore. Cest cette poque que dsigne la
parole de lvangile de saint Jean : La lumire a brill dans
les tnbres, mais les tnbres ne lont point reue.
Cette rpartition de lvolution met jour une importante
vrit : savoir que lhumanit vit un ge obscur, lge des
tnbres. Et cest pendant cet ge quest apparu le principe du
Christ, afin que lhumanit soit dirige vers lge de la lumire.
Cest pourquoi jai situ bon droit ltat actuel de lvolution,
non pas en son milieu mais au-del, parce que lge obscur
commence sur lAtlantide et se prolonge jusqu la sixime
poque, celle o apparat la lgion des tres en robes blanches,
la lgion forme par les premiers qui seront capables de voir le
monde spirituel autour deux, dans les conditions normales,
ordinaires. Lre des tnbres sera termine. Alors
commencera celle dont il faudra dire : La lumire a brill
dans les tnbres et les tnbres la reoivent. Si lge obscur
est ainsi appel, cest parce que pendant ce temps ltre
humain ne dirige son regard que vers le monde physique,
matriel et, dans son tat normal, ne voit pas le monde
spirituel qui est derrire.
Revenons maintenant notre sujet, lvolution. Lorsque
celle-ci aura atteint, puis dpass la septime re, celle des
sons de Trompettes, la Terre se spiritualisera ; elle passera
tout dabord dans lastral, puis dans le Dvachan, enfin dans le
Dvachan suprieur. Elle repassera ensuite par les mmes
tats jusqu ce quelle atteigne le cinquime tat de vie. Celuici comprendra galement sept tats de forme, et celui du

milieu traversera de mme un dveloppement comprenant


sept tats, ou si lon veut sept races successives.
Efforons-nous maintenant, si difficile que cela nous
paraisse, de concevoir les futurs tats de notre volution
terrestre. Partons dun point tout fait prcis, cest--dire
ltat actuel, le 172e . La Terre a dj pass par trois
incarnations. Elle en est la quatrime. Le 172e tat, cest la
Terre elle-mme. Mais nous ne tenons compte que des tats
de forme. Nous sommes actuellement dans le quatrime tat
de vie, que nous considrons comme acquis et nous disons de
ce quatrime tat de vie que nous y avons dj parcouru trois
tats de forme. Mais combien de subdivisions avons-nous
vcues ? La premire, la seconde, la troisime, la quatrime.
Cette dernire tait lre atlantenne. Elle est acheve. Nous
nous trouvons donc dans la cinquime. De cette cinquime,
nous avons parcouru quatre poques, cest--dire les
civilisations de lInde antique, celles de la Perse primitive, de
lEgypte et la grco-latine. Nous en sommes la cinquime.
Avant darriver au degr actuel de notre volution nous avons
donc pass par 3,4,4 tats. Cest cela que, dans le langage de
lApocalypse, on appelle le nombre de notre volution. Si donc
on demande quel est le nombre de notre volution, la rponse
est la suivante : 3,4,4, quil faut lire ainsi : trois, quatre, quatre.
Ce nombre nest pas obtenu par le systme dcimal mais par
un systme base de 7. Trois tats (globes) sur sept sont
entirement parcourus, quatre des sept tats suivants (res)
le sont galement, ainsi que les quatre premiers des sept
encore plus petits (poques). Voil ce que signifie rellement
3,4,4. Il ne faut pas le lire comme on le fait gnralement mais
noncer, lun aprs lautre, le chiffre correspondant aux tats
entirement parcourus.

Rflchissons maintenant ceci : lorsque la Terre se


spiritualisera et quelle entrera dans son volution future, le
nombre des tats dj parcourus augmentera. Un jour viendra
o elle aura pass par six tats de la premire sorte, six de la
deuxime et six de la troisime. Tout comme nous avons 3,4,4
pour le nombre de lvolution coule, ce nombre devra se lire
6,6,6 dans lavenir, au moment o auront t parcourus six
tats de vie, six races principales et six sous-races. Il arrivera
donc un jour o le nombre 6,6,6 sera celui de lvolution. Il
faudra le lire : six, six, six, au sens o il est crit dans
lApocalypse. Il sagit dun avenir extrmement lointain, mais
qui se prpare dj de notre temps.
Aprs avoir pass par trois grands tats principaux, nous
vivons actuellement dans le quatrime. Quand lpoque
dsigne par les sept Sceaux sera coule, nous aurons
travers six tats de la seconde sorte. Quand la premire
Trompette retentira, nous aurons pass par six races
principales. Quand nous aurons dpass les premiers sons de
Trompettes, que lre dsigne par le sixime de ces sons sera
rvolue, nous aurons dpass le 6,6 (six, six). Jusque-l,
lhumanit aura eu le temps de se prparer au moment
terrible qui surviendra beaucoup plus tard, cest--dire celui
o sera atteint, non seulement le 6,6, mais le 6,6,6.
Tout ce qui est avenir se prpare dj dans le prsent. Audel de la Guerre de tous contre tous, lorsque rsonnera la
septime Trompette, il y aura des hommes qui, stant ferms
au principe du Christ, seront dans la perdition et glisseront
vers labme. Ces hommes se seront conduits jusque-l de
manire senliser profondment dans le Mal, dans labme,
lorsque viendra lpoque du 6,6,6. Cette prdisposition

sombrer dans labme dans un avenir lointain, ces hommes


pourront dj la manifester ds lre qui suivra la Guerre de
tous contre tous. Ils auront toutefois, pendant longtemps
encore, la possibilit de changer, de se convertir, de reprendre
le droit chemin dans lvolution, afin daccueillir le principe du
Christ. Mais cette premire disposition existe et ceux qui sy
tiendront ne pourront plus la transformer en bien quand
viendra, dans un avenir trs loign, lpoque qui ne sera plus
indique par le nombre 4,6,6 mais par le nombre 6,6,6. Ceuxl auront subir le sort terrible dont il nous faut encore parler.
Ainsi le nombre 6, quil soit simple, double ou triple, est
toujours en relation avec ce qui est mauvais pour lvolution de
lhumanit. Nous vivons dans la cinquime re et dans la
cinquime poque de cette re. Aprs la grande Guerre de
tous contre tous, nous entrerons dans la sixime re. Mais
avant cette grande Guerre, deux poques doivent suivre
immdiatement la ntre : celles de Philadelphie et de Laodice.
Lpoque actuelle est celle o le matrialisme sest rpandu
dans lhumanit. Au cours des sicles, les hommes sont
devenus de plus en plus matrialistes, mais sous une forme
telle quun revirement est possible tout moment. Le
matrialiste a encore le temps de transformer ses ides. Ceux
qui dposeront le premier germe de la grande Fraternit la
sixime poque celle qui suivra la ntre et qui nest pas trs
loigne puisque le temps qui nous en spare peut tre mesur
en millnaires ceux-l provoqueront la toute premire
division dans lhumanit. Il y aura alors, ds cette sixime
poque, dune part ceux qui resteront obstinment
matrialistes et dautre part ceux qui auront adopt une
conception spirituelle du monde et qui constitueront le petit
groupe fondateur de la Fraternit. Ce premier six pourra dj

devenir funeste beaucoup de gens ; mais il ne sera pas


dterminant, car un revirement sera encore possible.
Les hommes franchiront le cap de la grande Guerre. Cinq
res scouleront et le nombre 6 rapparatra. Les tentations,
les sductions se manifesteront de nouveau pour accentuer la
tendance matrialiste et la prolonger jusqu lpoque des sons
de Trompettes. Quand la sixime civilisation de la sixime re
sera coule, aprs le 6,6, les dispositions mauvaises seront
dj trs ancres dans lhumanit et ne pourront plus se
modifier aussi facilement que les ntres. Elles sexerceront de
plus en plus dans lhumanit ; entre les justes et les mchants,
le foss grandira, ainsi que le dcrit lApocalypse.
La dernire grande scission se produira lorsque les cycles
les plus amples de lvolution atteindront eux aussi le nombre
6. Ce sera le cas lorsque notre Terre aura pass par ses six
rgnes de vie (ou six rondes) et six tats de forme du septime
rgne de vie. Quand elle en sera l, les mauvaises tendances de
lhumanit se seront dveloppes sous une forme terrifiante.
Le Mal ne se manifestera alors que chez ceux qui sont rests
mauvais, mais avec une puissance dvastatrice effroyable.
On peut se demander prsent :
Combien de fois lhumanit aura-t-elle loccasion de
succomber au Mal pendant lvolution ? Premirement,
lpoque qui suivra la ntre, avant la Guerre de tous contre
tous, puis une seconde et une troisime fois. Cette descente
vers le Mal se fait donc par paliers. Une premire alternative
se prsentera lpoque o la Terre commencera passer
dans un tat spirituel. Quand elle se sera runie au Soleil, ceux
qui auront accueilli le principe du Christ seront assez mrs

pour participer aux forces terrestres qui suniront au Soleil ;


en seront exclus ceux qui auront accueilli la possibilit du Mal.
Ce sera comme sils repoussaient le Soleil, comme sils
rejetaient ce qui les rendrait capables de sunir au Soleil. Ils
seront les adversaires de toute union avec le Soleil. Cest
pourquoi lauteur de lApocalypse dsigne trs justement
comme tant le Christ quil appelle lAgneau, nous le verrons
la Puissance, ltre qui mne les hommes vers la
spiritualisation afin quils puissent sunir au Soleil. Ltre du
Christ est dsign comme le gnie du Soleil qui sunit la terre
et devient galement le gnie de la Terre. Il a commenc le
devenir depuis lvnement du Golgotha.
Mais il existe aussi un principe qui soppose cet Agneau. Il
y a aussi un Dmon solaire qui agit dans les forces mauvaises
de lhomme, y tenant en chec la puissance de lAgneau. Le
Dmon agit de telle faon quune certaine partie du genre
humain sera exclue de lvolution qui tend vers le Soleil. Ces
mmes forces, qui sopposeront au Soleil, sont destines tre
totalement limines de notre volution quand les 6,6,6 tats
dvolution seront atteints. Elles seront alors dfinitivement
repousses dans labme. Il nous faut donc dire : lpoque o
la Terre se runira au Soleil sera exclus, non seulement ce qui
est symbolis par la Bte sept ttes et dix cornes, mais aussi
tout ce qui est charg de forces opposes au Soleil. Tout cela
est destin sombrer dans labme quand les 6,6,6 seront
accomplis.
Or, on a de tout temps entour ce nombre 6,6,6 de
beaucoup de mystre, et nous allons voir quon la fait bon
escient. Dans les mystres o lauteur de lApocalypse a reu
son initiation, on lcrivait ainsi : 400.200.6.60, cest--dire de
telle faon que le profane ne pouvait rien y comprendre. Par

une sorte de tour de passe-passe, en renversant lordre des


chiffres et en en ajoutant dautres, on crait une illusion. Il y a
dans lcriture des initis un certain principe daprs lequel on
reprsente des lettres au moyen de nombres leur
correspondant. Ce principe fut dcouvert par quelques-unes
des personnes tranges qui, au XIXe sicle, ont cherch
dvoiler le mystre du 6,6,6. Mais elles sy sont prises de telle
faon quon peut dire que si elles ont bien entendu des sons,
elles nont gure su les interprter. Ces gens ont compris tout
de travers ce que je viens de vous exposer et qui a toujours
fait partie dun enseignement sotrique. Ils ont trouv quen
remplaant les chiffres par certaines lettres de lalphabet
hbraque, on obtenait le mot Nron. Ils en ont conclu que le
6,6,6 voulait dire Nron . Cest une erreur. Pour dcouvrir
de quoi il sagit, il faut tout dabord crire 6,6,6 ainsi :
400,200,6,60, puis remplacer 400 par TAU, 200 par RESH, 6
par VAV et 60 par SAMECH.
Ces quatre lettres hbraques reprsentent les quatre
nombres en question. Elles ont t introduites dans ce mystre
avec une sagacit merveilleuse pour ce motif que, daprs leur
sonorit, elles ont une signification occulte tout fait spciale.
Songez tout ce que 6,6,6 doit en ralit signifier pour
exprimer tout ce qui vient dtre expos. Il reprsente le
principe qui mne ltre humain sendurcir si totalement
dans la vie physique quil repousse ce qui le rendrait capable
dannihiler sa nature infrieure et de slever vers les
hauteurs. Dautre part, les quatre principes quil a reus : le
corps physique, le corps thrique, le corps astral et le Moi
qui ne sest pas encore transform en Moi suprieur
trouvent aussi leur expression dans ces quatre lettres :

Samech est lexpression du corps physique, Yav celle du


corps thrique, Resh celle du corps astral, Tau celle du Moi
infrieur. Ces quatre lettres expriment ce qui sest durci dans
les 4 principes humains avant quils aient commenc voluer
vers le divin. En vrit, lauteur de lApocalypse peut
affirmer : Ici est la sagesse. Car il y a bien en elles de la
sagesse. Que celui qui a de lentendement mdite sur le
nombre 6,6,6 (ch. XIII, 18).
Procdons maintenant la lecture. Il faut bien entendu lire
ce nombre de droite gauche. Puis il faut y ajouter les
voyelles, et cela donne Soradt . Cest le nom du Dmon
solaire, de ladversaire de lAgneau. Or, chacun des tres
spirituels de ce genre est dsign la fois par un nom et par un
signe symbolique tout fait prcis. Pour Soradt, ce signe est
un trait pais qui revient sur lui-mme et porte son

extrmit suprieure deux pointes recourbes.

Suivons maintenant lauteur de lApocalypse. Il dit ds le


dbut une parole tonnante, gnralement mal traduite :
Rvlation de Jsus-Christ que Dieu lui a donne pour
montrer ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientt
et quil a mises en signes et nous a fait connatre, par lenvoi de
son Ange son serviteur Jean les a mises en signes .
Nous devons donc nous attendre ce que Jean ait mis en
signes ce qui est important, le vritable contenu des mystres.
Il a mis en signes ce que signifie le 6,6,6. Ce quil dcrit, cest le
signe et il le dcrit ainsi : Puis je vis monter de la terre une
autre Bte qui avait deux cornes semblables celle dun
agneau et qui parlait comme un dragon (ch. XIII, 11). Ces
cornes ne sont pas autre chose que les pointes recourbes en
haut du dessin et pour le cacher il appelle cornes les deux
crochets. Ctait lusage, dans le langage des mystres, de se
servir de mots plusieurs sens afin de ne pas permettre au
profane de comprendre premire vue ce dont il sagissait.
Ce qui est ainsi dcrit : Il avait deux cornes comme un
agneau cest le signe du dmon solaire dont le nom occulte
est Soradt et le nombre 400,200,6,60 ce qui en langage voil
signifie 6,6,6.
Nous voyons donc que lauteur de lApocalypse fait allusion
ladversaire de lAgneau. L o la Terre est en voie de se

spiritualiser, les formes des tres humains ont repris leur


ancienne apparence animale. La Bte sept ttes et dix cornes
apparat. Mais le sducteur apparat aussi, celui qui possde le
pouvoir redoutable dempcher les hommes de revenir vers le
soleil ; cest lennemi du Christ. Les hommes ne peuvent pas
tre eux-mmes des adversaires du Christ. Ils peuvent
seulement ngliger de prendre en eux le principe christique
cause de ce quil y a en eux de mauvais. Pourtant le vritable
ennemi du Christ existe : cest le dmon solaire. Il apparat ds
que se prsente quelque chose qui peut lui servir de proie.
Avant quune proie existe, avant que les tres humains sept
ttes et dix cornes ne se montrent, il ny a rien sduire et le
sducteur ne peut rien trouver. Mais lorsque ltre humain
apparat avec certaines prdispositions, le sducteur surgit. Il
a pour forme la seconde Bte et il exerce sa sduction.
Au moment o la terre passe ltat astral, rapparat ce
qui constituait lhomme, alors que la Terre tait encore
recouverte deau. Lhomme-animal surgit ; on voit sortir des
eaux la Bte sept ttes et dix cornes. Et du fait que cette
nature animale na pas su utiliser lvolution de la Terre,
Soradt peut maintenant monter de la Terre . Ladversaire
du Soleil, le sducteur peut sapprocher de lhomme et
lentraner de toutes ses forces dans labme.
Nous voyons donc sagripper aux tres humains, partir de
ce moment, un tre dune puissance redoutable. Comment sy
prend-il pour les amener faire certaines choses horribles que
nous pouvons pressentir ? Pour pousser les hommes vers les
actes immoraux habituels, point nest besoin de ce monstre, de
ce dmon solaire. Cest seulement lorsque les tres qui se
seront distingus par leur amour du genre humain
succomberont, lorsque llvation spirituelle se transformera

en son contraire la force de lesprit tant mise au service du


Moi infrieur cest seulement alors que la Bte deux cornes
pourra exercer son pouvoir. Le mauvais usage des forces
spirituelles est en rapport direct avec les forces sductrices de
la Bte deux cornes. Et ce mauvais usage des forces
spirituelles, nous lappelons magie noire , par opposition au
bon usage que nous qualifions de magie blanche .
En se divisant, le genre humain prpare des tres qui se
spiritualiseront de plus en plus et qui, par l-mme, pourront
utiliser les forces bnfiques (magie blanche), dune part ; et
dautre part ceux qui, par un mauvais usage des forces
spirituelles, subiront la puissance malfique de la Bte deux
cornes (magie noire).
En fin de compte, il y aura deux sortes dtres humains : les
uns pratiqueront la magie blanche, les autres la magie noire.
Le mystre du 6,6,6 renferme donc le secret de la magie noire.
Et le tentateur qui entrane vers cette magie noire, vers ce
pch le plus affreux de tous dans lvolution terrestre, celui
auquel aucun autre crime ne peut tre compar, ce Tentateur,
cest, daprs lApocalypse, la Bte deux cornes. Nous voyons
ainsi poindre lhorizon, certes dans un avenir trs lointain, la
scission entre les lus du Christ, qui deviendront les mages
blancs, et leurs adversaires, les sinistres magiciens noirs qui ne
pourront plus se librer de la matire et que lApocalypse
dcrit comme sadonnant la luxure, aux noces avec la
matire. Toute cette magie noire, tout ce qui rsulte de
lalliance avec la matire durcie, cest ce qui apparat dans
lme clairvoyante de saint Jean sous laspect de la Grande
Babylone, de la communaut rassemblant ceux qui pratiquent
la magie noire, leffroyable prostitution aux forces de la

matire en dgnrescence.
Dans un avenir infiniment loign, deux forces adverses
sopposeront donc : dune part les hommes qui tendront
devenir les habitants de la Grande Babylone et dautre part,
ceux qui slveront au-dessus de la matire pour sunir
lAgneau. Ce quil y aura de plus tnbreux dans lhumanit
sera absorb par Babylone, sous la conduite des puissances
hostiles au Soleil, de Soradt, la Bte deux cornes. Et du sein
des lus sortira lhumanit qui sunira au Christ apparaissant
sous la forme de lAgneau.
Ces lus ne sauront pas simplement reconnatre les forces
spirituelles ; ils pourront les employer prparer la Terre sa
prochaine incarnation, Jupiter. Ils traceront en quelque sorte
les grandes lignes du futur Jupiter. Au moyen de la magie
blanche, ils baucheront les formes qui doivent passer sur
Jupiter, la prochaine incarnation de la Terre : nous voyons la
nouvelle Jrusalem sdifier par les forces de la magie blanche.
Mais il faut auparavant que soit rejet Soradt, le 6,6,6. Sera
rejet tout ce qui est tomb au pouvoir de la Bte deux
cornes, ce qui sest endurci par consquent pour devenir la
Bte sept ttes et dix cornes. Quant la force par laquelle le
gnie solaire abandonne ceux qui sont rejets, les repousses
dans labme, on lappelle la face du gnie solaire. Et cette
face, cest Michal. Celui-ci, reprsentant du gnie solaire,
vaincra la Bte deux cornes, le sducteur quon appelle aussi
le grand Dragon . Tel est le sens de la vision dans laquelle le
voyant contemple Michal tenant dans ses mains la cl de
labme et la chane, debout prs de Dieu et enchanant les
forces adverses.
Voil comment lsotrisme chrtien-rosicrucien dcrit

lexpulsion de ceux qui succomberont au 6,6,6 et la victoire


remporte sur le Dragon, le sducteur. Ainsi sclaire nos
yeux ce que lauteur de lApocalypse a voil de mystre et quil
nous faut dvoiler. Cest pourquoi il dit : Ici est la sagesse.
Que celui qui possde lentendement mdite sur le nombre de
la Bte ; ce nombre est 6,6,6 (Apocalypse XIII, 18). Ceux qui
ont appliqu Nron ce nombre cest--dire la Bte deux
cornes ont mal rpondu aux intentions du texte. Car vous
voyez de quelles profondeurs il faut tirer la sagesse qui mne
au nombre 6,6,6.
Sil vous a fallu aujourdhui faire un effort pour suivre ce qui
a t expos, noubliez pas que les efforts sont ncessaires
pour comprendre les mystres les plus cachs. Ce sont les
mystres de lvolution universelle qui sont dposs dans
lApocalypse. Lauteur les a dissimuls parce quil est bon pour
les hommes que les mystres les plus importants soient mis
en signes . En dehors de toute autre raison, nous acqurons
dj, par leffort accompli pour dchiffrer ces signes, une bonne
partie des forces qui nous lvent vers le Bien. Ne soyez donc
pas contraris davoir d faire tant de dtours travers des
schmas chargs de nombres. Si, dans les anciennes coles
doccultisme, vous aviez voulu comprendre ce quil y a de
secret dans ces nombres, il vous et fallu subir bien dautres
preuves. Les lves devaient y rester longtemps silencieux,
couter patiemment des explications sans cesse rptes sur
des nombres tels que 7,7,7 et 6,6,6 et leur signification
conventionnelle. Cest seulement lorsquils avaient saisi celle-ci
quils taient admis en connatre la vritable signification.

DOUZIME CONFRENCE
Ltat sur Jupiter. La seconde mort . Le nombre dhomme . La nouvelle
Jrusalem.

CELUI qui voquerait dans son cur la fin de la dernire


confrence pourrait prouver une certaine angoisse la
pense du sort qui attend lhumanit future. Jai d brosser
devant vous limage de cet avenir : cest un tableau certes
grandiose et qui remplit lme de flicit que limage des
hommes qui, ayant compris la mission actuelle de notre Terre,
ayant accueilli lesprit du Christ, pourront ainsi participer pas
pas la spiritualisation de la Terre. Cest limage merveilleuse,
exaltante de ce que le christianisme sotrique appelle les
sauvs ou, dun terme qui nest pas tout fait juste, les
lus .
Mais il fallait aussi considrer la contrepartie de cette
image, celle de labme dans lequel sombreront les humains qui
nauront pas t mme de prendre en eux lesprit du Christ,
qui resteront enliss dans la matire, et par l-mme seront
exclus du processus de spiritualisation de la Terre. Exclue
pour ainsi dire de cette Terre spiritualise, cette humanit ira
vers un destin terrifiant. Lorsque nous voyons monter de
labme la Bte sept ttes et dix cornes, sduite par un
monstre plus horrible encore, la Bte deux cornes, cette
image nous inspire vraiment crainte et angoisse. Et plus dun
pourrait se dire : nest-il pas dur et injuste que la Providence
mne ainsi des hommes vers un aussi terrible destin, les
condamne sombrer dans labme du Mal ? Net-il pas mieux
valu que, ds le dbut, une sage Providence les ait dtourns
de ce sort ?

A ces questions, une premire rponse un peu abstraite, un


peu thorique, mais dj de ce point de vue satisfaisante, est
celle-ci : La Providence a fait preuve dune remarquable
sagesse en laissant subsister la possibilit dun sort aussi
terrible, car sil tait impossible dtre entran dans labme
du mal dune part, dautre part lamour et la libert seraient
galement hors datteinte. Or, pour loccultiste, la libert est
insparablement lie lamour. La libert comme lamour
seraient hors datteinte sil tait impossible de sombrer dans
labme. Un tre qui naurait pas la possibilit de choisir, par sa
propre et libre dcision, soit le Bien, soit le Mal, ne serait
quune crature pousse vers un Bien invitable. Elle ne
pourrait pas choisir le Bien par lexercice pur de sa volont,
par un acte damour librement consenti. Lhomme auquel il
serait impossible de subir lentranement du monstre deux
cornes, serait galement incapable daller Dieu par amour. Il
tait dans les intentions de la sage Providence daccorder la
libert lhumanit au cours de notre volution actuelle. Or, il
ny avait pas dautre moyen de la lui donner quen la laissant
mme de choisir entre le Bien et le Mal.
Mais ce nest l que thorie abstraite ; les hommes ne
slvent que lentement au-dessus des mots et des
explications thoriques jusqu un vritable sentiment de la
ralit. Il est bien rare aujourdhui que quelquun se dise : Je
te rends grce, sage Providence, de ce que tu mas donn la
possibilit daller toi, non par contrainte, mais par un amour
n librement dans mon cur ; de ce que tu ne me forces pas
taimer, et me laisses le choix daller toi ou de men
dtourner. Il faudrait videmment slever jusque-l pour
vraiment comprendre notre explication thorique.

Lobservation clairvoyante peut apporter une autre


consolation ou pour mieux dire, un autre apaisement. Nous
avons vu, dans la confrence prcdente, que seul est presque
irrmdiablement prdispos sombrer dans labme celui qui
se laisserait saisir ds maintenant par les tentacules de la Bte
deux cornes, le grand sducteur qui entrane vers la pratique
de la magie noire. Mme pour ceux qui pratiquent aujourdhui
lart de la magie noire, il y aura dans lavenir une possibilit de
retour. Quant ceux qui nont jamais loccasion de cder
cette tentation, et ce sont actuellement les plus nombreux, ils
auront beau avoir certaines prdispositions au Mal la suite
de la Guerre de tous contre tous, il leur sera aussi donn, pour
se repentir et sorienter vers le Bien, une possibilit beaucoup
plus grande que toute contrainte pouvant les entraner
fatalement vers le Mal.
Des confrences prcdentes, il ressort que les hommes qui
se tournent ds maintenant vers une conception spirituelle du
monde, afin de survivre au-del de la Guerre de tous contre
tous dans la sixime priode, celle de louverture des Sceaux,
auront la possibilit de souvrir au principe du Christ. Ils
recevront alors les lments spirituels dont le germe aura t
dpos pendant lpoque dite Eglise de Philadelphie ; ils
parviendront la priode suivante dans un tat
particulirement favorable la spiritualisation. Ceux qui se
tournent notre poque vers la vision spirituelle acquirent
des dispositions trs marques sengager dans la voie
ascendante. Ne mconnaissons pas limportance du fait quun
assez grand nombre dtres humains ne sont dj plus sourds
aux enseignements de lanthroposophie qui sme dans
lhumanit les premiers germes de la vie spirituelle
consciente ; autrefois, ces enseignements se propageaient dans

linconscience. Il est fort important quune partie de


lhumanit reoive consciemment cette prdisposition
sengager dans la voie ascendante.
Mais du fait quaujourdhui se constitue un petit noyau
destin fonder une vaste fraternit, survivre lors de
louverture des sept Sceaux, les autres, ceux qui restent
sourds aujourdhui aux enseignements de la science spirituelle,
auront aussi une possibilit de salut. Car, avant darriver
lpoque de la Guerre de tous contre tous, les mes prsent
incarnes ont encore passer par mainte incarnation et
plusieurs occasions soffriront elles avant le tournant dcisif
qui suivra la grande Guerre.
Mme lpoque des sept Sceaux, nous aurons passer par
de nombreuses transformations ; les hommes auront trs
souvent loccasion douvrir leurs curs la conception
spirituelle du monde dont lorgane est aujourdhui le
mouvement anthroposophique. Ces occasions se rpteront
souvent, mais ne croyez pas quelles se prsenteront dans
lavenir de la mme manire quaujourdhui. Car nous ne
disposons actuellement que de moyens bien faibles pour
rpandre notre enseignement. Quand bien mme de nos jours
un homme parlerait avec tout le feu de lesprit, sa voix serait
encore bien faible en comparaison des facults humaines
servies par des corps plus volus qui, plus tard, permettront
dorienter lhumanit vers le courant spirituel. Quand, au
cours des poques venir, toute lhumanit aura volu, des
moyens tout nouveaux soffriront, grce auxquels les
conceptions spirituelles pourront pntrer dans les curs. La
parole la plus ardente quon puisse entendre aujourdhui
semblera bien peu de chose, compare la force qui, dans

lavenir, ouvrira la connaissance de lesprit les mes qui de


notre temps ne se laissent pas mouvoir. Nous ne sommes
quau dbut du mouvement spirituel ; il ira en sintensifiant et
il faudra beaucoup dobstination, beaucoup dendurcissement,
pour se fermer la puissante influence qui sexercera dans
lavenir sur les curs, sur les mes. Ceux qui notre poque
sont capables dcouter et dadmettre la conception
anthroposophique du monde se prparent vivre plus tard en
tres assez forts pour se dvouer ceux de leurs
contemporains qui nauraient pas eu jusqualors la possibilit
dveiller dans leurs curs les mmes sentiments. Nous ne
sommes aujourdhui que les prcurseurs des prcurseurs, rien
de plus. Notre mouvement spirituel nest encore quune toute
petite flamme. Elle deviendra dans lavenir un immense
brasier.
Si nous nous pntrons de cette vision intrieure, nous
comprendrons tout autrement ce qui se passe. De nos jours,
les hommes peuvent dj succomber, consciemment ou
inconsciemment, ce que nous appelons la magie noire. Les
gens qui vivent au jour le jour, impermables une conception
spirituelle du monde, pris dans la routine journalire, se
disent : que mimportent ces rveries ! ceux-l ne risquent
gure dtre attirs dans lorbite de la magie noire. Ils laissent
seulement se perdre loccasion daider un jour leurs
semblables parvenir la vie spirituelle. Pour eux-mmes,
rien nest encore perdu. Mais si lon commence ds notre
poque sapprocher de lesprit par des moyens illgitimes, on
contracte dans son me une prdisposition la magie noire. Il
ny a aujourdhui que fort peu dindividus qui succombent cet
art infme.
Vous comprendrez mieux en quoi il consiste quand je vous

aurai donn quelques indications sur sa pratique mthodique.


Vous aurez beau chercher parmi toutes vos connaissances,
vous ne trouverez personne qui se livre aujourdhui dj des
pratiques de ce genre. Ce dont on parle ce propos nest au
fond quamateurisme et pourra facilement tre limin dans
lavenir. Il est dj assez grave quon prne certains moyens
en vue dobtenir la russite, le succs ; cest dj un dbut de
magie noire. Certaines conceptions galement sont mauvaises
qui, bien quelles ne relvent effectivement pas de la magie
noire, sont pourtant bien tentatrices. Ces conceptions gagnent
aujourdhui certains milieux et foisonnent grce au
matrialisme ; mais bien quelles ne soient pas sans danger, le
mal quelles font nest pas irrmdiable. Cest seulement
lorsquil aura assimil lA B C de la magie noire que lhomme
sera vraiment sur la voie dangereuse qui mne labme. Or,
cet A B C consiste en ceci : celui qui devient llve dun
magicien noir est astreint dtruire consciemment toute vie,
tuer en infligeant le plus de souffrances possibles, et en
trouvant dans cette cruaut une certaine satisfaction.
Lorsquon poignarde, quon blesse un tre vivant avec
lintention de jouir de sa souffrance, on pratique dj lA B C de
la magie noire. Ce qui vient ensuite ne peut tre dcrit. Il est
dj grave de tailler dans la chair vivante comme on le fait par
la vivisection. Cest l dj une pratique nfaste, mais elle
trouve sa compensation du fait que les vivisecteurs, pendant le
Kamaloca, ressentiront les souffrances quils ont infliges
leurs victimes et qu lavenir ils renonceront ce genre
dactivits. Mais entailler systmatiquement la chair vivante
en prouvant du plaisir, cest sengager dj sur la pente
descendante de la magie noire et sapprocher toujours plus en
son me de la Bte deux cornes.

Ce monstre, ce tentateur que nous avons ainsi dcrit, il faut


nous le reprsenter comme dune toute autre nature que ltre
humain. Il a son origine dans dautres priodes de lvolution, il
en a gard certaines tendances et sera trs satisfait de
rencontrer des hommes qui seront rests trangers au Bien
sur la Terre. Ce monstre na rien pu tirer de la Terre. Il a vu
venir lvolution terrestre mais constate que, nayant pas
volu avec elle, il ne peut en tirer aucun profit. Il naurait pu
en profiter que sil avait russi exercer sur elle sa domination
un certain moment, notamment lorsque le Christ est
descendu sur la Terre. Si le principe christique avait t
touff dans son germe, si le Christ avait pu tre vaincu par
son adversaire, toute la terre aurait pu succomber au principe
de Soradt. Tel na pas t le cas. Aussi cet tre doit-il se
contenter des dchets dhumanit qui nauront pas suivi le
Christ, des hommes qui seront rests pris dans la matire ;
ceux-l formeront plus tard ses lgions.
Pour se faire une ide exacte de ce que sont ces lgions, il
faut aborder deux notions qui sont en quelque sorte une cl
pour certains chapitres de lApocalypse. Ce sont celles de la
premire mort et de la seconde mort . Il faut avoir une
image prcise de ce que lApocalypse entend par la premire
et la seconde mort de lhomme ou de lhumanit. Revenons
donc une fois encore aux vrits primordiales de lexistence
humaine.
Considrons lhomme actuel : du matin quand il sveille,
jusquau soir quand il sendort, il est constitu de quatre
lments : corps physique, thrique, astral et Moi. Pendant
sa vie terrestre il agit par son Moi sur les principes infrieurs
de son tre et il doit russir, pendant lvolution de notre

Terre, soumettre son corps astral au gouvernement de son


Moi.
Nous savons qu cette Terre succdera Jupiter, sa
prochaine incarnation. Sur Jupiter, lhomme apparatra tout
fait diffrent. Il aura transform son corps astral laide de
son Moi. Si nous disons actuellement de lhomme terrestre
quil possde, ltat de veille, un corps physique, un corps
thrique, un corps astral et un Moi, nous devrons dire de
lhomme sur Jupiter quil aura transform son corps astral en
Moi spirituel ou Manas. Il vivra alors dans un tat de
conscience plus lev quon peut caractriser ainsi : la
conscience lunaire, la conscience en images, qui sest encore
prolonge pendant les premiers temps de la Terre,
rapparatra, mais elle sera sous le contrle du Moi. De sorte
que ltre humain possesseur de cette conscience jupitrienne
aura une pense tout aussi logique que celle dont il dispose
aujourdhui ltat de veille. Lhomme de Jupiter sera donc
clairvoyant bien que dans certaines limites ; une partie du
monde de lme se rvlera lui. Il verra les joies et les
souffrances de son entourage sous forme dimages qui
monteront dans sa conscience.
Il vivra donc dans des conditions morales toutes diffrentes
des ntres. Lorsquil sapprochera dune autre me humaine,
la joie ou la douleur de cette me se traduira pour lui en
images. Limage dune souffrance le tourmentera. Sil ne peut
rien faire pour apaiser cette souffrance, il lui sera impossible
de la concilier avec son propre bonheur. Du fait de sa
conscience suprieure, les souffrances dautrui seront
intolrables pour le Jupitrien sil ne peut pas les adoucir et se
dbarrasser en quelque sorte des images qui sont lexpression
de ces souffrances. Lindividu ne pourra tre ni heureux ni

malheureux sans que tous le soient. A la conscience actuelle,


celle du Moi, sajoutera ainsi un tat de conscience tout
nouveau.
Pour comprendre la porte de ce dveloppement dans
lensemble de lvolution, il faut considrer une fois de plus
lhomme endormi. Pendant le sommeil, le Moi et le corps astral
se dtachent des corps physique et thrique, qui restent dans
le lit. De nuit, lhomme mprise pour ainsi dire et abandonne
ses corps physique et thrique. Or, du fait quil se trouve
ainsi libr de ceux-ci, du fait quil peut vivre la nuit dans un
monde spirituel, il lui est possible dagir par son Moi,
prcisment pendant son existence terrestre, pour
transformer son corps astral. Comment cette action sexercet-elle ?
Considrons lhomme ltat de veille. Supposons qu ct
de ses obligations professionnelles, de ses devoirs, il trouve le
moyen de consacrer chaque jour, ne serait-ce quun peu de
temps, des proccupations plus hautes, quil se pntre des
puissantes impulsions manant par exemple de lvangile de
saint Jean, des paroles suivantes : Au Commencement tait
le Verbe, et le Verbe tait en Dieu. Supposons quil voque si
bien en lui les images grandioses de cet vangile, quil garde
toujours prsente la pense quau dbut de notre re a vcu en
Palestine un tre quil veut suivre, prendre pour Idal, daprs
lequel il veut organiser sa vie, auquel il ne veut rien avoir
dissimuler. Dailleurs car lintolrance nest pas
recommander ici lvangile de saint Jean nest pas le seul
moyen pour lme datteindre ce but. Bien qu certains
gards il soit luvre humaine la plus grandiose, et que son
action soit minemment efficace, il faut bien dire quen se

plongeant avec dvotion dans la philosophie vdantique, la


Bhagavad-Ghita ou le Dhammabata, on trouvera amplement
des occasions de se prparer sunir au principe christique
dans ses incarnations futures, grce ce quon aura dj reu
ainsi.
Supposons donc quau cours de la journe quelquun
simprgne de ces images ; son corps astral sera marqu par
elles, par ces penses, par ces sentiments, qui y feront natre
certaines forces, produisant les effets les plus varis. Et la nuit,
quand cet homme se dgagera de ses corps physique et
thrique, ces effets persisteront dans son corps astral. Celui
qui aura su, ltat de veille, se livrer linfluence des images,
des sentiments inspirs par lvangile selon saint Jean, aura
engendr dans son corps astral quelque chose qui agira
pendant la nuit. Cest ainsi que lhomme daujourdhui peut
agir, en pleine conscience diurne, sur son corps astral.
Seul liniti peut se rendre compte consciemment de leffet
de ces mditations ; mais dans son ensemble, la nature
humaine se rapproche graduellement de cet tat conscient.
Ceux qui atteindront le but de lvolution terrestre
possderont alors un corps astral entirement pntr des
forces spirituelles acquises par leur propre Moi. Cette
conscience sera le rsultat, le fruit de lvolution terrestre, et
ils lemporteront vers lincarnation plantaire suivante, vers
Jupiter. On peut donc dire : lorsque la Terre aura cess
dexister, lhomme aura acquis les facults qui sont
reprsentes de faon symbolique par ldification de la
nouvelle Jrusalem . Il pourra plonger le regard dans le
monde dimages de Jupiter ; le Moi spirituel, Manas, sera
form en lui. Tel est le but de lvolution terrestre.

Ainsi, le premier objet de lvolution sur la terre, cest la


transformation du corps astral. Ce corps qui, de notre temps,
se libre la nuit des corps physique et thrique, rapparatra
transform. Cest en lui que lhomme recueille tout ce qui lui
est donn sur la Terre. Mais cela ne suffirait pas raliser le
but de lvolution terrestre. Le Moi aurait beau se librer du
physique et de lthrique, imprgner le corps astral des
impressions amasses pendant le jour, ltre humain
natteindrait pourtant pas le but de la Terre, si ses corps
thrique et physique ntaient pas transforms. Il faut
quautre chose se produise ; il faut que pendant lvolution
terrestre, les impressions graves dans le corps astral
simpriment toujours de nouveau, dans le corps thrique tout
au moins. Il est ncessaire que ce corps thrique ressente lui
aussi les effets de ce que le Moi labore dans le corps astral.
Actuellement, il est encore impossible ltre humain dagir
lui-mme sur son corps thrique. Il a encore besoin daide. Il
pourra commencer le faire sur Jupiter, quand il aura
transform son corps astral. Sur Vnus il travaillera son
corps physique ; cest la partie de lui-mme la plus difficile
conqurir. Sur la Terre lhomme est encore forc de quitter la
nuit ses corps physique et thrique. Pour que son corps
thrique reoive aussi son influence, il a besoin dune aide. Or
ltre qui lui apporte cette aide nest autre que le Christ, tandis
que ce qui laidera agir sur son corps physique, cest ce que
nous appelons le Pre . Mais tant que nest pas venu Celui
qui laide agir sur son corps thrique, lhomme est sans
pouvoir sur son corps physique : Nul ne vient au Pre que
par moi. Personne nacquiert la facult de travailler sur son
corps physique tant quil na pas accept le principe du Christ.
Lorsquil sera parvenu au but de lvolution terrestre, ltre

humain aura acquis la facult de transformer son corps astral


par ses propres forces, et aussi celle dagir jusque dans son
corps thrique. Il le devra la prsence vivante du Christ sur
la Terre. Si la vie du Christ ne stait pas unie la Terre, si
cette force ntait pas entre dans son aura, tout ce qui sest
dvelopp dans le corps astral ne se transmettrait pas au
corps thrique. On voit donc que celui qui se ferme au
principe du Christ, qui sen dtourne, se ravit la possibilit de
travailler sur son corps thrique comme il lui faut dj le faire
pendant lvolution de la Terre.
Nous pouvons maintenant caractriser dune autre faon
encore les deux sortes dtres humains qui existeront la fin
de lvolution terrestre : ceux qui, ayant accept le principe du
Christ, auront transform leur corps astral et reu laide
indispensable la transformation de leur corps thrique ; et
dautre part, ceux qui, insensibles ce principe du Christ,
nayant pas su trouver son aide, auront t incapables de
modifier en quoi que ce soit leur corps thrique.
voquons maintenant cet avenir de lhumanit. La Terre se
spiritualise, ce qui veut dire que lhomme perd totalement
llment matriel quil considre, pendant son existence
physique, comme une partie de lui-mme. Nous pouvons dj
nous faire une ide de ce qui advient alors de lui en pensant
ce qui se passe dordinaire aprs sa mort. A la mort, on perd
son corps physique. Or, cest cause de celui-ci que lhomme a
des dsirs et des tendances qui le rattachent la vie
quotidienne, et nous avons dj expos ailleurs les expriences
par lesquelles il doit passer.
Prenons par exemple un gourmand. Ici-bas, il peut
satisfaire son envie ; aprs la mort, ce nest plus possible. Mais

le dsir na pas disparu : il ne rside pas dans le corps


physique, mais dans le corps astral. Et comme lorgane
physique manque, toute possibilit cesse de satisfaire ce dsir.
Dans le Kamaloca, les mes de ce genre voient le monde
physique quelles ont quitt ; elles voient tout ce qui, dans ce
monde, peut encore leur faire envie, mais ne peuvent en tirer
aucune jouissance, parce quelles nont aucun instrument
physique qui le leur permette. Aussi ressentent-elles une soif
ardente. Il en est de mme pour tous les dsirs qui subsistent
en ltre humain aprs sa mort, et qui restent attachs ce
corps physique parce quils ne pourraient tre satisfaits que
par lui. Il en est toujours ainsi aprs la mort : ltre humain
voit son corps physique tomber en poussire et, dans la
mesure o ses dsirs restent lis ce corps, il continue dtre
attir vers notre plan terrestre. Et cette priode des dsirs
ardents se prolonge pour lui jusqu ce quil se soit sevr luimme dans le monde spirituel.
Reprsentez-vous donc la dernire mort, la dernire des
incarnations terrestres avant la spiritualisation de la Terre, la
toute dernire fois o lon dposera le corps physique. Les
hommes qui vivent actuellement sur terre seront alors
suffisamment volus, grce au principe du Christ, pour que
cet abandon de leur tout dernier corps physique ne prsente
pour eux aucune difficult particulire. Ils devront pourtant
abandonner quelque chose, car de la Terre spiritualise aura
disparu tout jamais ce qui peut donner de la joie par les
nourritures matrielles. Cette mort qui achve lultime
incarnation, cest celle que lApocalypse appelle la premire
mort . Alors, ceux qui auront pris en eux le principe du Christ
verront le corps physique se dtacher deux comme une
corce tombe de larbre. Cest le corps thrique qui dsormais

comptera pour eux, et grce laide du Christ, il sharmonisera


avec le corps astral et sera libre de tous dsirs, de tous besoins
dpendant du monde physique. Ces hommes continueront
vivre sur la Terre spiritualise dans des corps thriques qui
ne contiendront que ce qui y aura t introduit avec laide du
Christ. Ils auront cr entre leur corps astral et leur corps
thrique une harmonie due au principe du Christ.
Quant ceux qui nauront pas acquis ce principe, ils ne
connatront pas cette harmonie. Eux aussi devront perdre leur
corps physique car il ny en aura plus aucun sur la Terre
spiritualise. Tout ce qui est physique se sera dissous. Ces
tres ressentiront dans leur corps thrique un dsir ardent,
inassouvi, brlant, de ce dont ils ont joui dans la vie physique
et dont ils devront dsormais se passer. Ainsi, au dbut des
temps qui suivront la dissolution de la matire physique,
certains tres humains vivront avec, comme lment essentiel,
un corps thrique en harmonie avec leur corps astral ; tandis
que chez dautres, il y aura dissonance parce que leurs dsirs
les attireront encore vers ce qui aura d tre rejet avec le
corps physique.
Mais la spiritualisation de la Terre suivra son cours et un
moment viendra o le corps thrique lui-mme nexistera
plus. Ceux dont le corps thrique sera alors en harmonie avec
le corps astral le rejetteront sans souffrir, car ils subsisteront
dans leur corps astral, qui sera rempli de lEntit du Christ ; ils
ressentiront comme une ncessit impose par lvolution ce
dtachement du corps thrique. Ayant pris le Christ en eux,
ils se sentiront capables de reconstituer par eux-mmes leur
corps thrique. Mais ceux qui prouveront encore dans leur
corps thrique le dsir de ce qui a disparu, ceux-l ne
pourront pas le conserver quand tout sera devenu astral. Il

leur sera pris, il leur sera arrach, et ils auront limpression de


mourir une seconde fois ; ils subiront la seconde mort .
Cette seconde mort passera inaperue pour ceux qui auront
harmonis leur corps thrique avec leur corps astral, en
accueillant le principe christique. Elle sera sans pouvoir sur
eux. Mais les autres en souffriront lorsquils passeront ltat
suivant, de pure astralit.
Alors, dans lhumanit, ceux qui auront entirement
imprgn leur corps astral des forces du Christ auront atteint
le but de lvolution terrestre. Ceux-l seront mrs pour vivre
sur Jupiter ; ds notre Terre ils auront trac le plan de
lvolution jupitrienne. Ce plan, cest ce quon appelle la
Jrusalem nouvelle . Ces hommes vivront dans un
nouveau ciel et une nouvelle Terre : Jupiter. Ce futur
Jupiter sera accompagn dune sorte de satellite compos de
ceux qui seront exclus de la vie de lEsprit, ceux qui auront
subi la seconde mort et qui par consquent nauront
aucune possibilit datteindre ltat de conscience jupitrien.
Dune part donc des hommes auront acquis la conscience
jupitrienne, le Manas , et dautres auront repouss les
forces pouvant leur donner cette conscience. Ceux-ci
natteindront ltat de conscience terrestre que sur Jupiter. Ils
seront donc, comme lest actuellement lhomme sur la Terre,
constitus de quatre lments. Or un tre de cette sorte ne
peut se dvelopper que sur la Terre ; elle seule lui offre
lenvironnement, le milieu convenable : le sol, lair, les nuages,
les plantes, les minraux, tout ce qui est ncessaire lhomme
pour vivre avec les quatre lments de sa nature. Sur Jupiter
rgneront des conditions tout autres. Ce sera une nouvelle
Terre . Autres seront le sol, lair, leau, autres les cratures.

Une vie normale y sera impossible pour ceux qui nont acquis
quune conscience terrestre. Ceux-l seront des attards.
Mais alors se produira quelque chose qui peut nous
apporter un apaisement. Mme sur Jupiter, une dernire
possibilit sera offerte aux tres dgnrs ; la grande force
quauront alors les plus avancs leur permettra dinciter une
nouvelle fois ces tres revenir au bien, et mme den sauver
un certain nombre. Cest seulement pendant lincarnation
plantaire suivante, celle de Vnus, que sera prise lultime,
lirrvocable dcision.
Si lon rflchit tout cela, les choses prennent un autre
aspect. Elles nveillent plus en nous inquitude et angoisse,
mais seulement le dsir de mettre tout en uvre pour que la
mission de la Terre saccomplisse. Lavenir de lhumanit se
dcouvre nos yeux en un tableau grandiose. Nous
pressentons tout ce qui pouvait vivre dans lme clairvoyante
de celui qui a crit lApocalypse, cette Apocalypse que nous
avons commente ici bien imparfaitement. Chaque mot,
chaque tournure de phrase mme y a son importance.
Tchons seulement de les bien comprendre.
Nous avons vu dans la dernire confrence que le 6,6,6 se
rapporte la Bte deux cornes ; puis vient cette parole
remarquable : Ici est la Sagesse. Que celui qui a lintelligence
calcule le nombre de la Bte, car cest un nombre dhomme.
Il semble y avoir l une contradiction, comme il y en a
dailleurs apparemment dans tous les ouvrages doccultisme.
Vous pouvez en effet tre srs quun enseignement dans
lequel lintelligence humaine ordinaire ne trouve aucune
contradiction ne provient pas dune source occulte. Le
dveloppement de lunivers nest pas chose si simple, si banale

que la raison, lintelligence ordinaire ne doive pas y trouver de


contradictions. Pour que celles-ci disparaissent, il faut
entreprendre des tudes plus approfondies.
Celui qui observe la croissance dune plante, la manire
dont elle se dveloppe de la racine au fruit, dont la feuille verte
se transforme en ptale, le ptale en tamine, etc peut trs
bien se dire : il y a l des formes contradictoires ; le ptale est
en contradiction avec la feuille, celle-ci avec la tige, etc Mais
si le regard va plus profondment, on voit lunit de lensemble
au-del de ces apparences contradictoires. Il en est ainsi de
tout ce que lintelligence peut observer dans lunivers ; ce sont
prcisment les vrits les plus profondes qui lui apparaissent
contradictoires. Ne nous laissons donc pas troubler par
lapparente contradiction qui se prsente ici : Que celui qui a
de lintelligence rflchisse au nombre de la Bte, car cest un
nombre dhomme.
Voyons une fois de plus comment lhomme peut tomber au
pouvoir de la Bte deux cornes. Nous avons dj dit qu
partir du milieu de lre atlantenne, ltre humain a dormi,
pour ainsi dire, au lieu de se dvelopper, de slever
spirituellement. Cet tat de sommeil, cest celui de lpoque
actuelle. Il tait ncessaire quil en ft ainsi sans quoi jamais
naurait pu apparatre ce que nous appelons aujourdhui
lintelligence rationnelle . Les hommes dautrefois ne la
possdaient pas. Ils agissaient pousss par des impulsions, par
des visions, et non par la rflexion. Puis lhomme a perdu
lancien don de clairvoyance ; en change, il a reu lintelligence
et il est descendu plus bas dans la matire. Si bien quun voile
sest interpos entre lui et le monde spirituel alors que,
simultanment, la raison apparaissait. Or cette raison peut
constituer un grand obstacle au dveloppement spirituel. Ce

qui empchera finalement lhomme de venir au Christ, ce nest


pas autre chose que cette raison sduite, cette intelligence
gare. Si ceux qui tomberont la fin au pouvoir de la Bte
deux cornes pouvaient alors jeter un regard sur ce qui leur a
jou le plus mauvais des tours, ils se diraient : Certes le
chemin de labme na t trac quassez tard ; mais ce qui a
obscurci le principe du Christ mes yeux, cest la raison.
Que celui qui possde cette intelligence rationnelle
rflchisse donc au nombre de la Bte. Car en devenant
homme, cest--dire en tant dou dintelligence personnelle, il
est devenu sensible aux sductions de la Bte dont le nombre
est 6,6,6. Ce nombre est donc, en mme temps, un nombre
dhomme , et quil en soit ainsi, nul autre ne peut le
comprendre que celui qui est dou dintelligence. Cest le
nombre de ltre humain dont la raison sest laiss sduire.
Si vous comprenez bien les quelques indications que jai pu
vous donner, vous constaterez que le contenu de lApocalypse
saccorde avec les vrits que rpand aujourdhui
lanthroposophie. Son auteur donne ce quil avait promis. Il
mne lhomme la vision de ce qui doit venir, la vision des
Entits, des Puissances qui dirigent lunivers.
***

A prsent il est ncessaire dindiquer dans quel but


lApocalypse a t crite. Il y aurait trop dire pour lexposer
en dtails. Je voudrais du moins vous donner une indication
qui ressort dailleurs du texte lui-mme. Un temps viendra, dit
lauteur de lApocalypse, o les hommes se seront levs un
si haut degr de conscience quils pourront voir les tres qui
dirigent lunivers, ces tres dont la nature est caractrise par

lAgneau, par lapparition du Fils de lHomme lpe


flamboyante. Cela nous est indiqu en termes qui apportent
dj lapaisement dont nous avons parl. Le grand clairvoyant
qui a crit lApocalypse savait que les hommes avaient jadis
t dous dune clairvoyance nbuleuse, quils avaient en
quelque sorte t associs lexistence divine, quils voyaient
par eux-mmes le monde divin, spirituel. Mais qui donc a
perdu cette facult de vision ? La question est dimportance.
Ce don de clairvoyance a t perdu par les tres humains
qui sont descendus sur le plan physique, vers la vie physique,
partir de la seconde moiti de lre atlantenne. Ces hommes
ont alors peru le solide, les objets terrestres et leurs contours.
Lantique clairvoyance a disparu. Les hommes sont devenus
conscients deux-mmes mais le monde spirituel sest ferm
leurs yeux. Les brumes des poques antrieures se sont
disperses, lair sest purifi, la terre sest durcie et les
hommes lont dsormais foule librement. Tout cela sest
produit relativement tard, paralllement lacquisition de
lintelligence actuelle et de la conscience personnelle.
Rappelez-vous maintenant ce que je vous ai dit au sujet de
la Terre, en voquant le grand vnement du Golgotha. Si
lpoque, quelquun de clairvoyant avait pu observer la Terre
du dehors, il aurait vu laura astrale de celle-ci se transformer
linstant prcis o le sang a coul des plaies du Sauveur. La
Terre sest alors imprgne de la force du Christ. Et de ce fait,
elle pourra un jour se runir au Soleil. La force du Christ
crotra. Cest elle qui prserve notre corps thrique de la
seconde mort. Peu peu, progressivement, le Christ devient
lEsprit de la Terre et le vritable chrtien comprend cette
parole : Celui qui mange mon pain me foule aux pieds.
Celui-l considre la Terre comme le corps du Christ. La

Terre, globe plantaire, est le corps du Christ ; elle commence


du moins ltre. Le Christ devient peu peu lEsprit de la
Terre ; il arrivera sunir elle totalement. Et lorsque plus
tard elle se runira au Soleil, le grand Esprit de la Terre, le
Christ, deviendra lEsprit solaire.
Le corps de la Terre sera le corps du Christ et les hommes
doivent travailler ce corps. Ils se sont mis luvre lorsquils
sont descendus sur la Terre ; ils lont travaille avec leurs
forces physiques. Toutes les anciennes traditions le
mentionnent, mais on ne le remarque gure parce quon ne
comprend pas de quoi il sagit. La tradition perse, par exemple,
rapporte quau sortir de ltat de conscience clairvoyante, les
hommes ont commenc transpercer la Terre . Tant quils
seront encore dans la phase o ils transpercent la Terre ,
cest--dire o ils travaillent le sol, ils transperceront le corps
du Christ, ils nauront pas la vision clairvoyante des forces qui
guident lvolution, ils ne verront surtout pas le Christ face
face. Mais lauteur de lApocalypse voque le temps o ce ne
seront pas seulement les clairvoyants de jadis qui
contempleront le monde spirituel ; ce sera toute lhumanit qui
aura de nouveau atteint le plan sur lequel il lui sera possible de
voir le Christ lui-mme. Toutes les cratures le verront et
ceux qui lont transperc le verront galement. Ceux qui, au
cours de leur dveloppement, ont d travailler, transpercer le
sol, verront le Christ. Et les paroles que nous avons cites
( Celui qui mange mon pain me foule aux pieds ) font
pntrer trs profondment dans le monde imag des
mystres, dans le langage apocalyptique, celui qui sattache
les comprendre.
Qua donc voulu rvler lauteur de lApocalypse ? Cette

question trouve sa rponse lorsquon se rappelle les origines


de ce document. O aurait-on pu trouver auparavant ce quil
contient ? Si vous remontiez jusquaux mystres de lantiquit,
ceux de la Grce, les mystres orphiques, ceux dEleusis,
dEgypte, de Chalde, de Perse et mme de lInde, vous y
trouveriez lApocalypse. Elle existait dj, elle tait l.
Elle ntait pas crite, mais se transmettait de gnration
en gnration parmi les prtres, les hirophantes. La mmoire
tait alors si vive quelle pouvait retenir des textes mme
aussi considrables. Dans des poques plus rcentes, elle tait
encore plus vigoureuse quelle ne lest aujourdhui. Quon se
rappelle seulement les ades rcitant lIliade, parcourant le
pays en chantant de mmoire ce long pome. Il ny a pas
encore si longtemps que la mmoire a dclin. Dans les coles
de mystres, lenseignement ntait pas crit, mais transmis
oralement par les initis de gnration en gnration.
Dans quel but lApocalypse a-t-elle donc t compose ?
Dans le but de donner des instructions celui qui menait les
adeptes linitiation. A lpoque, le candidat cette initiation
devait tre amen se dtacher de son corps physique, si bien
quil tait comme mort. Et pendant quil se trouvait dans cet
tat, linitiateur lui faisait voir dans son corps thrique ce que
plus tard, grce limpulsion du Christ, les clairvoyants
allaient pouvoir contempler sans sortir de leur corps physique.
Cest pour cela que les initis de lantiquit sont devenus les
prophtes qui ont pu pressentir la venue du Christ. Sils lont
pu, cest parce que leur apocalypse leur a prsent le
Christ comme devant apparatre dans lavenir. Jamais encore
ne stait produit un vnement comme celui du Golgotha, o
un tre humain vcut historiquement, dans un corps de chair,
tout le drame de linitiation. O aurait-on donc pu trouver le

moyen de comprendre lavance cet vnement venir ?


Les initis dun certain degr le percevaient lorsquils se
trouvaient en dehors de leur corps physique. Lvnement qui
eut lieu historiquement sur le mont Golgotha, sest donc dj
droul auparavant sur un autre plan, celui de la conscience.
Cest l que sest prpare la comprhension qui devait natre
lgard de cet vnement. Sinon on ne laurait pas compris
lorsquil se passa physiquement. Des foules entires auraient
pu y assister et ne pas y voir autre chose que la mise mort
dun condamn comme les autres. La possibilit de
comprendre la porte de ce qui sest accompli sur le Golgotha
vient des anciens Mystres. Leur enseignement a prpar les
hommes le saisir. Les matres des anciens Mystres auraient
pu dire : Ce que nous vous avons fait contempler, pendant que
vous tiez dgags par le sommeil initiatique de trois jours et
demi, ce que les Prophtes ont annonc, vous pouvez le
comprendre par lenseignement des Mystres.
Lauteur de lApocalypse a reu les traditions orales des
Mystres. Et lorsquil se pntrait intensment de cet
enseignement, le Christ lui apparaissait. Ce quil transcrivit
dans lApocalypse ntait donc pas nouveau par le contenu ; ce
qui en fit la nouveaut, cest la manire dont il appliqua ces
traditions antiques lvnement qui venait de se drouler.
Lessentiel, cest que ceux qui avaient des oreilles pour
entendre eussent la possibilit de parvenir peu peu, laide
du texte de lApocalypse, la comprhension de lvnement
du Golgotha. Telle fut lintention de celui qui a crit
lApocalypse.
La substance de celle-ci lui venait des anciens mystres ;
cest en effet un trs ancien document secret ; mais cest lui

qui la donn ouvertement lhumanit, lui le disciple que


Jsus aimait, celui auquel il a lgu comme par testament la
mission de rvler sa vritable nature. Il doit demeurer
jusqu ce que vienne le Christ, afin que ceux dont la
conscience est claire puissent le comprendre. Il est le grand
instructeur qui nous apprend ce quest vraiment lvnement
du Golgotha. Il a donn aux hommes le moyen de comprendre
cet vnement.
Au dbut de lApocalypse, son auteur dit ces paroles dont
jai essay de traduire les premires comme elles doivent ltre
conformment leur vritable sens : Ceci est la rvlation de
Jsus-Christ que Dieu a donne son serviteur qui dcrira
en bref comment saccomplira ce qui doit arriver. Il la mis
en signes et envoy par son Ange son serviteur Jean et celuici la exprim.
Que signifie en bref ? Cest comme si saint Jean disait :
Si je devais vous dcrire en dtails ce qui se passera depuis
nos jours jusqu ce que soit atteint le but de lvolution
terrestre, je devrais crire trop longuement. Je vais vous en
donner un bref aperu. Ce texte, les traducteurs qui ne
pouvaient entrer dans lesprit de lApocalypse lont traduit
ainsi : pour montrer ses serviteurs les choses qui doivent
se passer bientt. Ils croyaient que les vnements en
question allaient se produire prochainement. Mais il faut
comprendre une description abrge . Le texte original
contient une tournure de phrase qui autorise absolument
considrer cette traduction comme exacte.
Nous avons donn, dans ces confrences, maintes
indications sur ce document sacr infiniment ancien, sur les
mystres que le Seigneur a communiqus lhumanit par

lentremise du disciple quil aimait . Vous avez pu voir que


lApocalypse est une uvre trs profonde, pleine de sagesse et
peut-tre avez-vous parfois ressenti quelque inquitude en
constatant que certains passages y sont trs difficiles
comprendre. Mais je voudrais, pour terminer cette tude, vous
dire ceci : tout ce que jai pu vous exposer est absolument
conforme aux intentions de lauteur ; de tout temps on la
enseign ainsi dans les coles qui sont restes fidles ces
intentions. Certes, nous navons pas tout dit, loin de l, et lon
pourrait scruter bien plus avant les vrits, les profondeurs de
ce document. Si nous le faisions, tout ce que jai pu dire vous
ferait leffet dune premire et superficielle explication. Il ne
pouvait en tre autrement. Pour commencer, on ne peut
donner que des notions lmentaires. A partir de l, on pourra
creuser davantage. Car, sous cette surface, reposent de
nombreux mystres et nous navons pu en dvoiler quune
bien minime partie.
Si vous continuez suivre le chemin sur lequel vous vous
tes engags en concentrant toute votre attention sur
lApocalypse de saint Jean, vous pntrerez graduellement
dans les profondeurs de la vie spirituelle. Vous parviendrez
des vrits dont il est actuellement impossible de parler parce
quon ne peut pas encore en prendre conscience, et que
personne na encore doreilles pour les entendre . Les
oreilles doivent justement tre prpares entendre par des
explications telles que celles qui viennent dtre donnes. Peu
peu se formeront des oreilles qui sauront entendre ce qui
passe travers lApocalypse comme un courant des grandes
profondeurs.
Si vous avez retenu quelque chose de ce qui a t dit tout
en vous rendant compte que le sujet na t queffleur, vous

pourrez vous sentir pousss une tude plus approfondie de


ce que, faute de temps, je nai fait que vous laisser entrevoir.
Ces causeries de dbut ne peuvent tre quun stimulant et
celui qui se sentira engag en approfondir le vritable sens,
aura saisi la porte de ces confrences.

TABLE DES MATIRES

Confrence dIntroduction
Premire Confrence.
LApocalypse de saint Jean, un des documents les plus
rvlateurs de lsotrisme chrtien. La confusion stablit
partir dune certaine poque dans la pense humaine, qui
interprte matriellement des symboles dvnements
spirituels. La structure gnrale de lApocalypse et les
diffrents niveaux dinitiation
Seconde Confrence.
Lentranement initiatique dans les anciennes coles de
Mystres et linitiation chrtienne. Procds initiatiques du
pass et mthodes du prsent. Les formes de conscience
collective ou mes-groupes dautrefois. La voyance
astrale et les deux premiers Sceaux
Troisime Confrence.
Les grands rythmes de lvolution : cycles plantaires ou
globes res civilisations. Leur reflet dans les sept
Lettres. Les sept Esprits de Dieu et les sept toiles, et le but
de lvolution terrestre
Quatrime Confrence.
Rapports entre lvolution des races et celle des mes
individuelles. Modifications de lorganisme au cours de

lvolution.
A lavenir, le visage de lhomme sera lexpression de son
me vritable. Les progrs de lme humaine au cours du
pass, et lapparition parallle des espces animales, dchets
ncessaires.
Le Livre aux Sept Sceaux et l Agneau
Cinquime Confrence.
Incarnations successives de la Terre : Saturne, Soleil, Lune.
Entits normalement volues et entits retardes. Les 24
Vieillards. Lapparition du rgne minral
Sixime Confrence.
Lorigine de notre systme solaire et lhypothse de
Laplace.
Lincarnation : une densification progressive. Acquisition
des facults sensorielles et perte de la clairvoyance.
Ncessit de lapparition du Divin dans un corps de chair. Le
sang du Christ sur le Golgotha, vnement central de notre
volution
Septime Confrence.
Lvolution humaine la croise des chemins. Cration de
la race mauvaise, animalise. lvation des mes unies
limpulsion du Christ. Le Cinquime Sceau et laction du
Christ pour lhumanit venir. Union future de lOrient et
de lOccident
Huitime Confrence.

Le double aspect du Moi. Mission de lre qui suivra la


ntre : le combat contre les mchants. Le rle du Mal dans
lvolution et le vritable sens du manichisme. Mars et
Mercure.
Les sept Sons de trompette et les Coupes de la colre
Neuvime Confrence.
Constitution de ltre humain prsente et venir. La
Rsurrection des corps. Participation de lhomme lavenir
de la Terre : le Temple de Dieu. La Bte sept ttes et dix
cornes
Dixime Confrence.
Les sept tats de conscience et les globes . Les sept
tats de vie et les rgnes terrestres. Les sept tats de forme.
Les 7X7X7 tats successifs ou le tableau gnral de
lvolution.
Les sept ttes et les dix cornes (suite). Le nombre 6.6.6.
Onzime Confrence.
La survivance des formes du pass au temps de la
spiritualisation de la terre. Les tendances au mal et la
progression du nombre 6 au cours de lvolution. Le
dmon solaire et le 6.6.6
Douzime Confrence.
Ltat sur Jupiter. La seconde mort . Le nombre
dhomme . La nouvelle Jrusalem

Notes complmentaires
{1} Les paroles de Hegel sont les suivantes : La pense la plus profonde est lie
la figure du Christ, sa prsence historique extrieure ; et ce qui fait la
grandeur de la religion chrtienne, cest quavec toute sa profondeur, son
enseignement peut tre compris dans les faits extrieurs, et invite en mme
temps la pense creuser les choses. Ainsi, la religion chrtienne est accessible
tous les niveaux de culture, et satisfait en mme temps les exigences les plus
hautes. (Cours sur la philosophie de lhistoire.)
{2} Cf. Gthe : Lil doit son existence la lumire. Dun organe indiffrent et
animal, la lumire a tir un organe qui soit de mme nature quelle ; lil ainsi
est form par la lumire pour la lumire, afin que celle de ltre intrieur rponde
la lumire du monde. (Projet dune Thorie des Couleurs, 1810,
I ntroduction.)
{3} Mose, I I , chap. 3.
{4} Ev. selon saint Jean, VI I I , 58.
{5} Les disciples du Christ disent : Cf. Premire ptre de Jean, 1-8.
{6} Les anciens prtres nordo-germaniques sappelaient des trotts .
{7} Lvque goth Wulfila (Ulfilas en grec) a traduit la Bible en langue gothique
au I Ve sicle. Le manuscrit est rdig en lettres dargent et dor sur un
parchemin fond pourpre. I l nen subsiste quun fragment qui fut dcouvert au
XVI e sicle dans une abbaye de la Ruhr, transport Prague, de l en Sude
puis en Hollande o il fut pourvu dune reliure dargent trs prcieuse, do son
nom de Codex argenteus . I l est actuellement la Bibliothque Universitaire
dUpsal.
{8} Joachim de Flore : Abb de Floris ou Flore, mort en 1202. I l est lauteur dun
Evangelium aeternum qui donne une interprtation des prophties
contenues dans la Bible. Plus tard, il fut considr en I talie comme un prophte.
{9} que notre Terre a pass par plusieurs incarnations antrieures Voir
Rudolf Steiner : La Chronique de lAkasha ainsi que Science Occulte .
{10} Voir le 2e Sceau.
{11} Voir le 1 er Sceau.
{12} Voir le 2e Sceau.
{13} lincarnation de la Terre se divise en deux priodes : celle de Mars et celle
de Mercure. Voir Rudolf Steiner : Bilder okkulter Siegel und Sulen. Der
Mnchner Kongress , Pfingsten, 1907, Dornach, 1957.
{14} la lgende dont je parle Voir galement Rudolf Steiner : La mission
des mes de quelques peuples. Cycle de 11 confrences, Christiania, 1910.
{15} Gthe, Divan Orient-Occidental, Divine Nostalgie .
{16} Les quatre Rothschild : le pre, Mayer Amschel Rothschild, 1743-1812,

vcut Francfort-sur-le-Main. Salomon, 1816, fut le chef de la maison Vienne ;


Nathan transporta en 1813 la filiale anglaise de Manchester Londres ; Charles
fonda en 1820 la firme de Naples ; Jacob devint en 1812 le chef de la banque des
Frres Rothschild Paris.
{17} des grands guides de lhumanit Voir Rudolf Steiner : LOrient la
lumire de lOccident , Munich, 1909.

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