Rapport Final-IFAAS-FI-UEMOA-juin2012 PDF
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Rapport 2011-2012
Royaume Uni
France
Bahren
Bureaux IFAAS
IFAAS IFAAS
Projets
Projects
2|P a g e
SOMMAIRE
Introduction gnrale
p. 6
p. 11
p. 52
p. 82
p. 111
p. 130
p. 160
p. 207
Annexes
p. 219
3|P a g e
Ce rapport contient les rsultats de ltude mene par le cabinet international IFAAS et commandite
par la Direction de la Monnaie et du Crdit (DMC) sous lgide du ministre des Finances de la
Rpublique du Sngal, avec le soutien de la Banque Islamique de Dveloppement.
Lobjet de ltude est lanalyse de la rglementation des marchs bancaires, assurance et financiers
de la zone UEMOA (Union Economique et Montaire Ouest-Africaine) ainsi que de la fiscalit du
Sngal et lancrage institutionnel de la conformit la Sharia en vue de limplmentation de la
finance islamique. Les termes de rfrence (TDR) sont rappels pour chacun des sujets traits. Il est
par ailleurs trs important de noter que ces TDR ont fait lobjet de discussions entre le cabinet IFAAS,
la DMC et certains reprsentants des secteurs concerns, permettant de recadrer au mieux les
rsultats attendus.
Une version provisoire de chaque chapitre a dabord t remise la DMC et lensemble des acteurs
concerns. Leurs observations ont t intgres dans ce prsent rapport qui constitue la version
finale.
Les volets qui sont traits ici et prsents chacun dans un chapitre sont :
-
Ltude et les analyses ont t ralises par les experts du cabinet IFAAS mais aussi, conformment
aux TDR, par des experts rglementaires, juridiques et fiscaux installs au Sngal. Elles ont t
menes selon une mthodologie approuve par lensemble des acteurs lors de la runion de cadrage
davant-lancement. Cette runion avait par ailleurs permis de circonscrire les livrables et dexpliquer
certains choix.
Des informations complmentaires, ncessaires la comprhension de certains aspects, sont
ajoutes en annexe.
4|P a g e
AAOIFI : Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions Organisme de la
standardisation de lindustrie financire islamique
BCEAO : Banque Centrale des tats de l'Afrique de l'Ouest
BRVM : Bourse Rgionale des Valeurs Mobilires
CDC : Caisse des Dpts et Consignations
CREPMF : Conseil Rgional de l'Epargne Publique et des Marchs Financiers
DGID : Direction Gnrale des Impts et des Domaines
IFIs : Institutions financires islamiques
IFSB : Islamic Finance Services Board
IRR : Investment Risk Reserve
PER : Profit Equalization Reserve
SFD : Systmes Financiers Dcentraliss
ce symbole souligne que la remarque releve est importante
ce symbole souligne que le point relev est moins problmatique et que la remarque est
donne titre dinformation
5|P a g e
Introduction gnrale
Principes fondateurs de la finance islamique
Dans le contexte actuel de rarfaction des ressources financires et de crise conomique, la finance
islamique apparat de jour en jour comme une alternative intressante la finance conventionnelle.
Les Etats, quils soient dOrient ou dOccident, sont de plus en plus nombreux sy intresser.
De par les potentialits quelle offre, la finance islamique suscite un vif intrt, toutes catgories
sociales confondues, et prsente des implications conomiques et sociales1 fort intressantes pour
un pays comme le Sngal et, au-del, pour lensemble des pays de lUEMOA.
Quelle dfinition de la finance islamique ?
La finance islamique peut tre dfinie comme un nouveau systme financier dont la
conceptualisation se construit autour dune subtile conjugaison entre lconomie, lthique et le droit
musulman des affaires commerciales. Ses finalits rsident dans la volont de faire en sorte que les
produits financiers soient compatibles avec les principes juridico-thiques de lIslam. (source : Pr
Mohamed Bechir Ould Sass2 dans le rapport AIDIMM-IFAAS, Finance islamique, zoom sur la
France , 2011).
Les 10 commandements de la finance islamique
1- Interdiction du taux dintrt (riba)
Le Coran, premire source du droit musulman, interdit formellement quun prt dargent soit
rembours avec une majoration prdtermine sous la forme dun taux dintrt quil soit faible ou
lev. Un prt ne peut, en effet, faire lobjet dune rmunration. Si le prteur souhaite que son
capital soit rmunr, il doit soit investir en devenant partenaire de lemprunteur, soit acheter le
bien objet de lemprunt et le revendre (ou le louer) celui qui sollicite lemprunt. Par consquent, le
bailleur de fonds a le choix entre :
-
Introduction gnrale
6|P a g e
tant par ailleurs appel chaque anne sacquitter de la Zakat3, il aura tout intrt investir ses
conomies plutt qu les laisser, comme le dit lexpression, dormir sous son lit .
3- et 4- Interdiction de la spculation excessive et de lala dans un contrat commercial
(respectivement en arabe mayssir et gharar)
La Sharia, en condamnant la thsaurisation, encourage linvestissement et donc la prise de risque
financier. Dans le mme temps, elle prohibe formellement toute notion de jeu de hasard et de pari.
Deux lments sont au centre de la prohibition de la spculation dun point de vue islamique : le
gharar et le mayssir.
Gharar : ce mot arabe peut tre traduit par ala ou incertitude. On parle de gharar quand lobjet
dun contrat est ambigu, alatoire ou conditionn par un vnement futur incertain, hors de contrle
des parties prenantes. Cest lexemple des contrats dassurance conventionnelle qui sont par
dfinition des contrats alatoires, et que lislam prohibe. Conceptuellement, ceci sexplique par le fait
que, dune part, le client paie une prime alors quil ne peut savoir lavance sil sera victime dun
sinistre. Dautre part, quand bien mme ce dernier se produit, aucune des parties au contrat ne peut
connatre lavance le montant des dgts. Par consquent, le contrat contient une forme diniquit
entre lassureur (qui peut payer in fine beaucoup plus que ce quil a touch) et lassur (qui peut
longtemps payer pour une prestation dont il ne bnficiera finalement pas).
Mayssir : terme arabe que lon traduit parfois par pari. Le mayssir se manifeste par exemple dans les
jeux de hasard, configuration o la situation des parties prenantes dpend de la ralisation dun
vnement improbable. Autrement dit la finance islamique se veut un rempart face toute drive
menant vers la finance casino . Ce qui est condamn ici, cest le comportement qui conduit la
spculation dans sa dfinition excessive. Un investisseur qui se dsintresse totalement de la ralit
conomique de son investissement, qui parie la hausse alors que tous les indicateurs techniques
tendent vers la baisse (ou inversement), a, in fine, un comportement qui conduit certaines drives
que connaissent les marchs aujourdhui.
5- Obligation dadossement des transactions un actif tangible
Toute transaction financire doit tre sous-tendue par un actif tangible identifiable. Cest pour cette
raison que finance islamique et conomie relle vont de pair. En obligeant un investissement tre
corrl un bien qui existe rellement et qui a donc une ralit conomique tangible, au lieu dtre
adoss un simple papier qui na dexistence que sur les ordinateurs des salles de march, on
replace la finance au service de lconomie.
6- Principe de la prise de risque, du partage des profits comme des pertes
La finance islamique dveloppe une vision particulire sur le partage des risques et des profits entre
les parties prenantes dune transaction financire et plus particulirement dans les financements dits
participatifs . La Sharia prconise un partage quitable des risques entre linvestisseur,
lapporteur des capitaux, et lentrepreneur qui a besoin de fonds pour crer ou dvelopper son
activit. Ce sont par consquent les gains mais aussi les pertes que peut dgager le projet de
lentrepreneur qui feront lobjet dun partage entre les parties. De ce fait, une transaction financire
3
La zakat est le 4me pilier de lislam correspondant limpt social purificateur que le musulman doit prlever chaque anne sur sa
richesse sil a atteint le seuil dfini et le reverser des ayants droits clairement dtermins par le Coran, notamment les pauvres et les
ncessiteux. Ce prlvement dpendra du profil de lindividu : si cest une personne physique il est de 2.5% par an. Si cest une personne
morale le pourcentage dpendra de lactivit exerce.
Introduction gnrale
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qui transfre lensemble des risques sur une seule des parties prenantes, ou qui garantit lavance
un revenu sans prise de risque lapporteur du capital, est contraire aux principes de la Sharia.
7- Interdiction dinvestir dans les secteurs illicites (haram4)
Les secteurs dactivits interdits par lislam sont, entre autres, ceux des industries des jeux de hasard,
de lalcool, du tabac, de llevage porcin, du cinma lorsquil favorise la dbauche ou la dchance
de ltre humain , des banques et assurances conventionnelles. Cette liste nest pas exhaustive, il
est question de tout secteur contraire lthique musulmane.
8- Interdiction du commerce de la dette
Lendettement nest pas interdit en islam. En revanche une dette ne peut faire lobjet elle-mme
dune transaction commerciale titre onreux. Cest typiquement le cas des subprimes, ces dettes de
mnages amricains revendues sur les marchs financiers. Les banques islamiques nont pas achet
ces titres, dits aujourdhui toxiques , et par consquent ont t prserves de la crise quont
connue de nombreux tablissements financiers occidentaux.
9- Linterdiction de la vente dcouvert
La tradition prophtique musulmane, lautre source de loi en matire de transaction commerciale
pour les musulmans, impose un principe simple : on ne peut vendre ce qui ne nous appartient
pas . En effet, vendre un bien sans en avoir au pralable acquis la proprit signifie que lon na pris
aucun risque sur lopration et introduit galement un ala sur sa bonne ralisation.
10- Le prt taux zro et le bon traitement dun dbiteur en difficult (relle et srieuse)
Enfin, le prt taux zro est un acte hautement apprci dans la tradition musulmane. Il rtablit la
confiance entre les individus dans une socit. Ici on ne recherche plus simplement le profit matriel,
mais une dimension spirituelle, thique, sociale et solidaire qui ne peut se quantifier. Il en est de
mme dans le cas du dfaut de paiement, lapplication de pnalits de retard tant strictement
interdite. Il est recommand dallger le fardeau du dbiteur (quand, bien entendu, celui-ci est
vritablement dans la gne) par laccord dun dlai supplmentaire par exemple, au lieu de
loppresser par des menaces de poursuites judiciaires ou des pnalits qui augmentent sa dette. Ce
dernier commandement renferme un lment social et socital trs important.
Introduction gnrale
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tout surplus vers lors de l'acquittement d'une dette (et dont le versement a t pos
comme condition de faon explicite ou implicite dans le contrat de prt/crdit en raison du
dlai accord pour le rglement diffr). Il sagit ici de riba an-nassia;
tout surplus concret peru lors de certains changes directs entre deux lments de mme
nature (or, argent, monnaie fiduciaire, dattes, bl). Il est question ici de riba al-fadl;
tout emprunt qui rapporte un avantage conditionn au prteur par rapport ce qu'il a
avanc initialement.
En revanche, toute opration commerciale adosse un actif tangible (et licite au regard du droit
musulman), peut faire lobjet dune rmunration pour une banque islamique sous rserve que celleci sappuie sur des contrats spcifiques contenant des clauses galement conformes au droit
musulman.
Dans la banque islamique, un prt ne pouvant se faire qu titre gracieux (donc taux zro), une
opration de financement impliquera trs souvent le recours un contrat portant sur un actif
tangible pour lagent conomique qui prsente un besoin financier. Lorsquil sera question du
financement dune activit ou dune entreprise, le Financier/la Banque islamique entrera dans une
relation contractuelle o il aura le rle dun investisseur partenaire prenant part la fois aux profits
et aux pertes. Dans dautres cas, le Financier/la Banque sera un commerant intermdiaire qui
achtera dabord un bien en le payant au comptant chez un fournisseur, puis le revendra avec une
marge bnficiaire son client qui pourra payer selon des modalits convenues (par exemple en
plusieurs fois, ou en intgralit une date fixe). Dans le contexte de la banque islamique, la relation
Crancier/Dbiteur fait lobjet dun encadrement tout particulier et met en uvre une gestion du
risque plus pointilleuse. Plus globalement, une institution financire islamique doit faire face des
risques spcifiques en plus de ceux que peut rencontrer une banque conventionnelle.
Introduction gnrale
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Une banque islamique peut, tout comme la conventionnelle, revtir la forme de banque
commerciale, dinvestissement, de banque daffaires ou dautres formes dinstitutions financires
telle une institution de microfinance.
Si la pratique du taux dintrt lui est interdite, la banque islamique en tant quexpert en gestion et
intermdiation financire aura le droit de se rmunrer par le biais de commissions pour tout un
ensemble de services et de prestations, loyers reus par la location des actifs ou encore de marges
bnficiaires sur des ventes dactifs.
En rsum, une banque islamique ou une institution financire islamique est un tablissement
polyvalent dont les activits sont :
- la collecte des fonds du public, des personnes morales de droit priv ou de droit public ;
- les services de gestion des fonds collects ;
- les oprations de financement de biens mobiliers et immobiliers ;
- les oprations dinvestissement, notamment en mode capital-risque et en fonds propres.
Introduction gnrale
10 | P a g e
CHAPITRE I
La finance islamique et la rglementation bancaire de lUEMOA
Prambule
p. 12
p. 14
p. 25
p. 28
p. 32
p. 51
www.ifaas.fr
11 | P a g e
Prambule
Ce chapitre prsente une analyse de la rglementation bancaire dans lUEMOA et un ensemble de
propositions soit damnagement du cadre dj existant soit de mise en place dun cadre spcifique
la finance islamique.
Rsultats attendus
12 | P a g e
Cest la lumire des lments introductifs sur la banque et la finance islamiques que nous
analyserons la loi bancaire de lUEMOA afin dy identifier les possibles obstacles qui empcheraient
une banque islamique dexercer son activit et de proposer ses produits aux agents conomiques
locaux et internationaux.
Nous rsumons ci-aprs les points les plus problmatiques qui, au regard de notre exprience,
mritent une attention particulire en matire de rglementation pour les banques et les systmes
financiers dcentraliss :
13 | P a g e
souligne que le point est moins problmatique et est trait ici titre dinformation.
Le sigle IFIs signifie : Institutions Financires Islamiques.
Les points relevs permettent de comprendre et de mieux apprhender les propositions et
recommandations faites plus loin dans le rapport. Certains lments sont relevs titre
pdagogique. Il est important de comprendre que chaque point relev ne fait pas forcment lobjet
dune proposition ou dun amnagement.
14 | P a g e
Articles de loi
Points relevs
15 | P a g e
Articles de loi
Points relevs
Art. 5 :
Sont considrs comme fonds reus du
public, les fonds qu'une personne recueille
auprs d'un tiers, notamment sous forme de
dpts, avec le droit d'en disposer pour son
propre compte, mais charge pour elle de
les restituer. Les fonds provenant d'une
mission de bons de caisse sont considrs
comme reus du public. Toutefois, ne sont pas
considrs comme fonds reus du public:
1) les fonds constituant le capital d'une
entreprise;
2) les fonds reus des dirigeants d'une
entreprise, ainsi que des actionnaires,
associs ou socitaires dtenant dix pour cent
(10%) au moins du capital social;
3) les fonds reus d'tablissements de crdit
l'occasion d'oprations de crdit;
4) les fonds reus du personnel d'une
entreprise, condition que leur montant
global reste infrieur dix pour cent (10%)
des capitaux propres de ladite entreprise
Art. 6 :
Constitue une opration de crdit, pour
l'application de la prsente loi, tout acte par
lequel une personne, agissant titre onreux
:
1) met ou promet de mettre des fonds la
disposition d'une autre personne ;
2) prend, dans l'intrt de celle-ci, un
engagement par signature tel qu'un aval, un
cautionnement ou une garantie.
Sont assimils des oprations de crdit, le
crdit-bail et, de manire gnrale, toute
opration de location assortie d'une option
d'achat
Art. 9 :
Sous rserve, le cas chant, du respect des
autorisations
et
autres
dispositions
lgislatives et rglementaires spcifiques,
relatives l'exercice de certaines activits ou
professions, les tablissements de crdit sont
galement habilits effectuer les oprations
suivantes, considres comme connexes
16 | P a g e
Articles de loi
Points relevs
leurs activits:
1) oprations sur or et mtaux prcieux;
2) oprations de change manuel ou
scriptural;
3) oprations de placement, savoir les
prises de participation dans des entreprises
existantes ou en formation et toute
acquisition de valeurs mobilires mises par
des personnes publiques ou prives;
4) oprations de conseil et d'assistance en
matire de gestion financire, gestion de
patrimoine, gestion et placement de valeurs
mobilires et produits financiers, oprations
d'ingnierie financire et, de manire
gnrale, toutes oprations destines
faciliter la cration et le dveloppement des
entreprises, notamment la recherche de
financements et de partenaires;
5) oprations de location simple de biens
mobiliers
ou
immobiliers
par
les
tablissements financiers caractre
bancaire, habilits effectuer des oprations
de crdit-bail;
6) oprations d'intermdiation en tant que
commissionnaires, courtiers ou autrement
dans tout ou partie des oprations de banque
et des oprations vises au prsent article
Mousharaka, Moudaraba.
A des fins de comprhension de ces produits et de
leurs diffrentes finalits, une instruction de la
Banque Centrale devrait mentionner la liste des
oprations autorises par l'article 9 en
mentionnant les oprations spcifiques de la
finance islamique .
Art. 15 :
Une instruction de la Banque Centrale
dtermine les pices joindre la demande
d'agrment.
Art. 43 :
Il est interdit aux banques de se livrer, pour
leur propre compte ou pour le compte
d'autrui, des activits commerciales,
industrielles, agricoles ou de service, sauf
17 | P a g e
Articles de loi
Points relevs
Art. 47 :
Les oprations des diverses catgories
d'tablissements financiers caractre
bancaire sont rglementes par une
instruction de la Banque Centrale, en fonction
de la nature de leur activit et sous rserve
des dispositions de l'article 56.
Art. 49 :
Les tablissements financiers caractre
bancaire ne peuvent recevoir de dpts de
fonds du public que dans le cadre de leur
activit et s'ils y ont t autoriss par dcret,
et dans les conditions fixes par ledit dcret,
aprs avis conforme de la Banque Centrale.
Art. 56 :
Le Conseil des Ministres de l'UMOA est
habilit prendre toutes dispositions
concernant :
()
La Banque Centrale est habilite prendre
toutes
dispositions
concernant
les
instruments et les rgles de la politique du
crdit applicables aux tablissements de
crdit, notamment la constitution de rserves
obligatoires dposes auprs de la Banque
Centrale, ainsi que les taux et conditions des
oprations effectues par les tablissements
de crdit avec leur clientle.
Elle peut instituer des dispositions
particulires en faveur de certains
tablissements statut spcial, notamment
les tablissements ne recourant pas l'usage
18 | P a g e
Articles de loi
Points relevs
Art. 65 :
Les tablissements de crdit agrs dans
lUMOA adhrent un systme de garantie
des dpts.
Art. 75 83 et suivants :
Les tablissements de crdit, qui n'auront
pas constitu auprs de la Banque Centrale
les rserves obligatoires qui seraient
institues en vertu de l'article 56 ou qui ne lui
auront pas cd leurs avoirs en devises
lorsqu'ils en sont requis conformment
l'article 17 des Statuts de ladite Banque,
seront tenus envers celle-ci, d'un intrt
moratoire dont le taux ne pourra excder un
pour cent (1%) par jour de retard.
Art. 97 :
En cas de retard, le liquidateur doit, pour les
sommes qu'il n'a pas verses, payer des
intrts au taux de pension de la Banque
Centrale.
Art. 105 :
Toute personne physique ou morale autre
qu'un tablissement de crdit, qui fait
profession habituelle de servir d'intermdiaire
19 | P a g e
Articles de loi
Points relevs
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Remarques prliminaires
Titre prliminaire
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Article de loi
Remarques prliminaires
Art. 18
22 | P a g e
Article de loi
Remarques prliminaires
prventives ou dissuasives ne reposant pas sur des
sanctions financires en se rfrant aux dispositions de
larticle 56 de la loi bancaire qui prvoient un rgime
spcifique pour les IFIs.
23 | P a g e
Article de loi
Remarques prliminaires
24 | P a g e
Articles de loi
Remarques prliminaires
Art. 1er :
Art. 5 :
Les crdits accords l'occasion de
ventes temprament sont, pour
l'application du prsent texte,
assimils des prts conventionnels
et, de ce fait, soumis aux dispositions
de l'article premier.
25 | P a g e
- Les banques et SFD islamiques doivent se doter dun Agent de Conformit Sharia (ACS) qui
peut tre internalis ou externalis. Son rle est de sassurer de la conformit des oprations avec
la Sharia en amont et en aval de la commercialisation des produits. Il a galement un rle
dauditeur Sharia. Il est important ici de grer et de matriser le risque de non-conformit Sharia.
- Par ailleurs, nous soulignons quil faudrait dfinir, par voie d'une nouvelle circulaire, des rgles
spcifiques aux banques islamiques concernant :
-
Les lments qui concernent lancrage de la conformit Sharia et la mise en place du HCCS et du
CCS sont dtaills dans le chapitre VII ddi cette problmatique
26 | P a g e
Il est ncessaire ici de souligner limportance de la gestion et de la matrise du risque de nonconformit Sharia. Lajout de lalina nous parait pertinent comme suit :
Les banques et SFD islamiques doivent se doter dun agent de conformit Sharia qui peut tre
internalis ou externalis. Son rle est de sassurer de la conformit des oprations avec la Sharia en
amont et en aval de la commercialisation des produits. Il a galement un rle dauditeur Sharia.
27 | P a g e
28 | P a g e
Se rfrer au dossier sur lancrage de la conformit sharia pour la finance islamique dans la zone UEMOA
29 | P a g e
Dans une banque islamique, un compte courant ne peut pas faire lobjet dune rmunration. En
effet, dans un compte courant , le dposant est considr comme prteur vis--vis de la banque
et ne peut, par consquent, bnficier daucune rmunration sur son dpt comme cela peut tre
le cas dun compte courant dune banque conventionnelle. Le dpt islamique non rmunr doit
tre garanti dans son intgralit par la banque et celle-ci peut le considrer comme une ressource
employable dont elle assumera seule les risques.
La banque islamique peut structurer des dpts rmunrs sous diffrentes formes :
- compte dinvestissement, dit aussi PSIA10 (Profit Sharing Investment Account = Compte
dInvestissement avec Partage des Pertes et Profits). Le client devient le partenaire de la
banque dans un projet ou un investissement et en partage les risques et gains avec la
banque. Il :
o doit accepter une ventuelle perte sur son dpt en cas de dficit ;
o ne peut exiger que son capital initial soit garanti en toute circonstance ;
- compte terme, bas sur des oprations de Mourabaha, capital pouvant tre garanti ;
- compte dinvestissement bas sur la Wakala, capital protg.
Prenant en compte ces spcificits, il nous parait ncessaire de crer une nouvelle typologie de
dpts qui seraient intituls dpts dinvestissement . Ces dpts dinvestissement seraient rgis
par un contrat ou une convention de compte qui :
- prciserait obligatoirement un taux de profit espr au lieu dun taux dintrt garanti
ainsi que la rpartition du profit ralis entre la banque et le dposant investisseur ;
- dsignerait la banque en tant quexpert en matire dinvestissement ayant une obligation de
moyen (si une faute de gestion lui est impute, elle devra alors restituer le capital au
dposant) ;
- prciserait la dure de lopration dinvestissement ;
- prciserait sil y a une affectation dinvestissement prcise ou non desdits dpts. La banque
peut offrir deux types de dpts :
o dpt dinvestissement affect (dit aussi restrictif) : la banque dispose des fonds
selon les indications du dpositaire. La rmunration a lieu en fin dopration ;
o dpt dinvestissement non-affect (dit aussi non-restrictif) : les fonds sont intgrs
ceux de la banque pour constituer un pool dinvestissement plus gnral.
Les caractristiques des PSIA sont dveloppes dans le chapitre dispositif prudentiel
30 | P a g e
certificat dlivr par le Haut Comit de la Conformit Sharia confirmant que les procdures, rgles de
gouvernance et de fonctionnement, la formation du personnel prvue, voire les modles standards
de contrats sont conformes aux principes islamiques. De mme, cette instance devra attester que les
membres du CCS faisant partie des organes de contrle interne ont les qualifications requises et leur
dlivrer en consquence des documents confirmant cette qualit.
31 | P a g e
32 | P a g e
totalit nous semble peu pertinente dans limmdiat. Le respect des normes Ble II tant dj un
challenge important en soi. En revanche, il semble impratif de proposer un cadre prudentiel, qui,
mme sil ne respecte pas la totalit des normes Bale II ou de lIFSB, nest pas en opposition. Cest
pourquoi nous prconisons ladoption de certaines normes IFSB qui sont directement applicables par
les banques membres de lUEMOA (comme par exemple lintgration des comptes de partage des
pertes et des profits dans le calcul des ratios de solvabilit rglementaire des banques ou
lintgration de lenchevtrement des risques dans le calcul des risques pondrs).
Au regard de la rglementation des pays de lUEMOA, une implmentation immdiate des standards
IFSB nest pas envisage car les textes rcemment entrs en vigueur prennent en considration une
bonne partie de ces principes, notamment en matire de transparence financire et dinformation du
public. En revanche, il semble ncessaire de complter le dispositif prudentiel sur les normes de
pondration des risques et de calcul des fonds propres tout en tenant compte du contexte local.
Cette approche, devant toutefois tre considre comme une tape permettant de sorienter vers
les standards internationaux de lIFSB, est directement applicable en utilisant la rglementation
actuelle rgissant le secteur bancaire des pays de lUEMOA. Elle permettra ainsi au rgulateur davoir
un environnement favorable une future adoption des normes IFSB, voire de Ble II, quil pourra,
ds prsent, intgrer dans ses rflexions. Ainsi, toutes les propositions faites dans ce rapport sont
des mesures dj compatibles avec les normes IFSB et Ble II.
Notre analyse comprendra plusieurs tapes. Dans un premier temps, aprs avoir dress une
cartographie des risques et donn un aperu du bilan dune banque islamique, nous verrons que la
modification du dispositif rglementaire concerne galement la manire dont les banques vont
calculer leurs risques, leurs fonds propres et leur ratio de solvabilit. Nous prciserons dans un
second temps limpact de lintgration de loffre de financements et dinvestissements de produits
islamiques sur les fonds propres et le calcul des risques (crdit et march notamment) en fonction de
la priodicit. Lenchevtrement des risques selon les diffrents produits financiers islamiques sera
pris en compte.
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34 | P a g e
Par consquent, le principal investi par les dposants nest pas garanti par la banque islamique et
nest pas sujet, thoriquement, aux exigences minimales en capital.
Afin de limiter la volatilit de la rmunration des comptes dinvestissement participatifs, la grande
majorit des banques et IFIs lissent les taux proposs sur ces comptes. Le lissage des taux de
rendement sur les comptes dinvestissement expose la banque islamique au risque commercial
translat.
Ce risque se rfre aux pertes que la banque islamique absorbe pour sassurer que les titulaires des
comptes dinvestissement sont rmunrs un taux de rendement quivalent un taux de rfrence
(le taux offert par la concurrence par exemple). Ce risque rsulte donc de la dtention des comptes
dinvestissement. La part de ces dpts varie considrablement dune banque islamique une autre
(de 0 80%). Le risque commercial translat rsulte de la volatilit des rendements gnrs par les
actifs financs par les comptes. Il apparat lorsque le taux de rendement ralis est infrieur aux
rendements esprs (dtermins gnralement par un taux de rfrence) par les titulaires des
comptes dinvestissement. Par consquent, sous pression commerciale, la majorit des banques
islamiques augmente les taux de rendement attribus aux dposants de comptes dinvestissement
pour leur offrir une rmunration comptitive en comparaison avec les taux dintrt offerts sur les
dpts conventionnels.
ACTIFS
PASSIFS
Cash et quivalent
Sukuk acquis
Murabahas syndiques de LT
Sukuk mis
Fonds propres
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La PER est constitue progressivement partir dun pourcentage des revenus bruts de la
banque islamique. Il est prlev avant lallocation des profits aux actionnaires et titulaires
des comptes dinvestissement et avant le calcul de la part de la banque (qui joue dans ce
cas le rle de Moudarib).
LIRR est calcule partir des profits attribus seulement aux titulaires des comptes
dinvestissement aprs le calcul de la part destine au Moudarib (qui est galement la
banque).
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La valeur de est gnralement suprieure zro. Une relation positive existe entre la valeur de
et le RCT. Plus le risque est faible (ou lev), et plus la valeur de est faible (ou leve).
LIFSB laisse la dtermination de la valeur de la discrtion des autorits de supervision
nationale. La majorit des banques centrales fixent arbitrairement la valeur de .
A titre dinformation, en Malaisie, le rgulateur a dtermin que le montant allou au PER chaque
anne devait tre de 15% du rsultat net avec un montant de rserve maximum ne devant pas
dpasser 30% des capitaux propres de la banque.
A Bahren, le rgulateur a mis en place une rserve statutaire globale (PER + IRR) de 10% des
rsultats nets par an. Les banques souhaitant utiliser ces rserves doivent auparavant requrir
lautorisation du rgulateur.
Les risques restants seront supports par les titulaires des comptes dinvestissement.
Capital ligible
37 | P a g e
Capital ligible
38 | P a g e
Risque de crdit
Etapes du contrat
Proposition de
Normes locales
Standard
IFSB
Risque de march
Proposition de
Normes locales
Standard
IFSB
La pondration
dpend du type
dacteur :
- Etat et assimils:
0%.
- Banques et IFIs :
20%.
- Autres: 100%.
La pondration
dpend de la
notation (si not
par agence de
notation).
Si non not :
100%.
Pondration :
valeur de lactif lou x
100% car rentrant dans la
catgorie autres actifs, y
compris immobilisation
jusqu' ce que le client
prenne possession du bien
lou.
Pondration :
impact au niveau du
capital hauteur de
15% (quivalent
187.5% de RW)
jusqu' ce que le
client prenne
possession du bien
lou.
Non Applicable
Non Applicable
Pondration :
valeur de lactif lou x
100% car rentrant dans la
catgorie autres actifs, y
compris immobilisation
jusqu' ce que le client
prenne possession du bien
lou.
Pondration :
impact au niveau du
capital hauteur de
15% (quivalent
187.5% de RW)
jusqu' ce que le
client prenne
possession du bien
lou.
Le contrat dIjara a t
sign (le client peut
pleinement profiter de
lactif lou) et les
engagements financiers
envers le banquier sont
respects.
La pondration
dpend du type
dacteur :
- Etat et assimils:
0%.
- Banques et IFIs :
20%.
- Autres acteurs :
100%.
La pondration
dpend de la
notation (si not
par agence de
notation).
Si non not :
100%.
Pondration :
valeur rsiduelle de lactif
lou x 100% car rentrant
dans la catgorie autres
actifs, y compris
immobilisation .
Pondration :
valeur rsiduelle de
lactif lou x 100%.
La maturit du contrat
arrive son terme et
lactif lou retourne la
banque qui en conserve
la proprit et lusufruit.
Non Applicable
Non Applicable
Pondration :
valeur rsiduelle de lactif
lou x 100% car rentrant
dans la catgorie autres
actifs, y compris
immobilisation .
Pondration :
impact au niveau du
capital hauteur de
15% (quivalent
187.5% de RW)
jusqu' ce que le bien
soit relou et vendu.
39 | P a g e
Ijara Muntahiya bi tamlik (location avec prise dacquisition de lactif la fin de la priode de
location)
Risque de crdit
Etapes du contrat
Proposition de
Standard
Normes locales
IFSB
En cas de promesse de location
contraignante
(Binding Promise to lease)
Risque de march
Proposition de
Standard
Normes locales
IFSB
En cas de promesse de location NON contraignante
(NON Binding Promise to lease)
La pondration
dpend du type
dacteur :
- Etat et assimils:
0%.
- Banques et IFIs :
20%.
- Autres: 100%.
La
pondration
dpend
de
la
notation (si not
par agence de
notation).
Si non not : 100%.
Pondration :
valeur de lactif lou x
100% car rentrant
dans la catgorie
autres actifs, y
compris
immobilisation
jusqu' ce que le
client
prenne
possession du bien
lou.
Pondration :
impact au niveau du
capital hauteur de 15%
(quivalent a 187.5% de
RW) jusqu' ce que le
client prenne possession
du bien lou.
Non Applicable
Non Applicable
Pondration :
valeur de lactif lou x
100% car rentrant
dans la catgorie
autres actifs, y
compris
immobilisation
jusqu' ce que le
client
prenne
possession du bien
lou.
Pondration :
impact au niveau du
capital hauteur de 15%
(quivalent a 187.5% de
RW) jusqu' ce que le
client prenne possession
du bien lou.
Le contrat dIjara a t
sign (le client peut
pleinement profiter de
lactif lou) et les
engagements financiers
envers le banquier sont
respects.
La pondration
dpend du type
dacteur :
- Etat et assimils:
0%.
- Banques et IFIs :
20%.
- Autres: 100%.
La
pondration
dpend
de
la
notation (si not
par agence de
notation).
Si non not : 100%.
Pondration :
valeur rsiduelle de
lactif lou x 100% car
rentrant
dans
la
catgorie
autres
actifs, y compris
immobilisation .
Pondration :
valeur rsiduelle de lactif
lou x 100%.
La maturit du contrat
arrive son terme et le
client paie loption
dachat lui permettant
dtre pleinement
propritaire du bien
lou.
Non Applicable
Non Applicable
Non Applicable
Non Applicable
Cas o la banque a le
droit de recouvrer auprs
du client toute perte sur
lactif si le client
nhonore pas son
engagement.
40 | P a g e
Mourabaha
Risque de crdit
Etapes du contrat
Risque de march
Proposition de Normes
Standard
locales
IFSB
SANS promesse dachat ferme du client :
Proposition de Normes
Standard
locales
IFSB
SANS promesse dachat ferme du client :
Non Applicable
Pondration :
Non Applicable
Pondration :
impact au niveau du
capital hauteur de
15% (quivalent a
187.5% de RW)
jusqu' ce que le
client prenne
possession du bien.
Lactif a t vendu ou
livr au client. Le
montant de la vente a
t fix et doit tre pay
la banque sur une
priode dtermine.
La pondration dpend
du type dacteur :
- Etat et assimils: 0%.
- Banques et IFIs : 20%.
- Autres acteurs: 100%.
La pondration
dpend de la
notation (si not
par agence de
notation).
Si non not : 100%.
Non Applicable
Non Applicable
Arrive du contrat de
Mourabaha son terme
ou la totalit du
paiement a t ralise
par le client avant que le
contrat narrive sa
maturit.
Non Applicable
Non Applicable
Non Applicable
Non Applicable
41 | P a g e
Risque de crdit
Etapes du contrat
Proposition de Normes
Standard
locales
IFSB
AVEC promesse dachat ferme du client :
Risque de march
Proposition de Normes
Standard
locales
IFSB
AVEC promesse dachat ferme du client :
La pondration dpend
du type dacteur :
- Etat et assimils: 0%.
- Banques et IFIs : 20%.
- Autres acteurs: 100%.
La
pondration
dpend de la
notation si not
par agence de
notation.
Si non not :
100%.
Non Applicable
Non Applicable
Lactif a t vendu ou
livr au client. Le
montant de la vente a
t fix et doit tre pay
la banque sur une
priode dtermine.
La pondration dpend
du type dacteur :
- Etat et assimils: 0%.
- Banques et IFIs : 20%.
- Autres acteurs: 100%.
La
pondration
dpend de la
notation si not
par agence de
notation.
Si non not :
100%.
Non Applicable
Non Applicable
Arrive du contrat de
Mourabaha son terme
ou
la
totalit
du
paiement a t ralise
par le client avant que le
contrat narrive sa
maturit.
Non Applicable
Non Applicable
Non Applicable
Non Applicable
42 | P a g e
Istisnaa
Risque de crdit
Etapes du contrat
Travaux raliss
encore pays.
mais
Proposition de
Normes locales
non
Priode
de
facturation
progressive du client (le client
respecte son chancier).
Arrive
du
contrat
de
Mourabaha son terme ou la
totalit du paiement a t
ralise par le client avant que
le contrat narrive sa
maturit.
IFSB
Risque de march
Proposition de
Normes locales
IFSB
La pondration
dpend du type
dacteur :
- Etat et
assimils: 0%.
- Banques et
IFIs : 20%.
- Autres
acteurs: 100%.
La pondration
dpend de la
notation (si not
par agence de
notation).
RW =
La pondration
dpend du type
dacteur :
- Etat et
assimils: 0%.
- Banques et
IFIs : 20%.
- Autres
acteurs: 100%.
La pondration
dpend de la
notation (si not
par agence de
notation).
Non Applicable
Non Applicable
Non Applicable
Non Applicable
Non Applicable
Non Applicable
Impact au niveau du
capital hauteur de 1.6%
(quivalent 20% de RW)
sur le travail dj
ralises ou les
prestations dj fournies.
43 | P a g e
Istisnaa parallle
Risque de crdit
Etapes du contrat
Risque de march
Proposition de
Normes locales
Standard
IFSB
La
pondration
dpend
du
type
dacteur :
- Etat et assimils:
0%.
- Banques et IFIs :
20%.
- Autres acteurs:
100%.
La
pondration
dpend de la
notation (si not
par agence de
notation).
Si non
100%
Proposition de
Normes locales
Pondration :
0%
not :
Standard
IFSB
Pondration
nulle
Arrive
du
contrat
de
Mourabaha son terme ou la
totalit du paiement a t
ralise par le client avant que
le contrat narrive sa
maturit
Non Applicable
Non Applicable
Non Applicable
Non Applicable
44 | P a g e
Risque de crdit
Etapes du contrat
Rception de la matire
premire par la banque ou
linstitution
financire
islamique.
Proposition de
Normes locales
La
pondration
dpend du type
dacteur :
- Etat et assimils:
0%.
- Banques et IFIs :
20%.
- Autres acteurs:
100%.
N/A
(car
la
marchandise est en
possession de la
banque donc elle
nest plus en risque
sur la contrepartie).
N/A
(car
la
marchandise est en
possession de la
banque donc elle
nest plus en risque
sur la contrepartie).
Standard
IFSB
La
pondration
dpend
de
la
notation (si not
par agence de
notation).
Si non not : 100%.
Non Applicable
Risque de march
Proposition de
Normes locales
Pondration :
valeur de lactif lou x
100% car rentrant
dans la catgorie
titres de placement
et
titres
de
participation autres
que ceux viss cidessus .
Standard
IFSB
Pour le contrat de
Salam sans Salam
parallle, une seule
approche
est
possible :
lapproche
simplifie.
Impact au niveau
du capital hauteur
de 15% (quivalent
187.5% de RW)
jusqu' ce que le
client
prenne
possession du bien.
45 | P a g e
Risque de crdit
Risque de march
Etapes du contrat
Le paiement du prix
dachat du bien achet
dans le cadre du contrat
Salam a une
contrepartie.
Proposition de Normes
locales
Standard
IFSB
La pondration dpend du
type dacteur :
- Etat et assimils: 0%.
- Banques et IFIs : 20%.
- Autres acteurs: 100%.
La
pondration
dpend
de
la
notation si not par
agence
de
notation.
Si non not = 100%
Proposition de
Normes locales
Ce
type
Standard
IFSB
dopration
structure
(opration
solution
la
plus
Non Applicable
une
pondration
de
trop
pnalisante et ne tient
pas compte du fait que
cest une opration
miroir
Non Applicable
Non Applicable
Non Applicable
Deux
approches
sont possibles selon
lIFSB :
- lapproche base
sur la maturit du
contrat Salam :
cette approche est
plus prcise dans sa
mesure du risque
mais
est
plus
complexe mettre
en uvre.
lapproche
simplifie :
impact au niveau du
capital hauteur de
15% (quivalent a
187.5% de RW) sur
la position nette
entre les deux
contrats, que ce soit
lun ou lautre.
+ 3% de charge en
capital (37,5% de
RW) sur la somme
des
expositions
(somme
des
expositions sur le
contrat Salam et
parallle Salam).
Non Applicable (car
la banque nest plus
en possession de la
matire premire
car elle la cde
son client qui la
paye).
46 | P a g e
Risque de crdit
Proposition de
Normes locales
La banque ralise un
partenariat
de
type
Mousharaka avec une
entreprise
commerciale
prive dont lobjectif est de
ngocier sur les marchs
financiers (trading) des
actifs de type devises,
actions
et
matires
premires.
Non applicable
Standard
IFSB
Non applicable
Risque de march
Proposition de
Normes locales
Standard
IFSB
La
rglementation
locale ne dfinit pas
le
traitement
prudentiel de trading
dactifs. Le traitement
qui sen rapproche
nanmoins le plus est
le traitement des
autres
titres
de
placement et titres de
participation.
La
pondration
au titre de
Risque de
March
correspond
au RW du
sous-jacent
achet sur
les marchs
financiers.
Pondration : valeur
de lactif x 100% car
rentrant
dans
la
catgorie titres de
placement et titres de
participation autres
que ceux viss cidessus .
La banque ralise un
partenariat
de
type
Mousharaka dont lobjectif
est le commerce (achat et
vente) de biens, de
matires premires, de
devises, dactions dautres
entreprises mais non dans
un but de trading (achat et
revente court terme).
La
banque
est
copropritaire
dactifs
mobiliers
et/ou
immobiliers
avec
un
partenaire financier.
Les
actifs
de
la
Mousharaka sont ensuite
utiliss par la coproprit
cette
Mousharaka.
Si a une tierce partie
garantit lopration, la
pondration du garant peut
se substituer au RW au titre
de la contribution pour la
partie du montant garanti.
Non applicable
Non
applicable
47 | P a g e
48 | P a g e
Moudaraba
Risque de crdit
Etapes du contrat
Proposition de Normes
locales
Risque de march
Standard
IFSB
Proposition de
Normes locales
Standard
IFSB
La banque ralise un
partenariat de type
Moudaraba avec une
entreprise
commerciale
prive
dont lobjectif est de
ngocier
sur
les
marchs
financiers
(trading) des actifs de
type devises, actions et
matires premires.
Non applicable
Non applicable
La rglementation locale ne
dfinit pas clairement le
traitement prudentiel de
trading
dactifs.
Le
traitement
qui
sen
rapproche le plus est celui
des titres de placement et
titres
de
participation
autres que ceux viss cidessus.
Pondration : valeur de
lactif x 100% car rentrant
dans la catgorie titres de
placement et titres de
participation autres que
ceux viss ci-dessus .
La pondration
au titre de
Risque
de
March
correspond au
RW du sousjacent achet
sur les marchs
financiers.
La banque ralise un
partenariat de type
Moudaraba
dont
lobjectif
est
le
commerce (achat et
vente) de biens, de
matires premires, de
devises,
dactions
dautres
entreprises
mais non dans un but
de trading (achat et
revente court terme).
Simple riskweight
method :
pondration : 400%
de la contribution
de la banque la
Moudaraba moins
toutes
les
provisions qui lui
sont spcifiques.
Si une tierce partie
garantit lopration,
la pondration du
garant
se
substituera celle
du client pour la
part garantie.
Ou approche par la
Slotting method :
RW entre 90 et
270% en fonction
du
type
de
business.
Non applicable
Non applicable
49 | P a g e
Risque de crdit
Etapes du contrat
Risque de march
Proposition de
Normes locales
Standard
IFSB
Proposition
de Normes
locales
Standard
IFSB
Pendant la phase de
construction du projet (la
banque avance les fonds
ncessaires la ralisation
du projet).
La pondration dpend du
type dacteur :
- Etat et assimils: 0%.
- Banques et IFIs : 20%.
- Autres acteurs: 100%.
Non applicable
Pendant
la
phase
dexploitation du projet (la
banque
peroit
un
remboursement progressif
de la part du Mudarib qui
tire ses ressources du client
final).
La pondration dpend du
type dacteur :
- Etat et assimils: 0%.
- Banques et IFIs : 20%.
- Autres acteurs: 100%.
Non applicable
Sukuk
Risque de crdit
Etapes du contrat
Proposition de
Normes locales
Risque de march
Standard
IFSB
Proposition de
Normes locales
Standar
d
IFSB
La pondration correspond
au montant pay dans le
cadre du contrat Salam x
RW de la contrepartie (cf cidessous).
La pondration dpend du
type dacteur :
- Etat et assimils: 0%.
- Banques et IFIs : 20%.
- Autres acteurs: 100%.
Approche standardise :
la pondration applicable est
base sur la notation externe
Non applicable
La pondration des Sukuk sera celle des sous-jacents qui la composent (Ijara, Mourabaha)
50 | P a g e
iii.
iv.
v.
Les standards IFSB sont bass sur ceux de Ble II qui sont actuellement les standards les plus
utiliss pour valuer la solvabilit des banques.
Nous suggrons dans notre mthodologie que lapproche standards de lIFSB soit retenue
car elle nous semble applicable dans le systme financier local, mme si la majeure partie des
acteurs conomiques locaux ne sont pas nots par des agences de notation.
Nous pensons que ladoption des pondrations standards ou simplifies de lIFSB serait un
premier pas vers le respect des normes internationales dfinies par Ble II. Cette premire
tape nous semble la porte de lindustrie financire locale.
Cette approche serait une mesure qui inciterait galement les banques islamiques mieux
valuer et matriser leurs risques car elle devrait aider les institutions financires
apprhender les contreparties de leurs financements.
Cette orientation devrait galement inciter les banques amliorer leur systme dinformation
et de reporting.
51 | P a g e
CHAPITRE II
Finance islamique et rglementation des Systmes Financiers
Dcentraliss (SFD) de lUEMOA
Prambule
p. 53
p. 54
p. 59
p. 61
Reporting
p. 79
p. 80
www.ifaas.fr
52 | P a g e
Prambule
Les Systmes Financiers Dcentraliss (SFD) sont des institutions dont
lobjet principal est doffrir des services financiers des personnes qui
nont gnralement pas accs aux oprations des banques et
tablissements financiers tels que dfinis par la loi portant
rglementation bancaire. Elles sont habilites, aux termes de la
prsente loi, fournir ces prestations. Tels que dfinis dans la loi
portant rglementation des SFD, ceux-ci convergent avec les objectifs
et finalits des institutions financires islamiques.
Rappels des termes de rfrences
Objectifs
1. Identifier les dispositions de la loi 2008-47 du 03 septembre 2008 portant rglementation
des SFD et de son dcret dapplication qui pourraient tre des contraintes au dveloppement
de la microfinance islamique et faire des propositions de modification ;
2. identifier les instructions de la Banque Centrale pouvant constituer des contraintes pour les
activits de microfinance islamique et proposer les modifications ncessaires ;
3. proposer un dispositif prudentiel propre aux SFD islamiques ;
4. faire ventuellement des propositions de nouvelles dispositions pouvant favoriser le
dveloppement de ce mode de financement ;
5. faire des propositions pertinentes sur un systme de reporting pour les SFD ayant des
activits de microfinance islamique, la composition des Sharia board, leurs attributions et
leur articulation avec les organes de gestion des SFD.
Rsultats attendus
1. Les dispositions de la nouvelle rglementation pouvant entraver les activits de microfinance
islamique sont identifies et des modifications sont proposes ;
2. de nouvelles dispositions pouvant favoriser la promotion et le dveloppement de la
microfinance islamique sont proposes ;
3. un dispositif prudentiel adquat la pratique dactivits de microfinance islamique est
propos ;
4. un systme standard de reporting pour les SFD qui exercent des activits de microfinance
islamique est labor et propos.
Nous avons procd une analyse critique de la rglementation en vigueur afin dy identifier les
ventuels obstacles et avons fait les propositions pour les amnagements prvoir. Ensuite nous
proposons un dispositif prudentiel spcifique aux SFD islamiques, pour conclure sur le systme de
reporting. Enfin, il est noter que la fiscalit des SFD est prise en compte dans le chapitre VI traitant
spcifiquement des problmatiques fiscales lies la finance islamique.
53 | P a g e
un point important
lchance
POINTS RELEVES
La fin de lalina 1 de cet article selon les termes
convenus permettrait de structurer certains types de
dpts Sharia-compatibles. A titre dinformation:
- en matire de dpts, plusieurs catgories sont
prendre en compte :
o les
dpts
rmunrs
dits
dpts
dinvestissement dont certains ne peuvent
faire lobjet dune garantie tant du capital que
du rendement ;
o les dpts non rmunrs (ne pouvant donc
faire lobjet daucune rmunration pour le
client, mais devant tre garantis par celui qui
les reoit).
Les contrats ou conventions de compte devront tre
suffisamment explicites sur ces aspects.
- Paralllement
aux
oprations
de
prts
conventionnels, il faut considrer dans la mme
catgorie les oprations de finance islamique qui
prsentent des caractristiques conomiques
comparables aux oprations de prts :
o les formes de financement islamique dites
participatives (du genre capital risque ou
investissement en fonds propres par
linstitution) ;
o les formes de financement dites commerciales
par achat/revente (type vente avec un
54 | P a g e
convenue.
3) Les oprations dengagement
par signature
Est considre comme une
opration dengagement par
signature, tout acte par lequel un
systme financier dcentralis
prend, dans lintrt dun
membre ou dun client, un aval,
une caution ou une autre
garantie.
Art. 6
Les
systmes
financiers
dcentraliss qui envisagent
dexercer des activits ou
professions rgies par des
dispositions spcifiques doivent
solliciter
les
autorisations
requises et se soumettre aux
rglementations applicables aux
oprations envisages, sous
rserve
des
dispositions
contraires de la prsente loi.
Titre II - Chapitre 3
11
Voir Rapport sur lancrage institutionnel de la conformit sharia dans la zone UEMOA pour plus de
dtails sur le HCCS.
Chapitre II : la finance islamique et la rglementation des SFD de la zone UEMOA
55 | P a g e
12
Voir Rapport sur lancrage institutionnel de la conformit sharia dans la zone UEMOA pour plus de
dtails sur le CCS.
Chapitre II : la finance islamique et la rglementation des SFD de la zone UEMOA
56 | P a g e
au contrle interne.
Les organes et structures chargs
de la surveillance et du contrle
ont droit, dans le cadre de cette
mission, la communication, sur
leur demande, de tous les
documents
et
informations
ncessaires lexercice de leurs
fonctions, sans que le secret
professionnel ne leur soit
opposable.
Art. 60
Les
systmes
financiers
dcentraliss sont soumis aux
rgles de lUMOA fixant les taux
et conditions de leurs oprations
avec la clientle ainsi quaux
obligations de transparence dans
tarification de leurs services
financiers.
Art. 69
Les
systmes
financiers
dcentraliss
agrs
dans
lUMOA adhrent un systme
de garantie des dpts.
57 | P a g e
Art. 87
Art. 118
Les institutions mutualistes ou
coopratives dpargne et de
crdit sont exonres de tout
impt direct ou indirect, taxe ou
droit affrents leurs oprations
de collecte de lpargne et de
distribution du crdit.
Art. 119
Les membres de ces institutions
sont galement exonrs de tous
impts et taxes sur les parts
sociales, les revenus tirs de leur
pargne et les paiements
dintrts sur les crdits quils ont
obtenus de linstitution.
Art. 137.
En cas dapurement du passif
dun
systme
financier
dcentralis, les titulaires des
comptes
sont
rembourss
immdiatement
aprs
les
cranciers de frais de justice et
les cranciers de salaires super
privilgis, concurrence dun
montant fix par lAutorit
judiciaire comptente, sur la base
des
ressources
disponibles,
dduction faite des dettes
lgard du systme financier
dcentralis. *+
58 | P a g e
En ce qui concerne le point 1 : prciser que les statuts doivent tre certifis
conformes par le Haut Conseil de Conformit Sharia ;
ANNEXE I :b) prvoir un point spcifique pour les institutions de finance islamique
qui serait intitul Documents et informations spcifiques aux institutions de
finance islamique . Il y serait fait rfrence la production dune attestation ou
certificat de conformit dlivr par le Haut Comit de Conformit Sharia.
ANNEXE I :a) Documents et informations communs aux SFD quelle que soit la forme
juridique.
ANNEXE : prvoir un point 1.3 qui traiterait des dispositions spcifiques aux
institutions financires islamiques (les dispositions relatives au Comit de Conformit
Sharia seraient mentionnes ce niveau : composition, attributions et rapports
produire notamment).
Instruction numro 018-12- 2010 relative lobligation pour les SFD de produire un rapport
annuel :
o
ANNEXE : prvoir un point relatif aux pratiques islamiques et insrer au point VI,
intitul AUTRES INFORMATIONS SUR LES OPERATIONS AVEC LA CLIENTELE , des
59 | P a g e
tableaux pour retracer les commissions et tarifs appliqus ainsi que les produits
islamiques commercialiss.
ANNEXE : outre les indicateurs gnraux prvus, il sera ncessaire dexaminer avec
les autorits en charge de la surveillance et le Haut Comit de Conformit Sharia les
lments additionnels faire figurer pour retracer la spcificit des institutions
financires islamiques.
60 | P a g e
61 | P a g e
62 | P a g e
63 | P a g e
ANNEXE II - COUVERTURE DES EMPLOIS A MOYEN ET LONG TERME PAR DES RESSOURCES STABLES
(Article 147 de la loi portant rglementation des SFD)
En vue d'viter une transformation excessive des ressources vue et/ou court terme en emplois
moyen et long terme, les systmes financiers dcentraliss (SFD) doivent financer l'ensemble de
leurs actifs immobiliss ainsi que de leurs autres emplois moyen et long terme par des ressources
stables.
Pour le calcul du ratio, la notion de dure rsiduelle ou dure restant courir est de plus de 12 mois.
Les modalits de dtermination de ce ratio sont les suivantes :
1. Numrateur : ressources stables (A)
Sont retenus au numrateur :
dpts terme constitus auprs des institutions financires plus d'un an (A2H) ;
dpts de garantie constitus auprs des institutions financires plus d'un an (A2I) ;
autres dpts constitus auprs des institutions financires plus d'un an (A2J) ;
comptes de prts terme auprs des institutions financires plus d'un an (A3C) ;
prts en souffrance nets des provisions auprs des institutions financires (A70) ;
crdits moyen terme aux membres, bnficiaires ou clients (B30) ;
o dont Mourabaha moyen terme
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ANNEXE III - LIMITATION DES PRETS AUX DIRIGEANTS ET AU PERSONNEL, AINSI QU'AUX
PERSONNES LIEES
(Article 35 de la loi portant rglementation des SFD et article 20 du dcret portant application de la
loi portant rglementation des SFD)
Dans un souci de prvention du risque de concentration des prts et des engagements par signature
en faveur des dirigeants et du personnel des systmes financiers dcentraliss (SFD), la proportion de
ressources pouvant leur tre ddies a t fixe, en conformit avec les dispositions de l'article 35
de la loi portant rglementation des SFD, par le ratio de limitation des prts et engagements par
signature aux dirigeants et au personnel 10% des fonds propres. Ce ratio a galement pour
objectif de contrler l'utilisation des crdits accords aux dirigeants.
1. Numrateur : prts et engagements par signature (A)
Le montant brut des prts et engagements par signature donns aux dirigeants (A) est obtenu
partir des tableaux annexs aux tats financiers et est vrifi sur la base de l'tat dtaill des crdits
mis en place et des engagements par signature donns par l'institution.
Tous les montants bruts des contrats et engagements dans des contrats islamiques donns aux
dirigeants.
2. Dnominateur : Fonds propres (B)
Elments dduire :
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67 | P a g e
68 | P a g e
Elments dduire :
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ANNEXE VI - LIMITATION DES OPERATIONS AUTRES QUE LES ACTIVITES D'EPARGNE ET DE CREDIT
(Article 36 de la loi portant rglementation des SFD)
Sont considres comme oprations autres que les activits d'pargne et de crdit, toutes les
activits non comprises dans le champ des activits de collecte de l'pargne et des oprations de
prts prescrites aux alinas 1 et 2 de l'article 4 de la loi.
1. Numrateur : montant consacr par l'institution aux activits autres que l'pargne et le crdit
(A)
Le montant consacr par l'institution aux oprations autres que les activits d'pargne et de crdit
(A) peut tre obtenu partir des tableaux annexs aux tats financiers.
2. Dnominateur : risques ports par une institution (B) = montants nets des provisions et des
dpts de garantie
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Le niveau des deux rserves doit tre calcul au prorata de leurs expositions provenant de la
commercialisation et distribution de contrats islamiques par rapport la totalit des produits
financiers quils commercialisent et distribuent.
Par exemple, si 20% des expositions dune institution proviennent de contrats islamiques, les deux
rserves doivent tre calcules sur la base de ces 20%.
Nous prconisons que la dtermination de ces niveaux de rserve reste la libre discrtion du
rgulateur. Ils doivent tre toutefois assez importants pour scuriser les clients des SFD distribuant
des produits islamiques sans que cela ne soit trop contraignant et trop pnalisant pour le
dveloppement et loffre de tels produits.
A titre dinformation, en Malaisie, le rgulateur a dtermin pour les banques que le montant allou
au PER chaque anne devait tre de 15% du rsultat net avec un montant de rserve maximum ne
devant pas dpasser 30% des capitaux propres de la banque. A Bahren, le rgulateur a mis en place
pour les banques une rserve statutaire globale (PER + IRR) de 10% des rsultats nets par an. Les
banques souhaitant utiliser ces rserves doivent auparavant requrir lautorisation du rgulateur.
La dotation de la rserve gnrale est obligatoire, quel que soit le niveau atteint par le montant
cumul de cette rserve par rapport au capital social de l'institution.
Base : Rsultat (L80) + Report nouveau dficitaire (L70)
Dotation annuelle : Base x 15% minimum.
73 | P a g e
.Elments dduire :
13
14
*Ces comptes ne seront utiliss que dans le cadre de la production des tats financiers infra annuels
*Ces comptes ne seront utiliss que dans le cadre de la production des tats financiers infra annuels.
74 | P a g e
75 | P a g e
Elments dduire :
15
16
Ces comptes ne seront utiliss que dans le cadre de la production des tats financiers infra annuels.
Ibid
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77 | P a g e
Priodicit de production
Libells
Limitation des risques auxquels
est expose une institution
SFD de larticle 44
Autres SFD
Mensuelle
Trimestrielle
Norme de capitalisation
Mensuelle
Mensuelle
Trimestrielle
Mensuelle
Trimestrielle
Mensuelle
Coefficient de liquidit
Trimestrielle
Rserve gnrale
Trimestrielle
Trimestrielle
Trimestrielle
Aucun changement nest ncessaire concernant la priodicit des documents prudentiels des SFD
pour lapplicabilit immdiate des produits financiers islamiques. Le rgulateur pourra juger sil est
ncessaire damnager cette priodicit en fonction de lvolution de lactivit de finance
islamique exerce par les SFD.
78 | P a g e
Reporting
Daprs nos informations, les nouveaux reporting seront exigibles compter du 1er juillet 2011 et se
baseront sur le nouveau rfrentiel comptable adopt pour les SFD. Sagissant des instructions 018
et 020, elles indiquent les informations financires et non financires qui doivent tre analyses et
mises en exergue sur le plan comptable par rapport aux standards comptables de la finance
islamique. Comme cela a t voqu lors de la runion de cadrage, les termes de rfrence nayant
pas explicitement retenu lexamen des normes comptables, il serait pertinent de prvoir dans le
cadre dune autre mission, un examen du rfrentiel comptable la lumire de la spcificit des
principes islamiques et des rgles comptables qui sy rapportent. En la matire, et comme pour les
banques, les rfrentiels comptables en vigueur simposent. La pratique permettra dapprcier si
dautres adaptations sont envisager.
Toute institution de microfinance agre dans la sous-rgion est tenue de faire un reporting sur la
base du rfrentiel comptable. Il prcise les dfinitions et modes denregistrement comptable des
diffrentes oprations qui seront ensuite agrges dans le cadre des analyses montaires. Afin de
proposer un systme islamique standard, il faudrait dans un premier temps analyser, sur la base du
rfrentiel spcifique la microfinance, les oprations de finance islamique. Cet examen dmontrera
lesquelles ne pourront pas y tre retraces (par exemple en sappuyant sur les normes comptables
de lAAOIFI). Si nous faisons rfrence, par analogie, au cas des banques qui excutent des
oprations plus complexes, aucun systme standard de reporting na t retenu, ce stade, pour les
institutions de finance islamique.
A titre illustratif, les instructions n018 et 020 viennent complter les lments prvus par le
rfrentiel (bilan, compte de rsultat, etc). Ces lments sont requis priodiquement et
annuellement. Ils doivent tre conformes sous peine de sanctions. Il conviendrait, aprs analyse du
plan comptable, de faire apparatre explicitement les diffrents produits islamiques afin didentifier
les encours, les taux de profit, les commissions, les loyers et autres des Mourabaha, Ijara,
Moudaraba, Mousharaka, etc. Par exemple, nous obtiendrions des tableaux dans lesquels
figureraient des sections Encours des Mourabaha , Encours des Ijara , etc (page 10 tableau
n4.8). La mention du taux dintrt serait remplace par taux de profit (Tableau n 6.1 page 14).
79 | P a g e
la nature des projets financer : que ceux-ci soient vocation purement sociale ou purement
commerciale. Par exemple, pour les financements dits participatifs , des cls de rpartition
sont mises en place en fonction de laversion aux risques des investisseurs ;
la nature des biens financer : quil soit question de biens de consommation courante ou non,
ou de biens ncessaires au dveloppement dune activit commerciale.
existence dune union montaire au sein de laquelle circule une monnaie commune ;
un cadre juridique des affaires uniforme ;
une fiscalit quasi-harmonise ;
un seul march financier et une seule bourse ;
appartenance de tous les pays lOCI et la BID.
Ces avantages, mmes sils sont ncessaires, restent insuffisants. Cest la raison pour laquelle la zone
UEMOA devra, pour le dveloppement de la microfinance islamique, adopter un plan daction
pouvant se dcomposer en cinq principales tapes.
17
80 | P a g e
Premire tape : analyse approfondie des besoins en matire de produits financiers afin de
dvelopper et de commercialiser les outils les plus adapts aux contextes de chaque pays de la sousrgion. Dans le processus daccs aux services financiers, il sera plus ais didentifier les individus
ayant des besoins de produits purement bancaires ou de produits spcifiques aux institutions de
microfinance.
Seconde tape: sensibiliser, former et accompagner les acteurs par la cration, dans chaque pays de
lUEMOA, dune association des professionnels de la finance islamique. Il faudra ici mettre laccent
notamment sur le rle des structures islamiques, leurs modalits organisationnelles et structurelles,
les diffrentes approches de facturation des services offerts et des marges dgager sur les
transactions commerciales et financires.
Troisime tape : promouvoir des outils de dveloppement socialement responsable en mettant en
place, entre autres, des institutions de collecte de la Zakat (collecte localement ou ltranger) et
des structures de Waqf18 pour les plus dmunis. La microfinance islamique se rvlera ainsi comme
un outil de partage des fonds et de renforcement des liens sociaux.
Quatrime tape : dvelopper des outils dinformation et de communication prenant en charge les
spcificits de la microfinance islamique afin daccrotre ses performances.
Cinquime tape : poursuivre les rflexions sur le plan fiscal pour identifier les allgements et
exonrations dont peuvent bnficier les systmes financiers dcentraliss, ainsi que leurs filiales
ddies aux activits spcifiques. Cette tape permettra de renforcer loffre de services de proximit
couple des initiatives de formation et de sensibilisation des bnficiaires des services financiers.
Le cabinet IFAAS reste la disposition des autorits comptentes pour les accompagner dans
llaboration et limplmentation dun plan daction global pour le dveloppement des SFD
islamiques au sein de la zone UEMOA.
18
Le Waqf qui signifie tymologiquement lemprisonnement dun bien lgu dans le but de lexploiter des fins autres que son propre
usage , est limmobilisation dun bien pour le faire fructifier et en donner le bnfice aux populations les plus dmunies. En dautres
termes, le Waqf est, pour le musulman, une aumne perptuelle dont les rcompenses, lutilit et les effets qui en dcoulent augmentent
durant la vie du donateur et continuent aprs sa mort.
81 | P a g e
CHAPITRE III
La finance islamique et la rglementation des marchs financiers
de la zone UEMOA
Prambule
p. 83
p. 84
p. 87
p. 90
p. 91
p. 97
p. 103
p. 107
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
www.ifaas.fr
82 | P a g e
Prambule
Rsultats attendus
Une analyse du fonctionnement des marchs montaire et financier islamique est propose.
Les mcanismes dmission des diffrents titres conformes la Sharia et de structuration des
Sukuk sont clairement dfinis.
Une dfinition des diffrents types de Sukuk adapts au systme conomique UEMOA est
propose.
Le cadre rglementaire rgissant lmission de titres publics islamiques est clairement dfini.
Les marchs financiers islamiques dans le contexte de lUEMOA peuvent tre analyss selon
les instruments suivants :
valeurs mobilires de type actions et tout type de fonds dinvestissement dont le portefeuille
est constitu dactions de socits cotes la BRVM ;
titres dinvestissement de type Sukuk et tout type de fonds dinvestissement dont le
portefeuille est constitu de Sukuk ;
fonds dinvestissement bass sur les matires premires ;
instruments montaires pour les changes interbancaires :
o financements interbancaires bass sur la Mourabaha, Wakala
o placement des liquidits
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
83 | P a g e
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
84 | P a g e
les SGI avant la commercialisation dun OPCVM qui fera lobjet dune validation par le CREPMF et par
le Haut Conseil de Conformit Sharia.
Toutefois, il est important de souligner que dans un objectif de diversification et de recherche de
performance, il faudrait pouvoir constituer un univers dinvestissement contenant minima
plusieurs dizaines de socits. Or, lheure actuelle, mme sil permet de structurer un
portefeuille, le nombre de socits cotes la BRVM est encore trs limit pour constituer un
univers assez large dans lequel les gestionnaires pourraient slectionner les valeurs ligibles aux
critres islamiques. Cet objectif pourra tre atteint avec le dveloppement de la place financire
de la zone UEMOA.
Les indices islamiques dans le monde sont nombreux. On peut citer titre dexemple : DJIM19, S&P
Sharia Index20, GIIS21, etc.
Les Sharia Board qui valident la conformit de ces indices ntant pas tous composs des mmes
scholars, on trouvera des mthodologies de conformit Sharia qui seront diffrentes dun indice
lautre. Par consquent, un indice spcifique la BRVM pourra soit reprendre une mthodologie
existante, soit dfinir sa propre mthodologie qui fera lobjet dune validation par le Haut Conseil de
Conformit Sharia (HCCS). Ce dernier pourra proposer des rgles standards suivre par lensemble
des acteurs locaux concerns par les marchs financiers.
Les titres et fonds islamiques feront lobjet dun trading sur les marchs dans les mmes conditions
que les titres conventionnels. Il ny a pas de particularit souligner sur ces aspects de trading.
19
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
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Filtre
AAOIFI
DJIM
FTSE
Norme 21
Concernant le secteur dactivit, les mthodologies ont un point commun : lactivit de la socit cote doit tre
licite au regard du droit musulman et conforme lthique islamique au sens plus gnral
Revenus illicites
Intrts + Revenus
illicites / Total revenu
<5%
Revenus illicites /
Total revenu <5%
Intrts + Revenus
illicites / Total
revenu <5%
Revenu illicite /
Total Revenu < 5%
Endettement
Cash + Total
crances / Total
Actifs < 50%
Total crance /
Total Capitalisation
Boursire
(Moyenne 12
mois) < 49%
Cash + quivalents de
Cash + total crances /
Total Capitalisation
Boursire < 30 %
Cash + Produits
financiers / Total
Capitalisation
Boursire (Moyenne
24 mois) < 33%
Cash + Produits
financiers / Total
Actif < 33%
Cash + Produits
financiers / Total
Capitalisation
Boursire
(Moyenne 12
mois) < 33%
Purification des
revenus
La purification est
impose, quil y ait
distribution ou non de
dividende, que la socit
soit bnficiaire ou
dficitaire
Dtail non
communiqu
Purification des
dividendes
hauteur de 5%
Dividendes *
(revenus illicites) /
Total Revenus
Dans le tableau ci-dessus, nous prsentons quelques exemples de mthodologies22 qui peuvent exister.
22
Document traduit de langlais. Attention ces mthodologies peuvent voluer dans le temps en fonction des dcisions du sharia board qui
les certifie et qui les audite.
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
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Remarques prliminaires
Les lments concernant la conformit
la Sharia doivent galement tre
intgrs la notice dinformation,
savoir :
-
la composition du Comit de
Conformit Sharia ;
ou la rfrence au Haut Conseil
de Conformit Sharia.
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
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(dcision
CM
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
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Article 141
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
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la dfinition donne la titrisation selon larticle 1 ne permet pas de pouvoir intgrer des
asset-backed sukuk tant donn qu'il s'agit dans ces Sukuk non pas de titriser des crances
ou des srets de crance mais directement des actifs corporels ;
dans larticle 2.2 le FCT ne peut dtenir des actifs corporels ;
dans larticle 3 (Section II) et larticle 9 le FCTC vise acqurir des crances et leurs
accessoires. Or les Sukuk ne sont pas des titres de crances .
dans larticle 23.3, les parts ne peuvent donner lieu, par leurs porteurs, demande de
rachat par le FCTC. Mais dans le cas des Sukuk il faut prvoir une possibilit de dboucler
lopration.
dans larticle 24, les parts et les titres de crances mis par les FCTC peuvent donner lieu
des droits diffrents sur le capital et les intrts, ce qui nest pas le cas des Sukuk.
Comme nous venons de le dtailler, en tant que tels les FCTC ne rpondent pas aux critres
ncessaires pour dfinir les Sukuk. Il faut donc prvoir une instruction spcifique aux Sukuk ou
amnager le rglement N 02/2010/CM/UEMOA relatif aux FCTC et aux oprations de titrisation
dans lUEMOA en sappuyant sur la nature et les caractristiques spcifiques des Sukuk, dtailles
dans les pages qui vont suivre, en particulier en matire de transfert de proprit des actifs.
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
90 | P a g e
Elment structurel dune mission de Sukuk : le transfert de la proprit des actifs aux dtenteurs
de Sukuk
On peut souvent comparer les caractristiques conomiques du Sukuk celles d'un prt
conventionnel index sur le rsultat. Cependant, le transfert de la proprit des actifs sous-jacents
du patrimoine de l'metteur vers une entit reprsentative des dtenteurs de Sukuk est un lment
structurel pour certains types dmission de Sukuk. Ainsi, dans le cas d'un Sukuk ijara portant sur un
actif immobilier par exemple, le transfert de proprit dudit actif sera ncessaire et les certificats
mis reprsenteront la proprit de ce bien destin tre mis en location (s'il ne l'est pas dj).
Certaines missions ont en effet, dans le pass, suscit des polmiques remettant en cause leur
conformit Sharia. Le Sharia Board de lAAOIFI exige que les porteurs de Sukuk aient les droits de
proprit sur les actifs sous-jacents et quil existe un contrat ou un document lgal et excutoire
appuyant cette proprit et la ralit de la transaction.
23
AAOIFI : Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions Organisme de la standardisation de lindustrie
financire islamique
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
91 | P a g e
24
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
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des titres indivisibles lgard de la socit mettrice (sachant que les Sukuk reprsentent
des titres de proprit dactifs) ;
des biens fongibles. Ils sont interchangeables ;
des titres ngociables (sauf pour 3 types de Sukuk). Elles sont transmissibles. Les titres
nominatifs sont transmissibles par inscription dans les livres de la socit par virement de
compte compte. Les titres au porteur se transmettent de la main la main, c'est--dire par
simple tradition.
des titres qui peuvent galement tre cots en bourse dans des cas prcis.
Les Sukuk peuvent tre soumis aux mmes rgles daccrditation par le CREPMF et de cotation par le
BRVM que les titres obligataires.
Comparaison entre Sukuk et Obligation conventionnelle
SUKUK
OBLIGATION
La vente d'un Sukuk reprsente la vente d'une La vente d'une obligation est essentiellement
la vente d'une dette. Cest un titre de crance
part d'un actif.
reprsentatif d'un emprunt.
Nonobstant la solvabilit de lmetteur ou de
celui qui titrise les actifs, le pricing de Sukuk
repose sur la valeur de march de l'actif sousjacent.
Les dtenteurs de titres Sukuk sont lis aux Les dtenteurs dobligations ne sont pas
concerns par les dpenses sur les actifs sousdpenses relatives aux actifs sous-jacents.
jacents de lmetteur.
Les actifs sous-jacents titriss dans une mission Lobligation peut tre mise pour financer
de Sukuk doivent tre licites au regard de la presque n'importe quel type dactivit tant
Sharia.
quelle est lgale dans sa juridiction.
Le contrat sous-jacent pour une mission de
Sukuk est un contrat autoris comme par
exemple un bail ou l'une des quatorze autres
catgories dfinies par lAAOIFI.
Les Sukuk reprsentent des participations dans Les obligations reprsentent des dettes pures
des actifs existants et / ou bien dfinis.
dues par l'metteur.
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
93 | P a g e
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
94 | P a g e
Il serait judicieux de publier une nouvelle instruction ddie aux Sukuk. Celle-ci pourrait reprendre
certaines dispositions des missions obligatoires conventionnelles et tenir compte de certaines
spcificits, notamment les conditions de ralisations et les modalits des missions de Sukuk
Les conditions de ralisation des missions de Sukuk
Les rgles gnrales applicables aux Sukuk sont dcrites ci-aprs et restent trs similaires aux
dispositions actuelles quelques complments dinformation prs. Ceux-ci sont surligns ci-dessous.
Des dispositions telles que Les oprations dappel public lpargne sur le march financier
rgional sont soumises au visa pralable du conseil rgional dans larticle 2 de linstruction
n36/2009 peuvent tre maintenues.
Les lments suivants doivent tre ajouts :
1 par lEtat ou groupe dEtats
La formalit du visa pralable nest pas exige pour les emprunts mis par un Etat ou un groupe
dEtats article 2 alina 2.
La note dinformation qui est soumise au conseil rgional avant sa diffusion contiendra les lments
suivants :
-
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
95 | P a g e
une copie certifie conforme des statuts ou de tout autre document en tenant lieu ;
le procs-verbal de la runion de linstance dment habilite, ayant autoris lopration ;
les tats financiers dau moins deux exercices certifis par un commissaire aux comptes
ou, dfaut, une garantie juge suffisante par le conseil rgional, dans le cas des
oprations de crances ;
la note dinformation comprenant la composition du Comit de Conformit Sharia et son
certificat de conformit (fatwa) ;
tout autre document rclam par le conseil rgional dans le cadre de linstruction du
dossier.
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
96 | P a g e
Ngociable sur le
march
secondaire
Type de Sukuk
Structure/type dactifs
Ijara
Location/crdit-bail dimmobilier et
quipements etc.
Oui
Wakala
Oui
Musharaka
Oui
Mudaraba
Oui
Salam
Production/fabrication.
Non
Istisna
Construction/fabrication.
Non
Milkiyat al
Khidmat
Services.
Oui
Muzaraa
Agriculture.
Oui
Musaqat
Agriculture/rcolte.
Oui
Mugharassa
Agriculture/Irrigation.
Oui
Mourabaha
Vente.
Non
Les tableaux ci-aprs dcrivent en dtails les 14 types de Sukuk dfinis par les standards AAOIFI.
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
97 | P a g e
Type du Sukuk
Dfinition
Le montant total
collect lors des
souscriptions
Le moudharib
(le commandit).
La part des
souscripteurs dans les
fonds propres de la
Mousharaka.
Le montant faisant
objet du mandat
dinvestissement.
Emetteur
Souscripteurs
Sukuk de
Mousharaka
(Participation au
capital).
Sukuk de Wakala
dinvestissement
(Acquisition et
Gestion dactifs).
Sukuk de proprit
d'actifs lous
(Catgorie Sukuk
IJARA)
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
98 | P a g e
Type du sukuk
Dfinition
Emetteur
Souscripteurs
Le montant
total collect
lors des
souscriptions
Le vendeur de
lusufruit de l'actif
existant.
Le vendeur de
lusufruit de l'actif
dcrit.
er
A) Sukuk de
proprit de
lusufruit
d'actifs
existants.
B) Sukuk de
proprit de
lusufruit
d'actifs
dcrits non
dsigns.
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
99 | P a g e
C) Sukuk de
proprit des
services.
Le prix du service.
Dans les 3 cas (A, B et C), les porteurs de Sukuk ont le droit de disposer du montant de la revente de ces usufruits.
Sukuk de
Mourabaha
(Financement
dacquisition de
marchandise
destine la
vente).
Le vendeur de la
marchandise de la
Mourabaha.
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
Les acheteurs de la
marchandise de la
Mourabaha.
100 | P a g e
Le cot dachat de
la marchandise.
Sukuk de Salam
(Financement des
cots de
production de
marchandises).
Sukuk de lIstisna
(Financement de
construction)..
Sukuk de
Mouzaraa
(Financement de
projets agricoles).
Le vendeur de la
Les acheteurs de la
marchandise objet marchandise objet du
du contrat Salam. contrat Salam.
Le fabriquant
(vendeur) de la
marchandise.
Les acheteurs de la
marchandise en cours de
fabrication.
Cas (1): Le
propritaire ou
usufruitier du
terrain (Sahibou-Al
Ard)
Semenciers
(Mouzarioun): les
Le cot de
apporteurs du travail (par
lopration de
eux-mmes ou par
semence.
dautres personnes quils
emploient).
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
101 | P a g e
Le cot de la
marchandise
fabrique.
Sukuk de
Moussaqat
(Financement de
projets agricoles).
Sukuk de
Mougharassa
(Financement de
projets agricoles).
Le cot dentretien
des arbres.
Le prix dachat du
terrain.
Cas (1): le
propritaire dun Mougharissoun : les
terrain arborisable apporteurs du travail.
(sahib al ardh).
Cas (2):
Lapporteur du
travail (le
moughariss).
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
Les cots de
plantation des
arbres.
102 | P a g e
25
La conformit sharia et rle des diffrents acteurs concerns sont traits dans le chapitre Ancrage institutionnel de la conformit
sharia
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
103 | P a g e
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
104 | P a g e
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
105 | P a g e
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
106 | P a g e
Il existe aussi dautres supports de type Moudaraba Interbancaire (en Malaisie) ou des certificats
Mousharaka de gouvernements ou de banques centrales (utiliss par exemple au Soudan).
26
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
107 | P a g e
Les banques islamiques de la zone UEMOA pourraient se servir de ce service Souq-al-Sila pour leurs
changes montaires interbancaires overnight, courte et moyenne dures. Les banques peuvent
aussi bnficier de financements de courte dure via la mme plate-forme avec les placements
Mourabaha. Sous rserve dligibilit, une plate-forme est utilisable par simple voie lectronique.
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
108 | P a g e
1. Banque Islamique (BI) A achte la matire premire, via un courtier, sur le march au prix
comptant et acquiert la marchandise.
2. BI A vend la matire premire un client la BI B pour un prix plus lev (le prix pay au
march plus la marge bnficiaire) pour un paiement diffr (et chelonn le cas chant). BI
B acquiert la marchandise.
3. BI B vend la commodit la Bourse Malaisienne (BMIS) au prix du march au paiement
comptant et immdiat et lui transfre la proprit de la marchandise.
4. La Bourse Malaisienne remet la marchandise sur le march.
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
109 | P a g e
Nos recommandations pour les marchs montaires suggrent aux autorits comptentes de se
rapprocher des acteurs malaisiens afin dtudier la mise en place de protocoles dchange entre les
deux pays. Ils permettraient le dveloppement des marchs interbancaires islamiques. Il
conviendrait dtudier avec les autorits comptentes la possibilit dajouter les matires
premires sngalaises et de la sous-rgion sur le march malaisien. Le cabinet IFAAS reste
disponible pour toute nouvelle tude pouvant aller dans ce sens et laccompagnement des
autorits sur ce type de projet.
Chapitre III : la finance islamique et la rglementation des marchs financiers de la zone UEMOA
110 | P a g e
CHAPITRE IV
Finance islamique et la Caisse des Dpts et Consignations (CDC) du
Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
Prambule
p. 112
p. 113
p. 118
p. 122
p. 125
p. 129
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
www.ifaas.fr
111 | P a g e
Prambule
Ce chapitre prsente une analyse du cas de la Caisse des Dpts et Consignations (CDC) du Sngal
en tant quacteur sur le march de la finance islamique.
Rappel des termes de rfrence
Objectifs
Rsultats attendus
-
une proposition dancrage et dorganisation institutionnels de la CDC pour une meilleure prise en
charge des besoins des acteurs du march des capitaux islamiques est formule ;
les mcanismes et axes dintervention de la CDC lui permettant de jouer le rle danimateur du
march financier islamique sont proposs;
la rcriture des textes de la CDC pour inclure ce nouveau rle est prcise;
un manuel de procdure est labor.
Nous avons procd tel quil avait t entendu avec les dirigeants de la CDC lors de la runion de
cadrage Dakar.
Dans un premier temps, les statuts de la CDC font lobjet dune analyse afin dy identifier les
ventuels obstacles ou frottements lis une activit financire conforme aux prceptes islamiques.
Ensuite, nous faisons une comparaison de lactivit actuelle avec celle de la Soudan Financial Services
(SFS), socit soudanaise en charge des missions de Sukuk et dun certain nombre dautres produits
financiers au Soudan.
Enfin, nous proposons des solutions et amnagements pour que la CDC puisse jouer un rle en tant
quacteur sur les marchs financiers sngalais, notamment en matire dmission de Sukuk, l aussi
demande fortement exprime par la direction gnrale de la CDC.
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
112 | P a g e
ARTICLE
REMARQUES PRELIMINAIRES
- logement social ;
- politique de la ville ;
- travaux dquipement de collectivits locales ;
- financement des PME.
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
113 | P a g e
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
114 | P a g e
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
115 | P a g e
27
Lancrage du HCCS est dfini dans un rapport complet diffrent du prsent dossier
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
116 | P a g e
28
Lancrage de ce Haut Comit de Conformit est trait dans le rapport ddi ce sujet dans le cadre de
ltude
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
117 | P a g e
Proposer des services financiers relatifs ladministration et la gestion totale des parts
dtenues par le gouvernement du Soudan et ses tablissements par voie dmission de Sukuk
dinvestissement en conformit avec les outils de la finance islamique.
Proposer des services financiers relatifs ladministration et la gestion dmission de Sukuk la
demande des parties propritaires des actifs sous-jacents.
Soccuper de la coordination avec les services comptents du ministre des Finances et la
Banque du Soudan, le march des titres financiers de Khartoum ou autres marchs
rgionaux/internationaux pour le dveloppement et lmission des outils de finance islamique.
Soutenir la politique de la Banque centrale dans la gestion de la liquidit pour atteindre les
objectifs de la politique montaire29.
Crer des fonds spcialiss.
Administrer toute affaire juge ncessaire dans la ligne des autres objectifs de la SFS.
Ses objectifs
29
Art 30 de rglement du la banque centrale du soudan de 2002 modifi en 2006 : prvoit il est permis la banque de :
Emettre, souscrire et vendre des Sukuk dinvestissements de toutes sortes dans lobjectif de grer la liquidit et de lorganiser.
Financer ou garantir en cas de besoin les banques par des modalits conformes la Sharia ou conventionnelles adquates en contrepartie de garantie dans le respect des conditions que la banque impose selon les circonstances
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
118 | P a g e
Nous prsentons dans le tableau ci-aprs les caractristiques de certains produits tels quils ont t
prsents par Mr Osman Hamad M. Khair, assistant au gouverneur de la Banque centrale du
Soudan30.
Sukuk type Mousharaka : les certificats Mousharaka de la banque centrale et du gouvernement31
Caractristiques
Certificats Mousharaka du
gouvernement
Objectifs
Lmetteur
Lagent
Les diffrentes
relations contractuelles
islamiques
La maturit
Moyen terme.
La technique de vente
30
31
Produits prsents en mars 2009 lors dune confrence organise Paris par lIFSB
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
119 | P a g e
partenaires.
partenaires.
La cotation et le
marketing
Les souscripteurs
Caractristiques
Certificats
dinvestissement
du Certificats Ijara de la Banque
gouvernement, dette publique Sukuk centrale
Les objectifs
Gestion de la liquidit
oprations open-market.
Lmetteur
SPV
Les actifs
La maturit
Le rendement
Priodicit de distribution
des profits
Trimestrielle ou semestrielle.
Mensuelle.
32
via
des
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
120 | P a g e
Technique de vente
Banques commerciales.
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
121 | P a g e
Statuts
Objectifs et
Missions
SFS
Sudan Financial Services Co
Etablissement public statut spcial dot de Socit rgie par la loi sur les socits de 1925 La SFS tant dtenue par la Banque
la personnalit juridique et dautonomie dtenue 99% par la Banque centrale du Soudan centrale, elle a un accs direct au
financire.
et 1% par le ministre de lconomie.
march montaire (qui est islamique
dans le cas du Soudan), ce qui nest
pas le cas de la CDC. Ceci tant dit, la
CDC pourrait jouer le rle dun
mandataire (Wakil) agissant pour le
compte de tiers.
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
122 | P a g e
Oprations et
Produits
financiers
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
123 | P a g e
Dpts
- caisse nationale dpargne ;
- sommes inscrites sur les comptes
dpargne logement ;
- notaires, administrateurs et mandataires
judiciaires, greffiers des tribunaux ;
- valeurs mobilires dposes par les
socits et caisses mutualistes (obligatoire) ;
- fonds des coopratives agricoles
Rgime des fonds (possibilit).
collect
dpts et gestion/gestion
- dpt et gestion des fonds de caisse de
retraite des agents, fonctionnaires ou non,
de lEtat, des collectivits locales et
tablissements publics ;
- gestion financire de divers organismes,
fonds de solidarit et fonds de garantie ou
dassurance ;
- gestion sous mandat des fonds de caisse de
retraite ou caisse dassurance.
Les Sukuk (et aprs investissement des fonds) Le rgime des dpts et produits
reprsentent des actifs rels sous forme de financiers islamiques est mettre en
contrats de Mourabaha, Ijara, Istisna et Salam.
place par la BCEAO et le CREPMF. Des
propositions seront faites en ce sens
Les diffrents acteurs et leur rle :
dans le cadre du projet dtude sur
- Les porteurs de Sukuk sont des rab al mal la revue du cadre rglementaire du
systme financier en vigueur au sein
(apporteurs des capitaux) ;
de lUEMOA pour limplmentation
- la socit SFS est moudarib ;
- le ministre des Finances est demandeur de de la finance islamique .
financement.
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
124 | P a g e
On peut souvent comparer les caractristiques conomiques du Sukuk celles d'un prt
conventionnel index sur le rsultat. Cependant, le transfert de la proprit des actifs sous-jacents
du patrimoine de l'metteur vers une entit reprsentative des dtenteurs de Sukuk est un lment
structurel pour certains types dmission de Sukuk. Ainsi, dans le cas d'un Sukuk Ijara portant sur un
actif immobilier par exemple, le transfert de proprit dudit actif sera ncessaire et les certificats
mis reprsenteront la proprit de ce bien destin tre mis en location (s'il ne l'est pas dj).
Certaines missions ont, dans le pass, suscit des polmiques remettant en cause leur conformit
Sharia. Le Sharia Board de lAAOIFI exige que les porteurs de Sukuk aient les droits de proprit sur
les actifs sous-jacents et que soit tabli un contrat ou un document lgal et excutoire appuyant
cette proprit et la ralit de la transaction.
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
125 | P a g e
Le
gouvernement
Les dpsants
et autres
investisseurs
Le Shariah
Board interne
Le haut Conseil
de conformit
Shariah
Caisse Des
Dpts et de
Consignation
Les marchs
financiers
Le rgulateur
Banque
Centrale
BCEAO
Les banques
commerciales
CREPMF +
BRVM
et les SGI
SYSCOA
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
126 | P a g e
Les principales contraintes statutaires de la CDC en tant quacteur sur le march Sukuk
Plusieurs configurations dmissions de Sukuk sont envisageables et dcrites dans leurs grandes
lignes dans les schmas plus bas.
Un rle danimateur sur les marchs financiers et plus particulirement en matire de Sukuk
implique obligatoirement certains amnagements statutaires. Dans leur tat actuel, les statuts de la
CDC nindiquent pas la possibilit dmettre des titres financiers. Il ny a quune seule allusion faite
dans les textes rgissant les activits de la CDC, notamment le dcret n 2007-88du 25 Janvier 2007
relatif aux oprations de la Caisse des Dpts et Consignations soumises avis pralable de la
Commission de Surveillance qui prvoit en son Article 1er- vii. les missions demprunt ainsi que le
recours aux concours bancaires tels que les avances ou les dcouverts .
A titre illustratif, nous avons procd la comparaison des activits de la CDC sngalaise et de la
CDC franaise. La CDC franaise est rgie par les articles L 518-2 et suivants du Code Montaire et
Financier (COMOFI). Elle fait partie des tablissements autoriss effectuer des oprations de
banque. Ce qui est trs similaire la CDC sngalaise. Larticle L 518-2 du COMOFI indique : La
Caisse des Dpts et Consignations et ses filiales constituent un groupe public au service de l'intrt
gnral et du dveloppement conomique du pays. Ce groupe remplit des missions d'intrt gnral
en appui des politiques publiques conduites par l'Etat et les collectivits territoriales et peut exercer
des activits concurrentielles. La Caisse des Dpts et Consignations est un tablissement spcial
charg d'administrer les dpts et les consignations, d'assurer les services relatifs aux caisses ou aux
fonds dont la gestion lui a t confie et d'exercer les autres attributions de mme nature qui lui sont
lgalement dlgues. Elle est charge de la protection de l'pargne populaire, du financement du
logement social et de la gestion d'organismes de retraite. Elle contribue galement au
dveloppement conomique local et national, particulirement dans les domaines de l'emploi, de la
politique de la ville, de la lutte contre l'exclusion bancaire et financire, de la cration d'entreprise et
du dveloppement durable.
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
127 | P a g e
La Caisse des Dpts et Consignations est un investisseur de long terme et contribue, dans le respect
de ses intrts patrimoniaux, au dveloppement des entreprises. La Caisse des Dpts et
Consignations est place, de la manire la plus spciale, sous la surveillance et la garantie de
l'autorit lgislative. Elle est organise par dcret en Conseil d'Etat, pris sur la proposition de la
commission de surveillance.
Il est par ailleurs clairement stipul larticle L518-2-1 que la CDC peut mettre des titres de
crance : La Caisse des Dpts et Consignations peut mettre les titres de crance viss au 2 du II de
larticle L. 211-1
En conclusion nous pensons que, pour doter la CDC des moyens danimer le march des Sukuk
souverains (ce qui correspond parfaitement sa mission dintrt gnral), la CDC pourra travailler
en troite collaboration avec la Banque centrale qui mettra des certificats dinvestissement et/ou
des Sukuk directement si ses statuts lautorisent ou via la CDC elle-mme ( limage de la SFS pour la
Banque Centrale du Soudan) pour financer des PME, les collectivits locales, les travaux
dquipement ou la politique de la ville et les infrastructures.
Il serait par ailleurs important de prvoir dans les statuts de la CDC la possibilit de
faire des oprations de crdit-bail trs utilises en finance islamique sous le contrat
Ijara.
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
128 | P a g e
Le manuel de procdure devra notamment tenir compte et mettre en avant les dmarches de due
diligence importantes raliser par lmetteur, la SGI en ventuel chef de file, le CREPMF, des
investisseurs (institutionnels, personnes morales, trangers, diaspora, etc), le DC et la BR, de la
BRVM. Sa version finale sera dfinir en troite collaboration avec la CDC afin de tenir compte des
procdures actuelles et de la dcision de cration dune entit ddie ou non la finance islamique
et galement des dispositions nouvelles que pourraient retenir le CREPMF en ce qui concerne les
Sukuk.
33
Liste non exhaustive et soumise aux autres dispositions du CREPMF en matire dmission obligataire
Chapitre IV : la finance islamique et la CDC du Sngal en tant quacteur sur les marchs financiers
129 | P a g e
CHAPITRE V
Finance islamique et rglementation des marchs de lassurance
CIMA de lUEMOA
Prambule
p. 131
p. 132
p. 138
p. 147
p. 151
p. 156
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
www.ifaas.fr
130 | P a g e
Prambule
Ce chapitre prsente une analyse de la
rglementation des assurances de la Confrence
Interafricaine des Marchs dAssurances (CIMA) afin
didentifier les contraintes lintgration de
lassurance Takaful, et le dispositif le mieux adapt
pour les surmonter soit par lamnagement du cadre
dj existant ou par la proposition dun cadre
spcifique lassurance islamique.
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
131 | P a g e
Les ressources de cette caisse servent indemniser les participant ayant subi des prjudices
lis aux risques contre lesquels ils se sont assurs, et ce conformment aux rgles et polices
dassurance.
La gestion de la caisse est confie une instance choisie, dite lOprateur Takaful, par les
porteurs des polices dassurance, ou une socit anonyme qui va grer les affaires
dassurance et linvestissement des biens de la caisse en contrepartie dune rmunration.
34
AAOIFI : Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions - organization de standardisation base Bahrein
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
132 | P a g e
Paramtres
Assurance
Conventionnelle
Assurance
Mutuelle
Takaful
Contrat de donation et de
coopration.
Le risque est mutualis
par les contributeurs au
fonds Takaful.
Contrat
Contrat alatoire.
Contrat de coopration.
Le risque
Primes ou
cotisations
Prime fixes.
Pas de complment de
primes en cas de dficit.
La prime est le revenu de
lassureur.
Cotisations fixes ou
variables (selon les
statuts).
Rappels en cas de
dficit ou ristournes en
cas d'excdent.
Cotisations au fonds.
Responsabilits des
participants en cas de
dficit et d'excdent.
Investissements
Rglement des
sinistres
Aucune restriction
except dordre
prudentiel.
Indemnisation sur le
fonds de souscription.
Aucune restriction
except dordre
prudentiel.
Indemnisation sur le
fonds de souscription.
Investissements
conformes la Sharia
(instruments licites).
Indemnisation sur le
fonds des participants.
Prt sans intrts (Qard
Hassan) si dficit.
Sort des
bnfices
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
133 | P a g e
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
134 | P a g e
LOprateur Takaful gre le fonds Takaful selon diffrents contrats islamiques. Sur le march mondial
du Takaful, les business modles varient dun pays lautre. On pourra donc trouver, des gestions
sous contrats :
- Wakala (Malaisie, Europe, GCC)
- Moudaraba (GCC)
- Hybride : Wakala / Moudaraba (Malaisie, GCC, modle AAOIFI)
- Waqf (Arabie Saoudite, Pakistan)
- Taawuni (Soudan)
LOprateur dispose donc de plusieurs possibilits pour se rmunrer et satisfaire ses objectifs de
chiffre daffaires.
Figure : les relations contractuelles des diffrents acteurs dun Takaful
TAKAFUL
Les participants et
loprateur:
Wakala/
Moudaraba
Waqf
Les participants et le
fonds :
Donation / tabaru
Dhaman / garantie
La conformit Sharia doit tre respecte pendant tout le processus, depuis la donation de chaque
membre/participant Takaful jusqu la rassurance. Par consquent, lOprateur et le fonds Takaful
font lobjet dun contrle et dun audit par un comit de conformit Sharia (CCS), dit aussi Sharia
Board, compos de jurisconsultes spcialiss.
La gestion financire du fonds Takaful
La gestion financire du fonds Takaful est assure galement par loprateur Takaful qui peut
ventuellement la sous-traiter.
La sgrgation des actifs des deux fonds, fonds Takaful et fonds de loprateur, est primordiale.
La gestion financire doit tre conforme la Sharia, savoir:
pas dinstruments versant des intrts ;
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
135 | P a g e
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
136 | P a g e
Re-Takaful
Les compagnies dassurance Takaful dplacent ou transfrent leur risque auprs dune autre
compagnie dassurance, appele rassureur, en compensation dune prime. Elles partagent le risque
avec les autres compagnies Takaful en crant un nouveau fonds gr par un oprateur Re-Takaful.
Ce dernier permet au fonds Takaful :
de partager les gros risques (au-del de certains montants) avec les autres fonds
Takaful ;
une augmentation du nombre de ses adhrents dans le temps ;
de faciliter lafflux de nouveaux capitaux.
Terminologie
Le tableau ci-aprs rcapitule la terminologie utilise dans le monde du Takaful en la comparant
lassurance conventionnelle
Takaful
Participant
Contribution
Oprateur Takaful
Re-Takaful
Excdent
Qard Hassan
Fonds Takaful
Cest la lumire de ces lments introductifs que nous avons procd une analyse du code CIMA
et que nous avons formul des propositions en vue de limplmentation et du dveloppement du
march du Takaful dans la zone UEMOA.
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
137 | P a g e
Point Relev
Art. 4 : rassurance
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
138 | P a g e
Point Relev
(Wakil) de garantir l'intgralit des
engagements qu'il contracte envers les
souscripteurs.
Loprateur peut consentir au
fonds un Qard Hassan (prt
gracieux) en cas dinsuffisance.
L'indemnisation impose est limite
hauteur de ce que le fonds contient.
Points de blocage :
- lincertitude (Gharar) ;
- garantie dinvestissement ;
- produits, secteurs
conformes la Sharia.
dactivit
non
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
139 | P a g e
Point Relev
Art. 66 Suicide
Tirages au sort.
Art. 205 Evnements garantis
L'obligation d'assurance s'applique la rparation des
dommages corporels ou matriels rsultant :
1. des accidents, incendies ou explosions causs par le
vhicule, les accessoires et produits servant son
utilisation, les objets et substances qu'il transporte ;
Point bloquant :
Un fonds Takaful ne peut couvrir ce risque.
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
140 | P a g e
Point Relev
Point de blocage :
- le montant produit de lintrt ;
- taux de lescompte dans la limite du taux
de lusure.
Art. 330-2
Amnagement/Proposition :
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
141 | P a g e
Point Relev
Art. 328 :
Branches IARD
1. Accidents (y compris les accidents de travail et les
maladies professionnelles) ;
2. maladie ;
3. corps de vhicules terrestres (autres que ferroviaires)
;
4. corps de vhicules ferroviaires ;
5. corps de vhicules ariens ;
6. corps de vhicules maritimes, lacustres et fluviaux ;
7. marchandises transportes (y compris les
marchandises, bagages et tout autre bien) ;
8. incendie et lments naturels ;
Tout dommage subi par les biens (autres que les biens
compris dans les branches) ;
9. autres dommages aux biens : tout dommage subi par
les biens (autres que les biens compris dans les
branches 3, 4, 5, 6 et 7) et lorsque ce dommage est
caus par la grle ou la gele, ainsi que par tout
vnement, tel le vol, autre que ceux compris dans la
branche 8 ;
10.
responsabilit
automoteurs ;
civile
vhicules
terrestres
14. crdit :
a. insolvabilit gnrale ;
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
142 | P a g e
Point Relev
b. crdit l'exportation ;
c. vente temprament ;
d. crdit hypothcaire ;
e. crdit agricole.
15. caution ;
16. pertes pcuniaires diverses ;
17. protection juridique ;
18. assistance :
assistance aux personnes en difficult, notamment au
cours de dplacements ;
19. (rserv)
Branches vie
20. Vie-dcs ;
toute opration comportant des engagements dont
lexcution dpend de la dure de la vie humaine.
21. assurances lies des fonds d'investissement :
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
143 | P a g e
Point Relev
point
de
Takaful : cotisation
donation/risque.
+engagement
de
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
144 | P a g e
Point Relev
Art. 330-33 :
Point bloquant :
Mutuelles emprunts
Art. 330-34
Art. 330-40
Art. 330-41
Socits de rassurance mutuelles () sont valablement
constitues lorsquelles runissent au moins sept
socits adhrentes.
Art. 331 Socits tontinires, dfinition
Les socits tontinires sont des socits dassurance
mutuelles qui runissent leurs adhrents en groupes
distincts dnomms associations et rpartissent,
lexpiration de chacune de ces associations, les fonds
provenant de la capitalisation en commun de leurs
cotisations, dduction faite de la partie affecte aux
frais de gestion, entre les survivants des associations en
cas de vie ou entre les ayants droit des dcds en cas
de dcs, en tenant compte de lge des adhrents et
de leurs versements.
Art. 332 Autres oprations dassurances : privilge
Lactif mobilier des entreprises soumises au contrle
par larticle 300 est affect par un privilge gnral au
rglement de leurs engagements envers les assurs et
bnficiaires de contrats.
Point bloquant :
des titres non conformes la Sharia.
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
145 | P a g e
Point Relev
Point bloquant :
Point bloquant :
Art. 337
Points amnager
Il conviendrait ici de prciser la nature
dune opration ralise dans le cadre du
Takaful.
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
146 | P a g e
Takaful
Aspects juridiques
Dfinition de
l'opration
Art. 330 :
Les socits d'assurance mutuelles ont
un objet non commercial. Elles sont
constitues pour assurer les risques
apports par leurs socitaires.
Moyennant le paiement d'une
cotisation fixe ou variable, elles
garantissent ces derniers le
rglement intgral des engagements
qu'elles contractent.
Art. 330-2
Proposition : Ddier lutilisation
Capital minimum 800 millions FCFA
du mot Takaful exclusivement
lassurance conforme la Sharia.
Pas de garantie intrinsque de
couverture totale des risques
dans le Takaful : une telle
couverture peut tre assure par
le recours certains mcanismes
(Qard Hassan de la part de
l'oprateur par exemple).
Dfinition et
rpartition des rles
entre l'assureur et
l'oprateur.
Art. 16
La mutuelle porte et gre le risque.
Porte / limites de
l'obligation de
l'assureur de
participer au
financement du
Art. 16
Obligation de loprateur
de
l'intgralit
des
Obligation de l'assureur de garantir garantir
qu'il contracte
l'intgralit des engagements qu'il engagements
contracte envers les souscripteurs.
envers
les
souscripteurs.
L'indemnisation impose est
limite hauteur de ce que le
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
147 | P a g e
Contraintes
contrat / du fonds.
Takaful
fonds contient.
Loprateur peut consentir au
fonds un Qard Hassan en cas
dinsuffisance ou contracter un
financement Sharia compatible.
Dans le cas de QH, les associs de
loprateur courent un certain
risque financier.
Paiement du sinistre.
Existence d'un
transfert de risque /
dtermination du
porteur de risques.
Art .16 Risque transfr et port par Risque partag et port par le
l'assureur
fonds.
Cotisation.
Rgles de
dtermination du
montant de la somme
verse par chaque
assur.
Nature juridique du
fonds Takaful
Ncessit / possibilit
de crer un fonds
ddi / une
sgrgation
comptable.
Art.
330-7
fonds
social
complmentaire,
Est aliment par des emprunts et/ou
des prlvements de droits dadhsion
sur les nouveaux adhrents
- lors du versement :
- en cours de contrat :
- annuit verse :
Le fonds Takaful.
gnrale
cotisation /entraide ;
donation/ entraide ;
pas de remboursement ;
pas de remboursement ;
quatre modes de calcul selon que
ristourne ou rduction de lannuit
les assurs aient peru une
future ;
indemnit ou pas ou sans
art. 17 restitu proportionnellement distinction ou selon le conseil
la priode du risque non couverte.
Sharia ;
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
148 | P a g e
Contraintes
- en cas de
dissolution/faillite de
lassureur :
Takaful
1. Pas de recours sauf faute de
loprateur (Wakil).
annuit
verse
en cas de
dissolution /
faillite de
l'assureur
Participation aux
rsultats du contrat /
aux profits et pertes
raliss
Ristournes
Augmentation des cotisations
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
149 | P a g e
Contraintes
Takaful
Placements et autres
lments dactifs.
Art. 335 : actifs placs et localiss sur actifs compatibles avec la Sharia.
le territoire sur lequel les risques ont
t souscrits.
Art. 335-1 : sont admis les obligations
et autre valeurs mises ou garanties
par lun des Etats membres : actions
des entreprises et de SICAV, droit rel,
prt hypothcaire
Modalits de la
dotation en fonds
propres.
Sgrgation :
apport
des
actionnaires dans le fonds gnral
et apport des assurs dans le
fonds Takaful.
Propritaires des
actifs reprsentatifs
des provisions.
Mutuelle
Assiette et modalits
de calcul de la marge
de solvabilit.
Art. 337-1
Est-ce que le fonds Takaful entre
() 8 les droits dadhsion prlevs dans l'assiette de calcul de l'exigence
sur les nouveaux adhrents des de solvabilit ?
socits dassurance mutuelle.
Le suicide.
La faute intentionnelle.
Risques dont la
couverture est
obligatoire.
Le suicide et le meurtre.
La faute intentionnelle.
Les activits non conformes la
Sharia.
Art. 200 : lassurance des vhicules Ltat divresse nest pas assur.
terrestres moteur
Art. 211 : est rput non crite toute
clause stipulant la dchance de la
garantie de lassur en cas de
condamnation pour conduite en tat
divresse ou sous lemprise dun tat
alcoolique.
- responsabilit dautrui
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
150 | P a g e
Le modle de Takaful le plus courant sur le march est celui de Wakala o loprateur Takaful est
une socit agre par le rgulateur du march de lassurance. Cet oprateur Takaful a ses fonds
propres qui appartiennent aux actionnaires de la socit. Loprateur gre le fonds Takaful en tant
quagent pour les participants qui versent leurs contributions dans le fonds. Cette gestion seffectue
pour le compte et au nom des participants de Takaful (calcul des montants des contributions, leur
collecte, placements dans les instruments Sharia compatibles, paiement des sinistres et restitution
du surplus aux participants Takaful dans le cas chant). Loprateur na pas recours au fonds de
Takaful dans tous les cas.
Les deux fonds qui sont grs par loprateur Takaful sont compltement indpendants. Le fond des
actionnaires de la socit est rserv au dploiement destin au bnfice de la socit et de ses
actionnaires (par exemple les frais, les mobilisations etc). Le fonds de Takaful est rserv au bnfice
des participants. Toute perte dans le fonds des actionnaires de la socit doprateur Takaful
naffecte pas le fonds Takaful.
Dans le cas o ce fonds est en dficit, loprateur peut tre oblig par la rglementation verser une
somme au fonds de Takaful sur la base de Qard (prt islamique sans intrt) pour combler le dficit.
Dans ce cas, loprateur Takaful devient le crancier privilgi pour le recouvrement du montant de
Qard ds que le fonds de Takaful redevient rentable. Loprateur Takaful a aussi la possibilit
darranger un financement Sharia compatible pour couvrir le dficit du fonds de Takaful.
2. La gouvernance Sharia
La gouvernance Sharia stablit dans un cadre formel et organisationnel introduit au sein de la
structure Takaful.
Ce cadre est compos de 4 lments :
i.
ii.
iii.
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
151 | P a g e
iv.
Ce cadre de gouvernance Sharia fait partie de la gouvernance gnrale de la structure selon les
exigences de la rglementation nationale. Il assure la correcte implmentation et le bon droulement
de la structure de Takaful.
Le CCS veille sur la conformit de tous les domaines incluant les calculs actuariels des contributions,
les honoraires de Wakala pour loprateur Takaful (ou autre selon le modle retenu), le placement
du fonds, le paiement des sinistres, le calcul et lventuelle distribution du surplus. Le rle du CCS est
de crer et maintenir des conditions optimales pour la conformit Sharia dans tous les aspects du
business, en totale indpendance et sans faveur ni discrimination pour les participants ou
loprateur.
Les participants peuvent dsigner leur propre reprsentant pour la dfense de leurs intrts mais
souvent ce nest pas le cas car le cadre de gouvernance Sharia est suffisant pour protger les
participants de tout abus de pouvoir par loprateur Takaful.
B. Comme les assurs partagent tout excdent et, en principe, comblent tout dficit du fonds
de souscription, il faut dfinir le mode de partage
La Sharia nimpose pas que tout excdent soit obligatoirement revers aux participants. Il y a une
certaine flexibilit de ce point de vue. Selon les standards AAOIFI, les rgles adoptes peuvent
comprendre la distribution de lexcdent dune manire qui sert lintrt commun des participants,
tels que laccumulation de rserves, la rduction des contributions, les dons des uvres caritatives,
ou plus directement la distribution de tout ou partie aux participants. La socit gestionnaire na
droit en revanche aucune part de lexcdent. Dans le cas de la redistribution aux participants,
plusieurs cas de figure sont possibles et ils doivent tre clairement stipuls dans les documents ou
rglements statutaires et contractuels :
I.
II.
III.
IV.
Il est aussi envisageable dajouter une rserve de stabilisation au fonds de Takaful pour absorber les
fluctuations dans les contributions et paiements des sinistres. Cette rserve se constitue par la
retenue dun certain pourcentage dexcdent de Takaful convenu davance et vers dans cette
rserve pendant une priode dfinie. Cette rserve peut tre sollicite, notamment lors des
catastrophes naturelles ou dautres vnements extraordinaires.
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
152 | P a g e
Il faut 2 bilans spars pour chacun des comptes : le compte de loprateur et celui du fonds de
Takaful. Les bilans doivent retracer distinctement les actifs et passifs du fonds Takaful (cash,
contribution dues ou prpayes, investissements, immobilisations, rserves, etc) ainsi que le
traitement de lexcdent (distribu ou distribuer). De la mme manire, il faudra un bilan avec
lactif et le passif appartenant loprateur.
Des comptes bancaires diffrents simposent pour cette sgrgation des fonds. Le contrle de ces
fonds sera assur par le CCS et par le rgulateur (qui devra mettre en place des normes de reporting
adquates). Le rgulateur devra par ailleurs procder la formation et au renforcement des
capacits de ses contrleurs.
D. Les rgles sur la gestion des placements et les mthodes pour les valuer
Les rgles telles quelles sur la gestion des placements ( savoir essentiellement les plafonds sur
certains types dactif, la localisation gographique, les congruences et devis, mais aussi de bonne
gestion actif / passif, des provisions, de calcul actuariel ou encore de liquidits) ne sopposent
gnralement pas aux principes islamiques.
Ce qui est essentiel cest la conformit la Sharia des actifs en question. Il est en effet prohib que le
fonds des assurs soit investi dans des actifs qui gnrent un taux dintrt comme les obligations,
ou encore dans des actions de socits cotes exerant dans des secteurs illicites et contraires
lthique islamique.
Les obligations peuvent par exemple tre remplaces par des Sukuk. Les actifs de type action devront
faire lobjet dune analyse quantitative (sectorielle) et qualitative (financire) et tre slectionns
selon une mthodologie approuve par le Comit de Conformit Sharia de la structure Takaful ou
par le Haut Comit de Conformit Sharia (selon le contexte qui sera retenu par le Sngal et la sousrgion UEMOA)35.
E. Pour le fonds des participants, dfinir la politique de rassurance, la gestion actif / passif, la
solvabilit requise, et la concentration des risques
35
Voir le chapitre ddi lancrage institutionnel de la conformit Shariah dans la zone UEMOA
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
153 | P a g e
lactif et du passif qui diffre du conventionnel. Les rgles et obligations de constitution des rserves
pourront tre maintenues. Il faudra tre explicite sur les exclusions.
Le rgulateur devra par ailleurs dfinir si loprateur peut octroyer un prt islamique au fonds
Takaful en cas de dficit de ce dernier ou imposer aux participants de couvrir ce dficit.
Concernant la solvabilit, cest la rglementation en vigueur qui sera systmatiquement mise en
uvre par loprateur Takaful.
Il est difficile de proposer ici des modles de contrats car ils sont entirement dpendants de la
juridiction des pays o ils sont appliqus. Il conviendrait au pralable, en partant des dfinitions
islamiques des contrats, de procder une analyse de lOHADA pour voir sil nexiste pas un
quivalent islamique.
Cependant, certains lments importants devront figurer dans les contrats, notamment :
-
G. Peut-on proposer des polices dassurance-vie et non-vie avec les conditions gnrales, les
conditions particulires et les tarifs ?
Il est difficile de proposer ici des modles de polices contrats car ils sont entirement dpendants de
la juridiction des pays o ils sont appliqus.
Nous prsentons ici toutefois les principaux lments devant figurer dans le contrat. Nous prcisons
galement que la dfinition juridique de donation de la contribution sera dfinir par le
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
154 | P a g e
la liste des vnements garantis, avec les exclusions ventuelles (les exclusions lies la nonconformit Sharia devront faire lobjet dune consultation avec le HCCS ou le CCS des
oprateurs Takaful) ;
une ventuelle assistance apporte l'assur en cas de sinistre ;
les obligations du participant :
o les mesures de prvention ventuelles visant diminuer le risque ;
o les dlais de dclaration l'oprateur Takaful en cas de sinistre ;
o le montant et les conditions de paiement de la contribution ;
o les possibilits de rsiliation de la police ;
les obligations du fonds Takaful et de loprateur
o les dlais de paiements pour l'indemnisation ;
o le traitement de lexcdent ;
etc.
Les polices d'assurance sont composes de conditions gnrales, communes tous les assurs d'une
mme compagnie pour un risque ou un ensemble de risques assurs, et de conditions particulires,
spcifiques l'assur telles que le montant de sa contribution etc.
En matire dassurance-vie, le contrat devra dfinir la dure, lassur, le bnficiaire en cas de vie, en
cas de dcs, la nature donation dune partie de la contribution, la nature investissement
dune autre partie de la contribution, les modalits de sortie, etc.
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
155 | P a g e
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
156 | P a g e
touchant l'un d'entre eux (pour un risque dfini) seront partags par tous les participants qui cotisent
un fonds commun Takaful. Par consquent, le risque est partag par tous les participants au lieu de
le transfrer un tiers unique.
Le Takaful sapparente l'assurance mutuelle conventionnelle dans sa philosophie et sa dynamique
sociale but non lucratif, mais diverge fondamentalement sur la nature des rapports contractuels
entre les acteurs et dans leur manire de grer la contribution ou la donation.
Nos propositions
En adoptant une approche pragmatique par ladoption de textes nouveaux pour le Takaful dans le
Code CIMA, nous suggrons les recommandations suivantes.
Reconnaissance du Takaful comme une forme dassurance
Le code CIMA doit reconnatre que le Takaful est une forme d'assurance au mme titre que
lassurance et la mutuelle conventionnelles. Elle s'applique la plupart des risques couverts par les
autres formes d'assurance. Des produits dassurance-vie et assurance IARD peuvent tre structurs
sur la base de Takaful. Une dfinition claire pour encadrer Takaful et le diffrencier d'autres formes
d'assurance sera ncessaire en tenant compte des lments ci-aprs.
Dfinition du Takaful
Le code CIMA doit dfinir Takaful dans tous ses dtails. Une dclaration claire sera requise pour
identifier que l'assurance Takaful est base sur les principes de la Sharia. La structure Takaful doit
tre dcrite brivement pour donner une dfinition complte dans le code CIMA.
Conformit Sharia
Toutes les structures Takaful (socits ddies, guichets des compagnies conventionnelles ou des
mutuelles) devront tre strictement soumises au respect des exigences de la Sharia dfinies et mises
en uvre par le Haut Conseil de Conformit Sharia HCCS .
Chaque structure Takaful ncessitera une autorisation rglementaire formelle du rgulateur
d'assurance gnral pour dmarrer ses activits. Ce dernier cherchera obtenir une validation par le
HCCS dans le cadre des formalits d'autorisation. Le HCCS validera la demande sous rserve des
lments fournis par la structure Takaful qui dmontre la mise en place du dispositif suivant:
36
Se rfrer au dossier sur lancrage institutionnel de la conformit Sharia pour plus de dtails
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
157 | P a g e
Oprateur Takaful
La socit qui fournira les services suivants aux fonds de Takaful et leurs participants :
Loprateur Takaful peut tre amen accorder un Qard Hassan (prt gracieux) sur ses fonds
propres au fonds Takaful sous sa gestion, en cas de dficit de ce dernier. Il peut aussi organiser un
financement conforme la Sharia pour couvrir ce dficit. Dans les deux cas, le remboursement du
Qard ou du financement deviennent les obligations prioritaires du fonds Takaful qui ne versera
aucun excdent ses participants tant que la dette nest pas solde.
Modle Takaful
Les oprateurs Takaful peuvent offrir leurs services sur la base des modles suivants :
-
Dans chacun des modles d'exploitation, l'oprateur Takaful ne prendra aucun risque sa charge.
Tout risque sera strictement couvert par le fonds Takaful.
Sgrgation des fonds :
L'oprateur Takaful assurera une stricte sparation entre ses fonds propres et le fonds Takaful sous
sa gestion. Il ny aura aucun lien entre les deux fonds qui fonctionneront en toute indpendance. En
toutes circonstances, les actionnaires de la socit oprateur Takaful nauront aucun recours au
fonds Takaful qui, dans son intgralit, sera strictement rserv aux participants Takaful.
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
158 | P a g e
Reporting
L'oprateur Takaful fera le reporting aux rgulateurs, aux participants du fonds Takaful et au CCS
avec toutes les informations financires et non financires. Il devra produire deux bilans complets et
indpendants la fin de l'anne : un pour la socit doprateur Takaful, le deuxime pour le fonds
Takaful.
Contributions
L'oprateur Takaful fournira les services actuariels pour calculer le montant des contributions
Takaful pour chaque participant, bas sur l'valuation du risque individuel. Le participant paiera le
montant de la contribution au fonds Takaful sous la forme de Tabarru (don conditionnel) au profit
de tous les participants Takaful.
Distribution dexcdents Takaful
Toute somme restante dans le fonds Takaful aprs la dduction de tous les honoraires et frais, du
paiement de tous les sinistres et de toutes les provisions, appartiendra aux participants Takaful qui
en resteront les bnficiaires exclusifs. Tout montant excdentaire peut tre conserv dans le fonds,
distribu aux participants, utilis comme une rduction de futures contributions, en partie ou part
entire.
Investissements
Tout montant disponible dans le fonds Takaful (conforme la rglementation) peut tre investi par
loprateur Takaful au nom du fonds et de ses participants, mais strictement dans des instruments
financiers islamiques (conformes aux exigences de la CCS et du HCCS).
Le cabinet IFAAS reste la disposition des autorits comptentes dans llaboration complte
dune nouvelle loi ddie au Takaful au sein du code CIMA.
Chapitre V : la finance islamique et la rglementation des marchs de lassurance de la zone UEMOA, CIMA
159 | P a g e
CHAPITRE VI
Finance islamique et fiscalit de lUEMOA, cas du Sngal
Introduction gnrale
p. 161
p. 162
p. 165
p. 172
p. 178
p. 182
p. 184
p. 186
p. 190
p. 194
p. 201
A. Le cas de la France
B. Le cas du Royaume-Uni
C. Le cas de la Malaisie
www.ifaas.fr
p. 201
p. 203
p. 204
160 | P a g e
Introduction gnrale
Implications fiscales de la finance islamique
Au-del du fait quelle permet de capter des fonds qui voluent en marge du systme financier
conventionnel, la finance islamique rpond des attentes populaires. Elle garantit en effet une
bonne solidit conomique lchelle micro- et macro-conomique. Mais surtout, elle dveloppe un
nouvel tat desprit conforme aux convictions de la majorit des citoyens sngalais, quelles soient
religieuses ou tout simplement thiques.
Aussi, la mise en place doutils idoines favorisant lmergence et le dveloppement de la finance
islamique est particulirement pertinente pour le Sngal.
En effet, les financiers islamiques tirent principalement leurs revenus des oprations sapparentant
au crdit-bail, au bail, aux ventes temprament et aux actes de commerce.
Or, en ltat, ces produits islamiques gnreraient un cot fiscal trs lev par rapport aux produits
de la finance conventionnelle, ce qui aura pour effet de dcourager les potentiels investisseurs
islamiques.
Aussi la fiscalit jouera un rle dterminant dans toute politique dimplmentation et de
dveloppement de la finance islamique au Sngal.
Proposer des dispositions fiscales avantageuses semble ncessaire pour attirer et dvelopper la
finance islamique au Sngal et par-del dans lensemble des pays de lUEMOA.
Les termes de rfrence
Le travail soumis est ralis en conformit avec les termes de rfrence rappels ci-dessous :
ltude devra prsenter des propositions pertinentes sur le rgime fiscal le mieux appropri
pour fiscaliser les produits de la finance islamique et de la micro finance islamique, sans
introduire de distorsion par rapport la finance conventionnelle. En effet, loption de
lautorit dans cet exercice est que la fiscalit garde toute sa neutralit pour viter quelle
soit un lment dterminant dans la comptition entre les deux finances. Ces propositions
doivent rsulter de comparaisons entre les fiscalits appliques la finance islamique dans
les pays comme la France, lAngleterre et la Malaisie ;
ltude devra proposer la rcriture de certains articles du Code Gnral des Impts (CGI)
pour les adapter la finance islamique.
161 | P a g e
162 | P a g e
163 | P a g e
Remarques importantes
Les consquences fiscales tudies concernent ici le Financier et le Client. En vue du
traitement fiscal ci-dessous, le Financier est entendu comme tant37:
soit un tablissement financier ou une banque en application de la loi bancaire ;
soit un systme financier dcentralis, en application de la loi n 2008-47 du 03 septembre
2008 portant rglementation des Systmes Financiers Dcentraliss au Sngal ;
soit une structure rpondant la loi 2006-03 du 4 janvier 2006, portant cration de la
Caisse des Dpts et Consignations ;
soit une structure agre en application de linstruction n47/97 relative lagrment des
socits de gestion et dintermdiation ;
ou une autre forme juridique que la DGID ou toute autre autorit comptente souhaiterait
ajouter au rgime fiscal spcifique.
37
Il appartient lautorit de dterminer les critres dagrment lexercice des activits de finance islamique.
164 | P a g e
Dfinition simplifie
(voir dfinition
complte en annexe)
Lopration de Mourabaha avec ordre dachat peut porter sur des actifs
spcifiques notamment immobiliers, mobiliers, titres (valeurs mobilires
et droits sociaux), matires premires et machines.
Caractristiques
Rmunration
165 | P a g e
Dfinition simplifie
(voir dfinition
complte en annexe)
Caractristiques
Rmunration
166 | P a g e
Tawarruq
Dfinition simplifie
(voir dfinition
complte en annexe)
Nature
Caractristiques
Rmunration
167 | P a g e
Dfinition simplifie
(voir dfinition
complte en annexe)
o
o
o
o
Nature de lactif
Caractristiques
168 | P a g e
Rmunration
Dfinition simplifie
(voir dfinition
complte en annexe)
Nature de lactif
Caractristiques
169 | P a g e
Au regard du droit positif, les produits financiers islamiques qui prsentent les caractristiques dune
transaction commerciale apparaissent comme des oprations dans lesquelles :
dans un premier temps :
-
170 | P a g e
Mourabaha inverse
Tawarruq
Salam parallle
171 | P a g e
Lanalyse des produits de la finance islamique utiliss au travers dune transaction commerciale, au regard du dispositif fiscal actuel en
matire dimpt sur les revenus, qui serait applicable au produit de la finance islamique est opre par :
- la prsentation du dispositif fiscal actuel qui serait applicable aux produits de la finance islamique raliss au travers dune transaction
commerciale (a) ;
- et ltude des consquences de lapplication du dispositif actuel et lapprciation du cot rsultant de lapplication du dispositif fiscal sur
le produit de la finance islamique, par rapport son quivalent en finance conventionnelle (b).
39
41
Dans un systme de comptabilit dengagement dont relve, en gnral, le Financier sont considrs comme des produits imposables
au titre de lexercice, tous les produits raliss par lentreprise et qui se rapportent aux oprations ayant donn naissance, au cours de la
priode, une crance acquise, c'est--dire une crance certaine dans son principe et dtermine dans son montant, mme si le prix
nest pay quultrieurement. Le fait gnrateur de la crance acquise est la livraison pour les ventes et lachvement des prestations, pour
les fournitures de services .
172 | P a g e
Le Financier comptabilise les intrts Le Financier doit fixer un prix de vente global,
(quivalence de la Marge) au fur et mesure des avec des modalits de paiement.
chances dencaissement.
42
Le contrat entre le Financier et le Client doit dfinir clairement que la revente de lactif au Client est consentie avec un diffr de
paiement.
173 | P a g e
o Pour le Client :
i.
Base de lamortissement
Finance Conventionnelle
cot dacquisition
Finance Islamique
cot dacquisition + marge
Charge dductible
Finance Conventionnelle
cot dacquisition
Finance Islamique
cot dacquisition + marge
43
174 | P a g e
A.2 Propositions en vue dassurer la neutralit fiscale entre le produit de la finance islamique et
son quivalent en financement conventionnel
Il faudrait ventiler le cot de cession du Financier (ou Client dans la Mourabaha inverse) entre le
prix dacquisition et la marge.
- Pour le Financier
Constater en produit la partie du prix de cession correspondant au prix dacquisition, en vue
de son imposition sur le revenu, au titre de lexercice.
Constater la partie du prix de cession correspondant la marge en produit , en vue de son
imposition sur le revenu, au titre de chaque exercice concern par talement sur lchancier
convenu entre les parties, au fur et mesure des rglements du Client.
- Pour le Client
Si lactif est un bien amortissable:
- le bien devrait tre amorti sur la dure de vie du bien, hauteur de la partie du prix correspondant
au cot dacquisition (chez le Financier) ;
- la partie du prix correspondant la marge (chez le Financier) devrait tre comptabilise
en charge au titre de lensemble des exercices concerns par talement sur lchancier convenu
entre les parties, au fur et mesure de ses rglements.
Si lactif est un bien non amortissable :
- la valeur correspondant au cot de revient (chez le Financier) de lactif devrait tre enregistre en
charge au titre de lexercice de livraison, de faon extracomptable.
- la partie du prix correspondant la marge (chez le Financier) devrait tre comptabilise en
charge au titre de lensemble des exercices concerns par talement sur lchancier convenu
entre les parties, au fur et mesure de ses rglements.
o Pour le Financier :
i. Le traitement de la charge ne de lacquisition de lactif auprs du Fournisseur.
La charge ne de lacquisition de lactif auprs du Fournisseur devrait faire lobjet de
dductions au titre de lexercice de livraison.
Lacquisition serait comptabilise en stocks , le cas chant. De faon gnrale, il
faudrait considrer ici que le Financier agit comme un marchand de biens qui achte un
bien pour le revendre, avec marge. A linstar dun marchand de biens, le Financier devrait
constater ses acquisitions dans les comptes de stocks.
ii. Le traitement du produit n de la cession de lactif au Client.
Il faudrait faire une distinction entre :
- le cot dacquisition
- et la marge.
o
175 | P a g e
o Pour le Client :
i. Le traitement de la charge ne de lacquisition de lactif auprs du Financier
Il faudrait faire une distinction entre :
- le cot dacquisition (chez le Financier)
- et la marge (chez le Financier).
o
176 | P a g e
Article 175 : Les investissements revtant l'une des formes numres l'article 172.1. ainsi que les
logements destins aux personnels de ces tablissements financs par voie de crdit-bail ou dune
opration de financement islamique, ouvrent droit au bnfice des dductions prvues la
prsente section condition d'tre dclars suivant les rgles fixes l'article 177.
- Note administrative44 sur le rgime fiscal des produits de la finance islamique, au titre de
limposition des revenus
1- Le Financier (Client dans la Mourabaha inverse) doit prsenter sa facture en ventilant son prix
de vente entre le cot de revient de lactif (acquis auprs du Fournisseur) et la marge facture
au Client (Financier dans la Mourabaha inverse)45.
2- Le Financier doit enregistrer en produit , au titre de lexercice, la partie du prix correspondant
au cot de revient de lactif.
3- Le Financier doit, de faon extracomptable, passer en produit la partie du prix
correspondant sa marge, au titre de lensemble des exercices concerns, au fur et mesure
des rglements du Client sur la base de lchancier convenu avec celui-ci.
4- Le Client (Le Financier dans la Mourabaha inverse) doit, de faon extracomptable, ventiler le
prix entre la partie du prix correspondant au prix dacquisition de lactif chez le Financier et celle
correspondant la marge facture par le Financier (Le Client dans la Mourabaha inverse).
5- Si le bien est amortissable, le Client doit :
o immobiliser lactif sur la dure de vie du bien, hauteur de la partie du prix
correspondant son cot de revient ;
o passer en charge la partie du prix correspondant la marge (chez le Financier), au
titre de lensemble des exercices concerns par talement sur lchancier convenu entre
les parties, au fur et mesure de ses rglements.
6- Si lactif est un bien non amortissable, le Client doit passer en charge :
o la partie du prix correspondant la marge facture par le Financier au titre de
lensemble des exercices concerns par talement sur lchancier convenu entre les
parties, au fur et mesure de ses rglements.
o un montant correspondant au cot de revient (de lactif du Financier), au titre de
lexercice de livraison ;
44
45
Lautorit comptente dterminera la forme de lacte administratif (arrt ministriel, circulaire ministrielle, etc)
Rappel : En financement islamique le cot dacquisition et la marge sont connus des deux parties au contrat.
177 | P a g e
46
Lanalyse des produits de la finance islamique utiliss au travers dune transaction commerciale, au regard du dispositif fiscal actuel en
matire de taxes indirectes, qui serait applicable au produit de la finance islamique est opre par :
- la prsentation du dispositif fiscal actuel qui serait applicable aux produits de la finance islamique raliss au travers dune transaction
commerciale (a) ;
- et ltude des consquences de lapplication du dispositif actuel et lapprciation du cot rsultant de lapplication du dispositif fiscal sur
le produit de la finance islamique, par rapport son quivalence en finance conventionnelle (b).
47
Article 283 du CGI : Sont imposables la taxe sur la valeur ajoute les affaires fates au Sngal relevant dune activit conomique,
lexclusion des activits agricoles et des activits salaries au sens du code du travail.
La taxe sur la valeur ajoute est due par toute personne physique ou morale effectuant :
une livraison matrielle ou juridique de biens meubles corporels ou de travaux immobiliers ;
une prestation de services .
- Item 6 du Livre II du CGI : Sont exonres de la TVA ()
- les oprations bancaires et les prestations dassurance, qui sont soumises une taxe spcifique, ainsi que les prestations de rassurance
et de coassurance .
Article 323 du CGI : Il est institu une taxe sur les oprations bancaires.
La taxe sapplique aux intrts et autres rmunrations perus par les banques et tablissements financiers agrs au Sngal, sur les
crdits, prts, avances, engagements par signature et oprations de service ralises avec des personnes physiques ou morales, quelque soit
leur domicile .
48
178 | P a g e
mais ne collecterait la TVA sur le Client, quau fur et mesure des rglements des
chances convenues avec ce dernier et qui pourraient staler sur une longue priode
(parfois plusieurs annes).
Il rsulterait de lapplication des dispositions du droit positif la finance islamique que la TVA
acquitte par le Financier auprs du Fournisseur, constituerait un cot de trsorerie en ce sens que:
- le Financier ne pourrait absorber cette taxe qu lencaissement des rglements aux
chances convenues avec le Client ;
- le Financier pourrait se retrouver verser la TVA facture, alors quil ne la pas encore
collecte.
o Pour le Client (Financier dans la Mourabaha inverse):
i. La TVA facture par le Financier aurait pour base le cot de cession de lactif, soit *cot
dacquisition + marge+
Alors que, dans la finance conventionnelle, le Client qui sapprovisionne directement (avec les fonds
mis sa disposition par le Financier) auprs du Fournisseur, supporte :
la TVA sur le cot dacquisition de lactif ;
et la taxe sur les oprations bancaires (TOB) sur les intrts chaque chancier.
Cette diffrence de rgles fiscales gnre un diffrentiel de taux de 1% entre:
- le financement conventionnel : la TVA de 18% frappe la totalit du cot de cession du
Financier (y compris la marge en quivalence des intrts) ;
- et le financement islamique : la TVA de 18% frappe le cot dacquisition et la TOB au
taux de 17% grve les intrts.
Taxe
TVA (18%)
TOB (17%)
Finance Conventionnelle
cot dacquisition
intrt de la priode
Finance Islamique
cot dacquisition + marge
Par consquent, le Client de la finance islamique se retrouve dfavoris par rapport celui de la
finance conventionnelle.
Ii. Du fait que les rglements des chances convenues avec le Financier pourraient staler sur
une longue priode (parfois plusieurs annes), le Client de la finance islamique pourrait se
retrouver en situation de dduire une TVA quil na pas encore acquitte.
Ainsi le Client de la finance conventionnelle se retrouve dfavoris par rapport celui de la finance
islamique.
179 | P a g e
B.2. Propositions en vue dassurer la neutralit fiscale entre le produit de la finance islamique et
son quivalent en financement conventionnel
Il faudrait, si la cession intervient dans un dlai qui ne saurait dpasser six mois, prvoir un systme
dans lequel :
- le Financier refacturerait au Client (Le Client refacturerait au Financier, dans la Mourabaha
inverse):
la TVA sur le cot dacquisition de lactif;
et la TOB sur la marge.
- Le Financier pourrait rcuprer en totalit la TVA (acquitte auprs du Fournisseur) en limputant
sur les taxes indirectes (TVA et TOB) quil collecterait sur lensemble de ses oprations.
- Le Financier serait autoris, sil narrive pas imputer la TVA ainsi acquitte, en demander la
restitution, sans autre formalit, dans le dlai de trois mois aprs cession au Client.
- Le Client assujetti la TVA serait autoris dduire la TVA et la TOB, mais seulement au fur et
mesure des rglements des chances convenues avec le Financier, en plaant le fait gnrateur
lacquittement des chances.
o Pour le Financier (Le Client dans la Mourabaha inverse):
i. Le Financier devrait facturer au Client la TVA sur le cot dacquisition de lactif auprs du
Fournisseur. Le montant de la TVA facture au Client devrait tre le mme que celui que
le Financier a acquitt auprs du Fournisseur.
Ainsi, le Client serait amen sen acquitter sur la mme base que le Client de la finance
conventionnelle qui sapprovisionne directement auprs du Fournisseur.
ii. Le Financier devrait facturer au Client la TOB sur sa marge.
Ainsi, on se retrouverait dans la mme situation que la finance conventionnelle dans
laquelle le Financier facture la TOB sur les intrts, chaque chance de rglement.
iii. Le Financier devrait tre autoris dduire la TVA (acquitte auprs du Fournisseur) en
totalit, sur les taxes indirectes quil collecterait (TVA et TOB) sur lensemble de ses
oprations.
iv. Le Financier devrait tre autoris, sil narrive pas imputer la TVA ainsi acquitte, en
demander la restitution dans le dlai de trois mois aprs la cession au Client en
produisant les justificatifs de cession. Dans ce cas, la restitution est opre directement
et sans autre procdure que de justifier la facturation de la TVA au Client.
o Pour le Client :
ii. le Client assujetti la TVA devrait pouvoir dduire la TVA et la TOB acquittes auprs du
Financier, mais seulement au fur et mesure des rglements des chances convenues
avec ce dernier.
Dans ce cas, on considrerait que le fait gnrateur est plac lencaissement.
180 | P a g e
49
Lautorit comptente dterminera la forme de lacte administratif (arrt ministriel, circulaire, etc)
181 | P a g e
Pour le Financier :
i. Lacquisition de lactif (immeuble) auprs du Fournisseur induit son transfert dans le
patrimoine du Financier.
Ceci pourrait entraner la prise en compte de cet actif dans la base de calcul de la CFPB.
Pour le Client :
i. Lacquisition de lactif (immeuble) auprs du Financier entrane son transfert dans le
patrimoine du Client et peut ainsi tre pris en compte dans la base de calcul de la CFPB.
C.1.2 Consquences de lapplication du dispositif fiscal actuel relatif la CFPB aux
produits de la finance islamique utiliss au travers dune transaction commerciale
i. Dans le financement conventionnel, le Client acquiert lactif (immeuble) auprs du
Fournisseur.
La question de la prise en compte de lactif au titre de la CFPB se pose seulement pour le
Client, et non pas au Financier.
50
Article 215 CGI: La contribution foncire des proprits bties est perue au profit des collectivits locales.
Elle est due sur les proprits bties telles que maisons, fabriques, manufactures, usines et, en gnral, tous les immeubles construits en
maonnerie, fer et bois et fixs au sol demeure, l'exception de ceux qui en sont expressment exonrs par les dispositions du prsent
code.
Article 216 CGI : Sont galement soumis la contribution foncire des proprits bties :
Les terrains non cultivs employs un usage commercial ou industriel tels que chantiers, lieux de dpts de marchandises et autres
emplacements de mme nature, soit qu'il les fasse occuper par d'autres titre gratuit ou onreux;
L'outillage des tablissements industriels attach au fonds perptuelle demeure ou reposant sur des fondations spciales faisant corps
avec l'immeuble, ainsi que toutes installations commerciales ou industrielles assimiles des constructions.
Article 223 : La contribution foncire des proprits bties est due pour lanne entire par le propritaire ou le superficiaire au 1er janvier
de lanne de limposition ().
51
Lanalyse des produits de la finance islamique raliss au travers dune transaction commerciale, au regard du dispositif fiscal actuel en
matire de CFPB, qui serait applicable au produit de la finance islamique est opre par :
- la prsentation du dispositif fiscal actuel qui serait applicable aux produits de la finance islamique raliss au travers dune transaction
commerciale (a) ;
- et ltude des consquences de lapplication du dispositif actuel et lapprciation du cot rsultant de lapplication du dispositif fiscal sur
le produit de la finance islamique, par rapport son quivalence en finance conventionnelle (b).
182 | P a g e
ii. Par contre, dans le financement islamique, le Financier acquiert lactif (immeuble) et le
transfre dans son patrimoine. Cette opration pourrait obliger le Financier sacquitter
de la CFPB si limmeuble nest pas cd au Client dans un certain dlai.
C.2 Propositions en vue dassurer la neutralit fiscale entre le produit de la finance islamique et
son quivalent en financement conventionnel
Pour le Financier :
- Eviter que lactif (immeuble) ne puisse tre considr comme entrant dans sa base dimposition la
Contribution Foncire des Proprits Bties.
o
Pour le Financier :
i. Il faudrait considrer que lactif (immeuble) ne sera pas pris en compte dans la base
de calcul de la CFPB, sil est transfr au Client, dans un dlai de six mois partir de
son acquisition.
Lactif (immeuble) acquis auprs du Fournisseur serait pris en compte dans la base
de calcul de la Contribution Foncire des Proprits Bties du Financier, sil nest pas
transfr dans le patrimoine du Client, dans un dlai de six mois partir de son
acquisition.
Pour le Client :
i. Il faudrait appliquer les rgles du droit commun et considrer que lactif (immeuble)
constituerait une immobilisation pour le Client, partir du jour du transfert de lactif
du patrimoine du Financier dans le patrimoine du Client (inscription) et serait pris en
compte pour le calcul de la CFPB, compter de la date de signature du contrat avec
le Financier.
183 | P a g e
Lanalyse des produits de la finance islamique raliss au travers dune transaction commerciale, au regard du dispositif fiscal actuel en
matire de TSVPPM, qui serait applicable au produit de la finance islamique est opre par :
- la prsentation du dispositif fiscal actuel qui serait applicable aux produits de la finance islamique raliss au travers dune transaction
commerciale (a) ;
- et ltude des consquences de lapplication du dispositif actuel et lapprciation du cot rsultant de lapplication du dispositif fiscal sur
le produit de la finance islamique, par rapport son quivalence en finance conventionnelle (b).
53
Article 872 du CGI : Les vhicules assujettis la taxe spciale sur les voitures particulires des personnes morales sont ceux classs dans
la catgorie des voitures particulires par la Code de la Route annexe L, chapitre 3 et ceux non soumis la patente qui sont :
. soit utiliss ou entretenus au Sngal par des socits ayant leur sige au Sngal, par des tablissements publics nationaux ou
communaux caractre industriel, commercial ou par des socits qui nayant pas leur sige au Sngal, y possdent un tablissement
stable tel que dfini lannexe 4 ;
- soit dtenus, utiliss ou entretenus hors du Sngal, dont les frais de dtention, dutilisation ou dentretien incombent lexploitation
sngalaise de ces socits .
184 | P a g e
Pour le Financier :
i. Il faudrait considrer que la TSVPPM nest pas due par le Financier, ds lors quil cde au
Client les vhicules concerns dans le dlai de six mois aprs leur acquisition.
Pour le Client :
ii. La dtention des voitures particulires appellera lacquittement de la TSVPPM,
compter de la signature du contrat avec le Financier.
185 | P a g e
Pour le Financier :
i. Lacquisition de lactif auprs du Fournisseur devrait entraner lacquittement de droits
denregistrement et/ou de mutation, selon la nature de lactif.
Pour le Client :
i. Lacquisition de lactif auprs du Financier devrait entraner lacquittement de droits
denregistrement et/ou de mutation, selon la nature de lactif.
ii. La base des droits lacquisition (droits denregistrement et/ou de mutation, selon la
nature de lactif) serait constitue du cot de cession du Financier (prix dacquisition +
frais + marge).
E.1.2 Consquences de lapplication du dispositif fiscal actuel relatif aux droits de
mutation et/ou denregistrement, aux produits de la finance islamique utiliss au travers
dune transaction commerciale
- 54 Article 496 du CGI : Sous rserve des dispositions des articles (), les adjudications, ventes, reventes, cessions, rtrocessions, les
retraits exercs aprs lexpiration des dlais convenus par les contrats de vente sous facult de rmr, de tous autres actes civils et
judiciaires translatifs de proprit ou dusufruit de biens immeubles titre onreux, ainsi que les mmes actes translatifs de droit de
superficie sur un immeuble, sont assujettis un droit de 15%. ().
Article 500 du CGI : Sous rserve de toutes autres dispositions particulires du prsent Code, les adjudications, reventes, cessions (),
traits et tous autres actes, soit civils soit judiciaires translatifs de proprit titre onreux de meubles de toute nature sont assujettis un
droit de 10%. ().
Article 500 du CGI : I. Par drogation aux dispositions des articles 429 et 500, tout acte portant mutation de gr gr de vhicules
moteur, neufs ou doccasion, est soumis un droit denregistrement. Ce droit est fix au taux de :
- 2% pour les vhicules moteur neufs
- 5% pour les vhicules moteur doccasion.
Le droit ci-dessus est peru au taux de 2000 francs pour les vhicules de transport public de marchandises ou de voyageurs exploits par des
personnes physiques ou morales titulaires des autorisations rglementaires et inscrites au rle des patentes en cette qualit. () .
Article 503 du CGI : Les cessions dactions, dobligations et de parts sociales de socits commerciales ainsi que les cessions dobligations
sont assujetties un droit de mutation de 1%. () .
186 | P a g e
Modalits de lopration
Opration
Premire opration
Deuxime opration
Consquences fiscales de lopration
Opration
Premire opration
Deuxime opration
Par consquent, au titre des droits acquitts lors de lacquisition de lactif, le produit de la finance
islamique entranerait une double mutation et un surcot pour la deuxime mutation dont la base
serait augmente par le fait quelle intgre la marge du Financier.
187 | P a g e
E.2 Propositions en vue dassurer la neutralit fiscale entre le produit de la finance islamique
et celui de la finance conventionnelle
Pour assurer la neutralit fiscale :
- Pour le Financier : il faudra fixer comme objectif de neutraliser lopration dans sa premire phase,
c'est--dire lacquisition de lactif auprs du Fournisseur.
- Pour le Client : lobjectif est dviter que les droits de mutation soient suprieurs aux droits qui
seraient acquitts dans le cadre dun crdit classique.
o
Pour le Financier :
i. Le Financier devrait tre dispens dacquitter les droits de mutation et/ou denregistrement,
ds lors quil sengage cder lactif au Client dans un dlai de six mois partir de son
acquisition auprs du Fournisseur.
ii. Le Financier devrait enregistrer lopration auprs des services des impts, mais en acquittant
juste un droit fixe de 2.000 F.
Toutefois, pour viter tout contournement de la loi, il faudrait prvoir que le Financier soit amen
acquitter les droits de mutation et/ou denregistrement, sil ne cde pas lactif au Client dans le dlai
de six mois aprs son acquisition auprs du Fournisseur. Dans ce cas, les droits seraient calculs sur
la valeur vnale de lactif au jour de lenregistrement.
o Pour le Client :
i. Les droits de mutation et/ou denregistrement devraient tre liquids sur la valeur
dacquisition de lactif par le Financier auprs du Fournisseur.
A dfaut, il faudrait considrer que lassiette des droits de mutation titre onreux est constitue
par la valeur vnale du bien au jour de lacquisition par le Financier.
Aussi, nous prconisons dinstituer dans le Code Gnral des Impts une nouvelle disposition pour
que les droits de mutation soient calculs non pas sur la base de la valeur vnale ou du prix de
cession stipul dans le contrat (entre le Financier et le Client), mais uniquement sur le prix dachat de
lactif ou dfaut sur sa valeur vnale la date dacquisition par le Financier.
E.3 Formalisation de la proposition de neutralit fiscale
Modifications du Code gnral des impts
Nouvelle disposition fiscale : Article 452. 12
Sont enregistrs au droit fixe de 2.000 F :
1- ();
12- les acquisitions dactifs opres dans le cadre doprations de financement islamique par
un Financier agr cet effet et destins tre cds un Client. Le bnfice de cette
disposition est subordonn la condition que la cession intervienne dans un dlai de six mois
aprs acquisition des actifs. A dfaut, les droits seront dus et calculs sur la base de la valeur
vnale du bien cette dernire date .
Nouvelle disposition fiscale : Article 507 ter:
188 | P a g e
Par drogation aux dispositions des articles 496, 500 et 503, les actes translatifs
dimmeubles, de meubles ou de titres sociaux loccasion dune opration de financement
islamique sont soumis un droit de mutation liquid sur la valeur vnale de lactif sa date
dacquisition par le Financier..
189 | P a g e
Dfinition simplifie
(voir dfinition
complte en annexe)
LIjara est un contrat par lequel la jouissance dun bien est accorde
pour un prix et un temps dtermin.
Ce contrat peut tre assorti, au terme de la priode de location ou
durant celle-ci dune promesse de vente ou dune option dachat de
lactif lou distincts du contrat de location.
Il sagit alors de lIjara Muntahiya bi tamik (ou Ijara wa Iqtina).
Responsabilits
Application bancaire
190 | P a g e
Mousharaka dgressive
Dfinition simplifie
(voir dfinition
complte en annexe)
Technique
Rmunration
Ijara
Contrat de crdit-bail
Mousharaka dgressive
191 | P a g e
II.3 Propositions en vue dassurer la neutralit fiscale entre le produit de la finance islamique
et le produit de la finance conventionnelle
Pour un traitement fiscal qui assure la neutralit entre le produit du financement islamique avec son
quivalent en financement conventionnel :
- lIjara devrait tre traite comme un contrat de bail avec toutes les consquences fiscales qui
sy rapportent ;
- lIjara Muntahiya bi tamlik devrait tre traite comme un contrat de crdit-bail avec toutes
les consquences fiscales qui sy attachent ;
- la Mouharaka dgressive devrait tre traite comme :
o un contrat de crdit-bail sur la part du Financier dont le droit dusage est cd au Client,
incluant une option dachat avec toutes les consquences fiscales qui en dcoulent ;
o une cession de titres sur la part de coproprit du Financier, avec toutes les consquences
fiscales en rsultant.
Produit de la finance islamique
Traitement fiscal
Ijara
Contrat de crdit-bail.
Il faudrait appliquer lopration dIjara Muntahiya bi tamlik,
toutes les dispositions fiscales relatives au crdit-bail en
matire de :
- droit denregistrement et/ou de mutation ;
- impt sur le revenu ( produit pour le Financier et
immobilisation pour le Client) ;
- taxe sur la valeur ajoute ;
- taxe spciale sur les voitures particulires des personnes
morales, le cas chant.
Mousharaka dgressive
192 | P a g e
193 | P a g e
Dfinition simplifie
(voir dfinition
complte en annexe)
Application bancaire
Rmunration
Dans le cadre dune telle opration, les ratios de partage des profits
ventuels sont dtermins entre les parties au moment de la conclusion
du contrat, aucun profit ne pouvant tre garanti lavance quiconque.
Les pertes ventuelles sont supportes par chaque associ hauteur de
sa part dans le capital.
194 | P a g e
Moudaraba
Dfinition simplifie
(voir dfinition
complte en annexe)
Rmunration
Wakala
Dfinition simplifie
(voir dfinition
complte en annexe)
Application bancaire
195 | P a g e
Sukuk
Dfinition simplifie
(voir dfinition
complte en annexe)
Droits et obligations
des titulaires de Sukuk
dinvestissement
Conditions de
rmunrations et de
remboursement
196 | P a g e
Mousharaka
Moudaraba
Wakala
Sukuk
Obligations
Les oprations de Mousharaka, de Moudaraba et de Wakala peuvent apparaitre, soit comme des
variantes de fonds de placement et/ou de fonds dinvestissement mais elles sont galement
trs similaires au capital-risque ou au capital investissement.
Le capital-risque et le capital investissement ne bnficient pas, en ltat actuel du droit positif
sngalais, dun traitement fiscal spcifique55. Ds lors, les observations et propositions qui suivent
concernent les oprations de Mousharaka, de Moudaraba et de Wakala qui peuvent apparaitre, soit
comme des variantes de fonds de placement et/ou de fonds dinvestissement
55
Il faudra complter ltude ds que le lgislateur aura pris des mesures spcifiques au capital-risque et/ou au capital investissement
197 | P a g e
Larticle 8.1 du CGI considre comme charge dductible en matire dimpt sur les socits les
abondements ou versements complmentaires effectus loccasion dmissions ou dachats de
parts de fonds commun de placement dentreprise, la condition que le fonds soit tabli au Sngal.
Labondement est une aide financire accorde par lentreprise au salari dans le cadre dun plan
dpargne dentreprise pour lui permettre de se constituer un portefeuille de valeurs mobilires, et
terme, une pargne consquente au moment de partir la retraite.
Au regard de limpt sur le revenu (au titre des traitements et salaires)
Exonration de limpt sur le revenu pour le dposant
Il rsulte de larticle 60 du Code Gnral des Impts que les intrts des sommes inscrites sur les
livrets d'pargne des personnes physiques, condition qu'ils soient servis par une banque, un
tablissement financier ou une caisse d'pargne situs au Sngal, sont exonrs de l'impt sur le
revenu.
Exonration de limpt sur le revenu pour le travailleur bnficiaire dabondement
Il rsulte de larticle 100. 16 que les abondements complmentaires verss par un fonds commun de
placement ne constituent pas, pour lemploy bnficiaire, un revenu imposable dans la limite des
montants dductibles, loccasion de lmission et de lachat de parts de fonds commun de
placement dentreprise, la condition quun fonds soit tabli au Sngal.
De mme, les plus-values ralises sur cessions de titres, dans le cadre de la gestion dun fonds
commun de placement, ne constituent pas pour le salari bnficiaire, en dernier ressort, un revenu
imposable.
Ces deux mesures participent la politique de lpargne dans les entreprises et au dveloppement
dune retraite consquente, exempte dimpts.
III.3.2 Formalisation de la proposition de neutralit fiscale
198 | P a g e
16) Les abondements ou les versements complmentaires de lentreprise dans la limite des
montants admis en dduction conformment larticle 8-1 loccasion de lmission et de lachat
de parts de fonds commun de placement dentreprise ou toute autre forme de placement collectif
agre par le ministre charg des Finances, la condition que le fonds ou lentreprise soit tabli au
Sngal ;
17) Les plus-values ralises sur cessions de titres, dans le cadre de la gestion dun fonds commun
de placement ou toute autre forme de placement collectif agre par le ministre charg des
Finances, la condition que le fonds ou lentreprise soit tabli au Sngal .
Nouvelle rdaction: Article 8. 1
Les charges vises larticle 7 (dductibles) comprennent notamment :
1) les frais gnraux de toute nature, les dpenses de personnel, de main- duvre, le loyer des
immeubles dont la socit est locataire ainsi que les abondements ou versements complmentaires
effectus loccasion de lmission et lachat de parts de fonds commun de placement dentreprises
ou toute autre forme de placement collectif agre par le ministre charg des Finances, la
condition que ledit fonds soit tabli au Sngal ; () .
III.4.Traitement fiscal des oprations de Sukuk qui apparaissent comme des obligations
III.4.1.1 Assimilation des Sukuk aux obligations
Au regard de ces caractristiques, le Consultant propose que le Sukuk dinvestissement bnficie du
mme traitement que les valeurs mobilires de type obligation, et ce pour rester en conformit avec
lActe Uniforme de lOHADA sur le droit des socits commerciales et des groupements dintrt
conomique (article 779) qui dfinit les obligations comme des titres ngociables qui dans une
mme mission, confrent les mmes droits de crance sur une mme valeur mobilire .
Il rsulte de larticle 813 alina 1 de lActe Uniforme que les obligataires ne peuvent exercer de
contrle individuel sur les oprations de la socit ou obtenir communication des documents sociaux.
Les dispositions de lActe Uniforme de lOHADA ne se prononcent pas sur les modalits de paiement
des intrts ou de remboursement du principal des obligations.
Aussi, rien ne devrait sopposer ce que la rmunration soit calcule en fonction des bnfices de
lmetteur, comme pour le Sukuk.
o
199 | P a g e
200 | P a g e
201 | P a g e
d'investissement (lorsque lopration de mourabaha avec ordre dachat est ralise dans le
cadre de larticle L. 321-2 2 du code montaire et financier) aux termes notamment des
articles L. 531-1 et L. 531-10 du mme code, rgulirement habilit exercer en France ;
- ou les oprations considres sont en dehors du champ dapplication de larticle L. 511-5 du
code montaire et financier ;
- ou le Financier doit entrer dans les exceptions prvues l'article L. 511-6 du code montaire
et financier pour les tablissements de crdit ;
- ou les oprations concernes doivent entrer dans le champ de l'article L. 511-7 du code
montaire et financier. .
Sur le plan conomique, linstruction dtermine et dfinit la marge de la Mourabaha comme tant
un profit (compos dun revenu couvrant les cots du financement et dune commission couvrant les
cots de gestion et de mise en place du financier). Le revenu est assimil aux intrts dun
financement conventionnel, est trait fiscalement comme tel et est notamment exonr de TVA. La
commission, galement exonre de TVA, reste taxable selon les rgles de droit commun applicable
au Financier et au Client considrs.
A toutes fins utiles et comme demand par la DGID lors des runions dchange, nous informons le
lecteur que lintgralit du texte de lensemble des instructions est tlchargeable sur les liens
suivants :
http://www11.minefi.gouv.fr/boi/boi2010/cadliste.htm
4 FE/S1/10 n 78 du 24 aot 2010 : Impt sur le revenu (IR) - Impt sur les socits (IS) Taxe sur la valeur ajoute (TVA) - Droits d'enregistrement - Contribution conomique
territoriale (CET) - Rgime applicable aux oprations de mourabaha.
4 FE/S2/10 n 78 du 24 aot 2010 : Impt sur le revenu (IR) - Impt sur les socits (IS) Taxe sur la valeur ajoute (TVA) - Droits d'enregistrement - Contribution conomique
territoriale (CET) - Rgime applicable aux sukuk d'investissement.
4 FE/S3/10 n 78 du 24 aot 2010 : Impt sur le revenu (IR) - Impt sur les socits (IS) Taxe sur la valeur ajoute (TVA) - Droits d'enregistrement - Rgime applicable aux
oprations d'ijara.
4 FE/S4/10 n 78 du 24 aot 2010 : Impt sur le revenu (IR) - Impt sur les socits (IS) Taxe sur la valeur ajoute (TVA) - Droits d'enregistrement - Rgime applicable aux
oprations d'istisna.
Il faut noter que ces instructions sont ddies intgralement au produit financier islamique : chaque
produit a fait lobjet dun texte spcifique et la terminologie islamique a t conserve. Chaque
instruction :
reprend le terme tel quil est utilis dans lindustrie financire islamique ;
dfinit le produit dans son contexte de produit utilis par une banque, une institution
financire ou un autre acteur bien prcis (par exemple une socit de gestion) ;
dcrit les caractristiques gnrales du produit ;
identifie le produit conventionnel auquel est assimil le produit islamique ;
dcrit le rgime fiscal applicable.
202 | P a g e
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203 | P a g e
Lacte financier de 2007 a clarifi le cadre fiscal pour les missions de Sukuk en leur accordant la
parit fiscale par rapport aux obligations classiques. Enfin, lacte financier de 2009 a amlior la
rforme de 2007 en matire de Sukuk. Les Sukuk sont souvent dcrits comme des obligations
islamiques . Mais, comme nous lavons tabli auparavant, ils ont une nature juridique bien
diffrente des obligations classiques. Les porteurs de Sukuk sont traits comme des porteurs
d'obligations conventionnelles condition que certaines rgles soient respectes. Parmi celles-ci on
peut citer :
le rendement gnr dans un Sukuk ne peut dpasser excessivement le rendement
commercial raisonnable pour un prt conventionnel quivalent;
les Sukuk doivent tre lists sur une bourse reconnue ;
l'metteur est tenu de comptabiliser le Sukuk comme un passif financier en vertu des
normes comptables internationales (IAS) ;
Les rendements ou les profits verss par les Sukuk sont traits comme des intrts
pays par l'metteur aux dtenteurs de Sukuk et seront donc imposables comme
tels.
57
204 | P a g e
Par exemple, dans le cas d'une transaction dIjara, la vente de l'actif sous-jacent suivie dune mise en
location et du rachat de lactif font lobjet dune taxation neutralise. Dans la structure Ijara, la vente
et le rachat de l'actif ont t compltement ignors du point de vue fiscal car ces deux oprations de
vente ont lieu uniquement pour des raisons de conformit Sharia alors que la finalit de l'opration
est de fournir un financement et non pas une vente et l'achat rel de l'actif. Cette rgle s'appliquera
tous les types d'impts.
Dans le mme tat desprit, certains ajouts ont t apports lacte sur les droit de mutation (Stamp
Act (1949)) qui par plusieurs ordres (par exemple PU(A) 16/2000, PU(A) 19/2004, PU(A) 20/2004)
autorise la neutralit fiscale pour les ventes dactifs dans le contexte dinstruments financiers tels
que les Sukuk condition que cette vente ait lieu pour des raisons lies la conformit Sharia.
Les titres mis sur la base de Moucharaka et Moudaraba ont t exonrs dimpt sur les revenus
gnrs par ces titres. Ces mesures fiscales ont dabord mis les produits islamiques sur un pied
d'galit avec leurs quivalents conventionnels. Depuis, une nouvelle mesure a t introduite
favorisant les missions de Sukuk par rapport aux obligations classiques. Sur une priode de trois ans,
les dpenses engages sur lmission des Sukuk Moucharaka, Moudaraba, Ijara et Istisna sont
fiscalement dductibles, rendant le cot global de l'mission de Sukuk moins lev que celui des
obligations classiques.
Jusquau milieu des annes 2000, la politique fiscale pour la finance islamique se voulait relativement
neutre par rapport la finance conventionnelle, sans nette faveur ou discrimination. En 2005, le
march financier islamique malaisien a connu une trs forte croissance. Pour soutenir cet lan et
consolider sa position de leader international, le gouvernement malaisien a pris certaines mesures
pour favoriser ce secteur. Le budget national de 2007 a introduit des exonrations fiscales jusquen
2016 pour les nouvelles banques islamiques et socits de Takaful autorises en Malaisie.
Les avantages fiscaux accords dans ce budget sont les suivants:
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
les banques et fentres islamiques ainsi que les socits de Takaful sont exonres
de l'impt sur le revenu provenant de l'activit islamique mene en devises
internationales, y compris les transactions avec les rsidents de Malaisie ;
les profits sur les transactions islamiques verss aux clients non-rsidents sont
exonrs de l'impt sur le revenu (mesure attirant d'importants investissements
trangers) ;
les entreprises locales et trangres qui grent des fonds islamiques des
investisseurs trangers sont exonres de tout impt sur les frais de gestion (10% sur
les fonds conventionnels des frais de gestion) ;
les REIT/FPI islamiques faisant une distribution minimale de 90% du revenu sont
exonrs dimpt sur tous les revenus ;
sur une priode de 3 ans, les dpenses lies la cration dune socit de courtage
(broker) islamique sont entirement dductibles ;
toute mise en place de SPV pour une mission de Sukuk est exonre dimpt sur le
revenu;
un allgement fiscal pour les cours de formation en finance islamique approuvs par
la Banque centrale et la Commission des valeurs mobilires. Cette mesure a
205 | P a g e
On relve donc que chaque pays a eu une approche spcifique et quil nexiste pas de modle
standard. Les contextes de positionnements gographique et stratgique des places financires
sont par ailleurs des lments qui peuvent dterminer et influencer la politique fiscale suivre
pour limplmentation de la finance islamique. Le point commun tant toutefois que chaque pays
a, au moins dans un premier temps, cherch mettre la finance islamique sur le mme pied
dgalit que la finance conventionnelle. Ensuite, selon la stratgie choisie, des mesures incitatives
peuvent tre mises en uvre.
206 | P a g e
CHAPITRE VII
Finance islamique et ancrage institutionnel de la conformit la
Sharia dans la zone UEMOA
p. 208
Lorgane de conformit
Profil des jurisconsultes experts en conformit
Sharia
Le rle du contrleur ou superviseur Sharia
Chapitre VII : la finance islamique et lancrage institutionnel de la conformit la sharia dans la zone UEMOA
www.ifaas.fr
p. 208
p. 209
p. 209
p. 211
p. 211
p. 214
p. 217
207 | P a g e
Chapitre VII : la finance islamique et lancrage institutionnel de la conformit la sharia dans la zone UEMOA
208 | P a g e
A ces conditions, sajoutent une bonne matrise du fiqh contemporain des oprations bancaires et
financires et une connaissance approprie et suffisante du monde de la finance conventionnelle.
En dautres termes, les critres de slection pour les membres dorganes de conformit Sharia sont :
la comptence, lexprience, lintgrit et la notorit.
58
Littralement, ijtihad signifie faire des efforts. Dans la terminologie juridique, ce terme dsigne leffort entrepris par les jurisconsultes
musulmans en vue dinterprter les noncs des rfrences premires du droit musulman et dy extraire des rgles.
59
Pr. Mohamed Bechir OULD SASS, les comits de la Charia : historique, constitution et pouvoir, www.acerfi.org
Chapitre VII : la finance islamique et lancrage institutionnel de la conformit la sharia dans la zone UEMOA
209 | P a g e
Dans certains pays musulmans comme la Malaisie, le Pakistan ou encore le Soudan, la conformit
Sharia est centralise. On trouvera par exemple au sein de la Banque centrale, un haut organe de
conformit qui mettra les fatwas pour lensemble de lindustrie financire. Ces avis juridiques
seront repris et appliqus par les institutions financires en concertation avec leur propre comit de
conformit Sharia. Ce dernier pouvant tre interne ou externe en fonction des pays, institutions et
situations.
A titre dexemple, au Soudan il existe un Haut Conseil de Supervision Sharia (el haya al ouliay li
errakaba ac-chariiya)60 qui est une entit indpendante charge de la conformit la Sharia des
activits des banques et autres institutions financires. Cette entit est dsigne par le prsident de
la Rpublique sur avis de son ministre des Finances. Elle est compose dau moins sept membres et
ne peut en dpasser onze parmi les oulmas et autres experts de lconomie et du droit. Le nombre
des oulmas tant toujours suprieur celui des experts professionnels. Un prsident, un viceprsident et un secrtaire gnral sont dsigns par dcision. Le ministre des Finances, sur avis du
gouverneur de la Banque centrale, fixe les indemnits du prsident et des membres ainsi que les
conditions de service du secrtaire gnral. Les membres sigent au Haut conseil pour une dure de
cinq ans renouvelable61. Dans ces pays o la conformit Sharia est institutionnalise par les autorits
rgulatrices, on trouve galement dans chaque tablissement financier un comit (ou sous-comit)
interne ou externe qui est charg de veiller lapplication des directives du Haut conseil de
supervision.
Dans dautres pays, limage des Emirats Arabes Unis ou encore en Europe, chaque institution a son
propre comit de conformit Sharia et il nexiste pas de Haut conseil central institutionnalis.
60
el hia el ouliay li errakaba ac chariiya traduit par nos soins correspond haut conseil de supervision
sharia
61
Article 15-17 de la loi portant rglementation bancaire du Soudan - 2003
Chapitre VII : la finance islamique et lancrage institutionnel de la conformit la sharia dans la zone UEMOA
210 | P a g e
un premier niveau institutionnel auprs des rgulateurs avec un Haut Conseil de Conformit
Sharia (HCCS) ;
un second niveau auprs des acteurs privs avec un Comit de Conformit Sharia (CCS).
Pour des demandes dagrments, le HCCS dlivrera les certificats de conformit avant la soumission
du dossier au rgulateur. Toute demande d'agrment ou d'autorisation auprs des autorits
montaires de la part d'un tablissement dsirant proposer une offre de finance islamique doit
ncessairement intgrer un avis de conformit manant du HCCS. Ce dernier validera, quelque soit le
type dinstitution (banque, SFD, assurance, SGI), entre autres :
o
o
o
o
o
o
o
Le HCCS sera par ailleurs sollcit pour valider toute nouvelle rforme ou texte institutionnel
concernant un produit financier islamique.
Il sera aussi lorgane de conformit Sharia pour les Etats avec pour mission de certifier les projets de
finance islamique des secteurs public et souverain.
Le HCCS peut galement donner son avis sur les questions gnrales soumises par le ministre des
Finances, le gouverneur de la Banque centrale, les directeurs de banques ou les parties en relation
avec les banques et institutions financires. Il peut aussi apporter un support aux directions et
divisions de recherche dans les dveloppements scientifiques, linnovation et encourager les
publications.
Chapitre VII : la finance islamique et lancrage institutionnel de la conformit la sharia dans la zone UEMOA
211 | P a g e
Il tranchera, en premier et dernier ressort et sur saisine de la partie la plus diligente, sur les
divergences Sharia qui peuvent natre concernant la mise en uvre des diffrentes rglementations
en vigueur. Ses dcisions seront communiques aux parties concernes et aux autorits centrales. Il
pourra aussi tre un organe darbitrage Sharia des litiges inter-institutionnels et avec les clients.
Attention, ici il nest question que darbitrage : le HCCS pourra, si et seulement si il est sollicit,
simplement donner des lments de comprhension au tribunal concern par laffaire. En aucun cas
le HCCS a vocation remplacer le tribunal : n'tant pas une cour juridictionnelle, il lui est
formellement interdit de se prononcer sur des questions soumises la justice o au tribunal
comptent.
Dans le schma ci-aprs, le HCCS serait un organe indpendant qui aurait vocation travailler en
troite collaboration avec la Banque centrale, le CREPMF, la DRS, la direction des Assurances et
lautorit CIMA, le ministre des Finances et les institutions prives encadres par leur propre comit
de conformit. Il n'est cependant pas soumis un quelconque pouvoir hirarchique de la part des
autorits montaires ou gouvernementales. Ses avis et attestations en matire de conformit au
droit musulman exclusivement doivent faire autorit auprs des institutions rgulatrices des
marchs.
Dans un projet de finance islamique, son intervention se ferait en amont en vue de la validation des
aspects Sharia avant la validation par le rgulateur des autres aspects rglementaires dudit projet.
Direction
des SFD
Les diffrents
ministres
(secteur
public)
BCEAO et
Commission
bancaire
Haut Conseil
de Conformit
Sharia (HCCS)
Les acteurs
privs : SGI,
Banque, SFD,
Assureur
CIMA et la
direction
des
assurances
Comit de
Conformit
Sharia
CREPMF
et
BRVM
Chapitre VII : la finance islamique et lancrage institutionnel de la conformit la sharia dans la zone UEMOA
212 | P a g e
BCEAO et COMMISSION
BANCAIRE
CREPMF
CIMA
Niveau 1
Haut conseil
de conformit
sharia
CCS
CCS
CCS
CCS
CCS
CCS
Niveau 2
Socits Takaful
Banques
SFD
Entreprises
prive
SGI
OPCVM
La composition du HCCS
Le HCCS devrait tre compos dau moins sept experts (dits aussi scholars) spcialiss en finance
islamique. Au moins quatre dentre eux devront justifier dune exprience internationale de plusieurs
annes. Le nombre de membres sigeant au sein du HCCS ne peut jamais tre infrieur sept. Il peut
en revanche tre plus lev mais doit toujours rester en nombre impair pour dgager la majorit en
cas de vote sur des situations complexes.
Chapitre VII : la finance islamique et lancrage institutionnel de la conformit la sharia dans la zone UEMOA
213 | P a g e
Toute institution financire prive islamique (ou conventionnelle proposant des produits islamiques)
doit tre dote dun CCS dsign par lassemble gnrale des actionnaires sur avis du conseil
dadministration, dans le respect des statuts et rglements en vigueur.
Il est permis aux actionnaires de dlguer au conseil dadministration la dcision de fixer les
indemnits du CCS.
Le CCS validera en amont les produits financiers de linstitution qui les commercialise. Il mettra un
avis de conformit Sharia pour les produits. Il assurera galement laudit et mettra un avis annuel
de conformit Sharia que linstitution pourra intgrer son rapport annuel, valid en assemble
gnrale.
Les conditions contractuelles qui lient le CCS linstitution doivent tre convenablement tablies.
Elles dfiniront clairement la mission, les droits et responsabilits des parties. La lettre de mission
doit mentionner lengagement de linstitution respecter les rgles et principes de la Sharia tels
qu'exprims par le CCS.
Sa composition
Le comit doit tre compos dau moins trois membres. Il a la facult de recourir des spcialistes
dans la gestion, et/ou lconomie, et/ou le droit, et/ou la comptabilit ou dautres experts
professionnels. Ses membres sont slectionns par le Conseil dAdministration de linstitution et par
approbation de lassemble gnrale sur des critres de comptence, exprience et notorit.
Il est interdit aux membres dadministration ou tout actionnaire de siger dans le comit. Le CCS ne
doit pas inclure de directeurs (excutifs ou non excutifs) ou des actionnaires importants de
l'institution financire.
La rvocation dun des membres du comit se fait par dcision de lassemble gnrale sur avis du
conseil dadministration.
Chapitre VII : la finance islamique et lancrage institutionnel de la conformit la sharia dans la zone UEMOA
214 | P a g e
Les membres du CCS liront leur prsident parmi lun dentre eux.
Il est ncessaire que linstitution financire islamique, en fonction de sa taille et de ses moyens, ait au
moins un agent de conformit, de prfrence une personne ayant des connaissances en
jurisprudence islamique. Il pourra assurer le secrtariat et le relais avec le CCS (cette fonction peut
tre externalise).
Nomination
Lien de hirarchie
Assemble gnrale
CCS
Conseil
dadministration
Agent de
conformit
sharia
Opration
Commerciale
Comit dAudit et de
Gouvernance
rglementaire
Direction
Gnrale
Juridique
Marketing
Audit
Conformit
RH
IT
Il est noter ici quil ny a pas de lien de hirarchie directe entre le CCS et lAG mais une sorte de
pouvoir de "tutelle" qui se concrtise par le pouvoir de nomination et de rvocation dtenu par l'AG.
Chapitre VII : la finance islamique et lancrage institutionnel de la conformit la sharia dans la zone UEMOA
215 | P a g e
Le CCS pourra solliciter le HCCS en cas de besoin de support technique tout en restant indpendant
de ce dernier. Il devra nanmoins sassurer que ses directives et dcisions ne sont pas contraires aux
prrogatives ou standards mis par le HCCS.
Chapitre VII : la finance islamique et lancrage institutionnel de la conformit la sharia dans la zone UEMOA
216 | P a g e
Ministre des
finances
CIMA
Niveau 1
BCEAO et Commission
bancaire
CREPMF
Haut conseil
de conformit
Sharia
CCS
CCS
CCS
CCS
CCS
CCS
Niveau 2
Socits
Takaful
Banques
SFD
Entreprises
prive
CDC ou
une filiale
ddie
SGI
OPCVM
Le HCCS sera rgi par ses propres statuts juridiques et par une charte de fonctionnement interne qui
permettra de prserver lintgrit de ses membres, la dure des mandats, les modalits de prise de
Chapitre VII : la finance islamique et lancrage institutionnel de la conformit la sharia dans la zone UEMOA
217 | P a g e
dcision et de recrutement sur des critres objectifs axs avant tout sur la qualification, la
comptence et lexprience.
Au fil du temps et en fonction du dveloppement de la finance islamique dans lensemble de la sousrgion, cet organe national, fort de son exprience, prendra une dimension communautaire et
pourra servir lensemble des pays. Sa composition voluera en fonction des besoins et de son
dveloppement. Reste la problmatique du financement du HCCS qui sort du primtre de cette
tude. Ce point pourra tre rgl de diffrentes manires par lappui des autorits, des acteurs
privs et des revenus issus des prestations de service quil fournira.
Chapitre VII : la finance islamique et lancrage institutionnel de la conformit la sharia dans la zone UEMOA
218 | P a g e
ANNEXES
Annexes
219 | P a g e
Nous avons dcrit et dtaill dans ces annexes les contrats les plus importants et les plus utiliss
dans lindustrie financire islamique. Il en existe quelques autres considrs comme accessoires
et qui ne ncessitent pas damnagement (fiscal ou lgislatif). Ces derniers ne seront donc pas
mentionns ici.
Nous avons donc retenu les contrats suivants :
Annexes
Ijara ;
Ijara Muntahiya bi tamleek ;
Istisnaa ;
Moudarabah ;
Mourabaha ;
Mourabaha inverse ;
Mousharaka ;
Mousharaka dgressive ;
Tawarruq ;
Salam ;
Sukuk ;
Qard ;
Wakala.
220 | P a g e
2. Transfert de la proprit
3. Contrat de location
Financier
(Loueur)
4. Paiement du loyer
Client
(Locataire)
2. Premier transfert de la
proprit
1. Paiement du prix
3. Contrat de location
Financier
(Loueur)
4. Paiement du loyer
Client
(Locataire)
5. Second transfert de la proprit la fin de la
priode de location
Annexes
221 | P a g e
Fabricant /
Constructeur
de lactif
2 .Istisna
parallle
1 . Istisna
Financier
Client
[1]. Le client signe un premier contrat dIstisna avec la Banque. Celle-ci sengage sur une date D de
livraison et saccorde avec le client sur le prix et les modalits de paiement (comptant, chelonn ou
terme).
[2]. La Banque signe un second contrat dIstisna avec le Constructeur. Celui-ci sengage sur une date
de livraison D et saccorde avec la Banque sur le prix et les modalits de paiement (gnralement au
comptant).
[3]. En date D, le Constructeur livre la Banque. Celle-ci peut le mandater pour quil livre directement
le Client [4]
Annexes
222 | P a g e
Fournisseur/ Vendeur de
lactif
3. Premier transfert de la
proprit
2. Paiement du prix
Financier
Annexes
Client
223 | P a g e
Mourabaha inverse
Dans son application bancaire, la Mourabaha inverse est souvent utilise pour rmunrer les
dpts (gnralement court terme cest--dire moins d'un an). Selon ses termes, un client achte
au comptant, directement ou indirectement (par lintermdiaire d'un financier ou dun autre
intervenant), au moyen des liquidits dont il dispose (et places pralablement sur un compte ouvert
son nom auprs dudit financier), un actif (matires premires, titres ou tout autre actif liquide) quil
revend brve chance ce dernier avec une marge bnficiaire (qui constitue le revenu du Client).
Par rapport une opration de Tawarruq, les positions respectives du financier et du client se
trouvent ici inverses.
Squence des oprations :
1. Le Client demande au Financier dacheter un actif (gnralement sur le march des matires
premires) un prix P. Le Financier va agir en tant quagent pour le Client : en son nom et pour son
compte. Le paiement se fera au comptant.
2. Le Financier achte lactif aprs dun vendeur au Prix P.
3. Le Client devient propritaire de lactif et peut en exiger la livraison.
4. Le Client vend lactif acquis au Financier un Prix major dun profit p et lui en transfre la
proprit. Le montant total P+p est pay par le Financier au Client de manire chelonne.
5. Le Financier revend son tour lactif un tiers sur le march un autre Prix X en lui en transfrant
la proprit.
Tiers
Fournisseur A
lactif
Financier
Annexes
Client
224 | P a g e
Joint
Venture
Apport en capital
(cash ou en nature)
Apport en capital
(cash ou en nature)
Rendement
Y%
X%
225 | P a g e
Lopration de Mousharaka dgressive est quant elle une technique de financement permettant
un tablissement dacqurir un bien au profit de son client et en partenariat avec lui. Cette technique
est base sur la combinaison dun contrat de Mousharaka entre ltablissement financier et son
Client qui achtent le bien considr, et dune promesse unilatrale du Client aux termes de laquelle
il rachte, chances dtermines lavance, les parts dtenues par ltablissement dans le bien
financ. Cette opration a pour but, terme, de faire du Client l'unique propritaire du bien, avec, au
final :
- une marge dtermine dans les contrats de cession de parts au profit de ltablissement
financier (la cession des parts peut aussi se faire leur valeur nominale) ;
- un loyer au profit de ltablissement sous la condition dune convention de location signe
entre la Banque et son Client au titre de lusage de la part de lactif appartenant celle-ci. La
convention de location peut tre remplace par une convention de mise disposition titre
gracieux au profit du client.
Annexes
Anne 10
Anne 15
226 | P a g e
Moudaraba
La Moudaraba est une forme dassociation tablie entre un investisseur, apporteur du capital
financier et un entrepreneur qui amne uniquement son savoir-faire (expertise), dans le but de
raliser un profit en combinant le capital et lexpertise. Le capital financier et le capital humain sont
mis sur le mme pied dgalit dans ce contrat. Les profits ou les pertes sont le rsultat de la
performance des projets et/ou des placements dans lesquels lentrepreneur investit les fonds quil a
reus de linvestisseur. Les ratios de partage des profits sont dtermins au moment de la conclusion
du contrat. Aucun profit ne peut tre garanti lavance pour aucun des associs. Les pertes en
capital ventuelles sont entirement supportes par lapporteur de fonds en cas de ngligence,
fraude ou mauvaise excution du contrat par lentrepreneur.
Dans son application bancaire, un contrat de Moudaraba sera utilis pour :
- le compte dinvestissement ;
- le compte dpargne ;
- le dpt terme ;
- le fonds dinvestissement ;
- la gestion de la liquidit bancaire ;
- les financements de projets et de socits.
Il est noter que les banques peuvent parfois agir en tant que Moudarib et en tant que Sharik dans
une mme opration : elles investissent les fonds de leur client en y combinant parfois leur propre
capital. C'est ce qui se passe en pratique dans les comptes d'investissement. On trouve parfois des
structures de Moudaraba 2 niveaux. La Banque est dabord lentrepreneur, puis devient lapporteur
de fonds.
Le schma ci-aprs dcrit succinctement une structure de Moudaraba compte dinvestissement.
Annexes
227 | P a g e
Vendeur /
Producteur de
lactif
3 .Salam
Parallle
1. Salam
2. paiement au
comptant
Client
Financier
4. paiement au comptant
Aux termes du contrat de Salam entre ltablissement financier et le vendeur [1], le premier paie au
comptant la signature lactif auprs dun vendeur [2] qui sengage le lui livrer une date D fixe
lavance. Ltablissement financier peut demander en outre au vendeur de livrer lactif dcrit au
contrat auprs dune entit tierce, en l'occurrence son propre client.
A ct de ce contrat de Salam entre ltablissement financier et le vendeur, est mis en place un
second contrat Salam (do lappellation de Salam parallle) entre ltablissement financier et le
client [3], dans lequel le premier vend un actif de mmes spcifications au second, moyennant
paiement par celui-ci dun prix. Ce prix quivaut au prix acquitt par ltablissement financier au
vendeur aux termes du contrat de Salam, augment dune marge. Ltablissement financier sengage
livrer au client la mme chance que ci-dessus lactif dcrit au premier contrat Salam. Un tel
montage permet par exemple au Producteur/Vendeur de financer ses besoins dexploitation.
Annexes
228 | P a g e
Sukuk
Les Sukuk (pluriel du mot sakk) sont des titres valeur gale reprsentant des parts indivises dans la
proprit dun bien dfini, dans lusufruit dun bien dfini, de services dfinis, ou encore dun projet
dinvestissement sharia compatible dtermin. Selon le droit musulman, ce sont donc des titres qui
tmoignent dune coproprit effective et relle, directe ou indirecte, des actifs sous-jacents.
Pendant la dure de linvestissement, les avantages et les risques dcoulant de la proprit des actifs
reviennent aux porteurs de Sukuk, ce qui leur donne droit une part des revenus que lesdits actifs
gnrent. Les porteurs de Sukuk se partagent les profits raliss par la performance de lactif sousjacent, mais sont aussi exposs son risque au prorata de ce quils dtiennent.
On peut souvent comparer les caractristiques conomiques du Sukuk celles d'un prt
conventionnel index sur le rsultat. Cependant, le transfert de la proprit des actifs sous-jacents
du patrimoine de l'metteur vers une entit reprsentative des dtenteurs de Sukuk est un lment
structurel de certains types dmission de Sukuk. Ainsi, dans le cas d'un Sukuk Ijara, portant sur un
actif immobilier par exemple, le transfert de proprit dudit actif sera ncessaire et les certificats
mis reprsenteront la proprit de ce bien destin tre mis en location (s'il ne l'est pas dj).
Selon lAAOIFI, il existe 14 types diffrents de Sukuk. Ils sont tous dtaills dans les tableaux du
chapitre III sur les marchs financiers.
Annexes
229 | P a g e
Tawarruq
Le Tawarruq est lopration par laquelle une partie achte une marchandise avec stipulation dun
paiement diffr par le biais dune Mourabaha, puis revend au comptant ladite marchandise une
tierce partie dans le but dobtenir de la liquidit.
Dans son application bancaire, et le plus souvent interbancaire, le Tawarruq est une opration de
financement au terme de laquelle le client achte un actif autre qu'un immeuble auprs dun
financier avec diffr de paiement et le revend ensuite au comptant un tiers.
Lopration est gnralement assise sur des titres ou des matires premires (ou ventuellement
tout autre actif liquide). Elle comprend plusieurs transferts successifs de proprit :
-
Financier
1. Premier transfert
de la proprit
4. Paiement au comptant du
prix
Client
Annexes
Tiers
230 | P a g e
Wakala
La Wakala dans le domaine bancaire est un contrat dagence (ou de mandat) incluant gnralement
des frais dexpertise ou une autre prestation rmunre. Les banques lutilisent souvent pour les
comptes de dpt : le client possde les capitaux investis, il nomme une banque islamique comme
agent (wakil) et lui paie une commission d'expertise en guise de rmunration pour le travail de
gestion des fonds.
Il existe plusieurs formes de Wakala rmunres ou non. Ce contrat peut tre utilis par diffrents
autres acteurs notamment les socits de gestion.
Annexes
231 | P a g e
Qard
Le Qard correspond au transfert de la proprit dun bien fongible une personne ayant lobligation
de rendre lquivalent (mithli). Il est donc assimilable un prt. Le prteur ne peut pas rmunrer
son prt et na pas supporter dventuelles pertes. En cas de difficult du dbiteur, le crancier doit
accorder plus de temps pour le remboursement. Une dette peut donc tre rchelonne pour autant
que le montant soit revu la hausse. Ne pouvant pas faire lobjet de rmunration, un prt ne peut
donc gnrer aucun intrt en faveur du crancier. Lemprunteur sengage galement nutiliser les
fonds emprunts que dans des activits licites au regard du droit musulman. Le Qard est parfois
utilis par les banques islamiques lorsquelles prtent taux zro ou comme contrat sous-jacent au
compte courant classique. Le client est alors considr comme prteur car la banque fait usage de
son dpt tout en le lui garantissant.
Annexes
232 | P a g e