Droit Des Affaires Maroc - Livre I Version 2009-2010
Droit Des Affaires Maroc - Livre I Version 2009-2010
Droit Des Affaires Maroc - Livre I Version 2009-2010
Version 2009/2010
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1 - LA RGLE DE DROIT
Etudier la rgle de droit, c'est connatre ses objectifs et ses
caractristiques.
A
permet d'autres.
- Elle peut nous imposer certains comportements, par exemple payer son
loyer, sinon le locataire peut tre poursuivi en justice et ses biens seront vendus
par voie de justice pour payer sa dette.
- Elle peut nous interdire de commettre certains faits, par exemple de voler
des biens appartenant autrui, l'auteur d'un tel acte, peut tre arrt et
condamn en vertu de la loi pnale.
- Enfin, une rgle de droit peut nous permettre d'accomplir certains actes,
par exemple s'approprier des biens, se marier, adopter des enfants
B
LES CARACTRISTIQUES
DE LA RGLE DE DROIT
Comme Dfinition on peut retenir que la rgle de droit est une rgle de
conduite dans les rapports sociaux. Elle est gnrale, obligatoire et sa sanction
est assure par la puissance publique (contraignante).
1/ Une rgle de droit est Gnrale : car une rgle juridique est
impersonnelle, elle nest pas destine rgler une situation particulire et ne
vise pas une personne de manire singulire. Elle sapplique de manire
gnrale tous les individus qui composent la socit et qui se trouvent dans la
situation qui ncessite la solution dicte par la rgle de droit.
Par exemple, larticle 19 du nouveau code de la famille prvoit que le
garon et la fille ne peuvent contracter mariage qu lge de 18 ans rvolus 1 ;
cette rgle est gnrale et impersonnelle puisqu'elle s'applique, en principe,
tous les Marocains et toutes les Marocaines2.
2/ La rgle de droit est obligatoire : cest--dire quune rgle de droit est
une rgle imprative qui simpose tous les constituants de la socit : on dit
quelle est coercitive.
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Loi n 25/93 promulgue par dahir n 1/94/284 du 25/1/1994 modifiant les articles 17, 18 et
111 du code pnal ; B.O. n 4266 du 3/8/1994, p. 371.
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A - LE DROIT PUBLIC
Cest lensemble des rgles qui organisent lEtat et ses dmembrements 5
et ses rapports avec les particuliers. Les principales matires du droit public
sont :
1 - Le droit constitutionnel : cest lensemble des rgles juridiques
relatives aux institutions grce auxquelles lautorit publique stablit, il organise
les structures et le fonctionnement des trois pouvoirs qui constituent lEtat : le
lgislatif, l'excutif et le judiciaire. Lensemble de ces rgles est contenu dans la
constitution.
2 - Le droit administratif : est un droit principalement jurisprudentiel, il
organise la structure et le fonctionnement de ladministration et des personnes
morales administratives et rglemente les rapports de celle-ci avec les
particuliers.
3 - Les finances publiques : ce sont les rgles relatives la gestion des
finances de lEtat ; ses recettes (notamment les impts et taxes) et ses dpenses
(le budget). Chaque anne, une loi de finances est vote par le parlement pour
dterminer la politique financire de lEtat.
B - LE DROIT PRIV
Cest lensemble des rgles qui rgissent les rapports entre les
particuliers. Il comprend un grand nombre de matires telles que :
1 - Le droit civil : cest lensemble des rgles de droit priv normalement
applicables ; il constitue le droit commun qui sapplique chaque fois quaucune
autre rgle spciale nest prvue pour un cas donn (par exemple en matire
commerciale).
Il rgit une grande partie des rapports qui concernent les particuliers; il
rgemente :
- les contrats et les obligations et dtermine le rgime des biens; ces
rgles sont contenues dans le dahir formant code des obligations et contrats
(D.O.C.),
- le statut des personnes (contenu dans le code de la famille ou
Moudawana) : le mariage, la filiation, la rpudiation, le divorce, les successions,
etc.
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Notamment les collectivits publiques (les communes, les provinces et les prfectures).
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Loi n 65/99 promulgue par dahir du 11 septembre 2003, B.O. n 5167 du 8/12/2003.
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Elles peuvent tre dfres au Conseil constitutionnel par le Roi, le Premier ministre, les
prsidents des deux chambres du parlement ou le quart des membres de l'une ou l'autre
chambre.
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En effet, une loi nouvelle ne peut tre applique aux situations juridiques
antrieures sa publication. Elle est immdiatement applicable aux situations
nes aprs sa publication. La loi nouvelle na donc deffet que pour lavenir.
Cependant, ce principe nest pas absolu, il connat certaines exceptions
comme celle de la loi pnale la plus douce. En principe, une loi pnale est non
rtroactive ; toutefois, lorsque la loi nouvelle dcriminalise ou attnue les
sanctions dune infraction, elle sapplique mme aux infractions commises avant
son entre en vigueur.
ct de ces sources crites, le droit a aussi des sources non crites.
B - LES SOURCES NON CRITES :
Il s'agit de la coutume et des usages, de la jurisprudence et de la doctrine.
a La coutume et les usages
Nous pouvons dfinir la coutume de la manire suivante : c'est une rgle
qui nest pas dicte en forme de commandement par les pouvoirs publics, mais
qui est issue dun usage gnral et prolong.
b - La jurisprudence
Les tribunaux ont pour fonction de rendre la justice, pour cela ils doivent
faire application des rgles de droit et veiller leur respect par les justiciables.
Mais, parfois les juges se trouvent devant des difficults dinterprtation. Il
en est ainsi lorsquune loi est obscure, ambigu ou mme muette sur certaines
questions. Il revient alors aux tribunaux dinterprter cette loi suivant le sens le
plus proche vis par le lgislateur.
C'est ainsi qu'il peut arriver que les magistrats adoptent une mme
solution qui, force d'tre applique, devient jurisprudence.
Il faut dire que lunification de la jurisprudence se ralise par le biais des
voies de recours en appel puis, et surtout, en pourvoi par la plus haute juridiction,
la Cour suprme. Ce sont donc les prcdents judiciaires qui servent de guide
aux dcisions des juridictions travers la pyramide judiciaire.
c La doctrine
C'est l'ensemble des crits portant les interprtations et les opinions des
juristes (les universitaires, les avocats, les magistrats, etc.). Ces crits sont
publis sous forme d'ouvrages ou d'articles dans diffrentes revues juridiques.
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Une personne peut avoir des droits sur une chose, par exemple un droit
de proprit, on appelle alors ce droit un droit rel car il porte sur une chose.
Une personne peut galement avoir une crance sur une autre personne,
par exemple une somme d'argent. La premire, appele crancier, est en droit
d'exiger le rglement de sa dette de la deuxime personne appele, le dbiteur.
Les droits patrimoniaux sont donc domins par les relations entre les
personnes et les choses, cest ce quon appelle les droits rels (A) ; et par les
relations des personnes entre elles, cest ce quon appelle les droits personnels
ou droits de crance (B).
A - LES DROITS REELS
Le droit rel reprsente un rapport, une relation juridique entre une
personne et une chose ; cest un droit qui sexerce directement sur une chose.
On distingue les droits rels principaux et les droits rels accessoires.
a Les droits rels principaux
Il sagit essentiellement du droit de proprit.
Le droit de proprit est le droit de jouir, lexclusion de toute autre
personne des avantages que procure la chose : sen servir, en tirer profit et en
disposer.
1- Les attributs du droit de proprit
Traditionnellement on distingue 3 prrogatives comme droit sur la
proprit :
# Le droit dusage : cest--dire le droit dutiliser la chose dont on est
propritaire ; par exemple habiter sa maison, cultiver ses terres, etc.
# Le droit de jouissance : cest--dire le droit de jouir de sa chose en
percevant ses fruits.
# Le droit de disposition : cest--dire le droit de disposer de sa chose ; on
distingue :
- la disposition matrielle : par exemple : laisser dprir sa chose faute
dentretien ou mme la dtruire ;
- la disposition juridique : par exemple : la vendre, la louer, la donner,
lhypothquer, etc.
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2- Lobjet de la proprit
La question qui se pose ici est de savoir quels sont les objets qu'une
personne peut s'approprier ?
Ces objets sont tellement nombreux qu'il est impossible de les numrer.
Aussi, pour tenir compte de la diversit des choses et des biens sur
lesquels peut porter le droit de proprit, on a tabli en droit certaines
distinctions, notamment entre :
1/ Les biens meubles et les biens immeubles
- Les meubles sont des choses mobiles, cest--dire qui peuvent tre
dplaces (les machines, les bijoux, les voitures, les actions, largent, etc.) ou se
dplacer par soi-mme (les animaux).
- Les immeubles sont des choses qui sont par nature immobiles et qui ne
peuvent tre transportes (le sol, les terrains, les difices, les plantations, etc.).
Intrt de distinction : Alors que le transfert de proprit des meubles
sopre par simple tradition, cest--dire de la main la main, puisquils sont
mobiles, la proprit des immeubles ne peut se transmettre que par
laccomplissement de certaines formalits.
2/ Les meubles corporels et les meubles incorporels
- La chose corporelle est celle qui est dote dune consistance physique et
qui est dune nature concrte ; exp. les bijoux, les costumes, le cuir, le fer, les
stylos, etc.
- La chose incorporelle est celle qui est abstraite et qui na pas de
consistance matrielle ; exp. le fonds de commerce, les marques de fabrique, les
brevets dinvention, les actions, etc.
Intrts de distinction : il tient l'application de la fameuse rgle "en fait
de meuble la possession vaut titre" (c'est--dire que la possession d'un meuble
vaut titre de proprit). Or, cette rgle ne s'applique qu'aux choses corporelles et
non aux choses incorporelles. Par exemple, celui qui dtient une montre est
cens en tre propritaire, sauf celui qui prtend le contraire de le prouver ; par
contre, lorsqu'il s'agit d'un fonds de commerce, ce dernier appartiendra non
celui qui le dtient mais celui qui l'a inscrit le premier au registre de commerce.
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Article 207 CF La capacit de jouissance est la facult qua la personne dacqurir des
droits et dassumer des devoirs tels que fixs par la loi. Cette capacit est attache la
personne durant toute sa vie et ne peut lui tre enleve.
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Article 208 CF La capacit dexercice est la facult qua une personne dexercer ses droits
personnels et patrimoniaux et qui rend ses actes valides. La loi fixe les conditions
dacquisition de la capacit dexercice et les motifs dterminant la limitation de cette
capacit ou sa perte.
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La capacit de jouissance est la facult qua la personne dacqurir des
droits et dassumer des devoirs (art. 207).
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le prodigue (;)
et le faible desprit ()
Tout d'abord, il ne peut prendre possession de ses biens avant d'tre majeur.
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soit par le tuteur lgal, qui peut par la suite la retirer de lui mme le
cas chant (art. 227) ;
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quil est entirement relev de son incapacit, ce qui revient dire quil
acquire la pleine capacit pour la gestion et la disposition de son
patrimoine ;
le tuteur testamentaire ;
et le tuteur datif .
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Avant dtre arrt 16 ans par le Code de la famille, lge de lmancipation tait de
18 ans sous la Moudawana. Avec la loi 63-02 promulgue par dahir du 24/3/03 qui avait
fix lge de la majorit 18 ans, lge de lmancipation avait t ramen 17 ans.
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qu'elles peuvent
connatre de tous les litiges qui ne sont pas rservs par le lgislateur d'autres
juridictions. Ce sont :
- les juridictions communales et darrondissement ;
- les tribunaux de premire instance ;
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d'amende ne dpassant pas 800 dh. Fort heureusement ils ne peuvent jamais
condamner une peine privative de libert.
TABLEAU : COMPOSITION DES JURIDICTIONS
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B - PROCDURE
Les tribunaux de premire instance peuvent comprendre plusieurs
sections ( )suivant la nature des affaires : des sections du droit de la famille,
des sections civiles ou commerciales, immobilires, sociales, pnales
Le tribunal sige trois juges : un prsident et deux assesseurs avec
lassistance dun greffier.
Dans les audiences pnales, la prsence du parquet est obligatoire. Dans
les audiences des autres sections, le plus souvent cette prsence est facultative.
Les dcisions rendues par les tribunaux de premire instance sont
appeles des jugements.
C - COMPTENCE
Les tribunaux de premire instance sont comptents :
- En matire civile : ils peuvent connatre de toutes les affaires civiles,
immobilires, de statut personnel et successoral.
Dans toutes ces matires, ils statuent en premier et dernier ressort dans
les affaires nexcdant pas 3 000 dh, et en appel lorsque le litige est relatif une
affaire suprieure cette somme. Cependant les dcisions rendues en premier
et dernier ressort restent susceptibles de pourvoi en cassation devant la Cour
suprme.
- En matire pnale : les tribunaux de premire instance connaissent de
tous les dlits et les contraventions (dun degr plus grave que celles dont
connat le tribunal communal ou darrondissement). Toutefois, toutes les
dcisions en matire pnale sont susceptibles dappel.
3 - LES COURS DAPPEL
Il sagit, comme il est dit dans le jargon juridique dun second degr de
juridiction, c'est--dire qu'elles examinent une deuxime fois les affaires juges
en premire instance.
A COMPOSITION
(V. tableau)
B COMPTENCE ET PROCDURE
Les
chambres
qui
composent
les
cours
dappel
correspondent
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DEUXIEME PARTIE
DROIT COMMERCIAL
oprations commerciales.
Le crdit constitue le noyau de toutes les relations commerciales. Pour
cela, il doit tre entour dun formalisme plus rigoureux que celui xig par le
droit civil. Cest ce qui explique le formalisme des institutions du droit
commercial : celui des effets de commerce, de la vente et du nantissement du
fonds de commerce, de la faillite, le formalisme rigoureux pour la constitution des
socits commerciales, etc.
B
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Cest ce qui permet ces derniers de conclure leurs contrats par les
moyens les plus rapides (tlphone, fax ou mme verbalement) sans avoir se
soucier, au pralable, du formalisme des critures quexige le droit civil.
II - LES SOURCES DU DROIT COMMERCIAL
Comme toute matire de droit, le droit commercial a des sources crites
(constitution, traits, lois et d'autres non crites (coutumes et usages,
jurisprudence) (V. 1re partie).
La caractristique principale qui marque le droit commercial marocain est
l'laboration d'un nouveau code de commerce par un dahir n 1-96-83 du 1 er aot
1996 portant promulgation de la loi 15/95 formant code de commerce23 en
remplacement du code de 1913.
Le D.O.C. (Dahir formant code des obligations et contrats) qui est notre
code civil peut galement s'appliquer au domaine commercial en cas de besoin,
CHAPITRE 1 - LOBJET DU DROIT COMMERCIAL
L'objet du droit commercial est bien l'activit commerciale.
Larticle 6 parle dactivits commerciales que nous pouvons dfinir comme
tant celles qui donnent la qualit de commerant celui qui les exerce de
manire professionnelle ou habituelle condition d'tre immatricul au registre
de commerce.
Ces activits se distinguent donc des actes de commerce qui ne peuvent
confrer la qualit de commerant. Cest dans ce sens que nous pouvons
distinguer les activits commerciales des actes de commerce.
SECTION I - LES ACTIVITES COMMERCIALES
Larticle 6 du nouveau code a numr un grand nombre d'activits
commerciales que nous pouvons ranger dans trois secteurs :
- les activits de production
- les activits de distribution ;
- et les activits de services.
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- Exemples des mines : fer, cuivre et tous les mtaux, phosphate, charbon, etc. Les
carrires sont de sable, de marbre, de pierres, dardoise, dargile, etc.
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Par contre, la location des immeubles reste civile.
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vhicules,
les
services
rendus
en
matire
de
postes
et
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- Dahir n 1-05-178 du 14 fvrier 2006 portant promulgation de loi n 34-03 relative aux
tablissements de crdit et organismes assimils, B.O. n 5400 du 2 mars 2006, p.298.
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- Cest une condition essentielle, car les prts concds titre gratuit ne sont pas
considrs du crdit.
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- Larticle 44 al. 2 de la loi 5/96 leur interdit de se constituer sous forme de SARL.
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- LES AUTRES
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SERVICES
salles
de
confrences
et
lieux
des
manifestations
sportives
professionnelles).
d - Le transport
La commercialit du transport se base sur le fait quil participe la
circulation des richesses, quil sagisse du transport des personnes ou des
marchandises.
Lancien code ne mentionnait que le transport par terre et par eau, ce qui
sexplique par le fait que le code qui la inspir datait de 1807, poque o le
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transport arien et ferroviaire n'avaient pas encore vu le jour. C'est pourquoi lart.
6 - 6 sest content de prvoir le transport pour englober tous les modes de
transport et viter toute numration.
SECTION II - LES ACTES DE COMMERCE
Les actes de commerce sont ceux qui ne peuvent tre exercs titre
professionnel, et leur pratique, mme habituelle, ne confre pas la qualit de
commerant celui qui en fait usage, nanmoins elle donne lieu lapplication
des rgles du droit commercial.
Rentrent dans cette catgorie tous les actes mentionns par le code en
dehors des articles 6 et 7, savoir : les actes de commerce par la forme (art.9),
les actes de commerce par accessoire (art.10) et les actes mixtes (art.4).
I - LES ACTES DE COMMERCE PAR LA FORME
Les actes de commerce par la forme sont des actes qui sont toujours
commerciaux quelle que soit la qualit des parties (commerants ou non
commerants) et quel que soit lobjet de lopration qui leur donne naissance
(commerciale ou civile).
Ces actes sont la lettre de change et les socits commerciales (la S.A.,
la SARL, la socit en nom collectif, la socit en commandite simple et la
socit en commandite par actions).
II - LES ACTES DE COMMERCE PAR ACCESSOIRE
Larticle 10 du nouveau code stipule : sont galement rputs actes de
commerce, les faits et actes accomplis par le commerant loccasion de son
commerce ; ce sont donc les actes de commerce par accessoire.
Ces actes sont en ralit de nature civile et, lorsquils sont effectus par
un commerant pour les besoins de son commerce, ils acquirent la qualit
dactes de commerce.
Exemple, le commerant qui achte un camion pour livrer ses
marchandises, ou du mobilier pour son agence daffaires ou des machines pour
son usine, etc.
Ces actes ne constituent pas lobjet du commerce du commerant ou son
activit, il ny a pas lide dachat pour revendre. Donc, lacte dachat est en luimme un acte civil, mais qui devient commercial par accessoire lactivit
commerciale du commerant, on dit quil est commercial par accessoire.
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2/ La solidarit
Il y a solidarit entre les dbiteurs lorsque chacun deux est
personnellement tenu de la totalit de la dette. Face plusieurs dbiteurs dune
mme dette, le crancier a le choix de rclamer chacun deux, individuellement
ou collectivement, le paiement de la totalit de la dette.
En droit commun, cest--dire dans les contrats civils la solidarit entre
les dbiteurs ne se prsume pas (art. 164 D.O.C.), elle doit tre expressment
stipule dans le contrat.
Mais en matire commerciale la solidarit est de droit : larticle 335 du
code 1996 dispose : en matire commerciale la solidarit se prsume (V.
aussi art. 165 D.O.C.). Par consquent, et contrairement au droit civil, pour
carter lapplication de la solidarit entre les commerants une clause spciale
doit tre stipule dans le contrat.
II - LES PARTICULARITES DES REGLES DE FORME
Les rgles de forme sont celles qui gouvernent lorganisation judiciaire, le
fonctionnement de la justice, les actes de procdure, le droulement du procs,
la preuve, les dcisions judiciaires, les recours, etc. Les rgles du droit
commercial se distinguent aussi dans ce domaine par rapport celles du droit
civil bien des gards.
1/ La comptence judiciaire
Avec la cration des tribunaux de commerce, les conflits commerciaux
sont dsormais de la comptence de ces derniers condition, bien entendu, que
le montant du litige dpasse 20 000 dh.
2/ La preuve
En droit civil, la rgle en matire de preuve est clairement exprime par
larticle 443 D.O.C. qui exige la preuve par crit pour toute demande en justice
qui dpasse la somme de 10 000 dh29.
En droit commercial, le principe est la libert de la preuve. Cest--dire
que dans les affaires qui opposent les commerants, il nest pas ncessaire
dtablir la preuve par crit (article 334 du code 1996).
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des
socits,
rappelons
que
certaines
socits
sont
commerciales par la forme, quelle que soit leur activit civile ou commerciale.
En ce qui concerne les personnes physiques, nous avons dj eu
loccasion de voir que le commerant est celui qui exerce les activits
commerciales, mais de manire habituelle ou professionnelle.
Quest-ce que lhabitude et qu'est-ce que la profession ?
- Lhabitude : veut dire une rptition rgulire de lactivit commerciale,
autrement dit, lexercice par entreprise des activits de larticle 6 ; en
consquence, lexercice occasionnel de ces activits ne peut plus qualifier un
commerant. Dailleurs, il ne faut pas oublier la condition supplmentaire de
larticle 6 concernant la publicit au registre du commerce.
- La profession : doit consister dans lexercice dune activit qui procure le
moyen de satisfaire aux besoins de lexistence de celui qui lexerce.
Celui qui exerce une activit commerciale de manire habituelle doit tirer
de cet exercice tout ou une partie importante de ses moyens dexistence.
Encore faut-il quil le fasse pour son propre compte.
II - LEXERCICE POUR SON PROPRE COMPTE
Il sagit l dune rgle qui connat nanmoins des exceptions.
A LA RGLE
La qualit de commerant sacquiert en dfinitif par lexercice habituel ou
professionnel des activits commerciales, mais pour son propre compte.
Autrement dit, la rgle en la matire est la suivante : celui qui exerce des
activits commerciales, mme sil en fait sa profession habituelle, nest pas un
commerant tant quil le fait pour le compte dautrui.
Le commerce suppose une indpendance totale dans lexercice de la
profession. Il suppose aussi un certain risque : le commerant peut faire des
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bnfices mais il peut aussi subir des pertes ; do la rgle : tous ceux qui
exercent le commerce pour le compte dune autre personne et ne subissent pas
de risque ne sont pas des commerants.
Rentrent dans cette catgorie les employs, dans la mesure o ils sont
subordonns leurs employeurs par un contrat de travail et restent indiffrents
aux risques du commerce, et les mandataires qui ne font que reprsenter leurs
mandants dans le commerce (exemples les reprsentants de commerce et les
dirigeants des socits commerciales).
B - LES EXCEPTIONS
Certaines personnes, bien quelles agissent pour le compte dautrui, sont
considres des commerants alors quelles ne remplissent pas la condition
dindpendance corrlative au risque.
a - Les commissionnaires
Nous avons dj eu loccasion de voir que le contrat de commission est
une sorte de mandat ; ce titre, le commissionnaire ne devrait pas, en principe,
tre considr commerant puisquil est un simple mandataire qui traite pour le
compte dautrui, son commettant.
Nous avons vu aussi que le commissionnaire, la diffrence du
mandataire, traite en son propre nom. Cependant, ce nest pas pour cette raison
que le commissionnaire est un commerant, mais parce quil exerce une activit
commerciale part entire prvue par larticle 6-9 : la commission.
b - Les prte-noms
Le prte-nom est celui qui prte son nom dans des actes o le vritable
cocontractant ne peut ou ne veut pas voir figurer le sien.
Cest donc en apparence seulement que le prte-nom exerce le
commerce, cest en apparence quil contracte avec les tiers en son nom et pour
son compte alors quen ralit, il le fait pour le compte dautrui ; ce titre, il ne
devrait pas tre considr commerant.
Pourtant, vu limportance accorde en droit commercial la thorie de
lapparence, le prte-nom est, sans hsitation, qualifi commerant.
SECTION II - LES RESTRICTIONS A LA LIBERTE DU COMMERCE
Un commerant doit satisfaire aux conditions de la capacit commerciale
et aux conditions relatives aux restrictions lexercice du commerce.
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- LES INCOMPATIBILITS
Il arrive que certaines personnes exercent certaines professions, et cela
ne les empche pas dexercer le commerce en parallle. Mais cette facult nest
pas toujours possible, car le lgislateur estime, pour diffrentes raisons, que
certaines professions sont incompatibles avec lexercice du commerce, par
exemple les mdecins, les avocats, les adouls, les notaires, les fonctionnaires,
etc.
B
LES DCHANCES
Les personnes qui ont fait lobjet de certaines condamnations pnales
LES INTERDICTIONS
Au titre de cette restriction, le commerant na pas le droit de postuler
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LES AUTORISATIONS
Il sagit de linterdiction dexercer certaines activits commerciales sans
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Car il peut aussi tre poursuivi pour banqueroute ou pour fraude fiscale.
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PREMIERE PARTIE..................................................................................
2
PARTIE..................................................................................2
LES MECANISMES JURIDIQUES FONDAMENTAUX............................
2
FONDAMENTAUX............................2
CHAPITRE 1 LES ACCEPTIONS DU DROIT........................................
2
DROIT........................................2
SECTION 1 LA NOTION DE DROIT OBJECTIF.................................2
1 - LA RGLE DE DROIT.............................................................................3
A
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2 - Lhypothque.............................................................................17
B - LES DROITS PERSONNELS OU DROITS DE CRANCE.........17
CHAPITRE 2 LE SUJET DU DROIT : LES PERSONNES..................
18
PERSONNES..................18
SECTION I LES PERSONNES PHYSIQUES.......................................18
1 LES PERSONNES FRAPPES DE LINTERDICTION.................................19
A
........................21
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A COMPOSITION...............................................................................30
B COMPTENCE ET PROCDURE..................................................30
SECTION 2 LES JURIDICTIONS SPCIALISES............................31
1 LES JURIDICTIONS ADMINISTRAVES........................................31
2 LES JURIDICTIONS DE COMMERCE.........................................31
D E U X I E M E P A R T I E - D R O I T C O M M E R C I A L...........
32
L...........32
I - DEFINITION ET PARTICULARITES DU DROIT COMMERCIAL.33
A
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- LES INCOMPATIBILITS........................................................................48
LES DCHANCES...............................................................................48
LES INTERDICTIONS............................................................................48
LES AUTORISATIONS...........................................................................49
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