La Contribution Des Auteurs Francophones Au Cours de FLE: Résumé
La Contribution Des Auteurs Francophones Au Cours de FLE: Résumé
La Contribution Des Auteurs Francophones Au Cours de FLE: Résumé
RSUM
Andr BRINCOURT, Langue franaise, terre daccueil, Paris : ditions du Rocher, 1997.
Je renvoie Kafka et lexploitation quen ont faite Deleuze et Guattari dans leur livre dsormais
classique, Kafka. Pour une littrature mineure, 1975.
3
Je reprends cette distinction majeur/mineur telle quelle apparat chez Lise GAUVIN et Jean-Pierre
BERTRAND, Littratures mineures en langue majeure : Qubec/Wallonie-Bruxelles, Bruxelles et
Montral : P.I.E. Peter Lang et PUM, 2003.
4
Voir Lise GAUVIN, Lcrivain francophone la croise des langues, Paris : Karthala, 1997 ; De
limaginaire la thorie : quelques concepts labors par les crivains francophones pour dcrire/thoriser
leur situation la croise des langues in Justin K. BISANSWA et Michel TTU, Francophonie au pluriel,
CIDEF-AFI, 2003, p. 110-123.
5
La notion de surconscience recouvre [] la fois un sentiment de la langue, une pense de la langue
et un imaginaire de la/des langues . Lise GAUVIN, Surconscience linguistique in Michel BENIAMINO
et Lise GAUVIN (dir.), Vocabulaire des tudes francophones, Limoges : Pulim, 2005, p. 173.
2
Panat ISTRATI (1884-1935), auteur, entre autres, de Kyra Kyralina (1923) et Les Chardons du Baragan
(1928).
7
Dai SIJIE (1954-), dont le premier roman, Balzac et la petite tailleuse chinoise (2000) a connu un grand
succs de la part du public et de la critique.
8
Pourquoi, alors, ai-je choisi Paris? Sans doute cause dun ami, surnomm Karata [] Son amour
pour Paris tait comme un petit jardin de bonheur au milieu dun univers dvast . Tzvetan TODOROV,
Lhomme dpays, Paris : ditions du Seuil, 1996, p. 236.
9
Curieusement, je nai jamais t tent dcrire en allemand, mme si je connaissais assez bien la
langue. Cest par le franais que je suis parvenu me dominer, et du point de vue de mon quilibre, la
chose a jou un rle capital . Gabriel LIICEANU, Itinraires dune vie : E.M. Cioran suivi de les
continents de linsomnie , Paris : ditions Michalon, 1995, p. 116.
10
Jorge SEMPRN, Adieu vive clart, Paris : Gallimard, 1997, p. 60-61.
11
Agota KRISTOF, Lanalphabte, Genve : ditions Zo, 2004, p. 21.
Cest dans cette situation dignorance totale quelle arrive donc en Suisse, o
elle doit affronter une langue totalement inconnue : Cest ici que commence ma lutte
pour conqurir cette langue, une lutte longue et acharne qui durera toute ma vie 12.
Cette situation extrme qui affecte encore de nos jours tant dtres humains et
qui les oblige tout abandonner pour sauver leur honneur, leur libert ou pour offrir une
meilleure vie leur famille, est bien diffrente de celle qui a pouss Nancy Huston
habiter la France et dcouvrir la langue franaise :
Pas de bombes. Pas de perscutions, pas doppression, pas de guerre coloniale, de coup dtat,
dexode, pas de lois masservissant ou humiliant mes parents, aucun risque, aucun danger macculant
lexil, me forant fuir, menfonant le nez dans une autre langue, une autre culture, un autre pays 13
Cette difficult est engendre par lcart existant entre le franais oral et le
franais crit: [j] en suis encore aujourdhui ouvrir cent fois par jour le Larousse
pour lui demander, par exemple, quand on crit amener et quand emmener ? Mais
cest lenfer ! , sexclame le pauvre Istrati17.
12
Ibid., p. 24.
Nancy HUSTON, Dsirs et ralits. Textes choisis 1978-1994, Lemac/Actes Sud, 1996, p. 231.
14
Vassilis ALEXAKIS, Les mots trangers, Paris : Stock, 2002.
15
Ibid., p. 320.
16
Nancy HUSTON, Nord perdu, Actes Sud/Lemac, 1999, p. 120-121.
17
Panat ISTRATI, Prologue de La Maison Thringer (1933), uvres compltes, tome III, Paris :
Gallimard, 1969, p. 9.
13
Des accords qui chappent, des mots que lon corche, des doutes permanents
qui assaillent : Vaut-il mieux crire est-ce que je cherche ou bien cherch-je ?
Peut-tre chercherais-je ?18 . Les crivains francophones sont passs par tous les
tourments dont souffre constamment lapprenant dune langue trangre. Ils se sont
engouffrs dans limmensit du vocabulaire :
De faon gnrale, jai du mal retenir en franais les mots usage sporadique qui nomment un
objet prcis, plutt que de dsigner un genre : je retiens outil mais non clef molette, ustensile mais non
pelle, poisson mais non bar, oiseau mais non pivert, fleur mais non capucine, arbre mais non frne19.
Ahmadou KOUROUMA, Allah nest pas oblig, Paris : ditions du Seuil, 2000.
Cit par Lise GAUVIN, crire pour qui? Lcrivain francophone et ses publics, Paris : Khartala, 2007,
p. 65.
26
Vassilis Alexakis, op.cit., p. 73.
27
Nancy Huston, Nord perduop. cit., p. 58.
28
Vassilis Alexakis, op. cit., p. 75.
29
Ibid., p. 76-77.
25
Ce mythe en appelle un autre, tout aussi flatteur, qui veut que la France soit la
sur ane des nations qui luttent pour leur indpendance ou pour leur autonomie.
Protectrice de la Pologne et de la Roumanie au temps de Napolon I et de Napolon III,
solidaire des Serbes pendant les deux guerres mondiales, appui des Tchques lors de la
cration de leur premier tat en 1918, cest toujours la France qui a magnifi la
rvolution roumaine de dcembre 1989 travers les camras de ses chanes de
tlvision.
Aux cts de la patrie de la Rvolution, la France se laisse aimer en patrie de la
civilisation, du raffinement, du bon-got et du bien-vivre. Un mythe tenace qui
embrasse la nourriture, lhabillement, lhabitat, la conversation, lamour. La France
devait nous apparatre comme une incarnation de cet idal de vie civilise 31. Par
opposition, le pays natal se teint de couleurs barbares et sauvages : mme enfant, la
ralit albertaine me semblait dune fadeur et dune homognit curantes : partout
ce fut le rgne des bons sentiments et du bon voisinage, partout tait installe la
platitude du neutre 32.
Ce pays sophistiqu, surcultiv 33 est aussi un modle en ce qui concerne les
rapports de famille, de couple ou bien lamour et les fantasmes rotiques :
Lnine, Staline, Khrouchtchev, Brejnev. Quatre caractres fort diffrents, aims ou dtests par
la population. Pourtant, tous ils avaient une qualit en commun : leur ct, aucune prsence fminine et,
plus forte raison, amoureuse ntait concevable [...], do la phrase le prsident [Flix Faure] est mort
lElyse, dans les bras de sa matresse, Marguerite Steinheil [] avait lair dun message cod
provenant dun autre systme stellaire34.
42