DCG - Ecnmie (WWW - Livrebank.com)
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L'essentiel en fiches
4e dition
Jean LONGATTE
Ancien lve de l'ENS Cachan
Professeur de chaire suprieure en conomie et gestion
Pascal VANHOVE
Ancien lve de l'ENS Cachan
Professeur de chaire suprieure en conomie et gestion
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Du nod, 2015
5 rue Laromiguire 75005 Paris
www.dunod.com
ISBN : 978-2-10-072565-6
Le Code de la proprit intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article
Fiche 1
La science conomique
Fiche 2
Fiche 3
Fiche 4
13
18
Fiche 5
fiche 6
23
fiche 7
La microconomie du consommateur
27
fiche 8
La microconomie du producteur
32
fiche 9
36
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44
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48
=iche 13
L'pargne
52
=iche 14
L'investissement
56
iche 15
La production nationale
60
=iche 16
La croissance conomique
65
iche 17
69
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La monnaie
73
Fiche19
La cration montaire
77
fiche20
Le financement de l'conomie
81
Fiche21
86
fiche22
90
Fiche23
Le commerce international
95
fiche24
Le change
99
fiche25
103
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fiche26
L'intervention de l'tat
108
fiche27
Le budget de l'tat
112
fiche28
La politique conomique
117
fiche29
121
fiche30
125
fiche31
130
fiche32
135
fiche33
Le march du travail
140
fiche34
Le chmage
144
fiche35
La protection sociale
148
Fiche36
Ingalits et exclusion
153
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IV
La science conomique
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Principes cls
Le mot conomie provient du grec okos , qui signifie maison, et nomos qui repr
sente les rgles. L'conomie serait donc, dans un premier temps, 1 'ensemble des rgles de
conduite des activits domestiques. Le terme conomie politique marque donc ! 'lar
gissement de son domaine la cit ou la nation.
La science conomique, pour se distinguer des autres sciences sociales et humaines qui
ont aussi pour objet l'tre humain, se dfinit par un objet d'tude et une mthode qui lui
sont propres.
L'conomie est une faon particulire d'tudier les comportements des hommes. Elle part
du constat que les hommes prouvent des besoins illimits, mais que les ressources dont
ils disposent pour les satisfaire n 'existent qu'en nombre limit (phnomne de raret) : en
consquence, ils doivent faire des choix. La science conomique est donc la science des
choix, ou science de la dcision.
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manque qui peut tre satisfait par l'acquisition ou la consommation de biens et ser
vices, sachant que ces mmes biens et services sont produits en quantits limites.
On distingue alors les besoins qui possdent un caractre absolu, que l'on ressent
quelle que soit la situation des autres individus, et ceux qui ont un caractre relatif,
que l'on prouve au contact des autres. Bien entendu, les premiers peuvent atteindre
un seuil (boire et manger par exemple), alors que les seconds paraissent illimits.
Les biens et les ressources sont limits : l 'conomie ne s'intresse qu'aux biens
rares, que l'on appelle biens conomiques, et carte donc du domaine d'tude les
biens libres qui, par opposition aux biens rares, sont disponibles en abondance,
comme l'air, l'eau, le soleil, le vent. Les biens conomiques se caractrisent par le
fait qu'ils ncessitent un sacrifice pour tre produits.
1
La science conomique
La raret impose des choix : comme les ressources en travail et en matires pre
mires sont rares, il est impossible de produire tous les biens ncessaires la satis
faction des besoins illimits. Ainsi, la science conomique cherche rpondre aux
questions suivantes : quels biens produire ? En quelles quantits doivent-ils tre pro
duits ? Comment ces biens doivent-ils tre produits ? Pour qui ces biens doivent-ils
tre produits ? En dfinitive, on peut donner de la science conomique la dfinition
de Lionel Robbins en 1932 :L'conomie est la science qui tudie le comportement
humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares usage alternatif .
f)
La science conomique
mie il se situe l'chelle de tous les agents conomiques. Les conclusions de l'ana
lyse microconomique ne sont pas forcment gnralisables au niveau macroco
nomique. Il est difficile de donner des fondements microconomiques l'analyse
macroconomique, ce qui justifie une approche purement macroconomique pour
rendre compte de phnomnes que ne peut expliquer la microconomie.
prend l'allure
Quantit de biens Y
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ressources--- i------
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La science conomique
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L'conomie est-elle une science ?
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Le courant classique
Le courant keynsien
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Le marxisme en conomie
Le courant no-classique
Principes cls
La science conomique nat de la confrontation entre les besoins illimits prouvs par les
tres humains et la quantit limite de biens disponibles pour les satisfaire. Cette science
s'attache donc dans un premier temps dcrire, mesurer, comprendre les choix effectus
par les agents conomiques. Dans un second temps, elle cherche btir des lois et des
modles pouvant servir guider l'action politique.
La
rflexion conomique apparat chez les philosophes grecs (Aristote, Platon), qui tu
dient 1 'conomie domestique, la gestion de la cit. Au Moyen ge, c'est la morale chr
tienne qui inspire la pense conomique. Entre le xvf et le XVIIIe sicle, les mercantilistes,
qui prconisent l'abondance d'or, l 'intervention de l ' tat et le dveloppement de la popu
lation, rendent la rflexion conomique autonome mais ne constituent pas encore un cou
rant conomique structur. Au milieu du xvme sicle, les physiocrates, tout en rduisant
la cration de richesses la production agricole, donnent une analyse conomique globale
sous fom1e de circuit et peuvent tre considr comme des prcurseurs.
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Le courant classique
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bon march pour les capitalistes, chargs d'apporter les capitaux en quantit de plus
en plus importante.
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Le marxisme en conomie
Karl Marx (1818-1883) fonde son analyse conomique sur les tensions sociales
engendres par le capitalisme. La condition ouvrire de l'poque lui fait dresser un
bilan trs ngatif du capitalisme et dvelopper l'ide d'un autre systme.
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Freinage des
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Con cur ren ce
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Crise de l'offre
Suraccumulation
Disparition du
capitalisme
Le courant no-classique
Le courant keynsien
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Demande
Production
( Demande anticipe J
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L'intervention de l'tat dans l'conomie est ncessaire, selon Keynes, pour sou
tenir la demande. Le libre fonctionnement des marchs ne conduit pas forcment
l'quilibre. Des dsquilibres durables sont possibles, en particulier sur le march
du travail o la demande des entreprises s'ajuste en fonction de la demande effective
mme si cela ne correspond pas au plein emploi. C'est pourquoi l'tat doit agir pour
relancer la consommation et l'investissement.
7
La science conomique rencontre des limites, quel que soit le courant thorique consi
dr : l'impossibilit d'isoler les comportement conomiques, la partialit des ides et
la difficult de l'exprimentation.
En
Corrig
L'analyse conomique keynsienne s'oppose fondamentalement aux thories classiques et no
classiques. Keynes conteste la loi des dbouchs, la prpondrance de l'analyse micro-cono
mique et le libralisme.
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Keynes remet en cause la loi des dbouchs. Selon lui, ce sont les dbouchs qui crent l'offre
et non l'inverse. Les entreprises produisent ce qu'elles esprent pouvoir vendre et elles inves
tissent et emploient en consquence.
L'analyse keynsienne est d'emble macro-conomique, ce qui est en contradiction avec les
no-classiques pour qui les mcanismes collectifs ne sont que la juxtaposition des choix indi
viduels. Keynes montre qu'au contraire, un raisonnement individuellement rationnel peut tre
collectivement nfaste. Il s'oppose donc aussi la main invisible des classiques .
Enfin, Keynes prconise l'intervention de l' tat pour relancer la demande. Au contraire des clas
siques et des no-classiques, il croit possibles les dsquilibres conomiques persistants, en
particulier le chmage. D'aprs lui, l' tat doit donc intervenir pour rquilibrer les marchs.
La pense conomique
contemporaine
D
L'expansion keynsienne
f:I
Le renouveau noclassique
Les ana lyses d'inspiration marxiste
Il
Principes cls
Les analyses conomiques contemporaines peuvent tre classes en deux grandes cat
gories : celles qui reprennent le champ d'analyse d'un grand courant et celles qui s'en
distinguent. Les premires sont qualifies d' orthodoxes et les autres d' htrodoxes .
Les ides classiques et no-classiques, marxistes et keynsiennes ont continu d'inspirer
les conomistes bien aprs la mort de leurs fondateurs. Les concepts sont alors largis,
adapts la priode contemporaine ou renouvels, mais la base thorique, les principes
fondamentaux demeurent.
Les htrodoxes tentent de construire des modles thoriques totalement nouveaux, sou
vent en liaison avec d'autres disciphnes : histoire, sociologie . . . La pense conomique est
constitue de courants dont l ' influence volue.
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L'expansion keynsienne
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L'influence keynsienne sur les politiques conomiques est trs grande. L'ana
lyse keynsienne inspire des politiques axes sur le soutien la demande par des
moyens montaires et budgtaires. Les post-keynsiens montrent l'influence posi
tive du budget de l'tat sur l'activit conomique. En outre, les systmes de comp
tabilit nationale sont souvent labors sur une base keynsienne.
Le renouveau noclassique
L'intgration des ides keynsiennes dans une optique noclassique est l'objectif de
la thorie du dsquilibre, qui interprtent les dsquilibres entre l'offre et la demande
comme un ajustement par les quantits lorsque l'ajustement par les prix est impossible.
Les thories de l'offre et l'cole des choix publics (public choice) s'attaquent l'inter
vention de l'tat, aux dpenses publiques. Laffer montre que trop d'impt tue l'im
pt . Tullock et Buchanan font le lien entre le choix publics et les processus lectoraux.
Les modles de croissance d'inspiration noclassique, comme celui de Solow par
exemple, partent de l'optimum concurrentiel no-classique. Ils tracent le chemin
d'une croissance quilibre long terme.
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La thorie de l'change ingal dnonce l' imprialisme des pays dvelopps dans
leurs changes avec le tiers-monde et prconise un dveloppement accentu.
La thorie des jeux s 'inscrit dans le cadre de la dcision en univers incertain. Elle
prend en compte les situations dans lesquelles il y a interaction entre les choix des ac
teurs. L'objectif de cette thorie est alors de dterminer le comportement des agents
rationnels ayant prendre une dcision sans connatre celle des autres participants.
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1 an pour X
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4 ans pour X
Y libr
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4 ans pour Y
2 ans pour X
2 ans pour Y
11
Ce dilemme met en scne deux prisonniers arrts et crous dans des cellules spa
res et connaissant la rgle du jeu (tableau). Chacun a intrt dnoncer, quelle que
soit la dcision de l'autre prisonnier. La sanction sera donc alors de 2 ans de prison
alors que la rationalit collective aurait conduit les deux prisonniers se taire (1 an
de prison).
La thorie des jeux a mis en vidence le rle des croyances , c 'est--dire des
prsupposs et des anticipations, dans la prise de dcision des agents. Certaines
croyances sont auto-ralisatrices , c'est--dire qu'elles sont valides condition
d'tre partages, quelle que soit leur rationalit propre. Ce phnomnes a permis
d'analyser certains aspects du fonctionnement des marchs financier.
Peut-on tablir un lien entre la pense conomique contemporaine et les dcisions poli
tiques?
Corrig
La pense conomique contemporaine s'exprime sous forme de thories, de recherches, de
concepts. Ses champs d'analyse et ses mthodes sont multiples, plus ou moins inspir de la
situation relle. La dcision politique cherche inflchir la situation conomique relle. Ces deux
domaines sont donc plus naturellement lis. Les dcisions politiques peuvent s'appuyer sur une
rflexion conomique, constituer un objet de recherche en conomie.
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Les dcisions politiques peuvent s'inspirer des thories conomiques. En effet, les dirigeants
conomiques prennent la plupart de leurs dcisions en rfrence des courants thoriques.
Ainsi, la thorie keynsienne a conduit aux politiques de relance, le montarisme la rigueur
montaire. Le renouveau noclassique a inspir de nombreuses politiques librales au cours
de la dcennie quatre-vingt. Plus particulirement, le reaganisme s'appuyait sur la rflexion des
conomistes de l'offre. Aujourd'hui, les thories de la croissance endogne rhabilitent le rle
de l' tat dans l'conomie.
Nanmoins, il ne faut pas exagrer le rle de la pense dans la conduite des politiques co
nomiques. Les gouvernements doivent prendre en compte les diverses contraintes lies une
situation relle et non thorique. Ainsi, la rhabilitation du rle de l' tat n'annule-t-elle pas l'ur
gence des dficits publics. L'opinion publique, les diverses pressions auxquels sont soumis les
gouvernants, l'urgence et l'imprvu de certaines situations rduisent le rle de thories dans la
conduite des politiques conomiques.
En outre, la dcision politique est un des champs de rflexion de la pense conomique. L'cole
des choix publics analyse le type de rationalit en uvre dans la prise de dcision politique :
recherche de l'intrt gnral ou optimisation d'une trajectoire personnelle? La thorie des jeux
tudie les diverses stratgies possibles pour un gouvernement dans le cadre des ngociations.
12
Histoire conomique :
de la rvolution industrielle
la Seconde Guerre mondiale
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1J
Principes cls
Dbute la fin du XVT!Te sicle au Royaume-Uni et se diffusant au cours du xrxe sicle, la
rvolution industrielle gnre des mutations conomiques, avnement du capitalisme et du
libralisme, mais galement des changements essentiels dans le fonctionnement mme des
socits avec l'apparition des classes sociales puis rapidement leur rivalit.
Si la Premire Guerre mondiale met un coup d 'arrt cette expansion et marque la fin
de la domination europenne, les nouvelles rgles conomiques et sociales qui semblent
sources de progrs se gnralisent au cours des annes 1 920 qui se tem1inent par la grande
crise de 1 929.
Cette crise va plonger les pays industrialiss dans des difficults suffisamment importantes
pour que de nouvelles approches en matire de politique conomique soient adoptes. Les
annes 1 930 vont ainsi annoncer les interventions que de nombreux tats vont mettre en
place dans le domaine conomique et social de faon plus significative encore aprs la
Seconde Guerre mondiale.
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cours de la priode 1680-1720. Elle s'explique par des transformations dans l'organisation gnrale de la production avec l'abandon de l'exploitation collective et la
mise en place de parcelles individualises. Le souci de faire fructifier leur domaine
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dveloppement dmogra
phique jamais connu jusqu'alors. Cette volution dmographique contribue fourun
13
nir des facteurs de production en plus grand nombre mais galement stimuler la
demande. On peut considrer qu'il s'agit l de deux lments importants dans le d
collage de l'industrie. La rponse apporte par l'industrie la hausse de la demande
agricole n'a pu se faire que grce de multiples innovations dans la mtallurgie et
le textile.
Le passage de l'artisanat l'industrie ne peut se faire sans que certains individus
n'en assurent le financement. Ces acteurs, les capitalistes vont faire appel
d'autres agents les salaris qui acceptent de vendre leur force de travail dans
cette nouvelle organisation de la production. Le capitalisme va ainsi prendre forme
au cours du xrxe sicle avec l'apparition des socits anonymes (vers 1856 en Angle
terre et vers 1867 en France).
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Dbut octobre, les cours boursiers deviennent trs instables. La catastrophe dbute
le jeudi noir du 24 octobre 1929 et se poursuit le mardi noir du 29 octobre :
16 millions de titres sont offerts la vente et les cours chutent nouveau de plus
de 40 points. La chute ne s'arrtera plus jusqu'en 1933 et la crise va se diffuser
l'ensemble de l'conomie amricaine.
Il est bien vident que le krach boursier est la suite logique de la folie spculative.
Pour certains auteurs, la spculation est la consquence d'une politique montaire
laxiste de la banque centrale amricaine favorisant l'endettement des agents des
fins de placements boursiers.
Mais, s'il y a eu crise boursire, celle-ci s'explique aussi par la faiblesse de l'co
nomie relle. L'analyse des faiblesses de l'conomie relle renvoie la question de
la surproduction ou de la sous-consommation. On peut ce titre constater que les
annes 1920 restent marques par l'mergence de la production de masse et l'ide
que la consommation ne parvient s'ajuster que par un certain nombre d'artifices
(dveloppement du crdit notamment).
Aux tats-Unis, la crise financire se transforme en crise bancaire. Les banques sont
victimes directement de la crise boursire en raison des prts qu'elles ont accords.
Les banques ne pouvant faire face cette demande de retrait massif, le systme ban
caire enregistre en consquence une multiplication de faillites qui s'enchanent dans
un processus cumulatif de perte de confiance.
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Pour les entreprises industrielles, la rarfaction du crdit lie aux difficults ban
caires vient s'ajouter la contraction des dbouchs, deux facteurs qui provoquent
l'arrt brutal des investissements malgr la baisse des taux d'intrt. Pour couler
leur production, les industriels sont contraints de baisser les prix, faisant ainsi entrer
l 'conomie amricaine dans la dflation.
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and Exchange Commission) qui, depuis lors, est charge de surveiller les activits
boursires.
Le New Deal se traduit enfin un virage plus social dans la politique amricaine avec
des mesures visant amliorer les conditions de travail et de vie des salaris.
En France, l'originalit dans les politiques mises en uvre apparat plus tardivement
avec l ' arrive au pouvoir du Front Populaire en 1936. L'originalit rside ici dans la
volont d'inverser l'ordre des priorits entre le financier, l'conomique et le social.
La politique mene qualifie de politique du pouvoir d'achat repose essentiel
lement sur la mesure phare de rduction du temps de travail. En consquence, la
dure lgale du travail hebdomadaire passe de 48 heures 40 heures, modifiant
ainsi considrablement la rforme de 1919 qui avait institu la journe de 8 heures
raison de 6 jours par semaine.
Aux tats-Unis, au cours des annes 1930 on assiste un durcissement des conflits
sociaux avec la monte en puissance des syndicats. Les effectifs augmentent dans
des proportions trs significatives et les conflits deviennent de plus en plus violents.
En France, le mois qui spare l'lection du Front Populaire de sa prise de fonction
est une priode marque par des conflits trs importants. En final, toute l'industrie
est touche ainsi que le commerce et les grands magasins. L'ensemble du secteur
priv est concern, soit directement par la grve, soit par des problmes d'approvi
sionnement en matires premires et en nergie. Les grves de 1936 marquent une
rupture puisque le mouvement social prend une forme diffrente de celle des conflits
passs avec l 'occupation des usines ce que l'on appellera la grve sur le tas .
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Application
La politique conomique amricaine face la crise de
1 929.
Corrig
Je n'ai jamais cru que dans notre systme capitaliste les gens doivent tre pauvres. Je crois
qu'ils sont pauvres parce que nous n'avons pas assez de cervelle pour diviser chaque anne
notre revenu national et les empcher d'tre pauvres . Harry Hopkins (conseiller du prsident
Roosevelt).
Le plus de cervelle fait penser l'ambition du New Deal d'une plus grande crativit pour faire
face la crise de 1 929.
La premire ide importante est de mettre en vidence la naissance de l'interventionnisme. Pour
la premire fois dans l'histoire conomique, l' tat intervient massivement pour faire face aux dys
fonctionnements du march. Sur le plan conomique, l'investissement public va se substituer
l'investissement priv travers la politique des grands travaux. Sur le plan social, le chmage
apparat pour la premire fois comme un mal social ce qui justifie les premires mesures de pro
tection des salaris et des chmeurs.
Cependant, l'intervention de l' tat ne sonne pas pour autant la fin des mcanismes de march.
Beaucoup de dcisions relvent de l'encadrement de ces mcanismes : scurisation des marchs
financiers, normalisation des relations sociales. En final, il y a bien rupture avec la mise en uvre
de politiques conjoncturelles actives mais sur le plan structurel l'conomie amricaine reste fon
damentalement librale et le march reprendra d'ailleurs toute sa place aprs la Seconde Guerre
mondiale.
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17
Histoire conomique :
depuis la Seconde Guerre mondiale
De l a reconstruction l a prosprit
fJ
Principes cls
Les annes 1 930, les annes de guerre, les annes sombres laissent la place aprs le conflit
une priode de reconstruction et de recomposition du paysage conomique et politique.
C'est dans ce contexte que dbute la phase de 1 'histoire conomique durant laquelle les pays
industrialiss vont connatre une expansion jamais atteinte jusque-l.
Toutefois, le choc ptrolier de 1 973 marque la fois la fin de cette phase de grande prosp
rit et la remise en cause des mcanismes qui la sous-tendaient.
Les tenants du libralisme, montaristes, conomistes de l 'offre, reprennent les rnes du
pouvoir et inspirent les politiques conomiques des grandes puissances. Dans le mme
temps, les principales conomies socialistes s'effondrent ou se convertissent elles-mmes
au capitalisme libral dans le cadre de la mondialisation.
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De la reconstruction la prosprit
sur la priode 1 948- 1 952. Grce l'aide reue, les pays concerns peuvent acheter
des matires premires et des machines pour l'essentiel aux tats-Unis et pour une
partie moindre des pays tiers.
L'aprs guerre est galement marque par la tenue de la confrence de Bretton Woods
le 22 juillet 1 944. Les nouvelles rgles donnent une place essentielle au dollar qui va
servir d'talon en devenant le seul quivalent de l'or (35 $ l'once d'or). Ce systme
18
de change fixe sur lequel doit veiller la nouvelle institution qu'est le FMI (Fonds
Montaire International) va favoriser l'essor considrable des changes internatio
naux au cours des Trente Glorieuses .
Le commerce international se dveloppe galement grce la diffusion du libre
change. Des ngociations engages entre les grandes puissances nat le GATT
(General Agreement on Tarrifs and Trade) qui instaure le multilatralisme travers
une srie de cycles de ngociations (les round ).
Cette phase de reconstruction et de recomposition acheve, dbute alors la priode
des Trente Glorieuses, expression que l'on doit l'conomiste franais Jean Fou
rasti, pour qualifier ces dcennies marques par des taux de croissance exception
nelles, des taux de chmage infrieur 2 % de la population active et une explosion
des changes.
volution de la rpartition des dpenses de consommation (en %)
1 960
Divers
Loisirs
1 0 oYo
Transports
1 1%
B%
Logements
24%
1973
Divers
Alimentation
et
habillement
49%
Loisirs
1 4%
Alimentation
et
habillement
37%
Transports
1 4%
Logements
28%
Les performances conomiques au cours des Trente Glorieuses sont souvent expli
ques par le modle fordiste. En effet, les conomies d'chelle et les gains de pro
ductivit se rpartissent de faon quilibre entre les actionnaires, les salaris et les
consommateurs.
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Il est indniable que le choc ptrolier de 1 973 marque une n1pture dans l 'histoire
conomique. La croissance, au cours des Trente Glorieuses, s'est grandement apE
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puye sur un prix bas de l'nergie. La dpense nergtique lie la croissance forte
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provoquait une consommation incontrle, proche du gaspillage, dont les effets sur
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l 'environnement commenaient tre condamns.
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8 Le dclenchement de la crise va venir de la guerre du Kippour entre octobre et dcembre 1 973. En mesure de reprsailles, les pays membres de l'OPEP (organisation
'5
des pays exportateurs de ptrole) dcide de multiplier par quatre le prix du ptrole.
1
En 1979, survient le deuxime choc ptrolier la suite de la guerre entre l'Iran et
l 'Irak.
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19
la fin des, annes 1970, l'arrive au pouvoir de Ronald Reagan aux tats-Unis et
de Margaret Thatcher en Angleterre reste le symbole d'une rorientation trs forte
des politiques conomiques.
Ds lors, une volont politique s'est affirme de transformer le systme de finan
cement des conomies (passage une conomie de marchs financiers ). Cette
volont s'est exprime concrtement par des incitations (notamment fiscales) au
dveloppement des marchs financiers. Dans l'esprit de la thorie quantitative, les
politiques montaristes ont t privilgies avec pour objectif de contrler stricte
ment l'volution d'un agrgat montaire.
Les rsultats aux tats-Unis vont tre spectaculaires, l'inflation suprieure 10 % en
1980 est passe sous la barre des 4 % en 1983. Toutefois, ces rsultats ne sont obte
nus qu'au prix de fortes hausses de taux d'intrt qui participent au dclenchement
de la rcession en 1982 (le PIB chute de plus de 2 %) et la valorisation du dollar,
autant d'lments qui pnalisent l'emploi et les salaires.
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Enfin, la priode est marque par un trs fort dsengagement de l'tat avec notam
ment de vastes programmes de privatisations qui vont jusqu' toucher des activits
relevant traditionnellement du service public.
Le modle libral va se diffuser, en grande partie, par l'intermdiaire des institu
tions internationales pour donner naissance ce que l'on a coutume d'appeler au
jourd'hui, la mondialisation ( extension de l'conomie de march l'ensemble de
la plante ).
Les annes 1980 ont vu apparatre un vritable systme financier international. L'in
ternationalisation a t vraiment permise lorsque tous les contrles nationaux rgle
mentant les changes et la sortie de capitaux ont t abrogs. Aujourd'hui, du fait des
dcalages horaires, la finance mondiale fonctionne 24 heures sur 24.
20
Les NPI ou Nouveaux Pays Industrialiss dsignent les pays dont la croissance co
nomique est un niveau lev, autour de 5 % par an, contre 3% au mieux dans
les PDEM. Parmi les NPI d'Asie, la Core du Sud est celui dont le processus de
dveloppement est le plus prcoce et le plus abouti (entre de la Core du Sud dans
l'OCDE en 1996).
partir de 1973, l'industrie lourde corenne se dveloppe trs rapidement, avec
des taux d'investissements particulirement levs. La comptitivit repose sur des
gains de productivit levs qui s'accompagnent de cots salariaux relativement bas
par rapport ceux des PDEM.
Dans les annes 1980, les revendications salariales se font plus pressantes. Cette
volution induit un recentrage de l'conomie corenne sur le march intrieur, car
l ' augmentation du niveau de vie permet le passage une consommation de masse.
De 1950 1978, la croissance conomique chinoise atteint la moyenne mondiale, et
dpasse celle de nombreux pays en dveloppement ; de 1978 aujourd'hui, elle bat
tous les records mondiaux.
En dcembre 1978, sous l'impulsion de Deng Xiaoping, le Comit central du parti
communiste amorce la libralisation conomique.
Dans la deuxime moiti des annes 1980, les rformes gagnent en ampleur. En
octobre 1984, le Comit central du Parti prne un systme mixte o coexistent plan
et march.
En janvier 1992, une nouvelle srie de mesures est annonce. le Comit central du
Parti relance la rforme des entreprises d'tat et prvoit la diversification des formes
de proprit, tout en raffirmant le rle principal du secteur public.
L 'ouverture sur l 'extrieur est galement un lment essentiel des mutations subies
par l'conomie chinoise. Elle a un double objectif : attirer les capitaux trangers et
promouvoir les changes extrieurs afin d'acclrer la croissance et la modernisa
tion de l'conomie.
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21
Application
Les mcanismes de la reconstruction aprs 1 945.
Corrig
L'enjeu essentiel pour les conomies europennes en 1 945 est de se reconstruire mais la ques
tion reste pose de savoir si la reconstruction notamment doit se faire l'identique. La rponse
dpend videmment du changement de contexte l'issue de la Seconde Guerre mondiale. ce
titre, deux changements importants ont eu lieu. En premier lieu, l' tat, depuis les annes 1 930
et comme toujours lors d'une priode de reconstruction, occupe une place prpondrante. En
second lieu, sur le plan international, les tats-Unis dominent l'conomie mondiale. Au regard de
ces volutions, on peut se demander si les mcanismes de reconstruction ont donn naissance
un nouveau cadre conomique et social ?
La reconstruction aprs le conflit mondial est orchestre et facilite par la puissance amricaine
travers notamment le plan Marshall qui permet aux conomies europennes de se redresser
rapidement. Cette influence des tats-Unis se fait galement ressentir avec la mise en uvre de
nouvelles institutions qui semblent donner la reconstruction une forte coloration librale (GATT,
SMI) dans la mesure o l'objectif est de favoriser les changes.
Toutefois, il semble difficile de considrer que les tats-Unis imposent un modle libral. En effet,
les Trente Glorieuses qui vont suivre sont galement marques par la domination des ides key
nsiennes et la mise en place de politiques budgtaires actives mais aussi par la monte en
puissance de l' tat Providence qui se traduit par la construction d'un nouveau cadre social sensi
blement loign des conceptions librales quant ses fondements.
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22
Le circuit conomique :
acteurs et oprateurs
Les grandes catgories d'agents
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conomiques
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Secteur institutionnel
Fonction principale
Socits financires
Pro duire des services non marchan ds partir de contributions volontaires des mnages
A dministrations publiques
Consommer
23
Les oprations de rpartition : elles sont ainsi qualifies car elles concernent la
rpartition des revenus crs entre les diffrents agents. Cette rpartition des revenus
prend diffrentes formes, de la rmunration du travail au dividendes en passant par
les loyers et les intrts. La comptabilit nationale distingue la formation des reve
nus primaires de la redistribution des revenus.
Les oprations financires : elles recouvrent l'ensemble des relations entre agents
capacit de financement et agents besoin de financement. Elles portent sur les
crances et les dettes entre agents, et montrent comment les agents besoin de finan
cement ont couvert ce besoin et, symtriquement, comment les agents capacit de
financement ont employ cet excdent.
Les oprations avec l'extrieur : elles indiquent l'ensemble des flux conomiques
entre les agents rsidents sur le territoire conomique et les agents non rsidents
appartenant au reste du monde. Les DOM sont considrs comme faisant partie du
territoire conomique, les TOM sont eux regroups avec le reste du monde.
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nibles (ressources) sur le march ne peuvent provenir que de la production (P) et des
importations (M). Les utilisations possibles (emplois) de ce produit sont :
- la consommation ( C), des entreprises, des mnages ou des administrations ;
- l'investissement (J) dans la mesure o le produit peut tre acquis pour tre utilis
pendant plus d'un an dans le cadre d'une activit de production ;
- l'exportation (X) vers le reste du monde ;
- la variation des stocks (dS) car le produit peut ne pas tre totalement coul sur le
march et se retrouver dans les stocks des producteurs.
Au total, l'galit emplois-ressources donne :
P + M = C + 1 + X + dS.
24
Mouvements internationaux
de capitaux
Commerce
international
Capitaux ,
Achat :
de
:
titres
Reste du monde
Ventes :
'
de titres
Recettes des
entreprises
trangres
Exportations
Importations
Mnages
E ntreprises
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Travail
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'
1
Travailleurs
immigrs
Reste du monde
Dpenses
des
mnages
trangers
1
1
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Travailleurs :
migrs
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Salaires
Salaires
flux rels
flux montaires
M igrations internationales
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Lorsque la dpense interne est gale la production nationale les changes ext
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Dans ce schma trs simplifi, on a retenu qu'un petit nombre d'oprations de rpartition : les
salaires (a), les impts indirects et cotisations sociales collects par les entreprises et verses
aux administrations (b), les salaires verss par les administrations (c), les impts indirects (d).
Les flches reprsentent des flux montaires.
C = Consommation, P = Production, 1 = Investissement, M = Importations, X = Exportations, C F
et BF = Capacit et Besoin d e financement, G = Dpenses des administrations.
1 . crire l'quilibre entre l'offre et la demande sur le march des biens et services et sur
2.
le march financier.
crire l'quilibre emplois-ressources pour chaque agent conomique.
a = 619
Mnages
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(.)
Entreprises
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Administrations
b = 380
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26
La microconomie
du consommateur
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Le surplus du consommateur
Principes cls
On suppose que le consommateur est un tre rationnel, au sens o il cherche maximiser
sa satisfaction en procdant une analyse cot-avantage-risque de toute dcision prendre.
Le consommateur dispose d'un budget R qu'i l dcide d'allouer la consommation de n
,x . Dans une conomie fictive o
biens dont les prix sont p 1 , , p11 , en quantits x 1 ,
n
n'existe que deux biens sa contrainte budgtaire s'crit :
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L'quilibre du consommateur
de consommation, compte tenu de sa contrainte budgtaire. On suppose que les prfrences du consommateur sont modlises par une fonction d'utilit U = U (x i ' xJ .
27
La microconomie du consommateur
On peut alors reprsenter graphiquement l'ensemble des paniers de biens (x1 , x) qui
procurent au consommateur un mme niveau d'utilit, c'est--dire entre lesquels il
est indiffrent. Cet ensemble est appel courbe d'indiffrence.
Les courbes d'indiffrences sont dcroissantes, convexes et ne peuvent se couper.
Il existe bien entendu autant de courbes d'indiffrences que de niveaux d'utilit et,
plus une courbe d'indiffrence est loigne de l'origine plus l'utilit que procure les
paniers de biens qui se trouvent sur cette courbe est grande.
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28
La microconomie du consommateur
Um 1
P,
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Qui peut encore s'crire : Um/p1 = Um/p2 Il s'agit de la loi de Gossen (1854) en
vertu de laquelle, l'optimum, le consommateur choisit un panier de biens tel que
les utilits marginales des diffrents biens pondres par leurs prix sont gales. Pour
illustrer ce rsultat, on peut imaginer que le consommateur dpense son budget euro
par euro, en achetant d'abord le bien qui lui procure le plus d'utilit, le bien 1 par
exemple. Si les utilits marginales sont dcroissantes, l'utilit marginale du bien 1
rejoint l'utilit marginale du bien 2, et devient mme infrieure pour 1 euro de plus
dpens en bien 1. Le consommateur dpense alors 1 euro de plus en bien 2 et ainsi
de suite jusqu' puisement du budget.
Le choix optimal du consommateur, i.e. sa demande des diffrents biens, peut tre
chang suite une modification de son revenu. Toute hausse de revenu se caractrise
par un dplacement de sa droite de budget paralllement elle-mme.
Les modifications des quantits consommes des biens i (i = 1,2) suite une modifi
cation du revenu dpendent de l'lasticit de la consommation de bien i par rapport
au revenu e;R :
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Elle indique que la quantit consomme de bien i varie de e;R % chaque variation de
1 % du revenu du consommateur. On appelle bien normal, un bien dont l'lasticit
de la consommation par rapport au revenu est comprise entre 0 et 1, bien infrieur
un bien pour laquelle elle est infrieure 1 et bien de luxe pour laquelle elle est
suprieure 1.
Le choix optimal du consommateur est modifi selon la variation des prix. C'est
alors la pente de la droite de budget qui devient plus ou moins forte selon que le
rapport des prix p /p2 baisse ou augmente.
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29
La microconomie du consommateur
Cette modification des quantits consommes des biens i (i 1,2) dpend de l' las
ticit de la consommation de bien i par rapport au prix du bien i, eii :
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Le surplus du consommateur
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Prix de
rserve
Le surplus du consommateur
correspond la partie hachure
Quantits achetes
de bien 1
30
La microconomie du consommateur
Les prfrences d'un consommateur sont reprsentes par une fonction d'utilit u (x1 , x2) =
x1x2 .
Le consommateur dispose d'un budget de 1 OO euros pour acheter des biens 1 et 2 en quantit
x1 et x2 sachant que les prix des biens sont p1 = 4 et P2 = 1 O .
Corrig
La contrainte budgtaire s'crit 1 OO = 4x1+ 1 Ox2 et devient x2 = -
x1
1 O.
l'expression de x2 (contrainte budgtaire) dans la fonction d'utilit, on obtient une fonction une
2
x1 + 1 Ox1 qui admet un maximum lorsque sa drive premire
seule variable : u (x1) =
-
s'annule.
On a alors, u' (x1)
0 <::::> -
x1 +
10
0 <::::> x1
1 2,5.
31
8
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La microconomie du producteur
La fonction de production
fJ
Principes cls
La fonction de production de l 'entreprise est une fonction qui relie les quantits utilises
de facteurs de production aux quantits produites. Si l'on note P, le volume de la produc
tion, K le volume de capital utilis, et L le volume de travail ncessaire, on peut crire :
P = j(K, L).
La fonction de production est aussi appele combinaison productive, ou technologie de
l'entreprise, en ce sens o elle reprsente toutes les combinaisons possibles de volumes de
travail et de capital pem1ettant d'obtenir un niveau de production donn.
Le cot de production, ou cot total, correspond la somme des dpenses rendues nces
saires par la production de l'ensemble des units d'un bien au cours d'une priode donne.
La fonction de production
La
quantit de facteur capital soit fixe, et que le producteur ne puisse faire varier que la
seule quantit de facteur travail. L'volution des quantits produites en fonction du
volume de facteur travail (nombre de travailleurs) serait, par exemple, la suivante :
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Nombre
de travailleurs (L)
Production (P)
16
48
68
80
88
92
94
94
Cet exemple tient compte des hypothses du modle noclassique qui seront rappe
les au fur et mesure.
La production moyenne (PM) : elle se dfinit par le rapport entre la production
totale et la quantit de facteur travail utilise, PM = PIL. Elle est encore appele
32
Nombre
de travailleurs (L)
Production
moyenne (PM)
16
24
22,7
20
1 7,6
1 5,3
1 3,4
1 1 ,8
La microconomie du producteur
Pm
productivit marginale
Nombre
de travailleurs (L)
Production
marginale (Pm)
32
20
12
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Pm
PM
40
20
2
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4
3
5
6
Quantit de facteurs
33
La microconomie du producteur
La fonction de production
combinaison productive dans la mesure o les deux facteurs sont variables. C'est
une fonction de production de long terme qui permet de faire varier le volume de
capital, en sus du travail, et le volume de la production. On peut ainsi obtenir plu
sieurs niveaux de production (isoquantes) et, pour chacun d'eux, plusieurs combi
naisons de facteurs travail et capital sont possibles. On mesure l'intensit capitalis
tique d'une combinaison par le coefficient de capital = KIP.
Capital (K)
Niveau de production P3
Niveau de production P2.
Niveau de production
P1
Travail (L)
Les diffrents types de cots : on distingue tout d'abord les cots fixes, qui sont
indpendants des quantits produites (amortissement, etc.) et les cots variables
qui voluent avec le volume de la production (matires premires, etc.). La somme
des cots fixes et des cots variables donne le cot total. Remarquons que les cots
variables peuvent tre proportionnels ou non proportionnels aux quantits produites.
Le calcul des cots : on suppose qu'une entreprise doit supporter les cots suivants
pour une production P :
1
200
200
200
200
200
200
80
1 40
1 80
260
400
600
280
340
380
460
600
800
Production (P)
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On a : CT = CF + CV
CM = CT/P.
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1 70
1 27
115
1 20
1 34
60
40
80
1 40
200
Production (P)
34
La microconomie du producteur
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Cm
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1 00
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Production
Les conomies d'chelle sont des conomies ralises par l'entreprise au fur et
sur une plus grande quantit produite, par les rductions que l'entreprise obtient sur
des achats en plus grands nombre, etc.
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partir des donnes prcdentes, calculer le cot fixe moyen (CFM), CFM = CF/P.
Qu'observe-t-on ?
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Corrig
(P)
(CF)
200
200
200
200
200
200
(CFM)
200
1 00
66
50
40
33
La diminution du cot fixe moyen illustre le phnomne des conomies d'chelle. Plus les quanti
ts produites augmentent, plus la part des cots fixes dans le cot moyen diminue.
35
U
fJ
impa rfaite
D
pure et parfaite
Principes cls
Le march est le lieu de rencontre rel ou fictif entre l 'offre et la demande. Il se caractrise
par la manire dont s'opre cette rencontre entre l 'offre et la demande, pour aboutir une
quantit change et un prix.
Le tableau de Stackelberg montre les diffrentes situations de march que l'on peut
rencontrer, en fonction du nombre d'offreurs et de demandeurs :
Un
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Quelques-uns
Multitudes
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Monopole bilatral
Monopsone contrari
Monopsone
Quelques-uns
Monopole contrari
Oligopole bilatral
Oligopsone
Multitudes
Monopole
Oligopole
Concurrence
pure et parfaite
La concurrence pure et parfaite est une situation de march, dnommes par les
no-classiques, qui se rencontre lorsque les cinq conditions suivantes sont runies :
- l' atomicit de l'offre et de la demande : il existe une multitude d'offreurs et de
demandeurs, de telle sorte qu'aucun (comparable un atome face l'ensemble)
ne puisse influencer le march ;
- la fluidit du march : il n'existe pas de restrictions l'entre du march, ainsi
la concurrence n'est pas fige ;
- la transparence du march : tous les acteurs du march bnficient d'une infor
mation parfaite sur les conditions du march (en particulier les prix) ;
36
- l' homognit du produit : les produits changs sur le march sont identiques
de telle sorte que la concurrence ne peut porter que sur le prix ;
- la mobilit des facteurs de production : les facteurs de productions peuvent se
dplacer, de manire ce que chaque entreprise puisse profiter des mmes condi
tions de production.
Le prix est l'expression montaire de la valeur d'change : ainsi, le prix des biens
et services dpend de la quantit ncessaire leur fabrication (valeur travail), mais
aussi de l'utilit que procure le bien acquis (la valeur est fonction de l'utilit margi
nale) et de la raret (plus un bien est rare plus il est cher).
La loi de l'offre et de la demande illustre le mcanisme de formation des prix en
concurrence pure et parfaite. L'offreur cherche maximiser son profit et le deman
deur souhaite maximiser son utilit. Ainsi, plus le prix est lev plus les quantits
offertes seront importantes, moins les quantits demandes apparatront leves. Le
mcanisme joue galement en sens inverse : plus les quantits demandes sont le
ves, plus le prix augmentera puisque les demandeurs surenchrissent pour s' acca
parer l'offre disponible. En outre, plus les quantits offertes s 'lvent, plus le prix
a de chance de diminuer, puisque les offreurs rivalisent pour attirer vers eux la de
mande. Dans le modle noclassique, le prix constitue une donne pour l'entreprise.
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Demande
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Quantits changes
l'quilibre
Quantit
L'quilibre du march survient lorsque les entreprises n'ont plus intrt baisser
leurs prix. Ce prix d'quilibre, pour la firme, est atteint quand le profit qui rsulte de
la dernire unit vendue est nul, c'est--dire lorsque le prix de vente sur le march
est gal au cot marginal.
37
La fixation des prix dans l'entreprise : en ralit, l'entreprise tient compte de ses
cots de production et du prix psychologique accept par les consommateurs aprs
une tude de march. De plus, l 'lasticit de la demande par rapport au prix
doit tre considre (rapport entre la variation relative de la demande et la variation
relative du prix). Il existe en effet des biens dits inlastiques, c'est--dire des biens
pour lesquels une variation du prix n'entrane pas de variation significative de la
demande (pain, sucre, caf, tabac, essence, etc.). En outre, le prix doit tenir compte
de la rglementation en vigueur : vente perte, prix unique du livre, etc.
Annlication
Le calcul d u prix en situation de monopole
Une entreprise en situation de monopole a pu tablir une relation entre le prix de vente de son
produit et les quantits demandes par ses clients :
Quantits
demandes
Prix de vente
unitaire
Cot total
Recettes totales
Bnfices
4 599
3 1 30
9 1 98
6 068
4 399
5 320
1 3 1 97
7 877
4 1 99
8 1 10
1 6 796
8 686
3 999
1 1 670
1 9 995
8 325
3 799
1 6 330
22 794
6 464
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Pourquoi le monopoleur pourrait-il tre amen choisir u n prix plus faible ?
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Corrig
1 . Prix choisi : 4 1 99, car il correspond une maximisation des bnfices.
2. Pour viter l'arrive de nouveaux concurrents sur le march.
39
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travai l
Principes cls
L'activit conomique conduit la cration de richesse. La rpartition primaire corres
pond au partage de cette richesse entre les agents. Les bnficiaires en sont tous ceux qui,
par le travail fourni ou le capital investi, ont particip la production. La rpartition est
donc conscutive la production, mais elle en est galement l 'origine, puisque les agents
utilisent leurs revenus pour consommer et investir.
Deux approches de la rpartition peuvent tre distingues : la rpartition fonctionnelle,
par type de revenu, qui oppose par exemple les salaires, les intrts, les dividendes, et la
rpartition sociale, entre les diffrentes catgories d'agents : mnages entreprises, admi
nistrations.
Les salaires ne sont pas les seuls revenus des mnages, qui peuvent aussi bnficier de
loyers, d'intrts, de dividendes. Le revenu primaire des mnages inclut l 'ensemble
des revenus tirs de leur contribution l'activit conomique, soit directement (revenus
d'activit salarie ou non salarie), soit indirectement (revenus de placements mobiliers
et immobiliers).
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Le revenu national est l'ensemble des revenus primaires des agents conomiques.
Il est possible de l'obtenir partir du PIB, qui mesure la cration de richesses nou
velles, source de distribution des revenus. Le PIB comprend trois grandes compo
santes : la rmunration des salaris (salaire et charges sociales), l'excdent brut
d'exploitation, et des impts (TVA grevant les produits, impts sur la production,
droits de douane). Le revenu national brut mesure la totalit des revenus primaires
des mnages, des socits et des administrations .
Les mnages tirent leur revenu primaire de la rmunration des salaris, mais aussi
de l'excdent brut d'exploitation (EBE des entreprises individuelles, rmunration
de capitaux apports aux socits). Parmi les diffrentes catgories de revenus pri
maires perus par les mnages, certains sont des revenus d'activit (salaires, ho
noraires, bnfices d'entreprises individuelles), d'autres rmunrent la proprit
(intrts, dividendes, loyers). Les revenus salariaux reprsentent plus de 70 % des
revenus primaires des mnages.
40
La rpartition primaire
des revenus 1 Q
Impts et taxes
Revenus
entreprises
1 5 51 %
1
Revenus de
la proprit
62%
Socits
8,28 %
Administrations
1 0,3 %
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Le revenu national disponible brut ne prend en compte que les revenus effecti
vement disponibles sur le territoire national, il s'obtient en retranchant le solde des
transferts avec le reste du monde. Le revenu national net limine la consommation
de capital fixe, qui correspond une diminution de richesses disponibles.
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et de la demande s'applique sur le march du travail comme sur tout autre march
et le salaire se dtermine alors l'intersection d'une courbe d'offre croissante, issue
des prfrences des actifs, et d'une courbe de demande dcroissante, du fait de la
dcroissance de la productivit du travail. Les salaires sont flexibles et leur varia
tion doit permettre l'ajustement entre l'offre et la demande sur le march.
41
L'tat intervient
Dans le travail indpendant, les ingalits de revenus primaires sont encore beau
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coup plus fortes. Cette catgorie regroupe en effet des agriculteurs, des professions
librales, des commerant et des artisans dont les revenus ont volu de faon diver
gente selon les secteurs et les situations.
1Q
une rigidit des salaires la baisse alors que, selon la thorie noclassique, la baisse
des salaires devrait permettre l'ajustement entre l 'offre et la demande.
La thorie de la segmentation propose une vision du march du travail dans laquelle
diffrents types de rgulation sont l 'uvre ; des marchs externes, fonctionnant sur
un schma noclassique concurrentiel, des marchs internes l'intrieur desquels la
rmunration et l'allocation du travail sont rgis par des procdures administratives.
Selon la thorie des contrats implicites, les salaris s' assurent contre les
risques conomiques en acceptant, dans des contrats plus ou moins implicites, une
rmunration indpendante de la conjoncture. En priode de forte activit, les sala
ris payent une prime d'assurance et touchent une indemnit en priode de
faible activit.
La thorie du salaire d'efficience pose le principe d'une relation croissante entre le
salaire et la productivit des salaris. Le calcul de maximisation des employeurs peut
les amener payer les salaris au-dessus du niveau concurrentiel.
Le modle insiders-outsiders fait une distinction entre les salaris en place dans
les entreprises (les insiders), qui disposent d ' une protection (information, cot du
recrutement, de la formation), et ceux qui veulent entrer (outsiders). L 'employeur
peut avoir intrt maintenir les salaires des insiders un niveau suprieur au salaire
concurrentiel.
Application
Dans quelle mesure l'tat intervient-il dans la rpartition primaire ?
Corrig
Dans la pratique, l' tat intervient dans la fixation des revenus primaires :
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- il fixe le niveau du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) ce qui induit des
effets en cascade dans la hirarchie des revenus dans les entreprises, puisque certains salaris
non pays au SMIC sont rattraps par ceux qui bnficient d'une revalorisation du SMIC ;
- il influence les revenus du capital par son action sur les taux d'intrt (on pense notamment aux
actions de la Banque centrale europenne), et la fiscalit (diminution du taux d'impts sur les
socits).
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43
L'efficacit de l a redistribution
volution
La courbe de Laffer
L'organisation et le financement de la
redistribution
Principes cls
La redistribution modifie la rpartition primaire des revenus. En effet, les mnages
doivent payer des impts et des cotisations sociales, ils reoivent des prestations sociales.
Le revenu disponible des mnages dsigne les sommes que les mnages peuvent affecter
la consommation ou l ' pargne aprs la redistribution.
En %
Revenu primaire brut (2013)
1 00,0
1 522,0
- 1 2,9
1 95,7
30, 1
457,6
29,3
446,5
1 3,6
207,2
87,1
1 326,3
En milliards d'euros
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l ' tat providence, qui absorbe une part croissante des revenus. Actuellement, plus
d'un tiers du PIB change de main du fait de la redistribution, et un tiers du revenu
disponible en provient. La crise conomique a conduit les revenus de transfert
progresser plus vite que la richesse nationale. La ponction sur des revenus primaires
en a donc t d'autant plus forte.
La redistribution passe en France par deux grandes voies : le budget de l' tat et
des collectivits locales d'une part, et les organismes de protection sociale d'autre
part.
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L'efficacit de la redistribution
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L'effet de la redistribution n'est pas la hauteur des sommes en jeu : les tudes
montrent que si la redistribution horizontale joue son rle, la redistribution verticale
ne rduit que trs peu les ingalits.
45
La courbe de Laffer
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0%
1 00 %
Taux d'imposition
Dans un premier temps, les recettes augmentent avec le taux d'imposition. Mais,
partir du seuil T0 (infrieur 50 %), les recettes fiscales diminuent du fait du dcou
ragement des individus qui prfrent alors augmenter leurs loisirs plutt que leur
revenus et leurs investissements. La production est alors ralentie du fait de l'excs
de pression fiscale.
Cette courbe a t la base des politiques fiscales librales mises en uvre dans les
annes quatre-vingt dans de nombreux pays, particulirement aux tats-Unis et au
Royaume-Uni.
46
11
Application
En quoi le systme redistributif est-il en crise ?
Corrig
Le systme redistributif opre des prlvements sur les revenus primaires et fournit des revenus
de transfert et des services collectifs aux mnages. On peut lui assigner diffrents objectifs : redis
tribution horizontale et verticale, efficacit dans la production de services non marchands, soutien
l'activit conomique. Or ce systme est rgulirement remis en cause pour son incapacit
atteindre ses objectifs. Trois types de crises le concernent : une vidente crise de financement,
une crise d'efficacit et une crise de lgitimit.
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Le systme redistributif fait face une importante crise de financement. Les budgets publics
subissent un effet de ciseaux : les dpenses augmentent alors que les recettes ont tendance
stagner, ce qui entrane d'importants dficits. Les dpenses budgtaires, comme les dpenses
sociales augmentent rgulirement depuis de nombreuses annes sous l'influence de multiples
facteurs : augmentation du chmage, largissement du systme ducatif, vieillissement de la
population, pression des acteurs conomiques et sociaux, monte de la pauvret et de la prca
rit . . . Face cette augmentation, les recettes stagnent. La plupart d'entre elles sont bases sur
l'activit conomique : impts sur les bnfices des socits, sur le revenu des mnages, taxe
sur la valeur ajoute. Elles stagnent donc quand l'activit faiblit. Par consquent, les dficits aug
mentent depuis le dbut des annes quatre-vingt-dix. Les ajustements ponctuels, qui prennent
la forme de hausse des prlvements et de diminution des prestations, ne rsolvent que trs
temporairement le problme.
Au-del des problmes financiers, le systme redistributif semble faire face une crise d'effi
cacit. Son effet redistributif est strictement limit la redistribution " horizontale , c'est--dire
au maintien de ressources pour les personnes touches par les risques sociaux : des bien-por
tants vers les malades, des actifs occups vers les chmeurs, des actifs vers les retraits. En
revanche, l'objectif de redistribution " verticale , qui rduit les ingalits sur l'chelle des reve
nus, est trs faiblement atteint, la fois du fait de prlvements peu progressifs et de prestations
verses ingalitairement.
Enfin, la redistribution est attaque dans sa lgitimit par le courant libral, qui prconise une
remise en cause du systme. En effet, les prlvements seraient l'origine de nombreux dys
fonctionnements (dissuasion l'embauche et l'investissement, atteinte la libert individuelle,
dcouragement au travail . . . ). Le systme actuel serait donc nuisible la performance cono
mique.
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La structure de la consommation
tion
collectives
Principes cls
La consommation est l'opration conomique consistant acqurir des biens destins
tre dtruits immdiatement ou progressivement travers leur utilisation. Si l'acquisition
est destine satisfaire directement les besoins d'un mnage, on parle de consommation
finale ; lorsque le bien disparat dans le processus de production d'un autre, il s ' agit de
consommation intermdiaire.
La consommation finale correspond d'abord un comportement individuel des mnages.
Mais, au niveau global, elle constitue, en tant que composante principale de la demande,
une variable macro-conomique prpondrante.
La consommation dpasse largement le champ strictement conomique. Les choix indivi
duels font intervenir des critres psychologiques, sociaux, culturels . . . Au niveau global, la
consommation peut aussi tre considre comme un phnomne sociologique.
La consommation prend diffrentes formes : marchande quand elle correspond des
achats de biens et services sur le march, non marchande s'il s'agit d'autoconsommation
ou de services publics. La consommation peut tre collective, si la consommation par un
individu n'exclut pas la consommation par les autres, ou individuelle dans le cas contraire.
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Pour les thoriciens noclassiques, les mnages arbitrent d'abord entre l'pargne
et la consommation, en fonction du taux d'intrt propos pour rmunrer l'pargne.
Plus ce taux est important, moins grande sera la consommation. Ensuite, chacun
effectue ses choix, sous la contrainte de son budget, en vue de maximiser sa satis
faction globale. Cela suppose que l'individu est rationnel, qu'il peut tablir a priori
l'ordre de ses prfrences entre les diffrents types de biens proposs la consom
mation. Ce calcul pose le prix comme un dterminant essentiel des comportements
de consommation : c'est la loi de la demande dcroissante , selon laquelle la
consommation est une fonction dcroissante du prix.
Les choix d'pargne et de consommation ne sont pas toujours libres et ration
nels. L'individu tel que le dcrivent les noclassiques n'existe pas. Chacun obit
aussi des pulsions qui peuvent dclencher des achat irrflchis. Le comportement
conomique ne peut tre entirement dict par des calculs.
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Revenu disponible
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La structure de la consommation
Consommation
marchande
Consommation
de biens
Durables
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Consommation
non marchande
Consommation
de services
Non
Collectifs
durables
Consommation
de services
publics non
marchands
Individuels
Autoconsommation
Services
Biens
tion collective.
50
12
C 'est une consommation non marchande puisque les mnages, aprs avoir pay leurs
impts, utilisent ces services gratuitement ou moyennant une participation ne corres
pondant pas au cot de production.
La consommation largie est la runion des consommations individuelles et
des consommations collectives. En France, elle est obtenue en ajoutant la consom
mation finale des mnages la consommation finale individualisable des adminis
trations. L' tat prend en charge une grande partie des consommations collectives.
Dans certains cas, il s'agit de services fondamentalement collectifs, car rendus
la socit dans son ensemble : justice, police. Dans d'autres cas, l' tat propose,
sous forme collective, des services qui auraient pu tre sinon individuels (ducation,
sant), du moins marchands (transports).
Les collectivits locales participent galement aux consommations collectives. Dans
de nombreux domaines, parce qu'elles en ont la comptence juridique ou parce que,
plus prs du terrain, elles sont mieux places pour satisfaire les besoins collectifs,
ce sont elles qui assurent les prestations collectives : eau potable, transports publics,
quipements culturels et sportifs, logement. . .
Anulication
De quelle faon consommation et revenu sont-ils lis ?
Corrig
La consommation est une des destinations du revenu des mnages. Ces deux phnomnes sont
donc pratiquement indissociables. Cependant, l'influence du revenu sur la consommation peut
tre analyse de diffrentes manires : au niveau m icro-conomique ou macro-conomique, re
venu courant ou revenu permanent, volume ou structure de la consommation.
Au niveau microconomique, la question se pose en termes de maximisation de la satisfaction
totale. Le revenu se pose comme la principale contrainte de ce calcul. Au niveau macro-cono
mique, le problme est de connatre la part du revenu consacre la consommation.
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L'analyse keynsienne relie la consommation globale au revenu courant selon une fonction
linaire. La thorie du revenu permanent conteste cette reprsentation et retient une conception
plus stable du revenu issu des anticipations des agents .
Enfin, le lien entre revenu et consommation peut tre apprhend en structure, c'est--dire en
observant la composition de la consommation. la suite d'Engel, on peut ainsi distinguer des
consommations qui augmentent plus vite, au mme rythme, ou moins vite que le revenu.
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51
L' pargne
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La transformation de l'pargne
Principes cls
Au sens courant, pargner consiste faire des conomies, mettre de 1 'argent de ct.
En conomie, ] 'pargne dsigne la partie du revenu qui n 'est pas consomme. pargner
consiste renoncer une consommation immdiate au profit des satisfactions futures
lies des investissements ou des consommations.
L'pargne se mesure comme un flux et non comme un stock. Chaque anne sont compta
bilises les sommes pargnes et non le montant total des sommes pargnes un moment
donn (aspect patrimonial).
La fonction d'pargne est traditionnellement assure par les mnages, mais les entre
prises et les administrations peuvent galement pargner. L'pargne nationale regroupe
1 'pargne des mnages, des entreprises et des administrations. Le taux d'pargne est le
rapport entre l 'pargne nationale et le PIB.
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pargne
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financiers
Pour
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Thsaurisation
1 nvestissements
des entreprises
individuelles
Amortissements
Bnfices nets
non distribus
pargne contractuelle
(remboursements)
Achats
immobiliers
les mnages, les formes d'pargne sont diverses : placer de l'argent sur un
compte, acheter des actions ou des obligations, conserver des billets chez soi . . . On
distingue ainsi l'pargne financire (placements financiers et thsaurisation) et
l ' pargne non financire (logements et investissements).
52
13
L'pargne
Pour la Comptabilit nationale, l'pargne des mnages inclut trois grands types
d'lments: les investissements des entrepreneurs individuels (investissements ra
liss), les achats de biens immobiliers (et l'pargne contractuelle lie aux rembour
sements d'emprunts)et l'pargne financire des mnages. L'pargne des entreprises
correspond leur autofinancement, c'est--dire aux amortissements et aux bnfices
non distribus.
La capacit de financement d'un agent ou d'une catgorie d'agents est la diff
renceentre son pargne et ses besoins de financement. Le solde peut tre positif ou
ngatif. Les capacits nettes de financements sont utilises pour financer les besoins
nets. Les mnages sont structurellement prteurs car ils dgagent une capacit nette
de financement. Jusqu' une priode rcente, les entreprises avaient un besoin net
de financement mais cette situation s'est inverse, surtout en raison de la baisse de
l'investissement, et les entreprises dgagent aujourd'hui une capacit nette de finan
cement. Le seul agent dficitaire est prsent l' tat, qui a un besoin net de finance
ment et doit donc faire appel aux autres agents pour son financement.
Les oprations conomiques nationales peuvent faire apparatre un solde d'pargne
positif ou ngatif avec le reste du monde, indiquant qu'un excdent d'pargne a t
prt l'tranger ou que le reste du monde a financ un dficit national. Il s'agit
alors de l'pargne de la Nation. La France est aujourd'hui en situation de prteur
vis--vis du reste du monde.
Le taux d'pargne des mnages est gal au rapport entre l'pargne et le revenu dis
ponible bnlt. Il a connu une des volutions sensibles depuis quelques dcennies :
Taux d'pargne des mnages en 2013
(en % du revenu d isponible)
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1970
1975
1980
1985
1990
1995
2000
2005
2010 2011
2012
2013
Taux
d'pargne
20,4
22,3
1 9,2
1 4,7
1 3,5
1 5,7
1 4,8
1 4,5
1 5,8
1 5,6
1 5,2
1 5, 1
Taux
d'pargne
financire
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6,0
4,1
6,5
6,1
5,6
5,8
Taux
d'investisse ment
en logement
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1 3,9
1 3,7
1 0,0
1 0,5
8,5
8,9
9,9
9,2
9,3
9,2
8,9
L'pargne
La transformation de l'pargne
54
L'pargne
13
Application
L'pargne est-elle favorable la croissance conomique ?
Corrig
La contribution de l'pargne la croissance conomique est ambigu. D'une part, elle permet le
financement de l'investissement, contribuant en cela la croissance. D'autre part, lorsqu'elle aug
mente au dtriment de la consommation, elle entrane une compression de la demande et freine
la croissance. La relation pargne-croissance mrite donc d'tre tudie en profondeur.
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L'pargne est un moteur de la croissance si elle est utilise financer des investissements
productifs. Ainsi, les capacits de financement des mnages permettent en situation normale
de financer les investissements des entreprises et des administrations publiques. L'pargne
permet donc d'amliorer les capacits productives, favorise la comptitivit, donc l'emploi et la
croissance. Ainsi, selon la thorie librale, l'pargne ne peut tre prjudiciable la croissance
conomique car elle ne rduit en aucun cas la demande globale, qui comprend la consommation
et l'investissement. Il est donc lgitime de favoriser l'pargne des mnages par une fiscalit favo
rable, des taux d'intrts suffisamment levs, des circuits de transformation souples et adapts.
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Pourtant l'pargne n'est pas totalement trangre aux difficults conomiques actuelles. En
effet, la remonte du taux d'pargne au dbut des annes quatrevingt-dix touche la fois les
mnages et les entreprises et s'accompagne d'une stagnation de la demande. Les entreprises
ne sont pas incites investir et l'pargne dgage finance essentiellement les dficits publics et
les investissements l'tranger. L'pargne n'est donc pas favorable la croissance conomique
et les pouvoirs publics mettent en place des mesures de relance de la consommation afin de
soutenir la demande.
En dfinitive, l'pargne et la consommation sont toutes deux ncessaires l'tablissement d'une
croissance saine. L'pargne est ncessaire au maintien des quilibres macro-conomiques, favo
rise une croissance limitant l'endettement, donc non inflationniste. La consommation est nces
saire aux dbouchs des entreprises. La croissance conomique a donc besoin de ces deux
composantes, condition qu'elles soient bien orientes. L'pargne doit en particulier tre dirige
vers l'investissement productif et non financer les dficits budgtaires successifs.
55
L'investissement
1J
Principes cls
Le capital technique est le capital fixe au sens de la comptabilit nationale. Il faut entendre
par l les installations techniques et machines, les btiments et logements, l'ensemble des
moyens de production qui participent plusieurs cycles de production.
Au sens large, l'investissement constitue une dpense immdiate en vue de recettes futures
ou d'conomie de cots. Cette dfinition permet d'abord de cerner l 'objectif de tout inves
tissement, qu'il soit financier (on parle alors de placement) ou productif.
La comptabilit nationale dfinit l 'investissement productif comme l 'ensemble des inves
tissements en capital fixe des entreprises, hors logement. Pour obtenir la Formation Brute
de Capital Fixe (FBCF), elle ajoute ce dernier les achats de logements par les mnages,
les achats de logiciels par les entreprises, les achats d'uvres artistiques et littraires et
la constitution d'quipements collectifs qui, eux, ne sont pas destins produire d'autres
biens de manire directe. Enfin, en retranchant les amortissements de la FBCF on obtient la
Formation Nette de Capital Fixe (FNCF). Ainsi, la dfinition de l 'investissement renvoie
clairement celle de capital : l'investissement renouvelle le stock de capital.
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L'investissement
14
Les profits : il s'agit d'un dterminant essentiel dans la mesure o les entreprises
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ne se risquent investir que si elles escomptent des profits futurs intressants ou,
autrement dit, lorsque la rentabilit espre de l'investissement est suffisante. En
outre, les profits raliss par le pass constituent souvent une ressource financire
ncessaire pour financer tout ou partie des investissements nouveaux.
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57
L'investissement
58
L'investissement
14
Application
Les effets de l'investissement sur l'emploi.
Corrig
L'investissement est souvent associ l'arrive de technologies nouvelles, du progrs technique
dans l'entreprise. Si personne aujourd'hui ne conteste les effets positifs du progrs, nombreux
sont ceux qui s'interrogent sur ses consquences indtermines sur l'emploi.
On considre l'emploi comme l'ensemble des activits rmunres proposes par les entreprises
et les administrations, alors que l'investissement pourra inclure une composante immatrielle,
notamment la formation. Ainsi pos, le problme ne relve pas de la seule entreprise qui investit,
mais de l'ensemble des entreprises qui, entre elles, peuvent compenser des destructions par des
crations d'emplois.
Nous verrons ainsi, dans un premier temps, les effets de l'investissement sur l'emploi au niveau
micro-conomique et, en second lieu, au niveau macro-conomique.
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Les effets de l'investissement sur l'emploi apparaissent globalement positifs au niveau macro
conomique et long terme.
Toutefois, l'ouverture des conomies nationales sur l'extrieur attnue ces effets. En outre, la
concurrence internationale rend ncessaire les investissements matriels et immatriels au risque
de perdre des emplois . . . Cependant, le progrs technique diffus par les vagues d'investissement
peut aussi servir diminuer la dure du travail pour le partager.
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59
La production nationale
La mesure de la production
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ID
production
Principes cls
Selon l 'Insee, la production est l'activit socialement organise consistant crer des
biens et services s'changeant habituellement sur le march ou obtenus partir de facteurs
de production s'changeant sur le march . Cette dfinition inclut toute la production
vendue, y compris la production lgale qui n 'est pas dclare pour chapper la fiscalit
ou aux charges sociales (conomie souterraine).
La comptabilit nationale franaise distingue deux lments qui constituent la production
nationale : la production marchande et la production non marchande. La production
marchande est la production qui s'change habituellement sur un march, la production
non marchande est celle qui est obtenu partir de facteurs de production s'changeant
habituellement sur un march. Par convention, tous les biens sont supposs marchands
alors que, pour les services, seuls ceux dont le prix de vente est suprieur la moiti du
cot de production sont considrs comme marchands. On en dduit que la production non
marchande est exclusivement faite de services non marchands, c'est--dire de services
vendus en de de la moiti de leur cot de production. Ainsi, on recense la production
non marchande des mnages, c'est--dire les services non marchands qu'ils se rendent
eux-mmes (lorsqu'ils sont propritaires de leurs logements par exemple), et l'autre
production non marchande qui est essentiellement constitue des services rendus par les
administrations titre gratuit ou presque.
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La production nationale est gnralement prsente par branche d'activit. Une branche
rassemble les units de production qui fabriquent le mme produit, alors qu'un secteur
runit les entreprises ayant une mme activit principale. L'analyse par branche autorise
donc une rpartition plus homogne de la production nationale par produits, dans le cadre
du tableau entres sorties (TES).
La mesure de la production
La production nationale
15
PIB
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chande puisque les impts, par exemple, sont comptabiliss la fois dans la VA des
entreprises (production marchande) et dans le cot des facteurs de la production non
marchande qu'ils ont servi rmunrer.
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f3
Le calcul d'un PIB en volume est dlicat puisqu'il fait ressortir le problme de
l'limination des hausses de prix alors que les produits peuvent avoir chang d'une
anne l'autre, justifiant par la mme ces changements de tarifs.
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61
La production nationale
P + M = CI + CF + FBCF + X + VS
Exemple de TES : il s'agit ici d'une version trs simplifie destine comprendre
son fonctionnement.
(En milliards d'euros)
Branches
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Industriels
32
269
241
542
387
1 14
322
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Services
49
461
503
1 013
784
1 62
90
2 049
1 30
748
755
1 633
52
322
1 238
1 612
1 82
1 070
1 993
18
292
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1 362
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Valeur ajoute
Production
Importations
Total Ressources
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3 61 1
3 61 1
La production nationale
Le PNB est un agrgat qui se situe mi-chemin entre agrgat de revenu et agrgat
de production. En effet, il comptabilise la production (valeur ajoute) des entreprises
rsidentes (le PIB) auquel il retire, non pas la valeur ajoute produite par les tran
gers mais les revenus qui sont verss l'tranger. Inversement, il n'additionne pas
la valeur ajoute produite par les nationaux l'tranger, mais les revenus reus en
provenance de l'tranger.
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mique interne. Pourtant, nombreux sont ceux qui, aujourd'hui encore, continuent
de parler de PNB, alors qu' il n'est plus calcul par les comptables nationaux. Ceci
s'explique en partie par le fait que les tats-Unis continuent de calculer un PNB, et
que les comparaisons internationales se font souvent sur la base du PNB. Des diff
rences importantes apparaissent pourtant entre PIB et PNB. Le rapport PNB/PIB en
pourcentage est, par exemple, de 1 3 5 pour le Kowet et de 86 pour le Brsil.
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Les diffrences de rapport PNB/PIB s'expliquent par la structure des flux de revenus
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entre un pays et le reste du monde. Ainsi, les grands pays industrialiss reoivent
globalement autant de revenus qu'ils en versent au reste du monde. Par contre, un
pays comme le Kowet a un PNB trs suprieur son PIB dans la mesure o une
grande partie de la manne ptrolire est consacre des investissements et place
ments hors du territoire national, source de revenu en provenance de l'tranger.
De son ct, un pays comme le Brsil verse plus de revenu qu'il en reoit au reste
du monde, en raison d'une faible implantation l'tranger et d'une forte prsence
trangre sur le territoire national.
63
La production nationale
Application
P I B en euros courants, P I B en euros constants
Anne 1
Anne 2
Anne 3
Anne 4
Anne 5
PIS en milliards
d'euros courants
1 238
1 348
1 453
1 567
1 650
1 00,0
1 07,2
1 1 3,5
1 1 9,5
1 23,2
Calculer, pour chaque anne, le PIB en euros constants (base anne 1 ), l'indice du PIB
en euros constants et l'indice du PIB en euros courants, base 1 OO anne 1 .
Corrig
Anne 1
Anne 2
Anne 3
Anne 4
Anne 5
PIS en milliards
d'euros courants*
1 238
1 257
1 280
1 31 1
1 339
Indice PIS en
euros courants **
1 00,0
1 08,9
1 1 7,3
1 26,5
1 33,2
Indice PIS en
euros constants **
1 00,0
1 0 1 ,6
1 03,4
1 05,9
1 08,1
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64
16
La croissance conomique
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La mesure de la croissance
croissance
La croissance fordiste
Principes cls
La croissance conomique se dfinit comme 1 'augmentation soutenue, pendant une longue
priode, de la production d'un pays. Il s'agit d'une notion purement titative (croissance au
sens strict), qui se distingue de l 'expansion qui, elle, n'est qu'une augmentation conjonc
turelle de la production.
Les moteurs de la croissance sont les facteurs de production, c'est--dire les lments
qui, combins entre eux, permettent l'obtention d'une production. Les deux principaux
facteurs de production sont le travail (les hommes) et le capital (les machines).
Le progrs technique constitue galement un vecteur de croissance. Il se dfinit, en effet,
comme l'ensemble des innovations qui conduisent augmenter les quantits produites
avec des quantits inchanges ou rduites de facteurs travail et capital.
La mesure de la croissance
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le volume de
la production dpend en partie du nombre de personnes disponibles pour travailler
la croissance conomique
65
La croissance conomique
Facteur capital
Facteur travail
Croissance de la
population active
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Amlioration du niveau
de qualification de la
main-d'uvre
Augmentation du
stock de capital fixe
Augmentation de la production
Croissance conomique
Modernisation
des quipements
La croissance conomique
16
La croissance fordiste
Schma de la croissance fordiste
Meilleure
organisation
Modernisation
des quipements
Progrs technique
du travail
Qualification
de la
main-d'uvre
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investissements
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des mnages
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Consommation
de masse
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Production
de masse
67
La croissance conomique
Agnlication
Consommation et croissance conomique.
Corrig
La croissance agit sur le volume de la consommation mais aussi sur sa structure, en raison de
l'volution des gots des consommateurs qui accompagne la croissance, mais aussi en raison
du progrs technique qui provoque, semble-t-il, un ralentissement du cycle de vie des produits.
Bien entendu, on peut avancer que la consommation est un moteur essentiel de la croissance
conomique. Cependant, croissance et consommation peuvent tre dconnectes l'une de l'autre
court terme.
1 . Une forte corrlation entre croissance et consommation
long terme
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court terme
68
17
ID
Principes cls
La croissance conomique correspond l 'augmentation long terme de la production d'un
pays, il s'agit donc d'une tendance (trend). Cette tendance de long tern1e s'accompagne de
cycles conomiques marqus par des phases d'expansion, de retournement, de rcession,
de dpression et de reprise.
Production
Tendance
Cycle
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Temps
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Les cycles courts : la conjoncture est rythme par des cycles conomiques constitus d'une alternance de phases d'expansion et de rcession dont la dure peut aller
de 3 1 0 ans (cycles de Juglar et cycles de Kitchin).
69
L'explication des cycles de Kitchin : ces cycles reposent sur les comportements de
stockage et de dstockage des entreprises. Lorsqu'elles sont optimistes (anticipation
d'une forte demande), elles produisent trop et les stocks enflent lorsque la demande
n'est pas au rendez-vous, conduisant une moindre production la priode suivante
et donc des dstockages lorsqu'il s'agit de rpondre la demande. Ces cycles
s'expliquent donc par la tendance excessive l'optimisme en priode d'expansion,
au pessimisme en priode de rcession.
L'explication des cycles de Juglar : l encore, les anticipations des entreprises jouent
un rle essentiel, non pas sur les comportements en matire de stockage et de dstoc
kage, mais en matire d'investissement. L'excs d'optimisme en priode d'expan
sion conduit un surinvestissement pour tendre les capacits de production (forte
demande de capital qui s'adresse aux entreprises) et une chute brutale de l'inves
tissement lorsque le surinvestissement est rvl (un faible taux d'utilisation des
capacits de production en rsulte).
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rable par exemple pour des pays dont la production est essentiellement agricole) des
causes endognes l'activit conomique, c 'est--dire lies au comportement mme
des acteurs conomiques (le cas des cycles de Juglar et de Kitchin par exemple).
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Des auteurs comme James Buchanan et Gordon Tullock, de l'Ecole du public Choice,
considrent que les hommes politiques sont des tres rationnels comme on le suppose
de n'importe quel tre humain en thorie conomique. En ce sens, ils recherchent tou
jours la maximisation de leur satisfaction personnelle. Bien entendu, cette satisfaction
personnelle passe par la maximisation de la satisfaction des lecteurs, puisque les lus
souhaitent tre reconduits, par le vote, dans leurs fonctions.
Cependant, devant la mconnaissance des dossiers conomiques dont font preuve
les lecteurs, il est tentant pour les lus de pratiquer des politiques conomiques de
relance de l'activit conomique juste avant les lections. En effet, les effets positifs
sur l'emploi se font ressentir bien avant les lections, alors que les effets ngatifs sur
les finances publiques n'apparaissant qu'aprs. Aprs l'lection, justement, l' tat de
grce dont bnficie l'lu lui permet toujours de prendre des mesures de stabilisation
de l'activit pour redresser les finances publiques. Aussi, toujours selon les tenants de
cette thse, on pourrait observer une corrlation entre les cycles conomiques et les
cycles politiques, corrlation selon laquelle les priodes d'avant lection se caractri
seraient par des taux de croissance plus levs. Les tudes d' Alberto Alesina ( 1 988)
ont toutefois montr que, si effectivement le taux de croissance est plus lev dans la
dernire anne du mandat d'un prsident amricain, la diffrence d'avec le taux de
croissance de la premire anne du mandat est assez faible.
Enfin, on comprend aisment que les cycles conomiques soient en grande partie
orients par les actions de politiques conomiques, lesquelles ont justement pour voca
tion d'tre contracycliques . Les politiques de stop and go de l'administration
britannique dans les annes 1 960 illustrent assez bien cela : lorsque l'activit cono
mique est trop forte, et risque de provoquer de l'inflation, le gouvernement pratique
une politique de stabilisation qui consiste freiner l'expansion de la demande par des
politiques montaires et budgtaires restrictives ( stop ). Il en rsulte, au bout de
quelque temps, un ralentissement de la production qui risque de crer du chmage sup
plmentaire... que l'on cherche alors combattre en menant des politiques montaires
et budgtaires expansionnistes ( go ) .
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71
Application
Le mcanisme des cycles conjoncturels.
Corrig
Il s'agit ici de prsenter les enchanements logiques qui conduisent aux diffrentes tapes du
cycle : expansion, retournement, rcession, dpression, reprise.
Retournement
Temps
prudence des banques face aux excs de l'investissement, une hausse des taux d'intrt, des
tensions inflationnistes.
La dpression
La reprise : l'allgement des charges salariales permet un rtablissement des profits qui auto
rise de nouveaux investissements.
Au total, on constate que les cycles de conjoncture sont en grande partie lis aux volutions de
l'investissement.
72
La monnaie
D
ID
La masse montaire
Il
18
monnaie lectronique
Principes cls
L'conomie contemporaine est montaire. Les oprations de production, de consom
mation, d'investissement, d'pargne ne se conoivent pas sans cet instrument particulier
qu'est la monnaie.
Au dpart simple marchandise suffisamment universelle pour tre accepte en paiement,
la monnaie a aujourd'hui un rle qui dpasse l argement celui d'intermdiaire dans les
changes, elle est aussi une unit de compte et un instrument de rserve de valeur.
Depuis le i er j anvier 1 999, l 'euro a remplac le franc pour un certain nombre d'oprations
montaires. Le basculement dfinitif s'est produit en 2002 avec l ' introduction des pices
et billets en euros.
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La monnaie
Pour les classiques et les noclassiques, la dtention de monnaie est seulement fonc
tion du montant des transactions envisages. Pour Keynes, au contraire, la monnaie
peut tre dsire pour elle-mme. Trois motifs peuvent, selon lui, expliquer que les
agents conomiques prouvent une prfrence pour la liquidit : les transactions,
la prcaution et la spculation. Pour Keynes, le taux d' intrt est une variable dter
minante dans l'arbitrage entre les actifs montaires et les autres.
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Aujourd'hui, la monnaie est essentiellement scripturale : les dpts vue dans les
banques reprsentent l'essentiel des moyens de paiement. Les monnaies fiduciaire
(billets) et divisionnaire (pices) subsistent pour les paiements de faible montant.
74
La monnaie
18
La masse montaire
640
M2
M3
769
1 409
352
1 761
L'volution de la masse montaire long terme fait apparatre une monte des
actifs montaires au dtriment des formes plus liquides. Les innovations montaires
des annes quatre-vingt ont jou un rle dterminant dans cette volution. plus
court terme, la masse montaire varie en fonction de l'activit conomique. La rela
tion est double sens : des transactions importantes ncessitent une plus grande
quantit de monnaie, une monnaie abondante permet un montant de transaction plus
important.
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La monnaie
L'utilisation des cartes de paiement est un moyen de plus en plus utilis. Il permet
d'automatiser les paiements aux commerants, de diffrer le dbit, de supprimer le
traitement de supports papier. Mais il ne s'agit pas d'une nouvelle forme de mon
naie puisque le sige de la monnaie reste le compte titulaire. C'est donc simplement
un moyen de paiement lectronique en monnaie scripturale.
Le projet de porte-monnaie lectronique ne relve pas de la mme logique. Il s'agit
de cartes puces prpayes pouvant tre utilises auprs d'un grand nombre de
prestataires ( la diffrence des cartes tlphoniques). Dans ce cas, l'encours stock
en mmoire se distingue de la monnaie scripturale et de la monnaie fiduciaire. On
pourrait alors juste titre parler de monnaie lectronique.
Corrig
L'volution des diffrents agrgats s'explique pour diffrentes raisons parmi lesquelles on peut
citer les mesures fiscales qui peuvent favoriser un placement par rapport un autre, les inno
vations financires et montaires donnant naissance des titres plus attractifs ou bien encore
l'tat des marchs financiers (volution favorable ou dfavorable) qui stimulera ou freinera des
placements sur le long terme. Ainsi, en 1 998, l'ag rgat montaire M3 a progress de 2, 7 % du
fait de l'attractivit plus forte des titres court terme mis par les institutions financires par
rapport au placement dans des livrets (M2).
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D'une faon plus gnrale, au cours des vingt dernires annes, on observe sous l'influence
des innovations montaires une transformation de la structure de la masse montaire au profit
des actifs les moins liquides. Jusqu'en 1 993, la croissance de M2 et M3 parmi l'ensemble des
agrgats est la plus importante. En revanche, partir de 1 993, un certain nombre de mesures
fiscales moins favorables aux titres sur le court terme, provoquent un accroissement de M 1 et
de l'pargne sur livret (M2)
Il ne faut pas non plus ngliger le rle jou par la conjoncture conomique. Ainsi, M3 a-t-il connu
une phase de contraction au cours de l'anne 2009 qui s'explique par le contexte de crise, pour
enregistrer un redmarrage l'anne suivante, redmarrage que l'on peut attribuer aux espoirs
de reprise .
76
19
La cration montaire
Le mcanisme de la cration
ID
montaire
1'i1
montaire
Principes cls
La cration de monnaie se fait travers toutes les oprations qui contribuent l 'augmen
tation de la masse montaire en circulation. Connaissant la composi-tion essentiellement
scripturale de cette masse montaire, il apparat que la cration montaire repose sur des
critures en comptes et fait intervenir les banques, la fabrication de billets n ' tant qu'un
aspect marginal de la cration montaire.
La cration de monnaie a pour principale origine la distribution de crdits par les
banques, qui peuvent littralement multiplier la monnaie . Mais d'autres agents finan
ciers peuvent en faire de mme.
La banque centrale joue un rle dterminant dans le processus de cration montaire. Elle
y participe, en crant la monnaie centrale, et elle le contrle, en limitant les missions
de crdits. Depuis 1 999 et l'entre en vigueur de l 'euro, c'est la Banque centrale euro
penne (BCE) qui contrle l'mission montaire dans les douze pays concerns. L 'euro
est devenu la seule monnaie centrale dans ces pays.
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opration. Il leur suffit d' inscrire une somme sur le compte d'un agent non finan
cier pour crer une monnaie scripturale supplmentaire. Cette inscription se fait en
contrepartie d'une crance, c'est--dire en change d'une promesse de rembour
sement ultrieur.
Masse montaire
Extinction
des crances
Transformation de
crances en moyens
de paiement
77
La cration montaire
Masse montaire
Monnaie scripturale mise
par les banques
Pices
Billets en circulation
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un crdit son client et verse la somme sur son compte, elle augmente la fois l'actif
(crance sur le client) et le passif (compte du client) de son bilan. Elle cre donc de la
monnaie ex nihilo. En revanche, on ne peut pas parler de cration montaire lorsque
la banque prte des ressources qu'elle a collectes auparavant.
La cration montaire
19
plusieurs phnomnes li
mitent les banques dans leur cration montaire. Elles doivent tout d'abord tre en
mesure de procurer leur clientle les billets qu'elle demande. Elles doivent ensuite
conserver sur leur compte courant la banque centrale des rserves obligatoires,
non rmunres. Elles doivent enfin faire face au rglement des compensations in
terbancaires issues des paiements des clients des diffrentes banques. Les banques
sont donc contraintes une certaine liquidit, c'est--dire disposer d'une quantit
suffisante de monnaie centrale.
Le principe du multiplicateur de crdit relie les crdits que les banques peuvent
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79
La cration montaire
Dans le cadre de la politique montaire, la banque centrale fixe le taux des rserves
obligatoires (aujourd'hui trs rduite) et intervient sur le march montaire pour
favoriser ou restreindre le refinancement des banques en agissant sur le taux d'int
rt du refinancement. Elle contrle leur liquidit, donc leurs possibilits de cration
montaire.
Application
Dans quelle mesure la banque centrale l i mite-t-elle la cration montaire ?
Corrig
Nous l'avons vu, la banque centrale a le monopole de l'mission des billets. De ce fait, les
banques devront se fournir auprs d'elle pour pouvoir faire face la demande de leurs clients. I l
en va de mme pour les devises achetes auprs de la banque centrale.
Par ailleurs, les dettes et les crances que les banques dtiennent entre elles feront l'objet d'une
compensation. Cette compensation s'effectue sous forme de virements dans les comptes cou
rants des banques la banque centrale.
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On voit alors apparatre une forme de monnaie, la monnaie centrale compose des billets et des
avoirs des banques dans leurs comptes courants la banque centrale. Entre la masse montaire
et la monnaie centrale, il existe un lien di rect puisque les billets appartiennent aux deux formes
de monnaie.
Cependant, l'alimentation des banques en monnaie centrale va leur permettre d'accorder des
crdits plus facilement et donc de crer de la monnaie. Ce mcanisme est connu sous le nom
de multiplicateur de crdit, exprimant, ainsi, l'ide que l'augmentation de la masse montaire
est un multiple de l'augmentation de la monnaie centrale. Mais la banque centrale limite l'effet
multiplicateur et donc la cration montaire en imposant aux banques des rserves obligatoires,
dpts non rmunrs laisss par chaque banque sur son compte courant.
Les oprations de refinancement ne se droulent pas uniquement entre la banque centrale et les
banques. Ces dernires peuvent s'changer leurs excdents et leurs dficits de trsorerie sur
le march montaire et plus prcisment sur le march interbancaire. La banque centrale n'est
pas absente de ce march o s'change de la monnaie centrale et ces interventions consistent
alors injecter ou retirer des liquidits.
80
20
Le financement de l 'conomie
U
ID
ID
Principes cls
Dans l 'exercice de leur activit, les agents conomiques ont des besoins de financements
(achats aux fournisseurs, investissements, consommation . ) et des ressources financires
(produit des ventes, revenus, pargne antrieure. ) . En faisant le solde des besoins et des
ressources, on constate que certains agents ont un besoin net de financement alors que
d'autres dgagent une capacit de financement.
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Marchs
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Cration
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financement
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Agents
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Finance directe
Agents
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lntermdiation financire
Financement montaire
Les banques participent bien sr ces circuits puisqu'elles crent l 'essentiel de la mon
naie nouvelle et grent une partie de l 'pargne existante, mais elles n'en dtiennent pas le
monopole. D'une part, d'autres institutions financires jouent comme elles un rle d'inter
mdiation. Et, d'autre part, les agents dficitaires peuvent mettre directement destina
tion des agents excdentaires des titres financiers, qui seront vendus sur les marchs de
capitaux.
81
20
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Le financement de l'conomie
55,0 %
Administrations publiques
95,1 %
65,2 %
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Le financement de l'conomie
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Le rle du crdit : lorsque les banques accordent des crdits, elles permettent aux
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Le financement de l'conomie
Le march financier n'a plus aujourd'hui d'existence physique, les cotations se font
dornavant sur des plateformes lectroniques. Ce nouveau mode de fonctionnement
permet des rapprochements entre diffrentes bourses internationales. Ainsi, en sep
tembre 2000, les bourses de Paris, de Bruxelles et d'Amsterdam ont fusionn pour
donner naissance un nouveau groupe, Euronext, auquel se sont jointes les bourses de
Porto et de Lisbonne. De cette manire, un metteur de titres peut choisir de s'intro
duire sur l'une des places financires mais en sachant que ses titres seront ngociables
par n'importe quel intermdiaire sur l'une des bourses appartenant au groupe.
Ces mouvements ne se limitent pas l'espace europen. En 2007, un accord entre
Euronext et le NYSE (New York Stock Exchange) est finalis, le nouveau groupe
se portant acqureur du LIFFE (London International Financial Futures and options
Exchange) en 2002. Toutefois, en 2 0 1 3 , NYSE Euronext est son tour absorb par
ICE (International Exchange). La globalisation financire passe donc par une concen
tration des places boursires.
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84
Le financement de l'conomie
2Q
Application
En quoi les marchs financiers peuvent-ils im poser des contraintes aux dcideurs co
nomiques ?
Corrig
La plupart des marchs de capitaux du monde fonctionnent aujourd'hui librement. Des fonds
peuvent tre placs dans n'importe quel march montaire ou financier, revendus le lendemain
pour tre placs dans un autre pays. Cela a entran une forte acclration des mouvements
internationaux de capitaux. L'importance de ces mouvements impose aux gouvernements cono
miques d'importantes contraintes de politique conomique.
Les mouvements internationaux de capitaux influencent la valeur des monnaies. Lorsqu'un mon
tant important de capitaux afflue vers un march, la valeur de la monnaie nationale augmente
car elle est trs demande. l'inverse, quand les capitaux fuient un pays, le taux de change de
la monnaie diminue. Les marchs de capitaux font donc peser sur les gouvernants conomiques
une contrainte lie la valeur de la monnaie : il faut maintenir des taux d'intrt levs pour
attirer les capitaux.
Cette contrainte ne serait pas trop forte si l'conomie pouvait se passer des capitaux trangers.
Ce n'est pas forcment le cas. Ainsi, en France, une part importante de la dette publique (sous
forme de bons du Trsor) est dtenue par des investisseurs trangers. Ces investisseurs ne
financent l' tat que si le risque est acceptable et il ne l'est plus si la valeur de l'euro est menace.
Ces investisseurs demandent alors une rmunration encore meilleure des bons du Trsor, ce
qui pse sur le budget de l' tat.
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Le compte financier
Principes cls
Les nations comptabilisent les changes avec ] 'extrieur pour comparer l 'ampleur des
flux d'entre ce1le des flux de sortie. Pour cela, elles laborent un document comptable,
conforme aux recommandations de l 'ONU, la balance des paiements, qui enregistre les
changes de biens, de services et de capitaux au cours d'une priode donne (le trimestre,
l'anne). En France, ce document est tabli par l a Banque de France.
La balance des paiements suit le principe de la comptabilit en partie double. Ainsi, une
mme opration est comptabilise deux fois : en tant que flux rel et en tant que flux mo
ntaire, contrepartie exacte de ce mme flux rel. Par exemple, une vente de marchandises
l'tranger pour une somme de 1 000 euros est enregistre d'un ct de la balance en tant
qu'exportation (sortie de marchandises - flux rel), et de l 'autre ct de la balance en tant
qu'augmentation des rserves montaires (entre de monnaie - flux montaire). Ds lors,
on comprend qu'une balance des paiements est ncessairement quilibre.
Compte des
transactions
courantes
Compte de
cap ital
Flux
financiers
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Erreurs et omissions
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Solde de la balance des paiements
Avoirs de rserves
21
Les changes de services : aussi appels invisibles , ils concernent les flux
d'changes avec l'extrieur dont, l'inverse des marchandises, on ne peroit pas le
passage la frontire. La diffrence entre les seules exportations et importations de
services permet d'obtenir le solde de la balance des services. L'ensemble des invi
sibles qui procurent un gain de devises sont assimils des exportations, alors que
les invisibles qui ncessitent des devises sont considrs comme des importations.
Les revenus verss ou reus de non-rsidents : ils comportent, tout d'abord, des
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Revenus primaires , lesquels regroupent les revenus des salaris, et les revenus
des investissements (directs et de portefeuille) ; puis des Revenus secondaires , en
distinguant ceux des administrations publiques (prestations sociales, transferts
courants, transferts vers les institutions de l'UE, frais de fonctionnement des institu
tions europennes) et ceux des autres secteurs (envois de fonds des travailleurs).
Ces revenus secondaires sont des transferts unilatraux, qui n'ont aucune contrepar
tie, comme les dons au profit de rsidents d'autres pays. Dans ce cas, un flux mon
taire est enregistr. Pour respecter le principe de la partie double, un enregistrement
en contrepartie se fait l'aide du poste Revenus secondaires .
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2013
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- 30,3
(en % du PIB)
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- 1 ,4
1.1 Biens
- 54,6
- 42,5
1.2 Services
24,7
1 8,3
40,7
39,2
- 42,6
- 45,3
En milliards d'euros
Le compte de capital
Les transferts en capital : ces transferts rsultent de la crise de la dette des pays
du tiers-monde qui ne peuvent honorer leurs engagements. Il s'agit de remises de
dettes et de pertes sur crances accords ces pays. Ces transferts s'apparentent
des transferts unilatraux dans le sens o ils n'ont aucune contrepartie.
Le compte financier
Les diffrents types de flux financiers : on distingue tout d'abord des flux d'inves
tissements directs (y compris les augmentations de capital) qui permettent la cra
tion ou la reprise, partielle ou totale, d'entreprises l'tranger ou par des trangers
en France. En outre, les agents conomiques procdent galement l'achat de titres,
actions et obligations, qui constituent des placements et sont considres comme
des investissements de portefeuille. Enfin, les agents conomiques empruntent et
prtent l'tranger long terme (plus d'un an) ou court terme l'occasion d'ex
portations et d'importations (crdits commerciaux).
88
21
Application
Retrouver l'quilibre de la balance des paiements franaise en
2008, 201 1
et
201 2.
2008
Solde du compte des transactions courantes
Solde du compte de capital
Solde du compte financier
Erreurs et omissions
Augmentation des rserves de devises
Diminution des rserves de devises
- 33,7
0,7
9,7
1 4,8
2012
2013
31 8
0,5
25, 1
- 1 0,2
- 4,0
- 30, 1
1 ,8
1 2,7
1 4,2
8,5
1 ,4
Puisque la balance des paiements est ncessairement quilibre, dans une prsentation en liste, une augmentation
des rserves de devises est note ngativement et une diminution note positivement.
Corrig
+ ou
2008
2012
2013
- 8,5
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- 1 ,4
- 8,5
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Les fondements
de l'change international
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La tentation protectionniste
Principes ds
Le libre-change est une doctrine conomique qui vise limiter les obstacles la circula
tion des biens, des services et des capitaux entre les conomies nationales.
Le protectionnisme est une doctrine conomique qui a pour but de limiter l 'accs aux
marchs nationaux pour les trangers. Les pratiques protectionnistes se divisent en me
sures tarifaires visant relever, par des droits de douanes, le prix des produits imports,
et en mesures non tarifaires consistant rglementer, en contingents, quotas ou normes,
l'entre des produits trangers sur le sol national.
Une entreprise mondiale est une entreprise qui organise et structure ses activits au ni
veau mondial. Elle ne considre pas son march comme une juxtaposition de marchs
nationaux cloisonns, mais comme un march mondial unique. L'conomie internatio
nale, qui fait rfrence aux changes entre nations, et selon laquelle chaque nation produit
chez elle pour exporter ensuite, laisse la place une conomie mondiale, c'est--dire faite
d'entreprises mondiales.
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Selon Adam Smith ( 1 776), chaque pays a intrt se spcialiser dans les fabrica
tions pour lesquelles il possde un avantage absolu par rapport aux autres nations,
et s'approvisionner l'extrieur moindre cot pour les productions pour lesquelles
il n'a aucun avantage. Cependant, Smith ne prcise pas ce qu'il advient d'une nation
qui n'a aucun avantage. Doit-elle vivre en autarcie ?
Selon Ricardo ( 1 8 1 7), la spcialisation est bnfique tous. Les nations sans
avantage absolu doivent se spcialiser dans les productions pour lesquelles elles
rencontrent le moindre dsavantage (Ricardo parle d' avantage comparatif). Ain90
22
si, grce la division du travail, les richesses cres s'accroissent. Mais d'o pro
viennent les avantages comparatifs de chaque pays ?
Hecksher, Ohlin et Samuelson, dans le cadre du thorme HOS, ou loi des dota
tions en facteurs de production, expliquent que les nations se spcialisent dans les
fabrications qui incorporent le facteur de production le plus abondant (travail, capi
tal, terre)). Ainsi, les pays en dveloppement exporteraient des produits incorporant
beaucoup de main-d 'uvre, alors que les pays dvelopps exporteraient des biens
ncessitant un capital important pour leur fabrication.
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La tentation protectionniste
L'ide d'un change international profitable l'ensemble des nations y participant est
contestable. Le libre-change n'est pas toujours source d'accroissement des richesses
-5 dans le temps et dans l'espace. Il peut, en effet, constituer un obstacle au dveloppe
f3
1
ment et, en outre, tre source de domination entre les nations.
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91
Dans la mesure o le
Effet de recettes
Effet sur l a
prix a augment,
Effet sur la
i l y a une
consommation :
redistribution des
la consommation
consommateurs
domestique baisse.
fiscales : le tarif
production :
reprsente un revenu
la production
fiscal pour le
domestique
gouvernement d u
augmente.
pays im portateur.
Baisse des
importations
Les gains d'un tarif douanier ne recouvrent pas les pertes. I l y a une perte sche lie l'i nefficience
des producteurs (qui produisent plus sans tre plus comptitifs} et au fait que les consommateurs
achtent moins et plus cher.
le protectionnisme
consiste faire payer un surcot au consommateur, dans la mesure o les produits
nationaux sont plus chers que les produits imports. Ce surcot est lgitime, pour
F. List, dans la mesure o il va permettre l'mergence d'une industrie nationale. La
thorie de la protection des industries naissantes, de List ( 1 84 1 ), explique que
ces dernires sont en effet pnalises, face la concurrence internationale, par le fait
qu'elles ne bnficient pas encore d'conomies d'chelle suffisantes. Une protection
douanire est donc ncessaire.
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93
Application
Pour fabriquer une mme quantit de draps, le travail de 1 OO hommes est ncessaire en
Angleterre alors que 90 hommes suffisent au Portugal.
Pour fabriquer une mme quantit de vin, le travail de 1 20 hommes est ncessaire en Angle
terre, alors que seulement 80 suffisent au Portugal.
1.
2.
Corrig
1 . L'Angleterre ne dispose d'aucun avantage absolu , par contre elle possde un moindre dsa
vantage (avantage comparatif) dans la fabrication du drap.
2. On peut reprsenter les rsultats sous forme de tableau :
Productions ralises
Angleterre
Sans spcialisation
1 unit de vin
1 unit de drap
1 unit de drap
Avec spcialisation
(1 20/100) units
de drap
2,2 units de drap
Portugal
+
Monde
1 unit de vin
1 unit de drap
1 unit de vin
+ (90/80) units de vin
= 2, 1 25 units de vin
2 units de vin
2 units de drap
L'obstacle principal est celui de la mobilit des facteurs de production travail et capital : la main
d'uvre qui fabrique du vin en Angleterre est-elle capable de fabriquer du drap (et inversement
au Portugal) ? Il y a ici un problme de formation de la main-d'uvre.
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Le commerce international
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D
internationaux
23
Principes cls
Le commerce international dsigne l'ensemble des changes de biens et de services entre
les diffrents pays de la plante. Les volumes changs ont volu au cours du temps, ainsi
que la structure des produits qui font le commerce international. Ce dernier est, en outre,
considr comme un lieu d'affrontement des suprmaties conomiques nationales.
Le commerce international repose sur la Division Internationale du Travail (DIT). Il
s'agit d'un processus de rpartition de la production, et des tapes de la production, des
biens et des services l ' chelle internationale. La DIT est le rsultat de la spcialisa
tion des conomies nationales. On distingue l'ancienne DIT, selon laquelle les pays en
dveloppement exportaient des matires premires vers les pays dvelopps en change
de produits manufacturs, et la nouvelle DIT selon laquelle certains pays en dveloppe
ment exportent galement des produits manufacturs (les nouveaux pays industrialiss ou
encore pays mergents).
Pour organiser entre elles le commerce international, les nations de la plante se sont
tout d'abord dotes, ds 1 947, d'un code de bonne conduite, dans le cadre des accords du
GATT (AGETAC en franais, Accord gnral sur les tarifs douaniers et le commerce).
Ces accords ont abouti partir de 1 994 la cration d'une Organisation mondiale du
commerce (OMC), charge d'tablir et de faire respecter, par la concertation entre les
pays membres, les rgles du commerce international.
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La structure des changes par produits : la part des changes de produits manu
facturs est croissante, long terme, dans le total des changes de biens. l'inverse,
le poids des produits agricoles est en baisse constante. En revanche, la part des pro
duits minraux (incluant le ptrole) fluctue selon l'volution des cours. Au total,
95
Le commerce international
le poids des diffrents produits changs dpend la fois des volumes et des prix
relatifs de ces produits. Il convient d'ajouter que, contrairement une ide reue,
les pays en dveloppement ne sont pas les principaux exportateurs de matires pre
mires. On constate galement que les services changs sont essentiellement des
services commerciaux. Les services non marchands, qui constituent une part non n
gligeable des services nationaux, sont rarement susceptibles d'tre changs. Enfin,
une grande partie des services marchands fait plus souvent l'objet d'investissements
internationaux que d'changes.
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Les principes de l'organisation des changes : dans le cadre du GATT, les pays
changistes ont souhait mettre en place un code de bonne conduite. Il repose sur
deux grands principes que sont le libralisme et le multilatralisme. Le libre
change, sans obstacles, est le but atteindre grce au dmantlement des diffrentes
barrires douanires. En outre, en vertu de la clause de la nation la plus favori96
Le commerce international
23
se tout avantage tarifaire accord un membre doit tre tendu l'ensemble des
membres. De plus, la rciprocit s'impose, en matire d'avantage tarifaire, pour vi
ter qu'un pays membre ne profite des concessions de ses partenaires sans en accorder
lui mme. Les ngociations commerciales multilatrales (NCM ou Rounds) ont
ainsi conduit une baisse considrable des droits de douanes entre pays membres.
De plus, les ngociations de l'Uruguay Round ont abouti la cration de l'OMC, qui
transforme le simple accord du GATT en vritable organisation. Cette dernire peut
dsormais autoriser la prise de sanction contre des membres qui ne respecteraient
pas les rgles dictes l'occasion des ngociations.
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Nombre de
participants
Principaux rsultats
Genve, 1 947
23
Annecy, 1 949
13
38
26
26
Kennedy Round
1 964/1967
62
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Tokyo Round
1 973/1 979
99
.......
U ruguay Round
1 986/1 994
1 15
Doha, 2001
1 42
Cancun, 2003
1 48
Hong-Kong, 2005
1 49
Genve, 2008
1 53
Genve, 201 2
1 56
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97
Le commerce international
Application
Les effets des blocs commerciaux sur le commerce mondial.
Corrig
La question qui se pose est de savoir si les zones rgionales d'change constituent des forte
resses commerciales qui freinent le commerce mondial, ou si elles reprsentent une tape vers
le multilatralisme.
Selon une tude dsormais clbre de Jacob Viner (1 950), la constitution de blocs commerciaux
entrane deux effets sur le volume du commerce international.
Le premier s'explique comme un dtournement de trafic " Les nations qui dcident d'riger
un tarif extrieur commun, tout en abolissant les droits de douanes entre elles, favorisent le
commerce l'intrieur de la zone. Le tarif extrieur commun choisi peut s'avrer, pour certains
pays, suprieur celui qu'ils pratiquaient avec les pays tiers avant l'accord commercial. En
consquence, les pays de la zone ont intrt acheter des marchandises l'intrieur du bloc
commercial, si le tarif douanier commun rend les produits extrieurs la zone plus chers. Ainsi,
le trafic commercial avec l'extrieur est dtourn au profit d'un commerce intrieur la zone
commerciale.
Le deuxime effet est au contraire l'origine d'une cration de trafic. l'intrieur du bloc com
mercial, les entreprises les moins performantes sont vinces, et les regroupements de firmes
permettent de raliser des conomies d'chelle. Ainsi, les cots et les prix de vente des mar
chandises baissent. Les consommateurs bnficient d'une hausse de pouvoir d'achat qu'ils
peuvent consacrer l'achat de biens en provenance de l'extrieur de la zone. En quelque sorte,
la baisse du prix des biens correspond un effet de substitution, qui conduit les consommateurs
privilgier les produits de la zone, mais aussi un effet de revenu qui les amne consommer
d'autres produits en provenance de l'extrieur de la zone. Cette mme baisse des cots autorise,
en outre, les entreprises exporter davantage vers l'extrieur. Il y a donc, au total, cration de
trafic d'change entre la zone et sa priphrie.
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Le change
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change
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24
Principes cls
Le taux de change pem1et de passer d'une monnaie l'autre. I l reprsente l e nombre
d'units d'une monnaie trangre que l 'on peut acqurir avec une unit de monnaie natio
nale. Ainsi, i l existe, pour une monnaie, autant de taux de change bilatraux que de mon
naies trangres. Un taux de change fixe reprsente une parit dtem1ine 1 'avance dans
le cadre d'accords internationaux entre les pays concerns, alors qu'un taux de change
flottant, ou flexible, volue librement sur le march des changes.
Le march des changes est le lieu abstrait o se confrontent les offres et les demandes de
devises, et o se dterminent donc les taux de change. Il n 'est pas localis en un lieu go
graphique unique. Les achats et les ventes de devises se droulent en tous points de la pla
nte. Pour cette raison, il fonctionne en continu car des devises s'changent, tout moment
de la journe. Il s'agit d'un march principalement interbancaire, les banques intervenant
en majorit pour leurs clients. Cependant, d'autres acteurs d' importance se retrouvent sur
ce march : les autorits montaires pour dfendre la parit de leur monnaie, mais aussi les
grandes entreprises multinationales qui grent leurs trsoreries en devises.
Les changes de biens et services : en premier lieu, le taux de change est le reflet
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des transactions de change qui rsultent des exportations et importations entre pays.
En consquence, un excdent (dficit) des transactions courantes conduit une
hausse de la demande (offre) de la monnaie nationale et amne une apprciation
(dprciation) du taux de change.
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Exportations europennes*
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99
Le change
Le niveau des prix : selon la thorie de la parit des pouvoirs d'achat (PPA), si
un mme panier de biens cote 1 OO euros en France et 120 dollars aux USA, le taux
de change doit s'tablir 1 euro 1 ,2 dollar. La variation du taux de change est alors
le reflet des diffrences d'inflation pour garantir l'unicit du prix d'un bien exprim
en diffrentes monnaie. Si l'inflation s'tablit 1 0 % aux USA, alors qu'elle est nulle
dans la zone euro, le cot du panier s'lve dsormais 1 32 dollars aux USA, contre
1 00 euros en France. Le taux de change doit donc s'tablir 1 euro = 1 ,32 dollar.
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La spculation
Les fondements des politiques de change : les agents conomiques sont, du fait
de leurs relations avec l'extrieur, soumis au risque de change. Celui-ci se dfinit
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comme tant la possibilit de raliser une perte de change, par la seule dtention
dans le temps d'un actif libell en devises. Aussi, les autorits montaires se fixent
comme objectifs d'encadrer les variations de change pour limiter ce risque. De plus,
la politique de change peut tre un moyen de renforcer la comptitivit-prix d'une
conomie lorsque le taux de change s'loigne de la parit des pouvoirs d'achat.
Enfin, la politique de change constitue une sous-catgorie de politique conomique
qui permet de raliser les objectifs de plein emploi, de croissance, de stabilit des
prix et d'quilibre extrieur.
Le change
24
Apprciation de l'euro
Dprciation de l'euro
Le maniement des taux d'intrts : il s'avre ncessaire pour attirer les mouve
ments de capitaux qui recherchent les placements les plus rmunrateurs. Si la
Banque centrale europenne relve ses taux, les investisseurs trangers changent
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Le change
Plus la demande est lastique, plus les volumes exports seront importants. Inver
sement, la hausse du prix des importations (au cas o les exportateurs trangers ne
modifient pas leurs prix en devises) ne conduit pas automatiquement un ralen
tissement des quantits importes. Moins la demande intrieure est lastique aux
variations de prix (cas du ptrole), moins le volume des importations se modifiera.
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L'apprciation de l'euro permet de matriser l'inflation importe et donc de rduire les cots des
entreprises de la zone euro qui, ds lors, sont plus comptitives l'extrieur de la zone. Ainsi,
les volumes exports s'accroissent ce qui conduit une demande d'euros plus importantes sur
le march des changes. I l en rsulte une nouvelle apprciation de l'euro.
Une politique de monnaie forte prsente une limite importante qui est celle de la comptitivit
structurelle de l'conomie. En effet, l'apprciation conduit dans un premier temps la hausse du
prix des exportations, ce qui peut nuire aux biens exports si leur comptitivit repose essen
tiellement sur le prix et non la qualit. L'euro tant dsormais la monnaie de plusieurs pays dont
les structures conomiques sont diffrentes, une mme variation du cours de l'euro n'a pas les
mmes effets sur les exportations des diffrents pays de la zone.
102
Problmes montaires
et financiers internationaux
U
25
internationale
internationales
Principes cls
Au cours des annes 1 990, de l'Asie la Russie en passant par 1 'Amrique du Sud et
1 ' Amrique centrale, des perturbations majeures d'ordres montaires et financiers ont ds
tabilis l 'ensemble des conomies mondiales.
Toutefois, la crise dite des subprimes qui se dclenche l'automne 2008 semble devoir
tre considre comme un phnomne d'une tout autre ampleur puisqu'elle a fait entrer
l ' conomie mondiale dans une rcession comme il n 'en avait plus t observe depuis la
crise de 1 929.
Ces crises posent de nombreuses interrogations quant la remise en cause du systme
montaire et financier international. La rfrence aux accords de BrettonWoods et au der
nier cadre stable qu'ils offraient l'conomie mondiale est souvent voque aujourd'hui .
Il semble donc pertinent de bien comprendre, tout d'abord, comment ]es conomies ont
abandonn le systme montaire international issu de ces accords pour adopter de nou
velles rgles de fonctionnement. Cela nous amnera, ainsi, apprcier les perspectives de
reconstruction d'un nouveau systme montaire et financier international.
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Pour viter que ne se reproduisent les drives montaires de l'entre deux guerres
mondiales et la multiplication des dvaluations comptitives , Les accords de
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BrettonWoods vont tre signs en 1 944 afin de mettre en place un cadre montaire
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stable l 'chelle internationale. Ces accords comprenaient, en premier lieu, la mise
en place d'un systme de taux de change fixe.
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Les marchs financiers ont pour vocation d'assurer la rencontre de l'pargne longue
et des besoins de financement. En ce sens, ils ont permis aux tats de financer leurs
dficits sans avoir recours au crdit et donc la cration montaire, source d'in
flation. Toutefois, la puissance des investisseurs institutionnels internationaux fait
qu' ils constituent une contrainte pour de nombreux tats et une menace en termes
de dstabilisation des marchs.
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Les crises des annes 1 990 ont touch plus particulirement les pays en dvelop
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La crise des
25
rt. Cette politique a contribu stimuler les crdits immobiliers favorisant la for
mation d'une nouvelle bulle avec progressivement une survaluation de la valeur
des actifs immobiliers.
Cette bulle s'est d'autant plus dveloppe qu'une premire innovation est apparue
avec les subprimes , crdit hypothcaire taux lev mais a priori supportable
pour le dbiteur puisque les prix dans l'immobilier continuaient s'apprcier.
L'clatement de la bulle immobilire va donc entraner la chute des prix des actifs
et avec elle celle de la valeur des hypothques. Le systme bancaire doit faire face,
dans un premier temps, une crise de solvabilit qui se transforme rapidement en
une crise de liquidit puisque faute d'tre capable d'identifier clairement les risques,
les banques ne prtent plus. Les premires faillites des tablissements bancaires pro
voquent alors une grave crise boursire.
Lors des crises des pays en dveloppement, les interventions du fonds montaire in
ternational ont un effet pervers travers le phnomne dit d'ala moral . En effet,
les investisseurs internationaux savent qu'en cas de difficults le FMI vient soutenir
les pays en cessation de paiements pour leur permettre d'honorer leurs dettes. En
consquence, certains placements jugs risqus l'origine, ne le sont plus en raison
de la garantie apporte par les aides provenant de l'institution internationale qui
apparat, alors, comme le prteur en dernier ressort.
Cependant, comme pour le FMI, les autorits se trouvent face un dilemme savoir
que des interventions systmatiques en tant que prteur en dernier ressort si elles
empchent la ralisation du risque systmique encouragent des comportements ir
responsables de la part des agents.
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Revoir le fonctionnement des mcanismes est une chose, repenser le jeu des acteurs
dfaillants en est une autre. De nombreux agents sont notamment prsents comme
responsables des degrs divers de la crise :
les agences de notation accuses de ne pas avoir vu venir la crise en continuant
survaluer des actifs toxiques ;
les hedgefunds et paradis fiscaux. Les deux tiers des fonds spculatifs rsident
dans des paradis fiscaux ;
105
Une plus grande stabilit du systme montaire et financier international passerait par
de nouvelles politiques de change. Plusieurs pistes ont dj t explores :
- les systmes de caisse d'mission ou de conseil montaire (currencyboard). Il s'agit,
ici, pour une conomie de fixer constitutionnellement la parit de sa monnaie dans
une devise trangre (gnralement le dollar). En consquence, le pays doit disposer
d'une quantit de devises en contrepartie de l'mission de sa propre monnaie.
- les processus de dollarisation. Il s'agit d'adopter dfinitivement la devise amricaine
comme moyen de paiement dans le pays en remplacement de la monnaie nationale.
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- les systmes d'ancrage plus ou moins stricts un panier de monnaie. L'euro, mme
si ce n'est pas le cas encore actuellement, devrait progressivement occuper une place
importante dans ces paniers de monnaie. On parviendrait progressivement, alors,
un systme bipolaire avec deux devises dominantes l'euro et le dollar.
Il semble indispensable galement de favoriser la coopration internationale l'image
de ce qui a t fait avec le sommet du G20 en avril 2009.
La question de la gouvernance passe pour finir par la place centrale que pourrait occu
per le FMI l'avenir. Il serait toutefois ncessaire de faire disparatre trois dysfonc
tionnements :
- la rpartition des pouvoirs au sein de ses organes de direction n'tait plus repr
sentative. Les modifications des droits de vote dcides en 2 0 1 0 ont certes lev le
nombre de voix pour la Chine mais ne refltent pas la ralit de l'conomie mondiale
(plan de relance de la Chine suprieur celui du Japon) ;
- une absence de marge de manuvre en raison de sa dpendance l'gard de Washington ;
- un manque de moyens pour faire face une profonde crise internationale.
106
25
Application
Le systme de BrettonWoods, une rfrence ?
Corrig
Pourquoi s'interroger aujourd'hui sur un systme montaire fond en 1 945 et qui ne fonctionne
plus depuis bientt 30 ans ? Au-del de la curiosit intellectuelle, la rfrence frquente celui
ci de la part de nombreux auteurs ou de responsables politiques fait apparatre une certaine "
nostalgie de BrettonWoods. Il reprsente, en effet, la stabilit et correspond aux trente annes
glorieuses qu'a connu l'conomie mondiale.
Toutefois, ce systme montaire n'a pas toujours comport que des avantages pour les cono
mies. De nombreuses crises de changes ont eu lieu, au cours de ces trente annes d'existence
et les contraintes qu'il faisait peser sur les politiques conomiques nationales taient loin d'tre
ngligeables.
De plus, le systme de BrettonWoods correspondait un environnement financier spcifique
l'poque. la suite de la libralisation des mouvements de capitaux dans les annes 80, on peut
douter de la viabilit d'un systme de taux de change fixes. Rien ne vient confirmer d'ailleurs
la supriorit d'un tel systme par rapport aux mcanismes de changes flottants. Ces derniers,
notamment, contribuent des ajustements plus souples et moins contraignants pour les autori
ts nationales.
La rfrence BrettonWoods se justifie, en revanche, dans la mesure o il semble indispen
sable, maintenant, de reconstruire un nouveau et vritable systme montaire, bien sr, mais
galement et peut tre surtout financier, le fonctionnement des marchs de capitaux l'chelle
internationale tant source de nombreux dysfonctionnements. Dans ce sens, les accords de
BrettonWoods restent le dernier exemple de l'efficacit d'une collaboration internationale qui
apparat comme indispensable, aujourd'hui.
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ID
dans l'conomie
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Principes cls
L' tat est une forme d'organisation politique Je gouvernement. Le pouvoir de contrainte
dtenu par 1 ' tat qui est fond sur une lgitimit, suppose des rgles de droit public stables
et 1 'existence d'un appareil politique spcifique. Sous cette forme, les tats modernes sont
apparus entre le x1ve et le xvme sicle, en remplacement de formes d'organisations fodales
dans lesquelles la force, la proprit et la justice sont concentres entre les mains des
suzerams.
Au dpart absent de ce domaine, 1 ' tat va occuper au cours du xxc sicle une part crois
sante dans les questions conomiques et sociales. Ses diffrentes missions et ses moyens
d'action se dveloppent considrablement aprs la Seconde Guerre mondiale.
Bien que l'conomie soit principalement rgule par les marchs, les pouvoirs publics ne
sont pas des observateurs neutres de la vie conomique. L'opinion se tourne vers eux ds
qu'un ralentissement se produit, qu'un groupe social se trouve en difficult ...
L ' tat se trouve investi de responsabilits considrables alors mme que sa marge de
manuvre est souvent trs troite.
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Pendant longtemps, l ' intervention de l ' tat s'est limite ses fonctions rgaliennes
(arme, police, justice). C'est la conception de l ' tat gendarme. Au cours de la pre
mire moiti du xxe sicle, les fonctions conomiques et sociales de l' tat se dve
loppent. Elles prennent une importance plus grande encore aprs la Seconde Guerre
mondiale avec l'apparition de l 'tat providence (welfare state). Cette expression
trouve son sens dans la prise en charge par l' tat de risques sociaux tels que la mala
die, la vieillesse, le chmage ... Elle est auj ourd'hui utilise pour dsigner au sens
large les interventions conomiques et sociales de l' tat.
L'intervention moderne de l' tat moderne conduit un prlvement de plus de
40 /o
sur le produit intrieur brut. Une partie est prleve directement au titre du
budget de l' tat, une autre sous forme de versements obligatoires des organismes
distincts mais relevant de choix tatiques (cotisations sociales).
108
26
L'intervention de l 'tat
La loi de Wagner, formule la fin du xrxe sicle, tablit que les dpenses publiques
croissent plus vite que l'activit conomique car l'industrialisation, l'urbanisation,
la monte du niveau de vie provoquent une augmentation des rglementations pu
bliques, des dpenses sociales et des investissements d'infrastructure et de recherche
plus que proportionnelle l'accroissement de la production.
L'apparition et le dveloppement de l' tat donnent lieu diverses interprtations.
Pour Durkheim, c'est la complexit croissante des socits qui justifie la monte de
l' tat. Pour Marx, l' tat est un instrument de domination des classes dominantes.
Imperfections de
la concurrence
Faire respecter
un certain niveau
de concurrence
Biens
collectifs
Non-exclusion
des services
collectifs purs
Problme de tarification
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Externalits
(positives ou ngatives)
Justice sociale
et assistance
Non-prise en
compte des effets
collectifs et sociaux
par le march
Prise en compte
des besoins
humains
Justification de l'intervention
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Rgles de
concurrence et
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Redistribution
Fiscalit
Mode d'intervention
Fonction de redistribution
Transferts entre agents conomiques
Fonction de rgulation
Recherche du plein emploi, de la croissance,
de la comptitivit nationale, matrise de l'inflation
109
L'intervention de l'tat
Plusieurs types d'arguments justifient l'existence d'un secteur public dans les co
nomies de march :
- la situation de monopole ou de quasi-monopole lie l'ampleur des infrastruc
tures et des quipements (transport ferroviaire, installations portuaires . . .) ;
- l'importance stratgique pour la nation (armement, nergie nuclaire, recherche... ) ;
- l'insuffisante rentabilit de certaines activits de service public (poste, lectricit... ) ;
- le renforcement de l'efficacit de la politique conomique (banques . . . ).
Malgr ces arguments, la rduction du primtre du secteur public est une ten
dance persistante dans les pays industrialiss capitalistes depuis les annes quatre
vingt. Ainsi, les tats privatisent les entreprises relevant du secteur concurrentiel
(entreprises industrielles, groupes financiers, entreprises de transport, chanes de
tlvision . . . ) et ne conservent dans le secteur public que les entreprises lies aux
grands services publics. Les arguments budgtaires (rduction du dficit, gains lis
aux privatisations) ne sont pas trangers cette mutation.
Les libraux ne reconnaissent l' tat aucun rle conomique. Celui-ci doit se
contenter d'assurer ses fonctions rgaliennes. Pourtant, quelques situations nces
sitent son intervention : le maintien d'un niveau de concurrence permettant la
rgulation par les prix et l'offre de monnaie. La non-intervention des pouvoirs pu
blics dans l'conomie se justifie alors par l 'optimalit des mcanismes de march
dans l'allocation des ressources et la rpartition des revenus (optimum de Pareto).
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naturel
lement sur un sous-emploi durable. Il prconise une intervention de l' tat pour
soutenir la demande. La thorie keynsienne sera trs critique par les thoriciens
noclassiques sous l'angle des anticipations (thorie des anticipations rationnelles).
La thorie de la croissance endogne rhabilite le rle de l' tat en tant que produc
teur d'externalits positives dans le domaine de la recherche, de l'ducation.
L'intervention de l'tat
26
Agglication
Quelles sont les limites au dsengagement de l' tat dans les pays industrialiss ?
Corrig
Depuis le dbut des annes quatre-vingt, un processus de dsengagement de l' tat s'est amorc
dans les pays industrialiss. La plupart d'entre eux ont mis en uvre - et parfois achev - des
programmes de drglementation, de privatisation, de restrictions budgtaires ... Ce mouvement
semble aujourd'hui remis en cause et on assiste une rhabilitation du rle de l' tat.
Le dsengagement de l' tat a des effets pervers sur les marchs. Sur certains marchs (trans
port ferroviaire, distribution d'lectricit), l'importance des cots fixes impose la ralisation d'co
nomies d'chelle en grande quantit (monopoles naturels). La concurrence peut alors empcher
la ralisation des investissements ncessaires et finalement nuire aux consommateurs.
Le dsengagement de l' tat reprsente un danger pour l'intrt gnral . L'exprience a mon
tr que les privatisations peuvent conduire l'abandon d'activits moins rentables, remettant
en cause l'galit des citoyens devant le service public. En outre, le dsengagement conduit
gnralement une monte des ingalits et de la pauvret.
Le dsengagement de l' tat ne suffit pas relancer la croissance. Les conomies euro
pennes restent marques par un taux de croissance faible et l'intervention de l' tat est parfois
considre comme indispensable pour soutenir la croissance.
Le dbat des annes quatre-vingt sur plus ou moins d' tat a largement laiss la place la ques
tion du " mieux d' tat ,, .
Les annes venir seront certainement celles d'une redfinition des rles entre le secteur priv
et la sphre publique.
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La politique budgtaire
Le multiplicateur keynsien
Le dficit budgtaire
Principes cls
Au dbut du sicle, les dpenses publiques reprsentaient moins de 1 0 % des richesses
cres. L'conomie tait donc essentiellement prive. Aujourd'hui, les dpenses budg
taires reprsentent elles seules environ 20 % du PIB (plus de 40 % avec les dpenses
sociales). L'influence conomique du budget est donc considrable. Il occupe une place
importante dans le systme de prlvements obligatoires, les choix budgtaires ne sont
pas neutres pour les agents, le dficit budgtaire pse sur les circuits de financement de
l 'conomie, l 'annonce des mesures budgtaires modifie les comportements et oriente les
choix . . .
Le budget de 1 ' tat est u n document qui retrace les recettes et les dpenses d e l' tat
pour une anne civile. C'est un acte conomique qui met en jeu plus de 300 milliards
d'euros chaque anne, mais aussi un acte juridique puisqu'il est vot au Parlement sous
la fom1e d'une loi de finances, acte essentiel de la vie dmocratique. En cas de divergence
par rapport aux prvisions, la loi de finances initiale peut tre modifie en cours d'exercice
par un collectif budgtaire (ou loi de finances rectificative). La procdure parlementaire
est longue et lourde. Les dputs votent en dcembre Je budget prpar au printemps et
applicable partir de j anvier suivant.
Le budget de l' tat fait l'objet d'analyses contradictoires : dperdition de richesses
pour les libraux qui visent l imiter son ampleur aux strictes dpenses collectives par
nature, instrument de politique conomique pour les keynsiens qui l 'utilisent pour orien
ter l 'activit conomique.
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Les dpenses de l'tat peuvent tre classes par nature ou par fonction. La rpar
tition par nature fait apparatre la prdominance des dpenses ordinaires (et notam
ment des rmunrations) sur les dpenses en capital (investissements). La rpartition
par fonctions montre l'importance des charges communes (pensions, dette publique,
dpenses de la prsidence, des assembles ... ), des dpenses d'ducation et de d
fense.
112
Le budget de l'tat
27
Recettes
non fiscales
5%
contributions
fiscales
6%
Impt sur
les socits
Impt sur
le revenu 23
17 %
TVA
45 %
Dpenses
Enseignement
scolaire 22
cologie, dv. et
amnagement du rables
4%
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Solidarit, insertion et
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Contrairement aux principes de justice sociale, le systme fiscal franais est peu
progressif. La part de l'impt sur le revenu, le seul tre progressif, est plus faible
en France que dans la plupart des autres pays europens. Par ailleurs, diverses me
sures, le quotient familial et les dductions en particulier, favorisent les plus hauts
revenus et limitent la progressivit de cet impt. Le systme fiscal franais donne
en revanche une place importante aux impts indirects (TVA, TIPP . . . ) qui frappent
proportionnellement plus les revenus les plus modestes (puisque leur propension
consommer est plus forte).
113
Le budget de l'tat
Au premier aot 200 1 , la gestion de l' tat a t rforme par la loi organique rela
tive aux lois de finance (LOLF) qui est entre en vigueur par tapes et s'applique
depuis le premier janvier 2006 toute l'administration.
Le budget gnral de l' tat est dsormais dcoup en 34 missions , 1 1 3 pro
grammes et 580 actions . La mission correspond une grande politique
de l' tat et concerne un ou plusieurs ministres. Le programme regroupe des
moyens au service d'une politique conduite par un ministre. Les actions sont des
dcoupages qui permettent d'identifier les moyens et les modes d'action des acteurs
d'un programme.
Cette rforme doit permettre de rendre plus lisible la politique budgtaire en impo
sant l'administration une explication plus approfondie des objectifs viss et des
moyens mis en uvre. De plus, pour chaque programme engag, la nomination d'un
responsable disposant d'une grande autonomie de gestion a pour but d'accrotre les
performances de l'action publique tout en facilitant son contrle par l'laboration
d'indicateurs concrets.
f)
Le dficit budgtaire
Le solde budgtaire est la diffrence entre toutes les recettes et toutes les dpenses
de l' tat. En cas de dficit budgtaire, le financement peut se faire par mission
de titres (bons du Trsor) ou par cration montaire. Dans le cadre de la construc
tion europenne, le processus d'introduction de la monnaie unique comporte des
contraintes de rduction du dficit et de la dette publics. Toutefois, la crise de 2008
a provoqu une heure importante du dficit public ; celui-ci s'est ainsi lev, pour
l'anne 2009 en France, 7,5 % du PIB.
Le dficit budgtaire peut avoir des effets ngatifs sur la croissance :
Dficit budgtaire
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Besoin de financement
de l' tat
mission de titres
publics
Asschement ,, du march
financier
Augmentation des
taux d'intrt
.-----
Diminution
de l'investissement
.....----.....___
Diminution de la
comptitivit nationale
Ralentissement
de la croissance
114
Le budget de l'tat
27
L'effet d'viction li au financement du dficit par l'emprunt doit tre relativis car
de nombreux autres facteurs psent aujourd'hui sur les taux d'intrt, en particulier la
contrainte de maintenir un taux de change fixe par rapport aux monnaies europennes.
Consquence la plus nfaste du dficit, la dette publique est susceptible d'avoir un
effet cumulatif :
Augmentation de la dette publique
Augmentation du dficit
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pen ses
Aug mentation des
) -----
La politique budgtaire
Pour les libraux, le budget doit se plier la conjoncture et non tre actif. Les re
cettes et les dpenses doivent suivre la courbe de l'activit conomique et non cher
cher l' inflchir.
La pense keynsienne s'oppose l'orthodoxie budgtaire. Pour Keynes, l' tat
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doit, au contraire des mnages, dpenser plus quand les revenus diminuent et moins
quand ils augmentent. Selon lui, en priode de ralentissement, l' tat doit soutenir
l'activit conomique par des dpenses supplmentaires destines relancer la de
mande. Mais la rgulation joue dans les deux sens et l' tat doit rduire ses dpenses
quand l'activit reprend et que se manifeste un risque inflationniste ou une tendance
au dficit extrieur. Keynes montre que le dficit budgtaire peut tre bnfique
l'activit conomique et tre financ a posteriori par les recettes fiscales nouvelles
issues de l'accroissement de l'activit conomique.
La politique budgtaire consiste utiliser le budget de l' tat pour atteindre certains objec
tifs. Elle peut agir sur les recettes ou sur les dpenses pour relancer ou stabiliser l'activit :
Relance
Recettes
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Dpenses
Stabilisation
Dgrvements fiscaux
Rductions d'impts
Embauche de fonctionnaires
Augmentation des rmunrations
Aides aux entreprises
Rigueur salariale
Limitation des emplois publics
Rduction des interventions
Le budget de l'tat
Le m ultiplicateur keynsien
L'effet positif du budget sur l'activit conomique repose sur le mcanisme du multi
plicateur dvelopp par Keynes. Selon ce principe, les dpenses de l' tat provoquent
un accroissement du revenu gal un multiple de la dpense initiale. En effet,
chaque dpense publique engendre une distribution de revenus qui incite les entre
prises produire plus, engendrant ainsi une deuxime vague de revenus ... L'effet mul
tiplicateur est d'autant plus important que la propension marginale consommer est
leve. Le calcul donne :
Coefficient multiplicateur
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Annlication
Le budget de l ' tat dans les cycles conjoncturels.
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En " recyclant plus de 20 % du P I B chaque anne, l'influence du budget sur les variations
conjoncturelles de l'activit ne peut tre ngligeable. L'ide mme de politique budgtaire repose
sur le caractre actif du budget pour orienter l'activit. Le budget est cens amortir les effets du
cycle. Mais les contraintes obligent parfois les gouvernements user du budget dans un sens
diffrent.
Dans les cycles conjoncturels, le budget peut jouer le rle d'un stabilisateur automatique. En
effet, en priode d'expansion, le jeu normal de la fiscalit conduit " geler une partie des reve
nus gnrs par l'expansion (rentres fiscales en hausse), rduisant d'autant l'effet de l'expan
sion de faon viter une " surchauffe . l'inverse, en priode de rcession, le creusement
du dficit provoque une injection de revenus supplmentaires conduisant rduire l'ampleur du
ralentissement. Les dpenses publiques ont donc normalement un effet " contracyclique ,
elles amortissement les variations la hausse et la baisse.
Depuis quelques annes, les tentatives de rduction du dficit budgtaire s'oprent en priode
de rcession. Les i mpratifs financiers de rduction du dficit et de la dette publique obligent
en effet les gouvernements limiter la progression des dpenses et accrotre les recettes. On
fait donc jouer au budget un rle " procyclique '" qui contribue aggraver le ralentissement
conomique.
116
28
La politique conomique
fJ
politique conomique
conomique
Principes cls
L a politique conomique se dfinit comme un ensemble de dcisions prises par les pou
voirs publics visant atteindre des objectifs relatifs la situation conomique d'un pays,
l 'aide de divers instruments, et en tenant compte d'un certain nombre de contraintes. Les
objectifs sont censs traduire des finalits politiques.
Schma de la politique conomique :
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Objectifs
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M oyen s
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Rsultats
Les politiques conomiques conjoncturelles ont pour objet de maintenir ou de rtablir les
grands quilibres conomiques et financiers court terme (quilibre sur le march du tra
vai l , sur le march des biens et services, quilibre extrieur. . . ). Les politi ques conomiques
structurelles visent adapter, prparer, orienter les structures de l 'conomie long terme
pour suivre l'volution du changement conomique.
Les cibles de toute politique conomique : Selon Jan Tinbergen, on dnombre quatre
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objectifs principaux :
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- la croissance de la production,
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Aujourd'hui, Xavier Greffe ajoute un cinquime objectif qui est la stabilit du taux de
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o change.
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117
La politique conomique
La visualisation de la situation conomique d'un pays : elle peut s'oprer par l'inter
mdiaire du carr magique de Nicholas Kaldor.
Le carr magique de Kaldor
Croissance (en % du PIS)
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France'2013
Chmage
(en % de
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active)
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Solde
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(en % du PIS)
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Inflation (en %)
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Ce sont les instruments qui permettent la ralisation des objectifs. Selon le principe
de cohrence de Jan Tinbergen, une politique conomique doit avoir autant d'ins
truments que d'objectifs.
La politique conomique
28
La politique des revenus : il s'agit de l'action des pouvoirs publics sur la formation
des revenus des agents conomiques. Elle permet de soutenir ou freiner la demande,
d'allger les cots des entreprises. Elle s'appuie sur les transferts sociaux, les alloca
tions du budget de l' tat, les modifications du SMIC et des impts.
La politique de change : son objet est de limiter le risque de change auquel sont
soumis les agents conomiques, voire de renforcer la comptitivit-prix des entre
prises nationales par rapport leurs concurrents trangers.
L'incompatibilit des objectifs : la politique conomique consiste faire des choix ou,
plus exactement, tablir une hirarchie entre les objectifs car il est souvent difficile
de les atteindre tous en mme temps, en raison de contraintes internes et externes.
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La politique conomique
Application
L'efficacit de la politique conomique.
Corrig
Une politique conomique est efficace si elle parvient atteindre les objectifs fixs en conomi
sant les moyens utiliss.
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a) les grands quilibres sont spontanment atteints (loi de Say, quilibre automatique sur le
march du travail, rquilibrage automatique des changes extrieurs).
b) la politique conomique peut permettre de rtablir le plein emploi sous certaines conditions
(multiplicateur keynsien et conditions de son efficacit).
c) les anticipations des agents annulent les effets de la politique conomique (anticipations
adaptatives et rationnelles).
2.
120
fJ
29
ID
Principes cls
Une politique de relance est une politique conomique qui a pour but de relancer 1 'activit
conomique, c'est--dire la croissance de la production, et donc l'emploi, par un soutien
de la demande des mnages et des entreprises. Elle repose sur des politiques montaire et
budgtaire expansionnistes.
Une politique de stabilisation est une politique conomique qui vise freiner l ' activit
conomique, et donc le niveau des prix et des salaires, par des politiques montaire et
budgtaire restrictives.
Une politique structurelle est un ensemble de mesures que les autorits mettent en uvre
pour modifier les structures de l ' conomie pour qu'elles s'adaptent aux changements co
nomiques. On distingue des politiques industrielles, agricoles, d'amnagement du terri
toire, de recherche et dveloppement, et de l'emploi.
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Investissement
Demande
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Emploi
121
La coordination des politiques de relance : les pays qui entretiennent des relations
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commerciales troites entre eux peuvent avoir intrt coordonner leurs politiques
conomiques. En effet, si tous pratiquent en mme temps des politiques de relance
de l'activit conomique, les fuites vers l'extrieur, repres dans le cas d'une
relance isole, seront profitables tous.
Les tenants des anticipations rationnelles considrent, par exemple, que toute
augmentation du dficit budgtaire conduit les agents conomiques anticiper une
hausse future des impts, et donc pargner en prvision. Ce faisant, la hausse des
revenus distribus n'a pas d'impact sur l'volution de la demande. Les pouvoirs pu
blics doivent s'efforcer d'annoncer et de suivre des politiques conomiques transpa
rentes de stabilisation, pour ne pas fausser les anticipations des agents. Ils obtiennent
auprs d'eux, en respectant leurs engagements, une crdibilit.
l'objectif principal d'une politique de stabilisation est
ds lors de lutter contre l'inflation par le budget de l' tat. La recherche de l'quilibre
122
29
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Milton Friedman ( 1 974) fait l'hypothse que les anticipations des agents cono
miques sont adaptatives, c'est--dire qu'ils prvoient l'volution des variables co
nomiques (inflation, revenus par exemple) partir des informations obtenues sur
ces variables dans le pass. Ainsi, un mnage anticipera le niveau des impts payer
pour l'anne prochaine en fonction des impts qu' il avait anticips l'anne prc
dente, et de l'cart entre sa prvision pour l'anne en cours et le montant d'impt
qu' il a effectivement pay.
Toutefois, pour John Muth ( 1 96 1), cette hypothse n'est pas compatible avec la
rationalit des individus. Les agents ne tiennent pas seulement compte des infor
mations sur le pass pour faire des prvisions, mais aussi de toutes les informations
qu' ils dtiennent, y compris celles sur le futur, et qui pourraient avoir une influence
123
sur les variables conomiques dans l'avenir. Ainsi, une anticipation rationnelle est
une anticipation base sur le fait que les agents sont parfaitement informs, c'est-
dire qu'ils ont accs toute l'information disponible. On suppose, en consquence,
que les agents conomiques connaissent par exemple le fonctionnement de l' cono
mie.
Quelles sont les raisons qui rendent attrayante une relance de l'activit conomique par
le secteur du btiment et des travaux publics ?
Corrig
Quand le btiment va tout va . Rien n'est moins sr. Cet adage peut tout autant indiquer que
le dynamisme du btiment est la rsultante d'une bonne sant de l'conomie, ou qu'il est une des
causes essentielles de cette bonne sant.
En ralit, le problme est bien de savoir le rle que joue le secteur du BTP dans l'activit cono
mique. Beaucoup lui accordent un rle suprieur son poids dans la production nationale, allant
mme jusqu' en faire un des vecteurs privilgis des politiques de relance de l'activit cono
mique. On entend ici par politique de relance, les politiques conomiques qui visent relancer la
demande intrieure en agissant sur la consommation et l'investissement. Ainsi, la relance par le
btiment gnrerait des enchanements bnfiques le long du circuit conomique sans provoquer
les dsquilibres classiques des politiques de relance gnrale.
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La construction conomique
europeenne
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europenne
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Principes cls
La construction europenne commence dans les annes cinquante autour de six pays. Elle
connatra partir de cette date un double mouvement d'largissement et d'approfondisse
ment. L'largissement se traduit par l 'entre de nouveaux membres, l'approfondissement
par le renforcement de l 'unification et l'extension des comptences europennes. C 'est
sous son aspect commercial qu'elle est aujourd'hui la plus aboutie.
Les aspects de cette unification sont multiples : libralisation progressive des changes
entre les pays membres, mise en place de nombreuses politiques communes, avance vers
une unification politique, montaire, militaire ... Ils sont exprims dans les traits successifs
(trait de Rome, Acte unique, trait de Maastricht, trait d'Amsterdam).
La construction europenne se concrtise par l 'existence d'institutions (Commission,
Conseil des min istres, Parlement) dont le fonctionnement conduit des dcisions euro
pennes qui s'imposent aux lgislations nationales.
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C'est dans les annes cinquante que la construction europenne prend naissance
avec la constitution de la Communaut europenne du charbon et de l'acier (CECA),
puis la signature du trait de Rome ( 1 957) crant la Communaut conomique eu
ropenne (CEE) et la Communaut europenne de l'nergie atomique (Euratom).
L'Europe est donc constitue de trois communauts.
Ces traits regroupent au dpart six pays, l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Ita
lie, le Luxembourg et les Pays-Bas. La CEE a alors surtout pour objectif de crer un
march commun en liminant les droits de douane internes, en tablissant un tarif
extrieur commun et en libralisant l ' ensemble des changes.
Au cours des annes soixante-dix et quatre-vingt, six pays rejoignent les Commu
nauts : la Grande-Bretagne, l'Irlande et le Danemark en 1 973, la Grce en 1 980,
l 'Espagne et le Portugal en 1986. L'Europe compte alors douze membres.
125
L'acte unique europen, qui cre le march unique relance la construction euro
penne en 1987. L'objectif est alors de libraliser la totalit des changes entre les
pays membres.
membres.
En 1 997, le trait d'Amsterdam prvoit les modalits pratiques de l'unification
montaire. Il comporte un pacte de stabilit et de croissance qui oblige les pays
membres coordonner leurs politiques conomiques.
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Annes
Pays
2004
2007
Bulgarie, Roumanie
201 3
Croatie
toutes les frontires. En effet, des carts de fiscalit subsistent entre les pays mme
si l'harmonisation est en cours. En ce qui concerne les frontires techniques, l'Eu
rope a chang d'optique en admettant dsormais qu'un produit lgalement fabriqu
et distribu dans un pays membre le soit dans tous les autres (principe de la recon
naissance mutuelle). Des normes europennes se mettent en place et l'harmonisation
est rserve aux domaines touchant la sant et la protection des consommateurs.
Les changes de services sont en voie de libralisation totale. Ils ont contribu au
renforcement de la concurrence dans de nombreux secteurs comme les transports
ariens, les services financiers ou les tlcommunications par exemple.
L'Union europenne occupe une place prpondrante dans les changes mon
diaux : l 'Union europenne effectue plus de 38 % des changes mondiaux de mar
chandises. Mme si les changes intra-communautaires ne sont pas pris en compte,
sa part reste suprieure 20 %, devant les tats-Unis et le Japon. Elle est donc bien
la premire puissance commerciale mondiale.
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tats
Directives,
membres
rglements
Parlement europen
Approbation du budget
Avis consultatifs
Possibilit de renversement de la
127
Une politique commerciale commune est mise en place. Les pays membres
donnent l'Union europenne comptence pour conduire en leur nom les ngo
ciations internationales telles que l'Uruguay Round. Cette politique a abouti une
protection assez limite contre les importations trangres.
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Application
Quelles nouvelles perspectives stratgiques l a construction europenne offre-telle aux
entreprises
Corrig
Les entreprises ne sont pas insensibles la construction europenne. L'largissement du march
et la libralisation des changes leur offre de nouvelles perspectives commerciales. Nanmoins,
pour tre en mesure de profiter de ces avantages, elle ont un impratif de comptitivit. Dans
certains domaines, celle-ci passe par la croissance externe, des alliances inter-entreprises voient
le jour au niveau europen.
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L'unification montaire
europeenne
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montaire
l'introduction de l'euro
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Principes cls
Le rapprochement conomique des pays de l'Union europenne a une composante mon
taire dont l'objectif s'est progressivement transfonn. Dans le mcanisme initial mis en
place en 1978, le systme montaire europen (SME), i l s'agissait de limiter les fluctua
tions des monnaies europennes les unes par rapport aux autres en tablissant des marges
limites autour de cours-pivots. L'objectif tait donc clairement la stabilit montaire dans
un contexte mondial de flottement aprs les accords de la Jamaque.
Depuis la conclusion du trait de Maastricht et la mise en route de l'Union conomique
et montaire, 1' objectif est devenu celui d'une monnaie unique dans les pays de ! 'Uni on
europenne. Le trait d'Amsterdam a prvu les conditions dans lesquelles cette unifica
tion aurait l ieu .
L'euro est entr en vigueur en janvier 2002 dans douze des quinze pays qui constituaient
alors l'Union europenne.
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Les tats membres de la Communaut europenne dcident d'instaurer entre leurs
monnaies un systme de changes fixes ajustables afin de favoriser les changes eu
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Cours-pivot
bilatral du franc
en mark
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Ill
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Cours-pivot du
franc en cu
Cours-pivot du
mark en cu
1979 et 1993.
L'cu instaur par le SME est un panier de monnaies. Sa valeur est une moyenne
de celle des monnaies europennes pondres par les poids respectifs de chaque
conomie. L'avantage de ce mode de calcul est de fournir une grande stabilit
valeur de l'cu. L'cu priv se dveloppe paralllement
la
circuits financiers utilisant la mme unit de compte. Cette unit est par exemple uti
lise pour mettre des titres financiers
vocation
monnaies europennes sont attaques sur le march des changes, notamment par des
mouvements de capitaux
caractre spculatif. En
1993,
devant la gnralisation
des attaques, les marges de fluctuations sont portes plus ou moins 15 /o. Le
SME est donc transform et admet des fluctuations relativement importantes. Aprs
1993, au prix parfois de contraintes importantes, les parits sont maintenues entre les
monnaies des douze pays intgrs au processus de monnaie unique.
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ressante l'ide d'une monnaie unique. Les entreprises, les particuliers, les agents
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aux
conomies euro
131
Finances publiques
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Taux d'intrt
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Taux de change
Au
taire, mais de faon coordonne. D'autre part, l'introduction d'une monnaie unique
retire une contrainte de politique conomique aux autorits montaires : celle du
taux de change, donc de la balance des paiements. En contrepartie, les tats perdent
leur indpendance montaire au profit d'une politique montaire europenne.
L'Union conomique et montaire a mis en place un systme europen de banques
centrales avec une Banque centrale europenne charge des missions de mise en
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1999.
Pour les douze pays concerns, les relations interbancaires, les transactions
sur titres, les relations financires entre entreprises et mme certaines oprations
scripturales de particuliers s'effectuent en euro. La valeur dfinitive de l'euro a t
fixe le
En fait, ds
francs.
se dfinit plus que comme une subdivision particulire de l'euro. Mais, afin de
132
31
2002.
Tous les tats membres de l'Union peuvent rejoindre la zone euro. Au pralable,
les candidats l'entre doivent passer au minimum deux ans dans le Mcanisme de
change europen afin de dmontrer leur capacit maintenir une parit stable.
La question de la politique montaire europenne est essentielle. En fixant des
taux d'intrt levs, la BCE contribuerait renforcer la valeur de l'euro vis--vis
des autres devises (dollar, yen) mais handicaperait l'activit conomique euro
penne. Dans le cas contraire,elle affaiblirait l'euro sur les marchs des changes.
En
2012,
surveillance unique de toutes les banques de la zone euro. Aux termes de la propo
sition de rglement, la BCE serait charge d'accomplir des missions spcifiques de
surveillance relatives la stabilit financire des banques de la zone euro mais aussi
des banques de tout pays de l'Union europenne ne participant pas la zone euro et
souhaitant tre couvertes par le mcanisme.
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Politique
montaire
autonome
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L'abandon de l'autonomie de la
politique montaire peut tre consi
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133
Application
Quels sont le s atouts de la monnaie unique pour le s c onomies e uropenne s ?
Corrig
La monnaie unique, entre en vigueur dfinitivement partir de 2002 pour douze pays de l'Union
europenne, s'inscrit dans le cadre de l'achvement du march unique europen et doit faciliter
les changes. Elle desserre la contrainte extrieure des tats membres et doit possder les avan
tages d'une monnaie forte.
La mise en place de la monnaie unique dans les changes europens supprime les oprations
de change. On peut donc en attendre des conomies de cots de transaction pour les banques,
les entreprises, les pouvoirs publics et les mnages. En outre, la suppression du risque de
change est favorable aux transactions intra-europennes qui deviennent de simples oprations
d'achat et de vente de biens et services, sans contrainte supplmentaire.
L'utilisation d'une monnaie unique dans les tats membres de l'Union europenne permet de ne
pas avoir compenser les ventuels dsquilibres de transactions courantes par des politiques
restrictives de soutien la monnaie nationale (augmentation des taux d'intrt). C'est une marge
de manuvre supplmentaire pour les dirigeants conomiques.
Les modalits de mise en place de la monnaie unique (critres de convergence) et l'importance
montaire des pays membres doivent faire de la monnaie unique une monnaie forte. On attend
donc de sa mise en place une diminution de la tension sur les taux d'intrt, favorable aux inves
tissements, et une utilisation de cette monnaie comme instrument de paiement et de rserve
international.
Ces avantages, pour l'instant limits 19 pays, ne doivent pas faire oublier que la convergence
implique des sacrifices i mportants (taux d'intrts levs, pression sur les finances publiques)
pour y parvenir. La crise qui s'est dclenche dans l a zone euro l'automne 2009 illustre la fois
l'chec de la discipline budgtaire (avec une dissimulation des dficits dans le cas de la Grce) et
la tentation, pour certains tats, d'abandonner la monnaie unique lorsque celle-ci apparat comme
une contrainte trop lourde face un endettement devenu insupportable.
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134
ID
conjoncturelles
32
19
politiques conjoncturelles
Principes cls
L'Union europenne constitue un vaste espace conomique mais galement politique. La
dimension politique est d'autant plus i mportante que les centres de dcisions sont centra
liss ou dcentraliss et que les intrts des diffrents tats membres peuvent tre diver
gents. De plus, les enjeux s'inscrivent la fois sur le court terme et sur le long terme et sont
pris en compte par les politiques conjoncturelles et structurelles.
Avec l'arrive de l'euro, le problme de la coordination des politiques budgtaires des
diffrents tats membres et de la politique montaire se pose. Organise autour d'un
centre de dcision centralis, la banque centrale europenne, la politique montaire pr
sente la particularit de s'imposer l'ensemble des pays membres de la zone euro, tout
en ne concernant pas les autres tats membres de l 'Union qui n'ont pas encore adhr au
projet de monnaie unique europenne.
Sur le plan structurel , les politiques conomiques ont de multiples objectifs. Elles doivent,
tout d'abord, contribuer acclrer la convergence en matire de dveloppement co
nomique et social. De plus, travers la politique de concurrence, la politi que commer
ciale commune ou bien encore la politique agricole commune, les pouvoirs publics doivent
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stabilit des prix dans la zone euro mme s'il est stipul galement dans le trait de
Maastricht que les autorits montaires se doivent d'apporter leur soutien aux poli
tiques conomiques des tats membres.
135
La politique de change qui reste du ressort des autorits politiques est mise en uvre
par la banque centrale europenne. Cette dernire doit arbitrer entre un euro fort
qui contribue
au dollar, ce qui va
ficults de financement.
Un problme politique majeur se pose lorsque surviennent des chocs asymtriques,
frappant de manire ingale, comme leur nom l'indique, les conomies europennes.
Dans ce cadre et du fait de la faible mobilit du facteur travail en particulier, des
dsquilibres importants en matire de chmage et d'inflation peuvent apparatre et
persister, comme le montre la thorie des zones montaires optimales de Mundell.
Ce contexte rend la politique montaire commune inoprante et ncessite une bonne
articulation entre les diffrentes politiques conjoncturelles.
Stabilisation
Chocs
par la
symtriques
politique
montaire
Insuffisance de
Chocs
asymtriques
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Stabilisations
la flexibilit
locales par
des salaires et
les politiques
de la mobilit
budgtaires
des salaris
Contraintes par les niveaux importants des dficits budgtaires et surtout de dettes
publiques, les politiques budgtaires ne peuvent jouer que difficilement un rle actif
en matire de stabilisation conjoncturelle.
(policy mix).
Mais ce problme
ne saurait tre rsolu lui-mme sans une coordination des politiques budgtaires.
136
32
formelle entre les diffrents tats membres au sein de l'Eurogroupe, organe infor
mel runissant les ministres des Finances des pays membres de la zone euro, et du
conseil Ecofin qui runit cette fois les ministres des Finances des pays membres de
un
une centralisation
budget europen.
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11!41'!!$114!111111---t
lllffi!l!.i!.llJ!!ii!'!i41J!.!l.!i-Ji---t
L'utilisation du budget europen
l'ordre du jour.
D'une
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instrument ddi
politiques structurelles.
40 %
garantir,
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tats-Unis et l'Europe.
Le deuxime poste important du budget europen correspond aux fonds structurels
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public. De plus,
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137
Moderniser
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Pour finaliser le projet euro, les tats membres ont d respecter des critres de
convergence qui leur imposent des rgles de discipline budgtaire (dficit public
contenu sous un plafond de
60 %
3%
un devoir
3%
des prix et de la monnaie europenne sur le march des changes, les tats membres
ont considr qu'une plus grande souplesse d'application pouvait tre envisage.
Les dpenses uvrant
et
l'innovation ont notamment fait l'objet d'une tolrance plus grande en cas de
138
La crise de l'euro en
2009
cipline budgtaire notamment sous l'influence de l'Allemagne qui avait adopt une
rgle constitutionnelle (un frein constitutionnel
l'endettement) visant
inter
dire aux politiques tout dficit budgtaire. Connue sous le nom de rgle d'or,
cette mesure permettrait d'viter toute drive politicienne ou de mauvaise gestion
dans la gouvernance des finances publiques.
La mise en uvre d'un tel dispositif qui viendrait s'ajouter
l'indpendance de la
la conduite
de la politique cono
mique.
Annlication
Cohsion ou convergence des conomies europennes ?
Corrig
La construction du march unique s'est inscrite dans la croyance en une plus grande efficacit
des marchs. La libre concurrence dans la zone europenne doit permettre d'accrotre la comp
titivit des entreprises et d'apporter une plus grande satisfaction aux consommateurs.
La cration d'une zone montaire doit permettre de rendre plus efficace le fonctionnement des
marchs. L'arrive de l'euro a toutefois ncessit de rechercher une plus grande convergence
des conomies europennes. Les critres retenus ont t des critres de convergence nomi
nale privilgiant la dimension montaire. La question reste pose de savoir si march unique et
monnaie unique suffisent assurer le bon fonctionnement de l'espace conomique europen ?
Pour juger de l'efficacit du jeu concurrentiel, il est ncessaire d'analyser le cadre dans lequel il
s'exerce. I l s'agit alors de s'intresser, non plus, la convergence nominale des conomies mais
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Sur le plan social et fiscal, de nombreuses divergences entre les pays existent qui peuvent
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de dveloppement par exemple, subsistent encore aujourd'hui qui font que les conomies ne
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sont pas armes de la mme manire pour faire face au jeu concurrentiel.
Cette insuffisance d'homognit de l'espace conomique europen ne remet pas en cause
la construction de l'Union europenne mais constitue, toutefois, un axe privilgier pour les
politiques conomiques.
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139
Le march du travail
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L'offre de travail
La demande de travail
Il
La flexibilit du travail
Principes cls
Le march du travai l est le lieu thorique de rencontre entre l ' offre de travail et la demande
de travail . L'offre de travai l mane des travail leurs qui proposent leur force de travail, alors
que la demande de travai l provient des entreprises qui ont besoin de la force de travai l pour
produire. La rencontre entre l'offre et la demande aboutit un prix, le salaire d'quilibre,
et une quantit change de travai 1.
La demande de travail constitue l'offre d'empl o is, alors que l 'offre de travail reprsente
la demande d'emplois. Les quantits demandes de travail voluent en sens inverse du
salaire sur le march, alors que les quantits offertes de travail voluent en mme temps
que le salaire.
L'offre de travail
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emploi ainsi que celles n'ayant pas d'emploi, dsireuses d'en occuper
un
et menant
une recherche active pour cela. Au total, la population active comprend les actifs
occups et les chmeurs, ce qui reprsente aujourd'hui
28,5
millions de personnes.
la dure
annuelle du travail qui, souvent, est la seule qui permet de faire des comparaisons
internationales. Toutefois, quel que soit le critre retenu, la tendance est
la
baisse
(dmographie, solde migratoire, monte des taux d'activit fminins et baisse des
taux masculins) et de la variation de la dure du travail (en fonction de la lgislation
sociale).
140
Le march du travail
annuelle de
La demande de travail
la productivit marginale.
outre, lorsque le prix du travail est trop lev, les entreprises substituent du capital
au travail.
La demande de travail dpend de la demande effective
duction indique alors un niveau d'emploi. Il se peut fort bien que le niveau de la
demande effective (anticipation de la demande future) soit infrieur
de la demande, ce qui dbouche alors sur
un
la ralisation
de production.
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un moment donn dans une conomie donne (nature des emplois disponibles, qualifications requises). Cependant, la notion thorique de march du travail est discutable.
Le travail n'est pas un bien homogne
de dterminer
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et un ingnieur commercial.
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tant de marchs du travail que de nature de travail. Il semble difficile, par exemple,
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un
la fois
pour
un
employ du btiment
(intrim, contrats
nouveau
141
Le march du travail
remettre en cause l'ide d'un march unique du travail. On peut ainsi opposer un
march primaire du travail qui concernerait les grandes entreprises et sur lequel les
emplois seraient mieux pays, mieux qualifis et plus stables,
un march secon
daire sur lequel se trouveraient les petites entreprises et qui serait marqu par la
prcarisation des emplois et une moindre rmunration. Il est
mentation s'observe galement
l'intrieur
noter que
cette seg
La flexibilit du travail
La flexibilit du travail
Flexibilit quantitative
Adaptation du nombre de
salaris aux variations de la
demande (intrim, COD)
Adaptation du nombre d'heures
Flexibilit qualitative
Mobilit gographique des sala
ris
Mobilit professionnelle,
polyvalence du personnel
Flexibilit salariale
Variations des salaires en
fonction de la performance des
salaris
Variations des salaires en
de l'entreprise
supplmentaires, annualisation
du temps de travail)
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s'adapter
142
33
Le march du travail
Application
La prcarisation de l'emploi en France
Formes particulires d'emploi (milliers)
2002
2005
200 9
2012
2013
514
548
419
503
50 8
coo1
897
1 713
2103
2179
2170
Apprentis
274
335
351
18 94 2
CDl2
19172
406
3 90
19 727
20 001
Source
19 784
Corrig
1. Un emploi prcaire, ou forme particulire d'emploi, correspond un emploi diffrent d'un contrat
dure dtermine
(COI). Un COI est un emploi temps plein, durable, qui lie de manire directe
un employeur et un travailleur. Par opposition, un emploi prcaire est donc un emploi instable,
ou temps partiel, ou reliant le travailleur l'entreprise par un intermdiaire (agence d'intrim).
2.
Coefficient multiplicateur entre 2002 et 2013
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Intrimaires
0,99
CDD
2,42
Apprentis
1,42
1,83
COI
1,04
3. On constate que le nombre d'emplois prcaires dans le secteu r priv a t multipli par 1,8 en
11
ans. L 'volution de l'intrim et des COD manifeste la volont des entreprises de flexibiliser le
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travail . Le
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COD est souvent un passage oblig avant un ventuel COI dans l'entreprise, alors que
l'intrim permet de faire face des variations brutales d'activit sans avoir recruter.
Il faudrait ajouter ici les emplois prcaires du secteu r public (on recense, en mars 2013, plus de
900 000 contractuels dans la fonction publique), pour mieux apprhender le phnomne de pr
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143
Le chmage
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La mesure du chmage
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Principes cls
Le chmage est constitu, selon l'Insee et d'aprs la dfinition du Bureau international
du travail (BIT), des personnes qui satisfont aux trois conditions suivantes : tre la
recherche d'un trava i l, tre disponible pour occuper un emploi, tre sans emploi .
Le taux de chmage est le rapport entre le nombre de chmeurs e t la population active.
La mesure du chmage
Les chiffres du chmage : ils sont obtenus partir des inscriptions Ple Emploi en
fin de mois, et
Source
Appellation
Ple Emploi
(DEFM)
rduite.
Critres
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Mthode
de mois.
Chiffres
3 460 900
octobre 2014
le stock de chmage
2 841000
chmage. Cette donne chiffre n'est pas suffisante pour comprendre l'ampleur du
chmage. En effet, le stock peut, d'une priode
flux d'entres et de sorties peuvent avoir modifi la stn1cture du stock. Sur une nou-
144
34
Le chmage
2013,
les chmeurs de
11 %
12 mois et plus
reprsentent
40 %
du
( 10 % en
moyenne en 2012) est plus lev que le taux de chmage masculin (9,7 %), sauf
en 2013 car, pour la premire fois, le taux de chmage masculin tait de 10,0 %
contre 9,7 % pour les femmes ;
- entre les diplmes, un diplme lev apparaissant comme une meilleure protec
tion. Ainsi, les titulaires d'un diplme suprieur bac + 2 connaissent un taux
de chmage de 5,7 % en 2013 contre 16,8 % pour les sans diplmes;
- entre les catgories d'ge. Ainsi, pour les hommes de 15 24 ans le taux de
chmage est de
23,7 % en 2013,
contre
6,7 %
50
ans. Toutefois,
(56,4 %
an en mars 2013, contre
50
26,8 % seulement
15 24 ans).
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sant face au solde des entres (fin d'tudes) et sorties du march du travail (retraites).
Dans ce cas d'insuffisance de la demande globale, on parle de chmage keynsien.
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Le cot du travail : pour rester comptitives, les entreprises doivent matriser leurs
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cots, en grande partie constitus des charges de personnel. Aussi, un niveau trop
lev du cot du travail (somme des salaires et des cotisations sociales et taxes as
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ces effets sur l'emploi sont indtermins. Il dtruit des emplois dans les secteurs o
il se diffuse au dtriment des personnes insuffisamment qualifies. Bien entendu, il
145
Le chmage
est crateur d'emplois dans les secteurs dits de pointe ou mergents. En somme,
le progrs technique, s'il ne s'accompagne pas, lors de sa diffusion, d'actions de
formation, peut condamner au chmage une partie de la main-d'uvre.
Tout dpend de la capacit de rponse du systme d'ducation et de formation, en
temps et en qualit.
initiale et continue des travailleurs pour que ceux-ci s'adaptent aux nouvelles exi
gences du march du travail.
La cration d'emplois: une politique favorisant la croissance de la demande et de
20 millions de salaris
qui travaillent 40 heures acceptent de ne travailler que 35 heures, 1OO millions
d'heures sont libres, ce qui correspond peu prs 2 860 000 crations d'emplois.
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Le chmage conjoncturel
Le chmage structurel
146
Le chmage
Le chmage technique
de causes externes
par exemple).
Application
Vulnrabilit face au chmage et employabilit (lnsee)
Sexe
Hommes
Femmes
D ifficul ts
Tranches d'ge
Vulnrabilit*
ge < 25
1,14 %
3,35 %
25 < ge < 4 9
0,37 %
2, 4 9 %
ge > 50
0,13 %
3, 46 %
ge < 25
1,17 %
5 , 20 %
25 < ge < 4 9
0,45 %
4 , 28 %
ge > 50
0,18 %
4 ,63 %
de reclassement**
Rapport entre le nombre de personnes au chmage depuis moins d'un mois et la population active occupe.
**
Rapport entre le nombre de chmeurs depuis plus d'un an et le nombre total de chmeurs.
Corrig
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6,00 %
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F + 50
F 25 - 49
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H + 50
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H 25 - 49
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0,80 %
1,00 %
1 ,20 %
Vulnrabilit
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0,60 %
la lecture du graphique, il est possible de dire que les femmes ont, quelle que soit la classe
d'ge, plus de difficults de reclassement que les hommes et qu'elles sont plus vulnrables que
ceux-ci face au chmage.
En outre, on constate que, globalement, les jeunes (hommes et femmes) sont plus vulnrables
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au chmage que les travailleurs gs. En contrepartie, ces mmes travailleurs gs ont plus de
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leve). I l convient toutefois de prciser que les difficults de reclassement grandissent pour les
jeunes et notamment pour les jeunes femmes.
147
La protection sociale
U
ID
Le dfi de l'exclusion
Principes cls
Des mcanismes de protection sociale ont t mis en place dans de nombreux pays in
dustrialiss au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Leur organisation connat de
grandes diffrences selon les pays. Ils n'ont cess de s'tendre depui s leur apparition.
La protection sociale est destine protger les individus contre un certain nombre de
risques (maladie, accident, chmage) ou de situations particulires conduisant une perte
de revenus (materni t, famille nombreuse, viei l l esse). La protection sociale dsigne l'en
semble des institutions et des mcanismes qui garantissent des ressources aux personnes
places dans ces c irconstances . L'expression Scurit sociale est plus restrictive et d
signe les organismes des branches maladie, famille et vieillesse.
Deux principes peuvent prsider l ' organisme d'un systme de protection sociale, l'assu
rance et l'assistance. La logique de 1'assistance consiste verser un minimum de res
sources toute personne qui en a besoin, indpendamment de ses versements antrieurs.
La logique de l 'assurance lie l 'ouverture des droits sociaux aux cotisations verses. En
France, les deux logiques coexistent. Les organismes de protection sociale (URSSAF,
UNEDIC) suivent la logique de l 'assurance tandis que l'tat prend en charge certaines
formes d'assi stance (RSA, mi nimum-vieillesse).
La protection sociale est une rponse collective au besoin de couverture contre les risques
sociaux. Elle se distingue des assurances individuelles dans lesquels les individus doivent
choisir d'affecter une partie de leur pargne cette protection. La contrepartie de ce prin
cipe de solidarit est le caractre obligatoire des versements.
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La protection sociale n'a cess de s'tendre. Les risques couverts sont devenus de
148
La protection sociale
35
recettes
12 %
8%
Cotisations
salariales
18 %
Impts et taxes
affects
20 %
Cotisations
travailleurs
indpendants
Cotisations
employeurs
38 %
4%
diminuer le poids
relatif des bas salaires dans les recettes de la protection sociale mais il a rquilibr
le financement au profit des employeurs, de mme que les mesures d'exonration de
charges sociales en faveur de l'emploi.
L' tat est amen intervenir de plus en plus dans le financement des rgimes
de protection sociale. Depuis le dbut des annes quatre-vingt-dix, de nouvelles
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Le risque vieillesse est couvert par deux types de prestations : les prretraites et les
tance. Les retraites sont finances par rpartition entre les actifs et les retraits selon
taux plein
pour les personnes nes aprs 1973) et le montant des salaires (moyenne des vingt meil
leures annes). Mais ce systme est remis en cause sous l'effet de plusieurs facteurs:
149
La protection sociale
la faible progression de la
masse salariale,
- l'arrive l'ge de la retraite de gnrations nombreuses aux carrires compltes.
Le minimum vieillesse est financ par le budget de l'tat.
Les prestations familiales visent deux objectifs : favoriser la natalit et assurer une
redistribution entre les familles nombreuses et les autres. Ce sont des prestations
en espces prenant la forme d'allocations familiales, d'allocation rentre scolaire,
d'aides au logement.
Les prestations chmage relvent de l'assurance (allocation unique dgressive en
E mp loi
6 85 %
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2,39 %
Malad i e
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I nvalid it et accidents
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Vieillesse
44,87 %
sociologiques et dmographiques :
- gnralisation et amlioration de la couverture des risques,
- croissance du cot des prestations (dpenses de sant),
150
La protection sociale
35
- vieillissement de la population,
- augmentation du nombre de chmeurs.
Le ralentissement des recettes est li la faible progression des salaires, la chute
Le dfi de l'exclusion
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1988
protection sociale traditionnelle, conue dans une poque de plein emploi. En outre,
le RMI ouvre droit une allocation logement et une couverture sociale.
En 2009, le RSA (Revenu de Solidarit Active) est venu remplacer le RMI et l'API
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1962.
Il s'agit de pro
151
La protection sociale
Application
E n quoi la monte du c h mage a-t-elle remis e n cause le systme de financement de la
protection soc iale ?
Corrig
Le systme de protection sociale actuel a t conu en priode de plein emploi. Principalement
assis sur les salaires, son financement a permis une amlioration gnrale du niveau de protec
tion pendant les annes de croissance. En priode de crise de l'emploi, il montre ses limites.
successives de l'indemnisation, le risque chmage absorbe une part croissante des dpenses
de protection sociale.
Le c h mage c ontrib ue la stagna tion des rece ttes : du fait du chmage, la masse salariale,
sur laquelle repose une grande partie des recettes, stagne. Par ailleurs, son effet ngatif sur la
demande globale contribue entretenir le ralentissement conjoncturel.
Le c h mage impose un autre mode de finance ment de la protec tion sociale, non plus assis
sur les salaires mais sur les contributions de nature fiscale, l'assiette plus large. Ce mouvement
a dj t lanc avec la mise en place de la CSG et du RDS. Il est certainement appel se
gnraliser.
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152
36
Ingalits et exclusion
La monte des ingalits et de la
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Principes cls
La croissance, plus o u moins soutenue certes, que les pays dvelopps ont connue au cours
de ces trente dernires annes s'est accompagne d'une rpartition plus ingalitaire des
ressources. Le problme est plus grave encore puisqu ' partir des annes quatre-vingt la
notion de nouvel1e pauvret est appame.
Au sein d'une conomie, les ingalits se mesurent, en rgle gnrale, par les carts de
revenus entre les agents. Toutefois, ces revenus sont de diffrentes natures et une analyse
plus approfondie doit tre mene sur l 'volution compare des revenus du travail et du
capital.
Les ingalits ne se constatent pas uniquement au sein des pays dvelopps mais appa
raissent aussi entre les diffrentes conomies mondiales. L 'cart entre les pays les plus
riches et les pays les plus pauvres tend s'accrotre depuis de nombreuses annes.
Au cours des annes quatre-vingt-dix, les salaires n'ont pas progress au mme
rythme que la croissance. Si le revenu salari moyen a augment de
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10 %
vu
2 %.
toutefois, la forte augmentation de la part des bas salaires voire des trs bas
salaires. La proportion des bas salaires s'est, ainsi, accrue de
40 %
au cours des
sion des salaires rels et de la persistance d'un chmage important. Dans le mme
temps, le dveloppement des marchs financiers et les rendements levs des actifs
immobiliers ont contribu
Ingalits et exclusion
f)
Les ingalits constates entre les nations sont la fois la cause et la consquence de
la faible insertion des pays les moins avancs dans le commerce mondial. La part
(stock
option) a considrablement accru les revenus des cadres travaillant dans les secteurs
de l'informatique et des tlcommunications.
Flexibilit amricaine
Ajustement par des
entres et des
....-----.
sorties
March du"<---
Entreprise
travail
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Flexibilit europenne
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March du
travail
1 ) Rduction
des effectifs......----.
Entreprise
2) Ajustement par
du travail
temporaire
CDD
Intrim
Temps partiel
154
Ingalits et exclusion
36
Une autre explication est avance avec la recherche d'une plus grande flexibilit
par les entreprises. Cette flexibilit se traduit par une rduction des effectifs et la
monte croissante des emplois prcaires. Ce phnomne prend toutefois des formes
diffrentes selon les pays.
Le retard de dveloppement des pays les moins avancs s'explique par des raisons
spcifiques. La trop forte spcialisation sur des produits de base des conomies
africaines explique les difficults qu'elles prouvent s'insrer dans le commerce
mondial. L'instabilit politique, Pabsence d'infrastructure et la faiblesse des pers
pectives de profit demeurent les causes essentielles du fait que 1 o/o seulement des
investissements directs internationaux se dirigent vers les pays les plus pauvres.
des comptences plus larges pour faire face des volutions trs incertaines. Il de
meure donc difficile de connatre avec prcision les comptences qui seront nces
saires moyen terme, ce qui pousse les entreprises recruter du personnel un
niveau de qualification plus lev que le poste pourvoir ne le ncessite.
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0% +Asie
Moyen
Orient
Ocanie
155
Ingalits et exclusion
Les ingalits dpassent les simples ingalits salariales pour s'tendre des dif
frences de nature plus sociale lies notamment sur le savoir consommer
L'ensemble de la population d'une nation n'est pas homogne quant aux capacits
requises pour utiliser efficacement les grands rseaux de tlcommunication.
La question reste pose de savoir si les pays les moins avancs pourront s'insrer
dans cette nouvelle conomie. Il apparat que l'absence d'infrastructures et les
insuffisances du systme ducatif reprsentent des obstacles majeurs la diffusion
Agglication
Quel rle pour l'tat dans la lutte contre les Ingalits?
Corrig
L'tat a un rle direct jouer, en matire d'ingalits, travers la redistribution. En effet,
travers la fiscalit, les aides l'emploi ou bien encore le versement de revenu minimum, les
pouvoirs publics contribuent rduire les ingalits.
Mais l'intervention de l'tat engendre un certain nombre d'effets pervers sur les ingalits.
Ainsi, les rigidits du march du travail du fait des rglementations ou les prestations verses au
demandeur d'emploi favorisent le prolongement de la priode de chmage et amplifient, de ce
fait, les mcanismes d'exclusion.
Les ingalits s'expliquent, pour une grande part, en raison de l'inadaptation d'une partie de
la population active. Une solution rside dans l'augmentation des performances du systme
ducatif. Il apparat, cependant, que le systme franais ne parvient rduire que trs partiel
lement les ingalits.
Au regard de l'ouverture des conomies, chercher rduire les ingalits par des mesures visant
rguler les mcanismes de march risque de nuire la comptitivit des entreprises natio
nales. Un tat ne peut plus agir isolment et seule une coopration internationale apparat
comme une solution la fois au problme des ingalits l'intrieur des pays dvelopps mais
galement aux carts trs importants de dveloppement entre les nations.
156