DCG 1 Galino PDF
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au
droit
26 fiches de cours
avec applications corrigées
pour réussir votre épreuve
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Laetitia Simonet
Introduction
au
droit
26 fiches de cours
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pour réussir votre épreuve
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L E ,S De véritables fiches de cours pour :
DCG - savoir bien utiliser vos connaissances pour résoudre avec succès
les applications proposées (les corrigés sont fournis).
Laetitia Simonet
est professeur agrégée d'économie gestion et enseigne l'unité
Introduction au droit en classes préparatoires au DCG. Elle est
correctrice aux examens DCG et DSCG.
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PHOTOCOPIUAGE
© Gualino éditeur, Lextenso éditions 2014
70, rue du Gouverneur Général Éboué
92131 Issy-les-Moulineaux cedex
ISBN 978 - 2 - 297 - 03309 - 1
lUE Lf LIYRE ISSN 2269-2304
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1 Introduction générale au droit
Fiche� Introduction au droit 5
Fiche 12 La propriété 89
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lntraduc:tian au droit FICHE
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6 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
B - Le caractère obligatoire
La règle de droit s'impose aux individus. Toutefois, ce principe est à nuancer puisqu'il existe deux
catégories de règles juridiques : les règles impératives et les règles supplétives :
- les règles impératives sont les règles auxquelles les individus ne pourront jamais déroger. Ainsi,
l'article 6 du Code civil précise qu' « on ne peut déroger, par des conventions particulières, aux
lois qui intéressent l'ordre public et les bonnes mœurs » ;
- les règles supplétives sont les règles qui peuvent être écartées par la volonté d ' u n ou plusieurs
individus. Par exemple, deux commerçants peuvent, par voie d'accord, décider de ne pas saisir
la justice en cas de différends à naître entre eux et de recourir à un arbitre.
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FICHE 1 + Introduction a u droit 7
C - Le caractère contraignant
À chaque règle de droit est attachée une sanction ou une contrainte qui viendra s'appliquer,
par le biais de l'autorité publique, en cas de non-respect de celle-ci. La sanction a d'abord pour
objectif principal d 'être dissuasive.
Lorsque la règle est transgressée, la sanction peut être soit civile, soit pénale, ou les deux à la fois.
La sanction civile a pour objet :
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8 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Il régit les liens personnels ou patrimoniaux entre des personnes privées, qu 'elles
soient personnes physiques ou personnes morales. Il comprend notamment :
- le droit des personnes, le droit au respect de la vie privée ;
Le droit civil - le droit des obligations (ex. : le droit des contrats) ;
- le droit des biens (ex. : le droit de propriété) ;
- le droit de la famille et le droit des successions (ex. : le droit de la filiation) ;
- le droit de la responsabilité (ex. : le droit à réparation du fait d'une perte subie).
Le droit commercial Il s'applique aux commerçants dans l'exercice de leur activité professionnelle.
- Le droit du travail : il s'applique dans le secteur privé et régit les relations
individuelles et collectives de travail.
Le droit social
- Le droit de la protection sociale : il est destiné à protéger les individus contre la
survenance d'un ensemble d'événements ou risques sociaux.
Il existe beaucoup d'autres branches de droit privé : droit de la concurrence, droit de la consom
mation, droit bancaire . . .
2) Les branches du droit public
Le droit public se subdivise en plusieurs branches q u i concernent les institutions politiques de l'Ëtat,
les administrations et les rapports entre l'administration et les personnes de droit privé.
Il définit l'organisation et le fonctionnement des institutions politiques d'un État (gou-
Le droit constitutionnel
vernement, Parlement, juridictions).
Il s'applique à !'Administration dans sa gestion des services publ ics et dans ses rap-
Le droit administratif
ports avec les particuliers.
Le droit fiscal Il permet à l'État d'imposer l'activité économique des particuliers et des entreprises.
Il a pour but la sanction des infractions. Pour certains, le droit pénal est également
Le droit pénal
considéré comme un droit mixte.
L'étude des sources du droit revient à se demander comment et où les règles juridiques prennent
naissance. S'agissant du cadre géographique, elles peuvent être créées au niveau national, inter
national ou au niveau de l'Union européenne, ce qui permet de différencier les sources internes et
les sources externes à un État. En droit interne français, il existe des sources dites formelles (écrites)
ou non formelles.
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10 LES (ARRÉS D U DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
La négociation et la ratification des traités appartiennent au chef de l' État. Pour les
Article 52 accords internationaux, le chef de l ' Ëtat est simplement informé de toute négociation
tendant à leur conclusion.
Certains traités doivent être soumis à une a utorisation législative (du Parlement) avant
Article 53
leur ratification ou conclusion (les traités de commerce par exemple).
Pour que les traités ou accords internationaux soient applicables en France, ils doivent
Article 54
être conformes à la Constitution française.
Il est composé de représentants des Ëtats membres qui sont des ministres issus de leur
Le Conseil de l'Union
gouvernement. Le Conseil adopte les propositions de loi élaborées par la commission
européenne
et exerce la fonction législative de manière conjointe avec le Parlement européen.
Il est composé de l'ensemble des chefs des Ëtats membres. Il définit les orientations
Le Conseil européen
politiques générales mais n'exerce pas de fonction législative.
B - Le droit primaire
Il se compose des différents traités européens dont :
- le Traité de Rome de 1 957 qui institue la Com munauté économique européenne (C EE) aussi
appelée « marché commun » ;
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FICHE 2 + Les sou rces du droit 11
- /'Acte unique européen de 1 986 qui réforme les institutions européennes, supprime les
entraves à la libre circulation des marchandises a u sein de l ' U E et donne naissance au « marché
unique » ;
- le Traité de Maastricht de 1 992 qui participe à la création de l'Union monétaire européenne et
fixe les bases d'une union politique (citoyenneté européenne, politique étrangère et de sécurité
commune, coopération dans le domaine de la justice et des affaires intérieures) ;
- le Traité d'Amsterdam de 1 997 qui réforme les institutions européennes en vue de l'adhésion
de nouveaux États membres. Le traité met en place un processus de co-décision (ParlemenV
commission) ;
- le Traité de Nice de 2001 qui réforme les institutions européennes afin que l ' U E continue à
fonctionner efficacement après l'élargissement à 25 États membres ;
- le Traité de Lisbonne de 2007 qui réforme les institutions européennes, clarifie les domaines
de compétences attribuées à l'Union européenne, aux États membres et détermine les compé
tences partagées ;
- le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de l'Union économique et
monétaire du 2 mars 20 1 2 qui instaure une discipline budgétaire au sein de la zone euro.
C - Le droit dérivé
L'Union européenne adopte différents types d'actes législatifs destinés à atteindre les objectifs
fixés dans les traités. Ces actes forment le droit dérivé et n'ont pas tous la même force obligatoire.
Ce sont des actes législatifs q u i doivent être mis en œuvre dans leur intégral ité, dans
Règlements toute l ' Union européenne et q u i ont un effet i mmédiat, par exemple le règlement de
2006 sur les bagages à main lors de transport aérien.
Elles fixent des objectifs à tous les pays de l'UE, mais laissent à chacun des Ëtats
Directives membres le choix des moyens et de la forme pour les atteindre ; par exemple, la
directive du 2 5 octobre 201 1 sur le droit des consommateurs (contrats à distance).
Elles sont obligatoires et ne concernent que les destinataires (Ëtat membre, entreprise
ou particulier) auxquelles elles s'adressent. Elles sont directement applicables, par
Décisions
exemple les décisions négatives de la commission en matière de concentration sur le
secteur audiovisuel.
Recommandations Ce sont des conseils qui n'ont aucune force obligatoire pour leurs destinataires.
Ils permettent aux institutions européennes d'exprimer leur point de vue sans i mposer
Avis
d'obligations à leurs destinataires.
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12 LES (ARRÉS D U DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
2) L'effet direct
Il permet aux particuliers d'invoquer directement certaines normes européennes devant une juri
diction nationale ou européenne ( CJUE, Arrêt Van Gend en loos du 05/0211963).
La Constitution est complétée par des lois organiques qui précisent les modalités d'organisation
et de fonctionnement des pouvoirs publics (ex. : la loi organique sur l'organisation du Conseil des
ministres). Elle peut être modifiée par le Parlement réuni en congrès ou par référendum (ex. : la
modification en février 2007 du statut pénal du chef de l'État).
2) La loi
La loi est un texte écrit qui est voté par le Parlement. Elle peut être à l'initiative du gouvernement
(projet de loi) ou des parlementaires (proposition de loi). Les textes de loi sont réunis sous forme
de codes (ex. : le Code civil ou le Code de commerce).
a) Domaine de la loi
Selon /'article 34 de la Constitution, le Parlement a seul compétence dans certains domaines pour
fixer les principes fondamentaux et leurs règles d'application ; par exemple, en matière de capacité
des personnes. Cet article précise également que, pour certaines matières, le Parlement ne fixe
que les principes fondamentaux et le gouvernement prend les mesures d'application. Par exemple,
dans le domaine du droit de la propriété.
b) Élaboration de la loi
Le projet ou la proposition de loi est examiné successivement par les deux assemblées du Parlement
afin que le texte soit adopté en termes identiques. En cas de désaccord, le Premier ministre peut
réunir une commission paritaire qui va proposer un texte commun sur les points de désaccords.
Si cette commission échoue, le texte est transmis à l'Assemblée nationale qui statue définitivement.
Lorsque la loi est votée, le président de la République doit la promulguer. La promulgation est
l'acte par lequel le président de la République constate officiellement l'existence de la loi et la
rend exécutoire. Une fois promulguée, la loi doit être publiée au JO (Journal officiel). Elle devient
obligatoire pour tous.
La loi s'applique à toute personne sur le territoire français (principe de territorialité) et à tous
Français même hors de France (principe de personnalité). La loi n'a d'effet que pour l'ave
nir (principe de non-rétroactivité) sauf exceptions, par exemple pour les lois pénales « plus
douces ». La loi nouvelle a, en principe, un effet i mmédiat.
3) Les ordonnances
Selon /'article 38 de la Constitution, le gouvernement est autorisé à « légiférer par ordonnances».
Cette faculté de prendre des mesures qui sont du domaine de la loi doit être autorisée par le
Parlement et concerner l'exécution d'un programme détaillé par le gouvernement. Ces ordon
0 nances n'ont force de loi qu'après avoir été ratifiées par le Parlement.
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14 LES (ARRÉS D U DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
4) Les règlements
Selon l'article 37 de la Constitution : « les matières autres que celles qui sont du domaine de la
loi ont un caractère réglementaire » . Les règlements sont constitués de l'ensemble des décisions
du pouvoir exécutif et des autorités administratives et portent le nom de l'autorité qui les édicte.
Il s'agit :
- des décrets du président de la République ou d u Premier ministre : les décrets délibérés en
Conseil des ministres, les décrets en Conseil d'Ëtat, les décrets simples. Ces décrets peuvent
être destinés à l'application d ' u ne loi ou être pris à titre exclusif dans les matières autres que
celles réservées à la loi. (ex. : décret du 1 er février 201 1 sur l'information concernant le crédit à
la consommation) ;
- des arrêtés ministériels ou interministériels, préfectoraux, municipaux (ex. : arrêté ministériel du
26 août 201 1 relatif aux éoliennes terrestres) ;
- des actes unilatéraux émanant des autorités administratives indépendantes comme la CNIL
(Commission nationale de l'information et des libertés), l'AMF (Autorité des marchés financiers)
ou le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel).
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La preuve de§ droit§ FICHE
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Les individus sont titulaires de droits subjectifs. En conséquence, ils doivent pouvoir faire valoir
l'existence de leurs droits en toutes circonstances. Cette faculté est offerte grâce au système de la
preuve qui a deux acceptions :
- elle est la démonstration de la réalité d ' u n fait ou de l'existence d ' u n acte q u i produisent des
effets juridiques ;
- elle est un procédé technique permettant de démontrer la réalité d'un fait ou l'existence d'un
acte juridique.
Pour maîtriser le droit de la preuve il faut savoir répondre à trois questions :
1 + LA CHARGE DE LA PREUVE
A - Le principe
Selon l'article 1 3 1 5 du Code civil, « celui qui réclame /'exécution d'une obligation doit la prou
ver. Réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a produit
/'extinction de son obligation » .
La charge de la preuve appartient au demandeur en justice (celui qui saisit le tribunal). Toutefois,
0 le défendeur, lorsqu'il se considère libéré, est également chargé de le prouver.
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16 LES (ARRÉS D U DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Selon l'article 9 du Code de procédure civile, « il incombe à chaque partie de prouver, conformé
ment à la loi, les faits nécessaires au succès de sa prétention » . La prétention est la demande faite
en justice par une partie (ex. : la revendication d'un droit) sur laquelle le juge doit se prononcer.
B - Les exceptions
Il existe des situations où la preuve peut être difficile à apporter par l'une des parties. La loi prévoit
alors un autre mécanisme lié à la charge de la preuve, celui des présomptions légales.
Ces présomptions, qui sont des conséquences que la loi tire d ' u n fait connu à un fait inconnu,
permettent à la partie qui en bénéficie d'être dispensée de faire la preuve de ce qu'elle prétend :
- dans certains cas, la partie adverse peut apporter la preuve contraire : la présomption est dite
présomption simple (ex. : les enfants nés pendant le mariage sont présumés être ceux du mari.
Ce dernier peut toutefois en apporter la preuve contraire) ;
- dans d'autres cas, il est interdit à la partie adverse d'apporter la preuve contraire : la présomp
tion est dite présomption irréfragable. La remise par un créancier d'un titre libératoire (ex. :
une quittance de loyer) à son débiteur constitue une présomption irréfragable de paiement. Le
créancier ne peut plus prouver que, dans la réalité, il n'a pas été payé.
2 + L'O BJ ET DE LA PREUVE
Les parties n'ont pas à rapporter la preuve de l'existence de la règle de droit. Elles doivent prouver
le fait ou l'acte qui a fait naître un droit ou une obligation. Selon qu'il s'agit d ' u n fait ou d ' u n acte,
les moyens de preuve sont différents.
Volonté d'une personne qui se man ifeste en vue de produire des effets de droit ; par
Acte juridique
exemple, la conclusion d'un contrat de travail.
Événement qui produit des effets juridiques non recherchés. Il peut être :
Fait juridique - volontaire (ex. : un automobiliste qui renverse un piéton) ;
- involontaire ou naturel (ex. : une personne qui décède d'une crise cardiaque).
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FICHE 3 + La preuve des droits 17
Les actes juridiques sont divers et peuvent être classés de la manière suivante :
Selon le nombre Acte bilatéral : acte qui émane de deux personnes (ex. : un contrat de bail).
d'auteurs
Acte multilatéral : acte qui émane de plusieurs personnes (ex. : une convention
collective).
Acte conservatoire : acte qui a pour objet d'empêcher la perte d'un droit ou d'un
bien dans le patrimoine d'une personne ou qui maintient le patrimoine en état
(ex. : publication d'une hypothèque).
Selon les effets
Acte d'administration : acte qui a pour objet la gestion courante des biens
sur le patrimoine
(ex. : vente d'un meuble à usage courant).
La preuve n'est pas libre. L'acte doit se prouver par un écrit (preuve littérale) lorsqu'il
concerne une chose qui a une valeur supérieure à 1 500 €.
Principe
Pour être parfait, l'écrit doit comporter la signature de ses auteurs. Dans certains cas,
certaines mentions doivent apparaître.
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18 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Dans certaines situations, la preuve peut être apportée par d'autres moyens que par
écrit :
- l'acte juridique est inférieur ou égal à 1 500 €;
- en cas de commencement de preuve par écrit (écrit i mparfait, c'est-à-dire ne
respectant pas les conditions de fond ou de forme i mposées par la loi et détenu par
l'adversaire), par exemple une reconnaissance d'enfant naturel faite sous-seing privé
et non en la forme authentique ;
Exceptions
- lorsqu'il existe une impossibilité matérielle (ex. : un sinistre) ou morale (ex. : un
lien de parenté) de se procurer un écrit ;
- lorsque l'original est perdu, présentation possible d'une copie (reproduction fidèle
et durable) ;
- entre commerçants ;
- lorsque les auteurs de l'acte ont décidé que la preuve serait apportée par un autre
procédé que celui de l'écrit.
Il s'agit d ' u n écrit rédigé selon des formes prescrites par la loi et authentifié par
un officier public (notaire, greffier, huissier ou officier d'état civil), par exemple un
contrat de mariage. Cet acte doit comporter la date, la signature et le cachet de l 'offi-
L'acte authentique
cier public. Il peut être remis en cause par une action en inscription de faux. La force
probante est absolue pour les éléments constatés par l 'officier public et relative
lorsque l'officier public se contente d'effectuer une transcription.
Il s'agit d'un écrit rédigé par des particuliers et qui tire sa force probante de la signa-
ture des parties à l 'acte ou de leur représentant. La forme est libre. Il existe des
exceptions, par exemple lorsque l 'acte est une promesse u n ilatérale de versement
L'acte sous-seing privé d'une somme d'argent (signature nécessaire du débiteur de l'engagement, mention
de la somme en lettres et en chiffres). Il fait foi de son contenu et de sa date jusqu'à
preuve contraire. La partie signataire peut toujours désavouer sa signature (procédure
de vérification d'écriture).
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FICHE 3 + La preuve des droits 19
Déclaration par laquelle la partie adverse reconnaît un fait qui peut produire contre
L'aveu judiciaire
elle des conséquences juridiques.
Serment que le juge propose à l'une des parties de prêter lorsque les preuves présen-
Le serment supplétoire
tées sont insuffisantes.
Le commencement de Tout écrit émanant de celui contre lequel la demande est formée mais qui ne peut,
preuve par écrit pour des raisons de fond ou de forme, constituer une preuve écrite parfaite.
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20 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION A U DROIT
+ Application
Robin et Delphine, tous deux étudiants, se sont mis en concubinage depuis deux ans. Ifs cumulent différents
emplois à temps partiel pour payer leurs dépenses de ménage et d'études. Robin a décidé avec un groupe
d'amis de partir 1 5 jours au Mexique. Il demande à Delphine de lui prêter la somme qui lui manque pour
pouvoir effectuer son voyage, à savoir 1 000 €. Malgré l'importance de cette somme, Delphine accepte sans
hésitation et lui remet cette somme, en chèque lors d'un repas avec un couple d'amis communs. De retour
de son voyage, Robin et Delphine se disputent et leur relation prend fin. Delphine souhaite récupérer l'argent
qu'elle a prêté à Robin sachant que celui-ci ne veut rien entendre.
Quel mode de preuve peut utiliser Delphine pour fa ire valoir son droit à remboursement ?
Correction
Un acte juridique est la volonté d'une personne qui se manifeste en vue de produire des effets juridiques.
Selon le Code civil, la preuve d'un acte juridique doit être faite par écrit dans la mesure où l'opération est
supérieure à 1 500 €. Il existe des situations où la preuve peut être apportée par d'autres moyens que par
écrit : l'acte juridique est inférieur ou égal à 1 500 €, en cas de commencement de preuve par écrit (un
écrit imparfait, détenu par l'adversaire), en cas d'impossibilité matérielle ou morale de se procurer un écrit,
lorsque l'original est perdu et qu'il existe une copie, entre commerçants ou lorsque les auteurs de l'acte ont
décidé que la preuve serait apportée par un autre procédé que l'écrit.
Le prêt de somme d'argent entre Delphine et Robin est un acte juridique dont le montant est de 1 000 €.La
preuve de cet acte, du fait des exceptions, peut se faire par tous moyens. En l'occurrence, Delphine pourra
produire une copie du chèque et demander que les amis présents lors de la remise du chèque apportent
leur témoignage.
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Le§ juridic:tian§ FICHE
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22 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION A U DROIT
A - La Cour de justice
1) La composition de la Cour de justice
Elle est composée de 28 juges et de 9 avocats généraux tous nommés d'un commun accord par
les gouvernements des États membres. Leur mandat est de 6 ans renouvelable. Les juges désignent
parmi eux un président dont le mandat est de 3 ans.
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FICHE 4 + Les juridictions 23
Le recours La Cour est saisie par les États en vue de l'annulation d ' u n acte d'une institution, d'un
en annu lation organe ou d'un organisme de l'Union.
Il permet pour les États de faire sanctionner l'inaction d'une institution, d'un organe
Le recours en carence
ou d'un organisme de l'Union.
La Cour peut être saisie de pourvois (recours) contre les arrêts et ordonnances du
Le pourvoi
Tribunal de première instance dans un délai de deux mois. Elle ne juge que le droit.
D'une manière générale, la procédure devant la Cour de justice comporte une phase écrite et orale.
Les audiences sont en principe publiques. Les délibérations sont secrètes. La décision appelée
« Arrêt » est rendue en audience publique.
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24 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Le recours Le tribunal est saisi par les personnes physiques ou morales en vue de l'ann ulation
en annu lation d'un acte d'une institution, d'un organe ou d'un organisme de l'Union.
Il permet aux personnes physiques ou morales de faire sanctionner l'inaction d'une
Le recours en carence
institution, d'un organe ou d'un organisme de l'Union.
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FICHE 4 + Les juridictions 25
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26 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION A U DROIT
Compétences exclusives
- État des personnes : état civil, filiation, changement de nom, nationalité
- Droit de la famille : régimes matrimoniaux, divorce, autorité parentale, adoption, succession . . .
- Droit immobilier : propriété immobilière, saisie immobil ière
- Brevets d'invention et droit des marques, concurrence déloyale
- Pour les actions dites « possessoires » visant à faire respecter la possession ou la détention d'un bien comme
le respect d'une servitude de passage
- Les baux commerciaux
i i
Si l'affaire est d'un montant inférieur ou égal à
4 000 € : le TGI statue en premier et dernier ressort Si l'affaire est d'un montant supérieur à 4 000 € : le
: un recours contre la décision devant la cour d'appel TGI statue en premier ressort : un recours contre la
n'est pas possible. Seul un recours devant la Cour de décision rendue est possible devant la Cour d'appel.
cassation (pourvoi) est autorisé.
Compétences partagées
Pour les affaires civiles personnelles ou mobilières lorsque le montant de la demande en justice est supérieur à
1 0 000 €, le TGI est compétent. Par exemple, un droit de créance.
Le TGI statue en premier ressort à charge d'appel.
Depuis la loi du 1 3 décembre 201 1 , le TGI peut prononcer des injonctions de payer .
• LA COMPÉTENCE TERRITORIALE
La juridiction territorialement compétente est en principe celle du domicile du défendeur.
Par exceptions, la juridiction territoriale peut être rattachée au lieu de situation de l'immeuble, der
nier domicile du défunt, lieu du fait dommageable, l ieu de livraison ou d'exécution de la prestation.
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FICHE 4 + Les juridictions 27
Compétences exclusives
- Les baux d'habitation, litiges de voisinage, pensions ali mentaires
- Les litiges relatifs aux crédits à la consommation, le surendettement des particuliers
- Le contentieux électoral (élection prud'homale, élection des délégués du personnel. . . )
- Le Tl est juge des tutelles
i i
Si l'affaire est d'un montant inférieur ou égal à 4 000 € :
le Tl statue en premier et dernier ressort : un recours Si l 'affaire est d'un montant supérieur à 4 000 € : le Tl
contre la décision devant la cour d'appel n 'est pas statue en premier ressort : un recours contre la déci-
possible. Seul un recours devant la Cour de cassation sion rendue est possible devant la Cour d'appel.
(pourvoi) est autorisé .
• LA COMPÉTENCE TERRITORIALE
Les règles énoncées pour le TGI sont également applicables au Tl.
3) Le juge de proximité
Il traite des petits litiges de la vie quotidienne en matière civile et pénale.
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28 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Le juge de proximité qui est un juge non professionnel sera rattaché organiquement au TGI à
compter du 1 er janvier 20 1 3 (application effective au 1 er janvier 201 5). Le juge de proximité statue
seu l . Le Ministère public est représenté par le commissaire de police, voire par le procureur de la
République.
Le juge de proximité statue en premier et dernier ressort sur les litiges person-
nels et mobiliers pour un montant n 'excédant pas 4 000 € (sans appel) et sur les
Compétence civile
demandes i ndéterminées portant sur l'exécution d'une obligation (appel possible
devant la Cour d'appel).
Le juge de proximité statue sur les contraventions (infractions les moins graves) des
Compétence pénale
quatre premières classes (ex. : le tapage nocturne).
4) Le tribunal de commerce
a) La composition du Tribunal de commerce
Les juges des tribunaux de commerce sont appelés juges consulaires et ne sont pas des juges
professionnels. Ce sont des commerçants élus par leurs pairs pour deux ou quatre ans. C haque
tribunal est composé d'un président, d'un vice-président et peut être doté de plusieurs chambres.
La formation de jugement doit comporter au moins trois juges élus (dont éventuellement le pré
sident).
b) Les compétences du tribunal de commerce
Le tribunal de commerce a des compétences d'attribution (liées à la matière) et une compétence
territoriale :
- compétences d'attribution : le tribunal juge les litiges, entre commerçants, entre commerçants
et particuliers, relatifs aux sociétés commerciales, aux actes de commerce et en matière de droit
des entreprises en difficulté. Il juge en premier et dernier ressort jusqu'à 4 000 €. Au-delà de
ce montant, l'appel est possible devant la Cour d'appel ;
- compétence territoriale : la juridiction territorialement compétente est celle du domicile (ou
siège social) du défendeur. Il existe des exceptions comme par exemple en matière contrac
tuelle : le lieu du tribunal compétent dépend du lieu de livraison ou exécution de la prestation .
5) Le conseil de prud'hommes
Il juge les litiges individuels nés à l'occasion d'un contrat de travail de droit privé.
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FICHE 4 + Les juridictions 29
1) Le tribunal de police
Il juge les contraventions de la cinquième classe p u isque les 4 premières classes relèvent du juge
de proximité. Il est une formation particulière du tribunal d'instance et siège à juge unique en
audience publique. Le Ministère public est représenté par le procureur de la République ou l'un de
ses substituts. Le tribunal de police compétent territorialement est celui du lieu où l'infraction
a été commise ou d u lieu de résidence d u prévenu.
2) Le tribunal correctionnel
Il se trouve auprès du TGI et juge les délits commis par des personnes physiques majeures ou des
personnes morales. La formation du tribunal correctionnel comprend en principe : un président et
deux juges, le procureur de la République ou l'un de ses adjoints (substitut) et le greffier. Toutefois
la formation peut être à juge unique (ex. : pour les vols simples).
La participation de citoyens assesseurs au fonctionnement de la justice pénale a pris fin le 30 avril
201 3 (Arrêté du 1 8 mars 201 3).
Le tribunal correctionnel compétent territorialement est celui du lieu où l'infraction a été com
mise ou du lieu de résidence ou d'interpellation du prévenu.
3) La cour d'assises
Elle juge les crimes qui sont les infractions les plus g raves. La formation de la cour d'assises est col
légiale : 3 juges professionnels et 9 jurés. Elle se réunit en sessions et ses audiences sont publiq ues.
Il y a une cour d'assises par département. Les arrêts rendus par la cour d'assises peuvent faire
l'objet d'un recours (appel) devant la cour d'assises statuant en appel composée alors de 1 2 jurés.
Attention ! Les mineurs qui ont commis une infraction grave qualifiée de crime ou de délit répondent, selon leur
âge, de leurs actes devant les tribunaux pour enfants, les tribunaux correctionnels ou la cour d'assises des mineurs.
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FICHE 4 + Les juridictions 31
D - La Cour de cassation
La Cour de cassation est la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire. Elle est unique et siège à
Paris.
Elle est composée de 6 chambres (3 chambres civiles, 1 chambre commerciale, 1 chambre sociale
et 1 chambre criminelle). Chacune des chambres comprend : un président de chambre, des conseil
lers, des conseillers référendaires, un ou plusieurs avocats généraux, un greffier de chambre.
Elle ne constitue pas un troisième degré de juridiction car elle ne juge que le droit et ne réexa
mine pas les faits. Elle a pour rôle de juger la conformité des décisions aux règles de droit.
Elle rend des arrêts qui sont soit :
- des arrêts de rejet (elle rejette la demande q u i est faite devant elle) : la procédure judiciaire
est terminée ;
- des arrêts de cassation (elle considère que la décision prise par la juridiction précédente n'est
pas conforme au droit). L'arrêt de cassation est avec ou sans renvoi . Lorsqu'il est sans renvoi,
la procédure est terminée. Lorsque l'arrêt est avec renvoi cela signifie que l'affaire est renvoyée
devant une autre juridiction de même degré que celle qui a jugé avant la Cour de cassation.
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32 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
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F ICHE 4 + Les juridictions 33
Recours pour excès Il se définit comme le recours par lequel on demande au juge l'annulation d'une
de pouvoir décision administrative du fait de son illégalité.
Recours de pleine
Il est exercé pour faire recon n aître un droit subjectif : par exemple le droit résultant
juridiction (ou en
d ' u n contrat, droit à réparation suite à un préjudice.
plein contentieux)
Recours
en i nterprétation et en Il s'agit d'interpréter un acte admin istratif obscur o u d e juger s i l'acte est légal ou non.
appréciation de légal ité
+ ApplicàtiGR-----�
Pour chacune des situations suivantes, précisez la juridiction compétente en première instance et la
voie de recours possible en cas de contestation de la décision.
1 . M. Lornay, magasinier, souhaite contester son licenciement pour faute grave et demander une indemnité
de 12 000 €.
2. Mme Felix a acheté un terrain (150 000 €) que le vendeur lui a présenté comme constructible alors que
dans la réalité il ne l'est pas. Elle voudrait faire annuler la vente.
3. L 'entreprise Vallieres n'a pas payé certaines de ses factures pour un montant de 3 500 €, à son fournisseur,
/'entreprise Eusebe. Celle-ci souhaite /'assigner en justice.
4. M. Marigny a commis une escroquerie.
5. M. Moye s'est vu refuser son permis de construire par la mairie et souhaite agir en justice.
6. Mme Bloye, locataire d'un studio à usage d'habitation, n'a pas payé ses loyers pour les mois de septembre
et d'octobre (1 200 €) car elle considère que son bailleur a méconnu ses obligations. Le bailleur veut la pour
suivre devant les trib unaux.
7. Mme Hauteville ne supporte plus les hurlements incessants de jour comme de nuit du chien de sa voisine.
Après plusieurs demandes restées infructueuses afin que ces nuisances sonores cessent, elle voudrait faire
condamner sa voisine par un tribunal.
8. M. Alby a vendu à un de ses collègues de travail une télévision quasiment neuve (1 000 €). Ce dernier lui
a versé 500 € et refuse de lui régler le complément.
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34 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Correction
Jurid iction compétente Voie de recours
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Le per§annel de ju§tic:e FICHE
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A - Les magistrats
Les magistrats, professionnels de la justice, sont regroupés en un corps unique et sont chargés de
faire appliquer la loi dans les litiges qui leur sont soumis. Ils dépendent du ministère de la Justice,
sont rémunérés par l'État et se divisent en deux catégories : les magistrats du siège et ceux du
Parquet.
Attention ! Les juges de proximité, les juges consulaires et les conseillers prud'homaux sont des juges non
professionnels et ne font pas partie du corps des magistrats (voir Fiche 4).
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F ICHE 5 + Le personnel de justice 37
Les parties peuvent se faire représenter par un avocat, leur conjoint, concubin, ou
leur partenaire pacsé, par un salarié ou par un employeur appartenant à la même
Conseil de prud'hommes
branche d'activité. Ils peuvent également faire appel à un délégué, permanent ou
non, des organisations syndicales ou patronales.
Le prévenu peut, lorsque la contravention n'est sanctionnée que par une peine
principale (amende), se défendre lui-même ou se faire représenter par une per-
Tribunal de police
sonne de son choix dotée d'un pouvoir spécial. Dans les autres cas, l 'avocat est
obligatoire.
Tribunal correctionnel Le prévenu peut se défendre l u i-même ou se faire représenter par u n avocat.
Attention ! Pour les cours d'appel, les actes de procédure étaient obligatoirement effectués par un avoué.
Cette profession n 'existe plus depuis le 1 er janvier 20 1 2 ; elle est fusionnée avec celle des avocats. Pour la Cour
de cassation, l 'assistance et la représentation appartiennent exclusivement à des avocats aux Conseils qui sont des
officiers min istériels.
C - Le rapporteur public
Au sein des différentes juridictions, intervient le rapporteur public (anciennement appelé « com
missaire du gouvernement » ) . Il est chargé de proposer publiquement (le jour de l'audience),
en toute indépendance (par rapport à l'exécutif), une solution au litige en donnant lecture à la
formation de jugement des conclusions sur les circonstances de fait et les règles applicables. La
formation de jugement n'est pas obligée de suivre ses conclusions.
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F ICHE 5 + Le personnel de justice 39
+ Application
Suite à de graves problèmes de santé, Joséphine n'a pu reprendre son poste de travail et son employeur l'a
licenciée. Considérant que ce dernier n 'a pas respecté son obligation de reclassement, elle décide de saisir le
conseil de prud'hommes. Elle voudrait se faire représenter par son concubin, Alexandre.
Cette représentation est-elle possible ?
Correction
Devant le conseil de prud'hommes, le salarié peut se faire représenter par un avocat, son conjoint, son
concubin, ou une personne avec laquelle il est pacsé. Il peut également faire appel à un salarié appartenant
à la même branche d'activité ou à un délégué permanent ou non permanent des organisations syndicales
ou patronales.
En l'espèce, cette représentation est tout à fait possible.
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Le droit c:ammun de§ prac:è§ FICHE
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rembourser ses frais par son adversaire : ce sont les dépens. De plus, lorsqu'une partie au procès
dispose de faibles ressources, elle peut solliciter l'aide juridictionnelle (prise en charge par l'État
de tout ou partie des frais de justice).
Attention ! La loi de finances rectificative du 29 juillet 201 1 avait instauré un timbre fiscal de 35 euros au titre
de la « contribution pour l'aide juridique >> et qui devait être payé par le justiciable lorsqu'il souhaitait agir en
justice. Cette contribution a été supprimée depuis le 1 er janvier 201 4.
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44 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
A - La procédure administrative
La procédure administrative est de type inquisitoire car le juge exerce un rôle prépondérant dans
la conduite du procès et dans la recherche de preuves. La procédure est principalement écrite. La
décision du juge administratif est immédiatement exécutoire. Les actions en justice sont appelées
recours.
B - La procédure civile
Il existe différents types d'actions en justice qui dépendent de la nature ou de l'objet de la
demande faite devant les tribunaux. L'action en justice, de manière générale, obéit à certaines
conditions pour être recevable et se concrétise par un acte introductif d'instance (assignation ou
requête conjointe).
L'instance se définit comme une suite d'actes de procédure allant de la demande en justice
jusqu'au jugement. Un lien juridique va donc s'établir entre les parties. Suite à l'audience, le juge
rend une décision qui peut, en principe, faire l'objet d'un recours.
1) L'action en justice
L'action est le droit, pour l'auteur d'une prétention (le demandeur), d'être entendu sur le fond
de celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal fondée. Pour l'adversaire (le défendeur), l'action
est le droit de discuter le bien-fondé de cette prétention.
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F ICHE 6 + Le droit commun des procès 45
Action par laquelle on demande en justice que soit reconnu ou protégé un droit
réel (droit sur une chose). Concernant les immeubles (voir Fiche 1 2), il existe
deux catégories d'actions : les actions pétitoires, qui visent à la reconnaissance
Action réelle d'un droit réel (par exemple, l'action en revendication de la propriété d'un bien
immeuble) et les actions possessoires qui visent à la protection de la possession
(par exemple, la complainte qui vise à protéger la possession contre des troubles
actuels).
Action par laquelle on demande en j ustice que soit reconnu ou sanctionné un
Action personnelle droit personnel (droit d'exiger d'une personne une prestation), par exemple
l'action en paiement.
Action qui porte à la fois sur un droit réel et sur un droit personnel. Par exemple,
Action mixte l'action en résolution (anéantissement) d'une vente pour défaut de paiement du
prix.
Action qui porte sur un bien meuble (ex. : l 'action en recouvrement d'une
Action mobilière
créance).
Action qui porte sur un bien immeuble (ex. l'action en revendication d'un
Action immobi lière
terrain).
L'action est ouverte à tous ceux qui ont un intérêt légitime au succès ou au
Un intérêt à agir
rejet d'une prétention. Cet intérêt doit être né et actuel, direct et personnel.
« N u l ne plaide par procureur ». Le plaideur qui se prévaut d'un droit doit avoir
Sont écartés d u droit d'agir en justice les mineurs et majeurs protégés. Ils
La capacité pour agir
doivent être impérativement représentés.
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46 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Elle est une demande formée par un tiers contre l'un des plaideurs, par exemple,
Intervention volontaire un assureur lors d'un procès entre son client et une victime qui lui demande
réparation.
Intervention forcée Il s'agit d'une demande di rigée par l'une des parties contre u n tiers.
a) Le jugement
Il est rendu par les juridictions du premier degré et doit contenir les motifs (arguments justifiant
la décision des juges) et le dispositif (la décision proprement dite). Il est notifié aux parties (signi
fication), ce qui permet de fixer la date d'exécution du jugement et de faire courir les délais de
recours. Le jugement a l'autorité de la chose jugée puis force exécutoire (si les recours suspensifs
sont expirés ou ont été épuisés).
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F ICHE 6 + Le droit commun des procès 47
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Le§ made§ alternatif§
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de règlement de§ c:anflit!i
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A - La conciliation
Il s'agit d'un mode de règlement à l'amiable de certains litiges civils q u i s'exerce :
- lors d'un procès : les parties s'entendent pour mettre fin à leur différend. Cet accord est
constaté par le juge et ne peut faire l'objet d'aucun recours ;
- en dehors de tout procès : les parties font appel à un tiers, le conciliateur de justice.
Attention ! A ne pas confondre avec la procédure de conciliation qui est imposée aux parties en cas de saisine
du conseil de prud'hommes.
1) Le recours à un conciliateur
Le recours à un conciliateur s'effectue de deux manières :
- les parties décident d'elles-mêmes de recourir à u n conciliateur et font les démarches nécessaires
pour qu'il intervienne ;
- le juge (tribunal d'instance, juge de proximité ou le tribunal de commerce) désigne, avec l'accord
des parties, un conciliateur.
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50 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
B - La médiation
Les parties à un litige peuvent être assistées par un médiateur judiciaire en cas de litiges civils
ou par le défenseur des droits pour les litiges administratifs. Il existe également une médiation
pénale.
Ce mode de règlement des litiges intervient dans le cadre d'une procédure judiciaire. Le juge,
saisi d ' u n litige, peut désigner un médiateur pour favoriser le rapprochement des parties vers une
solution équitable. Les parties doivent être d'accord. Lorsque la médiation échoue, la procédure
judiciaire reprend son cours.
1) La médiation civile
b) Le rôle du médiateur
La mission du médiateur, sous contrôle du juge, est d'une d u rée de trois mois renouvelable
une fois. Le médiateur est rémunéré par les parties. Il a pour rôle d'aider les parties à renouer le
dialogue et à trouver leur propre solution. Lorsque la médiation aboutit à un accord, celui-ci est
homologué par le juge pour lui donner force exécutoire.
2) Le défenseur des droits
Le défenseur des droits est une nouvelle institution dont la mise en place a été finalisée en mars
201 1 . Il a pour rôle de :
- défendre et promouvoir l'intérêt supérieur et les droits de l'enfant ;
- lutter contre les discriminations prohibées par la loi et de promouvoir l'égalité ;
- veiller au respect de la déontologie par les personnes exerçant des activités de sécurité ;
- défendre les droits et libertés individuelles dans le cadre des relations avec les administrations.
Il est doté ici d'un rôle de médiateur.
Sur le terrain de la médiation avec les administrations, il se charge de régler les différends qui n'ont
pu aboutir par un arrangement. Ces conflits ont pour origine un mauvais fonctionnement d'un
service, une décision inéquitable ou un refus d'exécution d'une décision de justice. Il faut avoir
épuisé tous les recours habituels et s'être heurté à un refus de l'administration en cause avant de
saisir le défenseur des droits.
3) La médiation pénale
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52 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
C - La transaction
Elle figure à l'article 2044 du Code civil. La transaction est un contrat par lequel les parties ter
minent une contestation déjà née ou préviennent une contestation à naÎtre en se faisant des
concessions réciproques. Elle doit respecter toutes les conditions générales de validité concernant
sa formation (voir Fiche 1 6). La transaction est rédigée par écrit et signée par les parties. Aucun
recours n'est possible.
Ce mode de règlement des conflits intervient notamment dans le domaine social, assurantiel,
administratif et fiscal. Il est en effet reconnu aux personnes publiques (Ëtat, collectivités territo
riales, établissements publics) le droit de transiger afin de gérer plus rapidement des litiges lorsque
l'administration est assurée que sa responsabilité peut être engagée.
L'arbitrage est pratiqué le plus souvent dans les relations entre commerçants.
Pour faire appel à l'arbitrage, il faut avoir la capacité de compromettre, ce qui exclut les mineurs
non émancipés et les majeurs sous tutelle et curatelle (voir Fiche 8).
B - La convention d 'arbitrage
L'accord des parties est nécessaire pour que l'arbitrage soit possible. Cet accord peut se concrétiser
de deux façons : par un compromis ou par une clause compromissoire.
1) Le compromis
Le compromis intervient après la naissance d'un l itige. Il est un acte écrit (sous peine de nullité)
par lequel les parties décident de soumettre ce litige à l'arbitrage plutôt que de déclencher une
procédure devant les tribunaux.
Il doit, dans son contenu :
- déterminer l'objet du litige ;
- énumérer les questions posées à l'arbitre ;
- désigner le ou les arbitres ou prévoir les modalités de leur désignation.
2) La clause compromissoire
Elle est une convention par laquelle les parties à un contrat s'engagent à soumettre à l'arbitrage
les litiges qui pourraient naÎtre à l'occasion de ce contrat.
La clause doit être obligatoirement écrite et doit désigner le ou les arbitres ou prévoir les moda
lités de leur désignation.
La clause compromissoire est valable dans les contrats conclus à raison d'une activité profession
nelle (commerciale, artisanale, libérale), sauf d ispositions législatives particulières. Une clause
peut donc être valable entre un commerçant et un non-commerçant si ce dernier agit dans le
cadre d'une activité professionnelle. L'activité salariée est exclue par la loi du domaine de la clause
comprom1sso1re.
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F ICHE 7 + Les modes alternatifs de règlement des conflits 55
+ Application
M. Fortunet a récemment acquis un immeuble constitué de 6 appartements dans le centre-ville de Bordeaux.
Compte tenu de la vétusté de ces appartements, il fait appel à plusieurs corps de métiers pour assurer leur
rénovation. L 'entreprise Blanc est chargée de refaire les cuisines et salles de bain qui seront toutes rénovées
selon un modèle standard. Plusieurs mois s'écoulent et M. Fortunet se rend sur son chantier comme chaque
semaine et constate que trois salles de bain ne correspondent pas du tout à ce qui était prévu et décide de
ne pas payer la facture correspondante. L 'entreprise BLANC qui considère que les différences sont à peine
perceptibles voudrait résoudre ce conflit autrement que devant les tribunaux. Il propose à M. Fortunet de
recourir à /'arbitrage.
M. Fortunet est-il tenu d'accepter ?
Correction
Le litige né entre M. Fortunet et l'entreprise Blanc peut être soumis à l'arbitrage puisqu'il est lié à leur activité
professionnelle. Seul le compromis peut être utilisé pour permettre cet arbitrage puisque le différend vient
de naître et qu'il n'y a pas d'information sur l'existence ou non d'une clause compromissoire . L'accord de M .
Fortunet est absolument obligatoire pour permettre la mise en place de ce type de règlement des conflits.
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La per§anne juridi que FICHE
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58 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
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F ICHE 8 + La personne ju ridique 59
Les deux parents exercent l'autorité parentale et accompl issent les actes de la vie
Administration légale civile que le mineur ne peut effectuer seul. Selon la gravité de l'acte, ils agissent
pure et simple seuls ou conjointement. Certains actes requièrent l'autorisation d u juge des
tutelles (ex. : la vente d ' u n immeuble appartenant au mineur).
Administration légale L'autorité parentale n'appartient qu'à un seul des parents. Le juge des tutelles
sous contrôle du juge doit donner son autorisation pour tous les actes autres que les actes d'adminis-
des tutelles tration (voir Fiche 3).
Certains actes sont autorisés au mineur : il peut accomplir seul certains actes de la vie courante.
Il s'agit notamment des actes d'achat dont le montant est raisonnable. Par exemple, l'achat d'un
scooter n'est pas considéré comme une dépense raisonnable. Entre 1 6 et 1 8 ans, le mineur peut
percevoir un salaire, être titulaire d ' u n compte bancaire après autorisation des parents. Il peut
reconnaître un enfant.
Selon le Code civil, un mineur âgé de seize ans révolus peut être autorisé (acte sous-seing privé ou
notarié), par ses deux parents q u i exercent en commun l'autorité parentale ou par son administra
teur légal sous contrôle judiciaire avec l'autorisation du juge des tutelles, à accomplir seul les actes
d'administration (et non de disposition) nécessaires pour les besoins de la création et de la gestion
d'une entreprise individuelle à responsabilité limitée ou d'une société unipersonnelle dont
l'activité est civile.
Par contre, d'autres actes lui sont interdits : il ne peut se marier sans le consentement de ses
parents, ne peut exercer de d roits civiques et ne peut devenir commerçant (voir Fiche 9).
b) Le mineur émancipé
Il s'agit d'une personne ayant 1 6 ans révolus et qui n'est plus sous l'autorité parentale. Le mineur
émancipé est doté de la pleine capacité pour tous les actes de la vie civile. Certains actes lui sont
néanmoins interdits : ceux pour lesquels la loi exige d'avoir 1 8 ans, par exemple obtenir le permis
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c de conduire ou exercer le droit de vote.
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60 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Un mineur peut être émancipé soit de plein droit par son mariage, soit par décision du juge des
tutelles à la demande du ou des parents ou de l'un des membres du conseil de famille.
Un mineur émancipé peut dorénavant être commerçant :
- sur autorisation d u juge des tutelles au moment de la demande d'émancipation ;
- sur autorisation d u président d u tribunal de grande instance postérieurement à l'émancipation.
c) Les majeurs protégés
Certains majeurs, en raison de leur état physique ou mental, font l'objet d'un régime de protec
tion en ce qui concerne l'exercice de leurs droits. Il existe trois régimes :
- la sauvegarde de justice : le majeur conserve l'exercice de ses droits sauf s'il a donné mandat
d'administrer ses biens ou si un mandataire a été désigné en justice. Les actes qu'il passe sont,
par principe, valables ;
- la curatelle : le juge nomme un curateur. Il existe 3 trois régimes de curatelle :
Le majeur peut gérer, admin istrer ses biens, percevoir ses revenus et en disposer
librement. Il est assisté d'un curateur, nommé par le juge, pour les actes les plus
Curatelle simple
graves. Il agit seul pour les autres actes, lesquels peuvent, sous certaines candi-
tians, être annulés.
Le juge des tutelles va énumérer dans son jugement les actes que le majeur sous
Curatelle aménagée
curatelle peut ou ne peut pas accomplir.
Le curateur percevra seul les revenus et assurera l ui-même le règlement des
Curatelle renforcée
dépenses à l'égard des tiers. Le majeur est assisté du curateur pour tous les actes
ou aggravée
de la vie civile. Le curateur doit rendre compte ann uellement de sa gestion.
- la tutelle : l'ouverture d'une mesure de tutelle peut être demandée au juge des tutelles notam
ment par la personne à protéger elle-même, son conjoint, un membre de sa famille, une per
sonne proche ou le procureur de la République.
Comme pour la curatelle, la demande doit être assortie d'un certificat médical. Le juge examine
la demande et nomme un tuteur et si nécessaire un conseil de famille.
Le majeur sous tutelle prend seul les décisions relatives à sa personne (choix de son lieu de rési
dence . . . ). Pour se marier ou signer un PACS, il doit obtenir l'autorisation du juge et, le cas échéant,
du conseil de famille.
Le tuteur peut effectuer seul les actes d'administration. Pour le reste, l'autorisation d u juge ou du
conseil de famille est nécessaire. La durée de la tutelle est de 5 ans renouvelable.
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F ICHE 8 + La personne ju ridique 61
- par la naissance : un enfant a la nationalité française lorsque l'un de ses parents est français.
Pour les enfants nés de parents étrangers : ils acq u ièrent la nationalité française à leurs 1 8 ans si,
à cette date, ils résident en France et ont vécu en France une période d'au moins 5 ans, depuis
l'âge de 1 1 ans ;
- par le mariage sous certaines conditions ;
- par la naturalisation.
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62 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
La personnalité juridique confère aux personnes morales des droits et des obligations et un véri
table patrimoine. Elles disposent de la capacité ju ridique mais doivent être représentées pour
pouvoir exercer leurs droits par un mandataire (personne physique qui va agir en leur nom et
pour leur compte). La capacité des personnes morales est limitée par le principe de spécialité :
le groupement est constitué dans un but précis ce q u i signifie que sa capacité est limitée à la réa
lisation de cet objectif.
La fin de la personnalité morale se traduit par la dissolution du groupement. Elle peut être volon
taire ou de plein droit (ex. : la réalisation de l'objet pour lequel il a été créé).
- but non lucratif : l'objectif n'est pas de faire du profit. Il est interdit de partager les bénéfices
éventuels entre les membres. Entrent dans cette catégorie :
• les associations, les syndicats,
expression de pure fantaisie. La dénomination sociale doit être indiquée explicitement sur tous
les actes et documents du groupement destinés a ux tiers. L'appellation choisie ne doit pas être
contraire à l'ordre public et aux bonnes mœurs. Elle doit être disponible, c'est-à-dire ne pas
reproduire ou imiter un autre nom.
2) Le domicile de la personne morale
Le domicile, appelé siège social, est le lieu où se trouve la direction administrative de la personne
morale. Il peut être distinct du lieu d'exploitation . Il détermine sa nationalité et donc la loi appli
cable. Il permet de connaître le lieu d'accomplissement des formalités de publicité imposées aux
groupements tout au long de leur existence et du tribunal compétent en cas de litige. De même,
le siège social peut être installé au domicile du représentant légal de la personne morale, soit de
manière permanente si la loi le prévoit, soit temporairement (dans la limite de 5 ans à dater de
l'immatriculation au RCS).
3) La nationalité de la personne morale
Toute personne morale est nécessairement rattachée à un État, ce qui détermine sa nationalité.
L'intérêt de ce rattachement est de connaître la loi q u i lui est applicable.
+ Application
Gilles vient de perdre sa femme. Ne supportant pas sa disparition, il sombre dans une profonde dépression.
Il se laisse totalement aller à tel point qu'il passe son temps à errer dans les rues de jour comme de nuit. Il
rencontre alors deux personnes qui, profitant de son état, s'installent chez lui et lui font faire des dépenses
outrancières. Son neveu vient lui rendre visite pour les fêtes de Noël. Il constate avec stupéfaction la situation
et vous demande de quelle manière il peut protéger juridiquement son oncle.
Quel régime de protection pouvez-vous lui conseiller ?
Correction
En cas de besoin d'une réelle assistance ou d'une représentation, il existe deux régimes possibles : la tutelle
et la curatelle. La différence entre la tutelle et la curatelle repose sur la notion de « besoin » . Si le majeur a
« besoin d'être représenté d'une manière continue dans les actes de la vie civile », c'est la tutelle qui s'im
pose. Par contre, si le majeur a besoin d'être conseillé ou contrôlé, la curatelle est le régime le plus adapté.
D'autant que la curatelle peut être renforcée en cas de nécessité de contrôle de l'utilisation des revenus du
majeur protégé. La curatelle est un régime moins contraignant et moins restrictif de droit que la tutelle.
En l'espèce, compte tenu de la situation de Gilles, une curatelle est certainement le régime le mieux adapté
afin de protéger son patrimoine de manière temporaire.
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Le§ c:ammerçant§ FICHE
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66 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Il ne peut être commerçant que sur autorisation du juge des tutelles ou d u pré-
Mineur émancipé
sident du tribunal de grande instance.
D - Les étrangers
Selon la loi, un étranger qui souhaite exercer sur le territoire français, sans y résider, une profes
sion commerciale, en tant que personne physique, doit, en principe, en faire la déclaration au
préfet du département dans lequel il envisage d'exercer la première fois son activité.
La loi prévoit également pour un étranger qui souhaite résider en France et exercer une pro
fession commerciale l'obligation de demander une carte de séjour temporaire (ou carte de
résident) autorisant l'exercice du commerce.
Ces dispositions ne s'appliquent pas aux ressortissants des États membres de l'Espace écono
mique européen, aux ressortissants de certains États comme, l'Andorre ou la Norvège, et aux
étrangers titulaires d'une carte de résident.
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F ICHE 9 + Les commerçants 69
a) La séparation de biens
Dans ce régime conventionnel, chaque bien acquis par un époux, à titre onéreux ou gratuit, avant
comme pendant l'union, lui appartient exclusivement. Il peut donc librement les utiliser. L'autre
époux n'aura pas à supporter les éventuels problèmes financiers liés à l'exploitation commerciale.
b) La participation aux acquêts
Dans ce régime conventionnel, le principe de la séparation de biens s'applique pendant le
mariage. Par contre, en cas de dissolution d u mariage, tous les achats effectués par les époux sont
considérés comme des acquêts (biens communs) et sont donc partagés par moitié.
2) Les régimes matrimoniaux à déconseiller au commerçant
a) La communauté légale
Ce régime s'applique automatiquement aux personnes q u i se marient sans conclure préalablement
de contrat de mariage devant notaire. Il fait coexister deux catégories de biens :
- les biens propres : biens détenus par chacun des époux avant le mariage ou ceux reçus par
dons ou legs après le mariage ;
- les biens communs : biens acquis à titre onéreux pendant le mariage par les époux et qui
appartiennent donc aux deux.
Si une personne décide d'avoir une activité commerciale en employant des biens communs, alors le
produit de cette activité appartiendra aux deux époux. De même certaines opérations nécessiteront
l'accord du conjoint non commerçant (voir Fiche 1 9).
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70 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
b) La communauté universelle
Dans ce régime conventionnel, tous les biens acquis avant et pendant le mariage par les époux,
ensemble ou séparément leur appartiennent pour moitié.
3) Particularités liées au pacte civil de solidarité (PACS)
Le pacte civil de solidarité (PACS) est un contrat entre deux personnes majeures, de sexe dif
férent ou de même sexe, pour organiser leur vie commune et notamment leur patrimoine.
Son régime est fixé par le Code civil (articles 5 1 5-1 à 5 1 5-7- 1 ). À défaut de convention entre les
partenaires d'un PACS, ils sont soumis au régime de séparation de biens.
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F ICHE 9 + Les commerçants 71
Entre commerçants, la preuve peut être apportée par tous moyens (voir Fiche 3).
La preuve Pour les actes mixtes, le particulier peut util iser tous moyens de preuve à sa
disposition, mais le commerçant ne peut utiliser envers le particulier qu'un écrit.
Les litiges qui portent sur des actes de commerce relèvent de la compétence du
Le tribunal compétent
tribunal de commerce.
Les clauses attributives de compétence territoriale et les clauses compromissoires sont valables
entre commerçants.
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72 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
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F ICHE 9 + Les commerçants 73
+ Application
Thierry a un magasin de maroquinerie dans le centre-ville de Cahors. Le mois dernier, il s'est marié avec Luce
qui travaille dans un salon de thé. Thierry souhaiterait agrandir son activité et acquérir un magasin de vête
ments en cuir. Il aimerait que Luce s'occupe, en toute autonomie, de la gestion de ce magasin. Cette dernière
accepte à la condition de garder un temps partiel au salon de thé d'une durée hebdomadaire de 8 heures.
Quel statut pouvez-vous proposer à Luce ?
Correction
Il existe trois statuts juridiques possibles pour un conjoint de commerçant lorsqu'il souhaite participer à
l'activité commerciale de son époux. Le statut de conjoint collaborateur, de salarié ou d'associé. Le statut
de conjoint collaborateur peut être retenu lorsque le conjoint exerce une activité professionnelle régulière
dans l'entreprise sans percevoir de rémunération. Le conjoint dispose de pouvoirs de gestion et d'adminis
tration. En l'espèce, ce statut est possible puisque les 8 heures d'activité salariée au salon de thé demeurent
accessoires par rapport à l'activité régulière proposée par Thierry. La réponse aurait été différente si le temps
partiel avait été au moins égal à un mi-temps.
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Le§ autre§ prafe55iannel5
FICHE
de la vie de§ affaire§
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2 + L'ACTIVITÉ ARTISANALE
B - La notion d'artisan
La loi du 22 mars 20 1 2 a créé de nouvelles catégories d'artisa n . Aujourd'hui, il existe les statuts
suivants :
- l'artisan : cette qualité est acquise pour les personnes physiques ainsi que pour les d i rigeants
sociaux des personnes morales du fait de leur inscription au répertoire des métiers ;
- l'artisan qualifié : il est personnellement titulaire d'une qualification professionnelle pour
l'exercice de son activité ;
- l'artisan d'art : il remplit des conditions de d i plôme (ou d'expérience professionnelle) qui seront
définies dans un décret à paraître ;
- le maÎtre-artisan : il justifie de 1 0 années d'immatriculation au Répertoire des métiers (ayant un
diplôme ou, à défaut, un savoir-faire reconnu au titre de la promotion de l'artisanat) ou bien il
est titulaire du brevet de maîtrise dans le métier exercé après 2 ans de pratique professionnelle.
Quel que soit son statut, l'artisan doit répondre aux critères légaux suivants :
- il ne doit pas employer plus de 1 0 salariés (le conjoint, les ascendants et les apprentis ne sont
pas compris dans cet effectif) ;
- il exerce de façon personnelle, à titre principal ou secondaire, une activité artisanale ;
- il est immatriculé au Répertoire des métiers (tenu par la chambre des métiers et de l'artisanat
du lieu d'exercice de son activité) dans le délai d'un mois qui précède ou suit le début de son
activité.
Le cumul de la qualité d'artisan avec celle de commerçant est possible. Par exemple, le
métier de fleuriste consiste à présenter, vendre des fleurs et à faire de la composition florale. Si
le fleuriste, dans son magasin, vend des vases, des éléments de décoration ou d'autres produits
qu'il ne transforme pas, il est également commerçant. Il faut que cette activité de commerçant
reste accessoire (le chiffre d'affaires tiré de l'activité commerciale doit être inférieur à celui issu de
l'activité artisanale).
3 + L'ACTIVITÉ AGRICOLE
hébergement. . . ).
Lorsque l'activité exercée s'éloigne de cette définition, elle peut être requalifiée en activité com
merciale ou artisanale avec toutes les conséquences juridiques, fiscales et sociales que cela peut
entraîner.
B - La notion d'agriculteur
Un agriculteur est une personne physique ou morale qui exerce une activité agricole. L'agriculteur
a le choix entre différents modes d'exploitation et notamment :
- le faire-valoir direct : l'agriculteur est propriétai re de son exploitation et la conduit lui-même ;
- le fermage : l'agriculteur et le propriétaire de l'exploitation sont liés par un contrat de location
(bail à ferme). L'agriculteur (ou fermier) verse un loyer annuel au propriétaire, assume seul les
risques et les charges de l'exploitation. Le bail rural se renouvelle par tacite reconduction au bout
de neuf ans sauf si le propriétaire met fin au bail (envoi du congé 1 8 mois avant terme) pour un
motif légitime (exploitation par le propriétaire, par son conjoint, ses descendants ou pour motifs
graves : non-paiement du loyer) ;
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78 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
- le métayage : il repose sur un contrat de location (bail à métayage) par lequel le bien rural est
donné à bail à un preneur (le loueur) qui s'engage à le cultiver sous la condition d'en partager
les produits avec le bailleur (celui qui loue). Ce bail est résiliable tous les trois ans à la volonté du
preneur qui doit donner son préavis dans les délais conformes aux usages locaux avant l'expira
tion de chaque période triennale. Le propriétaire et le locataire assument ensemble les charges
et les risques liés à l'exploitation.
Ce sont les tribunaux des baux ruraux qui sont com pétents pour connaître des litiges concernant
les baux ruraux. Pour les autres litiges, les tribunaux civils restent compétents (voir Fiche 4).
4 + L'ACTIVITÉ LIBÉRALE
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F ICHE 1 0 + Les autres profession nels de la vie des affaires 79
À côté des professions libérales dites réglementées, il existe d'autres professions non réglementées
qu'il convient également de traiter.
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80 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
+ Application
Simon est agriculteur depuis une dizaine d'années. Petit à petit, il a orienté son exploitation vers la production
de certains fruits qu'il vend sur les marchés. Pour satisfaire tous ses clients, il est obligé d'acheter la plus grande
partie de ce qu 'il vend à d'autres producteurs.
Simon peut-il être toujours considéré comme agriculteur ?
Correction
Par définition, est agriculteur celui qui exerce une activité correspondant à la maîtrise et à l'exploitation
d'un cycle végétal ou animal et constituant une ou plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce cycle
ainsi que l'activité exercée par un exploitant agricole qui est dans le prolongement de l'acte de production
comme par exemple la transformation ou la vente directe. La vente doit rester accessoire par rapport à
l'activité de production. A défaut, l'activité sera requalifiée en activité commerciale. Un agriculteur qui vend
des produits issus de sa propre production n'exerce pas une activité commerciale. Lorsqu'il en achète en
dehors de sa propre production pour en revendre plus qu'il n'en produit lui-même, alors son activité sera
requalifiée d'activité commerciale.
En l'espèce, l'agriculteur vend sa propre production ainsi que des fruits qu'il a achetés à un autre exploitant
(dont la quantité est supérieure à sa propre production) ; son activité sera donc qualifiée de commerciale.
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La théorie du patrimoine FICHE
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1 + LA NOTION DE PATRIMOINE
Elle a été construite par la doctrine puisqu'il n'existe pas de définition légale du patrimoine. Deux
conceptions doctrinales sont proposées :
- une conception subjective : le patrimoine est lié à la personne. Cette conception, q u i relève
de la théorie classique, est celle qui s'impose en d roit français ;
- une conception objective : le patrimoine est attaché à un but. Il s'agit de la théorie du patri
moine d'affectation qui trouve application dans notre droit positif dans certains cas exception
nels.
Certains de ces régimes permettent de séparer les patrimoines des époux afin
Les régimes matrimoniaux de limiter les risques liés à la faillite éventuelle de celui qui est entrepreneur (voir
Fiche 9).
Le statut de l'EIRL peut être ouvert aux mineurs de 1 6 ans révolus non émancipés sous certaines
conditions (voir Fiche 8) et aux mineurs émancipés ayant obtenu l'autorisation d 'exercer une acti
vité commerciale par le juge des tutelles ou le président du TGI .
- Elle a des effets uniquement sur les créanciers qui lui sont postérieurs sauf si
l 'entrepreneur mentionne /'opposabilité dans la déclaration d'affectation ou
lorsqu'il en informe individuellement chaque créancier antérieur par LRAR
dans le mois qui suit la déclaration. Les créanciers antérieurs peuvent former
opposition en justice dans le mois de la réception de la notification s'ils consi-
Les effets de l'affectation dèrent que l'opposabilité leur est préjudiciable.
- Le patrimoine affecté garantit les créances professionnelles et le patrimoine
personnel garantit les créances personnelles. Toutefois, si le patrimoine non
affecté s'avère i nsuffisant, les créanciers personnels pourront exercer leur droit
de gage sur le bénéfice réalisé par l'EIRL lors du dernier exercice comptable
clos.
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FICHE 1 1 + La théorie du patrimoine 85
A - Les biens
Il existe deux classifications possibles : les biens corporels et incorporels d'une part et les biens
meubles et immeubles (classification qui relève du Code civil) d'autre part.
1) Les biens corporels et incorporels
Biens consomptibles Ce sont des biens qui sont détruits dès leur premier usage (ex. : un aliment).
Ce sont des biens qui peuvent être utilisés plusieurs fois avant leur destruction
Biens non consomptibles
(ex. : une voiture).
Choses fongibles C e sont des biens interchangeables. Les choses fongibles peuvent être remplacées
(choses de genre) par n'importe quelle chose du même genre (ex. : une voiture neuve, de série).
Choses non fongibles C e sont des biens qui, d u fait de leur caractère unique, ne sont pas interchan-
(corps certains) geables ou substituables (ex. : une voiture d'occasion).
Ce sont a u départ des biens meubles par nature mais qui ont un lien très étroit
avec un immeuble :
- lien matériel : ils ne peuvent être retirés de l'immeuble sans fracture ou dété-
Par destination rioration. Par exemple une bibliothèque construite sur mesure, des boiseries ;
- lien d'utilité ils sont nécessaires à l 'exploitation ou l 'utilisation d'un
immeuble. Par exemple, les animaux d'une ferme, un tracteur, des machines
0 dans une usine.
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86 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Ce sont des biens i ncorporels qui portent sur un immeuble. Il s'agit : des servi
Par l 'objet auquel tudes (voir Fiche 1 2), des usufruits sur les choses immobilières (l'usufruit est le
ils s'attachent droit d 'user d'une chose et d'en percevoir les fruits) et des actions qui tendent à
revendiquer un immeuble.
C e sont les animaux et les corps qui peuvent se transporter d'un lieu à un autre,
Par nature soit parce qu'ils se meuvent par eux-mêmes, soit parce qu'ils ne peuvent changer
de place que par l'effet d'une force étrangère.
Ce sont des meubles incorporels, sans matérialité (droits) ou reconnu comme tel
Par détermination de la loi
par la loi : le fonds de commerce, les parts sociales.
La jurisprudence a créé une autre catégorie : les meubles par anticipation. Ce sont des biens qui
au départ sont immeubles mais destinés à devenir meuble (ex. : les récoltes sur pieds, les lots de
bois avant la coupe, des matériaux de démolition avant la démolition).
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FICHE 1 1 + La théorie du patrimoine 87
C - Les dettes
Juridiquement, les dettes s'appellent obligations et sont contenues dans le patrimoine d'une per
sonne. Une obligation peut être classée selon son objet entre : obligation de donner, de faire ou
de ne pas faire.
Une personne est tenue de transférer la propriété d'une chose ou de créer un
Obligation de donner
droit réel sur cette chose.
Une personne est tenue d'accomplir un fait positif. Par exemple, exécuter un
Obligation de faire
ouvrage.
Une personne promet de s'abstenir de faire quelque chose. Par exemple, l'enga-
Obligation de ne pas faire gement pour un vendeur de fonds de commerce de ne pas concurrencer l'ache-
teur du fonds.
Une obligation peut également être classée selon qu'elle est de résultat ou de moyens.
Une personne est tenue d'un résultat précis. Par exemple, un cuisin iste qui
Obligation de résultat
s'engage à livrer et monter les meubles d'une cuisine.
Une personne s'engage à mettre tous les moyens en œuvre pour tendre vers un
Obligation de moyens résultat. Par exemple, le médecin fera tout ce qui est nécessaire pour que son
patient guérisse.
+ Application
Qualifiez les biens suivants (bien corporel/bien incorporel et bien meuble/immeuble).
1 . Un brevet
2. Un terrain agricole
3. Une machine d'impression textile dans une usine
4. Un cheval
5. Une cheminée scellée dans un mur
6. Un droit de passage
7. Un usufruit portant sur une part sociale
Correction
1 . Meuble (par détermination de la loi) incorporel
2 . Immeuble (par nature) corporel
3. Immeuble (par destination) corporel
4. Meuble (par nature) corporel
5. Immeuble (par destination) corporel
6. Immeuble (par l'objet auquel il s'attache) incorporel
0 7 . Meuble (par détermination de la loi) incorporel
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La propriété FICHE
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FICHE 1 2 • La propriété 91
2 + L'ACQUISITION DE LA PROPRIÉTÉ
Elle s'opère soit par un acte juridique soit par un fait juridique.
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92 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Matériel, le corpus : le possesseur doit effectuer des actes matériels sur la chose.
Éléments Intentionnel, l'animus : le possesseur se considère, de bonne foi, comme le
véritable propriétaire et agit comme tel.
Continue : usage régulier de la chose.
Paisible : la chose n'est pas possédée par la violence (physique ou morale).
Qual ités Non-équivoque : la possession ne doit pas faire penser à l'exercice d'autres
droits comme par exemple la location ou le dépôt.
Publique : connue des tiers.
Les règles de possession sont différentes selon que le bien est immeuble ou meuble.
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FICHE 1 2 • La propriété 93
A - Les servitudes
Ce sont des charges imposées à un immeuble bâti ou non (fonds servant) au profit d ' u n autre
immeuble appartenant à un autre propriétaire (fonds dominant). Les servitudes sont attachées au
fonds et sont cédées avec le fonds. Les servitudes peuvent s'éteindre par le non-usage (prescription
extinctive de 30 ans). Le propriétaire du fonds servant comme celui du fonds dominant doivent
assurer le bon exercice de la servitude. Il existe trois sortes de servitudes :
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94 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Elles dépendent de la situation des lieux (ex. : si un cours d'eau qui passe sur
Naturelles plusieurs terrains, l'un des propriétaires ne peut pas en détourner le cours et
priver ainsi son voisin d'eau).
- D'intérêt public (passage d'une ligne à haute tension . . . ).
Légales - D'intérêt privé (droit de passage, distance de plantations par rapport aux
clôtures . . . ).
Créées par l'homme Elles sont établies par convention ou testament.
Droits :
- d'usage et d'habitation ;
- de percevoir les fruits du bien : récoltes (fruits naturels), intérêts d'une somme
d'argent, loyers (fruits civils) ;
- de se servir de la chose à charge de la rendre en fin d'usufruit en même quan-
tité et qualité en respectant l'usage auquel la chose est destinée ;
Usufruitier - de donner à bail son droit d'usufruit, de le vendre ou le céder à titre gratuit ;
- de louer le bien, objet de l'usufruit.
Obligations :
- prendre la chose en l'état ;
- ne pas réclamer d'indemnité pour amélioration du bien ;
- effectuer les réparations d'entretien ;
- payer les charges liées à la possession (taxe d'habitation . . . ).
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FICHE 1 2 • La propriété 95
+ ApplicatiGn
M. Long est propriétaire d'une parcelle sur laquelle il vient de construire sa maison et qui surplombe celle de
M. Dome. Ce dernier constate que, depuis la construction, son terrain est souvent inondé et que l'eau qui se
déverse provient bien de la parcelle de M. Long. Il manifeste à M. Long son mécontentement. Ce dernier, après
l'intervention d'un expert, propose la pose de drains sur le terrain de M. Dome. Ce dernier refuse et souhaite
saisir la justice pour obtenir réparation.
Est-il dans son droit ?
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96 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Correction
En cas de servitude naturelle d'écoulement des eaux, le propriétaire du fonds inférieur doit laisser s'écouler
les eaux et celui du fonds supérieur doit éviter d'aggraver la servitude du fonds inférieur. En conséquence,
le propriétaire du fonds inférieur ne peut être contraint, afin de remédier à une aggravation de la servitude
naturelle d'écoulement des eaux causée par le propriétaire du fonds supérieur, d'accepter la réalisation
d'un ouvrage sur son propre fonds. Le fait d'apporter une solution qui serait supportée par le propriétaire
du fonds inférieur est une atteinte au droit de propriété (Cour de Cassation, Civ. 3e, 29 sept. 2010, n°
09-69.608).
En l'espèce, si M. Dome (propriétaire du fonds inférieur) prouve que l'inondation est bien la conséquence
des travaux effectués par M. Long (propriétaire du fonds supérieur), il n'est pas tenu d'accepter la solution
du drainage et peut donc demander réparation de son préjudice.
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Le fond§ de c:ommerc:e et
FICHE
la propriété c:ommerc:iale
13
Ce sont des biens qui sont d'une certaine stabilité et servent à l'exploitation du
Le matériel et l'outillage fonds. Ils comprennent également le mobilier. Ils ne sont des éléments du fonds
que si le commerçant est locataire de l'immeuble dans lequel il exerce son activité.
Les marchandises Ce sont les objets destinés à la vente après avoir été transformés ou non.
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98 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
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FICHE 1 3 + Le fonds de commerce et la propriété commerciale 99
Il doit être capable juridiquement de conclure le bail. Lorsque l'immeuble loué est
un bien commun, chacun des époux doit consentir au bail. Le bailleur doit délivrer
Le bailleur
la chose louée, c'est-à-dire la mettre à disposition (remise des clés). Il doit assurer
les grosses réparations et la jouissance paisible du bien.
Il doit conserver la chose louée et assurer les réparations d'entretien. Il doit user
Le preneur de la chose « en bon père de famille » (homme droit, attentif, dil igent et pru-
dent). Enfin, il doit payer les loyers, les charges et restituer la chose en fin de bail.
Une clause résolutoire peut être introduite dans le contrat prévoyant sa résiliation (anéantisse
ment du contrat pour l'avenir) en cas de non-respect par le locataire de ses obligations. Le bailleur
ne pourra agir qu'après un délai d'un mois suivant la notification d'une mise en demeure adressée
au locataire.
2) La durée du bail
Selon une d isposition impérative d u Code de commerce, la durée du bail ne peut être inférieure
à 9 ans. Il s'agit d'une obligation qui s'impose uniquement au bailleur puisque le preneur peut
résilier le bail tous les 3 ans, après notification au bailleur au moins 6 mois à l'avance (sauf si une
clause contractuelle prévoit autrement). À la fin du bail initial, il ne cesse pas de plein droit. La
partie qui ne souhaite pas poursuivre le contrat devra donner congé à l'autre partie, à défaut le
bail se poursuit par tacite reconduction.
Le preneur ayant demandé à bénéficier de ses droits à la retraite peut dénoncer à tout moment le
bail en respectant le délai des 6 mois concernant la notification du congé.
Attention ! Une exception est prévue par la loi : la durée peut être de deux ans au plus. Si le preneur reste sur
les lieux, la durée des 9 ans s'appliquera de droit.
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1 00 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
3) Le loyer
Le montant du loyer doit correspondre à la valeur locative qui est déterminée par les caractéris
tiques du local considéré, la destination des lieux, les obligations respectives des parties, les fac
teurs locaux de commercialité et les prix couramment pratiqués dans le voisinage. Il est fixé lors
de la conclusion du bail. Il est révisé ou augmenté selon le régime légal (révisions triennales) ou
selon la volonté des parties (clause d'indexation sur les recettes ou sur un indice lié à l'activité du
commerçant).
4) La déspécialisation
Le locataire doit user de la chose louée selon la destination qui lui a été donnée dans le bail, ce qui
pose certaines contraintes en cas de changement d'activité. Le moyen de contourner ce problème
est de préciser dans le bail que l'exploitation de la chose louée est valable pour tout commerce.
Lorsque le preneur a une nouvelle activité qui est connexe ou complémentaire, il s'agit d'une
déspécialisation partielle. Le bailleur en est informé et n'a pas à donner son autorisation. Il peut
toutefois contester le caractère connexe ou complémentaire dans les 2 mois.
Lorsque le preneur ajoute une activité différente ou change complètement son activité, il s'agit
d'une déspécialisation totale (plénière). Le bailleur est informé par acte extrajudiciaire et béné
ficie de 3 mois pour refuser. Ce refus doit être fondé sur des motifs graves et légitimes. Son silence
vaut acceptation .
5) Le renouvellement du bail et /'indemnité d'éviction
Le preneur bénéficie à l'expiration du bail d'un droit au renouvellement lorsqu'il est proprié
taire du fonds de commerce exploité dans les lieux loués et qu'il est de nationalité française (sauf
exceptions). Il doit avoir exploité effectivement le fonds au cours des 3 dernières années qui ont
précédé la date d'expiration du bail.
Le bail ne cesse que par l'effet d'un congé. Si ce dernier n'est pas donné, le bail se renouvelle par
tacite reconduction. Néanmoins, le locataire a la possibilité de faire une demande de renouvelle
ment par acte d'huissier (au moins six mois avant la date d'expiration du bail) et le bailleur a trois
mois pour répondre. À défaut de réponse le bail est renouvelé.
Lorsque le bailleur décide de ne pas renouveler le bail, il doit indiquer le motif de non-renouvel
lement qui pourra être contesté en justice (TGI) par le locataire. Le bailleur qui refuse le renouvel
lement doit verser une indemnité d'éviction pour compenser le préjudice subi par le locataire. Il
existe des cas où cette indemnité n 'est pas due :
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- manquements par le locataire à ses obligations ;
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FICHE 1 3 + Le fonds de commerce et la propriété commerciale 101
+ ApplicatiGn
M. Gervais exploite un fonds de commerce d'articles ménagers. If a pris à bail un local dont la propriétaire
est Mme Blanc. M. Gervais se marie avec Isabelle qui ne rêve que d'une chose : vendre des vêtements et
accessoires féminins. M. Gervais, très amoureux, décide de céder certains éléments de son fonds (du matériel
et toutes les marchandises qu 'il possède) pour acquérir des lots de vêtements et accessoires féminins. Après
quelques petits réagencements, M. et Mme Gervais installent les nouvelles marchandises et font un peu de
publicité sur cette nouvelle activité. Mme Blanc se rend un jour au magasin, pour une petite visite de courtoisie
et constate avec stupéfaction ce changement d'activité.
Que risque M. Gervais ?
Correction
Dans le cadre d'un bail commercial, il peut arriver que le preneur souhaite diversifier son activité ou en
changer totalement. Dans ce dernier cas, il s'agit d'une déspécialisation totale. Le preneur doit alors en
informer le bailleur par acte extrajudiciaire. Celui-ci bénéficie de 3 mois pour refuser. Ce refus doit être fondé
sur des motifs graves et légitimes. Son silence vaut acceptation. En cas de non-respect de cette formalité,
le bailleur pourra demander la résiliation du bail ou refuser le renouvellement du bail pour motif légitime.
En l'espèce, la déspécialisation du fonds est totale et doit respecter les formalités sus énoncées. M. Gervais
peut être sanctionné de deux manières : résiliation du bail ou refus de renouvellement.
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La propriété intellec:tuelle FICHE
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2 + LA PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE
Elle a pour objet de protéger et de valoriser des inventions, innovations et créations dans les
domaines techniques (brevets . . . ), ornementaux (dessins et modèles) et des signes distinctifs
(marque, nom commercial, noms de domaines, appellations d'origine . . . ).
A - Le brevet
Le brevet vise à protéger une invention qui peut se définir comme une solution à un problème
technique. L'intervention de l'homme est nécessaire. On distingue les inventions portant sur des
produits (brevet de produit) et les inventions portant sur des procédés (brevet de procédé).
Le brevet est le droit conféré à un inventeur d'empêcher toute autre personne d'exploiter
son invention à des fins commerciales pendant un certain temps. L'inventeur peut alors tirer
profit de son invention sans compromettre les innovations futures puisqu'elle tombera un jour
dans le domaine public. Toutes les inventions ne sont pas brevetables, il faut respecter pour cela
certaines conditions.
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1 04 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
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FICHE 1 4 + La propriété intel lectuelle 1 05
C - Les marques
Une marque est un titre de propriété industrielle permettant de protéger un signe susceptible de
représentation graphique servant à distinguer les produits ou services d'une personne physique ou
morale. Une marque peut être :
- une dénomination : un ou plusieurs mots, un nom patronymique, géographique, de fantaisie,
un animal, des lettres, des chiffres, un slogan ;
- un signe figuratif : un logo, la forme d ' u n produit, une couleur ;
- un signe sonore.
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FICHE 1 4 + La propriété intel lectuelle 1 07
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1 08 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
A - Le droit d'auteur
Il désigne l'ensemble des droits dont jouissent les créateurs sur leurs œuvres littéraires et artis
tiques. Ces œuvres comprennent, entre autres, les œuvres littéraires (romans, poèmes, pièces de
théâtre, journaux et logiciels), les bases de données, les films, les compositions musicales et
œuvres chorégraphiques, les œuvres artistiques (peintures, dessins, photographies et sculp
tures, architecture, et les créations publicitaires, cartes géographiques et dessins techniques). Le
droit d'auteur protège la forme d'expression des idées. La qualité d'auteur appartient en principe
à celui (ou à ceux) sous le nom de qui (ou desquels) l'œuvre est divulguée.
1) Les conditions de la protection
Le plus souvent l'auteur cède contractuellement les droits d'exploitation de son œuvre (contrats
d'édition, contrats de représentation). Au décès de l'auteur, les droits d'exploitation sont attribués
aux ayants droit pendant l'année civile en cours et les 70 ans qui suivent.
+ ApplicàtiG R------
Deux sociétés décident de commercialiser des chewing-gums dans des boÎtes revêtues de la mention
« MUST ». La société Cartier, titulaire de la marque « Must », agit en justice pour faire interdire l'usage de
cette dénomination.
Selon vous, la société Cartier a-t-elle eu gain de cause ?
Correction
Le tribunal de grande instance a prononcé la déchéance partielle de la marque « Must » de la société Cartier
pour les produits de confiserie et a estimé qu'il n'y avait pas atteinte à la marque notoire. La Cour d'appel,
dans son arrêt du 29 septembre 2004, a infirmé le jugement, en considérant qu'il y avait bien atteinte à la
marque notoire de la société Cartier. Certaines marques font l'objet d'une protection renforcée du fait de
leur notoriété, peu importe que le produit nouvellement commercialisé soit totalement différent de celui du
titulaire de la marque.
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Le§ entrepri§e§ en diffic:ulté FICHE
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Deux orientations ont été retenues par le législateur : la prévention des difficultés et le traite
ment des difficultés (amiable ou judiciaire).
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FICHE 1 5 + Les entreprises en difficulté 113
Définition et objectif Trouver u n accord avec les créanciers pour aider l'entreprise à sortir des difficultés.
Sur ordonnance, par le président du tribunal de commerce ou du TGI, à la
Désignation du mandataire demande (requête) du dirigeant de l'entreprise, dans le délai d'un mois. La dési-
gnation ne fait pas l'objet de publicité. La procédure est confidentielle.
Le dirigeant doit exposer notamment :
- la nature des difficultés et les mesures proposées pour y remédier ;
- l'engagement de ne pas être en état de cessation des paiements ;
- le plan de financement et le compte de résultats prévisionnels ;
Contenu de la requête du
dirigeant
- l'état des créances et des dettes et la liste des principaux créanciers ;
- l'état de l'actif et du passif des sûretés et un état des inscriptions des privilèges ;
- les comptes annuels ;
- l'état des cessions d'actifs immobilisés intervenues au cours des 1 8 derniers
mois.
Aider le dirigeant qui n'est pas dessaisi de la gestion, à résoudre ses difficultés.
Négocier avec les créanciers (remises de dettes ou échelonnements de paie-
Mission du mandataire
ment).
(3 mois renouvelables)
La mission prend fin soit par la naissance d'un accord avec les créanciers, soit par
l'impossibilité de trouver un accord.
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FICHE 1 5 + Les entreprises en difficulté 115
2) La procédure de conciliation
La procédure de conciliation a la particularité d'intervenir dans deux situations bien différentes :
l'entreprise est en difficulté ou en état de cessation des paiements depuis moins de 45 jours. Elle
permet à l'entreprise de bénéficier d'une confidentialité même en cas de cessation des paiements.
Conclure un accord amiable avec les principaux créanciers grâce à l'intervention
d'un conciliateur. L'entreprise doit éprouver une difficulté juridique, économique
Définition et objectif
ou financière ou être en état de cessation des paiements depuis moins de 45
jours.
Ouverture et déroulement de la procédure de conciliation
Par le président du tribunal de commerce ou du TGI, à la demande (requête) du
dirigeant de l'entreprise. La désignation ne fait pas l'objet de publicité. La procé-
Désignation du conciliateur
dure est confidentielle. Le contenu de la requête du dirigeant est la même que
pour le mandat ad hoc.
Favoriser la conclusion d'un accord amiable entre le débiteur et ses principaux
créanciers portant sur des efforts réciproques.
Présenter toute proposition susceptible de sauvegarder l'entreprise, permettre la
poursuite de l'activité et le maintien des emplois.
Mission du conciliateur Depuis l'ordonnance du 1 2 mars 2 0 1 4, le conciliateur peut se voir confier
(4 mois, prorogeable comme mission la préparation de la cession totale ou partielle de l'entreprise.
1 mois) Le dirigeant n 'est pas dessaisi de la gestion de son entreprise qui poursuit
son activité.
Les poursuites des créanciers pendant la procédure ne sont pas suspendues.
La mission prend fin soit par la naissance d'un accord avec tous les créanciers
principaux, soit par l'impossibilité de trouver un accord.
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116 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Fin de la procédure
- il est constaté par ordonnance du président du TC ou TGI : ce constat donne
force exécutoire à l'accord et met fin à la procédure de conciliation. L'accord et
la procédure gardent leur caractère confidentiel. L'appel est impossible.
- ou homologué par jugement du tribunal à la demande du débiteur : l'homolo-
gation (obligatoire si l'accord concerne tous les créanciers) entraîne la publicité
de l'accord. Les créanciers signataires ont l'interdiction de poursuivre en j ustice
le débiteur pendant la durée de l'accord. Le comité d'entreprise ou, à défaut,
les délégués du personnel sont informés du contenu de l'accord.
Accord
Les créanciers qui auront assuré un nouvel apport en trésorerie ou un nouveau
bien ou service pour permettre d'assurer la poursuite d'activité de l'entreprise et
sa pérennité bénéfice d'un privilège : ils seront payés en priorité sur les créances
nées antérieurement à l'ouverture de la conciliation en cas de procédure collective.
Depuis l'ordonnance du 1 2 mars 2014, il est possible de nommer un mandataire
à l'exécution de l'accord chargé de faciliter et de surveil ler l'exécution du plan. Ce
mandataire peut être le conciliateur.
Les créanciers qui ne sont pas parties à l'accord et qui mettent en demeure le
débiteur ou le poursuivent en justice peuvent se voir désormais opposer un délai
de grâce de deux ans prononcé par le juge à la demande du débiteur.
Le tribunal prononce, à la demande d'une des parties, la résolution de l'accord
Inexécution de l'accord
avec déchéance des délais de paiement accordés.
3) La procédure de sauvegarde
La procédure de sauvegarde permet de mettre en place tous les mécanismes d'une procédure
collective qui étaient, avant la loi de 2005, réservés aux entreprises en état de cessation des paie
ments.
Il s'agit d'une procédure collective : le traitement des difficultés est judiciaire et les
poursuites individuelles des créanciers sont toutes suspendues. L'entreprise doit
Définition et Objectif
éprouver des difficultés mais ne pas être en état de cessation des paiements.
L'objectif est la mise en place d'un plan de sauvegarde.
Le président du tribunal rend un jugement d'ouverture qui marque le point de
départ d'une période d'observation dont la durée est de 6 mois renouvelable une
Ouverture de la période fois. Le dirigeant n'est pas dessaisi de sa gestion. La procédure fait l'objet d'une
d'observation publicité (dans un journal d'annonces légales et au BODACC). Elle n'est donc
pas confidentielle. Des com ités de créanciers sont constitués, sachant, qu'au-
jourd'hui, ils sont dotés d'une réelle force de propositions, voire de décisions.
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FICHE 1 5 + Les entreprises en difficulté 117
(1) Sa nomination est facultative si le nombre de salariés est < 20 et le chiffre d'affaires annuel < 3 millions
d'euros. Dans ce cas, le débiteur remplit les missions de /'administrateur.
(2) Ces créanciers qui financent alors la période d'observation, bénéficient d'un privilège pour leurs créances.
0 Elles seront payées avant la plupart des créances nées antérieurement lors de /'apurement du passif.
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118 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
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FICHE 1 5 + Les entreprises en difficulté 119
Il s'agit d'une procédure collective qui intervient en cas de cessation des paie
ments et lorsque le redressement est encore envisageable. Le déclenchement
Définition et objectif. de cette procédure doit aboutir à la mise en place d'un plan de redressement.
La procédure fait l'objet d 'une publicité. Elle est applicable à toute personne
Entreprises concernées exerçant une activité commerciale ou artisanale, à tout agriculteur, à toute
profession libérale réglementée, ainsi qu'à toute personne morale de
droit privé.
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1 20 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Fin de la procédure
Le tribunal décide du sort de l 'entreprise :
- la mise en liquidation judiciaire ;
- ou l'arrêt d'un plan de redressement qui détermine les modalités du redressement (continuation ou cession)
de l'entreprise. Il est d'une durée maximum de 10 ans. Le tribunal nomme un commissaire à l'exécution du
plan.
Inexécution du plan : le tribunal prononce, à la demande d'une des parties, la résolution de l'accord avec
déchéance des délais de paiement accordés. La liquidation est prononcée.
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FICHE 1 5 + Les entreprises en difficulté 121
Joseph dirige une exploitation agricole. If cultive des céréales. Suite à un accident domestique, il est très affaibli
physiquement et n'arrive plus vraiment à assurer sa production antérieure et donc à honorer ses engagements.
Ses clients se détournent de lui petit à petit et, depuis un mois, il ne paie plus ses factures.
De quelle procédure, relevant du droit des entreprises en difficulté, peut bénéficier Joseph ?
Correction
Une entreprise qui est en état de cessation des paiements peut relever de trois procédures d ifférentes : la
procédure de conciliation lorsque l 'état de cessation des paiements existe depuis moins de 45 jours, une
procédure de redressement judiciaire lorsque l 'entreprise peut être encore sauvée ou une procédure de liqui
dation judiciaire lorsqu'il est manifestement impossible de redresser la situation. La procédure de conciliation
est ouverte aux personnes physiques ou morales de droit privé exerçant une activité commerciale, artisanale
ou libérale. La procédure de redressement et de liquidation est applicable à toute personne exerçant une
activité commerciale ou artisanale, à tout agriculteur, à toute profession libérale réglementée, ainsi qu'à
toute personne morale de droit privé.
En l'espèce, Joseph est agriculteur et en état de cessation des paiements. Il sera soumis dans ce cas à une
procédure de redressement jud iciaire voire de liqu idation judiciaire.
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La formation du c:ontrat FICHE
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1 + LA NOTION DE CONTRAT
Le contrat est le véhicule, le support juridique indispensable à la vie des affaires. Selon l'article 1 1 0 1
du Code civil : « le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s'obligent
envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose » . Le contrat est
une source d'obligations.
Une obligation se définit comme le lien juridique en vertu duquel un débiteur est engagé
envers son créancier.
Obligation de donner Transfert de la propriété d'un bien à titre gratuit (don) ou onéreux (vente).
Obligation de faire Le débiteur s'engage à accomplir quelque chose (livraison).
Obligation de ne pas faire Le débiteur doit s'abstenir d'accomplir quelque chose (non-concurrence).
A - La liberté contractuelle
Le libéralisme économique ayant pour objectifs de favoriser les échanges, écarter les entraves
et laisser contracter a largement inspiré la rédaction du Code civil en 1 804. Ce dernier consacre
/'autonomie de la volonté en matière contractuelle (l'homme est libre et ne peut s'obliger que
par sa propre volonté). La liberté contractuelle est une liberté qui a une valeur constitutionnelle.
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1 24 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées que par consentement mutuel, ou par les causes
que la loi autorise. Elles doivent être exécutées de bonne foi » .
le législateur a prévu des aménagements dictés par la protection de la partie la plus faible ou par
les besoins de la vie des affaires.
a) Les aménagements au principe d'intangibilité
- La clause de révision : stipulation par laquelle les parties contractantes s'engagent à renégocier
le contrat en cas de changement de circonstances postérieures à sa conclusion.
- La clause d'indexation : stipulation par laquelle il est prévu que le prix varie selon un indice
de référence.
b) Les aménagements au principe d'irrévocabilité
- La clause de dédit : elle permet à une des parties de ne pas exécuter son obligation moyennant
le versement d'une somme d'argent, par exemple le contrat de vente avec arrhes.
- La résiliation unilatérale : dans certains contrats à durée indéterminée, il est reconnu aux
parties le pouvoir de se désengager de façon unilatérale. Ce désengagement ne doit pas être
abusif et la partie qui met fin au contrat doit respecter un certain délai. Par exemple, le préavis
en cas de démission d'un salarié.
- Les contrats à durée déterminée : la loi admet la rupture du contrat par l'une des parties pour
certains contrats à durée déterminée, par exemple, le contrat de bail.
2) La notion de bonne foi
Le contrat doit être exécuté de bonne foi ce qui signifie que les cocontractants doivent exécuter
fidèlement leurs engagements, ne pas nuire à l'autre partie contractante et ne pas lui rendre dif
ficile l'exécution de son obligation.
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1 26 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
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1 28 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
1) Le consentement
Le consentement de chaque cocontractant doit être réel, libre et éclairé. L'article 1 1 09 précise :
« il n 'y a point de consentement valable si le consentement n 'a été donné que par erreur ou s'il a
été extorqué par violence ou surpris par dol » . Ces vices du consentement entraînent la nullité
du contrat.
L'erreur est une idée fausse que se fait l'un des cocontractants concernant
l'interprétation des éléments du contrat. Pour être un vice du consentement, elle
doit être déterminante et porter sur :
Erreur
- la substance de la chose objet du contrat (qualités essentielles de la chose) ;
- la personne du cocontractant si la considération de la personne a été la cause
principale de la convention.
Elle peut être physique, morale ou économique. Elle doit avoir provoqué une
crainte pour soi-même, son conjoint, descendant ou ascendant ou pour ses biens.
Vi o l en ce La personne doit avoir perçu la menace d'un mal considérable et actuel. La
violence doit être illégitime (ce qui n'est pas le cas d'une saisie d'un bien suite à
une condamnation).
Il est constitué par des manœuvres frauduleuses qui émanent d'un des cocon-
tractants et qui sont destinées à tromper l'autre afin que celui-ci s'engage. Il s'agit
d'un comportement malhonnête par le biais de tromperies, mensonges ou de
réticences (silence). L'intention de nuire doit exister et les manœuvres utilisées
doivent avoir un caractère déterminant dans la conclusion du contrat. C'est pour
Dol cela qu'une distinction est faite entre :
- dol principal qui porte sur un élément essentiel du contrat et qui a déterminé
le cocontractant (annulation de l'acte) ;
- dol incident qui porte sur un élément « secondaire » du contrat et qui n'aurait
pas fait renoncer la personne de passer le contrat malgré tout ; toutefois, les
conditions auraient été certainement différentes.
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FICHE 1 6 + La formation du contrat 1 29
2) La capacité
Selon l'article 1 1 23 du Code civil : « toute personne peut contracter, si elle n 'est pas déclarée inca
pable par la loi » . La capacité est l'aptitude à être titulaire de droits (capacité de jouissance)
et à les exercer (capacité d'exercice). Sont privés de la capacité d'exercer leurs droits les mineurs
et les majeurs protégés (voir Fiche 8).
3) L'objet
L'objet du contrat est ce sur quoi les personnes s'engagent et qui peut être, concrètement, une
obligation de donner, faire ou ne pas faire une chose. L'objet doit répondre aux conditions sui
vantes :
L'obligation doit avoir pour objet une chose au moins déterminée quant à son
espèce.
Pour l'obligation de donner : si l'obligation porte sur un corps certain : il doit
Être déterminé être désigné avec précision lors du contrat. Si l'obligation porte sur une chose
fongible : elle peut être déterminée seulement en quantité et en qualité.
Pour l'obligation de faire ou ne pas faire : elle doit être déterminée ou
déterminable.
Au moment de la conclusion du contrat, voire au moment de son exécution. Le
Exister contrat peut porter sur des choses qui n'existent pas encore. L'obligation doit
être possible.
Ne peuvent faire l'objet d'un contrat :
- les choses qui ne sont pas susceptibles d'appropriation privée (ex. : l'air) ;
Être l icite - les biens appartenant au domaine public, les droits incessibles (ex. : le droit
d 'usage) ;
- les biens dont le commerce est illicite ou immoral (ex. : organes, drogue).
4) La cause
La cause qui est la raison pour laquelle les parties s'engagent doit exister et être licite (non pro
hibée par la loi, non contraire aux bonnes mœurs ou à l'ordre public).
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1 30 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
5 + LA NU LLITÉ DU CONTRAT
La sanction pour non-respect des conditions de validité du contrat est la nullité (anéantissement
du contrat).
Vices du consentement La nullité encourue est dite nullité relative car elle a pour objectif la
protection d'intérêts particuliers. Seule la personne (ou son représentant)
Incapacité que la loi protège peut demander la nullité. Prescription : 5 ans
La nullité encourue est dite nullité absolue car elle a pour objectif la
Défaut du consentement protection de l'intérêt général. Toute personne (cocontractant ou tiers)
Défaut ou illicéité d'objet ou de cause justifiant d'un intérêt légitime peut demander la nullité (ainsi que le
Ministère public). Prescription : 5 ans
La nullité a, en principe, un effet rétroactif. Cela signifie que les choses sont remises en leur
état antérieur, comme si le contrat n'avait jamais existé. Toutefois, dans les contrats à exécution
successive, l'annulation n'est pas rétroactive (résiliation).
+ Application
Margot a acheté un véhicule automobile d'occasion qui a 120 000 kms au prix de 7 000 €. Dans ces condi
tions, le vendeur ne lui a offert aucune garantie de reprise. Toute contente de son acquisition, elle décide la
semaine d'après de la montrer à une de ses amies. Cette dernière qui est passionnée de voitures, /'examine
attentivement et remarque des éléments suspects. Elle a le sentiment que cette voiture a été accidentée.
Le lendemain, son garagiste lui confirme que son véhicule a bien subi un grave accident. Margot veut faire
annuler la vente.
Quel vice du consentement Margot peut-elle invoquer ?
Correction
Parmi les vices du consentement se trouve le dol. Il est constitué de manœuvres frauduleuses
qui émanent d ' u n des cocontractants et qui sont destinées à tromper l'autre afin que celui-ci
s'engage. Il s'agit d'un comportement malhonnête par le biais de tromperies, mensonges ou de
réticences (silence).
En l'espèce, le fait de ne pas avoir informé Margot de l'accident subi par le véhicule constitue une
réticence dolosive permettant de faire annuler en justice la vente. Margot restituera la voiture au
vendeur et celui-ci lui rendra la somme perçue au titre de la vente.
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L'exéc:ution du c:ontrat FICHE
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1 32 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
B - Les situations où les tiers souffrent ou bénéficient des effets d'un contrat
1) L'ayant cause à titre particulier
Il s'agit d'une personne qui reçoit d'une autre (auteur) un ou plusieurs droits déterminés. Par
exemple, dans le contrat de vente, l'acheteur est l'ayant cause à titre particulier du vendeur
(auteur). En principe, les obligations de l'auteur ne sont pas transmises à l'ayant cause à titre par
ticulier. Il existe des exceptions, par exemple :
- en cas de cession de bail, l'acquéreur de l'immeuble est tenu de respecter le droit de jouissance
du preneur, lequel doit lui verser les loyers ;
- en cas de cession d'entreprise, le repreneur doit poursuivre les contrats de travail déjà exis-
tants.
2) Le créancier chirographaire
Il a la particularité de ne bénéficier d'aucune garantie particulière pour s'assurer du paiement
de ce qui lui est d û . Sa situation est précaire eu égard aux contrats que peut conclure son débiteur
et qui viendraient réduire davantage ses chances de se faire payer. La loi lui reconnaît alors deux
actions possibles :
- l'action oblique : le créancier (ayant une créance certaine, liquide et exigible) peut exercer,
au nom de son débiteur, les droits qu'il néglige de mettre en œuvre et qui appauvrissent son
patrimoine. Par exemple, le débiteur loue un bien et ne fait pas le nécessaire pour se faire payer
les loyers ;
- l'action paulienne : le créancier demande que lui soit rendu inopposable un contrat conclu par
le débiteur. Il faut que le débiteur ait eu connaissance du préjudice causé à son créancier du fait
de la conclusion de cet acte, par exemple, une donation faite par le débiteur qui sait pertinem
ment q u ' i l porte préjudice au créancier chirographaire en faisant cette donation.
3) La conclusion de contrats à /'intention des tiers
c) La promesse de porte-fort
Elle est un contrat par lequel une personne, le porte-fort, s'engage envers une autre à obtenir
d ' u n tiers q u ' i l contracte. Si le porte-fort n 'obtient pas ce consentement, il sera tenu au paiement
de dommages-intérêts à l'égard du cocontractant. Par exemple, lorsq u ' u n époux, marié sous le
régime de la communauté, cède un immeuble commun et se porte fort d'obtenir la ratification de
la vente par son épouse.
A - Le paiement
Le paiement est /'exécution de /'obligation (donner, faire ou ne pas faire) et a pour conséquence
l'extinction de la dette et la libération du débiteur.
Le payeur (solvens) est en principe le débiteur ou par exception un tiers. Par exemple,
une caution. Dans le cas où le solvens paie un créancier en lieu et place du débiteur, il
est alors subrogé (mis à la place de) dans les droits du créancier et l'obligation du débi-
teur reste entière vis-à-vis de ce payeur. En cas de solidarité passive (plusieurs débiteurs
Les p arti es sur une même dette), le créancier peut demander à l'un quelconque des débiteurs de
payer la totalité de la dette.
Le payé (accipiens) est en principe le créancier ou par exception un tiers. Par exemple,
un mandataire. En cas de solidarité active (plusieurs créanciers pour une même dette),
le débiteur qui paie la dette entre les mains d'un créancier est libéré à l'égard des autres.
Le débiteur ne peut modifier l'obligation prévue au contrat. Selon le Code civil, le
Objet du paiement créancier ne peut être contraint de recevoir une autre chose que celle qui lui est due. Le
paiement doit être en principe total.
Il est déterminé par le contrat. A défaut, il s'effectue au lieu où se situe la chose ou au
domicile du débiteur. On dit que les dettes sont quérables (le créancier vient chercher
Lieu du paiement
le paiement) et non portables. Il existe des exceptions comme, par exemple, les dettes
d'aliments qui sont payables au domicile du créancier.
Une dette se paie à son échéance, qui peut être au moment de la conclusion du contrat
ou fixé plus tard. Lorsque l'échéance survient, on dit que la créance est exigible. Pour
Moment du paiement être considéré en retard, le débiteur doit avoir été mis en demeure de payer par le
créancier. Le débiteur peut bénéficier d'un délai de paiement accordé par le juge : délai
de grâce.
En cas de litige, celui qui se prétend libéré doit prouver que sa dette est éteinte. La
Preuve du paiement remise par un créancier d'un titre libératoire à son débiteur constitue une présomption
0 irréfragable de paiement.
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1 34 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Les parties par un contrat prévoient l'extinction totale d'une obligation et son
remplacement par une nouvelle obligation (dette nouvelle, créancier ou débi-
La novation
teur nouveaux). La novation crée une nouvelle créance dépourvue des garanties
qui entouraient la créance précédente sauf exception.
Lorsque deux personnes se trouvent débitrices l'une envers l'autre, une compen-
sation peut se faire entre elles ce qui éteint leurs dettes. La compensation peut
être :
- légale : les deux dettes ont pour objet une même somme d'argent ou une
certaine quantité de choses fongibles (interchangeables) de même espèce et
La compensation
sont liquides (déterminées en leur montant), certaines (non contestées) et
exigibles ;
- conventionnelle : elle est décidée par deux personnes débitrices l'une de
l'autre ;
- judiciaire : elle est prononcée par le juge au cours d'une instance.
Lorsque les qual ités de créancier et de débiteur se réunissent dans la même
personne, il y a confusion, ce qui éteint les deux créances, par exemple lorsque
La confusion
le locataire devient propriétaire du logement qu'il loue alors que le bail est en
cours d'exécution.
Le débiteur donne en paiement autre chose que ce qui est dû et le créancier
La dation
accepte.
Elle se définit en partie comme la perte d'un droit par l'écoulement d'un délai
La prescription défini par la loi. Le paiement de l'obligation s'éteint et le débiteur est libéré, par
exemple la prescription quinquennale pour les actions en paiement des salaires.
A - La théorie du risque
Elle s'applique en cas d'inexécution d ' u n contrat synallagmatique du fait d'un événement extérieur
à la volonté des parties. La question est de savoir qui supporte les risques :
- principe res perit debitori : la perte est pour le débiteur, il supporte les risques liés à l'inexécu
tion de l'obligation. Le créancier est, quant à lui, libéré de son obligation, sauf accord contraire
des parties ;
- principe res perit domino : la perte est pour le propriétaire dans le cadre des contrats translatifs
de propriété. Si le bien est détruit, même en cas de force majeure, le propriétaire supporte cette
perte, sauf accord contraire des parties (ex. : par l'effet d'une clause de réserve de propriété).
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1 36 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
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FICHE 1 7 + L'exécution du contrat 1 37
Suite à l'engagement de la responsabilité civile contractuelle, le juge fixe le montant des dom
mages-intérêts q u i peuvent être compensatoires (réparation de la perte subie ou du gain man
qué) ou moratoires (réparation du préjudice lié à un retard d'exécution).
2) Les causes d'exonération de la responsabilité contractuelle
Le contractant défaillant, pour sa défense, peut faire valoir une cause d'exonération. Le juge déci
dera de la réalité de la cause invoquée et de son étendue (totale ou partielle).
Pour être retenu, le fait qu i a empêché l'exécution du contrat doit être irrésis-
La force majeure tible, imprévisible et extérieur au débiteur de l'obligation, par exemple une
tempête, une inondation.
Lorsque ce fait a les mêmes caractères que la force majeure, l'exonération est
Fait d ' u n tiers totale. Sinon, il y a partage de responsabilité entre le tiers et le débiteur (respon-
sabilité in solidum).
Faute d u créancier Lorsque ce fait a les mêmes caractères que la force majeure, l'exonération est
de l'obligation totale. Sinon, il y a exonération partielle selon la gravité de la faute du créancier.
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1 38 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Clause de transfert de Clause qui fait échec au principe res perit domino. Les risques sont supportés par
risques le vendeur tant que la chose n'est pas en possession de l'acquéreur.
Les clauses liées à la responsab i l ité
En cas de dommage, le débiteur doit procéder à une indemnisation sans pouvoir
Clause de garantie
invoquer une cause étrangère.
Clause exclusive de respon- En cas de dommage, le débiteur est totalement exonéré de sa responsabilité.
sabilité Clause non valable en cas de faute intentionnelle ou lourde du débiteur.
Clause l i mitative de respon-
Clause qui fixe un plafond de dommages-intérêts.
sabilité
Clause par laquelle les parties fixent forfaitairement et par avance un montant
Clause pénale
d'indemnité à verser en cas d'inexécution de l'obligation contractuelle.
Attention ! Sont à rapprocher de ce tableau toutes les autres clauses définies dans les différentes fiches de cet
ouvrage et qui sont liées au contrat.
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FICHE 1 7 + L'exécution du contrat 1 39
+ Application
Cour de cassation chambre commerciale, 31 janvier 2012
« Attendu, selon l'arrêt attaqué (Versailles, 21 octobre 2010), que la société Morgan ayant été mise en redres
sement puis liquidation judiciaires les 24 décembre 2008 et 5 mai 2009, la société Fashion group (société
Fashion) a revendiqué des marchandises qu 'elle lui avait vendues, en se prévalant de la clause de réserve de
propriété figurant sur ses factures ; que le liquidateur a contesté /'acceptation de la clause par /'acquéreur ;
Attendu que le liquidateur fait grief à l'arrêt d'avoir accueilli la demande de revendication portant sur les
marchandises livrées à partir du 30 octobre 2008 et correspondant aux sixième, septième et huitième factures
de la société Fashion, alors, selon le moyen, qu'à défaut de contrat-cadre, une clause de réserve de propriété
n 'est opposable pour des ventes successives et autonomes que si, pour chacune d'elles, la clause a été stipu
lée par écrit et acceptée par l'acheteur au plus tard au moment de la livraison ; que /'existence d'un courant
d'affaires ayant donné lieu à des ventes pour lesquelles une clause de réserve de propriété était stipulée sur
les factures correspondantes ne caractérise pas /'acceptation de cette clause pour les ventes suivantes ; qu'en
retenant que la société Morgan avait nécessairement eu connaissance de la clause de réserve de propriété
figurant sur toutes les factures de la société Fashion, tandis que, à défaut de contrat-cadre, /'existence de
ventes antérieures ayant donné lieu, après livraison, à la remise de factures stipulant une clause de réserve
de propriété ne caractérisait pas /'acceptation par la société Morgan d'une telle clause pour les ventes posté
rieures et autonomes des biens revendiqués, la cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard de
/'article L. 624- 1 6 du Code de commerce ;
Mais attendu qu 'il résulte des dispositions de l'article L. 624- 1 6, alinéa 2, du Code de commerce, rendues
applicables à la liquidation judiciaire par /'article L. 64 1 - 1 4, alinéa 1er, du même code, qu'à défaut d'écrit
régissant un ensemble d'opérations commerciales convenues entre les parties, /'acceptation par le débiteur
de la clause de réserve de propriété s'apprécie pour chaque vente objet de celle-ci au plus tard à la date de la
livra son,
i cette acceptation pouvant, suivant les circonstances, être déduite de /'existence de relations d'affaires
et de la réception par le débiteur, dans le courant de ces relations, de factures antérieures comportant la
clause litigieuse, sans protestation de sa part ; qu'ayant relevé que les sociétés Fashion et Morgan étaient en
relations d'affaires depuis septembre 2008 et que la société débitrice avait déjà, au 30 octobre 2008, date de
la première livra son
i impayée, reçu cinq factures mentionnant lisiblement la clause de réserve de propriété puis
retenu qu'elle en avait eu ainsi conna ssance
i et fait ressortir qu'elle l'avait acceptée par /'exécution du contrat,
la cour d'appel a légalement justifié sa décision ; que le moyen n 'est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi ;
Quelle est la position de la Cour de cassation dans cette affaire ?
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1 40 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Correction
La Cour de cassation considère qu'à défaut d ' u n contrat-cadre entre commerçant prévoyant l'application
systématique d'une clause de réserve de propriété, l'a cceptation par le débiteur de la clause s'apprécie
suivant les circonstances et peut être déduite de l'existence de relations d 'affaires et de la réception par le
débiteur, dans le courant de ces relations, de factures a ntérieures comportant une telle clause sans mani
festation de sa part d ' u n désaccord.
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Le c:antrat de vente FICHE
18
Selon l'article 1 582 d u Code civil, la vente se définit comme la « convention par laquelle l'un
s'oblige à livrer une chose, et l'autre à la payer. Elle peut être faite par acte authentique ou sous
seing privé » .
A - Les avant-contrats
1) La promesse de vente (ou promesse unilatérale)
Dans la promesse de vente, le propriétaire d'un bien s'engage auprès du futur acheteur, qui ver
sera en contrepartie une indemnité d'immobilisation, à lui vendre son bien à un prix déterminé
pendant une certaine période. Le propriétaire s'engage à ne pas renoncer à la vente et à ne pas
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1 42 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
proposer le bien à un autre acheteur. L'indemnité d'immobilisation sera imputée sur le montant à
payer si l'acheteur décide d'acheter ou sera conservée par le propriétaire, si l'acheteur n'acquiert
pas le bien.
Pour être valable, cette promesse doit être constatée par acte authentique ou sous-seing privé,
enregistré dans le délai de dix jours à compter de la date de son acceptation par le bénéficiaire.
2) Le compromis de vente (ou promesse synallagmatique)
Dans le compromis de vente, les parties s'engagent mutuellement à conclure la vente à un prix
déterminé. Le compromis a la valeur juridique d'une vente. Si l'une des parties décide de renoncer
à la vente, l'autre partie peut l'obliger à s'exécuter en saisissant la justice. Lors de la signature du
compromis, l'acquéreur verse une partie du prix de vente (dépôt de garantie) qui s'imputera sur la
somme à payer lors de la signature du contrat de vente qui opère transfert de propriété.
B - La chose
La chose, objet de la vente, peut être un bien corporel ou incorporel, meuble ou immeuble. Elle
doit :
- être dans le commerce et être la propriété de la personne qui la vend ;
- être déterminée ou déterminable ;
- exister ou être définie (pour les choses futures) au moment de la formation du contrat.
C - Le prix
Le prix, matérialisé par une somme d'argent, est en principe librement déterminé par les parties.
Il est un élément essentiel de formation du contrat de vente. Il doit remplir plusieurs conditions
sous peine d'être entaché de nullité absolue :
- être certain : déterminé ou déterminable. À défaut le contrat est entaché de nullité absolue ;
- être sérieux : non simulé (les parties conviennent de ne pas payer le prix) ou dérisoire.
En cas de lésion qui est un déséquilibre entre les obligations réciproques des parties, le contrat
peut être annulé ou le prix réduit. Pour un immeuble, le montant de la lésion doit être de plus
des 7/1 2e de la valeur de l'immeuble. Le délai de l'action en rescision pour lésion est de 2 ans à
partir de la vente.
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FICHE 1 8 + Le contrat de vente 1 43
Il est interdit pour certaines personnes, du fait de leur qualité, d'acquérir certains
Au droit d'acheter
biens (ex. : le tuteur concernant les biens du mineur ou du majeur protégé).
Il est interdit à certaines personnes en raison de leur statut, d'acquérir certains
Au droit de vendre
biens (ex. : un mineur ne peut pas acheter de lui-même un immeuble).
Personne ne peut être contraint de vendre un bien. Il existe des aménagements à
Au droit de ne pas vendre ce principe (ex. : dans le domaine commercial, un professionnel ne peut refuser
de vendre un bien à un particulier sauf motif légitime).
Le contractant est tenu de contracter avec une personne déterminée à l'avance
Au choix du cocontractant
(ex. : un contrat qui contient une clause d'approvisionnement exclusif).
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1 44 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Le vendeur professionnel est tenu de livrer une chose exempte de tout vice ou
Obligation de sécurité
de défaut de fabrication de nature à créer un danger.
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FICHE 1 8 + Le contrat de vente 1 45
Correction
Une clause de non-garantie des vices cachés peut être introdu ite dans un contrat dans lequel le vendeur est
un non-professionnel mais ce vendeur doit être de bonne foi. Il ne doit pas avoir eu connaissance d u vice
avant la vente. Si les acheteurs peuvent apporter cette preuve par un rapport d 'expert notamment, alors la
0 clause ne peut s'appliquer en l es p èce .
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Le c:antrat d'entrepri§e FICHE
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Le contrat d'entreprise doit respecter les conditions de validité de formation (voir Fiche 1 6). Le
contrat d'entreprise a pour objet : un travail sur une chose ou la fourniture d'un service.
La détermination du prix (de la rémunération) de la prestation n'est pas en principe une condition
de validité du contrat. Par exception, dans les contrats de consommation le prix doit faire l'objet
d'une information préalable. Les usages veulent que la conclusion du contrat d'entreprise soit pré
cédée de l'établissement d'un devis (étude descriptive de la prestation à effectuer). Ce n'est donc
pas une obligation. Le devis est en principe gratuit. Lorsque les parties sont d'accord sur le devis,
le prix mentionné doit être respecté. Si par la suite, l'ouvrage nécessite une augmentation de prix :
Je client doit donner son accord.
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FICHE 1 9 + Le contrat d'entreprise 1 49
3) L'obligation de retirement
Le client doit retirer la chose confiée à l'entrepreneur lorsque celui-ci a exécuté sa prestation.
Lorsque ce retirement n'a pas lieu au bout d'un an, l'entrepreneur peut demander en justice la
vente de la chose aux enchères publiques pour se faire payer sur le prix.
+ Applicatio n
--
� �������--
Correction
En l'espèce, trois entreprises intervenaient sur des gard e-corps de logements constru its en bord de mer :
l ' u ne a fourni les sabots, l'autre les a fabriqués et la dernière les a peints. Quel que soit leur degré d ' i nter
vention à l'ouvrage, elles étaient toutes trois débitrices d'une obligation de conseil entre elles puisqu'elles
étaient, dans leur travail, dépendantes les unes des autres.
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Le§ c:antrat5 relatif§
FICHE
au fond§ de c:ammerc:e
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FICHE 20 + Les contrats relatifs a u fonds de commerce 1 53
Si une des mentions est inexacte, l'acquéreur peut demander la restitution du prix avec la remise
du fonds de commerce pour vice caché. Il peut également demander la diminution du prix.
2) Les obligations comptables et financières au moment de la vente
Selon les termes du Code de commerce, au jour de la cession, le vendeur et l'acheteur visent :
- tous les livres de comptabilité tenus par le vendeur durant les 3 exercices comptables pré-
cédant celui de la vente (ce nombre est réduit à la durée de possession du fonds si elle a été
inférieure à 3 ans) ;
- un document présentant les chiffres d'affaires mensuels réalisés entre la clôture du dernier
exercice et le mois précédant celui de la vente.
Les livres font obligatoirement l'objet d'un inventaire signé par les parties. Le vendeur doit impé
rativement les mettre à la disposition de l'acheteur pendant 3 ans, à partir de l'entrée en jouissance
du fonds.
3) Les éléments du fonds faisant l'objet de la cession
Les éléments du fonds peuvent être cédés en totalité ou non. La cession partielle du fonds est
possible si la partie cédée comporte la clientèle et les éléments indispensables à l'exploitation du
fonds.
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FICHE 20 + Les contrats relatifs a u fonds de commerce 1 55
Le vendeur est tenu des défauts cachés de la chose vendue qui la rendent
impropre à l'usage auquel on la destine ou qui diminuent tellement cet usage,
Garantie des vices cachés que l'acheteur ne l'aurait pas acquise, ou n'en aurait donné qu'un moindre prix,
s'il les avait connus. Le vendeur ne peut s'exonérer de sa responsabilité pour
force majeure.
Existence d'une clause : elle doit être limitée quant à son objet et à son mode
d'exercice et quant à son étendue géographique. En cas de non-respect de cette
Obligation obligation, des dommages-intérêts peuvent être demandés.
de non-concurrence Absence ou expiration de la clause : le vendeur peut se rétablir à proximité de
son ancien fonds de commerce s'il s'engage à s'abstenir de tout acte de nature à
diminuer l'achalandage et à détourner la clientèle du fonds cédé.
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1 56 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Lorsque la vente a été constatée par acte notarié ou sous-seing privé enregistré
au greffe du TC avec inscription du privilège du vendeur dans les 1 5 jours à
compter de la vente : le vendeur a un droit de suite et un droit de préférence
Le privilège d u vendeur
(le vendeur est payé par p référence à tous les autres). Le vendeur peut exiger la
vente forcée du fonds. Il est garanti sur le paiement du prix et les i ntérêts sur
deux années.
A - Définition
Le nantissement est une forme de gage et fait partie des sûretés réelles. Le nantissement porte
sur des biens incorporels comme le fonds de commerce (voir Fiche 1 3) alors que le gage porte
sur des biens corporels. Le contrat de nantissement peut donc se définir comme un contrat par
lequel un débiteur remet un bien incorporel à son créancier pour garantir sa dette. Le
nantissement peut concerner un fonds de commerce en totalité ou sur certains de ses éléments.
Le fonds est affecté en garantie d'une dette mais il n 'y a pas dépossession. Le débiteur continue
à exploiter son fonds.
Droit pour le créancier nanti de se faire payer sur le prix de vente du fonds de
Droit de préférence
commerce avant tous les a utres créanciers impayés du débiteur.
L'exploitant du fonds souhaite changer de lieu pour exercer son activité. Il doit en
informer le créancier nanti dans les 1 5 jours avant le déplacement. Le créancier
Déplacement du fonds
nanti qui n 'accepte pas ce déplacement peut demander au tribunal la déchéance
du terme de la créance garantie.
Le bailleur qui souhaite résilier le bail doit en avertir le créancier nanti. Le créancier
La résiliation du bail dispose d ' u n mois pour éventuellement trouver une solution pour que le bail ne
soit pas résilié (payer les loyers, par exemple).
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1 58 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
+ Application
M. et Mme Fiole sont mariés sous le régime de la communauté légale. Ils ont créé, il y a trente ans, un fonds
de commerce de négoce de vins et spiritueux à Bordeaux (. . .). Lucien Fiole, qui n'a pas de successeur en vue,
confie à sa femme son projet de vendre son fonds de commerce. Mais cette dernière y est fermement oppo
sée. (Sujet examen)
M. FIOLE peut-il vendre son fonds de commerce sans l'accord de son épouse ?
Correction
Pour répondre à cette question, il faut faire référence également aux règles liées aux régimes matrimoniaux
(voir Fiche n° 9). E n cas de vente d ' u n fonds de commerce, les pouvoirs des époux dépendent de leur régime
matrimonial. Si le régime est celui de la communauté légale, chacun des époux a le pouvoir d'administrer
seul les biens communs et d'en d isposer. Toutefois pour certains biens comme le fonds de commerce, ils ne
peuvent vendre sans l'accord de l'autre époux. En l'espèce et compte tenu du régime matrimonial des époux
Fiole, Mme Fiole doit donner son consentement. Si Monsieur Fiole décide de vendre sans le consentement
de son épouse, celle-ci peut demander la nullité de la vente en justice dans un délai de deux ans à compter
de la connaissance de l'acte.
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Le§ c:antrat5 relatif§
FICHE
à la c:an5ammatian
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A - Définition
Le contrat d e consommation se définit comme un contrat de vente ou de prestations de ser
vices conclu entre un professionnel et un consommateur. Ce dernier est considéré comme la
partie faible au contrat et bénéficie d'une protection. Un consommateur est une personne qui se
procure un bien ou un service pour satisfaire un besoin autre que professionnel. La Cour
de cassation a adopté une définition extensive du consommateur permettant d'appliquer le régime
protecteur des consommateurs :
- à un professionnel, qui devient non-professionnel, lorsqu'il conclut un contrat sans lien avec sa
compétence professionnelle et son activité avec un autre professionnel ;
- à une personne morale lorsque le contrat est sans lien avec son activité et pour lequel elle fait
preuve d'une parfaite ignorance.
Sur le prix : il est annoncé soit par marquage, étiquetage ou affichage. Il doit
être TIC et en euros. Si la chose est soldée, le vendeur doit faire figurer le prix
d'origine et le prix réduit.
Sur les modalités de paiement (acompte, arrhes, délai), les conditions de
résolution de la vente, les dispositions liées aux vices cachés (réparation,
remboursement) et les délais de livraison. La date limite de livraison doit être
indiquée lorsque le prix du bien ou de la prestation est supérieur à 500 €. En cas
de dépassement de plus de 7 jours à compter de cette date, le consommateur
Obligation d'information peut dénoncer le contrat. La sanction au manquement à cette obligation d'infor
mation est la nullité du contrat.
Sur le produit
Les caractéristiques essentielles et la qualité du produit : nature du produit,
mode d'emploi, date limite de consommation, lieu de fabrication.
La sécurité du produit : le vendeur doit attirer l'attention de l ' utilisateur d'un
produit sur les risques encourus ou les précautions à prendre pour éviter u n acci
dent ou une n uisance. La sanction au manquement à cette obligation d' informa
tion sur le produit est la réparation sous forme de dommages-intérêts.
Le vendeur a une obligation de sécurité des produits (voir Fiche 1 9) et doit infor-
Obligation de sécurité mer le consommateur des risques in hérents au produit. Il engage sa responsabi
lité civile délictuelle du fait des services et produits défectueux (voir Fiche 25).
Elle est a utorisée si le message est véridique et objectif et que les caractéris-
La publicité comparative
tiques comparées sont essentielles, significatives, pertinentes et vérifiables.
Certains produits ne peuvent pas faire l'objet d'une publicité : c'est le cas du tabac. D'autres sont
strictement encadrés comme, par exemple, les boissons alcoolisées.
3) Le respect de la liberté de choix du consommateur
Pour respecter la liberté du choix du consommateur, le vendeur est soumis à certaines interdictions.
De plus, il ne doit pas abuser de la faiblesse d'une personne pour l'amener à contracter.
a) Les procédés de vente interdits
Le vendeur est soumis à certaines interdictions concernant les procédés de vente. Il s'agit de :
- l'envoi forcé : le fait d'adresser un produit, non commandé, à une personne qui n 'a d'autre
choix que de conserver le bien et en acquitter le prix réclamé ou renvoyer le produit ;
- la vente par lot ou jumelée : elle oblige d'acquérir plusieurs exemplaires d ' u n même bien ou
de produits d ifférents qui sont groupés en un seul lot ;
- la vente avec prime ou cadeau : les loteries subordonnées à un achat sont en principe inter
dites ;
- la vente à boule de neige : un bien est remis à prix réduit en échange d'un certain nombre de
ventes opérées par le client lui-même.
b) L 'interdiction du refus de vente
Le refus de vente est en principe un délit. Toutefois, par exceptions, le vendeur peut refuser de
vendre pour motif légitime. Il peut s'agir notamment de la réglementation (ex. : refus de vente
d'alcool à un mineur), de l'indisponibilité du produit en stock ou d'une demande anormale, par
exemple une quantité excessive.
c) L 'abus de faiblesse
Le Code de la consommation prévoit la sanction des personnes qui auront abusé de la faiblesse
ou de l'ignorance d'une personne (âge avancé, maladie, problème de compréhension de la langue
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1 62 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
française . . . ) pour lui faire souscrire, notamment, par le moyen de visites à domicile, de démarchage
téléphonique ou dans le cadre d'une situation d'urgence des engagements au comptant ou à cré
dit. Ces personnes sont passibles d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 9 000 € .
- affecté : qui consiste à financer un produit ou un service prédéterminé. Le contrat de crédit est
lié au contrat principal ;
- renouvelable (revolving) : le montant disponible est renouvelé au fur et à mesure des rem
boursements. La loi Hamon du 1 7 mars 2 0 1 4 impose l'obligation aux établissements de crédit de
proposer un crédit amortissable comme alternative au crédit renouvelable pour certains achats.
A - La formation du contrat
La loi du 1 er juillet 20 1 0 a renforcé la protection du consommateur en matière de crédit à la
consommation. Cette loi prévoit, notamment :
- un encadrement plus important de la publicité relative aux crédits ;
- une réglementation plus stricte des crédits renouvelables ou crédits « revolving » ;
- une obligation pour les organismes de crédit à évaluer la solvabilité des emprunteurs ;
- un allongement de 7 à 14 jours du délai de rétractation dont bénéficie l'emprunteur ;
- une augmentation du montant maximum des prêts à la consommation de 2 1 500 à 75 000 €.
1) L'offre de prêt
La publicité concernant un crédit à la consommation doit contenir certaines informations :
- l'identité du prêteur, la nature, l'objet et la durée de l'opération proposée ;
- le coût réel du crédit, le montant et le nombre des échéances.
Lorsque le consommateur est intéressé, le prêteur doit faire une offre préalable de prêt qui doit
être écrite et contenir certaines mentions (identité des parties, le montant du prêt, l'objet et les
modalités du contrat et le taux effectif global).
L'offre doit être remise en double exemplaire au client avant toute opération de crédit. La remise
de l'offre oblige le prêteur à maintenir les conditions qu'elle indique pendant une durée minimale
de 15 jours à compter de son émission. L'offre doit faire mention du droit de rétractation (for
mulaire détachable joint au contrat de crédit) et des conditions de sa mise en œuvre. L'emprunteur
peut se rétracter sans motifs dans un délai de 14 jours calendaires à compter du jour de l'accep
tation de l'offre de contrat de crédit.
2) L'acceptation du contrat
Le contrat accepté par l'emprunteur ne devient parfait qu'à une double condition :
suspensive : il n'est définitivement conclu que si le crédit est octroyé. Le contrat de crédit prend
effet à compter de la livraison de la chose ou de l'exécution de la prestation de service.
3) Les conséquences de la défaillance de l'emprunteur
Sil'emprunteur est défaillant (non-respect des échéances), le tribunal d'instance peut être saisi
dans le délai de 2 ans. Le juge peut néanmoins octroyer un délai de grâce (2 ans maximum).
Le prêteur peut exiger de l'emprunteur défaillant le remboursement du capital restant dû, les
intérêts échus mais non payés, les intérêts de retard sur ces sommes et une indemnité plafonnée
à 8 % du capital restant dû.
+ ApplicatiG R------
Mme Gaillard a acheté un canapé relaxation pour /'anniversaire de son mari. Elle l'a choisi couleur taupe et a
payé la somme de 1 500 €. Le jour de la livrason
i est en fin arrivé, le transporteur livre le bien et à la grande
déception de Mme Gaillard, le canapé est jaune. Elle arrive à joindre le vendeur par téléphone qui lui indique
qu'il n'a plus d'autres modèles du fait d'une forte demande. Cette réponse ne la satisfait pas du tout.
Que peut faire Mme Gaillard dans cette situation ?
Correction
Le commerçant est tenu à une obligation de conformité. Le bien vendu doit correspondre à ce qui a été
prévu au contrat. Lorsq ue le débiteur de l'obligation de conformité ne respecte pas ses engagements,
plusieurs solutions s'offrent au consommateur. Le créancier peut demander le remplacement du bien ou la
restitution du prix. Si le consommateur estime avoir subi un préjudice du fait de l ' inexécution du contrat, il
pourra également engager la responsabil ité contractuelle du commerçant et obtenir des dommages-i ntérêts.
En l'espèce, la solution concerne davantage une restitution du prix. Soit le commerçant procède spontané
ment à cette restitution, soit Mme Gaillard devra saisir le juge de proximité (montant < 4 000 €).
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Le c:ampte de dépôt banc:aire
FICHE
et le§ tran§fert§ de fond§
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FICHE 22 + Le compte de dépôt bancaire et les transferts de fonds 1 69
A - Le virement bancaire
1) Le virement classique
Le virement est une opération de transfert de fonds d'un compte bancaire ou postal vers
un autre compte bancaire ou postal. Cette opération s'effectue par l'inscription d'une écriture
au débit du compte d'un donneur d'ordre et d'une écriture au crédit du compte d'un bénéficiaire.
Le débiteur émet un ordre de virement, écrit ou non, qui est révocable jusqu'au débit du compte.
Le banquier doit exécuter l'ordre de virement.
Le virement vaut paiement lorsque la somme a été créditée au compte du bénéficiaire. L'opération
0 devient alors irrévocable.
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1 70 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
B - Le chèque
Le chèque est un écrit par lequel le titulaire d'un compte bancaire (le tireur) donne l'ordre
à sa banque (le tiré) de payer une certaine somme à un bénéficiaire. L'établissement de
crédit doit vérifier avant la remise de formules de chèques que le demandeur ne fait pas l'objet
d'une interdiction bancaire ou judiciaire. Le tiré est forcément un établissement de crédit, un
prestataire de service d'investissement, le trésor public, la caisse des dépôts et consignations ou la
Banque de France.
1) L'émission du chèque
Le chèque doit revêtir certaines mentions obligatoires :
- la dénomination de chèque ;
- le mandat pur et simple de payer une somme déterminée (indiquée en chiffres et en lettres) ;
- le nom de l'établissement de crédit qui doit payer (le tiré) ;
- le lieu de paiement - la date et le lieu de création du chèque ;
- la signature du tireur.
Si l'une de ces mentions n'apparaît pas, le titre de paiement ne vaut pas chèque.
Le chèque peut indiquer le nom du bénéficiaire ou laisser en blanc cette indication . Dans ce cas, le
o
c
chèque est dit « au porteur » . Il est réputé être émis à l'ordre de celui qui le détient.
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FICHE 22 + Le compte de dépôt bancaire et les transferts de fonds 171
2) La provision
Elle est la somme suffisante et disponible que le tireur doit avoir sur son compte bancaire
au moment où il signe le chèque. Cette provision est alimentée notamment par des dépôts
d'espèces et des chèques encaissés.
Si le compte bancaire n'est pas approvisionné, le tireur peut être poursuivi pour émission de
chèque sans provision. Lorsque le banquier constate l'absence ou l'insuffisance de provision lors
de la présentation d'un chèque au paiement (montant supérieur à 1 5 €), il doit adresser au titulaire
du compte une lettre d'injonction pour l'avertir des conséquences du défaut de provision et des
moyens possibles de régularisation de sa situation. Le chèque est présenté une seconde fois et si
la banque refuse de payer, on parle d'incident de paiement. Le banquier peut alors demander
au tireur de restituer les formules de chèques qu'il possède et de ne plus émettre de chèques. À
défaut de régularisation, une procédure d'interdiction bancaire est déclenchée : information
de la Banque de France, interdiction d'émettre des chèques pendant 5 ans. La régularisation peut
avoir lieu à tout moment.
3) La transmission du chèque
Le tireur peut remettre matériellement le chèque au bénéficiaire (par tradition) ou procéder à son
endossement. Il s'agit, pour une personne (l'endosseur), d'apposer sa signature au dos du chèque
pour en permettre le paiement à un nouveau bénéficiaire (l'endossataire).
Il existe deux types d'endossement :
- translatif : l'endosseur (le porteur du chèque) transmet la propriété du chèque à un endossa
taire. Il peut y avoir plusieurs endossataires successifs sachant que tous les endosseurs seront
garants solidaires du paiement du chèque. Un chèque portant la mention « non à ordre » ne
peut être endossé ;
- de procuration : le porteur du chèque donne mandat à une autre personne de présenter le
chèque à l'encaissement.
4) Le paiement du chèque
Il est possible de refuser le paiement par chèque sauf dans les cas où ce mode de paiement est
imposé par la loi. Le chèque est payable à vue (sur présentation). Il doit être présenté au paiement
chez le banquier tiré, dans le délai de 8 jours de son émission. À compter de l'expiration de ce
délai, le banquier, qui doit vérifier l'authenticité de la signature, doit en assurer le paiement pen
dant un délai d'un an. La propriété de la provision est transmise au bénéficiaire dès la remise du
chèque. Le paiement du chèque libère le débiteur de son obligation de paiement.
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1 72 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
C - La carte bancaire
Elle est délivrée par un établissement de crédit et permet, selon les prestations choisies, d 'effectuer
des retraits dans les distributeurs de billets et/ou des retraits et des paiements auprès des com
merçants.
1) Les différentes cartes bancaires
Les principaux types de cartes bancaires sont :
- les cartes de retrait : elles sont émises par les établissements de crédit. Le titulaire de cette carte
ne peut effectuer que des retraits d'espèces ou des transferts de fonds ;
- les cartes de paiement : elles sont émises par les établissements de crédit. Elles permettent
au titulaire de la carte de payer des achats de biens ou prestations de services directement au
professionnel ;
- les cartes de crédit : elles sont émises par les établissements de crédit ou les commerçants.
Elles offrent au titulaire de la carte la possibilité d'effectuer un paiement différé de ses achats.
2) Les contrats régissant les relations liées aux cartes bancaires
a) Le contrat porteur
Il est conclu entre l'établissement de crédit et le client. Il existe dans tous les cas et détermine les
conditions d'utilisation de la carte. Il implique des obligations réciproques :
- le banquier s'engage à payer les factures issues de l'utilisation de la carte bancaire. En cas de
non-approvisionnement du compte, le banquier se doit de payer à hauteur d ' u n plafond fixé
dans le contrat ;
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FICHE 22 + Le compte de dépôt bancaire et les transferts de fonds 1 73
- le client doit approvisionner son compte, ne pas divulguer son code confidentiel, signer sa
carte au verso et signer le ticket de caisse ou facturette (si montant > 1 500 €), déclarer immé
diatement le vol ou la perte de sa carte.
b) Le contrat fournisseur
Il est conclu entre un établissement de crédit et un professionnel (commerçant, artisan, pro
fessionnel libéral. . . ).
Le professionnel doit vérifier la validité de la carte, demander une autorisation spéciale au centre
gestionnaire de la carte lorsque le montant de la facture est supérieur à un certain plafond prédé
terminé. Le professionnel doit verser une commission à l'établissement de crédit sur les transac
tions effectuées.
L'ordre de paiement donné par carte est en principe irrévocable. Lorsque le professionnel informe
ses clients qu'il est adhérent d ' u n système de paiement par carte, il ne peut refuser ce type de
paiement. Toutefois, le professionnel peut exiger un montant minimum d'achat pour accepter le
paiement par carte sachant que le client doit en avoir été informé.
3) L'opposition
L'opposition interdit à l'établissement de crédit de payer les factures présentées. Cette opposition
intervient en cas de vol, de perte ou d'utilisation frauduleuse de la carte (par exemple sur
Internet). L'opposition doit intervenir dans les plus brefs délais. La banque vérifiera si le client a été
ou non négligent.
Le banquier supporte les conséquences des opérations postérieures à l'opposition . Néanmoins, si
l'utilisateur a demandé l'opposition dans des délais convenables, les paiements correspondant à
des opérations effectuées sans son accord lui sont remboursés dans la limite de 1 50 €. Lorsque le
titulaire de la carte fait opposition et utilise malgré tout sa carte de paiement, il peut être poursuivi
pénalement.
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1 74 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
+ Application
Mme Martin vend un scooter à un particulier pour la somme de 1 200 €. Elle présente le chèque au paiement
et apprend que /'acheteur a fait opposition à son chéquier pour vol. Mme Martin est persuadée de la mau
vaise foi de /'acheteur car, au moment de la vente, ce dernier a rempli le chèque sous ses yeux. Mme Martin
avait d'ailleurs confronté les informations portées sur ce chèque avec celles inscrites sur la pièce d'identité de
l'acheteur.
Correction
On peut conseiller à Mme Martin dans un premier temps de se rapprocher de l 'acheteur pour obtenir, à
l'amiable, le paiement en espèce de la somme due. En cas d ' i m possibilité, Mme Martin pourra se présenter
à la gendarmerie ou à la police nationale et porter plainte pour escroquerie.
L'escroquerie est « le fait, soit par l 'usage d ' u n faux nom ou d'une fausse qualité, soit par l'abus d'une qua
lité vraie, soit par l'emploi de manœuvres frauduleuses, d e tromper une personne physique ou morale et de
la déterminer ainsi, à son préjudice ou a u préjudice d'un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien
quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge ».
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Le§ c:antrat5 de crédit
FICHE
aux entrepri5e5
23
L'usure est un délit pénal (punissable d'un emprisonnement de 2 ans et d'une amende de
45 000 €) et peut ouvrir droit à une sanction civile (dommages-intérêts) du fait du préjudice subi.
Toutefois, l'usure n 'est plus aujourd'hui un délit pénal pour les prêts consentis à des personnes
morales exerçant une activité commerciale, industrielle ou financière et pour les personnes phy
siques agissant pour leurs besoins professionnels.
A - L'escompte
1) Définition
L'escompte est une opération par laquelle le client d'une banque remet à cette dernière un
effet de commerce afin qu'elle lui en paie immédiatement le montant.
L'effet de commerce et le titre de paiement comportant une échéance pouvant être escomptés
sont la lettre de change et le billet à ordre :
- la lettre de change (traite) : titre par lequel une personne (le tireur) donne l'ordre à l'un de
ses débiteurs (le tiré) de payer une certaine somme à une certaine date à une tierce personne (le
bénéficiaire ou le porteur du titre) ;
- le billet à ordre : titre par lequel une personne, le souscripteur, s'engage à payer à une date
déterminée une somme d'argent à une autre personne (le bénéficiaire).
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FICHE 23 + Les contrats de crédit aux entreprises 1 77
2) Le contrat d'escompte
L'escompte repose sur un contrat et peut concerner un ou plusieurs effets de commerce. Le plus
souvent, la banque et le professionnel concluent un contrat-cadre qui permet d'escompter les
effets de commerce remis par le client jusqu'à un certain plafond (fixé en fonction du chiffre
d'affaires de l'entreprise et de la d u rée du crédit). Le crédit se reconstitue au fur et à mesure du
paiement des créances transférées. Le banquier perçoit des intérêts (liés à la rémunération du crédit
fourni) et des commissions appelées agios.
3) Les effets de l'escompte
Le banquier devient propriétaire de la créance. A l'échéance de l'effet de commerce, il pourra
réclamer le paiement au tiré ou au souscripteur du billet à ordre. Le porteur peut bénéficier immé
diatement de la somme sans avoir à attendre l'échéance de l'effet de commerce pour l'encaisser.
Si le débiteur a accepté l'effet de commerce, il ne peut opposer au porteur les litiges éventuels (par
exemple, la mauvaise qualité de la marchandise reçue) qu'il rencontre avec le créancier. On parle
d'inopposabilité des exceptions. A l'inverse, si le débiteur n'a pas accepté l'effet de commerce,
le tiré peut refuser de payer en opposant les exceptions liées à la dette. Lorsque le tiré ne paie
pas, le porteur peut agir contre tous les signataires de l'effet de commerce qui sont solidaires du
paiement.
L'adhérent doit remettre au factor les factures qui justifient ses créances et une quittance subro
gative permettant au factor de se substituer à lui pour exiger le paiement de la créance. Le factor
devient propriétaire de la créance et des éventuelles sûretés qui la garantissent.
Lorsque le factor a approuvé la créance qui est certaine et exigible, il doit en régler immédiatement
le montant même en cas de non-paiement du débiteur (garantie de bonne fin). Lorsque la créance
n'est pas approuvée, le factor ne paiera que si le débiteur règle sa dette.
3) Les effets pour le débiteur
L'adhérent se doit de notifier la subrogation à ses clients pour qu'ils paient directement le factor.
Lorsque la subrogation n'a pas été portée à la connaissance du débiteur, celui-ci peut se libérer
auprès du créancier initial .
Le débiteur peut opposer toutes les exceptions qu'il aurait p u faire valoir auprès d u créancier.
C - Le bordereau Dailly
1) Définition
Le bordereau Dailly permet à une entreprise individuelle ou une personne morale de nantir ou
de céder ses créances professionnelles à un établissement de crédit qui lui en verse immédiate
ment le montant. Ce bordereau est une forme simplifiée de cession de créances. Les créances sont
transférées avec les sûretés qui les garantissent.
2) Le contrat-cadre et les conditions liées au bordereau
Le banquier signe avec son client une convention-cadre dans laquelle il fixe les conditions de
mobilisation, d'utilisation et de recouvrement des créances. La cession ou le nantissement est
matérialisé par la remise d'un bordereau qui doit contenir certaines mentions :
- dénomination « actes de cession de créances professionnelles » ;
- le nom ou la dénomination sociale de l'établissement de crédit bénéficiaire de la cession (ces-
sionnaire) ;
- la désignation ou l'individualisation des créances cédées (nom du débiteur, lieu de paiement,
montant ou évaluation des créances, échéances éventuelles) ;
- la signature manuscrite de celui qui cède (le cédant) ;
- la date de cession qui est inscrite par le cessionna ire. La cession prend effet et est opposable aux
tiers à compter de cette date.
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FICHE 23 + Les contrats de crédit aux entreprises 1 79
Lorsqu'une de ces mentions manque, le titre ne vaut pas comme acte de cession de créances
professionnelles.
3) Les effets de la cession Dailly
Les effets sont d ifférents selon le type de bordereau :
- bordereau simple : le cédé (débiteur de la créance) n'est pas informé de la cession. Il peut
valablement se libérer (payer) entre les mains du cédant ;
- bordereau avec notification de la cession au débiteur cédé : celui-ci se doit de payer le
cessionnaire. Il n'y a pas d'effet libératoire lorsque le débiteur a payé le cédant. Le cédé peut
opposer au cessionnaire toutes les exceptions ;
- bordereau avec acte d'acceptation de la cession par le cédé : celui-ci se doit de payer le
cessionnaire. Le cédé ne peut opposer au cessionnaire des exceptions liées au contrat initial.
Dans tous les cas, le cédant est garant solidaire du paiement des créances cédées : si le cédé ne
paie pas, le cédant est tenu de payer à sa place.
A - Définition
L'opération de crédit-bail permet à une entreprise de se procurer des biens sans investir de
fonds. Une entreprise de crédit-bail achète, sur la demande d ' u n client, un bien d'équipement ou
un immeuble à usages professionnel pour le lui donner en location pendant une durée déterminée.
Le client paie en contrepartie un loyer ou une redevance.
Au terme convenu, le locataire bénéficie d'une option : restituer le bien à l'entreprise de crédit-bail
ou l'acquérir à un prix prenant en compte les versements effectués à titre de loyer.
Il existe deux situations particulières :
- la cession-bai/ (lease-back) : le propriétaire d'un bien d'équipement ou d ' u n immeuble indus
triel ou commercial le vend à une entreprise de crédit-bail qui lui en confère aussitôt la jouissance
par un contrat de crédit-bail ;
- le crédit-bail adossé (crédit-bail fournisseur) : un fournisseur vend un bien à un établissement
de crédit qui le lui reloue immédiatement en crédit-bail. Le fournisseur sous-loue ensuite le bien
à l'utilisateur.
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1 80 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
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FICHE 23 + Les contrats de crédit aux entreprises 181
• AppliGiÜ Ï G R------
Par une convention-cadre, la SARL Alix, dont /'activité est la vente de matériel électrique, s'est engagée à céder
ses créances professionnelles par bordereau Dailly (avec notification de la cession aux débiteurs cédés) à la
Banque de Savoie. Parmi les créances cédées se trouve celle concernant une vente de tableaux électriques à la
SARL JF E/ec dont /'échéance est le 28 août 2012.
Le 28 août 2012, la Banque de Savoie se tourne donc vers la société JF Elec pour le paiement de la créance. Le
dirigeant de la société refuse de payer au motif que les tableaux ont été renvoyés pour défauts de fabrication.
Que peut faire la Banque de Savoie ?
Correction
Il existe différents bordereaux Dailly dont celui avec notification de la cession au débiteur cédé. Le débiteur
se doit de payer le cessionnaire de la créance. Toutefois, il peut lui opposer toutes les exceptions qu'il aurait
pu opposer à son créancier (vices liés à la vente, causes de n u l l ité, compensation . . . ). Le cédant reste alors
garant du paiement.
En l'espèce, le dirigeant de la SARL JF Elec peut tout à fait opposer à la banque de Savoie les défauts q u i ont
affecté la vente pour ne pas payer sa dette. La Banque de Savoie doit se retourner contre le cédant (SARL
Alix) pour le paiement de sa créance.
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Le§ §Ûreté§ FICHE
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1 + LES SÛRETÉS
Une sûreté est une garantie accordée à un créancier pour le recouvrement de sa créance. Il en
existe deux catégories :
- les sûretés personnelles : elles résultent de l'engagement d'une tierce personne au côté du
débiteur pour assurer le paiement de sa dette en cas de défaillance de celui-ci ;
- les sûretés réelles : le débiteur offre en garantie un bien meuble ou immeuble pour assurer le
paiement de sa dette.
A - Le cautionnement
1) Définition
Le cautionnement est un contrat unilatéral (et accessoire à un contrat principal) par lequel une
personne (la caution) s'engage à exécuter l'obligation d'un débiteur (la personne cautionnée)
lorsque celui-ci est défaillant.
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1 84 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Le cautionnement doit être donné pour une somme déterminée ou déterminable, pour une
durée limitée ou non. Il ne peut excéder ce qui est dû par le débiteur principal.
Le créancier a une obligation d'information sur l'évolution de la dette garantie, à l'égard de la
caution.
Lorsque plusieurs cautions sont engagées pour le paiement d'une dette, elles sont dites cofidé
jusseurs.
La caution peut opposer au créancier toutes les exceptions que le débiteur auraient pu faire valoir
concernant la dette. Lorsque la caution effectue le paiement, elle dispose d'un recours contre ce
dernier pour se faire rembourser la somme versée (recours personnel ou subrogatoire).
Il y a extinction du cautionnement lorsque l'obligation principale s'éteint ou lorsque la caution a
payé le créancier.
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FICHE 24 + Les sûretés 1 85
B - La garantie autonome
Elle se définit comme un contrat par lequel une personne, le garant, prend l'engagement de payer
une somme d'argent à un tiers, le bénéficiaire (le créancier) à la demande d'un débiteur
(le donneur d'ordre), sans pouvoir opposer d'exceptions. Le paiement peut être effectué dès la
première demande (garantie à première demande) ou suivant ce qui a été convenu. Le garant ne
se substitue pas au créancier une fois le paiement effectué. Le garant n'est pas tenu de payer
en cas d'abus ou de fraude manifeste du bénéficiaire ou de collusion de celui-ci avec le donneur
d'ordre.
La garantie est dite autonome car elle est indépendante de l'obligation garantie.
C - La lettre d'intention
Il s'agit de l'engagement de faire ou de ne pas fai re ayant pour objet le soutien apporté à un
débiteur dans /'exécution de son obligation envers le créancier. La lettre d'intention peut
comporter une obligation de moyen (tout faire pour que le débiteur honore le paiement de sa
dette) ou d'une obligation de résultat. Dans ce dernier cas, le garant n'est pas tenu d'exécuter
les obligations du débiteur mais doit simplement indemniser le créancier impayé pour le préjudice
subi.
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1 86 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Pour le nantissement de créance : il doit être constaté par écrit et doit désigner les créances
garanties et les créances nanties qui peuvent être présentes ou futures. Dans ce cas, l'acte doit
permettre leur individualisation ou contenir l'indication du débiteur, le lieu de paiement, le mon
tant des créances ou leur évaluation et, s'il y a lieu, leur échéance. Lorsque la créance nantie est
future, le créancier acquiert un droit sur la créance dès la naissance de celle-ci. Le nantissement
est opposable aux tiers à la date du contrat. Les sommes dues au titre de la créance nantie doivent
être payées entre les mains du créancier nanti. Si la somme versée est supérieure à ce qui est dû,
le créancier nanti doit rembourser le surplus (pour le nantissement de fonds de commerce, voir
Fiche 20).
L'hypothèque est accordée de plein droit par la loi dans certains cas. Par exemple,
Hypothèque légale
l' hypothèque légale d ' u n époux sur les biens de son conjoint.
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(_')
1 88 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
2) L'antichrèse
Elle se définit comme /'affectation d'un immeuble en garantie d'une obligation. Elle emporte
dépossession de celui qui la constitue. Le débiteur doit être le propriétaire de l'immeuble et doit
pouvoir en disposer.
L'antichrèse est constituée par un contrat établi par un notaire qui doit faire l'objet d'une publi
cité foncière au bureau des hypothèques dans les 3 mois de sa signature.
Le créancier antichrèsiste a les mêmes obligations qu'un créancier gagiste dans le cadre du gage
avec dépossession. Il peut louer l'immeuble dont le débiteur s'est dépossédé à titre de garantie
mais ne peut en percevoir les loyers (sauf convention contraire). Il a un droit de suite et de
rétention.
L'antichrèse s'éteint :
- par le paiement total de la dette garantie ;
- par la volonté du créancier d'y mettre fin ;
- par le manquement du créancier à son obligation d'entretien (déchéance de l'antichrèse).
En cas de non-paiement de la dette à l'échéance, le créancier antichrèsiste a le choix entre :
- la vente forcée de l'immeuble ;
- l'attribution de l'immeuble en pleine propriété.
3) Le prêt viager hypothécaire
Par un contrat, un établissement de crédit consent à une personne physique un prêt qui
est garanti par une hypothèque constituée sur un immeuble. Ce prêt ne sera remboursable
(capital et intérêts) qu'au moment du décès de l'emprunteur ou lors de la vente de l'immeuble
hypothéqué. L'emprunteur peut bénéficier d'un prêt en offrant son immeuble d'habitation en
hypothèque sans le rembourser de son vivant. Le montant du prêt contracté ne peut être supérieur
à la valeur de l'immeuble. Si l'immeuble prend de la valeur au fil des années, après remboursement
de la dette, le surplus est reversé aux héritiers.
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FICHE 24 + Les sûretés 1 89
+ Application
Oriane Clément est commerçante. Elle gère un magasin de vêtements de marque au centre d'Annecy. Elle a
obtenu de sa banque un prêt de 20 000 € remboursable en 24 mensualités. Oriane Clément a demandé à une
cousine, Justine, de se porter caution solidaire. Le paiement des cinq premières mensualités s'effectue correc
tement puis le chiffre d'affaires ayant subitement diminué, elle ne peut plus payer celle qui arrive à échéance.
La banque se tourne alors directement vers Justine pour le paiement de la sixième mensualité.
Justine doit-elle payer ?
Correction
La caution peut être simple ou solidaire. Lorsqu'elle est solidaire, le créancier a le choix de demander le
paiement au débiteur ou à la caution. La caution ne peut pas faire jouer le bénéfice de discussion qui
consiste à faire vendre des biens du débiteur et ne payer que si cette vente ne permet pas de désintéresser
complétement les créanciers.
La banque peut tout à fait se retourner contre Justine q u i ne peut refuser le paiement.
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L'entrepri5e et la re5pan5abi l ité
FICHE
c:ivi le déli c:tuelle
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A - La faute
L'approche de la faute est subjective. Le fait personnel, pour être constitutif d'une faute, doit cau
ser un préjudice. La faute peut résulter d'un agissement, d'une abstention ou d'une omission.
Elle peut consister en une simple négligence ou imprudence. La faute peut être intentionnelle
ou non-intentionnelle. Elle doit être prouvée par la victime.
B - La théorie du risque
Selon cette théorie objective, initiée par la doctrine (Saleilles et Josserand) et utilisée par les
juges, les individus sont tenus des conséquences liées aux risques générés par /'activité qu'ils
pratiquent. La faute personnelle ici n'est pas recherchée. Cela permet d 'indemniser des situa
tions particulières comme, par exemple, les effets de la pollution engendrée par une entreprise,
d 'indemniser les salariés victimes d'accidents du travai l .
A - Le dommage
Il peut être matériel (détérioration d'un bien, perte de revenus . . . ), corporel (atteinte à l'intégrité
physique, préjudice esthétique . . . ) ou moral (atteinte à l'honneur . . . ).
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FICHE 2 5 + L'entreprise et la responsabil ité civile délictuelle 1 93
Le dommage doit être certain (prouvé et évalué), actuel (au moment des faits), direct (la consé
quence directe de la faute) et porter atteinte à un intérêt légitime (intérêt sérieux, conforme aux
bonnes mœurs et à l'ordre public).
La victime peut être directe ou par ricochet, par exemple les parents proches de la victime décé
dée.
B - Un fait générateur
À côté de la responsabilité du fait personnel, le Code civil prévoit d'autres régimes de responsa
bilité :
- du fait d'autrui : une personne va être responsable des agissements d'une autre personne ;
- du fait des choses : la personne qui a la garde d 'une chose est responsable du dommage que
celle-ci peut causer.
1) La responsabilité du fait personnel
Comme dit précédemment, le fait personnel est constitutif d'une faute lorsqu'il cause un dom
mage. La personne peut néanmoins s'exonérer de sa responsabilité dans certaines circonstances
(causes étrangères) : force majeure, fait de la victime ou fait d'un tiers.
li existe par ailleurs des faits dits justificatifs qui peuvent atténuer la responsabilité de l'auteur
comme, la légitime défense ou l'état de nécessité (voir Fiche 26).
2) La responsabilité du fait d'autrui
Selon l'article 1 384 du Code civil, on est responsable non seulement du dommage que l'on
«
cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit
répondre » . Cet article de loi vise (entre autre) la responsabilité :
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1 94 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
C - U n l ie n de causalité
Il faut qu'un lien de causalité existe entre le fait générateur et le dommage. li s'agit de prouver que
le fait générateur est bien à l'origine du dommage.
Le lien de causalité doit être certain (le fait générateur doit avoir été nécessaire à l'existence du
dommage) et direct.
En cas de pluralité de causes, le juge retiendra celle qui est à l'origine immédiate du dommage.
En cas de pluralité d'auteurs (faute collective), le juge peut condamner l'ensemble des auteurs
considérés comme responsables. Ils sont tenus à une obligation in solidum : la victime peut
poursuivre l'un quelconque des auteurs qui l'indemnisera en totalité. A charge pour celui qui a
dédommagé la victime de se retourner contre les autres pour se faire rembourser leur part dans le
dommage causé (action récursoire).
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1 96 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
+ Application
Patrick et Isabelle, une jeune couple, viennent de s'installer dans leur première acquisition : un appartement de
70 m2 en plein centre de Nantes. Ils ont confié quelques travaux de plomberie à /'entreprise Percefort. Un des
salariés, Romain, a malencontreusement percé un tuyau dans le sol causant une panne générale de chauffage
dans toute la montée de l'immeuble. La copropriété se retourne contre /'entreprise Percefort pour qu'elle
prenne à sa charge la réparation des dégâts causés. Le dirigeant considère que la responsabilité est imputable
au salarié qui n'a pas exécuté correctement les consignes données par son chef de chantier.
L 'entreprise Percefort est-elle responsable ?
Correction
Selon le Code civil, l'employeur doit répondre des fautes comm ises par son salarié dans l 'exercice de ses
fonctions. La présomption de responsabilité est simple et l'employeur peut apporter la preuve que le salarié
a agi en dehors des fonctions auxquelles il était employé, sans autorisation, et à des fins étrangères à ses
attributions ou que le dommage est dû à une cause étra ngère (force majeure, fait de la victime ou fait d ' u n
tiers).
Aucune de ces causes d 'exonération ne peut être avancée en l'espèce. Le salarié a commis une faute dans
l'exercice de ses fonctions. Le fait qu'il n'ait pas agi selon les consignes données importe peu. Ce man
quement aux consignes relève du pouvoir disciplinaire de l'employeur. L'employeur est tenu de réparer le
préjudice causé.
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L'entrepri5e et
FICHE
la re5pan5abi l ité pénale
26
1 + LE DROIT PÉNAL
Le droit pénal est l'ensemble des règles de droit ayant pour but de sanctionner des infractions
qui se définissent comme des actions ou omissions interdites et punissables par la loi pénale. Il se
compose :
- du droit pénal général qui définit la notion d ' infraction, ses éléments constitutifs, sa clas
sification (crimes, délits ou contraventions), les personnes responsables à poursuivre (auteur,
complice . . . ), la notion de peine et sa nature ;
- du droit pénal spécial qui est l'ensemble des infractions dont le contenu est précisé ainsi que la
peine. Par exemple, article 3 1 1 - 1 du Code pénal : « le vol est la soustraction frauduleuse de la
chose d'autrui » et article 311-3 du Code pénal : « le vol est puni de trois ans d'emprisonnement
et de 45 000 euros d'amende » .
Son punissables aussi bien les personnes physiques que les personnes morales. Ces dernières
peuvent être poursuivies pour toutes les infractions commises pour leur compte par leurs organes
ou représentants.
Toute infraction pour être retenue comme telle doit réunir trois éléments : un élément légal,
matériel et moral. Lorsque l'infraction est constatée, son auteur encourt une peine.
a) L'élément légal
L'article 1 1 1 -3 du Code pénal pose le principe de la légalité des infractions. Pour pouvoir être
réprimés, les faits doivent relever d'une infraction prévue par un texte. La loi est en principe non
rétroactive. Elle n'a d'effet que pour l'avenir. Par exception, lorsque la loi pénale nouvelle est plus
« douce » que l'ancienne et si l'auteur de l'infraction n'est pas définitivement condamné, elle a
un effet rétroactif.
b) L'élément matériel
Chaque infraction se caractérise par des faits précis qui doivent être commis pour que la personne
soit poursuivie. L'infraction est dite consommée (par commission ou abstention) lorsque l'acte
interdit a été commis. L'infraction est dite tentée lorsque la personne a commencé à exécuter
des faits interdits mais a été interrompue de manière involontaire et n'a donc pas pu atteindre
le résultat recherché. La tentative d'infraction est punissable systématiquement pour les crimes,
parfois pour les délits, jamais pour les contraventions.
c) L 'élément moral
La personne qui commet l'infraction doit avoir conscience que ce qu'elle fait est interdit (faute
intentionnelle). Pour certaines infractions, /'imprudence, la négligence ou un manquement à
une obligation de prudence ou de sécurité suffit à incriminer l'auteur des faits (faute non inten
tionnelle).
Il existe cependant des cas (faits justificatifs) où l'altération voire l'absence de discernement permet
d'écarter la responsabilité pénale ou de l'atténuer.
Les causes d ' irresponsabilité pénale ou d'atténuation de responsabilité sont les suivantes :
Une personne commet une infraction sachant qu'il était impossible pour elle de
La force ou la contrainte faire autrement, par exemple une violation de domicile pour sauver la vie d'une
personne.
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FICHE 2 6 + L'entreprise et la responsabilité pénale 1 99
Elle est une réponse à une agression. Celle-ci doit être dirigée contre la personne
ou ses biens. Elle doit être réelle, actuelle et injuste (une saisie d'un bien suite
La légitime défense
à décision de justice n'est pas constitutive d'une agression). La défense doit
répondre à une nécessité, être simultanée et proportionnée.
Les mineurs jusqu'à 1 3 ans sont couverts par une présomption d'irresponsabilité
La minorité pénale.
La responsabilité est atténuée lorsque le mineur a entre 1 3 et 1 8 ans.
2) La classification de /'infraction
C - La peine
1) La définition de la peine
La peine est la sanction que le juge pénal va prononcer pour réprimer la personne, auteur ou com
plice, d'une infraction. Comme pour l'infraction il n'existe pas de peine sans texte.
2) La nature de la peine
Pour la personne morale, les crimes sont sanctionnés par une amende de 1 000 000 € maximum ;
lorsque l'infraction est un délit ou une contravention, l'amende est le quintuple de celle prévue
pour les personnes physiques.
b) Les peines complémentaires
Elles s'ajoutent (facultativement ou obligatoirement) aux peines principales et sont prévues par le
texte qui réprime l'infraction. Elles ont pour objectif de dissuader la personne de récidiver.
Pour la personne physique, il peut s'agir notamment de la confiscation d'un bien, de l'affichage
de la décision de condamnation, de l'interdiction d'exercer une activité, ou de la déchéance des
droits civiques, civils et de famille, fermeture d'établissement. . .
Pour la personne morale, elle subit les mêmes peines complémentaires que les personnes phy
siques ainsi que d'autres qui lui sont spécifiques (ex. : la dissolution de la société).
c) Les peines alternatives
Elles sont prévues par des dispositions générales. Le juge peut les substituer à une ou plusieurs
peines principales pour les délits et les contraventions de 5e classe.
d) Le cumul des peines
Les peines liées aux crimes et aux délits ne se cumulent pas. Si plusieurs peines de même nature
sont encourues, le juge ne pourra prononcer qu'une seule peine de cette nature dans la limite du
maximum légal de la peine la plus élevée.
Par exemple, un dirigeant d'une entreprise est condamné pour abus de confiance à 3 ans d'empri
sonnement et 375 000 € d'amende et pour abus de pouvoir et de voix à 5 ans d'emprisonnement
et 300 000 € d'amende : ne pourront être retenus finalement que 5 ans d'emprisonnement et
375 000 € d'amende.
e) L 'a tténuation et l'aggravation des peines
Il existe différentes causes d'atténuation et d'aggravation des peines dont les principales sont le
sursis et la récidive.
Dans certains cas la personne condamnée peut bénéficier d'une peine avec sursis
Le sursis
(dispense d'exécution).
La récidive Lorsqu'une personne commet à nouveau la même infraction la peine est doublée.
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202 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Le préven u est déclaré coupable mais n'a pas à exécuter sa peine car son reclas-
La dispense de peine sement est acquis et le dommage est réparé. (peine correctionnelle et contra-
ventionnelle).
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FICHE 2 6 + L'entreprise et la responsabilité pénale 203
B - Le Ministère public
1) La définition du Ministère public
Il est constitué de l'ensemble des magistrats du parquet q u i sont chargés de requérir l'application
de la loi et de veiller aux intérêts généraux de la Société.
2) La représentation du Ministère public
Acte de procédure par lequel le Min istère public (ou la victime) saisit directement
la j u ridiction de jugement et signifie par acte d'huissier à l'auteur d'une infraction :
La citation directe
les faits reprochés, le texte qui les incrimine et la date de l'audience. Elle ne peut
concerner que des contraventions et des délits.
La convocation Elle permet au M i nistère public d'inviter un suspect à comparaître devant le tribunal
par procès-verbal correctionnel dans un délai compris entre dix jours et deux mois.
Le réquisitoire
Pièce de la procédure écrite qui permet de saisir le juge d'instruction.
introductif d'instance
*Différence avec la composition pénale : le procureur peut dans cette procédure de reconnaissance préalable
0 demander une peine privative de liberté.
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FICHE 2 6 + L'entreprise et la responsabilité pénale 205
C - L'instruction préparatoire
En cas de poursuite, l'affaire fera l'objet d'une enquête préalable et, dans certains cas, sera sou
mise à une instruction (pour certains délits et obligatoirement pour les crimes).
1) L'enquête préalable
En matière pénale le principe qui s'applique est celui de la liberté de la preuve. À partir de là, le
juge se prononcera d'après son intime conviction ? Toutefois, cette preuve ne peut être obtenue
par n'importe quel moyen. Il est notamment interdit d'utiliser des moyens déloyaux afin d'obtenir
la preuve.
La police judiciaire (police nationale et gendarmerie) réalise l'enquête préalable à l'ouverture
de l'instruction et procède à un certain nombre d'actes : prélèvements externes nécessaires à la
réalisation d'examens, relevés signalétiques, visites domiciliaires, perquisitions, saisies de pièces
à conviction, réquisition des données informatiques des organismes publics et de la plupart des
personnes morales de droit privé, mise en garde à vue . . .
2) L'instruction
L'instruction est une procédure qui permet d'établir l'existence d'une infraction et de déterminer si
les charges relevées à l'encontre des personnes poursuivies sont suffisantes pour que l'affaire soit
envoyée devant une juridiction de jugement. Elle est menée par un juge d'instruction. Les pouvoirs
du juge d'instruction sont :
- des pouvoirs d'enquête : audition de personnes, comparution de témoins, délivrance de man
dats (de perquisition, d'amener, de recherche), désignation d'experts . . . Il peut déléguer certains
de ses pouvoirs aux officiers de police judiciaire par commission rogatoire ;
- des pouvoirs judiciaires : mise en examen d'une personne, saisine d u juge des libertés et de la
détention pour placer une personne en détention provisoire (mandat de dépôt).
Une fois son instruction terminée, le juge d ' instruction prononce soit une ordonnance de non
lieu soit une ordonnance de renvoi devant une juridiction de jugement.
3) La chambre d'instruction
Elle est une section de la Cour d'appel. Son rôle, entre autre, est de contrôler l'instruction. Elle est
compétente notamment pour les appels contre les décisions des juges d'instruction.
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206 LES (ARRÉS DU DCG 1 - INTRODUCTION AU DROIT
Cour d'assises Elle juge les crimes. Sa formation est collégiale (3 juges et 6 jurés).
Il juge les délits. Sa formation est collégiale. Il est une formation particulière du
Tribunal correctionnel
TGI. La constitution d'avocat n'est pas obligatoire
Les arrêts rendus en matière criminelle sont susceptibles d'appel devant la cour
d'assises statuant en appel composée de 9 jurés. La constitution d'avocat est
obligatoire. Peuvent interjeter appel sur les arrêts de condamnation : le préven u ,
l e M i nistère public e t l a partie civile.
L'appel
En matière correctionnelle, l'appel s'effectue devant la chambre des appels
correctionnels. Peuvent i nterjeter appel : le prévenu, le M i nistère public et la
partie civile.
L'appel s'effectue dans les 1 0 jours à compter du prononcé du jugement.
Cette voie de recours est utilisée lorsque le jugement a été rendu par défaut
Opposition (problème lié à la citation à comparaître). Le délai est de 1 0 jours à compter de
la signification du jugement.
Lorsqu'il existe une erreur de droit (ex. : l'incompétence d'une juridiction). Le
Pourvoi en cassation
pourvoi s'effectue dans les 1 0 jours à compter du prononcé du jugement.
L'affaire est rejugée car un fait nouveau est susceptible d'établir l'innocence du
Pourvoi en révision
prévenu qui a été définitivement jugé.
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FICHE 2 6 + L'entreprise et la responsabilité pénale 207
+ Application
Gilles a décidé de cambrioler un petit magasin d'électroménager en centre-ville pour revendre les produits sur
Internet. Il fait appel à son ami Robert afin que celui-ci /'attende dans un véhicule à proximité, prêt à partir dès
le larcin effectué. Gilles pénètre dans le magasin et commence à remplir son sac. Alors qu 'il s'apprête à pour
suivre son vol, il entend les sirènes de police retentir. Gilles sort en courant du magasin, il est arrêté au moment
où il pénètre dans la voiture où se trouve Robert, lequel se voit également mettre les menottes au poignet.
Gilles et Robert peuvent-ils être tous deux poursuivis pénalement ?
Correction
L'auteur d'une infraction est celui qui l'a commise ou a tenté de la commettre Un compl ice est une per
sonne qui « sciemment, par aide ou assistance, a facilité la préparation ou la constitution (de l'infraction) »
ou « qui par don, promesse, menace, ordre, abus d'autorité ou de pouvoir aura provoqué à une infraction
ou donné des i nstructions pour la commettre ». En l'espèce, G i l les pourra être poursuivi comme auteur et
Robert comme complice, sachant qu'ils encourent les mêmes peines.
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Cet ouvrage a été achevé d ' i m primer dans les ate l iers de Leitza ran (Espagne)
N u m é ro d'im pression : 207
Dépôt légal : août 2014
Imprimé en Espagne
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1 s o heuras de cours - 1 2 ECTS
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Introduction au droit
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782297 033091
Prix : 15 C
ISBN 978-2-297-03309·1
www.laxtenao-edlllona.tr lf\fHJ.ti-iéditionsl