Pantheon
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Pantheon
ET SES FILLES
Un petit dictionnaire
des 360 dieux de la Jahiliyya
1
in al Kalbi, Livre des Idoles 27b (ed. W. Atallah, Paris, 1966); R. Klinke-Rosenberger, Das Gtzenbuch
Kitab al-Aqnam of Ibn al-Kalbi, Leipzig, 1941; F. Stummer, "Bemerkungen zum Gtzenbuch des Ibn
al-Kalti," Zeitschrift der Deutschen morgenlndischen Gesellschaft 98 1944; M. S. Marmadji, "Les dieux
du paganisme arabe d'aprs Ibn al-Kalbi," RB 35 1926; H. S. Nyberg, Bemerkungen Zum "Buch der
Gtzenbilder" von Ibn al-Kalbi, in APARMA, Mel. Martin P. Nilsson, Lund, 1939; A. Jepsen, "Ibn
al-Kalbis Buch der Gtzenbilder. Aufbau und Bedeutung," Theo Litera-tur-Zeitung, 72, 1947 ; F.
Zayadine, "The Pantheon of the Nabataean Inscriptions in Egypt and the Sinai", ARAM 2, 1990,
Mitchell J. Dahood, Ancient Semitic Deities in Syria and Palestine, in Sabatino Moscati, ed., Le
Antiche Divinit Semitiche, Roma, 1958; F. Zayadine, Les dieux nabatens , Les Dossiers
d'Archologie 163/1991 ;J. F. Healey, The Religion Of Nabataeans: A Conspectus, Leiden 2001;Estelle
Villeneuve, Les grands dieux de la Syrie ancienne, Les religions de la Syrie antique , Le Monde de
la Bible , 149/2003 ; Maurice Sartre Panthons de la Syrie hellnistique, Les religions de la Syrie
1
catastrophe, tant pour lArabie que pour les rgions voisines et pour le reste de l'humanit.
En vrit, elles nexhortaient pas la guerre, et aucune tte ne fut jamais tranche en leurs
noms, et par les soins de leurs sectateurs.
2
Les 360 idoles qui sempressent autour de la seule Kaba mecquoise donnent une premire
ide de la taille de ce panthon mconnu. Il suffit de se rappeler quil existe en outre
dautres Kaba sur le territoire arabique.3 Et partout, des roches, des valles, des sources,
des montagnes, qui sont autant de sanctuaires potentiels.
LArabie centrale, celle des tendues dsertiques, a suscit une telle foule : les bdouins
confront la solitude et limmensit avait besoin de peupler son monde quotidien. Le
systme entendait rpondre aux questions et aux angoisses de gens assoifs et inquiets du
lendemain: il tait appuy sur la classique confrontation des puissances de la terre et du
4
ciel , et combinait l'existence -et la confusion - entre la multiplicit et l'unit du divin,
l'aspect topique et physique des puissances et leur universalit abstraite.
Mais cest au nord et au sud, au sein de socits arabes plus organises et matriellement
plus avances que le monde des dieux est connu dans son exubrance : les dieux urbains de
Palmyre et Ptra, les sanctuaires monumentaux de Saba et dHimyar. Et ceux de tel ou tel
sanctuaire, de tel ou tel groupe humain.
5
Il a structur la vie des tres humains durant des sicles , leur a donn espoir et morale,
jusqu la destruction radicale opre par Muhammad et ses troupes.
antique , Le Monde de la Bible , 149/2003 ; Pierre Bordreuil, Les dieux de Jordanie, in "Ptra et
l'tonnante Jordanie ", Le Monde de la Bible ,158/2004; M. Gawlikowski, "Les Dieux des
Nabatens." Aufstieg und Niedergang der Rmischen Welt 18/ 1990; J. Starcky, "Les Figures
Divines Petra." Le Monde de la Bible 14/1980 R. M., Helmut Wenning, "The Gods of the
Nabataeans: A New Research Project." Newsletter of the German Protestant Institute of Archaeology in
Amman 1(2.8)/1996; id., Die Gtter in der Welt der Nabater, Petra: Antike Felsstadt zwischen
Arabischer Tradition und Griechischer Norm, Mayence 1997; id. Die Gotter der Nabataer: Eine
archaeologish-religionsgeschichtliche Untersuchung, Amman 1997; W. Caskel, Die alten semitischen
Gottheiten in Arabien, in S. Moscati (ed.), Antiche divinita semitiche, Rome 1958; D. Sourdel, Les
cultes du Hauran lpoque romaine, Paris 1952.
2
Le nombre est srement ficitf: il se rfre au nombre de jour de lanne, et doit avoir un rapport
avec le cyvle solaire.
3
Ajoutons quil existe toujours une ambiguit entre les puissances honores et les lieux dans
lesquelles elles sont vnres. 360 veut dire beaucoup, normment.
4
G. Ryckmans, Heaven and earth in the south arabian inscriptions, Journal of Semitic Studies 1958;
Meindert Dijkstra, The Weather-God on Two Mountains, Ugarit-Forschungen 1991.
5
Les premires traces apparaissent au moins dans les chroniques assyriens, 1500 ans avant 622.
6
Ce chapitre ne prtend pas rpertorier toutes les puissances, puisquon en dcouvre chaque mois,
mais donner la mesure de la richesse de ce monde disparu, et la vitalit de la recherche le
concernant.
2
Les sources documentaires permettant de reconstituer des pans entiers du panthon arabe
7
sont la fois nombreuses et varies, et ngliges nanmoins. Ltat des connaissances est
8
en constante amlioration, la suite de dcouvertes archologiques. Il y a dabord les
sanctuaires, de mieux en mieux connus, et qui font apparatre que le trs clbre site
mecquois est pas un modle isol, et quil existe de nombreux autres lieux sacrs dans ce
territoire. Il est inutile dajouter que ces recherches sont particulirement dlicates mener,
et que les autorits les surveillent avec une suspicion redouble : quon en vienne dcouvrir
une idole nomme Allah
Il y a ensuite les inscriptions, des graffitis sur les rochers, rdigs par les mains maladroites
des pasteurs, aux immenses textes sud-arabiques, lalphabet si spectaculaire et original.
9
Il y a enfin les textes musulmans (et chrtiens) , qui saventurent mentionner, au dtour de
leur travail drudition, les dieux du paganisme, pour les dnigner, pour ridiculiser les
cultes, et pour mpriser leurs fidles. Mais cette littrature dessence polmique a
paradoxalement permis la survie des dieux dans les mmoires et dans la science. Il nest pas
exclu que les auteurs (et leurs publics) naient pas ressenti une inavouable attirance envers
les puissances disparues, quon leur avait enleves. Cest justement le cas dIbn al Kalbi,
dont loeuvre capitale le Livre des Idoles, a nt dcouvert quau XXme sicle. Mme le
Coran conserve des noms, et la Tradition de mme. Nous avons ajout, propos et de plein
gr, dans la liste des idoles, des puissances vnres par les musulmans, arabes ou non,
tires du fond arabe et intgres la nouvelle mythologie. Du point de vue de la recherche
sur les religions, ces donnes sont mettre au mme rang que les idoles prcdentes, quoique
daucuns prtendent quelles en sont distinctes. Mais le discours thologique et doctrinal na
pas sa place ici, sinon sous sa forme dissque.
A
A
10
Cette simple initiale dsigne chez les Thamoudens la divinit stellaire Attar.
7
On commence constituer des dossiers sur ce monde divin disparu: A. Jamme,"D. Nielsen et le
Panthon sud-arabe prislamique." RB, 55 1948
8
Essentiellement en Jordanie-Syrie, dans les Etats du Golfe et au Ymen ; de timides tentatives
dexploration concernent lArabie Saoudite. Mais elles se heurtent de massives forces
obscurantistes. Rappelons quil est strictement interdit de fouiller sur les territoires de la Mecque et
de Mdine : ce serait sans doute pour retrouver une grande quantit didoles et de vestiges juifs
9
C. Winckworth, On heathen deities in the Doctrine of Addai, Journal of Theological Studies 1924.
10
A. van Den Branden, Histoire de Thamoud, Beyrouth, 1966, p. 108 ; id., La divinit thamoudenne
A, Le Muson 67, 1954.
3
AABIT
Dieu de la ville de Qaryat al Faw, chez les Kinda. Un puits et un autel lui sont ddis par
des tribus.11
ABAB
Le dieu peut tre isol partir du nom dun sanctuaire, appel aussi Ghabghab, et ddi
12
Manat. Il sy trouve en effet un btyle qui devait tre originellement lobjet du culte.
ABGAL
Le dieu (ou gnie) est reprsent comme un jeune homme moustaches et cheveux longs,
arm dune lance.13 Il apparat tardivement Palmyre, o il reprsente le monde des
14
steppes, en agissant comme protecteur des troupeaux.
Protection divine
15
(inscription de Khirbet Semrin).
Faites que Yarhibol se souvienne quAbgal, ses frres et les membres de sa maison ont reu
lautorit sur le village pour toujours par Yarhibol.
Quon se souvienne de quiconque craint le dieu Abgal.
ABIRILLU
Divinit ancienne des Arabes.
16
(inscription dEsarhaddon).
11
A.M. Al Tayeb al Ansari, Qaryat al Faw , Routes dArabie, Paris, 2010, p.311-2 ; inscription
nFIS-87086.
12
Fahd, Le Panthon Arabe, Paris, 1968, p. 38-40.
13
Cette allure lui donne un petit air parthe.
14
J. Teixidor, The pantheon of Palmyra, Leiden 1979, p. 80-2 ; Starcky 1956, p. 219.
15
D. Schlumberger, La Palmyrne du nord-ouest, Paris, 1951, 2 ter.
16
Datation : 680-669 ; Pritchard, Ancient Near Eastern Texts Relating to the Old Testament
with Supplement, Princeton 1969 p. 291 (IV 1-13) ; commentaire in Weiss-Romarin, JSOR 16-1932,
4
Jai rpar les idoles de Atarsamayn, Day, Nuhay, Rudaiu, Abirillu et Atarquruma, les dieux des
Arabes
Abu Bakr
Le fameux adjoint de Muhammad, et successeur, jouit dune considration prodigieuse dans
les milieux sunnites. Il ne possde pas tout fait de statut divin, mais cest lvidence un
hros, un mort sacralis, dont le corps repose juste ct de celui de Muhammad. Cest la
spulture qui fait le hros. Le personnage, connu seulement sous un pseudonyme, est
particulirement apprci pour des qualits qui le rendent proches des humains; il est lami
parfait. Cette notion damiti, de fidlit, de confiance, de protection lui donne tout de
mme un statut trs suprieur dans la mythologie islamique.
Abu Qubays
Montagne sacre, que des hadiths prsentent comme le tombeau dAdam : une telle
17
invention doit camoufler le caractre primitif de lendroit : une montagne sacre ou divine.
18
Il est dit que les btyles de la Kaba sont issus de cet endroit tout particulier , ce qui
confirme lhypothse.
19
(ibn Battuta).
Parmi les montagnes entourant La Mecque citons :
La montagne Abu Qubays au sud-est de La Mecque cest un des deux Akhshab et qui est la
plus proche montagne de la ville. Elle se trouve en face de l'angle de la pierre noire. Au
sommet, on voit une mosque et les ruines d'un couvent et d'habitations qual Malik az Zahir
aurait aim restaurer. Abu Qubays domine la mosque sainte et toute la ville. De ce point de
vue, on peut admirer la beaut de La Mecque, la splendeur et la grandeur de la mosque et la
Kaba vnre. On dit quAbu la premire montagne cre par Allah qui y entreposa la pierre
20 21
noire pendant le dluge. Les Quraysh l'appelait al Amin car elle remit l'Ami dAllah ,
Abrabam, la pierre qui y tait entrepose. On dit que la tombe d'Adam s'y trouve. C'est dans
cette montagne que le prophte se trouvait lorsque la lune s'entrouvrit pour lui.
ADONIS
p. 32.
17
G. Walter in F. Gabrieli, Mahomet, Paris, 1965, p. 38.
18
Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, Paris 1957, p. 533.
19
Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet 1957, p. 498-500.
20
La fidle.
21
Cest son surnom -presque son piclse- traditionnelle pour lislam.
5
22
Le Seigneur, dieu syrien et phnicien de la jeunesse et de la vie , bien connu dans le
23
monde grco-romain.
AERA de Bostra
Dieu honor par les Nabatens dans un lieu prire de Hgra, qui vient de Bostra.
25
Inscriptions funraires nabatennes (Madayn Saleh).
N. 1.
26
De l'an 41 de J.-C.
27 28 29
Ceci est le mesgeda qu'a fait lever Seruh, fils de Tuka, Aera de Bosra , grand dieu .
30
Dans le mois de nisan de l'an 1 du roi Malkhos.
22
J. Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, in Brillant/Aigrain, Histoire des
Religions, 1956 p. 218.Ce nom a t pris comme pseudonyme par un clbre pote arabe
contemporain; cf. I.J. Boullata, Review essay: Adonis towards a new arab culture, International
Journal of Middle East Studies 20/1988
23
W. Atallah, Adonis dans la littrature et l'art grecs, Paris 1966 ; Marcel Detienne, Les jardins
d'Adonis, Paris 1972; F. Cumont, " Adonis et Canicule ", Syria 16/1935; E. Will, Adonis chez les
Grecs avant Alexandre, Transeuphratne 12, 1996;. Cumont, Adonis et Sirius, Mel. Glotz, Paris
1932. J.G. Frazer, Adonis, Paris, 1921 ; J. Chabbi, Le Coran dchiffr 2008, p.190 ; H. P. Mller,
Adonis und Adonisgrtchen, ZDMG 154/2004
24
Ed. E. Talbot, Paris, 1912.
25
Traductions d'E. Renan, dans " Documents Epigraphiques recueillis dans le nord de l'Arabie par
C. Doughty "; J. F. Healey, S. al-Theeb, The Nabataean Tomb Inscriptions Of Mada'in Salih,
(Journal Of Semitic Studies Supplement I 1993); Solaiman Abdal Rahman al-Theeb, Aramaic And
Nabataean Inscriptions From North-West Saudi Arabia, Riyad 1993.
26
La datation est celle de l'diteur.
27
Lieu de prire ; le mot a ensuite donn MESJID en arabe, ou mosque.
28
Bostra, capitale de l'Arabie romaine.
29
C'est une habitude smitique que de donner aux divinits des dimensions, des ordres de
grandeur. On la retrouve dans le "Allah ou akbar" clam par des musulmans.
30
Malik.
6
AFUWW
31
Le dieu absoluteur la Mecque .
AGLIBOL
32
Dieu lunaire de Palmyre, associ au symbole du croissant de lune.
AHAD
33
Le dieu prsent unique la Mecque.
AHIR
34
Le dieu dit premier, la Mecque.
AHIRAT
35
Divinit d'Arabie du sud.
AHWAR
36
Dieu thamouden au nom de plante (quivalant Jupiter).
AIN
LAin est une notion philosophique grecque, qui est devenue peu peu une sorte
dabstraction divinise, reprsentant lternit, linfinit du temps. Dans son trait sur les
hrsies anciennes, Epiphanios voque une divinit arabe qui se rapproche de cette notion.37
31
Corpus coranique 22/59.
32
J. Teixidor 1979, p.34-36 ; Starcky 1956, p. 209.
33
Corpus coranique 112/1.
34
Corpus coranique 57/3.
35
F. Bron, Notes sur le culte d'Ahirat en Arabie du Sud pr-islamique, Etudes smitiques et
samaritaines offertes Jean Margain, 1998
36
Branden 1966, p. 93.
7
(Epiphanios, Panarion 286-7).1
Cette divinit est ne de la mme manire dans la ville de Ptra, qui est la ville principale en Arabie,
lEdom dont parle lEcriture, conformment lidoltrie pratique ici.
AYM
38
Lidole est vnre par la tribu des Azd as Sarat.
AKTAB
40
Le dieu de l'criture chez les Nabatens, le "Scribe". Il est associ par les Grecs et Romains
41
Herms/Mercure .
al ALI
42
Le dieu lev la Mecque.
Il devient ensuite le surnom du personnage fameux, gendre de Muhammad, et idole vnre
par les shiites, un peu comme un pardre du Proche-Orient. Le fait est reu un nom
particulier, Le Trs Haut, inusit avant chez les Arabes, est le premier degr vers la
dification. Si le personnage a bien exist, il devait avoir un nom paen, que lon a effac.
La vnration dont joui depuis le personnage la dplac du rang de hros celui de
divinit, qui nest mme plus pardre, et devient principale.
37
Epiphanios, Panarion 51/30 ; R. Eisler, Das Fest des Geburtstag der Zeit in Nordarabien ,
Archiv fr Religionswissenschaft 15/1912.
38
Fahd 1968, Pantheon, p. 41; Wellhausen, Reste p.66.
39
Annotation postrieure sur le manuscrit : le copiste a cru bon de prvenir le lecteur de la menace
de souillure par lidoltrie.
40
Inscription de Jebel Rum, prs de Ptra, dcouverte en 1959, ou Wadi as Siyyagh.
41
J. T. T., J. Milik, "New Evidence on the North-Arabic Deity Aktab-Kutba." BASOR 163/1961; J. A.
Strugnell, J.T. Milik, "The Nabataean Goddess Al-Khutba' and her Sanctuaries (Part 1): Some
Notes on the Nabataean Goddess al-Kutba and Related Matters - New Evidence of the North Arabian
Deity Aktab-Kutb." BASOR 156 , 1959; 163, 1961; F. Zayadine, Hermes/al-Khutbay LIMC
Supplementum. Zurich-Dsseldorf 1997; S. Fars-Drappeau, " La divinit h-KTBY/hn-KTB en
Arabie du Nord-Ouest et en Jordanie du Sud ", Topoi 9/ 1999
42
Corpus coranique 87/1, 20/113.
8
ALIA
Cest le nom donn la divinit fminine dominatrice, desse de la fertilit, grave par les
premiers habitants de lArabie prhistorique, et qui parfois prend des dimensions
impressionnantes.43
ALLAH
44
A lorigine, cest la simple contraction de El Illah : la divinit ; dans les langues
45 46 47
smitiques , le mot voque lide de primaut, de direction. Le Premier ou le Fort est
prsent partout, dans de nombreux sanctuaires, comme dieu local, ou terme gnrique
dsignant la divinit, bien avant lapparition de Muhammad. Il existe aussi une formule
48
plus dveloppe pour le dsigner : AlLah Um Ma . Cest un dieu honor pour toutes les
tribus, qui le considrent chaque fois comme spcifique et particulier, familier et quotidien .
49
Il est aussi couramment associ dautres divinits. Cet aspect de la conception divine des
Arabes nest pas contest par Muhammad dans ses premires rvlations : il naborde
50
que bien plus tard la question de lunicit divine , sous linfluence des doctrines juive et
chrtienne, et pour asseoir thologiquement la tribu davec sa tribu dorigine.
Le Coran va mme jusqu prsenter dans plusieurs versets, rarement mentionns, une autre
forme dAllah, celui des Mecquois, le dieu traditionnel, li aux lments atmosphriques,
51
commun lensemble du Proche-Orient . Ilah, lorigine et tout simplement, est celui
52
qui un culte est rendu , notamment pour que la pluie tombe, en ces milieux arides. Il est
alors fondamentalement un dieu ouranien et masculin, celui de la pluie fertilisante.53 S'il
43
A. Majeed-Khan, De lart prhistorique lart nomade : rflexions sur lHistoire et le
dveloppement de lart rupestre en Arabie Saoudite , Routes dArabies, Paris, 2010, p.163-4.
44
Contraction de EL ILLAH : la divinit ; lorigine, dans les langues smitiques, le mot voque
lide de primaut, de direction ; cf. M. Watt, Belief in a high god in pre-islamic Mekka, Journal of
Semitic Studies 16, 1971 ; id. The Quran and belief in high god, Der Islam 56/1979, p. 205 ; F.
Winnet,Allah before Islam, The Moslem World 28/1938 ; H.A.R. Gibb, Pre-islamic monotheism in
Arabia, Harvard Theological Review 55/1962 ; dans le milieu tribal, cest plus le sens de protecteur
qui apparat; D.B. Mc Donald, Encyclopdie de l'Islam1, sv. Allah; C. Brockelmann, "Allah und die
Gtzen, der Ursprung des islamischen Monotheismus," Archiv fr Religionswiss., 21/1922.
45
En aramen, autre tymologie, partir du mot ALAHA.
46
Lide de primaut prsente dans ltymologie, contredisant celle dunicit (TAWHID).
47
Cest le sens du mot El en hbreu ; cf. E. Dhrome, Le nom du dieu dIsral, Revue d'Histoire des
Religions 141.
48
Formule prononce par les Quraysh polythistes : LABBAYKA ALLAHUMMA! : Me voici, mon
dieu! ; traces de cet usage dans le Coran 3/26, 5/114, 8/32, 10/10, 39/46.
49
Gaudefroy-Demonbynes 1957, p. 261-3.
50
Cf. dans la Bible, Deutronome 6, 4 ; Isae 45, 22 : Marc 12, 30 ;28, 88.
51
Pour lAllah de la Mecque, cf. partie IX ; cette puissance est identifie depuis lpoque dOugarit
(IIme millnaire avant J.-C.) .
52
Encyclopdie de lIslam, sv. Ilah ; M. Gaudefroy-Demonbynes, Sur quelques noms dAllah dans le
Coran, Bull. de lcole des Hautes Etudes, Section des sciences religieuses 1929.
53
J. Henninger, Pre-islamic Bedouin Religion, Studies on Islam, New York 1981, p. 118.
9
fallait trouver une spcificit au dieu arabe Allah, par rapport aux autres dieux ouraniens
du Proche-Orient en premier lieu, le plus connu d'entre eux, Yahv, ce serait srement
l'accent qui a t mis sur son aspect masculin et despotique, jaloux, ou plutt passionn. Le
dieu des Hbreux avait aussi -mais cela a t cart par la suite- des aspects et fonctions
fminines et maternelles. Le dieu constitu par le christianisme insiste lui sur la paternit.
Celui que les Arabes ont dvelopp sera intgralement viril et masculin, mais sans paternit.
Le matre face ses serviteurs.
Pour bien comprendre le caractre vritable de cette divinit, il faut recourir lexercice du
catalogue gographique des occurrences de ce nom commun dAllah hors de tout contexte
islamique, ne devant rien la prdication de Muhammad. Dans des rgions trs diverses,
unifies par un peuplement et souvent la langue arabe, cest le dieu topique qui est
honor : celui du sanctuaire, du village, de lendroit, ou celui que lon voudrait y trouver.
Le dogme musulman a rejett lide quil puisse y exister un systme religieux fond sur la
prminence dune puissance sur les autres, de simples pardres, mais qui ne les ferait pas
54
disparatre (une tolrance dessence divine, en quelque sorte). Cest pourtant ce que les
sources indiquent de la situation religieuse dans toute lArabie antique, de Palmyre au
Ymen.
Allah est donc une appellation gnrique, convenant tous les systmes religieux qui
permettent la constitution dune divinit suprme, que ce soit lchelle dun modeste
sanctuaire, ou de lunivers. Pour le qualifier, la notion de divin indiffrenci serait
intressante.
Allah na donc rien de spcifiquement islamique, et nest en rien une invention islamique. Il
nest quune appelation divine dans une langue smitique particulire.
55
Allah dieu jaloux.
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 4 b).
56
Ils mlaient cependant leur ihlal des lments trangers. Tel tait, par exemple, lihlal des Nizar :
-Nous voici! Allah nous voici! Nous voici! Tu nas pas dassoci qui ne tappartienne et qui ne soit
toi corps et biens.
Ainsi, proclamaient-ils, dans cette formule de dvouement, quAllah est un ; mais ils lui associaient
leurs divinits, tout en lui accordant sur elles un pouvoir absolu.
57
(ibn Kathir, Sira 55).
Ibn Ishq58 a dit : "Les Khulan avaient, sur leur terre, une statue appele Amm Anas. Ils lui
donnaient une part sur leurs bestiaux et sur leurs rcoltes, avec Allah, comme ils le prtendaient.
54
A. T Welch, Allah and other supernatural beings : the emergence of the Quranic doctrine of
Tawhid, Journal of the American Academy of Religion 47, 1979 ; K. Brockelmann, Allah und die
Gtzen. Der Ursprung des islamischen monotheismus, ARW 11 ,1922; W. Montgomery Watt, The
use of the word 'Allah' in english, The Muslim World 43, 1953.
55
Cf. Exode 20/4 : Car cest moi le seigneur, ton dieu, un dieu jaloux
56
Cri rituel.
57
Ibn Kathir, Sira (Conduite de l'envoy d'Allah), ed. M. Boudjenoun, Paris 2007.
10
Lorsque ce qu'ils considraient comme le droit dAllah revenait Amm Anas, ils le lui laissaient, et
lorsque ce qu'ils considraient comme le droit de Amm Anas revenait Allah, comme ils le
59
prtendaient, ils le lui rendaient. C'est leur sujet qu'Allah a fait descendre .
60
(ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah 53).
Les Khawlan avaient une idole appele Ammanas dans le pays de Khawlan. Selon leur propre rcit,
ils divisaient leurs champs et leurs troupeaux entre celui-ci et Allah. Si une portion quils avaient
allou Allah entrait dans la partie dAmmanas, ils lui laissaient. Si une portion dAmmanas allait
dans la partie dAllah ils lui rendaient. Il y avait chez eux un clan appel al Adim.
Certains disent que cest leur sujet quAllah a rvl
61
(Corpus coranique d'Othman 6/137).
Les associateurs donnent Allah une part de ce quil a fait crotre sur la terre et des troupeaux. ceci,
prtendent-ils, est Allah et ceci ceux que nous lui avons associs.
Or, ce qui est leurs associs ne parvient point Allah, tandis que ce qui est Allah parvient leurs
associs.
Combien est mauvais ce quils jugent.
Allah en paroles.
63
(Muslim, Sahih 41/5208).
Dans la priode pr-islamique, nous disions :
-Puisse Allah jeter un oeil heureux sur toi ou Bonjour.
Mais quand lislam est arriv, on nous a interdit de le faire. ()
On dsapprouve quun homme puisse dire :
-Puisse Allah jeter un oeil heureux sur toi mais on peut dire sans mal Puisse Allah rendre son oeil
heureux.
58
Lauteur de la Sira primitive.
59
Corpus coranique 6/136.
60
Ibn Hisham, Sira (Conduite de l'envoy d'Allah), ed. A. Guillaume, Oxford 1967. Rdit plusieurs
fois depuis, notamment au Pakistan.
61
Corpus coranique, ed. R. Blachre, Paris, 1999.
62
Corpus coranique 6/137.
63
Source internet : msa-usc Compendium of Muslim Texts de l'association des musulmans de
l'universit de Californie du Sud.
11
Le vestige dun Allah en couple.
Dans les mandres de son argumentation, Muhammad lche comme par inadvertance un argument tonnant,
qui reprend une logique toute traditionnelle et anthropomorphique: la gnration divine par l'union de deux
dieux, comme possibilit envisage. Cest une incongruit des plus gnantes, et son normit en a ptrifi les
commentaires.
65
(Inscription safatique).
Par Saniyy ibn Saniyy ibn Muhannan.
Il a trouv le campement de son oncle paternel.
Il a err longtemps la recherche des pturages.
Allah, le salut celui qui voyage et laide!
Il a grav en lhonneur de Muhallim, de Thanim, de Ha Masik.
ALLAH de PALMYRE
Lintrt de linscription est que le dieu anonyme (ou suprme) est associ un autre, qui
voque le dieu des juifs en Arabie du sud, et aura une descendance coranique importante.
ALLAH de HARAM
Le dieu du sanctuaire, associ par un sacerdoce Athtar, le grand dieu sud-arabe. Il est
mis en posture de domination, et il semble entour de pardres.
Un prtre dAllah.
67
(Inscription de Haram, Arabie du sud).
64
R. Dussaud, 1909, p. 138.
65 R
. Dussaud, 1909, p. 142.
66
D.R. Hillers-E. Cussini, Palmyrene. Aramaic Texts , Baltimore 1996 1996, p. 338.
12
Aws fils de Awsil du clan de Rayman prtre de Allah et de Athtar, ministre de Yadhmurmalik et
Wataril a ddi Matabnatiyan Abishafaq avec Wadd et avec Yadaysmuh et les divinits du
68
Haram.
ALLAH de DDAN
Le dieu anonyme dun sanctuaire dArabie du sud, mentionn dans une supplique. Le dieu
Allah a donc reu une statue le reprsentant, ce qui est une donne importante concernant
liconographie des dieux arabes: ceux qui sont anonymes sont aussi des Allah.
ALLAH de JAWF
Le dieu anonyme dun sanctuaire dArabie du nord, mentionn dans une supplique.
67
Ch.-J. Robin, Inventaire des Inscriptions sudarabiques, Inabba', Haram, Al-Kafir, Kamna et Al-
Harashif, t. I, Paris 1992 p. 69.
68
Le sanctuaire.
69
Anonyme ne veut pas dire que son nom nest pas connu, mais plutt quil na pas de nom en
propre.
70
E. Combe, J. Sauvaget, G. Wiet, Rpertoire chronologique dpigraphie arabe I, Le Caire, 1941, 4-5 ;
J.A. Bellamy, Two pre islamic arabic inscriptions revisited : Jabal Ramm and Umm al Jimal,
Journal of the American Oriental Society 108/1988, p. 372; E. Littmann, Die Vorislamisch-arabische
Inschrift aus Umm ij Jimal, ZS 7/1929.
71
S. Fars-Drappeau, Ddan et Liyn. Histoire des Arabes aux confins des pouvoirs perse et
hellnistique, Lyon 2005, p. 79.
72
Ecriture de type smitique omettant les voyelles.
13
Ddicace Allah
73
(Inscription de Jawf).
Puisse Allah se souvenir de Salim.
ALLAH de la KABA
Il n'est pas difficile de suivre le Coran pour trouver toutes les caractristiques de la divinit
77
adore autrefois par les Mecquois et qui leur appartient. La rhtorique de Muhammad
sappuie en effet sur les acquis : dabord rappeler aux Mecquois leur croyance
73
Arabie du Nord ; cf. F.-V. Winnet et W.-L. Reed, Ancient Records from North Arabia, 1970, n14.
74
Ibn Sa'd, Tabaqat I-II, ed. Moinul Haq, New Delhi (sans date).
75
Sources for the History of Arabia, Riyad, 1979, vol. 1, p. 7 ; la plus ancienne inscription en arabe
connue.
76
Les enfants de la femme.
77
La formule peut surprendre mais elle est juste : dans le systme polythiste, dieux et hommes
entretiennent des relations complexes.
14
traditionnelle, pour ensuite la faire voluer son avantage et leur insu. On possde ainsi
78
un tableau trs complet de la divinit mecquoise ancestrale et de ses diverses attributions.
C'est trs certainement un dieu de la source "miraculeuse" dont vit la Mecque, et que
protge le sanctuaire.
1. Le dieu de la Kaba.
Cest le dieu de la Kaba que Muhammad vnre au dbut de sa prdication, sous de nom de
Rabb, le Seigneur : il ne diffre en rien dautres puissances vnres dans les cits de
Palmyre ou Sanaa, dans dautres Kaba.
Limportance ultrieure de cette puissance dans la conception musulmane du divin impose
un traitement dtaill du sujet.
Le seigneur de la communaut.
(Corpus coranique d'Othman 44/7).
Nulle divinit sauf lui!
Il fait vivre et fait mourir.
Il est votre seigneur et le seigneur de vos premiers anctres.
78
Encyclopdie de l'Islam, sv. Allah ; R. D. Wilson, The Use of the Terms "Allah" and "Rab" in the
Koran, The Muslim World 10/1920 ;W.M. Watt, "Belief in a high god in pre islamic Mecca", Journal
of semitic Studies 1971 p. 35-41 : l'auteur (particulirement soumis la doctrine qu'il tudie), pour ne
pas susciter la colre musulmane des rudits dvts, appelle la foule de ses collgues islamologues
autour du consensus (Buhl, Andrae, Paret, Henninger, Izutsu); Pierre Lory, Sur la notion de Dieu
dans la religion arabe ante-islamique, Cahiers d'tudes Arabes 2/1988.
79
Sans doute dorigine chrtienne.
80
Autre nom de la Mecque.
81
Terminologie juive ; le texte est certainement apocryphe.
15
Le nouveau dieu intgre les capacits ouraniennes de cohorte des dieux masculins du
Proche-Orient, les Baal, Hadad, Baalshamin etc Il commande donc au ciel, et surtout
la pluie; il lache la foudre sur les humains. En un mot, il dirige la mtorologie, un facteur
82
vital dans les milieux arides. Il est trs probable que l'origine "premire" de l'Allah de
Muhammad, celui de la Mecque, est celui d'un dieu de l'eau, de la source, de la pluie,
indispensable en milieu aussi aride. Il existe au moins une reprsentation de ce type de dieu,
image terriblement ancienne, dune sorte de pr-Allah: une gravure rupestre, prhistorique,
qui montre un personnage norme dont la main se prolonge par des clairs.83
84
Le dieu de la pluie.
(Corpus coranique d'Othman 29/63).
Certes, si tu demandes aux incrdules : qui fait descendre du ciel une eau par laquelle il fait revivre
la terre aprs sa mort?
Ils rpondent : cest Allah!
82
Sur les cultes d'appel de la pluie, cf. partie II.
83
A. Majeed-Khan, De lart prhistorique lart nomade : rflexions sur lHistoire et le
dveloppement de lart rupestre en Arabie Saoudite , Routes dArabies, Paris, 2010, p. 160-1
84
J. Henninger, Pre-islamic bedouin religion, in M. Schwartz, Studies in islam, New York 1981, p.
12; W.Gerhardt, The hebrew/Israelite weather-deity, NUMEN 11/1964 pour un parallle juif.
16
Or les djinns savent quils seront certes rprouvs.
Allah et sa famille.
(Corpus coranique d'Othman 2/20).
85
Ne donnez pas de pardres Allah, alors que vous savez!
Le Coran sest intress un dtail de gographie physique qui me reste obscur : Il a spar les deux mers
qui se rencontraient ; entre elles est une sparation barzakh quelles ne surmontent pas. On est tent de
trouver l un souvenir de lhistoire de Mose et dAl Khidr et de la recherche du confluent des deux mers.
Mais dautres versets prcisent : Les deux mers ne sont point semblables : celle-ci, agrable, douce (furat),
facile boire ; celle-l sale, saumtre. Comme, en arabe, bahr signifie la fois grand fleuve et mer, et que
Furat est le nom de lEuphrate, il convient de comprendre quil sagit de la barre quAllah a mise
lembouchure des grands fleuves entre leurs eaux et celles de la mer.
Dieu a donn aux hommes des montures markab sur la terre et sur la mer. Il est Celui qui a mis votre
service la mer pour que les navires y courent par son ordre et que vous gagniez ses bienfaits , cest--dire les
profits quil accorde votre commerce.
Cest un de nos signes que (les voiles) qui voguent sur la mer pareilles des tendards. SIl voulait, Il
immobiliserait le vent et ils resteraient immobiles sur son dos... ou bien Il les ferait prir et avec eux ce quils
auraient gagn. Cest Lui qui a soumis la mer pour que vous en ayez de la chair frache manger, et que
vous en tiriez des parures que vous porterez. On voit les navires y plonger leurs poupes afin que vous en ayez
profit. Ce sont les perles, le corail et peut-tre le byssus, la soie de poisson , bien connue des
gyptiens.
Car Dieu tient en sa main la bride des vents. Il les lache sur les nuages qui vont rpandre sur la terre la pluie
fcondante, mais aussi sur la mer. Quand ils sont sur les navires, quils les mnent sous un vent favorable et
quils sen rjouissent, il leur surgit un vent furieux ; les vagues les assaillent de tout ct ; ils pensent en tre
assigs. Et ils implorent laide dAllah.
(M.Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p. 297).
85
Divinits secondaires, auxiliaires.
86
Puisque les musulmans se sont rarement illustrs sur les mers (cf. les tudes de X. de Planhol),
l'Allah comme puissance maritime et navale n'a t particulirement vnre ; cf. nanmoins W.W.
Barthold, Der Koran und das Meer, Zeitschrift der Deutschen Morgenlndischen Gesellschaft 83/1929.
87
Cf. G. R. Ribbets, Arab navigations in the indian ocean before the coming of the portuguese, Londres
1971.
17
(Corpus coranique d'Othman 29/65).
Quand ils montent sur un vaisseau , ils prient Allah, lui vouant un culte.
Quand Allah les a conduits sains et saufs sur la terre ferme, voici quils lui donne des associs.
88
Cf. le Zeus Orkios des Grecs.
18
Au cours de la prdication mohammdienne, on surprend un passage dans lequel la foule
des Quraysh, la tribu dirigeante de la Mecque , affirme connatre Allah, pour mieux
rejetter une autre divinit, d'Arabie du sud, celle-l.
Le Rahman.
(ibn Sad, Tabaqat II 126).
Il dit :
-Ecris au nom dAllah, al Rahman al Rahim.
Ils dirent :
-Au sujet dAllah, nous le connaissons, mais concernant al Rahman et al Rahim, nous ne savons
rien.
89
La doctrine du tashbih.
90
Maria E. Subtelny, "Le motif sur le trne et les rapports entre la mystique islamique et la mystique
juive", Philosophies et sagesses des religions du Livre : Actes du Colloque "Henri Corbin"2003 , Paris 2005 ;
Anna Caiozzo, Les porteurs du Trne divin dans les cosmographies en arabe et en persan
dpoque mdivale. , Annales islamologiques 33/1999 ; G. Monnot, Le verset du trne, Mido
16/1983; .
91
AZIM.
19
(Corpus coranique d'Othman 69/17).
Les anges seront sur ses confins et huit dentre eux, en ce jour, porteront le trne de ton seigneur,
sur leurs paules.
93
(Inscriptions arabes judo-chrtiennes du dsert du Nguev).
94
Dieu! longanime, gnreux, seigneur majestueux du trne , introduis Khalid fils de
95
Humran dans les jardins des dlices.
Le trne biblique.
96
(Psaume 97/8-9).
97
Elohim est roi de toute la terre :
Psalmodiez doctement!
Elohim rgne sur les nations
Elohim sige sur son trne de saintet.
92
HAMALAH.
93
Transcriptions de Y. Nevo, Z. Cohen, D. Heftman, Ancient Arabic Inscriptions from the Neguev 1993 ;
trad. et choix Prmare 2002, p. 436-441.
94
Image tire de lApocalypse de Saint Jean? Khalid peut tre chrtien ; cf. aussi Corpus coranique
9.
95
JANNA, emprunt au syriaque ; Psaumes 16, 11.
96
Ed. T.O.B.
97
Le nom le plus ancien de la divinit des Hbreux.
98
H. J. Drijvers. Une main votive en bronze, trouve Palmyre, ddie Ba'alshamn. Semitica
27,1977; N. Bel, P.-L. Gatier, avec la participation de B. Mille, "Mains sacres : ex-voto de Phnicie
romaine (I er-III e sicle aprs J.-C.) ", Actualit du dpartement des Antiquits orientales, n 10 (du 14
novembre au 3 mars 2008), Paris, 2007; P. - L. Gatier et N. Bel, "Mains votives de la Phnicie
romaine", Monuments Piot, 87, 2008 .
20
systmes religieux contractuels. Souvent, elles sont dune matire plus prcieuse que la
statue elle-mme.
99
(Lettre de Urwa sur la bataille de Badr).
Quand le prophte vit ce quils avaient fait, il il quitta la prire, ayant entendu linformation que
lesclave avait donne. Il assurent tous que le messager dAllah a dit :
-Par celui dans la main duquel repose mon esprit, vous lavez battu quand il disait la vrit, et vous
le laissez quand il ment.
100
(Inscription de Sana).
Wahb Talab ibn Hisham, le Yarsumite, client des Banu Sukhaym, a ddi son patron Talab Riyam
sa main droite, dans son mmorial Dhu Qabarat dans la cit de Zafar, pour leur bien-tre.
Un dieu transcendant.
(Corpus coranique d'Othman 75/22-3).
99
La lettre dUrwa est un document qui nest pas connu de la biographie officielle ; mais elle figure
dans la version arabe des Histoires de Tabari, 1284-1288 ; cf. Watt, Mahomet Mdine, p. 22.
100
Ch. Robin, L'Arabie antique de Karib'l Mahomet1992, p. 143.
101
J. Elias, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. face of God; Coll., Patrimoine Syriaque. Actes du colloque
VII. Le visage de Dieu dans le patrimoine oriental (Antelias: Editions du CERO, Universit Antonine
2001.
21
Des visages, ces jours-l, encore brillants, vers leur seigneur tourns, tandis que dautres visages, ce
jour-l, seront rembrunis, pensant quil leur sera inflig un chtiment.
102
(Bukhari, Sahih 81/38, 2).
Selon Abu Horayra, l'envoy d'Allah a dit :
-Certes Allah a di : Quiconque sera l'ennemi dun de mes lus, je lui dclarerai la guerre. Tout ce
par quoi mon adorateur se rapprochera de moi me sera plus agrable que l'accomplissement des
devoirs que je lui ai prescrits. Mon adorateur ne cessera de se rapprocher de moi par des prires
surrogatoires en sorte que je l'aimerai, et quand je l'aimerai je serai son oreille avec laquelle il
entendra, son oeil avec lequel il verra, sa main avec laquelle il frappera, son pied avec lequel il
marchera. Quand il me demandera une chose, je la lui accorderai ; s'il se rfugie auprs de moi, je le
protgerai. Je ne retarde jamais une chose que je dois faire comme je retarde pour le croyant la mort
qui lui serait pnible, car je rpugne lui faire du mal.
ALLAT.
Il sagit dune grande divinit panarabe, protectrice des troupeaux et des caravanes, cest-
-dire de la vie conomique et sociale, quivalent fminin dAllah (La Desse), vnre
103
la Mecque, Palmyre, Hira, Ptra etc ; les Grecs et Romains lassimilent surtout
104
Athna. Les commentateurs musulmans ont cr une fantaisie tymologique : elle devient
al-Latt, un pierre broyer le grain, appartenant un juif : lme de celui-ci passe dans la
105
pierre et dcide la population ladorer.
En Arabie centrale, Taif est son lieu principal dadoration : cest un rocher carr qui fixe
lattention des plerins de La Dame de Taif. Limportant est de noter ici la rsistance
impressionnante de la population, les Thaqif, face au sacrilge.
Il existe aussi des sanctuaires qui lui sont consacrs Nakhla, Ukaz et la Mecque.
La bibliographie la concernant est importante, et indique quelle est honore absolument
partout, dans le pays des Arabes, telle une Allah fminine, reprsentant le divin par le
106
fminin.
102
Bukhari, Sahih ("L'Authentique"), Les Traditions Islamiques, ed. V. Houdas/ W. Marais, Paris,
1900-4.
103
P. Figueras, The roman worship of Athena-Allat, ARAM 4, 1992. La forme d'Athna est
prsente en Arabie sous la forme d'idoles sculpte et aussi travers la multitude des monnaies
frappes l'imitation des fameux ttradrachmes athniens.
104
T. Fahd, Le Panthon., p. 111
105
Wellhausen, Reste p. 29.
106
S. Krone, Das altarabische Gottheit al Lat, Francfort, 1992 ; Hawting, 1999, p.138-9 ; T. Fahd,
Encyclopdie de l'Islam2 V, p. 697; J. Ryckmans, Uzz et Lt dans les inscriptions sud-arabes: a propos
de deux amulettes mconnues, Journal of Semitic Studies 25, 1980; Ryckmans 1934, p. 3; Wellhausen,
Reste pp.29-34; C. F. A. Schaeffer, El, Elat, et Asharet, Hommages A. Dupont-Sommer, Paris 1971;
S. Fars-Drappeau, " Two North-Arabian inscriptions from the temple of Lt at Wady Iram ", ADAJ
(42), 1998; John F.Healey,The Religion of the Nabataeans: A Conspectus , Religions in the Graeco-Roman
World 136, Boston 2001 p.107-119; L. Dirven, The arrival of the goddess Allat in Palmyra,
Mesopotamia 33, 1998; R. Savignac, "Le Sanctuaire d'Allat Iram (Parties 1-3)." Revue Biblique 41-
43, 1932-4; "Le sanctuaire d'Allat Iram (suite)," RB 43, 1934;M. Gawlikowski, Allat et Baalshamin,
Mlanges d'histoire ancienne et d'archologie offerts P. Collart, Lausanne, 1976;M. Gawlikowski, "Le
premier temple dAllat", Resurrecting the Past: A Joint Tribute to Adnan Bounn, 1990; F. Buhl, Allat,
22
La prsente notice ne concerne que le divin indiffrenci, mais fminin, correspond Allat. Les notices
suivantes prsenteront les quelques autres Allat topiques qui sont connues.
Al Lat, la desse , tait lidole des Banu Thaqif, les allis des Quraysh. Elle habitait at-Tayf une pierre
cubique sur laquelle on avait lev une construction recouverte dune terrasse et semblable la Kaba :
lemplacement du temple de la matresse rabba tait encore connu au sicle dernier. Aucun homme, revenant
de voyage, ne rentrait dans sa maison sans avoir fait al Lat loffrande de sa chevelure. La pierre-idole
recouvrait le ghabghab de son Trsor. Le val dal Wajj constituait le territoire sacr du temple. Du temps de
Muhammad, il tait interdit dy couper larbre ilah ou dy tuer une bte sauvage.
Il est amusant de voir que les commentateurs tardifs de la tradition se sont donn beaucoup de peine pour
trouver au mot al Lat, un autre sens que celui de la desse ; cest al Latt, le broyeur , parce quauprs du
sanctuaire, un homme y prparait du sawiq ; moins que le mot ne vienne de lawa avec un sens voisin.
Quand le Prophte eut conquis at Tayf, les habitants lui demandrent de leur laisser Allat pendant trois ans,
de les dispenser de la Prire, enfin de ne pas les obliger dtruire eux-mmes leurs idoles.
Allat, si elle na pas t emprunte aux Aramens, est, du moins, semblable des divinits syriennes de la
fcondit, Aphrodite, Vnus, qui par sa double valeur dtoile du matin et dtoile du soir, se partage en
deux divinits : Ishtar et Balat. On la retrouve dans des inscriptions sinatiques. Ryckmans lhellnise en
Athna ; cest Urania Clestis.
(M. Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.50).
Linterprtation dHrodote.
107
(Hrodote, Histoires I 13).
108
Mais ils ont appris des Assyriens et des Arabes sacrifier aussi lAphrodite Cleste : cette desse
109
se nomme chez les Assyriens Mylitta, chez les Arabes Alilat , chez les Perses Mitra.
Serment.
(Kitap al Aghani).110
Ds qu'ils le virent mort, ils voulurent reprendre ces animaux ; mais Mundhir, en tant inform,
protesta contre cette rsolution en disant :
-J'en jure par Allat et al Uzza, tant que je serai vivant, on n'enlvera pas le moindre objet de tout ce
qui appartient Zayd.
Rflexion vhmriste.
(Bukhari, Sahih 65/53, 5).
Encyclopedia of Islam, Volume III: p.18-19, 1936; J. Starcky, Allath, Athna et la Desse Syrienne,
Mythologie Grco-Romaine, Mythologies Priphriques: tudes d'Iconographie, Paris, 1981; P. Bielinski,
M. Stepniowski (ed.), Aux pays d' Allat, Mlanges offerts M. Gawlikowski, Varsovie 2005; Jaakko
Hmeen-Anttila, , Robert Rollinger, "Herodot und die arabische Gttin 'Alilat' ", Journal of Ancient
Near Eastern Religions 1/2001; J. Chabbi, Le Coran dchiffr 2008, p.268; L. Dirven, The arrival of the
goddess Allat in Palmyra, Mesopotamia 1998 ; L. Drijvers, Inscriptions from Allat sanctuary,
ARAM 1995 ; id, Das Heiligtum der arabischen Gttin Allat in westlichen Stadtteil von Palmyra,
Antike Welt 7, 3, 1976 ; M. Gawlikowki, Le temple dAllat Palmyre, Revue archologique 2/1977 ;
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 15;L. Dirven, The arrival of the goddess
Allat in Palmyra, Mesopotamia 33, 1998; H. J. W. Drijvers, Das Heiligtum der arabischen Gottin
Allt im westlichen Stadtteil von Palmyra , Antike Welt 7/ 1976 ; M. Gawlikowski, "Rflexions sur la
Chronologie du Sanctuaire d'Allat Palmyre." Damaszener Mitteilungen 1/1983; Anny Allara ,
" Alcune note sulla decorazione architettonica al interno del grande temenos di Hatra : il tempio di
Allat ". Topoi 10,1/2000; H.Drijvers, Das Heiligtum der arabischen Gttin Allat im westlichen
Stadtteil von Palmyra , Antike Welt 7/1976 ; Han J.W. Drijvers , Inscriptions from Allats
Sanctuary ARAM 7/1995.
107
Ed. A. Barguet.
108
Les Perses.
109
Al Illat ou A Lat, La Desse en arabe.
110
Trad. M. Quatremre.
23
111
Abu Jauza rapporte, daprs ibn Abbas, quAllat tait un homme qui prparait du sawiq pour les
plerins.
ALLAT de Hgra
Desse nabatenne dHgra, protecteur des tombes.
112
Inscriptions funraires nabatennes (Madayn Saleh).
N. 2. De l'an 2 de J.-C.
() Que Dusars et Martaba et Allat et Manat et Qays maudissent celui qui vendrait ce caveau, ou
l'achterait, ou le mettrait en gage, ou le donnerait ou en tirerait les corps, ou celui qui y enterrerait
d'autres que Camcam et sa fille et leurs descendants.
ALLAT de Taif
La desse pricipale de la prospre ville de Taif, villgiature de laristocratie mecquoise. Les
Thaqif, ont manifest jusqu trs tard un grand attachement pour la divinit. Lidole a t
encastre dans la mosque construite plus tard sur le site du sanctuaire, pour lui infliger une
humiliation symbolique supplmentaire. Le souvenir de cette desse persiste pourtant.
La destruction dAllat.
113
(Tabari, Histoire des prophtes et des rois IX 1691-2).
Le messager dAllah envoya Abu Sufyan et al Moghira () pour dmolir les idoles. Les deux
voyagrent avec la dputation et approchrent dal Taif. A ce moment, al Moghira demanda Abu
Sufyan de le prcder. Abu Sofyan refusa et dit :
-Va tout seul vers ton peuple.
Lui-mme sinstalla dans son domaine de Dhu al Harm.
al Moghira entra Taif, il grimpa sur lidole et la frappa avec une hache. Sa tribu, les Banu Muattib,
se tenait devant lui, craignant quil soit frapp ou abattu comme Urwah lavait t. Les femmes de
Thaqif vinrent avec leurs ttes dcouvertes, se lamentant pour la perte de lidole, chantant :
111
De la bouillie.
112
Traductions d'E. Renan, dans " Documents Epigraphiques recueillis dans le nord de l'Arabie par
C. Doughty "; J. F. Healey, S. al-Theeb, The Nabataean Tomb Inscriptions Of Mada'in Salih,
(Journal Of Semitic Studies Supplement I 1993); Solaiman Abdal Rahman al-Theeb, Aramaic And
Nabataean Inscriptions From North-West Saudi Arabia, Riyad 1993.
113
Ed. State of New York University.
24
Versez des larmes pour la protectrice!
Ignobles sont ceux qui labandonnent,
et ceux qui sont des incapables avec les sabres brandis!
115
(ibn Kathir, Tafsir 53).
116
Allat tait une pierre blanche avec des inscriptions dessus. Il y avait une maison construite
autour dAllat, Taif, avec des draperies, des serviteurs, et une cour sacre tout autour. Les
gens de Taif, la tribu des Thaqif et leurs allis adoraient Allat. Ils taient fiers de montrer aux
Arabes, sauf aux Quraysh, quils possdaient Allat.
Ils ont fait venir le nom dAllat dAllah, en le fminisant.
Allat au combat.
(ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah 849).
120
Une femme musulmane a dit ( la bataille de Hunayn) :
-La cavalerie dAllah a battu la cavalerie dAllat!
114
Le texte ne dit pas qui Abu Sufyan sadresse
115
Source : risala.net.
116
Elle s'oppose donc la pierre noire de la Mecque.
117
Tabari, Histoire des prophtes, Mohamed, Sceau des prophtes, Paris, 1980 (trad. Zotenberg). Il
s'agit de la version persane abrge.
118
Ed. W. Atallah
119
BAZR, la protubrance ; cest une faon daccuser la desse de lubricit fminine ; cf ; aussi les
pratiques dexcision, qui ne concernent pas la desse, bien sr (cf. partie II). Les femmes font peur
aux hommes, dans les socits les plus primitives et les desses encore plus peur.
120
Bataille contre les bdouins, aprs la conqute de la Mecque.
121
Cit par T. Fahd 1968.
25
d'orge avec du beurre pour la donner aux plerins, sur un rocher connu, appel Allat. Allat tait un
122
homme de Taqhif ; quand il mourut, Amir ibn Luhayy leur dit :
-Il n'est pas mort, mais il entra dans le rocher.
Puis, il leur ordonna de l'adorer et de construire tout autour un sanctuaire auquel donna le nom
d'Allat. Le rgne de Amr ibn Luhayy et de ses descendants la Mekke dura trois cents ans ; aprs sa
mort, on persista l'adorer et on allgea le ta. Suivant une autre variante, Amir ibn Luhayy leur
aurait dit :
-Votre dieu tait entr dans cette pierre, savoir : le rocher.
Et il la dressa comme idole pour tre adore.
Quand lenvoy dAllah surgit dans votre place, il sen retourne, sansy avoir laiss, de ses propres
habitants, homme qui vive.
122
Conception vhmriste, cf. partie IV.
123
Il est courant dintgrer les lments darchitecture pr-islamiques dans les mosques, pour
affirmer la domination de la nouvelle religion. Ils sont si possibles disposs sur le seuil, pour tre
fouls du pied par les fidles. Le procd, particulirement mprisant, a t repris grande chelle
dans le mosque indiennes, riges par les Moghols et les sultans de Delhi.
124
M. Lecker, Idol Worship, p.10-14.
125
Les Thaqif au moment de leur reddition.
26
La survivance du culte dAllat au XIXme sicle.
126
(C. M. Doughty, Voyages dans lArabie Dserte, p. 1337-1343.).
Nous sortmes de la ville par une porte proche de la belle mesjid d'Abdullah, le fils d'Abbas,
l'oncle de Mahomet. Il y a une gracieuse harmonie dans cette ancienne btisse blanche, qui a
deux coupoles. Une partie des murs a t dernirement reconstruite. Un peu l'extrieur de
la porte, nous arrivmes au troisime de ces fameux btyles. Ils appellent cette pierre,-el Lta
[la Vnus des Arabes, dit Hrodote] . C'est un rocher informe, presque aussi long que lUzza,
mais moins haut et du mme granit gris. Je vis l'extrmit d'un foret de mineur - avec une
meurtrissure - dans le flanc de la pierre ! Le fait, me dirent-ils, d'un constructeur de la route,
127
deux ans auparavant. L'iconoclaste artificier avait voulu ruiner Sheytan avec une charge de
poudre, mais pas plus qu'un clat ne s'tait spar de la dense masse cristalline, et cela sert
manifester la nature du minral.
ALLAT de Nakhla
Lautre grand sanctuaire du Hedjaz, avec Taif, de La Desse. Nakhla est un lieu
fameux pour lattaque sacrilge des plerins inspire par Muhammad. Etrangement, les
textes vitent alors de mentionner la divinit locale.
Lidole de Nakhla.
(Tabari, Histoire des Prophtes et des Rois III 387).
128
Al Lat tait une idole de pierre, place dans le temple et ayant la forme humaine.
Linstallation de lidole.
129
(Abu Talib, Tabrir al Maqal).
Zalim alla jusqu Allat des Ghatafan, qui se trouvait contre la Kaba et il la dplaa Dat, un
endroit entre le sud de Nakhla et le nord de Nakhla.
ALLAT de Ddan
La desse est aussi prsente dans les rituels des Arabes antiques du nord de la pninsule.
ALLAT du Hauran
On retrouve Allat jusqu'en Syrie, dans un milieu relativement hellnis, qui lui donne
souvent l'apparence d'une Athna grecque.
126
Trad. J.-C. Reverdy, Paris, 2002 ,
127
Satan, en arabe.
128
Le temple de Nakhla.
129
I. Abbas, Two hitherto unpublished texts on pre islamic religion, Actes du 8eme Congrs
dArabisants et dIslamisants de lUnion Europenne, 1976, p. 14.
130
S. Fars-Drappeau, Ddan et Lihyan Lyon 2005 p. 181.
27
Ddicace dun temple.
131
(Inscription nabatenne du Hauran, 56).
Ceci est le temple que Rawahu fils de Maliku fils de Aklabu fils de Rawahu a construit pour Allat,
leur desse, qui est Salhad, et dont le culte a t tabli ici par Rawahu fils de Qasiu, l arrire
132
grand-pre de Rawahu mentionn plus haut. Au mois de Ab, dix-septime anne de Maliku , roi
des Nabatens, fils dHaretat, roi des Nabatens, qui aime son peuple.
Offrande Allat.
133
(Inscription du Hauran).
Ceci est la pierre cultuelle qua affort Pahakkurn fils de Aws.
Allat la dame du lieu.
ALLAT dIram
Une Allat, particulire lendroit nomm Iram, un toponyme prestigieux. La mention de
divinits dans une pitaphe est rare, quand celle-ci ne semble pas concerne par la
protection de la tombe. Est-ce un indice de mentalit diffrente par rapport au divin?
ALLAT de Palmyre
La desse possde une temple monumental prs de la cit, qui a t trs srieusement tudi.
Palmyre reste un centre principal pour la desse, et elle a d essaimer partir de ce centre.
Ddicace Allat.
135
(Inscription de Palmyre).
A Allat et Rahim. Voici ce que Rabbel fils de Awida fils de Iadu a rig en remerciement et quon se
souvienne de Shalma fils de Cassianus.
ALLAT de Jawf
La desse mentionne dans une inscription votive dans un sanctuaire dArabie du nord.
Ddicace Allat.
136
(inscription de Jawf).
131
Syria 35, 1958, p. 228.
132
Malik , "le roi".
133
S.A.R. al Theeb, Aramaic and Nabateaean Inscriptions from North West Saudi Arabia, Riyad, 1993, p.
79
134
Savignac, Revue Biblique 1932, p. 593 ; cf. la Iram cite par Muhammad dans le Coran (partie III).
135
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra, Leiden, 1979, P. 63; M. Gawlikowski, Un nouveau temple
dAllat sur une inscription revisite, Semitica 51-2003; H. J.W. Drijvers, Inscriptions from Allt's
Sanctuary, ARAM 7-1995
136
F.-V. Winnet et W.-L. Reed, Ancient Records from North Arabia, 1970, n13.
28
Puisse Allat se souvenir de tous les voeux.
138
Yamar ibn Amus, du lignage dAli, du clan dal Ahnikat a construit pour Allat son oratoire , pour
son bien-tre et le bien-tre des ses enfants et de ses biens.
Et elle les a exaucs.
ALLAT de Salkhad
LAllat de ce sanctuaire de Syrie reoit un traitement spcial: elle obtient un oratoire (lieu
de prosternation, en syriaque : cest lorigine du mot mosque), et un temple. Elle est
reprsent deux fois, ce qui est assez courant: la desse dun ct (la statue sans doute) et le
btyle, la pierre sacre.
Ddicace Allat.
139
(Inscription de Salkhad).
Ceci est la mesgida qua faite Nachbu, fils de Chulla, Allat, mre (?) des dieux, de notre seigneur
Rabbel.
Le temple dAllat.
140
(Inscription de Salkhad, 56 aprs J.-C.).
141
Ceci est le temple que Rawhu bar Maliku bar Aklabu bar Rawhu a construit pour Allat leur desse
qui est Salkhad, et que Rawhu bar Qasiyu le grand-pre avait lev.
Le btyle dAllat.
142
(Inscription de Salkhad, 95 aprs J.-C.).
Ceci est le temple que (?) a reconstruit pour Allat et son btyle.
Imprcation polythiste
143
(Inscription safatique).
137
W. Ghoneim, Archiv fr Orientforschung 27/1980, p. 317.
138
Lieu de prire.
139
Corpus des Inscriptions Smitiques II 185.
140
Corpus des Inscriptions Smitiques II 182.
141
Variante syriaque du ibn arabe.
142
Corpus des Inscriptions Smitiques II 183-4 ; mme site que le prcdent.
29
Par Odaynat ibn Ward ibn Anam ibn Kuhait ibn Aum ibn Kuhail de la tribu de Naghbar.
Allat! Sha al Qaum! Gad Awidh! Baalshamin! Dhushara!
Laide pour lui! La ccit, la claudication et la vermine pour celui qui effacera cette inscription!
Le secours dAllat.
144
(Inscription safatique).
Par Latham ibn Tamathan ibn Hamalik ibn Kathif ibn Hamalik ibn Himyan ibn Ghadadat. Il est
revenu du pays de Rum.
Allat, le salut contre celui qui poursuit dentre les cavaliers.
145
(Inscription safatique).
alors il sest loign tandis quils ont sjourn parmi les wasm.146
Allat, protge celui qui se met en marche et accueille celui qui entre.
Prire Allat
148
(Inscription safatique).
Pour Moghayyir ibn Audh ibn Audh ibn Ghauth ibn Akhbath ibn Sur ibn Safuh. Il sest mis la
poursuite de son frre.
Allat, donne le salut celui qui poursuit et aveugle celui qui effacera ce texte.
ALLAT de Bostra
149
Divinit de Palmyre prsente sous la forme dun btyle. Bostra est une ville loigne, plus
au sud : la divinit a d tre implante l par des voyageurs, des ngociants entre les deux
villes.
ALMAQAH
143
R. Dussaud, Les Arabes en Syrie avant l'Islam, Paris 1907, p. 168.
144
R. Dussaud, Les Arabes en Syrie avant l'Islam, Paris 1907, p. 136.
145 R.
Dussaud, Les Arabes en Syrie , p. 137.
146
Marque tribale sur les troupeaux.
147
R. Dussaud, Les Arabes en Syrie , p. 137.
148
R. Dussaud, Les Arabes en Syrie avant lislam, Paris 1907.
149
J. Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, in Brillant/Aigrain, Histoire
des Religions, 1956 p, p. 231.
30
150
Forme sabenne dIlumquh, Celui qui parle : dieu oraculaire. Son emblme est le
151
bouquetin, omniprsent dans liconographie des sanctuaires dArabie du Sud. L
tymologie du nom reste inconnue.
ALMAQAH THAHWAN
152
Le dieu qui parle : une fonction oraculaire vidente dans la panthon saben .
mes
Les conceptions trs vagues des anciens Arabes concernant la mort laisse la place des
ides de rincarnation, derrance des ames, de vengeances accomplies par des fantmes.
Cest ce quvoque un pote satirique, sadressant aux guerriers musulmans.
153
(Abbas ibn Mirdas al Sulami).
Vous tes vraiment de ceux qui tranchent des ttes
Pensant rcuprer la puissance quelles contiennent.
150
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques, p. 30.
151
RyckmansLes religions arabes prislamiques 1951, p. 39 ; J. Halvy, Le dieu saben Almaqah,
Revue Smitique 18/1910; G. Garbini, "Il Dio Sabeo Almaqah", Rivista Degli Studi Orientali, 48/1973-
1974.
152
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 42.
153
Ibn Hisham 660 ; lauteur est un pote alli des juifs, qui se moque des musulmans qui ont
massacr une tribu. Laccusation est intressante : du point de vue des juifs, les musulmans sont
encore des paens.
154
NAFS.
155
NAFAS.
156
NAFS.
31
Combien j'ai rencontr d'hommes dous d'instincts gnreux, sur la poitrine
desquels le sang (NUFUS) coulait flots !
D'aprs une opinion accrdite chez quelques Arabes, l'me serait un oiseau qui dploie son vol
dans le corps de l'homme. Celui-ci vient-il mourir de mort naturelle ou de mort violente, l'me ne
cesse de voler autour du dfunt sous la forme d'un oiseau qui fait entendre sur sa tombe des cris
157
plaintifs. A ce sujet, un pote, faisant allusion aux Gens de l'lphant , a dit :
L'oiseau funbre et la mort exercent sur eux leur pouvoir impitoyable ;
des hm font retenir autour d'eux les chos plaintifs des tombes.
En effet, le nom qu'ils donnent cet oiseau funbre est hm, dont le singulatif est hama. L'islam
trouva les Arabes attachs cette superstition, jusqu' ce que le Prophte eut dclar qu'il n'y avait
158
ni ham ni safar. Ils prtendaient que cet oiseau, d'abord tout petit, grandissait jusqu' devenir de
la taille d'une espce de hibou. Toujours triste, toujours poussant des gmissements plaintifs, on ne
le rencontrait que dans des endroits dserts et dans le voisinage des tombes, l o gisaient les
restes de ceux qui avaient pri de mort violente, et o reposaient les morts. Ils disaient encore que la
hama ne cessait pas d'aller voir les enfants du dfunt et de demeurer auprs d'eux pour savoir
comment ils se comportaient aprs sa mort et lui en rendre compte. De l vient qu'as Salt ibn
Umayya dit ses fils :
Ma hama m'informera de toutes vos intentions ;
vitez les actions honteuses et dtestables.
Au temps de l'islam, Tawba parlant de Layla al Akhyaliyyaa dit
en faisant allusion cette croyance :
Si jamais Layla al Akhyaliyya envoyait un salut mon adresse,
quand bien mme s'lveraient sur moi le monument funbre et les pierres spulcrales,
Certes je lui tendrais mon tour un salut plein de joie ;
ou bien, volant vers elle d'auprs de ma tombe, un sad, il la saluerait de ses cris.
Ces citations montrent clairement que le sad descendait vers la tombe des morts et en remontait.
Nous citerons nouveau cette dernire pice, dans le prsent ouvrage quand nous parlerons de
159
l'entrevue d'al Hajjaj ibn Yusuf avec Layla al Akhyaliyya. Selon certains, ces vers ne sont pas de
Tawba et concernent une autre personne que Layl. Il convient encore de mentionner le vers de
Hatim at Tay tir d'un pome dont nous parlerons plus loin dans cet ouvrage :
Tu es venu avec tes compagnons pour demander l'hospitalit auprs d'une
tombe dont la ham fait entendre sa voix.
Quoi qu'il en soit, les allusions cette croyance se rencontrent frquemment dans les posies des
anciens Arabes, dans leur prose simple ou rime, dans leurs allocautions et leurs conversations. Les
Arabes, ainsi, que dautres peuples pourvus dune religion, parmi les races anciennes, ou plus
modernes, ont beaucoup de traditions relatives la transmigration des esprits
AMM
160 161
Grand dieu lunaire chez les Qataban et les Thamud dont le nom signifie Oncle
Maternel. Il est associ la desse Athirat.
162
Les inscriptions le dcrivent comme particulirement puissant et efficace.
157
Ethiopiens ayant attaqu la Mecque; cf. partie VI.
158
Un vers intestinal.
159
Gouverneur de l'Irak pour le compte des califes, clbre pour sa cruaut sans borne et pour son
rle dans l'dition du Corpus coranique.
160
Yahv est appel AMM dIsral (Ose 4/4).
161
A. van den Branden, Les textes thamudens de Philby I-II 1956, p. 19.
162
A. van den Branden, Histoire des Thamoud, Paris 1966, p. 109 ; G. Ryckmans, Les noms propres
32
AMM RAYAN WASAHIRUM
163
Le Amm qui grandit et tourne.
AMMAN.
164
Forme drive du prcdent.
AMMANAS.
La dnomination dAmm suivi dun suffixe sud-arabe en N-S, signifiant homme. Le texte
de la Sira atteste que la divinit est plus honore quAllah. Il existerait une alluson
coranique cette pratique de partage rituel.
165
La divinit viendrait de la tribu ymnite de Khawlan , sous le nom de AMMI'ANAS.166
AMMAN
Dieu du peuple des Qatan.
sud-smitiques, Le Muson 2/1934, p. 26-7 ; Fahd, Le panthon 1968, p. 45 ; A. Jamme, Sabaean and
Hasaean inscriptions from Saudi Arabia, Rome 1966 , p.263; J. Pirenne, Les Arbay du dieu Amm du
Labakh et leur sanctuaire rupestre, in Fs. Ryckmans .
163
G. Ryckmans, Les religions arabes prislamiques , Le Muson 26/ 1951, p. 43.
164
G. Ryckmans, Les religions arabes prislamiques, p. 43.
165
G. Ryckmans Les religions arabes prislamiques, 1951, p. 17.
166
C.Robin, "Ammi'anas, dieu de Khawlan (Ymen), JSAI 2008.
167
Prcaution de lauteur, qui tudie l des sujets sensibles, en son temps, et actuellement.
168
Si les btes du troupeau sgarent dans lautre lot.
33
AMRA
169
Idole domestique de Isam, de la tribu de Banu Klab, du clan des Banu Awf.
ANBAY
Dieu lunaire des Qabanites, dont le temple a t localis Risafun, prs de la ville de
170 171
Timna. Il est le Porte-parole.
ANSARUNA
Nos allis: la faon de mentionner les dieux favorables la chute de la pluie.172
APHRODITE
Ce nom est celui de la desse grecque bien connue, qui est elle-mme dorigine smitique.
En Orient, Aphrodite dsigne un trs vaste ensemble de divinit fminines, comme Anahita
173
ou al Uzza.
Les auteurs chrtiens ont tendance trouver Aphrodite dans chaque desse arabe, acharns
quils sont pourchasser toute trace de fminit dans les reprsentations du divin
174
(Jean de Damas, Sur les Hrsies 100,1).
Ils taient idoltres et adoraient ltoile du matin et Aphrodite, quils appelaient prcisment
175 176 177
Khabar dans leur langue, ce qu veut dire grande. Donc, jusqu lpoque dHraclius , ils ont
178
ouvertement pratiqu lidolatrie.
179
(Jacob de Sarug, Discours sur la chute des idoles).
180
Baalbek tait tombe au pouvoir d Aphrodite.
169
M. Lecker, Idol Worship, p. 5.
170
A. Jamme, Sabaean and Hasaean inscriptions from Saudi Arabia 1966, p.263.
171
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques, 1951, p. 43.
172
Fahd, La Divination, Paris 1966, p. 265, n.2.
173
E. Blochet, Le culte dAphrodite-Anahita chez les Arabes du paganisme, Paris, 1902; F. Zayadine,
L'iconographie d'Al'Uzza-Aphrodite, Mythologie Grco-Romaine-Mythologies Priphriques: tudes
d'Iconographie Paris 1981; id. "Al-Uzza Aphrodite." LIMC II(1) 1984.
174
Ed. Lecoz; Sources Chrtiennes.
175
G. Rotter, "Der Veneris dies im vorislamischen Mekka, eine neue Deutung des namens 'Europa'
und der Erklrung fr kobar=Venus", Der Islam 70/1993.
176
Cf. le AKBAR de la langue arabe.
177
Dbut du VIIme sicle.
178
Pour lauteur, ils ont continu la pratiquer ensuite, sous une autre forme.
179
Zeitschrift der Deutschen Morgenlndischen Gesellschaft 29, p. 132.
180
Ce n'est pas tout fait exact: le dieu principal tait un Zeus Heliopolitain-Hadad.
34
(Anonyme, Formule dabjuration 54/19-23).
Je jette lanathme sur ceux qui se prosternent vers lEtoile du matin, Eosphoros et Aphrodite quils
nomment dans la langue des Arabes Qhabar, ce qui veut dire Grande pour eux.
APHRODITE ETIS
Une desse syncrtique, synthse entre une divinit locale et une appelation grecque (dune
divinit tout aussi smitique).
al ABQA
183
Le dieu qui dure, selon les Mecquois.
ARA
Dieu nabaten connu par une inscription, pour un btyle. Il doit se confondre avec le
toponyme de Bostra.
(Inscription dHgra).
A Ara, qui est () Bostra, dieu de Rabbel.184
ARAFA
Montagne voisine de la Mecque, qui joue un rle important dans les rituels du plerinage, et
185
qui a d possder auparavant une sacralit particulire.
Arbres
La dendroltrie est une constante trs comprhensible dans un milieu dsertique, car la
prsence dun arbre y est vite considre comme la preuve dun miracle, qui, dans le cas du
186
palier, nourrit lhomme.
181
A. Negev, The greek inscriptions from the Negev, Jerusalem 1981, p. 20.
182
Anthroponymes arabes hellniss.
183
Corpus coranique 20/75.
184
L. Nehm, D. al Tahlhi, F. Villeneuve, Hgra dArabie Heureuse, Routes dArabie, Paris 2010, p.
297, avec la photographie du btyle.
185
G. Walter in F. Gabrieli, Mahomet, Paris, 1965, p. 38.
35
187
La pit populaire prend toujours larbre comme la demeure des saints et elle suit en fait
188
une trs lointaine tradition orientale, celle de l Arbre de Vie. Les textes bibliques
contiennent aussi des allusions des arbres sacrs (nomms ASHERAH), ainsi que des
documents annexes.
On y attache encore des rubans en ex-voto. Muhammed se rvle encore trs sensible au
caractre sacr des arbres, soit pour les vnrer, soit pour les dtruire. Toute sa carrire est
189
ponctue de rendez-vous sous les arbres et son Coran en est pourvu abondamment.
(Deutronome 16/21/22).
Tu ne planteras pas d'ashera, d'arbre quelconque, auprs de l'arbre de Yahv ton dieu que tu te
feras; tu n'rigeras aucune stle.
190
(Chronique de Zuqnin 149-50).
Il institua aussi des lois pour eux, parce qu'ils avaient t des fermes adhrents du culte des dmons
et de l'adoration des idoles et en particulier des arbres.
186
H. Danthine, Le Palmier-Dattier et les Arbres Sacrs dans l'Iconographie de l'Asie Occidentale
Ancienne, Haut-Commissariat de la Rpublique Franaise en Syrie et au Liban Service des Antiquits
Bibliothque Archologique et Historique 25, 1937 ; Z. Mayani, Larbre sacr et le rite de lalliance chez les
anciens smites, Paris 1935 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 8; Geo
Widengren, The King and the Tree of Life in Ancient Near Eastern Religion, UUA 1951; Barbara
Nevling Porter, Sacred Trees, Date Palms, and the Royal Persona of Ashurnasirpal II, Journal of
Near Eastern Studies,1993; Martin Stol, On Trees, Mountains, and Millstones in the Ancient Near
East , Ex Oriente Lux-Med. XXI: Leide 1979; Ch.Virolleaud, "De quelques survivances de la lgende
babylonienne concernant la plante de vie", Journal Asiatique 23/1951; Amots Dafni, The
supernatural characters and powers of sacred trees in the Holy Land, Journal of Ethnobiology and
Ethnomedicine 3 2007; Bo Reicke , The knowledge hidden in the Tree of Paradise , Journal of Semitic
Studies 1956; R. Marcus, "Tree of Life in Essene Tradition." JBL 74/1955; id., "Tree of Life in
Proverb." JBL 62/1943; S. Parpola, "The Assyrian Tree of Life: Tracing the Origins of Jewish
Monotheism and Greek Philosophy." JNES 52/1993; N. R. Reat, "The Tree Symbol in Islam." Studies
in Comparative Religion 9/1975; O. Viennot, Le Culte de l'arbre dans l'Inde ancienne, 1954; Z. Mayani,
LArbre sacr et les rites dalliances chez les anciens smites, Paris 1935; H.G. May, The sacred tree
on Palestine painted pottery, JAOS 59/1939 .
187
SHAJRA/ASHDJAR.
188
Cf. Gense III 22 et une immense quantit de reprsentations en Msopotamie, Syrie, et Urartu.
Cest aussi le Haoma des Mazdens.
189
D. Waines, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. tree.
190
Ed. J. Chabot , Paris 1933.
191
Muhammad Rukana (cf. partie VI), dans un pisode assez pittoresque de conversion.
36
Larbre de limmortalit.
(Corpus coranique d'Othman 20/118-9).
Mais le dmon linduisit en tentation et dit :
- Adam, tindiquerai-je larbre de limmortalit et un royaume imprissable?
Ils mangrent de larbre. Leur nudit leur apparut et ils se mirent disposer sur eux des feuilles du
jardin.
Arbre de Hudaybiyya
192
Limage voque en fait une cellule dermite chrtien. Tout le fragment est influenc par la
littrature chrtienne contemporaine; cf. partie V.
37
Le sanctuaire est connu grce un pisode de la conqute de la Mecque, en 628 ;
Muhammad fait une halte cet endroit et reprend son compte les rites accomplis
dordinaire dans ce lieu; ils permettent de bien connatre le rituel banal dArabes se
rencontrant dans des circonstances donnes; les sources musulmanes font preuve dun
embarras certain quand elle voquent lpisode: cest toujours bon signe pour le chercheur,
quand le kalam des barbes blanches hsite et se met trembler .
Larbre.
(ibn Sad, Tabaqat II 124).
Le prophte recevait le serment (BAYAT) des gens sous larbre lanne dHudaybiyya et Maqil ibn
Yasar tenait une des branches de larbre dans sa main, au dessus de sa tte. Il reut le serment ce
jour-l quils ne senfuiraient pas.
()
193
Lallusion reste vasive : licite, illicite ou simplement sale?
194
Aprs le serment sous larbre, au moment de la conclusion de la trve dal Hodaybiyya.
195
Sils avaient reconnu larbre, ils lauraient vnr, seraient revenus la dendrolatrie et au
paganisme ; le hadith trahit la proximit toujours redoute du systme cultuel prcdent.
38
Les gens avaient coutume daller larbre quils appelaient larbre dal Ridwan et faisaient des
prires prs de lui. Omar lapprit; il les avertit et ordonna quil soit coup, et il la t.
Arbre de GHARQAD
Un arbre ami des musulmans et ennemi des juifs: sans doute une invention assez effarante
de la Tradition Islamique partir sans doute d'un vritable arbre sacr.
On en fait aussi larbre qui pousserait dans le cimetire de Baqi, Mdine: un pineux trs
commun de la famille des solanaces, qui ne sait srement pas quil est antismite.
196
(Muslim, Sahih 41/ 6985).
la dernire heure ne viendra pas avant que les musulmans ne combattent les juifs et que les
musulmans ne tuent les juifs avant que les juifs ne se cachent derrire une pierre ou un arbre, et
que la pierre ou larbre dise : musulman, ou serviteur dAllah, il y a un juif derrire moi ; viens et
tue-le ; mais larbre de Gharqad ne le dira pas, parce que cest larbre des juifs.
Arbre de Muntaha
SIDRATI L MUNTAHA : un toponyme prs de la Mecque, plutt quun endroit dlimitant
le septime ciel Le nom permet de multiples et dsesprantes interprtations. On hsite
aussi sur son identification: lotus, cidratier, jujubier. Les botanistes et les thologiens sont
des espces distinctes et ne sont pas faits pour sentendre.
Arbre de Najran
Il est cet endroit une des hypostases de la desse Allat, et sera coup ds la conqute
islamique.
197
(Tabari, Histoire des prophtes et des rois V 922).
A cette poque, les habitants de Najran suivaient la religion des Arabes, adorant un haut palmier
198
parmi eux. Chaque anne, il y avait une fte, pendant la quelle ils accrochaient sur larbre toutes
les dcorations quils pouvaient trouver et aussi des bijoux de femmes. Ensuite, ils se mettent
vnrer larbre toute la journe.
Arbre de Nakhla
199
Le vgtal est en fait un des aspects de la desse al Uzza, qui domine Nakhla.
196
Rcit dAbu Hurayra.
197
Ed. C. E. Borworth, New York, 1999.
198
La dendroltrie est encore trs prsente dans la pit populaire musulmane.
199
Le nom signifie palmier.
39
200
En l'an de la victoire , le prophte convoqua. Khalid ibn al Walid et lui ordonna :
-Va, dans la valle de Nakhla vers un arbre et coupe-le.
Khalid y alla, saisit Dubayya, prtre d' al Uzza et le tua.
Arbre vert
SHAJARA AL KHADRA: un mystrieux vgtal. Ce seraient des arbres du dsert qui, se
dsschant, ont la capacit de senflammer rapidement
ARSHO
201
Autre nom de Ruda pour les Palmyrniens, pour dsigner l'toile du soir. Le dieu est
associ dans liconographie au chameau et au dieu Azizo. 202
ARANYADA
203
Divinit sabenne intgr dans des triades.
ARS
204
Dnomination grecque de divinits arabes au caractre guerrier.
al ASHAL
205 206
Idole aux yeux bleu-fonc , connue par lonomastique.
ASHAR
207
Dieu cavalier de la steppe, en costume parthe, sorte de bon gnie en Syrie du nord. Il
possde un sanctuaire Deir al Meshuq.208
200
630, la prise de la Mecque.
201
Ou Arsu; Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, s, p. 212 ; J. Teixidor,
The Pantheon of Palmyra, Leiden 1979, p.70-1.
202
Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, 1956, p. 225.
203
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
204
G. W. Bowersock, The Arabian Ares Tria Corda: Scritti in onore di Arnaldo Momigliano. E.
Gabba, Cme 1983
205
L'idole a peut-tre t munie d'yeux en lapis-lazuli, pierre rpandue et apprcie cette poque.
206
Ryckmans 1934 I, p. 148.
207
J. Teixidor 1979, p.83.
208
D. Sourdel, Les cultes, p.86.
40
ASHERA
Nom de Atirat en hbreu.
ASHIMA
Divinit de Tayma.209
ASHIRA
210
Dieu de Tayma, au nord de lArabie.
ASHRATU
Nom dAtirat en akkadien.
ASHTARTE
Athtar, en hbreu : la grande desse proche-orientale sous son nom le plus rpandu, et
211
connu travers les Grecs.
ASS
212
Il est celui qui fait la ronde de nuit : divinit lunaire des Thamoudens .
ASTAR
213
Athtar, en thiopien, o le nom devient la divinit cleste, dans la doctrine chrtienne.
Astres
On a souvent cru que tous les dieux arabes taient des rsultats de la divinisation des
214
astres ; cest une vue excessive, sans doute d'origine chrtienne, drive de la fascination
pour lastrologie et les recherches actuelles lui ont fait justice ; mais linfluence
209
A. Hausleiter, Tayma , Routes dArabie, Paris 2010, p.233.
210
G.A. Cooke, A Text-book of north semitic inscriptions, Oxford 1903, p. 196.
211
H. Rouillard. Un dtail menant de la desse Astart la vierge Marie : permanence des formules
de maldiction contre les violateurs de tombes et d'crits., Semitica 39, 1990; S.H. Langdon,
Tammuz and Ishtar, Oxford 1914.
212
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 109.
213
Ryckmans Les religions arabes prislamiques 1951, p. 41.
214
ANWA/NAW ; Chabbi 1997, La terminologie ancienne des croyances astrales, p. 341-343.
41
215 216
prpondrante des toiles et des plantes dans ce panthon est toutefois remarquable.
la preuve ultime se trouve dans le Coran lui-mme, o se succdent dans les premires
217 218
sourates de nombreuses invocations astrales et des allusions aux phnomnes clestes.
Une fois de plus, ce livre a rassembl sans le savoir les traces des cultes et des conceptions
religieuses prcdentes, quil prtend dtruire, dans un mme mouvement.
Un peu partout, ce sont les Allah, les dieux du ciel, parfois sous les noms de Baal ou Adad,
qui usent de la foudre et surtout fait tomber la pluie.
Les toiles et les plantes sont des repres importants dans le dsert, en labsence dautres
lements dans le paysage; il nest donc gure tonnant quelles aient t choisies peu peu
comme objet de vnrations, alors quelles ntaient au dpart que des objets de rfrences.
Il est par consquent licite d'affirmer que le culte astrale n'a pas t effac par l'islamisme,
mais seulement transform: la population y tait par trop attache. L'astre n'a pas t
considr pour lui-mme, mais cette fois-ci, comme le signe d'autre chose, soit la puissance
divine. Cela ne devait pas changer grand chose en pratique, et surtout cela ne bloquait pas
les marques de dvotion habituelle.
Allah a, ds lorigine des temps, prpar la terre pour quelle soit la demeure des hommes. tes-vous plus
difficiles crer, ou bien le ciel quil a construit ? Il a lev son toit et la galis. Il a assombri sa nuit et fait
jaillir la lumire. La terre, aprs cela, il la tendue. Il en fit sortir son eau et ses paturages. Et les monts il les
a fixs pour servir vous et vos btes. Navons-nous pas pos la terre en une surface, les montagnes des
piliers, et nous vous avons crs par paires ; et nous avons fait votre sommeil repos ; nous avons fait la nuit
215
AS-SAYYDRAH; les astronomes arabes en identifieront (bien plus tard) une srie de sept: (1).
AL-QAMAR, Lune; (2) UTARID, Mercure; (3) ZUHRAH, Venus, (4) ASH-SHAMS, Soleil; (5) AT-
MIRRIKH, Mars; (6) AL-MUSHTARI Jupiter; (7) ZUHAL, Saturne.
216
J. Noiville, Le culte de ltoile du matin chez les Arabes prislamiques, Hesperis 8, 1928; J.
Henninger, "ber Sternkunde und Sternkult in Nord- und Zentralarabien", Zeitschrift Fr
Ethnologie, 79-1954; Brannon Wheeler, Prayer, Magic, and the Stars, in Ed. Scott Noegel and Joel
Walker. History of Magic Series. Pennsylvania State University Press, 2003; D. Pingree. Al-Tabari on
the prayers to the planets, Bulletin d'Etudes Orientales 44,1992 ; G. Ryckmans, Il dio stellare
nellArabia meridionale preislamica, RANL ser. 8/1948.
217
P. Kunitzsch, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. planets and stars; E. S. Kennedy, Comets in islamic
astronomy and astrology, Journal of the Near East Studies 16, 1957; David Cook, A Survey of Muslim
Materials concerning Comets and Meteorites, Journal for the History of Astronomy 30 1999; David
Cook, Muslim messianic movements and astronomical phenomena, Revue du Monde Musulmane et
de la Mditerrane 74-78 2001; Tilman Seidensticker, Zur Frage eines Astralkultes im vorislamischen
Arabien, Zeitschrift der Deutschen Morgenlndischen Gesellschaft 136, 1986; Imad A. Ahmad, "Did
Muhammad observe the Canterbury meteoroid swarm?" Archaeoastronomy, 11, 1989-93; D.M.
Donaldson, " The Qualities of the Planets ", The Muslim World 29/1939; E.S. Kennedy , " Comets
in Islamic Astronomy and Astrology ", Journal of Near Eastern Studies 16/ 1957 ; D. Pingree, " Al-
Tabari on the Prayers to the Planets ", Bulletin d'Etudes Orientales 44/1992.
218
Dans le Corpus Coranique, vocation des lments suivants: mcanismes clestes 7/54, 22/65;
lune 10/5, 16/12, 21/33, 22/18, 25/61, 29/61, 41/37, 54/1, 71/16, 74/32, 84/18, 91/2; orbites lunaires et
solaires 6/96, 10/5, 13/2, 14/33, 21/33, 31/29, 35/13, 36/38-40, 39/5, 55/5; soleil 10/5, 16/12, 21/33,
22/18, 25/45, 25/61, 29/61, 41/37, 71/16, 78/13, 81/1, 91/1; navigation cleste 6/97, 16/16; constellations
15/16, 25/61, 85/1; objets mobiles dans lunivers 35/41, 44/39, 45/22, 46/3, 64/3, 86/11; objects clestes
tombant sur terre 34/9; plantes 81/16; Sirius (Alpha Canis Major) 53/49; toiles 22/18, 37/88, 51/7,
79/1, 81/2, 86/3.
42
vtement ; nous avons fait le jour activit de vie ; et nous avons construit au-dessus de vous sept paisseurs, et
nous avons pos un flambeau ardent, et nous avons fait descendre des nues presses une eau ruisselante,
pour quen sortent grains et plantes, et jardins touffus .
Allah, qui est toute lumire, la rpandue sur le monde quil a cr. La lumire est seme sur les tnbres ,
avait dit lvque phrem le Syrien . Le Coran le redit : Et cest un Signe pour eux que la nuit : nous la
dpouillons du jour et ils sont dans les tnbres. Nous enroulons le jour sur la nuit, et la nuit sur le
jour. Dis : Avez-vous imagin, si Allah avait fait sur vous la nuit perptuelle jusquau Jour de la
Rsurrection, quel aurait t lautre dieu qui vous aurait rendu la lumire , et si avait t le jour perptuel,
quel autre dieu vous aurait donn la nuit pour vous reposer ? Par sa grace, il vous a donn la nuit et le
jour, pour que vous goutiez le repos et que vous jouissiez de ses bienfaits. Ainsi ce sont les tnbres qui
sont lorigine, et la Lumire dAllah les recouvre pour un temps . On peut se divertir dune opinion
contraire de la croyance populaire. La clart rgne ; mais il y a, au-del de la septime mer, un voile de
tnbres, quun ange manie de ses ailes. Il en rpand chaque soir une portion, et il y en aura ainsi jusqu la
fin du monde . Il a plac la lune comme clart et il a plac le soleil comme lampe. Et la lumire de chacun
des deux astres a un nom particulier dans le Coran. Le soleil court vers sa demeure : ce nest point le soleil
qui parviendra atteindre la lune, ni la nuit qui devancera le jour. La lune, nous lui avons donn sa mesure
suivant des mansions, jusqu ce quelle devienne pareille un vieux rameau de palmier. Il a rgl les
mansions de la lune, pour que vous sachiez le nombre des annes et le compte . La lune et le soleil
senroulent lun sur lautre suivant un terme fix . Le Coran insiste sur les bienfaits de lombre, si prcieuse
en Arabie, et sur la nuit, repos que limite la rsurrection du jour .
Le Coran, comme la Bible, enseigne que les astres sont un grand livre o lon peut lire les destines du
monde. Les astres ont t crs pour servir aux hommes de Signes . Il y a l un mystre : Qui tenseigne
ce quest lastre errant, et ltoile perant la nue ? Les astres sont aussi des lampes allumes par Allah pour
diriger les hommes durant leurs voyages nocturnes : Bni soit Celui qui a plac dans le ciel des
constellations, Celui qui y a mis un flambeau et une lune brillante. Ce sont, ajoute un commentaire , des
forteresses qui marquent les tapes de la route et qui forment les douze signes du Zodiaque : Et des cours
deau et des chemins ; peut-tre serez-vous dirigs ! Et des points de repre ; et par les astres ils sont
dirigs ! Les astres ne sont point seulement une parure du ciel infrieur, mais il les a mis aussi sous la
main des anges pour les lancer en toiles filantes, car nous les avons gards contre tout Satan lapid , qui
cherche surprendre les secrets du ciel. Un verset parle de ces lampes qui sont des traits contre les
Satans .
(M.Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.296-7).
219
Ed. Sources Chrtiennes.
220
Vnus.
221
Jrme, Vies de saint Paul, ermite, de saint Hilarion et de saint Malchus, moines; Suivies du Dialogue de
Svre Sulpice sur les vertus des moines orientaux, et du Commonitoire de saint Orientius, Traduction avec
le texte et des notes par F.Z. Collombet, Lyon, 1840.
43
(Ibn Maja, Hadith 1/194).
Lenvoy dAllah a dit :
-Les toiles filantes sont l pour frapper les mauvais anges (). Parfois, elles prviennent les devins
quand elles sont projetes.
223
L'Allah des musulmans dcrit comme un astre.
(Corpus coranique d'Othman 24/ 35 a-c).
Allah est la lumire des cieux et de la terre. Sa lumire est la ressemblance dune niche o se
trouve une lampe ; la lampe est dans un rcipient de verre ; celui-ci semblerait un astre tincelant ;
elle est allume grce un arbre bni, et grace un olivier ni oriental ni occidental, dont lhuile est
224
si limpide quelle clairerait mme si nul feu ne la touchait.
Le seigneur de Sirius.
(Corpus coranique d'Othman 53/50).
225
..Que cest lui qui est le seigneur de Sirius.
Le ciel.
226
(ibn Sad, Tabaqat I/1 133).
44
L'envoy d'Allah appelait l'islam en secret et ouvertement. Ceux que Allah voulut parmi les jeunes
et les faibles l'coutrent favorablement de sorte que ceux qui croyaient en lui devinrent nombreux.
Les infidles quraysh critiquaient pas ce qu'il disait. Lorsqu'il passait auprs leurs groupes, ils le
montraient en disant :
227
-C'est le homme des Banu Abd al Muttalib qui parle du ciel.
Invocations astrales.
Le texte coranique contient un trs grand nombre dinvocations aux astres, surtout dans les
courtes sourates du tout dbut de la prdication. Il est remarquable que Muhammad ait eu
recours ce caractre astral, trs particulier des religions arabes, pour sadresser sa
divinit. Dans les sourates considres comme les plus anciennes, ou celles qui tirent leur
matire de la strate culturelle la plus archaque, le tropisme astral est vident, mcanique,
magique. Allah nexiste pas encore, mais les toiles sont bien prsentes, et lopposition
constante entre le jour et la nuit confirment que ces gens se cessaient de regarder en lair.
227
La formule fait penser une influence chrtienne.
228
BURJ.
45
(Corpus coranique d'Othman 92/1-2).
Par la nuit quand elle stend!
Par le jour quand il brle!
229
(Corpus coranique d'Othman 91/1-6).
Par le soleil et sa clart!
Par la lune quand elle le suit!
Par le jour quand il le fait briller!
Par la nuit quand elle le couvre!
Par le ciel et ce qui l'a difi!
Par la terre et ce qui l'a tendue!
229
F. Schulthess, "Zu Sura 91, 9-10", Zeitschrift fur Assyriologie 26, 1912.
230
Ed. Levi-Provenal, Le Caire 1953, trad. T. Nagel.
46
manire de le nommer, on ne blmait nullement l'envoy d'Allah pour quelque dfaut qu'il aurait
manifest.231 On voulait seulement mettre en vidence la ressemblance avec la transgression d'Abu
Kabsha et l'on disait pour cette raison:
-Il s'opposait comme Abu Kabsha.
al ASWAD
232
Divinit connue par un nom thophore :Serviteur du Noir. Cest aussi le surnom dun
des prophtes contemporains de Muhammad.
ATAR
Abrviation de dAttarsamin233, correspond la divinit stellaire Vnus.
ATARGATIS
Desse secondaire Palmyre, qui y possde un temple234.
ATARQURUMA
(Inscription dEsarhaddon).235
Jai rpar les idoles de () Abirillu et Atarquruma, les dieux des Arabes
ATARSAM
Forme abrge de Atharsamin.
231
Prcaution de l'auteur, qui ne veut pas assumer la responsabilit d'une association avec un paen,
d'une comparaison mme; alors, il rabaisse son information une "faon de parler". Le sujet
concerne la manire de s'opposer autrui; mais on peut se demander s'il n'y a pas plus de
proximit, y compris sur le fond de la croyance. Le Coran conserve des traces de culte stellaire, dans
les invocations.
232
Fahd 1968, p. 46.
233
Fahd 1968, p. 47; M.Hfner, ber einige neue Aspekte des altsdarabischen Attar, Fest. Molin,
Graz 1983.
234
J. Teixidor 1979, p.71-76;P. C. J., D.J. Hammond, R.N Jones,"A Religio-Legal Inscription from
the Atargatis-Al-'Uzza Temple at Petra." BASOR 263 1986
235
Datation : 680-669 ; Pritchard p. 291 (IV 1-13) ; commentaire in Weiss-Romarin, JSOR 16-1932, p.
32.
47
Dieu syncrtique de Qarayt al Faw; adaptation locale des dieux trangers Baal et Hadath,
.236
ATHAR AL SHARIQ
237
Dieu honor en Arabie centrale par les Kinda.
ATHTAR SHARIQAN
Forme sud arabique du dieu prcdent.239
ATHTAR WADD
Dieu qui la tribu al Muleyh a offert un sanctuaire Qarayt al Faw.240
ATHNA.
La desse grecque bien connue a plus par son apparence aux tribus arabes de lAntiquit,
surtout dans le nord de la pninsule : ils se sont empars de son apparence gnrale et de ses
attributs guerriers et les ont transmis leurs divinits fminines et protectrices, comme al
241
Uzza et Ilat.
236
A.M. Al Tayeb al Ansari, Qaryat al Faw , Routes dArabie, Paris, 2010, p.312 et 324 : Baal peut
toujours se traduire par Seigneur .
237
A. R. Al-Ansary, Qaryat Al-Fau: A Portrait Of Pre-Islamic Civilisation In Saudi Arabia, 1982,
University of Riyadh (Saudi Arabia), p. 146; A. F. L. Beeston, "Nemara And Faw", Bulletin Of The
School Of Oriental And African Studies, 1979, Volume 42, pp. 1-6; connu aussi sous la forme
Dhuyahariq?; cf. A.M. Al Tayeb al Ansari, Qaryat al Faw , Routes dArabie, Paris, 2010, p.312.
238
A.M. Al Tayeb al Ansari, Qaryat al Faw , Routes dArabie, Paris, 2010, p.319.
239
LArabie la veille de lIslam (ed. J. Schiettecatte), Paris 2009, p. 238,n.43; Inscription MAFY Bani
Zubayr 2.
240
A.M. Al Tayeb al Ansari, Qaryat al Faw , Routes dArabie, Paris, 2010, p. 312, n F8-299.
241
P.-L. Gatier , M. Hammoud, "LAthna de Zebdani", Syria, 84, 2007; J. Starcky, Allath, Athna
et la Desse Syrienne. Mythologie Grco-Romaine, Mythologies Priphriques: tudes d'Iconographie,
Paris, 1981.
48
ATHTAR
242
Nom gnrique de divinit stellaire.
Athtar est le grand dieu stellaire : en hbreu Athtarti, en accadien Ichtar, en hadramoutien et thiopien
Astari : on lassimile la plante Vnus ; il convient, sans doute, de le retrouver dans les divinits fminines
Anahita et al Uzza et dlargir lassimilation. Athtar tait ador en plusieurs temples de lArabie mridionale,
et dans des sanctuaires de lArabie centrale. Hajar pierre serait un autre Athtar.
(M.Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.36).
ATHTAR DH-RISF
Dieu d'Arabie du sud, as Sawda.243
Dieux salvateurs.
246
(inscription de la muraille de Baraqish -c. 340-).
Ammisadaq () et Sad (), chefs des caravaniers minens, () leurs biens et leurs btes de somme
247
sur la piste entre Mayn et Ragmat, et de la guerre qui svissait entre le sud et le nord, et alors que
248
Athtar dhu Qabd, Wadd et Nakrah avaient sauv leurs personnes, et leurs biens du cur de
l'Egypte lors du conflit qui eut lieu entre les Mdes et l'Egypte ().
ATHTAR HAGAR.
249
Le dieu stellaire, ador sous la forme dune pierre sacre, au Ymen.
242
Andr Caquot, Le Dieu Athtar et les Textes de Ras Shamra, Syria: Revue d'Art Oriental et
d'Archologie 1958; S. Frantsousoff, Raybun, ... adran, temple de la desse ATHTARum/ASTARum, Paris
2001; W. Skalmowski, The 'Seven Valleys' of Aththr, Annal. Loven. 23, 1992; Pierre Bordreuil,
Ashtart de Mari et les dieux d'Ougarit, MARI: Annuaire des Recherches Inter-Disciplinaires 1985 .
243
J.-F. Breton, "Le sanctuaire de Athtar dh-Risf d'as-Sawd'", Comptes rendus des sances de
l'Acadmie des Inscriptions et Belles-Lettres 1992
244
Jamme, Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p. 265 ; Ryckmans, Les religions arabes
prislamiques 1951, p. 41.
245
A.M. Al Tayeb al Ansari, Qaryat al Faw , Routes dArabie, Paris, 2010, p.312.
246
C. Robin, LArabie Antique de Karilil Mahomet, Edisud, 1991, p. 59-62.
247
Najran.
248
Les divinits.
249
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 29.
49
ATHTAR SHARIQAN
Le dieu stellaire Athtar, dont la fonction est prcise par lpiclse Oriental, qui voque
250
laube , la lueur du matin.
ATHTAR SHYM
251
LAthtar patron, ou protecteur .
ATHTARSAMIN
252
LAthtar des cieux, rapproch du dieu de la foudre des Aramens, le Baalshamin.
al ATIR
253
Celui qui aime les parfums : divinit secondaire ou pithte divine .
ATIRAT
254
Divinit solaire au nom de l Eclatante, ou de la lune Son attribut est le taureau. Elle
255 256
est pardre de Wadd. Elle est aussi connue dans le calendrier minen.
257
(Inscription de Timna).
Ilaz, fils de Dabam de Murran a inaugur (ce lieu) pour Atirat et Shams quand il a dmultipli un
rucher.
ATTAR
258
Dieu principal avec Ilumquh : il est li aux toiles, et se fait souvent appeler Seigneur.
259
On distingue celui du Levant et celui du Couchant. Son tymologie le rapproche de la
notion de richesse (t-h-r).
250
Ryckmans , Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
251
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 41.
252
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
253
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 108.
254
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 94.
255
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique daprs les sources pigraphiques 1947, p. 62-
147.
256
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 40.
257
Corpus, 1977, n 98 Ve.
50
Voir aussi Athtar, la forme la plus exacte.
ATTAR ATTEH
Dieu de Palmyre.
Promesses doffrandes
(Inscription bilingue de Palmyre, 140).
Cette statue est celle dAhofali fils dHayran fils de Saba fils de Hayran fils de Bonne (?) de la tribu
des Banu Saat, que le snat a rige parce quil a fourni le snat dune donation perptuelle et dun
holocauste, et quil a promis des offrandes Malakbel et au Gad Taymi, et Attar Atteh, les dieux
bons En son honneur. Le mois de Tammuz, an 451.
ATARSAMAYN
Lun des dieux arabes mentionns dans les archives assyriennes.
260
(inscription dEsarhaddon).
Jai rpar les idoles de Atarsamayn, () les dieux des Arabes
ATTARSAMM
261
Cest la forme thamoudenne de la divinit stellaire Attar, vnre dans toute lArabie.
Prires Attarsamm.
262
(Inscription thamoudenne).
Attarsamm, adoucis la douleur!
Attarsamm, coute, par toi la gurison!
Attarsamm, guris!
AUMOS
263
Dieu arabe assimil Zeus ou Hlios, localis en Syrie. Son nom voquerait lide de
chaleur.
AWALL
264
Idole des Bakr et des Taghlib ibn Wayl.
258
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique daprs les sources pigraphiques 1947, p. 62-
147.
259
Gaudefroy-Demonbynes 1957, p. 264.
260
Datation : 680-669 ; Pritchard p. 291 (IV 1-13) ; commentaire in Weiss-Romarin, JSOR 16-1932, p.
32; H. Seyring, Antuqits syriennes, Syria 32/1955.
261
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 110.
262
A. van den Branden, Les Inscriptions thamoudennes, Louvain, 1950, HU 720, 382, 271,1.
263
H.Petersmann, ed. Fahd 1987, p. 410 ; Lebas-Waddington, Inscriptions de Syrie III 1 n2394.
51
AWD
265
Dieu des Anaza et dans le pays de Lihyan, la trs ancienne origine . Il est surtout connu
266
grce la description dun sacrifice par ibn al Kalbi.
AWF
Le dieu est connu par des noms thophores ; par son nom, on devine quil est un dieu des
oiseaux ou de lornithomancie.
AWM
Divinit lunaire nabatenne, prsente aussi au sud de lArabie, sous forme de thophores.
267
AWS
268
Dieu thamouden ou lihyanite , protecteur dune tribu.
269
En Arabie centrale, il est seulement connu par des thophores .
al AWWAN
270
Idole de Hamdan Yathrib.
AWAN
271
Dieu thamouden peu connu, dont le nom signifie fume ou soif. Il serait dorigine
272
nabatenne et de caractre lunaire.
264
Yaqut, Gographie III 611.
265
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 48.
266
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 17.
267
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
268
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 109.
269
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
270
M. Lecker, Idol Worship, p. 17.
271
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 93.
272
Branden, , Les textes thamudens de Philby I-II 1956, p. 17
52
AYM
273
Dieu dArabie centrale, connu seulement par des thophores.
AZAR
Idole dont le nom voque la puissance, et qui est cite dans des Tafsir du Coran, comme un
274
dieu du pre dAbraham.
AZIM
275
Le dieu trs grand de la Mecque.
AZIZ
Le "bon dieu", le dieu "saint", vnr Palmyre avec Ashu Ruda, comme dieux cavaliers de
276
la steppe. Il se rapprocherait de la figure dun dieu de lorage. Son nom figure aussi dans
277
la nomenclature musulmane des noms dAllah et il est prsent dans le Corpus Coranique.
Un prtre dAziz.
279
(Inscription aramenne de Palmyre).
Pour Arsu et pour Azizu, les dieux bons et gnreux, fait par Bakay, fils de Yarhibola, le prtre
dAzizu, le bon et misricordieux, pour son salut et le salut de ses frres ; dans le mois de Tisri de
lan 25.
Quon se souvienne de Yarhay, le sculpteur.
273
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18-19.
274
Fahd, Le Panthon arabe, 1968, p. 49.
275
Corpus coranique 69/33.
276
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p.69-71.
277
Aziz y figure 90 fois comme piclse dAllah.
278
Recueil dinscriptions palmyrniennes, n 151.
279
D.R. Hillers,-E. Cussini, Palmyrene Aramaic Texts, Baltimore 1996, p. 395.
280
uvres compltes par Eugne Talbot, Paris,1863.
53
AZIZLAT
281
Dieu saben, un pardre cher Lat.
B
BAAL
Sa prsence dans le Coran est oublie parce que le nom du dieu sintgre un discours
pseudo-biblique dElie. Baal est pourtant le dieu emblmatique du Proche-Orient, le dieu
mle du ciel et du tonnerre : larchtype du dieu mauvais, la cible de tous les
282 283
monothismes. Il est aussi prsent ds quun taureau est mentionn ou reprsent, y
281
Jamme, Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p. 275.
282
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.53-56 ; D. Nocquet, Le "Livret noir de Baal" : la polmique contre le
dieu Baal dans la Bible hbraque et l'ancien Isral, Genve 2004; douard Dhorme, Le Dieu Baal et le
Dieu Moloch dans la Tradition Biblique, Anatolian Studies 1956; Ren Dussaud, Le Vrai Nom de
Baal, Revue de l'Histoire des Religions 1936; Claude F.A. Schaeffer, La Stele du 'Baal au Foudre' de
Ras Shamra, Comptes Rendus de l'Academie des Inscriptions et Belles-Lettres 1934; William Foxwell
Albright, , Baal-zephon in Festschrift Alfred Bertholet, ed. W. Baumgartner et al. J.C.B. Moor,
Tbingen 1950; Arvid S. Kapelrud, Baal in the Ras Shamra Texts, Copenhague 1952; R. E. Clements,
Baal-Berith of Shechem, Journal of Semitic Studies 13, 1968; Hans-Peter Mller , Der Gottesname
B'L Und Seine Phraseologien Im Hebrischen und im Phnizisch-Punischen , Journal of Semitic
Studies 50, 2005; Husni Hadad, Salim Mja'is, Ba'al Haddad, A Study of Ancient Religious History of
Syria, Damas? 1993. G. D. Newby, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. Baal;H.-P. Mller , Der
Gottesname B'L Und Seine Phraseologien im Hebrischen und im Phnizisch-Punischen, Journal
of Semitic Studies 2005 50; S. Dalley, Bel at Palmyra and Elsewhere in the Parthian Period, ARAM
7-1995;Roland De Vaux, El et Baal, le Dieu des Pres et Yahweh, in Ugaritica, VI, 1969;K . K o c h ,
B a a l S a p o n , B a a l Sa m e m a nd t h e C r i t i q u e o f I s r a e l s P r o p h e t s , i n G . J . B r o o k e , e d . Ugarit an
d the Bible, M u n s t e r , 1 9 9 4 G . A . R e n d s b u r g , " T h e M o c k o f B a a l in 1 K g s 1 8 : 2 7 , " CBQ 5 0 , 1 9 8 8 B . P
o r t e n , B a a l s h a m e m a n d t h e D a t e o f t h e B o o k o f J o n a h , i n De la Torah au Messie, P a r i s , 1 9 8 1; J .
Day, "Echoes of Baal's Seven Thunders and Lightnings in Psalm XXIX and Hab 3,9 and the
I d e n t i t y o f S e r a p h i m i n I s a i a h V I , " VT 2 9 , 1 9 7 9 ; J . C . G r e e n f i e l d , B a a l s T h r o n e a n d I s a i a h 6 :
1 , i n A . C a q u o t e d . Mlanges bibliques et orientaux en l honneur de M.Mathias Delcor. N e u k i r c h e n e r ,
1 9 8 5 ;Catherine Apicella, Estelle Villeneuve, Le temple de Bel Palmyre , Les religions de la Syrie
antique , Le Monde de la Bible , 149, 2003; R. Dussaud, Le nom divin Bel en Syrie, Revue
Archologique 1904; Stephanie Dalley, Bel at Palmyra and elsewhere in the Parthian period. ARAM
7/1995; Roland De Vaux, El et Baal, le Dieu des Pres et Yahweh, Ugaritica 6/1969; Dominique
Tarrier, Baalshamin dans le monde Nabaten: propos de dcouvertes rcentes., ARAM 2/1990 .
283
Tallay Ornan, "The Bull and its Two Masters: Moon and Storm Deities in Relation to the Bull in
Ancient Near Eastern Art," Israel Exploration Journal 51 2001; P.-L. Gatier, "Des taureaux au soleil.
Sur la symbolique de Baalbek", Programme du 22 e festival international de Baalbek , Beyrouth, 1999;
W. Dostal, Some remarks on the ritual significance of the bull in pre islamic south Arabia ,
Arabian and islamic Studies in honor of R.B. Sergeant, Londres 1983; J.Ryckmans, Notes sur le rle du
taureau dans la religion sud-arabe, Mlanges A.Abel, Bruxelles 1975 .
54
284
compris dans lpisode biblique du Veau dOr Baal est partout ce moment, et Yahv
presque nul part.
(Exode 32/7-8).
Le seigneur adressa la parole Mose:
-Descends donc, car ton peuple s'est corrompu, ce peuple que tu as fait monter du pays d'Egypte.
Ils n'ont pas tard s'carter du chemin que je leur avais prescrit; ils se sont fait une statue de veau,
ils se sont prosterns devant elle, ils lui ont sacrifi et ils ont dit:
-Voici tes dieux, Isral, ceux qui t'ont fait monter du pays d'Egypte.
(Ose 2/19-20).
...j'terai de sa bouche les noms des Baals, et on ne mentionnera mme plus leur nom.
BAAL HAJJ
285
Le dieu saben lunaire Anbay, appel aussi Le seigneur du plerinage.
BAAL HAMON
Ce dieu de Palmyre est dorigine cananenne et a t diffus par les tribus arabes. Hamon
286
est en ralit la montagne de lAmanos.
284
Exode 32; Dany Nocquet, Le livret noir de Baal : la polmique contre le dieu Baal dans la Bible
hbraque et l'ancien Isral, Genve 2004; J. Vermeylen, ""L'affaire du veau d'or (Ex. 32-34): une cl
pour la question deutronomiste?", ZAW 97, 1985; Ismail Albayrak, Israliyyat and Classical
Exegetes' Comments on the Calf with a Hollow Sound Q.20: 8398/ 7: 147155 with Special
Reference to Ibn Atiyya, Journal of Semitic Studies 47, 2002; Gerald Hawting, Encyclopaedia of
the Qur'an, s.v.'Atonement [and] Calf of Gold.'; U. Rubin, Traditions in Transformation. The Ark
of the Covenant and the Golden Calf in Biblical and Islamic Historiography, Oriens 36/2001.
285
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 33.
55
Ddicace Baal Hamon.
287
(Inscription de Palmyre, 89).
A Bel Hamon, Moqimu fils de Moqimo fils de Zabdibol Arima et Yarhibola fils de Malku fils de
Lishamsh fils de Hannibel Aabay, sur leurs propres fonds, ont rig ce sanctuaire, et le portique en
albtre qui est devant et le portique qui est dessous, et le plafond, et la porte
BAALAT GHADRAN
288
Shams, la Dame du sanctuaire de Ghadran, en Arabie du Sud.
BAALAT HADITH.
289
La Dame de Hadith, en Arabie du Sud : une divinit solaire.
BAALSHAMIN
290 291 292
Le Seigneur du ciel ou matre des cieux : la divinit centrale Palmyre et Ptra ,
293 294
correspondant Zeus Mgistos Kraunios , Olympios ou Hypsistos pour les Grecs. Il
286
Teixidor, The pantheon of Palmyra, Leiden 1979, p. 12-14 ; P. Xella, Baal Hammon : recherches sur
l'identit et l'histoire d'un dieu phnico-punique, Rome 1991; G. C. Picard. Ba'al Hammon et Saturne
dans l'Afrique romaine, in SEMITICA XXXIV. Cahiers publis par l'Institut d'tudes Smitiques,
Un port romain du desert, Palmyre et son commerce d'Auguste a Caracalla (J. Teixidor, ed.). Paris, 1984.
287
Inv. XII 48.
288
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 46.
289
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 45.
290
Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1977, p. 26.
291
R. Fellmann, Le sanctuaire de Baalshamin Palmyre VI, Neuchatel 1975 ; M. Galwlikowski, Le
sanctuaire de Baalshamin Palmyre III, Varsovie 1973; H.J Drijvers, Une main votive en bronze,
trouv Palmyre, ddie Baalshamin, Semitica 27-1977; H. Seyrig, Nouveaux monuments
palmyrniens de Baal Shamn, Syria: Revue d'Art Oriental et d'Archologie 1949; Otto Eissfeldt, Baal
samem und Jahwe, Zeitschrift fr die alttestamentliche Wissenschaft 1939; Dominique Tarrier,
Baalshamin dans le monde Nabaten: propos de dcouvertes rcentes., ARAM 2/1990
292
D. Tarrier, Baalshamin dans le monde nabaten : propos de dcouvertes rcentes, ARAM
1990, 2; G. Ryckmans, Le ciel et la terre dans les inscriptions safatiques. Baal Shamin, le matre
des cieux, in Mlanges A. Robert, Paris 1957;P. Collart, Le sanctuaire de Baalshamin Palmyre, 1.
Topographie et architecture, Rome, 1969; id. , Le sanctuaire de Baalshemen, Archeologia 1967;
id. Reconstruction du thalamos du temple de Baalshamin Palmyre, AAS 1969 et RA 1970; M.
Gawlikowski, Allat et Baalshamin, Mlanges d'histoire ancienne et d'archologie offerts P.
Collart, , Lausanne, 1976; J. Starcky, Le sanctuaire de Baalshamin Palmyre d'aprs les
inscriptions, RA 1974; D. Tarrier, "Baalshamin dans le monde nabaten: A propos de dcouvertes
rcentes." Aram 2 1990; G. Ryckmans, Le ciel et la terre dans les inscriptions safatiques. Baal-
samin, le matre des cieux, in Mlanges bibliques rdigs en lhonneur de Andr Robert, Paris 1957 .
293
Le trs grand dieu de la foudre : le dieu cleste du Proche-Orient.
56
occupe souvent la place du dieu dominant le panthon de ces cits. Mais on le rencontre
295
aussi en milieu bdouin.
En bonne mmoire pour Malikat, ibn Ausu, ibn Moayyiru, qui a construit en lhonneur de
Baalshamin le temple intrieur et le temple extrieur et ce thatron et les tours.
De lanne 280 lanne 311 en paix.
Autel de Baalshamin
297
(Inscription du Hauran).
Ceci est lautel que (?) a construit pour Baalshamin, le dieu de M-T-N-W.
Imprcation polythiste
298
(Inscription safatique).
Par Odaynat ibn Ward ibn Anam ibn Kuhait ibn Awm ibn Kuhayl de la tribu de Naghbar.
Allat! Shay al Qaum! Gad Awidh! Baalshamin! Dhushara!
Laide pour lui! La ccit, la claudication et la vermine pour celui qui effacera cette inscription!
299
(Jacob de Saruj, Discours des idoles).
300
Il avait tromp Harran par lintermdiaire de Sin, de Baalshamin, ().
BAALSHAMIN de Ddan
Dieu des Lihyanites, dont le sanctuaire est rserv aux hommes. Le dieu peut projeter
302 303
linterdit sur tel ou tel lieu.
294
Trs haut. C'est le EL ELYON des Hbreux.
295
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 23.
296
R.Dussaud 1907, p. 163.
297
E. Littmann, Nabatean Inscriptions from the Hauran, Leiden, 1914.
298
R.Dussaud 1907, p. 168.
299
Zeitung d. Deutsch. Morgenland. Gesellschaft 29, p. 131.
300
Satan.
301
Robin, LArabie Antique 1992, p. 144.
302
IHRAM.
303
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 20.
57
al BADI
304
Le dieu crateur des Mecquois.
BAGAR
305
Idole des Azd, des Tayy et des Qudaa.
al BAGHGHA
307
Le mot rappelle le sang tir par incision du cou dun chameau. Cest aussi une idole.
(al Kalbi).308
Acquittez vous de vos aumnes lgales ; car Allah vous a dbarrasss das Sughgha et dal Baghgha.
BAHH
Nom divin rpandu chez les Nabatens et les Lihyanites ; il pourrait correspondre une
309
version arabe de Bacchus.
BAJAR
310
Dieu dArabie centrale, connu seulement par des thophores.
BAJIR
Idole de la tribu des Tay, localis dans le village de Samayl, Oman, dont le culte est
311
rput pour sa joyeuse dpravation
304
Corpus coranique 6/101.
305
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.51.
306
Les ouvrages des rudits musulmans se prsentent souvent, la base, comme des travaux de
philologie. Ils ne comprennent gure la langage de leur livre favori, et le travail sur les mots les
pousse ne pas travailler sur les ralits, ce qui est moins risqu.
307
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.52.
308
Note marginale du Livre des Idoles.
309
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.53.
310
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
311
M. Lecker, Idol Worship, p.18-20. Appel aussi Bajar ou Bahar.
58
BAJJA
312
Dieu dArabie centrale, connu seulement par des thophores.
BALTI
Cet auteur mentionne le pillage de la ville de Beth Hur, et ses auteurs. Il voque une divinit
arabe.
BALW
314
Dieu des morts en Arabie du sud, grant les questions de culte funraire.
BANAT ALLAH
Lexpression que Muhammad fustige tant dans son livre existe bel et bien dans le monde
315
arabe, depuis fort longtemps.
316
Un assez grand nombre de tmoignages sur cette trinit sacre nous clairent pleinement
317
ce sujet.
312
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
313
Ed . Bickhell.
314
Jamme Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.272 ; Ryckmans, Les religions arabes
prislamiques 1951, p. 45.
315
Sur les circonstances de la cration de ce fragment problmatique du Coran, cf. partie IX et J.
Burton "Those are the high flying cranes" , Journal of Semitic Studies ,1970 ; I. Lichtenstader , "A
note on the gharaniq and related quranic problems" , Israel Oriental Studies 1975 , p. 54.
316
G. Furlani, "Triadi semitiche e Trinita cristiana," Bulletin de l'Institut d'Egypte, 6 1924.
317
Hawting 1999, p. 130-138; J. Teixidor, Un culte arabe prislamique Palmyre daprs une
inscription indite Comptes-Rendus de l'Acadmie des Inscriptions 1985; C. J. Robin, Les filles de
Dieu de saba la Mecque. Rflexions sur lagencement des panthons dans lArabie ancienne,
Semitica 50, 2001; id. , A propos des filles de Dieu, Semitica 52/3-2007; Cyrus H. Gordon, The
daughters of Baal and Allah, The Muslim World 33, 1943 ; W.W. Mller, Die angeblichen Tchter
Gottes im licht einer neuen qatabnischen Inschrift, NESE 21, 1974; S. Noja, Les chevaux ails
dAisah et les Banat, AION 43/1983; A. Jamme, Some qatabanian inscriptions dedicating
Daughters of God , BASOR 138/1955.
59
318
Prenant Al Lat tmoin, Aws ibn Hajar dit :
-Par Al Lat, par al Uzza et par leurs fidles ; par Allah, Allah est plus grand quelles.
320
(Inscription palmyrenne, 63 ap. J.-C.).
Au mois dElul, lan 375. Ces autels, Bara fils de Maqimu fils de Tawray fils de Bara des Banu
Maththbol, les a offert a Arshu, Qismaya et aux filles dAllah, les dieux bons pour la vie de
Moqimu son pre, pour sa vie lui, pour la vie de ses enfants et la vie de son frre.
321
Les filles dAllah au pays de Saba.
322
(trois encensoirs inscrits, Sanaa).
1-M-t a ddi aux filles dAllah, pour sa fille, Q-h-t-m, servante des H-n-y, cet encensoir, pour la
prosprit delle-mme et de sa fille.
318
Rudolf Geyer, Gedichte und Fragmente des "Aus ibn Hajar" in Sitzungsberichte der Philosophisch-
Historischen Classe der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften , vol.126, Vienne, 1892
319
D.R. Hillers, E. Cussini, Palmyrene Aramaic Texts, Baltimore, 1996, p. 348.
320
J. Teixidor, Un culte arabe prislamique Palmyre d'aprs une inscription indite , CRAI 1985, p. 286.
321
Cf. J. Wellhausen Reste Arabischen Heidentum, Berlin, 1897, p. 24-45 ; F. Winnet, The daughters
of Allah, Muslim World, 1940.
322
Corpus des inscriptions et antiquits sud-arabes, Louvain, 1957, 95. 41.
323
Corpus coranique 53/20 ;selon cet auteur, la formule coranique provient donc directement du
folklore local de la Mecque.
324
Lexclamation est une prcaution de la part de lauteur.
325
Ed. Marais, Arabica 1977.
326
Ce passage peut tre un ajout dun copiste inquiet.
60
Jai compt que les hommes de Quayn,
en en tirant gloire ;
mais qua faire Ibn Lubayna avec la gloire et la fiert?
Laccusation coranique.
(Corpus coranique d'Othman 37/149).
Consulte-les donc : ton seigneur a t-il eu des filles et eux des filles?
Avons-nous cr les anges au sexe fminin sous leurs yeux?
Or a! dans leur imposture, iront-ils certes jusqu dire :
Allah a engendr?
En vrit, ce sont certes des menteurs.
Les filles.
(Corpus coranique d'Othman 43/14).
327
Les infidles ont donn Allah des pardres , parmi ses serviteurs.
En vrit, lhomme est un ingrat dclar.
Allah aurait-il pris pour lui des filles dans ce qu'il cre, alors qu'il vous a octroy des fils et que le
visage d'un de ces infidles s'assombrit et qu'il est suffoqu quand on lui annonce la naissance de ce
qu'il attribue de semblable au bienfaiteur ou la naissance de qui grandit parmi les colifichets et n'est
pas clair dans la discussion?
Des anges, qui sont les serviteurs du bienfaiteur, ils ont fait des tres fminins.
Ont-ils t tmoins leur cration ?
Leur tmoignage sera consign et il leur sera demand compte.
Les infidles disent : si le bienfaiteur avait voulu, nous naurions pas ador ces divinits.
De cela, ils nont nulle connaissance.
ILs formulent seulement des hypothses.
BANAT AL UZZA
Allah a des filles, il est pre, et il est bien normal de la desse elle aussi soit mre Le
tmoignage est pourtant dorigine islamique.
327
Des divinits annexes.
61
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 18a).
Je n'ai plus de culte rendre al-Uzza ni ses deux filles, ni de visite aux deux idoles des Banu
Ganm.
al BANU HAM
Idole clanique de Yathrib.
328
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Il dit : chaque clan des Aws et des Khazraj, () avait une idole dans un chambre appartenant
lensemble du clan, quils honoraient et vnraient et qui ils sacrifiaient.
-les Banu Muawiya avaient al Banu Ham.
BARAQ
Personnification de la foudre, et identifi Baalshamin. Les fidles lui demandent la
329
bienveillance de ladversaire.
al BARI
330
Le dieu crateur pour les Mecquois.
BAR NEMRE
Idole mal connue (invente?) du nord de la Syrie.
331
(Jacques de Saruj, Discours des idoles).
332
Il avait tromp Harran par lintermdiaire de Sin, de Baalshamin, de Bar Nemre,
328
M. Lecker, Idol Worship p. 331-346
329
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 94.
330
Corpus coranique 59/24.
331
Zeitung d. Deutsch. Morgenland. Gesellschaft 29, p. 131.
332
Satan.
62
BASHAMIN
333
Forme qatabanite du prcdent, prsente dans le calendrier.
BASHAMUM
334
Dieu saben, dont le nom pourrait voquer larbre.
BASHIR (I)
Dieu saben de la bonne nouvelle335 (Le Messager).
BASHIR (II)
336
le dieu dit clairvoyant de la Mecque.
BATIN
337
Le dieu cach la Mecque.
BAYM
338
Nom dun idole prcise ou nom gnrique dune idole faite de bois et peinte?
BAYT WADD
La maison de Wadd, ou lidole du dieu, qui reoit des offrandes rpertories dans une
liste dcouverte Qaryat al Faw.339
BEL
Tel est le nom du dieu suprme de Palmyre, inclus dans une triade et chef dune vritable
340
famille divine.
333
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 40.
334
Jamme Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p. 274 ; Ryckmans, Les religions arabes
prislamiques 1951, p. 47.
335
Jamme Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.272 ; Ryckmans, Les religions arabes
prislamiques 1951, p. 45.
336
Corpus coranique 2/104.
337
Corpus coranique 57/3.
338
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.53.
339
A.M. Al Tayeb al Ansari, Qaryat al Faw , Routes dArabie, Paris, 2010, p.312, n F8-271.
340
J. Teixidor, The pantheon of Palmyra, Leiden, 1979, p.1-28 ; H. Seyrig, Bel de Palmyre, Syria 48,
1971.
63
341
(inscription de Palmyre, 44 avant JC).
Au mois de Tishri, lanne 269, les prtres de Bel ont rig cette statue de Goraymay fils de
Nebuzabad, de la tribu des Banu Kohenbol.
BELTIS
342
Il sagit de la desse associ Bel, connue essentiellement par liconographie.
BIL
Autre forme de Baal?
343
(Jacob de Saruj, Discours des idoles).
(Satan) avait donn Edesse Bil.
BOL
344
Ancienne forme du nom de Bel ou Baal.
BUHAR
345
Nom dun divinit inconnue ; son nom voque lclat de la lune.
BUWANA
346
Idole et site dun sanctauire des Quraysh, prs de Yanbu, sur la cte.
347
(ibn Sad, Tabaqat I 1,103).
Ctait une idole auprs de laquelle les Quraysh se rendaient pour ladorer et lui offrir des sacrifices
; ils se rasaient la tte auprs delle et restaient autour delle toute une journe, jusqu la tombe de
la nuit, et cela une fois par an.
348
(ibn Sad, Tabaqat I 1,105).
Nous tions assis prs dune idole apple Buwana.
341
Inv. XI 100.
342
Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, 1956, p. 215.
343
Zeitung d. Deutsch. Morgenland. Gesellschaft 29, p. 131.
344
Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, 1956, p.206.
345
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.57.
346
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 56-7.
347
Ed. Bewley.
348
Ed. Bewley.
64
349
(ibn Sad,Tabaqat II/1,99).
Le prophte envoya des expditions contre les idoles autour de la Kaba, pour les briser. Parmi
celles-ci, al Uzza, Manat, Suwa, Buwana, Dhul Kaffayn.
D
DAMAD
Btyle ador dans la tribu des Banu Sulaym.
DHAMAR
Sans doute une appelation voisine de la prcdente.
349
Ed. Bewley.
350
Gardien de lidole.
351
La voix annonce la venue de Muhammad.
65
-Dis toutes les tribus de Sulaym qu'ad Dhamr a pri et que les gens de la mosque ont
triomph. Ad Dhamr a pri alors qu'il tait ador avant la prire avec le prophte
Mohammed. Celui qui a hrit de la prophtie et de la guidance aprs Jsus fils de Marie,
parmi les Quraysh est bien-guid.
Je suis sorti alors pouvant, et je suis all voir mes compatriotes qui j'ai racont ce qui
venait de m'arriver. Ensuite, je suis parti en compagnie de trois cents de mes compatriotes, les
Banu Hartha, chez le prophte Mdine. Nous l'avons trouv dans la mosque. En me
voyant, il m'a dit :
- Abbs ! Comment a eu lieu ta conversion ? Je lui ai racont alors mon rcit, qui l'a
beaucoup rjoui. Ensuite, je me suis converti en compagnie de toute ma tribu
La cause de ma conversion est que lorsque Mirds, mon pre, tait sur le point de mourir, il
me recommanda de prendre soin d'une de ses idoles, du nom de Dhamar. Je l'ai mise dans
une pice o je lui rendais visite chaque jour. Lorsque le prophte est apparu, j'ai entendu
une voix au milieu de la nuit qui m'interpellait. Je suis all me rfugier auprs de Dhamr
pour chercher sa protection, et voil que la mme voix sortait de l'idole et me disait :
-Dis toutes les tribus de Sulaym que le confident a pri et que les gens de la mosque ont
triomph.
DATHAN
352
Dieu de la Force chez les Thamoudens.
DATIN
353
Divinit mal connue des Thamoudens, dont le nom voque le don.
DARIH (I-III?)
354 355
Divinit adore an Nughayr, en Hadramut , et/ou Hira .
ad DAWAR
Cest le nom du tour pratiqu autour des idoles, et aussi, peu peu le nom de lidole
356
anonyme elle-mme.
352
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
353
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 95.
354
Yaqut, Gographie II 720.
355
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.57-8.
356
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.59-61.
66
(ibn Kathir, Sira 57).
Ibn Ishq ajoute : La tribu de Daws avait aussi une idole qui appartenait Amir Ibn Humama
ad Dawsi.
DAY
Dieu arabe mentionn dans les textes assyriens.
358
(Inscription dEsarhaddon).
Jai rpar les idoles de Atarsamayn, Day, (), les dieux des Arabes
ad DAYZAN
359
Nom dune idole et dun roi arabe.
ad DAYZANAN (I-II)
La mme divinit, au cas duel : deux idoles que le roi al Mundhir I a install devant la porte
360
de la ville de Hira.
ad DAYZANAN (III)
361
Groupe didoles vnre par Ghadima al Abras, roi lgendaire des Tanuh.
DEA SYRIA
Nom latin d'Atargatis, desse syrienne, fameuse lpoque hellenistique et dans lEmpire
362
Romain.
357
Elle reste anonyme.
358
Datation : 680-669 ; Pritchard p. 291 (IV 1-13) ; commentaire in Weiss-Romarin, JSOR 16-1932, p.
32.
359
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.61.
360
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.61.
361
Tabari, Histoire des Prophtes et des rois 752 ; Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.61.
362
Per Bilde, Atartagis/Dea Syria: Hellenization of Her Cult in the Hellenistic-Roman Period?; J.
Starcky, Allath, Athna et la Desse Syrienne. Mythologie Grco-Romaine, Mythologies Priphriques:
tudes d'Iconographie, Paris, 1981 in Per Bilde; Troels Engberg-Pedersen; Lise Hannestad; Jan
Zahle, ed. Religion and Religious Practice in the Seleucid Kingdom. Aarhus 1990.
67
(Lucien, De Dea Syria 72/1).
Il existe, en Syrie, une ville situe non loin de l'Euphrate ; elle se nomme Hira, la ville sacre, et
elle est, en effet, consacre la Junon assyrienne. Je crois que le nom de cette ville ne lui fut pas
donn lors de sa fondation. Elle en avait un autre anciennement; mais, dans la suite, comme on y
commena les grands mystres, elle prit, cette occasion, le nom de sacre. Je vais donc parler de
cette ville et de tout ce quelle renferme : je dirai les rites observs dans les crmonies, les
assembles solennelles, les sacrifices qu'on y accomplit ; je rapporterai tout ce que l'on raconte sur
les fondateurs de ce culte et sur ce qui donna lieu la construction du temple. Assyrien de
naissance, je relate des faits que j'ai vus de mes propres yeux, ou qui m'ont t communiqus par les
prtres, quand ces faits taient antrieurs mon poque.363
Desses sataniques
Au cours de sa prdication la Mecque, Muhammad accentue peu peu son opposition aux
idoles et au polythisme, suscitant donc lanimosit de ses concitoyens. Dun coup, au cours
dune preuve de force, il cde au dcouragement et la conciliation : tous les Mecquois sont
soulags en apprenant que Muhammad vante publiquement les mrites des desses. Mais
ensuite, il succombe la culpabiblit et des rvlations bien propos viennent interdire
364
tout nouveau compromis. Les versets sont ensuite attribus au diable, de manire
rendre Muhammad irresponsable. En ralit, lhypothse la plus solide est celle de la
prsence inopine dans le corpus de documents coraniques dun extrait clairement pr-
islamique.
Les desses invoques sont dites filles dAllah et elles sont aussi appeles par leurs noms :
Allat, Manat, Al Uzza. Ce ne sont pas que des noms, comme lauteur du texte coranique
dira plus tard : ces divinits sont connues de tous les Arabes, durant des sicles, vnres par
de multiples gnrations, dans les rgions les plus diverses et sans tumulte.
DHA BADD
Dieu thamouden?
365
(Inscription Thamudenne).
Hunb a vaincu ; il a renvers Add, grce au secours du dieu mutil Khalasat et Dha Dabb.
DHAMAR
366
Dieu ou hros au Ymen , trs prsent dans lonomastique.
363
Ed. E. Talbot, Paris 1912.
364
Pour les dtails de cette affaire complexe, cf. partie IX et J. Burton "Those are the high flying
cranes" , Journal of Semitic Studies ,1970 ; I.Lichtenstader , "A note on the gharaniq and related
quranic problems" , Israel Oriental Studies 1975 , p. 54.
365
Huber, p. 418 ; Branden, p. 205.
366
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 37.
68
DHARRIH
367
Le dieu Soleil Levant en Arabie centrale.
DHAT ANWAT
368
Un arbre sacr incarnant la desse al Uzza , support de nombreux ex-votos : cest Celui
qui supporte les corbeilles.
Mais en Arabie du sud, il existe une autre desse du mme nom.
DHAT BADAN
372 373 374
Desse du soleil au pays de Saba , dont lemblme est le cheval . Cest lEloigne.
DHAT BARRAN
367
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
368
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 32. et 58.
369
YANUTUNA.
370
SIDRA.
371
YAKUFUNA.
372
Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet 1957, p. 32.
373
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 39.
374
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
69
375
Desse solaire sabenne, localise dans le sanctuaire homonyme.
DHAT HIMYAN.
376 377
Desse du soleil en Syrie et au pays de Saba . Elle reoit notamment des ddicaces
378 379
denfants . Cest lIncandescente.
DHAT HUSULUM
381
Desse du soleil hivernal, sans doute nfaste : Celle qui est rejete.
DHAT GRADHRAN
382
Desse solaire sud-arabique, localise dans le sanctuaire de Ghadhran.
DHAT NASQ
383
Desse solaire minenne localise Nasq.
DHAT RAHBAN
375
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 45.
376
H. Petersmann, ed. Fahd 1987, p. 411 ; D. Sourdel, Les cultes du Hauran lpoque romaine, Paris,
1952; Ch. Robin (ed.), Raybun, Kafas/naman, temple de la desse Dhat Himyan, Paris 2007.
377
Gaudefroy-Demonbynes 1957, p. 32.
378
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 31.
379
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
380
J. Ryckmans, Inscriptions sud-arabiques, Sayhadica, Sanaa, 1987, p. 167.
381
Jamme Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.268.
382
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 45.
383
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 45.
70
384
Desse solaire sud-arabique, localise dans le sanctuaire de Rahban.
DHAT SANTIM
385
Desse solaire qatabanite : celle qui fixe.
DHAT UL SAQ
Nom dun arbre sacr, dans le dsert.
DHAT ZAHRAN
386
Desse solaire qabanite : celle qui apparat , localise dans le sanctuaire du mme nom.
387
DHAT ZARBIN
388
Divinit solaire dArabie du Sud, dans le sanctuaire de Zarbim.
DHU ANYAT
389
Dieu saben, prsent en opposition Dhu Samawi.
384
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 45.
385
Jamme, Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.267.
386
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p. 267.
387
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 45.
388
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 45.
389
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 43.
71
DHU AWDAN
390 391
Dieu minen : Celui qui prserve , ou qui secourt.
DHU FADL
392
Le dieu qui tient le choix, qui dcide, la Mecque.
DHU GHABAT
393
Cest la principale divinit des Lihyanites, lie aux forts . Son nom apparat dans de
nombreuses inscriptions. Son nom dit simplement la localisation du sanctuaire : on ignore
son identit relle. Ghaba est une ville situe dans une rgion fertile proche de Yathrib. Des
temples ont t identifis al Khurayba, Sabal Umm Daraj, Danan. On sy rendait aussi
en plerinage.394
Ailleurs en Arabie du Nord, la divinit est vnre par des sacrifices, des statues, des
395
libations de vin et des cas de prostitution sacre .
396
(Inscription de Ddan).
Abdas fils de W-s-t a offert le sacrifice Dhu Ghabat, K-h-l, en faveur de sa rcolte de dattes et sa
rcolte de printemps, B-d-r. Alors il a t satisfait de lui et la guid.
(Inscription de Ddan).
Lartisan a offert cette statuette Dhu Ghabat pour quil soit satisfait deux.397
DHU GHAMAMIM
398
Dieu tribal saben.
DHU KAFAYN
399
Il est possible que ce nom soit en fait une variante de celui de Dhul Shara. Son nom
signifie lidole aux deux paumes de mains.
390
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966,, p. 273.
391
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 46.
392
Corpus coranique 2/99.
393
S. Fars-Drappeau, Ddan et Lihyan 2005, p. 80-1; H. al Hassan, La divinit DGBT dans les
inscriptions lihyanites, Topoi 9/ 1999.
394
H. bin Ali Abu al Hasan, Le royaume de Lihyan, Routes dArabie, Paris, 2010, p. 272.
395
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 19.
396
S. Fars-Drappeau, Ddan et Lihyan 2005, p. 81.
397
H. bin Ali Abu al Hasan, Le royaume de Lihyan, Routes dArabie, Paris, 2010, p. 272.
398
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p. 274.
399
Hawting 1999, p. 125 , Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.69-70.
72
Lidole.
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 33 b).
Les Daws et aprs eux, les Banu Munhib ibn Daws avaient une idole appeles Dhul Kafayn.
Lidole au Ymen.
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 52 a).
Il confia Anam ibn Amir Yagut. Lidole fut dresse sur une colline du Ymen, appele Madhij et
adore par les Madhij et leurs allis.
La fin de lidole.
(ibn Hisham, Conduite de lenvoy dAllah 254).
Je suis rest avec laptre jusqu ce que Allah lui ouvre la Mecque et ensuite il ma demand daller
brler Dhul Kaffayn, limage dAmir ibn Humama. Alors quil allumait le feu, celui dit dclara :
Je ne suis pas un de tes serviteurs, Dhul Kaffayn,
Notre naissance est bien plus ancienne que la tienne
Je me rjouis de fourrer ce feu dans ton coeur.
DHU BAB
400
Idole de Sad al Ashira : le dieu de la Porte.
403
(Yaqut, Gographie III 582).
Sindad est un cours deau entre al Hira et al Ubulla ; il y avait sur ses rives un palais o les Arabes se
rendaient en plerinage.
400
M. Lecker, Idol Worship, p. 17.
401
Confusion entre le nom du sanctuaire et de la divinit.
402
Plaine au nord de Najran.
403
Cit par T. Fahd, Le Panthon arabe 1968.
404
Cit par Fahd, Le Panthon arabe 1968.
73
DHU KHALASA
405
Ide de puissance, darmement, pour Celui de Khalasa. Son nom est sans doute aussi
406
celui dun complexe rituel comportant plusieurs divinits.
407
Son culte est surtout situ Tabala, dans la Tihama.
Les sarcasmes de Muhammad contre cette divinit attestent sa popularit parmi les
populations arabes.
Dhul Khalasa tait une pierre blanche marwa, Tabala, sept journes de marche au sud de La Mecque,
donc aux confins du Ymen. Servie par les Umama ibn Bahila, elle tait honore par un groupe considrable
de tribus, depuis les Khatam, les BaJila, et les Azd du pays Sarat jusquaux Hawazin. La conqute musulmane
na point dtruit la pierre ; une mosque sleva sur lancien sanctuaire.
(M. Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p. 38).
408
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 30 c-d).
409
Parmi ces idoles, figurait aussi Dhul Khalasa. C'tait un silex blanc sculpt, surmont de quelque
chose en forme de couronne. L'idole se dressait Tabala, entre la Mecque et le Ymen sept tapes
de nuit partir de la Mecque.
Les Banu Umama de Bahila ibn Asur desservaient son culte. Elle recevait l'adoration et les offrandes
des Hatlam, des Bakila, des Azd as Sarah et de leurs voisins parmi les clans des Hawazin.
() Dhul Khalasa est aujourdhui le seuil de la mosque de Tabala.
410
(Bukhari, Sahih 83/232).
Laptre dAllah a dit :
-LHeure ne viendra pas avant que les fesses des femmes de la tribu de Daws ne tournent autour de
Dhul Khalasa.
Dhul Khalasa tait une idole de la tribu de Daws quils vnraient avant lislam.
405
Ryckmans 1934 p. 104; Wellhausen, Reste pp. 45-48.
406
M. Lecker, Idol Worship, p. 20-23 pour lhistoire de sa destruction.
407
Dautres sources la localisent au Ymen.
408
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951. p. 17 ; Khalasa est une plante aromatique ;
pour les dbats sur la nature relle de la divinit, cf. Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 65-8 et
Encyclopdie de l'Islam2 II p. 248-9.
409
MARWA.
410
Rcit dAbu Hurayra.
74
411
(ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah, Notes).
Le nom peut se dire aussi Dhul Khulusa. Un Arabe anonyme a dit :
Si toi, Dhul Khulasa, tu tais la vengeresse du sang vers,
comme moi, et si ton pre avait t tu,
Tu ninterdirais pas le meurtre des ennemis!
Son pre avait t tu et il voulait en tirer vengeance ; mais quand il est all consulter Dhul Khulasa
; dabord il est all vers Dhul Khulasa pour recevoir un oracle par les flches. Une fois que la flche
lui interdisant de procder la vengeance est sortie, il a prononc les vers prcdents.
La dfense de la divinit.
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 31d-32b).
Pour dfendre l'idole, les Khatam et les Bahila lui livrrent bataille. Il tua ce jour-l une centaine
d'hommes parmi ceux qui assuraient le culte de l'idole, de la tribu de Bahila. Il fit un carnage parmi
les Khatam en terrassant deux cents des Banfi Quhafa ibn Amir ibn Khatam.
Il remporta ainsi la victoire, mit ses adversaires en droute, dtruisit le temple de Dhul Khalasa, y
mit le feu et le rduisit en cendres.
Une femme des Khatam chanta alors :
Les Banu Umama succombrent al Waliyya,
comme des gens ivres, jouant chacun de leur flte.
Ils taient venus dfendre leur idole blanche,
mais ils se heurtrent, devant elle,
des lions que le choc des sabres fait rugir.
Les hommes d'Ahmas apportrent aux femmes de Khatam
un lot de dshonneur quitablement rparti sur toutes les familles.
Dhul Khalasa est aujourdhui le seuil de la mosque de Tabala.
DHU ANAT
Le dieu de la ville dAnat, proche de lEuphrate Palmyre. Cest en fait le dieu Aphalad,
414
fils dAdad.
DHU ANYAT
411
Ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah, n. 73, p. 702.
412
Identit du nom entre le dieu et le temple.
413
Localisation trange, pour le Ymen.
414
Starcky, ,Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, 1956, p. 222.
75
415
Dieu saben.
DHU BI RAYDAN
416
Dieu saben possdant un temple Marib.
DHU INTIQAM
417
Celui qui est capable de vengeance, puissance mecquoise.
DHU JALAL
418
Celui qui a la splendeur, la Mecque et Mdine.
DHUL KABA
Idole de la rgion de Sindad. Mais elle aurait pu tre mecquoise.
DHU LABBA
Idole des Banu Abd al Qays, situe al Mushaqqar, prs de Bahrein. Le nom ne semble
pas arabe419. On en trouve la trace chez les Thamudens.
(Inscription thamudenne).420
Par Nahy!
Qays de Labbat Hulwan, toi notre joie!
DHU MAFALIM
421
Dieu de la ville de Mafal, en Arabie du sud.
415
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.274.
416
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.274.
417
Corpus coranique 39/37.
418
Corpus coranique 55/27.
419
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 70.
420
Euting, p. 517, van den Branden, p. 218.
421
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.274 ; Ryckmans, Les religions arabes
prislamiques 1951, p. 45.
76
DHU
MAHRUDAWUWAMASHRIQITAN
Celle est jaune dore et orientale : nom dune divinit protectrice dune tribu qatabanite.
422
Elle doit sans doute correspondre la phase de lever de soleil , si l'on suit son nom.
DHU RIGHL
423
Idole du Hedjaz, identifi par plusieurs toponymes.
DHU SAMAYI
424
Dieu dorigine sabenne , prsente chez les Thamoudens, aux attributions mal connues.
425
Son nom est celui du Cleste, que reprend un roi de Lihyan
426
Il est le Seigneur au barrage de Bayyin et aussi une divinit oraculaire.
422
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
423
Yaqut, Gographie II 755. ; Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 71.
424
Ou Dhu Samawi; A.M. uln, Naq adda min nuq Samw, Admt 6/2002.
425
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 96.
426
Jamme, Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.273 ; G. Ryckmans, Encyclopdie de l'Islam2 II,
p.253-4.
427
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 30.
428
C. Robin, Inventaire des inscriptions sud-arabiques I, p. 103.
429
A noter que lhomme nest pas considr comme impur et fautif.
77
431
Sa fonction principale serait climatique : il apporte la pluie.
432
(Inscription de Haram au Ymen).
Haram fils de Hawban s'est confess et a fait pnitence auprs de Dhu Samawi parce qu'il a
approch une femme pendant sa priode interdite et a eu des relations sexuelles avec une femme
qui avait ses rgles ; qu'il est entr en relation avec une femme en couches ; qu'il est entr en
relation sans purification et est rest (?) avec ses vtements sans purification ; qu'il a touch une
femme qui avait ses rgles et ne s'est pas lav et qu'il a asperg ses vtements de sperme, alors il
sest humili et afflig. Puisse-t-il tre pardonn !
Quil le rcompense.
DHU SHAIA
Variante nabatenne de Dhu Shara, honore dans le sanctuaire dHgra, Jabal Ithlib.434
DHU SHARA
435
La divinit est surtout prsente en Arabie du Nord : son centre reste Ptra, et Shara est l
436
une zone montagneuse. Elle est donc Celle de la montagne. Ailleurs, comme chez les
430
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 33.
431
Ryckman, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 42.
432
C. Robin, Inventaire des inscriptions sud-arabiques III, P. 111 ; cf. aussi J. Ryckmans, Les
confessions publiques sabennes, le code sud-arabe de puret rituelle, AION 32, 1972.
433
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 42.
434
L. Nehm, D. al Tahlhi, F. Villeneuve, Hgra dArabie Heureuse, Routes dArabie, Paris 2010, p.
298.
435
Nishra en aramen ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 17.
436
J.H. Mordtmann, Dusares bei Epiphanius, Zeitung d. Deutsch. Morgenland. Gesellschaft 29;G. W.
Bowersock, The Cult and Representation of Dusares in Roman Arabia, Petra and the Caravan
Cities F. Zayadine. Amman, 1990;F. Buhl, Dhu el-Shara, Encyclopedia of Islam, Volume I: 965-966,
1913;H. C. Butler, The Temple of Dushara in the Hauran, Florilegium Melchior de Vog. Paris
1909;F. Cumont, "Mithra et Dusares.", Revue dHistoire des Religions 78/1918; C. Clermont-
Ganneau, "Orotal et Dusars." Recueil d'Archologie Orientale 5/1903; J. F. Healey, Dushara as
Sun God. I Prima Sessanta anni di Scuola: Studi Dedicati dagli Amici a Sergio Noja Noseda. Lesa,
Fondazione Ferni Noja Noseda di Studi Arabo-Islamici 1999;G. Lacerenza, "Il Dio Dusares a
Puteoli." Puteoli 12-13,1988-89; "Due Nuove Iscrizioni del Tempio di Dusares dell'Antica Puteoli."
AION 54 1994; J. H. Mordtmann, "Dusares bei Epiphanius." Zeitschrift der Deutschen
morgenlndischen Gesellschaft 29 1876; C. R. Morey, Dusares and the Coin Types of Bostra.
Publications of the Princeton University Archaeological Expeditions to Syria in 1904-1905 and 1909,
Princeton; P. Naster, Le Culte de Dieu nabaten Dousars reflt par les monnaies d'poque
Impriale, Proceedings of the 9th International Congress of Numismatics, 1979, 1982; A.
Ovadiah,"Was the Cult of Dushara-Dushares Practised in Hippos-Susita?" PEQ 113, 1981;O.
Schroeder, "Du-sara und Dusares." ZfA 30, 1915/16; V. Tran Tam Tinh, Remarques sur
l'iconographie de Dusares. Petra and the Caravan Cities, Amman,1990; E. Will, "Du Motb de
78
437
Safatiques, elle remplace la divinit solaire. Dans les cit d'Adraa et de Bostra, il est
prsent sous la forme d'un btyle, reprsent sur des monnaies, et en son honneur, des ftes
438
sont clbres, les Dousaria, ou Actia Dusaria.
439
Il existerait peut-tre un peuple des Durasniens.
440
Il en reste des traces en Arabie centrale.
441
Il est aussi assimil Mars, Jupiter, Bacchus-Dionysos , sous le nom hellnis de
442
Dusars : le vin semble un lment de son culte. Il est personnifi par les Thamoudens en
une homme barbu coiff dun bonnet.
443
Le dieu est prsent dans le basin mditerranen.
Une inscription bilingue (sabaque/ nabaten) vient dtre dcouverte Sirwah, ddicace au
dieu Dhu Shara.444
Lidole.
445
(Al Kalbi, Livre des Idoles 33 c).
446
Les Banu al Harit ibn Yashkur ibn Mubashir des Azd avaient une idole appele Dhuh Shara. L'un
des Gatarif fait mention en ces termes :
Nous aurions camp tout autour de Dhu Shara aprs que notre puissante arme a pourfendu les
ennemis.
Dusars au Trne d'Astart." Syria 63, 1986; H. Merklein, Dusara-Idole in den Heiligtmern vom
Bab es-Siq und von el-Medras, Meilenstein: Festgabe fr Herbert Donner zum 16. Februar 1995 ,
Wiesbaden 1995 ; Ernst Axel Knauf , Dushara and Shai al-Qaum., ARAM 2/1990
437
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 23; Alexander B. W Kennedy, Petra, Its
History and Monuments, Londres, 1925, pp 35, 41, 57, 73, 76,77; Wellhausen, Reste pp. 48-51.
438
B.V. Head, Historia Nummorum, Oxford 1910, p. 811 et 812.
439
Stephane de Byzance, sv. Dourasenoi, 237, 23.
440
Hawting 1999, p. 122-4.
441
J. Patrich, Was Dionysos, the Wine God, Venerated by the Nabataeans?, ARAM 17-2005
442
Tertullien, Apologie 24, 7.
443
Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, 1956, p. Sidon (CIS II 160) ;
Milet (RES 675-1100) ; Pouzzoles (CIS II 157).
444
Ch. Robin, Lantiquit , Routes dArabie, Paris, 2010, p. 84.
445
E.A. Knauf, Dushara and Shia al Qaum, ARAM 1990, p. 175-83.
446
DHU signifie celui de, ce qui indique le caractre topique de nombreux dieux ; ici, cest celui
de SHARA : le dsert.
447
Le dictionnaire byzantin tente un rapprochement phontique.
79
Cette divinit de lArabie romaine est vnre plus au nord, en Syrie, sans doute au cours du
voyage d'un fidle.
448
Un dieu dplac (inscription du Hauran).
Cette stle, Munat bar Gadiyu la ddie Dhu Shara, dieu de nos matres, dieu qui est Bostra.
449
Inscriptions funraires nabatennes (Madayn Saleh).
N. 2.
De l'an 2 de J.-C.
450
() Que Dusars et Martaba et Allat et Manat et Qays maudissent celui qui vendrait ce caveau,
ou l'achterait, ou le mettrait en gage, ou le donnerait ou en tirerait les corps, ou celui qui y
enterrerait d'autres que Camcam et sa fille et leurs descendants.
Imprcation polythiste.
452
(Inscription safatique).
Par Odaynat ibn Ward ibn Anam ibn Kuhait ibn Aum ibn Kuhayl de la tribu de Naghbar. ()
Dhushara! Laide pour lui! La ccit, la claudication et la vermine pour celui qui effacera cette
inscription!
DHUL TAWL
453
Le dieu patient des Mecquois.
ad DIBAJ
Divinit domestique de Yathrib.
448
J.F. Healey, The religion of Nabateans, Leiden 2001, p. 65.
449
Traductions d'E. Renan, dans " Documents Epigraphiques recueillis dans le nord de l'Arabie par
C. Doughty "; J. F. Healey, S. al-Theeb, The Nabataean Tomb Inscriptions Of Mada'in Salih,
(Journal Of Semitic Studies Supplement I 1993); Solaiman Abdal Rahman al-Theeb, Aramaic And
Nabataean Inscriptions From North-West Saudi Arabia, Riyad 1993.
450
Cf. le dictionnaire des dieux arabes, partie IV.
451
Corpus des Inscriptions Smitiques II 443.
452
R. Dussaud, Les Arabes en Syrie avant l'Islam, p. 168.
453
Corpus coranique 40/3.
80
454
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Al Bara ibn Marur avait une idole appele ad Dibaj.
DIONYSOS
Sans que le dieu soit prsent par un sanctuaire patent, son idologie et sa sduction ont
touch les Arabes, travers le vin. Les reprsentations de vigne, de rcipients, les images de
banquets sont rpandus. Des dieux arabes peuvent avoir des aspects clairement
dionysiaques.
Il nest pas exclu que les reprsentations mohammdiennes du paradis, qui ont des allures
de tavernes, soient dinspiration dionysiaques, depuis la Syrie, ou travers la Perse.455
Divs
Des dmons, peut-tre aussi des gants, qui apparaissent quelques fois. Mais leur origine est
plus srement iranienne.
Djinns
Ces petits tres bizarres, au statut mal dfini, qui doivent plus la fantaisie qu la
457
thologie, et qui agrmentent les discours du Coran et les rcits de la vie de Muhammad
sont totalement intgrs la doctrine musulmane et nul ne prendra le risque de douter de
leur existence. Les occidentaux sont aussi fascins par de tels petits lutins, qui persistent
454
M. Lecker, Idol Worship, p. 331-346
455
Joseph Patrich, Was Dionysus, the Wine god, venerated by the Nabataeans? ARAM 17 /2005.
456
Un dmon.
457
Ils donnent leur nom la sourate 72 et sont cits 48 fois, souvent en commun et avec les hommes,
et au moins une fois, Muhammad est assimil un jinn par les Quraysh ; cf. P.A. Eichler, Die
Dshinn, Teufel und Engel im Koran, Leipzig, 1928; E. Teuma, "On qur'anic jinn. Melita Theologica
32(1/2), 1981; M. Boudjenoun, (isl.) Djinns et dmons selon le Coran et la Sunna, Lyon, 2001; Charles-
Andr Gilis, Aperus sur la doctrine akbarienne des jinns; Suivi de "L'homme fut serpent autrefois" ,
Beyrouth, 2005; Ben Halima Abderraouf & Laila (isl.), La roqya : traitement de la sorcellerie, djinns et
mauvais oeil par le Coran et la mdecine prophtique, Gennevilliers, 2003; id., Complments "La roqya"
: le monde des djinns : comment nous en sommes arrivs l, rapport de stage, tmoignages, Gennevilliers,
2005; C. Zbindene, Die Djinn des Islam und der Altorientalische Geisterglaube, Berne 1953; A. Gingrich,
"Spirits of the border: Some remarks on the connotation of jinn in north-western Yemen", Quaderni
Studi Arabi 13,1995; M. Schller, His master's voice : Gesprche mit dschinnen im heutigen
Agypten , Die Welt des Islam 41, 2001; Pierre Lory , "Anges, djinns et dmons dans les pratiques
magiques musulmanes", in A. de Surgy (dir.), Religion et pratiques de puissance , Paris, 1997; Wahid
Abdussalm Bali, La protection de lhomme des djinns et de satan , Beyrouth, 2003; J.Starcky, Relief
de Palmyrne ddi aux gnies , Mlanges P.Collart, Lausanne 1976.
81
458
agacer, perturber, titiller les braves gens un peu crdules. C'est pourquoi, par exemple,
les fidles en prire se pressent l'un contre l'autre, pour viter que des djinns malicieux ne se
faufilent entre les rangs, et se mettent produire des incongruits. Si par extraordinaire,
quelqu'un se met pter en pleine clbration, c'est pas lui, c'est le djinn. Il en existe donc
des bons et des mauvais, des paens et des musulmans, des innocents et des obsds.
459
Ce sont, daprs le Coran , des tres rels, crs partir dune flamme, et que Muhammad
met en scne pour convaincre. Les sources musulmanes, dans des rcits parfois cocasses, ont
460
montr que de petites divinits collectives, des gnies , taient vnres depuis longtemps
461
par les populations arabes : ces fripons sont les hritiers dun monde peupl de nymphes et
462 463
de satyres , qui vivent intimement avec les hommes et les femmes.
Ils prennent la place des serpents, de la vermine et des dragons (l'islamisme est pauvre en
dragons, l'avez-vous remarqu?).
458
Cf. E. Westermarck, The nature of the arab ginn illustrated by the present beliefs of the people
of Morocco, Journal of the Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, 29, Londres, 1900 ;
Chabbi 1997, Les Jinns dpossds, p. 185-211 ; Bessie Allen Donaldson, Belief in jinn among the
Persians, The Muslim World 20, 1930 ;P. A. Eichler, Die Dschinn, Teufel und Engel im Koran, Leipzig
1928 ; E. Zbinden, Die Djinn des islam und der altorientalische Geisterglaube, Berne 1953 ; C. Pellat,
Encyclopdie de l'Islam2 II, p. 560-6 pour une revue densemble de la question; L. Berger, Esprits et
microbes. Linterprtation des Ginns dans quelques commentaires coraniques du XXme sicle,
Arabica 47/2000; Sur leur tymologie, cf. Chelhod 1986, p. 70-1, n.1 ; J. Chabbi, Encyclopaedia of the
Qur'an, sv. jinn; Toufic Fahd, Anges, dmons et djinns en Islam , Paris, 1971; Duncan Black
Macdonald, Intercourse through the jinn; spirits, demons, ghosts in islam, Haskell Lectures in
Comparative Religion , Chicago 1906; E. Zbinden, Die Djinn des Islam und der altorientalische
Geisterglaube, Berne 1953; D. Schlumberger, La Palmyrne du Nord-Ouest Paris, 1951, pp. 121-22,
135-37; F. Leemhuis, Epouser un djinn? Pass et prsent , Quaderni di Studi Arabi 11/1993; G. R.
Smith, Magic, Jinn and the Supernatural in Medieval Yemen: Examples from Ibn al-Mujwir's
7th,13th Century Guide , Quaderni di Studi Arabi 13, 1995; S. Camelin, Croyance aux djinns et
possession dans le Hadramaout , Quaderni di Studi Arabi 13, 1995; A. Gingrich, Some Remarks on
the Connotation of Jinn in North-Western Yemen, Quaderni di Studi Arabi 13, 1995; E. Zbinden,
Die Djinn des Islam und der altorientalische Geisterglaube, Berne 1953; Wahid Abdussalm Bali, La
protection de lhomme des djinns et de satan , Beyrouth, 2003; Dan Fredrick, The Jinn in Islamic Theology
and Folkore , Calgary 1994; J. A. Jaussen, Le Cheikh Sa`ad ad-Din et les djinn , Naplouse,
Journal of the Palestine Oriental Society 1-4/1920-24; R. B. Serjeant, 'Two Yemenite djinn..' BSOAS
13/1949; J. Ansbacher, Die Absschnitte ber die Geister und wunderbaren Geschpfe aus Qazwini
Kosmographie, Diss. Erlangen 1910.
459
Corpus coranique 6/100, 6/112, 6/128, 6/130, 7/179, 11/119, 15/27, 17/88, 18/50, 27/17, 32/13, 34/12,
34/14, 37/158, 41/25, 41/29, 46/18, 46/29, 51/56, 55/15, 55/33, 55/39, 55/56, 55/74, 72/1-15, 72/5, 72/6,
114/6.
460
La ressemblance entre les mots genii et djinns est frappante, mais aucun indice ne permet de
crer un lien entre les deux: la rencontre est fortuite.
461
Cf. J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p. 77-80 : les Ginnay de Palmyre ont exactement
les mmes caractristiques : gnies collectifs, souvent prsents dans le dsert. Les Romains les
assimilent leurs genii.
462
AL INS WAL JINN: "les humains et les djinns"; ces personnages entrent souvent en contact
sexuel avec les humains, et se rfugient volontiers dans la sphre du secret et de lintime ; cf.
Encyclopdie de lIslam, sv. Djinns.
463
QARIN : le double fabuleux de chaque individu.
82
Nous pouvons ainsi connaitre un certain nombre de divinits prislamiques. Nanmoins les puissances occultes
taient surtout reprsentes dans la croyance arabe par les Jinns, dont il convient de parler tout dabord . Ils taient
troitement mls la vie des hommes. Salomon, enseigne le Coran, eut pouvoir sur les Jinns , et la tradition, de
mme, en fait par Muhammad convertir une tribu. Les plus minents esprits de lIslam, plus tard, tels Fakhr ad din
Razi ou Ghazali, se sentent encore entours de Jinns, dont les saints peu peu adopts par la croyance populaire
narrivent pas prendre partout la place.
Les Arabes du VIIe sicle, comme tous les hommes au mme stade de culture, taient sensibles au mystre de la vie
du monde ; animaux et plantes leur apparaissaient anims par des puissances suprieures dont ils sentaient la
domination sur eux-mmes. Il convenait de se les rendre favorables, dtablir avec eux des rapports aussi troits que
possible : ainsi les Arabes, comme bien dautres, sadonnaient-ils au totmisme, cest--dire quils tablissaient une
alliance intime entre tribu dhommes et tribu de Jinns, les hommes se considrant comme descendants dun anctre
animal : tels les Banu Kalb ou Kilab ( descendants du chien ), les Banu Asad ( descendants du lion ), etc. Les
oiseaux particulirement sont des Jinns, qui renseignent les hommes sur les secrets du destin . Cependant les Jinns
sincorporent aussi de prfrence des animaux sombres, chameau, chien, chat, ainsi qu des oiseaux sinistres,
comme le hibou, ou des btes rampantes, scorpion, serpent, etc. ; les anciens Arabes ne semblent cependant point
avoir log Satan dans le corps du serpent shaytan. La tradition musulmane fait descendre dun serpent la dynastie qui
rgnait au VIIe sicle en thiopie. Les Jinns se plaisent galement dans les sources et les pierres ; on trouve dans
toute lArabie des pierres sacres qui, aprs avoir t honores comme demeures de Jinns, se sont incorpores un
temple dune divinit distincte, avant de sadapter au culte musulman : les pierres de la Kaba, le roc de Arafa, la
grotte de Quzah Muzdalifa, les pierres leves ansab de Mina, les rocs de Safa et al Marwa La Mecque, celui de la
Mosque dite de Omar Jrusalem, etc. Les pierres sacres taient bien connues des Isralites, lieux de sacrifice ou
monuments du pacte de Yahveh. Toute source est habite par un Jinn qui en dispense lusage aux humains. Les rites
dablution purificatrice et dabsorption de leau sont courants et seront adapts lIslam : le musulman boit leau de
Zemzem au cours des tournes de la Kaba ; la source a jailli dun coup de pied dIsmal ou plutt de lange Gabriel.
On trouve encore les Jinns, par exemple, dans certains arbres, des samura et des ilah : ctaient ainsi des arbres
sacrs. Les Quraysh avaient un arbre vert quils appelaient dhat al-anwat, aux branches duquel ils allaient suspendre
leurs armes pour les fortifier ; ils y faisaient retraite et sacrifice. Les guerriers de Muhammad devaient une fois lui
demander de leur faire un dhat al anwat, ce quil refusa avec indignation en se comparant Mose quand les Isralites
lui rclamaient le veau . Mais al-Hudaybiya (cf. infra) ce sera au pied dun samura quil se fera prter serment. Il y a
aussi toujours un Jinn sur le seuil des maisons.
Peu peu cependant les Jinns taient remplacs aux yeux de leurs adorateurs par des divinits plus distinctes. Allat
habitait un arbre, al Uzza avait trois samura Nakhla . On croit donc voir, aux deux extrmits de la chaine, en bas les
Jinns, en haut quelques divinits doues dune personnalit distincte et puissante, et, dans lintervalle, des dieux
imprcis qui sont les rabb (matres) de telle tribu, des Jinns qui nont pas russi devenir encore rellement des
dieux. Tous sont honors par des rites qui ne diffrent entre eux que par leur plus ou moins grande complexit et le
nombre de leurs fidles. Le changement du Jinn en grand dieu sest ralis insensiblement au gr des circonstances.
Ainsi est prpar le passage de lidolatrie au monothisme, par la communaut du respect pour les Jinns et les
anciennes formes rituelles.(...) Les Arabes devaient donc se proccuper constamment de ne point dranger les Jinns.
En commenant la construction dune maison ou simplement en plantant sa tente dans la steppe, lArabe peut se
heurter un Jinn : il offre donc un sacrifice. Le Jinn peut sattacher un cavalier, lgarer ou au contraire diriger sa
chamelle vers un point deau. Cest la mme notion transforme qui montrera la chamelle de Muhammad le guidant
vers lemplacement de sa future mosque. On entend dans la steppe le sifflement caractristique du Jinn, quil faut se
garder dimiter. Cest un autre sifflement avec battement de mains que recommande le Coran, le muka, qui consiste
mettre les doigts dans la bouche et siffler .
Les Jinns ont en effet trouv place dans le Coran : la croyance populaire a donc pu leur rester fidle, sans entacher la
foi musulmane.
On attribue aux Jinns tous les vnements anormaux et funestes, les pidmies, les maladies, limpuissance des
hommes et la strilit des femmes, la dmence et aussi la folie de lamour. Quand un enfant disparait, cest quil a t
vol par un Jinn. Parfois, le Jinn se contente de faire des farces aux hommes ; il sinsinue dans un taureau et il
empche les vaches de boire ; il faut que le maitre du troupeau frappe le pauvre taureau pour que le Jinn sen aille
do le proverbe sur celui qui subit la peine dautrui : Comme le taureau qui est frapp quand la vache ne veut pas
boire. (...)
On rencontre aussi des Jinns mles dans la steppe. Une nuit, une caravane fut rejointe par un jeune homme mont
sur une autruche quil menait la bride. Un Arabe de la caravane vit bien que ctait un Jinn et en eut peur ; mais il
entra en conversation avec lui sur le sujet favori : Qui est le plus grand des potes arabes? Puis le Jinn disparut .
Un Jinn peut sattacher un tre humain, et sa prsence a des effets mauvais ou favorables. Il peut faire contracter
lhomme une maladie ; la plus frquente est la dmence. Le Jinn femelle est particulirement dangereux ; il ne faut
point pourtant chercher en dlivrer lhomme, car, pour ne point le quitter, elle le tuerait .
Les Jinns qui hantent les cimetires paraissent avoir t les doubles des morts. La croyance musulmane a conserv la
notion que chaque homme est doubl dun Jinn qui est son compagnon intime qarin : il est son bon ou son mauvais
gnie. Il semble possible de retrouver ce double dans le Jinn qui, invisible ou transform en oiseau sinistre, rde
autour de la tombe .
Le Jinn fait le pote ; il ne se contente pas de souffler ce dernier des formules merveilleuses pour quil en orne sa
pense : il lui rvle des choses inconnues. Cest encore comme un compagnon qarin que le Jinn sunit au devin
kahin pour lui transmettre les secrets de la terre et du ciel ; ainsi le devin est un avertisseur et un sorcier. Les ennemis
de Muhammad le traitaient de chair et de kahin. Un Jinn enseignait un homme reconnaitre leau sous la duret
de la roche . Des chefs de famille ne donnaient leurs filles en mariage qu un pote, un tireur daugures par
lobservation des oiseaux arif ou celui qui connaissait les sources de leau .
83
(Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.32-5).
La conversion de djinns.
(Hanbal, Musnad 1/455).465
Hanbal a rapport () que laptre d'Allah a invit les djinns se soumettre lislam et leur a appris
le Coran.
Djinns et lzards.
(Tarafa, Diwan 19). 466
Par combien de chemins d'une antiquit ternelle, o autrefois sifflaient les djinns;
D'o l'eau, en inondant les grottes jusqu' leur orifice, avait fait sortir des lzards,
Ces lzards morts tant le jouet de l'eau au milieu d'une agglomration de dbris rouls par le torrent,
Par combien de chemins ai-je pntr, sur un grand cheval, excit par l'peron, qui ne s'essouffle point et n'est
point gros!
Le dmon de la valle.
464
Corpus coranique 7/193.
465
Ed. Le Caire 1895.
466
Le Diwan de Tarafa, trad. M. Seligsohn, Paris 1901.
84
(Malik, Muwatta 26).
Une nuit, allant la Mecque, lenvoy dAllah a fait halte et a charg Bilal de rveiller les hommes au
moment de la prire de laurore. Bilal se coucha ainsi que tous les hommes. Quand le soleil fut dj
haut, au-dessus de lhorizon, les hommes se rveillrent tous effrays ; alors lenvoy dAllah leur
ordonna de monter et de partir pour sortir de la valle en disant :
-Un dmon se trouve dans cette valle.
Ils montrent et quittrent la valle, puis lenvoy dAllah leur ordonna de descendre et de faire
leurs ablutions et demanda Bilal dappeler la prire.
467
Sourate Les djinns, popularise par V. Hugo.
468
Du bois, du combustible.
85
469
Il avait, parmi les djinns, un voyant appel Abu Tumama : Le voyant lui dit :
-A dos de chameau ou pied, quitte Tihama au plus vite, avec la chance et le salut!
-Je le ferai sans retard.
469
Amr ibn Luhayy.
470
Rcit d'Abu Hurayra : un autre petit moment ridicule de la tradition musulmane.
471
Rcit de Malik.
472
Rcit d'Abu Hurayra.
473
Nisibe, ville de Msopotamie (Nusaybin en Turquie actuelle) ; cest un passage de douane trs
connu des commerants arabes, et un centre chrtien ; E. Honigmann, Encyclopdie de l'Islam2 VII p.
983-4.
86
474
(Dawud, Hadith 1/39).
Une dlgation de djinns vint voir le prophte et dit :
475
- Muhammad, interdis ta communaut de se nettoyer avec un os, du crottin ou du charbon,
parce que c'est ce que Allah nous a donn comme aliments.
476
Alors le prophte interdit de faire cela.
474
Source internet : Compendium of Muslim Texts , msa-usc (Muslim Students Association-
University of South California).
475
Aprs la dfcation. On comprend la dolance des djinns, agacs de devoir avaler des aliments
aromatiss aux fces islamiques.
476
Rcit de Abdullah ibn Masud.
477
Rcit de Zayd ibn Arqam.
478
KABIR. En fait, Le Grand.
479
Prcaution du traditionniste, qui nattribue pas directement le propos Muhammad.
480
Il sagirait de la souris.
87
481
(ibn Bukayr) .
482
Fatima la Najjariya , fille de al Numan avait une relation un de chez les djinns, et chaque fois qu'il
venait chez elle, il se prcipitait sur elle dans sa maison, et quand la mission du prophte a
commenc, il est venu, s'est assis sur le mur et n'est pas rentr. Quand elle a demand pouquoi il ne
rentrait pas, il dit qu'un prophte tait venu, et qu'il avait interdit la fornication. C'est la premire
mention du prophte Mdine.
Dans le Coran, il est question de djinns et lexgse admet leur ralit. Les uns sont bons, les autres sont
mauvais. Il y a parmi eux des croyants, soumis Dieu et des infidles rebelles. Ils forment une communaut
spciale et vivent en marge des hommes. Ils ne doivent pas tre confondus avec les anges crs de lumire
(nr), car ceux-ci sont crs d'un feu sans fume comme nous l'avons dj ci-dessus mentionn. Les djinns,
postrit de Satan, vivent isolment, en famille ou en groupes. On ne peut rsumer ici tout ce que les
thologiens, les philosophes et les exgtes de l'Islm ont mis comme ides ou thories sur la nature et le
rle des djinns qui sont mentionns trente et une fois dans le Coran. A ct des donnes doctrinales, il y a
videmment les croyances populaires qui attribuent aux djinns une corporalit (jism). n ces croyances, les
djinns se rendent invisibles ou visibles volont prennent dans ce dernier cas des formes variables : serpent,
lzard, scorpion, antilope, etc., ce qui implique naturellement qu'ils sont plus par leur nature, des animaux
rampants ou rapides que de l'homme et plus forte raison des anges. Ces dmons peuplent les rgions
481
A. Guillaume, New Light on the Life of Muhammad , 1960, p. 26.
482
Membre dune petite tribu de Mdine, les Banu Najjar, distinguer de la fille de Muhammad.
483
Lenfer.
88
inhabites, hantent les sources, les puits, les demeures en ruine, les foyers, les arbres, les cimetires, les
seuils, les valles, les grottes. Ils animent les tourbillons, les vents, les feux-follets. Certaines couleurs, la
cendre, le sang, les dtritus les attirent particulirement. Ils menacent de leurs malfices les voyageurs
solitaires, les femmes en couches, les nouveaux-ns auxquels ils peuvent substituer l'un des leurs, un enfant
monstre de leur engeance. Pour les exorciser, il faut faire couler du sang, rpandre du henn, de formules
prophylactiques ...
484
(S. H. Boubakeur, Trait moderne de thologie islamique).
DUSARS
485
Hellnisation du nom de Dhu Shara.
Dusars, fils de la Vierge.
(Epiphanios, Panarion 286-7).486
Ils louent la Vierge en langue arabe, et lappellent en arabe Khaamou, ce qui signifie la Jeune
Fille, et aussi son fils unique, Duusars487, ce qui veut dire Le premier n du Seigneur. Cela se fait
dans la ville dElousa, et dans la mme nuit, aussi bien Ptra qu Alexandrie.
DUWALBAY
Gnie du dsert.
Voir Esprits
E
EL.
488
Thonyme en Arabie du sud et pour les smites en gnral, pour le dieu cleste. Dans
l'Ancien Testament, qui n'est pas forcment un document illustrant un vritable
monothisme, la faon dont les Hbreux parlent de leur(s) dieu(x) est diverse.: soit on estime
qu'il s'agit d'une mme puissance voque des priodes distinctes (conception thologique),
soit on penche vers l'ide que ces mots font rfrence chaque fois des diffrentes divinits.
89
Ainsi, on dcompte EL ELYN, EL ROY, EL SHADDAY, EL OLAM, EL BETHEL,
RAHAD, BAAL BRIT, EL BRIT...
ELAHA GABAL
Dieu dEmse, connu sous la forme dun clbre btyle, et accompagn de la figure d'un
489
aigle. Le nom est repris par un clbre empereur romain du dbut du IIIme sicle.
490
Cela correspond simplement, en arabe, Le Dieu de la Montagne .
EOSPHOROS
Celle qui porte lAube, en grec: sans doute le nom dune toile.
Eosphoros.
(Anonyme, Formule dabjuration 54/19-23).
Je jette lanathme sur ceux qui se prosternent vers lEtoile du matin, Eosphoros et Aphrodite
quils nomment dans la langue des Arabes Qhabar, ce qui veut dire Grande pour eux.
Esprits
489
Starcky 1956, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, p. 231 et id. 1975, p. 6.
490
EL AL JABBAL.
491
Trad. D. Roques, Paris, 1990.
492
Hliogabale (nom hellnis) et son frre Bassianus.
493
Le dieu de la montagne.
90
Des djinns sont souvent rencontrs au cours de la mission de Muhammad : certains sont
amicaux, et se convertissent lislam, dautres sont vus comme malfaisants et sont vous
aux enfers en mme temps que les humains. Ces petites puissances surnaturelles
appartiennent soit au fond culturel arabe, soit elles proviennent clairement des systmes
494
religieux chrtien et perse, dans le cas par exemple des personnages ails. Les
inscriptions ont bien montr, notamment en Arabie du nord, quil existait vraiment une
croyance populaire dans ces esprits. Ils sont les plus connus parmi une foule de divinits
collectives et anonymes, omniprsents dans la vie quotidienne des anciens Arabes et qui ont
495
subsist dans la religion populaire aprs lislamisme.
A lire lexpos de Masudi, limpression nest pas celle dun dsert vide! L o les hommes ne
sont pas les esprits pullulent!
494
Cf. T. Fahd (ed). , Anges, Dmons et Djinns en Islam (Sources Orientales 8), Paris, 1971; L. Einszler,
"Der Name Gottes und die bsen Geister im Aberglauben der Araber Palstina's", Zeitschrift des
Deutschen Palaestina-Vereins 10/1887; J. Henninger, "Geisterglaube bei den vorislamischen
Arabern", in Arabica Sacra: Aufstze zur Religionsgeschichte Arabiens und seiner Randgebiete,
Fribourg 1981; K. Hentschel, Geister, Magier und Muslime, Munich 1997; Pierre Lory , "Anges,
djinns et dmons dans les pratiques magiques musulmanes", in A. de Surgy (dir.), Religion et
pratiques de puissance , Paris, 1997; Lutz Berger, Esprits et microbes: l'interprtation des jinns dans
quelques commentaires coraniques du XX e sicle, Arabica 47/2000 .
495
E. Westermarck, Survivances paennes dans la civilisation mahomtane, Paris 1935, sur les Djinn, p.
11-33.
91
feu du samum, que du gnie il a cr sa femme, comme il a cr ve d'Adam ; que le gnie
ayant eu commerce avec sa femme, celle-ci devint enceinte et pondit 31 ufs. Un de ces ufs,
en se brisant, donna naissance une qutruba qui fut la mre de tous les qutrub, dmons dont
la forme est celle de la chatte. D'un autre uf, sortirent les iblis, au nombre desquels il faut
496
compter al Harith Abu Murra , et qui font leur sjour dans les mers. Un autre uf vit clore
les marid, qui habitent les les. Un autre produisit les ghul, qui choisissent pour retraite les
solitudes et les dserts ; un autre, les silat, qui se retirent sur les montagnes ; un autre, les
waswa qui, habitant les airs sous la forme de serpents pourvus d'ailes, voient dans les espaces.
D'un autre uf sortirent les duwalbay, d'un autre encore les hamamis et ainsi de suite. Nous
ne nous tendrons pas sur ce sujet parce que nous l'avons suffisamment dvelopp dans nos
ouvrages prcdents et dans nos compositions antrieures.
Nous y avons parl de la division des dmons en diffrentes familles, et nous avons rapport
ce que l'on savait de leurs noms et des endroits de la terre et des mers o ils avaient tabli
leurs retraites. Parmi les dtails que nous avons donns, ceux qui ont t retenus par les
tenants de la loi divine sont possibles, et la rigueur acceptables, sans s'imposer toutefois
notre croyance, quoique la plupart des esprits studieux et rflchis qui s'astreignent aux lois
de la raison et de l'examen, les dclarent inadmissibles et les rcusent pleinement. Mais un
crivain est comme un bcheron qui travaillerait au milieu des tnbres, et nous avons d
consigner ici tout ce qu'ont dit les partisans des conceptions religieuses et d'autres encore,
parce que c'est le devoir de quiconque compose un ouvrage de rapporter les propos des
hommes de toutes les coles sur un sujet quelconque. Au surplus, dans celui de nos ouvrages
qui est intitul Discours sur les bases des croyances religieuses nous avons rapport tout ce
que nous avons appris touchant les tres invisibles, tant parmi les gnies que parmi les
dmons, et sur les rapports des gnies avec les hommes.
ETHEOS
497
Forme hellnise de Itha chez les Safates.
F
al FALIQ al ISBAH
498
Ce qui ouvre le Ciel, ou le dieu de la clart du matin, la Mecque.
al FALS
496
Ce nom semble pourtant tre un anthroponyme.
497
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 23.
498
Corpus coranique 6/96.
92
499
Les informations sur cette idole sont particulirement prcieuses puis Ibn Kalbi est
500
originaire de la tribu des Tayy : pour une fois, la source est directe.
Lidole.
501
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 54 b ; 55 c.).
502
Les Tayyi avaient une idole appele al Fals. Ctait dans leur montagne quon nommait Agha , une
saillie rouge qui avait forme humaine.
Ils l'adoraient, lui faisaient des offrandes et immolaient en son honneur des sacrifices ovins. Tout
fugitif trouvait asile dans son sanctuaire ; toute bte vole et amene prs de l'idole lui tait
consacre : son sanctuaire tait inviolable.
Les Banu Bawlan avaient la charge de son culte, car leur anctre Bawlan avait t le premier lui
rendre un culte. Le dernier qui, parmi eux, a desservi ce culte fut un homme appel Sayfi. Il prit un
jour une chamelle laitire une femme des Banu Ulaym de la tribu des Kalb, qui habitait dans le
voisinage de Malik ibn Kultum as Samagi, un noble. Sayfi conduisit la chamelle au parvis d'al Fals et
la lui consacra. La femme alla raconter son voisin Malik ce que fit Sayfi de sa chamelle. Malik
monta un cheval sans selle, empoigna sa lance et se jeta la poursuite de Sayfi. Il le rejoignit dans le
sanctuaire d'al Fals o la chamelle avait t dj attache.
-Lche la chamelle de ma voisine, ordonna-t-il Sayfi.
-La bte est dj ton dieu.
-Lche-la, te dis-je.
-Vas-tu donc violer le sanctuaire de ton dieu?
Malik le menaa alors de sa lance : Sayfi dtacha la chamelle et Malik la ramena.
Le prtre s'approcha alors d'al Fals et, les yeux tourns vers Malik, il s'adressa l'idole, en le
dsignant de la main :
Seigneur, Malik ibn Kultum
T'a viol aujourd'hui pour une vieille chamelle
Pourtant, tu as toujours t inviolable !
Ainsi l'excitait-il contre Malik. Or Adi ibn Hatim avait, ce jour-l offert un sacrifice en l'honneur d'al
503
Fals. Il se tenait l et, avec quelques compagnons, il parlait de lhirosylie de Malik. Tout mu, il
leur disait :
-Aujourd'hui-mme, vous verrez son chatiment.
Plusieurs jours s'coulrent et rien ne lui arriva. Adi renia alors al Fals et renona l'idoltrie. Il
passa au christianisme et resta chrtien jusqu' l'avnement divin de l'islam, auquel il se convertit.
Mlik fut donc le premier violer le sanctuaire d'al Fals. Par la suite, toutes les fois que son prtre
lui amenait une chamelle, elle lui tait reprise.
Le culte d'al Fals dura jusqu' l'arrive du prophte (). Ce dernier envoya alors Ali ibn Abu Talib
qui dtruisit le sanctuaire et en rapporta deux sabres qual Harit ibn Abu Samir al Ghassani, roi de
Ghassan, avait suspendus la taille d'al Fals. L'un d'eux s'appelait Mihdam et l'autre Rasub. Ce sont
les deux sabres que Alqama ibn Abada a cits dans sa posie.
Ali ibn Abu Talib les prsenta au prophte. Il en porta un, puis le remit Ali ibn Abu Talib. C'tait
le sabre qu'il avait l'habitude de porter.
La conscration darmes.
504
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 12 b-c).
499
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.75-77 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p.
17.
500
Hawting, The Idea of Idolatry and the Emergence of Islam, 1999, p. 92.
501
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques p. 17.
502
Tribu du nord, proche des Ghassanides.
503
Asylie sacre.
93
Le sabre dAli, Dhul Faqar, est lun de ces sabres. On rapporte aussi quAli avait trouv ces deux
sabres dans le sanctuaire dal Fals, lidole des Tayyi
505
(Tabari, Histoire des prophtes et des rois IX 1706).
Le messager dAllah envoya Ali () avec une arme dans le pays de Tayyi. Il les pilla, prit des captifs
506 507
et sempara de deux sabres qui taient dans le temple, lun appel rasub , et lautre mikhdam. Les
deux sabres taient bien connus et avaient t consacrs par al Harith ibn Abu Shimr.
FARRAD
Idole domestique Yathrib.
FARRASH
508
Idole mal connue de Sad al Ashira .
al FATIR
509
Le dieu crateur (des cieux et de la terre), propos aux Mecquois.
Feu
La sacralisation puis la divinisation du foyer est chose invitable pour qui connait les nuits
froides et mornes du dsert. Chaque point clair devient synonyme de rconfort pour les
510
bdouins.
Le culte du feu est aussi le rituel principal du mazdisme tout proche. Il est enfin le but de
511
l'adoration, et le moyen de l'adoration.
Des feux sallumaient dans les montagnes volcaniques de lArabie, sous linfluence de Jinns malfaisants. Il y
en avait un, au pays des Banu Abs aux deux Harrat, harratayn, qui lanait ses flammes comme de longs cous :
504
Ibn Kalbi, Livre des idoles (trad. W. Attalah), Paris, 1969
505
Ed. State of New York University.
506
Celui qui pntre.
507
Celle qui est pointu.
508
M. Lecker, Idol Worship, p. 17 ; Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.77.
509
Corpus coranique 6/14.
510
P.A. Edsmann, Ignis Divinis : le feu comme moyen de rajeunissement et dimmortalit. Contes, lgendes
mythes et rites, Lund, 1949; Jean-Georges Heintz, Le "Feu dvorant", un symbole du triomphe divin
dans lAncien Testament et le milieu smitique ambiant, in Le Feu dans le Proche-Orient Antique,
Leiden, 1973. .
511
E. Haerinck, L. Vrydaghs, H. Doutrelepont, Des feux sacrificiels pour la divinit solaire ed-
Dur, Arabian Archaeology and Epigraphy 1998-9.
94
Khalid ibn al Walid tua le Jinn. Il semble quon lappelait en allumant au dpart dun homme un feu qui
lloignerait jamais : sans doute, il devait tre attir dans le dsert par les feux quy allumaient les ogresses .
Par des feux, on associait les Jinns lannonce de la guerre, la proposition dun pacte dalliance. Le feu mis
des bottes de foin sec nou aux queues de vaches lches attirait la pluie, dont on invoquait par ailleurs la
venue par des prires solennelles sur les sommets. Le feu de lhospitalit allum sous les marmites, qui
guidait le voyageur gar, tait une des gloires du Bdouin ; mais les Jinns en allumaient aussi pour le
perdre . Etc...
(Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.47).
Le feu de Muzdalifa.
(ibn Sad, Tabaqat I 72).
Qusayy a introduit le feu brlant Muzdalifa, quand il sest arrt l, de telle faon que toute
personne se rendant Arafat puisse le voir. Le feu ne cessa pas de brler dans la priode de
514
jahiliyya la nuit de lassemble.
515
(ibn al Athir I 40).
516
Aprs que Can eut tu Abel et fui devant son pre au Ymen, Iblis vint lui dire :
-Si loffrande de Habil avait t agre et dvore par le feu, cest parce quil servait le feu et
ladorait ; toi aussi, dresse-toi un feu qui sera pour toi et pour ta postrit. Il leva alors un
517
pyre (BAYT NAR) et fut ainsi le premier avoir construit un sanctuaire pour le feu et
lavoir ador.
519
Voir nahr
512
Autels du feu de la religion mazdenne.
513
La nuit de la naissance de Muhammad.
514
LAYLAT JAM.
515
trad. T. Fahd, Le Panthon arabe 1968.
516
Le diable.
517
Maison du feu.
518
Rcit dAbu Hurayra.
519
Liste des feux connus en Arabie dans larticle Naissance de lislam de T. Fahd (Histoire des
Religions II*, ed. de la Pliade, p. 652) ; T. Fahd, Encyclopdie de l'Islam2 VII p. 958.
95
G
GAD
520
A partir de la notion de gnie du puits , le Gad devient le protecteur dun endroit, et des
521 522
chemins, surtout autour de Palmyre. Le mot correspond aussi la notion de Fortune.
Gad est un nom gnrique pour la divinit. On ajoute ensuite le nom du lieu.
523
(Isae 65/11).
Mais vous qui abandonnez Yahv, qui oubliez ma sainte montagne, qui dressez une table pour Gad,
GAD AWIDH.
524
Dieu de la tribu des Aweidenoi, prsent Safa.
Imprcation polythiste
526
(inscription safatique).
Par Odaynat ibn Ward ibn Anam ibn Kuhayt ibn Aum ibn Kuhayl de la tribu de Naghbar.
() Gad Awidh! ()
Laide pour lui! La ccit, la claudication et la vermine pour celui qui effacera cette inscription!
520
T. Canaan, "Haunted Springs and Water Demons in Palestine," Journal of the Palestine Oriental
Society, 1 1920-1921; M. Rostovtzeff, Le Gad de Doura et Sleucos Nicator , Mlanges Dussaud,
Paris 1939; M. Gawlikowski, A propos des reliefs du temple des Gadde Doura, Berytus 18/1969
521
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.80-84.
522
Starcky ,Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, 1956, p. 219.
523
Ed. T.O.B.
524
Dussaud 1955, p. 143.
525
R. Dussaud, Les Arabes en Syrie 1907, p. 149 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques
1951, p. 22.
526
R.Dussaud Les Arabes en Syrie 1907, p. 168.
96
GAD DHAYF
527
Shay al Qawn, dieu safatique, comme protecteur de la tribu de Dhayf.
GAD TAYMI
528
Dieu protecteur dune grande famille de Palmyre.
Promesses doffrandes.
(Inscription bilingue de Palmyre, 140 aprs J.-C.).
Cette statue est celle dAhofali fils dHayran fils de Saba fils de Hayran fils de Bonne (?) de la tribu
des Banu Saat, que le snat a rige parce quil a fourni le snat dune donation perptuelle et dun
holocauste, et quil a promis des offrandes Malakbel et au Gad Taymi, et Attar Atteh, les dieux
bons En son honneur. Le mois de Tammuz, an 451.
GAD de Tadmor
529
Divinisation de la source dEfka Palmyre.
Ddicace.
532
(inscription de Khirbet Ramadan, 238).
527
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 23.
528
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p. 89-91.
529
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p 92.
530
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p. 92.
531
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p. 99.
532
Schlumberger, La Palmyrne du Nord-Ouest, Paris 1951, n 42.
97
Abdibel a rig cela en remarciement pour le misricordieux, le bon, et le Gad du village et le Gad
533
du jardin . Anne 238.
GAD HIMAT
534
Divinit syrienne.
GADDAT
535
Puissance des Lihyanites connue par des thophores.
GENNAIOS DEmse
Un des noms donns la divinit dEmse dans lAntiquit.
GHADD
Le gnie des puits, que lon trouve un peu partout en Arabie. La forme donne ensuite
537
naissance un autre type de divinit, dorigine plus aramenne.
al GHAFIR
538
Le dieu du pardon la Mecque.
al GHALSAD
Dieu du Hadramut, vnr par les tribus de Kinda et Hadramut. Cest un dieu oraculaire,
539
protecteur des troupeaux.
533
Equivalent du Priape des Grecs.
534
M. Sartre, Le tropheus de Gadhimat, Liber Annuus 29/1979.
535
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p.20.
536
Photius, Bibliothque 242.
537
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.78-81.
538
Corpus coranique 40/2.
98
GHANM
540
Nom dune idole mal connue, protectrice contre les pillages, ou anctre divinis .
al GHANIY
541
Le dieu suffisant, le dieu de la richesse la Mecque .
GHARANIQ
Soit le nom donn dans le texte coranique aux trois divinits loues par Muhammad au
cours dune confrontation avec les Mecquois.
Le mot a suscit une foule de commentaires plus ou moins autoriss. On a mis lhypothse
dune origine grecque du mot : granoi, les grues. Le mot a aussi pris le sens de belles et
542
jeunes personnes, et de pousses vigoureuses dun jeune arbres.
Gharaniq est exactement grues , ce qui fait penser aux oiseaux dIbycos et au Taureau aux trois grues
celte, probablement apparent au Tarvos Trigaranos trusco-ligure. Des historiens ont trouv plus noble de
dire hrons, oiseaux deau , ce qui nest pas rvolutionnaire ; dautres ont dit beaux jeunes gens , ce qui
est un non-sens : les ailes blanches des grues flottant au ciel pur du Hejaz soutiennent fort bien les
apparitions mystrieuses qui hantaient lesprit des Arabes ; les Jinns prenaient des formes doiseaux.
(MGaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.84-7).
539
Yaqut, Gographie II 100 ; Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 84-87.
540
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 87-8.
541
Corpus coranique10/69
542
J. Burton "Those are the high flying cranes", Journal of Semitic Studies,1970 ; I.Lichtenstader, "A
note on the gharaniq and related quranic problems", Israel Oriental Studies 1975, p. 54; R.W.J.
Austin, Al Gharaniq al Ula : the twilight of the arabian goddess , In Memoran T.M. Johnstone,
Londres 1988.
543
La Kaba.
99
-Que croyez-vous de Lat, dUzza et de Manat, la troisime? Auriez-vous des males et Allah des
femelles?
Iblis vint et mit dans sa bouche ces paroles :
-Ces idoles sont d'illustres Gharaniq, dont l'intercession doit tre espre.
GHARISH
544
Nom didole seulement connu par un nom thophore .
al GHARIYYAN
Deux idoles installs lentre dun sanctuaire ou dun territoire sacralis. Ces bornes
obtiennent peu peu un statut sacr et reoivent un culte. Celles de Kufa sont les plus
545
clbres.
GHAWTH
Dieu thamouden, dont le nom est aussi anthroponyme, rapprocher sans doute de Yaghut.
546
GHAYL WADD
Dieu ancien dArabie du Sud.
Athtar. 120, et sacrifices Athtardhu Qabd, quarante quatre redevances en une seule journe ;
547
et a contribu toute la tribu de Mayn, nobles et clients, agriculteurs et nomades , aux cinq
crmonies en l'honneur du dieu Wadd pour elle et pour qu'Il soit satisfait d'elle l'avenir (?), en
544
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 91.
545
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 91-4.
546
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
547
Le texte mentionne les R-B, pour parler des nomades : cest la premire mention des Arabes dans
lArabie du sud.
100
payant une fte Ghayl Wadd, en payant son temple Qarnaw, en payant Yathill et dans sa zone
irrigue deux ftes, ainsi que dans la cit de Mahfadan, Naman, Rada et Yahud ; ils ont sacrifi
Yahriq
GHAYYAN
Divinit clanique de Yathrib.
548
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Il dit : chaque clan des Aws et des Khazraj, () avait une idole dans un chambre appartenant
lensemble du clan, quils honoraient et vnraient et qui ils sacrifiaient.
-les Banu Umayya vaient Ghayyan.
GHAWT
549
Variante de Yaghut pour les Thamoudens?
GHIHAR
550
Idole des Hawazin la foire dUkaz.
GHIMD
551
Ce dieu thamouden pourrait tre la manifestation de la lune dans sa premire phase.
GHUL (pl.)
Des esprits nfastes du dsert, qui harclent les voyageurs isols, apparaissant sous forme
552
fminine.
On pourrait imaginer qu'elles sont la forme magique des oiseaux ou volatiles nfastes du
dsert: des chouettes aux chauves-souris. Le machisme coranique a conserv la prsence des
djinns, mais a effac celle des ghuls. Les uns et les autres taient actifs dans le folklore
antique.
548
M. Lecker, p. 331-346
549
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 110.
550
Yaqut, Gographie II 167.
551
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 110.
552
D.B. Mc Donald, C. Pellat, Encyclopdie de l'Islam2 II, p. 1103-4; M. A. Sells, "Guises of the Ghul:
Dissembling Simile and Semantic Overflow in the Early Arabic Nasib, ", S. Stetkevych, (ed.)
Reorientations, Studies in Arabic and Persian Poetry, Indiana University Press 1994 .
101
Lancienne posie arabe connait bien le Jinn femelle, la ghul (fr. goule) qui suit les hommes dans la steppe et
les fascine . Mais ce sont des tres de nuit que laurore met en fuite. Un Sulaym raconte quune nuit sa
caravane tait suivie par une femme inconnue qui menait des chameaux. Ctait une ghul. A laurore, elle
quitta la caravane, en disant ce vers : toile du matin, vers toi est loin de moi ; je ne suis pas du matin, et il
nest point de moi .
(M. Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.34).
Les Arabes prtendent aussi que les deux pieds de la ghul sont des pieds d'ne. Lorsqu'elle
se prsentait eux dans les dserts arides, ils lui adressaient ce vers sur le mtre rajaz :
monstre aux pieds d'ne, mets-toi braire tant que tu voudras, nous ne quitterons pas la plaine ni la
route que nous suivons.
C'est qu'en effet les ghul se faisaient voir aux voyageurs la nuit et aux heures o l'on ne
rencontre plus personne ; ceux-ci, les prenant pour des compagnons de voyage, les suivaient,
mais elles les cartaient de leur route et les garaient. Cela tait parfaitement connu des
Arabes et aucun d'eux ne l'ignorait. Aussi ne se laissaient-ils pas dtourner du but qu'ils
s'taient fix. Du reste, on n'avait pas plutt apostroph la ghul dans les termes que nous
avons rapports, qu'elle s'enfuyait loin des voyageurs, au fond des valles et sur le sommet des
montagnes.
553
Parmi les compagnons du prophte qui ont rapport ces faits, Umar ibn al Khattab raconte
qu'il a t tmoin oculaire de la chose dans un de ses voyages en Syrie, que les goules se sont
prsentes lui sous diffrentes formes, et qu'il les a frappes de son sabre ; cela se passait
avant l'islam, et le fait est clbre dans les traditions des Arabes. Mais, d'aprs quelques
adeptes de la philosophie, les ghuls seraient des animaux appartenant une classe tout fait
part des autres espces, d'une forme hideuse et contrefaite de nature. Comme leur forme
extrieure et leurs instincts les isolent de tous les tres, ils recherchent les solitudes les plus
sauvages et ne se plaisent que dans les dserts. Par le corps, ils tiennent la fois de l'animal et
de la brute humaine.
()
553
Le futur calife et bras-droit, bien muscl, de Muhammad.
102
Et deux ghul du dsert, de l'un et l'autre sexe,
sur lesquels taient des lambeaux
de couvertures .
On tablissait une distinction entre silat et ghul ainsi que le prouvent ces vers de Ubayd ibn
Ayyub :
Souvent une femme me poursuit de ses railleries,
mais si son il pouvait voir les terreurs que j'affronte,
elle deviendrait folle :
Un jeune loup, une silat et une ghul quand, dans le dsert,
la nuit cache les djinns qui poussent leurs cris.
554
PG Migne 1603-4 : De Strygibus.
555
Jean 10/28.
556
Trad. J.-C. Reverdy, Paris, 2002.
103
comme le sabot d'un ne et l'autre comme celui d'une autruche. Elle attire les voyageurs en
les appelant par leur nom dans le dsert, de sorte qu'ils croient que c'est la voix de leur mre
ou celle de leur sur ! Il avait vu cette bte, qui est de la race des jin, gisant morte, terre,
alors qu'il participait une incursion dans les marches des Jeheyna ; mais ni lui ni ses
camarades n'avaient os la toucher. Il me jura solennellement que son histoire tait
vridique
GHUMM
557
Il est voil : divinit lunaire des Thamoudens.
GHUTAYF
Dieu des Saba
GODLATH
558 559
Nom divin connu par Jacob de Sarug : dformation de Gad Allat?
al HABS
Divinit clanique de Yathrib.
560
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Il dit : chaque clan des Aws et des Khazraj, () avait une idole dans un chambre appartenant
lensemble du clan, quils honoraient et vnraient et qui ils sacrifiaient.
-les Qawaqila avaient al Habs.
557
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 110
558
Zeitung d. Deutsch. Morgenland. Gesellschaft 29, p. 132.
559
Autre allusion dans Isaaac dAntioche dans son discours sur la prise de Beith Our.
560
M. Lecker, Idol Worship p. 331-346
104
HADAD
561
Ancien dieu smitique du nord, du ciel et de lorage.
al HADI (I)
562
Divinit stellaire qui sert de guide chez les Thamoudens.
al HADI (II)
563
Le Guide, pour les habitants de la Mecque.
al HAFIY
564
Le dieu bienveillant la Mecque.
HAFIZ
565
Le dieu protecteur ou gardien pour les Mecquois.
HAGR
566
Le dieu-pierre.
HAGAR
567
Dieu saben aux fonctions protectrices.
HAGAR QAHAMM
568
Dieu saben, honor sous forme dun pierre ; lpiclse le prsente comme Puissant.
al HAJAR al ASWAD
561
M. Rostovotzeff, Hadad and Atargatis at Palmyre, American Journal of Archaeology 1933
562
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 97.
563
Corpus coranique 22/53.
564
Corpus coranique 19/48.
565
Corpus coranique 12/64.
566
A. Jamme, , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p. 265.
567
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147.
568
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 42.
105
569
La pierre noire, le btyle de la Kaba. La seule divinit arabe toujours vnre, par des
millions d'individus, et malgr eux.
La pierre touche.
572
(Azraqi, Chroniques de la Mecque I 227).
Sans les mains des gens de la jahiliyya, qui lont touche, elle gurirait laveugle de naissance et le
lpreux.
569
Cf. partie IX.
570
Jardin du paradis.
571
La tourne rituelle.
572
Al Azraqi, Die Geschichte der Stadt Mekka, ed. F. Wstenfeld, Die Chroniken der Stadt Mekka I,
Leipzig, 1858.
573
Ed. Sources Chrtiennes.
106
d'Aphrodite, devant laquelle ils se prosternaient et qu'ils appelaient Chabar. Et de nos jours encore,
la trace d'une effigie apparat ceux qui observent minutieusement.
HALAL
Idole des Banu Fazara et nom duns montagne syrienne. Son nom signifie permis ou
574
libr, mais on ne sait rien de plus sur cette puissance.
HALFAN
Dieu du serment chez les Sabens, aussi mentionn comme Patron, cest--dire protecteur
575
dune localit.
HALIM
576
Cest le bon dieu des Thamoudens , connu aussi au pays de Saba, autour des temples
577
de Yafi et de Matba. Il est considr comme indulgent. Cest un des attributs prfrs du
dieu cr par les musulmans.
578 579
Cest aussi le nom du dieu clment des Mecquois et des Sabens.
HAMA
Une vague croyance en la mtempsycose a suscit la cration dun oiseau surnaturel qui
surgit du corps mort et de son sang vers. Cest souvent un oiseau de proie, un hibou, une
580
chouette qui est choisi dans ce rle.
581
(Masudi, Prairies dor 1191).
D'aprs une opinion accrdite chez quelques Arabes, l'me serait un oiseau qui
dploie son vol dans le corps de l'homme. Celui-ci vient-il mourir de mort naturelle
ou de mort violente, l'me ne cesse de voler autour du dfunt sous la forme d'un oiseau
qui fait entendre sur sa tombe des cris plaintifs. A ce sujet, un pote, faisant allusion
aux Gens de l'lphant, a dit :
574
Yaqut, Gographie II 302.
575
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p.45.
576
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 99.
577
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.272.
578
Corpus coranique 11/89.
579
Ryckmans , Les religions arabes prislamiques 1951, p. 45.
580
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 3.
581
Masudi, Les Prairies d'Or, Traduction franaise de C.-A.-C. Barbier de Meynard et A. Pavet de
Courteille, revue et corrige par C. Pellat Paris, 1971-2 (red).
107
des ham font retenir autour d'eux les chos plaintifs des tombes.
En effet, le nom qu'ils donnent cet oiseau funbre est ham, dont le singulatif est hama.
L'islam trouva les Arabes attachs cette superstition, jusqu' ce que le prophte et
582
dclar qu'il n'y avait ni ham ni safar. Ils prtendaient que cet oiseau, d'abord tout
petit, grandissait jusqu' devenir de la taille d'une espce de hibou. Toujours triste,
toujours poussant des gmissements plaintifs, on ne le rencontrait que dans des
endroits dserts et dans le voisinage des tombes, l o gisaient les restes de ceux qui
avaient pri de mort violente, et o reposaient les morts. Ils disaient encore que la hama
ne cessait pas d'aller voir les enfants du dfunt et de demeurer auprs d'eux pour savoir
comment ils se comportaient aprs sa mort et lui en rendre compte. De l vient quas
Salt ibn Umayya dit ses fils :
Ma hama m'informera de toutes vos intentions ;
vitez les actions honteuses et dtestable.
al HAMID
583
Le dieu vnr de la Mecque.
HAMZA
Il est le hros, et le martyr par excellence dans la mythologie musulmane et garde ce titre
un statut exceptionnel dans linconscient collectif (masculin).
HAN ILAT
Allat pour les gens de Qdar, qui ont laiss son nom dans une inscription trouve en Egypte.
HARA
Divinit des Ad, pour la tradition islamique.
HARIMAN
584 585
Dieu lunaire sud-arabe , correspondant peut-tre la phase de lune dcroissante.
582
Un vers intestinal.
583
Corpus coranique 36/33.
584
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.264 ; ne pas confondre avec lesprit mauvais de
la thologie mazdenne.
585
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
108
HARIMSAMM
586
Dieu lunaire qatabanite, mais sans doute sous une forme thamudenne.
AL HARISH
Divinit clanique de Yathrib.
587
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Il dit : chaque clan des Aws et des Khazraj, () avait une idole dans un chambre appartenant
lensemble du clan, quils honoraient et vnraient et qui ils sacrifiaient.
les Banu Abd al Ashhal avaient al Harish.
HARWAN
588
Dieu saben nfaste.
al HASB
589
Un dieu suffisant chez les Mecquois.
HAWBAS
590
Cest le dieu lunaire saben de lAide. Il remplace aussi le grand dieu Almaqah dans les
triades sabennes. Son nom peut vouloir dire LAride. Il serait issu du phnomne du
591
reflux des mares, qui est suivi dune scheresse.
HAWKUM
Dieu qatabanite, associ Anbay. Il pourrait reprsenter la sagesse. Il semble aussi de
592
caractre lunaire.
586
Branden, Les textes thamudens de Philby 1956, p. 18.
587
M. Lecker,Idol- Worship, p. 331-346.
588
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.274.
589
Corpus coranique 9/130.
590
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147.
591
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 42.
592
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 43.
109
HAWL
593
Le dieu de la Priode mot--mot.
594
Divinit lunaire des Sabens et des Thamoudens , Comme dieu de lHadramut, il
595
caractrise une des phases lunaires.
HAWLRAM
596
Hawl est aussi connu sous la forme Hawlram :Hawl est grand.
HAWKUM
597
Dieu lunaire personnifiant la Sagesse.
HAYYAG
598
Le nom de la divinit vient du verbe tremper la terre : dieu de la pluie?
al HAYYI
599
Le dieu du Vivant des Mecquois.
HRAKLS
Comme le dieu classique est trs populaire dans le monde hellnistique, de multiples
divinits smitiques, dont certaines prestigieuses comme Melqart, revtent l'apparence
d'Hercule ou Hrakls, un gros barbu pourvu d'une imposante massue.600
HILLILAY
Dieu clairement lunaire, au nom trange : Le bienfait pointe ; il personnifie lespoir dune
meilleure situation, aprs la nouvelle lune.
HILAL
593
Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147.
594
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 99.
595
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 43.
596
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.261.
597
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.264.
598
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 98.
599
Corpus coranique 7/179.
600
T. Kaiser, The Heracles figure at Hatra and Palmyra, Iraq 62/2000; H.Seyrig, Un nouveau type
dHracls Palmyre , Etudes et Travaux 3/1966.
110
601
Son nom signifie le croissant de lune en thamouden.
602
Il est prsent aussi en Arabie du Sud comme thophore.
HIRA
La montagne o le Mecquois Muhammad va faire ses retraites, comme dautres de ses
603
compatriotes et contribules. La doctrine musulmane en fait aussi le lieu o Adam cache la
604
pierre noire du dluge
Le caractre sacr de lendroit se perptue: il est tout fait protg de lurbanisme
envahissant de la mtropole mecquoise.
605
(ibn Battuta).
Le mont Hira, au nord, de La Mecque, environ une parasange.() C'est l que la
vrit lui apparut de par son seigneur et que l'inspiration divine commena. C'est le
mont Hira qui tressaillit sous le prophte qui lui dit alors :
-Reste traquille! Tu ne portes qu'un prophte, un homme vridique, Abu Bakr et un
martyr.
606
(ibn Jubayr).
Parmi les illustres montagnes de La Mecque, aprs celle d'Abu Qubays, citons la
montagne Hira, situe l'est, environ une parasange, et qui domine Mina. C'est une
montagne trs leve et qui est bnie. Le prophte () sy est souvent rendu pour y
faire ses dvotions. La montagne a tressailli sous Muhammad () qui lui alors dit :
-Reste tranquille, Hira, tu ne portes quun prophte, un tmoin vridique et un
607
martyr ()
Le premier verset coranique qui fut rvl au prophte () le fit au mont Hira.
HOBAL
608
Ce dieu si important la Mecque est trangement absent du Coran. Puisquil est le
concurrent direct dAllah dans le sanctuaire de la Mecque, labsence sexplique sans doute.
Et Hobal tait Allah, cela expliquerait tout fait labsence de ce thonyme.
Car les dbats entre chercheurs ont port sur ses rapports avec Allah : identit puis scission
aprs Muhammad, ou distinction ds le dbut? Les documents indiquent quHobal est la
601
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 97.
602
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
603
G. Walter in F. Gabrieli, Mahomet, Paris, 1965, p. 38.
604
Tabari, Tafsir 120.
605
Ibn Battuta, in Voyageurs Arabes, ed. P. Charles-Dominique, Paris, 1995 p. 499.
606
Ibn Jubayr, in Voyageurs Arabes, ed. P. Charles-Dominique, Paris, 1995 p. 142-3.
607
Omar.
608
Arafat 1968, p. 17 ; Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.95 ; id. Encyclopdie de l'Islam2 III p. 555-6 ;
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 14; S. Noja, Hubal = Allah, Reconditi:
Instituto Lombardo Di Scienze E Lettere 28, 1994 .
111
609
plus grande idole du sanctuaire : il est peu prs sr que la statue dAbraham
mentionne dans les sources comme celle installe dans la Kaba est en fait celle dHobal
tenant les flches divinatoires. On crit aussi, mais pour distraire que l'idole est amene
devant le fameux Luhayy, l'importateur d'idoles, et qu'elle venait de al Al Balqa, en Syrie
Depuis, le nom d'Hobal est parfois voqu par les musulmans les plus fanatiques, pour
dsigner la vindicte populaire et divine les suppts du mal. Ainsi, Oussama Ben Laden a
rcemment trait les Etats Unis d'Amrique de "Hobal des temps modernes". Les
occidentaux n'ont rien compris de cette rudite allusion.
Hobal et Allah.
(ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah 99).
610 611
Abdul Muttalib tait en train de prier Allah. Ils apportrent cent chameaux auprs dAbdallah ,
alors quAbdul Muttalib se tenait contre Hobal, priant Allah.
613
(Inscription de Sana).
Wahb Talab ibn Hisham, le Yarsumite, client des Banu Sukhaym, a ddi son patron Talab Riyam
sa main droite, dans son mmorial Dhu Qabarat dans la cit de Zafar, pour leur bien-tre.
609
Les divinits du sanctuaire de la Mecque seront tudies dans la partie IX.
610
Grand-pre de Muhammad.
611
Pre posthume de Muhammad.
612
Al Kalbi interprtre ce fait comme un accident et une rparation ; en fait, la main droite des
divinits est particulirement honore ; cf ; linscription suivante.
613
Robin 1992, p. 143.
112
Le dieu la bataille dOhod.
614
(Tabari, Histoire des Prophtes et des Rois III 189-194).
Abu Sufyan rsolut de prendre avec lui lidole dHobal, la plus grande de celles qui taient places
dans le temple de la Mecque, afin que larme arabe eut combattre pour sa religion.
() Abu Sofyan fit placer le chameau qui portait lidole dHobal devant les rangs ; puis il dit aux
soldats :
-Si vous ne voulez pas combattre pour votre religion, au moins combattez pour venger le sang vers
Badr et pour les femmes.
()
Tous les musulmans chargrent en mme temps les Quraysh, qui, au premier choc, furent mis en
fuite. Le chameau qui portait l'idole de Hobal fut jet par terre, et l'idole renverse.
Lidole de Khuzayma.
(ibn Sad, Tabaqat I 68).
La premire personne de la tribu de Mudar stablir la Mecque a t Khuzayma ibn Mudrika, qui
a fabriqu lidole dHobal et la place l de telle faon quelle est appele lidole de Khuzayma.
Daprs Ibn Abbas, quand le prophte vit les statues dans le temple, il ny entra pas avant quon eut
616 617
excut lordre quil avait donn de les enlever. En voyant la statue dAbraham et celle dIsmal ,
ayant entre les mains les flches augurales, il scria :
-Allah les maudisse!
614
Commentaire dans Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 96.
615
Allat ou Al Uzza.
616
Hobal, sans doute.
617
Attribution incertaine.
113
Par Allah, ces deux statues nont jamais rien dcid par les flches augurales.
HOBAL de Hgra
Sous cette forme ancienne Hubalu se cache sans doute le Hobal du VIIme sicle.
618
(Inscription de Madayn Saleh).
et il sera redevable envers Dhushara et Hubalu et Manotu de la somme de 5 shamad.
HOBAL de Taif
Un tmoignage trs postrieur dmontre que la vnration d'Hobal n'a pas t oublie
Ta'if.
619
(C. M. Doughty, Voyages dans lArabie Dserte, ).
Au matin, j'allai visiter les trois idoles de pierre qu'on montre Tayf. (...) Ils appellent el-Hubbal
une autre pierre plus petite qui gt sur un terrain en pente, devant la porte du canonnier en chef
C'est aussi un bloc de granit brut, long de cinq ou six pieds et fendu dans le milieu par un coup
620
de sabre de notre seigneur Ali .
HUD (I)
621
Dieu dArabie centrale, connu seulement par des thophores. Son nom, et ce nest pas un
hasard, est celui dun personnage que Muhammad considre comme un prophte arabe,
dans le Coran622.
HUD (II)
623
Un dieu que les Thamoudens vnrent aussi.
HUMAM
624
Idole des Banu Hind ibn Haram ibn Dinna ibn Abd ibn Kabir ibn Udhra.
618
J.F. Healey, The nabatean tombs of Madan Saleh, (Journal of Semitic Studies supplement.1, 1993), p.
154.
619
Trad. J.-C. Reverdy, Paris, 2002 , p. 1337-1343.
620
Ali est surtout connu pour son habilit et sa force manier le sabre. Le sabre est d'ailleurs son
emblme.
621
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
622
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18. Le nom du prophte peut aussi tre
un diminutif du mot YAHUD, "juif".
623
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
624
M. Lecker, Idol Worship, p.7 ; Ibn Sad I 332.
114
625
Ce nom est aussi donn des sources thermales.
HUMAYMA
+++++++626
al HUSA
Idole clanique de Yathrib.
627
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Il dit : chaque clan des Aws et des Khazraj, () avait une idole dans un chambre appartenant
lensemble du clan, quils honoraient et vnraient et qui ils sacrifiaient.
les Banu Dinar ibn an Najjar avaient Husa.
HUZAM
628
Divinit de Buthan, dans le clan des Harith de la tribu des al Khazraj.
629
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Les Banu al Harith ibn al Khazraj vnraient une idole appele Huzam qui tait situe dans leur
maison de prire, elle aussi appele Huzam, Buthan.
IBLIS
Gnie du dsert, un diable, dont la forme originale est grecque. Il est rcupr par le
corpus coranique.
630
Voir Esprits.
625
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.103 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
626
D.F. Graf, "The god of Humaya", Essays T.Milik, Cravovie 1992.
627
M. Lecker, Idol Worship, p. 331-346
628
M. Lecker, Idol Worship, p. 33.
629
M. Lecker, Idol Worship, p. 331-346
630
Cf. aussi partie V.
115
IFRIT
Genre de petit dmon qui drange les voyageurs isols. Il est comme un djinn, mais
foncirement dsagrable et mchant. Son nom voudrait dire rebelle. Il est voqu dans le
corpus coranique, dans une lgende concernant Salomon et la reine de Saba, o il lance un
dfi au roi.
IL
632
Le dieu "trs haut".
633
(Inscription de Hayd bin Aqil).
Raabatat, fils de Ilwakal, celui du clan de Duhsum, a acquis, consacr et construit son
tombeau Mahram et son autel combustion et sa partie intrieur, en bloc, en obligation de
convenance Anbay et Il trs haut.
IL FAKHR
634.
Le dieu puissant qatabanite
631
Le nom se trouve avec un ou deux f.
632
La hauteur est un caractre constant du dieu suprme du Moyen-Orient : dieu du ciel et du
sommet des montagnes.
633
A. Jamme, Heid bin Aqil, Louvain, 1952, n 344.
634 Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 47.
116
IL TAALAY
635
Le dieu exhalter ou trs lev qatabanite.
el ILAH
Les polythismes permettent le rapport une divinit qui nest pas identifie par un nom :
636
cest celle du lieu, ou celle qui passe par l, ou la plus favorable ou la prfre. Le dieu
637
peut tre mentionn avec sa contre-partie fminine Ilat.
Mais le meilleur mot pour dsigner en smitique le dieu est ilah, el ; le fminin est Lat ; on vient de le trouver
pour nommer la desse des Thaqif. Ilah est rpt aussi par des inscriptions lihyanites, thamoudennes,
safaytes, sous la forme Ilahan et Ilan , et avec larticle al ilah. On linvoque dans un appel ou dans un
serment : yallah, billahi, allahumma o le redoublement de l est phontique, Allah est dj form. Le Coran
dsigne par ilahat les divinits prislamiques. (Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.55).
ILAH AMIRUM
Le dieu de la tribu dAmirum, au Ymen, qui correspond en fait au grand dieu Dhu
639
Samawi.
ILAH al GE
640
Le dieu de G, ancienne capitale nabatenne, qui peut tre identifi Dhu Shara.
ILAH RAM
641
Le dieu lev chez les Thamoudens.
635
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 47; A.G. Lundin, Il trs haut dans les
inscriptions sud-arabes, Le Muson 76, 1963.
636
J. Teixidor, The Pagan God, Princeton 1977, p. 83.
637
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 22.
638
A. van den Branden, Histoire de Thamoud, Beyrouth, 1966, p.87.
639
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 30.
640
J. Teixidor, The Pagan God, Princeton 1977, p. 91-2.
117
ILAH SABU
Dieu commun Palmyre et pour les Nabatens.
642
(Inscription de Palmyre).
Ilah Sabu, qui est appel le Gad des Nabatens, pour la vie de
ILAHAN
643
Le dieu Seigneur des cieux et de la terre, pour les Sabens.
ILAHAT
644
Forme tendue du nom de la desse commune aux Arabes, al Lat.
ILAN
645
Forme rduite de Ilahan.
ILAT
Le nom le plus courant chez les Safates: simplement "La desse" : le terme correspond la
646
divinit la plus vnre, comme protectrice de la tribu et des troupeaux. Celle-ci
sapparente ensuite Athna.
ILAT d'gypte
On la retrouve jusqu'en Egypte. Elle est la desse, au sens gnrique.
647
Ddicaces aramennes d'Egypte.
641
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21 ; D. Nielsen, Der sabasche Gott
Ilmukah, Mitt d.Vorasiat. Gesellschaft. 14, 1909; R. Savignac, G. Horsfield, Le temple de Ram,
Revue Biblique 44/1935
642
Corpus des Inscriptions Smitiques II 3991.
643
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 47.
644
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 15.
645
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 47.
646
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 22;
118
Vase qu'a offert Qaynu fils de Gashnu, roi de Qedar, han Ilat.
Vase qu'a offert Sha fils d'Abd Amru han Ilat.
ILAT DAYAN
648
Divinit safatique.
ILUMQUH
649
La Puissance est un dieu lunaire lorigine, qui est appel dans les prires Patron ou
650
Seigneur. Il est omniprsent dans les inscriptions.
Prire Almaqahu.
651
(Inscription sur palmier du Ymen).
Puisse Almaqahu qui est le divin patron accorder son serviteur Tubba Karib, de donner
une dcision ses fils Ghadbum et Thawrum du clan de Maqarum, au mois de Dhu Athtar
et par la prsente, il demande la prosprit.
ILUMQUH de AWWAN
Dieu du sanctuaire de Awwan.
Ddicace de statues.
652
(Inscription de Marib-Ymen).
Ilsaad Madayan a ddi Ilumquh, matre de Awwan, ces trois statues qui sont en bronze,
653
pour sa sauvegarde et celle des ses fils Musaylum , Qawsun, Hawfatat descendant de
654
Madayan. Et pour que Ilumquh lui accorde des enfants masculins et agrables.
Par Attar et Ilumquh.
647
P. Grelot, Documents aramens d'Egypte, Paris 1972, n78-9; J. Rabinowitz, Another aramaic
record of the north arabian goddess Han Ilat, JNES 18, 1959
648
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 22.
649
Le nom sifgnifie Il est puissant ; cf. Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p. 260.
650
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147 ; A.G. Loudine, Il TRES-
HAUT dans les inscriptions sud-arabes, Le Museon 76, 1963.
651
J. Ryckmans, Textes du Ymen Antique inscrits sur bois, Louvain, 1994, p.67.
652
A. Jamme, Lihyanite, Sabaean and Thamudic Inscriptions from Western Saudi Arabia , RSO
45/ 1970, n 757.
653
Cf. le prophte concurrent de Muhammad en 631.
654
Le dieu principal en Arabie du sud.
119
ITHA
Divinit safatique.
655
Prire apotropaque pour Itha.
656
(Inscription safatique).
Par Garam ibn Unayf ibn Garamel. Il a sacrifi.
Itha, le salut contre le malheur!
ISAF et NAYLA
La prsence dans le sanctuaire de deux rochers sacrs a suscit une suite de mythes
aitiologiques, autour dune histoire toute la fois grivoise et moralisatrice. On retrouve
657
aussi ici les thories vhmristes qui rassurent les compilateurs musulmans.
655
Qui repousse le mauvais sort.
656
R. Dussaud, Les Arabes en Syrie 1907, p. 150.
657
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 16.
120
lever du jour, on les trouva ainsi transforms en pierre. Les deux statues furent mises leur place
respective et, par la suite, adores par les Khuzaa, les Quraysh et par les Arabes qui venaient en
plerinage la Kaba.
660
(Waqidi 64).
Isaf et Nayla taient un homme et une femme () qui avaient forniqu dans la Kaba et avaient t
changs en pierres. Les Quraysh les avaient pris et les vnraient, faisaient des sacrifices pour eux,
se rasaient la tte lendroit des deux pierres quand ils avaient fini les tudes du hajj. ()
661
Surgit dune de ces pierres une femme noire aux cheveux gris qui se griffait le visage de ses
ongles, nue, se tirait les cheveux et hurlait contre ses ennemis. On interrogea le prophte ce sujet,
qui dclara : cest Nayla qui a abandonn tout espoir dtre nouveau vnre sur cette terre.
662
(Mutaqi, Tafsir).
Les Hums - ctaient les Quraysh, les Kinana, les Khuzaa, les Amir ibn Sasaa- disaient :
663
-Safa et Marwa nappartiennent pas au sanctuaires dAllah.
Du temps de la jahiliyya, il y avait sur le mont Safa une idole appele Nayla et sur le mont Marwa
une idole appele Asaf. Les Homs ont dit :
-Il est impur pour nous de tourner autour delles.
658
Explication evhmriste.
659
Le puit sacr de la Kaba.
660
Cit par Hawting 1999, p. 68 ; id. Azraqi, Chroniques de la Mecque I 122.
661
Au moment de la conqute de la Mecque en 630 lhistoire se rpte avec Khalid Nakhla. Cest
un lieu commun de la littrature chrtienne qui est repris ici.
662
Ms. 1 : 25b.
663
R. Firestone, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. Safa and Marwa.
121
Ash Shabi a dit : A l'poque de la jahiliyya, il y avait sur Safa une idole appele Asaf et sur
Marwa une autre idole appele Nayla ; on faisait alors le parcours entre les deux collines pour
honorer ces deux idoles et ce parcours ne faisait pas partie des rites .
Allah rvle donc ici que ce parcours entre les deux collines fait bien partie de ses rites et qu'il n'y a
plus aucun inconvnient ce que le plerin ou le visiteur leffectue.
D'aprs Ibn Abbas, la rticence de certains s'explique ainsi : A l'poque de la jahiliyya, des esprits
diaboliques se regroupaient entre Safa et Marwa et y faisaient entendre des sifflements.
Une idole tait galement place entre elles. C'est pourquoi, lorsque l'islam apparut, des musulmans
dirent au prophte :
- envoy d'Allah, nous ne ferons pas le parcours entre Safa et Marwa car ce serait associer quelque
chose Allah, comme nous le faisions dans la jahiliyya.
Allah rvla alors ce verset
ISAF de Yathrib
Idole clanique de Yathrib.
664
(Maqrizi, Histoire universelle).
Il dit : chaque clan des Aws et des Khazraj, () avait une idole dans un chambre appartenant
lensemble du clan, quils honoraient et vnraient et qui ils sacrifiaient.
les Banu Salima avaient Isaf.
ISHTAR
Athtar en akkadien.
ITHA
665
Divinit safatique souvent invoque comme puissance secourable.
664
M. Lecker, Idol Worship in pre-islamic Medina (Yathrib), Le Muson 106/1993, p. 331-346
665
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 23.
122
J
al JABBAR
666
Le dieu de la violence de la Mecque.
al JAHIR
667
Dieu dArabie centrale, connu seulement par des thophores.
al JALIL
668
Le terme haut qualifie la divinit compose par Muhammad la Mecque, connue par
669
la suite par le nom thophore de Abd al Jalil.
al JALSAL
Le dieu des Kinda et des tribus de lHadramawt, apparaissant sous la forme dun thorax
anthropomorphique, surmont dune tte noircie. Son culte est trs classique : la statue est
670
enduite du sang des animaux, le sanctuaire est asyle et oraculaire.
JIBT (pl.)
666
Corpus coranique 59/23 ; Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet 1957, p. 270.
667
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
668
Par le verbe AJALLA.
669
Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet 1957, p. 277.
670
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
123
Mme sens probable que les Taghut, mais le mot est inconnu ailleurs : il est certainement
671
thiopien (AMLAKA GEBT : Nouveaux dieux, ou JIBS, les dmons) et dsignerait
alors simplement la divinit. Le Coran lui donne donc un sens ngatif: ils sont les objets
d'une croyance dviante; on peut mettre tout ce que l'on veut alors derrire ce mot: les jeux
672
vidos peuvent tre considrs comme jibt.
673
(ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah, notes).
Al Jibt parmi les Arabes, il sagit de quelque chose qui est vnr, autre quAllah. taghut, il sagit de
quelque chose qui loigne de la vrit ; au pluriel, jubut et tawagut. On ma dit que Abu Naji a dit
que jibt singifiait sorcellerie, et taghut, Satan.
JUHAYNA
Idole garde par Amir ibn Murra.
KABA
On connait le mot qui dsigne le btiment, mais dans la conception moyen-orientale du
culte, le lieu peut devenir une puissance en tant que telle, et non comme une simple
construction. Il y a confusion entre le Seigneur de lendroit, le sanctuaire, et dans le cas de
la Mecque, la Pierre Noire.
671
Gebt.
672
Hawting 1999, p. 56; W. Atallah, Gibt et tagut dans le Coran, Arabica 17, 1969 ; K. M. A. el
Fadl, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. jibt.
673
Ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah, n. 320, p. 735.
124
Le prophte a sacralis la maison inviolable et la grandement glorifie. Un jour, il tait dans la
mosque . Il tourna autour de la maison, et lui parla ainsi :
-Je sais quAllah le tout-puissant na pas mis sur terre une maison plus aime de lui que toi, et il ny
a pas de pays sur terre plus aim de lui que toi. Je ne te quitte pas de mon plein gr, mais ce sont
ceux-l, les infidles, qui me forcent partir.
Cuboltrie.
(Tirmidhi, Hadith).674
On rapporte qu'ibn Omar entendit quelqu'un dire: Non, par la Kaaba!
Ibn Omar lui dit: Ne jure pas par autre quAllah car j'ai entendu le messager dAllah dire:
-Celui qui jure par autre que Allah a fait acte de mcrance ou d'idoltrie.
al KABIR
675
Le grand dieu, pour les Mecquois. Lpithte grand appose un thonyme smitique
est tout fai classique.
al KAHIL
Le Vieux est souvent cit par les Thamoudens : dieu paternel et lunaire ; on lui demande
676
laide, la perfection, la force, lamour, la joie, la vie, et le repos.
KAHILAN
677
Forme minenne de Kahil.
KAHL
Divinit dArabie centrale , pour les Kinda. Elle tait poliade pour la ville de Qaryat al
678
Faw.
674
An Nawawi, Hadith 1711.
675
Corpus coranique 13/10.
676
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 101 ; id 1956, p. 18.
677
Branden, Les textes thamudens de Philby 1956, p. 19.
678
A. R. Al-Ansary, Qaryat Al-Fau: A Portrait Of Pre-Islamic Civilisation In Saudi Arabia, 1982,
University of Riyadh (Saudi Arabia), p. 146; A. F. L. Beeston, "Nemara And Faw", Bulletin Of The
School Of Oriental And African Studies, 1979, Volume 42, pp. 1-6; A.M. Al Tayeb al Ansari, Qaryat al
Faw , Routes dArabie, Paris, 2010, p.311.
679
A.M. Al Tayeb al Ansari, Qaryat al Faw , Routes dArabie, Paris, 2010, p. 318.
125
Leur tombeau, Masud Gad fils de Dan ils lont confi Kahl contre tout prtre et ministre du
culte et ils lont confi
681
(Inscription de Qaryat al Faw).
Qaysmanawt ibn Wakil et Mubahhil ibn Qifa, prtres de Kahl, ont construit et fait de neuf loratoire
et le pilier de leur dieu Kahl, pour eux et pour le frre et pour leurs enfants.
KAKKAWAN
682 683
Dieu minen dont le nom doit tre rapproch de ltoile, dans cette langue.
al KARIM
684
Le dieu gnreux, la Mecque.
KASHIF
685
Le dieu qui recouvre, qui est tout-puissant, pour les Mecquois.
KATRA
Idole des Ghadis et des Tasm, bris par Nahshal ibn ar Rubays avant sa conversion
686
lislam. Le nom est dorigine aramenne.
KATHRA
Dieu dArabie centrale, connu seulement par des thophores687. Possible dformation du
nom prcdent.
680
A.M. Al Tayeb al Ansari, Qaryat al Faw , Routes dArabie, Paris, 2010, p. 318.
681
W. Ghoneim, "Ausgrabungen in Saudi-Arabien", Archiv fr Orientforschung 27/1980, p. 317.
682
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.274.
683
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 42.
684
Corpus coranique 82/6.
685
Corpus coranique 6/17.
686
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.109.
126
KAWKATBA
Ltoile vnre par les Arabes du Nord, selon Isaac dAntioche ; elle devrait
688
correspondre avec la plante Vnus.
KHABAR
La Grande, autre forme de ladjectif akbar. Il peut designer toute grande divinit
fminine, comme une Allat ou une al Uzza.
KHALASAT
Sans doute la forme ancienne de la divinit Dhul Khalasa.
690
(Inscription Thamudenne).
Hunb a vaincu ; il a renvers Add, grce au secours du dieu mutil Khalasat et Dha Dabb.
al KHALFAN
Le dieu de la ville de Haram au Ymen, connu pour lexpiation des autorits municipales
691
envers sa lui.
al KHALIQ
692
Le dieu crateur des Mecquois .
687
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
688
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 15.
689
Ed . Bickhell.
690
Branden, , Les textes thamudens de Philby, p. 205.
691
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 37.
692
Corpus coranique 59/24.
127
KHALID
Dans le petit monde des hros musulmans, Khalid a une place de choix: il est le guerrier par
excellence, et prend le relais de la figure de Hamza. Lui ne sera pas martyr, mais
conqurant, et le responsible principal, selon les sources de la sortie dArabie.
al KHAMIS
693
Divinit des al Khazraj, un des deux tribus arabes de Yathrib.
KHAAMU
La Jeune fille, Ptra, assimile la Vierge des chrtiens.
KHARIG
Dieu typique des Thamoudens, dont le nom signifie qui sort. Il serait de caractre
695
lunaire, et li lirrigation.
KHARIMSAMM
696
Cest le dieu saint. Il est stellaire et on le rapproche dAttarsamm.
KRONOS
Le thonyme correspond El en Phnicie.697
al KUTBA
693
M. Lecker, Idol Worship, p. 33.
694
Epiphanius, The Panarion , ed. Philip R. Amidon, New York 1990 Press.
695
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 100.
696
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 100.
697
D. Sourdel, Les cultes, p.35.
128
698
Divinit des Lihyanites, sans doute fminine, lie lart de lcriture? Un sanctuaire se
trouverait Tell al Kathib.699
Un temple ltranger .
(Inscription dEgypte).
Ceci est le temple que (?) fils de (?) a construit pour al Kutba la desse, pour la vie de notre
seigneur S-Y-M, le Afkal et sa propre vie. Et quon se souvienne de son nom devant elle et
W-Y-TW, en paix.
al KUTBAY
voir Aktab.
KUAYB
Le nom est dabord connu comme un des lments de lglise construite par Abraha
Sanaa. Mais dautres tmoignages affirment quil sagit en fait dune vritable idole de la
700
jahiliyya par laquelle les Arabes se sont laisss sduire.
KULAL
701
Divinit connue par le thophore Abd Kulal, sans doute dorigine ymnite.
L
LAH
702
Le dieu, en gnral, dans la graphie safatique.
698
S. Fars-Drappeau, Ddan et Lihyan 2005, p. 83.
699
H. bin Ali Abu al Hasan, Le royaume de Lihyan, Routes dArabie, Paris, 2010, p. 272.
700
Azraqi, Chroniques de la Mecque I 91.
701
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.110.
702
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p.22.
129
LAT
703
Forme plus rcente et contraction du nom Ilat, la Desse dans tout lunivers arabe.
LATAN
705
Nom de la desse Lat sous la forme sud-arabique.
LATIF
706
Le dieu subtil ou inform la Mecque .
Lune
Cet lment est reprsent par de multiples divinits, surtout en Arabie du sud : des dieux
707
peut reprsenter les diffrentes phases du cycle lunaire (et du cycle menstruel).
A noter que le genre de la lune en arabe est masculin, comme d'ailleurs dans des langues
indo-europennes, ce qui perturbe un peu la reprsentation symbolique.
que l'on se fait de l'astre (tandis que le soleil est fminin...).
Le dieu smitique lunaire par excellence est Sin, qui est vnr partir de la Syrie. Son
signe, le croissant lunaire, se rpand partout. Il n'est en rien le symbole futur de l'islamisme,
associ l'toile. Nous tudierons cette question le moment venu.
703
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 15.
704
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
705
C. J. Robin, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. South Arabia
706
Corpus coranique 6/103.
707
D. Nielsen, Die altarabische Mondreligion und die mosaische berlieferung, Strasburg, 1904 ;
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 8 ; M. Rodinson, La lune chez les Arabes
et dans lIslam, in La Lune, mythes et rites. Paris, 1962; F. P. Albright, "The excavation Of The
temple Of The moon at Marib", Bulletin Of The American Schools Of Oriental Research, 128-1952; en
Arabie du Nord, cf. M. J. Roch, "Le culte lunaire Ptra", Transeuphratne 10, 1996 ;enfin, cf.
Corpus coranique 10/5, 16/12, 21/33, 22/18, 25/61, 29/61, 41/37, 54/1, 71/16, 74/32, 84/18, 91/2.
130
La divinit lunaire est masculine : qamar, sin. Lun des trois grands dieux des Sabens tait lunaire,
Almaqah : on trouve dj son nom dans trois cents inscriptions. Il avait un grand temple Awwam,
aujourdhui Haram Bilqis, et il tait dit le Seigneur de Awwam. On croit le retrouver dans Hawbas, Dhu
Samawi.
(M.Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p. 36).
708
(ibn Sad, Tabaqat I/2 120).
709 710
Il tait plus beau que la lune de la quatorzime nuit.
(Hanbal, M u s n a d 2/p.176).
Lenvoy dAllah a dit : Allah regarde sa cration dans la nuit du 15me jour de shaban, et il pardonne
ses serviteurs sauf celui qui est port la hane et le meurtrier.
MAAN
711
Dieu de la Palmyrne, bon et bienfaiteur, guerrier et cavalier.
Fte de Maan.
708
Ed. Bewley.
709
Muhammad.
710
La nuit de la moiti du mois : la pleine lune.
711
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p. 82.
131
712 713
(Tessre de Palmyre).
Maanu : du boeuf.
La tribu des Banu Shimeon.
Pendant toute la fte.
Paix!
al MADAN
Le nom est connu par un thophore, Najran. Il pourrait provenir du Madanu
714
babylonien.
MADHUWAWU
715
Dieu minen nfaste, dont le nom signifie Calamit. La forme est plurielle et correspond
716
en fait la puissance Manat.
al MAHN
717
Nom connu par le thophore Abd al Mahn, oncle dOmar.
MAHRUDAWU
718
Desse solaire qatabanite : celle qui dprit.
MALAKBEL
719
Le dieu solaire de Palmyre , identifi au Sol Sanctissimus latin, alors que son nom
smitique lidentifie comme Ange de Bel. Il gre les questions de fertilit et fcondit dans
cette cit.
712
Ticket de terre-cuite.
713
Syria 18,1937, p. 372-7.
714
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 120.
715
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.272.
716
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 47.
717
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 121.
718
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.268.
719
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p.34-52 ; Starcky,Palmyriens, Nabatens et Arabes du
nord avant lislam, 1956, p. 209.
720
Corpus des inscriptions smitiques II 3903.
132
Paix!
721
(inscription de Palmyre).
Pour les dieux ancestraux Malakbel et Bebellahamon et Benefal et Manawat, P. Aelius Theimes, un
des duumviri de la colonia, a fait le temple seul et avec ses biens, pour lui et les siens. Il la fait selon
leurs commandements et cause de leur amour pour lui, et il a lui-mme ajout une cuisine.
MALAK
722
Dieu messager des Thamoudens.
MALIK
723 724
Le Roi est connu chez les Thamoudens , les Nabatens et Palmyrniens . A Palmyre,
725 726
cest Malka ou Malakbel . Il sera aussi vnr la Mecque : cest une puissance
largement implante das toute lArabie, parce quelle sassocie au pouvoir monarchique, y
727
compris pour les petites tribus.
MANAF
Le nom de la desse est connu en thamuden, en lihyanite et en safatique. Son lien avec
728
Manat est probable, mais mal dfini. Elle est vnre jusquau Maroc (Volubilis) et en
Pannonie.729
721
J. Cantineau, Inventaire des inscriptions de Palmyre, Beyrouth-Damas 1930.
722
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
723
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
724
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 101.
725
Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, 1956, p. 224 ; Ryckmans, Les
religions arabes prislamiques 1951, p. 15.
726
Corpus coranique 114/2.
727
A. Jamme, Safaitic mlk Lord of the tribe, Orientalia. 39/ 1967.
728
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 17 ; ici, on intgrera sous lapplation
Manat les deux autres orthographes Manah et Manaf, qui sont sans doute des variantes.
729
D. Sourdel, Les cultes, p.85.
730
M. Lecker, Idol Worship p. 331-346, 8.
133
Les Salima avaient une idole appele Manaf. () ; lun deux, un homme appel al Jamuh la
attaque, il la attache un cadavre de chien et il la jete dans un puit o elle fut retrouve. Al
Jamuh dit :
- Lou soit Allah, le grand, qui donne les faveurs, en vrit, il a souill Manaf, la dgotante. Je le
jure, si tu avais t un divinit, tu naurais pas t jete dans un puit avec un chien!
MANAT
731
La desse du destin , de la Fortune, et mme Dame de la Paix ; son tymologie se
732
rapproche de lide de dcompte, de partage: la part de chacun, (MNW). Elle correspond
733
la Tykh des Grecs. Elle prside aussi au regroupement tribal des Qays Aylan.
Son sanctuaire principal se trouverait Qudayd, environ 15 kilomtres de Yathrib, dans un
sanctuaire appel le Mushallal. Alors, ce sont les tribus de Yathrib qui la vnrent, les Aws
et Khazraj, dont on parlera beaucoup, et les Hudhayl.
734
Sous la forme Manaf, elle est honore par les Quraysh et les Khuzaa.
731
Ou Manah, sous des formes locales ; T. Fahd, Encyclopdie de l'Islam2 VI p.358; Ryckmans 1934,
pp 18-19; Wellhausen, Reste p.25-29; J. Chabbi, Le Coran dchiffr 2008, p.268.
732
Autre possibilit : Lleve.
733
J. Ryckmans, Le Muson 1947.
734
Un des anctres de Muhammad est appel Abd al Manaf.
735
Ed. T.O.B.
736
Les deux tribus arabes de Yathrib.
134
finissaient les rites Mina et ils ne se rasaient pas la tte avant daller Manat, qui ils criaient
737
labbayki .
Manat au combat .
(ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah, notes).739
Al Kumay ibn Zayd, membre des Banu Asad () a dit dans une de ses odes :
Les tribus jurent de ne pas fuit
740
Et de tourner leur dos devant Manat.
737
Cf. partie IX.
738
Corpus coranique 2/153.
739
Ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah n. 72, p. 702.
740
Manat comme personnification du destin.
135
(Malik, Muwatta 20/40,130).
741
Le verset a seulement t rvl propos des auxiliaires. Ils faisaient un plerinage pour Manat, et
Manat tait une idole prs de Qudayd....
Les Quraysh et tous les Arabes la vnraient jusquau jour o lenvoy dAllah () sortit de
Mdine
MANAT de Hgra
Dieu nabaten dHgra, protecteur des tombes.
742
Inscriptions funraires nabatennes (Madayn Saleh).
N. 2. De l'an 2 de J.-C.
743
() Que Dusars et Martaba et Allat et Manat et Qays maudissent celui qui vendrait ce caveau,
ou l'achterait, ou le mettrait en gage, ou le donnerait ou en tirerait les corps, ou celui qui y
enterrerait d'autres que Camcam et sa fille et leurs descendants.
MANAT de Yathrib
De nombreuses sources rappellent que Manat est la divinit la plus vnre Yathrib avant
744
larrive du peuple de Muhammad . Elle partage cette gloire avec le Rahman, ou Yahv,
745
des tribus juives de la ville.
741
La population de Mdine.
742
Traductions d'E. Renan, dans " Documents Epigraphiques recueillis dans le nord de l'Arabie par
C. Doughty "; J. F. Healey, S. al-Theeb, The Nabataean Tomb Inscriptions Of Mada'in Salih,
(Journal Of Semitic Studies Supplement I 1993); Solaiman Abdal Rahman al-Theeb, Aramaic And
Nabataean Inscriptions From North-West Saudi Arabia, Riyad 1993.
743
Cf. le dictionnaire des dieux arabes, partie IV.
744
Ces sources musulmanes effacent totalement la prsence de cette divnit poliade une fois que
Muhammad et ses troupes occupent la ville.
745
M. Lecker, Idol Worship, p.34-37.
136
Quand ils vinrent Mdine, ils professrent ouvertement lislam. Mais certains sheyks persistaient
dans leur idolatrie, parmi lesquels Amir ibn al Jamuh. () Son fils tait prsent Akaba et avait
rendu hommage laptre. Amir tait un des nobles et chef de tribus qui avait install dans sa
maison une idole de bois appele Manat comme les nobles avaient coutume de faire, pour en faire
un dieu vnrer et maintenir propre. Quand les jeunes des Banu Salama () adoptrent lislam,
ils sinsinurent chez lui la nuit pour semparer de lidole, quils jetrent tte la premire dans une
fosse daisance. Le matin, Amir hurla :
-Honte vous! Qui a port atteinte aux dieux cette nuit?
Alors il se mit la recherche de lidole et quand il put la trouver, il la lava, la nettoya et lui mit du
parfum en disant :
-Par Allah, si je savais qui a fait cela, je le traiterai de faon humiliante!
Quand la nuit vint, il sendormit vite et ils firent la mme chose, et il rcupera noveau lidole le
matin. Cela arriva plusieurs fois jusquau jur o il prit lidole l o ils lavaient jete, la purifia
comme avant, et il y accrocha son sabre en disant :
-Par Allah, je ne sais pas qui a pu faire cela, mais si vous avez encore un peu de puissance, dfends-
toi puisque tu as ce sabre.
La nuit, quand il dormait, ils revinrent encore, prirent le sabre du cou de lidole et y accrochrent
la place un chien crev et jetrent le tout dans la fosse daisance. Le matin, Amir vint, ne la trouva
pas exactement l o il pensait, et finalement la dcouvrit face contre terre et attache au chien
mort. Quand il vit cela et comprit ce qui tait arriv, et que les musulams de son clan lui en
parlaient, il accepta lislam par la grace dAllah et devint un bon musulman.
MANAT de al Mushaylal
(Bukhari, Sahih 6/ 60, 384).
L'idole de Manat tait al Mushaylal, dans la rgion de Qudayd. Asha a ajout :
746 747
Le verset a t rvl en rapport avec les auxiliaires . Eux et les Ghassanides avaient l'habitude
de pratiquer l'ihram au nom de Manat avant de se soumettre l'islam. () Il y avait des gens des
auxiliaires qui pratiquaient l'ihram au nom de Manat, qui tait une idole entre la Mecque et Mdine.
MANAWAT
748
Forme drive de la divinit, en Arabie du Sud et du Nord .
749
Une desse tutlaire au Ymen.
750
Sami , fils de Aws, () lorsqu'il a offert des offrandes Wadd et sa divinit tutlaire Manawat, et
lorsqu'il a sacrifi Athtar dhu Qabd lors des ftes sept victimes ; par Athtar dhu Qabd, Wadd et
Nakrah, et par Dhu Samawi dhu Ragmat, et par Huffan Yatha ; Sami a confi sa ddicace aux dieux
qui sont mentionns sur cette muraille contre quiconque l'terait et lendommagerait.
746
Corpus coranique 2/158.
747
Les Mdinois.
748
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
749
C. Robin, Inventaire des inscriptions sud-arabiques I, p. 50.
750
Celui qui entend.
137
MANAT de Palmyre
Desse de Palmyre bien atteste dans lpigraphie.
Le sanctuaire de Manat.
751
(inscription de Palmyre, 89 aprs J.-C.).
et ils ont aussi consacr le sanctuaire de Manawat et son portique, et toute sa
dcoration, pour leurs vies, et les vies de leurs enfants et frres, pour toujours.
Le mois Iyyar, anne 400.
Ddidace Manat.
752
(inscription de Palmyre).
Tabira, fils de Zabdilah, et Moqim fils de Zabdibol Ashaad offre cela Bel, Bel Haman et
Manawat.
MANAT de Tayma
Ddicace Manwah.
753
(inscription de Tayma).
Pierre que H-b et P-w-m-w fils de H-t-m-h ont ddi Manwah desse des desses pour la
survie de leurs mes et de lme de leur postrit pour toujours.
MAQAM de la Mecque
Ce lieu est en mme temps une pierre sacre, que la tradition musulmane a recouvert dune
754
appelation biblique. Il est possible que cet lment ait t dtach dune Kaba primitive,
755
pour consituer un sanctuaire annexe .
Son apparence est celle dune pierre dresse plus troite en son milieu, de preque un mtre
de haut. Sur sa surface sont creuses des cupules destines recevoir le sang des victimes.
Lislam a prfr y voir lempreinte du pied dAbraham La doctrine islamique lui adjoint
bien artificiellement lattribut IBRAHIM, prlev sur le judasme.
751
J. Teixidor, The pantheon of Palmyra, Leiden, 1979, p. 14.
752
Idem, p. 12.
753
S.A.R. al Theeb 1993, n1.
754
M.J. Kister, Maqam Ibrahim, Le Museon 84, 1971 ; id. Encyclopdie de l'Islam2 VI p. 102-5.
755
Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, 1957, p. 44.
756
course rapide avec mouvement des paules.
757
Nom donn au sanctuaire de la Mecque.
138
758
(ibn Jubayr, Voyages).
759
Le noble Maqam qui se trouve l'intrieur de cette niche est le Maqam Ibrahim (),
pierre recouverte d'argent, d'environ trois empans de haut et deux de large. Le haut est
plus large que le bas, ce qui le fait ressembler, mais qu'on excuse une comparaison
d'une telle irrvrence, un grand fourneau en poterie, la partie centrale tant plus
troite que le bas et le haut. Nous l'avons vu et nous nous sommes attir sa bndiction
en le touchant et le baisant. Nous versames de l'eau de Zemzem sur l'empreinte des
deux pieds bnis et nous la bmes. () L'empreinte des pieds est visible, ainsi que celle
des orteils vnrs et bnis. Gloire celui qui a fait cette pierre soit assez tendre pour
que l'empreinte des deux pieds y reste imprime alors qu'elle ne reste pas dans le sable
mou! Louange celui qui a fait de ce Maqam un signe vident! contempler ce Maqam
et contempler la noble Maison, on prouve une angoisse qui inspire l'extase et
transporte curs et ames! On ne voit quhumbles regards, que larmes qui coulent, qu'
yeux mouills et on n'entend que suppliques et prires adresses Allah, puissant et
majestueux!
MARE ALMA
761
Le dieu Matre du Monde pour les Nabatens.
MAR BAYTA
Le Seigneur du Temple, chez les Nabatens, dans le sanctuaire dHgra Jabal Ithlib. Il
faut le comparer la mme puissance voque propos de la Mecque dans le Coran.762
758
Ibn Jubayr, Voyages p. 116-7 ; ed de la Pliade.
759
Sanctuaire.
760
Ed. Ch. Schefer, Paris 1881.
761
A.J. Jaussen, R. Savignac, Mission archologique en Arabie I , Paris, 1903, p.172-6.
762
L. Nehm, D. al Tahlhi, F. Villeneuve, Hgra dArabie Heureuse, Routes dArabie, Paris 2010, p.
298.
139
MARHAB
Nom dune idole de lHadramut dont le sanctuaire se nomme Dhu Marhab. Le nom
correspond simplement en sud-arabique au mot sanctuaire. Il dsigne aussi des hommes
et une tribu.
763
Par ltymologie, on peut deviner quil sagit dune divinit astrale.
MARI
Du fait de lorigine chrtienne de la source et de cette attribution pjorative, lexistence de
cette divinit reste incertaine.
764
(Jacob de Saruj, Discours des idoles).
765
Il avait tromp Harran par lintermdiaire de (), de Mari, le dieu des chiens.
MARID
Gnie du dsert.
Voir Esprits.
MARNAS
Dieu palestinien de la pluie, et donc de la fertilit, considr comme le Seigneur de Gaza, et
pourvu dun oracle. 766
MARTABA
Dieu nabaten dHgra, protecteur des tombes.
767
Inscriptions funraires nabatennes (Madayn Saleh).
N. 2. De l'an 2 de J.-C.
763
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 127.
764
Zeitung d. Deutsch. Morgenland. Gesellschaft 29, p. 131.
765
Satan.
766
D. Sourdel, Les cultes, p.44.
767
Traductions d'E. Renan, dans " Documents Epigraphiques recueillis dans le nord de l'Arabie par
C. Doughty "; J. F. Healey, S. al-Theeb, The Nabataean Tomb Inscriptions Of Mada'in Salih,
(Journal Of Semitic Studies Supplement I 1993); Solaiman Abdal Rahman al-Theeb, Aramaic And
Nabataean Inscriptions From North-West Saudi Arabia, Riyad 1993.
140
768
() Que Dusars et Martaba et Allat et Manat et Qays maudissent celui qui vendrait ce caveau,
ou l'achterait, ou le mettrait en gage, ou le donnerait ou en tirerait les corps, ou celui qui y
enterrerait d'autres que Camcam et sa fille et leurs descendants.
MASHRAQITAN
769
Desse solaire qatabanite : Celle qui se lve.
M-N
770
Divinit sud-arabique.
al MATIN
771
Le dieu ferme la Mecque.
MONIMOS
Dieu doux Emse.773
Voir Munim.
Montagnes
La divinisation des montagnes est un caractre partag par toutes les religions orientales,
774
de Hittites aux Hbreux. Les Arabes antiques la pratiquent aussi et les sources
768
Cf. le dictionnaire des dieux arabes, partie IV.
769
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.268.
770
A. van den Branden, Les divinits sud-arabes Mn et Wrfw, Bi. Or. 16, 1959.
771
Corpus coranique 51/58.
772
J. Ryckmans, Une plaquette de cuivre avec ddicace sabenne la Mre des desses, Fs.
Leslau 1991,
773
D. Sourdel, Les cultes, p.75 ; Julien, Discours 4.
774
Richard J. Clifford, The Cosmic Mountain in Canaan and the Old Testament, Harvard Semitic
Monographs 4, Cambridge, Mass. 1972
141
775
musulmanes ne peuvent gure le dissimuler. Surgit aussi parfois un Ange des montagnes,
qui les personnifie.
Les signes.
(Tabari, Histoire des prophtes et des rois III 65-6).
Or, vers l'poque o Gabriel allait apporter Muhammad sa mission prophtique, celui-ci en
remarquait les signes. Il voyait, la nuit, en songe, sans le connaitre et non sans en prouver de la
crainte, Gabriel sous la forme d'un tre norme. Quand il marchait seul dans la ville de la Mecque, il
entendait sortir des pierres, des dcombres et des animaux, des voix qui lui disaient :
-Salut toi, envoy dAllah!
Cette anne, Muhammad, en quittant la montagne, vint auprs de Khadija et lui dit :
- Khadija, je crains de devenir fou.
- Pourquoi? lui demanda celle-ci.
-Parce que, dit-il, je remarque en moi les signes des possds : quand je marche sur la route,
j'entends des voix sortant de chaque pierre et de chaque colline
Ptroltrie.
(Tirmidhi, Hadith).779
Selon Abu Musa , le messager dAllah a dit:
-Chaque fois que quelqu'un meurt et que le pleureur de la tribu se lve pour dire: Oh mon deuil
pour ma montagne! Oh mon deuil pour mon seigneur! et autres noms pareils, on charge deux
anges de le pousser brutalement avec leurs poings dans sa poitrine en lui disant: L'tais-tu
vraiment?
775
Ch. Robin, Les montagnes dans la religion sud-arabique, in Fest. Hfner; Z . R . E l - N a g g a r , Sour
ces of Scientific Knowledge: The Geological Concept of Mountains in the Qur an, H e r n d o n , 1 9 9 1 ; K . R . S t e v
e n s o n , I f E a r t h C o u l d S p e a k : T h e C a s e o f t h e M o u n t a i n s a g a i n s t Y H W H i n E z e k i e l 6 : 3 5-
3 6 , i n N . H a b e l , e d . E a r t h S t o r y , P s a l m s , P r o p h e t s. S h e f f i e l d , 2 0 0 ; D. Knstlinger, "Tur und
Gabal im Kuran." RO 5, 1927 .
776
Asha affirme quelle est la seule avoir vu Gabriel. Une telle audace dans llucubration est due
son statut trs privilgi auprs de Muhammad. Elle se sert de telles affirmations pour consolider
son pouvoir politique aprs 632. Les hadiths provenant delle en font souvent une petite vantarde.
777
Celui-ci est un personnage nouveau, inconnu par ailleurs ; encore une tranget de la tradition
islamique.
778
Les montagnes de la Mecque Abu Qobays et Al Ahmar.
779
An Nawawi 1666.
142
montagne de Qaf et il est comme le doigt au milieu de lanneau. Cette montagne est couleur
dmeraude et bleue. Aucun homme ne peut y arriver, parce quil faudrait pour cela passer quatre
mois dans les tnbres. Il ny a dans cette montagne ni soleil, ni lune, ni toiles, et elle est tellement
bleue, que la couleur azure que tu vois au ciel vient de lclat de la montagne de Qaf qui se
rflchit dans le ciel, et il parat de cette couleur. Si cela ntait pas ainsi, le ciel ne serait pas bleu.
Toutes les montagnes que tu vois dans le monde tiennent la montagne de Qaf. Sache que si la
montagne de Qaf nexistait point, toute la terre tremblerait sans cesse, et les cratures ne pourraient
point vivre sur elle.
La Prire du Golgotha.
(Apocryphes thiopiens V 34).781
780
Il peut sagir du mme (AL TUR) ; le Sina (SINA, SININ, de l'hbreu SENEH, "le Buisson
ardent") est associ la croissance des olives ; cf. M. Cook, Muhammad, Oxford 1983, p. 70.
781
Ed. Basset.
143
Par Jrusalem,
par le mont Thabor,
par la montagne de Sion,
par celle des oliviers.
al MUBIN
782
Le dieu dit vident pour des Mecquois.
MUHAMMAD
Divinit arabe puis musulmane, la mythologie foisonnante. Il ne possde pas didole, mais
nous en connaissons des portraits trs prcis. Il est de forme humaine, et possde quantit de
qualits surhumaines, prsentes dans des milliers de textes.
Il peut tre considr comme un pardre dAllah, si lon est gure convaincu par tout ce qui
concerne les prophties.783
Dans certaines sectes et confrries mystiques, notamment grce la notion miraculeuse de
Lumire de Muhammad, le personnage sort en totalit de sa nature humaine, pour accder
un statut surnaturel.
al MUHIN
784
Le dieu destructeur, la Mecque.
al MUHLIK
785
Le dieu destructeur, la Mecque.
MUNADDIH
786
Divinits gnriques protectices de lirrigation en Arabie du Sud : Ceux qui irriguent.
MUNADDIHAT
787
Forme fminine des Munaddih.
al MUNDIH
782
Corpus coranique 24/25.
783
Cf. partie X.
784
Corpus coranique 8/18.
785
Corpus coranique 28/59.
786
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p.45.
787
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 45.
144
788
Dieu de lirrigation et dieu protecteur (des troupeaux?).
al MUNTAQIM
789
Le dieu vengeur la Mecque.
al MUHARRIQ
790
Idole des Banu Bakr ibn Wayl et dautres clans des Rabia, en Arabie du nord.
al MUHAYMIM
791
Le dieu prservateur, la Mecque.
al MUMIN
792
Le dieu pacificateur la Mecque.
al MUNTABIQ
A lorigine, une statue de bronze creuse qui prononce des paroles oraculaires. Elle est
adore par une tribu himyarite. Au moment de sa destruction par les musulmans, on y
793
trouve un sabre, qui est fut vole par Muhammad. Le nom est connu par des thophores.
794
al MUNIM
795
Dieu de Palmyre connu par une ddicace.
788
Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147 ; Jamme, Sabaean and Hasaean
inscriptions 1966, p.271 ; Branden, Les textes thamudens de Philby 1956, p. 19.
789
Corpus coranique 32/22.
790
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 128.
791
Corpus coranique 59/23
792
Corpus coranique 59/23.
793
Yaqut, Gographie IV 665.
794
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
795
J. Starcky, Relief ddi au dieu Munim, Semitica 22, 1972.
796
Ed. Talbot.
145
al MUQIT
797
Le dieu vigilant, la Mecque.
al MUQTADIR
798
Le dieu rpartisseur la Mecque.
al MUTTALIB
La prsence de cet anthroponyme peut surprendre, et mrite un explication. Al Muttalib est
l'arrire-grand oncle de Muhammad, sur lequel les renseignements sont trs limits, en
comparaison de son frre Hashim, bien plus prestigieux. Son propre fils est appel d'une
faon parfaitement anormale "Abd al Muttalib" -esclave d'al Muttalib- et non "Ibn al
Muttalib" -fils d'al Muttalib- comme il serait normal dans une famille arabe, aristocratique
qui plus est : le fait d'tre identifi un esclave est disqualifiant dans ce type de socit. La
799
Tradition (Tabari, ibn Hisham) a grandement pein pour expliquer une telle tranget.
Une solution intressante au problme serait simplement de considrer que le nom Abd al
Muttalib est un nom thophore, de structure parfaitement banale : ainsi, al Muttalib devient
le nom d'une divinit. La manipulation permet d'enlever l'ascendance de Muhammad la
souillure que serait la soumission religieuse une divinit.
Ce n'est qu'une hypothse, mais qui vaut d'tre prsente, jusqu' preuve du contraire.
797
Corpus coranique 4/87.
798
Corpus coranique 86/8, 75/40.
799
Cf. partie IX.
800
Les charges de gestion du sanctuaire.
801
Ed de Pliade, trad. Cheddadi.
802
ABD.
146
Shayba prit, depuis lors, le nom de Abd al Muttalib.
MUTIB
803
Nom de dieu prsent au pays de Sabens mais aussi en Arabie du nord. La racine signifie
804
Qui accomplit. Ce type de divinits protge les rcoltes.
MUTIBMADHGAB
805
Dieu saben, qui assure la moisson.
MUTIBNATYAN
806
Dieu dont le nom signifie Qui garantit lhumidit. Il appartient au panthon saben et
se rlve particulirement populaire.
MUTIBNATYAN ATHAT
807
Dieu local saben, driv du prcdent.
MUTIBNATYAN ABHMY
808
Le dieu de lhumidit vgtale, considr comme le Pre Protecteur par les Sabens.
MUTIBNATYAN ABRDAW
Le dieu de lhumidit vgtale, considr par les Sabens comme Pre de bonne volont.
809
MUTIBNATYAN ABSHAR
810
Le dieu de lhumidit vgtale, considr par les Sabens comme Pre Soigneux.
803
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
804
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 46.
805
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 46.
806
Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147 ; Jamme, Sabaean and Hasaean
inscriptions 1966 1956, p.265 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 46.
807
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 42.
808
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 46.
809
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 46.
810
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 46.
147
MUTIBNATYAN ABSHAFQ
811
Le dieu de lhumidit vgtale, considr par les Sabens comme Pre Amoureux.
MUTIBNATYAN ZWAARDAN
812
Le dieu de lhumidit vgtale, considr par les Sabens comme Rocher Favorable.
MUTIBNADHGAB
813
Dieu saben : Celui qui accomplit.
MUTIBQABT
814
Dieu saben : Celui qui assure la moisson.
MUTIM AL TAYR
Une des idoles de la banlieue de la Mecque.
811
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 46.
812
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 46.
813
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.272.
814
Jamme, Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.272 ; Ryckmans, Les religions arabes
prislamiques 1951, p. 46.
148
N
NABAL
815
Dieu saben et minen dont lorigine est peut-tre madianite.
NAHASTAB
816
Le dieu Bon-serpent ; aussi attribut du dieu Wadd?
NAHAR
817
Le dieu de la Clart au pays de Safa.
NAHR AL FIDA
Le Feu du rachat, qui correspond un symbole de victoire, qui avertit du butin se
818
partager .
NAHR AL GHADR
815
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 47.
816
Jamme, Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.263 ; Ryckmans, Les religions arabes
prislamiques 1951, p. 39.
817
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 23.
818
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 14.
149
Le Feu de la Trahison est allum al Akhshab, au dessus de Mina, loccasion de
819
labandon dun protg par son protecteur.
NAHR AL HARB
820
Le Feu de la Guerre doit prvenir les voisins du danger qui arrive.
NAHR AL HARRATAYN
Feu connu par une longue lgende, o il affronte un certain Khalid ibn Sinan, considr
821
comme un des premiers prophtes arabes. Il ressemble en fait une sorte de serpent.
822
(ibn al Athir I 270).
Et parmi les miracles quil accomplit, on cite le fait qun feu apparut en Arabie et les gens sen
laissrent sduire et furent su le point de ladorer. Khalid prit alors sa canne, pntra en son milieu
et le disloqua ; puis le feu sest teint, alors quil tait encore en son milieu.
NAHR AL ISTISQA
Trs ancienne institution mise en pratique en cas de scheresse : des feux sont attachs des
823
animaux, sur leurs pattes et leurs queues et envoys vers les hauteurs. Le rite est alors une
puissance qui doit apporter la pluie. Les pratiques musulmanes sont repris cette coutume,
sous la forme dune prire spciale qui doit faire tomber la pluie.
NAHR AL MUZDALIFA
824
Le feu du dieu Quzah, matrialis par un pyre rupestre. Il se trouve dans le sanctuaire
825
de Muzdalifa, prs de la Mecque.
Le feu de Muzdalifa
(ibn Sad, Tabaqat I 72).
Qusayy a introduit le feu brlant Muzdalifa, quand il sest arrt l, de telle faon que toute
personne se rendant Arafat puisse le voir. Le feu ne cessa pas de brler dans la priode de
jahiliyya la nuit de lassemble (LAYLAT JAM).
826
(ibn Hawqal, Configuration de la Terre 29).
819
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 15.
820
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 14.
821
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 17.
822
Cit par Fahd, Le Panthon arabe 1968.
823
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 10.
824
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 10.
825
Yaqut, Gographie IV 85-6 ; F. Buhl, Encyclopdie de l'Islam2 VII p. 826-7
150
A Muzdalifa se trouve le Lieu saint du Marquage, emplacement de la prire, o l'imam accomplit en
une fois les prires du coucher du soleil, du soir, et de l'aurore du lendemain.
NAHR AL QIRA
Le Feu de lHospitalit, allum en hiver pour attirer les voyageurs par sa chaleur. Le
827
thme est trs frquent en posie de louange et de satire .
NAHR AL SALIM
Le Feu de celui qui est sain et sauf est allum pour rveiller un homme qui a t mordu
828
par un animal.
NAHR AT TAHALUF
Le feu des Pactes est allum au moment de la conclusion dun accord : le feu est appel
829
comme tmoin et menace contre les contrevenants.
NAHR AT TARD
830
Le Feu du Renvoi, allum pour viter le retour dun hte indsirable.
NAHY
Dieu trs invoqu par les Thamoudens, dont le nom signifie Intelligent. Mais il se
831
rpand tardivement, partir du Vme sicle.
826
Ibn Hauqal, Kitap Surat al Ard, ed. Kramers/Wiet, Beyrouth 1964.
827
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 14.
828
On estime que le sommeil favorise la maladie ; cf. Fahd, Le Panthon arabe 1968 p. 16.
829
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 15.
830
Fahd, Le Panthon arabe 1968, P. 14.
831
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 105.
151
NAKRAH
832 833
Dieu solaire des Minens et Sabens (?) , correspondant Shams. Il existe aussi la
forme Nakrahum.834
835
(inscription de la muraille de Baraqish -c. 340-).
Ammisadaq () et Sad (), chefs des caravaniers minens, gens partis en expdition pour faire du
836
ngoce avec eux en Egypte, en Assyrie-Babylonie et en Transeuphratne ( ) alors que Athtar dhu
Qabd, Wadd et Nakrah avaient sauv leurs personnes et leurs biens et les avaient avertis des
hostilits que Saba et Khawlan avaient engages contre leurs personnes, leurs biens et leurs btes
837
de somme sur la piste entre Mayn et Ragmat , et de la guerre qui svissait entre le Sud et le Nord,
838
et alors que Athtar dh-Qabd, Wadd et Nakrah avaient sauv leurs personnes, et leurs biens du
cur de l'Egypte lors du conflit qui eut lieu entre les Mdes et l'Egypte ().
NAKRAH SHIMAN
Dieu Qaryat al Faw, le Patron.839
NANI
Divinit des Arabes, dnomms Arbaye en syriaque. 840
NAR
Variante de Nr.
NASR
841
Cette divinit solaire serait originaire dArabie centrale. Elle se rpand ensuite au
842 843
Ymen, autour du temple de Bana Saba . Elle est lie laigle ou au vautour.
832
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
833
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147.
834
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.268.
835
C. Robin, LArabie Antique de Karilil Mahomet, Edisud, 1991, p. 59-62.
836
La Syrie.
837
Najran.
838
Les divinits.
839
A.M. Al Tayeb al Ansari, Qaryat al Faw , Routes dArabie, Paris, 2010, p.312.
840
Thodore bar Koni, Commentaire de la Bible, scholia 250.
841
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 176
842
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.273.
152
Sa notorit fait quelle est intgre au corpus coranique, et fait ainsi partie, selon la
terminologie islamique, des idoles noachiques.
Lidole.
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 8c).
Les Himyar adorrent Nasr, dans la localit appele Balkha. A ma connaissance, personne de la
tribu des Himyar ne porta le nom de ce dieu. Il nest pas non plus fait mention de lui dans la posie
des Himyar ni dans la posie arabe en gnral.
843
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 331 ; le dieu est appel NISHRA ou
NESHRO en aramen/syriaque ; Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 132. Sans doute le vautour au
dpart, qui s'est transform en aigle, volatile plus valoris; W.W. Mller, Adler und Geier als
arabische Gottheiten, Stud. O. Kaiser, Gttingen 1994.
844
M.J. Kister, "Labbayka, allahuma, labbayka...": on a monotheistic aspect of jahiliyya practice",
JSAI 1/1980, p. 39, 55.
845
Nasr, le dieu-Aigle, est dnomm Allah dans son sanctuaire, comme peut-tre, l'origine, Hobal
tait appel Allah dans la Kaba.
153
NAWRAN
846
La Lumire divinise? dans la pays saben.
NAWRAWU
847
Forme drive de la prcdente, qui peut tre pardre dAthtar.
NAWSHUM
848
Dieu saben, peut-tre funraire : Celui qui perd .
NEBO
Sans doute le Nabu msopotamien.
849
(Jacob de Saruj, Discours des idoles).
(Satan) avait donn Edesse Nbo.
NMSIS
NMSIS est une appelation grecque qui dsigne la grande desse Manat, et identifie le
850
sort et la vengeance, dont on connait limportance pour les populations bdouines.
NISHAR
851
Divinit collective qatabanite.
NISWAR
852
Forme drive de la prcdente, prsente dans le calendrier minen.
NUHAY
Ancienne divinit arabe.
846
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147 ; Jamme , Sabaean and
Hasaean inscriptions 1966, p. 266.
847
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 42.
848
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.274.
849
Zeitung d. Deutsch. Morgenland. Gesellschaft 29, p. 131.
850
Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, 1956, p. 214.
851
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p. 273 ; Ryckmans, Les religions arabes
prislamiques 1951, p. 46.
852
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 40.
154
853
(inscription dEsarhaddon).
Jai rpar les idoles de Atarsamayn, Day, Nuhay, () les dieux des Arabes
NUHM
Idole des Muzayna, dont le nom est souvent port par les hommes : dans les tribus des
854
Hawazin, des Baghila, les Khuzaa, les Hamdan. Le rite Nuhm comporte un jet de
855 856
cailloux, une lithobolie et le partage rituel de la viande.
NUR
857
La Lumire, dieu des Palmyrniens, et des Safatiques . Il est connu dans le calendrier des
858 859
Minens . C'est aussi un des noms donn au dieu de la Mecque.
O
853
Datation : 680-669 ; Pritchard p. 291 (IV 1-13) ; commentaire in Weiss-Romarin, JSOR 16-1932, p.
32.
854
G. Ryckmansn Inscriptions sud-arabes, Le Muson 50/ 1937, p.137; Wellhausen, Reste pp. 57-58.
855
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 134.
856
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
857
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 23.
858
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 40.
859
Corpus coranique 24/35.
155
OBODAS
Dieu nabaten, et prsent dans le Sina, se confondant peut-tre avec un toponyme?860
OBODAT
861
Roi nabaten divinis. Connu par les thonymes.
862
Inscriptions funraires nabatennes (Madayn Saleh).
N. 10.
De l'an 77 aprs J.-C.
Ceci est le caveau de Hoynat fille d'Abdobodat, pour elle, pour son fils et ses descendants, et pour
ceux qui produiront en leur main, de la main de Hoynat, un crit en cette forme " Qu'un tel soit
enterr en tel caveau." Ce caveau a appartenu Abdobodat, Hoynat ou Abdobodat fils de
Malikat, soit Abdobodat soit Hoynat, soit tous ceux qui ce caveau l'crit que voici : " Qu'il soit
enterr dans ce caveau, ct d'Abdobodat. "
OHOD
Laffection que porte Muhammad une montagne trahit sans doute lattachement une
ancienne puissance qui y est localise.
860
L. Nehme, Le dieu Obodas chez les Nabatens: hypothses anciennes et dcouvertes rcentes, I.
Sachet (ed.), Dieux et desses dArabie: images et reprsentations, Actes du colloque de Paris, 2007
861
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
862
Traductions d'E. Renan, dans " Documents Epigraphiques recueillis dans le nord de l'Arabie par
C. Doughty "; J. F. Healey, S. al-Theeb, The Nabataean Tomb Inscriptions Of Mada'in Salih,
(Journal Of Semitic Studies Supplement I 1993); Solaiman Abdal Rahman al-Theeb, Aramaic And
Nabataean Inscriptions From North-West Saudi Arabia, Riyad 1993.
863
Anas ibn Malik.
864
Cest la montagne la plus proche de Mdine.
156
taient les oncles de Mzen. Sa mre s'appelait Zeyneb bint Abdullah ibn Rabia Ibn
Khaws.
OMAR
Nous verrons que le personnage est trs important dans la construction de la doctrine, qui,
sans peut-tre le vouloir, lui attribue une place de quasi-prophte, et une autorit
suprieure.
OURANOS
Pour les Grecs, Ouranos est la puissance primordiale du ciel : la notion recouvre sans
difficult les dieux astraux, clestes et ceux de la pluie que vnrent les Arabes et dautres
peuples smitiques.
865
(Arrien, Anabase dAlexandre 7, 20, 1).
Il existe une histoire courante selon laquelle Alexandre avait entendu que les tribus des
866
Arabes ne vnraient que deux dieux, Ouranos (). Ouranos, parce quils descendaient
de lui, et parce quil contenait en lui toutes les toiles et le soleil en particulier, dont les
meilleurs avantages et les plus vidents arrivaient dans toutes les directions vers les
hommes.
PAKEIDAS
867
Le Saint dieu, dont le nom signifie Surveillant, en aramen .
PRI
865
Ed. Savinel, Paris, 1984.
866
Le ciel personnifi chez les Grecs.
867
Paqida.
157
Des fes, issus du fond culturel iranien, qui font une entre subite dans lHistoire de
Muhammad, sur le chemin de Taif. Peut-tre un indice de la prsence sassanide dans la
rgion. Lhistoire a permis peut-tre aussi de montrer aux Iraniens comment une partie de
leur mythologie sest rapidement islamise, grce ce conte enfantin.
PHNIX
Oiseau mythique dArabie. De nombreuses cultures imaginent des oiseaux merveilleux;
celui-ci est le plus connu, notamment par sa facult decrer sa propre chaleur, qui finit par
le brler, tandis quil renait ensuite de ses cendres. La mythologie le fait venir dArabie du
sud, o il est bien sr au culte du soleil.871
868
Des fes de la tradition perse: Tabari est lui-mme trs influenc par sa culture d'origine et il
n'est pas tonnant de le voir inventer cet pisode.
869
Corpus coranique 46/28.
870
Unit de distance perse quivalent une heure de marche.
871
Silvia Fabrizio-Costa (d.), Phnix : mythe(s) et signe(s), actes du colloque international de Caen (12-
14 octobre 2000), Francfort, 2001 ; F. Lecocq, Luf du phnix. Myrrhe, encens et cannelle dans le
mythe du phnix , Lanimal et le savoir, de lAntiquit la Renaissance, Schedae 2009 .
158
(Pline, Histoire Naturelle 10/2).872
L'Inde et l'thiopie produisent surtout des oiseaux de couleurs trs diverses, et tels qu'on ne saurait
les dcrire. Le plus clbre de tous nat dans l'Arabie : c'est le phnix, si toutefois son existence
n'est pas une fable ; il est unique dans l'univers entier, et on ne l'a pas vu souvent. On lui donne la
taille de l'aigle, un plumage clatant comme l'or autour du cou; du reste, pourpre, une queue d'azur
entremle de plumes roses, des crtes sous la gorge, et une huppe qui pare sa tte. Le premier
parmi les Romains qui en ait parl, et le plus exact, est Manilius, ce snateur si clbre par les
connaissances qu'il ne devait qu'a lui seul : il dit que personne ne l'a vu mangeant; qu'en Arabie il
est consacr au Soleil; qu'il vit cinq cent neuf ans ; que vieillissant il se construit un nid avec des
branches de cannelle et d'encens; qu'Il le remplit de parfums, et qu'il meurt dessus; que de ses os et
de sa moelle il nat d'abord une sorte de vermisseau qui devient un jeune oiseau; que d'abord il
rend les honneurs funbres son prdcesseur; qu'il porte le nid tout entier prs de la Panchaia,
dans la ville du Soleil, et qu'il le dpose sur un autel. Le mme Manilius expose que la rvolution de
la grande anne s'accomplit avec la vie de cet oiseau; qu'alors une nouvelle priode, avec les mmes
caractres, s'ouvre pour les saisons et les astres, et qu'elle commence midi le jour ou le soleil entre
dans le signe du Blier. Il ajoute que cette priode tait sa deux cent quinzime anne sous le
consulat de P. Licinius et de Cn. Cornelius au moment ou il crivait. Cornlius Valrianus a
rapport que le phnix passa en gypte, sous le consulat; de Q. Plautius et de Sex. Papinius. Cet
oiseau fut apport Rome pendant la censure de l'empereur Claude, l'an 800 de Rome, et on
l'exposa dans les comices, ce qui est attest par les Actes; mais personne ne doute que ce ne ft un
faux phnix.
872
Ed. E. Littr.
159
Q
al QADIR
873
Le dieu puissant, qui a le pouvoir, qui est capable, la Mecque.
QAF
Montagne sacre et primordiale pour la Tradition Islamique.
La montagne de Qaf.
(Tabari, Histoire des Prophtes et des Rois I 26-7).
Le prophte dit : Allah a cr la montagne de Qaf tout autour de la terre. On la nomme le pieu de la
874
terre, comme il est dit dans le Coran : Les montagnes sont des pieux.
Ce monde est au milieu de la montagne de Qaf, et il y est comme le doigt est au milieu de l'anneau.
Cette montagne est couleur d'meraude bleue. Aucun homme ne peut y arriver, parce qu'il faudrait
pour cela passer quatre mois dans les tnbres. Il n'y a dans cette montagne ni soleil, ni lune, ni
toiles, et elle est tellement bleue, que la couleur azure que tu vois au ciel vient de l'clat d la
montagne de Qaf qui se rflchit sur le ciel, et il parait de cette couleur. Si ce n'tait pas ainsi, le ciel
ne serait pas bleu. Toutes les montagnes que tu vois dans 1e monde tiennent la montagne du Qaf.
Sache que, si la montagne de Qaf n'existait point, toute la terre tremblerait sans cesse, et les
cratures ne pourraient point vivre.
al QAHIR
875
Le dieu qui domine, la Mecque .
al QALS
Idole de la tribu des Tayyi.
873
Corpus coranique 6/37 ; Gaudefroy-Demonbynes 1957, p. 280.
874
Corpus coranique 78/7.
875
Corpus coranique 6/18 ; Gaudefroy-Demonbynes 1957, p. 269.
160
(ibn Kathir, Sira 58).
As Suhayli a dit de son ct : Aja et Selma, les deux montagnes qui se trouvent dans la
terre du Hidjz ont t appeles ainsi du nom d'un homme nomm Aja Ibn Abd al Hayy
qui avait commis l'adultre avec Selma Bint Hayy. Ils furent crucifis entre ces deux
montagnes qui prirent ds lors leurs noms. Entre les deux montagnes se trouvait une
idole appartenant Tayy et nomme Qals.
al QAWIY
876
Le dieu fort, la Mecque .
QAYN
877
Dieu forgeron secondaire des Thamoudens.
QAYNAN
878
Dieu saben, issu sans doute du Qenu babylonien.
QAYS
Lexistence de cette divinit se devine par labondance des thophores en Qays, prcd
879
Imru-. On peut le reprocher de la divinit Quzah.
QAYS de Hgra
Dieu nabaten dHgra, protecteur des tombes.
880
Inscriptions funraires nabatennes (Madayn Saleh).
N. 2. De l'an 2 de J.-C.
876
Corpus coranique 8/54.
877
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 111.
878
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.273 ; Ryckmans, Les religions arabes
prislamiques 1951, p. 46.
879
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 136.
880
Traductions d'E. Renan, dans " Documents Epigraphiques recueillis dans le nord de l'Arabie par
C. Doughty "; J. F. Healey, S. al-Theeb, The Nabataean Tomb Inscriptions Of Mada'in Salih, (Journal
Of Semitic Studies Supplement I 1993); Solaiman Abdal Rahman al-Theeb, Aramaic And Nabataean
Inscriptions From North-West Saudi Arabia, Riyad 1993.
161
881
() Que Dusars et Martaba et Allat et Manat et Qays maudissent celui qui vendrait ce caveau,
ou l'achterait, ou le mettrait en gage, ou le donnerait ou en tirerait les corps, ou celui qui y
enterrerait d'autres que Camcam et sa fille et leurs descendants.
QAWIM
882
Le dieu puissant, dans le pays de Saba : dieu de la nuit, de la guerre, et gardien des
caravanes.
al QAYNAN
Dieu des forgerons en Arabie du Sud.
al QAYYAM
883
Le dieu prsent pour les Mecquois .
QISMAYA
Dieu considr comme bon Palmyre.
884
(Inscription palmyrenne, 63 ap. J.-C.).
Au mois delul, lan 375. Ces autels, Bara fils de Maqimu fils de Tauray fils de Bara des
Banu Maththbol, les a offert a Arshu, Qismaya et aux filles dAllah, les dieux bons pour la
vie de Moqimu son pre, pour sa vie lui, pour la vie de ses enfants et la vie de son frre.
al QONNARA
Divinit trange, assimile au Posidon des Grecs, dont le nom signifie le dieu crateur de
885 886
la terre ; il a pour attribut les phnomnes terrestres comme les sismes .
881
Cf. le dictionnaire des dieux arabes, partie IV.
882
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 42.
883
Corpus coranique 7/179.
884
J. Teixidor, Un culte arabe prislamique Palmyre daprs une inscription indite, CRAI 1985,
p. 286.
885
Starcky , Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, 1956, p. 205.
886
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p. 25-6.
887
Syria 19, 1938, p. 78.
162
QOS
888
Divinit ancienne, atteste dans le nord de lArabie, la Palestine, le Haurran.
al QUDDUS
889
Le Saint, puissance honore la Mecque . La formule peut s'employer pour toutes les
divinits.
QURAN
Idole islamique, vnre sous forme dun livre.890 Le culte consiste le rciter, et
lapprendre par coeur, tout en ladmirant,et le plus souvent, sans tre capable de le
comprendre. Cest par lui que sexprimerait loracle dun autre dieu, Allah.
Car cest la pratique et ce sont les humains qui construisent une religion.
QUZAH
891
Dieu de la guerre et de lorage, que le nom mme relie au phnomne de larc-en-ciel
892. Il est traditionnellement associ aux feux sacrs, et la station de la Mecque vnre
par les Quraysh, celle de Muzdalifa, sans doute sous la forme dun rocher. Le culte aurait
t insittu par Qussay et il se perptue aprs la rforme islamique.893
Arafa est un roc dans une plaine entoure de montagnes. Mina ne conserve plus que le souvenir dAbraham,
car la mosque de Khayf continue de ne pas livrer son secret. Seul Quzah le dieu de Muzdalifa, spcialement
vnr par les Quraysh-Hums, a une personnalit. Selon la tradition, il est le dieu de lorage, de lclair et du
tonnerre quil lance de son arc, larc de Quzah, larc-en-ciel, qui finit par apparaitre quand tout sapaise. La
montagne quil habite Muzdalifa est appele aussi Quzah et Thabir. Un feu y brle constamment. On
retrouvera plus loin les processions et illuminations . Au Sina, Yahveh tait le matre du tonnerre : Allah lest
aussi.
(Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.54).
894
(ibn Sad, Tabaqat VII 7, 41).
Le feu de Quzah existait au temps de lIgnorance.
888
J. Teixidor 1977, p. 89-90.
889
Corpus coranique 59/23.
890
K. M. OConnor, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. popular and talismanic use of the Qur'an; C.
Hams, L'usage talismanique du Coran, Revue dHistoire des Religions 2001.
891
Wellhausen, Reste, p. 67, 209 ; Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.138-140 ; Ryckmans, Les religions
arabes prislamiques 1951, p. 18 ; M. Borrmans, "Les prires du plerinage de la Mecque",
Recherches d'Islamologie, Recueil Anawati/Gardet, Louvain 1977; J. Henninger, Pre-islamic Bedouin
Religion, Studies on Islam, New York 1981, p. 117.
892
QAWS QUZAH.
893
Fahd, Le Panthon arabe, p. 10.
894
Ed. Bewley.
163
(Dawud, Hadith 10/1930).
Quand est venu le matin, le prophte est mont sur Quzah et il a dit :
895
-Cest Quzah, et cest un endroit pour une station , et toute la zone de al Muzdalifah est une
station. Jai sacrifi des animaux cet endroit, et lensemble de Mina est un lieu de sacrifices.
Alors sacrifiez chez vous.
QUTRUB
Un des esprits monstrueux du dsert.
895
Dans le cadre du plerinage.
164
R
RAAT
896
Il s'agit de la beaut, la grce. Soit une pithte pour Ruda, soit une divinit stellaire.
897
En Arabie du sud, le sens du nom est nfaste : cest Celui qui fait peur.
898
On peut distinguer un lien avec le mot arabe RAD, le tonnerre.
RABB
A lorigine, le Rabb est le seigneur dun lieu : la puissance qui domine un endroit et en fait
899 900
un sanctuaire. Ce nom est aussi donn aux prtres en Arabie du sud , ce qui confirme
lorigine anthropomorphique de la formule. Rabb est le mot quemploie Muhammad dans le
dbut du Coran, bien plus que le Allah de la suite. Le premier exprime bien plus lide de
puissance surnaturelle au public mecquois que le second, trop abstrait et gnral.
896
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 112.
897
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.274 ; Branden 1956, p. 20.
898
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 46.
899
Jeffery, The Foreign vocabulary of the Quran 1938, p. 136-7 ; M. Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet,
1957, p. 264-5; J. Chehold, Note sur lemploi du mot Rabb dans le Coran, Arabica 5, 1957; R. D.
Wilson, The Use of the Terms "Allah" and "Rab" in the Koran, The Muslim World 10/1920; A.F.L.
Beeston, The lord of HDS, votive text, AION 42/1982; J. Chabbi, Le Coran dchiffr 2008, p.60,199,
251, 269.
900
Ryckmans, Inscriptions sud-arabes , Le Muson 66/1953, p. 30.
901
A la bataille dHonayn ; les combats, instants de panique et dexhaltation sont propices la
remonte involontaires de comportements rflexes, y compris de la part de Muhammad lui-mme.
165
Les Arabes nomment quelquun qui est obi un sayyid, cest--dire un matre, un chef ou un
902.
prince : rabb : seigneur Egalement Rabb un homme qui arrange ou amliore une affaire.
903
quelquun qui possde une chose et qui en est matre est aussi le Rabb de cette chose.
RABB al FALAQI
Une divinit de type astrale, instrumentalise par Muhammad. Sa prsence dans une
sourate coranique trs primitive et fonction magique milite fortement en faveur de
lexistence certaine de cette puissance.
906
(Corpus coranique d'Othman 113/1-5).
902
Les pratiques islamiques imposeront ensuite dabandonner le mot RABB dans le vocabulaire
social.
903
MALIK : roi.
904
W. Marais, Le Diwan dAw ibn Hajar, Arabica 24/1977; Rudolf Geyer, Gedichte und
Fragmente des "Aus ibn Hajar" in Sitzungsberichte der Philosophisch-Historischen Classe der
Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, vol.126, Vienna, 1892.
905
Le dieu de la cit, le protecteur de la communaut.
906
La sourate la plus courte.
166
Dis :
-Je me rfugie auprs du seigneur de laube contre le mal de ce quil cra, contre le mal dune
907
obscurit quand elle stend, contre le mal de celles qui soufflent sur les noeuds et contre le mal
dun envieux qui envie.
Ddicaces.
909
(Inscription de Palmyre, 235 ap. JC).
Au seigneur des mondes, le bon, le misricordieux, rend grces Manay, fils de Malikh le
grand, fils de Manay Roma, pour son salut, le salut de ses fils et frres.
mois de Sebat, lan 546.
910
(Inscription de Palmyre, 115 ap. J.-C.).
Au seigneur du monde ont offert Auidu, Malku, Yarhibola et Hagegu, les fils de Bolemma,
fils de Auidai, fils de Bolemma Arab (?) pour leur salut et le salut de leurs fils, et en
lhonneur de la tribu des Banu Shoada, leurs proches, au mois de shebat, le 7me jour de
lan 426.
911
Inscription arabe de Madayn Saleh (267).
Ceci est la tombe dont K b. H a pris soin pour sa mre, Raqush bint A. Elle est mort al
Hijr dans lanne 162 dans le mois de tammuz. Que le Seigneur du Monde maudisse
quiconque fait sacrilge contre le tombe et louvre, en dehors de sa descendance! Quil
maudisse aussi celui qui enterre (quelquun dans la tombe) et qui le dplace de l! Que
celui qui enterre... sois maudit!
907
Rituel de magique sympathique.
908
Dussaud 1955, p. 155.
909
J. Cantineau, Inventaire VI p. 14 : Le matre du monde ou matre de lEternit semble un titre
du dieu anonyme, quon appelle dordinaire celui dont le nom est bni jamais. on ne peut
sempcher de penser au titre que le Qoran donne Allah : Matre de lunivers, matre du monde.
910
C. Dunand, Palmyre, le sanctuaire de Baalshamin III, p. 39.
911
J. F. Healey & G. R. Smith, "Jaussen-Savignac 17 - The Earliest Dated Arabic Document (A.D.
267)", Atlal (The Journal Of Saudi Arabian Archaeology), 1989, Volume 12, pp. 77-84.
167
Mais vous ne voudrez quautant que voudra Allah, seigneur des mondes!
RABB al ARD
Seigneur de la Terre dans le corpus coranique.
912
Ici, dans la sourate mise en tte de loeuvre, Muhammad a mis toutes les appelations possibles
dune divinit la Mecque.
913
Dj dans le Coran, Muhammad se livre une bauche dexgse, trs rduite nanmoins, car la
dnomination est encore bizarre aux oreilles des Mecquois.
168
RABB al ARSH
Seigneur du trne dans le corpus coranique.
RABB AWWAN
Almaqah, dieu saben, sous sa forme topique de Seigneur dAwwan, du nom de son
915
sanctuaire. Mais lappelation se rpand bien au-del.
RABB al BAHT
916
Dieu du Sort, quivalent de la Tykh grecque, autour de Harran .
917
(ibn an Nadin, Fihrist 323).
(Les Harraniens) jenaient en l'honneur de Rabb al-Baht et, durant la nuit, ils brisaient en petits
morceaux du pain mou qu'ils mlangeaient avec de l'orge, de la paille, de rsine de pin (LUBAN) et
de myrte vert ; ils arrosaient le tout d'huile, le malaxaient et en aspergeaient leurs maisons, en
disant :
- visiteurs nocturnes (TURRAQ) du sort! Voici du pain pour vos chiens, de l'orge et de la paille
pour vos btes, de l'huile pour vos lampes et du myrte pour vos couronnes. Entrez en paix et sortez
en paix, en nous laissant, nous et nos enfants, une bonne rcompense!
914
AZIM.
915
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 42.
916
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.81.
917
Cit par Fahd, Le Panthon arabe 1968.
169
RABB al FALAQ
918
Le Seigneur de lAurore, ou de la fente la Mecque : un dieu astral, banal chez les
Arabes.
RABB al IZZA
Le Seigneur de la puissance, la Mecque.
RABB al HAJJ
926
Le seigneur du Plerinage, autre nom de Anbay, dieu qatabanite.
RABB al KABA
Les documents prouvent que le dieu de la Kaba est honor par les Arabes sous sa
927
dnomination topique longtemps aprs le dbut de la prdication de Muhammad.
918
Corpus coranique 113/1.
919
Ou du temple, voire "de la pierre"; le temple est considr comme la maison du dieu ;
Birkeland, The Lord. 1956, p. 123, 131; P.Pavlovitch. Qad kunna la na'budu 'llaha wa-la na'rifuhu.
On the Problem of the Pre-Islamic Lord of the Ka'ba, Journal of Arabic and Islamic Studies II, 1998-
99; Th. Nldeke, Der Gott MR' PYT' und die die Ka'ba, ZA XXIII, 1909
920
Il pourrait sagir dun fragment tout simplement pr-islamique.
921
HARAM, temenos.
922
Il existe trois versions du mme texte.
923
Le texte est amput du dbut.
924
ILAF : un accord de passage garanti travers lArabie.
925
Traditionnellement, on estime quil sagit du seigneur de la kaba mecquoise.
926
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 43.
927
Gaudefroy-Demondynes 1957, p. 147.
170
Des textes peuvent faire penser que cest aussi la Kaba elle-mme qui est la divinit.
RABB al KURSI
Le trne vide est un attribut courant en Orient pour les divinits. On le trouve autant la
Mecque quau Nguev. Cest aussi le monticule sur lequel Muhammad sassoit quand il
prside aux combats. Dans le Coran, le terme de ARSH est prfr, mais limage est la
mme.
929
(Inscriptions arabes du dsert du Nguev).
930
Dieu! longanime, gnreux, seigneur majestueux du trne , introduis Khalid fils
931
de Humran dans les jardins des dlices.
928
Le rite et linvocation indiquent une forte influence paenne dans cet pisode. Le sang des
sacrifices est asperge sur la pierre, et le seingeur de la Kaba est lappelation la plus primitive de la
divinit des musulmans.
929
Transcriptions de Y. Nevo, Z. Cohen, D. Heftman, Ancient Arabic Inscriptions from the Neguev 1993
; trad. et choix Prmare 2002, p. 436-441.
930
Image tire de lApocalypse de Saint Jean? Khalid peut tre chrtien ; cf. aussi Corpus coranique
9.
171
RABB al MAARIJ
Le Seigneur des Degrs (des marches?), voqu par Muhammad ibn Abdallah devant des
932
Mecquois interloqus. Les degrs pourraient tre les dispositifs sur lesquels s'chelonnent
les offrandes, comme en Iran et en Anatolie.
RABB al MAGRIBAYN
Le Seigneur des deux occidents, la Mecque.
(Q 55/17).
Il est le seigneur des deux occidents.
RABB al MASHRIQAYN
Le Seigneur des deux Orients, dans le corpus coranique.
(Q 55/16).
Il est le seigneur des deux orients.
(Q 26/27).
Mose dit: il est le seigneur de lOrient et de lOccident et de ce quil y a entre les deux.
RABB al NAS
933
Le Seigneur des hommes, la Mecque.
931
JANNA, emprunt au syriaque ; Psaumes 16, 11.
932
Corpus coranique 70/3-4.
933
Corpus coranique 114/1.
172
RABB al RAQISAT
Le Seigneur des danseuses, autre appelation du dieu de la Kaba : on ne sait sil sagit de
934
vritables danseuses, ou bien de chamelles sacres. A. Guillaume traduit chamelles ,
alors que le mot est danseuses : RABB AL RAQISAT. Les danseuses sont en fait les
chamelles sacres qui vont tre sacrifies au cours du plerinage paen. La formule est de
toute manire embarrassante pour la Tradition musulmane.
RABB al SAMAWAT
Seigneur des Cieux dans le corpus coranique.
934
W. Atallah, Les survivances prislamiques chez le prophte et ses compagnons, Arabica 24,
1977, p. 300
935
Ch. Robin, LArabie Antique 1992, p.144.
173
936
(Corpus coranique d'Othman 13/17).
Demande aux infidles : qui est le seigneur des cieux et de la terre?
Ils rpondront : Cest Allah!
RABBA
Le fminin de Rabb : La Dame, la Matresse dun sanctuaire. Le terme a t trs rarement
utilis dans les textes islamiques. Leurs auteurs rpugnaient sans doute mettre un des
noms divins au fminin.
939
(Waqidi, Livre des expditions 64c).
940
La plus grand difficult concernait la Rabba. Une fois le contrat conclu, leurs envoys
demandrent Muhammad de leur laisser encore pour trois ans, pour laisser du temps aux attards,
aux femmes et aux enfants, ou deux ans, en mme un an, ou au moins un mois. Mais Muhammad
tait impitoyable, il les dispensait de lobligation de dtruire la divinit eux-mmes.
RAGHUMARAN
941 942
Dieu saben et minen.
RAHAY
943
Dieu thamouden mal connu .
936
Idem Corpus coranique 31/24, 39/39, 48/8
937
H.A.R Gibb, 1962, p. 275.
938
SHIRA, du grec Zeirios.
939
Waqidi, Maghazi, in J. Wellhausen, Muhammad in Medina, Berlin 1878.
940
La desse de Taif.
941
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p. 274.
942
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 47.
943
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
174
RAHIM (I)
944 945
Cest le dieu misricordieux, vnr Palmyre et au Safa. Il apparat 58 fois dans le
946
Coran.
Les inscriptions connaissent, un dieu Rahim que lon retrouve en pithte Allah dans le Coran, Le
inscriptions monothistes sabennes ont un dieu Rahmanan, seigneur du ciel et de la terre . Dans un texte
judasant Rahmanan est dieu dIsral, seigneur de Juda . Des inscriptions chrtiennes disent : Rahmanan
et son Messie et lEsprit-Saint , ou bien et son fils Christos le Victorieux . On comprend maintenant
pourquoi les Quraysh refusent daccepter le dieu ar-Rahman de Muhammad : cest un dieu juif et chrtien. Et
lon comprend aussi que le faux prophte al Aswad ait repris le vieux nom de la divinit de son pays .
(M. Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.54-5).
Ddicace.
947
(Inscription de Palmyre).
A Allat et Rahim.
Voici ce que Rabbel fils de Awida fils de Iadu a construit, en remerciement. Et quon se
souvienne de Shalma fils de Cassianus.
RAHIM (II)
948
Cest le dieu misricordieux, au Safa.
RAHIM (III)
Il aussi le dieu misricordieuxqui apparat 58 fois dans le Coran. La racine est la mme
949
que pour le Rahman qui suit et le fait agace plus d'un traducteur.
RAHAM
950
Le dieu doux, connue en Palmyrne, dans une invocation avec Allat .
RAHMAN
951
Le Rahman est considr comme une appelation pour un dieu hnothiste sur toute la
pninsule, durant des sicles ; mais cest aussi une faon de sadresser aux puissances en
944
Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, in Brillant/Aigrain, Histoire des
Religions, p. 244 ; Dussaud 1955, p. 143.
945
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 23.
946
Seulement 35 fois sous la forme AL RAHIM.
947
J. Cantineau,Tadmorea Syria 14/1933, p. 181.
948
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 23.
949
Seulement 35 fois sous la forme AL RAHIM.
950
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, 134.
175
gnral ; en effet, le soutien dun Dieu Misricordieux est particulirement efficace
lgard des fidles. Cela explique donc la prsence massive et souvent aberrante de ladjectif
952
dans le texte coranique et la doxologie musulmane .
Cette puissance divine est particulirement peu apprcie la Mecque, parce quelle se
953
rattache fortement au judasme et lArabie du sud, sources de danger.
Dans le sud de l'Arabie, les attestations du thonyme sont particulirement nombreuses,
puis que la rgion tait de longue date un foyer du judasme et plus largement d'une
conception monothiste.954
Il est tout fait possible que la forme islamique classique (Allah al Rahman al rahim) ait
voulu dire, non pas: Allah le clment le misrcordieux, avec ces deux piclses si proches
qui font dhorribles doublons, mais plutt Le dieu Rahman, le misricordieux, ce qui est
une forme bien plus quilibre.
A l'origine, la racine RHM voque la matrice, l'utrus, le ventre fminin, et son confort
suppos.
Rahman est, pour un homme de langue smitique, la fois Celui qui dispense la grce et la clmence
rahma, et Celui qui lon est li dune union de sang rihm . Muhammad, en nommant ainsi son dieu,
semble donc maintenir avec lui le lien familial par quoi les anciens Arabes se sentaient unis leur divinit
tribale. Aprs la sourate dar-Rahman qui rappelle les graces dont Allah a combl les hommes, un verset dit :
Avez-vous pens ( ce qui adviendra) si Allah me fait prir, ainsi que ceux qui sont avec moi, ou bien sil
nous fait grace (dune plus longue vie) ? Qui gardera les Incroyants contre un chatiment douloureux ? Dis :
Il est ar Rahman ; nous croyons en Lui et nous nous confions Lui. Parlant de la Cration, un verset dit :
Il ny a de dieu que Lui, ar-Rahim. On voit mal cependant pourquoi Muhammad, dans les premiers temps,
parait avoir t si attach ce nom dAllah.
Invoquez Allah ou bien invoquez Rahman ; il nimporte de quel nom nous linvoquez. A lui sont les beaux
noms. Le Coran a not ainsi la rpugnance des Quraysh accepter ce nom dAllah dans un verset dont on
ne sait sil est mekkois ou bien sil fait allusion lincident de la rdaction du pacte dAl Hudaybiyya, en 628.
Lorigine judo-chrtienne du nom ar-Rahman explique cette rpugnance des Quraysh lentendre, et que
Muhammad ait fini par y renoncer. Grimme avait dj raisonn trs finement sur lhistoire dar-Rahman dans
le Coran, avec les documents alors connus : il faut relire ce quil en a dit ; mais je ne crois pas que la
951
RAHMA est la grce et se rapproche de RIHM, le parent par le sang; cf.R. Bell, Introduction to
the Koran, p. 101-; J. Horovitz, Jewish proper names and derivatives in the Quran, Ohio 1925; C. H.
Gordon, Ugaritic Textbook III: Cuneiform Selections - Paradigms - Glossary - Indices - Additions And
Corrections - Bibliography, Analecta Orientalia - 35, Roma 1955; J. F. Healey, "The Kind And
Merciful God: On Some Semitic Divine Epithets" in M. Dietrich & I. Kottsieper, "Und Mose Schrieb
Dieses Lied Auf" Studien Zum Alten Testament Und Zum Alten Orient: Festschrift Fr Oswald Loretz Zur
Vollendung Seines 70. Lebensjahres Mit Beitrgen Von Freunden, Schlern und Kollegen, 1998, Alter
Orient und Altes Testament - Volume 250, Munster, p. 349-356;J. C. Greenfield, "From LH RHMN
To AL-RAHMN: The Source Of A Divine Epithet" in B. H. Hary, J. L. Hayes & F. Astren (Eds.),
Judaism And Islam: Boundaries, Communication And Interaction - Essays In Honor Of William M. Brinner,
2000, p. 381-393; Ch. Robin, Judasme et christianisme en Arabie du sud d'aprs les sources
pigraphiques et archologiques, PSAS, 10, 1980; M. Gawlikowski,Les dieux de Palmyre, Aufstieg
und Niedergang der rmischen Welt II 18- 4. , Berlin - New York 1990, p. 2632; A. F. L. Beeston,
Foreign Loanwords in Sabaic, Arabia Felix. Beitrge zur Sprache und Kultur des vorislamischen
Arabien. Festschrift Walter W. Mller zum 60. Geburtstag, Norbert Nebes (ed.), Wiesbaden 1994; I.
Gajda, The Earliest Monotheistic South Arabian Inscription, Archologische Berichte aus dem Yemen
( paratre)..
952
Pour le Rahman des juifs, cf. partie III ; J. Jomier, Le nom divin al Rahman dans la Coran, Mel.
Massignon, Damas 1957 ; J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p.62-4.
953
Gaudefroy-Demonbynes 1957, p.272-3.
954
Quelques attestations au Ymen: CIH 538, 539,542; CIH 151-2; RS 4109, 4699, 5064, 5094...
176
frquence plus ou moins grande du beau nom dans le Coran marque une volution dans la pense religieuse
de Muhammad. Il suffit de se souvenir que si on le trouve moins souvent dans les sourates mdinoises, cest
que le prophte est soucieux que son dieu ne soit pas confondu avec celui des Juifs et des Chrtiens et que
ses aspirations vont vers la soumission et la conversion des Quraysh.
Bien quil date du XIIe sicle, on peut citer un mot de Ghazali si profondment pntr de mditation
coranique : Dieu trs haut a dit : Je suis ar-Rahman, et ce lien maternel rihm, jai form son nom comme un
driv du mien. Qui resserre ce lien, je le lie moi ; qui le brise, je le retranche de moi . Il convient
seulement de constater que Ghazali inverse les termes de la drivation des deux mots.
Ar Rahman parait avoir t, ds les premiers temps de lIslam, lun des noms dAllah qui remplaaient de
prfrence celui-ci dans les noms dhommes en Abd. Suivant une tradition, le prophte recommandait ses
fidles dappeler leur fils Abd ar-Rahman, et le traditionniste rappelle deux versets du Coran. Il affirme
quaucun autre des beaux noms dAllah ne le dcrit aussi bien que celui-ci qui symbolise sa rahma. On trouve
des Abd ar Rahman ds le dbut de lIslam : Abd Amir ibn Awf, lun des premiers adeptes de Muhammad,
fut Abd al Ka ba, puis Abd ar Rahman ; le fils dAbu Bakr, frre germain de Asha, est Abd ar Rahman (
Abd as-Salam, Abd al Aziz, Abd al Djalil, Abd al Hamid, Abd ar Razzaq, Abd al Hakim, etc., apparaissent
aussi au dbut de lIslam).
Ar Rahman fut, aprs la mort du Prophte, le grand nom dont se parrent les faux prophtes quAbu Bakr
eut combattre. Ce ntait point, comme on la cru, une imitation du Coran, mais le retour des traditions
prislamiques. Musaylima sintitulait le Rahman du Yamama et Al Aswad tait celui du Ymen.
(M. Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p. 250-1).
Prire au Rahman.
(Inscription safatique).
et vengeance! Rahman, sauve-le!
957
Allah ou Rahman.
(Corpus coranique d'Othman 17/110).
Dis : Priez Allah ou priez Rahman! Quel que soit celui que vous priez, il possde les noms
les plus beaux!
955
Datation inconnue ; cf. Inscription CIH 543, in Sayhadica, Sanaa, 1987).
956
D.R. Hillers,-E. Cussini, Palmyrene aramaic Texts 1996, p. 411.
957
Pour les Mecquois, le nom de Rahman est celui du dieu des juifs, ou dun dieu du Ymen ; la
racine smitique R-H-M voquerait lide de douceur et de chaleur, de ventre maternel ; do lide
de piti et damour. La formule AL RAHMAN apparat 35 fois dans le Coran.
958
R. Blachre traduit le nom par bienfaiteur.
177
960
Il est faux de prtendre que les Arabes ne connaissaient pas le nom de Rahman avant lislam.
961
(Inscription safatique).
et vengeance! Raham, sauve-le!
RAHAMAN
964
Le nom du dieu unique dans les inscriptions sabennes monothistes , selon sa forme
locale.
RAHMAT
965
Allgorie de la Misricorde, ou du Rconfort, honore Palmyre.
al RAKHIM
966
Equivalent de Rahim en Arabie du Sud.
959
Ed. P. God, Paris, 1983.
960
La remarque veut carter le caractre juif de la divinit mentionne.
961
R. Dussaud, Les Arabes en Syrie 1909, p. 152.
962
RAHMAN RAHIM.
963
Les Mecquois rejettent ce dieu quils considrent comme tranger, judasant et mridional.
964
Ou plutt hnothistes.
965
B. Aggoula, Ddicace palmyrnienne la Renomme et la Misricorde, Semitica 27-1977
966
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 47.
178
RAMM
967
Dieu nabaten.
al RAQIB
968
Le dieu observateur la Mecque.
RATAL
Par son nom, Blancheur, on devine quil sagit dun dieu lunaire. Il rappelle aussi le
969 970
Oratal mentionn par Hrodote. Il est connu chez les Thamoudens .
RATTHAY
971
Dieu invoqu comme Matre de la Vie par les Thamoudens.
al RAHUF
972
Dieu bienveillant la Mecque et Mdine.
al RAZZAQ
973
Le dieu donateur la Mecque.
RIAM
967
M.R. Savignac, G. Horsfield, "Le temple de Ramm," RB 44, 1935; D.V.W. Kirkbride, "Le temple
nabaten de Ramm," RB, 1960
968
Corpus coranique 5/117.
969
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 114 ; Hrodote, Histoires III 8, 1.
970
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
971
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 114.
972
Corpus coranique 2/138.
973
Corpus coranique 51/58 ; Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet 1957, p. 285.
179
974
Divinit himyarite, dont le nom driverait de aimer avec tendresse. On connat surtout
975
le culte au moment de sa destruction par des rabbins. Il y a risque de confusion entre la
divinit et son temple homonyme.
Lidole
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 8c).
Les Himyar avaient aussi un temple Sanaa appel Riam. Ils le vnraient, y immolaient des
sacrifices et, ce quon raconte, y recevaient des oracles.
977
(Inscription de Sanaa).
Wahb Talab ibn Hisham, le Yarsumite, client des Banu Sukhaym, a ddi son patron
Talab Riyam sa main droite, dans son mmorial Dhu Qabarat dans la cit de Zafar, pour
leur bien-tre.
RUB
978
Le dieu Quart de lune des Sabens, correspondant peut-tre avec Almaqah, le grand
979
dieu .
RUB SHAHAR
980
Le dieu Quartier de Lune des Qatabanites .
974
Yaqut, Gographie II 882 (cit par Fahd, Le Panthon arabe 1968).
975
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 141; al-Hamdani, al-Iklil (al-Juz al-Thamin), ed. Nabih Amin
Faris, Princeton, 1940, pp. 66-67; tr. N. A. Faris, The Antiquities of South Arabia, Princeton, 1938,
pp.46-48; Ryckmans 1934, p 35.
976
Un diable ou un gnie : ils utilisent le mot aramen.
977
Ch. Robin, LArabie Antique 1992, p. 143.
978
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147.
979
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
980
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
180
RUDA
981
Ruda est une divinit stellaire du nord de lArabie, dorigine sans doute nabatenne . Elle
apparait dj dans une inscription assyrienne. Elle est particulirement invoque surtout
982 983
par les Thamoudens , comme Dame du Secours ou Dame de la Mort . Trs
populaire, on attend delle la grandeur, lamour, la vengeance, le secours, la sagesse, la
984
gurison, la compassion, etc
Cest la contre-partie fminine dArs.
On connait une reprsentation rupestre de la desse sous forme dune femme nue la
chevelure dploye, surmonte dune toile.
985
(Inscription dEsarhaddon).
Jai rpar les idoles de Atarsamayn, Day, Nuhay, Rudayu, (), les dieux des Arabes
986
Un Dionysos arabe?
987
(Hrodote, Histoires III 8).
988
Dionysos est, avec Ourania , la seule divinit qu'ils reconnaissent, et ils se coupent les
cheveux, disent-ils, la manire de Dionysos lui-mme. Ils ont les cheveux coups en rond
989, 990.
et les tempes rases. Dionysos s'appelle chez eux Orotalt et Ourania Alilat
Invocations Ruda.
992
(Inscriptions safatiques).
981
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951 p. 18 ; Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 143 ;
Dussaud, 1955, p. 143 ; Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, 1956, p.
212 ; Teixidor 1977, . 69;C. Clermont-Ganneau, "Orotal et Dusars." Recueil d'Archologie Orientale 5
1903;J.-M. Dentzer, "A propos du Temple dit de 'Dusars' Si'." Syria 56, 1979;K.
Dijkstra,"Dusares." LIMC 3(1), 1996;A. G. Lundin, Die Arabischen Gttinnen Rud' and al-'Uzza.
Al-Hudud, Festschrift fr Maria Hfner zum 80. Geburtstag. Graz, 1981 .
982
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 113 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques
1951, p. 22.
983
R. Dussaud, Les Arabes en Syrie 1907, p. 142.
984
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 145.
985
Datation : 680-669 ; Pritchard p. 291 (IV 1-13) ; commentaire in Weiss-Romarin, JSOR 16-1932, p.
32.
986
Le rapport entre les deux est accept par les historiens (Hawting 1999 p. 118); Joseph Patrich,
Was Dionysus, the Wine god, venerated by the Nabataeans? ARAM 17 /2005 .
987
Ed. A. Barguet.
988
Une desse cleste, assimile Aphrodite par les Grecs.
989
Cf. Ruda?
990
Allat : la desse.
991
Winnet/Reed , Ancient Records from North Arabia, 1970, n 23.
992
R. Dussaud, 1907, p. 146-7.
181
Par Hunayn ibn Latham. Ruda, en ton nom a crit Luqmat.
RUHAT
Divinbit dArabie centrale, mentionne au moment de la destruction de son culte par les
994
protomusulmans.
La protestation du prtre.
995
(ibn Sad, Tabaqat I/ 2,49).
Est-ce ceci est vraiment un seigneur et matre,
sur la tte duquel deux renards sont alls pisser?
Se faire pisser dessus par des renards
est vraiment une humiliation dgotante.
RUMMAN
996
Dieu saben dont le nom signifie Grenade.
993
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
994
Il semble que Ruhat soit une divinit en plus dtre un sanctuaire pour Suwa.
995
Ed. Bewley.
996
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 46.
182
S
SAAD
997
Dieu de la Palmyrne, bon et bienfaiteur, guerrier et chamelier.
SABAD
Idole des habitants de Hira ; on trouve sa trace aussi dans le Hedjaz. Le rituel en son
998
honneur comporte une coupe de cheveux.
SAD
Nom dune idole des Banu Milkan, sous la forme dun rocher, dans la rgion de Jedda. Le
nom est trs rpandu dans lonomastique, y compris musulmane, , car il voque la chance et
999
le salut. On connait le dieu par une inscription dan Namara datant de 328 avant J.-C .
1000
997
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p. 82.
998
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 147.
999
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 147 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p.
17.
1000
F. Cumont, Etudes Syriennes, Paris, 1917, p. 267.
183
Et il courut derrire sa chamelle jusqu' ce qu'il la rattrapa.
SADA
Divinit des Ad, pour la tradition islamique.
al SADIQ
Le dieu vridique la Mecque.
SAF
Idole domestique de Yathrib.
1001
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Dans la maison dAmir ibn al Jamuh, il y avait une idole appele Saf ().
SAFA et MARWA
Deux lieux sacrs proximit de la Kaba de la Mecque : ce sont de petits reliefs qui ont
reu avant Muhammad un statut divin. Ils deviennent des tapes du plerinage musulman,
par la suite. Leur nom est transparent : "La Pierre" et "Le Rocher", autour de la pierre
noire : toute la ptroltrie arabe au coeur du plerinage musulman.
Des crmonies analogues celles que lon accomplissait autour de la Kaba se clbraient devant les deux
rocs de Safa et dal Marwa, situs un peu au-dessus de la Kaba : elles constituaient le say, semblable au tawaf .
Des traditions y trouvent Isaf et Nayla ; mais dautres y font habiter des dieux sans autre nom que le
pourvoyeur du vent , mujawiz arrih pour Safa, et pour al Marwa le nourricier des oiseaux , mutim at tayr,
qui confirme les sacrifices quon y offrait . Cest l, et non devant la Kaba, que Abd al Muttalib pensa sacrifier
son fils. Il y avait une devineresse arrafa, auprs du rocher. Les fidles sunissaient ces lieux sacrs et les
unissaient entre eux par des tournes tawaf et des processions. La plus solennelle constituait la umra et avait
lieu annuellement ; elle assemblait les sanctuaires mekkois avec celui dat Tanim, une localit voisine. La
coutume du salut la mosque, qui dans lIslam tait clbre le premier de chaque mois lunaire est, sans
doute, une survivance du prislam ; elle consistait surtout en tournes de la Kaba, maison du dieu. Selon la
tradition, avant comme aprs lIslam, la chausse qui entoure la Kaba, ne fut jamais vide de fidles
accomplissant les tournes.
(M. Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.53).
1001
M. Lecker, Idol Worship p. 331-346
184
"Par Allah, il ne saurait y avoir pch pour personne en ne processionnant pas Es Safa et El
Merwa."
- " fils de ma soeur, me rpondit-elle, que c'est mal ce que tu dis l ! S'il fallait donner ce texte
l'interprtation que tu donnes, l'ide eut t exprime ainsi : "Il ne saurait mal faire en ne
processionnant pas entre ces deux localits."
Mais ce verset a t rvl l'occasion des ansr.
"Avant d'tre musulmans, ils faisaient la telbiya au nom de Man la perverse, divinit qu'ils adoraient
El Mushallal. Ceux qui faisaient cette telbiya estimaient pch de processionner Safa et
Marwa. Quand ils furent convertis l'islamisme, les Ansr questionnrent l'envoy de Allah ce
sujet en lui disant : " envoy de Allah, nous regardions comme un pch de processionner Es
Safa et El Marwa." C'est alors que fut rvl le verset : "Certes, Safa et Marwa sont parmi les rites
prescrits par Allah" Alors, ajouta Asha, l'envoy de Allah prescrivit de processionner entre ces
deux localits, et personne (dornavant) ne peut se dispenser de cette procession."()
"C'est l un fait exact que je n'avais pas entendu dire. Mais j'avais entendu des hommes de science
dire qu'il y avait, en dehors de ceux qu'a mentionns Asha, des gens qui faisaient la telbiya au nom
de Man et processionnaient entre Safa et Marwa. Quand le Coran indiqua la tourne
processionnelle autour du temple, sans parler de Safa et de Marwa, ces gens l dirent :
-" envoy de Allah, nous processionnions autrefois Safa et Marwa ; or, Allah, dans la
rvlation, vient de prescrire la tourne processionnelle autour du temple sans parler de Safa.
Serait-ce un pch pour nous de processionner Safa et Merwa ?"
1002
Corpus coranique 2/153.
1003
Ed. Ch. Schefer, Paris 1881.
185
SAHAR
1004 1005
LAurore divinise chez les Arabes du sud, symbolise par un serpent .
SAHR
1006
Forme qatabanite du prcdent, trouve dans le calendrier .
SAKAN
1007
Dieu de la Grce pour les Thamoudens .
al SAYDA
Divinit de Yathrib, dont le culte se situait sur le mont Ohod. Elle est honore par les Azd,
1008
et les Khuzaa .
SAJJA
1009.
Divinit dArabie centrale, connu seulement par des thophores Son nom dsigne aussi
1010
les devineresses et on peut donc devnier sa fonction oraculaire .
al SALAM
1011 .
Dieu du salut pour les Mecquois
SALIKH
Le dieu verdoyant, celui qui prside au renouveau de la nature, honor par les
1012
Safates . Il accorde le repos au fidle.
1004
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147.
1005
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 39.
1006
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 40.
1007
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 106.
1008
M. Lecker, Idol Worship , p.33.
1009
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
1010
La prophtesse juive qui surgit en 632-3 pour concurrencer le pouvoir de Muhammad. (partie
XXII).
1011
Corpus coranique 59/23.
186
SALM HGM
Dieu du royaume de Tayma, sur une stle racontant lintroduction de la divinit.1013
SALM MHRM
Dieu de Tayma.1014
SAL R/DB
Dieu de Tayma.1015
SALMAN
Salman une trs vieille divinit, prsente Ougarit et chez les Assyriens sous le nom de
Salmanu, do les noms royaux comme Salmanazar. Il est aussi honor Palmyre sous le
1016
nom de Shalman. Il est possible que la puissance honore soit en fait un hros divinis.
Offrande Salman
1017
(Inscription de Ddan).
M-t-y-t-n fille de D-d a consacr, en faveur de sa fille Q-h-t-l, pour Salman, selon la
promesse quavait faite sa mre, en sa faveur. Alors il a t satisfait delle et la aide.
al SAMAD
Le dieu Allah est appel le Seul par son piclse. Lexgse musulmane, en dpit de ses
1018
faibles moyens, sest dchane dans le but dexpliquer la formule. Lorigine en est
1019
hbraque et elle voque la destruction.
1020 1021
(Ddicace grecque dun pyre Palmyre).
1012
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 23.
1013
A. Hausleiter, Tayma , Routes dArabie, Paris 2010, p. 233 ; + Maraqten 1996.
1014
A. Hausleiter, Tayma ,p. 233.
1015
A. Hausleiter, Tayma , p. 233.
1016
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 20.
1017
S. Fars-Drappeau, Ddan et Lihyan 2005, p. 85.
1018
U. Rubin, Al Samad and the High God : an interpretation of Sura CXII, Der Islam 1984; C. H.
Gordon, His name is One, Journal of the Near East Studies 29, 1970; U. Rubin, Al Samad and the
high god , Der Islam 61/1981.
1019
Gaudefroy-Demonbynes 1957, p. 276.
1020
Autel du feu.
187
Malkhos fils de Baras fils de Malikhos
Au dieu un, seul, misricordieux.
al SAMAN
Idole des Banu Udhra.
al SAMI
1022
Le dieu qui exauce trs populaire dans lArabie du sud et du centre . Pardre possible
1023
dAthtar .
al SAMIN
Son nom signifie gros, gras ; on lui demande la sagesse et la grandeur chez les
1024
Thamoudens. Il sagit peut-tre de la contraction de Baalshamin.
SAMUM
Gnie du feu dans le dsert.
Voir Esprits.
SAMUDA
1021
H. Seyrig, Antiquits syriennes I, 118 ; Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant
lislam, 1956, p. 208.
1022
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147 ; Branden, Histoire des
Thamoud 1966, p. 106 ; cf. Corpus coranique 17/1 ; 40/20, 56 ; 47/11.
1023
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 42.
1024
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 106.
188
Divinit des Ad, pour la tradition islamique.
al SAMURAH
1025
Larbre de Nakhla incarne en fait la desse al Uzza.
1026
(Tabari, Histoire des prophtes et des rois IX 1661).
Quand il vit que personne ne faisait attention lui, il dit :
1027
- Abbas, crie fort : Communaut des ansar! camarades de larbre al Samurah !
Abbas fit comme cela tait demand, et ils rpondirent :
-Nous sommes l! Nous sommes l!
SAMAYAT
1029.
Desse solaire, La Cleste
SAMAWAT
Le matre des cieux dans les peuples smites, connu sous le nom de Baal shamin. Il apporte
1030
la pluie et fertilise les terres.
As SAMH
Dieu clanique de Yathrib.
1025
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 32 et 164.
1026
Ed. State of New York University.
1027
Lacacia (spina aegyptiaca) ; pour attnuer le caractre animiste, Ibn Sad ajoute (II, 1, 109) :
gens de la sourate al Baqarah!.
1028
Jabir
1029
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147 ; Branden, Histoire des
Thamoud 1966, p. 106 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
1030
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p.55.
189
1031
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Il dit : chaque clan des Aws et des Khazraj, () avait une idole dans un chambre appartenant
lensemble du clan, quils honoraient et vnraient et qui ils sacrifiaient.
les Banu Zurayq avaient as Samh.
al SAMUM
Divinit ou esprit mal connu, li au feu.
SAMUL
Divinit clanique de Yathrib.
1032
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Il dit : chaque clan des Aws et des Khazraj, () avait une idole dans un chambre appartenant
lensemble du clan, quils honoraient et vnraient et qui ils sacrifiaient.
-les Banu Adi ibn an Najjar avaient Samul.
SARI AL IQAB
1033
Le dieu de la punition prsent la Mecque .
SELAMAN / SELAMAT
1034
Couple de dieux populaires en Syrie du nord, peu connus .
1035
Ddicace dune statue Selamat (inscription de Palmyre).
1031
M. Lecker, Idol Worship, p. 331-346
1032
M. Lecker, Idol Worship, p. 331-346
1033
Corpus coranique 7/166.
1034
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p.84-5.
190
Un souvenir pieux pour Selamat et son frre, gnies bons et bienfaiteurs. Voici ce que
Rafael fils de Bolemmeh fils de Nurbel a construit pour sa vie et celle de ses fils. Mois de
ab, anne 470.
Serpents
Des fouilles effectues dans le Golfe Persique ont mis en vidence un trs ancien culte li aux
1036 1037
serpents. Il a d exister dans d'autres endroits , et de nombreux dieux peuvent revtir
l'apparence de serpents, animaux chtoniens par excellence.
Le serpent est aussi la forme animale correspondant aux djinns, et peut-tre sont-ils
lorigine de linvention de ces petites puissances.
Il est enfin lanimal attribu du dieu Wadd Main, par exemple.1038
SHADRAFA
1039
Dieux gurisseurs Palmyre, li Mithra.
SHAFR
Idole clanique de Yathrib.
1040
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Il dit : chaque clan des Aws et des Khazraj, () avait une idole dans un chambre appartenant
lensemble du clan, quils honoraient et vnraient et qui ils sacrifiaient. -les Banu Khatma avaient
Shafr.
al SHADID al MIHAL
1041
Le dieu redoutable et violent de la Mecque.
1035
J. Cantineau, Textes palmyrniens provenant de la fouille du temple de Bel, Syria 12/1931, p.
134.
1036
Anne Benoist , An Iron Age II snake cult in the Oman peninsula: evidence from Bithnah
Emirate of Fujairah, Arabian archaeology and epigraphy 18 2007 ; D.T. Potts , Revisiting the snake
burials of the Late Dilmun building complex on Bahrain, Arabian archaeology and epigraphy
18/2007.
1037
G. Canova, "Il serpente della Ka'ba: una nota sulla Mecca preislamica." Annali della Facolta di
Lingue e Letterature Straniere di Ca Foscari 33, Serie Orientale 25, 1994; id. Serpenti e scorpioni
nelle tradizioni arabo-islamiche, Quaderni di Studi Arabi 8/1990; id. , Incantatori e serpenti:
pratiche e credenze arabo-islamiche , Quaderni di Studi Arabi 12, 1994; K. Dijkstra,"Dusares."
LIMC 3(1), 1996 ;P. C. Hammond, "The Snake Monument at Petra." AJA (Supplement) 1, 1973.
1038
S. al Marith, Najran , Routes dArabie, Paris, 2010, p. 371.
1039
Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, 1956, p. 222.
1040
M. Lecker, Idol Worship, p. 331-346
1041
Corpus coranique 13/14.
191
al SHAHID
1042.
Le dieu tmoin la Mecque
SHARAYT
Dieu mal connu de Bostra, assimil ensuite Sol Invictus.1043
SHAY AL QAWM
Ce dieu tribal se distingue de Dhu Shara par le refus du vin : on peut y dtecter une
1044
influence bdouine.
Qaum signifie le peuple en safatique. Le sens du premier terme quant lui est
1045
incertain . On pense lide quil est le compagnon, lassoci.1046
1047
Il aurait pris la forme dun lion dans le culte tribal , comme protecteur du clan.1048 Pour
les Grecs, il est assimil au hros lgislateur Lycurgue.
Imprcation polythiste.
1050
(inscription safatique).
Par Odaynat ibn Ward ibn Anam ibn Kuhayt ibn Aum ibn Kuhayl de la tribu de Naghbar.
Allat! Shay al Qaum! Gad Awidh! Baalshamin! Dhushara!Laide pour lui! La ccit, la
claudication et la vermine pour celui qui effacera cette inscription!
1042
Corpus coranique 3/93.
1043
D. Sourdel, Les cultes, p.59.
1044
Il nest pas difficile dinterdire une denre rare et chre.
1045
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p.85-9 ; Ryckmans, Les religions arabes
prislamiques 1951, p. 22; C. Clermont-Ganneau, "Le Dieu Nabaten Chiat al-Qaum." Recueil
d'Archologie Orientale 4/1901; Ernst Axel Knauf , Dushara and Shai al-Qaum., ARAM 2/1990.
1046
L. Nehm, D. al Tahlhi, F. Villeneuve, Hgra dArabie Heureuse, Routes dArabie, Paris 2010,
p.298.
1047
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 153.
1048
D. Sourdel, Les cultes, p.81.
1049
R. Dussaud 1907, p. 153.
1050
R.Dussaud 1907, p. 168.
192
SHAKHR
1051
Divinit clanique de Yathrib, et sans doute aussi la Mecque .
1052
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Il dit : chaque clan des Aws et des Khazraj, () avait une idole dans un chambre appartenant
lensemble du clan, quils honoraient et vnraient et qui ils sacrifiaient.
-les Banu Haritha avaient Shakhr.
SHALAM
Trs ancien dieu aramen, dont le nom signifie statue. Il est honnor par les
1053
Thamoudens comme dieu beau, lev,bon, chef.
SHALAM de H-g -m
Dieu de Tayma, au nord de lArabie. 1054 Cest simplement LIdolede cet endroit.
SHALAM de MAHRAM
1055
Dieu de Tayma, au nord de lArabie.
SHALMAT et SHALMAN
Couple divin de Palmyrne.
(Ddicace Shalmat).
1056
(Inscription de Palmyrne).
A Shalmat et son frre, gnies bons et rmunrateurs.
SHAMASH
1057
Dieu solaire des Arabes, Palmyre, et dieu tribal.
1051
Corpus coranique 2/153.
1052
M. Lecker, Idol Worship p. 331-346
1053
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 111 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques
1951, p. 21.
1054
G.A. Cooke, A Text-book of north semitic inscriptions, Oxford 1903, p. 196.
1055
G.A. Cooke, p. 196.
1056
J. Cantineau, Textes palmyrniens provenant de la fouille du temple de Bel, Syria 1931, p. 135.
193
Ddicace Shamash.
1058
(Inscription de Palmyre, 85).
1059
Au mois de Elul, lanne 396, ce h-m-n et cet autel ont t construits et offerts par
Lishamsh et Zebida fils de Maliku fils de Yediebel fils de Nesha, qui est surnomm Bar
Abdbel, de la tribu des Banu M-g-r-t, Shamash, le dieu de la maison de leurs anctres,
pour leurs vies et la vies de leurs frres et fils.
SHAMS
Pour les Arabes du centre et du nord, cest une divinit masculine du soleil. On le prsente
1060
surtout comme le dieu de la grande tribu des Banu Tamim. Elle est peu prs absente
1061
dans le centre de lArabie occidentale, du moins au niveau du rite. Mais un sanctauire a
1062
t repr Qarayt al Faw.
En revanche, il domine lest, Gerrha, o il figure mme sur des pices de monnaies.
Invocation Shams.
1063
(Inscription safatique).
Par Khalis ibn Shuhaim ibn Amirat ibn Aum. Que la consternation soit sur son habib qui a
combattu Tarah. Shams, Gad Awidh, Allat. et aveuglez celui qui effacera.
1064
(Yaqut, Gographie III 319).
Idole des banu Tamim ; elle avait un sanctuaire et tait adore par toutes les fractions des Banu
1065
Udd : Dabba, Taym, Adi, Tawr, et Ukl. Ses sadin taient des Banu Aws ibn Mukhasin ibn
Muawiya ibn Sharif ibn Ghurwa ibn Usayyid ibn Amr ibn Tamim. Elle fut brise par Hind ibn Abu
Hala et Sufyan ibn Usayyid ibn Khulakhil ibn Aws ibn Mukhashin.
1066
Ddicace dun guerrier himyarite la desse Shams.
1057
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p.64-66; M. G. Masetti-Rouault. Adad ou Samas ? Note
sur le culte local aux sources du Khabour, Xe-XIe sicles avant J.-C., Semitica 47, 1998.
1058
Corpus des inscriptions smitiques II 3978.
1059
Espace sacr?
1060
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 115.
1061
Elle y apparat sous forme de noms thophores ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques
1951, p.18.
1062
A.M. Al Tayeb al Ansari, Qaryat al Faw , Routes dArabie, Paris, 2010, p.312.
1063
R. Dussaud 1907, p.150.
1064
Cit par Fahd, Le Panthon arabe 1968.
1065
Les gardiens.
1066
SHAMS/
194
1067
(Inscription d' al Misal).
Elle l'a fait revenir et l'a sauv de la plaine de dhu Hurmat, lors de la bataille o son
seigneur Karibil Ayfal, roi de Saba et de dhu Raydan avec son arme, l'arme de Himyar,
l'emporta sur Ilisharah Yahdub, roi de Saba, et son arme, l'arme de Saba, et ils
1068
combattirent et affrontrent le roi de l'aube la fin du jour dans la plaine de dhu
Hurmat. Ensuite, ils s'en revinrent avec de bonnes prises et des victimes, hommes et
chevaux tus au combat et vivants, notamment Yahmad Ibn Murathid et son cheval, grand
1069
seigneur de la tribu Bakil de Amran, notamment Sadalaw Ibn Qadman et son cheval
Yarkham, qui fut ramen vivant avec tout son harnachement et tout son quipement (?),
notamment un officier de Hamdan avec le cheval qu'il montait en campagne, qu'il ramena
vivant, sans parler des blesss, hommes, chevaux de monte et fantassins, ainsi qu'un
certain nombre de hauts faits raliss par l'arme de Himyar place sous ses ordres ; aprs
cette victoire, le roi de Saba, avec son arme, revint trois reprises et retourna ehez lui ;
quant leur seigneur Karibil Ayfa et son arme, l'arme de Himyar, ils restrent l autant
de jours qu'il leur plut puis ils revinrent la ville de Hakir avec des trophes, hommes et
chevaux vivants et tus.
SHAMS MASHRIQITAN
1070
La desse du soleil levant, de lOrient, dans toute lArabie du Sud.
al SHARIQ
1071
Le dieu oriental en Arabie centrale : le Soleil Levant .
SHINGARA
1072
Dieu de Tayma, au nord de lArabie .
SHENGALLA
Autre forme de Shingara?1073
1067
M.A.F.R.A.Y. : (Mission Archologique Francaise en Rpublique Arabe du Ymen) 2/3-11 ; trad.
Ch. Robin, LArabie Antique 1992, p. 22.
1068
Sens incertain.
1069
QAYL.
1070
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
1071
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
1072
G. A. Cooke, Text-book of North-Semitic Inscriptions, Oxford, 1903, p. 196.
1073
A. Hausleiter, Tayma , Routes dArabie, Paris 2010, p.233.
195
SATTAR
1074
Dieu masculin des Thamoudens, trangement considr comme servante.
SILAT
Gnie du dsert.
Voir Esprits.
SIN
1075
Le dieu de la Lune en Hadramut, prsent aussi au nord de lArabie.
Dieu de la Lune en Syrie et dans le Harran, o il tient une place dominante, comme
1076
Seigneur des Dieux . Il est prsent dans le reste du Proche-Orient, qui a livr de
nombreux bas-reliefs de sa silhouette coiffe d'un curieux bonnet pointu.
Il a fait lobjet dune tentative de rforme tendance monothiste par le roi Nabonide, qui
sest propage lArabie.1077
1078
(Jacques de Saruj, Discours des idoles).
1079
Il avait tromp Harran par lintermdiaire de Sin, ().
SIN de Hureydha
1080
Dieu lunaire vnr dans le sanctuaire de Hureydha en Hadramut .
1074
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 107.
1075
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147 ; Branden, Histoire des
Thamoud 1966, p. 106 ; Jamme, Sabaean and Hasaean inscriptions 1966 1956, p. 261 ; Branden, Les
textes thamudens de Philby 1956, p. 19; S. A. Frantsouzoff, Epigraphic evidence for the cult of the
god Sin at Raybun and Shabwa, PSAS 31, 2001; Tamara M.Green, The City of the Moon God:
Religious Traditions of Harran, Leiden, 1992 .
1076
Teixidor CRAI 1977, p. 1150-1.
1077
P.-A. Beaulieu, Nabonidus the mad king: A reconsideration of his steles from Harran and
Babylon, in M. Heinz and M.H. Feldman (eds.), Representations of political power: Case histories from
times of change and dissolving order in the ancient Near East, Winona Lake 2007; P.-A. Beaulieu, The
reign of Nabonidus king of Babylon 556-539 B.C. (New Haven 1989; A. Kuhrt, Nabonidus and the
Babylonian priesthood, in M. Beard and J. North (eds.), Pagan priests: Religion and power in the
ancient world,Londres; H. Hayajneh, "First evidence of Nabonidus in the Ancient North Arabian
inscriptions from the region of Tayma", Proceedings of the Seminar for Arabian Studies 31/2001.
1078
Zeitung d. Deutsch. Morgenland. Gesellschaft 29, p. 131.
1079
Satan.
196
SIN DHU ILIM
Dieu lunaire piclse topique, mentionn dans une ddicace trouve dans le port de Dlos,
1081
en Grce.
Soleil
1082 1083
Ce culte commun de nombreuses cultures , est la base des religions dArabie du sud
1084
. Mais il existe des quelques indices de son culte jusqu la Mecque et ailleurs en Arabie .
Le soleil n'est pas trs loin, toujours l, et trop proche, s'en rendre brlant et aveuglant.
On sait quune tradition veut qu Mina les plerins lapident le dmon du soleil. Le Coran insiste pour que
les prires rituelles, les mouvements des plerins, etc., ne concident point avec des positions essentielles du
soleil . Il faut oublier la divinit soleil.
(M. Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.54).
1086
Le culte solaire des Sabens.
1087
(Thophraste, Histoire des Plantes 9,4, 6).
La myrrhe et lencens sont rcolts de partout et rassembls dans un temple du Soleil ; et
ce temple est le bien plus sacr que possdent les Sabens ; il est gard par des Arabes en
armes.
1080
Fouilles de 1937-8 ; cf. Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 28-9 ; G. Caton-
Thompson, The tombs and Moon temple of Hureidha (Hadramaut), Londres, 1944 ; G. Ryckmans, Les
fouilles de Hureidha, Le Museon 57, 1944.
1081
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 43.
1082
J . G . T a y l o r , Y a h w e h a n d t h e S u n : B i b l i c a l a n d A r c h a e o l o g i c a l E v i d e n c e f o r S u n W o r s h i p
i n A n c i e n t I s r a e l , JSOT S u p 1 1 1 , 1 9 9 4 .
1083
H. Petersmann, Le culte du soleil selon les tmoignages grco-romain, in Fahd, lArabie pr-
islamique et son environnement historique et culturel, Leiden 1989; H. Seyrig, "Le culte du soleil en Syrie
l'poque romaine", Syria 48/1971 ; W.W. Mller, Zwei sabische Votivinschriften an die
Sonnengottin: Nami 74 und Yemen Museum 1965, Fs. Beeston; A. Jamme, Une nouvelle pithte
de la desse solaire aramoutique, Muson 61, 1948 ; cf.Corpus coranique 10/5, 16/12, 21/33, 22/18,
25/45, 25/61, 29/61, 41/37, 71/16, 78/13, 81/1, 91/1.
1084
E. Haerinck, L. Vrydaghs, H. Doutrelepont, Des feux sacrificiels pour la divinit solaire ed
Dur, Arabian Archaeology and Epigraphy 9, 1998.
1085
Ed. Loeb.
1086
A distinguer de la secte judo-chrtienne.
1087
Ed. CUF.
197
Leur ville nest ni grande ni prospre, et la rgion des environs est surtout dserte, et ne possde ni
eau (sauf un peu et de mauvaise qualit), ni bois, ni nourriture. Ces trs grands dsavantages, dune
certaine manire, leur accorde une sorte de protection, rendant impossible tout sige par un grand
nombre, ce que fait aussi le dieu Soleil, laquelle la ville est consacre.
Culte solaire.
(An Nawawi, Hadith 438).
Il dit:
-Fais la prire de laube puis abstiens-toi de prier jusqu ce que le soleil monte au-dessus de
lhorizon de la longueur dune lance car ce moment le soleil se lve entre les deux cornes dun
dmon et cest ce moment que les mcrants se prosternent lui. Puis remets-toi prier car ce
moment de nombreux anges assistent ta prire pour en tmoigner en ta faveur. Ensuite abstiens-
toi de prier quand lombre de la lance atteint son minimum. Cest en effet ce moment que le feu
de lenfer est port son maximum. Quand lombre recommence crotre, reprends ta prire car un
grand nombre danges sont l pour en tmoigner en ta faveur. Jusqu ce que tu fasses la prire de
lasr. Puis abstiens-toi de prier jusquau coucher du soleil. Il se couche en effet entre les deux
cornes dun dmon et cest ce moment que les mcrants se prosternent lui.
Invocation Shams.
(Inscription safatique)1088 .
Par Khalis ibn Khubaym ibn Amirat ibn Aum. Que la consternation soit sur son habib qui a
combattu Tarah. Shams, Gad Awith, Allat et aveuglez qui effacera ce texte.
1088
R. Dussaud, Les Arabes en Syrie 1909, p. 150.
1089
La reine de Saba et les Sabens.
1090
www.al-idlam.com (Le Royaume dArabie Saoudite . Ministre des Affaires Islamiques, des
Waqfs, de lAppel et de lOrientation).
198
(Muslim, Sahih 228).
D'aprs Abu Dharr , le prophte a dit un jour:
-Savez-vous o va le soleil (au moment du couchant)?
- Allah et Son Envoy le savent mieux, nous rpliqumes.
Eh bien!, reprit-il, il poursuit sa course jusqu' atteindre son gte sous le Trne divin; puis se
prosterna et demeura ainsi jusqu' ce qu'on lui dise: Retourne au lieu d'o tu t'es lev. Le soleil
obit et, le jour suivant, il se leva de l'Est. Et ainsi de suite. Les hommes ne verront rien d'trange,
jusqu'au jour o on lui dira:
-Lve-toi du couchant. Et lui d'obir. Savez-vous quand cela arrivera-t-il?
-C'est lorsque la foi en Lui ne profitera aucune me qui n'avait pas cru auparavant ou qui n'avait
acquis aucun mrite de sa croyance...
SOLMOS
Dieu inconnu, honor par un autel Umm al Jemmal.1091
SHAMS de YATHRIB
Divinit domestique de Yathrib.
1092
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Il dit : chaque clan des Aws et des Khazraj, () avait une idole dans un chambre appartenant
lensemble du clan, quils honoraient et vnraient et qui ils sacrifiaient.
les Banu Zafar avaient Shams.
SHEYTAN
Dmon.
Voir Esprits.
SHIHAB
1093
L'toile filante, mentionne dans le Corpus Coranique.
SUAT
1094
Par son nom, il personnifie le Rayon de soleil .
1091
D. Sourdel, Les cultes, p.87.
1092
M. Lecker, Idol Worship in pre-islamic Medina (Yathrib), Le Museon, 106/1993, p. 331-346.
1093
Corpus Coranique 54/11.
1094
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 115.
199
SUAYR
1095
Idole de la tribu des Anaza.
1096
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 35 d).
Les Anaza avaient une idole appele Suayr. Un jour, sur sa chamelle, Jafar () passa prs de lidole
qui les Anaza venaient doffrir un sacrifice. La chamelle en fut effarouche.
SUQYALAT
1097
Cest le nom dune reine nabatenne, qui ensuite aurait t divinise.
as SURAR
Sans doute le nom dun arbre sacr.
SUWA
1098
Cette divinit est trs rpandue dans les populations arabes autour de la Mecque : Wadi
1099
Naman, Wadi Ruhat, tribu des Sulaym des Hudhayl, etc Elle est la protectrice des
1100
troupeaux, et des animaux perdus .
1101
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 7 b).
1095
Ryckman's 1937 p. 153, Wellhausen, Reste p 61.
1096
En note dans le trait dibn Kalbi, on trouve une note qui identifie le dieu avec le feu.
1097
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 107.
1098
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951 , p. 16 ; Hawting 1999, p. 119-20.
1099
H. Derenbourg, Le dieu Souwa dans le Coran et sur une inscription sabenne rcemment
dcouverte, Bo. Real Ac. Historia 47, 1905 ; M. Lecker, Idol Worship, p. 9 et 15-17 ; Wellhausen,
Reste, p. 18-19 ; Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 156, n.3 ; id. Encyclopdie de l'Islam2 IX p. 947; G.
Ryckmans, Les Nom Propres Sud-Semitiques, Louvain, 1934, vol. 1, p.23
1100
La racine smitique S-W recouvre lide de laisser patre, lacher, errer ; Fahd, Le Panthon
arabe 1968, p. 154.
1101
Divinit lie la protection des troupeaux.
200
Ils prirent Suwa comme idole. Il tait Ruhat sur les terres de Yanbu, un village de Mdine. Les
Banu Lihyan desservaient son culte. Les Hudayl, ma connaissance, nen ont pas fait mention dans
leur posie. Je connais, par contre, au sujet de Suwa, le pome dun Ymnite.
1102
(ibn Sad, Tabaqat II/1, 99).
Le prophte envoya des missions de destruction des idoles disposes autour de la Kaba, et il les
dtruire. Parmi elles, il y avait al Uzza, Manat, Suwa, Buwana, Dhul Kaffayn.
1102
Ed. Bewley.
201
T
TAGHUT (pl.)
1103
Le sens de ce mot nest pas encore absolument certain : ce seraient des fausses divinits
prises globablement, au pluriel. Ils sont mentionns huit fois par Muhammad, dans un style
1104
inimitable. Le mot lui-mme ne vuut rien dire en arabe; il serait dorigine trangre ,
1105
aramenne ou mme thiopienne: ; la racine T-G-A voque la rbellion, la rvolte,
l'excs, le -UT tant le pluriel en hbreu.
Dans le vocabulaire de lislamisme contemporain, le mot dsigne tout ce qui est mal,
dangereux, novateur et tentateur. L'informatique, internet, Taghuuuuut. En gros, tout ce
que l'islamisme ne comprend pas et dont il a peur: c'est--dire un peu tout.
Il existe aussi des traditions pour faire croire qu'ils seraient des juifs de Mdine, obstins
contre Muhammad.
1103
R. Kbert, Das koranische Tagut, Orientalia ns. 30, 1961 ; F.H. Stewart, Encyclopdie de l'Islam2
X p. 101 ; W. Atallah, Gibt et tagut dans le Coran, Arabica 17, 1969.
1104
Hawting, The idea of Idolatry 1999, p. 55 ; cf. A. Jeffery, The Foreign Vocabulary of the Quran,
Leiden 2006 s.v. .
1105
Rapport possible avec laramen TWT, erreur.
202
La rectitude sest distingue de laberration.
Celui qui est infidle aux Taghut et croit en Allah sest saisi de lanse la plus solide et sans flure.
TALAB
Nom gnrique dun dieu saben trs populaire, qui a pour fonction de protger un lieu
1107
prcis.
1108
Le bouquetin est nomm ainsi en saben .Une douzaine de sanctuaires lui sont consacrs.
Il est aussi un dieu de tribus ou de confdrations de tribus, comme celle des Sami.1109
TALAB RIYAM
Le dieu qui rassemble(le peuple? Les troupeaux?), localis dans limportant sanctuaire oraculaire de
1110.
Riyam
1111
(Inscription de Sana).
Wahb Talab ibn Hisham, le Yarsumite, client des Banu Sukhaym, a ddi son patron
Talab Riyam sa main droite, dans son mmorial Dhu Qabarat dans la cit de Zafar, pour
leur bien-tre.
1106
Les gens de lEcriture, les juifs et les chrtiens.
1107
Jamme, Sabaean and Hasaean inscriptions 1966 1956, p. 273;W.W. Mller, Das Statut des Gottes
Talab von Riyam fr seinen Stamm Sumay: zur Interpretion der sabaschen Felsinschrift RES 4176
seit der Erstverffentlicheung durch Nikolaus Rhodokanakis, Beitrge zum 1. Internationalen
Symposium Sdarabien interdisziplinr an der Universitt Graz , in memoriam Maria Hfner, Graz
1997; A. Jamme, Lidentification de Talab au dieu lunaire et les textes sabens GI 1142 et 1143, Bi
.Or. 13, 1956; Ch. Robin, Le pays de Hamdn et Khawln Qu/d'a (Nord-Ymen) avant l'islam, thse de
Doctorat de Troisime Cycle, Paris, 1977; id. "Un patrimoine menac", Archeologia, 160, novembre
1981; A.F.L. Beeston, "The 'Ta'lab lord of pastures' texts", Bulletin of the School of Oriental and
African Studies, 17/1955, pp. 154-156; M. Hfner, Ta'lab und der Herr der Tiere im antiken
Sdarabien, in Fs. Henninger.
1108
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 39.
1109
LArabie la veille de lIslam (ed. J. Schiettecatte), Paris 2009, p. 237.
1110
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 45.
1111
Robin, LArabie Antique 1992, p. 143.
203
TALAB de HAMDAN
1112.
Le dieu protecteur de la tribu sabenne de Hamdan
at TAMM
Divinit clanique de Yathrib.
1113
(Maqrizi, Histoire Universelle).
Il dit : chaque clan des Aws et des Khazraj, () avait une idole dans un chambre appartenant
lensemble du clan, quils honoraient et vnraient et qui ils sacrifiaient.
-les Banu Malik ibn an Najjar avaient at Tamm.
TAMMUZ
1114
Cest lappelation arabe du grand dieu syrien Adonis, qui correspond aussi au mois de juillet. A
Babylone, il est le dieu de la fertilit, dj soumis passion et rsurrection.
(Ezchiel 8/14).
... l taient assises les femmes qui pleuraient Tammuz. Il me dit:
-As-tu vu, fils d'homme? Tu vas voir encore d'autres abominations plus grandes que celles-ci.
TANAFAT
1115
Daprs la langue arabe, cest le dieu des sommets : son btyle doit aussi reprsenter une pointe.
TANUF
1116
La sublime, ou Celle qui se lve, une appelation populaire pour la desse solaire sud-arabique Shams.
TARETA
1117
Mention dune divinit arabe par Jacques de Sarug.
1112
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 39.
1113
M. Lecker, p. 331-346
1114
Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes du nord avant lislam, 1956, p. 215; O. R. Gurney ,
Tammuz reconsidered: some recent developments Journal of Semitic Studies 1962; E. M. Yamauchi ,
Additional notes on Tammuz , id. 1966; S.H. Langdon, Tammuz and Ishtar, Oxford 1914.
1115
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 100; William L. Moran (ed.), Toward the Image of Tammuz,
Cambridge, Mass 1970
1116
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
1117
Zeitung d. Deutsch. Morgenland. Gesellschaft 29, p. 132.
204
TAYM
Dieu dont le nom rappelle la servitude et le danger du dsert. Il pourrait tre simplement le rsultat de la
1118
divinisation de llment dsertique.
1119
(Kitap al Aghani 18/163).
Toute la tribu de Tamim sappelait dans la jahiliyya Abd Taym.
Taym tait lidole quils adoraient.
TAWWAB
1120
Le dieu rvocateur chez les Mecquois.
THAMUD
1121
Il est vraisemblable que lanctre ponyme des Thamoudens ait reu un statut divin dans son peuple.
THAWR
Le mot signifie Taureau ; il nest pas tonnant que ce mot ait t choisi pour voquer une divinit. On le
1122
retrouve dans le calendrier minen. La figure du taureau comme image du dieu masculin du ciel est d'une
grande banalit. C'est par exemple le Baal, ou le Veau d'or biblique. Lanimal est souvent reprsent sur les
gravures rupestres prhistoriques, retrouves sur le territoire dArabie Saoudite, ce qui confirme son statut
sacr ou divin.1123
THAWR BAALAM
1124
Le Seigneur Taureau : une appelation laudative pour le dieu national des Sabens.
1118
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p ; 156.
1119
Cit par Fahd, Le Panthon arabe 1968.
1120
Corpus coranique 110/3.
1121
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
1122
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 40.
1123
A. Majeed-Khan, De lart prhistorique lart nomade : rflexions sur lHistoire et le
dveloppement de lart rupestre en Arabie Saoudite , Routes dArabies, Paris, 2010, p.163; Tallay
Ornan, "The Bull and its Two Masters: Moon and Storm Deities in Relation to the Bull in Ancient
Near Eastern Art," Israel Exploration Journal 51/2001.
1124
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 42.
205
THYANDRITES
Un dieu des Arabes, mentionn au Vme sicle.1125
TUBBA
Arbre sacr mentionn dans le Coran, que les commentateurs dfinissent avec difficult. Le fait que ce soit
aussi le nom de rois au Ymen complique lnigme.
TUGUR
1126
Sans doute le dieu du commerce chez les Thamoudens.
UDAR
Gnie du dsert.
1125
Marinus de Napolis, Vita Proclii 76.
1126
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 115.
206
le udar.
On appelle de ce dernier nom une de ces espces diaboliques. Le udar se montre dans
les parties les plus recules du Ymen et des Tihamas et dans les cantons les plus levs
de la Haute gypte. Parfois, il marche derrire les humains et se livre sur eux des
actes contre nature ; les victimes ont alors leur anus infest de vers et prissent ;
d'autres fois, il se montre aux hommes et les pouvante. Quand un homme d'une de ces
rgions que nous avons nommes a t,l'objet des entreprises de l'animal, ses
compatriotes demandent s'il a t outrag ou s'il en a t quitte pour la peur. Dans le
premier cas, on dsespre de lui ; mais s'il a prouv une simple terreur, il se remet
bientt de ses angoisses et s'aguerrit. Car il faut dire que l'homme, sitt qu'il aperoit
ce monstre, tombe sans connaissance. Il en est toutefois qui la vue de l'animal ne fait
prouver aucune angoisse, tant ils ont d'nergie dans le cur et de courage dans l'ame.
Tout ce que nous venons de dire est parfaitement connu dans les pays dont nous avons
parl. Au surplus, il est trs possible que tous les dtails que nous avons rapports
d'aprs les rcits des habitants de ces contres ne soient que des chimres, des
phantasmes et de ces visions dues aux maux et aux maladies auxquels est expos tout ce
qui a vie, homme ou animal. Allah sait mieux que quiconque ce qui en est.
UMM ALIY
1127
La mre dAliy le Trs haut : ancienne divinit solaire. Le gendre de Muhammad doit
son nom ce genre de divinit, son surnom sans doute.
UMM ATTTAR
La Mre dAttar, au pays de Saba. La filiation entre les dieux tait donc chose rpandue,
1128
point honteuse.
UMM ATAT
1129
La variante thamudenne de la divinit sabenne : une desse stellaire.
UMYANIS
1130
Idole de la tribu des Khaulan.
Dans le rite dcrit ci-dessous, elle est suprieure Allah.
1131
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 38 b).
1127
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 94.
1128
Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147.
1129
Branden , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p. 18.
1130
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 17.
1131
I. Goldfeld, Umyanis the idole of Khawlan, Isral Oriental Studies, 1973, p. 108-9.
207
Ils partageaient, ce quils croyaient, entre cette idole et Allah () les offrandes prleves sur les
produits de leur btail et de leurs champs. Toute part de Umayanis qui allait vers celle dAllah, lui
tait restitue ; mais si une part consacre Allah allait vers Umyanis, elle lui tait laisse.
al UQAYSHIR
Ce dieu possde un sanctuaire en Arabie du nord, autour des tribus de Khuzaa, Lakhm,
Ghudam, Amila, Ghatafan. Son culte, envers des btyles, et mettant en uvre un
1133
traitement de la farine, est particulirement bien connu. On a pu faire un lien entre cette
puissance et la notion nigmatique de Kawtar, que Muhammad voque dans son Coran,
1134
sa Lecture .
Lidole.
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 33 d ; 34 a).
Les Khuzaa, les Lahm, les Gudam, les Amila et les Gatafan avaient dans les Masharif de Syrie, une
idole appele al Uqayshir. Zuhayr ibn Abu Sulma en fait mention dans ce vers :
1132
Dformation du mme nom, selon Ibn Kalbi.
1133
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 157 ; id. Encyclopdie de l'Islam2 X p. 850 ; Ryckmans, Les
religions arabes prislamiques 1951, p. 9;Wellhausen, Reste p.62-64. .
1134
Corpus coranique 108/1.
208
je jure solennellement par les pierres dresses dal Uqaysir
et par le sanctuaire o les ttes, avec leur vermine, sont rases.
UWAL
1135
Dieu dArabie centrale, connu seulement par des thophores.
al UZZA
Son nom signifie La Puissante. Elle reprsente les forces de la fcondit/fertilit, surtout
1136
pour les Quraysh, qui ont assur le succs du culte pendant plusieurs sicles .
1137 1138
On lassimile Aphrodite du ct des Grecs. On peut lui attribuer une origine astrale ,
confirme par dautres sources.
La troisime desse, al Uzza, la toute leve (?), avait son sanctuaire chez les Banu Ghatafan Nakhla, sur la
route de lIraq, neuf milles au-del de Dhat Irq en venant de La Mecque ; ctait un bois sacr, o trois
arbres de samura lui servaient de temple. On retrouvera le samura et son caractre sacr al Hudaybiya et
ailleurs encore . Le Prophte envoya Khalid ibn al Walid avec ordre de couper les trois arbres ; les deux
premiers tombrent sans incident ; devant le troisime apparut une sorcire chevele, grinant des dents ;
derrire elle son prtre lexcitait rsister Khalid en lui jetant le voile. Dun coup de sabre, Khalid lui
trancha la tte et elle fut change en un charbon.
Les Quraysh clbraient une fte annuelle en lhonneur dal Uzza : elle tait aussi vnre par les Kinana et
Khuzaa, les Thaqif et une partie des Hawazin. Selon la tradition, Muhammad, dans sa jeunesse, avait sacrifi
un mouton blanc al Uzza.
Al Uzza tait lobjet de la particulire vnration des Quraysh. Ce nest pas seulement Qussay, le grand
anctre des Quzaa, qui donna lun de ses quatre fils le nom de Abd al Uzza ; ctait aussi celui dun oncle de
Muhammad, Abu Lahab. Ainsi, les Quraysh convertis remplacrent-ils volontiers le nom de la desse par lun
1135
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
1136
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 163 ; H. Derenbourg, Le culte de la desse al Ouzza en Arabie
au IVme sicle de notre re, Pub. de lEcole des Langues Orientales Vivantes, ser. V, t. 5; J. Ryckmans,
Uzz et Lt dans les inscriptions sud-arabes: a propos de deux amulettes mconnues, Journal of
Semitic Studies 25, 1980; Ryckmans. 1934, p. 26; Wellhausen, Reste p.34-45;P. C. J., D.J. Hammond,
R.N Jones,"A Religio-Legal Inscription from the Atargatis-Al-'Uzza Temple at Petra." BASOR 263
198; M. Lindner, "Eine al-'Uzza-Isis Stele und andere neu aufgefundene Zeugnisse der al-'Uzza
Verehrung in Petra (Jordanien)." ZDPV 104 1988 6;A. G. Lundin, Die Arabischen Gttinnen Rud'
and al-'Uzza. Al-Hudud, Festschrift fr Maria Hfner zum 80. Geburtstag. Graz, 1981; J. Patrich, "Al-
'Uzza Earrings." IEJ 34 1984; C. C. Torrey, "An Inscription from the 'High Place' of the Goddess
Al-'Uzza in Petra." JAOS 28 1907; F. Zayadine, L'iconographie d'Al'Uzza-Aphrodite, Mythologie
Grco-Romaine-Mythologies Priphriques: tudes d'Iconographie. Paris 1981; id. (). "Al-Uzza
Aphrodite." LIMC II(1) 1984; J. Chabbi, Le Coran dchiffr 2008, p.110,268 .
1137
Tmoignage dIsaac dAntioche dans lHymne sur la ville de Beth Hur (Op. Om. ed. Bickell I 210).
1138
T. Fahd, Le Panthon, p. 163 ; H.W.J. Drijvers, Cults and beliefs in Edessa, Leyde, 1980
209
des grands noms dAllah, qui affirma sa puissance ; Abd al Aziz est rest un nom cher aux musulmans. Il ne
suffit plus de la noter comme tant La Mecque la desse de lamour et de la fcondit. Il convient de
reprendre lindication de Dussaud : ce nest point par un hasard de rythme que le Coran a runi Allat et al
Uzza en les isolant de Manat ; elles formaient paire : on jurait par Allat et al Uzza ; et quand une tradition
tardive a tenu marier les dieux, il a t convenu que Hobal tait leur commun poux. On disait : Le matre
(Hobal) passe lt avec Allat cause de la fraicheur dat Ta'if, et lhiver avec al Uzza, cause de la chaleur du
Tihama. A Ohod, Abu Sufyan entonna un pome en rajaz la gloire de Hobal et dal Uzza .
(M. Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.51).
Un culte al Uzza.
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 16 d).
De mme, propos dal Uzza, Dirham ibn Zayd al Aws dit :
-Je jure par le Seigneur de Al Uzza bienheureuse et par le dieu dont le temple est prs de Sarif Al
1139
Uzza avait un bothros o on immolait les victimes qui lui taient destines. On lappelait al
Jabjab.
Serment.
(Kitap al Aghani).1141
Ds qu'ils le virent mort, ils voulurent reprendre ces animaux ; mais Mundhir, en tant inform,
protesta contre cette rsolution en disant :
-J'en jure par Allat et al Uzza, tant que je serai vivant, on n'enlvera pas le moindre objet de tout ce
qui appartient Zayd.
al UZZA de Nakhla
La grande desse arabe, dans son plus grand sanctuaire dArabie centrale, lie aux
Quraysh : elle est donc parfaitement atteste.
1139
Un autel souterrain : sorte de fosse rituelle.
1140
Ibn Amir ibn Nufayl.
1141
Trad. M. Quatremre.
1142
W. Atallah, al Buss, vestiges de cultes chtoniens en Arabie, Arabica 22/1974; A. Sima, Die
sabasche Buss- und Shneinschrift YM 10.703, Le Muson 113/2000
210
On a donn Asma, comme dot, la tte dune petite vache rousse
Quun homme des Banu Gham avait sacrifie.
Il avait vu un dfaut dans son oeil quand il lavait mene
lautel dal Uzza ; et il la dvise en belles portions.
Ils avaient coutume de diviser lanimal en portions parmi les fidles prsents. Ghabghab est le lieu
de sacrifice o le sang tait vers.
1143
Pote courtisan de Muhammad, ce qui explique le ton de lextrait.
1144
Un des opposants farouches de Muhammad la Mecque.
211
Les desservants dal Uzza.
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 18b).
Les desservants du culte dal Uzza taient les Banu Sayban ibn Ghabir ibn Murra des Banu Sulaym.
Le dernier parmi eux avoir cette charge fut Dubayya.
et, de deux coups, il la pourfendit. Il s'en revint vers le prophte () et lui rapporta les faits. Ce
dernier rpondit :
-Oui, telle est bien al Uzza. Elle n'a plus aucun espoir d'tre un jour adore dans votre pays.
Khalid rpondit :
- Aptre dAllah! Grce soit rendue Allah, qui, par toi, nous a, sauvs de la perdition.
()
1148
D'un coup, il lui fendit le crne : elle ne fut plus que cendres.
Sur ce, il abattit l'arbre et tua Dubayya, le desservant de son culte.
Puis il revint vers le prophte () et lui rendit compte des faits.
-Telle est bien al Uzza, dit le prophte. Aprs elle, les Arabes ne connatront plus de Uzza. Eh bien !
Elle ne sera plus adore, dsormais!
C'est alors qu'Abu Hirash composa pour Dubayya le pangyrique que nous avons cit.
al UZZA de la Mecque.
La desse principale de la tribu des Quraysh, qui semble aussi implante au sanctuaire de
la Kaba.
1145
Khalid est surnomm Le Sabre de lIslam.
1146
BUSS.
1147
Les dieux arabes ne sont pas trs sanguinaires.
1148
Version alternative.
212
Les Quraysh et les autres Arabes qui habitaient la Mecque ne tmoignaient aucune autre idole de
vnration gale celle d'al Uzza. Aprs celle-ci venaient al Lat et puis Manah.
Les Quraysh rservaient leurs visites et leurs offrandes al Uzza, de prfrence toute autre
divinit. Cela s'explique, je crois, par la proximit de son sanctuaire. Les Taqhif rservaient leur
culte al Lat, tout comme les Quraysh le faisaient pour al Uzza. Et, comme les autres, les Aws et les
Khazraj honoraient tout particulirement Manah.
al UZZA de Shibam
La desse est aussi connue au Ymen, sous une forme lgrement diffrente.
Offrande Al Uzza.
1150
(Inscription de Shibam-Ymen).
1151
Yafam et Dakaril, fils de Sumhuram ont ddi Uzzayan la statue quils ont suppos quelle leur
demandait dans loracle.
al UZZA de Ta'if
Un tmoignage trs postrieur montre que la vnration de la "Puissante" n'a pas t
oublie.
1152
(C. M. Doughty, Voyages dans lArabie Dserte ).
Nous nous levmes, et j'allai avec le kadi1153 et mon hte, visiter un bloc de pierre gisant devant la
maison du magistrat. Ils disent que c'est une idole, el Uzza. la lumire de leurs lanternes, j'aperus
une masse brute de granit cailleux et gris, sans inscriptions, un des mille rochers de ces montagnes,
qui par hasard s'tait trouv ici avant la fondation de Tayf. () Mais le kdi et le colonel Mohammed
me dirent :
-Il y a de maudites gens de la ville, qui lorsqu'ils sont malades viennent ici la nuit se frotter
secrtement contre cette pierre. Les pierres (dirent-ils ensuite) rendaient des oracles, aux jours de
l'ignorance, et servaient de truchement Sheytan. (...)
1149
La tribu originelle des habitants de la Mecque.
1150
Corpus des inscriptions et antiquits sud-arabes, Louvain, 1957, 35.21.
1151
Le suffixe -an remplace larticle al.
1152
Trad. J.-C. Reverdy, Paris, 2002 , p. 1337-1343.
1153
Juge sous les Ottomans.
213
Au matin, j'allai visiter les trois idoles de pierre qu'on montre Tayf. El Uzza, que j'avais vue dans la
petite place du march (aux bouchers), a quelque vingt pieds de long. Prs de 1extrmit de la
partie suprieure il y a un creux qu'ils appellent makam ar ras, l'emplacement de la tte. C'tait,
disent-ils, la bouche de l'oracle.
UZZAY
1154
Forme sud-arabique dal Uzza, la Puissante qui a pu tre assimile Aphrodite.
et les Arabes ne lui font pas de quartier, eux qui sacrifient avec elle Uzzay.
UZZAYAN
1156
Forme sud-arabique dal Uzza, la Puissante.
VNUS
Ici, cest la dimention astronomique/astrologique de la puissance qui est invoque. Peut sy
1157
ajouter le rapprochement avec la divinit grco-romaine, elle-mme dorigine smitique.
1158
(Yaqut, Gographie I 883).
1154
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p.44; mentionne dans Evagrios, Histoire
6/22; Procope, Histoire des Guerres 2/28/13; Jrme d'Antioche, Vita Hilarionis 41; Cosmas, Synagog
38/342; Thodore bar Koni, Commentaire Bible, Scholia 250.
1155
S. Isaaci Antiocheni, doctoris Syrorum, opera omnia. Ex omnibus, quotquot exstant, codicibus
manuscriptis cum varia lectione Syriace Arabiceque primus edidit, Latine vertit, prolegomenus et glossario
auxit G. Bickell, Gissae 1873, n14.
1156
Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147.
1157
G. Rotter, Der Veneris dies im vorislamischen Mekka, eine neue Deutung des namens Europa,
und eine Erklrung fr kobar=Venus, Der Islam 70, 1993; F. Cumont, Le culte de Vnus au Ier
sicle, Syria 8/1927.
1158
Cit par Fahd, Le Panthon arabe 1968.
214
Elle est le guide des Arabes et cest sous son signe et sous celui de Jupiter quest ne la loi de
lislam.
VIEUX (Le).
Appelation affectueuse et populaire des divinits locales.
1159
Vnus.
1160
KABIR ( grand), ce qui signifierait aussi "Le Vieux".
215
WADAD
1161
Forme thamoudenne de la divinit panarabe Wadd.
WADAM SHAHR
Dieu prsent Qaryat al Faw, comme forme locale de Wadd.1162
WADD
Wadd est un dieu ancien, dorigine msopotamienne probable ; il est dabord connu sous le
1163
nom dAdad et serait aussi li Adonis . Son nom voque lamour.
1164
Dieu minen, prsent ailleurs en Arabie ; son nom signifie Amour et il reoit souvent
1165
lpiclse de Pre.
1166
Son nom plutt sduisant a t rapidement intgr des noms thophores.
Le dieu lunaire des Minens tait Wadd : on a trouv Dlos un petit autel avec ddicace Wadd en minen
et en grec. On retrouve Wadd, amour , en Arabie centrale : lidole en fut dtruite dans le Wadi Qura,
Dumat al Jandal, par Khalid ibn Walid, malgr la rsistance de ses adorateurs ; on lui faisait des offrandes de
lait. Ibn al Kalbi fait remonter son origine lpoque de No, dans la montagne de Nod, o Wadd avait t
divinis.
(M. Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet, p.3-7).
1167
Autel grec Wadd (inscription de Dlos) .
A Wadd et aux divinits de Mayn.
1168
(Inscription de la muraille de Baraqish -c. 340-).
Ammisadaq () et Sad (), chefs des caravaniers minens, gens partis en expdition pour
1169
faire du ngoce avec eux en Egypte, en Assyrie-Babylonie et en Transeuphratne ( )
1161
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
1162
A.M. Al Tayeb al Ansari, Qaryat al Faw , Routes dArabie, Paris, 2010, p.312.
1163
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 185 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p.
16; Ryckmans 1934, vol. i, p.10; Wellhausen, Reste pp.14-18; cf. aussi al-Nabighah al-Dhabyani, Le
Diwan de Nabiga Dhobyani ed and tr. Hartwig Derenbourg, Paris 1869 ; C. A. Nallino Il verso d'an-
Naligah sul dio Wadd,' in Rendiconte della Reale Accademia dei Lincei, ser. v, vol. XXIX (1920) pp. 283-
290.
1164
Chez les Thamudens, Branden, Les textes thamudens de Philby 1956, p. 18.
1165
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147 ; cf. dans le texte coranique.
1166
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 16.
1167
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 33.
1168
C. Robin, LArabie Antique de Karilil Mahomet, Edisud, 1991, p. 59-62.
1169
La Syrie.
216
alors que Athtar dh-Qabd, Wadd et Nakrah avaient sauv leurs personnes et leurs biens
et les avaient avertis des hostilits que Saba et Khawlan avaient engages contre leurs
1170
personnes, leurs biens et leurs btes de somme sur la piste entre Mayn et Ragmat , et de
la guerre qui svissait entre le Sud et le Nord, et alors que Athtar dhu Qabd, Wadd et
1171
Nakrah ().
1173
Abandon de Wudd.
(ibn Hisham, Conduite de l'envoy d'Allah 52).
Kab ibn Malik al Ansari a dit :
-Nous avons abandonn Al Lat et Al Uzza et Wudd. Nous leur avons arrach leurs colliers et boucles
doreilles.
Invocation Wadd.
1174
(Muraqqish lAncien, Pome).
Par le dieu Wadd!
Ces gens sont mon peuple, mme si je les ai abandonns!- du temps o ces gens taient tourments
par le vent qui souffle frais depuis Udhayf.
WADD de Ddan
1175
Le dieu honor dans son sanctuaire principal, par les Lihyanites .
1170
Najran.
1171
Les divinits.
1172
Inscription dAsh Shaqab MAFRAY 3.
1173
Forme alternative.
1174
C. Lyall, Mufaddaliyat, Oxford 1918, p. 177 ; les posies sont trs rarement loccasion dallusions
divines.
217
Un prtre de Wadd.
1176
(Inscription d al Ula).
Abdwadd prtre de Wadd et ses fils Selim et Z-d-w-d ont offert le jeune esclave Selim sous
forme de statue Dhu Ghabat.
1175
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 20.
1176
S. Fars-Drappeau, Ddan et Lihyan 2005, p. 82.
1177
C.A. Nallino, Il verso dan Nabigah sul dio Wadd , Rend. Reale Accad. Di Lincei 5/29/1920.
218
charge de son culte et ses descendants assurrent cette fonction jusqu lavnement divin de
lislam.
Description de lidole.
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 51b).
Jai demand Malik ibn Harith : dcris-moi Wadd, fais quen quelque sorte je le voie. Il me
rpondit :
-Ctait la statue dun homme grand, le plus grand que puisse tre un homme. Il portait deux habits,
vtu de lun et drap de lautre. Un sabre la taille, un arc sur lpaule, il tenait de ses mains une
lance orne dun fanion, et un carquois garni de flches.
Libation Wadd.
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 49f).
Al-Kalbi dit : Malik ibn Harita al Agdari racontait avoir vu l'idole de Wadd : Mon pre, disait-il,
m'envoyait prsenter une offrande de lait Wadd, en ces termes :
-Donne boire ton dieu.
Et c'tait moi-mme qui buvais le lait. Par la suite, poursuivait Malik, j'ai vu Khalid al Walid briser
l'idole a et la mettre en morceaux.
WADD de Qarnaw
Trs ancienne divinit arabe.
WADD SHARAN
1179
Le Wadd de la Lune, ou resplendissant, pour les Minens .
WADD SHAHIRAN
1180
Le Wadd illustre des Minens.
1178
Le texte mentionne les R-B, pour parler des nomades : cest la premire mention des Arabes
dans lArabie du sud.
1179
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 43.
1180
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 43.
219
WADDAB
1181
Wabb le Pre.
al WADUD
1182
Le dieu bienveillant la Mecque, variante du grand dieu Wadd.
al WAHHAB
1183
Le dieu donateur, pourvoyeur et gnreux, la Mecque.
al WAHID
1184
Le dieu dit Unique par des Mecquois.
al WAKIL
1185
Le dieu protecteur la Mecque.
al WALIY
1186
Le dieu patron, de la Mecque.
WARAFU
1187 1188
Dieu de lirrigation et du partage des terrains en pays qatabanite. Il donne sa
1189
puissance aux bornes des terrains.
1181
Jamme, Sabaean and Hasaean inscriptions 1966 , p. 262.
1182
Corpus coranique 85/14.
1183
Corpus coranique 3/6 ; Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet 1957, p. 271.
1184
Corpus coranique 12/39.
1185
Corpus coranique 6/102 ; Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet 1957, p. 283.
1186
Corpus coranique 42/7 ; le nom est tir du vocabulaire tribal.
1187
Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147; A. van den Branden, Les
divinits sud-arabes Mn et Wrfw, Bi. Orientalia 16/1959.
1188
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.271.
1189
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 45.
220
WARAKH
1190
Dieu lunaire li au cycle mensuel et menstruel probablement. Il est connu comme nom de
1191
mois en Arabie du Sud, chez les Qatabanites.
al WARIT
1192
Le dieu hritier de tout pour les Mecquois.
al WASI
1193
Le Large, le Vaste, honor la Mecque.
WASWA
Gnies du dsert.
Voir Esprits.
WATT
Divinit solaire des Thamoudens, prsent dans lonomastique.
1190
Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 62-147 ; Jamme , Sabaean and Hasaean
inscriptions 1966, p.264.
1191
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 44.
1192
Corpus coranique 15/23 ; le nom est crit au pluriel.
1193
Corpus coranique 4/129.
221
Y
YABISH
Dieu local dArabie du sud.
Un prtre de Yabish.
1194
(Inscription hasaenne).
Badilat, fils de Nilat, prtre de Yabish, et Sadiquh, reprsentant de son frre Wayiduh.
Salut.
al YABUB
1195
Dieu dArabie centrale, connu seulement par des thophores et par une courte notice dal
Kalbi.
YADASUMHU
1196
Roi saben divinis.
YAGUT
Le dieu secourable est localis dans le Ymen du nord : son sanctuaire est sur la colline de
Madig. Il est reprsent sous la forme dun lion, et aurait les attributs dun dieu solaire.
1194
A. Jamme, Sabaean and hasaean inscriptions from Saudi Arabia, Rome, 1966, 1052.
1195
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
1196
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p.144 ; Jamme , Sabaean and Hasaean
inscriptions 1966, p.275 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 45.
222
1197
Mais il doit aussi remplir des fonction de pourvoyeur de la pluie, si lon suit le sens de son
1198 1199
nom , qui lorigine aurait pu tre une simple piclse pour dautres dieux.
Lidole au combat.
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 7 c).
Les Maddhij et les gens de Jurash adorrent Yaghut. ()
Un autre pote a dit :
Yagut a ouvert notre marche sur les Murad,
et avant le lever du jour, nous leur avons livr bataille.
Lidole au Ymen.
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 52 a).
Il confia Anam ibn Amir Yagut. Lidole fut dresse sur une colline du Ymen, appele Madhij et
adore par les Madhij et leurs allis.
1200
(inscription dal Ula).
1201
Abdelyagut fils de Zaydlah de la famille de Saman a offert la statue Dhu Gabat, avec laquelle
elle est honore.
YAHRIQ
Divinit ancienne dArabie du sud.
YALIL
1197
Son nom signifie Soutien, Aide ;cf. Arafat 1968, p. 19 ; Branden, Histoire des Thamoud 1966,
p. 100 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 16 ; M. Lecker, Idol Worship, p.17;
Ryckmans 1934, p. 16; Wellhausen, Reste pp 19-22.
1198
GHATA : faire pleuvoir, secourir ; le nom est connu dans la Torah, sous la forme YEUSH, mais
pour un anthroponyme.
1199
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 191.
1200
S. Fars-Drappeau, Ddan et Lihyan 2005, p. 131.
1201
Serviteur du Secourable .
1202
Tribu du nord de lArabie.
1203
Ville du Ymen.
223
Nom divin connu par le thophore Abd Yalil. On ne peut que supposer qu lorigine le nom
1204
soit simplement un cri de guerre.
YAMIT
1205
Dieu des Safates de Syrie.
YARAR
1206
Dieu solaire mal connu des Thamoudens .
YARHIBOL
Dieu des sources Palmyre qui devient actif dans le domaine de la justice, en tant soumis
1207
Bel. Il est aussi consdr comme dieu solaire.
Ddicace de soldats.
1208
(Inscription de Doura-Europos).
Yarhibol, dieu bon, idole de la source fait par les Banu Mita, archers.
Protection divine.
1209
(Inscription de Palmyre, 117).
Cette statue est celle de Zebida fils de Sadu Taimishams, que le snat a rige pour lui, et
le dieu Yarhibol porte tmoignage en sa faveur durant sa prsidence des banquets des
prtres de Bel, au mois de nisan, lan 428.
YASHDUQIL
1210 1211
Roi awsanite divinit, qui reoit des offrandes. Son nom signifie : Il est juste.
YATI
1204
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 197.
1205
Dussaud 1955, p. 143.
1206
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 101 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques
1951, p. 21.
1207
J. Teixidor, The Pantheon of Palmyra 1979, p.29-34 ; Starcky, Palmyriens, Nabatens et Arabes
du nord avant lislam, 1956, p. 208.
1208
Corpus Inscript. Semit. II 4064.
1209
Inv. IX 19.
1210
A. Jamme, Le panthon sud-arabe prislamique, 1947, p. 144.
1211
Jamme, Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.275.
224
1212
Le nom de ce dieu safatique et thamouden signifie sauveur ; on l a donc aisment
1213
assimil la figure du Christ.
YATHI
1214
Variante de Itha en langue safatique.
YATHIL
Dieu ancien dArabie du Sud, lie lirrigation.
en payant Yathill et dans sa zone irrigue deux ftes, ainsi que dans la cit de
Mahfadan, Naman, Rada et Yaud.
YATHAUM
1215
Le dieu sauveur saben.
YAHUQ
1216
On ne sait presque rien de ce dieu, sinon, que son nom signifierait : celui qui empche : fonction
1217 1218
prophylactique probable. Il peut tre un autre aspect de Yagut.
On possde un tonnant tmoignage de la survivance rcente du culte, la fin de cette notice.
Le dieu viendrait du sud de l'Arabie,ador par les habitants de Hamdan, Khawlan, Khaywan,
o il aurait son sanctuaire principal.
Lidole au Ymen
1219
(ibn Kalbi, Livre des Idoles 8d/9a-b).
Les Haywan adorrent Yahuq ; il tait dans un de leurs villages appel Haywan dans le territoire de
Sanaa, deux tapes de nuit partir de la Mecque.
A ma connaissance, personne parmi les Hamdan et les autres tribus arabes ne porta le nom de ce
dieu. De mme, je n'ai entendu aucune mention de Yahuq dans la posie de cette tribu ou de toute
autre tribu. Cela est d, je crois, au fait qu'ils taient tout prs de Sanaa et, en consquence, qu'ils
se mlaient aux Himyar. Ils pratiquaient donc la religion juive avec ces derniers et avaient embrass
le judasme en mme temps que Dhu Nuwas1220 .
1212
Branden, Les textes thamudens de Philby 1956, p. 18 : origine sabenne?
1213
Branden, Histoire des Thamoud 1966, p. 101.
1214
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 23.
1215
Jamme , Sabaean and Hasaean inscriptions 1966, p.272.
1216
W-Corpus coranique : retenir.
1217
Cf. Arafat 1968, p. 19 ; Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 16; Wellhausen,
Reste pp.22-24. .
1218
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 194.
1219
Ryckmans, Religions, p. 16.
1220
Cf. partie VI.
225
(ibn Kathir, Tafsir 71).
Yauq est devenu lidole du peuple de Hamdan.
YUHARHIM
1222
Dieu de la pluie dans le sud de lArabie .
Z
1221
Communication faite au XIVme congrs internationale des orientalistes Alger, Leyde, 1905, p.
69.
1222
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 45.
226
az ZABR
Divinit clanique de Yathrib.
az ZAHIR
1224
Le dieu vident, ou le Triomphateur la Mecque .
ZAQQUM
1225
Vestige dun arbre sacr, retrouv dans un extrait coranique de topographie infernale.
Larbre infernal
(Corpus coranique d'Othman 56/52) :
Oui, en vrit, gars! ngateurs! vous mangerez aux arbres Zaqqum ; vous vous en emplirez le
ventre ; vous boirez par-dessus de leau bouillante
ZEUS
Pour les Grecs, tous les dieux clestes et ceux des phnomnes climatiques peuveut tre
assimils Zeus. Quand ils dcrivent le panthon arabe, c'est facilement qu'ils dcouvrent
1226
des dieux proches de cette figure qui leur est coutumire.
1223
M. Lecker, Idol Worship p. 331-346
1224
Corpus coranique 57/3.
1225,
S. M. S. el Awa, Encyclopaedia of the Qur'an, sv. Zaqqum.
1226
P.-L. Gatier et J. Seigne, "Le hammana de Zeus Grasa", Electrum, 11, Cracovie, 2006;
A.Ovadian, S. Mucznik, The Zeus from Gaza reexamined , Archivo Espanol de Arqueologia 70/1997.
1227
Ed. Loeb.
227
ZEUS EPIKARPIOS
Le dieu qui apporte les fruits, la prosprit, dont le culte est officiel dans la province
dArabie.1229
ZEUS EPIKOS
Le dieu qui coute.1230
ZEUS HYPSISTOS
Thonyme habituel des divinits smitiques: le dieu du ciel, trs haut.1231
ZEUS KRAUNIOS
Dieu ancestral de la foudre Bostra ou Hbron.1232
ZEUS MANAF
Ce dieu est le rsultat dune hellnisation de la puissance indigne. On lui connait un autel
1233 .
dans le Hauran
ZEUS OBODAS
1234
Obodas est soit le nom dun dieu local, soit dun chef divinis par une tribu du Nguev.
1235
(Inscriptions du Nguev).
Bonne Chance.
Que Zeus Oboda se souvienne dAbdomanos, et Abdomaios et Joaidos, et Ouallos, et
Saadallos.
1228
Alexandre le Grand.
1229
D. Sourdel, Les cultes, p.27.
1230
D. Sourdel, Les cultes, p.26.
1231
D. Sourdel, Les cultes, p.24.
1232
D. Sourdel, Les cultes, p.25.
1233
Branden, Histoire des Thamoud 1966,p. 103, qui le distingue clairement de Manat.
1234
A. Negev, "Obodas The God", Israel Exploration Journal, 1986, Volume 36, No. 1-2, pp. 56-60; C.
Clermont-Ganneau, "La Statue du Dieu Obodas, Roi de Nabatne." Recueil d'Archologie
Orientale 2, 1898; "The Temple of Obodas: Excavations at Oboda in July 1989." Israel Exploration
Journal 41/1991
1235
A. Negev, The greek inscriptions from the Negev, Jerusalem 1981, p. 15, 18, 27.
228
Zeus Oboda, quil se souvienne dAmmos le constructeur fils de Khasetos fils de
Garamos.
Bonne chance, Zeus Oboda, donne de laide Eirenais qui a construit cette tour comme
bon prsage, dans lanne 188, avec laide du constructeur Waylos, de Ptra et Eutykhs.
1236
Fragment dune inscription en arabe.
1237
(En Avdat , avant 150).
... Parce que (Obodas) oeuvre sans rcompense ou faveur, et lui, quand la mort essaye de
nous rclamer, il ne la laisse la nous rclamer, parce que quand une de nos blessures a
suppure, il ne nous laisse pas prir.
ZHALAM
1238
Variante thamoudenne courante pour le dieu Shalam , se rapportant alors plutt une
1239
divinit funbre.
ZUN
1240
A lorigine, le nom dsigne lendroit o sont vnres les idoles regroupes. Mais le nom
1241
correspond sans doute aussi une divinit prcise, dont ltymologie reste dbattue.
Son sanctuaire tait situ Ubulla prs de Bassorra. Sa statue, anthropomorphe, est
1242
clbre pour sa beaut, de mme pour lallure de ses prtres.
1236
Le dbut de linscription est en nabaten, la fin, en arabe.
1237
J. A. Bellamy, "Arabic Verses From The First/Second Century: The Inscription Of En Avdat",
Journal Of Semitic Studies, 35; 1990, pp. 73-79.
1238
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 21.
1239
Ryckmans, Le Muson 50, 1937.
1240
Yaqut, Gographie II 960.
1241
Fahd, Le Panthon arabe 1968, p. 199.
1242
Ryckmans, Les religions arabes prislamiques 1951, p. 18.
229
1
Prsentation
La tentative de crer un monothisme exclusif et abstrait se rvle vite rbarbatif, autant
pour lesprit pour les sens et strile pour la rflexion. De splendides intelligences y firent
naufrage. La raffirmation forcene du dogme nempche pas une fragmentation invitable
de la conception du divin. Dans lislam, la tentation de distinction puis de division du divin
reste puissante, et la proximit de cet autre systme est vidente et conue comme
dangereuse. Cest certainement une des causes de lagressivit de cette idologie.
Le meilleur exemple est la sacralisation trs rapide de la srie des cent noms1243 ou des
1244
Beaux Noms (ASMA AL HUSNA) , comme sil tait difficile de concevoir lunicit
vritable de la divinit. On pourrait penser quil sagit dune concession au polythisme
ambiant du VIIme sicle. Mais les Beaux Noms ont connu ensuite une grande fortune : ils
sont rcits de faon quasi-automatique et inconsciente (DHIKR) . Ces noms sont des
adjectifs laudatifs, qui sont aussi des noms de dieux du paganisme, des attributs (SIFAT),
1245
des piclses , ou des mots utiliss dans les cultes anciens. Bien entendu, ltude de ce sujet
1246
est reste taboue ; mais elle mrite au moins de sy consacrer : les deux premiers Beaux
1247
Noms, les plus populaires, Rahman et Rahim, sont ceux de dieux paens arabes
parfaitement attests, et aussi les dnominations juives de Yahv en arabe. Ce sont des
informations capitales et irrfutables, et pourtant si peu divulgues.
1243
Ils sont en fait beaucoup plus de cent, si lon reprend lensemble des appelations trouves dans
le texte coranique ; J. Redhouse (Journal of the Royal asiatic Society 1888) en numre plus de 500 ; cf.
aussi D. Gimaret, Les noms divins en islam, exgse lexicographique et thologique Paris 1988 ; cf. Ibn
Atallah, Trait sur le nom Allah, trad. M. Gloton, Paris 1981 ; Bayrak Shaykh Tosun. The Name and the
Named : The Divine Attributes of God. Louisville, 2001; al-Ghazali (D. B. Burrell, N. Daher, trad.). Al-
Ghazali on the Ninety-nine Beautiful Names of God. Cambridge, 1992; Ahmed Abdel Jawwad (isl.), Les
noms parfaits de Dieu, Paris, 2005; Judith Miller, God Has Ninety-Nine Names: Reporting from a
Militant Middle East, New York 1997.
; Abu Hamid al-Ghazali, Les 99 beaux noms de Dieu, (trad. Mohamed Aoun), Paris 2005;
Muhammad M. Al- Sha'rawi (isl.), Les plus beaux noms de Dieu I, Paris, 2002; Irne Bonifassi
Rekad (isl.), Les noms divins expliqus aux enfants, Paris, 2004 (ouvrage pour la jeunesse);
Muhammad Iqbl Siddq (isl.), Les noms divins : selon le Coran et la tradition , Paris, 2003; Ahmed
Abdel Jawwad, Les noms parfaits de Dieu, Paris 2005: on voit que le sujet du catalogue strile des
thonymes a excit la crativit de petits thologiens contemporains. La passion pour la lexicomanie
est prsente dans d'autres systmes religieux du Proche-Orient: A. Seri, The fifty names of Marduk
in Enuma Elis , Journal of the American Oriental Society 126, 2006; H. Mohha-Djafar, Gott hat die
schnsten Namen. Islamische Gottesnamen, ihre Bedeutung, Verwendung und Probleme ihrer
bersetzung, Francofrt 2001.
1244
Cf. B. Lewin, Al asma al Hisma, Encyclopdie de l'Islam2 I p. 735, avec la liste commente p. 739.
1245
Epithtes divins.
1246
Ancienne tentative par J. Moubarac, Les noms, titres et attributs de Dieu dans le Coran et leurs
correspondants en pigraphie sud-smitiques, Le Muson 1955 ; laffaire devra tre mene laide
dun manuel trs utile : G. Lankester Harding, An index and concordance of pre-islamic arabian names
and inscriptions, Toronto, 1971.
1247
J. Jomier, Le nom divin al Rahman dans le Coran, Mlanges Massignon, Damas, 1957.
230
La pasion pour la dnomination est dvorante, mais elle touche aussi Muhammad, divinit
pardre d'Allah, en vrit: il est aussi affubl de 99 noms, ou de 300, ou de 1000, dont ceux
qui sont tirs du vocabulaire coranique, de 7 400, pas moins.1248
Le nom de la divinit est dans bien des religions un vocable ineffable, et ses adorateurs limplorent sous des
noms qui expriment lune des formes de la puissance divine. Les peuples smitiques ont t particulirement
riches en pithtes pour dsigner leur dieu ; la force du Verbe leur tait familire. Cest ainsi que le Coran
dsigne Allah, non seulement par son vritable nom, mais par une srie de vocables quil isole ou accouple
suivant le sens des versets ou selon lharmonie du rythme et de la rime. La doctrine musulmane les a
rassembls en une liste qui est celle des quatre-vingt-dix-neuf beaux noms de Dieu, Allah tant le centime.
Cest travers les plus importants dentre eux quil faut se rsoudre chercher les aspects de la puissance
divine suivant la mditation du prophte.
Limportance de cette liste a paru capitale aux milieux musulmans, proccups de rcitation coranique et
convaincus, comme les soufis, de sa valeur mystique. Mais elle semble ngligeable Ibn Taymiya (m. 1328)
qui remarque quelle oublie des termes tels que rabb et sayyid et donne asile dautres qui apparaissent
peine dans le Coran.
(M. Gaudefroy-Demonbynes, Mahomet p.245).
La rcitation tant une des formes de conditionnement les plus simples et les plus efficaces,
la liste des noms est prsente de manire allusive dans le Coran, et la Sunna sempare du
sujet avec avidit. La liste, voil lide, voil la solution.
1248
U. Rubin, The Eye of the Beholder, p. 42-3.
1249
Cf. Talmud, Barakt 31/2.
1250
Sens ironique.
231
Allah a 99 noms, cest--dire 100 moins un, et quiconque croit en leurs sens et agit en accord avec
eux entrera au paradis ; et Allah est le Un et aime le Un.
Ibn Abbas rapporte que, dans les moments d'affliction, l'envoy d'Allah disait :
-Il n'y a d'autre divinit que Allah, le puissant, le sage ; il n'y a d'autre divinit que Allah, le matre
du trne suprme ; il n'y a d'autre divinit que Allah, le matre des cieux et de la terre, le matre du
trne magnifique.
1251
Prlude la liste canonique.
(Corpus coranique d'Othman 59/22-4).
Il est Allah - nulle divinit except lui -, qui connat l'inconnaissable et le Tmoignage.
Il est le bienfaiteur misricordieux.
Il est Allah - nulle divinit except lui -, le Roi, le Trs Saint, le Salut (?), le Pacificateur (AL
1252 1253
MUMINU) , le Prservateur (AL MUHAYMINU) , le Puissant, le Violent, le Superbe. Combien
Allah est plus glorieux que ce qu'ils lui associent !
Il est Allah, le Crateur, le Novateur, le Formateur.
A Lui les noms les plus beaux.
Ce qui est dans les cieux et sur la terre le glorifie.
Il est le Puissant, le Sage.
1251
La liste est clairement inspire dans le fond et le style par les litanies juives (Shema Ezreh).
1252
Pacificateur plutt que fidle (cf. note de ldition Blachre II, p. 586).
1253
Tir du syriaque MEHAYMANA.
1254 Transcriptions de Y. Nevo, Z. Cohen, D. Heftman, Ancient Arabic Inscriptions from the Neguev
1993 ; trad. et choix Prmare 2002, p. 436-441.
232
compatissant, le misricordieux1256 , et pardonne-lui vivant et mort, alors quil demande
Allah la protection et quil ne manque pas de le protger de sorte quil puisse continuer
son voyage.
La liste canonique
Il existe une liste canonique, dont on se connait pas vraiment les auteurs, ou lanciennet.
1258
Elle permet dinnombrables et interminables commentaires.
1255
Cf. Psaumes 79/8 et Corpus coranique 48/2.
1256
Cf. 4 Esdras 7, 132-9 ; Corpus coranique 7/180.
1257
Le tout-puissant.
1258
M.Chebel, Dictionnaire des symboles musulmans, Paris, p. 31-33, dfaut de mieux, en franais; la
liste de dpart est largement augmente, corrige, amliore. Il existe de multiples extensions extra-
canoniques.
1259
Trs nombreuses occurences dans le Corpus coranique, comme Corpus Coranique 2/159,
associ RAHIM. Pour l'origine juive de ces appelations, cf. ce micro-dictionnaire s.v.
1260
Trs nombreuses occurences dans le Corpus coranique, comme Corpus Coranique 2/158.
1261
Corpus coranique 49/23 59/23, 62/1.
1262
Nom dun dieu des Thamud; Corpus coranique 59/23.
1263
Corpus Coranique 52/23
1264
Corpus coranique 59/24.
233
14 - Al Musawwir (le dieu formateur) ;
15 - Al Ghaffar (le dieu indulgent)
1265
16 - Al Qahhar (le dieu invincible, victorieux, contraignant) ;
17 - Al Wahhab (le dieu libral, gnreux) ;
18 - Al Razzaq (Le dieu dispensateur) ;
19 - Al Fattah (le dieu ouvrant, conqurant) ;
1266
20 - Al Alim (le dieu savant, omniscient) ;
1267
21 - Al Qabid (le dieu qui retient) ;
1268
22 - Al Basit (le dieu dilate, qui tend, qui fournit) ;
23 - Al-Khafid (le dieu qui abaisse)
1269
24 - Al-Rafi (le dieu qui relve) ;
25 - Al Muizz (le dieu qui rend puissant) ;
26 - Al Mudhil (le dieu qui avilit)
27 - Al Sami (le dieu audient) ;
28 - Al Basir (le dieu voyant) ;
29 - Al Hakam (le dieu juge, arbitre) ;
1270
30 - Al Adl (le dieu juste, quitable) ;
31 - Al Latif (le bon dieu) ;
32 - Al Khabir (le dieu inform, ) ;
1271
33 - Al Halim (le dieu magnanime) ;
1272
34 - Al Adhim (le dieu immense, magnifique) ;
35 - Al-Ghafur (le dieu absoluteur, ) ;
36 - Al Shakur (le dieu econnaissant) ;
1273
37 - Al Ali (le dieu trs-haut, exhalt) ;
1274
38 - Al Kabir (le grand dieu ) ;
39 - Al Hafidh (le dieu protecteur, ) ;
40 - Al Muqit le dieu nourricier) ;
1275
41 - Al Hassib (celui qui demande des comptes) ;
1276
42 - Al Jalil (le dieu illustre, majestueux) ;
1277
43 - Al Karim (le trs noble, gnreux) ;
1278
44 - Al Raqib (l'observant, vigilant) ;
1279
45 - Al Mujib (l'accomplisseur, ) ;
1265
Corpus coranique 13/17.
1266
Le nom est trs frquent dans le Corpus coranique.
1267
Absent du Corpus coranique.
1268
Corpus Coranique 13/15.
1269
Corpus coranique 3/48; 40/13-14.
1270
Le nom n'apparait pas dans le Corpus coranique.
1271
Corpus Coranique 2/225
1272
Corpus coranique 42/4, 56/77, 69/33.
1273
Cf. le nom du gendre de Muhammad, qui est en fait un surnom; cf. Corpus coranique 40/11, 42/4,
87/1, 92/20, 22/60.
1274
Corpus Coranique 24/22; 31/30,34/23.
1275
Corpus Coranique 4/ 7, 88, 33/39.
1276
Il n'apparait pas dans le Corpus coranique.
1277
Corpus coranique 27/41, 96/3.
1278
Corpus coranique 4/1.
234
1280
46 - Al Wasi (le dieu vaste, englobant) ;
47 - Al-Hakim (le dieu infiniment sage);
1281
48 - Al Wadud (le dieu aimant) ;
1282
49 - Al Majiid (le dieu glorieux) ;
50 - Al Baith (le dieu ressuscitant, celui qui rveille);
51 - Al Shahid (le tmoin tmoin);
1283
52 - Al Haqq (le dieu de la vrit, le dieu vrai) ;
1284
53 - Al Wakil (le dieu grant, mandataire) ;
1285
52 -Al Qawi (le dieu trs fort) ;
1286
55 -Al Matin (le dieu constant,ferme) ;
56 -Al Wali (le dieu tuteur, auxiliaire) ;
1287
57 -Al Hamid (Le dieu louable, louang) ;
57 - Al Mohsi (le dieu qui garde en compte) ;
1288
58 -Al Majid( le dieu glorieux) ;
59 - Al Mubdi (le dieu innovant) ;
1289
60 - Al Muid (le dieu restaurateur) ;
1290
61 - Al Muhyi (le dieu revivificateur) ;
1291
62 - Al Mumit (le dtenteur de la Mort, le dieu meurtrier) ;
1292
63 - Al Hayy (le dieu vivant) ;
1293
64 - Al Qayyum (le dieu subsistant, immuable) ;
1294
65 - Al Wajid (le dieu opulent, qui trouve) ;
1295
66 - Al Wahid (le dieu unique) ;
1296
67 - Al Ahad (le dieu singulier) ;
68 - Al Samadh (L' ternel, Indpendant de tout, L'impntrable) ;
1279
Corpus Coranique 11/64.
1280
Corpus coranique 2/248.
1281
Cf. Wadd, dans ce dictionnaire.
1282
Corpus coranique 11/72.
1283
Corpus coranique 31/29, 24/25.
1284
Corpus coranique 4/83.
1285
Corpus coranique 40/69; 22/38, 42/18, 51/58.
1286
Corpus coranique 51/58.
1287
Corpus Coranique 11/76; 22/62.
1288
M. Chebel a simplement oubli de citer le 58me nom dAllah ; par comparaison avec les listes
anglo-saxonnes, loubli concerne le N 65, Le glorieux ; cest une erreur de plus dans un ouvrage
qui se dit de rfrence, mais qui se signale davantage par son trs grand manque de srieux, de
tolrance et de connaissance des autres systmes religieux.
1289
Corpus Coranique 85/13
1290
Corpus Coranique 30/49,12/39
1291
Corpus Coranique 2/28
1292
Corpus coranique 2/253, 25/58.
1293
Corpus coranique 3/12/255, 20/108.
1294
Absent de Corpus coranique ( moins de le supposer en 24/38).
1295
Corpus coranique 2/158, 12/39, 16/51, 37/4, 18/110, 74/11.
1296
Corpus coranique 112/1.
235
1297
69 - Al Qadir (Le Vigoureux, Le Puissant, Ie Dterminant) ;
1298
70 - Al Muqtadir (Le Trs-Puissant en soi) ;
1299
71 - Al Muqaddim (L'Antrieur, Celui qui prcde) ;
72 - Al Muakhir (Le Postrieur, Celui qui maintient derrire) ;
1300
73 - Al Awwal (Le Premier) ;
1301
74 - Al Akhir (Le Dernier) ;
1302
75 - Al Zahir (L'Apparent, le Visible) ;
1303
76 - Al Bathin (Le Cach, l'Occult) ;
77 - Al Wali (1e Seigneur, Le Matre Trs-Proche) ;
1304
78 - Al Mutaali (Le Trs- lev, le Transcendant) ;
79 - Al Barr (Le Crateur, Le Producteur) ;
1305
80 - Al Tawwab (Le Compatissant, Le Trs-Bon) ;
1306
81 - Al Muntaqim (Le Vengeur) ;
82 -Al Afuw (L'Indulgent) ;
1307
83 - Al Rawf (Le Bienveillant) ;
1308
84 - Malik al Mulk (Le Seigneur du Monde) ;
85 - Dhul Jalala wa1 Ikram (Le dieu dtenteur de majest et de gnrosit)1309 ;
86 - Al Muqsit (Le dieu quitable, qui rpartit) ;
87 - Al Jami (Celui qui runit, Le Fdrateur)
1310
88 - Al Ghani (Le Trs Riche) ;
89 - Al Mughni (L'Enrichissant, Le Pourvoyeur de Biens) ;
90 - Al Mani (L'Interdicteur, Le Prohibiteur) ;
91 - Al Darr (Celui qui contrarie) ;
1311
92 - Al Nafi (Celui qui accorde le profit) ;
1312
93 - Al Nur (La Lumire, Le Lumineux) ;
94 - Al Hadi (Le Guide, Le Recteur, L'Apaisant) ;
1313
95 - Al Badi (L'Innovant, Le Cratif) ;
96 - Al Baqi (Le Permanent) ;
1314
97 - Al Warith (L'Hritier) ;
1297
Corpus coranique 2/19; 6/66, 35/1, 35/44.
1298
Corpus Coranique 18/43, 54/42, 5/55
1299
Absent du Corpus coranique.
1300
Corpus coranique 57/3.
1301
Corpus coranique 57/3.
1302
Corpus coranique 58/3.
1303
Corpus coranique 58/3.
1304
Corpus Coranique 42/10; 13/9-10; 27/63.
1305
Corpus coranique 2/35, 51, 122, 155; 9/105,109.
1306
Corpus Coranique 32/22
1307
Corpus coranique 2/138.
1308
Corpus coranique 3/25.
1309
Corpus coranique 55/77.
1310
Corpus coranique 31/25; 35/14.
1311
Absent du Corpus coranique.
1312
Corpus coranique 24/35.
1313
Corpus coranique 2/111.
236
1315
98 - Al Rashid (Le justicier, Le Conducteur) ;
99 - Al Sabur (Le Patient, Le Constant).
100- ? Le centime est considr comme inconnu, hors d'atteinte (MAKTUM), ce qui permet
alimenter les tourments mystiques pour lternit ; cf. le nom secret du dieu de lAncient testament,
le ttragramme YHWH ; ce secret maintenu est le reste dune vieille pratique qui vise protger le
nom des maldictions des ennemis. On imagine aussi que le nom 99 est aussi le nom 1: Allah, ce qui
revient tourner en rond, et c'est bien utile quand on tripote un chapelet et que l'on rcite son
rosaire (SUBHA)...
1314
Corpus coranique 19/39, 19/81,15/23.
1315
Corpus coranique 11/80, 20/72.
237