Vibrations Des Structures Industrielles PDF
Vibrations Des Structures Industrielles PDF
Vibrations Des Structures Industrielles PDF
industrielles
1. Gnralits................................................................................................. R 3 140 - 3
1.1 Secteurs concerns ..................................................................................... 3
1.2 Rles et consquences des vibrations structurales.................................. 3
1.2.1 Dfinitions ........................................................................................... 3
1.2.2 Normes sur les vibrations et les chocs ............................................. 4
1.2.3 Effets ngatifs des vibrations ............................................................ 4
1.2.4 Aspects positifs des vibrations structurales..................................... 5
2. Les outils de lingnieur et leur mise en uvre .............................. 5
2.1 Reprsentation des phnomnes vibratoires ........................................... 6
2.1.1 Impdance dynamique et fonctions de transfert ............................. 6
2.1.2 Schmatisations masses-ressorts..................................................... 9
2.1.3 Calculs en lments finis ................................................................... 10
2.1.4 Maquettages et lois de similitude ..................................................... 12
2.1.5 Mthodes nergtiques ..................................................................... 13
2.1.6 Rayonnement acoustique des structures ......................................... 14
2.2 Approche exprimentale............................................................................. 16
2.2.1 Accs aux vibrations des structures ................................................. 17
2.2.2 Essais structuraux sous excitation artificielle .................................. 20
2.2.3 Post-traitement et obtention des rsultats ....................................... 25
3. La matrise des vibrations et des bruits induits.
Exemples de cas industriels.................................................................. 33
3.1 Actions correctives ...................................................................................... 33
3.2 Diffusion des techniques danalyse ........................................................... 36
3.3 Premire tude de cas : suppression des vibrations indsirables
lors de la mise au point dune machine de srie ...................................... 36
3.4 Deuxime tude de cas : remde la dgradation structurale
cause par les vibrations dune installation industrielle .......................... 37
3.5 Troisime tude de cas : amlioration dun dcouplage antivibratile .... 39
7 - 1991
4. Conclusion ................................................................................................. 40
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. R 3 140
R 3 140
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 1
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
1
F ( t ) (f ) = -----------
2
F ( t ) exp ( 2 i f t ) d t
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 2 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
1. Gnralits efforts imposs une machine tournante par un rotor mal quilibr,
ou efforts dus la combustion des gaz dun moteur thermique),
tantt sur ses frontires ou conditions aux limites (rafales de vent
1.1 Secteurs concerns sur un immeuble, vibrations transmises par le sol un quipement,
par les points daccrochage du moteur un vhicule automobile,
etc.).
Les techniques vibratoires ont t appliques aux sciences mca-
niques, au gnie civil, aux transports, etc. Il existe donc une diversit
de situations visant contrler les vibrations, ventuellement les 1.2.1.2 Amplitudes et frquence
gnrer, le plus souvent les isoler, ou mieux encore les rduire un instant donn, si lon admet que les phnomnes en jeu
la source, en vue dattnuer ces vibrations ainsi que les bruits restent linaires, les vibrations de la structure sont proportionnelles
quelles gnrent. aux efforts qui les gnrent : si, toutes choses gales par ailleurs,
Le tableau 1 donne divers exemples de vibrations soit indsi- lintensit de ces efforts double, la vibration double aussi, quon la
rables, soit, au contraire, utilises pour obtenir une rponse ou pro- reprsente en termes de dplacement vibratoire (ou de vitesse, ou
cder une analyse. dacclration) ou de contrainte dynamique dans le matriau
constitutif.
Par contre, lamplitude de la vibration dpend considrablement
1.2 Rles et consquences de la forme de leffort excitateur en fonction du temps, ou, si lon
prfre raisonner dans lespace dual auquel on a accs par la trans-
des vibrations structurales forme de Fourier du signal temporel, en fonction du contenu
frquentiel de leffort excitateur. On serait tent de dire que la
1.2.1 Dfinitions susceptibilit de la structure aux vibrations est une fonction extrme-
ment variable relativement la frquence de leffort appliqu : telle
1.2.1.1 Vibrations structurales structure pourra tre pratiquement insensible un effort important
On conviendra dappeler ici vibrations structurales toutes les quon lui applique en tel point au rythme de 100 Hz, et prendre des
dformations lastiques de structure quelconques dont la moyenne mouvements cinquante deux cents fois plus grands si le rythme
dans le temps est nulle, par opposition aux dformations perma- (cest--dire la frquence de cet effort) augmente ou diminue de
nentes (ou statiques). Elles sont le rsultat defforts eux-mmes fluc- quelques pour-cent (figure 1). (0)
tuants, qui sexercent sur la structure tantt en son sein (par exemple,
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 3
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 4 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
1.2.3.2 Mise en rsonance transitoire tre souvent sous-traites des ingnieries spcialises, sont dun
cot fort modeste face lavantage quen retirera le futur exploitant
Moins grave, et plus frquente, est la mise en rsonance passagre
en termes de fiabilit et de longvit de son installation.
dune structure lors dun tat de fonctionnement transitoire : cest,
par exemple, le cas de toutes les frquences propres balayes lors
de la monte en vitesse ou de larrt dune machine tournante rapide,
ou encore lors de chocs, d-coups de couple, etc. Il est prfrable 1.2.4 Aspects positifs des vibrations structurales
de connatre cet tat de fait pour vrifier que lon en contrle bien
les paramtres et que la mise en rsonance est transitoire et suf- De nombreux dispositifs industriels utilisent la gnration de
fisamment peu frquente. Moyennant ces prcautions, de telles vibrations comme principe actif : en particulier, ds que laccl-
occurrences pourront tre acceptes par lingnieur. ration vibratoire approche lacclration de la pesanteur, on peut,
en gnral grce des moteurs balourd, mouvoir et ordonner des
Exemple : une machine grande vitesse de rotation, telle que la petits objets (bols vibrants), tasser ou au contraire grener des
turbopompe du premier tage de la future Ariane 5, tourne en pulvrulents, homogniser des suspensions (vibrage du bton).
conditions nominales une vitesse dite hypercritique , en loccur- des niveaux plus intenses, on peut fracturer des matriaux rupture
rence entre la deuxime et la troisime vitesse critique. Lors de la fragile (perceuses percussion, marteaux pneumatiques), relaxer les
monte en vitesse, larbre (commun la partie pompe et la partie contraintes internes de matriaux ou dassemblages, dsincruster
turbine) vibre donc successivement selon son premier puis son second des dpts solides (dcalaminage). Le bon fonctionnement de ces
mode propre, avant de se stabiliser. systmes suppose une matrise suffisante des vibrations propres de
leur structure sous leffet des vibrations quils doivent gnrer.
1.2.3.3 Instabilits Le fait de soumettre une structure, qui ne vibre pas par elle-mme,
Un cas plus complexe, rare heureusement car souvent catas- des vibrations peut tre galement un moyen de connatre un
trophique, est celui o leffort excitateur est lui-mme modul par certain nombre de ses proprits. On dveloppera largement dans
la vibration de la structure et concentre son nergie la frquence cet article ( 2.2.2) lanalyse dynamique des structures par excitation
propre au fur et mesure que la structure entre en rsonance. Si artificielle, mais on peut citer dautres cas o la gnration locale
aucun phnomne physique ne vient modrer cette instabilit, de vibrations fait partie intgrante dun capteur actif performant pour
appele parfois accrochage, elle conduit trs rapidement la rupture. le contrle non destructif : par exemple, le contrle de niveau dans
les enceintes fermes.
Exemples Enfin, lobservation des vibrations dune machine ou dune
Des rafales de vent peuvent faire vibrer une structure lance, mais installation en fonctionnement est une source dinformations dune
rciproquement les oscillations de cette dernire modifient lcoule- richesse considrable sur son tat mcanique et fonctionnel, dont
ment arodynamique. Ce couplage est lorigine de la spectaculaire lexploitation ne fait que commencer (surveillance vibratoire ou
destruction du Pont de Tacoma aux tats-Unis, en 1940 [9]. monitoring et maintenance prdictive). Cette richesse tient :
Ce type de couplage a t lorigine aussi de la rupture des chan- la bonne propagation des vibrations dans les structures,
geurs de chaleur de lusine de liqufaction de gaz de Skikda. Par la suite, permettant de recueillir, sur un seul capteur fixe, des informations
les constructeurs dchangeurs de chaleur faisceaux de tubes ont de nimporte quel lment de la machine ou de linstallation ;
introduit des dispositifs de pincement des tubes et de butes mca- la cadence leve des informations dlivres par un capteur
niques, qui empchent une telle mise en rsonance gnralise des dynamique (acclromtre ou microphone dont la bande passante
tubes par couplage lcoulement. est de plusieurs kilohertz) ;
la multiplicit des traitements du signal que lon peut appli-
Les fluctuations dynamiques de volume et de pression dans un quer pour interprter les signaux et leurs changements.
rservoir influent sur le dbit des pompes ou turbines en amont ou en Nota : la croissance considrable de ce domaine de la surveillance et de la maintenance
aval. Linstabilit qui en dcoule, pour un lanceur spatial, est connue des machines et installations partir dun suivi vibratoire (ou acoustique) demanderait un
dveloppement spcifique dpassant le cadre du prsent article.
sous le nom deffet Pogo : une fluctuation de pousse du moteur fait
rsonner le fluide dans le rservoir, ce qui accrot la fluctuation de pous-
se du moteur, etc. Ce problme a affect le lanceur Diamant mais a
pu tre rsolu par lamortissement structural de la paroi du rservoir.
Face de tels risques dinstabilit, il est indispensable de mod-
2. Les outils de lingnieur
liser la boucle de rtroaction entre vibration structurale et effort et leur mise en uvre
excitateur, didentifier les paramtres qui permettent den contrler
le gain, et de se placer en dehors des zones instables avec un coef- On dcrit ci-aprs un ensemble d outils , quil sagisse doutils
ficient de scurit raisonnable, ce qui peut demander un important conceptuels, donc de mthodes, ou doutils matriels, donc de
investissement en termes de modlisation et de connaissance moyens danalyse et dessais, sachant que lingnieur, appel en
physique des phnomnes en jeu, ainsi que de leurs possibilits de gnral titre curatif, doit non seulement constater un dsordre bien
couplage (lexemple c du 3.1). prcis (diagnostic ), mais aussi spcifier des solutions correctives :
il lui faut alors faire appel des schmas de reprsentation des
1.2.3.4 Conclusions phnomnes vibratoires qui lui permettront, qualitativement ou
Attirons lattention sur le fait que lon peut trs rarement incri- quantitativement, didentifier les phnomnes physiques matriser
miner, dans tous les problmes cits ici, un composant particulier et dvaluer lefficacit des solutions techniques correspondantes,
de linstallation : cest la conjonction de tous les lments qui rend avant toute modification.
globalement linstallation malencontreuse, et ce nest pas toujours Les paramtres en jeu sont en effet nombreux : cela interdit de
llment dont le mauvais dimensionnement entrane la mise en rechercher des palliatifs force dessais qui se rvlent infructueux,
rsonance qui prsente pour autant les vibrations les plus intenses comme lattestent encore trop souvent les retards et les surcots
ou les signes de ruine les plus prcoces. finalement considrables de la mise au point de certains prototypes,
Avant tout, face de tels problmes, il faut incriminer un manque lorsquune analyse dynamique approprie nest pas conduite en
danalyse de linstallation sous ses aspects dynamiques et un temps opportun.
manque de cahiers des charges explicites en termes dynamiques
pour les divers fournisseurs ; les prcautions prendre, qui peuvent
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 5
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
2.1 Reprsentation des phnomnes On obtient alors la matrice de transfert globale de la structure
assemble en faisant la synthse des transferts lmentaires des
vibratoires diverses sous-structures.
x Dplacement F Force
----- = --------------------------------------- Compliance ------ = --------------------------------------- Raideur dynamique
F Force x Dplacement
v Vitesse F Force
------ = ---------------------- Mobilit (ou admittance) ------ = ---------------------- Impdance
F Force v Vitesse
Acclration F Force
------ = ------------------------------------- Acclrance ----- = ------------------------------------- Masse dynamique
F Force Acclration
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 6 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 7
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
Figure 4 Identification des frquences de suspension dun massif de machinerie (pour II, se reporter la figure 3)
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 8 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Bien entendu, les structures les plus tendues vont prsenter les La manire la plus lmentaire de reprsenter ces changes est
frquences propres les plus basses. Toutefois, comme elles sont de considrer loscillation dune masse rigide M (nergie cintique
conues avec plus de robustesse vu leur lancement, leur rsistance pure) supporte par un ressort de raideur K sans masse (nergie
la flexion est suprieure celle dobjets plus petits, ce qui, au sens de dformation pure). Il suffit alors dcrire lquilibre du systme
des modes propres, compense leur taille plus grande. La plage des pour trouver lquation lmentaire bien connue, en notant : x la
premires frquences propres des structures industrielles courantes drive seconde du dplacement x (t ) :
nest donc pas aussi large que celle de leur taille ; la plupart
prsentent leurs premiers modes entre 10 et 100 Hz (par exemple Mx + Kx = 0
16 Hz, figure 4), comme le lecteur pourra le vrifier dans la plupart
des exemples du paragraphe 3. si le systme est isol ;
Mx + Kx = F ( t )
Zone III : comportement modal diffus
La zone III de la figure 3 voit les modes devenir de plus en plus si le systme est soumis une force extrieure F variant en fonction
complexes (nuds et ventres nombreux), et, bien que la densit du temps.
modale augmente, leur mise en rsonance par les excitations natu- On vrifie que lquation du systme isol est identiquement satis-
relles des structures est plus improbable et limite en tout tat de 1
cause par lamortissement naturel. Ce dernier augmente avec la faite si x (t ) est une raie de frquence --------- K / M , qui est alors la
2
frquence dans les structures mtalliques courantes, car : frquence propre du systme conservatif ( 1.2.1). On est amen
la longueur donde des vibrations diminuant, lamortissement tenir compte des pertes nergtiques inhrentes tout systme rel
structural est dautant plus oprant, toutes choses gales par (frottements, amortissement du ressort) par un amortisseur exerant
ailleurs ; un effort proportionnel la vitesse vibratoire x dans le cas le plus
lefficacit du rayonnement acoustique des structures aug- simple (viscosit C ), do le schma classique de la figure 6 rgi par
mente et lamortissement par rayonnement devient souvent impor- lquation :
tant ; Mx + C x + Kx = F ( t ) (1)
les assemblages jouent un rle toujours prpondrant.
Nota : bien entendu, ce systme peut tre coupl dautres pour reprsenter un
La connaissance prcise de ces modes est de peu dutilit, ils comportement plus complexe. Cest ainsi, par exemple, que la rponse dun tre humain
dpendent trop des dtails de ralisation des objets, des dernires debout des vibrations basse frquence peut tre dtermine avec un modle sept
interventions mcaniques (montages, dmontages), des cartes de degrs de libert (figure 7) dvelopp dans le cadre dtudes de biomcanique.
temprature dans la structure, etc. Cest pourquoi une connaissance Lavantage principal des schmatisations masses-ressorts-amor-
statistique de ces modes suffit dans la plupart des cas (mthode tisseurs linaires est de conduire, dans tous les cas, un ensemble
statistique SEA, 2.1.5), et lon valuera seulement le comporte- dquations aisment dterminables et solubles analytiquement.
ment moyen de la structure. On devra en outre vrifier quun lment
particulier nentre pas en rsonance, dans certains cas, dans cette 2.1.2.2 Transmissibilit
gamme de frquence surtout sil se trouve au voisinage immdiat,
soit dun lment actif source de vibrations, soit dun lment Certains rapports de grandeurs ont un intrt particulier pour
particulirement sensible aux vibrations (ou particulirement apprcier le fonctionnement dun systme suspendu sur plots
efficace pour les convertir en bruit gnant). lastiques : il sagit des transmissibilits dynamiques respective-
ment en force (force transmise/force impose), en dplacement
Zone IV : comportement local (dplacement transmis/dplacement impos), ou croises (dplace-
La zone IV de la figure 3 correspond aux frquences telles que ment transmis/force impose ou vice versa). Elles reprsentent en
les vibrations subissent une attnuation importante dun bout effet le filtrage des vibrations associ au montage considr.
lautre de la structure, et les rponses dynamiques nexpriment plus
alors quun comportement trs local. Lanalyse exprimentale
devient donc dlicate, il en serait de mme pour lanalyse par les
lments finis, mais il est rare que lon ait observer prcisment
ces comportements haute frquence dans le cadre des structures
industrielles courantes.
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 9
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 10 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
2.1.3.1 Dfinitions
Dans les rsultats fournis par les codes de calcul par lments finis,
il existe une grande disparit dans la terminologie, la formulation
et la normalisation des grandeurs dynamiques. Cest pourquoi il est
utile de se ramener aux grandeurs suivantes pour caractriser les
diffrents modes (indics i ) :
les frquences propres f i ou les pulsations i ;
les dformes modales correspondantes i (vecteurs) et leurs
T
transposes i .
M tant la matrice de masse et K la matrice de raideur de la
structure modlise, il vient :
la masse modale :
T
m i = i M i (ou masse gnralise du mode i )
la raideur modale :
T
k i = i K i (ou raideur gnralise du mode i )
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 11
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
2.1.3.3 Recalage des modles et optimisation Tout cela concourt donner la mthode des lments finis une
place essentielle dans lanalyse des vibrations structurales et
Plus rcemment, les logiciels de recalage dune modlisation
conjuguer troitement calculs et essais dans un mme projet.
dynamique par lments finis vis--vis dune exprimentation
offrent une approche rationnelle l o lingnieur en tait rduit
lintuition et au ttonnement : ces logiciels permettent dexprimer
objectivement la distance (au sens mathmatique) entre les dfor-
2.1.4 Maquettages et lois de similitude
mes modales calcules et mesures, puis didentifier les zones du
modle les plus impliques dans cet cart, et enfin de guider la Malgr les progrs de la simulation numrique, il reste de
reprise de la modlisation dans ces zones, jusqu obtenir une repr- nombreuses situations o lexprimentation reste indispensable,
sentation satisfaisante des modes de la structure relle. sans pour autant quon puisse la pratiquer sur la structure relle :
la solution est alors de constituer un objet simplifi, ventuellement
Dautres logiciels permettent doptimiser par lments finis une une chelle plus commode ou conduisant une ralisation plus
structure de forme donne (par exemple un rotor de machine) pour conomique, ou partir de matriaux meilleur march et plus faciles
rpartir ses modes propres dans des plages de frquence spcifies mettre en uvre. On demandera alors exclusivement cet objet
(en dehors des plages de frquence de rotation, etc.), par le biais simplifi, ou maquette, de prsenter les mmes proprits dyna-
dalgorithmes mathmatiques doptimisation, en jouant par exemple miques que son homologue rel.
sur lpaisseur de la matire dans les divers lments du modle.
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 12 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Nota : cest ainsi que des raisons de scurit videntes conduisent tudier la dyna- localisation de lnergie vibratoire proximit des sources excita-
mique de propulseurs poudre avec des maquettes en matriaux inertes dynamiquement
semblables. De mme, des raisons de disponibilit et dindpendance vis--vis des
trices. Le lecteur trouvera dans larticle Mthodes dtudes des
contraintes oprationnelles conduisent tudier la dynamique des structures navales sur problmes classiques de dynamiques stochastiques [A 1 346] dans
des maquettes ou tronons parfois lchelle 1, plutt que sur des units en service la le trait Sciences Fondamentales un dveloppement mathmatique
Marine. Les structures relles ne font lobjet que des quelques tests dits de rfrence, pour appropri pour dcrire de tels comportements vibratoires.
garantir la pertinence des travaux conduits sur les maquettes.
Moyennant ces prcautions, le maquettage apparat comme une
Lois de similitude approche encore irremplaable lorsquon veut matriser les aspects
La plupart des phnomnes vibratoires sont indpendants de la vibratoires et acoustiques dun projet dont ils conditionnent le
pesanteur (exception faite des oscillations pendulaires, de la houle succs, malgr les progrs des approches numriques voques au
ou du ballottement des fluides dans des rservoirs), et la similitude paragraphe 2.1.3.
gomtrique est a priori lapproche qui garantit le mieux lidentit
des comportements entre la structure relle et la maquette en
matire de vibrations et de bruit. Nous donnons au tableau 3 les 2.1.5 Mthodes nergtiques
facteurs de similitude appliquer sur les diverses grandeurs vibra-
toires en fonction du facteur de similitude gomtrique. 2.1.5.1 Principe des diffrentes mthodes
Cette approche suppose de conserver les mmes matriaux que Les approches voques prcdemment sont toutes dtermi-
ceux de la structure relle. Toutefois, seuls le module dYoung E , nistes, au sens o elles visent caractriser prcisment ltat vibra-
la masse volumique et le coefficient de Poisson importent en toire dune structure un instant donn.
fait ; on peut alors, sauf pour des travaux de vrification de la tenue
En gnral, cette information est plus dtaille que lingnieur ne
ultime au sisme ou en fatigue, utiliser des nuances dalliages plus
le souhaite : peu importe finalement la frquence prcise des modes
communes (en particulier, de moindre limite lastique).
(le plus souvent entache dincertitude), il lui faut seulement dter-
Simplifications de la maquette, chelle et matriaux miner un niveau vibratoire caractristique de tel ou tel tat de fonc-
tionnement.
En dehors de cette simplification quant aux matriaux, la simili-
tude gomtrique conduite avec un souci dexactitude trop pousse Il est alors intressant de raisonner en termes de flux dnergie
ne conduit aucune conomie de ralisation dans nombre de cas entre les divers composants de la structure. On fait ainsi lconomie
o la complexit des dtails lemporte sur la quantit de matire en dune description point point des vibrations, tout en sattachant
jeu (laquelle est rduite videmment au cube du facteur dchelle) : une grandeur significative sur le plan physique et appele vrifier
il faut donc sautoriser bon escient des simplifications suppl- des lois simples de conservation et dadditivit. Il est de plus ais,
mentaires dans la forme et dans les dtails de ralisation. en connaissant la rpartition surfacique de la masse de la structure,
de relier lnergie cintique dun lment de masse m la vitesse
Dans le cas de structures raidies par de nombreux goussets, il est
vibratoire moyenne <u > dont il est anim :
possible de raisonner en inertie quivalente, mais il faut veiller ne
pas trop perturber conjointement la rpartition de masse. On peut 1
ainsi rduire le nombre de goussets et simplifier leur gomtrie pour E c = ----- m < u 2 >
2
se ramener des profils standards ou des tles plies.
Des dveloppements sont en cours (principalement lectricit
Le maquettage de tles minces est difficile, du fait de limpos- de France (EDF), Mtravib RDS et au Centre technique des indus-
sibilit de tendre correctement des tles et clinquants trop minces tries mcaniques CETIM, de manire coordonne) pour donner une
en construisant la maquette. La contribution en membrane de ces traduction exprimentale directe des flux dnergie vibratoire dans
tles ne peut plus alors tre reproduite correctement ! Cest ainsi les structures mcaniques, en combinant quelques points de mesure
quon a d renoncer maquetter en similitude dynamique une caisse et des informations sur la structure dans la zone de mesure (pais-
de TGV lchelle 1/20... seur, inertie, etc.).
Dune manire gnrale, la fidlit dynamique est dautant plus Nota : lnergie est porte par les ondes naturelles de la structure (figure 5), qui inter-
facilement obtenue que lchelle de similitude est faible, et les frent avec leurs propres rflexions sur les bords de la structure, recrant ainsi les aspects
modaux.
chelles de lordre de 1/4 reprsentent souvent le meilleur
compromis technique/conomique. Certaines de ces mthodes restent dterministes vis--vis du
domaine des frquences, comme la mthode power flow dve-
Dautre part, les phnomnes dissipatifs (amortissement struc-
loppe par Goyder et White lISVR en Angleterre [10] ou la mthode
tural, dissipation dans les liaisons) chappent la similitude go-
des coefficients dinfluence nergtiques publie par le professeur
mtrique, lexception de lamortissement par rayonnement
Lesueur de lINSA de Lyon [11].
acoustique. Il faut donc les transposer laide de matriaux
prsentant des caractristiques dissipatives dcales vers les hautes La plus usuelle reste la mthode connue sous le sigle SEA
frquences. (Statistical Energy Analysis, ou mthode danalyse statistique de
lnergie) [12], du fait de sa grande simplicit.
Exemple : pour les tudes en soufflerie du couplage entre les
vibrations de tours darorfrigrants de centrales nuclaires EDF et le
2.1.5.2 Mthode SEA
vent, on a pu ainsi ajuster la composition dune rsine de synthse
pour reproduire au 1/200 les caractristiques dynamiques des tours La mthode SEA fournit des rsultats moyens dans des bandes
relles en bton, et ce en jouant sur diverses charges introduites dans de frquences plus ou moins larges selon lapplication.
la rsine. La similitude fut trs satisfaisante, malgr ce grand rapport Le principe de cette mthode est de dcrire la propagation et la
dchelle. Le travail du modeleur a t des plus dlicats puisquil lui a rpartition de lnergie vibratoire dans une structure quelconque
fallu obtenir une paisseur de 0,8 mm au col, sans dfaut de rpartition la manire dun flux de chaleur. Cette analogie nest pas fortuite, la
de la rsine lors du moulage... chaleur ntant elle-mme quune forme de vibrations, lchelle
Dans le cas des structures qui reoivent un grand nombre de molculaire cette fois.
machines et dquipements divers, une approche intressante pour On pourra donc dcrire ltat vibratoire moyen partir :
le maquettage est de les figurer dune manire plus ou moins statis- de la connaissance du flux dnergie inject par la source
tique avec des lests distribus irrgulirement. interne (bruit ou vibrations dune machine) ou par le milieu envi-
On a pu montrer, en effet, que ces quipements jouent vis--vis ronnant (coulement tourbillonnaire, par exemple) ;
de la structure principale qui les porte, plus continue, un rle capital des proprits modales de chaque partie lmentaire homo-
de diffusion et de diffraction des vibrations, similaire celui que gne de la structure : densit modale (nombre de modes dans une
jouent les impurets dans un rseau cristallin. Le rsultat global est bande de frquence donne) ;
la fois un effacement des modes propres de la structure et une
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 13
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
de lvaluation des coefficients de couplage entre chacune 2.1.6 Rayonnement acoustique des structures
des sous-structures ;
de la masse et de lamortissement global de chaque sous- Bien que ltude des problmes dacoustique industrielle ne soit
structure. pas lobjet de cet article, les proccupations de bruit induit accom-
Lamortissement est dit global car il inclut non seulement les effets pagnent assez souvent le besoin de minimiser les vibrations pour
dissipatifs au sein du matriau, mais aussi la dperdition dnergie nous amener rappeler les traits essentiels du couplage entre vibra-
par rayonnement acoustique. La perte dans les liaisons est, par tions et bruit. Le lecteur dsireux dapprofondir ce sujet pourra se
contre, difficile prendre en compte, les coefficients de couplage reporter la rfrence [11], ou louvrage de L. Beranek [13] qui
entre sous-structures supposant des changes sans pertes. reste lun des meilleurs ouvrages de base pour lingnieur sur ce
Pour des structures simples, comme des plaques ou des poutres, sujet.
ces diffrents paramtres sont approchs par voie analytique et
tabuls [12]. Ils sont galement mesurables par des essais assez 2.1.6.1 Mcanisme du rayonnement
simples (dcrments logarithmiques pour les amortissements,
Le premier lment important rappeler est que, mme si toute
etc.).
vibration structurale branle les molcules du fluide environnant (il
y a galit des vitesses linterface), il ny a quune fraction de cette
2.1.5.3 Limites de la mthode SEA agitation du fluide qui se propage au loin (bruit rayonn, champ
Les seules limitations intrinsques cette mthode sont dues lointain). La zone immdiatement voisine de la structure (champ
aux hypothses que sa formulation amne prsumer : proche) est donc le sige dun rarrangement important entre le
champ vibratoire et le champ acoustique ; les mouvements de fluide
lnergie vibratoire est rductible la somme des nergies
non rayonnants acoustiquement sont souvent appels pseudo-son ,
modales, donc le comportement modal est prdominant pour toutes
ou encore champ vanescent . Ces mouvements ne sont pas
les sous-structures : cela signifie que lamortissement global reste
ngligeables pour autant, car, vus de la structure, ils contribuent
faible et que la propagation vibratoire vers la priphrie de chaque
laccroissement dinertie quapporte le fluide (masse ajoute ) la
sous-structure est quasi complte ; la mthode nest donc pas appli-
structure, do un ralentissement des ondes vibratoires par rapport
cable, en particulier, aux structures remplies dquipements
une situation dans le vide (quelques pour-cent dans lair, mais prs
irrgulirement rpartis ( 2.1.4), ni des cas de trs fort couplage
de 50 % dans leau dans un cas typique de coque de navire). Une
acoustique ;
mthode approche pour dterminer la masse ajoute sur une
la bande de frquence danalyse doit tre assez large pour
plaque a t propose par Lord Kelvin : elle revient valuer la masse
que toutes les sous-structures prsentent assez de modes propres
du ou des fluide(s) contenu(s) dans le cylindre circonscrit la plaque
dans cette bande, au sens dune vrit statistique ; cest dailleurs
qui vibre.
cette hypothse qui dtermine le choix des bandes de frquence ;
les phnomnes excitateurs sont supposs rgulirement Le deuxime lment important est que le son se propage sans
rpartis frquentiellement dans la bande danalyse, ce qui induit une dformation dans le fluide, une vitesse constante caractristique
quipartition de lnergie vibratoire globale entre les diffrents de celui-ci (340 m/s dans lair, 1 450 m/s dans leau, temprature
modes de chaque sous-structure ; cette hypothse conduit en ambiante et pression atmosphrique normale), tandis que la
gnral, au contraire de la prcdente, rduire la largeur des propagation dans la structure est beaucoup plus complexe (les
bandes de frquence danalyse, le spectre de lexcitation tant rare- diffrentes ondes prsentes sur la figure 5 interviennent concomi-
ment indpendant de la frquence ; tamment, dforment le signal et crent de multiples interfrences).
le couplage entre les sous-structures doit rester faible, Les ondes qui sont plus rapides que la vitesse du son dans le fluide
cest--dire que leur comportement aprs assemblage doit rester environnant sont dites supersoniques , celles qui sont plus lentes
similaire leur comportement intrinsque en conditions libres ; cela subsoniques , et la situation transsonique intermdiaire, rare,
implique que la propagation vibratoire dune sous-structure dgalit, est dite de concidence .
une autre est modre ; on se reportera sur ce point au
Formellement, sur une structure dtendue infinie et sans amortis-
paragraphe 2.1.1.2.
sement, les ondes mcaniques subsoniques ne produisent aucun
rayonnement acoustique et crent seulement un coulement le long
2.1.5.4 Cas dapplications de linterface qui sinverse chaque demi-priode (figure 10a ). Les
Lnergie vibratoire se diffuse, bien entendu, des sous-structures ondes mcaniques supersoniques , au contraire, se couplent avec un
forte nergie vibratoire vers les sous-structures plus faible rayonnement trs directif, dans la direction dtermine par lgalit
nergie : les structures grand nombre de modes, donc de grande des projections des longueurs donde respectives (loi de Snell,
envergure, jouent alors le rle de rcepteurs vis--vis de structures figure 11). Londe mcanique concidente , elle, rayonne intgra-
plus petites ou plus raides, donc moindre nombre de modes. lement au point de samortir compltement sur la structure.
Par consquent, dans le cas, par exemple, dune structure de Le rayonnement acoustique des structures apparat ainsi sous
type plaque ou coque raidie, lnergie diffuse des raidisseurs vers laspect dun phnomne tout fait simple : cela est vrai, mais il
la peau, ce qui va dailleurs en gnral accrotre le bruit rayonn. sapplique malheureusement des objets infiniment plus compli-
qus que la structure idale, infinie et non amortie quon vient de
Exemple : une modlisation SEA a pu fournir un guide sr et prcis dcrire.
dans un travail de rduction des bruits parasites affectant un sonar sous-
Le rsultat pratique reste alors que les conditions aux limites et
marin et dus aux vibrations de son enveloppe (ou dme) du fait des
les effets de bord dterminent le bruit effectivement rayonn,
turbulences de lcoulement. Sans modifier le profil hydrodynamique,
beaucoup plus que les mcanismes dcrits ci-dessus dans une
on a pu les rduire de plus de 6 dB en modifiant la structure mcanique :
situation idalise.
suppression des raidisseurs, abandon de lacier pour des composites
rsine-fibre de verre et accroissement de lamortissement structural par On pourrait expliquer simplement le mode habituel de gnration
introduction dune feuille viscolastique au sein du composite. La du bruit dans les mmes termes, par le fait que les bords ou les
prvision, par le modle SEA, du gain moyen dans la bande de frquence singularits de la structure crent des dissymtries qui ne permettent
du sonar a t vrifie 1 dB prs lors des essais de recette du systme pas lcoulement parital de compenser les effets de vibrations
modifi. subsoniques : il subsiste des zones excdentaires ou dficitaires, qui
se comportent alors en sources de bruit efficaces (figure 10b ). Une
La rfrence [12] prsente de nombreux autres exemples, notam- telle source de fluctuations de volume, gomtriquement localise,
ment dans le domaine spatial, qui a t un promoteur essentiel de correspond un monople acoustique et rayonne galement
cette mthode. dans toutes les directions.
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 14 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 15
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
Il est possible enfin de combiner mesures vibratoires et mesures de haut rang modal, sont visualises aisment par le regroupement
acoustiques pour amliorer la rsolution de ce genre danalyse, par de grains fins dessinant les lignes nodales, lieu des amplitudes vibra-
exemple par des techniques de corrlation. toires minimales (figure 14). Cette approche exprimentale remonte
au physicien allemand Chladni (1756-1827).
2.1.6.3 Conclusion Le fonds des travaux traitant de modles thorico-exprimentaux
raffins est tel aujourdhui que tout problme convenablement pos,
Malgr la complexit des mcanismes de rayonnement acous-
moyennant lintroduction des quelques grandeurs physiques nces-
tique des structures mcaniques, lingnieur peut disposer de
saires, peut trouver sa solution par calcul, lessai ntant bien souvent
moyens trs srs pour diagnostiquer les sources vibratoires les plus
effectu qu titre de contrle ou encore substitu au calcul parce
bruyantes et les modifier bon escient. Ces moyens sont accessibles
que plus conomique. Mais, dans le cas o un doute subsiste entre
sous forme dune association entre capteurs appropris (sondes et
prvision et ralit, le rsultat exprimental, sil peut tre atteint et
antennes acoustiques) et logiciels de traitement (imagerie acous-
nest pas contestable, doit constituer la rfrence.
tique), tels que MALICE de Mtravib RDS.
Une structure industrielle tant un assemblage souvent complexe
form dlments eux-mmes plus ou moins simples ne peut tre
traite par voie analytique comme le seraient systmatiquement les
2.2 Approche exprimentale lments simples : cordes, chanes, tuyaux, barres, plaques et
coques [14]. Hormis lessai, le calcul par lments finis ( 2.1.3)
simpose pour cerner la ralit, toutefois avec des points faibles sur
Des lois ont t nonces, ds le XVII e sicle, concernant la mca- le choix de modles damortissement ou de non-linarits pour
nique des manifestations priodiques des cordes tendues, des lesquels on dispose rarement, a priori, de guide rationnel.
pendules, des poutres, des plaques. Les figures vibratoires, mme
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 16 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Figure 13 Application de limagerie acoustique au diagnostic des sources de bruit sur un groupe motopropulseur (V6-3 litres)
Les sujets traits aux paragraphes 2.2.1, 2.2.2 et 2.2.3 sont limits 2.2.1 Accs aux vibrations des structures
lapproche exprimentale du contrle et de la mesure des vibra-
tions structurales dans son ensemble, en renvoyant des rfrences Ce paragraphe traite des techniques exprimentales des capteurs
bibliographiques : titre dexemple, citons les centaines de de vibrations considres dans leur ensemble, la vibration tant la
communications prsentes en langue anglaise pratiquement grandeur de sortie mesurer et non une grandeur dentre artificielle
chaque anne depuis 1982 lIMAC [15]. impose la structure, comme plus loin au paragraphe 2.2.2.
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 17
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 18 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 19
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
ltalonnage par construction, essentiellement li la longueur trait : Capteurs [R 410], Acclration [R 1 812], Extensomtrie
donde du rayonnement servant de rfrence. [R 1 850] et Capteurs jauges extensomtriques [R 1 860].
Le principe de fonctionnement de ces vibromtres est fond sur Ce tableau 4 classe les variables vibratoires dtectes par
les franges dinterfrences produites par les rayons incidents et les llment sensible (dplacement, dformation, vitesse, acclration,
rayons rtrodiffuss, dans une mme direction, par lobjet : saccades et chocs, en translation et en rotation) selon le domaine
le dplacement vibratoire est dduit du comptage des franges ; physique dappartenance, mcanique, lectrique ou optique. Les cas
la vitesse vibratoire de lobjet est proportionnelle la variation de couplage entre ces trois domaines existent, mais ne sont pas
de frquence dun signal de rfrence modul par leffet Doppler. dtaills pour viter dallonger lexpos.
Nota : la saccade (jerk ) est la drive de lacclration, soit la drive troisime du
Suivant la technologie des composants optiques mis en uvre .
dplacement x
(laser, diode laser, fibre optique, filtre, objectif, ...), les particularits
de divers vibromtres industriels diffrent, ainsi que : En conclusion de ce tableau, on voit que le nombre de principes
appliqus aux lments sensibles reste trs limit, alors que les dis-
les limites mesurables de dplacement, de vitesse et, le cas positions technologiques sont considrablement diversifies.
chant, dacclration vibratoire ;
ltendue de mesure en frquence ; Pour mener bien le choix dun capteur de vibration, il convient
les limites de la distance opratoire sparant le vibromtre de de prciser :
la cible en un point de lobjet vibrant. les conditions demploi, avec ou sans contact matriel et ajout
de masse tolrs entre le capteur et la structure, etc ;
2.2.1.5 Interfromtrie holographique ltendue du domaine de mesure ;
la classe de prcision requise.
titre dextension des procds de mesures vibratoires sans Les tableaux 5 , 6 , et 7 montrent, pour diffrents principes
contact, il faut mentionner lexistence de linterfromtrie hologra- constructifs, lordre de grandeur des limites pouvant tre atteintes,
phique qui a donn lieu des ralisations intressantes conduisant, respectivement en dplacement, vitesse, acclration, dans une
par exemple, aprs expositions photographiques successives des bande de frquence galement indique.
mesurages de dformes prcises 0,1 m prs sur des structures
dchelles trs varies (de quelques millimtres carrs quelques
dizaines de mtres carrs). LISL (Institut de Saint-Louis), qui travaille
2.2.2 Essais structuraux sous excitation artificielle
de longue date ces problmes, envisage la mesure de dplacement
3D en temps quasi rel sur sites industriels, avec la possibilit de
mise en uvre de la cinholographie interfromtrique. Les techniques de mesure qui viennent dtre dveloppes
permettent de runir de nombreuses informations sur la structure,
travers sa rponse aux vibrations dont lorigine et le contenu
Remarque : ces travaux, ainsi que dautres analogues, sont frquentiel sont multiples :
dlicats rationaliser. Simplifis au niveau des normes pour en les machines que supporte la structure lexcitent principa-
vulgariser la diffusion, ils nen restent pas moins fort complexes. lement sinusodalement leur vitesse de rotation et ses premiers
multiples. Lors des montes ou descentes en vitesse, on peut balayer
Sur un plan plus gnral, la diversit des besoins peut se mesurer tout le spectre des frquences intermdiaires ;
limportance des manifestations internationales : citons le Salon le vent, la houle crent des sollicitations basse frquence
International des Capteurs de mesure. partiellement alatoires ;
les bruits arauliques (systmes de ventilation, etc.) ont un
spectre trs large.
2.2.1.6 Caractristiques des transducteurs de vibration
Il est par contre difficile de mesurer lnergie injecte, donc de
Le tableau 4 situe les principes auxquels il est fait appel ; les dterminer des fonctions de transfert, et parfois lnergie prsente
capteurs sont dcrits en dtail dans diffrents articles du prsent dans une bande de frquence donne est trop faible pour permettre
une mesure. (0)
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 20 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Tableau 5 Ordre de grandeur des limites atteintes au moyen de capteurs de dplacement industriels (1)
Dplacement Frquence
Principe (m) (Hz) Mise en uvre
Grapho-mcanique (vibrographes) 103 102 101 103 Stylet sur papier cir
Rsistif
piste
linaire 102 1 0 10
Pistes bobines ou moules
angulaire 0 350o 0 10 tours/s
extensomtrique fonction du support Jauges fil colles
Inductif
linaire 107 102 0 102 Transformateur diffrentiel ou inductance
angulaire 0 360o 0 102 tours/s mutuelle
lectrostatique 108 103 0 104 Mtrologie capacitive
Optique et optolectronique
traits
linaire 107 1 0 102
Rgle ou disque gravs ou cods
angulaire 0 360o 0 102 tours/s
photomtrique 104 103 0 104 Fibres optiques et rflexion
interfromtrique 107 101 0 102 Comptage de franges
effet Doppler 108 103 0 104 Intgration du signal vitesse
(1) Une ligne de ce tableau ne correspond pas un capteur dtermin, mais indique une performance ralisable par ou moins un capteur fond sur le principe
nonc.
(0)
Tableau 6 Ordre de grandeur des limites atteintes au moyen de capteurs de vitesse industriels (1)
Vitesse Frquence
Principe Mise en uvre
(m s1) (Hz)
lectrodynamique
linaire 01 0 103 Champ magntique et bobine mobile
angulaire 0 102 tours/s 0 102 tours/s Dynamo tachymtrique
Optolectronique effet Doppler 105 1 0 104 Rtrodiffusion de rayons laser
(1) Une ligne de ce tableau ne correspond pas un capteur dtermin, mais indique une performance ralisable par au moins un capteur fond sur le principe
nonc.
(0)
Tableau 7 Ordre de grandeur des limites atteintes au moyen de capteurs dacclration industriels (1)
Acclration Frquence f
Principe Mise en uvre
(m s2) (Hz)
Rsistif
potentiomtrique 102 102 0 102 Capteurs piste moule
extensomtrique 105 104 0 103 Jauges fil colles
Inductif 105 10 3 0 103 mutuelle inductance
lectromagntique 103 102 0 102 zro asservi
lectrostatique 109 107 0 En impesanteur
Pizorsistif 108 10 3 0 104 Semi-conducteur
Pizolectrique
tous usages 104 105 1 104
mission acoustique niveau imprvisible 102 106 quartz ou cramique
Sensibilit
Optolectronique effet Doppler 102 103 dcroissante Drivation du signal de vitesse
quand f crot
(1) Une ligne de ce tableau ne correspond pas un capteur dtermin, mais indique une performance ralisable par au moins un capteur fond sur le principe
nonc.
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 21
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
On recourt, dans ces cas-l, des techniques dexcitation arti- Nota : cest le cas de deux couteurs tlphoniques classiques variation de rluctance
runis fil fil et qui sont indiffremment excitateurs et capteurs : application ralise avec
ficielle, au sens de lapport dune source de vibrations auxiliaire aux le Gnphone autognrateur et de scurit sans pile ni source, conu pour le Service des
seules fins de cette exprimentation. Il faut alors matriser les aspects mines.
suivants : en mode excitateur, il dlivre une force F qui rsulte de linter-
savoir faire vibrer une structure avec les moyens les plus action de linduction B , de valeur constante, et dun courant i
appropris au problme pos ; circulant dans une bobine mobile ; la relation F = Bi rgit leffet
identifier correctement le signal dentre dlivr la structure ; lectrodynamique ; ce principe est celui de lexcitateur lectro-
relier leffet la cause : cest--dire relier la rponse vibratoire dynamique.
lexcitation artificielle et force suppose connue et en dduire le
Le tableau 8 prsente les gnrateurs de vibrations fonctionnant
comportement vibratoire de la structure grce aux mesurages
selon diffrents principes. Un choix srieux ne peut tre entrepris
suivants :
quau regard du problme pos dont les principales donnes
la rponse une excitation transitoire, alatoire, priodique considrer sont :
ou autre, dfinir,
la gamme de frquence demploi ;
lanalyse modale : les valeurs propres (frquences et modes)
le modle du signal dexcitation dlivr la structure ;
des fonctions de transfert (la mobilit, ladmittance, limpdance
les limites de force, de dplacement, de vitesse, dacclration
ou autre fonction prciser, tableau 2),
ncessaires et admissibles ;
les paramtres mcaniques dinertie, de rigidit et damortis-
les perturbations apportes la structure par le gnrateur de
sement dfinissables en un point de rfrence et pour des condi-
vibrations et dues son impdance motionnelle lectromagntique,
tions donnes dexcitation de la structure.
ou toute autre cause.
2.2.2.1 Gnrateurs de vibrations Il serait intressant de prsenter des exemples de ralisation rf-
rencs du tableau 8, lequel est toutefois insuffisant pour conclure,
Du fait de la grande varit des structures industrielles expri- le gnrateur ntant quun maillon de la chane complte ( 2.2.2.2)
menter, il existe un arsenal important de moyens dexcitation qui au travers de laquelle passe toute linformation vibratoire commu-
permettent de gnrer artificiellement des vibrations. Ces moyens, nique la structure.
au mme titre que les transducteurs destins au rle de capteurs,
sont inventoris ici. Ce sont galement des transducteurs, mais 2.2.2.2 Choix et analyse du signal vibratoire dexcitation
destins aux fonctions dexcitation.
Nota : en effet, selon le vocabulaire de la NF E 90-001, le mme mot peut sappliquer
aussi bien aux capteurs quaux excitateurs :
2.2.2.2.1 Buts de lexcitation artificielle
Transducteur : appareil conu pour recevoir de lnergie de la part dun systme et en Les moyens runir pour ltude dune structure vibrante dans
fournir, soit sous la mme forme, soit sous une forme diffrente, un autre systme de lun de ces cas les plus complexes sont indiqus globalement sur
telle faon que les caractristiques recherches de lnergie reue apparaissent la sortie.
la figure 18. Le signal appliqu la structure par lintermdiaire du
En gnral, le terme de transducteur est suivi dun qualificatif prcisant les types des
nergies utilises pour la mesure : transducteur lectromcanique, lectropneumatique,
gnrateur de vibrations doit tre connu et contrlable tout instant.
lectro-optique... Le choix, sur la partie suprieure du schma, qui concerne
NF E 90-001 (mai 1972) Vibrations et chocs mcaniques. Vocabulaire. lensemble du gnrateur doit tre examin avec soin pour viter
Ce mot de transducteur ne doit pas faire croire la confusion des daltrer, par des interactions inadquates, les proprits de la struc-
principes mis en uvre mme si certains transducteurs, relevant de ture en essai.
principes capacitifs et pizolectriques ou lectrodynamiques, pr- La dfinition des signaux appliqus au gnrateur de vibrations
sentent la double proprit dtre indiffremment des capteurs ou dpend de lobjectif atteindre. Utiliser des mouvements vibratoires
des excitateurs. pour dgager des zones daccumulation damas pulvrulents,
rduire le coefficient de frottement de mcanismes divers, homo-
Exemple capacitif : la rversibilit capteur-excitateur existe en ce gniser un agrgat ou rpartir le bton dans les moules de prfa-
sens quune variation de dplacement x entrane une variation de brication, etc, ne parat pas ncessiter de produire un signal aux
capacit C et quune variation de tension V entrane une variation qualits exceptionnelles, bien que ces processus justifieraient sans
de force F suivant la loi de conservation de lnergie : doute dtre approfondis. A contrario, la connaissance du compor-
2 tement de certaines structures hautement labores (domaine de
F x = V C /2 lnergie, de laronautique et de lespace) ne se conoit, sur le plan
Lapplication typique, en mode excitateur, est celle de la gnra- vibratoire, qu partir de signaux dentre et de sortie identifiables
tion de forces faibles et, en mode capteur, de la dtection de petits et corrlables entre eux dans un sens dterministe, voire proba-
dplacements (du micromtre au millimtre), toutes deux utiles biliste.
des mesures vibratoires au sol ou en tat dimpesanteur. la limite, tout signal dentre peut convenir pour dterminer les
caractristiques dune structure linaire, encore faut-il le connatre !
Exemple pizolectrique : leffet direct pizo-lectrique rsulte du Lanalyse de la rponse passe par cet impratif, cest un point impor-
dveloppement dune charge lectrique sous laction dune tant parfois nglig. Il est banal de pouvoir exciter une structure,
contrainte mcanique. Leffet inverse permet de crer un dplace- mais plus rare est de bien connatre la sollicitation rellement
ment par lapplication dune tension. Une utilisation classique est la introduite : une force, un dplacement, une vitesse, une acclration,
production dultrasons, par exemple pour le nettoyage industriel ou ou une combinaison inconnue de ces diffrentes grandeurs.
lchographie mdicale.
Cette remarque, vraie pour les vibrations, lest peut-tre plus
Exemple lectrodynamique : sous divers aspects de ralisation, encore pour les chocs.
un transducteur, trs rpandu et remarquable, est form, la manire
dun haut-parleur, dun conducteur de longueur dploye , en 2.2.2.2.2 Cas des chocs
mouvement par rapport un circuit magntique dinduction perma-
nente B. Ce transducteur prsente la double proprit dtre utilisa- Une machine de choc chute de masse (ligne 6, tableau 8) peut
ble comme capteur et comme excitateur de vibrations, mais partir fournir F, x, x, x , pour une impulsion en acclration conforme
de deux lois distinctes : suivant une demi-sinusode, par exemple.
en mode capteur, il dveloppe une tension U aux bornes de (0)
la bobine mobile proportionnellement la vitesse relative x ; la loi
de linduction U = d /dt = Bx rgit leffet lectromagntique ;
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 22 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Par contraste avec cette machine de choc bien instrumente, on 2.2.2.2.4 Moyens dexcitation calibrs
peut opposer le test impulsionnel (ligne 7, tableau 8) beaucoup Deux moyens, aux applications spcifiques, sont indiqus ci-aprs
moins reproductible, mais ralis couramment par de nombreux pour montrer quil existe dautres cas pour lesquels les signaux
exprimentateurs, pour faire apparatre globalement, en quelques dentre sont talonns ou mesurs sparment sur la structure
millisecondes, le spectre dune structure. Le dfaut de rptabilit analyser, avant de procder aux essais.
de la percussion dun marteau actionn la main tient principa-
lement, notre avis, au dfaut de conception de loutil, dpourvu Exemples
de panne, qui ne respecte pas la position convenable du centre de
Le signal dentre est une force (lignes 23 et 24, tableau 8). Des
percussion par rapport au centre de masse, laquelle position per-
impulseurs pyrotechniques sont mis au point et talonns en pousse
met dannuler la raction du manche dans la main de loprateur.
F (t ) au banc. Lvolution, proche du crneau (figure 19) est connue,
Ce contrecoup non supprim est une des causes premires de
reproductible dun impulseur lautre et adapte la recherche des
linfidlit couramment constate.
frquences et amortissements davions en vol. Ces impulseurs, dont les
Une impulsion provoque par un moyen mcanique commande tirs peuvent tre synchroniss, sont aptes gnrer des dformes en
lectrique (lignes 13 ou 15, tableau 8) est plus avantageuse, car flexion (ligne 23 du tableau 8) ainsi quen torsion (ligne 24).
reproductible et continment dosable en grandeur et en dure.
Le signal dentre est un dplacement (lignes 8 et 25, tableau 8).
La drive de lacclration, ou saccade, est parfois linformation
En vue de lanalyse exprimentale du comportement sol/structure des
la plus reprsentative considrer. Cest le cas dans ltude de la
lments dune ligne EDF (63 kV), un pylne de cette ligne a t exp-
scurit et du confort des passagers dans les moyens de transport.
riment par essai de lcher. Un cble mis sous tension mcanique est
judicieusement dirig pour solliciter statiquement trois dformes la
2.2.2.2.3 Tte dimpdance fois (flexion, torsion, pilonnement). Le crneau de force F (t ) est libr
Un moyen pratique et bien connu pour mesurer la force introduite par une attache explosive monte sur le cble tendu dont lautre extr-
dans une structure est dintercaler, entre celle-ci et la prise de force mit est ancre avec un dynamomtre au sol. La fonction de rponse
du gnrateur, une tte dimpdance mesurant x et F au mme frquentielle (qui est le rapport des transformes de Fourier de la
point. Un acclromtre est mont aussi prs que possible dun rponse sur lexcitation) se dduit de F (t ) et du rsultat du lcher
capteur de force dont la raideur est leve, pour viter la naissance (figure 20). Lauteur prcise quen pratique on obtient de meilleurs
des modes parasites. Linsertion dune tte dimpdance dans la rsultats en calculant le rapport du spectre crois entre lentre et la
commande mcanique cre une discontinuit de raideur et de sortie au spectre de puissance du signal dentre. Ce calcul prsente
masse. La discussion des erreurs introduites doit tre entreprise, cas lavantage de fournir la fonction de cohrence qui signale la prsence
par cas, dj en basse frquence ( 10 102 Hz) [19]. des bruits vibratoires et des effets de non-linarit [20].
De 102 103 Hz environ, les attelages mcaniques dinsertion de
la tte dimpdance posent eux-mmes des problmes de rupture
dimpdance. La crdibilit des rsultats doit tre dmontre dans
tous les cas demploi et, a fortiori, pour des frquences atteignant
ou dpassant 103 Hz.
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 23
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 24 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 25
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 26 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 27
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
impdance mcanique dun systme : rapport complexe de la et la fonction de transfert, dfinie par le quotient s /e, sexplicite en
force la vitesse, la force et la vitesse pouvant tre mesures au rgime quelconque :
mme point (impdance directe) ou dans des points diffrents du
mme systme anim dun mouvement harmonique (impdance s (p) c m p m + c m 1 p m 1 + ... + c 0
H ( p ) = --------------- = ----------------------------------------------------------------------------------
-
de transfert) ; e (p) a n p n + a n 1 p n 1 + ... + a 0
Nota : dans le cas dune impdance mcanique en torsion, les mots force et
vitesse doivent tre remplacs par couple et vitesse angulaire (dfinition 1.44 de La rponse en rgime harmonique sobtient en posant p = j . La
la norme NF E 90-001) ; fonction de transfert H (j ) = H ( ) + jH ( ) est alors une grandeur
admittance dun systme mcanique, inverse de limpdance complexe qui ne dpend plus du temps, mais de la frquence
(dfinition 1.50 de la norme NF) ; f = /2 . Le module de la fonction de transfert est (H 2 + H 2)1/2 et
mobilit (parfois appele admittance mcanique) [29] : rapport le dphasage de la sortie par rapport lentre est arctan (H /H ).
complexe de la vitesse mesure en un point dun systme mcanique
la force mesure en un mme point, ou en un autre point, du mme
systme en mouvement harmonique. La mobilit est quivalente, Remarque : pour les calculs prcdents, la transforme de
sur le plan mcanique et formel, ladmittance (dfinition 1.51 de Fourier aurait conduit au mme rsultat que la transforme de
la norme NF). Laplace, cette dernire tant plus gnrale et dun emploi parfois
plus commode. Cependant, le spectre de Fourier, par extension
En dehors de cette norme, divers nologismes apparaissent ici et
des sries de Fourier aux phnomnes non priodiques, se prte
l : cest ainsi que des auteurs amricains [28] appellent trans-
bien linterprtation physique des vibrations de nature
mittance le rapport de lamplitude de la force mesure la sortie
quelconque, priodiques ou non.
dun support antivibratile lamplitude de la force applique
lentre .
Retenons, pour la suite, le terme global de fonction de transfert Reprsentation graphique
qui recouvre tous ces cas particuliers (prcdentes dfinitions La reprsentation graphique des fonctions de transfert la plus
1.17 18 44 50 51). approprie est choisie selon la nature de la structure et les lois de
comportement des matriaux et des assemblages en fonction de la
Mesure exprimentale des fonctions de transfert frquence. La reprsentation peut en tre faite dans le plan rel, en
Il est toujours possible de mesurer exprimentalement les fonc- module et phase, ou dans le plan complexe, en partie relle et
tions de transfert caractristiques dune structure. On devra toutefois imaginaire. Une telle reprsentation est donne en exemple pour
tre attentif la qualit de la mesure des minimums et des maxi- limpdance Z = F/v dun modle deux masses m 1 et m 2 , deux
mums, qui correspondent tantt de grandes rponses sous faibles rigidits k 1 et k 2 et deux amortisseurs b 1 et b 2 disposs en
excitations (rsonances, 1.2.1) et dans ce cas la mesure de leffort srie/parallle (figure 28), F tant lamplitude de la force harmo-
excitateur peut tre trs bruite ou, inversement, des dplace- nique impose et v celle de la vitesse de rponse au mme point.
ments trs faibles quel que soit leffort appliqu (antirsonances) Il est ais de construire la fonction de transfert dun modle
et dans ce cas la mesure des dplacements (ou vitesses ou accl- masses-ressorts-amortisseurs donn, comme dans cet exemple ;
rations) est entache dincertitude. inversement, il nest pas vident de dterminer le modle corres-
Il est galement souvent possible de reprsenter par un modle pondant une fonction de transfert donne. Tel est lun des buts
mathmatique ces mmes fonctions de transfert, en admettant une de lanalyse modale.
schmatisation a priori des effets dissipatifs [amortissement local
ou rparti, reprsent par un effort proportionnel la vitesse 2.2.3.3 Analyse et reprsentation modale
(modle visqueux ) ou lacclration (modle hystrtique ), et en
phase avec la vitesse]. Cest par exemple le cas du modle de Lanalyse modale permet dtablir une reprsentation analytique
transmissibilit T ( ) donn au ( 2.1.2). des mesures vibratoires. Un avantage important est la rduction du
nombre de paramtres permettant de reprsenter le comportement
dynamique de la structure, toutes fins danalyse (simuler un
Les calculs modaux ( 2.2.3.3) et par lments finis ( 2.1.3) comportement, mettre au point un prototype, suivre un risque
ne peuvent se comparer aux relevs exprimentaux que pour dinstabilit). Certes, dans un certain nombre de cas, les fonctions
une structure prsentant des forces damortissement faibles de transfert seules peuvent suffire : mais, spcialement dans le cas
devant les forces dinertie (masses) et de rigidit (raideurs). des structures continues et peu amorties, le nombre de points
Dans le cas contraire, il est ncessaire de procder lanalyse et frquentiels requis est trs lev, et la manipulation des fonctions
la reprsentation spcifique des phnomnes mcaniques de transfert impose celle de fichiers informatiques importants. La
effectivement en jeu et de crer ainsi le modle particulier de la rduction permise par lidentification modale facilite aussi la
structure en question. comparaison avec des modles ou des rsultats de calculs, lexploita-
tion des donnes mesures dans des schmas de synthse
dynamique ( 2.2.3.4) ou des modles dinstabilit, etc.
Exemple dune fonction de transfert modlise
titre dexemple modlisable dune fonction de transfert, Modle mathmatique
formulons lhypothse dune structure rpondant un schma La reprsentation modale consiste utiliser la base des frquences
diffrentiel linaire reliant la grandeur de sortie s (t ) la grandeur et des formes propres de vibration de la structure suppose tout
dentre e (t ), donc de la forme : dabord sans amortissement (structure conservative associe).
an s (n ) + an 1 s (n 1) + ... + a0 s = cm e (m ) + cm 1 e (m 1) + ... + c0 e Le modle mathmatique dans son ensemble est matriciel dordre
(m m) pour m degrs de libert et m modes propres. Il est repr-
les symboles (n) et (m) en exposant reprsentant lordre de dri- sent par le systme matriciel dquations diffrentielles linaires
vation en fonction du temps ; an ... et cm ... des coefficients constants. du second ordre coefficients constants [], [ ], [ ], qui scrit :
La transforme de Laplace de lgalit prcdente (en supposant le
systme au repos lorigine des temps) est lquation suivante : [ ]q + [ ] q + [ ]q = [ F ] (3)
(an p n + an 1p n 1 + ... + a0)s (p) = (cm p m + cm 1p m 1 + ... + c0)e (p) avec [] matrice des masses gnralises (dimension ML2),
[ ] matrice des amortissements gnraliss (dimension
avec p variable de Laplace, ML2T 1),
[ ] matrice des raideurs gnralises (dimension
ML2T 2),
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 28 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 29
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 30 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Excitations
crneau (3,6 ms) 39,1 15,4 103
bruit blanc 39,2 10,2 103
harmonique 38,7 31,4 1 880 103 6,7 103
Calcul par lments finis
1 122 degrs de libert, 38,8 32 1 820 103
188 nuds,
80 triangles 6 nuds
E : point dexcitation : le rsultat ne peut tre obtenu.
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 31
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 32 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
La dmarche 1 ayant abouti localiser la source linterface, la par couplage de deux modes avec les forces arodynamiques, et
dmarche 2 revient tudier le mouvement relatif pneumatiques/route, apparition dun amortissement ngatif. La figure 35 est tablie :
compte tenu de la raction du vhicule et en fonction des principaux partir dune analyse modale exprimentale de lavion au
paramtres (vitesse, trajectoire, pression de gonflage, rle de la sol, sans vent (V = 0), et suspendu en basse frquence (1 2 Hz)
sculpture des pneumatiques) influant sur la gnration des vibrations et pour assurer un bon dcouplage avec les premires frquences
bruits, sur ladhrence et la tenue de route. propres de lavion ( cet essai de lavion au sol peut tre substitu
un calcul par lments finis si lon dispose des moyens informati-
Une solution damlioration apporte un tat vibratoire donn ques ncessaires) ;
doit tre particularise au cas trait. Les exemples ci-aprs nous partir dun calcul de la vitesse critique Vc rsultant de coef-
invitent distinguer sept actions distinctes, sans que ce chiffre ficients thoriques des forces arodynamiques instationnaires
constitue une limite ! Dautres exemples nous amneraient peut- (Kussner) aux frquences de lavion ; la mthode des tranches
tre complter la liste suivante, qui a dj une grande gnralit : indpendantes bidimensionnelles en fluide incompressible est
rduire une puissance ; applique Vvariable .
dplacer une frquence dexcitation ; carter un risque dinstabilit, cest--dire repousser la vitesse
carter un risque dinstabilit ; critique, conduit, par exemple pour une gouverne, la surquili-
amortir les rsonances et les chocs ; brer en alourdissant son bord dattaque.
isoler les structures ;
Un son, dtect vers 140 150 Hz, est mis par un dtachement
agir par contrle actif ;
tourbillonnaire rgulier au point P (figure 36). Il sagit dun mca-
surveiller et analyser au moyen des vibrations.
nisme aro-acoustique qui est lorigine des bruits oliens des
a) Rduire une puissance cbles de lignes lectriques. Des tudes exprimentales dEDF en
Des dtriorations de dentures ont t constates sur plusieurs soufflerie anchoque compltent une modlisation numrique du
rducteurs de pompes de centrales nuclaires. Une campagne rayonnement sonore.
dessais a t mene lors de dmarrages et darrts. Les couples, Le remde supprimant 5 dB du bruit (dplaant P en C) consiste
pousses et chocs ont t mesurs pour diverses conditions de enrouler en hlice sur le cble ( 16 mm) un cordon ( 5 mm)
dmarrage. Le remde a t de rduire la puissance transmise, trop au pas de 100 mm.
leve (figure 34), en allongeant le temps de dmarrage du moteur
d ) Amortir les rsonances et les chocs
par interposition dune auto-inductance, le nouveau rgime transi-
toire tant acceptable. La littrature est riche dans ce domaine. La notion damortis-
sement, difficilement modlisable, est encore souvent issue dune
b) Dplacer une frquence dexcitation
dmarche semi-empirique. Amortir des chocs et des vibrations, par
Un vhicule, confortable en rgime normal sur route, peut se voie passive, en particulier les rsonances, transforme la puissance
rvler bruyant et trpidant lorsque le moteur tourne au ralenti mcanique, qui est dissipe intgralement en chaleur. Llvation de
(900 tr/min) dans les embouteillages. Pourtant la puissance a temprature qui en rsulte risque dinfluer sur le point de fonction-
considrablement baiss, mais le systme mcanique nest plus le nement et la rponse de lamortisseur, dans la majorit des cas
mme : rencontrs.
seule tourne la partie en amont de lembrayage avec une inertie
et un balourd diffrents ;
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 33
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 34 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 35
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 36 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 37
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
Ce procd a permis de mettre en vidence en particulier, dans Figure 44 Dformes modales mesures de la dalle
le plan horizontal, une flexion importante des poutres en croix, et de la chemine
associe une rotation du nud central tout fait synchronise
la raie H12 du ventilateur 23,5 Hz (figure 43), ainsi que diverses
dformations de la chemine de larorfrigrant et de la dalle proximit est rendue catastrophique par la quasi-concidence avec
suprieure. des rsonances structurales majeures des lments qui leur sont
Pour expliquer ce fort couplage, nous avons alors procd une directement coupls.
analyse modale partir dune excitation par chocs de la structure, Ltat de fissuration du btiment et les cots de maintenance des
moteur et ventilateur arrts. Parmi les modes dj nombreux qui parties mcaniques taient tels quune solution rapide et dfinitive
ont t rvls, trois dentre eux prsentaient des frquences propres devait tre apporte. Limportance de lenjeu (conomique et
et des dformes voisines de celles observes en fonctionnement : fonctionnel) de cette installation ne permettait de plus aucun
deux modes en festons de la chemine associs des flexions ttonnement.
de la dalle, respectivement 5,6 et 7,9 Hz (figure 44) ; Cest pourquoi nous avons tay par des calculs en lments finis
un mode de flexion des poutres dans le plan horizontal, associ la dfinition dune solution pour en garantir lefficacit. Un modle
la rotation daxe vertical de la plate-forme moteur, 23 Hz. assez simple a permis de retrouver les formes propres observes
Le diagnostic tait alors clair : le choix dun rapport de rduction (figure 45, en relation avec les figures 44a et b ). Les carts sur les
voisin de 12, qui rapproche h1 moteur et H12 ventilateur, alors mme frquences, dus aux approximations sur les conditions aux limites
quH12 est la raie ventilateur prpondrante (3 pales 4 lments et aux dtails structuraux ngligs, ne dpassent pas 10 % et ont
fixes dans la veine araulique) est en soi dj malencontreux ; cette dispens de procder un recalage du modle.
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 38 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
_____________________________________________________________________________________________ VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES
Nous avons ensuite simul diverses modifications structurales et 3.5 Troisime tude de cas : amlioration
retenu avec notre client un raidissement par huit bracons (figure 46).
Cette solution est la seule garantir un glissement suffisamment dun dcouplage antivibratile
important des frquences propres de la structure vis--vis des raies
excitatrices. Des modifications sur la partie mcanique de linstal- Ce troisime rfrer exemple est emprunt au domaine ferroviaire.
lation (modification du rapport de rduction) ntaient, par contre, Nous avons t appels par la RATP pour remdier des ruptures
pas envisageables, mais, en principe, elles auraient pu permettre de frquentes affectant les supports des capteurs magntiques de
rduire tout autant les vibrations de linstallation. Le rsultat final signalisation implants en porte--faux sur les bogies de matriels
mesur sur linstallation modifie est prsent sur la figure 47 ; il roulants ; il est noter que cette rupture intervenait malgr leffet
se passe de tout commentaire. filtrant attendu des dcouplages mcaniques (anneaux dlasto-
mre) interposs entre le corps du bogie et la poutre porte-capteurs
(figure 48).
Il convenait dabord de caractriser lambiance vibratoire prsente
sur le corps de bogie dans les conditions normales dopration. Le
spectre de ces vibrations est apparu beaucoup plus timbr que lon
ne laurait attendu, en raison probablement dune rponse modale
du corps de bogie aux chocs de roulement (figure 49).
Paralllement, on a procd lanalyse dynamique des poutres
porte-capteurs en conditions libres (puisquelles sont dcouples
mcaniquement).
Compte tenu de ces deux donnes, il est apparu ncessaire de
modifier les lments de dcouplage proprement dits, qui dter-
minent le transfert effectif entre les vibrations des bogies et les
Figure 45 Dformes modales calcules
poutres. On a prconis une nouvelle suspension et vrifi par un
(modle de calcul en lments finis)
calcul de synthse que la rponse vibratoire de la poudre serait, cette
fois, trs en de de ses limites de rsistance en fatigue.
Les essais finals lont confirm. Il est intressant de signaler que
lon sest servi du modle par lments finis pour dduire, des acc-
lrations mesures, les niveaux de contraintes mcaniques dans les
lments trop difficiles instrumenter en jauges de contraintes
(figure 50).
Figure 47 Comparaison des niveaux vibratoires Figure 49 Mesures dacclration sur le bogie en roulage normal,
en fonctionnement avant et aprs mise en place au droit du support de poutre, poutre enleve
des bracons (pour I se rfrer la figure 42)
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle R 3 140 39
VIBRATIONS DES STRUCTURES INDUSTRIELLES _____________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
R 3 140 40 Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
R3140doc.fm Page 1 Mercredi, 4. juillet 2001 2:13 14
P
O
U
Vibrations des structures R
industrielles
E
N
par Jean-Franois BOISSEAU
Docteur-Ingnieur
Ancien Chef de Groupe de Recherches lOffice National dtudes
S
et de Recherches Arospatiales (ONERA)
Expert prs la Cour dAppel de Paris A
et Bernard GARNIER
Ingnieur civil de lcole Nationale des Ponts et Chausses
Directeur Commercial la socit METRAVIB RDS
V
O
Rfrences bibliographiques I
[1]
[2]
STRUCOME 88 Congrs international, Paris,
Herms 2 vol. : vol. 1, p. 568, nov. 1988.
STRUCOME 88 Congrs international, Paris, [17]
tristiques modales. Rech. Arosp., no 2,
mars-avril 1971.
PAVIC (G.). Measurement of vibrations by
[27] MEYER (Y.), JAFFARD (S.) et RIOUL (O.).
Lanalyse par ondelettes. Pour la Science,
sept. 1987.
R
Herms 2 vol. : vol. 1, p. 291, nov. 1988. strain gauges. Journal of Sound and [28] CLOUGH (R.W.) et PENZIEN (J.). Dynamics
[3] STRUCOME 88 Congrs international, Paris, Vibrations. 153-163 Part I : Theorical basis. of structures. McGraw-Hill, Inc. (1975).
Herms 2 vol. : vol. 2, p. 841, nov. 1988. 102 (2), 165-185 Part II : Selection of measure- [29] Shock and vibration Handbook (Ref. 23-28).
[4] STRUCOME 88 Congrs international, Paris,
Herms 2 vol. : vol. 2, p. 833, nov. 1988. [18]
ment of parameter (1985).
HENTSCHEL (G.) et SCHWEIZEROF (S.). Le
Vibrotor nouvel excitateur de vibrations.
[30]
Second Edition McGraw-Hill (1976).
COUPRY (G.). Dtermination des formes en
P
vol dun avion. ATMA (Assoc. Tech. Maritime
[5]
[6]
Mcanique, Matriaux, lectricit, Journal du
GAMI, ISMCM Saint-Ouen : no 415, p. 65.
Mcanique, Matriaux, lectricit, Journal du
Recherche Aronautique no 37, ONERA,
janv.-fv. 1954.
[31]
et Aronautique), Session, Paris (1960).
CROWLEY (J.R.), ROCKLIN (G.), KLOSTER-
L
[19] BROWNJOHN (J.M.W.), STEELE (G.H.),
[7]
GAMI, ISMCM Saint-Ouen : no 424, p. 7.
Mcanique, Matriaux, lectricit, Journal du
GAMI, ISMCM Saint-Ouen : no 424, p. 30.
CAWLEY (P.) et ADAMS (R.D.). Errors in
mechanical impedance data obtained with
MAN (A.L.) et VOLD (H.). Simulation de
modification de structures partir des fonc-
tions de transfert. Matriaux, Mcanique,
U
impedance heads. Journal of Sound and
[8] DUVAL (P.). Iceberg contre plate-forme off-
shore. Le courrier du CNRS no 71, p. 79, t [20]
Vibrations, 73 (3), p. 461-468 (1980).
LUONG (M.P.). Signature gotechnique par [32]
lectricit, nos 404/405/406, oct.-nov.-dc.
1984.
DAT (R.). Dtermination des caractristi-
S
1988. test du lcher. La Revue des Laboratoires ques dynamiques dune structure par lana-
[9] ROCARD (Y.). Linstabilit en mcanique. dEssais, dc. 1988. lyse de ses fonctions de transfert. Revue
Masson (1954). [21] BOISSEAU (J.F.). A new device for the Franaise de Mcanique (RFM), nos 58-59,
[10] GOYDER (H.G.D.) et WHITE (R.G.). Vibratio- vibratory excitation of mechanical structures. Paris (1976).
nal power flow from machines into built-up ESA TT-18 (Report ONERA no NT 223-1974), [33] EWINS (D.J.). State of the art assessment of
structures. Journal of Sound and Vibrations sept. 1975. mobility measurements. A summary of euro-
(JSV), 68 (1) (1980). [22] PENNACHIONI (B.), DESTUYNDER (R.), pean results. Shock and Vibration Bulletin, 51
[11] LESUEUR (C.) et al. Rayonnement PIAZZOLI (G.) et BOISSEAU (J.F.). Nou- (1) (1981).
acoustique des structures. ditions Eyrolles, veaux moyens dessais de vibrations en vol. [34] LAMY et AQUILINA. Situation actuelle des
Collection DER-EDF (1988). LAronautique et lAstronautique no 110, 3, mesures de mobilit Round Robin . ASTE,
[12] LYON (R.H.). Statistical energy analysis of 1 (1985). Journes (1980).
7 - 1991
dynamical systems. MIT Press, Cambridge [23] Revue EDF-DER, p. 169 (1983). [35] BOBILLON, DAURAT, LEJAY et VINARD.
(USA) (1975). [24] RANDALL (R.B.). Frequency Analysis. Publi- valuation des vibrations transmises une
[13] BERANEK (L.). Noise and vibration control. cation Brel et Kjaer (1987). plate-forme ptrolire par des machines
McGraw-Hill (1971). [25] MAX (J.) et coll. Mthodes et techniques de tournantes et alternatives. STRUCOME 88,
[14] BLEVINS (R.). Formulas for natural fre- traitement du signal et application aux Herms, Paris, 2-4 nov. 1988.
quency and mode shape. Van Nostrand mesures physiques. 4 e d., t. 2, Masson [36] BOISSEAU (J. F.). Amortisseur de vibrations
Reinhold Co. (1979). (1987). rglable. Rech. Arosp. no 2, mars-avril 1970.
Doc. R 3 140
[15] IMAC International Modal Analysis Confe- [26] COMBES (J.M.), GROSSMANN et TCHAMIT- [37] DUPERRAY (B.). Contrles passifs et actifs
rence and Exhibition, Organisateur : Union CHIAN (Ph.). Wavelets, time frequency de la vibration des structures mcaniques.
College Schenectady, USA. methods and phase space. Springer Verlag Entretiens Science et Dfense 90, tome I,
[16] BOISSEAU (J.F.) et DUCHNE (A.). Chanes (1989). p. 422, DGA, Dunod (1990).
acclromtriques pour la mesure des carac-
N sujets suivants :
tome 1 : Vocabulaire, instrumentation et mesure, exposition des individus :
lvaluation de lexposition des individus aux vibrations ;
la standardisation de la caractrisation des plots lastiques destins
filtrer les vibrations ;
vocabulaire (index alphabtique, franais-anglais) ; la mesure de la puissance vibratoire quune petite machine peut trans-
isolation mcanique ; mettre son environnement, par la mthode de la plaque rverbrante .
quilibrage ;
Norme du ministre de la Dfense
S instrumentation de mesurage ;
mesure des vibrations ;
valuation de lexposition des individus aux vibrations ;
Norme interarmes GAM.EG 13. Personnalisation des essais en environne-
ment. Symposium (7-8 juin 1989). ASTE, Paris.
Capteurs lectro-
(0)
dynamiques Hydrauliques
Dplacement Vitesse Acclration Force
P BETA (Bureau dtude
et de Technologie Applique) ..................... ........... ..................... x
Bertin et Cie (St).................................................
Brel et Kjaer France SA......................................
x
x
x
.....................
x
...........
x
x
Latcore (St Industrielle dAviation) .............. .................... x
Ling (distributeur : Systmes Industries)........... x
U CSI (Capteurs Systmes
Instrumentations) ................
Druck Sarl .............................
.....................
.....................
...........
...........
x
x
x Mtravib RDS .......................................................
Prodra (St).........................................................
x
x
S Endevco France ....................
Entran Sarl ............................
FGP Instrumentation ...........
.....................
.....................
.....................
...........
...........
...........
x
x
x
x
x
Sereme ..................................................................
Servotest...............................................................
....................
....................
x
x
Fogale-Nanotech Sarl .......... x
Framatome Diagnostic ........ ..................... ........... x TESTS FAON SUR GROS MOYENS DESSAIS
International Service............ x x x Intespace Ingnierie Tests en Environnement
JPB......................................... ..................... ........... x Spatial ................................................................... x x
Kaman Instrumentation Sopemea (St pour le Perfectionnement des
(distribu par Le Groupe Matriels et quipements Arospatiaux) .......... x x
Scientifique).......................... x
Lennartz Electronic GmbH
(distribu par Vibrations
Mesures) ............................... ..................... x Analyseurs de signaux, acquisition, traitement
MCB (ts) .............................. x Acutronic France SA.
Mtravib RDS ....................... ..................... ........... x Brel et Kjaer France SA.
Optilas Sarl ........................... x CCRC (Conseil Commercialisation Regroupement Comptences).
PCB (distribu par PEP -
Techdis SA)........................... ..................... ........... x Corriaz Mesures Sarl.
Phytrans ................................ x Elexo (St).
PM Instrumentation Endevco France.
(Schaevitz) ............................ x ........... x Euro Physical Acoustics (St).
Prodra (St)......................... ..................... ........... x Genrad (St).
Schenck SA. Division HBM Gould lectronique SA.
Mesures................................. x ........... ..................... x
Hewlett-Packard France.
Sensorex SA ......................... x ........... x
Lecroy (Research Systems) Sarl.
Sextant Avionique ............... x ........... x
LMS St (Leuven Measurements and Systems France).
Vectavib SA .......................... ..................... ........... x
Vibro Meter (St) ................. x ........... x Masscomp distributeur : Concurrent Computer France.
MEIRI (Mesure lectronique Informatique Rgulation Industrielle).
Nicolet Instrument Sarl.
Philips Industriel et Commercial (St) Division Science et Industrie.
Racal-Dana (Dpartement Marine).
Schlumberger Technologies.
Scientific Atlanta.
SM2I (St de Mesure Industrielle Informatise).