Rhsee 12, 1935 3
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. _
REVUE HISTORIQUE
DU
SUD-EST EUROPEEN
PUBLICATION TRIMESTRIELLE
dirigee par
N. IORGA
Professeur a l'Universite de Bucarest, agree a
la Sorbonne, associe de l'Institut de France.
www.dacoromanica.ro
DIRECTEUR :
N. IORQA
BUCAREST, $OSEAUA BONAPARTE, 6.
SECRETAIRE DE REDACTION:
C. MARINESCU
Professeur A l'Universite de Cluj.
historien roumain. !
I COMPTES-RENDUS sur : Melanges Lampros", Italus Viator, i
i Halll Edhem, Jean Sajdak, Michael Auner, Ardavazt Surmeyan, I
j Ernest Mamboury, Reine Marie de Roumanie.
1
1
CHRONIQUE par N. lorga. I
* a
efailOSIONINI MGM/ IP HMI III MI 1H fio m HI4201111111 M40811411 III MD HI OP MOP Mt IllabIel 4111. III fa.
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REVUE HISTORIQUE DU
SUD-EST EUROPEEN
PIIBLIER PAR N. IORGA, PROFJESSEUR 1 L'UNIVBRSITA DE BITOAREST
XII-E ANNEE. Nos. 7-9. jUILLET-A0121T 1935.
II.
Les Francais a Constantinople.
Jusqu'ici j'ai cherche a montrer les conditions de politique ge-
nerale et surtout d'etats d'esprit dans lesquelles a ete faite la
conquete de Constantinople, conquete a laquelle, probablement,
les croises occidentaux eux-memes ne s'attendlient pas, car ils
devaient aller en Egypte ou en Syrie, s'arretant a Constantinople
seulement pour accomplir la promesse par laquelle ils s'etaient
engages a regard du jeune Alexis, pretendant au trone constan-
tinopolitain, jusqu'au mois de mars" et, de IA, a un autre terme
sous lequel se cachaient les intentions, bien fixees, des Venitiens,
de sorte qu'il n'y a pas eu, du cote des Francais et des Lombards,
l'intention de se saisir de la ville imperiale, vers laquelle ils ont ete
pousses par le developpement de I'action, de fawn a depasser de
beaucoup leurs intentions premieres:
On ne pouvait pas penser a la conquete de Constantinople
aussi pour une autre raison : lorsqu'on veut conquerir une ville
de Tette importance, et tout l'Empire qui dependait d'elle, it faut
avoir un chef, et les croises n'avaient pas de chef ; it faut avoir les
moyens de gouverner, et ces moyens leur manquaient complete-
ment ; it faut avoir la conception de Byzance, et cette conception
de Byzance etait absente de ce qu'on pent appeler la pensee po-
litique des croises francs".
Seulement, en prolongeant sans cesse leur sejour, en attendant un
argent qui n'arrivait pas, a chaque moment sujets a des intrigues
qui venaient d'un cote ou de l'autre, provoques, apres quelque
temps, par ceux qui se sont souleves contre Isaac et contre son
fils, insultes et menaces de la ruine complete, parce qu'on voulait
brOler leurs vaisseaux (et on a ete, du cote byzantin, sur le point
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Si liste et si cler que it sanloit qu'il fust de cristal, Clari ; p. 65; dd.
Lauer, pp. 81-82.
2 Ibid., pp. 45-46 ; dd. Lauer, pp. 54-55.
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1 Ales en Constantinoble et faites loi [un fils d'Isaac] coroner et, quant
il ara sis en le caiiere Coustentin et nous le sarons, adont si en ferons
chou que faire en deverons' ; p. 77; ed. Lauer, p. 99.
2 Pp. 94-95. On y trouve aussi la mention de I'ange sur les portes qui
aurait etd en rapport avec l'etablissement de la nouvelle dynastie (cf. Clari,
p. 21; ed. Lauer, p. 281
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1 Muratori, XII, c. 330: nilltim dignum imperio nominant, sed, cum ceteri
id [non] anuuere viderentur, quidam Venetiarum nobilis etfidelis senex, satis
probabili oratione usus, norbinatorts recommendans propositum, Balduinum
Flandriae aptiorem fore indicavit.
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184 N. foi ga
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1 Plus tard elle epousera un seigneur de St.-Omer, dont elle eut un fils
qu'elle appela du nom de son Ore, Bela, et qui eut un role dans les dye-
nements qui suiveront.
2 Reproduction aussi dans Zeiller, ed. de Villehardouin, 1885, p. 49.
3 B., Dei gratia fidelissimus in Christo imperator a Deo coronatus,Ro-
inanorum moderator et semper augustus, Flandriae et Hannoniae conies" ;
Schlumberger, clans le Bulletin monumental, LVI (1890), p. 5 et suiv.
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France de Constantinople et de Moree 187
Des que les Grecs ont vu qu'il y a un empereur; non pas dttment
elu, parce qu'il n'y a jamais eu, jusqu'a cette poque, d'em-
pereur qui cut ete elu sans aucune contradiction ; celui qui
arrivait a se saisir de l'empire et a s'asseoir sur le siege de
Constantin", etait empereur mais un monarque envers lequel
les formes dues avaient ete remplies, jusqu'au bout, des ce
moment, a Constantinople, it n'y a plus eu de resistance.
Ensuite, l'empereur s'est empresse de donner a une partie de
ses camarades, de ces barons qui l'avaient entoure, qui lui avaient
donne la possession de Constantinople, ce qu'on appellerait au-
jourd'hui des decorations", des grands cordons", mais ces or-
nements n'etaient pas, comme ceux d'aujourd'hui, de belles choses
A porter sur la poitrine ou sur l'estomac ; on les voyait sur les
chaussures. Baudouin a accorde done un certain nombre d'aigles
ou de lions sur les chaussures,en noir, tandis que ses aigles a
lui &talent d'or 1.
Enfin, avec ses aigles d'or sur un fond pourpre, entoure de
personnes richement vetues, it parait magnifique devant la popu-
lation de Constantinople, a laquelle, au fond, l'origine de l'empe-
reur etait absolument indifferente. Je crois meme qu'un empereur
totalement etranger excitait une plus vive curiosite. Car it y avait
un element en plus, capable de retenir cette curiosite byzantine
dont les proportions ont ete toujours tres grandes.
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Ceci bien qu'il efit ete soutenu par le Saint-Siege, qui, voulant
gagner les Bulgares, ne partageait guere les sentiments de l'em-
pereur de Constantinople a Pegard de ses voisins du Nord. Pour
l'empereur, c'etaient des rebelles ; pour le Saint-Siege, c'etait des
gens qui voulaient entrer dans le giron de l'Eglise catholique, et
on pense bien le scandale qu'a dit provoquer a Constantinople
cette lettre du Pape qui disait tout simplement qu'il y a d'un cote
les Latins, de l'autre les Bulgares, que Joannice est un empereur",
un Calojohannes. Or, l'appeler empereur", avec le titre des em-
pereurs byzantins, c'etait reconnaitre la legitimite de son pouvoirl.
Le Pape admit aussi un patriarche dans la capitale des Bul-
gares. Or, patriarche et empereur vont ensemble. En ce faisant,
le Saint Siege montrait qu'il faut s'entendre, dans l'interet de la
religion catholique, entre Latins et Vlaco-Bulgares. Rome n'avait
jamais aprouve la conquete de Constantinople, mais, en meme
temps, elle pouvait avoir une autre attitude que celle qui
mettait au meme niveau les barbares, puisque c'etaient des
barbares et les representants les plus brillants de I'Occident.
Les Grecs etaient donc plutOt pour les Bulgares, par une rai-
son d'orthodoxie; ils avaient la meme foi, et, si on parle de
nationalisme. a cette poque, on est dans l'erreur la plus complete
et la plus profonde. Il faut mettle dire que l'erreur la plus grave
c'est de parler sans cesse de nationalisme a travers I'histoire.
Le nationalisme est une chose que des generations qui ne sont
pas tres eloignees de nous ont crdee, et il s'est trouve des for-
mules un per au XVIII-e siecle et surtout au XIX-e, jusqu'd celui
.qui est sur le point de se suicider par certains exces qui ne font
que rendre les Aires services a l'idee nationale.
Mais s'imaginer que les Bulgares etaient d'un cote parce qu'ils
etaient Bulgares, et que, de l'autre ate, il y avait des Grecs qui
tenaient absolument a leur qualite de Grecs et qui se tournaient
contre les Francs parce que c'etaient des Francais, venant d'ail-
leurs, c'est absurde : il y avait entre ces groupes, avant tout, des
differences religieuses.
Mais, en dehors de cette opposition du ate de Joannice et
aussi de son successeur, Borilas, Boris, il y avait ceci : Cet empe-
reur etait l'empereur couronne, et, avec l'empereur couronne, on
' Voy. les textes dans notre Breve histoire des croisades.
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France de Constantisopte et de Moree 199
limites, et, n'ayant pas rencontre d'appui reel, elle s'est dissoute,
pour une raison qu'une chronique contemporaine ne manque pas
d'exprimer de la facon la plus simple et la plus significative : on
abandonna Boniface parce qu'on n'avait nulle aide de lui",
c'est-A-dire que personne ne pouvait s'aider de lui. Voyant l'in-
capacite de Boniface, qui vivait dans des conditions tellement dif-
ficiles qu'on ne pouvait rien faire de la situation qu'il etait arrive
A se gagner, tout ce monde de Lombards et d'Allemands, qui,
du reste, ne se presentaient pas comme des nations differentes,
se disperse, allant de differents cotes. Et, precisement, cette
principaute de Moree ou d'Achaie a Me un des fragments qui se
sont detaches de la royaute de Salonique qui n'a pas pu vivre.
Si on a pense a creer un royaume de Salonique, c'est parce
que, depuis longtemps, depuis l'epoque oh on trouve, dans l'Italie
Meridionale, a peine les commencements de l'Etat normand, it y
a eu, de la part de cette Italie Meridionale, qui avait etc, jadis,
une province byzantine et qui en conserve les traces, du Jeste,
jusqu'aujourd'hui, comme fragment de Byzance, la tendance natu-
relle de s'etendre par dela la Mer et d'arriver, sinon a Cons-
tantinople, du moins a Salonique.
De meme que Constantinople avait conquis I'Italie Meridionale,
cette province byzantine qui etait I'Italie Meridionale pensait a
la possibilite de creer un autre empire byzantin, dont l'origine
aurait etc occidentale. C'est l'histoire de tous ces revoltes italiens
qui ont voulu etre empereurs de Constantinople, des le commen-
cement -du moyen-age, et, chaque lois qu'il y a eu des meconten-
tements dans la partie occidentale de la peninsule des Balcans,
chaque fois que des revolres se sont produites contre Byzance,
creant des Etats" qu'on appelle, habituellement, bulgares", ou
bien de simple revoltes d'officiers de l'empire, ils ont cherche
des rapports avec l'Italie Meridionale. L'Albanie, du reste, dolt
son existance et, peut-titre, la conservation meme de la race
albanaise a ces rapports continuels avec l'Italiema cette pOssibilite
de se detacher du monde byzantin. Et, au moment ou Andronic
Comnene ayant ordonne le massacre des Latins de Constantino-
ple, l'idee a surgi, en Occident, qu'il faut punir l'auteur de ces
crimes, les Normands sont venus d'eux-memes avec leur flotte, et
ifs se sont diriges du Me de cet Occident balcanique et des
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Iles voisines, qui leur paraissaient tout indiques pour une prolon-
gation, dans la peninsule balcanique, de leur bat.
Toutes ces choses-la etaient bien connues de Boniface de
Montferrat. II y avait une tradition sur laquelle it pouvait s'ap-
purer. II sentait cette tendance de la region du Pinde, de la
Macedoine, de la Thessalie, Salonique n'etant que, ainsi que
son nom meme l'indique, la capitale naturelle de la Thessalie et
de la Moree, tellement attachee a la Thessalie, cette tendance
de se separer. De sorte que ce n'est pas Boniface de Montferrat qui
a donne d'abord l'idee, et qui a fait la tentative, de cette separa-
tion : elle se trouvait dj bien ancree dans l'esprit de plusieurs
generations.
Alors, ne pouvant pas avoir l'empire, c'est--dire la capitale
celle qui donnait le droit au titre imperial et qui amenait la sujetion
de tous les Grecs, it a pense a avoir cette autre partie, dirigee
vers l'Italie, de la peninsule.
Mais pourquoi ce titre de roi? Boniface de Montferrat avait
epouse une princesse qui avait regne a Constantinople, une prin-
cesse originaire de Hongrie, et cette princesse avait dj, d'un
premier manage, un fils, Manuel, qui a ete envoye plus tard en
Italie pour ne pas avoir une rivalite entre les deux successeurs
possibles du royaume : ce Manuel et Demetre, appele d'apres le
nom du saint protecteur de Salonique, ce Saint Demetre si
venere a toutes les poques, qui guerissait les malades, de toutes
souffrances, par I'huile decoulant de ses reliques.
On volt combien Boniface cherche a s'insinuer dans la vie
byzantine : it a epouse une ancienne imperatrice, dont le fills a des
droits a la succession, et it l'eloigne mais, en meme temps,
it revere Saint Demetre et it a pense qu'il serait utile de donner
a son propre fils le nom de ce Saint.
Mais, en meme temps, comme sa femme est une fille du roi
de Hongrie et il ere devers le roi de Hongrie, cui seror it
avoit klemme" 1, l'idee de la royaute vient de la. II n'y a pas
d'autre roi, dans ces contrees, que le roi de Hongrie, qui est le
beau-pere de Boniface. Alors, Hongrie d'un cote, au Nord, com-
munication avec la Hongrie qui pouvait le soutenir par une
descente dans les Balcans, et, de l'autre, la tradition italienne vers
l'Ouest balcanique, voila la royaute de Salonique,
1 Villehardouin, p. 156.
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flotte qui mouillait dans les eaux de l'Eubee, elle croyait pouvoir
prendre pour elle toute cette Moree. Elle arrachera aux premiers
des princes francais etablis dans la presqu'ile Coron et Modon,
les deux chateaux qui finissent Ia Peninsule, ces chateaux qui
furent surnommes, plus tard, les yeux de la Republique".
En meme temps, it y avait les Allemands. Le groupe allemand
etait assez important. II etait compose de deux eveques: celui de
Bale et celui de Halberstadt, et mane d'un troisieme, qui ne peut
pas etre identifie, l'eveque parisiensis 1, et d'une quantite de
petits seigneurs, pas tres importants.
Celui qui a essaye d'ecrire l'Histoire de la quatrieme croisade
et l'Histoire de ('empire francais de Constantinople, et qui n'en
donne qu'un volume, celui qui devait etre au milieu, entre la
croisade et ce qui s'est pass apres la mort de l'empereur Henri,
M. Gerland, donne la liste de tous ces Allemands 2, dont it a cher-
elle les noms avec un interet explicable, jusqu'a ce Katzenel-
lenbogen que les Francais nommaient : Chassenele-en-Bouche".
Mais, avec les seuls eveques et avec des gens de la valeur de
Chassenele-en-Bouche", it n'y avait pas de possibilite pour Bo-
niface de Montferrat de mettre ensemble un monde si different
du sien et de trouver,. en meme temps, des rapports de paix
permanente, des rapports d'entente avec les pretentions de Venise
et avec ces dz..sseins des nobles francais qui couraient de tout
cote, parce que, au commencement, if n'y a pas eu autre chose
qu'une chevauchee.
Ceux qui ont fonde la principaute de Moree sont partis de
Modon, d'apres Ia chronique de ces regions, pour arriver, ensuite,
a Corinthe. On s'imagine qu'etant donne le caractere geographi-
que de la presqu'ile, arriver si loin dans quelques mois, avec
les moyens de communication qu'il y avait de la plus lointaine
antiquite jusqu'au commencement du XIII-e siecle, ceci ne si-
gnifie pas une conquete. C'est une excursion aventureuse, pas
meme un pelerinage, parce qu'ils n'avaient pas de but, mais une
entreprise personnelle, d'un caractere bizarre, qui ne promettait
rien comme resultat.
Boniface, bien que devenu beau-pere de l'empereur avec
' Devastatio constantinopolitana, dans Hopf, ouvr. cite, pp. 86-87.
9 Ouvr. cite, pp. 39-40 (d'apres Tritheim).
Cf. Villehardouin, pp. 164, 168.
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t Tafel et Thomas, ouvr. cite, a cette date (II, pp. 96-100). Cf. ibid., p.
116, no ccxix (1210-1212),
Terram domini duels."
The princes of Achaia and the Cronicles of Morea, A study of Greece
in the middle ages, 1907.
4 Tafel et Thomas, ouvr cite, III, p. 51-57.
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Altri venivano per trattenersi, altri per pagar loro debiti, altri per mal-
fatti per loro commessi ; loc. cit., p. 101.
2 Questo barone (Miles de Noyers) io ho gib udito molto dolorsi della
perdita del regno di Jerusalem e delo principato di Morea, dicendo che
d'indi alli cavallieri della Franza era seguito danno immenso, avendo cossi
perso quelli due,recapiti" ; ibid.
" Nel suo tempo fh nel principato tanta cortesia e amorevolezza che non
solamente ii cavallieri, ME anche li mercadanti andavano sh e giuso senza
danari e alloggiavano in casa delli baili e con it semplice lcro scritto di
mano se li dava denari e facevansi spese abbondantemente; ibid., p. 102.
4 (bid,
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Contre les Grecs ii emploie 8.000 cavaliers, dont 3.000 nobles '.
Ces souvenirs de Sanudo s'appuient sur des traditions de
famille, puisque les membres de cette famille etaient ducs de
l'Archipel, et il cite meme les membres de cette lignee qui lui
ont donne cette information'.
A to moment-la, it y a eu un conflit avec Venise. Le prince
devenait trap grand pour les interets venitiens ; il se dirigeait du
cote oit Venise avait ses visees et ses droits a elle. Alors, it y
a eu une guerre, assez longue, qui a fini par une reconciliation
definitive, dans laquelle it y avait, sans doute, du cote du prince,
l'abandon de certaines ambitions (16 mai.1262)3, mais cette recon-
ciliation n'a pas ebranle essentiellement la vie de Ia principaute.
Cet ebranlement est venu d'ailleurs : il est venu de deux cotes.
D'abord, par la domination des gens de Nicee, des Imperiaux
d'Asie, heritiers legitimes de Constantinople, dans la peninsule des
Balcans.
Aussitot que l'ancien despote-empereur d'Epire n'a ete que le
despote d'Arta, ayant une ville et quelques chateaux voisins, par
suite de la penetration niceenne, et que les Bulgares, qui se
dirigeaient, de l'autre cote, vers Constantinople, ont ete, en grande
partie, ecartes par Ia concurrence des Asiatiques, l'empereur, re-
sidant a Nicee, mais ayant toujours des visees sur Constantinople,
a voulu avoir la Moree.
11 y a eu une rencontre entre les gens du prince et entre les
Imperiaux ; Guillaume a ete pris, merle, d'abord, dans la residence
de l'empereur, qui, en quelques mois, a eu la vieille capitale,
puisque c'etait un peu avant la reconquete de Constantinople
par les Paleologue. 11 a ete retenu en captivite et, pour l'elar-
gir, il a fallu qu'il promette l'abandon d'un certain nombre de
forteresses, non pas du cote de l'Occident, qui n'interessait
pas autant l'empereur byzantin, mais du cote de cette region de
Lacedemone, de la Laconie 4, qui a servi, plus tard, comme
base pour la creation de ce despotat de Moree dont l'histoire
1 Ibid., p. 103.
2 Miser Marco Sanudo, avo de miser Nicolao, el qua' fioriva in Ia Corte
del detto principe; ibid., pp. 102-103.
Voy. l'acte meme du traite, ibid., pp. 109-111.
Chronique de Moree, p. 114 et slily.
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ipse possit obligare se et bona sua pro dote uxoris sue et quod
ipse faciat securitatem ipsi uxori sue de dicta dote sive repro-
missa sua, qtfa securitate facta per ipsum Zaminum, contentus et
c onfessus sum et vobis plenam libertatem concedo ut possitis clic"
tam dotem sive repromissam ejusdem uxoris sue recipere super
omnibus bonis meis, in tantum videlicet quantum videatur esse
sufficiens quod dicta sua uxor sit secura de supradicta ejus re-
promissa et ex hoc certam manifestationis facere quemadmodum
egomet facere possem, si presentialiter interessem... Testes Petrus
Baseio, canon[icus] nigropontensis, et Frangulli Saracenus".
1329, 17 septembre. Vente pour 1931 perperes recti ponderis
Nigropontis" d'un vaisseau appele Sancta Maria Caloritissa".
1330, 26 avril. Flordelise, uxor condam nobilis viri d. Nicolay
Gradonico", certifie avoir recu du doge Francois Dandolo la somme
qui avait ete pretee a condam dominus Gratonus, filius vester".
1330, 6 aot1t. Confirmation du testament fait par Zanino Bran-
colano de Venise. Item dimitto pro passagio ultramarino (efface :
quando fit contra Sarracenos") libras centum, tali condictione et
forma quod hec dicta peccunia non possit nec debeat dari nec
dispensari in aliquo alio loco nisi pro passagio ultramarino, quando
fiet contra Saracenos".
1331, 8 mars. Pleins-pouvoirs accordes a discreto viro Marcoco
Roselli, armirallis Negropontis".
1331, septembre, Candle. Discretus vir dominus presbiter Ja-
cobus Rosso, cantor chyronensis (sic), manifestum facio cum suis
successoribus pro precio yperperorum in Creta currencium qua-
draginta vendidisse discreto viro domino Petro de Liberio, cano-
nico cretensi, et suis successoribus quamdam suam sclavam no-
mine Vodochiam, de genere Grecorum, de contratis " (blanc).
1331, 13 septembre. Pleins-pouvoirs accordes par Pantaleo
de Sancto Luca, habitator in castro Chyssimi".
1331, 8 septembre. Emprunt contracts en Crete par Nicolaus
Venerio, dominator insule Citherici, habitator Candide", envers
Petrus Liberius, canonicus cretensis, habitator Candide".
1331, 28 avril. .Le meme pour l'achat de quinque serventar.
de cavalar. (sic) de synapi a canachi Pispola, nomine Petri Liberj,
canonici cretensis".
1331, 1-er mai. Contrat avec un tailleur pour l'enseignement
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Nouveaux documents sur I'Orlent venitlen 221
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Nouveaux documents sur l'Orlent venitien 223
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224 N. lorga
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Nouveaux documents sur l'Orient Venitien 225
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226 MarcellEmerit
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Les complots polonais et hongrois en Roumanie en 1863-1864 227
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228 Marcel Emerit
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Les complots polonals et hongrols en Roumanie en 1863-1864 229
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230 Marcel Emerit
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Les coplots polonais et hongrois en Rournanie en 1863-1864 231
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232 Marcel lrmerit
1863), reproduite par le Journal des Debuts du 5 aotit 1863. Camas etait un
journaliste, collaborateur au Courrier du Dimanche".
1 A. E. B, t. 23, fol. 327, rapport de Tillos, Bucarest, 20 juillet, faisaot suite a
sa depeche du 16 juillet, fol. 365.
2 A. E. B., f31. 389, Tinos & Drouyn, Bucarest, 22 juillet 1863. La Patrie du 1-er
aotit annonce une grande defaite roumaine. Cuza telegraphie A I. Alexandri: Repon-
dez A la ,Patrie" que Milkovski capitulait le surlendemain du combat de Costangalia
devant les troupes qui l'avaient combattu et qu'il rend hautement hommage
la valeur des Roumains, qui voyaient le feu pour la premiere fois". A R., No.
4865, fol. 89, Les Bulgares du Bugeac avaient fort ma! recu Ies Polonais. Cf. le rapport
du Monitorul, 19 juillet ; be fait est confirms par le consul francais Maurin, A.
E. R., fol. 385.
B A. E. B, fol. 374, lettre de Tillos, et fin de la lettre de Camus (Journal des
Debats" 5 aout). Monitorul du vendredi, 19 juillet 1863 (no. 138), publie le rapport
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Les complots polonais et hongrois en Roumanie en 1863-1864 233
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234 Marcel Emerit
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238 Marie Holban
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texte d'un rapport inddit du ministre Reinhard sur la Valachie 239
' Ces fournitures de grains n'ont commence que vets l'an 1761. La Wala-
chie fournissait a elle seule 20.000 kilos ou quilots de froment. Un kilo
est de 240 occas ou de six quintaux.
2 On payait, it y a un siecle environ, 103 occas de sel (225 livres; one
demi-piastre ou 20 paras. Avant la guerre de 1768 le prix du sel vendu
dans les ports d'Ibraila et de Galatz fut fixd par des firmans de la Fotte a
60 paras, terme moyen pour les 100 occas. La quantite que I'on tira en
1755 des mi-:es de la Walachie seule &sit de 25.000.000 d'occas; elle dolt
aller aujourd'hui a pres de quarante.
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,1() Marie Ho than
' On cite meme aujourd'hui des terres achetdes it y a vingt ans et dont
ddja le revenu est egal au prix d'achat. En 1777, 3.000 journaux (sic!) de
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Texte d'un rapport ineclit du ministre Reinhard sur la Valachie 241
terre (a 400 toises pieds le journal), des vignes avec laves, estimees 4.000
piastres, une maison de praprietaire estimee 2.500 piastres et 100 Zinganis,
estimes 3.000 piastres, se sont vendus en Walachie pour le prix de 20.000
piastres, avec des facilites pour le payement.
' II faut rectifier ainsi I'erreur relative aux Zinganis et remarquer dans
mon observation a l'annee 1777 des revenus de la Walachie : Capitation des
Zinganis : 50 bourses ou 25.000 piastres, idem des bresels ou abonnes (sic)
250.000 piastres. 50 bourses de capitation supposent 5.000 Zinganis appar-
tenant au prince de Walachie.
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t42 Marie Ho lban
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Texte d'un rapport indent du ministre Reinhard sur la Valachle 243
titres. Ceux qu'il s'agit de discuter ici ne sont pas ceux du droit
ou de la force, mais ceux de la convenance. 11 semblerait que
ce serait rendre service a l'apalhie et a la faiblesse des Turcs
d'aujourd'hui que de les isoler des interets et des querelles du
continent. Cependant la decadence de leur Empire est telle qu'en
cedant ses provinces en litige, elle ne ferait que deplacer et rap-
procher de la Metropole le point de la contestation. Le Danube
est le Rhin de la Turquie: dj les Serviens, sur l'autre rive, ont
appele des liberateurs ; les peuples du cote droit parlent la lan-
gue esclavonne et professent la religion grecque. D'un autre cote,
les denrees de ces provinces sont necessaires a l'approvisionne-
ment de la Capitale (la Moldavie, dit egalement le Hatti-Cherif
de 1802, est le garde-manger de Constantinople), necessite qui
condamne son gouvernement; qu'il transporte des moutons dans
les Iles desertes de I'Archipel et des abeilles sur le mont Hymette,
qu'il repare les greniers d'Alexandrie et qu'en resserrant les liens
qui lient le Caire a son obeissance, it cherche a guerir la plaie
mortelle dont la foi musulmane a etc frappee a la Mecque et
a Medine.
Intdrets de l'Autriche. A Hermanstat on appelait la Walachie
et la Moldavie : la Lombardie et la Belgique de l'Est. Cette de-
nomination conviendrait au sol, s'il etait cultive par des hommes.
La Transylvanie pourrait y envoyer dja les siens, comme elle y
envoie deja ses boeufs, ses moutons. Dans le siecle pass l'Au-
triche possedait pendant vingt ans le Bannat de Crajova. Le
Danube coule a travers les provinces les plus importantes
qui composent cette Monarchic, et son embouchure lui est
presque fermee ! Un debouche etroit lui reste sur la Mer
Adriatique par Trieste et par Fiume. Ce debouche interrompt des
communications qui seraient utiles a une autre puissance. En le
perdant, elle serait de tous cotes isolee des bords de la Mer.
Cependant elle ne connait pas ses richesses, elle ne sait ni
nose en faire usage. Les Walaches de la Dace Cisalpine (de la
Transylvanie et du Bannat de Temeswar) sont plus malheureux,
plus opprimes et plus barbares que ceux de la Dacie Tratisalpine ;
le devouement et peut-titre le sort de la Galicie sont precaires ;
la Hongrie est devenue pour Vienne un objet de jalousie et de
crainte; la Transylvanie est negligee : on n'aime ni ses privileges,
ni ses lumieres, Les monts Carpathiens paraissent une frontiere
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244 Marie 1-io !ban
plus sure que le Dinester. Et par toutes les raisons il est douteux
que le Cabinet d'Autriche ait un desir fres anime de posseder ces
deux principautes.
Si le siege de la Monarchie autrichienne etait transfers a Bude,
si elk avait le courage d'abandonner une politique routiniere qui
ne convient plus a sa situation, si, cessant de se regarder comme
la rivale humiliee du plus puissant des Empires, elle cherchait a
en devenir l'emule dans une sphere d'activite plus eloignee, elle
deviendrait une Puissance intermediaire entre la France et la
Russie ; elle serait utile an repos general ; une concurrence d'abord
paisible et bientOt des interets de plus en plus, ou compliques,
ou opposes, lui feraient appercevoir dans l'Est les vrais dangers de
]'Occident ; et, dans cette hypothese, peut-etre un Francais pourrait
desirer de voir la Walachie et la Moldavie tomber en partage a
l'Autriche.
Intdrets de la Russie. Apres la paix de Kalnardgi et avant l'as-
servissement de Ia Crimee, it importait a la Russie de s'occuper
beaucoup de la Moldavie et de la Walachie. Aujourd'hui son
ambition a saisi ces provinces plutot comme une source de de-
sordre, toujours prete a etre lancee au milieu du Divan de Cons-
tantinople, que comme une acquisition necessaire ou utile a sa
puissance actuelle. Cette acquisition n'est precieuse que pour ses
projets d'aggrandissement, pour le dessein de s'emparer de ]'es-
prit des Grecs avant de s'emparer de la Grece, ou d'etendre sa
domination sur toutes les nations esclavones.
Combien la Crimee repeuplee et cultivee serait une conquete
plus brillante ! C'est en attirant, comme elle l'a dj fait avec suc-
ces, les habitans de ces provinces dans les vastes steppes entre
le Dniester, le Bug, le Dnieper et le Don, qu'elle augmentera et
qu'elle fortifiera mieux son empire, qu'en fatiguant 12 Dieu Terme
qu'il suffit de ne point laisser reculer de la place que Ia sagesse
lui a assignee.
Interets de deux provinces. Soumises a ]'Empire des Tui cs, elles
seront toujours malheureuses. Gouvernees par des princes grecs,
elles se trouveront toujours au dernier echelon d'une cascade et d'a-
vilissement et d'esclavage, et leur administration ne s'occupera jamais
du lendemain. En remplacant les Grecs par des nationaux, loin de
remedier au mal, on l'aggraverait ; la race des boyards n'est pas pro-
pre 4 en tirer des princes -, ils s'entre-devoreraient et, sans clue les
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Texte d'un rapport ineclit du miniltre Reinhard sur la Valachie 245
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246 Marie Holban
qu'ils soient restes les uns aux autres sous un gouvernement qui
isole tout, n'en sont pas moins une seule nation. La Bosnie, la
Serbie, la Bulgarie, la Walachie et la Moldavie ne pourraient-elles-
pas former une Confederation du Danube ? Le mouvement intrinse
que existe en Servie ; ce n'est plus une masse inanimee. Elle se
formerait sous la garantie de la France, de la Russie, de l'Autriche
et de la Turquie meme. Elle produirait de nouveaux rapports en-
tre I'Orient et l'Occident ; elle creerait de nouveaux interets euro-
peens. Dans tous les cas, ces peuples auront besoin de tutelle.
Cest la l'idee fondamentale, quelque forme qu'on veuille donner
A leur organisation politique soit qu'ils fassent partie d'un Empire.
Interets de la France. Its consistent a ne point perdre , de vue
ces provinces dans ('organisation de son commerce dc la Medi-
terrande et de la Mer Noire apres l'abaissement de la puissance
maritime de l'Angleterre et a decider de leur destine conform&
ment au vaste ensemble de plans qui doit donner une nouvelle
forme sociale a l'Europe et a l'univers.
Paris, le 30 novembre 1807. Signe REINHARD
4
_6 I En Walachie, annees 1760 1767 I 1777 1 1782 11802-1806
I
8
gers) . . ...... .
chevaux et moutons stran-
Delj]marit, impot sur les
191.000 225.000 250.000 280.000 400.000
abeilles et les cochons 37.000 60.000 70.000 200.000
9 Mines de sel 120.000 150.000 500.000 300.000 300.000
10 Douancs . . . . . . . 86.000 100.000 150.000 200.000 300.000
11 Revcnus accidentels . . . 220.000 240.000
Totaux . . . 2.435.102 2 175.000 3.000.000 3.510.000 5.000.000
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texte diun rapport ineclit da ministre Reinhard sur la Valachie 247
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248 Marie Holban
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Le probleme de I'Etat 249
1785. Cet etat est de Raicevich. II parait que les mines de sel
etaient alors en regie et l'on peut presumer que les frais d'ex-
ploitation se trouvent compris dans ce produit.Dans les dernieret
annees, ce droit &ail afferme et ne produisait que 150.000 piastres
revenu net.
OBSERVATIONS GENERALES.
On peut remarquer que presque chacun de ces etats comprencl
des articles omis par les autres ; mais ce sont des articles peu
importants.
II n'est question de l'impeit sur les strangers en general que
dans l'etat des boyars de Moldavie ; on ne park nulle part de
celui sur les Juifs. Quoique les uns et les autres soient en grand
nombre, on peut les compter aujourd'hui, parce qu'ils sont presque
tous sous une protection etrangere ; le reste est compris parmi
les abonnes. La capitation des Zinganis et quelques autres petits
droits font partie des revenus des princesses. Les Zinganis des
boyars ne payent rien au prince.
Les revenus accidentels appartiennent presqu'exclusivement aux
grands fonctionnaires; on peut les negliger pour ce qui concerne
les revenus du prince ou les porter en compte pour produire unei
somme ronde.
Le probleme de l'Etat
par un historien roumain
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250 Julien M. Peter
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Le probleme de l'Etat 251
1 Origines, p. 7.
p. 14 ; dans le meme sena, Nees, p. 165.
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252 Julien M. Peter
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Le probleme de Ittat 253
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254 Julien M. Peter
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Le probleme de l'Etat 255
1 Origine, p. 38.
' ldees, p. 50.
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256 Julien M. Peter
1 Ibid., p. 172.
2 Ibid., p. 42.
8 Origine, p. 40.
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Le probleme de Ittat 267
1 Ibid., p. 173.
Origine., p. 53.
8 Ibid., p. 61.
a
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258 Julien M. Peter
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Le probleme de I'Etat 259
1 Origine, p. 82.
2 Ibid., p. 83.
3 Ibid., p. 95.
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260 Julien M. Peter
d'une facon plastique une constatation deja faite par les juristes
francais les plus dminents, a savoir:que la clarte et la logique
serrde de ces codes a beaucoup contribue a introduire de la
clarte et de l'ordre dans les relations entre les individus et dans
les relations entre l'individu et l'tat. Napoleon par ses codes a
cree un etat social positif nouveau.
Mais l'auteur attaque le probleme par sa racine. Il croit que
le legislateur d'alors a eu le tort de trop s'appuyer sur le Code
de Justinien, en voulant introduire dans la societe de 1800 des
normes qui ne conduisaient dj plus la societe de I'an 500,
parce que, dit-il, le Code de Justinien etait a cote de la societe
byzantine". C'est--dire que la compilation de vieux textes
faite sous Justinien 6tait perimee quand elle a apparu ; donc
on a utilise des formes mortes. Et l'auteur regrette que le legis-
lateur n'ait pas utilise des sources plus vivantes, par exemple
les leges barbarorum", qui ont introduit le droit personnel, le
principe du rachat (au lieu de la punition effective) et le prin-
cipe du pardon, d'origine chretienne.
L'auteur croit que le systeme americain du recrutement:des
juges par ('election est le meilleur. Nous doutons fort que, &ant
donne la societe dans laquelle nous:vivons, les citoyens eliraient
comme juge un .homme connu par sa situation materielle sure,
un homme de grande experience, de grande,autorite, un homme
religieux 2", comme le voudrait l'auteur. D'ailleurs la facon dont la
justice fonctionne en Amerique ne nous fait pas regretter le sys-
teme europden.
Pour M. lorga rimpression que nous donne la machine de
droit de notre temps est quelquefois ecrasante dans un temps
ou it n'y a plus en justice un homme en face d'un autre
homme, mais une situation en face d'un autre situation" 3, et
l'auteur constate que l'on a mecanise la justice.
Par ces quelques pages M. lorga fait le proces du droit mo-
derne, qui a meprise ('application millenaire de l'ordre traditionnel
medieval et s'est base seulement sur des textes qui n'etaient dj
plus appliques quand ils ont party.
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La probleme de I'Etat 261
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262 Julien M, Peter
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La probleme et l'Atat 868
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264 Julien M. Peter
blic (par ex. Esmein et son ecole) pensent que le systeme poll-
tique construit sur la base des principes de 1789 est definitif et
n'est susceptible que de legeres retouches pour s'adapter a tous
les peuples en tous les temps; revolution est finie.
D'autres, au contraire (comme par ex. M. Olivier Martin, Bans
son Histoire du Droit public", de 1934), pensent que ces revolu-
tions ne sont que des accidents plus ou moins pathologiques
qui interrompent simple ment revolution. Nous ne sommes de
l'avis ni des uns ni des autres : nous croyons que ces grandes
revolutions font partie des cycles d'evolution naturelle.
Le biologue hollandais De Vries a demontre en 1901 la taus-
sete de l'axiome : natura non tacit sulfas et a montre que les
especes dans le cours de leur longue evolution subissent de
crises qu'il a nominees mutations". A un moment donne d'une
periode d'evolution lente it semble que des forces invisibles ac-
cumuldes se dechainent tout d'un coup et alors apparait brusque-
ment un caractere nouveau que rien d'apparent ne faisait prevoir ;
ce caractere ensuite se maintient en s'estompant, et Ia lente evo-
lution reprend son cours. L'espece est toujours Ia meme, mais
elle a gagne en une seule gen6ration un caractere nouveau qui
fera desormais partie du patrimoine de l'espece, La mutation
enrichit brusquement l'espece d'un caractere particulier sans inter-
rompre revolution, et ce caractere ainsi acquis s'integre dans la
vie de l'espece sans Ia modifier profondement.
II semble que cette loi biologique est applicable aux realites
historiques et que les revolutions sont les mutations de revolution
de l'histoire.
II semble aussi que l'homme se lasse de penser de la meme
facon : de temps en temps it s'insurge contre le passe. Cette reac-
tion apporte un element nouveau, cree des institutions : les stra-
tifications naturelles se forment ; et la vie continue. Entre 1789 et
1800 it s'est produit dans l'histoire politique une mutation et
nous croyons qu'actuellement nous sommes egalement a l'appro-
che d'une mutation.
Que nous offrent les principes de 1789, tels qu'ils ont ete en
realite appliques ? Tout d'abord to destruction d'institutions yen&
rabies, de coutumes et de pratiques qui encadraient l'activite de
chacun avec beaucoup de souplesse, ensuite la construction d'une
societe egalitaire basee sur des principes generaux universels
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Le probleme de 1'tat 265
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268 Julien M. Peter
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Le probleme de PEtat 267
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268 Julien M. Peter
lui assigner des limites. L'Etat ne doit pas detruire les choses
vivantes qu'il trouve, it doit s'en accommoder et imposer le res-
pect de l'interet national, qui peut parfaitement se realiser sans
proceder a un nivellement social et politique artificiel.
Le nouveau regime est sorti comme Minerve tout arms du
cerveau des encyclopedistes et des juristes de la fin du XVIII-e
siecle. On a essays d'introduire l'absolu sous la forme d'un droit
public geometrique et universel, on a voulu plier l'infinie diver-
site et l'immense richesse des formes de la vie sociale sous des
regles rigides. Comme le disait tres bien Rousseau lui-meme, on
obligeait l'hom me a etre libre.
Le rationalisme revolutionnaire n'a pas voulu accepter la de-
mocratie parlementaire jacobine. La suprematie sans cesse accen-
tuee des assemblees deliberatives a eu comme premiere conse-
quence l'affaiblissement progressif de l'autorite sous toutes ses
formes et dans tous les domaines et, comme deuxieme consequen-
ce la victoire du socialisme, qui a dissout ce qui restait de
prestige et de patrimoine a l'8tat. Une autre consequence de
l'hypertrophie du principe deliberatif est la frenesie legislative qui
caracterise l'activite des Parlements d'apres guerre. Les lois, les
regles generales et particulieres se succedent a un rythme aced-
lere au gre des majorites changeantes ; rien n'est plus definitif,
aucune institution n'est durable, aucun regime ne resiste; l'orga-
nisation de Itat et l'administration sont tombees dans un etat de
deliquescence dans lequel fleurit l'arbitraire comme une moisis-
sure.
Dans le domaine economique, l'eclosion des formidables or-
ganisations des trusts, ententes, holdings, nees de la soi-disante
liberte, a transforms le marche en une jungle sauvage, oir s'en-
tredechirent les monstres de l'economie moderne.
La tradition, le surnaturel ont std impitoyablement chasses et
remplaces par un dieu nouveau : la Rationalisation, qui detruira
ce qui reste de libre arbitre et de liberte dans le monde.
Qu'est-ce que ce citoyen libre, oblige sous la menace d'une
amende de voter une liste qu'il n'a pas composee, qu'il ne peut
modifier, qui contient des hommes qu'il ne connait pas ou qu'il
meprise ? SitOt elus, ces soi-disant delegues ne tarderont pas A
construire un edifice enchevetre et baroque de lois changeantes,
qui lieront le pauvre citoyen comme une mouche prise dans qnq
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Le probleme de I'Etat 269
toile d'araignee et qui se voit peu a peu paralysee par les his
de plus en plus nombreux qui l'enserrent.
II semble toutefois qu'apres avoir epuise la vanite des syste-
mes universels, fatigues, inquets, les penseurs essaient de re-
nouer le fil du passe et de chercher une liberte moins sonore,
moins arrogante, moins tyrannique, mais plus reelle, plus con-
crete, plus douce dans le retour aux vieilles coutumes d'avant
le cataclysme revolutionnaire.
Nous nous sommes ainsi rapproches de la formule de M.
lorga
Liaison entre le droit et le merite qui collaborent pour refl.&
ner le jeu insolent des agences electorales et arreter l'usurpation
et l'aventure, voici la formule de I'avenir"
Julien M. Peter.
COMPTES-RENDUS
EEc vi u v 17cupcSiovog Aciptpou, Athenes 1935. Les Melanges
Lampros" viennent de paraitre dans un grand et beau volume. Il
commence par une breve biographie du grand chercheur hellenique
et par celle de sa digne compagne (par M. G. Charitakis).
M. Hesseling traite de Korai et de ses amis en Hollande (le
pasteur Keun de Smyrne, descendant d'un consul de la republique
au commencement du XVIII-e siecle, un certain Buurt, philo-
sophe"). De M. E. Cavaignac une note sur Ptolemee de Telmesse
(dynaste egyptien du II-e sicle ay. J.-Chr.). M. DOlger etudie un
faux acte imperial byzantin du XIV -e sicle (illustrations). M. Vasi-
liev s'occupe de l'histoire de Trebizonde au VII-e siecle a ('oc-
casion des campagnes de l'empereur Heraclius contre les Perses
(base navale" ; aussi observation sur tine chronologie si discutee).
L'archeveque Chrysostome Papadopoulos presente un discours du
grand patriarche Cyrille d'Alexandrie. Des chansons de clephtes,
publies par M. F. H. Marshall. De N. Iorga deux pages sur les
compagnies grecques de commerce en Transylvanie. Sur le pro-
bleme du fief chez les Byzantins (la Tcpcivota) M. E. Gerland. Une
visite de roi scandinave a Byzance (sous Alexis Comnene) par
! idees , P. 188,
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270 Comptes-rendus
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Comptes-rendus 271
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272 Comptes-rendus
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Comptes-rendus 275
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276 Comptes-rendus
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Comptes-rendus 277
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278 Comptes-rendus
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Comptes-rendus 279
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280 Comptea-rendus,
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Coniptes-rendus 281
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282 Comptes-rendus
' Le ,,journal le plus lu par les soldats" (p. 157) le Jorga's newspaper" (p. 165)
est le Neamul Romdnesc, la Nation Roumaine", dirige et presqu'entierement
dcrit par l'auteur de ces lignes. On nous permettra de le dire. Les articles de
la reine sont signes M. Its etaient rediges en anglais et traduits par nous, de
meme que son remarquable ouvrage My country (pas The country that love" ;
p. 161), qui presence les souvenirs de la reine sur Ia Roumanie d'avant-guerre.
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Comptes- rendus 283
Mes temoins pourraient etre pour tous ces faits MM. de Saint Aulaire et
Andrews, qui representaient la France et les 8tats Unis, dont le ministre, M.
Weverka etait rests, en protecteur des strangers a Bucarest. Mes notes sur cette
poque, envoyees en Russie au moment oil on croyait tout perdu, ne se sont pas
trouvees dans les papiers restitues tout dernierement par les Soviets. Je crois
pouvoir attribuer le larcin qui prive d'une information precise et precieuse au
fameux Rakowski, qui a du pratiquer sa razzia sur tout ce qui appartenait aux
Roumains.
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284 Com ptes-rendus
1 Memoires, I, p. 180
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6omptes-rendus 285
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286 Comptes-rendus
declaration ecrite que Ferdinand I-er ne peut plus regner (p. 328).
Lorsque la mesure fut prise par Bratianu (Take lonescu se
retirant sur ce motif) d'affronter les Russes en debandade, deve-
nus des detachements de pillards, M. $tirbei manif este Late
forte apprehension (p. 301), que les evenements n'ont pas legi-
timee. La reine, au contraire, approuve, aussi par un sentiment
bien naturel contre ceux qui avaient renverse le Crone imperial
en Russie, cette decision. Le general Tcherbachev, menace dans
sa propre maison, par Rachal, n'a pas ete sauve uniquement par
son fidele Cosaque", mais par les chasseurs du colonel Raso-
viceanu I ; un journaliste russe, temoin du complot, frame pendant
la nuit, qui devait amener ('execution du commandant en chef des
Russes, etait venu me denoncer cette sentence et je lui avais fait
aussitot voir le president du Conseil (cf. p. 301).
Tres important le telegramme anglais promettant, en decembre
1917, officiellement, que les revendications roumaines" ne seront
pas oubliees a la conclusion de la paix (p. 303).
Au commencement de l'annee suivante nous faisons la con-
naissance d'un agent anglais, totalement idiot, qui annonce que
les bolchevics envoient des executeurs pour tuer a Jassy le roi
et ses deux fits" (p. 306). Le telegramme de Nouvel An du roi
Georges n'est pas rendu (voy. p. 314).
Pas de renseignements nouveaux sur les vrais motifs de la
retraite des liberaux 2, en janvier 1918 (p. 317 et suiv.). La reine
est de ('opinion de Bratianu, qui croyait qu'en signant un armistice,
on gagnerait du temps; opinion contraire des chefs conservateurs,
comme Michel Cantacuzene (p. 318). Elle ne montre pas de confiance
dans les intentions du nouveau president du Conseil, le general
Averescu (pp. 318-319, 326). L'opinion publique considerait elle-
meme avec tristesse le choix d'un general pour signer une
paix qui ne pouvait etre qu'un chatiment" (p. 328). Effort du ministre
pour persuader la reine (pp. 331-332). Au ministre de France
elle declare combien l'abandon de la part des allies qui, de
fait, defendaient leur propre peau avait contribud a la triste
resolution (p. 320).
M. $tirbei trouve taut que le roi aille recevoir dans une
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Coniptes-rendus 287
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288 Comptes-rendus
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Comptes-rendus 289
CHRONIQUE
On annonce la mort, inopinee, de M. M. Andreades. C'etait un
esprit d'une rare comprehension et d'une intelligence aussi affinee
que penetrante. II &rival avec la meme elegance le francais et
sa langue maternelle. Ses connaissances dans le domaine &ono-
mique etaient d'une grande richesse et it les a mises en oeuvre
dans un grand travail, d'une importance durable. De longs voyages
lui avaient fait connaitre meme des regions bien lointaines de
son pays d'origine. Ses rapports personnels etaient empreints
d'une affabilite charmante. Dans tout ses emits it y avait une
franchise et une vivacite restee jeune qui ajoutaient a leur merle.
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250 Chi on.que
Des notes sur les families moldaves des savants russes Metch-
nikov et Bedriag, dans la brochure de M. C. G. Bedreag, Les
origines moldaves du naturaliste Ilie Metchnicov, Le naturaliste
Iacov Vladimir Nicolae Bedriaga, Jassy 1935. La forme est trop
negligee.
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aronique 231
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292 Chronique
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