La B M
La B M
La B M
L'cole tait la porte de Derb Noualla. Le fqih, un grand maigre barbe noire, dont les yeux
lanaient constamment des flammes de colre, habitait la rue Jiaf. Je connaissais cette rue. Je savais qu'au
fond d'un boyau noir et humide, s'ouvrait une porte basse d'o s'chappait, toute la journe, un brouhaha
continu de voix de femmes et de pleurs d'enfants.
La premire fois que j'avais entendu ce bruit, j'avais clat en sanglots parce que j'avais reconnu les voix
de l'Enfer telles que mon pre les voqua un soir.
Ma mre me calma :
- Je t'emmne prendre un bain, je te promets une orange et un uf dur et tu trouves le moyen de braire
comme un ne !
Toujours hoquetant, je rpondis :
- Je ne veux pas aller en Enfer. Elle leva les yeux au ciel et se tut, confondue par tant de niaiserie.
Je crois n'avoir jamais mis les pieds dans un bain maure depuis mon enfance. Une vague apprhension et
un sentiment de malaise m'ont toujours empch d'en franchir la porte. A bien rflchir je n'aime pas les bains
maures. La promiscuit, l'espce d'impudeur et de laisser-aller que les gens se croient obligs d'affecter en de tels
lieux m'en cartent. Mme enfant, je sentais sur tout ce grouillement de corps humides, dans ce demi-jour
inquitant, une odeur de pch. Sentiment trs vague, surtout l'ge o je pouvais encore accompagner ma mre
au bain maure, mais qui provoquait en moi un certain trouble.
Questions : (2O points)
1-compltez en se basant sur luvre dont il tait extrait ce texte : 2p
Titre de luvre:...............................................................................................
Date de parution:..............................................................................................
Genre de luvre:...............................................................................................
Auteur: ...............................................................................................................
2-Quel est le personnage principal dans ce passage ? Quel pronom personnel le remplace ? 2p
..
6-Quelle image donne Sidi Mohamed sur le fkih ? Justifiez votre rponse par un exemple du texte. 2p
7-A quel type de texte appartient le paragraphe en gras ? Justifiez votre rponse.
2p
8-Relevez dans le texte deux mots qui appartiennent au champ lexical du bruit. 2p
9-Aimiez-vous aller au bain maure quand vous tiez enfant? Justifiez votre rponse par deux arguments 2p
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6-Relevez dans le discours de Lalla Zoubida et de son fils les lments de lnonciation.2p
..
7-Quel est le type de ce texte ? Justifiez votre rponse .2p
8-Identifiez le registre littraire dans le paragraphe en gras. Justifiez votre rponse par un indice. 2p
9- Je pardonnais Zineb, dans mon for intrieur, toutes les misres quelle mavait fait subir
-Comment trouvez-vous le comportement de Sidi Mohamed lgard de Zineb dans cette phrase ? Justifiez
votre rponse par un argument. 2p
..
10-Acheter un vtement ou un jouet peut tre source de bonheur ; et vous quest-ce qui pourrait vous rendre
joyeux (ses) ? Justifiez votre rponse par deux arguments. 2p
Texte support :
J'avais peut-tre six ans. Ma mmoire tait une cire frache et les moindres vnements s'y gravaient en
images ineffaables. Il me reste cet album pour gayer ma solitude, pour me prouver moi-mme que je ne suis
pas encore mort.
A six ans j'tais seul, peut-tre malheureux, mais je n'avais aucun point de repre qui me permt
d'appeler mon existence : solitude ou malheur.
Je n'tais ni heureux, ni malheureux. J'tais un enfant seul. Cela, je le savais. Point farouche de nature,
j'bauchai de timides amitis avec les bambins de l'cole coranique, mais leur dure fut brve. Nous habitions
des univers diffrents. J'avais un penchant pour le rve. Le monde me paraissait un domaine fabuleux, une ferie
grandiose o les sorcires entretenaient un commerce familier avec des puissances invisibles. Je dsirais que
lInvisible m'admt participer ses mystres. Mes petits camarades de l'cole se contentaient du visible,
surtout quand ce visible se concrtisait en sucreries d'un bleu cleste ou d'un rose de soleil couchant. Ils
aimaient grignoter, sucer, mordre pleines dents. Ils aimaient aussi jouer la bataille, se prendre la gorge
avec des airs d'assassins, crier pour imiter la voix de leur pre, s'insulter pour imiter les voisins, commander
pour imiter le matre d'cole.
Moi, je ne voulais rien imiter, je voulais connatre.
I. Comprhension de lcrit :
1. Compltez le tableau suivant : (2pts)
... .
.. .
.. ..
.
2. A laide de quelle image le narrateur dcrit-il sa mmoire ? (1pt)
3. Ma mmoire tait une cire frache. La figure de style exprime est : (1pt)
- Une comparaison
- Une mtaphore
- Une priphrase
4. Situez le passage par rapport luvre. (1pt)
..
.
...
5. Quel sentiment le narrateur prouve-t-il dans ce passage ? (1pt)
7. Relevez une expression qui montre que le narrateur navait pas damitis avec les autres bambins de lcole
coranique. (1pt)
8. Dans la liste suivante, quels sont les mots qui nappartiennent pas au champ lexical de la solitude ? (1pt)
Solitaire Seul Solidarit Solitude Solidit Solide Seulement Unique Isol
Les souvenirs d'enfance restent gravs dans la mmoire. Rdigez un texte o vous voquez vos premiers
souvenirs l'cole, vos sentiments et vos commentaires.
5. Quel sentiment le narrateur prouve-t-il dans ce passage ? (1pt)
7. Relevez une expression qui montre que le narrateur navait pas damitis avec les autres bambins de lcole
coranique. (1pt)
8. Dans la liste suivante, quels sont les mots qui nappartiennent pas au champ lexical de la solitude ? (1pt)
Solitaire Seul Solidarit Solitude Solidit Solide Seulement Unique Isol
Les souvenirs d'enfance restent gravs dans la mmoire. Rdigez un texte o vous voquez vos premiers
souvenirs l'cole, vos sentiments et vos commentaires.
Texte :
Ma mre me reut assez froidement. Elle souffrait dune terrible migraine. Pour enrayer le mal, elle avait les
tempes garnies de rondelles de papier copieusement enduites de colle de farine. Le djeuner fut improvis et la
bouilloire sur son brasero entama timidement sa chanson.
Lalla Acha [.] vint nous rendre visite. Ma mre la reut en se plaignant de ses maux tant physiques que
moraux. Elle affectait une voix faible de convalescente, s'tendait sur les souffrances de telle partie de son corps,
serrait violemment des deux mains sa tte empaquete dans un foulard. Lalla Acha lui prodigua toutes sortes
de conseils, lui indiqua un fqih dans un quartier loign, dont les talismans faisaient miracle. Je me tenais timide
et silencieux dans mon coin. La visiteuse remarqua la pleur de mon visage.
- Qu'a-t-il ton fils ? demanda-t-elle.
Et ma mre de rpondre :
- Les yeux du monde sont si mauvais, le regard des envieux a teint l'clat de ce visage qui voquait un
bouquet de roses. Te souviens-tu de ses joues qui suaient le carmin ? et de ses yeux aux longs cils, noirs comme
les ailes du corbeau ? Dieu est mon mandataire, sa vengeance sera terrible.