Cours Gis Ement
Cours Gis Ement
Cours Gis Ement
GISEMENT
1
CHAPITRE 1
INTRODUCTION
0
D'autres informations peuvent tre obtenues partir d'tudes gologiques et gophysiques
fines.
Les piges peuvent tre structuraux (dme, anticlinal allong, pige sur faille, dme de sel)
ou stratigraphiques (variation de facis, lentilles, biseaux, ) ou mixtes.
Le rservoir proprement dit est surmont d'une couche impermable (argile, sel massif,
anhydrite, ) appele roche couverture dont la continuit empche les hydrocarbures de
migrer vers la surface.
Les gisements se distinguent aussi par leur contenu : huile, huile et gaz, ou gaz, avec ou
sans aquifre.
1
FIG. 2a Piges structuraux
Au cours du forage d'un puits, il est trs important de connatre les caractristiques des
couches traverses susceptibles d'tre productrices. Dans cette intention, on procde
gnralement un carottage mcanique qui permet d'extraire des chantillons de roches qu'on
analyse en laboratoire. Les mesures effectues ont pour but de dterminer la porosit, la
permabilit et les saturations en fluides de la roche ainsi que les limites des zones
intressantes. Les diagraphies diffres donnant des informations en continu reprsentent
l'autre outil fondamental cet gard.
Les roches rservoirs sont essentiellement des grs (ou sables) et des carbonates: calcaires
et dolomies.
2.1 Porosit ()
Une roche sdimentaire est constitue de particules solides agglomres ou cimentes
entre lesquelles existent des espaces, appels "pores" ou parfois "vides", constituant des
canaux microscopiques (diamtre de l'ordre de quelques diximes de micron par exemple).
Soit un chantillon de roche de volume total VT comprenant un volume solide VS ;
(VT - VS) reprsente le volume occup par les fluides, c'est--dire le volume de pore Vp. Sa
porosit s'exprime par le rapport : = VP / VT = (VT - VS) / VT
On s'intresse particulirement la porosit utile (figure 3), c'est--dire celle qui ne tient
compte que des pores qui communiquent entre eux et avec l'extrieur. Les roches rservoirs
ont des porosits trs variables, gnralement comprises entre 10 et 30 %.
Les valeurs de porosit sont obtenues par des mesures sur carottes, et par les diagraphies.
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2.2 Permabilit (k)
C'est le paramtre cl pour le producteur. La permabilit caractrise l'aptitude qu' une
roche laisser s'couler des fluides travers ses pores. La permabilit (k) est le coefficient
de proportionnalit qui relie le dbit (Q) d'un fluide de viscosit () qui passe travers un
chantillon de roche de section (S) et de longueur (dl), la chute de pression (dP) ncessaire
son passage :
S . dP
Qk x (loi de Darcy pour un liquide en coulement linaire et en rgime permanent)
. dl
avec Q mesur dans les conditions de l'coulement.
On utilise en pratique le milliDarcy (mD) comme unit de mesure, les gisements exploits
ayant gnralement une permabilit de 20 300 mD.
Le Darcy est la permabilit d'un milieu qui laisse passer 1 cm3 par seconde d'un fluide
dont la viscosit est de 1 centipoise (viscosit de l'eau 20 C) sous l'effet d'un gradient de
pression d'une atmosphre par centimtre travers une surface de 1 cm2.
La permabilit d'une roche varie avec la direction considre et l'on peut distinguer les
permabilits horizontale, verticale, parallle au pendage et perpendiculaire celui-ci.
Les valeurs des permabilits sont obtenues par mesures sur carottes, et aussi partir des
essais de puits.
On dfinit ainsi :
V
la saturation en eau Se e (= Sw (water))
Vp
V
la saturation en huile Sh h (= So (oil))
Vp
Vg
la saturation en gaz Sg (= Sg (gas))
Vp
avec Se + Sh + Sg = 1
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Lors de la migration des hydrocarbures le dplacement de l'eau susjacente n'a jamais t
complte. En effet, la permabilit un fluide devient nulle quand la saturation en ce fluide
devient trop faible : ce seuil est appel la saturation irrductible (pour le fluide considr). En
consquence, il y aura toujours de l'eau dans un gisement., appele eau interstitielle. Ceci est
la consquence des phnomnes capillaires lis l'exigut des pores : l'eau est un fluide
"mouillant" qui s'tale sur les surfaces solides et va rester pige dans les pores les plus petits.
Les valeurs courantes de la saturation en eau interstitielle sont de : 10 % < Swi < 35 %.
2.4.1 Gnralits
Une diagraphie est l'enregistrement continu d'une caractristique des formations traverses
par un sondage en fonction de la profondeur.
Les diagraphies diffres sont enregistres pendant l'arrt du forage et sont l'objet de ce
chapitre (les diagraphies instantanes sont celles qui sont enregistres pendant le forage
proprement dit).
Les diagraphies sont des instruments essentiels dans l'valuation des gisements.
Le sujet tant trs vaste, nous indiquerons seulement les bases concernant le potentiel
spontan, la rsistivit et les rayons gamma.
Signalons enfin qu'il existe des appareils d'essais descendus au cble lectrique, tel le RFT
(repeat formation tester), dont le but est de faire un micro-essai ponctuel (cf. chapitre 4)
donnant la pression statique des fluides du gisement, le type de fluide et ventuellement un
ordre de grandeur de la permabilit. Le principe de ces outils est d'tablir une liaison entre la
couche et deux chambres d'chantillonnage par l'intermdiaire d'un patin appliqu la paroi
et grce une ouverture hydraulique actionne lectriquement de la surface.
Ces test peuvent tre effectus aux cotes dsires et donc donner des indications prcieuses
sur la verticale des rservoirs et en particulier aider au choix des zones tester avec une
garniture de test traditionnelle.
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CHAPITRE 3
TUDE DES FLUIDES
Lorsque la pression s'abaisse, et c'est justement le cas lorsque l'on produit, une partie du
gaz dissous se regazifie et les bulles de gaz qui se prcipitent, si l'on peut dire, vers la sortie,
entranent avec elles l'huile. Le phnomne est analogue celui du gaz carbonique qui
entrane le champagne hors de la bouteille. Quand le gaz s'est chapp peu prs
compltement, ou si le ptrole n'en contient gure l'tat naturel, le puits cesse d'tre ou n'est
pas ruptif.
Il arrive aussi, nous l'avons vu au dbut de cette tude, qu'un chapeau du gaz (gas cap)
libre surmonte la couche imprgne d'huile, en ce cas elle-mme sature de gaz dissous.
Ainsi il est fondamental d'analyser l'volution de l'huile et/ou du gaz entre les conditions
d'origine dans le rservoir et les conditions de surface.
Considrons une pression et une temprature telles que le mlange soit l'tat liquide.
Abaissons la pression en gardant la temprature constante ; nous observons les faits suivants :
En phase liquide, le volume augmente, mais peu ; les liquides sont trs peu
compressibles.
Pour une pression Pb, pression du point de bulle, une bulle de gaz apparat. A partir de
ce moment, la quantit de vapeur augmente et celle du liquide diminue. La dernire
goutte de liquide disparat au point de rose ; la pression Pr du point de rose est
infrieure Pb.
En phase vapeur, une faible variation de pression provoque une importante variation de
volume ; les vapeurs sont trs compressibles.
Le lieu des points de bulle s'appelle courbe de bulle, le lieu des points de rose courbe de
rose. Ces deux courbes se raccordent au point critique Pc - Tc ; l'ensemble s'appelle courbe
de saturation. Entre la temprature critique Tc et une temprature Tcc, dite temprature
critique de condensation, on peut liqufier partiellement le mlange. Au-dessus de la
temprature critique de condensation, il ne peut y avoir de phase liquide.
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Un complexe initialement monophasique dans un gisement (liquide ou gaz) peut donc, au
cours de la baisse de pression isotherme due au soutirage, devenir diphasique. Il est
important, pour exploiter correctement un gisement, de savoir quand cela se produira, ainsi
que l'volution des volumes des deux phases en place.
3.2.1 Gnralits
Tous quatre gazeux dans les conditons atmosphriques, ils peuvent contenir en outre
d'autres hydrocarbures, de l'azote, de l'hydrogne, du gaz carbonique, de l'hydrogne sulfur.
Le comportement des gaz naturels n'obit pas la loi des gaz parfaits. Il peut tre
reprsent par :
PV = Z R T
Lors de leur arrive en surface, certains gaz naturels restent l'tat gazeux. Ils sont alors
principalement constitus de C1, C2, C3, N2, H2 et sont dits gaz secs.
Les autres donnent lieu au dpt d'une partie de leurs constituants, appele gazoline. Ils
sont dits humides ou condensat rtrograde.
Parmi ces derniers, il faut distinguer deux classes :
La premire classe comprend les mlanges d'hydrocarbures qui sont toujours l'tat
gazeux dans le rservoir (Tg > Tcc) : ce sont les gaz humides.
La deuxime classe comprend des gaz qui, par dtente la temprature du gisement
(dtente isotherme), peuvent dposer dans le gisement un condensat. Ils sont dits gaz
condensat rtrograde. Quand on baisse la pression d'un tel gaz ( temprature
constante), il arrive un moment o une goutte de liquide se dpose (pression de rose
rtrograde) ; puis la quantit de condensat augmente, passe un maximum et rediminue.
Elle s'annulerait pour une deuxime valeur de la pression (pression de rose). Pour ces
gaz : Tc < Tg < Tcc.
Nous verrons plus tard les problmes que posent ces gaz lors de leur exploitation.
Les gaz condensat sont caractriss par le poids de produits condensables rcuprables
par mtre cube standard de gaz produit.
La viscosit des gaz naturels est trs faible 10-5 Pa.s (10-2 cP).
L'unit SI de viscosit est le Pascal seconde ; 1 Pa.s = 10 Poise. L'unit pratique est la
centipoise cP.
Elle a lieu dans une cellule en acier o l'on peut faire varier le volume offert au gaz par
l'injection ou le retrait de mercure grce une pompe volumtrique mercure qui lui est
relie. La cellule est mise dans un bain thermostatique. On peut ainsi tudier l'volution du
facteur Z.
Pour les gaz condensat rtrograde, la cellule est munie de hublots permettant de voir la
premire formation de brouillard (point de rose), ainsi que les volumes dposs. L'tude peut
alors tre fait masse constante ou bien masse variable (par enlvement d'une partie de la
phase vapeur en quilibre avec le liquide), le comportement dans le gisement tant plus
proche de ce dernier cas.
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3.3 Les huiles
3.3.1 Gnralits
Les ptroles bruts sont des mlanges d'hydrocarbures lourds. Ils sont principalement
constitus de :
Pentane C5H12 ou C5
Hexane C6H14 ou C6
Heptane
Octane ou C7
...
Sous pression, c'est--dire dans les conditions de gisement, ils contiennent aussi des
lments plus lgers (C1, C2, C3, C4, H2S, CO2, ) qui commencent se dgazer lorsqu'en
abaissant la pression on atteint la pression de saturation ou pression de bulle.
C'est--dire qu'un brut peut abandonner une grande partie des lments volatils, d'une part
dans le rservoir lui-mme au cours de sa vie, d'autre part en cours de production, entre le
gisement et le stockage.
Pour les huiles volatiles (trs lgres), les valeurs sont souvent plus leves que ces chiffres.
3.3.2 Densit
La densit des huiles brutes dans les conditions atmosphriques varie entre 0,73 et 1,02 suivant leur
composition. Leur prix varie avec leur densit.
Dans les conditions de fond interviennent les influences de la pression, de la temprature et des gaz
dissous. Le premier de ces facteurs augmente la densit alors que les deux autres la diminuent et ont une
influence prpondrante.
3.3.3 Viscosit
Cette caractristique est importante pour l'coulement des huiles dans la couche, comme le montre la
loi de Darcy.
La viscosit d'une huile augmente avec la pression et avec une diminution de temprature. D'autre
part, la prsence de gaz dissous diminue aussi la viscosit du brut et facilite donc son coulement dans le
milieu poreux.
On peut citer les ordres de grandeur suivants (dans les conditions gisement) :
huile lgre : o < 1 cP
huile moyenne : o . cP
huile lourde : o Poises
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CHAPITRE 4
ESSAIS DES PUITS &
MOUVEMENT DES FLUIDES DANS LES MILIEUX POREUX
Il n'y a un seul fluide prsent que dans les aquifres, les gisements d'hydrocarbures
contenant toujours de l'eau. Cependant, les coulements monophasiques existent, au moins
autour des puits de production, lorsque les hydrocarbures sont monophasiques et que l'eau est
irrductible. Lorsque la pression baisse, les complexes peuvent devenir diphasiques et il peut
y avoir coulement simultan de deux fluides, de mme dans le cas du drainage d'un gisement
par un autre fluide, naturel ou inject.
Selon que l'essai de puits est effectu sur un puits d'exploration, un puits de confirmation
ou un puits de dveloppement (et dans ce dernier cas que l'essai soit un essai initial ou un
essai priodique), les objectifs de base ou l'importance respective de ces objectifs ne sont pas
les mmes.
Cependant, les principaux objectifs d'un essai de puits sont parmi les suivants :
Dterminer la nature et/ou les caractristiques des fluides produits,
Dterminer l'tat du puits et son potentiel de production,
Evaluer les caractristiques du rservoir (pression initiale, permabilit, htrognit
latrale et/ou verticale, failles tanches, limites, mcanismes de drainage,),
Contrler l'efficacit d'une compltion ou d'un traitement sur le rservoir
(stimulation,....),
Suivre l'volution des paramtres relatifs au puits ou au rservoir (productivit,
endommagement, interfaces entre fluides, pression statique,).
Pour ce faire, dans le cas d'un puits non encore quip par exemple, on utilise une
garniture de test provisoire (figure 7). Cet quipement adapt permet d'tablir en fond de puits
une pression hydrostatique infrieure la pression du fluide dans le gisement.
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On enregistre alors l'volution de la pression en fond de puits pendant la phase de dbit
puis pendant la phase ultrieure de fermeture du puits. L'interprtation de la courbe de
remonte de pression permet par exemple de calculer la pression de gisement, la permabilit
au-del des abords immdiats du puits et la qualit de la liaison couche-trou (effet parital ou
skin effect S) qui dpend, entre autres, de l'importance du colmatage aux abords du puits qui a
pu se produire pendant le forage. En outre, en prlevant un chantillon aussi reprsentatif que
possible, on peut dterminer en laboratoire la viscosit du fluide et la composition de
l'effluent produit.
Vanne de
circulation
inverse
Tester
By-pass
Enregistreur
de pression
Joint de
scurit
by-pass
Tube
perrfor
Enregistreur
de pression
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4.2 coulements monophasiques
Les lois qui rgissent les coulements monophasiques dans les milieux poreux sont
solutions de l'quation de diffusivit, quation aux drives partielles reliant, pour un dbit
donn, la pression en un point la position de ce point et au temps. Cette quation est obtenue
partir de conditions gnrales : conservation de la masse, loi lmentaire de perte de charge
(dont la loi de Darcy est un cas particulier), quation d'tat du fluide et loi d'volution
thermodynamique du fluide (en considrant que la temprature peut tre considre comme
constante dans le gisement).
Lorsque les limites sont atteintes, on peut distinguer les deux cas suivants :
Limites parfaitement alimentes par un aquifre, c'est--dire que la pression de gisement
est maintenu, au niveau des limites du rservoir proprement dit, constante dans le temps
par l'aquifre indpendamment du volume qui a t produit par le ou les puits.
C'est le cas par exemple :
- d'un rservoir qui communiquerait avec la surface (figure 8), sous rserve d'une trs
bonne permabilit entre le rservoir et la surface ;
- d'un aquifre trs vaste et trs permable.
soit :
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Q B R
Pg - Pf (Ln S)
2hk rw
On dfinit aussi le rendement d'coulement "R" qui est le rapport entre le dbit rel Q pour
S 0 et le dbit thorique Qth pour S = 0, le tout pour un mme P sur la couche.
2hk P
B R R
Ln S Ln
Q rw rw
R
Q th 2hk P R
Ln S
B R rw
Ln
rw
R
Pour la valeur forfaitaire de 7,6 pour Ln , la courbe donnant la correspondance entre
rw
"S" et "R" est alors la suivante (figure 12).
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4.2.2 Cas d'un gisement de gaz
Q m C Pg2 - Pf2 n avec : 0,5 < n < 1
C = coefficient de la loi empirique
Au lieu de l'IP qui n'est pas applicable aux puits gaz, on caractrise aussi souvent le puits
gaz par l'AOFP (absolute open flow potential). L'absolute open flow potential, appel aussi
en franais "dbit potentiel absolu du puits" est le dbit que l'on aurait si l'on ne laissait en
fond de puits que la pression atmosphrique (c'est donc un dbit fictif suprieur ce que peut
rellement produire le puits puisque, en fond de puits, la pression sera toujours suprieure la
pression atmosphrique du fait en particulier du poids de la colonne de gaz et des pertes de
charge dans le tubing). Cette caractrisation n'est que partielle dans la mesure o deux puits
ayant les mmes AOFP, pression de gisement et pression de fond produiront en gnral des
dbits diffrents.
La prsence de ces diffrentes phases a pour consquence que, chaque fluide n'occupant
qu'une partie des pores, son dbit ne peut plus tre calcul partir de la permabilit de la
roche prcdemment dfinie. Il faut alors introduire les concepts de permabilit effective et
relative un fluide.
La loi d'coulement d'un fluide peut s'crire :
Sk f P
Qf
f x
Sk P
Qf k rf
f x
kf est la permabilit effective au fluide considr, krf la permabilit relative : krf = kf/f.
L'exprience montre que les permabilits relatives, pour une roche donne, ne dpendent
que des saturations (figure 13).
Analysons la figure 13a. La saturation en eau initiale est S wi. Quand on introduit de l'eau
(fluide mouillant), celle-ci va envahir de nombreux petits pores, krw augmente et kro diminue,
jusqu' une valeur nulle correspondant un blocage de nombreuses gouttes d'huile (effet d
aux forces capillaires) dans la zone envahie par l'eau. La saturation en huile "perdue"
s'appelle Sor (oil residual). A noter que kro et krw sont infrieurs 1 puisqu'un deuxime
fluide bloque certains pores.
Dans le cas de la figure 13b, si l'on injecte du gaz (ou si la pression tombe sous le point de
bulle), krg augmente partir d'une certaine valeur Sgc (saturation en gaz critique),
correspondant un seuil pour lequel le gaz commence s'couler (dblocage des bulles).
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CHAPITRE 5
ESTIMATION DES RSERVES RCUPRABLES
PAR DRAINAGE NATUREL
Les quantits en place sont classes selon diffrents critres variables dans le temps,
fonction de la connaissance graduelle du gisement obtenue partir essentiellement des puits
fors ainsi que des tudes gophysiques et/ou gologiques complmentaires.
Reprenons la figure 14. Les trois catgories sont dfinies partir d'un, et ensuite de deux
puits. En gnrale, au dbut de la vie d'un gisement, on a :
quantits prouves < quantits relles
quantits prouves + probables + possibles > quantits relles
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Les forages supplmentaires vont affiner l'image du rservoir, prciser le (ou les)
interface(s) et les valeurs des quantits en place prouves vont se rapprocher au fur et
mesure des quantits relles.
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(1 Swi )
gisement d'huile : N VR . .
Boi
(1 Swi )
gisement de gaz : G VR . .
Bgi
avec :
N, G = quantits en place exprimes en conditions standard.
VR = volume de roche imprgn (dtermin par un calcul de cubature ralis
partir des cartes isobathes tablies l'aide des renseignements fournis par la
gologie, la gophysique, le forage, ).
= porosit (tire de l'tude des diagraphies et des carottes).
Swi = saturation initiale en eau (tire de l'tude des diagraphies).
Boi, Bgi = facteurs volumtriques de l'huile et du gaz aux conditions initiales du
gisement (tirs de l'tude PVT des fluides).
Nous pouvons dire que, suivant la cadence de production, un mcanisme de drainage peut
tre prdominant. Considrons cependant un gisement d'huile sans gas-cap ni gaz dissous et
parfaitement isol : la rcupration est indpendante du dbit. On peut ainsi l'exploiter
rapidement si ncessaire.
Il peut en tre de mme pour un gisement avec dme de gaz ; cependant, dans ce cas, il
faut tenir compte des phnomnes nuisibles de cne de gaz qui sont lis aux dbits des puits
(figure 15).
Un deuxime exemple est celui d'un gisement d'huile li un aquifre important et dont la
permabilit est moyenne. Si l'on produit faible dbit, l'aquifre aura le temps d'agir et la
pression ne baissera que trs lentement. Si, au contraire, on produit fort dbit, l'influence de
l'aquifre se fera peu sentir et l'expansion de l'huile, puis des gaz dissous, sera prdominante.
Le terme de "rserves" (employ par les amricains) concerne les quantits en place
rcuprables estimes restant produire.
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L'estimation des rserves d'un gisement consiste tablir les relations Production cumule-
Temps, rsultant des diffrentes hypothses d'quipement et de mise en uvre de celui-ci (y
compris celles de rcuprations "secondaires" qui seront traites au chapitre suivant). La
mthode permettant la meilleure rcupration sera alors choisie compte tenu des facteurs
conomiques.
Les grandes diffrences que l'on constate entre les taux de rcuprations (cf.
paragraphe 5.4.3) s'expliquent d'abord par les coefficients de compressibilit des diffrents
fluides. L'on sait qu'un gaz est beaucoup plus compressible qu'un liquide ou, si l'on prfre,
son expansion sera beaucoup plus grande lorsque la pression du gisement diminue. Rappelons
qu'un coefficient de compressibilit est dfini par :
1 dV
C-
V dp
Les ordres de grandeur pour l'huile, l'eau et le milieu poreux sont les suivants :
Co = 1 3.10-4 bar-1
Cw = 0,4 0,6.10-4 bar-1
Cp = 0,3 1,5.10-4 bar-1
dP dV
En effet, P V constante pour les gaz (si Z cste) ; en drivant on obtient : 0
P V
1
et C g .
P
D'o les ordres de grandeur de Cg :
P = 100 200 300 400 500 bar
Cg = 100 50 33 25 20 10-4 bar-1
On voit immdiatement les hautes valeurs et les grandes variations de Cg. L'expansion des
gaz tant ainsi nettement suprieure celle des liquides, on s'explique facilement que la
rcupration du gaz, ainsi que celle de l'huile avec gas-cap, soient nettement plus leves que
celle de l'huile monophasique.
Gaz 60 95 %
Rcupration (1)/(2) np gp -
27
TABLEAU 1 Rserves prouves d'huile 2000
TABLEAU 2 Rserves prouves de gaz 2000
29
5.5 Une technique de drainage particulire : le drain horizontal
La technique du puits horizontal s'est dvelopp ces dernires annes.
L'on sait que la productivit d'un puits est proportionnelle au hk. Elle est donc rduite
lorsqu'un gisement est de faible paisseur. D'o l'ide dj ancienne du drain horizontal. Avec
celui-ci, la productivit crot avec la longueur de pntration dans le rservoir, mais de faon
plus lente car la relation pression-distance intervient aussi sous forme de logarithme.
Remarquons que dans le cas d'un puits gaz, la productivit peut augmenter encore plus
du fait de la rduction de la vitesse d'coulement, lie la longueur du drain L, d'o
diminution des turbulences et des pertes de charge quadratiques.
Outre le cas des rservoirs peu pais, citons quelques autres cas particulirement
favorables :
Rservoirs fissurs.
Un drain horizontal, dispos perpendiculairement un rseau de fissures sub-vertical,
va en recouper un trs grand nombre et peut apporter des gains de productivit trs
importants.
Rservoirs karstiques (fissurs non poreux).
Ce sont des gisements extrmement htrognes. Dans ce cas, un drain horizontal a de
plus grandes chances de rencontrer des zones de bonne productivit. La productivit
peut tre multiplie par un facteur allant de 4 10 fois celle d'un puits vertical.
Rservoirs avec aquifre.
Le drain horizontal possde deux atouts complmentaires : on peut le placer en haut du
gisement de faon obtenir une garde l'eau suffisante. En outre, la longueur
importante du drain entrane une sollicitation plus faible de l'aquifre, par unit de
longueur du drain. Et, par suite, le balayage vertical est plus efficace et la rcupration
plus leve. Dans certains cas, la production pourra rester anhydre beaucoup plus
longtemps.
Rservoirs avec gas-cap.
Ceci est galement vrai pour se protger des perces de gaz en provenance du gas-cap,
en plaant le drain dans la zone infrieure de la zone huile (s'il n'y a pas d'aquifre).
Intrt pour la caractrisation du rservoir.
Les drains horizontaux se sont rvls tre, grce aux performances de diagraphies et du
carottage horizontal, de riches outils de connaissance de l'volution latrale du facis et
de l'volution des fluides dans les milieux poreux. Le forage de puits horizontaux "en
toile" peut s'avrer trs fructueux ce sujet.
Intrt pour le drainage assist.
Pour les puits injecteurs utiliss en drainage assist (cf. chapitre suivant) les drains
horizontaux peuvent tre d'un grand apport, en particulier en ce qui concerne :
- la capacit d'injection du puits,
- la surface balaye par le fluide d'injection.
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CHAPITRE 6
MTHODES DE RCUPRATION ASSISTE
6.1 Gnralits
Dans la plupart des gisements d'huile, l'expansion des fluides en place ne permet la
rcupration que d'une faible partie de l'huile prsente. Cela a conduit rechercher des
mthodes assurant un balayage optimal du gisement. Ces mthodes ont t appeles de
rcupration secondaire, car elles n'taient initialement utilises qu'aprs la rcupration
primaire (par drainage naturel).
Actuellement, elles sont mises en uvre bien avant que ne soit termine la production par
dpltion, et parfois mme ds le dbut de la vie d'un gisement.
Les plus anciennes consistent en l'injection d'un fluide naturel (eau ou gaz). Mais, aprs
arrt de l'exploitation dict par des considrations conomiques, il peut y avoir encore en
place des quantits importantes d'hydrocarbures. Des techniques ont t dveloppes en vue
d'accrotre l'efficacit du drainage : dplacement miscible, par voie chimique et mthodes
thermiques.
32
FIG. 16 Dplacement selon un front continu
33
Dplacement radial (figure 17)
C'est le cas pour des gisements plats de grande tendue. Le dispositif d'installation des
puits le plus courant est la maille 5 puits (five spot) ; chaque puits d'injection est plac
au centre d'un carr dont quatre puits de production occupent les sommets. L'eau est
injecte sur toute la hauteur du rservoir. La fraction du rservoir draine dpend des
caractristiques du rservoir, de l'huile et des distances entre puits. Signalons en outre
que, dans le cas d'un rservoir fissur, la rcupration dpend de la vitesse d'avancement
du front d'eau, une faible vitesse permettant l'imbibition d'agir.
Puits injecteur
Puits producteur
Cette mthode peut parfois tre envisage concurremment l'injection d'eau quand il y a,
proximit du gisement, une source de gaz. Le drainage par le gaz est moins efficace que
celui par l'eau ; en effet, le gaz ne mouille pas la roche et se dplace simultanment l'huile
ds que sa saturation devient de l'ordre de 5 10 %. Cependant, les investissements sont
moins importants que dans le cas d'une injection d'eau.
En effet, le nombre de puits ncessaires est moindre par suite de la grande facilit de
circulation du gaz. Il y a deux types de drainage possibles :
Injection de gaz dans un gas-cap existant.
Injection de gaz directement dans l'huile. Le gaz inject a alors un mouvement radial.
En gnral, le gaz inject n'est pas miscible avec l'huile. Il y a parfois miscibilit lorsque
l'huile est lgre et haute pression. Dans ce dernier cas l'injection est plus efficace, car
l'efficacit au niveau microscopique est nettement amliore.
a) Mthodes chimiques
Utilisation de solutions de polymres dans l'eau
Le but est d'amliorer l'efficacit de balayage en augmentant la viscosit de l'eau, ce qui
a pour effet de donner un meilleur rapport de mobilit. La viscosit de l'eau peut ainsi
tre augmente jusqu' 50 fois.
Utilisation de tensio-actifs et de micro-mulsion
Le but est d'amliorer l'efficacit de dplacement (microscopique) par rduction ou
annulation de la tension interfaciale eau-hydrocarbures. On peu injecter un bouchon de
tensio-actifs forte concentration dans l'eau ou une micro-mulsion. La proprit
essentielle d'une micro-mulsion est d'tre miscible la fois avec l'huile et avec l'eau
(miscibilit totale). La rcupration est ainsi nettement amliore. Mais les cots
techniques sont trs levs.
b) Mthodes miscibles
Utilisation de gaz carbonique
Son action va diminuer les forces capillaires (il est plus ou moins miscible avec l'eau, le
gaz ou l'huile en place). Elle va galement diminuer la viscosit de l'huile et augmenter
son volume de 10 20 %. On utilise le gaz carbonique soit en injection gazeuse, soit
dissous dans l'eau injecte. L encore les cots sont trs levs.
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CHAPITRE 7
MODLES DE SIMULATION DES GISEMENTS
Les calculs de rentabilit du dveloppement d'un champ se font gnralement sur une
priode de 10 15 ans : les investissements pour la mise en production (forages, rseau de
collecte, centre de production, expdition) qui sont des investissements court terme, seront
rentabiliss par la production d'hydrocarbures qui, elle, va s'taler long terme.
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Les bilans-matires (ou balances de matriel) sont utiliss principalement comme outils de
dgrossissage avant de passer l'utilisation de modles plus perfectionns.
Suivant le problme pos, on utilise des modles simples (dplacement de deux fluides
dans une direction par exemple) ou trs complexes (dplacement de trois fluides dans trois
directions).
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CHAPITRE 8
EXPLOITATION D'UN GISEMENT
L'organigramme gnral d'un projet est indiqu figure 19. Cette tude suit le processus
gnral suivant :
une phase d'analyse : collecte des informations avec une tude critique des donnes ;
une phase de restitution : interprtation des donnes et essai de construction d'un
systme (modle) dont le comportement restitue celui du gisement rel :
- gomtrie et architecture interne du rservoir (gologie de production),
- choix des mcanismes de drainage possibles,
- choix des conditions (et contraintes) d'exploitation :
productivit, compltion et activation des puits, conditions de surface,
- choix du nombre et de l'emplacement des puits producteurs et ventuellement
injecteurs.
une phase de prvision : calcul des prvisions de production dans chaque cas retenu.
Plusieurs cas sont possibles pour chaque tape du projet : quantits en place,
mcanismes de drainage (aquifre plus ou moins actif par exemple), conditions
d'exploitation, nombre de puits, rcupration assiste (injection d'eau ou de gaz), etc.
On voit qu'un projet est compos de plusieurs variantes que l'on compare et dont on
cherche l'optimisation conomique.
Aussi une telle tude va-t-elle tre pluridisciplinaire et faire appel, avec l'ingnieur
gisement comme pivot, au gologue de production, l'informaticien, au producteur et
l'conomiste.
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FIG. 19 Exemple d'tudes sur un gisement
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ANNEXE 1
GAZ CONDENSATION RTROGRADE
La figure 20 donne l'allure classique d'une enveloppe de phase pour un gaz naturel
condensation rtrograde :
la branche BC est le lieu des points de bulle, donc la surface gauche de celle-ci dfinit
le domaine liquide ;
la branche RC est le lieu des points de rose, donc la surface droite de celle-ci dfinit
le domaine gazeux ;
le point C, point de convergence de la courbe de bulle et de la courbe de rose, est
appel point critique du mlange ; il dfinit la pression et la temprature critiques (PC et
TC) ;
le domaine intrieur la courbe BCR est le domaine diphasique liquide plus gaz ; dans
ce domaine on a trac des courbes (iso) d'isocondensation (en % molaire par exemple) ;
la pression maximale d'existence de cette enveloppe est le circondenbar (CB) (isobare
critique de condensation) ;
la temprature maximale d'existence de cette enveloppe est le circondentherm (CT)
(isotherme critique de condensation) ;
la surface hachure entre C et CT dfinit la zone de condensation rtrograde en pression
; en effet, dans cette zone, une baisse de pression provoque une condensation,
phnomne inverse de celui attendu ;
de mme, la surface hachure entre C et CB dfinit la zone de condensation rtrograde
en temprature ; en effet, dans cette zone, une baisse de temprature provoque une
vaporisation, phnomne inverse de celui attendu.
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Annexe 1 : Gaz condensation rtrograde
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ANNEXE 2
GLOSSAIRE "PVT"
1
En pratique, on les caractrise par la pression une temprature donne (tude gisement par exemple), ou par
la temprature une pression donne (spcification process par exemple).
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Annexe 2 : Glossaire "PVT"
2
La valeur de ces termes dpend des conditions de traitement (sparation) de l'effluent.
3
Souvent, au niveau du chantier, on ne tient pas compte du gaz qui apparat au stockage.
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WOR2 (Water Oil Ratio) :
volume d'eau associ la production d'un volume unit d'huile de stockage.
BSW2 (Basic Sediment and Water) :
pourcentage d'eau et de sdiment par rapport la phase "liquide" (huile + eau +
sdiment).
GPM2 :
- dans le systme franais : Grammes de condensable produits Par Mtre cube standard
de gaz total (gaz + quivalent gaz du condensat) ;
- dans le systme amricain : Gallons de condensable produits Par Mille pieds cubes
standard de gaz total.
2
La valeur de ce terme dpend des conditions de traitement (sparation) de l'effluent.