14 Les Machines Synchrones
14 Les Machines Synchrones
14 Les Machines Synchrones
Fig. XIV-2 : Exemple de centrale de Rhinau sur le Rhin. La centrale comporte quatre alternateurs de 42000 kVA
chacun : vitesse, 75 tr.mn-1 avec turbines Kaplan à axe vertical, débit 350 m3.s-1.
Ces alternateurs de très forte puissance (jusqu’à 1500 MVA) diffèrent des machines synchrones
classiques essentiellement :
- par leur géométrie : l’augmentation de la puissance des alternateurs entraîne nécessairement
une augmentation de leur taille. Afin de réduire les problèmes liés à l’accélération normale
à la périphérie du rotor, les fabricants limitent le rayon des machines, ce qui entraîne une
augmentation de la longueur (Fig. XIV-3).
- par leur système d’excitation
- par leur refroidissement
Fig. XIV-4a : Rotor à pôles lisses Fig. XIV-4b : Rotor à pôles saillants
Le rotor à pôles saillants est réservé aux machines à faibles vitesses. Les turbines hydrauliques
opérant efficacement à des vitesses faibles, les générateurs pour ces applications (hydrauliques) sont
généralement à pôles saillants et tourne dans un plan horizontal (Fig. XIV-5). Les rotors à pôles non
saillants, avec entrefer constant sont utilisés pour des machines à grande vitesse ayant 2 ou 4 paires
de pôles. Comme les turbines à vapeur opèrent efficacement à grande vitesse, les générateurs (pour
unité à vapeur) sont utilisés pour ces applications. Les considérations mécaniques favorisent la
rotation dans un plan vertical.Remarques :
- il faut apporter le courant à l’inducteur par l’intermédiaire de bagues et de balais.
- le rotor peut être constitué par un aimant permanent.
2.2 Stator = induit
Les enroulements du stator sont le siège de courants alternatifs monophasés ou triphasés.
Il possède le même nombre de paires p de pôles. Les courants alternatifs dans le stator créent un
champ magnétique tournant à la pulsation :
ω ΩS : vitesse de rotation du champ tournant en rad.s-1 ;
ΩS =
p ω : pulsation des courants alternatifs en rad.s-1 ;ω = 2.π.f ;
où nS : vitesse de rotation du champs tournant en tr.s-1 ;
f f : fréquence des courants alternatifs en Hz ;
nS = p : nombre de paires de pôles.
p
Dans une machine à deux pôles, chaque cycle de la tension est généré pour chaque révolution du
rotor à deux pôles. Dans une machine à quatre pôles, deux cycles de la tension sont générés pour
chaque révolution du rotor. Le nombre de cycles lors de chaque révolution est ainsi égal au nombre
de paires de pôles, la fréquence de tension générée est :
p N p
f = = fm (Hz)
2 60 2
où N est la vitesse de rotation du rotor en nombre de révoltions par minute (rpm)
fm =N/60 la fréquence mécanique en nombre de révolution par second (rps).
La machine synchrone est réversible.
Fonctionnement en moteur : Le champ tournant du stator « accroche » le champ lié au rotor à la
vitesse ΩS = ω/p.
Fonctionnement en alternateur (génératrice) : Le rotor et son champ sont entraînés par une
turbine. Les bobines de l’induit sont alors le siège de f.é.m. alternative de pulsation ω = p.ΩS.
Rappel : toute variation de champs magnétique à travers une bobine créée aux bornes de la bobine
une f.é.m. induite.
2.3 Synchronisme
Le champ tournant du stator accroche le champ inducteur solidaire du rotor. Le rotor ne peut donc
tourner qu’à la vitesse de synchronisme ΩS.
2.4 Schémas
- Répartition du champ magnétique dans l’entrefer d’une machine synchrone.
Fig. XIV-5.
Remarque : un champ magnétique à toujours deux pôles, un nord et un sud. C’est pourquoi on
parle en terme de paire de pôles.
• Représentation de deux types de machines synchrones.
3.4 Rendement
Fig. XIV-7.
À partir des lois de Kirchhoff, on peut écrire :
Ea = (R + jX + Zn)Ia + (jXm + Zn)Ib + (jXm + Zn)Ic + Va
Eb = (jXm + Zn)Ia + (R + jX + Zn)Ib + (jXm + Zn)Ic + Vb
Ec = (jXm + Zn)Ia + (jXm + Zn)Ib + (R + jXm + Zn)Ic + Vc
Où:
Ea = E
Eb = a2E
Ec = aE
On peut mettre sous forme matricielle:
Ea Zs Zn Zn Ia Va
Eb = Zn Zs Zn Ib + Vb
Ec Zn Zn Zs Ic Vc
Où Zs = R + jX + Zn et Zm = jXm + Zn
De façon plus compact Eabc = [Zabc] [Iabc] + Vabc
Pour simplifier le système on procède par la transformation de Fortescue. On multiplie chaque
membre de l’équation précédente par [T]-1; alors :
[T]-1Eabc = [T]-1 [Zabc] [T] [Ihdi] + [T]-1Vabc avec [Iabc]= [T] [Ihdi]
où [Ihdi] représente la matrice des composantes symétriques des courants [Iabc].
On observe que :
1 1 1 E 0 0
1 2 2 E
[T ] E abc = 1 a a a E = 3 = E
−1
3 3
1 a 2 a aE 0 0
Aussi, on rappelle que : [T]-1Vabc=Vhdi et [T]-1[Vabc] [T]=[Zhdi].
Z hh 0 0
[Z hdi ] = 0 Z dd 0
0 0 Zii
avec Zhh = Zs + 2Zm = R + j(X+2Xm)+3Zm
Zdd = Zs - Zm = R + j(X - Xm)
Zii = Zs - Zm = R + j(X - Xm)
Noter que Zm est externe à la machine. Par conséquent, on dit que les impédances de séquence de la
connection sont:
Zh = Zhh - 3Zm = R + j(X+2Xm)
Zd = Zdd = Zs - Zm = R + j(X - Xm)
Zi = Zii = Zs - Zm = R + j(X - Xm)
Finalement :
0 Z hh 0 0 I h Vh 0 = Z hh I h + Vh
E = 0
Z dd 0 I d + Vd soit E = Z dd I d + Vd
0 0 0 Zii I i Vi 0 = Z I + V
ii i i
Fig. XIV-8 : circuits de séquence de la machine synchrone ; (a) : séquence directe, (b) : séquence inverse et (c) :
séquence homopolaire.
Rotor à pôles
lisses de
l’alternateur
Vers le
Convertisseur réseau
Stator de l’excitatrice
fournissant le courant générant un champ
d’excitatrice de magnétique fixe
l’excitatrice
Fig. XIV-9.
Fig. XIV-10:
Le couple (Tm) est directement contrôlé par la vapeur dans la turbine et ainsi donc par la valve
principale. Ce cycle est opposé à un couple électromagnétique égale (Te), physiquement crée par
l’interaction entre les champs magnétiques du rotor et du stator.
Le f.e.m. du générateur est controllée par le transformateur de tension (PT). PT envoi une image de
tension au regulateur. Ce dernier compare cette valeure ‘image’ à la valeur reference desirée et
utilise l’erreur ε = V - Vref pour contrôler l’excitateur qui finalement réagit pour changer Ef dans le
but de réduire ou éliminer l’erreur.
En additionnant les couples produits sur l’axe :
dω
Tm − Te = J rm
dt
où J est la masse polaire, moment de l'inertie de toutes les pièces en rotation.
Dans une fonctionnement à vitesse constante, ωrm = ωs (où ωrm est la vitesse du rotor en rad.s-1 et ωs
= 2πf la pulsation) on a : Tm = Te
alors : ωrmTm = ωrmTe = ωsTe
d’où : Pm = Pe
Observons que la puissance mécanique fournie est intégralement transformée en puissance
électrique (si on néglige les pertes). Cependant, on note en général que Pe < Pm.
Tm Te
ωrm
Rotor de la Génératrice
Rotor de la Turbine
Fig. XIV-11:
La puissance électrique convertie à partir de de Pm est controllée par la valve principale de vapeur
et la tension de sortie par le regulateur. Dans ce qui suit, nous allons analyser analytiquement le
système.
6.1 Réglage de la fréquence
La fréquence correspond à l'équilibre en temps réel entre la production et la consommation
d'électricité. C'est en quelque sorte l'état de santé d'un réseau. La fréquence doit demeurer
identique. Sa valeur nominale est de 60 Hz.
Le réglage de la fréquence, c'est un peu comme un multi-tandem, sur lequel chacun pédale à la
même vitesse afin d'éviter de tomber. Les centrales hydroélectriques du parc de production d’Hydro
Québec sont particulièrement adaptées au réglage de la fréquence et à la gestion du bilan
d'équilibre: modification rapide de la puissance produite, démarrage en quelques minutes.
Tout manquement d’adéquation entre la génération et la demande entraîne l’augmentation de la
fréquence d'un système de courant alternatif (nominalement 60 cycles par seconde ou 60 Hertz)
quand la génération excède la demande ou sa diminution quand la génération est inférieure à la
demande (Figure XIV-12). Les variations aléatoires et petites de la fréquence sont normales, car les
charges viennent en marche et en arrêt et les générateurs modifient leur rendement pour suivre la
fluctuation de la demande. Cependant, les grandes déviations dans la fréquence peuvent faire flotter
la vitesse de rotation des générateurs, menant aux vibrations qui peuvent endommager les lames des
turbines de générateur et tout autre équipement.
P (MW)
Time
f (Hz)
60
VE VE V2
On trouve finalement : S= sin δ + j cos δ −
Xd Xd Xd
VE VE V2
Alors : P = Re (S) = sin δ et Q = Im (S) = cos δ −
Xd Xd Xd
La représentation graphique de P et Q en fonction de δ donne (Fig. XIV-16) :
Fig. XIV-18.
Fig. XIV-19.
Bibliographie
W. D. Stevenson, Elements of Power System Analysis – 2nd Ed, McGraw Hill, 1975 (Collection
générale Bibliothèque UQAC : TK3001S848).
Gross, Charles A., Power systems analysis – 2nd Ed, New York : Toronto : J. Wiley, 1986
(Collection générale Bibliothèque UQAC : TK1005G878).
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Institute of Electrical and Electronics Engineers, 1995 (Collection générale Bibliothèque UQAC :
TK1001E412).
Olle I Elgerd, ‘Basic Electric Power Engineering’ Adison Wesley Publishing company, Inc.,
1977(Collection générale Bibliothèque UQAC : TK1001E41).