Pia 3-0
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Publication interarmées
Directive d’application
de la doctrine interarmées
du commandement
en opérations
Division Emploi
1
N°932/DEF/EMA/EMP.1/NP du 02 octobre2001
PIA – 3
DIRECTIVE D’APPLICATION
DE LA DOCTRINE INTERARMEES DU
COMMANDEMENT
EN OPÉRATION
__________
ETAT-MAJOR
DES ARMEES
Division "EMPLOI"
Officier rédacteur EMP.1
Colonel
Gilles ROUBY
__________
Le général d’armée Jean-Pierre KELCHE
Chef d’état-major des Armées
Destinataires « in fine »
Les capacités de commandement des Armées ont depuis quelques années fortement
progressé en densité et en qualité comme en attestent la réussite de nombreux exercices
de haut niveau tels que Réaction combinée, Aigle, Guibert, Odax, Trident d'or, etc…
Ces efforts remarquables au plan national et également remarqués par nos Alliés,
doivent être poursuivis car ils concrétisent les ambitions politiques de notre pays
affichées lors des sommets d'Helsinki et de Nice en nous donnant les moyens
indispensables pour tenir notre place dans la construction d'une défense européenne
efficace.
Aussi, dans la continuité des actions entreprises dans ce domaine, ai-je l’honneur de
vous adresser le titre II réactualisé de l’instruction 2000 qui définit les objectifs à
atteindre en matière de capacités de commandement pour la période 2002-2005.
Cette directive a été réalisée en pleine coopération avec les Armées, la Gendarmerie, les
organismes et Services interarmées et, a fait l'objet, au cas par cas, d'un consensus qui
doit faciliter son application.
1/2
Conscient des efforts déjà demandés dans la directive précédente, les objectifs
recherchés pour la période à venir l'ont été avec le souci de bien s'inscrire dans la
continuité mais, également, de privilégier une réelle économie des moyens, en
particulier, en matière de ressources humaines.
Je considère que l'application de cette directive est un objectif majeur tant vis-à-vis du
pouvoir politique que des Armées alliées. Aussi, je vous demande de bien vouloir lui
assurer la plus large diffusion et de veiller à sa mise en œuvre au cours des exercices et
opérations futurs.
Copie à :
- MGEMA
- S/C PLANS
- S/C OPS
- S/C RI
- Toutes divisions et bureaux de L'EMA
- Toutes sections EMA / EMPLOI
- Tous rédacteurs EMA / EMPLOI.1
Instruction 2000
Titre II
Directive d'application
de la doctrine interarmées
du commandement en opération
------
Objectifs 2002 - 2005
Avertissement :
Dans ce contexte, la transformation de la chaîne de commandement des opérations, décidée par le chef
d'état-major des armées au printemps 2001, représente le coeur de cette directive.
Entièrement tournée vers la prévention et la gestion des crises, cette refonte recouvre une triple
ambition :
! appuyer l'émergence d'une identité de défense européenne autonome ;
! renforcer le processus décisionnel national ;
! développer une flexibilité accrue des capacités de commandement.
L a future chaîne de
com m andem ent des opérations
DRM EM A : CO I A + autr es D IV . EM IA A rm ée s O IA
J2 J 1,3,4,6,7,8,9 J5
É c he lon
Ec he lon s traté gique : C PCO
op éra tif : PC FIM
A DO SS EM ENT
C OPER C OM A NF OR
UE
PA R IS C R E IL
Simultanément, la montée en puissance des structures de commandement opératif et tactiques
prolongera les efforts déjà entamés et définis par la directive précédente. Pour les Armées, les objectifs
majeurs viseront à développer les capacités nécessaires au commandement :
! d'une composante terrestre (JFLCC) de niveau corps d'armée pour une entrée en premier
ou dans le cadre d'une relève, ainsi que la transformation du corps européen en corps de
réaction rapide ;
Ces capacités, qui s'inscrivent dans un contexte d'opérations multinationales fréquentes et souvent
durables, sont complétées par les capacités nécessaires pour des engagements nationaux, pour assurer la
Posture Permanente de Sûreté et les Postures de Consolidation de la Paix.
*
Sommaire
OBJECTIFS GÉNÉRAUX 3
1.1 Cadre général 3
1.1.1 Modèle 2015 3
1.1.2 Construction de la défense européenne 4
1.1.3 Prévention et gestion des crises 5
1.1.3.1 Nature des crises 5
1.1.3.2 Posture permanente de sûreté 5
1.1.3.3 Participation aux structures multinationales 6
1.2 Objectifs par type d'engagement 6
1.2.1 Engagements dans le cadre de l'OTAN 7
1.2.1.1 Défense collective 7
1.2.1.2 Opérations de réponse aux crises (CRO) 7
1.2.2 Engagements dans le cadre de l'Union Européenne ou d'une coalition de circonstance 8
1.2.3 Engagement national hors métropole 9
1.2.4 Cas particuliers 10
1.3 Conditions de réalisation 10
4. CONTRAT DE LA MARINE 26
4.1 Missions de la Marine 26
4.2 Capacités de commandement requises 28
1
4.3 Objectifs 2005 28
4.3.1 Missions M1 (simultanéité double / effort sur l'opération multinationale) 29
4.3.2 Missions M2 (simultanéité double / effort sur l'opération nationale) 29
6. CONTRAT DE LA GENDARMERIE 35
6.1 Accompagnement des forces 35
6.1.1 Dispositif prévôtal 35
6.1.1.1 Cas d’une projection de 30 000 hommes 35
6.1.1.2 Cas d’une projection nationale de 5 000 hommes 36
6.1.1.3 Autres cas de projection 36
6.1.1.4 Place du chef de détachement prévôtal 36
6.1.2 Eléments spécialisés 36
6.1.3 Participation aux états-majors projetés 36
6.2 Participation à la gestion civile des crises 37
6.2.1 Participation aux forces de polices internationales (CIVPOL) 37
6.2.2 Restauration de la sécurité publique et renforcement de l’Etat de droit. 37
6.2.2.1 Généralités 37
6.2.2.2 Contribution de la Gendarmerie aux capacités de police européennes 38
6.2.3 Mise sur pied d’une direction des opérations de police 38
2
Objectifs généraux
En préalable à la définition des contrats qui déterminent les capacités de commandement attendues à
l'horizon 2005, il importe de :
! rappeler le cadre général qui préside au développement de ces capacités ;
! préciser les objectifs généraux et nationaux de commandement par type d'engagement ;
! définir les conditions de réalisation de ces objectifs.
1
Précisé par le Livre blanc sur la Défense (1994) et par le concept d'emploi des forces (Lettre N° 827/DEF/EMA/EMP.1 du
23 juillet 1997).
2
Loi N° 96-589 du 2 juillet 1996 relative à la programmation militaire pour les années 1997 à 2002.
3
Scénarios 1, 2, 5 du Livre blanc.
4
Scénarios 3 et 4 du Livre blanc.
3
A cet effet, les capacités opérationnelles suivantes ont été définies par la loi de programmation 1997-
2002 et maintenues dans la future LPM :
! pour l'armée de Terre :
- soit 50 000 hommes pour prendre part à un engagement majeur dans le cadre de
l'Alliance ;
- soit 30 000 hommes sur un théâtre, pour une durée d'un an, avec des relèves très
partielles (ce qui correspond à un total de 35 000 hommes), tandis que 5 000 hommes
relevables sont engagés sur un autre théâtre (ce qui correspond à 15 000 hommes
environ) ;
! pour la Marine, un groupe aéronaval et son accompagnement, ainsi que des sous-marins
nucléaires d'attaque, à plusieurs milliers de kilomètres ;
! pour l'armée de l'Air, avec une capacité de transport maintenue au niveau actuel, une
centaine d'avions de combat et de ravitailleurs en vol associés, ainsi que les moyens de
détection et de contrôle aérien, et les bases nécessaires ;
! pour la gendarmerie, des éléments spécialisés et d'accompagnement des forces.
5
Défini par le catalogue de forces de l'UE (Headline Forces catalogue).
6
Joint Force Land Component Commander.
7
Joint Force Maritime Component Commander.
8
Joint Force Air Component Commander.
4
Par ailleurs, la spécificité de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD) réside dans la
capacité à mobiliser une vaste gamme de moyens tant civils que militaires pour lui donner une capacité
globale de prévention et de gestion des crises.
Les opérations récentes confirment le caractère souvent imprévisible et divers des crises, comme leur
propension à s'inscrire dans la durée. Aussi, et en complément des objectifs de commandement définis
par le modèle 2015, il faut renforcer la réactivité et la flexibilité de la chaîne de commandement des
opérations pour être en mesure de :
! mener simultanément plusieurs engagements d'ampleur limitée ;
! gérer les phases délicates de sortie de crise qui nécessitent de maintenir en place des
dispositifs militaires résiduels de consolidation de la paix.
On peut citer pour illustrer cet état de fait :
! en 1999, la simultanéité des engagements au Kosovo, en Albanie et au Timor oriental ;
! début 2001, la posture de consolidation de la paix 9 (PCP) en Bosnie représentait environ
3200 hommes (hors gendarmerie).
Dans ce contexte, il convient d'optimiser l'emploi, l'organisation et les performances des capacités de
commandement, de contrôle, de communications et de soutien. A titre d'exemple, l'objectif retenu pour
le niveau stratégique (cf. § 2.2.4) est de pouvoir gérer simultanément :
! deux crises considérées au départ comme limitée dans leurs effets, leurs conséquences ou
leurs durées) ;
! une opération nationale et une opération multinationale dans laquelle la France peut
exercer des responsabilités de nation-cadre aux plus hauts niveaux de commandement ;
! une sortie de crise ;
! et un exercice.
La projection de moyens militaires dans le cadre des opérations extérieures ne doit en aucun cas obérer
la posture permanente de sûreté (PPS) nationale qui repose principalement sur :
! la veille stratégique (renseignement, anticipation, planification pré-décisionnelle) ;
! le maintien du dispositif permanent de dissuasion ;
! les déploiements outre-mer des forces de souveraineté et de présence (de l'ordre de 30 000
hommes, dont 60 % est assuré par des unités tournantes, soit un volume annuel d'environ
60 000 hommes ainsi que le pré-positionnement de moyens navals et aériens) ;
9
La posture de consolidation de la paix (PCP) est définie par le supplément à l'agenda pour la paix des Nations Unies (3
janvier 1995).
5
! l'alerte pour le territoire national (en moyenne 6 000 hommes), couverte en particulier par
le dispositif Vigipirate, par la surveillance des approches maritimes, par la surveillance
aérienne du territoire et la surveillance spatiale ;
! l'alerte extérieure, matérialisée par les dispositifs Guépard, Tarpon et Rapace (de l'ordre de
7 000 hommes en incluant les capacités de projection associées).
Ce dispositif normal dédié à la PPS peut être renforcé selon les circonstances, et en particulier dans le
cas ou l'engagement de la France dans une opération extérieure, entraînerait une augmentation du
niveau de menace sur le théâtre national.
A ces moyens conséquents, en termes de forces comme de capacités de commandement associées, il
faut ajouter :
! le socle, qui assure la permanence du fonctionnement des installations de la défense (de
l'ordre de 14 000 hommes) ;
! les missions de service public permanentes (action de l'Etat en mer) et occasionnelles 10
(plans de secours, missions spécifiques).
Pour mettre en œuvre la PPS et conduire ces missions, les armées s'appuient principalement sur
l'échelon central de commandement 11 et les grands commandements permanents 12, renforcés, selon le
besoin, par des capacités de commandement plus spécifiquement dédiées à la projection.
Réciproquement, les commandements permanents peuvent être désignés comme commandements
bénéficiaires de soutien ou en soutien dans le cadre des opérations.
Reposant sur des logiques de réservoirs de commandement et de forces, comme sur l'application du
concept de nation-cadre, l'approche capacitaire développée par l'UE, mais également par l'Alliance 13,
conduit inéluctablement à une participation accrue aux structures multinationales qu'il s'agisse des
structures existantes (Corps Européen, Euroforces) ou de structures à créer.
Ces contributions sont de nature à gager plus ou moins fortement les capacités nationales nécessaires à
l'appréciation stratégique, à l'autonomie de décision et au commandement des opérations,
principalement aux niveaux opératif et tactique. Aussi, elles doivent être définies en limitant
strictement l'assignation de capacités permanentes.
Le concept d’emploi des forces indique les aptitudes qualitatives et quantitatives demandées aux forces
armées pour accomplir les missions qui leur sont confiées. La doctrine interarmées d'emploi des forces
en opération précise les modalités opérationnelles.
10
En janvier 2000, le dispositif déployé pour faire face aux intempéries et à la marée noire a représenté de l'ordre de 8 000
hommes.
11
Cf. § 1.1.2 du titre 1 de l'instruction 2000 et décret N° 1-668 du 14 juillet 1991.
12
Il comprennent les commandements organiques, les commandements interarmées (ou exerçant des attributions interarmées)
et les commandements des forces stratégiques (Cf. § 1.1.3 au titre 1 de l'instruction 2000).
13
Au titre des évolutions de la structure de commandement et de la structure de forces.
14
Les opérations relevant de la protection ou du service public ne sont pas couvertes par cette directive.
6
1.2.1 Engagements dans le cadre de l'OTAN
Les forces françaises peuvent être engagées dans le cadre de la défense collective (article 5) ou dans le
cadre d'opérations de gestion des crises.
Dans la mesure où l’OTAN commande une opération de type article 5 à partir de ses structures de
commandement du temps de paix, il n’est fait appel aux nations que pour le renforcement ponctuel de
ces structures et pour la mise à disposition de forces.
Au niveau opératif, le recours à un groupe de forces interarmées multinationales (GFIM ou CJTF) peut
également être envisagé, mais ce concept demeure prioritairement destiné aux opérations de gestion des
crises.
La France insère du personnel dans les états-majors et met des forces à disposition de l’OTAN.
Qu'elles se situent en ou hors zone OTAN, l'Alliance commande ces opérations 15 en s'appuyant sur sa
structure de commandement permanente complétée, si nécessaire, par la mise en œuvre d’un GFIM. Les
opérations de gestion des crises et le concept de GFIM impliquent tout ou partie des membres de
l'Alliance, voire une coalition multinationale.
Au niveau stratégique
Le commandement de niveau stratégique (SC) est assuré par SACLANT ou SACEUR. Dans ce cadre,
la France participe au renforcement en personnel du SC concerné.
Le suivi de l'opération est assuré, pour la partie française, par le CEMA en s'appuyant, à terme, sur le
centre de préparation et de conduite des opérations 16 (CPCO).
Au niveau opératif
Au niveau tactique
15
CRO : crisis response operations.
16
Dans l'immédiat, en s'appuyant sur le COIA puis sur le Pré-CPCO à partir de l'été 2002 (Cf.2.2.1).
17
Les moyens de commandement restants lui permettent de commander sur le théâtre deux divisions.
18
Maritime Air Operations Center.
7
! l'état-major d'un JFACC / DCAOC ;
! l'état-major du CJSOTF 19.
Les forces françaises peuvent être engagées au sein d’une force interarmées multinationale (FIM), dans
le cadre de l’Union Européenne ou d’une coalition de circonstance sous mandat d’une organisation
internationale (ONU, OSCE, etc.).
L’UE, ou le comité politique de la coalition “ ad hoc ”, désigne les nations cadres (ou le groupes de
nations-cadres) aux niveaux stratégique, opératif et tactique.
Dans chacun de ces scénarios, et suivant l'ampleur de l'opération et de sa participation, la France entend
assumer pleinement ses responsabilités dans la mise sur pied de tout ou partie des différents niveaux de
commandement.
Au niveau politico-militaire
La France doit être en mesure d'appuyer le processus de définition et de validation des options
stratégiques (planification pré-décisionnelle) conduit par l'UE ou la coalition.
Au niveau stratégique
La mise sur pied du système de commandement de niveau stratégique doit faire, le moment venu, l'objet
d'accords entre les différents Etats participant à l'opération.
Lorsque la France assume la responsabilité de commandement de l'opération, elle met sur pied un PC
du COPER en s'appuyant sur la structure de niveau stratégique 20 et nomme le commandant de
l'opération. Dans le cas contraire, elle participe à la mise sur pied de l'état-major du COPER et le chef
d'état-major des armées désigne son représentant auprès du COPER (REPFRANCE COPER).
Au niveau opératif
La mise sur pied de l'état-major du COMANFOR doit faire, le moment venu, l’objet d'accords entre les
différents Etats participants : attribution des postes de responsabilité, contributions respectives à la
fourniture des moyens, ...
Lorsque la France est nation-cadre à ce niveau, elle met sur pied le PC du COMANFOR en s'appuyant
sur la structure du PC de Force 21 renforcée par du personnel étranger. Selon l'ampleur de l'opération,
elle assure seule ou contribue, avec le renforcement d'autres nations, à la mise sur pied des centres de
mise en œuvre de niveau opératif.
Dans le cas où la France n'est pas nation-cadre, elle participe à la mise sur pied des états-majors du
niveau opératif et le chef d'état-major des armées désigne son représentant auprès du COMANFOR
(REPFRANCE COMANFOR) ainsi que l'autorité en charge du soutien administratif et logistique
national sur le théâtre (ADCONFRANCE).
19
Combined Joint Special Operations Task Force.
20
Voir § 2.2
21
Voir § 2.3
8
Au niveau tactique
La France contribue à la mise sur pied de la force en application du processus de constitution de forces
(force generation process and force balancing conference).
A ce niveau, elle peut envisager d’assurer des responsabilités de commandant de composante (JFLCC,
JFMCC, JFACC, CJSOTF, …), tout en respectant les accords ratifiés au titre de l'Eurocorps et des
Euroforces.
L’organisation du commandement est alors assurée conformément aux principes énoncés dans le titre 1
de l'Instruction 2000.
Au niveau stratégique
Le commandement de l'opération est le chef d'état-major des armées. A cet effet, il dispose à Paris d'un
centre de préparation et de conduite des opérations 22 (CPCO).
Au niveau opératif
Le chef d'état-major des armées désigne le commandant de la force (COMANFOR) auquel il délègue
généralement le contrôle opérationnel (OPCON).
Selon la nature et l'ampleur de l'opération, cette autorité peut être soit un officier général, soit le
commandant permanent exerçant son autorité dans la zone géographique concernée. Ce dernier
intervient alors respectivement comme commandant en soutien ou comme commandant bénéficiaire de
soutien.
Le système de commandement du COMANFOR est mis sur pied en s'appuyant sur la structure du PC
de Force et les moyens SIC interarmées de l'échelon opératif. Selon le contexte de l'engagement, ce PC
peut être co-localisé (mais non fusionné) avec celui d'un commandant de composante.
Au niveau tactique
22
Constitué à l'été 2002 (Cf.2.1.1).
9
1.2.4 Cas particuliers
Certains cas décrits ci-après constituent des exceptions aux règles générales décrites précédemment.
Les COMELEF
Le commandement du contingent français peut être confié à un commandant des éléments français
(COMELEF) conformément aux modalités définies par la doctrine d'organisation du commandement en
opération 24.
23
Cette force d'intervention s'appuiera, le plus souvent possible, sur les forces prépositionnées.
24
Titre 1 de l'instruction 2000 (§2.2.5).
10
Ces objectifs nécessitent :
! d'engager, dès 2001, la refonte de la chaîne de commandement des opérations 25 décrite au
chapitre suivant ;
! de poursuivre la montée en puissance des capacités de commandement opératif et tactique
décrites dans la directive précédente.
La poursuite de ces objectifs doit prendre en compte les trois impératifs suivants :
! garantir strictement la permanence du commandement opérationnel tout au long de cette
transformation ;
! être en mesure de renforcer la PPS en cas d'accroissement de la menace sur le territoire
national, y compris si celle-ci est liée à un engagement extérieur ;
! créer les conditions nécessaires à un travail en multinational futur de qualité.
Le premier impératif impose d'adopter une démarche progressive et pragmatique.
Le second nécessite d'évaluer précisément les conséquences intérieures d'une intervention extérieure
dès la phase de planification.
Le dernier impératif impose enfin, du fait du nécessaire et croissant besoin de concertation entre les
autorités politiques et militaires d'une coalition et de la maîtrise de l'information indispensable à tous
les niveaux de commandement , de :
! renforcer, au travers des retours d'expérience, des doctrines d'emploi, des actions de
formation et des exercices, la culture interarmées et multinationale ;
! développer des structures de commandement intégrant systématiquement la dimension
multinationale dans leur organisation et leur mode de fonctionnement courant ;
! disposer, impérativement et dans les meilleurs délais, de systèmes d'information et de
communications facilitant le travail coopératif 26 dans un cadre national (Intranet défense,
SICA, SITOPS…) et dans un cadre multinational (Internet, SIC de l'UE et de l'OTAN…).
25
L'organisation actuelle de la chaîne de commandement des opérations est décrite par le titre 1 de l'instruction 2000.
26
Consultation, planification en parallèle, génération de force, tenue de situation, C2, etc.
11
2. Contrat de l'état-major des Armées
Objectif général
Approuvé dans ses grandes lignes à l'été 2000, le schéma fonctionnel de la chaîne des opérations 27, qui
ménage une place à nos alliés dès le temps de paix, repose sur la constitution :
! d'un échelon stratégique, à Paris, centré sur un Centre de préparation et de conduite des
opérations (CPCO) en charge de :
- la veille stratégique (renseignement, tenue de situation, alerte) ;
- la planification pré-décisionnelle (expertise de théâtre, définition et validation
d'options stratégiques, consultation) ;
- la planification opérationnelle de niveau stratégique ;
- la conduite des opérations en national (CEMA) ou en multinational (COPER) ;
! d'un échelon opératif, à Creil, organisé en PC de Force 28, en charge de la planification
opérationnelle et de la conduite au niveau opératif (COMANFOR) en multinational ou en
national, et disposant, dans son environnement immédiat (BA 110, 41ème RT), de capacités
adaptées en matière de moyens de formation, d'entraînement, de simulation, de SIC, de
soutien et d'appui à la projection.
27
Dossier N° 643/DEF/EMA/EMP/CDT/NP du 4 juillet 2000.
28
Interarmées, national ou multinational.
12
Démarche
Les contraintes multiples qui accompagnent cette transformation (implantations, continuité de
fonctionnement, préservation des savoir-faire, sécurité, renseignement, multinationalité, délocalisations,
soutien, …) imposent l'adoption d'une démarche progressive et pragmatique.
Engagée dès l'été 2001, la première étape (2001-2003) doit :
! garantir la tenue des engagements pris dans le cadre de la défense européenne :
* mise à disposition de capacités de commandement d'une opération (COPER) et d'une
force interarmées multinationale (COMANFOR) ;
* adossement de l'UE dans le cadre de la planification pré-décisionnelle et
opérationnelle ;
! valider la réalisation du CPCO et engager les premières mesures de réalisation.
La seconde étape (2003-2005) finalisera la montée en puissance de la chaîne des opérations
(infrastructure, SIC, etc.).
Placé sous la présidence du général, major général de l'état-major des armées, un comité directeur
conduit et contrôle cette transformation.
Dans ce contexte, la période 2001-2003 constitue une étape clé matérialisée par :
! la création d'un Pré-CPCO dès l'été 2002 ;
! la transformation de l'EMIA pour constituer exclusivement un échelon opératif de
commandement à Creil ;
! la fin de la montée en puissance du système de commandement associé à cet échelon
opératif ;
! la constitution d'une capacité de COPER ;
! l'établissement des relations entre le Pré-CPCO, l'échelon opératif de Creil, les armées, les
OIA et les services interarmées ;
! et la prise en compte des aspects propres aux infrastructures, aux SIC et aux doctrines
d'emploi.
2.2.1 CPCO
Son organisation retient deux niveaux :
! le premier permet la planification pré-décisionnelle politico-militaire et, à cet effet, il
s'articule autour :
- d’une cellule de permanence opérationnelle permettant d’assurer à toute heure la
capacité de veille et de réaction ;
- d’un ensemble de cellules de zone à compétence géostratégique qui assure le suivi de
situation et la conduite correspondant à la PPS ;
- d'un ensemble de cellules de crise, constituées selon le besoin et en s'appuyant sur les
cellules de zone concernées ;
13
! le second met en œuvre les capacités nécessaires à la planification opérationnelle militaire
de niveau stratégique et à la conduite des opérations, qu'elles soient nationales ou
multinationales. A cet effet :
- il sera organisé autour d’un état-major structuré en divisions équivalentes à celles des
grands états-majors alliés (J1, J2, J3, J4, J5, J6, J7, J8 et J9) bénéficiant de l’appui
direct de l'EMA, du COIA et des autres divisions+, de la DRM, des Armées, des OIA
et des Services interarmées ;
- il mettra sur pied un noyau de COPER lorsque la France sera désignée pour exercer
les responsabilités de nation-cadre.
Directement en charge d'une crise, une cellule de crise pourra, en s'appuyant sur l'ensemble de la
structure du CPCO, et selon les décisions 29 prises dans le cadre de l'évaluation de situation et de la
planification pré-décisionnelle :
! planifier puis conduire une opération nationale ;
! ou exercer le suivi d’une opération multinationale conduite par une autre nation.
Le CPCO garantira la capacité à traiter simultanément deux crises de niveau 1, une crise de niveau 2 ou
de niveau 3 (cf. § 1.1.3.1), une sortie de crise et un exercice. Ouverte à la multinationalité dans des
conditions à préciser, cette structure à caractère permanent et interarmées sera installée à Paris.
2.2.1.1 Pré-CPCO
Il est décidé de constituer un Pré-CPCO à l'été 2002 pour préparer la réalisation du CPCO. Implanté
dans les locaux actuels du COIA et du COAT, il doit :
! démontrer l'aptitude à passer sans discontinuité et de mnière réversible de l'état de veille
stratégique à celui de la planification pré-décisionnelle, puis à celui de la planification
opérationnelle de niveau stratégique et enfin à celui de la conduite ;
! appuyer, dès 2002, l'état-major de l'UE (EMUE) dans le cadre de la planification pré-
décisionnelle (étude et validation d'options stratégiques) ;
! soutenir, dès 2003, le COPER et le COMANFOR d'une opération conduite par l'UE,
particulièrement si la France exerce des responsabilités de nation-cadre à l'un ou l'autre de
ces niveaux de commandement ;
! garantir strictement la permanence du commandement opérationnel des forces nationales
et la conservation des savoir-faire détenus par le COIA et l'EMIA ;
! valider l'organisation du CPCO.
Les principales actions à mener pour créer le Pré-CPCO sont les suivantes :
! créer les cellules de zone en renforçant les CAS 30 ;
! mettre en place l'environnement nécessaire à la mise sur pied des cellules de crise ;
! organiser le Pré-CPCO en bureaux (J1 à J9) selon le principe de noyau clé, noyau, renfort
en portant l'effort sur ;
- le J5 et l'environnement nécessaire à un groupe de planification 31 (GPO) ;
- le J2 et la réalisation d'un lien fonctionnel fort avec la DRM ;
- le J3 et la modernisation du centre de situation (JOC).
29
Le processus décisionnel de gestion de crise fait l'objet de l'instruction 4000.
30
Cellule Coordination-Anticipation-Synthèse.
31
Pré-décisionnelle et opérationnelle.
14
2.2.1.2 COPER
Au regard des délais liés à la transformation des infrastructures de l'îlot Saint Germain, la capacité de
COPER, détenue in fine par le CPCO, sera transitoirement assurée en s'appuyant sur la structure
d'accueil déployable du PC de Force.
Dans ce contexte, le Pré-CPCO restera par essence national et recourera, le cas échéant, à l'expertise
des officiers de liaison européens.
L'état-major du COPER sera mis sur pied à partir d'un noyau national pré-identifié et entraîné (30 à 40
% de l'effectif) complété par des renforts provenant des autres nations de la coalition.
A l'horizon 2003, la capacité recherchée permettra le commandement d'une opération européenne de
soutien de la paix d'intensité et d'ampleur moyennes (bas Petersberg).
NB : L'échelon stratégique de commandement doit être en mesure de gérer simultanément deux crises
limitées initialement dans leurs effets, leurs conséquences ou leurs durées et de gérer les postures de
consolidation de la paix (forces limitées déployées dans la durée comme en Bosnie par exemple) ;
15
2.3 Echelon opératif
Créé en 1997, rattaché à l'EMIA et placé sous la tutelle de l'EMA l'état-major opératif est organisé
selon les mêmes structures que celles de l’OTAN et a pour mission de :
! mettre sur pied un système de commandement opératif :
- lorsque la France exerce les responsabilités de nation-cadre d’une FIM 32 ;
- lors d’un engagement national ;
! participer à la mise sur pied du système de commandement opératif d'une force
multinationale;
! contribuer au déploiement de la chaîne de commandement nationale (REPFRANCE,
ADCONFRANCE) ;
! selon le besoin, apporter une expertise d'état-major spécifique ou renforcer les SIC des
composantes quand la France exerce des responsabilités de nation-cadre à ce niveau.
Pour remplir ses missions, l'état-major opératif dispose d'un système de commandement organisé en PC
de Force avec :
! des centres de coordination et de mise en œuvre (CMO) ;
! une unité SIC ;
! une structure d'accueil, qui peut être embarquée ;
! une structure de soutien-vie-protection (SVP) ;
! des infrastructures du temps de paix incluant une plate-forme d’instruction.
A l'exception de l'unité SIC qui est constituée dès le temps de paix au sein du 41ème régiment de
transmissions, la mise en œuvre du PC de Force est réalisée selon le principe de noyau clé, noyau et
renfort. Les missions principales du noyau clé d'état-major sont les suivantes :
! concevoir et conduire la mise sur pied, la montée en puissance et le déploiement du PC de
Force dans un cadre multinational ou national (incluant la capacité RESEVAC) ;
! réaliser la planification opérationnelle de niveau opératif en étroite collaboration avec le
niveau stratégique ;
! organiser l'instruction et l'entraînement de l'ensemble de l'échelon opératif ;
! participer en tant que joueur ou animateur aux exercices multinationaux et nationaux.
Organisation de l'état-major
L'état-major est organisé autour :
32
En particulier, il s'agit de réaliser l'ossature du PC du COMANFOR et la mise en œuvre des SIC de niveau opératif
déployés au profit de la FIM et du théâtre.
16
! d'un noyau clé interarmées permanent à 36 postes, réalisé en gestion à l'été 2002 ;
! d'un noyau interarmées identifié et entraîné 33 à 104 postes ;
! de renforts définis selon le besoin.
Chaque armée, OIA et service interarmées désignent un correspondant permanent pour assurer la
liaison avec l'état-major opératif.
Créé à l'été 2001, le noyau clé interarmées des SIC opératifs s'articule autour du 41ème régiment de
transmissions. Transformé en organisme à vocation interarmées (OVIA), cette unité est stationnée à
Senlis et relève :
! du chef d'état-major des Armées, dans le domaine de l'emploi ;
! du chef d'état-major de l'armée de Terre, dans le domaine organique.
33
Le personnel du noyau est désigné par les armées, les OIA et les services interarmées pour une durée d'affectation minimale
de deux ans.
34
Pouvant être embarqué sur un bâtiment français dans la limite de 150 postes de travail.
17
! des autorités gouvernementales et du chef d'état-major des Armées dans le cadre de
missions particulières ;
! des forces de souveraineté et de présence, essentiellement en Afrique.
Constituée à l'été 2002, cette structure doit garantir la formation et l'entraînement de l'échelon opératif,
ou des échelons en liaison directe avec le niveau opératif. D'emblée, son périmètre d'action est étendu
aux capacités de commandement similaires développées par les nations dans le cadre de la construction
de la défense européenne.
A cet effet, la structure de " formation-entraînement-simulation " est articulée autour :
18
Niveau de la stratégie opérationnelle
Ce niveau relève de la responsabilité du chef d'état-major des armées, commandant opérationnel des
forces françaises, et des chefs d'état-major d'armée, conseillers respectifs pour l'emploi et responsables
du soutien des forces de leur armée.
L’entraînement porte plus particulièrement sur la planification opérationnelle. A ce titre, il touche
directement le CPCO et le noyau d'état-major de COPER, mais également les groupes de planification
mis sur pied par le PC de Force et les PC de composante, car la planification opérationnelle est
conduite en parallèle par les différents niveaux de commandement d'une opération.
Niveau opératif
Ce niveau est celui du COMANFOR et de son état-major 35, du REPFRANCE et de l'ADCONFRANCE
et de leurs état-majors. Ces autorités sont désignées le moment venu et les états-majors associés sont
constitués à partir de noyaux clés, noyaux et renforts d'état-major.
L'entraînement vise à mettre sur pied ces structures de circonstance dans le cadre d'exercices d'état-
major avec ou sans déploiement de moyens associés.
Niveau tactique
L'entraînement de ce niveau relève des armées mais il ne peut s'exercer de manière réaliste sans
animation opérative et, éventuellement, stratégique. Dans cet esprit, une programmation minutieuse des
exercices sur deux à trois ans est impérative.
35
Ainsi que des CMO associés.
19
2.3.3 Contrat de l'échelon opératif
A l'horizon 2005, l'échelon opératif doit être capable d'assumer les missions ci-après (O pour mission
Opérative).
O1 : opération multinationale
O2 : opération nationale
NB : L'engagement de l'échelon opératif dans le cadre de la mission O11 est exclusif d'une participation
à une opération nationale. En revanche, l'engagement de celui-ci dans une opération nationale n'exclut
pas sa contribution à la mission O12.
20
3. Contrat de l'Armée de Terre
Le concept d'emploi des forces et la loi de programmation 2003-2008, dans la continuité de la LPM
1997-2002, dimensionnent le modèle d’armée de Terre 2015 autour de la capacité à déployer, sur un an
et dans tous les types d’opérations ou de missions, de 60 000 à 78 000 hommes.
Tout en participant au maintien de la PPS, cette capacité se traduit par les missions exclusives suivantes
(T pour mission Terre) :
! T1 : déployer plus de 50 000 hommes, avec des relèves individuelles très partielles, en
corps d'armée multinational, dans le cadre de l’Alliance Atlantique ;
! T2 : mener une opération nationale limitée nécessitant de l'ordre de 5 000 hommes
relevables sur un an, et, simultanément, engager 30 000 hommes dans une opération
multinationale majeure, avec des relèves partielles pour une durée au plus égale à un an ;
! T3 : sans limitation de durée, engager jusqu’à 20 000 hommes relevables, sur un ou
plusieurs théâtres, dans une famille de scenarii simultanés comprenant tout ou partie de la
participation à :
- une opération européenne (jusqu’à 12 000 hommes) ;
- un engagement national limité (5 000 hommes) ;
- la mise en œuvre d’accords de défense (jusqu’à 10 000 hommes), incluant le recours
aux forces prépositionnées ;
- la posture permanente de consolidation de la paix (jusqu'à 7 000 hommes) ;
- d'autres types d'engagement, en particulier, la participation à des missions de service
public.
Les missions de type T3 peuvent engager momentanément jusqu’à 26 000 hommes, sur une période
limitée à une année, pour tenir compte d’un taux d’activité moyen des unités n’excédant pas 4 mois de
déploiement annuel.
Ces objectifs de projection et d'action, comparables à ceux du Titre II précédent de l'Instruction 2000,
résultent de l'analyse des engagements antérieurs en termes de simultanéité et de durée.
21
3.2 Capacités de commandement requises
Les capacités de commandement de l'armée de Terre doivent répondre à deux objectifs majeurs :
! contribuer aux capacités nationales et multinationales de commandement des opérations ;
! être en mesure d’assumer des responsabilités de nation-cadre d'une composante terrestre
(JFLCC) rassemblant des forces du niveau d'un corps d'armée OTAN.
Par ailleurs, elles doivent en permanence être en mesure de participer aux systèmes de commandement
du Corps de réaction rapide européen et de l’Eurofor.
Les capacités attendues varient quelque peu selon le volume de forces à commander mais de manière
non linéaire. Trois niveaux ont été prédéterminés :
- niveau 1 : capacités pour commander une composante terrestre ou des forces
terrestres du volume d'un corps d'armée ;
- niveau 2 : capacités pour commander une composante terrestre ou des forces
terrestres du volume d'une division ;
- niveau 3 : capacités pour commander une composante terrestre ou des forces
terrestres du volume d'une brigade.
-
L'armée de Terre doit disposer :
! d’un système de commandement de niveau 1 permettant :
- soit de commander un corps d'armée au sein de l'Alliance ;
- soit d’être nation-cadre d’une composante terrestre multinationale du volume d'un
corps d'armée (JFLCC) ou d'une FIM conduite par l'UE, l’Alliance ou une coalition,
pour une entrée en premier, une relève ou dans le cadre de la PCP (Posture de
Consolidation de la Paix) ;
- soit de renforcer une structure de commandement terrestre européenne ou de
circonstance au titre d’un groupe de nations cadres ;
- soit de contribuer à la réalisation du noyau d'un échelon opératif encadré par la
France;
! de systèmes de commandement de niveau 2 indifférenciés permettant chacun :
- d’être nation-cadre de deux divisions de classe OTAN subordonnées à un CA ou un
commandant de composante terrestre, pour une entrée en premier, une relève ou dans
le cadre de la PCP ;
- d'être nation cadre d'une structure de commandement de composante terrestre
multinationale (JFLCC) du volume d'une division dans le cadre d'une entrée en
premier, d'une relève ou de la PCP ;
- de contribuer à la réalisation du noyau de l'échelon opératif national ;
! de systèmes de commandement de niveau 3 permettant chacun :
- d'être nation-cadre de quatre brigades interarmes subordonnées à une division
multinationale encadrée par la France, une division alliée, ou un commandement de
composante terrestre allié ;
- d'être nation-cadre d'une composante terrestre multinationale (JFLCC) du volume
d'une brigade dans le cadre d'une entrée en premier, d'une relève ou de la PCP ;
- de mettre sur pied un état-major de CLF (Combined Landing Force) colocalisé avec
un état-major de CATF (Combined Amphibious Task Force) dans le cadre d'une
opération amphibie ;
- de diriger la composante terrestre d'un engagement national de faible envergure.
22
! des systèmes de commandement des appuis correspondants à chaque niveau,
! des systèmes de commandement du soutien national (ADCONFRANCE). et des soutiens
de chaque niveau.
Ces capacités permettent globalement de contrôler jusqu’au double des forces terrestres françaises
projetées sur un théâtre, soit :
! pour le corps d'armée ou le commandement de composante terrestre de niveau 1, de
commander quatre divisions dont deux alliées ;
! pour chaque division ou le commandement de composante terrestre de niveau 2, de
commander quatre brigades dont deux alliées ;
! pour chaque brigade ou le commandement de composante terrestre de niveau 3, de
commander jusqu’à 6 groupements tactiques interarmes ou d'appui, y compris les alliés.
La notion de commandant de composante terrestre 36 (LCC) n'est pas attachée à un volume de forces
(CA, division ou brigade) mais au plus haut niveau de commandement tactique terrestre exercé dans
une opération.
Le niveau de commandement 1 doit être considéré comme multinational, la France pouvant assurer les
responsabilités de nation-cadre. Les brigades sont préférentiellement nationales.
! fournir le système de commandement d’un corps d’armée à quatre divisions dont une à deux
alliées
! fournir le système de commandement de deux à trois divisions encadrées par la France
! fournir le système de commandement de 4 à 8 brigades encadrées par la France
! fournir le système de commandement de l’ADCONFRANCE
36
Il faut noter à ce stade que lors d'un engagement majeur de l'Alliance à plusieurs corps d'armée (article V du traité de
Washington), c'est un commandement interarmées sous-régional (JSRC) qui assume cette responsabilité : JSRC CENTRE.
Dans ce cas, les CA ne disposent pas des fonctionnalités LCC.
23
3.3.2 Missions T2 (simultanéité double)
24
3.3.3 Missions T3 (simultanéité multiple)
NB : Dans tous les engagements multinationaux, l'armée de terre doit fournir les structures de
commandement du soutien national (ADCONFRANCE ).
Structurellement, l'armée de terre est limitée en volume à :
! 20 000 hommes en cas d'engagement instantané sans limitation de durée, soit environ
60 000 hommes cumulés sur un an ;
! 26 000 hommes en cas d'engagement instantané limité à un an, soit environ 78 000
hommes cumulés sur un an.
25
4. Contrat de la Marine
Forces maritimes
Le groupe aéronaval rassemble autour du porte-avions et de son groupe aérien embarqué un ensemble
de frégates, de sous-marins nucléaires d’attaque et de bâtiments de soutien logistique. Un dispositif
d’avions de patrouille maritime basés à terre et, si nécessaire, un groupe de guerre des mines,
complètent ce dispositif.
Le groupe amphibie est articulé autour des bâtiments amphibies porteurs d’hélicoptères et de divers
moyens de mise à terre des premiers éléments d’une force terrestre. Il regroupe un ensemble modulable
de forces d’accompagnement pour assurer la maîtrise locale de l’espace aéromaritime et aéroterrestre,
le soutien opérationnel (appui feu) et le soutien logistique : frégates, sous-marins, dispositif d’avions de
patrouille maritime basés à terre, groupe de guerre des mines, bâtiments de soutien logistique.
Ces moyens sont essentiellement modulables et peuvent être répartis sur plusieurs théâtres d’opérations
dans un engagement national ou multinational. Le déploiement dans la durée est assuré par
l’organisation de relèves de bâtiments.
Les forces maritimes opérationnelles sont articulées en "Task Group" (TG), groupes fonctionnels
dédiés à une mission, et en "Task Force" (TF), une TF étant constituée de plusieurs TG et comprenant
normalement au moins un groupe amphibie ou un groupe aéronaval.
Les fonctions de CTF et de CTG 37 sont confiées à un amiral. Cette autorité embarque avec un état-
major de conduite de force, dimensionné en fonction de la mission principale et du volume de la force
ou du groupe. Le commandement d’un TG peut-être confié à un capitaine de vaisseau embarquant avec
un état-major réduit, voire à un commandant de bâtiment, lorsque le nombre ou le type d’unités
constituant le TG ne justifient pas l’autorité d’un amiral. Ces états-majors sont en permanence capables
d’intégrer des officiers de liaison nationaux ou étrangers en provenance d’autres armées.
37
Commander Task Force ou Commander Task Group.
26
Commandement des forces maritimes
Dans la plupart des cas, les forces maritimes agissent sous le contrôle opérationnel d’un commandant
de zone maritime chargé, au sein de sa zone de responsabilité permanente, de la conduite des opérations
maritimes liées à un théâtre. Dans le cadre d’une opération interarmées de circonstance avec activation
d’un théâtre d’opération, la force maritime constituée pour répondre aux besoins d’un
COMANFOR/Force Commander est normalement placée sous l’autorité d’un commandant de
composante maritime (JFMCC 38).
Le JFMCC est responsable de la conduite des opérations maritimes liées à un théâtre d’opérations 39.,
c’est-à-dire de l’ensemble des actions entreprises par les forces sous et au-dessus de la surface pour
obtenir la maîtrise nécessaire des espaces aéromaritimes, projeter de la puissance ou appuyer la
projection de forces depuis la mer vers la terre. Il intervient ainsi très couramment en soutien des autres
composantes, ou, réciproquement, bénéficie de leur soutien.
Placé sous l'autorité du JFMCC, le Maritime Air Operations Center 40 (MAOC) est le centre de
programmation et de mise en œuvre des moyens aériens pour les opérations aéromaritimes sous son
contrôle. Le CAOC 41 et le MAOC doivent coordonner leurs activités respectives afin de permettre aux
moyens aériens d’obtenir la meilleure efficacité. Cette coopération se traduit, en particulier, dans la
rédaction de l'ATO et de l'ACO.
Le PC de JFMCC, qui est en principe, mais non nécessairement, embarqué, doit être capable d’assurer
l’échange d’informations et les communications, principalement avec le commandant de la force et les
commandements interarmées adjacents (JFLCC, JFACC, CJSOF).
En fonction de la nature des opérations et des moyens associés 42, le commandement de la composante
aérienne (JFACC) peut être assuré à proximité du JFMCC, voire colocalisé avec celui-ci ; dans ces
circonstances, la responsabilité de JFACC peut être assurée par un officier de marine.
Lorsque la directive initiale prévoit une opération amphibie, la force amphibie est placée sous l’autorité
d’un officier de marine (CCATF 43), commandant cette composante fonctionnelle occasionnelle. Ce
CCATF est alors responsable, en liaison avec le commandant de la force de débarquement (CCLF 44),
de la planification puis de la conduite de l'opération amphibie dans l’aire des objectifs de cette dernière.
Principes de réalisation
Ces structures de commandement nécessitent une organisation rassemblant, sous forme de noyaux-clefs
ou de noyaux, des états-majors de JFMCC, de CTF/CTG de GAN, de CCATF et de guerre des mines
(GDM). Ces états-majors comprennent des spécialistes des domaines d’action considérés (projection de
puissance, opération amphibie) et des domaines de lutte (sous la mer, au-dessus de la surface,
renseignement, guerre des mines). Leur organisation (cellules N1 à N9) et leur fonctionnement
s’appuyant sur un tronc de compétences tactiques communes.
Enfin, la conduite d’une opération nationale ou internationale à caractère interarmées, notamment en
cas de projection de puissance ou de forces contre la terre nécessite, le cas échéant, de pouvoir
accueillir à bord d’un bâtiment un PC de force. Les TCD / NTCD disposent de cette capacité à hauteur,
respectivement, de 80 et 150 postes de travail.
38
Joint Force Maritime Component Commander.
39
A ce titre, il se voit normalement déléguer le contrôle opérationnel des moyens de la composante maritime.
40
Défini dans le cadre de la directive N° 403/DEF/EMA/EMP.1/NP du 25 avril 2000.
41
Combined Air Operations Center.
42
Par exemple, en présence d’une importante composante aéronavale avec porte-avions et sans composante aérienne basée à
terre majeure.
43
Commander Combined Amphibious Task Force.
44
Commander Combined Landing Force.
27
4.2 Capacités de commandement requises
- des structures d’accueil et des moyens SIC interopérables pour des états-majors de :
11. COMANFOR embarqué pour une opération nationale ou multinationale d'ampleur limitée
(volume de l’état-major comprenant jusqu’à 150 postes de travail) ;
12. JFMCC avec un MAOC (80 postes de travail environ dont 20 pour le MAOC) ;
13. CATF/CLF ou de CCATF (60 à 80 postes de travail environ) ;
14. CTF/CTG au sein des forces de projection (groupe aéronaval, groupe amphibie, groupe de
frégates,…) ;
La Marine doit être en mesure de participer aux états-majors décrits au paragraphe précédent et de
fournir les structures d’accueil, pour engager deux opérations dont une importante (mise en œuvre d’un
groupe aéronaval et d’un groupe amphibie), à l’horizon 2005.
Les missions décrites ci-après ne prennent en compte que les cas les plus dimensionnants (M pour
mission Marine).
45
Concept National des Opérations Amphibies.
28
4.3.1 Missions M1 (simultanéité double / effort sur l'opération
multinationale)
et en multinational
! participer à la structure du JFMCC (7)
! assurer la fonction de CTG d’un TG sans PA (4 et 12)
29
5. Contrat de l'Armée de l'Air
Le concept d’emploi des forces et la dernière loi de programmation militaire définissent les hypothèses
générales d’engagement d’une force aérienne. A l'horizon 2015, ils en fixent le niveau à une centaine
d’avions de combat avec le support opérationnel associé. Ces moyens peuvent être répartis, le cas
échéant, sur plusieurs théâtres d’opérations.
De plus, la France affiche la volonté d’assumer la responsabilité de nation cadre pour la composante
aérienne, notamment dans le cadre d’une opération réalisée sous l’égide de l’Union Européenne, ce qui
implique la capacité à planifier et à conduire une opération aérienne garantissant au maximum 1 000
46
sorties/jour .
Par ailleurs, l’armée de l’Air doit assurer le maintien de la posture permanente de sûreté (PPS) et son
renforcement éventuel en période de crise ou de tension intérieure. Dans ce contexte, trois hypothèses
d'emploi exclusives caractérisent son engagement (A pour mission Air) :
! A1 : opération multinationale conduite par l'Alliance au titre de la défense collective ;
! A2 : simultanéité d'une opération multinationale et d'une opération nationale ;
! A3 : simultanéité de plusieurs engagements de gestion de crise.
Implications opérationnelles
La défense collective et les engagements multinationaux régionaux (S1 47 et S2 48 du Livre blanc)
peuvent impliquer l'engagement, limité ou non dans la durée, de la totalité des forces aériennes et, par
voie de conséquence, leur déploiement sur trois bases aériennes projetées (BAP) dont au moins une
majeure (hypothèses A1 et A2). Le déploiement de structures de commandement se fera en priorité sur
une de ces trois bases de théâtre, mais son installation sur un autre site ne doit pas être exclue.
Par ailleurs, la simultanéité d'un engagement multinational de moyenne ampleur et d'engagements
nationaux ou multinationaux se situant dans la gamme des interventions de faible intensité sur d'autres
théâtres d'opérations n'est pas exclue (hypothèse A3). Ainsi la défense de l'intégrité du territoire hors
métropole (S3), la mise en œuvre d'un accord de défense (S4) ou des actions en faveur de la paix et du
droit international (S5) peuvent obliger l'armée de l'Air à répartir ses moyens sur un ou deux autres
46
Capacité figurant au « Head Line Goal Catalogue » de l’Union Européenne.
47
S1 : conflit régional ne mettant pas en cause les intérêts vitaux nationaux : la menace est conventionnelle et symétrique.
48
S2 : conflit régional pouvant mettre en cause les intérêts vitaux nationaux : une puissance nucléaire régionale serait
impliquée.
30
théâtres d'opérations éloignés. Bien que ces hypothèses d'engagement soient plus modestes, elles
mobilisent des moyens de commandement et des SIC importants.
Dans un contexte géostratégique incertain, marqué toutefois par la quasi-disparition d'une menace
majeure en Europe, la combinaison de trois engagements correspond ainsi à la situation la plus
complexe à laquelle l'armée de l'Air aurait à faire face en terme de déploiement de ses capacités. En
effet, la conduite de trois opérations simultanées, illustrée par le tableau suivant, implique une grande
flexibilité des structures de commandement et, en particulier des SIC. De plus, le rôle de nation cadre
dans une opération multinationale impose également à la nation qui assume cette charge de fournir le
noyau de la structure de commandement estimé à au moins 30% du personnel, ainsi que la totalité des
SIC et du soutien.
Accord de défense - 20 avions de combat - FR nation cadre JFACCl - JFACC/CAOC (20 à 110 personnes)
– 1 BAP de théâtre - 50 à 100 sorties par jour - forces prépositionnées en priorité
La diversité du cadre d’engagement (UE, OTAN, coalitions de circonstance) impose à l’armée de l’Air
de se doter d'une capacité de commandement de composante aérienne et de moyens de commandement
mobiles et interopérables avec les Alliés.
49
Joint Force Air Component Commander.
50
Deployable Combined Air Operation Center.
31
pour atteindre le plein rendement. Conformément au concept de nation-cadre, l’armée de l’Air doit être
en mesure de fournir le tiers du personnel armant ces structures et la totalité des systèmes d’information
et de communication.
32
5.3.2 Missions A2 (simultanéité double)
et :
soit A24 : mettre sur pied un système de commandement de force " aérienne "
! fournir le PC de Force/JFACC/DCAOC pouvant atteindre 100 sorties/jour 52
! personnel d'état-major : fourni en tout ou partie
! spécialistes et moyens SIC : en totalité
! bases : renforcement des bases aériennes nationales concernées
! soutien vie protection du PCIAT/JFACC/DCAOC : en totalité
51
Pour l'application de certains accords de défense, la structure de commandement devra prendre en compte la totatlité de
l'activité aérienne réalisée par les deux nations.
52
Idem note précédente.
33
L'hypothèse A24 correspond au commandement d'une opération nationale à dominante aérienne, quand
l'échelon opératif est engagé en multinational dans une autre opération.
Si la France est à la fois nation-cadre de la force et de la composante aérienne multinationale, cela peut,
selon les circonstances, s'avérer très consommateur de moyens, dans le domaine des SIC notamment.
Cette contrainte pourrait, à l'horizon 2005, conditionner l'organisation de l'opération nationale et
nécessiter une optimisation globale des ressources disponibles dans les armées.
34
6. Contrat de la Gendarmerie
L’engagement de la gendarmerie dans les opérations extérieures doit être appréhendé au travers de deux
volets :
! l'accompagnement des forces armées ;
! la participation à la gestion civile des crises.
35
! au niveau de la division :
- 1 officier supérieur ;
- 1 groupe de commandement ;
- 1 centre opérationnel ;
- 1 brigade prévôtale d’investigation ;
- 1 peloton prévôtal ;
! au niveau de la brigade :
- 1 officier supérieur ;
- 1 groupe de commandement ;
- 1 peloton prévôtal ;
! au niveau du bataillon type OTAN ou du régiment :
- 1 brigade prévôtale commandée par un gradé.
Mise sur pied des structures prévôtales adaptées, inspirées des principes retenus pour les deux autres
grands types de projection, à savoir un détachement prévôtal (commandé par un officier supérieur) et
composé des éléments prévôtaux appropriés.
Dans tous les cas de figure, le commandant de détachement prévôtal est placé :
! dans un cadre national, auprès du commandant de la force ;
! dans un cadre multinational, auprès du REPFRANCE/COMANFOR.
Lorsque la structure REPFRANCE est activée (cas des engagements multinationaux), la Gendarmerie
met en place, en plus du commandant de détachement prévôtal, un conseiller gendarmerie / sécurité
publique.
6.2.2.1 Généralités
Afin de répondre efficacement aux défis posés par la gestion des crises l’Union européenne, dans le
cadre de la politique européenne de sécurité et de défense, s’est engagée à renforcer et à améliorer ses
capacités en matière de gestion civile des crises, notamment dans le domaine policier. Cette capacité de
police de l’Union européenne pourra être utilisée dans le cadre d’opérations menées par des
37
organisations chefs de files, telles les Nations Unies ou l’OSCE, ou dans le cadre de missions
autonomes dirigées par l’Union européenne elle-même.
La gendarmerie doit être en mesure de répondre à ses sollicitations en apportant une contribution
significative à la restauration de la sécurité publique et de l’état de droit. Ces fonctions, d’essence
policière, constituent une condition essentielle du retour à la normalité. Elles recouvrent :
! le maintien de l’ordre ;
! la protection des personnes et des biens ;
! l’exercice des missions de police judiciaire ;
! le renseignement d’ordre général ;
! l’analyse criminelle ;
! le renforcement des polices locales et l’action de substitution.
!
Les Etats membres de l’Union européenne se sont engagés à fournir d’ici 2003, dans le cadre d’une
coopération volontaire, jusqu’à 5 000 policiers, dont 1 000 devront pouvoir être déployés dans un délai
de 30 jours.
La contribution prévisionnelle de la gendarmerie s’élève à 600 personnels pour les capacités globales
de police, dont :
! 200 au titre du déploiement rapide, dans un délai de 30 jours ;
! 400 déployés, dans un délai de 60 à 90 jours.
La durée de l’engagement est de 4 à 6 mois pour les unités constituées et de 6 mois à un an pour les
personnels engagés dans des missions de renforcement de police locale.
38
7. Contrats des organismes et services interarmées
A l'horizon 2005, ils doivent avoir identifié et entraîné le personnel et les moyens éventuels qui arment
les états-majors, principalement aux niveaux stratégique et opératif, selon un besoin à définir par les
responsables des structures permanentes de ces niveaux.
7.1.1 Missions
Le renseignement militaire répond à deux finalités majeures :
! informer le haut commandement national (HCN) dans le cadre de la veille stratégique, de
la planification pré-décisionnelle, de l'environnement et de la conduite des opérations, du
développement de l'outil de défense, …
! appuyer l'action des forces armées dans le cadre de la planification opérationnelle et de la
conduite des opérations.
!
Dans ce contexte, la Direction du renseignement militaire (DRM) est tête de chaîne de la communauté
du renseignement et assure la cohérence de la fonction renseignement.
A cet effet, elle prépare et actualise dès le temps de paix les bases de données concernant les théâtres
d’opérations potentiels. Sa participation aux opérations se limite à l'armement des J2 et des NIC 53 des
niveaux stratégique et opératif. En effet, l’armement des J2 au sein des différentes composantes relève
des Armées. Il en est de même pour les spécialistes du renseignement d'origine électromagnétique
(ROEM) armant les "SIGINT 54 Sections".
53
National Intelligence Cell.
54
Signal Intelligence (ROEM).
39
7.1.2 Contribution de la DRM au niveau stratégique
En national, la DRM contribue à :
! l'appréciation autonome de situation ;
! l'armement du J2 du centre de préparation et de conduite des opérations (CPCO) qui est à
la fois centre d’aide à la décision politico-militaire du CEMA, " conseiller militaire du
gouvernement " et outil de conduite des opérations nationales.
En multinational, la DRM :
! organise et met sur pied le J2 de l'état-major du COPER si la France exerce les
responsabilités de nation-cadre à ce niveau ;
! participe, selon les circonstances de l'engagement, à l'armement ou au renforcement de
certains postes du J2 de l'état-major du COPER.
7.2.1 Missions
Le commandement des opérations spéciales doit disposer de capacités spécifiques d’anticipation, de
planification, de conduite et de contrôle des opérations spéciales. Elles sont développées aux trois
niveaux stratégique, opératif et tactique.
40
Au niveau stratégique
Le COS entretient une structure opérationnelle interarmées permanente qui s’appuie sur son centre
opérations situé en région parisienne et sur son antenne de l’EMA/COIA.
Il participe et contribue en permanence au processus d’appréciation de situation stratégique et au
dialogue pré-décisionnel.
Il maintient en toutes circonstances une capacité de veille et de réaction.
Par ailleurs, il participe, si nécessaire et si possible, aux travaux de planification ou de conduite de
niveau stratégique.
au niveau opératif
Le COS met en place des structures de commandement adaptées à chaque opération et à chaque théâtre
considéré. Elles revêtent en règle générale un caractère conjoncturel mais sont susceptibles, dans
certains cas, de s’inscrire dans la durée.
Le COS met sur pied une structure de commandement de composante ou de "task force", dès que des
forces spéciales sont engagées sur un théâtre.
D’autre part, le COS peut contribuer à l’armement de la structure de commandement de l'échelon
opératif.
En multinational, et dès 2002, il est en mesure de constituer l’ossature d’un PC de CJSOTF, si la
France est nation-cadre.
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7.2.3 Objectifs 2005
Le COS, doit pouvoir réaliser simultanément les deux missions suivantes (C pour hypothèse COS).
soit C23 : le COS conduit une opération autonome sur un théâtre où sont déployées
une force multinationale ou une force nationale
soit C24 : le COS conduit seul une opération autonome nationale (RESEVAC, …)
Le service de santé des armées (SSA) dispose à l’horizon 2002 des capacités nécessaires au soutien
sanitaire des forces définies dans les contrats des armées et de la gendarmerie nationale, pour assurer un
niveau de soin aussi proche que possible des standards médicaux qui prévalent en temps de paix.
Il est dimensionné pour assurer le rôle de nation pilote (ou spécialiste) dans le domaine de la santé pour
une opération multinationale dont la France est nation cadre au niveau opératif.
Le dispositif santé constitue une chaîne unique et continue de prise en charge des blessés et de
ravitaillement sanitaire sous l’autorité technique d’un adjoint santé. Interlocuteur de la direction
centrale du service de santé des armées (DCSSA), tête de chaîne pour le soutien santé de l’opération, ce
médecin est responsable, dans le domaine de ses attributions, de la conduite de la manœuvre « santé ».
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En outre, et autant que nécessaire, des officiers du service de santé sont placés à chaque niveau du
commandement et participent à l’armement des J4 des différents PC.
Dans une opération multinationale, l’adjoint santé français est placé auprès de l’ADCONFRANCE et
porte le nom de chef santé de théâtre. Il a, par délégation de l’ADCONFRANCE, l’emploi des éléments
santé de soutien national du théâtre et dispose, au sein d’une cellule placée sous son autorité, des
personnels du service de santé nécessaires pour assurer ses missions.
Dans une opération nationale, l’adjoint santé responsable du soutien médical de l'opération et, à ce titre,
il est placé auprès du COMANFOR. Il prend le nom de chef santé de l’opération et il a un accès direct
au COMANFOR.
En multinational comme en national, des relais de l'adjoint santé peuvent être placés, si nécessaire,
auprès des commandants de composante.
Outre le soutien pétrolier des grandes fonctions stratégiques permanentes, le service des essences des
armées (SEA) participe au soutien des forces armées en projection conformément à leur contrat.
Le soutien pétrolier reste une responsabilité nationale, même s'il est un des domaines privilégiés de la
multinationalisation potentielles des soutiens.
La chaîne de soutien pétrolier est continue et spécifique, de l'acquisition de la ressource jusqu'à la
distribution.
Du personnel du SEA est intégré aux cellules logistiques de la chaîne
ommandement national. Dans un cadre multinational, en complément, le SEA intégre du personnel dans
les différents états-majors et notamment dans le centre de coordination et de mise en œuvre.
En cas de concomitance des contrats les plus exigeants de l'armée de Terre et de l'armée de l'Air, le
renforcement du SEA, pour le niveau d'exécution, demeure nécessaire.
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