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Mécanique Des Fluides: Dynamique Des Fluides Parfaits, Écoulements Laminaires Des Fluides Visqueux Et Éléments D'hydraulique Industrielle

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Mécanique des fluides : dynamique des fluides parfaits,

écoulements laminaires des fluides visqueux et éléments


d’hydraulique industrielle
Pierre Guével

To cite this version:


Pierre Guével. Mécanique des fluides : dynamique des fluides parfaits, écoulements laminaires des
fluides visqueux et éléments d’hydraulique industrielle. Licence. Nantes, France. 1971, pp.120. <cel-
00851808>

HAL Id: cel-00851808


https://cel.archives-ouvertes.fr/cel-00851808
Submitted on 18 Aug 2013

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International License
UNIVERSITE
DE NANTES

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE

DE MECANIQUE

MECANIQUE DES FLUIDES

1 - tome 2
tascicule n°
DYNAMIQUE DES FLUIDES PARFAITS
ECOULEMENTS LAMINAIRES DES FLUIDES VISQUEUX
ELEMENTS D'HYDRAULIQUE INDUSTRIELLE

.....- - - - - - P .'G U E V E L - - - - - - - - - . .
DYNAMIQUE DES FLUIDES PARFAITS
CHAPITRE I
EQUATIONS GENERALES

I - DEFINITION ET CONSEQUENCES IMMEDIATES.


On appelle tluide partait un tluide bypoth6tique totalement dépourvu
de viscosit6, c'est-à-dire pour lequel les deux coetticients de viscosit6 À et
n seraient nuls en tout point et à tout instant.

Dans ces conditions, les composantes du tenseur de pression sont

et

Il en r6sulte que le vecteur pression p en un point M, relatit à un


'léent de surtace dont l'orientation est détinie par une demi-normale -; (a t St y ),
a pour composantes :
.p • a. P
~ x
P py • S. P
{
Pz • y. p

Dau un tluide partait en mouyemeut, les pre•• ions sont donc des pre•• ioBs
normale •• En outre 1& mesure alg'brique de ; suivant l'ue .: • 'iaenti!!. , ta
sn--.ioll interne. ou pression d'état P.

II - IiQUATIOI D'EULER.
L' 6quation de ••yier 'tablie l propos des tlu.i4e. yisqueux demeure va-
lable dan. le cas pré.ent ; en 7 taisant À • 0 et " • 0, on obtient l'équation
g'nérale du JIlOuveaent des tluide. partait.
(1) !p grÜ p." - ~

Cette équation. jointe l l'équation de continuité


(2) div -pV + 1T
3t'l • 0
-2-

J:=P(c',T)

et à l'équation complémentaire, ou équation thermodynamique


(4)
sont les équations indéfinies du mouvement reliant les quatre inconnues p
V , ~ , T

III - CONDITIONS AUX LIMITES.


Il s'agit d'exprimer comment se comporte le fluide sur la frontière
qui délimite l'écoulement; celle-ci peut être une paroi fixe ou déformable
ou encore la surface de séparation de deux milieux fluides différents.

1-) Ca.! ~'~.! ~a.!:0i !i,!e :


On admet que les particules glissent sans frottement le long de la
paroi; nous écrirons alors que le vecteur vitesse est tangent à la paroi, en
tout point de celle-ci. Si f(~,y,z) = 0 est l'équation de la paroi, la condition
de glissement est donc
af
v.ai" =0
2-) Ca,! d'~!. .E.a.!:.0i .!!!obile_o~ défo,::,mable
Soit r(x,y,z,t), l'équation de cette paroi.
Rappelons tout d'abord une des conséquences de l'hypothèse de la con-
tinuité
"Un fluide en mouvement est toujours limité par la même surface ma+-f-
rielle."
Cela revient à dire que si une particule est au cOTitact de la paro~

à l'instant t, elle sera encore au contact de celle-ci à tout autre instant,


et en particulier à l'inst'1nt t + dt.
Il en résulte que si x, y, z vérifient l'équation f(x,y,z,t) à l'ins-
tant t, x + u.dt, y + v.dt, z • v.dt vérifient cet~~ même équation à l'instant
t + dt, de sorte que l'on peut écrire- :
r(x + u.dt, y + v.dt, z + v.dt, t + dt) =0
et par suite
ar af af+af
(
J"'\
0) u' an + v' ay + w.rz ar- 0
-3-

3-) Ca.!. d 'E;1l,! .!.urfac~ .!.éE,a.!:ant_deU;! E!ili,!ll!. fluide,! ~iffér,!n.!s


Soient p(x, y, z, t) et p'(x, y, z, t)
les pressions à l'intérieur de chacun des fluides en présence. Sur la surface
de séparation de ceux-ci, on a : p = p' soit
(7) p(x, y, z, t) - p'(x, y, z, t) =0
En écrivant que cette équation, vérifiée à l'instant t par les coor-
données x, y, z d'un point mat'riel, est encore vérifiée à l'instant t + dt
par les coordonnées x + u.dt, Y + v.dt, z + v.dt de ce même point matériel,
on obtient :

(8) a (p-p ') + v a (p-p , )


u. ax • ay
a (p-p , )
+ v. az +
a(p-p') =0
at

Dans le cas particulier où le fluide est au contact de l'air atmos-


phérique, p' peut être considéré comme constant et égal à la pression atmos-
phérique. Dans ces conditions, on a, tout le long de la surface libre du flui-
de considéré :

soit

(9') --
v. -grad p + ~
ap =0
-4-

CHAPITRE II

CONSEQUENCES DE L'EQUATION D'EULER

l - THEOREME DE BERIOULLI.

Nous supposerons que le fluide parfait est en mouvement permanent


dans le champ de la pesanteur ; nous admettrons en outre que ce fluide est

.
isovolume. En tenant compte de ces hypothèses, et en explicitant l'accélération
y, l'équation d'Euler s'écrit:

gr~ ; =- gr~(-gh) - (rot V/\ V) - ~ • gritd V2


soit
- P V2 .. :t
grad(p + gh + 2' ) = -(rot V 1\ v)

Cette relation est valable en n'importe quel point M du fluide en


mouvement ; mais, en général, on ne possède aucun renseignement sur le produit
vectoriel rot V1\ V. Dans le but d'éliminer celui-ci, nous multiplierons sca-
lairement les deux membres de l'égalité précédente par le vecteur M' MM',
étant un point infiniment voisin de M situé sur la même ligne de courant que
celui-ci ; il vient ainsi

(10) d(~ + gh + ;2)= 0


puisque le produit mixte (Rot V1\ V). MM' est nul, .Les vecteurs V et MM' étant
colinéaires (Fig. 1)

-
V En intégrant l'équation (10) le long
d'une même ligne de courant entre deux
points Ml et M2 , on obtient :
p V2 P V2
Cp + gh + ~ )Mt (p + gh + '2" )MI
ou encore :
Fi 9 : 1 p V2
(11) . (Tir + h + ~)M2 • (p
UT
+ h + ~)M 1
~g

Les différents termes qui interviennent dans cette égalité sont ho-
mogènes à des longueurs :
- la somme ~ + h =1:UT ~
ur
-5-

qu'il est possible de mesurer au moyen d'un tube piezométrique, s'appelle


"la hauteur piezométrique".
V2
- le terme -2g est appelé "la hauteur dûe à la vitesse".
2
- enfin, la somme (R. + h + v ) s'appelle "la charge" au point considéré.
ur 2g

Le théorème de Bernoulli, qui traduit l'égalité (11), peut alors s'énoncer


ainsi.

"Dans un fluide parfait isovolume, en mouvement permanent dans le


champ de la pesanteur, la charge demeure constante tout le long d'une même
ligne de courant."

Remarque

Dans le cas où Rot V= 0 dans toute la masse fluide en mouvement,


c'est-à-dire lorsqu'il existe un potentiel des vitesses, la relation (10) de-
....
meure valable même si le vecteur MM' n'est pas tangent à une ligne de courant
d'où le théorème de Lagrange
"La c.ar~e àemeure constante en tout point d'un fluide parfait iso-
volume, en lftoU'Ye1Ient permanent et irrotationnel, dans le champ de la pesanteur.

III - FORMULE DE TORRICELLI.

Considérons un bassin de grandes dimensions contenant un liquide


maintenu à un niveau constant.
Dans la paroi de ce bassin, on a
À
percé un trou 0 de très petite sec-
tion 5. L'observation du filet li-
quide qui s'échappe par l'orifice 0
H montre que sa. section présente un
minimum à une très faible distance
de cet orifice; soit Se l'aire de
cette section contractée. Etant
données les faibles dimensions de
Sc, on peut admettre que la pression
à l'intérieur de la section contrac-
tée est uniforme, et égale à la
-6-

pression atmosphérique puisque son contour est en contact avec l'atmosphère.


D'autre part, l'expérience montre que si aucune perturbation ne
vient trouble~ l'écoulement à l'intérieur du bassin, le liquide s'écoule à
la manière d'un fluide parfait.

Ecrivons alors l'équation de Bernoulli entre deux points A et B


situés sur une même ligne de courant AMB ; le point A étant pris dans la sur-
face libre du liquide, le point B étant pris dans la section contractée ;

Cette égalité se réduit à :

hA • hB + 2g
vi
puisque d'une part PA et PB sont tous deux égaux à la pression atmosphérique,
et que d'autre part VA est pratiquement-égal à zéro du fait des grandes dimen-
sions du bassin.
Enfin, comme la section contractée est très près de l'oritice, on a sensible-
ment :
hA - hB = H
H désignant la hauteur de la surface libre au-dessus de l'axe de l'orifice o.
On obtient alors la formule de Torricelli qui donne la vitesse en un point
quelconque de la section contractée :

(1~) V = V2g.H
Remarquons que cette vitesse est égale à celle d'un corps tombant en chute
libre, sans vitesse initiale, d'une hauteur H •

En réalité la vitesse V est très légèrement inférieure à la valeur


théorique donnée par la relation (12) ; on pose alors

V = Cv • vi 2g H

Cv étant un coefficient inférieur à l'unité appelé "coefficient de


vitesse".
Le débit de l'orifice est
Q • Sc. V = Cc. S. V
-7-

soit

Q • Cc • Cv • S • \1 2g H
Sc
Cc • S étant un coefficient inférieur l l'unité appelé "coefticient de
contraction, dont la valeur est très voisine de la valeur théorique
Cc =..;2 = 0, 6ll.
On pose habituellement, pour les orifices et les ajuPtages

Q = Cq • S . \1 2g H
Cq étant"le coefficient de débit".

Dans le cas présent on a très sensiblement

Cq = Cc = 0,61

IV - EQUATION DE BERNOULLI GENERALISEE.

Nous nous proposons d'établir une équation analogue l l'équation


de Bernoulli en formulant des hypothèses moins restrictiTes.

Nous considérerons un fluide parfait, pour lequel la ma8se volumi-


que p ne dépend que de la pression, en mouvement non permanent dans un
champ de torce dérivant d'une fonction de potentiel U •
Dans ces conditions, l'équation d'Euler peut s'écrire
+
~p d
+ + +
1 + 2av
po~ =
grad grad U - (Rot VAV + -2 grad V +-)
at

Boit, en posant Q = ~p v2
È:E. - U +-
2
po ~
+
grad Q =- (Rot V1\ v) av
- aï
Multiplions scalairement les deux .eabres de cette égalité par le
+
vecteur MM' -
dl =
, M et M'étant deux points intiniment voisins situés sur
une même ligne de courant i l vient
+ -
(13) dQ + aV.dt
at = o
avec
dQ = Q(M', t) - Q(M, t)
-8-

Q(M, t) d~signant la valeur prise par la fonction


Q au point M et à l'instant t ; Q(M', t) désignant la valeur prise par la
fonction Q au point M'et au même instant t.

En intégrant l'équation (13) le long d'une ligne de courant dessi-


née dans le fluide à l'instant t, on obtient la relation cherchée
(P2 ~
(14)
)Pl P

Cette relation se réduit éiidemment à la relation de Bernoulli classi-


que lorsque ~ - c te , U --gh et 0 • ft.
Applications: Oscillations d'un fluide parfait isovolume contenu dans un
tube en U à branches verticales, de section constante s, très petite - Fig 3 -

Soit Ho + x la cote attein-


te par le liquide dans la
branche de droite du tube
en U à l'instant t ; à ce
même instant, la cote
atteinte dans la branche
de gauche est Ho - x, puis-
f,~ : 3 que le fluide est supposé
isovolume.

Si l'on admet encore que le champ de force se réduit au champ de la


pesanteur, on a, d'après la relation (14) :

g .[ (Ho + xl - (Ho + xl 1 • dl = 0

soit puisque V n'est fonction que de t , du fait que l'on a supposé s


très petit :
2gx + d'Y . (
dt )_
d~. 0
M1M2
et
dV
2gx + L. dt • 0
-9-

dx
---
L d'signant la longueur MIM M2 de la colonne liquide.
Entin, cODlllle V· dt ' l' 'quation du mouvement est :
d 2x +,;;a.
__ 2a x. 0
dt~ L

On reconnait là l"quation ditt'rentielle d'un mouvement sinusoïdal de


p'riode

T. 2n -V ~g
V - EQUATION DE BARRE DE SAINT-VENANT.

On considère l'écoulement isentropique d'un gaz partait ; dans ce


cas, la masse volumique pest directeaent liée à la. pression parla.rela-
tion
p.~-y • cte ; (y. -c )
c
de laquelle on tire
.1.
(15) p • K .p y

*.
Dans ces conditions,on a
(1_ 1.)

~
. p .=....-.
dn 1 ~ P p - 1. y •
dp • i. p y + cte
P K
Po Po

soit en remplaçant K par S& valeur tir'e de (15)

(P ~. -1-..E. + cte
) p y-l ~
Po

L"quation générale (14), appliqu'e à l'écoulement isentropique d'un gaz


partait, s'écrit donc :

..:r.... (~_ Pl ) _ V2 V2
i- -.!.! + J_
( av +
y-l e P2 Pi" (U2 -·U1) + ite dl • 0
MIM2
Dans le cas d'un IlOUTelIent permanent 8' ettectuant dans le champ de la pesan-

*. -
teur, on a plus simplement
2 2

(~ ~) + g. (hz-~) + ~-~ • 0
-10-

Enfin, comme la masse volumique des gaz est très faible, le terme
g(h2~hl) est généralement négligeable devant le terme -1-.(~_~).
Y-l P2 Pl'
d'où l'équation de Barré de Saint-Venant qui suppose négligeables les
forces de pesanteur :
2
(16) -1- P2 + ~ • -1-
y-l • Pi 2 y-l·

VI - THEORDœ DE BERNOULLI EXPRIME DANS UN SYSTEME D'AXES TOURNANT A LA


VITESSE ANGULAIRE CONSTANTE lA) AUTOUR D'UN AXE FIXE (6 ) •

Nous pourrons appliquer les lois habituelles de la mécanique,


exprimées dans un repère fixe, à condition d'ajouter aux forces réellement
appliquées au fluide, les. forces d'inertie d'entraînement et les forces de
Coriolis.
La force d'inertie appliquée à une masse dm a pour expression
2
f·l • lA) • r. ..
n. dm
r désignant la distance d'un point M de la masse dm à l'axe de rota-
tion (6);
ri 'tant le vecteur unitaire port' par la demi-normale ext'rieure au cylin-
dre circulaire d'axe (6) et de r~on r .
Z,(A) Par unit' de masse, la force d'iner-
tie, ou force centrifuge, peut donc
s"crire

t~ _ H

1 -
n
ou encore :
..
Fi • grad
.. U2
'2
1
1
1 U d'signant la vitesse d'entraîne-
1 ment au point M.
1
,'" ---~---1
Quant à la force de Coriolis qui
sollicite la maSse dm, elle a pour
" ~
expression
. .. .
..... .......

t-
l'TI

.. fc = - (2 lA) A W). dm
W d'signant la vitesse relative au
point M •
-J]-

Par unité de masse, la force de Coriolis est donc


+ + +
Fc • - 2 w A W

L' ' ..uatioa .. ' Euler, 'crite dans systa.e .. taxe. 0 X Y


UIl Z tournant
à la vitesse angulaire constante w ,a alors pour expression :
l + + + + +
p • grad P = F + Fi + Fc - Yr
+
Yr désignant l'accélération relative.

En explicitant chaque terme de cette égalité, et en nous limitant


au cas d'un mouvement permanent, isotherme ou isentropique, s'effectuant
dans le champ de la pesanteur, il vient :

grad
+ \p ~ +
• grad (- gh) + grad
+ U
'2 -
2 +
2 w A
+
W
PoP
+ + + W2
-(Rot W 1\ W + grad '2 )

En multipliant scalairement les deux membres de cette égalité par


un vecteur MM' parallèle au vecteur vitesse relative W, on obtient :

d [ ~ p ~ + sb + ~2 _~21 . a
Po

et par suite,aprè. int~gration le long d'une même ligne de courant relative

W2
gh +-
2

Dans le cas d'un fluide isovolume, on a simplement

_ U2 )
(18) 2g
~

Remarque
En faisant W =0 dans l'équation ci-dessus, on retrouve bien la
relation

(18') = (~*
'Cil'
_U2g 2
)

Ml
-12-

que nous avons établie à propos de l'équilibre pseudo statique d'un liquide
contenu dans un récipient tournant à la vitesse constante w. Remarquons
=
que dans le cas présent où W 0, la relation (lB') demeure valable quels
que soient les points considérés Ml et Ml •

VII - VARIATION DE LA PRESSION SUIVANT LA DIRECTION DE LA NORMALE PRINCI-


PALE A UNE LIGNE DE COURANT.
Ici encore, nous ferons appel à l'équation d'Euler, mais nous ex-
primerons l'accélération au moyen de la relation:

..... dV 0 - Vl .....
dt • {, + if" · n
-t
(19) y •

désignant le vecteur uni taire de la tangente en M à la ligne de cou-


.....
rant . , n désignant le vecteur unitaire de la normale principale en M
à cette ligne ~. Ces deux vecteurs sont situés dans le plan ausculateur,
.....
en M ,à ~; le premier est orienté comme V , le second est orient' dans
.....
MC , C désignant le centre de courbure de la ligne • •

... Dans le cas d'un fluide partait en


\ p ."~m,"t. mouvement isotherme, ou isentropique,
dans le champ de la pesanteur, on a :
----
~
p ~
..... dn dV • Vl .....
grad .;;a. • - gh - ( - • 1.,. + - • n)
p dt R
\ p' d;m; ... Po

(~)
Multiplions
égalité par un vecteur MM" • dn • .....
n -
les deux membres de cette

c porté par la normale principale en M


à la ligne de courant ; il vient :

(20) d [) p ~ + g.h 1 c - t dn

Po
Remarquons que cette relation demeure valable que le mouvement soit
permanent ou non.
Dans le cas d'un fluide isovolume, on a simplement

(21) 2 V2
-p: 2g • dn
-13-

On véririe bien, comme cela était d'ailleurs intuitir que la


press10n étoiléecroit lorsqu'on se déplace dans une direction opposée au
centre de courbure C •

Application importante: Ca.!~ù_les_ligne.! de_c~ll!.ant""'p'euyent_êtr,!~o~sid!­


ré,!s_c.2.m.!!e...,!.ectiliglle.! ety,!Z"allèle.!.!ntr,! elle.!.!u_v~i.!i~~e_d~ll!!.e_s,!c!ion
dr~ite_(S ).:..

Les lignes de courant étant des droites par


'
h ypothese, l
Rest 1.°dent1quement
° nul ;

1\ -
V d'après la relation (21), on a donc:
M
d(P") = 0
ur
et par suite, pour tous les pointa situés
\) dans la même section droite (S) :
(S)

"La loi de répartition des pressions dans la section droite (S)


est identique à la loi de répartition des pressions hydrostatiques".

VIII - TRAVAIL ELEMENTAIRE DES FORCES DE LIAISON EXERCEES PAR LE FLUIDE


AMBIANT SUR LE FLUIDE ('t') CONTENU A L'INTERIEUR D'UNE SURFACE
FERMEE (S) •

Ce travail, durant le temps dt, a pour ezpression

dt,t:ll - dt. ~~s p.~. ;. dS -- dl. t div p V. dt'

=- dt. ~)~)P.diV V + V. gr~d p 1. dt"


= - )~\t' l p. 8 . dt + (dP-H- • dt») • dt"

8 désignant la vitesse de dilatation cubique ;

dp = (V. dt). gr~d p+~ • dt étant l'accroissement, durant le temps dt,


de la pression d'une particu+e contenue dans (~).

On a donc encore :
-14-

d(dL) désignant l'accroissement, durant le temps dt, du volume de la parti-


cule considérée.

D'Où," en définitive, l'expression du travail des forces de liaison, dans


le cas d'un fluide parfait :

(22) d'Ct = - ~t. d(p.d<') + dt·l * • d"t"

=- t d(~). dm + d t l * • d"t"

dm désignant la masse d'une particule contenue dans ('t) 0

Si maintenant, la surface (S) délimite un volume infiniment petit


d 1:' , on a :

(23) d 4..e (p)


~t= - d p . dm + dto
.h! d~
at 0

Si en outre l'écoulement est permanent, il reste


4,R P
(23') d '(, t • - d(p)' dm

Dans ce cas, le travail des forces de liaisons ne dépend que de


l'état initial et de l'état final; pour un déplacement fini, amenant la
particule de l'état (1) à l'état (2),on a donc:
(24) d
3
(t. - (~_Rl). dm
P2 Pl

IX - TRAVAIL DES FORCES INTERIEURES.


D'après la formule générale (58) établie à propos des fluides vis-
queux (Cgo 1ère partie, chapitre IV) on a dans le cas présent

d~ • dt. }I( t: [p. t &i 1.H • ~t p. El • dt. dt:"

soit

d ~ = §~"t" p. d(dt;)
Dans le cas d'un fluide isovolume, ce travail est nul que le mou-
vement soit permanent ou non.
-15-

CHAPITRE II

ETUDE PARTICULIERE DES FLUIDES ISOVOLUMES


EN MOUVEMENTS PERMANENTS

l - INTERPRETATION PHYSIQUE DE L'EQUATION DE BERNOULLI.


Considérons un fluide parfait isovolume en mouvement permanent
dans le champ de la pesanteur et soit dm la masse d'une particule en-
tourant un point Ml à l'instant tl ; à l'instant t2 , cette particu-
le se trouvera, sur sa trajectoire en un point M2 • En multipliant les
deux membres de l'équation de Bernoulli par g. dm , le poids de la parti-
cule consid~rée , puis en groupant les termes de même nature, on obtient :

Le premier membre de cette égalité représente l'accroissement


d'énergie cinétique de la particule entre les instants tl et t2 ; dans
le second membre nous reconnaissons le travail des forces de pesanteur
appliquées à cette particule et le travail des forces de liaison exercées
sur celle-ci par le fluide ambiant.
Sous sa forme (26), l'équation de Bernoulli exprime donc que
l'accroissement d'énergie cinétique de la particule de masse dm est égal
à la somme des travaux des forces extérieures qui lui sont appliquées ; il
en résulte que le travail des forces intérieures est bien nul ainsi que
nous l'avons démontré directement.
Par ailleurs, d'après le premier principe de la thermodynamique,
la variation d'énergie interne de la particule ne peut provenir que d'un
éventuel apport de chaleur.

II - ENERGIE TECHNIQUE D'UNE PARTICULE.


Par définition, l'énergie technique d'une particule fluide isovo-
lume)de masse dm) est la quantité
2
P V )
( 27 ) ( 1ij + h + 2g • g. dm
-16-

C'est la somme de son énergie cinétique

~. dm. V 2

de son énergie de position dans le champ de la pesanteur

dm. g. h
et du terme
R. • dm
P
que l'on appelle par:fois, à tort, "énergie de pression".

Ramenée à l'unité de poidS, l'énergie technique d'une partiCule


est simplement égale à 'la charge :

H = (~'lIT + h + ~)
c::g
au point M sur lequel est centrée cette partiCule.

III - DEBIT D'ENERGIE TECHNIQUE A TRAVERS UNE SURFACE ORIENTEE (S).

Nous nous proposons d'évaluer l'énergie technique qui traverse,


durant le temps dt, une sur:face orientée S ; on a :

~\ V. ~.
2
d E.r s dt • lI!.
(p + h + V ). dB
UT 2g
S
ce que l'on écrit:

(28) d E
T
= WT • dt
en posant :
(29 ) WT = UT. jJ(( (E. + h + ~2). V • ;. dB
s tu g
WT est appelé "débit d'énergie technique à travers la sur:face (S) à l'ins-
tant t".
En:fin, on dé:finit la charge H dans la section (S) comme le quo-
tient de l'énergie technique qui traverse (S) par le poids du :fluide auquel
est attachée cette énergie technique; son expression est donc)à l'instant t :
H=dEr ,
m.Q.dt
soit

(30) H.~ • L(~ + h + ~:).(V. ;). dS


-17-

IV - PROPRIETE FONDAMENTALE DU DEBIT D'ENERGIE TECHNIQUE.


Supposons maintenant que la surface (5) est une surface fermée
-+
et soit n le vecteur uni taire de sa normale extérieure ; d'après la for-
mule d'Ostrogradski, on a

. ..- . V :t + + p
+ 2g)· div v + V • grad(i + h + 2g) .dt
V2 )

soit

WT • 0
puisque l'on a div V • 0, le fluide étant isovoluae, et
d'apr~s l'équation de BerDoulli.
v. grti(P:+h+~2).
w g
0,

D'où le théorème :
"Le débit d'énergie technique à travers une surface feraée quel-
conque est nul dans le cas d'un fluide parfait isovolume en mouvement per-
maaent. "
Bous allons appliquer ce résultat au cas où la surface fer.ée (6)
est constituée par un tube de courant limité par deux sections (SI) et (62).
+ + . . , ....
Soient nI et n2 les vecteurs un1ta1res portes par les demi-normales a
(SI) et (62), celles-ci étant orientées dans le sens de l'écoulement.
D'après le théorème précédent, on a :

WT'1 + WT2 • 0
WT' étant évalué en orientant la
1
surface 61 par la demi normale

Il en résulte, puisque

Le débit d'énergie technique est donc conservatif le long d'un


même tube de courant.

L'égalité des débits d'énergie technique dans les sections (SI)


et (6 2) entraîne l'égalité des charges Hl et H2 dans ces sections
-18-

puisque c'est le même débit Q qui traverse (SI) et (52).

v- EXPRESSION PARTlCULIERE DE LA CHARGE DANS UNE SECTION PLANE (5) BOR-


MALE AUX LIGBES DE COURANT LORSQUE CELLES-CI SONT RECTILIGNES ET PA-
RAT,T~TJi:S ENTRE ELLES.

condition d'orienter la surface (5) de telle sorte que sa


A
.... ... .
demi normale n alt meme direction que le vecteur vitesse, on a :
.... ....
V. n • V
et par suite :

WT • liT. ~~ B<~ + h + ~~) • V • dB


Comme la hauteur piezométrique (p + h) conserve la même valeur
tif
en chacun des points de la section droite (5), on peut encore écrire :

w.r • m. Q • <! + h) + ~g • ~ V~ dB
. 5

Q désignant le débit volumique à travers (5).


La charge dans cette section (5) est donc

H • g+ h + ~ • ~ • LV3. dB

En introduisant dans cette égalité "la vitesse moyenne" U· ~ ~


appelée encore "vitesse de débit", il vient:
p
H·-+h+-.~~--
U ~~SV3.dS
7.J 2g U3.S

soit
(31)

eD po.ut :

(32) a •

a étant un nombre sans dimension que l'on appelle "coefficient cinétique".


Dans le cas où la vitesse peut être considérée comme constante en tout point
de (5), on a.: CI. 1 ; le coefficient cinétique rend donc compte de la
loi de distribution des vitesses dans (S). Pour déterminer sa valeur dans le
-20-

VI - GEBERALISATIOIi DE L'EQUATION DE BERNOULLI AU CAS D'UN TUBE DE COURANT.

Supposons qu'à l'int~rieur d'un tluide partait isovolume en mouve-


ment ·permanent dans le champ de la pesanteur, il soit possible de trouver
deuX domaines (Tl), (T2) dans lesquels les trajectoires sont rectilignes et
parallèles entre elles. Soit alors un tube de couraDt limit~ par deux sections
droites (SI), (S2) dispos~es respectivement dans les r~gions (Tl) et (T2).

Le d~bit d'~nergie technique étant


conservatit le long d'un tube de cou-
rant quelconque, on a :

soit
(33)
-21-

CHAPITRE III

APPLICATIONS DU THEOREME DE BERNOULLI

l - PRINCIPE DE LA MESURE DU DEBIT D'UNE CONDUITE PAR UN DISPOSITIF DEPRIMO-


Q!!!.
ConsidErons deux tronçons de conduites uniform~ identiques et
coaxiales (Ti)' (Ta), raccordEes par une singularitE provoquant une diminu-
tion de la section de la veine fluide. Dans la section contractée, la vitesse
elt Jll&Ximum ; il en résulte que la hauteur JiesoaEtrique est minimum. Dès
lors, on conçoit qu'il est possible de relier le débit Q, qui traverse le
s7stame, l la différence des hauteurs piesamEtriques Ah-. (R + h)l- (~ + h)c
l\J lD'
.aurées respecti vaent dans une section (SI), l l'amont de la singularité t
et dans la section contractée (Sc).
Noua allons décrire les trois dispositifs d'étranglement qui ont
été normalisEs.

A - Ajutye de Venturi.
Cet appareil le compose d'un conversent (c), suivi d'un diversent
tr~s prosressit (D) - FiS 7 -

..-
Ah'

( Ti) 1
(c) 1 ( D) t Tl)
- •U •U.. - - - -
-x. J
1
I l
1
1
x-

f' ,
,
-22-

,Lorsque l'ajutage convergent est convenablement profilé, les filets


liquides qui traversent la section contractée (Sc) - appelée "col du Venturi" -
sont .sensiblement parall~les à l'axe x'x du syst~me. Soit (Sl) une section
droite de la conduite (Tl), d'aire S, disposée à l'amont de l'ajutage, suffi-
samment loin de celui-ci, pour que l'on puisse considérer que l'écoulement
est encore parall~le à x'x.

L'équation de Bernoulli, écrite entre les sections (Sl) et Sc>


fournit la relation suivante :

~ue l'on peut encore mettre sous la forme


2
Ah- _ (aC - al • CC). Q2
2g. S~

en posant

--
Sc
S

L'expérience montre qu'un convergent à toujours pour effet d'uni-


formiser les vitesses ; aussi le coefficient cinétique ac est-il tr~s voi-
sin de l'unité. Il n'en est pas de même du coefficient cinétique al qui,
dans le cas d'une conduite industrielle, est de l'ordre de 1,06 ; seulement
COJlllH dans la relation (34) al est multiplié par C~ toujours inférieur à
l, on ne commettra pas une grosse erreur en posant aussi al - 1 ; d'où la
formule approchée qui permet la détermination de Q en fonction de Ah-

Q -

B- Tul~re profilée.
Ce dispositif est analogue au précédent, mais il ne comporte pas
de divergent - Fig 8 -
La t~are est prOfilée de maniare à mouler le mieux possible la
veine fluide jusqu'A la section contractée (Sc). A l'aval de cette section
le jet est entouré d'une zone annulaire "de fluide mort" h), que l'on
-23-
assimile à un fluide au repos.
Les prises de pressions A et C, pra-
tiquées immédiatement à l'amont et à
l'aval de la tuyère, se trouvent tou-
tes deux dans des régions où le flui-
te)
( ~) de est pratiquement au repos ; les
mesures seront donc particulièrement
précises.
La loi de répartition des pressions
étant la même qu'en hydrostatique
t Se)
dans la section Sc et dans la ré-
Fï 9 : S gion (T), la prise de pression C me-
sure bien (~ + h)c'
'liJ

Ecrivons l'équation de Bernoulli entre le point d'arrêt A et le point


M de S , tous deux situés sur la même ligne de courant qui constitue la méri-
c
dienne de la tuyère
U2
M
(36) (.1: + h) • +-
ID A 2g
En admettant que la vitesse est pratiquement uniforme dans S , on a
c
et, par suite:
2
9
2gSc 2

D'où l'on tire

c- Diaphragme à mince paroi

Il est constitué d'une plaque plane percée en son centre d'un ori-
fice circulaire de section s. On l'interpose dans une section droite de la
conduite - Fig. 9 -
Un raisonnement identique au
précédent, permettrait d'éta-
blir la relation
~h· _ 1 92 ,
2 S 2 •
g c

analogue à la relation (38),


mais dans laquelle S , la sec-
c
Fi<3: 9 tion du jet, est inconnu à
priori.
-24-
S
c
Le coefficient de contraction : C c-
c S

.dépend essentiellement du rapport i . La théorie des jets permet d'évaluer


son ordre de grandeur; des tables, établies à la suite de nombreuses mesu-
res, en donnent une valeur plus précise.

Remarques:
l - Les formules que l'on vient d'établir, fondées sur de nom-
breuses hypothèses, ne peuvent être utilisées directement pour effectuer
des mesures précises les corrections à apporter à ces formules sont don-
nées par des abaques établis pour chacun des trois dispositifs déprimogènes
normalisés.
2 - L'ajutage de Venturi est évidemment plus encombrant que la
tuyère profilée ou le diaphragme à mince paroi. Par contre, il présente sur
ces derniers l'avantage de ne donner lieu qu'à une très faible déperdition
d'énergie.

II - MESURE DE LA VITESSE AU MOYEN D'UN TUBE DE PITOT

A- ~~~f!iE~i2~ : Cet appareil est essentiellement constitué de deux tubes


cylindriques Tl' T2 , coudés à angle droit, que l'on immerge dans un fluide
de telle sorte que 1 'un de leur axe commun (li) soit dirigé parallèlement
à la direction de l'écoulement (Fig. 10-a).

Le tube intérieur Tl' ouvert à son extrémité amont A, est réuni


à un tube piezométrique (TIl). Le tube extérieur T , fermé à son extrémité
2
amont, est mis en communication avec le fluide par une série de petits
trous, tels que B, pratiqués dans une section droite de ce tube. Le fluide
compris dans l'espace annulaire qui sépare les deux tubes est relié à un
deuxième tube piezométrique (~.2!_ (Fig. lO-b).


1

v
• •
l~ ) ,<,',«<"""''','''''''''''*''<''''''''''''',
(b)
-25-

B - ~~~!-~~~~!_~!.!!~~-~~!_!!_~~:~..!:!~!~!-E!!:!!!~
L'équation de Bernoulli - écrite entre les points A et B, le
long d'une ligne de courant dessinée sur la paroi du tube extérieur T2 -
fournit la relation suivante
2 2
P VA P V ..
(ur + h) A + 2g = (ur + h ) B + 2;

.oit

pUl.sque le point A est évidemment un point d'arrêt. si le tube est correcte-


ment profilé à l'amont et si les dimensions de celui-ci sont faibles vis-à-
vis des dimensions de la veine fluide, on peut admettre que la vitesse VB
est sensiblement égale à la vitesse d'approche V du fluide. Dans ces con-
ditions il vient simplement :

V2
2g
= (p.l.il' + h) A - (p + h)
lJT B
et :

(36) V = V2g.6h*

6h· • <: + h)A - (! + h)B ' la différence des hauteurs piezométriques entre

les points A et B, étant mesurée directement par la différence des cotes


atteintes par le liquide dans les tubes piezométriques (~l) et (~2).

Le défaut du tube de pitot réside dans le fait que sa graduation


est parabolique, comme celle du Venturi, d'ailleurs. Ainsi, pour une vitesse
=
V l mis, on obtient seulement une dénivellation 6h • 5 cm. •
Les mesures industrielles ne pourront alors être effectuées avec une préci-
sion satisfaisante au moyen d'un tube de pitot que si les vitesses sont au
moins égales à l mis. Par contre, en laboratoire, il est possible de mesurer
des vitesses beaucoup plus faibles en utilisant, par exemple, un manomètre
différentiel à deux liquides.

C - Théorie du tube de pitot dans le cas d'un fluide réel:


-----------------------------------------------------
L'expérience montre que la relation (36) fournit encore des résul-
tats très corrects lorsqu'on utilise le tube de pitot pour mesurer la vitesse
-26-

dans des fluides peu visqueux, l'eau par exemple. Pour justifier ce résul-
tat, nous ne pouvons plus appliquer le théorème de Bernoulli le long de la
ligne AB puisque, avec un fluide réel, on a tout le long de celle-ci V = o.

Nous aurons alors recours à l'artifice suivant:

Soient (Sl), (S2) deux sections droites normales au courant li-


quide ; (Sl) est disposée à l'amont du tube dans une région où l'écoulement
n'est pas encore perturbé par la présence de celui-ci; (S2) contient les
petits trous latéraux B. (Fig 11).

~~, J J J ~~ "".1 ,,",,"" J"""""~, ''''', ". """"""""",


"" ,
,~~~1~~~~~

t .. t

- . - -
B
1

"l",\"',"" '"' ' ,t


(.S.) (51)
,\\'il" «,,,"'"''",,,,«x« Fi 9 : 11

En supposant que dans la section (S2), les filets liquides sont


redevenus rectilignes et parallèles entre eux, nous pouvons écrire :
ut
~ . ~. (p + h)S +
1 t::g 1if 2

La section du tube de pitot étant par hypothèse très faible vis-


à-vis de la section de la conduite dans laquelle il est disposé, on a sen-
siblement
-27-

et en particulier :

( 40) (E. + h) -#- (l? + h)


li) M w B
M étant le point de la section (SI) qui se trouve sur la ligne de courant
qui aboutit. au point d'arrêt A.
Par ailleurs, on a, d'après l'équation de Bernoulli, valable le long d'une
ligne de courant
V 2.
(41) (l? + h) +
tii M
~
2a
* (; + h)A
ON

En éliminant (~+ h)M entre les équations (40) et (41), on obtient alors
(j)

V 2
(l? + h) - (E. + h)
ID A li) B
*~
2g

et

Comme VM est pratiquement égal à la vitesse v, au point M, en l'absence du


t~be de Pitot, on retrouve bien la relation

(39)

Pour tenir compte des approximations faites au cours du calcul, on pose ha-
bituellement
(42)

k étant un coefficient ~ue l'on détermine par un étalonnage préalable. Pour


un tube de Pitot, exécuté conformément au schèma de la figure (12), on a
pratiquement k • 1
c.."",.. A~'
ECOULEMENTS LAMINAIRES DES FLUIDES VISQUEUX
-28-

CHAPITRE l

ECOULEMENTS CYLINDRIQUES - GENERALITES -

On appelle ainsi les écoulements pour lesquels les trajectoires


sont des droites parallèles ; dans ces conditions, il est bien évident que
les lignes de courant coincident avec les trajectoires, que le mouvement
soit permanent ou non.
Noue allons établir tout d'abord les propriétés particulières
aux écoulements de ce type, puis nous traiterons quelques problèmes sim-
ples susceptibles d'être résolus par voie analJtique.

l - COMPOSANTES DE LAME.
Choisissons un système d'axes de coordonnées de telle sorte que
l'axe oz soit parallèle aux trajectoires, sa direction étant celle du vec-
teur vitesse; le plan ~O~ est alors une section droite de l'écoulement
(Fig 1). En un point quelconque M, la vitesse a pour composantes:
u • 0 , v • 0 , w. V • V (x,J,z,t)
On a par suite :
.-avaz
.-avay ,
D'où les composantes de
Lamé :

Nl • P - Àll
°az ; Tl .- l'l.
av
ay
N2 • P - Àll
°a z ; T2 .- l'lo
av
3x
av
N3 • p-(À+21'l)oiZ; T3 • 0
Ces relations permettent
Fi'3 1 la détermination de la pression
+
p partout à l'intérieur du
fluide.
-29-

~onsidérons,en
particulier, un élément dS d'une surface.de cou-
rant quelconque (S) et soient a, S, y • 0 les cosinus directeurs d'une des
demi normales à dS; le vecteur pression relatif à cette surface orientée a
pour composantes

..., • a. (p - A.!!)
p_ 3z .
p Py • a.(p - A.~)
(
Pz • - l i + a.
Tl ( a. !!)
3x 3y

On en déduit immédiatement la valeur de sa composante normale,


soit
(1) p
av
n • P - A. -3z

div f • 0 et, par suite 0*.


Si le fluide peut être considéré comme isovolume, on a

Dans ce cas, la vitesse est constante, à l'in.tant t, tout le long d'une


même traj ectoire ; l'écoulement est alors uniforme, même en régime non per-
manent.
On a, en outre

et, d'apr~s la relation (1)

(l') Pn • P
D'où le théor~e :
"La composante normale du vecteur pression relatif à une surface
dS, orientée parall~lement aux lignes de courant d'un courUlt uniforme, per-
maDent, est égale à la pression d'état P ft.
Supposons maintenant que l'on pratique en un point Mo de la pa-
roi délimitant le fluide un oritice de tr~s petite dimension dans lequel
coulisse librement un piston (Fig.2-a). Pour maintenir celui-ci en équilibre,
on doit lui appliquer une force normale dF· Pn. dS • P. dS ; de \ la mesure
de dF, on déduit immédiatement la valeur de la pression d'état P au point Mo.
En pratique, mais seulement si le mouvement est permanent ou tr~s lentement
variable, on remplace le piston par une prise de pression raccordée à un tube
piezométrique - (Fig 2-b).
-30-

Dans ce cas malgr' que les vitesses soient taibles au v01s1nage


de la paroi, il se produit in6vitablement une perturbation à l'entr~e du
tube pi~zo.m'trique ; celle-ci est d'autant plus r~duite que l'on donne à
l'oritice des diaensions plus petites. Rappelons qu'avec un tel .antage,
la cote h! atteinte par le liquide dans le tube piezométrique aesure,
non pas la pression d' ~tat P exprœe en hauteur de liquide, mais la hau-
teur piézoa~trique: (~+ h)Mo·· <=·)Mo

Reaarquons que le principe de la mesure avec le montage de la ti-


sure (2-a) demeure valable dans le cas d'un tluide cOllpressible puisque,
à la paroi, la relation (1) se r~duit encore à :

(l') Pn • P
En eftet, la Titesse ~ant nulle à l~ paroi. on a bien
av •
(ii)Mo • 0

J:F = P.oIS

fi<3l 2 • b )
-31-

II - LOI DE DISTRIBUTION DE LA PRESSION D'ETAT.


Limitons nous au cas .d'un fluide isovolume et projet~ons l'équa-
tion de Navier sur les trois axes de coordonnées ; il vient :

la·
-.~
p ax • 0
l .a
_ .œ.· • 0
(l) p ay
• 2
.! .!E. • _ II + ~. (a 2v + a V)
p az at ax2 ay2

La pression et la seconde de ces égalités montrent que la pression


d'état étoilée est indépendante de x et de y ; on pourra donc écrire:

p. demeure alors constant en tout point d'une ·section normale aux lignes de
courant, tout comme dans le cas d'un fluide parfait.
Larépartition de la pression d'état dans une section droite est
donc parfaitement connue dès que l'on a effectué une mesure en n'importe
quel point du contour de cette section droite.

III - LOI DE DISTRIBUTION DES VITESSES.


Considérons maintenant la dernière des équations (2). Son premier
membre ne dépend que de z et t, tandis que son second membre ne dépend que
de x, y, t.
L'égalité ne peut être satisfaite, en tout point et à tout instant,
que si chacun de ces deux membres est une fonction de t uniquement.
On peut donc écrire, d'une part

1• .!IL. • F(t)
p az
soit
..a.p • • Z • F( t) + cte

et, d'autre part

(4)
.\v. (~
a2v + aa2v2) "aV
• ôt + F(t)
y
-32-

Lafonction F(t) pourra toujours être déterminée, à partir de


l'équation (3) en écrivant les conditions aux limites dans les deux sections
terminales du courant liquide.

En résumé,à un instant donné, la pression étoilée, constante dans


une section droite, varie linéairement en fonction de l'abscisse z. Par
ailleurs, la loi de distribution des vitesses dans une section droite quel-
conque est régie par l'équation (4), que l'on reconnait comme étant l'équa-
tion de la chaleur.
Dans le cas d'un mouvement permanent, on a simplement

IV - REMARQUE CONCERNANT LES ECOULEMENTS A SURFACE LIBRE.


Bien que l'air situé au dessus de la surface libre (t) soit par-
tiellement entraîné par le liquide en mouvement, nous admettons qu'il règne
en tout point de (r) une pression normale Po, égale à la pression at~osphé­

rique ambiante.
Considérons alors un élément dr de la surface libre d'un fluide
isovolume ; la composante normale de la pression qui s'exerce sur celui-ci
est :
Pn • P
La pression caractéristique P est donc égale à Po sur toute
la surface libre.
Par ailleurs, tous les points de (r) qui appartiennent à une
même section droite (S) sont tels que

p. = P + mh • Po + œh = c te
Il en résulte immédiatement que la trace de la surface libre dans
un plan quelconque, normal aux lignes de courant, est un segment horizontal
(Fig 3).
Dans un système d'axes, choisi de telle sorte que Ox soit horizon-
tal, la pression p exercée par le fluide ambiant sur l'air atmosphérique
-33-

a pour composantes

Px • T3 • °
av
Pz • Tl =- n· ay
....
Mais comme d' apres nos hypotheses, p
.... ...
est égal et oppose'" au vecteur Po. ...
n 4e
composantes : 0, - Po' 0, il vient
fi <j : ~ p • Po un résultat déjà établi, et
(6)

"La dérivée normale de la vitesse est donc nulle en tout point de


la surface libre".

Cette propriété peut être mise à profit pour ramener l'étude d'un
écoulement présentant une surface libre à celle d'un écoulement en charge;
il suffit, en effet, d'associer au
domaine d'écoulement (T), le domai-
ne (T'), symétrique de (T) par rap-
port à la surface libre (I). (Fig 4).

v- IOTIOI DE PERTE DE CHARGE.

Nous nous proposons d'exprimer le travail effectué par les torces


de viscosité dans tout le volume
fluide (T) de longueur z2 - zl • t
contenu dans un conduit cylindrique
immobile (Fig 5).

Celui-ci est donné par l'intégrale

où j) désigne la fonction de dissi-


Fi~ 5 pation.

Dans.le cas présent, où l'on suppose


-34-

le fluide isovolume et le mouvement permanent, on a


D =n.[(:!)2+(:;)2}
Mais, compte tenu de l'identité

aa2x(v2)
2
a2v + 2 • (!!)2
= 2V.a;z ax
on peut donner à D la forme suivante

j) =n.[A(~2)-v.6vl
D'où l'expression du travail des forces de viscosité, durant le temps dt

dt'v· dt. L [~)s(n. AV). V. dS - n. ))S A(~2). dS ]


da d'signant un élément d'une section droite (S) du tube de courant consi-
déré.
La première intégrale du second membre est égale à

~. ·~\SV. dB · Q. ~.
puisque, d'après la relation (5), on a : n. 6V ·~z·
dz·
La seconde intégrale du second membre qui, d'après la formule de
Green, s'écrit:

)r V. !: · dr
est évidemment nulle puisque l'on a V =0 ou :!. 0

selon que le contour (r) de (S) se situe


sur une paroi solide fixe ou sur une sur-
face libre (Fig. 6).
Il reste donc,en définitive

(7)
t!?
d ~~=
t .Q. dz.
dP-
dt
~e mouvement étant permanent par hypothè-
se, l'énergie dissipée par frottement, du-
fig . ~ rant l'unité de temps, dans le volume (T),
a alors pour expression :
-35-

.e 1 dP·
fAW· - fA't..,
v
= œQ. ( - _ . - ) .
Tif dz
t
Or, par définition, la perte de charge entre deux sections droites
est le quotient

(8)

de l'énergie dissipée, pendant l'unité de temps, entre SI et S2 , par le


poids du fluide qui traverse l'une de ces sections pendant le même temps.
Dans le cas présent,on a :
1 dP·
fAH---.-
UT dz
.t
. dP·
soit, pU1sque dz est constant
fAH • P1·_~·
li1 lif

La perte de eharge entre les sections (Sl) et (S2) est donc meau-
rée par la différence h~ - hi des cotes atteintes dans deux tubes pieza.é-
triques reliés respéctiveaent l deux prises de pression pratiquées en n'impor-
te quels points du contour de (SI) et (S2).
latiD, on appelle perte de charge unitaire
• fAH
(10) J c-
t
la perte de charge entre deux sections droites distantes d'une longgeur unité ;
c'est un nombre sans dimension.

*'
D'apr~s la relation (9) on a

(11) j • - ~ • 1

Si l'écoulement présente une surface libre, j a'identifie à la


pente l = sin e de celle-ci.
Dans tous les cas où il n'existe pas de paroi mobile dans le daaaine

considéré, il est donc possible de remplacer ~ par sa valeur - œ. j ; en
partiCulier, l'équation de Poisson (5), qui donne la loi de répartition des Ti-
tes ses dans une section droite quelconque (S), peut s'écrire :

( 12. )
-36-

ETUDE PARTICULIERE
DE QUELQUES ECOULEMENTS CYLINDRIQUES

A - ECOULEMENTS PLANS

On appelle ainsi les écoulements qui possèdent les deux propriétés


suivantes
- Les lignes de courant restent contenues dans des plans (P) perpendiculaires
à une direction (~) ;
- La loi de répartition des vitesses est indépendante du plan (P) considéré.

Dans un système d'axes, tel que ox soit parallèle à (~), la vitesse


Va pour composantes, dansle cas le plus général:

v • v(y, z, t) ; w-w(y, z, t)

Si en outre, on a un écoulement cylindrique de direction oz, il


vient simplement :
u .. 0 w - V - Vey, z, t)

Nous nous bornerons ici à l'étude des fluides isovolumes en mouvement


permanent pour ceux-ci, nous aurons donc:
u =0 v =0 ; v - V - Vey)

Les équations (5) et (12) qui donnent la loi de répartition des vi-
tesses selon qu'il existe, ou qu'il n'existe pas, de parois mobiles dans le do-
maine considéré, se réduisent alors à :
d 2V dP~
(5') n. dy2 = dz
et :
( 12')

l - Ecoulement uniforme sur un plan incliné

Considérons un liquide s' écoùlant sous l'action des forces de pesan-


teur sur un plan incliné indéfini (TI), supposé parfaitement lisse. Lorsque le
régime permanent est établi, l'épaisseur de la couche liquide prend une valeur
constante que nous désignerons par e. L'écoulement admet une symétrie cylindri-
que d'axe ox, ox étant une horizontale du plan (TI) : il suffit donc
-37-

d'étudier ,le mouvement dans un plan y 0 Z ,OZ étant une ligne de plus
grande pente du plan (~) - (Fig. 7)
Comme la perte de charge unitaire
j est égale, ici, à la pente
l - sin e du plan (w). l'équation
(12') s'écrit

L'intégration est immédiate on


obtient ainsi

-. -
dV
dy
g.sin
~
e • y + Cl

et .
V • - s·sin
e• 2
Y + Cl. '1 + C2
ri Cj : 7 2~

Les conditions aux limites vont nous permettre de déterminer les


constantes Cl, C2. Tout d'abord sur le plan (w), soit pour y • 0 , la vi-
tesse V doit être nulle ; cela impose: C2 • o. Par ailleurs, sur la sur-
face libre, soit pour '1 • e, on a: (!!).
ay 0 ; on en déduit :

Cl _ s·sin e • e
'V

D'où, en définitive, la loi de répartition des vitesses


( 13 ) V-
S. sin
2~
e . (2e )
- y • y

Le débit unitaire q , c'est-à-dire celui qui correspond au liquide


qui s'écoule entre deux plans Pl' P2t perpendiCulaires à 0 x , et distants
d'. une longueur unité, a pour expression

q- tv. ri. dS =
~: V. dy

soit
(1 Lt) q- S· sin e·e 3
3~
-38-

II - Ecoulement uniforme entre deux plans parall~les immobiles


Désignons par
e la distance des plans (Wl), (W2) supposés indé-
finis, et choisissons un système d'axes dé coordonnées de la mani~re suivan-
te : oz. parall~le
à la direction générale de l'écoulement, est disposé à
égale dist8.llce àes àeux plans ; ox est parallale à eeux-ci - (Fi, •• ) -

La loi de répartition des


vitesses est donnée par la
relation

v III - ~~j. y2 + Cl. Y + C2

dans laquelle Ci' Ca sont


deux constantes que l'on dé-
termine en exprimant que la
vitesse est nulle pour
il vient ainsi
• 2
III 0 , C2111 .!sI. • $..
2~ ~

et
Fig s
On en déduit immédiatement l'expression du débit unitaire q, soit
(16) q -
- &.L
12V. e3

Ce débit q étant généralement une donnée du prOblème, on prétare


écrire la relation précédente sous la torme :
(16') . 12.V.q
J =- g.e 3 -

III - Ecoulement uniforme entre deux plans parall~les, l'un d'eux étant tixe,
l'autre glissant sur lui-même à la vitesse constante Vo
Cet écoulement est celui auquel nous avons eu recours pour détinir
la viscosité des tluides isovolumes - (Fig. 9) - Comme,ici, il existe une
paroi mobile qui ettectue un travail, la dittérence de charge entre deux
sections droites n'est plus égale à la déperdition d'énergie par unité de
poids. Aussi, pour déterminer la loi de répartition des vitesses, devrons-
-39-

nous utiliaer la relation (5') et non plus la relation (12').


Le syst~e d'~e habituel est
disposé de telle sorte que l'ori-
gine 0 se situe dana le plan
fixe (TI>.

La vitesse V, en un point quel-


conque M, a pour expreuion :
l dP- y2
V • li dz '"'2'" + Cl· 7 + C2
1 où Cl, C2 sont deux conetantes
que l'on exprime par les concli-
tiolUl aux limites : V • 0 , pour

'1 • 0 ; V • Vo , pour 7 • e •
I l Tient alors: _ ~,
V • V O· Z _~ dP ( )
( 17 )
e 2"· dZ e - y • y

et :
(18)

Les relations ci-dessus sont à la base de la thEorie b7dro4Jna.ique


du graissage (cf. chapitre VI).

Pour donner une signification pb7sique à la conatante ~,


d - il est
nEcessaire de considErer des plans (Tl), (T2) de diaensions finies. loua
continuerons à admettre que les résultats Etablis prEcEdemaent d...urent Ta-
lables dans ce cas, à condition toutefois que les dimensions des plans soient
très gran,ies vis-à-vis de la distance qui les sEpare.
Imaginons alors le montage expérimental suivant
Dans un réservoir (R), de très grandes dimensions, dont le fond
horizontal (Wl) est supposé parfaitement lisse, on fait coulisser une plaque
(W2), elle aussi, horizontale et partaitement lisse.
Une cloison {cl divise ce réservoir en deux compartiments dans les-
quels le fluide considéré atteint les niveaux Hl et H2 supposés constants -
(Fig. 10) -
Le plan ("2) glissant sur lui-même à la vitesse constante Vo ' il
-40-

s' établi1?, au bout d'un certain temps, un régime permanent unitorme, rEgi
par les équations (17) et (18).

Considérons les sections droites (Sl), (S2) qui passent par les
extr~ités de la plaque mobile (W2). Si, en première approximation, on
admet que pour z ~.~. , les lignes de courant sont encore parallèles au
fond, et que pour z > e, le liquide est pratiq,ueaent au repos, la loi de
répartition des pressions est sensiblement ~drostatiq,ue dans chacune des
pressions est sensiblement ~drostatique dans chacune des sections cons idE-
rées; ce qui permet d'écrire

P·l • T.iT. H1 ; P·2 • T.iT. H2

CODDIe p. varie linéairement le long de oz, on & alors


P•• A.z + B

avec
dP-
A--
dz
t désignant la longutur de la plaque (w2).

H1
~ '::li) 1
(C)
Ha (R)
(:,~)
1

1
1

lTC"a)
Vo . 1
1 e
(1\1 )
t ...
-
Fi<3: 10
Dans le cas où ia cloison(c) est supprimée, on a
dP·
soit
dz
=0 , et par suite :

V· Vo • ~

(18 ') q =
Vo.e
~
-41-

B - ECOULEMEBTS TELESCOPIQUES
Les écoulements télescopiques sont, par darinition, des écoUle-
ments cylindriques pour lesquels la vitesse V en un point quelconque ne dé-
pend que de sa distance r à un axe oz parallèle à la direction générale de
l'écoulement, il existe donc, dans ce cas, une symétrie de révolution autour
de l'axe oz.
Dans un système de coordonnées cylindriques, le vecteur vitesse a
pour composantes
, ve - 0 , V - V"ls • Ver)

L'équation générale (5), qui donne la loi de répartition de. vi-


tesses pour tous les écoulements cylindriques, s'écrit ici:

--
dP·
dz

soit
1 dP· l d dV
Yi. dz - r · dr (r· dr )

On obtient immédiatement, par intégration

--- .. -
dV
dr
1
211
dP·
dz
• r + EJ.
r

et :
(20)

Cl, C2 désignant deux constantes qui dépendent des conditions aux


limites.
Dans le cas où il n'existe pas de paroi solide dans le domaine con-
sidéré, on a
dP*
dz = - liJ. j

et par suite :

(21) V =- ~ . r 2 + Cl • Log r + C2

Quant aux expressions des composantes du tenseur de pression, elles


se réduisent ici à :
-42-

Bous allons maintenant exploiter ces résultats généraux pour trai-


ter quelques problèmes classiques.

l - Ecoulement de Poiseuille -

Cet écoulement est celui qui s'effectue à l'intérieur d'un tube cy-
lindrique de section circulaire d'axe oz, de rayon R. Dans ce cas, la constan-
te Cl qui figure dans la relation (21) est nécessairement nulle, sinon la vi-
tesse prendrait une valeur infinie sur l'axe, ce qui ne correspondrait à aucu-
ne réalité ph1'sique.
Par ailleurs, en exprimant que la vitesse est nulle à la paroi, on
obtient

D'où la loi de répartition des vitesses à l'intérieur du tube


(23) V • ~ (R 2 _ r 2 )

On en déduit immédiatement les expressions du débit Q et de la


vitesse moyenne U =~, soient:

(24) Q• fv. 1r.R


4

et :

(25) U = fv. R2

Comme la vitesse est maximale sur l'axe oz, sa "f&leur étant


V~ax =~ .R 2 , on a donc :
V
(26) U • ...!!!!
2
La relation (23) permet enc_ore le calcul des coefficients cinéti-
ques et de quantité de mouvement ; ceux-ci ont respectivement pour valeurs :
4
a =2 B=-3
Remarquons enfin que la relation (24) permet d'exprimer la perte
de charge en fonction des données habituelles ; on obtient alors la formule
-43-

de Poiseuille

(24') . 8 v.Q
J.~

L'une des méthodes peraettant la ..sure de la Tiscosité consiste


à réaliser l'écoulement du t1uide étudié dan. un tube capillaire de section
circulaire,raccordé à un réservoir de grande capacité (Fig. 11).

A l'entrée du tube, la répartition de. Tit ••ses est mal connue ;


elle ne satistait à la relation (23) qu'l une distance {f de l'entrée dont
l'ordre de grandeur est donné par la tor.ule empirique
.t' •
Ir" 0,06. Re
Le régime n'étant pu atteint das l'entrée du tube, il se pr04uit
alors une perte de charge supplémentaire dont on estime la valeur l :
U2
~ • 0,16 • 2g
Dans ces conditions, on a, d'apras l'équation de Berno~i s'n'ra-
lisée, appliquée entre"la surtace libre du réservoir et la section de sortie
du tube capillaire :

H-
U2
22g+ J •
• t +0,16.2g
U2

soit

H •
l C8'Y.Q.t + 22,:6. Q2)
'lrg Rit ..
-44-

La mesure de la viscosité V se Q
ramène donc à celle du débit
puisque R. t. H sont des caractéristiques connues du dispositif expérimental.
Habituellement. on choisit un tube capillaire très long de façon
à pouvoir écrire sensiblement

8 v. Q. t
H • 'lfg. Rit
et
v • '!t.g. Rit H
8. Q. t .

II - Ecoulement entre deux cylindres coaxiaux immobiles - (Fig. 12)


La loi de distribution des vitesses est encore donnée par l'équa-
tion (2l) ; seulement les constantes Cl, C2 doivent maintenant être telles
que la vitesse soit nulle sur le cylindre int~rieur de r~on RI , ainsi que
sur le cylindre extérieur de rayon R2 •
On en déduit :

V• p., [ Rf - r 2

et:

(30)

>\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\ \ \\\\\\ '1$\ \ \ "'\'\\'" \\ \ ,


11' • V

""\ ,\"""'" ,\ \'" \ '''' \,\",,\ < '" '''«" <«<


Fi~ : 12.
III - Ecoulement entre deux cylindres coaxiaux, l'un d'eux étant tixe. l'autre
subissant un mouvement de translation à vitesse constante
Bous supposerons que le mouvement résulte seulement du déplacement
d'un des cylindres et non plus d'une diftérence de pression entre les
-45-

sections terminales de ceux-ci.


On a alors
dP-
dz • 0

et par suite

Co~te tenu des condition. aux limites, et en admettant que c'est


le cylindre intérieur, de rayon R , qui se tranalate à la vite•• e conatan-
te V1 ' il vient :
Log-
r
(31) V• V, .(1 - Log ~2
RI
)
RI
et par suite

La force de frottement qui s'exerce, par uni té de longueur, entre


le cylindre mobile et le fluide a pour valeur :

F • 2'11' RI' 1'1. \ (:! )r • RI


1

soit
2 • 1'1. VI
F = Lo
gR2
-
RI
Pour entretenir le mouvement, il est donc néce ••aire de tournir
une pUl.ssance
2
2 'If l'l.VI
(33) v= R2
Log
RI

Il serait aisé de retrouver ce résultat en calèulant le travail


exercé, durant l'unité de temps, par les forces intérieures dans tout le
volume fluide compris entre deux sections droites distantes d'une longueur
unité.
-46-

IV - Ecoulement entre deux cylindres coaxiaux, l'un d'eux Etant fixe,


l'autre subissant une translation à vitesse constante, lorsqu'il
~xiste en outre un gradient de pression

Comme l'une des frontières de l'Ecoulement est mobile, la loi


de répartion des vitesses est donnEe par la relation (20) •
Les conditions aux limites Etant :

v • VI , pour r = RI
V • 0 , pour r • R2 ;

on en dEduit :

soit :
(34') V • V' + V"

V' dEsigDant la vitesse dinnEe par la relation (29) exprimEe en fonction


du radient de pression S?dd
z ;, V" étant la vitesse donnEe par la relation

(31) •

Les deux Ecoulements Etudiés aux par881'aphes (II) et (III) peuvent


donc être "additionnEs". Cette constatation nous permet d'Ecrire sans nou-
veau calcul l'expression du dEbit Q • Q' + Q" correspondant au cas présent,
soit

(35) Q •

Remarque
La propriété d'additivité des Ecoulements s'effectuant daDa des
domaines superposables est valable pour tous les Ecoulements cylindriques
puisque l'Equation (5) à laquelle ceux-ci doivent satisfaire est une équa-
tion linEaire.
Par contre cette propriété ne peut pas être étendue à tous les
écoulements laminaires car l'accE1Eration Y qui figure dans l'Equation
de Navier n'est pas, en gEnéral, une fonction linEaire de V.
-47-

C - CAS GENERAL

Les problèmes que nous avons traités précédemment étaient relati-


vement simples du fait que la vitesse V ne dépendait que d'une seule va-
riable : y , pour les écoulements plans; r , pour les écoulements téles-
copiques.
Dans le cas général, on a à résoudre l'équation différentielle à
deux variables :
dP·
dz

Le second membre de cette équation étant une constante, on a inté-


rêt à introduire la variable auxiliaire :

dP· ax 2 +
(36)
I.D (
\ x, y
)
=V ( x, y
)
- n1 . ~. By2
2(a + S)
+y

a, S, Y étant des paramètres arbitraires que l'on choisit au mieux, compte


tenu des particularités géométriques du contour (r) de la section droite
(8) du conduit cylindrique dans lequel s'écoule le fluide.

En substituant la fonction à la fonction V dans l'équation de


Poisson, il vient

de sorte que nous sommes amenés à résoudre un problème de Dirichlet.


Pour illustrer cette méthode sur un exemple particulièrement simple
nous allons tout d'abord reprendre l'étude de l'écoulement de Poiseuille;
puis nous traiterons deux autres problèmes classiques qui n'auraient pu être
résolus par une méthode élémentaire.

l - Ecoulement dans une conduite circulaire de r!yon R. -(Fig. 13)


Etant donné la symétrie de l'écoulement,
nous poserons ici :
1 dP· (R2 -4 r 2 )
~ -= V + Ti • dz'
soit

puisque les parois de la conduite sont


Fi<3 immobiles.
-48-

Pour r · R, on a V. 0 et par suite : 'f • 0


La fonction harmonique ~, nulle sur la fronti~re (r) de (S),
est identiquement nulle. On retrouve ainsi la loi de répartition des vi-
tesses.
(23) V = ~ .(R 2 _ r 2)

déjà établie précédemment.

II - Ecoulement dans une conduite srlindrique de aection elliptique


(Fig. 14) -

Soient a, b les demi-axes de l'ellipse (r) t nous poserons


LD ai a 2• b 2 x2 y2
"\ = V + 2v · 2 2 . (2' + "2 - 1)
(a + b ) a b
Un raisonnement analogue au préeédent conduit ima'diatement à la
relation :
(38) V=~. 2a
2

(a2+b2)
.b (1 -
2
(x2
a2
+~)1
b2

Dans le plan x 0 y t les courbes


isovitesses sont des ellipses ho-
mothetiques ; cette remarque rend
particuli~rement aisé le calcul du

~ débit Q. On trouve ainsi :


-+
(5) V G
· • 2a2b2
Q• Pv Tb v a
2 2·.· a b

D'où l'expression de la perte de


Fi9:1lt charge unitaire :
2 2
(39 ) f = 8,.. • a +b ~
gS2
2 a b
Pour a =b =R on retrouve évidemment la formule de Poiseuille

v.Q
(24') j = 811' .-
gS2
Le coefficient addimensionnel étant toujours

supérieur à 1 , on constate que, toutes conditions étant égales par ailleurs,


une conduite elliptique induit davantage de pertes de charge qu'une con-
duite circulaire de même section, résultat qu'il était facile de prévoir.
-49-

III - Ecoulement dans une conduite cllindrique de section rect!DlUl&ire


de côt's 2& et 2b - (FiS. 15) -

Le changeaent de variables qui conduit aux d'veloppement. math'-


matiques le. plus simples est ici
~ • V + ft. (x
2
- &
2
)

Dans ces conditions, la fonction ~ ,


,.~
nulle sur les côt's AB et CD,
~ ... .; --, .... .---" ~ ~ .- .... ~ .... .., .,. ..... Il prend sur les côt's oppos's BC et
. ~

-+ ~ DA des valeur. donn'es par la re-


,
QV ;, lation :
;-

4
~


;,
;-
~ · ft · (x
2 2
- a )

. lous somaes ainsi r ...n's au pro-


~
: ~ bla.e classique consistant l d'-
; ~
~ terminer la distribution d'une
]) r' ..... "",.', ,. l' ,,. " . ~A
.r fonction har.Donique l l'int'rieur
- Jj, ,Q,
- d'un rectangle eoDDaissant les va-
leurs prises par celle-ci sur le.
trontiares.·
La solution correspondant au cas pr'.ent est

(,0
\
._16sja2
_3 • v • L.
;'{~~l~
o
[ x -1 Ch[(2D+l)·~·i]
T2ii+iTI • Cos (2D+1 ) i · '2. [ _)
ch (2D+l).. '2
1
'b
avec : m· -a
On en d'duit immédiatement la loi de distribution de la vites.e V •
soit .
[.~2 _ 1 + 32 • i..[<-l)n • Cos [(2D+l).~]. _Ch_(_(2D_+_l_)._Ta~l)}
2a eh[(2D+l).~]
• j. S •
V •
ft v. m a ;t 0 <2D+l)3

• Voir par exemple : "Technique de r'solution des 'quations aux d'rifte.


partielles". par J. LEGRAS.
-50-

D'où le débit de l'écoulement:

--.
l
---
'6 La> th[(2n+l). m
21r 1).- -. 52
__
t
Q m ~ ~g~.~J~.~
m2 12 w5 0 (2n+l)5 v

et, par suite, l'expression de la perte de charge unitaire


12 m v.Q
(40)
a> th (2n+l).m'21 • g.S2
192 l \" l
l--;S·m· L
o (2n+l)5

Si on convient d'appelereb le plus grand des côtés du rectangle


considéré, on a m~ l dans ces conditions on peut écrire très 8ensibl~<

ment.

(40' )

Le tableau ci-dessous donne les valeurs du coefficient addimen-


sionnel

j
Cj •
't.Q
g:62
b
en fonction de il--
a ,pour des conduites de section elliptique et pour
des conduites de section rectangulaire.
-51-

b
m. a
C·J = j
ou v·Q
g.S2
-m1 section elliptique section rectangulaire

1 25,13 28,46
1,2 25,55 28,89
1,4 26,57 29,96
1,6 27,96 31,42
1,8 29,60 33,08
2 31,42 34,98
2,5 36,44 40,10
3 41,89 45,57
3,5 47,57 51,22
4 53,41 56,98
5 65,35 68,65
6 77,49 80,45
7 89,76 92,31
8 102,10 104,21
9 114,49 116,13
10 126,92 128,07
-52-

CHAPITRE III

ECOULEMENTS GIRATOIRES

On appelle ainsi les écoulements pour lesquels les trajectoires


sont des cercles situés dans des plans perpendiculaires à un axe fixe 0 Z

et centrés sur celui-ci.

l - EQUATIONS GENERALES DES ECOULEMENTS GIRATOIRES A SYMETRIE CYLINDRIQUE -


Les composantes de la vitesse en coordonnées cylindriques sont :
Vr =Vz = 0 Va lE V = V (r, a, z)
Mais d'après l'équation de continuité des fluides isovolumes

~Vr + laVe + l • V aV z
(1-87) r r'aa r r + -
az =0
on a ici

=0
ce qui montre que la vitesse est constante le long d'une trajectoire donnée.

L'écoulement présente donc une symétrie de révolution autour de


l'axe oz.
En admettant encore que la vitesse est indépendante de z, le mouve-
ment présentant alors également une symétrie cylindrique d'axe oz, il reste
simplement

v {~: : ~ a V(r)
Vz = 0

Dans ces conditions, les équations générales (1-86) se réduisent


....
a
l ap· V-2
=
p • ar r
ap· d 2V l
(41) -.1
P
l
r 'aë • v. (dr 2 + r
-
dV
dr
V
- -2)
r
l ap·
p . az = 0
-53-

En intégrant, par rapport à e , la seconde de ces équations,


il viBllt

P• = TI. r.

Ce résultat n'est compatible avec la première des équations (4l)


que si l'on a :
2
r. (d V + .1 • dV _!.....) = cte
dr 2 r dr r 2

On peut alors écrire

P • = K. e + f(r}

K étant une constante.

Mais dans tous les cas où les trajectoires ne sont pas interrom-
pues par des parois, la pression étoilée est une fonction uniforme ; cela
implique nécessairement

K = 0

et par suite
(42) p* =
D'après les équations (41), on peut donc écrire, en définitive
l dP* V2
p. dr =
r

et :
dV V
(44) .---=0
dr rZ
L'équation différentielle (44) s'intègre immédiatement en y fai-
'sant le changement de variable v =- r. U on obtient ainsi

(44')

Cl, Cz étant deux constantes que l'on déterminera, dans chaque cas particu-
lier, d'après les conditions aux limites.
Les équations (43) et (44') constituent les équations générales
des écoulements giratoires à symétrie cylindrique : la seconde fournit la
loi de répartition des vitesses ; la première, compte tenu de cette loi,
permet de ~.
determ~ner la fonct~on
. P* = P*()
r
-54-

Les composantes du tenseur de pression ont pour expressions

dV V
Tr , = - 1. (---
dr - -)
r

Te,z • Tr,z =0
Il apparait alors que la composante tangentielle de la pression
qui s'exerce entre les portions de fluide (1) et (II) situées de part et
d'autre d'un cylindre d'axe oz a pour

1 /'
--" 't"

~
valeur
(46) t'

et non_ pas :
=_ dV V
n(--- - -)
dr r

1
dV
1 1 =-
\ (I) J (lI) 't n. dr

\. ,/ comme une analogie superficielle avec


'- les résultats établis pour les écou-
lements cylindriques aurait pu le
fi~ : 1(; laisser supposer - (Fig. 16) -

II - ECOULEMENT D'UN FLUIDE INDEFINI A L'EXTERIEUR D'UN CYLINDRE CIRCULAIRE


ANIME D'UN MOUVEMENT DE ROTATION UNIFORME -
La vitesse ne pouvant être infinie en aucun point du fluide, la
constante Cl qui figure dans l'équation (44') est nécessair...nt Dulle.
Quant à la constante C2 , elle doit être telle que sur le cylindre de rayon R,
tournant à la vitesse angulaire wo, la vitesse soit égale à Vo = R.wo ;
cela impose

On a par suite :

• Cette loi de répartition des vitesses est analogue à celle qui correspond
au mouvement d'un fluide parfait créé par un tourbillon rectiligne indéfini
d'intensité: l = w. Vo • Ce résultat n'est dû qu'à une coincidence, les
deux phénomènes étant ~essences entièrement différentes.
-55-

En portant dans l'équation (43) l'expression de la vitesse ainsi


trouvée, il vient
dp· 2 R
dr = p. V0 .';:3
et
pV~ R2
p. = p.
0 --2 • -2
r

P~ =?: désignant la valeur de la pression étoilée à l'infini. La rota-


tion du cylindre a donc pour effet d'engendrer une dépression à l'intérieur du
fluide ; celle-ci, maximale sur le cylindre lui-même, a pour valeur :
pV o2
= -2
La force tangentielle que le fluide exercerce sur la portion de cy-
lindre comprise entre deux plans perpendiculaires à oz, et distants d'une
longueur unité, a pour expression

F = 21f • R. n. (dV
dr
_ V)
r r =R
soit

F =- - 41f n. Vo

Son moment, par rapport à l'axe oz, est

(48) r • - 4•• n.R. Vo


et, par conséquent, lui fournir une puissance

(49) W· 4 1f. n. V~
Cette puissance est entièrement dissipée par les frottements vis-
queux existant à l'intérieur de la masse fluide comprise entre deux plans
perpendiculaires à oz, et distants d'une longueur unité.

III - ECOULEMENT A L'INTERIEUR D'UN CYLINDRE CIRCULAIRE INDEFINI ANIME D'UN


MOUVEMENT DE ROTATION UNIFORME -
La vitesse en un point quelconque situé à la distancer de l'axe
est donnée par la formule générale (44') dans laquelle la constante C2 est
nécessairement nulle, sinon la vitesse serait infinie.

Comme par ailleurs, la vitesse sur le cylindre tournant doit être


égale à waR, on a donc :
-56-

ce qui montre que le liquide tourne en bloc, à la mani~re d'un solide, à


la vitesse angulaire wo. Dans ces conditions, les efforts tangentiels
sont ~videmment nuls.

IV - ECOULEMENT DE COUETTE
On appelle ainsi l'écoulement giratoire qui s'effectue entre deux
cylindres coaxiaux indéfinis, de rayons Rl' R2' animés d'un mouvement de
rotation uniforme avec des vitesses angulaires respectivement 'gales à
WI et W2 - (Fig. 17) -
D'après l'équation (44'), et compte tenu des conditions aux limi-
tes: V· Vl = Rl • WI ,pour r = Rl et V· V2 • R2 w2 , pour r • R2 ,
la vitesse en un point M situ~ à la distance r de l'axe oz a pour ex-
pression
2 2

(51) V• 2.
1(2 R
2
(W2· 2- WI.Rd·r -
RI
r
R2
• (W2 - Will
R~ - Ri
Les forces tangentielles, exerc~es par le fluide situ' à l'int'-
rieur d'un cylindre de rayon r et de hauteur unité, sur le fluide situé
à l'ext~rieur de ce cylindre, créent un couple
2 2
RI. R2
(52) r =- 4 'If. n.

dont la valeuz est ind~pendante de r. •


(,,)t
Pour maintenir constantes les vitesses
des cylindres tournants il faut exer-
cer sur ceux-ci les couples :
2 2
RI. R2
Cl • - 4w. n.(w2-wl ).
R2 -R2
2 1

C2 = + 4'1f. n.(w2- wl) •


Rf. R~
R2 _R Z
2 I

• Ce r~sultat n'est pas dû à un concours de circon8~ance8 propres au pro-


blème de Couette ; il demeure valable pour tous les ecoulements giratol.res.
". .
En effet, l' equat1.on •
fondamentale de la dynam1.que : L- d 2 e • '- , app1·1.-
~ 1. -2 "c
dt
quée à tout le fluide situé entre deux cylindres de rayons rl et r2 se
réduit ici à ~C =0 , de sorte que l'on a bien: Irll-Ir2 1.
-57-

et par conséquent, leur communiquer les puissances

Rf • R~
R2 _ R2
2 1
R2 R2
l' 2
R2 _ R2
2 1

La puissance totale fournie au système


2 2
Rl·R2

est entièrement dissipée par les frottements à l'intérieur de la masse


fluide comprise entre deux plans perpendiculaires à l'axe des cylindres,
et distants d'une longueur unité.

Comme application de cette théorie, signalons la méthode utili-


sée par Couette pour la mesure de la viscosité des liquides.

liquide étudié est disposé entre deux cylindres coaxiaux


Le
l'un de ceux-ci, généralement le cylindre intérieur, est suspendu par un
fil de torsion; l'autre est animé d'un mouvement de rotation uniforme.

Lorsque le régime permanent est établi, le cylindre intérieur,


de hauteur t ,
s'immobilise. A ce moment là, il est soumis, de la part
du fluide, à un couple :

(54) .t
égal au couple antagoniste rréé par la torsion du ril de suspension. Or,
celui-ci peut être déterminé avec précision en mesurant, par la méthode
optique de Poggendorf, l'angle dont a tourné ce cylindre du fait de la
mise en mouvement du fluide par le cylindre extérieur.
Connaissant les caractéristiques de l'appareil et la vitesse de
rotation W2 du cylindre extérieur, la relation (54) permet de tirer la
valeur de la viscosité n.
-58-

Pour réduire au maximum les causes d'erreurs dues à l'influence


du fond et de la surface libre, nn dispose, de part et d'autre du cylindre
intérieur, deux cylindres de garde (G) et (G') d'axe oz et de rayons Rl.
L'espace e = R2 - Rl compris entre les cylindres étant habituellement très
petit vis-à-vis de la hauteur l, on peut alors admettre que le cylindre
intérieur est situé tout entie~ dans une zone où l'écoulement est bien con-
forme à la théorie faite dans
le cas où les cylindres sont
indéfinis - (Fig. 18) -

Lorsque les r~ons Rl et


R2 sont très peu différents
. l'un de l'autre, le couple au-
quel est soumis le cylindre
intérieur a sensiblement pour
valeur, d'après la relation
(54)
V2
e
Sl désignant la surface la-
térale de ce cylindre.
Ce résultat approché aurait pu
être établi directement en
admettant que la force de frotte-
ment par unité de surface est
V
encore égale à n. __2 , tout
e
comme dans le cas de l'écoule-
ment entre deux plans parallè-
les, l'un étant fixé, l'autre
glissant sur lui-même à la vitesse V2 •
-59-

CHAPITRE IV

GENERALISATION DE LA NOTION DE PERTE DE CHARGE

Considérons un tube de courant, limité par des parois immobiles


(r) et admettons qu'à ses deux extrémités on puisse trouver deux domaines
à l'intérieur desquels les filets liquides sont rectilignes et parallèles

.. ..
entre eux. Soient (SI)' (S2) deux sections droites disposées dans chacun
de ces domaines; nl , n2 les normales à ces sections, orientées dans le
sens du courant - (Fig. 19)
Nous appliquerons le théorame
de l'énergie cinétique à tout
le fluide (t) compris entre
1
les sections (81) et (82) ; en
W
1 (t')
désignant par d Ec l'accroisse-
ment de l'énergie cinétique du
système durant le temps dt et
par d a' dt't, d~v les tra-
ce
vaux effectués pendant ce même
temps par les forces appliquées,
les forces de liaison et les
15 forces de viscosité, on a :
dEc • dea + det + dt"
et par suite

(55) dfv • dEc - d{a - dcé't


Explicitons chacun des termes du second membre de cette égalité

A - Calcul de dEc

Pour. une particule élémentaire de masse dm, on a :

d4Ec = 12 2
d(V ). dm •
1
2· [.. .. 2
V. dt. grad(V ) +
av 2 dt lJ •
ar-. dm
-60-

soit, puisque nous considérons un fluide isovolume en mouvement permanent


d4Ec. ! p. dt. div (V 2 • V) • dt
L'accroissement d'énergie cinétique du système consid6r6 est donc

d lV (PV2
o
2"" . :t)
v. d
t

pV 2 .... ....
2 • V n. dS

Mais comme l'intégrale correspondant à la surface latérale (r)


,. °
du tube de courant est évidemment nulle, on peut ecrl.re

(56) dEc • dt. U p~2


S2
• V. dS - )~ p~2
SI
• V. dB l
B - Calcul de dea :

Le travail des forces de pesanteur appliquées à la masse dm est

D'où l'expression du travail total des forces de pesanteur

dt: • - dt. ~~ S 1iIh. v. Ît. dB

t
qui se réduit d'ailleurs ici, à :

(57) dl{. dt. [ l:· h. V. dB -


2
lIIh. V. dB 1
C - Calcul de d 'é't :

Le travail correspondant aux forces de pression qui s'exercent sur


la surface latérale (r) du tube de courant est nul puisqu'on a V. 0 ou
p. V= 0 selon que l'élément considéré est une paroi fixe ou une surface
libre ; on a donc :
-61-

soit

Mais, comme (SI) et (S2) sont des surface planes disposées norma-
lement à un courant liquide dont les trajectoires sont rectilignes et pa-
rallèles, on a, sur chacune de celles-ci :

D'où, en définitive, le travail des forces de liaison

En portant dans l'équation (55) les expressions de dEc , d', d'ft


que nous venons d'obtenir, il vient

+ PV2).
2
V dS

La déperdition d'énergie, durant l'unité de temps, dans le volume


( t) a alors pour valeur

t:.W • Er l - E.r 2
~ , ~, désignant respectivement les débits d'énergie technique qui tra-
12
Tersent les sections (SI) et (S2)
On en déduit l'expression de la perte de charge
t:.H = t:.W
l.ilQ
entre les sections (SI) et (82), soit:

t:.H = + Q. u21_
2g.
+ Q.

S1
-62-

Notons que ce résultat aurait pu être établi directement en expri-


mant le travail des forces intérieures par l'intégrale :.

Considérons maintenant le cas où il existe des parois mobiles entre


les sections (SI) et (S2) ; durant l'unité de te~s, celles-ci échangent
avec le fluide une énergie r, que nous compterons positivement si le
fluide reçoit de l'énergie; négativement dans le cas contraire.
Les calculs précédents demeurent valables à condition d'ajouter à
l'expression (58) du travail des forces de liaison, le travail f . dt effectué
par les parois mobiles ; on écrira donc ici :

dé't • dt. [ t, P. V. dB - t,P. v. dS + r1


et, par suite :

AH =
ur
2
P + h) + a. -u )
[ (-
2g
SI
- [ (: + hl u . ~; 1
S2
+
f
lD.Q

soit encore :
(60) 1-liT-.
..... Q-.-(H-2----I)-=--r---liJ-.-Q-.-AH----,
H

H2, Hl désignant respectivement les charges dans les sections (S2). (SI).
Il apparait ainsi que l'énergie acquise par le fluide entre les
sections (SI) et (S2), durant l'unité de temps, est:

L'équation (60) peut être considérée comme une généralisation de


l'équation de Bernoulli.

• Le lecteur désireux d'effectuer ce calcul devra démontrer au préalable


les identités suivantes, valables seulement pour un fluide isovolume
,D = Tl.(
A(V:2) - (Rot y)2 - 2V. AV]
• 'le diT(çAd V2 + Rot V/\ y) - div
-63-

CHAPITRE V

METHODE DE HELE-SHAW POUR LA RESOLUTION EXPERIMEBTALE


DE L'EQUATION DE LAPLACE

Un liquide visqueux s'écoule lentement, en régime permanent, entre


deux plans parallèles très voisins (WI) et (~2), distants d'une longueur 2a ;
les autres frontières sont constituées par des cylindres quelconques dont les
génératric'eB sont perpendiculaires à ces plans.

Nous choisirons un système d'axes de coordonnées de telle sorte


que le plan Je 0 Y , parallèle aux plans ('1I'd, ('11'2), soit situé à égale dis-
tance de ceux-ci -(Fig. 20) -

Sauf dans le voisinage immédiat des frontières transTersalles de


l'écoulement, les trajectoires sont dessinées dans des plans z. cte • Avec
notre système d'axes, nous aurons donc
'\&1-0
et, par suite
Yz • 0 ;

ColDlle par hypothèse le mouvement est très lent, on est en droit de


négliger les forces d'inertie devant les autres forces qui sollicitent une
particule : forces de pression, de viscosité, de pesanteur. Cela revient à
négliger l'accélération dans l'équation de Navier (I - 71).
Enfin, les plans (wI), (W2) étant très rapprochés, on peut encore
admettre, tout au moins pour les points suffisamment éloignés des cylindres
transversaux, que les variations de vitesse sont beaucoup plus rapides dans
une dir~jon par~lèleà 0 z que dans une direction parallèle à 0 Je ou 01
Dana ces cODditioas, on a sensiblement :
"l , 6v
..........~(T(at ....... //././ .,-//",,,,,. ./J' "'i
~ Compte tenu des diverses appro-
'"
l'
ximations que nous avons été

-......-,,(1{.,) . . . . . . /-/
r...
- -/ ",."
If
fA,

.......... '"-,.",,
x. amenés à formuler, les équations
générales du mouvement se rédui-
sent à :
FÎ'3 : ~O (Vue. de,. de.!o!ou c;, au vc.r')o)
-64-

(6l)
ap·
--= a 2u
n.
ax az 2

(62)
ap· a 2v
- = n.
ay az 2
ap·
(63) -=0
az

avec
(64) au + av = 0
ax ay
20
• . ap·... ,... .
p ,et par sU1te iX:' ne depend~nt pas de z , 1 equat10n
COllllle
(6l) peut être aisément intégrée par rapport à cette variable z; on
obtient
au 1 ap·
-az • -n·• -ax • z + t(x, y}
et
ap·
u = 2n1 • ax- · z2 + z. t(x, y} + h(x, y}

Pour déterminer les fonctions f(x, y} et h(x, y}, nous écrirons


que la vitesse est nulle sur les plans (~l) et (~2), c'est-à-dire pour
z • - a et z. + a ; cela impose :
t(x, y} _ 0
et
. 1 ap· 2
h(x, y} :: - 2n· ax • a

D'où la première des relations suivantes


ap·
U• - -.
1
2n ax- • (a
2 _ z2)

v • - 2n •
1
ay
ap·
. (a 2 _ z2)
Compte tenu du tait que W et aI* sont nuls, on peut alors
az
écrire

(65') V. - 2~ • (a 2 - z2). grad.P·

Cette équation, jointe à l'équation de continuité

div V• 0
-65-

montre que la pression d'état étoilée satisfait à l'équation de Laplace


(66)· 6P • =- 0
D'après l'équation (65'), il apparait que la topographie des
lignes de courant reste inchangée, quelle que soit la cote z du plan
àana lequel OD observe l'écOulement; lorsqu'on passe d'un plan de cote
~ à un plan de cote Z2 , toutes les vitesses sont seulement multipliées
par un même facteur.

Dans un plan z = cte , la loi de distribution des vitesses est


identique à celle qui correspond à l'écoulement plan irrotationnel d'un
fluide parfait s'effectuant entre les mêmes limites. Dans ce plan, le
champ de vitesse dérive donc d'un potentiel scalaire harmonique:
(67)

Cette analogie est utilisée pour visualiser les lignes de courant


des écoulements à potentiel des vitesses·~ Les plans (~l) et (W2) sont cons-
tituées habituellement de deux glaces parfaitement planes, séparées par une
distance de l'ordre du millimètre; une série de petits orifices disposés à
l'amont permettent d'introduire un colorant de façon à matérialiser les
lignes de courant •

• Notons que ce résultat est général pour tous les écoulements, appelés
"écoulements rampants", pour lesquels l'accélération peut être considérée
comme négligeable. En effet, d'après l'équation de Navier
-+. -+
grad P = n. 6V,
on a immédiatement
, -+. ,[-+-+1
d1v. grad P • - n. d1v Rot. Rot V J
soit
6P.
= o

••p ' les problemes


arm1 .. qu , 1'1 es t '1nt'eressant d
e t ' t er par 1 a me'th0 d e de
ra1
la cuve à huile, citons entre autres
- Celui de la recherche de la loi de distribution des vitesses le long des
profilS aérOdynamiques.
- Celui de la détermination de la surface libre à l'intérieur des disuee
en terre.
-66-

Par ailleurs, la composante normale de la pression qui s'exerce


sur les plans (nI) et (n2) se réduit à :

aussi, de la mesure de la hauteur piézométrique en un point quelconque de


l'un de ces plans, la relation (67) permet de déterminer la valeur, en ce
point, du potentiel correspondant à l'écoulement, entre les mêmes frontiè-
res, d'un fluide parfait,

Une difficulté apparait cependant du fait qu'au contact des parois,


on a V =0 dans le cas d'un fluide réel, alors que l'on a seulement

~! =0 dans le cas d'un fluide parfait.

Il en résulte que si le mouvement du fluide visqueux était à poten-


tiel des vitesses dans tout le domaine étudié (1), on aurait, sur une paroi
quelconque, non seulement ~= c te , mais aussi ~ = c te , de sorte que cette pa-
roi serait une ligne le long de laquelle la fonction de potentiel complexe
~ = 'f + i lt' aurait une valeur constante, constante que l'on peut d'ailleurs
poser égale à zéro. Or, une fonction holomorphe ne peut présenter une accu-
mulation de zéro que si elle est identiquement nulle, ce qui reviendrait à
dire que tout le fluide est au repos. Devant cette contradiction, nous som-
mes amenés à admettre que l'écoulement n'est pas à potentiel des vitesses au
voisinage immédiat den cb~~acles transver3aux. comme cela était d'ailleurs
prévisible vues les anproximat~ons que nous avons dû faire pour établir les
relations (65).

Le domaine (1'), à l'intérieur duquel le mouvement est à potentiel


des vitesses est donc isolé des parois par une couche fluide à l'intérieur
de laquelle la loi de répartition des vitesses n'est pas connue, les fron-
tières (r') de l'écoulement potentiel enveloppant alors les véritables fron-
tières (r) - (Fig. 21).
Autrement dit, on ne traite pas le prOblème de l'écoulement d'un
fluide parfait autour des obstacles disposés entre les glaces de la cuve,
mais celui de l'écoulement autour d'obstacles déformés.

Cependant, l'expérience montre que l'épaisseur de la couche fluide


comprise entre (r) et (r') est habituellement de l'ordre de grandeur de
-67-

l'épaisseur 2a comprise entre les


gl aces.
• En donnant a... celle-cl.
une valeur très faible, on rend donc
négligeable l'erreur due au fait
que les conditions aux limites sont
différentes pour les fluides vis-
queux et les fluides parfaits.

• Au voisinage des singularités, l'épaisseur de cette couche fluide parasite


peut être beaucoup plus importante.
ELEMENTS D'HYDRAULIQUE INDUSTRIELLE
-69-
CHAPITRE l

THEOREME D'EULER

La plupart des développements relatifs à la dynamique du solide


ont pour base deux théorèmes fondamentaux: le théorème de l'énergie ciné-
tique et le théorème des quantités de mouvement. De même en hydraulique
appliquée, nous aurons très souvent 'recours au théorème de Bernoulli et au
théorème d'Euler. Le premier, ainsi que nous l'avons déjà fait remarquer,
n'est autre que l'adaptation du théorème de l'énergie cinétique au domaine
de laEécanique des fluides; le second, que nous démontrerons ici, ne cons-
titue également qu'une extension du théorème des quantités de mouvement.

l - THEOREME D'EULER DANS LE CAS D'UN FLUIDE QUELCONQUE EN MOUVEMENT NON


PERMANENT.

Considérons une surface fermée immobile (5), dessinée à l'inté-


rieur d'un fluide en mouvement. D'après l'équation fondamentale de la dyna-
mique, appliquée au système matériel constitué par tout le fluide contenu à
l'intérieur de la surface (S), on a, à tout instant:

--
EFe
-
EF e =E dm. Y
~

= If f t'
~
p • y. dt

désignant 'la somme des forces extérieures appliquées au système,


(t) étant le volume délimité par la surface (5).
Compte tenu de l'équation de continuité

(2 ) div ~ V + ~~ = 0

nous allons modifier l'expression de l'intégralè du second membre de Cl).


~
En explicitant y par la relation :
....
~
y
~
= i.{V.grad u)
-t' ~
+ J.
-t' ~ ~ ~ (:t aV
~
(V. gr ad v) + k. v.grad w + ct
)

on obtientt;:u: d~r:[~ :rv. gr~ u) +j.(eV. gr~ v) +k.(rV.gr~ W)+~.;%}aT


soit encore, puisque d'après l'équation (2), on a :

p. at
av = atâ (eV)~ - v.
:t ae.
3t =ata ~ ~
(ev) + V.
.
diV
~
eV
-70-

-
t Fe = + u. div

+ w• div ~ V) + a! (ev)]. d 't

div( v. ~v) + k. div( y.~V») • dT + a! l ~V.d..


En appliquant la formule d'Ostrogradski A la première 'intégrale
du second membre, il vient en définitive :
0+-
v. dm

La première intégrale de cette relation représente la somme des


quantités de mouvement qui sortiraient de la surface (5) si les conditions
d'écoulement à l'instant t demeuraient inChangées pendant l'unité de temps;
on l'appelle "débit de quantité de mouvement à travers 5".

Quant à la deuxième intégrale, elle représente la somme des quan-


tités de mouvement qui sont attachées, à l'instant t, aux points matériels
situés à l'intérieur de (5).
Le théorème d'Euler, qui traduit l'équation (3), s'énonce donc
ainsi "La somme de toutes les forces extérieures qui agissent sur les
particules fluides contenues à l'intérieur d'une surface fermée quelcon-
que (S),est 6quivalente à la somme du débit de quantité de mouvement sor-
tant de (5) et de la dérivée partielle, par rapport au temps, de la somme
des quantités dè mouvement des particules qui se trouvent à l'intérieur de
(5)".
Remarques

l - Bien que les théorèmes de Bernoulli et d'Euler découlent du


même axiome fondamental de la mécanique, ils ne sont pas équivalents. En
effet,le premier suppose que l'énergie se conserve, alors que le second
n'exige aucune clause restrictive. L'avantage du théorème d'Euler réside,
ainsi que nous le verrons, dans le fait qu'il permet la détermination des
forces globales qui agissent sur une masse fluide donnée (~) dès que l'on
connaît l'évolution de la vitesse et de la masse spécifique en chaque point
de (~), même,si à l'intérieur de celle-ci, il y a une forte déperdition
d'énergie par frottements internes. Par contre, le théorème d'Euler ne pourra
nous fournir aucun renseignement sur le détail de l'écoulement à l'intérieur
de cette masse fluide.
-7]-

2 - Rappelons que la relation (3) a été établie en considérant


une surface fixe (S) et que, par conséquent, celle-ci ne renferme pas les
mêmes points matériels à l'instant t et à l'instant t, + dt. Il est
bien évident que si l'on appliquait la relation:
+
l dm. y

au système de points matériels (n) contenus à l'intérieur d'une surface


fluide (I), on retrouverait l'équation classique de la mécanique:

IF:. d~ )\\(D)V, dm

dans laquelle l'opérateur d~ est la dérivée totale.

II - THEOREME D'EULER DANS LE CAS DES MOUVDŒBTS PERMANENTS.

Les dérivés partielles par rapport au temps étant maintenant


nulles, l'équation (3) se réduit à :

(4) l F: = \\ s V. (eV. D). dB

En mouvement permanent, la détermination des forces globales qui


agissent sur une masse fluide donnée n'exige donc que la connaissance des
vitesses tout le long de la surface qui délimite cette masse fluide.

Le théorème d'Euler sera alors particulièrement utile dans tous


les cas où l'on a af~aire à un écoulement tumultueux pour lequel il est
impossible de connaître la répartition des vitesses au sèin de celui-ci.

Considérons maintenant le système constitué par le fluide qui se


trouve contenu, à l'instant t, à l'intérieur d'un tube de courant (r) limi-
té par deux sections quelconquesSl et S2, 82 étant disposée à l'aval de SI
ces deux surfaces sont orientées de telle manière que leurs demi-normales
positives nI et n2 soient toutes deux dirigées dans le sens de l'écou-
lement. Le débit de quantité de mouvement qui traverse la paroi latérale du
-+ tube de courant (r) étant évideJIID.ent nul,
ne

t
l'éq~ation (4) s'écrit ici

l F: = V• (pV. D2) dS+ dS

-- 2
n 'l étant la demi-normale à SI, opposée à
n I' On a par suite:
-72-

(4' ) -
l Fe ==

Ce qui permet d'énoncer:

"La somme des forces ext~rieures qui sollicitent le fluide qui se trouve
contenu à l'int'rieur d'un tube de courant limit~ par deux sections (SI)
et (S2), est 'quivalente à la diff~rence w; - wT
des d~bits de quantit~8 de
mouvement qui traversent les sections (S2) et (SI)".

Dans le cas d'un filet de courant, l'~quation (4') s'~crit simple-


ment

(4")
...
l Fe - (p. dQ. Vh - (P. dQ. vh
p.4Q ~tant le d~bit massique de ce filet de courant.

III - EXPRESSION DU DEBIT DE QUANTlTE·DE MOUVEMENT TRAVERSANT UNE SURFACE


PLANE NORMALE AUX LIGNES DE COURANT a LORSQUE CELLES-CI SONT RECTILI-
GlOCS ET PARAIJ,p:I·ES ENTRE ELLES.

Le d~bit de quantit~ de mouvement, dont l'expression g~n~rale

est
il = t V. (pV. ;;:). dB

s'~crit ici ~
.w- t p

V
!
..
n. d".,

ou bien :
..w == e. ; :. t V! dB

si le fluide est isovolume.


Soient Q, le d~bit volumique à travers la section (S) ; U == ~ ,
la vitesse moyenne dans cette section. En introduisant ces grandeurs dans
la dernière expression de W, on obtient :

W== p. Q .U.
- )~SV~
·2
dS
U .S
U ~tant le vecteur, d'intensit~ U, de même direction et de mê~e sens que
la demi-normale ri à la surface plane (S).
-73-

Enfin'a en posant
B = --.)\ .V2
. 2 dS_
5-::-_
U .s
il vient
(6) ...
W • ~. p. Q. U
...
Le coëfficient sans dimension B - appelé "coëfficient de quan-
tité de mouvement" - serait égal à l'unité si le vecteur vitesse conservait
la même valeur en tout point de (5).

Lorsque les vitesses sont inégales dans (5), B est supérieur à


l'unité. En effet, en posant
V=U.(l+d,

ainsi que nous l'avons déjà fait pour démontrer que le coëfficient cinéti-
que est un nombre plus grand que l, on obtient :

La première second membre étant nulle, il reste

ce qui démontre bien la proposition annoncée.

IV - ESTIMATION DU COEFFICIENT DE QUANTITE DE MOUVEMENT LORSQUE L'ON CONNAIT


LE COEFFICIENT CINETIQUE.
L'expression du coëfficient cinétique a , dans le cas d'une surface pla
plane, normale aux trajectoires supposées rectilignes et parallèles d'un cou-

rant liqUid:.=e:t+:~ '[t3E2 , dB + iL E3 , dS 1


Dans le cas où les écarts entre la vitesse locale V et la vitesse moyen
moyenne sont faibles, E est petit; la seconde intégrale qui figure dans
l'expression de a peut alors être négligée devant la première puisque d'une
part, elle ne comporte que des termes. plus petits et que, d'autre part, ces

0<. = 1 + t
termes sont tantôt positifs, tantôt négatifs. D'où la valeur approchée de a

~ 2
3E , dB
-74-

En comparant cette express~on du coëfficient cinétique à celle du


coëfficient de quantité de mouvement, on voit que l'on peut poser:
a =1+31'7
6 =1 + n (n - Il S
.2. dS)

dans la .esure où, rappelons-le, les vitesses ne sont pas très différentes
d'un point à l'autre de la section (S). Comme en pratique, cette condition
est habituellement satisfaite, les relations (7) pourront alors être utili-
sées pour obtenir rapidement une valeur approchée de 6 lorsque a est connu ;
la réciproque donne lieu évidemment à une estimation moins précise.

Exemple de calcul des coëfficients a ( 13

Considérons un fluide visqueux isovolume en régime permanent, la-


minaire, dans une conduite circulaire très longue, de rayon R, d'axe (6).
1& loi de distribution des vitesses dans la conduite est :

r2
v = VM • (1 - - )
R2

r étant la distance à l'axe (6) du point où la vitesse e~t V V dési-


M
gnant la vitesse sur cet axe. On en déduit immédiatement :

U= VM
2
It
6=-
3

a =2
On constate que, dans ce cas particulier, les relations (7) sont
rigoureusement exactes.

v - THEOREME D'EULER DANS LE CAS D'UN TUBE DE COURANT LIMITE PAR DEUX SECTIONS
(SI), (S2) DISPOSEES KORMALEMENT AUX TRAJECTOIRES DANS LES REGIONS OU
CELLES-CI SONT RECTILIGNES ET PARALLELES.
Le fluide étant supposé isovolume et le mouvement permanent,
l'équation (4'), valable pour un tube de courant quelconque se réduit ici à

(8) Fe = 62· p.
~
Q. U2 - SI· p. Q. Ul
-
-7'j-

Cette relation généralise la


relation (4") établie dans le
cas d'un filet de courant.

VI - EQUATION DES MOMENTS.


L'équation générale (3)-ou celles qui en sont dérivées - doit
être considérée comme une identité entre deux torseurs. On admettra alors,
sans démonstration, que l'on est en droit d'écrire aussi:

(9) 1\C,(~) (h;) = ~~} tV(PV. Tt}dB +~:} :t l v. dm


-76-

CHAPITRE II

APPLICATIONS DU THEOREME D'EULER

Sans présenter de difficultés particulières, l'application du théorè-


me d'Euler nécessite un minimum d'attention. Nous rappelerons tout d'abord quel-
ques principes évidents que les débutants ont néanmoins tendance à ignorer.

1) Le système fluide (T) auquel on applique le théorème, doit être


défini sansambiguité.

2) Dans le bilan des forces extérieures, on doit distinguer

a) Les forces massiques appliquées au fluide (T)


b) Les forces de pression exercées sur ce fluide par le milieu
extérieur, fluide ou solide, à travers les divers éléments
de la surface (S) qui délimite le domaine (T) •

l - REMARQUES CONCERNANT LES DIFFERENTES MANIERES D'EXPLICITER LES FORCES


EXTERIEURES

D' après ce qui précède, la somme des forces extérieures a pour expres-
Sion

( 10) +

p'désignarr la pression absolue, s'exercant


sur l'élément dS orienté par la demi normale
-r -r
n extérieure à (S) ; F désignant le champ
-r -r
de force massique (F = - g.k dans le cas du
champ de la pesanteur).

Si Po désigne une pression de référence, habituellement la pression


-r -r
atmosphérique, on définit la pression relative p (M, n, t) par la relation:
r
-r -r -r -r -r
p(M, n, t) = p .n + p (M, n, t)
o r
-77-

En substituant dans (JO), il vient


.....
( 11) L Fe. = - ~~:;;, lll,~, t) . ds + t(·f.d~
.....
puisque l'intégrale
~~
ment nulle. D'où la proposition suivante
&
Po'
, où Po est une constante, est identique-
n, • d5
"Tous les calculs relatifs aux for-
ces de surface peuvent être effectués en prenant seulement en compte la pression
relative" •

Dans le cas d'un fluide isovolume, soumis à un champ de force massique


dérivant d'un potentiel U, F - gr~d U, on a parfois intérêt à introduire la pres-
sion étoilée
~* ~ ~ ~ ~
P (M, n, t) = p (M, n, t) - P. U . n

En particulier, si F se réduit au champ de la pesanteur, on a


~ ~ ~ ~ ~
P (M, n, t) = p(M, n, t) +w h.n (w-pg)

En substituant dans (10), il vient

=
soit

~\ p. (M, -V\. , t ) . d5
--+
(12) =
5
puisque, d'après la formule du gradient, on a :

~~.U . -;t. d ~ = 1t~


"Le bilan des forces extérieures peut donc être effectué en faisant abstraction
U . d ~
des forces massiques, mais à condition de ne prendre en compte dans les forces
de surface, que celles qui sont liées à la pression étoilée".

Cette remarque ne présente un intérêt que dans le cas des systèmes


en charge.

~
Le théorème d'Euler est souvent utilisé pour déterminer la force R
que le fluide exerce sur une portion (E) de la surface (5).
-78-

Dans ce cas, la somme des forces extérieures s'explicite ainsi

(13) = + (( - ~. d5
J) l~-t)
le signe "moins" devant Rprovenant du fait que dans le bilan des forces exté-
rieures, on doit prendre en compte l'action de la paroi sur le fluide, égale et
.opposée à l'action R du fluide sur cette paroi.

Dans le cas d'lm fluide isovolume, soumis à un champ de force dérivant


d'lm potentiel U, on peut écrire :

= + (( - -;. d~ +
)) (5-r)

= + +

+ ~ -~. dS
I~(~-I.)
+ t t·U.ït.d~

soit
---.
~\
~ --+
( 14) r.. Fe = - R* + - p' dS
(~ -t)

-R-
en posant

tt.U~.d'
---+
(14' ) R = + 1

étant la résultante des pressions statiques s'exerçant


sur l'élément de paroi (E).

Pour exprimer la somme des forces extérieures, on a donc la possibilité


de recourir à l'artifice suivant

- On fait abstraction des forces massiques.


- On évalue les forces de surface sur (S-E) en ne prenant en compte
que les pressionsétoiléeâ.
- L'application du théorème fournit, dans ces conditions, l'expression
+*
de la résultante dynamique R .
-79-

R-
RS = J
~t
- On obtient la résultante R en ajoutant à

P U.;.dS
. ~ (( _
a pour expreSSlOn RS = ))z: -wh.n.dS
~
la poussée statique
qui, dans le cas où le champ de force est celui de la pesanteur,

Nous allons donner maintenant quelques exemples d'application de ce


théorème.

II - PERTE DE CHARGE DUE A UN ELARGISSEMENT BRUSQUE : FORMULE DE BORDA

Considérons deux conduites cylindriques parallèles, de sections diffé-


rentes S) et S2, disposées l'une à la suite de l'autre sans raccordement progres-
sif. Un liquide s'écoule
en mouvement permanent dans
le sens où il se produit
un élargissement.
Après la section de raccor-
dement (S), la veine fluide
s'épanouit dans la conduite
de grande section. L'écou-
1ement correspondant, très
perturbé, ne redevient ré-
gulier qu'à une certaine
distance t après le change-
ment de section. On consta-
te également que la veine
liquide, avant d'occuper
la pleine section (S2) ;
est bordée latéralement
par une zone tourbi11on-
naire (~) dans laquelle les particules fluides ne sont pratiquement pas ent rainées
vers l'aval.
Nous nous proposons de calculer la perte de charge ~H entre la section
(S) et la section (S') au-delà de laquelle l'écoulement est régulier dans la con-
duite de section S2'

Comme dans ces deux sections, les filets liquides sont recti lignes et parallèles
2 ~
entre eux, on a, par définition : 0(,\ U" - O(~ U.z..
= +
~~
-80-

Nous cherchonsà exprimer Pl *- P 2* en fonction des données cinémati-


et U = ~ pour cela, nous aurons recours au théorème d'Euler
2 S2
appliqué au système constitué par tout le fluide contenu entre les sections (S)
et (S'). D'après l'équation (8), on a ~c~

+
(8) = ~ Fe

soit, en projection sur un axe XIX parallèle aux conduites

+
(8') = (~ F )
e x

Nous expliciterons le second membre en faisant abstraction des forces de pesan-


teur et en introduisant les pressions étoilées dans l'avaluation des forces de sur-
face.(remarque (2) du chapitre r). Nous distinguerons:

- L'action du fluide situé dans la conduite amont: Pl* ,Sl.n


+
l
La réaction de la cloison annulaire abcd, d'aire S2-S1' Pour exprimer celle-ci,
nous remarquerons que dans 1 a zone tourbillonnaire (~), le mouvement est extrême-
ment lent, surtout au voisinage de la cloison abcd. On admet que le fluide est
au repos et, par suite, que la pression étoilée est constante le long de cette
cloison. Par raison de continuité la valeur de cette constante est égale à P~.
~ +
D'où la réaction de la cloison annulaire abcd : Pl,(S2-S1).nl·

Pour l'ensemble de la section (S), on a donc simplement

- L'action du fluide situé à l'aval dela section (S') :

- La réaction de la paroi latérale du tronçon de conduite compris entre (S) et


(S'). Comme nous écrivons l'équation d'Euler en projection sur l'axe ox, nous
n'avons à prendre en compte que la composante tangentielle des forces de pres-
sion. Or celle-ci est certainement très faible puisque les vitesses sont elles
même très faibles dans la quasi totalité du domaine tourbillonnaire (~) ; nous
la négligerons.

En définitive, nous aurons sensiblement

et, d'après (8') :


2 P~ - p*
P.(S2· U2 - SI'U 1'U 2) = 1 2
-3]-

D'où l'expression de la perte de charge:

(15)

En adlnettant que 1 es coefficients a), 8), a 2 , 8 sont tous égaux à


Z
l'unité, on obtient la formule approchée due à Belanger :
(U -U )
I 2
(16) ~H =
2g
S2 U
que l'on peut encore écri re, en posant k = - = - I> ]
S] U2

1
U2 U2
1 2
(16' ) lIH ( l - -). - = (k-l) 2.
k Zg 2g

L'expérience montre que la formule (16) fournit des valeurs de ~H

trop faibles. Certains auteurs lui ajoutent w~ terffie correctif. En particulier


Borda propose la formule :

1
(17) ~H = + "9
que l'on peut cri tic'119:r 1101'.r les raisons ,g'lhrantes

1) ~H ne se réduit pas à zéro pour U) = UZ .


1
u2Z
Z) Pour U »> U ' le terme empirique n'apporte pratiquement aucune cor-
l Z 9' 2g
rection à la formule de Be1anger.

On peut donner une autre expression au terme correctif à apporter à


la formule de Belanger en tirant profit de la formule (15) qui donne une valeur
plus exacte de ~H.

Dans ces conditions, on sait que l'on a, avec une bonne approximation

En portant ces expression de al' 8 1 , a 2 , 8Z dans (15), on obtient

Zn)
(15' ) ~H = + (3 n --
1 k

Dans le cas où l'élargissement brusque est précédé d'un tronçon de conduite suf-
fisamment long, la répartition des vitesses dans la section de raccordement (S)
est encore pratiquement identique à celle que l'on observe en régime uniforme
-82-

dans ce ~~~~C8~, La valeur de a] et, par suite, celle de n) peuvent donc être
considér~~s comme connues. Par contre, il n'est pas possible de prévoir la va-
leur du c:Jefficient n par des considérations théoriques. L'expérience a prouvé
2
qu'il est t~ès largement supérieur à nI'

Mais l'examen de la formule (15') montre que le coefficient Ïi., n! intervient pas
...
d'une facon déterminante dan81~express2on du terme correctif:

Nous pour~cns alors, sans commettre une erreur importante, admettre d'une façon
tout à fait arbitraire que n
2
est lié à n] par la relation •

Dans ces conditions, l'équation (15') se simplifie et s'écrit

t,H =

Si on ne dispose pas des données nécessaires au calcul précis du coefficient


cinétique al' on peut donner à celui-ci la valeur moyenne généralement admise
dans le cas des conduites industrielles à section circulaire, soit al • l,OS ;
à cette valeur de al' il correspond la formule

2
1 U]
t,H = + 0,05 (1 - k)'2g

Dans le cas où une conduite de section Sdébouche directement dans


un bassin de grandes dimensions, les développements précédents restent valables
on remplacera alors D2 par zéro dans chacune des relations déjà trouvées,

A ce moment là, la formule (18)foumit une valeur de la perte de charge rigou-


reusement égale à la perte de charge exacte donnée par la formule (15), soit:

\. 19)

* Pour les valeurs de k légèrement supérieures à l'unité, on trouve ainsi qu~


n~ et n sont du même ordre de grandeur, n étant néanmoins supérieur à n) ;
j 2
ce qui est conforme à la réalité, Par contre, pour les grande valeurs de k,
l'hypothèse selon laquelle n = kn] n'a évidemment aucun sens, Mais en ce qu~
2
nous concerne, ici, cela ne porte pratiquement pas à conséquence puisqu'à ce
~oment là, n2 n 1 est négllgeable
. d evant n
j ,
11 k
-83-

L'énergie cinétique du fluide qui arrive dans le bassin se trouve entièrement


dissipée à l'intérieur de celui-ci.

Nous montrerons dans le cours de "Machines hydrauliques" que l'on peut récupér'_ <

partiellement cette énergie en disposant à l'extrémité de la conduite un diver-


gent très progressif, appelé "diffuseur".

III -AJUTAGE CYLINDRIQUE RENTRANT OU AJUTAGE DE ]30RDA

Considérons un réservoir (R) de grandes dimensions contenant un li-


quide maintenu à un niveau
constant, et à l'int€rieu=
duquel débouche un tube cy-
lindrique horizontal (T) dont
H
(T) la section n'est pas néces-
sairement un cercle.
Afin que la veine liquide qUI

s'échappe du bassin n'ait


qu'une ligne de contact bvec
le tube, l'extré~it,--: a'17,.mt de
celui-C1 est bise~~r~~.

Nous supposerons qu~ la char-


ge H, mesurée au-dessus de
l'axe de l'ajutage, est asse.'
grande pour que le jet soit suffisamment tendu et, qu'ainsi, il puisse sortir li-
brement de l'ajutage sans en toucherles parois. Dans ces conditions, l'expérien-
ce montre qu'il existe, très près de l'extrémité amont de l'ajutage, une section
verticale, d'aire Sc'

On pose :
S
c
= C •S
c

S étant l'aire de la section extérieure du tube cylindrique,


Cc étant le coefficient de contraction.

Pour calculer Cc, nous appliqueronsle théorème d'Euler au système


(,) constitué par tout le fluide compris entre la surface libre(SA) et la section
contractée (Sc),

On a :
-+ -+
(S. p. Q. U) S LF
e
c
- 84-

et, en prs'js.;:::..on su:'va..."1t l'axe x'x du cylindre

~
~
.:.0.[
- c
= CL +Fe ) x
+
puisque la vitesse Us ' très petite du fait des grandes dimensions du réservoir,
A
est en outre sensiblement dirigée selon une normale à l'axe de projection.
En remp:açant dans cette dernière équation Q par sa valeur en fonction de la
d?ns la section contractée, soit Q = C .S.U , i l vient :
c c c

2
S .C .p.S.U
ccc
= (L Fe )x

Appliqucns maintenant le théorème de bé:l.i;()ul' i entre les sections (SA) et (Sc')


en négligeant les pertes de charge, celles-ci étant effectivement très faibles
puisque la veir:e liquide va en se rétrécissant règulièrement de l'amont vers
l'av8.1.
La relation a~ns~ obtenue
U 2
c
(20) H = (l
C

Tg

nous permet alors de mettre l'équation d'Euler sous la forme

. sc +
2.-.C .w.S.H = (L F )
(l c e x
C

Faisons maintenant le bilan des forces extérieures appliquées au sys-


tème Cr).
Comme ce système n'est pas entièrement en charge, on n'a pas intérêt à introduire
les pression étoilées.

Tout d'abord, les forces volumiques qui se réduisent ici aux forces
de pesanteur, ontune projection nulle suivant l'axe horizontal x'x.

Parmi les forces de surface, nous distinguerons:

Les efforts exercés sur les surfaces terminales (SA) et (SC)


- La réaction de la paroi externe du tube cylindrique ;
- La réaction des parois du bassin

Comme par hypothèse, la section du cylindre et, par suite, la section


contractée ont des dimensions relativement faibles vis-à-vis de H, on peut admet-
tre qu'en tout point de (SC) la pression est constante et égale à la pression
-85-

atmosphérique puisque son contour est en contact avec l'atmosphère. Etant donné
que nous prendons conventionnellement la pression atmosphérique comme origine
pour mesurer les pressions, nous n'aurons donc pas à faire intervenir les forces
qui s'exercent sur la surface (Sc). Pour la même raison, nous n'avons pas, non
plus, à faire intervenir les forces qui s'exercent sur la surface libre (SA)'

Le long de la paroi extérieure du cylindre, les vitesses sont très fai-


bles. Il en est de même, par suite, des actions tangentielles entre le fluide
contenu dans le réservoir et le cylindre. Les poussées exercées par celui-ci sont
alors pratiquement des poussées normales dont les projections sont nulles sur
l'axe x' x.
.... "'.-+-
Il nous reste encore à evaluer la react~on FR des parois du réservoir.
Pour cela, nous admettrons que le long de ces parois, les vitesses dues à l'appel
créé par l'ajutage, sont assez faibles pour que l'on puisse considérer que la
répartition des pressions est hydrostatique. (L'expérience montre que cette hypo-
thèse est bien justifiée dès que le tube cylindrique pénètre dans le réservoir
d'une longueur au moins égale à une fois et demi son diamètre).

Pour calculer cette réaction FR' nous lui ajouterons la réaction fictive FL
d'une surface quelconque (L), ayant même contour que l'orifice dans lequel on a
introduit l'ajutage et sur laquelle s'exercerait une poussée hydrostatique sous
la charge H.

Le système de forces FR + FI ainsi constitué est équivalent à la réaction d'un


-+
réservoir contenant un fluide au repos, laquelle est égale et opposée au poids TI

de ce fluide. En projection sur l'axe horizontal XIX, on a alors:

= 0

Or la projection horizontale des actions hydrostatiques sollicitant une surface


quelconque est égale à la poussée qui s'exercerait sur la section droite d'un
cylindre ayant le même contour que la surface considérée. En projection sur l'axe
x' x, on a donc

- (D.S.R

et,par suite
-+
(H )
e
x

L'équation d'Euler s'écrit donc, en définitive

S
2.~ .C .w.S.R w.S.R
Ct C
C
-86-

D'où l'on tire*


a
(21)
c
28c

Le débit de l'ajutage a pour valeur

Q = C • S. U
c c

soit, d'après (20) et (21)


va::
Q = 26 c . S. V2gH
c
Le coefficient de débit a donc pour expression
Va
(22) C
q
= 2i3c
c

Sa valeur est très légèrement supérieure à 0,5. En effet, le rapport

a - 1
c
= 1 + est très voisin de l'unité du fait que le coefficient cinéti-
6
que ae est lui même sensiblement égal à 1.

L'expérience montre que Cq est de l'ordre de 0,503.

En pratique, on retient

(23) Cc = Cq = 0 , 5

IV - ACTION D'UN FLUIDE EN MOUVEMENT SUR UN COUDE DE CONDUITE.

Considérons deux tronçons de conduites rectilignes (T ),(T ) raccordées


1 2
par un coude (C).

* Pour tout autre ajutage, le coefficient- de contraction serait supérieur à cet-


te valeur. En effet, pour tout autre type d'ajutage, les vitesses ne sont pas
négligeables le long de la paroi entourant l'orifice, de sorte que les pressions
au voisinage de celui-ci seraient inférieures à celles qui correspondent à la
répartition hydrostatique. La réaction du bassin, en projection sur l'axe x'x,
a
ayant alors une valeur supérieure à w.S.H, on aurait bien C > --2 .
c S
-87-

Nous nous proposons d'exprimer la ré-


sultante R des forces exercées par le
fluide en mouvement sur le coude (C)
dans l'hypothèse où on admet que dans
les sections d'entrée (SI) et de sortie
(S2) de celui-ci, les filets liquides
sont rectilignes et parallèles.

Le système auquel nous appliquerons le


théorème d'Euler est le tube de courant
délimité par les parois intérieures du
coude et terminé par les deux sections
droites (SI) et (S2)'

Les forces extérieures appliquées sont :

- La résultante des forces de pesanteur : - p .1J. k, '\al' étant le volume intérieur


-+
du coude, k le vecteur unitaire vertical dirigé vers le haut.
-+
- L'action du fluide sur le coude : - R ;

- Les poussées exercées sur les sections (SI) et (S2) par le fluide extérieur
-+ -+
au système: PI,SI.nI et - P2,S2.n2 ' Pl et P2 désignant les pressions qui rè-
gnent aux centres de gravité des sections (SI) et (S2)'

D'où l'équation d'Euler:

::

et, par suite, l'expression de R:

Cette égalité exprime l'équivalence de deux systèmes de vecteurs. Elle


peut donc être utilisée pour calculer le moment des forces qui sollicitent le
-+
coude. Mais il convient de remarquer que les vecteurs tels que S.p.Q.U.n et
-+
p.S.n, bien que colinéaires ,n'est pas rigoureusement le même point d'application.

v- ACTION D'UN JET SUR UN OBSTACLE.

Considérons un jet cylindrique, horizontal·, de section S, 1SSU, par

* Cela suppose, évidemment, que la tuyère est alimentée sous une très grande
charge H.
-88-

exemple, d'une tuyère convenablement profilée.


Soit Q le débit du jet, U la vitesse moyenne de celui-ci dans la section de sor-
tie (S) de la tuyère.
-+
On se propose de calculer la résultante R des forces de pression que le fluide
exerce sur un obstacle disposé sur le trajet du jet ; les obstacles que nous con-
sidérons ici sont des cylindres dont les génératrices sont verticales.

Le fluide qui sort de la tuyère s'étale sur la plaque dont les dimensions

(z: ) .....
Vue. de. de.&ftu$

x.'
------
(S) -
n

sont supposées grandes vis-à-vis du diamètre du jet ; on peut alors admettre que
les lignes de courant au voisinage du contour de la plaque sont parallèles à
celle-ci.

Soit e , l'angle formé par la normale ~ à la plaque et l'axe x'x du jet.


Ecrivons l'équation d'Euler, appliquée à toute la masse fluide (T) comprise entre
la section (S) et la surface cylindrique (I) dont les génératrices, normales à la
plaque, s'appuient sur le contour de celle-ci.

-+ ~ • •
normale n a la plaque, ~1 reste s~mplement
---+
- S.p.Q.U.cos e= (F )
e n

puisque le champ de vitesse V2 est pratiquement parallèle à la plaque.


-+
Par ailleurs, la somme des forces extérieures, en projection sur la direction n,
-+
se réduit à la composante - R de la réaction - R de la plaque sur le fluide.
n

D'où la composante normale des forces de pressions exercées par le fluide sur la
plaque
(25) R
n
= S.p.Q.U.cos e
-+
Remarquons que dans l'hypothèse d'un fluide parfait, la résultante R
coinciderait avec la composante R calculée ci-dessus puisque dans ce cas, il ne
n
-89-

saurait y avoir d'action tangentielle entre le fluide et la plaque.

Lorsque la plaque est disposée normalement au jet, on a :

Rn = S.p.Q.U
_ U2
-2S.w.S·
2g
ou encore
2S
Rn = . w. S. R
R, désignant la charge au-dessus de la tuyère dont nous avons supposé le rende-
ment égal à l'unité.

Comme w.S.R représente la poussée statique qui s'exercerait sur la pla-


que si celle-ci était fixée contre la tuyère, on constate que l'effort à exercer
pour approcher un tel obturateur d'un orifice qui débite est sensiblement* le dou-
ble de celui qu'il faudrait exercer pour maintenir l'obturateur plaqué contre
l'orifice.

La plaque cylindrique présente maintenant une double courbure, de sorte


que l'eau est renvoyée, suivant une direction sensiblement parallèle et opposée
à celle du jet.
Nous admettrons ici que les pertes de
charge sont négligeables et que les li-
{T) 1 gnes de courant restent planes et hori-

~~-------------~~- zontales. Dans ces conditions, pour


chaque filet de courant, le module du
/1(5) 1
vecteur vitesse à la sortie de la pla-
I(z:.) que a la même valeur qu'à la sortie
de la tuyère.

Après la déviation, le jet a donc la même section, la même vitesse moyenne et le


même coefficient de quantité de mouvement qu'à la sortie de la tuyère.

Un raisonnement identique à celui du paragraphe précédent permet le


calcul de la composante suivant x'x de l'action Rdu jet sur la plaque, soit:

(26) R, = 2S.p.Q.U
x x

* si la tuyère est convenablement profilée, les coefficients a et S sont sensi-


blement égaux à l'unité; il en est de même, par suite, du rapport a/S.
-90-

On suppose maintenant que l'obstacle est animé d'un mouvement de trans-


lation uniforme, de vitesse v, parallèlement à l'axe du jet x'x. Le mouvement
n'estdonc plus permanent. Cependant, on peut appliquer les résultats précédents,
établis dans le cas d'un mouvement permanent, à condition de choisir un système
d'axes de référence attaché à l'obstacle mobile. Les relations (25) et (26) res-
tent donc valables à condition d'y faire figurer les grandeurs relatives; il
vient donc:

(25 ') , pour une plaque plane

et

(26 ')
R,
x x
= 2S r .p.S.(U-v) 2 , pour un auget

S désignant le coefficient relatif de quantité de mouvement, dont l'expression


r
est :
))S lv--uf.dS
(U-v)2.S

soit
U 2
Sr = 1 + (8-1). (U-)

On peut alors calculer la puissance transmise à l'obstacle par le jet.


Dans le cas d'un auget, celle-ci a pour expression

T= R ,
x x
• v = 28 .p.S.(U-v)
r
2
.v

A la sortie de la tuyère, la puissance du jet est


3
([) U
~ = a.p.S. '2

le rendement de la transformation de l'énergie hydraulique en énergie mécanique


est, dans ce cas :
48 2
r (U-v) .v
n = a J
U
U
Il est maxima pour v =
l+a
2
. 3

soit sensiblement pour

v =U
3
-91-

Sa \Sleur correspondante es t = (1 _ a-l) 16


4 27

soit sensiblement

16
= TI

Ce résultat n'est pas en contradiction avec l'hypothèse selon laquelle la dévia-


tion ne s'accompagne d'aucune perte d'énergie; en effet, si l'on veut retrouver
l'énergie du jet à la sortie de la tuyère, il est bien évident qu'à l'énergie
transmise à la plaque, il convient encore d'ajouter l'énergie cinétique résiduelle
dufluide à la sortie de l'auget ainsi que l'énergie cinétique du fluide qui, bien
que sortant de la tuyère, n'atteint pas cet auget.
Dans le cas où on prend a = 13 = 1, ces énergies, par unité de temps, ont pour
valeurs

tf sortie = 21 p.S. (U-v) (U-2v)


2

~ route =
1
2 p.S.U .v
2

, ,of(
de sorte que 1 on a b~en

f plaque + r ,+
sort~e
~ route

si a n'est pas égal à l'unité, l'évaluation de ~sort' ~e


et de ~ rou t e nécessite

des précautions identiques à celles qu'on a dû prendre pour calculer 13 '


r

d) Cas d'une route Pelton


----------------------
La transformation de l'énergie d'un jet en énergie mécanique est utili-
sée dans les turbines hydrauliques du type "Pelton". Cette machine est essentiel-
lement constituée d'une roue sur la périphérie de laquelle est disposé un grand
nombre d'augets. Le jet issu d'un injecteur, et dirigé tangentiellement à la roue,

~ jet
16
Pour v = U
3
,on a if plaque 27

~sortie
2
27 'f jet
Troute
9
27
T jet
-92-

communique à celle-ci un mouvement de rotation au cours duquel un auget se subs-


titue à un autre.
Chaque auget ne travaillant qu'un court
instant avant d'être remplacé par un autre,
le mouvement n'est pas permanent, aussi bien
par rapport à des axes fixes qu'à des axes
mobiles.
Il est seulement permanent en moyenne, par
rapport à des axes fixes, lorsque la roue
tourne à vitesse constante. Ce mouvement
discontinu devient périodique et se rappro-
che d'autant plus d'un mouvement permanent
que la roue comporte un plus grand nombre d'augets.
Dans le cas d'un nombre infini d'augets, ce mouvement serait effectivement perma-
nent.
C'est dans cette hypothèse que nous nous placerons pour calculer, en première ap-
proximation, l'effort transmis à la roue.
La topographie de l'écoulement étant alors invariable, c'est donc la totalité du
débit Q qui atteint les augets et qui se trouve ainsi déviée.
Dans ces conditions, on peut encore avoir recours aux formules (25) et (26), mais
à condition toutefois de n'y faire figurer comme grandeur relative, que la vites-
se du jet par rapport à la vitesse périphérique de la roue; le débit à faire in-
tervenir ici étant le débit absolu et non plus le débit relatif comme cela était
le cas lorsque nous avions imaginé un auget isolé fuyant devant le jet.
Si l'on admet encore que la déviation imprimée au jet est rigoureusement égale à
180 0 , l'effort tangentiel transmis à la roue a alors pour expression:

Rt = 2.S.p.Q.(U-v)

On en déduit la puissance développée par la turbine, soit

if = 2. S. p . Q( u-v) . v
Elle est maximum pour v = 2U et a pour valeur

2
~max = S.P.Q.u
2

Cette puissance serait exactement égale à celle du jet à la sortie de l'injecteur


si l'on avait a = S = 1. Elle lui est inférieure malgré toutes les hypothèses sim-
plificatrices que nous avons formulées (fluide parfait, nombre infini d'augets,
déviation de 180°) lorsque la répartition des vitesses dans le jet ne peut être
-93-

considérée comme uniforme: cela provient du fait que dans ces conditions, il
est impossible d'annuler complètement l'énergie cinétique du fluide à la sortie
des augets.
En réalité, le rendement max~mum d'une turbine Pe1ton est de l'ordre de 0,92. Il
est d'ailleurs obtenu pour une vitesse périphérique de la roue légèrement infé-
rieure à la moitié de celle du jet.
-94-

CHAP l TRE II l

PERTES DE CHARGES
DANS LE CAS DES FLUIDES ISOVOLUMES

A - GENERALI TE S

l - EXPRESSION GENERALE DE LA PERTE DE CHARGE.

Nous nous proposons, en ne faisant appel qu'à des considérations d'ana-


lyse dimensionnelle, de déterminer la forme de l'expression qui donne la perte de
charge ~ à la traversée d'un ouvrage quelconque. Pour cela, il convient de recen-
ser tous les facteurs dont dépend cette perte de charge. Or, il est bien évident
que t.H dépend :

- de l'ouvrage considéré
- de la nature du fluide
- des forces appliquées à celui-ci
- du débit qui traverse l'ouvrage.

L'ouvrage est défini, d'une part, par sa forme géométrique et d'autre


part, par la longueur caractéristique D d'un quelconque de ses éléments.
La rugosité des parois est prise en compte dans la définition de la forme géomé-
trique. Nous dirons que deux ouvrages sont de même type s'ils sont géométriquement
semblables, c'est-à-dire si toutes les dimensions homologues de ceux-ci, y compris
celles des aspérités des parois, sont dans le même rapport de similitude.

Le fluide isovolume est caractérisé par sa masse volumique p et par l'un


ou l'autre de ses coefficients de viscosité n et v = ~p ; on convient de choisir
le coefficient de viscosité cinématique v.

Dans le cas habituel où les forces massiques se réduisent aux forces de


pesanteur, celles-ci sont caractérisées par la valeur g de l'accélération de la pe-
santeur qui règne au lieu de l'expérience.

Enfin le débit qui traverse l'ouvrage peut être aussi bien défini par
la vitesse moyenne U dans une section caractéristique de celui-ci.

La perte de charge, à la traversée d'un ouvrage quelconque peut donc être


exprimée par la relation :
-95-

(27) ~H = F(D,p,v,g,U)

la forme de la fonction F ne dépendant que du type de l r uuvrage.


En admettant que cette fonction F est développable en série de manomes, nous
écrirons
À r n (5 ct>
(27' ) ~H L A.D .p .v .g .U

Les équations de dimensions des différentes grandeurs Toi figurent dans cette
égali té sont

I~HI =L M.L- 3

Ivl = L2 .T- 1

Les monomes qui figurent dans le second membre de l'égalité (27') ont alors pour
équations de dimensions :

avec
x = r

{ y =
z = - n
), - 3
-
r

2
+ 2 n +
G - ct>
0 + ct>

Ces monomes devant avo~r la même équation de dimeur-:jons que lIH, il en résulte les 3
conditions suivantes

o = r

{ o
À-3r+2n+a+~

n - 20- ct>

On constate tout d'abord que la masse volumique n8 ; L[:,dH, pas directement dans
l'expression de la perte de charge. (En fait, elle intervient néanmoins par l'in-
termédiaire de v = n )
p

Quant aux quatres exposants À, n, 0, ~, ils sont liés par les deux relations

{ À + 2 n +
n+20+ct>
0 + ct>

Deux d'entre eux peuvent donc s' eA1Himer en fonction des deux autres.
-96-

Nous chercherons, si cela est possible, à introduire les nombres de Reynolds et


de Froude ; aussi nous choisirons d'exprimer À et ~ en fonction de n et cr, les
exposants respectifs de v et g, puisque v n'intervient que dans Re et que g n'in-
tervient que dans F .
r
Nous trouvons immédiatement

~ =- n - 2 0

À = - n + 0

et par sui te :

tiR = l: A. n1-n+o • v r g
o
. V
-n-20

soit
-n 2 -0
tiR = n. l: A. ( V • n) • (~)
v g.n
On préfère habituellement donner à l'expression dela perte de charge la forme équi-
valente suivante :
-0-1
2
(-E.....)
g.n

Commechacun des monomes qui figurent dans la somme ci-dessus ne fait intervenir que
les nombres de Reynolds et de Froude, nous poserons finalement :

(28) ~R

Pour un ouvrage de forme géomètrique donnée, la fonction ~ ne dépend

donc que des deux groupements sans dimensions : Re


v.n U2
et F "'--
v r g.D

Notons que ce résultat aurait pu être dégagé dès l'instant où nous avons
établi les conditions de similitude dans le cas d'un fluide isovolume. En effet,
nous avons montré que pour des écoulements semblables, la quantité:

~R

V2
2g

conserve une valeur constante C lorsqu'on considère des écoulements semblables,


c'est-à-dire lorsque les ouvrages sont géométriquement semblables et lorsque les
nombres de Reynolds et de Froude conservent respectivement leur valeur.
-97-

Pour un type d'ouvrage, C n'est donc fonction que de R et F ce qu'on écrit


e r

~ (R ,F )
e r

II - CAS PARTICULIER DES SYSTEMES EN CHARGE

Dans le cas des systèmes en charge, il est possible de réaliser une s~­

militude partielle en faisant apparaître, non plus la pression vraie p, mais la


pression étoilée p*. Or cette similitude exige seulement que, pour des ouvrages
géométriquement semblables, on assure la condition de Reynolds. Comme la simili-
tude partielle conserve la relation

=C

il apparaît ainsi que pour un type d'ouvrage, C ne dépend que du nombre de


Reynolds; ce que l'on écrit

(29)

Les considérations d'analyse dimensionnelles ne fournissent évidemment


pas la solution du problème; par contre, elles permettent de simplifier consi-
dérablement l'investigation expérimentale. Ainsi, pour un type d'ouvrage donné,
en charge, dans lequel circule un fluide isovolume, la perte de charge pourra
être déterminée dans tous les cas dès que l'on aura relevé la courbe ~ = ~ (R )
e
dans des conditions expérimentales particulières*.
Parmi les pertes observées dans un système de conduits, en charge ou à
surface libre, il convient de distinguer:

* De nombreuses expériences effectuées sur différents ouvrages ont montré, qu'ef-


fectivement, les points expérimentaux se situent bien sur une courbe unique, ca-
ractéristique du type d'ouvrage, et cela quelles que soient la nature du fluide
et les dimensions de l'ouvrage. Si, dans le diagramme (~, R ) on avait obtenu
e
un "nuage de points", cela aurait prouvé que la liste des facteurs intervenant
dans l'expression de ~H n'était pas complète.
-98-

Les pertes de charge régulières qU1 se produisent à l'intérieur


des troncons de conduits uniformes, loin de toute singularité.

- Les pertes de charge singulières dues aux divers dispositifs inter-


posés sur ces conduits (ouvragesde raccordement entre ces troncons,
organes de mesure ou de réglage du débit) etc ... )

B - PERTES DE CHARGES REGULIERES

l - MESURE D'UNE PERTE DE CHARGE REGULIERE DANS UNE CONDUITE.

Considérons un élément de conduite cylindrique dans lequel le régime


es t uniforme.
La perte de charge entre deux sections droites (SI) et (52) de ce tronçon
a pour expression :

Comme par hypothèse le régime est uniforme, on a UI U


2
~ -- "'2
= Qs et "'1 ~ il
reste simplement :

(30) t.H = w

Cette égalité montre que la perte de charge régulière entre deux sections (51)
et (52) s'obtient directement en mesurant la différence des niveaux atteints dans
deux tubes piézométriques reliés à des prises de pression pratiquées, sur la con-
duite, au droit de ces sections.

La prise de pression peut être pratiquée en n'importe quel point de la périphérie


de la section considérée. Pour effectuer une mesure correcte de la hauteur piézo-
métrique gw , il est d'ailleurs recommandé d'utiliser quatre tubes piézométriques

reliés à quatre prises de pression régulièrement disposées sur le contour de la


section (5) ; habituellement, on dispose ces prises selon deux diamètres rectan-
gulaires inclinés à 45° sur l'horizontale*

* On évite en effet de disposer les prises de preSS10n à la partie supérieure


ainsi qu'à la partie inférieure de la conduite, celles-ci risquant d'être rapide-
ment obstruées; les premières par des bulles d'air, les secondes par les parti-
cules solides entraînées par le fluide en mouvement.
-99-

AH

II - PERTE DE CHARGE PAR UNITE DE LONGUEUR.

Le régime étant uniforme dans la condui te, les pertes de charge sont ré-
gulièrement réparties le long de ce lle-ci. La ligne piézométrique est donc une
droite dont la pente est évideIImlent dans le sens de l'écoulement; elle est paral-
lèle à la ligne de charge.

La pente j de ces lignes est appelée "la per t 0 r1f> rhélTgE' P,'lT unité de longueur" ;
la perte de charge entre deux sections
droites, distantes d'une longueur ,Q" a
donc pour expression

j.l
\Tt«{t'l'\ ~ \ t ( t \ \
,,,\\ \
"\l\"tc,
\\t\(t~

Dans le cas d'un canal à surface libre, en régime uniforme, la perte de


~harge j est évidemment égale à la
pent", superficielle, laquelle est aus-
~_ ~gale ~ la pente du fond 1 = sin e.
~,««<\
""""« ",«<", «t
,,«c\( '''''' {\ <"' "\{tcc" {";
0'
" \f'f1-'

III - COEFFICIENT UNIVERSEL DE PERTE DE CHARGE.


La fonctionq,
e
= ~(R
). introduite dans 13 relation (29) ne dépend que
de la forme géométrique de l'ouvrage; si celui-ci es-c un conduit uniforme, cette
fonction q, dépendra, en particulier, du rapport ~ , ~ étant la distance séparant
les sections (SI) et (S2) entre lesquelle" la p,~rr:e Je charge est ~H. D étant la
longueur d'un élément linéaire caractéristique d'une section droite.
-100-

On peut donc poser


2 n
U N
~H ~ -2g
- • ~(R '-D )
e

la fonction ~ ne dépendant plus que de la forme de la section droite du conduit


etde la rugosité relative des parois.
Or ~H doit être une fonction linéaire de la longueur !l; mais comme dans l'expres-
sion de ~ , !l n'intervient que par l'intermédiaire du rapport
~
i, la fonction
~(Re'D) est nécessairement de la forme

~ (R
e
,&)
D
=

On a ainsi

et par sui te
À
(31 ) J = D

Le coefficient adimensionnel À = À(R ), qui ne dépend que de la forme géométrique


e
de la section droite et de la rugosité relative des parois, es t appelé "coeffi-
cient universel de perte de charge".

Dans le cas d'une conduite circulaire, D désigne naturellement le dia-


mètre de celle-ci.

Les nombres de Reynolds usités varient généralement dans de très larges


limites; aUSS1, on a l'habitude de représenter, non pas les variations de À en
fonction de R , mais plutôt les variations de log À en fonction de log R .
e e
Cette façon d'opérer présente en outre l'avantage de faire apparaître plus faci-
lement les particularités de la fonction À = À(Re ) .

IV - ETUDE PARTICULIERE DES CONDUITES CIRCULAIRES - ABAQUES DE NIKURADZE ET


ABAQUES DE MOODY.

De nombreuses mesures effectuées sur des conduites dont les parois sont
apparemment lisses (métal poli, verre .•. ) ont permis de dresser la courbe donnant
les variations du coefficient universel de perte de charge À en fonction du nom-
-]01-

bre de Reynolds R • Le fait que, pour ces conduites. tous l es points expérimen-
e
taux se situent pratiquement sur une courbe unique constitue Id preuve que, du
point de vue hydrodynamique, la notion de "tuyau lisse" a un sens concret. La
courbe donnant les variations de log À en fonction de log H est leprésentée sur
e
la figure ci-dessous; on y distingue trois zones selon l'intervalle de variation

du nombre de Reynolds
3
la zone (I) pour R < 2.. 10 ; le régime est Laminaire.
e
3 4
- la zone (II) pour 2. 10 < R < 2.10 , appelée "zone critique" le régime tur-
e
bulent n'est pasencore établi.
4
la zone (III), pour R > 2.10 ; le régime, turbulent, est dit "hydraulique
e
lisse" .
(I) _L (.n) L.. (m)
.010
.01 0
.060

.050 \
.0"'0 ~\
.011 ~\, 1l'
r -
.OH

'r
À
.OU

.010

..1.
.01f'
\
\

\
'" "'" '- ~

"'- ....
~
r--..~
.0'\"
,,~
.010
~
.00' ~
.00'
............ ~
.0°7 ....
•106
10 l 10 ... 10 5 10
, "'"' ....
10.t

Dans la zone (1), la courbe représentant ~s variations de log À en


fonction de log R s'identifie à une droi te de pente -l, appelée "droi te de
e
Poiseuille". Ce résultat est en w:cord avec la formule de Poiseuille qui donne
la perte de charge par uni té de longueu:.: en régime laminaire :

8v.Q 32,',. Ü
J --4- -~~)

-r:gR g.D~
-102-

En effet, de cette relation, on tire

J-3.8.
v
.D. 2 64· U. D
U

soit
64
(32) À =-
R
e
et
log À = log 64 - log R
e

ce qui donne bien dans le diagramme (log À log R ) une droite de pente -1.
e

Dans la zone (II), où l'écoulement est instable, les valeurs de À ne


sont pas rigoureusement indépendantes des conditions expérimentales (Cf. expérien-
ce de Reynolds). Aussi les points expérimentaux sont ils dispersés autour de la
courbe moyenne représentée sur la figure.

Dans le zone (III), les valeurs de À sont liées à R par la formule


e
sem1 empirique

(33) = 2 log (R .~) - 0,08


e

Pour des nombres de Reynolds pas tros élevés, on préfère utiliser la formule sui-
vante donnant À sous forme explicite :

(33') À = 0,0032 + 0,221 . R -0,237


e

Enfin, pour des valeurs encore plus faibles du nombre de Reynolds, signalons la
formule de Blasius :

(33' ) À = 0,3164.R -1/4


e

Les conduites industrielles, surtout si elles sont déjà en service,


ont une rugosité très irrégulière ; celle-ci se manifeste par des aspérités et des
boursouflures provoquées par des attaques chimiques, des dépots calcaires, etc •..

Dansces conditions, on concoit difficilement comment on pourrait caractériser une


telle rugosité par un ou plusieurs paramètres liés à la géométrie de l'état de
surface des parois.
-103-

Il est bien 'vident que l"tude de l'influenoe de la rugolit' sur


les pertes de oharge lerait grandement l1mplifi'e li on pouvait dilpoler de
conduites ayant des rugosit's, faoilement reproductibles, oaract'ril'es par
un seul paramètre g'om'trique.
Dans cet ordre d'id'es, N1kuradze a effectu' des melurel Iyltéma-
tiques de perte de oharge en utililant deI conduite., initialement lilles,
mais rendues artifioiellement rugueulel en collant lur lei paroil de cellel-ci
des grains de sable soigneusement calibr4l. Une telle rugolit' elt d'finie
par le diamètre s dei grains de lable ; le seul paramètre caract'risant la
for.me g'om'trique des oonduites de Nikuradze est donc le rapport k.! .
D'où l'expression du coefficient univer.el de perte de charge r ). - À(fi' ' Re)
A la suite de très nombreuse. exp'rience., N1kuradze & dresl' un
abaque donnant les variations de 10gÀ en fonction de log Re • pour diff'rente.
valeurs de ./D •

~SAQUE DE N'KUR~DZE
À
0.
,-... -1\
o,....
0.
1
!
0.07 , 1
1
0.06 •
o.01 1\, 1 L ~
\'r-.., /
-
•01"
~

~r", "'"
, 0011\

o.OJ ~
r\ ·00.1..
o.02
1 \
1 \

1
1
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...".

~ -.
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----
"""""'""

~
",.,.,-
·00''''
·000111
1
1
1
o.01 10
, 1
UOI o
Il. 10r
-
10·
-104-

Pour les faibles valeurs du nombre de Reynolds, ces courbes s'identi-


fient à la courbe qui correspond aux conduites lisses ; elles commencent à
s'en ~carter pour des nombres de Reynolds d'autant plus faibles que la rugosité
relative k = IT est plus grande ; dans l'intervalle où À est indépendant de
cette rugosité, on dit que le régime est" hydrauliquement lisse" •
Pour les grandes valeurs de R ,~ tend vers une constante d'autant plus
e
élevée que IT est plus grand. L:>rsque À est pratiquement indépendant de
Re ' on dit que le régime est" hydrauliquement rugueux" ou encore" régime
de pleine turbulence ft ; celui-ci est atteint pour des nombres de Reynolds
d'autant plus faibles que IT est plus grand.

Les valeurs de À ,dans la zone de pleine turbulence, sont données


par la formule semi-empirique
(34) =
2
1

[lOg 3,71. ~ r
Les expériences de Nikuradze présentent un très grand intérêt du
point de vue pratique.
On constate en effet que pour les conduites naturellement rugueuses,
les courbes À = '" (R ) ont la m@me allure que celles qui correspondent aux
e
conduites uniformément rugueuses. Cependant, pour les conduites industrielles,

l TI m

Lo~ Re.
-105-

À est une fonction uniformément décroissante de R lorsque le régime est


e ±
turbulent ; on n'observe pas 1& région (IV) de Nikuradze.

En faisant abstraction de cet écart, assez localisé, on peut alors


trouver dans 1& n harpe n de Nikuradze, une courbe pratiquement confondue
avec la courbe À = À (Re ) qui correspond à une conduite constituée d'un
matériau donné. La valeur de s, déduite de cette confrontation, caractérise
donc, du point de vue hydrodynamique, la rugosité du matériau considéré ;
on l'appelle" la rugosité fictive équivalente" • Nous donnons ci-dessous
les valeurs de s couramment admises pour divers matériaux.

:
Nature de la paroi s en mm
-------------_.·
Verre, laiton poli 0,001
Laiton industriel 0,025
Acier laminé, neuf ·· 0,045
·
Acier rouillé •• 0,25
Acier incrusté 2
:
Fonte moulée, à l'état neuf 0,25
Fonte rouillée 1,2
Ciment lissé 0,3
:
----------------------------------~----------------------
Les résultats d'essais en conduites industrielles, dont la rugosité
est du type grenu, sont très bien représentés quel que soit le régime hydraulique,
mais en écoulement turbulent, par la formule de Colbrook

(35) qui donne À sous forme implicite.

± Dans une conduite naturelle, les aspérités ont des hauteurs inégales ;
on conçoit alors que le passage du régime hydrauliquement lisse au régime
hydrauliquement rugueux, est plus progressif que dans le cas d'une con-
duite uniformément rugueuse (C.F. ri Couche limite. - Tome (III) ).
- 106 -

rt-H+H++~++~~~~·~~·~~-+-~~~-U-W·_-+~···-:
ri-t~+rrH~~++~~~~~~r+-~~~~~-++f.. 1 ...

~-+TH+rrH~~++~~~-~~~~-~~~~+~-tl-· ~- -·,C

>-
Cl
o
o
L
w
Q

f-f-

..

1···· 1···· .- --t-+--+-H-+-+-I otI


e- i··_+-+-~-4--+-~~H-+~~
.. 1- . -.- .. -1-.... _·+---.Jr---t--+-+-HH~ N

_.

..
o ~ c i l ! ; :
't: ~6'J!~J
~ ~iJ1c:t ip 1-_J_f,I\Jr1 iU;I!?l3j-'O;
-107-

En pratique, on utilise le diagramme de Moody, établi à partir de la


formule de Colbrook, et qui donne directement ~ en fonction du nombre de
Reynolds, pour diverses valeurs du rapport Ë
Ce diagramme est identique à celui de Nikuradze, sauf dans les
régions de transition.

v- PERTE DE CHARGE DANS LES CONDUITS DE SECTION QUELCONQUE


A)Rayon hydraulique mOlen ; diamètre hydraulique moyen

Soit S l'aire de la section droite du conduit et '"'X. son périmètre


par définition, le rayon hydraulique moyen est le rapport:
S
(36) P1i ::: -=;::
Dans le cas d'un canal à surface libre, S désigne évidemment l'aire
de la section mouillée, mais ~ désigne seulement le périmètre mouillé, c'est-
à-dire la longueur de la ligne de contact entre le fluide et la paroi. *

"
--
= AMA.
-
Dans le cas d'une conduite circulaire, on a
?
D'- 1
l1i = -4- lt D
soit D
l1i = T
de sorte que le rayon hydraulique l1i est seulement égal à la moitié du rayon R

d'une condultR circulaire. Aussi, on a été amené à poser:

(37) D = 4 S
H X

lit La longueur de la surfa(~e J~b:'t; L = AB n'est pas prise en compte dans le péri-
mètre car les forces de frottement exercées par l'air le long de AB sont né~
gligeables vis-à-vis des forces de frottement exercées par la paroi solide AME.
-108-

DH = 4 ~ désignant le " diamètre hydraulique moyen " • Le diamètre hydraulique


DH d'une conduite circulaîre est alors égal à son diamètre D.
B) Formule universelle de perte de charge -

Quelle que soit la forme géométrique de la section droite d'un conduit


cylindrique, on a :
(31) j =
À

li
D 2g
D désignant la longueur d'un élément linéaire arbitraîre de la section droite (S);
en choisissant DH comme longueur de référence pour caractériser les dimensions
d'un ouvrage de type donné, il vient

(31' ) j = "
DH li
• 2g

avec
À = À(R = U.DH ; rugosité relative)
e V
Quelques essais ont été effectués pour déterminer la fonction À dans quelques
cas particuliers (conduits de section elliptique, rectangulaire, etc ••••• ) ;
qualitativement, on retrouve les mêmes résultats que pour les conduites circulaires.

Dans les applications industrielles, on utilise des formules empiriques,


assez peu précises, mais valables quelle que soit la forme de l'ouvrage.

En appliquant le théorème des quantités de mouvement au fluide contenu


dans un tronçon de conduit uniforme limité par deux sections droites distantes
d'une longueur unité, Chezy avait établi la relation
(38) u=C. {R;. {j
et,cela, bien avant que soient connues les ressources de l'analyse dimensionnelle.
Le coefficient de Chezy C est lié au coefficient universel de perte
de charge", défini par la formule (31') , par la relation:
8 g
À
De nombreux expérimentateurs ont proposé des formules empiriques pour
expliciter le coefficient de Chezy ; comme celui-ci n'est pas un nombre adimen-
sionnel, sa valeur numérique dépend du système d'unités choisi.
-109-

Parmi ces fonnules empiriques , appelées encore Tf fonnules anciennes


de perte de charge Tf , nous citerons seulement :

- La formule de Bazin

(39) ( U en mis
) ~ en mètre

dans laquelle ~ désigne un paramètre qui dépend de la nature des parois


et dont les valeurs sont données ci-dessous :

Nature des parois

Parois très unies (bois raboté, ciment lissé •••• ) 0,06


Parois unies (planches, briques, béton ••••••• ) 0,16
Parois en maçonnerie de moellons 0,46
Parois en terre très régulière 0,85
Parois en terre ordinaire 1,30
Parois en terre avec galets ou herbes 1,75

- La formule de Manning
1
1/6
(40) C =-
n .~

dans laquelle n désigne un paramètre qui dépend de la nature des parois;


le tableau ci-dessous donne les valeurs de n habituellement admises,
U étant encore exprimé en mètre/seconde et ~ en mètre •

Valeurs du coefficient n de la formule de Manning

Etat des parois


Nature des parois parfait bon moyen mauvais

Laiton lisse 0,007 0,008 o,oœ 0,009


Bois raboté 0,010 0,012 0,013 0,014
Ciment lissé 0,010 0,011 0,012 0,013
Bois non raboté 0,011 0,013 0,014 0,015
Béton brut 0,013 0,014 0,015 0,017
Moellons cimenté~ 0,017 0,020 0,025 0,030
Acier rivé 0,017 0,018 0,019 0,020
Terre régulière 0,017 0,020 0,022 0,025
Gravier fin 0,025 0,025 0,025 0,025
-110-

L'inverse du coefficient de Manning est le coefficient de Strickler


il est donn' par la relation :

k=~ =(f;-
s 'tant la rugosit' fictive 'quivalente de la paroi, exprimée en mètre •
La formule de Manning est surtout utilisée dans le cas des canaux
d'couverts ; elle donne directement le débit correspondant au régime uniforme
lorsque le tirant d'eau est connu
1
2/3
(40') Q=-
n • ~ . s .
l E: j = sin 9 étant la pente du fond.

C - PERTES DE CHARGE SmGULIERES

Considérons deux tronçons (Tl)' (T2 ) d'une conduite unifor.me, raccord's


par une singularité quelconque (C), un venturi par exemple. On suppose qu'à l'amont
et à l'aval de (C), les tronçons de conduite sont suffisamment longs pour qu'il
existe deux sections (Sl)' (S2)' situées de part et d'autre de la singularité,
au-delà desquelles le régime d'écoulement puisse être considéré comme unifor.me.

1--- (e)

-----
-------+ 1
1

Lorsque le dispositif est traversé par un débit Q, le fluide contenu


à l'intérieur de la singularité est le siège d'une déperdition d'énergie qui,
par unité de temps, a pour expression :
- 111-

~ et HS désignant respectivement les charges dans les sections d'entrée


(~) et de sortie (SS) de la singularité. On pourrait donc dire - et cela
sere,it parfaitement correct du point de vue physique - que ~ - HS est la
perte de charge localisée à l'intérieur de la singularité.
Mais du point de vue pratique, cette définition n'est pas retenue
pour les deux raisons suivantes :
1) ~ et HS sont très difficiles à mesurer

En effet, dans la section d'entrée (~) et dans la section de sortie


(55)' les filets liquides ne sont pas, en général, parallèles entre eux.
Et mJma si 1& singularité est suffisamment progressive pour qu'il en soit prati-
quement ainsi, les répartitions des vitesses dans (~) et (SS) sont toujours
très différentes de la répartition des vitesses dans la conduite, en régime
uniforme. Par exemple, à la sortie d'un divergent très progressif, le coefficient
cinétique 0( 5 atteint des valeurs très grandes, de l'ordre de 2 ou 3. Pour
mesurer HS avec précision, il serait donc nécessaire de déterminer 0( s en effec-
tuant une exploration très fine du champ des vitesses dans (SS).
Dans le cas où les vitesses ne sont pas parallèles entre elles, par
exemple, si la singularité est un coude, la détermination de HS est pratiquement
impossible.

2) La connaissance de ~ - HS ne présente aucun intérêt pratique :

En effet, la singularité modifie très profondément les conditions


d'écoulement dans la conduite, en particulier, à l'aval j le régime uniforme
n'est rétabli, après la singularité, que dans des sections distantes d'une
longueur égale à plusieurs dizaines de fois le diamètre de la conduite.
De ce fait, les conduites sont, sur une certaine longueur, le siège
d'une déperdition d'énergie différente de celle qui correspond au régime
unifonne • On ne rendrait pas compte de ce phénomène, pourtant lié à la présence
de la singularité, si on adoptait la définition proposée ci-dessus.
Une définition correcte sera celle qui permet de rendre compte de
l'effet global de la singularité sur l'écoulement.
-112-

l - DEFINITION CONVENTIONNELLE DE LA PERTE DE CHARGE


Comme par hypothèse, les conduites sont très longues à l'amont et à
l'aval de la singularité, la ligne de charge p~sentera n~cessairement deux
parties rectilignes : l'une, M -c() Ml' en amont de (Sl) ; l'autre, ~ MoO '
à l'aTal de (S2).

Prolongeons la demi-droite li. -CIO 111. ,de pente jl jusqu'à. l'abscisse qui cc:--
respond à la section d'entrée (~) de la singularité; on obtient ainsi le poi~t
M' 1 • De même, nous prolc!!cer:ms la demi-droite Y!;2 M00 ' de pente j2 ' jusqu'à
l'abscisse de la section de sortie (SS),de façon à obtenir le point M'2 •
1

1& perte de charge singulière ~


HS est, par définition, égale
à la différence de cote des points Mt l et M'2
Il résulte de cette définition que la perte de charge totale entre
deux sections droites situées de part et d'autre de la sing~larité, loin de
celle-ci, a pour expression :
(41)
Li et ~ désignant respectivement les longueurs des tronçons de conduites
amont et aval.
-113-

REY.ARQUES
1) Dans le cas où la singularité est insérée entre deux tronçons de
conduites identiques, la construction précédente s'effectue indiffé~nt
à partir de la ligne de charge ou A partir de la ligne piezométrique. En effet,
loin de la singularité, A l'amont et A l'aval, ces deux lignes se~éduisent
l'une de l'autre par une translation verticale d'amplitude 0<.. Tg .
1

2) Dans le cas d'une bifurcation, on définit deux pertes de charges


f:l HO , 1 et fl HO , 2 par des constructions semblables à celle qui a été exposée
précédemment.

( Co)
~u.
t'\.II"I\.c.-..'·""",_t"
(C. o )

(SE) (S-:'}1
. (S . . \

Seulement, il convient de remarquer que c'est un l'ibus de langa.ge de continuer


A appeler" perte de charge ft les grandeurs /). HO , 1 et 6 HO ,2 ainsi
définies; les tubes de courant se dirigeant vers les conduits (Cl) et (C 2 )
exercent l'un sur l'autre des travaux mutuels. Ainsi, si U est très grand
i
vis-A-vis de U2 , on peut obtenir ~HO ,2 <. 0 •

L'intérêt de la définition réside dans le fait que les différences


de charge entre une section de (CO) et une section de (Cl) ou de (C 2 ) s'exprlluent
très simplement
- lk -

II - CONSIDERATIONS SUR LES PER'l'ES DE CHARGE CREEES PAR UN DIVEF.GEl;: TES


PROGRESSIF
Consid'rons un divergent, très long, de faible conicité, relié à une
conduite uniforme. Soient : (51) 1& section de r~_ccordement du divergent et de
la conduite ; (52) la section dans laquelle on peut considérer que le régime
uniforme est 'tAbli.

--r--
Admettons que, dans la section (51)' les vitesses soient sensiblement parallèles
à l'axe; on peut alors exprimer la perte de charge entre (51) et (52)' soit:
± ± r',
àH= (Pl _.2L)+ (0( (u = ~S )
'tIJ cr 1
± ±
Pl - P2
Pour exprimer , nous appliquerons le théorème des quantités

de mouvement à tout le fluide compris entre les sections (S.) ~t (S?) on


l ...

obtient ainsi : ± ±
~2 • ~ • Q • U - 1 ~i · e· Q • U = Pl • S - p~ • S - R
soit

R désignant la r4sultante des actions tangentielles exercées par le fluide ~ur


la conduite; R est évidemment positif. En substituant dans l'expression de ~:~.
i l vient alors : u2 [ ] R
l:\H = '""2'g' (0( 1 - 2 ~ 1) - (0( 2 - 2 ~ 2 ) + '0 • S
soit sensiblement, p:l;.sque 0( i = 1 + 31i ' ~i '# 1 + 7i
-115-

0( -~-
AH = (1 '2)
• 2 g
ri +
ür. S
R
3
Par unit~ de temps, la d~perdition d'énergie entre (51) et (52)
est donc
0(1 - 0(2 ri • tJ . Q + R. U
t>.W=( 3 )·2g
Le fluide qui sort du divergent a, par rapport au fluide situé dans
la conduite, là où le régime est uniforme, un exc~dent ~~énergie cinétique égal

à (0( 1 - 0( 2 ). , • tJ • Q ; le tiers de cet excédent est donc inexorablement

dissip~ par le travail des forces de frottement et cela, quelle que soit la
nature du fluide et quelle que soit la rugosit~ des parois.

On conctate ainsi que la conversion d'énergie cinétique en énergie


de pression s'effectue avec un mauvais rendement. Par ailleurs; à la sortie d'un
divergent très long, le coefficient cin~tique peut être très grand, de l'ordre
de 2. 0(1 -'X2
Aussi le terme 3 constitue-t-il le plus souvent une
part non négligeable de la perte de charge totale Ô. HS •

La déperdition d'énergie créée par un divergent n'est donc pas loca-


lisée uniquement entre les eections qui définiesent géométriquement la singula-
rité ; la conduite qui lui fait suite est, elle aussi, le siège d'une importante
perte d'énergie singulière.

III - CATALOGUE SUCCINCT DES PERTES DE CHARGES SINGULIERES

La plupart des pertes de charges dues à des singularités ne peuvent


pas être calculées théoriquement; on se réfèrera alors à des catalogues établis
à la suite de nombreuses expériences~
Cependant, dans quelques cas particuliers, il est possible d'établir
des formules approchées déduites de théories simplifiées.

A) Elargissement brusque: Rappelons seulement la formule de Borda déjà


établie dans un chapitre précédent 2
(U l - U2 )
__---'__.....19-- ~ - 1 ~H =
2 g
et la formule faisant intervenir un terme
I:;~--- ccrrectif serni empiriqu8 :

"* Le.VIN '. "ro'\JW\M,~V .J.~ rt,'l.b .lI<. .~\.~t-J.t\M;'") {t,') .lOl.,-ck\o~l~ ~~t~ Il

B.V. S - GI"t...~ottt.- -1Jc, Co •


IJ)E L 1 CI K :" MV'M.~l.o .ttUJ pvltn .A.t, ,~~t r' _ E.~'lct~t;) _ ~ ~,~ .
-116-

~H= +
B) Conduite raccordée l à l'avalt à un bassin de grandes dimensions :

---=--------I~
Rappelons que l'énergie cinétique attachée
au fluide qui entre dans le réservoir est
entièrement dissipée à l'intérieur de celui-ci;
-+
lA --+ la perte de charge es.) :

~H = 0(.
t?
2g

C) Rétréci~~ent brusque
L'écoulement présente l'aspect indiqué sur la
figure; la veine fluide sub~t une contraction
suivie d'un épanouissement. L'aire de la section
contractée (Sc) est

Cc étant un coefficient de contraction qui

dépend du rapport et du nombre de ReJ~olds.

La perte de charge entre les sec'.:.L):;s (Sl) , (S2) est évidemment la


somme des pertes de charges entre (Si) , (Sc) et (2c )' (S2) • Il,ais l'expérience
montre que la première, celle qui correspood au mouvement accéléré, est négligeable
devant la seconde. On a donc sensiblement, d'après la formule de Borda
2
(U c- U2 )
~ H =
2 g
Soit 1 2
(42) Ô,H = (c - 1)
c
Pour des nombres de Reynolds suffisamment grands, il est possible
d'établir théoriquement la loi de variation du coefficient de contraction en
S2
fonction du rapport --s- ;
les résultats du caloul sont donnés par la courbe
1
ci-après •
-117-

." J

"1 v
/
c,. l,'
V
~
v
~
-~ -----
0,5

1,1 0,2 0,3 0,1t O,S 0,6 0,' o,~ 1


~'/~4
D) Conduite raccordée à l'amont, à un réservoir de grandes dimensions -
Cet écoulement est un cas particulier du
précédent; la perte de charge est encore
donnée par la relation : 2
--+
U 1 2 U
llH = (-ç- - 1) • -2~g-

S 2
le coefficient Cc étant celui qui correspond à
Sl = °.
1

D'après la courbe ci-dessus, on a Cc ~ 0,585


et,par suite

(43) ~H:# 0,5 •


if
2 g

E) Diaphragme circulaire -
Là encore, la perte de charge est essentiellement due à l'épanouissement
de la veine fluide après la section contractée (Sc ).
-lld.

Soient S, l'aire de la conduite ;


s,l'aire de l'orifice circulaire
---+u Sc = Cc .s , l'aire de la section
contractée.
Toujours d'ap~s la formule de Borda,

2 on a :
(U c - U)
àH =-~2-g--

soit
2
2
U
(44) - 1) • 2 g
Pour des nombres de Reynolds suffisamment grands, les valeurs de
Cc ne dépendent "que du rapport ; • Elles sont données approximativement
par 1& courbe qui correspond à un rétrécissement brusque ; dans le cas présent,
on doit lire sur l'axe des abscisses les valeurs du rapport ~ •

F) Conduite czlindrique rentrante -

Une conduite cylindrique horizontale (C) pénètre à l'intérieur du .


réservoir (R) qui l'alimente. Soient s, S, les ~ections intérieures et extérieureE
de la conduite ; L, la longueur du tronçon de condv.ite qui pénètre dan.s le
réservoir (R), supposé de trois grandes dimensions; H, la charge.

(r)
-119-

::.1 admet que L est suffisamment grand vis-à-vis du diamètre extérieur D de la


conduite pour qu'on puisse considérer que sur les parois du réservoir (R), la
pression étoilée demeure constante. (cf. Ajutage de Borda p. 83).
Par convention, nous prendrons la pression atmosphérique comme
origine des pressions et nous compterons les altitudes'en choisissant comme
référence le plan horizontal défini par la surfa'ce libre dans le réservoir.
Soit s = C • s l'aire de la section contractée; nous appellerons
± cc.
Pc la pression étoilée q<~ règne dans cette section (s c ) ainsi que dans la
zone d'eau morte qui entoure~elle-ci.
Nous appliquerons le théorème d'Euler au système fJ LüJ,; . 't
situé en amont de la section ( z: c ), d'aire s, qui passe par la section
contractée.
Compte tenu du fait que la surface (ABCD), sur laquelle s'exerce la
pression étoilée p! ' a pour projection horizontale l'aire S, il vient ainsi

o ±
c • ~ • Q • Uc = - Pc • S ,

soit, en remplaçant Q par Uc sc = Uc C


c
s
2
~ . C
c
• U(~ = -

Par ailleurs, en négligeant les peri..es de charge entre les sect:i.ons


( Lo) et ( Le)' on obtient, d'après l'équation de Bernoulli
O=p± N ~ 2
c + "'c ~ "2 · Uc
En éliminant p! entre les deux équations précédentes, on en déduit
±
(45) C = _l_ ~ S
e 2
rc s

La perte de charge f1 H entre ( Lo) et la section (L ) dans laquelle


le régime uniforme est établi, s'identifie pratiquement à celle qui correspond
à l'élargissement brusque se produisant après la section contractée. D'après la
formule (15), elle a pour expression ~

% On obtient un résultat identique à celui que nous avons déjà établi à propos
de l'ajutage de Borda ; la formulation est différente car, ici, le coefficient
de contraction est défini par s
c _....;:;c_
s c
= alors que dans la formule (21),
c
on avait posé C =
c S
-120-

àR= / g • [ 0( c • U: - 2 ~ c • U • Uc + (2 r-a(). u2]


U= ~ s
d'signant la vitesse moyenne dans la conduite
0( et ~ désignant respectivement le~ coefficients cinétiques et de quantités de

mouvement, en régime unifonne, dans la conduite •


En remplaçant Uc par .JL...
C Cc étant donné par la relation (45),
c
il vient finalement : 2
U
l::.H=k. 2"g
avec 2

(46) -0(
4 ~c
o(c
. [ -(
...!L.
5
_s_
5

Mais, étant donné que l'on a sensiblement


.. 2
D{ c =1+3VJ( c , 0c = 1 + '7 c
~c
et, par conséquent,
O<c
=1 - 7c j on peut, sans erreur appréciable,
~c2
considérer que ~~- est égal à l'unité.(Cette approximation se justifie
O(C
d'autant plus que la très faible erreur que l'on commet ainsi n'intervient que
sur le terme ~ ( -+ -1) qui, habituellement, est très petit devant l'unité).

On écrira alors simplement

(46') k=20 -<><--4l+ -( +/J


Cas particulier : ajutage rentrant débitant à gueule bée
Si la conduite est trohquéeau voisinage de la section ( L ), on obtie:lt
un ajutage rentrant débitant à gueule bée.
La vitesse moyenne à la sortie de l'ajutage est donnée par ltéquatio~

de Bernoulli :
2 2
H = (c( + k). --.JL U
2g 2g
On en déduit les expressions du débit et du coefficient de débit d'un
tel ajutage, soient :
-121-

~
8
Q = •
2 -1)2r/~
[ (2 ~ - 1)+ (
8
S

1
(47) cq =
[(2 r -1)+( 2.!L
S
_ 1)2]"h.. (
~
'V 1)

La pression au centre de la section contractée,


2
(48) Pc = "Cil H • { 1-
4 8 }

5<. [(2~- 1)+ (2~ - 1)2]

est généralement négative. Pour que les développements précédents aient è:!'1f!
réalité physique, il convient donc de s'assurer que la pression absolue es~
partout supérieure
.
à la tension de vapeur saturante Tv du fluiJe à la tempé-
rature ambiante. Comme la pression est minimum au somrr,et A du biseau, la
condition de non cavitation est donc

n,
Po + tl.(H - R) - TAJH ) A,'...

soit

(49) H{ ____[__~4~S_2______~2-'-- - K
S2. (2 r- 1)+( ~ s - 1) J
Si l'épaisseur du tube cylindrique est négligeable devant sen
diamètre, et si, en outre, on admet que ~ est égal à l'unité, on a
sensiblement :
1
C =
q
p-
si

H < PO - Tf
- R
ur

-:~:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-
Imprimeri. d. l'E.N.S.M. Nantes

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