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Université Claude Bernard Lyon 1 Préparation Agrégation Interne

Feuille 3 (niveau 1, analyse) Année 2010-11

Suites numériques II

1 Suites de Cauchy
Exercice 1.1 (Une suite de Cauchy dans Q non convergente) (a) Soient
(rn )n∈N une suite de nombres réels telle que |rn+1 −rn | ≤ λn , pour tout n ∈ N,
où λ est un réel strictement compris entre 0 et 1. Montrer que la suite (rn )n∈N
est de Cauchy.
Indication : on pourra écrire, pour m > n, rm − rn = m−1
P
k=n (rk+1 − rk ).
(b) Soient (rn )n∈N la suite définie par récurrence par r0 = 2 et rn+1 = 1 + 1/rn ,
n ≥ 0. Montrer que (rn )n≥0 est une suite de Cauchy dans Q qui ne converge
pas dans Q. Conclusion ?

Exercice 1.2 (Irrationalité de e) Soit (rn )n∈N la suite définie par


n
X 1
rn = .
k=1
k!

(a) Montrer que la suite (rn )n∈N est à valeurs dans Q.


(b) Montrer que, pour tout m > n > 2, on a
 
1 1 1
|rm − rn | ≤ 1+ + ··· + .
(n + 1)! n+2 (n + 2)m−n−1

(c) En déduire que, pour tout m > n > 2, on a


1
|rm − rn | ≤ .
n
n+2
Indication : on pourra utiliser que (n+1)2
≤ 12 .
(d) En déduire que la suite (rn )n∈N est de Cauchy et donc qu’elle converge dans
R. On notera e sa limite.
(e) Supposons que e ∈ Q, c’est-à-dire qu’il existe p, q deux entiers premiers entre
eux (strictement positifs) tels que e = p/q.
(i) Montrer que pour tout n > q, le nombre pn = n!(e − rn ) est un entier
strictement positif.
(ii) Montrer que 0 < pn < 1.
Indication : on pourra écrire que pn = limm→+∞ (n!(rm − rn )).
(f ) Conclure que e est irrationnel.

Exercice 1.3 Pour tout nombre complexe z et tout entier n ∈ N∗ , on définit


n n
X zk X zk
un (z) := et vn (z) := .
k=0
k! k=1
k

(i) Montrer que, pour tout nombre complexe z, la suite (un (z))n∈N∗ est conver-
gente. La limite de cette suite est (par définition) l’exponentielle complexe
de z, notée exp(z).
(ii) Montrer que, pour tout nombre complexe z tel que |z| < 1, la suite (vn (z))n∈N
est convergente.

2 Valeurs d’adhérence
On rappelle qu’un réel ` est une valeur d’adhérence de la suite (un )n∈N s’il
existe une sous-suite de (un )n∈N qui converge vers `. Rappelons le

Théorème 2.1 (Bolzano–Weierstrass) De toute suite bornée de nombres réels,


on peut extraire une sous-suite convergente. Autrement dit, toute suite bornée de
nombres réels possède (au moins) une valeur d’adhérence.

Exercice 2.1 Montrer que si

lim u2n = `1 et lim u2n+1 = `2 ,


n→+∞ n→+∞

alors les valeurs d’adhérence de (un )n∈N sont `1 et `2 .

Exercice 2.2 Calculer les valeurs d’adhérence de


 
n 1
un = (−1) 1 + , n ∈ N.
n+1
n
Exercice 2.3 Soit un := n(−1) , n ∈ N.
(i) En considérant u2n+1 , montrer que 0 est une valeur d’adhérence de (un )n∈N .
(ii) Soit ` une valeur d’adhérence de (un )n∈N . Montrer que ` = 0.
Indication : on pourra raisonner par l’absurde et considérer ln(uϕ(n) ).
(iii) En déduire que 0 est l’unique valeur d’adhérence de (un )n∈N .
(iv) Peut-on conclure à la convergence de (un )n∈N ?
Indication : considérer u2n .

2
Exercice 2.4 Soit (un )n∈N une suite réelle ou complexe telles que les deux suites
extraites (u2n )n∈N et (u2n+1 )n∈N sont convergentes. A quelle condition la suite
(un )n∈N est-elle convergente ?

Exercice 2.5 Montrer que si u = (un )n∈N est une suite complexe telle que les
trois suites extraites (u2n )n∈N , (u2n+1 )n∈N et (u3n )n∈N sont convergentes, alors u
est convergente.

Exercice 2.6 Le but de l’exercice est de montrer que si (un )n∈N est une suite
réelle, alors les assertions suivantes sont équivalentes :
(i) La suite (un )n∈N est convergente.
(ii) La suite (un )n∈N est bornée et ne possède qu’une seule valeur d’adhérence.
(a) Montrer que (i) =⇒ (ii).
(b) On suppose dans cette question que la suite (un )n∈N est bornée et admet `
pour seule valeur d’adhérence. On suppose de plus que (un )n∈N ne converge
pas vers `.
(b1) Montrer qu’il existe un réel ε > 0 et une suite strictement croissante
d’entiers (ϕ(n))n∈N telle que

|uϕ(n) − `| ≥ ε, (n ∈ N).

(b2) En utilisant le théorème de Bolzano–Weierstrass, conclure que la suite


(un )n∈N admet une deuxième valeur d’adhérence, distincte de `.
(b3) En déduire que (ii) =⇒ (i).

3 Suites monotones
Exercice 3.1 Soit u = (un )n∈N la suite définie par
n
X 1
un = − log(n), n ≥ 1.
k=1
k

(i) Montrer que (un )n≥1 est décroissante.


Indication : on pourra calculer l’intégrale
Z n+1  
1 1
− dt,
n n+1 t

et l’exprimer en fonction de un+1 − un .

3
(ii) Montrer que (un )n≥1 est minorée par 0.
Indication : on montrera d’abord que, pour tout k ≥ 1, on a
Z k+1
dt 1
≤ ,
k t k
puis que
n
X 1
≥ log(n + 1).
k=1
k

(iii) En déduire que (un )n≥1 converge. On note γ sa limite qui s’appelle la
constante d’Euler.

Exercice 3.2 On désigne par u = (un )n∈N et v = (vn )n∈N les suites respective-
ment définies par
n n
X 1 X (−1)k−1
un = − log(n) et vn = .
k=1
k k=1
k

(i) Montrer que, pour tout n ∈ N, on a v2n = u2n − un + log(2).


(ii) En utilisant l’exercice 3.1, montrer que limn→+∞ v2n = log(2), et en déduire
que
lim vn = log(2).
n→+∞

4 Suites adjacentes
Exercice 4.1 Soient
n
X 1 1
un = et vn = un + .
k=0
k! n!

(i) Montrer que (un )n∈N est croissante et que (vn )n∈N est décroissante.
(ii) Conclure que les deux suites sont adjacentes.
(iii) Soit e la limite commune de ces deux suites. En calculant u10 et v10 , donner
une valeur approchée de e, en précisant l’erreur d’approximation.

Exercice 4.2 Montrer que les suites u = (un )n∈N et v = (vn )n∈N définies par
n n
X 1 X 1
un = − log(n), et vn = − log(n + 1),
k=1
k k=1
k

convergent vers la même limite γ.


Indication : on pourra utiliser et s’inspirer de l’exercice 3.1.

4
Exercice 4.3 Soient 0 < a < b et (un )n∈N , (vn )n∈N définies par u0 = a, v0 = b
et (
un+1 = 1 +2 1 (moyenne harmonique)
un vn
un +vn
vn+1 = 2
(moyenne arithmétique).
Le but de l’exercice
√ est de montrer que (un )n∈N et (vn )n∈N sont deux suites adja-
centes, de limite ab.
(i) Montrer, par récurrence que un > 0 et vn > 0, pour tout n ∈ N.
(ii) Montrer que un − vn ≤ 0, pour tout n ∈ N et en déduire que (vn )n∈N est
décroissante.
(iii) Montrer que (un )n∈N est croissante.
(iv) Vérifier, par récurrence que
b−a
0 ≤ un − vn ≤ ,
2n
et en déduire que (un )n∈N et (vn )n∈N sont deux suites adjacentes.

(v) Montrer qu’elles convergent vers ab.

(vi) Donner une valeur approchée de 2 à 10−4 près.

Exercice 4.4 Le but de l’exercice est de donner une démonstration de la non


dénombrabilité de R. On raisonne par l’absurde, en supposant que [0, 1] est dénombrable.
Autrement dit, il existe une bijection ϕ : N → [0, 1].
(i) Construire, par récurrence une suite de segments emboı̂tés (In )n∈N telle que,
pour tout n ∈ N, In ne contient pas ϕ(n) et In est de longueur 3−n .
(ii) En déduire qu’il existe x ∈ [0, 1] tel que
\
In = {x},
n∈N

et x 6= ϕ(n), pour tout n ∈ N.


(iii) Conclure que R n’est pas dénombrable.

5 Le théorème de Césaro
Exercice 5.1 (Le théorème de Césaro) Soit (un )n∈N une suite réelle (ou com-
plexe) qui converge vers un nombre réel (ou complexe) `. Soit (vn )n≥1 la suite
définie par
n−1
1X
vn = uk , n ≥ 1.
n k=0
Montrer que la suite (vn )n∈≥1 converge aussi vers ` (on dit dans ce cas que la suite
(un )n∈N converge au sens de Césaro vers `). Que pensez-vous de la réciproque ?
Indication : pour la réciproque, on pourra étudier la suite un = (−1)n , n ≥ 0.

5
Exercice 5.2 Montrer que si (un )n∈N est une suite réelle ou complexe telle que
limn→+∞ (un+1 − un ) = `, alors
un
lim = `.
n→+∞ n
1
Pn−1
Indication : on pourra calculer n k=0 (uk+1 − uk ) et appliquer le théorème de
Césaro.

Exercice 5.3 Soit (un )n∈N une suite numérique convergente au sens de Césaro
vers `. Supposons de plus que limn→+∞ (n(un − un−1 )) = 0. Montrer alors que
(un )n∈N converge vers `.
Indication : on montrera que
n
X n−1
X
k(uk − uk−1 ) = nun − uk ,
k=1 k=0

et on appliquera le théorème de Césaro à la suite (n(un − un−1 ))n≥1 .

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