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Techniques multiattache
A. Kerner, N. Montluc, I. Brandy, M. Dumitrache, E. Lejoyeux, R. Garcia
Aujourd’hui, les orthodontistes disposent de multiples appareils thérapeutiques, qu’ils soient fixes ou
amovibles. Les appareils multibague ou multiattache sont les plus utilisés, car ils permettent le contrôle
tridimensionnel des déplacements dentaires. Parmi eux, le système Edgewise reste le plus répandu, et ce
quelle que soit la conception orthodontique utilisée, Edgewise standard de Tweed Merrifield, techniques
d’arc droit, technique linguale, technique segmentée. Ainsi, même si certaines différences existent entre
ces méthodes, toutes tendent vers les mêmes principes : importance du diagnostic symptomatique et
surtout étiopathogénique des dysmorphoses dentosquelettiques pour la réussite du traitement, prise en
compte du contexte musculaire et fonctionnel du patient et utilisation de forces légères et continues dans
le respect des lois de la biomécanique.
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■ Points de repère [1-7] Après avoir appliqué pendant six années les conseils d’Angle,
Tweed est peu satisfait des résultats esthétiques (profils qu’il
De l’Antiquité jusqu’à la Renaissance, qu’ils soient scientifi- trouve trop convexes) et constate l’instabilité des traitements
ques ou artistes, les hommes se sont toujours intéressés à par expansion. La céphalométrie récemment apparue lui permet
l’environnement dentofacial. d’analyser ces résultats. Il nie toute possibilité d’action sur les
En 1728, dans son Traité des dents, Fauchard recommande bases squelettiques et recommande donc d’adapter le contenu
déjà le limage des tissus dentaires en cas d’encombrement et (les dents) au contenant (la face), en réalisant des compensa-
décrit des moyens orthodontiques pour les déplacer. tions dentoalvéolaires et conclut sur le rôle clé de la position de
En Europe, au XIXe siècle, l’amélioration des connaissances au l’incisive mandibulaire. Il propose alors la possibilité d’extraire
niveau physiologique conjuguée aux progrès techniques permet les premières prémolaires dans un but de stabilité et d’esthéti-
la création de nombreux dispositifs capables de délivrer des que (correction des biproalvéolies). D’abord critiqué, il est
forces ou bien servant d’ancrage. Mais l’instabilité politique et ensuite rallié par la majorité des orthodontistes de l’époque. Il
économique du début du XXe siècle est peu propice au dévelop- va transformer l’orthodontiste en « plieur de fil » et contribuer
pement de l’orthodontie. Malgré tout, les thérapeutiques dites au développement du raisonnement biomécanique en introdui-
« fonctionnelles » voient le jour, en France notamment sous sant la notion d’ancrage. Ses concepts sont enseignés à la
l’égide de Robin qui met au point le premier monobloc. Elles Fondation Tweed (Tucson, États-Unis) : il utilise le système
continueront de se développer dans toute l’Europe grâce aux Edgewise d’Angle, mais modifie les phases mécaniques en
travaux d’Andresen, Bimler, Franckel, Balters, et Stockfisch. fonction des extractions préconisées.
À la fin du XIXe siècle, les progrès techniques et industriels Pendant la période économique faste succédant au deuxième
des entreprises américaines permettent à l’orthodontie de conflit mondial, l’admiration pour le mode de vie américain
prendre un nouvel essor. Quelques inventeurs géniaux, que favorise le développement rapide de l’orthodontie moderne en
nous appelons encore aujourd’hui les « pères de l’orthodontie Europe, qui continue ainsi son évolution.
moderne », vont mettre au point les fondements de l’orthodon- Merrifield fait progresser énormément le raisonnement
tie d’aujourd’hui. De cette origine outre-Atlantique persiste diagnostique et stratégique de l’Edgewise (choix des extractions
d’ailleurs une grande partie du vocabulaire dédié à l’appareil en fonction de la malocclusion, contrôle du sens vertical), qui
multiattache. s’appelle désormais Edgewise de Tweed-Merrifield.
En premier lieu, Case utilise des tubes ouverts, en or ou en À la fin des années 1950, l’américain Ricketts élabore une
maillechort (alliage métallique de cuivre, zinc et nickel) ou bien technique de traitement dérivée de l’Edgewise, mais plus globale
soudés sur bagues (premier scellement de bague par Magill en car prenant en compte les bases squelettiques, l’environnement
1871), dans lesquels il introduit un fil rond, mais ne permettant esthétique et fonctionnel : la technique bioprogressive est née,
pas de déplacer l’apex dans le sens vestibulolingual. Il crée alors qui segmente les arcades et initie la biomécanique orthodonti-
un second système, le contouring (1893) qui, à l’aide d’un levier que. Les brackets utilisés par Ricketts intègrent pour la première
et de deux arcs (un vestibulaire et un palatin), développe un fois des informations thérapeutiques et sont utilisés conjointe-
couple de forces pour ainsi contrôler le torque incisif. Il est ment avec de nouveaux alliages (Elgiloy, TMA) qui développent
également un des premiers à préconiser les extractions dentaires des forces plus légères que l’acier. Cette technique sera ample-
dans certains cas (encombrement) et l’emploi des tractions ment diffusée à partir de 1965 en Europe par Gugino. En 1962,
intermaxillaires. l’Américain Burstone développe une autre technique segmentée,
À la même époque, Angle, grand admirateur de Dame Nature fortement basée sur la biomécanique.
(qui selon lui « ne crée rien en vain »), cherche avant tout à À la même époque, sur le continent australien, Begg met au
obtenir l’alignement idéal des dents, mais il s’oppose vivement point une méthode thérapeutique connue sous le nom de fil
à Case car étant farouchement contre les extractions (premières léger (light wire). Kesling fait évoluer cette technique vers le Tip-
querelles entre extractionnistes et non extractionnistes). Les Edge, en modifiant son bracket mais en conservant les spécifi-
idées d’Angle sont retenues par la majorité des praticiens. Il cités mécaniques de la technique de Begg.
fonde, en 1887, la première école américaine d’orthodontie, qui À partir des années 1970, l’Edgewise standard s’est beaucoup
verra figurer entre autres comme élèves Charles Brodie et Cecil transformé : d’une part avec l’apparition des techniques
Steiner. Angle propose donc ainsi différents systèmes d’expan- dites « d’arc droit » ou « arc plan » (straight wire) initiées par
sion pour déplacer et surtout pour orienter les dents : l’« E- Andrews, dans lesquelles les attaches possèdent des informa-
arch » (arc d’expansion) ne provoque que des versions ; le « Pin- tions orientées dans les trois plans de l’espace (premier,
and-Tube » (appareil à tenons et à tubes verticaux) se révèle deuxième et troisième ordres) et qui permettent d’utiliser des
difficile à manipuler ; puis, en 1913, arrive le Ribbon-arch (arc alliages modernes à mémoire de forme, et d’autre part grâce à
ruban) : c’est un arc de section .022 inch (.022″) × .036″ placé à l’élaboration, au Japon et aux États-Unis, de la technique
plat, courbé sur le grand côté, inséré donc verticalement dans linguale permettant une orthodontie quasiment « invisible ».
des attaches Ribbonwise à gorge rectangulaire ouverte en
direction occlusale, et ligaturé par des épingles en cuivre. Ce
sont les premières véritables attaches orthodontiques. L’ensem-
ble permet d’appliquer un couple de forces dans le plan ■ Différentes familles d’Edgewise
vestibulolingual. Mais ce dispositif présente également ses
limites sur le contrôle du torque, et pas d’action mésiodistale. Edgewise standard
Secondé par ses étudiants Brodie et un certain Charles Tweed,
Angle présente enfin, en 1925, l’appareil Edgewise (littéralement Du bracket d’Angle à l’Edgewise moderne
« par le petit côté ») : c’est un système préfabriqué, composé de Tweed-Merrifield
d’attaches et d’arcs, qui reste aujourd’hui, malgré d’incessantes
modifications, le système le plus répandu au sein des techniques Le but de la technique d’Angle était de corriger des maloc-
fixes. Il s’agit de brackets métalliques (appelés également clusions tout en préservant l’ensemble des dents sur l’arcade.
consoles, verrous, ou attaches orthodontiques), munis d’une Angle était fermement convaincu qu’un appareil orthodontique
lumière rectangulaire horizontale, permettant l’insertion devait posséder cinq qualités majeures : simplicité (tirer, pousser
horizontale par le chant (petit côté) d’un arc rectangulaire, et tourner les dents), stabilité (fixé sur les dents), efficacité
autorisant ainsi le parfait contrôle tridimensionnel de l’orienta- (troisième loi de Newton et ancrage), biocompatibilité (accepté
tion et du déplacement dentaire. Cependant, la grande défor- par les tissus) et discrétion (relativement esthétique). En 1925,
mabilité de l’appareil liée à la nature des alliages qui le 2 ans avant sa mort, il transforme son attache Ribbonwise en
constituent à cette époque (or ou maillechort) fait tomber cette plaçant la gorge horizontalement et crée ainsi le système
innovation presque dans l’oubli... mais pas pour longtemps. En Edgewise à l’origine de nos appareils actuels [8, 9].
effet, Brodie et Steiner améliorent le système Edgewise qui Tweed et Merrifield ont fait évoluer cet Edgewise classique
gagne ainsi en rigidité. « expansionniste » vers une nouvelle philosophie de traitement,
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l’Edgewise moderne, en gardant ses outils principaux : le bracket Le diagnostic de Tweed-Merrifield s’appuie sur plusieurs
Edgewise couplé aux arcs acier, mais en modifiant radicalement concepts :
les objectifs et les moyens thérapeutiques. • il est nécessaire de traiter un patient en respectant les
Tweed a développé le concept du repositionnement des dents dimensions de sa denture. Ainsi, un patient présentant un
et particulièrement celui des incisives mandibulaires dans leur équilibre musculaire normal doit être traité sans expansion ;
base osseuse. Il a popularisé le recours aux extractions des • les dimensions de l’étage inférieur ainsi que le schéma
premières prémolaires et le principe des extractions sériées de squelettique doivent être reconnus et définis afin d’obtenir
dents lactéales ou extractions pilotées. Il a élaboré le concept de un équilibre et une harmonie de la face optimaux.
préparation d’ancrage comme étape majeure des traitements. Il La fonction occlusale est la clé de la santé et de l’équilibre de
a amélioré l’application clinique de la céphalométrie en conce- l’ensemble stomatognathique et donc de la pérennité d’un
vant le principe du triangle de Tweed (diagnostic facial). traitement. Les objectifs occlusaux sont les suivants :
L’analyse céphalométrique devient alors un guide de traite- • la classe I d’Angle ;
ment [8, 10-12]. • une concordance des milieux ;
Merrifield, quant à lui, a enrichi cette technique grâce au • la continuité des points de contact doit être rétablie ;
diagnostic différentiel qui permet de déterminer s’il y a néces- • un guide antérieur en propulsion avec désocclusion posté-
sité d’extraire et d’aboutir au choix des dents à « sacrifier ». Il rieure (l’inocclusion postérieure est en général obtenue en fin
s’est intéressé aux dimensions de l’étage inférieur de la face, de traitement du fait de la préparation d’ancrage) ;
ainsi qu’aux dimensions de la dentition en fonction de l’équi- • une fonction canine dans les mouvements de latéralité sans
libre musculaire. Il a introduit « l’analyse de l’espace total » interférences du côté non travaillant.
(analyse des espaces dentaires antérieur, moyen et postérieur) et Dans certains cas de classe II importante, la distalisation des
a défini les différents domaines de dysharmonie (squelettique, molaires maxillaires peut être réalisée, voire l’extraction de
facial et dentaire) ainsi que la notion d’indice de difficulté. certaines molaires maxillaires afin d’obtenir une occlusion de
L’analyse craniofaciale associée à l’analyse de l’espace total classe I d’Angle.
représente ainsi le diagnostic différentiel. Le principe du Si la quantité d’organes dentaires sacrifiés peut sembler
diagnostic différentiel est lié à la compréhension de l’existence importante en technique de Tweed, il est nécessaire de rappeler
de limites antérieures, postérieures, latérales et verticales de la que les traitements orthochirurgicaux n’étaient pas autant
dentition, déterminées par les tissus osseux et musculaire [13]. Il pratiqués à cette époque qu’à l’heure actuelle. Ces extractions
est également à l’origine de concepts de traitement tels que les multiples permettaient de corriger des décalages antéroposté-
forces directionnelles (forces extraorales), le séquençage des rieurs de grande amplitude.
mouvements dentaires, le séquençage de la préparation
d’ancrage [8, 13]. Matériel et technique
À travers la technique Tweed-Merrifield, la qualité d’un Bagues, attaches, tubes et accessoires
traitement orthodontique individualisé repose sur une manipu-
lation très précise des arcs, les informations étant appliquées au Dans les premiers temps de l’Edgewise, l’ensemble des dents
niveau des arcs et non des attaches [13]. Cinq concepts régissent de l’arcade était muni de bagues, d’où son appellation « techni-
que multibague ». Ces bagues étaient confectionnées sur les
cet Edgewise dit « moderne » [8, 14, 15] :
dents elles-mêmes à l’aide d’une bande métallique, puis des
• le baguage séquentiel (les premières molaires et les incisives
attachements vestibulaires et linguaux y étaient soudés électri-
en malposition sont appareillées dans un deuxième temps).
quement. La pose d’un appareil multibague nécessitait alors un
Le traitement est moins traumatique, la distance interbracket
travail laborieux de plusieurs heures. Il existe actuellement un
postérieure est augmentée et le mouvement (redressement
assortiment de tailles de bagues préfabriquées pour les molaires
distal) des deuxièmes molaires facilité ;
et en deuxième intention pour les autres dents en cas de
• le mouvement séquentiel ou individuel des dents (Tweed
décollement des attaches collées.
avait introduit le mouvement en masse des dents) ;
Le reste de l’arcade est appareillé à l’aide d’attaches ou
• la préparation d’ancrage séquentielle : associées à des trac-
« brackets » collés sur la surface vestibulaire des dents. Initiale-
tions intermaxillaires de classe III, les courbures de prépara-
ment, les six dents antérieures présentent des attaches mono-
tion d’ancrage de Tweed étaient construites en une étape, ce
plots ou doubles plots, les prémolaires sont munies de
qui provoquait une ingression incisive importante. Avec une
monoplots, les premières molaires ont des doubles plots et les
préférence pour les high pull (forces directionnelles) plutôt
deuxièmes molaires sont dotées de tubes (aujourd’hui, les
que pour les tractions de classe III en auxiliaire, Merrifield
brackets monoplots ne sont pratiquement plus utilisés).
introduit le concept du ten-two systeme. Dix dents forment
Des tubes ou des attaches peuvent également être collés sur
une unité d’ancrage passive afin de permettre de redresser
les molaires (tubes pour les deuxièmes molaires). L’utilisation
deux autres dents. Les effets parasites sont ainsi réduits. Les
d’attaches et de tubes collés permet de prendre en charge les
deuxièmes, premières molaires puis deuxièmes prémolaires
molaires si leur hauteur de couronne clinique est faible ; c’est
mandibulaires vont être progressivement versées distalement ;
également moins traumatisant pour le parodonte car cela
• l’utilisation des forces directionnelles : elles permettent un
facilite l’hygiène. Ils sont cependant plus sujets au décollement,
contrôle du sens vertical (pour éviter une bascule horaire du
leur résistance aux forces de mastication étant plus faible
plan d’occlusion), une correction ou un maintien du rapport
comparée aux bagues ajustées et scellées. Les attaches des
des bases osseuses ;
premières molaires peuvent être transformables. La gorge de
• un moment de traitement approprié : dans la majorité des
l’attache est recouverte d’une lamelle métallique et est utilisée
cas, le traitement actif débute après l’évolution des deuxièmes
sous forme de tube. Dès que les deuxièmes molaires sont prises
molaires.
en charge, la lamelle est retirée, le tube est « déconverti » et
l’attache redevient de type classique. Rappelons cependant que
Objectifs de traitement [12, 13] les mises en place d’appareils en Edgewise se font généralement
Les objectifs d’un traitement orthodontique selon Tweed sont en denture adulte jeune, après évolution des deuxièmes
l’équilibre et l’harmonie de la face, une fonction masticatrice molaires [16].
efficace, une santé parodontale et dentaire, des bases osseuses et L’attache d’Edgewise est un bloc d’acier inoxydable (plot)
des tissus de soutien qui assurent une longévité à la dentition .
muni d’une gorge transversale de dimensions .022″ (hauteur) ×
ainsi qu’une stabilité de l’occlusion obtenue. Afin d’atteindre ses .028″ (profondeur) et de deux ailettes supérieure et inférieure
objectifs de traitement, il définit une limite antérieure de la qui sont les éléments de rétention des ligatures ou des systèmes
denture correspondant à la position de l’incisive mandibulaire . de traction intra-arcade.
dans sa base osseuse. L’attache peut recevoir un arc rectangulaire de dimension
À cette fin, il développe le diagnostic facial (triangle de maximale .0215″ × .028″ [8, 9, 16].
Tweed). Ce bracket est sans angulation ni inclinaison.
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vestibulolinguales différentes. Il est donc nécessaire d’adapter • Boucles de distalisation des molaires maxillaires : action dans
l’arc à ces versions et de réaliser sur un fil rectangulaire « des le sens antéropostérieur. La boucle est construite ouverte et
torsions sur chant », dites déformations de « troisième ordre » est mise en compression en mésial de la molaire à distaler.
ou plus communément nommées « torques ». Les courbures de • Boucles de mésialisation des molaires : boucles de Stoner,
troisième ordre ne peuvent être réalisées que sur des arcs boucles en « club de golf » de Garcia, activation à l’aide d’une
rectangulaires. Si l’arc est très sous-dimensionné par rapport à la boucle shoehorn.
taille de la gorge, le torque ne s’exprime que faiblement du fait Accessoires soudés ou clipés [16]. Des fils de laiton ou des
du jeu de l’arc dans l’attache. Autrement dit, plus l’arc présente éléments en acier peuvent être soudés ou clippés sur l’arc. Ils
une grande section, plus le contrôle du torque est important. servent de crochets antérieurs pour des forces extraorales ou des
Sur une portion d’arc, intéressant plusieurs dents, le torque . tractions intermaxillaires, de pitons pour des tractions inter-
peut être continu (torsion uniforme) ou progressif (l’amplitude maxillaires en stabilisation postchirurgicale, de butées pour des
de la torsion augmente). Le torque est généralement continu ressorts de distalisation.
dans le secteur antérieur et progressif dans les secteurs latéraux
et postérieurs. Classiquement, un torque coronolingual est Auxiliaires [16]
appliqué à l’ensemble de la mandibule et aux secteurs Les auxiliaires les plus couramment utilisés en technique
prémolaires-molaires maxillaires ; les canines ne présentent pas Edgewise sont :
de torque et les incisives maxillaires nécessitent un léger torque • les systèmes de forces élastiques intra-arcade : ces systèmes
coronovestibulaire. s’appliquent entre deux dents, une dent et un groupe de
Arcs idéaux et coordination des arcs [16]. Le concept de dents ou deux groupes de dents d’une même arcade à l’aide
forme d’arcade individualisée est essentiel en thérapeutique d’une ligature élastique, d’une chaînette élastomérique ou
Edgewise. Il ne concerne pas uniquement le résultat esthétique d’un ressort en compression ou en traction ;
mais également la stabilité du traitement. Il est admis de nos • les systèmes de forces élastiques inter-arcade : il s’agit
jours que l’équilibre musculaire joue un rôle déterminant sur la d’élastiques de différents diamètres et de différentes forces
morphologie de l’arcade dentoalvéolaire. La conservation des tendus entre les deux arcades. Selon leurs points d’applica-
distances intercanines et intermolaires assure une stabilité à tion, ils dispensent des forces antéropostérieures, verticales ou
notre traitement. Les cliniciens d’Edgewise utilisent souvent une transversales :
charte standardisée (charte de Boone) afin de les guider dans la
C TIM II (traction intermaxillaire de classe II : application
réalisation d’arcs symétriques, aux dimensions transversales
antérieure maxillaire et postérieure mandibulaire) ;
individualisées.
C TIM III (antérieure mandibulaire et postérieure maxillaire),
Les praticiens plus expérimentés utilisent l’arc précédent
TIM III-préparation d’ancrage ;
comme référence.
Pour réaliser l’occlusion, il est nécessaire de contrôler les C EVA (élastiques antérieurs verticaux : maintien du sens
rapports d’arcades. vertical, correction des béances) ;
La dernière phase de confection des arcs idéaux est donc la C criss cross (application sur face vestibulaire d’une dent vers
coordination des arcs. L’arc mandibulaire est réalisé en premier la face linguale de la dent antagoniste = correction trans-
étant donné l’importance de l’analyse de l’arcade mandibulaire versale ponctuelle ou de l’arcade) ;
dans le diagnostic. L’arc maxillaire doit circonscrire l’arc C élastique en diagonal (application antérieure d’une canine
mandibulaire jusqu’aux premières molaires avec un maximum maxillaire vers la canine mandibulaire du côté opposé
de contact puis les arcs se chevauchent pour l’obtention d’une = correction d’une déviation des milieux) ;
classe I d’Angle. • les forces directionnelles extraorales telles que les high pull ou
Boucles. En suivant les principes de mécanique, plus il y a de straitht pull également appellées J hook. Il s’agit de deux
spires et donc de longueur de fil, plus le système est souple et crochets métalliques symétriques, placés antérieurement,
dispense des forces légères. La force ainsi appliquée reste directement ou indirectement sur l’arc et reliés postérieure-
suffisante pour un déplacement rapide de la dent concernée ment par l’intermédiaire d’une traction élastique à un casque
avec un effet minimal sur les dents collatérales qui constituent ou un bandeau en tissu qui réalise un appui crânien ou
donc un excellent ancrage naturel. Selon leur construction, les
cervical. Ces forces directionnelles permettent un contrôle
boucles ont une action dans les trois sens de l’espace et peuvent
vertical ou une action antéropostérieure, unitaire ou sur un
participer à des mouvements unitaires ou en masse : mouve-
ments d’ouverture-fermeture d’espace, versions vestibulolin- groupe de dents selon leur orientation et leur intensité. À
guale, égression-ingression, redressement d’axe. titre d’exemple, elles peuvent aider au recul des canines (sens
Elles doivent être construites pour un maximum de confort antéropostérieur) ou participer à la correction d’une supraclu-
et afin de ne pas blesser le patient. sion (sens vertical) ;
Différents exemples de boucles sont décrits. • les arcs auxiliaires ou jig : section d’arc coulissant sur un arc
• Boucles oméga : sauf exception, la majorité des arcs en rectangulaire et qui permet un transfert de forces. Ils ne sont
technique Edgewise est munie d’omégas situés entre les quasiment plus utilisés ;
premières et deuxièmes molaires. Ils sont polyvalents. • les disjoncteurs : appareil transpalatin avec vérin soudé sur
Construits en mésial des deuxièmes molaires, ils peuvent fixer quatre bagues (premières molaires et premières prémolaires)
le périmètre d’arcade. Une fois ligaturés, ils permettent de permettant une expansion transversale (nécessité d’une
limiter l’expansion antérieure associée au nivellement ou rupture chirurgicale préalable de la suture sagittale médiane
freiner les effets parasites des mécaniques de classe II sur les après 13-14 ans). Pour une correction transversale de faible
incisives mandibulaires. Situés en distal des premières molai- amplitude, l’expansion est réalisée sur l’arc lui-même.
res, ils permettent l’activation des arcs de recul incisif.
• Boucles de nivellement – ingression - égression : boucles en Séquences thérapeutiques en Edgewise [8, 16]
« botte » ou « chaussette », quadrangle (traction d’une canine
maxillaire vestibulaire haute), etc. Chaque traitement présente des variations individuelles en
• Boucles de redressement d’axe : boucles en « botte », qua- rapport avec l’anomalie qu’il traite. Toutefois, en technique
drangle, etc. Edgewise, certaines phases de traitement sont inévitables,
• Mouvement vestibulopalatin : doubles boucles verticales. inhérentes à la technique et identiques quelle que soit la forme
• Boucles de rétraction : action dans le sens antéropostérieur. La clinique de la dysmorphose. Un traitement classique se compose
boucle est construite fermée. Elle est activée par écartement de différentes étapes. À chaque étape un objectif est atteint qui
des deux pieds de la boucle en ligaturant les omégas distale- permet de passer à l’étape suivante. Plusieurs phases se succè-
ment. dent ainsi.
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Andrews s’est basé sur des critères occlusaux, the six keys to the
normal occlusion, déterminés d’après une étude faite sur un
échantillonnage de 120 personnes n’ayant jamais eu de traite-
ment orthodontique. Chaque attache est adaptée à la forme et
à la position moyenne de la dent à laquelle elle est destinée.
Le straight wire bouleverse le rapport traditionnel entre l’arc et
l’attache car dans cette technique, l’information nécessaire au
déplacement dentaire est directement incorporée dans l’attache
et non plus dans l’arc, évitant au praticien d’incorporer de
nombreuses pliures de l’arc.
Cette méthode a ses exigences : elle suppose que les attaches
soient très précisément placées sur les dents lors du collage, et
elle impose un respect des principes fondamentaux de
biomécanique.
Figure 3. Baguage séquentiel.
La technique s’est largement répandue, avant tout parce que
des attaches orientées deviennent indispensables dès qu’on
emploie des arcs en nickel-titane préformés qui ne peuvent être
ajustés à la pince. L’orientation donnée aux dents ne dépend
plus alors que de la gorge des attaches.
Le principal défaut de ces arcs est, le plus souvent, de n’être
pas individualisés, c’est-à-dire qu’ils imposent leur forme, soi-
disant moyenne, à toutes les arcades, quel que soit leur envi-
ronnement anatomique et fonctionnel.
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nouvelle attache individualisée en or, fabriquée « sur mesure » sur la face palatine deux attaches à des hauteurs très légèrement
sur chaque dent, grâce à une procédure de laboratoire couplant différentes, les répercussions se retrouvent au niveau des trois
scanner optique en 3D-ordinateur-robotique. Cette chaîne de ordres, et tout particulièrement dans l’expression du torque.
laboratoire permet la fabrication d’une attache plus petite et Une variation de 10° de torque a pour conséquence une
donc plus facile à intégrer pour le patient, facilement reposi- différence de 1,2 mm dans le sens vertical lors de l’utilisation
tionnable sur la dent et donc permettant un collage direct en des attaches de septième génération [30].
bouche [26]. En 2004, au congrès de la Société d’orthodontie En technique linguale, la hauteur de l’attache et le torque
linguale (ESLO) à Barcelone, les premiers résultats cliniques de sont des facteurs interdépendants.
cette méthode sont présentés : le bracket Incognito™ est né [9]. Le positionnement des attaches doit se faire de manière très
Beaucoup d’aspects négatifs sur la méthode continuent d’être précise, et cette précision ne peut être obtenue par la seule
propagés, particulièrement aux États-Unis. Mais la thérapeutique faculté visuelle du praticien. Une procédure de collage indirect,
linguale se développe dans le reste du monde. En 2001, le avec placement au préalable des attaches au laboratoire, est une
nombre de patients traités par orthodontie linguale en Europe étape incontournable du traitement d’orthodontie linguale.
ou au Japon est deux fois plus élevé qu’aux États-Unis [27]. Différentes procédures existent, nous y reviendrons.
Aspects biomécaniques [28] En orthodontie linguale, les traitements avec extractions sont
plus difficiles à gérer, donc plus délicats. Les praticiens envisa-
L’appareil multibague lingual présente des avantages gent alors des plans de traitements intégrant la réduction
biomécaniques. amélaire localisée ou généralisée [23].
Rappelons que le centre de résistance (CR) d’une dent est le La phase d’alignement dentaire permet d’harmoniser la zone
point par lequel l’application d’une force provoque un déplace- incisivocanine, la place nécessaire ayant été obtenue soit par des
ment en translation de cette dent. Le CR d’une dent monora- avulsions, soit par un remodelage interproximal. Lors d’avul-
diculée avec un parodonte sain se situe approximativement au sion, et par souci esthétique, des caches en résine ou en
milieu de la racine. Le CR d’une molaire maxillaire se situe au composite sont collés sur les dents collatérales à l’espace
niveau de la trifurcation dans le plan vertical et décalé du côté d’extraction. Mais ils ne doivent pas gêner le mouvement
palatin dans le plan sagittal. Le CR d’une molaire mandibulaire dentaire, ni interférer avec le processus cicatriciel [19]. Ils sont
se situe au niveau de la bifurcation (plan vertical) et est centré
réduits au fur et à mesure du recul des dents antérieures. Les
dans le plan horizontal. Toute variation anatomique (telle
canines sont d’abord reculées individuellement dans les espaces
qu’une parodontopathie) a une incidence sur la position de
d’extraction.
ce CR.
Le contrôle du torque de la zone antérieure est un souci
Dans le plan sagittal, la force appliquée lors de la rétraction
constant tout au long du traitement [31]. Le torque adéquat doit
en masse du bloc incisivocanin doit être contrôlée car les effets
être établi avant la phase de recul du bloc incisivocanin [32], car
parasites de torque incisivopalatin et d’égression incisive sont
sinon il sera impossible de fermer les espaces tout en conservant
exacerbés par rapport à la technique vestibulaire.
une classe I molaire.
Dans le plan horizontal, le point d’application de la force est
La phase de recul du bloc incisivocanin permet, grâce à une
plus proche du grand axe de la dent et il est plus difficile de
mécanique de glissement, de déplacer le bloc antérieur en
créer un couple de force. Par conséquent, les corrections des
prenant appui sur les zones postérieures d’ancrage. Mais cet
rotations sont plus difficiles.
ancrage peut avoir à être renforcé et la participation du patient
Problème mécanique peut être sollicitée par l’utilisation de mécanique de traction
Du fait de la courbure antérieure des arcades dentaires, la intermaxillaire. Une mécanique utilisant des boucles à activer
portion d’arcade qui sépare les canines est plus courte du côté peut également être utilisée, les boucles devant être activées
lingual que vestibulaire. Malgré la fabrication d’attaches plus toutes les 8 semaines de 1 mm [19, 32].
étroites, les espaces interattaches sont réduits en technique Une approche segmentée de la mécanique est possible ;
linguale. De ce fait, la longueur de fil située entre deux attaches l’appareil est divisé est trois unités : l’unité passive, l’unité guide
est diminuée, le fil est plus rigide et les pliures placées sur les et l’unité active [19].
arcs ont une efficacité limitée. L’utilisation de boucles comme La pose d’auxiliaires sur les faces vestibulaires se fait sous
en technique vestibulaire est très difficile en regard de l’anato- forme de boutons transparents collés. Lorsque l’utilisation de
mie et blessante pour la langue. chaînette est préconisée, par exemple lors de la mécanique de
Compte tenu de la diminution des distances interattache des recul incisivocanin ou lors de la correction de rotation de dents,
dents antérieures, une bonne connaissance des modules d’élas- le praticien utilise des chaînettes transparentes, mais qui
ticité des différents arcs commercialisés est indispensable. Elle malheureusement se colorent entre deux rendez-vous.
nous permet de les sélectionner en fonction du stade de La phase de finition est la phase permettant d’obtenir une
traitement afin de respecter l’environnement biologique et occlusion fonctionnelle. Des rééquilibrations occlusales sont très
minimiser la douleur du patient [29]. souvent nécessaires afin de pallier les usures dentaires qui se
Les progrès de la métallurgie nous permettent d’utiliser trois sont produites lorsque les dents étaient en malposition.
types d’arcs : nickel-titane et alliage à mémoire de forme (phases La contention est assurée soit par des fils collés sur les faces
de nivellement), acier (phases de rétraction, de mécanique de linguales et palatines, le plus souvent de canine à canine, soit
glissement), titane-molibdène-alloy (phases de finitions). par des gouttières thermoformées fines.
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Techniques multiattache ¶ 28-655-M-10
manière la plus précise possible afin de ne pas perdre les Différents freins à cet apprentissage ont été évoqués tels que :
informations données lors du montage en laboratoire [23]. • une finition imprécise de l’occlusion ;
Avec le système CLASS, le praticien utilise la coque thermo- • une approche différente dans la gestion du temps des diffé-
formée individuelle. rentes phases thérapeutiques ;
Lorsque la gouttière de transfert n’a pas été abîmée lors de la • un temps de travail au fauteuil plus important ;
procédure de collage, celle-ci peut être découpée et réutilisée • des difficultés d’obtenir une précision du collage et du
comme « minigouttière ». Cependant, des risques d’erreur dans recollage.
le positionnement sont possibles. Le laboratoire peut, avec le Cependant, la plupart de ces difficultés peuvent être surmon-
système TARG 2, construire une clé unitaire, à partir des quatre tées par un apprentissage et une amélioration de sa pratique
informations (torque, angulation, hauteur, épaisseur) stockées quotidienne et ces arguments sont souvent mis en avant par
par le programme DALI. ceux qui n’utilisent pas cette méthode.
Avec le système Incognito™, le recollage de l’attache décollée La difficulté d’accès rend inévitablement la pratique de
peut se faire de deux manières : soit de manière indirecte en l’orthodontie linguale plus difficile que l’orthodontie vestibu-
utilisant la gouttière préalablement découpée dans laquelle on laire. Plusieurs actes vont obliger le praticien à adopter des
repositionne l’attache, soit de manière directe. La fabrication positions qui ne sont pas ergonomiquement les meilleures [22].
individualisée de l’attache en or, épousant une grande partie de Les risques de troubles posturaux et douleurs dorsales dus aux
la surface linguale de la dent, permet un repositionnement positions de travail ont également contribué à rendre réfractai-
relativement aisé de celle-ci. Le laboratoire livrant avec les res bon nombre de nos confrères.
gouttières de collage une charte sur laquelle figurent chaque
Patient
dent et l’attache correspondante, le praticien peut contrôler
visuellement la position de l’attache [26]. Les avantages esthétiques de la technique sont indéniables.
Pour éviter les problèmes d’hyperplasie gingivale, il est Cependant, cet aspect positif peut être éclipsé par les troubles
recommandé de positionner les attaches à 1 mm de la gencive liés au positionnement sur l’aire interne des dents. Trois types
marginale, afin de permettre une élimination aisée des excès de d’inconfort sont décrits : il s’agit de difficultés de phonation, de
colle et faciliter l’hygiène buccodentaire. Le recollage ne pourra mastication et d’irritation de la langue [37].
se faire dans de bonnes conditions qu’en présence d’un paro- Le problème principal pour les patients est le trouble de
donte superficiel sain, non inflammatoire. L’hygiène buccoden- l’élocution qui apparaît dès la mise en place du dispositif et le
taire doit être rigoureuse afin d’éviter les hyperplasies gingivales patient devra en être informé avant la mise en place de l’appa-
et les gingivites qui rendent difficiles la mise en place des reillage. Cette altération de la parole est très variable individuel-
ligatures et les procédures de recollage [28]. lement et est transitoire [30, 42] . Un temps d’adaptation et
d’apprentissage plus ou moins important est nécessaire [43].
Arcs Cependant, plus les dimensions de l’appareil lingual sont
• Programme DALI : il consiste à obtenir par l’informatique le petites, moins les troubles sont prononcés [42] . Aussi, les
dessin de l’arc de chaque arcade à l’échelle réelle. Les attaches informations données au patient sont à moduler selon le type
étant placées dans la région antérieure à la même distance d’appareil utilisé [44].
entre la gorge et la face vestibulaire de chaque dent, on obtient Le deuxième inconfort le plus largement cité est lié aux
un dessin d’arc parfaitement curviligne, les différences dues au blessures infligées à la langue qui est constamment au contact
premier ordre étant compensées par l’épaisseur de colle. Cela de l’appareil. Il n’est pas rare, au réveil, que les attaches aient
simplifie la fabrication de l’arc, mais le volume dévolu à la laissé leurs empreintes sur la langue. Aussi, afin de la protéger,
langue est réduit [40]. Le programme va tracer l’arc, en tenant des pansements photopolymérisables (type Barricaid®) peuvent
compte des pliures de premier ordre inévitables entre canine et être appliqués et polymérisés directement sur les attaches les
prémolaire et entre prémolaire et molaire : on obtient un arc plus irritantes. Des gaines de protection en plastique ou
lingual en forme de champignon, décrit par Fujita. La chartre métallique peuvent être placées sur la portion de fil laissée libre
individualisée du traitement est matérialisée et va permettre de entre deux attaches [45].
préformer les arcs. TARG, AME, et DALI qui les complètent Des traitements mixtes peuvent être envisagés, c’est-à-dire
forment une chaîne complète [24, 30]. lingual au niveau d’une arcade (le plus souvent à l’arcade
• CAD (Computer Aided Design), module lingual Orthomate : maxillaire) et vestibulaire au niveau de l’antagoniste, afin de
les gorges des attaches vont être alignées dans un même plan réduire le nombre d’attaches positionnées au niveau lingual et
horizontal afin d’éliminer les courbures de deuxième ordre. minimiser l’inconfort lingual [30]. La présence de l’appareil étant
Dans la technique ECO-lingual therapy, l’attache étant placée plus perturbatrice à l’arcade mandibulaire, l’absence d’attaches
au plus près de la dent, il n’y a pas de compensation des laisse plus de place à la langue et la phase d’adaptation est plus
différences de premier ordre entre les dents antérieures. Ces courte [23].
informations de premier ordre vont devoir être incorporées Lorsque les attaches provoquent une désocclusion postérieure,
dans le dessin des arcs. Une procédure couplant l’utilisation une alimentation molle est conseillée. Le patient modifie ses
d’ordinateur, de scanner et de robotique permet de dessiner habitudes alimentaires le temps du traitement.
et fabriquer des arcs individualisés pour chaque patient à Comme le profil et la position des lèvres ne sont pas modifiés
étape de traitement. Ce robot est capable de mettre en forme par les attaches, une véritable évaluation esthétique du visage
des matériaux aussi différents que l’acier, les arcs à mémoire est possible tout au long du traitement. De plus, les patients
de forme, les TMA, les Elgiloy [26, 40, 41]. prennent plaisir à sourire alors que les attaches sont encore en
De même que précédemment, la fabrication assistée par bouche [19]. Le corollaire est qu’il faut être attentif au fait que
ordinateur des attaches individualisées, leur positionnement sur le patient qui a choisi cette « orthodontie invisible » remarque
le modèle de malocclusion et la fabrication des arcs sont immédiatement toute apparition de diastème ou de dénivella-
indissociables les uns des autres. tion entre deux incisives, d’autant plus facilement que les faces
vestibulaires sont intactes pendant le cours du traitement [30].
Aspects humains Malgré tous les conseils donnés au début du traitement, pour
diminuer les inconforts, 57 % à 76 % des patients se plaignent
Praticien [21, 30, 31]
de blessures à la langue, de difficulté à mastiquer les aliments
C’est certainement plus souvent le changement d’habitude de fibreux, de difficulté à prononcer les sons « S » et « T », et des
pensée plutôt que le changement matériel qui freine la diffusion difficultés à maintenir une hygiène buccodentaire satisfaisante.
de cette orthodontie. Aux États-Unis, la technique avait été L’information au patient, quant à ces différents désagréments,
rapidement abandonnée car la plupart des praticiens ont pensé est indispensable afin d’éviter tout malentendu, déception et
qu’il suffisait de transposer du côté lingual leur pratique abandon de traitement [46].
vestibulaire habituelle, sans s’astreindre à apprendre une L’orthodontie linguale est maintenant indissociable de
nouvelle méthode. l’orthodontie de l’adulte [22]. D’après Altounian, la création,
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28-655-M-10 ¶ Techniques multiattache
ou élastomériques).
laire présente des taches de déminéralisation [19]. Mais comme
l’écrit Philippe, le problème n’est pas de savoir si les orthodon- Système Damon® [51, 52] (Fig. 9)
tistes travailleront en technique linguale mais de savoir quand Il a connu plusieurs évolutions depuis le Damon SL® jusqu’au
ils le feront [48]. Damon 3 MX® apparu en 2006.
Ce bracket a été mis au point par Dwight Damon en 2006. Il
Brackets autoligaturants est relativement large dans le sens mésiodistal et présente quatre
ailettes. La ligature classique est remplacée par un mur vestibu-
Description- Classification laire passif. Le clapet vestibulaire s’ouvre par une traction
verticale au moyen d’une sonde pour les Damon 3 MX®. La
Le bracket autoligaturant est une attache contenant une
fermeture s’effectue au doigt. Les Damon 2® et 3 MX® sont
partie fixe, identique au bracket conventionnel Edgewise, ainsi
métalliques, le Damon 3® est hybride : son corps est constitué
qu’un élément mobile vestibulaire qui lui est relié, dont la
de résine, mais il présente une gorge et un clapet métalliques.
fonction est de maintenir l’arc dans la gorge, remplaçant alors
Ces brackets sont disponibles en gorges .022″ × .027″ ou .018″
la ligature. On peut classer les brackets autoligaturants en deux
× .025″.
systèmes, actifs ou passifs selon le mode d’action de cet élément
Plus qu’un système, Damon parle d’une « philosophie de
mobile.
traitement ». Il a développé une technique homonyme, qu’il
Pour les autoligaturants passifs, la glissière rigide vestibulaire
prétend se rapprocher « d’un traitement fonctionnel réalisé en
convertit la lumière du bracket en un tube et maintient l’arc
technique multiattache ». Elle associe ses brackets autoligatu-
dans la gorge sans interaction avec le fil. Les systèmes actifs
rants passifs aux alliages à mémoire de forme (Copper NiTi).
utilisent un élément flexible (en acier, NiTi, ou Elgiloy) pour
L’idée est l’utilisation de niveaux de forces très faibles dites
maintenir l’arc dans l’attache et autorisent ainsi une certaine
« physiologiques », qui permettrait aux forces musculaires
déformation du mur vestibulaire. Ils sont en fait passifs pour les
environnantes (labiales, linguales et jugales) de laisser les dents
arcs de faible section. Mais au-delà d’un certain seuil (variable
se mettre en place dans les zones de « moindre contrainte ». Le
selon les brackets), ils exercent une force repoussant l’arc au
bracket fonctionnant comme un tube développerait un faible
.
fond de la gorge [49].
frottement et autoriserait des déplacements rapides. Selon
Damon, il se produirait une adaptation transversale de l’arcade
Historique [50]
(mandibulaire), avec un maintien de la distance intercanine et
Les brackets autoligaturants ont suscité un enthousiasme un élargissement au niveau des secteurs prémolaires et surtout
avéré depuis leur réapparition au début des années 2000. molaires.
Réapparition, car le concept de bracket autoligaturant est né au Séquences d’arcs prescrites avec les brackets Damon®. Pour
milieu des années 1930. Jacob Stolzenberg met au point le initier le nivellement, Damon préconise de commencer par arc
Russell®, premier bracket autoligaturant passif ou actif à la Copper NiTi® .014″ (.013″), qu’on laisse agir 10 à 20 semaines.
demande resté dans l’ombre jusqu’au début des années 1970. Il faut finir ensuite le nivellement avec des sections .014″ ×
En 1971, Jim Wildman of Eugene développe l’Edge Lock, puis .025″, puis .018″ × .025″. Il faut veiller à bien laisser agir les
le similaire Mobil Lock est introduit deux années plus tard par arcs, et donc espacer les séances de travail. Les arcs à mémoire
Sander. Ces deux brackets volumineux sont rapidement oubliés, de forme sont munis de stop médian afin d’éviter leur glisse-
notamment en raison de l’apparition des ligatures élastoméri- ment sur l’arcade.
ques, bien plus faciles à placer que les ligatures métalliques. Puis des arcs acier .019″ × .025″ doivent être mis en place
Entre 1976 et 1980, le Canadien Hanson met au point le pour les mécaniques de classe II ou classe III.
bracket Speed. C’est le premier bracket à pouvoir coopérer L’ouverture ou la fermeture d’espace s’effectue à l’aide de
activement avec le fil lors de la correction des mouvements de ressorts NiTi et de modules élastomériques.
la dent. En 1986, Pletcher conçoit le bracket Activa, rapidement Les contentions sont réalisées par des attelles collées linguales
abandonné car trop large, et pouvant facilement être ouvert par maxillaires et mandibulaires, associées à une gouttière thermo-
les patients. formée maxillaire.
.
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Techniques multiattache ¶ 28-655-M-10
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28-655-M-10 ¶ Techniques multiattache
• des raisons biomécaniques : elles sont multiples ; parmi elles, Technique bioprogressive
nous pouvons énumérer :
C la segmentation offre la possibilité d’utiliser des arcs de Introduction
diamètres différents au sein d’une même arcade : des arcs
La thérapeutique « bioprogressive » désigne une philosophie
rigides pour le contrôle des unités d’ancrage et des ressorts
orthodontique globale élaborée à la fin des années 1950 par
préfabriqués ; précalibrés pour effectuer les mouvements Ricketts [61, 62] et remaniée en 1980 avec ses collaborateurs
intra-arcade souhaités ; Bench, Gugino, Hilgers et Schulhof. Grâce à l’association à la
C l’ancrage est moins sollicité par la succession des étapes science du management, Gugino a fait évoluer cette philoso-
biomécaniques et par la délivrance de forces relativement phie. Aujourd’hui, elle est devenue la philosophie bioprogressive
constantes et légères ; Zerobase®.
C la segmentation augmente la distance entre les points L’établissement du diagnostic, des objectifs de traitement, de
d’application des forces, ce qui rend possibles les grandes la séquence thérapeutique et des objectifs de contention et de
activations que réclament les ressorts avec un faible rapport postcontention a fait l’objet d’une révision approfondie de ses
charge-flexion ; moyens et de son organisation, ce qui a abouti au concept de
C la distribution des forces au niveau de l’arcade est opti- « ligne de base zéro ». Cette notion désigne le minimum de
male ; connaissances, de méthodes et de moyens nécessaire pour
C le déverrouillage tridimensionnel des arcades est mieux établir le plan de traitement. Plus le degré de difficulté du cas
contrôlé et peut en même temps être associé à un déver- est important, plus on s’éloigne de cette ligne de base et plus
l’investigation doit être approfondie. Les biotechnologies, en
rouillage fonctionnel ;
particulier l’informatique, la rhinomanométrie, l’électromyogra-
C le système biomécanique est plus facile à concevoir, en
phie monocanal ou dynamique peuvent nous aider dans cette
particulier dans les cas d’une arcade asymétrique ; investigation plus poussée.
C la correction interarcade des malocclusions de classe II ou La philosophie bioprogressive Zerobase® est fondée sur un
III est plus rapide ; système de management impliquant le respect de quatre
C les effets indésirables sont minimisés au niveau des dents conditions :
adjacentes au point d’application de la force ; • la planification : déterminer des objectifs de traitement
• sauvegarder l’ancrage : la segmentation autorise un ancrage individualisés ;
différentiel des unités dentaires pour que la résistance stabile • l’organisation : développer le système mécanique le plus
de l’unité d’ancrage soit toujours supérieure à la force motrice approprié à l’obtention des objectifs de traitement ;
des dents déplacées selon le trinôme de De Nevreze ; • la direction : communiquer avec le personnel, les parents et
• empêcher le reverrouillage : l’emploi des élastiques inter- le patient pour leur expliquer les objectifs du traitement et les
maxillaires sur des arcs sectionnels maxillaires présente motiver pendant le traitement ;
beaucoup d’avantages, parmi lesquels : • le contrôle : suivre le déroulement du traitement par rapport
à une chronologie préétablie.
C un bon contrôle du plan d’occlusion ;
Il est essentiel de nous gérer nous-mêmes, de gérer le dia-
C un déverrouillage canin transversal de la malocclusion au gnostic, le projet de traitement et la mécanique, mais aussi les
niveau maxillaire ; patients, les parents, le personnel et la communication tout en
C un déverrouillage de l’arcade mandibulaire l’autorisant à développant un cabinet centré sur le patient.
avancer, ce qui augmente la longueur d’arcade ;
C une réduction de la supraclusion incisive parasite d’origine Principes généraux
maxillaire ;
Afin de ne pas limiter l’orthodontie au seul aspect dentaire,
• des raisons thérapeutiques : diviser l’arcade dentaire permet
le concept des sept « harmonies » : personnalité, nutrition,
de privilégier d’abord le sens transversal, puis le sens vertical
fonction, esthétique, occlusion, temps et mécanique a été
et en dernier le sens sagittal ; défini par Ricketts en référence au schéma de Léonard de Vinci
• la décompression articulaire : dans les syndromes algodys- qu’il a repris comme figure emblématique. Ces harmonies
fonctionnels, la réhabilitation occlusale, faisant suite à la permettent de situer le patient dans des perspectives qui lui sont
capture méniscale, nécessite une tripodisation mandibulaire. propres et de maintenir l’équilibre approprié [7].
La segmentation autorise des mouvements sélectifs comme Les douze commandements proposés par Ricketts et al. (1980)
l’extrusion d’un secteur latéral pendant l’ingression d’un donnent à cette philosophie orthodontique sa spécificité et
secteur antérieur permettant d’obtenir un nouveau calage constituent les bases de son fonctionnement. Ils reprennent les
occlusal bilatéral ; points essentiels à respecter tant sur le plan psychologique que
• des raisons chirurgicales : le contrôle vertical lors de l’engrè- fonctionnel ou mécanique pour atteindre les objectifs de
nement postchirurgical des dents est capital, surtout dans les traitement [63].
premières semaines. La segmentation va permettre de mobi-
Éducation de prise de conscience et de motivation du patient
liser de façon sélective des secteurs d’arcade sans risque pour
la consolidation osseuse. Les mouvements orthodontiques L’éducation fonctionnelle doit être cognitive, c’est-à-dire que
sont plus rapides et plus stables ; nous cherchons à gagner la coopération du patient et sa prise
• séduire la coopération du patient : les forces non frictionnel- de conscience du traitement en lui faisant comprendre ce qu’on
les qui accompagnent la segmentation sont peu douloureuses. lui fait, comment et surtout pourquoi on le fait. À chaque
séance, pour sensibiliser le patient au travail en cours, nous lui
Elles sont indiquées chez les patients de tout âge. De plus, le
faisons ressentir les modifications fonctionnelles obtenues.
patient observe rapidement les progrès accomplis, lesquels
Toute la communication est orientée dans le but de créer un
constituent une motivation positive ;
climat qui favorise l’adhésion du patient à notre thérapeutique.
• optimiser le temps de travail au fauteuil : le démontage et le C’est ce que Gugino appelle la « psychophysiologie » [64].
remontage de l’arc sectionnel sont plus rapides. Tous les
segments n’ont pas besoin d’être remplacés pendant la durée Déverrouillage progressif des malocclusions pour normaliser
du traitement, ce qui signifie que la duplication des arcs est les fonctions
réduite au minimum. Le collage progressif des dents néces- Le déverrouillage mécanique, c’est-à-dire la levée des verrous
saire à la hiérarchisation des actes thérapeutiques permet occlusaux, s’effectue en même temps que celui de toute dys-
d’éviter de longues séances pour le praticien et, surtout, pour fonction potentielle pour permettre une meilleure efficacité de
le patient ; la mécanique, l’expression d’une croissance normale, une
• enfin, la combinaison de plusieurs raisons évoquées plus neutralisation des surcharges articulaires, la possibilité d’une
haut. position de relation centrée physiologique, une normalisation
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Techniques multiattache ¶ 28-655-M-10
Figure 13. Exemples de segmentation : en fin de recul des secteurs latéraux, suite à un pendulum, associé au port d’élastiques de classe II (A) (cas du docteur
Dumitrache) ou lors de la fermeture réciproque des espaces suite à l’extraction de 14/24 associée à un nivellement mandibulaire progressif (B) (clichés du
professeur E. Lejoyeux).
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Correction orthopédique des décalages des bases osseuses Contrôle des forces appliquées selon le principe des 4 « D »
de Stoner
La correction orthopédique précoce de ce décalage s’inscrit
comme un préalable essentiel au concept bioprogressif de La segmentation des arcs permet le contrôle précis de la
traitement de la face dans son ensemble. Elle permet de direction, du degré, de la distribution spatiale et de la durée des
diminuer la difficulté du traitement mécanique multibague. forces appliquées. Ceci permet une meilleure réponse tissulaire
et un bon contrôle mécanique des mouvements dentaires.
Ancrage cortical
Conception des systèmes mécaniques en fonction
Il s’agit d’une notion originale développée dès 1976 par
des objectifs individualisés et du degré de difficulté présenté
Ricketts. Elle est basée sur la résorption plus lente de l’os
par la denture et l’enveloppe fonctionnelle
cortical par rapport à l’os trabéculaire. L’utilisation raisonnée de
l’arc de base permet de placer les racines des premières molaires Gugino considère actuellement que le succès du traitement
dans l’os cortical, ou contre l’os cortical selon Gugino (1991), orthodontique dépend à 75 % de la qualité du diagnostic, à
où le déplacement dentaire est plus lent. Ceci permet de 20 % de la cohérence des étapes de traitement et à 5 % seule-
renforcer l’ancrage molaire [61]. ment de la fabrication et de l’activation des systèmes
mécaniques [65].
Ancrage musculaire
Le système diagnostique Zerobase® est organisé selon une
La tonicité musculaire, statique et dynamique, différentielle succession en sept parties qui forment le flux diagnostique
selon la typologie du patient, peut être utilisée en ancrage. (Fig. 15) [64, 67, 68].
Ainsi, chez un sujet brachyfacial, la musculature masticatrice À l’issue de l’examen clinique, nous établissons la liste des
assure le maintien de l’ancrage dans le sens vertical en s’oppo- documents diagnostiques nécessaires. La confrontation des
sant à l’égression molaire, mais également dans le sens sagittal éléments cliniques avec ceux sortis de l’analyse des documents
par la diminution des mouvements de mésialisation. À l’inverse, complémentaires permet une évaluation en quatre grandes
chez un dolichofacial, cet ancrage est faible dans les deux sens parties : la denture, le squelettique, l’esthétique et, surtout, la
de l’espace. matrice fonctionnelle. Un degré de difficulté échelonné de 1 à
3 est attribué à l’examen clinique ainsi qu’à chacune des quatre
Consolidation et idéalisation préalable de l’arcade évaluations puis au diagnostic complet. Le degré de difficulté de
mandibulaire la matrice fonctionnelle a un poids plus important, dans le
L’arcade mandibulaire conditionne le plan de traitement. calcul du degré de difficulté global, que celui de l’esthétique, du
Contrairement aux principes classiques énoncés par Riedel squelette ou de la denture [68].
(1960) permettant, selon lui, de limiter la récidive, dans le Le système de projet de traitement Zerobase® représente une
concept bioprogressif, la conservation de la forme d’arcade séquence logique formée de huit parties. Chacune des huit
mandibulaire « naturelle » initiale n’est pas systématique. Il parties comporte son propre degré de difficulté et leur somme
convient d’abord de déterminer, à l’aide de normes céphalomé- constitue le degré de difficulté du traitement [67].
triques frontales dont l’efficacité a été prouvée au cours du L’établissement des objectifs de traitement quadridimension-
temps, s’il est possible de réaliser une expansion latérale au nels et leur individualisation sont réalisés lors des deux premiè-
niveau des arcades et de quelle intensité. Si cette dernière est res étapes. La visualisation des objectifs de traitement (VTO) a
possible, la visualisation du plan de traitement (VTP) frontale été développée par Ricketts pour établir la planification visuelle
permet de choisir une autre forme d’arcade pentamorphique à court terme du traitement. Elle est utilisée pour intégrer la
thérapeutique pour répondre à l’une des trois raisons principa- croissance prévue pendant la durée du traitement aux différen-
tes options thérapeutiques. La VTP frontale a été ajoutée par
les : gagner de la longueur d’arcade, corriger une constriction de
Gugino à la classique VTP de profil incluant la VTP dentosque-
la denture et/ou harmoniser le sourire dans le sens transversal.
lettique et celle des tissus mous pour obtenir une vue quadridi-
Achèvement de chaque étape avant d’entamer la suivante mensionnelle du plan de traitement. Si le résultat esthétique et
fonctionnel de la VTP classique est insuffisant, on passe à une
Les séquences de traitement sont organisées dans un ordre VTP orthochirurgicale.
logique. Quel que soit l’âge, la dysmorphie et/ou la malocclu-
La maquette de traitement ainsi obtenue est ensuite indivi-
sion, tout traitement commence par un flux de déverrouillage
dualisée par superposition du tracé de prévision avec le tracé
mécanique et fonctionnel. Ce sont les « fonctions générales » du
initial. La possibilité thérapeutique la plus favorable est retenue
traitement (Fig. 14). Six questions sont posées successivement,
en tenant compte du fait que le déterminant final est toujours
dans l’ordre de leur réalisation clinique, ce qui permet d’indivi- l’ensemble des tissus mous. Les objectifs de traitement squelet-
dualiser le déverrouillage. Chaque réponse positive renvoie vers tiques et dentaires sont retranscrits sous forme graphique. En
des logigrammes mécaniques où les réponses en termes de fonction de ces objectifs et de leur degré de difficulté, des outils
moyens mécaniques sont regroupées pour chaque question thérapeutiques adaptés sont établis. Plus le degré de difficulté
posée. du cas est important, plus nous utilisons des outils mécaniques
Une fois le déverrouillage effectué, selon le stade de dentition perfectionnés. Tout le flux diagnostique et thérapeutique qui se
et selon la nécessité d’extraire ou non, des logigrammes situe en amont permet ainsi de choisir ces systèmes
spécifiques du flux de contrôle de la denture sont proposés et biomécaniques.
chacune des trois boîtes illustre l’ordre des différentes étapes La spécificité de la technique bioprogressive est l’utilisation de
maxillaires et mandibulaires. l’arc de base et de ses variantes. Il rejoint les premières molaires
Traitement du recouvrement incisif avant celui du surplomb et les incisives sans intéresser la région des canines et des
prémolaires grâce à un décrochement vertical. Il s’emploie aux
Le nivellement, en particulier incisif, doit toujours être deux arcades. Il est fabriqué en Elgiloy bleu .016″ × .016″. Selon
terminé avant la réalisation des déplacements sagittaux interar- les préactivations réalisées et selon l’adjonction de spires hélicoï-
cades pour corriger une classe II ou une classe III d’Angle. dales externes ou internes au niveau des angles des décroche-
Hypercorrection ments verticaux, il peut remplir une fonction de redressement
molaire ou d’ancrage, de maintien d’espace, d’ingression incisive,
Elle permet de prévenir la tendance naturelle à la récidive de d’avancée incisive, de recul incisif ou de contrôle du torque.
tout mouvement orthodontique et/ou orthopédique. L’hyper- Selon Burstone, c’est un système mécanique statistiquement
correction doit donc être envisagée dans les trois sens de indéterminé, c’est-à-dire que les forces et les moments délivrés
l’espace. C’est l’un des principes généraux permettant de sont cliniquement variables. Le déplacement incisif dépend d’un
garantir la stabilité des résultats obtenus lors du traitement « savant dosage » entre le tip back molaire et le torque incisif
orthodontique pendant les phases de contention et de qui doit, de plus, tenir compte du torque incorporé dans les
postcontention. brackets [7, 63].
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K1 K1
Déverrouillage « Fonctions générales » du traitement Déverrouillage
de la matrice Évaluation fonctionnelle par la mécanique
fonctionnelle « Déverrouillage de séquences »
L’élastodontie, avec dans l’ordre de leur utilisation clinique originaux tant dans le domaine sémiologique que dans ceux de
l’Élasto-osamu®, l’Élasto-aligneur®, l’Élasto-finisseur® et l’Élasto- l’établissement du diagnostic et du plan de traitement. On y
positionneur®, fait également partie des concepts mécaniques trouve des travaux sur l’esthétique et les tissus mous, sur la
intégrés dans la philosophie bioprogressive. Schématiquement, prédiction de croissance, sur la programmation informatique,
il s’agit de déplacer les dents en utilisant l’élasticité d’un sur les réactions histologiques péridentaires aux différentes
matériau élastomérique permettant de fabriquer une gouttière forces orthodontiques et, enfin, sur la métallotechnie et l’étude
bimaxillaire à partir d’un set-up intégrant les objectifs de biomécanique. Contrairement à la technique bioprogressive, la
traitement et le schéma occlusal recherché (Fig. 16) [69]. mécanique orthodontique prend une part prépondérante.
Une idée forte domine tous ces travaux : celle qui veut qu’en
Technique de Burstone aucun cas, le praticien ne soit dépendant de sa technique, de
sa machine, de son outil. Il rappelle que « l’orthodontie est la
Généralités science du mouvement dentaire », que bouger une dent met en
Le professeur Burstone a mis au point sa conception de jeu la biomécanique que l’on y exerce et la réaction du milieu
l’orthodontie au cours d’un long séjour à l’université d’Indiana- au sein duquel ce mouvement se réalise. Pour Burstone,
polis et en a publié les premiers éléments à partir de 1962 dans l’orthodontiste « doit rester le maître de sa biomécanique »,
la presse professionnelle. Ses recherches se sont ensuite poursui- d’où le contrôle constant des mouvements dentaires par la
vies à l’université de Farmington dans le Connecticut. maîtrise du système de forces. Il recherche une facilité
Variées et recouvrant tout le domaine d’activité de l’ortho- d’emploi, le confort du patient et une sollicitation minimale de
dontiste, ces recherches aboutirent à la présentation de résultats sa coopération [70].
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Matériel Fonctions
3 diagnostique 10 générales
préparé de la mécanique
Décrire la matrice
7 fonctionnelle
Degré de difficulté 1 2 3
de la matrice Individualiser Degré de difficulté 1 2 3
fonctionnelle 3 14 le flux de contention de la contention
Sommaire
Degré de difficulté 1 2 3 Individualiser le flux Degré de difficulté 1 2 3
diagnostique 15 de postcontention de la postcontention
Sommaire
Degré de difficulté 1 2 3
du traitement
Figure 15. Système diagnostique et système de traitement Zérobase®, pour déterminer le siège des problèmes potentiels. D’après Gugino. Points clés :
mécanique par concept ; mécanique quadridimensionnelle. VTP : visualisation du plan de traitement. I. Mécanique selon le degré de difficulté des objectifs ;
II. mécanique selon le degré de difficulté de la denture ; III. mécanique selon le degré de difficulté de la matrice fonctionnelle.
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L’obtention d’un rapport M/F apte à donner le centre de Dans le passé, pour contrôler le rapport M/F, les orthodontis-
rotation recherché peut se faire [72, 73] : tes variaient la dimension du fil et/ou la forme du fil et/ou la
• en jouant sur la forme de la boucle par augmentation de sa longueur du fil en réalisant des boucles. La mise au point du
hauteur en direction apicale et par ajout de fil horizontale- TMA a permis de résoudre de façon satisfaisante le problème du
ment ; rapport charge/flexion. Burstone est ainsi à l’origine de l’appa-
• en modulant les préactivations par l’inclinaison des branches rition de « l’orthodontie moderne à module de rigidité
de la boucle et en réalisant des activations importantes qui variable » [74].
induisent de très petits changements du rapport M/F ; La Figure 18 [7, 59, 63, 70, 75-85] illustre, de façon comparative
• en jouant sur la position de la boucle par rapport aux deux par rapport à la méthode bioprogressive, les principaux systèmes
points d’appui du ressort en utilisant l’une des six géométries mécaniques utilisés par Burstone.
décrites par les deux auteurs et reprises par Mulligan (Fig. 17). L’originalité de la mécanique se situe au niveau des mou-
Au fur et à mesure que la dent se déplace, les forces et les vements de fermeture des espaces d’extraction. Burstone
moments se désactivent différemment. Les forces se désactivent utilise trois manières différentes pour fermer le site d’extrac-
plus vite que les moments. Le rapport M/F varie et le déplace- tion [78, 80-82] :
ment dentaire se modifie. Si l’on veut avoir le même type de • par rétraction uniquement antérieure en préservant
mouvement, le rapport M/F doit rester constant. Seuls les l’ancrage (ancrage de type A) : le secteur antérieur dans le
ressorts délivrant des forces et des moments pratiquement recul en masse (ou la canine si le recul se fait en deux étapes)
constants permettent de garder un rapport M/F constant. Pour subit un mouvement de version contrôlé tandis que l’unité
ce faire, l’orthodontiste doit utiliser un fil dont le taux charge/ d’ancrage postérieure est soumise à une translation ou à un
flexion ou charge/torsion est le plus bas possible mais avec une mouvement radiculaire qui est plus lent. Pour cela, il utilise
grande plage d’activation comme le TMA. Ce type de ressort un ressort composite avec une boucle en « T » en fil rond
délivre des forces légères. .018’’ TMA soudée à un arc pricipal .017’’ × .025’’ TMA.
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L’activation de ce ressort est de 6 mm. La même action est radiculaire de la canine est réalisé dans un second temps avec
obtenue en utilisant un ressort .017’’ × .025’’ TMA avec une un système mécanique différent constitué, par exemple, d’un
boucle en « T » décalée vers les dents postérieures, ce qui sectionnel .019’’ × .025’’ TMA sur lequel est soudé un piton
permet d’augmenter le moment postérieur et de diminuer le en .018’’ TMA qui s’insère dans le tube vertical de la canine ;
moment antérieur. Comme l’amplitude du moment déter- • par combinaison d’une rétraction antérieure et d’une protrac-
mine le type de mouvement dentaire, du côté postérieur on tion postérieure (ancrage de type B) : un ressort .017’’ × .025’’
favorise un mouvement de translation donc on renforce TMA précalibré, avec une boucle en « T » symétrique, est
l’ancrage tandis que du côté antérieur, on encourage un disponible en deux tailles en fonction de la hauteur du
mouvement de version plus facile à obtenir. Le redressement vestibule. En variant la quantité d’activation, la position de
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Figure 19. Arc de recul en masse avec boucles en champignon (A) et son utilisation clinique (B), selon Nanda.
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Kerner A., Montluc N., Brandy I., Dumitrache M., Lejoyeux E., Garcia R. Techniques multiattache. EMC
(Elsevier Masson SAS, Paris), Médecine buccale, 28-655-M-10, 2011.
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Bracket Edgewise monoplot.
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Bracket Edgewise biplot.
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Arc de distalisation maxillaire et arc de stabilisation mandibulaire, associés à des tractions intermaxillaires verticales antérieures et
de classe II, ainsi qu'à des forces directionnelles.
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Pitons soudés sur arcs chirurgicaux (clichés du docteur A. Kerner).
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Arcade inférieure appareillée en technique linguale Incognito™ (clichés du docteur N. Montluc).
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Ouverture et fermeture de l'attache Damon 3 MX .
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Ouverture du bracket Speed.
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Fermeture du bracket Speed.
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®
Arcade supérieure appareillée avec des brackets In-Ovation R (clichés du docteur A. Kerner). a. Jour de la pose. b. Même arcade
après 12 semaines de nivellement.
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