23-64668 Plus
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23-64668 Plus
Tableau 1.
Normes cliniques (NC) de l’analyse de profil avec les déviations cliniques (DC), les variations selon l’âge et le tableau permettant de déterminer le type facial.
NC 9 ans NC 12 ans NC 15 ans DC Variations avec l’âge Patient Dolico Méso Brachy
Mandibule
1 Axe facial 90◦ 90◦ 90◦ 4◦ Aucune
◦ ◦ ◦
2 Angle facial 87 88 89 3◦ + 1◦ /3 ans
◦ ◦ ◦ ◦
3 Angle mandibulaire 26 25 24 4 –1◦ /3 ans
◦ ◦ ◦ ◦
4 Hauteur étage inférieur 47 47 47 4 Aucune
5 Arc mandibulaire 26◦ 27,5◦ 29◦ 4◦ + 0,5◦ /an
Maxillaire
6 Convexité + 2 mm + 1 mm 0 mm 2 mm –1 mm/3 ans
Denture
7 Distance i/A–Pog + 1 mm + 1 mm + 1 mm 2 mm Aucune
8 Angle i/A–Pog 22◦ 22◦ 22◦ 4◦ Aucune
9 Distance 6 supérieure/PTV 12 mm 15 mm 18 mm 3 mm + 1 mm/an
Profil
10 Lèvre inférieure/ligne E 0 mm –0,75 mm –1,5 mm 2 mm –0,25 mm/an
• Plan occlusal : plan défini par l’intercuspidation uniquement • Position de la lèvre inférieure : distance entre la lèvre inférieure
des premières molaires et des prémolaires ou des molaires tem- et la ligne E. Les deux lèvres sont idéalement situées en arrière
poraires sans tenir compte de la position des incisives. de la ligne E et la lèvre supérieure est en retrait de 2 mm par
rapport à celle inférieure. Avec la croissance nasale et l’avancée
Analyse de profil « simplifiée » du menton, les lèvres s’éloignent de la ligne esthétique et le
profil se creuse.
Nous nous limitons à l’étude de la seule analyse simplifiée à dix
mesures. Elle comporte deux volets ; un volet dimensionnel et un Analyse typologique
volet typologique. La classification typologique en trois types faciaux, mésofacial,
brachyfacial ou dolichofacial joue un grand rôle dans la démarche
Normes céphalométriques
thérapeutique car elle permet d’estimer l’ancrage « naturel » lors
Le Tableau 1 propose les normes cliniques établies à l’âge de des mouvements dentaires, la biomécanique de traitement et
9 ans, de 12 ans et de 15 ans accompagnées des déviations cli- conditionne les choix thérapeutiques ainsi que le degré de conten-
niques et des variations avec l’âge. tion nécessaire.
Analyse mandibulaire. Elle comporte cinq valeurs. Cette classification se fait à partir des cinq valeurs de l’analyse
• Axe facial : angle inféropostérieur formé par la ligne Na–Ba et mandibulaire. Un sujet « mésofacial » est un sujet dont les cinq
l’axe facial. Il représente l’orientation de la direction de crois- valeurs sont situées au maximum d’une déviation clinique de
sance de la face. part et d’autre de la norme clinique. Un sujet « brachyfacial »
• Angle facial : angle inféropostérieur formé par le plan de présente un axe facial augmenté, un angle facial augmenté, un
Francfort et le plan facial. Il renseigne sur la position antéro- angle mandibulaire diminué, une hauteur de l’étage inférieur
postérieure de la mandibule et sur le type facial de croissance. diminuée et un arc mandibulaire augmenté dans tous les cas de
• Plan mandibulaire : angle antérieur formé par le plan de Franc- plus d’une déviation clinique. Dans le cas contraire, le sujet est
fort et le plan mandibulaire. Il donne la direction de croissance « dolichofacial ».
de la mandibule. La déviation clinique sert d’unité de mesure pour définir la ten-
• Hauteur de l’étage inférieur : angle antérieur formé par les lignes dance du schéma facial. La détermination du type facial consiste
Xi–ENA et Xi–Pm. Il mesure la divergence de l’étage inférieur. à porter dans le Tableau 1, dans l’une des trois colonnes corres-
• Arc mandibulaire : angle supéropostérieur entre les lignes pondant aux trois types faciaux, une ou plusieurs étoiles selon le
Xi–ENA et Xi–DC. Il indique la divergence entre le corpus et nombre de déviations cliniques par rapport à la norme clinique
le ramus mandibulaire et renseigne ainsi sur la morphologie de chacune des cinq valeurs clés. Il suffit ensuite de comparer
mandibulaire. le nombre total d’étoiles recueillies dans chaque colonne pour
Analyse maxillaire. Elle comporte une seule mesure. définir la typologie faciale.
• Convexité faciale : distance entre le point A et la ligne faciale.
Elle renseigne sur les rapports antéropostérieurs du maxillaire
par rapport à la mandibule. Pour déterminer la position sagittale Analyse céphalométrique de face [1, 5–7]
du maxillaire, cette valeur doit être confrontée à la position de
la mandibule donnée par l’angle facial. Nous allons d’abord définir les points céphalométriques fron-
Analyse dentaire. Elle comporte trois valeurs. taux puis nous allons voir les lignes et les plans utilisés dans
• Position de l’incisive inférieure : distance entre le bord libre de l’analyse (Fig. 2).
l’incisive inférieure et la ligne de référence de la denture A–Pog.
• Orientation de l’incisive inférieure : angle inféroantérieur Points
entre l’axe de l’incisive inférieure et la ligne A–Pog. Pour Points crâniens
l’incisive supérieure, il n’y a pas de mesure céphalomé- • Point zygomatique (ZR/ZL) : point le plus médial de la suture
trique mais la norme est que son axe soit parallèle à l’axe frontozygomatique droite (ZR) et gauche (ZL).
facial.
• Limite postérieure de la denture : distance entre la face distale Points du massif facial supérieur
de la première molaire maxillaire et le plan PTV. Elle permet • Point arcade zygomatique (AZ/ZA) : centre de l’image de
de situer la première molaire supérieure et donne des rensei- l’arcade zygomatique droite (AZ) et gauche (ZA).
gnements sur la possibilité d’évolution des secondes et des • Point jugal (JR/JL) : intersection entre la face latérale de la tubé-
troisièmes molaires ainsi que sur l’espace postérieur. rosité maxillaire et le processus zygomatique du maxillaire du
Analyse esthétique. Elle comporte une seule mesure. côté droit (JR) ou gauche (JL).
ZR ZL Boîtes
Normes céphalométriques
Le Tableau 2 propose les normes cliniques établies à l’âge de
Me
9 ans, de 12 ans et de 15 ans.
Figure 2. Points, lignes et plans de l’analyse céphalométrique de Analyse squelettique. Elle comporte huit valeurs.
Ricketts de face. ZR : suture frontozygomatique droite ; ZL : suture fron- • Largeur nasale : distance entre les points NC et CN.
tozygomatique gauche ; AZ : arcade zygomatique droite ; ZA : arcade • Proportion nasale : angle inférieur formé par les diagonales de
zygomatique gauche ; CN : cavité nasale du côté droit ; NC : cavité nasale la boîte nasale.
du côté gauche ; ANS : point épine nasale antérieure ; JR : processus Ces deux valeurs permettent de quantifier les proportions
zygomatique du maxillaire du côté droit ; JL : processus zygomatique nasales : la largeur et la hauteur. Une ventilation buccale peut être
du maxillaire du côté gauche ; GA : échancrure préangulaire droite ; AG : entre autres due à une diminution des voies aériennes osseuses,
échancrure préangulaire gauche ; Me : point menton. ce qui peut être une indication de distraction ou de disjonction
palatine.
• Proportion faciale : angle inférieur formé par les diagonales de la
• Point nasal (CN/NC) : point le plus externe de la cavité nasale
boîte faciale. Elle renseigne sur la typologie dans le sens frontal.
du côté droit (CN) ou gauche (NC).
• Relation maxillomandibulaire droite et gauche : distance hori-
• Point épine nasale antérieure (ANS) : pointe présumée de l’épine
zontale entre le point jugal et le plan facial frontal à droite et
nasale antérieure, au centre de la région losangique située sous
à gauche. Ces deux valeurs quantifient les décalages des bases
la cloison nasale.
osseuses dans le sens frontal. C’est l’équivalent de la convexité
Points mandibulaires dans l’analyse de profil.
• Point antégonial (GA/AG) : point le plus haut de l’échancrure • Largeur maxillaire : distance entre les points JR et JL. Elle aide à
préangulaire droite (GA) et gauche (AG). identifier une endognathie ou une exognathie maxillaire.
• Point menton (Me) : point le plus bas de la symphyse mandi- • Largeur mandibulaire : distance entre les points GA et AG.
bulaire. Elle permet une évaluation du type facial et des possibilités
d’expansion canine ou molaire au niveau de l’arcade mandi-
Points dentaires bulaire.
• Points incisifs : point le plus médian du bord libre de l’incisive • Médiane squelettique : distance au niveau du rebord basilaire
centrale maxillaire droite (1A) ou gauche (A1) et de l’incisive mandibulaire entre le plan sagittal médian théorique défini
centrale mandibulaire droite (1B) ou gauche (B1). plus haut et le plan sagittal médian clinique, c’est-à-dire le
• Points canins : pointe cuspidienne de la canine maxillaire droite plan passant par le milieu du jugum sphénoïdal et par le
(3A) ou gauche (A3) et de la canine mandibulaire droite (3B) ou point Me. C’est le témoin de la symétrie ou de l’asymétrie
gauche (B3). faciale.
• Points molaires : projection orthogonale du point le plus vesti- Analyse dentaire. Elle comporte aussi huit valeurs.
bulaire de la première molaire maxillaire droite (6A) ou gauche • Plan occlusal : différence de hauteur entre deux verticales
(A6) et de la première molaire mandibulaire droite (6B) ou allant du plan Z au plan occlusal et tangentes respective-
gauche (B6). ment au plus grand bombé des premières molaires maxillaires
droite et gauche. Une inclinaison du plan d’occlusion sou-
Plan de référence vent associée à une asymétrie squelettique est un facteur
aggravant dans les troubles de l’articulation temporomandibu-
Le plan d’orientation est le plan zygomatique déterminé par les laire.
points arcade zygomatique droit et gauche. C’est le plan ZA–AZ. • Largeur intermolaire mandibulaire : distance entre les pro-
jections orthogonales des points 6B et B6 le long du plan
Lignes et plans d’occlusion. Elle indique la possibilité de réaliser une expansion
molaire mandibulaire.
• Plan Z ou ligne ZR–ZL : plan indiquant la limite entre le crâne et • Largeur intercanine mandibulaire : distance entre les points 3B
la face. et B3 des canines en cours d’éruption. Cette mesure permet
• Plan sagittal médian théorique ou plan vertical passant par le de détecter tôt des problèmes d’éruption des canines man-
milieu du jugum sphénoïdal ; il aide à objectiver la symétrie dibulaires et d’étudier la possibilité d’une expansion canine
faciale. mandibulaire.
• Plans faciaux frontaux ou lignes ZR–GA/ZL–AG ; ils constituent • Distance 6 inf/plan dentaire frontal gauche et droite : distance
les limites latérales de la face. orthogonale respectivement entre le point 6B ou B6 et le plan
• Plans dentaires frontaux ou lignes JR–GA/JL–AG ; ils déter- dentaire frontal droit ou gauche. Ce sont les valeurs clés per-
minent les limites latérales de la denture. mettant de déterminer la possibilité d’une expansion au niveau
Tableau 2.
Normes cliniques (NC) de l’analyse de face avec les déviations cliniques (DC), les variations selon l’âge et le tableau permettant de déterminer le type facial.
NC 9 ans NC 12 ans NC 15 ans DC Variation avec l’âge Patient Dolico Méso Brachy
Analyse squelettique
1 Cavité nasale 25 mm 28 mm 31 mm 2 mm 1 mm/an
2 Proportion nasale 64◦ 64◦ 64◦ 3◦ Aucune
3 Proportion faciale 97◦ 97◦ 97◦ 4◦ Aucune
4 Relation maxillomandibulaire droite 10 mm 10 mm 10 mm 2 mm Aucune
5 Relation maxillomandibulaire gauche 10 mm 10 mm 10 mm 2 mm Aucune
6 Largeur maxillaire 58 mm 61 mm 64 mm 3 mm 1 mm/an
7 Largeur mandibulaire 76 mm 80,5 mm 85 mm 3 mm 1,5 mm/an
8 Médiane squelettique 0 mm 0 mm 0 mm 2 mm Aucune
Analyse dentaire
9 Plan occlusal 0 mm 0 mm 0 mm 2 mm Aucune
10 Largeur intermolaire mandibulaire 55 mm 55 mm 55 mm 2 mm Aucune
11 Largeur intercanine mandibulaire 24 mm 25,8 mm 27,6 mm 2 mm 0,6 mm/an
12 6 inférieure/plan dentaire (droite) 6 mm 8,4 mm 10,8 mm 2 mm 0,8 mm/an
13 6 inférieure/plan dentaire (gauche) 6 mm 8,4 mm 10,8 mm 2 mm 0,8 mm/an
14 Médiane dentaire 0 mm 0 mm 0 mm 1 mm Aucune
15 Relation molaire droite + 1 mm + 1 mm + 1 mm 1 mm Aucune
16 Relation molaire gauche + 1 mm + 1 mm + 1 mm 1 mm Aucune
coronaire de la largeur intermolaire mandibulaire. Elles sont les rachis. Les particularités d’un sujet atteint de dysmorphose sont
équivalents frontaux de la distance entre l’incisive inférieure et localisées par rapport à la construction idéale qui aurait dû être la
le plan A–Pog. sienne.
• Médiane dentaire : distance entre les milieux interincisifs maxil- Sa méthode tient compte des corrélations existant entre les dif-
laire et mandibulaire. C’est le décalage des médianes dentaires. férents segments : crâne, face, dents et rachis. Il individualise la
• Rapport intermolaire droite et gauche : distance le long du plan forme et la position des pièces osseuses pour montrer qu’elles sont
d’occlusion entre les projections orthogonales de 6A et de 6B le reflet de l’équilibre mécanique et fonctionnel existant. L’analyse
pour le côté droit ou d’A6 et de B6 pour le côté gauche. C’est architecturale de Delaire permet d’analyser avec une grande pré-
le surplomb molaire droit et gauche. Il est négatif dans les cas cision non seulement les grands syndromes craniofaciaux mais
d’inversé d’articulé latéral. aussi les dysmorphoses dentosquelettiques. Elle donne les condi-
tions d’équilibre optimal des constituants de la face maxillaire
Analyse minifrontale et mandibulaire par rapport au crâne, à la base du crâne et au
Lorsqu’il y a une déviation squelettique inférieure à 2 mm, rachis du patient. C’est par rapport à cet équilibre que le diagnos-
Gugino utilise cette analyse réduite pour établir la VTP frontale, tic des anomalies est réalisé et non pas par rapport à des moyennes
c’est-à-dire le plan de traitement visuel dans le sens frontal en statistiques.
conservant ou en changeant la forme d’arcade initiale en fonction Grâce à sa construction particulière, elle a l’originalité d’être
des objectifs de traitement. très visuelle. Par le cadre qu’elle forme du crâne et de la
L’analyse minifrontale comporte les cinq valeurs suivantes. face, il est possible d’identifier immédiatement le lieu des
• Les relations maxillomandibulaires droite et gauche. anomalies. Elle permet, en outre, la compréhension des fac-
• Les distances entre 36 ou 46 et le plan frontal de la denture. teurs fonctionnels grâce à l’analyse structurale des tissus durs
• La distance intercanine en denture mixte. et des tissus mous. L’étude de la forme et de la structure
interne des os permet une approche des facteurs fonctionnels
responsables des anomalies. La comparaison des clichés télé-
Analyse céphalométrique radiographiques successifs d’un patient est réalisée à l’aide de
superpositions.
de Delaire (K.Gabison) L’analyse a évolué au cours des années, certains points ont été
simplifiés, le rachis cervical a davantage été pris en compte. En
Introduction 1994 l’analyse apparaît sous forme informatique [9, 10] , ce qui a
considérablement simplifié la réalisation des tracés et a permis de
En 1978, Delaire apporte un regard nouveau sur la céphalo- nouveaux « modes » d’analyse : topographique, orthognathique,
métrie. Sa grande expérience clinique et chirurgicale lui permet potentiel auxologique et la réalisation instantanée de superposi-
de mettre au point sa propre analyse architecturale craniofaciale. tions.
Pour Delaire, le squelette craniofacial est constitué d’un ensemble
musculosquelettique ayant pour rôles : de protéger les viscères,
supporter les muscles faciaux et cervicaux mais aussi d’assurer Analyse céphalométrique de profil [11]
une bonne ventilation aérienne supérieure. Son aspect extérieur
et son architecture reflètent non seulement son équilibre ou son Analyse architecturale
déséquilibre mais aussi les fonctions qu’il contribue à assurer [8] . Les points de repère et plans définis par Delaire ont été choisis
À l’état normal, les dimensions, positions, formes et struc- dans des zones stables, autant que possible dans le plan médian ;
tures internes des pièces squelettiques sont harmonieusement ils sont facilement repérables et ont une réelle valeur physiolo-
coordonnées et peuvent être représentées par une construction gique (Fig. 3).
géométrique.
Le tracé de l’analyse architecturale craniofaciale permet de défi- Lignes crâniennes
nir la position des pièces du squelette craniofacial humain grâce Elles sont au nombre de quatre et permettent de définir les
à des lignes, des alignements, des proportions et angulations qui particularités crâniennes du patient ainsi que les facteurs néces-
lient normalement les divers éléments du crâne, de la face et du saires à la localisation de la face en fonction du crâne du patient.
SC Br
C3 F2
Op Cl FM Na
C1 Clp Cla Na’
117,5° 21° M
C4 Pts
Ct
F1
F5
C2 Cp
Om F3
Bo F4 Pti Np ENA
Od
Oi F8 Pto
F6
Go F7
Ptm
Me Me’
Figure 4. Lignes crâniennes.
Figure 3. Tracé, points et plans de l’analyse de profil de Delaire. Op :
point occipital postérieur ; Sc : point sommet du crâne ; Br : point bregma ;
FM : point frontomaxillaire ; Na : point nasion ; M : point métanasion ; Clp : Angles.
point clinoïdien postérieur ; Cl : point interclinoïdien ; Cla : point clinoïdien • L’angle antérieur de la base du crâne est l’angle formé entre les
antérieur ; Oi : point occipital inférieur ; Om : point occipitomanduca- lignes C1 et C2. Il mesure 21 ± 1◦ .
teur ; Ct : point condylien temporal ; Pts : point ptérygoïdien supérieur ; • L’angle postérieur de la base du crâne est l’angle formé entre les
Bo : point de Bolton ; Od : point odontoïdien ; Ptm : point ptérygoman- lignes C1 et C4. Il mesure 117,5 ± 2,5◦ .
dibulaire ; Pti : point ptérygoïdien inférieur ; Np : point canal nasopalatin ; Proportions.
ENA : point épine nasale antérieure ; Pto : point ptérygo-oclusal ; Go : point Ligne crânienne C2. Elle permet de délimiter deux champs :
gonion ; Me : point menton. • l’un antérieur qui est le champ craniofacial ; il est le terrain de
construction de la face ;
• le second postérieur est le champ craniorachidien qui est le
« territoire » au-dessous duquel se trouvent les éléments sque-
L’architecture crânienne est représentée par deux triangles : un lettiques et musculaires qui portent le squelette céphalique.
triangle isocèle pour la voûte du crâne et un triangle rectangle Le point permettant de séparer ces deux champs est le point
représentant la base du crâne (Fig. 4). ATMp ; c’est un point construit, situé à l’intersection de C2 et de la
Ligne C1. Elle joint le point M (métanasion) au point Cl parallèle à la ligne ptérygoïdien supérieur–ptérygoïdien inférieur
(interclinoïdien) et se termine à l’extrémité postérieure au (Pts–Pti) passant par le point Atl. Le point Atl est situé au niveau
niveau du point Op (occipital postérieur). Le point M est situé du plus grand bombé de l’arc antérieur de l’atlas.
à l’union des sutures frontonasale, maxillonasale et fron- La normalité de cette proportion se situe entre 49 et 51 %.
tomaxillaire. Le point Cl est situé au centre du segment Le champ craniofacial peut lui même être divisé en deux
Cla–Clp : Cla (clinoïdien antérieur) et Clp (clinoïdien postérieur). champs :
Le point Op est l’intersection de cette ligne C1 avec le bombé • le champ maxillaire étendu de M au sommet de la fente ptéry-
externe de l’écaille de l’occipital. gomaxillaire et représente 30 % du champ craniofacial ;
Ligne C2. Elle passe par le point M et le point Ara (articulaire • le champ mandibulaire étendu du sommet de la fente pté-
antérieur) et se termine en un point nommé Oi (occipital infé- rygomaxillaire au point ATMp ; il représente 20 % du champ
rieur). Le point Ara est situé à l’intersection du bord inférieur craniofacial.
de l’apophyse basilaire de l’occipital et du bord antérieur du col Rapport hauteur du crâne sur la base de crâne. Il est de : lon-
du condyle mandibulaire. Le point Oi est obtenu en traçant la gueur C3/longueur C2 = 81 ± 2 %.
perpendiculaire à C2 passant par Op.
Ligne C3. C’est la perpendiculaire à C2 passant par le milieu Calcul de l’angle cranioadapté
de celle-ci. Elle coupe la corticale externe de la voûte du crâne au Les moyennes de référence de C1/F1 selon l’âge et le sexe sont :
point Sc (sommet du crâne). • avant la puberté (12–13 ans), pour les deux sexes = 85◦ (± 1◦ )
Ligne C4. Elle joint le point Clp au point Od (odontoïdien). • après la puberté et chez l’adulte :
Le point Od est situé sur le plus grand bombé du versant postéro- ◦ sexe féminin = 85◦ (± 1◦ ),
supérieur de l’apophyse odontoïde. ◦ sexe masculin = 90◦ (± 1◦ ).
Les variations individuelles de la forme du crâne L’angle cranioadapté C1/F1 est calculé pour un sujet donné à
(hauteur–longueur) et des angles « antérieur » et « postérieur » partir de la moyenne de référence à laquelle on ajoute le cor-
(sphénoïdal) de sa base conditionnent l’état « architectural » de la rectif angulaire (Tableau 3) calculé en fonction de ses mesures
face et plus particulièrement de son orientation sagittale de type crâniennes.
ortho-, cis-, ou trans-frontal. Angle cranioadapté = moyenne angle C1/F1 pour le
sujet + correctif angulaire.
Le degré de projection de la face est représenté par
Mesures crâniennes l’angle C1/F1 ; les sujets sont plus ou moins ortho-, cis- ou trans-
Elles servent au calcul de l’angle cranioadapté C1/F1. frontaux en fonction de leurs données crâniennes.
Tableau 3.
Tableau pour calcul de l’angle cranioadapté (en fonction des facteurs crâniens de typologie faciale). Normes et influences de leurs variations sur la valeur de
l’angle C1/CF1.
Angle antérieur base du crâne (C1/C2)
16◦ = –2◦ 18◦ = –1◦ 23◦ = + 0,50◦ 25◦ = + 1,50◦
◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦
17 = –1,50 19 = –0,50 20 –22 = N 24 = + 1 26◦ = –1,50◦
Angle postérieur base du crâne (C1/C4)
100◦ = + 3,75◦ 107◦ = + 2◦ 122◦ = –0,50◦ 129◦ = –2,25◦
◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦
101 = + 3,50 108 = + 1,75 114 = + 0,25 123 = –0,75 130◦ = –2,50◦
◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦
102 = + 3,25 109 = + 1,50 124 = –1 131◦ = –2,75◦
◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦
103 = + 3 110 = + 1,25 115 –120 = N 125 = –1,25 132◦ = –3◦
◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦
104 = + 2,75 111 = + 1 126 = –1,50 133◦ = –3,25◦
◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦
105 = + 2,50 112 = + 0,75 121 = –0,25 127 = –1,75 134◦ = –3,50◦
◦ ◦ ◦ ◦ ◦ ◦
106 = + 2,25 113 = + 0,50 128 = –2 135◦ = –3,75◦
Champ craniofacial/longueur totale C2
41 % = + 2◦ 45 % = + 1◦ 52 % = –0,25◦ 56 % = –1,25◦
◦ ◦ ◦
42 % = + 1,75 46 % = + 0,75 53 % = –0,50 57 % = –1,50◦
◦ ◦ ◦
43 % = + 1,50 47 % = + 0,50 49–51 % = N 54 % = –0,75 58 % = –1, 75◦
◦ ◦ ◦
44 % = + 1,25 48 % = + 0,25 55 % = –1 59 % = –2◦
Hauteur du crâne/longueur C2
63 % = –2◦ 71 % = –1◦ 85 % = + 0,25◦ 93 % = + 1,25◦
◦ ◦ ◦
65 % = –1,75 73 % = –0,75 87 % = + 0,50 94 % = + 1,75◦
◦ ◦ ◦
67 % = –1,50 75 % = –0,50 78–84 % = N 89 % = + 0,75 95 % = + 2◦
◦ ◦ ◦
69 % = –1,25 77 % = –0,25 91 % = + 1 96 % = + 2,25◦
Plus C1 s’ouvre et plus le sujet est transfrontal, plus C2 se ferme Options de tracé en cas de discordance des niveaux de Np,
et plus le sujet est transfrontal. Od, ENA et PTi. Chez les sujets dont tous les constituants du
Typiquement, chez les sujets a tendance classe II, on remarque crâne, du rachis et de la face sont bien équilibrés (même s’ils
une ouverture de l’angle C1/C4, une diminution de la hauteur de sont atteints d’une dysmorphose dentomaxillaire), le point ENAt
la voûte, une fermeture de l’angle antérieur de la base du crâne et (emplacement optimal du sommet de l’épine nasale antérieure)
un allongement de la base du crâne et plus particulièrement du est situé sur F5 au point de convergence (± 1 mm) des deux paral-
champ craniofacial. lèles à C1 passant par NP et Od et de la parallèle à C2 passant
par le gonion (Go), lui-même situé en regard de V2 (angle antéro-
inférieur de l’apophyse odontoïde de la 2e vertèbre cervicale).
Lignes faciales Si la parallèle à C1 passant par Od et la parallèle à C1 passant
L’analyse faciale comporte huit lignes dont quatre à orientation par Np sont distantes de plus de 2 mm, il faut tracer la ligne F4
verticale F1, F2, F3 et F5 et quatre à orientation horizontale ou différemment.
oblique F4, F6, F7 et F8 (Fig. 3). Il faut tracer en premier lieu la parallèle à C2 passant par Go et
Ligne F1. Elle part du point frontomaxillaire (FM) et fait un coupant F5 en ENAt. Deux situations peuvent alors se présenter.
angle avec la ligne C1 qui est l’angle cranioadapté C1/F1 mesuré • La parallèle à C2 passant par Go coupe F5 au même endroit
précédemment. Le point FM est un point construit sur C1, au (ENAt) que l’une des parallèles à C1. C’est alors celle-ci qui est
milieu de l’extrémité supérieure de l’apophyse montante du choisie comme correspondant le mieux à F4.
maxillaire. ◦ Si la parallèle à C2 coupe F5 au même point que la parallèle
Normalement, F1 passe par Np (versant antérieur de l’orifice à C1 passant par Np, l’anomalie est rachidienne.
d’entrée du canal nasopalatin), par l’hypomochlion de la canine ◦ Si la parallèle à C2 coupe F5 au même point que la paral-
maxillaire, le versant distal de sa couronne, l’apex de l’incisive lèle à C1 passant par Od, c’est cette ligne F4 qui est choisie.
inférieure et le point Me (situé à l’union de la courbe postéro- L’anomalie est alors d’origine maxillaire.
inférieure de la symphyse et du bord basilaire). • Les trois droites coupent F5 en trois points différents : trois
Ligne F2. Elle prolonge le segment Pts–Pti, vers le crâne options sont possibles et trois tracés différents sont effectués ; il
jusqu’au point bregma (Br) et vers le bord basilaire. faut alors choisir le tracé le plus adapté à l’ensemble du squelette
Ligne F3. La ligne F3 prolonge le segment ATMp–Atl (tracé facial.
précédemment) vers le bas, jusqu’au-dessous de l’angle mandibu- ◦ Option F4 par Np : la ligne F4 retenue est celle qui passe par
laire. Np.
Ligne F5. Cette ligne est tracée perpendiculairement à C1 ◦ Option F4 par F6–Pto : ENAt est localisée à l’intersection de
à partir d’un point Na’ situé en regard du point Na de 1 à F5 et de la parallèle à C2 passant par Pto (point ptérygoïdien
3 millimètres en avant de celui-ci en fonction de l’âge et du sexe inférieur situé dans le prolongement de l’axe de la fente pté-
du patient : rygomaxillaire à la hauteur de la partie la plus inférieure du
• 1 mm chez l’enfant jusqu’à 12 ans ; bord antérieur du ramus).
• 2 mm à partir de 12 ans (dans les deux sexes et chez les adultes ◦ Option F4 « automatique » : la parallèle à C1 passant par Od
de sexe féminin) ; coupe F5 en un point n◦ 1, la parallèle à C2 passant par Go
• 3 mm après la puberté dans le sexe masculin. coupe F5 en un point n◦ 2, le point x est situé sur F5, au milieu
Son extrémité inférieure est déterminée après le tracé de F4. du segment 1–2. La ligne X est parallèle à C1 et passe par x.
Ligne F4. Elle est tracée parallèlement à C1 en passant par le La parallèle à C1 passant par Np coupe F5 en un point n◦ 3,
point Np. le point y est le milieu du segment x–3 situé sur F5. La ligne Y
• En avant, son intersection avec la ligne F5 détermine le point est parallèle à C1 et passe par le point y.
épine nasale antérieure théorique (ENAt). Point inférieur de la ligne F5. Il peut être calculé grâce à la
• En arrière, la ligne passe normalement par la moitié supé- proportion suivante : Na’–ENAt = 45 % Na’–Met’.
rieure de l’arc antérieur de l’atlas et l’extrémité supérieure de De Met’, une perpendiculaire à F5 (parallèle à F4) est tracée qui
l’apophyse odontoïde. coupe F1 en Met (niveau optimal du menton osseux).
Tableau 4.
Formule de Tweed.
FMA < 20◦ > 20◦ < 30◦ > 30◦
Na (hypodivergent) (normodivergent) (hyperdivergent)
FMIA 68◦ 65◦
◦
IMPA 92 maximum
Appliqué de manière rigide, le repositionnement incisif conduit • la hauteur faciale postérieure, qui correspond à la hauteur du
très fréquemment à des extractions de prémolaires. Aujourd’hui, ramus, mesurée comme la distance millimétrique entre le plan
considérant qu’un repositionnement incisif trop important ris- mandibulaire et le point Articulare ;
querait de conduire à un profil trop « plat » en fin de traitement, • la hauteur faciale antérieure, qui correspond à la distance milli-
des compromis sur le repositionnement incisif sont la règle. métrique entre le point menton et le plan palatin, la moyenne
étant de 65 mm pour un enfant de 12 ans.
Analyse du sens sagittal FHI participe à la description du schéma squelettique vertical,
en fournissant des informations parfois plus précises que le FMA.
L’évaluation de la position sagittale des bases osseuses se fait
Dans l’intervalle de normalité compris entre 0,65 et 0,75, le
grâce aux angles SNA, SNB et ANB proposés par Riedel en 1952 [18]
sens vertical peut être contrôlé orthodontiquement. Au-delà de
(Fig. 8), ainsi que par la mesure linéaire AoBo proposée par Jacob-
ces limites, le recours à la chirurgie est à envisager.
son en 1975 [19, 20] .
• Avant traitement, l’étude des variations spontanées de FHI per-
Sella–nasion–point A (SNA) met d’éclairer le pronostic du traitement des classes II, chez qui
Cette variable angulaire permet de déterminer la position anté- on souhaite un différentiel de croissance au profit de la hau-
ropostérieure du maxillaire, évaluée par le point A, par rapport à teur faciale postérieure. Une augmentation de FHI traduit une
la base du crâne, estimée par la ligne SN. SNA permet de révéler croissance verticale du ramus plus rapide que la croissance ver-
une éventuelle protrusion ou rétrusion maxillaire. ticale antérieure. Cette rotation antérieure, qui tend à fermer le
Une valeur de 78 à 82◦ est considérée comme normale en fin de compas mandibulaire, est favorable au traitement des classes II
croissance. et à la correction de la convexité du profil. FHI peut ainsi être
considéré comme un critère décisionnel essentiel dans le choix
Sella–nasion–point B (SNB) d’un traitement avec ou sans extraction.
Cette variable angulaire permet de déterminer la position anté- • En cours du traitement, une diminution du FHI signe un défaut
ropostérieure de la mandibule, estimée par le point B, relativement de contrôle du sens vertical, qui correspond à une égression
à la base du crâne, et donc une éventuelle protrusion ou rétru- molaire.
sion mandibulaire. Une valeur de 80 à 84◦ est considérée comme • En fin de traitement des cas de classe II, une augmentation de
normale en fin de croissance. FHI exprime une fermeture des plans horizontaux qui traduit
Une valeur inférieure à 74◦ ou supérieure à 84◦ oriente vers un un bon contrôle du sens vertical. On observe alors une meilleure
traitement orthodonticochirurgical. participation du menton à l’équilibre du profil.
Point A–nasion–point B (ANB)
Cet angle, calculé en faisant la différence de SNA et SNB, mesure Évaluation des tissus mous et du profil
le décalage relatif des bases osseuses et permet de déterminer la L’harmonie du profil est évaluée à l’aide de l’angle Z (Fig. 8),
classe squelettique : mais également par la mesure de l’épaisseur des tissus mous.
• classe I squelettique : ANB compris entre 0◦ et 4◦ ;
• classe II squelettique : ANB supérieur à 4◦ ; Angle Z
• classe III squelettique : ANB inférieur à 0◦ (point B en avant de Merrifield [22] décrit la ligne Z comme la ligne de profil tangente
A). au pogonion cutané et à la lèvre la plus proéminente.
Plus la valeur de l’angle◦ ANB augmente, plus le décalage de Cette ligne révèle la convexité faciale et l’harmonie du profil,
classe II squelettique augmente et plus le traitement devient dif- en intégrant simultanément le sens vertical et le sens sagittal.
ficile, en particulier lorsque SNB est diminué. L’évaluation esthétique peut se faire soit en mesurant l’angle
qu’elle forme avec le plan de Francfort, soit directement en étu-
Projections des points A et B sur le plan d’occlusion (AoBo)
diant la relation de la ligne Z avec le nez.
La mesure angulaire du décalage des bases squelettiques peut L’étude des variations de l’angle Z en fonction du schéma facial
s’avérer biaisée car le point Na est sujet à des phénomènes de remo- (FMA) montre ainsi que la convexité du profil augmente avec la
delage par apposition et résorption qui peuvent modifier à eux divergence faciale. Les valeurs idéales se situent entre 75 et 78◦ , à
seuls les valeurs de SNA, SNB et ANB, pour une même relation modérer avec l’âge et le sexe.
maxillomandibulaire. L’étude de la relation de la ligne Z avec le nez permet de distin-
La variable linéaire AoBo correspond à la distance séparant les guer deux situations.
projections orthogonales de A et B sur le plan d’occlusion. Elle • La ligne Z passe par le nez : le profil est rectiligne, esthétique-
permet de valider et de préciser le décalage des bases osseuses. ment favorable. Un tel profil avant traitement ne doit pas être
Par convention, un signe négatif est affecté lorsque le point B modifié ; les extractions sont évitées à la mandibule. Le reposi-
est en avant de A : tionnement incisif à l’aide de la formule de Tweed n’est pas pris
• classe I squelettique : AoBo compris entre – 2 mm et + 2 mm ; en compte : il constitue un déficit virtuel, théorique.
• classe II squelettique : AoBo supérieur à 2 mm ; • La ligne Z passe en avant du nez : le profil est convexe. Les
• classe III squelettique : AoBo inférieur à – 2 mm. extractions de prémolaires ne sont pas contre-indiquées ; le
repositionnement incisif est pris en considération comme défi-
Analyse du sens vertical cit absolu de la zone antérieure de l’arcade mandibulaire.
FMA
« Upper lip thickness » (UL)
Il a été décrit avec le triangle de diagnostic.
Cette épaisseur est mesurée entre la face vestibulaire de l’incisive
« Occlusal plane » (OP) centrale maxillaire et le point le plus proéminent de la lèvre supé-
L’angle que forme le plan d’occlusion de Downs (passant par rieure.
le milieu du recouvrement des premières molaires et le milieu La lèvre supérieure s’amincit au cours de la maturation mais
du recouvrement incisif) avec le plan de Francfort présente un s’épaissit au cours du recul des incisives maxillaires (approxi-
intervalle de normalité compris entre 8◦ et 12◦ . mativement 1 mm d’épaississement pour chaque 4 mm de recul
Cet angle a une grande importance du point de vue de la stra- incisif).
tégie thérapeutique. Avant traitement, un angle OP supérieur à
« Total chin thickness » (TC)
12◦ préfigure une difficulté mécanique au cours du nivellement
ainsi que pour la mécanique de classe II. Au cours du traitement, Cette épaisseur est mesurée entre la ligne NB et le pogo-
une augmentation de l’angle OP révèle une absence de contrôle nion cutané. Le menton augmente en volume au cours
vertical et serait un facteur de récidive des traitements de classe II. de la maturation, plus chez les hypodivergents que chez
les hyperdivergents, et plus chez les hommes que chez les
Facial Height Index (FHI) femmes.
L’index de hauteur facial, décrit par André Horn en 1992 [21] , est L’harmonie de la répartition des tissus mous est évaluée en cal-
le quotient de deux variables : culant TC–UL :
• si TC–UL est supérieur à 0, le profil est harmonieux, la réparti- en cours de croissance, il faut rajouter l’augmentation prévisible
tion des tissus mous est équilibrée ; de la longueur d’arcade postérieure, fonction de l’âge et du sexe
• si TC–UL est inférieur à 0, il y a une dysharmonie des tissus (1,5 mm par an et par côté jusqu’à 14 ans chez les filles et 16 ans
mous et nécessite une compensation par repositionnement des chez les garçons).
incisives mandibulaires, afin de rétablir l’équilibre de l’étage L’encombrement (ED–EN) est le seul déficit étudié dans la zone
inférieur de la face. postérieure. Un surplus d’espace dans ce secteur peut servir pour
diminuer les déficits plus antérieurs.
Analyse de l’espace total Déficit dentaire total
Merrifield élabore l’analyse de l’espace total en poursuivant la Le déficit dentaire total correspond à la somme des déficits anté-
réflexion de Tweed sur l’importance de la position de l’incisive rieurs, moyens et postérieurs. Un déficit total supérieur à 5,5 mm
mandibulaire et en appliquant ce principe aux autres zones de la oriente vers des extractions, sauf si une expansion est indiquée.
denture. Pour lui, la denture présente des limites individuelles qui La localisation des extractions est fonction de la localisation des
ne peuvent pas être modifiées : les tentatives d’expansion ne sont déficits.
pas stables. Chacun des déficits est multiplié par un coefficient qui tient
L’analyse de l’espace total permet le calcul quantitatif de la dys- compte de sa participation individuelle à la difficulté du trai-
harmonie dentomaxillaire, dont les trois composantes sont : le tement. La somme de ces déficits pondérés par leur coefficient
repositionnement incisif, l’encombrement et le nivellement de la correspond à la difficulté dentaire.
courbe de Spee.
Cette analyse constitue un raisonnement diagnostique et stra- Analyse craniofaciale
tégique permettant de quantifier et de localiser les déficits ou les
L’incorporation de l’analyse craniofaciale à l’analyse cépha-
surplus d’espace à l’arcade mandibulaire, en définissant trois sec-
lométrique de Tweed correspond à une évolution majeure, qui
teurs : antérieur (incisivocanin), moyen (prémolaires et premières
permet d’optimiser l’analyse diagnostique et l’orientation thé-
molaires) et postérieur (deuxième et troisième molaires).
rapeutique, en dépassant la seule étude des arcades dentaires
Secteur antérieur et des déficits occlusaux. Désormais, le choix et la localisation
L’espace disponible correspond à l’espace entre les faces distales d’éventuelles extractions sont déterminés en précisant la localisa-
des canines. tion et l’incidence de la dysharmonie faciale.
Les déficits étudiés sont : La dysharmonie faciale est décrite à l’aide de six variables cépha-
• l’encombrement (ED–EN) qui correspond à l’espace nécessaire lométriques, qui permettent d’évaluer les différentes composantes
déficitaire pour l’alignement des dents du secteur. Ce déficit est du handicap squelettique et facial dans les dimensions verticales
« absolu » ; il doit être corrigé sans compromis ; et horizontales. Ces variables ont été choisies pour leur influence
• l’espace nécessaire au repositionnement incisif ; le reposi- sur la difficulté de traitement.
tionnement incisif est un objectif thérapeutique « virtuel », à Composante squelettique verticale
relativiser en fonction de l’esthétique faciale [15] , analysée par Le handicap vertical est évalué à l’aide de trois variables, FMA,
l’étude de la ligne Z et des tissus mous. Il ne constitue un défi- FHI et OP.
cit absolu que si la ligne Z est en avant du nez. Il est alors Les normodivergents ne présentent pas de difficulté dans le sens
calculé grâce à la formule de Tweed. L’espace nécessaire au repo- vertical. Une dysharmonie verticale accroît la complexité du cas
sitionnement incisif est calculé en sachant que chaque degré de et la difficulté verticale augmente avec l’éloignement par rapport
repositionnement consomme 0,8 mm au niveau du périmètre aux limites de l’intervalle de normalité, que ce soit dans le sens
de l’arcade mandibulaire ; de l’hypodivergence ou de l’hyperdivergence.
• la dysharmonie des tissus mous. Chaque degré d’écart par rapport aux limites de l’intervalle de
Si UL est supérieur à TC, la quantité (UL–TC) constitue un défi- normalité du FMA (> 22◦ et < 28◦ ) est multiplié par un coefficient 5.
cit. Ce déficit est multiplié par deux car tout comme lors du recul De la même manière, l’écart à la normalité des deux autres varia-
de l’incisive inférieure, la rétraction consomme de la place des bles d’analyse du sens vertical, FHI (> 0,65 et < 0,75) et OP (> 8◦
deux côtés de l’arcade. et < 12◦ ), est multiplié par un coefficient 3. La somme de ces trois
Le recul nécessaire à la correction des tissus mous est comparé à écarts affectés de leurs coefficients est égale à la difficulté liée au
celui lié au repositionnement incisif. Si ce dernier est le plus grand, sens vertical.
la correction du profil s’effectue par le seul repositionnement inci-
sif. Dans le cas contraire, même si une indication d’extraction n’a Composante squelettique horizontale
pas été posée pour corriger l’encombrement, elle peut l’être en vue Le handicap horizontal est évalué à l’aide de deux angles, ANB
de la correction du profil. et SNB.
La difficulté de traitement des cas de classe II est directement
Secteur moyen proportionnelle à l’amplitude du décalage des bases mesuré par
L’espace disponible est mesuré de la face distale de la canine à ANB. Chaque degré au-dessus de 6◦ est multiplié par un coeffi-
la face distale de la 1ère molaire. cient 15.
Les déficits étudiés sont : L’évaluation de SNB est elle aussi importante. En effet, un ANB
• l’encombrement (ED–EN) qui correspond à l’espace nécessaire élevé associé à un petit SNB rend la dysharmonie squelettique plus
déficitaire pour l’alignement des dents du secteur ; délicate à gérer que si un ANB élevé est causé par un grand SNA.
• la profondeur de la courbe de Spee. Son nivellement augmente Chaque degré au-dessous de 78◦ est multiplié par un coefficient 5.
la longueur d’arcade. L’espace nécessaire est calculé grâce à la La somme des deux écarts affectés de leurs coefficients est égale
formule de Baldridge, en additionnant 0,5 à la moyenne des à la difficulté liée au sens horizontal.
profondeurs droite et gauche ;
• l’amplitude millimétrique du décalage de classe II. En effet, la Déficit facial
classe II peut être corrigée par un réaménagement de l’espace Le déficit facial est décrit à l’aide d’une seule variable,
dans la zone moyenne, avec mésiogression des premières l’angle Z, qui constitue un indicateur facial intégrant les handi-
molaires mandibulaires. Cette mesure ne constitue pas un défi- caps verticaux et horizontaux. On peut remarquer que l’analyse
cit absolu car la classe II peut aussi être corrigée différemment craniofaciale ne prend pas en compte l’angle FMIA. L’angle Z lui a
(traction intermaxillaire, recul molaire, chirurgie). été substitué car il constitue le meilleur indicateur de l’équilibre de
la face et donc le critère déterminant dans la décision d’extraire.
Secteur postérieur Lorsque la ligne Z passe au niveau du nez, le déficit facial est
La limite antérieure du ramus constitue la limite postérieure de faible, voire nul. Par conséquent, toutes les conclusions issues de
la denture. Sur une téléradiographie de profil, l’espace disponible l’analyse de l’espace total sont à relativiser.
est donc mesuré en avant de cette limite, jusqu’à la face distale de La difficulté liée au déficit facial est calculée en multipliant par
la première molaire, le long du plan d’occlusion. Chez le patient 2 l’écart par rapport à l’intervalle de normalité (> 70◦ et < 80◦ ).
Difficulté totale cranio-facio-dentaire [6] Loreille JP, Delaire J, Caillard P, Sarazin J. Céphalométrie et ortho-
La somme de la difficulté dentaire de l’analyse de l’espace total dontie. Paris: SNPMED; 1992316.
et de la difficulté totale craniofaciale constitue la difficulté totale [7] Grummons DC, Kappeyne van de Coppello MA. A frontal asymmetry
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met de définir trois niveaux de difficulté de traitement : [8] Delaire J. La croissance céphalique dans les classes II. In: Patti A,
• facile de 0 à 60 ; editor. Traitement des classes II de la prévention à la chirurgie. Paris:
Quintessence International; 2000.
• de difficulté moyenne de 60 à 120 ;
[9] Delaire J. Diagnostic des dysmorphoses dento-maxillo-faciales.
• difficile quand supérieur à 120.
Apport de l’analyse architecturale informatisée. AOS
Pour ce dernier niveau, l’apport de la chirurgie orthognathique 1994;(187):477–511.
doit être envisagé. [10] Haroun A. Intérêts de l’analyse architecturale et structurale informa-
tisée Tridim dans le traitement des classes II div 2 hyper-divergentes.
Conclusion Bull UNIODF 2006;(31):16.
[11] Delaire J. L’analyse architecturale et structurale cranio-faciale de
Parallèlement à l’évolution des concepts thérapeutiques et des Delaire. In: Céphalométrie et orthodontie. Paris: Editions SNPMD;
principes mécaniques, l’analyse céphalométrique de Tweed a 2006.
subi plusieurs évolutions importantes depuis le fameux triangle. [12] Tweed CH. Indications for the extractions of teeth in orthodontic pro-
Aujourd’hui, le système d’analyse Tweed–Merrifield constitue un cedure. Am J Orthod 1944;30:405.
processus de réflexion et d’organisation des données du patient [13] Tweed CH. The Francfort Mandibular plane Angle in orthodontic diag-
qui donne au clinicien une image précise des différents problèmes, nosis, classification, treatment planning and prognosis. Am J Orthod
intra- et interarcades ainsi que ceux en rapport avec les différentes 1946;32:175–230.
[14] Tweed CH. The Francfort Incisor Angle (FMIA) in orthodontic diag-
dimensions du schéma squelettique et facial.
nosis, treatment planning and prognosis. Angle Orthod 1954;24:
Sa simplicité d’emploi, ainsi que son intérêt dans le cadre de
121–96.
l’orientation thérapeutique, expliquent son succès auprès des pra- [15] Margolis HI. A basic facial pattern and its application in clinical ortho-
ticiens. dontics. The maxillofacial triangle. Am J Orthod 1947;33:631–41.
[16] Margolis HI. The axial inclination of the mandibular incisors. Am J
Orthod 1943;29:571–94.
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1957;43:103–19.
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cations, part 2. World J Orthod 2004;5:99–119. clusion and in normal occlusion. Angle Orthod 1952;22:142–5.
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The first fifty years. Angle Orthod 1981;51:115–50. 1975;67:125–38.
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Paris), Odontologie, 23-455-E-20, 1998 : 10p. esthetics. Am J Orthod 1966;52:804–22.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Dumitrache M, Gabison K, Atrtchine A, Chabre C. Trois analyses céphalométriques usuelles. EMC -
Médecine buccale 2013;8(4):1-14 [Article 28-600-M-10].
Toute référence à cet article doit porter la mention : Dumitrache M, Gabison K, Atrtchine A, Chabre C. Trois analyses céphalométriques usuelles. EMC -
Odontologie/Orthopédie Dentofaciale 2013;8(4):1-14 [Article 23-455-D-30].
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