Le Ire Aux Comptes Face A La Premiere Application Des Normes IFRS
Le Ire Aux Comptes Face A La Premiere Application Des Normes IFRS
Le Ire Aux Comptes Face A La Premiere Application Des Normes IFRS
Mai 2007
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
INTRODUCTION GENERALE…………………………………………………………….5
PREMIERE PARTIE :
LES ENJEUX DE LA PREMIERE APPLICATION DES NORMES IAS/IFRS POUR
LE CAC………………………………………………………………………………………11
INTRODUCTION…………………………………………………………………..………12
1
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
DEUXIEME PARTIE :
PROPOSITION D’UNE DEMARCHE D’AUDIT POUR LA TRANSITION AUX
NORMES IFRS………………………………………………………………………...……61
INTRODUCTION…………………………………………………………………….….….62
2) La mise à jour des normes d’audit internationale « IFAC » pour la conduite des
missions d’audit des comptes IFRS..…………………………………………….…64
2.1 Présentation des normes internationales selon IFAC…………………………………64
2.2 Les mises à jour réalisés par IFAC compte tenu du contexte de l’audit selon les
normes IFRS……………………..…….…….….….………………………..…….…65
2.3 La présentation de nouvelles normes internationales d’audit adaptées aux normes
IFRS……………..…….…….….….………………………..…….………..……...…66
2.4 Le document : Questions / Réponses sur la première application des IFRS……....…67
2.5 La présentation de la solution de l’Union Européenne……………………………….71
2
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
3
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
CONCLUSION GENERALE………………………………………………………..……123
ANNEXES………………………………………………………………………………………
BIBLIOGRAPHIE………………...……………………………………………...……………
4
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
INTRODUCTION GENERALE
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
L’ouverture des marchés de capitaux et la libre circulation des investissements que le monde a
connue au cours de ces dernières décennies ont été à l’origine de la grande révolution du rôle
de l’information financière. Les intervenants sur les marchés de capitaux, qu’ils soient
investisseurs, bailleurs de fonds ou analystes financiers s’intéressent à toutes les possibilités
de rentabiliser les capitaux dans un marché international. La prise de décision d’investir
devient dés lors de plus en plus complexe suite aux nouveaux choix et paramètres qui rentrent
en jeu. De ce fait, l’information financière doit non seulement être fiable et fidèle mais doit
aussi représenter un langage universel.
Malgré ce contexte, les normes comptables nationales à travers le monde ont évolué de
manière contrastée d’un pays à un autre, privilégiant dans bon nombre de cas une approche
fiscale et patrimoniale au détriment d’une approche économique utile aux prises de décisions
stratégiques, productives de richesse.
Pour faire face à cette situation, les normes internationales ont vu le jour il y a déjà plusieurs
années, permettant ainsi de répondre aux besoins des investisseurs grâce à une information
financière plus économique, plus transparente, et surtout plus homogène.
Les normes de reporting internationales (IFRS) sont produites par l’IASB (International
Accounting Standards Board). Cet organisme non gouvernemental a été fondé en 1973 à la
suite d’un accord entre des organisations comptables d’Australie, du Canada, de France,
d’Allemagne, du Japon, du Mexique, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, d’Irlande et des Etats-
Unis.
Etant élaborées par un organisme international, les IFRS ont pour vocation d’être diffusées à
l’échelle mondiale, elles sont recommandées par l’OICV (L'Organisation internationale des
commissions de valeurs, est une organisation internationale créée en 1983 qui regroupe les
régulateurs des principales bourses dans le monde) pour toutes les cotations frontalières.
Dans ce cadre et dans le souci de garantir l’ouverture du tissu économique national sur les
investissements et les bailleurs de fonds étrangers, le Conseil National de Comptabilité (CNC)
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
a émis le 26 mai 2005 un avis (Avis n°5) stipulant que les personnes morales soumises à
l’obligation de présenter des comptes consolidés ou qui optent pour l’établissement de ces
comptes, doivent adopter soit les normes nationales, soit les normes internationales IFRS et
les interprétations s’y rapportant, telles que publiées par l’IASB et adoptées par l’Union
Européenne.
Cette circulaire a introduit pour les sociétés cotées au premier compartiment de la bourse de
Casablanca, l’obligation d’établir et de procéder à la publication de leurs états de synthèse
consolidés selon la législation en vigueur ou selon les normes comptables internationales
(IAS/IFRS). Cette disposition est assortie de l’obligation du ou des commissaires aux comptes
desdites sociétés d’émettre un rapport ou une attestation sur ces états de synthèses consolidés.
De son coté, le CNC dans son avis n°5 lorsqu’il fait référence aux normes internationales
telles qu’adoptées par l’Union Européenne, permet aux professionnels marocains de profiter
de la grande expérience des sociétés européennes dans la transition aux normes
internationales.
En effet, l’Union Européenne a adopté le 19 juillet 2002 un règlement européen stipulant que
les sociétés qui relèvent des lois applicables dans un pays de l’Union Européenne et dont les
actions, à la date de clôture de leur exercice, sont admises à la négociation sur un marché
réglementé d’un des Etats membres, devront préparer à compter des exercices ouverts à partir
du 1er janvier 2005 leurs états financiers consolidés selon les normes comptables
internationales adoptées au niveau européen.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
En adoptant les normes comptables internationales, l’Europe a pris une initiative majeure dans
le processus mondial de l’harmonisation financière. En effet, cette décision a affecté le
contexte financier au Maroc à plus d’un titre, ainsi plusieurs entreprises marocaines seront
concernées par la présentation d'états de synthèses établies selon les normes IFRS. Ces
entreprises peuvent être catégorisées comme suit :
Le passage aux normes IFRS constitue pour les sociétés marocaines une véritable mutation du
fait des divergences importantes entre le référentiel marocain, le Code Général de
Normalisation Comptable (CGNC) et les normes IFRS. En effet, l’approche juridique et
fiscale adoptée par le CGNC est différente de l’approche économique préconisée par les
normes IFRS.
Ces nouvelles obligations sont de nature à faire naître des risques nouveaux pour le CAC, dus
notamment à la complexité des normes et parfois à une préparation insuffisante des
entreprises. Une telle situation a donc pour corollaire un accroissement significatif des travaux
à réaliser par le CAC. Ainsi, il est amené à faire face à un certain nombre de difficultés en
matière de conduite de sa mission.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Notre travail vient en réponse à un besoin qui commence à se faire sentir au niveau de la
profession :
La mission d’audit des premiers comptes établis selon les normes IFRS représente plusieurs
particularités relatives au changement de normes comptables mais aussi à la complexité de ce
changement.
De plus, du fait de la complexité des normes IFRS et des divergences importantes entre le
CGNC et les normes internationales, le CAC aura besoin de s’investir pour la compréhension
et la validation des retraitements pour la transition des comptes aux normes IFRS.
Au terme de sa mission d’audit de la transition aux normes IFRS, le CAC sera amené à
exprimer une opinion sur les états de synthèse établis, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément aux normes IFRS et qu’ils traduisent d’une manière régulière et sincère, la
situation financière de la société, ainsi que le résultat de ses opérations et le flux de sa
trésorerie.
Le CAC sera amené aussi à se prononcer sur la communication publiée par la société tout au
long du processus de transition aux normes IFRS.
Enfin, dans le cadre de sa mission générale et de la transition aux normes IFRS, il appartient
au CAC de vérifier les processus mis en place par la société pour assurer ce passage.
Dans la première partie nous présenterons le processus de la transition aux normes IFRS au
niveau international et national, nous attacherons une attention particulière aux principales
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
particularités et divergences liées à la première application des normes IFRS, ainsi qu’au rôle
du CAC dans ce passage.
Dans la seconde partie nous proposerons une démarche pratique d'audit permettant au CAC
d’effectuer sa mission d’audit des premiers comptes IFRS en tenant en considération les
particularités inhérentes à la mission; d’autres parts, nous mettrons à la disposition du CAC
des recommandations pour les rapports et les diligences supplémentaires à effectuer.
Le présent travail mettra à la disposition des professionnels marocains des outils pratiques
pour dérouler une mission d’audit des premiers comptes en IFRS, tenant compte des
difficultés spécifiques à cette mission.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Première partie :
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
INTRODUCTION
La transition vers les normes IFRS devrait suivre les dispositions de la norme IFRS 1 « First
Time Adoption ». Les sociétés devraient se référer, pour les aspects que cette norme n’a pas
couvert au cadre conceptuel des normes internationales.
Le CAC au Maroc ne peut être exclu de cette dynamique. En effet, lors de son intervention
d’audit des comptes des sociétés qui publient leurs états financiers en normes IFRS, il se
trouve au centre de la qualité de l’information financière que les normes IFRS ont pour
principal but de promouvoir.
Ces aspects seront détaillés dans notre première partie « les enjeux de la première application
des normes IFRS pour le CAC »
1
L’IASB (International Accounting Standards Board) est fondé en 1973 sous la dénomination d’IASC
(International Accounting Standards Committe) à la suite d’un accord entre les organisations comptables
d’Australie, du Canada, de France, d’Allemagne, du Japon, du Mexique, des pays-Bas, du Royaume-Uni,
d’Irlande et des Etats-Unis. En 2001, l’IASC a modifié son nom en IASB à la suite de modification de ses
structures, qui donne plus d’importance aux règles d’information financière qu’aux règles de comptabilité.
L’IASB est un organisme privé à but non lucratif, indépendant et d’intérêt international, et ne dispose pas de
souveraineté ni de pouvoir réglementaire pour établir des règles destinées à déterminer un bénéfice sur lequel
l’impôt est ensuite calculé. De ce fait l’information financière préconisée par cet organisme n’est pas soumise
aux contraintes fiscales et juridiques d’aucun pays.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
La référence aux normes IFRS est en réalité une référence à plusieurs sources de
normalisation. En effet, les normes internationales sont constituées d’un cadre conceptuel, de
normes IAS, de normes IFRS et d’interprétations de normes.
Lorsque, pour un thème donné, l’IASB a émis différents textes, le premier adoptant devra se
reporter à ces textes dans l’ordre d’importance décroissant suivant (hiérarchie introduite par le
projet Améliorations des normes existantes, ED 2 IAS 8.4) :
1. norme elle-même (y compris les annexes faisant partie intégrante de cette norme, le cas
échéant) ;
2. interprétations de la norme;
Les normes exposent comment une opération économique ou juridique vécue par l’entreprise
doit être comptabilisée, évaluée ou encore présentée dans les états financiers. Il s’agit en
quelque sorte d’un guide des professionnels amenés à produire, auditer, investir…
2
Exposure Draft : Avant de rendre publique la version définitive d'une norme, l'IASB publie un exposé sondage
pour appel à commentaires
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Les normes sont évolutives, une liste des normes IAS et IFRS émises par l’IASB et adoptées
par l’Union Européenne au 31 décembre 2005 est présentée au niveau de l’annexe 1.
Les interprétations des normes se présentent sous forme de SIC (Standing Interpretations
Committe/ Interprétations des normes IAS) ou IFRIC (International Financial Reporting
Issues Committee / Interprétation des normes IFRS)
Dans la mesure ou les normes IAS/ IFRS ne pourront couvrir toutes les particularités
comptables, des interprétations ont été émises sous formes de SIC/ IFRIC. Les SIC et IFRIC
précisent des modalités d’application dans des situations particulières.
Il est à noter dans ce cadre que le changement de dénomination de normes IAS en normes
IFRS s’explique par le souci du normalisateur d’indiquer que sa vocation n’est plus de
présenter des normes de comptabilisation « accounting » mais d’évoluer vers des normes de
présentation d’information financière « Financial Reporting ».
Une liste des interprétations IAS/IFRIC émises par l’IASB au 31 décembre 2005 et adoptées
par l’Union Européenne est présentée au niveau de l’annexe 2.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Bien que présentées à la suite des normes IAS/IFRS, les annexes ne font pas partie des
normes. En effet, en préambule de chaque annexe, il est précisé l’avertissement suivant : « La
présente Annexe n’est qu’une illustration et ne fait pas partie des dispositions normatives afin
d’en clarifier le sens… ». De ce fait, les annexes ne font pas partie du corpus de l’IAS.
Toutefois, il s’agit de source non négligeable pour la compréhension des normes
internationales.
Les guides d’application des normes IFRS sont publiés par l’IASB. Actuellement, deux
normes ont fait l’objet de guides d’application : IFRS 1 « First Time Adoption of IFRS » et
IFRS 7 « Financial Instruments: Disclosures ».
(a) pertinentes pour les utilisateurs ayant des décisions économiques à prendre ; et
(ii) traduisent la réalité économique des transactions, des autres événements et des
conditions et non pas simplement leur forme juridique ;
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
L’information financière telle que visée par les normes IFRS doit ainsi obéir à un certain
nombre de règles présentées au niveau de normes et interprétations précises ou à défaut
respectant des principes fondamentaux émis dans le cadre conceptuel des normes
internationales.
Les caractéristiques générales de l’information financière selon les normes IFRS sont décrites
au niveau du cadre conceptuel des normes internationales.
Pour atteindre cet objectif, cette Norme énonce les dispositions générales relatives à la
présentation des états financiers, les lignes directrices concernant leur structure et les
dispositions minimales en matière de contenu. La comptabilisation, l'évaluation et les
informations à fournir concernant des événements et des transactions spécifiques font l'objet
d'autres Normes et Interprétations.
Les états financiers font partie du processus d’information financière. Un jeu complet d’états
financiers comprend :
- Un bilan,
- Un compte de résultat,
- Un état de variation des capitaux propres,
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Des modèles de ces états financiers selon la norme IAS 1 : « Présentation des états
financiers » proposés par Editions Francis Lefèvre sont repris au niveau de l’annexe 4.
Le paragraphe 9 du cadre conceptuel présente les destinataires des états financiers : les
utilisateurs des états financiers comprennent les investisseurs actuels et potentiels, les
membres du personnel, les prêteurs, les fournisseurs et autres créanciers, les clients, les États
et leurs organismes publics, et le public. Ils utilisent des états financiers afin de satisfaire
certains de leurs besoins différents d’information.
1.2.3 Les objectifs assignés à l’information financière selon les normes IFRS
Le paragraphe 12 du cadre conceptuel précise que l’objectif des états financiers est de fournir
une information sur la situation financière, la performance et les variations de la situation
financière d’une entité, qui soit utile à un large éventail d’utilisateurs pour prendre des
décisions économiques.
Il s’agit des attributs qui rendent utile pour les utilisateurs, l’information fournie dans les états
financiers. Le paragraphe 24 du cadre conceptuel précise que les principales caractéristiques
qualitatives de l’information financière selon les normes IFRS sont l’intelligibilité, la
pertinence, la fiabilité et la comparabilité.
1.2.4.1 L’intelligibilité
Le paragraphe 25 du cadre conceptuel précise que l’information fournie dans les états
financiers doit être compréhensible immédiatement par les utilisateurs. Cependant,
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
l’information relative à des sujets complexes, qui doit être incluse dans les états financiers du
fait de sa pertinence par rapport aux besoins de prises de décisions économiques des
utilisateurs, ne doit pas être exclue au seul motif qu’elle serait trop difficile à comprendre
pour certains utilisateurs.
1.2.4.2 La pertinence
Pour être utile, l’information financière doit être pertinente pour les besoins de prises de
décisions des utilisateurs. Cet aspect a été précisé au niveau du paragraphe 26 du cadre
conceptuel.
1.2.4.3 La fiabilité
Le cadre conceptuel présente par la suite les caractéristiques d’une information fiable. En
effet, pour être fiable :
· l’information doit présenter une image fidèle des transactions et autres événements
qu’elle vise à présenter ou dont on s’attend raisonnablement à ce qu’elle les présente.
· l’information doit présenter une image fidèle de transactions et autres événements qui
sont comptabilisés et présentés conformément à leur substance et à leur réalité économique et
non pas seulement selon leur forme juridique.
· l’information contenue dans les états financiers doit être neutre, c’est-à-dire sans parti
pris.
· L’information doit présenter des comptes sans la création de réserves occultes ou de
provisions excessives, la sous-évaluation délibérée des actifs ou des produits, ou la
surévaluation délibérée des passifs ou des charges, parce que les états financiers ne seraient
pas neutres, et, en conséquence, ne posséderaient pas la qualité de fiabilité.
· l’information contenue dans les états financiers doit être exhaustive, autant que le
permettent le souci de l’importance relative et celui du coût.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
1.2.4.4 La comparabilité
1.2.5 Les hypothèses de base d’établissement des états financiers selon les normes
IFRS
L’établissement des états financiers selon les normes IFRS doit s’effectuer dans le cadre de
deux hypothèses : La comptabilité d’engagement et la continuité d’exploitation.
Ces deux hypothèses sont admises au niveau de notre référentiel marocain, et de ce fait les
normes IFRS ne représentent aucune différence à ce niveau.
La comptabilité d’engagement tient compte des charges et des produits engagés lors d’un
exercice social, quelle que soit la date de leurs règlements : les charges et les produits sont
comptabilisés sur leur exercice de la naissance même s’ils sont réglés lors d’un exercice social
ultérieur.
Les états financiers sont normalement préparés selon l’hypothèse qu’une entreprise est en
situation de continuité d’exploitation et poursuivra ses activités dans un avenir prévisible.
Le processus d’élaboration des normes IFRS permet à l’IASB de publier chaque année une
dizaine d’interprétations, de mises à jour des normes ainsi que de nouvelles normes. D’un
autre coté, plusieurs pays et regroupements internationaux choisissent de plus en plus les
normes IFRS comme référentiel de publication des informations financières.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Les normes IFRS sont établies par l’IASB selon un processus consultatif et itératif appelé le
Due Process. En effet, le Board :
· établit les procédures d’examen des commentaires soumis dans un délai raisonnable sur
les documents publiés pour commentaires, constitue normalement des comités de pilotage
(steering committees) ayant une mission de conseil sur les principaux projets ;
· consulte le Comité consultatif de normalisation sur les projets importants, les décisions
relatives à l’ordre du jour et aux priorités des travaux ;
· envisage l’organisation d’auditions publiques ;
· envisage l’organisation de tests sur le terrain pour s’assurer que les normes proposées sont
applicables en pratique et qu’elles fonctionnent dans tous les environnements. Il est à noter à
cet effet, que ces tests sont organisés tant dans les pays développés que sur les marchés
émergents.
· établit un exposé sondage.
L’exposé sondage est publié pour appel à commentaires sur une durée d’environ 6 mois.
Toute personne intéressée peut exprimer son opinion à l’IASB.
La publication d’un projet de norme (exposé- sondage), d’une norme définitive ou d’une
interprétation définitive doit être approuvée par huit des quatorze membres du Board.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
D’une manière schématique le Due Process pourrait être présenté comme suit :
Source : www.FocusIFRS.com
1.3.1.2 Les normes IFRS au cours de discussion pour le deuxième semestre 2006 ;
L’établissement des normes IFRS est un processus évolutif, au cours du deuxième semestre
2006, les normes destinées à être sujet de modifications se présentent comme suit:
· Amendement de la norme IFRS 1 « Première adoption des IFRS », relatif au coût des
filiales dans les états financiers individuels de la société mère.
· Amendements à IAS 37 « Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels ».
· IFRS 3 « Regroupements d’entreprises » - Phase II : la définition d’une entité de reporting
comprenant la définition du contrôle d’une autre entité, ainsi que si une société mère peut, elle
seule, être considérée comme une entité de reporting.
· Consolidation incluant les entités ad hoc.
· Instruments financiers remboursables par anticipation à la juste valeur.
· IFRS 4 « Contrats d’assurance » - Phase II : examen des deux approches d’évaluation des
contrats d’assurance, « la valeur courante d’entrée » et « valeur courante de sortie ».
· Référentiel IFRS pour les PME : exposé sondage du référentiel international
d’information financière pour les PME.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
L’application des IFRS ne cesse de s’étendre de par le monde. Ci-dessous une carte publiée
au niveau du site IFAC présentant l’évolution de l’adoption des normes internationales dans le
monde.
Le rapprochement entre les normes nationales et les normes internationales est un processus
entamé partout dans le monde. Les politiques choisies pour amorcer ce changement ne sont
pas les mêmes, et divergent du rapprochement graduel entre les normes nationales et les
normes internationales à l’adoption simple de toutes les normes internationales entant que
référentiel national.
Par exemple, les normes IFRS ont été adoptées par l’Union Européenne pour les comptes
consolidés des Groupes Européens cotés au sein des bourses européennes à compter de
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
l’exercice clos en 2005. Les normes IFRS adoptées par l’Union Européenne sont toutefois,
soumises au préalable à l’avale de la commission européenne.
D’autres pays ont adopté des normes nationales qui s’inspirent fortement des normes IFRS,
on peut citer dans ce sens les méthodes préférentielles intégrées au niveau du Plan Comptable
Français, ainsi que les normes comptables tunisiennes qui ont été fortement inspirées des
normes IAS.
Le plan comptable des Etats de l’Afrique de l’Ouest (PCAO) a intégré quand à lui un certain
nombre de grands principes émis par les normes IAS/ IFRS tels que la prééminence de réalité
économique sur la forme juridique.
L’objectif affiché par l’IASB est d’opérer un rapprochement entre les normes comptables
américaines (FAS) et les normes comptables internationales. En effet, en juin 2002, l’IASB a
inscrit à son programme de travail officiel un vaste de projet sur la convergence mondiale des
normes comptables. Ce projet est mené conjointement par l’IASB et le FASB (le
normalisateur américain).
1.3.2.2 Les efforts des Nations Unies pour la promotion de la mise en œuvre des IFRS
Ce document a été rédigé afin d'aider les pays en développement, notamment, à évaluer les
effets de l'adoption des IFRS et à examiner les stratégies possibles de leur mise en oeuvre.
Ce document introduit dans une première partie les tendances récentes du processus de
convergence vers les IFRS.
En effet, Le secrétariat de l'UNACTD, a fait ressortir, 3 approches qui ont été adoptées dans
le cadre des convergences des normes nationales vers les normes IFRS ;
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
- Plusieurs pays ont purement et simplement adopté les normes IFRS en tant que
normes locales d’établissement des états financiers des entreprises. Dans des pays comme
l’Egypte, l’Afrique de sud, les pays du Golf, les sociétés cotées en bourse doivent présenter
leurs comptes selon les normes IFRS.
- Les normes IFRS sont adoptées par ailleurs dans d’autres pays sans que leur
application ne soit imposable pour les sociétés cotées, c’est le cas par exemple au niveau de la
Suisse, la Turquie et plusieurs pays de l’Amérique Latine.
- L’Union Européenne a adopté une approche qui se résume dans l’obligation pour les
sociétés cotées de présenter des états de synthèse conformes à des normes IFRS équivalentes
après acceptation des organes concernés. Cette approche sera présentée d’une manière plus
détaillée dans la suite du mémoire.
Le rapport du l’UNACTD a présenté, dans une seconde partie, les questions clés relatives à la
mise en pratique des normes IFRS dans le monde, en distinguant :
A l'origine, les IAS/IFRS ont été développées pour les comptes consolidés des groupes cotés.
Cependant, le nombre de sociétés ayant une activité internationale augmente et l'utilisation
des IFRS pour la communication financière internationale progresse. De plus, dans certains
pays, les autorités réglementaires ont rendu obligatoire l'application des IFRS. Enfin, en 2001,
l'IASB a lancé un projet de normes comptables destinées aux PME qui devrait aboutir en
2008. En conclusion, le champ d’application des normes IFRS ne cesse de s’étendre pour
englober à moyen terme, toutes les sociétés qui affichent une volonté d’atteindre les
investisseurs internationaux.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le rapport a invité enfin les spécialistes de ces normes à régler les problèmes techniques
suivants :
-les normes comptables internationales sont basées sur des principes ce qui peut conduire à
des applications différentes selon les pays ;
-alors que les IAS/IFRS sont élaborées à un niveau international, la plupart des professionnels
comptables responsables de leur mise en application ont été formés pour appliquer des normes
comptables nationales ;
-l'une des principales questions techniques concerne les exigences d'évaluation relatives à la
juste valeur. Cet aspect n’a pas encore été clarifié pour les professionnels comptables.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
· soit les normes nationales telles que prescrites par la méthodologie adoptées par le CNC
lors de sa 6éme Assemblée Plénière du 15 juillet 1999 ; § 2.1.2.1 ci-dessous.
· soit les normes internationales et les interprétations s’y rapportant, telles que publiées par
l’IASB et adoptées par l’Union Européenne. § 2.1.2.2 ci-dessous.
La méthodologie adoptée par le CNC lors de sa 6éme Assemblée Plénière du 15 juillet 1999 a
été annexé à l’avis n°5. Il s’agit d’un document de 67 pages qui s’inspire fortement du
Règlement européen CRC 99-02, publié le 29 avril 1999, ce règlement est relatif aux comptes
consolidés des sociétés commerciales et entreprises publiques. Il se base sur les méthodes et
normes comptables applicables au Maroc mais réduit considérablement les divergences avec
les IAS/IFRS liées aux traitements des comptes consolidés, ainsi par exemple l’approche
étendue a été instaurée pour le calcul des impôts différés. Ce règlement s’est aussi rapproché
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
avec les normes internationales en matière des états de synthèse consolidés, notamment pour
la publication du tableau des flux de trésorerie consolidé, ce règlement présente aussi des
méthodes préférentielles inspirées des normes IFRS.
En effet, dans un souci de la réduction des divergences entre les normes internationales et les
normes marocaines, la méthodologie proposée par le CNC présente des méthodes dites
préférentielles dans les comptes consolidés, notamment :
· Les coûts des prestations de retraite et des prestations assimilées (indemnités de départ
compléments de retraite, couverture médicale, médaille du travail prestations de maladie et de
prévoyance…) au bénéfice du personnel actif et retraité, mis à la charge de l’entreprise,
devraient être provisionnés et systématiquement pris en compte dans le résultat sur la durée
d’activité des salariés.
Chez le preneur : au bilan sous forme d’une immobilisation corporelle et d’un emprunt
correspondant ; au compte de résultat, sous forme d’une dotation aux amortissements et d’une
charge financière ; en outre, les plus-values à l’occasion d’opérations de cession-bail
devraient être étalées sur la durée du contrat, lorsque le bien est repris à bail, directement ou
par personne interposée, dans le cadre d’une opération de location financement ;
Chez le bailleur : sous forme de prêts, de façon symétrique à l’enregistrement chez le preneur.
Il est à noter que ces méthodes préférentielles sont les mêmes prévues par le Règlement CRC
99-02. Dans ce sens, nous trouvons opportun de présenter une des recommandations de
l’Autorité des Marchés Financiers (AMF dans ce qui suit) à l’approche de l’arrêté des
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
En effet l’AMF « encourage les sociétés françaises qui devront établir leurs comptes
consolidés en normes comptables internationales (« premiers adoptants ») à compter des
exercices ouverts à partir du 1er janvier 2005 à : (…) utiliser les possibilités offertes dans le
cadre des règles françaises actuelles pour se mettre, autant que faire se peut, en conformité
avec les normes comptables internationales et donc initier dès que possible les changements
de méthodes comptables (d’évaluation ou de présentation) correspondants, dans le respect des
textes comptables français ; … »
De plus, cette méthodologie a été dépassée bien avant sa mise en application, en effet, le
Règlement duquel, elle s’inspire, le CRC 99-02, a été remplacé par les normes IFRS à
compter de 2005.
2.1.2.2 Les normes IFRS et interprétations publiées par l’IASB et adoptées par l’Union
Européenne
Le CNC fait référence dans son avis aux normes internationales et interprétations s’y
rapportant, telles que publiées par l’IASB et adoptées par l’Union Européenne. Cette
précision a une grande importance, dans la mesure ou l’Union Européenne adopte les normes
internationales après discussions au sein des normalisateurs européens. Cela pourrait conduire
à des décalages entre les normes publiées par l’IASB et celles adoptées par l’Union
Européenne.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
La liste des normes adoptées par l’Union Européenne au 31/12/05 est présentée au niveau des
annexes 1 et 2. Cette liste est communément appelée « platform » par les spécialistes de la
normalisation.
Les normes obligatoirement applicables par les sociétés côtés dans l’Union Européenne en
2005 sont recueillies dans cette Stable Platform.
L’amendement du Dahir portant n°1-93-211 relatif à la Bourse des Valeurs a réservé l’accès
au premier compartiment pour les sociétés ayant des filiales à celles établissant des comptes
consolidés. Ledit amendement a prévu que les comptes soient consolidés selon la législation
en vigueur ou à défaut, selon les normes internationales en vigueur. Cette exigence de
consolidation a ensuite été élargie par la circulaire du CDVM n° 04/04 aux émetteurs
d’obligation.
« Article 14. - Peuvent être inscrits à la cote de la Bourse des valeurs, dans trois
compartiments distincts, les titres de capital négociables émis par les personnes morales, selon
les conditions suivantes :
1. Seuls peuvent être inscrits au premier compartiment, les titres de capital négociables émis
par une personne morale répondant aux conditions suivantes : …
- Avoir établi et fait certifier les états de synthèse des trois exercices précédant la demande
d'admission à la cote. En outre, les personnes morales ayant des filiales telles que définies à
l'article 143 de la loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes, doivent présenter des comptes
annuels consolidés selon la législation en Vigueur, ou, à défaut, selon les normes
internationales en vigueur. »
La loi n°17-95 relative aux sociétés anonymes définit au niveau de l’article 143 la notion de
filiale comme étant une société dans laquelle une autre société, dite mère, possède plus de la
29
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
moitié du capital, et la participation comme étant la détention dans une société par une autre
société d'une fraction du capital comprise entre 10 et 50 %.
« 5.1 Les émetteurs d’obligations ainsi que ceux dont les titres sont inscrits au premier
compartiment de la Bourse des valeurs et qui contrôlent une ou plusieurs sociétés au sens de
l’article 144 de la loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes, doivent établir et procéder à
la publication des états de synthèse consolidés.
Ces états doivent être accompagnés du rapport ou attestation du ou des contrôleurs des
comptes, selon le cas.
5.2 Lorsque l’émetteur est coté sur un autre compartiment, il peut opter, à sa guise, pour la
publication des comptes consolidés.
5.3 Sous réserve de l’application de dispositions législatives qui leur sont propres, les
émetteurs, non soumis aux dispositions de la loi 17-95, ayant établi et publié des comptes
annuels consolidés peuvent, avec l’accord préalable du CDVM, ne pas présenter leurs
comptes annuels, sociaux si ces derniers n’apportent pas de renseignements complémentaires
significatifs. »
« 6.1 Les états de synthèse consolidés doivent être établis selon la législation en vigueur ou
selon les normes comptables internationales (IAS/IFRS).
6.2 Dans le cas où un émetteur souhaiterait un passage progressif aux normes IAS/IFRS, les
modalités de transition doivent être préalablement approuvées par le CDVM. En ce cas, la
30
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
mise en œuvre complète des normes IAS/IFRS doit être effective au plus tard pour les comptes
relatifs à l’exercice clos le 31 décembre 2007.
6.3 Pour un émetteur étranger soumis à une réglementation étrangère, les normes utilisées
pour la consolidation doivent être clairement explicitées et comparées aux normes
marocaines ou internationales. Le CDVM se réserve la possibilité de demander à l’émetteur
d’apprécier l’impact des différences sur les comptes. »
2.1.4 La loi n°38-05 relative aux comptes consolidés des Etablissements et Entreprises
Publics.
La loi n°38-05 relative aux comptes consolidés des Etablissements et Entreprises Publics
dispose, que les sociétés d’Etat, filiales publiques et entreprises concessionnaires, visées à
l’article premier de la loi n° 69-00 relative au contrôle financier de l’Etat sur les entreprises
publiques et autres organismes, possédant ou contrôlant des filiales et des participations au
sens des articles 143 et 144 de la loi n°17-95 relative aux sociétés anonymes, doivent établir
et présenter des comptes annuels consolidés selon la législation en vigueur ou à défaut, selon
les normes internationales en vigueur.
• Sociétés d'Etat : les sociétés dont le capital est détenu en totalité par des organismes
publics ;
• Filiales publiques : les sociétés dont le capital est détenu à plus de la moitié par des
organismes publics ;
• Sociétés mixtes : les sociétés dont le capital est détenu, au plus, à hauteur de 50% par des
organismes publics ;
La notion de contrôle est définie au niveau de la loi n°17-95 relative aux sociétés anonymes
par l’article 144. En effet, une société est considérée comme en contrôlant une autre :
31
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
- lorsqu'elle dispose seule de la majorité des droits de vote dans cette société en vertu d'un
accord conclu avec d'autres associés ou actionnaires qui n'est pas contraire à l'intérêt de la
société ;
- lorsqu'elle détermine en fait, par les droits de vote dont elle dispose, les décisions dans les
assemblées générales de cette société.
Elle est présumée exercer ce contrôle lorsqu'elle dispose directement ou indirectement, d'une
fraction des droits de vote supérieure à 40 % et qu'aucun autre associé ou actionnaire ne
détient directement ou indirectement une fraction de ces droits supérieure à 30 %.
Toute participation même inférieure à 10% détenue par une société contrôlée est considérée
comme détenue indirectement par la société qui la contrôle.
Ainsi, la loi°38-05 dispose que l’obligation de publier des comptes consolidés entre en
vigueur à compter du deuxième exercice ouvert après la date de sa publication au Bulletin
officiel. Cette publication ne s’est pas encore effectuée.
L’obligation de présenter des comptes consolidés pèsera à cet effet sur un nombre important
de Groupes Etatiques marocains, nous citerons à titre d’exemple l’OCP (Office Chérifien de
Phosphate), la RAM (Royal Air Maroc) et la COMANAV (Compagnie Marocaine de
Navigation).
2.1.5 Les efforts de Bank Al-Maghrib concernant la migration vers les normes IFRS
En vue de doter le secteur bancaire marocain d’un cadre conforme aux standards
internationaux en matière comptable et de transparence financière, Bank Al-Maghrib, en
concertation avec la profession bancaire, a décidé de transposer les normes IAS/IFRS dans le
référentiel comptable local applicable aux banques.
Ce projet, dont l’entrée en vigueur est prévue pour janvier 2008, a pour objectif de répondre
aux besoins, en termes d’information financière, des différents opérateurs du marché et ce, via
la contribution à une meilleure lecture et appréciation de la situation financière des banques et
32
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
La décision de transposer aux banques marocaines les normes IFRS, dans leur version
adoptée et publiée par l’Union Européenne, s’inscrit également dans le cadre de la mise en
oeuvre des recommandations du rapport de la mission d’évaluation des normes et pratiques de
comptabilité et d’audit en vigueur au Maroc, effectuée par la Banque Mondiale en 2002. Suite
à cette évaluation, un plan d’action articulé autour de quatre projets directeurs, dont le premier
porte sur l’application des normes IFRS par les entités d’intérêt public, a été adopté.
Une cellule dédiée à ce projet a été mise en place au sein de la Direction de la Supervision
Bancaire en 2005, en vue d’engager la réflexion sur les modalités de transposition des normes
IFRS au niveau du secteur bancaire. Les banques ont été associées à ce projet au cours du
dernier trimestre de l’année 2005, dans le cadre d’une commission mixte, en vue d’arrêter
d’un commun accord les actions à entreprendre à cet effet. Trois groupes de travail ont été
ainsi constitués :
- le groupe «Règles comptables » chargé de l’examen de l’impact des normes IFRS sur les
méthodes de comptabilisation, d’évaluation et de présentation des états financiers sur base
consolidée;
3
Les accords de Bâle II ont pour objectif de recommander aux banques de structurer leur bilan d'une certaine
façon. Le ratio à respecter, ratio Mc Donough, ne fait pas directement force de loi mais est transcrit par les
autorités de régulation dans les réglementations locales.
33
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Plusieurs thématiques spécifiques ont été, par ailleurs, identifiées en vue de les soumettre, en
priorité, à l’examen des groupes techniques susvisés:
- les critères de déclenchement et les modalités d’évaluation des dépréciations liées aux
créances ;
- l’information sectorielle.
Bank Al-Maghrib a adopté ainsi une démarche pragmatique et participative pour amener
toutes les banques de la place à opérer une migration homogène aux normes IFRS.
Nous allons présenter des particularités de la transition aux normes IFRS de Trois Groupes
Marocains leaders dans leurs secteurs. Au vu des contraintes différentes à chaque Groupe, les
projets de transition aux normes IFRS ont pris des configurations différentes.
La société Maroc Telecom est cotée à la bourse de Casablanca et celle de Paris. Elle est donc
soumise aux obligations de publication imposées à toutes les sociétés cotées sur le marché
européen et tout particulièrement le règlement (CE) 1609/2002 du 19 juillet 2002 rendant
obligatoire le changement du référentiel comptable vers les normes IFRS à compter du 1er
janvier 2005.
34
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le Groupe Maroc Telecom a publié dans ce sens en 2005 un document expliquant le passage
au normes IFRS sur les comptes consolidés aux 1er janvier 2004, 30 juin 2004 et 31 décembre
2004.
L’impact du passage aux normes IAS/IFRS a été relativement limité dans la mesure où Maroc
Telecom applique déjà des méthodes préférentielles recommandées par le Conseil National de
la Comptabilité et conformes aux normes IAS.
Conformément aux exceptions offertes par la norme IFRS1 « Première application des
normes d’information financière internationales », le Groupe Maroc Telecom a choisi pour
son bilan d’ouverture :
• De maintenir les coûts historiques pour ses immobilisations corporelles et n’a donc
procédé à aucune réévaluation ;
Le Groupe a publié en 2006 ses comptes consolidés selon les normes IFRS au 31 décembre
2005 avec les chiffres comparatifs au 31/12/2004.
Le Groupe ONA est parmi les premiers Groupes qui ont publié des comptes consolidés au
Maroc. Dans le flou qui régissait les normes d’établissement des comptes consolidés au
Maroc avant la publication de l’avis n°5 relatif aux comptes consolidés par le Conseil
National de la Comptabilité (CNC ), le Groupe ONA s’inspirait en grande partie du
Règlement Européen CRC 99-02. En effet, dans la mesure où le cadre normatif enregistrait un
35
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
vide au niveau de la consolidation des comptes, le Groupe a adopté des normes qui étaient
inspirées des pratiques de consolidation en France. Après, la publication de la méthodologie
d’établissement des comptes consolidés par le CNC, une étude des divergences entre les
pratiques de l’ONA et la méthodologie proposée par le CNC a été effectuée et a permis de
conclure que ces divergences ne sont pas significatives.
C’est ainsi que lors des négociations que le Groupe ONA a pu mener avec le CDVM et le
CNC, le Groupe a présenté les preuves que les états financiers du Groupe ONA sont
conformes aux dispositions du CNC à l'exception de certains états de l'ETIC et certaines
informations complémentaires
Compte tenu de l’option prise par ce Groupe de présenter les comptes consolidés selon les
normes IFRS en décembre 2007, le Groupe continue à présenter ses comptes consolidés selon
l’ancienne méthodologie qui n’est pas conforme en exhaustivité avec la méthodologie
marocaine.
Une mention spéciale a été présentée au niveau de l’ETIC consolidé du Groupe ONA et des
Sous Groupes filiales de l’ONA décrivant cette situation comme suit : « Le Groupe ONA tel
que prévu par la circulaire N° 06/05 du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières
(CDVM) a opté pour le passage progressif de ses comptes consolidés aux normes IFRS pour
l’exercice clos au 31 décembre 2007.
Les principes et méthodes de consolidation utilisés par le Groupe ONA présentent des
différences par rapport à la méthodologie adoptée par le Conseil National de Comptabilité
pour l’établissement des comptes consolidés dans son avis n°5. Cette situation, portée à la
connaissance du CDVM, sera limitée à la période transitoire allant jusqu’au 31 décembre
2007. »
36
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
A ce niveau, Le Groupe Attijariwafabank suit les travaux des Comités techniques de Bank Al-
Maghrib et se trouve dans l’obligation de redimensionner son projet IFRS pour suivre les
mêmes options prises par la banque centrale tels que le modèle des Etats financiers consolidés
selon les normes IFRS, le Plan comptable IFRS et les instruments financiers.
Le règlement européen (CE) n°1606/2002 portant sur l’application des normes comptables
internationales définit des obligations pour certaines sociétés et propose, à la discrétion de
chaque Etat membre, des options pour les autres.
Ainsi, l’article 4 du règlement dispose que « pour chaque exercice commençant le 1er janvier
2005 ou après cette date, les sociétés régies par le droit national d’un Etat membre sont tenues
de préparer leurs comptes consolidés conformément aux normes comptables internationales
adoptées (…) si, à la date de clôture de leur bilan, leurs titres sont admis à la négociation sur
le marché réglementé d’un Etat membre (…) »
Le règlement européen propose à cet effet, des options et, à titre dérogatoire, des dispositions
transitoires. Il donne la possibilité à chaque Etat membre :
37
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Compte tenu des enjeux qui pourraient en résulter, il convient d’insister sur la nature des
normes comptables internationales applicables aux comptes consolidés établis dans le cadre
du règlement (CE) n°1606/2002.
Par conséquent, eu égard au décalage entre la date d’application d’une nouvelle norme IFRS
ou d’une norme modifiée par l’IASB et la date de son adoption par l’Union européenne, il est
possible que certaines normes comptables internationales ne soient pas applicables, sur un
exercice donné, par les sociétés de droit européen dans le cadre du règlement (CE)
n°1606/2002, alors qu’elles le sont dans un contexte international. Il ne s’agirait alors que
d’un simple décalage temporel dans l’application des nouvelles dispositions de l’IASB.
38
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Un règlement européen est un acte communautaire directement applicable dans les Etats
membres de l’Union européenne, alors qu’une directive européenne ne s’applique dans les
Etats membres que par sa transcription dans le droit national par les législateurs nationaux. Ce
sont les traités qui leur confèrent ces qualités génériques. Par conséquent, les dispositions
notamment des règlements (CE) n° 1606/2002 et n° 1725/2003, relatifs respectivement à
l’application des normes comptables internationales et à l’adoption de certaines normes
comptables internationales, viennent se substituer aux dispositions de même nature qui ne
seraient pas identiques notamment dans le code de commerce et dans le Plan comptable
général (par exemple intangibilité du bilan d’ouverture et comparabilité des comptes), sans
que le législateur national n’ait à prendre de dispositions particulières.
La profession de Commissariat aux Comptes au Maroc est régie par plusieurs lois et normes :
2.4.1 La mission du CAC défini par la loi sur les sociétés anonymes
Le CAC est tenu par la loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes d’une mission de contrôle
et de suivi des comptes sociaux dans les conditions et pour les buts déterminés par ladite loi.
L’article 166 de cette loi stipule que les CAC vérifient la sincérité et la concordance, avec les
39
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
L’objectif du CAC est l’émission d’une opinion sur la sincérité et la concordance des états
financiers.
Dans ce contexte, la transition aux normes IFRS n’aura pas d’impact sur la nature de la
mission permanente du CAC, toutefois, il se trouvera obligé de faire face aux particularités
des missions d’audit de comptes en IFRS qu’ils soient des comptes consolidés ou des comptes
individuels pour les besoins de consolidation de Groupes marocains ou internationaux.
La circulaire du CDVM exige dans son article 5 que les états de synthèse consolidés doivent
être accompagnés du rapport ou attestation du ou des contrôleurs des comptes, selon le cas.
A cet effet, la circulaire a présenté dans les annexes le modèle du rapport des contrôleurs des
comptes certifiant les comptes annuels consolidés, et le modèle de l’attestation certifiant la
sincérité des comptes semestriels consolidés.
Le CDVM entame des comités techniques avec l’Ordre des Experts Comptables (OEC) afin
de discuter des aspects de contrôle des comptes et de normalisation des options lors de la
transition.
40
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Pour ce qui est du secteur bancaire, c’est au cours du dernier trimestre 2006, que Bank Al-
Maghrib a engagé une étude d’impacts ayant pour objectif de préparer les banques à
l’application des nouvelles normes dés 2008. La banque centrale a proposé dans ce sens une
méthodologie pour appréhender l’incidence des normes IFRS sur les capitaux propres des
banques marocaines. Concrètement, il s’agit pour les banques de mesurer l’impact de la
première application des normes IFRS sur leurs bilans au 31/12/2005 sur les aspects suivants :
Nous déplorons à cette occasion, le manque d’implication des commissaires aux comptes dans
ce processus, en effet, les commissions mixtes et les débats techniques se sont déroulés sans la
participation des commissaires aux comptes marocains. Nous avons remarqué aussi que les
chiffres remontés au niveau de l’étude d’impact par les banques ne seront pas revus par les
commissaires aux comptes ou les auditeurs externes.
41
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Pour ce qui est des comptes individuels pour les besoins de consolidation de Groupes
internationaux préparant le passage aux normes IFRS, le CAC reçoit des instructions d’audit
qui permettent de délimiter son champ d’intervention, définir son plan de travail et présenter
un modèle du rapport d’opinion.
Dans le cas d’absence des instructions des auditeurs du Groupe, le CAC est amené à préparer
une lettre de mission répondant aux exigences de reporting du Groupe.
Les normes d’audit reconnues au Maroc telles que figurent dans le Manuel des Normes
d’Audit Légal et Contractuel établit par les soins de l’OEC ont certes prévu des instructions
pour l’audit dans le cas de changement de méthodes comptables, toutefois aucune norme ni
modèle de rapport n’est prévu dans le cas de changement de l’ensemble du référentiel de
comptabilité.
En outre, en matière d’audit des comptes consolidés, le Manuel des Normes d’Audit Légal et
Contractuel ne consacre que 4 paragraphes au rapport sur les comptes consolidés. La
méthodologie d’audit des comptes consolidés n’a pas été prévue.
Cette situation s’expliquait lors de la réalisation du manuel des normes par l’absence de règles
comptables marocaines pour l’établissement des comptes consolidés et par l’absence
d’obligation de produire ces comptes. Avec les séries de lois et circulaires qui régissent
l’information financière des Groupes Marocains depuis l’exercice 2005, nous estimons que ce
manuel gagnerait d’être complété.
Le manuel précise toutefois les grandes lignes du rapport du CAC sur les comptes consolidés.
En effet, le rapport sur les comptes consolidés utilise la même terminologie utilisée pour
l’identification des comptes soumis à l’examen des CAC et reprend donc les mêmes formules
de certification que celles prévues pour les comptes sociaux.
42
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
· l’ETIC
· le rapport de gestion
· le rapport du CAC
Le manuel précise les diligences qui s’imposent au CAC dans ce cas. En effet, dans le cas de
changement de méthode de comptabilisation d’une opération ou d’un événement, le CAC :
- vérifie que la justification du changement et son incidence sur les comptes annuels
sont correctement décrites dans l'ETIC ;
- apprécie s'il doit en faire mention dans son rapport général. Cette mention dans le
rapport général (partie «Opinion sur les comptes annuels») peut, lorsque l'importance relative
le justifie, constituer, selon les cas :
- une réserve ou un refus de certifier si le CAC estime que la modification n'est pas
justifiée ou que la modification est justifiée mais que l'information dans l'ETIC n'est pas
suffisante.
Le CAC vérifie également, lorsqu'un changement intervient, si l'information est donnée dans
le rapport de gestion. En cas d'absence ou d'insuffisance de cette information, il doit, si
l'importance relative le justifie, signaler cette irrégularité sous forme d'observation dans le
rapport général.
Certes, la transition aux normes s’opère dans la même logique que le changement de règles et
méthodes comptables, en fait, la conversion aux normes IFRS n’est elle pas une opération de
changement de méthodes comptables, toutefois, il ne s’agit ni des mêmes circonstances ni des
mêmes enjeux.
43
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Dans le chapitre qui suit nous allons présenter les particularités de la conversion des comptes
aux IFRS pour l’entreprise, et les conséquences que peuvent avoir ces particularités sur la
mission du CAC.
44
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le passage aux normes IFRS est un véritable projet d’entreprise qui implique toutes les
fonctions de l’entité. L’importance de cette étape a conduit l’IASB à présenter une norme
indépendante qui traite de la première application, il s’agit de la norme IFRS 1 : « La
première adoption des normes IFRS ».
Le passage aux normes IFRS est un grand projet d’entreprise. En effet, ce projet revêt un
caractère éminemment stratégique pour l’entreprise, puisque sa communication stratégique
s’en trouvera affectée et modifiée. C’est pour cela que toutes les fonctions de l’entreprise se
trouvent impliquées et en tout premier lieu la direction générale.
Le projet du passage aux normes IFRS requiert à cet effet, la mise en œuvre d’une vraie
méthodologie de gestion de projet.
Les principales implications pour les entreprises s’articulent autour de trois axes :
A titre d’illustration, nous détaillons ci-dessous quelques exemples de divergences sur les
composantes comptables des ratios de structure financière et de performance.
45
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Tableau 1 : Exemples de divergences susceptibles d'avoir un impact sur les postes du bilan
Exemples de divergences
affectés par ces divergences
susceptibles d'avoir un
Capitaux
impact sur les postes du Endettement Immos
propres Goodwill BFR
bilan financier nettes
(dont
résultat)
Acquisitions comptabilisées ü ü ü ü ü
systématiquement à la juste
valeur
Provisions pour dépréciation ü ü ü
des immobilisations plus
systématiques et
éventuellement plus élevées
Retraitement obligatoire des ü ü ü
contrats de location-
financement
46
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Comme présentés précédemment, le passage aux normes IFRS aura, un fort impact sur un
ensemble de ratios de structures et de performances, sur la transparence de son information et
sur la communication avec les marchés.
Les deux enjeux stratégiques les plus importants du passage aux IFRS sont les systèmes
d’information et la communication financière. Le changement de référentiel comptable est en
47
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
effet un vrai défi stratégique pour les directions générales. Il ne s’agit pas d’un simple
retraitement de données financières.
Le passage aux normes IFRS a été considéré au niveau des sociétés européennes comme un
chantier majeur des deux années de la transition et a fait l’objet d’une véritable organisation
type « gestion de projet ». Dans la plupart des cas, il s’agissait d’installer des sous-groupes de
travail par grande thématique (gestion des immobilisations, instruments financiers, etc.),
dresser un état des lieux des divergences et informations manquantes, évaluer les impacts
concernant l’organisation, soumettre des propositions de choix comptables et former les
équipes.
Outre l’aspect purement comptable, l’adoption des normes IFRS repose sur la qualité des
systèmes d’information des entreprises. De nombreuses adaptations, voire changements, de
logiciels sont nécessaires du fait de la plus grande complexité et technicité des règles
d’amortissement et de dépréciation d’actifs, du traitement des instruments financiers et de
reconnaissance des immobilisations incorporelles, dont la définition est élargie en normes
IFRS.
48
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
l’ensemble d’un portefeuille de produits dérivés constitue une véritable difficulté pour les
trésoreries d’entreprise. Pour réussir le passage aux nouvelles normes, les entreprises doivent
repenser l’information financière en fonction des nouvelles exigences introduites par les
normes IFRS :
• information sectorielle ;
Au-delà des aspects organisationnels que ce passage aux normes IFRS va induire, le projet
IFRS touche chacun des sous-projets que sont l’unification consolidation/gestion/trésorerie, la
réduction des délais de production des comptes, les restructurations et les cessions,
l’amélioration du cours de bourse, la cotation, les acquisitions, le déploiement d’un ERP dans
le groupe par exemple. Les sociétés cotées vont devoir préparer les marchés aux impacts
majeurs qu’il va engendrer sur leurs comptes et leurs ratios financiers. « La préparation du
marché n’implique pas une publication anticipée trop hâtive, mais plus raisonnablement la
communication progressive d’éléments permettant aux marchés de connaître les principaux
ajustements éventuels et leurs incidences », recommandent la plupart des spécialistes.
En premier lieu, les sociétés pourront fournir des tableaux de réconciliation sur les postes et
les éléments qui ne connaîtront pas, très probablement, de modifications majeures, comme la
présentation du compte de résultat et la détermination de l’information sectorielle, en
conformité avec l’IAS 14 « Information Sectorielle ». Certaines normes auront des impacts
très opérationnels sur l’activité : par exemple, l’IAS 16 « immobilisations corporelles ».
Celle-ci, qui impose l’évaluation ou la réévaluation des actifs corporels à leur « juste valeur »,
pourrait, outre l’effet pervers de supprimer la règle de prudence présente dans notre référentiel
marocain et dans presque la majorité des référentiels nationaux, inciter à la vente ou
49
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Au cours de sa mission d’audit de la transition aux normes IFRS, le CAC devra maîtriser le
processus de mise en place des normes IFRS au sein de la société auditée. Pour ce faire, il est
nécessaire de maîtriser la norme dédiée à la première application de ce référentiel à savoir la
norme IFRS 1.
Adoptée en avril 2004, la norme IFRS 1 présente les principes généraux de la première
application des normes IFRS en tant que référentiel comptable.
La norme IFRS 1 répond aux questions que les professionnels peuvent se poser lors de
l’établissement des premiers états financiers IFRS, ainsi la norme précise les éléments
suivants :
1.2.1 Champ d’application de la norme IFRS 1, Première adoption des normes IFRS
La norme IFRS 1 s’applique à toute entité qui présente ses premiers états financiers IFRS,
c’est-à-dire toute entité qui inclut pour la première fois dans ses états financiers annuels une
déclaration explicite et sans réserve de conformité aux IFRS. Cette déclaration constitue une
condition nécessaire et suffisante. (IFRS 1.3).
50
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Il est bien entendu qu’une entité ne peut déclarer ses états financiers conformes aux IFRS que
si et seulement si ces états financiers sont établis en accord avec l’intégralité des dispositions
de chaque norme et de chaque interprétation en vigueur
1.2.2 Principes généraux d’établissement des premiers comptes conformes aux normes
IFRS
Selon le principe général de la norme IFRS 1, un premier adoptant devra appliquer une
version unique des IFRS, de manière rétrospective, à l’ensemble de ses opérations passées,
comme si cette version des normes était appliquée par l’entité depuis toujours. Les IFRS ne
s’appliquent donc pas uniquement aux seules opérations réalisées à compter de l’exercice
d’adoption des IFRS.
Un premier adoptant doit établir un bilan d’ouverture IFRS à la date de transition aux IFRS
(IFRS 1.6), c’est-à-dire à la date d’ouverture de l’exercice le plus ancien présenté en
comparatif dans ses premiers états financiers IFRS et dont les comptes sont établis (ou
retraités) conformément à l’intégralité des IFRS (IFRS 1, Annexe A). Concrètement, pour une
société marocaine cotée qui établit ses premiers états financiers IFRS en 2007, il s’agira du
bilan au 1/01/06.
Illustration
51
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
L’application rétrospective de la version des IFRS en vigueur au 31/12/07 implique que cette
version soit utilisée pour les trois périodes : A, B et C, soit pour le bilan d’ouverture IFRS, les
comptes 2006 retraités en IFRS et les comptes 2007 établis en IFRS.
Le nombre d’exercices devant être retraités et présentés en IFRS dans les premiers états
financiers en IFRS et, par conséquent, la date du bilan d’ouverture IFRS, dépend de
différentes obligations :
– obligations de publication fixées par les régulateurs d’autres pays (par l’AMF, par
exemple, en cas de cotation d’une société marocaine en France « Maroc Telecom »).
Les normes IFRS n’imposent le retraitement en IFRS que de l’exercice précédent l’exercice
d’adoption de ces normes. Ainsi, pour être conformes aux IFRS, les premiers états financiers
IFRS 2007 devront comprendre, à titre d’information comparative, au moins les comptes de
l’exercice 2006, ceux-ci devant obligatoirement être retraités en totale conformité avec ces
normes (IFRS 1.36 et IAS 1.38), y compris les informations comparatives correspondantes
fournies dans les notes annexes aux états financiers.
52
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
En conséquence, eu égard aux obligations imposées par les seules IFRS, la date du bilan
d’ouverture IFRS est fixée au plus tard au 1/01/05 pour un premier adoptant en 2007.
1.2.1.2 Les méthodes comptables applicables aux premiers états financiers IFRS
Selon le principe de base de la norme IFRS 1, le premier adoptant doit retenir la version des
normes IFRS en vigueur à la date de clôture (31/12/07) aussi bien au 1/01/06 pour le bilan
d’ouverture qu’au 31/12/06 pour le comparatif et au 31/12/07 pour la première publication.
Toutefois, cette version des normes pourrait laisser au premier adoptant un choix de
méthodes.
Par exemple, un groupe qui évalue ses immobilisations corporelles au coût amorti pourra
choisir de réévaluer certaines catégories d’immobilisations corporelles (ou toutes les
catégories) dans ses états financiers IFRS. Il pourra également choisir, en vue de limiter
l’impact de la transition aux IFRS, de maintenir la méthode du coût amorti pour l’ensemble de
ses immobilisations corporelles.
L’application rétrospective des IFRS implique que le premier adoptant devrait produire les
comptes comme si ces derniers ont toujours été conformes aux normes IFRS. Par opposition à
l’application prospective selon laquelle seules les opérations survenues après l’adoption des
normes IFRS sont enregistrées conformément à ces normes.
L’IASB estime que l’application rétrospective des normes IFRS sera appropriée dans la
plupart des cas, compte tenu de son objectif principal de comparabilité dans le temps des
premiers états financiers IFRS d’un premier adoptant. Toutefois, si l’application prospective
53
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
par un premier adoptant se justifie dans certains cas, IFRS 1 précise tous les éléments relatifs
à la première adoption des IFRS de ces cas particuliers.
1. Ces exceptions sont ciblées et limitatives : elles ne peuvent en aucun cas être
extrapolées, par analogie, à d’autres opérations, actifs ou passifs (IFRS 1.13).
2. Les exceptions prévues par la norme IFRS 1 actuelle sont réservées exclusivement à
l’établissement du bilan d’ouverture IFRS: elles ne peuvent, en aucun cas, s’appliquer aux
périodes postérieures à ce bilan d’ouverture, notamment aux périodes comparatives présentées
dans les premiers états financiers IFRS.
3. Les exceptions relèvent de l’une ou l’autre des deux catégories suivantes (IFRS 1.12) :
– des exceptions facultatives (appelées exemptions par la norme IFRS 1), au choix du
premier adoptant, à l’application rétrospective de certaines dispositions des IFRS;
– des exceptions obligatoires (appelées exceptions par la norme IFRS 1) à l’application
rétrospective de certaines dispositions des IFRS.
Pour l’établissement de son bilan d’ouverture IFRS au 1/01/06, une société pourra choisir
librement d’utiliser une ou plusieurs des exceptions facultatives autorisées par la norme
IFRS 1 et qui sont au nombre de six; elles portent sur les aspects suivants (IFRS 1.13) :
· Regroupements d’entreprises.
· Utilisation d’un coût historique par convention (deemed cost).
· Engagements de retraites et avantages assimilés.
· Écarts de change liés à une activité à l’étranger.
· Instruments financiers composés.
54
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le coût historique par convention constitue, à une date donnée, un substitut du coût historique
ou du coût historique amorti retraité de manière rétrospective à cette date. Les amortissements
ou dépréciations ultérieurs, calculés conformément aux IFRS sur la base de ce coût historique
par convention, supposent que l’entité a initialement comptabilisé l’actif ou le passif à cette
date et que son coût était égal au coût historique par convention (IFRS 1, Annexe A).
– soit tout actif ou passif figurant au bilan d’ouverture IFRS et antérieurement réévalué à
l’occasion d’un événement particulier, tel qu’une privatisation ou une introduction en
bourse : possibilité de maintenir cette réévaluation antérieure comme coût historique par
convention à la date de la réévaluation ;
Pour l’établissement de son bilan d’ouverture IFRS au 1/01/06, un premier adoptant ne pourra
pas appliquer de manière rétrospective les dispositions des IFRS relatives aux trois aspects
suivants (IFRS 1.26) :
55
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
(a) comptabiliser tous les instruments dérivés et autres intérêts, tels que les mandats de gestion
ou les passifs de gestion, conservés après l’opération de décomptabilisation et existant encore
à la date de transition aux IFRS ; et
(b) consolider toutes les entités ad hoc qu’il contrôle à la date de transition aux IFRS, même si
ces entités ad hoc existaient avant la date de transition aux IFRS, ou détiennent des actifs ou
passifs financiers qui ont été décomptabilisés selon le référentiel comptable antérieur.
2. Comptabilité de couverture.
Conformément aux dispositions de la norme IFRS 1 confirmées par le Board de juillet 2003,
un premier adoptant en 2007 devra appliquer de manière obligatoirement prospective, à
compter de l’ouverture du premier exercice d’application de la norme IAS 39 (donc à compter
du 1/01/06), les dispositions relatives à la comptabilité de couverture de la norme IAS 39 qui
sera en vigueur au 31/12/07.
Pour cela, la norme IFRS 1.30 renvoie aux dispositions transitoires de la norme IAS 39
actuelle relatives à la comptabilité de couverture. Ces dispositions transitoires prévoyant une
application prospective de la comptabilité de couverture, elles s’appliquent également, dans ce
cas précis, aux premiers adoptants.
3. Estimations.
les dispositions de la norme IFRS 1 relatives aux estimations nécessaires pour l’établissement
des premiers états financiers IFRS au 31/12/07 concernent aussi bien le bilan d’ouverture au
1/01/06 que la période comparative au 31/12/06 (IFRS 1.34).
A cet effet, Les estimations faites par une entité selon les IFRS à la date de transition aux
IFRS doivent être cohérentes avec les estimations réalisées à la même date selon le référentiel
comptable antérieur (après les ajustements destinés à refléter toute différence entre les
méthodes comptables), sauf si des indices objectifs montrent que ces estimations étaient
erronées.
56
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Comme présenté au niveau de la section précédente, les normes IFRS présentent un certain
nombre de spécificités qui ne seront pas sans incidence sur la démarche du CAC. En effet, le
CAC est amené, lors de la planification de sa mission d’audit des premiers comptes IFRS, à
prendre en considération que l’établissement des comptes en IFRS, implique :
Le CAC s’assure ainsi avant tous que les opérationnels ont reçu la formation et les
instructions nécessaires en ce sens. En effet, au delà d’un simple changement de méthodes
comptables, la conversion aux IFRS est un changement d’appréhension des événements
traités par la comptabilité.
57
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Lorsque certains sujets ne sont pas spécifiquement traités par une norme IFRS, les méthodes
comptables appliquées doivent être définies par la direction de l’entreprise en conformité avec
la hiérarchie des textes fixée par la norme IAS 1.22 et réaffirmée et clarifiée par le projet
Améliorations des normes existantes (ED IAS 8.5 et .6).
L’analyse des impacts de la conversion aux normes IFRS devra prendre en compte les
conséquences de cette dernière sur le système d’information de l’entreprise et sur la
présentation de ses états financiers. Chaque divergence identifiée devrait être analysée pour
apprécier si le système d’information et le contrôle interne de l’entité permettraient de fournir
et de valider les informations nécessaires afin de procéder aux retraitements IFRS.
La publication des comptes selon les normes IFRS implique la préparation de notes annexes
plus détaillés et plus complexes que nos Etats d’Informations Complémentaires (ETIC) que la
société a l’habitude de préparer selon le CGNC.
58
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
- plus détaillés dans la mesure ou le volume des informations exigées par les normes au
niveau des publications dépasse de loin la batterie de tableaux que les sociétés marocaines
remplissent. En effet, au delà des informations chiffrés qui existent dans l’actif et passif,
les notes des états financiers conformes aux IFRS devraient intégrer des informations
qualitatives, des valorisations à la juste valeurs d’un certain nombre de placement, de
l’information sectorielle…
- plus complexes puisqu’il est exigé aussi de publier des informations de gestion, des
estimations de la direction, d’expliquer les bases et les hypothèses de ces estimations, de
décrire les passifs éventuels, de commenter les engagements de la société…
Les dirigeants ont la charge, sous leur responsabilité, d’établir des états de synthèse réguliers
et sincères et qui donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé
ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice,
d’informer correctement les associés, de veiller au bon fonctionnement des services de la
société et de contrôler l’activité du personnel.
De ce fait, la Direction Générale, lors de la transition aux normes IFRS, devrait s’impliquer
dans le projet par :
59
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le CAC, par des discussions avec le management devrait s’assurer des moyens mis par ce
dernier pour assurer la bonne conduite de ce projet.
2.4 La première application des normes IFRS est un processus qui s’étale
sur une période de 2 exercices;
Le processus de transition aux normes IFRS dure sur plus d’un exercice. Cet aspect devrait
être pris en compte par le CAC lors de sa planification de la mission d’audit. En effet, en plus
de la planification des revues des divergences identifiées et des contrôles préparés , le CAC ne
devra pas perdre de vue, qu’il effectuera la validation de 3 clôtures de comptes : le bilan
d’ouverture, les comptes comparatifs et les premiers comptes selon les normes IFRS.
L’audit des retraitements effectués sur le bilan d’ouverture est une étape primordiale pour
obtenir une assurance raisonnable sur les états financiers en IFRS. D’un autre coté, le bilan
d’ouverture en IFRS devrait être préparé conformément aux normes IFRS applicables à la
date de publication des états financiers complets. Or, les normes IFRS sont au cœur d’un
processus continu d’évolution, et de ce fait, le CAC se trouve dans la nécessité de suivre
l’évolution des normes adoptées par l’UE ainsi que des dates d’application obligatoire.
La transition vers les normes IFRS est considérée comme un changement de méthodes
comptables à gérer de manière rétrospective c'est-à-dire de procéder à l’ajustement comme si
l’opération a toujours été enregistrée selon la nouvelle méthode. Cette règle ne devrait pas être
suivie en première application IFRS dans le cas où la norme IFRS 1 présente des exceptions
ou dans le cas où une norme particulière impose une application prospective lors de la
transition.
Il s’agit là d’écueils que le CAC est amené à prendre en compte lors de son intervention.
Finalement, le CAC doit s’assurer que les différences entre les comptes selon les normes
marocaines et les normes IFRS au niveau du bilan d’ouverture et des états financiers
comparatifs sont réconciliés en tant que tel et de ce fait, les corrections d’erreur et les
changements d’estimation doivent être enregistrés conformément aux dispositions de la
norme IAS 8 « Méthodes comptables, changements d’estimations comptables et erreurs ».
60
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
DEUXIEME PARTIE :
61
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
INTRODUCTION
Sur la lumière des spécificités de la première application des normes IFRS, et compte tenu du
contexte de la mission du CAC, nous allons présenter au niveau de cette deuxième partie une
adaptation de la démarche générale d’audit à la mission d’audit des premiers comptes en
normes IFRS.
La transition des sociétés aux normes IFRS fera l’objet de publication d’états de synthèses
selon les normes IFRS, de plan de transition et d’information sur le passage à ces normes, de
communications périodiques sur le projet…. Le CAC, à la lumière des travaux effectués lors
de sa mission d’audit aura à exprimer son opinion par rapport à toute la communication
financière destinée aux actionnaires et au public.
Ainsi, dans un premier temps, une réflexion sur les normes d’audit à poursuivre lors de cette
mission et une méthodologie de travail seront exposées pour guider le CAC à opérer les
diligences nécessaires au regard de l’information communiquée par la société auditée en
relation avec le passage aux normes IFRS. En second plan, une proposition de modèles de
rapports d’audit concernant le passage aux normes IFRS sera présentée en se basant sur les
recommandations des instances internationales, européennes et sur les normes de la
Profession.
62
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
La question des normes d’audit poursuivies pour la conduite de la mission s’impose. En effet,
plusieurs pays qui ont adopté les IFRS en tant que référentiel de production des comptes
consolidés, ont entamé en parallèle un processus d’adoption des normes internationales
d’audit. Le but étant de promouvoir la qualité de l’information publiée au niveau des marchés
financiers.
Les normes d’audit en vigueur au Maroc sont recueillies au niveau du Manuel d’audit
contractuel et légal.
- Le manuel d’audit légal et contractuel n’a pas prévu de normes spécifiques pour
traiter la conversion des états financiers aux normes IFRS.
- Les paragraphes liés aux changements de méthodes ne sont pas à notre sens
suffisants pour couvrir la conversion des états financiers aux IFRS. En effet, le projet des
IFRS est un changement de référentiel comptable et non d’une simple règle d’évaluation ou
de présentation.
- Les modèles de rapports d’opinion à émettre au cours de la conversion des IFRS et
des états financiers IFRS n’ont pas été proposés par l’Ordre des Experts Comptables.
- Les comptes concernés par le passage aux normes internationales sont les comptes
consolidés, or au niveau du manuel de normes d’audit légal et contractuel, nous constatons
que les diligences du CAC lors de la conduite d’audit des comptes consolidés n’ont pas été
traitées d’une manière exhaustive.
En conclusion, Les diligences du CAC ainsi que les rapports d’opinion dans le contexte de
transition aux normes internationales n’ont pas été prévus par la profession au Maroc.
De plus, compte tenu des changements que connaît le processus de normalisation au niveau
international, et puisque le Maroc est en voie à une ouverture de plus en plus grande vers les
63
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
normes comptables internationales, nous estimons que la profession devrait mettre à jour ses
normes d’audit à l’instar de plusieurs autres pays.
En effet, les normes internationales d’audit ont été mises à jour afin de prendre en
considération l’adoption des IFRS au niveau de plus en plus de pays.
Notre Ordre des Experts Comptables est membre de l’IFAC depuis 2004.
L’IFAC publie des normes et des directives internationales dans six domaines : i) la
vérification des comptes et les services connexes, ii) la formation, iii) la déontologie, iv) la
comptabilité financière et de gestion, v)l’informatique et vi) la comptabilité publique. Elle a
également publié un code international de déontologie qui établit des règles d’intégrité,
d’objectivité, de diligence et de compétence professionnelle, de confidentialité et de conduite,
ainsi que des normes techniques pour la profession des experts comptables.
Les normes internationales d’audit ISA (International Standards on Auditing) applicables aux
audits financiers sont publiées par l’IFAC. Elles définissent des principes de base, pratiques et
procédures utilisables pour la conduite des audits financiers.
64
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
2.2 Les mises à jour réalisés par IFAC compte tenu du contexte de l’audit
selon les normes IFRS
L’IFAC a mis à jour les normes d’audit suivantes pour intégrer les normes internationales
d’information financière.
Cette norme définit des procédures et des principes fondamentaux et précise leurs modalités
d’application concernant l’objectif et les principes généraux en matière d’audit d’états
financiers. Elle apporte également des précisions sur la responsabilité de la direction dans
l’établissement et la présentation des états financiers ainsi que dans le choix du référentiel
comptable utilisé dans leur préparation.
La norme stipule dans ce cadre que « l’auditeur doit déterminer si le référentiel comptable
adopté par la direction pour l’établissement des états financiers est acceptable ».
Dans ce sens, les états financiers dont l’objectif est de donner une information financière
commune répondant aux besoins d’un large éventail d’utilisateurs doivent être établis
conformément à des référentiels comptables émanant d’organismes qui sont autorisés ou
reconnus pour publier des normes comptables. Ces organismes doivent suivre une procédure
établie et transparente, comportant des délibérations communes et doivent prendre en
considération des points de vue d’un large éventail de parties prenantes. La norme a présenté
en exemple de tels référentiels comptables les normes IFRS promulguées par le Comité des
Normes Comptables Internationales (IASB).
Cette norme ISA est applicable pour les audits d’états financiers pour les périodes ouvertes à
compter du, ou après le, 15 décembre 2005.
-ISA 700 « Rapport de l’Auditeur indépendant sur un jeu complet d’états financiers à
caractère général ».
L'objet de cette norme est de définir des procédures et des principes fondamentaux et de
préciser leurs modalités d'application concernant le rapport de l'auditeur indépendant émis à
l'issue d'un audit d'un jeu complet d'états financiers à caractère général établis conformément
65
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
à un référentiel comptable reconnu. Elle apporte également des précisions sur les questions
que l'auditeur prend en compte lorsqu'il fonde son opinion sur ces états financiers.
Les modifications liées aux normes IFRS concernent les aspects de référentiel comptable des
états financiers audités, la définition du jeu complet des états financiers audités en IFRS et de
la formulation de l’opinion dans le rapport d’audit.
Nous allons analyser les aspects du rapport d’audit au niveau de notre 3éme partie présentée
ci-dessous.
Cette Norme ISA est applicable aux rapports de l'auditeur datés du 31 décembre 2006 ou
d’une date postérieure.
L'objet de cette norme est de définir des procédures et des principes fondamentaux et de
préciser leurs modalités d'application concernant la responsabilité de l'auditeur en matière de
données comparatives.
Les modifications au niveau des modèles de rapports d’audit ont été effectués afin d’intégrer
la références aux IFRS au niveau du référentiel comptable des états financiers audités.
Cette Norme ISA est applicable aux audits d'états financiers pour les périodes commençant le
15 décembre 2004 ou après.
L’IFAC a aussi instauré de nouvelles normes répondant à certaines particularités des normes
IFRS.
- ISA 545 : « Audit des évaluations en Juste valeur et des informations fourniers les
concernant »
La norme ISA 545 a été élaboré en réponse à un nouveau besoin du CAC, suite aux difficultés
rencontrées dans la mise en application ainsi que l’audit de la norme IAS 39 « Instruments
financiers: Comptabilisation et évaluation » .
66
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
L'objet de cette norme ISA est de définir des procédures et des principes fondamentaux et de
préciser leurs modalités d'application concernant l'audit des évaluations en juste valeur et des
informations les concernant fournies dans les états financiers. Cette Norme ISA traite en
particulier des aspects spécifiques concernant l'évaluation, la présentation et les informations
fournies sur les postes d'actif, de passif et sur les éléments composant les capitaux propres,
dès lors qu’ils sont significatifs, présentés en juste valeur ou pour lesquels une information en
juste valeur est fournie dans les états financiers.
La Norme ISA 545 est applicable à l'audit des états financiers pour les périodes ouvertes à
compter du 15 décembre 2004.
L'International Auditing and Assurance Standards Board (IAASB) actuellement analyse les
commentaires liés à un exposé sondage relatif à la future norme ISA 600 «Audit des états
financiers de groupe».
Le projet de norme part du principe que l'auditeur du groupe assume l'entière responsabilité de
l'opinion exprimée sur les états financiers de groupe. C'est pourquoi, pour l'utilisation des
travaux des auditeurs des sociétés membres du groupe, il ne doit pas être fait une distinction
selon que les auditeurs sont liés ou non à celui qui contrôle les états consolidés du groupe.
L'auditeur de groupe doit obtenir des éléments suffisants et appropriés à l'appui de son
opinion. À ce titre, son programme de travail doit expliciter les modalités de prise en compte
des travaux des autres auditeurs.
Cette norme revêt une grande importance pour les commissaires aux comptes au Maroc, dans
la mesure que le manuel des Normes d’Audit Légal et Contractuel n’a pas prévu de norme
spécifique à l’audit des comptes consolidés.
Les questions et les réponses traitées au niveau de ce document n’émanent pas officiellement
de l’IAASB (International Auditing and Assurance Board) ou de l’IFAC. Elles ont été
préparées par un groupe de représentants de personnel de l'IAASB, du corps professionnel de
comptabilité, des normalisateurs nationaux et des cabinets d’audit afin de mettre à la
67
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
disposition des auditeurs un guide qui leurs permettra de trouver des réponses aux problèmes
liées à l’acceptation et la réalisation de l’audit de la première application de la conversion aux
IFRS en application de la norme IFRS 1 « First Time Adoption ».
Publié dans les sites Internet de l’IFAC et l’IAASB dans le but d’assurer une large diffusion à
ce document, il se base pour fournir les réponses sur les normes internationales d’audit.
Ce guide d’audit de la première application des normes IFRS traite sous forme de questions/
réponses l’attitude de le CAC face aux exigences de ses clients lors de la première application
des normes IFRS.
· XYZ est une société cotée en bourse qui adopte les normes IFRS pour l’exercice 2005. La
société en question va publier ses états financiers en 2004 selon les normes nationales.
· L’auditeur est en mission de commissariat aux comptes, et il a conduit l’audit des états
financiers selon les normes nationales en 2003.
· La société XYZ est en cours de planification de la conversion aux normes IFRS. Les
différentes options liées à la préparation et la présentation des états financiers sont en phase
d’études.
Les thèmes évoqués au niveau des questions/ réponses peuvent être résumés comme suit :
1) Comment l’auditeur devra réagir si la société le sollicite pour une mission de conseil
concernant les règles de comptabilisation en IFRS ?
L’auditeur peut exprimer son avis, vu sa connaissance des normes IFRS et sa connaissance de
l’entreprise acquise à travers sa mission d’audit, sur les divergences entre le référentiel
national et les IFRS. Il n’est pas en mesure, par contre, d’émettre un avis sur l’application des
normes ou les processus mis en place pour la production des chiffres selon les IFRS.
Cet aspect d’indépendance devra être pris en compte pour la définition de la mission par le
biais d’une formalisation des termes de la lettre de mission.
2) Comment l’auditeur devra réagir si la société le sollicite pour émettre un rapport sur
un bilan préliminaire d’ouverture au 1er janvier 2004 ?
68
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Suivant la norme IFRS 1; les états financiers à la date de publication des normes devraient
être conformes aux IFRS pour toutes les périodes présentées, cela implique que les bilans aux
1er janvier 2004, 31 décembre 2004 et 31 décembre 2005 devraient être conformes aux IFRS
applicables au 31 décembre 2005.
Dans ce cas, le bilan d’ouverture au 1er janvier 2004 ne pourra être considéré comme finalisé
qu’après la préparation du premier jet d’états financiers conformes aux IFRS. Le bilan
d’ouverture préparé ultérieurement devrait être qualifié de bilan préliminaire d’ouverture.
L’auditeur devra porter une attention particulière aux destinataires de son rapport d’audit sur
le bilan préliminaire, en effet, s’il s’agit d’organes de gestion et de direction, les destinataires
auront conscience du caractère préliminaire des chiffres présentés au niveau du rapport. Par
contre, le CAC devra éviter d’émettre un rapport d’opinion sur le bilan d’ouverture
préliminaire destiné aux actionnaires ou au public.
3) Comment l’auditeur devra réagir si la société le sollicite pour émettre un rapport sur
les états financiers en IFRS au 31 décembre 2004 ?
Pour les mêmes raisons présentées dans le cas du bilan préliminaire d’ouverture, le CAC
devrait agir avec vigilance en acceptant ce genre de missions.
4) La société XYZ inclut des informations qualitatives au niveau de ses états financiers
publiés selon les normes nationales au 31 décembre 2004 ;
Est-ce que cette information entre dans le champ d’audit des états financiers selon les normes
nationales au 31 décembre 2004 ? Quelles sont les responsabilités du CAC dans ce cas ?
L’information qualitative sur la transition aux IFRS présentée au niveau des annexes aux états
financiers selon les normes nationales est considérée comme une partie des états financiers.
69
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
De ce fait, le CAC se trouve dans l’obligation de les revoir et de les prendre en considération
au niveau de son rapport d’opinion.
Toutefois l’auditeur est amené à procéder à des travaux complémentaires compte tenu de
l’importance des informations présentées.
De même que présenté au niveau du scénario précédent, le CAC devrait auditer les chiffres
présentés au niveau de la réconciliation si cette dernière est insérée au niveau des annexes aux
états financiers publiées selon les normes nationales.
Dans le cas ou la réconciliation est présentée dans le rapport de gestion, cette dernière devrait
être clairement différentiées des données comptables auditées, dans le cas contraire un travail
supplémentaire de vérification devrait être opérer par le CAC.
6) La société XYZ prépare une réconciliation entre les normes nationales et les normes
IFRS basée sur les comptes au 31 décembre 2004. Cette réconciliation sera présentée au
marché séparément aux états financiers selon les normes nationales. La société n’a pas
demandé une revue de ces informations par le CAC. Quelles sont les responsabilités du CAC
dans ce cas?
Le CAC n’est pas concerné par cette situation, et ne doit procéder à aucune diligence
spécifique.
7) Est-ce l’auditeur peut conduire une revue des comptes semestriels en IFRS au 30 juin
2004 conformément à l’IAS 34 « information financière intermédiaire » ?
Pour les raisons évoquées dans la réponse à la question 2. Opérer une revue des comptes
semestriels en IFRS au 30 juin 2004 conformément à l’IAS 34 n’est pas recommandée.
70
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
8) Est-ce l’auditeur peut conduire une revue des comptes semestriels en IFRS au 30 juin
2005 conformément à l’IAS 34 « information financière intermédiaire » ?
Afin de conduire une revue des informations intérimaires, l’auditeur doit audité au préalable
le bilan d’ouverture ainsi que les ajustements IFRS au 31 décembre 2004.
9) Quelles sont les diligences que l’auditeur devrait prendre en considération lors de
l’audit du jeu complet des états financiers conformes aux normes IFRS ?
L’auditeur devrait conduire son audit conformément aux exigences de la norme ISA 700 et
ISA 710, dont les dispositions liées à la transition sont présentées au paragraphe 2.2 de cette
partie.
Ces thèmes seront détaillés dans le chapitre suivant, dans la mesure ou nous avons pris en
considération, les recommandations émanant de ce document lors du développement des
diligences du CAC lors de la mission d’audit de la transition aux IFRS.
Dans le cadre de sa réaction aux scandales financiers produits ces dernières années, le comité
économique et social européen s’est penché via la création de la commission au conseil et au
parlement européen à renforcer le contrôle légal des comptes dans l’Union Européenne.
L’objectif de ladite commission est de concevoir un nouveau cadre réglementaire de contrôle
légal des comptes dans l’UE. C’est ainsi que l’UE a adopté, sur proposition de cette
commission, les normes d’audit internationales à partir de 2005. Cette décision s’inscrit dans
le contexte de l’adoption des normes IFRS pour toutes les entreprises cotées en bourse à partir
de 2005.
71
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
La profession au Maroc a deux choix face aux normes d’audit du passage aux IFRS pour les
entreprises marocaines : la mise à jour du manuel des normes d’audit légal et contractuel ou
l’adoption des normes d’audit internationales en tant que normes nationales.
Toutefois, la mise à jour du manuel des normes d’audit légal et contractuel exige :
Toutefois, l’adoption des normes d’audit internationales en tant que normes nationales, exige
au préalable :
72
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
· Une formation initiale de tous les CAC sur les normes d’audit internationales ;
· Des confrères pourront voir dans l’adoption des normes ISA l’adoption de critères plus
restrictifs en terme d’obligation de formation, de revue de qualité et d’indépendance.
3.3 Recommandation
Compte tenu de ce qui précède, nous estimons que l’adoption des normes ISA est la meilleure
solution pour assurer à la profession de suivre les grandes mutations que connaît la
communication financière au niveau international. Il s’agit aussi d’un grand pas vers la
promotion de la qualité de l’information financière des entreprises marocaines.
Cette solution a été prise par plusieurs entités et pays tels que l’UE et le Canada.
73
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le CAC prend en considération les spécificités multiples qui peuvent générer des risques
inhérents à la première application du référentiel international. En effet, l’exigence de ces
normes au niveau de la préparation et la publication d’une information financière de qualité
implique que le CAC serait amener à améliorer ces connaissances comptables mais aussi ses
connaissances de la société et des particularités de son activité.
L’utilisation plus importante des estimations et des informations de gestion dans les comptes
conformes aux IFRS, présente aussi un challenge pour le CAC qui devrait s’étaler sur des
aspects qui n’étaient pas pris en compte amplement au niveau des comptes selon les normes
marocaines.
Les notes aux annexes états financiers conformes aux IFRS présentent aussi un volet que le
CAC prend en compte dés la planification de sa mission. L’information financière et le
processus de transition devraient être détaillés, expliqués et commentés au niveau des notes.
La validation de ses notes se transforme d’un simple travail de pointage à une véritable revue
approfondie.
Le CAC organise sa mission d’audit, dans le respect d’un ensemble de normes de travail
relatives à la certification des comptes. La présentation détaillée de ces normes est élaborée au
niveau du manuel des normes d’audit légal et contractuel.
Sur la base des normes de travail concernées par les particularités de la mission d’audit de la
transition aux normes IFRS, nous allons proposer des recommandations pour adapter la
démarche d’audit au contexte de la mission.
74
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
La technicité et les particularités des normes IFRS impliquent un besoin accru en formation
pour toutes les professions de la finance d’une manière générale et pour les experts
comptables tout particulièrement. L’expérience des organismes professionnels au niveau
européen est intéressante à étudier afin de déceler les grands axes de formation indispensables
pour le CAC pour mener à bien sa mission d’audit des premiers comptes IFRS.
Les normes IFRS évoluent d’une manière très rapide. En effet, outre les changements opérés
sur les normes existantes et les adoptions de nouvelles normes, les organismes professionnels
nationaux se concertent pour mettre en œuvre des recommandations et des procédures de
mises en place, et ce, du fait que les normes IFRS requièrent une grande part de jugement
professionnel.
Les besoins de formation en matière de transition aux normes IFRS varient selon le public
concerné des principes de lectures et d’analyses des comptes aux règles techniques de la
comptabilité selon les règles internationales.
Aussi, nous allons concentrer notre analyse sur les formations destinées exclusivement à un
public d’experts comptables et de commissaires aux comptes. En se basant sur les offres de
formations relatives aux IFRS au niveau de la France qui sont dans l’essence similaires aux
offres des autres pays européens, les cursus pourraient être résumés en 3 catégories.
Les formations aux Experts comptables devraient être proposées par l’Ordre des Experts
Comptables, ils ont pour objectif d’aider l’expert comptable à s’initier aux normes
internationales.
Dans ce qui suit des exemples inspirés de formations et séminaires proposés aux Experts
Comptables en France.
75
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
L’Objectif du séminaire est de permettre aux experts comptables à se préparer et préparer ses
clients pour réussir le passage et l'application du référentiel IFRS :
Les experts-comptables stagiaires devraient être préparés lors de leur formation aux normes
IFRS. Ainsi, au cours de leurs trois années de stage, les normes IFRS devraient être prévues
comme un module indépendant. En France, les experts-comptables stagiaires ont la possibilité
de suivre deux formations consacrées aux normes internationales d'information financière,
nous estimons que la profession au Maroc devrait au minimum prévoir :
Comprendre les états financiers IFRS et leurs liens avec les comptes annuels marocains
· Maîtriser les concepts fondamentaux retenus pour l'élaboration des normes IAS/IFRS.
· Comprendre les modalités de passage aux normes IFRS qui s'imposent à certaines
sociétés marocaines.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Les besoins en formation des Commissaires aux Comptes varient de la connaissance des
techniques de comptabilité en IFRS à la méthodologie d’audit d’un aspect particulier des
normes IFRS. En France, plusieurs formations sont proposées pour un public de commissaires
aux comptes, nous présentons dans ce qui suit, des formations qui revêtent à notre avis une
grande importance pour l’accomplissement de missions de commissariat aux comptes des
états financiers convertis aux normes IFRS.
L’importance de ce séminaire est à notre avis réside dans les questions prévues pour être
traitées :
Auditer la dépréciation des actifs en IFRS : comparaison avec les règles marocaines
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Questions traitées
Questions traitées
- Les objectifs et le champ d'application de la norme IAS 12 "Impôts sur le résultat" : les
principes de la norme.
- La reconnaissance en comptabilité de la fiscalité différée : le fait générateur de la fiscalité
différée.
- Les regroupements d'entreprises : l'impôt différé généré par un regroupement
d'entreprises.
- L'information financière : l'analyse de la charge réelle d'impôt.
Notre profession a un grand besoin de créer une cellule de veille pour les nouveautés des
normes IFRS. En effet, ce domaine connaît des changements fréquents tant au niveau des
normes publiées qu’au niveau des interprétations et des recommandations des organismes
régulateurs. Pour suivre ce processus d’une manière continue, un seul cabinet devra dépenser
beaucoup de ressources humaines et matérielles.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Nous proposons, à cet effet, que l’Ordre des Experts Comptables crée une cellule de veille qui
s’organisera de façon à rassembler toute la documentation et les nouveautés disponibles et de
préparer des mises à jour sur :
L’OEC pourra à cet effet organiser les résultats de cette cellule de veille au niveau d’un site
consultable librement par tout le monde à l’instar du site Français FOCUSIFRS ou un site
réservé aux experts comptables et commissaires aux comptes comme ce qui est présenté au
niveau de la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes (CNCC).
Le site FOCUSIFRS est un site qui permet à l’internaute de disposer d’une base de données
actualisée pour tous ce qui concerne l’information financière en IFRS.
Ce site est créé par le Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts Comptables en France
(CSOEC) et la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes (CNCC) pour aider les
professionnels de la comptabilité et de la finance à mieux connaître le référentiel comptable
international de l’IASB.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Hormis les informations exigées par la norme IAS 1 « présentation des états financiers »,
IAS 5 « Tableau des flux de trésorerie » et IFRS 7 «Instruments financiers : informations à
fournir», les informations à publier selon les normes IFRS ne sont pas centralisées au sein
d’une seule norme.
Le diagnostic et la mise en œuvre pourront être réalisés en s’appuyant sur des « disclosure
checklist »4; ces documents bâtis sous forme de questionnaires permettent aux groupes de
s’assurer du respect de l’ensemble du référentiel IAS.
Ces documents sont réalisés par les cabinets d’audit internationaux et sont disponibles sur
leurs sites internet.
Le CAC devrait s’assurer à ce niveau que la société a prévu une « disclosure checklist »
complète et mise à jour à la date de conversion aux normes IFRS.
De plus, le niveau de précision et de détail d’information imposé par les normes IFRS, rend
nécessaire l’adaptation des systèmes d’information au niveau de la collecte, du traitement et
de la présentation de l’information.
4
Disclosure checklist de PwC : www.pwc.com/gx/eng/about/svcs/corporatereporting/Disclosure06.pdf
Disclosure checklist de Deloitte et Touche : www.iasplus.com/fs/2005checklistaudit.pdf
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Ainsi compte tenu des particularités de présentation, le passage aux normes IFRS nécessite
une refonte du plan de comptes du groupe. Le CAC s’assure que les comptes liés aux
divergences IFRS sont prévus tels que les actifs destinés à être cédés, les immeubles de
placement, le suivi en courant et non courant des dettes financières, placements financiers,
autres créances, autres dettes…ainsi que les informations chiffrées à présenter en annexe.
Les systèmes comptables des filiales du groupe devront être capables de restituer
l’information en normes marocaines et IFRS.
L’identification des secteurs à présenter doit être cohérente avec l’organisation interne. La
norme IAS 14 « Information sectorielle »indique en effet que « des sources de risques
prédominantes déterminent les modes d’organisation et de gestion de la plupart des
entreprises ».
Dans le contexte de l’adoption des IFRS, le CAC prend connaissance et apprécie l’efficience
des procédures mises en place par l’entreprise pour collecter les informations requises par la
norme IAS 14, qui n’étaient pas fournies jusqu’alors dans le cadre du référentiel marocain. Il
est nécessaire aussi d’apprécier la capacité du logiciel de consolidation à évoluer de la gestion
des transactions inter compagnies à la gestion des transactions inter secteurs.
Les informations requises par les normes IFRS nécessitent d’aménager des procédures et un
système d’information particulier tant au niveau du groupe qu’au niveau des filiales.
Le CAC s’assure que le système est capable d’identifier d’une part, la base comptable des
éléments du bilan et, d’une part, leur base fiscale. Les informations liées à la nature des
différences temporelles ou non devraient être prévues par ce même système d’information.
81
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
En effet, le domaine des immobilisations corporelles est considéré comme étant l’un des
principaux domaines de retraitements et d’impacts lors des processus de conversion aux
normes IFRS.
L’approche par composants, les provisions pour grosses réparations, les tests de dépréciations,
l’information sectorielle… sont autant d’exemples de divergences entre les normes
marocaines et les normes IFRS.
Le CAC s’assure que les données suivantes sont prévues par le système d’information mis en
place par la société.
Le CAC devrait s’assurer que la société a prévu au niveau de son système d’information des
fonctionnalités permettant de gérer les divergences avec le référentiel comptable marocain
mais aussi avec le référentiel fiscal.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
L’application des normes IFRS dans le domaine des immobilisations incorporelles est
similaire a celle du domaine des immobilisations corporelles. Toutefois, le CAC devrait être
vigilant quant au système d’information permettant la gestion de la dépréciation des
immobilisations incorporelles non amortissables, notamment lorsque les tests de dépréciation
sont effectués par groupe d’immobilisations.
L’application de la norme IAS 17 « contrats de location » suppose avant tous, que le CAC
s’assure que la société effectue d’une manière continue une analyse approfondie des contrats
de location, visant à déterminer si ces contrats constituent des contrats de location-
financement, et si des transactions en série prenant la forme juridique de contrats de location
doivent être comptabilisées comme une transaction unique (SIC 27 interprétant la norme
IAS 17).
Généralement, cet aspect des divergences IFRS est pris en charge par le système de la gestion
des immobilisations qui inclut la possibilité de gérer plusieurs plans d’amortissement avec
une valeur brute à zéro (la consolidation selon les IFRS et la comptabilité marocaine).
Il conviendra aussi de disposer des fonctions de calcul nécessaires pour effectuer le calcul du
taux implicite des contrats.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
2.1.8 Revenus
Les retraitements des divergences concernant le traitement comptable des clauses de certains
contrats supposent une adaptation par l’entreprise de ses procédures de contrôle interne,
lorsque ces retraitements s’appliquent à des opérations répétitives. Les points nécessitant une
telle adaptation sont notamment : l’analyse spécifique des contrats de vente afin de préciser
les éléments constitutifs du fait générateur de la comptabilisation des produits, en particulier
les conditions du transfert à l’acheteur des risques et avantages significatifs inhérents à la
propriété des biens (norme IAS 18 « Produits des activités ordinaires »).
Dans ce contexte, le CAC prend connaissance et apprécie l’efficience des procédures mises en
place par l’entreprise pour réaliser ces analyses et identifier les dispositions des contrats
nécessitant de procéder à des retraitements par rapport au référentiel marocains.
Le CAC prend connaissance du dispositif de traitement des produits des contrats à long terme.
D’autres part, le CAC prendra en considération les particularités des sociétés qui accordent
des délais de paiement significatifs dans la mesure où elles vont devoir :
- définir la durée au-delà de laquelle une actualisation des créances sera nécessaire ;
- éditer une balance âgée des créances non dues supérieures à cette durée ;
- actualiser ces créances.
En effet, le système d’information devra permettre la saisie détaillée d’un budget par contrat.
Les contrats concernant plusieurs secteurs d’activité de l’entreprise seront découpés par
secteur d’activité (pour un suivi du contrat par secteur d’activité conformément à la norme
IAS 14 « Information sectorielle »). Durant la vie du contrat, un suivi régulier devra être fait
quant à l’avancement des travaux, aux coûts comptabilisés, aux coûts restant à engager.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Dans le contexte de l’adoption des IFRS, le CAC prend connaissance et apprécie l’efficience
des procédures mises en place par l’entreprise pour :
Les critères de qualification d’une opération sont extrêmement stricts, tant sur le fond que
dans la forme. Pour appliquer une comptabilité de couverture, une entreprise doit établir, pour
chaque relation de couverture, une documentation formelle permettant d’identifier :
- la stratégie de couverture ;
- le risque couvert ;
- l’élément couvert ;
- l’instrument de couverture ;
- la méthode d’évaluation de l’efficacité de la relation de couverture.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Nous avons inclut au niveau des annexe 7 des modèles de formalisation des relations de
couverture selon la norme IAS 39 fournies par le Cabinet PricewaterhouseCoopers.
Le CAC prend connaissance et apprécie l’efficience des procédures mises en place par
l’entreprise pour analyser ses relations de couverture au regard des dispositions de la norme
IAS 39 et pour documenter ces analyses.
2.1.12 Provisions
Les systèmes d’information sont peu touchés par la mise en œuvre de la norme IAS 37.
Les liasses de consolidation devront permettre de justifier et documenter les provisions, ainsi
que de suivre les passifs et actifs éventuels. Ces éléments doivent pouvoir être saisis en tout
ou partie dans les outils de consolidation.
Le CAC devrait prévoir au cours de sa mission une revue du Système d’Information prévu par
la société pour conduire la transition aux normes IFRS. De plus une revue des procédures
permettant de gérer les comptes selon deux normes, les normes marocaines et les normes
IFRS devrait être planifiée.
Selon les dispositions de la norme d’audit n° 2102 Evaluation contrôle interne, le CAC tient
compte de l'évaluation du niveau du risque interne et du niveau du risque lié au contrôle pour
déterminer la nature, le calendrier et l'étendue des contrôles substantifs nécessaires pour
réduire le risque d'audit à un niveau acceptable faible.
En règle générale, l’évaluation par le CAC du risque inhérent et du risque lié au contrôle dans
le contexte de la première application des IFRS devrait le conduire à décider de renforcer la
nature et l’étendue des contrôles substantifs à mettre en œuvre pour réduire le risque de non
détection et, par conséquent, le risque d'audit, à un niveau acceptable.
86
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
- au niveau des comptes pris dans leur ensemble, l’état général de préparation de
l’entité au passage vers les IFRS et la connaissance des IFRS qu’ont les dirigeants et les
équipes comptables de l’entité ;
- au niveau du solde des comptes et des catégories d'opérations, la complexité des
opérations sous-jacentes et la complexité de certains enregistrements comptables (instruments
financiers par exemple).
Pour ce faire, il s’appuie sur les constats qu’il a pu réaliser lors de sa prise de connaissance de
l’avancement du plan de transition de l’entité (voir § 2.1).
Le CAC prend connaissance de l’environnement général de contrôle interne pour évaluer les
comportements, degrés de sensibilisation et actions de la direction concernant les contrôles
internes et leur importance dans l'entité.
L’application de certaines dispositions des IFRS suppose le recours à un jugement, qui doit
être cohérent avec la politique générale menée par l’entité. Dans ce contexte le CAC, pour
déterminer le risque lié au contrôle, s’assure de l’implication de la direction dans les
jugements nécessaires à l’application de certaines dispositions des normes, par exemple :
Le CAC intègre dans sa démarche générale l'analyse des procédures spécifiques mises en
place par l'entité et liées à certains traitements comptables propres aux IFRS.
87
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le CAC procède à des tests de fonctionnement des procédures qui lui sont utiles, afin de
justifier une évaluation du risque lié au contrôle à un niveau inférieur ou à un niveau élevé.
Sur la base de l'évaluation du risque inhérent et du risque lié au contrôle, le CAC met en
œuvre des procédures en vue d’obtenir des éléments probants concernant :
Les contrôles substantifs effectués par le CAC sont plus ou moins importants selon
l’évaluation du risque inhérent et du risque lié au contrôle et selon que cette évaluation est
confirmée par les tests de procédures qu’il a réalisé. Ainsi, lorsque le risque inhérent et le
risque lié au contrôle sont estimés à un niveau faible, c’est-à-dire lorsque le CAC a déterminé
qu'il existait des contrôles internes sur lesquels il peut s'appuyer dans le cadre de sa mission,
les contrôles substantifs sont moins étendus que dans la situation contraire.
88
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Sur la base de l'évaluation du risque inhérent et du risque lié au contrôle, le CAC procède à
des contrôles substantifs des évaluations en juste valeur présentées dans les comptes. Ses
contrôles peuvent comprendre :
Lorsque les IFRS précisent la méthode d’évaluation de la juste valeur à retenir, le CAC vérifie
que la méthode retenue par l’entité est en accord avec celle préconisée (détermination de la
valeur d’utilité d’un groupe d’actifs, évaluation des avantages postérieurs à l’emploi….)
89
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le CAC apprécie si :
Les hypothèses sont généralement soutenues par différents types d’éléments probants
provenant de sources internes et externes qui constituent une documentation objective des
hypothèses retenues. Le CAC apprécie la source et la fiabilité de ces éléments probants
notamment en examinant si les hypothèses sont en ligne avec les informations historiques et
sont basées sur des plans d’action réalisables par l’entité.
La prise en compte par le CAC des évaluations faites les années antérieures, si elles existent,
et leur comparaison avec les évaluations de l’année en cours, sont un élément permettant
d’apprécier la fiabilité du processus d’évaluation suivi par la direction.
90
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le CAC peut effectuer ses propres évaluations en juste valeur (par exemple en utilisant un
modèle d’évaluation interne au cabinet) pour les comparer avec celles faites par l’entité.
En lieu et place des hypothèses retenues par la direction, le CAC peut développer ses propres
hypothèses afin de comparer les résultats obtenus avec ceux de la direction. Dans ce cas
cependant, une bonne compréhension des hypothèses de la direction est nécessaire afin que le
modèle d’évaluation utilisé prenne en compte les variables significatives et que les différences
significatives entre ses propres évaluations et celles de la direction soient analysées.
Compte tenu de la complexité de certaines évaluations en juste valeur, le CAC peut souhaiter
s’appuyer sur les travaux d’un expert. Les procédures à mettre en œuvre dans cette hypothèse
sont décrites par le manuel des normes d’audit légal et contractuel.
Les travaux effectués par le CAC peuvent également comprendre des contrôles sur la source
des données et des vérifications arithmétiques.
Le CAC apprécie si les informations fournies sur les justes valeurs sont conformes aux
dispositions des IFRS.
Lors de l’appréciation des informations fournies dans l’annexe, que celles-ci soient rendues
obligatoires par les IFRS ou données volontairement, le CAC met en oeuvre des procédures
d’audit comparables à celles suivies lors du contrôle de la juste valeur d’un élément
comptabilisé dans les comptes.
91
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Les IFRS présument que la juste valeur d’un actif ou d’un passif peut être mesurée de façon
suffisamment fiable. La fiabilité de cette mesure est une condition nécessaire à l’utilisation de
la juste valeur dans les comptes.
Dans certains cas, cette présomption peut ne pas être réalisée, par exemple :
- pour des actifs incorporels, acquis dans le cadre d’un regroupement d’entreprises,
résultant de droits légaux ou contractuels non séparables ;
- pour des actifs incorporels, acquis dans le cadre d’un regroupement d’entreprises,
résultant de droits légaux ou contractuels séparables mais ne faisant pas l’objet de transactions
d’échange, ni de transactions portant sur des actifs similaires.
- cette conclusion est justifiée (s’assurant ainsi par exemple, lors de l’entrée d’une
entité dans le périmètre de consolidation, que l’impossibilité d’évaluer de manière fiable un
actif incorporel acquis n’est pas évoquée uniquement pour comptabiliser cet actif comme un
élément de l’écart d’acquisition, non amortissable, plutôt que comme une immobilisation
incorporelle ayant une durée de vie finie) ;
- l’élément est comptabilisé et une information est communiquée conformément aux
dispositions des IFRS (par exemple raisons pour lesquelles la juste valeur d’un actif
incorporel acquis dans le cadre d’un regroupement d’entreprises ne peut pas être déterminée
de manière fiable).
L’utilité d’un programme de travail pour la conduite des misions d’audit de la transition IFRS
n’est pas à démontrer. Le CAC aura besoin à cet effet, d’une démarche cohérente avec les
objectifs et les risques spécifiques à la mission.
De ce fait, nous nous proposons de présenter dans ce qui suit, un programme de travail à
suivre pour la conduite des missions d’audit de la transition aux normes IFRS. Ce programme
est inspiré des points évoqués plus haut.
92
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Afin de déterminer les étapes de la mission d’audit de la transition aux normes IFRS, nous
nous sommes basées sur la méthodologie des missions d’assistance à la production des
premiers états financiers selon les normes IFRS actuellement réalisées au niveau de l’Europe
et des missions entamées dernièrement au Maroc. Ces missions sont généralement abordées
selon les étapes suivantes :
La méthodologie d’audit sera suivie en abordant le détail des 4 dimensions seront traitées
pour chaque étape cité plus haut:
- Objectif d'audit
- Approche d'audit
- Produits finis
L’annexe 8 détaille notre proposition de démarche d’audit lors de la transition eux IFRS.
93
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Sur la lumière des expériences de transition aux IFRS des sociétés européennes, des
organismes régulateurs des marchés boursiers, ainsi que de l’International Auditing and
Assurance Standard Board (IAASB), nous allons procéder à un rappel des informations que
les sociétés en transition IFRS sont à même de présenter tout au long du processus de passage
aux IFRS.
Nous allons présenter, par la suite, des recommandations pour les diligences du CAC face aux
informations publiées relatives à la transition aux normes IFRS, avant de proposer des
modèles de rapports à émettre.
Au niveau national, la circulaire 06/05 du CDVM, présente les informations à publier par les
sociétés anonymes faisant appel public à l’épargne ayant fait le choix de publier des comptes
IFRS. Toutefois, le CDVM n’a pas encore détaillé les modalités d’application de cette
circulaire.
94
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le CDVM donne le choix aux dites sociétés entre la législation comptables en vigueur, c'est-
à-dire la méthodologie relative aux comptes consolidés élaborée par le conseil national de la
comptabilité (le CNC) et les normes comptables internationales (IAS/IFRS).
La circulaire n°06/05 ne présente pas distinctement les états financiers à publier par les
sociétés ayant fait le choix de publier leurs comptes selon les normes internationales. Les
informations exigées par le CDVM sont les états de synthèse consolidés accompagnés du
rapport des CAC. Ces états doivent être publiés dans un journal d’annonces légales, au plus
tard dans les 20 jours calendaires suivant la tenue de l’assemblée générale ordinaire.
Les états de synthèse consolidés en question doivent contenir les éléments prévus dans une
annexe prévue par la circulaire c’est à dire :
1. Le bilan ;
2. Le compte de produits et charges ;
3. L’état des soldes de gestion ;
4. Le tableau de financement ;
5. Les informations complémentaires suivantes :
- l’état des dérogations (A2)
- l’état des changements de méthodes (A3)
- le tableau des immobilisations (B2) ;
- le tableau des titres de participation (B4) ;
- le tableau des provisions (B5) ;
- le tableau des créances (B6) ;
95
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le CAC devra a cet effet prendre conscience que les normes IFRS exigent la publication
minimum d’un certain nombre d’états et d’information. Cette publication minimum conforme
aux IFRS présente des différences majeures par rapport à la liste présentée ci-dessus. En
effet ;
- Les normes IFRS exigent la publication du tableau de variation des capitaux propres
consolidés, cet état n’est pas prévu par le CDVM.
Nous estimons que le CAC devra exiger de la société de présenter ce tableau même s’il ne
figure pas parmi la liste des documents à publier par la circulaire.
- Le CDVM exige un tableau de financement consolidé, or les normes IFRS n’acceptent pas
ce tableau et prévoient un tableau de flux de trésoreries.
Le CAC ne devra pas accepter la publication de tableau de financement consolidé selon les
normes IFRS même s’il est permis par le CDVM.
- S’il est évident que le CAC s’assure de l’exhaustivité des tableaux demandés par la
circulaire au niveau des informations complémentaires, il devra s’assurer aussi que la société
n’a pas omis de présenter des informations prévues par les normes IFRS au niveau des
annexes sous prétexte que ces dernières ne sont pas prévues par la circulaire.
Il en ressort que le CDVM instaure l’obligation, pour les sociétés souhaitant effectuer une
conversion de leurs états financiers aux IFRS, à produire au préalable un document décrivant
les modalités de transition. Les modalités de transition sont présentées au CDVM pour
96
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
De toutes les sociétés de la place qui ont communiqué sur leurs projets de transition aux IFRS,
seule Maroc Telecom a préparé ce document pour validation du CDVM.
Si le CDVM n’a pas prévu que ce document soit soumis à la revue du CAC, il n’en demeure
pas moins que ce dernier devrait s’assurer que les options de transition prévues par la société
ont été transférées au CDVM pour validation, et ce avant la publication des premiers comptes
consolidés selon les normes IFRS.
Les informations exigées par la norme IFRS 1 ont pour but de permettre au premier adoptant
d’expliquer aux utilisateurs de ses premiers états financiers IFRS l’impact de la transition du
précédent référentiel aux IFRS sur sa situation financière, sa performance financière et ses
flux de trésorerie (IFRS 1.38). Notamment, les informations exigées portent sur les
ajustements significatifs apportés au bilan, au compte de résultat et, le cas échéant, au tableau
des flux de trésorerie.
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Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Pour expliquer l’incidence de la transition des principes marocains aux IFRS sur son bilan, le
premier adoptant devra établir un rapprochement entre ses capitaux propres publiés en
principes marocains et ses capitaux propres établis en IFRS aux dates suivantes
(IFRS 1.39 a) :
– au 1/01/06 : date de transition aux IFRS qui correspond à la date du bilan d’ouverture
IFRS;
– au 31/12/06 : date de clôture de l’exercice le plus récent présenté dans les derniers états
financiers publiés en principes marocains (exercice N-1).
Ces rapprochements devront être suffisamment détaillés pour permettre aux utilisateurs des
états financiers :
– d’une part, de comprendre les ajustements significatifs apportés au bilan (IFRS 1.40) et,
Pour expliquer l’incidence de la transition des principes marocains aux IFRS sur son compte
de résultat, le premier adoptant devra établir un rapprochement entre son résultat publié en
principes marocains et son résultat établi en IFRS pour l’exercice 2006 (exercice le plus
récent présenté dans les derniers états financiers publiés en principes marocains)
(IFRS 1.39 b).
Le rapprochement devra être suffisamment détaillé afin de permettre aux utilisateurs des états
financiers :
98
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le premier adoptant devra fournir des explications sur les ajustements significatifs apportés
au tableau des flux de trésorerie de l’exercice 2006 (IFRS 1.40), sans précision
complémentaire de la norme IFRS 1.
En pratique, l’explication de l’impact de la transition aux IFRS sur le tableau des flux de
trésorerie devrait comporter, par exemple, les éléments suivants :
– explications sur les principaux changements de format du tableau des flux de trésorerie;
– incidence des changements de méthodes sur les différentes composantes des flux de
trésorerie.
1.2.2 Les informations spécifiques dans ses premiers états financiers annuels IFRS
Si, lors de l’établissement du bilan d’ouverture IFRS au 1/01/06, l’entité comptabilise des
pertes de valeurs ou reprend des pertes de valeurs comptabilisées en référentiel national, elle
sera tenue de fournir les informations qui auraient été exigées par la norme IAS 36,
« Dépréciation d’actifs », si l’entité avait comptabilisé ou repris ces pertes de valeurs au cours
de l’exercice ouvert au 1/01/06 (IFRS 1.39 c).
1.2.2.2 En cas d’utilisation de la juste valeur au 1/01/06 comme coût historique par
convention (deemed cost)
Si le premier adoptant utilise l’exception facultative qui lui permet de retenir, dans son bilan
d’ouverture IFRS au 1/01/06, la juste valeur à cette date d’immobilisations incorporelles ou
corporelles ou d’immeubles de placement, comme étant leur coût historique par convention, il
99
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
devra communiquer dans ses premiers états financiers IFRS au 31/12/07, pour chaque poste
du bilan d’ouverture concerné (IFRS 1.44) :
– et le montant global des ajustements apportés aux valeurs comptables publiées en principes
comptables marocains.
Les informations financières présentées dans les premiers états financiers IFRS au titre
d’exercices antérieurs à la date de transition aux IFRS ne devant pas être obligatoirement
retraitées conformément à ces normes, elles devront donner lieu à une information
complémentaire. Ainsi (IFRS 1.37) :
– les comptes de l’exercice 2007 présentés en comparatif mais non retraités en IFRS doivent
être clairement identifiés comme n’étant pas établis conformément aux IFRS;
– le premier adoptant doit fournir une description de la nature des principaux ajustements qui
auraient été nécessaires pour mettre ces informations en conformité avec les IFRS. Le
chiffrage de ces ajustements n’est cependant pas obligatoire.
Si le premier adoptant n’avait pas publié d’états financiers au titre des exercices précédents,
ses premiers états financiers IFRS devront fournir cette information (IFRS 1.43).
100
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Sur la base des seules obligations figurant dans les normes IFRS et des textes nationaux,
jusqu'en 2004 les émetteurs européens ont communiqué uniquement en normes nationales. En
2005 ils ont préparé leurs comptes consolidés selon les normes IFRS mais ne l’ont publié
qu'en 2006. Ce n'est donc qu'en 2006 que les investisseurs ont découvert les états financiers
annuels complets conformes aux normes IFRS. Or, compte tenu de l'obligation de présenter
un exercice comparatif dans le même référentiel comptable, la date réelle de transition aux
normes IFRS est le 1er janvier 2004 (le premier jour de l'exercice fourni à titre de
comparaison).
Attendre 2006 pour connaître l'impact de la nouvelle réglementation ne permettrait pas aux
marchés de s'acclimater aux changements attendus et présenterait un risque de déstabilisation
des investisseurs. Les régulateurs européens (CESR : Committee of European Securities
Regulators) ont donc engagé dès 2002 une réflexion complémentaire sur le calendrier de
communication financière adapté à cet exercice complexe et inédit.
101
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Cette recommandation, élaborée par les régulateurs européens de valeurs mobilières, a été
publiée le 30 décembre 2003. Le processus recommandé par le CESR se déroule en quatre
étapes.
1. Première étape
Dès 2003, il avait été demandé aux émetteurs cotés de fournir des informations non
quantifiées sur les plans de transition et les différences entre leurs pratiques comptables et
celles qu'ils auraient à suivre en 2005.
2. Deuxième étape
A l'occasion des rapports annuels pour 2004, les régulateurs ont souhaité que les émetteurs
fournissent, dès que possible, une information quantifiée sur l'impact du passage aux IFRS sur
leurs comptes 2004.
3. Troisième étape
Afin que le marché ne soit pas induit en erreur par la communication de résultats
intermédiaires basés sur des normes locales, le CESR a considéré que, pour les comptes
intermédiaires 2005, les émetteurs devaient appliquer les méthodes et principes qui seront
utilisés lors de l'élaboration de leurs comptes consolidés 2005. Par conséquent, les comptes
semestriels ont été établis sur la base des normes IFRS. Les comptes semestriels 2004 seront
retraités en IFRS pour permettre des comparaisons.
4. Quatrième étape
Au début de 2006, les comptes consolidés 2004 et 2005 ont été publiés en IFRS. 2003 pouvait
ne pas être retraité en IFRS dans les documents de référence et prospectus. Mais il devait être
indiqué très clairement que l'information au titre de 2003 a été présentée sous un autre
référentiel comptable.
En pratique, pour les sociétés qui présentent trois années de comptes (en cas d'établissement
d'un prospectus ou d'un document de référence) quatre colonnes ont été présentées en 2005
(2003 et 2004 en normes nationales, 2004 et 2005 en normes internationales).
102
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le 10 février 2004, l'AMF a fait sienne la recommandation du CESR. Elle a demandé aux
entreprises cotées sur un marché réglementé d'appliquer cette recommandation ou de justifier
les raisons qui les conduiraient à ne pas le faire.
- lorsque les critères de qualité sont réunis, l'AMF invite les émetteurs à communiquer
dès que l'information est disponible. Cette information quantitative devrait logiquement être
publiée avec les comptes annuels 2004. Les émetteurs qui ne le feraient pas devront en
expliquer les raisons et devront compléter l'information qualitative donnée au titre des
comptes annuels 2003. Ils auront jusqu'au jour de la parution de leurs comptes semestriels de
2005 pour s'acquitter de cette communication ;
- elle doit être fiabilisée et validée par l'émetteur au niveau approprié (conseil
d'administration ou organe équivalent, comité d'audit…) quel que soit le support de
communication utilisé (annexe aux comptes annuels 31/12/2004, rapport de gestion, rapport
annuel, communiqué de presse séparé…) et transmise aux auditeurs et commissaires aux
comptes afin qu'ils mettent en œuvre des diligences d'audit sur ces données IFRS 2004.
L'AMF considère que tous les efforts doivent être mis en œuvre afin d'éviter l'annonce début
2006 que les comptes 2004 publiés initialement contenaient des erreurs ou omissions.
A l'occasion de questions qui lui ont été soumises ou à la suite de l'analyse de situations
particulières, l'AMF a commencé à mettre en place un corpus doctrinal concernant la
transition vers les IFRS dont les principaux éléments sont :
103
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Au cours des dernières semaines de l'année 2004, certains émetteurs ont choisi de
communiquer sur les impacts du changement de référentiel comptable sur leurs états
financiers. L'analyse de quelques-unes de ces communications montre une grande diversité
dans les pratiques observées.
A contrario, l'AMF a apprécié le travail de pédagogie dont a fait preuve l'un des émetteurs
dont la communication se limitait à des éléments qualitatifs. Il lui a semblé particulièrement
pertinent de recenser les principales problématiques pour lesquelles cette société s'attend à
constater des incidences significatives et de proposer pour chacune d'elle une fiche de
synthèse décrivant d'une part la problématique et son traitement en référentiel actuel et d'autre
part la façon dont cette problématique sera traitée en référentiel IFRS (le cas échéant en
précisant les interprétations de normes faites par la société). L'AMF invite les autres émetteurs
à s'inspirer de cette approche pédagogique pour élaborer leur propre communication dans le
cadre de l'arrêté des comptes 2004.
L'AMF a porté une attention toute particulière aux travaux mis en œuvre par les émetteurs
afin de fournir une information pertinente et sûre en matière d'IFRS. A ce titre, les services de
104
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
l'AMF ont analysé les écarts entre les comptes selon le référentiel français et ceux selon le
référentiel IFRS en fonction des deux sources de différences que sont d'une part les
reclassements entre postes et d'autre part les retraitements. L'AMF a demandé aux émetteurs
de lui fournir ce type d'analyse selon un format spécifique élaboré par ses soins.
Par ailleurs, face aux diverses options proposées par certaines normes (réévaluation ou non de
certains actifs par exemple) ou aux possibilités offertes en matière de première application de
certaines dispositions, l'AMF considère que les émetteurs doivent appliquer la plus grande
transparence dans leur communication sur la transition en détaillant toutes les options
retenues.
Les chiffres d'affaires trimestriels publiés en 2005 ont été présentés en respectant les règles
d'évaluation des normes IFRS à la fois pour 2005 et pour 2004. En complément, un rappel des
éléments publiés pour la période correspondante dans le référentiel français a également été
fourni.
1.3.2.3 Rapport sur le contrôle interne et rapport des commissaires aux comptes
L'AMF a recommandé que les entreprises indiquent systématiquement dans leur rapport sur le
contrôle interne 2004 (publié en 2005) quel est l'état d'avancement de leur projet de transition.
En particulier, si les comptes 2004 ne fournissent qu'une information qualitative sur les
incidences du changement de référentiel, alors l'AMF a estimé que le rapport du président sur
le contrôle interne devrait inclure une mention sur ce sujet ainsi que les éléments d'explication
nécessaires sur les causes du retard.
L'AMF a demandé que le rapport d'audit établi, le cas échéant, par les commissaires aux
comptes sur les réconciliations ou les comptes IFRS 2004 soit rendu public selon les mêmes
voies que celles retenues pour les données publiées.
105
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
De plus, elle a estimé très utile que les diligences mises en œuvre pour valider ces
informations se traduisent par un rapport formel.
1.3.3 Conclusion
L’analyse du processus de transition aux IFRS tel qu’il vient de se clôturer en Europe nous a
permit de tirer un certain nombre de conclusions. En effet, afin de permettre aux sociétés
marocaines qui ont opté pour la publication des états financiers selon les normes IFRS de
réussir ce passage, nous estimons que les facteurs suivants doivent être pris en compte :
Nous estimons que l’implication du CAC dans le processus de transition aux normes IFRS est
un des facteurs clé de succès de l’expérience Européenne. En effet, toute l'information
quantitative communiquée sur les incidences du nouveau référentiel devrait être transmise, au
préalable, aux auditeurs et CAC afin qu'ils mettent en œuvre les diligences d'audit.
De plus le rapport d'audit établi, par les CAC sur les réconciliations entre les normes
nationales et les IFRS ainsi que celui des diligences entreprises, devraient être public.
Le suivi et le contrôle des communications par des régulateurs de la bourse a été un élément a
tenir en compte lors de l‘analyse des expériences Européennes. En effet, via des
recommandations et des analyses des communications déjà présentées, le CDVM serait
106
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Nous allons proposer, au niveau de ce paragraphe, les diligences que le CAC devrait mettre en
œuvre, en tenant compte des étapes de la publication de l’information sur la transition IFRS.
Nous allons dans un premier étape présenter les diligences recommandées au niveau de la
France par la Compagne nationale des commissaires aux comptes, avant de détailler notre
vision des diligences obligatoires par le CAC dans le cas marocain.
En effet, en décembre 2004, la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC)
en France a produit un guide méthodologique dont l'objectif est de définir les diligences que
devront mettre en œuvre les commissaires aux comptes lors de la communication des
informations relatives à la transition vers les normes IFRS.
2.1 Les recommandations de la CNCC sur les rapports des CAC sur la
transition
Selon le calendrier de communication des émetteurs, les situations en termes d'opinion émise
par les CAC pourraient être les suivantes :
- Lorsqu'une information chiffrée est fournie, si la sincérité de cette information est mise
en cause, les CAC devront formuler une observation dans leur rapport sur les comptes
consolidés de l'exercice 2004. Au demeurant, si cette information est jugée sincère mais n'est
que partielle, les CAC auront la possibilité d'attirer l'attention sur le paragraphe du rapport de
107
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
- Lorsque seule une information qualitative est fournie, alors le rapport du président sur
le contrôle interne devra inclure une observation sur ce sujet ainsi que les éléments
d'explication nécessaires. Les CAC n'auront pas d'obligation de formuler une observation
dans leur rapport sur les comptes 2004 en référentiel français (seule une divergence d'analyse
avec la société justifierait une telle observation) ;
- Lorsque aucune information n'est fournie, les CAC devront apprécier la matérialité de
cette absence en tenant compte de la proximité de la date de première application des IFRS et
devront en tirer les conséquences dans leur opinion sur les comptes consolidés 2004.
Par ailleurs, à la demande de la société et dans le cadre d'une extension de leur mission légale,
les CAC sont susceptibles d'émettre un rapport spécifique sur des réconciliations, sur le bilan
d'ouverture ou sur des comptes 2004 retraités aux normes IFRS, etc. Dès lors que ces
informations sont destinées à être publiées, il sera nécessaire que les options liées à la
première application des normes IFRS aient été figées de manière quasi-définitive. Il sera
également nécessaire que ces informations aient été arrêtées par le conseil d'administration
(ou organe équivalent).
2.1.2 Éléments en normes IFRS communiqués entre le rapport annuel 2004 et les
comptes semestriels 2005
Dès lors que les éléments quantitatifs sont fournis soit lors de l'assemblée générale des
actionnaires (document distinct du rapport annuel), soit dans un document de référence ou une
actualisation de celui-ci, les CAC appliqueront la norme international d’audit ISA 700
concernant le Rapport de l'auditeur (indépendant) sur un jeu complet d'états financiers à
caractère général et la norme de travail 5-107 « Documents adressés aux actionnaires à
l’occasion de l’assemblée générale à statuer sur les comptes ».
108
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Nous allons présenter les diligences qui nous paraissent nécessaires à effectuer par les CAC
dans le cadre de transition au IFRS, compte tenu de l’expérience européenne, ainsi que des
normes d’audit acceptées au Maroc, qui s’inspirent fortement des normes internationales
d’audit.
Le manuel des normes au Maroc n’a pas prévu une norme complète qui traite du contrôle du
bilan d’ouverture de l’exercice d’entrée en fonction du CAC. Cet aspect a été traité au niveau
de la norme 2103 Obtention des éléments probants : «…
15. lors d’une mission initiale, l’auditeur doit réunir des éléments probants suffisants et
adéquats et procéder à des vérifications permettant d’obtenir l’assurance que :
16. lorsque les états financiers de l’exercice précèdent ont été audité par un autre
auditeur, celui-ci doit procéder à une revue des dossiers de l’auditeur de l’exercice précèdent
pour apprécier l’étendue des travaux réalisés par ce dernier et les conclusions obtenues.»
Certes, cette norme définit les principes fondamentaux et précise leurs modalités d’application
concernant les contrôles à effectuer sur le bilan d’ouverture de l’exercice d’entrée en fonction
du CAC. Toutefois, ces principes ne nous paraissent pas totalement suffisants dans un
contexte du changement de référentiel comptable.
Le CAC devrait, par ailleurs, opérer des vérifications spécifiques compte tenu du risque
inhérent à la conversion des comptes aux normes IFRS.
109
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Selon cette norme, le CAC vérifie que les soldes d’ouverture IFRS (les différentes rubriques
du bilan) au 1er janvier 2006, ne contiennent pas d’anomalies pouvant avoir une incidence
significative sur les comptes 2006.
Les soldes d’ouverture IFRS au 1er janvier 2006 sont des soldes de comptes établis selon le
référentiel marocain au 31/12/05 qui nécessitent :
Deuxième étape : Les états financiers comparatifs N-1 conforme aux normes IFRS ;
Le CAC a pour principal objectif de valider les réconciliations demandées par la norme IFRS
1 relatives à l’exercice 2006.
Le CAC réunit, si les réconciliations revêtent une importance significative, les éléments
probants suffisants et appropriés les concernant.
110
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
111
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
- Bilan
- Compte de résultat
- Tableau de Flux de Trésorerie
- Variation des Capitaux Propres
- Annexes
Les informations à publier selon l’IFRS 1 portent sur les ajustements significatifs apportés au
bilan, au compte de résultat et, le cas échéant, au tableau des flux de trésorerie.
La norme 2114 du manuel des normes d’audit légal et contractuel au niveau du paragraphe
03 « vérification de la concordance avec les états de synthèse »précise que « le Commissaire
aux comptes, en application de l’article 166 alinéa 1 vérifie la sincérité et la concordance
avec les états de synthèse des informations données dans le rapport de gestion du conseil
d’administration ou du directoire, sur la situation financière, le patrimoine et le résultat. Il
indique les conclusions de ses vérifications dans son rapport à l’assemblée générale. ».
En effet, les commentaires de ladite norme d’audit, présentés dans les paragraphes 03 et 04 les
deux catégories des informations que le CAC est tenu de vérifier pour s’assurer qu’elles sont
sincères et concordent avec les états de synthèse : les données sous forme de chiffres ou sous
forme de présentation.
A ce titre, les dirigeants ont la liberté de présenter les informations relatives au passage aux
normes IFRS sous forme narrative ou quantitative. Les diligences du CAC par rapport à ces
informations différent ainsi selon leurs formes.
112
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le CAC vérifie que l’ensemble des informations chiffrées, d’ordre comptable et financier
ainsi que les méthodes de présentation ou d’évaluation indiquées liés au passage aux normes
IFRS et indiqués dans le rapport de gestion et les tableaux de joints, sont en accord avec les
états de synthèse consolidés selon les normes IFRS.
Le CAC doit faire attention à la communication partiellement quantifiée qui pourrait présenter
le risque de conduire à une information non pertinente et de ce fait justifierait une observation
du CAC sur la sincérité des informations portant sur la situation financière et les comptes
donnés dans le rapport de gestion.
Il ne signale que les erreurs manifestes et présentant un caractère significatif en faisant des
observations. »
113
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Il s’appuie sur les informations collectées, dans le cadre de sa mission générale, auprès des
dirigeants et des autres personnes compétentes
a) La description qui est faite dans le rapport de gestion du plan et de son degré
d’avancement n’est manifestement pas conforme à la connaissance qu’en a le CAC.
b) Il existe un changement de méthodes qui, à l’évidence, aura un impact significatif lors
de l’adoption des normes IFRS pour la première fois, mais qui n’est pas mentionné dans le
rapport de gestion,
c) La rédaction peut laisser penser que tous les changements ont été identifiés alors que
tel n’est manifestement pas le cas.
Il est bien évident, que dans le cas de non rectification de l’information donnée par l’organe
compétent, il appartient au CAC d’en tirer les conséquences dans son rapport sur les comptes
consolidés en mentionnant le caractère manifestement incohérent des informations
concernées.
114
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Le CAC émet au terme de sa mission un rapport d’opinion qui doit répondre en plus des
exigences de la profession, à un certain nombre d’exigences inhérentes à la transition aux
IFRS. Ainsi, sur la base des réponses des services techniques de l’IAASB et des bonnes
pratiques européennes, ainsi que les modèles proposés par le projet de circulaire du CDVM,
nous allons présenter des modèles de rapport liés l’audit de la première application des
comptes IFRS.
Le modèle 5 du rapport du ou des contrôleurs des comptes certifiant les comptes annuels
consolidés des émetteurs proposé par la circulaire n°06/05 du CDVM est présenté au niveau
de l’annexe 8.
Modèle 6 d’attestation du ou des contrôleurs des comptes certifiant la sincérité des comptes
semestriels consolidés des émetteurs proposé par la circulaire n°06/05 du CDVM est présenté
au niveau de l’annexe 8.
A la lecture des modèles de rapports proposés par le CDVM, un certain nombre de remarques
sont à relever par le CAC.
Le CAC devrait dans le sens du modèle proposé par le CDVM, réaliser sa mission selon les
normes internationales d’audit et non selon les normes de la profession. Certes, les normes de
115
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
En effet, dans notre contexte, la profession au Maroc n’a pas encore prévue de normes
concernant l’audit des comptes consolidés, et ni de normes concernant l’audit des états
financiers selon le référentiel international.
Dans l’absence d’une concertation commune entre les CAC, nous avons effectués un
Bechmarck des comptes consolidés publiés au niveau de la bourse de Casablanca. Nous avons
analysé à cet effet les rapports des CAC sur les comptes consolidés pour l’exercice clos le
31/12/2005, les conclusions de ce travail sont présentées au niveau du tableau suivant :
Conclusion :
Les rapports d’opinion d’audit destinés pour la place marocaine sont établis selon le modèle
du manuel de normes d’audit légal et contractuel applicable au Maroc.
116
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Seuls les Rapports des CAC de Maroc Telecom sont conformes au modèle du CDVM du fait
que ces rapports sont destinés à l’AMF qui exige le suivi des normes d’audit internationales
pour l’audit des sociétés cotées dans la bourse de Paris.
Les propositions de rapports effectuées par le CDVM ne distinguent pas les rapports
d’opinion concernant les états financiers consolidés établis selon les normes marocaines de
celles établis selon les normes IFRS.
En effet, le rapport mentionne les états financiers établis « …conformément aux principes
comptables décrits dans l'état des informations complémentaires consolidé ».
Par ailleurs, la norme ISA 700 « rapport de l'auditeur (indépendant) sur un jeu complet d'états
financiers à caractère général » a mentionné dans son paragraphe 43 « Afin d'informer le
lecteur du contexte dans lequel l'auditeur a exprimé son opinion, le paragraphe d'opinion
identifie le référentiel comptable applicable qui a été retenu pour établir les états financiers.
Lorsque le référentiel comptable n'est pas celui prévu par les IFRS ou par les International
Public Sector Accounting Standard (IPSAS), le paragraphe d'opinion identifie également la
juridiction ou le pays d'origine du référentiel comptable suivi.
- ….., conformément aux méthodes comptables généralement reconnues de/du …pays X…. ».
Conclusion :
L’Opinion formulée par ladite norme « A notre avis, les états financiers donnent une image
fidèle de (ou présentent sincèrement, dans tous leurs aspects significatifs) la situation
financière de la société ABC au 31 décembre 20X1, ainsi que de la (la) performance
financière et des (les) flux de trésorerie pour l'exercice clos à cette date, conformément au
117
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
référentiel des Normes Internationales d'Information Financière (IFRS). » devrait être reprise
par le CAC au Maroc dans son rapport
Le rapport général et le rapport spécial du CAC doivent être libellés à l’intention des associés
qui l’ont mandaté.
Au niveau des normes internationales d’audit, il est stipulé clairement que le rapport de
l'auditeur doit mentionner le destinataire du rapport selon les exigences de la mission.
3.1.2.4 Autres aspects définis par les questions réponses IFAC : Rapport spécifique sur
le bilan d’ouverture IFRS au 1er janvier 2004
L’acceptation par le commissaire aux comptes d’une mission d’audit pendant la période de
transition, en vue d’obtenir une assurance raisonnable sur le bilan d’ouverture, peut s’avérer
délicate. Le document établi par les services techniques de l’IAASB présente des facteurs
susceptibles d’influencer l’acceptation d’une telle mission, et notamment :
118
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
- l’existence d’une note détaillée, jointe au bilan d’ouverture, présentant les règles et
méthodes comptables appliquées, les options et exemptions retenues, sur la base desquelles le
bilan d’ouverture a été établi, les hypothèses sur lesquelles sont fondées les estimations
significatives, ainsi que les autres informations relatives au bilan prévues par les normes IFRS
(y compris la réconciliation des capitaux propres).
L’opinion exprimée ne fait pas référence au concept d’image fidèle, ni même à la régularité et
à la sincérité, dans tous ses aspects significatifs, avec les normes comptables internationales,
puisque le référentiel applicable ne sera vraisemblablement pas connu à la date d’élaboration
de cette information.
L’opinion pourra être formulée de la manière suivante : A notre avis, le bilan d’ouverture au
1er janvier 2006 a été établi, dans tous ses aspects significatifs, conformément aux règles
d’élaboration décrites dans les notes annexes, qui expliquent comment la norme IFRS 1 et les
autres normes comptables internationales ont été appliquées et précisent les hypothèses
retenues quant aux normes, interprétations, règles et méthodes comptables applicables pour
l’établissement des premiers comptes consolidés IFRS, soit ceux de l’exercice 2007.
La norme ISA 700 « rapport de l'auditeur (indépendant) sur un jeu complet d'états financiers a
caractère général » présente un modèle de rapport d’audit repris au niveau de l’annexe 9.
Le modèle de rapport d’audit des comptes consolidés selon les normes de la Profession au
Maroc, s’inspire fortement du modèle international. Mais, dans l’absence de norme marocaine
spécifique qui présente le modèle de rapport d’audit des comptes consolidés selon les normes
IFRS, nous estimons que le modèle de rapport d’audit des comptes consolidés utilisé par les
CAC au Maroc devra être mis à jour.
Le rapport devra préciser à notre sens qu’il s’agit de la première application des normes IFRS,
et que les chiffres de l’exercice précèdent ont été retraités selon ces mêmes règles.
119
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Une précision devra être faite aussi concernant les normes IFRS suivant lesquelles les
comptes sont établies, en effet, le Conseil National de Comptabilité précise qu’il s’agit des
normes internationales IFRS et les interprétations s’y rapportant, telles que publiées par
l’IASB et adoptées par l’Union Européenne. La mention « normes IFRS » tout court n’est
donc pas applicable pour le Maroc.
Pour ce qui est des normes d’audit pour l’expression d’opinion, nous estimons comme
présenter en conclusion de notre deuxième partie, que les normes marocaines d’audit telles
qu’elles sont à ce jour, ne constituent pas une base suffisamment mise à jour pour constituer
un référentiel d’audit des comptes consolidés selon les IFRS. Toutefois, le modèle que nous
proposons se basera sur les normes de la profession au Maroc pour les raisons suivantes :
- L’audit des comptes sociaux des filiales qui ont servi de base pour la production des
comptes consolidés a été effectué en suivant les normes d’audit marocaines, la cohérence de
la démarche d’audit impliquerais que les normes d’audit des comptes consolidés serait les
mêmes que les normes d’audit des comptes sociaux.
120
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Société ABC
Casablanca (siège)
Nous avons procédé à l’audit du bilan consolidé de la société ABC, arrêté au 31 décembre N,
ainsi que du compte de résultat consolidé, de l’état des variation dans les capitaux propres et
du tableau de flux consolidés et relatifs à l’exercice clos à la même date, présentés ci-joint et
des notes contenant un résumé des principales méthodes comptables et d’autres notes
explicatives. La préparation de ces comptes consolidés relève de la responsabilité des organes
de gestion de la société ABC. Ces comptes ont été préparés pour la première fois
conformément aux normes internationales IFRS et les interprétations s’y rapportant, telles que
publiées par l’IASB et adoptées par l’Union Européenne. Ils comprennent à titre comparatif
les données relatives à l’exercice N-1, retraités selon les mêmes règles. Il nous appartient, sur
la base de notre audit, d’exprimer une opinion sur ces comptes.
Nous avons effectué notre audit selon les normes de la Profession. Ces normes requièrent que
l’audit soit planifié et réalisé de manière à obtenir une assurance raisonnable que les comptes
consolidés ne contiennent pas d’anomalies significatives. Un audit consiste à examiner, par
sondage, les éléments probants justifiant les données contenues dans ces comptes. Il consiste
également à apprécier les principes comptables utilisés et les estimations significatives
retenues pour l’arrêté des comptes et à apprécier leur présentation d’ensemble. Nous estimons
que nos travaux d’audit fournissent une base raisonnable à l’opinion exprimée ci-après.
A notre avis, les comptes consolidés mentionnés au premier paragraphe ci-dessus de la société
ABC pour l’exercice clos le 31 décembre N, donnent, dans tous leurs aspects significatifs, une
image fidèle du patrimoine et de la situation financière de l’ensemble constitué par les
entreprises comprises dans la consolidation, ainsi que du résultat consolidé de ses opérations
121
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
et des flux de sa trésorerie pour l’exercice clos à cette date, conformément aux normes
internationales IFRS et les interprétations s’y rapportant, telles que publiées par l’IASB et
adoptées par l’Union Européenne.
Date
122
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
CONCLUSION GENERALE
123
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
C’est aussi le cas de Maroc Telecom qui, depuis sa cotation sur la bourse de Paris, a entamé
son processus de transition vers les normes IFRS, avant que le CDVM ne publie la circulaire
n°06/05 relative à la publication et à la diffusion d’informations financières par les personnes
faisant appel public à l’épargne. Cette circulaire instaure l’obligation pour les sociétés cotées
sur la bourse de Casablanca de publier leurs comptes consolidés.
Ces exemples et bien d’autres démontrent que la transition vers les normes IFRS est un
processus irréversible et définitif. La seule variable de discussion et de choix que le Maroc
peut gérer réside dans la manière d’orienter ce mouvement.
Le Maroc n’a pas élaboré une démarche claire et homogène permettant d’englober tous les
secteurs et d’intégrer tous les opérateurs dans cette grande marche qu’est la transition de tous
les référentiels comptables vers un seul, celui des normes IFRS.
124
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
autres sociétés régies par la loi bancaire auront, à cet effet, l’obligation de migrer vers un seul
plan de comptes et de traiter une grande majorité des options proposées par les normes IFRS
de la même manière.
La loi n°38-05 relative aux comptes consolidés des Etablissements et Entreprises Publics a
aussi repris l’option d’établir et présenter des comptes annuels consolidés selon les normes
internationales. Cette loi prendra effet à compter du deuxième exercice ouvert après la date de
sa publication au Bulletin officiel. A date d’aujourd’hui cette loi n’est pas encore publiée dans
le journal officiel.
On peut citer enfin le secteur des assurances régis par la Direction des Assurances et de la
Prévoyance Sociale (DAPS). La DAPS est chargée de la réglementation et du contrôle de
l'activité des organismes d'assurances, de la réassurance et de capitalisation. Elle surveille le
placement des fonds recueillis par ces organismes et contrôle leur gestion technique et
financière. La DAPS a présenté en 2005 le nouveau plan comptable des assurances que ces
dernières devaient appliquer à partir de l’exercice clos le 31/12/2006. Ce nouveau plan de
comptes n’a introduit aucune obligation de préparer des comptes consolidés pour les
assurances. C’est dire le retard que le secteur des assurances accuse dans le domaine.
Or l’objectif même de l’adoption des normes IFRS en tant que référentiel de communication
financière est de pouvoir rendre exploitable cette communication à la plus large cible
125
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
possible. L’adoption des normes internationales d’audit permettrait aux sociétés marocaines
de ce prévaloir d’un référentiel reconnus par leurs partenaires étrangers.
Nous avons traité le commissariat aux comptes lors de la transition des sociétés aux normes
IFRS. L’audit de la transition aux normes IFRS présente, comme a démontré notre travail, des
particularités et des risques que le Commissaire aux Comptes et ses collaborateurs devront
prendre en considération tout au long de leurs missions.
Toutefois, la transition aux normes IFRS est loin d’être une contrainte pour la profession. A
l’instar des pays précurseurs dans le domaine, l’Ordre des Experts Comptables devrait tirer
profit des opportunités que ce changement de référentiel présente tant au niveau des nouvelles
missions du conseil, de la formation, de l’accompagnement et de l’audit.
126
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
ANNEXES
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Annexe 1 : liste des normes IAS et IFRS émises par l’IASB et approuvées par l’union
européenne au 30 décembre 2005.
Règlement Publication
Normes
d’adoption au JOUE
IAS 1 Présentation des états financiers Règl. 2238/2004 31/12/04
IAS 2 Stocks Règl. 2238/2004 31/12/04
IAS 7 Tableaux des flux de trésorerie Règl. 1725/2003 13/10/03
IAS 8 Principes comptables, changements d’estimations comptables et erreurs Règl. 2238/2004 31/12/04
IAS 10 Evénements survenant après la date de clôture Règl. 2238/2004 31/12/04
IAS 11 Contrats de construction Règl. 1725/2003 13/10/03
IAS 12 Impôts sur le résultat Règl. 1725/2003 13/10/03
IAS 14 Information sectorielle Règl. 1725/2003 13/10/03
IAS 16 Immobilisations corporelles Règl. 2238/2004 31/12/04
IAS 17 Contrats de location Règl. 2238/2004 31/12/04
IAS 18 Produits des activités ordinaires Règl. 1725/2003 13/10/03
IAS 19 Avantages du personnel Règl. 1725/2003 13/10/03
IAS 20 Comptabilisation des subventions publiques et informations à fournir sur Règl. 1725/2003 13/10/03
l’aide publique
IAS 21 Effets des variations des cours des monnaies étrangères Règl. 2238/2004 31/12/04
IAS 23 Coûts d’emprunt Règl. 1725/2003 13/10/03
IAS 24 Information relative aux parties liées Règl. 2238/2004 31/12/04
IAS 26 Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite Règl. 1725/2003 13/10/03
IAS 27 Etats financiers consolidés et individuels Règl. 2238/2004 31/12/04
IAS 28 Participations dans des entreprises associées Règl. 2238/2004 31/12/04
IAS 29 Information financière dans les économies hyperinflationnistes Règl. 1725/2003 13/10/03
IAS 30 Informations à fournir dans les états financiers des banques et des Règl. 1725/2003 13/10/03
institutions financières assimilées
IAS 31 Participations dans des coentreprises Règl. 2238/2004 31/12/04
IAS 32 Instruments financiers : informations à fournir et présentation Règl. 2237/2004 31/12/04
IAS 33 Résultats par action Règl. 2238/2004 31/12/04
IAS 34 Information financière intermédiaire Règl. 1725/2003 13/10/03
IAS 36 Dépréciation d’actifs Règl. 2236/2004 31/12/04
IAS 37 Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels Règl. 1725/2003 13/10/03
IAS 38 Immobilisations incorporelles Règl. 2236/2004 31/12/04
IAS 39 Instruments financiers : comptabilisation et évaluation Adoption partielle 9/12/04
(version 12/03) par le Règl.
2086/2004
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Annexe 2 : liste des interprétations IAS/IFRIC émises par l’IASB et approuvées par
l’union européenne au 30 décembre 2005.
Règlement Publication
Interprétations
d’adoption au JOUE
SIC 10 Aide publique – Absence de relation spécifique avec des activités Règl. 1725/2003 13/10/03
opérationnelles (IAS 20)
SIC 12 Consolidation – Entités ad hoc (IAS 27) Règl. 1725/2003 13/10/03
SIC 13 Entités contrôlées conjointement - Apports non monétaires par Règl. 1725/2003 13/10/03
des coentrepreneurs (IAS 31)
SIC 15 Avantages dans les contrats de location simple (IAS 17) Règl. 1725/2003 13/10/03
SIC 21 Impôt sur le résultat - Recouvrement des actifs non amortissables Règl. 1725/2003 13/10/03
réévalués
(IAS 12)
SIC 25 Impôt sur le résultat - Changements de statut fiscal d'une Règl. 1725/2003 13/10/03
entreprise ou de ses actionnaires (IAS 12)
SIC 27 Evaluation de la substance des transactions prenant la forme Règl. 1725/2003 13/10/03
juridique
d'un contrat de location (IAS 1, 17, 18)
SIC 29 Informations à fournir - Accords de concession de services Règl. 1725/2003 13/10/03
(IAS 1)
SIC 31 Produits des activités ordinaires - Opérations de troc portant sur Règl. 1725/2003 13/10/03
des services
de publicité (IAS 18)
SIC 32 Immobilisations incorporelles - Coûts liés aux sites Web (IAS 38) Règl. 1725/2003 13/10/03
Annexe 3 : Les modèles des états financiers conformes à l’IAS 1 : « Présentation des
états financiers » proposés par Edition Francis Lefèvre
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Annexe 4 : Outil de travail pour l’identification des secteurs selon la norme IAS 14
Source :IASB
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Programme d’audit
a) Objectifs
Cet objectif s’applique également aux règles retenues pour l’établissement du bilan
d’ouverture (IFRS 1)
b) Approche
Cette phase nécessite, pour chaque norme IFRS, y compris IFRS 1, de valider l’analyse
technique établie par le groupe audité. Les étapes clés sont les suivantes :
- Apprécier l’exhaustivité des analyses d’impact menées par le groupe audité, norme par
norme (opérations, filiales), au regard de la connaissance du groupe et de ses opérations et
des entretiens avec les directions opérationnelles ;
- Obtenir l’analyse et la position technique écrite du groupe pour chaque type d’opération
concernée ;
- Vérifier l’adéquation de la position technique du groupe avec la norme IAS/IFRS et les
caractéristiques de l’activité ou de l’opération (il s’agit d’analyse à mener sur le fond, au
regard de la substance de l’opération) ;
- Considérer la nécessité d’une consultation technique ;
- Conclure sur :
le caractère approprié de la norme du groupe,
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En détail :
Il s’agit d’opérer une analyse critique du diagnostic effectué par le groupe et d’identifier les
problématiques qui n’auraient pas été relevées par ce diagnostic.
Sur la base des analyses réalisées par le groupe audité, cette première étape consiste à
analyser et documenter les enjeux de la transition IFRS, idéalement, selon deux axes :
1. Norme par norme : pour chaque norme IFRS, les enjeux sont listés et les
principaux impacts identifiés ;
2. Poste des états financiers par poste des états financiers : pour chaque poste des
états financiers, un travail d’analyse des opérations est mené afin d’identifier
les opérations nécessitant un traitement spécifique en IFRS.
L’analyse par poste des états financiers peut être effectuée sur la base des questionnaires ou
tableaux d’analyse des divergences IAS/CGNC. (cf annexes).
Cette analyse doit couvrir toutes les activités du groupe, et pour chacune d’elle, tous les types
d’opérations réalisées.
Exemple : les schémas de vente et contrats de vente sont le plus souvent différents;
c’est chaque schéma de vente et chaque contrat sous-jacent qu’il convient de revoir et
d’analyser pour déterminer son correct traitement au regard des IFRS.
Cette analyse technique doit être réalisée par écrit. Si ce n’est pas le cas, il convient de
formaliser cette analyse et d’obtenir l’accord du client sur cette formalisation.
Une analyse technique doit être formalisée pour toutes les normes IAS/IFRS et inclue dans le
dossier d’audit de la transition.
L’objectif est de s’assurer que l’analyse du client est conforme aux dispositions des IAS/IFRS
et qu’aucun aspect n’a été omis. On peut également s’appuyer pour ce faire sur les
questionnaires ou tableaux d’analyse des divergences IAS/CGNC évoqués ci-dessus
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I. SUIVI DE LA DOCUMENTATION
· Documentation reçue :
· Documentation à obtenir :
Enjeux/
Interlocuteu
Objet commentaire statut Réponses
r
s
Clients Date
Description statut Ref. WP. conclusions
/ CAC prévue
CAC Date
Montants statut Ref. WP. conclusions
prévue
Il s’agit là de valider par des analyses détaillées l’adéquation de la norme retenue par rapport
aux caractéristiques de l’activité ou des opérations du client.
Ces analyses détaillées consistent à revoir certains contrats, à s’entretenir avec des
responsables opérationnels pour bien comprendre la substance des opérations, à prendre
connaissance de certaines procédures opérationnelles telles que les procédures de
différentiation entre charges et immobilisations, à analyser des modes organisationnels ou
décisionnels, à analyser dans le détail certaines opérations complexes, etc.
Cette phase est fondamentale pour une bonne application des normes IFRS dès qu’il y a
interprétation d’une situation ou d’une opération (exemple interprétation d’une situation
contractuelle). En revanche, lorsque la norme du groupe consiste à appliquer une norme IAS
stricto sensu, ces travaux d’analyse n’ont pas lieu d’être.
Exemples
Norme groupe : les engagements de retraite sont valorisés en octobre par un actuaire selon la
norme IAS 19.
ð La norme client est compatible avec les IAS/IFRS.
ð Des tests d’audit complémentaires interviendront lorsque la norme sera appliquée
c’est-à-dire chiffrée.
2. Norme groupe : les dépenses liées aux immobilisations sont capitalisées à partir de l’accord
favorable de la commission des investissements.
ð Cette norme client définit comment en pratique appliquer la norme IAS 16 sur la
comptabilisation des immobilisations.
ð Il convient d’étayer par des tests et des pièces justificatives l’analyse technique
montrant qu’à partir de la date d’accord de la commission interne, l’entreprise remplit
effectivement les conditions requises pour la capitalisation des dépenses liées aux
immobilisations.
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Pour toute norme ou pour toute opération spécifique du groupe audité présentant des
difficultés d’application ou d’interprétation, une consultation technique doit être réalisée.
Conclure
Exemple :
Norme Groupe : les contrats de location- financement ne font pas l’objet d’un
retraitement que lorsque les montants des actifs concernés sont supérieurs à
100 KDH.
Le recours à un seuil doit faire l’objet d’un suivi annuel, le caractère non
significatif de celui-ci étant à valider annuellement
Les analyses techniques clé doivent être coordonnées avec le co-CAC, l’expert technique
et/ou sectoriel.
c) Produit finis
Cette étape ne donnera pas nécessairement lieu à la préparation de produit fini client
spécifique. Les conclusions des analyses, accord ou demandes de modifications, seront
communiquées au fur et à mesure de l’avancement des travaux.
d) Points critiques/écueils
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Le seuil de retraitement
L’utilisation d’un seuil de retraitement n’est pas conforme aux principes IFRS - non plus
d’ailleurs qu’à aucun autre référentiel comptable. Elle peut cependant être acceptée lorsqu’il
peut être démontré que les retraitements qui seraient nécessaires sur les éléments inférieurs à
ce seuil sont non significatifs, individuellement et en cumul.
Exemple 1 : La norme groupe prévoit que les contrats de location-financement ne font l’objet
d’un retraitement que lorsque les montants des actifs concernés sont supérieurs à 100 KDH ;
ð L’entreprise applique la norme IAS mais sous condition de seuil.
ð Il convient de vérifier que le recours à un tel seuil ne conduit pas à ne pas retraiter des
montants significatifs.
ð Les tests d’audit à opérer seront orientés sur l’identification et la valorisation des contrats
de location qui restent sous ce seuil (exemple des flottes de voiture en location dont le
montant considéré individuellement ne dépasse le seuil de retraitement).
Exemple 2 : La norme groupe prévoit de ne pas consolider les sociétés dont le total bilan et le
CA ne dépassent pas un certain seuil.
L’incidence d’une telle exclusion doit s’apprécier :
- En considérant l’intégralité des sociétés ainsi exclues, (exemple : exclusion des Juste
Valeur individuellement peu significatives mais dont le total consolidé l’est) ;
- En utilisant les données retraitées en IFRS (et en retraitant notamment les effets sur le hors
bilan).
Positions d’opportunité
Pour la première application des IFRS, certains groupes pourraient être tentés de retenir les
modalités d’application donnant la meilleure présentation de leurs états financiers ou
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permettant d’en limiter les changements, au jour de la conversion, plutôt que d’assurer la
traduction la plus juste possible de leurs opérations dans ce nouveau référentiel (exemples :
définition d’Unités Génératrices de Trésorerie, découpage sectoriel,…)
1. De s’assurer que les positions prises ne sont pas des positions d’opportunité et à
cet effet, d’évoquer avec le groupe :
a. L’effet qu’un changement de conjoncture pourrait avoir sur le traitement de
certaines opérations ou la valorisation de certains actifs et de certaines
dettes ;
b. Les autres interprétations - et donc traduction comptable - possibles de ses
opérations en IFRS et de bâtir un argumentaire justifiant le choix retenu.
a) Objectif
L’application des normes IFRS et les changements de schémas comptables requis par cette
transition peuvent conduire à des besoins d’informations nouvelles et donc à adapter les flux
d’information et les systèmes d’information. Les nouvelles informations vont par ailleurs
nécessiter une modification des reportings de consolidation.
Exemple : Suivi des dépenses de développement capitalisables (IAS 38) lorsque celles-ci
étaient antérieurement comptabilisées en charges.
Pour la mise en œuvre de cette phase, on s’appuiera sur les méthodes et outils utilisés dans le
cadre du cycle d’assurance d’audit (flowchart, walltrought, matrices de contrôles,…).
b) Approche
L’approche préconisée consiste en 6 étapes clés décrites ci-dessous, à mettre en œuvre pour
chaque nouveau flux d’information ou pour chaque flux d’information ayant fait l’objet de
modifications significatives :
Les deux premières étapes permettent de vérifier que le processus détaillé de détermination
des données IFRS est conforme à la norme IFRS et aux principes d’application retenus par le
groupe, pour ses opérations, tels que validés lors de la phase 1 de la mission.
Ces étapes sont fondamentales : les systèmes d’information des groupes n’ayant pas été
conçus pour préparer les données IFRS, les modalités pratiques retenues pour déterminer ces
données s’appuient souvent sur des estimations ou des approximations. Il convient de vérifier
que ces estimations ou approximations ne remettent pas en cause les principes retenus et sont
suffisamment fiables pour permettre l’émission d’une opinion d’audit. Dans le cas contraire,
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
une discussion doit avoir lieu avec le groupe audité afin d’envisager une adaptation ou un
affinement du processus.
Les quatre étapes suivantes sont plus classiques ; elles correspondent aux étapes du cycle
d’assurance d’audit visant à identifier, évaluer et tester le dispositif de contrôle interne relatif
à ces flux d’information. Ces étapes sont à réaliser au plus tôt, de sorte que les faiblesses de
contrôle sur les données IFRS puissent être corrigées avant que les CAC n’aient à se
prononcer sur les premiers états financiers en IFRS.
Ces travaux d’analyse du dispositif de contrôle interne devront être par la suite reportés dans
le dossier annuel d’audit.
Pour un même retraitement ou une même donnée IFRS, les processus peuvent être différents
d’une filiale à une autre. L’approche doit donc être adaptée en conséquence : les travaux
décrits ci-dessus doivent être réalisés dans chaque filiale ayant une contribution significative
aux données consolidées et un processus propre de production de ces données.
c) Produits finis
Dans bien des cas, en pratique, les groupes n’auront pas mis en place à temps les systèmes
cibles permettant de produire des données chiffrées fiabilisées. Dans l’intervalle, une
valorisation par estimé ou en utilisant des informations de gestion non réconciliées à une
source comptable pourront être utilisées. Il nous appartient alors comme indiqué ci-dessus,
d’estimer le risque d’erreur lié à de tels procédés et d’en tirer les conséquences sur l’opinion.
2. De préciser quels sont les dispositifs qui sont jugés acceptables pour la
préparation des retraitements du bilan d’ouverture mais nécessitent d’être affinés
ou renforcés pour la préparation des états financiers en IFRS.
La phase de validation du manuel comptable groupe est une phase critique, car c’est sur la
base de ce manuel que seront appliqués dans le groupe les principes IFRS, par chaque filiale,
et que seront audités les liasses de consolidation des comptes IFRS par les auditeurs de ces
filiales.
Cette phase s’inscrit dans la suite logique de la validation des principes comptables (phase 1)
et des modalités de production des données IFRS (phase 2). Elle pourra dans bien des cas être
initiée très tôt, en parallèle de la phase de validation des principes.
Selon les groupes et selon les aspects traités, le manuel comptable IFRS traitera ou non à la
fois les principes comptables retenus et tout ou partie des modalités de production des
données IFRS.
a) Objectif
L’objectif de cette phase est de s’assurer que le manuel de procédures comptables du groupe
définit de façon exacte et exhaustive le traitement comptable de l’ensemble des opérations du
groupe dans le référentiel IFRS :
- Soit par l’ajout de paragraphes traitant des IFRS dans le manuel comptable
existant ;
- Soit par la création d’un manuel spécifique IFRS.
b) Approche
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Vérifier la conformité des règles et modalités d’application décrites dans le manuel aux
principes et modalités d’application retenus par le groupe, validés aux phases 1 et 2
Cette première étape de travail est la suite logique des travaux réalisés aux phases 1 et 2 ; la
relecture du manuel doit être faite avec beaucoup d’attention afin de s’assurer que les
principes et les modalités d’application décrits :
- Reflètent bien les positions convenues avec le groupe pour chaque type
d’opération réalisée par le groupe, et fournissent des instructions claires et
précises pour déterminer le traitement comptable applicable ;
Vérifier que le manuel de procédures comptables traite toutes les règles internationales
Ce travail de contrôle de l’exhaustivité du manuel vise à s’assurer que toutes les règles
retenues sont formalisées, y compris celles ayant trait aux opérations comptabilisées
centralement.
Vérifier que le manuel de procédure fournit des instructions permettant de renseigner toutes
les informations à fournir dans le reporting de consolidation
c) Produits finis
d) Points critique/écueils
Le manuel de procédures comptables groupe est destiné à servir de guide d’application pour
les responsables comptables des filiales en charge de la préparation des comptes et du
reporting mais également pour les auditeurs des filiales.
En effet, les instructions adressées aux auditeurs des filiales stipuleront des opinions inter-
office faisant référence aux principes comptables groupe plutôt qu’aux principes IFRS. Ceci
pourra toutefois ne pas être le cas lorsque les travaux de transition auront été principalement
dévolus aux filiales soit du fait de son indépendance de gestion (société filiale cotée
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Il est donc impératif que les utilisateurs aient à leur disposition une information précise et
claire répondant à leurs besoins pratiques.
Une rédaction imprécise ou laissant le champ à une interprétation conduira soit à des erreurs,
soit à des traitements hétérogènes, et conduira à des questions de la part des utilisateurs,
responsables comptables des filiales ou auditeurs.
a) Objectif
- L’exhaustivité et
- L’exactitude des retraitements c'est-à-dire leur conformité aux principes groupe
tels que décrits dans le manuel comptable groupe validé en phase 3.
b) Approche
c) Produit finis
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d) Point critique
Les estimations et les hypothèses retenues pour la clôture des comptes N-1 doivent être
maintenues pour l’établissement du bilan d'ouverture au 1er janvier N. La transition aux IFRS
ne permet pas de corriger les comptes arrêtés à fin N-1, sauf à constater une correction
d’erreur, qui doit alors être présentée comme telle dans l’annexe des comptes N arrêtés selon
la méthodologie marocaine.
Il est recommandé d’évoquer cette contrainte avec les groupes au plus tôt.
Exemples d’estimations ou d’hypothèses ne pouvant pas être modifiées entre les comptes N-1
et le bilan d’ouverture au 1er janvier N :
Coût estimé d’un litige,
Prévisions de cash-flow pour un test d’impairment,
Durée d’amortissement d’une immobilisation,
Estimé des pertes à terminaison d’un contrat.
5. Finalisation de la mission
a) Objectif
c) Approche
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
La vérification des états financiers en IFRS est une phase qui peut s’avérer plus complexe que
prévue, les normes IFRS étant plus contraignantes que la méthodologie marocaine en matière
d’informations à fournir en annexe.
Il est recommandé d’effectuer ces travaux au plus tôt et pour ce faire d’obtenir des groupes
audités qu’ils préparent une maquette des annexes, sur la base des comptes N, permettant
d’en valider le contenu et la rédaction.
On devra à cet effet utiliser des check list d’information à fournir (disponible sur Internet, voir
modèle en annexe).Une maquette d’états financiers IFRS disponible sur Internet pourra être
utilement suivie.
c) Produits finis
Modèle 5 du rapport du ou des contrôleurs des comptes certifiant les comptes annuels
consolidés des émetteurs
« Nous avons procédé à l'audit des états de synthèse consolidés, ci-joints, de (indiquer la
dénomination de l‘émetteur) au …(date de clôture)…, lesquels comprennent (citer les états de
synthèse audités).
Nous avons effectué notre mission selon les normes internationales d'audit. Ces normes
requièrent qu’un tel audit soit planifié et exécuté de manière à obtenir une assurance
raisonnable que les états de synthèse consolidés ne comportent pas d’anomalie significative.
Un audit comprend l’examen, sur la base de sondages, des documents justifiant les montants
et informations contenus dans les états de synthèse consolidés. Un audit comprend également
une appréciation des principes comptables utilisés, des estimations significatives faites par la
Direction Générale ainsi que la présentation générale des comptes consolidés. Nous estimons
que notre audit fournit un fondement raisonnable de notre opinion.
Nous certifions que les états de synthèse consolidés de (indiquer la dénomination de
l'émetteur) arrêtés au (indiquer la date de clôture de l’exercice) sont réguliers et sincères et
donnent, dans tous leurs aspects significatifs, une image fidèle du patrimoine, de la situation
financière consolidés de (indiquer la dénomination de l’émetteur) ainsi que des résultats
consolidés de ses opérations et de l’évolution de ses flux de trésorerie pour l’exercice clos à
cette date, conformément aux principes comptables décrits dans l'état des informations
complémentaires consolidé. ». (Dans le cas contraire, indiquer toute réserve ou observation
significative ou refus de certification conformément aux normes de la Profession, en exposant
les conséquences financières ou incertitudes sur le résultat et la situation financière de
l’émetteur).
Lieu et date
Prénom, nom, signature du ou des contrôleurs des comptes Dénomination du cabinet auquel
il(s) appartient(nent), le cas échéant
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
«Nous avons procédé à un examen limité de la situation provisoire du (préciser les états de
synthèse vérifiés) de (l’émetteur) au terme du semestre couvrant la période du …… au …….
Nous avons effectué notre examen limité selon les normes internationales. Ces normes
requièrent que l’examen limité soit planifié et réalisé en vue d’obtenir une assurance modérée
que les états de synthèse consolidés ne comportent pas d’anomalies significatives. Un examen
limité comporte essentiellement des entretiens avec le personnel de la société et des
vérifications analytiques appliquées aux données financières ; il fournit donc un niveau
d’assurance moins élevé qu’un audit. Nous n’avons pas effectué un audit et, en conséquence,
nous n’exprimons donc pas d’opinion d’audit.
Sur la base de notre examen limité, nous n’avons pas relevé de faits qui nous laissent à
penser que les états de synthèse consolidés susmentionnés ne donnent pas, dans tous leurs
aspects significatifs, une image fidèle du patrimoine, de la situation financière de (l’émetteur)
au terme du semestre arrêté à (date de clôture du semestre), ni du résultat de ses opérations
pour le semestre clos à cette date, conformément aux principes comptables décrits dans l'état
des informations complémentaires consolidés. ». (Dans le cas contraire, indiquer toute réserve
ou observation significative conformément aux normes de la Profession, en exposant les
conséquences financières ou incertitudes sur le résultat et la situation financière de
l’émetteur).
Lieu et date
Prénom, nom, signature du ou des contrôleurs des comptes Dénomination du cabinet auquel
il(s) appartient(nent), le cas échéant
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
(Destinataire visé)
Responsabilité de l'auditeur
Notre responsabilité est d'exprimer une opinion sur ces états financiers sur la base de notre
audit. Nous avons effectué notre audit selon les Normes Internationales d'Audit. Ces normes
requièrent de notre part de nous conformer aux règles d'éthique et de planifier et de réaliser
l'audit pour obtenir une assurance raisonnable que les états financiers ne comportent pas
d'anomalies significatives.
Un audit implique la mise en oeuvre de procédures en vue de recueillir des éléments probants
concernant les montants et les informations fournies dans les états financiers. Le choix des
procédures relève du jugement de l'auditeur, de même que l'évaluation du risque que les états
financiers contiennent des anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou
d'erreurs. En procédant à ces évaluations du risque, l'auditeur prend en compte le contrôle
interne en vigueur dans l'entité relatif à l'établissement et la présentation sincère des états
financiers afin de définir des procédures d'audit appropriées en la circonstance, et non dans le
but d'exprimer une opinion sur l'efficacité de celui-ci. Un audit comporte également
l'appréciation du caractère approprié des méthodes comptables retenues et le caractère
raisonnable des estimations comptables faites par la direction, de même que l'appréciation de
la présentation d'ensemble des états financiers.
Nous estimons que les éléments probants recueillis sont suffisants et appropriés pour fonder
notre opinion.
Opinion
A notre avis, les états financiers donnent une image fidèle de (ou présentent sincèrement, dans
tous leurs aspects significatifs) la situation financière de la société ABC au 31 décembre
20X1, ainsi que de la (la) performance financière et des (les) flux de trésorerie pour l'exercice
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Signature de l'auditeur
Date du rapport d’audit.
Adresse de l'auditeur
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BIBLIOGRAPHIE
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
Mémoires et thèses
Ouvrages
Rapports annuels
a) Maroc Telecom
b) Emirates
c) Air France- KLM
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
d) Renault
e) PSA
f) EADS
g) Sanofi-Aventis
h) PNB Paris Bas
Textes divers
Sites Internet
· www.cncc.fr
· www.oec.co.ma
· www.leconomiste.ma
· www.sec.gov
· www.focusifrs.com
Le Commissaire Aux Comptes face à la première application des normes IFRS
· www.iasb.org
· www.pwcglobal.com
· www.amf.fr
· www.iasplus.com
· www.ifac.com
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