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1 Ias 36 Depreciation Des Actifs PDF

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Cahiers de l’académie N°1

FEVRIER 2005

Février 2005
IAS 36 - DEPREciation d’actifs - DETERMINATION DE LA VALEUR RECOUVRABLE DES ACTIFS - GUIDE DE LECTURE
Contacts

Académie des Sciences et Techniques


Comptables et Financières
153 rue de Courcelles - 75017 Paris
Tél : 01 44 15 60 00 - Fax : 01 44 15 90 05

William Nahum - Président


Tél. : 06 07 86 41 64 - wnahum@lacademie.info

Marie-Claude Picard - Groupes de travail
Tél. : 01 44 15 62 52 - mcpicard@lacademie.info

Nicole Powilewicz - Directeur délégué


Tél. : 01 44 15 60 14 - npowilewicz@lacademie.info
IAS 36


Vanessa Haddar - Communication / Presse
Tél. : 01 44 15 60 27 - vhaddar@lacademie.info
DEPRECIATION D’ACTIFS
DETERMINATION DE LA VALEUR RECOUVRABLE
DES ACTIFS
GUIDE DE LECTURE

www.lacademie.info
Cahiers de l’Académie n°1

L’Académie est une initiative de l’Ordre des Experts-Comptables Les Cahiers de l’académie sont réalisés en partenariat avec
2
Remarques l i m i n a i re s

La version de IAS 36 utilisée dans ce Guide est celle qui a été publiée par
l’IASB en mars 2004.

Le présent guide pédagogique a pour seul objectif de présenter IAS 36


afin d’en faciliter la mise en œuvre sur trois points essentiels :

- la détermination du périmètre et du contenu des unités


génératrices de trésorerie
- la question de la ventilation entre les UGT des dotations et
reprises de pertes de valeur
- la détermination de la valeur d’utilité d’une unité génératrice
de trésorerie

Sur ces trois questions, le présent guide reprend les termes de la norme
et tente de les expliciter à un lecteur français, non familiarisé avec l’en-
vironnement des normes comptables internationales.

AVERTISSEMENT
Le présent guide n’a pas pour vocation d’apporter une quelconque inter-
prétation des textes ; il est purement illustratif.

Il ne peut se substituer à la norme elle-même, dont l’étude est indispen-


sable avant toute mise en œuvre.

La responsabilité des auteurs et/ou de l’Académie ne peut-être engagée


d’aucune manière.

3
P R É F A C E

Je suis particulièrement heureux de préfacer cette première publication de


l’Académie des Sciences et Techniques Comptables et Financières.

L’Académie a été lancée à l’automne 2004 et portée par tous les représentants
institutionnels de la place financière de Paris dont l’AMF, la CNCC, le CNC, l’AFEP,
la DFCG, l’IFACI…

Cette première réalisation illustre la forte volonté des acteurs, dans la profession
libérale, dans l’entreprise, dans le monde universitaire, de réfléchir ensemble à
différents sujets très éclectiques, tels la dématérialisation, le contrôle interne, la
gouvernance d’entreprise, le développement durable…

Le thème du présent ouvrage qui porte sur les IFRS est important au regard de la
finalité même de l’Académie. En effet, les IFRS ont été largement influencées par
la culture anglo-saxonne et plus particulièrement britannique.

Cet exemple des IFRS, reflet éclatant de la suprématie britannique, illustre bien
la nécessité impérieuse, pour nous Français, de nous regrouper, d’échanger, de
réfléchir davantage ensemble et de créer ainsi une valeur ajoutée substantielle
au profit de chacun d’entre nous mais aussi des entreprises sur notre territoire,
et grâce au volet international de l’Académie, à l’étranger.

Je tiens à remercier chaleureusement les présidents et le comité de pilotage de


ce groupe de travail et au delà les 90 personnes membres qui ont apporté leur
contribution.

WILLIAM NAHUM
Président de l’Académie des Sciences et
Techniques Comptables et Financières

4
Guide de lecture de

IAS 36
Dépréciation d’actifs

GROUPE DE TRAVAIL
Groupe présidé par :
• Sonia BONNET-BERNARD, expert-comptable, commissaire aux comptes,
Associée Cabinet Ricol, Lasteyrie & Ass., membre de la Société Française
des Evaluateurs (SFEV)

• Bruno HUSSON, directeur associé Dôme Close Brothers Fairness, professeur


affilié groupe HEC, administrateur fondateur de la Société Française des
Evaluateurs (SFEV)

• Alain PREEL, expert-comptable, commissaire aux comptes

• Jean-Florent REROLLE, directeur de Houlihan, Lokey, Howard & Zukin,


membre fondateur et Président de la Société Française des Evaluateurs (SFEV)

Assisté d’un Comité de pilotage composé des membres suivants :

- Marie-Josèphe BROSSE, chargée de mission DGCP, Minéfi


- Pierre-Jean GAUDEL, expert-comptable, commissaire aux comptes,
Bellot Mullenbach et Ass., professeur associé à la Faculté de Droit de Nancy
- Pierre MASSOT, Secrétaire Général ADICECEI
- Jean-Louis MULLENBACH, expert-comptable, commissaire aux comptes,
membre de la Société Française des Evaluateurs (SFEV)
- Maurice NUSSENBAUM, associé dirigeant de SORGEM Evaluation,
professeur à l’Université Paris-Dauphine
- Patrick PARENT, chargé de mission, direction des affaires comptables AMF
- Jean-Luc PEYRET, président de la Commission comptable de la DFCG
- Christian SIMON, professeur Université Paris 12
- Christophe VELUT, expert-comptable, commissaire aux comptes
Cabinet FUSALYS

Consultation technique : Bernard JAUDEAU, KPMG

Permanente du Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables : Hélène PARENT

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S O M M A I R E
REMARQUES LIMINAIRES 3

PRÉFACE 4

GROUPE DE TRAVAIL 5

SOMMAIRE 6

1. DÉTERMINATION DES UNITÉS GÉNÉRATRICES DE TRÉSORERIE 7

1.1 PRINCIPES MÉTHODOLOGIQUES 9


1.1.1. ACTIFS DEVANT ÊTRE TESTÉS
UNIQUEMENT EN PRÉSENCE D’INDICATION DE PERTE DE VALEUR 9
1.1.2. ACTIFS DEVANT ÊTRE TESTÉS DE MANIÈRE SYSTÉMATIQUE : INCORPORELS
À DURÉE DE VIE INDÉFINIE DONC NON AMORTISSABLES ET GOODWILL 10
1.2 QUELQUES POINTS CLÉS DU PROCESSUS DE CONSTRUCTION DU RÉSEAU D’UGT 16
1.3 DOCUMENTATION ET INFORMATION 17
1.4 EXEMPLES DE PROBLÉMATIQUE LIÉE À L’IDENTIFICATION DES UGT 18

2. ALLOCATION ET REPRISE DE LA PERTE DE VALEUR 25

2.1 DÉFINITION FOURNIE PAR IAS 36 26


2.2 COMPTABILISATION ET ÉVALUATION DES PERTES DE VALEUR CONCERNANT
LES ACTIFS PRIS INDIVIDUELLEMENT (AUTRES QUE LE GOODWILL) 26
2.3 COMPTABILISATION ET ÉVALUATION DES PERTES DE VALEUR
CONCERNANT LES UNITÉS GÉNÉRATRICES DE TRÉSORERIE ET LE GOODWILL 27
2.4 DISPOSITIONS CONCERNANT LA REPRISE D’UNE PERTE DE VALEUR 28
2.5 EXEMPLES PRATIQUES 30
2.5.1 ALLOCATION DES ACTIFS DE SUPPORT (EXEMPLE 8 – IAS 36 – IE69 À IE79) 30
2.5.2 GROUPE DE GRANDE DISTRIBUTION ET ACTIFS INCORPORELS 33
2.5.3 TESTS DE DÉPRÉCIATION EN PRÉSENCE DU GOODWILL (CAS DFCG – N. RUEFF) 40

3. DÉTERMINATION DE LA VALEUR
D’UTILITÉ D’UNE UNITÉ GÉNÉRATRICE DE TRÉSORERIE (UGT) 51

3.1 MÉTHODOLOGIE DE CALCUL DE LA VALEUR D’UTILITÉ 52


3.2 DÉTERMINATION DES FLUX DE TRÉSORERIE 55
3.3 DÉTERMINATION DU TAUX D’ACTUALISATION 59

4. PRINCIPALES INTERROGATIONS POSÉES PAR IAS 36 ET QUESTIONS NON TRAITÉES 62

4.1 PRINCIPALE INTERROGATIONS 63


4.2 QUESTIONS NON TRAITÉES 64

5. INFORMATION CONCERNANT L’IASB 65

6
1 Détermination
des Unités Génératrices
de Trésorerie

Guide de lecture de

IAS 36
Dépréciation d’actifs

7
1 Détermination
des Unités Génératrices
de Trésorerie
Introduction
L’objectif de IAS 36 est de prescrire les procédures qu’une entreprise applique
pour s’assurer que ses actifs sont comptabilisés pour une valeur (valeur nette
comptable) qui n’excède pas leur valeur recouvrable (paragraphe 1).

Un actif est comptabilisé pour une valeur qui excède sa valeur recouvrable si sa
valeur nette comptable excède le montant le plus élevé qui sera recouvré par son
utilisation ou sa vente. La valeur recouvrable est en effet la plus élevée de la juste
valeur nette des coûts de vente (au sens de valeur de marché nette au cas parti-
culier) et de la valeur d’utilité (définie comme un calcul des flux futurs de tréso-
rerie actualisés) (paragraphe 18).

La Norme s’applique à chacun des actifs de l’entité, pris isolément. Cependant,


dans le cas où l’actif ne génère pas d’entrées de trésorerie indépendamment
d’autres actifs de l’unité et où sa valeur d’utilité ne peut pas être estimée à un montant
proche de sa juste valeur nette des coûts de vente, il doit être affecté à une unité
génératrice de trésorerie (UGT) (paragraphes 22, 66 et 67).

Selon la Norme : « L’UGT d’un actif est le plus petit groupe d’actifs qui inclut l’actif et
dont l’utilisation continue génère des entrées de trésorerie qui sont largement indé-
pendantes des entrées de trésorerie générées par d’autres actifs ou groupe d’actifs »
(paragraphe 68).

Les UGT doivent être regroupées pour tester les actifs qui ne peuvent être alloués
de manière non arbitraire (goodwill et actifs de support notamment : paragraphes 80
et 81 ainsi que 102).

L’objet de ce guide méthodologique est d’expliciter le niveau auquel les différents


actifs susceptibles de faire l’objet d’un test de dépréciation doivent être testés :
• niveau d’affectation le plus fin (définition de l’UGT)
• niveau de regroupements d’UGT

8
1.1 Principes méthodologiques
De manière pratique, trois étapes peuvent être identifiées dans le processus de détermination du périmètre
des actifs à tester selon IAS 36 :

• Etape 1 : détermination du type d’actifs devant être testés : le principal enjeu concerne les actifs incorpo-
rels à durée de vie indéfinie et les goodwills, pour lesquels l’amortissement est remplacé par un test de
dépréciation systématique

• Etape 2 : détermination du niveau auquel le test doit être effectué :

- Pour les actifs autres que goodwill : le niveau à retenir est le niveau le plus fin : actif seul ; ou UGT
au plus bas niveau

- Pour le goodwill : le niveau à retenir est le niveau le plus bas auquel le management suit le good-
will à des fins de gestion interne sans que celui-ci puisse être supérieur à celui des secteurs rete-
nus pour l’application de IAS 14.

• Etape 3 : détermination du contenu des UGT : il doit être cohérent avec les flux retenus dans le cadre de
la détermination de la valeur d’utilité

Etape 1 :
L’entreprise doit dans un premier temps déterminer le type d’actif devant être testé.

1.1.1. Actifs devant être testés uniquement en présence d’indication de perte de valeur

En présence d’un indice de perte de valeur, les actifs corporels et incorporels à durée de vie définie (donc
amortissables) doivent faire l’objet d’un test.
Les indices de perte de valeur devant être pris en considération doivent être recherchés à partir de :

• Sources d’information externes :

➟ Baisse de la valeur de marché d’un actif au delà du simple fait du passage du temps ou de son
utilisation normale,

➟ Modifications importantes, pouvant affecter négativement l’entité, de la technologie, des mar-


chés, des données économiques ou du contexte légal dans lequel l’entité opère ou dans le
marché auquel l’actif est dévolu,

➟ Augmentation des taux d’intérêts ou de tout autre taux de rendement qui pourrait affecter le
taux d’actualisation utilisé dans la valeur d’usage,

➟ Valeur comptable de l’actif net de l’entité supérieure à sa capitalisation boursière.

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I A S 3 6 - D é p r é c i a t i o n d ’ a c t i f s
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Détermination
1 des Unités Génératrices de Trésorerie

• Sources d’information internes :

➟ Preuves de l’obsolescence ou du mauvais état d’un actif,


➟ Changements importants déjà survenus ou attendus à court terme qui ont un effet négatif sur
l’actif (ralentissement de l’activité, des plans de restructuration ou de fermeture de l’activité,…),
➟ Indications données par le système d’information interne que le rendement de l’actif est, ou va
être, plus faible que prévu.

En présence d’indications de perte, l’actif concerné doit être testé selon la méthodologie applicable aux
actifs non amortissables.

1.1.2. Actifs devant être testés de manière systématique : incorporels à durée de vie
indéfinie donc non amortissables et goodwill

a) Incorporels à durée de vie indéfinie :


marques1, certains droits au bail, certains brevets…

Ces actifs doivent être étudiés au moins annuellement de façon systématique et à une date fixe2.
Par ailleurs, à chaque arrêté de comptes, une revue des indicateurs de dépréciation éventuelle des goodwills
et actifs incorporels à durée de vie indéterminée doit être effectuée. Le test annuel systématique n’exonère
pas l’entité de réaliser un test en date d’arrêté des comptes, notamment s’il y a un indice de perte de valeur
à cette date.
La valeur d’utilité ne doit pas être systématiquement calculée. En effet, soit :

➤ Il existe une juste valeur (au sens ici de valeur de marché) : l’actif doit être testé séparément et le
test à effectuer consiste à comparer juste valeur et valeur comptable
La notion de juste valeur, utilisée ici au sens de valeur de marché, pour un incorporel est définie
par la Norme : la meilleure référence d’une juste valeur est le prix qui ressort d’une offre ferme de
vente ; ce qui n’intervient que très rarement.
En l’absence d’offre ferme, on doit se référer aux prix publics sur un marché actif : il n’existe que
très rarement des marchés actifs pour des immobilisations incorporelles (quelques rares cas iden-
tifiés concernent les licences de taxis et les droits d’émission).
En l’absence de marché actif, on doit se référer, selon la Norme, aux résultats des transactions
récentes sur des actifs similaires dans le même secteur d’activité : ceci peut être appliqué par
exemple aux titres de presse, à certaines marques, aux droits au bail …

Deux cas :
• La valeur nette comptable est inférieure à la juste valeur ainsi déterminée, nette des coûts de
cession, le test est terminé et aucune dépréciation ne doit être constatée
• La valeur nette comptable est supérieure à la juste valeur, alors la valeur d’utilité doit être
déterminée (cf. chapitre 3)
La détermination de la valeur d’utilité doit se faire pour chaque actif sur la base des entrées de tré-
sorerie externes (ou majoritairement externes) réelles ou potentielles générées par l’actif lui-même.
En l’absence d’entrées de trésorerie indépendantes, l’actif devra être rattaché à une UGT ou à un
regroupement d’UGT.

1
De même que pour les brevets dans des cas bien particuliers (cas de reconduction possible de la protection sans coût disproportionné), les marques
peuvent avoir une durée de vie indéfinie et finie. Aussi, le caractère indéfini n’est pas systématique.
2
Ce calcul peut ne pas être obligatoire dans certaines situations, à condition de respecter les critères définis aux paragraphes 24 et 99 de IAS 36.

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Cette évaluation n’a de sens que s’il est probable que la valeur d’utilité sera supérieure à la juste
valeur diminuée du coût de la vente, permettant ainsi de réduire d’autant la perte de valeur à comp-
tabiliser. En effet, selon le § 21 de la Norme, s’il n’existe aucune raison de penser que la valeur d’uti-
lité d’un actif excède d’une façon significative sa juste valeur diminuée du coût de la vente, cette der-
nière peut être utilisée comme sa valeur recouvrable.

➤ S’il n’existe aucune référence de juste valeur, alors la valeur d’utilité devra être systématiquement
déterminée.

b) Goodwill
Par définition (§ 81), le goodwill ne génère jamais d’entrées de trésorerie indépendantes.
Lors de l’acquisition d’une activité, l’écart d’acquisition (goodwill), qui est nécessairement un mon-
tant résiduel (montant non affecté du coût d’acquisition après son affectation à tous les actifs et pas-
sifs acquis aux termes d’IFRS 3 : il s’agit ici en effet du « goodwill » et non pas des écarts d’évalua-
tion qui sont, eux, rattachés aux actifs et aux passifs), doit être alloué aux UGT ou aux regroupe-
ments d’UGT dont on s’attend, à la date d’acquisition, à ce qu’ils bénéficient des synergies du
regroupement (§ 80).

Le niveau auquel il est possible d’allouer une part de l’écart d’acquisition peut englober plusieurs
UGT d’importance moindre auxquelles il n’a pas été possible d’allouer une part de l’écart d’acquisi-
tion sur une base non arbitraire. Ce niveau correspond au niveau le plus bas auquel le goodwill est
suivi dans le système d’information interne pour déterminer le retour sur investissement.

Attention, le niveau auquel est alloué l’écart d’acquisition doit être de taille égale ou inférieure
aux secteurs primaires ou secondaires retenus pour l’information sectorielle tels que définis
dans IAS 14 (§ IAS 36.80).

Etape 2 :
Détermination du niveau auquel les actifs doivent être testés

La plupart des actifs ne pouvant être testés de manière indépendante, notamment les goodwills, il convient
de déterminer le niveau auquel les tests seront pratiqués.
La mise en œuvre de ces tests impliquera qu’un découpage, via une segmentation la plus fine possible de
l’entité (notion d’UGT), soit établi. Pour les besoins d’allocation du goodwill, les UGT pourront être regrou-
pées en groupes d’UGT.
Les dispositions de la Norme fournissent un cadre de départ :

➤ La définition de l’« UGT » : c’est le plus petit groupe d’actifs qui génère des entrées de trésorerie
largement indépendantes des entrées de trésorerie venant d’autres actifs ou groupe d’actifs.

➤ Les précisions fournies par IAS 36 :

• L’identification de l’UGT à laquelle sera rattaché un actif implique une part de jugement (§ 68)
• Une entité considère différents facteurs. L’identification des entrées de trésorerie indépendantes
(§ 69), et donc les unités les générant s’opère à partir de facteurs tels que ceux énoncés ci-après.

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Détermination
1 des Unités Génératrices de Trésorerie

➟ Il s’agit d’entrées de trésorerie externes à l’entreprise (ou majoritairement externes)


➟ Même si de fait les éléments produits sont utilisés en tout ou partie en interne, s’il existe un
marché actif pour les éléments produits (§ 70 et 71), l’actif ou groupe d’actifs produisant ces
éléments constituera une UGT. Au contraire, une interdépendance économique « intra-UGT »
pourra conduire à regrouper les UGT

➟ Le découpage appliqué par la direction pour suivre, contrôler, piloter (« monitor ») les acti-
vités de l’entité est un élément à prendre en considération :
- par ligne de produits, secteur d’activités, implantation, etc.
- par région, par magasin

➟ De même doit être pris en considération le niveau auquel les décisions d’acquisition/cession
sont prises (découpage stratégique)

Exemples cités dans le guide d’application (Illustrative Examples) de la Norme


(exemple 1 – cas A, B, C, D, E) :

- Boutiques ou points de vente appartenant à une chaîne : présomption que chaque boutique constitue une
UGT si elle bénéficie d’une clientèle propre, largement indépendante de celle des autres boutiques de la
chaîne
- Usine de production : présomption que l’usine constitue une UGT si les produits fabriqués peuvent être
vendus sur un marché actif
- Titres de presse : chaque titre de presse constitue une UGT s’il génère des recettes et des revenus publici-
taires identifiables, et si les décisions d’abandon/cession sont prises par titre
- Immeuble, siège social partiellement loué : si l’immeuble n’est pas détenu à des fins d’investissement,
mais est utilisé principalement en support de l’activité, l’immeuble ne constitue pas une UGT en soi mais,
doit être rattaché à une UGT plus large

➤ S’il s’agit de tester un goodwill :

• Allocation du goodwill sur des UGT ou groupes d’UGT susceptibles de bénéficier des synergies du
regroupement d’entreprises (§ 80)

• Regroupement d’UGT jusqu’au niveau le plus bas auquel le goodwill est suivi à des fins de ges-
tion interne et ne pouvant être supérieur au niveau retenu pour l’information sectorielle IAS 14
(§ IAS 36.80) tant de premier que de second niveau

• S’il n’a pas été possible d’allouer une partie du goodwill à une UGT qui bénéficie pourtant de ses
effets et que l’on doit tester cette UGT, soit parce qu’elle contient un actif devant être systémati-
quement testé (incorporel à durée de vie indéfinie ne pouvant être testé isolément par exemple)
soit parce qu’il existe un indicateur que cette UGT a pu perdre de la valeur, alors :

➟ L’UGT est testée hors goodwill : on compare la valeur nette comptable de l’UGT hors good-
will avec sa valeur recouvrable : si une dépréciation apparaît, celle-ci doit être constatée
(§ 77, 88 et 89)

➟ L’UGT est ensuite regroupée avec d’autres UGT jusqu’au niveau où le goodwill peut en tout
ou partie être raisonnablement alloué (niveau auquel il est suivi à des fins de système d’in-
formation interne) : on compare alors la valeur nette comptable de ce regroupement d’UGT
y compris part du goodwill allouée, avec la valeur recouvrable de ce regroupement d’UGT :
si une dépréciation apparaît, celle-ci doit être constatée dans les conditions rappelées au
chapitre Allocation et reprise de la perte de valeur du présent Guide méthodologique
12
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➟ Si, lors du test de dépréciation d’une UGT à laquelle un goodwill a été affecté, un indice de
la dépréciation d’un actif au sein de l’unité contenant le goodwill apparaît (par exemple, la
constatation d’une perte significative lors de la réalisation du test de dépréciation à un
niveau supérieur peut indiquer qu’un actif pris isolément s’est déprécié), l’entité reconsidè-
re son analyse des facteurs de dépréciation au niveau des actifs pris isolément et le cas
échéant, procède à un test de dépréciation de cet actif ; l’éventuelle perte de valeur relative
à cet actif est alors comptabilisée avant réalisation du test de niveau supérieur. De même,
il peut y avoir un indice d’une dépréciation d’une UGT au sein d’un groupe d’unités conte-
nant le goodwill. Dans de tels cas, l’entité reconsidère son analyse des facteurs de dépré-
ciation identifiés pour cette UGT et le cas échéant, teste tout d’abord la dépréciation de cette
UGT et comptabilise l’éventuelle perte de valeur relative à cette unité avant de tester la
dépréciation du groupe d’unités auquel le goodwill est affecté (§ 97 et 98).

➟ Attention : si l'UGT (ou groupe d'UGT) auquel on alloue le goodwill n'est pas détenue à 100%
par le groupe, le goodwill doit être ajusté extra comptablement, pour refléter la part des mino-
ritaires dans le goodwill. C'est la valeur nette comptable de l'UGT augmentée de la part des
minoritaires dans le goodwill qui sera comparée à la valeur recouvrable de l'UGT. La perte de
valeur éventuelle ne sera constatée qu'à hauteur de la part attribuable au groupe.

➤ S’il existe des actifs de support (siège, centre de recherche, service informatique, etc.) et s’il s’agit
de les tester :

• Les actifs de support doivent être affectés aux UGT auxquelles ils contribuent de façon raison-
nable et cohérente

• Il n’est pas toujours possible d’affecter un actif de support ou une partie d’actif de support de
façon raisonnable et cohérente aux UGT. Dans ce cas :

➟ Les UGT auxquelles il n’est pas possible de rattacher une partie des actifs de support sont
testées (s’il existe un indice ou si elles contiennent des actifs incorporels à durée de vie
indéfinie ou du goodwill) hors actifs de support ( §77, 100, 101, 102) : si une dépréciation
apparaît, elle doit être constatée

➟ L’UGT est regroupée avec d’autres UGT jusqu’au niveau où les actifs de support peuvent en
tout ou partie être raisonnablement alloués : on compare alors la valeur nette comptable de
ce regroupement d’UGT y compris part des actifs de support allouée, avec la valeur recou-
vrable de ce regroupements d’UGT : si une dépréciation apparaît, celle-ci doit être constatée
dans les conditions rappelées au chapitre 2 Allocation et reprise de la perte de valeur du pré-
sent Guide méthodologique

En synthèse :
De façon implicite, la Norme hiérarchise les tests devant être effectués :

• En premier lieu, il convient d’étudier les actifs devant être testés (incorporels à durée de vie indéfi-
nie, autres actifs pour lesquels il existe une indication de dépréciation) générant des entrées de tré-
sorerie de façon indépendante : toute dépréciation apparaissant sur ces actifs testés isolément doit
être constatée
Par exemple : on pourra tester la valeur d’un équipement appartenant à un magasin, qui pour-
rait avoir perdu de la valeur parce qu’il n’est plus utilisé, et pour lequel on a reçu une offre d’achat
ferme que l’on s’apprête à accepter : si l’offre de rachat est à un prix inférieur à la valeur nette
comptable de l’actif, une dépréciation doit être constatée

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Détermination
1 des Unités Génératrices de Trésorerie

• L’analyse est poursuivie par l’étude des actifs devant être testés ne générant pas d’entrées de tré-
sorerie de façon indépendante mais pouvant être rattachés à une UGT au niveau le plus fin
Par exemple : on pourra tester la valeur d’une licence de marque exclusivement utilisée par le
magasin précédemment cité qui ne ferait pas l’objet d’une estimation de juste valeur fiable. On
comparera la valeur nette comptable du magasin, y compris licence de marque, avec la valeur
recouvrable, ici la valeur d’utilité, du magasin. L’équipement non utilisé étant par définition hors
exploitation, sa valeur sera exclue de la valeur comptable de l’UGT ; elle est testée par ailleurs
sur la base de prix de cession attendu de l’équipement.

• L’analyse est finalisée par l’étude de tous les autres actifs devant être testés mais n’ayant pu être
rattachés de façon raisonnable et cohérente aux UGT au niveau le plus fin

➟ Il s’agit essentiellement du goodwill et le cas échéant des actifs de support


➟ On procède à un regroupement d’UGT jusqu’au niveau où ces actifs peuvent être alloués
de manière raisonnable et cohérente

➟ Pour le goodwill, ce niveau est le plus bas auquel il est suivi par le management dans son
système d’information interne, et au plus haut constitué d’un secteur d’activité de premier
ou de second niveau.

Etape 3 :
Détermination du contenu des UGT

Il convient de déterminer le contenu de l’UGT ou du groupe d’UGT :

• L’UGT inclut tous les actifs qui génèrent ou sont utilisés pour générer les flux d’entrée de tréso-
rerie (§ 77)

• L’UGT ne doit pas tenir compte des dettes sauf si ces dettes auraient à être assumées par un
acquéreur éventuel en cas de cession de l’UGT (§ 78)

• Le contenu de l’UGT doit permettre une parfaite homogénéité des périmètres : « valeur nette
comptable de l’UGT » et « flux prévisionnels de l’UGT » (§ 77-79). Ainsi des actifs hors exploitation ne
doivent pas être retenus dans le contenu de l’UGT.

• L’UGT doit tenir compte de tous les éléments pris en considération dans le calcul de la valeur
recouvrable. Ainsi si les flux de trésorerie identifiés pour déterminer la valeur d’utilité contien-
nent la variation du BFR, la valeur nette comptable des éléments correspondants au bilan
(Stocks, Créances et dettes fournisseurs) devra être rattachée à l’UGT (§ 79), si elle n’est pas
soustraite du résultat actualisé des flux de trésorerie futurs utilisés (§ 43)

• Les actifs de support doivent être alloués aux différentes UGT auxquelles ils contribuent (§ 102) :

➟ Au plus petit niveau, il peut être difficile d’allouer les actifs de support aux UGT sur une
base raisonnable, cohérente et permanente

➟ Le test est effectué au plus petit niveau hors goodwill et actifs de support
➟ Les UGT sont regroupées jusqu’au niveau où l’on peut affecter sur une base raisonnable,
cohérente et permanente une partie de la valeur comptable de l’actif de support

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• Le goodwill doit être alloué (cf. étape 2) :
➟ En fonction des synergies attendues lors de l’acquisition (§ 80)
➟ Au niveau qui reflète la manière dont le management gère ses activités (§ 82)
➟ S’il existe des intérêts minoritaires dans l’UGT à laquelle le goodwill a été alloué (§ 91 à 94),
la valeur nette comptable de l’UGT doit être ajustée pour intégrer la quote-part des mino-
ritaires dans le goodwill avant d’être comparée à la valeur recouvrable de l’UGT : en effet
le goodwill comptabilisé ne correspond qu’à la quote-part acquise, alors que la valeur
recouvrable représente la totalité de la valeur de l’unité. En revanche, le calcul de la dépré-
ciation du goodwill doit distinguer la part relative aux intérêts de l’entité-mère et celle
relative aux intérêts minoritaires, seule la première (quote-part de l’entité-mère) étant
comptabilisée

➟ En cas de cession affectant le contenu d’une UGT, une part du goodwill y afférent doit éga-
lement être sortie proportionnellement aux valeurs relatives des actifs sortis par rapport à
celle des actifs conservés (sauf preuve de l’existence d’une méthode plus pertinente) (§ 86)

➟ En cas de modification de l’organisation de l’entreprise, le goodwill doit être réalloué pro-


portionnellement aux valeurs relatives des actifs réalloués (sauf preuve de l’existence d’une
méthode plus pertinente) (§ 87).

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Détermination
1 des Unités Génératrices de Trésorerie

1.2 Quelques points clés du processus de construction du réseau d’UGT

IAS 36 a pour objectif de s’assurer que la valeur comptable d’actifs ou de groupes d’actifs n’est pas sur-
évaluée, y compris actifs de support et goodwill afférents aux actifs.
La Norme, pour tester la valeur des actifs, requiert l’utilisation de critères probants et exige une analyse
précise des flux : externes, internes, réels ou potentiels, qui peuvent être raisonnablement rattachés aux
actifs ou groupes d’actifs.
La Norme fait appel au jugement et à la connaissance de l’entreprise et précise les critères à prendre en
compte pour définir le nombre et la structure des UGT et les évaluer de façon cohérente, raisonnable, perma-
nente et documentée :

• Critère déterminant du « marché actif pour le produit » (§ 70) pour des produits issus du ou des
actifs testés,

• Critère de cohérence de l’UGT (§ 75) avec le regroupement des actifs et passifs liés, du BFR, du
goodwill et possibilité d’y rattacher des prévisions fiables et un taux de risque spécifique,

• Critère d’« indépendance des entrées de trésorerie » générés par les UGT (§ 69) qui doivent tenir
compte du niveau auquel le management gère ses activités et du niveau retenu pour le suivi du
retour sur investissement (§ 82), en particulier lorsqu’un goodwill est attaché à l’UGT,

• Critère de cohérence du découpage des UGT avec la stratégie (finalité de détention des actifs et
des goodwills, définition des secteurs) et l’organisation du système de prévisions budgétaires, du
contrôle de gestion et du système comptable.

Tous les éléments faisant appel au jugement devront être soigneusement documentés.

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1.3 Documentation et information
Principes

➟ La Norme faisant appel au jugement, ceci nécessite que soient retenues des hypothèses raison-
nables pertinentes, permanentes de découpage des UGT, d’estimations d’activité, de cohérence
des paramètres opérationnels (budget/prévision) et actuariels (taux actualisation, croissance,
inflation, risque)

➟ La mise en œuvre de cette Norme exige une documentation précise en matière d’éléments pro-
bants, de fiabilité, de permanence, etc.

Exemples de documentation et information

➟ Inventaire détaillé du parc d’actifs et rattachement aux UGT


➟ Suivi comptable des mouvements d’actifs dans les UGT ; contrôle de cohérence entre « bilan
comptable » et « ΣUGT »

➟ Retraitement des cessions internes inter-UGT ou ventes intra-groupe pour respecter l’homogé-
néité valeur comptable de l’UGT et valeur d’utilité

➟ Système d’information et de gestion des immobilisations multicritères : code de rattachement


des actifs aux UGT, tableau d’amortissement différencié par composant (IAS 16), plusieurs plans
d’amortissement pour un même groupe d’actifs, suivi des durées de vie, pondération des durées
de vie, valeurs résiduelles, batterie d’indicateurs par type d’actifs, etc.

➟ Prévisions de flux de trésorerie par UGT : valeur de marché, valeur d’utilité, processus de valorisation
➟ Procédure de collecte et de stockage des informations

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1 des Unités Génératrices de Trésorerie

1.4 Exemples de problématique liée à l’identification des UGT

Cas N°1 - Détermination des UGT (IAS 36 § 68)

Hypothèses

4 flottes de bus pour 4 itinéraires différents


Contrat municipal ➩ Service minimum obligatoire
sur chaque ligne
Actifs et recettes identifiés pour chaque ligne

Ligne de Ligne de Ligne de


Ligne de bus
bus bus bus
N°1
N°2 N°3 N°4

Valeur nette comptable des actifs 200 300 230 500

Valeur recouvrable des actifs 250 330 110 610

Ecart + 50 + 30 - 120 + 110

Synthèse

Actifs identifiés séparément et recettes propres ➩ 4 UGT ??

MAIS

Aucun contrôle (la société n'a pas la possibilité d'arrêter la ligne déficitaire ou de réorganiser les
lignes)
Les entrées de trésorerie des lignes 1, 2 et 4 sont dépendantes du fonctionnement de 3, que 3 soit
rentable ou non.

DONC

Le plus petit groupe d'actifs dont l'utilisation continue génère des entrées de trésorerie qui sont lar-
gement indépendantes des entrées de trésorerie générées par d'autres actifs ou groupes d'actifs ➩
l'ensemble des lignes de bus.

UNE SEULE UGT

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Cas N°2 - Détermination des UGT (IAS 36 § 70 et 71)

Hypothèses

Usine
A Extraction produit brut

Vente au groupe et à des tiers

Usine
B 1ère transformation

Vente exclusive B à C
(pas de marché actif pour produit B)
Usine
C
2ème transformation
Quelles sont les UGT ?
et commercialisation

Synthèse

A peut vendre ses produits sur un marché extérieur et en conséquence, il existe un marché actif pour ses
produits.

B, a contrario, n’a pas de marché actif pour sa production. Ainsi, les entrées de trésorerie de B dépendent
exclusivement de la demande pour les produits de C. En conséquence, B ne peut être considérée comme
pouvant générer des entrées de trésorerie qui sont largement indépendantes de celles de C.

DONC

A est identifiée comme une unité génératrice de trésorerie séparée.


B et C, regroupées, sont identifiées comme une seule unité génératrice de trésorerie.

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Détermination
1 des Unités Génératrices de Trésorerie

Cas N°3 - Détermination des UGT (IAS 36 § 69)

Hypothèses

Sté
A

Sté Sté
B C

La société A fabrique les produits, qui sont distribués par B et C selon leur nature ou leur destination.

La société B vend les produits à la GMS, aux compagnies aériennes et aux hôtels/restaurants

La société C vend les produits aux particuliers au travers d'un réseau de boutiques, de grands magasins, et
d'un réseau de magasins 2nd choix, fins de série.

La direction propose la répartition des UGT suivante :

• UGT n°1 : production (société A). Elle vend également ses produits en direct à l’extérieur du
groupe (existence d’un marché actif)

• UGT n°2 : commercialisation (sociétés B et C)

Synthèse

La répartition proposée n'est pas correcte au sens des IAS puisque :

• Il existe un marché actif pour les produits de chacun des canaux de distribution des sociétés B et C
• Les canaux de distribution ne sont pas dépendants les uns des autres
• Chaque canal de distribution a son propre responsable "pilote"
• Les risques et les rentabilités sont différents
DONC

Les UGT à retenir sont plutôt :

• Production (puisqu'elle est autonome et vend en direct à des tiers)

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Cas N°3 - Détermination des UGT (IAS 36 § 69) - suite
Eclatement de la société B en 2 UGT :

• GMS
• Compagnies aériennes et hôtels et restaurants (même pilote, secteurs proches)
Eclatement de la société C en 2 UGT :

• boutiques et "corners" grands magasins (même pilote, secteurs proches)


• magasins 2nd choix et fins série ("magasins d'usine")

REMARQUES

Les boutiques, magasins, … génèrent des entrées de trésorerie indépendantes (un client de la boutique 1
à Caen n'a que très peu de chances d'acheter dans la boutique 2).
En conséquence, ne faudrait-il pas créer une UGT par boutique, par magasin,… ?
Oui, dans le cas où des actifs génèrent des entrées de trésorerie indépendamment d’autres actifs, ils doi-
vent être affectés à une unité génératrice de trésorerie (UGT).

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Détermination
1 des Unités Génératrices de Trésorerie

Cas N° 4 - Périmètre UGT / secteur d’activité IAS 14 [(IAS 36 § 69-80) (b)]

Hypothèses

• Usine Paris
• Indépendante
UGT
A ➩ • Un directeur de site
• Reporting propre
• Marché actif potentiel pour produit A

• Usine Caen
• Indépendante
UGT
B ➩ • Un directeur de site
• Reporting propre
• Marché actif potentiel pour produit B

Synthèse

Au sens des IAS (§ 69 et § 70), A et B sont bien deux UGT distinctes eu égard à leurs caractéristiques décrites
ci-avant : marchés actifs potentiels pour A et B, même si les productions de A et B sont majoritairement ven-
dues en interne. En outre, les produits A et les produits B sont similaires et peuvent être commercialisés sur
un même marché.
En termes de secteurs, il semble que ces deux UGT doivent être regroupées en un seul secteur d'activité au
sens de l'IAS 14 car ces deux usines ont des risques sectoriels et des rentabilités identiques.

Rappel : une UGT à laquelle un goodwill est affecté est au maximum de la taille d'un secteur [IAS 36 §80 (b)]

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Cas N° 5 - Compensation de pertes de valeur

Hypothèses

Mag. Mag. Mag.


A B C

Valeur actifs bilan (a) 120 250 310

Valeur recouvrable (b) 200 260 270


Valeur utilité 150 200 270
Juste valeur nette des
coûts de vente 200 260 100

Ecart ((b) - (a)) + 80 + 10 - 40 +50

Synthèse

Peut-on compenser la perte de valeur du magasin C avec les "plus values" latentes de A et B ?

Si les magasins constituent des UGT indépendantes ➩ non compensation


Si les magasins ne constituent pas des UGT indépendantes, ils forment donc une seule UGT et les flux de
trésorerie seront appréciés (déterminés) seulement à ce niveau.

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24
2 Allocation
et reprise de la perte
de valeur

Guide de lecture de

IAS 36
Dépréciation d’actifs

25
Allocation et
2 reprise de la perte de valeur

2.1 Définition fournie par IAS 36


Perte de valeur : montant pour lequel la valeur nette comptable d’un actif ou d’une unité génératrice de
trésorerie excède sa valeur recouvrable.

La perte de valeur doit être comptabilisée en résultat ou, le cas échéant, en diminution de l’écart de réévalua-
tion pour ce qui concerne les actifs réévalués.

2.2 Comptabilisation et évaluation des pertes de valeur concernant les


actifs pris individuellement (autres que le goodwill)
Rappelons tout d’abord que si l’actif isolé a une juste valeur (nette des frais de vente) et que cette valeur
est supérieure à sa valeur nette comptable, aucune perte de valeur n’est à comptabiliser.

Si l’actif n’a pas de juste valeur nette des frais de vente ou si cette valeur est inférieure à sa valeur nette
comptable, et si celle-ci ne peut être considérée comme proche de sa valeur d’utilité, la valeur d’utilité doit
être déterminée. Trois cas de figure peuvent alors se produire :

➟ La valeur d’utilité de l’actif isolé est déterminable et est supérieure à la valeur nette comptable :
aucune perte de valeur ne doit être constatée

➟ La valeur d’utilité de l’actif isolé est déterminable et est inférieure à la valeur nette comptable :
une perte de valeur doit être constatée

➟ La valeur d’utilité de l’actif isolé n’est pas déterminable (il ne génère pas d’entrées de trésorerie
indépendantes) : la valeur d’utilité de l’UGT à laquelle appartient l’actif doit être déterminée (cf. para-
graphe 2.3 ci-après).

Les paragraphes 59 à 64 de la Norme traitent du mode de comptabilisation des pertes de valeur sur les
actifs isolés :

➟ Toute perte de valeur doit être immédiatement comptabilisée en résultat, sauf si l'actif a fait l’ob-
jet d’une réévaluation (par exemple s’il s’agit d’une immobilisation corporelle comptabilisée selon
le modèle de la réévaluation décrit dans IAS 16)

➟ Toute perte de valeur sur un actif réévalué doit être traitée comme une réévaluation négative :
directement en déduction de l’écart de réévaluation correspondant à cet actif dans la mesure où
la perte de valeur n'excède pas le montant de l’écart de réévaluation relatif à cet actif
La nouvelle base comptable peut générer une différence temporelle, entraînant un ajustement des actifs ou
passifs d'impôt différé liés.
Si le montant estimé de la perte de valeur est supérieur à la valeur comptable de l'actif concerné, un passif n’est
comptabilisé que si une autre Norme (i.e. IAS 37 sur les passifs) l'impose (les pertes futures ne peuvent pas par
exemple faire l’objet de provision).
La dotation aux amortissements de l’actif est ajustée pour les exercices futurs, sur la base de la valeur nette
comptable révisée de l'actif, diminuée de sa valeur résiduelle (s'il y a lieu).

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2.3 Comptabilisation et évaluation des pertes de valeur concernant les
unités génératrices de trésorerie et le goodwill
Les paragraphes 104 à 107 de la Norme explicitent le mode de comptabilisation d’une perte de valeur
déterminée sur une unité génératrice de trésorerie ou sur un groupe d’UGT.

La perte de valeur constatée sur une UGT ou un groupe d’UGT doit être répartie, et venir en réduction de
la valeur nette comptable des actifs de l’unité (ou du groupe d’unités) dans l'ordre suivant :

➟ Tout d’abord, réduction de la valeur nette comptable de tout goodwill affecté à l’unité généra-
trice de trésorerie ou au groupe d’unités (si l’unité n’est pas détenue à 100% par l’entreprise, la
valeur de l’UGT aura été préalablement augmentée de la part des minoritaires dans le goodwill
et la perte de valeur est répartie entre part minoritaire et part groupe, seule la dernière étant
comptabilisée en diminution du goodwill) ; et

➟ Ensuite, réduction de la valeur des autres actifs de l'unité (du groupe d’unités) au prorata de
la valeur nette comptable de chaque actif dans l'unité (le groupe d’unités) sans que celle-ci
puisse descendre au dessous de la juste valeur nette des frais de vente ou de la valeur d’utilité
d’un actif pris individuellement.
Ces réductions de valeurs nettes comptables doivent être traitées comme des pertes de valeur d’actifs iso-
lés et comptabilisées comme telles.

Si la valeur d’utilité d’un actif pris isolément n’a pas pu être déterminée et que l’actif a dû être testé au
sein d’une UGT (cf. paragraphe 2.2 ci-dessus) : il ne sera pas déprécié si l'unité génératrice de trésorerie
correspondante ne s’est pas dépréciée3. Ce principe s'applique même si la juste valeur de l’actif diminuée
du coût de sa vente est inférieure à sa valeur nette comptable. Si l'UGT correspondante s’est dépréciée, alors
l’actif isolé sera déprécié pour être ramené à la valeur la plus élevée entre sa juste valeur diminuée du coût
de la vente et celle résultant des procédures d'affectation décrites ci-dessus.

Il doit être précisé que lors de la répartition d’une perte de valeur sur les actifs de l’unité (ou groupe d’uni-
tés), autres que le goodwill, la valeur nette comptable d'un actif (ou d’une unité de niveau plus petit) ne doit
pas être réduite en dessous du plus élevé de :

➟ (a) Sa juste valeur diminuée du coût de la vente (si on peut la déterminer) ;


➟ (b) Sa valeur d'utilité (si on peut la déterminer) ; et
➟ (c) Zéro.
Si le cas se présente, le montant de la perte de valeur qui aurait théoriquement dû être affecté à l'actif, doit être
réparti au prorata entre les autres actifs de l'unité (du groupe d’unités), dans les mêmes limites.
Après l’application des procédures d’allocation ci-dessus définies, les montants éventuellement non répartis
ne peuvent être comptabilisés au passif que si cela est imposé par une autre Norme (i.e. IAS 37 sur les pas-
sifs). Les pertes d’exploitation ne pouvant être provisionnées, il peut subsister dans certains cas une perte non
comptabilisée.

3
La question s’est posée de savoir si, dans le cadre du test à un niveau regroupé d’UGT, il était possible de réallouer une partie de la perte de valeur déterminée à ce
niveau, aux actifs déjà testés à un niveau d’unité plus petite. Après réflexion, la réponse a été positive : en effet, le paragraphe 107 b) de la Norme qui dispose : « aucune
perte de valeur n’est comptabilisée pour l’actif si l’UGT correspondante ne s’est pas dépréciée » doit être lu dans le contexte du paragraphe 104 : « La perte de valeur doit être
répartie en réduction de la valeur comptable (…) des autres actifs de l’unité (du groupe d’unités) au prorata de la valeur comptable de chaque actif dans l’unité (groupe d’unités) ».
Ainsi dans un groupe d’UGT, la notion d’UGT plus petite disparaît, l’UGT concernée correspond au groupe d’unités. Ceci est confirmé dans l’exemple 8 figurant en annexe
à la Norme (repris dans les « Exemples pratiques », paragraphe 2.5 ci-après) : dans le cadre du test au niveau regroupé (niveau de M), le niveau d’unité plus petite dispa-
raît, au cas particulier, l’immeuble qui était alloué aux différentes UGT dans les tests précédents, apparaît au niveau de M, comme un actif en tant que tel, annihilant la
notion d’unité plus petite. Toutefois, certains ne partagent pas cet avis et estiment plutôt que l’on ne peut déprécier davantage les actifs constituant une UGT de plus petit
niveau, si cette dernière a déjà fait l’objet de tests de dépréciation et si sa valeur est déjà sa valeur recouvrable (cf. section 4, point 2) du présent Guide).

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Allocation et
2 reprise de la perte de valeur

Rappel
La constatation d’une perte d’un montant significatif lors de la réalisation des tests de dépréciation au niveau
supérieur, soit au niveau du regroupement des UGT auquel le goodwill a été affecté, peut indiquer qu’une UGT
(ou des UGT) prise isolément s’est dépréciée, même si l’entité n’avait pas détecté d’indices de pertes de valeur
lors des étapes précédentes. Dans de tels cas, l’entité reconsidère son analyse des facteurs de dépréciation
au niveau des UGT prises individuellement et le cas échéant, teste la dépréciation de celle(s) qui est (sont)
susceptible(s) de s’être dépréciée(s) et comptabilise l’éventuelle perte de valeur avant de tester la déprécia-
tion du groupe d’unités auquel le goodwill est affecté (§ IAS 36.97 et 36.98).

2.4 Dispositions concernant la reprise d’une perte de valeur


Les paragraphes 110 à 125 de la Norme traitent des éventuelles reprises de dépréciation :

➟ Aucune reprise de dépréciation n’est autorisée sur le goodwill. Les pertes de valeur compta-
bilisées sur le goodwill sont définitives

➟ Concernant les autres actifs, la nouvelle valeur recouvrable de l’actif déprécié doit être détermi-
née s’il existe un indice montrant qu’une perte de valeur antérieurement comptabilisée est
susceptible de ne plus exister ou d’avoir diminué
Les indices devant être considérés dans ce cadre, sont les mêmes que ceux devant être pris en compte
pour déterminer s’il existe une perte de valeur :

• Sources d’information externes :

➟ (a) Augmentation de la valeur de marché de l'actif


➟ (b) Changements importants favorables dans l’environnement technologique, économique, juridi-
que ou de marché

➟ (c) Diminution des taux d'intérêt du marché ou autres taux de rendement du marché suscepti-
bles de diminuer le taux d'actualisation utilisé dans le calcul de la valeur d'utilité de l'actif

• Sources d’information internes :

➟ (d) Changements favorables dans le degré ou le mode d'utilisation de l’actif (incluant les coûts
encourus pendant la période pour améliorer ou accroître la performance de l’actif ou pour
restructurer l’activité à laquelle appartient l’actif)

➟ (e) Indications provenant du système d’information interne montrant que la performance écono-
mique de l'actif est ou sera meilleure que celle attendue

L’existence de ces indices peut conduire à reprendre tout ou partie d’une perte de valeur (et/ou à modifier le
plan d’amortissement de l’actif par modification de la valeur résiduelle ou de la durée d’amortissement)
même si aucune reprise de perte de valeur n’est comptabilisée.

En cas de modification dans les dernières estimations utilisées pour déterminer la valeur recouvrable de
l'actif, celle-ci doit être déterminée à nouveau sur la base des nouvelles hypothèses et la valeur nette comp-
table de l'actif doit être augmentée à hauteur de la nouvelle valeur recouvrable, dans la limite de la valeur
nette comptable initiale (nette des amortissement qui auraient été pratiqués si aucune perte de valeur
n'avait été comptabilisée pour cet actif au cours d'exercices antérieurs).

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Attention cependant : la Norme précise qu’une perte de valeur ne peut être reprise que si l’on constate une
véritable augmentation du potentiel de services. Une perte de valeur ne doit pas être reprise du simple fait
du passage du temps : par exemple si la valeur d’utilité de l'actif devient supérieure à sa valeur nette comp-
table, simplement parce que la valeur actualisée des entrées de trésorerie futures augmente au fur et à
mesure que celles-ci se rapprochent, la perte de valeur ne devra pas être reprise.

Une reprise de perte de valeur d’un actif autre qu’un goodwill doit être immédiatement comptabilisée au
compte de résultat, sauf si l'actif est comptabilisé à son montant réévalué selon une autre Norme (par
exemple, selon le modèle de la réévaluation dans IAS 16). Toute reprise d'une perte de valeur d'un actif
réévalué doit être traitée comme une réévaluation positive (sauf comptabilisation d’un produit si la perte
de valeur antérieure a été comptabilisée en charges) selon cette autre Norme, et dans ce cas la limite de la
valeur comptable nette des amortissements ne s’applique pas. L’actif est réévalué à hauteur de la totalité de
la juste valeur.

Après la comptabilisation d'une reprise de perte de valeur, la dotation aux amortissements de l’actif doit
être ajustée pour les exercices futurs, sur la base de la valeur nette comptable révisée de l’actif, diminuée
de sa valeur résiduelle (s’il y a lieu).

Concernant les UGT :


La reprise d'une perte de valeur d'une unité génératrice de trésorerie doit être affectée aux actifs de l’unité,
à l’exception du goodwill, au prorata des valeurs nettes comptables de ces actifs. Ces augmentations de
valeurs nettes comptables doivent être traitées comme des reprises de pertes de valeur d'actifs isolés et
comptabilisées comme telles.
Lors de la répartition d'une reprise de perte de valeur d'une unité génératrice de trésorerie, la valeur nette
comptable d'un actif ne doit pas être augmentée au-delà du plus faible :

➟ (a) de sa valeur recouvrable (si on peut la déterminer) ; et


➟ (b) de la valeur nette comptable qui aurait été déterminée (nette des amortissements) si aucune
perte de valeur n'avait été comptabilisée pour l'actif au cours d'exercices antérieurs.
Le montant de la reprise de la perte de valeur qui, par ailleurs, aurait été affecté à l'actif, doit être réparti au
prorata entre les autres actifs de l'unité et dans les mêmes limites, à l’exception du goodwill.

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Allocation et
2 reprise de la perte de valeur

2.5 Exemples pratiques


2.5.1 Allocation des actifs de support (Exemple 8 – IAS 36 – IE69 à IE79)

Données de base

IE69. L’entité M a 3 UGT : A, B et C. La valeur nette comptable de ces unités ne comprend pas le goodwill.
Il y a des changements défavorables dans l’environnement technologique dans lequel opère M. En consé-
quence, M met en œuvre des tests de dépréciation sur chacune de ses UGT.

Fin 200X, la valeur nette comptable de :


➟ A = 100
➟ B = 150
➟ C = 200

IE70. Les activités sont dirigées par un siège principal dont la valeur comptable est de 200, ventilée comme suit :
➟ siège social = 150
➟ centre de recherche = 50

La valeur nette comptable des UGT est considérée comme une base raisonnable pour allouer à chacune des
UGT la partie du siège leur revenant. La valeur nette comptable du centre de recherche ne peut pas être
allouée sur une base raisonnable à chacune des UGT.

IE71. La durée de vie d’utilité de chacune des UGT est la suivante :


➟ A = 10 ans
➟ B = 20 ans
➟ C = 20 ans
Le siège social est amorti sur une base linéaire.

IE72. La valeur recouvrable de chaque UGT est fondée sur leur valeur d’utilité respective. Cette valeur d’uti-
lité est calculée en utilisant un taux d’actualisation avant impôt de 15 %.

Identification des actifs de support

IE73. Selon le § IAS 36.102, M identifie en premier lieu tous les actifs de support qui concernent chacune
des UGT examinées. Les actifs de support sont le siège social et le centre de recherche.

IE74. M décide ensuite du traitement pour chacun de ces actifs de support :

➟ a) La valeur nette comptable du siège peut être allouée sur une base cohérente et raisonnable
aux UGT examinées ; et
➟ b) La valeur nette comptable du centre de recherche ne peut être allouée sur une base cohé-
rente et raisonnable aux UGT examinées.

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Allocation des actifs de support

IE75. La valeur nette comptable de l’immeuble du siège est allouée à chaque UGT. Une répartition fon-
dée sur le poids relatif est utilisée en raison de la durée de vie d’utilité restant de l’UGT A qui est de 10
ans, alors que celles concernant les UGT B et C sont de 20 ans.

Tableau 1. Calcul de l’allocation pondérée de la valeur nette comptable du siège

Fin 200X A B C Total


Valeur nette
100 150 200 450
comptable

Durée de vie 10 ans 20 ans 20 ans

Pondération 1 2 2

Valeur nette comptable


100 300 400 800
après pondération

Prorata 12% 38% 50% 100%

Allocation du siège 19 56 75 150

% du siège dans
19/119=16% 56/206=27% 75/275=27%
l’ensemble

Valeur comptable
119 206 275 600
après allocation du siège

Détermination de la valeur recouvrable et calcul des pertes de valeur

IE76. Le paragraphe 102 d’IAS 36 impose en premier que la valeur recouvrable de chaque UGT soit com-
parée avec sa valeur nette comptable, incluant la portion de la valeur nette comptable du siège qui lui est
allouée, et que toute perte de valeur soit comptabilisée. Le paragraphe 102 d’IAS 36 impose ensuite que la
valeur recouvrable de M dans son ensemble (i.e. le plus petit groupe d’UGT qui inclut le centre de recherche)
soit comparée avec sa valeur nette comptable, incluant à la fois le siège et le centre de recherche.
La juste valeur ne pouvant être déterminée, la valeur recouvrable est donc égale à la valeur d’utilité.

Tableau 2. Calcul de A, B, C et la valeur d’utilité de M à la fin de 200X.

Fin 200X A B C M

Valeur d’utilité 199 164 271 720*

* Il est présumé que le centre de recherche génère des flux additionnels de trésorerie pour l’entité dans son
ensemble. En conséquence, la somme des valeurs d’utilité de chaque UGT est moindre que la valeur d’utilité
de l’activité dans son ensemble. Les flux de trésorerie additionnels ne sont pas attribuables au siège.
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Allocation et
2 reprise de la perte de valeur

Tableau 3. Test de dépréciation de A, B et C

Fin 200X A B C
Valeur nette comptable
après allocation du siège 119 206 275
(tableau 1)

Valeur d’utilité
199 164 271
(tableau 2)

Perte de valeur 0 (42) (4)

IE77. L’étape suivante est d’allouer les pertes de valeur entre les actifs des UGT et le siège social.

Tableau 4. Allocation des pertes de valeur des UGT B et C

UGT B C

Au siège (27%)=(12) (27%)=(1)

Aux autres actifs (30) (3)

Perte de valeur (42) (4)

IE78. Puisque le centre de recherche ne peut pas être alloué sur une base cohérente et raisonnable aux UGT
A, B et C, M compare la valeur nette comptable du plus petit groupe d’UGT, auquel la valeur nette comptable
du centre de recherche peut être allouée (i.e. M pris dans son ensemble), à sa valeur recouvrable.

Tableau 5. Test de dépréciation du plus petit groupe d’UGT auquel la valeur nette comptable du centre de
recherche peut être allouée (i.e. M dans son ensemble)

Fin 200X A B C Siège Centre de recherche M

Valeur nette comptable 100 150 200 150 50 650

Perte provenant des 1ers


- (30) (3) (13) - (46)
tests

Valeur comptable après


100 120 197 137 50 604
1ère étape

Valeur recouvrable
720
- tableau 2

Perte de valeur pour l’UGT


0
la plus large

IE79. En conséquence, il n’y a pas de pertes de valeur additionnelles suite à la réalisation du test de
dépréciation de M pris dans son ensemble.

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2.5.2 Groupe de grande distribution et actifs incorporels
i Les exemples présentés dans ce Guide sont à titre illustratif. Ils sont construits à partir d’hypothèses de travail qui,
dans d’autres situations, pourraient conduire à des conclusions différentes.

Données de base

Si l’on considère un groupe de grande distribution X constitué :

➟ D’un secteur (au sens IAS 14) « Grands Magasins »,


➟ D’un secteur « Distribution sélective »,
➟ D’une plate-forme logistique,
➟ D’un siège social.
Le secteur « Grands Magasins » comporte trois magasins distincts, opérant sous deux marques différentes
BM et LS, la seconde ayant été acquise lors d’un regroupement d’entreprises. Les murs du magasin BM
appartiennent au groupe, ainsi que ceux de LS1 tandis que les murs de LS2 sont loués.
Le secteur « Distribution sélective » opère sous la marque A, marque qui a été acquise lors d’un regroupe-
ment d’entreprises. Ce secteur comporte un magasin A détenu en propre, les autres magasins étant sous
contrat de franchise. L’ensemble de ces activités (magasin A et réseau de franchisés) a été développé avant
l’acquisition par X.
La plate-forme logistique permet de servir à la fois les secteurs « Grands Magasins » et « Distribution sélective »
(que les magasins soient détenus en propre ou non). Elle n’a aucune activité en dehors du groupe. Elle n’a pas
été acquise dans le cadre d’un regroupement d’entreprises.
A l’issue de l’affectation des coûts d’acquisition aux actifs et passifs acquis, des écarts d’acquisition résiduels
ont été identifiés :

➟ à hauteur de 100 pour LS,


➟ à hauteur de 50 pour A.

Schématiquement :

Entité X

Secteur Secteur
« Grands « Distribution
Magasins » sélective »

Magasin Magasin Magasin Réseau


Magasin A
BM LS1 LS2 franchisés A

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Allocation et
2 reprise de la perte de valeur

Détermination des UGT et des actifs de support

Les UGT étant les plus petites entités générant des entrées de trésorerie de façon indépendante, vont
pouvoir être identifiées comme des UGT :

➟ Chacun des magasins BM, LS1, LS2 et A


➟ Le réseau de magasins sous franchise A, la marque A fédérant une clientèle fidélisée qui achète
sur référence et catalogue et qui n’est pas attachée à un magasin en particulier.
La plate-forme logistique ne générant pas d’entrées de trésorerie de façon indépendante des autres actifs ou
groupe d’actifs et sa valeur comptable ne pouvant être attribuée en totalité à une seule UGT, est analysée au
même titre que le siège social comme un actif de support.

Soit (UGT sur fond bleu) :

Entité X

Secteur Secteur
« Grands « Distribution
Magasins » sélective »

Magasin Magasin Magasin Réseau


Magasin A
BM LS1 LS2 franchisés A

Détermination des actifs incorporels

Au-delà des écarts d’acquisition sur LS et A, les actifs incorporels suivants peuvent être identifiés :

➟ Marque BM (développée en interne, elle n’est pas valorisée dans les comptes consolidés),
➟ Marque LS (elle figure pour 80 parmi les actifs incorporels du groupe suite à l’acquisition de LS),
➟ Marque A (elle figure pour 70 parmi les actifs incorporels du groupe suite à l’acquisition de A),
➟ Droit au bail sur le magasin LS2 (à hauteur de 25 - identifié lors de l’acquisition),
➟ Droit représentatif des contrats de franchise pour le réseau A (soit un montant de 100).

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Ainsi, on a les actifs incorporels et les actifs de support suivants :

Entité X

Siège social Plate-forme


logistique

Secteur Goodwill LS Secteur


« Grands « Distribution
Magasins » sélective »
Marque LS
Goodwill A Marque A
Marque BM Droit au Droit de
bail LS2 franchise A

Magasin Magasin Magasin Réseau


Magasin A
BM LS1 LS2 franchisés A

A quel niveau doit-on tester les actifs selon la Norme IAS 36 ?

• Les actifs incorporels


La marque BM est affectée à l’UGT constituée du magasin BM (du fait de l’existence d’un seul magasin pour
cette marque).
La marque LS concerne les magasins LS1 et LS2. A défaut d’une clé de répartition rationnelle, cohérente et per-
manente, il faut regrouper ces deux UGT pour tester la marque (regroupement UGT n°1).
Le droit au bail de LS2 est affecté à l’UGT constituée du magasin LS2.

Le droit de franchise A est affecté à l’UGT constituée par le réseau de franchisés A.


La marque A ne peut être affectée à une seule UGT puisqu’elle est utilisée à la fois par le magasin A et par
les franchisés. Par ailleurs, il semble difficile de la répartir de façon rationnelle, cohérente et permanente
entre les deux UGT du secteur « Distribution sélective ». Il est donc nécessaire, afin de la tester, de l’affecter
au regroupement de ces deux UGT (ce qui, ici, correspond au secteur – cf. « Regroupement d’UGT n°3 » sur
schéma ci-après).

• Les écarts d’acquisition


L’écart d’acquisition de LS doit être positionné sur le regroupement d’UGT n°1 (LS) pour être testé avec les
actifs des deux UGT LS1 et LS2, ainsi qu’avec la marque et le droit au bail.

L’écart d’acquisition de A ne peut être affecté plus finement qu’au secteur « Distribution sélective » car il porte
à la fois sur l’activité propre et sur celle sous franchise.

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Allocation et
2 reprise de la perte de valeur

• Les actifs de support


L’activité de la plate-forme logistique peut être affectée de façon rationnelle, raisonnable et permanente en
fonction par exemple de volumes livrés ou de chiffre d’affaires interne réalisé (si les prix de transfert internes
sont cohérents d’un secteur à l’autre et sont utilisés par le système). Suivant la qualité des systèmes d’infor-
mation, cette affectation pourra être faite au niveau de chaque UGT (magasins), au niveau des secteurs voire
à un niveau intermédiaire.
Dans notre exemple, considérons que le système d’information est peu évolué et qu’en conséquence, chaque
secteur d’activité se voit affecter une quote-part d’actifs en provenance de la plate-forme logistique (d’où
l’identification d’un regroupement d’UGT n°2 correspondant au secteur GM).

Le siège social doit également faire l’objet d’une répartition entre UGT ou regroupements d’UGT. Compte
tenu de l’hypothèse ci-dessus sur les systèmes d’information, cette affectation de quote-part d’actifs du
siège social sera réalisée au niveau des secteurs d’activités.

En résumé, l’exemple ci-dessus conduit aux regroupements d’UGT suivants :

Entité X

Siège social Plate-forme


logistique

Secteur Goodwill LS Secteur


« Grands « Distribution
Magasins » sélective »
Marque LS
Marque BM
Goodwill A Marque A

Droit au Droit de
bail LS2 franchise A

Magasin Magasin Magasin Réseau


Magasin A
BM LS1 LS2 franchisés A
Regroupement d’UGT n°1
Regroupement d’UGT n°3

Regroupement d’UGT n°2

Détermination du montant des dépréciations sur actifs

La valeur des différents UGT ou regroupements d’UGT doit être comparée avec la valeur recouvrable de cha-
cun de ceux-ci. Cette valeur recouvrable est égale au maximum entre la juste valeur nette des coûts de ces-
sion et la valeur d’utilité déterminée à partir des flux de trésorerie futurs actualisés.

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Si l’on synthétise les éléments fournis ci-dessus, et si l’on ajoute quelques hypothèses sur la valeur des
actifs corporels des magasins (pour une valeur totale fixée à 1 200), on a en VNC:

Entité X

Siège social Plate-forme


60 logistique
120

Secteur Goodwill LS Secteur


« Grands 100 « Distribution
Magasins » sélective »
Marque LS
80 Goodwill A Marque A
50 70
Marque BM Droit Droit de
0 aubail LS2 franchise A
25 100
Magasin Magasin Magasin Réseau
Magasin A
BM LS1 LS2 franchisés A
50
700 200 250 0

Tableau N°1 « Détermination de la valeur nette comptable des


UGT et des regroupements d’UGT »
Segment Grands Magasins “GM” Segment distribution Sélective“DS”
Valeurs au bilan (VNC) UGT Mag UGT Mag UGT Mag UGT
Rgpt 1 Rgpt 2 Mag A Rgpt 3
LS1 LS2 BM Franch.A

Goodwill BM N/A
LS 100 100 100
A 50 50
Marque BM N/A
LS 80 80 80
A 70 70
Droit au bail LS2 25 25 25 25
Franchisés A N/A

Droit de franchise A 100 100 100


Actifs corporels des magasins 1 200 200 250 450 700 1 150 50 50
VNC avant affectation des actifs 1 625 200 275 655 700 1 355 50 100 270
de support

Plate-forme logistique 120 40 80


VNC après première affectation 1 745 200 275 655 700 1 395 50 100 350
Siège social 60 40 20
VNC après seconde affectation 1 805 200 275 655 700 1 435 50 100 370

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Allocation et
2 reprise de la perte de valeur

Segment Grands Magasins “GM” Segment distribution Sélective“DS”


Valeurs au bilan (VNC) UGT Mag UGT Mag UGT Mag UGT
Rgpt 1 Rgpt 2 Mag A Rgpt 3
LS1 LS2 BM Franch.A

Valeur recouvrable
Max 330 250 560 810 1 370 105 195 300

Valeur d’utilité ∑ DCF 190 250 440 790 1 230 105 195 300
Juste valeur nette 330 230 560 810 1 370 90 195 285
des coûts de cession

Ecart 0 (25) (95) 0 (65) 0 0 (70)

VNC après seconde affection 200 275 655 700 1 435 50 100 370

Dépréciation comptabilisée/niveau n-1 0 0 (25) 0 (95) 0 0


VNC corrigée des dépréciations enregistrées 200 275 630 700 1 340 50 100 370
Valeur recouvrable 330 250 560 810 1 370 105 195 300
Dépréciation comptabilisée 0 (25) (70) 0 0 0 0 (70)

Comme le goodwill et la marque LS doivent être testés et qu’ils n’ont pu être affectés sur une base raisonna-
ble et cohérente à chacune des UGT LS1 et LS2, le test est effectué au niveau du regroupement de ces UGT.
La valeur nette comptable de ce regroupement (655) étant supérieure à sa valeur recouvrable (560), une
dépréciation s’impose. Si la dépréciation est significative, l’entité doit revoir son analyse des facteurs de
dépréciation au niveau des UGT prises individuellement et le cas échéant, tester la valeur des unités généra-
trices de trésorerie composant le regroupement et comptabiliser l’éventuelle perte de valeur relative à ces
unités avant de tester la valeur du groupe d’unités auquel le goodwill est affecté (IAS 36.98). Cette manière de
procéder permet d’éviter que l’imputation de la perte de valeur globale en priorité sur le goodwill (selon § 104)
n’aboutisse à imputer à ce dernier des pertes de valeur qui concerneraient d’autres actifs.

L’estimation de la valeur d’utilité par calcul des flux de trésorerie actualisés, en sus du calcul de la juste valeur
nette des coûts de cession, des UGT LS1 et LS2 est pertinente, notamment pour LS2, afin de réduire la perte
de valeur à comptabiliser pour cette UGT, le cas échéant.
Le même raisonnement s’applique pour les autres regroupements.

On relèvera que la valeur recouvrable du magasin LS2 ne permet pas de justifier la VNC des actifs affectés.
Par conséquent une dépréciation de 25 doit être comptabilisée sur cette UGT (dans la mesure où cette UGT
ne porte aucun goodwill, le paragraphe 104 (b) s’applique et la perte de valeur doit être affectée aux différents
actifs de cette UGT selon le poids respectif de leurs VNC. Ici, 9% de la perte sera imputée sur le « droit au bail »
et 91% sur les actifs corporels).

Une dépréciation s’avère également nécessaire sur le regroupement n°1. Dans ce cas, la valeur de l’écart étant
inférieure à la valeur du goodwill sur LS, la dépréciation de 70 (soit 95 moins la dépréciation de 25 déjà compta-
bilisée chez LS2) sera intégralement affectée à ce goodwill (dépréciation définitive) selon le § IAS 36.104 (a).

Concernant le secteur DS, l’écart est supérieur à la VNC du goodwill, par conséquent celui-ci doit être inté-
gralement et définitivement ramené à zéro par une dépréciation. Le solde de dépréciation de 20 devra être
réparti entre les autres actifs du regroupement n°3 en fonction du poids relatif de chacun de ceux-ci.

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Conclusion
L’identification des UGT au niveau le plus fin se justifie par la nécessité de tester la valeur d’actifs qui sont liés à
un actif ou groupe d’actifs précis. Elle n’est pas limitée uniquement au traitement des écarts d’acquisition.

Dans l’exemple ci-dessus, il apparaît clairement que l’identification d’une UGT au niveau du magasin LS2 per-
met de tester à ce niveau le droit au bail. S’il en avait été autrement, avec par exemple une UGT identifiée uni-
quement au niveau du regroupement n°1, le test de valeur de ce droit au bail aurait été réalisé en prenant en
compte des flux de trésorerie de LS1 alors que ceux-ci sont sans relation avec le magasin LS2. De plus, cela
aurait conduit à une dépréciation (définitive) du goodwill à hauteur de 95 et non de 70.

Néanmoins, le regroupement d’actifs ou d’UGT est parfois nécessaire pour tester des éléments utilisés par dif-
férentes activités. L’affectation d’une quote-part d’actifs de support aux trois regroupements d’UGT en est un
exemple. Cependant, cette logique pourrait aisément aboutir à des traitements manquant de cohérence. Ainsi,
si l’écart d’acquisition de LS (100) était affecté au niveau du secteur GM et non uniquement au regroupement
n°1, le test de valeur comparerait la valeur nette comptable à des flux issus à la fois de l’activité BM développée
en interne et de l’activité LS acquise. C’est pourquoi la norme IAS 36 impose certains « garde-fous » en exigeant
que l’affectation soit réalisée « au plus fin ».

On notera enfin que cette approche ne conduit pas à une consolidation arithmétique des éléments constitutifs
des regroupements d’UGT, ainsi que le démontre le tableau précédent. Le montant des actifs affectés à un
regroupement d’UGT n’est pas égal à la somme des actifs affectés à chaque niveau d’UGT regroupées, précisé-
ment parce que certains actifs ne peuvent être affectés qu’aux ensembles d’UGT et non aux UGT prises indivi-
duellement.

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Allocation et
2 reprise de la perte de valeur

2.5.3 Tests de dépréciation en présence du goodwill (cas DFCG – N. Rueff)


i Les exemples présentés dans ce Guide sont à titre illustratif. Ils sont construits à partir d’hypothèses de travail qui,
dans d’autres situations, pourraient conduire à des conclusions différentes.

Données de base

La société LAMBDA regroupe trois magasins : chacun constitue une UGT. Le bilan de la société comprend :

➟ Des éléments incorporels (des éléments ayant une durée de vie définie affectés à chaque magasin
et du goodwill),
➟ Des éléments corporels (murs du magasin 1, d’une part, et actifs de support, d’autre part. Les
actifs de support sont de deux types : des bureaux affectables aux UGT et d’autres non affectables),
➟ Une provision pour retraite,
➟ De l’encaisse, des stocks, des créances clients et des dettes fournisseurs (BFR)
➟ Des passifs d’impôts
➟ Un emprunt
➟ Un capital social.
Les murs du magasin 1 ont antérieurement fait l’objet d’une réévaluation.
Le goodwill ne peut être affecté aux UGT sur une base raisonnable ; il est donc rattaché à l’entreprise dans son
ensemble.
Les éléments de BFR, les passifs d’impôts, la provision pour retraite et l’emprunt sont exclus des UGT (IAS
36.43 et IAS 36.50) – voir Note BFR ci-après.
Les actifs de support comprennent des bureaux, pour un montant de 400, qui peuvent être affectés sur une base
raisonnable aux UGT (IAS 36, § 102). Les autres actifs de support totalisant 600 ne peuvent être affectés aux UGT
sur une base raisonnable, cohérente et permanente ; ils sont donc rattachés à l’entreprise dans son ensemble.

Bilan au 31/12/20X4 (avant déroulement des tests de dépréciation)


Mag. 1 Mag. 2 Mag. 3 Bureaux à Non Non pris TOTAL
affecter affectable en compte
Goodwill 500 500
Immeuble siège 400 600 1 000
Murs magasin 800 800
Incorporels 100 400 350 850
Amortissables
Stocks - - - 500 500
Clients - - - 500 500
Encaisse - - - 200 200
Total 900 400 350 400 1 100 1 200 4 350
Fournisseurs - - - - 150 - 150
Provision retraite - - - - 350 - 350
(IDR)
Impôts -50 - 50
Emprunt - 450 - 450
Total - - - -1 000 - 1 000
Valeur nette cptable 900 400 350 400 1 100 200 3 350
Ecart de réévaluation - 350 - 350
Capital et BNR - 3 000 - 3 000
40
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La durée de vie restante des différentes UGT est respectivement de 15 ans pour le magasin 1 et de 10 ans
pour les magasins 2 et 3.

L’immeuble dans lequel est installé le magasin 1 a antérieurement fait l’objet d’une réévaluation. Sa valeur
nette comptable est régulièrement comparée à sa juste valeur (IAS 16, § 31).

Les seuls actifs dont la juste valeur peut être déterminée isolément sont les murs du magasin 1. La méthode
retenue pour évaluer cet actif est le modèle de la réévaluation prévu par IAS 16. Le rapprochement entre sa
valeur nette comptable et sa juste valeur est effectué à chaque date de clôture.

Au 31/12/20X4 Murs 1
Valeur réévaluée (avant test de clôture) 800

D’importants changements au sein de la concurrence sont survenus au cours de l’exercice qui sont plutôt défa-
vorables à l’entité. Le contrôle de gestion, considérant que cette nouvelle concurrence réduira le chiffre d’af-
faires et en conséquence qu’elle pourrait être source de perte de valeur pour certains actifs de l’entité, a pro-
cédé au calcul de la valeur d’utilité des magasins, d’une part, et de l’entité dans son ensemble, d’autre part.

Magasin 1 Magasin 2 Magasin 3 LAMBDA


Valeur d’utilité 1 100 350 400 2 100

Mise en œuvre de la procédure des tests de dépréciation à la clôture 20X4

• Première étape : calcul de la dépréciation des actifs isolés


En présence d’un indice de perte de valeur, les actifs amortissables dont la valeur recouvrable peut être calcu-
lée isolément sont dépréciés si leur valeur recouvrable est inférieure à leur valeur nette comptable (IAS 36 § 59).
Une perte de valeur doit être immédiatement comptabilisée en résultat, sauf si l’actif est comptabilisé pour son
montant réévalué selon une autre Norme (IAS 36 § 60).
(Attention : c’est parce que l’actif est comptabilisé selon IAS 16 à sa juste valeur qu’on comptabilise la perte
de valeur. En effet, si cet actif était comptabilisé selon la méthode du coût amorti, il aurait dû être rattaché à
une UGT (parce qu’au cas particulier il ne génère pas d’entrées de trésorerie indépendantes) selon IAS 36 § 67
et aucune perte de valeur n’aurait été comptabilisée, l’UGT ne s’étant pas dépréciée (IAS 36 § 107)). Pour les
murs du magasin qui sont comptabilisés pour leur montant réévalué selon IAS 16, toute perte de valeur doit
être comptabilisée en réduction de l’écart de réévaluation correspondant à cet actif dans la mesure où cette
perte de valeur n’excède pas le montant de l’écart de réévaluation relatif à cet actif (IAS 36 § 61).

La juste valeur des murs du magasin 1 étant de 600 au 31/12/20X4 alors que le montant réévalué figurant dans
les comptes est de 800, une dépréciation pour un montant de 200 est imputée sur l’écart de réévaluation.

41
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Allocation et
2 reprise de la perte de valeur

Tableau 1
Bilan au 31/12/20X4 (déroulement des tests de dépréciation – stade 1)
Mag. 1 Mag. 2 Mag. 3 Bureaux à Non Non pris TOTAL
affecter affectable en compte
Goodwill 500 500
Immeuble siège 400 600 1 000
Murs magasin (JV) 600 600
Incorporels 100 400 350 850
Amortissables
Stocks - - - 500 500
Clients - - - 500 500
Encaisse - - - 200 200
Total 700 400 350 400 1 100 1 200 4 150
Fournisseurs - - - - 150 - 150
Provision retraite - - - - 350 - 350
(IDR)
Impôts -50 - 50
Emprunt - 450 - 450
Total - - - - 1 000 - 1 000
Valeur nette cptable 700 400 350 400 1 100 200 3 150
Ecart de réévaluation - 150 - 150
Capital et BNR - 3 000 - 3 000

• Deuxième étape : calcul de la dépréciation éventuelle des UGT


Les actifs de support (bureaux) sont alloués aux UGT sur la base de leur poids respectif (valeur nette compta-
ble pondérée par la durée d’utilité restante des UGT, cf. IAS 36, § IE 75, cette méthode étant la plus pertinente
dans le contexte). Pour des raisons de cohérence, la valeur nette comptable des UGT servant à l’allocation s’en-
tend sans prise en compte du BFR et des passifs (IAS 36.43 et IAS 36.75).

Tableau 2

Magasin 1 Magasin 2 Magasin 3 TOTAL

Valeur nette comptable 700 400 350 1 450


Durée d’utilité restante de l’UGT 15 10 10
Valeur * durée 10 500 4 000 3 500 18 000
Poids dans répartition 58 % 22 % 20 % 100.00 %
Montant alloué 232 88 80 400
Poids actifs de support dans UGT 25 % 18 % 19 %

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Tableau 3
Bilan au 31/12/20X4 (déroulement des tests de dépréciation – stade 2)
Mag. 1 Mag. 2 Mag. 3 Bureaux à Non Non pris TOTAL
affecter affectable en compte
Goodwill 500 500
Immeuble siège 232 88 80 600 1 000
Murs magasin (JV) 600 600
Incorporels 100 400 350 850
Amortissables
Stocks - - - 500 500
Clients - - - 500 500
Encaisse - - - 200 200
Total 932 488 430 1 100 1 200 4 150
Fournisseurs - - - - 150 - 150
Provision retraite - - - - 350 - 350
(IDR)
Impôts -50 - 50
Emprunt - 450 - 450
Total - - - - 1 000 - 1 000
Valeur nette cptable 932 488 430 1 100 200 3 150
Ecart de réévaluation - 150 - 150
Capital et BNR - 3 000 - 3 000

Tableau 4
Comparaison de la valeur nette comptable et de la valeur d’utilité

Magasin 1 Magasin 2 Magasin 3 TOTAL

VN comptable 932 488 430


Valeur d’utilité 1 100 350 400
Dépréciation 0 - 138 - 30 - 168

Le montant de la dépréciation de chaque UGT est ensuite réparti entre les actifs des UGT incluant les actifs
de support affectés, au prorata de la valeur nette comptable de chaque actif dans l’unité (cf. tableau 3).

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Allocation et
2 reprise de la perte de valeur

Note BFR : La valeur des actifs immobilisés qui sont les seuls visés par les tests de la norme est obtenue
simplement en retranchant de la valeur d’utilité obtenue pour l’UGT considérée le montant du BFR à la date
de l’évaluation. La répartition de la perte de valeur est ainsi effectuée sur les seuls actifs durables sans tenir
compte des éléments du BFR (les stocks étant évalués au moindre du coût et de leur valeur nette de réali-
sation selon le norme IAS 2 ; les créances clients étant évaluées, et au besoin dépréciées, conformément à
IAS 39). Ces actifs relevant de normes spécifiques contenant les dispositions pour leur comptabilisation et
évaluation sont de facto exclus du champ d’application de IAS 36 (IAS 36.2, IAS 36.3 et IAS 36.5). Ne font éga-
lement pas partie de la valeur nette comptable et de la valeur d’utilité, les passifs qui ont déjà été compta-
bilisés (IAS 36.43 et IAS 36.76). Cependant, tel que précisé au § 79 de la Norme, pour des raisons pratiques,
la valeur recouvrable d'une unité génératrice de trésorerie peut parfois être déterminée après la prise en
compte d’actifs qui ne font pas partie de l'unité génératrice de trésorerie (par exemple, les créances ou
autres actifs financiers) ou des passifs qui ont été comptabilisés (par exemple, les fournisseurs, les obliga-
tions au titre des retraites ou autres provisions). Dans de tels cas, la valeur nette comptable de l'unité géné-
ratrice de trésorerie est majorée de la valeur nette comptable de ces actifs et diminuée de la valeur nette
comptable de ces passifs.
Nous supposons que la durée d’utilité restante des actifs durables est identique à l’intérieur des UGT 2 et 3
(hypothèse 10 ans).

Tableau 5
Part de la dépréciation à imputer aux actifs des UGT et aux actifs de support

Magasin 1 Magasin 2 Magasin 3 TOTAL

Total dépréciation - 138 - 30 - 168


VNC bureaux affectée 232 88 80 400
Allocation bureaux 0 - 25 -6 - 31
(voir prorata tableau 2)
VNC Bureaux/dépréciés 232 63 74 369
Solde dépréciation/ 0 - 113 - 24 - 137
Autres actifs UGT
VNC Incorporels amortissables 100 400 350 850
VNC des incorporels/dépréciés 100 287 326 713

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Tableau 6
Bilan au 31/12/20X4 (déroulement des tests de dépréciation – stade 3)
Magasin Magasin Magasin Non Non pris TOTAL
1 2 3 affectable en compte
Goodwill 500 500
Immeuble siège 232 63 74 600 969
Murs magasin (JV) 600 600
Incorporels 100 287 326 713
amortissables
Stocks - - - 500 500
Clients - - - 500 500
Encaisse 200 200
Total 932 350 400 1 100 1 200 3 982
Fournisseurs - - - - 150 - 150
Provision retraite (IDR) - - - - 350 - 350
Impôts - 50 - 50
Emprunt - 450 - 450
Total - - - - 1 000 - 1 000
Valeur nette cptable 932 350 400 1 100 200 2 982
Résultat 168
Ecart de réévaluation - 150 - 150
Capital et BNR - 3 000 - 3 000

• Troisième étape : calcul de la dépréciation éventuelle du groupe d’UGT avec goodwill


La valeur d’utilité du groupe d’UGT est de : 2 100 *
Sa VNC (hors BFR, emprunt et impôts) dépréciée est de : 2 782
D’où une dépréciation de : 682

Note * : La valeur globale est supérieure à la somme des valeurs des UGT individuelles pour deux raisons
essentielles :
➟ Le plan d’affaires global tient compte de synergie qui n’existe pas au plan des UGT individuelles ;
➟ Le niveau de risque au plan global est moins élevé qu’au niveau des UGT individuelles.
La dépréciation de 682 est imputée par priorité sur le goodwill (IAS 36, § 104(a)). Ainsi sa valeur nette comptable
de 500 est ramenée à 0.
Le solde, soit 182, est réparti sur les actifs du groupe d’UGT (IAS 36, §104 (b)), en veillant à ce que la valeur comp-
table d’un actif après dépréciation ne devienne pas inférieure à sa valeur recouvrable (le plus élevé de sa juste
valeur diminuée du coût de la vente (si on peut la déterminer) et de sa valeur d’utilité (si on peut la déterminer)) et
qu’elle ne devienne pas négative (IAS 36, § 105). Par conséquent, les murs du magasin 1 (montant réévalué) ne
doivent pas entrer dans la base de répartition de la dépréciation résiduelle. La répartition est faite en une seule
fois au niveau des actifs durables de l’entreprise.

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Allocation et
2 reprise de la perte de valeur

Tableau 7
Tableau représentant l’allocation de la perte à l’ensemble des actifs composant le groupe
d’UGT, autre que les murs évalués à leur juste valeur.

Incorporels 1 Incorporels 2 Incorporels 3 Immeuble TOTAL


siège

Valeur nette comptable 100 287 326 969 1 682


Durée d’utilité 10 10 10 20
Valeur * durée 1 000 2 870 3 260 19 380 26 510
Poids dans répartition 4% 11 % 12 % 73 % 100 %
Montant alloué 7 20 22 133* 182
*38% (369/969) de la perte de valeur de l’immeuble (133) est affectée aux 3 magasins et le solde 62% à la partie non affectée de l’immeuble.

Tableau 7 (suite)
Bilan au 31/12/20X4 (déroulement des tests de dépréciation – stade 4)
Mag. 1 Mag. 2 Mag. 3 Bureaux à Non Non pris TOTAL
affecter affectable en compte
Goodwill 0 0
Immeuble siège 318 518 836
Murs magasin (JV) 600 600
Incorporels 93 267 304 664
amortissables
Stocks - - - 500 500
Clients - - - 500 500
Encaisse - - - 200 200
Total 693 267 304 318 518 1 200 3 300
Fournisseurs - - - - 150 - 150
Provision retraite - - - - 350 - 350
(IDR)
Impôts -50 - 50
Emprunt - 450 - 450
Total - - - - 1 000 - 1 000
Valeur nette cptable 693 267 304 318 518 200 2 300
Résultat 850
Écart de réévaluation - 150 - 150
Capital et BNR - 3 000 - 3 000

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CAS DFCG (Synthèse)
Société LAMBDA
Allocation des pertes de valeur

Hypothèses
Entité LAMBDA

Goodwill 500

Siège 600
Durée : 20
CONSTRUCTION DES UGT

Bureaux 400
Durée : 20

Magasin 1 Magasin 2 Magasin 3


Murs 800
durée de vie : 15
Incorporels 100 Incorporels 400 Incorporels 350
Durée de vie : 10 Durée de vie : 10 Durée de vie : 10

Actifs - Passifs
Stocks - Client - Trésorerie 1 200
Fournisseurs - Provisions - Dettes fiscales - Dettes financières - 1 000

BFR Net 200


recouvrables

Murs : Juste
Valeurs

valeur (IAS 16) 600 NA NA


UGT : Valeur d’utilité 1 100 350 400
Entité : Valeur d’utilité 2 100
Questions :
Détermination et allocation des pertes de valeur
Allocations

➟ Dépréciation d'un actif isolé (§ 59 à 64)


➟ Dépréciation des UGT & allocations d'actifs support (IE75) - Traitement du BFR (§ 43-50-75)
➟ Allocation de la perte de valeur au niveau "Top" (§ 104 - 105 - 107)

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Allocation et
2 reprise de la perte de valeur
CAS DFCG (synthèse) (suite)
Société LAMBDA
Allocation des pertes de valeur
UGT Magasin Magasin Magasin Non affectable
Bureaux Total
Bilan 1 2 3 Siège Goodwill BFR

Goodwill 500 500


Immeuble Siège 400 600 1 000
Murs magasin 800 800
Incorporels amortissables 100 400 350 850
Bilan d’origine

Actifs R&D 1 200 1 200


∑ Actifs 900 400 350 400 600 500 1 200 4 350
∑ Passifs - 1 000 - 1 000
Capitaux propres : 3 350
▲E 350
K & BND 3 000
Recouvrable

JV murs 600
Valeur

VU Magasin 1 100 350 400


VU Entité 2 100
Act. Isolés

Murs Magasin 800 800


Étape
Dépr.
1ère

Dépréciation - 200 - 200


VNC 700 400 350 400
Durée de vie 15 10 10
VNC pondérée 10 500 4 000 3 500 18 000
% (58%) (22%) (20%) (100%)
Étape Test UGT

All. Bureaux 232 88 80 - 400


% Bur dans UGT 0,25 0,18 0,19
VNC après All 932 488 430 0
Écart VU 168 - 138 - 30
ème

Allocation bureaux - 25 -6
2

Allocation incorporels NA - 113 - 24


VNC après test : 100 400 350 400 1 250
0 - 113 - 24 - 31 - 168

Siège, Goodwill, BFR 600 500 200 1 300


Dépréciation GW - 500 - 500
Test Entité “TOP”

VNC 100 287 326 369 600


Durée de vie 10 10 10 20 20
VNC pondérée 1 000 2 870 3 260 7 380 12 000 26 510
% 4% 11% 12% 28% 45%
Alloc dépréciation “TOP” -7 - 20 - 22 - 51 -82 -182
VNC après dépréciation 93 267 304 318 518

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CAS DFCG (synthèse) (suite)
Société LAMBDA
Allocation des pertes de valeur
UGT Magasin Magasin Magasin Non affectable
Bureaux Total
Bilan 1 2 3 Siège Goodwill BFR

Goodwill 500
(dépréciation “TOP”) - 500 0
Immeuble 400 600
(dépréciation 2) - 31
(dépréciation “TOP”) - 51 - 82 836
Murs magasin (JV) 600
Bilan après tests dépréciation

Incorporels magasin 100 400 350


(dépréciation 2) - 113 - 24
(dépréciation “TOP”) -7 - 20 - 22 1 264

BRF net 200 200

Total 693 267 304 318 518 0 200 2 300

Capitaux propres 3 350


Dépréciation ▲ E - 200
Dépréciation UGT - 168
Dépréciation TOP - 682

K & BND 2 300

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50
3 Détermination de la valeur
d’utilité d’une Unité Génératrice
de Trésorerie UGT

Guide de lecture de

IAS 36
Dépréciation d’actifs

51
Détermination de la valeur d’utilité
3 d’une Unité Génératrice de Trésorerie (UGT)4
Ce que dit la norme IAS 365 La pratique des évaluateurs Conseils pratiques de mise en oeuvre

3.1 Méthodologie de calcul de la valeur d’utilité


3.1.1 Paragraphe 6 La définition de la valeur d’utilité
Définition La valeur d’utilité est la valeur actualisée recouvre la pratique d’évaluation d’un
des flux de trésorerie futurs susceptibles actif ou d’une activité par la méthode
de découler d’un actif durant la période des flux futurs actualisés (ci-après
pendant laquelle l’entité s’attend à uti- « méthode DCF » pour Discounted
liser cet actif. (i.e. durée d’utilité) Cash Flows)

3.1.2 Paragraphe 31 Etapes identiques pour la méthode


Etapes a) estimation des entrées et sorties de DCF.
trésorerie futures devant être générées
du calcul par une utilisation continue de l’actif et
par sa sortie in fine
b) application d’un taux d’actualisation
approprié

Paragraphes 30 et A1 La pratique des évaluateurs est plus Retenir la segmentation du risque uti-
Le calcul de la valeur d’utilité doit précise sur la définition du risque et lisée par les évaluateurs. Une telle
refléter : diffère sur l’impact du financement et segmentation du risque est parfaite-
3.1.3 de l’illiquidité. ment compatible avec la norme. En
Eléments a) une estimation des flux de trésorerie outre, lorsqu’elle est associée avec la
futurs que l’entité s’attend à obtenir de - Définition et segmentation du risque ;
à intégrer le risque total qui pèse sur les flux est
méthode usuelle des évaluateurs (cf.
l’actif infra, section 3.1.4), elle permet d’ob-
décomposé en deux éléments : (i) le
b) les anticipations de variations éven- tenir plus aisément la cohérence qui
risque spécifique (ou risque diversi-
tuelles du montant ou de l’échéancier doit impérativement exister entre les
fiable) non rémunéré par le marché car
de ces flux de trésorerie futurs flux de trésorerie pris en compte et le
susceptible d’être éliminé par la diver-
taux d’actualisation utilisé sous peine
c) la valeur temps de l’argent représen- sification, (ii) le risque systématique (ou
de compter le risque deux fois ou de
tée par le taux d’intérêt sans risque actuel risque non diversifiable) rémunéré par
sous-évaluer son impact.
du marché le marché. Une telle segmentation ne
recouvre pas précisément les éléments La prise en compte de l’impact de l’en-
d) le prix pour supporter l’incertitude (b) et (d) de la norme. dettement à travers l’utilisation du
inhérente de l’actif Wacc est l’une des questions laissées
- Impact du financement ; l’impact
e) et d’autres facteurs tels que l’illiqui- sans réponse tranchée par la rédac-
(positif) supposé de l’endettement sur
dité dont les participants du marché tien- tion actuelle de la norme (cf. infra, sec-
la valeur des actifs financés est inté-
draient compte dans la valorisation des tion 3.3.3).
gré via le calcul du coût moyen pon-
flux de trésorerie futurs. déré du capital (CMPC ou WACC pour Pour la prise en compte de l’illiquidité,
Weighted Average Cost of Capital). privilégier les décotes (plus transpa-
Selon les modalités de calcul usuelles, rentes) à la hausse du taux d’actuali-
le Wacc comprend le coût des capitaux sation (dont l’impact – négatif - n’est
propres et le coût de la dette après pas chiffré précisément).
impôts (ajustement à l’origine de la
dénomination « coût moyen pondéré
ajusté du capital » utilisée dans cer-
tains manuels de finance d’entreprise).
- Impact de l’illiquidité : généralement
intégré via une hausse du taux d’ac-
tualisation ou l’application d’une décote
sur le résultat de l’évaluation et non à
travers un abattement des flux.

4
Document préparé par Bruno Husson et Jean-Florent Rérolle dans le cadre du groupe de travail réuni sous l’égide de l’Académie des sciences et techniques comptables et financières
et intitulé « la détermination de la valeur recouvrable des actifs (IAS 36) ». Bruno Husson et Jean-Florent Rérolle sont membres fondateurs et administrateurs de la SFEV (Société
française des évaluateurs).
5
Le texte en italique correspond à une traduction littérale du paragraphe concerné de la norme.

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Ce que dit la norme IAS 36 La pratique des évaluateurs Conseils pratiques de mise en oeuvre

3.1.4 Paragraphes 32 et A2 La pratique des évaluateurs recouvre Retenir la méthode usuelle des éva-
Deux Les éléments (b), (d) et (e) susmen- peu ou prou les principes de l’appro- luateurs qui consiste à intégrer le
méthodes tionnés peuvent être intégrés dans le che « traditionnelle » décrite par la risque spécifique dans les flux (via la
calcul de la valeur d’utilité : norme, mais diffère dans la mise en construction de scénarios probabili-
possibles - soit par un ajustement du taux d’ac- œuvre notamment au niveau de la sés et le calcul de « flux espérés ») et
pour tualisation (approche « traditionnelle ») détermination du taux d’actualisation. le risque systématique dans le taux
déterminer - soit par un ajustement des flux de Bien plus, les deux approches décri- d’actualisation (en ajoutant au taux
les flux et trésorerie (approche par « les flux de tes dans la norme ne correspondent sans risque une prime de risque tirée
le taux trésorerie espérés ») pas véritablement aux deux méthodes du marché financier).
Quelle que soit l’approche utilisée pour susceptibles d’être mises en œuvre par
Dans ce cadre, la priorité des priori-
refléter les attentes concernant des varia- les évaluateurs et désignées ci-après
tés est sans doute de « challenger »
tions éventuelles du montant ou de « méthode usuelle » et « méthode
le business plan fourni par l’entreprise
l’échéancier de ces flux de trésorerie alternative des équivalents certains ».
à propos de l’UGT concernée afin d’exa-
futurs (i.e. élément b susmentionné),
La méthode usuelle des évaluateurs miner dans quelle mesure les flux de
le résultat doit refléter la valeur actuali-
consiste effectivement à actualiser des trésorerie extériorisés recouvrent bien
sée attendue des flux de trésorerie futurs,
flux de trésorerie à un taux d’actuali- la notion de « flux espérés ». Une telle
c’est-à-dire la moyenne pondérée de tous
sation ajusté pour le risque. Cepen- analyse sera d’autant plus nécessaire
les résultats possibles.
dant, l’ajustement du taux d’actuali- que l’entreprise aura fourni un jeu de
sation n’est destiné à intégrer que la prévisions unique et non plusieurs scé-
Paragraphe A4 seule partie du risque qui ne peut être narios de développement.
L’approche « traditionnelle » s’appuie éliminée par la diversification (i.e. le
sur un ensemble unique de flux de tré- La qualification des flux de trésorerie
risque systématique). Par suite, l’autre
sorerie estimés (i.e. les flux les plus pourra être améliorée avec le temps
composante du risque (i.e. le risque
probables ou « best estimates ») et en comparant année après année les
spécifique) est théoriquement inté-
suppose qu’un unique taux d’actuali- réalisations avec les prévisions. A cet
grée dans les flux grâce à l’estimation
sation peut intégrer toutes les atten- égard, le normalisateur a envisagé
de « flux espérés » sur la base de plu-
tes relatives aux flux de trésorerie d’introduire dans la norme un test sub-
sieurs scénarios probabilisés. En réa-
futurs et la prime de risque appropriée. séquent analogue à celui prévu par la
lité cependant, dans un souci de com-
Par suite, cette approche met surtout norme anglaise sur les dépréciations
modité, les évaluateurs fondent le plus
l’accent sur la détermination du taux de goodwill (UK Financial Reporting
souvent leurs travaux sur un unique
d’actualisation. Standard 11) et consistant à comparer
jeu de prévisions en assimilant un peu
les réalisations aux prévisions sur une
rapidement les « flux les plus pro-
Paragraphe A7 période de cinq ans. L’objectif du test
bables » aux « flux espérés ».
Les « flux espérés » de l’approche est d’examiner si la connaissance ex
alternative sont les flux moyens espé- La méthode alternative des équivalents ante des réalisations futures aurait
rés, calculés en considérant toutes les certains consiste à intégrer la totalité conduit à une dépréciation et, le cas
attentes relatives aux flux de trésore- du risque (i.e. risque spécifique et ris- échéant, de procéder a posteriori à une
rie potentiels (au lieu de l’unique flux que systématique) dans les flux de tré- telle dépréciation. Le normalisateur a
le plus probable) et en affectant une sorerie en opérant des abattements sur finalement renoncé à cette sophisti-
probabilité d’occurrence à chacun des les flux espérés. Les flux de trésorerie cation de la norme (voir à ce sujet les
scénarios possibles. A la différence de ainsi obtenus sont alors logiquement paragraphes BC195 à BC198) en consi-
l’approche « traditionnelle », l’accent actualisés au taux d’intérêt sans risque. dération des trois éléments suivants :
est donc mis sur la détermination des (i) les entreprises chercheront plutôt
flux. à favoriser les dépréciations d’actifs
qu’à les éviter afin d’alléger leur bilan
et améliorer ainsi le ratio de rentabi-
Paragraphe A15 lité des capitaux engagés (roce), (ii) en
Quelle que soit l’approche adoptée,
sus de la comparaison des flux,
les taux utilisés pour actualiser les flux
d’autres éléments comme l’évolution
de trésorerie ne doivent pas refléter les
des taux d’intérêt devraient également
risques au titre desquels les flux de tré-
être pris en compte, (iii) la mise en
sorerie estimés ont été ajustés. Autre-
œuvre de ce type de tests pourrait
ment, l’effet de certaines hypothèses
s’avérer trop coûteuse au regard des
serait compté deux fois (voir aussi IAS
avantages retirés.
36 § 56).
In fine, la pertinence du taux d’actua-
lisation utilisé ne pourra être appré-
ciée qu’après avoir « qualifié » les flux
comme évoqué ci-dessus.

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Détermination de la valeur d’utilité
3 d’une Unité Génératrice de Trésorerie (UGT)
Ce que dit la norme IAS 36 La pratique des évaluateurs Conseils pratiques de mise en oeuvre

Paragraphe A6 Le taux d’actualisation ajusté pour le En cohérence avec la recommanda-


Le taux d’actualisation unique de l’ap- risque, déterminé dans le cadre de la tion formulée plus haut pour une uti-
proche « traditionnelle » ne peut être méthode usuelle des évaluateurs est lisation de la méthode usuelle des
déterminé de manière satisfaisante défini par le coût moyen pondéré du évaluateurs, retenir la démarche habi-
que par référence au taux d’actuali- capital (ci-après Wacc). Comme indi- tuellement mise en œuvre par les éva-
sation qui peut être inféré du prix qué dans la norme (paragraphe A6), ce luateurs pour déterminer le taux d’ac-
observé et des flux futurs estimés taux est obtenu à partir du marché à tualisation.
sur un actif comparable coté sur un partir des données fournies par un
Toutefois, selon que l’on décide d’ex-
marché. échantillon de sociétés cotées compa-
clure ou non l’impact éventuel du finan-
rables (et non à partir d’un seul actif
cement (cf. infra section 3.3.3), le taux
Paragraphes A16, A17 comparable comme semble le suggé-
d’actualisation à utiliser est le « coût
et A18 rer le même paragraphe de la norme).
d’opportunité du capital » ou le « coût
Lorsque le taux d’actualisation ne peut Plus précisément, la détermination du
moyen pondéré du capital » défini res-
être déterminé à partir du marché, des Wacc s’appuie sur la formule du
pectivement aux étapes (d) et (f) du
substituts doivent être obtenus en MEDAF ; contrairement à ce que la
processus décrit ci-contre couram-
cherchant à estimer l’appréciation par norme semble indiquer en parlant de
ment mis en œuvre par les évaluateurs
le marché, : « point de départ » ‘starting point’, c’est
pour la détermination du Wacc.
a) de la valeur temps de l’argent pour le fruit d’un processus long et com-
les périodes allant jusqu’à la fin de la plexe décrit par les étapes suivantes : Il importe de souligner à nouveau la
durée d’utilité de l’actif ; et nécessaire cohérence qui doit exister
a) Détermination du loyer de l’argent
entre les flux de trésorerie et le taux
b) des facteurs (b), (d) et (e) décrits dans (ou taux d’intérêt sans risque).
d’actualisation. Si les flux de trésore-
le paragraphe A1 (IAS 36), dans la mesure b) Estimation du bêta de l’activité éva- rie pris en compte correspondent aux
où ces facteurs n’ont pas déjà été inté- luée selon la démarche analogique flux espérés, le taux d’actualisation
grés dans l’évaluation via un ajustement suivante : approprié (i.e. conforme aux préceptes
des flux de trésorerie - constitution d’un échantillon de de la finance d’entreprise et compa-
sociétés cotées « comparables » dont tible avec les recommandations de la
Dans ce cas, on peut prendre en les activités sont similaires à l’activité norme) est un taux défini à partir du
compte, comme point de départ, les évaluée ; marché financier, qui intègre le risque
taux suivants : - estimation du bêta des actions des systématique de l’entité évaluée.
a) le coût moyen pondéré du capital sociétés comparables à partir des
de l’entreprise déterminé à l’aide de tech- Si les flux pris en compte sont supé-
cours boursiers;
niques telles que le MEDAF (Modèle rieurs aux flux espérés et n’intègrent
- estimation du bêta de l’activité en
d’Equilibre des Actifs Financiers ou donc pas la totalité du risque spéci-
« désendettant » les coefficients bêta pré-
CAPM pour « Capital Asset Pricing fique, alors le taux d’actualisation à
cédents, ce qui implique de formuler une
Model ») utiliser doit être supérieur au coût
hypothèse à propos de l’impact de l’en-
d’opportunité du capital (ou au Wacc
b) le taux d’emprunt marginal de l’entité dettement sur la valeur des actifs ;
selon le choix effectué) afin d’intégrer
c) d’autres taux d’emprunt sur le marché c) Estimation de la prime de risque cette fraction du risque spécifique non
moyenne anticipée sur le marché bour- intégrée dans les flux. A l’inverse, si
Toutefois, il convient d’ajuster ces taux : sier. les flux pris en compte sont inférieurs
a) pour refléter la façon dont le marché aux flux espérés et intègrent donc non
d) Calcul du coût d’opportunité du capi-
évaluerait les risques spécifiques asso- seulement la totalité du risque spéci-
tal (i.e. coût des capitaux propres en
ciés aux flux de trésorerie estimés, et fique mais également une fraction du
l’absence d’endettement)
risque systématique, le taux à utiliser
b) pour exclure les risques qui ne sont e) Choix d’une structure de financement doit être inférieur au coût d’opportu-
pas pertinents aux flux de trésorerie esti- cible exprimée en valeur de marché. nité du capital ou au Wacc (et se rap-
més ou au titre desquels ces flux ont été procher ainsi du coût de la dette ou du
ajustés. f) Calcul du Wacc :
taux sans risque) afin d’éviter le double
- calcul direct via un ajustement à la
comptage de cette fraction du risque
baisse du coût d’opportunité du capi-
systématique déjà intégrée dans les
tal conformément à l’hypothèse for-
flux.
mulée à l’étape (d) ;
- calcul indirect à partir de la formule
traditionnelle du coût moyen pondéré
du capital, ce qui requiert au préalable
d’estimer le coût des capitaux propres
en ré-endettant le coefficient bêta
obtenu à l’étape (d).

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3.2 Détermination des flux de trésorerie


3.2.1 Paragraphe 33 Les sources et le schéma d’évaluation Comme indiqué dans la première
Sources a) hypothèses raisonnables et docu- décrit par la norme recouvrent la pra- colonne ci-contre, la pratique des éva-
mentées ; meilleure estimation de l’en- tique des évaluateurs. De fait, ces der- luateurs consistant à extrapoler les flux
semble des conditions économiques niers s’appuient fréquemment sur les au-delà de l’horizon du plan d’affaires
pendant la durée d’utilité restant à l’ac- plans d’affaires du management. fourni par le management est explici-
tif ; poids plus important donné aux tement mentionnée par la norme.
Par ailleurs, afin d’éviter que la valeur
indications externes.
terminale ne pèse d’un poids déme-
b) utiliser les prévisions les plus récen- suré, les évaluateurs ont pris l’habi-
tes ; période maximale de 5 ans (sauf tude de distinguer deux périodes :
si l’on peut justifier une - une première période de planifica-
période plus longue). tion financière dont l’horizon est celui
du plan d’affaires du management ;
c) au-delà, extrapolation des projec-
- une seconde période d’extrapolation
tions avec un taux de croissance stable
des flux futurs au terme de laquelle
ou décroissant pour le futur (sauf
est calculée une valeur terminale.
justification contraire) ; ne pas excé-
der le taux de croissance moyen à long
terme du secteur.

3.2.2 Paragraphe 39 Les évaluateurs distinguent les flux de La typologie des flux telle que décrite
Typologie Les flux de trésorerie futurs compren- trésorerie annuels (éléments a) et b)) dans ce paragraphe 39 recouvre celle
nent : et la valeur terminale. définie par les évaluateurs. Toutefois,
a) les projections des entrées de tréso- la Norme prévoit l’exclusion d’un cer-
S’agissant des flux annuels, le cal-
rerie futures relatives à l’utilisation conti- tain nombre d’éléments de ces flux de
cul s’appuie généralement sur des
nue de l’actif trésorerie (cf. infra paragraphe 3.2.3)
données de nature comptable (excé-
b) les projections des sorties de tréso- dent brut d’exploitation, variation de
rerie nécessairement encourues pour BFR, …) qui ne sont pas explicitement
générer les entrées de trésorerie rela- mentionnées dans la norme.
tives à l’utilisation continue de l’actif (…)
En ce qui concerne la valeur termi-
et pouvant être directement attribuées à
nale, le calcul se fait à une date qui ne
l’actif sur une base raisonnable, cohé-
correspond pas précisément à la fin
rente et permanente ; et
de la durée d’utilité de l’activité éva-
c) les flux de trésorerie nets qui seront, luée dans la mesure où cette date est
s’il y a lieu, reçus lors de la sortie de l’ac- a priori indéterminée.
tif à la fin de sa durée d’utilité

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3.2.3 Paragraphe 44 Les éléments mentionnés ci-contre et Le normalisateur relève une source
Eléments Les flux de trésorerie futurs doivent être exclus par la norme sont habituelle- de conflit potentiel entre le paragraphe
exclus estimés pour un actif dans son état actuel. ment pris en compte par les évalua- 33 de la norme, qui recommande de
Ils ne doivent pas inclure les effets teurs, soit au niveau des flux comme s’appuyer sur les prévisions les plus
susceptibles de résulter : partie intégrante du plan d’affaires récentes du management, et le para-
a) d’une restructuration future non encore (restructurations, investissements de graphe 44 évoqué ci-contre, qui recom-
engagée (la restructuration étant une croissance), soit au niveau du taux d’ac- mande d’exclure des éléments nor-
modification significative du champ d’ac- tualisation pour le calcul d’un taux malement intégrés dans les prévisions
tivité de l’entité ou de la manière dont ajusté pour le financement (via un ajus- du management (voir les paragraphes
elle est gérée), tement fonction de la structure de BC73 à BC75). Pour autant, il réaffirme
financement cible retenu). le principe essentiel d’une évaluation
b) de l’amélioration ou l’accroissement
de l’actif dans son « état actuel » (cf.
de la performance de l’actif S’agissant de l’impôt, les évaluateurs
paragraphe BC72).
considèrent que la fiscalité est un para-
Parallèlement, il est souhaitable de
Paragraphe 50 mètre à intégrer dans toute évaluation,
prendre toutes dispositions pour faci-
Les flux de trésorerie futurs ne doivent et cela d’autant plus que les taux d’in-
liter ultérieurement la comparaison
pas inclure : térêt explicites ou implicites du mar-
prévisions-réalisations, condition indis-
a) les entrées ou sorties de trésorerie ché sur lesquels s’appuie la détermi-
pensable à l’amélioration de la quali-
provenant d’activités de financement nation du taux d’actualisation sont des
fication des flux évoquée plus haut (cf.
taux après impôts.
b) les entrées ou sorties de trésorerie supra, section 3.1.4 et IAS 36 § 34).
liées à l’impôt sur le résultat L’exclusion de l’impôt entraîne logique-
ment celle du financement dans la
mesure où la variable fiscale est cen-
trale dans le débat à propos de l’impact
de l’endettement sur la valeur des actifs.

3.2.4 Paragraphe 40 Les évaluateurs raisonnent en euros Retenir la pratique des évaluateurs qui
Inflation Les estimations de trésorerie futures et courants afin d’intégrer les effets prix est parfaitement compatible avec les
le taux d’actualisation reflètent des hypo- différenciés qui impactent les nom- recommandations de la norme.
thèses cohérentes quant aux augmen- breux éléments entrant dans la déter- En outre, la solution alternative envi-
tations de prix dues à l’inflation. Par mination des flux et d’éviter ainsi d’avoir sagée par la norme, consistant à asso-
conséquent, si le taux d’actualisation à déflater le taux d’actualisation nomi- cier un taux d’actualisation déflaté (i.e.
inclut l’effet des augmentations de prix nal qu’ils ont retiré du marché. excluant « l’effet des augmentations
dues à l’inflation générale, les flux de de prix dues à l’inflation générale »)
Relevons à cet égard qu’un raisonne-
trésorerie sont estimés en prix courants. avec des flux incluant « les augmen-
ment en euros constants suppose que
Si le taux d’actualisation exclut l’effet tations ou diminutions de prix spéci-
les flux (au numérateur) et le taux d’ac-
des augmentations de prix dues à l’in- fiques futures » et excluant les effets
tualisation (au dénominateur) sont
flation générale, les flux de trésorerie liés à l’inflation générale, est plutôt
impactés par le même taux d’inflation
sont estimés en prix constants (mais difficile à mettre en oeuvre.
général (dont le niveau historique ou
comprennent les augmentations ou dimi-
anticipé dépend par ailleurs du panier
nutions de prix spécifiques futures).
de biens et services pris en compte),
situation jamais rencontrée dans la
pratique.
3.2.5 Paragraphe 54 Une démarche alternative, couram- La démarche alternative des évalua-
Taux de Les flux de trésorerie futurs sont estimés ment utilisée par les évaluateurs et teurs ne semble pas incompatible avec
change dans la monnaie dans laquelle ils seront qui aboutit au même résultat, consiste les recommandations de la norme et
générés, puis ils sont actualisés en appli- à convertir les flux annuels dans la a de nombreux avantages. Elle contraint
quant un taux d’actualisation approprié monnaie de référence à un taux de d’abord l’évaluateur à réfléchir sur la
à cette monnaie. change « glissant » intégrant le diffé- pertinence et la pérennité du taux de
Cette valeur actualisée est convertie rentiel d’inflation anticipé (selon la change actuel. Ensuite, elle permet
sur la base du taux de change préva- théorie de la parité des pouvoirs d’éviter l’estimation d’un taux d’actua-
lant à la date du jour du calcul de la d’achat), puis d’actualiser ces flux au lisation « approprié à la monnaie locale »,
valeur d’utilité. taux appliqué aux flux exprimés dans tâche rendue souvent hasardeuse voire
la monnaie de référence. Le cas impossible en raison de l’inefficience
échéant, la fraction non diversifiable ou de l’incomplétude relative des mar-
du risque pays est pris en compte via chés financiers locaux.
la prime extériorisée sur les emprunts
souverains du pays concerné contrac-
tés dans la monnaie de référence.

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3.2.6 Paragraphe 70 La démarche suggérée par la norme Le calcul des prix de transfert doit
Prix de Si elles sont affectées par la fixation suppose que l’évaluation effectuée a s’inscrire dans le cadre des principes
de prix de cession interne, les entrées pour objectif de déterminer une valeur directeurs de l’OCDE (juillet 1995). A
transfert ce titre, l’entreprise devra s’assurer
ou sorties de trésorerie doivent être qui soit indépendante de la subvention
ajustées en considérant la meilleure (ou de la taxation implicite) représen- que sa politique de fixation des prix de
estimation des prix de marché futurs, tée par les prix de transfert, ce qui cession interne respecte le principe
c’est-à-dire les prix susceptibles d’être n’est pas nécessairement le cas dans de pleine concurrence. D’une manière
obtenus lors de transactions dans des la pratique. générale, elle devra vérifier que les
conditions de concurrence normales paramètres utilisés dans un contexte
(voir aussi le paragraphe BC116). fiscal sont cohérents avec ceux rete-
nus pour le calcul de la valeur d’uti-
lité des UGT.

3.2.7 Pas de mention explicite Les données habituellement considé- Retenir la pratique des évaluateurs
Besoin en Le besoin en fonds de roulement (BFR) rées dans les processus budgétaire ou décrite ci-contre : l’estimation de la
fonds de est un concept financier qui n’est de planification financière des entre- valeur d’utilité d’une UGT est obtenue
jamais explicitement mentionné dans prises sont de nature comptable (chif- en actualisant les flux futurs (qui intè-
roulement la norme. Bien plus, les éléments fre d’affaires, résultat d’exploitation). grent les variations de BFR) et la valeur
constitutifs du BFR Dans ce cadre, la détermination des de sortie à la fin de la durée d’utilité
(i.e. stocks, créances et dettes d’ex- flux de trésorerie impose d’intégrer, (valeur qui intègre le montant du BFR
ploitation) ne font clairement pas par- dans le calcul, les variations futures à cette date).
tie des éléments à tester visés par la de BFR, car elles permettent de pren-
La valeur des actifs immobilisés qui
norme IAS 36. dre en compte les décalages liés à la
sont les seuls visés par les tests de la
durée du cycle d’exploitation (via la
norme est obtenue simplement en
variation des stocks) et les décalages
retranchant de la valeur d’utilité obte-
de paiement (via la variation des créan-
nue pour l’UGT considérée le montant
ces et dettes d’exploitation).
du BFR à la date de l’évaluation. Cette
Le calcul des variations de BFR inté- règle s’applique dans tous les cas, y
grées dans les flux s’appuie sur la compris dans celui où le BFR à la date
détermination d’un BFR normatif. Dans de l’évaluation diffère du montant nor-
le cas où le BFR à la date de l’évalua- matif (en raison d’éléments atypiques)
tion diffère du BFR normatif, les éva- ou du montant moyen (en raison du
luateurs retiennent l’une ou l’autre des caractère saisonnier de l’activité).
solutions suivantes : (i) corriger le BFR
à la date de l’évaluation et intégrer en
tant que telle la fraction atypique du
BFR ainsi extériorisée dans la valeur
de l’entité, (ii) intégrer dans le calcul
de la variation de BFR de la première
période le retour à une situation nor-
mative. Les écarts de valorisation
résultent de l’actualisation et sont
généralement non significatifs.
Dans le cas où le BFR à la date de l’éva-
luation est différent du BFR moyen en
raison du caractère saisonnier de l’ac-
tivité, les évaluateurs s’appuient sur
le premier dans la mesure où il ne
comporte pas d’éléments atypiques et
s’inscrit de ce fait dans la norme (fluc-
tuante en fonction de la période de
l’année). Calculer des variations sur
la base d’un BFR moyen normatif
donne les même flux, mais complique
inutilement le travail de prévision.

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3.2.8 Paragraphe 52 L’estimation des flux de trésorerie nets Comme rappelé ci-contre, la norme
Valeur L’estimation des flux de trésorerie nets à recevoir (ou à payer) lors de la sor- fait référence à la fin de la durée d’uti-
terminale à recevoir (ou à payer) lors de la sortie tie d’un actif correspond à sa valeur lité de l’actif évalué. S’agissant d’un
d’un actif à la fin de sa durée d’utilité doit résiduelle (ou sa valeur terminale actif corporel, cette date peut généra-
être le montant qu’une entité s’attend à s’agissant d’une UGT) à la fin de sa lement être appréhendée sans diffi-
obtenir de la sortie de l’actif lors d’une durée d’utilité (ou à la fin de l’horizon culté. En revanche, s’agissant d’une
transaction dans des conditions de explicite du plan d’affaires s’agissant UGT (c’est-à-dire le plus souvent d’un
concurrence normales entre des parties d’une UGT). segment d’activité), une telle date est
bien informées et consentantes, après a priori indéterminée. Dans ce dernier
Les modalités de calcul de la valeur
déduction des coûts de sortie estimés. cas, le concept ne trouve donc pas d’ap-
terminale en usage chez les évalua-
plication pratique, ce qui conduit à
teurs sont multiples. En plus du cal-
Paragraphe 53 cul explicite fondé sur l’utilisation de
déterminer à l’instar des évaluateurs
Estimation déterminée de manière simi- une « valeur terminale » (en suppo-
multiples issus d’une approche ana-
laire à celle de la juste valeur diminuée du sant la poursuite de l’activité sur un
logique, il existe un calcul implicite
coût de la vente, à l’exception du fait que horizon infini), à défaut de calculer une
fondé sur l’actualisation d’un flux nor-
pour estimer ces flux de trésorerie nets : « valeur résiduelle » (en supposant la
matif à l’infini ou encore sur l’actuali-
cessation d’activité).
(a) l’entité utilise les prix prévalant à la sation d’une chronique de flux inté-
date de l’estimation pour des actifs simi- grant la réduction ou la disparition Bien qu’elle semble privilégier l’appro-
laires arrivés à la fin de leur durée d’uti- progressive de la rente économique che analogique pour la détermination
lité et exploités dans des conditions simi- (principe du « cash flow fade »). de la valeur terminale, la norme n’ex-
laires à celles dans lesquelles l’actif sera clut pas pour autant les autres moda-
Dans la pratique des évaluateurs, la
utilisé, lités de calcul utilisées par les évalua-
valeur terminale estimée n’intègre
teurs.
(b) l’entité ajuste les prix pour tenir généralement pas les frais liés à la ces-
compte tant de l’effet des augmenta- sion de l’activité évaluée (commission Qu’elle résulte d’un calcul explicite (via
tions de prix futures dues à l’inflation du banquier d’affaires par exemple). l’utilisation d’un multiple) ou d’un cal-
que des augmentations ou des diminu- cul implicite (via l’actualisation d’un
tions de prix spécifiques futures. Toute- flux normatif à l’infini), la valeur ter-
fois, si les estimations des flux de tréso- minale intègre les économies de loyers
rerie futurs provenant de l’utilisation liées à la détention de biens immobi-
continue de l’actif et le taux d’actualisa- liers par l’UGT. Ajouter la valeur rési-
tion ne tiennent pas compte de l’effet de duelle de ces biens à la valeur termi-
l’inflation, l’entité exclut également cet nale reviendrait à comptabiliser deux
effet de l’estimation des flux de trésore- fois la valeur de ces biens.
rie nets liés à la sortie.

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3.3 Détermination du taux d’actualisation


3.3.1 Paragraphe 55 La définition générale donnée au para-
Définition Le(s) taux d’actualisation est (sont) un graphe 56 de la norme recouvre la pra-
(des) taux avant impôt qui reflète(nt) tique des évaluateurs, à cette nuance
l’évaluation actuelle par le marché de : près relative aux caractéristiques des
a) la valeur temps de l’argent ; et investisseurs mentionnés. S’agit-il
d’investisseurs correctement diversi-
b) les risques spécifiques à l’actif pour
fiés à l’image de ceux considérés dans
lequel les estimations de flux de tréso-
le MEDAF, ou convient-il d’intégrer
rerie futurs n’ont pas été ajustées.
dans le taux d’actualisation une prime
complémentaire (difficile à détermi-
Paragraphe 56 ner dans la pratique) liée à une diver-
Tel que défini ci-dessus, le taux d’ac- sification insuffisante ?
tualisation est le taux de rentabilité que
des investisseurs demanderaient s’ils Plus généralement, à la différence de
avaient à choisir un placement qui génè- la pratique des évaluateurs, la norme
rerait des flux de trésorerie dont le mon- reste très imprécise sur la définition
tant, l’échéancier et le profil de risque et la segmentation du risque, comme
seraient équivalents à ceux que l’entité attesté par la définition de la compo-
s’attend à obtenir de l’actif. sante (b) mentionnée dans le paragra-
phe 55 (voir les commentaires formu-
lés plus haut à la section 3.1.4)

3.3.2 Paragraphe A20 Les taux d’actualisation utilisés par Retenir la démarche usuelle des éva-
Estimation Le paragraphe 55 impose que le taux les évaluateurs sont tirés des marchés luateurs en considérant des flux et un
selon une d’actualisation utilisé soit un taux avant financiers et intègrent par conséquent taux d’actualisation après impôts, ceci
impôt. Par conséquent, lorsque la base la fiscalité qui pèse sur les bénéfices afin d’obtenir une estimation de la
base après utilisée pour estimer le taux d’actualisa- des entreprises. Par souci de cohé- valeur de l’UGT et ce faisant d’être le
impôt tion est une base après impôt, elle est rence, les flux de trésorerie considé- cas échéant en mesure de déterminer
ajustée pour refléter un taux avant impôt. rés par ces mêmes évaluateurs intè- un taux d’actualisation avant impôts
grent également la fiscalité sociale. selon le processus itératif décrit ci-
contre et suggéré dans la norme (voir
Les différents éléments pris en compte
à ce sujet les paragraphes BCZ81 à
dans le calcul des flux ne sont pas tous
BCZ85).
impactés par l’impôt (variation de BFR
ou valeur terminale par exemple) et
leurs poids relatifs varient selon les
années considérées. De ce fait, l’ajus-
tement du taux d’actualisation visant
à obtenir une base avant impôts appli-
cable à des flux avant impôts ne peut
résulter que d’un calcul ad hoc réa-
lisé a posteriori selon un processus
itératif sur la base des estimations
obtenues préalablement avec des flux
nets d’impôts actualisés à des taux de
marché intégrant l’impôt.

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3.3.3 Paragraphe A19 Le calcul traditionnel du Wacc par les Au terme du paragraphe A19 ci-contre,
Prise Le taux d’actualisation est indépendant évaluateurs (i.e. ajustement du coût la structure financière de l’entité éva-
en compte de la structure financière de l’entité et moyen pondéré à travers la prise en luée est un élément qui doit claire-
de la façon dont celle-ci a financé l’achat compte d’un coût de la dette après ment être ignoré dans le processus
de la de l’actif, car les flux de trésorerie futurs impôt) a pour objet d’intégrer de façon d’évaluation de la valeur d’utilité. Pour
structure attendus d’un actif ne dépendent pas de simple le supplément de valeur repré- autant, la portée exacte de ce para-
financière ? la façon dont l’entité a financé l’achat senté par la valeur actuelle des éco- graphe fait débat.
de cet actif. nomies fiscales générées, au niveau
Certains en déduisent que l’estima-
de l’entreprise, par la déductibilité des
tion de la valeur d’utilité d’un actif doit
frais financiers du bénéfice imposa-
exclure tout impact éventuel de l’en-
ble. Cependant, la simplicité de la pro-
dettement et y voient même l’affirma-
cédure n’est pas sans inconvénient et
tion plus générale de la neutralité de
provient sans surprise du caractère
la structure financière sur la valeur
contraignant ou rudimentaire du
des actifs. De ce fait, le taux d’actua-
modèle théorique sous-jacent.
lisation qu’ils préconisent est le « coût
Ainsi, la structure financière (mesu- d’opportunité du capital » évoqué ci-
rée par le rapport entre la valeur de contre.
marché de la dette et la valeur de mar-
D’autres soulignent justement que le
ché des capitaux propres) est suppo-
paragraphe A19 n’exclut pas de
sée invariante dans le temps. Par
manière explicite la prise en compte
ailleurs, le modèle théorique sous-
de la structure financière cible de l’en-
jacent ignore la fiscalité personnelle
treprise dans laquelle s’insère l’entité
et l’ensemble des coûts explicites ou
évaluée ou encore la structure finan-
implicites liés à l’endettement finan-
cière type du secteur d’activité de ladite
cier (souvent désignés globalement
entité. De ce fait, le taux d’actualisa-
dans la littérature financière sous le
tion qu’ils préconisent est le Wacc
vocable « coûts de faillite » ou « coûts
usuel tel que déterminé en intégrant
d’agence de la dette »).
l’une des deux structures financières
Pour toutes ces raisons et d’autres normatives qui viennent d’être men-
encore, l’existence même d’un impact tionnées.
positif de l’endettement sur la valeur
Par construction, le coût d’opportu-
des actifs fait toujours débat dans le
nité du capital (ou rentabilité exigée
milieu académique. De ce fait, certains
par les actionnaires en l’absence d’en-
évaluateurs remettent en cause la per-
dettement) est supérieur au Wacc, car
tinence du Wacc traditionnel et pro-
le Wacc a précisément pour objectif
posent soit de lui substituer le coût
d’intégrer dans le taux d’actualisation
d’opportunité du capital (ou coût des
(via un ajustement en baisse du coût
capitaux propres en l’absence d’en-
d’opportunité du capital) la valeur des
dettement), tel que défini à l’étape (d)
économies fiscales qui sont générées
du processus usuel de détermination
par l’endettement et qui ont été déli-
du Wacc décrit plus haut (cf. supra,
bérément omises dans la détermina-
section 3.1.4), soit de mettre en œuvre
tion des flux. Soulignons au passage
une méthodologie d’évaluation alter-
qu’un tel objectif est a priori incom-
native visant à déterminer séparément
patible avec une démarche d’évalua-
la valeur économique de l’entité éva-
tion qui souhaiterait faire abstraction
luée et l’impact, positif ou négatif, du
de la fiscalité.
financement (méthode de la « valeur
actuelle nette ajustée » ou adjusted net Dans la pratique cependant, le coût
present value). d’opportunité du capital applicable à
une entité donnée ne peut être déter-
Contrairement à ce qu’une lecture au
miné directement, mais doit être
pied de la lettre pourrait laisser pen-
estimé à partir de la démarche ana-
ser, utiliser le coût d’opportunité du
logique décrite plus haut (cf. supra,
capital ou coût des capitaux propres
section 3.1.4) en désendettant les coef-
sans dette (i.e. unlevered cost of equity)
ficients bêta des actions des sociétés
ne revient en aucune façon à suppo-
comparables. Naturellement, la for-
ser que les entités évaluées se finan-
mule utilisée à cet effet dépend de l’hy-
cent exclusivement par capitaux pro-

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Ce que dit la norme IAS 36 La pratique des évaluateurs Conseils pratiques de mise en oeuvre

pres, hypothèse qui serait au demeu- pothèse formulée à propos de l’impact


rant dénuée de tout fondement théo- de l’endettement sur la valeur des
rique et de toute portée pratique. Plus actifs. Or, les bêtas désendettés obte-
simplement, en cohérence avec les nus sous l’hypothèse de neutralité de
travaux académiques les plus récents la structure financière (et donc les
sur le sujet, le choix du coût d’oppor- estimations subséquentes du coût
tunité du capital repose sur l’affirma- d’opportunité du capital) seront logi-
tion de la neutralité de la structure quement inférieurs à ceux obtenus
financière sur la valeur des actifs (i.e. sous l’hypothèse contraire. Pour cette
coût moyen pondéré du capital inva- raison, selon la structure financière
riant selon la structure financière) ou, cible retenue pour la détermination du
pour le moins, sur l’affirmation du Wacc, il peut arriver que l’estimation
caractère par trop rudimentaire du du coût d’opportunité du capital obte-
Wacc pour intégrer un éventuel impact nue sous l’hypothèse de neutralité de
de l’endettement sur la valeur des la structure financière soit paradoxa-
actifs. Dans un tel contexte, le choix lement inférieure au Wacc calculé à
du coût d’opportunité du capital ou partir de l’estimation du coût d’op-
coût des capitaux propres sans dette portunité du capital obtenue sous l’hy-
répond à un simple souci de commo- pothèse contraire.
dité et de prudence, car ce taux est
supposé identique ou peu différent du
coût moyen pondéré qui serait calculé
dans un cadre d’analyse plus réaliste
que celui considéré dans le modèle
traditionnel du Wacc.

3.3.4 Paragraphe A21 L’utilisation de plusieurs taux d’ac- Les recommandations de la norme
Taux Une entité utilise généralement un taux tualisation est plutôt rare dans la pra- sont conformes à la pratique des éva-
unique d’actualisation unique pour estimer la tique. C’est parfois le cas dans le luateurs.
versus taux valeur d’utilité d’un actif. Toutefois, une
entité utilise des taux d’actualisation dis-
contexte spécifique de l’évaluation de
« jeunes pousses », ceci pour intégrer
multiples tincts pour différentes périodes futures non seulement le risque élevé du pro-
lorsque la valeur d’utilité est sensible à jet à court terme, mais surtout l’évo-
une variation des risques pour des périodes lution importante du risque dans le
différentes ou à une variation de la struc- temps à mesure que certaines étapes
ture à terme des taux d’intérêt. décisives du développement sont fran-
chies.

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I A S 3 6 - D é p r é c i a t i o n d ’ a c t i f s
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4 Principales interrogations
posées par IAS 36
et questions non traitées

Guide de lecture de

IAS 36
Dépréciation d’actifs

62
4.1 Principales interrogations
Certaines interrogations se sont fait jour au cours des travaux :

1) Modalités de calcul de la valeur terminale


Cette question évoquée à la section 3.2.8 du présent Guide n’est pas explicitement traitée par la norme.
Certains s’interrogent néanmoins sur la pertinence d’une capitalisation à l’infini d’un flux normalisé pour
déterminer la valeur terminale dans la valeur d’utilité d’une UGT, en raison notamment du poids prédominant
de cette valeur terminale (même une fois actualisée) dans la valeur estimée de l’UGT.

2) Traitement des actifs mesurés à la juste valeur selon IAS 16 au regard de leur intégration dans une UGT
Le paragraphe 5 de la norme précise que IAS 36 s’applique aux actifs réévalués selon d’autres normes que
IAS 39 (instruments financiers), IAS 40 (immeubles de placement) et IAS 41 (actifs biologiques). IAS 36 s’ap-
plique notamment aux actifs réévalués selon le modèle de réévaluation prévu par IAS 16. Le modèle de rééva-
luation selon IAS 16 devrait normalement donner des résultats proches de la juste valeur nette des coûts de
sortie définie par IAS 36. La juste valeur nette des coûts de sortie peut être très différente de la valeur rééva-
luée selon IAS 16, dans le cas où les coûts de sortie ne sont pas négligeables. Dans ce cas, un calcul de valeur
d’utilité devra être effectué pour déterminer si l’actif doit être déprécié (sur l’actif isolé s’il génère des entrées
de trésorerie indépendantes sinon, sur la plus petite UGT à laquelle il peut être rattaché).
Par ailleurs, si l’actif est un actif nécessaire à l’exploitation, il doit être inclus dans la plus petite UGT, géné-
rant des entrées de trésorerie indépendantes à laquelle il peut être rattaché, de manière à ce que le périmè-
tre comptable de l’UGT corresponde à celui utilisé pour déterminer la valeur d’utilité.
Ainsi, la réévaluation des actifs corporels selon IAS 16 (qui augmente la valeur comptable de l’UGT) paraît pou-
voir conduire à la constatation d’une dépréciation du goodwill, voire des autres actifs de l’UGT à laquelle l’ac-
tif réévalué a été rattaché.

3) Doit-on comprendre des dispositions développées dans les paragraphes 104 à 107 de IAS 36 que l'on
ne peut pas, au cours du test réalisé à un niveau de regroupement d’UGT, déprécier davantage les actifs
constituant une UGT au niveau le plus fin, si un test a déjà été réalisé à ce niveau ?
De la lecture des paragraphes 7, 66, 67, 102 et 104 à 107, il ressort certains éléments quelque peu contra-
dictoires :
➤ Le paragraphe 66 précise que s’il n’est pas possible d’estimer la valeur recouvrable de l’actif isolé, la
valeur recouvrable de l’UGT à laquelle l’actif appartient doit être déterminée : l’actif paraît ainsi n’appar-
tenir qu’à une UGT
➤ Le paragraphe 104 indique qu’une perte de valeur doit être répartie en réduction de la valeur comptable
des actifs de l’unité (du groupe d’unités) dans l’ordre suivant :
➟ Tout d’abord réduction de la valeur comptable de tout goodwill affecté à l’UGT (au groupe d’UGT)
➟ Ensuite des autres actifs de l’unité (du groupe d’unités) au prorata de la valeur comptable de
chaque actif dans l’unité (le groupe d’unités)
➤ L’expression « actifs » utilisée dans le paragraphe 104 s’applique à un actif pris individuellement, mais
ne semble pas devoir s’appliquer à une unité génératrice de trésorerie. En effet, le paragraphe 7 de la
norme indique que l’expression « actifs » s’applique aussi bien à un actif pris individuellement qu’à une
unité génératrice de trésorerie dans les paragraphes 8 à 17, 18 à 57 et 109 à 116. Il paraît donc qu’a
contrario, dans les autres paragraphes, l’expression « actifs » ne s’applique qu’aux actifs pris individuel-
lement et l’expression « UGT » s’applique aux unités ou aux groupes d’unités, le cas échéant (comme
dans le paragraphe 104)

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Principales interrogations
4 posées par IAS 36

➤ Les paragraphes 106 et 107 sont censés interpréter les paragraphes 104 et 105 : il y est indiqué :
➟ § 106 : la norme impose d’affecter arbitrairement la perte de valeur entre les différents actifs de
l’unité car tous les actifs d’une UGT fonctionnent ensemble (ceci paraît également s’appliquer aux
groupes d’UGT)
➟ § 107 : aucune perte de valeur n’est comptabilisée pour l’actif si l’unité génératrice correspon-
dante ne s’est pas dépréciée. La notion d’ « UGT correspondante » n’est pas claire :

• selon le paragraphe 66 précité, l’actif appartient à une UGT, celle au niveau le plus fin ;
• selon le paragraphe 104, que le paragraphe 107 est censé interpréter, au niveau
d’un regroupement d’UGT, la notion d’UGT plus fine disparaît, UGT signifiant
groupe d’UGT

➤ Le paragraphe 102 sur les actifs de support indique que si un actif de support ne peut, en tout ou partie,
être affecté à une UGT A qui en bénéficie, le test est réalisé dans un premier temps au niveau de l’UGT A
hors tout actif de support, puis dans un deuxième temps au niveau du plus petit groupe d’UGT contenant
l’UGT A et auquel tout ou partie de l’actif de support peut être affecté. Cette procédure paraît exiger que
le deuxième test permette de revenir sur les actifs déjà testés au niveau de l’UGT A, sinon il perd de sa
signification.

Par exemple : cas d’une entité constituée de deux UGT A et B et d’un actif de support non allouable aux UGT.
Les tests réalisés aux niveaux de A et de B ne mettent pas en évidence de dépréciation. Le test réalisé au niveau de
l’entité y compris actif de support met en évidence une dépréciation supérieure au montant du goodwill de l’enti-
té. L’actif de support ayant une valeur de marché supérieure à sa valeur comptable ne doit pas être déprécié, selon
la norme. Si l’on ne peut revenir sur la valeur des actifs de A et de B, la perte résiduelle (correspondant par exemple
à des pertes d’exploitation futures liées à une structure surdimensionnée) ne sera pas comptabilisée. La logique
des paragraphes 102, 104 et 105 paraît être de comptabiliser la perte résiduelle en réduisant la valeur de chaque
actif de l’entité (le plus petit groupe d’UGT auquel on a pu affecter l’actif de support), au prorata de leur valeur comp-
table, jusqu’au montant le plus élevé de sa juste valeur diminuée du coût de la vente, sa valeur d’utilité et 0.

4.2 Questions non traitées


Un certain nombre de questions n’ont pas été traitées dans le groupe de travail à l’origine du présent Guide
et mériteraient sans doute la réalisation de travaux complémentaires.

1) Juste valeur nette des coûts de cession


Selon le paragraphe 6 de la norme, la valeur recouvrable d’un actif est le montant le plus élevé entre la juste
valeur de cet actif nette des coûts de cession (i.e. fair value less costs to sell) et la valeur d’utilité de ce même
actif. En ne traitant que de la détermination de la valeur d’utilité, le présent Guide a délibérément exclu tous
commentaires relatifs à la détermination de la juste valeur nette des coûts de cession. En particulier, aucun
commentaire n’est formulé concernant la détermination éventuelle de cette valeur à partir de l’actualisation
de flux de trésorerie futurs dits « de marché » selon des principes méthodologiques analogues (mais pas
nécessairement identiques) à ceux décrits dans le présent Guide pour la détermination de la valeur d’utilité.

2) Traitement des impôts différés actifs/passifs


La section 3.2.7 du présent Guide a traité de la nécessaire prise en compte du besoin en fonds de roulement
(BFR). Cependant, ceci a été fait dans un contexte général, sans mentionner explicitement les éléments d’ac-
tif et de passif à prendre en compte dans le calcul du BFR. En particulier, un travail complémentaire serait utile
pour préciser comment traiter les différents éléments d’impôts différés actifs/passifs.

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