Cours Mef
Cours Mef
Cours Mef
Daniel Choı̈ 1
LMNO
Groupe Mécanique Modélisation Mathématique et Numérique
Université de Caen, Bld Maréchal Juin, 14032 Caen Cedex, France
1. daniel.choi@unicaen.fr
Méthode des éléments-finis
Ce document est inspiré d’un cours enseigné en Master Ingénierie Mécanique à l’univer-
sité de Caen. Il s’inspire de nombreux ouvrages bien plus complets tels que [Bat96] et [ZT00],
ainsi que divers documents de collègues universitaires. Il est destiné aux étudiants en Master de
Mathématiques appliquées et Mécanique ainsi qu’aux élèves ingénieur.
Ce document est bien sur incomplet : il manque des chapitres entiers, des démonstrations,
des exemples, etc. Toute remarque est la bienvenue, même en ce qui concerne les problablement
nombreuses fautes d’orthographes et de Français.
Daniel
c Choı̈ 2010-- 2 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
1 Introduction 7
1.1 Problème aux limite et formulation variationnelle, quelques exemples . . . . . . 11
1.1.1 Problème modèle 1d . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.1.2 Problème modèle 2d ou 3d : problème de Poisson . . . . . . . . . . . . . 12
1.1.3 Problème 2d : élasticité plane linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.1.4 Problème 2d/3d : problème de Stokes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.1.5 Problèmes non-linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.1.6 Problèmes dynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3 Formulation variationnelle 25
3.1 Problème variationnel abstrait : théorème de Lax-Milgram . . . . . . . . . . . . 25
3.2 Méthode de Galerkin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.3 Méthode de Galerkin en dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.3.1 Premier exemple et exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Daniel
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Méthode des éléments-finis
5 Exemples non-isoparamétrique 65
5.1 Poutre en flexion, interpolation P 3 sur maillage SEG2 . . . . . . . . . . . . . . 65
5.1.1 Le modèle de Bernouilli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
5.1.2 Principe des travaux virtuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.1.3 Maillage SEG2 et Interpolation P 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.1.4 Calcul de la matrice rigidité à la flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
5.2 Element MITC4 pour les plaques en flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
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Méthode des éléments-finis
CHAPITRE 1
Introduction
La méthode des éléments-finis (MEF) est une méthode d’approximation numérique de solu-
tions de problèmes aux limites statiques ou dynamiques tels que
— diffusion thermique
— mécanique des milieux continus (solides et fluides)
— électromagnétisme et electrostatique
— Problèmes multi-physiques (couplage thermo-mécanique ou piézo-électrique)
mais en fait, absolument tous les problèmes d’équations aux dérivées partielles (EDP) aux limites
dans des domaines divers tels que la finance.
Il s’agit, comme dans toutes les méthodes numériques, de trouver une approximation discrète.
Pour faire bref, d’un problème différentiels aux limites linéaire, on trouve une formulation
variationnelle associée équivalente, dont on calcule une approximation de la solution en projetant
sur un espace de dimension finie, ce qui revient à résoudre au final un système linéaire, chose que
les ordinateurs savent très bien faire.
Bien que construit sur des problèmes linéaires statiques, les problèmes dynamique et non-
linéaires peuvent également être traités par la méthodes des éléments-finis via en linéarisant et
procédant pas à pas ou par des méhodes de réduction.
L’appellation éléments finis vient de la décomposition du domaine d’étude en éléments : ils
sont souvent représentés par un maillage, voir figure 1.1
Historiquement, l’origine de la méthode peut se trouver dans les travaux de Fermat et Ber-
nouilli (1743) avec le calcul des variations, puis il faut attendre le début du XXème siècle avec les
progrès en analyse avec la méthode de Galerkin se basant sur des théorèmes de projection dans
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Notation et conventions
Dans ce document, nous serons parfois amené à utiliser quelques conventions de notations
propres à la mécanique. En particulier nous utiliserons la convention de sommation par rapport
aux indices répétés (on lit également convention d’Einstein) et nous noterons souvent les dérivées
partielles à l’aide d’un indice précédé d’une virgule.
Nous commençons toutefois par quelques notations utilisés dans ce document qui sont du
reste tout à fait usuel.
1. Conception assistée par Ordinateur
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Méthode des éléments-finis
Notations
Nous n’avons pas cherché à faire dans l’originalité, ainsi dans tout le document R désigne
C
l’espace des nombres réels tandis que sera l’espace des nombres complexes.
Les quantités scalaire seront systématiquement noté en italique, tandis que les objets vecto-
riels seront noté soit avec une flèche soit en caractère gras :
On désigne généralement par f ou g une fonction scalaire
Les objets vectoriels seront souvent désigné par u dont les composantes ui sont des quan-
tités scalaires.
Le symbole Ω représentera généralement un domaine à bord régulier de Rn , où n en mécanique
désigne souvent les nombres 2 ou 3.
où l’on remarque l’indice i qui apparaı̂t répété, sera noté plus simplement :
x.y = xi yi .
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3 X
X 3 X
3
(a, b, c) = εijk ai bj ck −→ (a, b, c) = εijk ai bj ck ,
i=1 j=1 k=1
∂f
= f,x
∂x
∂ui
= ui,j
∂xj
∂ 2 ui
= ui,jk .
∂xj ∂xk
R
Si on considère une fonction scalaire f défini sur Ω ⊂ n (à valeur dans ) alors pour touteR
direction h = [h1 , h2 , . . . , hn ]> , on écrit la dérivée de f dans la direction h :
n
X ∂f
∇f (x)(h) = (x)hi −→ ∇f (x)(h) = f,i (x)hi .
i=1
∂xi
identifie immédiatement un problème à trois dimension (avec une sommation sur j), tandis que
dans
σαβ,β + fα = 0 α = {1, 2}
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Méthode des éléments-finis
Soit le problème aux limites pour une fonction scalaire définie sur [0, 1] :
−ku00 + αu = f [0, 1]
u(0) = 0 (1.1)
u(1) = 0
On précisera plus tard cette équivalence et l’espace de Sobolev H01 ([0, 1]), qui correspond à un es-
pace de fonctions pour lesquelles les intégrales de (1.2) ont un sens et qui satisfont aux conditions
aux limites u(0) = u(1) = 0, voir la section 2.4 et plus précisément la proposition 2.7.4.
Ce problème peut modéliser l’équilibre thermique d’une barre chauffée à ses extrémités et
plongée dans une pièce maintenue à une température donnée, k désignant alors le coefficient de
diffusion thermique de la barre et α est un coefficient de perte de chaleur due à la convection de
l’air.
Pour k = 1, α = 1 et f = 1, nous traçons sur la figure 1.2 la solution éléments-finis avec une
interpolation polynomiale de degré 1 sur une subdivision de [0, 1] en 3 intervalles (éléments) en
comparaison de la solution exacte uexact du problème (1.1) :
1 x e −x
uexact = 1 + e + e .
e−1 e+1
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0.1
exact
MEF
0.0
0.0 0.5 1
Soit le problème aux limites pour une fonction scalaire définie sur Ω ⊂ R2 :
−∆u = f Ω
(1.3)
u = 0 ∂Ω
Ce problème peut modéliser par exemple l’équation d’une membrane d’une membrane soumise
à une pression f et des conditions d’encastrement au bord de la membrane. Ce problème peut
également modéliser un problème thermique sans convection, un problème d’électrostatique, ou
même un problème d’écoulement d’un fluide irrotationel incompressible.
On considère le principe des puissances virtuelles d’un solide élastique en équilibre statique,
dont l’une des dimensions étant petite permet une approximation en contrainte approximative-
ment plane, réduisant le problème 3D en un problème 2D. Le solide représenté par un domaine
R
Ω ⊂ 2 est soumis à une densité surfacique d’effort f , est encastré sur une partie Γ du bord,
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où on reconnaı̂t dans le terme de gauche la puissance virtuelles des efforts intérieurs. u désigne
un déplacement sur Ω, il se décompose en deux composantes.
Le tenseur des contraintes σ est défini par la loi de comportement élastique qui le relie au
tenseur des déformations (linéarisés) ε :
1
∇(u) + ∇(u)T .
ε(u) =
2
Dans le cas d’un matériau isotrope la loi de comportement est la loi de Hooke et s’écrit :
νE E
σ= tr(ε(u))I + ε(u),
1 − ν2 1+ν
On note que la condition de bord libre n’apparaı̂t pas explicitement dans la formulation (1.5) :
elle est implicite.
La formulation (1.5) est équivalente au problème aux limites :
div σ + f = 0 Ω
u=0 Γ
σn = 0 ∂Ω − Γ
Pour des raisons de simplicité nous avons présenté le cas de contrainte plane, mais il est clair
que ce n’est en aucun cas une hypothèse nécessaire pour la MEF.
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−∆v + ∇p = 0 Ω
div v = 0 Ω
v = v0 ∂Ω
où
L2 (Ω) / v|∗
n o
Vadm = v∗ ∈ [H 1 ω]n , p∗ ∈ Γ
= v0 .
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CHAPITRE 2
Nous rappelons ici quelques éléments d’analyse fonctionnelle permettant de définir la méthode
de Galerkin qui est la base théorique incontournable de la méthode des éléments-finis.
Ces connaissances sont nécessaires pour maı̂triser la base mathématique mais il est tout à
fait possible de n’en retenir que les principaux résultats de projections et en omettant la partie
analyse des espaces de Sobolev pour une pratique élémentaire des éléments-finis. Les élèves non-
mathématiciens pourront alors passer directement aux chapitre suivant, ne retenant que la section
sur la méthode de Galerkin.
Nous nous bornerons aux résultats principaux éventuellement sous une forme simplifié et
généralement sans démonstration pour lesquelles nous renvoyons à un cours vrai d’analyse fonc-
tionnelle tel que [Bre80, LM68].
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Définition 2.2.1. Soit E un espace vectoriel normé. On dit que E est un Banach s’il est complet
pour sa norme.
Autrement dit E est un Banach si toute suite de Cauchy y converge. Cette propriété fonda-
mentale est à la base de tout résultat d’existence dans ces espaces. Notons que c’est une propriété
qu’il faut distinguer de la notion de fermeture. La différence étant subtile.
Voyons quelques exemples d’espaces de Banach
— L’espace des nombres réels . R
— L’espace des nombres complexes . C
R
— Les espaces n pour tout entier naturel n ∈ N∗ .
Dans toute la suite de ce chapitre, H désigne un espace de Hilbert muni de son produit scalaire
(., )H et sa norme k.kH :
2
kukH = (u, u)H .
Pour simplifier l’exposé, nous nous bornerons aux espaces de Hilbert réels.
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Les espaces de Hilbert sont donc un cas particulier d’espace de Banach. Ce qui est remar-
quable avec les espaces de Hilbert est qu’on y retrouve la plupart propriétés des espaces de di-
mensions finies : théorème de décomposition, projection orthogonale, base orthonormée et surtout
identification de l’espace dual. Cela permet de transposer naturellement un problème continu à sa
discrétisation à partir de ces espaces.
Commençons par quelques définitions et propriétés triviales.
(u, v)H = 0.
On a alors
H = V ⊕ V >.
2 2 2 2
ku + vkH + ku − vkH = 2kukH + 2kvkH .
Définition 2.3.5. Le dual de H est l’ensemble des formes linéaires continues 1 sur H. Le dual est
noté H 0 : ∀L ∈ H 0 , il existe c > 0 telle que
|L(u)| ≤ ckukH .
1. On parle ici de dual topologique puisqu’on demande la propriété de continuité. Notons que dans un espace de
vectoriel de dimension finie, la notion de dual topologique est confondue avec celle de dual algebrique puisque dans de
tels espaces, toutes les normes sont équivalentes.
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Le produit scalaire induit bien une norme si on quotiente les fonctions de L 2 (Ω) par les fonctions
nulles presque partout dans Ω :
2
L
(Ω) = L 2 (Ω)/ ∼
où on identifie
R
Théorème 2.4.1. Soit Ω ⊂ n , un domaine ouvert, muni de son produit scalaire naturel, l’espace
L2
(Ω) est un espace de Hilbert.
L
L’intégrale de Lebesgue assurant la complétude de l’espace 2 (Ω) est bien un espace de
Hilbert. Notons cependant que cette complétude se paye par la définition des fonctions presque
partout seulement. Elles ne sont donc a priori pas continues (au sens classique) et leur dérivées
sont définies au sens généralisés ou au sens des distributions. Malgré cela ces fonctions s’avèrent
applicables en pratique, en grande partie grâce au résultat de densité suivant :
R
Théorème 2.4.2. Soit Ω un domaine ouvert de n , l’espace des fonctions continues infiniment
dérivable à support compact D = Cc∞ (Ω) est dense dans 2 (Ω) 2 : L
∀u ∈ L2 (Ω), ∃un ∈ D(Ω) telle que un → u dans L2 (Ω).
Le principe de la preuve repose sur une technique de suite régularisante basée sur un produit
de convolution, voir [Bre80].
Un autre résultat de densité très ressemblant mais différent des espaces de fonctions infiniment
dérivables sur un domaine fermé Ω, noté C ∞ (Ω), sera présenté au sous-paragraphe suivant.
Daniel
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Démonstration. Comme H 1 (Ω) est pré-hilbertien par définition, il reste à démontrer qu’il est
complet.
Soit un une suite de Cauchy dans H 1 (ω). L2 (Ω) étant complet, il existe u et vi tels que
un → u L2 (Ω)
un,i → vi L2 (Ω).
Ces convergences ont également lieu dans l’espace des distributions D 0 (Ω), puisque les éléments
L
de 2 (Ω) s’y injecte continument. Comme la dérivation est une opération continue dans D 0 (Ω),
on a
un,i → u,i D 0 (Ω),
si bien que vi = u,i par unicité de la dérivée, qui prouve que u,i ∈ L2 (Ω), et donc que v ∈ H 1 .
On a donc montré
un → u H 1 (Ω).
Théorème 2.4.5. Soit Ω un domaine ouvert de Rn à bord régulier 4 , pour tout m, l’espace
C ∞ (Ω) est dense dans H m (Ω).
Ce dernier théorème de densité est très important en analyse fonctionnelle car elle permet
d’étendre aux fonctions des Sobolev, des propriétés qui n’y ont pas de sens a priori comme la
notion de trace, qui nous permet de jusitfier la notion de conditions aux limites dans les problèmes.
4. à préciser
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Théorème 2.5.1. Représentation de Riesz – Soit L une forme linéaire continue définie sur un
Hilbert H. Il existe un unique u ∈ H tel que
La signification du théorème de Riesz est que dans les espaces de Hilbert comme dans les
espaces vectoriels de dimension finie, il y a un isomorphisme naturel entre l’espace et son dual.
Il faut toutefois se méfier car en dimension infinie, les normes n’étant généralement pas
équivalentes, des confusions sont possibles : bien souvent dans les applications on se trouve
plutôt dans des situations où l’espace de travail est un espace de Hilbert V qui s’injecte conti-
L
nument dans un espace plus grand H (par exemple V = H01 et H = 2 ) et l’identification est
pratique dans H mais pas dans V . On a alors la situation
V ,→ H ∼ H 0 ,→ V 0 .
ku − u∗ kH ≥ ku − uk kH ∀u∗ ∈ K.
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De plus, on a
(u − uk , u∗ − uk ) ≤ 0 ∀u∗ ∈ K.
Corollaire 2.6.2. Soit H un espace de Hilbert et K un convexe fermé de H, et a(., .) une forme
bilinéaire continue et coercive sur H, alors ∀u ∈ H, ∃!uk ∈ K tel que
ku − u∗ ka ≥ ku − uk ka ∀u∗ ∈ K.
De plus, on a
a(u − uk , u∗ − uk ) ≤ 0 ∀u∗ ∈ K.
où on a noté
2
kuka = a(u, u).
On rappelle que l’adhérence ou la fermeture d’un espace est l’espace contenant toute les limites
de toutes les suites de Cauchy de l’espace considéré. Ainsi, si un espace vectoriel normé est
complet, il est confondu avec sa fermeture ou son adhérence.
Remarque 2.7.2. D’après le théorème 2.4.2, on pourrait penser que puisque l’espace D(Ω) est
L
dense dans 2 , il doit être dense dans H 1 (Ω). Qui peut le plus peut le moins... Sauf que les
L
topologies dans 2 et dans H 1 sont différentes et ne doivent pas être confondues ; c’est un point
subtil et important. Ainsi, si Ω est un domaine borné, une fonction de H 1 peut être approchée par
L
une une suite de fonction de D convergente au sens 2 , mais pas nécessairement au sens H 1 , on
renvoie à l’annexe (à rédiger...) pour un contre-exemple.
La définition 2.1 n’est pas du tout pratique, il est temps d’introduire les opérateurs traces sans
lesquelles on ne pourrait définir mathématiquement les conditions aux limites.
Pour fixer les idées, posons Ω = [0, 1]2 et définissons pour toute fonction uc de classe C 1 sur
Ω, l’opérateur trace par la restriction de uc sur le bord Γ = {(x1 , x2 ) ∈ Ω / x1 = 0} :
γ(uc ) = uc|Γ .
A priori pour une fonction de H 1 , la trace sur Γ n’a pas de sens Cependant, on va montrer qu’il est
possible de prolonger, à tout l’espace H 1 , l’opérateur trace définie pour les fonctions continues :
On a : Z x1
uc (0, x2 ) = uc (x1 , x2 ) − uc,1 (s, x2 )ds,
0
d’où Z 1
2 2
kγ(uc )kL2 (Γ) = |uc (0, x2 )| dx2
0
Z 1 Z x1 2
= uc (x1 , x2 ) − uc,1 (s, x2 )ds dx2
0 0
Z 1 Z
2 2
≤ |uc (x1 , x2 )| dx2 + |uc,1 (s, x2 )| dsdx2
0 Ω
si bien que, d’après le théorème de Hahn-Banach, l’opérateur trace peut être prolongé par conti-
nuité dans H 1 . On généralise sans démonstration :
R
Théorème 2.7.3. Soit Ω un domaine ouvert borné de d à bord régulier (C ∞ par morceaux) et
soient Γ ⊂ ∂Ω et l’application trace, γ, définie pour les fonctions de classe C 1 sur Ω.
γ(u) = u|Γ .
Alors l’opérateur trace γ se prolonge continument dans tout l’espace H 1 (Ω) et il existe c > 0,
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∀u ∈ H 1 (Ω) :
kγ(u)kL2 (Γ) ≤ ckukH 1 (Ω) .
Le théorème de traces (2.7.3) est fondamental : il va nous permettre de définir des conditions
aux limites dans les espaces de Sobolev. Sans ce résultat, rien ne serait jusitifié.
L’opérateur trace nous permet alors de caractériser facilement l’espace H01 :
A compléter et préciser...
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c Choı̈ 2010-- 24 Université de Caen
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CHAPITRE 3
Formulation variationnelle
On a vu dans les exemples de l’introduction, que les problèmes aux limites possèdent une
formulation variationnelle équivalente. Ce sont sur ces formulations qu’on se base pour établir
non seulement les résultats d’existence et d’unicité (pour les problèmes linéaires) mais aussi ce
sont ces formulations qui sont à la base de la MEF.
Vadm = u + V0 .
Remarque 3.1.1. Travailler dans un espace affine signifie que le problème aux limites n’est pas
homogène. En général, les formulations variationelles sont présentées avec un espace vectoriel
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plutot qu’affine (i.e. Vadm est confondu avec V0 ), nous avons fait le choix de faire une présentation
directement plus générale.
a(v, v) ≥ ckvkV ∀v ∈ V0 ,
Démonstration. Remarquons que lorsque u∗ parcourt tout Vadm , (u∗ − u) parcourt tout V0 . La
formulation variationnelle (3.2) entraı̂ne :
(
Trouver u ∈ Vadm tel que
a(u, v ∗ ) = L(v ∗ ) ∀v ∗ ∈ V0
avec
L̃(v ∗ ) = L(v ∗ ) − a(u0 , v ∗ ).
La coercivité dans V0 signifie simplement que la forme bilinéaire a(., .) définit un produit sca-
laire induisant une norme équivalente à la norme de V dans V0 . Le théorème 2.5.1 de représentation
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J(u∗ ) = J(u + u∗ − u)
1
= J(u) + [a(u, u∗ − u) + a(u∗ − u, u)] − L(u∗ − u) + a(u∗ − u, u∗ − u)
2
≤ J(u).
1
(∇J(u), v) = [a(u, v) + a(v, u)] − L(v)
2
(∇2 J(u), v 2 ) = a(v, v)
d’où on déduit notamment que la coercivité de a entraı̂ne que J est strictement convexe sur Vadm .
Réciproquement, si u ∈ Vadm minimise J dans Vadm , alors les conditions d’optimalité (sur
un ensemble convexe), voir le théorème 6.2.1, s’écrivent :
Comme V0 possède une structure d’espace vectoriel, on a aussi l’inégalité inverse en prenant
−u∗ :
∇J(u)(−u∗ ) ≥ 0 ∀u∗ ∈ V0 .
On en déduit que
∇J(u)(u∗ ) = 0 ∀u∗ ∈ V0 .
Remarque 3.1.3. Si la forme bilinéaire a est corecive dans V0 , elle y définit une norme équivalente
à la norme dans V0 :
kvka v kvkV ∀v ∈ V0
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c Choı̈ 2010-- 27 Université de Caen
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Il faut remarquer qu’en général ce n’est pas vrai pour dans l’espace V . Souvent dans les exemples
comme, (problème de Poisson, problème d’élasticité), la forme bilinéaire a possède un noyau non-
réduit à {0} dans V (constantes, déplacements rigides). Un des effets des conditions aux limites
est d’éliminer ces éléments.
dans le cadre du théorème de Lax-Milgram 3.1.2, i.e. la forme bilinéaire a(., .) est continue et
coercive.
Soit un sous-espace fermé V h ⊂ V , on définit
h
Vadm = V h ∩ Vadm
et
V0h = V h ∩ V0 .
La forme bilinéeaire a(., .) est trivialement coercive sur V0h , puisque V0h ⊂ V0 , alors le théorème
de Lax-Milgram s’applique également pour le problème variationnel de Galerkin :
(
Trouver uh ∈ Vadm
h
tel que
(3.3)
a(uh , u∗ ) = L(u∗ ) ∀u∗ ∈ V0h
et il existe une unique solution uh au problème (3.3), c’est la solution de Galerkin dans le sous-
h
espace Vadm .
Ce qui est naturellement intéressant, c’est la relation liant les solutions u et uh . C’est le résultat
à la base des théorèmes de convergence de la MEF :
ku − uh ka ≤ ku − u∗ ka ∀u∗ ∈ Vadm
h
.
h
La solution de Galerkin s’interprète aussi comme la projection orthogonale de u sur Vadm au
sens produit scalaire a(., .).
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c Choı̈ 2010-- 28 Université de Caen
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a(u∗ − u, u∗ − u) = a(u∗ − uh + uh − u, u∗ − uh + uh − u)
= a(u∗ − uh , u∗ − uh ) + 2a(u∗ − uh , uh − u) + a(uh − u, uh − u),
or
a(u∗ − uh , uh − u) = a(u∗ − uh , uh ) − a(u∗ − uh , u)
= L(u∗ − uh ) − L(u∗ − uh )
=0
d’où
a(u∗ − u, u∗ − u) = a(u∗ − uh , u∗ − uh ) +a(uh − u, uh − u)
| {z }
≥0
≥ a(uh − u, uh − u).
Exercice : Montrer, sous les hypothèse du théorème 3.1.2, une généralisation pour tout convexe
fermé K ⊂ Vadm : la solution du problème
(
Trouver uk ∈ K tel que
(3.4)
a(uk , u∗ − uk ) ≥ L(u∗ − uk ) ∀u∗ ∈ K
Rn tel que
(
Trouver ûh ∈
a(uh , u∗ ) = L(u∗ ) ∀u∗ ∈ Vadm
h
ou encore
Rn tel que
(
Trouver û ∈
a(ui φi , φj ) = L(φj ) j = 1, .., n
Si bien que nous avons :
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h
Proposition 3.3.1. Dans l’espace vectoriel Vadm de dimension égale à n, le problème de Galer-
kin 3.3 revient à trouver les composantes û = [u1 , u2 , . . . , un ]T de uh en résolvant le problème
matriciel
K û = L,
où K est une matrice carrée symétrique de dimension n × n et L un vecteur de dimension n dont
les composantes sont :
Kij = a(φi , φj ), et Lj = L(φj )
Le problème continu est ainsi approché par un problème discret. La discrétisation se fait dans
h
le choix de l’espace : plus Vadm sera proche de Vadm et meilleure sera l’approximation.
n
Supposons qu’on ait une suite d’espaces Vadm ⊂ Vadm tels que quel que soit v ∈ Vadm , il
n n
existe une suite v ∈ Vadm telle que
v n −→ v V
alors le théorème 3.2.1 garantit que la suite des solutions un des solutions des problèmes de
Galerkin 3.3 converge vers la solution du problème continu.
avec Z
a(u, u∗ ) = ku0 u∗0 + αuu∗
[0,1]
Z
∗
L(u ) = f u∗
[0,1]
1. Montrer qu’une solution du problèmes au limites (1.1) est nécessairement une solution du
problème variationnel (4.2) (la réciproque, plus difficile est renvoyée en annexe).
2. Montrer que si k et α sont de même signe , alors le problème (3.5) est bien posé.
3. Qu’en est il lorsque k et α sont de signes opposés ?
4. Fixons k = 1, α = 1 et posons
1
Vadm = V ect {sin(πx)} .
2
Vadm = V ect {sin(πx), sin(2πx)} .
Daniel
c Choı̈ 2010-- 30 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
n
Vadm = V ect {sin(πx), sin(2πx), . . . , sin(nπx)} .
Daniel
c Choı̈ 2010-- 31 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Daniel
c Choı̈ 2010-- 32 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
CHAPITRE 4
Daniel
c Choı̈ 2010-- 33 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
−u00 + u = f [0, 1]
u(0) = u0 (4.1)
u(1) = u1
que l’on réécrit sous sa forme variationnelle équivalente, voir la preuve de l’équivalence en an-
nexe : (
Trouver u ∈ Vadm telle que
(4.2)
a(u, u∗ ) = L(u∗ ) ∀u∗ ∈ V0
où
Vadm = {v ∈ H 1 ([0, 1]) / u(0) = u0 , et u(1) = u1 }
et
V0 = {v ∈ H 1 ([0, 1]) / u(0) = 0, et u(1) = 0}
avec Z
∗
a(v, v ) = v 0 v ∗0 + vv ∗
[0,1]
Z
∗
L(v ) = f u∗
[0,1]
n−1
[
Ω = [0, 1] = Ei , Ei = [xi , xi+1 ]
i
On appelle cette subdivision maillage par analogie au cas 2D exposée un peu plus tard. Les
segments sont les éléments du maillage. Chaque éléments étant ici délimités par leurs extrémités
qui constituent les nœuds du maillage. Ce type de maillage est communément nommé ’SEG2’,
en référence à un maillage constitués de segments définis par leurs deux nœuds extrémités.
Daniel
c Choı̈ 2010-- 34 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Un maillage du domaine Ω est donc défini par deux tableaux : un tableau de noeuds et un
tableau d’éléments :
1 x1 1 1 2
2 x2 2 2 3
noeud =
..
element = .
.
. .
n xn n−1 n−1 n
Remarquons que les premières colonnes respectives de ces tableaux correspond à la numérotation
des noeuds et des éléments. Cette numérotation peut tout à fait être implicite même si la plupart
des logiciels de maillage utilisent une numérotation explicite.
La MEF que nous allons développer est la méthode de Galerkin appliquée à une interpolation
polynomiale par morceaux, on définit le sous-espace discrétisé :
C’est à dire l’espaces des fonctions continues sur Ω et dont la restriction à chaque élément El est
un polynôme de degré 1.
On définit une base de V n avec une famille de fonctions polynomiales de degré 1 sur chaque
éléments Ei et qu’on caractérise par :
φi (xj ) = δi,j .
C’est à dire que φi est l’unique fonction continue sur Ω polynomiale sur chaque El et qui vaut
1 au noeud de coordonnées xi et 0 sur tous les autres noeuds. Il y a autant de fonctions φi que
de noeuds et toutes les fonctions de V n peuvent être engendrées par elles. Les fonctions φi sont
souvent appelées fonctions ”chapeaux” à cause de leur forme (voir la figure 4.1.1 ) et forment une
base de l’espace V n qui est donc de dimension n.
0
x i−1 x i x i+1
F IGURE 4.1 – Fonction φi polynomiale par morceaux, valant 1 en xi et 0 sur les autres nœuds.
Daniel
c Choı̈ 2010-- 35 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Le choix de cette base est vraiment naturel car une composante vi représente la valeur de v
au nœuds xi . C’est ce qui rend ce choix pratique dans l’interprétation de la solution éléments-
finis qu’on obtient. Ainsi, dans le problème (4.2), les inconnues à déterminer, qu’on nomme
généralement degré de liberté (ddl) sont les valeurs de u aux nœuds du maillage considéré.
Puisque chaque fonction de V n peut être représentée de façon unique par sa valeurs aux noeuds,
on a l’isomorphisme
V n ' n. R
Il faut remarquer que l’espace V n ne tient pas compte de conditions aux limites. Cest la
procédure habituelle avec la méthode des éléments-finis qui va pouvoir s’adapter à toutes les si-
tuations : les conditions aux limites vont pourvoir s’eprimer sous la forme de contraintes imposées
aux inconnues, qui revient à éliminer certains ddls.
Revenons au problème (4.2). Il faut pouvoir tenir compte des conditions aux limites : À l’es-
pace dicrétisé V n , nous associons l’espace
n
Vadm = V n ∩ Vadm
= {v ∈ V n / v(0) = u0 et v(1) = u1 }
R
Comme V n est isomorphe à n , une possibilité pour tenir compte de ces conditions aux limites
R
est d’indroduire une contrainte sur les vecteurs de n représentant une fonction de V n :
n
Vadm v = [v1 , v2 , . . . , vn ]T ∈
' {b Rn / v1 = u0 et vn = u1 }
v = [v1 , v2 , . . . , vn ]T ∈ Rn / Cb
' {b v = g}
Daniel
c Choı̈ 2010-- 36 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
V0n = {v ∈ V n / Cb
v = 0} 1 .
n−1
X
ui ∀u ∈ V0
j=2
Daniel
c Choı̈ 2010-- 37 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
n−1
X n−1
X
a(u, u∗ ) = a( φi ui , φj u∗j )
i=2 j=2
n−1
X n−1
X
= ui a(φi , φj )u∗i = û> K2 û∗
i=2 j=2
où K2 est une matrice de dimension n − 2 × n − 2 dont les composantes sont a(φi , φj ) pour
i, i = 2 . . . , n − 1. C’est à dire
Aû = b (4.3)
Le système (4.3) est de Crammer avec une matrice symétrique définie positive : C’est une
conséquence directe de la corecivité de la forme bilinéaire a dans V0 et donc dans V0n ⊂ V0 .
Il suffit alors de l’inverser avec un solveur tel que la méthode du gradient conjugué ou par une
factorisation de Choleski pour obetenir l’approximation de Galerkin du problème (4.2) dans le
sous espace V0 . La proposition (??) nous indique alors que c’est la meilleure approximation au
sens de la norme induite par a.
Les notations A et b sont arbitraires et peuvent laisser perplexes, elles seront justifiées par
la prise en compte génerale des conditions aux limites dans une méthode d’éléments-finis, voir
section ??.
Le probléme à résoudre étant un simple système linéaire, une difficulté pouvant apparaitre est
le calcul des coefficients du système. Pour n ddl on a environ n2 coefficients à calculer a priori.
Cela peut devenir rédhibitoire très rapidement : 1 millions de ddl = 1000 milliards de coefficients
à calculer et à stocker. C’est tout l’intérêt de la méthode des éléments-finis par rapport à une
méthode de Galerkin toute bête : Le choix de l’espace V0 est jusitifé tant par sa simplicité que par
le fait que les matrices qui en découlent sont extrêmement creuses : dans notre exemple (4.2) elle
devient même tridiagnonale.
Oublions un instant les conditions aux limites, et construisons les matrices de dimension n×n,
Daniel
c Choı̈ 2010-- 38 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
La construction pratique des matrice K et M passe par une technique dite d’assemblage qui
calcule les matrices élément par élément : on tire avantage du fait que les fonctions d’interpo-
lations de V n sont à support nul sauf sur deux éléments, ou ce qui revient au même que sur un
élément du maillage El , défini par les noeuds l et l + 1, seules les deux fonctions φl et φl+1 sont
non-nullles :
φl φl+1
0
xl El xl+1
On décompose le calcul des matrices K et M sur tous les éléments, et on introduit les matrices
élémentaires Kl et Ml :
n−1
XZ
v̂ > K v̂ ∗ = v 0 v ∗0
l=1 El
n−1
XZ
v̂ > M v̂ ∗ = vv ∗
l=1 El
Considérons un élément isolé El = [xl , xl+1 ] rappelons que seules les fonctions φl et φl+1
sont non-nulles, par conséquent, sur un éléments El , la décomposition de toute fonction v ∈ V n
se réduit à
v(x) = φl (x)xl + φl+1 xl+1
" #> " #
φl (x) xl
=
φl+1 (x) xl+1
On a de même :
v 0 (x) = (φl (x)xl + φl+1 xl+1 )0
" #> " #
φ0l xl
= 0
φl+1 xl+1
Daniel
c Choı̈ 2010-- 39 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
si bien qu’il est pratique de réduire les expressions, en faisant un abus de notation sans ambiguı̈té :
0
...
0
" # " #
φ (x)
l φ l 1 x l+1 − x
φ(x) = −→ φb = = ∀x ∈ El .
b
φl+1 (x) φl+1 h l x − xl
0
...
de même,
0
...
0
" # " #
φ0 φ0i 1 −1
i
B = 0 −→= 0 =
φi+1 φi+1 hi +1
0
...
où hi = |Ei |. Ainsi, le calcul effectifs des matrices élémentaires est réduit au calcul des compo-
santes non-nulles :
" #
Z
1 h i −1
Ki ([xi , xi+1 ], [xi , xi+1 ]) −→ Ki = 2 −1, +1 dx,
Ei hi +1
" #
Z
1 h 0 i φ0
0 i
Mi ([xi , xi+1 ], [xi , xi+1 ]) −→ Mi = 2 φi φi+1 dx.
Ei hi φ0i+1
E1 E2 E3
0 1
x1 x2 x3 x4
Daniel
c Choı̈ 2010-- 40 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
on définit les 4 nœuds par un tableau ’nœud’ contenant les abscisses des nœuds :
0
1/3
noeud =
2/3
1
correspondant à
x1 = 0, x2 = 1/3, x3 = 2/3, x4 = 1.
3 4
d’où l’assemblage
K1 K2 K3
z }| { z }| { z }| {
1 −1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
−1 1 0 0 1 −1 0
0 0 0 0 0
K = 3 +3 +3
−1 1 −1
0 0 0 0 0 1 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 −1 1
1 −1 0 0
−1 2 −1 0
= 3 .
0 −1 2 −1
0 0 −1 1
Daniel
c Choı̈ 2010-- 41 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
D’où
56 −53 0 0
1 −53 112 −53 0
KM = K + M = .
18 0 −53 112 −53
0 0 −53 56
Le second membre se calcule de même :
1
f 2
L = ,
6 2
1
0.1
u
exact
MEF
0.0
0.0 0.5 1
Daniel
c Choı̈ 2010-- 42 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
n = 4 ;
noeud = linspace(0,1,n)’ ; // numérotation des noeuds implicite
// noeud contient les abscisses des noeuds
element = [1:n-1 ; 2:n]’ ; // Les éléments sont constitués de noeuds successifs
nombre_element = size(element,1) ;
K = zeros(n,n); // Initialisation
for i=1:nombre_element
N = element(i,1:2) ;
x = noeud(N) ;
xa = x(1) ; xb = x(2);
h = abs(xb -xa) ;
B = [ -1. 1.] ;
Kel = h*[2 1
1 2]/6 ;
Kel = Kel + B’*B /h ;
K(N,N) = K(N,N) + Kel ;
end
L = zeros(n,1); // Initialisation
for i=1:nombre_element
N = element(i,:) ;
x = noeud(N) ;
xa = x(1) ; xb = x(2);
h = abs(xb -xa) ;
Lel = [ 1 ; 1 ] * h /2;
L(N) = L(N) + Lel ;
end
Daniel
c Choı̈ 2010-- 43 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Exercice : Modifier le programme précédent pour prendre en compte les cas non-homogènes, puis
pour f une fonction non-constante arbitraire.
F
2 4 4
1 2 6 7
3 5
1 3 5 6
Considérons une barre Bk de longueur lk dont les extrémités sont les nœuds Ni et Nj sont
de coordonnées (xi , yi ) et (xj , yj ). Le vecteur tangent à la barre, en supposant que l’abscisse
curviligne va de Ni vers Nj , est définie par
" #
1 xj − xi
[t] =
lk yj − yi
Daniel
c Choı̈ 2010-- 44 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Chaque barre se déforme en traction compression uniquement et sur chaque barre nous avons
une tension Nk qui entraine une déformation via la loi de comportement (loi de Hooke)
dut
Nk = ES (4.4)
ds
où E est le module d’Young et S la section des barres, s désigne une abscisse curviligne et
ut est le déplacement tangentiel, s, autrement dit le déplacement dans la direction de la barre
(déformation uniquement en traction compression).
L’énergie de déformation élastique de la barre Bk est alors donné par
Z
1 1
Wk (u) = N2
2 Bk ES k
L’énergie de déformation élastique structure treillis est simplement la somme des énergies de
toutes les barres : X
W (u) = Wk .
k
En théorie des treillis les seules forces non-négligées sont les forces ponctuelles s’appliquant
aux nœuds de la structures, c’est à dire aux extrémités des barres. En conséquence, les tensions
dans les barres sont toutes constantes, si bien que d’après la loi de Hooke (4.4), on obtient, en
notant ∆x = xj − xi , et ∆y = yj − yi :
" #
ES h x i ∆
x
Nk = uj − uxi − uyj uyi
lk ∆y
" #
ES h i ux − ux
j i
= ∆ x ∆y
lk uyj − uyi
x
ui
ES h i uy
i
= −∆x −∆y ∆x ∆y x
l
|k } ujy
{z
B uj
On construit la matrice de rigidité par assemblage, en sommant sur toutes les barres :
Daniel
c Choı̈ 2010-- 45 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
1+√8 1 −1 −1 − 8
√
0 0 0 0 0 0 0
1 −1
√ −1 0 0 √0 0 0 0 0 0
4+ 8 0 0 √0 − 8 0 −1 1 0 0
√
0 − 8 −1
4+ 8 0 0
√ √1 0 0
2+ 8 1
√ −1 −1 − 8 0 0 0
ES 1+ 8 −1 −1 0 0 0 0
K= √ √
4+ 8 0 0 −1
l 8 √ √0 1
4+ 8 0 − 8 √1 −1
√
2+ 8 −1 √ − 8 0
1+ 8 0
√ 0
1+ 8 −1
1
En tenant compte des conditions aux limites (les nœuds 1 3 5 et 6 sont fixes), seuls quatre ddls (3,
4, 7 et 8) restent inconnus représentant les déplacements des nœuds 2 et 4. On a noté en rouge les
composantes de la matrice de rigidité correspondantes.h i
fx
Il reste alors à résoudre si l’unique charge F = fy est appliquée au nœud 2 :
√ √ x
4+ 8 0 − 8 0 u2 fx
√ √ uy f
ES 4+ 8 − 8 0 2 y
√
√ x =
l 8 4+ 8 0 u4 0
√
4+ 8 uy4 0
−∆u = f Ω
(4.5)
u = 0 ∂Ω
Théorème 4.3.1. Le problème (4.6) possède une unique solution dans H01 (Ω). De plus la solution
minimise, dans H01 (Ω), la fonctionnelle J(v) :
Z Z
1
J(v) = ∇v.∇(v) − f v.
2 Ω Ω
Interprétation physique : Ce problème peut modèliser plusieurs problèmes, modulo des coef-
ficients correpondants :
Daniel
c Choı̈ 2010-- 46 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
— L’équilibre thermique d’un milieu représenté par Ω soumis à une source de chaleur f et
dont les températures aux bords sont imposés nulles.
— L’équilibre d’une membrane élastique sous l’action de force f , fixée tout le long de son
bord.
Pour fixer les idées nous considérons un domaine carré Ω = [0, 1]2 .
Le problème (4.5) modélise une diffusion, les conditions aux limites sont appelées ici condi-
tion de Dirichlet homogène. On lit aussi parfois problème de Dirichlet, voir par exemple [Bre80]
pour une analyse fonctionnelle complète du problème.
Sur la figure 4.4, nous avons tracé 3 maillages triangulaires différents du domaine carré Ω.
Le premier à gauche est constitué de 2 éléments triangulaires construits à partir de 4 nœuds
définissant les sommets des triangles ; chaque triangle (élément) étant défini par ses 3 sommets.
La topologie des triangle peut être arbitraire à la seule condition que les noeuds définissant les
triangles, et donc les éléments du maillage, soient exclusivement des sommets d’un triangle, au-
trement dit qu’un noeud ne doit pas re retrouver à l’intérieur d’une arête.
Naturellement la subdivision en triangles peut être une source d’erreur dépendant de la géométrie
du domaine. Par exemple, un disque ne peut pas être exactement subdivisé en triangles ou même
en quadrangle. Ceci est un autre problème, nous verrons ultérieurement comment estimer l’erreur
qui peut résulter de l’approximation de la géométrie.
On désire maintenant choisir une interpolation polynomiale de degré 1 sur chaque élément
(triangle) du maillage. Ce choix de fonctions de base vient d’abord du fait que c’est le choix le
plus simple possible, à la fois dans sa définition mathématique et dans la pratique réelle.
Sur un triangle, un polynôme φ de degré 1 est défini par trois constantes :
φ(x, y) = a + bx + cy.
Il suffit donc de connaitre sa valeurs en trois points pour le déterminer. On procède comme en
Daniel
c Choı̈ 2010-- 47 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Ainsi définies, les fonctions φi sont continues le maillage tout entier et sont des polynômes de
degré 1 sur chaque élément ; elles sont donc incluses dans l’espace H 1 (Ω).
V = vect{φi , i = 1, . . . n} ⊂ H 1 (Ω).
Daniel
c Choı̈ 2010-- 48 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Comme dans le cas 1D, sur un éléments seuls trois fonctions de base sont non-nuls, ainsi la
matrice de rigidité se construit par assemblage des matrices de rigidité élémentaire :
yk k
yi
i
j
xi xj
Sur un triangle El constitué par ses 3 nœuds sommets Ni , Nj et Nk (dans cet ordre), voir Fig
4.7, nous pouvons préciser les expressions de ces fonctions de base, par exemple
1 1 1
x x i xj
y yi yj (xi − x)(yj − yi ) − (xj − xi )(yi − y)
φk (x) = = ,
1 1 1
(x i − xk )(yj − yi ) − (xj − xi )(yi − yk )
xk xi xj
yk yi yj
Daniel
c Choı̈ 2010-- 49 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
uk
| {z }
û
d’où " #
u,1
∇u =
u,2
" #
φi,1 φj,1 . . . φk,1
= û
φi,2 φj,2 . . . φk,2
| {z }
B
avec
A = (xi − xk )(yj − yi ) − (xj − xi )(yi − yk ).
Afin d’illustrer plus en détail cet exemple, considérons un maillage du domaine carré Ω = [0, 1]2
défini dans la figure 4.8
4 3 Élément nœuds
3
1 1,2,5
2 2,3,5
3 3,4,5
4 5 2 4 1,4,5
Exercice : Montrer que pour le maillage décrit en Fig 4.8, on a avec les abus d’écriture
Daniel
c Choı̈ 2010-- 50 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
habituels
1 0 −1
1
K1 = K2 = K3 = K4 = 1 −1
2
2
Soit après assemblage :
1 0 0 0 −1
1 0 0 −1
K = K1 + K2 + K3 + K4 =
1 0 −1
1 −1
4
1/3
Daniel
c Choı̈ 2010-- 51 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
F IGURE 4.9 – Isovaleurs de la solution élément-finis par interpolation P 1 du problème (4.2) avec
un maillage triangulaire régulier de 200 éléments définis sur 121 nœuds.
Cela donne bien entendu une approximation grossière de la solution exacte. Pour avoir de
meilleurs résultats, il faut raffiner le maillage, voici un résultat avec un maillage plus fin où nous
avons tracé les isovaleurs de la solution éléments-finis :
où
Vadm = {u∗ ∈ H 1 (Ω) telles que u∗ |Γ1 = uΓ1 }
Daniel
c Choı̈ 2010-- 52 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Remarquons que l’espace des solutions admissible Vadm n’est pas un espace vectoriel. Nous
définissons également l’espace vectoriel associé à Vadm :
Théorème 4.4.1. Le problème (4.8) possède une unique solution dans Vadm . De plus la solution
minimise dans Vadm la fonctionnelle J(v) :
Z Z Z
1
J(v) = ∇v.∇(v) − fv + F v.
2 Ω Ω Γ2
Chaque élément quadrangulaire est donc simplement défini par une liste de 4 noeuds représentant
les 4 sommets.
Un maillage sera donc typiquement défini par une liste de noeuds, défini par leur coordonnées,
et une liste d’éléments définis chacun par 4 numéros représentant les 4 noeuds sommets, voir par
exemple la figure 4.12.
Comptes tenu des conditions aux limites, nous établissons plusieurs listes de noeuds corres-
pondants :
Daniel
c Choı̈ 2010-- 53 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
On notera
— L1 = la liste des noeuds appartenant à la frontière Γ1 ,
— L2 = la liste des noeuds appartenant à la frontière Γ2 ,
— L3 = la liste des noeuds n’appartenant pas à la frontière.
On choisit de chercher une approximation de la solution de (4.8) par la méthode des éléments-
finis avec une interpolation linéaire, engendré par 1, x, y, xy, sur un maillage quadrangulaire.
S
Soit une décomposition ou maillage quadrangulaire de Ω = k Ek où les éléments Ek sont
tous des quadrangles, ne désigne le nombre d’éléments du maillage et n le nombre de noeuds. On
dit inteprolation linéaire, bien que qu’ils’agisse de polynômes de dégré 2, car nous verrons que
les fonctions de bases sont choisies linéaires aux arêtes.
On désigne les noeuds du maillage par Nj , avec j = 1, 2, . . . , n, ou plus simplement par leur
numéro. Soit Φi la fonction P 2 définie sur Ω, combinaison linéaire de 1, x, y, xy sur chacun des
éléments Ek et telle que
Φi (Nj ) = δij , (4.9)
où δij désigne le symbole de Kronecker. Il est clair que sur chaque élément Ek , les fonctions Φj
sont uniquement définies par (4.9).
On remarque plusieurs propriétés importantes :
— Une fonction Φi est nulle sur chaque élément de la décomposition (ou maillage) sauf sur
les éléments dont le noeud Nj est un des quatres sommets.
— Les fonctions Φi sont des fonctions affines le long des arêtes des éléments.
— Les fonctions Φi sont continues sur tout Ω, mais leur dérivées sont discontinues aux arêtes.
— les fonctions Φi forment une partition de l’unité :
i=n
X
Φi = 1 sur Ω.
i=1
On désigne par V h l’espace vectoriel engendré par les fonctions Φi . Il est clair que V h ⊂
H 1 (Ω) et que V h est de dimension n.
Toute fonction v ∗ ∈ Vh se décompose alors de façon unique dans la base des Φi :
v ∗ = vi∗ Φi ,
Daniel
c Choı̈ 2010-- 54 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
où h i>
v̂ ∗ = v1∗ . . . vi∗ . . . vn∗ ,
h i>
Φ̂ = Φ1 . . . Φi . . . Φn .
On note également
h
Vadm = Vadm ∩ V h , V0h = V0 ∩ V h ,
autrement dit :
h
Vadm = {v ∗ ∈ V h tel que vi∗ = uΓ1 (Ni )}
= {v ∗ ∈ V h tel que C v̂ ∗ = ûΓ1 }.
1 s
4 3
r
−1 0 1
1 −1 2
1 1
φ1 = (1 − r)(1 − s) φ3 = (1 + r)(1 + s)
4 4
1 1
φ2 = (1 + r)(1 − s) φ4 = (1 − r)(1 + s)
4 4
Pour une fonction f definie sur El , on a :
Daniel
c Choı̈ 2010-- 55 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Remarque 4.4.2. Il est important de souligner que dans cet exemple, ainsi que dans le cas d’une
interpolation linéaire pour un maillage en triangle à trois noeuds, les mêmes fonctions d’inter-
polations Φi sont utilisées pour représenter une approximation de la solution cherchée et pour
représenter la géométrie du maillage. On dit que ce sont des éléments isoparamétriques.
4 1 3
s y
4
y3 3
T
r
−1 0 1
y1 x2
x
1 x1
2
1 −1 2
où on a désigné
xi yi φ1
x y φ
j j 2
x̂ = , ŷ = , φ̂ = ,
xk yk φ3
xl yl φ4
Dans un problème scalaire la numérotation des noeuds et des ddl coı̈ncident.
Le gradient de la fonction scalaire u est représenté sous la forme d’un vecteur :
" #
u,1
[∇(u)] =
u,2
Sur un élément quadrangulaire El dont les sommets sont les noeuds Ni , Nj , Nk , Nm seuls les
quatres fonctions Φi , Φj , Φk , Φm de V h sont non nuls, si bien que dans El :
Daniel
c Choı̈ 2010-- 56 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
h i
[u] = Φi Φj Φk Φm û
h i
= φ1 φ2 φ3 φ4 û
avec " #
φ1,r φ2,r φ3,r φ4,r
Brs =
φ1,s φ2,s φ3,s φ4,s
On montre facilement que
[∇r,s (u)] = JT [∇x,y (u)].
on a alors h i−1
B = JT Br .
Daniel
c Choı̈ 2010-- 57 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
6 5 4 Élément nœuds
1 1,2,5,6
2 2,3,4,5
1 2 F IGURE 4.12 – Un maillage quadrangulaire en
2 éléments et 6 nœuds et le tableau de corres-
pondance éléments/nœuds
1 2 3
On considère un problème général de la mécanique des milieux continus sous sa forme varia-
tionnelle :
Trouver u ∈ Vadm telle que
Z Z (4.10)
σ : ε(u∗ − u) = f .(u∗ − u) ∀u∗ ∈ Vadm
Ω Ω
où
Vadm = {u∗ ∈ [H 1 (Ω)]3 /u|Γ = u0
et σ est le tenseur des contrainte lié au tenseur des déformations ε par la loi de comportement
qu’on écrit sous forme matricielle pour des raisons informatiques :
σ11 1−ν ν ν e11
σ22 1−ν ν e22
σ33
= E
1−ν e33
σ (1 + ν)(1 − 2ν) 1
12 2 (1 − 2ν) 2e
12
1
σ23 2 (1 − 2ν) 2e23
1
σ31 2 (1 − 2ν) 2e31
Daniel
c Choı̈ 2010-- 58 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
On considère l’élément de référence : un tétraèdre à quatre nœuds dont les coordonnées sont
(0,0,0), (1,0,0), (0,1,0) et (0,0,1).
t
4
1 s
3
2
r
φ1 = 1 − (r + s + t)
φ2 = r
φ3 = s
φ4 = t
Si on considère un élément tétraèdrique arbitraire dont les sommets sont de coordonnées (xi , yi , zi ),
tout point de l’élément peut être défini par le paramétrage
x(r, s, t) φi (r, s, t)xi
y(r, s, t) = φi (r, s, t)yi = T (r, s, t)
T est le difféomorphisme qui envoie l’élément de référence à l’élément considéré. Nous avons la
formule de Jacobi (changement de variable) :
Z Z
f (x, y, z)dxdydz = f (x, y, z) |det JT | drdsdt
Ereel Eref
Daniel
c Choı̈ 2010-- 59 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
on a
x̂> h i
>
JT = ŷ φ̂,r φ̂,s φ̂,t
ẑ >
soit
−1 −1 −1
x̂> x2 − x1 x3 − x1 x4 − x1
1 0 0
JT = ŷ > = y2 − y1 y3 − y1 y4 − y1
0 1 0
ẑ > z2 − z1 z3 − z1 z4 − z1
0 0 1
Par ailleurs on a
f,r = x,r f,x + y,r f,y + z,r f,z
f,s = x,s f,x + y,s f,y + z,s f,z
f,t = x,t f,x + y,t f,y + z,t f,z
c’est à dire :
∇r,s,t f = JT> ∇x,y,z f,
ou encore
∇x,y,z f = JT> ∇r,s,t f =,
Notons
ux,x ux,r
u u
x,y x,s
ux,z ux,t
uy,x uy,r
∇x,y,z u = uy,y et ∇r,s,t u = uy,s = Br u
b
uy,z uy,t
u u
z,x z,r
uz,y uz,s
uz,z uz,t
avec
−1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0
−1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0
−1
0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0
0
−1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
Br = 0 −1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0
0
−1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0
0
0 −1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
−1
0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0
0 0 −1 0 0 0 0 0 0 0 0 1
Daniel
c Choı̈ 2010-- 60 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
On a donc, −1
JT 0 0
∇x,y,z u = 0 JT−1 0 ∇r,s,t u
0 0 JT−1
ux,x
uy,y
uz,z
ε̂x,y,z u + u = BE ∇x,y,z u
=
x,y y,x
uy,z + uz,y
ux,z + uz,x
with
1 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 1 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 1
BE =
0
.
1 0 1 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 1 0 1 0
0 0 1 0 0 0 1 0 0
Ainsi, nous avons
ε̂x,y,z = Bb
u
avec −1
JT 0 0
B = BE ∗ 0 JT−1 0 ∗ Br
0 0 JT−1
on a
JT−1 =] [
φ1 = (1 − r − s)(1 − t)
φ2 = r(1 − t)
φ3 = s(1 − t)
φ4 = (1 − r − s)t
φ5 = rt
φ6 = st
Daniel
c Choı̈ 2010-- 61 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Si on considère un élément prisme arbitraire dont les sommets sont de coordonnées (xi , yi , zi ),
tout point de l’élément peut être défini par le paramétrage
x(r, s, t) φi (r, s, t)xi
y(r, s, t) = φi (r, s, t)yi = T (r, s, t)
T est le difféomorphisme qui envoie l’élément de référence à l’élément considéré. Nous avons la
formule de Jacobi (changement de variable) :
Z Z
f (x, y, z)dxdydz = f (x, y, z) |det JT | drdsdt
Ereel Eref
on a
x̂> h i
>
JT = ŷ φ̂,r φ̂,s φ̂,t
ẑ >
soit
−1 −1 −1
>
x̂ x2 − x1 x3 − x1 x4 − x1
> 1 0 0
JT = ŷ = y2 − y1 y3 − y1 y4 − y1
0 1 0
ẑ > z2 − z1 z3 − z1 z4 − z1
0 0 1
Par ailleurs on a
f,r = x,r f,x + y,r f,y + z,r f,z
f,s = x,s f,x + y,s f,y + z,s f,z
f,t = x,t f,x + y,t f,y + z,t f,z
c’est à dire :
∇r,s,t f = JT> ∇x,y,z f,
ou encore
∇x,y,z f = JT> ∇r,s,t f =,
Daniel
c Choı̈ 2010-- 62 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Notons
ux,x ux,r
u u
x,y x,s
ux,z ux,t
uy,x uy,r
∇x,y,z u = uy,y et ∇r,s,t u = uy,s = Br u
b
uy,z uy,t
u u
z,x z,r
uz,y uz,s
uz,z uz,t
On a donc, −1
JT 0 0
∇x,y,z u = 0 JT−1 0 ∇r,s,t u
0 0 JT−1
ux,x
uy,y
uz,z
= BE ∇x,y,z u
ε̂x,y,z =
ux,y + uy,x
uy,z + uz,y
ux,z + uz,x
avec −1
JT 0 0
B = BE ∗ 0 JT−1 0 ∗ Br
0 0 JT−1
on a
JT−1 =] [
Daniel
c Choı̈ 2010-- 63 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Daniel
c Choı̈ 2010-- 64 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
CHAPITRE 5
Exemples non-isoparamétrique
−fy
a
a
l
F IGURE 5.1 – Poutre encastré à une extrémité soumise à une force normale.
T0 + f = 0
M0 + T = 0
où T désigne l’effort tranchant, M le moment de flexion relié à un déplacement normal v (flèche)
via la loi de comportement, pour une poutre en flexion homogène isotrope de module d’Young E
Daniel
c Choı̈ 2010-- 65 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
M
w0 =
EI
v0 = w
v(0) = 0, w(0) = 0
et à l’extrémité libre :
T (l) = 0, M (l) = 0.
Il est possible de réécrire tout le problème sous la forme d’un problème différentiel aux limites
d’ordre 4 en v :
(EIv 00 )00 = f [0, l]
v(0) = 0
v 0 (0) = 0 (5.1)
v 00 (l) = 0
v 000 (l) = 0
Exercice :
1. Montrer qu’une solution du problème au limite (5.1) est également une solution de la for-
mulation variationnelle (5.2), Cette formulation s’interprète également comme le principe
des travaux virtuels.
(
Trouver v ∈ Vadm tel que
(5.2)
af (v, v ∗ ) = L(v ∗ ) ∀v ∗ ∈ Vadm
où
Vadm = {u ∈ H 2 ([0, l]) / u(0) = u0 (0) = 0},
Daniel
c Choı̈ 2010-- 66 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Comme dans dans l’exemple 4.1, nous considérons un maillage SEG2 de l’intervalle [0, l],
i.e. une subdivision en n − 1 segments :
n−1
[
[0, l] = Ei , Ei = [xi , xi+1 ]
i
Associé à le type de maillage, il est possible de définir une interpolation plus riche qu’une inter-
polation P 1 . On définit le sous-espace discrétisé :
dont on définit une base avec deux familles de fonctions polynomiales de degré 3 sur chaque
éléments Ei et qu’on définit par :
1 φi φi+1
ψi
0 x x i+1
i
ψi+1
Les conditions (5.3) sont suffisantes pour déterminer les fonctions φ et ψ sur chaque élément
Ei .
Daniel
c Choı̈ 2010-- 67 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
1 1
φi (x) = (x − xi+1 )2 (2x + xi+1 − 3xi ) ψi (x) = (x − xi )(x − xi+1 )2
h3 h2
1 1
φi+1 (x) = 3 (x − xi )2 (3xi+1 − xi − 2x) ψi+1 (x) = (x − xi )2 (x − xi+1 ).
h h2
Comme dans le cas précédent, cette base est très pratique : les composantes vi et wi représentent
respectivement la valeur de v et la valeur de v 0 au nœud xi . Nous notons que pour chaque nœud
xi , il est défini deux degrés de liberté vi et wi . Ainsi, si la discrétisation est définie par n nœuds,
alors il y aura 2n degrés de liberté.
On note de façon matricielle
v1
w
1
h i
.
v(x) = φ1 ψ1 ... φn .
ψn .
,
vn
wn
| {z }
v̂
alors on a
v1
w
1
i
00 .. .
h
v 00 = φ001
ψ100 ... φ00n ψn .
| {z }
B
vn
wn
| {z }
v̂
Remarque 5.1.1. Si nous avions choisi une interpolation P 1 , alors le problème de Galerkin
associé donne simplement un problème nul, puisque la dérivée seconde d’une fonction linéaire
par morceaux est nulle sur chaque morceaux. D’un point de vue plus théorique, les fonctions
polynomiale de degré 1 par morceaux n’appartiennent pas en général à l’espace H 2 , qui contient
l’espace des fonctions de classe C 1 .
Daniel
c Choı̈ 2010-- 68 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Exercice : Calculer par assemblage la matrice de rigidité d’une poutre discrétisée en 3 éléments
de longueurs égales. Appliquer au cas d’une densité de force linéique uniforme.
et " # " #
σ13 E w,x − βx
=
σ23 2(1 + ν) w,y − βy
φi (j) = δij i, j = 1, 2, 3, 4.
Daniel
c Choı̈ 2010-- 69 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
1 s
4 3
r
−1 0 1
1 −1 2
F IGURE 5.3 –
soit
1
φ1 = (r − 1)(s − 1)
4
1
φ2 = (r + 1)(1 − s)
4 (5.4)
1
φ3 = (r + 1)(s + 1)
4
1
φ1 = (1 − r)(s + 1)
4
si bien qu’on peut définir un point de la plaque sur la base de ce quadrangle par
φi (r, s)xi
x = φi (r, s)yi
gr = x,r
gs = x,s
g3 = x,z
gi gj = δij i, j = r, s, 3.
Daniel
c Choı̈ 2010-- 70 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
or puisque gz = ez , on a simplement,
On définit l’interpolation du tenseur des contraintes de cisaillement sur la base de leur valeur aux
nœuds A, B, C, D :
1 A 1 C
γr3 = (1 + s)γr3 + (1 − s)γr3
2 2 .
1 D 1 B
γs3 = (1 + r)γs3 + (1 − r)γs3
2 2
D’après l’interpolation choisie, il vient
A 1 3 1 3 1 3
γr3 = (w − w4 ) + (β + βx4 )(x3 − x4 ) + (β + βy4 )(y3 − y4 )
2 2 x 2 y
B 1 1 1 1 1
γs3 = (w4 − w1 ) + (β + βx4 )(x4 − x1 ) + (β + βy4 )(y4 − y1 )
2 2 x 2 y
C 1 1 1 1 1
γr3 = (w2 − w1 ) + (β + βx1 )(x2 − x1 ) + (β + βy2 )(y2 − y1 )
2 2 x 2 y
D 1 1 2 1 2
γs3 = (w3 − w2 ) + (β + βx3 )(x3 − x2 ) + (β + βy3 )(y3 − y2 )
2 2 x 2 y
autrement dit on a
w1
β1
x
βy1
A
γr3 0 0 0 0 0 0 1 x3 − x4 y3 − y4 −1 x3 − x4 y3 − y4
γ B w
2
s3 1 −1 x4 − x1 y4 − y1 0 0 0 0 0 0 1 x4 − x1 y4 − y1
C= .
γr3 2 −1 x2 − x1 y2 − y1 1 x2 − x1 y2 − y1 0 0 0 0 0 0 ..
D
γs3 0 0 0 −1 x3 − x2 y3 − y2 1 x3 − x2 y2 − y2 0 0 0
w 4
| {z } 4
Bc βx
βy4
Soit au final
Daniel
c Choı̈ 2010-- 71 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
w1
1
βx
β1
y
" # " #" # 2
γx3 1 gr .ex gs .ex s+1 0 s−1 0 w
= BC
..
γy3 2 gr .ey gs .ey 0 r−1 0 r+1 .
| {z }w4
Bs
4
βx
βy4
Daniel
c Choı̈ 2010-- 72 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
CHAPITRE 6
Dans cette annexe, nous présentons les outils de calculs de variation et d’optimisation om-
niprésent dans la pratique des éléments finis.
R
Théorème 6.1.1. Soit A ∈ n × n une matrice carrée symétrique, n × n, alors il existe une
matrice orthogonale U et une matrice diagonale D telles que
A = U 0 DU.
Autrement dit, les matrices symétriques sont toujours diagonalisables dans une base de vecteurs
propres orthonormée.
Daniel
c Choı̈ 2010-- 73 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
(∇J(u), u∗ − u) ≤ 0 ∀u∗ ∈ K.
ku − u∗ kH ≥ ku − uk kH ∀u∗ ∈ K.
De plus, on a
(u − uk , u∗ − uk ) ≤ 0 ∀u∗ ∈ K.
2 1
ku − un kH ≤ d + .
n
On va simplement montrer que la suite un est de Cauchy. Grâce à l’identité du parallélogramme :
(x + y, x + y) + (x − y, x − y) = 2(x, x) + 2(y, y)
on écrit :
2 2 2 2
2ku − un kH + 2ku − um kH = kun − um kH + k2u − un + um kH .
D’où, en reportant :
2 2 2 un + um 2
kun − um kH = 2ku − un kH + 2ku − um kH − 4ku − k .
2 H
un + um 2
ku − k ≥ d.
2 H
Ainsi,
2 1 1 1 1
kun − um kH ≤ 2(d + ) + 2(d + ) − 4d ≤ 2( + ),
n m n m
ce qui prouve que la suite un est de Cauchy. On en déduit qu’il existe une limite uk ∈ K puisque
Daniel
c Choı̈ 2010-- 74 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
K est fermé.
Montrons maintenant que la limite uk est unique : Supposons qu’on ait également ul tel que
2 2
ku − uk kH = ku − ul kH = d,
2
kuk − ul kH ≤ 2d + 2d − 4d = 0.
Daniel
c Choı̈ 2010-- 75 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
r1 = 0.1012865073235 s1 = r1 w1 = 0.1259391605448
r2 = 0.7974269863531 s2 = r1 w2 = w1
r3 = r1 s3 = r2 w3 = w1
r4 = 0.4701420641051 s4 = r6 w4 = 0.1323941527885
r5 = r4 s5 = r4 w5 = w4
r6 = 0.0597158717898 s6 = r4 w6 = w4
r7 = 1/3 s7 = r7 w7 = 0.225
r1 = −0.577350296189626 s1 = r1 w1 = 1/4
r2 = r1 s2 = r3 w2 = 1/4
r3 = 0.577350296189626 s3 = r1 w3 = 1/4
r4 = r3 s4 = r3 w4 = 1/4
Daniel
c Choı̈ 2010-- 76 Université de Caen
Méthode des éléments-finis
Bibliographie
Daniel
c Choı̈ 2010-- 77 Université de Caen