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CSTC Directives Pour L Application de L Eurocode 7 en Belgique Soutenements

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DIRECTIVES POUR L’APPLICATION DE

L’EUROCODE 7 EN BELGIQUE :
CONCEPTION GEOTECHNIQUE D’OUVRAGES DE
SOUTENEMENT : SOUTENEMENTS

Version du 19/03/2015

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Directives pour l’application de l’EC 7 en Belgique - Conception géotechnique d’ouvrages de soutènement : Soutènements
Version du 19/03/2015
A. Catégories géotechniques
Afin d'établir les exigences relatives au calcul géotechnique, on peut réparer les soutènements
en trois catégories géotechniques (CG).

Les principes généraux pour la répartition de ces catégories sont décrits dans la
NBN EN 1997-1:2005 (voir l'annexe 2).

Un soutènement relève de la catégorie GC 1 si l'ensemble des conditions suivantes sont


satisfaites :
• La hauteur maximum du soutènement ne dépasse pas 2 m.
• L’excavation ne descend pas sous le niveau de la nappe phréatique au repos.
• La distance par rapport aux ouvrages environnants et à la limite de propriété est
supérieure à 5 m.
• La surface du sol est horizontale.
Par ailleurs, il convient également de satisfaire aux conditions telles que décrites à la
NBN EN 1997-1:2005 (voir l'annexe 2).

Si ces conditions ne sont pas remplies, il y a lieu de prendre en compte les exigences de
calcul applicables pour les catégories GC 2 ou GC 3.

À titre d’exemple, la catégorie GC 3 s’applique dans l’une ou plusieurs des conditions


suivantes :
• risques anormaux ou des conditions de terrain ou de chargement inusuelles
• exigences particulièrement strictes concernant les déplacements autorisés
• de très grandes profondeurs d'excavation (> 15 m)
• une très grande profondeur sous le niveau de la nappe phréatique (> 10 m)

Le présent document couvre uniquement les calculs géotechniques de soutènements de


catégorie GC 2 et doit être pris comme base pour la catégorie GC 3.

Par ailleurs, cette dernière doit faire l'objet par ailleurs de dispositions et de règles
complémentaires (par ex. : analyse des éléments finis, surveillance, ...).

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Version du 19/03/2015
B. Dimensionnement de soutènements de catégorie
géotechnique 2
Un soutènement présente différents mécanismes de rupture. Les mécanismes de rupture sont
subdivisés en classes GEO et STR. Chaque mécanisme de rupture est calculé en fonction de :
• son état limite ultime (ELU) : Ed < Rd, Ed représentant la valeur de calcul des (effets
des) actions et Rd la valeur de calcul de la résistance
• son état limite de service (ELS) : Ed < Cd, Ed représentant la valeur de calcul des
(effets des) actions et Cd la valeur limite pour la valeur de calcul de l’effet des
chargements.

Le calcul de l’ELU est effectué conformément à l’approche de calcul 1 (DA 1), se limitant
pour la phase déterminante au calcul de la combinaison 2 (DA 1/2), au lieu des combinaisons
1 et 2 (DA 1/1 et DA 1/2). Pour le dimensionnement du mur et du support horizontal, toutes
les phases sont par ailleurs vérifiées à l’aide d’une méthode simplifiée sur base des facteurs
ELS et d’un facteur αvar égal à 1,1, par lequel il convient de multiplier les charges variables.
Pour la vérification des déformations et des déplacements admissibles, toutes les phases sont
calculées aux ELS.

Valeurs de calcul des actions et des paramètres de sol et de construction

Les valeurs de calcul des actions (Fd) sont les valeurs représentatives de la charge
(Frep) pondérées:
Fd = γ F Frep

Les valeurs de calcul des paramètres du sol Xd sont des valeurs de sol caractéristiques Xk
pondérées (pour la détermination des valeurs de sol caractéristiques, voir le paragraphe C) :
X
Xd = k
γM

Les facteurs de pondération γF et γM sont rassemblés au Tableau 1.

Tableau 1. Facteurs de pondération pour le calcul aux ELU (DA 1/1 et DA 1/2) et aux ELS pour les
calculs des soutènements de catégorie géotechnique 2 et de classe de risque 2 (CR2).
Action γF Paramètres de sol γM
γG (charge permanente) γQ (charge variable) γγ γφ γc γcu
Défavorable Favorable Défavorable Favorable
ELU
DA 1/1 1,35 1,00 1,50 0,00 1,00 1,00 1,00 1,00
DA 1/2 1,00 1,00 1,10 0,00 1,00 1,25 1,25 1,40
ELS 1,00 1,00 1,00 0,00 1,00 1,00 1,00 1,00

Dans certaines conditions et lorsque cela se justifie, l'EC 0 permet de calculer avec des
facteurs de pondération différents si l'on prévoit un plus haut/bas niveau de fiabilité du
soutènement. Pour déterminer la classe de risque d’un soutènement, on peut éventuellement
s’inspirer de la proposition de méthodologie d’évaluation présentée à l’Annexe 1.

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Directives pour l’application de l’EC 7 en Belgique - Conception géotechnique d’ouvrages de soutènement : Soutènements
Version du 19/03/2015
À cet égard, le cahier des charges doit indiquer dans quelle classe de risque un soutènement
donné peut être répertorié. Si le cahier des charges ne reprend aucune information à ce
propos, il y a lieu d'admettre que le soutènement relève de la classe de risque 2 (facteurs de
pondération du Tableau 1).

Les valeurs de calcul des paramètres de la construction proprement dite sont des valeurs
caractéristiques pondérées (béton, acier, bois, maçonnerie, conformément aux Eurocodes
structuraux : NBN EN 1992-1-1, NBN EN 1993-5, NBN EN 1994-1-1, NBN EN 1995-1-1,
NBN EN 1996-2 et annexes nationales).

Les valeurs de calcul des rigidités des éléments de construction et du sol sont des valeurs
caractéristiques élevées ou basses. Ces valeurs peuvent donc être différentes pour les calculs
aux ELU et aux ELS.

Valeur de calcul du niveau d'excavation

La valeur de calcul du niveau d’excavation s’établit comme suit (voir la Figure 1) :

• Pour les ELU et en cas d’excavation à sec, il y a lieu d’ajouter une surprofondeur de
0,3 m à la profondeur nominale. Si on s’écarte de cette valeur, il y a lieu de convenir
de dispositions claires concernant les mesures à prendre (contrôles réguliers de la
profondeur d'excavation, application d'une couche de béton de propreté au fond des
excavations dans les 48 heures suivant les travaux d’excavation, ...).
• Il convient d’évaluer l’impact que présentent des excavations localement plus
profondes (tranchée de fondation, fosse d’ascenseur) à courte distance (< fiche) du
mur de soutènement. Pour les ELU et en cas d’excavation sous eau, il convient
d’utiliser les surprofondeurs telles que spécifiées dans la NBN EN 1997-1:2005 (min.
[0,1 x h ; 0,5 m], h représentant la hauteur de mur au-dessus du niveau d'excavation
pour une paroi autostable ou la distance entre le niveau d'excavation et le point
d’appui inférieur).
• Aux ELS, elle correspond à la profondeur nominale.
• Pour les applications à long terme, il convient, tant pour les ELU que pour les ELS,
d'accorder une attention particulière à la profondeur d'excavation et des exigences
plus strictes peuvent être posées.

Excavation à sec Excavation sous eau

Profondeur nominale Profondeur nominale

Valeur de calcul du Valeur de calcul du


niveau d’excavation* niveau d’excavation*

Figure 1. Valeur de calcul du niveau d’excavation. * Un écart peut être admis sous certaines conditions.

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Valeur de calcul du niveau d'eau

La valeur de calcul pour le niveau d’eau doit être déterminée comme suit :
• Aux ELU, il y a lieu de considérer le niveau d’eau le plus défavorable (différence de
niveau d'eau la plus élevée) pendant la durée de vie de la construction, compte tenu
d'un drainage défectueux, de précipitations extrêmes, … Généralement, on peut
utiliser les règles du Tableau 2.

Tableau 2. Détermination de la valeur de calcul du niveau d’eau (aux ELU), en fonction du régime de la
nappe phréatique, de la fonction du soutènement et de la nature des mesures disponibles.
Régime de la nappe phréatique Fonction du soutènement Mesures disponibles* PH2O,d (m)
Néant Niveau du sol
Temporaire Suivi en cours PH2O,max + 0,5 m
d’excavation
1 mesure du niveau PH2O + 1,50 m
d'eau
Libre – sans rabattement
Série de mesures de PH2O,max + 1,00 m
Définitif 6 mois
Série de mesures > 1 an PH2O,max + 0,50 m
Série de mesures = PH2O,max. + 0,25 m
durée de vie
Étude
Sous pression – sans rabattement Temporaire/définitif hydrogéologique
particulière
Étude de
Influencé par le rabattement Temporaire/définitif rabattement
particulière
* La mesure doit être effectuée dans un tube piézométrique installé sur le terrain. Minimum 1 mesure
tous les deux mois.
Remarques par rapport au tableau
− Les niveaux d’eau physiquement irréalistes ne doivent pas être appliqués (pas au-dessus du niveau
du sol). En zones inondables, il convient de bien prendre en compte la possibilité d'inondations.
Concernant les mesures du niveau d’eau, il faut faire attention à ce que les valeurs de mesure ne
soient pas influencées par des rabattements actifs aux alentours.
− Ces valeurs ne peuvent pas être purement et simplement utilisées pour le contrôle du soulèvement
des structures.

• Aux ELS, il y a lieu de considérer le niveau d'eau le plus défavorable (différence de


niveau d'eau la plus élevée) susceptible de se présenter en conditions normales.
Généralement, on pourra utiliser à cet égard le même niveau d'eau que pour les ELU.
Si de nombreuses données de mesure sont disponibles, on pourra déroger à cette
règle.

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Méthodologie pour le calcul de la paroi

Les modèles suivants entrent en ligne de compte pour les calculs de paroi :
• un modèle à ressorts
• un modèle basé sur les éléments finis ou sur la méthode des différences finies

Dans le modèle à ressorts, le modèle de calcul est basé sur l'approche de calcul 1 de l'EC 7.
Le calcul est effectué comme suit (aperçu schématique à la Figure 2 et expliqué plus loin
dans le plan de dimensionnement) :
1. un calcul initial de la paroi en ELU-DA1/2 pour la phase la plus déterminante,
permettant d’établir la longueur de paroi requise (fiche). À cet égard, on utilise le critère
selon lequel la résistance passive maximale est mobilisée à 100 %.
2. Pour toutes les phases : un calcul simplifié pour le dimensionnement de la paroi et du
support horizontal avec les facteurs ELS et le facteur αvar égal à 1,1*, qu'il convient
d'appliquer aux charges variables. Ces calculs permettent de déduire les valeurs suivantes
pour les différentes phases :
• en multipliant par un facteur 1,35* : les valeurs de calcul en ELU DA1/1 des
forces d’ancrage et d’étançonnage (Fa,1), à utiliser par la suite pour le
dimensionnement structurel et géotechnique.
• en multipliant par un facteur 1,35* : les valeurs de calcul en ELU DA1/1 des
forces internes, à utiliser par la suite pour le dimensionnement structurel de la
paroi.
3. Les calculs aux ELS permettent de déduire les valeurs suivantes pour les différentes
phases :
• Les déformations de la paroi, les déplacements et les forces dans les ancrages
ou les étançons (Fa,2)

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Version du 19/03/2015
Calcul initial: fiche requise?
Critère :
max. 100 % de mobilisation de la valeur de calcul de la résistance passive
ELU-DA1/2 (pour la phase la plus
déterminante)
Facteurs de charge 1,0* et 1,1*
Paramètres du terrain tg (φ'k)/1,25* ; c'k/1,25*
Angle de frottement du mur tg (δ)/1,25*
Valeur de E et/ou kh caractéristique (facteur de pondération :
1,0)
Nappe phréatique PH20, d/étude
Profondeur d’excavation Hnom + Δa (en fonction de la situation)

Pour une géométrie fixée (à répéter pour,


par exemple, d’autres profilés de
palplanches, d’autres niveaux d’ancrage)

Toutes les phases Toutes les phases


Méthode simplifiée ELS
Facteurs de charge 1,0 et 1,0 x αvar* Facteurs de charge 1,0 et 1,0
Paramètres du terrain tg (φ'k)/1,0 ; c'k/1,0 Paramètres du terrain tg (φ'k)/1,0 ; c'k/1,0
Angle de frottement du mur tg (δ)/1,0 Angle de frottement du mur tg (δ)/1,0
Valeur de E et/ou kh caractéristique Valeur de E et/ou kh caractéristique
(facteur de pondération : (facteur de pondération :
1,0) 1,0)
Nappe phréatique PH20, d/étude Nappe phréatique PH20, d/étude
Profondeur d’excavation Hnom Profondeur d’excavation Hnom

Forces d’ancrage ou d’étançonnage : Forces internes (M, N et Q) Déformations de la paroi,


Fa,1 déplacements de la paroi et Fa,2

x 1,35* : valeur de calcul x 1,35* : valeur de calcul


 input pour ELU DA1/1  input pour ELU DA1/1

Contrôle structurel des ancrages ou


Évaluation admissibilité des
des étançons (ELU DA1/1 Examen structurel de la paroi
déformations
déterminant)
Contrôle géotechnique des ancrages,
des pieux de traction, des clous
(ELU DA1/1 déterminant)

Figure 2. Schéma de calcul simplifié pour un modèle à ressorts pour le calcul à travers les différentes
phases (basé sur l’approche de calcul 1 de l’EC 7) *Voir note de bas de page.

*
Valeurs pour la CR2. En cas de CR1, d’autres valeurs peuvent être appliquées, ceci étant une obligation en cas
de CR3 (Tableaux 7 et 9, Annexe 1)
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Le plan de dimensionnement suivant peut être suivi pour le dimensionnement des soutènements selon un modèle
à ressorts :

Étape 1 Établissement des éléments déterminants


Section transversale, niveau du/des support(s) horizontal/-aux, sollicitations secondaires,
pressions d'eau, classe de risque, phasage.
Étape 2 Détermination des valeurs caractéristiques des paramètres suivants :
paramètres géotechniques, paramètres de rigidité de la paroi et du/des point(s) d'appui,
charges, paramètres géométriques, niveaux d’excavation et niveaux d'eau.
Étape 3 Détermination des valeurs de calcul des paramètres pour la phase déterminante
(généralement, excavation la plus profonde). Pour ce faire, on applique les facteurs des
actions et de matériau des ELU DA1/2 (cf. Tableaux 7,8 et 9 en annexe 1).
Étape 4 Calcul initial, permettant de déterminer la profondeur minimale d'encastrement sur la base
des valeurs de calcul des paramètres de l’étape 3. Il s’agit d’une vérification de l’état limite
géotechnique (GEO).
Étape 5 Les étapes précédentes peuvent être répétées par ex. pour d'autres géométries, afin d'évaluer
la possibilité de mettre en œuvre un dimensionnement plus économique.
Détermination de la géométrie finale et de la profondeur d’encastrement.
Étape 6 Ensuite, on poursuit les calculs pour chaque phase séparément.
Afin de déterminer les valeurs de calcul des paramètres, on utilise une méthode simplifiée
où des facteurs partiels pour les actions et pour les matériaux sont appliqués aux ELS ainsi
qu’un facteur αvar aux charges variables.
On obtient ainsi pour chaque phase les valeurs calculées des forces d'ancrage ou
d'étançonnage (Fa,1) et les forces internes dans la paroi (moments, efforts tranchants, forces
normales).
Détermination des forces d’ancrage ou d'étançonnage déterminantes et des efforts internes
déterminants.

On effectue ensuite pour chaque phase un calcul aux ELS, permettant de déduire les
déformations et déplacements déterminants de la paroi. Ce calcul aux ELS permet également
de connaître les forces d’ancrage ou d’étançonnage (Fa,2). Fa,2 est utilisé dans le
dimensionnement des tirants d’ancrage sur base d’essais.
En l’absence de calcul aux ELS, par exemple lorsque les déplacements ne sont pas
déterminants, il convient d'admettre que Fa,1 = Fa,2.

Étape 7 Contrôle des efforts internes (STR).


Les efforts internes déterminants de l’étape 6 sont multipliés par un facteur 1,35. On obtient
ainsi les valeurs de calcul des efforts internes dans la paroi (moment, effort tranchant, force
normale) aux ELU, qui seront ensuite utilisées pour le contrôle, conformément à l'Eurocode
structurel pertinent.
Étape 8 Contrôle de la force d’ancrage ou d’étançonnage (STR)
Les forces d’ancrage ou d'étançonnage déterminantes de l'étape 6 (Fa,1) sont multipliées par
un facteur 1,35.
On obtient ainsi les valeurs de calcul des forces normales dans l’ancrage ou dans l’étançon
aux ELU, qui seront ensuite utilisées pour le contrôle structurel, conformément à la
NBN EN 1995-5 et à l’ANB.
Dans la plupart des cas, la NBN EN 1995-5 et l’ANB sont également applicables pour le
contrôle structurel des micropieux en traction ou clous.
Les plaques d’ancrage, les poutres de reprise et les éléments d'assemblage sont également
contrôlés conformément à la méthode reprise dans la NBN EN 1993-5 et l'ANB.
Étape 9 Contrôle de la force d’ancrage (GEO).
Les forces d’ancrage ou d'étançonnage déterminantes de l'étape 6 (Fa,1) sont multipliées par
un facteur 1,35. On obtient ainsi la valeur de calcul de la force d’ancrage pour le contrôle de
la résistance géotechnique de l’ancrage. Le calcul géotechnique est effectué conformément
aux méthodes reprises dans la NBN EN 1997-1 et l’ANB. Pour les tirants d'ancrage et les
(micro)pieux en traction, aucun document d'application belge n'a encore été établi.

Étape 11 Contrôle des déformations.


Les déformations et les déplacements de la paroi déterminants aux ELS résultant de l'étape 6
doivent être vérifiés par rapport aux valeurs limites applicables : Ed ≤ Cd
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Étape 12 Contrôle d’autres mécanismes.
- Stabilité de Kranz
- Rupture du sol
- Stabilité de la surface de glissement profonde
- Erosion, rupture hydraulique du sol (HYD), claquage du fond de fouille (UPL)
- Résistance géotechnique verticale

Étape 13 Aspects liés à l’exécution.


Établissement de recommandations d’exécution et description du processus QA/QC
monitoring de l’exécution, essais de contrôle, monitoring nécessaire, …)
Étape 14 Vérification des choix posés.
Contrôle des modifications éventuelles apportées aux éléments initiaux déterminants au
cours du processus de conception, détermination des paramètres, du schéma de calcul et de
la profondeur d'encastrement par rapport aux éléments déterminants et hypothèses initiaux.

En cas d’application d'éléments finis ou de modèles aux différences finies, le


dimensionnement de la paroi et du support horizontal sont calculées, pour toutes les phases,
avec des facteurs aux ELS et avec le facteur αvar égal à 1,1*, par lequel il convient de
multiplier les charges variables. Les forces d'ancrage ou d'étançonnage et les efforts internes
(M, N, T) sont vérifiés pour chaque phase, de la même manière que dans le modèle à ressorts.
Une φ-c réduction est appliquée à la phase déterminante pour laquelle une sécurité de
minimum 1,25* doit être obtenue.
Un calcul aux ELS est ensuite effectué pour toutes les phases, afin d’évaluer si les
déformations et les déplacements sont admissibles.

En présence d’un talus à l’arrière du mur de soutènement ou d'une surcharge répartie sur une
largeur limitée, il est recommandé d'utiliser la méthode des éléments finis au lieu du modèle à
ressorts.

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C. Valeurs caractéristiques des paramètres géotechniques
Généralités

Le choix des valeurs caractéristiques des paramètres géotechniques doit être basé sur les
résultats et valeurs issus d'essais effectués en laboratoire et sur le terrain, complétés par des
informations géologiques et des données de base, telles que des données de projets précédents
et des données de sol publiques.

La valeur caractéristique d'un paramètre géotechnique doit avoir été choisie à titre
d’estimation prudente de la valeur influençant l’apparition de l'état limite.

Pour déterminer la valeur caractéristique, il convient de prendre en compte le type et


l’ampleur de la reconnaissance géotechnique, la variation des valeurs mesurées et l’ampleur
du volume de sol déterminant pour le comportement de l’ouvrage géotechnique dans la
situation considérée.

En cas d'utilisation de méthodes statistiques, il convient de déduire les valeurs


caractéristiques de telle sorte que la probabilité calculée d’une moins bonne valeur pour l'état
limite considéré n’excède pas 5 %.

À cet égard, une estimation prudente de la valeur moyenne consiste à retenir un choix de
valeur moyenne d'une quantité limitée de paramètres géotechniques tels que la valeur
moyenne réelle ne s’avère pas défavorable, avec une fiabilité de 95 %. Lorsque des ruptures
locales sont possibles, une estimation prudente consistera à estimer la valeur basse comme
étant la valeur affichant une probabilité de dépassement de 5 % (fractile de 5 %).

Les valeurs caractéristiques peuvent être des valeurs limites inférieures à 5 %, qui sont
inférieures aux valeurs les plus probables, ou des valeurs limites supérieures à 5 %, qui sont
plus élevées.

Pour tenir compte de cette dépendance lors de la détermination de la valeur caractéristique de


paramètres dépendants, tels que la cohésion et l’angle de frottement interne déterminés à
partir d’un essai triaxial, l’analyse sera généralement effectuée à l’aide d’un diagramme PQ.

Lorsque le paramètre de sol présente une tendance linéaire (par ex. augmentation en fonction
de la profondeur), il convient de prendre cet aspect en compte lors de la détermination de la
valeur caractéristique.

Les valeurs caractéristiques sont déterminées soit directement à partir de résultats d’essai, soit
à partir de corrélations de résultats d’essai.

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Valeurs caractéristiques de paramètres géotechniques déterminés à partir de corrélations de
résultats d’essai

Cohésion c’k, angle de frottement φ’k et résistance au cisaillement non drainé cu,k

La NBN EN 1997-1 ANB:2014 présente un tableau (voir le Tableau 3) permettant de


déterminer les paramètres de sol caractéristiques sur base des résultats d’un essai de
pénétration statique électrique (résistance au cône et Friction Ratio).

Ces valeurs sont applicables aux projets, à l'exception d’applications plus risquées pour
lesquelles des informations supplémentaires sont nécessaires. Les sols suivants ne relèvent
pas du champ d’application du tableau : sable pour lequel qc < 2 MPa, limon ou argile dont
qc < 0,4 MPa et tourbe dont qc < 0,2 MPa. On ne pourra s’écarter de ces valeurs que si cela
se justifie (par ex. à l’aide de résultats d'essai).

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Tableau 3. Paramètres de sol caractéristiques sur base des résultats issus d’un essai de pénétration statique électrique – version adaptée, à reprendre dans la
révision de la NBN EN 1997-1 ANB
Type de sol Adjonction γk au-dessus de la γk en-dessous de la
Compacité/ qc Rf ϕ ‘k c’k cu,k
N.P. N.P.
consistance (MPa) (%) (°) (kPa) (kPa)
(kN/m³) (kN/m³)
Gravier (*) - moyenne 10 - 20 18 20 35 0 -
<1
compacte > 20 19 21 40 0 -
limoneux ou argileux Moyenne 10 - 20 19 21 32 0 -
1–2
compacte > 20 20 22 37 0 -
sable - lâche 2–4 16 18 27 0 -
moyenne 4 – 10 17 19 30 0 -
<1
compacte 10 – 15 18 20 32 0 -
très compacte > 15 18 20 35 0 -
limoneux ou argileux lâche 2–4 16 18 25 0 -
moyenne 4 – 10 17 19 27 0 -
1–2
compacte 10 – 15 18 20 30 0 -
très compacte > 15 19 20 32 0 -
limon - mou 0.4 – 1 17 17 22 0 10
moyennement raide 1–2 18 18 22 2 25
2–4
assez raide 2–4 19 19 22 4 50
raide >4 20 20 22 8 100
Sableux mou 0.4 – 1 17 17 25 0 10
moyennement raide 1–2 18 18 25 2 25
1–3
assez raide 2–4 19 19 25 4 50
raide >4 20 20 25 8 100
argile - molle 0.4 – 1 16 16 20 2 20
moyennement raide 1–2 17 17 20 4 50
3–6
assez raide 2–4 18 18 20 8 100
raide >4 19 19 20 15 200
Sableux molle 0.1 – 1 16 16 22 2 20
moyennement raide 1–2 17 17 22 4 50
2–5
assez raide 2–4 18 18 22 8 100
raide >4 19 19 22 15 200
tourbe peu consistant 0.2 – 0.5 10 10 15 2 10
moyennement 0.5 – 1 >6 12 12 15 5 20
consistent >1 14 14 15 10 40
Remarques : (*)
en cas de gravier préexistant ; en cas de gravier apporté, on admet ceci : ϕ‘k = 35°.
Pour les constructions temporaires, on peut admettre une cohésion limitée, moyennant une justification claire et des dispositions claires concernant son contrôle.

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Angle de frottement sol-paroi, δ

La valeur caractéristique de l’angle de frottement sol-paroi (δ) est fonction de la rugosité de


la surface des ouvrages de soutènement et du type de surface de glissement. Le Tableau 4
présente un aperçu de la détermination de cet angle de frottement (δ) sur la base du mode
d’exécution, du matériau utilisé et du type de sol.

Tableau 4. Détermination de la valeur caractéristique de l’angle de frottement sol-paroi (δ) sur base du
type de paroi et de la valeur caractéristique de l’angle de frottement du sol φ’k.
Type de paroi/matériau utilisé/type de sol Angle de frottement δa ou δp**
surface de surface de
glissement plane* glissement courbe
Paroi ayant durci dans le sol
│δ│ ≤ 2/3 φ’k │δ│ = φ’k
(par ex. paroi de type « soil mix », paroi de pieux)
│δ│≤ φ’k – 2.5° et
Surface non traitée en acier (par ex. : rideau de palplanches) │δ│ ≤ 2/3 φ’k
│δ│ ≤ 30°
Paroi moulée, paroi constituée d’éléments préfabriqués en
│δ│ ≤ 1/3 φ’k │δ│ ≤ 1/2 φ’k
béton
Paroi berlinoise de types 1 et 2 │δ│ ≤ 1/3 φ’k │δ│ ≤ 1/2 φ’k
Dans des sols tourbeux ou des sols contenant de la tourbe,
│δ│ = 0 │δ│ = 0
quel que soit le type de paroi ou le matériau la constituant
*
Pour les surfaces de glissement planes, il convient de limiter δp, comme suit : φ’k ≤ 35°.
**
(1) Si le tassement de la paroi est tout à fait impossible (par ex., paroi installée dans la roche ou
dans des couches très dures), δp doit être pris égal à 0.
**
(2) Si l’ouvrage de soutènement est soumis à une poussée (résultant par ex. d’un fonçage), δp doit
être pris égal à 0 lorsque la force exercée est horizontale (cela résulte normalement du contrôle de
l’équilibre vertical).

Coefficient de réaction horizontale du sol kh

Le coefficient de réaction horizontale du sol kh utilisé pour le calcul d'ouvrages de


soutènement n’est pas une propriété du sol et dépend de différents facteurs. L’Annexe 3
présente un certain nombre de méthodes permettant de déduire le coefficient kh des résultats
d’essai de pénétration statique électriques (CPT) ou sur base de l'essai pressiométrique. Ce
dernier peut être utilisé pour les types de sol ne pouvant pas faire l’objet d’essai de
pénétration statique.

Module d’élasticité

Le module d’élasticité est plutôt utilisé pour les calculs aux éléments finis. Sa valeur peut être
déduites:

• sur base de données empiriques


• sur base de la résistance au cône, obtenue par un essai de pénétration statique
électrique. Des valeurs indicatives pour E sont données en Annexe 4.
• sur base d’un essai pressiométrique, le module pressiométrique EM étant déterminé
conformément à la méthode de Ménard.

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Version du 19/03/2015
Coefficient de Poisson, ν

Pour le coefficient de Poisson ν, on peut appliquer la règle empirique suivante, tant pour le
sable que pour le limon ou l'argile.
• Situation drainé : ν = 0,2 à 0,3
• Situation non drainé : ν = 0,5

Rigidité issue d’essai triaxiaux ou d'essais œdométriques

Les relations de contrainte-déformation (rigidité) du sol utilisées dans les calculs doivent être
suffisamment représentatives de l’état limite considéré (en termes de déformations).

D. Détermination de la poussée et de la butée des terres


Le point 9.5 et l’Annexe C de l’EC 7-1 (corrigendum) présentent une méthodologie détaillée
permettant de déterminer la poussée et la butée des terres. À cet égard, on s’est basé sur des
surfaces de glissement courbes.
Pour déterminer la poussée des terres, il convient de prendre en compte les surcharges (y
compris temporaires et locales).

Comme les calculs effectués sur base de modèles à ressorts sont réalisés automatiquement
pour des surfaces de glissement planes quand la surface de terrain n’est pas tout à fait
horizontale (= surface de sol en pente ou dénivelée) et quand les surcharges ne présentent pas
une répartition uniforme sur toute la surface du sol, des valeurs de l’angle de frottement de la
paroi sont aussi reprises pour les surfaces de glissement planes. Dans pareils cas, il y a
toujours lieu d'indiquer les valeurs de l'angle de frottement de la paroi qui correspondent aux
surfaces de glissement planes.

En cas de parois discontinues (= parois berlinoises et parois de pieux présentant un plus large
écart entre les pieux plus profonds), il convient :
- soit de prendre en compte la largeur utile des profilés ou des pieux ;
- soit d’appliquer une réduction au coefficient de butée des terres.

En cas de surface de terrain fortement inclinée et de surcharges réparties de manière non


uniforme, il peut être recommandé de reprendre les calculs avec un modèle éléments finis ou
un modèle aux différences finies.

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Version du 19/03/2015
Annexe 1 : Application d’une différenciation de fiabilité au calcul
des soutènements
La présente annexe reprend une proposition visant à appliquer une différenciation de fiabilité
lors du calcul des soutènements. Cette méthode est purement indicative, n'ayant pas encore
pu être vérifiée à grande échelle pour des cas réels. À cet égard, l’objectif consiste, à l'avenir,
à affiner cette méthode ou à l'adapter sur base d'un feed-back de la pratique.

Pour appliquer une différenciation de fiabilité, des classes de risque sont définies : CR 1,
CR 2 et CR 3. Celles-ci sont définies en fonction des classes de conséquences et des classes
de fiabilité.

Classes de conséquences

Pour la différenciation de fiabilité, les classes de conséquences (CC) peuvent être définies en
considérant les conséquences d'une défaillance ou d'un mauvais fonctionnement de l'ouvrage
(EC 0) :

Classe de conséquences 1 :
conséquence FAIBLE en termes de perte de vies humaines et conséquences
économiques, sociales ou environnementales faibles ou négligeables ; en cas de défaillance,
la conséquence est la suivante :
• danger de mort : négligeable
• dégâts économiques : faible

Classe de conséquences 2 :
conséquence MOYENNE en termes de perte de vies humaines et conséquences
économiques, sociales ou environnementales considérables ; en cas de défaillance, la
conséquence est la suivante :
• danger de mort : négligeable
• dégâts économiques : élevée

Classe de conséquences 3 :
conséquence ÉLEVÉE en termes de perte de vies humaines et conséquences
économiques, sociales ou environnementales considérables ; en cas de défaillance, la
conséquence est la suivante :
• danger de mort : élevée
• dégâts économiques : élevée

Les éléments de construction peuvent relever d'une classe de conséquences inférieure à celle
de l’ouvrage dont ils font partie s'il est prévu que les conséquences des ruptures soient plus
limitées.
Si l'on peut s'attendre à ce que les conséquences de ruptures d'ouvrages soient plus limitées
pendant la phase d’exécution qu’en phase d’utilisation, ces éléments de construction peuvent
relever d'une classe de conséquences inférieure et, inversement, s'il est à prévoir que les
conséquences seront plus lourdes, il convient de leur attribuer une classe de conséquences
supérieure.

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Classes de fiabilité

La classe de fiabilité peut être établie à l’aide des 7 paramètres, rassemblés au Tableau 5.Un
indice propre à chaque paramètre peut être d’application. La somme de ces 7 indices donne
alors une indication de la classe de fiabilité où l’on se trouve.

Si la somme < 9 → classe de fiabilité RC 1


Si la somme < 12 → classe de fiabilité RC 2
Si la somme > 12 → classe de fiabilité RC 3

Tableau 5. Détermination des classes de fiabilité


Paramètre Limite/catégorie Indice
1. Profondeur d’excavation <3m 0
<6m 1
>6m 2
2. Redistribution des forces d’ancrage ou Pas présent 0
d’étançonnage possible Oui 0
Non 4
3. Type de sol Tourbe 3
Argile 3
Limon 1
Sable 0
4. Distance par rapport aux constructions / <1 4
profondeur d'excavation 1à2 1
>2 0
5. Nappe phréatique Nappe captive 4
Profondeur < profondeur d’excavation 2
Profondeur > profondeur d’excavation 0
6. Type de soutènement Paroi berlinoise 3
Paroi en « jet grouting » 2
Paroi « soil mix » 2
Rideau de palplanches 2
Paroi de pieux 2
Reprise en sous-oeuvre 2
Fouille blindée 1
Paroi moulée 1
7. Durée de la fonction de la paroi < 3 mois 0
< 1 an 2
> 1 an 4

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Classes de risque

La classe de risque est établie en combinant une classe de conséquences et une classe de
fiabilité, conformément au Tableau 6.

Tableau 6. Détermination des classes de risque conformément aux classes de conséquences et aux classes
de fiabilité
CC 1 CC 2 CC 3
RC 1 CR 1 CR 2 CR 2
RC 2 CR 2 CR 2 CR 3
RC 3 CR 2 CR 3 CR 3

Facteurs de pondération

Les facteurs de pondération γF et γM sont repris aux Tableaux 7, 8 et 9 pour les calculs des
classes de risque 1, 2 et 3.

Tableau 7. Facteurs de pondération pour un calcul en DA 1/1 et DA 1/2 pour les calculs en classe de
risque 1.
Action γF Paramètres du sol γM
γG (charge permanente) γQ (charge variable) γγ γφ γc γcu
Défavorable Favorable Défavorable Favorable
DA 1/1 1,20 1,00 1,30 0,00 1,00 1,00 1,00 1,00
DA 1/2 1,00 1,00 1,10 0,00 1,00 1,10 1,10 1,25

Tableau 8. Facteurs de pondération pour un calcul en DA 1/1 et DA 1/2 pour les calculs en classe de
risque 2.
Action γF Paramètres du sol γM
γG (charge permanente) γQ (charge variable) γγ γφ γc γcu
Défavorable Favorable Défavorable Favorable
DA 1/1 1,35 1,00 1,50 0,00 1,00 1,00 1,00 1,00
DA 1/2 1,00 1,00 1,10 0,00 1,00 1,25 1,25 1,40

Tableau 9. Facteurs de pondération pour un calcul en DA 1/1 et DA 1/2 pour les calculs en classe de
risque 3.
Action γF Paramètres du sol γM
γG (charge permanente) γQ (charge variable) γγ γφ γc γcu
Défavorable Favorable Défavorable Favorable
DA 1/1 1,50 1,00 1,80 0,00 1,00 1,00 1,00 1,00
DA 1/2 1,00 1,00 1,20 0,00 1,00 1,40 1,40 1,55

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Annexe 2 : Catégories géotechniques conformément à la
NBN EN 1997-1:2005
Principes généraux
Afin d’établir les exigences minimales relatives à l’ampleur et au contenu des
reconnaissances géotechniques, des calculs et des contrôles d’exécution des travaux, la
complexité de chaque dimensionnement géotechnique doit être identifiée, de même que les
risques qui y sont associés.

Afin d'établir les exigences relatives au dimensionnement géotechnique, trois catégories


géotechniques (GC) ont été introduites dans l’EC 7, numérotées de 1 à 3.

Préalablement à l’investigation du sol, il convient d'effectuer une classification préliminaire


de l'ouvrage au sein d'une catégorie géotechnique. Cette catégorie sera vérifiée et modifiée au
besoin à chaque étape du dimensionnement et de l’exécution du projet. Ainsi, les résultats de
l'investigation du sol pourront également indiquer la nécessité d'adapter la catégorie choisie.

Les procédures d'une catégorie plus élevée peuvent être utilisées pour justifier un
dimensionnement plus économique ou lorsque le responsable du dimensionnement les
considère comme plus appropriées.

Les différents aspects du dimensionnement d'un projet peuvent impliquer que différentes
catégories géotechniques soient appliquées. Il n'est pas obligatoire de traiter la totalité d'un
projet conformément à la plus élevée de ces catégories.

1. Catégories géotechniques GC1


La catégorie GC1 vise uniquement les ouvrages petits et relativement simples, présentant un
risque négligeable.

Les habitations unifamiliales ne relèvent pas de la catégorie GC1.

2. Catégories géotechniques GC2


La catégorie géotechnique GC2 concerne les types d'ouvrages et de fondations
conventionnels ne présentant pas de risque exceptionnel et/ou de nature de sol et de
chargements complexes.

La pratique belge subdivise la catégorie GC2 en deux sous-catégories, GC2A et GC2B.


Cette subdivision s’explique par la présence, au sein de la catégorie GC2, d'ouvrages
relativement simples comme les habitations unifamiliales (présentant donc l'obligation
inhérente – bien que limitée – d'être soumises à une investigation du sol).

Distinction entre les catégories géotechniques GC2A et GC2B

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GC2A : Habitations unifamiliales et autres projets présentant une ampleur et/ou des
sollicitations limitées ainsi qu'un niveau de risque restreint.
• Bâtiments comprenant 3 niveaux de construction maximum et présentant une
profondeur d’excavation maximum de 2,5 m et une surface < 250 m².

GC2B : Projets de moyenne et grande importance et/ou présentant des sollicitations élevées
ainsi qu'un niveau de risque moyen.

Les ouvrages suivants sont des exemples de structures ou parties de structures qui entrent
dans la catégorie géotechnique 2B :
• fondations superficielles ;
• fondations sur radiers ;
• fondations sur pieux ;
• murs et autres ouvrages de soutènement retenant des terres ou de l’eau ;
• excavations ;
• piles et culées de pont ;
• remblais et terrassements ;
• ancrages et autres systèmes de tirants ;
• tunnels dans les roches dures non fracturées, sans conditions spéciales d’étanchéité ou
autres exigences.

3. Catégories géotechniques GC3

La catégorie GC3 comprend tous les ouvrages géotechniques ne relevant ni de la


catégorie GC1, ni de la catégorie GC2.

Cette catégorie géotechnique 3 comprend par exemple :


• les ouvrages très grands ou inhabituels ;
• les ouvrages impliquant des risques anormaux ou des conditions de terrain ou de
chargement inusuelles ou exceptionnellement difficiles ;
• les ouvrages construits dans des zones très sismiques ;
• les ouvrages situés dans des zones sujettes à des instabilités ou à des mouvements
permanents du terrain qui nécessitent une reconnaissance particulière ou des mesures
spéciales.

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Directives pour l’application de l’EC 7 en Belgique - Conception géotechnique d’ouvrages de soutènement : Soutènements
Version du 19/03/2015
Annexe 3 : Détermination du coefficient de réaction horizontale
du sol kh
Nous décrivons ci-après trois méthodes permettant de déterminer le coefficient de réaction
horizontale du sol kh.

1. Règle empirique basée sur la résistance au cône qc, établie sur base d'un essai de
pénétration statique électrique.
Pour simplifier, on peut partir de la règle empirique suivante, s'appuyant sur un modèle à
ressorts simple et linéaire, et basé sur les résultats d'un essai de pénétration statique
électrique :

kh [MN/m³] = 1 à 2 qc (sol normalement consolidé)


= 2 à 4 qc (sol surconsolidé, couches tertiaires)
Dans ces équations, qc est exprimé en MPa.

Pour mieux approcher la réalité, on peut également faire varier la valeur de kh en fonction du
déplacement horizontal, par analogie avec le modèle à ressorts DSheet (Geodelft) et comme
présenté dans le CUR 166 (voir la Figure 3). La règle empirique veut que les valeurs sécantes
de kh,i soient déduites comme suit:
kh,1 = 2 kh,2
kh,2 = 1 à 2 qc (sol normalement consolidé)
= 2 à 4 qc (sol surconsolidé, couches tertiaires)
kh,3 = kh,2 / 2

À titre alternatif, on peut également utiliser les valeurs proposées par le CUR 166 ou la
méthode basée sur l’essai pressiométrique, conformément à la NF P 94-282.

Figure 3. Construction du coefficient de réaction du sol en fonction de la déformation (selon le CUR 166)
P représente la pression horizontale du sol, Δ le déplacement horizontal.

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Version du 19/03/2015
2. Sur base de données empiriques (CUR 166)
À titre alternatif, on peut également partir des valeurs présentées pour kh1, kh2 et kh3 dans le
CUR 166 et basées sur des données empiriques (Tableau 10). Si l’on effectue un calcul
simplifié, basé sur un simple modèle à ressorts linéaire, il convient de prendre en compte la
valeur pour kh,2 (colonne 1).

Tableau 10. Valeurs représentatives pour la moyenne inférieure et la moyenne supérieure du coefficient
de réaction horizontale du sol à l'augmentation des contraintes, associées à la Figure 3 (d’après le
CUR 166).
kh,1 (kN/m3) kh,2 (kN/m3) kh,3 (kN/m3)
0,5 pea;h;p;rep ≤ ph ≤ 0,8
1)
p0 < ph< 0,5 pea;h;p;rep 0,8 pea;h;p;rep ≤ ph ≤ pea;h;p;rep
pea;h;p;rep
1 2) 2 3) 1 2) 2 3) 1 2) 2 3)
Sable qc (MPa)
meuble 5 12000 27000 6000 13500 3000 6750
comp. modérée 15 20000 45000 10000 22500 5000 11250
compact 25 40000 90000 20000 45000 10000 22500
qc (MPa)
Argile

molle 0.5 2000 4500 800 1800 500 1125


comp. modérée 1.0 4000 9000 2000 4500 800 1800
compacte 4.0 6000 13500 4000 9000 2000 4500
qc (MPa)
Tourbe

molle 0.2 1000 2250 500 1125 250 560


comp. modérée 0.6 2000 4500 800 1800 500 1125
1)
les valeurs de cette colonne doivent être utilisées pour une poussée des terres pea;h;rep
2)
valeur représentative de la moyenne inférieure si un coefficient de réaction du sol faible est défavorable
3)
valeur représentative de la moyenne élevée lorsqu’un coefficient de réaction du sol élevé est défavorable
p0 pression neutre du sol en kN/m²
valeur représentative de la pression de sol horizontale maximale en cas d’augmentation des contraintes
pea;h;p;rep
(passive) en kN/m²
ph pression horizontale maximale en kN/m² pour le trajet concerné du coefficient de réaction du sol

3. Méthode basée sur l’essai pressiométrique (NF P 94-282)


Enfin, le coefficient de réaction horizontale du sol peut également être déterminé à l’aide du
module pressiométrique EM, déterminé sur base de l’essai pressiométrique d’après Ménard :

Dans cette équation, α est un coefficient empirique, fonction de la nature du terrain (voir les
tableaux 11 et 12) et EstrIstr le moment d’inertie d'un élément de paroi de longueur B0.

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Tableau 11. Valeurs recommandées pour les paramètres de sol empiriques (d’après le Tableau F.3.1 de la
NF P 94-282).

Tableau 12. Valeurs recommandées pour les paramètres empiriques d'un sous-sol rocheux (d’après le
Tableau F.3.2 de la NF P 94-282).

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Annexe 4 : Détermination du module d’élasticité sur base de
l’essai de pénétration statique électrique
Le Tableau 13 présente des valeurs indicatives permettant de déduire le module d'élasticité E
à partir des résultats de l’essai de pénétration statique électrique.
Ces valeurs indicatives peuvent être appliquées uniquement dans un modèle linéaire élastique
et parfaitement plastique (par ex. le modèle de Mohr-Coulomb).
En cas d’utilisation de modèles de matériau plus complexes, les données entrées doivent être
déduites d’essais de laboratoire ou d’études in situ spécialisées.

Tableau 13. Valeurs indicatives pour le module d'élasticité E sur base de la résistance au cône d'un essai
de pénétration statique électrique.
Type de sol Adjonction Compacité/ qc E NC E OC
consistance (MPa) (MPa) (MPa)
gravier moyen 10-20 40 - 60 non appl.
compact >20 60 - 100 non appl.
limoneux ou moyen 10-20 30 - 50 non appl.
argileux
compact >20 50 - 90 non appl.
sable lâche 2-4 6 - 12 non appl.
moyen 4 - 10 12 - 30 non appl.
compact 10 - 15 30 - 45 non appl.
très compact >15 45 - 75 90 - 150
limoneux ou lâche 2-4 6 - 12 non appl.
argileux
moyen 4 - 10 12 - 30 non appl.
compact 10 - 15 30 - 45 non appl.
très compact >15 45 - 60 90 - 120
limon - mou 0.4 -1 1-2 non appl.
moyennement raide 1-2 2-5 non appl.
assez raide 2-4 5 - 10 non appl.
raide >4 10 - 15 non appl.
sableux mou 0.4 -1 2-3 non appl.
moyennement raide 1-2 3-6 non appl.
assez raide 2-4 6 - 12 non appl.
raide >4 12 - 16 non appl.
argile - molle 0.4 -1 1-2 non appl.
moyennement raide 1-2 2-5 non appl.
assez raide 2-4 5 - 10 10 - 20
raide >4 10 - 15 20 - 30
sableux molle 0.1 -1 2-3 non appl.
moyennement raide 1-2 3-6 non appl.
assez raide 2-4 6 - 12 12 - 24
raide >4 12 - 16 24 - 32
tourbe peu consistant 0.2 -0.5 0,6 - 1,4 non appl.
moyennement 0.5 -1 1,4 - 2,6 non appl.
consistant >1 2,6 - 4 non appl.

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Version du 19/03/2015

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