CSTC Directives Pour L Application de L Eurocode 7 en Belgique Soutenements
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L’EUROCODE 7 EN BELGIQUE :
CONCEPTION GEOTECHNIQUE D’OUVRAGES DE
SOUTENEMENT : SOUTENEMENTS
Version du 19/03/2015
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Directives pour l’application de l’EC 7 en Belgique - Conception géotechnique d’ouvrages de soutènement : Soutènements
Version du 19/03/2015
A. Catégories géotechniques
Afin d'établir les exigences relatives au calcul géotechnique, on peut réparer les soutènements
en trois catégories géotechniques (CG).
Les principes généraux pour la répartition de ces catégories sont décrits dans la
NBN EN 1997-1:2005 (voir l'annexe 2).
Si ces conditions ne sont pas remplies, il y a lieu de prendre en compte les exigences de
calcul applicables pour les catégories GC 2 ou GC 3.
Par ailleurs, cette dernière doit faire l'objet par ailleurs de dispositions et de règles
complémentaires (par ex. : analyse des éléments finis, surveillance, ...).
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B. Dimensionnement de soutènements de catégorie
géotechnique 2
Un soutènement présente différents mécanismes de rupture. Les mécanismes de rupture sont
subdivisés en classes GEO et STR. Chaque mécanisme de rupture est calculé en fonction de :
• son état limite ultime (ELU) : Ed < Rd, Ed représentant la valeur de calcul des (effets
des) actions et Rd la valeur de calcul de la résistance
• son état limite de service (ELS) : Ed < Cd, Ed représentant la valeur de calcul des
(effets des) actions et Cd la valeur limite pour la valeur de calcul de l’effet des
chargements.
Le calcul de l’ELU est effectué conformément à l’approche de calcul 1 (DA 1), se limitant
pour la phase déterminante au calcul de la combinaison 2 (DA 1/2), au lieu des combinaisons
1 et 2 (DA 1/1 et DA 1/2). Pour le dimensionnement du mur et du support horizontal, toutes
les phases sont par ailleurs vérifiées à l’aide d’une méthode simplifiée sur base des facteurs
ELS et d’un facteur αvar égal à 1,1, par lequel il convient de multiplier les charges variables.
Pour la vérification des déformations et des déplacements admissibles, toutes les phases sont
calculées aux ELS.
Les valeurs de calcul des actions (Fd) sont les valeurs représentatives de la charge
(Frep) pondérées:
Fd = γ F Frep
Les valeurs de calcul des paramètres du sol Xd sont des valeurs de sol caractéristiques Xk
pondérées (pour la détermination des valeurs de sol caractéristiques, voir le paragraphe C) :
X
Xd = k
γM
Tableau 1. Facteurs de pondération pour le calcul aux ELU (DA 1/1 et DA 1/2) et aux ELS pour les
calculs des soutènements de catégorie géotechnique 2 et de classe de risque 2 (CR2).
Action γF Paramètres de sol γM
γG (charge permanente) γQ (charge variable) γγ γφ γc γcu
Défavorable Favorable Défavorable Favorable
ELU
DA 1/1 1,35 1,00 1,50 0,00 1,00 1,00 1,00 1,00
DA 1/2 1,00 1,00 1,10 0,00 1,00 1,25 1,25 1,40
ELS 1,00 1,00 1,00 0,00 1,00 1,00 1,00 1,00
Dans certaines conditions et lorsque cela se justifie, l'EC 0 permet de calculer avec des
facteurs de pondération différents si l'on prévoit un plus haut/bas niveau de fiabilité du
soutènement. Pour déterminer la classe de risque d’un soutènement, on peut éventuellement
s’inspirer de la proposition de méthodologie d’évaluation présentée à l’Annexe 1.
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À cet égard, le cahier des charges doit indiquer dans quelle classe de risque un soutènement
donné peut être répertorié. Si le cahier des charges ne reprend aucune information à ce
propos, il y a lieu d'admettre que le soutènement relève de la classe de risque 2 (facteurs de
pondération du Tableau 1).
Les valeurs de calcul des paramètres de la construction proprement dite sont des valeurs
caractéristiques pondérées (béton, acier, bois, maçonnerie, conformément aux Eurocodes
structuraux : NBN EN 1992-1-1, NBN EN 1993-5, NBN EN 1994-1-1, NBN EN 1995-1-1,
NBN EN 1996-2 et annexes nationales).
Les valeurs de calcul des rigidités des éléments de construction et du sol sont des valeurs
caractéristiques élevées ou basses. Ces valeurs peuvent donc être différentes pour les calculs
aux ELU et aux ELS.
• Pour les ELU et en cas d’excavation à sec, il y a lieu d’ajouter une surprofondeur de
0,3 m à la profondeur nominale. Si on s’écarte de cette valeur, il y a lieu de convenir
de dispositions claires concernant les mesures à prendre (contrôles réguliers de la
profondeur d'excavation, application d'une couche de béton de propreté au fond des
excavations dans les 48 heures suivant les travaux d’excavation, ...).
• Il convient d’évaluer l’impact que présentent des excavations localement plus
profondes (tranchée de fondation, fosse d’ascenseur) à courte distance (< fiche) du
mur de soutènement. Pour les ELU et en cas d’excavation sous eau, il convient
d’utiliser les surprofondeurs telles que spécifiées dans la NBN EN 1997-1:2005 (min.
[0,1 x h ; 0,5 m], h représentant la hauteur de mur au-dessus du niveau d'excavation
pour une paroi autostable ou la distance entre le niveau d'excavation et le point
d’appui inférieur).
• Aux ELS, elle correspond à la profondeur nominale.
• Pour les applications à long terme, il convient, tant pour les ELU que pour les ELS,
d'accorder une attention particulière à la profondeur d'excavation et des exigences
plus strictes peuvent être posées.
Figure 1. Valeur de calcul du niveau d’excavation. * Un écart peut être admis sous certaines conditions.
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Valeur de calcul du niveau d'eau
La valeur de calcul pour le niveau d’eau doit être déterminée comme suit :
• Aux ELU, il y a lieu de considérer le niveau d’eau le plus défavorable (différence de
niveau d'eau la plus élevée) pendant la durée de vie de la construction, compte tenu
d'un drainage défectueux, de précipitations extrêmes, … Généralement, on peut
utiliser les règles du Tableau 2.
Tableau 2. Détermination de la valeur de calcul du niveau d’eau (aux ELU), en fonction du régime de la
nappe phréatique, de la fonction du soutènement et de la nature des mesures disponibles.
Régime de la nappe phréatique Fonction du soutènement Mesures disponibles* PH2O,d (m)
Néant Niveau du sol
Temporaire Suivi en cours PH2O,max + 0,5 m
d’excavation
1 mesure du niveau PH2O + 1,50 m
d'eau
Libre – sans rabattement
Série de mesures de PH2O,max + 1,00 m
Définitif 6 mois
Série de mesures > 1 an PH2O,max + 0,50 m
Série de mesures = PH2O,max. + 0,25 m
durée de vie
Étude
Sous pression – sans rabattement Temporaire/définitif hydrogéologique
particulière
Étude de
Influencé par le rabattement Temporaire/définitif rabattement
particulière
* La mesure doit être effectuée dans un tube piézométrique installé sur le terrain. Minimum 1 mesure
tous les deux mois.
Remarques par rapport au tableau
− Les niveaux d’eau physiquement irréalistes ne doivent pas être appliqués (pas au-dessus du niveau
du sol). En zones inondables, il convient de bien prendre en compte la possibilité d'inondations.
Concernant les mesures du niveau d’eau, il faut faire attention à ce que les valeurs de mesure ne
soient pas influencées par des rabattements actifs aux alentours.
− Ces valeurs ne peuvent pas être purement et simplement utilisées pour le contrôle du soulèvement
des structures.
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Méthodologie pour le calcul de la paroi
Les modèles suivants entrent en ligne de compte pour les calculs de paroi :
• un modèle à ressorts
• un modèle basé sur les éléments finis ou sur la méthode des différences finies
Dans le modèle à ressorts, le modèle de calcul est basé sur l'approche de calcul 1 de l'EC 7.
Le calcul est effectué comme suit (aperçu schématique à la Figure 2 et expliqué plus loin
dans le plan de dimensionnement) :
1. un calcul initial de la paroi en ELU-DA1/2 pour la phase la plus déterminante,
permettant d’établir la longueur de paroi requise (fiche). À cet égard, on utilise le critère
selon lequel la résistance passive maximale est mobilisée à 100 %.
2. Pour toutes les phases : un calcul simplifié pour le dimensionnement de la paroi et du
support horizontal avec les facteurs ELS et le facteur αvar égal à 1,1*, qu'il convient
d'appliquer aux charges variables. Ces calculs permettent de déduire les valeurs suivantes
pour les différentes phases :
• en multipliant par un facteur 1,35* : les valeurs de calcul en ELU DA1/1 des
forces d’ancrage et d’étançonnage (Fa,1), à utiliser par la suite pour le
dimensionnement structurel et géotechnique.
• en multipliant par un facteur 1,35* : les valeurs de calcul en ELU DA1/1 des
forces internes, à utiliser par la suite pour le dimensionnement structurel de la
paroi.
3. Les calculs aux ELS permettent de déduire les valeurs suivantes pour les différentes
phases :
• Les déformations de la paroi, les déplacements et les forces dans les ancrages
ou les étançons (Fa,2)
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Calcul initial: fiche requise?
Critère :
max. 100 % de mobilisation de la valeur de calcul de la résistance passive
ELU-DA1/2 (pour la phase la plus
déterminante)
Facteurs de charge 1,0* et 1,1*
Paramètres du terrain tg (φ'k)/1,25* ; c'k/1,25*
Angle de frottement du mur tg (δ)/1,25*
Valeur de E et/ou kh caractéristique (facteur de pondération :
1,0)
Nappe phréatique PH20, d/étude
Profondeur d’excavation Hnom + Δa (en fonction de la situation)
Figure 2. Schéma de calcul simplifié pour un modèle à ressorts pour le calcul à travers les différentes
phases (basé sur l’approche de calcul 1 de l’EC 7) *Voir note de bas de page.
*
Valeurs pour la CR2. En cas de CR1, d’autres valeurs peuvent être appliquées, ceci étant une obligation en cas
de CR3 (Tableaux 7 et 9, Annexe 1)
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Le plan de dimensionnement suivant peut être suivi pour le dimensionnement des soutènements selon un modèle
à ressorts :
On effectue ensuite pour chaque phase un calcul aux ELS, permettant de déduire les
déformations et déplacements déterminants de la paroi. Ce calcul aux ELS permet également
de connaître les forces d’ancrage ou d’étançonnage (Fa,2). Fa,2 est utilisé dans le
dimensionnement des tirants d’ancrage sur base d’essais.
En l’absence de calcul aux ELS, par exemple lorsque les déplacements ne sont pas
déterminants, il convient d'admettre que Fa,1 = Fa,2.
En présence d’un talus à l’arrière du mur de soutènement ou d'une surcharge répartie sur une
largeur limitée, il est recommandé d'utiliser la méthode des éléments finis au lieu du modèle à
ressorts.
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C. Valeurs caractéristiques des paramètres géotechniques
Généralités
Le choix des valeurs caractéristiques des paramètres géotechniques doit être basé sur les
résultats et valeurs issus d'essais effectués en laboratoire et sur le terrain, complétés par des
informations géologiques et des données de base, telles que des données de projets précédents
et des données de sol publiques.
La valeur caractéristique d'un paramètre géotechnique doit avoir été choisie à titre
d’estimation prudente de la valeur influençant l’apparition de l'état limite.
À cet égard, une estimation prudente de la valeur moyenne consiste à retenir un choix de
valeur moyenne d'une quantité limitée de paramètres géotechniques tels que la valeur
moyenne réelle ne s’avère pas défavorable, avec une fiabilité de 95 %. Lorsque des ruptures
locales sont possibles, une estimation prudente consistera à estimer la valeur basse comme
étant la valeur affichant une probabilité de dépassement de 5 % (fractile de 5 %).
Les valeurs caractéristiques peuvent être des valeurs limites inférieures à 5 %, qui sont
inférieures aux valeurs les plus probables, ou des valeurs limites supérieures à 5 %, qui sont
plus élevées.
Lorsque le paramètre de sol présente une tendance linéaire (par ex. augmentation en fonction
de la profondeur), il convient de prendre cet aspect en compte lors de la détermination de la
valeur caractéristique.
Les valeurs caractéristiques sont déterminées soit directement à partir de résultats d’essai, soit
à partir de corrélations de résultats d’essai.
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Valeurs caractéristiques de paramètres géotechniques déterminés à partir de corrélations de
résultats d’essai
Cohésion c’k, angle de frottement φ’k et résistance au cisaillement non drainé cu,k
Ces valeurs sont applicables aux projets, à l'exception d’applications plus risquées pour
lesquelles des informations supplémentaires sont nécessaires. Les sols suivants ne relèvent
pas du champ d’application du tableau : sable pour lequel qc < 2 MPa, limon ou argile dont
qc < 0,4 MPa et tourbe dont qc < 0,2 MPa. On ne pourra s’écarter de ces valeurs que si cela
se justifie (par ex. à l’aide de résultats d'essai).
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Tableau 3. Paramètres de sol caractéristiques sur base des résultats issus d’un essai de pénétration statique électrique – version adaptée, à reprendre dans la
révision de la NBN EN 1997-1 ANB
Type de sol Adjonction γk au-dessus de la γk en-dessous de la
Compacité/ qc Rf ϕ ‘k c’k cu,k
N.P. N.P.
consistance (MPa) (%) (°) (kPa) (kPa)
(kN/m³) (kN/m³)
Gravier (*) - moyenne 10 - 20 18 20 35 0 -
<1
compacte > 20 19 21 40 0 -
limoneux ou argileux Moyenne 10 - 20 19 21 32 0 -
1–2
compacte > 20 20 22 37 0 -
sable - lâche 2–4 16 18 27 0 -
moyenne 4 – 10 17 19 30 0 -
<1
compacte 10 – 15 18 20 32 0 -
très compacte > 15 18 20 35 0 -
limoneux ou argileux lâche 2–4 16 18 25 0 -
moyenne 4 – 10 17 19 27 0 -
1–2
compacte 10 – 15 18 20 30 0 -
très compacte > 15 19 20 32 0 -
limon - mou 0.4 – 1 17 17 22 0 10
moyennement raide 1–2 18 18 22 2 25
2–4
assez raide 2–4 19 19 22 4 50
raide >4 20 20 22 8 100
Sableux mou 0.4 – 1 17 17 25 0 10
moyennement raide 1–2 18 18 25 2 25
1–3
assez raide 2–4 19 19 25 4 50
raide >4 20 20 25 8 100
argile - molle 0.4 – 1 16 16 20 2 20
moyennement raide 1–2 17 17 20 4 50
3–6
assez raide 2–4 18 18 20 8 100
raide >4 19 19 20 15 200
Sableux molle 0.1 – 1 16 16 22 2 20
moyennement raide 1–2 17 17 22 4 50
2–5
assez raide 2–4 18 18 22 8 100
raide >4 19 19 22 15 200
tourbe peu consistant 0.2 – 0.5 10 10 15 2 10
moyennement 0.5 – 1 >6 12 12 15 5 20
consistent >1 14 14 15 10 40
Remarques : (*)
en cas de gravier préexistant ; en cas de gravier apporté, on admet ceci : ϕ‘k = 35°.
Pour les constructions temporaires, on peut admettre une cohésion limitée, moyennant une justification claire et des dispositions claires concernant son contrôle.
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Angle de frottement sol-paroi, δ
Tableau 4. Détermination de la valeur caractéristique de l’angle de frottement sol-paroi (δ) sur base du
type de paroi et de la valeur caractéristique de l’angle de frottement du sol φ’k.
Type de paroi/matériau utilisé/type de sol Angle de frottement δa ou δp**
surface de surface de
glissement plane* glissement courbe
Paroi ayant durci dans le sol
│δ│ ≤ 2/3 φ’k │δ│ = φ’k
(par ex. paroi de type « soil mix », paroi de pieux)
│δ│≤ φ’k – 2.5° et
Surface non traitée en acier (par ex. : rideau de palplanches) │δ│ ≤ 2/3 φ’k
│δ│ ≤ 30°
Paroi moulée, paroi constituée d’éléments préfabriqués en
│δ│ ≤ 1/3 φ’k │δ│ ≤ 1/2 φ’k
béton
Paroi berlinoise de types 1 et 2 │δ│ ≤ 1/3 φ’k │δ│ ≤ 1/2 φ’k
Dans des sols tourbeux ou des sols contenant de la tourbe,
│δ│ = 0 │δ│ = 0
quel que soit le type de paroi ou le matériau la constituant
*
Pour les surfaces de glissement planes, il convient de limiter δp, comme suit : φ’k ≤ 35°.
**
(1) Si le tassement de la paroi est tout à fait impossible (par ex., paroi installée dans la roche ou
dans des couches très dures), δp doit être pris égal à 0.
**
(2) Si l’ouvrage de soutènement est soumis à une poussée (résultant par ex. d’un fonçage), δp doit
être pris égal à 0 lorsque la force exercée est horizontale (cela résulte normalement du contrôle de
l’équilibre vertical).
Module d’élasticité
Le module d’élasticité est plutôt utilisé pour les calculs aux éléments finis. Sa valeur peut être
déduites:
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Coefficient de Poisson, ν
Pour le coefficient de Poisson ν, on peut appliquer la règle empirique suivante, tant pour le
sable que pour le limon ou l'argile.
• Situation drainé : ν = 0,2 à 0,3
• Situation non drainé : ν = 0,5
Les relations de contrainte-déformation (rigidité) du sol utilisées dans les calculs doivent être
suffisamment représentatives de l’état limite considéré (en termes de déformations).
Comme les calculs effectués sur base de modèles à ressorts sont réalisés automatiquement
pour des surfaces de glissement planes quand la surface de terrain n’est pas tout à fait
horizontale (= surface de sol en pente ou dénivelée) et quand les surcharges ne présentent pas
une répartition uniforme sur toute la surface du sol, des valeurs de l’angle de frottement de la
paroi sont aussi reprises pour les surfaces de glissement planes. Dans pareils cas, il y a
toujours lieu d'indiquer les valeurs de l'angle de frottement de la paroi qui correspondent aux
surfaces de glissement planes.
En cas de parois discontinues (= parois berlinoises et parois de pieux présentant un plus large
écart entre les pieux plus profonds), il convient :
- soit de prendre en compte la largeur utile des profilés ou des pieux ;
- soit d’appliquer une réduction au coefficient de butée des terres.
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Annexe 1 : Application d’une différenciation de fiabilité au calcul
des soutènements
La présente annexe reprend une proposition visant à appliquer une différenciation de fiabilité
lors du calcul des soutènements. Cette méthode est purement indicative, n'ayant pas encore
pu être vérifiée à grande échelle pour des cas réels. À cet égard, l’objectif consiste, à l'avenir,
à affiner cette méthode ou à l'adapter sur base d'un feed-back de la pratique.
Pour appliquer une différenciation de fiabilité, des classes de risque sont définies : CR 1,
CR 2 et CR 3. Celles-ci sont définies en fonction des classes de conséquences et des classes
de fiabilité.
Classes de conséquences
Pour la différenciation de fiabilité, les classes de conséquences (CC) peuvent être définies en
considérant les conséquences d'une défaillance ou d'un mauvais fonctionnement de l'ouvrage
(EC 0) :
Classe de conséquences 1 :
conséquence FAIBLE en termes de perte de vies humaines et conséquences
économiques, sociales ou environnementales faibles ou négligeables ; en cas de défaillance,
la conséquence est la suivante :
• danger de mort : négligeable
• dégâts économiques : faible
Classe de conséquences 2 :
conséquence MOYENNE en termes de perte de vies humaines et conséquences
économiques, sociales ou environnementales considérables ; en cas de défaillance, la
conséquence est la suivante :
• danger de mort : négligeable
• dégâts économiques : élevée
Classe de conséquences 3 :
conséquence ÉLEVÉE en termes de perte de vies humaines et conséquences
économiques, sociales ou environnementales considérables ; en cas de défaillance, la
conséquence est la suivante :
• danger de mort : élevée
• dégâts économiques : élevée
Les éléments de construction peuvent relever d'une classe de conséquences inférieure à celle
de l’ouvrage dont ils font partie s'il est prévu que les conséquences des ruptures soient plus
limitées.
Si l'on peut s'attendre à ce que les conséquences de ruptures d'ouvrages soient plus limitées
pendant la phase d’exécution qu’en phase d’utilisation, ces éléments de construction peuvent
relever d'une classe de conséquences inférieure et, inversement, s'il est à prévoir que les
conséquences seront plus lourdes, il convient de leur attribuer une classe de conséquences
supérieure.
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Classes de fiabilité
La classe de fiabilité peut être établie à l’aide des 7 paramètres, rassemblés au Tableau 5.Un
indice propre à chaque paramètre peut être d’application. La somme de ces 7 indices donne
alors une indication de la classe de fiabilité où l’on se trouve.
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Classes de risque
La classe de risque est établie en combinant une classe de conséquences et une classe de
fiabilité, conformément au Tableau 6.
Tableau 6. Détermination des classes de risque conformément aux classes de conséquences et aux classes
de fiabilité
CC 1 CC 2 CC 3
RC 1 CR 1 CR 2 CR 2
RC 2 CR 2 CR 2 CR 3
RC 3 CR 2 CR 3 CR 3
Facteurs de pondération
Les facteurs de pondération γF et γM sont repris aux Tableaux 7, 8 et 9 pour les calculs des
classes de risque 1, 2 et 3.
Tableau 7. Facteurs de pondération pour un calcul en DA 1/1 et DA 1/2 pour les calculs en classe de
risque 1.
Action γF Paramètres du sol γM
γG (charge permanente) γQ (charge variable) γγ γφ γc γcu
Défavorable Favorable Défavorable Favorable
DA 1/1 1,20 1,00 1,30 0,00 1,00 1,00 1,00 1,00
DA 1/2 1,00 1,00 1,10 0,00 1,00 1,10 1,10 1,25
Tableau 8. Facteurs de pondération pour un calcul en DA 1/1 et DA 1/2 pour les calculs en classe de
risque 2.
Action γF Paramètres du sol γM
γG (charge permanente) γQ (charge variable) γγ γφ γc γcu
Défavorable Favorable Défavorable Favorable
DA 1/1 1,35 1,00 1,50 0,00 1,00 1,00 1,00 1,00
DA 1/2 1,00 1,00 1,10 0,00 1,00 1,25 1,25 1,40
Tableau 9. Facteurs de pondération pour un calcul en DA 1/1 et DA 1/2 pour les calculs en classe de
risque 3.
Action γF Paramètres du sol γM
γG (charge permanente) γQ (charge variable) γγ γφ γc γcu
Défavorable Favorable Défavorable Favorable
DA 1/1 1,50 1,00 1,80 0,00 1,00 1,00 1,00 1,00
DA 1/2 1,00 1,00 1,20 0,00 1,00 1,40 1,40 1,55
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Annexe 2 : Catégories géotechniques conformément à la
NBN EN 1997-1:2005
Principes généraux
Afin d’établir les exigences minimales relatives à l’ampleur et au contenu des
reconnaissances géotechniques, des calculs et des contrôles d’exécution des travaux, la
complexité de chaque dimensionnement géotechnique doit être identifiée, de même que les
risques qui y sont associés.
Les procédures d'une catégorie plus élevée peuvent être utilisées pour justifier un
dimensionnement plus économique ou lorsque le responsable du dimensionnement les
considère comme plus appropriées.
Les différents aspects du dimensionnement d'un projet peuvent impliquer que différentes
catégories géotechniques soient appliquées. Il n'est pas obligatoire de traiter la totalité d'un
projet conformément à la plus élevée de ces catégories.
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Directives pour l’application de l’EC 7 en Belgique - Conception géotechnique d’ouvrages de soutènement : Soutènements
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GC2A : Habitations unifamiliales et autres projets présentant une ampleur et/ou des
sollicitations limitées ainsi qu'un niveau de risque restreint.
• Bâtiments comprenant 3 niveaux de construction maximum et présentant une
profondeur d’excavation maximum de 2,5 m et une surface < 250 m².
GC2B : Projets de moyenne et grande importance et/ou présentant des sollicitations élevées
ainsi qu'un niveau de risque moyen.
Les ouvrages suivants sont des exemples de structures ou parties de structures qui entrent
dans la catégorie géotechnique 2B :
• fondations superficielles ;
• fondations sur radiers ;
• fondations sur pieux ;
• murs et autres ouvrages de soutènement retenant des terres ou de l’eau ;
• excavations ;
• piles et culées de pont ;
• remblais et terrassements ;
• ancrages et autres systèmes de tirants ;
• tunnels dans les roches dures non fracturées, sans conditions spéciales d’étanchéité ou
autres exigences.
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Annexe 3 : Détermination du coefficient de réaction horizontale
du sol kh
Nous décrivons ci-après trois méthodes permettant de déterminer le coefficient de réaction
horizontale du sol kh.
1. Règle empirique basée sur la résistance au cône qc, établie sur base d'un essai de
pénétration statique électrique.
Pour simplifier, on peut partir de la règle empirique suivante, s'appuyant sur un modèle à
ressorts simple et linéaire, et basé sur les résultats d'un essai de pénétration statique
électrique :
Pour mieux approcher la réalité, on peut également faire varier la valeur de kh en fonction du
déplacement horizontal, par analogie avec le modèle à ressorts DSheet (Geodelft) et comme
présenté dans le CUR 166 (voir la Figure 3). La règle empirique veut que les valeurs sécantes
de kh,i soient déduites comme suit:
kh,1 = 2 kh,2
kh,2 = 1 à 2 qc (sol normalement consolidé)
= 2 à 4 qc (sol surconsolidé, couches tertiaires)
kh,3 = kh,2 / 2
À titre alternatif, on peut également utiliser les valeurs proposées par le CUR 166 ou la
méthode basée sur l’essai pressiométrique, conformément à la NF P 94-282.
Figure 3. Construction du coefficient de réaction du sol en fonction de la déformation (selon le CUR 166)
P représente la pression horizontale du sol, Δ le déplacement horizontal.
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2. Sur base de données empiriques (CUR 166)
À titre alternatif, on peut également partir des valeurs présentées pour kh1, kh2 et kh3 dans le
CUR 166 et basées sur des données empiriques (Tableau 10). Si l’on effectue un calcul
simplifié, basé sur un simple modèle à ressorts linéaire, il convient de prendre en compte la
valeur pour kh,2 (colonne 1).
Tableau 10. Valeurs représentatives pour la moyenne inférieure et la moyenne supérieure du coefficient
de réaction horizontale du sol à l'augmentation des contraintes, associées à la Figure 3 (d’après le
CUR 166).
kh,1 (kN/m3) kh,2 (kN/m3) kh,3 (kN/m3)
0,5 pea;h;p;rep ≤ ph ≤ 0,8
1)
p0 < ph< 0,5 pea;h;p;rep 0,8 pea;h;p;rep ≤ ph ≤ pea;h;p;rep
pea;h;p;rep
1 2) 2 3) 1 2) 2 3) 1 2) 2 3)
Sable qc (MPa)
meuble 5 12000 27000 6000 13500 3000 6750
comp. modérée 15 20000 45000 10000 22500 5000 11250
compact 25 40000 90000 20000 45000 10000 22500
qc (MPa)
Argile
Dans cette équation, α est un coefficient empirique, fonction de la nature du terrain (voir les
tableaux 11 et 12) et EstrIstr le moment d’inertie d'un élément de paroi de longueur B0.
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Tableau 11. Valeurs recommandées pour les paramètres de sol empiriques (d’après le Tableau F.3.1 de la
NF P 94-282).
Tableau 12. Valeurs recommandées pour les paramètres empiriques d'un sous-sol rocheux (d’après le
Tableau F.3.2 de la NF P 94-282).
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Annexe 4 : Détermination du module d’élasticité sur base de
l’essai de pénétration statique électrique
Le Tableau 13 présente des valeurs indicatives permettant de déduire le module d'élasticité E
à partir des résultats de l’essai de pénétration statique électrique.
Ces valeurs indicatives peuvent être appliquées uniquement dans un modèle linéaire élastique
et parfaitement plastique (par ex. le modèle de Mohr-Coulomb).
En cas d’utilisation de modèles de matériau plus complexes, les données entrées doivent être
déduites d’essais de laboratoire ou d’études in situ spécialisées.
Tableau 13. Valeurs indicatives pour le module d'élasticité E sur base de la résistance au cône d'un essai
de pénétration statique électrique.
Type de sol Adjonction Compacité/ qc E NC E OC
consistance (MPa) (MPa) (MPa)
gravier moyen 10-20 40 - 60 non appl.
compact >20 60 - 100 non appl.
limoneux ou moyen 10-20 30 - 50 non appl.
argileux
compact >20 50 - 90 non appl.
sable lâche 2-4 6 - 12 non appl.
moyen 4 - 10 12 - 30 non appl.
compact 10 - 15 30 - 45 non appl.
très compact >15 45 - 75 90 - 150
limoneux ou lâche 2-4 6 - 12 non appl.
argileux
moyen 4 - 10 12 - 30 non appl.
compact 10 - 15 30 - 45 non appl.
très compact >15 45 - 60 90 - 120
limon - mou 0.4 -1 1-2 non appl.
moyennement raide 1-2 2-5 non appl.
assez raide 2-4 5 - 10 non appl.
raide >4 10 - 15 non appl.
sableux mou 0.4 -1 2-3 non appl.
moyennement raide 1-2 3-6 non appl.
assez raide 2-4 6 - 12 non appl.
raide >4 12 - 16 non appl.
argile - molle 0.4 -1 1-2 non appl.
moyennement raide 1-2 2-5 non appl.
assez raide 2-4 5 - 10 10 - 20
raide >4 10 - 15 20 - 30
sableux molle 0.1 -1 2-3 non appl.
moyennement raide 1-2 3-6 non appl.
assez raide 2-4 6 - 12 12 - 24
raide >4 12 - 16 24 - 32
tourbe peu consistant 0.2 -0.5 0,6 - 1,4 non appl.
moyennement 0.5 -1 1,4 - 2,6 non appl.
consistant >1 2,6 - 4 non appl.
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