Alliage
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MEMOIRE
Présenté en vue de l’obtention du diplôme de MAGISTER
i
Dédicace
À ma famille
i
REMERCIEMMENTS
ii
Sommaire
Dédicace ……………………………………………………...………………...…….…..i
Remerciements ...………………………………………..………………………...............ii
Sommaire ...………………………………………….………………………..……….....iii
Résumé...………………………………………….………………………. .………......viii
Introduction Générale…..…………………………………………………………...…..1
I.1. Introduction……………………………………………………………………..…….3
I.3.1. Définition……………………………………………………………………...….5
I.8.1. Généralités…………………………………………………………….………...19
I.8.3. Rugosité………………………………………...……………………………….20
I. 9.Essais mécaniques……………………………………………………………...……23
iv
I.11.5.2. Critères de Striction…………………………………………………...42
I.13. Conclusion………………………………………………………………………….51
II.1. Introduction……………………………………………………………………...…52
II.5. Conclusion…………………………………………………………………………..64
III.1. Introduction…………………………………………...……………………………65
III.2. Matériaux…………………………………………………………………………..65
III.2.1. Définition……………………………………………………………………..65
III.3. Eprouvettes…………………………………………………………………………67
III.3.1. Géométrie……………………………………………………………………...67
v
III.3.2. Gamme de préparation………………………………………………………...68
III.5. Brunissage………………………………………………………………………....71
Résultats Expérimentaux
IV.4.Energie de déformation……………………………………………………………..82
IV.6. Conclusions………………………………………………………………………...85
V.6. Conclusion………………………………………………………………………....107
Références bibliographiques............................................................................................111
vii
Résumé
Le brunissage est un traitement mécanique de surface (TMS) qui met en évidence une
déformation plastique à froid des couches superficielles des pièces usinées.
En plus d’un éclat exceptionnel de l’aspect de surface caractérisée par une faible rugosité
et des tolérances de plus en plus serrées ; ce procédé conduit également à la consolidation
par écrouissage des couches superficielles.
Ce travail porte sur l’aspect physico-géométrique des couches superficielles des aciers
16NC6 et 100C6 ayant subi le traitement de brunissage par bille en acier dur ou par
pointe en diamant. Pour chaque nuance d’acier et son traitement mécanique, la courbe
rationnelle de traction a été tracée, et une loi d’écrouissage du matériau est établie.
Les résultats montrent que les effets optimaux du brunissage sont étroitement liés à la
forme et le matériau de la partie active du dispositif ainsi qu’à l’aptitude à la déformation
plastique superficielle du matériau à traiter. En combinant les couples outil-pièces ; les
couches superficielles traitées par brunissage offrent un bel aspect de surface d’une
rugosité allant jusqu’à 0,82 µm ; alors que le coefficient d’écrouissage évalué à partir des
courbes rationnelles de traction peut atteindre 0,398.
Ces résultats traduisent une amélioration de la rugosité et du taux de consolidation
respectivement de 78% et de 71 par rapport aux couches superficielles mises en œuvre
par tournage.
La simulation des essais de traction a été exécutée au moyen d’un logiciel à base
d’éléments finis ABAQUS, qui permet de comparer les courbes obtenues numériquement
avec les courbes expérimentales réalisées au labo. Les résultats de la simulation,
concordent plus ou moins avec ceux retrouvés expérimentalement, en admettant
l’existence d’erreurs liées aux conditions d’essai, matériau, manipulation,…
viii
ملخص
اىزي ٌسيظ اىض٘ء ػيى اهرش٘ٓ اىيذُ ػيى اىجبسد ىيطجقبد اىصقو ٕ٘ ٍؼبىدخ ٍٍنبٍّنٍخ ىيسط٘ذ
اىسطسٍخ ٍِ أخضاء ىقطغ ٍشغيخ .ثبإلضبفخ إىى سط٘ع اسزثْبئً ٍِ ظٖ٘س سط٘ذ رزٍَض ثخشّ٘خ
ٍْخفضخ ٗسَبذ ٍزشاص ىيطجقبد اىسطسٍخٕٗ ،زا ٌؤدي أٌضب إىى ر٘زٍذ ٕزٓ اىطجقبد خشاء رشنٍيٖب
ػيى اىجبسد.
رشمض ٕزٓ اىذساسخ ػيى اىدبّت اىَبدي ٗاىْٖذسً ىطجقبد ىسطسٍخ ٍِ اىف٘الر 100C6 ٗ 16NC6
اىَؼبىدخ ثبىصقو ثنشٌخ اىف٘الر اىصيذح أٗ ثزّجخ ٍِ اىَبط .ىنو ّ٘ع ٍِ اىف٘الر اىَؼبىدخ اىٍَنبٍّنٍخ
اىَْبسجخ ،رٌ ٗضغ اىَْسْى اىَْطقً ىيشذ ٗاسزْزبج قبُّ٘ اىزصيذ االّفؼبىً اىَ٘اد.
فقذ ثٍْذ اىْزبئح أُ ْٕبك اسرجبطب ٗثٍقب ثٍِ اىزأثٍش األٍثو ىيصقو ٗشنو اىدضء اىفبػو ٍِ األداح
ٗمزىل اىقذسح ػيى اىزشٌ٘ٔ اىيذُ ىسط٘ذ اىَ٘اد اىَشاد ٍؼبىدزٖب ٍِ .خاله اىدَغ ثٍِ اىثْبئً أداح-
0.82 اىصقو امزسبة خشّ٘خ سطر خٍذح رصو إىى قطؼخٌَ ،نِ ىيطجقبد اىسطسٍخ اىْبشئخ ػِ
ٍٍنشُٗ ،فً زٍِ أُ ٍؼبٍو اىزصيذ االّفؼبىً اىْظشي ٍِ اىَْسٍْبد اىَْطقٍخ ىيشذ رصو إىى
ٗ 78االّذٍبج اىسطسً ثـ ٍٍ 0.398نشُٗ ٗ .رجٍِ اىْزبئح اىَسصو ػيٍٖب رسسٍْب ىيخشّ٘خ ثـ
ٍ . 71قبسّخ ٍغ اىطجقبد اىسطسٍخ اىْبشئخ ػِ اىخشاطخ.
ٗ ،ABAQUSاىزً رسَر ىْب رٌ إخشاء ٍسبمبح اخزجبساد اىشذ ثبسزخذاً ثشّبٍح اىؼْبصش اىَسذدح
ثَقبسّخ اىَْسٍْبد اىَسصو ػيٍٖب ػذدٌب ثبىَْسٍْبد اىزدشٌجٍخٗ ،رز٘افق ّزبئح اىَسبمبح أمثش أٗ أقو
ٍغ ريل اىزً ٗخذد ردشٌجٍب زست ظشٗف االّدبص.
ix
Abstract
x
Introduction Générale
D’après les analyses statistiques sur les causes des défaillances des composants
mécaniques, on constate que, dans la grande majorité des cas, la défaillance est due à la
rupture de la pièce avec un amorçage en surface. La qualité de la couche superficielle est
donc un facteur essentiel pour l’intégrité mécanique des structures mécaniques. La
surface d’une pièce mécanique est aussi une zone de contact avec l’environnement hostile
comme l’air, pour des problèmes d’oxydation, et le milieu corrosif. Elle est également la
partie d’une pièce ou se produisent les phénomènes de fritting, d’usure, de frottement, de
grippage et de matage. Combinant tous les facteurs défavorables, la surface d’une pièce
d’une pièce mécanique est une zone particulièrement vulnérable qui intéresse les
mécaniciens pour la conception mécanique et les spécialistes de matériaux pour améliorer
les performances mécaniques. Par ailleurs, le matériau à l’état de livraison présente des
caractéristiques de base généralement insuffisantes pour lui conférer une bonne résistance
mécanique (la résistance à l’usure, à la corrosion et à la fatigue). Dans un souci
technico-économique, les matériaux sont appelé à subir des modifications structurales
tout au long de leur cycle de fabrication en vue de modifier leurs propriétés de bases. Les
modifications sont les plus souvent apportées par les traitements thermiques ou
thermochimiques superficiels qui s’opèrent soit avec changement de composition
thermochimiques ou thermo-ioniques (cémentation, carburation, nitruration…) soit sans
changement de composition (trempe, revenu, recuit …).
Cependant, les techniques de fabrication actuelles font appel de plus en plus à des
procédés modernes de mise en forme tels que les traitements mécaniques de surface
(TMS) qui opèrent par phénomène d’écrouissage. Actuellement un bon nombre de TMS
ont vue le jour tel que le grenaillage, le galetage, le brunissage etc. Ils consistent à
bonifier les caractéristiques mécaniques, tribologiques, la tenue à l’usure…. la mise en
œuvre de ces TMS est le résultat d’une déformation plastique des couches superficielles.
Le brunissage est un procédé qui conduit en générale à une surface caractérisée par un bel
aspect physico-géométrique. Du fait de ses effets bénéfiques à l’échelle technologique
(amélioration de surface), métallurgique (le phénomène d’écrouissage), et mécanique
(contraintes résiduelles) ; le brunissage constitue une alternative aux procédés de finition
par enlèvement de coupeaux dans le processus de production des pièces mécaniques
comme en témoignent la majorité des résultats bibliographiques.
1
Ce travail porte sur le brunissage de deux nuances d’aciers (16NC6 et 100Cr6) pour
déterminer leur aptitude à subir la déformation plastique superficielle (DPS) et évaluer la
rugosité de surface, le taux de consolidation des couches superficielles et la ténacité. Une
attention particulière sera donnée aux lois d’écrouissage des surfaces traitées. Les
résultats des effets du brunissage sont évalués de manière comparative à ceux du
tournage.
Le mémoire comporte les parties suivantes :
- Dans le premier chapitre sont présentés des généralités sur les métaux et leurs
propriétés mécaniques et de présentée quelques essais mécaniques qui peuvent
fournir au matériau ces données nécessaires ; (Dureté, traction et essai de
rupture).
2
Chapitre I. Matériaux et essais mécaniques
I.1. Introduction
Les aciers, en particulier, constituent une classe de ces matériaux très vaste possédant
une large panoplie de caractéristiques mécaniques. Ils jouent et continuent de jouer un
rôle capital sur le plan technologique. Les aciers sont des matériaux de l'armement, de
construction, de transport (trains, automobiles), de composants mécaniques (visserie,
ressorts, câbles, roulements, engrenages), d'outillage de frappe (marteaux, burins, etc.) et
de coupe (fraises, forets, porte-plaquette), etc. Ils sont aussi très présents dans des
produits destinés au grand public (meubles, ustensiles de cuisine). L'acier a opéré sa
révolution technologique pour être aujourd'hui présent dans presque tous les secteurs de
l'activité économique (depuis les poutrelles et les armatures de béton armé, jusqu'aux
aiguilles et aux prothèses de hanche), et se trouve au cœur de la vie quotidienne (boites,
conserves...). Plusieurs facteurs expliquent cette importance: sur le plan mécanique, les
aciers ont un fort module d’élasticité et une forte limite élastique, et à cause de leurs
meilleures propriétés aussi physicochimiques que mécaniques qu'ils possèdent, ils se
prêtent facilement à une production en masse. L'acier demeure le seul matériau capable
tout à la fois de soutenir des efforts et des charges considérables, de conserver ses vertus
à haute et basse température et de résister à la corrosion. On peut modifier également
leurs propriétés en ajoutant d'autres éléments, principalement métalliques, et on parle des
aciers alliés. De plus, on peut encore améliorer grandement leurs caractéristiques par des
traitements mécaniques prenant en surface ou à cœur de la matière; on parle alors des
aciers traités [1].
3
I.2. Dégradation d’une structure et propriétés mécaniques
Par ailleurs pour faciliter la mise en forme des matériaux, on cherche une bonne
ductilité qui représente la propriété grâce à laquelle un matériau peut se déformer de
façon permanente avant de se rompre. Dans les solides cristallins, la ductilité est due au
déplacement des dislocations.
Pour des pièces renfermant des défauts (géométriques ou structuraux), leur résistance
dépendra de leur ténacité qui représente la capacité globale du métal à absorber l’énergie
d’une déformation, et de s’opposer à la propagation brutale de la fissure (défaut).
4
I.2.2. Intérêt des propriétés mécaniques
L’ingénieur ne peut calculer ni déterminer les charges admissibles sans connaitre les
caractéristiques mécaniques du matériau à utiliser. Autrement dit le non respect des
exigences techniques entraîne un fonctionnement anormal des pièces qui conduit à la
dégradation des organes du produit (structure). Les propriétés mécaniques courantes des
métaux sont liées aux concepts usuels d’élasticité et de plasticité. Elles résultent des
différentes orientations des cristaux et de la présence des joints.
i) Une bonne connaissance des propriétés et des caractéristiques mécaniques des matériaux.
ii) Une identification des sollicitations (force, déformation…) auxquelles sont soumises les
pièces.
I.3.1. Définition
Les aciers sont essentiellement des alliages de fer et de carbone (fig. I.1), qui
contiennent en outre certains autres éléments introduits en faibles quantités au moment de
leur élaboration (dans les aciers allies, on introduit par exemple des éléments d'alliage
dans le but de modifier les propriétés des aciers de base).
5
Figure I.1. Diagramme d’équilibre Fer-Carbonne [1].
Dans tous les cas, la teneur en carbone des aciers est inferieure à 2 %. En fonction du
nombre d'éléments d'alliage ajoutés au fer et de leur teneur, les aciers présentent un très
grand nombre de nuances différentes. Les principaux secteurs d’utilisation de l’acier sont :
les bâtiments (44%), la construction des machines et appareillages (22%),
l’automobile (19%) et les emballages (4%).
On peut classer les aciers selon leur composition chimique ou selon leur domaine
d'utilisation. C'est cette dernière classification qui nous permet de considérer les quatre
familles suivantes [4].
Les aciers au carbone d'usage général, utilisés tels quels, sans traitement ultérieur,
constituent environ 85 % de la production des aciers. Ce sont des matériaux produits en
6
très grande quantité et dont le prix est relativement bas. Outre le carbone, ces aciers
contiennent des éléments d'addition (manganèse, silicium…) et des impuretés (soufre et
phosphore) dont la présence découle de leur mode d'élaboration.
Les aciers alliés ou non alliés de traitements thermiques sont définis en fonction de
leur composition. La composition chimique de ces aciers permet de déterminer les
traitements qu'on peut leur appliquer en fonction des propriétés recherchées.
i). Aciers non alliés : Ces aciers sont, en fait, intermédiaires entre les aciers d'usage général
de type A et les aciers fins de type XC; on peut leur faire subir un traitement thermique
mais les caractéristiques mécaniques obtenues peuvent être assez variables d'un lot à l'autre
et même à l'intérieur d'un même lot.
ii). Aciers alliés : On distingue deux grandes catégories d’aciers alliés :
- Aciers faiblement alliés : Ce sont des aciers dans lesquels aucun élément d’addition
n’atteint la teneur de 5%.
- Aciers fortement alliés : Dans ces aciers, au moins un élément d’addition atteint la
teneur supérieure ou égale à 5%.
Sont des aciers utilisés pour la fabrication d'outils mécaniques tels que les mèches,
outils de coupe, cisailles, marteaux, burins…etc. Les caractéristiques d’utilisation des aciers
à outils sont semblables à celles des aciers alliés, mais elles exigent l’amélioration d’un
certain nombre de propriétés : la dureté, la trempabilité ; la tenue à chaud, la ténacité, la
résistance et la résistance aux chocs thermiques.
7
I.3.3. Influence des éléments d’addition
Les éléments d’addition (éléments d’alliage) sont en général des ‘’métaux’’ surtout
dans les aciers mais ce peut être des ‘’non métaux’’ ou des ‘’gaz’’. En général, les éléments
d’alliage améliorent les propriétés de ces métaux. Les éléments d’addition dans les aciers
sont nombreux (une trentaine) [2, 4].
i). Manganèse : On l'utilise surtout pour améliorer les propriétés des aciers d'usage général
et la trempabilité des aciers de traitements thermiques, et ce a un faible cout. Le manganèse
se retrouve rarement seul comme élément d'alliage, car il entraine plusieurs inconvénients :
sensibilité à la surchauffe au cours de l'austénitisation, sensibilité qui provoque une
croissance des grains ; augmentation de la fragilité au revenu ; diminution de la ductilité et
de la résistance mécanique mesurées selon une direction perpendiculaire au laminage (sens
travers).
ii). Nickel : Le nickel, qui ne forme pas de carbures, agit principalement sur les propriétés
de la ferrite augmentation de la résistance mécanique et de la ténacité. Les aciers qui
contiennent plus de 0.5% de nickel conservent une bonne résilience, même à des
températures très basses (aciers à 9 % de nickel utilisés pour les réservoirs cryogéniques).
Le nickel freine en outre la croissance des grains austénitiques (aciers de cémentation) et il
exerce une action moyenne sur la trempabilité (facteur d'augmentation de la trempabilité
de 1,4/1 % Ni).
iii). Silicium : Le Silicium augmente par ailleurs la stabilité du revenu, mais il accroit la
fragilité de l’acier. Cet élément améliore la résistance à l’oxydation à chaud et la résistance
au fluage ; c'est pourquoi on peut le retrouver dans des aciers au chrome. On le retrouve
également en présence de manganèse (1,5 a 2 % de Si et 0,6 à 0,9 % de Mn) dans les aciers
mangano-siliceux utilises pour la fabrication des ressorts (limite d'élasticité élevée).
La microstructure d’un matériau est formée par l’ensemble des grains et des particules
de taille microscopique, ou des défauts observables par microscopie (électronique ou bien
optique). Elle nous permet de caractériser les structures et les propriétés de plusieurs
matériaux [5].
Les trois structures cristallines les plus fréquentes dans les métaux sont les structures
cubiques à faces centrées (c.f.c.) (fig. I.2a), cubique centrée (c.c.) (fig. I.2b) et hexagonale
compacte (h.c.) (fig. I.2c). Les structures c.f.c. et h.c. sont les plus compactes.
9
(a)
(b)
(c)
Figure I.2. Disposition des atomes et mailles élémentaires des structures cristallines les plus
courantes des métaux : a) réseau c.f.c. b) réseau c.c, c) système h.c.
La structure cristallographique du cristal est loin d’être toujours parfaite, parce qu’elle
est perturbée par une série des défauts, qui ont une grande influence sur certaines propriétés
fondamentales. Ces défauts peuvent naitre à l’échelle ponctuelle tels que les lacunes qui
sont un atome manquant à un nœud de réseau cristallin, linéaire telles que la dislocation
coin et la dislocation vis (voir § I.5), au niveau plan ; c’est le cas des joints de grains(fig.
I.3) qui sont des imperfections planes qui séparent deux cristaux d’orientation différente
dans un agrégat polycristallin et en macles (fig. I.4) qui sont des défauts dans l’ordre
d’empilement des couches denses d’atomes.
10
X
200
Figure I.3. a) Représentation schématique d’un joint de grain Microstructure montrant les Joints de
grains, b) dans l’alliage d’Al [6].
Les défauts de plan ne sont pas vraiment des défauts du cristal, mais une conséquence
de l’enchevêtrement polycristallin, qui est le vrai défaut interne de la microstructure des
matériaux, elles sont associées aux ensembles polycristallins. Les défauts peuvent être des
défauts volumiques qui sont essentiellement des cavités de phases non désirées. La partie
étrangère du cristal est soit des précipités qui sont de petites particules de seconde phase qui
se sont formées entre le métal de base et un élément d'alliage, soit des inclusions qui sont
des «saletés» dans le métal, qui proviennent de son élaboration a l'état liquide ; ce sont le
plus souvent des oxydes, des sulfures ou des silicates. [4, 5, 8].
Les défauts linéaires sont les plus intéressants vis-à-vis la déformation des
matériaux cristallins.
Dans un cristal réel, il existe en plus des défauts ponctuels, des défauts linéaires ou
dislocations (fig. I.5). Une dislocation est caractérisée par le vecteur de Burgers. Ce vecteur
est le défaut de fermeture d’un circuit qu’on aurait tracé autour de la dislocation dans un
plan normal à celle-ci.
11
Dépendamment de la nature du défaut, Les dislocations peuvent être classées en
plusieurs catégories :
B
A
a) b)
i) Une dislocation coin est représenté à la figure I.5a dans une structure cubique simple.
Une telle dislocation est la ligne sur laquelle se termine un demi-plan atomique
supplémentaire à l’intérieur du cristal. On peut remarquer sur cette figure que le cristal est
déformé au voisinage de la dislocation : au-dessus de la ligne de dislocation AB, la distance
entre les atomes étant moins grande que leur distance d’équilibre, le réseau est en
compression ; la situation inverse prévaut sous la dislocation : le réseau y est en tension.
ii) Une dislocation vis représentée à la figure I.5b, est le résultat d’un cisaillement du réseau
parallèlement à la ligne de dislocation.
Figure I.6. Microstructure des dislocations vis dans le fer déformé [9].
12
Nous avons décrit ici deux types de dislocation rectiligne, qui sont deux modèles
extrêmes ; dans la réalité, les lignes de dislocations sont courbes, et une dislocation est donc
parfois coin lorsque la ligne est perpendiculaire à la déformation, parfois vis lorsque la ligne
est parallèle à la déformation, parfois entre les deux. On peut même avoir une boucle de
dislocation (la ligne est un cercle fermé), (fig. I.7).
b dislocation:
b // dislocation: dislocation coin
dislocation vis
Figure I.8. Glissement et cisaillement d’un plan atomique suite au déplacement d’une
dislocation.
13
beaucoup plus grand que celui qui correspondrait au mouvement des quelques
dislocations que contenait le cristal.
Le matériau peut réagir aux forces extérieures de différentes façons [2, 3, 4]:
Allongem
ent Δl
Figure I.9. Comportement fragile.
14
Ch
arge F
Allongeme
nt Δl élastique non linéaire.
Figure I.10 Comportement
L
égend B
U
e runissag
B
sinag
e
runissag
e
e
15
I.7. Concept de la mécanique de la rupture et ténacité
16
Partant du principe que tout matériau contient des défauts, il y a lieu donc de
caractériser la résistance de ce matériau à la propagation brutale des défauts. Autrement
dit, il y a lieu d'estimer sa ténacité. En général, les matériaux sont divisés en deux
groupes (fig. 1.13):
- Ceux présentant un comportement fragile qui se rompent dans le domaine élastique
- Ceux présentant un comportement ductile qui se rompent après avoir subi une
déformation plastique.
i) Mode I : ou mode d’ouverture, le plus courant, correspond au cas ou les deux faces
de la fissure s’ouvrent symétriquement en traction lorsque la structure est sollicitée en
tension (U1 parallèle au plan de la fissure et perpendiculaire au front) (Fig. I.14a).
17
ii) Mode II : ou mode de cisaillement plan, correspond au cas ou cas les faces de la
fissure glissent l’une par rapport à l’autre dans le sens de la fissure (séismes) (U2
perpendiculaire au plan de la fissure) (Fig. I.14b).
Le facteur d’intensité de contrainte (K) est utilisé pour définir la grandeur des
contraintes singulières et le champ de déplacement (contrainte local, déplacement en
pointe de fissure). [13]; Les facteurs KI, KII, KIII associés aux rois modes de rupture sont
fonction de la longueur de la fissure, de la géométrie de la pièce et du chargement. Ils
déterminent la valeur de la contrainte pour laquelle une fissure aigue (fig. I.15), présente
avant l’essai dans une éprouvette normalisée, se propage brutalement.
Figure I.15. Fissure traversante de longueur 2a dans une plaque infinie [17].
18
Dans ce cas la valeur du facteur k est donnée par la relation I.1 :
𝐾𝐼 = 𝜎 𝜋𝑎 (I. 1)
Notons que dans le cas des modes II et III, les lèvres de fissures restent en contact et
entraînent donc des frottements qui diminuent l'énergie disponible pour la propagation de
fissure. Ces deux modes sont ainsi généralement moins dangereux que le mode I.
I.8.1. Généralités
Par définition, la surface d’un corps est le lieu des points séparant ce corps du milieu
environnant. Elle correspond donc à une discontinuité dans l’aménagement périodique
des atomes de celui-ci. [18].
19
La surface est donc l’endroit le plus perturbé d’une pièce. La zone (1) est un film
(0,3 à 3 nm) constitués de couches absorbées. La zone (2) est un film d’oxydes (1 à 10
μm). La zone (3) est une zone mécaniquement perturbée (1 à 50 μm) de structure écrouie
ou structure de couche de diffusion. La zone (4) partant de 100 μm est le matériau massif.
Les surfaces présentent des défauts de la surface usinée et des défauts géométriques
de différents ordres :
Ordres macroscopiques liés à des écarts de grande amplitude dus généralement aux
défauts géométriques de la machine génératrice (écart de forme du 1er et 2nd ordre),
ordres microscopiques liés à des écarts de faibles amplitudes dus à l’outil de coupe, aux
grains abrasifs, aux particules de sablage ou grenaillage, aux vibrations de la machine ou
encore aux piqûres de corrosion (rugosité, écarts de forme de 3ième et 4ième ordre), (Fig.
I.17).
I.8.3. Rugosité
20
exemple, la hauteur moyenne des pics) et, d’autre part les paramètres caractérisant la
distribution statistique des hauteurs de pics [20].
𝐿 𝑛
1 1
𝑅𝑎 = 𝑌𝑖 𝑑𝑥 = |𝑌𝑖| (I. 2)
𝐿 𝑛
0 𝑖=ç
5
1
𝑅𝑧 = 𝑅𝑍𝑖 (I. 3)
5
1
21
Figure I.19. Rugosité totale moyenne.
La Rugosité totale (maximale) Rt représente l’écart vertical entre le point le plus haut
et le point le plus bas du profil de rugosité R, sur la longueur totale d’évaluation lm. (Fig.
I.20).
1
𝑙 2
1
𝑅𝑞 = 𝑦 2 𝑑𝑥 (I. 4)
𝑙
0
22
I.9. Essais mécaniques
Pendant plus longtemps, l’empirisme et l’habitude suffisaient pour mener à bien les
opérations de mise en œuvre des matériaux tels que : le laminage, le filage, l’extrusion, le
forgeage, l’usinage, etc. Or, l’augmentation de la dimension des demi-produits, les
exigences accrues de qualité et de précision, les économies d’énergie et même la fiabilité
du produit fini à réaliser concourent à rendre nécessaires les calculs détaillés de ces
diverses opérations.
Quoique plusieurs modèles et des lois de comportement mécanique ont vu le jour ces
derniers temps [2, 4, 13] ; la validation de ces modèles ne peut être signée qu’une fois les
résultats trouvées seront en bonne corrélation avec les valeurs expérimentales. C’est à
dire que les essais mécaniques qui fournissent directement la réponse des matériaux face
à une sollicitation donnée, sont d’un grand intérêt pour la caractérisation de ceux-ci.
Nous définissons dans le cadre de ce travail, trois essais fondamentaux (dureté,
traction, ténacité) qui intéressent d’une voie directe ou indirecte la résistance à la rupture
du matériau et caractérisent sa consolidation.
L’essai peut être conduit selon les méthodes statique et dynamique. La méthode
statique qui regroupe les essais par indentation (voir § I. 9.2.3) est la plus répandue. La
méthode dynamique dans laquelle, la pointe du pénétrateur est en mouvement relatif par
rapport à la surface du matériau à tester, permet d’avoir une idée de l’amortissement et de
la rigidité de la surface soit par oscillation d’un duromètre pendulaire, soit par rebond
d’une masse tombante, ou soit par la rayure d’indenteur de forme géométrique bien
définie.
24
Les essais de dureté (dynamique ou statique), présentent l’avantage d’être simples,
rapides, et non destructifs. Ils offrent un moyen intéressant et très employé dans
l’industrie et les laboratoires [22].
Dans ces essais proposés par Moh [24]: Une pointe en diamant raye le matériau. La
dureté est qualifiée par la géométrie de la rayure engendrée. Le pénétrateur de forme
géométrique bien déterminé (sphère, cône, pyramide, etc.), glisse sur la surface du corps
à tester, selon une direction parallèle à la surface du corps à une vitesse constante. On
impose une charge perpendiculaire constante (Fig. I.22). Les grandeurs mesurées sont
principalement la force tangentielle, et la profondeur de pénétration.
25
I. 9.2.3. Les essais par rebondissement
Dans ces essais dits de Shore, la dureté est caractérisée par la capacité du matériau à
restituer l’énergie reçu au cours du choc avec une bille tombante. On fait chuter une
masse d’acier terminé par un diamant arrondi. La masse est guidée dans sa chute par un
tube lisse. La chute de la masse est bien verticalement et d'une hauteur fixe. La dureté est
évaluée par une rebondimètre (du type scléroscope Shore) relie dureté et hauteur de
rebond, cette dernière étant d’autant plus importante que la pénétration est faible, donc le
matériau dur.
Il s’agit des essais les plus couramment pratiqués. Le principe est toujours le même :
un pénétrateur indéformable de forme géométrique précise, pénètre dans le métal sous
l’action d’une charge constante et laisse une empreinte dan le matériau à tester. On
mesure les dimensions de l’empreinte et on en déduit la dureté.
Dans une première approche, On peut relier de manière assez simple la limite
d’élasticité 𝑅𝑒 avec la surface de l’empreinte : plus l’objet pénétrant s’enfonce, plus la
surface S de pression s’agrandit, donc la force F étant constante, plus la contrainte
diminue. Lorsque la contrainte n’est pas suffisante pour déformer plastiquement le solide
à tester, l’objet pénétrant s’arrête et la dureté est calculée à partir du rapport de la force
appliquée sur la surface indentée (relation I.5) [25].
𝐹
𝑅𝑒 = (I. 5)
𝑆
L’essai a été édité dès 1924. Il consiste à faire pénétrer dans le métal à tester, une
bille polie de forme sphérique en acier trempé ou en carbure de tungstène (Fig. I.23). Le
diamètre D utilisé peut valoir 1 mm, 2,5 mm, ,5mm et 10mm. La charge appliquée sur le
métal est maintenue pendant 15 à 30 s selon le solide Après l’annulation de la charge, la
26
bille laisse dans le métal une empreinte circulaire permanente dont on mesure le
diamètre 𝑑.
Pénétra
teur
Bille en
carbure
h
Matériau
à tester
E
mpreinte
2𝑃
𝐻𝐵 = (I. 6)
𝜋𝐷(𝐷 − 𝐷 2 − 𝑑 2 )
𝑑1 + 𝑑2
𝑎𝑣𝑒𝑐: 𝑑= .
2
27
I P r
Figure I.24. Principe de mesure de la dureté Rockwell : a) échelle HRC, b) échelle HRB.
i) Une phase I de pénétration initiale avant charge additionnelle : après application d’une
charge initiale F0 = 98N (10 kgf). La profondeur de pénétration étant l’origine qui sera
utilisée pour la mesure de la dureté.
ii) Une phase P de pénétration avec charge additionnelle : Sous la charge supplémentaire
F1, le pénétrateur s’enfonce d’une profondeur P
iii) Une phase R de pénétration rémanente sans la charge additionnelle : La force F1 est
relaxée et on lit les indications de l’enfoncement.
28
Généralement la gamme des forces utilisables (5 à 100 kgf) permet d’appliquer cette
méthode avec toutes les dimensions d’échantillons. Pour des raisons de fiabilité de
l’essai, la force est choisie de telle manière à donner une empreinte ayant la diagonale
moyenne inférieure aux deux tiers de l’épaisseur. D’autre sources préconisent que la
profondeur de pénétration ne dépasse pas le huitième de l’épaisseur de la pièce à tester
[22].
1,8454𝑃
𝐻𝑉 = (I. 7)
𝑑2
𝑑1 + 𝑑2
𝑎𝑣𝑒𝑐: 𝑑= .
2
Le tableau II.1 regroupe les principales directives pour une bonne réalisation d’un
essai de dureté par indentation, [26].
29
Tableau II.1. Comparaison entre les méthodes par pénétration.
La surface de la pièce ne
nécessite pas une La méthode ayant la mise en
Brinell préparation extrêmement En atelier œuvre la plus facile des trois
soignée (tournage ou méthodes
meulage).
Les différentes essais par pénétrateurs ont permis d’établir des relations empirique
[27,28] à partir de corrélation entre la dureté Vickers 𝐻𝑉, la dureté Brinell 𝐻𝐵 et la
résistance de la rupture 𝑅𝑚 pour déférents aciers (relations I.8 et I.9):
30
𝑅𝑚 = 77,14 + 2,6396 𝐻𝑉 + 0,0010 𝐻𝑉 2 (I. 8)
A partir de ces deux relations, il est possible de relier directement les duretés Vickers
et Brinell.
Différentes autres relations sont proposées dans la bibliographie pour relier les
duretés et les caractéristiques mécaniques des matériaux [29] mais ces relations sont
empiriques et doivent être utilisées avec prudence.
Afin de pouvoir utiliser les courbes brutes de traction, on doit les modifier pour que
les résultats obtenus ne soient fonction que du matériau étudié et non de la géométrie de
l’éprouvette. Pour ce faire, on rapporte la charge 𝐹 à la section initiale S0 de l’éprouvette
en vue d'obtenir la contrainte nominale 𝜎 :
𝐹
𝜎= (I. 10)
𝑆0
∆𝑙
𝜀= (I. 11)
𝑙0
L’essai est le plus souvent normalisé. La forme de l'éprouvette est soit cylindrique,
soit prismatique (fig. I.26).
31
𝝅𝑫𝟐
𝑺𝟎 = 𝑫
𝟒
𝑭 𝑭
𝑳𝟎
b
a
𝑺𝟎 = 𝒂𝒃
𝑑𝐹
𝜎= (I. 12)
𝑑𝑆
Et les cissions sont nulles. Par contre, sur un plan dont la normale forme un angle
(𝜋 2 − 𝛼 ) avec l'axe de traction, la force 𝑑𝐹 se décompose en une force 𝑑𝑁 normale au
plan de coupe et en une force 𝑑𝑇 parallèle à celui-ci (fig. I.27b).
Et comme cette force s’exerce sur une surface 𝑑𝑆’ telle que :
𝑑𝑆
𝑑𝑆 ′ = (I. 14)
sin 𝛼
32
Figure I.27. Etat des contraintes dans une éprouvette soumise à un essai de traction :a) la force
s'exerce sur le plan xy perpendiculaire à l'axe de traction ; b) la force s’exerce sur un plan faisant
un angle avec l’axe de traction.
Notons que dans ce cas la cission est maximale pour un angle α = 45°. Suivant ce
plan, le glissement est plus facile et par conséquent la déformation plastique est plus
aisée. Ceci est bien justifié à l’échelle microscopique où le glissement dans les matériaux
à structure cubique centrée (cc) ou cubique à face centrée (cfc) s’opère en premier lieu
suivant les plans de plus grande densité atomique (PPGDA). Ces plans étant orientés
suivant une direction favorable proche de 45° [2, 4].
𝑑𝑁 𝑑𝐹 2
𝜎= = sin 𝛼 (I. 16)
𝑑𝑆 ′ 𝑑𝑆
Une machine de traction est constituée d'un bâtit rigide qui comprend une traverse
fixe à laquelle est fixée l'une des têtes, de l'éprouvette ; l'autre extrémité de l'éprouvette
est fixée à une traverse mobile. Le mouvement de la traverse mobile est assuré soit par
une commande hydraulique (vérins), soit par des vis sans fin. La charge imposée à
l’éprouvette est mesurée par un dynamomètre, et l'allongement par un extensomètre, ce
qui permet d'obtenir un enregistrement de la courbe brute de traction, 𝐹 = 𝑓(𝛥𝑙)
caractéristique de l’échantillon et de sa géométrie.
33
I.10.2. Courbes conventionnelle et rationnelle.de traction
L’essai de traction nous permet d’obtenir la réponse du matériau sous forme d’une
courbe dite courbe de traction du matériau.
Dans le cas général, les machines d’essai fournissent une courbe dite conventionnelle
(§I.6.3) puisqu’on l’on rapporte les efforts 𝐹 à la valeur initiale 𝑆0 de la section (§I.10.1).
Cela peut être accepté dans le domaine des petites déformations ( ≤ 20%). Cependant
lorsque les déformations deviennent importantes (→∞), la réduction de la section le
devient aussi à cause de l’instabilité plastique à tel point que la contrainte réelle ou vraie
𝑣 soit représentée par le rapport de la force à la section instantanée 𝑆. Une courbe
rationnelle de traction est donc la représentation graphique de la contrainte vraie 𝑣 en
fonction de la déformation relative 𝑣 . Ces deux caractéristiques seront revues en détails
au § I.11.4.3.
2500
Courbes Rationnelles de Traction: Acier 35NC6-EPR. 7 & 8
2000 y7 = 1083e0,7633x
R2 = 1
Contrainte Vraie (MPa)
y8 = 1054,8e0,7926x
R2 = 1
1500
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
Déformation Vraie (MPa)
La courbe de traction rationnelle (Fig. I.28) délivre donc des informations plus
importantes que l’essai classique. L’intérêt est d’en déduire des lois permettant de
modéliser le comportement du matériau. Cependant les propriétés de traction sont
souvent définies à partir d’une courbe conventionnelle de traction.
34
I.10.3. Propriétés de traction
D'une façon générale, on peut estimer les principales propriétés mécaniques à partir
d’une courbe conventionnelle de traction 𝜎 = 𝑓(𝜀) d’un matériau à comportement
ductile en traction. (fig. I.29) [3, 4].
35
Figure I.30. Détermination de la limite conventionnelle d'élasticité à 0,2 % (Re0,2) d'un alliage
d'aluminium.
Certains alliages (c’est le cas en particulier des aciers doux) ont un comportement en
traction telle que la transition entre les domaines élastique et plastique est discontinue (fig.
I.31). Dans ces cas, la limite d'élasticité 𝑅𝑒 ou 𝑅𝑒0,2 est définie comme la valeur inferieure de
la discontinuité.
36
Figure I.31. Courbe de traction d'un acier doux (Fe-0,15 % C) présentant une
discontinuité à la limite d'élasticité.
ii) Déformation plastique hétérogène (localisée) : Une fois que la courbe de traction ait
atteint un maximum 𝑅𝑚 , la contrainte nominale diminue bien que l'allongement continue
de croitre. Quand l'allongement augmente au-delà de celui qui correspond à la charge
maximale atteinte, un nouveau phénomène apparait (fig. I.31) : localement, la
consolidation du matériau ne peut plus compenser l'augmentation de la contrainte. La
déformation n'est plus homogène, mais elle est localisée dans la zone de striction (voir §
I.10.5). Ce phénomène se traduit par une réduction localisée des dimensions transversales
37
de l’éprouvette se produisant au cours de l’essai. Il est caractérisé par le coefficient de
striction 𝑍 (équation I.17).
𝑆0 − 𝑆𝐹 ∆𝑆
Z= × 100% = × 100% (I. 17)
𝑆0 𝑆0
Où
S0 est la section initiale de l’éprouvette ;
Sf est la section finale de l’éprouvette.
𝑙𝑓 − 𝑙0 ∆𝑙
A= × 100% = × 100% (I. 18)
𝑙0 𝑙0
L'allongement permanent après rupture est une mesure de la ductilité ; il est nul pour
les matériaux fragiles.
La déformation plastique d’un matériau cristallin modifie ses propriétés de par son
influence sur sa structure interne ; ces évolutions de propriétés et de microstructure,
appelées écrouissage, jouent un rôle très important pour les caractéristiques mécaniques
du matériau. En effet, le durcissement par écrouissage est largement utilisé pour
augmenter les caractéristiques mécaniques de nombreux alliages métalliques.
Au cours d’un essai de traction, la consolidation d’un matériau est le résultat d’un
mouvement et d’une multiplication des dislocations qui balaient les plans de glissement
et s’entrecroisent entre elles en augmentant leur densité. [4]
38
c’est à dire celle de la résistance à la traction (𝑚𝑎𝑥 = 𝑅𝑚 ). C’est à partir de cette valeur
que démarrera l’instabilité plastique.
L’écrouissage c’est l’effet des interactions entre dislocations qui augmente avec la
multiplication des dislocations au cours de la déformation plastique. Cet effet est
responsable du fort durcissement des alliages de structure cubique à faces centrées ; tels
que les alliages des cuivres [30].
L’écrouissage a une influence sur les propriétés mécaniques des aciers. Les effets
de ce phénomène se traduisent par l’amélioration des caractéristiques telles que [31] :
39
I.10.4.3. Courbe et coefficient d’écrouissage
𝐹
𝜎𝑣 = (I. 19)
𝑆
Une portion parabolique 𝐴𝐵 de cette Courbe peut être mise sous une certaine forme
empirique qui relie la contrainte vraie 𝑣 à la déformation relative 𝑣 . (fig. I.33)
A
Re
Déformation Déformation v
répartie localisée
40
déformation. Ce coefficient dépend du matériau et du traitement qu’il a subi. En général
on a :
0,1 𝑛 0,4
N.B:
Si 𝑛 = 0,1 : le matériau a une faible consolidation ;
Si 𝑛 = 0,4 : le matériau a une forte consolidation ;
Si 𝑛 = 0 : Le matériau ne subit aucune consolidation, C’est donc que ce matériau est
parfaitement plastique.
On a (𝑝𝑜𝑢𝑟 0 = 0)
Dans ce cas, la courbe : 𝑙𝑛 𝑣 = 𝑓(𝑙𝑛 𝜀𝑣 ) représente une droite de pente n (fig. I.34).
lnv
tg = n
lnv
Figure. I.34. Courbe rationnelle de traction en coordonnées logarithmiques.
41
Figure I.35. Striction sur une éprouvette cylindrique.
Appelé encore critère de la force maximum, c’est le premier critère proposé pour la
résolution du problème d’instabilité plastique pour une éprouvette de traction uniaxiale. Il
permet de prédire la striction diffuse. En 1985, Considère a supposé que la condition
d’instabilité est atteinte lorsque la force appliquée F passe par un maximum [34]. C’est
donc le déclenchement de la striction.
𝑑𝐹 = 0 (I. 23)
𝑎𝑣𝑒𝑐: 𝐹 = 𝜎𝑆
42
𝜎 = contrainte de traction ;
S : section de l’éprouvette ;
Si la courbe de traction suit une loi de forme puissance, Hollomon (1945) conclut
que :
𝜀𝑣𝑛
Alors II. 20 devient 𝑛𝑘 = 𝑘𝜀𝑣𝑛 𝜀𝑣 = 𝑛 (I. 26)
𝜀𝑣
2
l1
1
l1
Figure I.36. Principe du modèle de Swift.
Dans le cas d’un matériau rigide-plastique, Hill (1952) associe l’instabilité dans une
tôle sollicitée de façon biaxiale à l’apparition d’une striction localisée [36], suivant une
direction d’extension nulle dans le plan de la tôle (Fig. I.37).
43
2
2 n
1 1
1
2
Figure I.37. Principe du modèle de Hill.
𝑊= 𝜎 𝑑𝜀 (I. 27)
𝐹
𝐴𝑣𝑒𝑐 𝜎= (I. 28)
𝑆0
∆𝑙 𝑙𝑓 − 𝑙0
𝐸𝑡 𝜀= = (I. 29)
𝑙0 𝑙0
𝑙𝑓 𝑙𝑓
𝐹 ∆𝑙 1
𝑊= 𝑑 = 𝐹. 𝑑( ∆𝑙) (I. 30)
𝑆0 𝑙0 𝑆0 . 𝑙0
𝑙0 𝑙0
∆𝑙
1
𝑊= 𝐹. 𝑑( ∆𝑙) (I. 31)
𝑉0
0
𝑊 représente le travail fourni par la force 𝐹 pour rompre le matériau. Cette énergie
représente l’aire 𝐴𝑡 du triangle 𝑂𝐴𝑅𝑚 (fig. I.38a) :
44
Rm
Rm
Re
A
Ap
e
O O
A b)
A B
a)
Figure I.38. Evaluation de l’énergie à partir de l'aire sous la courbe de traction : a) matériau
fragile, b) matériau ductile.
𝑂𝐴 × 𝑅𝑚
𝐴𝑡 = 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑂𝐴 = 𝜀𝑒 𝑒𝑡 𝑅𝑚 = 𝑅𝑒
2
𝑅𝑒 𝜀𝑒 (𝑅𝑒 )2
𝑑 ′ 𝑜ù: 𝐴𝑡 = = (I. 32)
2 2𝐸
Pour les matériaux ductiles ; on peut assimiler le polygone 𝑂𝑅𝑒 𝑅𝑚 𝐴 (fig. I.38b) à un
trapèze. L’aire totale de ce trapèze est donnée par :
𝑅𝑚 − 𝑅𝑒
𝐴𝑡 = 𝐴𝑒 + 𝐴𝑝 = 𝑂𝐴 𝑅𝑒 + 𝑂𝐴 (I. 33)
2
𝑅𝑚 − 𝑅𝑒
𝐴𝑡 = 𝑂𝐴 𝑅𝑒 + (I. 34)
2
45
endommageant, c’est la valeur critique KIC qui est généralement utilisée pour caractériser
les matériaux.
La ténacité 𝐾𝐼𝐶 joue le même rôle en mécanique linéaire de la rupture (MLR) que la
limite d’élasticité en mécanique classique. Elle dépend elle aussi d’un certain nombre de
paramètres (températures d’essai, vitesse de déformation, épaisseur du matériau...).
La ténacité peut être mesurée de façon directe (essai de ténacité) ou par des essais
permettant une corrélation entre le facteur d’intensité des contraintes et d’autres
propriétés mécaniques.
Les mesures de ténacité sont faites sur des éprouvettes normalisées pré fissurées en
fatigue et pour lesquelles la zone plastique est suffisamment petite.
Les normes ASTM d’essais imposent des éprouvettes (fig. I.39) de forme et de
dimensions bien définies [37].
Pour une bonne mesure de la valeur stabilisée du 𝐾𝐼𝐶 les dimensions des
éprouvettes sont dictées par la relation I.35 :
46
2
𝐾𝐼𝑐
𝑎, 𝑒, 𝐿 − 𝑎 ≥ 2,5 (I. 35)
𝑅𝑒
Les éprouvettes peuvent être sollicitées en traction (fig. I.39a) ou en flexion (fig.
I.39b).
Dans les deux cas, on enregistre pendant l’essai la variation de la charge appliquée à
l’éprouvette en fonction de l’écartement de deux points de part et d’autre de l’entaille. A
titre d’exemple, pour les éprouvettes de traction, la charge est mesurée grâce à un
dynamomètre à jauges de contrainte placé sur l’axe de traction. L’écartement de l’entaille
est mesuré par un extensomètre à lames sur lesquelles sont collées des jauges de
contraintes.
En traçant une droite 𝑂𝑃𝑠 dont la pente est inférieure de 5% à la pente de portion
rectiligne 𝑂𝐴, on détermine une valeur 𝐾𝑄 de 𝐾 qui correspond à 𝐾𝐼𝐶 si les conditions
suivantes sont observées [37, 38]:
47
2
𝐾𝑄
𝐵 𝑒𝑡 𝑎 ≥ 2,5 (I. 36)
𝑅𝑒
𝑃𝑚𝑎𝑥
𝑒𝑡: < 1,1 (I. 37)
𝑃𝑄
638,9𝑎𝑊92 (I.38)
Les essais de la mécanique de la rupture et surtout pour les matériaux ductiles sont
long à réaliser et surtout couteux. On cherche souvent pour simplifier le problème à
trouver des corrélations entre les valeurs de 𝐾𝐼𝐶 et les valeurs d’autres paramètres. C’est
le cas en particulier de l’essai de résilience [4, 22].
L'essai est destiné à mesurer l'énergie nécessaire pour rompre en une seule fois une
éprouvette préalablement entaillée. Les éprouvettes présentent des entailles en forme de
V(KCV) ou en U(KVU) (fig. I.41).
0
m
a) KCU KCV g b)
𝑊𝑒 = 𝑚𝑔 − ′ (I. 39)
m : masse du mouton-pendule ;
g : accélération de la pesanteur (environ 9,81 m.s-2) ;
h : hauteur du mouton-pendule à sa position de départ ;
h' : hauteur du mouton-pendule à sa position d'arrivée.
𝑊𝑒
𝐾𝑐𝑢 = (I. 40)
𝑆
La température est telle que la résilience obtenue est celle du niveau ductile de la courbe
de transition ductile-fragile.
2
𝐾𝑐𝑣 𝐾𝑐𝑣
= 0,62 100 −1 (I. 41)
𝑅𝑒 𝑅𝑒
49
La Température est telle que la résilience se situe dans le bas de la courbe de
transition.
(𝐾𝐼𝐶 )2 3
= 0,225 (𝐾𝑐𝑣 ) 2 (I. 42)
𝐸
Rappelons que ces corrélations ne sont valables qu’entre essais effectués à la même
vitesse. Or, dans les conditions d’essais classiques les essais de résilience sont effectués
par choc, alors que les essais de ténacité 𝐾𝐼𝐶 sont effectués à vitesse lente.
1
𝐾𝐼𝑐 = 14,6 (𝐾𝑣 ) 2 (I. 43)
Comme nous l'avons montré au § I.11.6, l'aire sous-la courbe de traction représente
l’énergie dépensée, par unité de volume de matériau, pour rompre l’éprouvette. La figure
I.43 représente schématiquement les courbes de traction de trois matériaux ductiles : I, II
et III. Le matériau II, bien qu'ayant une rigidité moyenne, est le plus tenace; le matériau
III, dont la limite d'élasticité et la résistance à la traction sont les plus faibles, est
cependant beaucoup plus tenace que le matériau I, qui est le plus rigide.
Contrainte
II
III
Déformation
Figure I .43. Comparaison de la ténacité de trois matériaux (I, II et III), grâce à l'aire sous
leurs courbes de traction.
A partir de l’aire (énergie) plastique 𝐴𝑝 ; (fig. I.38), on peut remarquer que la ténacité
dépend non seulement de la ductilité caractérisée par l’allongement 𝐴% mais également
de la limite élastique 𝑅𝑒 et la résistance à la rupture 𝑅𝑟𝑡 (Voir § I.10.6).
Pour les aciers maraging (cas d’une structure épaisse (déformation plane)), il a été
trouvé la corrélation suivante [39] :
1.12. Conclusion
Les propriétés mécaniques des métaux et alliages sont d’un grand intérêt
puisqu’elles conditionnent non seulement les problèmes de mise en forme des matériaux
mais également leur comportement en service dans des applications industrielles
extrêmement diversifiées. Le choix du matériau d’une pièce industrielle dépendra des
propriétés mécaniques tel que : résistance, dureté, ductilité. Il est donc nécessaire de
mesurer ces grandeurs physiques par des essais mécaniques.
Pour définir les caractéristiques mécaniques des matériaux, on réalise des essais
mécaniques sur des éprouvettes. Le but de ces essais est d'obtenir des valeurs des
propriétés qui seront utilisables dans les calculs de résistance des matériaux ou qui
permettront d'apprécier le comportement d'un matériau en service. Les corrélations sont
entièrement empiriques et sont intéressantes du point de vue économique dans le cas où
la mesure directe est difficile à effectuer.
51
Chapitre II. Le brunissage
II.1. Introduction
Les traitements mécaniques de surface (TMS) [42] sont des procédés qui mettent en
œuvre une déformation plastique à froid des couches superficielles. Ces procédés
conduisent en général à une surface caractérisée par une faible rugosité [43, 44, 45], un
écrouissage des couches superficielles [46,47] et des contraintes résiduelles de
compression [48, 49, 50]. De ce nouvel aspect se déduit une amélioration de la plupart
des propriétés mécaniques telles que ; la tenue en fatigue [51] la résistance à la ‘usure….
Parmi ces traitements mécaniques de surface (TMS) qui consistent à bonifier les
propriétés des matériaux, le brunissage est l’un des procédés qui trouve des applications
de plus en plus larges dans le domaine industriel.
52
La technologie du procédé est variée selon la machine et l’outil utilisé [47, 52]. Elle
réside principalement dans le fait que la force appliquée par l'outil de brunissage (fig.
II.2) sur la pièce à traiter oblige les couches superficielles de celles-ci à subir une
déformation plastique.
a) b)
Le brunissage se fait à l’aide d’une pointe en diamant ou avec une bille en acier
trempé ou en carbure métallique. Il constitue une opération simple à exécuter, vu qu’elle
peut être réalisée sur des machines outils aussi bien classique (tour, fraiseuse…), que
spéciales (brunisseuse) [53].
Le procédé intéresse aussi bien les surfaces extérieures que les surfaces intérieures (fig.
II.3).et peut être appliqué sur des pièces de haute dureté pouvant atteindre jusqu’à plus
de 50HRC.
53
classique, les frais de fabrication augmentent rapidement avec une rugosité décroissante.
On peut aussi économiser non seulement les frais de fabrication pour un temps de
brunissage plus court, mais aussi par les frais réduits d’outillage et de préparation des
pièces [54]. D’autre part, le brunissage s’impose dans les gammes de fabrication à
fournir un taux de consolidation aussi comparable à celui fourni par les traitements
thermiques ou thermochimiques.
Le brunissage est utilisé de plus en plus comme une opération de finition et peut se
substituer aux autres techniques conventionnelles de mise en œuvre des matériaux. C’est
dire en conclusion que le traitement de brunissage constitue une alternative à plusieurs
procédés de fabrication par enlèvement de copeaux.
Les paramètres affectant la finition des surfaces sont variés ; bien souvent on mise
sur la vitesse, l’avance ou la force [46, 47], parfois d’autres facteurs sont introduits
comme le nombre de passes, le rayon d’outil, la profondeur de pénétration ou
l’interférence [44, 55]. Les réponses de sortie dépendent en grande partie d’une
combinaison spécifique des différents paramètres envisagés en fonction des outils, du
matériau traité, des conditions de travail ainsi que l’état initial des couches superficielles.
Lors du brunissage, les crêtes des aspérités d’une surface sont amenées à fluer dans
les creux de cette dernière et la surface acquiert un bel aspect microgémétrique (fig. II.4).
54
Figure II.4. Lissage du profil de surface par brunissage d’acier 41Cr4, HT-S1 (a), HT-W1 (b),
HT-S1 + SF (c), HT-W2 + SF (d), HT-S2 + BUR (e), and HT-W2 + BUR (f), [56].
55
Figure II.5. Effet du brunissage sur la rugosité de surface [60].
Ces effets sont affectés par plusieurs facteurs: la vitesse, l’avance, l’effort, le rayon
de la bille et le nombre de passe sont les paramètres les souvent introduits comme
paramètres d’entrée. Ils ont les effets les plus significatifs sur la qualité de surface.
D’après plusieurs travaux [61], [62], [63], [64], [65], lors de brunissage on constate
que la vitesse de travail avec des faibles valeurs d’avance (fig. II.6) contribue à améliorer
la rugosité. Selon les auteurs, cette amélioration pourrait s’expliquer par le fait que la
température dans la zone de formage augmente avec la vitesse avant de se stabiliser à un
certain moment. Cela permet au métal de prendre un aspect de plus en plus visqueux. Le
frottement entre l’outil et la pièce se trouve réduit d’où la diminution de la rugosité et par
conséquent un aspect de surface plus meilleur.
Il a été montré que les avances trop importantes ne donnent pas un bon état de
surface [66]. Par analogie à l’usinage conventionnel, l’augmentation de l’avance fait
56
augmenter le pas de sillons laissés sur la surface de la pièce (Fig. II.7a) [67]. Dans ce cas,
les aspérités ne sont pas nivelées de façon continue ; l’aspect de surface se trouve altéré et
la rugosité se trouve perturbée. D’autres travaux ont montré que les faibles valeurs
d’avance combinées à des efforts moyens ou à des valeurs de vitesse élevée [59]
permettent des rugosités les plus faibles ; souvent inferieures à 0,3 µm. (fig. II.7b).
a) b)
Figure II.7. Influence de l’avance sur la rugosité : a) tournage, b) brunissage [66, 59].
Un faible rayon d’outil génère des aspérités plus aigues et très délicates à niveler
[67]. Lorsque le rayon de l’outil augmente, les aspérités sont aplaties davantage et leur
hauteur est réduite. La surface présente par conséquent un bel aspect avec de faibles
valeurs de la rugosité. Cela a été confirmé par A.M.Hassan et all, qui ont montré que
l’application du brunissage sur l’alliage Al-Cu pour différentes valeurs de la force de
brunissage et les conditions de: V=26 m/min, f=0.08 mm/tour, n=1, HV=127 ; la rugosité
diminue avec l'augmentation du diamètre de la bille. (fig.II.8a) [68]
57
a) b)
D’autres travaux ont montré que le nombre de passes est un paramètre très important
par son influence. La figure II.8b représente la variation de la rugosité à divers valeurs
du nombre de passes combiné avec les autres conditions de brunissage appliquée sur un
d’acier doux ; il a été observé que la rugosité diminue progressivement. Toutefois au delà
de 5 passes, la rugosité se stabilise. Généralement l’effet du nombre de passe sur la
rugosité de la surface traitée par le brunissage est limité par une certaine valeur de celui-
ci en raison des effets secondaires incompatibles avec la rugosité [69].
Des travaux de H. Hamadache et all conduits sur l’acier Rb 40 [62].ont montré que
la vitesse et l’avance de formage ne sont pas avantageuses pour la microdureté puisque
cette dernière diminue avec l’augmentation de ces deux paramètres. La plus grande chute
de la microdureté a été observée lorsque la vitesse et l’avance sont associées à de faibles
valeurs de la pression et du rayon de l’outil (fig. II.9).
58
Figure II.9. Influence de la vitesse de brunissage sur la dureté de l’acier RB40 [62].
Certains auteurs [68] expliquent qu’à faible avance (fig. II.10), l’écoulement du
métal (acier ST37) est plus régulier. En augmentant ce paramètre, le pas des sillons
augmente, il s’en suit que l’outil ne déforme pas la matière de façon continue. En fait, si
l’on considère un point de la pièce, celui-ci ne se déforme qu’une seule fois au passage de
l’outil puisque la rotation de la pièce fait que le point en question ne se déforme que si
l’outil est immobilisé en translation (𝑓 = 0), on pense alors que la rapidité d’exécution
ne permet pas à la déformation de se manifester judicieusement.
Figure II.10. Influence de l’avance de brunissage sur la dureté de l’acier ST37 après
brunissage pour : V = 250 tr/mn ; f = 0,054mm/tr ; P= 25Kgf ; r= 3mm
et i=1÷5 [68].
59
La vitesse de traitement étant liée cinématiquement à l’avance par la chaîne
cinématique de la machine-outil, c’est pourquoi son effet est le même que celui de
l’avance.
La force de brunissage est un des facteurs les plus importants qui gouvernent les
effets du brunissage. L’importance de la surface déformée et le taux d’écrouissage
en dépendent fortement de ce paramètre. La microdureté augmente avec la force de
brunissage. Plus la force est grande plus importantes son les déformations et plus intense
est l'écrouissage superficiel. Ceci aura par conséquence un accroissement de la
microdureté [67].
Cette augmentation est d’autant plus poussée que les paramètres v, f, r sont à leurs
faibles niveaux et que l’outil présente un grand rayon. Toutefois en poussant ce
paramètre au-delà de 10 kgf sur l’acier 35NC6 (fig. II.11a), on risque un écaillage et
une microfissuration de la surface. En traitant de l’aluminium (AISI 1045), U.M
shirast et al [70]; ont remarqué que la dureté superficielle diminue au delà de 18 kgf
(fig.II.11b).
a
)
a) b)
Lorsque le rayon de l’outil est important, la surface de contact entre l’outil et la pièce
le devient aussi. La pression hertzienne sera alors importante ; il s’en suit une
déformation plastique plus accrue et par conséquent une augmentation de la microdureté.
La figure II.12 montre que la dureté superficielle de l’acier 4140 augmente avec
l'augmentation du diamètre de la bille de l’outil de brunissage [71].
60
Dureté
Diamètre de l’outil
Tout procédé de fabrication introduit dans une pièce mécanique des contraintes
résiduelles qui vont influencer son comportement en fatigue, en rupture et même en
corrosion. Le brunissage fait partie d’une gamme de traitements mécaniques dont le rôle
61
est d’introduire des contraintes résiduelles de compression. Grâce à ce champ de
contraintes résiduelles favorables pour décharger les couches superficielles d’une pièce
mécanique, les performances sont nettement améliorées. Cette action peut être assimilée à
un béton précontraint. C’est pour cette raison que les traitements de surface mécaniques
sont souvent considérés comme un traitement de précontrainte.
P. Zhang et al [74] ont remarquée que l'apparition des les contraintes résiduelles de
compression se manifestent sur une faible profondeur pour une surface tournée. La
profondeur affectée par le grenaillage peut atteindre jusqu’à 30 µm, alors que pour le cas
du brunissage, les contraintes résiduelles de compression sont observées jusqu'à une
profondeur d'environ 120 µm par rapport à la surface (fig. II.14).
Figure II.14. Contraintes résiduelles obtenues sur une pièce forgée à froid [74] : a) état de
brunissage, b) état de tournage, c) état de grenaillage.
62
a) b)
Figure II.15. Evolution des contraintes résiduelles avec la vitesse sur pièces en 6061-T6
traitée par brunissage : a) en fonction du nombre de passe, b) en fonction
de la profondeur de pénétration [73].
63
L’auteur a constaté que le brunissage ou le grenaillage de précontrainte améliorent la
résistance à la fatigue de l’alliage de magnésium AZ80 par rapport à l’usinage
conventionnel. Pour le brunissage, cette amélioration est de 75%. Puisque ce matériau est
plus sensible à la déformation plastique avec le brunissage qu’avec le grenaillage de
précontrainte, les valeurs de la dureté mesurées auparavant après le brunissage sont des
valeurs très importantes. L’augmentation de la microdureté après le brunissage est de 80
à 100%, alors que l’augmentation apportée par le grenaillage de précontrainte est
seulement de 30 à 50%.
II.5. Conclusion
64
Chapitre III. Matériaux et techniques Expérimentales
III.1. Introduction
Comme nous l'avons indiqué le but de cette recherche est d'étudier l'influence du
brunissage et son effet sur les caractéristiques principales de surface en l’occurrence la
rugosité et la dureté. Le traitement est appliqué sur deux aciers alliés. Leur choix est
motivé par leur utilisation à grande échelle au niveau des ateliers de l'unité AMM de
l'entreprise Arcelor Mittal Steel Annaba.
III.2. Matériaux
III.2.1. Définition
Les matériaux étudiés sont deux aciers de nuances 100C6 et 16NC6, livrés à l’état
brut de laminage par l’entreprise Arcelor Mittal Steel Annaba.
L’acier 16NC6 est un acier au nickel chrome à haute ténacité, résiste bien aux efforts
alternées et s’adapte bien à la cémentation où la surface de la pièce acquière en général
une dureté élevée. Il est souvent destiné aux pièces de petite et moyenne section, pour la
fabrication des pignons, roues dentées, arbres à cames, arbre pignons, manchons, broches,
etc.
L’acier 100C6 est un acier à outil allié au chrome pour le travail à froid. Il est réputé
par sa bonne résistance à l'usure et à la fatigue, alors qu’il est assez sensible au choc. Par
ailleurs, il a une bonne ténacité et présente une faible déformation après trempe. L’acier
est très utilisé en mécanique comme pour la fabrication des roulements à billes, des
goupilles, des poinçons, des colonnes de guidage, et souvent pour les outillages tels que :
les limes, les forets ou les alésoirs.
65
III.2.2. Composition chimique
Les analyses sont réalisées aux niveaux du laboratoire central d’Arcelor Mittal Steel.
Les compositions chimiques des aciers 16NC6 et 100C6 sont données dans le tableau
suivant (Tab. III.1) :
100C6 0.99 0.32 0.25 0.012 0.020 0.087 0.024 0.103 1.34 0.027
Les caractéristiques mécaniques du matériau ont été évaluées à l’aide des essais de
traction effectués sur des éprouvettes cylindriques (§III.3) prélevées des matériaux en
question et qui selon les cas, ont subi le traitement de brunissage sous diverses
conditions. Les essais ont permis d’enregistrer les propriétés suivantes (Tab. III.2) :
66
III.2.4. Microstructure des aciers
X X
200 (a)
600
X X
600 (b) 1200
Figure III.1. Microstructures des aciers : a)16NC6, b)100C6
67
III.3. Eprouvettes
III.3.1. Géométrie
Les éprouvettes (Fig. III.2), ont été usinées à partir des barreaux cylindriques
représentatifs de chacun des matériaux. Leurs formes et dimensions sont dictées par la
norme NF EN 10002-1.
20±0.1
3
26
100±0.
1
3 140 77
300
Les éprouvettes présentent des têtes d’amarrage de formes cylindriques lisses ce qui
leur permet une adaptation simple et une prise rapide par les mors doux sur la machine
d’essai.
La longueur utile qui permet d’enregistrer les allongements finaux des éprouvettes
est marquée par deux points distant de :
𝐿0 = 𝐾 𝑆0 Soit L0 = 100±1
La partie utile est reliée aux têtes d’amarrage par des congés de raccordement de
rayon r= 3 mm. Ce qui aura pour effets de minimiser les concentrations de contraintes
susceptibles de provoquer une rupture dans cette zone de raccordement.
68
a) b)
Figure III.3. Tour CNC 16K20F3C35 : a) Photo du tour, b) Photo du montage d’une éprouvette.
Les essais de traction ont été effectués au sein du laboratoire des essais mécaniques
au centre de recherche scientifique et technique en soudage et contrôle (URASM-C.S.C-
ANNABA). La machine d’essai utilisée est une machine universelle MFL de type VHP
600 de marque Zwick dont la capacité est de 60 tonnes (Fig. III.4a) et qui est constituée
d’un bâti rigide qui comprend une traverse fixe sur laquelle est montée l’une des têtes de
l’éprouvette. L’autre extrémité de l’éprouvette est fixée à une traverse mobile dont le
mouvement est assuré par commande hydraulique, (Fig. III.4b). La fixation des
éprouvettes métalliques ou autre se fait avec des têtes d’amarrage hydrauliques contenant
des coins de serrages interchangeables en fonction des dimensions et du type des
éprouvettes. Cette machine a une marge de vitesse de traction de 1mm/min à 300mm/min.
Les essais sont pilotés par micro- ordinateur. L’acquisition s’effectue à l’aide d’un
logiciel Zwick Z1011 adapté pour P.C (Fig. III.4c) et assure la collecte et l’analyse des
courbes de traction. Les résultats sont enregistrés puis imprimés.
69
b)
a) c)
Figure III.4. Machine de traction type VHP 600 : a) dispositif de montage, b) système
d’acquisition, c) dispositif d’amarrage des éprouvettes.
Afin d'éviter les prédéformations sur les éprouvettes saines, celles- ci sont vissées,
manuellement de part et d'autre sur des coins d'amarrage. Les valeurs du diamètre et de la
longueur utile de l'éprouvette sont introduites dans le logiciel de la machine de traction
pour affiner sa mise au point. Il est à noter que l'essai se déroule jusqu'à la rupture de la
pièce.
70
III.5. Brunissage
n f
a) b)
Figure III.5 : Brunissage a) Photo du montage sur tour, b) Schéma du dispositif.
Le Traitement a été effectué au régime visant à acquérir la meilleure dureté tel qu’il a
été recommandé par [75]. Pour les aciers en général, il a été adapté les régimes suivants
(Tab. III.3) :
Tableau III.3. Paramètres du brunissage.
71
Compte tenu du dégagement de chaleur dans la zone de traitement résultant du
frottement entre la bille et la pièce, l’opération de brunissage est effectuée dans les
conditions de lubrification au moyen d’une solution aqueuse composée d’une huile
SAE90.
Les mesures de rugosité ont été effectuées au moyen d’un rugosimètre électronique
de marque Mitutoyo model SURFTEST 301 (Fig. VI.6) capable de transcrire le signal
reçu en valeur Ra et Rz.
L’appareil est caractérisé par une plage de mesure de 0,05 à 04µm pour la mesure
de Ra et de 0,3 à 160µm pour la mesure de Rz.
Les tests de dureté on été réalisé au moyen d’un duromètre universel (Fig.VI.7) à
indenteur Brinell, Rockwell et Vickers. Dans notre cas, le critère adopté est celui de la
dureté Vickers sous une charge appliquée de 3Kgf.
72
Figure III.7. Duromètre universel
𝑑1
𝑑2
a) b)
Figure III.8. Microduromètre MXT70: a) photo du microduromètre, b) Empreinte.
73
Chapitre IV: Résultats expérimentaux et discussion
IV.1.Rugosité de surface
L’effet du brunissage est relaté par la figure IV.1. Quelque soit la géométrie de la
partie active et quelque soit le matériau traité, le brunissage réduit davantage la rugosité
et favorise un bel aspect de surface. A titre indicatif, on gagne jusqu'à 78%
d’amélioration sur la rugosité lors du brunissage à la pointe en diamant de l’acier 100C6
et jusqu’à 68% lors du même traitement appliqué sur l’acier 16NC6.
Ra 100C6
4
Ra 16NC6
3,5
3
Rugosité
2,5
68%
2 78%
1,5
0,5
Figure IV.1. Effet du brunissage sur la rugosité des aciers : 100C6 et 16NC6
Cet effet positif est le résultat d’un lissage des aspérités de surface après le passage
de l’outil de brunissage. En effet, en écrasant les crêtes des stries dans les creux de celles-
ci, le brunissage génère derrière lui une surface caractérisée par un profil micro-
géométrique plus régulier aussi sur l’acier 100 C6 (fig. IV.2) que sur l’acier 16NC6 (fig.
IV.3). Il en découle dans tous les cas que la surface prend un aspect lisse et soyeux.
On peut remarquer sur les profils enregistrés, qu’une rugosité initiale (après
tournage) de 4,52 µm ((fig. IV.2a) peut être ramenée à 1,07 µm après le brunissage à la
bille de l’acier 100C6 (fig. IV.2b). En opérant à la pointe, le brunissage réduit la rugosité
de tournage de 3,86 µm ((fig. IV.2c) à 0,82µm (fig. IV.2d)
74
a) Usinage avant brunissage à la bille
Figure IV.2. Profil de surface de l’acier 100C6 : a)et c) état d’usinage : b) état de
brunissage à la bille, c)état de brunissage à la pointe.
75
IV.3a) peut être réduite à environ 1,25µm (fig.IV.3b). Le même traitement conduit à la
pointe en diamant permet de réduire la rugosité de tournage de 3,73µm (fig. IV.3b) à
1,08µm (fig. IV.3d).
b) Après brunissage à la bille : V=560tr/min, f= 0.054 mm/tr, P=20 kgf, r=3mm, i=3
passes
Du point de vue aspect technologique les deux nuances s’adaptent bien au brunissage
vue que la rugosité s’est s’améliorée de façons remarquable notamment lors du
brunissage de l’acier 100C6 où elle avoisine Ra = 0.9 µm. Ce résultat se doit au lissage
du profil au passage du brunissage avec la pointe en diamant.
300
27%
250
200
Dureté
150
100
50
Figure IV. 4. Variation de la dureté (HV) avant et après le brunissage à la bille (B) et à la
pointe (P) Conditions de brunissage : V=560tr/min, f= 0.054 mm/tr, P=20
kgf, r= (3÷2,5) mm, i=3 passes.
77
L’acier 100C6 semble s’adapter mieux à la déformation plastique induite par le
brunissage à la bille que lors de sa mise en œuvre avec une pointe en diamant. En
revanche, cette partie active de l’outil et plus avantageuse pour le travail de l’acier
16NC6.
Les couches superficielles résultants du tournage ont été caractérisées par une dureté
moyenne 226 HV pour le 16NC6 et 251 HV pour le 100C6. Après le brunissage on a pu
relever une moyenne de dureté de 278 HV pour le 16NC6 et 317 HV pour le 100C6. Cette
augmentation est due au fait que le brunissage crée par la déformation plastique de
nouvelles sources de dislocation qui s'activent au niveau des couches superficielles.
Pour le brunissage à la bille et à la pointe, des essais de microdureté (fig. IV.5) ont
montré que cette caractéristique évolue de façon décroissante au fur et à mesure qu’on
s’écarte de la couche superficielle.
Acier 100C6 Acier 100C6
400
450
400 350
Brunissage à la bille
350 300
Brunissage à la pointe
300 250
R² = 0.966
Dureté HV
Dureté HV
300
250 Brunissage à la bille
Brunissage à la pointe
250
200
Dureté HV
Dureté HV
R² = 0.990 200
R² = 0.994
150
150
100
100
50 50
0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 0 0.2 0.4 0.6 0.8
78
La profondeur de la couche affectée par le traitement peut atteindre jusqu’à 0,3
mm lors du brunissage à la pointe en diamant ou à la bille en acier dur de l’acier 100C6,
(fig. IV. 5a) et jusqu’à 0,4 mm lors du même traitement appliqué sur l’acier 16NC6, (fig.
IV. 5b). Au-delà de cette profondeur, la pièce retrouve ses caractéristiques de base
où la microdureté se stabilise au cœur de la matière.
Pour pouvoir traiter sur micro la courbe qui nous a été remise sur papier, on procède
à une digitalisation qui consiste à retracer la courbe point par point avec un changement
d’origine afin retrouver une courbe équivalente conventionnelle (digitalisée et décalée
par rapport à l’origine de la machine).
L’effet global du brunissage est tel que pour les deux aciers traités et
les deux types de brunissage, les courbes de traction ont été décalées vers la droite
couvrant ainsi une importante aire sous celle-ci.
Usinage
Brunissage (B)
Brunissage (P)
800
700
600
500
Contrainte
400
300
200
100
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4
Déformation
Figure IV. 6. Courbes conventionnelles de traction de l’acier 100C6.
79
Figure IV.7. Courbes conventionnelles de traction de l’acier 16NC6.
Les courbes reflètent bien un comportement élasto-plastique qui à son tour révèle les
deux domaines classiques de ce type de comportement :
i) Le domaine élastique linéaire qui obéit à la loi de Hooke : Pour les deux matériaux, une
augmentation de la limite élastique a été enregistrée après le brunissage ce qui confirme
l’effet de l’écrouissage. Cependant aussi paradoxalement qu’il le soit, la pente de la partie
linéaire s’est affaiblie en présence du brunissage c'est-à-dire que les matériaux ont perdu
de la rigidité. Le fait que les essais ont été réalisés sur des machines différentes peut être
à l’origine de ce bémol.
80
a) b)
Figure IV.8. Phénomène de striction des aciers : (a) 16NC6 et (b) 100C6.
L’analyse fractographique révèle une cassure à nerf avec une surface souvent
inclinée ou mixtes (Fig. IV.9) et dont le faciès de rupture témoigne du caractère ductile du
matériau testé. Cette ductilité semble plus marquée pour l’acier 100C6 (Fig. IV.9b).
a) b)
Figure IV.9. Faciès de rupture par traction des aciers : (a) 16NC6 et (b) 100C6.
81
IV.4.Energie de déformation
L’aire sous la courbe de traction (fig. IV.6 et IV.7) est homogène à une énergie de
déformation par unité de volume; en effet, ayant la contrainte nominale 𝜎, et la
déformation 𝜀, l'aire 𝑊 sous la courbe de traction est donnée par l'équation IV.1 :
𝑙𝑓 𝑙𝑓
𝐹 ∆𝑙 1
𝑊= 𝜎𝑑𝜀 = 𝑑 = 𝐹 ∙ 𝑑(∆𝑙) (IV. 1)
𝑆0 𝑙0 𝑆0 𝑙0
𝑙0 𝑙0
𝑑𝜎
𝑡𝑔 𝛼 = (IV. 2)
𝑑𝜀
Une fois ou la contrainte ait atteint sa valeur maximale (valeur que peut supporter
l’éprouvette en traction) qui caractérise la résistance à la rupture. Le matériau n’est plus
en mesure de repartir de façon uniforme la déformation plastique. Cette dernière se
localise dans la zone de striction. Le matériau subit une instabilité plastique d’où son
écoulement jusqu’à rupture.
𝑑𝜎
=𝑓 𝜎 (IV.3)
𝑑𝜀
𝑑𝜎
et =𝑓 (IV.4)
𝑑𝜀
L’objet de ce paragraphe est donc de montrer comment on passe des couples (, )
relevés au cours de l’essai aux couples
𝑑𝜎 𝑑𝜎
( ,𝜀) 𝑜𝑢 ( ,𝜎)
𝑑𝜀 𝑑𝜀
Le calcul se fait à l’aide de deux couples adjacents (𝑖 , 𝑖 ) et (𝑖+1 , 𝑖+1 ) à la valeur
moyenne de la déformation ou de la contrainte :
83
𝑑𝜎 𝜎𝑖+1 − 𝜎𝑖
(au point 𝜀imoy) = (IV. 5)
𝑑𝜀 𝜀𝑖+1 − 𝜀𝑖
Les résultats obtenus sont présentées dans les figures IV.20 et IV.21. :
84
tangente à la courbe est parallèle à l’axe des abscisses (déformation). Les courbes
représentées dans les figures IV.20 et IV.21 expliquent bien la chute du coefficient n.
Au delà de ces limites les courbes se redressent et continuent d’évoluer mais d’une
façon moins raide jusqu’à zéro.
IV.6. Conclusions
85
Chapitre V. Modélisation des courbes conventionnelles et simulation
Lorsque les déformations sont infiniment petites (𝜀0)on considère que le volume
reste constant (relation V.1):
𝑆0 𝑙0
𝑆𝑙 = 𝑆0 𝑙0 𝑆 = (V. 1)
𝑙
𝐹𝑙
D’où′ : 𝜎𝑣 = (V. 2)
𝑆0 𝑙0
∆𝑙 𝑙 − 𝑙0 𝑙 𝑙
𝜀= = = −1 = 𝜀+1 (V. 3)
𝑙0 𝑙0 𝑙0 𝑙0
𝐹
𝜎𝑣 = 1+ 𝜀 = 𝜎 1+𝜀 (V. 4)
𝑆0
𝑙 𝑙 0 +∆𝑙
𝑑𝑙 𝑑𝑙 𝑙
𝑙
𝜀𝑣 = = = 𝐼𝑛 𝑙 𝑙0 = 𝐼𝑛 𝑙 − 𝐼𝑛 𝑙0 = 𝐼𝑛 = 𝐼𝑛 1 + 𝜀
𝑙 0 𝑙𝑖 𝑙0 𝑙 𝑙0
𝜀𝑣 = ln 1 + 𝜀 V. 5
Cette déformation 𝑣 diffère peu de la déformation ordinaire pour les faibles valeurs de
celui-ci. La différence devient importante au delà de 20% de la déformation.
𝑙𝑛 1 + 𝜀 ≈ 𝜀 𝑄𝑢𝑎𝑛𝑑
Il en est de même pour les contraintes où selon la relation (V.4), on peut égaliser :
𝑣 =
86
VI.2. Obtention de la courbe rationnelle
La courbe rationnelle de traction est la courbe 𝑣 = 𝑓(𝑣 ). Sur cette courbe (fig.
V.1), il n’y a pas de différence avec le tracé ordinaire pour la partie linéaire et la limite
d’élasticité car les déformations élastiques sont très faibles.
𝑣 C Ru
pture
B
A
Courbe corrigée
𝑣
800
Début de
700 striction
600
R B
d
500
a
400
min
O C
u
Z 300 Point de
200 rupture
100
0
a b 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25
) ) de point de rupture.
Figure V.2. Evaluation
87
La dernière valeur de la contrainte vraie (𝜎𝑣𝐵 )juste avant le début de la striction c’est
à dire au démarrage de l’instabilité plastique et la déformation vraie (𝜀𝑣𝐵 ) correspondante
sont calculées à partir de la géométrie de l’éprouvette (fig. V. 3).
a) b)
Au moment de la rupture (point C), la contrainte vraie (𝜎𝑣𝐶 ) , peut être approchée en
tenant compte du facteur de triaxialité des contraintes qui permet de réduire la valeur de
la contrainte le long de l’axe principale de l’éprouvette. La formule de correction la plus
utilisée est celle de Bridgman [76]. Cette correction qui ne dépend pas des paramètres
mécanique du matériau mais seulement d’un facteur géométrique (a/R), donne la valeur
de la contrainte vraie (𝜎𝑣𝐶 ) en fonction de la contrainte nominale (z) (relation V.8):
88
𝜎𝑧
𝜎𝑣𝐶 = (V. 8)
𝑅 𝑎
1+2 𝑎 × 𝐼𝑛 1 + 2.𝑚𝑖𝑛
𝑚𝑖𝑛 𝑅
𝑥2 + 𝑦2
𝑅=
2𝑦
16NC6 Brunissage (B) 6,690 17,817 20,183 1014.544 0,254 1630,792 2,190
100C6 Brunissage (B) 7,146 17,295 25,782 1001.36 0,290 1375,111 2,058
𝑑0
𝜀𝑣𝐶 = 2. 𝐼𝑛. ( ) (V. 9)
𝑎𝑚𝑖𝑛
89
Enfin, la courbe matérialisant le domaine d’instabilité plastique entre les points (B et
C) peut être tracée par approximation linéaire ou parabolique entre ces deux points.
Les résultats montrant les courbes corrigées sont représentées graphiquement sur les
figures V. 4 et V.5.
Usina ge
Brunissa ge (B)
Brunissa ge (P)
1600
1400
1200
Contrainte vraie
1000
800
600
400
200
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5
Déformation vraie
Usinage
Brunissage (B)
Brunissage (P)
2500
2000
Contrainte vraie
1500
1000
500
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
Déformation vraie
Figure V.5. Courbes rationnelles de traction d’acier 16NC6.
90
V.3. Evaluation du coefficient d’écrouissage
91
lnv
6,9
y = 0,221x + 7,137
6,8
y = 0,246x + 7,184
6,7
6,6
y = 0,345x + 7,412
0,4 0,3452
0,2469 6,5
0,3 0,2218
0,2
6,4
0,1
0 6,3
n1 n2 n3
6,2
lnv -3,5 -3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0
(a)
ln v
7
6,8
y = 0,3896x + 7,3572
6,6
6,4
y = 0,6286x + 7,881 0,8 0,6286
0,5658
0,6
0,3896 6,2
0,4
0,2
0 6
n1 n2 n3
y = 0,565x + 7,688
5,8
ln v -3,5 -3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0
(b)
lnv
6,9
y = 0,3612x + 7,231
6,8
y = 0,410x + 7,504
6,7
6,6
6,5
0,8
0,587 6,4
0,6 0,4283
y = 0,546x + 7,779 0,3612
0,4
6,3
0,2
0 6,2
n1 n2 n3
6,1
lnv -3,5 -3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0
(c)
Figure V.6. Coefficient d'écrouissage de l’acier 100C6 : (a) usinage, (b) brunissage à la bille, (c)
brunissage à la pointe.
92
6,8
lnv
6,7
y = 0,129x + 6,963
6,6
y = 0,186x + 7,120
6,5
6,4
0,3 0,2401
0,1869
6,3
y = 0,2401x + 7,303 0,2 0,1291
0,1 6,2
0 6,1
n1 n2 n3
6
lnv-6 -5 -4 -3 -2 -1 0
(
a)
lnv
6,95
6,9
y = 0,253x + 7,269
6,85
6,8
6,75
y = 0,317x + 7,412
6,7
0,6
0,4134
0,3178
6,65
0,4
0,2534
0,2 6,6
0 6,55
y = 0,4134x + 7,6431 n1 n2 n3
6,5
-3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0
lnv
(
b)
lnv
6,95
6,9
6,85
y = 0,265x + 7,277
6,8
6,75
6,7
y = 0,324x + 7,414
0,4 0,368
0,3244 6,65
0,3 0,2659
6,6
0,2
0,1 6,55
0 6,5
y = 0,368x + 7,523
n1 n2 n3
6,45
ln v -3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0
(
c)
Figure V.7. Coefficient d'écrouissage de l’acier 16NC6 : a) usinage, b) brunissage à la bille, c)
brunissage à la pointe.
93
V.4. Lois d’écrouissage
𝑛
ln 𝜎𝑣 = ln 𝜎0 + 𝑙𝑛 𝑘 𝜀𝑣 = ln 𝜎0 + ln 𝑘 + 𝑛𝑙𝑛 𝜀𝑣 (V. 10)
A cet effet l’équation de la courbe d’écrouissage (relation de Lüdwik) peut être évaluée
comme suit (Tab. V.2) :
𝒗
Brunissage par bille 𝒗 = 𝟏𝟓𝟐𝟖(𝒗 )𝟎.𝟐𝟖𝟖
= 𝟐𝟎𝟎𝟑 (𝒗 )𝟎.𝟓𝟎𝟑
𝒗
Brunissage par pointe 𝒗 = 𝟏𝟓𝟏𝟕(𝒗 )𝟎.𝟐𝟗𝟎
= 𝟏𝟗𝟑𝟑 (𝒗 )𝟎.𝟓𝟏𝟑
94
0,6 Usina ge
Brunissa ge (B)
Brunissa ge (P)
0,5
0,4
0,3
n
0,2
0,1
0
16NC6 100C6
Figure IV.12. Valeurs du coefficient d’écrouissage des deux nuances.
Le brunissage opérant avec une bille en acier révèle que l’acier 100C6 est plus
sensible puisqu’on remarque du coefficient d’écrouissage n augment de 74%. Le même
effet est constaté lorsqu’on travaille avec la pointe en diamant puisque la valeur de n
augmente de 78%. Pour le 16NC6 l’effet du brunissage est le même selon opère avec une
bille en acier ou une pointe en diamant. Dans ces deux cas, le coefficient d’écrouissage n
augmente de 41%. (fig. IV.13).
95
V.5. Simulation
V.5.1.Généralités
Le logiciel ABAQUS utilisé ici, a été développé par Hibbit, Karlsson & Sorensen
(HKS) depuis le début de la théorie des éléments finis et a été amélioré au fur et à mesure
pour intégrer toutes les nouveautés de la théorie et des besoins de la recherche.
ABAQUS est très largement utilisé dans les industries automobiles et aéronautiques. En
raison du large spectre de ses capacités d'analyse et de sa bonne ergonomie, il est
également très populaire dans les milieux universitaires, pour la recherche et l'éducation.
ABAQUS fut d'abord conçu pour analyser les comportements non-linéaires. Il possède en
conséquence une vaste gamme de modèles de matériau. Il est avant tout un logiciel de
simulation par éléments finis de problèmes très variés en mécanique. Il est connu et
répandu, en particulier pour ses traitements performants de problèmes non-linéaires. À
partir d’un fichier de données (caractérisé par le suffixe .inp), qui décrit l’ensemble du
problème mécanique, le logiciel analyse les données, effectue les simulations demandées
et fournit les résultats dans un fichier .odb. Deux tâches restent à accomplir: générer le
fichier de données et exploiter les résultats contenus dans le fichier .odb. [77].
96
La structure du fichier de données peut se révéler rapidement complexe : elle doit
contenir toutes les définitions géométriques, les descriptions les maillages, les matériaux,
les chargements, etc…, suivant une syntaxe précise. ABAQUS propose le module
ABAQUS CAE, interface graphique qui permet de gérer l’ensemble des opérations liées à
la modélisation:
1- Le module « PART » : Permet de créer tous les objets géométriques nécessaires à notre
problème.
2- Le module « PROPERTY » : Permet, de définir toutes les propriétés d’un objet
géométrique ou d’un partie de ces objets.
3- Le module « ASSEMBLY » : Permet d’assembler les différents objets géométriques
créés dans un même repère de coordonnées global.
4- Le module « STEP » : Ce module permet de définir toutes les étapes et les requêtes pour
le post traitement, c’est à dire le moment à partir duquel une force est appliquée et
jusqu’à quand.
5- Le module « INTERACTION » : Il est possible de spécifier toutes les interactions entre
les différentes parties et régions du modèle, qu’elles soient mécaniques, thermiques ou
autres.
6- Le module « LOAD » : Le module Load permet de spécifier tous les chargements,
conditions limites et champs d’application.
7- Le module « MESH » : Ce module contient tous les outils nécessaires pour générer un
maillage en éléments finis du matériau.
8- Le module « JOB » : Une fois que toutes les tâches de définition du modèle ont été
réalisées, le module Job permet d’analyser le modèle.
9- Le module « VISUALIZATION » : Ce module permet de visualiser le modèle et les
résultats, les courbes de charges, les déformations…
97
V.5.2.2. Conduite de la simulation
La géométrie des éprouvettes qui ont servi aux essais en expérimental est comme
présentée sur la figure V.14 qui représente les dimensions des éprouvettes (100C6 et
16NC6) simulées sur ABAQUS, avec des têtes d’amarrage qui servent au serrage de
l’éprouvette dans les mors de fixation de la machine d’essai.
𝑣 = 𝑘(𝑣 )𝑛
98
V.5.2.4.Résultats et Discussion
(
(
1)
2)
(
3)
Figure V.15 : Ligne de nœuds sélectionnés sur l’éprouvette, (La position des nœuds est
comptée à partir de la gauche et s’étend sur la longueur étirée).
Les éléments se déchargent les uns après les autres (les éléments proches de
l’extrémité, puis les éléments qui viennent après et ainsi de suite jusqu’à l’élément
central). Vers la fin de l’essai, la contrainte de l’élément central continue d’augmenter.
C’est le seul élément dont la déformation augmente au moment où tous les autres
éléments se sont déchargés. L’apparition de la localisation de la déformation au centre de
l’éprouvette est alors observée, (fig. V.16).
100
L’observation de l’évolution des déformations principales (LE11, LE22, LE33) et des
contraintes principales (S11, S22, S33), le long de la série des nœuds choisis à travers les
incréments sélectionnées montre que la striction est observée dès augmentation des
valeurs de déformation longitudinale LE22 et diminution des valeurs de déformation
radial (LE11, LE33) et pareil pour les contraintes. En effet, du à la simulation de traction
de 100C6, la striction commence à prendre son chemin dès l’incrément 62 par une
élévation de LE22 et atteint son maximum au dernier incrément. En observant cette
figure, l’analyse de l’évolution de la striction montre qu’à l’incrément 48, la déformation
est encore homogène (LE22 = 0.13), pour passer à 0.21 à l’incrément 62 (début de
striction) et devient hétérogène à l’incrément 68 pour une valeur de 0.40, (fig.V.17a).
L’observation de l’évolution des contraintes (fig. V.18), montre aussi que la série des
nœuds sélectionnés enregistrent une turbulence très remarquée dans la zone de la
striction.
101
LE22 3
LE11(016)
LE22(016)
2.5
LE33(016)
LE22(032)
2 LE11(032)
LE33(032)
1.5 LE11(048)
LE22(048)
1 LE33(048)
LE11(062)
0.5 LE22(062)
LE33(062)
0 LE11(068)
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200 LE22(068)
-0.5 LE33(068)
LE11(074)
LE11 LE11(086)
-1.5
LE33 LE22(086)
LE33(086)
-2
a)
3
LE11(07)
2.5 LE22(07)
LE22
LE33(07)
2 LE11(014)
LE22(014)
1.5
LE33(014)
1 LE11(030)
LE22(030)
0.5
LE33(030)
LE11(036)
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200 LE22(036)
-0.5 LE33(036)
-1.5 LE33(042)
LE11(051)
-2 LE22(051)
LE11
LE33(051)
LE33 -2.5
b)
Figure V.17: Evolution des déformations principales, le long de la série des nœuds
médians à travers les incréments sélectionnés : a)100C6, b) 16NC6.
102
1000
S11(016)
S22
900 S22(016)
S33(016)
800 S11(032)
S22(032)
700 S33(032)
S11(048)
600
S22(048)
500 S33(048)
S11(062)
400 S22(062)
S33(062)
300 S11(068)
S22(068)
200
S33(068)
100 S11(074)
S22(074)
0 S33(074)
S11
S33 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200 S11(086)
-100 S22(086)
Distance along NODE
(mm) S33(086)
-200
1200
a)
S11(07)
S22 S22(07)
1000 S33(07)
S11(014)
S22(014)
800
S33(014)
S11(030)
600
S22(030)
S33(030)
S11(036)
400 S22(036)
S33(036)
S11(042)
200
S22(042)
S33(042)
0 S11(050)
S11 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200
S22(050)
S33
S33(050)
-200 Distance along NODE
(mm)
b)
Figure V.18 : Evolution des contraintes principales, le long de la série des nœuds à travers
les incréments sélectionnés : a)100C6, b) 16NC6.
103
Selon le critère de considère, l’instant où la force imposée par la machine de traction
sur l’éprouvette passe par un maximum au cours du temps, marque le début de la striction
de la déformation et qui se produit à l’incrément 62 (figure V.19a) et à 14 (figure
V.19b).
LE11(062)
LE22(062)
LE33(062)
0.25
0.2
Deformation LE1, LE2, LE3
0.15
0.1
0.05
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
-0.05
-0.1
-0.15
a)
Distance des noeuds centraux (m)
LE11(014)
LE22(014)
LE33(014)
0.2
0.15
Deformation LE1, LE2, LE3
0.1
0.05
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
-0.05
-0.1
Distance des noeuds centraux (m)
b)
Figure V.19 : Déformations principales LE11, LE22, LE33, au début de la striction sur
une suite de nœuds situés sur toute la longueur : a) 100C6 ; (Incrément 62),
b) 16NC6 ; (Incrément 14).
104
Tableau V.3. Comparaison des valeurs obtenues expérimentalement avec ceux
retrouvées numériquement 100C6 et 16NC6.
100C6 16NC6
Contrainte Contrainte
Déformation Déformation
(N/mm2) (N/mm2)
105
Courbe simulée
900
800
700
600
Contrainte
500
400
300
200
100
0
a 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25
Déformation
I All S R
ongement
nitial triction upture
éla
stique
a) a’)
Courbe simulée
900
800
700
600
Contrainte
500
400
300
200
100
0
0 0.05 0.1 0.15 0.2
Déformation
I All S R
ongement
nitial triction upture
éla
b) stique b’)
Figure V.20. Evolution de l’éprouvette au cours d’un essai de traction : a)100C6, b)
16NC6,à) et b’) courbe de traction des deux nuances.
106
Courbe simulé
Courbe expérimentale
900
800
700
600
Contrainte 500
400
300
200
100
0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25
Déformation
a)
Courbe simulée
Courbe expérimentale
900
800
700
600
Contrainte
500
400
300
200
100
0
0 0.05 0.1 0.15 0.2
Déformation
b)
Figure V.21 : Comparaison de la courbe de traction expérimentale et simulée : a)100C6, b)
16NC6.
V.6. Conclusion
107
ainsi qu’à l’aptitude à la déformation plastique superficielle du matériau à traiter. Ces
résultats traduisent un coefficient d’écrouissage et du taux de consolidation
respectivement de 0,513 et de 44 par rapport aux couches superficielles mises en œuvre
par tournage.
De tels phénomènes ne sont pas pris par le logiciel de simulation. Les courbes
(simulées ou expérimentales) révèlent bien le caractère elasto-plastique des deux nuances
d’aciers d’où leur aptitude à subir la déformation plastique par brunissage et leur
consolidation davantage par phénomène d’écrouissage.
108
Conclusion générale et perspectives
Bien souvent on recourt aux traitements thermiques (TTH) pour améliorer les
caractéristiques physiques et l’usinabilité du matériau.
Dans les deux cas, l'indice technique est souvent acquis au détriment de l'indice
économique de la production. Pour allier un indice technico-économique, les techniques
de fabrication actuelles font appel de plus en plus à des procédés modernes de mise en
forme tels que les traitements mécaniques de surface (TMS) qui opèrent par phénomène
d’écrouissage.
Ces TMS qui mettent en œuvre une déformation plastique des couches superficielles
des matériaux, modifient leurs propriétés de base.
Les propriétés mécaniques des métaux et alliages sont d’un grand intérêt
puisqu’elles conditionnent non seulement les problèmes de mise en forme des matériaux
mais également leur comportement en service dans des applications industrielles
extrêmement diversifiées. Le choix du matériau d’une pièce industrielle dépendra des
propriétés mécaniques tel que : résistance, dureté, ductilité. Il est donc nécessaire de
mesurer ces grandeurs physiques par des essais mécaniques.
La simulation des essais est d’une grande importance pour fournir les détails à
l’échelle locale du matériau.
Une simulation des courbes de traction a révélé une bonne concordance des résultats
expérimentaux et de simulation des deux aciers.
110
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