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ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
THESE DE DOCTORAT
Je remercie également tous les membres du jury qui ont accepté de lire et d’évaluer ce
travail de thèse de Doctorat.
Je tiens aussi à remercier tous les responsables, enseignants et ATS, de la Post Graduation
et de la Recherche Scientifique de la Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et
des Sciences de Gestion de l’université Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou.
Je suis également redevable envers toutes les personnes qui m’ont aidé de près ou de loin
et m’ont facilité l’accès à l’information pour mener à bien ce travail.
Enfin, je remercie ma famille pour les encouragements et l’amour qu’ils m’ont témoignés
durant toutes ces années.
I
Sommaire
Introduction générale……………………………………………………………………...02
Introduction du chapitre……………………………………………………………………..83
Section 2 : Le financement par dettes : dans quelle mesure est-il un levier créateur de
valeur ?...................................................................................................................................98
II
Chapitre I : L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissements et de financement sur la valeur intrinsèque de l’action du groupe
saidal et de l’E.G.H. Aurassi (avant et après la cotation).
Introduction du chapitre……………………………………………………………………114
Conclusion du chapitre…………………………………………………………………….183
Introduction du chapitre……………………………………………………………………185
Conclusion du chapitre…………………………………………………………………….235
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et la valeur intrinsèque
et boursière de l’action
Introduction du chapitre……………………………………………………………………237
Conclusion du chapitre…………………………………………………………………….270
III
INTRODUCTION GENERALE
Introduction Générale
Etant cotée, l’entreprise extériorise sa valeur et bénéficie d’un accès plus facile
au marché des capitaux. Toutefois, elle ne pourra plus mener une stratégie
indépendamment des objectifs des bailleurs de fonds ayant contribué à son financement.
Désormais, elle est tenue de placer les paramètres financiers à savoir : les résultats
financiers et la valeur de l’action au centre de ses préoccupations, puisque les
actionnaires apprécient la performance de l’entreprise via la valeur actionnariale et leur
satisfaction réside dans la création de valeur.
De plus, pour prospérer, il faut créer de la valeur par rapport aux concurrents.
C’est la raison pour laquelle les ressources des investisseurs voire des actionnaires,
doivent être confiées à des entreprises dont les gestionnaires sont avisés et compétents
pour une utilisation optimale des ressources apportées.
2
Introduction Générale
L’entreprise doit être en mesure de créer de la valeur, car une entreprise qui
réussit la mobilisation des capitaux dont elle a besoin pour son développement, est celle
qui créera plus de valeur aux capitaux investis. Ceci étant, l’optimisation de la richesse
des apporteurs de capitaux doit être intégrée dans le management de l’entreprise, car les
bailleurs de fonds ne s’engagent dans le financement de l’entreprise que s’ils s’assurent
des performances qu’elle est supposée atteindre.
Il n’en est pas de même pour une entreprise dont le capital est ouvert, entrainant
l’entrée de nouveaux actionnaires ayant des objectifs différents voire conflictuels, et
renforçant davantage la liberté d’action des dirigeants. Cette liberté a pour principal
corollaire l’usage abusif des fonds des investisseurs dans l’intérêt des dirigeants.
3
Introduction Générale
De ces questions, on comprend que, dans un premier temps, l’entreprise n’a qu’à
mettre en place plusieurs mesures lui permettant d’alléger le climat conflictuel régnant
en son sein. Il s’agit principalement des mesures inhérentes aux règles de bonne
conduite, voire de bonne gouvernance. Ce sont des mécanismes dont l’objectif est de
délimiter le comportement discrétionnaire et la marge de liberté des dirigeants. Etant
donné que ces derniers sont les plus intervenants dans la gestion interne de l’entreprise,
notamment en termes de choix stratégiques, leur décision influence directement la
performance de celle-ci en particulier et de l’économie en général. C’est la raison pour
laquelle la question de discipliner les dirigeants s’avère de plus en plus cruciale et la
mise en place d’un système de gouvernance, permettant aux entreprises d’être gérées de
façon professionnelle et avec des pratiques de gestion de qualité, s’avère plus
qu’indispensable.
Cette hypothèse peut être vérifiée dans le cas des entreprises publiques
algériennes privatisées et cotées à la bourse d’Alger. En effet, la privatisation par
l’ouverture partielle du capital conduit à un changement de structure de la propriété dans
l’économie des pays en transition en général et de l’Algérie en particulier. Lequel
changement conduit à un besoin intense de mécanismes de contrôle et d’incitation des
nouveaux partenaires, qui deviennent plus nombreux et plus diversifiés, en vue du bon
fonctionnement des entreprises. Ainsi, cette hypothèse peut être vérifiée en comparant
la performance de l’entreprise dans deux contextes différents : avant et après la cotation
en bourse. En d’autres termes, en comparant les indicateurs de création de valeur avant
et après le changement de structure de la propriété. Ceci nous permet de porter un
jugement sur les mécanismes de gouvernance mis en place par l’entreprise cotée.
D’un point de vue théorique, la notion de la gouvernance trouve ses origines dans
la séparation entre la propriété et le contrôle. En effet, la firme est définie comme un
nœud de contrats car elle est conçue comme une organisation regroupant plusieurs
individus ayant des intérêts différents, voire conflictuels. Le concept de nœud de
contrats indique que l’entreprise se caractérise par la présence de relations contractuelles
entre les différentes parties prenantes, contribuant à son développement. La divergence
des objectifs de celles-ci est à l’origine de l’apparition de conflits. L’une des théories
ayant contribué à l’explication de la nature de ces conflits est la théorie de l’agence, qui
lie leur présence à la fameuse séparation entre la propriété et le contrôle. Selon cette
théorie, deux principaux agents caractérisent la présence de relations contractuelles au
4
Introduction Générale
sein de l’entreprise. Il s’agit du principal qui est le propriétaire et de l’agent auquel est
délégué une partie du pouvoir et du contrôle. Certes, les relations contractuelles au sein
d’une entreprise ne se limitent pas à la seule relation entre le principal et l’agent, elles
s’étendent aussi aux autres parties prenantes.
5
Introduction Générale
Par ailleurs, le contexte dans lequel active l’entreprise peut influencer les résultats
auxquels elle s’attend et changer même la donne. En effet, dans un environnement à
forte concurrence, une décision d’investissement inadéquate s’avère destructrice de
valeur, puisque dans un tel environnement cette décision peut être affectée par les
différentes contraintes internes et externes associées, notamment à l’incertitude
environnementale. Il s’agit des contraintes liées à l’opportunisme des intervenants au
sein de l’entreprise en particulier les dirigeants, l’asymétrie informationnelle,
l’incertitude et la rationalité limitée quant à l’appréhension des flux d’investissement
au-delà d’un certain horizon. Ce sont autant de contraintes qui peuvent empêcher
l’entreprise d’atteindre l’optimum permettant de réaliser des projets qui maximisent la
valeur créée. La création de valeur dépend fortement de la capacité des dirigeants à
fructifier l’intégralité des fonds reçus des investisseurs, en évitant des investissements
qui rapporteraient moins que leur coût de financement.
6
Introduction Générale
la décision d’investissement ne peut garantir à elle seule une création de valeur, ni une
bonne gouvernance.
C’est la raison pour laquelle l’entreprise doit articuler ses décisions stratégiques
en l’occurrence d’investissement avec la finance, car cette dernière explique et éclaire
les implications financières de ces décisions. En effet, un projet d’investissement ne doit
être accepté, qu’en s’assurant de sa rentabilité future, étant donné qu’il joue un rôle
prépondérant dans la croissance de l’entreprise et influence même les autres fonctions à
la base de développement de celle-ci.
7
Introduction Générale
capital. C’est ce qui pousse les entreprises à procéder à des études approfondies des
sources de financement, en analysant leur coût et leur impact sur la valeur. Delà dérive
notre troisième hypothèse :
La structure financière doit se présenter sous trois aspects pour qu’elle maximise
la valeur de l’entreprise. Le premier porte sur la maximisation des fonds propres ou des
dettes, en analysant les mécanismes de l’effet de levier, voire l’impact positif de
l’endettement sur la rentabilité. Le deuxième se base sur la minimisation du coût du
capital et le troisième porte sur la minimisation du risque financier, en respectant la
capacité limite d’endettement. Toutefois, l’impact de la structure financière, de la
politique d’investissement et de la gouvernance sur la valeur ne peut être mesuré qu’en
utilisant des indicateurs de création de valeur, susceptibles de mesurer l’apport de ces
leviers à la fois à la valeur intrinsèque et la valeur boursière de l’action, et ce dans deux
contextes différents : avant et après la cotation. Vu qu’ils reflètent les choix stratégiques
de l’entreprise, les indicateurs de création de valeur permettent de juger de la validité
des décisions stratégiques de l’entreprise, en termes d’investissement et de financement.
Par ailleurs, les indicateurs de création de valeur diffèrent selon que l’on mesure
la valeur intrinsèque ou la valeur boursière de l’action. Ainsi, la mesure de la création
de valeur intrinsèque nécessite la mise en place des indicateurs qui reflètent la réalité
économique de l’entreprise et le résultat des actions stratégiques entreprises, en termes
de choix d’investissement et de financement opportun. Ce type d’indicateur reflète donc
le résultat des opérations stratégiques, qui se trouvent au cœur de la gestion de la valeur.
8
Introduction Générale
En d’autres termes, une bonne appréciation de la valeur boursière indique une bonne
perception des investisseurs de la gestion interne de l’entreprise. C’est la raison pour
laquelle la réussite de l’objectif de la création de valeur nécessite la prise en compte de
l’impact des décisions stratégiques de l’entreprise sur les attentes des actionnaires au
risque de poursuivre des politiques d’investissement et de financement opportunes, qui
font augmenter la rentabilité interne ou la valeur intrinsèque, mais n’optimisent pas de
la valeur pour l’actionnaire. Dès lors, il incombe aux dirigeants de veiller à maximiser
la valeur boursière, en optimisant la valeur créée au niveau interne par la mise en place
d’une bonne politique de gouvernance, d’investissement et de financement. Laquelle
valeur boursière est jugée nécessaire pour dynamiser le marché financier, en rendant les
entreprises cotées de plus en plus attrayantes.
Revue de la littérature
Vers la moitié des années 1960 Sharpe et Lintner intègrent le facteur risque dans
les décisions d’investissement et de financement, et ce pour une meilleure évaluation
des projets permettant la création de valeur.
En 1973, la théorie des options de Black et Scholes stipule que les décisions
d’investissement et de financement ne doivent pas être irréversibles mais flexibles avec
les conditions du marché, en s’adaptant aux maintes situations qui peuvent se produire
sur ce dernier, pour que ces décisions contribuent réellement à la création de valeur.
9
Introduction Générale
Par ailleurs, c’est vers les années 1990 que la notion de création de valeur prend
place et occupe une position dominante au sein de l’entreprise. La montée en puissance
des investisseurs institutionnels et la libéralisation des mouvements de capitaux,
poussent les entreprises à mettre l’accent sur la rentabilité des capitaux apportés par les
investisseurs. Ce type d’investisseurs draine d’importantes ressources augmentant leur
part dans le capital, leur conférant une influence considérable dans les choix stratégiques
de l’entreprise et une exigence accrue dans le domaine de la gouvernance pour un
meilleur retour sur investissement. Ayant le choix et la liberté de placer son épargne,
l’investisseur est de plus en plus au centre d’intérêt des entreprises.
10
Introduction Générale
Quant à la mesure de la valeur externe voire boursière, nous avons choisi l’indice
de la rentabilité totale pour l’actionnaire ou total shareholder return (TSR), la market
value added ou valeur ajoutée par le marché et le ratio market-to-book. Les raisons qui
ont motivé le choix de ces indicateurs sont exposées d’une façon détaillée et approfondie
dans la méthodologie du travail, expliquant l’objet d’étude de tous les chapitres dont
ceux traitant de la mesure de la création de valeur intrinsèque et boursière.
Etant donné que la création de valeur abordée dans notre travail de recherche
dépend de trois principaux facteurs à savoir : la gouvernance, les décisions
d’investissement et de financement ; trois revues de la littérature appropriées à chaque
facteur seront exposées successivement dans leurs chapitres respectifs. Ainsi, la
gouvernance, les décisions d’investissement et de financement seront successivement
passéesen revue.
Choix du thème
La principale raison qui a motivé le choix de notre thème est le rôle crucial que
joue la contribution de l’entreprise dans le développement économique. Cette
contribution, qu’elle soit positive ou négative, influence directement la croissance
économique du pays. Or, l’entreprise en particulier si elle est cotée pour qu’elle
contribue positivement à cette croissance, il faut qu’elle crée de la valeur au niveau
interne et externe. Ce qui justifie notre motivation : par les décisions d’investissement
et de financement opportunes et la bonne gouvernance, l’entreprise en particulier celle
cotée améliore ses performances, évite le dysfonctionnement du marché financier et
permet ainsi davantage de croissance pour l’économie.
11
Introduction Générale
Objet de la recherche
S’agissant de la question une : Nous avons choisi de travailler sur la création de valeur
intrinsèque et boursière, parce que dans une économie de transition où l’entreprise
abandonne le modèle de l’économie planifiée et converge vers celui des économies
libérales, les sources de financement se diversifient et l’appel au marché financier
nécessite un retour sur capital investi, voire la création de valeur. Etant cotée,
l’entreprise dispose de deux valeurs, l’une intrinsèque et l’autre boursière. La première
renseigne sur le résultat des variables qui se trouvent au cœur de la gestion de valeur et
la deuxième renseigne sur la perception et la réaction des investisseurs. De ce fait, il
incombe à l’entreprise de tenir compte de l’impact des décisions stratégiques sur les
attentes des actionnaires, appréhendées par la valeur boursière au risque de poursuivre
des stratégies d’investissement et de financement qui certes optimisent la valeur
intrinsèque mais pas la valeur boursière. Dès lors, l’entreprise cotée est tenue de
s’intéresser à la fois à la valeur intrinsèque et la valeur boursière.
Pour la question deux : Nous avons choisi le cas de l’entreprise algérienne parce que
cette dernière constitue un cas intéressant à étudier. Le passage d’une économie planifiée
12
Introduction Générale
à une économie de marché, lui exige de procéder à une transition vers un nouveau
système économique pour son développement. Plusieurs changements dérivent de ce
nouveau système, parmi eux : le changement des modalités de financement entrainant
la diversification des sources de financement. Dans un tel contexte, l’ouverture de
l’entreprise aux capitaux nouveaux afin d’augmenter sa capacité de financement, est
nécessaire pour relancer à nouveau ses activités et assurer par conséquent son
développement. Cependant, ces ressources ne sont pas confiées à n’importe qu’elle
entreprise, elles sont confiées à celle qui assure la création de valeur et dont les
gestionnaires sont prêts à les utiliser de façon optimale.
Concernant la question trois : Nous avons limité notre étude aux seules décisions
d’investissement et de financement, parce qu’elles sont l’assise de la création de valeur.
En effet, la stratégie adoptée pour créer de la valeur, aussi intéressante soit-elle,
nécessite au préalable la mobilisation des capacités d’investissement et de financement.
Autrement dit, la traduction en actions de la stratégie de l’entreprise ne peut être
effective qu’en investissant et en ayant cherché et préparé les ressources de financement
nécessaires. De plus, la création de valeur n’est possible que si le rendement des
investissements est supérieur au coût de financement, et ce quelle que soit la stratégie
adoptée.
La gouvernance constitue un préalable pour toute action stratégique car dans une
entreprise regroupant plusieurs membres ou individus ayant des intérêts divergents et
conflictuels, il est difficile de prendre des décisions allant dans l’intérêt des actionnaires.
La réponse la plus pertinente à ces problèmes nous parait un bon cadre de gouvernance
basé sur la mise en place des mécanismes et des règles de bonne conduite, constituant
un moyen de discipliner les différentes parties prenantes, en les incitant à ne jamais
manquer à leurs obligations.
Enfin pour la question cinq : Nous avons considéré que la performance financière et
économique basée sur l’approche de la rentabilité économique et financière conduit
directement à la notion de création de valeur au niveau interne, simplement parce que la
création de valeur est possible si le rendement des capitaux investis est supérieur au coût
13
Introduction Générale
Méthodologie de recherche
Dans un second temps, en une recherche empirique basée sur le traitement des
données comptables publiées par les entreprises publiques cotées à la bourse d’Alger.
De plus, la nature de notre recherche nous a conduit à adopter une étude de type
« avant-après » l’introduction en bourse et une approche reposant sur une étude de
cas.
Pour mener à bien notre recherche, la thèse est structurée en deux parties : dans
la première partie est abordée la contribution à la fois de la gouvernance, des décisions
14
Introduction Générale
Cette partie est scindée en trois chapitres. Le premier traite de la gouvernance qui
renvoie aux mécanismes et aux règles régissant le fonctionnement de la direction et
l’organe de contrôle de l’entreprise, surtout lorsqu’il s’agit d’une entreprise cotée dont
la principale caractéristique est le changement de propriété. Dans ce chapitre, il sera
également question de replacer les décisions d’investissement, de financement et la
création de valeur dans le cadre de la politique de gouvernance. L’objectif de ce chapitre
ne se limite pas uniquement à l’apport des mécanismes de gouvernance à la création de
valeur, en considérant ceux-ci comme des leviers stratégiques créateurs de valeur. Il
traite aussi de la relation entre la gouvernance et les décisions d’investissement et de
financement, qui sont à l’origine la source de création de valeur. Cette relation diffère
selon les modalités de fonctionnement des entreprises.
Une bonne gouvernance contribue aussi au bon choix des investissements car la
mise en place des mécanismes de gouvernance pousse les décideurs à opter pour des
décisions d’investissement allant dans l’intérêt des propriétaires.
15
Introduction Générale
La deuxième partie porte sur les indicateurs de création de valeur qui nous
permettent de mesurer l’impact de chacune des décisions étudiées précédemment sur la
valeur. Il s’agit d’une part, des indicateurs renseignant sur la valeur intrinsèque de
l’action ayant trait à la fois aux décisions d’investissement, de financement opportunes
et à la gouvernance et indiquant de ce fait le résultat des actions stratégiques entreprises,
et d’autre part, des indicateurs renseignant sur la valeur boursière. Laquelle valeur
renseigne sur la perception et les attentes des investisseurs. Ces indicateurs de mesure
de la valeur nous permettent d’apprécier les choix stratégiques en termes
d’investissement et de financement d’une part, et les mécanismes de gouvernance mis
en place d’autre part. Les mots clés de cette partie sont : valeur intrinsèque, valeur
boursière, EVA, TSR, rentabilité financière.
Quant au ratio de levier de valeur, son choix est lié à l’objectif de rapprochement
entre la rentabilité et les coûts des capitaux propres investis.
Le chapitre deux traite de l’impact des choix stratégiques de l’entreprise sur les
attentes des investisseurs, lesquelles sont reflétées par la valeur boursière dont les
indicateurs de mesure diffèrent complètement de ceux de la valeur intrinsèque. Ce sont
des indicateurs appropriés à la performance ou à la valeur boursière de l’entreprise. Il
s’agit principalement de :
16
Introduction Générale
Nous avons choisi de mesurer la valeur boursière de l’action avec ces indicateurs
vu le point commun à ces indices, qui est l’estimation par le marché de la valeur de
l’action, traduisant ainsi les anticipations des actionnaires. De plus, les éléments
constitutifs de ces indicateurs fondent leur supériorité par rapport à d’autres critères de
performance, notamment aux critères comptables sujets à manipulation. Leurs variables
expriment la réaction du marché (les multiples) quant aux décisions stratégiques (les
fondamentaux) prises par l’entreprise.
Résultats de la recherche
Les résultats de notre recherche révèlent que les variables représentant les
décisions d’investissement et de financement, expliquant ainsi la création de valeur
intrinsèque, ne sont pas un facteur exclusivement déterminant de la valeur boursière. De
plus, le pouvoir explicatif de l’EVA est très faible, indiquant de ce fait que la création
de valeur d’un point de vue externe est influencée par d’autres facteurs autres que ceux
liés à la performance interne de l’entreprise.
A travers notre travail, nous avons constaté que les investisseurs dans leur
évaluation de l’entreprise ne comptaient pas sur les performances internes, mais sur
d’autres facteurs pouvant être subjectifs et liés à la conjoncture boursière, influençant
leur anticipation et perception. Ainsi, l’évaluation par le marché financier semble être
éloignée de la réalité et de la situation interne des entreprises.
Naturellement, les indicateurs de valeur intrinsèque reflétant en grande partie le
résultat des actions stratégiques, notamment d’investissement et de financement,
devraient jouer un rôle prépondérant et déterminant dans l’évolution positive de la
valeur boursière. Or, les résultats des cas de SAIDAL et de l’E.G.H.EL AURASSI
réalisés jusqu’ici s’opposent à ce constat, tout comme à plusieurs études empiriques.
17
Introduction Générale
en utilisant en utilisant
les : les :
Hypothèse 1 Hypothèse 2 Hypothèse 3 Indicateurs de Indicateurs de
L’adoption La décision La décision mesure de la mesure de la
d’une d’investisse- de valeur intrinsèque valeur boursière
politique de -ment financement avant et après la après la cotation
management influence et la structure cotation
par la valeur, positivement financière
voire de la création de influencent la
gouvernance valeur création de
L’impact sur la valeur
intrinsèque et
boursière
boursière
Gouvernance, décisions
d’investissement et de financement
comme leviers stratégiques créateurs de
valeur intrinsèque et boursière : dans
quelle mesure ?
Introduction de la première partie
20
Introduction de la première partie
Dès lors, on comprend que la création de valeur ne se réduit pas à une seule
question de discipline, elle dépend aussi des choix stratégiques des dirigeants en
termes d’investissement et de financement. Les dirigeants sont tenus d’agir
efficacement sur les décisions d’investissement et de financement, puisqu’elles
constituent des leviers de création de valeur. En effet, une fois réunit les ressources
nécessaires à ses investissements et les affecter aux projets les plus rentables et plus
compétitifs, l’entreprise doit être en mesure de produire de la valeur.
3
Ameur Boujenoul, Daniel Zeghal : « Effet de la structure des droits de vote sur la qualité des mécanismes
internes de gouvernance : cas des entreprises canadiennes ; Revue canadienne des Sciences de l’administration
23(3), 183-201, Page 183.
4
Michel Albouy:« Décisions financières et création de valeur », Edition : Economica, Paris 2001, page 413
21
Introduction de la première partie
22
Chapitre I
La gouvernance et
ses effets sur la création de valeur
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
Introduction du chapitre
5
Hubert De la Bruselerie : « Finance d’entreprise », Economica, Paris 2001, Page 252.
6
Eustache Ebondo WA Mandzila : « La gouvernace de l’entreprise», L’Harmattan, Paris, 2005, Page 79
24
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
Afin de répondre à cet objectif, le premier chapitre est scindé en trois sections :
la première traite de l’apport de la gouvernance à la création de valeur dont l’objectif
est d’expliquer les différents facteurs susceptibles d’inciter les agents composant
l’entreprise, en dépit de leurs intérêts conflictuels, à la création de valeur ; la deuxième
replace la décision d’investissement dans le cadre de la gouvernance en expliquant
l’influence des mécanismes de gouvernance sur les décisions stratégiques en matière
d’investissement et le rôle que jouent ceux-ci dans le processus décisionnel ; la
troisième section porte sur les mécanismes de gouvernance et la décision de
financement en expliquant le lien de causalité entre les deux.
7
Abderrahmane Mebtoul : « L’Algérie face aux défis de la mondialisation », Tome 2, Office des publications
universitaires, Page 51.
8
Alain Finet : « Gouvernement d’entreprise », De Boeck, Paris, 2005, Page 42
9
Michel Albouy : « Décisions Financières et création de valeur », Economica, Paris, 2003, Page 412.
25
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
de la part des entreprises à l’égard de l’ensemble de la société «10». Or, l’entreprise doit
avoir pour objectif principal la satisfaction des objectifs des apporteurs de fonds, voire
des bailleurs de fonds qui, sans eux, elle ne trouvera pas de ressources à investir à long
terme. En effet, s’intéresser court, moyen et long terme aux objectifs des autres parties
prenantes peut induire les investisseurs en erreur. De sorte, une entreprise qui opte
pour des projets non rentables, dont l’objectif est de protéger l’emploi des
travailleurs, est destructrice de valeur pour les actionnaires.
Quelles sont les conditions d’une bonne gouvernance ? Autrement dit, quels
sont les mécanismes incitants les dirigeants à gérer dans l’intérêt des apporteurs de
fonds, voire des actionnaires, tout en tenant compte des autres parties prenantes ?
Avant de répondre à cette question, il y a lieu d’expliquer au préalable les fondements
théoriques de la gouvernance et la création de valeur.
10
Michel Albouy (2001), Op. Citée, Page413.
11
Eustache Ebondo WA Mandzila, OP. Cité, Page 79
12
Thierry Poulain Rehm : « Stock-option, décisions financières des dirigeants et création de valeur de
l’entreprise : le cas français », Revue Finance Contrôle Stratégie, 2003, Volume 6, N°3, Page 81.
26
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
la valeur pour les actionnaires, dans la mesure où ils possèdent des fonctions d’utilité
différentes «13».
13
Thierrry Poulain-Rehm : « L’impact de l’affectation du free cash-flow sur la création de valeur actionnariale :
le cas de la politique d’endettement et de dividendes des entreprises cotées », Revue Finance Contrôle Stratégie-
Volume 8, n°4, décembre, 2005, P. 205-232, Page 206.
14
Khaoula Saddour Dridi : « Pourquoi les entreprises détiennent-elles de la trésorerie ? », Thèse de Doctorat,
Univesité Paris Dauphine, Juillet 2008, Page 131.
15
Laurent Cappelletti, Djamel Khouatra : « Concept et mesure de la création de valeur organisationnelle »,
Revue Comptabilité- Contrôle-Audit/tome 10-Volume 1- Juin 2004 (p. 127 à 146), Page 130.
16
Grégory Denglos : « Création de valeur et gouvernance de l’entreprise : les exigences de l’actionnaire
s’opposent-elles à l’intérêt social ?, Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n°224-225-Finance,
mars-juin 2007, Page 111.
17
Gilbert Koenig : « Les théorie de la firme », Economica, Paris 1998, Page 65.
27
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
18
Malek Saîhi : « La pertinence de la création de valeur dans l’explication de la valeur de marché de la firme »,
Revue Sciences de gestion, n°74, P. 45 à 64, Page 46.
19
Sélima Ben Ammar Ben Yedder : « Efficience, problème d’agence et création de valeur pour l’actionnaire au
sein des banques », Thèse de doctorat, Université Paris Dauphine, Décembre 2007, Page 11.
20
Sélima Ben Ammar Ben Yedder, Op. Citée, Page 24.
21
Kamal Azouaou : « La création de valeur actionnariale », mémoire de fin d’étude en vue d’obtention du
diplôme supérieur d’étude bancaire, Ecole supérieure de banque, Décembre 2003, Page 12.
28
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
l’actionnaire est redevenu l’objet de tous les soins, en raison de son pouvoir de
financement, et l’on a commencé à parler de valeur actionnariale. « 22 »
Ajouter à cela que la création de valeur actionnariale est devenue une variable
exigée par le marché pour assurer notamment la pérennité des dirigeants. L’objectif
principal de toute direction d’entreprise, selon la théorie contenue dans les manuels,
consiste à maximiser la richesse des actionnaires en valorisant au maximum le prix de
leurs actions. « 23 » En effet, une entreprise dont les dirigeants ne plaçant pas
l’actionnaire au centre de leur stratégie, risque d’être affectée par les offres publiques
d’achat (OPA). Ces dernières sont menées sur les sociétés qui éloignent leur objectif
principal de celui de la maximisation de la valeur pour les actionnaires. Les opérations
d’achat d’entreprises s’interprètent comme des opérations destinées à corriger le
comportement des dirigeants non performants. « 24 »
La théorie des droits de propriété est l’une des théories qui a remis en cause la
définition de la firme comme « boite noire », car l’entreprise est conçue comme une
organisation composée de plusieurs individus entretenant des relations. Elle étudie
22
Bernard Marois, Patrick Bompoint : « Gouvernement d’entreprise et communication financière », Economica,
Paris, 2004, Page 64.
23
Idem
24
Grégory Denglos : « Création de valeur, Risque de marché et gouvernance des entreprises », Préface de
Michel Levasseur, Economica, 2011, Page 65.
25
Benjamin Coriat, Olivier Weinstein : «Les nouvelles théories de l’entreprise », Paris, 1995, Page 12.
29
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
La fonction première des droits de propriété est de fournir aux individus des
incitations à créer, conserver et valoriser des actifs «26». Ainsi, les dirigeants d’une
entreprise seront incités à gérer dans l’intérêt de l’entreprise sauf s’ils détiennent
plusieurs droits leurs conférant un droit d’utilisation de ces actifs, un droit de
bénéficier des revenus générés et un pouvoir de décisions sur les biens de l’entreprise.
En revanche, dans le cadre d’une propriété publique, les dirigeants de l’entreprise ne
bénéficient pas de tels droits car tout appartient à l’Etat et les dirigeants ne sont que de
simples exécuteurs des ordres provenant de celui-ci. Les dirigeants de toute entreprise
ne sont motivés que s’ils perçoivent le rendement de leurs efforts, chose dont ils ne
peuvent pas bénéficier dans une entreprise publique où ils sont rémunérer par un
simple salaire. Ceci a rendu l’incitation au travail et à la création de valeur très faible
d’une part, et d’autre part, s’est répercuté négativement sur la rentabilité des
entreprises publiques et a conduit à des pertes d’efficience.
26
Benjamin Coriat, Olivier Weinstein, Op. Citée, Page 81.
27
Benjamin Coriat, Olivier Weinstein, Op. Citée, Page 79.
30
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
En revanche, les cadres salariés et les dirigeants qui détiennent une fraction du
capital importante dans l’entreprise, leur contribution à la création de valeur est plus
grande et leur intéressement au devenir de cette entreprise constitue un facteur clé de
succès. Ceci nous amène à conclure que la cause principale de la non performance des
entreprises publiques est bien la non implication financière des gestionnaires dans le
capital de celles-ci d’une part, et la faible rémunération de leur travail d’autres part. De
ce fait, ils ne sont plus soumis au système incitatif qui assure l’efficacité.
- Les premiers stipulent l’absence d’impact des décisions financières sur la valeur,
notamment celles relatives à la distribution de dividendes. Il s’agit principalement des
théoriciens F.Modigliani et M. Miller (1961) «29 », F.Black et M.Scholes (1974) «30» qui
considèrent que la valeur de l’entreprise, voire son cours boursier est indépendant de la
politique de dividende et elle dépend que de sa politique d’investissement. Ces auteurs
précisent que sur un marché efficient, la rentabilité des actions est forcément la même
car un écart entre la rentabilité de deux actions entraînera une offre supplémentaire
pour les actions les moins rentables et une demande supplémentaire pour les actions
les plus rentables, de telle sorte que l’équilibre se rétablit «31».
28
Gérard Hirigoyen et Caby Jérôme : « Histoire de la valeur en finance d’entreprise », Economica, Paris, 2001,
Page 12.
29
Modigliani F., Miller M.H: « Dividend policy Growth and the evaluation of shares”, In journal of Business
(October), PP 411-433.
30
Black. F et Scholes. M: “The pricing of options and corporate liabilities”, Journal of Political
Economy,Vol.81, (May-June1973) PP. 637-659
.
31
Sélima Ben Ammar Ben Yedder, Op. Citée, Page 51.
31
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
32
Jensen et Meckling: “Theory of the firm: managerial behavior, agency costs and ownership structure”, Journal
of Financial Economics, Vol.3, (October 1976) PP. 305-360
33
Jacques Igalens, Sébatien Point : « Vers une nouvelle gouvernance des entreprises », l’entreprise face à ses
parties prenantes, Dunod, Paris 2009, Page 03
34
Gérard Hirigoyen et Caby Jérôme op. Citée, page 16.
32
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
D’après la théorie financière, les dirigeants des entreprises doivent agir selon
l’objectif de maximisation de richesse des actionnaires par création de valeur «36». Son
objectif en termes de valeur était, depuis longtemps, de replacer les décisions
financières dans l’évolution du marché financier, c’est à dire étudier les réactions du
marché financier aux décisions financières prises par l’entreprise car le marché
financier fournit à l’entreprise une valorisation externe. Cela dit, la théorie financière
ne se contente pas de l’évaluation interne de l’entreprise ou bien de la valeur
intrinsèque de l’action mais aussi de sa valeur appréhendée à travers le marché
financier puisque l’entreprise est en relation avec l’équilibre général du marché. On
distingue notamment le modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF) qui étudie
la rentabilité et le risque caractérisant l’entreprise, l’équilibre général du marché des
capitaux, le coût des capitaux propres et l’impact des décisions financières sur la
valeur de l’entreprise. L’objectif est de savoir aussi si le cours des actions reflète
réellement les fondamentaux de l’entreprise. Le rôle de l’information s’avère crucial et
prépondérant pour répondre à cet objectif. Dans le cadre de la théorie de l’efficience
des marchés, la valeur de l’action sur un marché caractérisé par l’absence de coût et
d’asymétrie informationnelle reflète la valeur réelle de l’entreprise c’est à dire sa
valeur issue de ses décisions stratégiques. En revanche, l’incertitude caractérisant le
marché et entraînant des coûts d’information et de transaction élevés, remet en cause
l’idée selon laquelle la valeur de l’action ne traduit que la réalité de l’entreprise et
toute l’information disponible. Dans un tel contexte, il est difficile pour un bailleur de
fonds de s’assurer de la rentabilité de son investissement. Dès lors, ses ressources
doivent être confiées à des entreprises susceptibles d’établir des mécanismes de
contrôle et d’incitation, permettant une utilisation optimale de ces ressources. De quels
mécanismes de contrôle et d’incitation s’agit-il ?
Plusieurs mécanismes servent à aligner l’objectif des dirigeants sur celui des
actionnaires et conduisent à réduire les conflits d’agence entre ces deux parties
prenantes. L’un de ces mécanismes est le rôle incitatif de la politique de rémunération
des dirigeants. Ces derniers ne sont motivés, dans une économie d’incertitudes et
d’asymétrie informationnelle, que s’ils sont bien rémunérés. Dès lors, il est intéressant
de lier leur rémunération à la performance économique de l’entreprise «37».
35
Ross: The determination of capital structure: the incentive signalling approach, The Bell Journal of
Economics, Vol.40, 1977.
36
Laurent Cappelletti, Djamel Khouatra, Op. Citée, Page 130.
37
Kamal Azouaou, Op. Citée, Page 25.
33
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
L’entreprise regroupe d’une part, les actionnaires qui sont les apporteurs de
fonds, acceptant le financement de l’entreprise à terme, et d’autre part, les dirigeants
qui sont les gestionnaires des fonds apportés et dont l’objectif ne coïncide pas
nécessairement avec la maximisation de la valeur actionnariale, tant qu’ils ne sont
rémunérés que par un simple salaire. De ce fait, leur rémunération limite
l’opportunisme qui peut induire les actionnaires en erreur. Cet opportunisme se
concrétise par la recherche des dirigeants de la croissance interne ou externe de
l’entreprise au lieu de la valeur. En effet, l’accroissement de la taille de l’entreprise
entraîne la complexité de la gestion, nécessitant par conséquent le recrutement des
dirigeants compétents et qualifiés, susceptibles de mener à bien une telle gestion. Ceci
entraine l’enracinement des dirigeants «38» dont l’objectif est la réalisation des
investissements spécifiques à leurs compétences, rendant ainsi coûteux leur
remplacement. Il leur permet de plus grands avantages liés notamment à leurs
rémunérations et à leur pouvoir de gouverner (le pouvoir de déterminer la stratégie de
l’entreprise). Ces leviers d’opportunisme des dirigeants, parmi d’autres conduisent ces
derniers à diriger l’entreprise dans une optique contraire ou opposée à la maximisation
de la richesse des actionnaires. Afin d’éviter ces conflits d’intérêts, l’entreprise est
tenue de mettre en place des leviers incitatifs à la création de richesses, empêchant
toute déviation du comportement des dirigeants. Il s’agit principalement de la mise en
place d’une politique de rémunération des dirigeants associée à la maximisation de la
richesse des actionnaires, voire à la performance financière de l’entreprise.
38
Robert Cobbaut : « Théorie financière » Economica, Paris 1997, page 345.
39
Jérôme CABY, Gérard Hirigoyen, Op. Citée page 60.
34
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
Ce type de rémunération attribue aux dirigeants même aux cadres salariés des
actions sous forme de stock option qui leurs permettent de devenir actionnaire et par
conséquent, d’être le plus incité et motivé à la création de valeur. L’impact de ce type
de rémunération des dirigeants sur la création de valeur est très positif.
Les théoriciens stipulent que l’impact des deux formes de rémunération sur la
création et la maximisation de valeur est positif, mais ils soulignent que le lien des
rémunérations différées avec la performance est beaucoup plus fort que celui des
rémunération liquides car la rémunération différée permet aux dirigeants d’avoir le
statut d’actionnaire.
40
Khaoula Saddour Dridi, Op. Citée, Page 136.
41
Ameur Boujenoul, Daniel Zeghal, Op. Citée, Page 184.
42
Khaoula Saddour Dridi, Op. Citée, Page 134.
43
Frédéric Peltier : « La corporate gouvernance », Dunod, 2004, Page 72.
35
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
Selon la théorie de l'agence (Jensen & Meckling, 1976), qui a d'ailleurs servi de
fondement a beaucoup de recherches dans ce domaine, à partir du moment où les
actionnaires délèguent leur pouvoir décisionnel aux dirigeants, des conflits d'intérêts
peuvent surgir, menant ainsi à des décisions sous optimales. Afin de minimiser le
risque d'un tel comportement de la part des dirigeants, des mécanismes de contrôle
seraient nécessaires (Fama, 1980) «44». Il s’agit principalement du conseil
d’administration qui représente les intérêts des apporteurs de fonds et dispose d’un
pouvoir disciplinaire et de contrôle sur les dirigeants. Etant responsable des actifs de
l’entreprise, le conseil d’administration doit être en mesure d’ajouter de la valeur à ces
actifs, en agissant sur les décisions stratégiques de l’entreprise. Ses principales
fonctions sont, d’une part l’évaluation et la ratification des décisions stratégiques et,
d’autre part le contrôle de la performance des dirigeants. Afin d’assurer un contrôle de
qualité et une objectivité dans la prise de décision, les analystes préconisent est ce que
le conseil d’administration soit composer au moins d’administrateurs indépendants. En
effet, Pour les tenants de la théorie de l'agence, le conseil d'administration est le
mécanisme interne clé qui contrôle l'opportunisme des dirigeants et veille à son
efficacité. L'une des variables à la base de cette efficacité serait son degré
d'indépendance «45».
44
Ameur Boujenoul, Daniel Zeghal, Op. Citée, Page 186.
45
Idem.
46
Frédéric Parrat : « Le gouvernement d’entreprise », Maxima, Paris, 1999, Page 76
47
Jérôme Maati : « Le gouvernement d’entreprise », De Boeck Université, Paris, 1999, Page 116
36
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
Ce mécanisme est l’un des mécanismes de contrôle des dirigeants. Il est plutôt un
organe de contrôle interne et il permet de délimiter le pouvoir et l’opportunisme des
dirigeants. Il est d’ailleurs considéré par certains auteurs tels que Fama et Jensen
(1983) comme le point culminant des systèmes de contrôle de la décision. Ici, le
contrôle de l’entreprise échoit au conseil d’administration et aux dirigeants plus
qu’aux propriétaires de l’entreprise « 48 ». Pour reprendre la définition du rapport
Vienot, le conseil d’administration est une instance collégiale représentant
collectivement l’ensemble des actionnaires et agissant dans l’intérêt social de
l’entreprise. «49» Le conseil d’administration contribue efficacement à la création de
valeur en assurant trois principales fonctions portant sur :
48
Jonathan Berk-Peter De Marzo: « Finance d’entreprise», Edition: Pearson, Education France, 2008, Page 23.
49
Eric Pichet : « Le gouvernement d’entreprise dans les grandes sociétés cotées », Edition du siècle, Paris 2010,
Page 101
37
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
Il est clair que le conseil d’administration pour qu’il crée de la valeur, il faut
qu’il s’intéresse activement et régulièrement à la stratégie de l’entreprise et la gestion
des risques, et ce en suivant l’évolution de l’environnement et en adaptant l’entreprise
aux maints changements afin qu’elle soit flexible. Pour cela, le conseil
d’administration doit définir un cadre de surveillance de la gestion des opportunités et
des risques et surtout veiller à la transparence dans l’information, qui joue un rôle
crucial dans le développement des relations entre l’entreprise et ses partenaires
externes (partenaires du marché). Une défaillance des systèmes de contrôle chargés de
discipliner les principaux dirigeants, aurait provoqué une dégradation de la
performance et une spoliation des actionnaires «50».
50
Fatma Benmoussa : « Gouvernance et création de valeur », Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de
mastère en gestion des organisations, Option : Finance, Ecole supérieure de Tunis, 2005, Page 02.
51
Laurent Liarge : « Etat actionnaire et création de valeur : Une analyse par les fusions-Acquisitions », Thèse de
doctorat, Université de Lille, 2004, Page 03.
38
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
39
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
manipulation des bénéfices et à la modification du risque perçu par le marché « 55». Une
entreprise peut divulguer de fausses informations quant à sa situation financière et aux
résultats comptables réalisés en révélant des chiffres d’affaires faux ou en gonflant
artificiellement ses bénéfices. De plus, les dirigeants peuvent modifier la perception du
risque par le marché en diminuant l’endettement ou en renonçant à le porter dans le
bilan. Ceci entraînera une mauvaise évaluation de l’entreprise par les marchés et une
spoliation des actionnaires.
55
Michel. Albouy, Op. Citée page 427.
56
Charreaux Gérard : « Finance d’entreprise », EMS, 2000, Page 108
40
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
57
Charreaux Gérard, Wirtz Peter : « Gouvernance des entreprises : Nelles perspectives », Economica, Paris, 2006,
Page 253.
41
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
2- l’étape de ratification qui sert à choisir des propositions parmi d’autres afin de les
mettre en œuvre, conduisant ainsi au choix final du projet ;
4- et l’étape de surveillance qui sert à surveiller les agents, les récompenser ou les
sanctionner suivant les résultats réalisés.
42
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
Cette étape consiste à aboutir au choix final du projet. Lequel peut être
influencé par les objectifs des différentes parties prenantes participant à l’activité de
l’entreprise. Il s’agit de l’équipe dirigeante, des actionnaires et des cadres salariés dont
les objectifs ne sont pas nécessairement identiques. Et, en s’appuyant sur leurs
mécanismes respectifs, les parties prenantes peuvent imposer d’autres objectifs,
remettant en causes les propositions initialement choisies. Ainsi, l’étape de ratification
se trouve généralement impacter par le mécanisme intentionnel spécifique. Toutefois,
l’influence des mécanismes de gouvernance est fonction du type et de la structure de
l’entreprise.
1-3/ L’influence des mécanismes de gouvernance sur les étapes de mise en œuvre
et de surveillance
43
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
sont pas stables, leur changement dépend de plusieurs facteurs. Quels sont les facteurs
susceptibles de modifier les mécanismes de gouvernance ?
Le processus décisionnel est encadré par l’Etat qui manipule les droits
décisionnels relatifs à la gestion, à la prise de décision et au contrôle. En effet, les
représentants de l’Etat définissent un système budgétaire dans lequel est encadré le
processus décisionnel. Les différentes étapes du processus décisionnel à savoir :
l’initiative, la ratification et le contrôle des décisions notamment d’investissement,
sont étudiées et définies par les différents ministères concernés. Il y a que l’étape de
mise en œuvre qui est alloué aux dirigeants. La centralisation de la prise de décisions
stratégiques s’explique par la gestion de l’information détenue exclusivement par
l’Etat. Quant au contrôle, il est la prérogative des ministères et du parlement. Les
dirigeants de l’entreprise publique sont soumis à un contrôle contraignant, entraînant
par conséquent un comportement opportuniste en recherchant la satisfaction et la
réalisation des intérêts personnels. Ce comportement conduit à l’inefficience en raison
de l’absence d’un système incitatif à la création de valeur, voire à la performance de
l’entreprise.
44
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
58
Carine Catelin et Céline Chatelin : « Privatisation, gouvernement d’entreprise et processus décisionnel : Une
interprétation de la dynamique organisationnelle à travers le cas France Télécom », Revue Finance Contrôle
Stratégie, Vol. 4, n°2, juin 2001, P.63-90, page 70.
45
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
59
Carine Catelin et Céline Chatelin 0p. Citée, page 73.
46
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
peu incitatif à la création de valeur et contribue même dans certain cas à engendrer
l’opportunisme des agents, en recherchant des intérêts personnels au détriment de ceux
de la firme dans laquelle ils s’exercent. En revanche, l’entreprise publique privatisée se
caractérise par une allocation des droits de décision et de contrôle aux différents agents
jugés susceptibles de mener à bien leur fonction. De sorte, la fonction décision n’est
allouée qu’aux dirigeants, voire à la direction générale dotée des informations
cruciales et nécessaires à la réalisation des décisions notamment stratégiques. D’autant
plus, la fonction contrôle n’est pas centralisée et elle est assurée par des organes
internes et externes à l’entreprise. Ceci stimule les dirigeants à gérer dans l’intérêt de
toutes les parties prenantes (les fournisseurs, les clients, les banques, les salariés et
notamment les actionnaires qui sont les principaux apporteurs de fonds). Les
mécanismes de gouvernance ainsi que les différents comités associés à chaque organe
comme les comités d’audit et de rémunération influent sur le comportement
disciplinaire des dirigeants. En effet, ces derniers, grâce aux nouvelles politiques de
rémunération appliquées seront encouragés à réaliser, non seulement leurs intérêts,
mais aussi ceux des actionnaires. Le soutien de ces derniers à la gestion de l’entreprise
se traduit dans la valeur de l’action représentant un indicateur de la qualité de la
gestion «60». La création de valeur nécessite donc une collaboration et un travail
d’équipe, voire un esprit coopératif permettant une meilleure performance de
l’entreprise. D’autant plus, le mode de gouvernance de la propriété privée constitue un
système d’incitation à la performance et même limite l’opportunisme des individus.
Ceci implique une gestion efficace permettant ainsi de créer de la valeur.
C’est ainsi que l’Algérie avait mis en place plusieurs dispositifs susceptibles
d’améliorer la capacité compétitive des entreprises. Il s’agit de la privatisation
constituant un moyen crucial et incontournable pour réussir l’adaptation aux nouvelles
exigences du marché. Celui-ci étant de plus en plus ouvert sur l’international, rend
ainsi la compétitivité au centre des préoccupations des entreprises. En effet, la
compétitivité permettant la création de richesse ne peut être réalisée que par une bonne
gestion des relations entre les propriétaires et les dirigeants.
60
Pierre-Yves Gomez : « La république des actionnaires », Découverte et Syros, Paris, 2001, Page 133
47
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
48
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
En Algérie, toutes les restructurations menées par l’Etat pour une meilleure
performance des entreprises, permettant la création de richesse et l’insertion dans la
nouvelle conjoncture économique, ont nécessité des ressources financières colossales.
La mise en place de nouveaux mécanismes de gouvernance constitue ainsi la stratégie
de l’Etat face aux conditions de l’environnement qui ne cesse de s’accroître. L’Etat
avait consacré plus de 500 milliards de dinars pour la réalisation de cette stratégie qui
consiste à assainir le secteur public industriel pour une meilleure insertion dans
l’économie de marché. Au niveau de l’entreprise, les ressources financières certes
augmentent la latitude managériale car elles constituent un levier d’action stratégique
et elles peuvent même contribuer aux changements des modes de gouvernance.
L’objectif de la section suivante est de mettre en relief le lien de causalité entre la
gouvernance et la décision de financement.
49
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
Etant donné que leur présence au sein de l’entreprise n’est pas obligatoire, les
actionnaires peuvent facilement être spoliés. La théorie nous enseigne que la politique
de financement appliquée peut constituer un moyen de discipliner les dirigeants, en les
incitants à mener une gestion allant de pair avec l’objectif de création de valeur.
D’après les travaux de Myers et Majluf (1984) «61», la politique de financement est
aussi considérée comme un mode de signalisation, contribuant à la réduction de
l’asymétrie informationnelle. L’objectif de cette section est de replacer les décisions
financières de type de financement dans le cadre de la gouvernance. Nous essayons
ensuite d’étudier le fameux lien de causalité entre la structure de gouvernance et la
politique de financement.
Concernant la théorie de l’agence, elle stipule qu’il existe des conflits d’intérêts
entre, d’une part, les dirigeants qui sont de simple cadres rémunérés par un salaire et
jouent un rôle important dans la gestion de l’entreprise et, d’autre part, les actionnaires
représentant les investisseurs de l’entreprise contribuant au financement des projets et
recherchant de ce fait à maximiser leur valeur actionnariale. Les conflits d’intérêts sont
engendrés lorsque ceux qui détiennent le pouvoir de décision poursuivent une
politique sous optimale du point de vue de la valeur des actionnaires et même des
autres parties prenantes. En effet, dans toutes les entreprises où est instaurée une
séparation du contrôle et de la propriété, apparaît un problème d’agence «63». Ceci
entraîne des coûts de contrôle et de dédouanement élevés. Selon la théorie de l’agence,
la minimisation de ces coûts ne peut se réaliser que par la mise en place des
mécanismes de gouvernance tels que de contrôle limitant la latitude managériale. En
effet, les mécanismes de contrôle renferment les techniques de surveillance réduisant
et limitant le comportement opportuniste ou l’opportunisme des dirigeants.
61
Myers et Majluf:”Corporate financing and investment decisions when firms have informations that
investors do not have”, Journal of Financial Economics, Vol.13, 1984
62
Oliver Williamson: “Corporate finance and corporate governance”, Journal of Finance, Vol.43, (Juillet 1988).
63
Michel Albouy, Hassan Obeid : « L’impact des privatisations sur la performance des entreprises françaises »,
Revue Finance Contrôle Stratégie, Volume 10, n°1, mars 2007, P.6-37, Page 12.
50
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
informés que les apporteurs de fonds. Selon cette théorie, les mécanismes de contrôle
au sein de l’entreprise diffèrent selon la nature de transaction, notamment en termes de
spécificité des actifs employés. Ainsi, les actionnaires investissant dans des actifs
spécifiques, c’est-à-dire dont la réalisation dépend des compétences managériales
imposent un contrôle direct, voire une intervention directe des investisseurs au sein de
l’entreprise. Quant à ceux investissant dans des actifs peu spécifiques, ils privilégient
le contrôle par les mécanismes de marché.
Le financement par la dette est adéquat aux projets dont le degré de spécificité
est faible. C’est un financement accordé sous certaines garanties et après avoir effectué
une étude approfondie de la situation financière de l’entreprise. Si celle-ci s’avère
déficitaire et s’approche vers la liquidation, les créanciers récupéreront leurs fonds
sans aucune contrainte grâce à la faible spécificité des actifs financés d’une part, et aux
actifs mis en gage d’autre part. Cela dit, la politique de financement est choisie
prioritairement en fonction de sa capacité à minimiser les coûts de transaction et
d’agence. Les deux courants théoriques de l’agence et de coût de transaction n’ont pas
tenu compte du cadre institutionnel dans lequel s’exerce l’entreprise, bien que le
système de gouvernance d’un pays ou national joue un rôle important dans le choix de
financement. Le cadre institutionnel peut être défini comme un ensemble de
contraintes institutionnelles qui délimite les choix financiers potentiels et conditionne
51
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
64
Peter Wirtz : « Politique de financement et gouvernement d’entreprise » Economica, Paris 2002, page 88.
52
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
65
Peter Wirtz, Op. Citée page 59.
53
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
structures de gouvernance. Tel est le cas pour les OPA qui nécessitent des ressources
financières importantes. Cette disponibilité de ressources financières peut même être
utilisée pour contrer l’agresseur. Le dirigeant doit gérer dans l’intérêt des différentes
parties prenantes notamment des actionnaires, car une stratégie adoptée non conforme
aux intérêts initialement définis entraîne la suppression et le remplacement des
structures de gouvernance inefficaces.
54
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
66
Peter Wirtz, Op. Citée, page 114.
67
Peter Wirtz, Op. Citée page 118.
55
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
56
Chapitre I : La gouvernance et ses effets sur la création de valeur
faisant appel aux banques sont contraintes à répondre aux exigences de ces organismes
en matière de gestion, de la qualité de service, de rentabilité et de solvabilité. Quant
aux entreprises algériennes ayant recours au marché direct (financier), elles
privilégient la transparence, la symétrie informationnelle et le contrôle. Cela dit, les
modes de financement, directs ou indirects, influencent les mécanismes de
gouvernance des entreprises. Cette relation est dynamique car les modes de
gouvernance appliqués au sein des entreprises publiques et privées, peuvent
déterminer en même temps et à leur tour le mode de financement le plus adéquat à la
structure de celles-ci. Ainsi, une entreprise publique privatisée par l’ouverture de son
capital privilégiera plus le financement par le marché financier, et appliquera de ce fait
les mécanismes de gouvernance correspondant à ce mode de financement. Une forte
relation caractérise donc la politique de financement et les modes de gouvernance.
Toutefois, ces derniers ne doivent pas se limiter à la résolution des problèmes d’ordre
disciplinaire, en gérant dans l’intérêt des actionnaires pour éviter les conflits d’intérêt
avec les dirigeants. Ces conflits peuvent relever aussi des problèmes cognitifs liés à
l’incompréhension et à l’incompétence des dirigeants, qui certes se répercutent sur les
décisions stratégiques notamment en matière d’investissement.
Dans ce chapitre, nous avons étudié la gouvernance et ses principes dans une
approche disciplinaire, fondée sur la relation entre les investisseurs conçus comme les
principaux financiers de l’entreprise et les dirigeants jouant un rôle crucial dans le
développement de l’entreprise. L’approche disciplinaire de la gouvernance milite pour
une gestion des dirigeants conforme aux objectifs des actionnaires. Et ce, en mettant
en place des mécanismes d’incitation et de contrôle des dirigeants. Ces derniers seront
contraints donc à opter pour des projets ou des investissements rentables, considérés
comme une donnée exogène. Selon l’approche disciplinaire, les mécanismes de
gouvernance à savoir d’incitation et de contrôle permettent de réduire les conflits
d’intérêts, dans la mesure où les dirigeants choisissent les meilleures opportunités
d’investissement assurant une meilleure rentabilité et supposées comme une donnée
exogène. De ce fait, la création de valeur relève purement d’une approche disciplinaire
où il suffit de discipliner les dirigeants ou d’aligner leur comportement sur l’objectif
des investisseurs pour déduire que l’entreprise créée de la valeur. L’approche
disciplinaire de la gouvernance relève des principes de la théorie de l’agence. Par
ailleurs, la création de valeur n’est pas réductible à une question de discipline où le
problème de la gouvernance consiste simplement à exercer de la discipline pour que le
dirigeant exploite au mieux les opportunités de création de valeur. En effet, l’une des
principales conditions de la création de valeur est l’innovation qui dépend des
compétences et des connaissances spécifiques des dirigeants. Ici, l’objectif de la
gouvernance pour créer de la valeur ne se limite pas au meilleur choix entre plusieurs
opportunités d’investissement supposées connues; il est aussi lié à la conception des
projets, laquelle dépend certes des connaissances, des compétences et des capacités
organisationnelles.
Conclusion du chapitre
Dans une économie libérale de plus en plus ouverte sur l’économie mondiale,
l’entreprise doit jouer un rôle actif lui permettant d’assurer sa flexibilité devant un
nombre accru de concurrents internes et externes. Cela nécessite une gestion
rationnelle de ses ressources notamment externes provenant des créanciers et des
actionnaires. La décision de ces derniers quant au financement de l’entreprise dépend
des perspectives importantes de croissance et de performance financière. L’objectif
des actionnaires qui s’intéressent au devenir de l’entreprise à long terme, est la
maximisation de richesse qui ne peut se réaliser qu’à long terme. En effet, la
maximisation de richesse est tributaire d’une part des décisions financières adoptées
par les dirigeants et, de d’autre part, de la contribution des autres partenaires de
l’entreprise. C’est ce qui rend le rôle des dirigeants difficile de plus en plus.
58
Chapitre II
La décision d’investissement et le
processus de création de valeur
au sein de l’entreprise
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
Introduction du chapitre
La levée des capitaux est jugée indispensable et cruciale pour qu’une entreprise
investisse. Cela dit, il y a une forte liaison entre la gouvernance, l’investissement et la
création de valeur. Ainsi, une entreprise ne peut créer de la valeur qu’en investissant
dans des projets rentables dont la réalisation dépend d’une bonne gestion et de sa
capacité financière. Et les actionnaires n’investissent que dans des entreprises assurant
la rentabilisation de leur fonds et gérant dans une optique de valeur. Dès lors,
l’entreprise doit être en mesure d’investir dans des projets rentables pour qu’elle
satisfasse ses investisseurs d’une part, et évite la menace d’une prise de contrôle
d’autre part.
60
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
Quant au deuxième cas, il est plus réaliste car l’environnement est de plus en
plus ouvert et complexe. Celui-ci se caractérise par l’incertitude et ses composantes ne
peuvent être ni anticipées, ni prévues. Ceci exige des entreprises une meilleure
évaluation de leurs projets en tenant compte, notamment du facteur risque défini
comme un aléa sur les résultats futurs. La prise en compte du prix du risque, dans
l’estimation et l’évaluation des investissements, est indispensable pour que l’entreprise
réussisse sa stratégie dans un contexte de plus en plus complexe.
69
Zvi Bodie et Robert Merton : « Finance », Pearson Education, Paris 2011, Page 193.
61
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
Cette théorie se base sur des règles normatives, visant à choisir les
investissements optimaux, qui permettent de maximiser la richesse des apporteurs de
fonds voire des actionnaires. Ces derniers disposent de deux principaux droits relatifs à
la prise de décision et l’appropriation de la rente, c'est-à-dire des flux résultant des
investissements entrepris. Les actionnaires sont considérés comme les propriétaires
exclusifs de la firme et de ce fait, la rente dégagée des investissements entrepris leur
revient de droit.
Selon cette approche, le choix des investissements se fait dans un cadre neutre
de risque. L’absence de risque rend inutile la distinction entre les apporteurs de fonds
soit entre les actionnaires et les créanciers, ou entre les actionnaires et les dirigeants.
Dès lors, le coût du capital ou de financement est égal au taux d’intérêt unique qui
prévaut sur le marché financier parfait, et la richesse des actionnaires est maximisée
dès que les décideurs choisissent ou optent pour des investissements à VAN positive.
Toutefois, la théorie financière néo-classique sera aménagée pour introduire les
facteurs risque-fiscalité et le caractère optionnel dans le choix des investissements.
Vers les années soixante, lintner et Sharpe (1965) «70» ont introduit la notion de
risque pour tenir compte de l’évolution du marché dans lequel s’exerce l’entreprise.
Les flux d’exploitation des projets seront actualisés à un taux tenant compte de la
prime de risque qui sert à dédommager le risque pour les actionnaires, c'est-à-dire en
tenant compte uniquement du risque systématique (ou non diversifiable) «71». Ce
modèle considère deux catégories d’acteurs : les actionnaires et les créanciers, et seuls
70
Sharpe W. F: Capital asset prices: a theory of market equilibrium under conditions of risk, Journal of
Finance, (September 1964) PP.725-742; et Lintner: “The valuation of risk assets and the selection of risky
investments in stock portfolios and capital budgets”, Review of Economics and Statistics, (February 1965) PP.
13-37.
71
Gérard Charreaux : « Théorie financière et stratégie financière », revue française de gestion, n° 160/2006,
Page 117.
62
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
les actionnaires encourent le risque puisque les actifs assimilés aux titres de créances
sont considérés sans risque selon ce modèle.
De plus, vers les années 70, cette théorie a connu un réaménagement quant au
caractère optimal des investissements. Selon la théorie des options, la décision
d’investissement est réversible puisque les dirigeants disposent de la latitude
décisionnelle quant au choix de la dimension temporelle. Les décideurs ne s’engagent
dans des projets qu’aux moments opportuns, leur permettant d’atteindre leurs objectifs
dans les meilleures conditions.
De plus, les pionniers de cette théorie (Black et Scholes (1972)) «72» considèrent
que l’action représente une option d’achat sur les actifs réels de l’entreprise, indiquant
de ce fait que les actionnaires sont concernés directement par les projets de
l’entreprise. Ainsi, les actionnaires d’une entreprise endettée préfèrent opter pour des
projets à forts risques, du fait qu’ils renforcent leur richesse via la prime de risque.
72
Black F. et Scholes M., Op. Citée, Pages 637-659.
63
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
Ces contestations ont donné naissance par la suite à une approche financière-
organisationnelle, dont l’objectif principal est d’apporter des solutions aux différentes
distorsions des décisions d’investissement engendrées par l’imperfection des marchés.
64
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
74
Gérard Charreaux : « Image de l’investissement », Vuibert, Paris, 2001, Page 24.
75
Gérard Charreaux : « Image de l’investissement », Op. Citée, Page 27.
65
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
en plus des primes de risque. Ces mécanismes engendrent des coûts d’agence élevés
qui affecteront la création de valeur. Le conflit d’intérêt, existant entre les créanciers et
les actionnaires, conduit à une destruction de la valeur dans la mesure où les
actionnaires renoncent aux projets d’investissement même rentable. Il en est de même
pour les créanciers qui peuvent refuser de financer des projets dont l’information sur
leurs flux potentiels est asymétrique. L’entreprise peut remédier à ces conflits en
identifiant son objectif global à celui des actionnaires, et en articulant la nature de ses
actifs à un mode de financement adéquat.
La création de valeur par l’investissement peut aussi être affectée par les
conflits d’intérêts qui existent entre les actionnaires majoritaires et minoritaires, ou
entre les actionnaires actuels (internes) et potentiels. Ainsi, les actionnaires internes
ont un accès privilégié à l’information et le financement interne devient moins onéreux
que le financement externe. Un tel biais engendre une préférence pour les
investissements à court terme car la génération des flux de liquidité à court terme
facilite la reconstitution des liquidités internes et éloigne le recours au financement
externe. Ceci affecte le choix d’investissement, et par conséquent, la création de valeur
dans la mesure où les entreprises préfèrent investir dans des projets à délai de
récupération bref et elles ne tiennent pas compte des flux de liquidité qui peuvent être
générés au-delà du délai de récupération. Quant aux conflits d’intérêts entre les
actionnaires majoritaires et minoritaires, ils affectent la création de valeur dans la
mesure où les actionnaires dominants cherchent à investir dans des projets qui sont les
plus conformes à l’équilibre de leurs portefeuilles en termes de liquidités et de
valorisation «76», ce qui favorise donc le recours aux investissements à court terme qu’à
ceux à long terme.
Dans plusieurs des cas, les conflits d’intérêts entre les actionnaires et les
dirigeants contribuent au sous investissement et donc à la destruction de la valeur. Les
décisions des dirigeants ne vont pas de pair avec l’objectif de création de valeur pour
l’actionnaire. En effet, les dirigeants cherchent à opter pour des projets leurs
permettant de maximiser la valeur de leur capital humain en construisant un certain
savoir-faire, ou pour des projets incertains pour rendre leur éviction difficile et
impossible.
De plus, la création de valeur peut être affectée par des variables externes à
l’entreprise. Il s’agit du cadre institutionnel qui impacte les décisions d’investissement.
Il est constitué des règles légales qui peuvent contraindre la réalisation des
investissements, et par conséquent la création de valeur. Ainsi, l’environnement conçu
comme une composante externe des systèmes de gouvernance, conditionne le
processus d’investissement. Son influence dépend d’une part des dirigeants, voire de
leurs schémas mentaux qui indiquent leurs perceptions de l’environnement et, d’autre
part, des contraintes légales et objectives liées par exemple à la pollution, aux
conditions d’augmentation de capital,…etc. En effet, lorsque les dirigeants perçoivent
que les conditions d’augmentation de capital ne sont pas favorables et ne profitent pas
76
Gérard Charreaux : « Image de l’investissement », Op. Citée, Page 28
66
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
à eux en raison, d’un cadre légale et juridique défavorable, ou d’une perception dont
ils se considèrent comme les représentants des parties prenantes et non des seuls
actionnaires; ils cherchent à opter pour des projets moins risqués pour faire courir
moins de risque aux parties prenantes. De plus, de l’environnement peut provenir des
contraintes liées à la culture nationale qui influence le processus de décision, telle
qu’une culture hostile aux dirigeants, entraînant une faible implication de ces derniers
dans les investissements de l’entreprise. Ceci a pour principal corollaire le recours au
court-termisme. Dans ce cadre d’analyse, il y a lieu de constater que le choix des
investissements dépend du contexte organisationnel et institutionnel. S’il est inadapté,
il débouchera sur une sous-performance entraînant des problèmes liés notamment à la
rentabilité. Ces problèmes causent à leur tour le détournement des parties prenantes,
certes, défavorisées vers d’autres organisations plus performantes. Ce sont autant de
facteurs qui entravent l’atteinte de l’optimum dans les décisions d’investissement, et
donc la création de la valeur. Ceci nous amène à s’interroger sur l’existence de moyens
de s’approcher de l’optimum dans un environnement imparfait.
67
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
les soumettant à un système incitatif approprié pour prendre les décisions qui créent de
la valeur.
Une bonne gestion ne se limite pas au seul rôle de la direction générale, elle doit
s’accompagner d’un contrôle de qualité permettant de vérifier l’adéquation des
réalisations aux objectifs prédéfinis. Ce rôle est assuré par la fonction contrôle qui
échoit au conseil d’administration.
68
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
77
Gérard Charreaux : « Image de l’investissement », Op.Citée, Page 97.
69
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
Quant aux structures de type normal, l’entreprise est gérée sur la base d’une
batterie de ratios financiers ou commerciaux. Les responsables ne s’impliquent pas
dans les opérations quotidiennes puisqu’ils utilisent des méthodes scientifiques. Les
processus de conception des investissements sont basés sur l’attente des objectifs
définis dans les ratios. Dès lors, les projets d’investissement doivent correspondre aux
objectifs des ratios sélectionnés. Par exemple, l’existence d’un ratio de chiffre
d’affaires par salarié engendrera des incitations aux investissements de productivité et
à la modernisation de l’appareil de production. Cette structure d’organisation a fait
l’objet de plusieurs critiques puisqu’elle entrave les politiques d’innovation et
d’investissement sur le long terme d’une part et, d’autre part, elle conduit chaque
dirigeant à se battre pour ses propres ratios. Ce qui entraine l’affaiblissement de la
coalition entre les unités de l’entreprise, bien que ce type de structure facilite à
l’origine les collaborations et les communications informelles requises par le processus
d’investissement.
Quant aux structures de type Burgelman, l’initiative est du ressort des cadres et
des chercheurs n’appartenant pas à la direction générale. De ce fait, l’initiative ne peut
être acceptée par les dirigeants que s’ils s’assurent de son alignement avec les objectifs
de l’entreprise. Ensuite, l’initiative sera intégrée dans la stratégie de l’entreprise. Delà,
on constate que les processus d’investissement diffèrent selon les structures de type :
Bower-ABB-Burgelman. De façon globale, les projets d’investissement sont
influencés par la structure organisationnelle de l’entreprise. Ils ne sont que la
résultante du mode d’organisation des activités qui conduisent à leur réalisation.
78
Gérard Charreaux : « Image de l’investissement », Op. Citée, Page100.
70
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
Porter (1980) a été le premier chercheur à établir une relation entre l’avantage
concurrentiel d’une firme sur un marché concurrentiel et la création de valeur pour
l’actionnaire. La mise en place d’une stratégie nécessite au préalable une étude du
secteur dans lequel s’exerce l’entreprise et de la position concurrentielle de celle-ci.
L’auteur a proposé une méthode permettant de choisir et d’identifier la stratégie qui
permet de créer de la valeur. Il considère que cet attrait pourrait être déduit à partir du
modèle des cinq forces concurrentielles qu’il a lui-même établies «80». Il s’agit d’une
concurrence provenant de plusieurs facteurs : les concurrents en place, les produits de
substitution, les nouveaux entrants, le pouvoir des fournisseurs et des clients.
71
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
réels et durables. De plus tenir compte des priorités des investisseurs fait intégralement
partie de la stratégie «81».
81
Emmanuelle Reynaud : « La création de valeur en stratégie », Revue Française de gestion, Volume 35, n°
196/2009, Page 110.
82
M. Ckinsey et Company, Tom Copeland, Tim Koller, Jack Murrin : « La stratégie de la valeur », Organisation,
Paris, 2003, Page 94.
72
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
83
Inass El Farissi, Rachid M’Rabet : « Décisions financières de long terme », Economica, Paris, 2011, Page 145.
73
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
84
M. Ckinsey et Company, Tom Copeland, Tim Koller, Jack Murrin; Op. Citée, Page 102
74
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
L’entreprise doit être dotée de moyens lui permettant d’assurer une meilleure
évaluation de ses projets. En d’autres termes, l’investissement est créateur de valeur
dans la mesure où il est élaboré dans un cadre stratégique tenant compte de l’évolution
du portefeuille d’activité de l’entreprise sur le marché et dans un cadre financier fondé
sur l’évaluation de la rentabilité potentielle des projets. Ces deux facteurs, financier et
stratégique, représentent les facteurs clés de succès de la politique d’investissement.
En effet, le taux de rendement des investissements est conditionné par les
caractéristiques de l’environnement dans lequel évolue l’entreprise telles que la
concurrence et les préférences des consommateurs, et par la politique de gestion voire
d’évolution des projets. C’est ce qui explique la nécessité de diagnostiquer, au
préalable, les activités de l’entreprise en élaborant le diagnostic stratégique de la
valeur et en analysant le marché aussi bien des biens et services que des produits
financiers (le marché financier), et ce afin de déterminer et de distinguer les activités
qui créent de la valeur de celles qui en détruisent.
L’étude stratégique, certes, doit être suivie d’une étape servant à mettre en place
des outils permettant de s’adapter et répondre à l’objectif de création de valeur. Il peut
s’agir des outils liés à la formation et la communication, à la gouvernance d’entreprise,
au processus décisionnels et au tableau de bord de la valeur. Ces outils sont utilisés
lors de l’élaboration des plans, des budgets et de l’évaluation des investissements.
75
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
Toute entreprise, pour qu’elle réussisse sa stratégie, doit articuler ses décisions
stratégiques avec la finance, laquelle explique et éclaire les implications financières
de ces décisions. En effet, l’adoption d’un projet d’investissement ne doit se réaliser
qu’en s’assurant de sa rentabilité future car la politique d’investissement joue un rôle
prépondérant dans la croissance de l’entreprise et influence les fonctions contribuant à
son développement, telles que d’approvisionnement, de production et de financement.
Ce sont autant de raisons pour lesquelles les analystes doivent s’appuyer sur
l’évaluation des investissements et la considérer comme un outil d’aide à la prise de
décisions stratégiques, devant être conformes à l’objectif de l’actionnaire.
85
Michel Levaseur, Aimable Quintart : « Finance », Economica, Paris, 1998, Page 393
86
Franck Bancel et Alban Richard, « Flexibilité des investissements », Encyclopédie de gestion, sous la direction
de Yves Simon, Patrick Joffre, 2ème édition, Economica, 1997, Page 1430
76
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
Quant aux deuxièmes, c'est-à-dire les flux d’exploitation, ils recouvrent tous les
flux de fonds nets d’impôts générés par l’exploitation du projet. Il peut s’agir du
chiffre d’affaires (ventes) et des charges d’exploitation relatives au frais de personnel,
aux matières et fournitures, aux services extérieurs,…etc. Il est exclu de ces charges
les charges financières puisqu’elles seront incluses dans le coût du capital qu’on verra
ultérieurement.
77
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
ses capitaux « 87 ». Une fois les flux sont déterminés, l’objectif des utilisateurs du critère
de la VAN est de comparer les flux d’investissement représentant la dépense initiale
ou le coût du projet aux cash-flows futurs actualisés c’est-à-dire ramenés à l’instant
zéro, tout en tenant compte du coût du capital dit taux d’actualisation. Ce taux
représente le taux de rendement que les actifs doivent dégager pour assurer la
rémunération des actions et des dettes, compte tenu des anticipations de leurs
propriétaires et de leur part respective dans le financement « 88 ». En effet, la valeur
actuelle nette d’un projet d’investissement renseigne sur la rentabilité du projet, en
actualisant ses cash-flows futurs au coût du capital pour les comparer au coût de
l’investissement. Trois cas peuvent se produire. Le premier, lorsque les cash-flows
futurs actualisés à l’instant zéro couvrent largement la dépense initiale, la valeur
actuelle nette sera positive, encourageant de ce fait l’entreprise à entreprendre le projet
puisqu’il maximise la richesse des actionnaires. Le deuxième, lorsque la dépense
initiale est supérieure aux flux de liquidités potentiels générés par le projet, la valeur
actuelle nette sera négative. Il n’est pas intéressant d’entreprendre le projet puisqu’il
ne permet de créer de la valeur. Le troisième, la valeur actuelle nette est nulle
indiquant que le projet n’apporte à l’entreprise concernée ni perte, ni bénéfice. La
valeur actuelle nette n’a de signification que si le taux d’actualisation représente le
coût moyen pondéré de capital, c'est-à-dire le taux de rentabilité exigé en moyenne par
les actionnaires et les créanciers financiers de l’entreprise. Il s’agit des coûts des fonds
propres et des dettes.
Il est important de signaler que lorsque la valeur actuelle nette est positive, le
projet d’investissement envisagé est créateur de valeur. Lequel permet non seulement
de récupérer les capitaux investis mais aussi de rémunérer ceux qui apportent les fonds
pour financer le projet «89». En d’autres termes, cette valeur créée revient aux
actionnaires puisque la rémunération des créanciers financiers est indépendante de
l’activité (bonne ou mauvaise) de l’entreprise et en cas de destruction de valeur, les
créanciers financiers sont protégés par leurs contrats, contrairement aux actionnaires
qui sont directement affectés par les pertes donc par la destruction de valeur.
78
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
Il est important de rappeler que plus le taux d’actualisation est élevé, plus la
valeur actuelle nette diminue, puisque ce taux représente le coût du capital (le coût des
fonds propres et des dettes). Le taux d’actualisation est un taux émanant du marché
tenant compte de l’évolution du marché et de ses conditions. Il est donc réel et sa
détermination est plus qu’indispensable pour évaluer les projets d’investissement par
le critère de la valeur actuelle nette (VAN).
Le critère délai de récupération est un critère qui tient compte du facteur temps,
en permettant à l’entreprise de récupérer sa dépense initiale ou bien le coût
d’investissement initial dans les plus brefs délais. De ce fait, il est perçu par les
analystes comme le temps nécessaire pour récupérer le montant des capitaux
initialement investis et comme un critère incompatible avec l’objectif de création de
valeur, puisqu’il ne permet à l’entreprise de bénéficier des flux de fonds intervenant
au-delà du délai ou la date de récupération. Selon les analystes, ce critère tend
90
Michel Levaseur, Aimable Quintart, Op. Citée, Page 394
79
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
beaucoup plus vers une gestion court-termiste. Chose qui n’est pas compatible avec
l’objectif de maximisation de richesse. C’est un critère qui concerne les entreprises
ayant pour objectif de privilégier la liquidité. Cela dit, les meilleurs critères sont ceux
qui répondent aux objectifs de l’entreprise, en particulier, ceux liés à la maximisation
de la valeur actionnariale. Il s’agit des critères fondés sur l’actualisation des flux de
fonds tels que la valeur actuelle nette (VAN) en première position et le taux de
rentabilité interne (TRI) en deuxième position.
Ce sont des facteurs qui ne sont pas liés directement aux projets
d’investissement, mais leur impact sur les critères financiers d’évaluation des projets
ainsi que sur la rentabilité est considérable. Il s’agit du mode d’amortissement des
projets et des coûts indirects aux projets «91». Concernant le mode d’amortissement des
projets, les analystes ont constaté, au cours de leurs diverses recherches, que
l’amortissement en tant que tel permet de réaliser une économie fiscale sur
amortissement et une marge après impôt, notamment lorsqu’il s’agit de
l’amortissement dégressif.
Concernant les coûts indirects, ils représentent les coûts qui ne sont pas liés
directement aux projets d’investissement comme les frais généraux et de recherche et
développement. L’entreprise, lors de l’évaluation de la rentabilité des investissements,
ne doit pas se limiter aux coûts et aux revenus associés directement au projet. Elle doit
aussi considérer tous les coûts et revenus indirects en les imputant aux projets. En
effet, lorsqu’il s’agit des coûts déjà engagés, l’entreprise n’est pas tenue de les prendre
en considération car ce qui compte c’est bien le futur. Les coûts indirects tels que les
frais de recherche et développement, les frais d’administration doivent être affectés
aux projets, «92» et ce en les imputant au coût du projet ou en les faisant diminuer des
revenus générés par le projet.
Cela dit, l’entreprise doit consacrer une part (selon le pourcentage) du chiffre
d’affaires ou bien de la rentabilité des projets aux coûts indirects associés, par
exemple, à la recherche et développement. Ceci évite à l’entreprise de surévaluer ses
projets d’une part et, d’autre part, lui permet d’avoir une rentabilité globale qui variera
de la même proportion que la rentabilité des projets réalisés. Dans le cas contraire, la
rentabilité des projets ne reflètera pas la rentabilité globale comme dans certaines
entreprises qui assistent à des situations dans lesquelles les projets d’investissement
sont très rentables, mais la rentabilité globale demeure insuffisante. L’imputation des
91
Michel Albouy, Op. Citée, Page 89
92
Michel Albouy, Op. Citée, Page 91.
80
Chapitre II : La décision d’investissement et le processus de création de
valeur au sein de l’entreprise
coûts indirects aux projets évite ces situations. Il est important de signaler que pour
réussir la création de valeur, une articulation entre la stratégie et la finance doit
s’imposer.
Conclusion du chapitre
81
Chapitre III
L’impact de la politique de
financement sur la création de valeur
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
Introduction du chapitre
93
Guy Van Loyé : « Finance et théorie des organisations », Economica, 1998, Page 83
94
Pascal Louvet et Ollivier Taramasco : « Gouvernement d’entreprise : un modèle de répartition de la valeur
créée entre dirigeant et actionnaire », Revue Finance Contrôle Stratégie-Volume7, N°1, mars 2004, Page 85
83
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
investissements est supérieur au coût du capital. Ce dernier résume à lui seul toutes les
contraintes financières. En effet, l’entreprise a pour but de réaliser tous les projets
rentables (et eux seuls) «95». Quant aux décisions de financement, elles créent de la
valeur lorsqu’elles s’alignent sur la stratégie de l’entreprise.
Selon les analystes, la création de valeur trouve son origine d’une part dans la
constitution d’un avantage compétitif et durable sur un horizon bien défini tels que :
les leviers stratégiques et financiers et, d’autre part, dans une structure financière qui
joue un rôle capital dans la maximisation de la rentabilité. Elle est, dans la mesure où
elle n’est pas considérée comme une donnée qu’il faut subir mais comme un élément
sur lequel il faut agir.
84
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
Toutes les ressources financières dont peut disposer l’entreprise ont un coût, il
n’y a pas de ressources gratuites. C’est la raison pour laquelle l’entreprise doit définir
une stratégie financière lui assurant un choix de financement le plus opportun.
D’un point de vue financier, la prise en compte des intérêts des investisseurs,
des créanciers et de l’entreprise est primordiale et indispensable pour réussir la
maximisation de la valeur, et ce en évitant tout conflit lié à la répartition de
rendements réalisés. En effet, le management par la valeur suscite notamment une
prise de conscience des intérêts des actionnaires de la part des dirigeants et par
conséquent, de l’importance et de la nécessité de l’analyse du coût du capital, c'est-à-
dire des exigences à la fois des actionnaires et des créanciers.
96
Gérard Charreaux : « Gouvernement d’entreprise », Théories et faits, Ouvrage collectif, Economica, Paris,
1997, Page 61.
85
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
le rendement des projets entrepris est supérieur au coût du capital qui est la moyenne
pondérée des exigences de rentabilité des apporteurs de fonds. Dès lors, on se pose la
question suivante : comment est déterminé le coût des fonds propres, composante
essentiel du coût du capital ? Quel est son impact sur la valeur ? Influence-t-il la
structure financière ?
Vers la fin des années 60, les économistes Modigliani et Miller «97», en
introduisant la fiscalité, prennent conscience des imperfections du marché et reposent
sur l’idée de l’existence d’une structure optimale de financement.
97
Modigliani et Miller: « The cost of capital corporation finance and the theory of investment ». In American
Economic Review (June 1958). PP 261-297
86
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
Depuis des décennies, l’entreprise est conçue comme une organisation activant
dans un environnement précaire et incertain, et contribuant au développement
économique, grâce à ses stratégies adoptées et adaptées aux différents contextes dans
lesquels elle s’exerce. Il existe plusieurs facteurs susceptibles de créer de la valeur. Le
choix de financement ainsi que la structure financière sont autant de facteurs qui font
partie intégrante des moyens susceptibles de maximiser la richesse. Comment ?
98
Michel Albouy : « Structure financière et coût du capital », Article 165, Encyclopédie de gestion sous la
direction de Yves Simon et Patrick Joffre, Economica, 1997, Page 3132
99
Edith Ginglinger : « Marchés de capitaux et financement de l’entreprise », Encyclopédie des marchés
financiers, sous la direction de Yves Simon, Economica, 1997, Page 898.
87
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
coûts et les gains relatifs au financement par dettes. Elle s’étend aussi aux fonds
propres. D’ailleurs, toute la problématique est là.
100
Pierre Vernimmen : « Politique financière de l’entreprise », Encyclopédie de gestion sous la direction de Yves
Simon-Patrick Joffre, Economica, 1997, Page 2343.
88
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
La structure financière mesure la part respective des fonds propres et des dettes,
qui représente les sources de financement de toute entreprise. Ce sont des ressources,
certes, qui ne sont pas gratuites et, de ce fait, leur coût influence la structure financière.
Plus ces coûts sont élevés, moins les conditions de création de valeur sont favorables.
Il incombe à toute entreprise, dont l’objectif principal est la création de valeur,
101
Michel Albouy, Op. Citée, Page 339.
102
Robert Cobbaut, Op. Citée, Page 372.
89
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
d’adopter une structure financière qui minimiserait le coût du capital et, par
conséquent, maximiserait la valeur globale. Ainsi, le coût du capital représentant le
coût des ressources est un facteur clé et essentiel dans la prise de décision car il sert à
évaluer les projets d’investissements actuels et à refléter le coût présent des ressources
financières mobilisées dans ces projets. Le coût du capital permet, donc, d’articuler les
décisions d’investissement sur la valeur de l’entreprise «103».
Dans ce cadre d’analyse, la création de valeur peut être assurée dès que la
rentabilité des investissements est supérieure au coût du capital de l’entreprise. Ainsi,
les flux de liquidité générés par l’actif économique de l’entreprise ou par les
investissements de celle-ci sont actualisés au coût des ressources. Plus ces coûts sont
élevés, plus la rentabilité des projets et la valeur de l’entreprise diminue.
Il est logique de constater, au fil des années, qu’aucune unité monétaire n’est
accordée à l’entreprise gratuitement, qu’il s’agisse du financement par fonds propres
ou par dettes. De ce fait, il incombe à toute entreprise désirant maximiser sa valeur
d’en faire le meilleure usage. Avant de procéder à l’investissement ou au placement de
son argent, l’entreprise doit s’assurer du rendement à réaliser en comparant la
rentabilité qu’elle compte escompter au coût des ressources utilisées. Car chaque
décision prise par une entreprise a des implications financières, et chaque décision qui
implique l’usage de l’argent est une décision financière. « 104 »
103
Michel Albouy, Op.Citée, Page 336.
104
Aswath Damodaran : « Pratique de la finance d’entreprise », Groupe de Boeck, Paris, 2010, Page 21
90
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
seulement elle supporte des coûts inhérents à la dette, mais aussi aux fonds propres. En
sus des risques existants, les actionnaires supportent les risques liés à l’entreprise de
nouveaux projets, d’ailleurs, la valeur de l’entreprise dépend fortement de la rentabilité
de ces investissements. Cette dernière doit être positive pour que les actionnaires
compensent l’augmentation des risques engendrés par le recours accru à l’endettement.
De plus, la limite d’endettement est fonction du niveau des fonds propres parce
que lorsque l’entreprise fait appel à l’endettement, celui-ci génère deux principaux
coûts. Un coût représentant le taux d’intérêt exigé par les préteurs et un coût implicite
lié à la quantité de fonds propres dont l’entreprise doit disposer pour bénéficier d’un
emprunt (les fonds propres absorbent la totalité des risques). Quant aux fonds propres,
bien qu’ils génèrent des coûts élevés, ils procurent un avantage implicite lié au
renforcement de la capacité d’endettement, et ce en offrant à l’entreprise la possibilité
de s’endetter d’avantage à un coût peu élevé (taux d’intérêt) puisqu’ils absorbent la
totalité des risques. L’interdépendance des dettes et des fonds propres rend toute étude
dissociant ces deux variables insignifiante.
Comme il a été expliqué ci-dessus, les fonds propres et les dettes sont
étroitement imbriqués. Tout ce qui affecte le taux d’endettement influence aussi le
risque supporté par les actionnaires, c'est-à-dire le coût des fonds propres. En effet, les
dettes génèrent des coûts fixes, leurs couvertures dépendent des résultats à réaliser. Si
ces derniers seront inférieurs aux coûts des dettes, le poids des coûts fixes absorbera le
résultat qui devrait revenir aux actionnaires. C’est ainsi qu’on considère que tout
facteur influençant le taux d’endettement modifie considérablement le coût des fonds
propres. Dès lors, l’entreprise est tenue d’accorder une importance considérable à la
rentabilité économique ou à celle de son actif économique, et ce en adoptant une
bonne politique de choix des investissements.
91
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
Suivant cette relation, le taux de rentabilité exigé par les actionnaires dépend,
d’une part du taux de rentabilité de l’actif sans risque RF car l’investisseur exige une
rentabilité au moins égale à celle qu’il aurait pu obtenir en investissant son argent en
actif sans risque et, d’autre part, d’une prime de risque composée du risque
systématique Bi et de la prime de risque du marché [E(Rm) – RF]. Cette dernière
traduisant la différence entre le taux de rendement espéré du marché financier E(Rm)
et le taux de rentabilité de l’actif sans risque RF, représente l’excès de la rentabilité
espérée du marché par rapport aux taux de rentabilité de l’actif sans risque RF.
Autrement dit, la prime de risque de marché représente la rémunération
supplémentaire qu’un investisseur exige et obtient en plaçant son argent sur le marché
ou en investissant en actions, plutôt que de choisir d’investir en actif sans risque dont
le rendement est certain comme les obligations d’Etat. Ces dernières étant des
placements à long terme ne font supporter aucun risque lié à l’activité économique de
l’entreprise. Quant à la variable Bi dite le facteur béta, elle permet de déterminer le
niveau de risque de l’entreprise. Avec le modèle de marché (qui est une droite de
régression), on trouve la perte ou coefficient de volatilité Bi rapportant la covariance
105
Patrick Piget : « Décisions d’investissement, incertitude et informations », Economica, 2011, Page 103
106
Gérard Hirigoyen : « Stratégie et finance », Approche par la création de valeur, Encyclopédie de gestion, sous
la direction de Yves Simon-Patrick Joffre, Economica, 1997, Page 3071.
92
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
Plusieurs analystes ont tenté d’expliquer et d’analyser le coût des fonds propres,
en se basant sur des modèles autres que le modèle d’équilibre des actifs financiers.
Toutefois, ces modèles se basent essentiellement sur des variables internes à la gestion
de l’entreprise, comme le rendement en dividendes et son taux de croissance et
ignorent les variables ou les conditions du marché financier : taux d’intérêt, prime de
risque. De plus, ils font abstraction de la variable risque. Le seul modèle proposé par la
théorie financière pour contourner la difficulté liée à la variable risque est le MEDAF.
La relation du MEDAF permet de trouver le taux de rentabilité exigé, compte tenu du
risque présenté par l’investissement «108».
Ce modèle explique que le risque total d’une action peut être décomposé en
risque systématique et risque spécifique. Le risque spécifique est propre au titre ou à
l’action et il peut être éliminé grâce à une bonne politique de diversification. Les
pertes sur un titre peuvent être compensées par les gains réalisés sur les autres titres. Il
suffit, donc, de diversifier son portefeuille pour échapper au risque spécifique. Ce
risque est dénommé également risque diversifiable «109». Quant au risque systématique,
il n’est pas diversifiable et de ce fait, ne peut pas être éliminé. Selon le Medaf (Modèle
d’évaluation des actifs financiers), il est le seul risque rémunéré. Il se mesure par le
coefficient ß «110». Ce risque représente la réaction du titre aux fluctuations du marché.
Autrement dit, le coefficient ß traduit et mesure la volatilité de la rentabilité d’une
action par rapport à la rentabilité du marché. C’est ainsi qu’il est égal à la covariance
de l’action et du marché rapporté à la variance du marché. Le risque mesuré par le
coefficient ß est un risque non diversifiable parce qu’il exprime le risque du marché et
non d’une action (risque spécifique). Plusieurs cas peuvent se produire en fonction de
la valeur de ß, car elle peut être égale, supérieure ou inférieure à un.
107
Patrick Piget, Op. Citée, Page 104.
108
Jacqueline Delahaye, Florence Delahaye « Finance d’entreprise », Dunod, Paris, 2007, Page 103.
109
Gérard Charreaux, Op. Citée, Page 144.
110
Georges Langlois, Michel Mollet : « Manuel de gestion financière », Berti Editions, Paris, 2011, Page 309.
93
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
variation à la baisse. Si, par exemple, la rentabilité du marché baisse de 4%, celle de
l’action baissera de 8%. L’action devient très volatile par rapport au marché.
Quant au béta dont la valeur est inférieure à un, il indique une fluctuation de
l’action moins forte que celle du marché. Ainsi, un béta de 0,5 avec une augmentation
de la rentabilité du marché de 3%, entraîne une augmentation de la rentabilité de
l’action de 3% x 0,5 = 1,5%. Ceci indique une fluctuation moins forte que celle du
marché. Il en est de même pour toute variation à la baisse. Si par exemple la rentabilité
du marché baisse de 3%, celle de l’action chute que de 1,5%. La volatilité de l’action
est toujours moins forte même à une variation à la baisse. Généralement, la valeur de
béta (ß) est estimée par les cabinets d’expertise.
Les dettes, comme les fonds propres, font supporter à l’entreprise un coût dit
taux d’intérêt. Lequel est le taux de rentabilité qui est exigé par les créanciers
financiers, compte tenu de la situation actuelle de l’entreprise «111». Il n’est pas la
moyenne pondérée des dettes passées mais le taux d’intérêt actuel car le taux
d’actualisation ou le coût du capital, servant à évaluer les projets d’investissement
actuels, doit être composé logiquement des coûts actuels et non passés, reflétant le
montant actuel et présent des ressources utilisées pour financer ces projets. En effet,
l’étude ne devient significative qu’en tenant compte des coûts de fonds propres et de
dettes actuels lors de l’évaluation des projets d’investissement. Illogique d’utiliser un
taux d’actualisation reflétant le coût des ressources passé et non actuel pour évaluer
des projets d’investissement actuels.
111
Annaîck Guyvarc’h, Arnaud Thauvron : « Finance », Editions Foucher, Paris, 2010, Page 43.
112
Annaîck Guyvarc’h, Arnaud Thauvron, Op. Citée, Page 43.
94
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
investissant les fonds mis à leur disposition. Ces fonds proviennent des actionnaires et
des créanciers qui, certes, exigent un taux de rentabilité rémunérant leur participation.
De ce fait, la création de valeur s’apprécie en comparant le taux de rentabilité exigé dit
coût du capital au taux de rentabilité réalisé. Les investissements entrepris sont
d’autant plus intéressant et créateurs de valeur que leur rendement est supérieur au
coût du capital. Ce dernier joue, donc, un rôle crucial dans l’évaluation et l’estimation
de la création de valeur du fait qu’il reflète le coût des ressources ayant contribué au
financement des investissements. Le coût du capital est la moyenne pondérée du coût
des fonds propres et du coût de la dette, compte tenu de leur poids respectif dans la
structure financière de l’entreprise et du taux de l’impôt sur les sociétés «113». Il est
donné par la relation suivante :
𝐾𝑝 𝐷
𝐶𝑀𝑃𝐶 = 𝐾𝑐𝑝 𝑋 + 𝐾𝑑(1 − 𝐼𝐵𝑆)
𝐾𝑝 + 𝐷 𝐾𝑝 + 𝐷
3-1/ Les critères justifiant l’importance du coût des fonds propres par rapport à
celui des dettes
Toute entreprise faisant appel au financement par fonds propres et par dettes
supporte des coûts inhérents à la nature de ses ressources, constituant ainsi le coût du
capital. Ceci étant, le choix de financement influence considérablement celui-ci.
113
Annaîck Guyvarc’h, Arnaud Thauvron, Op. Citée, Page 43.
114
Sélima Ben Ammar Ben Yedder, Op. Citée, Page 163.
95
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
actionnaires un droit de décision et de contrôle. Tandis que les dettes doivent être
remboursées, les capitaux propres restent à la disposition de l’entreprise pour une
période indéterminée «115». D’autre part, leur rémunération est indexée sur la
rentabilité. Quant aux dettes, leurs caractéristiques diffèrent totalement de celles des
fonds propres, car elles sont exigibles et moyennant le versement des intérêts
contractuellement fixé. Aucune prérogative de contrôle ou de gestion n’est accordée
aux créanciers. Ainsi, la contrepartie de leur participation au financement de
l’entreprise se limite au remboursement de la dette, moyennant le versement d’intérêts
indépendamment du résultat réalisé. Toutefois, il suffit qu’une de ces caractéristiques
soit commune à ces deux ressources (fonds propres et dettes) pour qu’elle ne suffise
plus à distinguer leur nature respective. Tel est le cas des titres hybrides dont les
caractéristiques sont partagés entre fonds propres et dettes. Ces titres indiquent la
distinction complexe et brouillé entre fonds propres et dettes.
De plus, le capital-action peut représenter une option d’achat des actifs, donnant
le droit aux actionnaires d’être les propriétaires exclusifs de l’entreprise, et ce en
achetant les dettes par le remboursement total des créanciers. L’option est un droit
accordé aux actionnaires mais une obligation pour les créanciers, puisque ces derniers
n’ont pas le droit de renoncer à la vente de leurs créances une fois l’option d’achat est
levée par les actionnaires.
D’un point de vue risque/rentabilité, les fonds propres sont plus risqués que les
dettes et donc plus coûteux, et ce du fait que leur rémunération est tributaire de
résultats réalisés. Ainsi, quand le résultat réalisé est bénéficiaire, il profite à la fois à
l’entreprise et aux apporteurs de capital-action et quand il est déficitaire, ces derniers
perdent et ne reçoivent rien en contre partie. Ajouter à cela, qu’en cas de liquidation,
les actionnaires sont remboursés après les créanciers. Bien que les actionnaires soient
les créanciers résiduels, il n’en demeure pas moins qu’ils disposent d’une prérogative
de taille à savoir le contrôle et la gestion, leur permettant de participer à la prise de
décision et au contrôle au sein de l’entreprise et d’assumer, ensuite, les conséquences
de leur décision. C’est la raison de vouloir investir en actions, si non aucun bailleur de
fonds n’aurait intérêt à être actionnaire. C’est ainsi que les analystes justifient
l’importance du coût des fonds propres par rapport à celui des dettes.
96
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
coût du capital du fait que la situation de l’entreprise devient vulnérable, suite aux
difficultés de lever à nouveau des capitaux pour financer de nouveaux projets et de
saisir de nouvelles opportunités de croissance. Ces difficultés ont pour principal
corollaire la perte de confiance des investisseurs. Ce sont autant de raisons qui
affectent l’image et la valeur de l’entreprise et font, en conséquence, augmenter son
coût du capital. Afin d’éviter de telles situations, toute entreprise est tenue de
déterminer un seuil d’endettement en dessous duquel les opportunités de création de
valeur augmente, et à partir duquel tout recours à l’endettement augmente le coût du
capital et diminue la valeur de l’entreprise.
Le choix entre les fonds propres et les dettes est aussi influencé par la nature
des actifs à financer ou la spécificité des actifs. Ainsi, les actifs industriels fortement
aléatoires nécessitent un financement dont le remboursement est loin dans le temps tel
que les fonds propres. Tel est le cas pour les entreprises qui investissent dans la
recherche et développement. Dans le cas de ces investissements, il sera davantage
possible de faire appel aux fonds propres qu’aux dettes, car ces dernières exigent un
échéancier de remboursement contractuellement fixé à l’origine et les investissements
en technologie ou en recherche et développement sont difficilement liquide et
impliquent des coûts de désengagement très élevés. Contrairement aux projets
facilement redéployables, il sera davantage possible de faire appel aux dettes qu’aux
fonds propres. Ainsi, à l’arrivé de l’échéance, si l’entreprise trouvera des difficultés à
nouvelles », Encyclopédie de gestion, sous la direction de Yves Simon-Patrick Joffre, Economica, 1997, Page
1362.
97
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
faire face à ses engagements, il lui sera facile de vendre les actifs ou les projets
auxquels est destiné le financement. A l’appui de cette analyse, la spécificité ou la
nature des actifs influence le choix de financement entre fonds propres et dettes et
donc le coût du capital. Par ailleurs, la dette peut constituer le moyen de financement
le plus favorisé par les entreprises. Ces dernières, dans une perspective de création de
valeur, peuvent limiter le choix de la structure financière aux seuls avantages qui
peuvent être procurés par l’endettement. Ce point fera l’objet de la deuxième section
de ce chapitre.
Par ailleurs, la dette peut être sollicitée par l’entreprise pour des raisons autres
que le besoin de financement car elle peut procurer des avantages d’ordre fiscaux et
disciplinaires. Cela dit, la structure financière de l’entreprise ou le choix entre fonds
propres et dettes influence la valeur de l’entreprise. Selon Andrade et Kaplan(en
octobre1998), « Au total, les opérations à effet de levier paraissent globalement
créatrice de valeur et hautement recommandable pour toutes les entreprises
98
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
La dette peut être gérée de manière passive lorsque l’objectif principal d’y faire
appel est de pallier l’insuffisance de moyens financiers ou de ressources dont
l’entreprise a besoin pour financer son exploitation et ses investissements. Concernant
le financement des investissements, il nécessite des dettes dont la durée de
remboursement doit être au moins égale à la durée de réalisation de projet. Quant au
financement de l’exploitation, les dettes octroyées sont d’une exigibilité courte, ne
dépassant pas une année d’exercice. Il s’agit des crédits de délai de paiement et des
crédits de trésorerie. Les premiers ne moyennant aucun versement de l’argent liquide,
contrairement aux deuxièmes dont l’objectif est de couvrir les insuffisances de
trésorerie.
Les entreprises font appel au financement par endettement à long terme lorsque
les fonds propres font défaut. En effet, le crédit à long terme comble et complète le
financement des investissements par fonds propres car l’insuffisance de ces derniers
n’entraine pas, pour autant, l’arrêt et le blocage des investissements. Il suffit de
recourir à la dette pour que l’entreprise assure la perpétuité de son développement
même dans des conditions difficiles. Dans ce cas, la dette est considérée comme une
ressource résiduelle dont l’entreprise y fait appel quand l’autofinancement est faible.
Il s’agit des dettes de trésorerie telle que les concours bancaires de trésorerie
dont la fonction est de pallier les insuffisances de trésorerie à court terme. L’entreprise
fait appel à ces dettes quand une bonne gestion de trésorerie fait défaut. En effet, les
dettes de trésorerie permettent à l’entreprise de saisir les opportunités de croissance, se
présentant dans l’immédiat et de renforcer sa flexibilité financière. Etant donné qu’elle
complète le financement par fonds propres, la dette ressort comme un moyen de
financement résiduel.
117
Hélène Rainelli-Le Montagner : « Nature et fonction de la théorie financière », Finance PUF, Paris, 2003,
Page 71
99
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
La fonction de la dette n’est pas statique, elle peut faire l’objet d’une gestion
active et dynamique dans le temps. En effet, l’entreprise peut s’endetter, sans pour
autant avoir besoin de liquidité. Elle s’endette rien que pour profiter des taux d’intérêts
plus avantageux. A contrario, elle peut se désendetter en anticipant le remboursement
de ses dettes dans l’objectif de reconstituer sa capacité d’endettement.
118
Jean-Florent Rérolle : « Financement de l’entreprise et création de valeur », article paru dans
l’ouvrage «Finance d’entreprise et finance de marché, principes et applications », édition village mondial,
Paris, 1998, Page 112.
100
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
rentabilité. Le choix entre ces deux fonctions dépend principalement de degré de prise
de risque par l’entreprise.
119
Jérôme Caby et Jacky Koëhl : « Analyse financière : Avec un cas d’entreprise», Dareios & Pearson, Paris,
2012, Page 61.
120
Yves-Alain Ach, Catherine Daniel : « Finance d’entreprise », Hachette, Paris 2004, Page 213
101
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
Rappelons que le coût du capital est le produit du coût des dettes et des actions
et le poids respectif de chaque ressource. Le coût de la dette influence
considérablement celui des actions car toute augmentation du taux d’endettement est
suivie d’une augmentation de coût entrainant, en conséquence, l’augmentation de
risque supporté par les actionnaires. Ces derniers à leur tour, augmentent leur
rémunération attendue. Un coût de capital-action élevé ne traduit que la réaction des
actionnaires quant à la baisse de leur part dans la structure financière.
102
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
l’endettement total. Cet impact est déterminé au travers des capitaux propres et du coût
de l’endettement. Ainsi, la formule de rentabilité financière s’écrira :
dette) x
103
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
.....(1)
En effet, le rapport bénéfice net sur chiffre d’affaires étant le taux de profit net
ou le taux de marge nette exprime la capacité de l’entreprise à couvrir ses charges par
le chiffre d’affaires réalisé et donc à dégager des bénéfices. En d’autres termes, ce taux
indique la proportion du chiffre d’affaires réalisée après la couverture de la totalité des
charges. Il répond à la question suivante : « pour un euro de ventes annuelles, combien
de centimes d’euros ma société dégage-t-elle en résultat ? » «122». En ce sens, ce taux
doit être positif. S’il ne l’est pas, il n’est que la traduction de pertes dégagées sur
l’exploitation de l’entreprise, indiquant une mauvaise gestion en termes de politique de
production et commerciale. L’amélioration de ce ratio dépend principalement d’une
bonne gestion des coûts, améliorant le numérateur et d’une bonne politique de prix
améliorant le dénominateur. Ainsi, le taux de profit net est d’autant meilleur que
l’entreprise réduit ses coûts et vend au meilleur prix. Toutefois, lors de calcul de ce
ratio, il est préférable de faire abstraction de résultat hors exploitation ou exceptionnel,
et ce pour avoir un taux de profit net bien précis relevant de l’activité principale ou de
l’exploitation indépendamment de l’activité exceptionnelle et de l’impôt sur le
bénéfice des sociétés.
122
Christophe Thibierge : « Analyse financière », Vuibert, Paris, 2011, Page 73.
104
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
Ceci nous amène à s’interroger sur les facteurs qui déterminent le choix de la
structure financière. Le choix de cette dernière doit-il se limiter aux seuls avantages
fiscaux procurés par l’endettement ?
105
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
et les seconds sont liés à la perte de confiance des clients, des fournisseurs et à
l’impossibilité de saisir des opportunités se présentant sur le marché. Ces coûts
influencent négativement la valeur de l’entreprise. L’avantage fiscal, au-delà d’un
certain seuil, peut donc être absorbé par les coûts de faillite. Ceci indique qu’il n’est
pas facile de procéder à l’amélioration de la rentabilité exigée en agissant seulement
sur le niveau du levier, car ce dernier augmente le risque et donc le coût des fonds
propres. En tenant compte de ces différents effets, force est de constater que la
politique de financement peut participer à la création de valeur en répondant à trois
exigences «123» autre l’avantage fiscal.
123
Jean-Florent Rérolle, Op. Citée, Page 113
106
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
108
Chapitre III : L’impact de la politique de financement sur la création de valeur
Conclusion du chapitre
124
Jean-Florent Rérolle, Op. Citée, Page 115
125
Jean-Florent Rérolle, Frank Quentin et Jean-Michel Béghin : « La discipline de la valeur », article paru dans
l’ouvrage : « Finance d’entreprise et finance de marché, principes et applications », Op, Citée, Page 119
107
Conclusion de la première partie
109
Partie II
111
Introduction de la deuxième partie
boursiers renseignant sur les attentes des investisseurs sur le marché. Afin
d’approfondir notre recherche sur ces indicateurs, cette partie est scindée en trois
chapitres.
Le troisième chapitre étudie le lien entre la valeur intrinsèque des cas retenus
et la création de valeur boursière et ce, en tenant compte des résultats dégagés des
premiers et deuxièmes chapitres.
112
Chapitre I
Introduction du chapitre
L’étude relative à l’impact de ces décisions sur la valeur a été facilitée par
l’abondance des mesures de création de valeur développées par des cabinets de
consultants anglo-saxons. Ces mesures permettent d’estimer la performance de la
stratégie adoptée par les dirigeants par rapport à l’objectif de création de valeur. De ce
fait, la mesure de la valeur doit se faire en utilisant des indicateurs appropriés et
intégrant toutes les variables et les dimensions du système de création de valeur, et ce
afin de juger de la validité des choix stratégiques mis en place. Cela dit, les indicateurs
de mesure de valeur préconisés serviront de variables d’actions pour les dirigeants ou
les responsables de l’entreprise. Ainsi, en cas de résultat non satisfaisant, les dirigeants
n’ont qu’à agir sur les variables et les composantes de ces indicateurs.
en comparant la richesse générée par l’entreprise au montant des capitaux investis pour
y parvenir. Selon ces indicateurs, une entreprise réussit la création de valeur si
seulement si le rendement réalisé est supérieur au coût des ressources financières
utilisées. En effet, pour mieux apprécier la performance, il faut prendre en
considération le coût des fonds propres, l’actionnaire recherchant aussi une
rémunération de son capital qui soit en rapport avec le risque qu’il prend «127».
La valeur intrinsèque d’une action est d’une importance considérable car elle
n’est d’autre que le résultat des actions stratégiques entreprises, notamment en termes
de choix d’investissement et de politique financière opportunes. En d’autres termes,
c’est une valeur interne qui reflète le résultat des opérations stratégiques qui se
trouvent au cœur de la gestion de valeur. Ainsi, une entreprise respectant les règles de
bonne conduite en évitant les conflits d’intérêt entre les parties prenantes; investissant
dans des domaines d’activités stratégiques dont le potentiel de création de valeur soit
élevé et adoptant une politique de financement opportune, ne réalisera que de bons
rendements qui se répercuteront positivement sur sa valeur.
L’objectif de cette section est de répondre à cette question tout en expliquant les
indicateurs de rentabilités et de gestion de la création de valeur.
Etant donné que l’objet de notre étude est la performance de l’entreprise et que
cette notion est très large, il est important de distinguer entre les différents types de la
performance (économique, financière, boursière….etc).
apportés par les actionnaires et donc à créer de la valeur. Cela dit, la notion de la
performance et les objectifs poursuivis par l’entreprise sont étroitement liés et se
caractérisent par une étroite symbiose.
Selon Bourguignon (1995), une entreprise est performante si elle atteint les
objectifs qu’elle s’est donné dans le but de créer de la valeur et de capturer celle-
ci «129». Pour Bouquin (1986), la performance inclut non seulement les résultats mais
aussi les activités, les tâches à accomplir et les objectifs à atteindre.
128
Hassan Obeid : « Privatisation et performance économique et financière des entreprises : le cas français »,
thèse de doctorat, 2006, Page 144.
129
Idem, Page 141.
130
Barabel-Meier : « Manageor : les meilleurs pratiques du management », Dunod, Paris, 2010, Page 330.
116
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
2/ La performance boursière
Par ailleurs, une entreprise peut créer de la valeur sur les marchés réels sans que
cette valeur se reflète sur le marché boursier, parce qu’aussi bons qu’ils aient été, les
résultats réalisés seraient insuffisants par rapport aux attentes des investisseurs. Dès
lors, on comprend que la rentabilité que l’actionnaire obtient sur le marché financier
c'est-à-dire la valeur boursière dépendrait plus de l’évolution des anticipations du
marché. Les indicateurs de performance boursière sont fortement influencés par la
conjoncture boursière car ils reflètent beaucoup plus une anticipation de création de
valeur dans l’avenir à travers le cours de l’action.
L'EVA est un concept issu de la théorie économique car très proche de la notion
de profit économique déjà développée en 1890 par Alfred Marshall qui définissait le
résultat résiduel comme le bénéfice disponible pour les actionnaires après déduction de
la rémunération du capital employé. Le cabinet de consultants Stern Stewart & Co. a
médiatisé cet indicateur qui tend à devenir le standard incontournable d’évaluation du
management dans une optique de maximisation de la richesse pour les
131
Pierre Vernimmen, Pascal Quiry et Yann le fur « Finance d’entrprise », Dalloz, Paris, 2013, Page 663.
132
Chantal Bonnefous, Alain Courtois : « Indicateurs de performance », Hermes Science Europe, 2001, Page 26.
117
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
shareholders «133». Selon ce cabinet (Stern Stewart & Co), l’indice de l’économie value
added (EVA) est un indice de mesure de la performance interne de l’entreprise. Celle-
ci se mesure en tenant compte de la rentabilité des investissements et du coût des
ressources de financement.
Un EVA positif signifie que la rentabilité des capitaux engagés couvre le coût
des capitaux engagés «134». Selon plusieurs analystes, cet indicateur tend à faire parti
des standards de la qualité managériale des entreprises car il sensibilise les différents
agents, notamment les dirigeants et les employés, sur des objectifs de rentabilité et de
valeur en tenant compte du coût des ressources. Ainsi, ce standard introduit dans son
mode opératoire une fusion entre des indicateurs comptables retraités et le coût du
capital, un des concepts fondamentaux de la théorie financière «135».
Par définition, l’EVA est obtenue par la différence entre le taux de rendement
des capitaux engagés et le coût du capital, multipliée par les capitaux engagés. Elle
peut s’écrire comme suit «137» :
L’EVA a pour objectif de mesurer le profit économique généré par une unité
productive sur une période donnée à partir des actifs en place «138». Lorsque l’EVA est
positive, l’entreprise contribue à l’enrichissement de ses actionnaires au-delà de la
rémunération qu’ils ont exigée puisque, dans ce cas, le taux de rendement des capitaux
investis est supérieur au coût du capital. On dit que l’entreprise créée de la valeur pour
ses actionnaires. En revanche, lorsque l’EVA est négative, l’entreprise détruit de la
133
Monique Lacroix, Stefano Zambon : « Capital intellectuel et création de valeur : une lecture conceptuelle des
pratiques françaises et italiennes, Revue Comptabilité-Contrôle-Audit/numéro spécial-mai 2002(p.61à 84), Page
64.
134
Pascal Barneto : « Normes IFRS », applications aux états financiers, Dunod, 2006, Page 252.
135
Monique Lacroix, Stefano Zambon , Op. Citée, Page 65.
136
Grégory Denglos : « Création de valeur, Risque de marché et gouvernance des entreprises », Op. Citée, Page
152.
137
Grégory Denglos:« Création de valeur, Risque de marché et gouvernance des entreprises », Op. Citée, Page
152.
138
Roland Portait, Patricia Charlety, Denis Dubois, Philippe Noubel : « Les décisions financières de
l’entreprise », édition Puf, Paris, 2004, Page 448.
118
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
valeur, car elle ne couvre même pas le coût du capital. Dans ce cas, c’est le coût du
capital qui devient supérieur au taux de rendement des capitaux engagés, indiquant de
ce fait que l’entreprise est destructrice de valeur.
=
= +
= =
139
Grégory Denglos : « La création de valeur, modèles, mesures, diagnostic», Dunod, paris 2003, Page 95.
119
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Le coût moyen pondéré des capitaux exprime les attentes de rendement des
bailleurs de fonds (actionnaires et créanciers) «140». Il représente le coût des ressources
apportées par ceux-ci. Il est donc égal à la moyenne des coûts de chaque source de
financement (dettes et capitaux propres) pondérée par leur poids respectif dans la
structure financière. Il se calcule comme suit :
Cp : Capitaux propres ;
D : Dettes ;
Tis : L’impôt sur le bénéfice des sociétés ;
Kcp : Coût des capitaux propres ;
KD : Coût des dettes.
Le coût des capitaux propres, mesuré par le MEDAF, est plus élevé que le coût
des emprunts, compte tenu du risque que subissent les actionnaires. Lesquels
s’attendent à dégager un rendement qui dépend du risque lié à l’actif qu’ils ont
acquis «141». Leurs attentes en termes de rentabilité dépendent des conditions et des
évolutions du marché dans lequel s’exerce l’entreprise. Ainsi, en des périodes de
volatilité des marchés, les actionnaires exigent une prime de risque servant à les
prémunir contre tout danger émanant aussi bien des facteurs internes qu’externes.
L’approche par l’EVA exige de l’entreprise de veiller à ce qu’elle réalise un retour sur
investissement susceptible de rémunérer le coût du capital. Elle met en relief que la
valeur est créée par un excès de rentabilité par rapport au coût moyen pondéré du
capital «142». Ce qui lui permettra donc d’agir soit en augmentant le taux de rentabilité
sur capitaux investis, soit en réduisant le coût du capital. La réduction de ce dernier
dépend d’une part, d’une meilleure gestion des risques des prix financiers et de l’autre
du choix de la structure financière. En effet, l’entreprise doit chercher à optimiser sa
structure financière en optant pour des politiques de financement moins coûteuses.
Ainsi, le recours à tout mode de financement, par dettes ou fonds propres, doit faire
l’objet d’un arbitrage ou d’une comparaison en termes de coût.
141
Sélima Ben Ammar Ben Yedder, Op. Cittée, Page 53.
142
Jihene Najar, Mehdi Nekhili : « Caractéristiques comptables et financières des entreprises qui réduisent leur
effectif salarié », Revue d’économie industrielle, n°126, 2ème trimestre 2009, Page 78.
143
Lionel Honoré, Yves Royer, Dictionnaire de la finance d’entreprise, Belin sup Economie, 2007, Page 70.
121
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
à une politique d’arbitrage entre le financement par fonds propres et par endettement.
En d’autres termes, elle doit toujours chercher à optimiser sa structure financière.
Les capitaux investis sont le plus souvent définis à partir de la somme des fonds
propres et des dettes financières nettes «144». Ils représentent les capitaux employés par
l’entreprise et provenant des actionnaires et des créanciers.
144
Grégory Denglos : « Création de valeur, Risque de marché et gouvernance des entreprises », Op. Citée, Page
153.
145
Jean- pierre Bréchet, Pierre Mévellec : « Marchés financiers et gouvernement de l’entreprise », Ouest
Edition, Paris 1998, Page 25.
122
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
é ô
1) é Des capitaux propres =
. é
2) =
û
é ô ℎ ′
é è =
ℎ ′
147
Grégory Denglos : « La création de valeur, modèles, mesures, diagnostic», Op. Citée, Page 96.
124
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
1) ;
( ℎ ) 2)
L’introduction en bourse d’une entreprise publique devrait lui offrir une autre
source de financement autre le recours à l’emprunt et par conséquent, entraîner une
diminution du niveau d’endettement, puisque le gouvernement ne garantit plus les
emprunts des entreprises «149». En effet, l’entreprise se voit offrir la possibilité
d’émettre des actions nouvelles ou des obligations convertibles pour financer sa
croissance, voire son développement. Toutefois, la cotation peut inciter l’entreprise à
faire plus appel à l’endettement puisqu’elle lui offre une structure financière plus
avantageuse, améliorant par conséquent sa capacité d’endettement. Dès lors, un choix
entre les deux sources de financement (fonds propres et dettes) s’impose dans la
mesure où l’entreprise peut bénéficier des avantages de l’une de ces sources de
financement. Il se peut que le recours à l’endettement accru s’avère plus avantageux
que le financement par fonds propres ou, au contraire, ce dernier soit plus avantageux.
On choisit le ratio suivant :
Ce ratio renseigne sur la proportion des dettes totales du total actif et donc sur
la proportion du financement de l’actif par les dettes. En étudiant l’évolution du ratio
choisi dans deux contextes différents à savoir : avant et après la cotation, on aurait
analysé l’impact de la cotation sur la politique de financement, puis l’impact de cette
dernière sur la création de valeur économique intrinsèque. L’objectif est de savoir si la
cotation change la donne en termes de politique de financement ou de structure
148
Michel Albouy, Hassen Obeid, Op. Citée, Page 24.
149
Michel Albouy, Hassen Obeid, Op. Citée, Page 25.
125
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
financière et si c’est le cas, quel est l’apport de cette nouvelle politique à la création de
valeur ? Une politique d’investissement, allant de pair avec l’objectif de création de
valeur pour l’actionnaire, nécessite d’être accompagnée d’une politique de
financement allant dans le même objectif. D’autant plus que la réussite de la politique
d’investissements est conditionnée par une politique de financement opportune. Si
non, les avantages financiers procurés par la première politique seront absorbés par la
deuxième. De plus, la réussite des deux politiques (d’investissement et de
financement) quant à l’objectif de la maximisation de richesse dépend principalement
d’une bonne politique de gouvernance dont l’objectif est de mettre en place des
mécanismes, permettant d’aligner les objectifs de l’équipe dirigeante ou de la direction
sur l’objectif de maximisation de valeur.
En effet, une entreprise dont l’indice de l’EVA est positif, c’est une entreprise
qui créée de la valeur, en optant pour une politique de management par la valeur
indiquant de ce fait les efforts consentis pour maximiser sa richesse. L’EVA est
150
Nicolas Mottis, Jean-Pierre Ponssard : « Création de valeur, 10 ans après… », Revue française de gestion-N°
198-199/2009, Page 220.
151
Malek Saîhi, Op. Citée, Page 48.
126
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
l’indicateur le plus utilisé car elle contribue à une bonne analyse de la performance
interne de l’entreprise en tenant compte du coût des ressources. La méthode de l’EVA
tente de créer un lien explicite entre les décisions stratégiques et opérationnelles des
entreprises et leurs effets sur le rendement pour les actionnaires «152».
152
Hubert de la Bruslerie, Op. Citée, Page 249.
153
Malek Saîhi, Op. Citée, Page 49.
154
Michel Albouy : « Théorie, applications et limites de la mesure de la création de valeur », Revue française de
gestion N°160/2006, Page 150.
127
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Ces indicateurs seront calculés dans deux contextes différents : avant et après la
cotation du groupe SAIDAL et l’E.G.H.AURASSI. Ainsi, ils permettront d’analyser
l’apport de la cotation à la création de valeur. Chaque variable de ces indicateurs
128
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Indicateurs de politique
d’investissement Définitions
Ces ratios expliqueront l’effort d’investissement, son efficacité ainsi que son
impact sur la valeur avant et après la cotation.
1) Ratio de dettes
129
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
L’objet de cette section, après avoir rappelé et expliqué les hypothèses globales,
est de tester les hypothèses de notre recherche portant sur la création de valeur
intrinsèque, de présenter les entreprises faisant l’objet de notre étude et d’expliquer la
méthode adoptée pour mener à bien notre étude.
155
Ahmed Koudri : « L’impact des privatisations sur la gouvernance des entreprises publiques », Les cahiers du
CREAD, n°50/1999, Page 175.
156
Chérif Mondher, Stéphane Dubreuille : « Création de valeur et capital-investissement », Pearson Education;
France, 2005, Page 105
130
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
132
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
La théorie de l’agence est l’une des théories qui considèrent que la politique de
financement adoptée par l’entreprise peut contribuer à la création de valeur, dans la
mesure où chaque mode de financement (fonds propres ou dettes) est assortie d’un
ensemble de règles ou de conditions limitant la latitude managériale. Autrement dit, la
politique financière peut limiter la marge discrétionnaire des dirigeants et les inciter de
ce fait à agir dans l’intérêt des actionnaires. Elle est considérée par plusieurs auteurs
comme un moyen de discipliner les dirigeants.
133
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
134
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Pour mener à bien notre recherche et répondre à l’objectif de notre thèse, nous
avons choisi les entreprises publiques algériennes cotées à la bourse d’Alger dont les
caractéristiques nous permettent de vérifier facilement et de manière non ambiguë les
hypothèses de notre recherche.
C’est à partir de ces critères que notre choix s’est fixé sur les cas de SAIDAL et
de l’AURASSI. Etant donné que nous avons choisi une application empirique sur ces
deux cas, nous commencerons d’abord par dresser une fiche renseignant sur les points
et les événements stratégiques des cas retenus puis nous rappellerons les variables
choisies pour répondre à notre problématique dont la préoccupation fondamentale est
la relation : décisions d’investissement, de financement, de gouvernance et la création
de valeur intrinsèque de l’action; pour ensuite, nous exposerons et analyserons
profondément les résultats de notre étude empirique. Et ce, en se basant sur l’évolution
des variables explicatives des décisions d’investissements, de financement et de la
création de valeur intrinsèque sur la période allant de 1998 à 2012 pour SAIDAL et de
1999 à 2012 pour l’AURASSI.
135
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
157
D’après la notice d’informations du groupe Saîdal.
136
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
2-4/ Rappel sur les variables choisies pour tester l’impact de la gouvernance, des
décisions d’investissements et de financement sur la création de valeur
intrinsèque.
Dettes totales
2-Décisions de financement : ------------------
Actif Total
Source : nos regroupements
137
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Étant donné que notre étude est de type « avant-après », on déduit facilement le
changement qu’entraine la cotation en matière de gouvernance et donc en matière de
prise de décision (d’investissement et de financement).
En entament par le groupe SAIDAL, notre objectif est de vérifier les hypothèses
de notre recherche une par une, en utilisant les indicateurs cités ci-dessus sur 15 ans :
de l’année précédant la cotation (1998) jusqu’à 14 ans après en tenant compte de
l’année de cotation (1999). On commence notre étude à partir de 1998, l’année
précédant la cotation, parce que SAIDAL n’a pas établi de comptes consolidés avant
cette année (au 31/12/1997) ; sa constitution en groupe n’ayant lieu que le 02/02/1998.
Afin d’aboutir à des résultats significatifs, une étude de l’évolution des variables
explicatives des décisions financières de type d’investissement et de financement et
des indicateurs de mesure de création de valeur intrinsèque s’impose. En effet,
l’impact des décisions d’investissement et de financement sur la création de valeur
nécessite une étude et une appréciation sur le long terme, puisque le délai de
réalisation des projets s’étend sur plusieurs années. De plus, la mise en place d’un
nouveau système de gouvernance suite à la cotation s’étend aussi sur plusieurs années
et par conséquent; l’impact de la gouvernance, des décisions d’investissement et de
financement ne peut être étudié qu’en s’intéressant à l’évolution des différents
indicateurs explicatifs choisis.
138
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Afin de répondre à notre objectif, nous avons retenu directement les ratios de
rentabilité des capitaux propres et de leviers de valeur puis l’économie value added
dont l’objectif est de savoir si, en tenant compte du coût des ressources apportées par
les actionnaires, le résultat réalisé rémunère suffisamment les actionnaires au-delà de
leur exigence. Dans la mesure où notre objectif est la performance globale de
l’entreprise, on est tenu de comparer le résultat d’exploitation ou des activités
opérationnelles à l’ensemble des capitaux investis, apportés par les actionnaires et les
créanciers, ce qui correspond à la formule de l’EVA étudiée à la section une de ce
chapitre.
= − coût des capitaux propres x capitaux propres
1- Toutes les données nécessaires au calcul de ces indicateurs sont tirées des différents
bilans comptables et comptes de résultats de SAIDAL et l’Aurassi, et n’ont pas été
158
Chérif M, Dubreuille S, Op.Citée, Page71.
139
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
2- Seul le résultat lié à l’activité principale, voire à l’exploitation est pris en compte
pour le calcul de l’EVA. Ce résultat est le plus révélateur du rendement des capitaux
investis, puisqu’il reflète la qualité de gestion et de l’activité liée à l’exploitation. Nous
allons retenir le résultat d’exploitation avant impôt dans l’objectif d’aboutir à un bon
indicateur synthétique de la rentabilité interne de SAIDAL et l’Aurassi, dépendant
exclusivement de leur gestion interne.
3-L’impôt sur le bénéfice des sociétés est une variable exogène, dépendant des
considérations politiques et n’ayant pas de lien direct avec la gestion interne de
l’entreprise. Ne pas tenir compte de cet impôt lors du calcul de rendement des capitaux
propres, nous permet de constater directement la qualité de la gestion interne et sa
contribution à la rentabilité.
4- Les fonds propres correspondent à leur valeur de fin d’exercice (31/12/n) et sont
composés du capital social + primes + réserves + subventions reçues ± écart de
réévaluation + résultat en instance d’affectation (ou résultat de l’exercice) + provisions
pour pertes et charges – frais préliminaires.
6- La formule de l’EVA retenue est celle qui renseigne sur la capacité de l’entreprise,
via ses décisions stratégiques, à créer de la valeur aux capitaux des actionnaires.
7- Nous calculerons dans un premier temps les indicateurs de rentabilité financière qui
rapportent le résultat d’exploitation de l’exercice aux capitaux propres engagés pour
atteindre ce résultat. Lequel traduit l’accroissement de richesse du processus
d’investissement et d’exploitation. Nous considérons un résultat d’exploitation avant
159
Abdelkader Gliz : « Le problème de l’évaluation de l’entreprise en privatisation dans un contexte de transition
vers l’économie de marché », Les cahiers de CREAD, n°54/2000, Page 25.
140
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
impôt dans l’objectif de vérifier les hypothèses portant sur l’impact des décisions
financières de type d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque. Ce
résultat est révélateur de l’impact de la qualité managériale sur la rentabilité,
indépendamment des éléments à caractère exceptionnel et fiscal.
Dans un second temps, nous calculerons l’indice de valeur dont l’objectif est de
rapporter la rentabilité des capitaux propres au coût des ressources apportées par les
actionnaires. Puis dans un troisième temps, nous calculerons l’indicateur de valeur
« économie value added » qui reprend les mesures de rentabilité financière en les
comparant au coût des capitaux utilisés pour y parvenir, tout en tenant compte du
facteur risque. L’indicateur de l’EVA associe ainsi risques et rendements.
141
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
Tableau n°5 : « Niveau de la rentabilité des capitaux propres avant et après la cotation du groupe SAIDAL »
Cette étude de cas décrypte la création ou la destruction de valeur et justifie l’utilité managériale des indicateurs retenus notamment
de l’EVA. Tous les montants sont donnés en dinar algérien.
7 161 367 756 7 134 141 323 6 490 349403 6 128 080 849 5 550 208 479 5 913 515 202
Capitaux propres…….
Rendement des
capitaux
142
Capitaux propres........ 6 108 386 173 6 180 402 723 6 302 203 148 6 812 796 067 8 297 185 486 12 312 713 512
Rendement des
capitaux
propres = / % 21,46 13,99 19,35 20,72 25,41 29,17
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées dans les rapports de gestion de Saïdal.
142
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
Afin d’aboutir à des résultats pertinents et significatifs sur la création de valeur intrinsèque, les ratios de rentabilité doivent être
comparés aux coûts des ressources à l’origine de cette rentabilité. Dans le tableau qui suit, on comparera le rendement des capitaux propres
au coût de ces capitaux. Ceci s’apprécie en calculant l’indice de valeur.
Rappelons que le coût des capitaux propres de SAIDAL est estimé par le cabinet d’expertise à 19%. D’après ses responsables, ce
taux est constant sur toute la durée de l’étude.
Année
Avant la
Evolution de de la Après la cotation
cotation
l’indice de valeur cotation
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
143
Rendement des
capitaux
propres…… % 12,22 13,21 09,48 12,32 10,20 17,45 21,46 13,99 19,35 20,72 25,41 29,17
Coût des
capitaux
propres…… % 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19
Indice de valeur=
64,31 69,52 49,89 64,84 53,68 91,84 112,94 73,63 101,84 109,05 133,73 153,52
/ %
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées dans les rapports de gestion de Saïdal.
143
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
Après la cotation
Evolution de l’EVA
2004 2005 2006 2007 2008 2009
Rendement des
capitaux propres.. 21,46 13,99 19,35 20,72 25,41 29,17
Coût des Capitaux
propres ………… 19 19 19 19 19 19
– ……...…. 02,46 – 05,01 00,35 01,72 06,41 10,17
Capitaux propres. 6 108 386 173 6 180 402 723 6 302 203 148 6 812 796 067 8 297 185 486 12 312 713 512
EVA=(Rcp–
Ccp)xCp = x +15026629985,5 –30963817642,2 + 2205771101,8 +11718009235,2 +53184958965,2 +125220296417
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées dans les rapports de gestion de Saïdal.
144
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Les résultats obtenus par l’EVA nous laissent approfondir notre étude en
cherchant les facteurs fondamentaux à l’origine de la variation tantôt à la hausse, tantôt
à la baisse de l’EVA voire de la création de richesse intrinsèque, et ce en agissant
seulement sur la variable de rendement des capitaux propres puisque le coût des
capitaux propres, d’après les experts, reste inchangé sur toute la durée de l’étude. En
effet, comme il a été signalé dans ce travail, le ratio de rendement des capitaux
propres «160» peut être décomposé en deux principaux ratios : le taux de marge
d’exploitation et le ratio de rotation des capitaux propres, d’où leur produit égal au :
160
Caby J et Koëhi J, Op.Citée, Page 119.
161
Christophe Thibierge, Op.Citée, Page 73.
145
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
Avant la Année de la
Evolution du taux de Après la cotation
cotation cotation
marge d’exploitation
1998 1999 2000 2001 2002 2003
Résultat d’exploitation
……………………. 875 493 134 942 991 921 615 559 987 755 465 767 566 394 100 1 032 401 846
Chiffre d’affaires …. 4 534 596 000 4 666 786 000 4 201 749 205 5 264 243 000 5 820 809 000 6 129 512 000
Taux de marge 19,30 20,20 14,65 14,35 09,73 16,84
d’exploitation= /
%
(Suite du tableau)
146
Chiffre d’affaires …. 6 578 622 000 6 720 843 000 7 222 361 000 8 022 397 000 9 882 486 000 9 783 274 000
Taux de marge 19,93 12,86 16,88 17,60 21,33 36,72
d’exploitation= /
%
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées dans les rapports de gestion de Saïdal.
146
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
147
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
148
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
(Suite du tableau)
Evolution du taux Après la cotation
149
d’intensité 2004
2005 2006 2007 2008 2009
capitalistique
Investissement total* 4 318 302 789 4 953 219 764 4 614 503 407 4 393 235 303 5 377 429 513 7 184 194 092
Ventes (chiffre
d’affaires) 6 578 622 000 6 720 843 000 7 222 361 000 8 022 397 000 9 882 486 000 9 783 274 000
Ratio =
% 65,64 73,69 63,89 54,76 54,41 73,43
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées dans les rapports de gestion de Saïdal.
149
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
Avant la Année de la
Evolution des taux Après la cotation
cotation cotation
d’investissement
1998 1999 2000 2001 2002 2003
Investissement total 5 604 232 000 4 995 315 156 4 740 066 187 4 303 111 892 3 770 635 147 3 927 445 180
Actif total 10 070 232 429 10 435 045 716 10 838 192 183 10 725 861 772 11 112 910 404 12 139 257 399
Ratio =
% 55,65 47,87 43,73 40,11 33,93 32,35
150
(Suite du tableau)
Evolution des taux Après la cotation
d’investissement 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Investissement total 4 318 302 789 4 953 219 764 4 614 503 407 4 393 235 303 5 377 429 513 7 184 194 092
Actif total 12 990 873 093 14 283 307 897 14 190 981 533 14 811 908 076 18 385 678 738 22 914 268 798
Ratio =
% 33,24 34,67 32,51 29,66 29,24 31,35
Source: nos regroupements d’après les informations financières publiées dans les rapports de gestion de Saïdal.
150
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
151
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
Avant la Année de la
Evolution du taux Après la cotation
cotation cotation
de la dette
1998 1999 2000 2001 2002 2003
Dettes totales ………. 2 908 864 673 3 300 904 391 4 347 842 780 4 597 780 926 5 562 701 926 6 225 742 197
Actif total..………..... 10 070 232 429 10 435 045 716 10 838 192 183 10 725 861 772 11 112 910 404 12 139 257 399
(Suite du tableau)
Evolution du taux Après la cotation
de la dette 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Dettes totales ………. 6 882 486 919 8 102 905 173 7 888 778 386 7 999 112 009 10 088 493 252 10 601 555 286
Actif total.………...... 12 990 873 093 14 283 307 897 14 190 981 533 14 811 908 076 18 385 678 738 22 914 268 798
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées dans les rapports de gestion de Saïdal.
152
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
C’est en comparant les taux de rendement des capitaux propres aux coûts de ces
derniers, qu’on déduit si l’entreprise crée de la valeur ou non. Ceci peut être illustré
dans le tableau qui suit :
Après la cotation
Evolution de l’indice de valeur
2010 2011 2012
Rendement des capitaux 12,89 18,30 16,25
propres…………………………
Coût des capitaux propres…….. 19 19 19
Indice de valeur = / % 67,84 96,31 85,52
Source: nos regroupements d’après les informations financières publiées par Saïdal.
153
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
155
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
Après avoir étudié le cas de SAIDAL, nous procédons à l’étude du deuxième cas à savoir l’E.G.H-AURASSI. La vérification des
hypothèses de recherche s’effectuera en étudiant les indicateurs cités précédemment sur 14 ans : de 1999 à 2009, puis de 2010 à 2012.
4-1/ L’évolution des indicateurs de création de valeur intrinsèque : avant et après la cotation.
Tableau n°14 : « Niveau de rendement des capitaux propres avant et après la cotation »
Evolution de la Avant la Année de la
Après la cotation
Rentabilité des cotation cotation
capitaux propres 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Résultat d’exploitation
……………………. 182 096 968 218 056 757 275 316 887 369 940 353,37 393 483 044,30 535 526 829,18
Capitaux propres …. 2 021 813 461 1 992 253 516 1 971 676 113 2 124 924 475,91 2 283 435 699,5 2 522 615 993,31
156
Rendement des
capitaux propres/ % 09,00 10,94 13,96 17,40 17,23 21,22
(suite du tableau)
Evolution de la Après la cotation
Rentabilité des
2005 2006 2007 2008 2009
capitaux propres
Résultat d’exploitation
……………………. 707 543 464,52 776 432 145,37 572 102 282,88 703 537 760,83 514 718 219,47
Capitaux propres….. 2 746 386 859,65 2 961 541 123,25 3 332 138 282,21 3 746 284 600,18 4 218 597 857,46
Rendement des
capitaux propres/ % 25,76 26,21 17,16 18,77 12,20
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées par la COSOB.
156
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Rappelons que :
2- Le résultat d’exploitation avant impôts est un résultat qui nous renseigne sur
l’exploitation de l’entreprise, voire sur ses activités à court terme. Lequel n’est pas
influencé par la politique fiscale. Nous considérons dans la présente recherche que
l’impôt sur le bénéfice des sociétés est une variable exogène, n’ayant pas de lien direct
avec la gestion interne de l’entreprise.
5-Le coût des fonds propres de l’AURASSI est égal au taux sans risque augmenté
d’une prime de risque. Nous considérons dans le présent travail que le taux sans risque
correspond aux taux des bons de trésor à cinq ans, à savoir un taux de 6%. Son taux
équivalent hebdomadaire et [(1+6%) 1/52 – 1], soit 0,11% et la prime de risque de
marché est la moyenne des Rm – Ro, soit – 0,023.
157
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
158
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
(Suite du tableau)
Evolution de Après la cotation
l’EVA 2005 2006 2007 2008 2009
Rendement des
capitaux propres. 25,76 26,21 17,16 18,77 12,20
Coût des Capitaux
propres ……….. 06,14 06,14 06,14 06,14 06,14
– ……...… 19,62 20,07 11,02 12,63 06,06
Capitaux
Propres...…….... 2 746 386 859,65 2 961 541 123,25 3 332 138 282,21 3 746 284 600,18 4 218 597 857,46
EVA=(Rcp–
Ccp)xCp = x 53 884 110 186,3 59 438 130 343,62 36 720 163 869,9 47 315 574 500,2 25 564 703 016,2
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées par la COSOB.
159
Afin d’avoir plus de précision sur l’évolution voire l’origine de l’EVA, nous procédons à l’étude de l’évolution de chaque
composante constituant l’EVA dans ce qui suit :
Chiffre d’affaires…… 763 304 360 888 725 934 949 559 286 1 134 090 205 1 200 788 520 1 431 664 408
Taux de marge= / 23,85 24,53 28,99 32,62 32,76 37,40
%
159
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
(Suite du tableau)
Evolution du taux de Après la cotation
marge d’exploitation 2005 2006 2007 2008 2009
Résultat d’exploitation
……………………. 707 543 464 ,52 776 432 145,37 572 102 282,88 703 537 760,83 514 718 219,47
Chiffre d’affaires …. 1 643 910 838 1 693 610 924 1 792 327 620 1 958 651 078 1 702 261 041,74
Taux de marge= / 43,04 45,84 31,91 35,91 30,23
%
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées par la COSOB.
cotation cotation
rotation des actifs
1999 2000 2001 2002 2003 2004
Chiffre d’affaires …... 763 304 360 888 725 934 949 559 286 1 134 090 205 1 200 788 520 1 431 664 408
Actif total …..……… 4 189 323 165 4 138 703 933 4 115 717 171 4 446 969 468,84 4 677 528 246,13 5 135 427 117,01
Rotation de l’actif= / 0,18 0,21 0,23 0,25 0,25 0,27
(Suite du tableau)
Evolution de la Après la cotation
rotation des actifs 2005 2006 2007 2008 2009
Chiffre d’affaires ... 1 643 910 838 1 693 610 924 1 792 327 620 1 958 651 078 1 702 261 041,74
Actif total..………... 5 579 129 206,00 5 742 222 580,83 6 255 503 132,50 6 632 861 201,13 6 954 458 174,63
Rotation de l’actif= 0,29 0,29 0,28 0,29 0,24
/
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées par la COSOB.
160
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
Actif total....………. 5 579 129 206,00 5 742 222 580,83 6 255 503 132,50 6 632 861 201,13 6 954 458 174,63
Capitaux propres …. 2 746 386 859,65 2 961 541 123,25 3 332 138 282,21 3 746 284 600,18 4 218 597 857,46
161
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
(Suite du tableau)
162
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées par la COSOB.
162
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
(Suite du tableau)
Niveau
Après la cotation
d’investissement dans le
patrimoine de l’entreprise 2005 2006 2007 2008 2009
Investissement total 2 638 599 772,65 2 500 821 570,06 2 386 342 433,81 2 320 113 851,06 2 375 298 641,59
Actif total 5 579 129 206,00 5 742 222 580,83 6 255 503 132,50 6 632 861 201,13 6 954 458 174,63
Ratio =
% 47,29 43,55 38,14 34,97 34,15
Dettes totales ………. 2 167 509 701 2 146 450 414 2 144 041 055 2 322 044 992,93 2 394 092 546,63 2 612 811 123,70
Actif total..……..…... 4 189 323 165 4 138 703 933 4 115 717 171 4 446 969 468,84 4 677 528 246,13 5 135 427 117,01
Taux de la dette= /% 51,73 51,86 52,09 52,21 51,18 50,87
(Suite du tableau)
Evolution du taux Après la cotation
de la dette 2005 2006 2007 2008 2009
Dettes totales ………. 2 832 742 346,35 2 780 681 457,58 2 923 364 850,29 2 886 576 600,95 2 735 860 317,17
Actif total..……..…... 5 579 129 206,00 5 742 222 580,83 6 255 503 132,50 6 632 861 201,13 6 954 458 174,63
Taux de la dette= /% 50,77 48,42 46,73 43,51 39,33
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées par la COSOB.
163
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Evolution de la rentabilité
2010 2011 2012
des capitaux propres
R. d’exploitation ----------(1) 163 131 860.91 (703 561 714.00) 678 091 020.24
Capitaux propres……......(2) 3 944 134 781.77 3 247 475 359.66 3 779 755 714.60
Rendement des capitaux
propres= (1) / (2)% 04.13 (21.66) 17.94
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées par la COSOB.
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées par la COSOB.
Capitaux propres….…(4) 3 944 134 781.77 3 247 475 359.66 3 779 775 714.60
EVA = (Rcp-Ccp) x Cp=
-7 927 710 911.35 -90 279 814 998.5 44 601 353 432.2
(3) x (4)
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées par la COSOB.
164
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Evolution du taux de
2010 2011 2012
marge d’exploitation
R. d’exploitation--------(1) 163 131 860.91 (703 561 714.00) 678 091 020.24
Chiffre d’affaire…..….(2) 1 159 110 003.58 107 093 701.08 1 482 303 083.47
Taux de marge
d’exploitation= (1)/(2)% 14.07 (656.95) 45.74
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées par la COSOB.
Evolution de la rotation
2010 2011 2012
des actifs
Chiffres d’affaires….…(1) 1 159 110 003,58 107 093 701,08 1 482 303 083,47
Actif total……………..(2) 8 619 648 335,81 10 867 903 092,95 11 379 306 572,42
Rotation de l’actif= (1)/(2) 00.13 00.009 00.13
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées par la COSOB.
Capitaux propres……..(2) 3 944 134 781.77 3 247 475 359.66 3 779 755 714.60
Ratio de structure
financière= (1)/(2) 02.18 03.34 03.01
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées par la COSOB.
Investissement total 5 734 357 955.39 8 928 099 009.84 10 152 922 780.03
Actif total 8 619 648 335.81 10 867 903 092.95 11 379 306 572.42
Invest − Total
Ratio = % 66.52 82.15 89.22
Source : nos regroupements d’après les informations financières publiées par la COSOB.
166
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Tout au long de cette section, nous analyserons d’une façon approfondie les
résultats des tableaux portant sur la mesure de la valeur intrinsèque et sur les variables
explicatives de celle-ci.
allant de 2010 à 2012, le groupe est destructeur de valeur puisque l’indice de l’EVA
est négatif pour les trois années. L’adoption des normes IFRS à partir de l’année 2010
ne semble pas impacter la création de valeur intrinsèque.
168
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
169
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
L’investissement est l’un des leviers cruciaux de la création de valeur aussi bien
au niveau interne qu’externe. Il représente, de ce fait, une variable explicative de la
création de valeur intrinsèque. Nous avons représenté cette variable par deux
principaux ratios : le premier rapporte l’investissement total au chiffre d’affaires et le
deuxième rapporte l’investissement total à l’actif total. Le ratio : investissement
total/chiffre d’affaires renseigne sur l’intensité capitalistique des activités de
l’entreprise. Naturellement, plus les activités de l’entreprise requièrent des
investissements lourds, moins la rentabilité en capital est élevée, car ce type
d’investissement nécessite une durée de réalisation longue dans le temps et des
capitaux élevés dont le retour sur investissement (rendement des capitaux) est aussi
long. D’après plusieurs auteurs, le ratio : investissement/chiffre d’affaires est
négativement corrélé à la création de valeur dans l’immédiat car le rendement des
capitaux est d’autant moins important que l’investissement est lourd.
le recours aux investissements lourds afin d’assurer une création de valeur à court
terme ou dans l’immédiat.
171
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Dans la présente recherche, nous avons considéré une relation positive entre le
niveau de l’endettement et la création de valeur. L’endettement désigné par le taux de
la dette représente la deuxième variable explicative de la création de valeur
intrinsèque. Son impact sur la valeur est déduit en comparant l’évolution du taux de la
dette sur toute la période de l’étude (avant et après la cotation) aux indicateurs de
mesure utilisés : EVA et IV.
172
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Tenant compte de ces résultats, les hypothèses selon lesquelles, les décisions
d’investissement et de financement influencent positivement la création de valeur
intrinsèque sont rejetées. En effet, le groupe SAIDAL n’a réussi la création de valeur
que sept ans après son admission à la cote, soit de la période allant de 2006 à 2009. En
revanche, l’étude empirique concernant les périodes allant de 1998 à 2005 puis de
2010 à 2012, ne met en évidence aucun impact positif que ce soit de la gouvernance,
de la politique d’investissement ou de financement sur la création de valeur
intrinsèque, quel que soit l’indicateur de mesure retenu : EVA et IV.
Après avoir étudié et analysé le cas de SAIDAL, nous procéderons dans ce qui
suit à l’analyse et la discussion des résultats du cas de l’entreprise de gestion hôtelière
AURASSI.
174
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
malgré sa régression en 2009 par rapport aux autres exercices. Il passe de 17,16% en
2007 à 12,20% en 2009.
C’est en comparant chaque rendement réalisé au coût des ressources que l’on
considère si l’entreprise est créatrice ou destructrice de valeur. Ceci étant, tous les taux
de rendement des capitaux propres sont supérieurs au coût de ces capitaux, voire à
06,14%. C’est ainsi que l’on considère que l’AURASSI est créateur de valeur
intrinsèque avant et après la cotation.
Elle est en perpétuelle évolution sur presque toute la période de l’étude qu’elle
soit indiquée par l’IV ou l’EVA. Etant donné que le coût des capitaux propres est de
06,14% pour toutes les années, l’origine de la création de valeur intrinsèque que ce soit
par l’indice de valeur (IV) ou l’EVA réside dans la décomposition de la variable
commune à ces indicateurs à savoir le rendement des capitaux propres. Ce dernier se
décompose en trois principaux ratios : ratio de taux de marge d’exploitation, ratio de
rotation des actifs et ratio de structure financière.
Le deuxième ratio composant celui de rotation des capitaux propres est le ratio
rapportant l’actif total aux capitaux propres. Lequel renseignant principalement sur
l’impact de la structure financière sur le rendement des capitaux propres.
à 01,93 ; 01,87 ; 01,77 et 01,64 en 2006, 2007, 2008 et 2009, indiquant de ce fait que
les dettes ne représentent même pas la moitié de l’actif total. En se référant au tableau
traitant de l’évolution de ce ratio, nous constatons que l’AURASSI avait augmenté son
recours à l’endettement quelques années après sa cotation, soit cinq années
d’endettement fort représentant plus de la moitié de l’actif total. Seuls, trois années
d’endettement faibles (inférieur à 50%) caractérisent la période allant de 1999 à 2009.
A l’appui de l’analyse des tableaux précédents, nous constatons que l’impact de la
structure financière, qu’elle soit majoritairement composée de dettes ou de fonds
propres, est positif étant donné que tous les indicateurs de mesure utilisés sont positifs
(pour l’EVA) et supérieurs à 100% (pour l’IV) sur douze années d’étude. En revanche,
durant la période allant de 2010 à 2012, nous constatons d’une part un recours accru à
l’endettement puisque le rapport actif total/capitaux propres varie entre 2,18 et 3,34; et
d’autre part une destruction de valeur en 2010 et 2011. Ceci est consécutif
principalement aux travaux de restauration engagés par l’Aurassi en 2011.
cotation, avait engagé 416,59 DA pour seulement un dinar de chiffre d’affaires. Après
la cotation, ce ratio avait connu une baisse graduelle indiquant, de ce fait, la baisse
relative de l’intensité capitalistique. Ce ratio dépasse les 100% sur les quatorze années
d’étude. Plus il est élevé, plus l’entreprise engage des montants élevés dans des
investissements lourds. Ceci reflète la volonté des dirigeants d’investir à long terme
pour assurer la pérennité de l’entreprise. Tenant compte de la corrélation entre
l’intensité capitalistique et la création de valeur intrinsèque dans l’immédiat, et en
comparant les taux de l’intensité capitalistique aux indicateurs de mesure de la valeur à
savoir EVA et IV, nous constatons que l’EVA et IV sont d’autant moins important que
les taux d’intensité capitalistique sont élevés. En effet, en 1999, le montant des
capitaux engagés dans l’investissement représente 416,59% du chiffre d’affaires et
l’indice de valeur ainsi que l’EVA de cet exercice sont les plus faibles de tous les
exercices comptables, tandis que le taux de 416,59% est le plus élevé de la période
allant de 1999 à 2009. Partant, de l’année 2000 jusqu’à 2009, le taux d’intensité
capitalistique n’a pas cessé de diminuer et les indices de valeur (IV et EVA) n’ont pas
cessé de progresser. Ce qui n’est pas le cas pour les années 2010, 2011 et 2012. En
effet, en 2011, le taux d’intensité capitalistique a atteint son niveau le plus élevé à
savoir : 8 336, 71. Et en 2010 et 2012, les taux d’intensité capitalistiques sont
respectivement de 494, 72 et 684, 94. Les opérations de rénovation et de restauration
ont fait augmenter la part des capitaux consacrés aux investissements, entrainant ainsi
une destruction de valeur pour les années 2010 et 2011. Quant à la création de valeur
réalisée en 2012, elle ne peut être associée qu’au taux de marge réalisé (45, 74%)
grâce au résultat ordinaire avant impôt, entrainant ainsi le rendement sur capitaux
propres à la hausse.
Bien que l’AURASSI soit créateur de valeur en réalisant douze années d’EVA
positive et d’indice de valeur supérieur à 100%, nous considérons dans la présente
recherche que la valeur créée ne trouve pas son origine dans l’augmentation des
investissements, ni en nombre, ni en taille. Ainsi, est rejetée la deuxième hypothèse.
Les taux d’endettement global ont connu une variation à la hausse et à la baisse
sur les quatorze années d’étude. Le tableau présentant l’évolution du taux
d’endettement global révèle une différence significativement marquante entre la
période allant de 1999 à 2005 et celle allant de 2006 à 2009. La première période
révèle que la structure financière de l’E.G.H-AURASSI est composée pour la moitié
de dettes et pour l’autre de fonds propres. La deuxième période révèle que l’AURASSI
a diminué son recours à l’endettement, notamment en 2009 où le taux d’endettement
global était que de 39,33% et le taux des fonds propres dans le total ressources dépasse
les 50%.
global ne dépassait pas 50% et avait atteint respectivement 48,42% ; 46,73% ; 43,51%
et 39,33%.
Durant les années 2006 et 2007, le taux de la dette a connu une baisse mais qui
reste pour le moins erratique. En revanche, en 2008 et 2009, ce taux a connu une forte
baisse par rapport aux autres années d’étude. Toutefois, l’AURASSI demeure créateur
de valeur pour les deux périodes durant lesquelles l’endettement global vari tantôt à la
hausse, tantôt à la baisse. Certes, cette variation semble devoir être mise en relation
avec l’augmentation continue de l’actif total, voire des ressources sur toute la période
d’étude, auquel cas la diminution du taux d’endettement global de 2006 à 2009 ne
trouve pas son origine dans la baisse du montant des dettes totales mais dans la
progression de l’actif total ou des ressources totales. En effet, le tableau traitant de
l’évolution du taux d’endettement global révèle que le montant des dettes totales de
l’AURASSI évolue progressivement de 1999 à 2009, soit une progression qui passe de
180
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
2 167 509 701,00 DA en 1999 à 2 735 860 317,17 DA en 2009. En revanche, à partir
de l’année 2010, le montant des dettes totales augmente de façon continue jusqu’à
atteindre 7 620 427 733,29 DA en 2011 avec une légère diminution en 2012.
Avant de conclure ce chapitre, nous résumons les résultats obtenus sur les cas
étudiés à savoir SAIDAL et AURASSI dans le tableau qui suit :
181
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement sur la valeur
intrinsèque
2004) et de 2010 à 2012. par an pour l’ensemble des actionnaires, alors qu’ils
espéraient recevoir et gagner 19% sur capitaux
propres investis.
E.G.H Sur les quatorze années d’étude, Il y a une forte progression de Plus de 59 milliards de dinars, tel est le montant de la
AURASSI l’AURASSI a réalisé douze années de l’indice de valeur, indiquant richesse générée par l’activité de l’AURASSI à
rendements sur capitaux propres élevés. l’aptitude de l’AURASSI à l’ensemble de ses actionnaires. Cette entreprise a pu
Leur taux varie entre 09% (avant la couvrir largement et sans réaliser une plus value représentant vingt fois le
cotation) et 25% (après la cotation). aucune difficulté le coût des montant des capitaux propres investis en 2006.
Cette variation à la hausse explique capitaux propres. Sur les quatorze années d’étude, l’AURASSI a
bien la capacité de l’AURASSI à L’AURASSI génère de façon réalisé douze années d’EVA positives. Ainsi, les
rémunérer ses actionnaires puisqu’ils croissante de la richesse, vu la actionnaires s’enrichissent presque de 30,45 milliards
espéraient recevoir un taux de progression continue de de dinars en moyenne.
rendement ne dépassant pas 06,14% l’indice de valeur.
Sources : nos regroupements d’après les résultats obtenus.
182
Chapitre I: L’impact des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement sur la valeur intrinsèque
Etant donné que les deux cas de notre étude présentent des entreprises cotées, la
création de valeur intrinsèque ne suffit pas pour porter un jugement sur leurs situations
financières car une évaluation par le marché financier s’impose. Ce dernier s’appuie
sur les performances générées en interne, voire sur la valeur intrinsèque. Dès lors,
toute entreprise cotée dispose de deux valeurs, l’une interne liée à la qualité de sa
politique de management et de sa gestion, et l’autre externe liée à l’appréciation et la
perception des utilisateurs du marché, voire des actionnaires.
Conclusion du chapitre
L’admission à la cote exige une création de valeur externe dont l’objectif est
d’enrichir les actionnaires. Ces derniers ne prétendent à investir leur argent que si
l’entreprise gère dans une optique de valeur, leur permettant ainsi de réaliser que des
plus-values. La création de valeur externe se mesure par des indicateurs reflétant
beaucoup plus la réaction du marché quant à la gestion interne de l’entreprise.
L’évaluation externe s’appuie donc sur les performances internes de l’entreprise. Nous
verrons dans le chapitre deux, si SAIDAL et l’AURASSI génèrent de la valeur sur le
marché financier pour la même période d’analyse et d’étude. De plus, nous vérifions si
elles réussissent la création de valeur par leurs performances boursières sur les mêmes
périodes durant lesquelles elles sont jugées créatrices de valeur sur le plan interne. Dès
lors, notre préoccupation est la suivante : si ces entreprises sont destructrices ou
créatrices de valeur sur le plan interne, appauvrissent ou enrichissent-elles leurs
actionnaires par leur performance boursière, en d’autres termes, créent-elles de la
valeur au niveau externe ? La réponse à ces questions fera l’objet du chapitre suivant.
183
Chapitre II
Introduction du chapitre
162
Michel Albouy : « Théorie, applications et limites de la mesure de la création de valeur », Op. Citée, Page
151.
185
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
analyse des fondamentaux de la part des investisseurs. De ce fait, ils doivent rechercher
les informations qui leur permettront de forger leurs anticipations. Dans cette
perspective, les indicateurs des fondamentaux ou de valeur intrinsèque constituent un
moyen indéniable pour répondre à l’objectif des anticipations.
Ces attentes sont reflétées par la valeur boursière qui se mesure par des
indicateurs boursiers, et ce dans un seul contexte : après la cotation ou l’introduction en
bourse. L’étude nécessite donc de s’appuyer sur des indicateurs appropriés à la
performance ou la valeur boursière de l’entreprise. Ce chapitre sera scindé en trois
sections : la première traite des indicateurs de mesure de la valeur boursière de l’action
renseignant sur la performance boursière ; la deuxième porte sur la vérification des
hypothèses concernant la valeur boursière des cas étudiés et la troisième sur la
discussion des résultats obtenus.
163
Mbaye Fall Diallo : « La création de valeur dans l’entreprise : le rôle de la gouvernance et des leviers
financiers », Master Gestion, Université Paul Cezanne Aix Marseille 3, Page 12.
186
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
processus décisionnel réussi, mieux que d’autres, la création de valeur car ces
indicateurs traduisent les attentes et la réaction des actionnaires. Il n’en est pas de même
pour une entreprise cotée utilisant des indicateurs dont l’impact des choix stratégiques
sur les attentes des actionnaires n’est pas reflété, donc n’est pas pris en compte. Ces
entreprises risquent d’adopter des stratégies nécessitant la mobilisation de plusieurs
capacités, qui se répercutent positivement sur la valeur interne de l’entreprise mais pas
du tout sur sa valeur boursière. Cette valeur engendrée en interne s’éloigne de la valeur
externe. Or, pour réussir la création de valeur, l’entreprise doit assurer la performance
en interne d’une part et, d’autre part, tenir compte des variables qui se rapportent à la
manière dont les marchés monétisent cette performance exprimant les attentes des
actionnaires. L’objectif d’une entreprise cotée n’est pas seulement la création de valeur
économique intrinsèque (en interne) mais aussi la création de valeur boursière
expliquant la réaction du marché, voire des investisseurs. Peut-on apprécier cette
réaction ?
Nous avons choisi, pour mener à bien notre recherche, trois principaux
indicateurs boursiers. Ils sont employés pour déterminer la création de valeur d’un point
de vue externe : celui de l’actionnaire.
Notre étude ne se limite pas à la définition des indicateurs choisis. On est aussi
amené à analyser les composantes de chaque indicateur qui serviront de variable
d’action pour les dirigeants, puis à expliquer les raisons de choix de ces indicateurs.
Nous employons en même temps l’indice de Total Shareholder Return (TSR), Market
Value Added (MVA) et le ratio Market-to-Book (M/B).
L’entreprise cotée doit veiller à ce que la valeur boursière de son action représente
ses différentes initiatives stratégiques. L’indice de la rentabilité totale pour l’actionnaire
ou TSR permet de mesurer la valeur boursière à partir des flux de revenu revenant aux
actionnaires. L’acquisition d’actions procure à leurs détenteurs des flux de revenu
constitués de prix du capital ou cours de l’action et des dividendes distribués. Autrement
dit, le TSR est un indice qui appréhende la création de valeur à partir du rendement des
titres détenus ou des flux de revenus acquis par la détention d’une action «164». C’est
donc une mesure plutôt externe «165». Le cours de l’action et les dividendes distribués
sont les seules composantes de ce rendement, qui constituent aussi les variables d’action
pour l’amélioration de cet indice. Ces deux composantes constitutives de cet indice
(TSR) fondent sa supériorité par rapport à d’autres critères de création de valeur, qui
164
Mondher Chérif, Stéphane Dubreuille, Op. Citée, Page 75.
165
Hubert de la Bruslerie, Op. Citée, Page 248.
187
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
sont sujets à manipulation. Le cours de l’action et les dividendes sont deux composantes
du TSR, qui expliquent l’impact des initiatives stratégiques de l’entreprise sur les
attentes des investisseurs et par conséquent, permettent à l’entreprise de poursuivre des
pistes de croissance renforçant le rendement aussi bien au niveau interne qu’externe. Il
se calcule comme suit :
Pt – Pt-1 + Dt
TSRt = ----------------------
Pt-1
Avec les notations suivantes :
Pt : prix ou cours de l’action en période t ;
Pt-1 : prix ou cours de l’action en période t-1 ;
Dt : dividende reçu en période t.
Pour améliorer le TSR, l’entreprise cotée n’a qu’à agir sur les deux éléments
constitutifs du TSR à savoir : le cours de l’action et les dividendes reçus. Ignorer les
variables déterminantes pour l’évolution de ces éléments peut induire l’entreprise en
erreur dans ses choix stratégiques, et engendrer des attentes irréalistes notamment chez
ses investisseurs. Ce qui justifie la nécessité d’une analyse plus fine de ces deux
éléments puisqu’ils constituent, en même temps, des leviers décisionnels en termes de
création de valeur. Le TSR intègre toutes les dimensions du système de création de
valeur «166».
Le prix de l’action dépend de deux facteurs : ceux qui sont liés à la gestion interne
de l’entreprise et à ses résultats tels que : les cash-flows dégagés en interne, l’évolution
des marges et la croissance du chiffre d’affaires ; et ceux qui sont liés à la manière dont
les marchés monétisent et apprécient les variables se trouvant au cours de la gestion de
valeur. Il s’agit des attentes des actionnaires qui influencent fortement les évolutions à
court et moyen termes du TSR. Ces attentes sont influencées par les variables de
croissance et de rentabilité, qui doivent se poursuivre et perdurer dans le temps, et de
risque du fait qu’il influence les cash-flows futurs. Il incombe à toute entreprise cotée
de placer au cœur de son processus de décision stratégique, outre les indicateurs de
gestion interne, les indicateurs boursiers. Leurs déterminants permettent à l’entreprise
de comprendre l’impact de toute décision prise sur les attentes des actionnaires. Ainsi,
l’inadéquation entre la valeur intrinsèque et externe de l’action peut être évitée en
166
Maurice A. Saîas, Jean Greffeuille : « Stratégie et création de valeur », Revue française de gestion, Vol 35-
n°196/2009, Page 119.
188
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
poursuivant une gestion tenant compte des indicateurs internes et boursiers, car les
priorités des investisseurs ont des implications pour les stratégies et réciproquement.
Cela dit, il faut considérer dans ses choix stratégiques non seulement les objectifs
internes de l’entreprise mais aussi ceux des actionnaires. Inutile de les considérer
séparément car la création de valeur dépend de l’étroite symbiose qui les lies.
L’amélioration du prix de l’action nécessite d’agir sur les deux principales variables qui
l’influence à savoir : celles qui sont internes à l’entreprise et celles qui sont externes.
Les premières dites aussi : « les fondamentaux » et les secondes dites : « les multiples ».
Chacune de ces variables a une forte influence sur le prix de l’action et donc sur le TSR.
Une entreprise cotée doit tenir compte de ces deux variables dans sa stratégie, et
ce en veillant à l’amélioration des déterminants de chacune d’elles. L’amélioration des
fondamentaux (valeur interne) est liée principalement à des variables d’action interne
dont l’objectif est d’atteindre un niveau de rentabilité ou améliorer le rendement des
capitaux investis (étudiés au chapitre précédent) pour ensuite, poursuivre des pistes de
croissance à long terme. Avant toute initiative de croissance, l’entreprise est tenue de
dégager un taux de rendement sur capitaux investis supérieur aux coûts des ressources.
Cependant, le choix entre la rentabilité et la croissance dépend du niveau de rentabilité
atteint par l’entreprise. Ainsi, une entreprise dont le rendement de capitaux investis est
faible, voire inférieur au coût du capital doit au préalable assurer et réaliser de la
rentabilité à court terme pour réussir sa croissance à long terme. Il n’en est pas de même
pour celle dont le rendement des capitaux investis est très élevé car le recours à la
croissance est recommandé dans ce cas pour faire augmenter le TSR, et plus précisément
à la croissance organique reposant sur le développement de nouvelles activités
appartenant à des domaines et portefeuille en phase de croissance et non de maturité ou
de déclin, et ce pour avoir une bonne appréciation des actionnaires.
167
Jean Gervais Missie : « Contribution à la mesure de la performance financière de l’entreprise et à son lien
avec la création de valeur boursière », thèse de Doctorat (Tome 1), Université Paris (X) Nanterre, Juin 2008,
Page 104.
168
Maurice A. Saîas, Jean Greffeuille, Op.Citée, page 124.
189
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
Toute stratégie allant dans l’intérêt des actionnaires et donc de pair avec l’objectif
de création de valeur actionnariale est fonction des fondamentaux et des multiples.
Ainsi, une entreprise dont les deux éléments sont faibles (fondamentaux et multiples
faibles) doit d’abord s’intéresser à la rentabilité et à l’accroissement des marges pour
ensuite se concentrer sur la croissance. L’objectif est d’optimiser les actionnaires quant
à la gestion et au redressement de l’entreprise.
Une entreprise dont les multiples sont élevés et largement supérieurs aux
fondamentaux, peut se concentrer sur la croissance pour ne pas décevoir les actionnaires.
Concernant la rentabilité, elle est déjà à l’origine de cette croissance.
Les entreprises dont les fondamentaux et les multiples sont élevés, doivent
optimiser l’utilisation du prix de l’action puisqu’il constitue une monnaie d’échange.
Elles doivent se construire une position stratégique et dominante en optant pour la
croissance interne et externe. Ceci leur permettra d’éviter une chute brutale des multiples
à terme.
Quant aux entreprises dont les fondamentaux sont élevés et les multiples faibles,
elles n’attirent plus leurs actionnaires. Bien que les fondamentaux soient élevés et
solides, ils laissent un doute sur le système de gouvernance et sur la capacité de
l’entreprise à les faire perdurer dans le temps. De plus, une mauvaise politique de
communication avec les actionnaires et l’asymétrie informationnelle peuvent être à
l’origine de ce déséquilibre entre les fondamentaux et les multiples. Ces entreprises
doivent améliorer leurs multiples sinon elles risquent de disparaître du marché ou d’être
l’objet de rachat par les entreprises dont les multiples sont très élevés et favorisent de ce
fait la croissance externe.
190
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
car cette dernière est à l’origine de la réalisation des cash-flows. Renoncer à des
investissements prometteurs, c’est renoncer aux cash-flows.
1-2/ L’indice de Market Value Added ou valeur ajoutée par le marché (MVA)
L’indice de Market Value Added est un indice qui se calcule que pour les
entreprises cotées en bourse puisqu’il renseigne sur la valorisation, par le marché
boursier, des ressources apportées par les actionnaires et les créanciers par rapport à leur
valeur du bilan. Il est une mesure de performance externe ou de valeur boursière. La
market value added (actualisation de la théorie de Q de Tobin par le cabinet de conseil
Stern, Stewart et Co) est égale à la différence entre valorisation de marché et valorisation
comptable des capitaux investis «169». Autrement dit, elle se mesure en comparant la
valeur boursière des capitaux investis à leur valeur comptable. Si la valeur boursière des
capitaux investis est supérieure à leur valeur comptable, l’entreprise créée de la valeur
pour l’actionnaire et le marché est optimiste quant à la création de valeur. Il anticipe que
l’entreprise par son activité produira une rente supérieure au coût des capitaux
investis «170». Si, au contraire, la valeur boursière de ces capitaux est inférieure à leur
valeur comptable, le marché est pessimiste, traduisant un manque de confiance dans le
management de l’entreprise qui n’assurera pas une rentabilité suffisante pour rémunérer
le coût des capitaux investis. La MVA se calcule comme suit :
MVA = VB (Cp + D) – VC (Cp + D)
Avec :
VB : Valeur boursière correspondant à la capitalisation boursière ;
VC : Valeur comptable ;
Cp : Capitaux propres ;
D : Dettes.
169
Jack Forget : « Stratégie financière », Ellipses éditions, Paris, 2007, Page 81
170
Jean Gervais Missie, Op. Citée, Page 110.
191
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
Avec :
EVA : Economic Value Added
CMPC : Coût moyen pondéré du capital
t : période de précision.
171
Roland Portait, Patricia Charly, Denis Dubois et Philippe Noubel, Op. Citée, Page 449.
192
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
CB
R de M/B = -------
VC
Avec :
CB : Valeur du marché des actions ou cours boursier ;
VC : Valeur comptable des actions.
CB CB BPA
R de M/B = ------- = ---------- x --------
VC BPA VC
D’où :
R de M/B = PER x ROE
Avec :
PER : Multiple de capitalisation ;
ROE : Rentabilité financière ou des capitaux propres ;
BPA : Bénéfice par action.
172
Mondher Chérif, Stéphane Dubreuille, Op. Citée, Page 78.
173
Jean Gervais Missie, Op. Citée, Page 105.
174
Mondher Chérif, Stéphane Dubreuille, Op. Citée, Page 76.
193
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
R de M/B = x
Avec :
: Taux de distribution des dividendes ;
Kcp : Coût des capitaux propres ;
g : Taux de croissance des bénéfices ;
R.EC : Rentabilité économique ;
KD : Coût de dettes ;
Dettes/Capitaux propres ;
Nous avons choisi de mesurer la valeur boursière de l’action avec les trois
principaux indicateurs suivants : l’indice de la valeur totale pour l’actionnaire (TSR) ;
l’indice de valeur ajoutée par le marché (MVA) et l’indice de ratio Market-to-Book
(M/B). Le point commun à ces indices est l’estimation par le marché de la valeur de
l’action, traduisant ainsi les anticipations des actionnaires. Chacun des indicateurs
choisis reflète l’impact que peuvent avoir les choix stratégiques liés à la politique
d’investissement et même de financement sur les attentes des actionnaires. Ignorer cet
impact peut engendrer une inadéquation entre la stratégie de l’entreprise et l’estimation
194
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
du marché, en suivant des pistes de croissance qui n’optimisent pas la valeur pour
l’actionnaire.
Les éléments constitutifs du TSR, MVA et M/B fondent leur supériorité par
rapport à d’autres critères de performance, notamment aux critères comptables sujets à
manipulations. Les indicateurs boursiers choisis intègrent toutes les dimensions du
système de création de valeur. Ainsi, le TSR, constitué du prix de l’action et des
dividendes dépendant des fondamentaux et des multiples, exprime la réaction du marché
quant aux décisions stratégiques prises par l’entreprise. Il en est de même pour les
indicateurs de MVA et M/B comparant l’estimation du marché des actions de
l’entreprise et leur valeur comptable. Les fondamentaux et les multiples constituent les
principales dimensions du système de création de valeur. Pas de création de valeur sans
une stratégie interne efficace à l’entreprise et une bonne appréciation par le marché. Les
indicateurs boursiers qu’on a choisis expliquent, clairement, la relation entre ces deux
variables. Ils indiquent les impératifs du succès de l’objectif de la création de valeur.
Ces indicateurs peuvent être résumés dans le tableau suivant :
1) Indice de
rentabilité totale
pour l’actionnaire
ou « Total
Shareholder
Return »
2) Market value
added ou valeur Valeur boursière des capitaux investis – valeur MVA = VB
ajoutée par le comptable des capitaux investis (Cp+D) – VC
marché (Cp+D)
3) Le ratio
Market-to-Book
Une entreprise qui ignore cet impact, risque de poursuivre des pistes de croissance
n’allant pas dans l’intérêt de l’actionnaire. Il est important de rappeler que ces
indicateurs peuvent être révélateurs de destruction ou de création de valeur. Tout dépend
des anticipations du marché voire des investisseurs. Les anticipations du marché,
concernant notre cas, feront l’objet de la section suivante.
Dans une économie où le financement des entreprises peut aussi être assuré par
le marché boursier, la création de valeur boursière est indispensable afin d’éviter des
sanctions externes par le marché. Les entreprises ne sont pas jugées seulement sur leur
capacité à créer de la valeur par leur performance interne mais aussi par leur
performance externe voire boursière. En effet, les apporteurs de fonds ne prétendent à
engager des sommes colossales pour financer les entreprises dans lesquelles ils
investissent, que s’ils s’assurent de leur capacité à ajouter et à créer de la valeur aux
fonds qu’ils apportent. L’une des particularités d’une entreprise cotée en bourse est que
son objectif ne se réduit pas à la création de valeur intrinsèque. La réaction du marché
boursier quant aux choix stratégiques de l’entreprise cotée fait partie intégrante des
préoccupations de celle-ci. Cette réaction se concrétise par la valeur boursière de
l’action, laquelle dépend principalement de la perception et des anticipations des
investisseurs sur l’avenir de l’entreprise.
196
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
L’objet de cette section est de tester directement les hypothèses portant sur la
création de valeur boursière. Étant donné qu’on a rappelé et expliqué les hypothèses
globales de notre travail de recherche dans la section deux du chapitre quatre, nous
procéderons dans cette section à la vérification de l’impact des décisions
d’investissement et de financement prises dans un bon cadre de gouvernance sur la
création de valeur externe, voire sur la réaction des animateurs du marché
(investisseurs). Par ailleurs, avant de tester cet impact, il y a lieu de passer en revue le
lien entre les actions stratégiques entreprises en interne et la valeur boursière de l’action.
Toute entreprise admise à la cote est tenue d’être évaluée et appréciée par le
marché. Cette appréciation se reflète par le cours boursier ou la valeur boursière. Cette
dernière représente la réaction des bailleurs de fonds, ayant participé au financement des
entreprises, quant aux décisions stratégiques entreprises. Selon notre objet de recherche,
les actions stratégiques renferment principalement les décisions d’investissement et de
financement, et leur impact sur la valeur au niveau interne se reflète dans les résultats
comptables réalisés. Ainsi, les données comptables révélées traduisent le résultat des
actions stratégiques et constituent, de ce fait, un moyen fondamental pour l’évaluation
des entreprises par le marché.
informations publiées. Beaver, Ball et Brown, suite à leur enquête, ont abouti aux
résultats traduisant une bonne réaction des investisseurs en faisant augmenter le cours
boursier des entreprises aux résultats bénéficiaires et inespérés et inversement pour les
entreprises aux résultats déficitaires et décevant. Suite à ces recherches, plusieurs
auteurs ont succéder à Beaver, Ball et Brown à savoir : Martinez (1994), Pippinton et
Taffler (1995), et Ginner et Reverte (1999). Ces auteurs fondent leur recherche sur le
fameux lien entre le cours boursier et les résultats comptables, traduisant le rendement
des actions stratégiques effectuées par les entreprises. A l’appui de leur recherche, ils
concluent à la forte réaction des cours boursiers à l’annonce des résultats réalisés. En
effet, toute annonce de résultats influence les cours boursiers. Cette influence est
d’autant plus positive que les résultats publiés sont bénéficiaires et non décevant. Pour
cela, toutes les informations comptables portant sur la situation de l’entreprise
notamment sur les résultats comptables et la rentabilité financière, représentent les
facteurs fondamentaux de l’estimation des titres. L’entreprise ne parvient à réaliser des
résultats satisfaisants et bénéficiaires que si elle réussit ses choix stratégiques,
combinant différents leviers d’action.
Suivant les travaux et les études effectués par les chercheurs européens
(Jacquillat, Mac Donald et Rolfo en 1978) sur des entreprises introduites sur le marché
français, la réaction du marché est toujours positive entrainant de ce fait une
augmentation de la valeur boursière de l’action. Il en est de même pour les travaux de
Sentis qui affirment en 2001 sur le même marché, l’existence de performance boursière
positive des entreprises admises à la cote. Et ce, sur une période de deux ans après la
cotation. A partir de la troisième année, Sentis conclut à la réaction du marché qui
devient négative et la valeur boursière qui commence à s’infléchir.
Les auteurs ayant travaillé sur la réaction du marché suite à la cotation des
entreprises concluent à des réactions mitigés et divergentes, étant donné que les
caractéristiques de l’échantillon et même des entreprises faisant l’objet de leur étude
diffèrent.
198
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
Afin de répondre à l’objectif de cette section portant sur l’impact des décisions
d’investissement et de financement sur la création de valeur boursière, nous allons
calculer les indicateurs de mesure de la valeur boursière sur toute la période de l’étude,
pour les comparer ensuite aux variables explicatives de ces décisions sur la même
période. Cette comparaison permet de déduire la réaction du marché suite aux
fondamentaux, voire aux grandes décisions financières qui affectent la création de
valeur. L’impact est mesuré en comparant MVA, MTB et TSR aux variables
explicatives des investissements et de financement.
Avant de tester les hypothèses de notre deuxième axe de recherche, nous tenons
d’abord à rappeler les variables choisies pour tester ces hypothèses et les moyens
d’investigation utilisés.
199
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
Quant aux indicateurs de mesure de valeur boursière, nous avons retenu des
variables qui nous permettent de mesurer la valeur d’un point de vue externe, et ce en
adoptant l’étude de type « après » c'est-à-dire après la cotation du groupe SAIDAL et
l’E.G.H.AURASSI.
(2)- Maket value added ou valeur ajoutée par le marché = valeur boursière des
capitaux investis – valeur comptable des capitaux investis.
Capitalisation boursière
(3)- Ratio market to book = ----------------------------------------
valeur comptables des actions
Source : nos regroupements.
200
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
Ainsi, les indicateurs retenus pour mesurer la performance boursière sont le TSR,
MVA et MTB et ils sont fortement influencés par l’évolution des anticipations des
investisseurs et du marché. Afin de mener à bien notre recherche, il y a lieu de signaler
ce qui suit :
2- Sachant que l’indicateur market value added est égal à la différence entre la
capitalisation boursière et les capitaux propres et que la capitalisation boursière est le
produit du nombre d’actions par son cours (prix de l’action), nous retenons directement
le prix de clôture de l’action et le nombre d’actions en circulation. Quant aux capitaux
propres, nous retenons la valeur des capitaux propres de fin d’exercice telle que données
dans les bilans du groupe (y compris le résultat net de l’exercice).
3- Il en est de même pour le ratio market to book, étant donné qu’il rapporte la
capitalisation boursière à la valeur comptable des actions.
202
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement à la valeur
boursière
Tableau n°26 : « Niveau de la création de valeur boursière par le modèle TSR, après la cotation du groupe SAIDAL ».
A travers l’étude de cet indicateur de mesure, nous décrypterons la création ou la destruction de valeur boursière pour le groupe
SAIDAL. Le tableau ci-après nous renseigne sur le niveau de la richesse en capital (action) et dividendes réalisés 10 ans après la cotation,
tout en tenant compte de l’année de l’admission à la cote.
Année
Evolution de l’indice
de la Après la cotation
de rentabilité totale
cotation
pour l’actionnaire TSR
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Prix de la clôture de
l’action (P) 765 780 510 430 380 345 360 440 400 380 385
Dividendes par
action (D) 36 20 40 09 24 20 20 23 11 35 35
Pt – Pt-1 +Dt ……... - 35 – 230 –71 –26 –15 35 103 –29 15 40
Pt-1 ……………..… - 765 780 510 430 380 345 360 440 400 380
TSR = / % - 04,57 –29,48 –13,92 –06,04 –03,94 10,14 28,61 –06,59 03,75 10,52
Source : nos regroupements d’après les informations boursières publiées par la Cosob
203
Rappelons que la formule utilisée pour le calcul de TSR est la suivante : avec Pt : Prix de clôture de
l’année en cours (t) ; Pt-1 : prix de clôture de l’année précédente (t-1) et Dt : Dividendes distribués durant l’année t.
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement à la valeur
boursière
Etant donné que la première cotation du titre Saidal n’a eu lieu qu’en 1999, il est impossible de calculer le TSR pour cet exercice
(Absence de données concernant l’exercice 1998)
Rappelons qu’une fois calculer le TSR, il sera comparé au coût des ressources apportées par les actionnaires, voire au coût des fonds
propres, et ce pour décrypter la création ou la destruction de valeur pour l’actionnaire. Ceci peut être illustré par le tableau qui suit :
Tableau n°27 : « Création ou destruction de valeur par comparaison de TSR au coût des fonds propres »
Année
de la Après la cotation
cotation
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
TSR % ……………. –29,48 –13,92 –06,04 –03,94 –06,59
204
Tableau n°28: « Niveau de la création de valeur boursière par market value added (MVA) ».
Evolution de l’indice Année de la
Après la cotation
de market value cotation
added(MVA) 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Prix de clôture de
l’action (P) …….... 765 780 510 430 380 345
Nombre d’actions en
circulation(NA)…. 10 000 000 10 000 000 10 000 000 10 000 000 10 000 000 10 000 000
Capitalisation
boursière x……. 7 650 000 000 7 800 000 000 5 100 000 000 4 300 000 000 3 800 000 000 3 450 000 000
Valeur comptable des
capitaux propres…... 7 134 141 323 6 490 349 403 6 128 080 849 5 550 208 479 5 913 515 202 6 108 386 173
MVA = – 515 858 677 1 309 650 597 –1 028 080 849 –1 250 208 479 –2 113 515 202 –2 658 386 173
205
(Suite du tableau)
Evolution de l’indice Après la cotation
de market value 2005 2006 2007 2008 2009
added(MVA)
Prix de clôture de
l’action (P) …….... 360 440 400 380 385
Nombre d’actions en
circulation(NA)…. 10 000 000 10 000 000 10 000 000 10 000 000 10 000 000
Capitalisation
boursière x……. 3 600 000 000 4 400 000 000 4 000 000 000 3 800 000 000 3 850 000 000
Valeur comptable des
capitaux propres..… 6 180 402 723 6 302 203 148 6 812 796 067 8 297 185 486 12 312 713 512
MVA = – –2 580 402 723 –1 902 203 148 –2 812 796 067 –4 497 185 486 –8 462 713 512
Source : nos regroupements d’après les informations boursières publiées par la Cosob
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement à la valeur
boursière
Etant donné que l’objectif du présent travail est la création de valeur boursière, c'est-à-dire la création de valeur de l’action d’un point
de vue externe, nous avons retenu pour le calcul de MVA que la valeur du marché (externe) et la valeur comptable des capitaux propres.
Lesquels capitaux renseignant sur la richesse des actionnaires.
Tableau n° 29: « la création de valeur boursière par le modèle de ratio market to book MTB ».
Le calcul de l’indicateur market to book nécessite de rapporter la valeur externe, voire boursière des capitaux propres à leur valeur
comptable. Il suffit donc de reprendre directement les deux dernières cases du tableau précédent portant sur le calcul de MVA.
Année de la
Evolution de l’indice Après la cotation
cotation
market to book (MTB)
1999 2000 2001 2002 2003 2004
Capitalisation
206
boursière …………. 7 650 000 000 7 800 000 000 5 100 000 000 4 300 000 000 3 800 000 000 3 450 000 000
Valeur comptable des
capitaux propres...... 7 134 141 323 6 490 349 403 6 128 080 849 5 550 208 479 5 913 515 202 6 108 386 173
Ratio MTB = / 01,07 01,20 00,83 00,77 00,64 00,56
(Suite du tableau)
Evolution de l’indice Après la cotation
market to book (MTB) 2005 2006 2007 2008 2009
Capitalisation
boursière ………….. 3 600 000 000 4 400 000 000 4 000 000 000 3 800 000 000 3 850 000 000
Valeur comptable des
capitaux propres…... 6 108 402 723 6 302 203 148 6 812 796 067 8 297 185 486 12 312 713 512
Ratio MTB = / 00,58 00,69 00,58 00,45 00,31
Source : nos regroupements d’après les informations boursières publiées par la Cosob
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
207
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement à la valeur
boursière
Afin de répondre à l’objectif de ce point de recherche, nous reprendrons les résultats obtenus et réalisés sur les indicateurs de mesure
de la valeur boursière et les taux d’investissements.
Tableau n°30: « Comparaison de l’évolution des indicateurs de mesure de la valeur boursière à celle des taux d’investissement ».
Evolution des Année de la
Après la cotation
indicateurs de mesure cotation
de la valeur boursière 1999 2000 2001 2002 2003 2004
TSR - 04,57 –29,48 –13,92 –06,04 –03,94
MVA 515 858 677 1 309 650 597 –1 028 080 849 –1 250 208 479 –2 113 515 202 –2 658 386 173
MTB 01,07 01,20 00,83 00,77 00,64 00,56
(Suite du tableau)
Evolution des Après la cotation
208
MVA –2 580 402 723 –1 902 203 148 –2 812 796 067 –4 497 185 486 –8 462 713 512
MTB 00,58 00,69 00,58 00,45 00,31
Source : nos regroupements d’après les résultats des tableaux n° :25, 27,28.
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement à la valeur
boursière
Année
Evolution du taux de la Après la cotation
d’intensité capitalistique cotation
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
% 107,03 112,81 81,74 64,77 64,07 65,64 73,69 63,89 54,76 54,41 73,43
% 47,87 43,73 40,11 33,93 32,35 33,24 34,67 32,51 29,66 29,24 31,35
209
Année
Réaction du marché par
de la Après la cotation
rapport à la politique
cotation
d’investissement *
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
TSR ------ (+) (–) (–) (–) (–) (+) (+) (–) (+) (+)
MVA (+) (+) (–) (–) (–) (–) (–) (–) (–) (–) (–)
MTB (+) (+) (–) (–) (–) (–) (–) (–) (–) (–) (–)
Source : nos regroupements d’après les résultats des tableaux n° : 11, 12 et 29.
210
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement à la valeur
boursière
Tableau n°31 : « Comparaison de l’évolution des indicateurs de mesure de la valeur boursière à celle des taux de la dette ».
Evolution des Année de la
Après la cotation
indicateurs de mesure cotation
de la valeur boursière 1999 2000 2001 2002 2003 2004
TSR - 04,57 –29,48 –13,92 –06,04 –03,94
MVA 515 858 677 1 309 650 597 –1 028 080 849 –1 250 208 479 –2 113 515 202 –2 658 386 173
MTB 01,07 01,20 00,83 00,77 00,64 00,56
(Suite du tableau)
Evolution des Après la cotation
211
MVA –2 580 402 723 –1 902 203 148 –2 812 796 067 –4 497 185 486 –8 462 713 512
MTB 00,58 00,69 00,58 00,45 00,31
Source : nos regroupements d’après les résultats des tableaux : 25, 27 et 28.
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement à la valeur
boursière
Année
Evolution du taux de de la Après la cotation
dettes cotation
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
% 31,63 40,11 42,86 50,05 51,28 52,97 56,72 55,59 54,00 54,87 46,26
213
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
Comparaison entre
2010 2011 2012
TSR, MVA, MTB
TSR 44.15 44.23 -07.69
MVA -6 585 525 448 -6 645 482 542.6 -8 546 506 012.3
MTB 00.44 00.51 00.42
Source : nos regroupements d’après les résultats des tableaux n° :26, 28,29.
TSR + + (-)
Source : nos regroupements d’après les résultats des tableaux n° : 11, 12 et 30.
214
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
Evolution du taux de
2010 2011 2012
dettes
𝐷𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒𝑠
𝑥100% 58.28 49.42 50.87
𝐴𝑐𝑡𝑖𝑓 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙
TSR + + (-)
Source : nos regroupements d’après les résultats des tableaux : 26, 28 et 29.
215
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement à la valeur
boursière
4/ Cas de l’E.G.H-EL-AURASSI
4-1/ L’évolution des indicateurs de mesure de la valeur boursière : après la cotation de l’AURASSI (TSR, MVA, MTB)
Tableau n°32 : « création de valeur boursière par le modèle de TSR, après la cotation »
Année
Evolution de l’indice de
de la Après la cotation
rentabilité totale pour
cotation
l’actionnaire TSR
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Prix de clôture de l’action
370 270 240 260 275 300 385 410 450 450
(P)
Dividendes par action(D) 20 22 25 30 35 40 45 47 49 50
Pt – Pt-1 +Dt ………….... - –78 –05 50 50 65 130 72 89 50
216
Pt-1 …………………..… - 370 270 240 260 275 300 385 410 450
TSR = / % - –21,08 –01,85 20,83 19,23 23,63 43,33 18,70 21,70 11,11
Source : nos regroupements d’après les informations boursières publiées par la Cosob
Tableau n°33 : « Comparaison de TSR au coût des fonds propres »
Année
de la Après la cotation
cotation
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
TSR % ……………. - –21,08 –01,85 20,83 19,23 23,63 43,33 18,70 21,70 11,11
Coût des fonds
- 06,14 06,14 06,14 06,14 06,14 06,14 06,14 06,14 06,14
propres % ...………
– - –27,22 –7,99 14,69 13,09 17,49 37,19 12,56 15,56 04,97
- (–) (–) (+) (+) (+) (+) (+) (+) (+)
(–) : Destruction de valeur boursière ; (+) : Création de valeur boursière.
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement à la valeur
boursière
Tableau n°34 : « Niveau de la création de valeur boursière par market value added (MVA) ».
Evolution de l’indice Année de la
Après la cotation
de market value cotation
added(MVA) 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Prix de clôture de
370 270 240 260 275 300
l’action (P) …….... .
Nombre d’actions en
6 000 000 6 000 000 6 000 000 6 000 000 6 000 000 6 000 000
circulation(NA) …...
Capitalisation
boursière 2 220 000 000 1 620 000 000 1 440 000 000 1 560 000 000 1 650 000 000 1 800 000 000
x………………
Valeur comptable des
1 992 253 516 1 971 676 113 2 124 924 475,91 2 283 435 699,5 2 522 615 993,31 2 746 386 859,65
capitaux propres…...
MVA = – 227 746 484 –351 676 113 –684 924 475,91 –723 435 699,5 –872 615 993,31 –946 386 859,65
(Suite du tableau)
Evolution de l’indice
217
Après la cotation
de market value 2006 2007 2008 2009
added(MVA)
Prix de clôture de
385 410 450 450
l’action (P) …….... .
Nombre d’actions en
6 000 000 6 000 000 6 000 000 6 000 000
circulation(NA)……
Capitalisation
2 310 000 000 2 460 000 000 2 700 000 000 2 700 000 000
boursière x…….
Valeur comptable des
2 961 541 123,25 3 332 138 282,21 3 746 284 600,18 4 218 597 857,46
capitaux propres..….
MVA = – –651 541 123,25 –872 138 282,21 –1 046 284 600,18 –1 518 597 857,46
Source : nos regroupements d’après les informations boursières publiées par la Cosob
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement à la valeur
boursière
Tableau n°35 : « La création de valeur boursière par le modèle de ratio market to book MTB ».
Année de la
Evolution de l’indice Après la cotation
cotation
market to book (MTB)
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Capitalisation
boursière …………. 2 220 000 000 1 620 000 000 1 440 000 000 1 560 000 000 1 650 000 000 1 800 000 000
Valeur comptable des
capitaux propres...... 1 992 253 516 1 971 676 113 2 124 924 475,91 2 283 435 699,5 2 522 615 993,31 2 746 386 859,65
Ratio MTB = / 01,11 00,82 00,67 00,68 00,65 00,65
(Suite du tableau)
Evolution de l’indice Après la cotation
market to book (MTB) 2006 2007 2008 2009
Capitalisation
218
boursière ………….. 2 310 000 000 2 460 000 000 2 700 000 000 2 700 000 000
Valeur comptable des
capitaux propres… .. 2 961 541 123,25 3 332 138 282,21 3 746 284 600,18 4 218 597 857,46
Ratio MTB = / 00,77 00,73 00,72 00,64
Source : nos regroupements d’après les informations boursières publiées par la Cosob.
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement à la valeur
boursière
MVA 227 746 484 –351 676 113 –684 924 475,91 –723 435 699,5 –872 615 993,31 –946 386 859,65
MTB 01,11 00,82 00,67 00,68 00,65 00,65
(Suite du tableau)
Evolution des Après la cotation
indicateurs de mesure 2006 2007 2008 2009
219
de la valeur boursière
TSR 43,33 18,70 21,70 11,11
MVA –651 541 123,25 –872 138 282,21 –1 046 284 600,18 –1 518 597 857,46
MTB 00,77 00,73 00,72 00,64
Source : nos regroupements d’après les résultats des tableaux n° : 31, 33 et 34.
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement à la valeur
boursière
Année
Evolution des taux de la Après la cotation
d’investissement cotation
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
% 337,70 312,99 252,76 228,85 187,25 160,50 147,66 133,14 118,45 139,53
% 72,51 72,21 64,46 58,75 52,20 47,29 43,55 38,14 34,97 34,15
Année
220
A l’instar du groupe SAIDAL, la relation entre la décision de financement et la réaction du marché sera étudiée en comparant les
variables explicatives de celles-ci.
MVA 227 746 484 –351 676 113 –684 924 475,91 –723 435 699,5 –872 615 993,31 –946 386 859,65
(Suite du tableau)
221
MVA –651 541 123,25 –872 138 282,21 –1 046 284 600,18 –1 518 597 857,46
Année
Evolution du taux de la de la Après la cotation
dette cotation
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
% 51,86 52,09 52,21 51,18 50,87 50,77 48,42 46,73 43,51 39,33
Année
Réaction du marché par
de la Après la cotation
rapport à la politique
cotation
d’endettement
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
TSR ------ (–) (–) (+) (+) (+) (+) (+) (+) (+)
222
MVA (+) (–) (–) (–) (–) (–) (–) (–) (–) (–)
MTB (+) (–) (–) (–) (–) (–) (–) (–) (–) (–)
Source : nos regroupements d’après les résultats des tableaux n° : 36 et 22.
D’après les tableaux traitant de la valeur boursière, nous constatons que le groupe SAIDAL et l’E.G.H.EL. AURASSI fonctionnent
en dehors de leur marché. En dépit de la création de valeur intrinsèque reflétant le rendement positif des actions stratégiques entreprises, la
valeur boursière demeure négative et ne reflète en aucun cas la situation réelle des cas retenus. Ceci indique la réaction négative du marché
quant à la situation interne des cas étudiés.
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
223
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
𝐼𝑁𝑉. 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙
𝑥100% 494.72 8 336.71 684.94
𝐶ℎ𝑖𝑓𝑓𝑟𝑒𝑠 𝑑′𝑎𝑓𝑓𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠
𝐼𝑁𝑉. 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙
𝑥100% 66.52 82.15 89.22
𝐴𝑐𝑡𝑖𝑓 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙
224
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
L’objectif de cette section est de procéder à une analyse approfondie des résultats
réalisés sur la valeur boursière en se basant sur les indicateurs de mesure suivants :
market value added, total schareholder et market to book. Nous analyserons l’évolution
de la valeur de ces indicateurs sur toute la période de l’étude en les comparants à
l’évolution, sur le même axe de temps, des variables explicatives des décisions
financières de type d’investissement et de financement. Nous commencerons par
l’analyse des résultats de cas de SAIDAL puis de l’E.G.H.EL. AURASSI.
225
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
constatons que SAIDAL n’enregistre qu’une seule année de création de valeur boursière
sur la période allant de 2000 à 2009. Il s’agit de l’année 2006 où le taux de rentabilité
totale pour l’actionnaire couvre largement le coût des fonds propres.
En effet, durant l’exercice 2006, ce taux est de 28,61%, alors que le rendement
exigé sur capitaux apportés n’est que de 19%. C’est ainsi qu’une telle situation permet
d’enrichir l’actionnaire en capital (plus value de l’action) et en dividendes.
La comparaison de taux de rentabilité total (TSR) des années 2006, 2010 et 2011
à celui réalisé durant les autres années d’étude révèle une différence significativement
marquante. En comparant le TSR au coût des fonds propres, SAIDAL réalise dix ans de
TSR négatif et donc de destruction de valeur pour l’actionnaire et seulement trois années
de création de valeur boursière. Si nous procédons à la décomposition du taux de
rentabilité pour l’actionnaire, nous comprendrons bien les facteurs étant à l’origine de
sa variation. Tenant compte du prix de clôture de l’action, le marché dévalue l’action
d’un exercice à l’autre. En effet, entre 2001 et 2009, l’action de SAIDAL connait une
variation à la baisse, indiquant une baisse de la demande sur cette action. En revanche,
en 1999 et 2000, l’action avait connu l’estimation la plus élevée de toute les années
d’étude, soit respectivement 765,00 DA et 780,00 DA. Ceci ne traduit que l’optimisme
des investisseurs quant à la réussite future du groupe à créer de la richesse. Cet
optimisme ne dure pas longtemps puisqu’il concerne que l’année de la cotation et la
première année suivant celle-ci (1999 et 2000). En 2010 et 2011, la valeur de l’action a
connu une variation à la hausse pour atteindre respectivement 520,00 et 715, 00 DA,
entrainant ainsi des taux de rentabilité totale les plus élevés de toutes les années d’étude.
Par ailleurs, le taux de rentabilité (TSR) réalisé en 2000, bien qu’il soit positif de
04,57%, il reste insuffisant pour rémunérer le coût des fonds propres de 19%.
226
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
de valeur durant les années 2006, 2010 et 2011. Cette dernière année est marquée par
une variation positive du cours boursier par rapport aux année la précédent. En effet, le
cours boursier passe de 520,00 DA à 715,00 DA entre 2010 et 2011.
D’un point de vue externe, le groupe est destructeur de valeur sur toute la période
suivant la cotation. Ainsi, selon les résultats de notre étude, la gouvernance ne met en
évidence aucun changement de comportement des investisseurs quant à l’appréciation
et l’évaluation positive de la situation de SAIDAL. Ces résultats viennent contredire la
plupart des tests de la théorie stipulant l’impact positif de la gouvernance sur la création
de valeur boursière.
227
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
Le troisième indicateur de mesure est le ratio market to book (MTB). Etant donné
que cet indicateur rapporte la capitalisation boursière à la valeur comptable des fonds
propres, naturellement ses résultats ne révèleront pas de différence marquante avec ceux
de l’indice de market value added (MVA). En se référant au tableau analysant le niveau
de l’évolution de MTB, nous constatons que SAIDAL est destructeur de valeur de 2001
à 2012 puisque le rapport capitalisation boursière/fonds propres demeure inférieur à 1
sur toute cette période. Néanmoins, durant les années 1999 et 2000, le MTB est égal
respectivement à 01,07 et 01,20; traduisant ainsi la valeur que le groupe a pu ajouter aux
fonds apportés par les actionnaires d’une part, et d’autre part, l’optimisme des
investisseurs voire du marché à la première année de la cotation.
228
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
indiquant une bonne réaction du marché suite à des taux d’intensité capitalistique et
d’investissement relativement élevé. Par ailleurs, sur le plan interne et pour la même
année (1999), le groupe est destructeur de valeur quel que soit l’indicateur de mesure
retenu : EVA négative et indice de valeur inférieur à 100%. Dès lors, nous considérons
que le groupe SAIDAL a pu enrichir ses actionnaires en 1999 (l’année de la cotation)
par ses performances boursières. Ceci indique que la performance boursière et
l’évaluation externe ne dépendent pas exclusivement des performances internes. Il en
est de même pour l’année 2000, durant laquelle le groupe crée de la valeur d’un point
de vue externe mais à laquelle ne correspond aucune valeur interne.
229
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
Par ailleurs, les résultats des tableaux traitants du niveau de MVA et MTB
n’aboutissent pas aux mêmes conclusions que celles de TSR. Concernant l’indicateur
de MVA, l’AURASSI est destructeur de valeur boursière de 2001 à 2012, car la
capitalisation boursière représentant l’évaluation du marché est inférieure aux capitaux
propres estimés à leur valeur comptable. Quant à l’année de la cotation (2000),
l’AURASSI a pu seulement et uniquement pour cette année, ajouter de la valeur aux
capitaux initialement investis par les actionnaires. En valeur monétaire la plus-value
réalisée est de 227 746 484,00 DA. Ceci ne traduit que l’optimisme du marché au début
de la cotation. D’un point de vue externe, le patrimoine de l’AURASSI est sous-estimé
comparativement à sa valeur réelle voire interne. En effet, la progression continue et
perpétuelle des capitaux propres (soit une variation allant de 1 971 676 113,00 DA en
2001 à 4 218 597 857,46 DA en 2009) n’est pas reflétée dans le cours boursier, voire la
capitalisation boursière. Bien que cette dernière ait connu aussi de façon croissante une
progression sur toute la période allant de 2003 à 2009, elle demeure inférieure à la
230
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
situation nette réelle de l’entreprise. Il en est de même pour les années 2010, 2011 et
2012 ; où la capitalisation boursière s’avère inférieure à la valeur des fonds propres.
Les résultats de l’indicateur market to book (MTB) ne révèlent en aucun cas une
différence significative et marquante avec ceux de market value adde (MVA), étant
donné que le MTB est la traduction en pourcentage et en ratio de MVA. Aucune
contradiction n’est observée entre ces deux indicateurs en termes de création ou
destruction de valeur boursière. En effet, à l’instar de MVA; le MTB est inférieur à 01
sur toute la période allant de 2001 à 2012, indiquant ainsi une situation de destruction
de valeur boursière. Quant à l’année de cotation (2000), l’indicateur est égal à 01,11.
L’AURASSI a ainsi créé une valeur de 01,11 aux capitaux propres des
actionnaires soit en valeur monétaire 2 220 000 000,00 DA. Si de 2001 à 2009, la
progression de façon continue des capitaux propres (grâce à la bonne gestion, aux
activités internes, aux résultats positifs réalisés, …etc.) ne semble pas impacter
positivement la réaction du marché, les résultats observés en 2000 (année de cotation)
gagnent en signification. Ainsi, ils traduisent l’optimisme des investisseurs. Si l’on
compare les résultats de MTB à ceux de MVA, nous ne constaterons aucune différence.
Selon le MTB, l’E.G.H AURASSI réalise douze ans de destruction et une année de
création de valeur boursière sur treize ans. A l’appui de cette analyse, le nouveau
système de gouvernance induit par l’admission à la côte ne semble pas influencer la
perception et l’avis des investisseurs. Dès lors, l’hypothèse selon laquelle la
gouvernance a un impact positif sur la création de valeur boursière est invalidée par le
cas de l’E.G.H.EL. AURASSI.
231
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
232
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
La seule création de valeur d’un point de vue externe observée au travers ces
indicateurs (MVA et MTB) remonte à l’année de la cotation. Quant à l’indice de TSR,
il révèle une création de valeur boursière de 2003 à 2009 et en 2011. Cela ne peut en
aucun cas valider l’hypothèse selon laquelle il y a une relation positive entre le recours
à l’endettement et la valeur boursière, car la variation positive de l’indicateur de TSR
concerne aussi bien les années durant lesquels le taux de la dette vari à la hausse que
celles durant lesquelles ce taux vari à la baisse. Ceci rend les résultats obtenus non
significatifs. De plus, la réaction positive du marché observée, au travers le TSR sur huit
ans et les ratios MVA et MTB sur une année, ne valide pas l’hypothèse selon laquelle
l’endettement influence positivement la valeur externe de l’action.
Toutes les hypothèses de notre recherche concernant les facteurs qui compte
parmi les leviers stratégiques de la valeur externe à savoir : la gouvernance,
l’investissement et la politique de financement sont rejetées et semblent invalidés par le
cas de l’AURASSI.
233
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance, d’investissement et de financement à la valeur
boursière
Au travers le TSR, aucune création de valeur seules les hypothèses de notre recherche
n’est observée par la performance boursière. portant sur la valeur boursière.
Les hypothèses de recherche sont rejetées.
E.G.H.EL Au travers le TSR, l’AURASSI est créateur de Observée au travers la MVA, Les résultats de MTB ne
AURASSI valeur d’un point de vue externe sur huit ans 227 746 484,00 DA, telle est la richesse s’opposent pas à ceux de
et destructeur de valeur seulement sur quatre que l’AURASSI a pu procurer à ses MVA. De ce fait, l’AURASSI
ans. En comparant ce taux au coût des actionnaires en 2000. De 2001 à 2012, réalise seulement une année de
capitaux propres, l’AURASSI couvre l’AURASSI est destructeur de valeur, MTB positif, indiquant une
largement le coût de ces capitaux et y ajoute faisant ainsi subir des pertes colossales à création de valeur ; et douze
de la valeur. ses actionnaires, allant de 351 676 113,00 ans de MTB inférieur à 01,
DA à 1 739 775 714.60 DA. indiquant une destruction de
valeur.
Conclusion du chapitre
La seule conclusion qui semble pouvoir être dégagée sur le lien entre les décisions
financières de type d’investissement et de financement et la valeur boursière concernant
les cas de SAIDAL et l’AURASSI, est que la variation de la valeur boursière à la hausse
ou à la baisse ne dépend guère de ces décisions relevant de la gestion interne de ces
entreprises. Sur toute la période de l’étude et selon les années, alternativement, la tendance
est tantôt à la hausse, tantôt à la baisse des variables explicatives de la création de valeur
(taux d’intensité capitalistique, d’investissement et de dette) sans qu’il soit permis de
mettre en évidence une quelconque influence positive sur la valeur boursière. En effet, au
regard des résultats empiriques de notre étude et sur la base de la valeur comptable des
capitaux propres des actionnaires, le groupe SAIDAL et l’E.G.H.ELAURASSI ne créent
pas de la valeur aux capitaux investis par leurs actionnaires sur le plan externe, voire par
leurs performances boursières, alors qu’elles avaient pu enrichir leurs actionnaires sur le
plan interne pour quelques années de l’étude (quelques années d’EVA et d’IV positifs).
Même si elles sont créatrices de valeur par leur performance interne, elles ne le sont pas
par leur performance boursière. Cela dit, la performance interne de l’entreprise n’est pas
un facteur exclusivement déterminant de la valeur boursière. L’évolution de cette dernière
semble être impactée par d’autres facteurs beaucoup plus externes plutôt qu’internes à ces
entreprises. Par ailleurs, approfondir l’étude de lien entre gouvernance, décision
d’investissement, de financement et la création de valeur qu’elle soit intrinsèque ou
boursière, en procédant à l’étude de la corrélation entre leurs variables explicatives
s’impose. De plus et étant donné que les décisions d’investissement et de financement
représentent l’assise de la création de valeur intrinsèque d’une part, et influencent la
perception des investisseurs voire la création de valeur boursière d’autre part, le recours à
la corrélation entre ces variables nous semble crucial pour mieux comprendre la
problématique de notre recherche. L’intensité de la liaison entre les variables explicatives
retenues et les valeurs intrinsèques et boursières fera l’objet du chapitre qui suit.
235
Chapitre III
175
Monique Lacroix, Stefano Zambon, Op. Citée, Page 65.
237
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Logiquement, les valeurs internes et externes sont étroitement liées étant donné
que les attentes des investisseurs sur le marché boursier sont fortement influencées par
les indicateurs qui résultent de l’activité interne de l’entreprise. D’un point de vue
stratégique, la liaison entre ces deux valeurs est mesurée à travers l’étude des
corrélations entre leurs indicateurs respectifs (EVA, MVA) d’une part, et entre les
indicateurs de leurs variables explicatives (taux d’investissement, d’endettement)
d’autre part.
L’objectif de cette section est de montrer l’existence d’un lien entre le recours à
l’investissement et la création de valeur intrinsèque et boursière. Tout recours à
l’investissement devrait créer de la richesse. La corrélation entre ces variables permet
238
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
d’évaluer le pouvoir explicatif de la variable investissement quant à l’objectif de la
valeur. Y a-t-il un lien statistique entre l’augmentation des taux d’investissement et la
création de valeur intrinsèque et boursière ?
Le lien entre ces deux variables a fait l’objet de plusieurs études. Parmi elles,
l’étude de Lev et Thiagarajan «176» qui ont tenté d’expliquer le lien, non seulement entre
les indicateurs de rentabilité (résultat courant, marge brute,…) et la valeur de l’action,
mais aussi entre les investissements et la valeur de l’action. Ils constatent que 30% de
l’évaluation boursière est expliquée par l’ensemble des indicateurs utilisés.
Avant de procéder à l’étude de cette liaison, nous rappelons d’abord les grandes
lignes de calcul du coefficient de corrélation par la méthode des moindres carrés.
1-1/ Rappel sur le calcul du coefficient de corrélation par la méthode des moindres
carrés.
176
Jean Gervais Missie, Op. Citée, Page 53.
177
Jean Gervais Missie, Op. Citée, Page 150.
239
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
r=
Tout au long de ce chapitre, nous utiliserons cette formule pour mesurer le lien
et la liaison entre les indicateurs de création de valeur (EVA, MVA) et les principaux
leviers créateurs de valeur à savoir : la politique d’investissement et de financement.
240
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Taux
Années EVA (xi) d’investissement xiyi xi2 yi2
(yi)
1998 –48,55 55,65 –2 701,80 2 357,10 3 096,92
1999 –41,30 47,87 –1 977,03 1 705,69 2 291,53
2000 -61,78 43,73 -2 701,63 3 816,76 1 912,31
2001 –40,93 40,11 –1 641,70 1 675,26 1 608,81
2002 –48,84 33,93 –1 657,14 2 385,34 1 151,24
2003 –09,16 32,35 –296,326 83,90 1 046,52
2004 15,02 33,24 499,26 225,60 1 104,89
2005 –30,96 34,67 –1 073,38 958,52 1 202,00
2006 02,20 32,51 71,52 04,84 1 056,90
2007 11,71 29,66 347,31 137,12 879,71
2008 53,18 29,24 1 554,98 2 828,11 854,97
2009 125,22 31,35 3 925,64 15 680,04 982,82
2010 -72,00 46,76 -3 366,72 5 184 2 186,49
2011 -09,65 40,91 -394,78 93,12 1 673,62
2012 -40,55 38,15 -1 546,98 1 644,30 1 455, 42
somme -196, 39 570,13 -10 958,77 38 779,7 22 511,15
Source : nos regroupements d’après les résultats du chapitre 4.
r= d’où :
241
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
242
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Tableau n°41 : « Corrélation investissement total/actif total et EVA de l’E .G.H-
ELAURASSI ».
Ce résultat indique que les variables xi et yi ne varient pas dans le même sens.
Toute variation à la hausse du taux d’investissement entraine une variation à la baisse
de l’EVA. La création de valeur intrinsèque enregistrée par l’Aurassi sur plusieurs
années, ne trouve guère son origine dans l’investissement. Ainsi, le pouvoir explicatif
de l’investissement est faible, voire insignifiant.
243
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Tableau n°42 : « Corrélation investissement total/chiffre d’affaires et EVA de
l’EGH-EL-AURASSI ».
Taux d’intensité
Années EVA (xi) capitalistique xiyi xi2 yi2
(yi)
1999 05,78 416,59 2 407,89 33,40 173 547,22
2000 09,56 337,70 3 228,41 91,39 114 041,29
2001 15,41 312,99 4 961,86 237,46 97 962,74
2002 23,92 252,76 6 046,01 572,16 63 887,61
2003 25,32 228,85 5 794,48 641,10 52 372,32
2004 38,04 187,25 7 122,99 1 447,04 35 062,56
2005 53,88 160,50 8 647,74 2 903,05 25 760,25
2006 59,43 147,66 8 775,43 3 531,92 21 803,47
2007 36,72 133,14 4 888,90 1 348,35 17 726,25
2008 47,31 118,45 5 603,86 2 238,23 14 030,40
2009 25,56 139,53 3 566,38 653,31 19 468,62
2010 -07,92 494,72 -3 918,18 62,72 244 747,87
2011 -90,27 8 336,71 -752 554,81 8 148,67 69 500 733,62
2012 44,60 684,94 30 548,32 1 989,16 469 142,80
somme 287,34 11 951,79 -664 880,72 23 897,96 70 850 287,02
Source : nos regroupements d’après les résultats du chapitre 4.
r=
244
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
245
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Ce résultat est insignifiant. En effet, il y a une déconnexion entre la valeur
boursière et le taux d’investissement. Le marché ne semble pas suivre l’évolution des
activités internes du groupe.
Taux d’intensité
Années MVA (xi) xiyi xi2 yi2
capitalistique (yi)
1999 00,51 107,03 54,58 00,26 11 455,42
2000 01,30 112,81 146,65 01,69 12 726,09
2001 –01,02 81,74 –83,37 01,04 6 681,42
2002 –01,25 64,77 –80,96 01,56 4 195,15
2003 –02,11 64,07 –135,18 04,45 4 104,96
2004 –02,65 65,64 –173,94 07,02 4 308,60
2005 –02,58 73,69 –190,12 06,65 5 430,21
2006 –01,90 63,89 –121,39 03,61 4 081,93
2007 –02,81 54,76 –153,87 07,89 2 998,65
2008 –04,49 54,41 –244,30 20,16 2 960,44
2009 –08,46 73,43 –621,21 71,57 5 391,96
2010 -06,58 105,61 -694,91 43,29 11 153,47
2011 -06,64 82,64 -548,72 44,08 6 829,36
2012 -08,54 82,43 -703,9 72,93 6 794,70
somme -47,22 1 086,92 -3 550,64 286,20 89 112,36
Source : nos regroupements d’après les résultats des chapitres 4 et 5.
246
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Tableau n°45 : « Corrélation investissement total/actif total et MVA de l’EGH-
AURASSI ».
Taux
Années EVA (xi) d’investissement xiyi xi2 yi2
(yi)
2000 00,22 72,51 15,95 00,04 5 257,70
2001 –00,35 72,21 –25,27 00,12 5 214,28
2002 –00,68 64,46 –43,83 00,46 4 155,09
2003 –00,72 58,75 –42,30 00,51 3 451,56
2004 –00,87 52,20 –45,41 00,75 2 724,84
2005 –00,94 47,29 –44,45 00,88 2 236,34
2006 –00,65 43,55 –28,30 00,42 1 896,60
2007 –00,87 38,14 –33,18 00,75 1 454,65
2008 –01,04 34,97 –36,36 01,08 1 222,90
2009 –01,51 34,15 –51,56 02,28 1 166,22
2010 –01,24 66,52 -82,48 01,53 4 424,91
2011 -00,24 82,15 -19,71 00,05 6 748,62
2012 -01,73 89,22 -154,35 02,99 7 960,20
Somme -10,62 756,12 -591,25 11,86 47 913,91
Source : nos regroupements d’après les résultats des chapitres 4 et 5.
r=
247
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
semble avoir aucune réaction positive quant à la variation de la variable investissement,
quel qu’elle soit (à la hausse ou à la baisse).
Taux d’intensité
Années MVA (xi) capitalistique xiyi xi2 yi2
(yi)
2000 00,22 337,70 74,29 00,04 114 041 ,29
2001 –00,35 312,99 –109,54 00,12 97962,74
2002 –00,68 252,76 –171,87 00,46 63887 ,61
2003 –00,72 228,85 –164,77 00,51 52 372,32
2004 –00,87 187,25 –162,90 00,75 35 062,56
2005 –00,94 160,50 –150,87 00,88 25 760,25
2006 –00,65 147,66 –95,97 00,42 21 803,47
2007 –00,87 133,14 –115,83 00,75 17 726,25
2008 –01,04 118,45 –123,18 01,08 14 030,40
2009 –01,51 139,53 –210,69 02,28 19 468,62
2010 -01,24 494,72 -613,45 01,53 244 747,87
2011 -00,24 8 336,71 -2000,81 00,05 69 500 733,62
2012 -01,73 684,94 -1 184,94 02,99 469 142,80
somme -10,62 11 535,20 -5 030,53 11,86 70 676 739,8
Source : nos regroupements d’après les résultats des chapitres 4 et 5.
r=
248
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Section 2 : Corrélation décision de financement – valeur intrinsèque (EVA) –
valeur boursière (MVA).
Etant donné que l’objectif de notre recherche est la création de valeur de l’action
au niveau interne et externe, nous avons considéré les décisions d’investissement et de
financement comme les principaux leviers qui sont à l’origine de cette valeur. Ce sont
des décisions qui ressortent de la gestion interne de l’entreprise et qui devraient
influencer les résultats comptables réalisés ; les indicateurs de mesure de la valeur
(EVA) et toute information comptable publiée par l’entreprise cotée. La réaction du
marché et la valeur externe dépendent de ces informations reflétant les choix
stratégiques en termes d’investissement et de financement. Dès lors, l’étude du lien entre
ces leviers (investissement et financement) et la création de valeur intrinsèque et externe
est nécessaire. Après avoir étudié l’intensité de la liaison entre l’investissement et EVA
puis l’investissement et MVA, dans le but de mesurer le degré de l’influence de
l’investissement sur la création de valeur, nous procéderons dans cette section à l’étude
de l’intensité de la liaison entre la création de valeur (EVA, MVA) et la décision de
financement. Notre objectif est de savoir à quel degré le recours à la dette influence la
création de valeur, en d’autres termes, à quel pourcentage la dette explique la création
de valeur (interne et externe).
249
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
La corrélation entre les variables « Taux de la dette- EVA » est mesurée par le
coefficient de corrélation r calculé selon le modèle des moindres carrées. Suivant ce
modèle, les valeurs de l’Economic value added et de taux de la dette sont respectivement
notées par xi et yi. Dans le tableau qui suit, les montants de l’EVA sont en milliards de
dinars et ceux de la dette en pourcentage. Nous commençons d’abord par le cas de
SAIDAL, puis l’E.G.H- AURASSI.
Taux de la
Années EVA (xi) xiyi xi2 yi2
dette* (yi)
1998 –48,55 28,88 –1 402,12 2 357,10 834,05
1999 –41,30 31,63 –1 306,31 1 705,69 1 000,45
2000 -61,78 40,11 -2 477,99 3 816,76 1 608,81
2001 –40,93 42,86 –1 754,25 1 675,26 1 836,97
2002 –48,84 50,05 –2 444,44 2 385,34 2 505,00
2003 –09,16 51,28 –469,72 83,90 2 629,63
2004 15,02 52,97 795,60 225,60 2 805,82
2005 –30,96 56,72 –1 756,05 958,52 3 217,15
2006 02,20 55,59 –122,29 04,84 3 090,24
2007 11,71 54,00 632,34 137,12 2 916,00
2008 53,18 54,87 2 917,98 2 828,11 3 010,71
2009 125,22 46,26 5 792,67 15 680,04 2 139,98
2010 -72,00 58,28 -4 196,16 5 184 3 396,55
2011 -09,65 49,42 -476,90 93,12 2 442,33
2012 -40,55 50,87 -2 062,77 1 644,30 2 587,75
somme -196,39 723,79 -8 330,41 38 779,7 36 021,44
Source : nos regroupements d’après les résultats du chapitre 4.
250
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Taux de la dette
Années EVA (xi) xiyi xi2 yi2
(yi)
1999 05,78 51,73 298,99 33,40 2 675,99
2000 09,56 51,86 495,78 91,39 2 689,45
2001 15,41 52,09 802,70 237,46 2 713,36
2002 23,92 52,21 1 248,86 572,16 2 725,88
2003 25,32 51,18 1 295,87 641,10 2 619,39
2004 38,04 50,87 1935,09 1 447,04 2 587,75
2005 53,88 50,77 2 735,48 2 903,05 2 577,59
2006 59,43 48,42 2 877,60 3 531,92 2 344,49
2007 36,72 46,73 1 715,92 1 348,35 2 183,69
2008 47,31 43,51 2 058,45 2 238,23 1 893,12
2009 25,56 39,33 1 005,27 653,31 1 546,84
2010 -07,92 54,24 -429,58 62,72 2 941,97
2011 -90,27 70,11 -6 328,82 8 148,67 4 915,41
2012 44,60 66,78 2 978,38 1 989,16 4 459,56
somme 287,34 729,83 12 689,99 23 897,96 38 874,49
Source : nos regroupements d’après les résultats du chapitre 4.
r=
251
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Ce résultat indique que la richesse que l’Aurassi a pu créer sur presque toute la
période de l’étude n’est pas liée à la politique d’endettement. Les deux variables ne
varient pas dans le même sens.
Le taux de la dette yi reste inchangé dans ce qui suit, la variable qui change est la
variable xi représentant la market value added (MVA). Cette variable est donnée en
milliards de dinars.
Taux de la
Années MVA (xi) xiyi xi2 yi2
dette (yi)
1999 00,51 31,63 16,13 00,26 1 000,45
2000 01,30 40,11 52,14 01,69 1 608,81
2001 –01,02 42,86 –43,71 01,04 1 836,97
2002 –01,25 50,05 –62,56 01,56 2 505,00
2003 –02,11 51,28 –108,20 04,45 2 629,63
2004 –02,65 52,97 –140,37 07,02 2 805,82
2005 –02,58 56,72 –146,33 06,65 3 217,15
2006 –01,90 55,59 –105,62 03,61 3 090,24
2007 –02,81 54,00 –151,74 07,89 2 916,00
2008 –04,49 54,87 –246,36 20,16 3 010,71
2009 –08,46 46,26 –391,35 71,57 2 139,98
2010 -06,58 58,28 -383,48 43,29 3 396,55
2011 -06,64 49,42 -328,14 44,08 2 442,33
2012 -08,50 50,87 -432,39 72,93 2 587,75
somme -47,22 694,91 -2 471,98 286,20 35 187,39
Source : nos regroupements d’après les résultats des chapitres 4 et 5.
252
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Nous constatons que la réaction du marché est négative quelque que soit le taux
de dettes atteint.
Taux de la
Années MVA (xi) xiyi xi2 yi2
dette (yi)
2000 00,22 51,86 11,40 00,04 2 689,45
2001 –00,35 52,09 –18,23 00,12 2 713,36
2002 –00,68 52,21 –35,50 00,46 2 725,88
2003 –00,72 51,18 –36,84 00,51 2 619,39
2004 –00,87 50,87 –44,25 00,57 2 587,75
2005 –00,94 50,77 –47,72 00,88 2 577,59
2006 –00,65 48,42 –31,47 00,42 2 344,49
2007 –00,87 46,73 –40,65 00,75 2 183,69
2008 –01,04 43,51 –45,25 01,08 1 893,12
2009 –01,51 39,33 –59,38 02,28 1 456,84
2010 –01,24 54,24 -67,25 01,53 2 941,97
2011 -00,24 70,11 -16,82 00,05 4 915,41
2012 -01,73 66,78 -115,52 02,99 4 459,56
somme -10,62 678,10 -547,48 11,86 36 198,50
Source : nos regroupements d’après les résultats des chapitres 4 et 5.
r=
253
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
La réaction du marché demeure négative et nous considérons dans la présente
recherche que les résultats de la corrélation entre taux de la dette et MVA sont
insignifiants. Le lien entre les décisions financières de type d’investissement et de
financement et la création de valeur sur le plan interne (EVA) et externe (MVA), peut
être résumé dans les tableaux qui suivent :
254
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Section 3 : La corrélation entre la valeur intrinsèque et la valeur boursière de
l’action
En revanche, les études menées par Chen et Dodd (1996) et Pariente (2000),
révèlent des résultats différents des études précédentes, en constatant que le pouvoir
explicatif de l’EVA est faible et il ne domine pas les autres indicateurs. D’après leurs
résultats, la corrélation est loin d’être aussi parfaite que le clament, haut et fort, les
zélateurs de l’EVA «180».
Etant calculée sur la base des données comptables, l’EVA constitue un moyen de
communication considérable. Toute variation à la hausse des indicateurs boursiers, suite
à l’annonce de l’EVA, confirme l’optimisme des investisseurs quant à la capacité des
dirigeants de l’entreprise à créer de la richesse à l’avenir.
Notre objectif dans cette section est de montrer la liaison entre l’EVA et MVA,
en se référant à la corrélation par la méthode des moindres carrées.
178
Jean Gervais Missie, Op. Citée, Page 57.
179
Grégory Denglos : « La création de valeur, modèles, mesure et diagnostic », Op. Citée, Page 101.
180
Idem.
255
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
par le modèle des moindres carrés permet de mesurer le lien entre la valeur intrinsèque
de l’action, qui est le fruit des activités internes et stratégiques de l’entreprise et la valeur
externe qui reflète les anticipations et la réaction des investisseurs. Qu’en est-il du
groupe SAIDAL et l’E.G.H.EL AURASSI ?
Les valeurs de MVA et EVA sont respectivement notées par xi, yi. Leurs
montants sont en milliards de dinars. Nous commençons la corrélation à partir de la
première année de la cotation du groupe SAIDAL à savoir : l’année 1999, puisque
l’objectif est d’étudier le lien entre valeur boursière (MVA) et valeur intrinsèque (EVA).
256
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Le pouvoir explicatif de l’EVA est très faible, indiquant que la Valeur boursière
mesurée par la MVA varie indépendamment de la gestion interne du groupe.
100
50
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
-50
-100
r=
60
40
20
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
-20
-40
-60
-80
-100
258
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
1-2/ Correlation Economic value added (EVA) et l’indicateur market to book
(MTB)
Dans le présent travail, nous avons utilisé trois indicateurs de création de valeur
boursière à savoir : market value added, market to book et total schareholder (TSR) ou
rentabilité totale pour l’actionnaire. En étudiant la corrélation entre EVA et MVA, notre
objectif est de déterminer à quel degré la variation de MVA, voire la valeur boursière
est expliquée par l’EVA. Il en est de même pour le ratio market to book (MTB). Quant
au total schareholder (TSR), il permet de comprendre l’évolution du cours boursier
annuel suite à la publication de l’EVA.
259
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Ce résultat indique que l’EVA et la valeur externe de l’action mesurée par MTB
ne varient pas dans le même sens. Toute variation à la hausse ou à la baisse de l’EVA
entraine une variation dans le sens inverse de MTB.
100
50
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
-50
-100
260
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
261
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
1-3/ Correlation Economic Value Added (EVA) et l’Indice Total Schareholder
(TSR)
262
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
La corrélation entre EVA/TSR peut être illustrée graphiquement comme
suit (SAIDAL) :
100
50
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
-50
-100
263
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Il y a une faible corrélation entre EVA et TSR d’une part et, d’autre part, le
pouvoir explicatif de l’EVA est très faible voire insignifiant.
L’EVA renseigne sur le profit ou la valeur réalisée une fois comparé le rendement
dégagé aux coûts des ressources utilisées pour y parvenir. En revanche, le rendement
des capitaux propres renseigne directement sur la contribution des capitaux propres à la
réalisation de profit, mais sans pour autant analyser et mesurer sa capacité à compenser
la rémunération des capitaux qui sont à l’origine de ce rendement. Notre objectif, en
étudiant la corrélation rentabilité financière – MVA, est de comparer le pouvoir
explicatif de l’EVA à celui de la rentabilité financière. Le marché est- il sensible aux
rendements financiers ou à la création de valeur ?
264
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Tableau n°59 : « Corrélation rentabilité financière/MVA du groupe SAIDAL »
Rentabilité
Années MVA (xi) xiyi xi2 yi2
financière (yi)
1999 00,51 13,21 06,73 00,26 174,50
2000 01,30 09,48 12,32 01,69 89,87
2001 –01,02 12,32 –12,56 01,04 151,78
2002 –01,25 10,20 –12,75 01,56 104,04
2003 –02,11 17,45 –36,81 04,45 304,50
2004 –02,65 21,46 –56,86 07,02 460,53
2005 –02,58 13,99 –36,09 06,65 195,72
2006 –01,90 19,35 –36,76 03,61 374,42
2007 –02,81 20,72 –58,22 07,89 429,31
2008 –04,49 25,41 –114,09 20,16 645,66
2009 –08,46 29,17 –246,77 71,57 850,88
2010 -06,58 12,89 -84,81 43,29 166,15
2011 -06,64 18,30 -121,51 44,08 334,89
2012 -08,54 16,25 -138,77 72,93 264,06
somme -47,22 240,20 -936,95 286,20 4 546,31
Source : nos regroupements d’après les résultats des chapitres 4 et 5.
265
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Nous procédons à l’illustration graphique comme suit (SAIDAL) :
-10
-15
Rentabilité
Années MVA (xi) xiyi xi2 yi2
financière (yi)
2000 00,22 10,94 02,40
00,04 119,68
2001 –00,35 13,96–04,88 00,12 194,88
2002 –00,68 17,40–11,83 00,46 302,76
2003 –00,72 17,23–12,40 00,51 296,87
2004 –00,87 21,22–18,46 00,57 450,28
2005 –00,94 25,76–24,21 00,88 663,57
2006 –00,65 26,21–17,03 00,42 686,96
2007 –00,87 17,16–14,92 00,75 294,46
2008 –01,04 18,77–19,52 01,08 352,31
2009 –01,51 12,20–18,42 02,28 148,84
2010 -01,24 04,13 -05,12 01,53 17,05
2011 -00,24 -21,66 05,19 00,05 469,15
2012 -01,73 17,94 -31,03 02,99 321,84
somme -10,62 181,26 -170,23 11,86 4 318,65
Source : nos regroupements d’après les résultats des chapitres 4 et 5.
266
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
20
10
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
-10
-20
-30
Le lien entre les indicateurs de mesure de la création de valeur sur le plan interne
(EVA, rentabilité financière) et sur le plan externe (MVA, MTB et TSR) peut être
résumé dans les tableaux suivants :
267
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Tableau n°62 : « Lien EVA/MTB – EVA/TSR »
E.G.H EL
–00,54 29,16% 00,18 03,24%
AURASSI
Source : nos regroupements d’après les résultats des tableaux de corrélation.
268
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
Etant donné que Saidal et l’AURASSI comptent parmi les entreprises cotées,
l’étude de l’intensité entre les variables d’investissement, de financement et la création
de valeur boursière s’impose. L’étude portant sur la corrélation entre ces variables révèle
des résultats insignifiants d’un point de vue économique, aussi bien pour le cas de Saidal
que de l’Aurassi. Concernant le cas de l’Aurassi; étant positifs, les coefficients de
corrélation de 0,23 ; 0,31 et de 0,12; indiquent une variation dans le même sens des
décisions financières de type d’investissement et de financement, et la valeur boursière
mesurée par la MVA. Or, à l’exception de l’année 2000, l’indicateur de mesure MVA
est négatif sur toute la période de l’étude (de 2001 à 2012), et ce quel que soit la variation
des variables d’investissement et de financement. Aucune de ces variables ne semble
impacter la réaction du marché, malgré les coefficients de corrélation qui s’avère positifs
avec des pouvoirs explicatifs faibles, voire insignifiants.
269
Chapitre III : Contribution à la liaison entre les décisions financières et les
valeurs intrinsèques et boursières de l’action
la rentabilité financière et MVA, elle est très faible, soit un coefficient de –00,29 et un
pouvoir explicatif de 08,41%. Le lien entre ces variables est insignifiant.
Conclusion du chapitre.
En effet, la création de valeur sur le plan interne n’est pas influencée par les
décisions d’investissement et de financement. Il en est de même pour la valeur externe,
car elle ne semble pas être impactée par la variation des variables explicatives retenues
(taux d’investissement, d’endettement), et ce quel que soit la variation de ces variables,
à la hausse ou à la baisse. Sur toute la période de l’étude pour les deux cas étudiés, la
réaction du marché est négative s’expliquant ainsi par l’existence d’autres facteurs
externes liés à la conjoncture boursière qu’à la situation interne et réelle des entreprises
étudiées.
270
Conclusion de la deuxième partie.
L’objectif de cette partie est de mesurer la valeur créée par les entreprises
publiques algériennes cotées à la bourse d’Alger à savoir : le groupe SAIDAL et
l’entreprise de gestion hôtelière l’AURASSI. Etant cotées, ces entreprises disposent de
deux valeurs : l’une associée à leurs activités internes et l’autre à l’appréciation et la
réaction du marché sur lequel sont cotées. Sur le plan interne, nous avons avancé que
les décisions financières de type d’investissement et de financement sont l’assise de la
création de valeur intrinsèque, jouant ainsi un grand rôle dans la détermination de la
valeur d’un point de vue externe. D’où la deuxième préoccupation de notre travail liée
au lien entre ces deux valeurs : intrinsèque et boursière.
Sur la base des données comptables, tirées telles qu’elles sont données aux états
comptables, les résultats révèlent des situations tantôt de destruction, tantôt de création
de valeur sur toute la période de l’étude.
Sur les quinze années d’étude, le groupe a pu réaliser cinq années d’EVA
positive et d’IV supérieur à 100%. Quant à la création de valeur d’un point de vue
externe, l’étude empirique ne met en évidence aucun impact positif des décisions
financières et de la gouvernance sur la valeur boursière. Le groupe est destructeur de
valeur boursière sur toute la période de l’étude, en réalisant douze années de MVA
négative faisant ainsi subir aux actionnaires des pertes colossales et seulement deux
années de MVA positive, mais ces dernières ne peuvent pas valider à elles seules les
hypothèses portant sur la valeur boursière.
271
Conclusion de la deuxième partie.
272
CONCLUSION GENERALE
Conclusion générale.
L’objet de cette thèse est d’étudier l’impact des décisions financières de type
d’investissement et de financement sur la création de valeur intrinsèque et boursière de
l’action des entreprises publiques algériennes, cotées à la bourse d’Alger. Cet impact
ne peut être étudié sans l’intégration de la gouvernance car la cotation entraine une
modification du système de gouvernance, influençant le comportement et la conduite
stratégique de l’équipe dirigeante. De plus, selon Gérard Charreaux (1999), la question
de la mesure de création de valeur s’inscrit dans le contexte de la gouvernance des
dirigeants, c'est-à-dire dans une perspective d’incitation-contrôle.
Nos recherches ont été motivées par le rôle crucial que joue l’entreprise dans le
développement économique et l’importance que revêt la création de valeur aussi bien
sur le plan interne qu’externe pour assurer ce développement. Et ce, en évitant tout
dysfonctionnement de l’économie et en permettant davantage de croissance. De ce fait,
notre travail s’est fondé sur le constat suivant :
274
Conclusion générale.
du lien entre les variables explicatives et les indicateurs de mesure retenus. Et ce, en
étudiant la corrélation par le modèle des moindres carrés.
Une des premières questions de notre recherche est de savoir dans quelle
mesure la gouvernance, la politique d’investissement et de financement comptent
parmi les leviers stratégiques de création de valeur intrinsèque et boursière. La
première partie structurée en trois chapitres avait pour objet de répondre à cette
question. En effet, dans le premier chapitre, on a expliqué que la gouvernance via ses
mécanismes modifie l’architecture organisationnelle, constituant de ce fait un moyen
de résoudre et d’éviter les conflits d’intérêts. Une bonne gouvernance incite les agents
composant l’entreprise, en dépit de leurs intérêts conflictuels, à se converger vers
l’objectif de création de valeur. L’instauration d’une nouvelle politique de
rémunération des dirigeants et de nouveaux mécanismes de contrôle (conseil
d’administration) sont autant de facteurs jugés incitatifs et permettant aux dirigeants de
gérer dans une optique de valeur, en s’engageant dans des projets d’investissement
assurant un retour sur investissement et créant de la valeur. Ainsi, l’objectif de notre
travail est de replacer les décisions d’investissement et de financement dans le cadre
de la gouvernance afin de comprendre l’apport de cette dernière aux choix stratégiques
de l’entreprise en termes d’investissement et de financement. La gouvernance
constitue un préalable pour créer de la valeur dans la mesure où ses mécanismes
influencent la nature des relations entre les propriétaires et les dirigeants d’une part, et
d’autre part, agissent sur les décisions d’investissement et de financement considérées
comme l’assise de la création de valeur. Cette dernière ne se limite pas à la seule
gestion des relations entre les différentes parties prenantes, elle est aussi tributaire
d’une bonne gestion dans la prise de décisions de type d’investissement et de
financement.
Cet apport est positif lorsque l’équipe dirigeante opte pour les décisions
d’investissement les plus opportunes. Le choix des investissements est fonction de
l’évaluation qui constitue un facteur déterminant, puisqu’elle permet de distinguer les
investissements créateurs de valeur de ceux qui ne le sont pas. L’investissement crée
de la valeur dans la mesure où son rendement compense largement le coût des
ressources ayant permis d’y parvenir. Par ailleurs, l’entreprise ne peut décrypter une
telle situation qu’en procédant à une évaluation préalable de ses investissements. Tout
investissement dont le rendement est supérieur au coût de financement est jugé
créateur de valeur. Dès lors, l’évaluation est conçue comme un moyen d’aide à la prise
de décision d’une part, et une exigence pour assurer l’optimum en matière de décision
d’investissement d’autre part. De plus, nous avons constaté tout au long de ce travail
qu’une entreprise ne peut réussir sa politique d’investissement qu’en disposant des
ressources financières car toute décision d’investissement nécessite la mobilisation de
ces ressources. Etant donné la diversification des sources de financements (internes et
externes) et les coûts qu’elles engendrent, toute décision d’investissement doit être
275
Conclusion générale.
276
Conclusion générale.
277
Conclusion générale.
278
Conclusion générale.
question, en étudiant le lien entre ces différentes variables par la corrélation basée sur
le modèle des moindres carrées.
De plus, étant donné que le marché boursier algérien n’est pas trop développé,
l’appel public à l’épargne n’est pas la source principale de financement des
entreprises. L’économie algérienne compte toujours sur le financement par le canal
bancaire. Ce sont autant de facteurs qui démotivent le public à investir dans le capital
des entreprises algériennes cotées, rendant ainsi la participation au développement du
marché boursier de plus en plus faible.
279
Conclusion générale.
Comme tout modèle, le nôtre présente des limites qui restent autant de pistes
permettant d’affiner ce travail.
Les résultats de notre étude doivent être considérés à la lumière des limites de la
recherche. Celles-ci tiennent notamment au champ d’analyse retenu, seules quelques
implications de la théorie de l’agence, quant à l’impact des décisions financières de
type d’investissement et de financement sur la création de valeur intrinsèque et
boursière, sont testés dans la présente recherche.
280
Conclusion générale.
Les limites résident aussi dans les difficultés de définir et d’opérationnaliser les
variables. Ces dernières sont opérationnalisées à partir d’indicateurs simplifiés, entre
autre : taux d’investissement, taux d’endettement, EVA, IV, MVA, MTB et TSR.
Enfin, une autre limite tient au calcul des coûts de ressources. Il s’agit du coût
des fonds propres où nous avons respectivement retenu 19% et 06,14% pour les cas de
SAIDAL et l’AURASSI, lesquels taux sont déterminés selon le modèle de Medaf.
Chaque élément de ce dernier pose problème dans la pratique, tel est le cas du ß dont
la variation n’est pas stable dans le temps. Son calcul nécessite donc une actualisation
et un redressement en tenant compte de la variation des résultats de l’entreprise. Ceci
n’a pas été pris en compte dans la présente recherche, limitant ainsi la portée des
conclusions. Le modèle de Medaf postule que les marchés sont efficients mais
réellement, ceci ne correspond guère à la réalité des entreprises, notamment
algériennes.
281
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du 17 février 2003.
290
Liste récapitulative des graphes, schémas et tableaux
3. Tableaux
Tableau n°5 « Niveau de la rentabilité des capitaux propres avant et après 142
la cotation du groupe SAIDAL »
291
Tableau n°16 « Niveau de l’EVA avant et après la cotation » 158
Tableau n°17 « Evolution du taux de marge d’exploitation de E.G.H. 159
AURASSI »
Tableau n°18 « Evolution de la rotation des actifs de l’E.G.H .AURASSI » 160
Tableau n°19 « Evolution de la structure financière de l’E.G.H .AURASSI » 161
Tableau n°20 « Evolution du taux d’intensité capitalistique » 162
Tableau n°21 « Evolution du taux d’investissement » 162
Tableau n°22 « Evolution du taux d’endettement global » 163
Tableau n°23 « Récapitulatif sur la valeur interne » 182
Tableau n°24 « Récapitulatif des variables de mesure de la valeur 195
boursière »
Tableau n°25 « Opérationnalisation des variables retenues pour mesurer la 200
valeur d’un point de vue externe »
Tableau n°26 « Niveau de la création de valeur boursière par le modèle 203
TSR, après la cotation du groupe SAIDAL ».
Tableau n°27 « Création ou destruction de valeur par comparaison de TSR 204
au coût des fonds propres »
Tableau n°28 « Niveau de la création de valeur boursière par market value 205
added »
Tableau n°29 « la création de valeur boursière par le modèle de ratio 206
market to book MTB ».
Tableau n°30 « Comparaison de l’évolution des indicateurs de mesure de la 208
valeur boursière à celle des taux d’investissement »
Tableau n°31 « Comparaison de l’évolution des indicateurs de mesure de la 211
valeur boursière à celle des taux de la dette »
Tableau n°32 « création de valeur boursière par le modèle de TSR, après la 216
cotation »
Tableau n°33 « Comparaison de TSR au coût des fonds propres » 216
Tableau n°34 « Niveau de la création de valeur boursière par market value 217
added (MVA) »
Tableau n°35 « La création de valeur boursière par le modèle de ratio 218
market to book MTB ».
Tableau n°36 « TSR, MVA, MTB et l’évolution des taux d’investissement » 219
Tableau n°37 « Réaction du marché quant à l’évolution du taux de la dette » 221
Tableau n°38 « Récapitulatif sur la valeur boursière » 234
Tableau n°39 « Corrélation, Investissement total/Actif total et EVA du 240
groupe SAIDAL
Tableau n°40 « Corrélation investissement total/chiffre d’affaires et EVA 242
du groupe SAIDAL »
Tableau n°41 « Corrélation investissement total/actif total et EVA de 243
l’E .G.H-ELAURASSI »
Tableau n°42 « Corrélation investissement total/chiffre d’affaires et EVA 244
de l’EGH-EL-AURASSI »
Tableau n°43 « Corrélation investissement total/actif total et MVA de 245
SAIDAL »
292
Tableau n°44 « Corrélation investissement total/chiffre d’affaires et MVA 246
de SAIDAL »
293
Liste des abréviations
Abréviations Significations
AT Actif Total
Bi Coefficient de risque systématique du titre i
BN Bénéfice Net
CA Chiffre d’Affaires
CI Capitaux Investis
CMPC Coût Moyen Pondéré du Capital
CP Capitaux Propres
D Dettes
INV Investissement
IV Indice de Valeur
294
P Prix de clôture de l’action
R Coefficient de Corrélation
R2 Coefficient de Détermination
RE Résultat d’Exploitation
VC Valeur Comptable
Xi Variable à Expliquer
yi Variable Explicative
295
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
Table des matières
358
3-2/Le rôle disciplinaire de la conjoncture économique caractérisée par la concurrence
-------------------------------------------------------------------------------------------------------- 38
1-1/ L’influence des mécanismes de gouvernance sur le choix des projets. --------- 42
1-3/ L’influence des mécanismes de gouvernance sur les étapes de mise en œuvre et de
surveillance ----------------------------------------------------------------------------------------- 43
359
3/ Le lien de causalité entre la structure de gouvernance et la politique de financement.. 53
360
1-2/ L’investissement comme locomotive de la stratégie et de la création de valeur --- 73
2-1-1/ La valeur actuelle nette (VAN) : quel apport à la création de valeur ? ------- 77
2-1-2/ Autres critères pour apprécier et évaluer les projets d’investissements ------ 79
1-1/ L’impact de la structure financière sur la valeur dans un contexte parfait -------- 86
3-1/Les critères justifiant l’importance du coût des fonds propres par rapport à celui des
dettes ------------------------------------------------------------------------------------------------ 95
361
Section 2 : Le financement par dettes : dans quelle mesure est-il un levier créateur de
valeur ? ---------------------------------------------------------------------------------------------- 98
2/ La dette comme une variable d’ajustement des ressources aux besoins de financement
-------------------------------------------------------------------------------------------------------- 99
3-1-2/ Les composantes de la variable « coût moyen pondéré du capital » ------ 120
Section 2 : Vérification des hypothèses portant sur la valeur intrinsèque ---------------- 130
2/ Méthodologie suivie pour la vérification des hypothèses de recherche portant sur la valeur
intrinsèque ----------------------------------------------------------------------------------------- 134
2-2/ Présentation du groupe Saidal faisant l’objet de notre recherche --------------- 135
363
2-3/ Présentation de l’E.G.H Aurassi faisant l’objet de notre recherche ------------- 136
2-4/ Rappel sur les variables choisies pour tester l’impact de la gouvernance, des
décisions d’investissements et de financement sur la création de valeur intrinsèque--- 137
3/ Les résultats obtenus sur le premier cas étudié : Saidal --------------------------------- 138
3-4/ Qu’en est-il de la création de valeur intrinsèque pour la période allant de 2010 à
2012? Cas de SAIDAL -------------------------------------------------------------------------- 153
4/ Les résultats obtenus sur le deuxième cas étudié l’E.G.H. el Aurassi ----------------- 156
4-4/ Qu’en est-il de la création de valeur intrinsèque pour la période allant de 2010 à
2012 ? Cas de l’E.G.H-Aurassi ----------------------------------------------------------------- 164
Section 3 : Discussion et analyse approfondie des résultats sur la valeur intrinsèque. - 167
364
Chapitre II : L’apport des modèles stratégiques en termes de gouvernance,
d’investissement et de financement à la valeur boursière
1-1/ L’indice de rentabilité totale pour l’actionnaire ou total shareholder return ----- 187
1-1-1/ Les variables déterminantes du prix de l’action ou cours de l’action ----- 188
1-2/ L’indice de market value added ou valeur ajoutée par le marché (MVA) ------- 191
Section 2 : Vérification des hypothèses portant sur la valeur boursière ----------------- 196
2/Méthodologie suivie pour la vérification des hypothèses de recherche portant sur la valeur
boursière ------------------------------------------------------------------------------------------ 199
3-2/ L’apport des décisions d’investissement à la création de valeur boursière ------- 207
3-4/ Les indicateurs boursiers de 2010 à 2012 : Cas de Saidal ------------------------- 213
365
4-4/ Les indicateurs de créations de valeurs boursière pour la période allant de 2010 à 2012
------------------------------------------------------------------------------------------------------ 223
Section 3 : Analyse et discussion des résultats sur la valeur boursière. ----------------- 225
1-1/ Rappel sur le calcul du coefficient de corrélation par la méthode des moindres carrés.
------------------------------------------------------------------------------------------------------- 239
1-2/ Corrélation entre taux d’investissement – Economic value added ---------------- 240
366
Section 3 : La corrélation entre la valeur intrinsèque et la valeur boursière de l’action- 255
1/ L’intensité de la liaison linéaire entre deux variables statistiques : Economic value added
market value added (EVA, MVA) (Saidal – Aurassi) -------------------------------------- 255
1-1/ Corrélation Economic value added (EVA) et création de valeur boursière (MVA)
------------------------------------------------------------------------------------------------------ 256
1-2/ Corrélation Economic value added (EVA) et l’indicateur market to book (MTB) -
------------------------------------------------------------------------------------------------------- 259
1-3/ Corrélation Economic value added (EVA) et l’indice total schareholder (TSR)..262
367
Résumé :
Tenant compte de l’ouverture du capital par voie boursière, modifiant la
structure de propriété et conduisant au changement de mode de gouvernance, la
création de valeur aussi bien au niveau interne qu’externe est tributaire d’une bonne
gouvernance influençant positivement les leviers créateurs de valeur à savoir : les
décisions financières de type d’investissement et de financement. L’objet de cette
recherche est d’appliquer les éléments de la grille de lecture du gouvernement
d’entreprise pour expliquer l’incidence des décisions d’investissement et de
financement sur la création de valeur intrinsèque et boursière, en s’appuyant sur des
indicateurs internes et externes de mesure de la création de valeur.
Mots clés : Valeur intrinsèque, valeur boursière, gouvernance, EVA, MVA, MTB,
TSR, Décisions d’investissement et de financement.
Summary:
Taking into account the opening of the capital through the stock exchange
amending the ownership structure and governance leading to the mode change,
creating value both internally and externally depends on good governance positively
influencing the creators levers value are: financial decisions of the type of investment
and financing. The purpose of this research is to apply the elements of corporate
governance interpretative framework to explain the impact of investment and
financing decisions on creating intrinsic and market value, based on internal and
external indicators to measure value creation.
Keywords: intrinsic value, market value, governance, EVA, MVA, MTB, TSR,
investment and financing decisions.
ﺧﻼﺻﺔ
إن ﻓﺘﺢ رأﲰﺎل اﳌﺆﺳﺴﺎت ﻋﻦ ﻃﺮﯾﻖ اﻟﺒﻮرﺻﺔ ﯾﺆدي إﱃ ﺗﻐﲑ
ﻓﻌﻠﯿﻪ ﺧﻠﻖ اﻟﻘﯿﻤﺔ ﯾﻌﺘﻤﺪ ﻋﻠﻰ، اﳌﻠﻜﯿﺔ و ﻧﻈﺎم اﳊﻜﻢ
اﳊﻜﻢ اﻟﺮاﺷﺪ اﻟﺬي ﯾﺆﺛﺮ إﳚﺎﺑﯿﺎ ﻋﻠﻰ أﺳﺲ ﺧﻠﻖ اﻟﻘﯿﻤﺔ
.ﻣﺜﻞ اﻟﻘﺮارات اﳌﺎﻟﯿﺔ ﻣﻦ اﻟﻨﻮع اﻻﺳﺘﺜﻤﺎري و اﻟﺘﻤﻮﯾﻠﻲ
ﻫﺪف ﻫﺬا اﻟﺒﺤﺚ ﻫﻮ ﺗﻄﺒﯿﻖ ﺳﻠﻢ ﻗﺮاءة اﳊﻜﻢ اﻟﺮاﺷﺪ ﻟﺸﺮح
،أﺛﺮ ﻗﺮارات اﻻﺳﺘﺜﻤﺎر و اﻟﺘﻤﻮﯾﻞ ﻋﻠﻰ ﺧﻠﻖ اﻟﻘﯿﻤﺔ
اﻋﺘﻤﺎدا ﻋﻠﻰ اﳌﺆﺷﺮات اﻟﺪاﺧﻠﯿﺔ و اﳋﺎرﺟﯿﺔ ﻟﻘﯿﺎس ﺧﻠﻖ
اﻟﻘﯿﻤﺔ
ﻧﻈﺎم، ﻗﯿﻤﺔ ﺑﻮرﺻﯿﺔ، ﻗﯿﻤﺔ داﺧﻠﯿﺔ:ﻣﻔﺘﺎح اﻟﻜﻠﻤﺔ
: ﻗﺮارات ﻣﺎﻟﯿﺔ، EVA,MVA, MTB TSR, : ﻣﺆﺷﺮات،اﳊﻜﻢ
. ﲤﻮﯾﻞ،إﺳﺘﺜﻤﺎر