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MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch
La présentation, la lisibilité, l’orthographe, la qualité de la rédaction, la clarté, la précision et la concision des raisonnements
entreront pour une part importante dans l’appréciation des copies.
Les candidats sont invités à encadrer dans la mesure du possible les résultats de leurs calculs.
L’usage de tout document et de tout matériel électronique est interdit. Notamment, les téléphones portables doivent être éteints
et rangés.
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le signalera sur sa copie et poursuivra
sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il sera amené à prendre
Le but de ce problème est de montrer que le cardinal d’un ensemble E est le même que le cardinal de E × E lorsque
E est un ensemble infini. On rappelle que N et N × N sont de même cardinal, résultat qu’on pourra utiliser sans
démonstration.
Notre démonstration passe par la définition des ordinaux de Cantor généralisant les entiers, en rajoutant à l’ensemble
des entiers toute une série d’ordinaux infinis, et par une récurrence transfinie sur l’ensemble des ordinaux, c’est-à-
dire une récurrence allant au-delà de l’infini, donc permettant d’atteindre tous les ordinaux. Nous devons également
montrer que sous réserve de la validité de l’axiome du choix, que nous supposerons ici, tout ensemble est en bijection
avec un ordinal. Ce dernier point est une conséquence directe du théorème de Zermelo, équivalent à l’axiome du choix.
On dit que E est subpotent à F s’il existe une injection de E vers F . On dit que E et F sont équipotents s’il existe
une bijection de E sur F . On dit que E est strictement subpotent à F si E est subpotent à F , mais non équipotent,
donc s’il existe une injection de E dans F , mais pas de bijection.
On admettra que deux ensembles E et F sont équipotents si et seulement si E est subpotent à F et F est subpotent
à E (théorème de Cantor-Bernstein).
Vous êtes autorisés à admettre des résultats de certaines questions pour pouvoir les utiliser par la
suite, ainsi qu’à ne répondre que partiellement à certaines questions. Indiquez alors clairement et
honnêtement ce que vous admettez. Par ailleurs, le sujet étant très long, il n’est pas attendu que vous
terminiez le problème. Répondre à peu près correctement à 4 des 6 parties vous assurera sans doute
déjà la note maximale.
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4. (Récurrence transfinie) Soit E un ensemble bien ordonné, de minimum m. Soit pour tout x ∈ E une propriété
P(x). Montrer que si P(m) est vérifiée et si pour tout x ∈ E distinct de m,
pour un certain y0 de X.
4. Montrer que soit Sx = Sy0 , soit Sx = Sy0 ∪ {y0 }.
Indication : Discuter suivant que y0 ∈ Sx ou non.
5. Montrer qu’en décrétant que x < X pour tout x ∈ X, on prolonge le bon ordre de X en un bon ordre sur
X ∪ {X}.
∗
6. Montrer, par récurrence transfinie sur X ∪ {X}, que pour tout x ∈ X ∪ {X}, soit il existe y 6 x et une bijection
croissante g : Y → Sy , soit il existe un segment initial Yx de Y et une bijection croissante f : Sx → Yx .
7. Conclure.
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1. Montrer que ∅, {∅} et {∅, {∅}} sont des ordinaux.
2. Montrer que si α est un ordinal, et si β ∈ α, alors β est un ordinal.
Indication : utiliser la transitivité de l’ensemble α pour décrire la relation d’ordre sur β en fonction de celle de
α, puis en déduire les différentes propriétés requises. Utiliser la transitivité de la relation ∈ (c’est par définition
une relation d’ordre) pour étudier la transitivité de β.
3. Soit X un ensemble transitif dont les éléments sont tous des ordinaux. On suppose que pour tout (α, β) ∈ X 2 ,
si α et β sont distincts, alors α ∈ β ou β ∈ α. Montrer que X est un ordinal.
Indication : Pour montrer l’existence du minimum d’un sous-ensemble A non vide, considérer, pour un élément
α ∈ A donné, le sous-ensemble B de l’ordinal α défini par : B = {β ∈ A | β ∈ α}.
4. En déduire que :
(a) si α est un ordinal, alors α∪{α} aussi, appelé successeur de α, et noté α+ . C’est en itérant cette construction
qu’on construit les ordinaux finis représentant les entiers de N, en commençant à 0, représenté par l’ordinal
∅;
(b) si α est un ordinal, tout segment initial β de α est un ordinal. Montrer de plus que si de plus β 6= α, alors
β ∈ α.
Indication : pour ce dernier point, considérer le minimum de α \ β.
∗
5. Soit α et β deux ordinaux, et f une bijection croissante de α sur β. Montrer que α = β et que f est l’application
identique.
Indication : considérer le minimum de {x ∈ α | f (x) 6= x}, et montrer par double inclusion que f (x0 ) = x0 .
On se souviendra que la relation d’ordre est définie par l’appartenance.
6. Montrer que pour tous ordinaux α et β, on a α ∈ β, β ∈ α ou α = β, et que une seule de ces éventualités se
produit.
Indication : cherchez une question antérieure vous permettant d’exploiter la question précédente !
7. Montrer que sur la classe des ordinaux, la relation d’appartenance vérifie les propriétés définissant un bon ordre.
8. Montrer que la classe X des ordinaux n’est pas un ensemble
Indication : on pourra montrer que sinon, X est un ordinal et aboutir à une contradiction.
Même si la classe des ordinaux n’est pas un ensemble, on ADMETTRA que les propriété de la relation d’appartenance
valident le principe de récurrence transfinie sur la classe des ordinaux. Ainsi, pour prouver qu’une certaine propriété
est vraie pour tout ordinal supérieur ou égal à α0 , il suffit de montrer qu’elle est vraie pour α0 , et que pour un ordinal
α > α0 , si la propriété est vraie pour tout ordinal β vérifiant α0 6 β < α, alors elle est vraie pour l’ordinal α. Ici, la
relation d’ordre désigne la relation d’appartenance.
∗
9. On montre dans cette question que tout ensemble bien ordonné X peut être mis en bijection croissante avec un
ordinal.
(a) À l’aide des résultats de la partie II, montrer que si ce n’est pas le cas, alors pour tout ordinal α, il existe
un unique segment initial Xα de X tel qu’il existe une bijection croissante de α sur Xα .
(b) En admettant que si les éléments d’une classe C peuvent être mis en correspondance 1 à 1 (donc bijective-
ment, mais du point de vue des classes) avec les éléments d’un ensemble E, alors C est un ensemble, et en
considérant un certain sous-ensemble de P(X), aboutir à une contradiction et conclure.
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3. Montrer que {λn , n ∈ N} est un ensemble transitif.
4. En déduire que ω = {λn , n ∈ N} (on procédera par double-inclusion).
5. Conclure que ω et N sont équipotents.