Instrumentation PDF
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SOMMAIRE
CHAPITRE 1
GENERALITES
CHAPITRE 2
TECHNIQUES DE BASE
2.9 FRAISAGE.................................................................................................................................... 89
2.9.1 Les différentes fraises et leur utilisation (figure 2.19)................................................................... 89
2.9.2 Recommandations générales........................................................................................................... 92
CHAPITRE 3
IDENTIFICATION ET RESOLUTION DES COINCEMENTS
CHAPITRE 4
REPECHAGE DU CABLE
ANNEXE
L'instrumentation est l'ensemble des opérations de remise en état d'un puits dont le forage
ou la production ont été interrompus à la suite d'un accident survenu dans le puits. Les
accidents peuvent se produire au cours d'opérations diverses (forage, descente de tubage,
logging, DST, etc.).
Le nombre d'instrumentations est lié aux difficultés de forage, mais également pour une
grande part au manque de compétence et d'expérience du personnel impliqué dans les
opérations de forage.
Les interventions sur puits en production ne sont pas traitées dans ce document.
Les accidents nécessitant une instrumentation peuvent être classés en quatre catégories.
Les dimensions du poisson seront variables. Bien que certains éléments soient de petite
taille (dents, picots, billes, galets), il sera nécessaire de les éliminer pour ne pas endommager
l'outil suivant.
Les objets qui tombent le plus fréquemment sont des peignes de clés, de cales et
l'outillage. La chute d'objets peut conduire à des coincements.
C'est une situation qui peut être évitée par l’observation d'une discipline stricte sur le
plancher, par le contrôle et l'entretien périodique du matériel.
Il peut se produire des ruptures de la garniture de forage au niveau des filetages (surtout de
ceux travaillant en flexion alternée), au niveau du corps d'un élément (rupture à
l'emplacement des cales sur les tiges, etc.) et des déboîtements (surtout avec les tubages).
Un élément de la garniture peut casser pour des raisons liées à l'état d'usure du matériel, à
son utilisation et aux conditions de forage.
L'état du matériel de forage doit être vérifié au cours d'inspections périodiques dont la
fréquence est fonction du type de matériel et des conditions de forage. Ces inspections
permettent, en général, de dépister à temps les éléments fatigués ; il s'agit du magnaflux, du
sonoscope et des contrôles dimensionnels.
Il est important de bien connaître la traction, le couple, la pression que l'on peut appliquer
sur chaque élément de la garniture se trouvant dans le trou. Il faut faire attention aux
garnitures mixtes car les différents composants ont en général des résistances mécaniques très
différentes.
La rupture d'un élément de la garniture peut être causée par une fatigue induite par des
phénomènes vibratoires ou cycliques, indépendamment de son état d'usure apparente. Il existe
des vitesses de rotation pour lesquelles les vibrations induites dans la garniture deviennent
critiques.
De même, les changements brutaux de trajectoire (dog legs) peuvent également provoquer
des ruptures. Ils font travailler le matériel tubulaire en flexion alternée. Ces flexions, d'autant
plus fréquentes que l'avancement est faible et la vitesse de rotation élevée, peuvent entraîner
des ruptures par fatigue. Ces dog legs sont d'autant plus dangereux qu'ils sont plus prononcés
et que la tension des tiges est plus élevée.
Les coincements sont la cause la plus fréquente et correspondent aux instrumentations les
plus graves. Généralement, ils se compliquent avec le temps.
Ils coûtent très cher chaque année à l'industrie pétrolière (environ 300 à 500 millions de
dollars par an) et se produisent dans environ 20 à 25 % des puits.
Souvent les coincements dus à la formation sont regroupés avec les coincements
mécaniques et l'on considère que tout ce qui n'est pas coincement par pression différentielle
est un coincement mécanique.
Les coincements, à l’exception de ceux causés par des chutes d'objets, sont généralement
des phénomènes progressifs. Le puits montre des signes laissant présager un problème. Il est
donc important de savoir reconnaître ces signes et de réagir correctement dès leur
manifestation.
Les incidents possibles sont soit une rupture de câble ou d'outil, soit plus souvent, un
coincement. En principe, on ne descend des outils de diagraphie dans un puits que si le
découvert a été contrôlé et estimé sain. Cependant, des risques de coincement sont inhérents à
certains types d'outils et d'opérations ; c'est le cas avec le RFT (Repeat Formation Tester).
De même, dans certaines conditions (puits dévié, boue de forte densité), le poids des outils
est insuffisant pour assurer une descente correcte de l'ensemble : le ralentissement des outils
peut causer un coincement du câble par formation de boucles si celui-ci est déroulé trop
rapidement.
Des ruptures dans la garniture de forage et au niveau de l'outil peuvent se produire lorsque
le matériel utilisé est de mauvaise qualité (acier, fabrication de mauvaise qualité, etc.) ou
lorsqu'il présente des défauts (filetages mal taillés, traitement de surface incorrect, etc.).
Un mauvais fonctionnement des équipements de traitement des solides peut être la cause
de coincement.
On peut citer :
• La méconnaissance des limites d'utilisation des équipements (dépassement des
contraintes admissibles sur la garniture de forage, sur le câble, etc.),
• Le non respect des règles de l'art (garniture laissée immobile trop longtemps, etc.),
• Le non respect des consignes de forage ou des consignes mal adaptées (applications de
paramètres de forage inadaptés à l'outil utilisé, rotation à la vitesse critique produisant
des vibrations, etc.),
• Le non maintien des caractéristiques rhéologiques du fluide de forage (dû à une
mauvaise utilisation des équipements de traitement des solides, à un mauvais contrôle
de la rhéologie, etc.) ou l'utilisation d'un fluide de densité trop élevée,
• Le manque de concentration du personnel pendant les heures de travail est également
une cause de problèmes. Des statistiques indiquent que les coincements se produisent
surtout aux changements de poste et les jours de relèves.
• La maladresse du personnel de plancher sera à l'origine de chutes d'objets.
Les forages très déviés, les longs déports, les drains horizontaux obligent souvent à utiliser
les équipements dans des conditions inhabituelles (tiges en compression, connexions
travaillant à la flexion alternée, flambage, tiges travaillant au delà des limites de flexion, etc.).
De plus, il est difficile de nettoyer correctement de tels puits, les déblais s'accumuleront dans
l'espace annulaire et produiront des coincements.
Les trajectoires présentant des taux de build up élevés augmentent les risques de formation
de trou de serrure (key seat) et la fatigue du tubulaire.
La garniture doit être régulièrement contrôlée par des procédés non destructifs (magnaflux,
sonoscope). Cette mesure est généralement bien appliquée par les entrepreneurs mais la
fréquence des contrôles n'est pas toujours en harmonie avec la sévérité des conditions de
forage. Il faut les multiplier en forage à l'air, en forage de terrains favorisant les vibrations,
dans les puits très déviés.
Une bonne solution consiste à augmenter la fréquence de contrôle des équipements les
plus exposés et à les changer régulièrement de place.
L'état du tubulaire doit être vérifié visuellement pendant les manœuvres. Cela permettra,
entre autres, d'éliminer les portées endommagées, les tiges tordues, les filetages abîmés.
Quand des masses-tiges de grand diamètre sont utilisées, il est vivement conseillé d'utiliser
des masses-tiges de dimensions intermédiaires et des tiges lourdes pour avoir un changement
de rigidité progressif et ainsi limiter la fatigue de certaines connexions.
De même, la capacité des équipements de surface (treuil, câble, élévateurs, etc.) ne doit
pas être dépassée. Un coefficient de sécurité de 2 au lieu de 3 peut être utilisé sur le câble de
forage pour les opérations de repêchage.
Tout élément de la garniture de fond doit figurer sur le cahier de garniture avec son
diamètre extérieur, son diamètre intérieur et la longueur de ses différentes parties. Pour le
matériel autre que les tiges et les masses-tiges, un schéma est toujours préférable. La position
de chaque élément doit également être parfaitement connue.
A de rares exceptions près, tout le matériel tubulaire comporte un fishing neck suffisant
(50 à 70 cm) pour le repêchage à l'overshot. Certains impératifs impliquent parfois
l'utilisation de matériel difficilement repêchable tel que les masses-tiges ou turbines
surdimensionnées qui ne possèdent pas de fishing neck. Dans ce cas, il suffit d'en faire
tourner un en atelier.
Une bonne identification du matériel se trouvant dans le trou ne va pas réduire les risques
d'instrumentation, mais permettra une action plus rapide et mieux adaptée en cas de
problèmes.
Dès que la garniture est en dehors du trou, fermer le puits avec l'obturateur à fermeture
cisaillante et / ou totale et couvrir la table de rotation d'une plaque.
Les têtes de levage ne sont généralement pas conçues pour supporter des tensions élevées.
Si la manipulation sur le puits implique une traction importante (masses-tiges coincées en
surface par exemple), utiliser la tige carrée ou un simple court.
Vérifier le bon état du matériel de plancher (clés, cales, etc.) avant le début de la
manœuvre. Utiliser un essui-tiges pendant les manœuvres.
Certains signes indiquant que l'outil est usé se manifesteront avant la rupture. C'est par
exemple une augmentation du couple, la diminution de la vitesse d'avancement.
On veillera à appliquer des paramètres de forage (poids sur l'outil, vitesse de rotation,
hydraulique) conformes aux préconisations du constructeur.
Dès l'apparition des signes indiquant la fin de l'outil (chute d'avancement, nombre d'heures
de rotation, augmentation du couple, etc.), l'outil doit être remonté.
Il y a très peu de cas où il n'est pas possible de prévenir le coincement. Le chef de poste est
l'homme clé, il doit connaître les signes indiquant un risque de coincement. Dès la
manifestation de l'un de ces signes, une intervention rapide et adaptée évitera la majorité des
problèmes.
La prévention dans ce cas ne se limite pas uniquement à l'action de l'équipe de forage. Elle
démarre avec la préparation du programme de forage et, sur le chantier, elle concerne
également le suivi du fluide de forage.
La boue à l'huile est une bonne solution pour forer les zones où il y a risque de collage par
pression différentielle. Le cake sera absent ou de très faible épaisseur en face des zones
poreuses perméables. Cela réduira d'autant les surfaces de contact entre la garniture et le
puits. Grâce au caractère lubrifiant de ce type de boue, les forces de friction à la paroi du
puits seront également réduites.
La boue au carbonate présente également quelques avantages sur les autres boues à base
d'eau. Les forces de friction sont réduites et il sera plus facile de se décoincer.
Dans les zones où il existe un risque de collage par pression différentielle, les opérations
de logging doivent être limitées (l'utilisation d'outils plaqués à la paroi du trou est
déconseillée).
Le choix de l'appareil de forage a son importance. Certains problèmes seront réduits avec
l'utilisation d'une tête d'injection motorisée (top drive), d'autres peuvent être accentués. La
tendance avec une top drive est de ramoner le puits moins souvent qu'avec une kelly, de
moins se préoccuper des signes donnés par le puits et de retarder au maximum les actions à
entreprendre.
Les zones à risques, les procédures à adopter en cours de forage (short trips, ramonage à
chaque tige forée, etc.) et en cas de problème doivent être clairement indiquées dans le
programme.
La liste des précautions est longue. Les points les plus importants à considérer sont :
• Le nettoyage du puits :
Si les déblais ne sont pas correctement évacués du puits, ils vont progressivement
s'accumuler dans l'espace annulaire autour de la garniture et entraîner un coincement
mécanique.
Les puits déviés sont les plus difficiles à nettoyer. Avec une inclinaison de 30°, il faut
une vitesse du fluide de forage dans l'espace annulaire d'environ 20 % supérieure à celle
nécessaire pour nettoyer un puits vertical. Avec une inclinaison comprise entre 50 et
60° (cas le plus pénalisant), il faut doubler la valeur.
Mais d'un autre côté, il faut éviter de caver le puits. Pour cela, on pourra limiter la
puissance hydraulique à l'outil et utiliser une boue bien adaptée aux formations
traversées.
Dans les puits très déviés, l'augmentation de la viscosité et le pompage de bouchons
visqueux ne sont pas toujours suffisants pour nettoyer le puits. Des bouchons de faible
viscosité déplacés en régime turbulent suivis de bouchons visqueux peuvent améliorer
le nettoyage.
Si le forage nécessite l'utilisation de deux pompes et que l'une d'elles tombe en panne, il
faut arrêter le forage pendant la réparation.
Dans certains cas, il peut être nécessaire de limiter la vitesse d'avancement.
Des systèmes montés sur les vibrateurs permettent de connaître le poids de déblais
récupérés en surface, le but étant de comparer ce poids avec celui de la formation forée
et d'évaluer le nettoyage. A défaut de tels systèmes, on peut se contenter de regarder la
quantité de déblais récupérés et d'estimer si elle est normale.
Si l'on fore avec un moteur de fond sans rotation de la garniture, il est recommandé de
tourner pour mettre en mouvement les déblais qui se seront déposés autour de la
garniture avant la remontée.
• Le maintien des parois du puits :
Les argiles et les couches salifères sont les formations qui posent le plus de problèmes
car elles ont tendance à refermer le trou ou à se caver. L'un des rôles de la boue de
forage est d'exercer une pression suffisante sur les parois du puits pour les maintenir en
place. La pression exercée étant fonction de la densité de la boue et des pertes de charge
dans l'espace annulaire, l'augmentation de la densité et du débit de circulation doit
améliorer la tenue des parois.
Les caractéristiques de la boue doivent être ajustées au mieux pour maintenir les
formations en place. Pour conserver des caractéristiques rhéologiques stables, il est
nécessaire de nettoyer efficacement la boue et donc de disposer d'équipements de
traitement des solides adaptés et correctement utilisés.
Avec des formations gonflantes, il faut être patient et ne pas essayer de les passer en
force. Le temps consacré à conditionner la boue et à circuler est rarement du temps
perdu.
L'utilisation d'une top drive doit faciliter les manœuvres dans les zones resserrées du
puits. Mais elle ne doit pas éliminer le ramonage à chaque tige forée et les short trips.
L'utilisation d'outils PDC excentrés donne souvent de bons résultats dans les formations
salifères.
• La surveillance de la trajectoire du puits :
Il faut minimiser les changements de trajectoires (dog legs).
Si on anticipe la formation de key seat, il faut envisager d'incorporer un aléseur ou un
key seat wiper dans la garniture.
Dès que des frottements excessifs dus à un mauvais profil du trou se manifestent,
prévoir l'alésage du trou avec un roller reamer et une garniture plus rigide pour éliminer
les points de frottement.
Il faut essayer de jouer sur les caractéristiques de la boue pour réduire la friction entre la
garniture et le puits.
• S'il y a danger de collage par pression différentielle :
La densité de la boue doit être la plus faible possible pour réduire au maximum la valeur
de la pression différentielle.
On peut également envisager de réduire le débit pour réduire les pertes de charge dans
l'espace annulaire.
Si l'on utilise une boue à base d'eau, le filtrat sera réduit, la qualité du cake améliorée
pour limiter son épaisseur.
Il faut éviter au maximum les immobilisations de la garniture. Dans les puits déviés,
limiter le nombre de mesures pour limiter les temps d'arrêt (utiliser de préférence un
MWD) et éviter de forer sans rotation.
On utilisera de préférence les masses-tiges spiralées, en évitant les masses-tiges
surdimensionnées pour réduire la surface de contact entre la garniture et la paroi du
trou.
Le nombre des masses-tiges sera réduit en les remplaçant par des tiges lourdes.
Incorporer les stabilisateurs pour réduire les points de contact entre la garniture de fond
et le trou (il est recommandé de placer un stabilisateur tous les 20 m dans la zone à
risques). Ajouter des lubrifiants (gas oil, etc.) à la boue si possible.
Prévoir sur le chantier des produits pour décoincer. Les statistiques montrent que si de
tels produits ne sont pas mis en place dans les 8 heures après le coincement, les chances
de succès de l'instrumentation sont fortement compromises.
Le collage se produit souvent après un contrôle de venue à cause de l'augmentation de
la densité de la boue et d'une garniture restée immobile. Le but du contrôle est de
remplir le puits d'une boue de densité suffisante pour maintenir les fluides de formation
en place uniquement par l'intermédiaire de la colonne de boue. Mais, il faut veiller à ne
pas ajouter trop de sécurités (statique dans la boue et dynamique par l'intermédiaire de
la duse).
• L'utilisation d'un MWD présente de nombreux avantages, il permet de :
- Comparer le couple et le poids mesurés en surface et au fond,
- Mesurer l'invasion par le filtrat dans les formations poreuses perméables et suivre
l'évolution du cake,
- Détecter les zones à pression de pore anormale,
- Connaître le diamètre du trou,
- Réduire le temps d'immobilisation de la garniture pendant les mesures de déviation.
• Les coulisses de forage permettent de réagir immédiatement ce qui peut être vital car le
temps est très souvent un facteur important d'aggravation du coincement. En effet un
coincement peut en provoquer un autre : par exemple un collage peut survenir suite à
une immobilisation de la garniture due à un coincement mécanique.
Les équipements actuels sont très fiables et leur utilisation devrait être systématique en
forage. Si elles sont utilisées en forage, leur coût n'intervient que pour une très faible
part dans le coût du puits (inférieur à 1 %).
Pour être efficace, la coulisse doit être correctement positionnée. Elle ne sert à rien si
elle se trouve sous le point de coincement, elle est peu efficace si elle est trop loin de ce
point.
A quelques exceptions près, les meilleurs résultats sont obtenus en faisant travailler en
tension une coulisse de diamètre inférieur à celui des masses-tiges. Elle sera ouverte en
forage, donc cela implique qu'elle est placée en haut des masses-tiges au-dessus du
point neutre. Ceci présente les avantages suivants :
- Meilleure longévité de la coulisse,
- Les risques d'avoir la coulisse coincée sont réduits,
- Pas de risque de taper vers le bas et d'abîmer l'outil si c'est une coulisse hydraulique.
Si une coulisse est incorporée dans la garniture, le chef de poste doit savoir l'utiliser
pour en tirer l'efficacité maximale.
Pour éviter le dévissage des premiers tubes, le bakerlock ou la soudure des joints peuvent
être utilisés.
1.4.5.2 Déboîtement
Cet incident relativement fréquent en gros diamètre affecte surtout les filetages API ronds.
Ce type de risque affecte aussi les filetages Buttress lors d'un mauvais vissage avec
croisement des filets. Dans les forages déviés, il faut éviter d'utiliser certains types de
filetages.
Outre la plupart des mesures prises pour limiter les risques de dévissage, il faut observer
plus particulièrement :
• les consignes de vissage appropriées à chaque type de filetage,
• les pressions maximum admises pour la colonne en fin de cimentation.
Les appareils ont généralement une dotation contractuelle de matériel de repêchage qui
doit être bien suivie et bien entretenue. Il faut apporter un soin particulier à ce matériel car il
permet une action rapide, ce qui est souvent décisif pour la résolution de l'instrumentation.
Enfin, en instrumentation, le matériel est souvent utilisé à ses limites de travail et ceci
implique :
• un renforcement des mesures de sécurité,
• la présence d'un responsable averti qui sache mesurer les risques.
Dès qu'un incident se manifeste (chute d'objet, coincement, rupture), le chef de chantier et
le superintendant doivent être immédiatement avisés.
Toutes les informations concernant l'incident doivent être relevées à chaud, consignées
d'une façon très détaillée et jointes aux enregistrements effectués par l'entrepreneur de forage
et par la compagnie de contrôle géologique. Il faut consulter les enregistrements des heures
précédant l'incident, elles peuvent révéler des informations importantes. Il ne faut rien
cacher et les faits ne doivent pas être déformés.
Un rapport détaillé et circonstancié doit être établi. Il servira de référence pendant toute la
suite de l'intervention. Il constate des faits précis (opération en cours, dimension et
composition de la garniture, paramètres, etc.) qu'il faut relever sans les interpréter.
L'interprétation des faits est une hypothèse de travail dont la validité ne sera confirmée ou
infirmée qu'après résolution de l'instrumentation. Dans la plupart des cas, elle ne constitue
pas une certitude. Le programme de repêchage est bâti sur cette interprétation qui peut
changer en cours d'instrumentation et dont il faudra constamment vérifier le bien fondé en
revenant sur le compte rendu d'origine.
S'il y a le moindre doute, éviter une action précipitée : il vaut mieux perdre un peu de
temps pour déterminer la cause du problème et éviter ainsi de faire des erreurs qui peuvent
compliquer la situation. Par exemple, si l'on pense que le coincement est dû à un collage par
pression différentielle alors qu'il est dû en fait à un resserrement du trou, on envisagera de
diminuer la densité de la boue alors qu'il serait nécessaire de l'augmenter.
Quant aux cas graves, qui sont la plupart du temps des coincements, ils disposent de
moyens suffisants pour assurer les opérations préliminaires (battage, bouchons lubrifiants ou
acides, modifications des caractéristiques de la boue).
Il est important s'agir rapidement quel que soit le type d'incident. En effet les problèmes
auront tendance à s'accumuler avec le temps : par exemple, un coincement dû à un
resserrement du trou peut engendrer un collage par pression différentielle si la garniture se
retrouve en face d'une formation poreuse perméable. La résolution de tels cas sera difficile
car les méthodes à mettre en œuvre pour résoudre le premier problème risquent d'aggraver le
second.
En cas d'échec des premières opérations et si l'on décide de continuer le repêchage, il faut
s'organiser pour faire face à une instrumentation sérieuse. Les points les plus importants de
cette organisation sont les suivants :
• Désignation d'un responsable
Le maître d'œuvre doit désigner un responsable qui prend en charge l'ensemble de
l'intervention aussi bien pour la logistique que pour la technique. Participant à la
conduite de l'intervention, il assure également la coordination entre les différentes
sociétés de service. Ce responsable doit bien connaître le trou et avoir suffisamment
d'expérience et d'autorité pour faire appliquer rapidement des consignes inhabituelles.
• Encadrement des sondeurs
Un point très important consiste à s'assurer dans chaque équipe de la présence d'un
maître sondeur ou d'un second suffisamment qualifié. En effet, le rôle de l'encadrement
des équipes est primordial car elles assurent une présence continuelle au plancher. En
l'absence de l'opérateur instrumentation ou du contrôleur, ils doivent pouvoir compter
sur le maître sondeur. Pratiquement, s'il n'est pas possible de renforcer une équipe
insuffisamment qualifiée, le maître d'œuvre devra s'assurer que l'opérateur
instrumentation ou le contrôleur sont présents quand cette équipe est de poste.
Apparemment secondaire et souvent négligé, ce point est réellement très important.
Dans ce cas, le facteur temps devient secondaire et il faut procéder prudemment pour ne
pas compliquer l'intervention ou la compromettre définitivement. A cette fin, quelques règles
importantes :
• Tout mettre en œuvre pour maintenir la circulation ou tenter de la rétablir.
• Garder libre le passage intérieur de la garniture pour ne pas éliminer des techniques
essentielles telles que la coupe et le dévissage à l'explosif.
• Garder l'espace annulaire libre, pour garder les possibilités de coupe extérieure et de
surforage.
Lorsque l'une des deux solutions n'est motivée par aucun impératif majeur, le seul critère
de choix est le coût de l'opération.
Le coût du side track est généralement assez facile à estimer mais il n'en va pas de même
pour l'instrumentation.
• Dans le cas où l'on choisit le side track, il faut évaluer :
- Le coût de l'équipement abandonné dans le trou et de son remplacement (rachat du
matériel, transport et frais annexes),
- Le coût du back off (extensiométrie, back off et temps de rig),
- Le coût de la préparation du side track (pose de bouchons de ciment jusqu'au point de
kick off, temps de séchage, manœuvres),
- Le coût du forage en side track pour atteindre la profondeur initiale (temps de rig,
équipement et personnel spécialisé pour réaliser la déviation),
- Le délai de réapprovisionnement du matériel perdu.
• Le side track relève de la technique du forage dirigé. Donc, si l'instrumentation se
produit dans ce type de puits, l'équipement ainsi que le personnel seront déjà sur place.
• Dans le cas où l'on choisit d'instrumenter, il faut évaluer :
- La disponibilité du matériel de repêchage et du personnel spécialisé,
- La durée d'instrumentation (très difficile à évaluer),
- Le coût de l'instrumentation,
- Le coût de la remise en état du fluide de forage, de l'équipement et du puits après
l'instrumentation,
- Les chances de réussite du repêchage.
L'expérience montre que le repêchage est généralement plus coûteux qu'un side track et le
résultat de ce dernier est beaucoup plus sûr. De plus les garnitures de fond utilisées dans les
zones à risque de collage par pression différentielle (incorporation de stabilisateurs pour
limiter la surface de contact) rend le repêchage difficile (le surforage est impossible).
Donc comme règle générale et sauf impératifs particuliers, si l'on décide d'instrumenter, il
faudra éviter d'insister au-delà d'un coût égal à la moitié du coût total estimé du side track.
L'expérience obtenue à partir des instrumentations dues à des coincements montre que :
• Les chances de succès diminuent rapidement dans le temps,
• 80 % des coincements que l'on peut résoudre le seront dans un délai de 48 à 72 heures,
• Si l'on n'a pas réussi à libérer une garniture dans les 96 heures après l'incident, il ne faut
pas compter la libérer.
Pour des raisons de sécurité, il est nécessaire de faire un certain nombre d'inspections
après une instrumentation qu'elle soit réussie ou non. Il faut inspecter :
• Le tubulaire et les connexions,
• Le matériel de levage (mât, tête d'injection, clés, cales, etc.),
• Les BOP dans le cas de fraisage ou de surforage de longue durée.
Un rapport détaillé de l'instrumentation doit être établi. Il pourra servir si d'autres incidents
se produisent dans des puits voisins, permettra d'établir des statistiques et de définir la
procédure la plus économique.
Pour être efficace, cet outil doit être placé immédiatement au-dessus de l'outil.
Le panier à sédiments est un point faible de la garniture car sa jupe peut se déformer et
même se déchirer en accrochant à la remontée. Noter également que certains paniers à
sédiments à grande capacité conçus uniquement pour le repêchage n'ont pas des
caractéristiques mécaniques suffisantes pour supporter les contraintes du forage. Ils sont
fréquemment utilisés en work-over.
L'aimant (figure 2.2) est surtout utilisé pour repêcher un nombre limité d'éléments
magnétiques présentant une surface plane et de dimensions nettement inférieures au
diamètre du trou tels que masse, peigne, molettes retournées, etc...
021JB9750
La force attractive est de l'ordre de 2.5 daN par cm2 pour un aimant neuf.
La mauvaise réputation des aimants est due au fait qu'ils sont souvent mal utilisés et la
plupart du temps mal stockés. Quelques précautions très simples permettent d'améliorer
largement leur efficacité, à savoir :
• Stocker impérativement l'aimant avec sa plaque de shuntage sinon il perd rapidement
son efficacité. Il est vivement conseillé de s'assurer de la capacité de l'aimant avant de le
descendre : il suffit, de soulever un poids correspondant grossièrement à sa capacité
maximum.
• La sédimentation ou les retombées font souvent écran à la prise de l'aimant et la
circulation à travers l'aimant n'est pas toujours suffisante pour dégager le fond. Pour y
pallier, il suffit de remplacer le "flat bottom guide" par une couronne dentée en
acier amagnétique (équipement standard sur certains modèles) qui facilite le nettoyage
et permet aussi de libérer les éléments éventuellement coincés. En présence d'une
quantité importante de petite ferraille, il est vivement conseillé de mettre un panier à
sédiments au-dessus de l'aimant.
Mode opératoire :
Cet équipement peut être descendu au câble ou au bout de la garniture. La descente avec la
garniture, bien que plus longue, permet de circuler.
Transport :
Cet équipement va provoquer des interférences avec les équipements de navigation, donc
attention au transport en avion.
Recommandé pour repêcher des éléments très variés et de formes diverses tels que
molettes, bras d'outil, éléments de clef, etc..., son utilisation est généralement limitée aux
objets coiffables. Bien que limitant la coiffe, les souricières équipant ces outils sont très
efficaces ; elles permettent des repêchages de matériel tubulaire présentant une gorge ou un
méplat tels que Totco, tube intérieur de carottier, etc...
En terrain favorable, ces carottiers autorisent la prise d'une carotte de quelques dizaines de
centimètres, ce qui permet de laisser un trou parfaitement propre.
A noter également une astuce qui permet dans certains cas des repêchages impressionnants
en intercalant un tube de 5 à 9 mètres entre la couronne et le raccord supérieur. Cette
technique réservée aux repêchages très importants peut encore être améliorée en descendant
des tiges partiellement vides avec un système d'ouverture retardée qui aspire la ferraille au
moment de la décompression.
Il existe de très nombreux modèles de carottiers, mais celui qui convient le mieux dans la
majorité des cas est l'outil à circulation inverse qui améliore sensiblement la récupération des
petits éléments.
Ce carottier très simple, sans tube intérieur comporte un arrache-carotte (core catcher) logé
dans une couronne de fraisage très agressive sur laquelle est vissé un simple tube avec
raccord supérieur. Le diamètre du rechargement intérieur de la couronne correspond
exactement au diamètre de repêchage du core catcher. En présence d'un poisson
surdimensionné et incoiffable tel que bouchon mécanique (bridge plug), packer, il suffit de
surforer une vingtaine de centimètres pour préparer une portée de repêchage. Une simple
traction assure la prise du core catcher et si le poisson n'est pas libre, il suffit de continuer le
fraisage.
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Cet outil fonctionne correctement dans la mesure où on évite les dégagements lorsque le
core catcher commence à s'engager sur le poisson. En effet, cette manoeuvre peut provoquer
au niveau du core catcher un léger accrochage suffisant pour le déloger de son emplacement.
C'est un carrotier possédant un tube intérieur solidaire à la base du tube extérieur. Le tube
intérieur se termine à sa partie supérieure par un siège recevant une bille. Il possède un
système d'orifices qui permet de réaliser une circulation inverse lorsque la bille est en place.
La boue dirigée à l'extérieur vers le bas pousse les objets à repêcher vers le centre du trou,
facilitant leur entrée dans le carrotier.
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Mode opératoire :
• Avec le carottier quelques m au dessus du fond, circuler quelques minutes pour le
nettoyer,
• Lancer la bille qui, en venant sur son siège, inverse la circulation,
• Carotter normalement 40 à 50 cm (ou une longueur correspondant à la distance entre la
fraise et les trous d'évacuation de la boue), les objets entraînés à l'intérieur de l'outil
seront retenus par le junk catcher.
Remarque : Un sabot à longs doigts peut remplacer la couronne dentée en terrain dur ou
lorsqu'on estime inutile de carotter. Dans ce cas, les doigts seront refermés sur
le fond comme ceux d'une araignée.
Si les éléments à repêcher sont trop volumineux pour passer dans les souricières d'un
carottier de repêchage, il faut envisager leur destruction par fraisage. Une bonne pratique
consiste à fraiser jusqu'à usure totale de la fraise et, si nécessaire, à terminer l'opération par
une passe de carottier de repêchage (junk catcher). Cette technique donne d'excellents
résultats lorsqu'il s'agit de repêcher 3 molettes d'outil en terrain dur.
En terrain tendre, le fraisage est délicat car les éléments à détruire se dérobent et
s'enfouissent généralement dans les parois du trou. Bien que ce soit un procédé barbare, on
peut tenter d'exploiter ce phénomène car les risques de retombée sont relativement faibles. En
effet, les éléments "escamotés" dans les parois y sont généralement littéralement cimentés par
les cuttings, les sédiments et le cake et, dans le pire des cas, s'ils retombent dans le trou, on
pourra toujours reprendre l'opération de repêchage ou de fraisage.
Les risques de coincements lors d'une manœuvre ultérieure sont faibles car, si un de ces
éléments est délogé de la paroi, c'est généralement à la suite d'une pose de l'outil de forage
qui le fait tomber au fond du trou, position où il est peu probable qu'il provoque un
coincement.
C'est le plus ancien outil utilisé (figure 2.5) pour repêcher de la ferraille (molettes, etc.).
Cet outil de conception simple permet de coiffer et de repêcher des éléments beaucoup
plus volumineux que le carottier de repêchage qui est limité par le diamètre intérieur de ses
souricières, encore faut-il qu'il soit bien conçu et correctement utilisé. Généralement réalisé
à la hâte sur le chantier, il ne présente pas les qualités requises (traitement thermique, qualité
du tube) et les doigts de prises cassent souvent lorsqu'on appuie pour refermer le piège.
001JB9850
L'araignée conserve tout son intérêt pour le repêchage si elle est réalisée dans du tube
suffisamment malléable (J.55) par un soudeur qui saura éviter les "chocs thermiques"
(préchauffe, postchauffe). Elle devra comporter des doigts suffisamment longs découpés
selon une spirale à gauche et légèrement prépliés vers l'intérieur afin de faciliter la fermeture
en rotation à droite.
Surtout en terrain très tendre où le fraisage n'est jamais garanti, l'araignée peut permettre
de repêcher des éléments que l'on ne réussit pas à coiffer avec le carottier de repêchage.
Mode opératoire :
• Descendre l'araignée avec précaution au dessus du poisson,
• Circuler abondamment avec une rotation très lente pour nettoyer le fond,
• Arrêter la circulation et appuyer progressivement de 5 à 10 kdaN tout en maintenant la
rotation, l'araignée se refermera alors petit à petit.
• Ensuite, arrêter la rotation et assurer la "prise" en posant 5 à 10 kdaN supplémentaires
(pour s'assurer de la fermeture totale des dents).
• Le train de repêchage doit être constitué d'un nombre suffisant de longueurs de masses-
tiges pour appliquer une vingtaine de kdaN sur le fond.
Cette méthode courante aux U.S.A. donne d'excellents résultats pour la destruction de gros
éléments non repêchables (outil 17 1/2, matrice d'outil diamant). Son action consiste surtout à
briser en de nombreux morceaux l'élément à détruire et à les repêcher ensuite avec les
moyens conventionnels.
2.2 Le battage
Associée aux bouchons de lubrifiants, c'est l'une des principales techniques pour libérer
une garniture coincée. Longtemps réservées aux instrumentations, les coulisses de battage
sont de plus en plus utilisées en forage.
Le principe consiste à frapper fortement la partie coincée de la garniture qui joue le rôle
d'enclume avec la partie libre qui joue le rôle de marteau et à provoquer des vibrations
suffisamment importantes en amplitude et en durée pour libérer le poisson.
Une vibration de longue durée ne permet pas de libérer le poisson si la force produite est
inférieure à la force nécessaire pour décoincer. D'un autre coté, une force supérieure à la
force nécessaire pour décoincer, d'une durée trop courte, produira peu d'effet.
La masse est principalement fournie par les masses-tiges et les tiges lourdes se trouvant au
dessus de la coulisse.
Généralement, le choc obtenu en battant vers le haut est plus intense que celui obtenu en
battant vers le bas parce que la force exercée par une traction sur la garniture est supérieure à
celle que l'on peut obtenir en relâchant le poids.
Il existe des coulisses pour l'instrumentation et pour le forage. Elles sont de conception
identique, mais elles sont construites et utilisées de façon différente. Les coulisses de
repêchage ne supportent pas les contraintes rencontrées en forage et sont incorporées à la
garniture après dévissage au dessus du point de coincement.
Une coulisse peut être descendue en position ouverte (coulisse en tension), en position
fermée (coulisse en compression) ou en position intermédiaire (position neutre).
Il existe différents systèmes pour obtenir le battage. Sur certains modèles, l'augmentation
du couple à droite augmente le seuil de déclenchement. Le débit de circulation permet
également de modifier le réglage.
La différence importante entre une coulisse mécanique et une coulisse hydraulique est que
cette dernière ne bat pas à une valeur de traction ou de compression fixée. Quand et avec
quelle force une coulisse hydraulique bat dépend de l'importance de la traction (ou de la
compression) exercée sur la coulisse et de la rapidité à laquelle cette traction est appliquée.
Plus la traction et sa vitesse d'application sont élevées, plus le choc sera intense.
Une coulisse hydraulique se compose d'un mandrin intérieur et d'un corps extérieur
délimitant deux chambres remplies d'huile (figure 2.6). Suivant la position du mandrin, l'huile
circule librement d'une chambre à l'autre ou, au contraire, elle est forcée de passer par une
restriction limitant son débit.
Pour battre vers le haut, une traction est appliquée sur la coulisse qui doit être au préalable
en position fermée ou intermédiaire, l'huile de la chambre inférieure est comprimée et passe à
faible débit dans la deuxième chambre par la restriction ; la coulisse est armée. Lorsque le
mandrin atteint une certaine position, le fluide passe librement et la pression s'égalise
instantanément dans les deux chambres permettant au marteau de frapper violemment
l'enclume.
Mandrin
intØrieur
Mandrin
extØrieur
Enclume
Marteau
Restriction
(pour limiter
Haute pression
la vitesse de
passage du
fluide)
Mouvement
Mouvement
Basse pression
015JB9844
Le choix d'un type de coulisse est souvent assez subjectif. La tendance actuelle est plutôt à
l'utilisation de coulisses hydrauliques qui ont une robustesse et une fiabilité proches de celles
des coulisses mécaniques. Cependant, s'il y a de la ferraille à reforer, certains préfèrent la
coulisse mécanique car les déblais métalliques risquent d'endommager les joints des coulisses
hydrauliques.
En définitive, les coulisses hydrauliques sont plus difficiles à contrôler que les coulisses
mécaniques surtout dans les puits fortement déviés mais on est sûr qu'elles peuvent battre si
elles ne se trouvent pas sous le point de coincement.
Tiges
Heavyweight
Partie immobile
Amplificateur
Flex joint
Coulisse
La coulisse bat
vers le haut
Il se referme violemment lorsque cette tension est brusquement relâchée. C'est le cas lors
du déclenchement de la coulisse. En se refermant, l'amplificateur de battage entraîne dans un
mouvement très rapide vers le haut la garniture située entre l'amplificateur et la coulisse. La
vitesse ascensionnelle de cette partie de la garniture s'ajoute à la vitesse due à l'élasticité des
tiges revenant à leur position de repos et génère un choc beaucoup plus violent que le battage
ordinaire.
Les amplificateurs de battage sont surtout utilisés pour battre vers le haut. Ils sont placés
au dessus de la coulisse, généralement dans les tiges lourdes ou à la jonction entre les tiges
lourdes et les masses-tiges (suivant la position de la coulisse).
Bien que le coup transmis au poisson soit très violent, la tour (mât ou derrick) et la
garniture situées au-dessus de l'amplificateur sont protégées car le gaz ou le fluide comprimé
constituent un excellent amortisseur. L'ensemble fonctionne correctement lorsque le choc est
peu ou pas ressenti en surface.
Pour que l'ensemble soit efficace, il faut que la course de l'amplificateur soit au moins
égale à celle de la coulisse, le marteau doit frapper l'enclume avant que l'amplificateur arrive
en fin de course.
2.2.4.1 Généralités
2.2.4.2 En forage
Très souvent, dans les puits où les risques de coincement sont importants, une ou plusieurs
coulisses sont incorporées à la garniture de forage. Il y a beaucoup plus d'avantages à avoir
une coulisse dans la garniture que de ne pas en avoir. L'idéal est de placer la coulisse le plus
près possible au dessus du point où il y a risque de coincement.
En fait, à l'exception des coulisses hydrauliques qu'il n'est pas conseillé de placer près du
point neutre (voir paragraphe 2.2.2.3), elles fonctionnent aussi bien en compression qu'en
tension.
Mais en général, elles sont positionnées de telle façon qu'elles se trouvent en tension en
cours de forage, donc au dessus du point neutre. Cela implique que, dans les puits
horizontaux, la coulisse se trouve pratiquement à l'entrée du drain, donc éventuellement très
loin de l'outil.
Si l'on veut battre vers le bas, il faut éviter de placer la coulisse dans les tiges car, en raison
de leur grande flexibilité, ces dernières absorbent une grande partie du choc vers le bas.
• Une coulisse mécanique est placée dans la section horizontale pour décoincer au dessus
de l'outil.
Si la coulisse est placée trop loin du point de coincement, la majeure partie du choc est
absorbée par l'élasticité des tiges. Le battage est alors peu efficace et dans ce cas, il peut être
préférable de dévisser à l'explosif le plus bas possible et de repositionner la coulisse.
La plupart des coulisses permettent de battre dans les deux sens. Le battage vers le haut
produit généralement un choc plus violent que le battage vers le bas.
Pour que le battage soit efficace, il est important de bien identifier la cause du coincement
pour choisir le sens le mieux adapté au problème. En effet, une erreur de sens peut aggraver
la situation.
Si les frottements vers le bas sont très inférieurs aux frottements vers le haut, il est
préférable de battre vers le bas.
La traction maximale que l'on peut appliquer sur la garniture est limitée par la réserve de
traction dont on dispose.
La philosophie peut varier suivant les opérateurs. Certains préfèrent battre avec la
puissance maximum dès le début, d'autres préfèrent commencer doucement pour tâter le
terrain. Comme pour le sens de battage, l'important est de bien identifier la cause du
coincement.
Pour les collages par pression différentielle qui s'aggravent très vite, il faut battre
immédiatement avec la puissance maximale.
Lorsque l'origine d'un coincement est douteuse, il est préférable de ne pas battre trop fort
dès le début car un battage violent dans le mauvais sens peut rendre définitif un coincement
bénin à l'origine. Il sera toujours temps de battre plus fort après avoir essayé progressivement
dans les deux sens.
Il faut également tenir compte de la force d'extension (extension force) qui influence le
fonctionnement des coulisses. Cette force est due à la différence de pression existant entre
l'extérieur et l'intérieur de la coulisse produite par la circulation du fluide de forage. Si la
pression de circulation est suffisamment élevée, la force d'extension va ouvrir la coulisse et
littéralement lever la garniture. Lorsque l'on bat vers le haut tout en circulant, cette force doit
être ajoutée à la traction exercée en surface sur la garniture pour connaître la tension
effectivement exercée au niveau de la coulisse. Par contre vers le bas, cette force doit être
soustraite.
L'expérience montre que l'efficacité des coulisses après 24 heures de battage est fortement
réduite.
Il faut tenir compte des frottements entre la surface et la coulisse pour ajuster le seuil de
déclenchement d'une coulisse mécanique. Si par exemple :
• La traction maximum que l'on peut appliquer sur la garniture en surface est de 180
kdaN,
• Le poids de la garniture au dessus de la coulisse est de 100 kdaN,
• Les frottements entre la coulisse et la surface sont de 20 kdaN,
2.3.1 Généralités
Cette technique est utilisée pour raccorder un poisson à la suite d'un dévissage, d'une
chute, d'une rupture ou d'une coupe.
En instrumentation, les raccordements sont très fréquents et leur qualité est un facteur
prépondérant pour la poursuite de l'intervention.
Résistance à la traction :
Caractéristiques : homogène avec la garniture.
Fonction : ne pas limiter les manoeuvres de décoincement telles que battage et
traction maxima.
Etanchéité :
Caractéristiques : homogène avec la garniture.
Fonction : - éviter les sifflures pendant les circulations,
- circulation à travers le poisson pour nettoyer l'annulaire et effectuer
divers traitements (acidification, lubrifiants, agents mouillants, etc.),
- modification de la pression hydrostatique pour résoudre un collage ou
contrôler une éruption,
- cimenter le poisson en cas l'abandon.
Pratiquement aucun outil de raccordement n'assure la totalité de ces fonctions : ils ont
chacun leurs avantages et leurs inconvénients. Le choix de l'outil n'est pas toujours évident et
il devra être adapté à chaque cas.
a) Avantages et limites
Lorsque la tête à raccorder est un filetage en bon état, ce mode de repêchage doit être
préféré à tous les autres car c'est de loin le plus simple et le plus sûr. Il assure parfaitement
toutes les fonctions décrites au paragraphe précédent sauf la possibilité de se relâcher.
En effet, pour relâcher un filetage rebloqué au même couple que le train de forage, la seule
solution est le back off qui est une technique efficace pour dévisser les tiges et les
équipements de diamètre inférieur à 8".
C'est certainement le point le plus important dont il faudra tenir compte lorsqu'on choisit le
revissage. Ce choix et les précautions à prendre sont fonction du type de poisson et des
conditions du trou.
c) Procédure de revissage
• Nettoyer soigneusement le filetage de raccordement et le descendre sans graisse pour
éviter de fixer des particules abrasives qui pourraient provoquer un grippage lors du
raccordement.
• Si l'on prévoit un back-off, descendre en bloquant au couple chaque connexion de la
garniture.
• Circuler sur le dernier simple et attendre que la pression se stabilise.
Manœuvrer 2 ou 3 fois en circulant et localiser la tête du poisson en posant 4 à 5 tonnes.
• Tout en dégageant lentement, noter précisément :
- le poids du train de repêchage,
- le débit de la pompe et la pression correspondante.
• Poser légèrement et tourner à droite en surveillant la montée de pression qui est d'autant
plus rapide que le poisson présente des pertes de charge élevées ou qu'il est bouché.
- Si c'est le cas, arrêter la pompe en maintenant une légère pression. Cette pression est
la seule indication confirmant le repêchage lorsque le poids du poisson est trop faible
pour être perceptible au Martin Decker.
- Si la circulation est rétablie, la maintenir pendant un temps suffisant pour confirmer le
raccordement par l'augmentation de pression due aux pertes de charges dans le
poisson.
- Dans la majorité des cas, il est préférable de limiter la circulation pour éviter une
sifflure si le raccordement est douteux.
• Bloquer au couple requis (voir paragraphe 2.5.3 et Formulaire du Foreur pour
déterminer le nombre de tours à appliquer pour obtenir un blocage correct).
Tous les autres raccordements doivent être considérés comme provisoires pour faire face à
une situation particulière (tête abîmée, bouchée ou dans une cave). Ils permettent souvent de
remonter un poisson mais, si l'instrumentation dure, il faut les éliminer pour reconstituer une
garniture homogène qui permettra de manœuvrer et circuler sans contraintes.
a) L'overshot Bowen
du train de tige pour les types couramment utilisés. Par contre, son étanchéité et sa résistance
au couple à gauche sont limitées. D'autre part, son diamètre extérieur, voisin du diamètre du
trou, le rend incoiffable.
Il permet le passage d'un coupe tube intérieur et de l'équipement de back off pour une
récupération éventuelle de la partie libre du poisson.
Cet outil fiable et robuste est simple à mettre en œuvre et donne d'excellents résultats
quand il est correctement utilisé. Les principales erreurs consistent à circuler trop longuement
provoquant des sifflures et à utiliser un modèle trop faible pour le battage.
Le système à coins est beaucoup plus résistant, mais prend plus de place et limite le
diamètre que l'on peut repêcher. Il offre une gamme de diamètres de repêchage plus important
qu'avec le spiral grapple.
Le système de prise est immobilisé en rotation à sa partie inférieure par une bague d'arrêt à
ergot (spiral grapple control ou basket grapple control). La spirale et le coin peuvent se
mouvoir longitudinalement légèrement dans le corps.
017JB9750
015JB9750
Montage
• Système à spirale :
- Un joint en caoutchouc est placé au dessus du logement hélicoïdal de la spirale. Ce
joint doit être mis en place avec la lèvre intérieure dirigée vers le haut. Cette lèvre,
sous l'effet de la pression, se plaque sur le poisson et assure l'étanchéité.
- Le spiral grapple est mis en place en tournant à gauche, l'ergot de retenue étant vers le
bas.
- La bague d'arrêt (spiral grapple control) avec également un ergot termine le montage.
L'ergot de la bague d'arrêt et celui du spiral grapple s'encastrent dans le corps de
l'overshot et ont pour but d'empêcher le système agrippant de tourner.
• Système à coins :
- Le coin muni de fentes radiales remplace la spirale.
- La bague d'arrêt avec un ergot termine le montage. Il existe trois types de bague
d'arrêt :
. le basket grapple control qui ne possède pas de joints,
. le basket grapple control packer qui est munie de deux joints,
. le basket grapple mill control packer qui possède deux joints et permet de fraiser la
tête du poisson.
Mode opératoire
• L'overshot sera équipé avec un spiral grapple ou avec un basket grapple d'un diamètre
correspondant à celui du poisson (l'extrémité du morceau de garniture remonté en
surface donne une idée de la forme du poisson et permet de préparer le matériel
adéquat).
• Environ 1 m au-dessus du poisson, circuler en manoeuvrant doucement pour nettoyer la
tête du poisson et l'intérieur de l'overshot. Le temps de circulation sera d'une dizaine de
minutes en situation normale ; s'il y a un réservoir au-dessus de la tête du poisson, il est
recommandé de circuler le volume annulaire.
Noter le plus précisément possible le poids de la garniture et les frottements.
• Stopper la circulation (certains préfèrent garder un débit de circulation faible),
descendre doucement en tournant lentement à droite pour coiffer le poisson (la base du
spiral grapple ou du basket grapple étant fixe et la partie supérieure libre, le grapple
aura tendance à s'ouvrir lorsque le poisson s'engage).
• Lorsque le poisson est coiffé (on doit constater une légère diminution de poids et une
augmentation de la pression de refoulement si la circulation a été maintenue), arrêter la
descente et la rotation.
• Dégager lentement tout en surveillant le poids. La traction a pour effet de contracter le
grapple et de le coincer entre le poisson et le corps de l'overshot (plus la traction sera
importante, plus le poisson sera accroché).
• Si cela est possible, circuler avant de remonter pour nettoyer l'espace annulaire autour
du poisson. La remontée se fera sans rotation.
• Dans le cas d'un poisson coincé et après essais de décoincement sans résultat (battage,
bouchon d'acide, etc.), il est possible de relâcher l'overshot. Pour cela :
- Mettre le poids neutre au niveau de l'overshot.
- Tourner lentement à droite tout en dégageant lentement la garniture et en surveillant
le couple et le poids.
- Si le relâchement est difficile, donner plusieurs secousses vers le bas en appuyant
légèrement sur l'overshot. Cela permet de remettre le grapple en face de la partie la
plus large de la portée hélicoïdale et ainsi de l'ouvrir.
Remarque : Il ne faut jamais tourner à gauche lorsque l'overshot est en prise, en cours de
prise ou de relâchement sous peine de casser le grapple.
024JB9750
Ces outils ont été pratiquement remplacés par l'overshot et leur emploi est limité à
quelques cas particuliers :
• Tête de poisson présentant un fishing neck insuffisant ou un diamètre extérieur trop
grand pour la prise à l'overshot.
• Tête de poisson trop abîmée pour coiffer avec un overshot (même dans ce cas, il est
préférable de fraiser ou de couper la tête du poisson pour pouvoir ensuite descendre un
overshot).
Les tarauds et cloches (figure 2.10) doivent être utilisés avec prudence car ils sont
difficilement reforables et pratiquement indévissables s'ils sont de bonne qualité.
014JB9750
De plus ces outils sont très dangereux car l'un condamne l'espace annulaire et l'autre limite
considérablement le passage intérieur. Chaque fois que c'est possible, on préférera au taraud
long, le pin tap (taraud court) qui possède la même conicité que les filetages de la garniture et
un diamètre extérieur et intérieur généralement voisins de ceux du poisson. Il existe un pin
tap pour chaque type de filetage.
Ces outils très fiables sont surtout conçus pour résister à la traction. En forage, leur
utilisation principale est le repêchage de tubage après coupe (figure 2.11).
025JB9750
• La plupart des joints de sécurité du type à filetage à grand pas se dévissent très mal ou
ne se dévissent pas quand le puits atteint une certaine profondeur. Il s'agit des modèles
comportant deux joints d'étanchéité isolant le corps inférieur du mandrin supérieur. Lors
du montage en surface, le volume compris entre les deux joints est à la pression
atmosphérique et reste à cette même pression lorsqu'il est dans le trou. Ce n'est pas le
cas des volumes extérieurs à ces joints qui sont soumis à la pression hydrostatique.
Cette différence de pression agit, sur les joints qui se déforment et coincent le mandrin
dans la partie femelle. Une astuce consiste à égaliser les pressions en enlevant un joint.
On peut également découper un passage dans l'un des deux joints.
• Certains joints de sécurité se dévissent trop facilement et l'on cite de nombreux
exemples de dévissages intempestifs par inertie en dévissant à la table par exemple.
Après une rupture ou une coupe à l'explosif, un examen du morceau récupéré donnera une
bonne idée de l'état de la tête de poisson.
Si l'excentration est inférieure aux 2/3 du diamètre extérieur du poisson, les repêchages
intérieur et extérieur sont faciles à résoudre.
Il suffit de munir l'outil de repêchage d'un sabot guide classique type overshoe. Cette
solution convient parfaitement pour les raccordements extérieurs avec une cloche ou un
overshot. Elle permet également d'engager un filetage, un taraud ou un spear à l'intérieur mais
il s'agit d'un assemblage compliqué qui risque de condamner l'espace annulaire.
Pour les raccordements intérieurs, cette méthode est déconseillée. Elle peut être remplacée
par deux astuces simples :
• Si l'outil de raccordement est un filetage mâle, il suffit de souder un téton de centrage à
la base du filetage.
• A la base d'un taraud, on peut également souder un téton ou découper la partie
inférieure en mule shoe.
Dans les deux cas, le principe est le même. Lors du raccordement, il suffit d'engager le
téton ou la pointe du sabot à l'intérieur du poisson. Une légère rotation fera automatiquement
tomber le taraud ou le filetage dans la partie femelle.
Si l'excentration est plus importante, il est préférable de coiffer le poisson par l'extérieur en
utilisant :
• Une cloche guide surdimensionnée ou,
• Une tige tordue en baïonnette ou,
• Un crochet redresseur.
Si la tête est logée dans un trou de serrure, il faut éliminer systématiquement l'idée d'un
repêchage extérieur car les dimensions d'un key seat ne permettent pas le passage d'une
cloche ou d'un overshot. La seule solution consiste à raccorder avec un taraud ou un filetage
suivant l'état de la tête du poisson.
La partie du train de sonde qui est libre, subit une déformation (allongement ou torsion)
lorsqu'elle est soumise à une tension ou à un couple. Il suffit de mesurer cette déformation ou
d'identifier la partie de la garniture soumise à cette déformation.
26.75 . mDP . ∆l
L =
(T2 - T1 ) (2.1)
1er exemple : Cas d'une garniture constituée d'un seul grade de tiges
La garniture est composée de 2 500 m de tiges 5" - grade E - 19.5 lb/ft - classe Premium et
de 200 m de masses-tiges 6 1/2.
L'élongation produite par une variation de traction de 15 kdaN est de 40 cm.
La longueur L de tiges libres donnée par la formule 2.1 est :
26.75 × 31. 06 × 40
L =
15
L = 2 215 m
2 500 × 10
∆l =
26.75 × 31. 06
∆ l = 30 cm
26.75 × 20.76 × 10
L =
10
L = 554 m
Les mesures doivent toujours être faites en traction, le poids lu au Martin Decker devra
être supérieur à ce qu'il était lorsque le coincement s'est produit.
La précision des mesures est affectée par les frottements, la déviation du puits et les tiges
tordues. Néanmoins, bien que peu précis (dans le meilleur cas, l'erreur est de 5 % à 10 % de
la longueur libre), les résultats obtenus par cette méthode simple et rapide présentent un
intérêt certain. En effet, la connaissance immédiate même approximative du point de
coincement est une information primordiale qui permet de mieux adapter les manœuvres de
décoincement. D'autre part, elle permet de s'organiser et de prévoir à temps le programme et
le matériel nécessaire pour l'intervention après dévissage.
Remarque : Il ne faut pas dépasser la traction maximum que l'on peut appliquer sur la
partie la plus faible de la garniture.
L'outil mesure l'allongement et la torsion des tiges de forage soumises à une traction et à
un couple appliqués en surface. Le point de coincement est localisé à l'endroit où, à la fois, la
traction et le couple ne sont plus transmis.
L'outil utilise une jauge de contrainte qui mesure les déformations axiales et angulaires des
tiges. Ces déformations sont transmises à la jauge grâce à deux dispositifs d'ancrage qui
adhèrent aux tiges à 1.33 m d'intervalle (figure 2.12). On utilise généralement deux centreurs
à six lames et un joint coulissant pour découpler mécaniquement la section de mesure de
l'action du câble. Dans les puits déviés ou dans les tiges à revêtement plastique, les centreurs
sont remplacés par des ancres hydrauliques commandées électriquement depuis la surface.
027JB9750
2.4.2.3 L'opération
Une bonne coordination est nécessaire entre l'équipe qui fait les mesures et les foreurs car
l'installation des poulies est inhabituelle (figure 2.13).
Poulie
supérieure
Poulie inférieure
dégagée du plancher
Bushings
verrouillés
Indicateur de
tension Directement
dans les tiges
accrochées à
l'élévateur
A chaque point de mesure, les mesures d'allongement et de torsion sont effectuées l'une
après l'autre à partir des conditions de départ suivantes :
• couple nul,
• traction appliquée correspondant au poids des tiges dans la boue depuis la surface
jusqu'au point de mesure.
2.4.2.4 Résultats
Remarque : Ces mesures donnent d'excellents résultats dans les tiges et les tiges lourdes. Il
n'en va pas de même dans les masses-tiges où les résultats sont souvent
douteux.
2500
free point
2600
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Pull
Torque
FIG. 2.14 Coincement très localisé
1510
1524
1528 free point
1561
1586
003JB9750
Pull
Torque
1710
1720
1730
1740
Attempt back off here
Pull
Torque
2.5.1 Principe
Le back off est une opération délicate et dangereuse et les chances de succès sont souvent
relativement faibles.
2.5.3 Procédures
Le back off doit être réalisé le plus rapidement possible après les mesures
d'extensiométrie. Il est actuellement possible de faire les deux en une seule descente.
Ph . S
T = P + (2.2)
1 000
T : traction à appliquer sur la garniture exprimée en kdaN,
P : poids dans la boue de la garniture libre exprimé en kdaN,
Ph : pression hydrostatique régnant au droit du joint à débloquer exprimée en bar,
S : section d'étanchéité au droit du joint à débloquer en exprimée en cm2.
Dans la pratique, la valeur donnée par cette formule n'est pas souvent prise en compte.
Certains prennent une traction égale au poids dans l'air de la partie libre de la garniture,
d'autres prennent le poids dans la boue augmenté de la valeur des frottements, d'autres encore
prennent le poids dans la boue majoré de quelques kdaN (2 à 3 kdaN) ou de 10 %.
Cependant, il ne faut pas appliquer une traction trop importante au niveau du joint à
dévisser car la réussite du back off peut être compromise pour les raisons suivantes :
• la tension appliquée s'ajoute à celle due à l'explosion qui est déjà considérable,
• le dévissage en tension provoque souvent le grippage des filets. On constate parfois une
véritable soudure des filets et il devient impossible de terminer le dévissage.
Dans les puits présentant des frottements élevés, il peut être nécessaire de mettre le joint
en compression pour réaliser le back-off.
Pour dévisser au niveau des masses-tiges, le couple appliqué à gauche sera en général de
l'ordre de 70 % du couple de reblocage. Pour les tiges, il sera de 50 %.
Il faut faire attention aux tool joints qui ont été survissés, ils tiennent très mal le couple à
gauche. Si c'est le cas, ou si le couple est très difficile à transmettre (frottements), le back-off
peut être remplacé par une coupe à l'explosif.
Pour le tir, il faut éviter de verrouiller la table dans les deux sens. On risque par effet
d'inertie des dévissages complets ou partiels au-dessus du point de back-off. Il faut utiliser de
préférence le verrouillage à droite ou maintenir le couple avec une clé (figure 2.17).
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Profondeur
(RKB) de 0 de 1 000 de 2 000 de 3 000 au delà de
Pipe à 1 000 m à 2 000 m à 3 000 m à 4 000 m 4 000 m
(inch)
2 3/8 1 1 1 2 2
Tubing 2 7/8 1 1 2 2 3
4 à 4 1/2 2 2 2 3 3
3 1/2 à 4 2 3 3–4 4–6 5–8
Tiges 4 1/2 à 6 9/10 2 3–4 4–6 5–9 6 – 12
6 5/8 3 4–5 5–7 6 – 10 7 – 14
4 1/8 à 5 1/2 2–4 3–6 4–8 4 – 10 5 – 12
Drill collar 5 3/4 à 7 3–6 4–8 5 – 10 6 – 12 7 – 15
7 1/4 à 8 1/2 4–6 5–9 6 – 12 7 – 15 8 – 18
6à7 3 3 3 4 4
7 5/8 4 4 4 4 5
Casing 8 5/8 5 5 5 5 5
9 5/8 5 5 6 6 6
10 3/4 6 6 6 7 7
Nombre de brins Primacord RDX 80 g/ft à utiliser en fonction de la profondeur et de la dimension des tubes
Le tableau suppose un puits plein de boue densité 1.20.
Lorsque deux valeurs sont indiquées, la plus grande indique la charge explosive maximum susceptible de ne pas
endommager le tubage dans de la boue lourde.
Ces charges élevées peuvent endommager la sonde CCL, la tête de câble et les barres de charge.
2.5.5 Sécurité
Cette opération très dangereuse demande une excellente communication entre l'équipe de
forage et celle de logging. Elle sera grandement facilitée avec une tête d'injection motorisée.
Il est recommandé de faire les manœuvres impliquant un dégagement ou une pose sous
couple avec la tige carrée engagée si l'appareil n'est pas équipé d'une tête d'injection
motorisée.
Dans le cas d'utilisation d'une tête motorisée, les simples inutiles seront éliminés et le
blocage du raccord d'usure sera vérifié. Verrouiller fourrures et le carré d'entraînement dans
la table de rotation et s'assurer que les rouleaux du carré sont libres et bien lubrifiés.
Pratiquement sans danger avec une tige hexagonale, cette méthode reste efficace même
avec une tige carrée à condition de respecter les consignes suivantes :
• Avec une tige hexagonale, ne pas poser plus de 40 kdaN sur cales.
• Avec une tige carrée, ne pas poser plus de 20 kdaN sur cales.
• Prévoir de mettre un collier Baash Ross au-dessus des cales.
2.5.5.4 Matériel
Tout doit être mis en œuvre pour limiter les risques. A cette fin, quelques consignes
générales doivent être appliquées, dans tous les cas :
• Attacher les poignées des cales entre elles avec une corde.
• N'utiliser que du matériel en parfait état (clés de forage : peignes neufs, axes et
mâchoires contrôlés, ainsi que les câbles de retenue et de fixation).
2.5.5.5 Personnel
• Avoir le minimum de personnel sur le plancher, se tenir le plus loin possible des clés
sous tension, manœuvrer celles-ci à distance avec des cordes.
• Pour sortir les cales, utiliser le treuil à air.
• Veiller à ce que l'ordre de tir provenant du plancher ne prête pas à confusion, ce qui
arrive parfois (tir avant que la garniture soit sous couple).
Malgré ces inconvénients, cette technique est parfois utilisée pour enlever ou mettre la tige
carrée, pour avoir un tool joint accessible à la table ou pour éliminer des tiges bouchées.
Dans les deux premiers cas, l'opération est simple. Il suffit de dévisser un point
quelconque situé dans le tubage et de revisser avec la nouvelle garniture. Si le dévissage se
fait sur cales, 25 à 35 kdaN de tension suffiront généralement à prévenir un ripage des slips
lors de l'application du couple.
Il n'en est pas de même dans le troisième cas qui est d'autant plus délicat que les tiges à
éliminer se trouvent à grande profondeur. C'est une opération très risquée et délicate qui
réclame un maximum de précautions et de technicité.
C'est de loin la meilleure technique, parfois la seule efficace, mais les trains à gauche sont
peu répandus.
Pour être parfaitement exploité, le train de tiges à gauche doit être complété par une tige
d'entraînement à gauche* ainsi que de quelques outils d'instrumentation à gauche.
Les outils les plus importants sont l'overshot, la coulisse, le joint de sécurité et le pin tap,
le taraud et la cloche n'étant utilisés que pour raccorder des têtes incoiffables abîmées et / ou
bouchées.
Cet équipement permet de transformer une rotation à droite en rotation à gauche. Prolongé
par un train de tiges à gauche et un taraud à gauche, il permet de récupérer un poisson par
dévissages successifs.
2.7 Coupes
* A défaut de tige d'entraînement à gauche on peut utiliser une tige d'entraînement à droite à l'envers et
raccorder le filetage gauche du swivel par l'intermédiaire d'un raccord gauche droite. Veiller à bien
bloquer le filetage gauche.
Le coupe tube extérieur est conçu pour s'ancrer sous un tool joint et comporte un système
qui permet de récupérer la partie coupée. Cet outil est d'un fonctionnement sûr dans la mesure
où les conditions du puits permettent la descente d'une colonne de surforage.
Le coupe tube autorise un surforage léger et permet dans certains cas de nettoyer une
partie du poisson avant de le couper et de le récupérer.
Ces outils permettent de couper un tubage ou un tubing par l'intérieur, mais ils ne sont plus
guère employés car leur mise en œuvre est délicate. Ils sont descendus au bout des tiges à la
cote désirée où on les ancre avec un système de coins. Ensuite, les couteaux sont sortis
mécaniquement en posant.
Fiables et robustes, ces outils qui ne comportent pas de système d'ancrage sont surtout
utilisés pour les coupes de tubage (figure 2.18). Leurs utilisations les plus courantes sont les
suivantes :
• Récupération du cuvelage avant l'abandon du puits,
• Coupe simultanée de plusieurs tubes cimentés ou non pour dégager le fond de la mer,
• Coupe d'un tube pour remplacer un élément abîmé (casing patch).
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Il s'agit de récupérer la partie non cimentée d'un cuvelage pour une utilisation ultérieure ou
pour laisser le fond de la mer sans obstacle.
a) Technique
• Désancrer le cuvelage et le manœuvrer longuement jusqu'à la tension maximum admise.
• Au cours de ces manœuvres destinées à dégeler le fluide de l'espace annulaire, faire
quelques mesures simples d'élongation (cf. paragraphe 2.4.1) pour déterminer la partie
libre à couper.
• Mettre le cuvelage à la tension maximum autorisée et le reposer sur le casing hanger.
• Assembler le coupe tube et le descendre jusqu'à une centaine de mètres du point gelé.
Le positionner au milieu d'un tube afin de limiter les risques de couper au niveau d'un
joint.
• Mettre la rotation à environ 60 tours / minute et pomper progressivement jusqu'au débit
requis. Éviter par la suite de modifier le débit.
La durée de la coupe varie de 5 min à 2 h 00 suivant la qualité du tube et l'agressivité
des couteaux.
Les signes de fin de coupe sont :
- Après quelques à-coups, le couple disparaît complètement,
- Saut de la colonne qui libère sa tension,
- Communication avec l'espace annulaire (pression, niveaux),
- Lorsque la colonne à couper est en compression, les couteaux se coincent.
b) Recommandations
• Prévoir quelques longueurs de masses-tiges au-dessus du coupe tube.
• Stabiliser le sabot du coupe tube à un diamètre aussi proche que possible du tube à
couper.
• Intercaler un stabilisateur à chemise non rotative au-dessus du coupe tube.
• Éviter de modifier le débit pendant la coupe. Ceci est très important pour les opérations
à grande profondeur où un changement de pression modifie la longueur du train de
coupe. Ce phénomène est à l'origine de nombreux échecs : il fait perdre le bénéfice de
l'amorce déjà faite et endommage les couteaux.
Cette technique est très utilisée pour nettoyer le fond de la mer lors de l'abandon d'un
puits.
Lorsque les tubes sont cimentés les uns dans les autres, pour les récupérer il faut couper
tous les tubes à la fois. Cette opération, déjà difficile lorsque les tubes sont bien centrés, peut
devenir impossible si les tubes reposent tous sur la même génératrice et la seule solution reste
la coupe par plongeurs.
Pour éviter cette solution de dernier recours, il faut agir à titre préventif et prendre les
mesures suivantes :
• Ne pas cimenter la partie des colonnes susceptible d'être coupée en cas d'abandon. Il
suffira alors de couper les tubes un par un et de les récupérer au fur et à mesure. Dans ce
cas, il s'agit de coupes simples qui ne présentent aucune difficulté.
• Dans l'éventualité d'une cimentation accidentelle ou programmée, il est indispensable de
centrer parfaitement les tubes susceptibles d'être coupés.
Technique opérationnelle :
Il s'agit d'une opération difficile qui implique la présence d'un technicien confirmé.
Pratiquement :
Au fur et à mesure que les couteaux pénètrent dans le tubage et le ciment, une tension
pouvant atteindre 10 à 15 kdaN se manifeste progressivement. Il suffit de maintenir cette
tension à 10 kdaN environ et de laisser les couteaux travailler tant que cette augmentation de
tension se manifeste.
• A l'exception du 1er jeu de couteaux qui peut être agressif, les jeux suivants devront
comporter une attaque plus robuste qui résistera mieux lorsque les couteaux referont le
passage dans la partie déjà fraisée.
• Bien tenir compte de la longueur des couteaux pour positionner leur extrémité à
quelques centimètres au-dessus de l'amorce de coupe précédente.
TRÈS IMPORTANT : Ne jamais appuyer pour aider les couteaux à entrer dans le
passage fraisé par le jeu précédent. Les coupe-tubes multiples ne doivent jamais travailler en
compression sous peine de coincer ou de casser les couteaux.
Dans certains cas, cette opération est irréalisable car l'excentration est telle que les
couteaux les plus longs complètement ouverts n'atteignent pas la partie la plus excentrée du
dernier tube à couper.
Pour localiser exactement le point de coupe, le meilleur moyen est le CCL (casing collar
locator). Si cet équipement n'est pas disponible sur le chantier, on peut procéder de la façon
suivante :
• Avant de commencer la coupe, descendre régulièrement sans circulation sur une
distance supérieure à la longueur du tube à couper et noter les frottements.
• Recommencer la même opération avec un débit suffisant pour faire sortir les couteaux :
en principe le coupe-tube descend librement dans le corps du tube et les couteaux se
posent lorsqu'ils arrivent au droit du joint. Il suffit d'identifier deux poses et de s'assurer
qu'elles correspondent à la longueur du tube.
Cette indication est nette avec les joints API.
Les coupes présentent un chanfrein intérieur et une arête irrégulière avec de nombreux
arrachements de métal. Cette tête, difficilement coiffable (chanfrein inversé), risque
également de déchirer les packings de l'outil de raccordement (casing bowl).
Il faut donc rectifier cette tête avec une fraise concave qui polit la tête du tube tout en
fraisant un chanfrein extérieur. Quand l'espace annulaire terrain / tubage le permet, on peut
piloter la fraise avec une jupe guide. Pour assurer cette opération, il suffit de fraiser une
dizaine de centimètres avec une fraise concave.
2.7.4.1 Principe
Une charge creuse équipée d'un détonateur est descendue au câble électrique. La côte de
coupe est localisée au CCL et la mise à feu est commandée de la surface.
2.7.4.2 Résultats
2.7.4.3 Avantages
Cette technique élimine les manœuvres sous couple et tous les risques qu'elles
comportent :
• pour le personnel opérant sur le plancher,
• pour la garniture (dévissages intempestifs).
2.7.4.4 Inconvénients
Lors de l'explosion, le tube coupé s'ouvre légèrement en cône et laisse quelques bavures.
Si l'on envisage un raccordement à l'overshot, une rectification s'avère nécessaire mais il
s'agit d'un fraisage très limité. Pour les tubings et les tiges, il suffira en général d'équiper
l'overshot d'un "Mill control". Pour les tiges lourdes et les tubages, les dégâts sont un peu plus
conséquents et il faudra prévoir une manœuvre supplémentaire pour rectifier la tête du
poisson avec une fraise.
Les débris laissés par l'explosion sont relativement importants et condamnent la plupart du
temps le passage intérieur.
2.7.4.5 Applications
La coupe remplace avantageusement le back-off lorsque les manœuvres sous couple sont
déconseillées ou impossibles :
• Appareil léger (work over) ne disposant pas de table de rotation ou dont les installations
sont trop faibles.
• Garniture présentant des connexions affaiblies après un survissage par exemple et ne
supportant plus un minimum de couple à gauche.
• Puits à frottements très élevés où la transmission du couple est très difficile.
2.8 Surforage
2.8.1 Généralités
C'est une opération délicate qui doit être sérieusement analysée avant d'être entreprise. Sa
mise en œuvre impose une supervision qualifiée (présence nécessaire d'une personne habituée
à faire du surforage) et une surveillance constante. Il y a des risques de coincer, de déboîter
ou d'abîmer la colonne et de découper ou d'endommager le poisson ou le tubage.
Néanmoins, si cette technique est utilisée, les principaux points à respecter sont décrits
dans ce paragraphe.
S'il y a tendance au collage, nous avons mentionné que cette technique est fortement
déconseillée. Néanmoins, si l'on décide de l'appliquer, pour limiter les risques, il faut :
• Utiliser seulement des tubes à upset ou tool joint ;
• Incorporer systématiquement une coulisse, un bumper sub et un joint de sécurité,
• Dégager fréquemment et contrôler la partie surforée,
• Manœuvrer doucement pour éviter le pistonnage et les surpressions pouvant entraîner
une venue ou des pertes,
• Limiter au maximum les immobilisations de la colonne, particulièrement pendant les
ajouts et les manœuvres (rotation sur cales).
Les contraintes des diamètres extérieurs et intérieurs des tubes de surforage limitent dans
la plupart des cas l'épaisseur d'acier disponible pour réaliser des connexions qui supportent un
couple élevé.
Avant de descendre une garniture de surforage, il faut s'assurer que les conditions du trou
sont bonnes, sinon, y remédier en faisant une passe d'alésage avec traitement de la boue si
nécessaire.
La garniture sera composée de bas en haut de la couronne, des tubes de surforage (ne pas
dépasser une dizaine de tubes), du raccord supérieur, d'un joint de sécurité, d'un panier à
sédiments, d'un bumper sub, d'une coulisse, de masses-tiges et de tiges.
* Poisson de diamètre surdimensionné, par rapport au diamètre du trou ou poisson cimenté dans un tubage.
L'usure des couronnes et les marques enregistrées sur les tubes sont des informations très
précieuses. L'interprétation de l'usure permet de choisir le type de couronne mieux adapté.
A la descente, il faut faire attention au pistonnage, d'autant plus important que la colonne
est plus longue et que son diamètre extérieur se rapproche du diamètre du trou. Donc il est
recommandé de descendre très lentement.
Si possible, il faut ajuster la garniture pour ne pas avoir à se dégager du poisson lors de
l'ajout du simple suivant (ce problème ne se pose pas si l'appareil est équipé d'une tête
d'injection motorisée).
S'il est difficile d'engager la garniture au dessus de la tête du poisson, procéder comme
suit :
• Circuler à plein débit pour nettoyer la tête du poisson,
• Poser 2 à 5 kdaN, dégager d'une longueur supérieure à la course du bumper sub et
transmettre environ 1/4 de tour au fond,
• Recommencer plusieurs fois cette manœuvre avec et sans circulation,
• En cas d'échec maintenir la circulation et fermer le bumper sub à mi-course, tourner sur
cale une vingtaine de tours par à-coups de préférence.
Si le poisson n'est toujours pas coiffé, enlever le dernier simple et tenter de coiffer avec la
tige carrée en posant progressivement 2 à 5 kdaN en rotation et en circulation. Si après
quelques minutes le poisson n'est toujours pas engagé, il faut remonter et recourir à l'une des
astuces suivantes :
• Remplacer la couronne standard par une couronne chanfreinée à l'intérieur,
• Fraiser la tête de poisson en cône.
• Si la garniture n'est pas libre, il faut battre vers le haut à la tension maximum autorisée,
ensuite battre dans les 2 sens.
• Ces différentes manœuvres se font avec et sans circulation.
On peut envisager d'utiliser cette technique après avoir réduit la pression différentielle au
niveau du point de coincement et conditionner la boue. Sinon, les risques de coincement
seront aussi élevés, voire plus, qu'avec la garniture de forage surtout dans les puits déviés.
Donc, il y a de sérieux risques d'allongement du poisson.
Le surforage peut être utilisé pour décoller le poisson de la paroi du puits. La couronne
sera non agressive à l'intérieur. Elle pourra, pour faciliter le coiffage, être découpée en forme
de cloche d'overshot, l'opération de surforage étant un simple lavage sans travail destructif.
Ces éboulements sont souvent la conséquence d'une boue mal adaptée aux formations
traversées. Donc, avant de surforer, il est impératif d'améliorer les caractéristiques de la boue.
La pression augmentant au fur et à mesure que l'on engage le poisson, le débit sera
progressivement réduit. La pression fait "flotter" la colonne de surforage si le poids est
insuffisant. Dans certains cas, il faut poser 10 à 15 kdaN avant de transmettre du poids à
l'outil.
Exemple : dans un trou 6" avec un poisson de diamètre extérieur 4 3/4, une colonne de
surforage 5 1/2 Hydril FJWP 15 lbs / ft équipée d'une couronne 5 3/4 (diamètre
extérieur) par 4 7/8 (diamètre intérieur), la force dirigée vers le haut est de 8 kdaN
avec un débit de 400 l / min et de 4 kdaN avec un débit de 300 l / min.
Lorsque le poisson est libre, il aura tendance à chuter au fond du trou. Dans un puits
vertical, il y a un risque d'endommager les éléments du poisson. En forage dévié, la chute est
amortie et les risques d'abîmer le poisson sont réduits.
Si le ciment est remonté dans le tubage, le risque de destruction du cuvelage au droit des
tool joints est très élevé. On peut le limiter par le choix judicieux du diamètre de la fraise en
proscrivant absolument tout rechargement extérieur et en stabilisant le corps de la couronne
et / ou la base du premier tube de surforage. Le poisson étant généralement cimenté sur la
génératrice basse du cuvelage, la couronne devra être prévue pour fraiser une section du
poisson sans attaquer le cuvelage. Si le risque est trop élevé on pourra tenter le fraisage.
Remarque : Il est recommandé, dans tous les cas, d'inclure au dessus des tubes de surforage
un safety joint, un bumper-sub et une coulisse de battage de dimension
homogène avec le train de masses-tiges utilisé. Le bumper sub facilitera la
coiffe en limitant la pose sur la tête de poisson au poids de la colonne de
surforage.
On peut être amené à repêcher le poisson en fin de surforage pour empêcher le poisson de :
• Chuter au fond du trou (cas d'une garniture coincée dans un trou de serrure),
L'outil permettant cette opération combinée est le wash over drill collar spear. Mais, son
utilisation est délicate.
Lors des surforages très longs cet outil intégré dans le dernier tube de la colonne de
surforage permet de raccorder le poisson en fin de passe de surforage et de procéder au back-
off.
2.9 Fraisage
Le rôle du fraisage est d'éliminer des éléments de ferraille non repêchables en les réduisant
en copeaux et, dans certains cas, en les broyant.
Les éléments de coupe sont rechargés avec un produit comportant du carbure de tungstène
concassé noyé dans une matrice relativement tendre. Ce procédé permet d'exposer une très
grande quantité de grains de carbure de tungstène qui ont chacun plusieurs profils de coupe.
Au fur et à mesure que les grains actifs s'usent, se cassent ou se polissent, la matrice se creuse
et permet d'exposer de nouveaux grains. Lorsque les grains exposés ne coupent plus, un
battage léger permet de les casser et d'exposer ainsi de nouveaux profils mieux affûtés.
C'est un outil très robuste présentant trois grandes plages de coupe. Il permet aussi bien le
broyage au choc que le décolletage en copeaux. Recommandé pour les ferrailles massives et
libres, il est idéal pour les travaux très durs.
C'est un outil robuste où les plages de coupe ont été remplacées par des lames larges et
reliées entre elles suivant une forme triangulaire. Moins robuste que le précédent, il a de
meilleures caractéristiques de coupe dues au profil des lames et aux importants dégagements.
C'est l'outil à tout faire.
C'est un outil de coupe très agressif mais aussi plus fragile. C'est l'outil classique pour la
destruction de matériel tubulaire lorsqu'il est impossible d'utiliser un pilote. Cet outil a
d'excellentes performances dans le ciment, il est recommandé pour reforer l'anneau et le
sabot.
Pilot Mill :
C'est une fraise à lame comportant à sa partie inférieure un pilote qui la guide dans le
poisson à fraiser. Ses performances sont excellentes et il faut parfois limiter l'avancement
pour éviter l'amoncellement de copeaux.
Fraise à jupe :
C'est une fraise à lame sur laquelle est soudée ou vissée une jupe guide. La jupe sert à
piloter la fraise sur le poisson à fraiser et éviter le side track. Cet outil est couramment utilisé
pour refaire la tête d'un poisson très abîmée.
Il s'agit d'une fraise d'alésage utilisée pour la rectification intérieure de matériel tubulaire.
Elle est utilisée pour rectifier ou remettre au diamètre un casing déformé.
Section Mill :
Couronne de surforage :
Interprétation de l'usure :
L'usure d'une fraise est souvent représentative de l'état du poisson. Dans certains cas, c'est
une véritable empreinte. Il faut l'examiner avec soin et en tenir compte pour le choix et la
mise en œuvre de l'outil suivant.
L'azimut du puits dans le cas d'une instrumentation a peu d'importance : l’essentiel est de
passer à coté du poisson.
2.10.1 Généralités
Le side track sera d'autant plus difficile à réaliser que le terrain est dur et que le
ciment est tendre. En effet, la tendance naturelle de l'outil est de suivre le chemin le plus
facile, c'est-à-dire de rester dans le ciment.
Un profil de déviation et un diamétreur sur une hauteur de 200 mètres environ au-dessus
de la tête du poisson ou du fond du trou à abandonner permettront d'orienter le nouveau trou
dans une direction aussi différente que possible de celle de l'ancien trou et ainsi de limiter les
risques de retomber dans ce dernier.
On peut mettre à profit la tendance naturelle du terrain à produire une déviation dans une
direction donnée pour amorcer le side track.
Surtout en présence de terrain dur, le premier critère de choix est la forabilité : à de rares
exceptions près, il faut toujours choisir la zone la plus tendre pour amorcer la déviation. La
zone idéale est une zone cavée située au-dessus d'une partie calibrée de bonne forabilité. Le
ciment mis en place dans la cave peut être assimilé à un terrain tendre, ce qui facilite l'amorce
de la déviation.
D'autre part, la restriction correspondant à la zone calibrée constitue une excellente assise
qui empêche l'outil de retomber dans le trou initial et permet de passer très rapidement du
ciment au terrain. Une telle zone n'existe pas forcément, mais dans les cas difficiles (trou
profond, mauvais ciment et terrain dur, etc.), il est toujours possible de réaliser une cave
artificielle en élargissant sur 5 à 10 mètres la zone choisie pour amorcer la déviation.
La réalisation d'un bouchon de ciment de bonne qualité est un critère important pour
amorcer la déviation et ensuite pour passer des garnitures rigides sans produire de
dégradation du puits à ce niveau.
Un bouchon d'excellente qualité n'est pas toujours facile à réaliser. Cependant, il est
possible de dévier en s'appuyant sur un ciment de qualité médiocre et même dans certains cas
en l'absence totale de ciment. Mais c'est une procédure longue et délicate dont le résultat n'est
pas toujours garanti.
Cette opération est peu courante : elle consiste à nettoyer les parois du trou pour enlever le
cake et les sédiments logés dans les petites caves grâce à l'action d'un jet latéral. Le but de
cette opération est d'améliorer l'adhérence du ciment aux parois du trou.
Cette technique n'est plus guère utilisée car elle implique une manœuvre supplémentaire.
A la place, il est préférable de prévoir un élargissage qui permet un meilleur nettoyage et
facilite la déviation.
A défaut, une passe d'aléseur permettra de nettoyer et de calibrer le trou. Dans les trous
resserrés ou présentant des changements de direction, cet alésage est indispensable pour
faciliter les orientations du raccord coudé de la turbine.
Cette opération est réservée aux cas où il est difficile d'obtenir un ciment d'une qualité
acceptable pour amorcer la déviation (terrains durs, déviation par grande profondeur). Cet
élargissage est réalisé sur 5 à 10 mètres à l'aide d'un élargisseur hydraulique, mais cette
opération est délicate et dangereuse (risques de perdre des molettes, de rupture de bras en
terrain dur).
Les dimensions d'ouverture recommandées pour faciliter la sortie du trou sont les
suivantes :
• trou 12 1/4 élargi à environ 15" ;
• trou 8 1/2 élargi à environ 11" ;
• trou 6" élargi à environ 8 1/2.
Il faut attendre suffisamment longtemps pour obtenir un bouchon aussi dur que possible.
Pour s'assurer de la prise du ciment et ensuite vérifier sa dureté, il est conseillé de suivre la
procédure suivante :
• Après 12 heures de séchage, descendre tricône et masses-tiges pour s'assurer du début
de prise. Si l'outil n'accuse pas de pose, recommencer le bouchon.
• Si le premier test est positif, attendre 12 heures de plus et tester la dureté du ciment en
contrôlant sa forabilité.
Le temps d'attente au-delà de ces 24 heures est très variable, il sera d'autant plus long que
le ciment est plus tendre et le terrain plus dur. Les durées suivantes sont généralement
adoptées :
Lorsque la dureté du ciment est comparable ou supérieure à celle du terrain, le side track
ne présente aucune difficulté. Nous insisterons surtout sur la technique à retenir en présence
de terrain nettement plus dur que le ciment. Dans ce cas, l'outil a tendance à reforer le ciment
et à suivre le premier trou. La difficulté majeure consiste à faire sortir l'outil de la première
trajectoire.
TERRAIN
GARNITURE TENDRE DUR
Outil Tricône Diamant à tête plate (flat type)
Moteur Volumétrique Turbine rapide
Soupape Oui Non
2 ° - 2° 30
Raccord coudé 1 ° 30 - 2 °
éventuellement bent housing
Masses-tiges
Oui Oui
amagnétiques
Masses-tiges Une longueur
Tiges lourdes Oui Oui
Coulisse Si risque de collage
TAB. 2.3
Orientation de la turbine :
Si l'ancien puits tourne ou change d'inclinaison, l'orientation sera faite pour réaliser une
trajectoire différente. Ce ne sera pas toujours possible, en particulier dans les puits profonds
très inclinés où les turbines ont une forte tendance à basculer. Dans de tels puits, et surtout en
gros diamètre, il sera beaucoup plus facile de sortir par le côté bas du trou ou par le côté droit
car dans ce cas l'effet du couple réactif dirigé à gauche aide la turbine à ne pas basculer à
droite.
La mesure en continu (MWD, Steering tool) permet de suivre les variations d'orientation
de la garniture et de les corriger au fur et à mesure.
Après orientation de la turbine, elle est manœuvrée plusieurs fois sur 5 à 10 mètres au-
dessus du top du ciment et une assise est créée en laissant l'outil tourner sur place. Il faut
éviter qu'un poids excessif sur l'outil ne modifie l'orientation du raccord coudé et ne fasse
déraper l'outil. Il faut donc contrôler l'avancement et forer d'abord sans poids, ensuite à un
poids très réduit. Les premiers mètres sont forés sans poids et ensuite l'avancement est
modulé en fonction du poids au Martin Decker et du pourcentage de terrain dans les cuttings.
Selon la dureté du terrain, l'avancement est limité sur 10 à 15 mètres entre 10 et 20 % de ce
qu'il serait dans ce terrain avec des paramètres normaux.
Pratiquement, en terrain dur ou très dur, si la vitesse d'avancement est bien choisie, le
Martin Decker ne doit pas accuser de poids sur les 2-3 premiers mètres, ensuite, le poids doit
augmenter progressivement.
Tant que l'outil n'est pas complètement dans le terrain, il faut limiter le débit pour éviter de
laver le ciment surtout lorsque ce dernier est de mauvaise qualité.
Les mesures directionnelles ne sont d'aucun secours pour le suivi de l'amorce de déviation
(à cause de la précision des instruments et de leur position dans la garniture). Les seules
indications valables sont le contrôle de l'orientation du raccord coudé et l'évolution du
pourcentage de terrain dans les cuttings. Des échantillons doivent être pris à intervalles
réguliers et soigneusement comparés. Ces informations sont indispensables car elles
permettent de régler la vitesse d'avancement en fonction de la progression de l'outil dans le
terrain. Si les cuttings ne sont pas représentatifs (pertes, caves), l'avancement sera ralenti et la
déviation poursuivie sur une plus grande longueur. En règle générale un écart de 3 à 4° avec
l'ancien puits est suffisant.
Exploitation de l'amorce :
La reprise du forage est toujours délicate car le biseau de ciment est fragile et il faut éviter
de l'endommager en descendant de suite une garniture trop rigide. Dans les cas difficiles (dog
leg élevé, ciment de qualité médiocre), il est recommandé de prévoir une passe avec pilote à
boule, un near bit et des masses-tiges. S'il n'y a pas de difficulté particulière, la meilleure
solution consiste à descendre une garniture souple de build up (outil, near bit et masses-tiges).
Cette garniture permet non seulement d'aléser le trou dans cette zone, mais encore d'exploiter
l'amorce de déviation pour s'éloigner de l'ancien trou. Ensuite, il suffit d'utiliser des garnitures
de rigidité progressive.
Bien qu'il continue à durcir dans le temps, le biseau de ciment reste un point fragile
pendant toute la durée du puits. Des consignes précises devront être données pour les
manœuvres et en particulier il est fortement déconseillé de tourner sur place à ce niveau.
Il semble que le second trou ait tendance à rester dans une zone de "décompression" située
tout près du trou initial. Cette zone sans doute plus tendre et de meilleure forabilité empêche
l'outil de s'éloigner du premier trou. Pour éviter cela, il faut prévoir un dog leg initial plus fort
ou une passe de turbine plus longue.
Il s'agit, dans un trou incliné, d'exploiter l'effet de gravité en utilisant une garniture
pendulaire qui aura naturellement tendance à sortir par le point bas du trou.
Pour mener à bien cette opération, il est impératif de favoriser l'effet de gravité en forant
sans poids et avec une vitesse de rotation maximum. Pratiquement, après avoir foré une
cinquantaine de cm pour bien s'assurer du fond, l'outil est maintenu sur place le temps de faire
une empreinte sur le point bas. Ensuite, l'avancement est limité pour forer sans poids jusqu' à
ce que l'outil soit aux 3/4 dans la formation.
Bien que limitée aux trous ayant une inclinaison minimum de 15 à 20° en terrain dur et 5 à
10° en terrain tendre, cette technique est très intéressante car elle ne nécessite pas de matériel
particulier pour dévier, en effet :
• L'orientation est assurée par l'effet pendulaire de la garniture et il n'est pas nécessaire
d'effectuer des mesures d'orientation.
• Le raccord coudé étant supprimé, le roll-off de la turbine n'a pas d'effet néfaste sur
l'orientation de l'outil et il est possible d'utiliser des turbines plus puissantes.
• Contrairement à l'utilisation d'un raccord coudé, il est possible de faire tourner la
garniture. Cela permet d'éliminer la plupart des frottements et il est plus facile d'ajuster
le poids sur l'outil et de contrôler l'avancement.
• Les garnitures utilisées sont des garnitures pendulaires classiques et dès que l'outil est
complètement dans le terrain, il est possible de poursuivre le forage avec les
performances habituelles sauf s'il est nécessaire de limiter la chute d'inclinaison.
Le side track par le point bas a un avantage supplémentaire : lors des manœuvres
ultérieures, l'outil, guidé par la gravité, aura tendance à s'engager naturellement dans la
déviation. Ce phénomène permet de réaliser des side tracks sans s'appuyer sur un bouchon de
ciment.
Cette garniture est moins utilisée, mais en l'absence de turbine, elle peut donner de bons
résultats si le terrain est tendre et l'inclinaison élevée. Une bonne pratique consiste à utiliser
la garniture suivante :
• L'outil,
• Une à deux masses-tiges (éventuellement surdimensionnées),
• Un stabilisateur plein trou,
• Une masse-tige,
• Un stabilisateur plein trou,
• Masses-tiges et tiges.
La vitesse de rotation de l'outil est un facteur essentiel pour sortir du trou. C'est pourquoi
les moteurs de fond, ou mieux, les turbines rapides donnent de bons résultats. D'autre part, la
vitesse de rotation du train de sonde peut être limitée (40 à 60 t/mn) pour éviter la
"rigidification" de la garniture de fond lorsqu'elle est soumise à des vitesses de rotation
élevées.
Libéré des problèmes d'orientation et de contrôle du roll off, la tâche de l'opérateur devient
beaucoup plus simple. Il lui suffit de contrôler l'avancement en forant d'abord sans poids pour
créer une assise suffisante, et ensuite, d'appuyer progressivement au fur et à mesure que l'outil
pénètre dans le terrain.
En terrain tendre ou très tendre, il est possible de dévier sans équipement particulier. Il
suffit de réaliser un bouchon de ciment plus dur que le terrain et d'appliquer une des
techniques suivantes :
Technique du cracker :
• La garniture est composée de bas en haut d'un outil, d'une tige et de masses-tiges ou
d'un outil, d'un near bit, d'une tige et de masses-tiges.
• Les paramètres à appliquer sont :
- un poids de 4 à 5 kdaN pour une tige 3 1/2,
- un poids de 6 à 8 kdaN pour une tige 5",
- une vitesse de rotation de 50 à 60 tours / minute,
- le débit de circulation habituel.
Il faut remonter dès que les cuttings indiquent que l'on est sorti du premier trou (100 % de
terrain dans les cuttings). Redescendre ensuite une garniture de build up simple (outil, near
bit et masses-tiges) pour s'éloigner suffisamment de l'ancien puits (2 à 4 ° normalement
suffisent).
La garniture cracker est très instable et sa trajectoire est difficile à contrôler. Son seul rôle
consiste à sortir du premier trou. C'est pour cette raison qu'il faut remonter et changer de
garniture dès que l'outil est complètement dans le terrain.
Technique du jetting :
En terrain tendre, on peut également utiliser le jetting en bouchant 2 évents d'un tricône. Il
suffira de jetter sur 2 à 3 m en battant si nécessaire et de reprendre ensuite le forage.
La garniture suivante peut être utilisée : outil, near bit, une masse-tige sous-dimensionnée
et garniture classique.
Au-delà d'une certaine amplitude de houle, une part du pilonnement est transmise au fond,
ce qui compromet le contrôle du poids et la réalisation des mesures qui sont deux points
essentiels à la conduite d'un side track.
Des poses brusques de l'outil sur le fond à cause du pilonnement vont produire un effet
néfaste sur le bon déroulement du side track :
• Tant que l'outil n'est pas complètement dans le terrain, une pose brusque le force à
choisir la voie la plus facile, c'est-à-dire, dans la plupart des cas, à retomber dans le
ciment plus tendre. Ces poses sont d'autant plus dangereuses que l'amorce dans le
terrain est plus faible.
• Le roll off qui est une fonction du poids sur l'outil varie à chaque pose et tant que la
turbine n'est pas complètement dans le terrain, il est impossible de maintenir son
orientation.
• Les poses brusques font caler les turbines de faible puissance.
Le pilonnement peut induire des interférences au niveau des instruments de mesure et les
rendre difficilement exploitables.
Il s'agit de limiter au maximum les effets de pilonnement au fond. Les principaux facteurs
qui interviennent sont :
• L'amplitude, la fréquence et l'évolution du pilonnement à l'outil.
• La sensibilité du compensateur de pilonnement,
• La poussée hydraulique des bumper subs qui est rarement parfaitement compensée.
• La part de pilonnement absorbée par les frottements de la garniture,
• La dureté relative du bouchon de ciment par rapport à la dureté du terrain,
• La profondeur et le profil du puits, le couple à l'outil, etc..
Le compensateur de pilonnement :
C'est l'élément le plus important pour la réussite d'un side track en présence de houle. Il
est impératif de s'assurer qu'il est réglé à sa sensibilité maximum.
C'est un complément très utile du compensateur surtout lorsque la déviation est bien
amorcée et que l'on peut commencer à appuyer sur l'outil. Il permet de contrôler le poids sur
l'outil et d'éviter le calage de la turbine à cause de poses brusques. Comme pour les
compensateurs, il est important, avant l'opération, de s'assurer qu'il est réglé pour un
minimum de poussée hydraulique.
Il faut mettre tout en oeuvre pour réaliser un bouchon aussi dur que possible dans la zone
la mieux appropriée pour amorcer la déviation.
Pilonnement à l'outil :
La fréquence est le facteur le moins pénalisant, son influence joue surtout sur le temps de
forage par rapport au temps d'alésage (outil dégagé du fond). La fréquence des pics de
pression dûs à la fermeture des bumper subs peut brouiller la transmission des mesures du
fond vers la surface. Pratiquement, il faut tenir compte de la fréquence du pilonnement estimé
à l'outil pour moduler l'avancement qui devra être d'autant plus réduit que cette fréquence est
élevée.
Le pilonnement est en majorité absorbé par le compensateur, les bumper subs et les
frottements surtout dans les puits profonds. Selon le rapport de dureté ciment / terrain, on
peut prendre comme règle pour le side track à la turbine les valeurs suivantes des poses
maximum admissibles :
Si le pilonnement est stable ou diminue et si les poses n'excèdent pas les valeurs du tableau
précédent, le side track peut être effectué.
Si le pilonnement à l'outil augmente et si les poses sont inférieures aux valeurs données
dans le tableau précédent, on peut tenter le side track et arrêter dès que les valeurs du tableau
sont atteintes. On peut également tenter le jetting si le terrain s'y prête.
Si le pilonnement présente des variations imprévisibles ou provoque des poses supérieures
à celles du tableau, la meilleure solution consiste à attendre que le temps se calme. S'il n'y a
pas d'amélioration prévue, on pourra tenter le jetting dans la mesure où le terrain s'y prête et
dans la mesure où le ciment est suffisamment consolidé.
L'utilisation d'une turbine et d'un raccord coudé est la méthode la plus utilisée : elle est
bien adaptée pour les terrains durs et lorsque le pilonnement à l'outil est faible.
Choix de la turbine :
Les turbines rapides, courtes et puissantes sont les mieux adaptées. La puissance étant
fonction de la longueur, il faut faire un compromis ; il semble que les turbines rapides d'une
longueur de 9 mètres soient les mieux adaptées.
Dans les puits profonds présentant des frottements importants, il est parfois nécessaire de
remplacer les turbines rapides par un moteur volumétrique car les variations de pression
perceptibles en surface permettent de mieux doser le poids sur l'outil.
Choix de l'outil :
Étant donné la longueur des passes (avancement contrôlé très ralenti), un outil monobloc
est généralement indispensable. Il doit présenter une jupe courte, être très agressif
latéralement et légèrement concave.
Préparation de la gouttière :
Contrôle de l'avancement :
Pour éviter de retomber dans le ciment presque toujours plus tendre, il faut forer à poids
très faible et même sans poids en début d'opération. Ceci n'est pas évident lorsqu'un
pilonnement résiduel affecte l'outil ; il faudra réduire l'avancement d'autant plus que le
pilonnement est plus fort, quitte à ce que l'outil travaille la plupart du temps au-dessus du
fond.
Il est primordial de contrôler parfaitement l'avancement qui doit être très régulier et
de l'ordre de la moitié de ce qu'il serait pour un side track sans pilonnement.
Orientation :
Si le puits est incliné, il est conseillé de dévier par le point bas car, pour les passes
ultérieures sans raccord coudé, l'effet de gravité favorisera l'entrée dans le nouveau trou.
Dans les cas difficiles, l'utilisation d'un bent housing favorise la déviation et permet
d'obtenir un gradient plus élevé. L'efficacité du raccord coudé intégré est limitée aux trous de
diamètre inférieurs à 9 5/8.
Garniture turbo-pendulaire :
Si le puits présente une inclinaison supérieure à 10° dans des terrains tendres à mi-durs, la
meilleure méthode consiste à dévier en turbo-pendulaire avec une turbine très rapide
stabilisée plein trou à 10-15 mètres de l'outil. Cette méthode permet d'utiliser une turbine
puissante en s'affranchissant totalement du problème d'orientation et même de mesure
pendant les vingt premiers mètres.
Cette technique est récente. Cet assemblage, beaucoup plus stable que le raccord coudé,
s'accommoderait mieux des effets de pilonnement. Les lames excentrées situées à la base de
la turbine sont très proches de l'outil qui se trouve mieux guidé vers le terrain. De plus, cette
technique permet d'utiliser des turbines très puissantes qui ne calent pas lors des poses
brusques. Par contre, les dog legs obtenus sont relativement faibles et en terrain très dur,
l'offset se coince après quelques mètres de forage orienté.
Utilisation du jetting :
Lorsque le terrain est tendre, cette méthode est certainement la mieux adaptée lorsque le
pilonnement est important.
Non seulement, le pilonnement à l'outil a des conséquences beaucoup moins graves, mais
encore il est exploité en tant que "battage de jetting" pour dévier. Un autre avantage de cette
méthode est son extrême simplicité, il suffit de disposer d'un outil avec 2 duses bouchées et
d'un stabilisateur near bit.
Cette expérience reste également à faire, mais, c'est la seule méthode qui peut
s'accommoder d'un pilonnement important à l'outil.
Technique du cracker :
Pour initier une déviation dans un tubage, il faut d'abord ouvrir un passage en fraisant le
tubage sur une certaine hauteur. Selon que l'on détruit tout ou partie de ce tubage, deux
techniques différentes seront utilisées :
• la méthode du sifflet déviateur,
• la méthode du section mill.
Il s'agit d'une technique très ancienne récemment reprise par quelques sociétés qui ont
amélioré le système d'ancrage (Packer orienté).
L’expérience acquise sur certains champs a mis en évidence deux points importants :
• Positionnement du sifflet :
Dans un puits incliné, il semble préférable de positionner le sifflet de telle façon que le
côté opposé à la gouttière repose sur le côté bas du trou. Ceci permet un bon plaquage
de la tête du sifflet contre le tubage et diminue les risques de poses et d'accrochages lors
des manœuvres ultérieures.
* ou turbine rapide d'avancement à 3 étages stabilisée en pendulaire si l'inclinaison est supérieure à 15°
Inconvénients :
Les limites de cette méthode sont liées à l'étroitesse du passage fraisé dans le tubage et aux
dangers d'accrochages ultérieurs.
Lors de l'ouverture de la fenêtre, les fraises s'appuient sur le sifflet pour forer le tubage. Ce
faisant, elles attaquent le corps du sifflet qu'elles peuvent endommager sérieusement si la
garniture est trop rigide. Il faut donc proscrire les masses-tiges et utiliser une tige souple dans
la garniture de fraisage. Soumise à un poids suffisant, une telle garniture flambe et les fraises
s'alignent avec la génératrice basse de la gorge du sifflet qu'elles n'attaquent que légèrement.
Cette technique implique un dog leg élevé*, un passage très réduit et la présence de
ferrailles partiellement fraisées surtout lorsque la fenêtre est ouverte au niveau d'un joint.
Autant de raisons qui incitent à limiter le travail ultérieur au niveau de cette fenêtre
(manœuvre, rotation, etc...).
Pratiquement, à quelques exceptions près, il est prudent de limiter la poursuite du forage à
quelques centaines de mètres.
Avantages :
Méthode économique et rapide.
Seule technique permettant de dévier simultanément à travers deux tubages.
En puits très profond où l'ouverture d'une fenêtre au "section mill" est hasardeuse, la
méthode du sifflet est beaucoup plus sûre.
En présence d'un tubage de nuance supérieure au P 110, il est fort probable que cette
technique donne de bien meilleurs résultats.
Le sifflet permet de dévier sans orientation, si la direction du side track n'est pas imposée.
* A titre indicatif, le sifflet 11 1/2 utilisé dans les tubages 13 3/8 présente un angle au sommet de 3°45 alors
que celui de modèle 5 1/4 utilisé dans les tubages 7" 38 lbs n'est que de 1°49.
Longueur de la fenêtre :
La longueur de la fenêtre conditionne la sévérité du coude (dog leg) amorçant la déviation
; le dog leg sera d'autant plus fort que la fenêtre est plus courte. Un dog leg acceptable impose
une hauteur minimum de la fenêtre qui est fonction :
• De la longueur qui reste à forer et du nombre de manœuvres à prévoir. Le dog leg devra
être d'autant plus faible que la poursuite du forage sera plus longue.
Pratiquement :
Longueur restant à forer Dog Leg maxi
0 à 500 m 2.3°/10 m
500 à 1000 m 2°/10 m
1000 m et plus 1.30°/10 m
• Du diamètre du tubage à fraiser. Le déport nécessaire pour que l'outil soit en plein
terrain est d'autant plus important que le diamètre du tubage à fraiser est plus élevé.
En tablant sur un dog leg de 1° par 10 mètres et un tubage bien centré, on peut se baser
sur les hauteurs de fenêtres suivantes :
- Tubage 13 3/8 cimenté dans un trou 17 1/2 :
Pour être en plein terrain avec un outil 12 ¼ 21 mètres
Sécurité 4 mètres
Hauteur de fenêtre recommandée 25 mètres
- Tubage 9 5/8 cimenté dans un trou 12 1/4 :
Pour être en plein terrain avec un outil 8 1/2 17.5 mètres
Sécurité 2.5 mètres
Hauteur de fenêtre recommandée 20 mètres
- Tubage 7" cimenté dans un trou 8 1/2
Pour être en plein terrain avec un outil 6 14.5 mètres
Sécurité 1.5 mètres
Hauteur de fenêtre recommandée 16.0 mètres
Ouverture de la fenêtre :
En trou très profond, l'ouverture de la fenêtre est délicate car des variations de pression
relativement faibles agissent sur l'élasticité du train de tige dont la longueur varie avec la
pression. Ce phénomène est très néfaste pour les couteaux dont l'attaque s'émousse
rapidement ; non seulement ils ne coupent plus mais encore la friction acier sur acier traite et
durcit le tube au niveau des amorces de coupe. De plus, en trou très profond, les tubages sont
généralement épais et appartiennent aux nuances les plus dures ce qui aggrave encore l'effet
décrit ci-dessus.
Bouchon de ciment :
Le bouchon de ciment devra être particulièrement soigné pour garantir la déviation sur une
faible hauteur.
Reforage du ciment :
Après avoir écrêté l'excès de ciment, il faut impérativement s'assurer de sa dureté en forant
quelques dizaines de centimètres sous le top de la fenêtre. En effet, le ciment peut très bien
prendre dans le tubage et pas du tout ou mal au contact de la formation.
Pratiquement, lorsque le ciment est jugé acceptable, la déviation est initiée avec moteur de
fond et raccord coudé. Lorsque la fenêtre est très limitée (environ 10 m), la déviation peut
être amorcée de quelques dizaines de centimètres sous le sommet de la fenêtre.
Pour les fenêtres plus grandes qui peuvent varier de 15 à 30 mètres, le K.O.P. pourra se
situer de 1 m à 3 mètres sous le sommet de la fenêtre.
Poursuite du forage :
Après le forage avec moteur et raccord coudé, le forage rotary est généralement repris
avec des garnitures de rigidité progressives.
Avantages :
• Les risques d'accrochages ultérieurs sont beaucoup plus limités, en effet :
- Le tubage est complètement éliminé quelques mètres au-dessus de l'amorce et 10 à 25
mètres en dessous.
- Le dog leg de l'amorce est contrôlable et il est beaucoup plus faible surtout pour les
grandes dimensions où la section conique du sifflet fait un angle élevé avec l'axe du
puits. A titre indicatif, les pentes des sifflets Christensen correspondent aux angles
suivants :
* sifflet 11 1/2 (dans tubage 13 3/8) = 3° 45
* sifflet 8" (dans tubage 9 5/8) = 2° 59
Avec la méthode du section mill, le rayon de courbure de l'amorce de déviation peut
être agrandi à volonté, il suffit de fraiser une fenêtre plus longue qui permettra de
dévier plus progressivement.
- Le dog leg de l'amorce étant nettement plus faible, cette méthode permet de
poursuivre le forage sur une plus grande longueur.
Inconvénients :
• Technique beaucoup plus longue que celle du sifflet (ouverture de la fenêtre, bouchon
de ciment, séchage, etc...).
• Dans certains cas, l'ouverture de la fenêtre est difficile à réaliser (voir ci-dessus).
• Le section mill ne permet pas d'ouvrir une fenêtre à travers deux tubages.
• L'utilisation du moteur de fond implique un contrôle précis de l'orientation pour corriger
les effets du couple réactif. Ceci, même si la direction de la nouvelle trajectoire n'est pas
imposée.
100 %
20 %
0%
70 140 210 Pression
(1000 psi) (2000 psi) (3000 psi) différentielle
en bar
FIG. 3.1 Probabilité de coincement en fonction de la pression différentielle
Il faut prendre ces valeurs à titre indicatif, elles seront différentes d'une région à l'autre. Il
faut cependant remarquer que les risques deviennent importants seulement pour des valeurs
de pression différentielle très élevées (seulement 20 % pour 140 bar).
∆P . L . l
F = (3.1)
10
avec :
π D
l = α .
360
T = Cf . F (3.2)
Ce coefficient sans dimension est compris en général entre 0.05 et 0.3, mais il peut
atteindre des valeurs beaucoup plus élevées (voisin de 0.9 pour des sables très fins). Sa valeur
dépend des caractéristiques du cake et de la formation.
La traction à appliquer en surface pour sortir la garniture du trou est égale à T augmentée
du poids de la partie libre dans la boue et des frottements entre la garniture et le puits.
Cake
Paroi du puits
SURFACE DE CONTACT
Augmentation de
la surface de contact
FIG. 3.2 Evolution de la surface de contact entre le cake et la garniture
L'exemple numérique suivant nous montre que, pour des surfaces de contact relativement
faibles, la traction à appliquer en surface est considérable et elle devient rapidement
supérieure à la traction maximum admissible sur la garniture.
Soit une garniture coincée à 3000 m sur une longueur de 20 m au sommet des masses-tiges
dans un puits 81/2 vertical rempli d'une boue de densité 1.30. Cette garniture est composée de
tiges 5" de grade S, 19.5 lb / ft, classe Premium, NC 50 et de 200 m de masses-tiges lisses de
diamètre extérieur 6 1/2 et de diamètre intérieur 2 13/16.
Le poids de la garniture libre dans la boue est 82.3 kdaN. La traction maximum que l'on
peut appliquer sur les tiges est 249.5 kdaN (pas de coefficient de sécurité pris en compte).
• Pour un contact de 2 cm, ce qui représente une surface de contact entre les masses-tiges
et la paroi du puits de 4000 cm2, la traction à appliquer au sommet du poisson pour le
libérer est de 80 kdaN, ce qui correspond en tête à une traction de 126 kdaN.
Il est donc possible de libérer la garniture simplement par traction.
• Pour un contact de 4 cm, la traction à appliquer au sommet du poisson pour le libérer est
de 160 kdaN, ce qui correspond en tête à une traction de 242 kdaN.
La limite de traction sur les tiges de grade S est atteinte.
• Pour un contact de 6 cm, la traction à appliquer au sommet du poisson pour le libérer est
de 240 kdaN.
Il n'est plus possible de libérer par simple traction sur la garniture.
Cet exemple numérique montre que les forces à appliquer pour libérer une garniture
coincée par pression différentielle sont considérables. Si l'on ne réussit pas à se libérer
immédiatement en travaillant la garniture et en battant avec la puissance maximum, il ne faut
pas espérer avoir plus de succès avec cette méthode par la suite.
Ce phénomène peut être relativement brutal et se produire sans l'apparition nette de signes
avant-coureurs. Cependant, on notera généralement avant le coincement une augmentation du
couple de rotation et des frottements lorsque la garniture est en mouvement.
Au cours des tentatives de décoincement, les trois méthodes peuvent être mises en œuvre
simultanément. Un exemple d'arbre de décision est indiqué à la figure 3.3.
007JBPHG9750
Injection de tensio-actifs
Oui Réduction de ∆P
Problème majeur de venue
en circulant BOP fermé
Réduction de ∆P
Diminution de pression hydrostatique par purge des tiges
Non
Non Back off
Battage
Garniture libérée
Non Non
DST Oui
Non
Cette façon de procéder a l'avantage de ne pas contaminer la boue si la garniture est libérée
rapidement par le battage et le travail de la garniture.
Pour ce type de coincement, le facteur temps est primordial. Les chances de réussite
diminuent très vite. Il faut donc identifier le phénomène et réagir très rapidement, l'action
entreprise dans les toutes premières secondes est décisive. Les statistiques confirment ces
points, elles montrent que :
• Les coincements se produisent principalement au changement de poste, dans les deux
premières heures après la prise de poste et les jours de relève. Cela correspond à des
périodes de plus faible concentration du personnel et prouve qu'il en faut très peu pour
passer d'une situation maîtrisée à un problème majeur.
• Très souvent, la garniture est libérée de suite après quelques coups de coulisse (d'où
l'intérêt d'avoir une coulisse dans la garniture).
• Environ 50 % des coincements sont résolus dans les 4 heures qui suivent ou dès la mise
en place d'un bouchon de tensio-actifs et de lubrifiants.
• 80 % des coincements que l'on peut résoudre le seront dans un délai de 48 à 72 heures.
• Au delà de 96 heures, les chances de succès sont pratiquement nulles.
Si la garniture n'est pas équipée d'une coulisse ou si cette dernière est inutilisable (coulisse
sous le point de coincement, trop loin du point de coincement, frottements trop importants,
seuil de déclenchement mal réglé, etc.), les chances de succès sont encore réduites. On peut
envisager de faire un back off et de raccorder une garniture mieux adaptée, mais le résultat du
back off n'est pas assuré et de toute façon cette opération sera longue. Dans une telle
situation, il est préférable de limiter le temps passé à travailler la garniture et d'agir le plus
rapidement possible au niveau du cake et de la pression différentielle.
Ces bouchons seront mis en place au droit de la zone de coincement pour imprégner le
cake et seront progressivement déplacés dans l'espace annulaire. Le principal but de ces
bouchons est de fragiliser le cake et d'abaisser le coefficient de friction Cf. Les bouchons ont
également un effet sur la pression différentielle si leur densité est plus faible que celle de la
boue dans l'espace annulaire.
Les compagnies de fluides de forage commercialisent des produits adaptés aux différents
types de boue utilisés. Ces produits sont à base de tensio-actifs et de lubrifiants. Les huiles
ont tendance à mouiller le tubulaire et à former un film entre le cake et la garniture réduisant
ainsi la valeur du coefficient de friction.
Le gas oil a été communément utilisé et l'est encore dans certains endroits : il a l'avantage
d'être disponible sur le chantier mais il pose des problèmes de pollution. Si l'on ne dispose
pas sur le chantier de produits spécifiques, il pourra être utilisé en remplacement.
On peut mettre en place des bouchons constitués d'un fluide plus léger que la boue de
forage ou ayant une densité voisine. Le fluide léger aura tendance à migrer dans l'espace
annulaire et pose des problèmes pour contrôler sa position. De plus la réduction de la pression
différentielle sera relativement faible. Pour éviter ces différents problèmes, on préfère mettre
en place des bouchons ayant une densité légèrement supérieure (environ de 2 points) à celle
du fluide de forage.
L'expérience montre qu'en définitive les points les plus importants ne sont ni la densité ni
la composition du bouchon, mais quand le bouchon est mis en place et comment il est déplacé
dans l'espace annulaire.
• Dans les puits déviés en injectant le bouchon dans les toutes premières heures
(efficacité maximum si le bouchon est mis en place dans un délai de 4 heures) après le
coincement (dans les puits verticaux, ce point semble moins fondamental).
• Avec des volumes importants de fluide. Lorsque le haut du bouchon atteint le sommet
du point de coincement, la queue du bouchon doit se trouver à l'intérieur des tiges
(figure 3.4) de façon que, pendant toute la phase d'imprégnation, la zone de coincement
soit couverte par le bouchon.
• En déplaçant périodiquement le bouchon (à raison de 50 l toutes les demi-heures).
• En laissant séjourner le bouchon au minimum 12 heures en face de la zone de
coincement tout en ne dépassant pas une trentaine d'heures.
Boue de forage
Par oi du trou
SABLE Cake
L'action de l'acide est différente de celle des lubrifiants et des tensio-actifs. L'acide agit
immédiatement et perd rapidement son efficacité (limitée à environ 2 heures), il peut
également entraîner une dégradation du découvert (cavage, éboulements, etc.). Il faut donc
travailler la garniture (battage, traction, etc.) dès que l'acide est en place.
Le but est de réduire la traction à appliquer sur la garniture pour la libérer en diminuant la
pression différentielle en face de la zone de coincement.
Réduire la pression hydrostatique peut causer une venue et / ou une instabilité des parois
du puits avec certains types de formations. Donc, il faut bien évaluer tous ces risques avant
d'utiliser cette méthode (risques faciles à évaluer en développement, mais beaucoup plus
difficiles en exploration). Le maintien du contrôle primaire (maintien des fluides de formation
en place uniquement par l'intermédiaire de la boue) est primordial : il doit passer avant toutes
les autres considérations.
Quelle que soit la méthode utilisée pour réduire la pression hydrostatique, il faut surveiller
de près les indicateurs de venue pendant toute l'opération.
Remarque : Etant donné, en général, la faible marge de traction dont on dispose et la faible
réduction de la pression que l'on peut appliquer sans produire une venue et / ou
endommager le découvert, les chances de libérer la garniture seront plus
importantes si on a injecté au préalable des bouchons de lubrifiants et de tensio-
actifs : c'est donc l'opération de la dernière chance avant l'abandon du poisson
en place.
La méthode consiste à pomper par les tiges un bouchon de fluide plus léger que la boue de
l'espace annulaire. Il se produit un vidage partiel de l'annulaire lorsque les deux colonnes de
fluide s'équilibrent. Pour cela, la circulation doit être possible dans les deux sens pour
permettre le retour du fluide par les tiges, donc la garniture ne doit pas être équipée de
soupape.
Cette méthode présente un inconvénient majeur : il est impossible de savoir si le puits est
stable ou non après l'équilibrage des deux colonnes de fluides car l'annulaire n'est plus plein.
Le volume V de fluide de densité d2 à injecter dans les tiges pour produire une diminution
de pression ∆P dans le puits est donné par la relation suivante (voir annexe) :
Cea Ct
V = 10.2 . ∆P . + (3.2)
d1 (d1 - d2 )
Une variante de cette méthode consiste, après avoir pompé le tampon dans les tiges, à
procéder à plusieurs fermetures et ouvertures successives en tête de tiges. Le but recherché
est de décoller la garniture grâce aux coups de bélier produits dans le puits par la fermeture
brutale en tête. Cela équivaut à un battage.
La méthode consiste à :
• Déterminer la diminution de pression ∆P que l'on peut appliquer sans risque de venues
et / ou d'instabilité des parois du puits,
• Mettre la garniture en tension et fermer l'annulaire,
• Mettre en place par circulation inverse un volume déterminé V d'eau, de gas oil ou de
boue légère suivant la diminution de pression ∆P que l'on veut obtenir dans l'annulaire,
• Puis ouvrir l'annulaire pour laisser les deux colonnes s'équilibrer,
• Si la garniture se décolle, mettre la garniture en mouvement (rotation et translation) et
circuler pour évacuer le reste du tampon et remplir le puits.
Comme dans le cas précédent, il faut vérifier si le puits est stable et agir en
conséquence : dégager d'abord la garniture de la zone de coincement si le puits est
stable ou commencer par circuler le bouchon s'il y a un risque de venue, la priorité étant
le maintien du contrôle primaire.
Le volume V de fluide de densité d2 à injecter dans l'espace annulaire pour produire une
diminution de pression ∆P dans le puits est donné par la relation suivante (voir annexe) :
Cea Ct
V = 10.2 . ∆P . + (3.3)
(d1 - d 2 ) d1
Les notations et les unités de la relation (3.3) sont les mêmes que celles de la relation (3.2).
Comme dans le cas précédent, pour réaliser cette opération, il ne faut pas que la garniture
soit équipée d'une soupape. C'est la principale limitation de ces méthodes car les garnitures
actuellement utilisées sont généralement équipées d'une soupape.
Dans cette méthode, l'espace annulaire reste toujours plein, donc il est facile de voir si le
puits est stable ou non. Ceci est un avantage important sur la méthode précédente.
Sur les engins flottants, suivant la densité de la boue et la profondeur d'eau, la pression
hydrostatique peut être réduite rapidement et de façon sûre en déplaçant le contenu de la
choke line par un fluide léger.
C'est la façon la plus sûre pour réduire la pression hydrostatique car elle permet de
contrôler plus facilement le puits en cas de venue. Mais, pour la réaliser, il faut disposer
d'équipements de test, de back off et elle nécessite beaucoup plus de temps que les méthodes
précédentes. Par contre, elle peut être réalisée avec une soupape dans la garniture ou avec un
poisson bouché. Elle consiste à :
• Dévisser la garniture à l'explosif au dessus du point de coincement.
• Descendre un train de test contenant un tampon de fluide (eau, gas oil, boue) d'une
hauteur telle que l'ouverture du test produise la diminution de pression souhaitée au
niveau de la zone de coincement.
• Reconnecter le train de test sur le poisson, ancrer le packer et ouvrir le train pendant un
cours instant. Il ne s'agit pas de faire un test de formation (la couche ne doit pas
débiter), mais d'appliquer une réduction de pression sur la couche.
• Refermer le test, désancrer le packer et travailler la garniture en traction et en rotation
pour la libérer.
Avec cette méthode, les risques d'échec et d'allonger le poisson sont nombreux (nécessité
de faire un back off, de descendre une garniture équipée d'un packer, de se reconnecter et de
s'ancrer, risque de rester coincer avec le train de test, etc.).
Coulisse
Tester hydraulique
Safety joint
Raccord circulation
Safety joint
006JB9750
h : hauteur du tampon de boue de densité d2 mis en place dans les tiges exprimée
en m,
H : hauteur disponible au dessus du tester exprimée en m,
∆P : diminution de pression produite dans le puits exprimée en bar,
d1 : densité de la boue du puits,
d2 : densité du fluide léger mis en place dans les tiges.
Les key seats sont des gouttières creusées dans le terrain par le frottement des tiges
pendant le forage ou les manœuvres. Ces gouttières se développent au niveau des dog legs ou
des décrochements qui sont d'autant plus profonds que :
• le terrain est tendre,
• le dog leg est élevé,
• la tension des tiges est grande,
• les tiges y travaillent longtemps.
Ces gouttières de profondeur et de longueur variables ont une largeur voisine du diamètre
des tool joints de tiges qui y passent librement. Ce n'est pas le cas des masses-tiges qui
peuvent s'y coincer en cours de remontée. Les coincements les plus sévères correspondent à
des garnitures où le diamètre des masses-tiges est voisin de celui des tool joints des tiges.
Dans ce cas, les masses-tiges pénètrent dans le key seat et s'y coincent progressivement.
Les key seat ne sont pas spécifiques aux forages dirigés. Ils peuvent également se
manifester dans les puits subverticaux ne dépassant pas quelques degrés d'inclinaison. En
effet, le profil de ces puits est peu ou pas contrôlé et l'usage des stabilisateurs est plus limité
qu'en forage dirigé, ce qui se traduit parfois par des dog legs violents.
Il existe un autre type de key seat qui se développe sur le point bas de certains trous très
inclinés. Ils sont généralement provoqués par l'utilisation de stabilisateurs sous-dimensionnés
dans des terrains hétérogènes présentant des alternances de terrains tendres et durs. La largeur
du key seat correspond au diamètre du stabilisateur sous-dimensionné qui y passe librement,
ce qui n'est pas le cas pour un stabilisateur plein diamètre, le near bit par exemple. Le travail
des tiges peut également être à l'origine de gouttières sur le point bas.
Signes précurseurs :
Le développement d'un key seat est facile à identifier. Les manifestations sont :
• Accrochages vers le haut lors du passage de la 1ère masse-tige ou stabilisateur à une
cote bien précise,
• Descente toujours libre au niveau du key seat,
• La cote d'accrochage correspond à un dog leg.
Prévention :
Il faut éviter les dog legs sévères surtout lorsqu'un découvert important reste à forer.
Si le puits présente un dog leg accidentel trop sévère, il faut essayer de l'atténuer d'abord
par une passe d'alésage et ensuite faire travailler un aléseur en tension à son niveau pendant la
poursuite du forage. A chaque manœuvre, l'aléseur sera remonté d'une longueur égale aux
nombres de mètres forés par l'outil précédent.
Dès les premiers symptômes de formation de key seat, il faut inclure au sommet des
masses-tiges un key seat wiper ou à défaut un stabilisateur. Il est recommandé également
d'inclure dans les tiges lourdes, au dessus du key seat wiper, une coulisse permettant de
battre vers le bas.
Si la garniture comporte une coulisse intercalée dans les masses-tiges, il est préférable de
l'enlever et d'en intercaler une dans les premières tiges lourdes.
Si les masses-tiges ne sont pas protégées par un key seat wiper ou un stabilisateur, il faut
éviter les tractions importantes en cours de remontée. Il faut remonter en alternant tractions
légères et rotations sur cales (cette manoeuvre est largement facilitée par les têtes d'injection
motorisées).
Lorsque des coincements partiels se manifestent dans les trous de serrures, le blocage des
connexions se trouvant sous le point d'accrochage doit être sérieusement contrôlé ; ceci afin
d'éviter un dévissage par inertie au cours des manoeuvres de décoincement.
Méthodes de décoincement :
Ce type de coincement étant très localisé, la partie coincée se trouve soumise à des
contraintes très importantes. Une action prolongée dans le mauvais sens peut rendre définitif
un coincement bénin à l'origine.
Quand la garniture ne comporte pas de coulisse, on peut induire une sorte de battage en
produisant des à-coups de pression à la pompe. Pour cela, il suffit de by-passer l'amortisseur
de pulsation et / ou d'enlever un clapet sur certaines pompes.
Les argiles schisteuses et feuilletées, les roches fracturées, le charbon ainsi que les terrains
de surface non consolidés sont des formations à risque d'éboulement.
Pour limiter ces risques, la tenue des parois est essentielle. A cette fin, il faut éviter les
débits élevés, les annulaires restreints, les manœuvres inutiles dans le découvert et augmenter
la viscosité de la boue.
Ce type de coincement se traite comme les chutes d'objets si l'éboulement est limité.
Ce danger auquel nombre de foreurs ne sont pas suffisamment sensibilisés, mérite une
attention particulière car, bien que facile à éviter, il est à l'origine de nombreux coincements.
Les cas les plus fréquents sont dus à la descente sans précaution :
• D'une garniture beaucoup plus rigide que la précédente,
• D'un outil neuf après un outil remonté avec une perte de diamètre,
• D'un outil monobloc (diamant, PDC, etc.) après un tricône.
Ces coincements sont généralement sans gravité et cèdent aux premiers coups de coulisse.
Ils se traitent de la même façon que les chutes d'objets.
Dans la plupart des cas, ces ponts qui se développent au niveau des changements de
diamètre (tool joints, stabilisateurs, masses-tiges) sont de faible épaisseur. Les coincements
qu'ils provoquent sont généralement sans gravité et se traitent comme les chutes d'objets en ce
qui concerne les contraintes mécaniques à appliquer au train de tige. Toutefois, la
sédimentation étant le fait d'une boue mal adaptée, le rôle de cette dernière sera primordial
aussi bien à titre préventif qu'à titre curatif.
Certains types d'argiles (les smectites) ont naturellement tendance à fluer car les feuillets
qui les constituent sont faiblement liés entre eux. Ces argiles se gonflent en absorbant une
grande quantité d'eau libre (provenant de la boue) entre les feuillets qui glissent les uns sur
les autres. Si ce phénomène n'est pas rapidement contrôlé, le trou se referme progressivement
et coince la garniture.
Mesures préventives :
Pour éviter le gonflement des argiles et le fluage, il faut agir au niveau des caractéristiques
de la boue, pour cela :
• Augmenter la densité de la boue,
• Réduire la filtration (améliorer la qualité du cake et réduire son épaisseur),
• Ajouter un lubrifiant approprié dans la boue,
• Augmenter le débit de circulation.
Mais il peut être nécessaire de changer de type de boue. Les boues au chlorure de
potassium, au gypse, au glycol et les boues à l'huile sont souvent les seuls remèdes.
En manœuvre :
• Redescendre lentement dans la zone à risques,
• Reforer systématiquement jusqu'à ce que la garniture passe librement sans circulation ni
rotation.
Pendant le forage :
• Utiliser un débit de circulation le plus élevé possible pour bien nettoyer le trou et
maintenir une pression maximum dans l'espace annulaire,
• Arrêter et démarrer progressivement les pompes pour éviter les surpressions et les
décompressions brutales dans l'espace annulaire,
• Limiter les immobilisations de la garniture,
• Faire des short trip fréquents.
Généralement, ce type de formations est difficile à maintenir en place et vieillit très mal, il
faut les tuber le plus rapidement possible.
Traitement du coincement :
S'il n'est pas possible de rétablir la circulation, la solution consiste à dévisser le plus bas
possible pour traiter la boue.
Il faut tenter également toutes les manœuvres habituelles pour se décoincer (tension,
compression, couple et battage) tout en maintenant une circulation abondante. Si l'on est
amené à faire un back off, la garniture de battage comportera un maximum de masses-tiges
au-dessus de la coulisse.
Ces argiles sont moins dangereuses que les précédentes et les coincements qu'elles
provoquent sont, généralement, plus faciles à résoudre. Ces argiles ont tendance à se déliter et
à s'ébouler dans le puits.
Signes précurseurs :
• Avancement rapide suivi d'une quantité importante de déblais sur les tamis vibrants,
• Accrochages au dégagement du fond et à la remontée,
• Reforage assez facile à la descente,
• Volume important de déblais sur les tamis vibrant à la reprise du forage,
• La pression reste stable à l'exception de quelques à-coups provoqués par des retombées
importantes.
Mesures préventives :
• Augmenter la viscosité de la boue et réduire le filtrat. L'augmentation de la densité de la
boue peut être bénéfique dans certains cas.
• Assurer un bon nettoyage du puits en injectant régulièrement des bouchons visqueux.
• Passer la zone avec précaution en reforant et en circulant longuement,
• La rotation de la garniture permet de déplacer les déblais déposés dans l'espace
annulaire.
La plupart du temps ces mesures suffisent et le puits se stabilise assez rapidement. Sinon,
les mesures préconisées au paragraphe précédent peuvent être appliquées à l'exception de :
• L'adjonction de lubrifiants dans la boue qui risquent de favoriser le glissement des
argiles au niveau des plans de clivage,
• La mise en pression de l'espace annulaire.
Traitement du coincement :
Une circulation abondante, avec une boue à très forte viscosité et un filtrat faible, permet
généralement de nettoyer le trou et de se dégager. Elle permet aussi de refroidir le trou, ce qui
a pour effet de consolider les parois. Cet effet sera particulièrement recherché si la
dégradation des parois s'est manifestée après un arrêt prolongé de circulation.
Pendant ces opérations de nettoyage, le train de tiges est soumis aux manœuvres
habituelles de décoincement mais de façon modérée. Le travail de la garniture et la puissance
de battage seront progressivement augmentés au fur et à mesure de la mise en place des
bouchons visqueux.
Pendant ces opérations. il est important de tout mettre en œuvre pour ne pas perdre la
circulation.
Il est très rare que ce type de coincement résiste à ce traitement, mais si c'était le cas, le
poisson pourrait être nettoyé sans difficultés par un surforage qui ne présente généralement
pas de difficulté dans ce type de formation.
Ce type de formation a une tendance naturelle au fluage dans des conditions de pression et
de température bien définies. Si ce phénomène n'est pas diagnostiqué à temps, le trou se
referme très rapidement entraînant un coincement de la garniture.
Signes précurseurs :
• Avancement rapide,
• Augmentation du couple en forage,
• Accrochages en dégageant du fond,
• Augmentation de la pression de refoulement allant jusqu'à l'impossibilité de circuler,
• Absence de déblais aux tamis vibrants,
• Présence de chlorures dans la boue,
• Reforage de la zone à la descente.
Mesures préventives :
• Utiliser une boue adaptée au forage des couches salifères (boue salée saturée ou boue à
base d'huile).
• Augmenter la densité de la boue pour maintenir le sel en place.
Pour cela, il peut être nécessaire d'atteindre une densité voisine de celle du sel (environ
2.16), ce qui risque de provoquer des pertes de circulation et des fracturations dans des
formations déjà forées.
On peut être amené à tuber pour pouvoir augmenter la densité et maintenir le sel en
place sans provoquer des pertes dans les niveaux supérieurs.
Traitement du coincement :
Le sel sera facilement dissous par un bouchon d'eau douce placé au niveau de la zone de
coincement. Cette méthode sera utilisée lorsque la circulation est possible.
Si la circulation n'est pas perdue, maintenir la tension maximum sur la garniture pendant
que l'on met en place un bouchon d'eau douce en face de la zone de coincement. Le volume
du bouchon doit être suffisant pour couvrir l'espace annulaire trou - garniture de fond.
Toutefois, le contrôle primaire doit être maintenu quelles que soient les circonstances.
Si l'on fore avec une boue à l'huile, il est recommandé de mettre en place un spacer
contenant de l'eau et des détergents avant le bouchon d'eau douce.
Si la circulation ne passe pas, la solution consiste à dévisser par back off le plus bas
possible pour traiter la boue et reconnecter une garniture pour faire du battage.
Ces coincements peuvent être facilement résolus par l'injection de bouchons d'acide
chlorhydrique dilué à 15 % qui seront déplacés à un débit d'autant plus élevé que la teneur en
calcaire de la formation est élevée. En effet, l'acide a une action d'autant plus importante et
rapide que cette teneur est élevée.
L'acide ne doit pas séjourner trop longtemps dans le matériel tubulaire qu'il peut corroder
rapidement ; c'est une raison supplémentaire pour éviter de le déplacer lentement dans la zone
de coincement.
Un bouchon de volume trop important peut provoquer une dégradation grave du trou.
Venues :
En fait, de tels coincements sont très rares lorsqu'il est possible de fermer le puits car les
équipes de forage sont entraînées pour détecter rapidement et contrôler les venues. Dans le
cas de venue de gaz de surface (cas où il n'est pas possible de fermer le puits), ce phénomène
est généralement la cause de l'arrêt de l'éruption (éboulement et bouchage du puits).
Cependant, il arrive parfois que le contrôle d'une venue avec une boue mal adaptée (filtrat
et densité trop élevés) se solde par un collage par pression différentielle.
Pertes :
Les pertes sont rarement la cause directe d'un coincement. C'est leur traitement qui peut
être responsable de ce type de problèmes en obstruant l'annulaire. Enfin, à la suite d'une perte,
l'éboulement ou / et le fluage sont toujours possibles.
Dans ce paragraphe, nous nous limiterons au cas le plus fréquent, le repêchage du câble de
diagraphies en trou ouvert.
Technique de repêchage :
Il faut évaluer d'une façon aussi précise que possible la longueur de câble restée dans le
trou et essayer d'imaginer la position de l'extrémité supérieure. Ce n'est pas évident car la
chute du câble est fonction du type de câble, du diamètre, du profil et de l'inclinaison du trou.
Ainsi un câble rigide chutera relativement peu dans un trou 6" très incliné.
Une localisation aussi précise que possible de l'extrémité supérieure du câble est
primordiale car elle permet d'éviter de descendre trop bas avec l'outil de repêchage. Ceci
aurait pour conséquence de laisser au-dessus du harpon une longueur de câble qui pourrait
créer des problèmes dûs à la formation d'un écheveau à la remontée*. D'autre part, en
descendant trop bas, on peut également repousser le câble, le tasser et en faire une pelote
d'autant plus difficile à repêcher qu'elle est plus tassée.
Descendre le harpon une longueur environ plus bas que la côte présumée et procéder au
repêchage (2 ou 3 tours de rotation, chaque tour étant suivi d'un dégagement). Dégager
ensuite d'une longueur en observant les frottements. Si aucun signe n'indique la présence du
câble, recommencer la même manœuvre une longueur plus bas et simuler à nouveau une
remontée en dégageant sur toute la longueur. Procéder ainsi de suite 5 ou 6 fois en descendant
chaque fois d'une longueur.
* Certains harpons sont munis d'un stop qui empêche le câble de passer au-dessus de l'outil. Ce stop est à
déconseiller car il tasse très rapidement le câble.
Il faut remonter aux premiers signes anormaux (traction ou couple) même s'ils sont
douteux. Dans tous les cas, limiter les tours, surtout si le puits est cavé. Ceci permet d'éviter
de faire une grosse pelote qui se coincerait en remontant dans une partie calibrée du trou.
Un câble tassé est généralement difficile à repêcher surtout s'il a été repoussé par un outil
ou une fraise. Non seulement, il est très difficile d'y engager un harpon mais encore le câble
abîmé casse à la moindre traction et on n'en récupère que des éléments de faible longueur.
Par contre, un pont constitué par du câble tassé peut se détruire avec une fraise à lame ou
une couronne de surforage surmontées d'un ou deux paniers à sédiments. Il suffit d'être très
patient et de tourner rapidement avec un poids faible. Dès que le pont est détruit, arrêter le
fraisage, descendre un harpon et procéder comme au paragraphe précédent.
Manœuvres en surface :
Un câble récupéré au harpon se présente généralement sous forme d'un écheveau enroulé
autour de l'outil de repêchage.
Il ne faut pas tenter de démêler l'écheveau, mais dégager quelques mètres au-dessus de la
table et saisir le câble dans un collier avant de le couper.
Un câble emmêlé sur le plancher est d'autant plus dangereux à manipuler que la longueur,
et de ce fait le poids pendus sous l'écheveau, est plus important. En effet, une pelote est
surtout constituée de boucles qui peuvent se refermer brutalement. Donc, toutes les
précautions doivent être prises pour éviter des accidents qui peuvent être très graves.
Le matériel de repêchage :
Le plus courant est le harpon simple à crochet fixe. Le moins répandu est le harpon double
à crochet intérieur comportant parfois quelques crochets extérieurs (figure 4.1).
En fait, si le câble n'a pas été repoussé et tassé, il repose naturellement en spirale sur les
parois du trou et se repêche sans difficulté même sans harpon. Il suffit d'un raccord présentant
une ou plusieurs lames ou ergots qui entraînent le câble et permettent de l'enrouler autour du
raccord. Quelques manœuvres de rotation et de dégagement telles que décrites ci-dessus
assurent parfaitement la prise.
En fait, même sur les harpons, l'action des doigts ou crochets consiste surtout à entraîner le
câble pour l'enrouler et ce sont presque toujours les tours du câble autour de l'outil de
repêchage qui assurent la prise.
009JB9750
4.2.1 Généralités
4.3.1 Le câble
Les caractéristiques des différents câbles utilisés sont indiquées dans le tableau ci–
dessous :
Méthode :
Le câble est coupé en surface et une attache rapide est fixée aux deux extrémités. L'outil
de repêchage (overshot et grapple) est vissé au bout des tiges. On glisse le câble dans une
longueur par le haut, on accroche l'attache rapide, on visse la tige sur le train, la longueur est
descendue et le câble est déconnecté au niveau du plancher, ainsi de suite jusqu'à engager
l'overshot sur la tête de l'outil.
Avantages :
C'est une méthode efficace et sûre (particulièrement en cas de key seat ou collage). L'outil
de repêchage est guidé jusqu'au poisson grâce au câble.
Le taux de réussite de cette méthode est élevé. La moitié des échecs est due à un manque
de circulation pendant l'accrochage du poisson.
Cette méthode de repêchage est impérative si une source radioactive est présente
dans l'outil à pêcher.
Inconvénients :
• Cette méthode est longue.
• Elle ne peut pas être utilisée :
- Si le diamètre intérieur des tiges ou du tubing est inférieur à 1 7/8",
- S'il y a un nœud sur le câble.
Méthode :
C'est un outil vissé au bas des tiges, avec une fenêtre latérale amovible à l'intérieur de
laquelle s'enfile le câble, sur une dizaine de centimètres.
Cette méthode est à déconseiller car le câble reste à l'extérieur des tiges pendant la
descente et risque fort d'être abîmé, voire coupé.
Avantages :
• Cette méthode est rapide, pratique à moins de 1 000 m, en trou ouvert, sans déviation,
avec un diamètre suffisant pour que les tiges n'endommagent pas le câble.
• Le câble n'est pas coupé.
• Cette méthode est conseillée pour aider un outil de faible diamètre à passer un sabot
endommagé (utiliser l'overshot comme simple guide, sans grapple).
Inconvénients :
• Ne pas utiliser en déviation sinon on risque d'endommager le câble.
• Risque de casser le câble et d'avoir alors l'outil au fond du trou avec le câble au dessus.
• Ne jamais utiliser en cas de key seat particulièrement si le diamètre intérieur du tubage
est inférieur à 5 1/2".
Lorsque le poisson est pris dans l'overshot (augmentation de pression de refoulement des
pompes à boue), il est préférable de casser le câble au point faible pour faciliter la remontée
de l'ensemble. Il est recommandé de ne pas utiliser le treuil de l'unité de logging, il est
préférable de tirer sur le câble avec l'élévateur.
Pour toutes ces opérations, seul le personnel indispensable doit rester sur le plancher.
L'ingénieur de logging est uniquement conseiller, toute décision appartient au représentant de
la Compagnie de Pétrole.
ha
h2
d2 h h1
d1 d2
018JB9844
FIG. A.1 Injection d'un bouchon léger par l'intérieur des tiges
Soit :
d1 : densité de la boue se trouvant dans le puits,
d2 : densité du fluide léger injecté dans les tiges,
h : hauteur du fluide léger mis en place à l'intérieur des tiges exprimée en m,
h2 : hauteur de fluide léger restant dans les tiges après équilibrage des deux branches
du tube en U exprimée en m,
ha : hauteur du dénivelé dans l'espace annulaire produit après équilibrage des deux
branches du tube en U exprimée en m,
V : volume de fluide léger mis en place dans les tiges exprimé en l,
V1 : volume de fluide léger revenu par les tiges après équilibrage des deux branches
du tube en U exprimé en l,
V2 : volume de fluide léger restant dans les tiges après équilibrage des deux branches
du tube en U exprimé en l,
∆P : diminution de pression produite dans le puits par la mise en place d'un volume V
de fluide léger exprimée en bar,
A l'équilibrage des deux branches, le niveau dans l'espace annulaire diminue d'une hauteur
ha et un volume V1 correspondant de fluide léger revient par les tiges.
Nous allons établir la relation reliant la diminution de pression ∆P produite par la mise en
place du fluide léger avec V, d1 et d2, Cea et Ct.
D'après le principe de l'hydrostatique, après équilibrage des deux colonnes, nous avons :
(h2 - ha ) . d1
=
h2 . d2
10.2 10. 2
d'où :
ha =
h2 . (d1 - d2 )
(1)
d1
d'où :
V = ha . Cea + h2 . Ct (2)
d'où :
d1
V = ha . C ea + Ct . (3)
d1 - d2
d'où :
10.2 . ∆P
ha = (4)
d1
Cea Ct
V = 10.2 . ∆P . + (5)
d1 (d1 - d2 )
ha
h2
d2 h
h1
d1
019JB9844
Soit :
h : hauteur du fluide léger mis en place à l'intérieur de l'espace annulaire exprimée
en m,
h2 : hauteur de fluide léger restant dans l'espace annulaire après équilibrage des deux
branches du tube en U exprimée en m,
ha : hauteur du dénivelé à l'intérieur des tiges produit après équilibrage des deux
branches du tube en U exprimée en m,
V : volume de fluide léger mis en place dans l'espace annulaire exprimé en l,
V1 : volume de fluide léger revenu par l'espace annulaire après équilibrage des deux
branches du tube en U exprimé en l,
V2 : volume de fluide léger restant dans l'espace annulaire après équilibrage des deux
branches du tube en U exprimé en l.
Les autres notations sont identiques à celle du paragraphe 1.
h1 . d1 h2 . d2
=
10. 2 10.2
d'où :
h1 . d1
h2 =
d2
or :
h1 + ha = h2
Nous en déduisons :
ha . d2
h1 = (6)
(d1 - d2 )
Nous avons également :
V = h 2 . Cea + h a . Ct
d'où :
d2
V = ha . (Cea + Ct ) + ha . . C ea (8)
(d1 - d2 )
La diminution de pression ∆P dans l'espace annulaire est :
ha . d1
∆P =
10.2
d'où :
10.2 . ∆P
ha = (9)
d1
C ea Ct
V = 10.2 . ∆P . + (10)
(d1 - d 2 ) d1
Fluide H
de densité d2
h
Fluide de densité d1
020JB9844
Soit :
d1 : densité de la boue se trouvant dans le puits,
d2 : densité du fluide léger mis en place dans les tiges avant la descente du train de
test,
H : hauteur totale disponible au dessus du tester exprimée en m,
h : hauteur du tampon au dessus du tester exprimée en m.
H . d1 - 10.2 . ∆P
h = (12)
d2