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L'impôt sur les sociétés (IS)

2 SECTION 1
SECTION 2
Champ d'application de l'IS
Détermination de la base imposable
Chapitre SECTION 3 Liquidation de l'impôt
SECTION 4 Déclarations
SECTION 5 Paiement de l'impôt
SECTION 6 Obligations des contribuables

A noter
Le Code Général des Impôts (C.G.I.) est constitué de 3 livres :
✓ Le livre premier : regroupe les règles d’assiette, de recouvrement et les sanctions en matière d’IS, d’IR, de
TVA et des droits d'enregistrement ;
✓ Le livre deux : se rapporte aux procédures fiscales et regroupe les règles de contrôle et de contentieux des
impôts précités ;
✓ Le livre trois : regroupe les autres droits et taxes : les droits de timbre, la taxe spéciale annuelle sur les
véhicules automobiles, la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et revenus, la contribution sociale
de solidarité sur les livraisons à soi-même de construction d'habitation personnelle, … (quelques autres taxes
spéciales)

L’impôt sur les sociétés (IS) est régi par des articles faisant partie du livre premier : Règles d'assiette et de
recouvrement ainsi que par les dispositions du livre deux : Procédures fiscales.

 En matière d'assiette :

 Les ARTICLES 1 à 20 sont spécifiques à l'IS ;


 Les ARTICLES 144 à 165 sont communs avec les autres impôts.

 En matière de recouvrement :

 Les ARTICLES 166 à 169 sont communs avec les autres impôts ;
 Les ARTICLES 170 à 172 et 180 sont spécifiques à l'IS.

 Concernant les sanctions, on trouve séparément les sanctions en matière d'assiette et les sanctions en matière
de recouvrement :

 Les sanctions en matière d'assiette :


 Les ARTICLES 184 à 187 : communs aux quatre impôts ;
 Les ARTICLES 188 à 192 : concernent l'IS, l'IR et la TVA ;
 Les ARTICLES 193 à 198 bis : concernent l'IS et l'IR ;
 L'ARTICLE 199 : propre à l'IS.

 Les sanctions en matière de recouvrement:


 Les articles 208 et 209 : communs aux quatre impôts.

 En matière de procédures fiscales (Livre 2), les dispositions sont communes aux quatre impôts avec quelques
particularités.

Section 1 Champ d'application de l'IS

Selon l'ART 1 du CGI, "l'IS s’applique sur l’ensemble des produits, bénéfices et revenus prévus aux
articles 4 et 8, des sociétés et autres personnes morales visées à l’ART 2".
Selon cet article, pour délimiter et comprendre la portée du champ d'application, il faut traiter à la fois les
personnes assujetties et les revenus imposables.

I°- Les personnes assujetties à l’IS


Les personnes morales soumises à l'IS sont appelées dans le CGI "SOCIETES". Ce terme couvre en réalité les
personnes morales suivantes :
 Les sociétés privées (tel que définies par le droit des sociétés) ;
 Les entreprises publiques (une liste de ces entreprises est publiée chaque année dans le rapport sur le
secteur des établissements et entreprises publics dans le cadre de la loi de finances) ;
 Les établissements publics (une liste de ces établissements est publiée dans le rapport précité) ;
 Les autres personnes morales se livrant à une activité lucrative (coopératives, associations, fonds, …).

Parmi ces "SOCIETES", certaines sont assujetties à l'IS obligatoirement, d'autres sont assujetties à l'IS par option
alors qu'une 3ème catégorie de sociétés sont exclues du champ d'application de l'IS.

A°- Les sociétés obligatoirement assujetties à l'IS


1. La société anonyme (SA), la société en commandite par action (SCA) et la société à responsabilité limitée
(SARL) ;
2. La société en nom collectif (SNC), la société en commandite simple (SCS) et la société de fait (SF) si elles
comprennent parmi leurs associés une ou plusieurs personnes morales ;
3. La société civile ;

4. Les établissements publics qui se livrent à une exploitation ou à des opérations à caractère lucratif ;

5. Les autres personnes morales qui se livrent à une exploitation ou à des opérations à caractère lucratif
; (coopératives et leurs unions, collectivités locales, organismes étrangers, …)

6. Les associations et les organismes légalement assimilés ;

7. Les fonds créés par voie législative ou par convention ne jouissant pas de la personnalité morale et dont la gestion est confiée à des organismes
de droit public ou privé, lorsque ces fonds ne sont pas expressément exonérés par une disposition d’ordre législatif. L’impos ition est établie au nom
de leur organisme gestionnaire.
Ces organismes gestionnaires doivent tenir une comptabilité séparée pour chacun des fonds qu’ils gèrent faisant ressortir ses dépenses et ses
recettes. Aucune compensation ne peut être faite entre le résultat de ces fonds et celui de l’organisme gestionnaire.

8. Les centres de coordination d’une société non résidente ou d’un groupe international dont le siège est
situé à l’étranger.
Par centre de coordination, il faut entendre toute filiale ou établissement d’une société ou d’un groupe international dont le siège est situé à
l’étranger et qui exerce, au seul profit de cette société ou de ce groupe, des fonctions de direction, de gestion, de coordination ou de contrôle.

B°- Les sociétés exclues du champ d’application de l'IS


1. Les SNC, les SCS et les sociétés de fait (SF) ne comprenant que des personnes physiques ;
2. Les sociétés en participation ;
3. Les "sociétés immobilières transparentes" : sociétés à objet immobilier, quelle que soit leur forme, dont le
capital est divisé en parts sociales ou actions nominatives.
Ces sociétés sont exclues du champ d'application de l'IS sous les conditions suivantes :
a) Lorsque leur actif est constitué soit d’une unité de logement occupée en totalité ou en majeure partie par les membres de la société ou certains
d’entre eux, soit d’un terrain destiné à cette fin ;
b) Lorsqu’elles ont pour seul objet l’acquisition ou la construction, en leur nom, d’immeubles collectifs ou d’ensembles immobiliers, en vue d’accorder
statutairement à chacun de leurs membres, nommément désigné, la libre disposition de la fraction d’immeuble ou d’ensemble immobilier
correspondant à ses droits sociaux. Chaque fraction est constituée d’une ou plusieurs unités à usage professionnel ou d’habitation susceptibles d’une
utilisation distincte.

4. Les groupements d’intérêt économique (GIE).

C°- Les sociétés assujetties par option


Sont passibles de l’IS, sur option irrévocable :
1. Les SNC et les SCS constituées au Maroc et ne comprenant que des personnes physiques ;
2. Les sociétés en participation.

Tableau récapitulatif
Sociétés exclues
Sociétés obligatoirement imposables Peuvent opter Ne peuvent pas opter
pour l'IS pour l'IS
1- La SA ; 1- La SNC (associés 1- La société de fait si tous
2- La SCA ; personnes les associés sont des
3- La SARL ; physiques) ; personnes physiques
4- La SNC (comprenant associés personnes morales) ; 2- La SCS (associés (soumises à l'IR);
5- La SCS (comprenant associés personnes morales) ; personnes 2- Les sociétés immobilières
6- La société de fait (comprenant associés personnes physiques) ; transparentes respectant les
morales) ; 3- La société en conditions (soit soumis à l'IS
7- Les établissements publics (à but lucratif) ; participation. soit exclues de l'IS et de
8- Les autres personnes morales (à but lucratif) ; NB : Si elles n'optent l'IR);
9- Les associations et les organismes légalement pas pour l'IS, elles 3- Les GIE (exclus de l'IS et
assimilés ; sont soumises à l'IR. de l'IR).
10- Les fonds ;
11- Les centres de coordination des sociétés non
résidentes.

II°- Les revenus imposables à l’IS


L'IS doit s'appliquer, en principe, à UN BENEFICE réalisé par une société. Mais l'ART 1 ne parle pas seulement
du bénéfice, il évoque en même temps les bénéfices, les produits et les revenus.
 Le BENEFICE est la différence positive entre les produits et les charges (appelé en comptabilité résultat) ;
 UN PRODUIT est imposé au lieu du bénéfice si ce dernier est insuffisant ou si le résultat de l'exercice est
déficitaire (cas de la cotisation minimale) ;
 UN REVENU est un produit imposable avant même de calculer le résultat et savoir s'il est positif,
insuffisant ou négatif (produits visés à l'ART 4).
Les revenus imposables à l'IS sont mentionnés à l'ART 4 et l'ART 8. Nous allons les scinder en deux catégories

A°- Les produits (revenus) soumis à la retenue à la source (ART 4)


Sont soumis à la retenue à la source au titre de l’impôt sur les sociétés ou de l’impôt sur le revenu :
1. Les Produits Des Actions, Parts Sociales Et Revenus Assimilés visés à l’ART 13, versés, mis à la disposition ou
inscrits en compte des personnes physiques ou morales bénéficiaires qu’elles aient ou non leur siège ou leur domicile fiscal au Maroc ;

2. Les Produits De Placements A Revenu Fixe visés à l’ART 14, versés, mis à la disposition ou inscrits en compte des
personnes physiques ou morales bénéficiaires, qu’elles soient imposables, exonérées ou exclues du champ d’application de l’impôt et ayant au Maroc
leur siège social, leur domicile fiscal ou un établissement auquel se rattachent les produits servis ;

3. Les Produits Bruts visés à l’ART 15, versés, mis à la disposition ou inscrits en compte des Personnes Physiques Ou
Morales Non Résidentes.

▪ L’inscription en compte visée au paragraphe précédent s’entend de l’inscription en comptes courants d’associés, comptes
courants bancaires des bénéficiaires ou comptes courants convenus par écrit entre les parties.
▪ La retenue à la source est prélevée telle que prévue aux articles 158, 159 et 160.

1°- Les Produits des actions, parts sociales et revenus assimilés (ART 13)
Les Produits Des Actions, Parts Sociales Et Revenus Assimilés soumis à la retenue à la source sont ceux versés,
mis à la disposition ou inscrits en compte des personnes physiques ou morales au titre :

a/ Des produits provenant de la distribution de bénéfices par les sociétés soumises à l’IS, tels que :
i. Les dividendes, intérêts du capital et autres produits de participations similaires ;
ii. Les sommes distribuées provenant du prélèvement sur les bénéfices pour l’amortissement du capital ou le
rachat d’actions ou de parts sociales des sociétés ;
iii. Le boni de liquidation augmenté des réserves constituées depuis moins de 10 ans, même si elles ont été
capitalisées, et diminué de la fraction amortie du capital, à condition que l’amortissement ait déjà donné lieu au prélèvemen t de la retenue
à la source ;
iv. Les réserves mises en distribution ;
b/ Des dividendes et autres produits de participations similaires distribués par les sociétés installées dans les zones
franches d’exportation et provenant d’activités exercées dans lesdites zones, lorsqu’ils sont versés à des résidents .
Lorsque ces sociétés distribuent des dividendes et autres produits d’actions provenant à la fois d’activités exercées dans les zones franches
d’exportation et d’autres activités exercées en dehors desdites zones , la retenue à la source s’applique, aux sommes distribuées à des non
résidents au titre des bénéfices correspondants aux activités exercées en dehors des zones précitées ;

c/ Des revenus et autres rémunérations alloués aux membres non résidents du conseil d’administration
ou du conseil de surveillance des sociétés passibles de l’IS ;
d/ Des bénéfices distribués des établissements de sociétés non résidentes ;

e/ Des produits distribués en tant que dividendes par les OPCVM ;

f/ Des produits distribués en tant que dividendes par les OPCR ;

g/ Des distributions, considérées occultes du point de vue fiscal, résultant des redressements des bases d’imposition des
sociétés passibles de l’IS ;

h/ Des bénéfices distribués par les sociétés soumises, sur option, à l’IS.

2°- Les Produits de Placements à Revenu fixe (ART 14)


Les Produits De Placements A Revenu Fixe soumis à la retenue à la source, sont ceux versés, mis à la disposition ou inscrits en
compte des personnes physiques ou morales au titre des intérêts et autres produits similaires :

a/ Des obligations, bons de caisse et autres titres d’emprunts émis par toute personne morale ou physique, tels
que les créances hypothécaires, privilégiées et chirographaires, les cautionnements en numéraire, les bons
du Trésor, les titres d'OPCVM, les titres FPCT, les titres d'OPCR et les TCN ;
b/ Des dépôts à terme ou à vue auprès des établissements de crédit et organismes assimilés ou tout autre
organisme ;

c/ Des prêts et avances consentis par des personnes physiques ou morales autres que les organismes cités
au b/ ci-dessus, à toute autre personne passible de l’IS ou de l’IR selon le RNR ;

d/ Des prêts consentis par l’intermédiaire des établissements de crédit et organismes assimilés , par des
sociétés et autres personnes physiques ou morales à d’autres personnes ;

e/ Des opérations de pension, telles que prévues par la loi n° 24-01 et des opérations de prêt de titres
précitées.

3°- Les Produits Bruts Perçus par les Personnes Physiques ou Morales Non
résidentes (ART 15)
Les Produits Bruts soumis à la retenue à la source, sont ceux versés, mis à la disposition ou inscrits en compte des personnes
physiques ou morales non résidentes au titre :
a/ De redevances pour l’usage ou le droit à usage de droits d’auteur sur des œuvres littéraires, artistiques ou
scientifiques y compris les films cinématographiques et de télévision ;

b/ De redevances pour la concession de licence d’exploitation de brevets, dessins et modèles, plans, formules et procédés
secrets, de marques de fabrique ou de commerce ;

c/ De rémunérations pour la fourniture d’informations scientifiques, techniques ou autres et pour des travaux d’études
effectués au Maroc ou à l’étranger ;

d/ De rémunérations pour l’assistance technique ou pour la prestation de personnel mis à la disposition


d’entreprises domiciliées ou exerçant leur activité au Maroc ;

e/ De rémunérations pour l’exploitation, l’organisation ou l’exercice d’activités artistiques ou sportives et autres


rémunérations analogues ;

f/ De droits de location et des rémunérations analogues versées pour l’usage ou le droit à usage d’équipements de toute
nature ;
g/ D’intérêts de prêts et autres placements à revenu fixe à l’exclusion de ceux énumérés à l’ART 6- I- C- 3° et à l’ART 45 ;

h/ De rémunérations pour le transport routier de personnes ou de marchandises effectué du Maroc vers l’étranger, pour la
partie du prix correspondant au trajet parcouru au Maroc ;

i/ De commissions et d’honoraires ;

j/ De rémunérations des prestations de toute nature utilisées au Maroc ou fournies par des personnes non
résidentes.

B°- Les revenus déclaratifs (ART 8)


Pour les revenus déclaratifs, on parle généralement de bénéfice ou de produits (pour le cas où l'impôt dû est égal à la cotisation
minimale qui se calcule sur les produits à savoir le chiffre d'affaires, les autres produits d'exploitation, les produits financiers et les subventions et dons reçus
plutôt que sur le résultat).
 Dans le 1ercas (cas où on parle de bénéfice), le bénéfice imposable est appelé résultat net fiscal ;
 Dans le 2ème
cas (quand on parle de produits), le bénéfice est absent ou insuffisant et la base imposable au
droit minimum est constituée de l'ensemble des produits cités ci-dessus.
NB : Ces points seront détaillés dans la section 2 traitant la base imposable.

III°- La Territorialité en matière d’IS


La notion de territorialité renvoie à la réponse sur la question suivante : Où applique –t- on l'impôt et à qui ?
En matière d'IS, LE MAROC A OPTE POUR LE PRINCIPE DE LA TERRITORIALITE (contrairement
au principe de résidence) selon lequel :
 Toute personne ayant réalisé un bénéfice, un produit ou un revenu SUR LE TERRITOIRE NATIONAL doit
payer l'impôt ;
 Un bénéfice, un produit ou un revenu réalisé HORS LE TERRITOIRE NATIONAL, même par une société
marocaine, n'est donc pas passible de l'IS.
Cependant, ce principe peut ne pas être appliqué à la lettre en cas d'existence de CONVENTIONS FISCALES
(appelées conventions de non double imposition) stipulant autre chose.
Les différents cas possibles peuvent être ainsi présentés :

En l'absence de convention En cas de convention fiscale


fiscale avec le pays étranger

 Imposée sur l'ensemble des  Imposée sur l'ensemble des


Société ayant un siège au produits, bénéfices et revenus produits, bénéfices et revenus
Maroc (qu'elle soit marocaine réalisés au Maroc. réalisés au Maroc.
ou étrangère)
 Non imposée sur les  Peut être imposée sur des
(Société résidente) produits, bénéfices et revenus produits, bénéfices et revenus
réalisés à l'étranger. (1) réalisés à l'étranger si la
convention le prévoit.

Société n'ayant pas de siège au  Imposée sur l'ensemble des  Peut ne pas être imposée
Maroc produits, bénéfices et revenus sur des produits, bénéfices et
réalisés au Maroc. (2) revenus réalisés au Maroc si la
convention le prévoit.
(Société non résidente)
(et bien sûr non imposée sur les (et bien sûr non imposée sur les
revenus de son pays d'origine) revenus de son pays d'origine)
(1) Une société marocaine n'est pas imposée sur les revenus réalisés à l'étranger et issus d'opérations réalisées dans le cadre :
 D'un établissement stable ou centre de coordination (assimilé à une filiale ou succursale) ;
 D'un représentant permanent ;
 Ou d'un cycle commercial complet.
Dans le cas contraire, le revenu sera considéré comme issu d'une exportation de bien ou service et sera traité en prenant en considération
les dispositions fiscales y afférentes.

(2) Une société non résidente est imposée par le biais :


 D'un établissement stable ou centre de coordination (assimilé à une filiale ou succursale) ;
 D'un représentant permanent ;
 Ou d'un cycle commercial complet.
Dans le cas contraire, le revenu sera considéré comme issu d'une opération :
 D'importation de biens : dans ce cas, elle soumise aux droits de douane ;
 D'importation de services (produits bruts de l'ART 15) auxquels on applique les dispositions suivantes :
Les "sociétés non résidentes" sont imposables sur les produits bruts énumérés à l’ART 15 qu’elles perçoivent en contrepartie de travaux
qu’elles exécutent ou de services qu’elles rendent, soit pour le compte de leurs propres succursales ou leurs établissements au Maroc,
soit pour le compte de personnes physiques ou morales indépendantes, domiciliés ou exerçant une activité au Maroc.

IV°- Les exonérations (ART 6 & ART 7)


Une société est dite exonérée (soit par nature soit à raison d'un revenu perçu) si elle fait partie du champ
d'application de l'IS mais elle est autorisée par la loi à ne pas payer l'impôt d'une façon permanente ou temporaire.
Les fiscalistes s'accordent pour distinguer deux grandes catégories d'exonérations chacune est divisée en sous
catégories.
L'ART 6 distingue 7 cas de figure (7 types d'exonération) :

Cas de figure Exemples


1. Les exonérations
0% pour toujours
permanentes
réduit permanentes
imposition au taux
Exonérations et

2. Les exonérations suivies de


0% dans 5 ans puis 15% pour
l’imposition permanente au
toujours
taux réduit
3. Les exonérations
0% de retenue à la source pour
permanentes en matière
toujours
d’impôt retenu à la source
4. L'imposition permanente au
15% pour toujours
taux réduit
5. Les exonérations suivies de
0% dans 5 ans, 15% pour 10
au taux réduit
et imposition
Exonérations

l’imposition temporaire au
temporaires

ans puis taux normal


taux réduit
6. Les exonérations
0% dans 5 ans puis taux normal
temporaires
7. L'imposition temporaire au 10% dans 8 ans puis taux
taux réduit normal

A°- Les exonérations permanentes


Les "sociétés" et les "revenus", "bénéfices" et "produits" qui bénéficient de l'exonération permanentes sont énumérés
dans l'ART 6. I-A.
Il y a lieu ici de faire une distinction entre les "sociétés" qui bénéficient de cette exonération sans condition et celles
dont l'exonération est soumise à des conditions.
Les conditions d'exonération sont énumérées dans l'ART 7.

1°- Les exonérations permanentes sans conditions

Nous allons garder les numéros des exonérations tels qu'ils figurent dans l'ART 6. I-A.
Sont totalement exonérés de l’IS :

2°- La Ligue nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires ;


3°- La Fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer ;
5°- La Fondation Cheikh Zaïd Ibn Soltan ;
6°- La Fondation Mohammed V pour la solidarité ;
7°- La Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation formation ;
8°- L’Office national des œuvres universitaires sociales et culturelles ;
11°- La Banque Islamique de Développement (BID) ;
12°- La Banque Africaine de Développement (BAD) ainsi que le Fonds créé par cette banque intitulé "Fonds
Afrique 50" ;
13°- La Société Financière Internationale (SFI) ;
14°- L’Agence Bayt Mal Al Quods Acharif ;
15°- L’Agence de logements et d’équipements militaires (ALEM) ;
20°- La société "Sala Al-Jadida" ;
22°- L’APPDES (agence pour la promotion et le développement économique et social) des préfectures et provinces
du Nord du Royaume ;
23°- L’APPDES des provinces du Sud du Royaume ;
24°- L’APPDES de la préfecture et des provinces de la région orientale du Royaume ;
26°- L’Université Al Akhawayne d’Ifrane ;
28°- La fondation Cheikh Khalifa Ibn Zaïd.

2°- Les exonérations permanentes soumises à des conditions

Nous allons garder les numéros des exonérations tels qu'ils figurent dans l'ART 6. I-A.
Sont exonérées de façon permanente les "sociétés" ci après sous réserve de respect des conditions
correspondantes :

1°- Les associations et les organismes légalement assimilés à but non lucratif.
 Ils sont exonérés pour les seules opérations conformes à l’objet défini dans leurs statuts ;
 Cette exonération ne s’applique pas en ce qui concerne les établissements de ventes ou de services appartenant à ces associations et organismes.

4°- Les associations d’usagers des eaux agricoles.


 Elles sont exonérées seulement pour les activités nécessaires à leur fonctionnement ou à la réalisation de leur objet.

9°- Les coopératives et leurs unions légalement constituées dont les statuts, le fonctionnement et les opérations sont reconnus
conformes à la législation et à la réglementation en vigueur régissant la catégorie à laquelle elles appartiennent.
Leur exonération est subordonnée aux conditions ci-après :
 Si leurs activités se limitent à la collecte de matières premières auprès des adhérents et à leur commercialisation ;
 Ou si leur chiffre d’affaires annuel est inférieur à 10.000.000 dhs HTVA, si elles exercent une activité de transformation de matières premières
collectées auprès de leurs adhérents ou d’intrants à l’aide d’équipements, matériel et autres moyens de production similaires à ceux utilisés par les
entreprises industrielles soumises à l’impôt sur les sociétés et de commercialisation des produits qu’elles ont transformés.

10°- Les sociétés non résidentes.


 Elles sont exonérées au titre des plus-values réalisées sur les cessions de valeurs mobilières cotées à la bourse des valeurs du Maroc ;
 Sont exclues les plus-values résultant de la cession des titres des sociétés à prépondérance immobilière (définies à l’ART 61- II).

16°- Les OPCVM.


 Ils sont exonérés pour les bénéfices réalisés dans le cadre de leur objet légal.

17°- Les FPCT.


 Ils sont exonérés pour les bénéfices réalisés dans le cadre de leur objet légal.

18°- Les OPCR.


 Ils sont exonérés pour les bénéfices réalisés dans le cadre de leur objet légal.
19°- La Société nationale d’aménagement collectif (SONADAC).
 Elle est exonérée au titre des activités, opérations et bénéfices résultant de la réalisation de logements sociaux afférents aux projets "Annassim",
situés dans les communes de Dar Bouazza et Lyssasfa et destinés au recasement des habitants de l’ancienne médina de Casablanca.

25°- L’Agence spéciale Tanger-Méditerranée.


 Elle est exonérée pour les revenus liés aux activités qu’elle exerce au nom et pour le compte de l’Etat.

27°- Les sociétés installées dans la Zone franche du Port de Tanger.


 Elles sont exonérées au titre des opérations effectuées à l’intérieur de ladite zone.

29°- Les exploitations agricoles.


 Sont exonérées si elles réalisent un chiffre d’affaires annuel inférieur à 5.000.000 dhs, au titre de leurs revenus agricoles :
 Cette exonération ne s’applique pas aux autres catégories de revenus non agricoles réalisés par les sociétés concernées.
 Lorsque le chiffre d’affaires réalisé au cours d’un exercice donné est inférieur à 5.000.000 de dirhams, l’exonération précitée n’est accordée que
lorsque ledit chiffre d’affaires est resté inférieur à ce montant pendant 3 exercices consécutifs.

De même que pour les exonérations permanentes, les exonérations qui suivent peuvent aussi être distingués
en exonérations sans conditions et exonérations soumises à conditions. Ces dernières seront expliquées au fur et à
mesure de leur apparition.

B°- Les exonérations suivies de l’imposition permanente au taux réduit


Les sociétés ci-après sont exonérées temporairement (pendant une période de 5 années consécutives) puis
imposées au taux réduits de façon permanente (un taux de 17,5% et un taux de 8,75%).
Elles sont énumérées dans l'ART 6. I-B.

1°- Les entreprises exportatrices de produits ou de services qui réalisent dans l’année un chiffre d’affaires à l’exportation :
 Sont totalement exonérées pendant une période de 5 ans consécutifs qui court à compter de l’exercice au cours duquel la
première opération d’exportation a été réalisée ;

En principe, une année à l'intérieur de ces 5 années, dans laquelle aucune opération d'exportation n'a été réalisée, doit être
comptée dans les 5 années d'exonération.

 Puis imposées au taux de 17,5% au-delà de cette période.


NB : Cette exonération n'est pas accordée aux entreprises exportatrices des métaux de récupération (la ferraille).
Elle est subordonnée aux conditions ci après :
 L'exonération s’applique à la dernière vente effectuée et à la dernière prestation de service rendue sur le territoire du Maroc et ayant pour effet
direct et immédiat de réaliser l’exportation elle-même ;
 Pour les entreprises exportatrices de services, l’exonération ne s’applique qu’au chiffre d’affaires à l’exportation réalisé en devises. Par exportation
de services, on entend toute opération exploitée ou utilisée à l’étranger.

2°- Les entreprises qui vendent à d’autres entreprises installées dans les plates-formes d’exportation des
produits finis destinés à l’export, et seulement au titre de leur chiffre d’affaires réalisé avec lesdites plates-formes :
 Sont totalement exonérées pendant 5 ans consécutifs qui court à compter de l’exercice où la première opération de vente de
produits finis a été réalisée ;
 Puis imposées au taux de 17,5% au delà de cette période.
NB : Cette exonération n'est pas accordée aux entreprises exerçant dans le secteur minier.
Elle est soumise aux conditions suivantes :
 Justifier de l’exportation desdits produits sur la base d’une attestation délivrée par l’administration des douanes et impôts indirects ;
 Les opérations d’achat et d’export doivent être réalisées par les entreprises installées dans lesdites plates-formes sous le contrôle de
l’administration des douanes et impôts indirects, conformément à la législation en vigueur ;

 Ces entreprises doivent tenir une comptabilité permettant d’identifier, par fournisseur, les opérations d’achat et d’exportation de produits finis et
produire, en même temps un état récapitulatif des opérations d’achat et d’exportation de produits finis selon un imprimé-modèle établi par
l’administration.

3°- Les entreprises hôtelières, au titre de leurs établissements hôteliers , et les sociétés de gestion des résidences
immobilières de promotion touristique :
 Sont totalement exonérées pendant 5 ans consécutifs qui court à compter de l’exercice au cours duquel la première opération
d’hébergement a été réalisée en devises ;
 Puis imposées au taux de 17,5% au delà de cette période.
NB : Cette exonération ne concerne que la partie de la base imposable correspondant à leur chiffre d’affaires réalisé en
devises dûment rapatriées directement par elles ou pour leur compte par l’intermédiaire d’agences de voyages.
Elle est subordonnée à la condition suivante :
Elles doivent produire en même temps que la déclaration du résultat fiscal un état faisant ressortir :
- L’ensemble des produits correspondants à la base imposable ;
- Le chiffre d’affaires réalisé en devises par chaque établissement hôtelier, ainsi que la partie de ce chiffre d’affaires exonéré totalement
ou partiellement de l’impôt.

4°- Les sociétés de services ayant le statut "Casablanca Finance City" :


 Sont totalement exonérées pendant 5 ans consécutifs, à compter du premier exercice d’octroi du statut précité ;
 Puis imposées au taux de 8,75% au delà de cette période.
NB : Cette exonération ne concerne que le chiffre d’affaires à l’exportation et les plus-values mobilières nettes de
source étrangère.

C°- Les exonérations permanentes en matière d’impôt retenu à la source


Sont exonérés de l'IS retenu à la source :
1°- Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés suivants :
versés, mis à la disposition ou inscrits en compte par des
a/ Les dividendes et autres produits de participation similaires
sociétés soumises ou exonérées de l’IS à des sociétés ayant leur siège social au Maroc et soumises
audit impôt ;
La société bénéficiaire doit fournir à la société distributrice ou à l’établissement bancaire délégué une attestation de
propriété des titres comportant le numéro de son identification à l’IS.
Ces produits ainsi que ceux de source étrangère sont compris dans les produits financiers de la société bénéficiaire
avec un abattement de 100%.
b/ Les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices pour l’amortissement du capital des
sociétés concessionnaires de service public ;
c/ Les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices pour le rachat d’actions ou de parts
sociales des OPCVM ;
d/ Les dividendes perçus par les OPCVM ;
e/ Les dividendes perçus par les OPCR ;
f/ Les dividendes distribués à leurs actionnaires par les banques Offshore ;
g/ Les dividendes distribués par les sociétés holding offshore à leurs actionnaires, au prorata du chiffre d’affaires
offshore correspondant aux prestations de services exonérées ;

h/ Les dividendes et autres produits de participations similaires versés, mis à la disposition ou inscrits en compte des non-
résidents, provenant d’activités exercées par les sociétés installées dans les zones franches d’exportation
;

i/ Les bénéfices et dividendes distribués par les titulaires d’une concession d’exploitation des gisements
d’hydrocarbures ;
j/ Les produits des actions appartenant à la Banque Européenne d’Investissements, suite aux financements accordés
par celle-ci au bénéfice d’investisseurs marocains et européens dans le cadre de programmes approuvés par le gouvernement.

2°- Les intérêts et autres produits similaires servis aux :


a/ Etablissements de crédit et organismes assimilés au titre des prêts et avances consentis par ces organismes ;
b/ OPCVM, FPCT, OPCR ;
c/ Titulaires des dépôts et tous autres placements effectués en monnaies étrangères convertibles auprès des
banques offshore.
3°- Les intérêts perçus par les sociétés non résidentes au titre :
a/ Des prêts consentis à l’État ou garantis par lui ;
b/ Des dépôts en devises ou en dirhams convertibles ;
c/ Des prêts octroyés en devises pour une durée égale ou supérieure à 10 ans ;
d/ Des prêts octroyés en devises par la Banque Européenne d’Investissement (BEI) dans le cadre de projets
approuvés par le gouvernement.
4°- Les droits de location et les rémunérations analogues afférents à l’affrètement, la location et la maintenance
d’aéronefs affectés au transport international.

D°- L'imposition permanente au taux réduit


1°- Les entreprises minières exportatrices ainsi que les entreprises minières qui vendent leurs produits à des
entreprises qui les exportent après leur valorisation sont imposées au taux de 17,5% à compter de l’exercice au cours duquel la
première opération d’exportation a été réalisée.

2°- Les entreprises ayant leur domicile fiscal ou leur siège social dans la province de Tanger et exerçant une activité
principale dans le ressort de ladite province, sont imposées, au titre de cette activité, au taux de 17,5%.
Cette exonération est accordée aux entreprises au titre des opérations de travaux réalisées et de vente de biens et
services effectuées exclusivement dans les préfectures et provinces concernées.

E°- Les exonérations suivies de l’imposition temporaire au taux réduit


1°- Les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones franches d’exportation :
 Sont totalement exonérées pendant les 5 premiers exercices consécutifs à compter de la date du début de leur
exploitation ;
 Sont imposées au taux de 8,75% durant les 20 exercices consécutifs suivants.
 Cette exonération s'applique également aux opérations réalisées entre les entreprises installées dans la même zone franche d’exportation
et entre les entreprises installées dans différentes zones franches d’exportation, à condition que :
- Le produit final doit être destiné à l’exportation ;
- Le transfert des marchandises entre les entreprises installées dans différentes zones franches d’exportation doit être
effectué conformément à la législation et la réglementation douanières en vigueur.
 Sont soumises à l'IS dans les conditions de droit commun, les sociétés qui exercent leurs activités dans lesdites zones dans le cadre d’un
chantier de travaux de construction ou de montage.

2°- L’Agence spéciale Tanger-Méditerranée, ainsi que les sociétés intervenant dans la réalisation, l’aménagement,
l’exploitation et l’entretien du projet de la zone spéciale de développement Tanger-Méditerranée et qui s’installent
dans les zones franches d’exportation bénéficient des avantages accordés aux entreprises installées dans les zones
franches d’exportation.

F°- Les exonérations temporaires


1°- Le titulaire ou, le cas échéant, chacun des co-titulaires de toute concession d’exploitation des gisements
d’hydrocarbures bénéficie d’une exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de dix (10)
années consécutives courant à compter de la date de mise en production régulière de toute concession d’exploitation.
2°- Les sociétés exploitant les centres de gestion de comptabilité agréés sont exonérées de l’IS au titre de leurs
opérations, pendant une période de quatre (4) ans suivant la date de leur agrément.

G°- L'imposition temporaire au taux réduit


1°- Sont imposées au taux de 17,5% pendant les 5 premiers exercices suivant la date du début de leur exploitation :
a/ Les "sociétés" citées ci après à raison de leurs activités exercées dans l’une des préfectures ou provinces qui
sont fixées par décret compte tenu des deux critères suivants :  le niveau de développement économique et social  la capacité d’absorption des
capitaux et des investissements dans la région, la province ou la préfecture :
 Les entreprises, autres que les établissements stables des sociétés n’ayant pas leur siège au Maroc
attributaires de marchés de travaux, de fournitures ou de service ;
 Les établissements de crédit et organismes assimilés ;
 Bank Al-Maghrib ;
 La Caisse de dépôt et de gestion (CDG) ;
 Les sociétés d’assurances et de réassurances ;
 Les agences immobilières ;
 Et les promoteurs immobiliers.
Cette exonération est accordée aux entreprises au titre des opérations de travaux réalisées et de vente de biens et services
effectuées exclusivement dans les préfectures et provinces concernées.

b/ Les entreprises artisanales dont la production est le résultat d’un travail essentiellement manuel ;
c/ Les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle ;
d/ Les sociétés sportives régulièrement constituées.
2°- Les promoteurs immobiliers qui réalisent des opérations de construction de cités, résidences et campus
universitaires sont imposés au taux de 17,5% pour une période 5 ans, à compter de la date d’obtention du permis d’habiter , au titre
des revenus provenant de la location de cités, résidences et campus universitaires.
Cette exonération est soumise à un ensemble de conditions :
 Les promoteurs en question doivent être des personnes morales ;
 Ils doivent construire les cités, résidences et campus pendant une période maximale de 3 ans courant à compter de la date de l’autorisation de
construire ;
 Les constructions doivent être réalisées en conformité avec leur destination ;
 Les cités, résidences et campus doivent être constitués d’au moins 50 chambres ;
 Leur capacité d’hébergement doit être au maximum 2 lits par chambre ;
 L'opération doit être réalisée dans le cadre d’une convention conclue avec l’Etat assortie d’un cahier des charges ;
 Les promoteurs en question doivent tenir une comptabilité séparée pour chaque opération de construction et joindre à la déclaration du chiffre
d'affaires et du résultat fiscal et à la déclaration de cessation, cession, fusion, scission ou transformation de l’entreprise :
- Un exemplaire de la convention et du cahier des charges en ce qui concerne la première année ;
- Et un état du nombre de chambres réalisées dans le cadre de chaque opération de construction ainsi que le montant du chiffre d’affaires
y afférent.

3°- Les banques offshores, pendant les 15 premières années suivant la date d'obtention de l'agrément, ont le choix
entre :
 Etre imposées au taux spécifique de 10% ;
 Etre imposées forfaitairement à un impôt équivalent à la contre-valeur en dirhams de 25.000 dollars US par
an sur option libératoire de tous autres impôts et taxes frappant les bénéfices ou les revenus.
Après expiration du délai de 15 ans, les banques offshores sont soumises à l’IS dans les conditions de droit commun.

4°- Les sociétés holding offshore, pendant les 15 premières années suivant la date de leur installation, sont soumises
à un impôt forfaitaire équivalent à la contre-valeur en dirhams de 500 dollars US par an libératoire de tous autres impôts
et taxes frappant les bénéfices ou les revenus.
Après expiration du délai de 15 ans, les sociétés holding offshore sont soumises à l’IS dans les conditions de droit commun.
Pour bénéficier de cette exonération, les sociétés holding offshore doivent :
 Avoir pour objet exclusif la gestion de portefeuille de titres des entreprises non résidentes et la prise de participation dans ces entreprises ;
 Avoir un capital libellé en monnaies étrangères ;
 Effectuer leurs opérations au profit des banques offshore ou des personnes physiques ou morales non résidentes en monnaies étrangères
convertibles.

5°- Les exploitations agricoles imposables le sont au taux de 17,5% pendant les 5 premiers exercices consécutifs, à
compter du premier exercice d’imposition.

Section 2 Détermination de la base imposable

I°- Détermination de la base imposable : Cas général

A°- Notion de résultat fiscal


On entend par résultat fiscal l'excédent des produits sur les charges calculé dans les conditions et en application des
dispositions des ARTs 8-11 du CGI.
1°- Cas général
Selon l'ART 8.I- du CGI :
"Le résultat fiscal de chaque exercice comptable est déterminé d’après l’excédent des produits sur les charges de l’exercice,
engagées ou supportées pour les besoins de l’activité imposable, en application de la législation et de la réglementation comptable
en vigueur, modifié, le cas échéant, conformément à la législation et à la réglementation fiscale en vigueur.
Les stocks sont évalués au prix de revient ou au cours du jour si ce dernier lui est inférieur et les travaux en cours sont évalués au
prix de revient.

D'après ce paragraphe, on peut relever les remarques suivantes :


 Le résultat d'un exercice donné est d'abord un résultat comptable, c'est-à-dire calculé en appliquant la
législation et la réglementation comptable en vigueur.
C'est le résultat qui apparaît au CPC sous l'appellation "Résultat Avant Impôt" (RAI) ou "Résultat Comptable
Avant Impôt" (RCAI).

 Le RAI est ensuite corrigé, par des travaux extracomptables , en appliquant la législation et la réglementation
fiscale en vigueur, c'est-à-dire en appliquant les dispositions des ARTs 8-11 du CGI.

 Les charges doivent être engagées ou supportées pour les besoins de l'activité imposable.
 Les stocks sont évalués au coût de revient ou au cours du jour si ce dernier est inférieur au coût de revient.
 Les travaux encours sont évalués au coût de revient.

Une méthode pratique pour calculer le ré sulta t net fiscal à partir du résultat comptable avan t
impôt.
RAI = Produits – Charges
On a :
Produits = Produits imposables + Produits non imposables
C harges = Charges déductibles – Charges non déductibles
➔ RAI = Produits imposables + Produits non imposables – Charges déductibles – Charges non
déductibles
Sachant que : Résultat Brut Fiscal (RBF) = (Produits imposables - Charges déductibles)
RAI = (Produits imposables - Charges déductibles) + Produits non imposables – Charges non déductibles
➔ RAI = RBF + Produits non imposables – Charges non déductibles
RBF = RAI – Produits non imposables + Charges non déductibles
Les produits non imposables sont appelés réintégrations fiscales
Les charges non déductibles sont appelées déductions fiscales.
Donc :

E xemple
Dans le CPC, de l'exercice 20N, d'une société, on a rencontré les éléments de produits et charges ci-
dessous :
Montants des produits et Leur sort fiscal
RNF20N-1 = - 3.455 charges
Produits : 144.624 dhs
13.750 Imposable
27.500 Non Imposable
17.890 Imposable
9.919 Imposable
11.365 Imposable
24.200 Non Imposable
10.000 Imposable
Charges : 137.336 dhs
15.750 Déductible
22.300 Non Déductible
900 Déductible
1.950 Non Déductible
33.210 Déductible
17.600 Déductible
2.369 Non Déductible
21.302 Non Déductible
14.000 Déductible
7.955 Déductible
RAI = 7.288 dhs
Calculez, de deux façons différentes, le RBF et dégagez le RNF.
▪ RBF = PI – CHD = (43.750 + 17.890 + 9.919 + 11.365 + 10.000) – (15.750 + 900 + 33.210 + 17.600 +
14.000 + 7.955) = 3.509
▪ RBF = 7.288 + (22.300 + 1.950 + 2.369 + 21.302) – (27.500 + 24.200) = 3.509
▪ RNF = 3.509 – 3.455 = 54
2°- Quelques cas particuliers
 Le résultat fiscal des SNC, des SCS et des sociétés en participation qui ont opté pour l’imposition à l’IS, est
déterminé de la même manière que les autres sociétés ;

 Le résultat fiscal des sociétés immobilières transparentes, lorsqu’elles cessent de remplir les conditions leur permettant
d'être exclues de l'IS, est déterminé de la même manière que les autres sociétés ;
Dans le cas où des locaux appartenant à la société sont occupés, à titre gratuit, par des membres de celle-ci ou par des tiers, les
produits correspondant à cet avantage sont évalués d’après la valeur locative normale et actuelle des locaux concernés.

 La base imposable des centres de coordination des "sociétés non résidentes" est égale à 10% du montant
de leurs dépenses de fonctionnement. A cette base s’ajoute, le cas échéant, le résultat des opérations non
courantes ;

 Le résultat fiscal de chaque exercice comptable des personnes morales membres d’un GIE, est déterminé de la
même manière que les autres sociétés et comprend, le cas échéant, leur part dans les bénéfices réalisés ou
dans les pertes subies par ledit groupement.

 La base imposable des sièges régionaux ou internationaux ayant le statut "Casablanca Finance City" et
des bureaux de représentation des sociétés non résidentes ayant ce statut est égale :
✓ En cas de bénéfice, au montant le plus élevé résultant de la comparaison du résultat fiscal avec le
montant de 5% des charges de fonctionnement ;
✓ En cas de déficit, au montant de 5% des charges de fonctionnement.

B°- Analyse des produits imposables pour dégager les produits non imposables
Selon l'ART 9 du CGI, les produits imposables s'entendent de tous les produits inscrits en comptabilité à
l'exception de ceux exonérés selon une disposition de la loi. Il s'agit des :
 Produits d'exploitation ;
 Produits financiers ;
 Produits non courants.
L'analyse de ces produits permet de formuler les remarques suivantes :
 Les ventes à crédit sont considérées comme des créances acquises et sont donc comprises dans les produits
imposables et le résultat ;
 Les subventions et dons reçus de l’Etat, des collectivités locales ou des tiers sont rapportés à l’exercice au
cours duquel ils ont été perçus. Toutefois, s’il s’agit de subventions d’investissement, la société peut les répartir
sur la durée d’amortissement des biens financés par ladite subvention.
 Les écarts de conversion-passif, relatifs aux augmentations des créances et aux diminutions des dettes libellées
en monnaies étrangères, sont évalués à la clôture de chaque exercice selon le dernier cours de change. Les
écarts constatés suite à cette évaluation sont imposables au titre de l’exercice de leur constatation
L'examen des produits permet de constater que les produits non imposables sont ceux expressément exonérés par une
disposition de la loi. Ce sont des produits légalement comptabilisés mais qui ne sont pas imposables au point de
vue fiscal.
Il s'agit principalement des :
 Dividendes et autres produits de participation similaires versés, mis à la disposition ou inscrits en compte par des sociétés
soumises ou exonérées de l’IS à des sociétés ayant leur siège social au Maroc et soumises audit impôt (ces
produits déjà exonérés de la retenue à la source, sont compris dans les produits financiers mais subissent un
abattement de 100% au niveau du résultat fiscal) ;
Pour bénéficier de cette déduction, la société bénéficiaire doit fournir à la société distributrice ou à l’établissement bancaire délégué
une attestation de propriété des titres comportant le numéro de son identification à l’IS.

 Dividendes et autres produits de participation similaires de source étrangère (sont aussi compris dans les
produits financiers et subissent un abattement de 100%) ;
 Les PC d’immobilisations relatifs aux opérations de pension (loi n° 24-01) ;
 Les PC d'immobilisations relatifs aux opérations de prêt de titres portant sur les titres suivants :
- Les valeurs mobilières inscrites à la cote de la Bourse des valeurs ;
- Les TCN (loi n° 35-94) ;
- Les valeurs émises par le Trésor ;
 Les PC d'immobilisations relatifs aux opérations de cession d’actifs immobilisés réalisées entre l’établissement
initiateur et les FPCT dans le cadre d’une opération de titrisation (loi n ° 33-06).

Un produit non imposable constitue une déduction fiscale, c'est-à-dire, il est déduit (retranché) du
résultat comptable pour obtenir le résultat fiscal.

C°- Analyse des charges déductibles pour dégager les charges non déductibles
En comptabilité, l'application de la loi comptable et des dispositions du CGNC fait que toutes les charges
supportées par la société, au cours d'un exercice comptable donné, sont inscrites dans les comptes correspondants
de la classe 6.
Mais de point de vue fiscal, un traitement particulier leur est réservé.
L'examen extracomptable (ou examen fiscal) des charges inscrites en comptabilité, permet de dégager 4 catégories de
charges :

 Les charges déductibles sans aucune condition ni limitation : lors de l'examen extracomptable de ces charges, on
les garde telles qu'elles sont ;

 Les charges déductibles sous condition (s) : lors de l'examen extracomptable de ces charges, on peut avoir deux
situations :
 La condition est respectée : la charge est donc déductible et on la garde telle qu'elle est ;
 La condition n'est pas respectée : la charge est non déductible et constitue donc une réintégration
fiscale ;

 Les charges déductibles en partie seulement (existence d'une limite) : lors de l'examen extracomptable, la partie
qui dépasse la limite est non déductible est constitue donc une réintégration fiscale ;

 Les charges non déductibles en totalité : elles constituent donc des réintégrations fiscales.

1°- Les charges déductibles avec conditions et/ou limites


Nous allons traiter successivement et suivant l'ordre du plan comptable, les charges déductibles avec les
conditions de déductibilité y afférentes.

1-1°- Conditions générales de déductibilité des charges


Avant de parler des conditions particulières relatives à chaque catégorie de charge, toutes les charges doivent
respecter un ensemble de conditions générales. Le non respect de ces conditions les rend totalement non
déductibles.

1 ère condition
La charge doit se rapporter directement à la gestion et être supportée pour l'intérêt de la société. Ainsi, toutes
les charges non liées à l’intérêt de la société ou à son exploitation (par exemple engagées pour l’intérêt des associés ou
des membres de leurs familles), sont des charges non déductibles.

2ème condition
La charge doit être constatée en comptabilité.

3ème condition
La charge doit avoir une incidence (négative) sur le patrimoine de la société (donne lieu à un appauvrissement).
Les acquisitions des immobilisations par exemple ne sont pas des charges car elles n'ont aucune incidence sur le
résultat.

4ème condition
La charge doit correspondre à une dépense réelle et doit être appuyée de justifications nécessaires. Ainsi, toute
charge non justifiée est non déductible.

5ème condition
La charge doit être liée à l'exercice dans lequel elle a été engagée ou supportée.
1-2°- Les charges d'exploitation
Les charges d'exploitation à analyser au sens de l'ART 10 sont :
- Les achats revendus et les achats consommés ;
- Les autres charges externes ;
- Les impôts et taxes ;
- Les charges de personnel ;
- Les autres charges d'exploitation ;
- Les dotations d'exploitation.
Certaines de ces charges sont soumises à des conditions pour qu'elles soient déductibles.
a/ Les frais de publicité :
Le compte 61447 enregistre en comptabilité "les cadeaux distribués gratuitement à la clientèle dans le cadre de la
publicité de la société".
La loi stipule que la déduction de ces cadeaux est soumise à deux conditions. Si une de ces deux conditions n'est
pas respectée, la valeur totale des cadeaux n'est pas déductible.

1 ère Condition
La valeur unitaire des cadeaux ne doit pas dépasser 100 dhs ;

2ème Condition
Les cadeaux doivent porter un indice de la société qui les émet et qui permet de réaliser l'opération de publicité à
savoir la raison sociale, le nom ou le sigle de la société, la marque des produits qu’elle fabrique ou dont elle fait le
commerce.

Dans le compte "cadeaux à la clientèle" d'une société, un montant de 19.500 est comptabilisé
dans les autres charges externes.
Ce montant concerne 150 cartables portant le nom de la société.

Analyse de la charge :
1ère condition : valeur unitaire = 130 dhs > 100 dhs (condition non respectée) ;
2ème condition : les cadeaux portent le nom de la société (condition respectée)
Une des conditions n'est pas respectée. La valeur totale des cadeaux est à réintégrer (charge
non déductible).
Montant à réintégrer = 19.500 dhs.

b/ Les dons en argent ou en nature :


Le compte 61462 enregistre les dons octroyés par la société.
 L'ART 10-I-B-2° énumère un ensemble d'organismes, établissements ou associations reconnus d'utilité publique
auxquels les dons octroyés sont fiscalement déductibles.
Les dons octroyés à des "entités" non citées dans ce paragraphe sont non déductibles et doivent être réintégrés.

Dans les charges d'une société, on trouve comptabilisé un don de 100.000 dhs. Ce dernier est
octroyé à une association non reconnue d'utilité publique et non citée dans l'ART 10-I-B-2°.
Analyse de la charge :
Ce don n'est pas déductible.
Montant à réintégrer = 100.000 dhs.
 Parmi ces dons, ceux octroyés aux œuvres sociales des entreprises publiques ou privées et aux œuvres sociales des institutions qui
sont autorisées par la loi qui les institue à percevoir des dons , sont déductibles dans la limite de 2‰ du chiffre d'affaires HT de
la société donatrice. La partie qui dépasse cette limite n'est donc pas déductible.

Dans les charges d'une société, on trouve comptabilisé un don de 50.000 dhs accordé aux
œuvres sociales d'une administration publiques.
Le chiffre d'affaires de cette société est de 12.000.000 dhs.
Analyse de la charge :
 Valeur du don comptabilisé = 50.000 dhs
 Montant déductible (limite) = 12.000.000 x 2‰ = 24.000 dhs
 Montant à réintégrer = 50.000 – 24.000 = 26.000 dhs.

c/ Les primes d’assurance


Le compte 6134 enregistre les "primes d'assurances" supportées par la société dans le cadre de contrats
d’assurances dans le but de se couvrir contre des risques divers (risque d’exploitation, matériel de transport, …). En
général, les assurances multirisques sont des charges déductibles.
Par contre, certains contrats d’assurance revêtant un caractère particulier nécessitent un traitement fiscal
approprié.
C'est le cas de l'assurance-vie contractée au profit de la société elle-même sur la tête de son personnel
dirigeant ou de certains collaborateurs. Ces primes d'assurances sont exclues des charges déductibles et
constituent donc des réintégrations fiscales.

En cas de décès de l'assuré, le capital versé à la société par l'organisme assureur constitue un produit non
imposable, à hauteur de la somme des primes d’assurance-vie déjà versées.

d/ Les dotations d'exploitation aux amortissements (DEA)


d-1°- Les dotations aux amortissements des immobilisations en non valeurs
Les immobilisations en non valeurs doivent être amorties à taux constant sur 5 ans à compter du premier
exercice de leur constatation en comptabilité.
Dans le cas contraire, les DEA des immobilisations en non valeurs ne sont pas déductibles.

La valeur d'entrée des frais préliminaires, inscrite dans le bilan d'une société, est de 70.000
dhs.
Dans les charges, on trouve comptabilisée une dotation des frais préliminaires de 17.500 dhs.
Taux d'amortissement = 17.500/70.000 = 25%
Les fais ont été amortis sur 4 ans et non pas 5 ans.
La dotation correspondante est non déductible.
Montant à réintégrer = 17.500 dhs.

d-2°- Les dotations aux amortissements des immobilisations incorporelles et corporelles :


✓ ▪ Ces dotations concernent les immobilisations qui se déprécient pour quelque cause qu'elle soit et
particulièrement avec le temps, l'usure ou l'obsolescence.
✓ ▪ Elles sont calculées à partir du premier jour du mois d'acquisition.
✓ ▪ Pour les biens meubles qui n'ont pas été utilisés immédiatement lors de leur acquisition, la société peut
différer leur amortissement jusqu'au premier jour du mois de leur utilisation effective (mise en
service).

C onditions de déductibilité
i. La base de calcul de l'amortissement est constituée par la valeur d'origine hors TVA déductible telle
qu'elle est inscrite en comptabilité (coût d'acquisition, coût de production, valeur d'apport, valeur d'échange,
…) ;
ii. Les taux d'amortissement pratiqués sont ceux admis d'après les usages de chaque profession, industrie
ou branche d'activité ;
iii. Les biens en question doivent être inscrits en comptabilité dans un compte d'actif immobilisé ;
iv. L'amortissement de ces biens doit être régulièrement constaté en comptabilité.

La société qui n'inscrit pas en comptabilité la dotation d'un exercice comptable perd le droit de la déduire
pour le reste des exercices.
Si une condition ou limite n'a pas été respectée, la totalité (condition) ou une partie (limite) de la dotation n'est
pas déductible et constitue une réintégration fiscale.

La valeur d'entrée d'une machine, inscrite dans le bilan d'une société, est de 150.000 dhs.
Dans les charges, on trouve comptabilisée une dotation des immobilisations corporelles de
37.500 dhs (soit un taux d'amortissement de 25%). Le taux admis par le fisc est de 10%.
Dotation comptabilisée = 37.500
Dotation déductible = 150.000 x 10% = 15.000 dhs
Montant à réintégrer = 37.500 – 15.000 = 22.500 dhs

C as particulier des dotations aux amo rtisseme nts des voitures de tourisme :
Les DEA des voitures de transport de personnes (dites voitures de tourisme) sont déductibles sous les
conditions suivantes :
i. Le taux d’amortissement pratiqué ne peut être inférieur à 20%. Autrement dit, la valeur d'entrée
fiscalement déductible est à répartir sur 5 ans à parts égales ;
ii. La valeur d'entrée fiscalement déductible ne peut être supérieure à 300.000 dhs TVA comprise.
Autrement dit, la dotation annuelle maximale déductible chaque année pendant 5 ans ne peut être supérieure à
60.000 dhs.
Le montant de la dotation qui dépasse la limite n'est pas déductible. Et constitue une réintégration fiscale.

La valeur d'entrée d'une voiture de tourisme, inscrite dans le bilan d'une société, est de 450.000
dhs TTC.
Dans les charges, on trouve comptabilisée une dotation de 112.500 dhs (soit un taux
d'amortissement de 25%).
Dotation comptabilisée = 112.500 dhs
Dotation déductible = 300.000 x 20% = 60.000 dhs
Montant à réintégrer = 112.500 – 60.000 = 52.500 dhs

▪ Si une voiture est cédée au cours de la période de son amortissement, les plus ou moins values sont déterminées
en tenant compte de la VNA à la date de cession. Autrement dit, ce sont les dotations inscrites en comptabilité qui
serviront au calcul du cumul d'amortissement et non pas les dotations fiscalement déductibles.
▪ Les mêmes conditions de déductibilité s'appliquent aux redevances (la partie Amortissement) des voitures de
tourisme exploitées dans le cadre d'un contrat de crédit bail ou louées pour une durée dépassant 3 mois.
▪ La limitation concernant les voitures de tourisme n'est pas applicable :
- Aux véhicules utilisés pour le transport public (taxis);
- Aux véhicules de transport collectif du personnel de l’entreprise et de transport scolaire ;
- Aux véhicules appartenant aux entreprises qui pratiquent la location des voitures ;
- Aux ambulances.

e/ Les dotations d'exploitation aux provisions (DEP)


L'ART 10-I-F-2° distingue deux types de provisions :
- Celles constituées en vue de faire face à la dépréciation des éléments de l’actif (PPD) ;
- Celles constituées en vue de faire face à des charges ou des pertes non encore réalisées et que des
évènements en cours rendent probables (PPR&CH).

Les deux types de dotations aux provisions sont déductibles sous les conditions suivantes :
i. Les charges et les pertes probables doivent être nettement précisées quant à leur nature ;
ii. Les charges et les pertes doivent permettre une évaluation approximative de leur montant ;
iii. Les créances douteuses doivent faire l'objet d’un recours judiciaire dans un délai de 12 mois suivant
celui de la constitution de la provision.
En cas de non respect de l'une de ces conditions, les dotations aux provisions sont intégralement non déductibles.

Dans trois autres situations, les dotations aux provisions doivent être réintégrées au résultat :
▪ Première situation : au cours d’un exercice comptable ultérieur, la provision reçoit, en tout ou en partie, un
emploi non conforme à sa destination (réintégration au résultat de l'exercice en cours) ;
▪ Deuxième situation : au cours d’un exercice comptable ultérieur, la provision devient sans objet
(réintégration au résultat de l'exercice en cours) ;
▪ Troisième situation : la provision irrégulièrement constituée est constatée dans les écritures d’un exercice
comptable non prescrit (elle doit être réintégrée dans le résultat de l’exercice au cours duquel elle a été portée à tort en
comptabilité).

1-3°- Les charges financières


Les charges financières déductibles, sous certaines conditions ou sans condition, sont celles énumérées dans le plan
comptable. Il s'agit des :
- Charges d'intérêts ;
- Pertes de change ; autres charges financières ;
- Dotations financières.

a/ Les charges d'intérêts


Les intérêts servis aux tiers ou aux organismes de crédit en rémunération des emprunts contractés par la société
sont déductibles sans conditions ni limites.
Les charges d'intérêt contiennent deux types d'intérêts dont la déductibilité est soumise à condition.
Premier cas particulier : les intérêts servis aux associés
Les intérêts servis aux associés de la société, sont déductibles sous deux conditions :
1 ère condition : Le capital social de la société doit être entièrement libéré (c'est une condition de fond) ;
2 ème condition : Les sommes empruntées par la société doivent être utilisées pour des besoins réels
d'exploitation (il faut justifier que la société a besoin des moyens de financement).
Si une de ces conditions n'est pas respectée, la totalité des intérêts est à réintégrer.
De même, ces intérêts sont déductibles en respectant deux limites :
1 ère limite : Les intérêts sont calculés sur un montant total de prêts n'excédant pas le montant du capital
social ;
 2 ème limite : Les taux d'intérêts pratiqués doivent être à la limite d'un taux fixé par arrêté du Ministre des
finances.
Les intérêts qui dépassent ces deux limites ne sont pas déductibles et doivent être réintégrés.

Cas 1 – Capital partiellement libéré :


Dans les charges financières d'une société, on trouve comptabilisée une charge d'intérêt de
25.000 dhs servis à un associé pour un prêt de 1.000.000 dhs qu'il a accordé à la société.
Capital partiellement libéré donc les intérêts sont totalement non déductibles.
Intérêts comptabilisés = 25.000 dhs
Montant à réintégrer = 25.000 dhs

Cas 2 – Capital entièrement libéré :


 Dans les charges financières d'une société, on trouve comptabilisée une charge d'intérêt de
25.000 dhs servis à un associé pour un prêt de 1.000.000 dhs qu'il a accordé à la société
durant 6 mois au taux de 5% l'an.
Le taux fixé par arrêté du ministère des finances est de 5%.
Le capital social est de 600.000 dhs.
Trouvez le montant des intérêts non déductibles à réintégrer au résultat.
Intérêts comptabilisés = 25.000 dhs
Intérêts déductibles = 600.000 x 5% x 6/12 = 15.000 dhs.
Montant à réintégrer = 25.000 – 15.000 = 10.000 dhs

 Dans les charges financières d'une société, on trouve comptabilisée une charge d'intérêt de
25.000 dhs servis à un associé pour un prêt de 1.000.000 dhs qu'il a accordé à la société
durant 6 mois au taux de 5% l'an.
Le taux fixé par arrêté du ministère des finances est de 3%.
Le capital social est de 600.000 dhs.
Trouvez le montant des intérêts non déductibles à réintégrer au résultat.
Intérêts comptabilisés = 25.000 dhs
Intérêts déductibles = 600.000 x 3% x 6/12 = 9.000 dhs
Montant à réintégrer = 25.000 dhs – 9.000 dhs = 16.000 dhs
Ou bien :
Montant à réintégrer = (400.000 x 5% x 6/12) + (600.000 x 2% x 6/12) = 16.000 dhs

Deuxième cas particulier : les intérêts des bon s de caisse


Les intérêts des bons de caisse sont déductibles sous réserve des trois conditions suivantes :
i. Les fonds empruntés sont utilisés pour les besoins de l’exploitation ;
ii. Un établissement bancaire reçoit le montant de l’émission desdits bons et assure le paiement des intérêts
y afférents ;
iii. La société joint à la déclaration prévue à l’article 153, la liste des bénéficiaires de ces intérêts, avec l’indication
de leurs noms et adresses, le numéro de leur carte d’identité nationale ou, s’il s’agit de sociétés, celui de leur identification à l’impôt sur les sociétés,
la date des paiements et le montant des sommes versées à chacun des bénéficiaires.

b/ Les pertes de change


Généralement, en comptabilité, les pertes de change effectives sont constatées en comptabilité le jour de leur
réalisation comme c'est le cas pour les gains de change.
Cependant, les dettes et les créances dans le bilan et qui sont libellés en monnaie étrangère, doivent être
réévaluées à la fin de chaque exercice en fonction du dernier cours de change.
Si la réévaluation donne lieu à un écart de conversion suite à une augmentation de dette ou une diminution de
créance, l'écart de conversion est considéré comme charge déductible.

1-4°- Les charges non courantes


Sont déductibles un ensemble de charges non courantes sous certaines conditions.

a/ Les dons
Les dons en argent ou en nature à caractère non courant sont déductibles dans les mêmes conditions que les
dons enregistrés comme charge d'exploitation à savoir ceux énumérés dans l'ART 10-I-B-2°.

b/ Les dotations non courantes (DNC)


Parmi les dotations non courantes déductibles sous certaines conditions, il y a les dotations aux amortissements
dégressifs.

La société peut opter d'une façon irrévocable (c'est-à-dire sans retour dans sa décision) pour l'amortissement
dégressif de certaines immobilisations, à l'exclusion des immeubles et des véhicules de transport de personnes
(dites voitures de tourisme).
Les conditions de déductibilité des DNC aux amortissements dégressifs sont :
i. La base de calcul de l’amortissement est constituée pour la première année par le coût d’acquisition du
bien d’équipement et par sa valeur résiduelle pour les années suivantes ;
ii. Le taux d’amortissement est déterminé en appliquant au taux d’amortissement normal les coefficients
suivants :
 1,5 pour les biens dont la durée d’amortissement est de trois ou quatre ans ;
 2 pour les biens dont la durée d’amortissement est de cinq ou six ans ;
 3 pour les biens dont la durée d’amortissement est supérieure à six ans.
iii. La société qui opte pour les amortissements précités doit les pratiquer dès la première année d’acquisition
des biens concernés.

2°- Les charges déductibles en partie seulement


Certaines charges ne sont déductibles que dans la limite de 50% seulement.
Il s'agit particulièrement des dépenses et des dotations aux amortissements relatives aux acquisitions
d’immobilisations dont le montant facturé est égal ou supérieur à 10.000 dhs et dont le règlement n’est pas justifié
par : ▪ Chèque barré non endossable ▪ Effet de commerce ▪ Moyen magnétique de paiement ▪ Virement bancaire ▪ Procédé électronique ▪ Compensation avec
une créance à l’égard d’une même personne.

3°- Les charges non déductibles en totalité


Les charges suivantes sont totalement non déductibles :
i. Les amendes, pénalités et majorations de toute nature mises à la charge des entreprises pour infractions aux dispositions
législatives ou réglementaires, notamment à celles commises en matière d’assiette des impôts et taxes, de paiement tardi f desdits impôts et taxes,
de législation du travail, de réglementation de la circulation et de contrôle des changes ou des prix.

ii. Les montants des achats, des travaux et des prestations de services non justifiés par une facture
régulière ou toute autre pièce probante établie au nom du contribuable comportant les renseignements prévus à l’ART 145.
iii. Les montants des achats et prestations revêtant un caractère de libéralité ;
iv. Le montant de la contribution pour l’appui à la cohésion sociale ;
v. Le montant de la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et revenus ;
vi. Le montant de la taxe écologique sur la plasturgie, de la taxe spéciale sur le fer à béton et de la taxe
spéciale sur la vente du sable.

D°- Le déficit reportable

Le déficit d’un exercice comptable peut être déduit du bénéfice de l’exercice comptable suivant.
A défaut de bénéfice ou en cas de bénéfice insuffisant pour que la déduction puisse être opérée en totalité
ou en partie, le déficit ou le reliquat de déficit peut être déduit des bénéfices des exercices comptables
suivants jusqu’au 4ème exercice qui suit l’exercice déficitaire.

La limitation du délai de déduction prévue ci-dessus, n’est pas applicable au déficit ou à la fraction du
déficit correspondant à des amortissements régulièrement comptabilisés.

II°- Détermination de la base imposable : Cas particuliers


Les articles 13, 14, 15 et 16 du CGI énumèrent le contenu de la base imposable pour les produits des actions, parts
sociales et revenus assimiles, les produits de placements à revenu fixe, les produits bruts perçus par les sociétés non
résidentes et l'impôt forfaitaire des sociétés non résidentes.

Section 3 Liquidation de l'IS

A°- Les taux de l'impôt (ART 19)

1°- Le taux normal


Le taux normal de l'IS est fixé à :
 30 % de manière générale ;
 37 % pour les établissements de crédit et organismes assimilés, Bank Al Maghrib, la CDG, les sociétés
d’assurances et de réassurances.

2°- Les taux spécifiques de l’impôt


Les taux spécifiques de l’IS sont fixés à :
 8,75 % pour :
 Les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones franches d’exportation, durant les 20
exercices suivant l’exonération totale ;
 Les sociétés de service ayant le statut "Casablanca Finance City" au-delà de la période de 5
exercices d’exonération.
 10% pour :
 Les banques offshore, sur option, durant les 15 premières années ;
 Les sièges régionaux ou internationaux ayant le statut "Casablanca Finance City" et les
bureaux de représentation des sociétés non résidentes ayant ce statut ;
 Les sociétés réalisant un bénéfice fiscal inférieur ou égal à 300.000 dhs.
 17,50% pour :
 Les entreprises exportatrices ;
 Les entreprises qui vendent à des entreprises installées dans les plates-formes d'exportation ;
 Les entreprises hôtelières ;
 Les entreprises minières ;
 Les entreprises installées dans la province de Tanger ;
 Les entreprises citées dans l'ART 6-II-C-1°-a ;
 Les entreprises artisanales ;
 Les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle ;
 Les promoteurs immobiliers prévus à l’article 6-II-C-2° ;
 Les sociétés sportives prévues à l’article 6- II-C-1°-d ;
 Les exploitations agricoles prévues à l’article 6-II-C-5°.

3°- Les taux et montants de l’impôt forfaitaire


Voir ART 19-III.

4°- Les taux de l’impôt retenu à la source


Les taux de l’IS retenu à la source sont fixés à :
 10% du montant des produits bruts, hors TVA, perçus par les sociétés non résidentes (de l'ART 15) ;
 20% du montant, hors TVA, des produits de placements à revenu fixe (de l'ART 14) ;
Dans ce cas, les bénéficiaires doivent décliner, lors de l’encaissement desdits produits :
- La raison sociale et l’adresse du siège social ou du principal établissement ;
- Le numéro du registre du commerce et celui d’identification à l'IS.
 15% du montant des produits des actions, parts sociales et revenus assimilés (de l'ART 13) ;

B°- La cotisation minimale


La cotisation minimale (ou IS minimum) est un minimum d’impôt que les contribuables doivent verser quel que
soit le résultat réalisé (bénéfice insuffisant, déficit).
Selon l'ART 144-A du CGI, le montant de l’impôt dû par les sociétés, autres que les sociétés non résidentes imposées forfaitairement
conformément aux dispositions de l’article 16 ci-dessus, ne peut être inférieur, quel que soit le résultat fiscal de la société concernée, à une
cotisation minimale.

1°- Base de calcul de la cotisation minimale


La CM est calculée sur le montant hors TVA des produits suivants :
 Le chiffre d’affaires (postes 711 et 712) ;
 Les subventions d'exploitation (poste 716)
 Les autres produits d’exploitation (poste 718) ;
 Les produits des titres de participation et autres titres immobilisés (rubrique 73…)
 Les gains de change (rubrique 73…)
 Les intérêts courus et autres produits financiers (rubrique 738)
 Les subventions d’équilibre (rubrique 75…)
 Les autres produits non courants (rubrique 758)

2°- Exonération de la cotisation minimale


Les sociétés sont exonérées de la cotisation minimale pendant les 36 premiers mois suivant la date du début de
leur activité.
Cette exonération cesse d’être appliquée à l’expiration des soixante (60) premiers mois qui suivent la date de constitution des sociétés concernées.

3°- Taux et montant de la cotisation minimale


 Le taux normal de la cotisation minimale est fixé à 0,50%.
 Il est de 0,25% pour les entreprises commerciales qui vendent les produits pétroliers, le gaz, le beurre, l’huile,
le sucre, la farine, l’eau et l’électricité ;
Le montant de la cotisation minimale ne peut être inférieur à 3.000 dhs.

4°- Imputation de la cotisation minimale


La cotisation minimale payée dans un exercice déficitaire ainsi que la partie de la cotisation qui excède le
montant de l'IS d'un exercice donné, sont imputées sur le montant de l’IS qui excède la cotisation
minimale de l’exercice suivant.
A défaut de cet excédent, ou en cas d’excédent insuffisant pour que l’imputation puisse être opérée en totalité ou
en partie, le reliquat de la cotisation minimale peut être déduit du montant de l’IS au titre des exercices suivants
jusqu’au 3ème exercice qui suit l’exercice déficitaire ou celui au titre duquel le montant de ladite cotisation excède
celui de l’IS.

La liquidation (calcul de la cotisation minimale et de l'IS) peut donner lieu à deux situations opposées :

1ère Situation : IS > CM −−−−→ Impôt à payer = IS


Dans ce cas, aucun problème n'est posé, la société va payer l’IS et stop.

IS20N = 95.600
CM20N = 74.000
IS20N-1 > CM20N-1
IS > CM → Impôt dû = IS
Impôt dû = 95.600 dhs.

2ème Situation : CM > IS −−−−→ Impôt à payer = CM


Dans ce cas, la société doit payer la CM.
La différence entre la CM et l’IS constitue un crédit de CM à imputer sur l’excédent de l’IS/CM de l’exercice
suivant.
Si les données de l'exercice suivant (comparaison entre IS et CM) ne permettent pas l'imputation du crédit de CM, le
reliquat (la différence) est imputé sur l'exercice d'après jusqu'au 3ème exercice [après le 3ème exercice, on perd le
droit d'imputation].

Premier
IS20N-1 > CM20N-1 IS20N = 95.600 IS20N+1 = 117.000
CM20N = 104.500 CM20N+1 = 102.000
En 20N :
CM > IS →Impôt dû = CM = 104.500 dhs
Crédit de CM à imputer en 20N+1 = 104.500 – 95.600 = 8.900 dhs

En 20N+1 :
IS > CM
Excédent IS/CM = 117.000 – 102.000 = 15.000 dhs
L'excédent permet l'imputation du crédit de CM
Impôt dû = IS – crédit de CM = 117.000 – 8.900 = 108.100 dhs

Deuxième
IS20N-1 > CM20N-1 IS20N = 95.600 IS20N+1 = 117.000 IS20N+2 = 65.000
CM20N = 104.500 CM20N+1 = 111.000 CM20N+2 = 55.000
En 20N :
CM > IS →Impôt dû = CM = 104.500 dhs
Crédit de CM à imputer en 20N+1 = 104.500 – 95.600 = 8.900 dhs

En 20N+1 :
IS > CM
Excédent IS/CM = 117.000 – 111.000 = 6.000 dhs
L'excédent ne permet pas l'imputation entière du crédit de CM.
Impôt dû = CM = 111.000 ;
Reliquat de crédit de CM = 8.900 – 6.000 = 2.900

En 20N+2 :
IS > CM
Excédent IS/CM = 65.000 – 55.000 = 10.000 dhs
L'excédent permet d'imputer le reliquat
Impôt dû = IS – reliquat = 65.000 – 2.900 = 62.100 dhs.

Ou nous pouvons procéder par tableau comme suit :


Exercice 20N 20N+1 20N+2
IS 95.600 117.000 65.000
CM 104.500 111.000 55.000
Impôt dû (réellement ou IS – Reliquat de crédit
CM IS – Crédit de CM
théoriquement) de CM
Excédent IS sur CM pour
- 6.000 10.000
l'exercice
Excédent CM sur IS pour
8.900 - -
l'exercice (crédit de CM)
Imputation du crédit de CM - - 6.000 -2.900
Reliquat de crédit de CM - 2.900 0
Impôt à payer réellement 104.500 111.000 65.000 – 2.900 = 62.100

Troisième
Exercice IS CM
N 42.000 95.000
N+1 68.000 59.000
N+2 63.000 50.000
N+3 72.000 56.000
N+4 104.000 86.000

Régularisez le crédit de CM relatif à l'exercice N.


Exercice N
CM > IS → Impôt dû = CM
Impôt dû = 95.000 dhs
Crédit de CM = 95.000 – 42.000 = 53.000 dhs
Exercice N+1
IS > CM
Excédent IS/CM = 9.000 dhs
L'excédent ne permet pas d'imputer le crédit de CM
Impôt dû = CM = 59.000 dhs
Reliquat de crédit de CM = 53.000 – 9.000 = 44.000 dhs
Exercice N+2
IS > CM
Excédent IS/CM = 13.000 dhs
L'excédent ne permet pas d'imputer le reliquat de crédit de CM
Impôt dû = CM = 50.000 dhs
Reliquat de crédit de CM = 44.000 – 13.000 = 31.000 dhs

Exercice N+3
IS > CM
Excédent IS/CM = 16.000 dhs
L'excédent ne permet pas d'imputer le reliquat de crédit de CM
Impôt dû = CM = 56.000 dhs
Reliquat de crédit de CM = 31.000 – 16.000 = 15.000 dhs : perd le droit à l'imputation l'année suivante.

Exercice N+4
IS > CM
Excédent IS/CM = 18.000 dhs : ne sert à rien de le calculer
Impôt dû = IS = 104.000 dhs
Reliquat de crédit de CM = 0
Ou nous pouvons procéder par tableau comme suit :
Exercice N N+1 N+2 N+3 N+4
IS 42.000 68.000 63.000 72.000 104.000
CM 95.000 59.000 50.000 56.000 86.000
Impôt dû (réellement ou IS – Crédit IS – Reliquat de IS – Reliquat de IS – Reliquat de
CM
théoriquement) de CM crédit de CM crédit de CM crédit de CM
Excédent IS sur CM pour 18.000
- 9.000 13.000 16.000
l'exercice Ne sert à rien
Excédent CM sur IS pour
53.000 - - - -
l'exercice (crédit de CM)
Imputation du crédit de
- - 9.000 - 13.000 - 16.000 0
CM
15.000
Reliquat de crédit de CM - 44.000 31.000 0
PERDU
Impôt à payer réellement 95.000 59.000 50.000 56.000 104.000
…..

Section 4 Le paiement de l'IS


Selon l'ART 170 du CGI, "l'IS donne lieu, au titre de l’exercice comptable en cours, au paiement par la société de 4
versements spontanés appelés "acomptes provisionnels" dont chacun est égal à 25% du montant de l’impôt dû
au titre du dernier exercice clos, appelé "exercice de référence".
Les versements des acomptes provisionnels sont effectués spontanément avant l’expiration des 3ème, 6ème, 9ème, et
12ème mois suivant la date d’ouverture de l’exercice comptable en cours.

Lorsque l’exercice de référence est d’une durée inférieure à 12 mois, le montant des acomptes est calculé sur celui de
l’impôt dû au titre dudit exercice, rapporté à une période de 12 mois.
Lorsque l’exercice en cours est d’une durée inférieure à 12 mois, toute période dudit exercice égale ou inférieure à 3 mois donne lieu au
versement d’un acompte avant l’expiration de ladite période.

Le paiement de l'IS peut donc être expliqué comme suit :


▪ On n'attend pas la fin de l'exercice comptable pour payer l'IS y correspondant.
Ce dernier est payé spontanément au cours du même exercice. Autrement dit, la société doit payer l'IS avant même de
savoir combien elle va effectivement payer.

▪ Ainsi, L’IS de l’exercice N est payé au cours du même exercice N sous forme de 4 versements spontanés appelés
acomptes provisionnels. Le montant de chaque acompte est = à 25% de l’impôt dû de l’exercice N – 1. Ces
acomptes doivent être versés avant l’expiration du 3ème, 6ème, 9ème et 12ème mois de l’exercice N.

▪ Avant l’expiration du mois mars N+1, La société va procéder à la liquidation de l’impôt dû de l’exercice N (qui
peut être l'IS ou la CM). Deux situations sont possibles :

1ère Situation : Impôt dû > Acomptes déjà versés


Dans ce cas, la société a déjà payé moins d’impôt qu’il le faut. Il y a donc un complément d’impôt que la société doit
verser au trésor au plus tard le 31/03/N+1.

2ème Situation: Impôt dû < Acomptes déjà versés


Dans ce cas, la société a déjà payé plus d’impôt qu’il le faut. Il y a donc un crédit d’impôt imputable sur les acomptes
de l’exercice N+1.

Dans une société anonyme, on trouve les données suivantes pour l’exercice N (au 31/12/N) :
Base de calcul de la CM : 11.540.800 dhs.
Résultat net fiscal : 195.486 dhs.
ISN = 195.486 x 30% = 58.646 NB : Pas de crédit de CM en N-1.
CMN = 11.540.800 x 0,5% = 57.704  Impôt dûN = IS = 58.646

Au 31/12/N+1
Hypothèse 1 : Impôt dû N+1 = 64.500
Acomptes versés = 58.646 (14.661,5 fois 4)
Impôt dû N+1 > Acomptes versésN+1 (64.500 > 58.646)
→ On a un complément d'impôt de 64.500 – 58.646 = 5.954 dhs à verser avant le 31/03/N+2
1er acompte de l'exercice N+2 = 64.500 x 25% = 16.125 dhs
Donc :
Avant le 31/03/N+2, la société doit payer le complément d'impôt d'un montant de 5.954 dhs et le 1 er
acompte de N+2 d'un montant de 16.125 dhs soit au total 22.079 dhs.

Hypothèse 2 : Impôt dû N+1 = 52.500


Acomptes versés = 58.646 (14.661,5 fois 4)
Impôt dû N+1 < Acomptes versésN+1 (52.500 < 58.646)
→ On a un crédit d'impôt de 58.646 – 52.500 = 6.146 dhs à imputer sur les acomptes de N+2
1er acompte de l'exercice N+2 = 52.500 x 25% = 13.125 dhs
13.125 - Crédit d'impôt 6.146 = 6.979 dhs
Donc :
Avant le 31/03/N+2, la société doit payer 6.979 dhs seulement.
Les 2ème, 3ème et 4ème acomptes seront chacun 13.125 dhs.

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