Initiation A La Toxicologie V2 PDF
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INITIATION
A LA TOXICOLOGIE
AVANT-PROPOS
La toxicologie (du grec toxicon, poison, et logos, discours) est une science
aussi austère que passionnante.
Née au 19ème siècle avec des figures telles que Mateu Josep Bonaventura
Orfila i Rotger, elle a depuis accompli d’énormes progrès.
Elle fait aujourd’hui appel à des connaissances en biologie, en chimie et en
physiologie.
Son objet est le danger, c’est-à-dire les propriétés d’une (ou de plusieurs)
substance au niveau sanitaire, tandis que le risque relève de l’épidémiologie. Au
sens strict, elle s’intéresse aux produits chimiques (les poisons d’origine animale et
végétale relèvent de la toxinologie).
Le texte qui suit se veut le plus simple possible, de telle sorte que le lecteur,
quelle que soit sa formation initiale (écologie, géographie, etc.), puisse avec un
minimum d’efforts se familiariser avec les bases de la toxicologie.
Bien entendu, beaucoup de choses y manquent, mais il a fallu faire un tri et il
n’est pas apparu opportun de revenir sur la toxicologie dite réglementaire (VTR), déjà
abordée dans le cadre du Master de Sciences de l’environnement, de la santé, du
territoire et de la société.
Un conseil : il est indispensable d’avoir bien compris un « chapitre » avant de
passer au suivant, à défaut de quoi vous risquez de perdre beaucoup de temps en
vous posant des questions dont la réponse a déjà été donnée en amont.
On ne le dira jamais assez : le plus court chemin, c’est celui qui va d’un point
à un autre en ligne droite.
Au bout d’un certain temps, vous vous surprendrez à émettre des hypothèses
recevables quant à telle ou telle substance et vous vous prendrez au jeu. Et en cas
de doute, ce document vous servira – je l’espère ! – de bouée de secours.
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Tout corps, qu’il soit vivant (un microorganisme, un animal, une plante) ou
inerte (une pierre), est composé d’atomes. Il en va de même pour les substances
toxiques.
Illustration 1 : l’atome
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Au cours de vos lectures, vous pourrez rencontrer des termes tels que ion,
cation ou anion.
Un ion est une espèce chimique électriquement chargée.
On distingue les ions monoatomiques constitués d’un seul atome comme
Fe2+ et Fe3+, Na+ ou Pb2+ des ions polyatomiques constitués de plusieurs atomes
comme SO42-.
Les ions chargés positivement sont des cations ; ceux chargés négativement
sont des anions.
C’est parti !
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Alcène : hydrocarbure insaturé avec une ou plusieurs doubles liaisons carbone C=C.
On distingue les alcènes à une double liaison (CnH2n), les alcènes à deux doubles
liaisons (CnH2n-2), les alcènes à trois doubles liaisons (CnH2n-4).
Aliphatique : aminoacide dont la chaîne latérale est une longue chaîne carbonée
sans hétéroatome comme N, O ou S pour le soufre.
Apolaire : se dit des molécules comme CO2, CS2, H2, O2 dont le moment polaire est
nul.
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Illustration 3 : benzène
Cis : quand deux substituants d’un cycle sont situés du même coté de la
configuration, on parle de diastéréo-isomère cis. Exemple : cis-1,2-
Diméthylcyclopropane. Voir énantiomères.
Demi-vie : temps au bout duquel, après qu’un composé soit entré dans l’organisme,
la moitié de la dose de départ est éliminée. Elle se note T/2.
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Fonction : effet d’un groupement d'atomes. Exemple : la fonction alcool -OH liée à la
présence du groupement oxygène-hydrogène dans une molécule, donne lieu à des
réactions spécifiques (formation d'esters avec les acides, etc.). Voici quelques
fonctions :
Fonction Formule
Alcool, phénol -OH
Aldéhyde -(C)HO
Amide -(C)ONH2
-CONH2
Amine -NH2
Carboxyle -(C)OOH
-COOH
Cétone -CO-
Ester -(C)OOR
-COOR
Imine =NH
Nitrile -(C)N
-CN
Sulfonyle SO2-
Thiol -SH
Hydrophilie : propriété d’une molécule ayant des affinités avec l’eau (par opposition
aux lipides).
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Isomère : deux molécules avec la même formule brute, mais des formules semi-
développées ou développées différentes.
Insaturés : en chimie organique, les composés insaturés sont ceux dont le nombre
total d'atomes est inférieur à celui que l'on peut déduire de la valence maximale de
chacun des atomes constitutifs prise individuellement. En d’autres termes, d’autres
liaisons sont possibles.
Isotope : chacun des différents types d'atomes d'un même élément, différents par
leur nombre de neutrons mais ayant le même nombre de protons et d'électrons, et
possédant donc les mêmes propriétés chimiques. Exemple : l'uranium 235 et
l'uranium 238 dont le premier a 143 neutrons et le second 146.
• trois fortes ;
• deux faibles.
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Interactions entre charges positives Interactions entre dipôles électriques
et négatives
Liaisons fortes
Liaison covalente : interaction entre des électrons mis en commun et les noyaux des
atomes voisins, entourés de leurs électrons de cœur. Energies de rupture de la
liaison exprimées en kilojoules par mole :
Liaison organique : interaction entre anions, par exemple Cl-, et cations, par exemple
Na+.
Liaison(s) faible(s)
Liaison de Van der Waals : interaction entre dipôles électriques (dipôle : ensemble
de deux charges de signes contraires mais de même valeur).
Métallique : les éléments dits métalliques sont classés en bas à gauche du tableau
de Mendeleïev. Ils sont séparés des éléments non métalliques (en haut à droite) par
la diagonale qui va du bore B au polonium Po.
Moment : produit de l’une des charges d’une molécule dipôle par leur distance
mutuelle (bras du dipôle). Les molécules dont le moment électrique est différent de
zéro sont dites polaires ; dans le cas contraire, elles sont dites apolaires.
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Radical : groupement d’atomes caractérisant une fonction ayant une valeur propre
et pouvant se déplacer tout d’une pièce d’une combinaison à une autre.
Saturé : se dit d’une molécule qui ne peut plus se lier avec d’autres atomes ou
molécules. La saturation dépend de la valence.
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Toxique : substance qui porte préjudice à la santé. Elle peut être naturelle (suc
d’une baie, venin d’un insecte, d’un serpent…) ou de synthèse. En toxicologie, on
distingue le toxique direct, le toxique indirect et le toxique proximal. Le toxique
direct est un composé réactif sans métabolisation (il n’est pas transformé par le
corps humain). Le toxique indirect est un composé réactif après métabolisation (il
devient alors un toxique ultime). Le toxique proximal est un métabolite non toxique
qui après métabolisation devient un métabolite toxique.
Trans : lorsque les deux substituants d’un cycle sont situés d’un coté différent de la
configuration, on parle de diastéréo-isomère trans. Exemple : le trans-1,2-
diméthylcyclopropane.
Valence : nombre possible d’atomes d’une nature donnée qui peuvent se lier
chimiquement à un atome. Exemple : le carbone C est tétravalent, ce qui signifie que
quatre atomes peuvent s’y fixer.
La méthode la plus simple pour déterminer la valence est celle de Lewis. Elle
nécessite la connaissance du nombre d'électrons de l'atome et leur répartition
(configuration électronique). La valence de chaque atome peut aussi être déterminée
par la classification périodique de Mendeleïev.
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INTRODUCTION
Nous sommes chaque jour exposés à des xénobiotiques (et pas uniquement
les fumeurs !), que ce soit dans le cadre d’une activité professionnelle, dans la rue ou
chez soi (composés organiques volatiles, formaldéhyde, retardateurs de flamme
bromés, etc.)
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LA VOIE RESPIRATOIRE
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Pour bien fixer les idées, il faut connaître le volume d’air inhalé :
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Les liquides recouvrant les voies Les gaz liposolubles vont être arrêtés
respiratoires sont majoritairement plus bas, au niveau des bronches
aqueux et des bronchioles
Les gaz hydrosolubles Pathologies plus profondes avec parfois
(dioxyde de soufre SO2, une action toxique
formaldéhyde CH2O, etc.) contre les macrophages
vont être arrêtés
Expression d’une toxicité locale
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Parenchyme : parties fonctionnelles d'un organe (néphron dans les reins, alvéoles dans les
poumons, etc.) par opposition au stroma.
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Particules
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Grâce aux mouvements continus des cellules ciliées (600 par minute), les
microorganismes, poussières et particules vont être piégés, mais ils vont remonter
vers le carrefour aérodigestif puis déglutis. Conséquence : nous allons avoir des
produits inhalés, mais résorbés au niveau du tube digestif.
D’autres particules sont phagocytées par les macrophages (et peuvent être
hydrolysées par le système lysosomial des macrophages).
Ce système appelé clairance muco-ciliaire n’est pas infaillible : des
particules peuvent traverser des pneumocytes par pinocytose. En outre, une
fraction des particules peut pénétrer dans la circulation systémique : c’est le principal
mécanisme d’absorption pulmonaire.
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Muscarinique Nicotinique
Hypoventilation Hyperventilation
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Bronchite chronique : expectoration quotidienne plus de trois mois par an depuis plus de deux
années consécutives. Elle est surtout observée en zone urbaine/industrialisée et débute généralement
entre 30 et 60 ans. Elle est quatre fois plus fréquente chez les hommes que chez les femmes
(tabagisme associé). Elle induit une diminution du diamètre des bronches, d’où une mauvaise
oxygénation du sang et une dyspnée.
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LA VOIE ORALE
Facteurs facilitant
l’absorption
Bouche
Constante
de dissociation
Liposolubilité
de la forme non
dissociée
pH
Stabilité
Intestin
des substances
Interactions
avec le bol
alimentaire
Débit sanguin
du tube
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LA VOIE CUTANEE
Pénétration lente
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Le sang
Le corps humain contient environ cinq litres de sang composé de plasma
(liquide), de cellules et de plaquettes appelées thrombocytes, lesquelles agissent
au niveau de la coagulation sanguine.
Parmi les cellules sanguines, il faut distinguer d’une part les globules rouges
(appelés hématies ou érythrocytes) qui transportent l’oxygène dans l’organisme et
d’autre part les globules bancs (ou leucocytes).
Les leucocytes comprennent des granulocytes et des lymphocytes, ces
derniers étant divisés entre lymphocytes B et lymphocytes T.
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Substances Substances
hydrosolubles +++ liposolubles ionisées
Protéines Fibrinogène
plasmatiques :
Cellules
Albumine sanguines : GR, etc.
Neutres Ionisables Acides Basiques (principal
(formation transporteur)
d’ions
à partir de Globulines
molécules
ou
d’atomes
neutres)
OU OU ET ET
S. S. S. S. S. S.
acide neutre basique acide neutre basique
Exemple : l’albumine
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• la nature du xénobiotique ;
• l’espèce animale considérée ;
• les phénomènes de compétition entre les différents composés susceptibles de
se lier au même transporteur ;
• différents facteurs pathologiques.
rare très importante moyenne
car les protéines (> 90%) (30% > saturation < 40%)
plasmatiques
possèdent de nombreux
groupements hydrophobes
ou chargés négativement
aptes à leur transport)
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L’HEMOTOXICITE
L’hémolyse
Sous cette appellation générique, on retrouve plusieurs scenarii. Tous ne
relèvent pas de la toxicologie, mais il est important de savoir que l’hémolyse n’est
pas systématiquement liée à une exposition à un xénobiotique.
Déficit en G6PD
Défaut de membrane
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Anomalies de l’hémoglobine
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La méthémoglobinémie
On distingue deux types de méthémoglobinémie : la méthémoglobinémie
congénitale récessive (due à un déficit d’enzymes de réduction dépendantes de la
nicotinamide adénine dinucléotide ou NAD) et la méthémoglobinémie
congénitale dépendante. Dans ce second cas, l’hémoglobine est bloquée sous sa
forme oxydée : on parle d’hémoglobinose M (elle résulte du remplacement dans
l’hémoglobine de l’histidine par la tyrosine).
Ils peuvent être actifs in vivo et in vitro. N’étant pas liposolubles, ils n’exercent
pas d’action directe sur le SNC. Quelques exemples :
• les ferricyanures ;
• les nitrates, les nitrites (le nourrisson y est plus sensible que l’adulte, car il
possède moins d’hémoglobine oxydable et moins d’enzymes de protection) ;
• les permanganates ;
• les peroxydes d’azote (NO2, N2O4).
Ils sont actifs in vivo. Liposolubles, ils sont dangereux pour le SNC. Il s’agit
surtout de produits aminés et de produits nitrés. Quelques exemples :
L’anémie
L’exemple du plomb Pb nous servira de fil conducteur. Le plomb est un métal
gris bleuâtre. Son point de fusion est 327 °C. Il y a émission de vapeurs toxiques dès
que sa température atteint 550 °C.
On l’utilise en tuyauterie, dans le bâtiment (couverture), etc. A savoir : un
accumulateur pour voiture, plus communément appelé batterie, peut contenir jusqu’à
huit kilos de plomb (Société française de chimie, 2007).
Comment le plomb agit-il au niveau du sang ?
Au niveau sanguin, l’hémoglobine contient de l’hème b, lequel possède un
atome de fer.
Revenir sur la synthèse de l’hémoglobine nous permettra de mieux
appréhender la suite : glycine + succinyl-CoA acide aminolévulinique.
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Le système immunitaire
Il s’agit d’un mécanisme de défense contre les agents pathogènes : bactéries,
cellules cancéreuses, parasites, virus et xénobiotiques. Il permet au corps de
discriminer le « soi » du « non-soi ».
C’est un réseau d’organes comprenant : les amygdales, le thymus, les
ganglions lymphatiques, la rate et la moelle osseuse.
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LT LB
antigènes cellules
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Libération d’anticorps
Lymphocytes B
(réponse humorale)
20-45%
Attaque des cellules
Lymphocytes T infectées
(réponse cellulaire)
Granulocytes basophiles
Libération des médiateurs
0,5-1%
chimiques
(réaction inflammatoire)
Mastocytes
Il faut distinguer :
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Lymphocytes T
Certains entrent dans la circulation générale. D’autres restent dans les zones
dépendant :
• proliférer ;
• se différencier pour être :
Lymphocytes B
• proliférer ;
• se différencier en cellules mémoires et cellules plasmatiques.
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• leucémiques ;
• tumorales.
Macrophages
Comme les autres, ils dérivent des cellules souches de la moelle osseuse.
Une fois libérés, ils apparaissent :
Monocytes Histiocytes
Polynucléaires
Eosinophiles Cytotoxique
Neutrophiles Phagocytose
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Anticorps majeur
pour
les bactéries,
IgG 150 000 23 720-1 500
toxines et virus
NB : les plus
courantes
Défense précoce
contre bactéries
et virus
IgA 170 000 6 90-325 (présents
dans les
secrétions
des muqueuses)
Anticorps majeur
après exposition
IgM 900 000 5 45-150
à la plupart
des antigènes
Fonction
inconnue
IgD 180 000 3 3
(présents à la
surface des LT)
Responsables
du choc
IgE 200 000 2 0,03 anaphylactique
(fixés sur les
mastocytes)
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L’IMMUNOTOXICITE
Quantitative Qualitative
A - Immunodépression
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B - Immunostimulation
Hypersensibilité Allergie
• l’histamine ;
• l’héparine ;
• la sérotonine (vasoconstricteur libéré par les plaquettes et neuromédiateur du
SNC) ;
• des molécules néoformées comme la SRS-A (slow reacting substance) ;
• des prostaglandines4.
Exagérée Inappropriée
4
Les prostaglandines sont des médiateurs lipidiques autocrines et paracrines agissant entre autres
sur l’endothélium, les mastocytes, les plaquettes, etc. On en dénombre 20 variétés réparties en neuf
classes, nommées de A à I (PGA, PFE, PGF, PGI etc.) selon leur structure. Principaux effets
biologiques : effet vasoconstricteur facilitant l'agrégation des plaquettes pour la classe des
thrombokinases, protection des cellules, vasodilatation et frein à l'agrégation des plaquettes pour la
classe des prostacyclines, réactions d'hypersensibilité immédiate (allergies), bronchoconstriction et
augmentation de la perméabilité des vaisseaux pour la classe des leucotriènes qui sont des
substances libérées par les macrophages et les polynucléaires neutrophiles sous l'influence d'une
enzyme. Les immunostimulants entraînent divers signes cliniques tels que anaphylaxie, asthme,
rhinite et urticaire. L’activation du système réticuloendothélial peut de manière non spécifique,
interférer avec le métabolisme hépatique des xénobiotiques. L’induction de maladies auto-immunes
est possible. Certaines amines aromatiques peuvent entraînes un lupus par l’altération de molécules
endogènes, lesquelles deviennent antigéniques L’halothane et le 1,1-dichloro-2,2,2-trifluoroethane
(HCF-123) ont un effet toxique par production de néoantigènes trifluoroacétylés au niveau du tissu
hépatique (Hoet et al., 1997)
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Résistance à Listeria - 0 +
Résistance à l’apparition - 0 -
de tumeurs
Expulsion de Trichinella - - 0
Poids du thymus - 0 -
Hypersensibilité retardée - 0 -
Réponse lymphocytaire - - -
Nombre de LT - NM -
Cytotoxicité spontanée 0 0 -
sur les lymphocytes
Réponse en plaque - - -
aux Ig
Taux d’IgM, IgG et IgA 0 0 -
Phagocytose + 0 +
des macrophages
Cytostase + 0 +
des macrophages
RES + 0 +
temps de clairance)
Cellularité de la moelle - - 0
osseuse
A plusieurs reprises ces dernières années, des polémiques ont éclaté dans la
presse à propos de la toxicité réelle ou supposée des adjuvants. Leur rôle est
d’activer les cellules présentatrices, d’où une stimulation accrue des LT. Ils entrent
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dans la composition des vaccins, par exemple l’hydroxyde d’aluminium Al(OH)3, sans
que la question de leur innocuité n’ait réellement été tranchée (la dernière polémique
en date a concerné la présence de mercure dans le vaccin contre la grippe A).
A l’échelle moléculaire, on observe :
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Il faut garder à l’esprit que le diamètre des pores membranaires est en général
compris entre quatre à dix (sauf au niveau du rein et des capillaires périphériques).
En d’autres termes, le corps humain n’est pas une éponge. Les xénobiotiques
ne peuvent y pénétrer que dans certaines conditions liées d’une part à leurs
propriétés physicochimiques, d’autre part à l’état du sujet (jeune, âgé, sain, malade).
On connaît deux grands mécanismes de transport membranaire : les
transports passifs et les transports actifs.
Transports passifs
On dénombre trois types de transport passif : A - diffusion passive, B -
diffusion facilitée, C - filtration.
A - diffusion passive
B - diffusion facilitée
C - filtration
Transports actifs
Il s’agit d’un moyen efficace pour assurer l’homéostasie. Dans ce type de
transport, les pompes sodium/potassium Na/K jouent un rôle déterminant. La
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Potentiel hydrogène pH
Constante d’équilibre
Constante d’acidité Ka
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• le pKa de la substance S ;
• le pH de chaque compartiment.
Le pKa de l’acide urique est de 5,4. Le pH du sang est de 7,4. Celui du tissu
est de 6,4.
Dans chacun des compartiments le rapport entre fraction ionisable [f.i.] et
fraction non ionisable [f.n.i.] est obtenu de la façon suivante :
[A-] [f.i.]
pH = pKa + log ------ = log --------
[AH] [f.n.i.]
[A-] [f.i.]
…ce qui revient à dire que pH - pKa = log ------ = log ----------
[AH] [f.n.i.]
[f.n.i.] [f.n.i.]
[f.i.]
[f.n.i.] / [f.i.] = 0,01 [f.n.i.] / [f.i.] = 0 ?
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LE FOIE : ANATOMOPHYSIOLOGIE
ANATOMOPHYSIOLOGIE
ET IMPLICATIONS METABOLIQUES
DU FOIE
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Le foie remplit de très nombreuses fonctions. On peut les classer dans trois
groupes :
Le foie sécrète et recycle de la bile, à raison de 500 à 750 mL par jour. Elle
s'écoule au travers du canal cystique jusqu'à la vésicule biliaire où elle est stockée
et concentrée.
Dans les 30 minutes qui suivent un repas, la vésicule se vide par le canal
cholédoque dans le duodénum, où elle participe à la dissolution des graisses. Elle
neutralise le chyme gastrique acide issu de l'estomac grâce à des ions basiques
bicarbonates.
Elle permet aussi la formation de micelles (émulsion) permettant la digestion
des graisses par la lipase pancréatique et d'autres enzymes, ainsi que leur
absorption par l'intestin grêle. La bile transforme alors le chyme en chyle.
Au niveau non digestif, elle permet l'excrétion de certains médicaments
(principes actifs et métabolites se retrouvent dans les fèces).
La bile participe au rôle de détoxication de l'organisme par le foie. Elle circule
dans le sens contraire du sang.
Les cellules du foie sont appelées hépatocytes. Tous ne sont pas identiques
(ils sont plus ou moins alimentés en oxygène) et ne remplissent pas les mêmes
fonctions (les cellules de Kuppfer interviennent par exemple dans la métabolisation
du calcium Ca, du cholestérol, du fer, de l’hémoglobine et dans la synthèse des Ig).
D’un point de vue histologique, on parle d’Acinus hépatique ou unité
fonctionnelle de Rappaport, laquelle comprend trois zones : périportale,
intermédiaire et centrolobulaire.
La première et la troisième nous intéressent plus particulièrement ici. La zone
périportale assure la respiration cellulaire. La zone centrolobulaire est la moins riche
en oxygène, mais la plus riche en enzymes de biotransformation : enzymes à
CYP-450 et enzymes à cofacteur NADPH. De quoi s’agit-il ? Nous allons y revenir en
détail.
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LES BIOTRANSFORMATIONS
PHASE 1 PHASE 2
L’OXYDATION
Elle concerne les réactions les plus importantes, qui ont principalement
lieu dans le foie, plus précisément au niveau du Réticulum endoplasmique lisse
ou REL des microsomes hépatiques (oxydations dites microsomiques).
Il s’agit d’un système multi enzymatique, faisant surtout intervenir des
enzymes à cytochrome P-450. Les cytochromes P-450 ou CYP-450 sont des
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Système adaptable
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NADP et NADPH
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Les ERO sont clivées (séparées) par des enzymes présentes au niveau cellulaire dans le cytosol et
dans les mitochondries (organites cellulaires sièges de la synthèse d’adénosine triphosphate ou ATP
lors du cycle de Krebs) : la catalase et la glutathion peroxydase GPX agissent contre le groupement
hydroperoxyde LOOH, la GPX agit contre le peroxyde d’hydrogène H2O2 et la superoxyde dismutase
-
SOD agit contre l’anion superoxyde O2°
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apparaît dans le produit de la réaction ; 3) l’autre atome qui reçoit deux équivalent-
réducteur. Exemple :
R-H + O2 + 2 e- + 2 H+ R – OH + H - O - H
• le substrat ;
• le NADPH.
Elle concerne d’une part les alcanes linéaires, d’autre part les composés
avec une chaîne d’atomes de carbone C linéaires (chaîne aliphatique).
Exemple :
Hydroxylation aromatique
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Ouvrons une parenthèse sur l’époxydation des alcènes, car il s’agit d’une
réaction analogue à l’hydroxylation aromatique : leur toxicité est généralement
augmentée.
Pour mémoire :
Désalkylation
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Désamination
N-oxydation
Dans ce cas, l’atome d’oxygène actif peut se lier au doublet d’électrons libres
de l’azote.
Désulfuration oxydative
Déshalogénation oxydative
LA REDUCTION
Elle est beaucoup moins importante chez les animaux (au contraire des
bactéries). Elle s’effectue en anaérobiose, principalement dans les microsomes
hépatiques et dans le tube digestif sous l’action de la flore réductrice.
L’HYDROLYSE
C’est une réaction très importante compte tenu de la richesse en eau des
milieux biologiques. Les molécules avec des fonctions esters (R-CO-R’) et amides
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Glucuronoconjugaison
COOH
O
OH
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Sulfoconjugaison
Acétylation
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B - Facteurs d’environnement
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Exemples : Immunoallergies
CCl4, solvants bromés, chlorés Métabolisme anormal
(certains sujets vont posséder
des monooxygénases
à CYP-450 qui vont produire
plus d’intermédiaires réactifs)
Prévisible Imprévisible
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MECANISMES MOLECULAIRES
DE L’HEPATOTOXICITE DIRECTE
Xénobiotique
Monooxygénase à CYP-450
oxydation réduction
ntermédiaires hautement réactifs
(radicaux libres OU composants électrophiles)
Radicaux libres6
O2
Péroxydations Fixation
lipidiques protéique
Altération Immunotoxicité
des
membranes
Mort Maladies
cellulaire autoimmunes
6
On appelle radicaux libres des molécules qui possèdent un ou plusieurs électrons non appariés sur
leur couche externe et qui peuvent donc réagir avec de nombreux composés.
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Composés électrophiles
Liaisons covalentes
Immunotoxicité Cancérogenèse
Maladies Cancer
autoimmunes
Radical se lie à O
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Péroxydation lipidique
Nécrose de la cellule
Lyse
Eclatement de la cellule
Il ne faut pas oublier que les individus ne sont pas égaux (facteurs génétiques
et facteurs acquis) : l’alimentation, un traitement médicamenteux, etc., vont avoir une
incidence sur les réactions chimiques de l’organisme. Exemples :
Grossesse glutathion, donc moins d’enzymes de phase II
Jeûne glutathion, donc moins d’enzymes de phase II
Alcoolisme chronique induction enzymatique des CYP-450
LESIONS HEPATIQUES
Sous cette appellation générique, sont regroupées les hépatites, les stéatoses
(envahissements graisseux), les syndromes vasculaires ainsi que les tumeurs.
Hépatites
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Stéatoses
Fatigue Dosage
Nausées des
Vomissements transaminases :
Teint jaune (ictère) ALAT
ASAT (foie, muscle, cœur)
Phosphatases alcalines
Gamma GT
Biluribine totale
Prothombine
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LA CANCEROGENESE
Peuvent agir seuls Besoin de deux agents : Apparition de tumeurs
un initiateur et un promoteur en association
avec une substance
Exemple : Exemple : cancérogène
benzo(a)pyrène diméthylbenzo(a)anthracène
Cancérogènes Cancérogènes
génotoxiques épigénétiques
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Les bases azotés de l’ADN sont appariées comme suit (A avec T, G avec C).
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Ces ensembles sucre plus base sont appelés nucléosides. Avec en plus un
groupement phosphate lié en 5' sur le sucre, on obtient un nucléotide, unité de base
de l'ADN :
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Les nucléotides peuvent s'apparier deux à deux par liaison hydrogène. Du fait
des contraintes de taille d'une paire de bases imposées par la structure générale de
l'ADN, les appariements ne peuvent se faire qu'entre une purine et une pyrimidine. Si
on rajoute à cela les contraintes imposées par la formation de liaisons hydrogène, les
seules deux paires de bases sont possibles :
• adénine/thymine (A-T) ;
• guanine/cytosine (C-G).
On remarque que la paire C-G implique trois liaisons hydrogène contre deux
pour A-T. Un appariement C-G a donc une énergie de dissociation plus grande : 5.5
kcal/paire contre 3.5 kcal/paire pour un appariement A-T. Ainsi, plus une séquence
d'ADN a un pourcentage de paires G-C, plus il faudra fournir d'énergie pour la
dénaturer.
Pour avoir un effet génotoxique, la substance S doit posséder un caractère
électrophile, c’est-à-dire une déficience en électrons ET être capable de réagir avec
les sites nucléophiles, c’est-à-dire riches en électrons selon deux schémas :
réactions homolytiques et réactions hétérolytiques.
Dans le premier cas, il y a rupture symétrique de la liaison covalente donc
formation de radicaux libres, soit : X – X X° + X°.
Dans le second cas, il y a rupture asymétrique de la liaison covalente, soit :
X – X X + + X-
Les principaux électrophiles réactifs sont les ions carbonium –C+= et les ions
nitronium –C+–.
Au nombre des nucléophiles cellulaires, nous avons les résidus soufrés des
acides aminés, les azotes à caractère aromatique, certains atomes de C des bases
nucléiques et des acides aminés, le groupement fonctionnel OH et le groupement
fonctionnel C=O.
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Exemples :
halogénure d’alkyle Exemples :
nitrosamides chlorure de vinyle
Nitrosamines
MECANISMES DE LA CANCEROGENESE
1 2
Cancérogène dans le cytoplasme Détoxication
Totale Partielle
Dans le noyau l’ADN est protégé : les sites importants sont inaccessibles et
protégés dans la chromatine par :
ATTENTION : une cellule portant des mutations n‘est PAS ipso facto
transformée en cellule néoplastique. Elle peut être quiescente sous forme de
cellule initiée encore sensible aux mécanismes de contrôle.
Tous les cancérogènes sont électrophiles : ils ont donc une affinité pour les
nucléophiles (ADN, ARN), d’où la formation d’adduits.
Si tous les cancérogènes subissent des biotransformations, il n’en reste pas
moins qu’au cours de la métabolisation se forment des dérivés électrophiles dits
dérivés ultimes qui peuvent agir avec l’ADN.
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Effacent la lésion Peuvent introduire des erreurs
restituent 2 brins d’ADN normaux d’appariement des bases
Initiation
Promotion
Progression
• translocations ;
• recombinaisons ;
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• amplifications ;
• surexpressions géniques ;
• remaniements chromosomiques.
Oncogènes
délétions mutations
Sur chacun des deux allèles
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Invasion
LA CROISSANCE TUMORALE
A ce stade, il y a besoin d’une interrelation avec les tissus voisins. Cela se
traduit par la multiplication de néo-vaisseaux, une angiogenèse tumorale, la
prolifération de cellules du tissu conjonctif qui secrètent les composés de la matrice
extracellulaire (collagène, fibronectine, lamine, etc., et les protéines du tissu
conjonctif) : ce sont les fibroblastes. On observe également la production de
collagène et l’attraction des macrophages et des cellules phagocytaires.
L’attraction et la prolifération de lymphocytes reflètent la réponse immune anti-
tumorale. Ces éléments de la réponse locale aboutissent à la constitution de stroma,
tissu conjonctivo-vasculaire normal qui a pour rôles indispensables à la croissance
tumorale la nutrition et le soutien.
LA MUTAGENESE
Par mutations, il faut entendre des accidents de copie au niveau des bases
azotées. Le tableau ci-dessous en offre un résumé :
Ces mutations peuvent être ponctuelles (une seule base est touchée) ou
concerner plusieurs d’entre-elles. Par ailleurs, elles sont possibles pendant les
réparations. Cependant, pendant la réplication, les mutations sont rares car les
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enzymes chargées de ce travail, les ADN polymérases, sont très fidèles, tant au
niveau de la lecture que de la correction des éventuelles erreurs.
B - mutations géniques
Elles sont dues soit à un changement dans la séquence des nucléotides dans
un ou plusieurs codons (ensemble de trois nucléotides consécutifs de la séquence
d’un acide nucléique portant l’information génétique et qui permet l’incorporation d’un
acide aminé dans la séquence primaire d’une protéine), soit dues à la substitution
d’acides aminés. Dans ce cas, on notera la présence de protéines défectueuse OU
un arrêt de la synthèse.
C - aberrations chromosomiques
D - mutations génomiques
Dénuées
de membrane
Sur des bactéries nucléaire
Sur des levures pour faciliter Sur des cellules sanguines
Sur des cellules le passage
du xénobiotique
vers l’ADN
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Quelques tests
Le plus connu est le test de Ames. Le principe est le suivant : on prend pour
sujet d’étude une bactérie, Salmonella typhimirium, qui synthétise normalement
l’histidine, acide aminé indispensable à l’homme. Ensuite, on choisit des mutants
incapables de la synthétiser. Ils sont cultivés dans un milieu sans histidine et sont
donc incapables de se multiplier. Cependant, certaines bactéries mutent (mutation
reverse) et synthétisent de l’histidine. On dispose au centre de la colonie un disque
de papier imbibé de substances mutagènes et on obtient 100 à 1 000 fois plus de
mutations reverse que de mutations reverse spontanées attendues. On peut donc
conclure que la substance S est mutagène. Il y a cependant une limite de taille à ce
test : certains composés ne sont pas détectés, car ils ne deviennent mutagènes qu’in
vivo après métabolisation hépatique. Or les bactéries sont dépourvues de foie.
Ils sont pratiqués sur des cellules de mammifères mises en culture et basés
sur la déficience d’une enzyme révélée par la résistance à un agent cytotoxique.
Les mutations ponctuelles concernent surtout les locus codant pour :
• l’adénylcyclase membranaire ;
• l’hypoxanthineguaninephosphoribosyltransférase HPRT ;
• la thymine kinase TK.
C’est le plus connu ! Il s’agit d’un test de mutation létale récessive liée aux
chromosomes.
Du nombre De la forme
Des chromosomes Des chromatides Des chromosomes Des chromatides
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LA REPROTOXICITE
Comme nous l’avons déjà souligné, de nombreux facteurs doivent être pris en
compte en toxicologie. Parmi eux, la grossesse. C’est là un enjeu de santé publique
puisqu’on dénombre pas moins de 800 000 grossesses par an en France. Si des
femmes enceintes sont exposées à une ou des substances dangereuses, les
conséquences risquent d’être catastrophiques.
Le drame qui a sans conteste donné le coup d’envoi à la pharmacovigilance
a été celui dû à la thalidomide. De 1959 à 1961, cet hypnotique sédatif (non
commercialisé en France) a été prescrit aux femmes enceintes. Or, les études
toxicologiques avaient montré que ce médicament était non tératogène chez le rat
(avec quelques malformations chez le lapin NZW).
Malheureusement, près de 12 000 cas de phocomélie ont été recensés chez
l’homme après coup.
Plus près de nous, l’affaire du distylbène (diesthylbestérol ou DES) a
également marqué les esprits.
Ce produit, un oestrogène non stéroïdien synthétique, a été préconisé par le
corps médical contre les avortements comme thérapie hormonale. Bien que le
traitement ait été jugé inefficace dès 1952 (en France, on utilise à propos des
médicaments l’expression service médical rendu ou SMR), il a continué à être
prescrit pendant des années.
200 000 enfants en gestation y ont été exposés.
En 1973, les premiers effets indésirables ont été détectés, mais il a cependant
fallu attendre près de dix ans (en 1983), avant que le DES ne soit retiré du marché.
Cette affaire est dramatique puisque les effets toxiques du DES ont été
constatés après la puberté dans la descendance (ce qui n’était pas possible sur des
animaux de laboratoire, sacrifiés au bout d’un temps donné). On a ainsi observé 30%
d’anomalies morphologiques du tractus vaginal (0,1% d’adénocarcinome du vagin)
ainsi qu’une baisse de fertilité…sans même parler des conséquences sociales et
psychologiques.
Aujourd’hui, plusieurs produits sont source d’inquiétude : des solvants
(certains éthers de glycol initialement mis sur le marché en faibles tonnages, donc
sans test sur la reproduction), le perchloréthylène (utilisé dans 80% des pressings
et soupçonné de favoriser les fausses couches), etc.
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Période Période
embryonnaire foetale
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• mort de l’embryon ;
• retards de croissance ;
• déficits du développement fonctionnel ;
• malformation.
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LE DEVELOPPEMENT DE L’EMBRYON
L’embryon peut être caractérisé selon trois critères : son âge, sa taille et ses
caractéristiques morphologiques. C'est la corrélation de ces trois critères qui va
permettre d'identifier les stades embryonnaires.
L'enchaînement des événements caractérisant à la fois les différences que
présentent les ébauches embryonnaires les unes par rapport aux autres quant à leur
rythme de développement (par exemple l’apparition des ébauches des membres) et
à la synchronisation de certains évènements (fermeture du neuropore rostral suivi de
celle du neuropore caudal), se trouve inchangé d'un individu normal à un autre.
Ces observations ont permis d'échelonner conventionnellement des « stades
d’évolution », au cours desquelles chaque ébauche se trouve dans un état défini.
Cette classification initialement développée par Streeter (1942), qui a appelé
ces différents degrés d'organisation des horizons, a été complétée par O'Rahilly et
Müller en 1987.
O'Rahilly et Müller ont plus simplement défini des « stades embryonnaires »
ou stades de Carnegie.
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Espèce Stade 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Homme Jours 20 22 24 28 30 33 36 40 42 44 48 58 54 55 58
Cobaye Jours 14,5 15 15,5 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 29
Lapin Jours 8 8,5 9,5 10,5 11 12 12,5 13,5 14 14,5 15,5 16 16,5 17 18
Rat Jours 10,5 11 11,5 12 12,5 13 13,5 14 14,5 15 15,5 16 16,5 17 17,5
Souris Jours 9 9,5 10 10,5 11 11,5 12 12,5 13 13,5 14 14,5 15 15,5 16
Phase foetale
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LA NEPHROTOXICITE
Tout comme le foie, le rein est un organe très important en toxicologie. Il joue
en effet un rôle majeur dans l’élimination des toxiques et des métabolites.
Cependant, il peut être la cible des produits toxiques : c’est la néphrotoxicité.
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COMPOSES NEPHROTOXIQUES
ENVIRONNEMENTAUX ET INDUSTRIELS
Herbicides :
Hydrocarbures halogénés
Métaux
Solvants :
Divers
ATTEINTES DU GLOMERULE
De nombreux xénobiotiques exercent un effet nocif sur le glomérule. Ainsi, les
aminoacides modifient la charge électrostatique de l’endothélium d’où une diminution
de la filtration glomérulaire. Autre exemple : la ciclosporine mobilise le calcium Ca
intracellulaire entraînant une baisse de l’activité des cellules endothéliales. Enfin, un
antitumoral, la doxorubicine, altére le fonctionnement des cellules épithéliales.
ATTEINTES TUBULAIRES
Les métaux trace toxiques, le cis-platine et le carboplatine (des antitumoraux),
peuvent ralentir leur propre élimination et provoquer glycosurie et aminoacidurie.
Quant aux aminoacides, aux céphalosporines et à l’amphotéricine-B, ils
nuisent au bon fonctionnement des tubes proximaux (le même effet estsuspecté
dans le cas des hydrocarbures halogénés)
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Induction de protéines
Prolifération/régénération
In vivo
In vitro
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EXCRETION RENALE
L’intensité de l’excrétion rénale des xénobiotiques est appréciée par la
clairance rénale donnée par la formule Cr = V.U / P où :
• V = débit urinaire ;
• U = concentration urinaire des composés ;
• P = concentration plasmatique des composés.
Filtration glomérulaire
Sécrétion tubulaire
Réabsorption tubulaire
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Favorables à la réabsorption des acides Favorables à la réabsorption des
de pKa entre 3 et 7 composés basiques
Milieu pH
Sang 7,35
Urines des carnivores 5,5 - 7
Urines des herbivores 7, 3 - 7,6
Urines des omnivores 5 - 7,5
EXCRETION FECALE
L’excrétion fécale est un mécanisme complexe, qui comprend des voies
majeures et des voies mineures.
Voies majeures
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Excrétion biliaire
concentration bile
-----------------------
concentration plasma
Rapport des
Xénobiotiques
Classe concentrations
(exemples)
Co
Cs
Hg
A 1
K
Na
Tl
As
>1 Pb
B (souvent entre 10 et 1000)
Mg
Cr
Fe
C <1
Or
Zn
Excrétion salivaire
• le pH salivaire ;
• le débit salivaire.
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Espèces pH salivaire
Ruminants 8 - 8,4
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LA NEUROTOXICITE
Illustration 20 : le neurone
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LA PROTECTION DU SNC
Le SNC est protégé par la barrière hémato-encéphalique ou BHE, située
entre le sang et le parenchyme cérébral7.
Le BHE comprend trois éléments :
• des cellules capillaires endothéliales jointives : c’est là que passent toutes les
substances, bénéfiques ou pas, du sang au parenchyme cérébral ;
• une membrane basale ;
• des prolongements d’astrocytes ou pieds astrocytaires.
endothéliales et basales le rend très efficace contre les grosses molécules et les
grosses protéines qui s’avèrent incapables de pénétrer le cerveau. Des substances
comme les toxines bactériennes (diphtérique, staphylococcique, tétanique) ou des
dérivés de métaux traces toxiques comme le méthylmercure (dont nous avons parlé
dans les pages précédentes), sont incapables de franchir la BHE.
Par contre, les substances volatiles et les substances lipophiles vont passer
par diffusion passive.
Le transport actif va surtout concerner les xénobiotiques hydrosolubles.
7
La BHE ne doit pas être confondue d’une part avec la barrière hémato-méningée ou BHM consituée
des plexus choroïdes et des vaisseaux sanguin sous-arachnoïdiens, ni avec la barrière hémato-
encéphalique ou BME, c’est-à-dire l’interface entre le liquide céphalorachidien ou LCR et le
parenchyme cérébral constituée de cellules gliales et du cortex.
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Les conséquences sont extrêmement variées : myélites, névrites et
polynévrites, syndrome dit de Guillain-Barré etc.
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Ce support de cours mérite sans nul doute d’être amélioré. Toute suggestion
est donc la bienvenue.
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