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Cours de Chimie Organique 2024jj

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Université Mohamed BOUDIAF M'Sila

Faculté des Sciences


1ère année Médecine

Cours de Chimie Organique


Destinés aux Étudiants de la première Année Médecine

Réalisé par :
Dr. BOULEGHLEM Hocine

1
Année universitaire 2023/2024
Partie Chimie Organique
Chapitre VI

Chimie Organique
Les Fonctions Organiques

Objectifs
Être capable de nommer et représenter une molécule d’après son nom ou vice-versa.

Plan de cours

Définitions et concepts généraux


Nomenclature
1. Principe général.
2. Nomenclature des alcanes, des alcènes, des alcynes et des composés benzéniques.
3. Nomenclature des fonctions organiques. (Composés à fonctions simples et multiples).

2
VI. Définitions et concepts généraux
VI.1.Définition: La chimie organique est un domaine de la chimie qui est consacré à l’étude
des molécules contenant du carbone, celle-ci pouvant concerner leurs structures, leurs
propriétés, leurs compositions ainsi que leurs réactions et leurs modes de préparation. Les
élémentsconstitutifs des molécules organiques sont, par ordre de fréquence décroissant:
Les quatre éléments, C, H, O, N ;
Des non-métaux tels que Cl, Br, I, S, P, As, ... ;
Des métaux tels que Na, Li, Mg, Zn, Fe, Co, Cu, Cd, Pb, Sn, ...
VI.1.1.Formules des composés organiques
VI.1.1.a. Formule brute
À tout composé organique correspond une formule brute, par exemple CxHyOz, mais à une
même formule brute correspondent en général plusieurs corps dits isomères. La formule brute
est insuffisante pour définir un composé.
VI.1.1.b. Formules développées et semi-développées
Nous avons toujours représenté les molécules de façon développée, en indiquant chaque
atome de carbone et la liaison qui les unit. Afin de permettre une écriture plus rapide, on
indique la chaîne carbonée et ensuite le nombre d’hydrogène qui se rattache à chaque atome
de carbone.
Exemple :

Lorsqu'il y a des ramifications, on peut soit les mettre graphiquement, soit mettre une
parenthèse après l’atome du carbone sur lequel il se rattache.
Exemple :
Soit
Soit
La simplification peut être plus poussée dans l’écriture des chaines linéaires comme par
exemple :

3
Ou cycliques :
Seule la formule spatiale nous permet de connaitre l’agencement des différents atomes dans
l’espace.

Remarque : Dans l’écriture des formules développées la valence propre à chaque atome est
respectée : C tétravalent, H monovalent, O divalent, N trivalent…

VI.1.1.c. Représentation simplifiée (notation géométrique)


Ce sont des formules planes où l’on ne représente pas les atomes de carbone. Par convention,
il faut voir un C saturé au bout de chacun des segments et à leurs intersections. On ne
représente que les autres hétéros atomes, et on sous-entend que les valences restantes des
carbones sont comblées par des hydrogènes:

VI.1.2.a.La classification des atomes de carbone:


Il est important de noter que l’on peut distinguer les atomes de carbone de types primaire,
secondaire, tertiaire et quaternaire selon le nombre d’atomes de carbones voisins :

VI.1.2.d. Groupes et radicaux


Le mot radical désigne un atome ou un groupe d’atomes ayant un ou plusieurs électrons
célibataires. Traditionnellement, un atome ou un groupe d’atomes dont le nom intervient
comme préfixe en nomenclature substitutive est habituellement désigné aussi comme radical.
Remarque: Le terme radical peut aussi signifier une molécule qui a perdu un électron et
devient une espèce très réactive et instable. Toutefois, pour éviter toute confusion, il est plus
correct d’appeler ces dernières entités des radicaux libres.
On distingue toutefois deux types de radicaux:
Les radicaux alkyles et cycloalkyles, désignés par la lettre R:

4
Nombre de Carbone Préfixe
—CH3 Méthyle (Me)
—CH2CH3 Éthyle (Et)
—CH2CH2CH3 Propyle (Pr)
—CH2CH2CH2CH3 Butyle (Bu)

Cyclopropyle

Cyclohexyle

Les radicaux aryles, désignée par Ar

Phényle, Phe, Φ

VI.1.3. Nomenclature (Principe général)


Le nom attribué à une molécule se construit par la réunion, dans un ordre et selon des règles
d'écriture strictement déterminées (règles de l'UICPA - Union Internationale de la Chimie
Pure et Appliquée - souvent désigné par son terme anglais IUPAC), d'éléments traduisant
chacune de ses particularités. Cette construction s'effectue en deux étapes :
 On établit d'abord le nom de la chaîne carbonée qui constitue la base du nom du composé.
 On ajoute ensuite des préfixes et/ou suffixes, ainsi que des indices numériques, indiquant
lanature et la position sur la chaîne des atomes ou groupes particuliers.
Note : Une molécule organique est constituée :
• D'un squelette carboné (chaîne principale) constitué par des enchaînements carbonés aux
formes diverses (chaîne, cycle, ...).
• Des insaturations (doubles (=) ou triples liaisons (≡)).
• Des groupes fonctionnels caractéristiques des fonctions chimiques (alcool, acide, amine,
amide, ester, éther...ect.).

Représentation des molécules

5
Formule brute Formule semi-développée Formule développée Formule topologique

Propane
CH3-CH2-CH3
(C3H8)

Éthylène
CH2=CH2
(C2H4)

Éthanol
CH3-CH2-OH
(C2H6O)

Formule brute : A tout composé organique correspond une formule brute, par exemple :
CxHyOz, mais à une même formule brute correspondent en général plusieurs corps dit
isomères. La formule brute est insuffisante pour définir un composé car elle ne précise pas
selon quel type d’enchaînement sont liés les atomes.

Formule Semi-Développée : représente toutes les liaisons de la formule développée sauf


celle avec les atomes d’hydrogène.

Formule développée : La formule développée permet de distinguer les isomères. Elle


donne les positions relatives des atomes dans les molécules.

Formule topologique : la simplification peut être plus poussée dans l’écriture,


spécialement des chaines cycliques : seules les liaisons entre atome de carbone sont
présentées.

Note : Le nom systématique d’une molécule est formé de trois parties :

Préfixe- Chaine principale (Racine) – Suffixe


Exemple :
Préfixe- Racine - Suffixe

Cl
Chlorobutane:
Préfixe: chloro
Chaine principale (Racine): 4C (But)
Suffixe: ane

6
VI.2. Hydrocarbures (HC)

VI.2.1. Hydrocarbures (HC) satures


Un hydrocarbure est une molécule comportant uniquement des atomes de carbone et
d’hydrogène. Ils ont par conséquent une formule brute du type CxHy. Dans ces composés on
distingue :
VI.2.1.a. Hydrocarbures (HC) satures linéaires (les alcanes)
Ce sont des hydrocarbures ne contiennent que des liaisons simples. S’ils sont non cycliques
leur formule brute est de type CnH2n+2 où n est un nombre entier (n ϵ N*). Les premiers
termes des alcanes linéaires portent les noms suivants :
Tableau 1 : Nom des alcanes à chaîne linéaire CnH2n+2
Formule*
n* Nom Formule** n* Nom
*
1 Méthane CH4 12 Dodécane C12H26
2 Éthane C2H6 13 Tridécane C13H28
3 Propane C3H8 14 Tétradécane C14H30
4 Butane C4H10 15 Pentadécane C15H32
5 Pentane C5H12 16 Hexadécane C16H34
6 Hexane C6H14 17 Heptadécane C17H36
7 Heptane C7H16 18 Octadécane C18H38
8 Octane C8H18 19 Nonadécane C19H40
9 Nonane C9H20 20 Eicosane C20H42
10 Décane C10H22 30 Triacontane C30H62
11 Undécane C11H24 40 Tétracontane C40H82
*n : Nombre de carbone ;** Formule brute
Exemple :
CH3-CH2-CH2-CH3 de formule brute C4H10
4 carbones : préfixe but : butane.
VI.2.1.b. Hydrocarbures satures ramifies
La ramification est un substituant (ou un radical) qui est accroché à la chaine principale.

7
Comme le montre le schéma suivant :

Chaîne principale

R am ificatio n
Un radical prend une terminaison en yle.

Exemple 1:
Chaîne principale

Ramification
CH3-CH2-  ethyle

7 carbones : prefixe Hept, HC sature : terminaison ane  Heptane

4-ethylheptane

Exemple 2:

Ramification

OH

O
Acide 4-méthylhex-2-énoique

Les alkyles ramifiés sont nommés par des noms triviaux comme suit : La figure suivante
présente quelques ramifications avec une nomenclature particulière :

CH2=CH- CH2=CH-CH2-
Vinyle (et non éthényle) Allyle (et non prop-2-ényle)

8
Ramifications multiples

Les chaînes latérales sont numérotées à partir du carbone lié à la chaîne principale.
Si nécessaire, le nom de la chaîne secondaire est mise entre parenthèses.
1. Chaîne principale : décane
2. Indice de substitution principal : 5
3. Nom du radical ramifié : 5-propyl
4. Nom de la ramification secondaire : 1-méthyl
Donc la nomenclature est 5-(1-Méthylpropyl)décane
Les cinq règles de la nomenclature des hydrocarbures
Règle 1: Repérer et nommer la chaîne la plus longue que l’on puisse trouver dans la
molécule.
Exemple

Règle 2: Nommer tous les groupes carbonés greffés sur la plus longue chaîne en tant que
substituants alkyls. Dans le cas d’un substituant ramifié les mêmes règles sont appliquées, et
le carbone lié à la chaîne principale porte le numéro 1.

Exemple

Règle 3: Numéroter les carbones de la chaîne principale en commençant par l’extrémité la


plus proche d’un substituant. Si deux substituants sont à égale distance des deux extrémités de
la chaîne principale, on se base sur l’ordre alphabétique pour décider le sens de numérotation.
Dans le cas de plusieurs substituants on numérote la chaîne dans le sens qui fournit le chiffre
le plus petit au niveau de la première différence entre les deux modes de numérotage possibles
(Principe de la différence au premier niveau).

9
Exemple

Règle 4: Écrire le nom de l’alcane en arrangeant tout d’abord tous les substituants par ordre
alphabétique. Chacun étant précédé d’un tiret, du numéro de carbone auquel il est attaché,
puis en y adjoignant le nom du substrat.
Exemple

Règle 5: Lorsqu’une molécule contient un même substituant en plusieurs exemplaires, on fait


précéder le nom de celui ci par un préfixe tel que :
Nombre de substituants identiques Préfixe
2 di
3 tri
4 tétra
Les positions d’attache sur la chaîne principale sont indiquées par des chiffres séparés par des
virgules qui précèdent le nom du substituant. Ces préfixes ne sont pas pris en considération
dans l’arrangement alphabétique.
Exemple 1 :

10
Exemple 2 :

3-méthylheptane 5-éthyl-4,5-diméthylnonane
Exemple 3 :

4-tertiobutyl-5-isopropyl-6-méthyldécane
Exemple 4 : La chaine non cyclique deviendra la chaine principale si elle porte plus de
carbones que le cycle :

1-Cyclopentyl-3-éthyl-2-méthylheptane

Remarque : l’expression (les indices les plus bas possibles) signifie que l’on compare
plusieurs ensembles d’indices ; les indices sont rangés dans l’ordre croissant à l’intérieur de
chaque ensemble et on compare terme à terme. On choisit l’ensemble qui présente l’indice le
plus bas à la première différence.

VI.2.1.c. Hydrocarbures cycliques satures


Formule générale : CnH2n appelés aussi cycloalcanes, carbocycles ou alcanes cycliques.

Règles de nomenclature des Hydrocarbures cycliques satures

La numérotation d’un cycloalcane substitué implique le numérotage des carbones du cycle


uniquement. Dans les cycles monosubstitués, le carbone auquel est lié le substituant est
considéré comme le carbone N°1 (1C). Pour les composés cycliques poly substitués, il faut
veiller à obtenir la séquence de numérotage la plus faible possible. Lorsque deux possibilités
se présentent, l’ordre alphabétique des noms des substituants est déterminant.

11
Exemple 1:
Les cyclanes peuvent porter le même nom que l’alcane linéaire correspondant au même
nombre d’atomes de carbone précédé du préfixe cyclo.
Exemples 2 :

VI.2.2. Hydrocarbures non satures


VI.2.2.1. Hydrocarbures acycliques (non cycliques)
Un hydrocarbure insaturé, est un hydrocarbure qui renferme des liaisons multiples (doubles
ou triples).

 Alcène de formule générale CnH2n contenant une double liaison (=), ils correspondent aux
composés mono-insaturés où les carbones de la double liaison sont hybridés sp2 (attention
aux alcanes cycliques ayant la même formule générale);

 Alcyne de formule générale CnH2n-2 contenant une triple liaison (≡), ils ils correspondent
aux composés di-insaturés où les carbones de la triple liaison sont hybridés sp (attention
là aussi, d’autres composés bicycliques, diéniques ou possédant un cycle et une double
liaison ont la même formule générale).

Exemple :

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Règles de nomenclature des alcènes et alcynes linéaires et ramifiés

Règle 1: La chaîne principale est la plus longue qui contient la liaison multiple ;
Règle 2: La numérotation commence de l’extrémité la plus proche de la liaison multiple ;
Règle 3: Si la chaîne de l’hydrocarbure est symétrique, il faut numéroter la dite chaîne
principale dans le sens qui donne au premier substituant rencontré le plus petit indice
possible ;
Règle 4: Les substituants et leurs positions sont ajoutés sous forme de préfixes au nom de
l’hydrocarbure.

Exemple :

3,3-diéthyl-4-méthyl-5-propylnon-7-èn-1-yne

Note : Les doubles et triples liaisons ont la même priorité, s’il existe dans une même
molécule, sauf dans le cas où la double et la triple liaison peut obtenir le même indice de
position, on donne le plus petit indice a la double liaison (-én arrive en premier dans l’ordre
alphabétique par apport au -yne) :

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VI.2.2.2. Hydrocarbures cycliques
Dans les cycloalcènes, les carbones 1 et 2 sont ceux qui sertissent (fixent) la double liaison.
Dans le cas de l’existence des substituants, la numérotation se fait de façon à donner les
indices 1 et 2 aux carbones de la double liaison, et aux substituants les indices les plus faibles
possibles, et dans le cas du choix tenir compte de l’ordre alphabétique des substituants.
Exemple :

VI.2.2.3. Hydrocarbures insaturés avec plusieurs liaisons multiples

Règles de nomenclature hydrocarbures insaturés avec plusieurs liaisons multiples

Règle 1: La chaîne principale est celle qui contient le plus grand nombre de liaisons multiples
dans l’ensemble (doubles et triples). Si plusieurs possibilités se présentent, les critères
suivants sont utilisés dans l’ordre donné ;

Règle 2: Le plus grand nombre d’atomes de carbones ;

Règle 3: Le plus grand nombre de doubles liaisons ;

Règle 4: Le plus grand nombre de substituants cités comme préfixes ;

Règle 5: La numérotation se fait de façon à donner les indices les plus faibles possibles aux
liaisons multiples dans l’ensemble. Si un choix subsiste, la double liaison est prioritaire que la
triple.

14
Exemple :

VI.2.2.4. Nombre d’insaturations (NI)


Le nombre d’insaturations (NI) d’une molécule est le nombre de cycles et de liaisons
multiples qu’elle comporte. Une molécule organique qui possède nC atomes de carbone est
saturée lorsque elle possède nH = (2n+2) atomes d'hydrogène, ce qui correspond à la
formule brute CnH2n+2 de l'alcane acyclique en Cn.
Une molécule de formule CnH2n présente un déficit de 2 atomes H, soit une molécule de
dihydrogène par rapport à la formule CnH2n+2 : on dit qu'elle possède une insaturation.
Une insaturation correspond donc à un défaut de deux atomes d’hydrogène par rapport
au composé saturé.
La présence d'une insaturation dans la molécule CnH2n indique que celle-ci possède une
double liaison C=C (éthylène : C2H4, propène : C3H6, ...ect.) ou qu'elle est cyclique
(cyclopropane : C3H6, cyclohexane : C6H12, ect...). Il peut aussi s'agir d'une double liaison
C=O dans les composés contenant de l'oxygène.
Alors le nombre NI d'insaturations est :

NI = (2NC+2 – NH + NN – NX)/2
Avec:
NC : Nombre d’atomes de carbone (tétravalent);
NH : Nombre d’hydrogène (monovalent) ;
NN : Nombre d’atome d’azote (trivalent) ;
NX : Nombre d’atome d’halogène (F, Cl, Br, I,..) ;
NI : Nombre d’insaturations.

Remarque : A noter que le nombre d'oxygène ne rentre pas en compte dans le calcul.

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VI.2.2.4.Nomenclature des composes aromatiques
Le benzène est considéré comme étant la molécule aromatique parentale. Chaque fois que le
noyau benzénique est symbolisé par un cycle comportant 3 doubles liaisons on gardera à
l'esprit qu'un tel cycle n'est qu'une structure parmi la paire de structures de résonance dont la
contribution représente la molécule. C'est pourquoi le cycle benzénique est parfois dessiné
sous la forme d'un hexagone régulier dans lequel est inscrit un cercle.

VI.2.2.4.a. Hydrocarbures monocycliques insaturés


Comme un monocycle saturé avec une terminaison ène, diène,..., yne, diyne, etc.

Cyclohex-ène cyclohex-1,3-diène cycloundéc-yne

VI.2.2.4.b. Hydrocarbures monocycliques aromatiques


Règles de Hückel : Un composé mono- ou polycyclique est aromatique lorsque :
1. Il possède des doubles liaisons alternées.
2. Il comprend (4n + 2) électrons π ; n étant un nombre entier.
Exemple :

Radicaux aromatiques

16
VI.2.2.4.a. Dérivés benzéniques monosubstitués
Plusieurs dérivés benzéniques monosubstitués sont connus par des noms triviaux, mais d’une
manière générale la nomenclature de ces composés se fait en additionnant le nom du
substituant comme préfixe au mot benzène.
Exemple :

VI.2.2.4.b. Position des substituants sur le benzène


Il y a 3 arrangements possibles pour les dérivés disubstitués du benzène. Les substituants
peuvent être adjacents, ce que l'on désigne par le préfixe 1,2- (ou encore ortho- ou o-),
positionnés en 1,3- (préfixe méta- ou m-), ou bien en 1,4- (préfixe para- ou p-).

Exemple :

o-crésol m-crésol p-crésol


o-méthylphénol m-méthylphénol p-méthylphénol

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VI.2.2.4.c. Dérivés benzéniques polysubstitués :
Lorsqu'il faut nommer les dérivés benzéniques polysubstitués (plus de deux), on numérote les
6 carbones du cycle de manière à avoir le jeu de chiffre localisateurs le plus petit possible lors
de l'énumération des substituants.
Exemple

1-butyl-3-éthyl-2-propylbenzène 2,4,6-Tribromotoluène 1,2,4-triméthylbenzène


CH3
COOH
5
H3C 1
4 6 6
2

3 1 3 5
C2H5 NH2 Cl
2 4
3-éthyl-5-méthylbenzènamine Acid 5-chloro-2-méthylbenzoique

18
VI.3. Fonctions chimiques ou groupement fonctionnel
En chimie organique, un groupement fonctionnel (ou fonction) est un groupement d’atomes
auquel se rattache, au moins un hétéroatome (atome autre que C ou H : O, N, S, P…). Les
groupements fonctionnels constituent (avec les insaturations), le siège essentiel de la
réactivité de la molécule organique. Le carbone auquel est lié l’hétéroatome est dit “ carbone
fonctionnel ”.
Si la molécule comporte un seul groupe fonctionnel, son nom sera obtenu en ajoutant,
après le nom de l’hydrocarbure correspondant, un suffixe indiquant la nature de la
fonction.
Si une molécule possède plusieurs groupements fonctionnels, une des fonctions doit être
placée en suffixe (sauf les halogénures d'alkyle qui ne sont jamais fonctions prioritaires),
toutes les autres en préfixe.

Suffixe d'insaturation

Fonction Prioritaire

Chaîne
Doubles ou Triples liaisons
Suffixe –ène Suffixe –yne
devient –én devient –yn Suffixe de fonction

Groupements branchés sur la Chaîne,


les fonctions non prioritaires Préfixe

VI.3.1. Détermination du nom d’une molécule fonctionnalisée


La fonction prioritaire est désignée par un suffixe et les autres sont indiquées par un
préfixe précédé d’indices de position.
Les suffixes de chaîne (ane, ène, yne) sont placés avant le suffixe de la fonction
prioritaire.
La chaîne principale est la chaîne la plus longue contenant le carbone fonctionnel.
Le sens du numérotage de la chaîne principale est choisi de façon à attribuer au carbone
fonctionnel, l’indice le plus petit possible.
Préfixes
Chaîne Suffixes Suffixe
de fonction non
principale ane, ène ou yne) de la fonction prioritaire
prioritaire
A B C D
Le sens du numérotage de la chaîne doit affecter par priorité décroissante l’indice de
position le plus petit à D, puis à C, et enfin à A.

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VI 3.2. Classement des fonctions organiques
La nomenclature des principales fonctions organiques ainsi que l'ordre de priorité ont donnés
dans l’ordre décroissant sur le tableau suivant .

Tableau 2 : Suffixes et préfixes utilisés pour désigner quelques groupes importants. Les
groupes présentés dans ce tableau sont rangés dans l’ordre décroissant de priorité.
Ramification :
fonction
Classement
secondaire Suffixe fonction principale
par ordre de Fonction Formule
(Préfixe : (Suffixe : groupe principal)
priorité
groupe
secondaire)
Acide
1 -COOH Carboxy Acide ... carboxylique acide ... oïque
carboxylique
2 Ester R-COO-R’ R oxycarbonyl Alcanoate d’alkyle
Halogénures -CO-X halogénure de ...carbonyle
3 Halogénoformyl-
d'acide X : Halogène halogénure de ...oyle
R-CONH2
-carboxamide
4 Amides R-CONH-R’ Carbamoyl-
-amide
R-CO-NR’R’’
-carbonitrile
5 Nitriles -C≡N Cyano-
-nitrile
Formyl- -carbaldéhyde
6 Aldéhydes -CHO
Oxo- -al
7 Cétones R-CO-R’ Oxo- -one
8 Alcools -OH Hydroxy- -ol
9 Amines -NH2 Amino- -amine
10 Imines R-C=N- Imino -imine
Oxyde d'alkyle et d'alkyle
Éther- alkyloxy
11 R-O-R’ (Oxyde de R et de R’ ou
oxydes (R oxy)
…………..oxy……. )
12 Alcène -CH=CH- -ène
13 Alcyne -C≡C- -yne
14 Alcane CH3-CH2- -ane
15 Nitros R-NO2 Nitro…………
Halogénure
16 R-X halogéno halogéno
d’alkyle*
* Les halogénures d’alkyles ne sont jamais prioritaires, ils sont toujours désignés par des
préfixes.
Nom des halogénures d’alkyle : préfixes fluoro, chloro, bromo, iodo + nom de
l’hydrocarbure, précédés des préfixes multiplicateurs (di, tri…) et des indices de position.

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Nomenclature systématique
Voilà la démarche à suivre pour nommer un composé organique et établir sans ambiguïté, à
partir du nom d’un produit, sa formule développée, et inversement.
 Premièrement : Choisir la fonction principale ;
 Deuxièmement : Choisir la chaîne principale ;
 Troisièmement : Numéroter ;
 Quatrièmement : Nommer.
Choix de la fonction principale
Si une molécule comporte plusieurs fonctions chimiques, l’une d’elles est prioritaire : c’est la
fonction principale. Sa détermination s’effectuera via le tableau ci-après classant les fonctions
par ordre de priorité décroissante (tableau.2.. Fonction et Formule). Les autres fonctions de
la molécule sont nommées fonctions secondaires et seront désignées par un préfixe. Pour
chaque fonction, il faut définir un suffixe quand elle est principale, et un préfixe quand elle est
secondaire.
C’est donc la fonction chimique de la molécule qui apparaîtra en premier dans le tableau
suivant qui sera désignée comme fonction principale.

VI 3.3. Composés oxygénés


VI 3.3.1. Acides carboxyliques (Acides alcanoïques)
Les acides carboxyliques forment une classe de composés caractérisés par la présence du
groupe fonctionnel carboxyle COOH. Toujours situé à l’extrémité de la chaine carbonée.

Le nom de l’acide carboxylique = Acide + préfixe +an ou èn ou yn + oïque (terminaison)

Correspond suffixe
an : alcane ; èn : alcène ; yn : alcyne

Les étapes générales pour nommer les acides carboxyliques :


1-trouver la chaîne principale : identifier la plus longue chaine carbonée contenant le groupe
carboxyle (-COOH) qui formera la base du nom de l’acide.
2-Numéroter les atomes de carbone de manière que le carbone du groupe carboxyle possède
le numéro le plus bas possible.
3-Nommer la chaîne principale en utilisant le préfixe correspondant au nombre de carbones
suivi de la terminaison an si c’est un alcane, èn si c’est un alcène et yn si c’est un alcyne en
ajoutant le suffixe oique en faisant précéder le nom obtenu par le mot acide.

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4-Ajouter les ramifications : si le groupe alkyle ou d’autres ramifications sont présents sur la
chaîne, nommer les en utilisant les préfixes appropriés et les placés après le mot acide.
5-Utiliser des préfixes multiplicateurs si plusieurs groupes identiques sont présents tel que di,
tri, tétra ..etc.
6-Utiliser l’ordre alphabétique si plusieurs ramifications différentes sont présentes
VI 3.3.1.a. Acides carboxyliques acyclique
Le nom est formé en ajoutant le suffixe oïque au nom de l'hydrocarbure correspondant à la
chaîne principale. L'atome de carbone du groupe carboxyle porte le numéro 1 qui n'est pas
mentionné.

Acide butanoïque Acide 3-méthylpentanoïque

Acide hexanedioïque Acide 3-méthylpent-2-énoïque

VI.3.3.1.b. Acides carboxyliques cyclique


On fait suivre le mot acide du nom de l'hydrocarbure auquel on ajoute le suffixe
carboxylique. L'atome de carbone du carboxyle ne fait pas partie de la chaîne principale.

Acide benzènecarboxylique Acide cyclopentanecarboxylique

Acide 4-oxocyclohexane carboxylique

22
Si le groupe COOH est porté par un cycle aromatique (benzène) le nom de l’acide est obtenu
en ajoutant la terminaison oique au nom du benzène qui est précédé par le mot acide. La
position du groupe carboxyle n'a pas besoin d'être indiquée car, dans ce cas, il est toujours
attaché à la position 1 du benzène.
COOH

1
2

CH3

Acid 4-méthylbenzoique

Exemple :

5 1
3
HO COOH
6 4 2

Groupe principal : Acide carboxylique


Suffixe ⇒ acide ...-oïque
Groupe secondaire : Préfixe= hydroxy-
Groupe secondaire : alcool
⇒ Acide 6-hydroxyhexanoïque
VI.3.3.2.Esters RCOOR’
Groupe principal : Suffixe : -oate de R’
-carboxylate de R’
Exemple :
O O

O
O
O
O O
éthanoate de éthyle cyclohexanecarboxylate de méthyle acétate de 2-oxopropyle

Remarque : La chaîne principale est celle qui porte la fonction dérivée de l’acide.

23
VI.3.3.3. Halogénures d'acyles (d'acides)
Formule générale: RXC= O ( X = F, Cl, Br, I)
Le nom d'un groupe acyle s'obtient en remplaçant la terminaison oïque de l'acide par la
terminaison oyle. Le nom de l'halogénure est obtenu en faisant suivre le mot désignant
l'halogénure (fluorure, chlorure, bromure, iodure) de celui désignant le groupe acyle.
Exemple :

chlorure de butanoyle bromure d'hex-4-énoyle


O O
OH O
1 3 1 3
Cl 4 F
2 2 4
5 5
chlorure de 4-hydroxy-3- fluorure de méthyl-4-oxopent-2-énoyle
méthylpentanoyle

VI.3.3.4. Amides (alcanamides)


Un amide résulte du remplacement du groupement hydroxyle d'un acide carboxylique
par une amine (R-CO-NRR’). Le suffixe “ amide ” remplace le suffixe “ oïque ”. Les amides
sont divisés en trois classes :
Formule RCONH2 RCONHR' RCONR'R"
Classe Primaire (I) Secondaire (II) Tertiaire (III)

Les amides primaires sont nommés en remplaçant la terminaison oïque de l'acide par la
terminaison amide (pour le cycle la terminaison carboxylique devient carboxamide).

Butanamide Butandiamide

Les amides substitués sur l'atome d'azote sont nommés en faisant précéder le nom de l'amide
de la lettre N suivie du nom du groupe substituant. S'il y en a plusieurs, chacun est précédé de
N et ils sont énoncés dans l'ordre alphabétique. (Les préfixes « alkyle » sont précédés de la
lettre N (azote).

24
N-éthyl-N-méthyl-propanamide N, N-Diméthyl-butanamide
Lorsque la fonction amide est secondaire, on la nomme carbamoyle.
Remarque : La substitution des amides est similaire à celle des amines.

VI.3.3.5. Nitriles (RC≡ N)


Quand ils sont acycliques, ces composés sont nommés en ajoutant le suffixe "nitrile " au
nom de l'hydrocarbure correspondant. L'atome de carbone qui porte l'atome d'azote a le
numéro 1.
Les composés R-C≡N dérivant d'un acide dont le nom se termine par carboxylique sont
nommés à partir du nom de l'acide en supprimant le mot acide et en remplaçant carboxylique
par carbonitrile.

CH3C≡N

éthanenitrile but-3-ènenitrile

hexanenitrile hexanedinitrile

cyclohexanecarbonitrile butane-1, 2, 4-tricarbonitrile

OH 5
C N
2 3
2 4
3 1
N 1C N
2-hydroxypropanenitrile 2-propylpentane-1,5-dinitrile

25
La fonction nitrile non prioritaire est nommée cyano.
O O
4 C N
1 2 3
HO

5 N NH2
6
Acide 4-cyano-2-méthylhexanoique cyanoformamide
Remarque : Les composés peuvent être nommés comme des cyanures d'alkyle.

Cyanure de phényle Cyanure de benzyle


VI.3.3.6.Aldéhydes RCHO
Les aldéhydes sont des composés organiques caractérisés par la présence du groupement

fonctionnel « carboxaldéhyde » suivant :

La formule générale des aldéhydes est ou RCHO et la formule brute générale,


CnH2nO (n ≥ 1). R peut être un groupe alkyle tel que CH3-, CH3-CH2- ou un groupe aryle tel

que ou un atome d’hydrogène. Le suffixe -al est utilisé lorsque le C du groupe


aldéhyde fait partie du groupe de base (chaîne ou cycle principal). Le suffixe -carbaldéhyde
est utilisé lorsque le C du groupe aldéhyde ne fait pas partie du groupe de base.
Note :
Suffixe : -al
Préfixe : –Formyl ou -oxo

Méthan-al Phénylméthan-al (ou benzaldéhyde)

3-éthyl-3-méthylpentan-al 3-méthylbutan-al

5,7-diméthyl-3-isopropylnonan-al

26
Exemple :
Groupe secondaire : Préfixe = formyl-
Groupe principal : acide carboxylique
Groupe secondaire : aldéhyde ⇒ formyl-
Groupe de base : cyclohexan
⇒ Acide 4-formylcyclohexancarboxylique
VI.3.3.7. Cétones RR’C=O
Groupe principal : Suffixe = -one
O

O OH
4
2
1 3
2 4 6 8
1 3 5 7
3-méthylbutan-2-one 6-éthyl-4-hydroxyoctan-2-one

O O O

2 4 6 7 8
1 3 5

7-méthyloctane-2,4,6-trione

Groupe secondaire : Préfixe = oxo-


O
O O
7
2 2 4 C N
O O 5 3 1
4 3 4 3 6 2
5 1 5 1
O
3-méthyl-4-oxopentan-al 3,4-dioxopentan-al 4-éthyl-3,6-diméthyl-5- oxoheptanenitrile

VI.3.3.8. Alcools R-OH (alcanols)


• Un alcool est caractérisé par la présence d'un groupement hydroxyle (-OH) lié à un atome
de carbone tétravalent (R-OH).
• Groupe principal : Suffixe = -ol
• Le nom de l’alcool dérive de celui de l’alcane correspondant en remplaçant la terminaison «
ane » par « ol ».
• L’atome de carbone portant le groupement (–OH) doit avoir l’indice le plus faible.
• Il existe trois classes d’alcool :

27
a. Groupe principal : Suffixe = -ol

Propan-2-ol 2-méthylpropan-ol 2-chloroéthan-ol

b. Groupe secondaire : Préfixe= hydroxy-


Groupe principal : Acide carboxylique
Suffixe ⇒ acide ...-oïque
Groupe secondaire : alcool
Préfixe ⇒ hydrohy-
VI.3.3.9. Amines (alcanamines)
Les amines dérivent de l’ammoniaque NH3. Il existe trois classes d’amines :

Amine primaire Amine secondaire Amine tertiaire

La position du groupe fonctionnel dans ce cas doit être indiquée pour les amines secondaireset
tertiaires. Le groupe alkyle le plus important est choisi comme structure de base et les groupes
restants sont traités comme substituants à la suite de lettres N-, N,N-.
a. Groupe principal : Suffixe = -amine

28
b. Groupe secondaire : Préfixe = amino-

VI.3.3.9. Éthers-Oxydes
a. Éthers non cycliques
On appelle éther un composé dans lequel un atome d'oxygène est lié par liaison simple à deux
groupes organiques différents. La nomenclature recommandée par l'UICPA est la
nomenclature substitutive. Les éthers simples sont nommés comme des alkoxyalcanes. La
nomenclature radico-fonctionnelle est encore largement utilisée surtout pour les éthers les
plus simples. A ces noms systématiques, il convient d'ajouter les noms usuels. Ainsi
l'éthoxyéthane est appelé couramment éther ordinaire.

29
Méthoxyméthane Méthoxyéthane Éthoxyéthane Éthoxyméthyléthane
Oxyde de diméthyle Oxyde d'éthyle etde Oxyde de diéthyle Oxyde d'éthyle et de
méthyle méthyléthyle
b. Éthers cycliques
Le nom de base est celui du cyclane. Les atomes d'oxygène qui remplacent ceux de carbone
dans le cycle sont indiqués par oxa.

Oxacyclopropane Oxacyclopentane Oxacyclohexane 1,4-dioxacyclohexane


Tétrahydrofurane Tétrahydropyrane
Oxyde d'éthène Dioxane
(THF) (THP)

VI.3.3.10. Dérivés halogénés


Les dérivés halogénés des alcanes ou halogénures d'alkyles sont des composés qui dérivent
formellement des hydrocarbures par remplacement d'un atome d'hydrogène par un atome
d'halogène. Ils sont toujours en préfixe (l’halogène est considéré comme un substituant)
halogéno- ou halogénure de-.

1-Bromobutane 2-Bromobutane 2-bromo-2-méthylpropane

Il existe des dérivés halogénés en série alicyclique ainsi que des composés dans lesquels
l'halogène est relié à un groupe vinyle ou allyle.

Bromocyclohexane Bromoéthène Bromoprop-2-ène

Si tous les hydrogènes d'un hydrocarbure, quelque soit leur nombre, ont été remplacés par un
halogène, on utilisera le préfixe per : CF3–(CF2)3–CF3 (perfluoropentane).

30
Remarque :
Composés comportant une ou plusieurs fonctions (polyfonctionnels)
Si le composé comporte plusieurs fonctions, on attribut à la fonction principale
l’indice le plus bas, les autres fonctions seront considérées comme secondaires (préfixes).
USF prendra dans ce cas les termes suivants : « alcan » ; « alc-i-èn » ; « alc-i-yn » ou « alc-
ièn-j-yn».
L’ordre de priorité des fonctions est le suivant:
Acide carboxylique > Acide sulfonique > Anhydride > Ester > Halogénure d’acide > Amide
-CO2H > -SO3H > -CO-O-CO- > -CO2R > -CO-X > -CO-NH2
Nitrile > Aldéhyde > Cétone > Alcool > Amine > Ether
-CN > -CHO > -CO- > -OH > -NH2 > -C-O-C
Exemple:

Exercices d'application
Exercice 1 :
Représenter les structures des noms des molécules suivantes :
a. 3-méthylbut-3-én-2-ol
b. Pent-4-ènenitrile
c. N-éthyl-N-(2-chloropropyl)benzylamine
d. 3-oxobutanoate d’éthyle
e. Acide 3-hydroxy-4-N-méthyl-N-phénylaminobutanoique
f. Acide 8-amino-5-éthoxycarbonyl-6-hydroxy-7-oxo-oct-2-ènoïque.
Exercice 2 :
Donner les noms des molécules suivantes :

(a) (b) (c)

(d) (e) (f)

31
Chapitre VII

Isomérie & Stéréochimie

Objectifs
Représenter selon les conventions admises, de façon compréhensible pour tous, la
géométrie des molécules ;
Savoir que les atomes constituant une molécule peuvent s’assembler de différentes
façons (isomérie) et que s’ils sont liés les uns aux autres selon le même enchaînement,
ils peuvent être dans une disposition géométrique différente (Stéréoisomérie).
Plan de cours
1. Représentations
a. La perspective cavalière.
b. La convention de Cram.
c. Projection de Newman.
d. Projection de Fischer.
2. Diagramme d’énergie
3. Chiralité et configuration des molécules organiques
a. Configuration de l’atome de carbone asymétrique.
b. Stéréoisomérie cis-trans et Z-E.
c. Diastéréoisomérie.

32
VII. Isomérie & Stéréochimie
VII.1.Isomérie
En chimie organique, on parle d'isomérie lorsque deux molécules possèdent la même formule
brute mais ont des formules développées ou stéréochimiques différentes. Ces molécules,
appelées isomères, peuvent avoir des propriétés physiques, chimiques et biologiques
différentes.
Le terme isomérie vient du grec ísos, «égal en nombre », et méros, « partie ».
On distingue différents types d'isomérie, notamment l'isomérie de constitution (isomérie
plane) et l'isomérie de configuration (stéréoisomérie).
Le terme isomère (ou plus exactement corps isomériques) a été proposé par le chimiste
suédois Jöns Jacob Berzelius en 1830.
La stéréochimie étudie l'arrangement des atomes dans l'espace. L'isomérie qui résulte
d'un arrangement différent des atomes d'une molécule dans l'espace, porte le nom de
stéréoisomérie.
Remarque : Deux isomères sont deux composés qui ont la même formule brute qui diffèrent
par :
L’ordre ou la nature des liaisons (isomérie de constitution) ;
La disposition des atomes dans l’espace (stéréoisomérie).

33
Différents types d'isomérie
VII.1.1.Isomérie plane ou isomérie de constitution
On appelle isomères de constitution, deux molécules qui possèdent la même formule brute
mais ont des formules développées planes différentes. Les isomères ont des propriétés
physiques, chimiques et biologiques différentes. On distingue trois types d’isomérie :

Les principaux types d’isomérie

34
VII.1.1. a. Isomérie de chaîne ou de squelette
Les isomères de chaîne diffèrent entre eux par l’assemblage des atomes de carbone qui
forment ce qu’on nomme la chaîne carbonée ou le squelette carboné de la molécule. Les
fonctions qu’ils portent sont identiques et en nombre égal. Les propriétés chimiques de ces
isomères sont très proches.
Exemple : C4H10

butane 2-méthylpropane
(isobutane)

VII.1.1.b. Isomérie de position


Le déplacement d’une ou plusieurs fonctions sur une même chaîne carbonée conduit à des
isomères de position.
Exemple : C3H8O
OH

OH
propan-2-ol
propan-1-ol

VII.1.1.c. Isomérie de fonction


Les isomères correspondants diffèrent entre eux par la nature de leur(s) fonction(s).
Exemple : C2H6O
O
OH

éthanol méthoxyméthane

CH3-CH2-OH CH3-O-CH3
Exemple :
Soit la formule brute C4H10O.
On doit d’abord calculer le nombre d’insaturation :
NI = (2NC+2 – NH + NN – NX)/2
NI =(2x4+2-10)/2.
NI= (8 + 2 – 10)/2 = 0 (le composé est saturé).

35
VII.1.2. Différents représentations des molécules dans l’espace
Il existe différentes manières de représenter les molécules organiques dans l’espace. La
méthode V.S.E.P.R (Répulsion des Paires Électroniques de la Couche de Valence) nous a
appris que les molécules ne sont pas forcément planes. Il faut donc adopter de nouvelles
conventions pour pouvoir dessiner sur une feuille de papier des structures qui sont en fait à
trois dimensions. Nous allons voir quatre types de représentations, chacune étant adaptée à la
mise en évidencede propriétés particulières des molécules.
VII.1.2. a. Représentation en perspective et représentation de Cram
La représentation de Cram (1953) utilise les conventions résumées ci-dessous pour le dessin
des liaisons.

36
À titre d’exemple, le dessin suivant représente l'un des stéréoisomères du 2,3- diméthylbutane
en utilisant la représentation en perspective (A) et la représentation de Cram (B).

Représentation en perspective (A) et de Cram (B) du 2,3-diméthylbutane

Remarque : Les atomes d’hydrogène ne sont pas toujours représentés, afin de simplifier la
figure.

Dans le cas du cyclohexane, on définit des positions équatoriales (e ou en bleu) et axiales (a


ou en rouge).

Représentation en perspective du cyclohexane

VII.1.2.b . Représentation perspective (ou perspective cavalière)


Elle se fait par rapport à une liaison σ carbone-carbone, la molécule est représentée de
manière à ce que toutes les liaisons avec les deux atomes de carbone soient visibles.

37
Exemple : Éthane (C2H6)
Le carbone N° 1, qui est le plus bas sur le dessin, est le plus proche de l’observateur, car on
suppose implicitement que l’observateur est situé au-dessus de la molécule.
La direction de la liaison C1-C2 est oblique soit vers la droite soit vers la gauche.
Deux des liaisons C-H sont disposées verticalement, vers le bas pour C1-H qui est la plus
proche de l’observateur et vers le haut pour C2-H plus éloignée.
Les quatre autres liaisons C-H, parallèles deux à deux, forment des angles de ± 120° avec les
liaisons verticales.

(a) (b)
Éthane en perspective cavalière

a. Les atomes de C1 cachent ceux de C2 ; c’est laforme éclipsée ;


b. En regardant la molécule suivant l’axe C1─C2, les atomes de C1 forment une étoile avec
ceux de C2 ; c’est la forme étoilée ou décalée.

Exemple : Acide 3-hydroxy-2-méthylbutanoique

La représentation en perspective est essentiellement utilisée pour des molécules cycliques:


Exemples : Cyclopropane et cyclobutane

38
Exemple : Cyclohexane C6H12

Forme chaise I Forme chaise II Forme bateau


a: position axiale, e : position équatoriale

Il y a six liaisons C-H axiales et six liaisons équatoriales. Les liaisons axiales sont
parallèles à l’axe ternaire qui est perpendiculaire au plan moyen de la molécule.
Tandis que les liaisons équatoriales sont dirigées vers l’extérieur du cycle et sont parallèles
aux liaisons non adjacentes du carbone considéré.

VII.1.2. c. Projection de Newman


Dans la représentation de Newman, la molécule est regardée dans l’axe d’une liaison simple
C-C entre deux atomes de carbone voisins.
 Les liaisons issues des deux atomes sont projetées sur un plan perpendiculaire à l’axe de la
liaison étudiée :
 Les liaisons de l’atome le plus proche (de l’observateur) sont représentées par des
segments partant du même point, formant des angles de 120°.
 Le second carbone (le plus éloigne de l’observateur), éclipse par le premier, est représenté
par un cercle.
 Les liaisons de cet atome sont représentées par des segments s’arrêtant à la périphérie du
cercle.
Exemple : C2H6

Les substituants sont placés en fonction de la stéréochimie de la molécule de départ.


Ils peuvent être en position éclipsée (l’un derrière l’autre) mais c’est une position peu

39
stable à cause de l’encombrement stérique.
Exemple :

Ou bien en position décalée (les liaisons C-H des deux groupes CH3 se trouvent en face de
la bissectrice des angles formés par celles de l'autre) pour donner une conformation la plus
stable (cette conformation est aussi appelée position ou conformation gauche).
Exemple :

Exemple : C2H6

Le passage d’une projection décalée vers une projection éclipsée et vice versa se fait en
tournant l’un des groupes méthyles autour de l’axe de la liaison C1-C2 d’un angle de 60°.

40
Projection de Newman selon l’axe C2-C3 de la molécule de butane

Projection de Newman de la molécule d’éthane

Représentons, à présent, le 1-bromopropane en projection de Newman.

Projection de Newman de la molécule de 1-bromopropane

41
Exemple :
Acide 3-hydroxy-2-méthylbutanoique

Diagramme d’énergie de la molécule d’éthane

D’après ce diagramme d’énergie, il apparaît qu’il existe deux conformations remarquables.


Sur ces deux conformères, la position éclipsée est moins stable que la position décalée. Donc,
dans le cas simple de l'éthane, on a deux niveaux d'énergie possibles.
La projection de Newman est également intéressante dans le cas de molécules cycliques
comme le cyclohexane car elle permet de mettre clairement en évidence les différents angles
dièdres (angle formé par deux plans).

Projection de Newman de la molécule de cyclohexane

42
VII.1.2. d. Projection de Fischer
En projection de Fischer, les liaisons sont représentées par des traits pleins
verticaux et horizontaux, selon les conventions suivantes :
Les traits verticaux représentent les liaisons en arrière du plan de la figure.
Les traits horizontaux représentent les liaisons en avant du plan de la figure.
La chaine carbonée la plus longue est placée verticalement et numérotée de Hermann Emil FISCHER
haut en bas. (1852-1919)

Le chainon de plus faible indice (le plus souvent associe au carbone le plus
oxyde) est placé en haut.

Cram Fischer

Passage d’une représentation de Cram à une projection de Fischer

Les oses (ou monosaccharides) les plus simples sont le 2-hydroxypropanal. Il est représenté
ci-dessous en utilisant la représentation de Cram et la projection de Fischer
CHO CHO
CHO
HO
HO H HO H
H
CH2OH CH2OH CH2OH

Cram Fischer

Représentation du glycéraldéhyde (Cram et Fischer)


Exemple :
HO-CH2-CH(OH)-CHO

Exemple :

43
2-Hydroxypropanal

1 CHO 1 CHO

2 2
H OH HO H

3 CH2OH 3 CH2OH

D L
Projection de Fischer des composés D et L du glycéraldéhyde

Représentation de Fischer des composés à plusieurs carbones


Exemple :
2,3,4-hydroxybutanal

Projection de Fischer du composé D d’une molécule contenant 2 centres asymétriques

Cette représentation est utilisée, en particulier pour représenter les différents


diastéréoisomères des sucres et des acides aminés.

Passage de la représentation en perspective à Fisher :


Exemple :

44
Passage de Newman à Fisher
Exemple : Convertir les molécules suivantes en représentation de Fischer.

Cas des cycles


Il existe deux conformations privilégiées pour le cyclohexane : la conformation chaise et la
conformation bateau.

45
VII.2. Stéréochimie
La stéréochimie est une partie de la chimie qui étudie les stéréoisomères, lorsqu'on considère
une molécule dans l'espace a trois dimensions, de nouveaux cas d'isomérie peuvent apparaitre.
On parle alors d'isomérie spatiale ou de stereoisomerie.
On appelle stéréoisomères, des isomères qui ont la même formule développée plane mais qui
diffèrent par l'arrangement spatial (disposition géométrique) de leurs atomes.
Les stéréoisomères peuvent être des isomères de conformation ou des isomères de
configuration.

VII.2.1.Stéréoisomérie de conformation
Deux conformères représentent la même molécule, dans des dispositions spatiales et état
d’énergie différents. Le passage d'une conformation à une autre se fait par simple rotation
autour d'une liaison simple , sans rupture de liaison. Ce passage ne nécessite que quelques
kJ et se fait rapidement a température ambiante et le même compose existe successivement
sous différentes conformations en équilibre entre elles. D'une manière générale, les différents
conformères d'une même molécule ne constituent pas des espèces chimiques distinctes. En
effet, la faible barrière énergétique qui les sépare, ne permet pas de les séparer dans les
conditions standard (25°C, 1 atm).
Quatre conformations portent un nom particulier :

Notons θ l’angle, appelé angle de torsion entre les deux atomes encadrés dans la
représentation de Newman.

a. Conformations de l’éthane : CH3-CH3


Les deux structures de l’éthane (décalée et éclipsée) représentées ci-dessous se déduisent
l’une de l’autre par rotation, d’un angle s, autour de l’axe de la liaison C-C. L’expérience
montre qu’a température ordinaire (standard), ces deux structures ne sont pas séparables car la

46
même molécule se présente successivement sous une infinité de conformations :

Aspect énergétique: Si l'on considère l'énergie potentielle de cette molécule, on s'aperçoit


qu'elle varie suivant la position respective des hydrogènes des deux carbones adjacents. D’un
point de vue énergétique, il existe deux positions extrêmes :
L'éthane éclipsé, conformation la moins stable (énergie potentielle maximale) ;
L'éthane décalé, conformation la plus stable (énergie potentielle minimale).
Donc : Les conformations éclipsées sont moins stables que les décalées.

Nous avons les mêmes conformations pour θ = 0°, 120°, 240° et 360° : conformation
éclipsée.
A θ = 60°, 180° et 300°, les conformations qui sont aussi identiques, sont appelées :
conformations décalées.

47
VII.2.2. Stéréoisomérie de configuration :
Les stéréoisomères de configuration sont des molécules qui ne sont pas superposables. Ce
sont des espèces isolables qui possèdent des propriétés physico-chimiques différentes. Pour
passer d’une configuration a une autre, il faudrait rompre des liaisons, ce qui demanderait
beaucoup d’énergie. A température ordinaire, l’agitation thermique ne suffit pas. On peut
donc séparer les deux stéréoisomères.
On distingue deux types de stéréoisomères de configuration :
Les énantiomères (isomères optiques) ;
Les diastéréoisomères ou isomères géométriques.

VII.2.2.1. Isomérie optique & Énantiomère

VII.2.2.1. a. Carbone asymétrique (*) ou carbone chiral


Un atome de carbone asymétrique (chiral) est un carbone tétraédrique (c'est-à-dire lié à
quatre atomes) hybridé (sp3) qui possède quatre substituants différents.

A≠B≠D≠E
Exemple

48
Les 4 substituants d’un carbone asymétrique ont un arrangement dans l’espace précis et
défini. Cet arrangement spatial s’appelle la configuration absolue du carbone asymétrique.
Propriétés : lorsqu’un carbone (A) est asymétrique, son image dans un miroir ou son
symétrique par rapport à un plan (B) ne peuvent pas lui être superposé. Lui-même (A) et son
inverse (B) par rapport à un plan représentent deux configurations inversées de la molécule
considérée. C’est un couple d’énantiomères. Ils sont images l’un de l’autre dans un miroir (on
dit aussi que B est l’image spéculaire de A, et inversement).

VII.2.2. 1. b. Chiralité
La chiralité (du grec ch[e]ir : main) est une importante propriété d’asymétrie dans diverses
branches de la science. La chiralité d’un objet désigne sa propriété de ne pas être
superposable a son image dans un miroir plan. Plusieurs composes qui existent dans les
organismes vivants sont chiraux
(par exemple, les deux mains d’une même personne). La main droite n’est pas superposable à
la main gauche dans un miroir.

Main gauche Miroir Main droite Mains gauche et droite mon


superposables

49
Les molécules pour la plupart ne sont pas planes mais tridimensionnelles (sp3). Un carbone
sp3 lié à 4 substituants différents est asymétrique car cette molécule ne présentera ni plan, ni
centre de symétrie. Cette molécule sera chirale c’est-à-dire qu’elle ne sera pas superposable à
son image dans un miroir.

VII.2.Chiralité et énantiomérie
VII.2.1 Chiralité
Un objet, tel qu'une molécule dans une conformation ou une configuration donnée, est appelé
chiral lorsqu'il est différent de son symétrique par rapport à un plan (miroir).
Exemple : la main droite et la main gauche sont symétriques par rapport à un plan mais elles
ne sont pas superposables.
Condition pratique
Pour qu'une molécule soit chirale, il faut qu'elle n'ait :
Ni plan de symétrie ;
Ni centre de symétrie ;
C'est-à-dire non superposable à son image par rapport à un plan.

Une molécule non chirale est dite achirale.


Les deux stéréoisomères, images non superposables, sont appelés énantiomères ou isomères
optiques.
Dans le cas contraire, on dira que la molécule est achirale. Une molécule achirale peut
contenir un ou plusieurs plans de symétrie, la molécule achirale est superposable à son image
dans un miroir.

50
Le plan contenant les deux liaisons C-Cl est un plan de symétrie, donc la molécule du
dichlorométhane est achirale.
La molécule du 2,3-dichloro butane sous la conformation présente un centre de symétrie :

VII.2.2. 1. c. Activité optique


La plupart des énantiomères possèdent des propriétés physico- chimiques identiques, à
l'exception de leur pouvoir rotatoire.
Deux énantiomères purs font dévier le plan de la lumière polarisée d’une valeur égale
mais en sens opposé. On dit que ces molécules sont optiquement actives ou douées de
pouvoir rotatoire :

(1) : source lumineuse monochromatique


(2) : Lumière ordinaire (diffusion dans tous les sens)
(3) : Polariseur
(4) : Lumière polarisée
(5) : Tube contenant la solution de produit à analyser
(6) : Plan de polarisation ayant subi une rotation
(7) : Analyseur
(8) : Observateur

51
Une source (1) émet une radiation monochromatique non polarisée où toutes les ondes vibrent
dans un plan quelconque (2). Après traversée du prisme polariseur (3), la lumière est
polarisée: seules ont été transmises les ondes vibrant dans un plan parallèle, les autres ayant
été éliminées (4). Ce rayon de lumière traverse alors un tube (5) contenant une solution de
produit à analyser, puis est "analysé" par un prisme analyseur (7). Si le plan de polarisation
(6) a tourné d'un angle α, la substance est dite optiquement active.
La mesure de l'angle de rotation α e spécifique,
caractéristique d'une substance optiquement active, à une température donnée et pour une
longueur d'onde donnée.
en degré
l : épasseur en dm
c : concentration en g mL-1
Quand α > 0 : l'énantiomère faisant tourner le plan de polarisation de la lumière vers la
droite est dit dextrogyre, noté (D) ou (+); (qui tourne à droite, en latin dextro : droite) ;
Quand α < 0 : celui faisant tourner le plan vers la gauche est dit lévogyre, noté (L) ou (-),
(qui tourne à gauche, en latin laevus : gauche) ;
Un mélange racémique est optiquement inactif car il contient les deux énantiomères en
quantité équimolaire et a un pouvoir rotatoire nul. Le "racémique" est noté (±).
Note : Une substance optiquement active est une substance chirale.

VII.2.2.1. c. Nomenclature D et L
Cette nomenclature a été introduite par FISCHER, elle est très utilisée dans le cas de
molécules d’intérêt biologique tels que les oses et les acides aminés.

Note :
Si une molécule possède un C*, elle possède 2 stéréoisomères ou énantiomères ;
Si elle possède nC*, elle possédera 2n énantiomères.

52
VII.2.2. 1.d. Configuration absolue (nomenclature R et S)
La difficulté rencontrée par les chimistes du début du siècle dernier pour définir les
configurations des carbones asymétriques dans les molécules a conduit Robert S.
Cahn, Christopher Ingold et Vladimir Prelog (CIP), trois chimistes, à définir des règles
permettant de classer ces carbones selon leur configuration dite absolue en série R (du latin
rectus, à droite) et en série S (du latin sinister, à gauche), Les règles à appliquer pour y
parvenir sont les suivantes :
1. Ordonner les substituants du carbone asymétrique selon leur ordre de priorité ;
2. Regarder ensuite le triangle formé à partir des substituants classés 1, 2 et 3 selon leur ordre
de priorité, de telle sorte que le quatrième substituant soit situé derrière le plan de ce triangle,
par rapport à l’observateur. Si toutes ces conditions sont respectées, le sens de la rotation qui
permet de passer du carbone 1 au carbone 2 donnes la configuration du carbone asymétrique.
Lorsque la rotation s’effectue dans le sens des aiguilles d’une montre (vers la droite) le
carbone est dit de configuration absolue R. Dans le cas contraire, vers la gauche, le carbone
asymétrique est dit de configuration absolue S
Note : Il est facile de s’en souvenir à partir du sens d’écriture de R et S.

Mais attention au fait que le substituant 4 est en avant de la représentation c'est-à-dire


devant le triangle 1, 2, 3 donc en sens inverse de la règle de (CIP) Cahn, Ingold, et Prelog.
Le substituant 4 est en avant

Exemple
Dans cette représentation le sens de rotation 1- 2- 3 avec les aiguilles d'une montre, mais au
fait que le substituant 4 est en avant de la représentation c'est-à dire devant le triangle 1-2-3
donc ce n'est pas un carbone asymétrique R mais au contraire un carbone asymétrique S.

53
Règles de priorité
Les substituants liés au carbone asymétrique sont classés selon une séquence de priorité.
Règle 1: On classe les atomes du rang 1 de chaque substituant par numéro atomique
décroissant. Ce classement définit le classement des groupes. (L’atome de rang 1 d’un
substituant est l’atome directement lie au carbone asymétrique.)
Exemple.
Acide 2-amino-butanoique
COOH

NH2

Les atomes, dans l’ordre : azote > carbone (pour l’éthyle et le groupe carboxylique) > H. Par
conséquent, le classement CIP des groupes est :
1ér : le groupe amino
2ème et 3ème : l’éthyle ou le groupe carboxylique, indéterminés car l’atome du rang 1 est
identique (carbone).
4ème : l’atome d’hydrogène
2
COOH

S
4
3 H

NH2 1

Acide (S)-2-aminobutanoique

Lorsque deux atomes sont identiques au niveau 1, on développe en écrivant pour chacun les
trois atomes de niveau 2. Cela définit trois branches de développement sur chaque atome.
Ainsi, pour déterminer lequel du groupe éthyle ou carboxylique est prioritaire, on procède au
développement suivant
Règle 2 : Quand deux substituants sont liés au centre asymétrique par des atomes identiques,
on compare entre eux les atomes situés à la proximité suivante (2ème rang) et on applique la

54
règle 1 à cette proximité. S'ils sont identiques, on poursuit la comparaison dans les proximités
suivantes de la ramification prioritaire (3éme rang,…ect).
Exemple :
-CH2-CH3 et -CH2-CH2Cl

Règle 3 : Les liaisons multiples sont comptées comme autant de liaisons simples, et chaque
atome engagé dans une liaison multiple est répété autant de fois qu'il est lié dans cette liaison.

Un noyau aromatique est écrit sous forme mésomère présentant le système conjugué le plus
étendu possible et contenant le plus petit nombre de charges ou d’atomes porteurs d’électrons
célibataires.

La détermination des configurations absolues R et S peut se faire directement sur la projection


de Fischer. Pour cela il faut suivre les règles suivantes :
1ér cas: 4 se trouve en position verticale, le sens de rotation 1 → 2 → 3 donne directement la
configuration absolue.

55
(A) (B) (A') (B')
3 4 Avec 4 en haut 4
2
S
R R
S
* 3 * 1 2 * 1
1 * 3 1 2

4 4 2 3
Avec 4 en bas

Configuration R Configuration S Configuration R Configuration S

2ème cas : 4 se trouve en position horizontale, la séquence 1 → 2 → 3 indique l'inverse de la


configuration absolue.
2 2
COOH COOH
S Inverse de la configuration absolue R
1 1
4 H * OH 4H * OH

CH2OH CH2OH
3 X 3 
La confguration S, mais 4 (Hydrogéne horizontal)  Donc la configuration R

VII.2.2.2. Diastéréoisomères ou isomères géométriques


Les diastéréoisomères sont des stéréoisomères de configuration qui ne sont pas image l'un de
l'autre dans un miroir. Les diastéréoisomères, à la différence des énantiomères, ne possèdent
pas les mêmes propriétés physico-chimiques et biologique ; ils peuvent donc être plus
facilement séparés par distillation, recristallisation ou chromatographie. La diastéréoisomèrie
peut être due, soit a :
Présence d’une double liaison ;
Existence de plusieurs carbones asymétriques.

VII.2.2.2.a.Isomérie géométrique des éthyléniques :


La présence d'une double liaison C=C (éthylénique), C=N (imine…) ou N=N (diazonium)
empêche la rotation des deux atomes l'un par rapport a l'autre.
La rigidité de la liaison double est à l’origine d’une stéréoisomérie : ainsi, le 1- bromo-1,2-
dichloro éthène a deux isomères (qu’on nomme quelquefois “isomères géométriques”) :
Cl Cl Cl Br

H Br H Cl
(1) (2)

 Une ancienne nomenclature permettait de nommer ces isomères lorsque le même


substituant apparaît sur chaque carbone doublement lié (ou lorsque les 2 substituants

56
considérés sont analogues). (1) était nommé cis et (2) trans à cause des positions des deux
atomes Cl par rapport à la liaison double.
 La nouvelle nomenclature est fondée sur les règles de Cahn-Ingold-Prelog : les deux
substituants sur chaque carbone sont classés selon les règles de priorité.
Ici : Cl > H et Br > Cl
L’isomère pour lequel les deux groupes prioritaires sont du même côté de la liaison double
est appelé Z (de l’allemand zusammen : ensemble). L’autre est l’isomère E (entgegen :
opposés) :

1 Cl 2Cl 1 Cl 1Br

E Z
2H Br 1 2H 2Cl
(1) (2)

Les deux isomères géométriques sont des diastéréoisomères. Leurs propriétés


physicochimiques sont différentes. Prenons l’exemple des acides but-2-ène-1,4-dioïques :
2
H 1 COOH

E
HOOC H
1 2

Acide fumarique

L’acide fumarique : ρ: 1,64 g/cm3 ; solubilité dans l’eau : 0,7 g/ 100mL à 25°C ; point de
fusion: 287°C.
HOOC 1 1 COOH

Z
2H H2

Acide maléique

L’acide maléique : ρ: 1,59 g/cm3 ; solubilité dans l’eau : 78,8 g/ 100mL à 25°C ; point de
fusion: 130°C.

57
VII.2.2.2.b.Molécules comportant plusieurs carbones asymétriques
Par définition: Les diastéréoisomères sont des stéréoisomères qui ne sont pas énantiomères.
Elle est dû à la présence de 2 (ou plus) C* dans une molécule. De telles molécules sont
fréquentes dans la nature et notamment dans les composés naturels: sucres, acides aminés…
Une molécule contenant plus d’un carbone asymétrique n’est pas nécessairement chirale.
Pour une structure donnée, il n’existe qu’une molécule image dans un miroir ; les autres
structures possibles sont des diastéréoisomères.
Quand une molécule contient deux carbones asymétriques, chaque carbone peut avoir deux
configurations absolues. Les combinaisons possibles sont (R,R), (R,S), (S,R), (S,S) : il y a
donc a priori quatre stéréoisomères de configuration possibles.

Règle : si une molécule contient n carbones asymétriques, le nombre de stéréoisomères est 2n


(des éléments de symétrie interne diminuent ce nombre).
C et D sont identiques c'est le composé méso

58
Exemple
2,3,4-tri hydroxy butanal

VII.2.2.2.b.1.Composés méso :
Dans un composé à 2 carbones asymétriques, les 2 carbones peuvent porter des substituants
identiques, comme dans CH3-CHCl-CHCl-CH3.
On obtient alors seulement 3 stéréoisomères et non pas 4, donc un seul couple
d’énantiomères, car deux formes sont en fait équivalentes.
Miroir
Cl HO
Cas d’une molécule ayant deux carbones
OH Cl
*
H H * asymétriques identiquement substitues.
Enantiomères
(A) (B)
Il existe 3 stéréoisomères seulement :
H H
* *
Cl OH HO Cl
1couples d’énantiomère
Diastéréoisomères

1composé méso, qui est achiral


Diastéréoisomères D

D A et B sont énantiomères

Cl
H H Cl C et D sont identiques
* *
OH HO

(C)
=
(D) A et C sont diastéréoisomères
180°
A et D sont diastéréoisomères
H H
Cl
*
OH HO *
Cl
B et C sont diastéréoisomères
B et D sont diastéréoisomères
C et D sont identiques
c'est le composé méso

59
Un des trois stéréoisomères ne possède aucun pouvoir rotatoire, bien qu’il contienne 2
carbones asymétriques. Cet isomère possède un plan de symétrie et il est achiral. On appelle
cet isomère, la forme méso.

Remarque : les molécules possédant un centre de symétrie sont aussi des composés méso.
Exemple :
Les 4 stéréoisomères configurationnels de ce composé sont :

un phénomène nouveau apparaît, on remarque que les isomères I et II (R,R et S,S) forment un
couple d'énantiomères, tandis que les isomères III et III' (R,S et S,R) sont identiques et
représentent la même molécule appelée forme méso. La forme méso possède un plan de
symétrie (dans la conformation représentée) ou à défaut un centre de symétrie (milieu de la
liaison C2-C3), donc elle est achirale et par conséquent dépourvue de toute activité optique
bien qu'elle contienne 2 carbones asymétriques. Donc les formes "méso" sont des molécules
achirales.
La forme méso possède un plan de symétrie (dans la conformation représentée) ou à défaut un
centre de symétrie (milieu de la liaison C2-C3), donc elle est achirale et par conséquent
dépourvue de toute activité optique bien qu'elle contienne 2 carbones asymétriques. Donc les
formes "méso" sont des molécules achirales.

60
Exemple

VII.2.2.2.b.2. Composés thréo et érythro (Isomérie thréo -érythro)


Pour désigner les diastéréoisomères, on emploie souvent une nomenclature particulière qui,
bien ne faisant pas partie de la nomenclature internationale, elle est universellement utilisée.
En projection de Newman
On regarde la molécule dans l'axe C*, puis on projette dans le plan de la feuille. On classe sur
chaque C* les substituants par ordre décroissant selon les règles de Cahn - Ingold - Prelog.
Si les sens de rotation sont identiques sur chaque C*, le composé est dit érythro, s'ils sont de
sens opposé le composé est dit thréo.
Exemple

Remarques
Les composés érythro et thréo sont 2 diastéréoisomères, chacun dédoublable en 2
énantiomères. L'énantiomère du thréo est thréo, et l'énantiomère de l'érythro est érythro.

61
Pour déterminer la nomenclature érythro-thréo, il n'est pas nécessaire de connaître les
configurations absolues. Il serait faux de croire que l'érythro correspond nécessairement au
couple R,R ou S,S , les deux conventions sont indépendantes.

Projection de Fischer

Quand les substituants identiques se trouvent du même côté de la chaîne carbonée, les
composés sont dits érythro, si par contre ces substituants se trouvent de part et d'autre de la
chaîne carbonée, ils sont dits thréo.

62
Les substituants des deux carbones asymétriques sont identiques 2 à 2:
Exemple 1: Acide 2,3-dihydroxybutanedioïque dit l'acide tartrique

D'une façon générale, pour tous les composés, il existe 3 stéréoisomères : un couple
d'énantiomères et une seule forme méso. (I et III ou II et III sont des diastéréoisomères).

Exemple 2: Cas des molécules cycliques


1-2-dichlorocyclobutane

63
On obtient alors 3 stéréoisomères : 1 couple d'énantiomères (Trans) et une forme méso (Cis).
Remarque
pour les composés à plus de deux carbones asymétriques, à chaque C* peuvent être associées
2 configurations R ou S. Pour n C* le nombre maximal de stéréoisomères est donc 2n,
constituant 2n-1 couples d'énantiomères.
VII.3.Applications : les synthèses de molécules chirales
Il existe différentes méthodes permettant de synthétiser des molécules chirales, et donc de
contrôler la chiralité (→ synthèse [chimie]). Cela est notamment utilisé dans la synthèse des
médicaments qui, pour la plupart, sont formés de molécules chirales. Pour transmettre la
chiralité, une méthode consiste à créer un carbone chiral, une autre à modifier la chiralité
d’une molécule dans une réaction contrôlée, une troisième consiste à modifier une molécule
chirale dans une réaction qui n’affectera pas son centre de chiralité.

64
Chapitre VIII

Réactions en Chimie Organique

Objectifs
Déterminer la catégorie d’une réaction (substitution, addition, élimination) à partir de
l’examen de la nature des réactifs et des produits.

Plan de cours
Introduction
Définitions
Fondamentales
VIII.1. Addition.
VIII.2. Substitution nucléophile.
VIII.3. Élimination.
VIII.4. Substitution électrophile

65
VIII. Réactions en chimie organique
VII.1.Introduction
L’interaction entre deux molécules identiques ou non, conduit souvent à des molécules
différentes des premières. Cette interaction dont le résultat est la transformation des
composés initiaux en d’autres substances, s’appelle réaction chimique.
Les molécules initiales sont nommées réactants : substrat et réactif. Les composés formés
sont les produits de la réaction.
On représente les réactions chimiques de la manière suivante :

Substrat + Réactifs → Produits


Cette représentation s’appelle équation-bilan.
L’écriture du bilan d’une réaction ne renseigne pas sur les différentes étapes permettant la
transformation des réactifs en produits. Il peut y avoir plusieurs étapes élémentaires et un
certain nombre d’intermédiaires réactionnels formés pendant la réaction.

VII.1.a. Étape élémentaire


Considérons la transformation d’une molécule (ou d’un groupe de molécules) en une autre
molécule (ou un autre groupe de molécules), autrement dit un processus chimique au niveau
moléculaire. Si ce processus se fait des réactifs aux produits sans passage par aucune espèce
intermédiaire détectable, on dit qu’il s’agit d’un acte élémentaire, ou d’une étape élémentaire,
ou encore d’un processus élémentaire.
Un acte élémentaire est donc un processus qu’il n’est pas possible de décomposer en deux
processus plus simples.

VII.1.b.Intermédiaire réactionnel
Si une réaction complexe se déroule en plusieurs actes élémentaires successifs, il doit
apparaitre, au cours de la réaction, des espèces chimiques qui ne figurent pas dans le bilan de
la réaction. Supposons que la réaction A → B se déroule en deux actes élémentaires
successifs.
Dans ce cas, A ne se transforme pas directement en B, mais d’abord en un autre produit I, qui
lui-même se transforme par la suite en B :
L’espèce I est appelée intermédiaire réactionnel ou centre actif. Il apparait puis disparait au
cours de la réaction. Sa durée de vie est souvent courte, voir très courte.

66
VII.1.c.Mécanisme réactionnel
Un mécanisme réactionnel correspond à la succession d’étapes élémentaires ayant lieu lors du
passage des réactifs aux produits. L’étude des mécanismes réactionnels a pour objet de rendre
compte des modifications électroniques, géométriques, énergétiques et cinétiques du système
en évolution.

Comment distinguer des deux composés en interaction, lequel est le substrat et lequel est
le réactif ?
Plusieurs situations peuvent se présenter.
Exemple 1: Soit la réaction suivante
H3CCl + NaOH → H3COH + NaCl
H3CCl est à priori le substrat et NaOH est le réactif.
Exemple 2: Considérons la réaction ci-dessous
H3CCl + H3CONa → H3COCH3 + NaCl
Les réactants sont tous les deux ici des composés organiques. Dans ce cas, le substrat est le
réactant dont une liaison impliquant le carbone a été modifiée.
Dans notre exemple, le substrat est : H3CCl.

Exemple 3: Soit la situation suivante


H3CCl + H3CLi → H3CCH3 + LiCl
Dans ce troisième exemple, il y a ambiguïté.
Par convention, on choisit le substrat comme étant l’espèce carbonée la plus stable.
Dans la situation actuelle, c’est la molécule de H3CCl qui est le substrat, car la liaison
carbone-lithium (C-Li) est plus fragile que la liaison carbone-chlore (C-Cl).

VII.2.Classification des réactions chimiques :


Si on rapproche le résultat final d’une réaction de la situation initiale (équation-bilan), on
peut instituer une classification des réactions organiques en quatre grandes catégories :

Les substitutions ;
Les additions ;
Les éliminations ;
Les transpositions ou réarrangements.

67
VII.1.1.Réactions de substitution
C’est l’une des catégories les plus importantes en chimie organique. Dans une substitution :
Un atome ou un groupe d’atomes (Y) du substrat est remplacé par un autre atome ou
groupe d’atomes (Z) provenant d’une autre molécule (réactif).
Substitution nucléophile : notation conventionnelle SN.
L’équation-bilan est :
R1R2R3C–Y + Z → R1R2R3C–Z + Y

Exemples
1. CH4 + Cl2→ CH3Cl + HCl
2. CH3Br + CN-→ CH3CN + Br-
3. C6H6 + Br2 → 6H5Br + HBr
4.CH3C(CH3)2-OH + HCl → CH3C(CH3)2-Cl + H2O

Remarque : Réactions de Substitution : une liaison σ est remplacée par une autre liaison σ.

VII.1.2.Réactions d’addition
Dans ce cas, la molécule initiale ne perd aucun de ses atomes. En revanche, une réaction
d’addition se traduit par :
L’introduction au sein de la molécule de départ, d’atomes ou de groupes d’atomes.
En fait, les fragments d’une molécule qui s’est scindée (réactif) se fixent sur une autre
molécule (substrat) qui doit être insaturée.

68
L’équation générale dans le cas des alcènes par exemple est :

R1R2C=CR3R4 + Y – Z → R1R2CZ–CYR3R4

Exemples
1. CH2=CH2 + H2 → H-CH2-CH2-H
2. CH3-CH=CH2 + Br2 → CH3-CHBr-CH2Br
3. CH2=CH2 + H2O → H-CH2-CH2-OH
4. CH2=CH2 + HBr → CH3-CH2-Br

Remarque : Réactions d’Addition : 1 liaison π est rompue, 2 liaisons σ formées

VII.1.3.Réactions d’élimination
Contrairement à une addition, une réaction d’élimination entraîne une diminution du
nombre d’atomes de la molécule initiale (substrat). De cette réaction, il résulte une
insaturation : création d’une liaison multiple (double liaison ou triple liaison) ou/et
formation d’un cycle.
L’équation-bilan est :
R1R2CY – CZR3R4 → R1R2C=CR3R4 + YZ

69
Remarque : Réactions d’élimination : formation d’une liaison π

Exemple

VII.1.4. Réactions de réarrangement


On regroupe dans cette catégorie, toutes les réactions au cours desquelles, certains atomes
ou groupes d’atomes changent de place dans la structure initiale. On dit aussi qu’il s’agit
de réactions de transposition.
Par exemple, les molécules comportant dans leur structure un groupe fonctionnel OH lié à un
carbone hybridé sp2 (énols) se réarrangent en dérivés carbonylés (aldéhyde ou cétone).
Par exemple :
R1CH = CH – OH→ R1CH(H) – CHO
Dans ce cas particulier, la réaction porte le nom de Tautomérie*.

La tautomérie est la transformation d'un groupe fonctionnel en un autre, le plus souvent


par déplacement concomitant d'un atome d'hydrogène et d'une liaison π (liaison double ou
triple). Contrairement à la mésomérie, les liaisons σ (liaisons simples) peuvent être
déplacées avec le proton.

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Références Bibliographiques

1- B. Jamart, J. Bodiguel, N. Brosse, Les cours de Paul Arnaud Chimie organique, 18e
édition Dunod, 2009.
2- N. Rabasso, Chimie organique, 2e édition de boeck, 2011.
3- J. McMurry, Chimie organique - les grands principes, édition Dunod, 2000.
4- J. McMurry, Organic Chemistry, 7e édition Brooks/Cole. a division of Thomson
Learning, Inc. 2008.
5- H. Kagan, La stéréochimie organique, édition PUF, 1975.
6- E. L. Eliel, S. H. Wilen, Stéréochimie des composés organiques, édition Tec & Doc
Lavoisier, 1999.
7- J. L Pierre, Principes de stéréochimie organique statique, A. Colin, 1971.
8- A. F. Carey, J. R. Sundberg, Advanced Organic Chemistry Part A: Structure and
Mechanisms, 4e édition Kluwer Academic Publishers, 2000.
9- M. Kiel, Chimie organique - Cours et exercices corrigés, édition Estem, 2004.
10- P. Y. Bruice, Chimie organique, 2éme édition eText, 2012.
11- A. Amechrouq, C. Sekate, M. A. Ajana, Polycopié support de cours de chimie
organique, 2018.
12- R. Milcent, Chimie organique stéréochimie entités réactives et réactions, édition EDP
Sciences, 2007.

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