Proposition D'une Démarche D'audit Dans Le Secteur Des Cliniques Privées
Proposition D'une Démarche D'audit Dans Le Secteur Des Cliniques Privées
Proposition D'une Démarche D'audit Dans Le Secteur Des Cliniques Privées
MEMOIRE
Pour l’obtention du diplôme national
D’expert comptable
Titre :
Elaboré par :
Bassim KALLEL
Encadré par :
SOMMAIRE
SOMMAIRE............................................................................................................................................................... 1
DEDICACES .............................................................................................................................................................. 2
REMERCIMENTS..................................................................................................................................................... 3
ABREVIATIONS ....................................................................................................................................................... 4
INTRODUCTION ...................................................................................................................................................... 5
PREMIÈRE PARTIE : DIAGNOSTIC DES PARTICULARITÉS DES CLINIQUES PRIVÉES ET ANALYSE
DES ZONES DE RISQUES D’AUDIT..................................................................................................................... 11
PREMIER CHAPITRE: LES SPÉCIFICITÉS DU SECTEUR DES CLINIQUES PRIVÉES............................... 13
SECTION 1 : ANALYSE DES ASPECTS SPECIFIQUES LIES AUX REVENUS D’UNE CLINIQUE PRIVEE.......................................... 41
SECTION 2 : ANALYSE DES ASPECTS SPECIFIQUES LIES AUX COUTS SUPPORTES PAR UNE CLINIQUE PRIVEE ........................... 46
SECTION 3 : IDENTIFICATION ET ANALYSE DES ZONES DE RISQUES ............................................................................ 51
DEUXIÈME PARTIE : PROPOSITION UNE DEMARCHE D’AUDIT ADAPTÉE AUX CLINIQUES PRIVÉES
.................................................................................................................................................................................. 59
PREMIER CHAPITRE : EVALUATION DU SYSTÈME DE CONTRÔLE INTERNE LIÉ A L’ACTIVITÉ DES
CLINIQUES PRIVÉES............................................................................................................................................ 61
DEDICACES
Je dédie ce mémoire :
A mes parents Habib et Essia qui n’ont jamais porté d’aussi suprêmes
espérances que celle de ma réussite.
A mon frère Mohamed et mes sœurs Maha, Sameh et Lobna que je leur
souhaite une vie pleine de succès et d’espoir.
Que cet humble travail soit le témoignage de ma gratitude à tous mes amis
et à tous ceux qui me sont chers, et qui m’apportent l’assurance de mon
inaltérable dévouement.
a Bassim b
REMERCIMENTS
ABREVIATIONS
CO : Coefficient d'Occupation
SA : Société Anonyme
INTRODUCTION
Depuis plusieurs années déjà, la Tunisie s’est engagée à réformer, structurer et moderniser
le secteur de santé en en faisant une priorité dans sa politique de développement.
L’amélioration du système de soins, depuis plusieurs années, a permis à la Tunisie
d’acquérir une réputation d’efficacité sanitaire. Cette prise en considération de l’indice
« Santé » au sein des objectifs prioritaires des politiques gouvernementales du pays a pour
objectif d’apporter les soins nécessaires à l’ensemble de la population. Ceci doit passer par
une mise à niveau sur le plan de la couverture sanitaire, de la prise en charge des patients
mais aussi en biens et équipements médicaux.
Le système de prestation des soins de santé est principalement public, avec une
participation croissante du secteur privé. La coexistence de ces deux acteurs garantit la
qualité et la richesse du système de soins tunisien et permettant aux patients d’accéder à
des soins de haut niveau. Ainsi, profitant d’un environnement favorable à l’investissement
et de la refonte totale des textes qui régissent le secteur de la santé en Tunisie, les
établissements sanitaires privés se sont développés d’une façon notable grâce notamment
au dynamisme et l’engagement des médecins en tant que promoteur et l’attachement du
patient à la liberté de choix du praticien.
En plus, le fonctionnement des cliniques privées est tributaire essentiellement du rôle des
praticiens qualifiés (qui ne sont pas facilement remplaçables).Les relations entre malades,
médecins, soignants, employés et gestionnaires sont en général personnalisées et
constituent un des principaux atouts de l’hospitalisation privée. Cette situation a conduit le
management des cliniques privées à éviter au maximum les conflits sociaux qui pourraient
causer le départ des praticiens faisant la renommée des cliniques mettant ainsi en péril
l’activité de la clinique.
Les cliniques privées, constituées le plus souvent sous forme de sociétés anonymes, sont
soumises au contrôle d’un ou plusieurs commissaires aux comptes. Ce mémoire aura pour
objectif de faciliter les tâches pour le commissaire aux comptes d’une clinique privée en lui
donnant des outils de contrôle et de vérification de leurs comptes, ainsi que de circonscrire
les contraintes réglementaires qui impactent ce secteur.
Cette évolution observée sur l'activité de cliniques privées, en Tunisie, constitue un marché
significatif pour les experts comptables. L’importance de la réglementation évolutive, ainsi
que le contexte actuel de la détérioration de la rentabilité d’un certain nombre de cliniques,
doit inciter le commissaire aux comptes, dans le cadre de sa mission d’audit, à porter une
attention particulière quant à la présence éventuelle d’anomalies significatives liées à des
erreurs ou à des fraudes.
Dans le cadre d’une mission d’audit dans le secteur des cliniques privées, l’expert
comptable doit prendre en considération pour l’évaluation des risques ainsi que pour la
préparation de son plan d’audit, les éléments suivants :
Toutes les contraintes exposées ci-dessus doivent, bien entendu, être prises en
considération par l’expert comptable pour la préparation de son programme d’audit.
Pour l’auditeur, une approche fondée uniquement sur l’analyse des comptes pourrait
paraître insuffisante. Il semble dès lors indispensable de maîtriser le système d’information
des cliniques ainsi que son environnement au moyen d’une analyse des procédures et de
l’environnement afin de pouvoir apprécier la fiabilité des différents processus de gestion
des cliniques.
Ainsi, la prise de connaissance des textes légaux autour desquels tourne l’activité des
cliniques, de leurs particularités et la maîtrise des complexités et spécificités de cette
activité vont permettre à l’auditeur de délimiter les principaux risques pouvant entacher la
régularité et la sincérité des comptes des sociétés.
- Quelle démarche devrait être suivie pour l’audit des cliniques privées ?
- Quels sont les risques liés à l’environnement des cliniques privées ?
- Quels sont les risques liés à l’activité des cliniques privées ?
- Quels sont les risques liés à la réglementation des cliniques privées ?
- Quels sont les risques liés au contrôle interne des cliniques privées ?
- Quels sont les tests à mettre en œuvre pour évaluer le système de contrôle interne
des cliniques privées ?
- Quels sont les contrôles généraux nécessaires à l’utilisation de l’informatique ?
- Quels sont les tests de validation à mettre en œuvre pour valider les comptes ?
Pour essayer de répondre aux questions précitées, notre étude sera articulée autour de trois
parties :
Une première partie, permettra d’acquérir des connaissances nécessaires dans le domaine
de l’offre de soins en Tunisie, en présentant les acteurs publics et privés. Un focus est
réalisé sur les spécificités de gestion des cliniques privées, objet de ce mémoire. Cette
partie développe le cadre réglementaire de ce secteur, en analysant les diverses
autorisations nécessaires, ainsi que les obligations mises à la charge des cliniques privées.
Elle aborde, également les spécificités comptables relatives à la gestion de ce domaine
d’activité, dans le but d’identifier et évaluer les risques d’anomalies significatives. Cette
partie s’achève par l’identification et l’analyse des risques liée à la réglementation, aux
spécificités de l’activité et aux revenus ainsi que les risques de fraude. Elle se composera
des chapitres suivants :
Et pour finir, une troisième partie, qui se veut pratique, s’intéressera à présenter les aspects
traités dans les deux premières parties. Nous essayerons de présenter, à partir d’une étude
de cas, la méthodologie, l’étendue des travaux de l’auditeur, une synthèse des défaillances
de contrôle interne relevées et des conclusions sur l’audit des comptes, dans le cadre d’une
mission d’audit légal au sein d’une clinique privée.
INTRODUCTION
En effet, afin d’identifier les zones de risques inhérents au secteur, il importe de bien
connaître l’activité, d’en extraire les spécificités tant au niveau économique, juridique que
comptable.
La multitude des aspects touchant le secteur ne permet pas d’être exhaustif. Les
particularités étudiées s’attachent aux spécificités génératrices de risques pour la clinique,
et par conséquent ayant une incidence sur les travaux de l’auditeur.
Notre diagnostic visant, à ressortir les principales zones de risques liées à ce secteur aura
pour base :
- D’une part, une analyse documentaire des différents textes régissant le secteur ;
- Le second chapitre traite les spécificités comptables liées à l’activité des cliniques
privées, afin de permettre à l’auditeur d’identifier et analyser les principales zones
de risques.
Il nous a paru intéressant de classer les risques spécifiques à l’activité des cliniques privées
en trois catégories :
Type de structures
Publiques Nombre Parapubliques Nombre Privées Nombre
Centre Hospitalier 22 Polyclinique de la CNSS 6 Cliniques 49
Universitaire Pluridisciplinaires
32 Hôpitaux Militaires 3 Cliniques Mono 32
Hôpitaux régionaux
disciplinaire
Hôpital des forces de
Hôpitaux de circonscriptions 118 1 Centres de dialyse 99
sécurité intérieur
1
Achour N., « Le système de santé tunisien : Etat des lieux et défis », Septembre 2011, page 8.
Tous ces établissements participent aux missions de santé publique. Ils assurent les
examens de diagnostic, la surveillance et le traitement des malades, des blessés et des
femmes enceintes.
La capacité d’hospitalisation du secteur privé a connu une progression plus importante que
le secteur public sur la période 1990-2008, c’est que démontre le tableau suivant2 :
Nombre Pourcentage
Secteurs
1990 2008 1990 2008
Secteur Public 15 400 16 682 93,10% 86,61%
Secteur Privé 1 142 2 578 6,90% 13,39%
Total 16 542 19 260 100,00% 100,00%
Les trois principaux intervenants au sein du secteur médical tunisien présentent des
caractéristiques propres à chacun. C’est ce que nous allons démontrer ci-après.
- Les centres de santé de base : porte d’entrée du secteur public, répartis sur tout le
territoire, et qui assurent des prestations sanitaires à caractère préventif et curatif,
ainsi que d’éducation sanitaire.
- Les hôpitaux de circonscription : outre les activités de santé de base, ces derniers
dispensent des prestations de médecine générale, d’obstétrique et d’urgence. Ils
disposent de lits d’hospitalisation et de moyens de diagnostic adaptés à la nature et
au volume de leur activité3.
2
Achour N., « Le système de santé tunisien : Etat des lieux et défis », Septembre 2011, page 10.
3
L’article 12 de la loi n°91-63 du 29 Juillet 1991, relative à l’organisation sanitaire.
Les établissements publics sont généralement de taille plus importante que les
établissements privés. Ils assurent une mission de service public, qui permet de garantir à
tout citoyen dans des conditions d’égalité, quel que soient son niveau de revenu et son lieu
d’habitation, l’accès à l’ensemble des soins et services jugés fondamentaux. Ils assurent
également un rôle important en matière d’enseignement et de recherche, ainsi que dans le
cadre de traitements innovants ou lourds.
Les établissements sanitaires privés à but non lucratif relèvent d’une association
légalement reconnue. Ils ont une vocation de prévention, de diagnostic, de soins curatifs et
palliatifs, de réhabilitation et de réadaptation fonctionnelle à caractère ambulatoire.
Toutefois l’établissement sanitaire à but non lucratif peut être autorisé par arrêté du
ministre de la santé publique à dispenser des prestations avec hospitalisation auquel cas il
doit se conformer aux normes prévues par la réglementation en vigueur6.
Les établissements sanitaires privés à but lucratif ont des règles de gestion et des modes de
fonctionnement différents de ceux des hôpitaux publics et des établissements sanitaires
privés à but non lucratif. Ils se répartissent comme suit :
4
L’article 13 de la loi n°91-63 du 29 Juillet 1991, relative à l’organisation sanitaire.
5
L’article 15 de la loi n°91-63 du 29 Juillet 1991, relative à l’organisation sanitaire.
6
L’article 23 du décret n°93-1915 du 31 Août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
L’hôpital privé se différencie des cliniques privées sur plusieurs critères notamment :
· Médecin ;
· Chirurgie ;
· Gynécologie – obstétrique.
Lesdites prestations sont dispensées par les médecins de libre pratique aux patients admis à
leur demande ou qui sollicitent leurs services9.
Les cliniques privées sont généralement spécialisées dans certaines activités (orthopédie,
ophtalmologie…), alors que les services publics hospitaliers restent plus généralistes.
7
L’article 3 du décret n°93-1915 du 31 Août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les normes
en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
8
L’article 4 du décret n°93-1915 du 31 Août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les normes
en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
9
L’article 13 du décret n°93-1915 du 31 Août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
10
L’article 18 du décret n°93-1915du 31 Août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
11
L’article 19 du décret n°93-1915du 31 Août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
Les cliniques indépendantes ont été créées à l’origine par des médecins, détenant la quasi-
totalité du capital social. Depuis quelques années, la tendance est à l’ouverture du capital
social aux investisseurs extérieurs. En effet, les besoins en investissement et les
recherches de financement s’exercent non seulement par le biais des établissements
financiers, mais également grâce à l’ouverture du capital social.
Pour les groupes des cliniques, on retrouve parmi les grands groupes Amen Santé, Abraaj
Group via l’acquisition d'une participation majoritaire, à travers ses fonds, dans la
polyclinique Taoufik SA comme le souligne un article paru dans « business news » du
15/07/2014. Ils interviennent de manière différente sur le marché de la santé.
L’appartenance à un groupe contribue à accélérer la croissance de la clinique, renforcer sa
position dans le secteur de la santé, et participe à la mise en place les équipements en haute
technologie, à la modernisation des outils de travail et à la qualité de la gestion.
Les objectifs qui peuvent conduire une clinique à se restructurer sont multiples : rentabilité,
nécessité de moderniser des établissements vétustes, maîtrise les évolutions de
l’environnement notamment les évolutions des techniques et pratiques médicales,
évolution des besoins de santé, renforcement de la prévention et développement de la
communication par le changement de comportement. Compte tenu des fortes pressions
pesant sur le secteur (pressions tarifaires, augmentation des charges, intensification de la
concurrence de l’hôpital public), les cliniques se regroupent afin de créer des pôles
d’excellence.
Des sociétés satellites évoluent auprès de la clinique privée ; il peut s’agir de cabinets de
radiologie, de sociétés de médecins, de laboratoires d’analyse.
- Des sociétés de services, qui assurent la gestion des cliniques du groupe (audit interne,
département qualité), leur mise en conformité aux standards internationaux, et qui veillent
à une haute qualité de soins et maîtrise des coûts.
- Les liens juridiques et économiques existant entre la clinique et les différentes structures
annexes existantes, et
a) Objectifs de l’accréditation
- La mise en valeur de la qualité des soins par la mesure des résultats et par
l'évaluation des processus.
- L'appréciation de la capacité qu'à l'établissement à prodiguer des soins de façon
régulière, à réviser et améliorer son fonctionnement pour préjuger de
l'administration de soins de qualité.
- L'amélioration de la qualité des soins en mettant à la disposition de l'établissement
des normes et mesures de performances validées, en lui faisant part des résultats de
l'évaluation externe, en apportant une incitation externe par une reconnaissance
publique de la performance de l'établissement, en proposant aides et
recommandations.
- La volonté, par l'auto-évaluation, par la visite accréditive menée par des visiteurs
issus du milieu professionnel, par les recommandations et leur suivi, de favoriser
l'amélioration continue de la qualité, des soins12.
Cette instance a pour rôle de promouvoir la qualité des services de santé, d’appliquer des
procédures d’accréditation et de répondre aux normes internationales de promotion des
services dans les établissements de santé en Tunisie.
Cette agence contribue à :
12
www.qualilteonline.com.
13
http://www.sante-tn.com, visité en Octobre 2014, TAP, « Mise en place d'une agence d'accréditation et de
certification des services de santé », 2012.
- fixer des règles, des critères et des procédures de bonnes pratiques professionnelles
dans toutes les phases de la prévention, du diagnostic et du traitement ainsi que leur
approbation, y compris l'établissement des critères de qualité indispensables pour le
secteur de la santé,
- élaborer, en concertation avec les professionnels du secteur et selon des méthodes
scientifiquement reconnues, des méthodes d’évaluation des soins et des pratiques
professionnelles, les valides publier, le cas échéant,
- effectuer des études d'évaluation des techniques relatives au domaine d'activité de
l’instance ou les approuver et les publier, le cas échéant,
- proposer toutes formes ou procédures de nature à contribuer à la promotion des
travaux d'évaluation notamment dans le domaine de la formation des professionnels
de santé,
- coordonner l'exécution des mécanismes d'évaluation et d'accréditation,
- publier les critères de la qualité et les résultats des travaux pouvant être exploités
pour la promotion de la qualité des prestations sanitaires et procéder à leur
exploitation,
- élaborer ou valider des référentiels de qualité des soins et des pratiques
professionnelles fondés sur des critères scientifiques,
- diffuser les référentiels de la qualité et favoriser leur utilisation par tous les moyens
appropriés,
- mettre en œuvre les procédures d’accréditation et octroyer l’accréditation sur
demande des établissements de santé, sur la base des rapports d’experts,
- suivre les initiatives relatives à l'amélioration de la qualité des prestations
sanitaires et la prise en charge des soins par les établissements de santé publics et
privés,
- évaluer l’impact économique des actes de diagnostics et de soins ainsi que des
différents programmes de santé,
- renforcer la coordination, la complémentarité et la reconnaissance mutuelle entre
l’instance et les autres structures chargées de l'accréditation et de la certification
aux niveaux national et international et à conclure les conventions y afférentes14.
14
L’article 3 du décret n°2012-1709 du 6 Septembre 2012 portant création de l’instance nationale de
l’accréditation en santé et fixant ses attributions, son organisation administrative, scientifique et financière
ainsi que les modalités des son fonctionnement.
c) La procédure d’accréditation
Il ne faut pas oublier que l’auditeur doit également s’informer sur les principaux
concurrents de la clinique, qu’il s’agisse d’établissements publics ou privés. Il lui sera
également utile de connaître les caractéristiques régionales, car il existe en effet une grande
inégalité entre les régions en matière d’intensité de l’offre.
Certaines régions disposent d’un nombre supérieur de lits par rapport à la moyenne
nationale à savoir deux points douze (2.12) le taux d’équipement en lits hospitaliers (public
et privé)15 (Sousse, Sfax, Tunis). D’autres au contraire souffrent d’une pénurie de lits par
rapport à la moyenne nationale (Kairouan, Sidi Bouzid, Kasserine). La situation
concurrentielle sera ainsi fonction de la situation géographique.
15
Source « Carte Sanitaire 2011 », Mai 2013.
L’auditeur doit donc situer la clinique dans laquelle il intervient au sein du secteur médical
tunisien en tenant compte de ses particularités que nous venons d’évoquer, mais il doit
également s’informer sur le cadre réglementaire spécifique qui entoure ce secteur.
16
L’article 2, de la loi n°91-63 du 29 juillet 1991, relative à l’organisation sanitaire.
17
L’article 4, de la loi n°91-63 du 29 juillet 1991, relative à l’organisation sanitaire.
- Loi n°2001-94 du 7 août 2001, relative aux établissements de santé prêtant la totalité de
leurs services au profit des non résidents. Cette loi a pour objet de définir les autorisations
et les avantages en matière fiscale au profit des établissements de santé prêtant la totalité
de leurs services au profit des non résidents notamment :
- Loi n°2004-71 du 2 août 2004, portant institution d’un régime d’assurance maladie. Cette
loi a fixé les principes de la réforme de l’assurance maladie à travers la création de la
caisse nationale d’assurance maladie « CNAM ». La CNAM est un établissement public à
caractère non administratif doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière.
C’est une nouvelle institution introduite par la réforme d’assurance maladie, qui a
notamment pour objectif d’unifier les régimes d’assurance maladie et des prestations
sanitaires dans le pays. En effet, c’est pour la première fois que la gestion du risque
maladie, auparavant effectuée par la CNSS et la CNRPS, est unifiée en une seule caisse,
la CNAM.
- Arrêté du ministre de la santé publique du 28 mai 2001, portant approbation de cahier des
charges relatif aux établissements sanitaires privés, tel que modifié et complété par l’arrêté
du 24 décembre 2007.
2.2. Les diverses autorisations et obligations mises à la charge des cliniques privées
En participant au dispositif du système national d’accès aux soins, les cliniques privées
sont soumises au droit public de la santé et au droit sanitaire, lesquels imposent
notamment des normes d’installation, de planification et de fonctionnement.
Cette section abordera tout d’abord les autorisations nécessaires à l’exercice de l’activité
pour ensuite analyser l’ensemble des obligations mises à la charge des cliniques privées.
Un accord de principe est accordé, dans un délai maximum de deux mois à compter du
dépôt dudit dossier.
L’installation dans une clinique privée en activité, d’équipements matériels lourds est
subordonnée aux procédures d’autorisation spécifiques selon les dispositions de l’arrêté du
ministre de la santé du 17 décembre 2013, fixant les normes et indices de besoins en
équipements matériels lourds.
18
L’article 42, de la loi n°91-63 du 29 juillet 1991, relative à l’organisation sanitaire.
19
L’article 42, alinéa 1, de la loi n°91-63 du 29 juillet 1991, relative à l’organisation sanitaire
· Un appareil pour 300 000 habitants à chaque gouvernorat, excepté les gouvernorats
prioritaires,
· Un appareil par gouvernorat prioritaire à condition d'avoir deux chirurgiens
cardiovasculaires installés,
· (secteur public hors quota)21.
L'accord de principe pour l'acquisition et l'installation d'un équipement matériel lourd, est
accordé pour une période d'une année renouvelable, sur demande de l'intéressé, une seule
fois, pour la même durée22.
L'autorisation d'exploitation des équipements matériels lourds est accordée pour une
période de cinq ans. Cette autorisation n’est renouvelée que sur demande du bénéficiaire
de l'autorisation et après un contrôle effectué par les services techniques compétents, pour
évaluer la qualité et la sécurité de l'équipement 23.
L’auditeur, dans sa phase de prise de connaissance, devra ainsi recueillir des éléments
sur :
20
L’article 45, alinéa 2, de la loi n°91-63 du 29 juillet 1991, relative à l’organisation sanitaire.
21
Annexe, normes et indices de besoins en équipements matériels lourds, du l’arrêté du ministre de la santé
du 17 décembre 2013 fixant les normes et indices de besoins en équipements matériels lourds.
22
L’article 5 du l’arrêté du ministre de la santé du 17 décembre 2013, fixant les normes et indices de besoins
en équipements matériels lourds.
23
L’article 6 du l’arrêté du ministre de la santé du 17 décembre 2013, fixant les normes et indices de besoins
en équipements matériels lourds.
Ainsi, la police d’assurance doit couvrir les conséquences des responsabilités civiles ou
administratives des cliniques privées. La responsabilité civile de la clinique peut être
engagée notamment dans les cas suivants :
24
L’article 48 de la loi n°91-63 du 29 juillet 1991, relative à l’organisation sanitaire.
25
L’article 21 du décret n°2008-2745 du 28 juillet 2008.
- D’un retard excessif mis par une clinique à fournir du sang approprié à un patient qui
subit une intervention chirurgicale.
· Obligation de surveillance
Cette obligation pèse sur les cliniques dans le cadre du contrat d'hébergement qu'elles
concluent avec les patients; il s'agit d'une obligation de prudence et de diligence dont les
exigences varient selon l'état du patient. Ainsi la responsabilité de la clinique est engagée
dans des cas tels que par défaut de surveillance, la chute d'un patient opéré sous anesthésie
générale le jour même de l'intervention ou la chute d'un malade de la table après un
examen radiologique. La clinique peut être également tenue responsable du comportement
d’un malade mental qui y serait hébergé et qui a causé un dommage à un tiers.
Les prix des prestations afférentes aux frais d’hébergement et de nourriture dans la clinique
privée sont soumis au régime de l’homologation du ministère du Commerce et de
l’Artisanat, conformément à la législation en vigueur, après avis du ministère de la santé
publique. Lesdits prix devront être affichés à l’intérieur de la clinique privée26.
Les laboratoires d’analyses de biologie médicale crées au sein des cliniques privées
doivent être en conformité avec la législation et la réglementation en vigueur relatives à
cette activité.
En dehors des cas d’urgence, le service de laboratoire d’analyses de biologie médicale des
établissements sanitaires privés assure ses prestations exclusivement aux malades
hospitalisés27.
26
L’article 50 de la loi n°91-63 du 29 juillet 1991, relative à l’organisation sanitaire.
27
L’article 44 du cahier des charges, relatif aux établissements sanitaires privés.
La détention, la délivrance et l’usage des médicaments dans la clinique privée doivent être
conformes à la législation et à la réglementation en vigueur relatives à l’organisation des
professions pharmaceutiques et à celles relatives aux substances vénéneuses.
Tout malade est libre d’acheter les médicaments qui lui sont nécessaires dans la pharmacie
de son choix.
La détention et la délivrance des médicaments, dans la clinique privée, sont placées sous la
responsabilité d’un pharmacien à plein temps, ou à défaut, d’un pharmacien hospitalier
conventionné. Dans ce dernier cas, une copie de la convention devra être adressée au
ministère de la santé publique pour autorisation et au conseil national de l’ordre des
pharmaciens pour information dans les quinze jours de sa conclusion28.
La liste des médicaments pour usage urgent pouvant être détenus par une clinique privée
est fixée à l’annexe de l’arrêté du ministère de la santé publique du 15 septembre 1993
fixant la liste des médicaments pour usage urgent pouvant être détenus dans les
établissements sanitaires privés29.Le directeur de la clinique privée doit s’assurer du
respect de la liste des médicaments pour usage urgent30.
28
L’article 52 de la loi n°91-63 du 29 juillet 1991, relative à l’organisation sanitaire.
29
L’article 32 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
30
L’article 12 du décret n°93-1156 du 17 mai 1993, fixant les conditions de désignation et les obligations des
directeurs des établissements sanitaires privés.
31
L’article 3 de l’arrêté des ministres de la santé publique et du commerce du 26 septembre 1995, fixant les
conditions d'approvisionnement des établissements sanitaires privés en médicaments pour usage urgent.
e) Fixation des tarifs des soins de réadaptation fonctionnelle et des actes de biologie
Les tarifs des soins de réadaptation fonctionnelle, des examens de diagnostic et d’analyses
de biologie médicale, pratiqués dans la clinique privée, sont fixés par la nomenclature
générale des actes professionnels des médecins, biologistes, médecins dentistes, sages-
femmes et auxiliaires médicaux33.
La clinique privée est obligatoirement dirigée par un directeur médecin inscrit au tableau
du conseil national de l’ordre des médecins.
Lorsque le directeur de la clinique privée n’est pas médecin, il est désigné conformément à
la législation et la réglementation en vigueur. Dans ce cas, il doit être assisté par un
directeur technique médecin qui doit être inscrit au tableau du conseil national de l’ordre
des médecins et doit justifier d’une expérience professionnelle d’au moins 5 ans34.
g) Relations de travail
Les personnels à plein temps doivent être liés à la clinique privée soit par un contrat, soit
par un statut particulier. Ceux-ci doivent être obligatoirement communiqués, dans les
quinze jours de leur conclusion ou de leur amendement, au ministère de la santé publique
et au conseil de l’ordre concerné36.
h) Gestion de la clinique
La clinique privée est tenue d’adresser au ministère de la santé publique un rapport annuel
de son activité médicale, conformément au modèle arrêté à cet effet. Ce rapport doit être
32
L’article 4 de l’arrêté des ministres de la santé publique et du commerce du 26 septembre 1995, fixant les
conditions d'approvisionnement des établissements sanitaires privés en médicaments pour usage urgent.
33
L’article 53 de la loi n°91-63 du 29 juillet 1991, relative à l’organisation sanitaire.
34
L’article 3 du décret n°93-1156 du 17 mai 1993, fixant les conditions de désignation et les obligations des
directeurs des établissements sanitaires privés.
35
L’article 4, alinéa 1, du décret n°93-1156 du 17 mai 1993, fixant les conditions de désignation et les
obligations des directeurs des établissements sanitaires privés.
36
L’article 57 de la loi n°91-63 du 29 juillet 1991, relative à l’organisation sanitaire.
communiqué dans le premier trimestre de l’année suivante37. En plus, elle doit avoir un
règlement intérieur précisant ses règles d’organisation et de fonctionnent interne. Le
règlement intérieur doit être porté à la connaissance du personnel et du public par voie
d’affichage permanent et communiqué au ministère de la santé publique38. Aussi, une
garde médicale pour les malades hospitalisés doit être organisée au sein de la clinique
privée. Elle doit fonctionner conformément aux dispositions réglementaires en vigueur.
La clinique privée qui hospitalise des personnes atteintes de troubles mentaux, est tenue
d’assurer une garde de psychiatrie pour les malades hospitalisés.
Les tableaux de garde du personnel médical et paramédical doivent être affichés dans les
différents services ou unités concernés39.
Tous les malades se présentant à la clinique privée doivent être inscrits sur des fichiers
informatisés, soit sur des registres dont les pages sont numérotées sans discontinuité,
indiquant notamment le nom, prénom, date et lieu de naissance et adresse du malade ainsi
que le jour et l’heure de son admission41.
37
L’article 28 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
38
L’article 29 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
39
Les articles 30 et 31 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que
les normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
40
L’article 33 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
41
L’article 34 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
42
L’article 35 alinéa 1 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que
les normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
Un registre spécial dont les pages sont numérotées sans discontinuité doit être tenu au
niveau du bloc opératoire indiquant notamment pour chaque intervention les nom et
prénom du malade, la date, l’heure, le protocole anesthésique et opératoire ainsi que les
noms du médecin qui a pratiqué l’intervention, de l’anesthésiste et des membres de
l’équipe médicale et paramédicale.
Les notes et protocoles anesthésiques et opératoires doivent être rédigés par les médecins
traitants et sous leur propre responsabilité43.
Le dossier médical doit être conservé dans les archives de la clinique privée dédiée. Une
copie doit être délivrée à la demande du patient, de son tuteur légal, de son médecin traitant
ou de ses ayants droit. Les documents d’imageries médicales et d’analyses biologiques
doivent être remis à la demande des intéressés44.
Les archives des dossiers, registres ou tout autre document comprenant des informations
individuelles à caractère médical ou relatives à la naissance et au décès des personnes,
doivent être conservés conformément à la législation en vigueur relative aux archives45.
j) Le personnel
Le personnel paramédical de la clinique privée doit exercer à plein temps dans un seul
établissement, à l’exclusion de tout autre établissement public ou privé46.
Le personnel exerçant dans les services à risque, notamment dans les services de
laboratoire, d’anesthésie-réanimation, d’hémodialyse et de chirurgie doit être vacciné, à la
charge de l’employeur, contre les maladies dont la liste est fixée par arrêté du ministre de
la santé publique.
Par ailleurs, le personnel exerçant dans les unités d’imagerie médicale et exposé aux
dangers des sources de rayonnement ionisant, doit être protégé contre ces dangers
conformément à la législation et la réglementation en vigueur47.
43
L’article 35 alinéa 2 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que
les normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
44
L’article 36 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
45
L’article 38 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
46
L’article 48 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
En outre, la clinique privée doit respecter les normes en personnel définies au niveau de
l’annexe n°1 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités
ainsi que les normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements
sanitaires privés, afin de couvrir ses activités.
La clinique privée doit obéir aux normes générales suivantes en matière de locaux :
- être située dans un environnement sain et ne présentant pas de danger pour la sécurité
des malades ;
- être dotée d’une climatisation et d’installations techniques agréées par le ministère de la
santé publique ;
- répondre aux normes de sécurité conformément aux prescriptions des services de la
protection civile ;
- être suffisamment spacieux pour la circulation des personnes et des équipements ;
- disposer de salles d’archives des dossiers médicaux et des documents à caractère
administratif. Les archives médicales doivent être conservées dans des armoires fermant
à clé49.
47
L’article 50 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
48
L’article 52 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés
49
L’article 53 du décret n°93-1915 du 31 août 1993, fixant les structures et les spécialités ainsi que les
normes en capacité, locaux, équipements et personnels des établissements sanitaires privés.
Les cliniques privées sont tenues, au même titre que les autres structures sanitaires
publiques et privées, de procurer des soins de qualité aux citoyens indistinctement des
moyens financiers et des convictions philosophiques et religieuses de chacun.
La finalité à atteindre par la clinique privée, paraît étroitement liée à la satisfaction des
besoins particuliers des différents intervenants. S’agissant notamment « des patients » qui,
suivant la qualité des soins et le confort disponible, seront satisfaits et deviendront fidèles,
« des médecins », qui à travers la disponibilité des moyens technologiques modernes et
l’existence de bonnes conditions de travail vont exercer leurs missions convenablement et
seront de ce fait satisfaits, et « du personnel paramédical », qu’ une fois satisfait, pourra
bien accomplir son travail .Et par conséquent, la clinique privée pourra aboutir à l’objectif
visé par tout actionnaire, soit la rentabilité et la croissance.
Les cliniques privées constituent une réelle alternative dans les politiques d’accès aux
soins. Elles permettent valoir des grandes satisfactions dans le domaine des prestations de
soins.
médecins motivés et disponibles constituent une démarche novatrice et attrayante pour les
patients.
Les cliniques privées sont tenues de satisfaire les besoins des usagers dans le domaine
sanitaire et d’assurer aux malades plus de confort et plus de soins et de veiller à leur
satisfaction à travers la mise en place de moyens technologiques. De ce fait, l’étude des
particularités d’un service de soin privé commence par l’énumération de ses principales
caractéristiques, soient :
Le progrès technologique qui n’a pas cessé de s’imposer, a aussi envahi le secteur de la
santé et plus particulièrement les clinique privées pour les transformer d’un centre
d’hébergement à un statut d’industrie de pointe qu’offre le service de soins.
de soins c’est la croissance continue, qui est due à l’évolution démographique d’une part,
et d’autre part, aux progrès technologiques. Ces progrès permettent l’injection de nouvelles
offres sur le marché des soins qui engendrent une demande équivalente voire même
supérieure.
Au delà de ces caractéristiques générales aux soins hospitaliers, les cliniques privées
demeurent sollicitées et ce notamment pour les raisons suivantes :
Le recours des malades superstitieux et les patients victimes de mauvais traitement et d’un
accueil désagréable auprès des services médicaux du secteur public, aux cliniques privées,
et l’amélioration continue de la qualité de l’accueil et des services auprès des usagers
augmentent la demande de la clientèle des soins hospitaliers privés.
De plus, les exigences des citoyens pour une médecine de qualité n’ont pas cessé
d’évoluer : il s’agit principalement des patients qui cherchent la qualité des soins, le
confort, la sécurité, l’allocation du personnel paramédical et les meilleurs délais
d’hospitalisation. Une part importante des malades demande des soins privés sur la base
d'une orientation ou d'une prescription des médecins traitants, au sein des cabinets libéraux
ou d’autres structures extrahospitalières.
Au-delà de ces facteurs, les services d’une clinique privée s’adressent généralement à la
population de la région de la clinique, ainsi qu’à la population des autres régions et pays
qui prendront connaissance des performances de la clinique.
Les médecins sont presque les seuls « maître à bord » et jouissent d’un pouvoir
charismatique de par la noblesse de leur profession et d’une autorité réelle à laquelle aucun
ne peut ou n’ose y faire face. Cette situation résulte de leur compétence technique 50.
Les médecins au sein des cliniques sont souvent des spécialistes. Ils exercent leurs
fonctions :
Les médecins travaillent, au sein des cliniques privées, le plus souvent sous forme libérale
et ne sont pas des salariés. Ils perçoivent, ainsi, leurs honoraires des patients ou des
organismes de prise en charge. Ils exercent leurs activités dans le cadre d’un contrat
d’exercice (verbal ou écrit) précisant les responsabilités et les obligations réciproques des
parties.
50
Kaabi (N.), « Audit des entreprises publiques de santé », mémoire d’expertise comptable « ISCAE », 2006,
page 24.
- Sage femme : elle a pour mission notamment d’assurer la prise en charge médicale
et psychologique des femmes enceintes durant la période de gestation, de planifier
et organiser les accouchements et d’ assurer la couverture vaccinale des femmes
enceintes et des nourrissons.
Ainsi, l’auditeur met en avant les acteurs dans le domaine de l’offre de soins, la
dépendance des cliniques privées à l’égard de son cadre réglementaire spécifique et les
obligations mises à leurs charges ainsi que les particularités de leurs gestions et des
conditions d’exploitation, tout en mettant l’accent sur leurs spécificités comptables et les
risques d’anomalies significatives qui y découlent que nous les abordons dans un prochain
chapitre.
51
Ben Ayed Y. « Mission d’accompagnement de l’expert comptable dans la mise en place d’outils de
pilotage de la performance cas d’une polyclinique », mémoire d’expertise comptable « FSEG », page 33.
52
Ben Ayed Y., Op. Cit., 2010, page 33.
Section 1 : Analyse des aspects spécifiques liés aux revenus d’une clinique privée
1.1. Les différents types de revenus des cliniques privées
Le chiffre d’affaires d’une clinique privée est généralement composé des éléments
suivants :
Les cliniques privées, essaient, aujourd’hui de fournir une large gamme des soins
spécialisés et de traitement pour les patients avec une amélioration continue de la qualité
des prestations fournies. Ces éléments sont importants à prendre en compte par les
cliniques privées qui évoluent dans un environnement fortement concurrentiel et qui par
conséquent éprouvent des difficultés à remplir ses plages de blocs et ses lits
d’hospitalisation.
Plusieurs spécialités participent dans la génération du chiffre d’affaires dont nous pouvons
citer :
- Médecine Générale ;
- Gynécologie ;
- Chirurgie Esthétique ;
- Pédiatrie ;
- Orthopédie ;
- Chirurgie Viscérale ;
- Pneumologie ;
- Anesthésie-Réanimation ;
- ORL ;
- Chirurgie Pédiatrique ;
- Gériatrie.
L’activité afférente aux soins, au sein d’une clinique privée, regroupe plusieurs activités
qui peuvent être divisées comme suit :
- Activité d’hospitalisation ;
- Activité du bloc opératoire ;
- Activité des explorations cardiovasculaires ;
- Activité des explorations endoscopiques ;
- Activité des explorations radiologiques.
De même, le chiffre d’affaires des cliniques privées peut être réparti par nationalités de
patients (Tunisienne, libyenne, Africaine…..), par nature d’admission (Interne, Externe) et
par nature de patient (Individuels, organismes).
L’activité d’hospitalisation englobe trois modes qui se présentent comme suit :
- Les consultations et les soins ambulatoires : ils correspondent à des passages aux
urgences, traitements médicaux et interventions chirurgicales ne durant plus qu’une
journée. Il n’y a donc pas d’hospitalisation.
53
L’article 1 du décret n° 2007-1367 du 11 juin 2007, portant détermination des modalités de prise en charge,
procédures et taux des prestations de soins au titre du régime de base d’assurance maladie.
Les prestations hospitalières ainsi fournies par une clinique privée sont généralement prises
en charge, dans certains cas, par la CNAM et par les assurances privées complémentaires.
Afin d’aligner les tarifs de la clinique avec les tarifs des actes normalisés de la CNAM lors
de la facturation, des ajustements des montants à facturer doivent être effectué. Ces
ajustements doivent débiter le compte de résultat intitulé « ajustement » ou « ajustement
compte CNAM » en crédit du compte de la créance y rattaché. Ce compte « ajustement »
doit afficher une position débitrice et être présenté en diminution du chiffre d’affaires. Il
doit faire l’objet de suivi rigoureux par la clinique.
Il ya lieu de noter que les cliniques privées ne comptent pas généralement, parmi de leurs
personnels, un directeur commercial, ou un directeur de marketing.
Le risque d’impayés porte donc principalement sur les créances clients relatives aux
patients. Les cliniques doivent procéder quotidiennement à la revue des factures de la
veille établies au nom des patients ayant quitté la clinique et qui n’ont pas été payées.
En effet, il est compliqué pour une clinique de recouvrer une créance dûe par un patient
une fois que celui-ci est sorti de l’établissement. C’est pourquoi ces créances doivent être
dépréciées de façon régulière et systématique en cas de non-paiement.
La variation de la durée moyenne de règlement des créances clients (par type de débiteur si
possible) est à analyser sur la période historique.
Section 2 : Analyse des aspects spécifiques liés aux coûts supportés par une clinique
privée
Les dépréciations comptabilisées sur le stock sont généralement très faibles car les
éléments à déprécier sont sortis du stock au fur et à mesure pour des raisons de sécurité.
54
Matériel de lingerie, matériel de cuisine, Poste TV….
Les durées d’amortissement mises en place varient d’une clinique à une autre mais sont
généralement comprises entre 7 et 10 ans pour le matériel médical et le mobilier et à
l’horizon de 5 ans pour les équipements à caractère hôtelier.
Par ailleurs, la clinique doit avoir mis en place un plan de maintenance et de remplacement
annuel afin de maintenir ses immobilisations dans un bon état de fonctionnement.
De part de sa complexité et ses spécificités, les cliniques privées présentent certains risques
spécifiques susceptibles d’avoir un impact sur la mission d’audit que nous tenterons
développer dans cette partie.
Notre démarche d’identification et d’analyse des zones de risques s’est appuyée sur la base
de l’analyse documentaire des différents textes juridiques, comptables en vigueur ainsi que
sur la base de notre expérience professionnelle dans l’audit des cliniques privées.
En examinant les dispositions des textes législatifs régissant le secteur des cliniques
privées, nous relevons les principaux risques du non-respect de la réglementation suivants :
· La clinique n’a pas contracté une police d’assurance couvrant les malades, les
personnes, les accompagnants et les visiteurs, ainsi que leur responsabilité
découlant des fautes professionnelles de ses personnels ;
· La clinique n’a pas mis en œuvre une procédure d’évaluation et pourrait perdre
l’autorisation en question ;
L’auditeur met ainsi en avant une catégorie de risques généraux portant sur la dépendance
des cliniques à l’égard de leur environnement réglementaire.
Compte tenu de l’importance du système d’information pour une clinique, il est nécessaire
de sécuriser son réseau et éviter le risque de perte de données informatiques et de mettre
les moyens nécessaires permettant la sauvegarde des données quotidiennement et la
centralisation des applications sur la plateforme unique. En effet, les cliniques doivent
dédier chaque année des budgets nécessaires à la maintenance et au développement de son
système d’information.
Compte tenu de l’importance du rôle du personnel au sein d’une clinique, il est nécessaire
de mettre en place une politique humaine adaptée permettant d’éviter au maximum les
conflits sociaux et d’attirer et de fidéliser les médecins et le personnel soignant clés.
Outre le risque encouru sur l’image de la clinique, la clinique pourrait alors être amenée à
verser des indemnisations aux patients plaignants.
Afin de faire face à ces risques, les cliniques doivent mettre en place des procédures
permettant la conclusion des protocoles de soins au préalable et la traçabilité des actes y
afférents.
En outre, les cliniques doivent souscrire des contrats d’assurance, s’inscrivant dans le
cadre des législations qui réglementent la responsabilité médicale des établissements
sanitaires privés.
Afin de prévenir ce risque, la clinique doit être très attentive au respect des normes de
sécurité et elle doit adopter une politique d’investissement visant à assurer la maintenance
et l’entretien régulier. En effet, la clinique a pour priorité de faire de tous ses locaux des
lieux de qualité et de confort.
· Les revenus des cliniques privées dépendent des tarifs fixés par la CNAM et les
autorités de tutelle puisque leur chiffre d’affaires est réalisé grâce aux revenus de
l’activité hospitalière. Ainsi, une éventuelle baisse, un gel ou une réévaluation
insuffisante des tarifs par acte pourrait avoir des conséquences négatives
significatives sur la rentabilité et la situation financière des cliniques privées ;
· Assurer la permanence de ses services malgré que les tarifs (selon les tarifs de
CNAM des actes normalisés) soient parfois inférieurs à leurs coûts -> Risque de
continuité d’exploitation ;
Un autre risque se présente et concerne les revenus d’une clinique privée, celui du non
fiabilité du système de comptabilisation des revenus qui fait référence concrètement aux
situations suivantes :
Afin de se prémunir contre ces situations, il est nécessaire pour les cliniques d’apprécier
d’une manière permanente le contrôle interne du système d’information puisque la
facturation en général est totalement automatisée et de procéder à des contrôles permanents
du poste « revenu ».
· les autres créances : remise en cause de leur réalité et/ou de leur recouvrabilité.
Par ailleurs, il peut arriver que la valeur comptable des actifs corporels et incorporels ne
corresponde pas à leur « juste valeur ».
La fraude a des conséquences dommageables sur les cliniques privées qui se présentent
comme suit :
- Le détournement d’actifs ;
- La fraude d’ordre comptable.
Afin de se prémunir contre ces situations, il est nécessaire des cliniques de se doter des
solutions efficaces et de mettre un programme antifraude basé sur la prévention des
fraudes, la dissuasion et la détection des fraudes, grâce à des dispositifs d’alerte basés sur
des remontés de l’information et sur recensement des dysfonctionnements.
CONCLUSION
Au terme de cette première partie, on peut affirmer que le secteur des cliniques privées,
fondamental au sein du notre pays, se caractérise par une forte réglementation. Cette
dernière provient de la multiplicité des textes réglementaires spécifiques régissant
l’exercice de leurs activités.
De plus, ce secteur est très sensible aux aléas de garantie de la qualité des soins. Il se voit
donc soumis aux règles particulièrement contraignantes relatives au choix du personnel
médical et paramédical qualifié, ainsi que du plateau technique de haute technologie afin
d’offrir un service médical novateur et compétitif.
Il apparaît donc aisément que le secteur des cliniques privées est un secteur spécifique et
intéressant mais qui n’est pas dénué de risques tant pour le directeur de la clinique qui se
trouve confronté à un mode de gestion bien particulier que pour l’auditeur (expert-
comptable ou commissaire aux comptes) qui engage sa responsabilité.
INTRODUCTION
Dans la première partie, nous avons vu que les cliniques privées représentent pour
l’auditeur, un terrain passionnant, complexe mais en contrepartie risqué.
Face à cette complexité, un auditeur peut difficilement s’appuyer sur des programmes de
travail et des contrôles hérités des expériences d’autres secteurs, il doit concevoir et mettre
en œuvre une démarche d’audit adaptée à ce secteur en s’appuyant sur une bonne
connaissance du secteur et de ses risques.
contrôles complémentaires pourraient être réalisés pour répondre à des risques propres à la
clinique auditée.
Aussi, dans notre proposition, nous nous attachons uniquement aux spécificités du secteur
des cliniques privées, certains contrôles de base, bien que non évoqués sont à planifier.
Dans ce chapitre, nous exposerons la phase préalable à la validation des comptes à savoir
la phase intérimaire ou de contrôle des procédures. Nous présenterons l’évaluation du
contrôle interne (section 1) et les contrôles nécessaires liés à l’utilisation de l’informatique
(section 2).
Le contrôle interne regroupe les procédures, plans d’action, modes d’organisation ainsi que
les codes de conduite et de bonnes pratiques adoptés au sein de l’ensemble de la clinique,
contribuant à la maîtrise de l’activité et des opérations réalisées et à l’utilisation efficiente
de ses ressources.
55
DGFP, « Guide du contrôle interne comptable et financier dans le secteur public local », 2010, page 6.
56
DGFP, « Guide du contrôle interne comptable et financier dans le secteur public local », 2010, page 6.
Le processus de contrôle interne devrait tenir compte des aspects particuliers de la clinique
et de ses caractéristiques afin de créer un environnement de contrôle interne approprié aux
objectifs et de favoriser ainsi l’amélioration des performances de la clinique tant
financières, qu’opérationnelles.
Néanmoins, à l’instar de tout système de contrôle interne, il ne peut donner la certitude que
les objectifs fixés par la société seront atteints et ce, en raison qu’aucune organisation n’est
à l’abri des limites inhérentes à toute procédure.
- Mode de propriété ;
En outre, l’auditer doit comprendre le mode d’organisation interne et son degré de respect
de la séparation des tâches ainsi que l’indépendance des salariés. Il doit mener à effectuer
des entretiens avec les responsables de la clinique et les écouter pour savoir comment sont
perçus les mesures que l’entreprise met en place. Ses principaux interlocuteurs sont le
personnel administratif (accueil, bureau des admissions, gestion des approvisionnements),
le personnel médical intervenant à l’enregistrement des prestations à facturer, le personnel
du service facturation et le personnel comptable.
Au terme de ses entretiens, L’auditeur doit avoir une vision globale du respect du principe
de séparation des fonctions à travers des questions posées, lors des divers entretiens afin de
se situer les facteurs du risque de fraude.
57
ANEIS, « Infolettre, Volume 3, Numéro 1, Analyse et évaluation des interventions en santé», juin 2006.
Ces risques doivent être identifiés et analysés par la clinique. Ainsi, le dispositif mis en
place doit permettre d’améliorer l’anticipation, le traitement et la couverture contre ces
risques.
Afin de faire face aux risques liés à l’activité de la clinique, il a été mis en place des
procédures dont l’objectif est d’identifier, hiérarchiser, analyser et prévenir autant que
possible ces risques et d’en limiter les éventuels effets négatifs pouvant impacter cette
activité. La gestion des risques inclut les actions suivantes :
58
Kaabi (N.), « Audit des entreprises publiques de santé », mémoire d’expertise comptable « ISCAE », 2006,
page 95.
- La prévention : action entreprise pour éliminer les causes ou les effets d’un
événement indésirable potentiel pour empêcher qu’il ne produise ;
- La dissuasion : action entreprise pour empêcher les risques de se produire ;
- La détection : action entreprise pour découvrir les risques et en prouver l’existence
grâce à des dispositifs d’alerte basés sur des remontées d’informations et sur le
recensement des dysfonctionnements ;
- La correction : action entreprise pour éliminer les causes ou les effets d’un
événement indésirable existant pour empêcher qu’il se renouvelle.
Il impose la nécessité pour les cliniques de mettre en œuvre une politique de gestion de
risque rigoureuse impliquant l’ensemble des acteurs de l’établissement. Un événement
indésirable trouvera rarement son origine dans un fait isolé mais dans la réalisation d’une
cascade de dysfonctionnements. Il faut rechercher les causes racines qui peuvent se
dissimuler dans l’ensemble des chaines de la clinique notamment la chaine de soins.
Le commissaire aux comptes n’a pas pour mission de détecter les fraudes dans le cadre des
normes d’exercice professionnel mais il a une obligation de conseil. Cette obligation reste
limitée car son rôle est en premier lieu la certification des comptes annuels. Lorsque la
fraude est avérée et portée à la connaissance du commissaire aux comptes ou décelée par
lui, il est dans l’obligation de révéler les faits délictueux. L’un des temps forts de sa
mission est l’évaluation des risques, dont ceux liés au contrôle interne. Cette étape permet
d’adapter la procédure d’audit, et de tirer les conséquences sur la mission.
1.3. Mise en évidence des contrôles à réaliser par l’auditeur par cycle
La phase d’évaluation du contrôle interne, dite aussi la phase intérimaire des contrôles,
constitue une étape importante de la démarche d’audit. Elle se situe dans le temps
préalablement à la clôture de l’exercice audité. Son but est d’identifier les risques d’erreur
et les moyens mis en place par la clinique pour éliminer ou réduire ces risques et de définir
l’approche spécifique des contrôles finaux en fonction des risques résiduels.
Ces trois outils permettent ainsi à l’auditeur d’acquérir une vision schématique des
contrôles pertinents mis en place par l’entité au niveau de la catégorie d’opération et de
s’assurer qu’ils sont appliqués et fonctionnent de manière satisfaisante.
A côté de ces techniques, l’auditeur doit mener des tests de procédures dans une période
intercalaire, avant la clôture des comptes. Ceci lui permet, en cas de défaillance ou
faiblesse du contrôle interne pouvant mener à des anomalies significatives, de
communiquer ces anomalies à la direction afin qu’elle puisse les corriger avant la clôture
de l’exercice. Si ces anomalies n’ont pas fait l’objet de régularisations nécessaires,
l’auditeur modifie son approche en planifiant des contrôles de substance supplémentaires.
Les tests de procédures consistent, pour l’auditeur, à tester l’efficacité des contrôles mis en
place dans le cadre du contrôle interne. Le recours à ce type de tests lui permet de
diminuer le nombre des contrôles de substance.
Dans le cas d’une clinique dont l’environnement est fortement informatisé, des tests de
procédures peuvent s’avérer très utiles à l’auditeur (caractère répétitif et volume important
des données qui rendent le système d’information et son paramétrage essentiels).
- Les demandes de service sont établies selon des formulaires standards et pré-
numérotés ;
- Les produits livrés et les prestations fournies sont automatiquement et en temps réel
imputés sur les dossiers des patients, tout au long du séjour du patient ;
- L’imputation des différentes composantes de facturation au niveau de l’étage avant
le transfert des dossiers physiques au service facturation fait l’objet de contrôle ;
- Pour les patients ayant subi des interventions chirurgicales, les frais de salle, les
prestations fournies et les produits livrés au niveau du bloc opératoire ont été
correctement imputés sur le dossier du patient et que le nombre de KC59 ayant servi
de base aux frais des interventions est rapproché à celui ayant servi de base aux
honoraires des médecins ;
59
Désigne acte de chirurgie opératoire ou d'anesthésie ou de radiologie interventionnelle
Les principaux enjeux liés à la sécurisation des flux financiers des revenus sont les
suivants:
Dans le cadre du respect de la convention de rattachement des charges aux produits qui
consiste, selon le cadre conceptuel, à établir une correspondance entre les produits et les
charges de la clinique pendant une période donnée, l’auditeur doit s’assurer que les
factures non encore arrêtées correspondent à des patients en cours d’hospitalisation.
Pour les produits livrés et les prestations fournies à des patients en cours d’hospitalisation,
il faut procéder à leur comptabilisation dans les comptes de régularisation «produits à
recevoir». Cette comptabilisation sera contre passée le premier jour ouvrable du mois
prochain.
- Les dettes et les achats sont correctement enregistrés dés la réception des biens ou
des services ;
- Le service achat procède aux contrôles nécessaires des factures via leurs
rapprochements avec les bons de commande et les livraisons effectués, et
matérialisation de ces contrôles via l’apposition du bon à payer ;
- Les ordres de paiement et les moyens de paiement préparés pour signature sont
dûment contrôlés par le responsable du service financier ;
- Les factures sont payées dans les délais contractuels et ne sont pas payées qu’une
seule fois ;
- Les moyens de paiement sont remis aux fournisseurs, par le bureau d’ordre, contre
décharge ;
- Les moyens de paiement adressés aux bureaux d’ordre et qui n’ont pas été délivrés
aux fournisseurs sont correctement conservés par la clinique ;
Plusieurs risques relatifs à ce processus peuvent exister suite à l’absence du dispositif de
contrôle interne ou la mauvaise application des procédures qui se résument comme suit :
technologie nouvelle, confort, sécurité, garantie d’une continuité des soins…. dans tous les
cas, les immobilisations impactent directement l’image de la clinique aussi bien en interne
qu’en externe.
- Entrée des immobilisations : caractérisée par sa lourdeur dès lors son étalement
parfois sur plusieurs exercices ;
- Connaissance des immobilisations : caractérisée par la difficulté de distinction entre
les actifs immobilisés et les charges d’entretien courantes ;
- Existence des biens ;
- Sortie des biens ;
- Durée des amortissements ;
- Maintenance des biens immobilisés pour éviter toute dépréciation.
Pour le processus « Gestion des immobilisations », le contrôle interne doit garantir que :
L’auditeur doit s’assurer que les procédures de contrôle interne ont été mises en place
et doit s’assurer de la/l’ :
Les stocks des produits nécessaires à l’exploitation de la clinique sont gérés par le système
informatique. Ce système enregistre les différentes opérations d’entrée et de sortie de ces
produits et calcule, à la suite de chaque opération, les quantités détenues en stock.
Ainsi, l’auditeur doit s’assurer que ces enregistrements sont effectués conformément à des
procédures qui respectent les exigences du contrôle interne :
Une bonne gestion et une bonne tenue du stock des produits doivent garantir notamment :
L’inventaire a pour principal objectif de s’assurer que les quantités des différents articles
en stock calculées par le système informatique correspondent parfaitement à celles qui
existent physiquement en stock.
Afin de traduire la réalité, l’existence et l’exhaustivité des stocks, l’inventaire physique des
stocks doit garantir les aspects suivants :
- L’inventaire par comptage physique des produits détenus en stock par les différents
services sous la supervision du responsable de la comptabilité ;
- Les imprimés de comptage des articles en stock édités par le système informatique
doivent comporter, d’une part, les références et les désignations des articles
supposés existant en stock et, d’autre part, deux zones vierges où seront indiquées
les quantités existant physiquement en stock ainsi que les éventuelles observations ;
- L’enregistrement de l’inventaire physique dans le système informatique le jour de
l’inventaire et après le comptage des quantités détenues en stock. La personne
chargée de l’inventaire aura à saisir ces quantités dans le système informatique. Le
responsable du service détenteur du stock aura à contrôler visuellement que cette
saisie a été effectuée correctement. La personne chargée de l’inventaire et le
responsable du service détenteur des stocks doivent signer l’imprimé de comptage
Le système d’information utilisé par les cliniques privées, couvre généralement les
différentes activités : gestion des admissions, gestion des dossiers médicaux des patients,
gestion des soins, gestion de la facturation, gestion des approvisionnements, gestion du
stock, gestion de maintenance et gestion financière et comptable.
- Imagerie médicale : elle permet de gérer toute l’activité d’un centre de radiologie :
demande d’examens, planification de rendez-vous, accueil, compte rendu et
archivage des images. La visualisation des images intégrées avec le dossier médical
informatisé est réalisée dans les étages61.
60
www.csys.com.tn
61
www.csys.com.tn
62
www.csys.com.tn
63
www.csys.com.tn
64
www.csys.com.tn
65
www.csys.com.tn
En outre, cette application permet d’assurer le suivi des dates de préemption des produits
stockés.
- Module de trésorerie : permet la prise en charge des montants des factures partie de
la clinique, l’enregistrement des recettes, des versements et des retraits ;
- Module des honoraires médecins : permet la prise en charge des montants des
factures partie des médecins, l’enregistrement des encaissements pour leur compte
et la gestion des leurs comptes ;
L’auditeur doit apprécier le niveau des habilitations en procédant à l’examen des états des
droits d’accès pour chaque application et les états des profils utilisateurs. Il peut aussi
s’entretenir avec l’administrateur du système d’information. Cette appréciation est très
importante du faite que les faiblesses ou les anomalies dans la gestion des habilitations
peuvent avoir un impact sur l’ensemble des assertions. A titre d’exemple, l’absence de
politique de gestion des droits d’accès pourrait remettre en cause l’exactitude des tarifs de
la clinique.
- Les contrôles à la saisie des données : ces contrôles concernent les champs de saisie
des données. Par exemple : les données du dossier du patient et les données liées
aux soins.
Dans un système de gestion intégré, toutes les fonctionnalités sont regroupées dans la
même application et l’entreprise doit établir la séparation des fonctions à l’aide des
habilitations.
La multiplicité des postes de travail accédant à une seule et même base de données
concentrant toutes les informations rend la gestion de la confidentialité difficile à mettre
en œuvre. C’est la raison pour laquelle la séparation des tâches est essentielle.
Ce contrôle est à rapprocher de celui de la gestion des habilitations, il s’agit de vérifier que
les habilitations définies dans les applications appartenant au processus satisfont à la
séparation des fonctions.
Une personne du service comptabilité, de part la séparation des tâches, n’aura pas accès à
la fonction modification sur les factures. De la même manière, le service facturation peut
uniquement consulter les actes, mais ne peut en aucun cas réaliser de modification.
L’objectif de cette séparation est de respecter la cohérence des données entre les modules
de soins et la facturation.
L’auditeur doit porter une attention particulière quant à la séparation des fonctions du fait
que l’absence de séparation des fonctions peut impliquer un plus grand risque de fraude.
Certaines données sont soumises au secret médical, et leur accès doit être sécurisé afin
d’éviter toute poursuite judiciaire de la clinique. De même, il est nécessaire que le dossier
du patient soit toujours disponible afin d’éviter des éventuelles erreurs médicales pouvant
être préjudiciables pour les patients. Certaines applications critiques doivent, en outre,
disposer d’une continuité de fonctionnalités afin d’éviter tout report d’intervention.
Ainsi, l’auditeur doit procéder à la revue du dispositif de la sécurisation des données, des
installations informatiques ainsi que du dispositif de continuité d’accès au dossier patient et
de fonctionnement des applications critiques et du réseau, de s’assurer que la clinique
dispose des procédures de sauvegarde des données afin que les données comptables,
financières, administratives, médicales et autres ne puissent être perdues.
66
Chalavet S., « Le prix de revient hospitalier », Collection économie santé éditions médicales et
universitaires, 1976.
67
Ouihib R. « Les enjeux de détermination des coûts des produits hospitaliers dans les polycliniques privées
», mémoire d’expertise comptable « ISACE», page 36.
L’auditeur doit procéder à analyser les tendances et les évolutions des chiffres d’affaires
des années N et N-1 et par rapport aux prévisions, à travers une décomposition du chiffre
d’affaires qui peut prendre la forme suivante :
68
Norme ISA 520, « Procédures analytiques », paragraphe 4.
69
Norme ISA 520, « Procédures analytiques », paragraphe 5.
Variation
N N-1 Variation Budget N Ecart
(données en KD) en %
Séjours 4 012 3 834 178 4,64% 3 811 201
Bloc opératoire 2 633 2 568 65 2,53% 2 515 118
Pharmacie 7 157 6 912 245 3,54% 6 868 289
Echographie 131 152 -21 -13,82% 151 -20
Scanner 743 767 -24 -3,13% 762 -19
Examen IRM 809 673 136 20,21% 668 141
radiologie 289 326 -37 -11,35% 324 -35
Exploration cardiaque 346 345 1 0,29% 343 3
Exploration
endoscopique 254 350 -96 -27,43% 347 -93
Fluides médicaux 275 289 -14 -4,84% 287 -12
Cathétérisme 592 604 -12 -1,99% 599 -7
Actes forfaitaires 343 336 7 2,08% 334 9
Actes gynécologiques 89 97 -8 -8,25% 96 -7
Soins médicaux externes 3 11 -8 -72,73% 11 -8
Visites 12 18 -6 -33,33% 18 -6
Extras 29 23 6 26,09% 25 4
Ajustements -1 300 -1 274 -26 2,04% -1 327 27
Autres revenus 403 381 22 5,77% 378 25
RRR accordés 0 -65 65 -100,00% 0 0
Total 16 820 16 347 473 16 210 610
b) Rapprochement du chiffre d’affaires comptable avec les volumes d’activité et les tarifs
applicables
Ce rapprochement du chiffre d’affaires peut être réalisé comme suit :
- Calcul du tarif moyen par prestation facturée, applicable au cours de l’exercice
concerné,
- Multiplication de ce tarif moyen en volume issu des modules d’exploitation.
Le résultat ainsi obtenu permet de reconstituer le chiffre d’affaires comptable. Des écarts
peuvent être relevés. En cas d’écarts importants, des explications doivent impérativement
être fournies par la direction de la clinique.
Ce même type de contrôle permet de valider l’activité du bloc opératoire. L’unité
de mesure pour bloc opératoire est le nombre de KC. Le tarif unitaire, pour l’année N, est
fixé à 4,250 dinars.
Ce test prend la forme du tableau suivant, sachant que le nombre moyen de KC calculé est
égal au chiffre d’affaires comptabilisé divisé par le tarif unitaire :
Unité en KC
Volume de
Volume de
CA Tarif l'activité selon
l'activité Ecart
Comptabilisé unitaire module
Calculé
(données en D) d'exploitation
Bloc opératoire 2 633 456 4,250 619 637 619 805 -168
L’écart valorisé de – 714 dinars (-168 * 4,250 dinars) dégagé est jugé non significatif.
Ce contrôle permet ainsi de s’assurer que la clinique a appliqué correctement les tarifs et
de s’assurer de la réalité, de l’exhaustivité et de la correcte évaluation du chiffre d’affaires
comptabilisé au titre de l’activité du bloc opératoire
Cette analyse réalisée, peut s’effectuer pour toutes les catégories des produits d’une
clinique.
Dans le cadre de la validation des revenus, les limites de l’auditeur appelé à s’assurer de la
correcte codification et de la réalité des actes facturés par les praticiens sont nombreuses.
Elles se rencontrent sur le principe du secret médical du fait que seuls les médecins et le
personnel hospitalier sont autorisés pour l’accès à l’information médicale et sur la
compétence technique de l’auditeur pour réaliser le rapprochement entre la description
médicale des actes réalisés et leur codification.
Répartition Répartition
N N-1 Evolution
(données en D) N N-1
BLOC CARDIO 373 365 241 730 54,46% 60,24% 48,12%
BLOC CENTRAL 196 740 217 755 -9,65% 31,74% 43,35%
BLOC
MATERNITE 49 700 42 880 15,90% 8,02% 8,54%
TOTAL 619 805 502 365 23,38% 100,00% 100,00%
Cette revue analytique laisse bien ressortir une baisse de l’activité du bloc central au cours
de l’exercice N du fait que le bloc central de cette clinique a fermé en milieu d’exercice N
pour les travaux de réaménagement. Cette information n’aurait pu être obtenue par la
simple analyse du chiffre d’affaires.
La comparaison de données relatives
Il s’agit d’un certain rapport entre deux données qui peuvent être comparées à elles mêmes,
à celles des périodes antérieures, au budget, ou encore aux ratios de cliniques comparables,
comme le taux d’occupation.
Ce coefficient peut être analysé globalement ou par service. Il se calcule comme suit :
- Pour les lits d’hospitalisation complète :
(Nombre de journées facturées / (nombre de lits * 365)) *100
Soit par exemple, pour un établissement détenant 154 lits d’hospitalisation (109 lits, 28 lits
de réanimation polyvalente, 7 lits de réveil et 10 lits hôpital du jour) :
(49.178 /154*365)*100 = 87.49% pour les lits d’hospitalisation complète.
Le calcul du taux d’occupation permet notamment de détecter les risques de non-respect
important des capacités autorisées lorsqu’ils dépassent 100%. Les résultats obtenus
démontrent ici le respect des cliniques quant aux autorisations obtenues.
- Se baser sur les statistiques préparées par les différents services médicaux et
paramédicaux et rapprocher le logiciel de « facturation patient » avec la
comptabilité,
- Contrôler la séquence des numéros de dossiers,
- Rapprocher certaines factures « patients » avec les écritures comptables, et le
respect du principe de séparation des exercices
Logiciel de
Comptabilité Ecart
(données en KD) gestion
Séjours 4 012 4 012 0
Bloc opératoire 2 633 2 632 1
Pharmacie 7 157 7 158 -1
Echographie 131 131 0
Scanner 743 756 -13
Examen IRM 809 800 9
radiologie 289 289 0
Exploration cardiaque 346 345 1
Exploration endoscopique 254 255 -1
Fluides médicaux 275 275 0
Cathétérisme 592 592 0
Actes forfaitaires 343 343 0
Actes gynécologiques 89 91 -2
Soins médicaux externes 3 3 0
Visites 12 12 0
Extras 29 29 0
Ajustements -1 300 -1 324 24
Autres revenus 403 390 13
RRR accordés 0 0 0
Total 16 820 16 789 31
fonction soustraction entre les derniers caractères, on doit déterminer les différences entre
les numéros (0,1, 2, 3….). A l’aide de filtres sur cette nouvelle colonne, on doit relever les
numéros différents de 1et nous devons analyser ces colonnes afin de relever les numéros
manquants.
En cas où l’auditeur a relevé que la séquence de numérotation est rompue, il doit procéder
à l’obtention des explications nécessaires, à ce titre, auprès du service comptabilité. Ce
même test doit être appliqué sur les numéros de dossiers afin de déterminer les dossiers et
procéder à la demande des explications nécessaires.
- L’encours des extras et des prestations saisies manuellement au niveau des factures
est souvent omit au niveau des états des encours des factures et des dossiers.
Afin de s’assurer de la réalité des produits rattachés à l’exercice, l’auditeur sélectionne, un
échantillon de dossiers ou de factures encours et effectue le rapprochement avec la facture
émise sur l’exercice suivant.
Et afin de s’assurer de l’exhaustivité des produits rattachables à l’exercice, il est nécessaire
de sélectionner un échantillon des factures émises en N+1 et concernent des patients entrés
en N et non facturés à la clôture et procéder au rapprochement avec l’état des dossiers en
cours ou l’état des factures à établir à la clôture de l’exercice.
L’auditeur peut également réaliser une revue analytique des factures à établir, afin
d’analyser les variations à la baisse ou la hausse de ces encours à la clôture de l’exercice
par rapport l’exercice précédent. Les explications relatives à ces variations doivent être
obtenues auprès des responsables (responsable administratif et financier ou directeur de la
clinique). Il peut s’agir, en cas de forte hausse, d’un retard dans la facturation, lié parfois à
un changement de logiciel informatique, ou en cas de forte baisse, de la fermeture de la
clinique lors des congés de fin d’année.
1.2. Les contrôles liés aux comptes clients et à l’apurement des créances
Les assertions d’audit que l’auditeur doit vérifier concernant les comptes clients sont :
- L’existence des soldes,
- L’évaluation des soldes, et
- La présentation.
- Les créances sur les parts des organismes de prise en charge de plus de 24 mois sont
dépréciées totalement,
- Les créances sur les parts des organismes de prise en charge dont l’ancienneté de la
créance est entre 12 mois et 24 mois sont dépréciées à 50 %,
- Les créances restant à la charge des patients de plus de 12 mois sont dépréciées
totalement,
- Les créances restant à la charge des patients dont l’ancienneté de la créance est entre 6
mois et 12 mois sont dépréciées à 50 %.
L’auditeur s’assure que la procédure mise en place au sein de la clinique est correctement
appliquée.
La clinique peut atténuer le risque de non-recouvrement des créances par la mise en place
des procédures qui consistent à la couverture des encours des factures par une avance si le
patient est payant, ou par une prise en charge si le patient bénéficie d’une décision de prise
en charge en bonne et due forme.
1.2.2. Particularités liées aux avances reçues et les cas des « trop perçus »
a) Avances reçues
La clinique exige auprès des patients, n’ayant pas présenté une attestation de prise en
charge, de procéder à verser une avance. Cette avance est enregistrée en compte passif du
bilan.
Afin de se prononcer sur la fiabilité de ces comptes, l’auditeur doit procéder à :
- Vérifier l’absence des avances antérieures à la date de clôture au niveau du
compte « Avances et acomptes reçus » au jour de l’intervention afin de s’assurer de
leur apurement et par conséquent de leur réalité.
- Valider l’apurement d’un échantillon des avances significatives et de vérifier
l’absence des avances anciennes, à la date de clôture.
Il arrive parfois que les cliniques encaissent des sommes qui ne les concernent pas par
suite d’une erreur des organismes payeurs.
Ces « trop perçus », qui peuvent représenter des sommes significatives, ne doivent pas
faire l’objet d’une compensation avec les comptes « clients », mais être présentés au passif
du bilan. L’auditeur examine ainsi le respect du principe de non-compensation des
créances et des dettes.
1.3. Validation des comptes d’immobilisation et prise en compte des spécificités liées aux
équipements médicaux
Les comptes d’immobilisations doivent être fidèles à la présentation du patrimoine de la
clinique. Le patrimoine constitue, en effet, un élément d’actif qu’il convient de pouvoir
déterminer avec précision. En effet, la comptabilité des immobilisations donne la situation
des immobilisations en début et en fin d’exercice et constitue l’instrument central pour
déterminer les amortissements calculés.
Les assertions d’audit relatives aux comptes d’immobilisations, et que l’auditeur doit les
vérifier sont :
- L’exhaustivité et régularité des enregistrements,
- L’existence et l’évaluation des soldes.
sur la même période pourraient révéler une volonté du management d’optimiser son besoin
en fonds de roulement (notamment suite à des problèmes de trésorerie).
70
Article 59 de la loi 91-63 relative à l’organisation sanitaire.
CONCLUSION
Dans la deuxième partie, nous avons essayé de présenter une démarche d’audit adaptée au
secteur des cliniques privées. Nous insistons sur le fait qu’il s’agit d’une réflexion sur la
démarche et non d’un exposé exhaustif des contrôles possibles.
Afin de concrétiser les aspects traités dans les deux premières parties, un cas pratique
d’audit d’une clinique privée fera l’objet de la troisième partie.
Capital social : 4 600 000 D, divisé en 46.000 actions nominatives de 100 D chacune.
Activité de la clinique :
8 Pôles cliniques
Gynécologie Médecine
Ophtalmologie Orthopédie
Urgences et activités
Cardiologie transversales
Radiologie Imagerie
Bloc opératoire
- Personnel soignant : 53 ;
- Personnel administratif : 16 ;
- Hôtellerie ;
- Restauration.
- Accueil/Admission
Cette entité est chargée d’assurer l’accueil des clients/visiteurs … et l’admission des
patients aussi bien en interne et qu’en externe.
- Facturation
Cette entité est chargée du l’arrêté des factures, de leur contrôle, de leur règlement ou de
leur envoi pour recouvrement aux organismes preneurs en charge.
- Caisse
- Recouvrement
- Honoraires médecins
- Le suivi des honoraires des médecins et des rémunérations des autres praticiens en
cours d’encaissement ;
- Les arrêtés périodiques des honoraires des médecins et des rémunérations des
autres praticiens encaissées ;
- Le règlement périodique des honoraires des médecins et des rémunérations des
autres praticiens encaissées ;
- Les arrêtés des relevés périodiques des honoraires des médecins et des
rémunérations des autres praticiens détaillés en montants en cours d’encaissement,
montants encaissés et montants réglés ;
- La gestion et la déclaration des retenues à la source en collaboration avec la
comptabilité ; et
- Les arrêtés mensuels des situations des honoraires, des avances sur honoraires à
communiquer à la comptabilité pour rapprochement ;
- Trésorerie
- Contrôle comptable
- Approvisionnement
- Entretien et maintenance
Afin de mener à bien notre mission, nous avons adopté, au niveau de chaque phase, des
techniques d’audit permettant d’atteindre les objectifs prédéfinis et ce, conformément aux
diligences professionnelles applicables.
L’essentiel des travaux que nous avons accomplis au cours de notre mission, est présenté
dans les paragraphes qui suivent.
Nous avons, par la suite, approfondi cette prise de connaissance par la revue de l’ensemble
des autorisations obtenues par la clinique relatives aux spécialités pratiquées et des
conclusions de visite de conformité, ainsi que les dates de fin de ces autorisations.
Nous avons examiné le dispositif du contrôle interne mis en place par la clinique afin de se
prononcer sur la qualité comptable et sur le degré d’existence d’anomalies significatives.
L’étendue de nos diligences a consisté à l’examen critique des processus clés
(immobilisations, achats d’exploitation, cycle personnel, revenus et recettes, endettement à
long terme et trésorerie à court terme) et l’analyse des risques. La revue du dispositif de
contrôle interne nous a permis de se prononcer sur la qualité des opérations financières au
sein de l’établissement.
Dans le cadre de l’évaluation du contrôle interne, nous avons procédé aux différents tests
de contrôle interne notamment :
- Tests portant sur les interfaces existantes entre les modules d’exploitation et le
module de la comptabilité avec obtention, sur une période donnée, des extractions à
la fois du logiciel comptabilité et d’exploitation et faire les rapprochements
nécessaires.
b) Immobilisations corporelles
Par ailleurs, nous avons procédé au rapprochement des soldes comptables des
immobilisations corporelles aux tableaux des immobilisations et des amortissements extra-
comptables établis par la clinique.
En outre, nous avons étudié les modalités d’amortissements desdites immobilisations, leur
adéquation à la réalité économique et leur traduction dans les comptes de la clinique.
c) Stocks
Nous avons axé nos travaux sur la vérification des principales rubriques des stocks de la
clinique, en l’occurrence, le stock des médicaments, le stock matériel orthopédique, et le
stock des produits à usage unique.
Afin d’estimer les dépréciations éventuelles du stock des médicaments, nous avons
demandé à la clinique des états valorisés et détaillés par article, faisant ressortir, entre
autres, les dates de préemption de chaque article.
Par ailleurs, nous avons procédé la vérification des encaissements reçus des clients et
relatifs aux créances en post clôture.
La vérification des autres actifs courants a porté, principalement, sur l’examen de leur
apurement en 2014, ce qui nous permet, entre autres, d’identifier et d’évaluer les soldes
dont le recouvrement est incertain.
Nous avons procédé à l’examen des états de rapprochement bancaire de la clinique afin
d’apprécier l’impact éventuel des montants en suspens sur la situation financière de la
clinique.
g) Capitaux propres
L’essentiel de nos travaux a porté sur l’examen de la conformité des affectations des
résultats antérieurs telles qu’approuvées par les assemblées des actionnaires dans les postes
correspondants.
Nous avons examiné, dans la limite des informations disponibles, les clauses contractuelles
des emprunts et les conditions de banques obtenues par la clinique. Nous avons vérifié, par
la suite, leur traduction dans les comptes de la clinique.
Nous avons examiné la validité de ces soldes, notamment, sur la base des décaissements
intervenus en post clôture.
- La tenue des dossiers médicaux ne facilite pas l’exercice d’un contrôle à posteriori de
l’exhaustivité des informations qui y sont contenues et de leur cohérence avec les factures
correspondantes.
- Nous avons constaté que certains dossiers médicaux ne contiennent pas certains
documents requis notamment :
· Les notes d’honoraires des médecins intervenant dont les noms figurent sur le
dossier ;
· Les factures des laboratoires, de soins exécutés par d’autres établissements de santé
etc…
Par ailleurs, les autorisations de sortie figurant au niveau du dossier médical ne sont pas
systématiquement signées par le surveillant du service et le médecin traitant.
- L’examen des dossiers de prise en charge nous a permis de dégager les remarques
suivantes :
- Nous avons constaté que les caissiers peuvent accéder au menu « modification facture »
et « remise accordée ».
- La clinique n’établit pas une balance par âge faisant apparaître le solde de chaque client
par ancienneté de créance.
- Nous avons constaté que la clinique ne tient pas un état récapitulatif des affaires
contentieuses en cours.
- Le solde des provisions au titre des créances douteuses couvre la totalité de celles-ci et
n’est pas défalqué entre les montants revenant à la clinique et ceux correspondant aux
honoraires des médecins non encore réglés à la date d’arrêté des comptes.
c) Système comptable
- La clinique ne dispose pas d'un manuel comptable tel que prévu par l’article 15 de la loi
n° 96-112 du 30 décembre 1996.
- Nous avons constaté que le système de référenciation des pièces comptables au niveau
des comptes d’achats ne permet pas de retrouver facilement lesdites pièces.
- Les immobilisations de la clinique ne sont pas codifiées. Cette faiblesse se répercute sur
la gestion et le suivi des immobilisations, d’autant plus que la codification constitue une
opération préalable à l’inventaire physique.
- La clinique ne tient pas pour chaque immobilisation, une fiche indiquant notamment : la
nature du bien, la codification, le service utilisateur, la valeur d’origine, la date
d’acquisition, l’existence et la localisation exacte des biens en question, le mode
d’amortissement, …etc.
L’absence d’une telle fiche, tenue à jour, ne permet pas d’assurer un suivi rigoureux des
immobilisations et de disposer d’une donnée fiable sur le patrimoine de l’établissement.
- La clinique n’a pas mis en place une procédure fixant les critères et les modalités de
distinction entre une immobilisation et une charge.
- L’entrée et la sortie des immobilisations sont inégalement contrôlées entre les services ;
- La clinique n’utilise pas un logiciel de gestion de maintenance des biens qui permet de
connaitre le service utilisateur, l’état des maintenances des équipements utilisés, la durée
d’amortissement et la liste des biens mis au rebus ;
e) Achats fournisseurs
- La clinique n’est pas entrain d’établir un budget d’achat périodique qui soit comparé aux
réalisations.
- Les besoins d’achat ou d’entretien ne sont pas systématiquement matérialisés par des
demandes d’achat ou d’entretien visées.
- Lors du lancement d’une commande d’achat, il n’est pas procédé à une consultation
systématique et préalable des fournisseurs.
- L’examen d’un échantillon des factures d’achat nous a permis de constater que les bons
de commande sont établis à posteriori.
f) Stocks
- A chaque sortie des médicaments du stock, le responsable du stock ne garde une copie de
la quittance pharmacie que pour une période limitée.
- Les retours des médicaments à la pharmacie ne sont pas matérialisés par des bons établis
à cet effet.
- Nous avons constaté que la clinique procède au stockage des médicaments non autorisés,
en contradiction avec les dispositions de l’article premier de l’arrêté des ministres de la
santé publique et du commerce du 26 septembre 1995, fixant les médicaments que peuvent
s’approvisionner la clinique en cas d’urgence.
- Les fiches de stock par article sont mal gérées, les anomalies relevées se présentent
comme suit :
Nous avons constaté que cette majoration est appliquée sur le prix d’achat le plus élevé, ce
qui n’est pas cohérent avec les dispositions susvisées.
- Nous avons constaté que les articles défectueux ne sont ni pris en compte lors de
l’inventaire physique, ni comptabilisé, alors qu’ils devraient être constatés en comptabilité
et provisionnés.
En cas de destruction de ces articles, un procès verbal serait effectué par un huissier et une
perte doit être constatée comptablement.
- La clinique effectue des inventaires physiques des stocks trimestriellement et nous avons
constaté l’absence des instructions de prise d’inventaire.
Les instructions de prise d’inventaire doivent définir les modalités pratiques de réalisation
de l’opération et mettre au point l’ensemble des mesures à respecter et des tâches à
accomplir.
BILAN
Total des Actifs Immobilisés 8 715 303 6 526 561 2 188 742
Total Des Actifs Non Courants 8 715 303 6 526 561 2 188 742
Actifs Courants
Stocks 342 728 371 547 (28 819)
Moins provisions) (4 786) (4 786) -
Capitaux Propres
Total Des Passifs Non Courants 2 899 697 842 206 2 057 491
Passifs Courants
Total Des Passifs Courants 1 703 202 1 169 748 533 454
TOTAL DES CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS 10 230 829 7 490 977 2 739 852
ETAT DE RESULTAT
31/12/2013 31/12/2012 VARIATION
Produits D'exploitation
Revenus 3 750 481 2 820 237 930 244
Total Des Produits D'exploitation 3 750 481 2 820 237 930 244
Charges D'exploitation
Variation de Stocks des encours (57 805) (66 568) 8 763
Dotations Aux Amortissements Et Provisions 572 491 417 211 155 280
Total Des Charges D'exploitation 3 463 549 2 667 452 796 097
Résultat Des Activités Ordinaires Avant Impôt 176 759 92 052 84 707
Impôt sur les bénéfices (27 852) (14 587) (13 265)
Résultat Des Activités Ordinaires Après Impôt 148 907 77 465 71 442
Valeur Cumul
Désignation VCN
Brute Amortissements
Nous avons vérifié les règles de prise en compte des logiciels. Nous nous sommes assuré
que ces actifs sont encore exploités.
b) Immobilisations corporelles
Valeur Cumul
Désignation VCN
Brute Amortissements
- Installations techniques, matériel et outillage 6 761 378 1 836 078 4 925 300
La hausse en 2012 et en 2013 des soldes des comptes 23 a pour origine la construction
d’un nouveau bâtiment d’hospitalisation permettant l’augmentation de la capacité de la
clinique à 75 lits, dont l’inauguration a eu lieu en Juin 2014.
- La clinique est en phase d’investissement. Toutefois, nous avons constaté que les
immobilisations démolies et/ou mises en rebut dans le cadre du projet d’extension
et de rénovation n’ont pas fait l’objet d’identification pour le besoin de leur dé-
comptabilisation.
- les durées d’amortissement sont fixées par la direction comptable après avis des
directions concernées, et en conformité avec les principes comptables retenus par la
clinique. Nous n’avons pas d’observation particulière à ce titre.
c) Stocks
31/12/2013 31/12/2012
Stocks de médicaments 89 666 110 453
Stocks d'accessoires 20 905 163 625
Stocks de matières consommables 102 998 26 115
Stocks de prestations en cours 124 373 66 568
Stocks de produits périmés 4 786 4 786
Total brut 342 728 371 547
Provisions (4 786) (4 786)
Total net 337 942 366 761
Malgré que la clinique gère ses stocks via un module intégré à son système d’information,
la comptabilisation ne s’effectue pas systématiquement selon la méthode de l’inventaire
permanent mais plutôt manuellement selon la méthode de l’inventaire intermittent.
La méthode de valorisation au coût moyen pondéré, adoptée par la clinique, est conforme
aux préconisations du système comptable tunisien. Elle constitue la méthode la plus
adaptée eu égard à la nature de l’activité de la clinique
Concernant la gestion de stock, la protection des stocks n’est pas forcément optimale. Elle
reste parfois parcellisée puisque certains stocks, notamment de médicaments sont
disséminés dans les services (et donc intégrés comme des charges dans le processus
comptable). La dissémination de stocks dans les services de soins ne permet pas un
contrôle efficient des stocks, notamment de produits pharmaceutiques, qui ne figurent plus
comme des actifs comptables.
Parmi le stock, il figure le montant de prestation en cours pour un montant de 124 373 D
qui correspondent au montant en instance de facturation et en-cours d’hospitalisation
respectivement pour 113 799 D et 10 574 D.
Cette situation constitue une entorsion aux principes comptables du fait que ces
prestations en instance de facturation sont considérées comme chiffre d’affaires et doivent
figurer parmi les revenus de la clinique.
En outre, Il faut noter que le montant de stock des prestations en cours n’est pas valorisé à
leurs coûts.
Les créances clients totalisent à la fin de l’exercice 2013 un montant net de 527 944 D et
s’analysent comme suit :
31/12/2013 31/12/2012
Clients ordinaires 527 264 461 087
Clients, chèques à encaisser 680 382
Clients douteux 116 985 78 417
Total brut 644 929 539 886
Provisions (116 985) (78 417)
Total net 527 944 461 469
Les créances clients non encore recouvrées à la clôture de l’exercice représentent environ
51 jours du chiffre d’affaires de 2013, se situant à un niveau cohérent avec les délais de
crédit accordés à chaque type de clients :
Organismes de
Clientèle CNAM Patients
prise en charge
Le compte est crédité à l’occasion des encaissements provenant des clients à titre de
règlement ou d’avance.
Une provision pour dépréciation des créances douteuses est constituée lorsqu’il existe un
indicateur objectif de l’incapacité de la clinique à recouvrer l’intégralité des montants dus
dans les conditions initialement prévues lors de la transaction. L’ancienneté des créances et
un défaut de paiement au terme habituel du débiteur constituent des indicateurs de
dépréciation d’une créance.
Le montant de la dépréciation est égal à la valeur actualisée des flux de trésorerie qui sont
estimés irrécouvrables. Sur la base de l’expérience passée, les taux de dépréciation des
créances sont habituellement les suivants :
Nos investigations sur le poste «Clients et comptes rattachés» nous a permis de relever les
constatations suivantes :
Les autres actifs courants présentent au 31 décembre 2013 un solde net de 302 284 D et
s’analysent comme suit :
31/12/2013 31/12/2012
Avances aux fournisseurs 3 527 11 527
Avances et acomptes au personnel 22 149 24 903
Excédent d'impôt sur les cliniques 16 289 14 747
Retenues à la source certificats non parvenues 3 466 506
TVA reportée 236 670 70 281
Produits à recevoir 4 829 213
Charges payées d'avance 8 762 2 684
Compte d'attente (A) 16 027 15 318
Total brut 311 719 140 179
Provisions (9 435) (9 435)
Total net 302 284 130 744
g) Emprunts
Les emprunts à long terme présentent au 31 décembre 2013 un solde de 2 791 083 D. Ils
s’analysent comme suit :
31/12/2013 31/12/2012
Échéances à plus d'un an sur emprunt 2 732 171 655 780
Échéances à plus d'un an sur crédit leasing 58 912 118 899
Total 2 791 083 774 679
Nous avons examiné les conventions de crédits, conclues entre la clinique et ses bailleurs
de fonds et nous nous sommes assurés du respect des clauses contractuelles.
Par ailleurs, nous avons examiné les modalités de calcul et de rattachement des charges
financières de l’exercice 2013.
La clinique a constitué une provision pour risque fiscal de 86 448 D, en couverture des
risques de retenue à la source sur salaires non effectuée au titre des rémunérations servies
31/12/2013 31/12/2012
Fournisseurs d'exploitation 423 673 27 933
Fournisseurs d'immobilisations 474 426 100 989
Fournisseurs, effets à payer 90 650 194 404
Fournisseurs, factures non parvenues 104 356 257 971
Les comptes des fournisseurs sont crédités systématiquement dés la validation par la
direction administrative et financière des factures déclenchées par le service
approvisionnement via le module « Gestion des achats et stocks ».
Ils sont débités suite aux règlements via le module « Gestion des règlements fournisseurs
et impression automatiques des chèques et traites » ou en cas de retours de marchandises
appuyés par des avoirs obtenus des fournisseurs.
Les autres passifs courants présentent au 31 décembre 2013 un solde de 391 339 D, détaillé
comme suit :
31/12/2013 31/12/2012
Personnel, rémunérations dues 34 025 2 522
Etat, impôts et taxes 59 817 42 709
C.N.S.S 76 875 85 096
Médecins (A) 142 827 146 413
Diverses charges à payer 31 733 37 455
Provisions pour congés payés 46 062 29 844
Total 391 339 344 039
(A) : Dans certains cas, les honoraires des médecins sont encaissés par la clinique, celle-ci
disposant d’un mandat pour la tenue de leur comptabilité. Ces sommes sont encaissées sur
les mêmes comptes bancaires que ceux de la clinique, la contrepartie se trouvant
comptablement en dettes vis-à-vis des médecins, « comptes médecins ».ces comptes, par la
suite sont débités dés que la clinique procédera au paiement des médecins.
La validation de ces comptes est effectuée au même temps que le contrôle des factures sur
la base des dossiers administratifs en ce qui concerne les honoraires facturés et au même
temps que la validation des encaissements clients.
a) Chiffre d’affaires
- Optimisation permanente de tous les facteurs de qualité de ses prestations qui renforcent
son attractivité (amélioration de la prise en charge médicale et paramédicale grâce à la
formation continue de ses équipes, modernisation des infrastructures, des équipements et
plateaux techniques, recherche de concepts innovants, réflexion sur l’architecture…).
b) Charges d’exploitation
L’évolution du poste des achats consommés est également en ligne avec l’évolution du
chiffre d’affaires, confirmant l’efficacité de la gestion centralisée des achats, qui génère
notamment des économies d’échelle. Les achats consommés s’élèvent à 1 525 158 D, en
hausse de 27,16 % par rapport à l’exercice 2012.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Considéré comme l’un des vecteurs clés de l’économie tunisienne, le secteur des cliniques
privées constitue un réel levier de développement national en matière de renforcement des
infrastructures de soins, de promotion de l’investissement et de création des emplois.
Dans ce contexte marqué par la multiplicité des cliniques privées et la forte croissance
attendue de ce secteur, l’expert comptable serait amené à accompagner les cliniques
privées dans leur développement.
L’objectif de ce mémoire a été de faciliter les tâches pour le commissaire aux comptes
d’une clinique privée en lui donnant des outils de contrôle et de vérification portant sur les
procédures de contrôle interne et les comptes, ainsi de circonscrire les contraintes
réglementaires qui impactent ce secteur.
Dans cette optique, la première partie de ce mémoire a été consacrée au diagnostic des
cadres réglementaires et comptables applicables au secteur des cliniques privées.
Ensuite, nous avons vu que ce secteur est caractérisé par un volume important lié aux
opérations de facturation, une multitude de risques qui entourent le principe d’exhaustivité
du chiffre d’affaires, les contraintes réglementaires imposées par le ministère de la santé
publique, le nombre d’intervenants (CNAM, assurance maladie, patients), et la nécessaire
prise en compte du secret médical.
La démarche que nous avons proposée s’appuie sur une approche par les risques, qui a
couvert uniquement les cycles que nous avons jugés spécifiques et significatifs, en
l’occurrence les revenus, les créances clients, les immobilisations et les stocks.
La mise en œuvre des contrôles et la démarche d’audit proposée ont montré que :
- L’activité des cliniques privée est une activité fortement réglementée du fait que les
textes législatifs et réglementaires prévus couvrent, pratiquement, tous les aspects de
l’activité notamment les conditions d’exercice, les normes en personnel, en locaux et en
équipements, les règles tarifaires, les conditions d’approvisionnement et de détention de
médicaments. Il est nécessaire que l’auditeur prendre en compte les textes législatifs et
réglementaires dans l'audit des états financiers.
- Une attention de l’auditeur d’une clinique doit être portée en priorité sur :
· Le risque de fraude ;
· Les risques liés au processus « stocks » qui se rattachent notamment à la nature des
produits stockés, à la diversité des lieux de stockage, au non-respect du principe de
séparation des tâches, et à la réglementation stricte en matière de détention, et de
délivrance des médicaments ;
Une troisième partie, consacrée à un cas pratique d’audit d’une clinique privée, a été
présentée afin d’appréhender les aspects sus-indiqués.
Pour réaliser sa mission d’audit, l’expert comptable a acquis de bonnes connaissances sur
le fonctionnement du secteur des cliniques privées et des pratiques en vigueur au sein de ce
secteur.
Ce mémoire est destiné initialement au commissaire aux comptes qui intervient au sein des
cliniques privées. Il pourrait dans un proche avenir trouver des applications dans d’autres
types de missions notamment audit-acquisition, fusion ou regroupement des cliniques
privées.
ANNEXES
ANNEXE N°2 : RELATIONS ENTRE MEDECINS, PATIENTS, CLINIQUES ET ORGANISMES DE SECURITE SOCIALE
· La société « ……» Société Anonyme, au capital social de ………mille dinars, ayant élu
son siège social au………, matricule fiscal : ……../P/M/000, immatriculée au registre
de commerce des sociétés sous le numéro : B………, représentée par son Directeur
Général ou Président Directeur Général M. …………, titulaire de la Carte d’Identité
Nationale n°…… désignée ci-après la société mère
D’une part, et
D’autre part.
ARTICLE 1 : OBJET
1- Comptabilité
En tout état de cause, elle doit remettre à la clinique les documents comptables aux
échéances prescrites par la loi et se chargera régulièrement, de déposer toutes les
déclarations CNSS, fiscales et autres au nom de la clinique, aux échéances légales.
La société mère négociera pour le compte de la clinique tous les contrats nécessaires à
l’achat de marchandises, équipements et fournitures d’exploitation et, le cas échéant, les
contrats d’entretien et tout autre service que la clinique jugera nécessaire. Il est entendu
que les besoins devront, au préalable, être exprimés par la clinique.
Une fois approuvées par les conseils d’Administration, le gestionnaire assurera le suivi, le
contrôle des budgets et l’analyse des écarts.
La société mère assure le recouvrement des créances impayées de la clinique auprès des
organismes. En accord avec la clinique, elle pourra prendre un conseil juridique et engager
toutes les actions ou poursuites, si cela apparaît raisonnablement nécessaire pour collecter
le montant des factures et autres revenus de la clinique ou agir en recouvrement de
créances.
8- Management de la qualité
9- Assurance
La clinique s’oblige à souscrire pendant la durée des présentes, à des polices d’assurance
couvrant les pertes et dommages pouvant frapper la clinique et son contenu par suite
d’incendie, dégâts des eaux, explosion, ainsi que la responsabilité civile, le vol et les
dommages occasionnés, les accidents du travail et en général toutes autres assurances
légales ou estimées nécessaires. Le montant des primes d’assurances souscrites est à la
charge de la clinique.
L a présente convention est conclue pour une durée d’une année. Elle est renouvelable par
tacite reconduction pour la même période.
ARTICLE 4 : FACTURATION
La société mère facturera mensuellement à la société filiale des honoraires ajustables par
une facture en fin de chaque trimestre.
ARTICLE 5 : RESPONSABILITE
Nonobstant l’assistance que la société mère rend aux sociétés filiales du pôle santé dans les
domaines mentionnés ci-dessus, il demeure entendu qu’en aucun cas cette assistance ne
remet en cause le pouvoir des Conseils d’Administration et des dirigeants sociaux qui
demeureront pleinement responsables de leur gestion, conformément aux pouvoirs qui
leurs sont conférés par leurs organes de gestion.
ARTICLE 6 : ARBITRAGE
· Evolution des effectifs par fonction (effectif fin d'année et moyenne annuelle) et
salaire moyen par catégorie de salariés,
· Livres de paie sur N et N-1,
· Principaux contrats existants avec les fournisseurs (restauration et prestations
alimentaires, blanchisserie, ménage, achat de fournitures médicales).
- Activité
· Ventilation du chiffre d’affaires de la clinique par activité, par spécialité et par
nature (ambulatoire/hospitalisation),
· Détail des entrées et des journées par spécialité,
· « Tableaux de bord financiers » ou reporting mensuel ou trimestriel de suivi
d'activité (données statistiques d'activité),
· Détail du chiffre d'affaires mensuel sur l'exercice N,
· Détail des investissements historiques sur l'exercice N (en distinguant ceux de
renouvellement et ceux liés à de nouveaux investissements),
La clinique « ……» Société Anonyme, au capital social de ………mille dinars, ayant élu
son siège social au………, matricule fiscal : ……../P/M/000, immatriculée au registre de
commerce des sociétés sous le numéro : B………, représentée par son Directeur Général
ou Président Directeur Général M. …………, titulaire de la Carte d’Identité Nationale
n°…… désignée ci-après la clinique
D’une part, et
La société « ……» Société Anonyme, au capital social de ………mille dinars, ayant élu
son siège social au………, matricule fiscal : ……../P/M/000, immatriculée au registre de
commerce des sociétés sous le numéro : B………, représentée par son Directeur Général
ou Président Directeur Général M. …………, titulaire de la Carte d’Identité Nationale
n°…… désignée ci-après prestataire de services
D’autre part.
Article 1 :
- 1 Serveur,
- 60 Micro-ordinateurs,
- Imprimantes,
- Onduleurs,
- Equipements réseaux ;
Les pièces de rechanges sont à la charge de la clinique.
Article 2 :
La maintenance comprend :
- Un suivi périodique de 3 fois par an de l’état des articles objets de ce contrat. Il sera
matérialisé par des fiches machines et qui comprend un état de diagnostic et de vérification
du :
- la télémaintenance à travers une connexion ADSL ou RTC. Les frais de mises en place de
la connexion et des communications sont à la charge de la clinique.
- l’assistance téléphonique
- En cas de panne d’un poste irréparable sur place, un poste de remplacement sera installé
avant enlèvement en attendant la réparation.
Ne sont pas inclus dans ce contrat tous dépannages pour mauvais fonctionnement dû à
l’intervention pour dépannage, modification logicielle ou matérielle effectué par une tierce
personne non habilité par le prestataire de services.
Article 3 :
Le prestataire de services s’engage à récupérer tous les 15 jours une bande de sauvegarde,
vérifier l’intégrité des données et adresser un rapport au client. Elle garanti l’intégrité de la
sauvegarde vérifiée et en garde une copie. Une seule copie est gardée à la fois. En cas
d’anomalie constaté sur la sauvegarde une action corrective sera lancée. Les frais de cette
mission corrective ne sont pas inclus dans ce contrat. La fourniture des bandes de
sauvegarde et leur changement quotidien au niveau du lecteur de bande sont à la charge de
la clinique.
Article 4 :
Pendant toute la durée du contrat, et au-delà s’il y est mis fin, le prestataire de services
s’oblige à respecter les règles de confidentialité, en particulier la discrétion, en ce qui
concerne toute information recueillie sur le lieu de service ou de clientèle.
Article 5 :
Le présent contrat est valable pour une période d’une année. Il est renouvelable par tacite
reconduction pour la même période. Il pourra faire l’objet d’une révision ou d’une
dénonciation par l’un des deux parties un mois avant la date de son expiration.
Article 6 :
CLINIQUE XXX
Tunis, le XX/XX/20XX
Cette lettre d’affirmation s’inscrit dans le cadre de votre audit des états financiers de la
clinique XXXX pour l’exercice clos le 31 Décembre 20XX, visant à exprimer une opinion
sur leur régularité et leur sincérité, pour tout aspect significatif, et de leur traduction fidèle
de la situation financière de la société au 31 Décembre 20XX, ainsi que du résultat de ses
opérations et des mouvements de trésorerie pour l’exercice clos à cette date, conformément
aux normes comptables applicables en Tunisie.
Nous vous confirmons, au mieux de nos connaissances et en toute bonne foi, les
informations et déclarations suivantes :
· Nous avons mis à votre disposition tous les livres comptables, toute la
documentation afférente et tous les procès-verbaux des assemblées d’actionnaires
et du conseil d’administration.
· Notre société s’est conformée à toutes les dispositions des accords contractuels
dont le non-respect pourrait avoir une incidence significative sur les états
financiers.
· Les éléments suivants ont été correctement enregistrés et, le cas échéant, une
information appropriée a été donnée dans les notes aux états financiers :
· La société est propriétaire de tous ses actifs et aucun n’a été nanti ou hypothéqué
ou fait l’objet de sûretés ou de servitude, à l’exception de ceux mentionnés dans les
notes aux états financiers.
· Nous avons enregistré tous les passifs et les engagements ou nous en avons donné
information en notes annexes, selon le cas, et nous avons indiqué dans lesdites
notes toutes les garanties accordées aux tiers.
· Tous les litiges ont été provisionnés dans les états financiers selon les montants
fixés avec les conseillers juridiques et les avocats de la société. Aucune autre
réclamation concernant un contentieux potentiel n’a été déposé ou n’est
actuellement anticipée.
· Nous vous confirmons qu’il n’existe pas des éléments qui sont de nature à
remettre en cause la convention de continuité d’exploitation pour l’établissement
des États Financiers. Notamment, nous vous confirmons que la société YYY
s’engage à apporter son soutien financier à notre société.
· Nous vous avons communiqué toutes les informations relatives aux conventions
entrant dans le cadre des dispositions des articles 200 et suivants du Code des
Sociétés Commerciales.
XXXXX
XXXXX
BIBLIOGRAPHIE
1- OUVRAGES
- E.K.L (2014) « Amen Sante : la santé qui grandit lentement mais sûrement », téléchargé
du site (visité en Octobre 2014) : http://www.sante-tn.com/mon-corps/bien-
etre/item/2311-amen-sante-la-sante-qui-grandit-lentement-mais-surement.
- Jean-Baptiste J. (2013) « Le marché des cliniques privées en ébullition », le monde,
Octobre 2013, téléchargé du site (visité en septembre 2014)
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/10/06/le-marche-des-cliniques-prives-en-
ebullition_3490791_3234.html.
- La banque mondiale (2006) « Etude du secteur santé », téléchargé du site (visité en
septembre 2014) http://fr.scribd.com/doc/20330057/Tunisie-Etude-du-Secteur-de-la-
Sante-2006.
- TAP (2012) « Mise en place d'une agence d'accréditation et de certification des services
de santé », téléchargé du site (visité en Octobre 2014) : http://www.sante-tn.com/dici-et-
dailleurs/dici/item/568-mise-en-place-dune-agence-daccréditation-et-de-certification-des-
services-de-santé.
3- MEMOIRES
- www.cnudst.rnrt.tn.
- www.iort.gov.tn.
- www.oect.org.tn.
- www.sante.gouv.fr.
- www.has-sante.fr.
- www.santetunisie.rns.tn.
- www.ins.nat.tn.
- www.cnam.nat.tn.
- www.unfpa-tunisie.org.
- www.santetunisie.rns.tn.
- www.santemaghreb.com.
- www.qualilteonline.com.
- www.csys.com.tn.
6- AUTRES
SECTION 1 : ANALYSE DES ASPECTS SPECIFIQUES LIES AUX REVENUS D’UNE CLINIQUE PRIVEE.......................................... 41
1.1. Les différents types de revenus des cliniques privées .............................................................................. 41
1.1.1. L’activité afférente aux soins ............................................................................................................... 41
1.1.2. L’activité hôtelière............................................................................................................................... 44
1.1.3. Les autres produits.............................................................................................................................. 44
1.2. Les comptes de bilan directement liés aux revenus ................................................................................. 45
1.2.1. Les comptes clients............................................................................................................................. 45
1.2.2. Les comptes des praticiens .................................................................................................................. 46
SECTION 2 : ANALYSE DES ASPECTS SPECIFIQUES LIES AUX COUTS SUPPORTES PAR UNE CLINIQUE PRIVEE ........................... 46
2.1. Les principaux centres de coûts des cliniques privées.............................................................................. 46
2.1.1. Les achats consommés ........................................................................................................................ 47
2.1.2. L’immobilier permettant l’exploitation de la clinique............................................................................ 48
2.2. Les comptes de bilan directement liés aux coûts ..................................................................................... 49
2.2.1. Les stocks............................................................................................................................................ 49
DEUXIÈME PARTIE : PROPOSITION UNE DEMARCHE D’AUDIT ADAPTÉE AUX CLINIQUES PRIVÉES
.................................................................................................................................................................................. 59
PREMIER CHAPITRE : EVALUATION DU SYSTÈME DE CONTRÔLE INTERNE LIÉ A L’ACTIVITÉ DES
CLINIQUES PRIVÉES............................................................................................................................................ 61