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Mémoire Final Apres Soutenance 2 (1) 18 Fevrier PDF

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UNIVERSITE DE DSCHANG

UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D’AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES


FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE VULGARISATION AGRICOLE ET DE SOCIOLOGIE RURALE


DEPARTMENT OF AGRICULTURAL EXTENSION AND RURAL SOCILOGY

LES NOUVELLES PRATIQUES DE CONSEIL PROMUES PAR LE


PROGRAMME D’AMELIORATION DE LA COMPETITIVITE DES
EXPLOITATIONS FAMILIALES AGROPASTORALES (ACEFA) : CAS DU
DEPARTEMENT DE LA MENOUA, REGION DE L’OUEST, CAMEROUN.

Mémoire de fin d’études présenté en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome,


Option : Economie et Sociologie Rurales

Par :

NDASSI MARIE
Matricule : 06A113

13ème Promotion

Janvier 2011


 
UNIVERSITE DE DSCHANG
UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D’AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES


FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE VULGARISATION AGRICOLE ET DE SOCIOLOGIE RURALE
DEPARTMENT OF AGRICULTURAL EXTENSION AND RURAL SOCILOGY

LES NOUVELLES PRATIQUES DE CONSEIL PROMUES PAR LE


PROGRAMME D’AMELIORATION DE LA COMPETITIVITE DES
EXPLOITATIONS FAMILIALES AGROPASTORALES (ACEFA) : CAS DU
DEPARTEMENT DE LA MENOUA, REGION DE L’OUEST, CAMEROUN
 

Mémoire de fin d’études présenté en vue de l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome,


Option : Economie et Sociologie Rurales

Par :

NDASSI MARIE
Matricule : 06A113

SUPERVISEUR : ENCADREURS :

AJAGA NJI, Ph D -Dr. FONGANG Guillaume,


Assistant, FASA, Université de
Professeur, Département de Dschang
Vulgarisation Agricole et -Mme EKEME LOBE Esther Désirée
Sociologie Rurale, FASA. Programme ACEFA

Janvier 2011


 
 
FICHE DE CERTIFICATION DE L’ORIGINALITE DU TRAVAIL

Je soussignée, NDASSI Marie, atteste que le présent mémoire est le fruit de mes propres travaux
effectués dans le cadre du nouveau dispositif d’appui conseil du MINADER/MINEPIA que met
en place le programme d’Amélioration de la Compétitivité des Exploitations Familiales
Agropastorales (ACEFA). Ce travail a été réalisé sous la supervision du Pr. Ajaga NJI du
Département de Vulgarisation Agricole et de Sociologie Rurale et sous l’encadrement du Dr.
FONGANG Guillaume, Assistant au Département de Vulgarisation Agricole et de Sociologie
Rurale de la Faculté d’ Agronomie et des Sciences Agricoles de l’Université de Dschang et de
Mme EKEME LOBE Esther Désirée (programme ACEFA).

Ce mémoire est authentique et n’a pas été antérieurement présenté pour l’acquisition de quelque
grade universitaire que ce soit.

Visa de l’auteur

Date :…. /…. /…..

Visa du superviseur Visa de l’encadreur

Date :…. /…. /….. Date :…. /…. /…..

Visa du chef de Département

Date :…. /…../……

 

 
FICHE DE CERTIFICTATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE

Le présent mémoire a été corrigé conformément aux observations du jury.

Visa du Président du jury Visa du Superviseur

Date :…. /…. /….. Date :…. /…. /…..

Visa du Chef de Département

Date :…. /…. /…..


 
DEDICACE
Je dédie ce travail

A mes défunts parents : papa MBOGNING Joseph, maman MEKEMLO Madeleine, mes
grand- mères NGUEHOU et VOUTSA qui m’ont inculqué l’amour du travail.

A mes oncles papa TANKEU Gaston et papa NDEMANOU Théodore dont les décès
respectifs le 5 Juin et le 1e Septembre 2010 m’ont permis de comprendre que je devrais plutôt
doubler d’efforts dans la réalisation de mes travaux.

A mon défunt tuteur, papa TEDONTSA Paul qui m’a amenée à intérioriser le culte de
l’effort.

A mon époux FEUDJIO Vincent de Paul, nos enfants William, Carine, Guylène, Sorelle,
Steffel Ludivin, Marlène et à notre petite fille Murielle Dimitriva pour la compréhension dont
ils ont fait preuve durant mes années d’études.

A mes cadets Thomas et Florence ainsi qu’à leurs enfants pour le soutien inconditionnel
qu’ils ont su m’apporter.

A tous mes autres frères et sœurs de la grande famille TEGUIEFOSSO pour la fraternité
qui règne entre nous.


 
REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier sincèrement :


- Le Seigneur Tout-Puissant pour m’avoir éclairée durant mon stage ;

- Pr AJAGA NJI qui malgré ses occupations a bien voulu superviser ce travail ;

- Dr FONGANG Guillaume pour avoir suivi de près la réalisation de ce mémoire ;

- Tout le corps enseignant de la Faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles de


l’Université de Dschang, pour la qualité des enseignements reçus qui nous permettront
d’aborder avec confiance et sérénité la recherche en milieu rural.

- Dr BOUBA Moumini, Coordonnateur national du programme ACEFA, pour avoir


accepté que nous effectuions notre stage de fin d’études dans la structure qu’il
coordonne et tout le personnel;

- Mme EKEME Esther, Responsable de la gestion des exploitations, appui conseil et


vulgarisation pour l’encadrement qu’elle a su nous apporter malgré ses multiples
occupations;

- Mr KINGNI Michel, Coordonateur Adjoint du programme ACEFA pour les conseils


qu’il nous a prodigués durant le stage ;

- Mr POURCHOT, Conseiller Technique du Coordonnateur national du programme


ACEFA qui a donné des orientations à ce travail ;

- Dr. KOUAM Emile pour les conseils à nous apportés durant le stage ;

- Mrs HAVARD Michel et LEROY Jean pour le cadrage méthodologique dudit travail ;

- Mr Valantine ACHANCHO, Sous Directeur des organisations professionnelles


agropastorales du MINADER pour l’orientation de ce travail.

- Mr MBILI OLOUME, coordonnateur national du PNVRA pour les informations et


documents qu’il nous a donnés ;

- Les délégués départementaux de la Menoua du MINADER et du MINEPIA ainsi que le


personnel pour les informations à nous procurées ;

ii 
 
- Mr OUEMBA, Chef de cellule technique départemental du programme ACEFA et
Superviseur départemental du PNVRA pour les conseils à nous prodigués. Tous les
conseillers spécialisés et les conseillers de groupement de producteurs avec qui nous
avons fait le terrain durant la phase pratique de ce mémoire ;

- Tous les Groupes d’Initiative Commune qui ont été ouverts à nos questions pendant nos
enquêtes ;
- La Famille NGUEDJIO Antoine qui m’a hébergée pendant la phase d’étude ;
- Maman SOBZE Rose, les Familles TCHOULA Pierre, KENGNI Gaston, KAMDOUM
Raymond, TEJIODONKENG Bertine, WALLA Prospert, FEUDJIO Paris, DOCGNE
Rigobert, SIEMENGAP Adrienne, TSAMO Emile, KAMGA Richard pour le soutien
moral qu’ils m’ont toujours apporté ;

- Mrs, NGOUAMBE Nestor, TANON Innocent, KEAMBOU Christian, FOMEN Patrick,


LIEUNANG LETCHE Alain qui m’ont aidée dans le traitement et l’analyse de mes
données ;

- Mrs TIZE KODA, TABOULI YOUBOUINA, NKWANOU Jean et NGUEGNOH


Jeannot pour l’encadrement qu’ils m’ont apporté durant mes années de formation ;

- Mes camarades de la 13ème promotion avec qui nous avons formé une famille durant ces
années de formation en particulier KHARI Boukar, TABOUGUE Patric, TEIZEM
Benoît, DZIEDJOU Patrick, SALAH Marcel, TAKOUMBO Boris, LACMANGO
Norbert, DJIOPE Hermine, KANA Nathalie, Mme NJIKE Immaculée, Mme KANA
Idosile ;
- A tous ceux qui n’ont ménagé aucun effort pour mon succès ;

Recevez ici l’expression de ma profonde gratitude.

iii 
 
TABLE DES MATIERES

DEDICACE...................................................................................................................................................i
REMERCIEMENTS .................................................................................................................................. ii
TABLE DES MATIERES .........................................................................................................................iv
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................................... x
LISTE DES FIGURES ...............................................................................................................................xi
LISTE DES CARTES ................................................................................................................................xi
LISTE DES PHOTOS ................................................................................................................................xi
ACRONYMES .......................................................................................................................................... xii
RESUME……………………………………………….……………………………………………. ….xv
ABSTRACT………………………………………………………………………………………… ….xvi
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION............................................................................................................ 1
1.1. GENERALITES……………………………………………………………………………………….1
1.2 PROBLEMATIQUE…………………………………………………………………………………...3
1.3 OBJECTIFS DE L’ETUDE……………………………………………………………………………4
1.4 IMPORTANCE DE L’ETUDE………………………………………………………………………..4
1.5 ORGANISATION DU MEMOIRE………………………………………………………………........5
CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA LITTERATURE ................................ 6
2.1 CADRE CONCEPTUEL………………………………………………………………………………6
2.1.1 Le concept des principaux types de conseil agricole ...................................................... 6
2.1.2 Clarification des concepts ............................................................................................... 9
2.1.2.1 La vulgarisation .................................................................................................................... 9
2.1.2.2 La facilitation ...................................................................................................................... 10
2.1.2.3 La gestion ………………………………………………………………………………...10
2.1.2.4 Le conseil ........................................................................................................................... 11
2.1.2.5 Le conseil de gestion ........................................................................................................ 11
2.1.2.6 Le conseil de gestion à l’exploitation familiale ................................................................... 12
2.1.2.7 Le dispositif ......................................................................................................................... 13
2.1.2.8 Le dispositif de vulgarisation .............................................................................................. 14
2.1.2.9 Le dispositif de conseil ...................................................................................................... 14
2.1.2.10 L’organisation…………………………………………………………………..14
2.1.2.11 L’organisation de producteurs...................................................................................... 15

iv 
 
2.1.2.12 L’exploitation agricole…………………………………………………………...15
2.1.2.13 Les pratiques………………………………………………………………….…16
2.1.2.14 Le système de production……………………………………………………….17

2.1.2.15 Le diagnostic…………………………………………………………………….17
2.1.2.16 La perception……………………………………………………………………18
2.1.2.17 Mesure des effets et mesure d’impacts du conseil……………………………...18
2.2 REVUE DE LA LITTERATURE………………………………………………………………….…20
2.2.1 Le conseil de gestion appliqué en France ..................................................................... 20
2.2.2 Le conseil de gestion appliqué en Afrique .................................................................... 20
2.2.2.1 Le conseil de gestion en Afrique de l’Ouest........................................................................ 20
2.2.2.2 Historique de la démarche de conseil de gestion au Nord-Cameroun ................................. 21
2.2.2.3 L’expérience de l’ADEAC dans le sud-Cameroun ............................................................ 22
2.2.3 Le profil des conseillers ............................................................................................... 23
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE .................................................................................................... 25
3.1 ZONE D’ETUDE…………………………………………………………………………………...25
3.1.1 Choix de la zone d’étude............................................................................................. 25
3.1.2 Présentation de la zone d’étude.................................................................................... 25
3.1.2.1. Topographie, Hydrographie et Pédologie......................................................................... 25
3.1.2.2 Climatologie ........................................................................................................................ 26
3.1.2.3 Le milieu humain…………………………………………………………………….….26
3.1.3 Choix des sites de l’étude ............................................................................................. 28
3.2 CHOIX ET TAILLE DE L’ECHANTILLON……………………………………………………...29
3.2.1 L’échantillon d’analyse ................................................................................................ 29
3.2.2 Les unités d’analyse ..................................................................................................... 29
3.2.3 La taille de l’échantillon .............................................................................................. 29
3.3 METHODE DE COLLECTE, DE TRAITEMENT ET D’ANALYSE DES DONNEES…………....32
3.3.1 Méthode de collecte de données ................................................................................... 32
3.3.1.1 Les données de sources primaires ...................................................................................... 32
3.3.1.2 Les données de sources secondaires ................................................................................... 32
3.3.2 Méthode de traitement des données ............................................................................. 33
3.3.3 Méthode d’analyse des données................................................................................... 33
3.4 REALISATION DES OBJECTIFS……………………………………………………………….…33
3.5 HYPOTHESES DE L’ETUDE……………………………………………………………………..34
3.5.1 Formulation des hypothèses ......................................................................................... 34
3.5.2 Analyse opérationnelle des variables ............................................................................ 35

 
3.6 LIMITES DE L’ETUDE………………………………………………………………………………36
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS ................................................................................ 37
4.1. PROFIL DES RESPONSABLES DES EFA, DES GROUPEMENTS DE PRODUCTEURS ET
DES CONSEILLERS DU DISPOSITIF D’APPUI CONSEIL…………………………………….....37
4.1.1. Caractéristiques des responsables d’EFA membres des Groupements de
Producteurs ............................................................................................................................ 37
4.1.1.1 L’âge................................................................................................................................ …37
4.1.1.2 Le genre ............................................................................................................................... 38
4.1.1.3 Le statut matrimonial ................................................................................................ 38
4.1.1.4 Le diplôme le plus élevé de l’enquêté ................................................................................. 38
4.1.1.5 L’effectif des exploitations familiales et le nombre d’actifs agricoles ............................... 39
4.1.1.6 Le statut social des responsables des EFA ......................................................................... 39
4.1.1.7 Activités principales du responsable d’EFA ...................................................................... 39
4.1.1.8 L’enquêté occupe un poste de responsabilité ou pas .......................................................... 40
4.1.1.9 Appartenance du membre à un Groupement de Producteurs ayant bénéficié du
financement de leur projet ou pas.................................................................................................... 40
4.1.2 Caractéristiques des groupements de producteurs en conseil dans la Menoua ............. 41
4.1.2.1 Le siège social du GP. ......................................................................................................... 41
4.1.2.2 Le statut juridique et le nombre de membres du GP .......................................................... 41
4.1.2.3 Année de création et année de légalisation du GP.............................................................. 41
4.1.2.4 L’origine de l’idée de création et raisons de création du GP.............................................. 42
4.1.2.5 Le nombre d’EFA du GP..................................................................................................... 42
4.1.2.6 Activités du GP ................................................................................................................... 43
4.1.3 Profil des conseillers .................................................................................................... 43
4.1.3.1 L’âge des conseillers .......................................................................................................... 43
4.1.3.2 Le genre des conseillers ...................................................................................................... 44
4.1.2.3 Le niveau d’éducation du conseiller .................................................................................... 44
4.1.2.4 Le diplôme le plus élevé………………………………………………………………….44
4.1.2.5 La formation professionnelle .............................................................................................. 45
4.1.2.6 L’expérience professionnelle.............................................................................................. 45
4.2. CARACTERISATION DES NOUVELLES PRATIQUES DE CONSEIL PAR UNE ANALYSE
COMPARATIVE D’ACEFA ET DU PNVRA (AUX DERNIERES ANNEES)…………………….….46
4.2.1 Présentation des deux programmes ............................................................................... 46
4.2.1.1 Le PNVRA .......................................................................................................................... 46
4.2.1.1.1 Contexte qui a prévalu à la naissance du programme ...................................................... 46
4.2.1.1.2 L’objectif global et les objectifs spécifiques .................................................................... 47
4.2.1.1.3 Le cadre institutionnel ...................................................................................................... 47

vi 
 
4.2.1.1.4 L’organisation du dispositif…………………………………………………………….47
4.2.1.2 Programme ACEFA ............................................................................................................ 48
4.2.1.2.1 Contexte qui a prévalu à la naissance du programme ...................................................... 48
4.2.1.2.2 L’objectif global et les objectifs spécifiques .................................................................... 48
4.2.1.2.3 Le cadre institutionnel………………………………………………………….49
4.2.1.2.4 L'organisation du dispositif…………………………………………………….49
4.2.2 Perception des différences par les acteurs entre le PNVRA et ACEFA ....................... 50
4.2.2.1 Différences selon les conseillers ......................................................................................... 50
4.2.2.2 Perception des différences par les bénéficiaires entre le PNVRA et ACEFA………........53
4.2.2.3 Analyse des éléments de comparaison des deux dispositifs ............................................... 57
4.2.2.4 Les acquis du PNVRA qu’ACEFA capitalise……………………………………….…...61
4.3 LES PRATIQUES DES CONSEILLERS DANS LA MENOUA…………………………………....63
4.3.1 Définition du conseil ou de l’appui conseil par les conseillers ............................ …….63
4.3.2 Définition du conseiller par les conseillers .................................................................. 63
4.3.3 Les pratiques des conseillers spécialisés....................................................................... 63
4.3.4 Les pratiques des CGP .................................................................................................. 64
4.3.4.1 Les étapes de la démarche de conseil .................................................................................. 65
4.3.4.2 Autres activités de conseil réalisées par les CGP ................................................................ 66
4.3.4.3 Types de producteurs qui participent au conseil ................................................................. 67
4.3.4.4 Type de conseil approprié pour les producteurs .................................................................. 67
4.3.5 Respect du code de déontologie ................................................................................... 68
4.3.5.1 Les caractéristiques d’un bon conseiller selon les conseillers ............................................ 68
4.3.5.2. Relations entre les CGP ...................................................................................................... 68
4.3.5.3. Relations entre les CGP et la Cellule Technique départementale ...................................... 69
4.3.5.4 Relations entre les différents CLG et tenue des CLG ......................................................... 70
4.3.5.5 Les relations entre les CGP et les producteurs ................................................................... 70
4.3.5.6 Immixtion des CGP dans les problèmes des GP ................................................................. 71
4.3.6 La rémunération du conseiller : facteur de motivation? ............................................... 71
4.4 PERCEPTION ET IMPLICATION DES BENEFICIAIRES DES ACTIVITES DE CONSEIL...71
4.4.1 Démarche utilisée pour être en contact avec le CGP .................................................... 71
4.4.2 Appellation du CGP par les membres du GP................................................................ 72
4.4.3 Perception du conseiller et du conseil par les responsables d’EFA .............................. 72
4.4.4 L’accueil du conseil ...................................................................................................... 74
4.4.5 Informations relatives à la convention .......................................................................... 75
4.4.5.1 Informations relatives à la signature de la convention par le GP ........................................ 75

vii 
 
4.4.5.2 Définition de la convention par les enquêtés ....................................................................... 76
4.4.5.2 Perception de la convention dans les secteurs ..................................................................... 76
4.4.5.3 Ce qui a marqué les répondants dans la convention ............................................................ 77
4.4.6 Informations sur la fiche individuelle des systèmes de production et la participation
au diagnostic. ......................................................................................................................... 78
4.4.7 Résultats du diagnostic ................................................................................................. 78
4.4.7.1 Forces des GP………………………………………………………………………….….78
4.4.7.2 Opportunités des GP ........................................................................................................... 79
4.4.7.3 Faiblesses des GP ................................................................................................................ 80
4.4.7.4 Menaces qu’ont les GP dans leur environnement ............................................................... 81
4.4.8 Informations relatives au plan de développement ………………………………………81
4.4.9 Informations sur les projets productif des GP……………………………………….82
4.4.10 Autres outils relatifs à la perception du conseil par les responsables d’EFA ……….83
4.4.10.1 Cahiers d’exploitation et de visite……………………………………………................83
4.4.10.2 Types d'agriculteurs qui participent plus aux visites du CGP…………………………...84
4.4.10.3 Activités réalisées par le CGP dans les GP ..................................... ……………………..84
4.4.10.4 Activités économiques :Discussion sur les petits calculs économiques avec le CGP, le
Budget de trésorerie et les Comptes prévisionnels .......................................................................... 85
4.4.11 Informations relatives au Comité Local de Groupement (CLG) ................................ 87
4.4.11.1 Définition du CLG............................................................................................................. 87
4.4.11.2 Membre du CLG et restitution des enseignements ............................................................ 87
4.4.12 Evaluation des activités de conseil ............................................................................. 88
4.4.13 Quelques éléments du code de déontologie ................................................................ 88
4.4.13.1 Caractéristiques d’un bon conseiller ................................................................................. 89
4.4.13.2 Attitude du CGP face aux bénéficiaires ............................................................................ 89
4.4.13.3 Demande d’intervention du CGP dans les conflits du GP................................................. 90
4.4.14 Conseil individuel et conseil collectif ......................................................................... 90
4.4.15 Diffusion du conseil .................................................................................................... 91
4.5 LES EFFETS DU CONSEIL………………………………………………………………………….92
4.5.1 Effets sur les bénéficiaires ............................................................................................ 92
4.5.1.1 Perception du responsable d’EFA de la satisfaction ou non du conseil .............................. 92
4.5.1.2 Eléments qui intéressent les responsables d’EFA dans le conseil ....................................... 93
4.5.1.3 Perception des responsables d’EFA des effets du conseil sur le plan technique ................. 94
4.5.1.3 Perception des responsables d’EFA des effets du conseil sur le plan économique ............. 94
4.5.1.3 Perception des responsables d’EFA des effets du conseil sur le plan sociologique……....96
4.5.2 Effets du conseil sur les conseillers .............................................................................. 97

viii 
 
4.6 FORCES ET FAIBLESSES DU NOUVEAU DISPOSITIF………………………………………...98
4.6.1 Les forces ...................................................................................................................... 98
4.6.1.1. Du point de vue des conseillers .......................................................................................... 98
4.6.1.2 Du point de vue des bénéficiaires ........................................................................................ 98
4.6.2 Les faiblesses ................................................................................................................ 99
4.6.2.1 Du point de vue des conseillers ........................................................................................... 99
4.6.2.2 Du point de vue des bénéficiaires ..................................................................................... 100
4.6.3 Difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du conseil sur le terrain ..................... 101
4.6.4 Comment améliorer le dispositif ................................................................................. 102
4.6.4.1 Point de vue des conseillers............................................................................................... 102
4.6.4.2 Point de vue des bénéficiaires ........................................................................................... 103
4.7 VERIFICATION DES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE…………………………………....104
CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS .......................................................... 107
5.1 CONCLUSION...................................................................................................................................107
5.1.1 Les caractéristiques des responsables d’EFA, de leurs groupements et le profil du
conseiller .............................................................................................................................. 107
5.1.2 La caractérisation du nouveau dispositif d’appui conseil facilité par ACEFA par
rapport au dispositif PNVRA……………………………………………………………...108
5.1.3 Les pratiques des conseillers ....................................................................................... 108
5.1.4 La perception des responsables d’EFA des nouvelles pratiques de conseil ............... 108
5.1.5 La perception des effets du conseil par les responsables d’EFA ................................ 110
5.1.6 Les forces et les faiblesses du nouveau dispositif....................................................... 110
5.1.7 La manière d’améliorer le dipositif………………………………………………….111
5.2 RECOMMANDATIONS…………………………………………………………....................111
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………………….….114

ANNEXES……………………………………………………………………………………………....119

Annexe 1: Guide d'entretien au CGE…………………………………………………………………….119

Annexe 2: Guide d'entretien au CTSPV et CTSPA………………………………………………….….120

Annexe 3: Guide d'entretien au CGO……………………………………………………………………121

Annexe 4: Guide d'entretien aux CGP……………………………………………………………….….122

Annexe 5: Questionnaire adressé aux responsables des EFA membres des GP accompagnés par le
dispositif d'appui conseil dans la Menoua……………………………………………………………….124

Annexe 6: Photos de quelques autres projets GP financés dans la Menoua en 2010…………...129

ix 
 
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Principaux types de conseils agricoles issus de l’atelier de Bohicon 7
en 2001
Tableau 2 : Les missions et attributions des conseillers du nouveau dispositif de 8
conseil
Tableau 3 : Les méthodes et outils des conseillers du programme ACEFA 24
Tableau 4 : Quelques projets et programmes d’appui aux agriculteurs dans la 27
Menoua en 2010.
Tableau 5 : Taille de l’échantillon des GP et des EFA en fonction des secteurs. 31
Tableau 6 : Taille des CGP en fonction des secteurs. 31
Tableau 7 : Répartition des GP et EFA de l’étude en fonction des aires. 32
Tableau 8 : Age des enquêtés 37
Tableau 9 : Localisation du siège social du GP 41
Tableau 10 : Origine de l’idée du projet 42
Tableau 11 : Présentation de l’âge des CS et des CGP de l’étude 43
Tableau 12 : Niveau d’éducation des CS et des CGP enquêtés 44
Tableau 13 : Diplôme le plus élevé des CS et des CGP enquêtés 44
Tableau 14 : Différences perçues par les conseillers entre le PNVRA et ACFEA 51
Tableau 15 : Comparaison des programmes PNVRA et ACEFA 56
Tableau 16 : Activités des conseillers spécialisés sur le terrain en Août 2010 64
Tableau 17 : Nombre de GP par CGP suivant les étapes de la démarche de 65
conseil
Tableau 18 : Noms donnés au conseiller par les responsables d’EFA. 72
Tableau 19 : Définition du conseiller et du conseil par les enquêtés RB et SM. 73
Tableau 20 : Opinion des responsables d’EFA par rapport à la convention 75
Tableau 21 : Perception des responsables d’EFA par rapport à la fiche 78
individuelle et la participation au diagnostic
Tableau 22 : Forces des GP 79
Tableau 23 : Opportunités des GP 79
Tableau 24   : Faiblesses des GP  80
Tableau 25 : Menaces qu'ont les GP 81
Tableau 26 : Contenu du Plan de développement des GP 81
Tableau 27 : Projets productifs des GP 82
Tableau 28: : Cahier d’exploitation et cahier de visites dans les GP 83
Tableau 29 : Types d’enquêtés participant plus aux visites du CGP 84
Tableau 30 : Activités réalisés par le CGP dans les GP 84
Tableau 31 : Informations relatives aux calculs de marges, au Budget de trésorerie 86
et aux Comptes prévisionnels
Tableau 32 : Perception des responsables d’EFA du CLG 87
Tableau 33 : Quelques éléments du code de déontologie 89
Tableau 34 : Comparaison des deux types de conseil 91
Tableau 35 : Perception des effets du conseil par les responsables d’EFA 93
Tableau 36 Coefficient de corrélation V de Cramer pour l’hypothèse 3 105

 
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Le cycle de gestion 13
Figure 2 : Mise en œuvre de la démarche CEF au Nord-Cameroun 22
Figure 3 : Statut matrimonial des responsables d’EFA 38
Figure 4 : Diplôme le plus élevé de l’enquêté 38
Figure 5 : Activités principales des répondants 39
Figure 6 : Qualité du membre dans le groupe 40
Figure 7 : Situation du membre du GP par rapport au financement des projets 40
Figure 8 : Activités du GP 43
Figure 9 : Perception de différences entre le PNVRA (AVZ) et ACEFA 54
(CGP) par les responsables d’EFA.
Figure 10 Comparaison des approches "Top down" de la vulgarisation 62
classique et "Bottom up" des nouvelles pratiques de conseil
Figure 11 : Moyens utilisés par les enquêtés pour être en contact avec le CGP 71
Figure 12 : Définitions de la convention dans les secteurs 76

LISTE DES CARTES


Barrage du GIC AZEF construit

Carte 1 : Localisation du département d’étude (Menoua) 28


Carte 2 : Localisation des aires de l’étude dans le département de la Menoua 29

LISTE DES PHOTOS


Photo 1 : CGP de Banza en conseil 67
Photo 2 : CGP de Doumbouo en conseil 67
Photo 3 : Réunion de secteur des CGP de Penka-Michel 70
Photo 4 : Ancienne Porcherie du GIC AEZ 82
Photo5 : Porcherie du GICAEZ à Mbing en construction 82
Photo 6 : Ancienne Porcherie du GIC Bitatsasop 83
Photo 7 : Porcherie du GIC Bitatsasop à Mboua en construction 83
Photo 8 : CLG de Banza 88
Photo 9 : CLG de Mboua 88
Photo 10 : Ancienne porcherie du GIC APASOL 128
Photo 11 : Porcherie du GIC APASOL en construction 128
Photo 12 : Equipements offerts au GIC AGBA à Lekatchou 128
Photo 13 : Equipements offerts au GIC Espoir de Bawang à Bagjegang 128
Photo 14 : Pressoir à huile offert au GIC JES à Ngwatta 128
Photo 15 : Pressoir à huile offert au GIC AMONT à Nteingué 128
Photo 16 : Champ fourrager du GIC EFO au stade de mise en place 128
Photo 17 : Barrage du GIC AZEF construit 128

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ACRONYMES
ACEFA : Programme d’Amélioration de la Compétitivité des Exploitations
Familiales Agropastorales
ADG : Assemblée Départementale des Groupements
ADEAC : Association pour le Développement des Exploitations Agricoles du
Centre
AFD : Agence Française de Développement
AMO : Programme d’Appui à la Maîtrise d’Ouvrage des Administrations
du Secteur Rural
ASPPA : Appui aux Stratégies Paysannes et à la Professionnalisation de
l’Agriculture.
AVZ : Agent de Vulgarisation de Zone
BAC : Baccalauréat
BF : Bénéficiaire du Financement
BEPC : Brevet d’Etude du Premier Cycle
CER : Centre d’Economie Rurale
C2D : Contrat de Désendettement et de Développement
CAGEA : Cellule d’Appui à la Gestion des Exploitations Agricoles
CCTD : Chef de Cellule Technique Départementale
CEF : Conseil aux exploitations familiales
CEPE : Certificat d’Etudes Primaire et Elémentaire
CEREHT : Centre de Recherche sur les Hautes Terres
CGE : Conseiller en Gestion des Exploitations Familiales
CGEA : Centre de Gestion des Exploitations Agricoles
CGO : Conseiller en Gestion et en Organisation des Organisations
professionnelles agropastorales
CGP : Conseiller de Groupement de Producteurs
CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique
pour le Développement
CLG : Comité Local des Groupements
CODAC : Comité Départementale d’Appui-conseil
CORAC : Comité Régional d’appui conseil
COSAV : Comité de Suivi des activités de Vulgarisation
CPA : Chef de Poste Agricole
CRPA : Centre Régional de Promotion Agropastorale
CTD : Cellule Technique Départementale
CTS : Conseiller Technique Spécialisé
CTSPA : Conseiller Technique Spécialisé en Productions animales
CTSPV : Conseiller Technique Spécialisé en Productions végétales
DDADERM : Délégation Départementale de l’Agriculture et du Développement
Rural de la Menoua
DPGT : Développement Paysannal et Gestion des Terroirs
DSDSR : Document de Stratégie de Développement du Secteur Rural
DSRP : Document de Stratégie de la Réduction de la Pauvreté
DURAS : Développement Durable dans les Systèmes de Recherche Agricole
du Sud
EFA : Exploitation Familiale Agropastorale
ENSA : Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie
FAO : Food and Agriculture Organization
FB : Financial Beneficiaries

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FFOM : Forces Faiblesses Opportunités Menaces
FSA : Faculté des Sciences Agronomiques
GC : Groupe de Contact
GCE O Level : General Certificate Ordinary Level
GEAV : Gestion des EFA, Appui Conseil et Vulgarisation
GIC : Groupe d’Initiative Commune
GIE : Groupement d’Intérêt Economique
GL : Group Leaders
GP : Groupement de Producteurs
GPS : Global Positional System
INRA : Institut National de Recherche Agronomique
IRAD : Institut de Recherche Agricole pour le Développement
JAC : Jeunesse Agricole Catholique
MINADER : Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural
MINAGRI : Ministère de l’Agriculture
MINEREST : Ministère de la Recherche scientifique et Technique
MINEPIA : Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales
NBF : Non Bénéficiaire du Financement
NFB : Non Financial Beneficiaries
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OP : Organisation Paysanne
OPA : Organisation Professionnelle Agropastorale
PADSE : Projet d’Amélioration et de Diversification des systèmes
d’exploitation
PAFPA : Projet d’Appui à la Formation Professionnelle des Agronomes
PARI : Professionnalisation Agricole et Renforcement Institutionnel
PC : Paysan de Contact
PIB : Produit Intérieur Brut
PNVA : Programme National de Vulgarisation Agricole
PNVRA : Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricole
PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
PRASAC : Pôle Régional de Recherche Appliquée au Développement des
Systèmes Agricoles d’Afrique Centrale
RB : Responsable du Bureau
ROPPA : Réseaux des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles
de l’Afrique de l’Ouest
SAILD : Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement
SAU : Surface Agricole Utile
SAT : Surface Agricole Totale
SD : Superviseur départemental
SDESA : Section Départementale des Enquêtes et Statistiques Agricoles de la
Menoua
SIOP : Système Informatisé des Organisations de Producteurs
SM : Simple Membre ou Simple Member
SODECOTON : Société de Développement du Coton au Cameroun
SOFITEX : Société des Fibres Textiles
SR : Superviseur Régional
SS : Superviseur de Secteur
SUAD : Service d’Utilité Agricole de Développement
T&V : Training and Visit
TS : Technicien Spécialisé
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TSOP : Technicien spécialisé en Organisation Paysanne
TSPA : Technicien Spécialisé en Production Animale
TSPAQ : Technicien Spécialisé en Pêche et Aquaculture
TSPV : Technicien Spécialisé en Production Végétale
UD : Unité de Démonstration
UNEXPAM : Union des Exploitants de Palmier à huile
UNPC-B : Union Nationale de Producteurs de Coton du Burkina-Faso
UT : Unité Témoin
WAC : World Agroforestry Center précédemment appelé ICRAF :
International Center for Research in Agroforestry

xiv 
 
RESUME
Ce mémoire portant sur les nouvelles pratiques de conseil aux exploitations familiales
agropastorales et aux GP promues par le programme ACEFA dans le département de la Menoua,
Région de l’Ouest Cameroun, a été réalisée dans la période allant d’Avril à septembre 2010.
Cette étude avait pour but d’analyser en les caractérisant, les nouvelles pratiques de conseil.
Notre échantillon était constitué de 4 CS, 10 CGP et de 118 responsables d’EFA membres de 59
GP. La collecte des données s’est faite à l’aide des observations, des enquêtes en utilisant les
questionnaires et les guides d’entretien, Les statistiques descriptives (moyenne, pourcentage,
etc…) ont été utilisées pour l’analyse des données des questionnaires et la méthode de
triangulation pour celles issues des entretiens. Il ressort de cette étude que les responsables
d’EFA ont en moyenne 47 ans. Tous les conseillers ont 45 ans en moyenne et semblent tous
maîtriser la démarche de conseil. Mais le volet technique prime encore sur leurs activités telles
que le confirment 45,5% des responsables de bureau (RB) et 49,1% des simples membres (SM).
Le conseil ACEFA diffère de celui du PNVRA sur le volet économique. Les bénéficiaires
perçoivent bien le conseil et s’impliquent dans les activités de conseil, mais les RB le font un peu
plus que les SM. Les nouvelles connaissances et pratiques sont les effets techniques les plus
ressentis tel que l’attestent 64,6% des RB et 69,8% des SM. La majorité des RB (69,3%), SM
(62,3%), BF (68,3%) et NBF (63,8%) affirme qu’elle a changé sa manière de gérer. 40% des RB
affirment qu’il y a eu création de nouveaux réseaux sociaux comme effets sociologiques. Dans
leurs activités, les conseillers ont comme entrave majeure l’analphabétisme des EFA. Ceux-ci
ont comme problème crucial le manque d’intrants et ceci se confirme par les propos de 35,5%
RB, 37,8% SM, 38,4% des bénéficiaires du financement et 32,4% des non bénéficiaires du
financement, le manque de marché pour leurs produits. Comme faiblesses du dispositif, l’étude a
décelé la lourdeur du dossier du GP, l’existence d’un circuit de gestion parallèle de dossiers au
niveau départemental, l’existence de plusieurs documents muets, des postes non soumis aux tests
de sélection, le changement répété du canevas du montage des dossiers de financement, le
montant élevé de l’apport personnel des bénéficiaires et l’inadéquation entre les moyens et le
travail des conseillers. Au vu de ces faiblesses, l’étude recommande aux producteurs de faire des
achats et ventes groupés d’intrants et des produits à travers leurs GP. Au programme d’alléger le
dossier du groupement, de revoir la logistique et les primes des conseillers, augmenter le nombre
de conseillers. Au gouvernement, de recruter de nouveaux agents.

Mots clés: Nouvelles pratiques de conseil, Exploitation Familiale Agropastorale, Compétitivité.


xv 
 
ABSTRACT

The present study on the new agricultural farm family advice initiated by the ACEFA
program was conducted from April to September 2010 in Menoua division (West Region in
Cameroon). The overall objective was to analyse by characterizing the new advice practices. The
sample was made up of 4 specialised counsellors, 10 counsellors of groups of peasants and 118
chiefs of households and members of 59 groups. Data were collected through observations,
surveys using questionnaires to farmers and interview guides to advisers. To analyse the data,
descriptive statistics (means, percentages, etc...) were used for questionnaires and triangulation
method for interview guide’s data. The results show that head of family are 47 years old.
Counsellors are 45 years old. On the field, they are trying to adapt themselves to new practices,
but the technical approach remain dominant in their activities like observed by 45,5% of group
leaders and 49,1% of simple members. PNVRA’s approach is different from ACEFA’s approach
in the economical aspect. Peasants are trying to better perceive the new practices, but group
leaders perceive better and are more implicated than simple members. New counselling practices
have effects on the respondents in terms of their technical practices observed by 64,6% of group
leaders (GL) and 69,8% of simple members (SM). Also, the producers have changed the way of
managing their resources (69,3% of GL and 63,3% of SM, 68,3% of
financial beneficiaries of grants (FB) and 63,8% of non financial beneficiaries (NFB). Changes
in sociological aspects are related with new networks as shown by 40% of group leaders.
Constraints on counsellor’s activities are illiteracy of the farmers and biased on informations
about their revenue. The main problem of producers is lack of inputs such as fertilizers or lack of
money (50% of the respondants). The weaknesses of that approach are the complexity of the
farmer’s and counsellor’s documents, insufficient relationship within different departmental
levels of the program, multiple changes of project’s guideline, inadequacy between remuneration
and work of counsellors, the height contribution of peasants for their grant. The study
recommends to peasants to make bulk purchasing of inputs and bulk saling of their products; to
ACEFA program to reduce the number of cropping systems recommended to a farmer, to
increase the counsellors’s remuneration. To government, to recruit new agents.
Key words: New counselling practices, Family farming, Competitivity.

xvi 
 
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
Dans ce chapitre introductif, nous parlerons des généralités, de la problématique, des
objectifs, de l’importance de l’étude et de l’organisation du mémoire.

1.1. GENERALITES

Le secteur rural joue un rôle fondamental aussi bien dans l’économie que dans la société
de la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne ; il est considéré comme prioritaire dans le
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui lui concède « un rôle moteur
dans l’économie » pour la réduction de la pauvreté (MINADER et MINEPIA, 2007). Le
Document de Stratégie de Développement du Secteur Rural (DSDSR) en 2005 montre qu’en
1998, ce secteur est le premier employeur avec 60% de la population active et le premier
pourvoyeur de devises avec 55% du total des exportations (MINADER, 2005). Le secteur
agricole quant à lui, contribue de façon prépondérante à la production, joue ainsi un rôle central
en matière de sécurité alimentaire, de création d’emplois et de richesse, de gestion des ressources
renouvelables et de la biodiversité (MINADER et MINEPIA, 2007). Il contribue ainsi à la
cohésion sociale. En 2004, le PIB agricole du Cameroun d’une valeur de 1675,6 milliards de
FCFA représentait 20,1% du PIB national estimé à 8378,0 milliards (MINADER et MINEPIA,
2007). Le DSDSR en 2005 révèle que « l’agriculture vivrière et l’agriculture industrielle
d’exportation viennent respectivement en première et quatrième position des quinze branches
productives prioritaires» (MINADER, 2005).

Les exploitations familiales agricoles constituent 80% de l’appareil de production et les


acteurs, vivant en milieu rural constituent environ 60% de la population active agricole et
paradoxalement 86,5% des pauvres (MINADER et MINEPIA, 2007), d’où l’intérêt du
gouvernement pour ledit milieu. Conscient du fait que des goulots d’étranglement existaient
aussi bien en amont, en aval qu’au sein des unités de production, le gouvernement depuis
l’indépendance en 1960, a utilisé différents types de mesures et instruments en ce qui concerne
les politiques agricoles (Ondoa Manga, 2006). Le développement du milieu rural au Cameroun
s’est appuyé sur la mise en place des structures destinées à :

- accroître la production voire les revenus des agriculteurs (par l’encadrement et la


vulgarisation),

- améliorer les conditions de commercialisation et de transformation des produits,

- limiter l’exode rural,



 
- désenclaver les villages et à relever le niveau sanitaire des populations (N’sangou, 1984).

L’évolution de l’environnement économique avec le retrait de l’Etat de certaines


fonctions d’appui aux producteurs à partir de 1986 a favorisé l’apparition de nouveaux
acteurs « mal préparés » (OP, ONG, firmes privées…) pour fournir des services et développer de
nouvelles relations avec le monde rural (Faure, 2007). Ce contexte nouveau induit de nouveaux
besoins des exploitations agricoles, ce qui entraîne des besoins en information et formation des
paysans pour mieux gérer leurs exploitations sur les plans technique, économique et social. De
ce fait, de nouvelles démarches et outils d’encadrement agricole doivent être développés et les
agriculteurs devraient s’adapter (Boukassa, 2003 ; Djomo, 2007). Une dynamique de la
vulgarisation couplée au renforcement des capacités professionnelles et des responsabilités
décisionnelles des producteurs sont nécessaires pour améliorer leurs aptitudes à « négocier avec
les acteurs des filières de production » (Djamen et al., 2003) et les rendre plus compétitifs. Dans
les pays du Nord et du Sud, l’encadrement agricole s’est traduit longtemps par l’approche
descendante telle que pratiquée par le système Training and Visit (T&V) du Programme National
de Vulgarisation et de Recherche Agricole (PNVRA). L’objectif principal étant la diffusion des
messages techniques visant l’augmentation de la production et de la productivité, gage d’un
développement économique des ruraux (Légile et al., 2004).

La démarche d’aide à la décision est une approche d’accompagnement des ruraux qui va
au-delà de la simple diffusion des techniques aux paysans et prend en compte le fonctionnement
global de l’exploitation, suscite la réflexion stratégique et opérationnelle et favorise la prévision
(MINADER et MINEPIA, 2007). En France, le conseil agricole est né au sortir de la deuxième
guerre mondiale (Mercoiret, 1994), mais les recherches sur le conseil de gestion y connaissent un
renouveau depuis une vingtaine d’années (Havard et al., 2001). En Afrique, le conseil a été testé
au Burkina Faso, Sénégal, Mali, Tchad… (Djomo, 2007). Au Cameroun, la démarche conseil est
expérimentée avec les exploitations familiales au Nord-Cameroun depuis 1998 par le PRASAC
en partenariat avec l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement et le projet de
Développement Paysannal et de Gestion des terroirs (DGPT) et depuis 2005 par la Société de
Développement du Coton au Cameroun (SODECOTON) (Havard et al., 2007). Depuis 2006,
cette approche est aussi expérimentée à Akonolinga dans le cadre du projet promotion du
Développement Durable dans les Systèmes de Recherche Agricole du Sud (DURAS) en
partenariat avec l’Association pour le Développement des Exploitations Agricoles du Centre
(ADEAC) et le Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD) dans le but
d’améliorer les capacités productives des agriculteurs de cette région (Ngouambé, 2008).


 
Le DSDSR, actualisé en 2006 a été décliné en une série de programmes et projets
opérationnels dont le programme d’Amélioration de la Compétitivité des Exploitations
Familiales Agropastorales (ACEFA) relève de l’axe « développement durable des productions ».
Ce programme est financé sous fonds Contrat Désendettement Développement (C2D) du secteur
rural et est basé sur l’approche conseil. Le MINADER et le MINEPIA, maître d’ouvrage de ce
programme entendent pallier les faiblesses structurelles des EFA que sont leur faible productivité
et leur faible pénétration des marchés. Les nouvelles pratiques de conseil à l’exploitation
familiale sont expérimentées dans dix (10) départements des cinq (05) régions pilotes (Nord,
Adamaoua, Sud, Sud-ouest et Ouest) de manière progressive de 2008 à 2011. La Menoua fait
partie des départements pilotes.

1.2 PROBLEMATIQUE

Le MINADER et le MINEPIA entendent améliorer durablement les revenus, voire la


compétitivité des EFA à travers le programme ACEFA par l’utilisation d’une nouvelle approche
basée sur le conseil. Ladite approche étant différente de celles citées par Fongang (2008) où il
note des évolutions dans le programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricole
(PNVRA) au niveau des stratégies d’intervention, en occurrence les types d’actions menées et
les partenaires. Le programme ACEFA est après le PNVRA, le seul programme actuel non
sectoriel, d’envergure nationale, et est dans sa phase pilote. La connaissance de la situation de
départ est donc nécessaire en ce sens qu’elle permet de disposer d’une base de données
permettant de mesurer à terme :

- l’évolution des conseillers dans leurs pratiques,

-la perception et l’implication des bénéficiaires ainsi que

-l’impact du programme sur les bénéficiaires.

Dans cette perspective et se situant quelques treize mois environ après le lancement de la phase
pilote du programme ACEFA, les questions ci-après suscitent notre curiosité :

1- Quelles sont les caractéristiques des responsables des exploitations familiales agropastorales
et des groupements de producteurs partenaires du nouveau dispositif ainsi que les
caractéristiques des conseillers ?

2- Quels sont les éléments constitutifs des nouvelles approches de conseil et les changements
apportés par rapport aux anciennes méthodes de vulgarisation du PNVRA?


 
3- Comment travaillent les conseillers et quels types de relations y a-t-il entre eux et les
bénéficiaires ? ?

4- Comment les bénéficiaires (GP, EFA) perçoivent-ils les nouvelles pratiques de conseil ?

5- Quels changements le conseil a-t-il apporté aux EFA et aux GP sur le plan technique,
économique et sociologique ?

6- Quels sont les aspects à promouvoir pour l’amélioration à terme du dispositif d’appui-conseil
promu à travers le programme ACEFA ?

1.3 OBJECTIFS DE L’ETUDE

L’objectif général de la présente étude est d’analyser en les caractérisant les nouvelles pratiques
de conseil promues par le MINADER et le MINEPIA à travers le programme ACEFA depuis
Juin 2009 dans la Menoua.

Il s’agit plus spécifiquement de:


1- Caractériser les responsables des exploitations familiales agropastorales et les
groupements de producteurs partenaires du nouveau dispositif ainsi que les conseillers ;
2- Caractériser les nouvelles approches de conseil et les changements apportés par rapport
aux anciennes méthodes de vulgarisation du PNVRA ;
3- Etudier les pratiques des conseillers et leurs relations avec les bénéficiaires ;
4- Analyser la perception des bénéficiaires (GP et EFA) des nouvelles pratiques de
conseil ;
5- Analyser les effets déjà observables sur les exploitations familiales agropastorales et
leurs Groupements du point de vue technique, économique et sociologique ;
6- Ressortir les forces et les faiblesses de la nouvelle approche de conseil afin de dégager
les perspectives d’amélioration dudit dispositif.

1.4 IMPORTANCE DE L’ETUDE

Cette étude revêt une double importance.

Sur le plan théorique : l’étude contribuera à enrichir la littérature sur les nouvelles pratiques de
conseil aux EFA et aux GP en comparaison aux anciennes pratiques dont celles du PNVRA qui
fut basée sur l’approche « Training and Visit ».


 
Sur le plan pratique :
1) Au programme ACEFA et au gouvernement camerounais, elle permettra de disposer d’une
base de données permettant de mesurer par la suite l’évolution des conseillers dans leurs
pratiques ainsi que la perception et l’implication des bénéficiaires.
2) A l’enseignement et à la recherche, elle permettra de mieux comprendre l’approche pour
actualiser les cours sur l’appui aux producteurs, de cibler les champs de recherche et entrevoir la
manière de collaborer avec les autres acteurs.

4) Aux producteurs, l’étude permettra de connaître les forces et les faiblesses de ce dispositif.

1.5 ORGANISATION DU MEMOIRE

A la suite de ce chapitre introductif consacré au contexte, à la problématique et aux


objectifs, nous aborderons successivement :

Le chapitre 2 sur le cadre théorique et la revue de littérature ;

Le chapitre 3 sur la méthodologie de collecte, de traitement et d’analyse des données;

Le chapitre 4 sur les résultats obtenus;

Enfin, la conclusion et les recommandations au chapitre 5.


 
CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA
LITTERATURE
 

Ce chapitre traite du cadre conceptuel de l’étude, de la définition des concepts et de la


revue de littérature.

2.1 CADRE CONCEPTUEL

2.1.1 Le concept des principaux types de conseil agricole


Quatre principaux types de conseil agricole ont été retenus lors de l’atelier de Bohicon
(Bénin) en 2001. Le tableau 1 illustre ces différents types de conseil que sont : la Vulgarisation
classique, les Groupes d’auto développement, le Conseil de gestion axé sur la formation et les
conseils technico-économiques, et le Conseil de gestion axé sur les aspects comptables et
économiques de l’exploitation.


 
Tableau 1 : Principaux types de conseil agricoles issus de l’atelier de Bohicon en 2001
Types de conseil Quelques caractéristiques
-Diffusion des thèmes surtout techniques.
-Conseillers détenteurs du savoir ; les producteurs sont des récepteurs des messages.
1.Vulgarisation -Importance des démonstrations sur le terrain mais groupes rarement constitués par
« classique » affinité.
-Paysans ne gérant pas les dispositifs et ne choisissant pas les conseillers.
-Savoirs paysans peu valorisés.
-Liens forts avec les recherches agronomiques publiques et/ou privées qui mettent au
point les thèmes.
-Thèmes variés (techniques, économiques, agriculture durable).
-Promotion de formes d’agriculture paysanne ou d’agriculture d’entreprise.
-Producteurs adhérant volontairement au conseil, gérant eux-mêmes les dispositifs et
rémunérant en partie les conseillers qu’ils choisissent eux-mêmes.
2. Groupes d’auto
- Pédagogie très active utilisée dans les groupes, le conseiller étant surtout un
développement
« facilitateur ».
-Importance des visites en échanges entre producteurs et productrices : pratiques et
savoirs des paysans très valorisés.
-Liens pouvant être forts avec les recherches publiques ou privées.
-Paysans expérimentateurs sur les thèmes qui les préoccupent.
-Approche globale de l’exploitation.
-Promotion de l’agriculture familiale.
-Thèmes technico-économiques comme gestion des productions vivrières, du travail et de
la trésorerie au sein des familles, gestion de terroir et fertilité des sols, etc.
3. Conseil de gestion
-Gestion prévisionnelle plus ou moins abordée selon les expériences.
axé sur la formation et
-Pratiques et savoirs paysans généralement pris en compte.
les conseils technico-
-Adhésion volontaire des paysans.
économiques
-Utilisation des méthodes de pédagogie active avec des échanges entre paysans.
-Peu d’expériences de gestion paysanne de cette forme de conseil.
-Liens souvent forts avec la recherche agronomique publique.
-Assez peu d’expérimentations paysannes.
-Approche comptabilité- gestion de l’exploitation familiale.
-Influence du modèle classique de gestion d’entreprise.
-Faible prise en compte des capacités techniques et agriculture durable (priorité à la
rentabilité économique à court terme).
4. Conseil de gestion
-Outils parfois communs avec la méthode précédente, mais au final, dominante gestion
axé sur les aspects
économique (avec réalisation de bilans et comptes de résultat par des conseillers qui
comptables et
restituent individuellement les résultats aux adhérents).
économiques de
-Importance plus réduite des travaux en groupe que dans les cas précédents.
l’exploitation
-Coût souvent plus élevé au conseil que dans les cas précédents (mais gains pouvant être
très élevés pour les adhérents).
-Adhésion volontaire des producteurs qui sont souvent lettrés et ont plus de ressources
économiques que la moyenne des paysans de leur zone.
-Liens souvent réduits avec la recherche agronomique.
Source : Dugue et Faure (2003). P.11-12

Le tableau 2 montre les missions et attributions des conseillers du nouveau dispositif


d’appui conseil.


 
Tableau 2 : Les missions et attributions des conseillers du nouveau dispositif de conseil.
Catégories de conseillers Missions et attributions des conseillers

-Il apporte dans la durée des conseils technico-économiques individuels et collectifs


aux exploitations familiales agropastorales (EFA) adhérents volontaires aux
1- Conseiller de groupements de base qui lui sont affectés, qu’il anime et qu’il accompagne ;
Groupement de
Producteurs (CGP) -Il réalise un diagnostic global du système d’exploitation ; conçoit, organise et anime
des présentations des résultats technico-économiques en groupe ; organise des
échanges paysans, réalise un budget de trésorerie etc.

-Il conseille et forme les CGP, anime le réseau des EFA de l’observatoire, réalise un
diagnostic approfondi, Il met en place avec le chef d’exploitation le carnet
2-Conseiller en Gestion d’exploitation
des Exploitations
Familiales Agropastorales -Il effectue le traitement, l’analyse des données technico-économiques et leur diffusion
(CGE) (les analyses de gestion : marges brutes, revenu agricole ; les analyses de groupes pour
les restitutions aux exploitations) ;

-Il participe aux actions de recherche sur tous les domaines portant sur la typologie des
EFA. etc.
-Il offre son expertise de « conseil d’entreprise » pour répondre d’une part aux besoins
stratégiques, organisationnels, comptables et financiers des OPA, d’autre part
3- Conseiller en Gestion et d’observateur et analyse du secteur professionnel.
en Organisation des
Organisations -Il apporte un conseil d’entreprise et un accompagnement des OPA dans les domaines
Professionnelles suivants : audits et diagnostics d’entreprisse ; réalisation et accompagnement de
Agropastorales (CGO) mission de management ; mise en place des outils et procédures de gestion courante et
stratégique des organismes etc.
-Il assure l’intégration des innovations technologiques dans l’amélioration de la
compétitivité des systèmes de productions animales des exploitations familiales.
4-Conseiller technique
spécialisé en Productions -Afin de faciliter l’accès aux innovations techniques, en liaison avec la recherche et en
animales (CTSPA) collaboration avec le CGP, il participe à l’élaboration des référentiels techniques en
collaboration avec les structures de la recherche ; conçoit et diffuse auprès des CGP,
des fiches technico-économiques adaptées ; identifie et propose des solutions aux
problèmes de production animale par les organisations de producteurs conjointement
avec les CGP et les chercheurs etc.

-Il assure l’intégration des innovations technologiques dans l’amélioration de la


compétitivité des systèmes de production végétales.
5- Conseiller technique
spécialisé en Productions -Basé sur la logique de la gestion des liens entre le CGP et la recherche dans le but de
végétales (CTSPV) faciliter l’accès des groupements aux innovations techniques, il doit : participer à
l’élaboration des référentiels techniques en collaboration avec les structures de la
recherche ; concevoir et diffuser auprès des CGP des fiches technico- économiques
adaptées ; concevoir des ouvrages et des techniques adaptés à une gestion
conservatoire des ressources naturelles et au respect de l’environnement et les
introduire dans les systèmes de production végétales etc.

Source : Adaptation de l’auteur à partir de MINADER et MINEPIA, 2007. Annexe 4. P. 110.

Une bonne lecture des tableaux 1 et 2 nous conduit à dire que le modèle du dispositif
d’appui conseil du MINADER et du MINEPIA facilité par le programme ACEFA a son
fondement dans les trois derniers types à savoir :

¾ Groupes d’auto développement et Conseil de gestion axé sur la formation et les conseils
technico-économiques (missions et attributions du CGP et du CGO) ;

 
¾ Conseil de gestion axé sur les aspects comptables et économiques de l’exploitation
missions et attributions du CGE) ;
Toutefois, il copie un peu dans le modèle de la vulgarisation « classique ». Mais ici, au lieu
de diffuser les innovations technologiques, le CGP assure leur intégration dans l’amélioration de
la compétitivité des systèmes de productions végétales. Il joue le rôle d’interface entre la
recherche, les OP, les autres conseillers et les EFA. En effet, le maintien des aspects techniques
dans le conseil permet de capter l’intérêt des agriculteurs (Mahamat, nd).

Nous serons tentés de dire que ce dispositif a développé un nouveau modèle qui est en fait
une combinaison des quatre types. Parmi ces nouveautés, les plus importantes sont : le Comité
Local des Groupements (CLG) qui regroupe tous les délégués des groupements de producteurs
travaillant avec un même CGP à raison de deux délégués par groupement, l’Assemblée
Départementale des Groupements (ADG) qui est composée des délégués des CLG à raison de
deux délégués par comité, le Comité Départemental d’Appui-conseil (CODAC) qui est composé
du Délégué du MINADER, du Délégué du MINEPIA, du chef de la Cellule technique
Départementale (CCTD) et de trois membres désignés de l’ADG. On note aussi le Comité
Départemental de Sélection des projets ; le Comité Régional d’Appui-conseil (CORAC), le
Comité Régional de Sélection des projets, le Comité National de pilotage et le Bureau National
de pilotage, le financement des projets d’investissement et l’évaluation participative avec le
producteur et le conseiller, individuel où le conseiller est évalué confidentiellement par le
producteur.

2.1.2 Clarification des concepts


2.1.2.1 La vulgarisation

La vulgarisation à son origine est la mise à disposition d’un public assez large des
connaissances scientifiques et techniques, en principe réservées à un grand public spécialisé.
Mais en Afrique, elle devient de plus en plus éducative, destinée aux agriculteurs et aux ruraux
en vue de les associer et les intégrer dans le processus de développement (Morize, 1992). Allant
dans le même sens, Mercoiret (1994), pense que le terme « vulgarisation agricole » qui évolue
dans certains cas vers le « conseil agricole » désigne les approches et les méthodes utilisées pour
appuyer le changement des pratiques en agriculture. Dans la pratique de développement agricole
en Afrique, la vulgarisation a souvent été entendue comme le moyen de faire adopter par les
agriculteurs des techniques mises au point par la recherche agronomique, grâce à un dispositif
d’encadrement organisé à différentes échelles géographiques.


 
Kingni (2008), note plutôt que la « vulgarisation est à la fois un état et un comportement ; il
s’agit avant tout d’écouter avant de parler, de comprendre, d’analyser et de synthétiser les
problèmes, les contraintes et les aspirations des agriculteurs. Il s’agit de cultiver l’art du
diagnostic. Il faut avoir la volonté d’aider l’agriculteur à résoudre ses problèmes quand bien
même on ne parviendrait à n’en solutionner qu’un seul parmi mille. Une agriculture
performante repose sur un certain nombre de services d’appui dont la vulgarisation ».

Dans notre étude, nous allons considérer la vulgarisation telle que définie par Mercoiret. La
vulgarisation longtemps appliquée à au Cameroun était axée plus sur le transfert des innovations
issues de la recherche.

2.1.2.2 La facilitation

La vulgarisation est plus « facilitation » que « transfert de technologies » (Groupe de


Neuchâtel, 1999). La vulgarisation agricole consiste à faciliter les interactions et à développer les
synergies à l’intérieur d’un système auquel participent la recherche agricole, l’enseignement
agricole et les opérateurs économiques porteurs d’informations. Mbili Oloume (2010) aborde
dans le même sens et pense que faciliter veut dire mettre en relation les organisations de
producteurs et leurs partenaires (vendeurs d’intrants, acheteurs de produits, établissements de
micro finances) dont la finalité est la signature d’un contrat entre les deux parties.

2.1.2.3 La gestion
La gestion est l’activité sociale qui consiste à utiliser les ressources dans une organisation
de la manière la plus performante pour la réalisation des buts fixés. C’est aussi l’ensemble des
actions relatives à la prise de décision, à leur mise en œuvre et à leur suivi pour l’atteinte des
objectifs de l’organisation (Kingni, 2008).

La gestion est une approche globale de l’exploitation en ce sens qu’elle tient compte des
éléments interdépendants entre eux, qui la constituent :

¾ Sur le plan technique, le changement d’une technique de production remet en cause de


nombreux équilibres sur l’utilisation de la terre, de la main d’œuvre et des équipements.
¾ Sur le plan humain et familial, les conditions de vie et le travail dans l’exploitation sont
concurrents.
¾ Sur le volet financier, un investissement peut déséquilibrer la trésorerie de manière
durable.
¾ Sur le plan juridique, la mise en société d’une exploitation individuelle a des incidences
sur son évolution.
10 
 
¾ Sur le plan fiscal, le changement de régime fiscal en matière d’impôt sur le revenu
affecte le niveau de prélèvements fiscaux et sociaux (Ambre conseil et CER-France,
2009)

2.1.2.4 Le conseil

D’après Encarta 2009, le « conseil » est défini comme l’opinion donnée à quelqu’un sur ce
qu’il doit faire, l’opinion exprimée sur une conduite à tenir.

Pour Havard et al. (2007), « le conseil a pour fonction d’aider le producteur à atteindre ses
objectifs, donc à prendre ses décisions. Il s’agit ici d’apporter un regard extérieur au paysan
concernant sa situation (contraintes, opportunités) et ses possibilités. Ce conseil peut prendre
différentes formes : techniques, économiques… ». Mercoiret (1994) pense aussi que « le conseil
agricole » n’est ni coercitif, ni imposant. Après avoir exprimé son opinion (informations,
différentes alternatives avec les avantages et les inconvénients) sur les choix possibles, il laisse à
l’exploitant la latitude de choisir : c’est une « aide à la décision ». Elle distingue comme Havard
et al. (2001), le conseil purement technique qui vise à modifier une pratique culturale (ou
d’élevage) de l’agriculteur, le conseil technico-économique qui vise à aider le producteur dans le
choix de ses pratiques techniques en tenant compte de leurs effets économiques, le conseil de
gestion ou conseil à l’exploitation qui est une aide au producteur pour la prise de décisions.

2.1.2.5 Le conseil de gestion


Djamen et al. (2005) définissent la méthode de Conseil de gestion comme une approche
d’appui au monde agricole, qui par la voie d’animateurs - conseillers, se propose de trouver avec
le producteur la meilleure adéquation entre ses objectifs, ses moyens et ses connaissances pour
améliorer les performances de son exploitation. Basé sur l’approche globale de l’exploitation
agricole, l’objectif de cette démarche est de susciter la réflexion en amenant les producteurs à
s’interroger sur leurs pratiques, favoriser la mesure et la prévision et, intégrer les aspects
technico-économiques dans le raisonnement des agriculteurs.

Havard et al. (2001) rapportent que le conseil de gestion est une démarche d’analyse des
exploitations qui apporte des changements suite à un dialogue entre les conseillers (animateurs)
et les paysans. Le conseil de gestion permet aux paysans, comme le soulignent Chombart de
Lauwe et al. (1969), d’atteindre leurs objectifs en leur apportant une vision nouvelle sur leur
situation et leurs possibilités technico-économiques.

Le conseil de gestion peut être défini « comme une aide à la décision au cours d’un
processus d’apprentissage, faisant évoluer les représentations de l’agriculteur avec les étapes
11 
 
suivantes : prévision, action, évaluation des conséquences de la décision, confirmation ou
modification des représentations » (Havard et al., 2007).

2.1.2.6 Le conseil de gestion à l’exploitation familiale


Kleene, (1995) définit le conseil aux exploitations familiales comme une « méthode de
vulgarisation/formation qui prend en compte l’ensemble de la situation d’une exploitation et
cherche en dialogue avec les actifs de l’exploitation, un cheminement d’amélioration qui s’étend
souvent sur plusieurs années »

Violas et al. (2005) définissent le conseil à l’exploitation comme une démarche


d’accompagnement d’agriculteurs et d’agricultrices volontaires qui souhaitent la modernisation
de leurs exploitations afin de vivre décemment de leur métier. C’est un processus d’aide à la
décision qui, par le biais de la formation, du suivi rapproché et des visites, induit
progressivement des changements de mentalité et de comportement permettant aux adhérents de
faire évoluer leurs pratiques. Lesdites pratiques étant techniques (intensification, gestion de la
fertilité des sols, assolement, etc.), financières (prévision budgétaire, maîtrise des dépenses,
calcul de la rentabilité des activités, etc.), organisationnelles et sociales.

Abordant dans le même sens, les participants à l’atelier de Bohicon en 2001, pour illustrer
leur esprit commun, ont proposé le terme « conseil aux exploitations familiales » (CEF) car il
exprime l’idée centrale des différentes approches à savoir placer l’agriculteur et sa famille au
cœur de la pratique de conseil, en lui permettant de s’approprier réellement la maîtrise du
conseil. En effet, le concept « conseil de gestion » utilisé couramment, a été jugé trop restrictif
car connoté trop « comptabilité-gestion » et ne reflétait pas la diversité des expériences
observées sur le terrain ; de même l’expression « conseil technico-économique » ne recouvre
pas, pour sa part, les aspects « comptabilité-gestion »

Selon Ambre conseil et CER (2009), le conseil de gestion appliqué à l’exploitation familiale
agropastorale (EFA) constitue l’un des services à l’agriculture, comme l’approvisionnement en
intrants, le crédit, l’appui à la commercialisation, la recherche et la formation des paysans.

Lorsque les problématiques sont d’ordre stratégique, le conseiller se situe dans une logique
de méthodologie plutôt que d’une solution. Compte tenu du fait que la problématique est
rarement bien exprimée par le chef d’entreprise, le premier réflexe du conseiller est de s’en
assurer en élargissant le spectre par son questionnement.

Les mêmes auteurs pensent que la prestation de conseil est une prestation de services qui
consiste à amener le bénéficiaire à résoudre une problématique par des étapes successives
12 
 
(analyse, synthèse, suivi,…) caractérisées par une méthodologie, une pédagogie et des
techniques (outils). La méthodologie renvoie au cycle du conseil tel que le montre la figure 1.

Figure 1 : Le cycle de gestion.


Source : Ambre conseil et CER France, 2009.

Les phases de ce cycle sont : La définition de la problématique ; La collecte de


l’information interne et externe, l’analyse des informations, la recherche de solutions et
simulations, l’aide à la décision et recommandations, la définition de plans d’actions et
accompagnement dans la mise en œuvre et le suivi.

Dans le cadre de notre étude, nous allons considérer la définition de violas et al (2005).

2.1.2.7 Le Dispositif
Le dispositif implique la mise en place des mécanismes d’appui et d’accompagnement du
conseil sur le terrain (Faure et al., 2004). L’élaboration du dispositif nécessite la participation de
nombreux acteurs pouvant être repartis en deux groupes : le premier est celui des bénéficiaires
du conseil car ils expriment des demandes précises sur des thèmes à traiter. Il est constitué des
agriculteurs ou de leurs organisations ainsi que leurs responsables et des structures
professionnelles spécialisées et gérées par les agriculteurs.

13 
 
Le second groupe concerne le mécanisme d’appui et les acteurs qui accompagnent le conseil sur
le terrain à savoir : les « bureaux d’études ou ONG », les « projets de développement » et les
« équipes de recherche ».

2.1.2.8 Le dispositif de vulgarisation


Selon Morize (1992), le dispositif de vulgarisation « est constitué par l’ensemble de
personnel chargé de la vulgarisation. Il doit se caractériser par son dynamisme et sa capacité à
évoluer en fonction des changements qu’il aura lui-même entraînés dans les situations de départ.
Il doit assurer une fonction permanente d’appui et de formation au profit des vulgarisateurs
pour leur permettre de devenir de plus en plus responsables et capables d’initiative ».

2.1.2.9 Le dispositif de conseil


Le dispositif d’appui-conseil facilité par le programme ACEFA comprend : les
conseillers de Groupement de Producteurs (CGP : conseil collectif aux EFA), le Conseiller en
Gestion des Exploitations (CGE : conseil individuel de gestion aux EFA), les Conseillers
Techniques Spécialisés (CTS qui font le conseil technique collectif et individuel aux EFA et
jouent également le rôle d’interface entre la Recherche, les autres conseillers et les producteurs)
et le Conseiller en Gestion et en Organisation des Organisations Professionnelles Agropastorales
(CGO, ils font le conseil collectif aux OPA).

Dans notre étude, nous travaillerons avec le dispositif d’appui-conseil promu par le
programme ACEFA.

2.1.2.10 L’organisation

On peut définir l'organisation comme une structure suivant une logique propre pour
atteindre un but précis. On parle alors de la société dans sa globalité ou de l'organisation d'une
partie de l'effectif de la société visant la résolution d'un problème ou l'accomplissement d'une
tâche (www.agrojob.com).

La même source définit l'organisation comme l'ensemble des responsabilités, des


pouvoirs et relations entre les personnes permettant à un organisme d'atteindre ses objectifs.

Une organisation est un ensemble d'individus, regroupés au sein d'une structure régulée,
ayant un système de communication pour faciliter la circulation de l'information, dans le but de
répondre à des besoins et d'atteindre des objectifs déterminés (www.techno-science.net).

14 
 
« Une organisation est un système social créé par des individus, afin de satisfaire, grâce
à des actions coordonnées, certains besoins et d'atteindre certains buts » (Fongang, 2008).

Dans le cadre de notre étude, la définition de Fongang est la mieux adaptée.

2.1.2.11 L’organisation de producteurs

Une organisation de producteurs est un groupe de personnes investi dans des activités de
productions végétales et/ou animales, ayant des objectifs économiques communs annoncés,
déterminé à résoudre des problèmes qu’ils ne peuvent les solutionner individuellement (Kingni,
2008).

Le même auteur définit l’organisation professionnelle agricole comme un groupe de


personnes impliquées dans des activités économiques, qui ont des objectifs explicites concordant
avec ceux des différents niveaux de structuration et d’organisation. Les représentants de ce
groupe ont une légitimité, une indépendance financière et intellectuelle ; Ils sont reconnus par
l’Etat et les autres partenaires, ont un poids économique intéressant dans la branche d’activité et
une assise sociale incontestable.

Pour Ambre conseil et CER France, 2009 « Un groupement ou une organisation de


producteurs est une association volontaire de personnes à caractère social et surtout économique
jouissant de la personnalité morale et dont les membres ont des intérêts communs ».
Dans notre étude, nous allons utiliser le terme organisation de producteurs telle que
définie par Kingni.
2.1.2.12 L’exploitation agricole
Dufumier (1996) définit l’exploitation agricole comme une « unité de production agricole
dont les éléments constitutifs sont la force de travail (familiale et salariée), les surfaces
agricoles, les plantations, le cheptel, les bâtiments d’exploitation, les matériels et les outillages.
C’est le lieu où le chef d’exploitation combine ces diverses ressources disponibles et met ainsi en
œuvre son système de production agricole » .

Une exploitation agricole est un système complexe avec différents éléments (les cultures,
les troupeaux, la force de travail, etc.) qui interagissent avec son milieu (sol, climat, etc.).Toute
action sur un élément du système peut influencer les autres éléments. Aussi, la complexité des
processus de prise de décision dans de nombreuses exploitations agricoles familiales d’Afrique
de l’Ouest et du Centre est liée à leurs caractéristiques (Faure et al., 2004). Havard et al. (2001)

15 
 
définissent l’exploitation comme un tout, comme un système, c'est-à-dire un ensemble constitué
d’éléments inter reliés qui interagissent entre eux.

En France, l’exploitation agricole est une famille (souvent réduite à un ménage) qui
produit sur des terres qu’elle possède ou qu’elle loue, qui consomme et qui accumule. Elle est
plus difficile à définir en Afrique où peuvent vivre dans une même concession plusieurs
ménages, qui exploitent des terres et/ou un troupeau (parfois collectivement, parfois
séparément), qui partagent ou non la même cuisine et qui ont des comptes séparés ou joints.
L’exploitation agricole est l’unité socio-économique de base, c’est-à-dire le plus petit ensemble
où s’effectuent la production, la consommation et l’accumulation. Il peut de fait y avoir plusieurs
« exploitations » dans une même concession (Mercoiret, 1994).

Pour Ferraton et Touzard (2009), l’exploitation agricole familiale est une « exploitation
agricole dans laquelle les membres de la famille du chef d’exploitation fournissent l’essentiel de
la force de travail utilisée pour la mise en œuvre du système de production ».

Dans notre étude, nous allons utiliser le terme exploitation agricole telle que définie
par Dufumier. Le programme ACEFA entend faire de l’exploitation familiale agropastorale
africaine une unité qui produit non plus seulement pour « vivre », mais aussi pour améliorer ses
revenus à travers la vente de ses produits.

2.1.2.13 Les pratiques


C’est l’application par les paysans des connaissances techniques, économiques et
organisationnelles. Les pratiques paysannes dépendent de plusieurs paramètres liés à
l’environnement physique, économique, social et humain ou à leurs objectifs. La compréhension
des pratiques des agriculteurs nécessite une analyse qui débouche sur des questions telles que :
Que font les agriculteurs et comment le font-ils ? Quels sont les résultats et leurs actions ?
Pourquoi font-ils cela ? Ces pratiques dépendent des conditions du milieu, du savoir faire et des
moyens techniques dont disposent les producteurs. Les collectivités rurales se distinguent les
unes des autres par une certaine spécificité de leurs pratiques (Milleville, 1989) cité par
Boukassa, (2003).

Parlant des pratiques paysannes, Légile (1999) souligne que les décisions prises et les
pratiques s’expliquent donc en partie par des considérations d’ordre social. Dans certaines
régions d’Afrique par exemple, le choix des cultures entrant dans l’assolement peut être
fortement lié à la composition familiale de l’exploitation. Ainsi les jeunes hommes célibataires
ont tendance à implanter presque exclusivement des cultures de rente qui leur assureront une
16 
 
certaine indépendance financière et la possibilité de fonder une famille. Le jour où leur ménage
sera constitué il leur faudra développer la sole céréalière.

Dans notre étude, les pratiques telles que définies par Milleville nous intéresseront.

2.1.2.14 Le système de production

Pour Reboul (1976) que citent Cochet et Devienne (2006), le système de production
correspondant à une campagne donnée est une combinaison entre : les moyens permanents de
production (terre, travail et capital) ; les activités : production végétale et animale et enfin les
techniques de production.

Le système de production peut être considéré comme une combinaison organisée des
sous-systèmes (de cultures et d’élevage) et des relations qu’ils entretiennent ; ce qui permet de
mieux appréhender sa compréhension et son fonctionnement (Cochet et Devienne, 2006).

« Un système de production est caractérisé par la nature des productions, de la force de


travail (qualification), des moyens de travail mis en œuvre et par leurs proportions » (Ferraton et
Touzard, 2009).

2.1.2.15 Le diagnostic
D’après Encarta 2009, diagnostic en médecine signifie l’identification de la nature et de
la cause d’une maladie d’après ses symptômes.

Plus généralement, on peut le définir comme un jugement porté en temps court, sur un
état, sur une situation en vue de guider l’action (Ambre conseil et CER France, 2009).

Un diagnostic est un jugement porté sur une situation à partir de l’analyse d’indicateurs
ou de paramètres (Lavigne-Delville et Wybrecht, 1994). Ces auteurs pensent que toute
intervention en milieu rural repose sur une analyse explicite ou implicite de la situation qui
permet d’identifier des facteurs défavorables et de proposer des actions modifiant ces facteurs.

Elaborer un diagnostic c’est « identifier et apprécier les forces et faiblesses d’une


exploitation et en rechercher les causes » (Djomo, 2007). Le diagnostic du fonctionnement des
exploitations est une nouvelle approche testée en Afrique (Havard et al. 2001).

Pour le programme ACEFA, le diagnostic qui est la troisième étape de la démarche de


conseil consiste à comprendre pourquoi les agriculteurs font ce qu’ils font dans leur exploitation.

17 
 
La réponse à cette préoccupation est obtenue par la méthode Forces, Faiblesses, Menaces et
Opportunités.

C’est cette dernière définition qui nous intéressera dans notre étude.

2.1.2.16 La perception
Encarta (2009) définit la perception comme étant la distinction de quelque chose par le
sens (géométrie de la perception visuelle) ou bien la représentation et la compréhension de
quelque chose par l’esprit. C’est aussi l’opinion d'un individu ou d'un groupe de personnes sur
quelque chose (www.afnor.org/lexique/(lettreid)/p.)

Pour Soua (2001), c’est grâce à la perception qu’un individu choisit ce qui lui semble
avoir un sens et ceci en fonction de ses attentes. Manepi (2004) pense plutôt que la perception est
une considération empirique car selon lui, c’est le moment où les prises de décisions (adoption
ou non d’une innovation) sont influencées par les attitudes et les considérations socio-
économiques.

Selon Ava et al. (2006), la perception du changement dû à une innovation peut s’observer
à plusieurs niveaux à savoir :

-au niveau de l’exploitation, par une augmentation de la production, la réduction de la pénibilité


du travail ;

- au niveau de la famille, par une augmentation du revenu et une amélioration du niveau de vie ;

- au niveau de la communauté, par un renforcement des collaborations entre les adopteurs et les
autres membres de la communauté.

Dans notre étude, nous allons retenir cette dernière définition puisque nous voulons
connaître la perception des bénéficiaires des nouvelles pratiques de conseil.

2.1.2.17 Mesure des effets et mesure d’impacts du conseil


La mesure des effets a pour finalité l’appréciation des premiers changements à court et
moyen terme survenus chez les bénéficiaires. Pour Mbili Oloume (2010), on peut citer par
exemple l’amélioration des connaissances, des pratiques, dans leur façon de faire (la gestion
transparente au niveau des groupements, la démocratisation, l’estimation des besoins, la
réduction des superficies cultivables). Misté (2008) aborde dans le même sens en considérant
l’amélioration de la gestion des facteurs de production, la prise de décision et l’augmentation des

18 
 
revenus. Pour elle, les changements à long terme ou impacts se traduisent par une croissance pro-
pauvre.

Havard que cite Ngouambé (2008) note six critères de mesure des effets et d’impacts du
conseil aux exploitations : la prise de décision, la gestion, la Capacité d’innovation (innovation
techniques), les Performances technico-économiques, la Diffusion du conseil, les Capacités
d’appropriation de la démarche.

Faure et al. (2003) montrent qu’il y a des impacts directs et indirects du Conseil à
l’Exploitation Familiale (CEF). Il contribue au renforcement des capacités des paysans prenant
part au conseil dans la maîtrise de leur système de production, ceci en fonction de leurs objectifs
et de ceux de la famille en tenant compte des atouts et contraintes internes et externes à
l’exploitation. Il favorise l’autonomie du producteur par rapport à son environnement pour ce qui
est des négociations des prix pour ses produits et ses intrants, l’identification des opportunités de
marché…

A contrario, le CEF peut avoir un impact négatif sur les solidarités rurales en ce sens qu’il
peut limiter les dépenses à caractère social (funérailles, mariage, dons…), il peut également
favoriser une grande mobilisation de la main d’œuvre familiale (surtout les femmes et les
enfants).

Le programme ACEFA vise comme effet et impact sur le plan économique, la génération
à partir de 2009 d’un taux de croissance du revenu annuel de 7 % pour les bénéficiaires directs,
l’amélioration de la cohésion sociale, la pérennisation des acquis qui sera mesurée par
l’appropriation par les bénéficiaires des dispositions du programme.

Compte tenu de la jeunesse du dispositif d’appui conseil, il serait difficile au cours de


cette étude d’apprécier ses effets. Toutefois, nous essayerons de les mesurer sur le plan :

-technique (nouvelles connaissances et pratiques acquises, nouvelles variétés adoptées) ;

-économique (changement dans la manière de gérer, augmentation de la production ou des


revenus) ;

-sociologique (dynamique organisationnelle des groupes, création de nouveaux réseaux sociaux,


etc.).

19 
 
2.2 REVUE DE LA LITTERATURE

2.2.1 Le conseil de gestion appliqué en France


Dès le début du XXe siècle, l’État français organise la vulgarisation pour diffuser les
techniques du progrès agricole selon des démarches qui restent très descendantes. La fin de la
seconde guerre mondiale marque l’ère de la volonté de mettre en place une agriculture moderne
et productiviste. La vulgarisation agricole se traduit par des actions d’information faites par les
Services d’Utilité Agricoles de Développement (SUAD) et les agriculteurs constitués en petits
groupes dans la mouvance de la Jeunesse Agricole Catholique (JAC). Les années 50 connurent le
transfert de la prise en charge du développement agricole de l’administration vers le monde
professionnel. Dans le secteur agricole, l’idée de gestion progresse sous l’impulsion
d’agriculteurs responsables professionnels, de professeur et chercheurs (Chombart de Lauwe et
Malassis) ou des ingénieurs; En 1955, les pionniers de la gestion pensent pour les uns qu’il est
grand temps de défendre l’agriculture avec les chiffres et non avec les larmes; pour d’autres, il
faut se pencher sur la rentabilité des techniques utilisées dans les exploitations. En effet, l’idée
des centres de gestion des exploitations familiales est née d’une étroite collaboration entre la
section de recherche d’économie rurale de l’INRA et la chaire d’économie rurale de l’Ecole
Nationale Supérieure d’Agronomie (ENSA) de Grignon, conduite par le professeur Chombart de
Lauwe. Celui-ci a développé en 1957, une méthode de gestion scientifique dénommée la gestion
des exploitations agricoles ; ce qui lui vaut en France le nom de « père » de la gestion agricole
(Légile, 1997).

2.2.2 Le conseil de gestion appliqué en Afrique


Les nouvelles formes de conseil se situent dans la longue évolution des interventions en
milieu rural marquée par de multiples efforts, souvent contestés, « d’encadrement des paysans »
dans le cadre de nombreux projets à base régionale ou nationale. A l’heure actuelle, les Etats et
leurs bailleurs de fonds cherchent dans le cadre de nouvelles politiques agricoles à sortir des
limites de la vulgarisation classique (Faure et al., 2004).

2.2.2.1 Le conseil de gestion en Afrique de l’Ouest


Le Conseil de gestion a commencé au Bénin en 1995. Le Centre de Gestion des
Exploitations Agricoles (CGEA) se voulait un outil pédagogique devant contribuer à la
professionnalisation afin de satisfaire les besoins en ressources humaines des structures d’appui
au secteur rural. Mais, une évaluation en 1997 a jugé l’approche trop universitaire, descendante
et peu ancrée dans le monde rural, ce qui ne facilitait pas une diffusion des méthodes et des
résultats à un grand nombre d’agriculteurs. En 1998, le Cdg a été développé au service des

20 
 
agriculteurs grâce aux projets de Cellule d’ Appui à la Gestion des Exploitations Agricoles
(CAGEA) et le Projet d’Amélioration et de Diversification des Systèmes d’Exploitations
(PADSE). Le conseil de gestion du Bénin est à coup sûr, l’expérience de gestion la plus aboutie
de la sous-région d’Afrique Subsaharienne.

Les premières expériences de conseil en zone cotonnière du Burkina Faso remontent à


1993. En effet, dans le souci de renouveler les approches de vulgarisation mises en œuvre par
les CRPA (Centre Régional de Promotion Agropastorale) fondées sur la méthode de « Formation
et Visite », une première expérience de conseil est mise en œuvre en 1993. S’appuyant sur les
résultats d’une évaluation menée en 1995, les différents acteurs impliqués jugent satisfaisants les
différents résultats obtenus. Mais la direction centrale des CRPA ne peut étendre l’initiative car
elle s’avère incompatible avec la méthode de vulgarisation négociée et proposée par la Banque
mondiale. En 1997, la méthode de conseil est présentée à l’Union Nationale de Producteurs de
Coton (UNPC-B). Elle est intéressée par cette nouvelle approche qui cadre avec les désirata de
ses membres, aborde l’exploitation dans sa globalité et valorise les savoirs locaux. En 1999, la
Société des Fibres Textiles (SOFITEX) initie un conseil à l’exploitation centré sur le coton et son
système de production. Dès l’année 2000, les méthodes et outils sont adaptés à ces nouvelles
approches et dix groupes de conseillers sont formés et mis en place.

2.2.2.2 Historique de la démarche conseil de gestion au Nord-Cameroun


Le contexte agricole du Nord-Cameroun est marqué depuis ces vingt dernières années par
la libéralisation de l’économie, et depuis 2004 par une crise cotonnière inédite (Havard et
Djamen Nana, 2008). Ceci exige une organisation des producteurs ruraux pour mieux gérer les
services dont ils ont besoin et pour négocier avec les acteurs des filières de production. Cela est
encore plus pertinent au Nord-Cameroun où l’appui aux producteurs, assuré par la
SODECOTON, est axé sur la diffusion de l’innovation technologique à travers un encadrement
sectoriel, dirigiste qui a atteint ses limites. En effet, les modèles de vulgarisation des sociétés
cotonnières d’Afrique francophone et du système « Formation et visite » accordent peu de crédit
au renforcement des capacités des producteurs qui demeurent attentistes et peu disposés à
formuler de réelles demandes d’appui et de conseil. C’est en réponse à ces manquements qu’une
démarche d’aide à la décision a été mise en place à partir de 1999. Les recherches sur cette
démarche se sont inspirées d’expériences menées au Burkina Faso dans un contexte semblable.
L’innovation importante étant l’introduction du critère de progressivité dans la mise en place du
CEF en commençant par la formation en année 1. En deuxième, l’accent est mis sur la

21 
 
participation des paysans, ce qui est novateur par rapport à l’encadrement actuel au Cameroun
pour aboutir au conseil proprement dit en troisième année.

Depuis 2004, le pilotage du dispositif est assuré par la SODECOTON dont les agents
mettent en œuvre les modules du CEF sur le programme prévisionnel de la campagne et le suivi
technico- économique du coton auprès de groupements de producteurs adhérant à l’OPCC-GIE.
C’est une démarche itérative et interactive où le conseiller aide les producteurs à trouver « la
paire de souliers qui leur convient» (Parent, 1993) que citent (Havard et al., 2008). Ceci se fait
au travers d’une démarche de questionnement qui intègre progressivement : la prise en compte
d’indicateurs quantitatifs, le passage du concret à l’abstrait et de la formation/animation de
groupe au conseil sensu stricto. La figure 2 présente les différentes étapes de cette démarche.

Figure 2 : Mise en œuvre de la démarche CEF au Nord-Cameroun


Source : Djamen Nana et al., 2003.

2.2.2.3 L’expérience de l’ADEAC dans le sud-Cameroun


En 2005, l’ADEAC a effectué le bilan de ses actions afin de chercher des moyens
d’amélioration. Ce bilan fait ressortir que les itinéraires techniques proposés par le
développement et la recherche ont peu diffusé, car environ 80% des paysans pratiquent encore
l’agriculture purement traditionnelle. Les raisons mises en avant portent sur des problèmes
techniques (abondance des pertes post récoltes, non maîtrise des itinéraires techniques et non
respect du calendrier agricole par les producteurs), et organisationnels (manque de plan de
campagne, faible capacité décisionnelle, et manque d’organisation et de dynamisme). Ce bilan a
porté essentiellement un regard extérieur sur les pratiques des agriculteurs, car aucune analyse
sur les innovations développées par ces derniers n’a été réalisée.

Pour aider et accompagner les agriculteurs à résoudre les problèmes organisationnels


identifiés lors du bilan, une démarche a été élaborée, visant la mise en œuvre d’une méthode
participative d’appui-conseil, permettant de renforcer les capacités des agriculteurs et des

22 
 
animateurs paysans. Cette démarche menée en partenariat entre la recherche, l’ADEAC et les
agriculteurs s’est décomposée en plusieurs étapes :

• animation en 2006 et 2007 de quatre ateliers de travail par l’IRAD pour les cadres de
l’ADEAC et les animateurs paysans sur une méthode participative d’appui conseil et
d’apprentissage adaptée au contexte, le conseil à l’exploitation familiale (CEF) ;

• élaboration d’un programme de travail et d’outils de conseil par l’ADEAC et les


animateurs, en appui à la détermination et l’analyse de besoins de crédit pour les intrants
des paysans et au suivi-technico-économique de quelques cultures (tomates, etc.) ;
l’ADEAC souhaitant renforcer la capacité des agriculteurs dans l’estimation des besoins
en crédit des paysans, et la rentabilité des spéculations bénéficiant de ces intrants ; ceci
devant permettre, selon l’ADEAC, d’améliorer le taux de remboursement des crédits des
paysans ;

• mise en œuvre du conseil par les animateurs paysans auprès de groupes de producteurs,
sous forme de séances d’animation de groupe sur les thèmes suivants : élaboration d’un
programme prévisionnel de campagne pour mieux préciser les besoins en intrants et
autres ressources, suivi technico-économique de quelques cultures, analyse économique
par culture.

La démarche de conseil mise en œuvre par l’ADEAC a permis effectivement de renforcer les
capacités des paysans dans la gestion des intrants et le suivi des cultures, thèmes retenus par
l’ADEAC en complément de ses activités sur le crédit. Les groupements de paysans ont ainsi pu
mieux évaluer leurs besoins en intrants et connaître plus précisément les performances
techniques et économiques des cultures suivies. Cette démarche de conseil pourra facilement être
étendue à d’autres thématiques selon les besoins et demandes d’appui des paysans. Cependant, le
faible niveau d’éducation des animateurs a constitué un frein à leur compréhension et à la mise
en œuvre des activités de conseil. L’inadéquation entre les outils, les besoins réels des paysans et
leur niveau d’éducation a ralentit le processus d’appropriation de la démarche.

2.2.3 Le profil des conseillers


La progressivité dans la démarche fait naître différents types de conseils
complémentaires. Ceci se traduit par des besoins de compétences et d’aptitudes diverses, d’où la
diversité des types et de profils des conseillers qui ont des niveaux scolaires relativement élevés.
Au Mali, la nécessité d’élévation du niveau des conseillers est ressentie dans toutes les
structures. On constate donc que les étapes et les activités de conseillers diffèrent selon le degré

23 
 
de compétence : on passe des généralistes, animateurs de groupes paysans, à des conseillers très
compétents dans quelques domaines (Havard et al., 2006). Tel est le cas des CGP, du CGE, des
CTS en production animale et en production végétale et du CGO du programme ACEFA.

Les outils et les méthodes des conseillers du programme ACEFA varient selon les types
de conseillers. Le tableau 3 présente les différents types de conseillers, leurs outils et leurs
méthodes ainsi que le type de conseil qu’il donne aux bénéficiaires.

Tableau 3 : Les méthodes et outils des conseillers du programme ACEFA


Types de Outils Type de conseil
conseillers
Carnet d’exploitation, Fiches technico économiques, Fiches de caractérisation Conseil collectif,
de la situation initiale, Fiches de visite, Budget de trésorerie, Livres et cahiers individuel de
CGP de passage des CGP et de Groupements, Rapport trimestriel, Rapports proximité aux GP et
semestriels d’activités détaillés, Calcul des marges, Compte d’exploitation aux EFA.
prévisionnel simple, , Organisation des échanges à l’intérieur d’un GP et entre
les GP
Carnet d’exploitation des EFA suivies en gestion et celles de l’observatoire, Conseil individuel
Fiches de gestion, Remise de résultats par l’Analyse de groupe (commentaire aux EFA de
CGE autour de la fiche de gestion), Plans SAU et SAT de l’EFA, Bilan simplifié l’observatoire et
d’ouverture (comptable, travail familial). Conseille et forme les CGP sur tous celles suivies en
les domaines concernant le système de gestion des EFA. gestion.
Audits et diagnostic d’entreprise, Projet d’entreprise et conseil dans les Conseil collectif aux
domaines juridiques, Gestion des ressources humaines, Analyse comptable et OPA de 2e et 3e
CGO financière multicritères, Annuaire régional et national des OPA. Suivi et niveau
vérification de la pertinence du SIOP, Montage de projets de structuration et de
décentralisation

Elaboration des référentiels technico économiques, Fiches technico Ils jouent le rôle
CTS économiques adaptées et diffusées auprès des CGP, Formation avec les CGP d’interface entre le
(CTSPV et des exploitants sur les innovations techniques spécifiques, Accorde une CGP et la recherche
CTSPA) attention particulière aux sélections du matériel végétal et animal, Rapports
périodiques d’activités, des avancées et difficultés rencontrées pour la
hiérarchie.
Source : Adapté de l’auteur à partir de MINADER et MINEPIA (2007).

Il ressort de ce tableau que le Conseiller de Groupement de Producteurs (CGP) et le


Conseiller en Gestion et en Organisation des Organisations Professionnelles Agropastorales
(CGO) font beaucoup plus le conseil de groupe. Le Conseiller en Gestion des Exploitations
Familiales Agropastorales (CGE) donne le conseil individuel aux EFA de l’observatoire. Les
Conseillers Techniques Spécialisés (CTS) élaborent les fiches technico économiques qu’ils
diffusent auprès des CGP. Ils forment les CGP et les Groupements de Producteurs in situ des
groupements.

24 
 
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
 

Ce chapitre traite de la méthodologique adoptée pour la conduite de cette étude. Il


consiste au choix et à la présentation de la zone d’étude, à rapporter la procédure utilisée pour
mener cette recherche, à décrire les techniques de collecte et d’analyse des données et à présenter
les hypothèses de recherche.

3.1 ZONE D’ETUDE

3.1.1 Choix de la zone d’étude


La Menoua est comptée parmi les dix départements retenus pour la phase pilote dans le
cadre du programme ACEFA. Nous y avons effectué notre stage de pré insertion professionnelle
de quatrième niveau dont le thème était articulé sur les projets et programmes du MINADER
dans le département de la Menoua. Aussi, après l’admission en stage dans le nouveau dispositif,
ce département nous a été confié comme zone d’étude.

3.1.2 Présentation de la zone d’étude


La Menoua fait partie des huit départements que compte la région de l’Ouest Cameroun.
Ce département est situé entre le 5° et le 5°5 de latitude Nord et le 10°,05 de longitude Est. Il est
limité au Nord par le département des Bamboutos, à l’Ouest par les départements de Lebialem et
de Koupè Manengouba, au Sud par le département du Mungo et à l’Est par les départements du
Haut-Nkam, Mifi et hauts-Plateaux. Il couvre une superficie de 1380 km2. Le découpage
administratif lui confère six Arrondissements, six communes et vingt et un Groupements (Foto,
Foréké-Dschang, Fongo-Ndeng, Fossong-Wentcheng, Fotetsa, Fongo-Tongo, Fossong-Ellelen,
Bafou, Baleveng, Bamendou, Balessing, Bansoa, Baloum, Bamegwou, Fokoué, Fomopea,
Fontsa-Toula, Fotemena, Santchou, Fodonera, Fombap.

3.1.2.1 Topographie, Hydrographie et Pédologie


Le relief est caractérisé par les plaines et les plateaux d’altitude. En effet, l’altitude varie
de 700m dans la plaine des Mbos à Santchou à plus de 2200m dans les plateaux d’altitude à
Djuttitsa dans le Nkong-Ni ; ce qui confère à la Menoua trois zones agro écologiques (basse,
moyenne et haute altitude) à fortes potentialités agricoles (DDADERM, 2010).

De nombreux petits cours d’eau traversent le département dont les plus importants sont :
la Menoua, le Nkam.

25 
 
Dans la Menoua, on rencontre trois principaux types de sols à savoir : les sols
ferralitiques rouges dans la zone de plateau ; les sols hydromorphes dans les plaines et les bas-
fonds et les sols jeunes le long des cours d’eau et des pentes. Les cultures aussi bien vivrières
que de rente y sont pratiquées. Cependant la caféiculture jadis source importante de revenus des
agriculteurs est en nette régression à cause de la baisse des prix sur les marchés mondiaux,
exception faite dans la localité de Santchou.

3.1.2.2 Climatologie
Le climat est du type camerounien d’altitude caractérisé par une longue saison des pluies
qui va de Mars à Novembre et une courte saison sèche allant de Décembre à Février. Des
données pluviométriques de 2002 à 2007 relevées à la station météorologique de l’IRAD de
Dschang, il ressort que la pluviométrie moyenne annuelle est de 1704,75mm et que la
température moyenne annuelle est de 20,7°C ; avec des minima et maxima de 20°C et 22°C
respectivement (Station météorologique de l’IRAD de Dschang).

3.1.2.3 Le milieu humain


En 2010, la Menoua compte environ 499 698 habitants, avec une densité de 352 habitants
2
au Km (SDESAM, 2010),

Ce département bénéficie de nombreux projets et programmes d’appui aux agriculteurs


dont quelques uns sont présentés dans le tableau 4.

26 
 
Tableau 4 : Quelques projets et programmes d’appui aux agriculteurs dans la Menoua en 2010.

Titre du Financement Partenaires Observations


projet/programme

Dispositif d’appui- Fonds C2D AFD En cours


conseil
MINADER
facilité par ACEFA
MINEPIA

Programme National Fonds de MINADER, En cours timidement


de Vulgarisation et de pérennisation des MINEPIA
Recherche Agricole acquis du PNVRA
(PNVRA)

Programme de PPTE MINADER En cours


Valorisation des bas
fonds

Programme de BIP MINADER En cours


Relance Verger
Cacao/Café

Programme National FIDA MINADER En cours timidement


de Développement
des Racines et Gouvernement FAO, IRAD, WAC
Tubercules (PNDRT) camerounais
PNVRA

Programme National PPTE MINADER En cours


d’Appui à la Filière
Maïs PNVRA

Programme de PPTE MINADER En cours


Relance de la Filière
Bananier/Plantain PNVRA

Programme de Fonds C2D AFD En cours


Relance de la Filière
Pomme de Terre MINADER

Programme de PPTE MINADER En cours


Relance de
Développement des PNVRA
Palmeraies
UNEXPAM
villageoises
Source : Délégation départementale de l’agriculture et du développement rural de la Menoua, 2010.
Il ressort de ce tableau que le MINADER et le MINEPIA sont les principaux partenaires de ces
programmes et projets, lesquels sont financés beaucoup plus par les Fonds de l’initiative Pays Pauvres
Très Endettés (PPTE) et le Contrat Désendettement Développement (C/2D). Ces programmes et projets
sont en exécution, mais le PNVRA et le PNDRT le sont timidement.

27 
 
3.1.3 Choix des sites de l’étude
Le département de la Menoua a été subdivisé dans le cadre du dispositif d’appui conseil
en cinq (05) secteurs à savoir : Penka-Michel, Nkong-Ni, Doumbouo, Lingang et Santchou. Ces
secteurs sont divisés en aires. Pour avoir une idée des pratiques de conseil dans le département,
nous avons travaillé dans tous les secteurs. Nous avons choisi les GP au hasard dans chacun des
secteurs en tenant compte du pourcentage qu’ils représentent dans l’effectif total. Ces GP de
l’étude sont situés dans vingt quatre aires sur trente que compte la Menoua. La carte 1 situe la
Menoua dans la région de l’Ouest Cameroun et la carte 2 montre le découpage du département
en cinq secteurs et en trente aires. Celles de l’étude sont représentées par des étoiles pleines.

Carte 1: Localisation du département d’étude (Menoua)


Source : CEREHT (centre de recherche sur les hautes terres) Déc. 2004.

28 
 
Carte 2 : Localisation des aires de l’étude dans le département de la Menoua.
Source : Adaptée de l’auteur à partir de la Cellule Technique Départementale du dispositif d’appui
conseil de la Menoua, août 2010.

3.2 CHOIX ET TAILLE DE L’ECHANTILLON

3.2.1 L’échantillon d’analyse


La composition de l’échantillon s’est faite de manière aréolaire puis aléatoire pour les
CGP. Nous avons pris toute la population des CS. Le choix des GP a été fait de façon raisonnée,
puis aléatoire.

3.2.2 Les unités d’analyse


Celles retenues pour cette étude sont : Les conseillers du dispositif d’appui conseil
(Conseillers de Groupements de Producteurs [CGP] et les Conseillers Spécialisés [CS]), les
Groupements de Producteurs dans lesquels nous allons nous intéresser à un responsable d’EFA
(responsable du bureau) et un autre (non membre du bureau).

3.2.3 La taille de l’échantillon


La technique d’échantillonnage et la taille de l’échantillon étaient fonction de l’unité
d’analyse :

29 
 
ƒ Pour les conseillers, nous avons utilisé la technique d’échantillonnage aréolaire (les
échantillons sont choisis selon un découpage géographique avec affectation d’effectifs
pour chaque aire dans les cinq secteurs que compte le département de la Menoua) ; puis
un échantillonnage aléatoire pour choisir dix CGP sur trente. Nous avons un taux de
représentativité de 33%. Nous allons mettre l’accent sur les pratiques de conseil des CGP
car ils sont en contact permanent avec les producteurs. Pour ce qui est des CS, nous
avons travaillé avec toute la population qui est de quatre.

ƒ Pour les Groupements de Producteurs et les responsables des Exploitations


Familiales Agropastorales (EFA), nous avons travaillé dans tout le département de la
Menoua où nous avons choisi cinquante neuf GP sur un total de trois cent vingt sept.
Connaissant la répartition des GP par secteurs, nous avons fait un échantillonnage
raisonné, puis aléatoire pour choisir les GP de l’étude. Nous avons au préalable extrait de
la population des GP tous ceux qui ont bénéficié du financement de leurs projets et qui
sont au nombre de vingt neuf. Ensuite, nous avons fait un échantillonnage aléatoire dans
la catégorie des GP qui n’ont pas encore reçu l’appui financier pour choisir trente de
l’étude. Dans chacun des cinquante neuf GP choisis, nous nous sommes intéressés à deux
responsables d’EFA (le responsable du GP, dans le cas échéant, le secrétaire ou à défaut
le trésorier et un simple membre).

La taille de l’échantillon (59 GP sur 327) représente 18% de l’effectif total. La


détermination de ladite taille par secteur est présentée dans le tableau 5.

30 
 
Tableau 5 : Taille de l’échantillon des GP et des responsables d’EFA en fonction des secteurs.
Secteur ni Mi xi Ki (%) li ti Nombre de responsables d’EFA
Penka-Michel 78 4 74 24 7 11 22
Nkong-Ni 63 8 55 18 5 13 26
Doumbouo 65 5 60 20 7 12 24
Lingang 65 7 58 19 6 13 26
Santchou 56 5 51 17 5 10 20
Total 327 29 298 - 30 59 118
Source : Données de la préparation aux enquêtes d’août 2010.

Légende :
N = 327 (Population totale des GP retenus dans le dispositif)
M = 29 (Population des GP bénéficiaires du financement lors de l’enquête)
E = N - M = 327-29=298 (Population GP n’ayant pas reçu de financement lors de l’enquête)
P = 30 (taille de l échantillon des GP qui n’ont pas reçu de financement à enquêter)
T = 29 + 30 = 59 (taille totale de l’échantillon à enquêter)
Ni = Population des GP dans le secteur i
Mi = Population des GP financés dans le secteur i
Xi = ni – mi = Population des GP non financés dans le secteur i
Ki = xi / E = Taux d’enquêté par secteur.
Li = ki * P= Taille de l’échantillon des GP non financés à enquêter dans le secteur i
Ti = ni + li = Taille totale de l’échantillon à enquêter dans le secteur

La population des Conseillers de Groupements de Producteurs (CGP) et l’échantillon en fonction


des secteurs sont présentés dans le tableau 6.
Tableau 6 : Taille des CGP en fonction des secteurs.

Secteur Penka-Michel Nkong-Ni Doumbouo Lingang Santchou Total


Effectif des CGP 7 6 6 6 5 30
CGP de l’étude 2 2 2 3 2 10
Source : Données de la préparation aux enquêtes d’août 2010.

En outre, nous travaillerons avec tous les quatre Conseillers Spécialisés.


La répartition des Groupements de Producteurs et des responsables des Exploitation Familiales
Agropastorales de l’étude selon les aires est faite dans le tableau 7.

31 
 
Tableau 7 : Répartition des GP et responsables d’EFA de l’étude en fonction des aires.
Secteur Aire GP et EFA GP GP non Nombre de responsables
financés financés d’EFA
Penka-Michel Baloum 0 2 4
Bri 0 2 4
Bagjegang 3 0 6
Makia 0 3 6
Bakassa 1 0 2
Nkong-Ni FASA 0 3 6
Fiela Foto 1 0 2
Lekatchou 3 1 8
Banza 3 0 6
Ndo 1 1 4
Doumbouo Doumbouo 1 2 6
Minlépè 1 3 8
Maka 1 2 6
Touffan 1 0 2
Fonakeukeu 1 0 2
Liangang Fossong-Wetcheng 1 0 2
Mami Water 1 0 2
Mbing 1 3 8
Mboua 2 2 8
Kemtsop 2 1 6
Santchou Mokot 1 1 4
Nteingué 1 2 6
Ngwatta 2 2 8
Fogwang 1 0 2
Total 29 30 118
Source : Données de la préparation aux enquêtes de Juillet 2010.

3.3 METHODE DE COLLECTE, DE TRAITEMENT ET D’ANALYSE DES DONNEES


3.3.1 Méthode de collecte de données
3.3.1.1 Les données de sources primaires
Les données de sources primaires ont été collectées à travers les entretiens avec le
personnel de la coordination nationale du programme lors de la phase d’étude, les entretiens avec
les conseillers (CGE, CTS, CGO et CGP), le CCTD et les autres personnes ressources identifiées
pour les besoins de l’étude. Des questionnaires ont été administrés aux responsables des EFA
membres des GP sélectionnés.

3.3.1.2 Les données de sources secondaires


Les données de sources secondaires ont été obtenues à la bibliothèque centrale de
l’Université de Dschang, des documents du programme reçus au niveau de la coordination
nationale, des documents consultés à la Délégation départementale de l’Agriculture et du
Développement Rural de la Menoua, de l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement
32 
 
(IRAD) et du Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour le
Développement (CIRAD). Aussi, quelques sites Internet ont été consultés.

3.3.2 Méthode de traitement des données


Les données de sources secondaires ont été restituées dans les tableaux et les commentaires.
Quant aux données de sources primaires, elles ont été traitées en fonction du type d’enquête:

9 Celles issues des entretiens ont été transcrites, puis regroupées sur la base des
thématiques que nous avons abordées dans le guide d’entretien. Ces données ont été
restituées par des commentaires, des figures et des tableaux.
9 Les données issues des questionnaires ont été présentées sous formes quantitatives et
qualitatives. Après dépouillement manuel de celles-ci, elles ont été codifiées, saisies,
puis analysées.

3.3.3 Méthode d’analyse des données


¾ Les procédés de statistiques descriptives. Les données primaires découlant des
questionnaires ont été analysées par des procédés de statistiques descriptives (fréquences,
moyennes, pourcentages, écarts types). Elles ont permis entre autres de mesurer les effets
du Conseil sur les bénéficiaires en ce qui concerne les volets techniques (connaissances et
pratiques acquises, nouvelles variétés adoptées), économiques (changement dans la
manière de gérer, augmentation de la production ou des revenus) etc. Les variables ont
été présentées par des tableaux (avec les variables dépendantes en colonne et les variables
indépendantes en ligne dans les tableaux croisés), des figures ou des diagrammes. Nous
avons utilisé les logiciels MICROSOFT (Word, Excel) et SPSS.
¾ la triangulation : Nous avons utilisé la triangulation pour les entretiens. Elle consiste à
recueillir les différents points de vue de chaque acteur enquêté, à regrouper les points de
vue identiques pour en faire une suite logique ou une synthèse. Dans le cadre de notre
étude, la triangulation a permis de ressortir les perceptions et l’implication des
bénéficiaires en ce qui concerne les nouvelles méthodes de conseil, les pratiques des
conseillers et leurs relations avec les bénéficiaires.

3.4 REALISATION DES OBJECTIFS


L’objectif N° 1 consistait à caractériser les responsables des exploitations familiales
agropastorales et les groupements de producteurs partenaires du nouveau dispositif ainsi que les
conseillers. Cet objectif a été atteint en posant aux répondants des questions liées à leur âge,
genre, diplôme le plus élevé etc.

33 
 
L’objectif N° 2 de la présente étude était de caractériser les nouvelles méthodes de
conseil et les changements apportés par rapport aux anciennes méthodes de vulgarisation. Il a été
atteint en comparant le dispositif PNVRA et le nouveau dispositif.

L’objectif N° 3 était d’étudier les pratiques des conseillers et leurs relations avec les
bénéficiaires. Il est question d’analyser la manière par laquelle les conseillers accompagnent les
producteurs sur le terrain. Pour la réalisation de cet objectif, nous avons comparé leurs pratiques
en milieu réel (activités concrètement menées) avec la démarche théorique prévue dans les
documents du programme.

L’objectif N° 4 était d’analyser la perception des EFA et GP en ce qui concerne les


nouvelles pratiques de conseil. Nous avons recueilli les points de vue des responsables du bureau
ou des simples membres, des bénéficiaires du financement et des non bénéficiaires du
financement pas sur les définitions du conseiller, du conseil, de la convention, du CLG et de son
fonctionnement et leur implication dans les activités de conseil.

L’objectif N° 5 a consisté à l’analyse des effets des nouvelles pratiques de conseil sur
les différents acteurs à savoir : les conseillers, les GP et leurs EFA. Cet objectif a été atteint en
leur demandant ce qui a changé dans leur façon de travailler depuis qu’ils font le conseil. Au
niveau des responsables d’EFA, nous avons recherché les pratiques et connaissances acquises, le
changement dans la manière de gérer les ressources et une meilleure organisation du groupe

L’objectif N° 6 est de ressortir les forces et faiblesses des nouvelles pratiques de conseil
afin de dégager les perspectives d’amélioration de ce dispositif. Les données recherchées ont été
obtenues en demandant aux différents acteurs ce qui leur plaît et ce qui ne leur plaît sur le
conseil, les outils à améliorer.

3.5 HYPOTHESES DE L’ETUDE


3.5.1 Formulation des hypothèses
Les hypothèses de l’étude comportent une variable dépendante et des variables
indépendantes. Il a été retenu cinq hypothèses pour l’étude.

Hypothèse 1 : La collecte des données (le relevé des dépenses et des recettes relatives aux
activités de l’exploitation) est la différence fondamentale entre le dispositif PNVRA et le
nouveau dispositif.

Hypothèse 2 : La pratique de la démarche de conseil telle que prévue par le nouveau dispositif
ne diffère pas suivant le profil du conseiller.

34 
 
Hypothèse 3: Les caractéristiques des responsables des EFA (l’âge, responsable de bureau ou
pas, appartient à un GP ayant reçu le financement ou pas, appartient à un secteur) influencent
leur perception des nouvelles pratiques de conseil.

Hypothèse 4 : II y a des différences entre la perception du changement dans la manière de gérer


les ressources d’un membre, responsable du bureau qui a eu le financement et un membre non
responsable du bureau, qui n’a pas encore eu de financement.

Hypothèse 5: Le nouveau dispositif satisfait entièrement les besoins des bénéficiaires.

3.5.2 Analyse opérationnelle des variables


La variable dépendante de l’étude sera les nouvelles pratiques de conseil. Ce sont les nouvelles
méthodes et approches pour appuyer le changement des pratiques agricoles. Des indicateurs de
cette variable sont :

ƒ La perception des pratiques de conseil. Elle sera mesurée en demandant entre autres aux
EFA :
-La définition de la convention.
La convention est un accord de volonté entre une ou plusieurs personnes en vue de créer des
obligations C’est l’acte qui lie les bénéficiaires au Programme ACEFA. Dans le cadre du
nouveau dispositif, l’obligation du programme est la fourniture par la CTD d’un service d’appui
conseil de proximité auprès du bénéficiaire par la mise à disposition d’un CGP. Les bénéficiaires
quant à eux s’engagent à fournir au CGP des informations nécessaires, à participer à toutes les
activités (visites, réunions, ateliers, etc.) organisées dans le cadre du service d’appui conseil.
-Participation à la réalisation du diagnostic. Le diagnostic est un outil qui permet de déceler les
contraintes qui entravent le développement d’une exploitation, de comprendre pourquoi les
producteurs font ce qu’ils font.
-Définition et fonctionnement du Comité Local de Groupement (CLG). Le CLG est un organe
qui regroupe tous les Groupements de Producteurs qui sont accompagnés par un Conseiller de
Groupement de Producteurs. Chaque GP est tenu d’y être représenté par deux membres. Le CLG
permet aux membres des différents GP de faire des échanges relatifs à leurs activités.
-Membre du CLG
ƒ La perception des effets du conseil par les bénéficiaires : Cet indicateur est mesuré en
demandant aux conseillers les changements apportés par les nouvelles approches
d’accompagnement. Aux EFA, en leur demandant les pratiques et connaissances
acquises, s’ils ont adopté de nouvelles variétés, s’ils ont changé leur manière de gérer en

35 
 
prenant les notes, s’il y a eu augmentation des productions et des revenus, un changement
dans l’organisation du groupe ou s il y a eu de nouveaux groupes crées, etc.
ƒ Les forces et les faiblesses du nouveau dispositif : elles sont mesurées en demandant aux
bénéficiaires ce qui leur plaît et ce qui ne leur plaît pas sur le conseil,
ƒ Une bonne perception de la démarche de conseil : Elle a été mesurée en demandant aux
conseillers comment et dans quel ordre se déroulent les différentes étapes de la démarche
de conseil sur le terrain.

Les variables indépendantes ou explicatives

Ces variables influencent la variable expliquée et les indicateurs varient en fonction de


l’unité d’analyse:

9 Pour le profil des conseillers, nous allons retenir l’âge, le genre, diplôme le plus élevé, l’école
de formation professionnelle, le nombre d’années de service. Il sera mesuré en posant des
questions aux conseillers suivant les critères ci-dessus énumérés. Pour Legile et al. (2004), le
profil requis pour les conseillers, pour une meilleure maîtrise de la démarche est le suivant : Un
homme ou une femme polyvalente ; qui possède des connaissances en agronomie, qui a des
aptitudes pédagogiques, qui maîtrise les approches participatives et techniques d’animation, peut
mettre les paysans en confiance, qui possède au moins le BEPC, a un sens d’écoute et
d’organisation du travail, le choix des conseillers est basé sur le volontariat.
9 Pour les responsables d’EFA, on a comme variables explicatives leurs caractéristiques avec
pour indicateurs :

-L’âge. Il a été mesuré en demandant aux enquêtés leur année de naissance.


-Est responsable du bureau ou simple membre
-Est bénéficiaire du financement ou pas
-L’appartenance à un secteur

3.6 LIMITES DE L’ETUDE

La présente étude a connu des limites sur la taille de l’échantillon des deux catégories de
responsables d’EFA à savoir les responsables du bureau (RB) et les simples membres (SM). Pour
une bonne comparaison de ces catégories, nous avions voulu enquêter dans chaque GP un RB et
un SM. Mais il s’est avéré que dans trois GP, nous n’avions enquêté que les RB à cause de
l’indisponibilité des SM. Ce qui fait que dans l’échantillon qui est de cent dix huit responsables
d’EFA, nous avons soixante cinq responsables du bureau et cinquante trois simples membres.

36 
 
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS

Ce chapitre présente les résultats de l’étude et est structuré en six parties à savoir : les
caractéristiques des acteurs impliqués, la caractérisation des nouvelles pratiques de conseil, les
pratiques des conseillers, la perception des bénéficiaires du conseil, les effets du conseil sur les
bénéficiaires et enfin les forces et les faiblesses du nouveau dispositif.

4.1. PROFIL DES RESPONSABLES DES EFA, DES GROUPEMENTS DE


PRODUCTEURS ET DES CONSEILLERS DU DISPOSITIF D’APPUI CONSEIL

Dans cette partie, il est question de présenter les caractéristiques socio culturelles des
exploitants enquêtés, les caractéristiques des Groupements de Producteurs dont ces exploitants
sont membres et celles des conseillers.

4.1.1. Caractéristiques des responsables d’EFA membres des Groupements de Producteurs


Les exploitants enquêtés sont tous membres des groupements de producteurs accompagnés
par le dispositif d’appui conseil ACEFA dans le département de la Menoua.
4.1.1.1 L’âge
Le tableau 8 présente l’âge des responsables d’EFA enquêtés.
Tableau 8 : Age des enquêtés

Classe d’âge (année) Effectif Pourcentage (%)


[20- 30[ 6 5,1
[30- 40[ 27 22,88
[40- 50[ 32 27,12
[50- 60[ 31 26,27
≥ 60 22 18,64
Total 118 100
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

L’âge des enquêtés varie de 23 à 74 ans avec une moyenne de 47 ans. Djamen et al. (2002)
montrent au Nord et à l’Extrême Nord que les producteurs jeunes (34-39 ans) et scolarisés
(niveau supérieur au CM1 et CM2) participent plus au conseil de gestion que ceux qui ont 43 ans
et plus et ne sont pas scolarisés. Dans le cadre de notre étude, la différenciation de l’âge des
enquêtés n’influencera pas la participation aux activités de conseil ; les vieux et les jeunes vont
s’intéresser au conseil (surtout à cause de l’appui financier octroyés aux GP pour leur projets
productifs, et c’est d’ailleurs l’un des éléments qui les motive).

37 
 
4.1.1.2 Le genre
Les résultats des enquêtes ont révélé que 62,7% sont des hommes. L’écart observé entre les
taux de représentativité dans le genre est dû au fait que peu de femmes sont responsables d’EFA,
encore moins responsables des groupes. Les résultats presque similaires ont été trouvés par
Fongang (2008) à Fokoué où 35% des enquêtés responsables du bureau des GIC étaient des
femmes.
4.1.1.3 Le statut matrimonial
Dans la figure 3, nous présentons les responsables d’EFA selon leur statut matrimonial.

Figure 3 : Statut matrimonial des responsables d’EFA

Le diagramme 3 montre que la majorité des enquêtés (90 %) est mariée. Ceci implique une
forte représentativité des familles, et donc des exploitants familiaux agropastoraux, partenaires
privilégiés du nouveau dispositif de conseil par le truchement de leurs groupements. La plupart
(59,7%) sont polygames contre 40,3% des monogames.

4.1.1.4 Le diplôme le plus élevé de l’enquêté

Parmi les exploitants enquêtés, 95,8% ont reçu une éducation formelle contre 4,2 %
seulement qui n’ont jamais été à l’école. En outre 47, 5% ont le niveau primaire, 47,5% le niveau
secondaire et 0,8% a fait les études universitaires. La figure 4 indique la répartition des enquêtés
suivant leur diplôme le plus élevé. 

Figure 4 : Diplôme le plus élevé de l’enquêté


38 
 
De la figure 4, il ressort que 60% des enquêtés ayant reçu l’éducation formelle n’ont pour
diplôme le plus élevé que le CEPE ; 27,6% ont soit le BEPC (16,8%), soit le CAP (5,3%) ou le
GCE O Level (5,3%) ; 7,3 % le probatoire et 5,3 % le BAC. Ngouambe (2008) note qu’à
Akonolinga, les enquêtés diplômés n’ayant rien compris du conseil sur le module portant sur
l’analyse économique sont détenteurs du CEPE.

4.1.1.5 L’effectif des exploitations familiales et le nombre d’actifs agricoles

Les exploitations familiales ont une moyenne de 10 personnes, avec un minimum de zéro,
un maximum de 50 personnes et un écart type de 7. Chaque exploitation familiale a en moyenne
6 enfants qui partent à l’école, ce qui revient à dire que le nombre d’actifs agricoles est de 4 en
moyenne. Ngouambé (2008) a trouvé 8 personnes en moyenne dans les exploitations à
Akonolinga parmi lesquels 5 actifs agricoles.

4.1.1.6 Le statut social des responsables des EFA


La majorité (83,1%) des enquêtés est constituée de simples paysans. Par contre, 16,1%
sont soit chef de groupement, notable ou chef de quartier, soit épouse du chef, soit fille du chef.
C’est dans cette dernière catégorie qu’on rencontre beaucoup de polygames qui ont plusieurs
personnes à charge.
4.1.1.7 Activités principales du responsable d’EFA
Parmi les enquêtés, on rencontre les agriculteurs, les éleveurs, les fonctionnaires, les
commerçant et autres tel que le montre la figure 5.

Figure 5 : Activités principales des répondants

39 
 
La majorité des exploitants (84,8%) a pour activité principale la production agricole
(production végétale et animale). Seulement 15,2% sont soit fonctionnaires (6,8%) ou
commerçants (4,2%) ou tailleurs ou chauffeurs (4,2%), mais font la production végétale comme
activité secondaire. Ces résultats montrent que nous avons à faire aux agriculteurs « pratiquants »
qui vont s’intéresser au conseil pour améliorer leur capacité de production.

4.1.1.8 L’enquêté occupe un poste de responsabilité ou pas


Le diagramme 6 indique la répartition des enquêtés selon qu’ils sont responsables du bureau ou
simples membres.

Parmi les répondants, les responsables du bureau du GIC représente 55,1% contre 44,9% qui
sont des simples membres.

Figure 6: Qualité du membre dans le groupe .

4.1.1.9 Appartenance du membre à un Groupement de Producteurs ayant bénéficié du


financement de leur projet ou pas

Parmi les enquêtés 49% ont reçu le financement pour leur projet productif dans le cadre de la
composante 2 (composante appui financier des projets productifs des GP) du nouveau dispositif.
Par contre, 51% n’ont pas encore reçu de financement.

Figure 7 : Situation du membre du GP par rapport au financement des projets

40 
 
4.1.2 Caractéristiques des groupements de producteurs en conseil dans la Menoua
4.1.2.1 Le siège social du GP

Pour la majorité des répondants (87,3%), le siège social du GIC se trouve dans leur village,
contrairement à 12,7% dont le siège du GIC est dans le village voisin comme indiqué dans le
tableau 9. 

Tableau 9 : Localisation du siège social du GP

Caractéristiques Modalités Effectif Pourcentage (%)


Siège social Dans mon village 103 87,3
Dans le village voisin 15 12,7
Total 118 100
Source : Données de l’enquête d’Août 2010.

Ces GP non seulement ont pour siège social les villages des membres, mais ont également pour
majorité de membres les personnes de la même famille. Le rapprochement géographique des
membres est un préalable à la cohésion du groupe. Aussi, il y a une transmission d’informations
entre les membres des groupes. Ces analyses cadrent avec les travaux de Rebuffel et al. (2006)
dans l’Ouest du Burkina où les informations techniques et économiques circulaient selon des
réseaux de connaissance au sein des familles et des organisations de producteurs ou avec les
voisins proches. Moukend (2009) va dans le même sens et note que les fortes relations de parenté
et de voisinage entre les membres de la filière Njanssang du Centre renforcent la cohésion du
groupe. Le rapprochement des membres du GP est un atout pour les activités de conseil.

4.1.2.2 Le statut juridique et le nombre de membres du GP


Tous les GP enquêtés sont de premier niveau1 et ont le statut de GIC. Ceux-ci ont en
moyenne quatorze (14) membres, 05 au minimum et 40 au maximum. Ce minimum est celui
qu’exige la loi2 de 1992 sur les Coopératives et les GIC. Les GIC sont généralement des groupes
de petites tailles, ayant beaucoup plus des objectifs de production. Plus un groupe a une taille
réduite, plus il y a cohésion au sein du groupe, ce qui est un avantage pour le conseil.

4.1.2.3 Année de création et année de légalisation du GP


La plupart des GIC de l’étude (40,8%) ont été crées entre 2002 et 2008 ; la majorité (54%) a
été légalisée entre 2004 et 2008 par le service régional des registres des coopératives et des GIC
du MINADER. Ces intervalles correspondent aux années de financement des micro projets des
                                                            
1
Dans le cadre d’ACEFA, les GP sont classés en trois niveaux dont le premier renferme les GIC, GIE et autres
associations légalisées ; les 2ème et 3ème niveaux sont constitués des unions et fédérations de GIC, des coopératives
et unions de coopératives, des GIE…
2
Il s’agit de la loi No 92/006 du 14 Août 1992 et de son décret d’application No 92/455/PM du 23 Novembre 1992

41 
 
OP par le Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricole, le Programme
National d’Appui à la Filière Maïs, Programme de Valorisation des Bas Fonds, Programme de
Relance de la Filière Bananier plantain. Ce qui revient à dire que ces GP seront plus tentés à
s’intéresser à la composante 2 (financement des projets des GP) du dispositif qu’à la composante
appui conseil du nouveau dispositif.

4.1.2.4 Origine de l’idée de création et raisons de création du GP


Un groupe peut avoir une origine endogène ou exogène telle que présentée dans le
tableau 10.

Tableau 10: Origine de l’idée du projet

Personne qui a donné l’idée de création du GP Fréquence %


Le délégué 67 56,8
D’un conseiller du groupe 4 3,4
Un autre membre du GP 22 18,6
D’un non membre du groupe 24 20,4
Ne connaît pas 1 0,8

Total 118 100%


Source : Données de l’enquête d’Août 2010.

Les membres qui pensent que le GP a une origine endogène constituent 78,8 % des
enquêtés contre 20,4 % qui disent que l’idée de création du GP vient d’un non membre du
groupe. Ces groupes ont souvent des objectifs communs et ont une durée de vie plus longue que
les GP à origine exogène, ce qui est intéressant pour les activités de conseil. La majorité des
membres des GIC enquêtés (65,8%) dit que le groupe a été crée pour s’entraider et aussi parce
qu’ils pratiquent la même activité. Par contre 34,7 % d’enquêtés ont crée leurs GP pour
bénéficier des appuis de l’Etat. Ce qui nous amène à penser que nous avons à faire aux « vrais »
GIC pour la majorité, qui sont partenaires actifs du conseil et non aux GIC « fictifs » qui vont
disparaître après le financement de leurs projets.

4.1.2.5 Le nombre d’EFA du GP


Les GP ont en moyenne douze EFA, légèrement au dessus de dix EFA exigées par
ACEFA. En effet, l’EFA pour nous c’est l’exploitation familiale agropastorale ; le responsable
de l’EFA étant celui qui prend les décisions. Ces EFA constituent avec leurs GP, les
bénéficiaires du conseil.

42 
 
4.1.2.6 Activités du GP
Les activités des groupes enquêtés sont présentées dans la figure 8. La majorité des GP (52,1 %)
enquêtés pratique l’agriculture et l’élevage. Ce sont des GP de production. 0,8% seulement
produit et transforme les produits agricoles.

Figure 8 : Activités du GP

Comme nous l’avons dit précédemment, ce ne sont pas des groupes imaginaires ; de ce
fait, ils pourront s’intéresser au conseil pour améliorer la rentabilité de leurs activités et se
pencher davantage sur le volet transformation.

4.1.3 Profil des conseillers


Nous allons caractériser les conseillers selon leur âge, le genre, le niveau d’éducation, le
diplôme le plus élevé, la formation et l’expérience professionnelle.

4.1.3.1 L’âge des conseillers


Le tableau 11 présente l’âge des conseillers de l’étude.
Tableau 11: Présentation de l’âge des CS et des CGP de l’étude

Indicateurs CS Valeurs CGP Valeurs


Age (années) Moyenne 45,5 Moyenne 46,6
Minimum 42 Minimum 32
Maximum 51 Maximum 51
Source : Données de l’enquête d’Août 2010.

Tous les quatre Conseillers Spécialisés ont une moyenne d’âge de 45 ans. Le plus âgé
ayant 51 ans. La moyenne d’âge des Conseillers de Groupement de Producteurs est de 46 ans,
très proche de celle des CS. Le plus jeune a 32 ans et le plus âgé 51 ans. Si l’âge de la retraite
reste 55 ans à la fonction publique camerounaise, cela veut dire que s’il n’y a pas recrutement de
nouveaux conseillers, dans une dizaine d’années, la majorité des conseillers ira en retraite. Ceci
étant, quel sera alors l’avenir du dispositif appui conseil dans la Menoua ?
43 
 
4.1.3.2 Le genre des conseillers

Parmi les quatre CS, 25% sont du genre féminin contre 75% qui sont du genre masculin.
20% des CGP de l’étude sont du genre féminin et 80% du genre masculin. Le dispositif d’appui
conseil de la Menoua compte au total trente CGP dont 20% sont des femmes. On note une faible
représentativité du genre féminin au niveau des deux types de conseillers. Ces résultats sont
presque similaires à celles de Ngouambé (2008) où les six animateurs paysans enquêtés n’étaient
que des hommes.

4.1.2.3 Le niveau d’éducation du conseiller


Le tableau 12 montre la répartition des conseillers selon le niveau d’éducation.

Tableau 12 : Niveau d’éducation des CS et des CGP enquêtés

Indicateurs CS Effectif % CGP Effectif %


Niveau Universitaires 04 100 Secondaires 06 60
d éducation Universitaires 04 40
Total 04 100 10 100
Source : Données de l’enquête d’Août 2010.

Tous les CS ont fait des études universitaires. 60% des CGP ont comme niveau d’éducation le
secondaire contre 40% qui ont été à l’université. Ces résultats sont conformes au profil des
conseillers que décrivent Havard et al. (2006). Pour eux, le niveau de scolarisation du conseiller
augmente lorsqu’on passe des généralistes (tels que les CGP dans notre cas) aux spécialistes (tels
que les CS).

4.1.2.4 Le diplôme le plus élevé


Le diplôme le lus élevé varie quand on passe des CGP aux CS tel que le montre le tableau 13.

Tableau 13 : Diplôme le plus élevé des CS et des CGP enquêtés

Indicateurs CS Effectif % CGP Effectif %


Diplôme le BAC3 03 75 Probatoire4 04 40
plus élevé DEA5 01 25 BAC 06 60
Total 04 100 10 100
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

                                                            
3
Baccalauréat
4
Le Probatoire correspond à deux années d’étude après le Brevet d’Etudes du Premier Cycle.
5
Diplôme d’Etudes Approfondies
44 
 
75% des CS ont pour diplôme le plus élevé le BAC contre 25% qui ont le DEA. Parmi
les CGP enquêtés, la majorité (60%) a le BAC contre 40% qui ont le probatoire. Ces résultats
sont conformes à celles de Havard et al. (2007) à propos du profil du conseiller dans la zone
cotonnière. Pour ces auteurs, le conseiller doit avoir au moins le BEPC en année 1 et 2 où on fait
le conseil de groupe sur les modules relatifs à la formation aux bases de gestion (programme de
campagne agricole) et sur l’amélioration des techniques et prise en compte d’indicateurs
technico économiques (suivi technique). Mais pour l’année 3 où le conseil individuel est axé sur
le diagnostic et le conseil d’exploitation (analyse économique), le conseiller doit avoir au moins
le BAC. Cet indicateur est un atout pour les nouvelles pratiques de conseil dans la Menoua.

4.1.2.5 La formation professionnelle


Dans le cadre de notre étude, 50% des CS sont des Ingénieurs des Travaux Agricoles
(BAC+3 années de formation) contre 50% qui sont des Ingénieurs de conception (BAC+5 ans de
formation). 80% des CGP sont des Techniciens d’Agriculture (Probatoire+2 ans de formation) et
20% sont des Techniciens des Industries Animales (BAC+2 ans de formation).

4.1.2.6 L’expérience professionnelle


Parmi les CS, 50% ont au moins vingt ans de service, contre 50% qui ont au moins
quinze ans de service. 70% des CGP ont au moins vingt deux ans de service, 10% ont 17 ans et
20% ont en moyenne six ans de service. La majorité de ces conseillers (90%) a été AVZ, et 80%
le sont encore. Parmi ces CGP, 80% sont des chefs de Poste Agricole. De manière générale, les
conseillers ont été recrutés parmi les cadres du MINADER et du MINEPIA. Cet indicateur est
ambivalent. Il peut constituer un avantage pour le conseil en ce sens que la majorité des
conseillers maîtrise l’encadrement agricole, mais aussi des goulots d’étranglement si les
conseillers ne rompent pas avec le modèle traditionnel historique vertical (Top down). Ceci en
vue de promouvoir l’extension du modèle du nouveau dispositif. Car comme disait Chombart de
Lauwe et al. (1969), « la plus grande difficulté sera du côté des Hommes, non pas des
agriculteurs (…) mais des vulgarisateurs ».

45 
 
4.2. CARACTERISATION DES NOUVELLES PRATIQUES DE CONSEIL PAR UNE
ANALYSE COMPARATIVE D’ACEFA ET PNVRA (AUX DERNIERES ANNEES)

4.2.1 Présentation des deux programmes

4.2.1.1 Le PNVRA
4.2.1.1.1 Le contexte qui a prévalu à la naissance du programme

Le bilan diagnostic du secteur agricole pour la période allant de 1960 à 1980 a révélé des
faiblesses dans le domaine de la vulgarisation agricole. Pour pallier à cela, un séminaire
national relatif aux interventions en milieu rural en 1985 (MINAGRI, 1985) a donné comme
recommandations la nécessité de changements spécifiques, techniques et institutionnels du
dispositif de vulgarisation. C’est ainsi que les bailleurs de fonds et le gouvernement ont entériné
lesdites recommandations, conçu et mis en place le PNVFA en 1988. Le programme démarre
effectivement en 1988 par une phase pilote d’une durée de 3 ans dans 9 Départements des 4
régions pilotes (Extrême Nord, Centre, Ouest, Sud-Ouest). Le PNVRA est aussi le premier
programme d’envergure nationale après le désengagement de l’Etat de l’encadrement agricole en
1986. La Menoua a connu ce programme dès 1990. La méthode utilisée est le « Training and
Visit » ou « Formations et Visites » développée par Daniel Benor en Turquie dans les années
1970 et recommandée au Cameroun par les Institutions de Brettons Woods (MINAGRI, 1985).
Mais dans son application, il subira plusieurs évolutions en fonction du contexte comme dirait
Kuète (2008) que cite Kingni (2008) : « En vingt ans, nous avons construit un système de
vulgarisation qui nous est propre. Parti du système F&V…... nous avons utilisé notre
intelligence, nos expériences, les observations des producteurs, pour construire à ce jour un
système et une approche de vulgarisation intégrés qui nous est propre ». Les caractéristiques de
l’approche T&V sont : la rigueur dans les calendriers de visites, les formations régulières, un lien
fort entre la recherche et la vulgarisation, l’obligation des démonstrations et des quantifications
des résultats, le questionnement permanent sur les résultats par l’ensemble formé du chercheur,
paysan et vulgarisateur (Fongang, 2008).
En 1995, l’évaluation à mi-parcours du PNVFA est réalisée et il en ressort
deux principales résolutions qui sont : l’extension du programme sur l’ensemble des dix Régions
du territoire national et le changement de la dénomination qui devient le PNVA.

En 1996-1997, l’ex MINAGRI signe des conventions de collaboration avec l’ex


MINEREST et le MINEPIA. Avec l’introduction de la recherche dans le dispositif de
vulgarisation, le PNVA est muté en PNVRA. Il adopte aussi une nouvelle démarche d’approche
des acteurs selon un schéma triangulaire "chercheurs-vulgarisateurs-producteurs" (Mana Bourou,
46 
 
2007). L’année 1998 marque la signature de trois importants accords de financement pour la
deuxième phase d’une durée de quatre ans avec de nouveaux bailleurs. A partir de cette date, il
est aussi appuyé par les fonds de contre partie du trésor public camerounais.

En 2002, l’approche est orientée vers les micro projets portés par les OP. Depuis 2004
jusqu’à nos jours, le programme qui est resté sous l’acronyme PNVRA, est financé par le Trésor
Public du pays (Budget MINADER/MINEPIA, fonds de pérennisation des acquis du PNVRA).

4.2.1.1.2 L’objectif global et les objectifs spécifiques du programme


L’objectif global de ce programme est d’accroître la productivité agricole et les revenus
des producteurs et en particulier des femmes, en renforçant la capacité à fournir des services de
vulgarisation agricole, en améliorant les activités de recherche dans ce domaine et en
rationalisant progressivement l’utilisation des ressources publiques allouées aux services
agricoles. Les objectifs spécifiques sont : Améliorer la production agricole, intégrer dans les
activités de vulgarisation les problèmes des producteurs aux ressources limitées et ceux des
femmes engagées dans la production vivrière, appuyer les reformes institutionnelles engagées au
niveau des services de vulgarisation et de recherche agricole, promouvoir les initiatives visant à
réduire l’incidence des fonds publics dans le transfert des innovations technologiques.

4.2.1.1.3 Le cadre institutionnel


Le MINADER fut le cadre institutionnel de la mise en œuvre dudit programme au
Cameroun ; mais dans la gestion et la mise en œuvre opérationnelle, deux autres ministères à
savoir celui de la recherche scientifique et de l’élevage feront partie de ce programme à la suite
des conventions signées en 1996 avec ces derniers.

4.2.1.1.4 L’organisation du dispositif


L’organisation se présente ainsi qu’il suit :

1- une coordination nationale au sein de la Direction de la production agricole du MINADER,

2- une supervision régionale au niveau de la délégation régionale de l’agriculture ou de celle de


l’élevage,

3- une supervision départementale au sein de la délégation départementale de l’agriculture ou


de celle de l’élevage,

4- une supervision de secteur au sein de chaque délégation d’arrondissement de l’agriculture ou


de celle de l’élevage,

47 
 
5- un agent de vulgarisation de zones au niveau de chaque zone (AVZ).
En outre, le personnel PNVRA de la Menoua est constitué d’un superviseur
départemental qui est également le chef de la cellule technique du dispositif appui conseil
ACEFA, de quatre techniciens spécialisés et de cinq superviseurs de secteurs. On note trente
sept AVZ dont dix neuf sont également des CGP dans le nouveau dispositif appui conseil. Les
zones d’intervention du dispositif sont les cinq secteurs (cinq) et les trente sept (37) zones de
vulgarisation toutes couvertes par les AVZ.

Chaque agent a une mission qui lui est assignée. C’est ainsi que le Superviseur
Départemental coordonne les activités du programme au niveau du département. Les techniciens
spécialisés ont pour missions de former les SS et les AVZ en leur apportant chacun son expertise
dans son domaine. C’est ainsi que le TSPV (Technicien Spécialisé en Production Végétale)
s’intéresse aux problèmes relatifs aux itinéraires techniques des cultures, la protection
phytosanitaire de ces cultures. Le TSPA (Technicien Spécialisé en Production Animale)
s’intéresse au suivi sanitaire des animaux, à leur alimentation. Le TSOP (Technicien Spécialisé
en Organisation de Producteurs) s’occupe des Organisations des producteurs et Le TSPAQ
(Technicien Spécialisé en Pêche et Aquaculture) s’intéresse aux problèmes de pêche et
aquaculture. Le dernier maillon est constitué de l’AVZ qui encadre ou accompagne le
producteur.

4.2.1.2 Le programme ACEFA


4.2.1.2.1 Le contexte qui a prévalu à la naissance du programme
L’atteinte du point d’achèvement en 2006 couplée à son désir de relancer l’économie et
réduire la pauvreté en milieu rural a amené l’Etat à mettre en place des programmes/projets dont le
programme ACEFA fait partie (MINADER et MINEPIA, 2007). Il découle d’une convention
signée le 29 Février 2008 entre le Cameroun et la France. Ce programme est financé sous fonds
Contrat Désendettement Développement (C2D) secteur rural pour un montant de 14 155 340 000 F
CFA pour la phase pilote d’une durée de quatre ans qui va de 2008 à 2011. Ladite phase est
réalisée dans dix départements des cinq régions pilotes à savoir le Nord, l’Adamaoua, l’Ouest, le
Sud-Ouest et le Sud.

4.2.1.2.2 L’objectif global et les objectifs spécifiques


L’objectif global de ce programme est d’accroître durablement les revenus des
exploitants familiaux par l’amélioration de la compétitivité de leurs exploitations à travers : (i)
l’amélioration des techniques de production, la gestion économique et l’accès aux nouvelles
technologies des EFA ; (ii) le renforcement des capacités de production et de valorisation des
48 
 
produits des EFA, (iii) l’amélioration des services rendus par les OPA aux EFA à savoir
l’approvisionnement et la commercialisation...
Ces objectifs seront réalisés grâce à trois composantes techniques qui sont : L’appui
conseil aux EFA et à leurs groupements, le financement des projets productifs des EFA et de leurs
groupements, l’appui aux organisations de producteurs de 2e et 3e niveau et une composante
transversale à savoir la coordination et la gestion qui renferme aussi le suivi- évaluation.

4.2.1.2.3 Le cadre institutionnel


Ce programme est placé sous la maîtrise d’ouvrage conjointe du MINADER et du
MINEPIA. Le dispositif d’appui conseil est mis en œuvre à travers les instances et organes de
cogestion, de l’Etat et des Organisations de Producteurs.

4.2.1.2.4 L’organisation du dispositif


Il se présente ainsi qu’il suit :
1- un Comité National de pilotage présidé par le secrétaire général du MINADER ou du
MINEPIA,

2- une Coordination Nationale dont le coordonnateur national et son adjoint sont issus du
MINADER ou du MINEPIA,

3- une Coordination Régionale au sein des délégations régionales du MINADER ou du MINEPIA,

4- une Commission Régionale de Sélection de projets,

5- un Comité Régional d’appui conseil aux OPA (CORAC),

6- un Comité Départemental d’appui conseil aux EFA (CODAC),

7- une Cellule Technique Départementale placée sous la direction du chef de service départemental
du MINADER ou du MINEPIA,

8- une Commission Départementale de Sélection des projets.

Les ressources humaines à l’échelle du département se situent à trois niveaux :

1-Au niveau de l’administration, le personnel appui conseil est constitué : d’un Chef de Cellule
Technique Départementale (CCTD) qui anime le dispositif, de deux Conseillers Techniques
spécialisés dont l’un en productions végétales (CTSPV) et l’autre en productions animales
(CTSPA), d’un Conseiller en Gestion des EFA (CGE) et d’un Conseiller en Gestion et en
Organisation des OPA (CGO). A la base de l’administration, on compte 30 Conseillers de

49 
 
Groupement de Producteurs (CGP) dont dix neuf sont également agents de vulgarisation de Zone
(AVZ).

2-Au niveau des Organisations de Producteurs, on a trente Comités Locaux de Groupements


(CLG), une Assemblée Départementale de Groupements (ADG) constituée des Représentants des
Groupements de producteurs provenant du Comité Local de Groupement.

3-Au niveau des organes de cogestion : on a le CODAC ; la commission de sélection des projets.

Les zones d’intervention sont les cinq secteurs qui constituent les subdivisions faites dans
la Menoua. Ces secteurs sont divisés en trente aires de travail toutes couvertes par des CGP

Les missions et la démarche d’accompagnement varient selon le type de conseillers:


C’est ainsi que le CGE appuie le CGP sur le diagnostic approfondi et anime le réseau des EFA de
l’observatoire. Sa démarche est en quatre (04) étapes : Information, mise en place des outils et
suivi de la collecte, résultats de milieu d’exercice, consolidation des données et résultats de fin
d’exercice. Les CTSPV et CTSPA assurent l’intégration des innovations dans la compétitivité des
EFA, élaborent les fiches techniques. Leur démarche est en cinq (05) étapes : Identification du
problème, Information et Contractualisation, analyse technico-économique du système de
production et contraintes, plan d’action, élaboration des fiches technico-économiques. Le CGO
apporte le conseil d’entreprise aux OPA. Il donne le conseil de proximité aux producteurs comme
le CGP. Leur démarche est en six (06) étapes à savoir : l’Information et Contractualisation, la
caractérisation de la situation, le diagnostic, le plan d’action et plan de développement,
l’accompagnement et l’évaluation.

4.2.2 Perception des différences par les acteurs entre le PNVRA et ACEFA
4.2.2.1 Différences selon les conseillers
Les Conseillers Spécialisés et les Conseillers de Groupements de Producteurs ont perçu au
niveau des deux dispositifs, des différences dont quelques unes sont présentées dans le tableau
14.

50 
 
Tableau 14 : Différences perçues par les conseillers entre le PNVRA et ACEFA

Eléments Programme
PNVRA ACEFA
Conseil Conseil technique plus Conseil économique plus accentué avec
accentué accent sur la collecte des données.
L’approche Dirigiste de 1988 à Approche très participative
2002, puis participative
à partir de 2002 à nos
jours
Financement des projets Le plafond du montant Le plafond du montant du projet est plus
des OP/GP et des primes du projet était moins important, de même que la prime des
du conseiller élevé, la prime des agents.
agents également.

Organe de cogestion Absent Présence du CLG


Source : Données de l’enquête d’Août 2010.

Les différences entre le PNVRA et ACEFA telles que perçues par les conseillers se situent à
plusieurs niveaux :

1-Le conseil :

90% des CGP enquêtés ont été des AVZ et ils affirment qu’il y a eu des pratiques de
conseil au PNVRA. Le conseil PNVRA était orienté dans la réalisation des micro projets. Nous
remarquons que le fait que la majorité des CGP enquêtés a été ou est encore AVZ amène 20% de
ces derniers à utiliser aussi le concept « conseil » dans le PNVRA. Mais d’autres (70%)
parviennent à faire une différence entre les deux types de « conseil ». Voici les propos de
quelques CGP : « L’appui conseil ACEFA consiste à diagnostiquer la situation existante avec
tous les problèmes y afférents, faire une analyse du diagnostic, proposer des axes d’amélioration
aux concernés en leur laissant le libre choix dans la conduite à tenir. Dans le PNVRA, après
identification des problèmes des producteurs, des solutions étaient immédiatement trouvées et
devaient être appliquées à la lettre. Toute innovation était mise à la disposition des producteurs
sans tenir compte du contexte ».

100% des CGP et 100% des CS affirment que la nouveauté dans le conseil ACEFA est la
collecte des données économiques alors que le conseil du PNVRA est beaucoup plus technique
qu’économique, sans collecte de données. C’est à travers les interviews qu’on connaît
approximativement les quantités produites. On demande au producteur de se remémorer
(souvenirs) de ses activités relatives à une spéculation précise Alors que le conseil ACEFA est
plus économique avec un accent sur la collecte des données de toute l’exploitation qui
commence dès le début des activités. Pour 10 % des CGP, ACEFA bénéficie de la créativité du

51 
 
PNVRA : « Le PNVRA a pensé, ACEFA a réalisé, ACEFA est la phase pratique du PNVRA en
ce qui concerne la gestion ».

2) L’approche :
De 1988 à 2002, le PNVRA avait une approche dirigiste, du type Top down, portée vers
les enseignements et l’adoption. Le producteur n’avait pas de pouvoirs de décision. On dictait
car on donnait les formations aux producteurs sans savoir si c’était leurs préoccupations. Les
problèmes des producteurs étaient remontés après la préparation de campagne. A partir de là, on
déclinait les thèmes de formation et on formait les TS par département. Ceux-ci à leur tour
formaient les AVZ qui rentraient former les groupes. On utilisait la répétition qui consistait à
former un producteur qui était tenu de former les autres. Le calendrier de visite était fixe.

Puis il y a eu évolution à partir de 2002 vers l’approche participative (appui conseil) avec
l’accompagnement de l’OP sur la conception et la réalisation de son micro projet de l’année. En
Octobre de chaque année, on fait le bilan de la campagne écoulée pour les anciennes OP et on
établit la situation de référence pour les nouvelles OP. Ensuite, on procède au diagnostic de l’OP,
à la formulation des ses projets de production, à la mise en œuvre (élaboration d’un plan
prévisionnel de campagne) et au suivi- évaluation. Dans le programme ACEFA, l’approche est
très participative, on fait des propositions de conseil au GP et c’est le producteur qui décide, qui
choisit les axes d’amélioration de la productivité qui lui conviennent. On ne lui impose rien.
Voici les propos d’un CGP : « Avec ACEFA, le conseil a tendance à améliorer ce que le
producteur a dans sa tête, c'est-à-dire ses potentialités ; et c’est pour çà que le producteur est à
l’aise avec le conseiller. Il sent que ses aspirations ne sont pas rejetées ».

3) Le mode de création des groupes et de leur accompagnement :


Dans le PNVRA, les OP étaient formées spontanément pour bénéficier du financement de
leurs micro projets et n’étaient par conséquent pas durables. C’est l’AVZ qui allait vers les
groupes et choisissait ceux devant faire partie de son porte feuille. ACEFA travaille avec les GP
ayant au moins deux ans d’âge, ayant rédigé une demande de mise à disposition d’un CGP et
ayant fourni des documents de gestion administrative et des rapports d’activité d’au moins deux
années. Un CGP déclare : « Au PNVRA, c’est l’AVZ qui allait vers l’OP et choisissait les OP
avec qui travailler. Avec ACEFA, ce sont les GP qui viennent demander un conseiller et on
l’affecte vers eux ».

52 
 
4) Le financement des projets et des activités de conseil:
Pour le PNVRA, le montant du financement des projets était moins élevé et a été de
courte durée (2002-2003) avec un plafond de 4 000 000 de FCFA. Aussi, on ne pouvait pas
financer deux types d’équipements à la fois, par exemple motopompe et pulvérisateur. Les
primes des AVZ, moins importantes que celles des conseillers étaient quand même régulières
lorsque le bailleur de fonds finançait encore, et variait de 30 000 à 40 000 FCFA par mois selon
qu’on était AVZ ou TS. Aujourd’hui, elles sont devenues hypothétiques et se situent entre
30 000 ou 40 000 FCFA par semestre selon qu’on est AVZ ou TS. Alors qu’avec ACEFA, le
montant du financement des projets des GP est élevé avec un maximum de 6 000 000 de FCFA
pour les projets des GP de 1er niveau. De plus, le conseiller reçoit une rémunération plus
importante qui varie de 90 0000 à 125 000 FCFA par mois pour le CGP et le CS respectivement.

5) Les organes de cogestion :


Dans le PNVRA, il y a eu les Comités de suivi des activités de vulgarisation (COSAV) à
partir de 2002, mais qui ont disparu depuis 2004. Dans ACEFA, il y a le Comité Local de
Groupement qui rassemble les GP qui sont accompagnés par un même CGP dans une même aire.
Ce CLG qui se tient une fois par mois.

4.2.2.2 Perception des différences par les bénéficiaires entre le PNVRA et ACEFA

Parmi les producteurs enquêtés, la majorité (58,5%) affirme avoir travaillé avec les AVZ
du PNVRA et ce pendant une durée moyenne de 6 ans. Ces résultats sont contraires à celles de
Tchouamo et Steele (1997) qui affirment que le PNVRA après cinq années sur le terrain dans
l’arrondissement de Galim, seulement 30% des enquêtés étaient en contact avec l’AVZ. Ces
résultats confirment les propos de Ouemba (2003) dans le Journal « Le conseiller agricole » qui
affirme que « partout dans la Menoua, là où il y a un producteur, il y a le PNVRA ». 81,5 %
d’enquêtés ayant travaillé avec les AVZ, affirment qu’il y a des différences entre les deux
programmes ou entre les façons de travailler de l'AVZ et celles du CGP. Certains enquêtés (17,2
%,) ne trouvent pas de différences entre les deux programmes. Voici les déclarations d’un
producteur : « Si j’avais eu un financement de ACEFA, je devais voir s'il y a la différence car j'ai
eu un moulin à maïs du PNVRA ». La figure 9 montre les différences perçues par les
responsables d’EFA au niveau des deux dispositifs.

53 
 
Figure 9 : Perception de différences entre le PNVRA (AVZ) et ACEFA (CGP) par les
responsables d’EFA.

Parmi ces enquêtés, 34,6 % parlent de la régularité et de la disponibilité du CGP ; voici


quelques dires de ces producteurs: « Notre CGP actuel est aussi notre AVZ. Quand il était
seulement AVZ, il venait quand il voulait. Quand on avait un problème et on le cherchait, il
pouvait venir même deux semaines après. Aujourd’hui, dès qu'on l'appelle, il vient. Le code de
déontologie le rend disponible quand besoin se fait sentir et il nous assiste à toutes les réunions
du CLG ».

L’existence des instances de cogestion et le poids du financement sont perçus


respectivement par 11,5% et 7,7% des enquêtés. Quelques uns signalent que : « La réunion du
CLG, l’ADG et le plan de développement n'existaient pas dans le PNVRA. Les appuis n'étaient
pas costauds comme ici. La commission de sélection des projets siégeait une fois par
trimestre ». « ACEFA a un CLG, il a plus de conseil et on obtient facilement l'aide, ce qui n'était
pas le cas avec le PNVRA ». Avec ACEFA, les agriculteurs échangent entre eux dans le GP tel
que le confirment quelques uns : « Avant, quand un agriculteur avait un problème de mildiou
par exemple, s'il est membre d'une OP, l'AVZ va dans son champ et résout le problème.
Aujourd’hui, avec l'appui conseil, le GP essaie d'abord de résoudre le problème, et quand il ne
peut pas, le CGP donne la solution à tout le monde ».

Le conseil technico économique est une grande nouveauté perçue par 30,8 % des
enquêtés. Voici les propos de quelques responsables d’EFA : « Le CGP d'ACEFA nous retrouve
dans nos sites d'exploitation, nous apprend la collecte des données et l'analyse agricole, fait les
comptes prévisionnels. Nous échangeons les techniques, les offres et les demandes des produits
avec les différents GP ». « Le CPA-AVZ nous donne les conseils en montrant l'exemple une fois,
il part. Alors que le CGP écrit au tableau et demande à chacun d'avoir un cahier pour copier ».
Un producteur dit que : « Le travail de maintenant, le CGP demande qu'on écrive alors qu’avant
on n'écrivait pas ».
54 
 
L’approche est perçue par 11,5% des enquêtés : le conseil aujourd’hui répond à la
demande des producteurs. Un producteur le confirme à travers ce qui suit : « Le PNVRA faisait le
porte à porte comme les témoins de Jéhovah ; souvent on ne leur ouvrait pas la porte.
Maintenant le GP va vers le CGP pour le conseil ; le système de vulgarisation a changé ».
L’aide à la décision est une autre caractéristique fondamentale du conseil perçue par les
enquêtés. Voici les dires de quelques uns : « Maintenant, on met ensemble les idées, il nous
conseille, nous oriente à prendre les décisions alors qu'avant, il nous enseignait seulement les
choses au champ ».

En dehors de l’irrégularité de l’AVZ par rapport à la régularité du CGP perçue par les
producteurs, ces derniers et les conseillers perçoivent les mêmes différences entre les deux types
de dispositifs. Toutes ces différences ont été répertoriées dans le tableau 15.

55 
 
Tableau 15 : Comparaison des programmes PNVRA et ACEFA
ELEMENTS DE PNVRA ACEFA
COMPARAISON
Organisation du 1 SD 1 CTD
dispositif 4 TS (TSPV, TSPA, TSPAQ, TSOP) 4 CS (CGE, CGO, CTSPV, CTSPA)
5 SS Absence de SS
37 AVZ 30 CGP
Absence d’instances de la profession et de CLG, L’ADG, Le CODAC, La Commission
cogestion de sélection des projets
Logique d’intervention Logique productivité et de rentabilité Logique de rentabilité

Outils Avant 2002 : UD, UT, PC, GC, Fiches de caractérisation, Diagnostic, Plan
Répétitions et adoptions, JPO6, visites et de développement, Plan d’action, Carnets
formations, Ardoise de l’AVZ, Fiches d’exploitation, Fiches de visite, Fiches de
techniques de production. A partir de suivi des projets, Fiches technico
2002, Micro projets des OP, suivi, rapports économiques, rapports des CGP sur les
d’activités. Réunions avec des membres de activités du CLG et des GP, analyse de
l’OP. groupe, visites dans les GP
Taux de couverture et Tout le territoire national. Au niveau Reste encore dans 05 régions sur 10 et dans
d’accompagnement départemental 311 OP sur 324 prévues en 10 départements sur 58. Au niveau du
2010 et sur 635 GIC de la Menoua. département, 327 GP couverts.sur 635 GP
de 1er niveau.
Taux 1 AVZ pour 6 à 8 OP en moyenne 1 CGP pour une moyenne de 10 GP
d’encadrement/Accom
pagnement
Bénéficiaires PC puis GC avant 2002. Puis OP à partir EFA à travers les GP âgés d’au moins deux
de 2002. ans. Actuellement 327 GP
Réunions Réunions de quinzaine regroupant les Réunions de quinzaine entre CGP, Réunions
AVZ d’un secteur, le SS et un TS ; mensuelles de secteur entre CGP assistés
Réunion mensuelle départementale avec le d’un CS, Réunion mensuelle départementale
SR, TS, SS et tous les AVZ. avec CCTD, CS et tous les CGP. Tenue des
CLG.
Démarche Démarche en six étapes. Démarche progressive, cyclique en six
d’accompagnement/Co étapes.
ntenu
De l’AVZ ou du CGP
Fréquences de visites Avant 2 fois/mois dans les OP, mais Normalement 1 ou 2 fois. Mais çà peut être
actuellement ce n’est plus le cas par plus en fonction de la demande des GP et
manque de moyens des problématiques de l’heure.
Formations Elles se font par l’AVZ in situ (dans l’OP) Les formations sont faites par les CGP ou
quand un AVZ sollicite l’appui d’un TS. Il CS dans les sites, les thèmes découlent de la
n’y a plus de formations régulières remontée des préoccupations et des
programmées des AVZ demandes des producteurs.
Partenaires financiers Il est financé par le budget de l’Etat, la Il est financé sous fonds C2D.
du dispositif rubrique fonds de pérennisation des acquis
du PNVRA.
Financement des Moins important Plus important
projets productifs des
OP
Source : Données de l’enquête d’Août 2010.

                                                            
6
JPO=Journée Porte Ouverte
56 
 
4.2.2.3 Analyse des éléments de comparaison des deux dispositifs
1) L’organisation

Elle est la même sur le terrain, à la seule différence qu’il n’existe pas de superviseur de
secteurs dans le nouveau dispositif pourtant le département a été découpé en cinq secteurs
comme dans le cadre du dispositif PNVRA. Mais ces secteurs ne sont pas confondus.

2) L’approche : ACEFA introduit le conseil à l’exploitation dès sa phase pilote. La collecte des
données (l’écrit) est la grande innovation et la différence fondamentale entre les deux dispositifs.
L’écrit s’observe même dans l’activité du conseiller qui produit des documents après chaque
étape de conseil et à chaque visite. Dans le PNVRA le producteur n’était pas tenu de prendre des
notes. Les enseignements étaient oraux. Le PNVRA existe toujours sur le terrain, mais semble
inactif. L’AVZ semble démotivé avec le sevrage ou mieux l’irrégularité des primes. Avec les
difficultés financières du PNVRA, « l’AVZ n’est plus très pratique à côté du producteur pour
l’amener à avoir de bons résultats » dit le CCTD.

3) La démarche de conseil des AVZ et son contenu dans le PNVRA


Elle se fait en six étapes :
1-Le bilan de la campagne écoulée ou Etablissement de la situation de référence pour les
nouvelles OP : on compare les réalisations aux prévisions.

2-Le diagnostic de l’OP : On essaie d’identifier les atouts, les contraintes de l’OP et de son
système d’exploitation ainsi que les axes de solutions envisageables.

3-La formulation des projets de production de l’OP : On ressort les objectifs de l’OP. Parmi les
spéculations par eux énumérées, un certain nombre est retenu en fonction des ressources
disponibles. Les quantités à produire et les intrants à utiliser sont définis.

4-La mise en œuvre : On élabore un plan prévisionnel de campagne. Les difficultés de l’OP sont
déclinées en thèmes de formation dispensés au cours de l’année.

5-Le suivi et évaluation : Accompagnement de l’OP dans la réalisation des différentes opérations
qui concourent à l’aboutissement de son projet. Puis mesure des écarts entre les prévisions et les
réalisations.

4) La démarche de conseil des CGP et son contenu dans ACEFA


57 
 
Cette démarche est en six étapes :
1-Sensibilisation et contractualisation : le CGP vend le conseil au bénéficiaire.

2-Caractérisation de la situation initiale : Le CGP a comme outils les fiches collectives


concernant la vie associative du GP, la gestion dans le GP et les services rendus par le GP aux
EFA membres. Il y a également les fiches individuelles des systèmes de production où l’EFA
mentionne le nombre de parcelles cultivées, chacune avec sa superficie, les spéculations, les
intrants utilisés, les revenus issus de la production et la marge réalisée. Il y a aussi la fiche de
synthèse des systèmes de production qui regroupe toutes les fiches individuelles des EFA d’un
GP. Ceci pour connaître ce que font les EFA.

3-Diagnostic pour répondre à la question pourquoi les producteurs font ce qu’ils font. On utilise
la méthode Forces Faiblesses Opportunités Menaces (FFOM) pour déceler les contraintes qui
entravent le décollage du GP ou de l’EFA.

4-Plan de développement/ plan d’action : Qu’est ce qui peut changer ? On fixe les objectifs du
GP pendant cinq ans pour pallier aux problèmes issus lors du diagnostic. Le projet du GP à
bénéficier de la composante 2 naît à ce niveau.

5-Accompagnement : Comment changer ? Le CGP accompagne le GP selon les objectifs ci-haut


fixés.

6-Evaluation : participative avec le GP et le CGP, puis confidentielle dans le GP sans le CGP.

5) Le taux de couverture

ACEFA tout comme le PNVRA va jusqu’au fin fonds des villages. Les agents ont tous des
motos pour se déplacer. Le nombre d’OP prévues en 2010 était de 324. Actuellement 311 OP
sont comptées dans la « gibecière » des AVZ contre 317 GP dans celle des CGP. Dans le
nouveau dispositif, il n’y a que 332 GP (327 GIC et 5 OPA), alors que le fichier assaini en 2010
donne 674 OP donc 635 GIC. La Menoua comptant depuis 1992, 2110 OP dont 1977 GIC
(SDRCOOP/GICM., 2010).

Les deux dispositifs ont presque la même couverture au niveau départemental sauf que le
nombre d’AVZ est supérieur à celui des CGP.

5) La cible

Les deux programmes ne prennent pas en compte tous les producteurs, mais procède par
une sélection qui vise une catégorie de cibles que sont les producteurs organisés de manière
58 
 
formelle. Les producteurs individuels étant exclus du dispositif comme le mentionne Fongang
(2008) comparant l’approche du PNVRA et celle de l’UCCAO. Ce sont des groupes de
producteurs volontaires qui manifestent le désir d’être accompagnés en produisant des
demandes. Le PNVRA a d’abord commencé avec les individus, puis les groupes non formels et
enfin les groupes formels. Or ACEFA commence directement avec les groupes formels. Mais
pendant que le PNVRA accepte seulement les OP légalisées par les services régionaux des
Registres des Coopératives et des GIC du MINADER et quel que soit leur âge, ACEFA prend
tous les GP légalisés ayant au moins deux ans d’âge possédant des documents de gestion
administrative, des rapports d’activités et ayant rédigé une demande de mise à disposition d’un
CGP. Le PNVRA travaille avec les OP qui se sont rapprochées en début de campagne auprès de
l’AVZ.

6) Les échanges entre les groupes de producteurs et l’agent d’accompagnement

Hier le PNVRA a crée des Comités de Suivi des activités de Vulgarisation (COSAV) qui
n’ont eu qu’une courte durée de vie (2002 à 2004). Le président du COSAV devrait tenir les
réunions de secteur avec l’AVZ et l’apprécier. Le CLG d’ACEFA siège avec le CGP dans son
aire. Pour que le compte rendu de la réunion du CLG rédigé par le CGP ou son rapport mensuel
soient valables au niveau de la CTD, il faut que le président du CLG y appose sa signature.

7) Les formations et réunions

Quand le PNVRA marchait bien (avant le retrait du bailleur en 2004), on avait deux
formations et deux réunions par mois. Une réunion de quinzaine regroupant les AVZ d’un même
secteur qui étaient supervisés par un TS ou un SS. Au début de la création du programme et
jusqu’en 2002, chaque Agent de Vulgarisation de Zone (AVZ) encadrait environ huit OP, faisait
seize visites, deux réunions et deux formations au cours du mois. Le travail de l’AVZ consistait
en la réalisation des unités de démonstration chez le paysan de contact, (qui va évoluer vers le
groupe de contact), ensuite à le suivre. Aujourd’hui, l’AVZ, lors de la préparation de campagne
qui a lieu entre Octobre novembre, fait d’abord le bilan de la campagne précédente en tenant
compte des quantités produites sans documents produits par le producteur. On demande à ce
dernier « de se remémorer, de se souvenir ». Ensuite on passe à la préparation de la campagne à
venir. Ceci se fait par un bref diagnostic participatif au cours duquel les besoins sont énumérés,
prioritisés, et les objectifs de la campagne sont arrêtés selon les spéculations retenues. L’AVZ
formule le micro projet de l’OP en termes d’échelle de production, de quantité et valeur
d’intrants à utiliser, de quantité à produire et à commercialiser. Le long de l’année, il

59 
 
accompagne l’OP dans la réalisation de son micro projet de production. S’il y a des contraintes
qui peuvent être résolues au niveau de l’AVZ, il les formule en thèmes de formation
d’accompagnement. Si par contre ce sont des problématiques hors de sa compétence, ils sont
reformulés en thèmes de formations spécifiques dispensées par le TS concerné in situ en
présence de l’AVZ.

Il est important de signaler qu’aujourd’hui, les réunions et formations sont devenues très
hypothétiques. Depuis Janvier 2010, la première réunion mensuelle du dispositif départemental
PNVRA de la Menoua a eu lieu le 14 septembre. L’ordre du jour portait sur le rappel des
objectifs 2010 par unité d’encadrement, la collecte de résultats obtenus, la mise au point sur la
situation des motos, la préparation du comice d’Ebolowa, et les finances (primes).
Dans ACEFA, les formations se font soit in situ du GP par le CGP ou le CS quand c’est la
préoccupation dudit GP. Le CS forme simultanément le CGP et GP. Mais quand les problèmes
remontent de plusieurs GP, on organise des séances de formation desdits GP ex situ. L’accès
étant libre aux autres CGP et GP.

8) Le financement des activités du conseil

Dans les deux dispositifs, la rémunération du conseiller n’incombe pas aux bénéficiaires.
Le SD est également CCTD ; 19 AVZ sont aussi des CGP ; le TSPO est CGO et le TSPA est
également CGP. Ce qui signifie qu’ils émargent dans les deux dispositifs et par conséquent, ne
peuvent pas ressentir les problèmes financiers du PNVRA comme les autres dix huit AVZ, les
deux TS et les SS. Les agents desdits programmes sont tous issus du MINADER et du
MINEPIA. Ils vivent dans le même milieu social, travaillent parfois aves les mêmes groupes
dans la même localité. Du point de vue sociologique, il pourrait naître une démotivation des
agents du PNVRA et même des OP par eux accompagnées. La preuve est que les AVZ-CGP qui
travaillent avec les groupes qui sont à la fois OP et GP ont des difficultés quand ils viennent en
tant que AVZ. Les OP ont tendance à le voir beaucoup plus sous l’angle d’ACEFA. Il faut tout le
temps rappeler aux OP que maintenant, c’est le PNVRA. Nous constatons que sur le terrain,
pendant que la côte d’ACEFA va en crescendo, celle du PNVRA va decrescendo et finira sans
doute par mourir si rien n’est fait. N’est il pas temps de revoir à fonds le fonctionnement de ce
dispositif ? Ce constat corrobore avec les remarques de Fongang (2008) sur l’évolution et l’état
du PNVRA à ce moment où il se demandait s’il n’était pas temps de changer son nom pour
signifier ce qu’il est devenu. Car entre la situation actuelle et l’époque où le bailleur de fonds
était encore là, il y a un grand fossé ; on dirait aujourd’hui « un géant aux jambes d’argile ».

60 
 
9) Contribution des bénéficiaires dans les activités de conseil.

Avec ACEFA, le GP prend en charge les frais de reproduction des documents relatifs au
conseil qui doivent être conservés au sein du GP ; des frais d’organisation des rencontres pour
des activités qui se déroulent au siège du Groupement. Cette contribution financière des GP
traduit leur motivation et donne un sens à leur participation dans les instances de pilotage (Faure
et Kleene, 2002). Avec le PNVRA, il n’y avait pas des documents à conserver.

10) Le financement des projets productifs des GP

Le PNVRA a financé les projets de 2002 à 2004. Le plafond s’élevait à 4 000 000 FCFA
avec un minimum de 500 000FCFA. Mais le retrait du bailleur de fonds a entraîné l’arrêt du
financement de ces projets depuis 2004. L’apport personnel était de 20 %. Avec ACEFA, le
plafond s’élève à 6 000 000 FCFA avec un minimum de 500 000 FCFA pour les GP de premier
niveau avec 15 % d’apport personnel. Il varie de 5000 000 à 30 000 000 FCFA avec apport de
30% pour les projets à finalité économique des OPA. Il varie aussi de 3 000 000 à 15 000 000
FCFA avec apport de 50% pour les projets de défense des intérêts professionnels des OPA.

Tout comme le PNVRA, ACEFA ne finance pas les intrants. Mais ce dernier finance les
semences quand les membres du GP font dans la spéculation en question. Il finance également
les projets à finalité de défense des intérêts professionnels des OPA, ce que ne faisait pas le
PNVRA.

11) Les Assemblées Villageoises :

En début de chaque campagne, l’AVZ regroupait les producteurs de sa zone et tenait avec
eux des assemblées villageoises au cours desquelles les problèmes étaient diagnostiqués, les
objectifs de campagne et les plans de mise en œuvre définis ; mais, il n’y avait pas un canevas
établi. Le diagnostic ACEFA a un canevas connu et suivi par les CGP.

Les deux dispositifs ont des points communs, mais aussi des points de divergences.

4.2.2.4 Les acquis du PNVRA qu’ACEFA capitalise


Les GP d’ACEFA sont des OP créées grâce au PNVRA. Le PNVRA est l’un des plus
importants programmes de l’Etat qui a enrichi les acteurs du développement du monde rural des
enseignements que les initiatives nouvelles telles que le nouveau dispositif ACEFA peuvent en
profiter. On peut citer entre autres : la responsabilisation des bénéficiaires dans la définition des
61 
 
objectifs et dans leur mise en œuvre ; le passage de la vulgarisation « classique » à l’appui
conseil, en s’appuyant sur une démarche d’approche globale de l’exploitation ; l’appui par des
subventions dans une phase de « décollage » (le montant moyen des subventions dans le nouveau
dispositif est de deux millions de FCFA correspondant au montant moyen observé dans
l’expérience pilote du financement des micro projets conduits entre 2002 et 2004 par le PNVRA)
et le développement des capacités des EFA. Un CGP déclare que : « Aujourd’hui, on aborde un
producteur qui est bien expérimenté dans ce qu’il fait grâce au PNVRA. Avec le PNVRA, on
venait en connaisseur, maintenant, si tu ne tournes pas bien tes méninges, tu ne lui apporteras
rien de nouveau. Après les formations, je demande toujours au GP ce qu’on a gagné ».
Toutefois, le PNVRA a des manquements dont le nouveau dispositif cherche à pallier en
occurrence la collecte des données économiques, les échanges entre les groupements.
La figure 10 illustre les approches « Top down » et « Bottom up ». 

Figure 10: Comparaison des approches « Top down » de la vulgarisation classique et « Bottom
up » des nouvelles pratiques de conseil.

Source: Approche Top down, adaptée de l’auteur à partir de Mercoiret, 1994 : P.262

Approche « Bottom up » : Données d’enquêtes 2010.

62 
 
Dans l’approche « Top down », on impose au producteur la production du coton alors que dans
l’approche « Botton up », le producteur décide produire du maïs et il est appuyé.

4.3 LES PRATIQUES DES CONSEILLERS DANS LA MENOUA

4.3.1 Définition du conseil ou de l’appui conseil par les conseillers


Les conseillers ont défini le conseil sous deux angles : comme une aide à la décision et un
comme un processus d’apprentissage. Sur ce, voici les propos de quelques conseillers : « L’appui
conseil c’est le diagnostic, l’orientation pour une prise de décision ». « C’est un dispositif qui
permet à un conseiller de porter assistance à un GP sur le plan technique et managérial ». C’est
aussi diagnostiquer la situation existante avec tous les problèmes y afférents, l’analyse de ce
diagnostic, la proposition des axes d’amélioration aux concernés en leur laissant libre choix dans
la conduite à tenir. « L’appui conseil est le fait qu’un CGP prodigue des conseils, oriente les
producteurs dans leur prise de décision sans décider à leur place ». Ce sont les propositions du
CGP aux GP dans tous les domaines.

4.3.2 Définition du conseiller par les conseillers


Un conseiller est celui qui accompagne le producteur dans la réalisation de ses projets qui
peuvent être techniques, économiques en vue de l’amélioration de ses capacités. Il est aussi bien
à l’amont qu’à l’aval de la production ; il apporte l’innovation au producteur.
« Un conseiller est comme un expert du MINADER qui propose ses services au GP qui peut
accepter ou refuser. Il faut avoir les lunettes pour bien voir, écouter plus, parler peu et agir
moins » tel que déclare un CGP.

4.3.3 Les pratiques des conseillers spécialisés


Le tableau 16 présente les activités des Conseillers Spécialisés qui diffèrent selon leur
spécialisation. 

63 
 
Tableau 16 : Activités des conseillers spécialisés sur le terrain en Août 2010
Spécialité Formations des CGP Autres activités
du
conseiller
CGE Recyclage sur l’analyse technico économique des Accompagnement des producteurs, Appui des
projets des GP, Utilisation du GPS (Global CGP sur le diagnostic approfondi des EFA,
Positional System), Atelier de Sup Agro sur la Conception et mise à disposition d’une matrice
construction sociale de la demande des services de diagnostic à usage des CGP, Saisie et
des producteurs, Formation sur l’outil traitement des carnets mis sur le terrain, Remise
informatique individuelle des résultats auprès de ceux là, 60
EFA de l’observatoire mises en place.
CGO Quatre formations dans 2 OPA relatives à la Diagnostic dans les OPA, Plan de
tenue des documents de gestion, des facteurs de développement dans 5 OPA, Elaboration des
réussite ou de l’échec d’un groupe. projets dans 2 OPA.
CTSPA Utilisation du GPS, informatique, Atelier de Sup Accompagnement des CGP sur les thèmes
Agro, formations des CGP dans les GP, une (normes techniques de l’élevage des porcs,
formation de tous les GP de l’aire de Badjegang fiches techniques sur l’élevage porcin,
relative à la construction des bâtiments d’élevage formulation de la ration alimentaire des
porcin, leur prophylaxie et leur alimentation pondeuses) au niveau des EFA.
CTSPV Utilisation du GPS, informatique, Atelier de Sup Appui aux CGP dans la réalisation des
Agro, Suivi des EFA de l’observatoire, 3 diagnostics dans l’aire de Maka, Nteingué,
formations des GP (in situ) en présence des CGP Minlépè, Mboua, Mami Water et Ndo, Analyse
sur la fertilisation, la protection phytosanitaire desdits diagnostics, plans de développement,
(identification et traitement des maladies) environ 20 descentes d’appui ponctuel aux CGP
pour vérifier la mise en place des outils.
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

Après la formation par Ambre conseil, les CS ont encore reçu des formations sur
l’utilisation du GPS, de l’outil informatique et sur la construction sociale de la demande de
services des producteurs. Ils utilisent également le réseau internet pour être en veille
technologique et résoudre certaines problématiques pour lesquelles ils n’ont pas de solutions à
leur portée. Nous pouvons citer l’exemple d’un ravageur qui détruit les plants du Colocasia
esculenta (taro) et dont le CTSPV a trouvé sur le NET un document parlant des maladies et
ennemis de cette plante et qu’en attendant, on pourrait assimiler cette peste au Phytophtora
colocasiae Il est à noter que tous les lundis matins a lieu une réunion de la cellule technique
départementale animée par le CCTD. Au cours de ladite réunion, chaque agent fait le point sur
ses activités de la semaine écoulée ; tout ceci permet à chacun d’être à jour par rapport à sa
programmation. Chacun des 5 cadres départementaux assiste les CGP à leurs réunions de
quinzaine dans leur secteur, aux réunions des CLG dans les aires des CGP et ramène les
difficultés qu’il n’a pas pu lever. Les relations entre les CS sont celles d’échanges, il n’y a pas de
hiérarchisation. Tout ceci montre une forte liaison entre les différents maillons du dispositif.

4.3.4 Les pratiques des CGP


Les CGP apportent un conseil de proximité aux GP et aux EFA avec qui ils sont en contact
permanent. 
64 
 
4.3.4.1 Les étapes de la démarche de conseil

La démarche de conseil des CGP est en six étapes telles que nous l’avons décrite
précédemment. Dans le tableau 17, nous présentons ces étapes avec la charge du CGP (nombre
de GP dans son porte feuille) et le nombre de GP ayant signé la convention avec le programme
ACEFA (par le biais du CCTD).

Tableau 17 : Nombre de GP par CGP suivant les étapes de la démarche de conseil

Numéro du CGP 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Variables
Charge 14 11 9 12 10 10 11 12 15 10
Conventions signées par les GP avec 14 11 9 12 10 10 11 12 15 10
ACEFA
Fiches de caractérisation de la situation 12 9 9 9 10 10 11 12 13 10
initiale remplies par les GP
Fiches de synthèse des systèmes de 9 6 9 9 10 7 4 8 5 10
production réalisées par le CGP
Diagnostics effectués 12 11 9 9 10 10 11 12 13 10
Restitution du diagnostic par le CGP 12 11 9 9 10 10 11 12 13 10
Plans de développement triennaux 12 9 9 9 10 10 11 12 13 10
Plans d’action annuels 12 9 9 9 10 10 11 12 13 10
Projets productifs 0 1 3 2 1 1 1 2 1 1
Projets financés 0 0 3 0 1 1 1 2 1 0
Accompagnement 12 9 9 9 10 10 11 12 13 10
Evaluation 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

Il ressort de ce tableau que la charge des CGP varie de 9 à 15 GP. La moyenne étant de
12, donc pas très loin des 10 GP que recommande le dispositif. Tous les GP dont les demandes
ont été retenues pour être accompagnés par un CGP ont signé la convention au cours d’une
réunion convoquée par le CCTD dans chaque aire. Au cours de cette réunion, les CGP ont été
officiellement présentés aux GP. 80% des CGP ont réalisé les diagnostics dans tous leurs GP ;
par contre 20% n’ont pas encore fini. Ceci est dû au nombre important des GP pour les uns
(10%) et aux rendez-vous non respectés des GP pour les autres (10%). 100% de diagnostics
réalisés ont été restitués. A l’issue de cette étape, les forces, les faiblesses, les menaces et les
opportunités des GP ont été relevées. Parmi les CGP, 90% affirment avoir élaboré les plans de
développement triennaux dans les GP où le diagnostic a été fait. Cet outil renferme l’objectif
global du GP pour trois ans et est décliné en des objectifs spécifiques contenus dans le plan
d’action qui est annuel. Pour lever les contraintes décelées lors du diagnostic, des projets devant
bénéficier de la composante 2 (financement des projets productifs portés par les GP) ont été
conçus. La majorité des CGP (90%) a aidé les GP dans le montage de leurs projets. Par contre,
65 
 
10% n’ont pas encore fait cette expérience de montage de dossiers, la raison étant qu’aucun GP
n’a mobilisé l’apport personnel. Le CGP devrait pourtant monter les projets des GP et c’est à
partir de là que l’apport personnel qui représente les 15% du coût du projet devrait être connu.
La connaissance des bénéfices du projet pourrait stimuler le bénéficiaire à mobiliser cet apport
personnel. 60% des CGP sont en phase d’accompagnement avec certains GP et au stade du plan
d’action avec d’autres. Pourtant 40% des CGP sont encore en phase de plan d’action avec tous
leurs GP. Dans la Menoua à l’heure actuelle, soixante neuf (69) GP sur trois cent vingt sept (327)
ont bénéficié du financement pour leurs projets productifs à l’issue des deux sélections de Juin et
Septembre 2010.

La vitesse d’exécution des activités n’est pas la même dans les GP et par CGP. Le retard
dans le remplissage des fiches de synthèse réside dans le fait qu’elles n’aient été remises aux
CGP qu’en Juin 2010. Aussi, certaines EFA analphabètes n’arrivent pas à les remplir, d’autres
sont réticentes de peur de subir une augmentation des impôts ; ce qui fait que seulement 60 %
des CGP enquêtés ont réalisé leurs fiches de synthèse de système de production.

L’évaluation n’est pas encore abordée par la majorité des CGP (90%). Toutefois, 10%
des CGP affirment avoir commencé l’évaluation participative dans un GP sur onze, soit un taux
de réalisation de 9,09%.

Tous les CGP affirment que toute étape de conseil est matérialisée par un document écrit
en trois exemplaires dont l’un est remis au GP, un autre transmis à la hiérarchie et le dernier
restant dans la « gibecière » du CGP.

Il est aisé de constater que tous les CGP de l’étude affirment avoir effectué les activités
de conseil telles que prévues dans le canevas de la démarche. Ils sont des hommes et des femmes
ayant entre 32 et 51 ans ; leur diplôme le plus élevé étant le probatoire ou le BAC. Ils ont entre
6,5 et 24 ans de service et sont des Techniciens d’Agriculture issus du MINADER ou des
Techniciens des Industries Animales du MINEPIA. Ainsi donc le profil du CGP n’influence pas
sa manière de mener les activités de conseil (en ce qui concerne le respect de l’ordre des
différentes étapes de la démarche de conseil telle que prévue théoriquement dans la convention
de mise à disposition d’un conseiller aux Groupements de Producteurs).

4.3.4.2 Autres activités de conseil réalisées par les CGP


¾ Calcul de marges brutes, comptes prévisionnels et plan de trésorerie
Tous les CGP notent que la collecte des données est la grande nouveauté chez les
producteurs. 90% des CGP enquêtés affirment qu’ils abordent avec leurs GP des petits calculs
66 
 
économiques de marges brutes. 80% ont réalisé les comptes prévisionnels et le budget de
trésorerie dans les GP où il y a eu montage de projets. Pour 10% de CGP qui n’ont pas abordé les
comptes de trésorerie, c’est parce que le GP n’a pas encore mobilisé les 15% d’apport personnel.
Les CGP sont également bloqués par l’analphabétisme des EFA.

¾ Conseil technique

Tous les CGP de l’étude affirment avoir donné des conseils techniques relatifs à l’itinéraire
technique d’une culture, à la fertilisation et aux techniques d’élevage. Un CGP déclare : « J’ai
renforcé les capacités des EFA sur l’itinéraire technique de la pomme de terre et sur
l’estimation des superficies par l’achat d’un double décamètre ». Mais 10% estiment que les
producteurs de leurs aires sont suffisamment outillés en technique de production : « Cette aire
est une zone de production de choux. Les producteurs ne posent plus les problèmes de calculs de
doses d’engrais, d’identification des maladies et de produits

phytosanitaires ».
Photo 1 : Le CGP de Banza en conseil Photo 2: Le CGP de Doumbouo en conseil
           (Photo : NDASSI, 2010)                          (Photo : NDASSI, 2010)

La photo 1 présente le CGP en une séance d’évaluation participative avec les membres du
GIC AEZEB. La photo 2 quant à elle montre le CGP s’entretenant avec les membres du GIC
AZEF sur une parcelle de poivron nouvellement repiqué.

4.3.4.3 Types de producteurs qui participent au conseil


Pour 20% des conseillers, ce sont les jeunes de moins de 40 ans qui sont réguliers au
conseil. 10% pensent que ce sont les jeunes qui ont entre 30 et 50 ans. La dernière catégorie des
CGP (70 %) dit que les vieux aussi bien que les jeunes participent au conseil. Un CGP
67 
 
témoigne : « Il y a deux vieux d’un même GP dans mon aire qui ne savent ni lire, ni écrire, mais
ils sont les premiers à arriver au CLG et à cotiser ».

4.3.4.4 Type de conseil approprié pour les producteurs


La majorité de CGP de l’étude (90%) pense que le conseil de groupe convient mieux aux
producteurs. Voici les dires de quelques CGP : « Une personne peut oublier et l’autre retient. Le
conseil individuel prend trop de temps ». « Le conseil de groupe est mieux car il y a échange de
point de vue entre les GP ». Par contre, 10% pensent que les deux types de conseil sont
importants : « Les deux sont appropriés. En groupe il y a échange d’idées, mais certains ne
comprennent pas très facilement et d’autres sont complexés ». « Je dis que le conseil de groupe
est plus adapté pour aider le producteur. Car il y a le rapport coût/efficacité ; çà permet en un
temps relativement court de donner l’information à beaucoup et c’est çà que le producteur aime.
Quand le CGP est là, certains producteurs qui étaient fermés à l’information parlent alors que
s’ils étaient à deux, ils ne pouvaient pas. Les gens sont ouverts et essaient de partager leurs
expériences avec les autres ». Ces résultats cadrent avec les travaux d’Audouin et Bernard
(2007) qui confirment que « le groupe permet de sortir d’une forme d’isolement, de répondre à
une envie d’échanges, de se remémorer que les problèmes sont vécus par d’autres et
qu’ensemble, on est plus fort pour envisager des solutions. Cette production collective d’idées
nouvelles est souvent féconde et induit des changements que l’appui individuel n’aurait
certainement pas engendrés ». Boissier, (2007) soutient également cette pensée en disant que le
travail collectif reste un mode d’accompagnement pertinent.

4.3.5 Respect du code de déontologie


C’est l’ensemble de prescriptions à observer propres à une profession telle que celles du
conseiller. Les volets du code de déontologie sur lesquels nous allons nous atteler ici sont : les
caractéristiques d’un bon conseiller perçues par les CGP, le type de relations qui existe entre les
conseillers et les bénéficiaires, la non ingérence des CGP dans les conflits des GP.

4.3.5.1 Les caractéristiques d’un bon conseiller selon les conseillers


Les CGP caractérisent le bon conseiller selon trois grands groupes de critères :
Groupe 1 : régularité, disponibilité et ponctualité ;
Groupe2 : humilité, respect, calme, courtoisie ;
Groupe 3: formé, ouvert et nanti de diplôme.
50% d’enquêtés sont du groupe1, 30% du groupe 2 et 20% du groupe 3. Ces critères cadrent bien
avec ceux désirés par les producteurs.

68 
 
Nous dirons qu’un bon conseiller est un homme ou une femme qui est disponible,
régulier, ponctuel ; qui est courtois, qui respecte les producteurs et qui possède un niveau de
formation professionnel suffisant pour faire face aux problématiques paysannes.

4.3.5.2 Relations entre les CGP


Pour ce qui est des échanges entre les CGP, tous les des CGP de l’étude sont en contact
avec les autres CGP, soit dans les réunions de secteur encore appelées réunions de quinzaine, soit
dans les réunions mensuelles au niveau du département. Les réunions de secteur ont lieu entre le
12 et le 15 du mois et les réunions mensuelles généralement le dernier vendredi du mois. Le
CGP « relais » amène le compte rendu de la réunion de secteur à la CTD. Ce document renferme
les problématiques qui n’ont pas pu être solutionnés par les CGP et le CS présents. Les CGP
échangent aussi pour le montage de dossiers ou pour d’autres problématiques. Voici les propos
d’un CGP : « j’ai eu des échanges sur la formation avec un CGP qui avait des problèmes sur la
technique de greffage. Il a cherché un formateur qui nous a formé avec le GP concerné ».
« Dans le secteur X, j’ai coopéré avec les CGP de ce secteur pour l’élaboration des projets.
Dans l’aire Y, j’ai également partagé mon expérience sur les techniques d’élevage des poulets
de chairs avec le CGP concerné ».

4.3.5.3 Relations entre les CGP et la Cellule Technique Départementale


Tous les CGP enquêtés disent avoir sollicité l’appui des CS. Mais c’est 80% de ces
derniers qui ont déjà eu l’appui d’au moins un CS dans leurs aires pour les problèmes tels que :
le suivi sanitaire de porc, les attaques sur les cultures (hernie de choux, l’attaque du Phytophtora
colocasiae sur le Colocasia esculenta [taro]…), le diagnostic approfondi, le budget de trésorerie
dans les EFA et surtout celles de l’observatoire à la demande des CGP concernés. Quelques CGP
affirment : « J’ai eu cinq (05) visites du CGE pour la mise en place de l’EFA de l’observatoire,
du budget de trésorerie dans une EFA de l’observatoire. Il y a eu aussi deux visites du CTSPA
sur les formations relatives au suivi sanitaire des animaux ». 20% des CGP ont eu l’appui du
CGO pour l’identification des OPA de 2ème niveau. 10% affirment avoir sollicité l’appui d’un CS
sur la formation relative à l’itinéraire technique du poivron, mais n’ont pas encore eu cet appui.
Les CGP sont également en relation avec les CS lors des réunions de secteurs et des réunions
mensuelles. Le CCTD appuie les CGP lors des réunions des secteurs, du CLG et des réunions
mensuelles ou lors des visites dans leurs aires. Les CGP sont tenus de déposer à la CTD lors des
réunions mensuelles leurs comptes-rendus du CLG et leurs rapports mensuels signés par le
président du CLG. 10% des CGP affirment que la relation entre le CCTD et eux est une relation

69 
 
verticale entre le subordonné et le supérieur hiérarchique. La photo 3 montre la collaboration
entre la CTD et les conseillers lors d’une réunion de secteurs.

Photo 3 : Réunion de secteur des CGP de Penka-Michel


(Photo 1: NDASSI, 2010)

Cette photo montre les CGP en réunion en présence du CTSPA.

4.3.5.4 Relations entre les différents CLG et tenue des CLG


10% des CGP affirment que leur CLG a reçu la visite d’un autre CLG. Le CLG hôte est
venu s’enquérir des méthodes de la tenue d’un CLG puisque ce dernier est un « modèle » à
l’heure actuelle. Les CLG dans les 10 aires des CGP enquêtés se tiennent normalement une fois
par mois. Mais il y a 10% des CGP dont les présidents du CLG ont demandé lors d’une séance
« ce que le gouvernement avait prévu pour eux », et depuis ce jour, il y a déconfiture desdits
CLG.

4.3.5.5 Les relations entre les CGP et les producteurs


Parmi les CGP enquêtés, 90% disent que les relations entre les bénéficiaires et eux sont
des relations d’échanges, de complémentarité, de partenariat ; les visites sont fonction d’un
calendrier co-construit. Un CGP donne les propos ci-après : « Le calendrier de quinzaine me
permet de savoir l’activité à mener dans le GP. Il est élaboré avec les membres du GP en liaison
avec le plan d’action et les problèmes énumérés lors du CLG. Le CGP négocie, il n’impose
pas ». Les CGP orientent les producteurs dans les prises de décisions. Un CS témoigne le
changement dans sa manière de travailler : « Au niveau du travail, je fais les choses de manière
participative avec le CGP ou les GP. Je ne donne pas mon point de vue, je ne juge pas à priori».
Par contre, 10% des CGP ne savent pas quels types de relations existent entre les bénéficiaires et

70 
 
eux. Nous constatons ici que la majorité des CGP (90%) sont en train de rompre progressivement
avec le modèle de la vulgarisation classique où la relation avec le producteur était du type
descendant.

4.3.5.6 Immixtion des CGP dans les problèmes des GP


Quant à l’intervention dans les conflits des GP, 90 % des CGP affirment intervenir dans
les conflits. Quelques CGP déclarent : « J’utilise mes compétences de médiateur pour résoudre
les problèmes ». « J’ai souvent utilisé mes compétences, ma sagesse et ma longue expérience
pour résoudre les problèmes des producteurs ». Allant dans le même sens, un autre CGP dit que
les GP lui demandent de conseiller même leurs enfants. Par contre, 10% des CGP pensent qu’ils
ne doivent pas s’ingérer dans les problèmes des GP tel que l’affirme un CGP : « Non ! Leur
conflit, c’est leur conflit. On ne peut pas s’ingérer dans leur conflit ». Ce sont ces derniers qui
respectent ce volet du code de déontologie.

4.3.6 La rémunération du conseiller : facteur de motivation?


Tous les conseillers affirment que la rémunération est un élément de motivation. Un CGP
déclare : « La prime galvanise davantage, même comme elle reste insuffisante par rapport au
volume de travail du CGP ». Toutefois, 80% pensent que le carburant, les primes de téléphone et
l’entretien moto devraient être revus en hausse.

En conclusion partielle, nous constatons que la CTD appuie les CGP dans leurs activités ; les
CGP affirment mener les activités de conseil comme le recommande la démarche théorique.

4.4 PERCEPTION DU CONSEIL ET IMPLICATION DES BENEFICIAIRES DANS


LES ACTIVITES DU CONSEIL

La perception des bénéficiaires du conseil et leur implication dans les activités du conseil
ont été analysées selon plusieurs paramètres.

4.4.1 Démarche utilisée pour être en contact avec le CGP


Pour qu’un CGP soit mis à la disposition d’un GP, ce dernier doit rédiger une demande
de mise à disposition d’un conseiller au CODAC. La figure 11 montre les moyens utilisés par les
GP pour être en contact avec le CGP

71 
 
Figure 11 : Moyens utilisés par les enquêtés pour être en contact avec le CGP.
Il ressort de cette figure que 64,6% des responsables du bureau (RB) contre 28,3% des
simples membres (SM) disent qu’ils ont rédigé une demande de mise à disposition d’un CGP à
ACEFA. La proportion des SM ne connaissant pas la démarche utilisée est plus élevée (41,5%)
que celle des RB (15,4%). Les responsables de bureau maîtrisent la démarche utilisée plus que
les simples membres.

4.4.2 Appellation du CGP par les membres du GP


Les enquêtés (responsables du bureau [RB] et simples membres [SM]) appellent
différemment le conseiller. Dans le tableau 18, nous avons ces différentes appellations.

Tableau 18 : Noms donnés au conseiller par les responsables d’EFA.


Qualité du membre RB SM
Eléments Modalités (%) (%)
CGP 83,1 70
CPA 10 ,8 14
« Notre blanc du champ » 0 4
Le vétérinaire 1,5 0
Appellation du conseiller par le « Docta des animaux » 0 2
responsable de l’EFA Patron 0 2
Le technicien d’agriculture 0 2
« Notre mère » 1,5 0
« Le blanc de ACEFA » 0 4
L’encadreur 3 4
Total 100 100
Source : Données de l’enquête d’Août 2010
Il ressort du tableau 18 que les responsables du bureau (83,1%) savent plus que les
simples membres (70 %) qu’on appelle le conseiller CGP.

4.4.3 Perception du conseiller et du conseil par les responsables d’EFA


Le conseiller et le conseil sont perçus par les bénéficiaires selon plusieurs modalités telles
qu’illustre le tableau 19.

72 
 
Tableau 19 : Définition du conseiller et du conseil par les enquêtés RB et SM.
Qualité du membre RB SM
Modalités
Eléments (%) (%)
Celui qui apprend, qui forme ou qui éduque 36,9 36,6
Celui qui aide, guide, oriente 26,2 37,7
Celui qui informe, donne les nouvelles idées 13,8 5,7
Définition du conseiller Celui avec qui on échange 4,6 0
Celui qui donne le conseil 12,3 17,0
Autres 1,5 0
Ne sait pas 4,6 0
Total 100 100
Apprentissage, éducation, formation 20 26,4
Ensemble de personnes, un système 3,1 1,9
7
Innovation, nouvelles idées… 23,1 20,8
Définition du conseil Une aide à la décision 23,1 18,9
Echanges d’idées 6,2 3,8
Autres 12,3 18,9
Ne connaît pas 12,3 9,4
Total 100 100

Source : Données de l’enquête d’Août 2010

Les producteurs échantillonnés ont donné plusieurs définitions du conseiller. Les pourcentages
qui sont à la fois élevés aussi bien chez les responsables du bureau (36,9% ) que chez les simples
membres (36,6%) s’observent sur la définition relative à l’apprentissage, la formation et
l’éducation : « C'est celui qui nous forme, nous donne les conseils en agriculture, en gestion et
qui nous aide sur les problèmes de notre GIC ». Pour 26,2% des RB et 37,7% des SM, le
conseiller c’est celui qui aide, qui oriente : « C'est un monsieur ou une dame qui peut vous mettre
sur les rails, sur le bon chemin ». La proportion des RB qui pense que le conseiller est celui qui
                                                            
7
Innovation, nouvelles idées, nouvelles connaissances.
73 
 
apporte les innovations, qui donne les nouvelles idées est largement supérieure à celle des SM :
« C’est celui qui te donne les nouvelles informations que tu ne connais pas et te guide sur le
chemin de la réussite ». Il y a 4,6% d’enquêtés qui sont des RB et qui ne savent pas qui est le
conseiller. Les SM ont tous donné des définitions acceptables du conseiller contrairement aux
RB.
Nous définirons le conseiller comme un expert qui accompagne les producteurs dans la
réalisation de leurs projets pour améliorer leurs capacités techniques, économiques et
organisationnelles. Il est l’interface entre la source de l’innovation et le producteur.
Pour ce qui est de la perception du conseil, selon 20% des RB et 26,4% des SM, le
conseil est un processus d’apprentissage, une formation, une éducation : « C’est une école
approfondie pour rapport à nos activités que nous menons » ; « C’est le fait de nous apprendre à
bien travailler, les techniques pour bien semer, les écartements, à quelle période traiter ». Ces
répondants rejoignent ainsi l’idée de Dugué et Faure (2003) ou de Havard et al (2007). 23,1 %
des RB et 20,8% des SM définissent le conseil comme une innovation, une idée nouvelle qu’on
vous apporte pour mieux réussir dans vos activités : « C’est la nature de ce qu’on te donne
comme innovation ». Comme Mercoiret (1994) ou Violas et al (2005) ou encore Havard et al
(2005), 25,1% des RB et 18,9% des SM pensent que le conseil est une aide à la décision : « C’est
une aide par rapport à ce qu’on ne maîtrise pas parfaitement ;on lui demande il nous dit
comment faire» ; « Voilà la maman qui est venue acheter la provende, elle va donner n’importe
comment aux animaux ; or si elle avait un conseiller, il pouvait lui dire la quantité à donner par
âge des porcs ». 4,2 % pensent que le conseil est un échange d’idées et ils rejoignent ainsi
Kleene (1995) : « C’est le fait qu’on puisse présenter chacun ses difficultés dans nos réunions
pour qu’on débatte et trouve des solutions ; et quand on ne peut pas, on envoie au CLG ». Ici
également, la proportion des responsables du bureau qui n’a pas pu définir le conseil est
supérieure à celle des simples membres.
Par rapport à la définition du conseil et du conseiller, les simples membres du groupe
donnent des définitions qui cadrent autant que celles des responsables du bureau, une preuve que
chacun s’intéresse au conseil.

4.4.4 L’accueil du conseil


La majorité de producteurs (99.1%) responsables du bureau (RB) et simples membres
(SM), bénéficiaires du financement (BF) et non bénéficiaires du financement (NBF) accueille
bien le conseil. Une proportion négligeable (0,9%) représentée par les responsables de bureau et
les non bénéficiaires du financement l’accueille froidement ; elle justifie ce comportement par le
fait que les gens viennent toujours les déranger et ne les aide pas.
74 
 
4.4.5 Informations relatives à la convention

Les informations sur la convention de mise à disposition d’un conseiller aux


Groupements de Producteurs de base sont également utilisées pour mesurer la perception des
bénéficiaires et leur implication dans le conseil. Le tableau 20 illustre ces informations.
Tableau 20 : Opinion des responsables d’EFA par rapport à la convention
Qualité du membre RB SM BF NBF
Eléments Modalités (%) (%) (%) (%)
Oui 87,7 66,0 83,3 72,4
Le GP a-t-il signé la Non 4,6 3,8 1,7 6,9
convention ? Ne sait pas 7,7 30,2 15 20,7
Total 100 100 100 100
Accord entre deux personnes 12,3 3,8 10 6,9
Clauses d’un contrat, d’un acte 53,8 22,6 41,7 37,9
Définition de la En rapport avec le financement 6,2 5,7 10 1,7
convention Autres 6,2 3,8 7 3,4
Ne sait pas 21,5 64,2 31,7 50
Total 100 100 100 100
Les objectifs de l'appui conseil 19,2 5 11,6 20,7
Les modalités d'intervention du conseiller 9,6 0 7,0 6,9
Ce qui vous a marqué Les engagements du bénéficiaire 17,3 20 14,0 24,1
dans la convention 25 48,8 17,2
Le financement des projets 40,4
20 7,0 6,9
Autres 1,9
Ne sait pas 11,5 30 11,6 24,1
Total 100 100 100 100

Source : Données de l’enquête d’Août 2010

4.4.5.1 Informations relatives à la signature de la convention par le GP


La majorité des RB (87,7%) affirme que le GP a signé la convention avec ACEFA. Cette
valeur est supérieure à celle des SM (66%) qui eux aussi répondent par l’affirmative. L’inégalité
reste dans le même sens quand on compare les BF et les NBF. Le nombre de simples membres
qui ne savent pas si le GP a signé la convention est quatre fois plus important que celui des
responsables du bureau. Ces résultats étaient prévisibles dans la mesure où ce sont les
responsables du bureau qui signent ce document au nom du GP.

75 
 
4.4.5.2 Définition de la convention par les enquêtés
¾ Par les responsables d’EFA

En ce qui concerne la convention, les répondants ont donné des définitions que nous
avons regroupées en trois modalités. Le pourcentage des RB (53,8%) et des BF (41,7%) étant
supérieur respectivement à celui des SM (22,6%) et des NBF (37,9%). Aussi, on rencontre un
nombre important de producteurs qui ne savent pas ce qu’est la convention : chez les SM
(64,2%) et chez les NBF (31,7%). La première définition identifie la convention à l’accord entre
deux personnes, la deuxième aux clauses d’un contrat, un acte : « C’est l’acte de mariage entre
notre GIC et le programme ACEFA » ; « C’est un engagement signé entre deux parties » ;
« C'est le papier qui lie notre GP avec le programme ACEFA ». La troisième définition est en
rapport avec le financement : « La première convention, c’est pour accepter de vivre avec
ACEFA ; la deuxième, c’est pour accepter que je vais gérer l'argent que le gouvernement va me
donner ». Ces trois définitions cadrent bien avec certains volets de la convention.

¾ Définition de la convention en fonction des secteurs

Le nouveau dispositif a divisé le Département en cinq secteurs. Dans la figure 12, nous avons
les données relatives aux définitions de la convention par les enquêtés de chaque secteur.

Figure 12 : Définitions de la convention dans les secteurs

76 
 
La figure 12 nous laisse découvrir que les secteurs de Nkong-Ni avec 57,7% et de
Doumbouo (54,2%) sont ceux où les producteurs maîtrisent la définition de la convention. Ces
secteurs étant ceux regorgeant un pourcentage élevé de répondants ayant le niveau du secondaire
respectivement 30,4% et 21,4%. Les secteurs de Penka-Michel avec 54,5%, Santchou (50%) et
Lingang avec 46,2% étant les secteurs dans lesquels les responsables d’EFA ne maîtrisent pas la
définition de la convention.

4.4.5.3 Ce qui a marqué les répondants dans la convention


Les producteurs déclarent que quatre aspects les ont marqués dans la convention. Par
ordre d’importance, on peut citer : le financement, les engagements du bénéficiaire, les objectifs
de l’appui conseil et les modalités d’intervention du CGP.
1- Le financement des projets est le volet qui a marqué certains RB (41,5%) et les BF (48,5%).
2- En ce qui concerne les engagements du bénéficiaire, la proportion des SM (20%) et des NBF
(24,1%) est supérieure respectivement à celle des RB (17,3%) et BF (14%). Voici les propos de
quelques enquêtés : « C'est l'article où on dit que si tu prends l'argent et tu détournes, tu seras
poursuivi ». « Pour la convention, il faut la transparence dans la gestion, sinon on est
éperviable ». « Que nous allons travailler, que c’est nous qui avions écrit pour demander
l’argent du blanc et si on détourne, on nous arrête, que les détourneurs de fonds ne sont pas
seulement au bureau ». Cette catégorie de producteurs est intéressante pour la diffusion du
conseil.
3- En ce qui concerne les objectifs de l’appui conseil, les responsables du bureau (19,2%) et les
non bénéficiaires du financement (20,7%) sont ceux dont le nombre est plus important. « Si un
agriculteur n'a pas l'expertise, ACEFA peut donner quelqu'un pour le guider ». « C'est la
compétitivité,"Méta'ataa" ». « C’est que ACEFA ne veut pas les fictifs, mais les travailleurs,
comme il vient sur le terrain, il va voir les gens qui travaillent effectivement, comme çà, les gens
du fin fond du village comme nous seront bien ».
4- Les modalités d’intervention du CGP : « Que le CGP ne doit jamais nous demander de
l’argent ».

Du tableau 20, il ressort que le nombre de responsables d’EFA qui ne savent pas ce qui
les a marqués dans la convention est une fois de plus élevé chez les SM (30%) et chez les NBF
(24,1%). Donc les responsables du bureau maîtrisent mieux ce qu’il y a dans la convention que
les simples membres.

77 
 
 

4.4.6 Informations sur la fiche individuelle des systèmes de production et la participation


au diagnostic.
La fiche individuelle des systèmes de production des exploitations familiales
agropastorales et le diagnostic sont d’autres outils utilisés dans les nouvelles pratiques de
conseil. Le tableau 21 nous renseigne sur l’utilisation desdits outils par les enquêtés.

Tableau 21 : Perception des responsables d’EFA par rapport à la fiche individuelle et la


participation au diagnostic.

Qualité du membre RB SM
Eléments Modalités (%) (%)
Remplissage de la fiche individuelle Oui 90,8 77,4
des systèmes de production Non 7,7 13,2
Abstention 1,5 9,4
Total 100 100
Participation à la réalisation du Oui 95,8 69,2
diagnostic Non 6,2 30,8
Total 100 100
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

Du tableau 21, il ressort que la majorité d’enquêtés a reçu et rempli la fiche individuelle.
Mais le nombre de RB (90,8%) est plus élevé que celui des SM (77,4%). Le taux d’abstention ou
celui des répondants qui disent n’avoir pas reçu et rempli cette fiche est plus important chez les
SM. S’agissant de la fiche de synthèse des systèmes de production qui est le condensé des fiches
individuelles d’un GP, seulement 19% des répondants reconnaissent que le CGP la leur a
remise ; par contre la majorité (60,3%) dit qu’elle ne leur a pas été remise et 10,7% n’ont aucune
idée.

Presque tous les membres ont participé à la réalisation du diagnostic ; mais les RB
(95,8%) l’ont été plus que les SM (69,2%). La majorité des responsables d’EFA de l’étude
(96%) affirme que le CGP a restitué le diagnostic. Cet outil n’existait pas dans la plupart des GP
tel que disent 56,8% des enquêtés.

4.4.7 Résultats du diagnostic


4.4.7.1 Forces des GP
La réalisation du diagnostic se fait par l’utilisation de la méthode Forces Faiblesses
Opportunités Menaces (FFOM). Le tableau 22 nous indique les forces des enquêtés.

78 
 
Tableau 22 : Forces des GP
Qualité du membre RB SM BF NBF
Eléments Modalités (%) (%) (%) (%)
Forces Entente 31,68 41,02 32,74 31,19
Entraide dans les travaux champêtres 23,35 43,58 18,19 20,36
Main d’œuvre familiale disponible 6,67 5,13 9,02 2,13
Disponibilité des terres 16,69 5,13 14,56 11,06
Production continue 16,68 17,94 20,01 8,51
Achat et vente groupé 16,01 0 10,92 8,52
Volonté réelle de produire 10 0 5,46 8,52
Cotisation des membres 9,4 5,12 7,28 6,39
Existence voiture et motos 3,34 0 1,82 0
Respect du genre 1,67 0 0 2,13
Transparence dans la gestion 1,67 2,56 0 2,13
Tous les membres sont alphabétisés 1,67 0 1,82 0
Présence d’un Technicien d’agriculture dans le GP 1,67 0 1,82 .0
Chacun a son pulvérisateur 1,67 0 0 2,13
Ne connaît pas 0 15,38 10,91 6,38
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

Il ressort du tableau 22 que les forces des répondants résident surtout dans l’entente et
l’entraide pour les travaux champêtres. Ici, la qualité du membre importe peu ; ce qui nous
amène à penser qu’il existe une cohésion sociale dans ces groupes. La production continue ou
régulière, la disponibilité des terres appartenant aux membres du GP sont aussi leurs forces.

4.4.7.2 Opportunités des GP


Tableau 23 : Opportunités des GP
Qualité du membre RB SM BF NBF
Eléments Modalités (%) (%) (%) (%)
Opportunités des GP Disponibilité des terres 28,57 19,05 14,28 33,48
Existence des marchés 26,57 19,04 35,71 13,79
Déchets disponibles pour l’alimentation des porcs 2,86 4,76 3,57 3,45
Proximité de l’eau 8,03 0 7,24 3,45
Appui du programme ACEFA 8,58 0 32,14 3,45

79 
 
Proximité de la route 2,86 4,76 3,57 3,45
Main d’œuvre temporaire disponible 2,86 0 3,57 0
Forte productivité des étangs 2,45 0 0 3,45
Ne connaît pas 19 41,14 22,85 33,13

Source : Données de l’enquête d’Août 2010

Du tableau 23, il ressort que les opportunités que disposent les enquêtés dans leur
environnement sont : la disponibilité des terres à affermir, l’existence des marchés pour leurs
produits et l’appui du programme ACEFA pour 32, 14% des BF.

4.4.7.3 Faiblesses des GP

Les enquêtés n’ont pas que des forces et des opportunités, mais aussi des faiblesses et
menaces que nous présentons dans le tableau 24 et 25.

Tableau 24: Faiblesses des GP

Qualité du RB SM BF NBF
membre Modalités (%) (%) (%) (%)
Eléments
Faiblesses des GP Manque d’intrants 52,75 44,74 54,33 42,56
Manque de moyens financiers 52,28 52,15 58,69 57,3
Manque d’infrastructures et équipements 29,11 17,93 28,25 26,22
Manque de maîtrise technique et managériale 12,74 0 10,86 4,26
Irrégularité de certains membres 7,28 0 8,68 2,13
Mauvais rendement 1,82 2,63 0 4,26
Ne connaît pas 1,82 15,79 6,52 8,51
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

La plupart des (52,75% RB ; 44,74% SM ; 54,33% BF et 42,56% NBF) ont comme


problème majeur le manque d’intrants (surtout les engrais) ou bien le manque de moyens
financiers pour se les procurer. Ce besoin est éprouvé aussi bien chez les NBF que les BF qui
sont d’ailleurs les plus nombreux. Ceci montre que l’appui en infrastructures et équipements que
les producteurs reçoivent ne comble pas leurs attentes. Un producteur déclare : « ACEFA nous
impose ce qui n’est pas notre priorité à savoir l’équipement. Notre priorité, ce sont les intrants
(engrais, pesticides, semences pour cultiver) et la commercialisation de nos produits ». Ces
résultats sont conformes à ceux de Fongang (2008) à Fokoué où les producteurs avaient les
mêmes préoccupations.

80 
 
 

4.4.7.4 Menaces qu’ont les GP dans leur environnement


Tableau 25 : Menaces qu’ont les GP  

Qualité du membre RB SM BF NBF


Eléments Modalités (%) (%) (%) (%)
8
Menaces qu’ont les GP Pourriture des pommes de terre 24,99 39,15 27,79 36,13
Pestes sur les autres cultures 29,14 26,1 24,9 41,57
9
Peste porcine et aviaire 16,64 8,7 16,68 11,12
Manque de marché 18,75 21,11 19,45 22,23
Coûts élevés des intrants 6,24 0 8,34 5,56
Réchauffement climatique 4,17 0 2 ,78 2,78
Coupure récurrente de courant 4,17 0 0 5,56
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

Il ressort du tableau 25 que la pourriture des pommes de terres, les pestes des autres
cultures, le manque de marché et les pestes porcine et aviaire sont les menaces principales que
rencontrent les enquêtés.
4.4.8 Informations relatives au plan de développement
Le plan de développement triennal est un outil qui contient les objectifs que le GP entend
atteindre au bout de trois ans. Dans leur démarche de conseil, les CGP l’ont réalisé et ceci se
confirme à travers les affirmations de 62,3% des enquêtés. Le tableau 26 nous renseigne sur le
contenu des ces plans de développement.

Tableau 26 : Contenu du Plan de développement des GP


Qualité du membre RB SM BF NBF
Eléments Modalités (%) (%) (%) (%)
Production vivrière (pomme de terre, maïs…) 37,7 35,3 34,3 40,7
Production maraîchère 8,9 29,4 8,6 22,2

                                                            
8
Pourriture des pommes de terre et de tomate
9
Peste porcine, aviaire et rouget de porcs.
81 
 
Contenu du Plan de Production porcs 26,7 5,9 25,7 14,8
développement des GP Production volailles 17,8 11,8 17,2 14,8
Production huile de palme, café et cacao 8,9 17,6 14,2 7,5
Total 100 100 100 100
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

Du tableau 26, il ressort que l’activité qui prédomine est la production vivrière avec un
pourcentage allant de 34,3% à 40,7% chez les catégories d’enquêtés. La pomme de terre et le
maïs sont les plus soulignés. Ensuite vient l’élevage des porcs tel que l’affirment 26,7% des RB
et 25,7% des enquêtés. Pour ce qui est de la volaille, on rencontre entre autres les cabirs et les
cailles qui font partie de l’élevage non conventionnel.

4.4.9 Informations sur les projets productif des GP


Les projets en infrastructures et équipements sont ceux financés par le nouveau dispositif
dans sa composante 2. Les enquêtés ont été appuyés par les CGP dans le montage de leurs
projets dont les données sont contenues dans le tableau 27.
Tableau 27 : Projets productifs des GP
Qualité du membre RB SM BF NBF
Eléments Modalités (%) (%) (%) (%)
Acquisition atomiseurs, porte tout 26,2 20,8 21,7 25,9
Construction porcherie moderne 9,2 11,3 13,3 6,9
Construction d'un poulailler 23,1 22,6 26,7 19,2
Projet des GP Achat des semences 0 1,9 1,7 0
Achat d'un tracteur 1 ,5 3,8 0 5,2
Pressoir à huile 6,2 7,5 13,3 0
Autres infrastructures et équipements10 33,5 35 16,6 32,5
Ne connaît pas 3,1 15,1 6,7 10,3
Total 100 100 100 100

Source : Données de l’enquête d’Août 2010

Il ressort de ce tableau que les producteurs sont beaucoup plus demandeurs des porte tout,
pulvérisateurs, atomiseurs, moulin, construction porcherie, poulailler puisque le nouveau
dispositif ne « finance » pas les intrants. Parmi les vingt neuf projets déjà financés, il y en a onze
soit 38% pour la construction d’une porcherie moderne, 06 pour l’achat des porte tout et autres,
06 pour l’achat d’un moulin, 04 pour l’acquisition d’un pressoir à l’huile, 01 pour la construction

                                                            
10
Autres infrastructures et équipements : il s’agit de l’acquisition d’un moulin ; de la construction des barrages, des
champignonnières, des magasins de stockage et des ruchers.
82 
 
d’un barrage et le dernier pour les ruchers. Voici présentées les photos 4, 5, 6 et 7 de quelques
projets financés en juin 2010.

Photo 4 : Ancienne porcherie du GIC AEZ Photo 5 : Porcherie du GIC AEZ à Mbing en
construction

Photo 6 : Ancienne porcherie du GIC Bitatsasop Photo 7 : Porcherie du GIC Bitatsasop


à Mboua en construction
Source : Photos prises par NDASSI, 2010.

Les photos 4 et 6 montrent les porcheries des GP avant le financement et les phots 5 et 7
ces porcheries en construction après le financement. Nous constatons le grand écart entre les
matériaux utilisés. Les nouvelles sont des investissements durables, qui bien gérés par les
bénéficiaires, pourront leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie.

4.4.10 Autres outils relatifs à la perception du conseil par les responsables d’EFA
4.4.10.1 Cahier d’exploitation et cahier de visites
Ces documents sont d’autres outils du nouveau dispositif. Le tableau 28 nous donne des
informations relatives à auxdits outils.
Tableau 28: Cahier d’exploitation et cahier de visites dans les GP.
Qualité du membre RB SM
Eléments Modalités (%) (%)
Cahiers d'exploitation 40 34
Autres documents des GP Cahiers de visites 12,5 3,8
(cahier d’exploitation et cahier de visite) Cahiers d'exploitation et de visite 35 37,4
Aucun 12,3 24,5
Total 100 100

83 
 
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

La plupart des membres ayant un poste de responsabilité (75%) et les simples membres
(71,4%) possèdent le cahier d’exploitation. Ils remplissent ce cahier au champ ou au retour des
champs, après les achats et les ventes. Ce nouvel outil permet aux producteurs de collecter les
données de l’exploitation qui leur permettront de mieux évaluer leurs activités. Chaque visite du
CGP est consignée dans le cahier de visite, avec le motif de la visite. Il en est de même pour
toute autre personne dont la visite est en rapport avec le travail dans le groupement de
producteurs.
4.4.10.2 Types d'agriculteurs qui participent plus aux visites du CGP
Le tableau 29 nous renseigne sur l’implication dans les activités de conseil des enquêtés
selon qu’ils sont jeunes ou vieux, responsables de bureau ou simples membres.

Tableau 29: Types d’enquêtés participant plus aux visites du CGP

Qualité du membre RB SM
Eléments Modalités (%) (%)
Les jeunes (<40 ans) 10,8 9,4
Les vieux (>40 ans) et les jeunes (<40ans) 83,1 81,2
Types d'agriculteurs qui participent plus aux
visites du CGP Les membres du bureau 1,5 0
Ne sais pas 4,6 9,4
Total 100 100
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

Les répondants (96,6%) affirment que les conseillers sont réguliers au poste et que la
moyenne des visites est d’une visite par mois avec un maximum de trois visites ; ceci en fonction
des problèmes et de la demande des producteurs. Seulement 1,3% des enquêtés parle de
l’irrégularité du CGP : « Son tic-tac, c’est à distance » disent ces producteurs. Les RB (83,1%) et
les SM (81,2%) répondent que dans un GP, les jeunes et les vieux participent au conseil et la
moyenne des participants est de 8 personnes. Le niveau d’éducation n’influence pas la fréquence
d’un membre à la réunion, et ceci est affirmé par 87,7% des responsables d’EFA.
4.4.10.3 Activités réalisés par le CGP dans les GP
Le nouveau dispositif a diversifié les activités du conseiller de Groupement de
Producteurs et a mis un accent sur le conseil économique. Le tableau 30 nous donne les
informations sur les enquêtés en ce qui concerne les activités des CGP.
Tableau 30 : Activités réalisés par le CGP dans les GP
Qualité du membre RB SM
Eléments Modalités (%) (%)
84 
 
Etape de l'appui conseil 4,6 0
Conseil technique 45,5 49,1
Activités réalisés par le CGP dans les GP Conseil économique 6,2 3,8
11
Conseil technique… 15,4 18,9
12
Etape de l'appui conseil, … 30,8 15,1
Ne connaît pas 1,5 13,2
Total 100 100
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

Les CGP réalisent beaucoup plus les activités techniques telles que mentionnées par
45,5% des responsables de bureau (RB) et 49,1% des simples membres (SM). Ensuite viennent
les activités d’appui conseil + conseil technique + conseil économique + conseil organisationnel
+ projet pour 30,8% des RB ; contrairement aux SM (18,9%) qui pensent que c’est le conseil
technique, économique et organisationnel qui vient en second lieu. Le conseil économique seul
est rarement abordé tel que l’attestent 6,2% des RB et 3,8% des SM. Ces résultats étaient
d’ailleurs prévisibles dans la mesure où les CGP sont des AVZ et la notion économique est une
nouveauté aussi bien à leur niveau qu’à celui des bénéficiaires. De plus, c’est le conseil qui
englobe tous les aspects (surtout technico économique) qui semble intéressant aux EFA : « le
conseil sans pratique ne sert à rien ». 12,2% des simples membres contre 1,5% des membres
qui ont des postes de responsabilité ne savent pas quelles activités mènent le CGP. Cette
catégorie de répondants est irrégulière aux visites du CGP et n’est par conséquent pas
intéressante pour la diffusion du conseil.

Par rapport à l’étape d’appui conseil où se trouve le CGP dans leur GP, la majorité
d’enquêtés (71,4%) dit que les CGP sont à la phase d’accompagnement ; 20,4% affirment qu’ils
sont au plan d’action ; 4,1% à la caractérisation et l’étape du diagnostic.

4.4.10.4 Activités économiques : Discussion sur les petits calculs économiques avec le CGP,
le Budget de trésorerie et les Comptes prévisionnels
L’aspect gestion, qui est la nouveauté que comporte le nouveau dispositif est abordé par
les conseillers. Les informations sur les outils de gestion sont contenues dans le tableau 31.

                                                            
11
Conseil technique, économique et organisationnel
12
Etape de l'appui conseil, conseil technique, économique, organisationnel et  projet.
85 
 
Tableau 31 : Informations relatives aux calculs de marges, au Budget de trésorerie et aux
Comptes prévisionnels

Qualité du membre RB SM
Eléments Modalités (%) (%)
Discussion sur les petits calculs Oui 87,7 88,5
économiques avec le CGP
Non 12,3 11,5
(calcul de marges)
Total 100 100

Oui 49,2 23
Budget de trésorerie Non 49,2 75
Juste pour le projet 1,5 0
Ne connaît pas 0 2
Total 100 100
Oui 64,1 37,3
Comptes prévisionnels Non 32,8 56,9
Juste pour le projet 3,1 0
Ne connaît pas 0 5,9
Total 100 100
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

Les petites formations sur les calculs de marges sont faites et ceci est confirmé par 87,7%
des répondants RB et par 88,5% des SM. Voici les dires de quelques producteurs : « Le CGP
nous a dit de ne plus mélanger les petites et les grandes ballottes, et calculer la production de
chaque type et choisir la plus rentable… ». « Le CGP nous a appris comment dimensionner nos
parcelles, peser les semences, les engrais, les produits récoltés pour faire les calculs et voir s'il y
a eu bénéfice ou pas ».

Les comptes de trésorerie et les comptes prévisionnels sont beaucoup plus abordés lors du
montage des dossiers de projets. C’est un faible pourcentage des responsables du bureau (1,5%
pour le budget de trésorerie et 3,5% pour le compte prévisionnel) qui le reconnaît car le plus
souvent, c’est avec eux que l’on traite desdits dossiers. C’est la raison pour laquelle les membres

86 
 
du GP qui pensent que ces outils ne sont pas utilisés par le CGP sont plus élevés chez les simples
membres, respectivement 75% et 56,9% pour le budget de trésorerie et les comptes
prévisionnels.

4.4.11 Informations relatives au Comité Local de Groupement (CLG)


Tableau 32: Perception des responsables d’EFA du CLG

Qualité du membre RB SM
Eléments Modalités (%) (%)
Réunion des GP ACEFA, permet les échanges entre 21,2
GP 49,2
Définition du CLG
Réunion permettant les échanges entre GP 30,8 36,5
Autres 0,8 19,2
Ne connaît pas 9,2 23,1
Total 100 100
Oui 81,5 34
Membre du CLG
Non 18,5 66
Total 100 100
A travers les notes prises 64 ,8 27,8
Restitution des enseignements Oralement 35,2 72,2
reçus du CLG
Total 100 100

Source : Données de l’enquête d’Août 2010

4.4.11.1 Définition du CLG


Les membres occupant un poste au sein du groupe (49,2%) définissent mieux le CLG que
les simples membres (21,2%). 80% des RB contre 57,7% des SM le définissent comme une
réunion d’échanges entre les GP. Le Comité Local de Groupement est la réunion des GP d’une
même aire, lesquels sont accompagnés par un CGP du dispositif facilité par ACEFA. C’est un
milieu d’échanges qui permet aux GP de partager leurs expériences.
4.4.11.2 Membre du CLG et restitution des enseignements
81,5 % des RB contre 66% des SM sont des « délégués » au CLG. Pendant que 64,8%
des RB restituent à travers les notes prises, 72,2% des SM le font grâce à ce qu’ils ont retenu.
Voici le déroulement du CLG tel que présenté par quelques enquêtés :
« Quand on arrive au CLG, le président de séance ouvre le débat, fait l’ordre du jour, désigne
un président de séance, le secrétaire reste le même, chaque GP donne ses nouvelles, problèmes.
Il y a résolution. Ce qui nous dépasse, le CGP intervient ; ce qui le dépasse aussi, il déporte à la
87 
 
hiérarchie pour restituer à la prochaine réunion ». Ces déclarations des enquêtés nous
permettent de dire que la plupart des producteurs qui sont membres du CLG maîtrisent son rôle
et son fonctionnement. Les CLG se tiennent une fois par mois dans les aires du département. Les
8 et 9 nous montrent les séances des Comités locaux des Groupements dans les aires de Banza et
de Mboua.

Photo 8: CLG Banza Photo 9: CLG de Mboua


(Photos: NDASSI, 2010)
Les photos 8 et 9 nous montrent les séances des Comités locaux des Groupements dans deux
aires de l’étude. Dans la photo 8, nous voyons le CCTD en visite dans le CLG. Il le fait ainsi
chaque mois pour s’assurer de l’effectivité de la tenue desdits CLG. Dans toutes ces photos, nous
voyons les membres des différents GP qui échangent entre eux. Ils sont accompagnés de leurs
Conseillers de Groupements de Producteurs.
4.4.12 Evaluation des activités de conseil
Plus de 90% d’enquêtés disent n’avoir pas encore fait des évaluations, ni participatives
avec le CGP, ni confidentielles sans le CGP.
4.4.13 Quelques éléments du code de déontologie
Selon le code de déontologie, le conseiller doit être un professionnel, courtois,
respectueux, neutre (ne pas s’immiscer dans les problèmes du village). Les données concernant
ces éléments sont contenues dans le tableau

88 
 
Tableau 33 : Quelques éléments du code de déontologie

Qualité du membre RB SM
Eléments Modalités (%) (%)
15,4
Régulier, ponctuel et disponible 18,8
34,6
Professionnel 32,8
Caractéristiques d’un bon 21,2
Courtois, est à l’écoute, humble, a le respect mutuel 15,6
conseiller 23,1
Régulier, courtois, est un professionnel 32,8
1,9
Celui qui nous oriente à avoir le financement 0
3,8
Celui qui a un moyen de locomotion…13 0
Total 100
100
3,9
Comme un chef 1,6
Attitude du CGP vis-à-vis du Comme votre maître 0 2
bénéficiaire Avec courtoisie comme votre ami 98,4 94,1
Total 100
100
Oui 33,8 17,3
Demande d’intervention du CGP Non 26,2 32,7
dans les conflits du GP On n'a pas encore de problèmes 38,5 50
Quand on lui dit, il nous demande d’arranger entre nous 1,5 0
Total 100
100
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

4.4.13.1 Caractéristiques d’un bon conseiller


Du tableau 33, il ressort que quelques répondants responsables du bureau (32,8%) et
simples membres (34,6%) pensent qu’un conseiller doit être un professionnel, régulier, courtois,
disponible. Ces caractéristiques du conseiller cadrent avec les propos de Djamen et al. (2002) qui
pensent qu’un bon animateur doit avoir non seulement au moins le BEPC, mais également des
connaissances en agronomie générale et des pratiques d’élevage, de bonnes aptitudes
pédagogiques ainsi que la maîtrise des approches participatives. Pour 1,9% de répondants SM
qui représentent également 0,8% des membres non bénéficiaires du financement, un bon
conseiller c’est celui qui oriente le GP vers le financement.

                                                            
13
Celui qui a un moyen de locomotion et qui est engagé dans le travail
89 
 
4.4.13.2 Attitude du CGP face aux bénéficiaires
La majorité des répondants, responsables de bureau (98,4%) et simples membres (94,1%)
affirme tel que le montre le tableau 31 que le CGP se comporte avec courtoisie et respect comme
un ami. Les producteurs sont d’ailleurs prêts à riposter si tel n’était pas le cas : « Il ne nous
influence pas, et s’il le fait, on n’accepte pas, on le chasse ». Un autre enquêté dit que leur CGP-
AVZ lors d’un entretien avec les membres du GP a dit que ceux-ci étaient ses subalternes et
qu’ils lui devaient toutes les révérences. Le responsable dudit GP déclare : « je suis entré
prendre le code de déontologie que je lui ai présenté en lui demandant s’il connaît bien le
contenu ; il a tremblé et m’a demandé si je voulais sa mort, qu’on le révoque du service ; et
depuis ce jour, nos relations sont très amicales, des relations d’échanges et de respect mutuel ».
Ces déclarations des EFA cadrent avec celles des CGP dont 90% de ceux de l’étude disent avoir
changé de comportement envers le producteur. En effet, avec le nouveau dispositif, le CGP est
tenu de rompre avec le système Top down où le producteur situé en bas de l’échelle était un
apprenant et le conseiller le « maître ».
4.4.13.3 Demande d’intervention du CGP dans les conflits du GP
Le tableau 33 montre que la plupart des membres enquêtés déclarent qu’ils n’ont pas
encore eu de conflits entre eux. 33,8% des responsables de bureau, contrairement à 17,3% des
simples membres, affirment interpeller le CGP quand il y a des conflits entre eux. Ils justifient ce
comportement par la confiance qu’ils ont envers le CGP et qu’ils ne peuvent plus rien lui cacher.
Quelques membres du bureau (1,5%) disent que le CGP leur demande d’arranger leurs
problèmes entre eux. En effet le code de déontologie interdit au CGP de s’immiscer dans les
problèmes du GP. Face à cette situation, nous nous demandons si le CGP en tant que animateur
ne peut pas utiliser ses compétences de médiateur pour régler les conflits au lieu d’être
totalement à l’écart.

4.4.14 Conseil individuel et conseil collectif


La majorité de responsables de bureau (84,4%) et de simples membres du groupe (79,2%)
préfère le conseil collectif. 12,5% des RB contre 15,1% des SM préfèrent les deux types de
conseil. Le conseil individuel est préféré par un pourcentage faible aussi bien chez les RB (3,1%)
que chez les SM (5,7%).Voici quelques raisons du choix des répondants :
-Pour le collectif : « Il y a des gens qui ne peuvent pas appeler le CGP individuellement, on
parle dans le groupe, ils comprennent aussi ». « Parce que çà permet d'étendre plus facilement
le message, quand on conseille une seule personne, il peut sortir et abandonner, or si c'est cinq
personnes, elles ne peuvent pas tous abandonner ».

90 
 
-Pour les deux types : «J’aime le conseil collectif car quand nous sommes nombreux, si tu
oublies quelque chose tu peux le demander à ton ami qui était présent. Individuel: Quand tu as
une difficulté, le CGP te dit comment faire ». « En groupe tu peux ne pas bien comprendre
quelque chose, après de manière individuelle, le CGP peut te redire ce qu'il disait ». « Le
conseil collectif instruit beaucoup de gens sur ce qu'ils ne connaissent pas. Pour le conseil
Individuel, je peux avoir certaines choses que je pratique moi même, je l'invite et il m'explique ».
- Pour le conseil individuel : « Parce que ma réflexion me pousse de faire certaines choses
secrètement, comme l'élevage, je n'aimerais pas qu'on visite ma porcherie ».

Tableau 34: Comparaison des deux types de conseil.


Types de conseil Conseil individuel Conseil collectif
Avantages Permet de résoudre les Gain de temps : le rapport coût/efficacité est faible, en un
problèmes spécifiques des temps relativement court, on donne une information à
EFA. Très important pour plusieurs EFA ; permet la collaboration et les échanges entre
l’EFA de l’observatoire les EFA donc développe l’esprit de partage ; Favorise la
diffusion et l’adoption des innovations ; permet de mesurer la
fiabilité des conseils du CGP.
Inconvénients Perte de temps et d’énergie Les préoccupations individuelles des EFA ne sont pas
pour les acteurs ; du point de résolues.
vue sociologique, il accentue
l’égoïsme des EFA qui
n’aiment pas collaborer
Source : Données de l’enquête d’Août 2010.

Les résultats du tableau 34 montrent qu’au stade actuel du conseil, le conseil de groupe
est préférable et est de plus grande portée que le conseil individuel.

4.4.15 Diffusion du conseil


Les responsables du bureau (83%) parlent du conseil à ceux qui ne sont pas dans le
dispositif plus que les simples membres (58,5%). Ces communications se font lors des rencontres
(deuils, réunions, marché, quartier...). « Lors des réunions. Quand on parle des ONG qui
donnent les aides, on parle d'ACEFA » ; « Quand on devait réceptionner le matériel, on a fait
des photos que j’ai amenées à la réunion du quartier pour montrer aux autres ». Quand ils
rendent visite à ceux qui sont dans le conseil au champ ou après la visite du CGP ou de toute
autre personne. « Comme vous m'administrer le questionnaire là, si un ami qui n'est pas du GP
nous voit, après il va me demander qui était ce visiteur ? Je lui dirai que c’était une stagiaire de
FASA-ACEFA. Souvent certains nous visitent dans nos réunions » « Comme nous avons reçu le
financement, des gens nous posent des questions sur tout. Nous leur demandons de s'approcher
d'ACEFA ». « Quand on te visite pour demander comment vous faites, vous dites que ACEFA est
là et s'ils sont chauds, qu'ils fassent la demande, mais le problème est qu'ils ne sont pas en
groupe ». « Quand on a reçu le financement, les amis non membres du GP et mon père ont vu
91 
 
mon pousse et mon pulvérisateur et m'ont demandé comment faire pour créer leur GIC ». Il y a
des enquêtés membres du bureau (17%) et non membres du bureau (41,5%) qui ne parlent pas du
conseil avec ceux qui ne sont pas dans le dispositif. Voici les propos de quelques répondants :
« Non, tu vas commencer comment au quartier pour parler, c'est quelque chose qu'on fait
secrètement, les problèmes d'ACEFA ne doivent pas sortir. Les femmes sont très jalouses
dehors; quand on travaille en groupe, les gens sont jaloux ». « Non, on ne peut pas vendre notre
secret ». En ce qui concerne la réaction des individus non conseils à qui les autres parlent du
conseil, 70,3% des responsables d’EFA disent qu’ils apprécient positivement; 17,3% disent
qu’ils sont indifférents et 12,3% affirment qu’ils ont une mauvaise impression.
En conclusion partielle, aux vues des réponses ainsi recueillies dans la perception et
l’implication des bénéficiaires dans le conseil, nous pouvons dire que la plupart des répondants
perçoivent le conseil dans un sens qui puisse amener un changement dans leur manière de faire.
Toutefois, les RB le perçoivent différemment des SM et s’y impliquent plus. Ce qui rejoint
l’idée de Fongang (2008) qui n’a travaillé à Fokoué qu’avec les membres du bureau (délégué,
secrétaire ou trésorier) parce que ce sont eux qui maîtrisent mieux les activités du groupe et les
relations avec les partenaires.

4.5 LES EFFETS DU CONSEIL

4.5.1 Effets sur les bénéficiaires


Le conseil a apporté des changements chez les bénéficiaires du point de vue technique,
économique et sociologique tel qu’illustre le tableau 33.
4.5.1.1 Perception du responsable d’EFA de la satisfaction ou non du conseil
98,2 % des répondants affirment être satisfaits de la nouvelle démarche de conseil, mais
certains le sont parce qu’ils espèrent bénéficier des appuis financiers : « Oui, nous sommes
satisfaits, mais l'essentiel c'est qu’il nous donne l'appui. Comment apprécier quelqu’un dont tu
n'as pas sucé le doigt? Nous attendons seulement qu'il aide les GP ; nous serons satisfaits quand
on aura l'appui ». Une proportion faible 0,8% dit qu’elle n’est pas satisfaite et 1% attend
encore : « Puisqu'on est qu'à mi-parcours, on ne peut pas encore définir si on est satisfait ou
pas ».

92 
 
Tableau 35 : Perception des effets du conseil par les responsables d’EFA
Qualité du membre RB SM BF NBF
Indicateurs Modalités (%) (%) (%) (%)
9,4 10,3 13,3
Le conseil technique 13,8
Ce qui intéresse les 7,5 8,6 8,3
La collecte des données 9,2
responsables d’EFA Conseil économique, technique…14 40 32,2 22,4 50
dans le conseil 49,1 58,6 25
L'appui financier 35,4
1,9 0 3,3
L'approche 1,5
Total 100 100 100
100
69,8 68,3 65,6
Nouvelles connaissances et nouvelles pratiques 64,6
Apport du conseil sur le 13,2 10 10,3
Adoption de nouvelles variétés 7,7
plan technique 17 21,7 24,1
Aucun changement 27,7
Total 100 100 100
100
63,3 68,3 63,8
Changements dans la manière de gérer 69,3
Apport du conseil sur le 15,1 8,3 15,5
Augmentation de la production 9,2
plan économique 1,9 0 1,7
Augmentation des revenus 0
1,9 1,7 1,7
L’appui octroyé 1,5
18,9 21,7 17,2
Aucun changement 20
Total 100 100 100
100
35,8 28,3 36,2
Organisation du groupe 29,2
Apport du conseil sur le Création de nouveaux réseaux…15 40 17,0 26,7 32,8
16
plan sociologique Organisation de groupe… 10,8 17,0 15 12,1
3,1 1,9 5 0
Autres
Aucun changement social 16,9 28,3 25 19
Total 100 100 100
100
Source : Données de l’enquête d’Août 2010.

                                                            
14
Conseil économique, technique, organisationnel et le financement
15
Création de nouveaux réseaux sociaux (relations, groupes)
16
Organisation de groupe et création de réseaux sociaux
93 
 
4.5.1.2 Eléments qui intéressent les responsables d’EFA dans le conseil
Le conseil qui renferme les aspects techniques, économiques et organisationnels intéresse
quelques responsables du bureau (40%) et les non bénéficiaires du financement (50%). Pourtant
c’est l’appui financier qui intéresse le plus les simples membres (49,1%) et les bénéficiaires du
financement (58,6%). L’appui financier n’est pas une activité de conseil, mais plutôt la
composante 2 du nouveau dispositif pour faire décoller les EFA. Les résultats de ces deux
dernières catégories sont identiques à ceux de Misté (2008) qui montre que l’appui crédit est le
premier intérêt pour l’ensemble des exploitants.

Pour ce qui est de l’application des leçons du conseil, 55,3% l’appliquent sur le plan
technique de production et adoption des innovations, tandis que 41,7% appliquent sur les
techniques de production et la collecte des données. Ces résultats cadrent ave les déclarations de
Dugue et Faure (2003) qui soutiennent que le CEF permet d’adopter les innovations dans la
mesure où après un diagnostic participatif, le paysan sait là où il y a les écueils et peut mieux
choisir la solution appropriée.

4.5.1.3 Perception des responsables d’EFA des effets du conseil sur le plan technique
La majorité des répondants (64,6% RB ; 69,8% SM ; 68,3% BF et 65,6% NBF) affirme
avoir acquis de nouvelles connaissances et pratiques : « La manière d'épandre les engrais et les
quantités ont changé : avant quelqu'un pouvait cultiver même un hectare et y mettre 25 Kg
d'engrais, et se plaindre d'une mauvaise production, parfois ils disaient qu'on a [tiré sa
production], alors que çà pouvait être un problème de dose insuffisante ». « La technique de
production des pommes de terre: avant on amassait les tas d'herbes, on brûlait. Maintenant, on
pioche, on trace des lignes, on met les fientes et les engrais, on recouvre, on sème les pommes de
terre, on recouvre pour une deuxième fois. Aussi, on n'enterre plus les herbes fraîches. Nos
pommes de terre ont 7à 8 tiges, quand les gens voient, ils disent que c’est le travail des gens qui
ont l’argent »

Quelques enquêtés dont les SM occupent également un pourcentage plus élevé (13,2%),
ont adopté de nouvelles variétés: « Je cultive la variété de maïs Kassaï. J’ai aussi abandonné
l’écobuage. Je sème l'engrais, je ne lance plus a la volée ». « J’ai changé les semences des
pommes de terre. Je cultive maintenant les variétés Doza et Spenta ». Ces changements observés
sur le plan pratique cadrent bien avec les travaux de Djamen et al. (2002) qui notent que les
premiers effets du conseil sont perceptibles au niveau de la prise de décision et du changement
des pratiques.
94 
 
Parmi ceux dont le conseil ne leur a rien apporté sur le plan technique, on note par ordre
d’importance : les RB (27,7%), les NBF (24,1%), les BF (21,7%) et enfin les SM (17%). Voici
les dires de quelques uns d’entre eux: « Avant même ACEFA, nous maîtrisions quelques
techniques de productions ».

4.5.1.4 Perception des responsables d’EFA des effets du conseil sur le plan économique
En ce qui concerne la manière de gérer, la majorité des répondants RB (69,3%) et BF
(68,3%) d’une part et SM (62,3) et NBF (63,2%) d’autre part affirme avoir changé: « J’ai mon
cahier d’exploitation que je remplis. Le CGP a dit qu'à la récolte, pour évaluer la culture du
haricot par exemple, tu retires de la production le nombre de tasses équivalent au semis, aux
fientes, à la main d'œuvre.., et le reste c’est ton bénéfice ». « J’écris les dépenses; je mesure les
semences, je vais aussi mesurer la production, ce que je donne aux gens. Ce sont ceux qui ne
comprennent pas qui disent qu'on apprend la chicheté aux gens. C’est après 3 ans que çà pourra
bien marcher ». « J’ai une fiche pour relever tout ce que je vends ; les quantités et les prix.
Avant quand je vendais les engrais et la provende, le matin je compte l'argent que j'ai en poche ;
le soir je compte encore tout et je fais la différence pour voir ce que j’ai vendu. Je ne connaissais
pas les quantités de quoi j'ai vendu. Parfois, le délégué passait à la boutique, et quand je sentais
que j’avais déjà assez d’argent, je lui donnais une partie, et le soir, je ne me retrouvais plus dans
mes calculs. On avait une confiance absolue au délégué. C’était lui notre porte monnaie et on ne
contrôlait pas l’argent qu’on lui versait … ». « J'écris ce que j'amène au marché; mais je ne
peux pas faire un don à quelqu'un et j'écris: çà c'est du mouchardage. Comme tu es là pour
mener les enquêtes, si les pommes de terre ci avaient bien produit et si je te donne une quantité,
je ne peux pas aller écrire que je t’ai donné les pommes de terre ». « On relève les dépenses et
les recettes dans les cahiers d'exploitation. Avant on perdait et on ne savait pas. Maintenant on
calcule jusqu'au nombre d'heures passées au champ ». Ces résultats confirment celles de
Djamen et al. (2002) où 75% des producteurs de la zone cotonnière affirment avoir changé leur
manière de gérer grâce au CDG.

Les simples membres et les non bénéficiaires du financement avec respectivement 15,1%
et 15,5% sont les plus nombreux à affirmer qu’il y a eu augmentation de leurs productions « On
note une augmentation de la production : avant quand je semais un seau de pomme de terre, je
récoltais moins d'un seau, maintenant j'ai semé 1 seau et j'ai récolté 4 seaux ». Pour quelques
répondants RB (6,2%), il y a eu changement dans la gestion et augmentation des productions :
« La production a augmentation de 15-30 sacs à 30-65 sacs de 100Kg de haricot ; il y a aussi un
changement dans la manière de gérer car nous avons un cahier d'exploitation ». Le nombre de

95 
 
ceux qui disent qu’ils ne perçoivent aucun effet économique est presque le même chez tous les
enquêtés et varient de 17,2% à 21,7%. Le nombre de membres qui parlent de l’appui octroyé est
très peu représenté chez tous les répondants (1,5 % à 1,9%).

On constate que la perception des effets économiques varie selon qu’on est responsable
du bureau ou membre bénéficiaire du financement d’une part, et d’autre part quand on est simple
membre et non bénéficiaire du financement. Ces résultats sont conformes à ceux de Misté (2008)
qui dit que la perception des effets du conseil varie suivant les acteurs impliqués.

4.5.1.5 Perception des responsables d’EFA des effets du conseil sur le plan sociologique
Parmi les enquêtés qui affirment qu’il y a eu organisation du GP (régularité des membres
aux réunions, existence des rapports de séance et des procès verbaux) grâce au conseil, les SM et
les NBF occupent une place importante avec 35,8% et 36,2% respectivement : « Avant, on
n'avait pas de jour fixe de réunions, maintenant on a un jour fixe et on rédige les rapports, on
fait aussi des cotisations mensuelles ». Le conseil a sûrement démocratisé le GP. Parmi les
répondants qui pensent qu’il y a eu création de nouveaux réseaux sociaux (nouvelles relations
créées, création de nouveaux groupes), les responsables du bureau sont les plus importants (40%)
puisqu’ils sont les plus nombreux à assister aux réunions des CLG. Voici les propos de quelques
uns : « Au CLG, j'ai sympathisé avec des gens avec qui des rendez-vous ont été pris pour visiter
la bananeraie de leur GP ». « Il y a des GIC qui se sont réveillés, d'autres qui se sont crées
(GIC….) en Juin 2010 ». «Il y a des nouvelles relations entre les individus: avant, les gens
cachaient les choses comme s’ils devaient amener au comice ; maintenant, on se partage les
idées ».

Parmi ceux qui affirment que le conseil a non seulement organisé le GP, mais a aussi crée
de nouveaux réseaux sociaux, les SM sont plus représentés que les autres catégories avec 17% :
« On siégeait même après six mois, il nous a dit de siéger 1 ou 2 fois par mois ; la fréquence des
membres a augmenté, la cotisation a rendu le groupe solide, même les gens non membres du GP
vont utiliser la machine mise au marché ; le CLG permet les échanges de l’offre et de la
demande entre GP . Certains qui fuyaient le travail dans le champ communautaire sont réguliers
maintenant». La modalité « autres » renferme des changements dans la profession: « Parmi les
membres du GP, il y avait les bensikineurs (chauffeurs de moto) qui ont tous abandonné les
motos pour les champs » ; Il y a eu amélioration du vocabulaire du membre du groupe : « mon
vocabulaire s'est amélioré ». « On écrit beaucoup et la réunion du CLG se tient une fois par
mois, ce qui n'était pas le cas avant ». D’autres GP ont connu plutôt la déconfiture. Un
producteur le confirme en ces mots : « Dès qu’on a remis les fiches individuelles, au moins
96 
 
quatre personnes ont quitté le GP en disant que le gouvernement veut augmenter leurs impôts.
Quand ils ont appris qu’on a signé la convention pour le retrait d’argent, ils ont dit que là, ils
viennent de signer leur propre mort ». Dans d’autres GP, des membres du CLG ont désisté : « Il
y a résistance de quelques membres qui ne savent pas qu'on doit aller progressivement. J'ai
remplacé un membre au CLG parce qu'il disait perdre son temps et son argent (1000 FCFA
aller retour) pour rien ».

Ces perceptions des répondants sont indépendantes de la qualité du membre.

Les CGP déclarent qu’actuellement, la plus value du conseil est décelable surtout au
niveau organisationnel des GP qui se réunissent mieux et qui échangent ; ils savent désormais
qu’il faut partager.

4.5.2 Effets du conseil sur les conseillers


Les effets du conseil sur les conseillers sont perçus par les acteurs selon plusieurs
indicateurs :

1-La régularité des visites du conseiller dans les GP et l’utilisation rationnelle du temps et des
ressources (tous les CGP). Un CGP dit : « Actuellement, j’accorde plus du temps à ce qu’il faut
dans mon propre ménage. La gestion rationnelle de l’argent. Je ne peux plus mettre le carburant
et je descends à Fongo Tongo pour rien. J’essaie de faire à ce que tous les producteurs de mon
rayon comprennent. Le temps que je passais dans les bars, je ne le fais plus ».

2-La recherche permanente du savoir et la relation participative entre les conseillers et les GP
(tous les CS et CGP). Un CS tient les propos suivants : « Je ne juge plus à priori, j’essaie de
comprendre le problème sous plusieurs angles avant de faire un jugement de valeur ».

3-L‘existence du diagnostic organisationnel et économique dans l’élaboration du plan de


développement (tous les CS et CGP).

4-La valorisation de l’EFA et des savoirs locaux (50% des CS et 60% des CGP): voici les propos
d’un CS : « Avant l’EFA17 était considéré comme quelqu’un qui ne connaissait pas grand-chose,
l’encadreur était le connaisseur et l’EFA celui qui devait recevoir. Maintenant, il est question de
voir et de valoriser les savoirs locaux et cela se ressent au niveau des CLG où les producteurs
échangent sur des problématiques et se complètent ».

                                                            
17
L’EFA ici est le responsable de l’Exploitation Familiale Agropastorale
97 
 
5-L’élaboration des fiches technico économiques, du diagnostic approfondi. L’appui et non le
suivi des CGP par le CS (80% des CS).

6-L’Amélioration de la compréhension et du niveau intellectuel des conseillers (80% des


CGP) : « Les CGP sont devenus des experts que les GP consultent en temps de besoin ».

4.6 FORCES ET FAIBLESSES DU NOUVEAU DISPOSITIF

Le nouveau dispositif a des points forts, mais aussi des points faibles.

4.6.1 Les forces


Les forces des nouvelles méthodes de conseil pouvant contribuer à sa durabilité sont
fonction des acteurs impliqués (Légile, 2004). Dans notre étude, nous avons considéré les
conseillers et les responsables d’EFA.

4.6.1.1. Du point de vue des conseillers


Les conseillers ont relevé les avantages dont nous pouvons citer entre autres :

1-L’existence du CLG reconnue par tous les CS et CGP : « Le CLG, c’est le poumon du
dispositif ; c’est là qu’on vient connaître et prendre » dit un CGP.

2-La relation conseiller-producteur est une relation amicale, d’échanges disent tous les CS et
90% des CGP

3-La liberté de jugement laissée au producteur à qui plusieurs pistes sont proposées à l’issue d’un
diagnostic participatif, c’est le producteur qui décide. Pour appuyer cela un conseiller dit :
« quand tu couds l’habit de quelqu’un avec lui, çà lui va mieux qu’un habit cousu sans
mesures ». Ces résultats cadrent avec les propos de Djamen et al. (2002) qui soulignent que l’une
des missions du conseil est de faire passer les producteurs « de l’attentisme vers une position de
demandeurs ayant cerné leurs besoins en matière d’appui-conseil ».

4- Avec le nouveau dispositif, le conseil répond à la demande du producteur disent tous les CS et
80% des CGP. C’est ainsi qu’un CS donne déclare : «Je visite les OPA deux fois par mois selon
leur demande ». Un CGP dit : « Autrefois, je courais derrière le groupe, aujourd’hui, ils courent
derrière moi à cause de mon expertise » dit un CGP.

98 
 
5-La valorisation des savoirs locaux, la tenue régulière des réunions avec des procès verbaux à
l’appui et le réveil d’esprit des EFA sur plusieurs aspects tel que le déclarent tous les CS et 70%
des CGP.

6-L’existence des réunions hebdomadaires de la Cellule Technique Départementale où on fait


des programmes d’activités et discute des problèmes technico économiques rencontrés sur le
terrain (tous les CS).

4.6.1.2 Du point de vue des bénéficiaires


Les bénéficiaires ont également ressenti plusieurs avantages du dispositif à savoir :

1-L’appui financier reconnu par 41% des enquêtés: « C'est le fait qu'ACEFA soit en train de
faire que quelqu’un qui était derrière puisse devenir premier ». Le réalisme, la rapidité dans
l’octroi, le montant significatif. Le circuit court et direct que parcourt l’argent : il quitte du
programme au bénéficiaire. Ce financement est une action sociale qui permet d’améliorer les
conditions de vie des bénéficiaires: « Ils sont justes, véridiques, ponctuels, ils ont promis, ils ont
donné ». « C'est leur réalisme, il dit et il réalise comme notre moulin qu’ils ont donné». « C'est
nos pousses, porte tout, pulvérisateurs, moto pompe et semences de base de pomme de terre. On
ne cultive plus les pommes de terre sauvages ». « La manière d'octroyer les fonds, ça va jusqu'au
bénéficiaire sans transactions ». « Les choses sont en train de changer par rapport à l'ancien
système, les actes concrets, l'appui que nous avons obtenu, cette libre expression du producteur:
dire ce qu'il ressent, cette contrainte de part et d'autre ».
2-L’approche d’ACEFA qui renferme du sérieux, où il y a échange entre les acteurs disent 30%
des enquêtés. Ladite approche prend en compte l’exploitation dans sa globalité, il y a la
régularité et le professionnalisme des conseillers (dans le domaine agricole que dans la gestion
des fichiers administratifs), la résolution des conflits du GP : « C'est le sérieux qui est mis dans
la chose, les enquêtes comme celles-ci. Ce n'est plus du bla-bla, avant on ne nous donnait pas de
papiers à remplir, si çà continue comme çà, on va devenir des agriculteurs industriels : on va
acheter les tracteurs pour cultiver ». Le nouveau dispositif a enlevé l’esprit de cachette
qu’avaient les producteurs dans la Menoua, cette attitude était une conséquence de la rébellion
des années 1960 qui consistait à cacher les informations parce qu’on ne savait à quel camp
appartenait l’interlocuteur : celui des rebelles, des partisans au régime ou de la population neutre.
3-le conseil de gestion reconnu par 25% des producteurs: « Au fur et à mesure qu'on nous
demande d'écrire les dépenses, on est fier de cet apprentissage de l'économie, ce sont ceux qui
ne comprennent pas qui disent qu'on apprend la chicheté aux gens ». «… Le fait qu'on nous
forme avant de nous donner le financement est une bonne chose ».
99 
 
4-La valorisation du producteur disent 4% des enquêtés: « ACEFA va au plus profond et cherche
à connaître l’homme, l’agriculteur en faisant viser les rapports du CGP par le président du
CLG, il donne de la valeur au producteur ».

4.6.2 Les faiblesses


4.6.2.1 Du point de vue des conseillers
Comme toute approche d’accompagnement agricole, la mise en place du nouveau
dispositif de conseil fait ressortir de nombreuses faiblesses qui peuvent entraver l’évolution du
processus.
1-L’inadéquation entre le travail et les moyens tel que mentionnée par 50% des CS et 80% des
CGP : « le carburant est petit, on a prévu l’entretien moto, mais ce n’est pas encore effectif ».
« Les primes du CGO sont petites et les distances sont très longues », insuffisance des primes de
téléphone, manque d’ardoise du CGP
2-Le dossier du GP qui est très lourd : plusieurs EFA ont un nombre important de spéculations
et comme le nombre de spéculations n’est pas défini, çà rend difficile la gestion des fiches
individuelles et par conséquent la fiche numéro 4. 50% des CGP se plaignent dans le dispositif
« de trop de paperasse » et l’existence des documents muets. « Quand il y a un nouveau
document, on n’organise pas des séances de formation pour expliquer la manière d’utiliser cet
outil. C’est quand vous arrivez à la réunion départementale qu’on vous balance çà et on vous
demande de remettre à l’immédiat : et quand tu remplis, on dit que tu as mal fait. Au PNVRA,
quand il y avait de nouveaux documents, on organisait des journées de restitution pour un ou
deux jours aux AVZ. Avec ACEFA, c’est le médecin après la mort ».
3-L’existence dans le dispositif des postes qui ne sont pas soumis aux tests de sélection, mais
uniquement par nomination.
4-Les coordinations nationale et régionale ne sont pas très mobiles.
5-L’existence d’un circuit de gestion parallèle des dossiers couplée à la non remontée par la CTD
des rapports d’activités du dispositif au niveau de la DDADERM.

4.6.2.2 Du point de vue des bénéficiaires


Les bénéficiaires ont des appréhensions vis-à-vis du dispositif que nous énumérons par
ordre d’importance :
1- Le rejet répété des dossiers et le changement répété du canevas mentionné par 11% des
enquêtés : « C'est le fait qu'on ait rejeté mon projet trois fois. Ils sont très rigoureux dans le
financement. On ne te sélectionne pas, tu ne sais où tu as fait des erreurs. En appui conseil, c'est
bon, mais pas en financement, on devrait donner un peu à chacun pour satisfaire la convention,
100 
 
le conseil sans matériel ne sert à rien », « ce qui ne m'a pas plu est que j'ai fait mes dossiers, on
a rejeté d'autres pro formats… ; j'aurai l'eau, si la production est bonne, je vais porter avec
quoi ? Pour travailler en groupe dans les champs des membres, on va passer une journée à
pulvériser, faire le travail de 2h en une journée par manque de pulvérisateurs ». Les 15%
d’apport personnel qui semblent élevés pour 4 % de producteurs: « la majorité des GIC est
pauvre comme nous et est incapable de payer les 15% d'apport personnel, ce qui l’amène à être
lente dans la démarche ». Le fait qu’il impose ce qu’on doit faire avec l’argent, ce qui ne cadre
pas toujours avec les priorités paysannes disent 3 % de répondants : « ACEFA impose ce qui
n'est pas notre priorité. Sa priorité c'est l'équipement. Si ACEFA pouvait nous aider à
commercialiser nos produits, ce serait bien ».
2-La fréquence élevée de réunions perçue par 1 % de répondants: « trop de réunions, or
l'agriculteur n'a pas assez de temps ».
3- L’irrégularité du CGP dans certains GP comme le reconnaît 1 % des répondants.
Pour 80% des répondants, le dispositif est encore jeune pour qu’on décèle les inconvénients.

4.6.3 Difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du conseil sur le terrain


Dans la réalisation des activités de conseil sur le terrain, les conseillers rencontrent
plusieurs écueils dont nous pouvons citer par ordre d’importance :
1-L’attention portée plus sur le financement rapide de leurs projets que le conseil même. Tous
les conseillers enquêtés déclarent que la majorité des GP et des OPA est plus attentionnée sur la
composante 2. Ceci d’autant plus que la majorité des programmes et projets précédents n’a pas
privilégié le conseil, mais a plutôt mis l’accent sur le transfert des innovations et le financement
des projets. Ceci a donc suscité la création de bons nombres de GIC, parfois fictifs dénommés
« GIC malettes ». Les producteurs disent qu’au lieu de leur donner le conseil tous les jours sans
financement, mieux on les laisse car pour eux, « le conseil sans appui financier ne sert à rien ».
Un conseiller parle en ces mots : « Les producteurs ne comprennent pas que la composante 2 est
faite pour relever les contraintes décelées au cours du diagnostic ». Cette perception du conseil
par ces producteurs cadre avec les résultats de Ngouambé (2008) à Akonolinga et de Misté
(2008) dans la zone cotonnière du Nord Cameroun. Pourtant, la formation est un préalable à la
bonne marche du conseil comme l’attestent Havard et al. (2007) : la première chose à faire pour
la réussite du conseil est d’assurer la formation des paysans (éducation de base, alphabétisation,
formation professionnelle), « Vouloir faire du conseil à l’exploitation familiale (CEF) sans
formation des paysans, c’est comme mettre une carrosserie de Mercedes sur un moteur de 2
CV ; quoiqu’on fasse, il ne sera pas possible de dépasser la vitesse par le moteur 2CV ».

101 
 
2-L’inadéquation entre le travail et les moyens: « le carburant est petit, on a prévu l’entretien
moto, mais ce n’est pas encore effectif » tel que mentionné par tous les conseillers du dispositif.
3-Le manque d’outil informatique pour la saisie des données, la pression de la hiérarchie et les
réunions improvisées qui perturbent le calendrier du conseiller comme le soulignent 80% des
CGP.
4-L’analphabétisme des EFA couplé au manque de documents de prise de notes car les paysans
ne sont pas habitués aux réunions participatives qui les concernent. 60% des CGP soutiennent
que les EFA analphabètes constituent un frein au processus de conseil. Voici les propos d’un
CGP : « Tu as beau enseigner qu’il faut écrire, on te demande qui va écrire ? Quand tu parles,
ils comprennent, mais comme ils ne prennent pas de notes, quand tu reviens le lendemain, c’est
encore neuf ; même si tu parles en patois est ce que çà peut s’écrire ? Il faut que l’EFA ait un
certain niveau d’éducation ». Aussi, 25% des Conseillers spécialisés vont dans le même sens et
notent que l’analphabétisme exclut beaucoup d’EFA qui ne peuvent pas entrer dans
l’observatoire.
5- La non déclaration par les producteurs des chiffres exacts de leurs revenus par crainte que le
gouvernement ne revienne sur le paiement d’impôts par les agriculteurs tel que le déclarent 50%
des CGP.
6-L’éloignement des groupements dans certaines aires ainsi que la difficulté d’appuyer certains
GP en champ disent 20% des CGP. Ces GP sont mis à la disposition d’un CGP alors que leurs
exploitations sont situées dans l’aire d’un autre CGP.
7-L’existence d’un circuit de gestion parallèle des dossiers couplée à la non remontée par la CTD
des rapports d’activités du dispositif au niveau de la DDADERM.

4.6.4 Comment améliorer le dispositif


4.6.4.1 Point de vue des conseillers
Pour pérenniser le dispositif, il y des actions à mener dont on peut citer :

1-La mise sur pied des indicateurs de suivi pour pouvoir mesurer le travail des CGP, en fixant
par exemple un délai pour le déroulement des différentes étapes de la démarche de conseil.

2- Le recyclage des conseillers devrait être une activité permanente et le test de sélection devrait
être élargi aux postes régionaux et la CTD où le personnel pour le moment est choisi par
nomination.

3-La mise sur pied d’un syndicat de producteurs.

4-Un canevas de collecte de données simplifié devrait être mis à la disposition des CGP.
102 
 
Quand il y a de nouveaux documents, les CS doivent inviter les CGP à une réunion et leur
expliquer pour que « le langage soit unique » au niveau du dispositif tout entier.

5-Il faut que les GP vantent le conseil aux autres pour qu’il y ait phénomène de tache d’huile et
que le conseil soit pérennisé.

6-Il faudrait doter les CGP d’un bureau bien équipé dans leurs aires de travail ; incorporer le
conseil dans les structures traditionnelles des deux ministères et rendre le conseil national. Il
faudrait également les équiper en ordinateur portable, en bottes, manteau, pièces de rechanges
des motos, revoir les primes de carburant et de téléphone.

7-Les conseillers devraient s’ils sont sollicités par les GP pour la résolution des conflits,
intervenir en tant que médiateur sinon, on peut aboutir à la déconfiture des groupes. Voici les
propos d’un CGP : «J’observe, j’écoute plus, je parle peu et je prends la parole en dernier poste
pour chercher la négociation ».

8-Le financement d’un GP plus d’une fois est important et l’allègement de l’apport personnel de
15% à 10%.

4.6.4.2 Point de vue des bénéficiaires


L’amélioration du dispositif est perçue par les responsables d’EFA à plusieurs niveaux :

1-Le financement : Pour quelques enquêtés (35%), ACEFA devrait octroyer le financement
promis : « Ce que nous attendons le plus, c'est qu'il nous donne notre motopompe, pulvérisateur
pour que chacun traite ses cultures sans souffrir… ». « En nous donnant les appareils, le conseil
passe bien, les autres voient et viennent aussi là-bas ». « Que ACEFA respecte ce qu'il a dit:
nous sommes en train d'initier notre projet , s'il construit le poullailler et nous n'utlilisons pas, la
faute nous revient, nous écopons. La prison va intervenir dans cette histoire ». D’autres (5% )
parlent de l’apport personnel qu’il faut réduire ou encore financer plus d’une fois un GP : « le
père de quelqu’un ne peut cesser de lui donner quelque chose, nous voulons le moulin pour le
maïs des porcs ». « il y a l'eau, les herbes, il faut ajouter les animaux ».

2-Le suivi à long terme des GP financés pour permettre le décollage effectil du GP et les
tracasseries autour des fonds octroyés aux GP tel que le reconnaissent 10% de producteurs: « Il
faut que ACEFA, pour se degager d'une personnalité qu'il a financée, la suive pendant cinq ans
pour voir exactementt les difficultés. Quelqu’un peut avoir le courage de travailler, mais il faut
une petite durée pour le suivre ». « Il faut quelqu’un qui va surveiller les dépenses, il ne faut pas

103 
 
qu'on derange les producteurs sur le terrain parce qu’il y a des cadres de l’agriculture qui nous
disent après le financement de leur donner leur côte part ».

3-Augmenter et respecter la fréquence des assises de la commission de sélection des projets


(5%) : « Il faut que la selection des dossiers soit rapprochée et régulière ».

4-Les intrants : pour 30 % des répondants, les engrais, les semences …devraient être financés.
« Que ACEFA nous appuie en engrais. Sans engrais, tu ne fous rien au champ ».

5-Par rapport aux conseillers, 8% souhaitent l’augmentation du nombre de CGP : « Il faut que
ACEFA continue à nous envoyer les techniciens comme le CGP. Qu'on enlève le CPA et l'AVZ et
qu'on augmente les CGP sur le terrain ».

6-Revoir l’approche de la formation des agriculteurs sur les aspects économiques et techniques
disent 3% de répondant: « Il faut que ACEFA organise des formations au CLG pour montrer
comment tenir le cahier de collecte de données, le rôle de ce cahier,comment évaluer, comme, çà
nous allons rentrer former les autres ». « Que ACEFA organise un séminaire pour dire comment
lutter contre la coccidiose de la volaille qui est récurrente, la peste porcine aussi qui augmente
avec la pluie… ». « Qu'on allie les pratiques au conseil théorique, car si vous prenez le conseil
sans pratique, çà ne sert à rien ».

7-La mécanisation agricole, les routes, l’etude des sols pour connaître l’engrais approprié, la
commercialisation des produits par la recherche des marchés sont aussi souhaités par 4% des
répondants.

4.7 VERIFICATION DES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE

Hypothèse1

La collecte des données est la différence fondamentale entre les deux dispositifs. Le
nouveau dispositif d’appui conseil met l’accent sur le conseil économique avec la collecte des
données de toute l’exploitation par le producteur, ceci pour une meilleure évaluation de la
rentabilité. Alors qu’avec le PNVRA, la notion de gestion a été abordée seulement aux OP ayant
reçu l’appui en équipements et infrastructures. Le nouveau dispositif n’a pas de responsables au
niveau des secteurs alors que le PNVRA en a. Le nouveau dispositif a des organes de cogestion
comme le CLG qui permet les échanges entre les GP. Le CGP accompagne le producteur dans sa
prise de décisions alors que l’AVZ encadre, assure l’adoption par le producteur des innovations
issues de la recherche.

104 
 
Hypothèse 2
La pratique de la démarche de conseil ne diffère pas suivant le profil du conseiller. Les
conseillers respectent l’ordre des différentes étapes de la démarche de conseil telle que prévue
théoriquement dans la convention de mise à disposition d’un conseiller aux Groupements de
Producteurs ; ceci indépendamment de l’âge, du genre, du diplôme le plus élevé, de la formation
professionnelle ou du nombre d’années de service.

Hypothèse 3
Les caractéristiques des responsables des EFA influencent leur perception des nouvelles
pratiques de conseil.

Le coefficient V de Cramer a été obtenu du tableau 34 par croisement des caractéristiques


de l’enquêté (âge, responsable du bureau ou simple membre, bénéficiaire du financement ou pas,
secteur de l’enquêté) et des éléments de la perception des nouvelles pratiques de conseil
(définition de la convention, participation à la réalisation du diagnostic, définition du CLG,
membre du CLG).

Tableau 36 : Coefficient de corrélation V de Cramer pour l’hypothèse 3

Variables Définition de Participation Définition Membre du


la au diagnostic du CLG CLG
convention
Age 0,773 0,131 0,911 0,256
Responsable du bureau ou 0,809 0,200 0,314 0,483
simple membre
Bénéficiaire du 0,809 0,060 0,084 0,135
Financement ou pas
Secteur de l’enquêté 0,803 0,167 0,278 0,161
Source : Données de l’enquête d’Août 2010

L’interprétation du tableau 34 ressort l’existence d’une association forte entre les


caractéristiques énumérées et la définition de la convention (0,775<V<0,809). Par contre, la
participation à la réalisation du diagnostic est faiblement liée à ces caractéristiques
(0,06<V<0,131).

105 
 
Il y a également une forte relation entre l’âge et la définition du CLG (V=0,911). Les
gens de plus de trente ans définissent mieux le CLG que ceux dont l’âge est compris entre 20 et
30 ans.

On note une relation moyenne (V=0,314) entre être un responsable du bureau ou simple
membre et la définition du CLG d’une part et être un responsable du bureau et être membre du
CLG (V=0,483) d’autre part. Les responsables du bureau définissent mieux le CLG et sont aussi
membres du CLG.

En conclusion pour cette hypothèse, les tests ont démontré que les caractéristiques de
l’enquêté influencent positivement la définition de la convention.

Hypothèse 4

Il y a de différences entre la perception du changement dans la manière de gérer les


ressources d’un membre, responsable du bureau qui a eu le financement et un membre non
responsable du bureau, qui n’a pas encore eu de financement.
Les responsables du bureau et les membres bénéficiaires du financement sont représentés
à 69,5% et 68,3%. Par contre les simples membres et les non bénéficiaires du financement le
sont à 62,3% et à 63,8%. Plus on est responsable du bureau et bénéficiaire du financement,
mieux on perçoit le changement dans la manière de gérer que les simples membres et les non
bénéficiaires du financement.

Hypothèse 5
Le nouveau dispositif satisfait entièrement les besoins des bénéficiaires.
Pour 80% des responsables d’EFA enquêtés, le nouveau dispositif ne renferme que des
avantages, alors que 20% reconnaissent en lui des manquements. Nous pouvons citer : la priorité
accordée aux infrastructures équipements alors que leur priorité réside au niveau des intrants
(engrais…), les 15% d’apport personnel qu’ils trouvent élevés, le changement répété du canevas
de montage de dossiers. Donc le dispositif ne satisfait pas entièrement les bénéficiaires.

106 
 
CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

5.1 CONCLUSION
Cette recherche portant sur les nouvelles pratiques de conseil aux exploitations familiales
agropastorales s’est appuyée sur un processus que nous avons présenté tout au long de ce
document. Les conclusions auxquelles l'étude a abouti ont été résumées dans les lignes qui
suivent :

Les caractéristiques des responsables d’EFA, de leurs groupements et le profil du


conseiller ont été déterminées. Nous avons caractérisé les pratiques de conseil du nouveau
dispositif en les comparant à celles du PNVRA. L’étude des pratiques des conseillers et leurs
relations avec les bénéficiaires a été faite. Nous avons analysé la perception et l’implication des
bénéficiaires des nouvelles pratiques de conseil. L’analyse des effets du conseil sur les
bénéficiaires du point de vue technique, économique et sociologique a été faite ; de même que
l’étude des forces et faiblesses du nouveau dispositif ainsi que perspectives d’amélioration dudit
dispositif.

5.1.1 Les caractéristiques des responsables d’EFA, de leurs groupements et le profil du


conseiller
Dans le cadre de notre étude, la moyenne d’âge des répondants est de 47 ans ; la majorité
des enquêtés (62,7%) est constituée des hommes puisque ce sont eux qui sont des chefs
d’exploitation. La plupart des répondants ont reçu l’éducation formelle, mais plusieurs (60%)
n’ont pour diplôme le plus élevé que le CEPE. La production vivrière est la plus pratiquée tel
que l’affirment 37% des enquêtés.

Le siège social des GP de la plupart des enquêtés (87,3%) est dans leur village, ce qui
facilite le transfert d’informations entre les membres du GP. Tous les GP de l’étude sont des
GIC ; 40,8% ont été crées entre 2002 et 2008. La majorité (54%) a été légalisée entre 2004 et
2008, années d’appui en infrastructures du PNVRA, du programme maïs, du programme de

107 
 
valorisation des bas fonds, etc. La taille des membres du GP est de quatorze (14) EFA en
moyenne, pas très loin de douze qu’exige le dispositif mis en place par ACEFA.

Les conseillers ont tous en moyenne 45 ans d’âge. Les Conseillers Spécialisés (CS) ont
pour diplôme le plus élevé le DEA et le moins élevé le BAC. Le BAC est le diplôme le plus
élevé des Conseillers de Groupement de Producteurs (CGP), et le probatoire le moins élevé. La
majorité des conseillers (80%) ont en moyenne vingt trois (23) ans de service contre 20%
seulement qui ont en moyenne 6 ans.

5.1.2 La caractérisation du nouveau dispositif d’appui conseil facilité par ACEFA par
rapport au dispositif PNVRA.
Du point de vue organisationnel, le nouveau dispositif n’a pas d’agents au niveau des
secteurs contrairement au PNVRA qui en a. Ce qui fait que la Cellule Technique Départementale
suit directement les activités des CS et des CGP.
Le conseil du nouveau dispositif est plus économique que technique avec un accent sur la
collecte des données de toute l’exploitation, alors que l’autre dispositif est beaucoup plus ancré
dans le transfert des innovations techniques et le conseil de gestion n’a été introduit qu’au niveau
des OP qui avaient reçu l’appui en infrastructures et équipements. Pour évaluer la campagne, on
demande aux producteurs de se remémorer à cause du manque de notes prises.
Le Comité Local de Groupement qui est un lieu d’échanges entre les producteurs leur
permet de partager leurs expériences. A travers cet organe, le producteur se trouve valorisé car
tant que son président n’appose pas sa signature sur le compte rendu du CLG et le rapport
mensuel du CGP, ils ne sont pas valides.
Le montant du financement est plus élevé (entre 600 000 FCFA et 6 000 000 FCFA) pour
les GP de premier niveau contrairement au PNVRA où cette fourchette variait de 400 000 FCFA
à 4 000 000 FCFA.
Avec le nouveau dispositif le conseil répond à la demande du producteur et le CGP
l’oriente dans sa prise de décisions.

5.1.3 Les pratiques des conseillers


Tous les conseillers de l’étude suivent les étapes de la démarche de conseil tel que
recommandée dans les documents du programme. Toutefois, des études postérieures sont
nécessaires pour mesurer l’efficacité des pratiques de conseil chaque conseiller à partir des
indicateurs préalablement établies. Les relations entre producteurs et conseillers sont des
relations d’échanges, de complémentarité telle que l’attestent tous les CS et 90% des CGP. Si

108 
 
90% des CGP interviennent dans les conflits des GP, 10% ne le font pas respectant à cet effet le
code de déontologie.

5.1.4 La perception des responsables d’EFA des nouvelles pratiques de conseil


La perception des responsables d’EFA des nouvelles pratiques de conseil a été analysée
selon plusieurs variables : La majorité d’enquêtés RB (64,6%) et quelques SM (28,3%) affirme
que le GP a écrit la demande de mise à la disposition d’un CGP pour faire partie du porte-feuille
de ce dernier. Presque tous les RB (83,1%) et les SM (70%) appellent le conseiller comme le
recommande le dispositif à savoir le CGP. Le conseiller pour un nombre de RB (36,9%) et les
SM (36,6%) est celui qui apprend, éduque et forme. Nous voyons ici qu’en ce qui concerne cette
modalité, les deux catégories de producteurs ont la même perception. Le conseil est un processus
de formation, d’éducation, tel que défini par 20% des RB et 26,4% des SM. Cette définition
cadre avec celle de Dugue et Faure (2003). 23,1 % des RB pensent que le conseil est une
innovation, une nouvelle idée et de nouvelles connaissances. C’est aussi une aide à la décision tel
que pensent 23, 3% des RB.
La majorité des RB (87,7%) contre 66% des SM affirme que leurs GP ont signé la
convention avec ACEFA. Un nombre important des SM (64,2%) contre 21,5% des RB ne sait
pas ce que c’est que la convention. De même les secteurs de Nkong-Ni et Doumbouo sont ceux
où les producteurs définissent mieux la convention avec respectivement 57,7% et 54,2%. C’est
aussi là qu’on rencontre plus d’EFA ayant le niveau d’étude du secondaire respectivement 30,4%
et 21,4%, preuve que le niveau d’éducation influence la perception du conseil.
Le volet financier est celui qui a le plus marqué les répondants dans la convention, mais à
des taux variant en fonction du type d’EFA : RB (41,5%) contre 25% des SM et 48,5% BF
contre 17,2% des NBF.
La majorité des producteurs RB (90,8%) et SM (77,4%) a rempli les fiches individuelles
des systèmes de production. Les producteurs ont participé à la réalisation du diagnostic,
affirment 95, 8% des RB contre 69,2% des SM.
Les forces des enquêtés résident dans l’entente et le travail en groupe tel que le déclarent
la plupart des répondants parmi lesquels les SM sont plus représentés avec 41,02% et 43,58%.
Le manque d’intrants (surtout les engrais) ou de moyens financiers pour l’achat est la grande
faiblesse des enquêtés et ceci se mesure par les affirmations de plus de 50% d’enquêtés. La
production vivrière est l’activité dominante avec pour spéculation préférée la pomme de terre
(14,3%) suivie du maïs.
Les projets financés ont porté beaucoup plus sur la production porcine (38%).

109 
 
Les enquêtés ont les cahiers d’exploitation qu’ils remplissent au champ ou au retour (75%
RB et 71,4% SM). Toutefois, des études supplémentaires devront être faites pour mesurer
l’efficacité de l’appropriation des ces outils par les bénéficiaires. Les vieux et les jeunes
participent au conseil tel que l’affirment 83,1% des RB contre 81,2% des simples membres. Le
niveau d’éduction n’influence pas la régularité d’un membre aux visites du CGP. Ces derniers
ont réalisé beaucoup plus les activités techniques qu’économiques et ceci se vérifie par les
déclarations de 45,5% des RB et 49,1% des SM. Les calculs de marges ont été abordés (87,7%
RB et 88,5% SM). Le budget de trésorerie et les comptes prévisionnels ont été abordés. Mais ce
sont surtout les RB 49,2% et 64,1% respectivement qui le savent. Les CLG se tiennent
normalement dans les 24 aires de l’étude. Les responsables du bureau sont plus membres du
CLG (81,5%) contre 34% des SM. Ces derniers restituent les enseignements reçus du CLG
beaucoup plus oralement (72,2%). Par contre, les RB restituent plus par écrit (64,8%).

Un bon conseiller doit être un professionnel tel que le confirment 32% des RB et 34,6%
des SM. 96% des répondants disent que le CGP se comporte avec eux comme un ami. Les GP
sollicitent l’intervention des CGP dans leurs conflits (33,8% RB contre 17.3% des SM). Le
conseil collectif est plus préféré que le conseil individuel. Les RB (83%) diffusent plus le conseil
que les SM (58,5%).

5.1.5 La perception des effets du conseil par les responsables d’EFA


La majorité des répondants (98,2%) affirme être satisfaite de la démarche de conseil. Sur
le volet technique, le conseil a apporté de nouvelles connaissances et pratiques aux bénéficiaires
comme soutiennent plus de 60% des enquêtés. Pour ce qui est de l’apport économique, le conseil
a changé leur manière de gérer. Sur le plan sociologique, ils ont tous prioritairement ressenti le
changement dans l’organisation du GP ; mais les RB sont les plus nombreux (40%) à parler des
réseaux sociaux crées. Aussi, le conseil a permis d’établir un nouveau type de relations entre
producteurs conseillers.

5.1.6 Les forces et les faiblesses du nouveau dispositif


Le nouveau dispositif a comme forces : la valorisation du producteur, le montant du
financement alloué est considérable, la relation producteur et conseiller est une relation
d’échanges et d’amitié, l’existence du CLG…

Comme faiblesses, on a : l’existence dans le dispositif des postes non soumis aux tests de
sélection, la lourdeur du dossier du GP, l’existence des documents muets, l’existence d’un circuit
de gestion parallèle de dossiers au niveau de la CTD et la non remontée aux délégués

110 
 
départementaux des rapports de la CTD, le rejet répété des dossiers de financement et le
changement répété du montage des dossiers, les 15% d’apport personnel qui sont élevés.

Dans la réalisation des activités de conseil sur le terrain, les conseillers notent comme
obstacle à leurs activités : l’analphabétisme des EFA, la non déclaration des données réelles par
les producteurs de peur que le gouvernement ne revienne sur le paiement des impôts par les
paysans, leur attention tournée plus vers le financement plutôt que vers le conseil.

5.1.7 La manière d’améliorer le dispositif


Pour améliorer le dispositif dans la Menoua, des actions suivantes doivent être
entreprises : La mise sur pied des indicateurs de suivi du travail des CGP, un canevas de collecte
de données simplifié mis à la disposition des CGP, le recyclage permanent des conseillers,
l’élargissement du test de sélection aux postes régionaux et la CTD, la mise sur pied d’un
syndicat de producteurs, la simplification du dossier du GP. On devrait aussi doter les CGP d’un
bureau bien équipé (ordinateur portable et autres) dans leurs aires de travail et en équipements de
terrain, revoir les primes de carburant et de téléphone. Il faudrait alléger l’apport personnel de 15
à 10%, suivre les GP financés pendant au moins cinq ans. Il faudrait former les producteurs au
CLG sur la gestion, augmenter le nombre de conseillers et augmenter la fréquence des assises de
la commission de sélections des projets. Le financement des intrants est aussi souhaité par les
producteurs.

5.2 RECOMMANDATIONS

Dans le but d’assurer la diffusion et l’adoption des nouvelles pratiques de conseil, des
recommandations ont été faites aux producteurs, aux conseillers, au programme ACEFA et au
gouvernement camerounais.

¾ Aux Groupements des Producteurs et aux producteurs

1. D’acheter les intrants de façon groupée pour réduire les coûts, effectuer les ventes groupées de
leurs produits ;

2. Les OPA de 2ème et 3ème niveau doivent se pencher sur la commercialisation des intrants et des
produits agricoles ;

2. Chercher à se former sur les calculs de marges de leurs exploitations ;

3. Assurer la diffusion du conseil en partageant les expériences avec les autres ;

4. Placer l’appui financier en aval et l’appui conseil en amont et non l’inverse,

111 
 
6. Mieux gérer les fonds mis à leur disposition pour atteindre leurs objectifs de rentabilité et ainsi
améliorer leurs conditions de vie.

¾ Aux conseillers :

1. Chercher à mieux appréhender la démarche de conseil pour rompre définitivement avec


l’approche Top down et promouvoir l’extension de l’approche participative;

2. Se former quand besoin se fait sentir sans attendre l’initiative du programme.

¾ Au programme ACEFA :

1. Rétablir la relation entre la Cellule Technique Départementale et les délégations


départementales du MINADER et du MINEPIA ;

2. Assurer la formation permanente des conseillers ;

3. Mettre sur pied des indicateurs de mesures pour évaluer entre autres le travail des CGP ;

4. Les CGP pourront intervenir en qualité de médiateurs dans les conflits de GP, sinon, on peut
assister à la déconfiture du GP ;

5. Revoir la logistique et les primes des conseillers ;

6. Augmenter le nombre de CGP pour assurer une bonne couverture du département.

7. Revoir la stratégie du choix des conseillers en acceptant aux diplômés des écoles d’agronomie
(non cadres du MINADER et du MINEPIA) de postuler ; aussi impliquer davantage les
bénéficiaires dans le choix des conseillers ;

8. Revoir la politique de découpage du dispositif (qui actuellement est basé sur un découpage
administratif) en y impliquant les bénéficiaires ;

9. Alléger les dossiers du GP, en retenant en moyenne cinq spéculations par GP ;

10. Mettre un accent sur les formations techniques, économiques et organisationnelles des GP au
CLG ;

11. Revoir les démarches et les outils du conseil car elles ne peuvent pas être adaptés à tous les
contextes au vu des niveaux d’éducation variées des bénéficiaires ;

12. Etendre le conseil dans d’autres régions du pays pour permettre le décollage d’un nombre
important d’EFA afin d’atteindre à terme les objectifs du programme ;

13. Accepter les autres GP formels qui désirent être accompagnés par un CGP

112 
 
¾ Au gouvernement

1. De recruter les jeunes cadres pour relayer les conseillers qui ont tous 45 ans en moyenne et qui
iront bientôt en retraite.

2. D’intégrer le conseil dans tous les programmes qui œuvrent pour le développement rural ;

3. De favoriser la collaboration entre les dispositifs étatiques sur le terrain dans la mesure où
elles ciblent les mêmes bénéficiaires que sont les EFA par l’entremise de leurs GP ;

4. Stabiliser les prix des produits agricoles ;

5. Revoir la politique agricole sur les intrants afin de permettre aux producteurs de mieux
rentabiliser leurs activités ;

6. Aménager les pistes rurales pour faciliter les mouvements des biens et des personnes.

113 
 
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118 
 
ANNEXES

Annexe 1 : GUIDE D’ENTRETIEN ADRESSE AU CONSEILLER EN GESTION DES


EFA (CGE)

A. IDENTIFICATION DE L’ENQUETE

• Nom
• Age
• Religion
• Niveau de scolarisation
• Diplôme le plus élevé
• Fonction dans les dispositifs MINADER /MINEPIA (PNVRA ACEFA), structure
traditionnelle MINADER et autres programmes.
• Nombre d’années dans lesdits dispositifs

B. ACTIVITES DE CONSEIL

• Pour vous, qu’est ce que le conseil /conseiller ?


• Comment peut-on caractériser les dispositifs facilités par le PNVRA d’une part et
ACEFA d’autre part au niveau départemental ? (description du dispositif avec missions
assignées à chacun)
• Pourquoi parle- t-on de nouvelles pratiques de conseil dans le dispositif actuel?
• En quoi sont-elles différentes des pratiques de conseil du PNVRA (différence entre le
PNVRA et ACEFA concernant l’approche/méthode, les outils, la logique
d’intervention…)
• Nombres de séances de formations reçues (Thèmes abordés) après celles d’Ambre
conseil ?
• Nombres de séances de formations dispensées (Thèmes abordés au niveau des CGP,
EFA)
• Thèmes abordés lors des formations reçues et dispensées
• Activités concrètement menées (en appui aux CGP, dans les EFA [diagnostic
approfondi, carnets d’exploitation…] )
• Quels sont les outils que vous utilisez ?
• Nombres d’ EFA de l’observatoire dans votre porte feuille avec les principaux systèmes
de cultures et d’élevages retenus (par secteur et/ou par zone agro écologique)
119 
 
• Quelles sont les contraintes liées à ces systèmes ?
• Qu’avez-vous préconisé comme solutions pour lever les écueils ?
• Qu’est ce qui a changé dans votre façon de faire depuis que vous êtes CGE ?
• Comment sont vos relations avec les CGP et EFA ?
• Comment sont vos relations avec le reste du dispositif ? CTD, les autres conseillers
spécialisés, le CODAC, la Commission de sélection des projets ?
• Qu’est ce qui vous intéresse dans le conseil ?
• Qu’est ce qui ne vous intéresse pas dans le conseil ?
• Comment peut-on améliorer le dispositif ?

Merci de votre franche collaboration

Annexe 2 : GUIDE D’ENTRETIEN ADRESSE AU CONSEILLER TECHNIQUE


SPECIALISE EN PRODUCTION VEGETALE ET EN PRODUCTION ANIMALE
(CTSPV et CTSPA)

A. IDENTIFICATION DE L’ENQUETE

• Nom
• Age
• Religion
• Niveau de scolarisation
• Diplôme le plus élevé
• Fonction dans les dispositifs MINADER /MINEPIA, structure traditionnelle MINADER
• Nombre d’années dans lesdits dispositifs

B. ACTIVITES DE CONSEIL

• Pour vous, qu’est-ce que le conseil /conseiller ?


• Comment peut-on caractériser les dispositifs facilités par le PNVRA d’une part et
ACEFA d’autre part au niveau départemental ? (description du dispositif avec missions
assignées à chacun)
• Pourquoi ACEFA parle des nouvelles pratiques de conseil ?
• En quoi sont-elles différentes des pratiques de conseil du PNVRA (différence entre le
PNVRA et ACEFA concernant l’approche/méthode, les outils, la logique d’intervention)
• Nombres de séances de formations reçues (Thèmes abordés) après celles d’Ambre
conseil ?
• Nombres de séances de formations dispensées (Thèmes abordés au niveau des CGP,
EFA)
• Activités concrètement menées (en appui aux CGP, dans les EFA)
• Quelles sont les préoccupations majeures des GP/EFA ?
• Qu’avez-vous préconisé comme solutions pour lever les écueils ?
• Quels sont les outils que vous utilisez ?
• Avez-vous conçu et diffusé auprès des OP des fiches technico-économiques ?
• Si oui, concernant quels thèmes ?
• Est-ce que vous signalez vos observations et recommandations dans les « livres et cahiers
de passage » des CGP et des GP ?
• Qu’est ce qui a changé dans votre façon de faire depuis que vous êtes CTSPV/CTSPA ?
120 
 
• Comment sont vos relations avec les CGP et EFA ?
• Comment sont vos relations avec le reste du dispositif ? CTD, les autres conseillers
spécialisés, le CODAC, la Commission de sélection des projets ; la Recherche?
• Qu’est ce qui vous intéresse dans le conseil ?
• Qu’est ce qui ne vous intéresse pas dans le conseil ?
• Comment peut-on améliorer le dispositif ?

Merci de votre franche collaboration

121 
 
 
 
 
 
Annexe 3 : GUIDE D’ENTRETIEN ADRESSE AU CONSEILLER EN GESTION ET EN
ORGANISATION DES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES
AGROPASTORALES (CGO)

A. IDENTIFICATION DE L’ENQUETE
• Nom
• Age
• Religion
• Niveau de scolarisation
• Diplôme le plus élevé
• Fonction dans les dispositifs MINADER /MINEPIA, structure traditionnelle MINADER
• Nombre d’années dans lesdits dispositifs

B. ACTIVITES DE CONSEIL

• Pour vous, qu’est-ce que le conseil /conseiller ?


• Comment peut-on caractériser les dispositifs facilités par le PNVRA d’une part et
ACEFA d’autre part au niveau départemental ? (description du dispositif avec missions
assignées à chacun)
• Pourquoi ACEFA parle des nouvelles pratiques de conseil ?
• En quoi sont-elles différentes des pratiques de conseil du PNVRA (différence entre le
PNVRA et ACEFA concernant l’approche/méthode, les outils, la logique d’intervention)
• Nombres de séances de formations reçues (Thèmes abordés) après celles d’Ambre
conseil ?
• Nombres de séances de formations dispensées (Thèmes abordés au niveau des CGP,
OPA)
• Activités concrètement menées (en appui aux CGP, dans les OPA)
• Quels sont les outils que vous utilisez ?
• Combien d’OPA avez-vous dans votre porte feuille au niveau du département? (annuaire
provinciale des OPA)
• Quels sont les problèmes de ces OPA ?
• Qu’avez-vous préconisé comme solutions pour les résoudre?
• Qu’est ce qui a changé dans votre façon de faire depuis que vous êtes CGO
• Comment sont vos relations avec les CGP et les OPA ?
• Comment sont vos relations avec le reste du dispositif ? CTD, les autres conseillers
spécialisés, le CORAC, la Commission de sélection des projets ?
• Qu’est ce qui vous intéresse dans le conseil ?
• Qu’est ce qui ne vous intéresse pas dans le conseil ?
• Comment peut-on améliorer le dispositif ?

Merci de votre franche collaboration

122 
 
 
 
 
 
Annexe 4 : GUIDE D’ENTRETIEN ADRESSE AUX CONSEILLERS DE
GROUPEMENTS DE PRODUCTEURS (CGP)

PARTIE 1 : INFORMATIONS GENERALES


Nom de l’enquêté
Aire
Sexe 1. Masculin 2. Féminin
Quel âge avez-vous ? 1. Moins de 20 2. 21-30 3. 31-40
4. 41-50 5. 51-60 6. Plus de 60
Quel est votre statut matrimonial ? 1. Marié 2. Célibataire
3. Divorcé 4. Veuf
Quel est votre niveau d’éducation 1. Jamais fréquenté 2. Primaire
formelle ? 3. Secondaire 4.Etudes supérieures
Quel est votre diplôme le plus 1. CEPE 2.BEPC.
élevé ? 3. Probatoire 3.BACC.
Origine ethnique
Expériences professionnelles

PARTIE 2 : INFORMATIONS RELATIVES AU CONSEIL


Avez-vous été AVZ du PNVRA ?

Pour vous, qu’est ce qu’un CGP et qu’est ce qui le différencie de l’AVZ ?

Y a-t-il eu des pratiques de conseil au PNVRA ?

Pourquoi ACEFA parle de nouvelles pratiques de conseil ? (qu’est ce qu’il apporte de nouveau
par rapport au PNVRA) ?

Comment mettez-vous en œuvre la démarche de conseil sur le terrain? (les étapes de la démarche
de conseil)

Dans chacune de vos différents groupements, à quelle étape du cycle d’appui-conseil êtes-vous ?
(quelle étape de la démarche de conseil) Information/contractualisation, Caractérisation de la
situation initiale [Que font-ils ], Diagnostic [pourquoi ils le font], Plan d’action [qu’est ce qui
peut changer], Accompagnement [comment changer]).

Faites-vous des calculs économiques et de gestion simples (marges brutes) avec vos GP ou avec
vos exploitants ?

Quels sont les problèmes que vous rencontrez dans la mise en œuvre du conseil dans votre aire et
que proposez-vous pour les résoudre

Avez-vous des rapports produits à chacune de vos visites ? Ou bien après chaque étape de la
démarche de conseil ? (Caractérisation, du diagnostic, Plan d’action, Accompagnement.).

D’après vous, quelles catégories d’agriculteurs participent régulièrement aux visites ? 1. Les
jeunes (< = 40 ans) 2. Les vieux (>=40ans) 3.Scolarisés 4. Autres

123 
 
 
 
 
 
Entre le conseil individuel et le conseil de groupe, lequel pensez-vous être plus approprié pour
aider le paysan ? (lequel est préféré le producteur ?)

Quelles autres formations aviez-vous reçues ? (du programme, des CTS / CGE / CGO, des
autres) après celle de Ambre conseil?

RELATIONS AVEC LES AUTRES CONSEILLERS ET LA CTD


Pour vous, qu’est ce que le Comité Local de Groupement et à quoi sert-il ? (dire comment il se
déroule)

Quelles sont les relations avec le CTD ? Les autres conseillers ? Le CLG ? Les autres agents
d’appui sur le terrain notamment les Chefs de Poste Agricole, AVZ et autres ?

Combien d’échanges avez-vous faits avec les autres CGP, où et à quel sujet? (dire s’il y a eu
satisfaction)

CODE DE DEONTOLOGIE
Pour vous, quels sont les caractéristiques (le profil) d’un bon conseiller ?

Comment vous comportez-vous avec les bénéficiaires ? 1. Comme un chef ?

2. Comme votre maître ? 3. Avec courtoisie et respect comme votre ami ?

Est-ce que vous êtes sollicité dans la résolution des conflits entre les bénéficiaires ?
1. Oui 2.Non 3. Autres

Est-ce qu’il vous arrive souvent d’être sollicité par le GP dans la résolution des conflits ?

Si oui, comment procédez-vous ? (utilisation de ses compétences de médiateurs)

DIFFUSION DU CONSEIL
Discutez-vous du conseil avec les paysans non membres ?

En quelle langue communiquez-vous avec les paysans ? 1. Français 2.Yemba

3. Autres

CHANGEMENTS OBSERVES
Le conseil a-t-il changé quelque chose dans votre façon de travailler ?

Votre rémunération, a-t-elle une influence sur votre manière de travailler ?

Qu’est ce que le conseil a apporté de plus aux bénéficiaires ?

Qu’est ce qui ne vous intéresse pas dans le conseil (dire le point de blocus) ?

Que faut-il ajouter au dispositif facilité par ACEFA ?

Merci de votre franche collaboration

124 
 
 
 
 
 
Annexe 5 : QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX RESPONSABLES DES
EXPLOITATIONS FAMILIALES AGROPASTORALES (EFA) MEMBRES DES
GROUPEMENTS DE PRODUCTEURS ACCOMPAGNES (GP) PAR LE DISPOSITIF
D’APPUI-CONSEIL DANS LA MENOUA

Ce questionnaire est adressé aux Responsables des EFA membres des Groupements de
Producteurs accompagnés par les conseillers du dispositif d’appui-conseil facilité par le
programme ACEFA. Il vise à collecter les données qui seront exploitées dans le cadre de l’étude
des nouvelles pratiques de conseil aux EFA et aux GP dans le département de la Menoua. Les
informations issues de cette enquête sont confidentielles et ne serviront qu’à des fins
scientifiques et à la rédaction d’un mémoire de fin d’études.

PARTIE 1 : INFORMATIONS GENERALES

1. Identification de l’exploitant

N° QUESTIONS REPONSES
1 Nom de l’enquêté
2 Arrondissement/Secteur
3 Aire
4 Sexe 1. Masculin 2. Féminin
5 Quel âge avez-vous ? 1. Moins de 20 2. 21-30 3. 31-40
4. 41-50 5. 51-60 6. Plus de 60
6 Quel est votre statut matrimonial ? 1. Marié 2. Célibataire
3. Divorcé 4. Veuf
7 Quel est votre régime matrimonial 1. Polygame 2. Monogame
8 Combien de personnes avez-vous à 1. Garçons 2. Filles
votre charge ?
9 Combien d’enfants scolarisés ?
10 Quel est votre niveau d’éducation 1. Jamais fréquenté 2. Primaire
formelle ? 3. Secondaire 4.Etudes supérieures
11 Quel est votre diplôme le plus élevé ? 1. CEPE 2.BEPC.
3. Probatoire 3.BACC.
12 Quelle est votre profession ? 1. Agriculteur 2. Eleveur 3.Fonctionnaire
4. Commerçant 5. Autres
13 Quelle est votre fonction sociale ? 1. Chef de quartier 2. Autres
14 Quelle est votre religion ? 1. Chrétien 2.Musulman 3.Animiste 4. Autres

125 
 
 
 
 
 
2. Identification du groupement

15 Nom du GP
16 Où se trouve le siège social du GP ? 1. Dans mon village (quartier) 2. Dans le village voisin
17 Quel est le statut juridique de votre 1. Association 2. GIC 3.Autres
organisation ?
18 Date de création
19 Quelle est l’année de votre adhésion
dans le groupe ?
20 De qui est venue l’idée de création du 1. D’un membre 2. D’une personne autre ?
groupe ?
21 Comment le groupe a-t-il été crée ?
22 Pourquoi le groupe a été crée ? 1-Pour nous entraider 2.Pratiquons la même activité qui est…. 3.
Pour bénéficier des appuis4. Autres
23 Le groupe compte combien de 1. Homme 2. Femme
membres ?
24 Le groupe compte combien d’EFA ?
25 Etes-vous membre du bureau ? 1. Oui 2. Non
26 Si oui, quel poste occupez-vous ? 1. Délégué 2. Sécrétaire 3. Autres

27 Quelle est l’activité principale du GP? 1. Agriculture 2. Elevage 3. Autres

PARTIE 2: PARTICIPATION AU CONSEIL


Raisons, perception des bénéficiaires du conseil

28. Qui vous a parlé du conseil pour la première fois ?1-CGP 2.Radio 3. Autre
29. Comment le groupement est-il entré en contact avec le CGP ? (démarche que le groupement
a utilisée).
30. Comment l’appelez-vous ?1- CGP 2- AVZ 3- CPA (chef de poste agricole)
31. Depuis quand travaillez-vous avec le CGP ?
32. Avez-vous travaillé avec les AVZ du PNVRA ? 1. Oui 2. Non 3.Autres
33. Si oui, pendant combien d’années ?
34. Y a t-il des différences entre la façon de travailler de l’AVZ (PNVRA) et du celle du CGP?
(ACEFA) 1. Oui 2. Non 3. Autres

35. Si oui, quelles sont ces différences ?


36. Entre les deux programmes, lequel semble plus approprié pour résoudre vos difficultés ?
1. PNVRA 2. ACEFA
37. Pour vous, qu’est ce qu’un conseiller ?
38 Pour vous, c’est quoi le conseil ? Laisser l’agriculteur s’exprimer avec ses mots ce qu’il
comprend du conseil.
39 Le groupement a t-il signé une convention ? 1. Oui 2. Non 3. Autres
40 Qu’est ce que la convention ?

41 Qu’est ce qui vous a le plus marqué dans la convention ?

42. Avez-vous chacun rempli la Fiche individuelle de système de production ? 1. Oui


126 
 
 
 
 
 
2. Non 3. Autres

43. Le CGP vous a-t-il remis la fiche de synthèse des systèmes de production ? 1. Oui

2. Non 3. Autres

44 Aviez-vous un document de diagnostic dans votre GP avant l’arrivée du CGP ?

1. Oui 2. Non 3. Autres

45 Maintenant que vous êtes avec le conseiller, avez-vous ce document ? 1. Oui

2. Non 3. Autres

46 Avez-vous participez à la réalisation de ce document ? 1.Oui 2. Non 3. Autres

47. Quelles sont vos Forces, Faiblesses, Menaces, Opportunités ?

48. Avez-vous élaboré avec le CGP un plan de développement triennal? 1. Oui 2. Non

3. Autres

49. Quel est votre plan d’action de cette année ?

50 Quel projet y a-t-il dans votre plan d’action ? (nom du projet)

51. Avez-vous déjà bénéficié du financement d’un projet dans le cadre du programme ACEFA?
1. Oui 2.Non 3. Autres

52. Quels autres documents vous a-t-il été remis ? 1. Carnet d’exploitation

2. Fiche de visite 3.Fiche de suivi des projets 4. Autres

53. Quand remplissez-vous ces documents ?1.Lors des visites du CGP dans votre groupe 2.
Lors de vos rencontres en ville 3. Lors des visites dans son bureau

54. Si c’est lors des visites, comment jugez-vous la fréquence de ces visites ? 1. Régulières

2. Rares 3.Trop rares

55 Combien de formations/visites du CGP avez-vous déjà reçues ?

56 Quel était le nombre moyen de participants à chacune des visites? 1. homme


2.Femme

57 D’après vous, quels types d’agriculteurs participent régulièrement aux visites ?

1. Jeunes (< 40 ans) 2. Vieux (>40 ans) 3. Les deux 4. Autres

58. Est-ce que le niveau d’éducation influence la fréquence d’un membre aux formations/séances
de visites du conseiller ? 1. Oui 2.Non 3. Autres

127 
 
 
 
 
 
59. Quelles ont été les activités réalisées par le CGP à chacune des visites ?

60 A quelle étape de la démarche de conseil est votre CGP ? (quelle étape du cycle d’appui
conseil) ? 1. Information/contractualisation 2.Caractérisation de la situation initiale (Que font-
ils ?) 3. Diagnostic (pourquoi ils le font) 4. Plan d’action (qu’est ce qui peut changer) 5.
Accompagnement (comment changer : préciser l’étape du cycle de gestion).

61 Discutez-vous de petits calculs économiques avec le conseiller ? 1. Oui 2.Non

3. Autres

62 Réalisez-vous avec le CGP un budget de trésorerie ? 1. Oui 2. Non 3. Autres

63 Réalisez-vous de manière participative des comptes prévisionnels simples avec le CGP

1. Oui 2.Non 3. Autres

64 Pour vous, qu’est ce que le Comité Local de Groupement et à quoi sert-il (dire comment il se
déroule)

65 Avez-vous vos deux délégués au Comité Local de Groupement (CLG) ?1.Oui 2.Non
3. Autres

66. Etes-vous membre du CLG ? 1. Oui 2. Non

67 Avez-vous tenu une réunion avec le CGP pour évaluer le niveau de réalisations des activités
prévues dans le plan d’action ? 1 Oui 2. Non 3. Autres

68 Avez-vous fait des évaluations confidentielles du CGP? 1. Oui 2. Non 3. Autres

69. Si oui, avez-vous remis le formulaire au CTD et une copie au CLG ? 1. Oui

2. Non 3. Autres

Code de déontologie

70 Pour vous, quelles sont les caractéristiques (le profil) d’un bon conseiller ?

71. Comment se comporte le conseiller quand il est avec vous ? 1. Comme un chef ?

2. Comme votre maître ? 3. Avec courtoisie et respect comme votre ami ?

72 Est-ce que vous sollicitez l’intervention du conseiller quand vous avez des conflits entre
vous ? 1. Oui 2.Non 3. Autres

Diffusion du conseil

73. Discutez-vous du conseil avec les paysans non membres ? 1. Oui 2. Non

3. Autres

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74 Quelles sont leurs impressions ?1.Bonnes 2. Mauvaises 3. Autres

75 Préférez-vous : 1. Le conseil individuel 2. Le conseil collectif 3. Autres

76. Pourquoi ?

EFFETS DU CONSEIL (la plus-value du conseil)

77. Etes-vous satisfait de cette démarche de conseil? 1. Oui 2. Non 3. Autres

78. Qu’est ce qui vous intéresse dans le conseil (ce que vous avez compris)?

79. Qu’est ce qui ne vous intéresse pas dans le conseil (ce que vous n’avez pas compris) ?

80 Y a-t-il une amélioration dans la manière de mener vos activités depuis l’arrivée de votre
CGP (ou encore qu’est ce qui a changé dans votre façon de faire) ?

1. Oui 2. Non 3. Autres

81 Si oui, qu’est ce que le conseil vous a apporté de nouveau sur le plan technique ?

1. Nouvelles pratiques acquises 2. Nouvelles connaissances acquises 3. Nouvelles variétés

82 Qu’est ce que le conseil vous a apporté de nouveau sur le plan économique ?

1 Changements dans la manière de gérer 2. Remplissage du cahier d’exploitation. Prise de notes


relatives aux dépenses et aux recettes 3. Augmentation des productions (productions avant le
conseil, productions pendant le conseil) 4. Augmentation des revenus (revenus avant le conseil,
revenus pendant le conseil 5.Autres

83 Qu’est ce que le conseil vous a apporté de nouveau sur le plan sociologique

1. Organisation du groupe 2. Nouvelles relations créées entre les individus du système social :
dire le type de relations) 3. Formation de nouveaux groupes (dire lesquels) 4.Autres

1. Appui à la production 2. Approvisionnement 3. Opérations post-récolte 4. Transformation


des produits 5. Commercialisation 6. Activités sociales 7. Aides financières. 8. Achat groupé
d’intrants 9. Ventes groupée des produits 10. Autres

84. Comment voulez-vous qu’on améliore le dispositif du conseil ?

85 Quelle appréciation donnez-vous à votre conseiller ? 1. Médiocre 2.Passable

3. Assez bien 4.Bien 5.Très bien

Merci de votre franche collaboration

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Annexe 6 : Photos de quelques autres projets des GP financés dans la Menoua en 2010

Photo 10: Ancienne porcherie du GIC APASOL Photo 11 : Porcherie du GIC APASOL en construction
à Lekatchou

Photo 12 : Equipements offerts


Photo 13 : Equipements offerts au GIC Espoir de
au GIC AGBA à Lekatchou
Bawang à Badjegang

Photo 15 : Pressoir à l’huile offert Photo 14 : Pressoir à l’huile offert au GIC


au GIC JES à Ngwatta AMONT à Nteingué 

Photo 16 : Champ fourrager du GIC EFO Photo 17 : Barrage du GIC AZEF construit

au stade de mise en place à Touffan à Doumbouo

Source : Photos prises par NDASSI, 2010.


 
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