COURS ENVI-QUAL 2016-2017 Partie QUALITE
COURS ENVI-QUAL 2016-2017 Partie QUALITE
COURS ENVI-QUAL 2016-2017 Partie QUALITE
UE TEE 122
ENVIRONNEMENT - QUALITE
Partie A : QUALITE
SUPPORT DE COURS
Niveau I
1
Année Académique 2015-2016
UE TEE 122 : ENVIRONNEMENT - QUALITE
Partie A : QUALITE
SOMMAIRE
SOMMAIRE .............................................................................................................................................. 2
OBJECTIF .................................................................................................................................................. 3
HISTORIQUE............................................................................................................................................. 4
I CONCEPT DE LA QUALITE ................................................................................................................ 6
I.1. DEFINITION DE LA QUALITE ..................................................................................................... 6
I.2. LA QUALITE ET LA NON-QUALITE ............................................................................................ 7
I.3. COUT DE LA QUALITE / COUT DE LA NON-QUALITE................................................................ 8
II LES NORMES ISO............................................................................................................................ 11
II.1. DÉFINITION ............................................................................................................................ 11
II.2. ORGANISMES DE NORMALISATION ...................................................................................... 11
II.2.1. Organismes internationaux : ......................................................................................... 11
II.2.2. Organismes nationaux :................................................................................................. 12
II.3. LES TYPES DE NORMES ISO .................................................................................................... 12
II.4. DIFFÉRENCE ENTRE NORME ET RÉGLEMENTATION .............................................................. 13
II.5. DIFFERENCE ENTRE NORMES ET STANDARDS....................................................................... 14
II.6. ELABORATION DES NORMES ISO........................................................................................... 14
II.6.1. Principes d’élaboration des normes .............................................................................. 14
II.6.2. Processus d’élaboration des normes ISO ....................................................................... 14
II.7. AVANTAGES DES NORMES ISO .............................................................................................. 17
II.7.1. Pour les entreprises ....................................................................................................... 17
II.7.2. Pour les consommateurs ............................................................................................... 17
II.7.3. Pour les gouvernements ................................................................................................ 17
III CERTIFICATION .............................................................................................................................. 18
III.1. DEFINITION ............................................................................................................................ 18
III.2. PROCESSUS DE CERTIFICATION ISO 9001 .............................................................................. 18
III.3. INTÉRÊTS DE LA CERTIFICATION ISO 9001 POUR LES ENTREPRISES...................................... 20
OBJECTIF
HISTORIQUE
L’histoire de la Qualité s’inscrit dans l’histoire du management et peut se dessine sur trois
(03) âges ou époques :
Lors de révolution industrielle suscitée par la demande qui devenait exponentielle, les
industries ont été confrontées à un gros problème de non-conformité de leurs produits (plus
l’on produisait, plus l’on avait des produits non-conformes). Ce fut particulièrement le cas de
l’entreprise « Bell Telephone Laboratories » aux USA qui pour faire face à la situation, mît au
point sous la conduite de Walter A. Schewhart1 , une méthode de contrôle statistique de la
qualité de ses produits. Cette méthode présentée sur une page (carte de contrôle),
constituait à s’assurer que les variables spécifiques ou accidentelles liées à chaque étape du
processus de production soient contenues dans un certain intervalle (écart type ≤ 3) afin de
garantir la qualité finale du produit.
Les organismes étant fondés à l’époque sur l’organisation scientifique du travail, la mission
du contrôle statistique de la qualité fut confiée à une unité indépendante de celui de la
production. D’où la naissance du Service ou du Département Qualité au sein des entreprises.
En 1950 après la deuxième guerre mondiale, les entreprises japonaises sont complètement
détruites. Le pays décide de se reconstruire en accordant une importance capitale à la
qualité des services et produits. A cet effet le japon sollicite l’aide de certains experts et
théoriciens américains tels que : Shewhart, William E. Deming2 et Joseph Juran3 . En
bénéficiant de l’expertise de ces piliers de la qualité, les entreprises japonaises vont
progressivement se rebâtir en intégrant dans leur fonction la notion de qualité.
1
Shewhart, Walter Andrew, à l’époque dirigeant de l’entreprise ‘Bell Telephone Laboratrories est un physicien
et statisticien américain, né le 18 mars 1891 à New Canton et mort le 11 mars 1967 à Troy Hills.
2
William Edwards Deming (14 octobre 1900 - 20 décembre 1993) est un statisticien, professeur, auteur, et
consultant américain. Il a contribué efficacement à l'amélioration de la production des industries d'armement
aux États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale. Mais c’est son aide pour le relèvement des entreprises
nipponnes qui lui donneront plus de notoriété.
3
Joseph Moses Juran (24 Décembre 1904 – 28 Février 2008) était un statisticien, auteur et consultant très influent dans le
domaine du management de la qualité.
Dix années plus tard (en 1960), commence à émerger au Japon des courants de pensées et
d’idées se rapprochant de la qualité totale. Stimulé par des experts Japonais, notamment
Ishikawa, les entreprises nipponnes subissent des modifications au sein de leur structure
organisationnelles.
Sous l’effet de la menace industrielle nipponne, une prise de conscient effective est
générale. Les entreprises américaines et européennes réalisent la nécessité de revoir leur
conception de la qualité, qui à cette époque n’était qu’alors considérée comme étant un
contrôle effectué sur le produit final. La qualité commence être vue au sens plus large
(implication de toutes les fonctions de l’entreprises).
1980 est l’aube des grands mouvements vers la qualité totale. Plusieurs entreprises de tous
secteurs d’activités optent pour la démarche qualité. L’on observe des changements
organisationnels au sein des entreprises.
S’appuyant sur les normes ISO 90014, 90025 et 90036 version 1994, les entreprises ont
considérablement améliorées les processus internes et le personnel est de plus en plus
impliqué dans la démarche.
4
La norme ISO 9001 spécifie les exigences pour un système de management de la qualité
5
La norme ISO 9004 (nouvelle version en 2009) donne des conseils pour la mise en œuvre d’un système de management de
la qualité
6
La norme ISO 9000 (version 2005) décrit les principes essentiels et le vocabulaire en relation avec les systèmes de
management de la qualité.
I CONCEPT DE LA QUALITE
La qualité part du client, transite par l’entreprise et revient chez le client, tel que l’illustre la
figure N°1 ci-dessous.
CLIENT ENTREPRISE
1
QUALITE ATTENDUE QUALITE PROGRAMMEE
4 2
Les écarts observés entre la qualité attendue et la qualité perçue sont principalement dus à
deux facteurs :
Pour une entreprise, l’objectif qualité est de fournir au client un produit ou service adapté à
ses besoins et attentes, tout en minimisant les couts de production. Ainsi l’entreprise gère la
qualité à deux niveaux :
La qualité externe: il s’agit satisfaire les attentes du client. Elle est évaluée par le client
et par conséquent est vital pour la survie de l’entreprise. Assurer la qualité externe
permet à l’entreprise de :
o Fidéliser la clientèle ;
o S’imposer sur le marché;
o Etre compétitive.
Note : assurer la qualité extérieure permet également de satisfaire les partenaires extérieurs
de l’entreprise.
Note : on parle de sur qualité lors que l’amélioration de la qualité du produit ou du service
s’accompagne de l’augmentation du coût de production.
La non-qualité
La non-qualité est le contraire de la qualité. C’est l’écart entre la qualité perçue et la qualité
attendue. Elle veut tout simplement dire que le produit ou le service ne répond pas aux
besoins et attentes du client. Elle a un coût qui est d’autant plus important qu’elle est
détectée tardivement par l’entreprise.
L’on parle de non-conformité lorsqu’il y a écart par rapport aux normes, pratiques,
procédures, réglementations ou spécifications. Une non-conformité peut entraîner,
directement ou indirectement, une non-qualité.
NON-CONFORMITE CARACTERISATION
Coût de Prévention : ce sont les dépenses engagées par l’entreprise pour prévenir ou
réduire les non-conformités
7
En 1986, E. BALLADUR a évalué un coût minimal de 2 500 euros par an et par salarié.
En 1991, G. LONGUET et le Mouvement Français pour la Qualité ont estimés des coûts de Non Qualité, en
France, à 15 % du CA des entreprises. En 1995, le SEI (Software Engineering Institute) a mesuré les coûts de Non
Qualité dans le secteur informatique aux environs de 50% du CA
Optimisation
Lorsque Coût d’Obtention de la
Qualité (Coût de Prévention + Coût
de Détection), Coût de la Non-
COÛT
Coût Totale
Qualité (Coût de Défaillance Interne
Point Optimal attribuable à la + Coût de Défaillance Externe)
Qualité
Coût d’obtention
de la qualité
Coût de la
non-qualité
INVESTISSEMENT
Figure N°2 : Optimisation
Une norme est un document de référence, obtenu par consensus, et approuvé par un
organisme de normalisation reconnu.
Elle fournit pour des usages communs et répétés, des lignes directrices, des règles ou des
caractéristiques d’application volontaire pour des activités et/ou leurs résultats en
garantissant un niveau optimal dans un contexte donné.
Lorsqu’il est international, il peut être constitué soit par des états, ou par des consortiums
internationaux professionnels.
CAS de l’ISO
L’ISO est un réseau mondial comprenant au moins 159 membres. Ces membres sont les
organismes nationaux de normalisation. Un seul organisme par pays; le plus représentatif8.
Dans le système ISO, on distingue trois catégories de membres, définis en fonction de leurs
niveaux d’accès et d’influence :
Les membres à part entière : ils influencent les travaux de normalisation et les
stratégies ISO. Ils sont habilités à participer avec plein droit de vote à toutes les
réunions techniques et politiques de l'ISO. Les membres à part entière vendent les
Normes internationales ISO et peuvent les adopter en tant que normes nationales.
8
Dans les pays en développement par exemple, l’organisme national de normalisation est le plus souvent d’un département
gouvernemental officiellement chargé d’adhérer à l’ISO. Par contre, dans les pays développés, il est un organisme non-
gouvernemental reconnu par son gouvernement en sa qualité d’entité responsable pour la normalisation volontaire.
Les membres abonnés : ils sont tenus informés de toutes les activités de l'ISO mais
n’ont ni le droit d’y participer, et encore moins de vendre ou d’adopter les normes
ISO comme normes nationales.
Note : En 2014 et 2015, les membres correspondants et les membres abonnés bénéficieront de
nouveaux droits qui leur permettront de renforcer leur participation au processus d'élaboration des
normes ISO. Ces nouveaux droits visent notamment les membres (organismes nationaux de
normalisation) qui souhaite participer aux travaux de normalisation de l'ISO afin d’y acquérir de
l'expérience.
ISO a déjà élaboré et publié environ 18.100 normes destinées à l’industrie, aux pouvoirs
publics et à la société dans son ensemble.
Elle touche quasiment toutes les branches d’activité : agriculture, bâtiment, ingénierie
mécanique, fabrication, grande distribution, transports, dispositifs médicaux, technologies
de l'information et de la communication, environnement, énergie, gestion de la qualité,
évaluation de la conformité et services.
Les normes de spécifications: elles fixent les caractéristiques d’un produit ou d’un
service, d’un procédé ou d’un système ainsi que des seuils de performance à atteindre
(aptitude à l’emploi, interface et interchangeabilité, santé, sécurité, protection de
l’environnement, contrat-type, documentation accompagnant le produit ou le service,
…).
Exemples :
o ISO 1307 de 2008 : Tuyaux en caoutchouc et en plastique – Dimension des
tuyaux, diamètres intérieurs minimaux et maximaux et tolérances sur la
longueur de coupe.
Note : cette classification n’est pas absolue. Cas particulier des machines où les normes sont
classées selon le type A (principes généraux), B (les familles de machines) et C (les machines
elles-mêmes).
La réglementation relève des pouvoirs publics. Son application est imposée car elle est
l’expression d’une loi, d’un décret ou d’un arrêté.
La norme quant’ à elle, a un caractère volontaire et son application n’a pas une portée
rétroactive pour l’organisme qui s’y engage. Son application peut être rendue obligatoire
que si un texte réglementaire l’impose. Elle peut par contre servir de support à la
réglementation en étant citée comme référentiel.
A la différence d’une norme, un standard est un référentiel publié par une entité privée
autre qu’un organisme de normalisation national ou international, ou non approuvé par un
de ces organismes pour un usage national ou international.
L’ISO n’initie pas les normes, elle répond à la manifestation d’intérêt des industries et autres
parties prenantes.
Principe 2 : les normes ISO sont fondées sur une expertise mondiale
Les normes ISO sont élaborées par des comités techniques9 constitués d’experts venant du
monde entier.
Les experts constituant les comités techniques sont issus des industries, des associations de
consommateurs, des milieux universitaires, ONG et gouvernements.
Principe 4 : le consensus
Les normes ISO sont élaborées en suivant une démarche consensuelle. Les contributions et
observations de toutes les parties prenantes sont prises en compte.
Le processus d’élaboration d’une norme par ISO suit les étapes suivantes :
Impulsé par un besoin exprimé par un secteur industriel, les consommateurs, les
gouvernements, la proposition de révision ou de rédaction d’une norme est rédigée soit par
un membre ou pays adhérent à ISO (par le biais de son organisme de normalisation reconnu
9
L'ISO compte plus de 220 comités techniques, auxquels s'ajoutent les sous-comités, groupes de travail et groupes d'étude.
www.iso.org
par ISO), soit par un comité technique ou d’un sous-comité10, soit par le Secrétaire Général
de ISO ou par un organisme en liaison avec ISO.
ISO s’assure premièrement qu’une norme sur le sujet proposé apportera une valeur ajoutée.
Cette étape intègre des larges consultations des acteurs du marché et les parties prenantes
pour s’assurer du réel besoin de la norme et du la disponibilité des ressources appropriées
lors de l’élaboration de la norme.
Les membres participants des comités techniques et sous-comités sont les membres de l’ISO
qui ont exprimé le souhait de participer activement aux travaux. Ces participants choisis par
les organismes nationaux de normalisation sont issus de l’ensemble des parties intéressées
au niveau national : industriels, pouvoirs publics, consommateurs, milieux universitaires ou
autres.
Il est aussi prévu la possibilité de faire participer aux travaux certaines organisations12
internationales et régionales largement représentatives.
Le procédé est itératif jusqu’à obtention d’un consensus. Le projet validé est appelé DIS 13 et
le document porte la référence ISO/DIS XXXX.
Le projet DIS est diffusé aux organismes qui disposent d’un délai de cinq mois pour donner
leur avis au travers d’un vote (positif, négatif ou abstention).
Le projet est adopté lorsque les deux tiers des votes exprimés sont favorables et si les votes
défavorables ne dépassent pas le quart des votes exprimés.
S’il n’y a aucun vote négatif, la norme est publiée. Dans le cas contraire l’on passe à l’étape
d’approbation, le projet DIS devient le projet FDIS14 et le document prend la référence
ISO/FDIS XXXX. ;
A ce stade, le projet FDIS est de nouveau soumis au vote (durant deux mois) des organismes
nationaux. Les résultats du vote sont traités conformément aux règles appliquées au stade
de l’enquête.
13
Draft International Standard
14
Final Draft International Standard
Les avantages qu’offrent les normes ISO sont de plusieurs ordres : technique, économique et
sociétal. En contribuant à l’harmonisation des spécifications techniques des produits et des
services, elles favorisent le renforcement l’efficacité des industries. En éliminant les
obstacles, elles favorisent également les échanges commerciaux sur le plan internationaux.
ISO offre aux entreprises par le biais de ses normes, des outils stratégiques et des lignes
directrices qui contribuent entre autres à :
Les normes ISO s’appuient sur l’expertise et l’expérience internationales et constituent par
conséquent une ressource vitale pour les gouvernements lors de l’élaboration de leurs
réglementations. Les règlements techniques s’appuyant sur des normes ISO ont de
meilleures chances d’attirer et de rencontrer l'adhésion du public et des parties prenantes et
de satisfaire aux exigences de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Les normes ISO sont adoptées par de nombreux gouvernements. En incorporant les normes
ISO dans leur réglementation nationale, les gouvernements contribuent à uniformiser leurs
exigences en matière d’importations et d’exportations dans le monde entier, ce qui facilite la
circulation des marchandises, des services et des technologies d'un pays à l'autre.
D’autre part, l’incorporation des normes ISO dans la réglementation contribue à protéger les
industries locales qui produisent des produits de bonne qualité contre la concurrence
déloyale de produits importés et de mauvaise qualité.
III CERTIFICATION
III.1. DEFINITION
La certification est l’acte par lequel une autorité ou un organisme reconnu et indépendante
des parties en causes atteste par écrit qu’un un organisme, un processus, un produit, un
service ou des compétences professionnelles sont conformes aux exigences spécifiques à un
référentiel donné.
Le processus aboutissant à une certification ISO 9001 sui les étapes suivantes
L’entreprise désirant le certificat ISO doit préalablement être lancée dans la qualité : mettre
en place un système de management de la qualité conforme à ISO 9001.
Pour le faire les entreprises louent généralement les services d’une structure
accompagnatrice compétente qui les aide à contextualiser la norme ISO 9001 à leur domaine
d’activité, tout en prenant en compte les contraintes liées à la taille et les moyens de
l’entreprise.
La mise en place d’un tel système prendra au moins trois années au cours desquelles,
l’entreprise va se conformer aux exigences de la norme.
Quoique les certificats portent la mention de ses normes, ISO ne délivre pas de certificat de
conformités. Ces certificats sont délivrés par des organismes indépendant et reconnu.
Il en existe plusieurs. En France par exemple, nous pouvons citer : AFNOR, Bureau Veritas,
SGS,… ils doivent tous être accrédités par le COFRAC15
Après que les formalités administratives et financières (dépôt du dossier, examen, signature
du contrat, payement des frais) soient réglées, l’organisme certificateur vient auditer
l’entreprise.
A l’issu de cet audit l’auditeur dépose son rapport au responsable de l’entreprise. S’il a
constaté des non-conformités, l’entreprise doit lui présenter un plan d’actions correctives.
Dans le cas où le système est conforme ou que les écarts sont minimes l’organisme
délivrera à l’entreprise un certificat qui sera valable pour trois ans. Après cette
période de validité, l’entreprise devra renouveler son certificat.
Note : après la délivrance du certificat, l’auditeur reviendra chaque année s’assurer que
votre démarche est pérenne, que l’entreprise améliore continuellement la satisfaction de sa
clientèle et de l’efficacité de son système.
Note : dans certaines conditions (très rare), l’organisme certificateur peut soit exiger un
nouvel audit complet, soit suspendre ou retirer le certificat si l’entreprise était déjà certifiée.