Guide de Lassociation Loi 1901
Guide de Lassociation Loi 1901
Guide de Lassociation Loi 1901
L’association type loi 1901 est consacrée par la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association. Ce texte de loi
définit notamment le statut juridique d’une association ainsi que les différentes formes d’associations. Par principe,
une association est à but non lucratif. De plus, tout individu est libre de s’engager dans une association ayant un
projet ou une cause commune qui lui tient à cœur, indépendamment de son âge, sa nationalité ou ses compétences.
SOMMAIRE
1. Qu’est-ce qu’une association type loi 1901 ?
2. Le régime juridique de l’association loi 1901
3. Les différentes formes d’association
4. Les statuts d’une association : comment les rédiger ?
5. Le règlement intérieur d’une association : un complément des statuts
6. Le fonctionnement d’une association : comment ça marche ?
7. Le régime fiscal d’une association type loi 1901
8. En quoi LegalPlace peut vous aider à créer votre association loi 1901?
C’est la loi du 1er juillet 1901 susvisée qui fixe le cadre juridique de l’association type loi 1901. En particulier, ce texte
dispose que l’association est, par principe, à but non lucratif. Ainsi, l’association à but lucratif entre en contradiction
avec les principes généraux régissant le régime juridique de l’association. Une association à but lucratif est donc, par
définition, impossible. Si les membres de l’association recherchent le profit, il sera préférable de se tourner vers la
création d’une société.
Attention ! La loi du 1er juillet 1901 sʼapplique à tous les départements de la métropole sauf pour les
associations ayant leur siège social situé dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin ou la Moselle. En effet, ces trois
départements sont encore régis par lʼancienne loi allemande de 1908 en ce qui concerne le régime juridique
des associations. Par ailleurs, la mise en place dʼune mutuelle dʼentreprise est obligatoire pour toutes
associations loi 1901.
LE RÉGIME JURIDIQUE DE L’ASSOCIATION LOI 1901
Comme vu précédemment, la loi du 1er juillet 1901 fixe le cadre général du régime juridique du contrat d’association.
En particulier, le contrat d’association doit reposer sur trois principes fondamentaux :
La liberté contractuelle : le texte de loi du 1er juillet 1901 laisse une pleine liberté aux membres de
l’association quant à son organisation. Ce sont donc les statuts qui vont veiller au bon fonctionnement de
l’association . C’est pourquoi, leur rédaction est une étape cruciale. Le contrat d’association doit néanmoins
veiller à respecter les conditions de validité posées par le droit commun des contrats à l’article 1128 du Code
civil, c’est-à-dire le consentement non vicié des parties, la capacité juridique des parties et la cause licite du
contrat d’association ;
La gestion désintéressée : dans une association type loi 1901, la recherche du profit et du partage des
bénéfices est interdite. C’est pourquoi, l’association doit respecter le principe de gestion désintéressée et être
à but non lucratif ;
La mise en commun des connaissances : les membres fondateurs de l’association doivent décider de créer
cet organisme pour mettre en commun leurs connaissances et/ou leur activité afin d’oeuvrer au bien commun.
Attention ! Dans le cas dʼune association de fait, lʼassociation ne possède pas la capacité juridique. Ce nʼest
donc pas une personne morale à part entière. Cela signifie notamment que lʼassociation ne pourrait pas
produire des actes en son nom. Le cas échéant, ces actes seraient réputés nuls et ne produiraient aucun effet
juridique.
L’association déclarée : à l’inverse, la création d’une association déclarée nécessite l’accomplissement de
certaines formalités administratives. En particulier, l’association doit être déclarée à la préfecture du
département du siège social de l’association et faire l’objet d’un avis de publication au Journal Officiel (JO).
Ces démarches permettent à l’association d’acquérir la personnalité juridique et donc de pouvoir conclure des
actes et des contrats en son nom (contrat de location pour des locaux par exemple) ;
Attention ! Une association agréée doit respecter plus dʼobligations que les associations classiques. Elle doit
notamment tenir une comptabilité transparente. Elle est également tenue de transmettre régulièrement des
informations à lʼautorité administrative qui lui a attribué lʼagrément, notamment en ce qui concerne les
activités de lʼassociation.
L’association reconnue d’utilité publique (RUP) : une association peut être reconnue d’utilité publique par
l’État. Cela permet à l’association de bénéficier d’une certaine notoriété ainsi que d’encourager les dons.
Toutefois, pour obtenir le statut d’association reconnue d’utilité publique, il convient de remplir certaines
conditions. En particulier, l’association doit oeuvrer pour l’intérêt général, jouir d’un certain rayonnement, être
tangible d’un point de vue financier et exister depuis au moins trois ans ;
L’association reconnue d’intérêt général : à ne pas confondre avec l’association reconnue d’utilité publique
évoquée ci-dessus, le statut d’association reconnue d’intérêt général offre avant tout des avantages fiscaux.
Ce statut juridique permet en effet à l’association de délivrer des reçus de dons à ses donateurs afin que ces
derniers bénéficient de réductions fiscales. Cela peut être le cas d’une association caritative par exemple.
Attention ! Certains contrôles peuvent avoir lieu afin de vérifier la régularité des reçus fiscaux délivrés par les
associations.
Conformément au texte de loi du 1er juillet 1901, une grande liberté contractuelle est laissée aux membres de
l’association quant à la rédaction des dispositions statutaires. Néanmoins, dans les statuts de l’association, il est
vivement recommandé de mentionner :
Le nom de l’association ;
L’objet de l’association, c’est-à-dire son domaine d’activité et son champ d’action ;
L’adresse de son siège social : il pourra s’agir du domicile personnel de l’un des membres fondateurs ou bien
de locaux professionnels loués au titre d’un bail commercial ou d’un bail professionnel ;
Les conditions d’adhésion des membres : par exemple, il pourra être prévu le paiement d’une cotisation et/ou
le remplissage d’un formulaire d’adhésion ;
Les règles de fonctionnement de l’association : en particulier, pourront être désignés les membres du bureau
de l’association. À noter qu’en principe, le bureau d’une association se compose d’un président (qui pourra
être éventuellement suppléé par un vice-président), un secrétaire général et un trésorier ;
Les modalités de modification des statuts de l’association ;
Les modalités et les causes pouvant mener à la dissolution de l’association.
Par ailleurs, dans certains cas bien spécifiques, il est obligatoire d’inclure dans les statuts de l’association des
dispositions particulières. C’est notamment le cas dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle
régis par la loi allemande de 1908. Les associations créées dans ces départements doivent faire figurer dans leurs
statuts plusieurs dispositions, à l’instar des conditions d’entrée et de sortie des membres, des contributions
financières éventuelles des membres à l’association ainsi que des modalités de convocation des membres de
l’association à une assemblée générale pour organiser les prises de décision.
Bon à savoir : Une association sportive souhaitant obtenir un agrément de lʼÉtat doit inclure dans ses statuts
des dispositions garantissant son fonctionnement démocratique de lʼassociation, sa transparence fiscale ainsi
que sa gestion paritaire
.
Avant de rédiger les statuts d’une association type loi 1901, il convient donc de se renseigner au préalable afin de
connaître les éventuelles obligations auxquelles les membres pourraient être soumis.
LE RÈGLEMENT INTÉRIEUR D’UNE ASSOCIATION : UN COMPLÉMENT DES
STATUTS
L’association peut compléter les dispositions statutaires par la rédaction d’un règlement intérieur. En principe, la
rédaction d’un règlement intérieur n’est nullement obligatoire mais peut permettre à l’association de préciser certaines
règles de fonctionnement et d’organisation.
Toutefois, il convient de noter que dans certains cas, la loi rend obligatoire la rédaction d’un règlement intérieur. Il
s’agit :
Des associations sportives rattachées à une fédération agréée ;
Des associations reconnues d’utilité publique (RUP) ;
Des association agréées de pêche et de protection du milieu aquatique ;
Des associations bénéficiant de fonds publics ;
Des associations ayant expressément prévu dans les statuts la rédaction d’un règlement intérieur : en effet, les
statuts ont valeur de loi. Les dispositions statutaires doivent donc être scrupuleusement respectées par les
membres de l’association, sous peine de sanctions.
La loi n’impose nullement le contenu du règlement intérieur d’une association. Néanmoins, pour avoir de la valeur aux
yeux des membres de l’association, il pourra être utile de préciser certaines règles telles que les modalités d’adhésion
à l’association, le respect de certaines règles de discipline, la gouvernance de l’association (notamment les membres
du bureau) ainsi que les règles concernant l’accès au matériel et aux locaux de l’association. Le règlement intérieur
pourra par ailleurs assortir ces mesures de sanctions en cas de violation des dispositions du règlement par l’un des
membres de l’association (exclusion temporaire par exemple).
Attention ! Pour être valables, les sanctions prévues en cas de violation du règlement intérieur, sʼil en existe,
doivent être proportionnées aux fautes commises.
Bon à savoir : Pour être respecté et connu de tous, il est vivement conseillé dʼafficher le règlement intérieur
dans les locaux de lʼassociation, voire de le rendre accessible sur le site web de lʼassociation. Il pourra être
également prévu de le faire signer par les nouveaux membres de lʼassociation lors de leur adhésion à celle-ci.
Toutefois, la loi impose une gestion désintéressée de l’association. Cela signifie que l’association ne doit rechercher ni
le profit ni le partage des bénéfices. Cela n’interdit pas la recherche de sources de financement (via les cotisations
des membres ou les subventions par exemple).
Il est par ailleurs possible d’embaucher des salariés qui viendront travailler dans l’association. Dans ce cas, il convient
de rédiger un contrat de travail (CDI ou CDD notamment). À ce titre, les salariés de l’association percevront une
rémunération en contrepartie d’une prestation de travail. Conformément au droit du travail, les salariés de
l’association seront par ailleurs reliés aux membres fondateurs de l’association par un lien de subordination. Cela
signifie notamment que les membres fondateurs disposent à leur égard d’un pouvoir coercitif.
De surcroît, afin de veiller au bon fonctionnement de l’association, il est recommandé de nommer des organes de
gouvernance. À ce titre, un bureau de l’association pourra être désigné dans les statuts de l’association. Ce bureau
est composé de divers membres :
Le président de l’association, chargé de représenter l’association vis-à-vis des tiers. Il est également le
représentant légal de l’association et à ce titre, il devra donc apparaître sur tous les documents officiels de
l’organisme ;
Les membres du bureau de l’association sont considérés comme des dirigeants. À ce titre, ils peuvent percevoir une
rémunération pour leur mandat social. Dans ce cas, la rémunération des dirigeants de l’association doit être prévue
dans les statuts de celle-ci. Il s’agit du principe de transparence.
En revanche, l’association ne peut utiliser ni les subventions ni les fonds publics qu’elle perçoit pour rémunérer les
dirigeants de l’association. Si elle décide de rémunérer ses dirigeants, l’association doit donc disposer de ressources
financières suffisantes. Selon le montant des ressources financières de l’association sur les trois derniers exercices
sociaux clos, voici le nombre de dirigeants pouvant prétendre à une rémunération :
Attention ! Si les dirigeants perçoivent une rémunération au titre de leur mandat social, celle-ci sera
assujettie à la taxe sur les salaires des associations, et devra être déclarée dans la catégorie « traitements et
salaires » afin de calculer lʼimpôt sur le revenu.
En revanche, si les activités lucratives de l’association constituent l’essentiel de son domaine d’activité, alors les
recettes enregistrées par celles-ci seront assujetties à l’impôt sur les sociétés (IS). De la même façon, l’association
peut être assujettie à la TVA et à la Contribution Économique Territoriale (CET) sur ses seules activités lucratives.
Bon à savoir : À ce titre, il peut être conseillé de dissocier les activités lucratives et non lucratives de
lʼassociation.
Pour apprécier le caractère lucratif de l’association, différents critères doivent être pris en compte :
La gestion désintéressée de l’association ;
La concurrence éventuelle de l’association vis-à-vis du secteur commercial ;
Les méthodes de gestion de l’association ;
Le montant annuel des recettes réalisées par l’association.
C’est le trésorier de l’association qui sera en charge de la transparence fiscale de l’association. Il sera par ailleurs
tenu de préparer le plan comptable de l’association.
À noter : selon la taille de lʼassociation, les obligations comptables sont plus ou moins étendues. En
particulier, certaines associations devront consigner dans un registre tous les mouvements et les opérations
réalisés par lʼorganisme de façon chronologique.