Thermch 4
Thermch 4
Thermch 4
_______________________________________________________________________________________________
Chapitre 4
4.1 Introduction
Les chapitres 2 et 3 ont été consacrés à l’analyse du mécanisme d’un mode de transfert d’énergie
thermique qui requiert la présence d’un milieu matériel solide: c’est la conduction. Dans ce
phénomène de conduction, et d’une manière analogue à ce qui se passe en conduction électrique, le
mécanisme responsable est un mouvement à l’échelle atomique.
Par ailleurs, nous avons vu (ou nous verrons) dans le cours de mécanique des fluides que lorsqu’un
liquide ou un gaz est en mouvement, il apparaît un mode de transport des quantités de mouvement
que l’on appelle le transport convectif. C’est ce même phénomène de convection qui intervient dans
les échanges thermiques entre une paroi et un fluide en mouvement. Cette fois, ce sont les
mouvements macroscopiques du fluide qui réalisent le transport de la chaleur. Nous consacrerons le
chapitre 5 à l’étude des transferts convectifs de chaleur.
La manifestation la plus commune de ce phénomène est celle du rayonnement solaire qui nous
parvient sur la terre après avoir parcouru une distance considérable dans le vide spatial.
_______________________________________________________________________________________________
Tous les corps solides, liquides ou gazeux émettent un rayonnement de nature électromagnétique.
Cette émission d’énergie s’effectue au détriment de leur énergie interne. Pour le thermicien, il
s’agit d’un flux de chaleur émis par le corps considéré.
Ce rayonnement thermique n’est pas une onde monochromatique. Il est composé de radiations de
longueurs d’onde différentes, comprises entre 0,1 m et 100 m, donnant des spectres continus
dans le cas des solides, ou des spectres de bandes dans le cas de certains gaz.
Cette gamme de 0,1 m à 100 m ne représente qu’une toute petite portion du spectre des ondes
électromagnétiques, qui s’étend de 10-8 m pour les rayons cosmiques jusqu’à plusieurs km pour
les ondes hertziennes.
Dans ce domaine de 0,1 m à 100 m, nos sens sont capables de percevoir le rayonnement
thermique sous la forme d’une sensation de chaleur.
A l’intérieur d’une bande encore plus étroite comprise entre 0,4 m et 0,8 m, appelée spectre
visible, le rayonnement devient sensible à la rétine de notre œil. Nous réserverons le nom de
lumière exclusivement à cette partie visible du rayonnement thermique.
_______________________________________________________________________________________________
Le rayonnement thermique dans la partie non visible du spectre porte le nom d’ultraviolet (U.V) du
côté des courtes longueurs d’onde ( de 0,1 à 0,4 m), et d’infrarouge (IR) du côté des grandes
longueurs d’onde ( de 0,8 à 100 m).
La plupart des gaz simples (O2, H2, N2) sont également des milieux parfaitement transparents.
Par contre, certains gaz composés ( en particulier CO 2, H2O, CO), sont en revanche dits
partiellement transparents, car la propagation s’y accompagne d’une diminution de l’énergie
transportée, ce qui accroît d’autant l’énergie interne du gaz traversé. Certains liquides et solides
(plastiques, verres) entrent également dans cette catégorie.
La grande majorité des liquides et solides sont au contraire dits opaques, car ils arrêtent la
propagation de tout rayonnement dès leur surface.
Un rayonnement incident i qui arrive sur un corps opaque, est en partie réfléchi (r), tandis que le
reste est absorbé (a) sous forme de chaleur au voisinage de l’impact.
Comme en optique, la réflexion peut être diffuse (r dans toutes les directions), spéculaire (r dans
la direction symétrique de i), ou quelconque.
1 C = 3.108 m/s
_______________________________________________________________________________________________
Lorsque l’on étudiera l’équilibre thermique d’un système, tout corps composant ce système devra
être considéré d’un double point de vue:
comme récepteur, car il recevra des rayonnements émis, réfléchis ou diffusés par les corps
qui l’entourent. Une partie du flux reçu sera absorbée, et le reste sera réfléchi ou diffusé.
Il est nécessaire d’introduire la définition d’un certain nombre de grandeurs intervenant dans
l’étude des corps opaques considérés en tant qu’émetteurs de rayonnement.
2 Si une source est de dimensions faibles par rapport à la distance la séparant du point d’où on l’observe, elle sera
considérée comme ponctuelle, et pourra rayonner dans toutes les directions de l’espace sphérique qui l’entoure, c’est-
à-dire dans un angle solide de 4 stéradian. (voir la suite de cette note page 93)
Rappelons la définition d’un angle solide, généralisation dans l’espace 3D de la notion d’angle plan: c’est l’aire d
interceptée sur une sphère de rayon unité par une surface conique dont le sommet est au centre de la sphère. Sur une
_______________________________________________________________________________________________
4.3.2 Emittance
C’est le flux total émis par unité de surface de la source. On considère globalement la puissance d
émise par un élément de surface dS dans l’ensemble des directions où il peut rayonner (c’est-à-dire
dans un hémisphère de 2 stéradian limité par le plan tangent à dS en son centre), et on divise ce
flux par l’aire de dS.
_______________________________________________________________________________________________
dOx
I Ox = (4.1)
d
On définit la luminance L ox d’une source d’aire dS, dans la direction Ox, comme le quotient de
l’intensité Iox de la source dans cette direction, par l’aire apparente dS’ de la source dans la même
direction:
I Ox I Ox
L Ox = =
dS dS cos
_______________________________________________________________________________________________
La luminance apparaît donc comme la puissance rayonnée par unité d’angle solide entourant la
direction Ox, et par unité de surface projetée perpendiculairement à cette direction.
Cette notion de luminance permet de comparer la puissance rayonnée dans une direction donnée par
des sources d’étendues différentes ou d’orientations différentes par rapport à cette direction.
Le flux élémentaire émis par un élément de surface dS dans un angle solide d entourant une
direction Ox, inclinée d’un angle sur la normale à cette surface, a donc pour expression:
d 2 Ox = L Ox dS cos d (4.3)
Les sources dont la luminance est indépendante de la direction sont dites des sources diffuses,
régies par la Loi de Lambert:
Lox = L (4.4)
Cela veut dire que l’on voit ces surfaces diffuses avec la même intensité lumineuse quelle que soit
la direction d’observation. Ce sera le cas de pratiquement toutes les surfaces émissives qui nous
concernent, et pour lesquelles la luminance L ne dépendra que de la température T de la surface.
Nous pouvons alors recalculer le flux total d en intégrant le flux élémentaire d2Ox donné par la
relation (4.3) modifiée par (4.4):
d 2Ox = L dS cos d
d = L dS
2 sr
cos d
L’émittance M, telle qu’on l’a définie au § 4.3.2, d’une source diffuse est donc donnée par:
_______________________________________________________________________________________________
d
M =
dS
= L 2 sr
cos d (4.5)
M = L
0
2
cos d
2 sr
Il vient donc:
M = 2 L 0
2
cos sin d
= L
0
2
sin 2 d
c’est-à-dire:
M=L (4.6)
relation entre l’émittance M et la luminance L d’une surface émissive diffuse, dite encore
Lambertienne, c’est-à-dire respectant la Loi de Lambert.
De même que l’on a introduit la définition d’un certain nombre de grandeurs intervenant dans
l’étude des corps opaques considérés en tant qu’émetteurs de rayonnement, on va maintenant
définir d’autres grandeurs intervenant dans l’analyse de l’éclairement d’un corps opaque par un
rayonnement incident.
4.4.1 Éclairement
_______________________________________________________________________________________________
d
E = (4.7)
dS
C’est donc la densité de flux de chaleur arrivant sur l’unité de surface réceptrice dS, en provenance
du demi-espace visible depuis cette surface.
4.4.2 Réflexion, absorption et transmission
Enfin, une troisième et dernière fraction peut éventuellement traverser entièrement le corps
récepteur et ressortir de l’autre côté. On dit alors qu’elle est transmise.
i = r + a + t (4.8)
_______________________________________________________________________________________________
r
Coefficient de ré flexion, le rapport =
i
a
Coefficient d'absorption, le rapport =
i
t
Coefficient de transmission, le rapport =
i
+ + = 1 (4.9)
Ces paramètres caractérisent d’une manière globale le comportement d’un corps vis-à-vis du
rayonnement thermique qu’il reçoit. Ce sont des grandeurs totales hémisphériques, ce qui signifient
qu’elles ne rentrent pas dans le détail des longueurs d’onde du rayonnement, ni des directions de
propagation.
Cependant, dans bien des cas, les propriétés radiatives des corps varient avec la longueur d’onde et
la direction du rayonnement. Pour en rendre compte, on peut introduire des grandeurs analogues à
toutes celles que nous avons vu jusqu’ici, mais monochromatiques ou directionnelles, et
éventuellement les deux à la fois.
Dans le tableau de la page 100 ci-contre, nous mettrons en vis-à-vis, dans la colonne de gauche la
grandeur globale concernant l’ensemble du spectre rayonné, et dans la colonne de droite, la
grandeur monochromatique correspondante, mais ne concernant qu’une longueur d’onde unique .
Si les flux incident, réfléchi, absorbé et transmis considérés plus haut, au lieu d’être des grandeurs
globales pour l’ensemble des longueurs d’ondes rayonnées et des directions du rayonnement, sont
maintenant des grandeurs monochromatiques directionnelles:
_______________________________________________________________________________________________
Ox, i
pour le flux incident
Ox, r
pour le flux ré fléchi
Ox, a
pour le flux absorbé
Ox, t
pour le flux transmis
_______________________________________________________________________________________________
_______________________________________________________________________________________________
Ox, = 0
Ox, = 0
Ox, = 1
Un corps noir est donc un corps qui absorbera tout rayonnement incident le frappant, sans en
réfléchir ni laisser échapper aucune fraction, et ceci quelques soient les longueurs d’onde et les
directions de propagation. De la même manière, un corps noir sera capable de rayonner dans
chaque longueur d’onde le maximum d’énergie calorifique stockable théoriquement dans cette
bande de fréquence à un niveau de température T déterminé.
Un tel corps, thermiquement idéal, n’existe pas dans la nature, pas plus que n’existe le fluide parfait
totalement exempt de dissipation interne d’énergie lors de son mouvement.
Pour chaque corps réel auquel s’intéresse l’ingénieur thermicien, on évaluera l’énergie qu’il peut
rayonner, relativement à celle qu’émettrait un corps noir dans les mêmes conditions, à l’aide de
coefficients appelés émissivités.
Dans tout ce qui suit, les grandeurs relatives au corps noir seront affectées d’un indice supérieur
« ° ». Ainsi, par exemple, l’émittance monochromatique du corps noir à la longueur d’onde sera
notée M 0
0
Cette loi relie l’émittance monochromatique du corps noir à la longueur d’onde , M , à la
longueur d’onde et à sa température absolue T.
Elle s’exprime sous la forme:
_______________________________________________________________________________________________
2 h C2 - 5
M 0 = hC (4.11)
k T
e -1
Lorsque le rayonnement se propage dans un milieu dont l’indice de réfraction est égal à l’unité, ce
qui est le cas en toute rigueur pour le vide, et pour l’air en première approximation, la loi de
PLANCK peut se mettre sous la forme simplifiée suivante, qui est celle qui sera utilisée dans la
pratique courante:
0
C1 - 5
M = C2 (4.12)
e T
1
C1 et C2 sont deux constantes physiques dont les valeurs sont données, en unités S.I, dans le tableau
suivant:
T C1 = 2 h C 20 h C0 M 0
C2 =
k
K m 3,741.10-16 W.m2 0,014388 m.K W/m3
K m 3,741.108 W. m4/m2 14.388 m.K W/(m2. m)
La figure 4.5 ci-dessous représente les courbes de variation de l’émittance monochromatique d’un
corps noir, calculées à l’aide de la relation (4.12), pour les valeurs
_______________________________________________________________________________________________
Chaque courbe présente pour une certaine abscisse m un maximum d’autant plus prononcé que la
température T est plus élevée.
On constate que pour < 0,5 m , il n’y a pratiquement plus d’énergie rayonnée (moins de 1%),
alors qu’il faut atteindre 4,5 m pour obtenir le même résultat dans l’infrarouge.
_______________________________________________________________________________________________
0
L’abscisse m du maximum de M , se déplace vers les courtes longueurs d’onde lorsque la
température croît.
Cette loi fournit la valeur du maximum M 0m en fonction de T. Elle s’exprime sous la forme
suivante:
M 0m = B T 5 (4.14)
T B M 0m
K m 1,287.10-5 W/(m3.K5) W/m3
K m 1,287.10-11 W/(m2. m .K5) W/(m2. m)
Le rayonnement solaire, qui correspond à une température de 5800 K, a son maximum dans le
spectre visible, à 0,5 m.
_______________________________________________________________________________________________
Lorsqu’un corps s’échauffe, il n’émet d’abord que des radiations non visibles dans l’infrarouge,
puis il commence à rougir lorsque son spectre d’émission vient empiéter sur le domaine du visible.
3
Finalement, pour une température suffisamment élevée, le spectre d’émission du corps recouvre
tout le domaine du visible, ce qui correspond à une émission de lumière blanche, d’où l’expression
« chauffé à blanc ».
Il n’y a pratiquement pas de recouvrement entre la partie utile du spectre du rayonnement solaire
( approximativement de 0,2 à 2,5 m), et celle du spectre d’un corps de température peu supérieure
à l’ambiante ( en gros, de 3 à 50 m). Cette propriété sera exploitée dans de nombreuses
applications telles que les serres ou les capteurs solaires à basse température utilisés dans l’habitat.
Cette loi fournit l’émittance totale du rayonnement du corps noir dans le vide, en fonction de sa
température absolue. On peut l’établir en intégrant sur l’ensemble du spectre, la relation (4.11)
exprimant la loi de PLANCK.
M 0 = T4 (4.15)
2 5 k4 T M0
=
15 C 20 h 3
5,67 . 10-8 W/(m2.K4) K W/m2
_______________________________________________________________________________________________
Les lois physiques que nous venons d’étudier fournissent les émittances totales M 0 ou
monochromatique M0 du corps noir. Ce sont des grandeurs hémisphériques, car un corps noir ne
privilégie aucune direction de propagation.
Ces lois décrivent donc un rayonnement diffus, obéissant à la loi de Lambert . On passe donc des 4
émittances du corps noir à ses luminances (grandeurs directionnelles) par les relations:
M0 M 0
L0 = et L0 = (4.16)
L’évaluation des propriétés émissives des substances réelles se fait par rapport à celles d’un corps
noir placé dans les mêmes conditions de température et de longueur d’onde, à l’aide de coefficients
appelés émissivités, totales ou monochromatiques, hémisphériques ou directionnelles.
Ainsi, les émittances totale et monochromatique d’une surface réelle déterminée, seront fournies
par des relations du type:
M = M0 et M = M 0 (4.17)
Quant aux luminances L et L du corps, elles seront liées à celles du corps noir par les relations:
0 M 0
L Ox = Ox L = Ox M
0
et L Ox, = 0x,
(4.18)
dans lesquelles Ox est l’émissivité directionnelle totale du corps, et Ox, son émissivité
directionnelle monochromatique.
_______________________________________________________________________________________________
L’émissivité des substances naturelles dépend, d’une manière générale, de leur nature physico-
chimique, de leur état de surface géométrique (défauts de planéité, rugosité), et varie avec la
longueur d’onde, la direction d’émission et la température de surface.
Dans la pratique, le thermicien confronté à un problème d’échanges radiatifs n’a guère que deux
possibilités:
Faire procéder, sur échantillons, à des mesures d’émissivités, par un laboratoire spécialisé. C’est
une solution longue, coûteuse et délicate.
Rechercher des valeurs pour les paramètres définis ci-dessus dans les tables compilées dans des
ouvrages spécialisés sur le rayonnement. Ces tables donnent généralement l’émissivité totale
dans la direction normale à la surface, et l’émissivité totale hémisphérique, mais rarement
l’émissivité monochromatique, et presque jamais l’émissivité directionnelle.
Au niveau limité de ce cours d’initiation à la thermique, nous nous contenterons d’une hypothèse
simplificatrice selon laquelle toutes les surfaces en présence auront une émissivité indépendante de
la direction d’émission et de la longueur d’onde, tout comme un corps noir, mais à des niveaux
d’énergie moindres.
De tels corps pourront alors être qualifiés de gris, et seront caractérisés du point de vue de leurs
propriétés radiatives par les relations suivantes:
L’émittance totale d’un corps gris sera alors déduite celle du corps noir donnée par la loi de
STEFAN-BOLTZMANN:
M 0 = T 4 en W / m 2 (4.19)
_______________________________________________________________________________________________
Cette loi établit un rapport entre les propriétés émissives et absorbantes d’un corps.
Pour la démontrer, on considère un corps placé dans une enceinte fermée dont les parois possèdent
les propriétés d’un corps noir. Tout le système est en équilibre thermique à une température
uniforme T, et le corps considéré n’enregistre donc ni gain ni perte thermique.
d 2
Ox, émis
= Ox, L0 dS cos d en W / (m 3 .sr) (4.20)
_______________________________________________________________________________________________
Simultanément, la surface dS reçoit dans le même angle solide d, et à la même longueur d’onde
, un flux émis par l’enceinte noire qui a pour valeur L dS cos d .
0
d 2
Ox, absorbé
= Ox, L0 dS cos d en W / (m 3 .sr) (4.21)
L’équilibre thermique du corps implique l’égalité des flux émis et absorbé, d’où la relation (4.22)
suivante qui exprime la Loi de KIRCHHOFF:
Ox, = Ox, (4.22)
Dans le cas où les rayonnements émis et reçus par le corps sont parfaitement répartis sur l’ensemble
des directions de l’espace hémisphérique (cas d’une émission et d’un éclairement diffus), la loi de
KIRCHHOFF précédente est également applicable aux propriétés monochromatiques
hémisphériques:
= (4.23)
Il n’est généralement pas possible d’étendre la loi de KIRCHHOFF au rayonnement total émis et
absorbé par un corps quelconque, et donc de considérer que = .
En effet, l’émissivité totale (T) d’un corps est définie par la relation:
M(T) M 0 (T) d
(4.24)
(T) = =
0
M 0 (T) T4
Cette fonction (T) est une propriété caractéristique du seul corps émetteur, dépendant de son
émissivité monochromatique , et variant avec sa température T.
Par contre, le coefficient d’absorption total de ce même corps est la fraction absorbée par le
corps, sur l’ensemble des longueurs d’ondes incidentes. Si E est l’éclairement monochromatique
tombant sur le corps, on a:
E d E d
= 0
=
0
(4.25)
E
E d
0
_______________________________________________________________________________________________
Le coefficient d’absorption dépend donc lui aussi du corps considéré, par l’intermédiaire des ,
mais aussi de la composition spectrale E du rayonnement reçu, et donc en définitive de la nature et
de la température du corps qui a émis le rayonnement absorbé.
C’est pourquoi le coefficient d’absorption total ne saurait être une caractéristique intrinsèque
d’un corps, comme l’est son émissivité totale (T).
= 1 et = 1 quelque soit
Il en résulte immédiatement que:
=
= quelque soit
La relation (4.23): = entraîne donc: = quelque soit ,
c’est-à-dire encore:
=
En supposant que le soleil rayonne comme un corps noir à la température de 5800 K, on se propose
de calculer l‘éclairement solaire E reçu par m2 de surface de la terre.
_______________________________________________________________________________________________
Figure 4.7 - Angle solide sous lequel on voit l’élément dS’ de la terre, depuis dS sur le soleil
Le flux élémentaire émis par l’élément dS de la surface du soleil dans un angle solide d entourant
la direction de dS vers un élément dS’ de la surface de la terre, a été exprimé au § 4.3.4 par la
relation (4.3). Il est donné par:
relation dans laquelle la luminance L0T du soleil peut être exprimée en fonction de son émittance
par la relation (4.6) : 5
_______________________________________________________________________________________________
M 0T
L0T = (4.6)
Evaluons maintenant l’angle solide d dS dS' sous lequel on voit dS’ depuis dS.
Il résulte de ce qui précède que l’angle solide d sous lequel on voit d’un point O le contour d’une
petite surface dS (assimilée à une surface plane), et orientée d’une manière quelconque, est donné
par la relation:
dS cos
d = (4.27)
R2
L’angle solide d dS dS' sous lequel on voit dS’ depuis dS a donc comme expression:
6 Pour ce qui concerne la notion d’angle solide, se reporter à la note en bas de page 93
_______________________________________________________________________________________________
Si on tient maintenant compte des expressions (4.6) et (4.28), la relation (4.26) s’écrit alors:
La distance D étant de l’ordre de 150 fois le rayon R, il en résulte que d et D sont sensiblement
égaux, tandis que l’angle ‘ est négligeable, quelque soit la position de l’élémenrt dS sur le soleil.
M 0T dS'
dS dS' =
D2 cos
S
dS
Mais cos dS est la projection de l’élément dS sur le plan diamétral du soleil. D’où:
cos
S
dS = d
= = R2
et:
2
R
dS dS' = M 0T dS' (4.30)
D
2
d S dS' R
E = = M 0T (4.31)
dS' D
_______________________________________________________________________________________________
2
R
E = T4 (4.32)
D
T = 5.800 K
R = 6,96.108 m
D = 1,49.1011 m
Si on tient compte de surcroît que l’atmosphère ne transmet qu’une fraction du rayonnement solaire
qui l’atteint, on ne recevra plus au sol que:
Cet exemple est fort simplifié. Les valeurs de l’éclairement solaire que l’on mesure réellement sont
un peu inférieures au résultat ci-dessus, car elles dépendent également d’autres paramètres dont on
n’a pas tenu compte ici.
4.11.2 Capteur solaire plan. Effet de serre.
Un capteur solaire plan destiné au chauffage des habitations ou à la production d’eau chaude
sanitaire, est essentiellement constitué:
d’un panneau « noir » appelé absorbeur, pourvu d’un réseau de tubulures dans lesquelles
circule un fluide caloporteur ayant pour fonction d’évacuer la chaleur captée vers la partie
utilisation de l’installation.
d’une face avant constituée d’une plaque de verre, destinée à réduire les pertes par
rayonnement, du fait d’un mécanisme appelé effet de serre, que nous allons analyser.
_______________________________________________________________________________________________
d’un boîtier contenant le tout, calorifugé de manière à réduire les pertes vers l’arrière et les
côtés.
- On néglige tous les échanges par conduction, pour ne considérer que les seuls échanges
radiatifs.
- On connait les propriétés radiatives moyennes du vitrage dans deux bandes spectrales
différentes: celle du rayonnement solaire ( entre 0,2 et 2,5 m) et celle des rayonnements
9
thermiques dits de basse température ( > 2,5 m). Ces données sont représentées sur la
figure 4.9 suivante:
_______________________________________________________________________________________________
L’effet de serre repose sur les propriétés de la courbe de transmission du verre. Ce matériau est
pratiquement transparent pour le rayonnement solaire ( 1 = 0,95), mais transmet peu de
rayonnement au delà de 2,5 m ( 2 = 0,05). En outre, il absorbe pratiquement tout le rayonnement
de température ambiante, dont le maximum se situe autour de 10 m de longueur d’onde ( 3 = 1).
En établissant des bilans thermiques en régime permanent, sur l’absorbeur d’une part, et sur le
vitrage d’autre part, nous allons obtenir un système d’équations dont la résolution fournira les
valeurs de Ta et Tv . Ces bilans porteront sur l’unité de surface (S = 1 m2).
Avant d’établir ces bilans, commençons par décrire les différents phénomènes radiatifs qui
interviennent:
_______________________________________________________________________________________________
3) L’absorbeur, à la température
Ta , émet un rayonnement dont
l’émittance est fournie par la loi
de STEFAN-BOLTZMANN,
soit: Ta 4
4) Le rayonnement de
l’absorbeur frappe le vitrage.
Une fraction 2 Ta4 est
réfléchie et revient donc vers
l’absorbeur.
Une autre fraction 2 Ta4 est
absorbée
_______________________________________________________________________________________________
Il émet: Ta4
L’équilibre thermique de l’absorbeur s’exprime donc par l’équation:
Ta4 = 1 E + 2 Ta4 + Tv 4 (4.33)
_______________________________________________________________________________________________
on obtient:
1 E + 2 Ta4 + 3 Tair4
T = 1 E + 2 T +
4
a
4
a
2
1 + 2 1 E 3
Ta = 4 + Tair4 (4.34)
2 - 2 - 2 2 2 - 2 - 2 2
_______________________________________________________________________________________________
Les valeurs obtenues ne constituent qu’une approximation, car nous n’avons donné ici qu’un
traitement très simplifié du problème, en négligeant notamment la convection au sein de la lame
d’air séparant le vitrage de l’absorbeur.
4.12 Exercice
On se référera au programme ampoule.exe, dont le source ampoule.c est donné en annexe. Ci-
dessous, 3 copies d’écran résument problème et solution.
Introduction
------------
Le filament d'une ampoule électrique de 100 W est porté en fonctionnement à
la température absolue de 2500 Kelvin.
_______________________________________________________________________________________________
M0 = 5,67.E-8 (T)puissance 4
_______________________________________________________________________________________________
_______________________________________________________________________________________________