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Series Fonctions

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Démonstrations et compléments du chapitre 3 : Suites et séries de

fonctions

1 Suites de fonctions
1.1 Définitions des convergences
Définition 1. Soit fn : I → R une suite de fonctions. (fn ) converge simplement vers f sur I si
pour tout x ∈ I, la suite (fn (x))n∈N converge vers une limite finie notée f (x).
Définition 2. Soit fn : I → R une suite de fonctions. (fn ) converge uniformément vers f sur I si
lim sup |fn (x) − f (x)| = 0.
n→+∞ x∈I

1.2 Exemples
1.3 Propriétés des suites de fonction
Théorème de continuité. Soit (fn )n∈N une suite de fonctions, fn : I → R. Si
– (fn )n∈N converge uniformément vers f sur I,
– pour tout n ∈ N, fn continue en x0 ∈ I,
alors f est continue en x0 .
Preuve Soit ε > 0. (fn )n∈N converge uniformément vers f sur I donc

∃N ∈ N tel que ∀n ≥ N, ∀x ∈ I, |fn (x) − f (x)| ≤ ε. (1)

Comme fN est continue en x0 , on a

∃η > 0 tel que ∀x ∈ I, |x − x0 | ≤ η, alors |fN (x) − fN (x0 )| ≤ ε. (2)

Alors, pour tout x ∈ I tel que |x − x0 | ≤ η, on a, en utilisant (1) pour n = N avec x et x = x0 et


en utilisant (2),

|f (x) − f (x0 )| ≤ |f (x) − fN (x)| + |fN (x) − fN (x0 )| + |fN (x0 ) − f (x0 )| ≤ 3ε.

Donc, f est continue en x0 . 2


Corollaire 1. Soit (fn )n∈N une suite de fonctions, fn : I → R. Si
– (fn )n∈N converge uniformément vers f sur I,
– pour tout n ∈ N, fn continue sur I,
alors f est continue sur I.
Preuve Pour tout n ∈ N, fn est continue sur I, donc fn est continue en tout point x0 ∈ I et
donc d’après le Théorème 1, f est continue en tout point x0 ∈ I. Donc f est continue sur I. 2
Théorème d’intégration. Soit (fn )n∈N une suite de fonctions, fn : [a, b] → R. Si
– (fn )n∈N converge uniformément vers f sur [a, b],
– pour tout n ∈ N, fn est intégrable sur [a, b],
Z b Z b
alors f est intégrable sur [a, b] et f (t)dt = lim fn (t)dt.
a n→+∞ a

1
Preuve Soit ε > 0. (fn )n∈N converge uniformément vers f sur [a, b] donc
∃N ∈ N tel que ∀n ≥ N, ∀x ∈ [a, b], |f (x) − fn (x)| ≤ ε, donc (3)
∀x ∈ [a, b], fN (x) − ε ≤ f (x) ≤ fN (x) + ε. (4)
Comme fN est intégrable, il existe deux fonctions en escalier g et h telles que
Z b
g ≤ fN ≤ h sur [a, b] et (h − g)(x)dx ≤ ε, (5)
a
donc, en utilisant (4) et (5) ,
Z b
∀x ∈ [a, b], g(x) − ε ≤ f (x) ≤ h(x) + ε et ((h + ε) − (g − ε)) (x)dx ≤ ε + 2ε(b − a),
a
où g − ε et h + ε sont des fonctions en escalier donc f est intégrable.
De plus, pour n ≥ N ,
Z b Z b Z b


(f (x) − fn (x)) dx ≤
|f (x) − fn (x)| dx ≤ ε dx ≤ ε(b − a),
a a a
Z b Z b
donc lim fn (x)dx = f (x)dx. 2
n→+∞ a a
Remarque 1.Z Si (fn )n∈N converge uniformément vers f sur [a,Z b], on pose Fn : [a, b] → R défini
x x
par Fn (x) = fn (t)dt et F : [a, b] → R défini par F (x) = f (t)dt. Alors (Fn )n∈N converge
a a
uniformément vers F sur [a, b].
Preuve En effet, soit ε > 0, en utilisant (3) pour n ≥ N , pour tout x ∈ [a, b],
Z x Z x Z x

|F (x) − Fn (x)| =
(f (t) − fn (t)) dt ≤
|f (t) − fn (t)| dt ≤ ε dx ≤ ε(x − a) ≤ ε(b − a),
a a a
donc pour n ≥ N , sup |F (x) − Fn (x)| ≤ ε(b − a), c’est-à-dire (Fn )n∈N converge uniformément vers
x∈[a,b]
F sur [a, b]. 2
Théorème de dérivabilité. Soit (fn )n∈N une suite de fonctions, fn : [a, b] → R. Si
– pour tout n ∈ N, fn est de classe C1 sur [a, b],
– fn0 n∈N converge uniformément vers g sur [a, b],


– il existe x0 ∈ [a, b] tel que la suite (fn (x0 ))n∈N converge,


alors (fn )n∈N converge uniformément sur [a, b] vers une fonction f de classe C1 telle que f 0 = g.
Preuve On applique le Théorème 2 à la suite (fn0 )n∈N de fonctions
Z x continues, donc intégrables.

0
Donc g est intégrable sur [a, b] et d’après la Remarque 1, x → fn (t)dt = fn (x) − fn (a)
Z x a n∈N

converge uniformément sur [a, b] vers x → g(t)dt.


a
Alors, appliqué à x = x0 , (fn (x0 ) − fn (a))n∈N converge et par hypothèse, (fn (x0 ))n∈N converge,
donc fn (a) = (fn (a) − fn (x0 )) + fn (x0 ) converge. On note l sa limite. Z x
Donc, (x → fn (x))n∈N converge uniformément sur [a, b] vers la fonction x → l + g(t)dt. On
Z x a

pose f (x) = l + g(t)dt.


a
Or, g est limite uniforme de fonctions continues, donc d’après le Corollaire 1, g est continue sur
[a, b], donc f est de classe C1 et f 0 = g. 2

2
2 Séries de fonctions
X
Définition 3. Soit fn : I → R une suite de fonctions. La série fn converge simplement sur I si
n∈N
n
X
la suite des sommes partielles (Fn )n∈N , où Fn = fk , converge simplement sur I, c’est-à-dire si
X k=0
pour tout x ∈ I, la série fn (x) converge.
n∈N
X
Définition 4. Soit fn : I → R une suite de fonctions. La série fn converge uniformément sur
n∈N
n
X
I si la suite des sommes partielles (Fn )n∈N , où Fn = fk , converge uniformément sur I.
k=0

3 Convergence normale des séries de fonctions


X
Définition 5. Soit fn : I → R une suite de fonctions. La série fn converge normalement sur I
X n∈N
si la série ||fn ||∞,I converge.
n∈N

4 Propriétés des séries de fonctions


4.1 Continuité de la fonction somme
Théorème 1. Soit (fn )n∈N une suite de fonctions, fn : I → R. Si
X
– fn converge uniformément sur I,
n∈N
– pour tout n ∈ N, fn continue en x0 ∈ I,
X
alors la somme f : x → fn (x) est continue en x0 .
n∈N

Preuve On applique le théorème de continuité des suites de fonctions du paragraphe 1.3. à la


Xn
suite des sommes partielles Fn = fk (x). 2
k=0

4.2 Intégration de la fonction somme


Théorème d’intégration. Soit (fn )n∈N une suite de fonctions, fn : [a, b] → R. Si
X
– fn converge uniformément sur [a, b],
n∈N
– pour tout n ∈ N, fn est intégrable sur [a, b],
X Z b XZ b
alors la somme f : x → fn (x) est intégrable sur [a, b] et f (t)dt = fn (t)dt.
n∈N a n∈N a

Preuve On applique le théorème d’intégration des suites de fonctions du paragraphe 1.3. à la


Xn
suite des sommes partielles Fn = fk (x). 2
k=0

3
4.3 Dérivabilité de la fonction somme
Théorème de dérivabilité. Soit (fn )n∈N une suite de fonctions, fn : I → R. Si
– pour tout n ∈ N, fn est de classe C1 sur I,
X
– fn0 converge uniformément sur I,
n∈N
X
– il existe x0 ∈ I tel que la série fn (x0 ) converge (simplement),
n∈N
X X
alors la somme f : x → fn (x) est de classe C1 sur I et f 0 (x) = fn0 (x).
n∈N n∈N

Preuve On applique le théorème de dérivabilité des suites de fonctions du paragraphe 1.3. à la


Xn
suite des sommes partielles Fn = fk (x). 2
k=0

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