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Chapitre 6. Capteurs Thermique: 6-1 Introduction

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UNIVERSITE DE KHEMIS MILIANA - UDBKM - FACULTE DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE

L3 AUTOMATIQUE COURS : CAPTEURS ET CHAINES DE MESURES

Chapitre 6. Capteurs thermique

6-1 Introduction
La conversion thermique de l'énergie solaire consiste à intercepter les photons incidents sur
un matériau absorbant, dont la température s'échauffe.
Plusieurs modes de captation sont envisageables :
 L’habitat solaire passif
Pour les applications au chauffage et à la climatisation des locaux, il est possible de
concevoir l'architecture des bâtiments de telle sorte qu'ils optimisent naturellement ou «
passivement » l'utilisation de la ressource solaire, sans faire appel à des fluides caloporteurs
autres que l'air et à des dispositifs annexes de captation et de stockage. L'intérêt de la conception
solaire passive des bâtiments est qu'elle peut conduire à des économies de chauffage
substantielles avec des surcoûts faibles ;
 Les capteurs plans
Utilisent généralement l'effet de serre pour limiter les déperditions thermiques de
l'absorbeur. En effet, le verre est transparent pour le rayonnement visible, et laisse donc passer
l'énergie solaire incidente, mais opaque pour le rayonnement infrarouge, ce qui a pour effet de
piéger les calories absorbées.
 Les capteurs à concentration
Pour atteindre des températures supérieures à environ 120 °C, il est nécessaire de concentrer
les rayons solaires par des jeux appropriés d'éléments réfléchissants (miroirs) ou de lentilles
(généralement de Fresnel). La contrainte principale, outre le coût plus élevé des dispositifs, est
le système de poursuite destiné à suivre le soleil dans sa course. Toute une série de
concentrateurs a été proposée et développée ;
 La conversion thermodynamique
De l'énergie solaire permet d'obtenir de l'électricité à partir d'un moteur thermique dont la
source chaude reçoit sa chaleur de capteurs, généralement à concentration. Toutefois, les coûts
de cette filière et les difficultés technologiques rencontrées limitent aujourd'hui son champ
d'application.
6-2 Capteurs plans
Selon les technologies employées, les températures de fonctionnement des capteurs plans
varient de 40 °C à 120 °C (capteurs sous vide). La figure ci-dessous montre la vue en coupe
d'un capteur plan. L'absorbeur est composé d'une plaque métallique sur laquelle sont soudées
des canalisations dans lesquelles circule le fluide caloporteur. Les déperditions thermiques vers
la face avant du capteur sont réduites par un ou plusieurs vitrages (2 sur la figure) et celles vers
l'arrière par un isolant ;

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Figure 1 : Capteurs plans


Les capteurs sous vide sont une solution aujourd'hui sérieusement envisagée. Ces capteurs
sont généralement composés de modules comprenant une épingle en U de petit diamètre (de
l'ordre du cm) munie d'ailettes et insérée dans un tube en verre de grand diamètre (de l'ordre du
dm). Le fluide caloporteur circule à l'intérieur de l'épingle. De tels modules sont mis parallèle
pour constituer des capteurs plans. Leur température de fonctionnement est de l'ordre de 100 à
120 °C.

Figure 2 : Capteur sous vide


6-3 Capteurs à concentration
L'expérience des trente dernières années montre que quatre principales technologies
permettent en pratique de réaliser la concentration du rayonnement solaire dans des conditions
techniques et économiques viables :
Les capteurs cylindro-paraboliques ;
Les concentrateurs à lentilles de Fresnel ;
Les capteurs paraboliques ;
Les centrales à tour.
Les premières technologies ne nécessitent de suivre le mouvement du soleil que selon une
seule direction, mais la concentration, et donc la température de captation, sont plus faibles
(400 °C). Les deux autres nécessitent un double mouvement de poursuite, mais permettent
d'atteindre des températures beaucoup plus élevées (750 – 1000 °C).
Les capteurs cylindro-paraboliques (concentration C ≈ 40-80) sont des cylindres de section
droite parabolique, qui permettent de concentrer le rayonnement solaire sur un tube rectiligne.
La concentration est de l'ordre de 40.

Figure 3 : Les capteurs cylindro-paraboliques

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Les concentrateurs linéaires de Fresnel ou CLFR (C ≈ 30) utilisent d'étroits miroirs plans
rectangulaires pour concentrer la lumière solaire sur un absorbeur fixe constitué d'une série de
tubes parallèles. La concentration est de l'ordre de 30.

Figure 4 : Les concentrateurs linéaires de Fresnel


Dans les capteurs paraboliques (C ≈ 1000-2500), le réflecteur est un paraboloïde de révolution.
Cette technologie nécessite un double mouvement de poursuite du soleil, mais permet
d'atteindre des températures beaucoup plus élevées (750 à 1000 °C), la concentration pouvant
atteindre 100 à 2500.

Figure 5 : Les capteurs paraboliques


Dans les centrales à tour (C ≈ 200-700, figure ci-dessous), des milliers de réflecteurs
mobiles, appelés héliostats, redirigent le rayonnement solaire incident vers un absorbeur situé
au sommet d'une tour, permettant ainsi d'obtenir à la fois de fortes concentrations et des
puissances importantes.
Dans les centrales à tour, des milliers de réflecteurs mobiles, appelés héliostats, redirigent
le rayonnement solaire incident vers un absorbeur situé au sommet d'une tour, permettant
ainsi d'obtenir à la fois de fortes concentrations, de 200 à 700, et des puissances importantes
(figure ci-dessous).
Cette technologie nécessite un double mouvement de poursuite du soleil pour chaque
héliostat, mais permet elle aussi d'atteindre des températures très élevées (750 à 1000 °C).

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Figure 6 : Un aperçu de quelques héliostats vus de près.

6-4 Modèles de capteurs solaires


Des modèles de capteurs solaires ont été établis dans Thermoptim sous forme de classes
externes, afin de pouvoir étudier des centrales électro solaires. Ces modèles utilisent trois
paramètres :
L’efficacité optique du capteur tau deux coefficients d'échange thermiques U0 et U1
rapportés à la surface Sc du capteur. Bien évidemment, la puissance produite est proportionnelle
à la surface de captation
Le bilan enthalpique du capteur est donné par ces équations, où I est la puissance solaire
incidente, Tm la température du capteur et Text la température extérieure.

U = U0 + U1 (Tm - Text)
En divisant la chaleur collectée par le produit de la surface du capteur par l'ensoleillement reçu
I, on peut exprimer le rendement sous forme de cette équation.

A titre d'exemple, ce tableau donne des valeurs de coefficients valables pour quatre
catégories de capteurs : deux types de cylindro-paraboliques Luz, un concentrateur parabolique
et un capteur à lentille de Fresnel linéaire.

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Paramètres de capteurs à concentration


Cette figure montre l'influence de l'écart de température entre le fluide caloporteur et
l'ambiante sur les performances des capteurs.

Figure 7 : Rendements de capteurs


6-5 Le capteur plan vitré
Le capteur plan vitré reste le capteur le plus répandu. Il se compose :
- d’un élément absorbeur, recouvert la plupart du temps d’un revêtement sélectif, en contact
avec des tubes métallique (souvent en cuivre) véhiculant le fluide caloporteur qui transporte
l‘énergie jusqu‘à l‘extérieur du capteur
- d’un vitrage pour favoriser l’effet de serre et réduire les pertes par convection.
-d’un isolant afin de limiter les pertes vers l’extérieur.
Pour ce qui est de la structure, ces éléments peuvent être enfermés dans un caisson ou bien
intégrés en toiture. Un joint d’étanchéité en matériau élastique a pour principale fonction de
maintenir l'étanchéité du capteur en empêchant l'eau de pénétrer quand il pleut.

Figure 8 : Le capteur plan vitré

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6-5-1 Principe de fonctionnement


Une partie de l'irradiation solaire qui arrive sur le vitrage traverse celui-ci pour atteindre
l’absorbeur. Ce dernier s’échauffe et transmet la chaleur au fluide caloporteur qui circule dans
les tubes. Comme tout corps qui s’échauffe, l’absorbeur émet un rayonnement (en grande partie
dans les infra-rouges) qui est d’une part absorbé par le vitrage, d’autre part réfléchi par le film
placé sur l’isolant. L’isolant a pour fonction de limiter les déperditions thermiques avec
l’extérieur. En effet, le maximum d’énergie doit être transmis au fluide, il faut donc limiter les
pertes avec l’environnement proche.

Figure 9 : Principe de fonctionnement


6-5-2 Performances mesurées
La puissance utile Eu que l’on peut récupérer d’un capteur solaire dépend de nombreux
paramètres, à savoir des paramètres extérieurs :
E : la puissance solaire incidente sur le plan du capteur (W/m²)
Tm : la température moyenne du capteur (approximée à la moyenne entre les températures
d’entrée et de sortie de capteur) (en °C).
Text : la température extérieure (en°C)
Et des paramètres définissant le capteur :
β : le facteur optique du capteur, qui est le rapport entre l’ensoleillement absorbé par
l’absorbeur et l’ensoleillement incident sur le vitrage. Ce facteur optique est le produit du
facteur de transmission du vitrage par le coefficient d'absorption de l'absorbeur.
K : le coefficient de déperditions thermiques (W/°C)

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Figure 10 : Bilan thermique d'un capteur


L’énergie utile est donc égale à la partie de l’énergie incidente traversant le vitrage moins
les déperditions thermiques (proportionnelles à l’écart de température entre le capteur et
l’ambiance).

Figure 11 : Courbe de rendement (norme NF P50-501)


 Nouvelle norme européenne
Cette nouvelle norme introduit un deuxième coefficient de pertes thermiques, afin de mieux
prendre en compte les pertes non linéaires (rayonnement) :
a0 : le facteur optique du capteur, a1 et a2 : coefficients de déperditions thermiques (W/m².K et
W/m².K²)

Figure 12 : Courbe de rendement (norme ISO)

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6-6 Le choix de capteur


Les courbes de rendement des capteurs montrent que pour un ensoleillement constant, les
performances des capteurs baissent lorsque l’on demande au capteur de «travailler» à une
température éloignée de la température extérieure.
Ceci est dû tout simplement aux déperditions thermiques qui augmentent avec la température
(de manière linéaire pour les phénomènes de convection et conduction et à la puissance 4 pour
les pertes par rayonnement). Il faut donc, pour tirer meilleur parti des capteurs, utiliser une
technologie qui correspond le mieux aux niveaux de températures auxquels on veut travailler.
Un capteur sous vide aura un rendement 30% supérieur à un capteur plan vitré pour produire
de l’eau à 90 °C. Par contre il sera moins performant qu’un capteur moquette pour réchauffer
l’eau d’une piscine de deux degrés par rapport à la température ambiante.

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