Agriculture Familiale PDF
Agriculture Familiale PDF
Agriculture Familiale PDF
Cette publication est une coédition d’Ingénieurs Sans Frontières Cameroun (ISF Cameroun)
et du Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA).
AG Assemblée Générale
AGR Activité Génératrice de Revenu
AGRIDOC Réseau d’Appui Documentaire Agricole
AMR Appui au Monde Rural
CNI Carte Nationale d’Identité
CODAS CARITAS Comité Diocésain des Activités Sociales et Caritatives
FAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
FARM Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde
FEMEC Fédération des Églises et Missions Évangélique du Cameroun
FIDA Fonds International de Développement Agricole
GIE Groupement d’Intérêt Économique
GIC Groupe d’Initiative Commune
GPT Groupement de Producteurs
OHADA Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG Organisation Non Gouvernementale
ONU Organisation des Nations Unies
OP Organisation Paysanne
PAM Programme Alimentaire Mondial
RI Règlement Intérieur
SCOOPS Société Coopérative Simplifiée
SCOOP-CA Société Coopérative avec Conseil d’Administration
SIDA Syndrome d’Immunodéficience Acquise
SMS Short Message Service
TIC Technologies de l’Information et de la Communication
II
PROFESSIONNALISER
L’AGRICULTURE FAMILIALE
EST UNE PRIORITÉ,
UN VÉRITABLE ENJEU
SUPRANATIONAL
Remerciements
Je remercie aussi le CODAS CARITAS du diocèse d’Edéa grâce auquel ce travail a pris
forme.
Je remercie également tous les animateurs du projet « Appui au Monde Rural (AMR) »
lesquels, sous le soleil comme sous la pluie, m’ont accompagné au sein des groupements
de producteurs. Je remercie chaleureusement l’animateur de zone Michel Bumal qui, par
ses remarques, ses questions et ses suggestions, a su attirer mon attention sur des aspects
qui me paraissaient peu importants.
Je souhaite également remercier tous ceux qui ont relu cet ouvrage. Mes remerciements
vont particulièrement à Michel Havard qui, plus qu’une relecture, a encadré ce travail,
Armelle Renard, Tanguy Martin, Mélanie Rousseau, M. Morineau, Marthe Séka, toute l’équipe
d’Ingénieurs Sans Frontières Cameroun et spécialement à E. Lionelle Ngo-Samnick qui m’a
suggéré de le publier.
Je remercie enfin toutes les personnes qui ont, de près ou de loin, de façon directe ou
indirecte, permis la rédaction de cet ouvrage, puisse LE TOUT PUISSANT les combler de
ses bienfaits.
Dédicace
Cet ouvrage est dédié à toute la communauté des agriculteurs familiaux à travers le monde
dont je me réclame. Que ces agriculteurs puissent, à travers cet ouvrage, comprendre qu’ils
exercent l’un des plus beaux métiers sur terre, malgré le mépris auquel ils font
régulièrement face où qu’ils se trouvent. Qu’ils trouvent ici toute l’expression de mon
admiration.
IV
SOMMAIRE
Sigles et abreviations II
Remerciements IV
Dédicace IV
Sommaire V
Avant-propos VII
Introduction IX
Organisations paysannes 4
Techniques de production 25
Audit d’une OP 39
CONCLUSION 43
BIBLIOGRAPHIE 44
V
LISTE DES TABLEAUX
VI
AVANT-PROPOS
Les défis que doivent actuellement relever les pays en développement s’inscrivent dans un
contexte totalement différent de celui de la fin des années soixante : désengagement des
États, mondialisation des échanges, gestion durable de l’environnement, montée en
puissance de la société civile et pauvreté extrême. Ces changements amènent les pays en
développement à modifier profondément leur logique d’action.
Si le monde paysan veut être reconnu comme acteur à part entière, et les producteurs
agricoles veulent être à la hauteur de ce qu’on s’attend d’eux, à savoir nourrir l’humanité en
produisant plus et mieux et avec peu de moyens, la constitution d’organisations paysannes
fortes, représentatives et professionnelles s’avère urgente.
Ce manuel arrive donc à point. C’est avec plaisir que je félicite son auteur, Jean Merlin
Etobe, qui depuis plusieurs années consacre son temps à l’encadrement du monde paysan.
J’ose croire que le fruit de son travail atteindra l’objectif visé et facilitera de ce fait
l’émergence de véritables organisations paysannes.
VII
INTRODUCTION
Contexte
D’après le rapport L'état d'insécurité alimentaire dans le monde (2014), publié
conjointement par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture
(FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme
alimentaire mondial (PAM), 805 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde,
soit 1 personne sur 9. La grande majorité de ces personnes vivent dans des pays en
développement où 13,5% de la population est sous-alimentée.
IX
Objectif
Le présent guide a pour objectif de faciliter la professionnalisation des OP grâce à la mise
en œuvre d’outils de renforcement des capacités techniques et organisationnelles.
Public cible
Les personnes visées par le présent guide sont les différents intervenants du
développement rural en Afrique subsaharienne. Il s’agit principalement :
• des membres des groupements de producteurs, des coopératives, des associations
villageoises, des GIE, des GIC, etc. ;
• des cadres et agents de développement des projets/programmes de développement rural ;
• des leaders du monde paysan ;
• des étudiants et élèves des écoles d’agriculture ;
• de toute personne souhaitant créer une OP en milieu rural.
X
CHAPITRE 1
La structure familiale
La structure familiale est une pratique de l’agriculture qui tourne autour de l’organisation
familiale. Elle repose essentiellement sur la main-d’œuvre familiale, mais peut également
mobiliser des membres de la famille éloignée ou de la communauté et même mener à une
forme de salariat (temps partiel, saisonnier, etc.). L’activité est considérée comme familiale
tant qu’elle tisse un lien fort entre les activités économiques et la structure familiale.
Sa finalité première diffère également de celle des autres formes d’agriculture. Les
agricultures familiales visent la reproduction et le bien-être du groupe familial. Les
agriculteurs familiaux s’occupent généralement des terres cultivées par leurs
grands-parents et participent ainsi à la pérennisation de la famille et son patrimoine.
La fonction nourricière
Les agricultures familiales ont pour but premier de répondre aux besoins nutritionnels de
la famille. Comment ? En produisant de la nourriture et en vendant une partie de celle-ci.
Ce rôle est encore dévolu à la majorité des agricultures familiales dans les pays du Sud.
La fonction socio-économique
Les agricultures familiales cherchent à mieux valoriser la production agricole via la
transformation (ex. : transformer le manioc en gari, amidon, bâton…) et/ou une meilleure
commercialisation (ex. : en intégrant une coopérative, en organisant des ventes groupées,
etc.), de manière à maintenir l’emploi et assurer un revenu satisfaisant à la famille.
La fonction environnementale
Les agricultures familiales essayent de maintenir un lien avec le territoire. Elles ont
souvent un attachement historique et culturel à la terre. Pour cette raison, les agricultures
familiales accordent une plus grande attention au respect des ressources naturelles et de
la biodiversité. Néanmoins, aujourd’hui, la réalité de terrain ne permet plus de citer les
pratiques durables comme une caractéristique incontournable des agricultures familiales..
1
La fonction culturelle et sociétale
Les agricultures familiales consistent aussi en un mode de vie et d’organisation de la
société qui tient compte des aspects culturels, sociaux, religieux… Ce mode de vie se
caractérise, par exemple, par une autonomie de gestion (un minimum de dépendance par
rapport à l’extérieur), une flexibilité ou encore une place centrale donnée aux relations
humaines. Dans certains pays, l’agriculture familiale participe de l’identité culturelle d’un
groupe et constitue un véritable patrimoine à préserver.
2
CHAPITRE 1
En outre, il est impératif que les produits des exploitations agricoles familiales soient
3
Le financement des activités des exploitations agricoles familiales
Les agricultures familiales sont peu soutenues par les pouvoirs publics, les subsides sont
inexistants dans les pays les plus peuplés de paysans et les crédits sont chers et inadaptés.
Quant à la microfinance, elle peine à se répandre en milieu rural, les taux pratiqués sont
exorbitants et souvent inadaptés à la saisonnalité de l’activité agricole. L’adage ‘les
banques ne prêtent qu’aux riches’ s’applique merveilleusement au monde agricole. Sans
argent, les agricultures familiales du Sud sont incapables d’investir dans les exploitations.
Côté Nord, ce n’est pas l’accès au crédit, mais la multiplication des crédits qui étrangle les
agriculteurs familiaux (SOS FAIM).
Organisations paysannes
Qu’est-ce qu’une OP ?
Une organisation paysanne (OP) est un groupe de producteurs ruraux qui structure,
ordonne et pilote des ressources (matérielles, humaines, financières) afin d’atteindre un
but commun. Les OP sont des acteurs sociaux complexes, insérés dans un univers culturel,
social et politique donné et soumis à de nombreuses influences (locales, mais aussi
externes à travers les processus de désengagement des États, la globalisation,...). On peut
classer les OP selon des critères divers :
• de base (Groupe d’Initiative Commune (GIC)…) ou faîtière (Union, Fédération…) ;
• légalisée (Groupe d’Initiative Commune, Groupement d’intérêt Économique
(GIE), Coopérative…) ou non (groupe d’entraide de villageois…) ;
• selon l’initiative de création : interne (GIC, GIE…) ou externe (certaines coopératives) ;
• selon l’activité (production, commercialisation…) ;
• selon le genre (organisation féminine, mixte…).
4
CHAPITRE 1
Pourquoi des OP ?
Fongang (2012) souligne que les OP jouent un rôle important. Elles soutiennent les petits
producteurs agricoles, hommes ou femmes, ainsi que les groupes marginalisés en créant
des emplois ruraux durables. En outre, elles offrent aux petits exploitants agricoles des
opportunités de marché et des formations améliorées en gestion des ressources
naturelles et un meilleur accès à l'information, aux technologies, aux innovations, ainsi
qu'aux services de vulgarisation. D’après lui, les OP représentent la meilleure alternative
pour la réduction de la pauvreté en milieu rural.
5
Dans un monde marqué par la turbulence des marchés, l’agriculture est de plus en plus perçue
comme une source de certitudes nouvelles ; une façon pour les populations de renouer avec les
valeurs fondamentales. Les agriculteurs sont à même de réagir aux nombreuses
préoccupations de la société en assurant le lien avec la terre, la culture locale, la sécurité
alimentaire, la nutrition, la lutte contre la pauvreté, la création d’emplois, la relance de
l’économie et le développement rural (FIPA, 2009). Pourtant, la grande diversité des lois
nationales ne facilite pas l’émergence d’OP. Ainsi, dans le souci d’uniformiser le droit coopératif
dans une perspective d’amélioration de l’environnement juridique et de développement
économique, le neuvième Acte uniforme de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du
droit des affaires (OHADA), intitulé Acte uniforme relatif au droit des sociétés coopératives qui
concerne tous les secteurs de l’économie, a été établi. Alors que les négociations pour son
élaboration ont été engagées en mars 2001, il n’est applicable dans les dix-sept États parties au
traité OHADA que depuis le 15 mai 2011. Le neuvième Acte uniforme se substitue, depuis le 15
mai 2013, aux règles nationales et statutaires contraires aux exigences de l’OHADA.
Gning et Larue (2014) pensent que ce texte est innovant dans le secteur coopératif africain en
ce sens qu’il donne le choix aux coopérateurs entre deux formes juridiques : la société
coopérative simplifiée (SCOOPS) et la société coopérative avec conseil d’administration
(SCOOP-CA). De plus, il laisse beaucoup de liberté aux opérateurs privés pour fixer leurs
propres règles de fonctionnement. En effet, le texte de premier niveau qui fixe le cadre juridique
des coopératives est l’Acte uniforme proprement dit ; les statuts des coopératives constituent
le texte de second niveau, sans l’intermédiaire des lois nationales. Hiez et Tadjudje (2012)
soulignent que cette innovation est beaucoup plus importante que l’adoption du règlement
communautaire en Europe. En effet, l’Acte uniforme n’introduit pas une nouvelle société
coopérative qui se surajouterait à celles régies par les lois nationales. La nouvelle
réglementation se substitue à celles existantes qui sont donc destinées à disparaitre ou, du
moins, ne subsisteront que comme complément à l’Acte uniforme (art. 2). Ainsi, il est
expressément prévu que les coopératives existantes adaptent leurs statuts dans un délai de
deux ans à compter de l’entrée en vigueur de l’Acte uniforme, en vue de se conformer à ses
nouvelles dispositions (art. 396), soit avant le 15 mai 2013.
L’Acte uniforme (art. 4) donne cette définition : « La société coopérative est un groupement
autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins
économiques, sociaux et culturels communs, au moyen d'une entreprise dont la propriété et la
gestion sont collectives et où le pouvoir est exercé démocratiquement et selon les principes
coopératifs. ». Hiez et Tadjudje (2012) y apportent des éclaircissements : « tout d’abord, on
relève une distanciation entre la coopérative et la société : quoiqu’elle soit désignée comme
société coopérative, l’Acte uniforme la définit comme un « groupement de personnes ».
Deuxième remarque, le but de la coopérative est la satisfaction des besoins des membres ; or
ici la définition est claire : il ne s’agit pas seulement des besoins économiques, mais aussi
sociaux et culturels. Troisième remarque, évidente mais qu’il est bon de rappeler : la coopérative
est une entreprise ; elle a beau être totalement dissemblable de l’entreprise capitaliste, elle n’est
pas pour autant une action sociale ou philanthropique (il ne s’agit ni d’une ONG, ni d’une
association), c’est une entreprise, avec toutes ses contraintes. Il n’empêche que, comme le
rappellent ces textes, elle n’a pas de but lucratif. Un dernier enseignement est l’organisation de la
coopérative : elle est la propriété collective de ses membres qui en ont une gestion
démocratique. L’Acte uniforme vient ainsi résoudre l’épineux problème de la typologie des OP ».
6
CHAPITRE 1
Mercoiret (2006) souligne que les producteurs d’Afrique subsaharienne ont joué un rôle
extrêmement limité, pour ne pas dire inexistant, dans l’élaboration du contenu et des
modalités des réformes économiques et institutionnelles des années 1980 et 1990.
Faiblement structurées et le plus souvent dépendantes des organismes de
développement qui en ont déterminé la création, les organisations paysannes africaines
n’ont été généralement ni informées, ni a fortiori associées aux décisions politiques qui
concernaient pourtant directement les producteurs ruraux et qui ont bouleversé
l’environnement de la production agricole.
Les OP ont été en revanche sollicitées et « responsabilisées » pour gérer les
conséquences du retrait des États de nombre de fonctions d’appui à l’agriculture qu’ils
avaient jusque-là assuré ; des « transferts de responsabilités » aux OP ont ainsi été
effectués en matière d’approvisionnement en intrants, de commercialisation des produits,
de gestion des périmètres irrigués, de conseil agricole et de formation…
Plus que dans le passé, l’atteinte des membres des OP est sans cesse croissante. Les OP
font ainsi face à deux enjeux fondamentaux, à savoir : la reconstruction des services en
faveur de l’agriculture et la représentation et la défense des intérêts de leurs adhérents
vis-à-vis des autres acteurs économiques, institutionnels et politiques. De ce fait,
Mercoiret (2006) estime qu’elles sont confrontées à trois défis :
• tout d’abord, répondre dans le court terme aux demandes diverses et urgentes de
leurs membres ;
• ensuite, faire en sorte que les autres acteurs les reconnaissent et qu’ils acceptent
les règles du jeu qu’elles instaurent tout en œuvrant à leur aménagement ;
• enfin, penser et préparer l’avenir des agricultures en formulant des propositions sur
le moyen et le long terme et en créant des conditions favorables pour leur négociation.
Pour plusieurs OP, relever simultanément ces trois défis indissociables n’est pas une tâche
aisée. D’où l’urgence du renforcement des capacités des membres des OP afin qu’elles
soient en mesure de combler les attentes actuelles de la société sur le plan alimentaire,
socio-économique et environnemental. Le présent guide se propose ainsi de répondre
dans une certaine mesure à cette nécessité.
7
8
CHAPITRE 2
Poids
Caractéristiques Résultats attendus Séquences
numérique
Existence d’une *Motivation de Diagnostic participatif
dynamique évidente création et une Analyse des problèmes
4
pour la création d’un vision du futur Planification des activités
groupement groupement Budgétisation des activités
et définition du engagés et le 4
Esprit d’équipe
territoire d´action territoire de l’action
Tenue de réunion
est déterminé
Le groupe
Définition du nom,
s’identifie par un Identification et analyse des propositions
conformément à la 1
nom qui exprime sa de nom, adoption d’une dénomination
vision du groupement
vision
Définition du statut
juridique, rédaction des existants
*Le groupe possède
statuts et d’un Élaboration des statuts
ses textes de bases 8
Règlement Intérieur Élaboration du RI
et est légalisé
(RI) et légalisation du Constitution du dossier de légalisation
groupement Dépôt et suivi du dossier
2/Structuration
9
Palier/ Résultats Poids
Caractéristiques Séquences
Phase attendus numérique
de ses textes de
Gestion participative des conflits
base
Visualisation des dispositions
disciplinaires au siège du groupe
TOTAL APPROPRIATION 27
10
CHAPITRE 2
Palier/ Poids
Caractéristiques Résultats attendus Séquences
Phase numérique
*Le groupe
Politique de augmente ses Marketing du groupe
recrutement Gouvernance du groupe
4
de nouveaux améliore la Rendre public les résultats du
membres qualité de ses groupe
services
Le groupe
améliore la
Acquisition d’un espace
sécurité des
Existence d’un Équipement du bureau
documents, crée 1,5
siège physique Classement des documents
un espace neutre
Organisation de la permanence
et augmente son
crédit
Identifier le profil du personnel
requis
Le groupe rend Élaborer les termes de contrat
Recrutement
disponible la main 4 Identifier d’éventuels prestataires
du personnel
d’œuvre Mettre en concurrence certains
prestataires
Signer un contrat
*Le groupe met
en œuvre des
4/Professionnalisation
Élaboration
procédures
d´un manuel 4 Validation du manuel
administrative,
de procédure Rémunération du prestataire
financière et
comptable
TOTAL PROFESSIONNALISATION 28
11
Palier/ Résultats Poids
Caractéristiques Séquences
Phase attendus numérique
maladie membres
Composition des dossiers
Suivi de l’activité par le groupe
Banque de projet
Recherche des partenaires
Partenariats *Le groupe est
6,5 Négociation avec les partenaires
économiques compétitif
Contractualisation de partenariats
Suivi de partenariat
*Le groupe
TIC et développement d’un groupe
s’ouvre vers
Matériel informatique et accessoires
l’extérieur et
Utilisation des TIC 2,5 Initiation à l’informatique
améliore la
Internet
qualité de ses
Défis énergétiques
services
Le groupe
Certification des améliore la Choix du prestataire
1,5
comptes crédibilité du Validation du manuel
groupe Rémunération du prestataire
TOTAL AUTONOMIE 21
12
CHAPITRE 2
Il convient de signaler que cette notation doit être faite par les membres de l’OP
eux-mêmes. Toutefois, s’ils en ont l’opportunité, ils peuvent se faire assister par un
accompagnateur.
Pour être fonctionnel, une OP de base n’a pas besoin de mettre en œuvre
toutes les caractéristiques de l’accompagnement évoqué ci-dessus. Nous
avons travaillé en Sanaga Maritime, au Cameroun, avec une OP de sept (7)
femmes ayant effectué pour la plupart le 1er cycle secondaire. Cette OP a
mis en place toutes les caractéristiques de la constitution et de la
structuration. Pour arriver à ce niveau, nous avons mis en œuvre 29
séances de 2 heures chacune. Comme documents, l’OP a mis en place un
cahier d’exploitation (l’OP avait un champ communautaire de manioc et
transformait son manioc de façon groupée), un cahier de vente, un cahier
de recettes et de dépenses, un registre des procès-verbaux.
13
14
CHAPITRE 3
15
La carte de membre d’une OP
Chaque membre s’étant acquitté des frais d’adhésion (contre un reçu) a droit à une carte de
membre (Illustration 2).
Adresse/ Cotisations
Nom(s) Date de Date
N° contact
prénom(s) demande d’adhésion
membre 2013 2014 2015
Novembre
08 MBOK Alain Numéro tél Janvier 2013 15 000 10 000 10 000
2012
DIKOM Décembre
09 Numéro tél Avril 2014 - 15 000 10 000
Brunette 2014
16
CHAPITRE 3
Avant la réunion, une convocation est envoyée aux membres. Elle les informe de la date,
du lieu et de l’heure de la réunion, ainsi que de l’ordre du jour. Si l’OP possède un cachet,
les convocations sont cachetées et signées par le principal administrateur de l’OP. Le jour
de la réunion, une salle est nettoyée et préparée : des chaises doivent être prévues en
nombre suffisant pour l’ensemble des participants. Le bureau qui prépare la réunion doit
élaborer une fiche séance (Illustration 3) et mobiliser le matériel nécessaire à la tenue de
la réunion.
Une OP du Nyong et Kellé au Cameroun utilise plutôt des sms pour informer les
membres des réunions. En revanche, en ce qui concerne une autre OP qui leur est
voisine, les membres du bureau se rendent directement dans les habitations pour
rappeler les dates de réunion, étant donné que tous les membres se trouvent dans le
même village.
Légende : Liste de contrôle des outils. Il est conseillé de remplir cette partie avant d’aller à la réunion.
Elle permet de vérifier que tous les outils et matériels nécessaires à la réunion sont mobilisés.
17
Une bonne réunion ne doit pas avoir plus de quatre points à l’ordre du jour, de peur que les
participants se dispersent et ne contribuent plus efficacement. En outre, elle ne devrait pas
excéder deux heures. Pendant la réunion, le président de séance doit veiller à ce que tous les
participants prennent effectivement la parole, sans pour autant perdre de vue l’ordre du jour et
les objectifs de la réunion. Dès qu’un sujet est épuisé, le président de séance fait la synthèse des
discussions et conclut sur le sujet traité. Le secrétaire de séance qui prend les notes de façon
systématique doit relire la résolution adoptée afin d´écarter toute éventuelle ambigüité.
Chaque point de discussion doit aboutir à une résolution. Les notes du secrétaire de séance
seront utilisées pour élaborer le compte rendu / rapport de la réunion / procès-verbal. Il est
conseillé à chaque membre de l’OP d’avoir son propre cahier de réunion.
À la fin de la réunion, la salle dans laquelle s’est tenue la réunion est remise en ordre (telle qu’elle
était initialement aménagée). Le bureau de séance et le bureau de l’OP se retrouvent dans les
plus brefs délais – dès le lendemain, si possible – pour établir le compte-rendu de la réunion.
L’OP doit mettre sur pied un système de communication externe et interne fiable et adapté à
l’environnement socioculturel du groupe. Le principal administrateur et son équipe doivent
veiller à ce que toute information relative à l’OP soit connue de tous ses membres, sans
exception. En outre, les informations de l’OP devant être transmises à l’extérieur doivent être
minutieusement préparées avant toute communication.
Lors des réunions et des heures de travail dévolues à l’OP, une séquence doit être prévue pour
transmettre diverses informations aux membres. L’OP mettra également à disposition un
tableau d’affichage reprenant les principales informations à destination des producteurs. Si la
zone de résidence des membres est couverte par un réseau de téléphonie mobile, l’OP devra
mettre en place un système de SMS vers les membres pour leur délivrer rapidement des
informations urgentes.
18
CHAPITRE 3
En ce qui concerne la formation, l’OP doit identifier les besoins en formation de ses
membres et se rapprocher de ses partenaires ou des autres acteurs de la formation (en
lien avec les domaines identifiés) pour déterminer les possibilités de renforcer leurs
capacités ainsi que les modalités de formation envisageables (session
d’information-formation d’1 jour, formation-action, formation sur site, nombre de jours de
formation,…). Si ses possibilités financières le permettent, l’OP organisera une session de
formation à laquelle participeront tous les membres. Dans le cas contraire, elle enverra
deux ou trois de ses membres à une session de formation, lesquels animeront à leur tour
une session de restitution de la formation à tous les autres membres de l’OP. Chaque
membre de l’OP devra photocopier le support de formation dont l’original sera classé
dans les archives de l’OP. Lors d’une nouvelle adhésion, le nouveau membre est mis à
niveau par le responsable de la formation.
Tous les outils de la vie associative décrits ci-dessus ne sont pas indispensables pour
toutes les catégories d’OP. Toutefois, les statuts et le règlement intérieur, le
formulaire d’adhésion, le registre des membres, la tenue des réunions et les
procès-verbaux des réunions sont capitaux pour le fonctionnement d’une OP.
L’organigramme d’une OP
Il est important que chaque OP définisse son propre organigramme, en tant que premier
niveau des procédures administratives et financières. L’organigramme présenté dans
l’illustration 4 ci-dessous pourra être adapté à chaque OP. Il convient de rappeler le rôle de
chacun de ces responsables, sa fonction au sein de l’OP, son niveau d’engagement et son
statut (administrateur ou administratif).
19
Illustration 4. Exemple d’organigramme d’une OP
Président
Commissaire(s) Responsables
Secrétaire Trésorier(e)
aux comptes des projets
20
CHAPITRE 3
Chaque OP doit se rapprocher des institutions en charge de la sécurité sociale dans leur
pays pour étudier la mise en œuvre de ce volet.
Dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, l’accès à la sécurité sociale n’est pas aisé
pour les agriculteurs pratiquant une agriculture de type familial. L’OP peut mettre en place
un petit système de sécurité sociale qui s’inspirerait des tontines traditionnelles. Elle peut,
par exemple, mettre en place une caisse secours qui aiderait ses membres en cas
d’évènements malheureux (décès, maladies…), une caisse scolaire pour faire face aux
sollicitations de la rentrée scolaire…
21
Il s’ensuit alors un cycle d’appauvrissement, de stigmatisation, d’exclusion sociale et de
conflits familiaux qui entraînent inévitablement la dégradation d’un système éminemment
social (l’agriculture familiale) reposant sur le groupe davantage que sur l’individu.
Parce que les coûts de santé sont élevés et que les exploitants de l’agriculture familiale ont
une faible capacité d’épargne, il est nécessaire – voire indispensable – qu’ils mettent sur
pied un système de prise en charge collective des dépenses liées à la maladie.
Différents systèmes, formels ou informels, existent. Le plus courant est la mutuelle de santé
qui est une association de personnes physiques, à but non lucratif, dont la base de
fonctionnement repose sur l’entraide et la solidarité. Grâce aux cotisations de ses
membres et sur la base de décisions collectives, la mutuelle mène des actions de
prévention contre les risques liés à la santé en faveur de ses membres et de leurs familles.
Pour obtenir des informations sur l´assurance maladie, les producteurs doivent se
rapprocher des services de santé, des associations ou des ONG œuvrant dans ce domaine.
• Classeur 1 : Administration
- 1e chemise : dossiers de chaque membre (cahier de gestion des membres)
- 2e chemise : équipements et inventaires
- 3e chemise : locaux / matériel de bureau / secrétariat
- 4e chemise : fournitures diverses
• Classeur 2 : Organes statutaires
- 1e chemise : statuts et règlement intérieur
- 2e chemise : liste des membres
- 3e chemise : comptes rendus des réunions et des AG
- 4e chemise : rapports d’audit externe
- 5e chemise : rapports d’activités
• Classeur 3 : Comptabilité et finances
- 1e chemise : budgets
- 2e chemise : rapports financiers et comptes annuels
- 3e chemise : contrôles des finances (rapports des commissaires aux comptes)
• Classeur 4 : Dons et partenariats
- 1e chemise : documents relatifs aux projets et à la recherche de financements
- 2e chemise : appuis extérieurs
22
CHAPITRE 3
• Classeur 5 : Activités
- 1e chemise : plan de développement
- 2e chemise : plan de mise en œuvre des productions végétales
- 3e chemise : plan de mise en œuvre des différents types d’élevage
- 4e chemise : modules de formation suivis
- 5e chemise : modules de formation dispensés
Tout partenariat avec l’extérieur doit faire l’objet d’une convention de partenariat dûment
rédigée et signée par les différentes parties.
De la même façon que pour les outils de la vie associative, tous les outils de la vie
administrative ne sont pas indispensables pour toutes les OP. En revanche,
l’organigramme, le plan de développement ou à défaut un simple plan d’action
annuel, les rapports d’activités, les horaires de travail, les archives et le classement
des documents (même sommaire) doivent être mis en place par toutes les OP.
23
24
CHAPITRE 4
LE RENFORCEMENT DES
CAPACITÉS TECHNIQUES DES OP
TECHNIQUES DE PRODUCTION
Pour être efficace, le renforcement des capacités doit s’adapter aux besoins de l’OP
concernée. Il tiendra également compte, lors de la préparation de la campagne du bilan de
la campagne antérieure (précédente), de la situation de référence de l’OP accompagnée,
afin d’identifier ses besoins en termes de formation.
Le renforcement des capacités de production a pour ambitions/objectifs de permettre à
l’OP de mettre en place des techniques agricoles durables et efficaces et de la préparer à
prévoir au mieux les adaptations de ses pratiques face aux changements climatiques
auxquels elle sera confrontée. La préparation de la campagne, qui est au centre de la mise
en œuvre des activités, commence par un bilan des activités.
Légende : (*) Les boutures proviennent des anciens champs des membres et n’ont
pas occasionné une sortie d’argent ;
(**) La main d’œuvre est celle du groupement et n’a pas occasionné une sortie
d’argent.
25
Le producteur fait son bilan et l’OP fait une somme des bilans pour avoir le sien. Si l’OP
ne travaille que sur une culture donnée, son bilan ne prend alors en compte que cette
culture.
N.B : faire attention lors des calculs des dépenses dans les systèmes de cultures
en association. Généralement, les coûts des travaux de préparation de terrain
(défrichement, abattage, andainage…) sont affectés à la culture principale. Dans
notre accompagnement, l’association est considérée comme une spéculation
(c’est le cas de toutes les familles paysannes que nous accompagnons. Ainsi, on
aura par exemple l’association bananier plantain-macabo-arachide.
Le producteur fait son bilan et l’OP fait une somme des bilans pour obtenir le sien. Si
l’OP ne travaille que sur une culture donnée, alors son bilan ne prend en compte que
cette culture
Ce tableau est très important pour l’OP car il constituera un point de départ pour
élaborer un plan d’action annuel.
Il est indispensable, pendant la préparation de la campagne, d’identifier clairement les
objectifs de production de l’OP. L’objectif de production de l’OP est la somme des
objectifs de production de ses membres. Si l’OP dispose également d’une parcelle
communautaire, l’objectif de cette parcelle est ajouté aux autres objectifs.
26
CHAPITRE 4
Attention : il ne s’agit pas de collecter les déclarations des producteurs mais plutôt de
déterminer, avec eux, tout ce qu’il faudra mobiliser pour atteindre l’objectif énoncé.
Cette définition des moyens permet de revoir les objectifs déclarés pour les convertir
en objectifs réalisables.
Pour évaluer le temps de travail à mobiliser, il faut prendre en compte les différentes
étapes de mise en œuvre de la parcelle (du défrichement à la commercialisation).
Le producteur va évaluer, pour chaque étape, le temps de travail que cela peut lui
prendre. En sommant tous ces temps, on obtient un temps approximatif de travail à
consacrer à la culture. Cette approche permettra aussi au producteur de revisiter son
itinéraire technique.
En sommant les objectifs de ses membres, l’OP se fait une idée du volume de travail qui sera
le sien lors de la campagne agricole. L’OP élabore alors un plan prévisionnel de mise en
œuvre des activités de ses membres afin qu’aucun membre ne soit à la traine lors de la
campagne. En outre, si l’OP a mis sur pied un système d’entraide entre ses membres, ce plan
permettra de mieux planifier le travail.
27
Le plan de mise en œuvre des activités de l’OP
Le plan de mise en œuvre des activités du programme permet à l’OP de mieux
organiser son travail et celui des membres de l’OP (Tableau 8). Il permet aussi d’évaluer
et de quantifier les besoins de l’OP en termes d’intrants, de main d’œuvre, etc. et donc
de prévoir les moyens et les ressources nécessaires pour répondre à ces besoins.
Période de
Activités Tâches Résultats attendus Coût de l’action
réalisation
Un programme de
travail est élaboré de
Élaboration du Au plus tard en
façon à ce que chaque
calendrier de fin octobre
membre ait au moins 1
travail rotatif* 2014
ha défriché au plus
tard en janvier 2015.
Chaque membre
En janvier 2015, qui reçoit le
Mise en œuvre Novembre 2014
chaque membre a au travail apprête 10
du calendrier à janvier 2015
moins 1 ha défriché. litres de vin de
palme.
Brulis
Nettoyage
Légende : * Le travail rotatif est un système dans lequel tous les membres de l’OP
vont travailler dans l’exploitation d’un des membres de façon à ce que toutes les
exploitations soient touchées. Dès que le tour est fait, le cycle reprend. Il convient
de noter que le travail doit être planifié de sorte que la même activité soit effec-
tuée dans un même cycle. C’est une bonne alternative pour résoudre le problème
de la main d’œuvre.
28
CHAPITRE 4
Nous avons travaillé avec un groupe de huit (08) paysans dans la Sanaga Maritime au
Cameroun et nous les avons aidés à mettre sur pied un système de travail rotatif pour
la préparation des parcelles (défrichement, abattage, brûlis, nettoyage) et le semis
(trouaison, plantation). De novembre à mai, le travail rotatif a été effectif, si bien que
chacun des huit paysans a mis en place 1 ha de bananier plantain, ce qui s’avérait
difficile auparavant. Depuis lors, ils ont maintenu le travail rotatif dans leur groupe.
L’OP doit veiller à ce que chaque membre mette en œuvre les activités planifiées dans les
délais. Ainsi, les réunions mensuelles de l’OP seront une occasion idoine pour le suivi
participatif du niveau de mise en œuvre des activités.
Résultats
Activités
attendus
atteints
Actions
Tâches
Explication
des écarts
observés
Réalisée
Réalisés
Prévue
Prévus
correctrices à
Écarts mener
Un programme
de travail est
Le président
Élaboration élaboré de façon Le chef des
et le secrétaire
Octobre 2014
Chaque membre, lors de la réunion de suivi participatif, remplit ce tableau dans son cahier
d’exploitation. L’OP fera ensuite une synthèse pour avoir un aperçu global du niveau de
réalisation des travaux. Les actions correctrices à mener seront une occasion d’échange
d’expériences entre les différents membres de l’OP.
29
TECHNIQUES DE GESTION FINANCIÈRE ET COMPTABLE
Les principaux outils de gestion d’une OP sont : le compte d’exploitation prévisionnel,
le cahier de gestion des membres, le cahier d’exploitation et les documents
comptables.
Charges
Abattage des arbres sur les parcelles 100 000 150 000 250 000
Recettes
Retenus sur commercialisation 35000 30000 40000 38000 32000 175 000
30
CHAPITRE 4
Ce cahier constitue le principal outil d’évaluation du respect des textes de l’OP (statuts et
RI) par ses membres. Un cahier de 50 pages peut éventuellement être demandé à chaque
membre, dans le but de constituer un plus grand registre de gestion.
Activités menées
1 - Réception du travail d’ensachage de 910 sachets plastiques moyens remplis
de terreau pour la pépinière de palmiers à huile et 97 sachets plastiques petits ;
travail réalisé par M. XXX à 25F le sachet moyen et 10F le petit sachet.
2 - Arrosage par les membres des sachets apprêtés et ensemencement de 858
sachets moyens à l’aide des graines pré-germées de palmiers à huile d’origine YYY
réceptionnées le 22 décembre 2014.
Observations
- Sur 1050 graines pré-germées attendues, 993 graines ont été livrées dont 135
avortons (mauvaises graines).
- Sur 1050 sachets moyens attendus, 910 seulement ont été livrés.
Recommandations
- Demander au fournisseur de graines pré-germées de compléter sa livraison de
graines pré-germées en envoyant 192 graines de bonne qualité.
- Demander au fournisseur de sachets de compléter sa livraison en envoyant 140
sachets plastiques moyens.
31
Les documents comptables de l’OP
Les documents comptables permettent d’établir la traçabilité des fonds et améliorent
la transparence au sein de l’OP. Il s’agit entre autres :
• du registre de cotisations annuelles;
• de la fiche d’inventaire des biens et matériels;
• du cahier des stocks;
• du cahier des recettes et dépenses (journal de caisse);
• du budget prévisionnel annuel;
• des comptes des résultats annuels;
• des rapports des commissaires aux comptes.
Dans le but d’assurer un contrôle rapide et efficace, les pièces justificatives, relatives
aux entrées et sorties de tous biens, seront conservées et classées par ordre
chronologique dans un cahier.
Toute pièce justificative doit être photocopiée. Les membres de l’OP peuvent consulter
ces pièces auprès des commissaires aux comptes et du trésorier.
Pour la justification des opérations effectuées, les pièces suivantes sont recevables :
reçus, factures, pièces de caisse, bons d’entrée et bons de sortie.
Les reçus
Les principaux éléments figurant sur les reçus sont les suivants :
• le nom de l’OP ;
• le numéro du reçu ;
• la date ;
• la somme en chiffres (précédée et suivie de deux traits) et également en lettres si possible ;
• le nom de la personne qui reçoit l’argent ;
• l´objet de la dépense d’argent ;
• la signature du recevant et cachet de l’OP s’il existe.
Les factures
L’OP doit toujours exiger une facture auprès des fournisseurs ou des vendeurs. Il convient
également de s‘assurer que les mentions suivantes apparaissent sur la facture :
• le nom de la structure où a été effectué l’achat ;
• la date ;
• le nom de l’OP ;
• la désignation et le coût de l´achat ;
• la signature du responsable (celui à qui l’argent a été donné) et le cachet de la structure.
32
CHAPITRE 4
Montant
Désignation
Recette Dépense
Pour ce qui est des biens et du matériel, un cahier doit être mis en place de façon à faire
ressortir :
• le nom du bénéficiaire (celui qui sort le matériel);
• la date;
• le matériel et la quantité sortie;
• la date de retour du matériel;
• …
33
Le cahier de gestion des stocks de produits d’une OP
Le cahier de gestion des stocks et produits accroît l’efficacité de gestion. Il est tenu par
le responsable des projets et contrôlé par le commissaire aux comptes (Tableau 12) .
Au début de chaque mois, il est important de noter la balance des recettes et des
dépenses sur une nouvelle page.
34
CHAPITRE 4
Coût total
N° RECETTES Quantité Prix unitaire / unité
unité
1750 sacs de 50
3 Retenus sur commercialisation 100 175 000
kg
Activités administratives
35
Les comptes des résultats annuels d’une OP
Le compte des résultats évalue le niveau d’exécution du budget prévisionnel et calcule
l’excédent de gestion brut qu’a réalisé l’OP (Tableau 15). Il est fait par le commissaire
aux comptes, assisté des autres membres du bureau.
Tableau 16. Exemple de cahier des recettes et des dépenses du commissaire aux comptes d’une OP
Au début de chaque mois, il est important de noter la balance des recettes et des
dépenses sur une nouvelle page.
36
CHAPITRE 4
ATTENTION : Lors du contrôle du cahier des recettes et des dépenses, une différence
entre le solde du journal et l’argent en caisse n’est pas toujours signe de détournement
d’argent de la part du trésorier : reprendre dans ce cas le contrôle du cahier des recettes
et des dépenses. Si la différence subsiste après vérification, le signaler dans le rapport et
organiser une séance de travail du bureau afin d’en identifier la source.
*ATTENTION : L’épargne des membres n’est pas obligatoire. Toutefois l’OP peut mettre en
place, en son sein, un système d’épargne individuelle qui permet aux membres soit de
réaliser ultérieurement un projet personnel ou familial spécifique (rentrée scolaire,
mariage, etc.), soit de faire face à des dépenses imprévues (accident ou maladie, décès,
catastrophe climatique, etc.).
37
Tableau 17. Exemple de registre des cotisations annuelles d’une OP
38
CHAPITRE 5
AUDIT D’UNE OP
L’audit consiste, à un moment donné, à identifier le niveau de professionnalisation de l’OP
membre (Tableau 18).
Tableau 18. Audit des forces et des faiblesses des capacités organisationnelles de l’OP
Forces à Faiblesses à
Domaine Paramètres à auditer
renforcer réduire
Statuts et règlement intérieur
Dépliant de présentation
Formulaire de demande d’adhésion
Carte de membre
Vie associative
Registre des membres
Tenue de réunions
Procès-verbaux des réunions
Système d’information et de formation
Manuel de procédures
Rapport d’activités
Bilan de campagne
Organigramme
Mode de recrutement
Contrat de travail
Horaires de travail
Vie administrative Archives
Accès aux archives
Plan de développement
Classement du courrier et des documents
Matériel de bureau
Système de communication
Affiliation à la sécurité sociale
Assurance maladie des membres (si possible)
39
Forces à Faiblesses à
Domaine Paramètres à auditer
renforcer réduire
Fiches d’inventaire des biens et matériels
Cahier de gestion des stocks
Cahier des recettes et dépenses
Cahier de gestion du personnel
Bordereaux de paiement
Bordereaux d’achat
Bordereaux de vente
Factures
Gestion financière Registre des entrées
Registre des sorties
Budget prévisionnel annuel
Compte d’exploitation annuel
Registre des cotisations annuelles
Certification des comptes
Compte en banque
Compte-caisse
Rapport des commissaires aux comptes
Relations avec Conventions de collaboration
l’extérieur Protocoles d’accords
40
CHAPITRE 5
Indicateurs
Problèmes Activités Résultats Résultats
Mois objectivement Responsables Partenaires Observations
de l’OP planifiées attendus atteints
vérifiables
Janvier
Décembre
Moyens de vérification
Hiérarchie des Type Circulation
Méthodes (utilisateurs
changements Indicateurs Données de
Sources et outils à Questions d’activité Échantillon attendus de
attendus base à réaliser Fréquence
d’information utiliser pour clés (pourcentage) l’information)
nécessaires (suivi ou
la collecte évaluation)
Objectif global
Objectif
spécifique 1
…
Objectif
spécifique n.
41
CONCLUSION
Une personne sur neuf souffre actuellement de la famine. Ce fléau tue plus de personne
par an que le SIDA, le paludisme et la tuberculose réunis. L’alternative la plus crédible pour
lutter et éradiquer la famine dans le monde passe par l’amélioration de la production et de
la durabilité des agricultures familiales qui, à leur tour, passent entre autres par la
professionnalisation des exploitations familiales agricoles. Cela doit prendre en compte les
fonctions nourricière, économique, sociale, environnementale, culturelle et sociétale des
exploitations familiales agricoles. Ces dernières ont une production par travailleur faible,
ont difficilement accès à des fonds pour financer leurs activités et sont peu organisées.
Aussi, dans un tel contexte, professionnaliser les agricultures familiales implique des OP
fortes, bien structurées et en mesure de représenter et de défendre les intérêts des
agriculteurs familiaux. En outre, les OP sont confrontées à trois principaux défis :
i ) répondre dans le court terme aux demandes de leurs membres;
ii ) être reconnues par les autres acteurs;
iii ) penser et préparer l’avenir des agricultures. Pour relever ces défis, les capacités des OP
doivent être renforcées.
Ce guide propose, pour tous les types d’OP, différents outils de renforcement des
capacités, pour la vie associative, la vie administrative, les techniques de production, les
techniques de gestion financière et comptable. Les outils d’accompagnement quant à eux
sont destinés aux OP faîtières qui ont atteint un bon niveau d’organisation. Elles peuvent,
alors, soit engager un professionnel pour accompagner les OP membres, soit faire former
des membres pour qu’ils soient en mesure de rendre ce service.
L’utilisation des outils présentés dans ce guide demande que les utilisateurs aient un bon
niveau d’alphabétisation, voire un bon niveau scolaire pour les plus compliqués de ces
outils. Si une OP dispose seulement de membres faiblement alphabétisés, ce guide peut
être utilisé par un animateur ou un conseiller qui animera des séances en langue locale
pour expliquer les statuts, le fonctionnement et la gestion de l’OP, mais sans possibilités de
prises de note par les membres. Les outils et leurs contenus constituent une base sur
laquelle les OP de différents types peuvent s’appuyer pour les adapter à leur contexte
spécifique, selon les activités à réaliser, les compétences et les connaissances des
responsables et des membres de l’OP.
Au terme de ce guide, nous sommes conscients de n’avoir pas fait le tour de la question
du renforcement des capacités des OP, car les outils présentés ne sauraient résoudre à eux
seuls le problème de la professionnalisation des agricultures familiales.
Si l’acte uniforme OHADA portant sur les sociétés coopératives, vient créer un cadre
idoine pour l’émancipation des OP, ces dernières ne pourront jouer efficacement leur rôle
que si les exploitations familiales agricoles sont professionnalisées. Et si l’enjeu actuel est
de concevoir un accompagnement susceptible de professionnaliser les exploitations
familiales agricoles en Afrique subsaharienne.
42
43
BIBLIOGRAPHIE
Anonyme, 2014. L'état d'insécurité alimentaire dans le monde. Rapport FAO, FIDA, PAM.
Ehode Elah R. et Makoudem Tene M., 2012. Politiques publiques et développement des
coopératives agricoles au Cameroun, article dans le cadre de l’Année internationale des
coopératives (ONU), Jeudi 13 décembre, Yaoundé, Cameroun. 18p.
Fédération Internationale des Producteurs Agricoles. Site Web : www.ifap.org
Fongang G., 2012. Les organisations de producteurs en Afrique de l’Ouest et du Centre :
attentes fortes, dures réalités. Rapport. FARM, Paris, France.
Gning T. et Larue F., 2012. Le nouveau modèle coopératif dans l’espace OHADA : un outil
pour la professionnalisation des organisations paysannes?
http://www.fondation-farm.org.
Hiez D. et Tadjudje W., 2012. Présentation du nouveau code coopératif OHADA. Site Web:
www.recma.org 18p
Mercoiret M.R., 2006. Les organisations paysannes et les politiques agricoles. Afrique
contemporaine (N° 217), p. 135-157
Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), 2010. Acte
uniforme relatif au droit des sociétés coopératives, Journal Officiel.
Pam, http://fr.wfp.org/faim/faits-et-chiffres
Parmentier B., 2014. Nourrir l’humanité, Éditions La Découverte, Paris, France.
Pesche D., 2001. Classification et typologies des organisations paysannes, AGRIDOC /
Inter-Réseaux.
Secrétariat permanent Cameroun, 2011. Acte uniforme relatif au droit des sociétés
coopératives adopté le 15 décembre 2010 à Lomé. Yaoundé, Cameroun, Journal officiel
OHADA
SOS Faim, www.agriculturesfamiliales.org
44
À propos d’Ingénieurs Sans Frontières
Ingénieurs Sans Frontières (ISF) est un réseau professionnel établi dans plus de
57 pays pour promouvoir le développement humain à travers l’accès aux
connaissances scientifiques et techniques. Au Cameroun, ISF accompagne les
populations dans leur lutte pour le développement en renforçant leurs capacités
techniques par le partage et la diffusion des informations adaptées à leurs
besoins.
Pour plus d’informations sur ISF Cameroun, visitez www.isf-cameroun.org
À propos du CTA
Le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) est une institution
internationale conjointe des États du Groupe ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique)
et de l’Union européenne (UE). Il intervient dans les pays ACP pour améliorer la
sécurité alimentaire et nutritionnelle, accroître la prospérité dans les zones
rurales et garantir une bonne gestion des ressources naturelles. Il facilite l’accès
à l'information et aux connaissances, favorise l’élaboration des politiques
agricoles dans la concertation et renforce les capacités des institutions et
communautés concernées. Le CTA opère dans le cadre de l’Accord de Cotonou
et est financé par l’UE.
Pour plus d’informations sur le CTA, visitez www.cta.int
Ingénieurs Sans Frontières Cameroun Centre technique de coopération agricole et rurale ACP-UE (CTA)
BP 12888 Yaoundé Cameroun P.O. Box 380 - 6700 AJ Wageningen - Les Pays-Bas
www.isf-cameroun.org www.cta.int