Cours TDS
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1.1 Présentation
1.1.1. Définition
Les signaux déterministes à temps continu sont les signaux dont on connaît la valeur à chaque
instant. Ils sont généralement décrits mathématiquement sous la forme d'une fonction s(t) où la
variable t est associée au temps.
On rappelle ici que la continuité porte sur le temps, ceci par opposition aux signaux à temps discret
qui ne sont définis que pour un ensemble dénombrable de valeurs du temps. Par ailleurs, en
l'absence d'autre précision, les signaux considérés dans ce chapitre sont supposés à valeurs réelles.
1.1.2. Sous-classes de signaux à temps continu
Avec
A : l'amplitude du signal sinusoïdal
: la fréquence du signal en Hz
• Les signaux périodiques composites qui sont constitués d'une somme de signaux
sinusoïdaux.
• Les signaux pseudo-aléatoires qui forment une catégorie particulière de signaux périodiques
dont le comportement rappelle celui d'un signal aléatoire, comme dans le cas par exemple
d'une séquence binaire pseudo-aléatoire représentée ci-dessous.
Séquence Binaire Pseudo-Aléatoire (SBPA)
• Les signaux non périodiques
Les signaux non périodiques qui ne présentent aucune périodicité.
On distingue dans cette classe les signaux non transitoires des signaux transitoires dont l'existence
est éphémère.
• Valeur efficace
Le carré de la valeur efficace Seff ou valeur RMS (Root Mean Squares) d'un signal s(t) est défini par
:
• Exemple
Soit un signal sinusoïdal de période To tel que :
L'énergie dissipée sur un intervalle [t1, t2] avec t1 < t2 est l'intégrale de cette puissance instantanée
et se mesure en Joules (J) :
La puissance moyenne calculée sur l'intervalle [t1, t2] , notée P(t1, t2) mesurée en Watts (W)
s'exprime par :
La puissance moyenne calculée sur [t1, t2] d'un signal s(t) est définie par :
En considérant un intervalle s'étendant sur tout l'axe réel, on définit l'énergie totale d'un signal s(t)
par :
On peut noter que dans le cas d'un signal périodique, l'énergie totale est infinie.
La puissance moyenne totale d'un signal s(t) en distinguant le cas d'un signal périodique ou non
s'exprime par :
L'énergie totale du signal correspond à l'aire grisée (infinie ici si l'on considère tout l'axe des temps)
alors que la puissance totale du signal peut être considérée comme la répartition moyenne de
l'énergie sur une période du signal.
Par la suite, la dénomination d'énergie ou de puissance d'un signal sans autre précision supposera
que l'on considère l'énergie ou la puissance totale du signal, sinon on indiquera l'intervalle de temps
considéré.
Les notions d'énergie et de puissance permettent de proposer une autre classification des signaux à
temps continu en fonction de leur caractéristique énergétique. On distingue plus particulièrement
deux catégories de signaux appelés:
• signaux à énergie finie qui satisfont à :
• signaux à énergie infinie mais à puissance moyenne finie (non nulle) qui satisfont à :
Classification des signaux en fonction de leur caractéristique énergétique
La première catégorie de signaux comprend tous les signaux transitoires alors que la deuxième
catégorie englobe les signaux permanents comme les signaux périodiques ou les signaux aléatoires
permanents.
Dans la réalité physique, les signaux observés sont évidemment d'énergie finie, toutefois les signaux
à puissance moyenne finie sont intéressants afin de représenter certains comportements permanents
des systèmes physiques. Il est ainsi raisonnable de modéliser les signaux électriques issus d'un
générateur de fonctions comme des signaux périodiques et la tension électrique observée aux bornes
d'une prise de courant comme un signal sinusoïdal éternel, c'est à dire qui n'a ni début ni fin.
1.2.3. Remarques
• La fonction |s(t)|2 représente la répartition (la distribution) de l'énergie du signal en fonction
du temps.
La puissance moyenne sur l'intervalle [0, T] notée PS(T) représente la répartition moyenne
de l'énergie sur l'intervalle d'observation T.
• Dans le cas où le signal est représenté par une fonction réelle de la variable réelle t, les
définitions de l'énergie et de puissance du signal pourraient être données en remplaçant |s(t)|2
par s2(t). La notation |s(t)|2 (ou encore s(t)s*(t) dans laquelle s*(t) est la quantité complexe
conjuguée de s(t)) est cependant plus générale et permet de considérer le cas où le signal est
représenté par une fonction complexe de la variable réelle t.
1.3. Signaux à temps continu particuliers
1.3.1. Rampe unitaire
La valeur à l'origine (t = 0) est ici choisie égale à 1 mais ce choix est arbitraire. Elle est parfois fixée
à 0,5. Ce signal particulier présente donc un saut (une discontinuité) pour t = 0. Il demeure
cependant dans notre terminologie un signal à temps continu.
L'échelon unitaire peut être utilisé pour rendre compte de la causalité. Pour tout signal x(t)
quelconque, le signal y(t) = x(t) Γ(t) est causal (nul pour t < 0).
Ce signal est utilisé couramment en analyse des systèmes (réponse indicielle).
La valeur à l'origine (t = 0) est arbitraire, située entre 1 et -1. Par convention et sauf cas particulier
et par souci de symétrie, on supposera que cette valeur est nulle.
1.3.4. Fonction porte ou fenêtre rectangulaire
Ce signal est souvent utilisé pour exprimer qu'un signal x(t) est observé sur un horizon fini de durée
T. On dira ainsi que l'on va appliquer un fenêtrage rectangulaire sur x(t) pour obtenir xT(t) = x(t)
rectT (t). La fenêtre rectangulaire peut être définie à partir de l'échelon unitaire :
Ce signal est très utilisé en traitement du signal, notamment au travers des notions de filtrage, de
fenêtrage, d'échantillonnage,…
Mathématiquement, l'impulsion de Dirac n'est pas une fonction et se définit rigoureusement grâce à
la théorie des distributions qui permet d'étendre le calcul intégral ordinaire aux impulsions en
conservant les notations employées habituellement pour les fonctions (voir par exemple, Auger ou
Bellanger ou encore Roubine pour un complément d'informations sur les distributions). C'est la
raison pour laquelle, l'application aveugle du calcul différentiel ou intégral ordinaire à des
impulsions de Dirac peut conduire à des résultats erronés et il faut donc considérer dans ce cas la
théorie générale des distributions dont les résultats essentiels sont rappelés ci-dessous.
La distribution ou impulsion de Dirac peut être définie par la relation suivante, valable quel que soit
le signal s(t) continu en 0.
En d'autres termes, l'impulsion de Dirac δ(t) est un opérateur qui extrait la valeur s(0) d'une fonction
s(t) continue en 0.
D'une manière générale, pour toute fonction s(t) continue
en t = t0, on a :
Différentes propriétés peuvent être déduites de la définition. Elles sont toujours à considérer dans le
cas de la théorie générale des distributions et non des fonctions.
Remarques :
• En posant t = Tf (avec T=constante), ce qui revient à localiser les zéros de la fonction aux
multiples entiers non nuls de f = 1/T :
1.3.10. Remarques
• L'impulsion de Dirac et le peigne de Dirac font partie de la catégorie des signaux à
puissance infinie.
• Dans le cas de signaux nuls à gauche, c'est à dire des signaux qui sont nuls à tout instant qui
précède un certain temps to, il serait préférable d'utiliser pour définition de la puissance
moyenne l'expression suivante :
Avec cette définition l'échelon unité possède par exemple une puissance moyenne finie de 1
alors qu'il possède une puissance moyenne finie de 1/2 avec la définition classique qui n'a
d'intérêt que pour les signaux qui modélisent des phénomènes éternels.
1.4. Convolution de signaux à temps continu
1.4.1. Définition
Le produit de convolution de deux signaux à temps continu à énergie finie x(t) et y(t) est défini par :
Ce produit est très utilisé en traitement du signal, notamment au travers des notions de filtrage,
d'échantillonnage et est fondamental pour les différentes techniques de modulation en
télécommunications.
Le signal résultant correspond alors à la moyenne du signal x(t) calculée sur une fenêtre glissante de
largeur T.
1.4.3. Propriétés du produit de convolution
• Commutativité
• Distributivité
• Associativité
• Élément neutre
Convoluer un signal s(t) par une impulsion de Dirac positionnée en to revient donc à décaler le
signal de to.
Cette propriété sera très importante et est illustrée ci-dessous.
• Convolution d'un signal par un peigne de Dirac
On peut déduire du résultat précédent :
Convoluer un signal s(t) par un peigne de Dirac revient à périodiser le signal s(t) à la période Te.
Puissance
moyenne
totale
(valeur
quadratique
moyenne du
signal)
Valeur
moyenne
(composante
continue)
Valeur
moyenne au
carré
(puissance de
la
composante
continue)
Signal sinusoïdal
Rampe unitaire
Echelon unité
Fenêtre rectangulaire
Fenêtre triangulaire
Impulsion de Dirac
Peigne de Dirac
Fonction
exponentielle
complexe
Fonction sinus
cardinal
Propriétés Commutativité
Distributivité
Associativité
Elément neutre :
Convolution
d'un signal Convoluer un signal s(t) par une impulsion de Dirac
par une positionnée en to revient donc à décaler le signal de to.
impulsion
de Dirac
Convolution
d'un signal Convoluer un signal s(t) par un peigne de Dirac revient
par un à périodiser le signal s(t) à la période Te.
peigne de
Dirac