Sivp N PDF
Sivp N PDF
Sivp N PDF
Comité de Supervision
Ahmed BOUZGUENDA, Président IACE.
Walid BELHADJ AMOR, Membre du Comité Directeur IACE.
Fayçal DERBEL, Membre du Comité Directeur IACE.
Hedi SELLAMI, Membre du Comité Directeur IACE.
Comité Scientifique
Majdi HASSEN, Université de Tunis.
Sofiane GHALI, Université de Tunis.
Kamel GHAZOUANI, Université de Carthage.
Moez LABIDI, Université de Monastir.
Sami REZGUI, Université de la Manouba.
Sami ZOUARI, Université de Sfax.
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................ 1
INTRODUCTION ........................................................................................................................ 3
1. CONCEPTS ET TYPES D'EVALUATION ................................................................................... 9
Définitions et positionnement................................................................................. 9
2. TYPOLOGIE DES EVALUAT IONS .......................................................................................... 13
Evaluation ex ante ...................................................................................................13
Evaluation en cours (ongoing evaluation) ......................................................... 17
Evaluation ex post ...................................................................................................17
Méta-évaluations .....................................................................................................23
Evaluation d'"évaluabilité" (evaluability assessment) ....................................24
Evaluation interne et évaluation externe ............................................................ 25
3. LES OUTILS D’EVALUATION : OBJET, APPORTS ET LIMITES ................................................ 25
Les méthodes expérimentales d’évaluation ....................................................... 26
Les principales méthodes économétriques d'évaluation ................................ 35
La double différence................................................................................................ 35
La méthode des variables instrumentales .......................................................... 37
La méthode de la régression autour d'une discontinuité................................ 38
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 42
1. DETERMINANTS INSTITUTIONNELS DE LA PRATIQUE EVALUATIVE .................................43
Les facteurs d'appui à l'institutionnalisation de l'EPP.....................................44
1.1.1 La nature du régime politique ......................................................................44
1.1.2 L'existence d'instances de contrôle .............................................................. 45
1.1.3 L'existence de structures fédéralistes .......................................................... 46
1.1.4 Les pressions externes .................................................................................... 46
1.1.5 La situation budgétaire du pays...................................................................46
Mesures synthétiques de l'ancrage institutionnel de l'EPP. ........................... 47
2. PRINCIPES METHODOLOGIQUES DE L'EVALUATION ......................................................... 51
La démarche évaluative : aspects généraux....................................................... 53
3. QUELQUES LEÇONS DES EXPERIENCES ETRANGERES. ....................................................... 63
Le leadership institutionnel des évaluations. .................................................... 75
Les acteurs impliqués dans la conduite des évaluations ................................ 77
Le suivi qualitatif des évaluations .......................................................................78
4. L'EXPERIENCE TUNISIENNE EN MATIERE D'EVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES ..79
Le leadership institutionnel et acteurs impliqués dans les évaluations ......79
La typologie des évaluations dans le contexte tunisien ..................................82
Quelques recommandations pratiques pour la Tunisie. .................................83
1
Toutes ces questions seront soulevées tout au long de cet ouvrage qui se
divise en cinq chapitres. Dans les deux premiers nous procéderons à un
passage en revue théorique de la notion d’évaluation ainsi que les différentes
typologies de l'évaluation. Une différenciation entre les notions d’audit, de
contrôle, et d’audit de performance ainsi que celle de l'évaluation est mise
en évidence dans le cadre du premier chapitre. Dans le second chapitre,
seront exposées les différentes étapes de l’évaluation tout en mettant en
évidence différentes expériences internationales en matière d’évaluation.
Ces dernières, et un état des lieux au niveau du leadership institutionnel et
des acteurs impliqués dans les évaluations en Tunisie, conduiront à avancer
quelques recommandations à même d'améliorer cette pratique en Tunisie.
Les trois autres chapitres seront un cas d’application des trois modes
d’évaluation chronologiques à savoir ex ante, qui prend l’exemple du
nouveau code d’investissement, mi-parcours, exposant l’exemple de la
réforme bancaire et enfin l’évaluation ex post qui s’illustre à travers
l’exemple des politiques actives d’emploi.
2
Chapitre 1 Evaluation des politiques Publiques :
Cadre Conceptuel, Méthodes et Déterminants
Institutionnels
Introduction
Cette première mise au point étant faite, il est nécessaire dans ce qui suit de
se référer aux fondements structurant le thème de l'évaluation des politiques
publiques. Pour ce faire, il y a lieu, d'abord, de situer ce thème par rapport à
l'état de l'art des recherches en matière de politiques publiques. Il importera,
ensuite, de fournir les explications majeures quant à sa résurgence au cours
des périodes récentes.
2. Concept inspiré de l'apport de H.D. Lasswell (1956) portant sur l'étude du processus
de décision.
4
qui souvent n'est pas le cas, et qu'elle soit aboutie, autrement dit bien étudiée
et bien réfléchie dès le départ ce qui n'est pas toujours acquis.
3 Pour une lecture critique du processus linéaire, voir P.A. Sabatier (1991): " Towards
Better Theories of the Policy Process", Political Science and Politics, Vol 24, N°2, June, pp147-
156. D'autres travaux plus récents offrent un récapitulatif des tendances récentes de
l'analyse du processus de politique publique (policy process). On citera notamment
Weible et al. (2011 ; 2012); Nowlen (2011).
4 Voir notamment le processus circulaire établi par Davies (2008) dans lequel
les capacités des Etats à développer leurs capacités d'évaluation des activités de
développement, que l'année 2015 soit déclarée EvalYear (Année Internationale de
l'Evaluation) suite à la troisième Conférence sur les Capacités Nationales d'Evaluation
tenue à Sao Paulo en 2013 et soutenue par le Groupe des Nations Unis pour
5
D'abord, il y a la maturité plus manifeste d'une société civile qui tient plus
que jamais à la redevabilité (accountability) des décideurs publics. Pour la
société civile, l'évaluation est le moyen idoine de percevoir concrètement les
résultats (bon ou mauvais) de la gestion des deniers publics par les décideurs
politiques (financements étrangers compris) et la qualité de la gouvernance
des institutions.
6
propices à l'institutionnalisation de l'évaluation (Trosa, 2003; Varone et Jacob
2004; Jacob, 2005).
7
nouveau. Il est à noter, d'ailleurs, que c'est parce qu'elle est imposée dans le
cadre des financements communautaires que l'évaluation, au niveau
décentralisé, se pratique quasi systématiquement. Au niveau central, les
gouvernements sont par contre libres d'évaluer ou non les politiques
publiques sollicitant un financement local.
Mais, puisque ce classement est figé, il faudrait s'abstenir d'en tirer des
conclusions. Cependant, il suggère d'apporter une (ou des) réponse(s) à une
question importante : la pratique évaluative serait-elle in fine tributaire de
ce que peuvent faire les pouvoirs publics pour la promouvoir au niveau
central ? Cette question mérite d'être posée nonobstant les malentendus que
suscite l'évaluation de l'action publique (en étant perçue comme un
jugement) et sa possible exploitation à des fins "politiciennes", aspects qui
peuvent agir en tant que freins à son développement !
10. Furbo et al. (2002), chapitre 1: "A Diffusion Perspective on Global Developments in
Evaluation", pp1-26.
8
ultérieurement et progressivement intégrée dans les milieux décisionnels
conformément à une approche de développement des politiques publiques
fondée sur une vision scientifique du processus de réforme.
9
pratique s'inscrit dans "une démarche à caractère institutionnel et à visée
opérationnelle" (Swalue, 2011).
11 . "Evaluation in the field of public policy may be defined in general terms, as an analytical tool and
procedure meant to do two things:
1- Evaluation research, as an analytical tool, involves investigating a policy program to
obtain all information pertinent to the assessment of its performance, both process and results
2- Evaluation as a phase of the policy cycle more generally refers to the reporting of such
information back to the policy making process"
10
textes ou de cadres préconçus (lois, comptabilité publique) à l'instar
du contrôle. Quant à l'objet de l'évaluation, il diffère sensiblement du
contrôle et de l'audit dans la mesure où l'évaluation n'a pas vocation
à vérifier une conformité (cas du contrôle) ni à proposer une analyse
des risques. Avant de passer au mode d’évaluation, certains pays
anglo-saxons avaient tendance à privilégier la pratique de l’audit de
performance à l’évaluation. L’audit de performance permettait de
faire des appréciations à travers une grille d’indicateurs. Présentant
une limite majeure, à savoir, expliquer le fonctionnement de la
structure examinée sans s’attarder sur le pourquoi de son
fonctionnement. Chose qui a induit l’adoption de l’approche
évaluative qui est venue compléter l’action d’audit.
11
Tableau 1-1: Positionnement de l'évaluation par rapport à d'autres
démarches
Pilotage
Contrôle (contrôle Audit Evaluation
de gestion)
Vérifier la Suivre Réduire les - Optimiser le
Objet conformité à la l'exécution risques rapport effets -
réglementation des actions besoins
- Expliquer les
écarts entre effets
attendus et effets
atteints
Standards Références à
Norme de Loi, règlement, Programme professionnels construire en
référence cadre comptable fixé (bonnes fonction des
pratiques objectifs
existantes et
répertoriées)
Sanctionner un Rectifier la Alerter : Aider à la décision
écart : amendes, trajectoire : stratégique ou
Conséquences poursuites dialogue de Recommandati opérationnelle
judiciaires gestion ons (donner du sens à
Rappels à l'action publique)
l'ordre
12
finalement en terme de perspective, c’est-à-dire un méta évaluation
ou une évaluation en grappe.
Evaluation ex ante
Il s'agit d'une évaluation qui précède la prise de décision. Elle a pour
objet d'anticiper de manière hypothétique (scénarios) les effets et les
conséquences de politiques planifiées, en vue de fournir les
informations nécessaires aux phases d'avant prise de décision. Ainsi,
lorsqu' il existe différentes alternatives ou options de choix de
politiques publiques, une évaluation ex ante constitue le meilleur
13
instrument pour sélectionner en toute connaissance de cause la
politique à adopter sur la base d'objectifs et d'indicateurs à définir.
C'est aussi un moyen d'engager un débat public sur le choix entre les
différentes alternatives de politiques publiques. Pour illustrer les
modalités pratiques de conduite d'une évaluation ex ante, il serait
intéressant de se référer au document d'orientation portant sur
l'évaluation des programmes opérationnels. Ces programmes entrent
dans le cadre de la Politique Européenne de Cohésion12 à l'horizon
2014-2020, fondement de la stratégie Europe 2020 (Commission
Européenne, 2014). Un résumé rapide des taches prévues dans ce type
d'évaluation figure au tableau 1.2.
Stratégie du programme - Evaluer la cohérence des objectifs spécifiques du programme opérationnel (national ou
régional) et en particulier le caractère prioritaire des investissements à réaliser par rapport
aux enjeux et aux besoins définis dans la stratégie Europe 2020.
- Définir et décrire les actions prévues et la manière dont elles permettront d'obtenir des
résultats. Il y a lieu notamment de vérifier la pertinence des actions par rapport aux besoins
spécifiques. L'évaluateur ex ante est appelé par ailleurs à analyser la manière dont les
réalisations prévues contribueront aux résultats escomptés et à justifier la forme du
soutien financier proposé (subvention, aide, instrument financier...). L'évaluateur ex ante
doit également étudier les facteurs externes (politique nationale, tendances économiques,
changement dans la compétitivité régionale) susceptibles d'affecter les résultats attendus
15
- Construire des indicateurs pertinents, autrement dit, en rapport avec les objectifs
Indicateurs de suivi et spécifiques du programme. Ces indicateurs sont des indicateurs de réalisation et des
d'évaluation indicateurs de résultat (à court et à long terme).
- Construire des indicateurs clairs afin de permettre une mesure sans ambigüité des
progrès de mise en œuvre du programme, de valider ses différentes étapes et notamment
ses composantes prioritaires et d'évaluer correctement ses performances.
Cohérence des dotations - S'assurer de la cohérence entre les ressources budgétaires allouées et les objectifs du
financières programme. Il s'agit notamment de voir si la répartition des dotations est proportionnelle
à l'importance des objectifs du programme.
Contribution à la stratégie - Evaluer la contribution du programme aux objectifs et valeurs cibles de la stratégie
Europe 2020 Europe 2020.
Evaluation environnementale - Elaborer un rapport sur les incidences environnementales du programme (cas de
stratégique programmes particuliers relatifs aux secteurs agricole, industriel, de l'énergie et de l'eau, du
tourisme, des télécommunications ainsi que les programmes relatifs à la gestion des déchets).
Source : Commission Européenne, 2014
16
Evaluation en cours (ongoing evaluation)
L'évaluation en cours ou évaluation concomitante a pour objectif d'identifier
les effets et les résultats d'une politique ou d'un programme13 alors qu'ils
sont en cours de mise en œuvre. L'information tirée de ce type d'évaluation
permet ainsi de rectifier le tir aussi bien au niveau du processus de mise en
œuvre que sur certains aspects clés des décisions de politiques publiques.
Une évaluation en cours aurait donc vocation à apporter les correctifs
nécessaires, en particulier s'il y a un risque que l’implémentation d’une
politique induise une déviation par rapport à l'objectif assigné à cette
politique.
Evaluation ex post
Variante classique de la pratique évaluative, une évaluation ex post a pour
objectif d'évaluer des politiques publiques une fois adoptées et
implémentées. Il s'agit notamment de comparer les réalisations et les
résultats de ces politiques aux objectifs qui leur ont été assignés au départ.
18
Figure 1-2: Représentation synoptique d'une évaluation ex-post
Besoins / Problèmes
Utilité
Objectifs Globaux
Pertinence Impact
Objectifs Résultats
Efficacité
Spécifiques (outcomes)
Efficience
Objectifs Cohérence Réalisations (outputs)
Opérationnels
19
Toutefois, autant l'illustration synoptique traduit parfaitement tous les
points de repères d'une évaluation ex post, autant elle nécessite des précisions
sur la nature des objectifs et surtout, des précisions sur ce qui distingue les
réalisations (outputs) et les résultats (outcomes).
20
Figure 1-3: Déclinaisons de la politique et des objectifs en matière de sécurité routière (exemple illustratif)
Programme 1 Objectif
Aménagement du spécifique : Programme 2 Objectif
réseau routier Diminuer le Respect du code de la spécifique :
nombre de points route Réduire les
noirs infractions
routières
Actions
opérationnelles : Objectif
opérationnel Action Objectif
Aménagement de opérationnelle :
carrefours Accroître le nombre opérationnel :
de carrefours Contrôle de la vitesse Baisse des
infractions pour
excès de vitesse
21
Source : Les auteurs
22
La déclinaison de la politique à adopter ainsi que les objectifs à
atteindre est certainement porteuse d'une plus grande clarté quant au
dispositif à évaluer. Cependant, ce qu’il faudra déterminer c’est à quel
niveau de l'évaluation ex post pourrait-elle être plus pertinente : au
niveau de la politique publique prise dans son ensemble ou au niveau
des actions opérationnelles qui sont parties intégrantes de cette
politique ? A priori, une évaluation située à un niveau intermédiaire
(programmes) semble souhaitable dans la mesure où l'évaluation d'une
action particulière ignorerait l'interaction des actions entre elles alors
qu'une évaluation de la politique publique dans sa globalité conduirait
à prendre en considération les complémentarités ou les divergences
éventuelles entre les programmes et les actions.
Méta-évaluations
Il existe deux types de méta-évaluations : celles qui se basent sur une
revue des méthodologies d'évaluation (methodology reviewing meta-
23
evaluation) et celles dites de synthèse qui s'intéressent à faire la synthèse
de l'ensemble des évaluations relatives à des politiques particulières
(synthesising meta evaluation).
24
Evaluation interne et évaluation externe
L'évaluation interne se réalise généralement au sein de et par
l'administration en charge de l'exécution d'une politique publique. Il
s'agit d'une forme d'auto évaluation qui donne lieu à la publication de
rapports internes. Les avantages de l'évaluation interne résident dans
la meilleure connaissance de l'administration à la fois de la politique et
de sa mise en œuvre. Par ailleurs, cette évaluation est plus facile à
réaliser compte tenu de la facilité d'accès à l'information. L'implication
personnelle des évaluateurs internes de l'administration contribue en
outre à une plus grande utilisation des résultats de l'évaluation sur le
terrain.
A contrario, une évaluation externe est initiée et financée par des sources
externes à l'administration. Elle se traduit souvent par l'établissement
d'un contrat impliquant un organisme (bureau d'études, cabinets de
conseils...) ou des évaluateurs indépendants.
25
est la suivante : si un programme X est mis en œuvre, est-ce que le
résultat Y sera obtenu. Dit autrement, la réponse recherchée à travers
l’évaluation est de savoir si le programme X produit le résultat attendu
Y nonobstant les résultats inattendus.
26
l'expérimentation sociale serait techniquement la mieux placée pour
répondre aux besoins des décideurs. Par ailleurs, au-delà de son
accessibilité et de sa plus grande compréhension par les décideurs, la
méthode expérimentale offre à ces derniers la possibilité de juger sur
des faits plutôt que de faire un plaidoyer pour des politiques
particulières ou de s'engager dans un combat d'idées autour des
politiques à adopter.
27
En procédant de la sorte, l'expérimentation sociale emprunte
quasiment la même démarche aux essais cliniques ou encore à la
procédure employée dans les méthodes expérimentales en laboratoires.
Il existe cependant une différence de taille au niveau des deux
démarches : les expériences en laboratoire s'effectuent en "double
aveugle" (double-blinded test) dans le sens où les groupes formés ne
savent pas s'ils sont traités ou pas (qui prend le médicament et qui est
sous placebo) et l'administrateur du traitement ne peut agir sur les
conditions de l'expérience puisqu'il ne connaît pas lui-même qui est
sous traitement et qui ne l'est pas. En revanche, dans l'expérimentation
sociale servant à l'évaluation d'une politique publique, le groupe traité
est conscient du traitement 16 et l'administrateur du traitement a une
connaissance parfaite sur les conditions de l'expérimentation.
16
. Cela induit ce que Swalue désigne par "effet de contexte", la participation
au traitement exerçant par elle-même un effet positif qui agit sur le
comportement du participant.
28
indépendante de l'évaluation faite par l'individu lui-même sur les
conséquences de son choix.
29
représente l'accès à un dispositif de politique publique et la variable
Y qui représente le résultat potentiel du dispositif. La variable T
prend deux valeurs possibles : T = 1, si accès au dispositif ; T = 0,
sinon.
Δ EMTT = E (Y1 - Y0 │T = 1)
30
Ces deux effets s'égalisent si les variables de résultat (Y0, Y1) sont
indépendants de la variable de traitement T (condition suffisante).
Dans ce cas ΔEMPT = Δ EMTT = E (Y│T = 1) - E (Y│T = 0). Par
conséquent, l'estimateur de l'effet causal d'un dispositif correspond
à la différence des moyennes de résultats obtenus dans le groupe
traité et dans le groupe non traité.
19. Il est possible que les groupes soient formés dans le cadre d'expériences
naturelles ou non intentionnelles pour évaluer un dispositif ou une politique
publique. Ce type d'expériences présente néanmoins l'inconvénient de la
validité du contrefactuelle [CAE, 2013].
31
(traité et de contrôle) aux caractéristiques identiques observables,
certains inconvénients doivent être mentionnés : la procédure du tirage
au sort peut dissuader certains individus d'adhérer à des dispositifs
particuliers. Les agences en charge de la mise en œuvre du dispositif
peuvent, pour diverses raisons (contrainte sur le nombre de
bénéficiaires, recherche des meilleures résultats), procéder à une
sélection orientée 20 des candidats. Les expériences basées sur les
méthodes aléatoires peuvent enfin induire un problème de biais de
substitution notamment si le groupe non traité bénéficie de dispositifs
différents mais proches de celui évalué.
20
. La sélection orientée des candidats reste possible dans le cadre des
programmes de formation et d'emploi car les agences peuvent être amenées à
choisir les candidats les plus qualifiées pour lesquels le programme est le plus
bénéfique. Ce faisant, ces agences seraient mieux évaluées du point de vue
des résultats obtenus.
32
- Le principe de précaution : si le traitement peut s'avérer préjudiciable,
il faudrait l'appliquer à un nombre réduit d'individus consentants
plutôt que de l'appliquer à un nombre élevé d'individus contraints.
Quid à présent des limites de ces outils ? Et surtout dans quelle mesure
certains outils peuvent-ils avoir des limites disqualifiantes ?
33
En ce qui concerne le coût des méthodes expérimentales, on peut à la
fois évoquer le coût pécuniaire (constitution d'échantillons larges) mais
aussi les coûts juridique (contestation légale du choix aléatoire) et
politique (problème d'exclusion et d'équité).
34
via des mesures particulières, d'autres limites peuvent être
disqualifiantes aux yeux des décideurs (problèmes politiques,
problèmes d'éthique). Cependant, d'un point de vue strictement
technique, la disqualification de ces méthodes ne se justifie que par
rapport à l'importance du biais affectant les résultats des dispositifs à
évaluer.
La double différence
L’estimateur de différences consiste à mesurer la différence vis-à-vis de
la variable de résultat entre population traitée et non traitée avant et
après la mesure et à effectuer la différence de ces deux évolutions. On
rassemble les individus dans un groupe de traitement (ceux dont la
situation est censée avoir été modifiée par la politique publique) et un
groupe de contrôle (ceux dont la situation n’a pas été modifiée). On
compare ensuite l’évolution de ces deux groupes, le groupe de contrôle
servant de contrefactuel au groupe de traitement.
35
que ceux du groupe de traitement touchés par les autres mesures
incitatives.
36
bénéficiaires de celle des individus bénéficiaires de la mesure : cet
estimateur est appelé « estimateur en double différence».
37
sexe, sexes différents) sur la participation des femmes au marché du
travail. En revanche, les femmes dont les deux premiers enfants sont de
même sexe ont plus souvent que les autres un troisième enfant, et ce
pour des raisons exogènes et non du fait de caractéristiques
individuelles différentes ni de leur statut sur le marché du travail. Les
auteurs ont alors observé que les femmes dont les deux premiers
enfants sont de même sexe participent significativement moins au
marché du travail que les femmes avec deux enfants de sexes différents,
ce qu’ils ont interprété comme l’effet causal du fait d’avoir un troisième
enfant.
38
elles de réduire sensiblement les inégalités scolaires ? Ces politiques
sont-elles uniformément efficaces (ou inefficaces) pour les différents
niveaux d’enseignement, ou bien faut-il concentrer les efforts sur tel ou
tel niveau ?
39
nettement plus importants au niveau des écoles primaires qu’à celui
des collèges et surtout des lycées. Au niveau du primaire, cette étude a
mis en évidence l’existence d’un impact positif important des tailles de
classes réduites sur la réussite scolaire.
40
sur les circonstances dans lesquelles naissent les choix de politiques
publiques. Car, avant d'évaluer une politique publique, il faudrait
comprendre au moins les mécanismes décisionnels qui lui sont sous-
jacents.
Il est vrai par ailleurs qu'une politique publique se juge sur pièce, c'est
à dire sur ces éléments constitutifs (programmes, actions spécifiques).
Par l'évaluation, il s'agit également et essentiellement de mettre en
évidence l'effet causal d'un programme ou d'un dispositif, effet traduit
par des résultats attendus et des résultats inattendus. L'évolution des
techniques permet de répondre à ce besoin qui semble déterminant
pour les décideurs.
41
Chapitre 2 Evaluation des politiques publiques :
Acteurs, méthodes et expériences comparées
Introduction
42
L'évaluation des politiques publiques est un exercice difficile
techniquement et institutionnellement car il a des implications
éminemment politiques : Il s'agit tout simplement d'évaluer l'efficience
de l'action publique.
22. On entend par institution une organisation formelle ou une règle procédurale
qui fournit aux acteurs un cadre assurant une certaine prévisibilité de leur
comportement réciproque et, par conséquent, du résultat de l'action collective.
43
appelées à activer les arènes décisionnelles (parlement, gouvernement
et administration) et à mobiliser les organes censés maîtriser l'outil
évaluatif. Par ailleurs, un fort ancrage institutionnel de l'évaluation
reste tributaire de l'existence d'une communauté d'évaluateurs
(universitaires, consultants privés, fonctionnaires de l'Etat) et d'une
sphère politique persuasive et capable de diffuser le paradigme de
l'évaluation et de le pérenniser.
44
dites de consensus, de négociation ou de concordance ne contribuent
que faiblement à l'institutionnalisation de la pratique évaluative. Cela
s'explique simplement par le fait que dans ce type de démocraties, les
coalitions de partis qui se forment sont peu enclines à s'auto-imputer
les succès mais surtout les échecs des politiques publiques. Or, en
l'absence de ces coalitions, le jeu de contrepouvoir s'exerce pleinement
favorisant ainsi l'usage systématique de l'évaluation. L'opposition,
appuyée par une évaluation des politiques publiques sera ainsi plus à
même de responsabiliser le parti majoritaire (Lijphart, 2000).
45
1.1.3 L'existence de structures fédéralistes
46
des réductions budgétaires. Elle entre également dans le cadre de la
procédure dite de reconsidération ou de rationalisation des choix
budgétaires.
Il est à noter que la mise à l'épreuve empirique des facteurs d'appui n'a
pas été concluante s'agissant de l'indice de Varone et Jacob (2004).
Ainsi, en dépit de la forte intuition théorique qui sous-tend les facteurs
24 . Il est
à noter que l'indicateur de Varone et Jacob (2004) repose sur deux critères
: l'existence d'organisations formelles d'évaluation et l'existence d'une
communauté d'évaluateurs.
47
d'appui organisationnels et institutionnels, l'explication de l'ancrage
institutionnel de l'évaluation nécessite une prise en compte de la
dynamique des changements politico-institutionnels. Ces changements
peuvent en fait soit contribuer au renforcement de la pratique
évaluative.
48
Tableau 2-1: Indices d'institutionnalisation et de maturité de la pratique évaluative
49
Prise en compte par l'évaluation des effets de la mise en
œuvre des politiques publiques
Source : inspirée de Varone et Jacob (2004)
50
2. Principes méthodologiques de l'évaluation
Avant d'explorer les principes méthodologiques de l'évaluation sur des
bases concrètes, il convient de s'arrêter rapidement sur les traditions
(philosophiques) qui sous-tendent les approches méthodologiques de
l'évaluation des politiques socio-économiques de développement.
25. Le positivisme, né au 18ème siècle, est un courant de pensée qui considère que
seules l'analyse et la connaissance de faits vérifiées par l'expérience peuvent expliquer
des phénomènes particuliers. Ce courant de pensée consacre la suprématie de la science
sur les croyances théologiques ou les explications métaphysiques.
51
En clair, la démarche positiviste ne peut constituer à elle seule un cadre
indiscutable pour l'évaluation des politiques socioéconomiques. D'autres
démarches méthodologiques vont s'imposer et s'inspirer de conceptions
nouvelles : le constructivisme et le réalisme.
26. L'approche constructiviste part du postulat qu'il n'existe pas une seule réalité
objective. Elle soutient également que toute réalité se construit par les individus.
52
Notons qu'en dépit de leurs divergences d'approches sur la méthode
d'évaluation, ces traditions ne sont pas mutuellement exclusives. Opter pour
l'une ou l'autre de ces démarches dépend de la finalité recherchée : une
évaluation de mesures de performances et d'impact (positivisme), une
évaluation pour l'apprentissage (constructivisme) et une évaluation des
mécanismes (réalisme).
Il s'agit dans cette étape de définir la politique à évaluer, autrement dit, son
objet, son champ géographique, ses limites temporelles et son champ
institutionnel.
53
Etape 2 : Repérage des objectifs.
54
Etape 5: Elaboration du référentiel, des registres et du
questionnement.
55
explorer, recenser les sources d'information existantes et prévoir notamment
la conduite d'éventuelles d’enquêtes.
Cette étape est cruciale dans la mesure où elle conduit au choix des
participants à l'évaluation, autre que son commanditaire, et à l'établissement
du système de relation entre les différents participants.
56
Questionnement Figure 2-1: Une perspective complète sur le projet d'évaluation d'une politique publique
Etape 4 : Formulation
d'hypothèses de départ.
Etape 5 : Elaboration
d'un référentiel et
Etape 1 : Définition
préparation d'un
Etapes du projet
du champ de Etape 3 :
questionnement ciblé sur les
l'évaluation. Identification des Etape 7 : Constituer le
registres de l'évaluation.
finalités et des enjeux dispositif d'évaluation.
Etape 2 : Repérage des
de l'évaluation. Etape 6 : Choix de la
objectifs de la politique à
technique d'évaluation et
évaluer.
définition des modalités de
collecte de données.
57
Source : Les auteurs
Il est important à ce niveau de ne pas perdre de vue le fait qu'une
évaluation devrait d'abord établir sur des bases scientifiques les
forces et faiblesses d'une politique publique. Cela demeure du ressort
du diagnostic prévu dans le cadre du projet d'évaluation. Cependant,
alors que le diagnostic n'est qu'une phase de l'évaluation, envisager
l'évolution de l'action publique suppose de concevoir des hypothèses
de scénarios. Une fois établi le cadrage des scénarios possibles, les
scénarios retenus devraient faire l'objet d'un descriptif détaillé,
doivent être appuyés par des justificatifs, doivent être évalués sur la
base d'un bilan coût-avantage et doivent, enfin, prévoir les mesures
éventuelles d'accompagnement.
58
Tableau 2-2a : "Qui fait quoi" dans l'évaluation : Récapitulatif des phases de préparation de l'évaluation et de diagnostic :
cas d’évaluation en interne
-Réoriente si -Assure le - Organise les -Participent au comité -Ont accès à - Ont accès à la
nécessaire les secrétariat du travaux et met en de pilotage la lettre de lettre de mission
-Répondent aux mission - Sont consultés
travaux en cours comité de pilotage place les modalités demandes du -Sont dans le cadre des
de diagnostic -Veille au respect de travail de responsable consultés dispositifs à
-Recueille l'avis du cahier des l'équipe opérationnel - Peuvent adapter en
des membres du charges participer à fonction de la
59
Diagnostic comité de pilotage -Répond aux -Organise la -Délibèrent au sein du des comités politique étudiée
sur les rapports de demandes du concertation comité de pilotage sur territoriaux et du délai
les rapports d'analyse disponible
fin de diagnostic responsable - Rend compte de et opérationnel
-Prolonge si opérationnel en l'avancement des -Délibèrent sur
nécessaire la phase cas de difficultés travaux au l'éventualité d'un
de diagnostic par -Emet un avis au coordinateur prolongement de la
une nouvelle lettre ministre sur les -Sollicite le phase de diagnostic
de mission. conclusions du coordinateur en cas
rapport de blocage ou de
opérationnel nécessaire
-Propose réorientation des
éventuellement travaux
une prolongation -Fournit le rapport
de la phase de d'analyse et le
diagnostic rapport opérationnel
au coordinateur
Source : Battesi et al. (2012)
60
Tableau 2.2b: "Qui fait quoi dans l'évaluation" : Récapitulatif des phases de choix, d'approfondissement des scénarios et
de décision
61
- Conduit les - Délibèrent sur
consultations sur les les scénarios dans
scénarios le cadre du
- Etablit le dossier
comité de
de synthèse et le
transmet au pilotage
coordinateur
-Arrête le scénario de -Etablit le plan -Déclinent et - Sont consultés
Décision réforme d'action mettent en œuvre et informés sur le
-Présente les décisions - Anticipe les mesures les actions de plan d'action
réforme dans leurs -Sont associés à la
de réformes d'accompagnement
institutions définition des
-Définit un plan de mise respectives. mesures
en œuvre d'accompagneme
nt
62
3. Quelques leçons des expériences étrangères.
63
d'évaluation ex ante (cibles, effets, précédents) à toute proposition de
dépense nouvelle.
De cette pluralité dans les expériences nous pouvons tirer des leçons
au niveau de cinq facteurs déterminants dans la mise en place et la
réussite des politiques d’évaluation : le Leadership institutionnel des
évaluations, les acteurs impliqués dans les évaluations, la typologie
des évaluations ainsi que le suivi qualitatif des évaluations.
64
Tableau 2-3: Etude comparative d'un échantillon de pays
65
Typologie des évaluations
Deux logiques d’évaluation :
• une dynamique d’évaluation récurrente des programmes ministériels :
- à caractère financier dans le cadre de l’élaboration du budget, menée par les ministères et encadrée par
le ministère des Finances ;
- dans une logique ex ante ou ex post, c’est-à-dire en amont ou en aval de la mise en oeuvre d’une politique
publique ("Regulatory Impact Statemen"t ou de "Post Implementation Review") ;
- dans une logique de revue externe des "capabilities" des administrations, menée par l’ASPC, qui passe en
revue de façon régulière la stratégie, les ressources humaines, l’efficacité organisationnelle et opérationnelle
des agences ;
• des évaluations ad hoc souvent commanditées par le Parlement ou le pouvoir exécutif.
Suivi qualitatif des évaluations
l’ANAO contribue au suivi et à l’évaluation des politiques publiques à travers des audits des processus
d’évaluation
au sein des ministères et des agences, en incluant notamment un suivi des résultats d’évaluation.
66
Secrétaire du Conseil du Trésor a également la responsabilité d'obliger les ministères à entreprendre des
évaluations précises, si nécessaire après consultation de l'Administrateur général concerné.
67
Le Secrétaire du Conseil du Trésor assure un suivi continu des évaluations et des plans d'évaluation ministériels,
y compris la portée et la qualité des évaluations.
68
Au niveau local, plusieurs communautés autonomes ont créé de leur propre initiative une agence de l’évaluation.
69
Etats-Unis Leadership institutionnel des évaluations.
-Au niveau national, le portage est principalement assuré au niveau législatif par le Congrès des Etats-Unis, qui
s’appuie sur des agences législatives en charge de la conduite des évaluations, il s'agit en particulier du General
Accounting Office (GAO) et du Congressional Budget Office (CBO).
- au niveau exécutif, depuis les années 2000, l’OMB (Office of Management and Budget) joue un rôle de
coordination, de promotion et de conduite des évaluations dans le cadre de son mandat d’appui du Président
américain dans la préparation du budget.
Acteurs impliqués dans les évaluations.
- le General Accounting Office (GAO) : réalise essentiellement des évaluations ex post (rétrospectives) portant
sur l'adéquation des programmes administratifs aux objectifs qui leur ont été donnés et la possibilité de les
réaliser à moindre coût ;
- le Congressional Budget Office (CBO) : analyse le coût des choix politiques effectués par le Congrès. Il procède
surtout à des évaluations ex ante (prospectives). Chaque parlementaire américain a la possibilité de saisir le CBO
pour lui demander
l’évaluation d’une mesure mise en œuvre par le gouvernement fédéral
- Office of Management and Budget (OMB) : Evalue l’efficacité des programmes, des politiques et des procédures
des agences, et évalue les besoins de financement parmi les agences en fixant les priorités en matière
d’allocation des ressources. L’OMB s’assure également que les rapports, les règles, et les propositions législatives
sont cohérentes avec le budget du Président et avec les politiques de l’administration. Sa mission principale est
d’assister le Président des Etats-Unis dans la tâche de préparation du budget.
70
- Acteurs externes : Les évaluations des programmes publics sont également confiées à des organismes du secteur
privé. En particulier, le Brooking Institute et la Rand Corporation.
Typologie des évaluations
Les méthodologies varient selon le type d’évaluation menée. Bien qu’il existe différents cadres méthodologiques,
des principes directeurs communs ressortent :
• une forte implication des parties prenantes ;
• une stricte séparation commanditaire/évaluateur : la relation évaluateur/commanditaire repose sur un
principe strict de séparation. L’évaluateur d’un programme ne peut pas être le responsable du programme.
L’indépendance de l’évaluateur doit donc être garantie ;
• une neutralité de l’évaluation : faire en sorte que l’évaluation ne soit menée ni à charge ni à décharge ;
• le respect de normes de qualité
• des conclusions et recommandations solidement documentées : Les conclusions et les recommandations
finales sont étayées par autant de preuves que nécessaire. Les traces du travail effectué doivent être conservées
pour pouvoir répondre à toute critique ultérieure. De plus, plusieurs institutions publiques et privées dédiées à
la collecte de données et de statistiques et à la publication d’études doivent être impliquées.
Méthodologie de revue des programmes proposée par le GAO :
Le GAO a notamment pour mission de mener ce type d’évaluation, qui peut intervenir à différents moments de
la vie d’un programme :
• au stade de la formulation de la politique, pour justifier un nouveau programme ou pour juger de sa valeur
potentielle ;
• au stade de l’exécution de la politique, pour s’assurer qu’un programme est mis en œuvre au moindre coût
;
71
• au stade du contrôle, dans le processus de décision (accountability), pour déterminer l’efficacité réelle
d’un programme et décider s’il faut le continuer, le modifier ou le clôturer.
72
- Au niveau national, l’évaluation de la performance des programmes mis en œuvre par les administrations est
assurée par les OIV (organismes indépendants d’évaluation) et coordonnée par la CiVIT (Commission pour
l’évaluation, la transparence et l’intégrité des administrations publiques). La méthodologie suivie est la
suivante :
L’évaluation des programmes mis en œuvre par les administrations est réalisée par les OIV :
1. un plan de performance est élaboré : il définit le système interne de mesure de la performance, selon les
lignes directrices établies par la CiVIT ;
2. une évaluation est réalisée. Les OIV suivent le fonctionnement du système d’évaluation et vérifient
l’exactitude des processus de mesure et d’évaluation ;
3. un rapport de performance est produit et communiqué à la CiVIT.
- Au niveau régional, chaque région développe sa propre démarche d’évaluation des programmes régionaux.
Parmi ces derniers, le "Performance Evaluation System" (PES), développé par la Toscane depuis 2008 et adopté
par d’autres régions ainsi que par le ministère de la Santé afin de mesurer l’efficacité des programmes régionaux
de santé.
73
- Le Trésor (HM Treasury) : Département exécutif du gouvernement britannique chargé de l'élaboration et de la
mise en œuvre et au pilotage des finances publiques et des politiques économiques. Il est en charge de :
• La mise à jour et la diffusion des principes généraux d’évaluation (Green Book) et l'émission d’un avis
consultatif sur les guides d’évaluation sectoriels et multisectoriels réalisés au sein des ministères ;
• la validation ou le refus de l’avancée des projets des ministères ;
• la formation des ministères sectoriels à l’utilisation du Green Book.
- Les ministères appuyés prestataires externes (universitaires, instituts privés, cabinets de conseil…).
Typologie des évaluations
Deux approches :
- Une démarche d’évaluation exhaustive et institutionnalisée, coordonnée par le Cabinet Office et dont le
pilotage opérationnel est réalisé par le HM Treasury, qui peut couvrir plusieurs dimensions, dont les principales
sont la logique de revue financière (dans le cadre du budget), l’étude d’impacts ex ante d’une politique et la
revue qualitative ex post des "capacités" des administrations ;
- Des initiatives d’évaluation plus ponctuelles dans une logique ad hoc.
Suivi qualitatif des évaluations
- Green Book : Guide sur l’appréciation et l’analyse économique des évaluations. Il traite essentiellement de
l’évaluation des politiques, des programmes et des projets à l’aide de techniques d’étude économique. Son
utilisation est obligatoire pour les projets mis en œuvre par le gouvernement britannique et il est structuré de
la manière suivante : Considérations générales sur l’évaluation, identification des problèmes, objectifs,
évaluations ex ante, mise en place du pilotage, évaluations ex post.
- Le Magenta Book : Guide sur les éléments clés de réflexion préalable à la mise en œuvre de l’évaluation. Il
explicite comment les résultats sont interprétés et présentés, et insiste sur les éléments qui doivent être
74
considérés au cours de ce processus. Par ailleurs, le Magenta Book décrit la conduite à adopter en amont, pendant
et en aval de l’évaluation de façon à améliorer la qualité des résultats produits pour évaluer la politique publique.
75
Le leadership institutionnel des évaluations.
Les études comparatives réalisées aussi bien par Deloitte (2013), le
CAE (2013) que Trosa (2003) montrent que les expériences sont
multiples et peuvent être groupées en trois modes :
76
Cet exercice de benchmarking fait apparaitre l'Australie comme
étant, aux côtés des Etats-Unis, pays leader en matière
d'établissement d'une corrélation directe entre les évaluations et les
processus de décision politique. En effet, sachant que les "Regulatory
Impact Statements" constituent une des composantes du processus
d'élaboration du budget, il s'ensuit que le pourcentage des mesures
budgétaires influencées par des évaluations s'élève à 77%, en d'autres
termes la majorité des propositions budgétaires pour être intégrée au
budget doivent être assorties d'une évaluation (Deloitte (2013), Trosa
(2003)). Mais le processus ne s'arrête pas à ce niveau, puisque les "Post
Implementation Reviews" permettent dans le cadre d'une évaluation
en cours ou ex post de corriger la conduite d'une politique ou d'un
programme et de juger de la pertinence de leurs reconduite.
Cependant, il est à remarquer que tous les pays, ayant une longue
expérience dans ce domaine, font, de manière assez prononcée, appel
à des parties prenantes externes (agences, cabinet d'audit privé, le
monde académique) pour conduire les évaluations tout en prenant
77
soin d'établir une combinaison aussi équilibrée que possible entre
intervenants internes et externes.
78
Royaume-Uni. Alors que le premier, le Green Book sert de guide sur
les principes économiques à appliquer lors des évaluations (ex ante
et ex post), le second (le Magenta Book) fournit des lignes directrices
sur la manière de concevoir et de conduire les évaluations.
79
organique 2008-3 du 29 janvier 2008 sous la forme d'une institution
supérieure de contrôle indépendante chargée de s'assurer du respect
de la loi et de veiller à la protection des deniers publics et à leur bon
emploi .
80
de i) contribuer à l'élaboration des programmes publics en
collaboration avec les organismes concernés, chargés de la
planification, la programmation et la conception des contrats-
objectifs et des contrats-programmes au niveau central, régional et
local, ii) fixer les indicateurs de performance et les mécanismes du
suivi d’exécution avec la participation des organismes concernés, iii)
suivre l'exécution des programmes publics en coordination avec les
parties concernées et en s'appuyant sur les indicateurs de
performance et les mécanismes de suivi retenus, iv) collecter les
données relatives aux programmes publics et les analyser en
s'appuyant sur une base de données spécifique, v) réaliser des
recherches et des études en matière de mise en place des programmes
et des politiques publiques et les évaluer conformément aux
standards internationaux, vi) contribuer à la diffusion d'une culture
de l'évaluation dans le secteur public, vii) créer des relations de
partenariat avec les organismes étrangers similaires.
81
et des Qualifications (ONEQ) relevant du Ministère de l’Emploi et de
la Formation Professionnelle.
En effet, la cour des comptes qui en est à son 29 ème rapport, a effectué
des missions de contrôle portant sur les thématiques de L’industrie
et l’énergie, l’agriculture, la pêche et l’environnement, le commerce,
les services, les technologies de la communication, transport,
équipement et habitat, santé et affaires sociales, financement de
l’économie et développement, ressources humaines, culture et
patrimoine et enfin autorités publiques et locales. A ces missions
s'ajoutent les rapports sur les projets de clôture des lois des finances,
le contrôle des financements des campagnes électorales, etc...
82
Au niveau de la CGF, une évaluation du programme de subvention
des hydrocarbures au niveau de l’ETAP, la STEG et la STIR a été
réalisée en collaboration avec le contrôle Général des Services Publics
et le Contrôle du Domaine de l’Etat et des Affaires Foncières30.
L’objectif étant de démontrer les points de faiblesse au niveau de
chaque institution et au niveau de chaque programme et qu’en les
dépassant, il serait possible de limiter les subventions. En mettant
aussi l’accent sur les problématiques soulevées au niveau des
ressources naturelles et de l’investissement.
30 Voir ANNEXE 2.
83
Le cas qui nous intéresse, et qui se rapproche de l'organisation des
pouvoirs en Tunisie est celui du modèle anglo-saxon. En effet, il y a
implication du pouvoir législatif dans l'évaluation des politiques
publiques à travers la mise en place d'organes d'évaluation sous son
contrôle et à son service afin de pouvoir exercer un contrepouvoir
face à l'exécutif grâce à l'évaluation des programmes ou politiques.
84
L'objectif serait quadruple :
Le premier, serait que cette agence puisse à la fois réaliser des études
ex-ante, en cours et ex-post au profit de l'exécutif sans subir de
pressions partisanes.
85
domaine, le recours aux compétences du secteur privé dans le cadre
du PPP n'est pas à exclure.
86
ANNEXE 1 : Synthèse des missions de contrôle de la cour des comptes
selon les thématiques traitées.
Rapports
28ème Rapport (2011-2012)
Thématiques
Industrie et APII
énergie Contrôle de l’efficacité de l'intervention de l'APII dans la création des projets et leur suivi et
ce à travers la gestion des avantages accordés dans le cadre du code d'incitation aux
Investissements. Contrôle de l'organisation, de la gestion financière et ce pour la période
2008-2012. Contrôle du système d'information.
AGIL
Les travaux d’audit de la Cour des Comptes, concernant les activités de la Société Nationale
de Distribution de Pétrole relatives aux produits pétroliers et les huiles, ont été axés sur
l’aptitude cette entité à stocker et transporter des produits pétroliers, gérer ses stations, la
87
vente directe, les huiles et la gestion administrative et financière essentiellement pour la
période 2009-2013.
88
Commerce, Société des études et développement Sousse-Nord
services et La Cour des comptes a procédé à l’appréciation de la gestion de la SEDSN couvrant
technologies de la essentiellement la période 2007- 2011 en examinant ses aspects liés à la réalisation des
communication investissements, à l’exécution des dépenses, au développement des ressources et à la
protection du patrimoine.
équipement et Dans le but d’évaluer l’aptitude de la Société Régionale de Transport de Beja à assurer ses
habitat attributions dans le domaine du transport public, la Cour des Comptes a réalisé une
mission d’audit qui a couvert la gestion administrative et financière, l’exploitation, la
maintenance et l’économie de l’énergie.
89
Gestion des dépenses du ministère de l’équipement, de l’habitat et de
l’aménagement du territoire
90
La mission d’audit qu’a fait la Cour des Comptes au sein de l’hôpital universitaire
Sahloul-Sousse a concerné essentiellement la période 2007-2011. Elle a porté sur la
prestation des services hospitaliers, la gestion des ressources humaines et financières,
l’achat de produits et services et la gestion de biens.
l’économie et la Cour des Comptes a effectué une mission de contrôle dont l'objectif est d'estimer le
développement degré de réalisation de sa mission. Les conclusions ont porté sur le rôle du TGT dans
l'exécution du budget, la gestion des opérations de trésorerie et la gestion de la dette. Elles
ont porté également sur la consolidation et le contrôle des comptes, l'organisation et le
système d'information. La mission de contrôle s'est étendue principalement sur la période
2009-2012.
91
Ressources La gestion du patrimoine archéologique
humaines culture Afin de s’assurer de la réalisation des objectifs nationaux assignés à la meilleure gestion
et patrimoine du patrimoine archéologique, la Cour des Comptes a effectué une mission de contrôle qui
a couvert la période 2009-2012 avec possibilité d'étendre la période en cas de besoin et a
touché certains services de l'Agence Nationale de Mise en Valeur et d’Exploitation du
Patrimoine Archéologique ainsi que les services centraux de l' Institut national du
patrimoine. Aussi des visites de certains sites, musées, espaces dédiés à la préservation
des monuments archéologiques ont été effectuées.
La mission de contrôle effectuée par la Cour des Comptes a eu pour but d'évaluer la
performance de l'ATFP dans le domaine de la formation professionnelle et de la
conformité de sa gestion administrative et financière aux textes réglementaires en
vigueur. Cette mission a couvert les services centraux de l'ATFP, 55 centres de formation
professionnelle et 5 intendances couvrant 12 centres. La mission de contrôle s'est étendue
sur la période 2008-2012 avec possibilité d'étendre la période en cas de besoin.
92
Autorités Ministère des affaires étrangères
publiques et Afin de s’assurer de la réalisation de la mission assigné au Ministère des Affaires
locales Etrangères et du respect du cadre règlementaire, la Cour des Comptes a effectué une
mission de contrôle qui a couvert la coopération internationale, les affaires consulaires et
la gestion des ressources humaines et financières et ce pour la période 2009-2012.
La Cour des Comptes a audité les différents services concernés par la gestion des biens
immobiliers de la Commune de Tunis dans le but d’évaluer l’aptitude de cette dernière à
déterminer ses biens immobiliers, à leur exploitation optimale et à leur préservation
conformément aux procédures juridiques en vigueur. Cet audit a visé également
l’évaluation de l’aptitude des services communaux à assurer le recouvrement revenus
provenant de l'exploitation de ces biens nécessaires pour le développement des ressources
municipales et la conservation des biens.
93
Afin de s'assurer que la municipalité a accompli sa mission conformément aux principes
d'économie, d'efficience et d'efficacité requise, la Cour des comptes a conduit une mission
de vérification qui a couvert la période 2008-2012, et a porté sur la mobilisation des
ressources fiscales, l'exécution des projets de développement, la gestion des biens
immobiliers, l'aménagement du territoire et urbanisation et l'octroi des autorisations
d'urbanisation.
Gouvernorat de Sfax
94
Rapports
27 ème Rapport (2011)
Thématiques
Afin de s’assurer de la réalisation des objectifs nationaux assignés au secteur, la Cour des
Comptes a effectué une mission de contrôle qui a couvert la période 2007-2010 et a procédé
à l’évaluation de la performance des intervenants publics en matière de développement des
ressources nationales en gaz naturel, de gestion des concessions relatives aux champs
gaziers et de préservation des droits de l’Etat au titre de la gestion du gazoduc trans-
tunisien. Ce contrôle s’est étendu à l’appréciation du degré de respect des règles de bonne
gestion en matière d’approvisionnement en gaz naturel par la STEG.
95
Compagnie des Transports par Pipe- lines au Sahara
Les opérations de contrôle, pour la période 2007-2010, ont couvert la gestion administrative
et financière, la gestion des achats, l’investissement et l’exploitation.
Le contrôle effectué sur le « Groupement » et les centres qui en relèvent a été axé sur
l’appréciation de la performance dans l’optimisation des ressources qui leur ont été affectées
et la réalisation des prestations dont ils sont chargés. Ce contrôle qui a couvert la période
2007-2010 a abouti à des observations portant notamment sur les aspects liés à la gestion
administrative et financière et sur des questions en rapport avec prestations curatives et
préventives fournies aux usagers du groupement.
96
SONEDE
Afin d’apprécier la performance de la SONEDE dans la réalisation des missions qui lui ont
été confiées, la Cour des Comptes a effectué un contrôle qui a été axé sur
l’approvisionnement en eau potable et le rendement des réseaux, la qualité des eaux et la
gestion administrative et financière.
Le contrôle effectué par la cour des comptes sur les dépenses du ministère de
l’environnement et du développement durable a révélé des irrégularités se rapportant
notamment à l’exécution des dépenses, à la gestion des parcs, à la réalisation de dépenses
97
dont le caractère administratif n’a pas été établi et à l’octroi d’avantages indus à l’ancien
président de la république et à certains de ses gendres.
98
La cour des comptes a effectué un contrôle sur la comptabilité administrative du ministère
au titre des années 2007 à 2009 couvrant les services du ministère, le centre d’informatique
du ministère des finances en ce qui concerne les aspects relatifs au système « Adeb » et le
centre national de l’informatique pour ce qui a trait aux systèmes « Makhzoun » et
«Mankoulet».…
Le contrôle effectué par la cour des comptes a permis de relever une série de défaillances et
de dépassements ayant trait à la localisation et au recensement des sites et des produits des
carrières, à la location des carrières, à l’attribution et au suivi des autorisations, au
recouvrement et au contrôle.
99
En vue d’apprécier la performance de l’OTE dans l’accomplissement des missions qui lui ont
été dévolues, la Cour des comptes a procédé à un contrôle qui a couvert la période allant de
2005 à fin novembre 2011 et a donné lieu à des observations ayant trait à la gestion
administrative et financière, au système d’information, à l’action sociale et culturelle et à
l’information, aux études et aux statistiques relatives à la communauté.
L’appréciation par la Cour des comptes des conditions de mise en œuvre des composantes
de la stratégie a fait apparaitre des insuffisances au niveau de la réalisation des objectifs de
cette stratégie et des carences qui ont marqué la gestion financière du Centre national de
transfusion sanguine (C.N.T.S).
Financement
de l’économie N.A
et
développemen
t
100
Ressources Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique- Université de
humaines Sfax
culture et Le contrôle effectué sur la gestion de « l’université » au cours de la période 2007-2010 a donné
patrimoine lieu à une série d’observations portant sur la performance de cet établissement dans les
domaines de l’organisation, du système d’information, de la gestion administrative et
financière et des fonctions liées à l’organisation de la vie universitaire dans les domaines
scientifique et pédagogique, à la promotion de la qualité de la formation, à la recherche
scientifique et au soutien à l’employabilité de ses diplômés.
Le contrôle effectué par la Cour des Comptes a englobé les différents aspects de la gestion
administrative et financière de la FTF au cours de la période 2006-2010. Il s’est orienté vers
l’évaluation de l’action de la FTF dans la mise en place des cadres organisationnels
appropriés et l’utilisation optimale et régulière de ses ressources en vue d’assurer le bon
fonctionnement du service public qui lui a été confié et de réaliser la promotion des sélections
nationales dont elle a la charge conformément aux objectifs tracés.
101
Ministère de l’éducation- Gestion du personnel enseignant
La cour des comptes a effectué une mission de contrôle sur la gestion de ces ressources
humaines au niveau des services centraux du ministère et des directions régionales de
Tunis2, Ben Arous et Nabeul qui a couvert principalement la période 2008-2010. Ce contrôle
a révélé des anomalies et des irrégularités qui ont entaché la définition des besoins en
personnel enseignant, le recrutement, la mise à niveau, la désignation du personnel dans le
cadre des missions d’enseignement en Europe et la rémunération.
Autorités
publiques et N.A
locales
102
Rapports
26 ème Rapport (2009-2010)
Thématiques
Industrie et STEG
énergie Les travaux de contrôle ont porté sur les activités de production, de transport et de distribution
de l’électricité. Ces travaux ont révélé certaines insuffisances au niveau de l’investissement, de
l’exploitation, de la maintenance, de la qualité des services rendus et du recouvrement des
créances.
103
technologies de la Cour a mené une mission d'évaluation ayant couvert toutes les phases du contrôle, depuis la
communication programmation jusqu’à l'exécution et ce pour la période 2007-2009
équipement et La Cour des Comptes a mené une mission de contrôle ayant porté, essentiellement, sur la
habitat période de l’année 2005 à juin 2010 et a couvert le système d’information, l’exploitation, le
développement de l’infrastructure des aéroports, la modernisation de leurs équipements ainsi
que la gestion des concessions.
104
Financement de Centre national de contrôle des impôts de Ben Arous
l’économie et Les travaux réalisés ont couvert principalement la période 2006-2009 et ont permis de relever
développement des insuffisances ayant trait à l’organisation, à la direction et à la supervision des bureaux
relevant du centre ainsi qu'aux activités de contrôle fiscal, aux actions de redressement, à la
gestion du contentieux et au suivi du recouvrement.
La mission de contrôle, effectuée par la Cour, a permis de relever des observations relatives à
la mobilisation des ressources au profit du FONAPRAM, au financement des projets, au
recouvrement des crédits et des dotations, à l’intervention du FNG et au suivi des projets.
105
L’éducation physique et les activités sportives scolaires et universitaires
Les travaux d’audit de la Cour des comptes ont permis de formuler des observations se
rapportant aux cadres enseignants, aux espaces sportifs et aux activités sportives scolaires et
universitaires.
La mission de vérification a couvert la période 2005 - Juin 2010 et a permis de relever des
observations relatives à l'organisation de l'Institut et de son système d'information, à la
formation de base, à la recherche scientifique, à l'infrastructure, aux équipements et à la gestion
financière.
Pour évaluer la gestion de la faculté pour la période 2006-2010, la cour des comptes s’est
intéressée aux volets de la formation, de la recherche, de l’organisation et du système
d’information.
106
Autorités Le programme national de réhabilitation des quartiers populaires
publiques et Les travaux de vérification ont pu relever des observations relatives à l'élaboration du
locales programme, au financement des troisième et quatrième générations du programme et à la mise
en œuvre des composantes du programme dans le cadre de la troisième et de la quatrième
génération.
107
Rapports
25 ème Rapport (2008-2009)
Thématiques
pêche et L'audit de la Cour a porté sur l'évaluation de l'efficacité du commissariat durant la période
environnement 2004-2009 dans la mobilisation des ressources hydrauliques, la préservation du sol, la gestion
des zones publiques irriguées, l'exécution des projets agricoles et dans sa gestion financière.
108
ressources en pâturage et en fourrage. Certains manquements dans la gestion financière et
administrative de l'office ont été aussi révélés.
Le rapport dresse une évaluation du programme national des parcs urbains depuis son
démarrage en 1996.
services et L'audit a permis l'évaluation de l'action de l'agence durant la période 2002-2009 au niveau de
technologies de l'octroi de la certification, du cryptage, du respect des standards internationaux en matière de
la sécurité informatique et de la promotion des programmes nationaux relatifs au commerce
communication électronique.
109
La Société Régionale de Transport du Gouvernorat de Jendouba
le rapport dresse une évaluation sur le degré de succès des principaux programmes de soins
préventifs et notamment dans les domaines des maladies transmissibles et non transmissibles
ainsi que les maladies chroniques
110
La caisse des prêts et de soutien des collectivités locales
publiques et L'audit de la Cour a porté sur l'évaluation de l'efficacité du commissariat durant la période
locales 2004-2009 dans la mobilisation des ressources hydrauliques, la préservation du sol, la gestion
des zones publiques irriguées, l'exécution des projets agricoles et dans sa gestion financière
111
ANNEXE 2 : Evaluation du programme de
subvention des hydrocarbures au niveau de l’ETAP,
la STEG et la STIR.
L’objectif de la mission est de :
ETAP :
112
corriger, également les opérations de distribution de ressources entre
l’Etat et la compagnie.
STEG :
113
projet en se basant sur un cahier de charges qui prend en
considération les manquements tout en sauvegardant les
prérogatives de la STEG
114
- Reconsidérer les faveurs attribuées à BG et trouver les solutions
possibles afin d’assurer la protection des droits de la république
tunisienne concernant la fixation du prix d’achat du gaz.
STIR :
115
- Améliorer les technologies de la raffinerie
116
Chapitre 3 Evaluation des Politiques Publiques Ex
Ante - Cas des Politiques d’Incitation à
l’Investissement : Le Nouveau Code
d’Investissement
1. Contexte et motifs du projet du Code d’Investissement
Le projet du code d'investissement s’insère dans le cadre de la note
d’orientation du nouveau Plan de Développement 2016-2020 visant
l’accroissement du taux d’investissement à 25% ainsi que celui de la part de
l’investissement privé dans le total de l’investissement à 65% à l'horizon
2020.
117
que la décision de mise en œuvre ne soit prise. Elle apporte aux autorités
responsables une
-Elle aide à préciser les critères de sélection des projets à retenir et à s'assurer
du respect des priorités fixés.
118
3. L’évaluation ex-ante du projet du CI
Les étapes de l’évaluation
Dans le cadre de ce chapitre, nous considérons le mode d’évaluation ex ante
afin d'évaluer la portée de l’adoption du code d’investissement. Ce dernier,
ayant pour objectif de mettre en place une politique d’incitation à
l’investissement susceptible de contribuer grandement à la résorption du
problème du chômage, l'amélioration de la valeur ajoutée, l'intégration des
entreprises locales dans les chaines de valeur mondiale et enfin participer à
la relance de la croissance économique du pays.
Etape 1
Comme cela a été évoqué dans le chapitre 2toute évaluation passe par une
série d’étapes. Au niveau de la première étape, il est question d’exposer les
différentes hypothèses relatives aux points soulevés par l’évaluation ; Il
s'agit dans cette étape – rappelons-le- de définir la politique à évaluer.
Etape 2
120
Accroitre la part de l’investissement privé dans le total de
l’investissement
Etape 3
-L’abandon du projet
-L’amendement du projet
121
Tableau 3-1: Le Projet Du Code D’investissement
L’OBLIGATION DE PRENDRE
NECESSITE DE POUSSER LES AUTORITES A PART A L’ELABORATION DES
LES MESURES D’ENCOURAGEMENT DE
DEFINIR UNE « CONSTITUTION
L’INVESTISSEMENT PRIVE FERONT L’OBJET DECRETS D’APPLICATION : LES
DES DISPOSITIONS DU DROIT COMMUN ECONOMIQUE » ET A ACCELERER LA
PUBLICATION DES TEXTES RELATIFS A LA ENJEUX SONT A CE NIVEAU DU
Exemple : Bonnes Pratique des pays DECENTRALISATION PROCESSUS.
de l’OCDE
122
Etape 4
123
Etape 5
124
L’analyse aurait pu être complète si nous avions fait appel à la
méthode de l’expérimentation en menant une enquête auprès des
acteurs économiques quant à leurs perceptions permettant d’établir
une projection de leur comportement vis-à-vis du Code
d’Investissement.
Etape 7
L’évaluation du projet du CI
Il s’agit dans ce qui suit d’une évaluation du projet de CI objet du seul
texte déposé à l’ARP le 06 novembre 2015 et enregistré sous le
numéro 68/2015 indépendamment du contenu des projets de décrets
soumis à consultations restreintes.
125
Figure 3-1: Nature de l’évaluation
Evaluation
Forme Fond
Qualitative Quantitative
L’évaluation qualitative
Par rapport aux dispositions du CII en cours (Loi 120-93), le projet du CI-
2016 suppose de répondre à plusieurs critères :
126
3.3.1 Critère de constitutionnalité
Une comparaison avec des pays tels que le Maroc ou la Turquie qui offrent
des incitations fiscales et financières favorisant le développement régional
32 Bien que le texte de loi relatif au PPP ait été adopte par l’ARP, les décrets
d’application n’ont toujours pas vu le jour jusqu’au moment de la rédaction de ce
rapport.
127
parallèlement à l’amélioration de leur environnement d’affaire et de leur
risque pays. Ceci ne peut qu’handicaper l’attractivité des régions
défavorisées et ce, si on analyse du point de vue de l’investisseur et selon le
critère de rendement minimum brut d’un projet.
Figure 3-2
8%
6%
Source : Auteurs
128
permis à la Corée du Sud de se positionner comme leader mondial dans
certains domaines notamment les télécommunications et les TIC. En Tunisie,
miser sur le développement de filières telles que la santé, l’agriculture Bio
constituera certes une opportunité pour l’économie tunisienne. Le choix des
filières dépasse l’octroi d’incitation financière spécifique, mais la mise en
place d’un écosystème complet et cohérent incluant toute la chaîne de
valeur.
129
En décentralisant, l’Etat vise une meilleure égalité des droits et une plus
grande solidarité entre les régions, c’est dans ce cadre que s’inscrit la
discrimination positive. Celle-ci se définit comme : « le fait de favoriser
certains groupes de personnes victimes de discriminations systématiques de façon
temporaire, en vue de rétablir l’égalité des chances ».
130
L’autonomie financière, quant à elle, n’est pas totale. En effet, l’article 135 de
la Constitution stipule que « les collectivités locales disposent de ressources
propres et de ressources qui leur sont transférées par l’autorité centrale… ». Ainsi,
tout transfert de compétences de l’autorité centrale à la collectivité locale
doit être accompagné de ressources conséquentes, afin que la collectivité
puisse atteindre ses objectifs, tout en gardant un équilibre entre les
ressources et les charges locales.
-Le projet du CI n'est pas en harmonie avec à la loi sur les PPP : L’axe 2 du
projet du CI relatif à l’accès au marché est muet quant aux principes d’accès
aux marchés publics dans le cadre du PPP. Soumettre les partenariats
public-privé aux mêmes principes que le code des marchés publics en
termes de transparence, concurrence réelle et égalité de traitement est une
nécessité si les autorités veulent effectivement instaurer le principe de la
concurrence ; à ce niveau s’il y a un seul soumissionnaire pour le projet, les
bonnes pratiques internationales (Corée du Sud, Costa-Rica, …) font que la
procédure doit être revue voire arrêtée.
131
Figure 3-3: Evolution du taux de chômage
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
132
Il est souhaitable d’adopter une stratégie au cas par cas, où chaque IDE sera
évalué en fonction de ses avantages et de ses inconvénients sur nos réserves
de change en termes de transfert des revenus du capital et du travail.
3000,00
2000,00
1000,00
0,00
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
133
Evolution des avoirs en devises (Jours d’M) et du déficit courant (%PIB)
Source : BCT
Le projet du nouveau code ne mentionne pas une seule fois les mots
exportation ou investissement étranger alors qu’il s’agit là d’enjeux et de
priorités majeures pour notre pays. Ne plus continuer à encourager les
exportations peut affecter la balance commerciale et au-delà la balance des
opérations courantes. Comme l’illustre la figure suivante33, la tendance des
exportations est à la baisse depuis 2010, Cette baisse est estimée sur la
période 2010-2015 à 114 %.
134
Figure 3-5: Evolution des exportations
5 000,0 60,00%
4 000,0 50,00%
3 000,0 40,00%
2 000,0
30,00%
1 000,0
20,00%
0,0
10,00%
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
1975
1977
1979
1981
1983
2005
2007
2009
2011
2013
2015
-1 000,0
0,00%
-2 000,0
-3 000,0 -10,00%
-4 000,0 -20,00%
-5 000,0 Variation des Exportations (en MDT) -30,00%
Taux de croissance des exportations (%)
Source : INS
S’il n’y aura pas de prise de décisions de la part des autorités en vue de
promouvoir de nouveau les exportations et de redynamiser les structures de
financement et d’appui afférentes, en particulier le FAMEX (Fonds d'Accès
aux Marchés d'Exportation), le FOPRODEX et le CEPEX, la baisse sans
précédent des exportations aura comme conséquences :
135
-Ainsi et dans ces conditions, promouvoir les exportations est une priorité
nationale surtout que le coût à l’exportation est élevé en Tunisie par rapport
à des économies à niveau de développement similaire en l’occurrence le
Maroc et l’Egypte.
900
800
700
600
500
400
2010 2011 2012 2013 2014
136
-L’investissement à l’étranger permet la création d’autres investisseurs sur
le marché local. (l’investissement local pourrait atteindre 20%).
80
66,8
70
60
50
40 35,2
29,5
30 21
20
10
0
2011 2012 2013 2014
137
- Prime pour le développement régional (En fonction d’Indicateur de
Développement régional),
138
Projeter sur le même horizon la série de l’investissement privé effectif. Cette
série est supposée décrire l’évolution de l’investissement privé sous les
dispositions du CII.
139
Tableau 3-2: Simulation de l’investissement avec et sans incitations
8,000
Hodrick-Prescott Filter (lambda=100)
7,000 8,000
6,000
6,000
5,000
1,500 4,000
4,000
1,000
2,000
3,000
500
0
2,000
0
1,000 -500
0 -1,000
1985 1990 1995 2000 2005 2010 85 90 95 00 05 10 15 20 25
140
Evolution de l'Investissement avec et sans A terme les incitations du CI affectent de
incitations financieres sous le CI et le CII
moins en moins les investissements
12000,00
4000,00
10000,00 3500,00
8000,00 3000,00
6000,00 2500,00
2000,00
4000,00
1500,00
2000,00
1000,00
0,00
1983
1986
1989
1992
1995
1998
2001
2004
2007
2010
2013
2016
2019
2022
2025
500,00
0,00
CI CI Sans Incitations CII 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025
141
Il s’ensuit que si à court terme les primes peuvent servir de levier à la
promotion de l’investissement privé, à terme cet effet s’estompera et les
incitations n’auront aucun effet sur l’investissement privé à moins de
chercher (de créer) de nouvelles incitations.
142
constituent le prix à payer par le autorités pour acheter le silence des entrepreneurs
face à sa carence en terme de garantie de la bonne gouvernance de l’investissement
privé ».
1411,38
1480,65
1186,21
1264,10
1339,17
1546,92
1610,15
2000,00
1105,57
1022,23
936,25
847,68
1500,00
555,62
1000,00
500,00
0,00
1984
1990
1996
2000
2006
2012
2022
1986
1988
1992
1994
1998
2002
2004
2008
2010
2014
2016
2018
2020
2024
-500,00
-1000,00
-1500,00
143
Chapitre 4 Evaluation de la réforme du secteur
bancaire
Introduction
Dans un tel contexte, l’urgence des réformes s’est imposée comme la porte
de secours pour éviter le pire. Une avalanche de projets de réforme s’est
abattue sur le secteur financier : recapitalisation des banques publiques, un
nouveau statut pour la Banque centrale, une nouvelle loi bancaire, une
nouvelle réglementation de change en chantier, …
144
La multiplication des projets de réforme dans le secteur bancaire serait-elle
en mesure d’améliorer la performance et la résilience des banques
tunisiennes ?
Le degré de concurrence
Le système bancaire tunisien opère dans un contexte loin d’être
parfaitement concurrentiel. En effet, malgré la multiplication des projets de
réforme, et malgré le nombre élevé de banques (23 banques), une
concurrence ouverte et saine dans le secteur n’est pas encore au rendez-
vous. Le poids de l’intervention publique (régulation et réglementation,
encadrement, etc.) pèse sur le secteur. La concurrence demeure localisée au
145
niveau de la collecte des dépôts alors que pour les crédits, une logique
oligopolistique conditionne le comportement des banques et prive le secteur
d’une meilleure allocation des fonds collectés.
La qualité de la gouvernance
Les réformes successives n’ont pas réussi à réduire le gap par rapport aux
standards internationaux de bonne gouvernance. L’absence de l’ancrage de
la culture de la bonne gouvernance dans le secteur s’est répercutée sur la
qualité des actifs, d’où la montée des Non performing loans et le non-respect
des exigences prudentielles. Toutefois, la qualité de la gouvernance dans le
secteur bancaire dépasse celle qui règne dans les entreprises, surtout non
cotées à la bourse.
Le niveau de performance
Les banques tunisiennes affichent des fondamentaux de rentabilité
nettement inférieurs aux standards internationaux. Les ratios de rentabilité
du secteur (Return on Assets, Return on Equity) peinent à atteindre ceux des
pays de la région (Maroc, Jordanie ou le Liban), qui ont réussi avec succès,
ces dernières années, la modernisation de leur secteur bancaire. Toutefois,
cette mauvaise performance cache de profondes disparités entre les
banques. Certaines banques privées tirent leur épingle du jeu en
enregistrant des résultats assez satisfaisants, largement supérieurs à ceux
des banques publiques, où les Big three (STB, BNA et BH) connaissent
jusqu’à aujourd’hui des difficultés financières importantes.
146
Qualité des actifs : le dictat des Non-Performing loans
La mauvaise gouvernance du secteur continue de peser sur la qualité des
actifs. En effet, la mauvaise allocation des actifs, dans un contexte où la
supervision est défaillante, explique la montée des créances accrochées dans
le portefeuille des banques tunisiennes (un taux des NPL dépassant les 14%)
et le gap de performance par rapport au benchmark de la région (6% pour
le Maroc et 8,5% pour la Jordanie). Cette situation s’est traduite aussi par des
taux de provisionnement largement en dessous des normes de la profession
(FMI 2012 ; World Bank 2013).
147
banques tunisiennes sont restées de petite taille, non performantes et trop
dépendantes de la liquidité fournie par la BCT. En somme, elles souffrent
d’une fragilité structurelle.
En 2013-2014, des opérations de full audit approfondis ont été lancées sur les
trois grandes banques publiques (STB, BNA et BH). L’objectif était de
détecter les sources de faiblesses au niveau institutionnel, opérationnel et
stratégique. Les résultats de ce full audit ont permis d’évaluer les besoins en
fonds propres de ces trois banques, permettant de consolider leur situation.
148
Ces trois banques se sont engagées dans un vaste programme de
restructuration qui s’achève en 2019, et qui englobe l’ensemble des foyers de
fragilité des banques (faiblesse des fonds propres, créances accrochées,
système d’information, …). L’objectif final est de franchir un pas significatif
en directions des normes internationales.
149
C’est pour atteindre ces objectifs que le régulateur tunisien a présenté à
l’ARP (Assemblée des représentants du peuple), le 2 mars 2016, le projet de
la nouvelle loi bancaire
150
gamme de produits de gestion du risque de change offerte aux entreprises
actives sur les marchés étrangers. Un projet qui n’est pas encore achevé par
la BCT.
Une fois ces différents projets mis en application, il y a lieu d’affirmer qu’une
étape a été franchie, même si des efforts restent à entreprendre. Ceci nous
amène à revenir sur la portée et l’efficacité de ces projets de réforme.
L’analyse de l’état d’avancement des réformes engagées dans le secteur
bancaire nous permet de repérer deux situations :
Ainsi, nous serons amenés, dans ce qui suit, à différencier notre méthode
d’évaluation.
Certes, il est encore tôt pour évaluer le degré de réalisation des objectifs de
cette réforme. Néanmoins, le régulateur a précisé un premier objectif, celui
de pouvoir détecter les sources de faiblesses au niveau institutionnel,
opérationnel et stratégique. En effet, les résultats de ce full audit ont permis
151
de repérer les éléments de fragilité qui caractérisent le fonctionnement des
banques publiques, et d’évaluer les besoins en fonds propres de ces trois
banques, permettant de consolider leur situation. Pour les autres objectifs,
tel que l’ancrage aux standards internationaux de performance et de bonne
gouvernance, il est encore tôt pour pouvoir donner des résultats tangibles.
Cependant, avec les changements opérés dans le mode de gouvernance
(séparation entre les fonctions du DG et du Président du CA ; désignation
des membres du CA, …), il faudrait s’attendre à plus d’efficience et de
performance dans les grandes banques publiques.
Le texte n’a pas été suffisamment discuté à l’ARP. Les députés ont travaillé
sur une version allégée du rapport du cabinet d’audit. Le choix du 5 aout
comme jour du vote n’a pas mobilisé les députés. Le projet a recueilli 109
voix avec 90 absences, 10 contre et 8 abstentions.
2.2.3 Méthode
152
gripper le processus de réformes, surtout dans une période de transition où
la méfiance est de mise.
Troisièmement, les résultats des stress test opérés par le FMI depuis quelques
années ont signalé le fort besoin de recapitalisation. La réponse des autorités
n’est pas à la hauteur des défis. D’une part, les sommes mobilisées restent
modestes face aux estimations du FMI. Et d’autre part, la qualité des actifs
et la faiblesse des données se rapportant à la supervision, ne peuvent
qu’entretenir la fragilité bancaire et alimenter le risque systémique, surtout
lorsqu’il s’agit des trois grandes banques publiques.
Enfin, l’Etat n’a pas lésiné sur la mobilisation des moyens pour venir au
secours des banques en difficultés. Les opérations de recapitalisation se sont
avérées coûteuses pour le contribuable. Au lieu de chercher des solutions
internes (de type liquidation de filiales ou d’autres actifs de la banque), les
autorités ont privilégié la solution la plus facile (sauf pour la BNA), en
faisant payer le contribuable la facture de la mauvaise gouvernance du
secteur. La force de l’intervention publique pour sauver ces banques repose
la question du rôle de l’Etat dans le secteur bancaire. Un rôle qui a pris de
l’ampleur avec les opérations de recapitalisations (figure 4.1).
153
Figure 4-1: Participation dans le secteur bancaire
154
performance, ni de la résilience. Aujourd’hui, les nouvelles technologies de
l’information et de la communication ont profondément transformé
l’exercice du métier bancaire (relation avec la clientèle, activités de la
monétique, gestion du risque, production de services). Cette transformation
de l’activité bancaire, boostée par le renforcement et les mutations du cadre
réglementaire de l’après crise des subprimes, a obligé les banques à rénover
leurs stratégies de formation.
En Tunisie, certaines banques privées n’ont pas lésiné sur les moyens pour
développer leurs compétences. Leur objectif est de leur procurer plus de
professionnalisme afin qu’elles puissent répondre aux exigences d’un métier
en mutation permanente. Ce qui est loin d’être le cas des autres banques qui
n’ont pas réussi à accorder à leur politique de formation la place qu’elle
mérite.
-D’une part, la politique de rémunération est loin d’être attractive pour les
compétences. Tant que la structure de rémunération demeure dictée par des
conventions d’attribution de grade et de grilles de salaires archaïques, nous
ne pourrons pas espérer une meilleure qualité.
155
que celui du chargé de clientèle) et limite le besoin pour des formations plus
sophistiquées (gestion du risque, stress testing, …).
156
-Sur le front de la gouvernance, le texte a repris les dispositions de la
circulaire de la BCT n°2011-06. Il est innovant sur un certain nombre de
points :
157
l’exception des établissements visés aux articles 34 et 35 de la présente loi et
dont le capital ne peut être inférieur à 5.000.000 dinars.
Un pas non négligeable pour renforcer le niveau des fonds propres des
banques. Or un seuil de 150 millions de dinars reste insuffisant pour
déclencher une véritable dynamique de concentration dans le secteur
débouchant sur des banques de grande taille.
C’est avec un tel calendrier que l’autorité de régulation pourrait créer une
dynamique de marché amenant les banques dont le capital est inférieur au
minimum réglementaire à réfléchir sérieusement sur l’opportunité d’une
fusion avec d’autres établissements.
158
supervision charaïque (Sharia board) pour les établissements de
crédit adoptant les produits de la finance islamique.
Sur un autre terrain, nous n’avons pas remarqué à travers cette loi une réelle
volonté d’encourager les activités de marché dans la banque. Le texte reste
évasif sur cette question, ce qui ne pourrait que pénaliser le secteur par
rapport à ses concurrents de la région (Maroc).
Compte tenu du poids des créances accrochées dans leurs portefeuilles, les
banques tunisiennes sont restées réticentes et très sélectives dans leurs
politiques de crédit en direction des PME. D’ailleurs, le régime de faillite,
qui reste favorable aux débiteurs au détriment des créditeurs, n’arrange pas
la situation, dans la mesure où il fausse la concurrence dans le secteur.
L’encadrement des taux d’intérêt par la BCT handicape surtout les PME sur
le marché du crédit. L’objectif de la BCT est certes louable, il vise à protéger
159
les clients des abus des banquiers. Cette réglementation, plafonnant la limite
maximale pour les taux d’intérêt d’emprunt, favorise l’exclusion des PME,
qui ne possèdent pas assez de garanties, du marché de crédit. En matière de
garanties, les banques tunisiennes détiennent la première place dans la
région, avec le niveau le plus élevé (World Bank 2012).
La volonté d’ancrage aux normes bâloises a toujours été présente chez les
autorités de régulation (un ratio de solvabilité de 10% et un ratio Tier-1 de
7%, selon la BCT). Toutefois, le ratio des fonds propres pour l’ensemble du
système demeure en-dessous des exigences réglementaires (Figure 5.2).
160
Figure 4-2: Un ancrage lent aux normes de Bâle en %
Toutefois, l’action demeure encore en deçà des attentes, et cela pour deux
raisons.
161
l’investissement étranger, notamment de portefeuille), et du coup, prive le
secteur bancaire tunisien de rattraper les standards internationaux.
Les actifs des banques tunisiennes demeurent plombés par des créances
accrochées qui ont été amplifiées par le choc de la Révolution de janvier
2011.
162
Figure 4-3: Des créances accrochées sous provisionnées en %
163
Figure 4-4: Prêts non-performants 2014 (en % du total crédits)
Les niveaux des frais généraux demeurent parmi les plus élevés de la région
(World Bank 2012). Et les ratios de rentabilité demeurent faibles (Figure 5.5).
Cette mauvaise performance est davantage prononcée pour les grandes
banques, ce qui traduit une efficacité limitée dans le secteur. La faiblesse des
dépôts plonge les banques dans une situation d’illiquidité, qui les force à
recourir de plus en plus à la BCT pour se refinancer. De même, la croissance
des crédits demeure décevante par rapport à son potentiel (IMF 2015).
164
Figure 4-5: Une rentabilité peu rassurante en %
Quelles sont les chances offertes pour une banque tunisienne de pouvoir
concurrencer les grandes banques africaines, dans un monde marqué par
une guerre de concentration bancaire ?
165
Or, l’atteinte de la taille critique est indispensable : pour dégager des
économies d’échelle permettant de booster la performance des banques ;
pour bénéficier des conditions avantageuses de financement (fonds propres
et fonds empruntés) sur les marchés de capitaux, pour s’internationaliser et
du coup, renforcer la résilience du secteur face aux chocs récessifs
domestiques; pour promouvoir la diversification sectorielle du portefeuille
bancaire ; …
Les banques marocaines nous offrent un très bon exemple. Leur présence
sur les marchés étrangers (20% pour Attijariwafa, 43% pour la BMCE/BOA
et 15% pour la BCP), essentiellement d’Afrique, puisent ses racines dans la
réussite d’un long processus de concentration dans le secteur bancaire
marocain, qui a fait émerger ces trois géants [Figure 6]. C’est cette
166
transformation dans le paysage bancaire marocain qui a fini par creuser le
gap de performance par rapport aux banques tunisiennes.
-Le présent texte montre clairement, que la BCT n’est pas encore prête à se
débarrasser de la fonction de supervision au profit d’une instance
indépendante. La BCT perdra en crédibilité si elle persiste à cumuler les
prérogatives de réglementation et de supervision.
-Dans les pratiques modernes du central banking, aussi bien l’action que le
mode de gouvernance de la BCT, devraient être soumis à la loupe des
superviseurs. Car, le risque d’un conflit d’intérêt pourrait décrédibiliser
l’action de l’autorité monétaire et du coup, limiter l’efficacité de sa politique
monétaire.
167
-La BCT devrait abandonner la redevabilité (accountability) occasionnelle. Le
Gouverneur devrait présenter de façon régulière (chaque année ou chaque
semestre) sa stratégie de politique monétaire devant le parlement ou tout
simplement devant la Commission des finances du Parlement et non pas
attendre la demande des parlementaires comme le précise l’article 82. Dans
cet exercice il serait amené à présenter ses objectifs (clarification et
quantification) et éventuellement à expliquer les raisons du dérapage par
rapport aux objectifs de l’institution.
168
formation d’une bulle sur le marché des actifs, même si la politique
monétaire est ultra accommodante (FMI 2011).
169
Marché de capitaux : une réforme négligente pour la finance
de marché
Cette réforme est restée focalisée sur le secteur bancaire. Or, peut-on garantir
la solidité du système financier, si le vent des réformes n’a pas encore soufflé
sur les autres composantes de ce système ?
170
limitant ainsi l’asymétrie des échéances entre les éléments de l’actif et ceux
du passif (maturity mismatch); l’introduction de nouveaux produits de type
coco’s (contingent convertible bonds) où obligations convertibles contingentes,
permet de desserrer les exigences de recapitalisation qui pèsent sur les
banques, et plus particulièrement sur le budget de l’Etat pour les banques
publiques (Labidi 2013 ; Labidi 2015)
171
Figure 4-Réforme du secteur bancaire
172
gestion de la dette publique, et améliorer la visibilité du climat des affaires
pour les acteurs économiques (Labidi, IACE 2013).
-Une CDC très dynamique sur le marché des capitaux et sur les projets de
PPP.
-Et des investisseurs institutionnels très actifs sur les opérations de marchés
pour renforcer la solidité de la place de Tunis.
173
Chapitre 5 Evaluation ex post : cas des politiques
actives d’emploi
Introduction
Une approche évaluative à titre ex post, pour le cas des politiques actives
d’emploi est une conception méthodologique qui pourrait justifier le choix
de l’application d’un programme donné et expliquer comment il a pu
donner ses fruits ou bien montrer les défaillances de son fonctionnement et
à quel point la politique adoptée n’aurait pas réussi à atteindre son but.
174
Le mode d’évaluation ex post peut être envisagé avec les méthodes
expérimentales permettant de voir si un groupe de personnes ayant
bénéficié d’un programme donné comparé à un autre groupe qui n’auraient
pas eu avantage du programme et voir les conséquences possibles sur leur
insertion professionnelle.
175
2010, le taux de chômage s’est stabilisé autour de 13%, le pays a pu maitriser
le flux additionnel annuel de main-d’œuvre qui s’est élevé à, à peu près,
70000 nouveaux demandeurs d’emploi, majoritairement diplômés du cycle
supérieur.
35 33,6
31,6 31,4
30 28,6
26,9
25 23,4 23,3
20,6
Pourcentage
20 18,7 18,3
17 17,6
15,9 15,2
14,8
15 12,5 13,3 13
12,4 12,4
10
0
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Taux de chômage global Taux de chômage des diplômés
176
La figure 5.1 relative au taux de chômage global et à celui des diplômés fait
apparaitre un pic en 2011 de l’ordre de 18,3% suite à la fermeture massive
d’unités productives (nationales et internationales). Cette hausse s’est
réduite durant les années suivantes (2012-2015) pour passer à 17,6% en 2012,
15,9% en 2013, 14,8% en 2014 et se stabiliser autour de 15%, en 2015.
177
tunisienne de 2011. Ne serait-il pas ici un facteur qui devrait être pris en
considération lors de l’établissement des PAE ?
Par ailleurs, la figure 5.2 distingue entre les diplômés chômeurs hommes et
les diplômées chômeuses femmes. L’écart est assez clair puisque les deux
courbes représentatives sont beaucoup plus éloignées l’une de l’autre que ce
qu’a été le cas pour les taux de chômage en général. Les taux de chômage
des diplômés hommes ou femmes ont quasiment suivi le même rythme
d’évolution du chômage en général. De la sorte, deux pics ont marqué ladite
évolution. Le premier se situe en 2009 où le taux de chômage des femmes
diplômées a atteint 35% alors que celui des hommes n’a pratiquement pas
bougé. Le deuxième pic se situe en 2011 et concerne aussi bien les diplômés
hommes que les diplômées femmes dont les taux de chômage ont atteint
pour les premiers 23,7% et 44% pour les secondes. Encore une fois, la
population féminine apparait comme étant la population la plus vulnérable
et est touchée de plein fouet par les conséquences des troubles survenus au
lendemain du 14 janvier 2011.
178
Figure 5-2: Evolution du chômage selon le sexe, Tunisie, 2006-2015
50
45
40
35
30
Pourcentage
25
20
15
27,4
25,6
23 22,2 22,2
10 18,8 18,9
15,1 15,3 15,9
5
11,5 11,3 11,2 11,3 10,9 15 14,6 13,3 11,4 12,4
0
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Hommes
Femmes
Hommes diplômés
Femmes diplômées
179
1.1.2 L’évolution des créations d’emplois
Le fait le plus significatif est la chute des créations d'emplois en 2011, avec
un effet accentué au niveau des femmes. En effet, la figure 3 montre qu’après
une création de près de 80 milles nouveaux postes en 2007 dont 60 milles
pour les hommes et 20 milles pour les femmes, le nombre a chuté en 2008 (70
milles) et encore plus en 2009 (43 milles). Au niveau des femmes, 2009 a été
marquée par des pertes plutôt que des gains, puisque près de 11 milles
femmes se sont trouvées sans emploi dû essentiellement à la crise financière
de 2008.
180
Figure 5-3: Evolution des créations d'emploi selon le sexe, Tunisie, 2006-2015
100
Nombre d'emplois créés ou perdus (en milliers
50
0
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
-50
-100
-150
Hommes Femmes Total
181
touristiques ce qui a engendré la perte d’un nombre important d’emplois
dans le secteur.
182
Figure 5-4: Part de chaque gouvernorat dans les placements sur le marché du
travail, Tunisie, 2010-2014
16,00%
12,00%
8,00%
4,00%
0,00%
TOZEUR
KEBILI
TATAOUINE
GABES
SIDI BOUZID
MANOUBA
BEJA
SILIANA
LE KEF
MEDENINE
GAFSA
KAIROUAN
KASSERINE
MAHDIA
ZAGHOUAN
JENDOUBA
ARIANA
BEN AROUS
SFAX
BIZERTE
MONASTIR
SOUSSE
NABEUL
TUNIS
2010 2014
183
active à la recherche d’emploi. C'est ce que qui fera l'objet de la section
suivante.
184
des domaines innovants et à haute valeur ajoutée (i.e. les Nouvelles
Technologies de l’Information et de la Communication).
36 Al-Rajhi Taoufik et Bchir Hédi (2015), « Le pacte social et fiscal pour l’emploi : une
relance par l’offre » in Notes du Conseil d’Analyses Economiques, N°1, juillet, 2015.
37 MIRAGE : Modelling International Relationships in Applied General Equilibrium est un
185
(Al-Rajhi et Bchir, 2015) mais qu’en est-il de l’évaluation à mi-parcours et de
celle ex-post du PSFE ?
186
Tableau 5-1: Description des programmes d’insertion professionnelle délivrés par les services publics
Bénéficiaires(201
Programme Objectifs Type de bénéficiaires Durée Avantages
4)
Stage d’initiation Assister les Ils doivent être : 65.668 La durée L’ANETI
à la vie stagiaires à acquérir les de nationalité bénéficiaires avec initiale du paye une allocation
compétences nécessaires tunisienne un taux de stage étant mensuelle de 150
professionnelle
leur permettant de mieux primo- féminisation de fixée à 12 mois, Dinars Tunisiens
(SIVP)
intégrer le marché du demandeurs d’emploi l’ordre de 66,1% avec une (DT) au stagiaire qui
travail. titulaires d’un possibilité de la aura reçu, en plus,
Du côté des diplôme de Les contrats SIVP rallonger de 12 une indemnité de la
employeurs, il s’agit d’une l’enseignement signés en Tunisie mois part de son
assistance financière visant supérieur ou d’un en 2014 additionnels employeur qui ne
à les aider à recruter du diplôme équivalent, représentent 55% doit pas être
personnel qualifié au depuis au moins six de la totalité des inférieure à 150 DT.
moindre coût. mois contrats signés, En outre, les
inscrits auprès tous programmes stagiaires sont en
d’un bureau de confondus. mesure de bénéficier
de sessions de
formation
187
l’emploi et du travail complémentaires
indépendant après l’accord de
l’entreprise
d’accueil. C’est
l’ANETI qui prend
en charge le coût de
formation du
stagiaire plafonné à
900 DT dans une
limite maximale de
200 heures durant la
durée du contrat.
Contrat
d’Insertion des Permettre aux diplômés de Les bénéficiaires 120 bénéficiaires Une année et L’ANETI
Diplômés de l’enseignement supérieur doivent être : où les filles sont ce paye une allocation
d’acquérir les qualifications de nationalité majoritaires avec conformément mensuelle de 150
l’Enseignement professionnelles en 66,66% de l’effectif à un
tunisienne Dinars Tunisiens
Supérieur alternance entre une titulaires d’un total programme de (DT) au stagiaire
(CIDES) entreprise privée et une diplôme de formation L’ANETI
structure de formation l’enseignement spécifique indemnise les
publique ou privée supérieur ou d’un arrêté à cet stagiaires qui
diplôme équivalent effet entre résident hors du
l’entreprise gouvernorat où est
188
au chômage d’accueil, le implantée
pendant une période stagiaire et l’entreprise d’accueil
ayant excédé trois l’ANETI par un montant
années à partir de la plafonné à 50 DT
date d’obtention de pendant toute la
leurs diplômes durée du contrat.
inscrits auprès L’ANETI
d’un bureau de prend en charge la
l’emploi et du travail formation du
indépendant stagiaire à hauteur
de 1800 DT dans une
limite maximale de
400 heures durant
toute la durée du
contrat.
Le stagiaire
reçoit, en plus, une
rémunération de la
part de son
employeur qui ne
doit pas être
inférieure à 150 DT.
Le Contrat
Emploi-Solidarité Faciliter l’insertion des Toutes les catégories Trois Une
(CES) différentes catégories des des demandeurs ans dans le cas indemnité mensuelle
demandeurs d’emplois d’emploi peuvent en de jeunes comprise entre 150
dans la vie active bénéficier, sous diplômés de et 250 DT pendant
189
réserve que le l’enseignement une période
stagiaire soit inscrit supérieur ou maximale de trois
auprès d’un bureau équivalent. ans pour les jeunes
d’emploi Une diplômés de
année pour l’enseignement
ceux ayant un supérieur ou ayant
niveau des diplômes
inférieur équivalents
Une
indemnité mensuelle
ne dépassant pas 130
DT pendant une
période maximale
d’une année pour les
jeunes dont le
niveau d’instruction
ne dépassant pas le
baccalauréat
Une
indemnité mensuelle
ne dépassant pas 300
DT pendant une
durée maximale
d’une année pour les
encadreurs opérant
dans le cadre de ce
programme
190
Le programme Encourager le secteur privé Les entreprises qui : La prise en Le FNE prend en
de prise en à recruter les diplômés de exercent des charge est charge la
charge par le l'enseignement supérieur activités à haute prévue pour contribution
en vue d'améliorer le taux valeur ajoutée et à fort une période de patronale au régime
Fonds National d'encadrement des sept ans légal de sécurité
contenu de savoir
de l'Emploi entreprises ne sont pas sociale relative aux
(FNE) de la installées dans les salaires versés au
contribution zones titre des nouveaux
patronale au d'encouragement au recrutements des
régime légal de développement primo demandeurs
sécurité sociale ne doivent d'emploi titulaires
pas avoir dépassé trois d’un diplôme de
années depuis leur l'enseignement
entrée en activité. supérieur.
L’entreprise octroie
obligatoirement au
stagiaire une
indemnité
complémentaire
mensuelle durant
toute la durée du
194
contrat dont le
montant ne peut être
inférieur à 50 DT
Contrat de Permettre aux travailleurs Les travailleurs ayant 482 stagiaires ont Une durée L’ANETI prend en
Réinsertion dans ayant perdu leurs emplois perdu leur emploi, tels bénéficié du maximale de charge:
la Vie Active d’acquérir de nouvelles que : CRVA en 2014. Les 12 mois Les
compétences conformes aux des filles sont dépenses
(CRVA) exigences d’un poste majoritaires avec
travailleurs d’adaptation des
d’emploi préalablement permanents ayant 82,15% bénéficiaires dans la
identifié au sein d’une perdu leur emploi limite maximale de
entreprise privée pour des motifs 200 heures,
économiques ou Le coût de la
techniques ou suite à formation du
la fermeture stagiaire plafonné à
définitive, subite et 900 DT dans la
illégale des entreprises limite maximale de
qui les employaient; 200 heures durant la
ou bien, durée du contrat.
des Une
travailleurs non indemnité mensuelle
permanents ayant dont le montant est
perdu leur emploi de 200 DT durant
pour des motifs toute la durée du
économiques ou contrat
techniques ou suite à Une
la fermeture couverture sociale.
définitive, subite et
195
illégale des entreprises
qui les employaient et L’entreprise
ayant exercé durant d’accueil verse au
une période minimale stagiaire une
de trois années au sein indemnité
de la même entreprise complémentaire
qui a procédé à leur mensuelle durant la
licenciement. durée du contrat
dont le montant ne
peut être inférieur à
50 DT.
FORSATI
Accompagner les Les personnes les plus La première phase Les bénéficiaires
1ère Phase a été jeunes demandeurs vulnérables et dont a prévu cibler recevront une
d’emploi dans le lancement l’intégration sur le 50.000 jeunes allocation mensuelle
lancée en janvier marché du travail est (D’après les de 100 DT pour
de projets professionnels
2016 qui doivent être en difficile sont dernières couvrir leurs
harmonie avec leurs prioritaires. statistiques : 85.000 dépenses de base et
2ème Phase sera compétences et les besoins jeunes en ont une couverture de
lancée en janvier du marché de l’emploi et Le demandeur bénéficié38). santé.
2017 les qualifications du d’emploi doit être
demandeur d’emploi. activement à la La deuxième
recherche d’un emploi phase ciblera
et ayant été enregistré 120.000
38Propos du ministre de la formation professionnelle et de l’emploi lors d’un colloque national organisé le 26 février 2016.
196
Faciliter le passage ou actualisé son demandeurs
d’une simple médiation inscription dans les d’emploi.
administrative entre les bureaux d’emploi et
offreurs et les demandeurs du travail
d’emploi à un indépendant (BETI)
rapprochement réel entre au moins une fois au
eux cours de 2015.
L’insertion se fait
progressivement par
ordre de mérite.
197
Attribuer aux demandeurs Pour les bénéficiaires Les avantages
d’emploi des qualifications de la première accordés aux
Chèque et des aptitudes pratiques à composante : ils bénéficiaires des
travers des actions doivent être des deux composantes
d’amélioration de d’accompagnement, de demandeurs d’emploi sont :
l’employabilité formation complémentaire de nationalité une
et d’adaptation tunisienne et inscrits indemnité mensuelle
Programme professionnelle. aux BETI. de 200DT pour les
nouvellement Deux composantes du Pour la deuxième diplômés de
créé programme sont en phase composante : il suffit l’université ou les
d’expérimentation, à que le demandeur titulaires d’un brevet
savoir : i) les sessions de d’emploi ait déjà de technicien
formation, d’adaptation ou bénéficié de la supérieur
de réadaptation en vue de première composante. une
satisfaire les besoins des indemnité mensuelle
différents secteurs de 100DT pour les
économiques identifiés au autres participants.
préalable. ii) les stages
pratiques au sein du secteur
privé ou associatif.
Source : www.emploi.nat.tn
198
3. Pratiques d’évaluation des PAE, dans le monde
A l’échelle internationale, les études d’évaluation d’impact des politiques
d’emploi sont plutôt nombreuses et touchent à plusieurs aspects des étapes
et méthodologies de l’évaluation. Les avancées ont été remarquables surtout
en termes de réalisations et d’outputs principalement au niveau des jeunes
primo-demandeurs.
Ensuite, la deuxième méthode utilisée par les pays nordiques se base sur un
modèle de durée (duration model), et sont relatives à la durée de la période en
état de chômage formel. En fait, le temps qui sépare le moment où l'individu
accède au marché du travail en tant que demandeur d’emploi, de l'instant
où il peut décrocher un emploi (Exit rate) est la variable calculée qui révélera
199
le temps d’attente dans la file des chômeurs. Il suffira par la suite de
comparer les Exit rates relatifs à deux groupes d’individus : ceux ayant
participé au programme en question (groupe de traitement) et ceux qui ne
l’ont pas fait (le groupe de référence/de contrôle).
Cela étant, l’Exit rate a été traité dans certains cas comme étant l’accès à un
poste d’emploi, mais, dans d’autres comme étant n’importe quel évènement
pouvant être la raison de l’écart (tel que le mariage pour les filles 39). Ceci
signifie que le fait de considérer le travail comme étant la raison de l’exit
n’est pas toujours crédible. D’ailleurs, Card et al (2010) argumente avec le
cas suédois où près de 50% des gens ayant quitté le chômage vers d'autres
situations autres que le travail (mariage, études, etc.) s’y sont retrouvés plus
tard.
Les PAE en Tunisie ont fait l’objet de plusieurs travaux de suivi de la part,
principalement de l’ONEQ qui, périodiquement, publie un rapport mettant
en évidence les réalisations des PAE. Ces rapports comportent
200
essentiellement des tableaux où figurent le nombre de contrats signés dans
le cadre des programmes en vigueur. Lequel nombre est défalqué entre le
nombre de stages abandonnés/résiliés, le nombre de stages achevés et le
nombre de stagiaires retenus (insérés) et ayant signé un contrat avec
l’entreprise d’accueil (ONEQ, 2014).
D’autres travaux qui se sont voulus évaluateurs des PAE n’ont pas dépassé
le stade de suivi statistique (Mathlouthi et Mezouaghi, 2006 ; MFPE et
Banque Mondiale, 2009 ; Zouari, 2014). Ils ont analysé les données émanant
de l’ANETI tout en mettant en évidence, statistiquement parlant, les
réalisations des programmes d’emploi sans pour autant pouvoir rentrer
dans le vif du sujet et faire une évaluation d’impact proprement dite.
Il faut reconnaitre que les données qui permettraient de faire l’évaluation des
politiques publiques ne sont pas accessibles au public ; il a toujours été
problématique d’avoir des données microéconomiques élaborées
conformément à une optique d’évaluation d’impact et qui soient accessibles.
Néanmoins, des enquêtes périodiques de suivi de l’insertion des diplômés
sur le marché du travail sont assurées sans pour autant qu’il y ait exploration
poussée en vue d’une évaluation d’impact des PAE. (MFPE et Banque
Mondiale, 2009)
Un travail qui a été jugé d’une grande envergure et considéré comme unique
en son genre, en Tunisie.
201
propositions pour améliorer la performance. Et enfin, identifier des
indicateurs qui permettront l’évaluation d’actions futures. (MFPE, 1999)
5. Méthodes appliquées
Il s’agit d’une évaluation ex-post dont la méthodologie suivie a consisté tout
d’abord à assurer quatre types d’enquêtes conduites auprès des stagiaires
bénéficiaires des programmes, stagiaires non bénéficiaires des programmes,
entreprises qui ont bénéficié des programmes et, enfin, des entreprises
témoins n’ayant pas bénéficié des programmes. Des indicateurs ont été
identifiés afin de mener dans les meilleures conditions possibles
l’évaluation. Ces indicateurs sont adaptés aux objectifs et populations cibles
de chaque programme.
41 MFPE, 2000b
202
exhaustives. Pour ce qui est des individus, on s’interroge sur leurs profils
personnels (âge, sexe, état matrimonial, etc.), leurs caractéristiques socio-
économiques, leurs cursus de formation, etc. Pour les entreprises, les détails
collectés sont aussi spécifiques et concernent les caractéristiques en termes
de localisation, type (public/privé ; à caractère administratif ou commercial
et industriel), cadre juridique, secteur d’activité, nombre d’employés, etc.
Par ailleurs, les questionnaires s’intéressent aux services présentés par les
BETI et ce à travers les feedbacks collectés de la part aussi bien des stagiaires
que des entreprises. De plus, il a été question du temps alloué à la gestion
des programmes. Par exemple, il a été révélé que la part du temps alloué au
programme SIVP 142, par rapport à la masse du temps disponible43 est
inférieure à 3%.
203
enquête est en train d’être réalisée auprès des bénéficiaires du programme
pour connaître son impact quatre ans après son lancement.
Ainsi, deux types de données ont été recueillis pour pouvoir entamer la
phase d’évaluation d’impact. La première série de données est relative aux
caractéristiques enregistrées durant la période de référence, à savoir entre
décembre 2009 et février 2010. Ensuite une deuxième série établie suite à
l’enquête menée entre avril et juin 2011, soit 9 à 12 mois après la fin de
l’année universitaire. Cette deuxième enquête est une sorte d’entretiens en
face à face où les deux groupes sont concernés, groupe de traitement et
groupe de contrôle. Les questions couvrent principalement, les
caractéristiques socio-économiques telles que l’expérience professionnelle,
les emplois précédemment occupés, les méthodes de recherche de travail,
etc.
Ce qu’il faut remarquer à ce niveau c’est la périodicité des entretiens avec les
bénéficiaires du programme. Collecter les données une année après le
démarrage du programme est certes intéressant, cependant, la continuité est
demandée dans ce genre de pratiques afin de relever les éventuelles lacunes
204
et de mettre en valeur les bonnes pratiques, s’il y en a, et d’essayer de
procéder au développement du programme au profit des futures
promotions de diplômés. Le suivi aurait dû être assuré à travers une, voire
deux enquêtes après une période de temps comprise entre 3 et 5 ans.
Les résultats issus de cette étude révèlent que le SIVP a un impact positif sur
la probabilité d’obtenir un emploi, essentiellement pour les plus vulnérables
(les femmes, les originaires des zones défavorisées, etc.). Les bénéficiaires du
SIVP sont moins susceptibles d’obtenir un emploi dans les grandes firmes
mais ils ont plus de chance de travailler dans le secteur privé. Cela parait
tout-à-fait évident vu les avantages financiers accordés aux entreprises
recruteuses. Ce sont, essentiellement, les petites et moyennes entreprises qui
ont tendance à recruter des diplômés pouvant bénéficier du SIVP, qui dans
certains cas représente une condition d’éligibilité.
205
Cependant, la même étude révèle que le fait de bénéficier du SIVP ne peut
pas garantir un type particulier de contrat ou un niveau de salaire spécifique.
En fait, le programme ne garantit ni la stabilité dans l’emploi, ni une
rémunération en adéquation avec le poste occupé. D’ailleurs, certains
bénéficiaires du SIVP se retrouvent avec un salaire moins élevé suite à l'arrêt
de la subvention.
Parmi les questions posées dans cette étude, il y a celle qui a essayé de
mesurer le degré d'importance de ce programme dans le processus de
recrutement des jeunes diplômés en tentant de savoir dans quelle mesure le
SIVP a été indispensable dans leur recrutement. L’auteur conclut que même
en l’absence du programme, les entreprises auraient recruté le personnel
dont elles avaient besoin, résultat confirmé par Zouari (2014). Plus encore,
près de 75% des entreprises ayant bénéficié du SIVP l’ont carrément avoué
(Banque Mondiale, 2012). Bien que la même question ait été posée lors des
travaux d’évaluation d’impact menés par le MFPE, il est à remarquer que le
SIVP existe toujours selon, quasiment, la même conception. Ne serait-il pas
utile de repenser le schéma selon lequel ce programme, ainsi que d’autres,
avaient été conçus ? Cela ne pourrait être possible sans le recours aux
travaux périodiques d’évaluation, obligation jusque-là non respectée.
206
autant essayer de faire une évaluation d’impact de la politique d’emploi
mettant en évidence tous les programmes et politiques actives d’emploi.
207
versée aux jeunes demandeurs d’emploi recrutés à la suite du déploiement
des programmes d’emploi en vigueur. Un tel avantage est d’autant plus
important que la distribution des salaires constitue une incitation importante
à la production puisqu’elle se traduit par un accroissement de la demande
sur le marché. Le deuxième avantage étant relié à l’amélioration du taux de
placement qui se traduit aussi par une baisse du taux de chômage, objectif
principal de la politique en question. Toutefois, il importe de souligner la
possibilité d’un accroissement du taux des placements sur le marché du
travail à une période donnée suite à des facteurs autres que les PAE. A titre
d’exemple, de nouvelles incitations à l’investissement pourraient générer
des emplois nouveaux et par conséquent accroitre le taux des placements
sans que cela ait une relation directe avec les PAE. Un autre exemple étant
celui vécu par le secteur public suite à la mise en vigueur du décret-loi
N°2011-1 du 19 février 2011 au sujet d’une amnistie générale qui a permis la
réinsertion de quelques milliers d’amnistiés dans la fonction publique et
accroitre par conséquent le taux des placements sans qu’il y ait de relation
directe avec les PAE. Pour cela, il faudrait être prudent lors de la lecture des
indicateurs dégagés sur le marché du travail.
208
Quelles seront les effets de la politique à moyen et long terme ? Quel en sera
l’impact ? Etc.
C’est justement ce type de questions que l’on doit se poser pour pouvoir
s’engager dans une procédure d’évaluation d’impact macroéconomique de
la politique publique visant l’allègement du problème du chômage en
Tunisie. Il sera par la suite utile de se fixer trois phases d’évaluation, au lieu
d’une seule, tel qu’a été le cas auparavant. En plus de l’évaluation ex-post en
vigueur dans les quelques travaux d’évaluation d’impact déjà exécutés, il va
falloir considérer deux autres vagues d’évaluations : une évaluation ex-ante
et une autre à mi-parcours. Pour ce qui est de l’évaluation ex-ante, elle a pour
but de vérifier la conformité des objectifs de la politique publique d’emploi
aux besoins et enjeux socioéconomiques. L’évaluation à mi-parcours étant
de faire un temps d’arrêt et de réflexion quant au bon acheminement de la
politique engagée. Dans cette évaluation, il y a possibilité d’analyser les
premiers effets d’un programme et si nécessaire de le réorienter en cas de
dérapage.
Par le biais de ces trois phases d’évaluations, il est possible d’instituer une
tradition d’évaluation d’impact des politiques publiques dans le pays. Cela
étant, nous commençons à constater des prémisses d’initiatives
gouvernementales prenant la question de l’évaluation d’impact des
politiques publiques en général et des politiques d’emploi en particulier, au
sérieux par l’annonce de la création de l’Instance Générale de Suivi des
Politiques Publiques en 2013. A ce stade, nous ne pouvons-nous prononcer
sur la suite puisque l’initiative demeure dans son état embryonnaire.
Cependant quelques questions méritent d’être posées : Est-ce que ladite
instance a prévu une stratégie d’évaluation sectorielle ? Quel type de
méthode d’évaluation d’impact serait-il utilisé ? L’instance a-t-elle prévu des
209
enquêtes auprès des bénéficiaires et dans quelle mesure ces enquêtes vont
avoir lieu conformément à un calendrier d’exécution bien déterminé et
conforme à la périodicité dont on a précédemment parlée ? Comment
l’instance voit-elle la coordination avec les différents acteurs impliqués dans
les politiques en question (le gouvernement, le secteur privé, la société
civile) ? Pourrait-on imaginer des commissions tripartites qui contribueront
à l’enrichissement du débat en vue d’une évaluation conforme aux standards
internationaux ?
Au vu de ce qui a précédé, nous proposons les étapes qui devront être suivies
(dont certaines l’ont déjà été) dans une étude d’évaluation d’impact de la
politique d’emploi :
210
aux entreprises bénéficiaires, etc... Le rôle des caisses nationales de
sécurité sociale à ce niveau est primordial.
3) Pour ce qui est des placements sur le marché du travail, l’INS publie
périodiquement les indicateurs du marché du travail qui pourraient
contenir de façon explicite les placements assurés ou non par le biais
d’un programme d’emploi. Il est donc recommandé à ce niveau de
mettre en évidence, que ce soit du côté des entreprises ou des
individus enquêtés, des questions sur les avantages accordés aux
premières et les mécanismes de recrutement des deuxièmes. Cela
renseignera sur la place des PAE dans les placements ayant eu lieu
en une période donnée. En plus, des passages périodiques sont
fortement soutenus pour pouvoir assurer le suivi des bénéficiaires
des PAE et connaitre le degré de stabilité dans l’emploi occupé.
211
été assignés ou, sinon, dans quelle proportion lesdits objectifs ont
été atteints ?
5) La diffusion des outputs ou de la synthèse de l’évaluation d’impact
est fortement recommandée. Une restitution, une mise en ligne ou
aussi une conférence de presse sont de nature à donner plus de
valeur aux travaux d’évaluation. Encore plus, ladite synthèse
pourrait déboucher sur des recommandations qui devraient, à leurs
tours, faire l’objet d’un suivi pour s’assurer de leur mise en œuvre
de la façon la plus adéquate.
Il apparait, d’après ce qui a précédé, que même si les démarches suivies par
le MFPE en matière d’évaluation d’impact soient intéressantes, elles ne sont
conformes à la méthodologie, communément admises en la matière, que
partiellement. Pour cela, nous recommandons de passer de l’évaluation des
programmes d’emploi pris isolément à une évaluation globale de la
politique d’emploi dans le pays. L’évaluation, jusque-là principalement ex-
post, doit être réalisée à mi-parcours et ex-ante afin d’éviter l’échec total de
certains programmes (C’est ce qui s’est passé avec le programme AMAL mis
en place en 2011 et visant l’allocation d’une prime de chômage aux diplômés
de l’enseignement supérieur). En plus, il est primordial de fixer des objectifs
conformes à une orientation politique globale telle que la réduction du taux
de chômage de quelques points, la promotion de l’emploi féminin et des
personnes défavorisées en général. L’aspect genre doit être mis en évidence
lors des études d’évaluation à travers, tout d’abord, les questionnaires à
déployer lors des enquêtes auprès des groupes témoins et de contrôle.
Ensuite, lors de la synthèse et des recommandations éventuelles. Le rôle de
la femme Tunisienne sur le marché du travail, bien qu’il soit modeste à l’état
actuel des choses, sera la bouée de sauvetage dans quelques décennies avec
212
la stagnation démographique et le vieillissement de la population auxquels
fera face la Tunisie.
213
Bibliographie
214
BCT, 2015, Projet : " La loi bancaire ".
215
Cour des Comptes. (2015). "La Gestion par la France des Fonds Structurels
Européens", Rapport public annuel, Février, www.ccomptes.fr-
@courdescomptes
Deloitte, 2015, " Baromètre de l'appétence au risque: état des lieux du secteur
financier tunisien", 1ère édition, décembre.
Deloitte (2013), Regards croisés sur la démarche d’évaluation des politiques
publiques: Benchmark international, Paris.
Dollery, B., A. Worthington. (1996). "The Evaluation of Public Policy:
Normative Economic Theories of Government Failures", Journal of
Interdisciplinary Economics, Vol 7, n°1, pp27-39.
Farhi E. and Tirole J., 2012, "Collective moral hazard, maturity mismatch
and systemic bailouts", American Economic Review, vol. 102, n°1.
216
FMI, 2012, " Tunisie : Evaluation de la stabilité du système financier",
Rapport du FMI, N°. 12/241, août.
Fougère, D. (2010). "Les méthodes économétriques d'évaluation", Revue
Française d'Analyse Statistique (RFAS), n°1-2.
Fouquet, A. (2011). "L'évaluation des politiques publiques en France:
définitions et historique", extrait des actes du séminaire "Méthodes
d'Evaluation des Politiques Publiques".
217
IACE, 2014, " L'économie politique des réformes ", Livre Blanc, IACE
Edition.
IEG / Banque Mondiale. (2010). "Evaluation of Government Performance
and Public Policies in Spain", O. Feinstein et E. Zapico-Goni, International
Evaluation Group, ECD Working Paper Series, n°22, May.
Igan D. and Kang H., 2011, "Do loan‑to‑value and debt‑to‑income limits
work? Evidence from Korea », IMF Working Papers, vol. 11, n°297.
IMF, 2016, " Morocco : Financial system stability assessment", IMF Contry
Report, N°. 16/37, February.
IMF, 2015, " Tunisia : Article IV Consultation, sixth review under the stand-
by arrangement, and request for rephasing-press release", IMF Contry
Report, N°. 15/285, October.
Jacob, S. (2005). "La volonté des acteurs et le poids des structures dans
l'institutionnalisation de l'évaluation des politiques publiques: France,
Belgique, Suisse et Pays-Bas", Revue Française de Sciences Politiques, Vol
55, n°5-6, octobre-décembre, pp853-864.
218
Kingdon, J. W. (1984). "Agendas, Alternatives and Public Policies". New
York: Longman.
Kluve, Jochen (2006), « The effectiveness of European active labour market
policy », Discussion paper N° 2018, IZA, mars.
Labidi M., 2016, " La réforme du secteur bancaire public en Tunisie : Une
réforme orpheline d’une vision stratégique", NABES - North Africa Bureau
of Economic Studies Intl., n°23, mars, pp.1-5.
Labidi M., 2014, " La fusion des banques publiques : Quels dividendes, quels
défis ?", NABES - North Africa Bureau of Economic Studies Intl., n°6,
octobre, pp.1-6.
Labidi M., 2014, " Le secteur bancaire sous le choc réglementaire : Circulaire
2013–21 du 30 décembre 2013"; L’Economiste Maghrébin, n°627, mars,
pp.44-46.
Labidi M., 2014, " Le secteur bancaire tunisien : une exigence de réforme à
la recherche d'une audace politique " Billet Economique MAC SA, n°18,
octobre, pp.1-3.
Labidi M., 2013, " Dynamiser le marché obligataire : quels dividendes pour
l'économie tunisienne", Journées de l’Entreprise, IACE, Sousse, 6-7
décembre.
219
Labidi M., 2015, " Le marché obligataire tunisien : Un marché qui cherche
désespérément une courbe de rendement !", NABES - North Africa Bureau
of Economic Studies Intl., n°14, avril, pp.1-5.
Loi, M., M. Rodrigues (2012). "A note on the impact evaluation of public
policies: the counterfactual analysis", JRC Scientific and Policy Reports,
European Commission.
MAC SA, 2016, " Secteur bancaire : Analyse des indicateurs d'activité au 31
/ 12/ 2015", Département Recherches, février.
220
MFPE (2000a), « Etude d’évaluation des programmes et services d’emploi
(1996) : Rapport de phase III, le Stage d’Initiation à la Vie Professionnelle
(SIVP1) », novembre.
Nowlin, M.C. (2011). "Theories of the Policy Process: State of the Research
and Emerging Trends", Policy Studies Journal, vol 39, n°1.
Pauget G., 2010, " La banque de l'après-crise ", Edition Revue Banque.
221
Piketty T. et M. Valdenaire (2006) : « L’impact de la taille des classes sur la
réussite scolaire dans les écoles, collèges et lycées français. Estimations à
partir du panel primaire 1997 et du panel secondaire 1995 », Les Dossiers
Enseignement Scolaire, n° 173, ministère de l’Éducation nationale.
222
Turnpenny, J., C.M. Radaelli, A. Jordan, K. Jacob. (2009). "The Policy and
Politics of Policy Appraisal: Emerging Trends and New Directions", Journal
of European Public Policy, vol16, n°4, pp640-653.
World Bank, 2013, " The unfinished revolution : Bringing opportunity, good
jobs and greater to all Tunisians" May.
223