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MÉMOIRE PRÉSENTÉ À
L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES
PAR
JONATHAN FORTIER
MARS 2011
Université du Québec à Trois-Rivières
Service de la bibliothèque
Avertissement
Table des matières ....... ....... ....... .... ....... ........... ......... .... ......................... .... ............. ...... .... . ii
Liste des figures ........ ....... ......... ...... ......... ...... ....... ....... ........ ... ........... ....... ......... ......... .. ....v
Remerciements ......... ... ............... ......... ...... .... ... ........... ............. ....... ....... ...... .......... ... ...... vii
1. Problématique ....... ........... ............................. .... .... ......................... .... ............. ..... ... .9
1.1 Introduction ..... ....... ........... .... .................. .... .................. ........................... ............. 9
1.2 Les ressources humaines comme avantage concurrentiel ......... .......... ... ....... ...... ... 13
1.3.1 Approche universaliste .............. ......... ............. ........... .................. ......... ..... ..... 15
1.3.2 Approche de contingence .... ......... ......... .... ....... ........... ....... .................... ..... ..... 17
1.3.4 Approche configurationnelle ......... .... ....... ....... .... .... ... ........... .... ........ ....... ....... 18
1.3 Conclusion et proposition de recherche ............ ........... ........ ....... ................ ..... .... ..20
CHAPITRE 2 : Cadre théorique ..................... ...... .......................... ................. ....... ... ..... .23
2. Cadre théorique .... ....... ....... ............ ........... ......... ........ .... ....... ............... ......... ...... ... 24
2.1. Introduction ... ..... ....... ........................... ......... ................... ....... ....... ........... ....... 24
2.2. La gestion stratégique des ressources humaines ...... ....... .................. ... ....... ..... 25
ii
2.3. Modèles en gestion stratégique des ressources humaines ....... .................. ... ...29
2.4.2. Support empirique ...... ...................................... ... ........ ......................... ... ... ...42
2.4.3. Critique des études empiriques .................. ......... ..... ............................... ..... .60
3.4. Phases opérationnelles de la recherche ....... .. ... ....................... ......... .... .. ........ ..... . 84
3.5. Construction de l' outil de collecte ................ ........... ....... .... ... ........... .... ... ..... .. ..... 85
4.1 Introduction ... ... ........................................... ......... .. ....... .. .. ... .. ... ...... ........ ............. 93
4.2 Présentation des résultats ... .... ...... ... ......... .................. ............................................ .94
4.3 Conclusion ................................ .... ....... ......... ............. ........ ......... .......... .... ....... ..... 103
Chapitre 5 : Conclusion .. ... ...... ......... ...... ............................................... .............. ....... .... 106
Références ... .... ....... ........ .... ..... ............................................ ........ ......... ............ ....... ....... 114
Annexes ........ .......... .............. .... ....... ........... .... ...... .... ... ... .................................... ......... ... 13 3
iv
Liste des figures
universaliste ........ ...... ....... ...................... ....... .. ................. ........ ..... ................ .................... 16
v
Liste des tableaux
Tableau 2 : Liste des codes SCIAN ...... ....................... ......... ......................... ................ .. 83
Tableau 3 : Dimensions et indicateurs portant sur la GRH ...... ..... ....... ........................... . 88
Tableau 6: Analyses de régression ... ......... ........... ......... ... ......... ... ....... ....... ........ ..... ....... 103
vi
Remerciements
Le long périple qu'est de réaliser la rédaction d'un mémoire est un exercice qui demande
volonté, motivation et persévérance. Tout ceci aurait été impossible à réaliser sans le
soutien que plusieurs m ' ont apporté tout au long de ce processus tumultueux.
Je tiens à remercier en premier lieu mon directeur de recherche M. Michel Arcand qui
par ses suggestions et sa motivation a permis de dénouer de nombreuses impasses. Merci
à mes correcteurs M. Guy Arcand et M. William Menville pour les suggestions qui ont
amélioré la qualité de ce mémoire. Merci à mes parents Lise et Claude qui, malgré les
nombreux détours que j'ai pu prendre dans mon parcours, ont toujours été derrière moi
pour m'encourager et me permettre de continuer ce projet. C' est en grande partie grâce à
vous que j'ai pu l'achever. Merci à ma sœur Jacinthe et mon frère Étienne pour leur
intérêt et leurs encouragements. Merci à mes amis qui ont compris le sérieux de ma
démarche et qui m'ont apporté un grand soutien dans les moments les plus difficiles.
Merci à ceux qui ont contribué de près ou de loin à ce travail par leur soutien, leurs
connaissances, leur engagement, leurs conseils.
Cette grande aventure n'aurait pu se faire sans vous et une partie de cet ouvrage vous
revient. Merci à vous.
vii
CHAPITRE 1 : Problématique
1. Problématique
1.1 Introduction
défis. Alors qu'il y a près de vingt ans, avant l'accord de libre-échange Canada - États-
Unis, les entreprises pouvaient compter sur la proximité des marchés et sur les
entreprises hors du pays. Avec l'arrivée massive de produits des pays du continent
traversent les frontières de plus en plus librement et les producteurs qui avaient de la
difficulté à exporter et à trouver des clients étrangers se retrouvent avec une multitude de
L'ouverture des marchés n'est qu'un exemple des nombreux défis que doivent relever
De plus, dans le contexte économique mondial qui se trouve présentement fragilisé suite
à la crise financière des dernières années où un fort ralentissement économique s'est fait
ressentir, plusieurs entreprises que l' on pouvait croire immuables se sont retrouvées dans
entreprises ont dû s'adapter pour survivre alors que plusieurs clients disparaissaient
9
Pour rester compétitives, les entreprises doivent se rabattre sur de nouvelles stratégies
pour survivre: contrôle des stocks, gestion des avoirs, fusion acquisition, spécialisation,
ont à leur disposition une ressource qui peut leur donner un avantage concurrentiel
gestion des ressources humaines est passée de fonction de support aux autres fonctions
de l' entreprise pour être maintenant perçue comme un élément stratégique qui permet
1997). Les entreprises n'ont désormais plus le choix de réviser leurs méthodes de
gestion des ressources humaines pour garder une position concurrentielle et améliorer
leur performance (Chrétien, et al. 2005). Elles doivent passer de la simple gestion des
Bien des études ont tenté de décrire le comportement humain en milieu de travail, de
plus, plusieurs théories ont été élaborées pour permettre de développer de meilleures
valeur des entreprises. Ce sujet a aussi attiré l' attention des chercheurs en gestion, ce qui
humaines. Les ressources humaines peuvent être pour les entreprises un véritable casse-
10
une variable à la fois pour obtenir de meilleurs résultats. Le comportement humain est
stratégique des ressources humaines comme une « boîte noire» où les interactions ne
sont pas tout à fait claires (Arc and, 2000; Chrétien, et al, 2005; Fey, 2008).
St-Onge (2009) définit la gestion des ressources humaines comme l'ensemble des
humaines, des employés d'une entreprise. Nous pouvons préciser les activités de
l'évaluation du rendement. Bien que la gestion des ressources humaines soit un domaine
qui est relativement bien encadré, la gestion stratégique des ressources humaines est un
L'inclusion de la notion de stratégie dans la GRH pour devenir la gestion stratégique des
citant Morin (1990), nous éclaire sur la nécessité de la stratégie en entreprise : «La
complexité appelle la stratégie. II n'y a que la stratégie pour s'avancer dans l'incertain et
l'aléatoire [... ] (elle) est l'art d'utiliser les informations qui surviennent dans l'action, de
les intégrer, de formuler soudain des schémas d'action et d'être apte à rassembler le
11
environnements complexes où bien peu de choses sont prévisibles, il est important de
planifier et tenter de prévoir les possibles et aussi les improbables. Considérant le fait
que l' information concernant les réactions des ressources humaines ne peut être parfaite
set totalement prévisibles, il devient donc primordial de constituer des théories qui
ainsi que des statistiques permettant de mieux cerner les impacts possibles des actions
posées.
Mais qu' en est-il du type d'entreprise qui emploie le plus de travailleurs au Québec, soit
les petites et moyennes entreprises (PME)? Bien peu d'études se sont intéressées à la
(Chrétien, et al, 2005). Ainsi pour pallier à cette lacune de la littérature, nous tenterons
ressources humaines peuvent être un avantage concurrentiel pour une entreprise, par la
suite nous ferons un bref survol des différentes théories en gestion stratégique des
ressources humaines.
12
1.2 Les ressources humaines comme avantage concurrentiel
technologie est facilité, où les barrières à l'entrée dans un marché sont de plus en plus
parfaite se rapproche de la réalité. Les ressources sont mobiles; l' information circule
rapidement; la technologie est facilement accessible. Alors, les entreprises doivent, pour
garder un avantage concurrentiel sur leurs compétiteurs, user d' astuce pour créer des
ressources matérielles et immatérielles leur permettant d' être, du moins pour un certain
temps, avantagées sur le marché. Pour réussir cet objectif, celles-ci peuvent miser sur les
Barney (1991) nous dit que pour obtenir un avantage concurrentiel, l' entreprise doit
créer et implanter des stratégies se basant sur ses forces internes et ce, tout en réduisant
ses faiblesses. De plus, elle doit miser sur les opportunités de l' environnement tout en
neutralisant les menaces externes. Pour ce faire, elle doit utiliser soit son capital et ses
l' entreprise devrait utiliser ses ressources humaines comme vecteur pour créer un
l'expérience, l' intelligence, le jugement, les idées, les relations des cadres et des
travailleurs d' une entreprise (Barney, 1991). Pour sa part, un avantage concurrentiel est
13
une stratégie implantée en entreprise qui est absente chez les concurrents et qui peut
difficilement être imitable et non substituable (Porter, 1985; Jacobson, 1988; Barney,
1991; Arcand, 2000) Or, bien peu de ressources peuvent satisfaire ces critères.
Par ces définitions, nous pouvons conclure que les ressources humaines peuvent être
imitable ou substituable. Puisque chaque employé possède des caractéristiques qui lui
sont propres et que les interactions et relations entre ceux-ci sont uniques et non
transférables d'une personne ou d'une entreprise à l' autre. Chaque individu possède :
une expérience, des aptitudes, des expériences, un raisonnement, qui lui sont propres et
ces caractéristiques ne sont pas transférables d'une personne à une autre et d'une
entreprise à une autre (St-Onge, 2009). Or, les entreprises possédant des ressources
humaines performantes ont tout avantage à tout mettre en œuvre pour garder cet actif
ceux-cl.
humaines peut être considérée comme une ressource précieuse qUI pourrait être
déterminante pour la performance, voir la survie d'une entreprise. Bien que les RH
14
puissent être un actif de valeur pour l'entreprise, elles restent néanmoins complexe.
Comme tout actif, il doit être utilisé et géré avec adresse. Plusieurs chercheurs se sont
intéressés à la gestion stratégique des ressources humaines au cours des deux dernières
décennies (Delery, Doty, 1996; Huselid, Jackson, Schuler, 1997; McMahan, Vrick,
Wright, 1999; Arcand, 2000; Lacourcière 2001; Chrétien, et al, 2005; Tzafrir, 2006;
Bernard, 2009). Ces recherches ont permis d' établir différentes théories en GSRH. Étant
donné la complexité de la GRH, il n'est pas étonnant de voir plus d'une théorie faire
école. Principalement, trois approches sont reconnues dans la littérature soit: l'approche
humaines qui, toutes choses étant égales par ailleurs, peuvent augmenter la performance
organisationnelle des entreprises. Elle postule que certaines pratiques sont toujours
meilleures que d' autres et que toutes les organisations devraient les implanter (Delery,
Doty, 1996; Arcand 2000; Baron 2004). Le postulat de base de cette approche exclut la
15
L'approche universaliste en gestion des ressources humaines fait la recenSIOn des
pratiques exemplaires en gestion des ressources humaines. Elle repose sur trois principes
majeurs (Allani, Arcand, et Bayad, 2003). Selon cette approche, certaines pratiques en
GRH sont meilleures que d'autres et elles peuvent être implantées dans n'importe quelle
organisation (Delery et Doty, 1996). Ce ne sont pas toutes les pratiques de GRH qui
peuvent être considérées comme stratégiques; celles qui le sont apportent un avantage et
une performance financière à l'entreprise (Allani, et al, 2003). L'addition des différentes
l'addition des effets individuels des différentes pratiques utilisées. De plus, l'effet de ces
pratiques serait indépendant des autres pratiques, les pratiques n'interfèrent pas entre
elles. Bien que de plus en plus critiquée (Arc and, 2000), elle jette des bases intéressantes
àla GSRH.
16
1.3.2 Approche de contingence
stratégies de ressources humaines ne peuvent être efficaces que si elles sont en accord
avec les stratégies de l'entreprise. Elle contredit l'affirmation de l' approche universaliste
qui exclut la stratégie d' entreprise de son modèle. Certains chercheurs, critiques de
l' approche universaliste, vont même jusqu' à dire que considérer telle quelle l' approche
universaliste serait comme « [ ... ] considérer la GRH comme une sorte de panacée
Le postulat de base de l' approche de contingence est que: « [ ... ] certaines pratiques de
GRH sont efficaces sur la performance de l'entreprise si, et seulement si, ces pratiques
sont alignées sur la stratégie de l'entreprise » (Arcand, 2000; Baron, 2004; Delery, Doty,
1996; Jackson, Schuler, Riviero, 1987; McMahan, Virick, Wright, 1999; Schuler, 1992;
Schuler, Jakson, 1987; Youndt, Snell, Dean, Lepak, 1996). La figure 2 représente bien
de GRH.
17
Figure 2 Lien entre la GRH et la performance organisationnelle selon l'approche
de contingence
Perfonnanee
Praliques de GRR
organisationnelle
Stratégie
d'affaires
L'approche configurationnelle est la plus complexe des approches que nous étudierons,
mais aussi la plus complète des trois (Arcand 2000; Baron, 2004; Becker et Gerhart,
1996; Delery, 1998; Delery, Doty, 1996; McMahan, Virick, Wright', 1999; Morris,
Pinnington, 1998; Poole, 1997; Purcell, 1999; Whitfield, Wright, Dyet, Boudreau et
Milkovich, 1999,). Le postulat de cette théorie sous-tend que les pratiques de GRH ne
sont stratégiques que si elles ont une forte consistance interne entre elles et avec la
stratégie d'entreprise (Dyer, Holder, 1988; Wright, Snell, 1991 , 1998; Dyer, Reeves,
1995; MacDuffie, 1995; Whitfield, Poole, 1997; Arcand 2000; Baron, 2004). De plus, si
18
la consistance interne des pratiques est forte, l'effet de l'ensemble des pratiques sera
plus grand que la simple addition de l'effet de chacune des pratiques (Baird,
Meshoulam, 1988; Barney, 1995B; Dyer, Kochan, 1995; Dyer, Reeves, 1995; Whitfield,
Pratiques de GRH
Performance
organisationnelle
19
1.3 Conclusion et proposition de recherche
Les trois approches que nous avons définies ont toutes été validés empiriquement, et ce,
dans plusieurs contextes. Les études concluent généralement que certaines pratiques de
employés et leur rétention au travail (Arcand, 2000; Becker, Gerhart, 1996; Boxall,
Steeneveld, 1999; Delery, Doty, 1996; Youndt, Snell, Dean, Lepak, 1996; Pfeffer, 1994,
1998a, 1998 b; Pfeffer, Veiga. 1999; Tzafrir, 2006). Bien que ces recherches nous
plus simple des trois approches ne tiens compte que de l' implantation de pratiques
de contingence pour sa part tiens compte de la stratégie de l' entreprise pour choisir les
avoir une grande consistance interne en lien avec la stratégie de l' entreprise pour
20
Il est encore difficile de prédire et de comprendre exactement quel est l' effet direct des
pratiques de ressources humaines sur l'entreprise, ne serait-ce que par des problèmes
des effets des politiques de gestion de ressources humaines. En effet, les variables
utilisées semblent souvent être inappropriées, les fondements théoriques faibles et les
Dans le jeune champ de recherche qu' est la gestion stratégique des ressources humaines,
il reste encore beaucoup à faire pour trouver des liens clairs et reproductibles entre la
GRH et la performance de l'entreprise. Bien que des liens aient été démontrés entre la
mettre en lumière quelques-uns de ces liens à l' aide de l' approche universaliste. Bien
que plusieurs recherches aient été menées à l'aide de cette approche, peu de chercheurs
se sont intéressés aux petites et moyennes entreprises en lien avec la GSRH. De plus,
nous tenterons de vérifier : quels sont les effets de la gestion des ressources humaines
21
Pour répondre à cette question, nous étudierons le lien entre les pratiques de gestion des
les entreprises à l'aide d'un questionnaire électronique que nous aurons conçu. Nous
porterons une attention particulière à la confection de ce questionnaire pour afin que tous
les éléments que nous désirons étudier soient présents et correctement évalués.
Finalement, nous innoverons au niveau du type d'entreprise étudié, très peu d'études se
22
CHAPITRE 2 : Cadre théorique
2. Cadre théorique
2.1. Introduction
La gestion des ressources humaines a grandement évolué depuis l' apparition de l'ère
industrielle, cependant ce n ' est qu'au tournant des années soixante que l' on voit
simple processus d' embauche et de paies, la fonction ressources humaines s' est
Bayad (2004), dans une revue de littérature en stratégie identifie ces quatre modèles sur
lesquelles reposent les différentes théories de la GSRH. De ces quatre modèles, celui de
perspective universaliste comme théorie centrale pour mener notre travail de recherche.
La performance des entreprises est un concept central en gestion, car n'est-ce pas
l' objectif de toute entreprise d' exceller pour assurer sa survie? Plusieurs chercheurs se
sont intéressés au lien qui existe entre la performance des entreprises et la gestion des
24
ressources humaines. Les études de Arcand (2000), Delery et Doty (1996), Huselid,
Jackson, Schuler (1997), Lacoursière (2001) ainsi que Tzafrir (2006), ne sont que
quelques-unes des études ayant démontré un lien entre la gestion stratégique des
universaliste.
sujet. Dans un premier temps, nous définirons le concept de la gestion stratégique des
ressources humaines. Nous détaillerons aussi les différents modèles de GSRH. Par la
suite, nous ferons une revue des différents écrits portant sur la perspective universaliste
modèle de recherche.
Les termes qui définissent la gestion des employés ont changé au cours des années.
stratégique des ressources humaines (GSRH). C' est au début des années quatre-vingt
25
que la notion de GSRH est apparue avec dans les travaux de Peters et Waterterman
(1982). Selon Arcand (2000), bien que plusieurs auteurs se soient intéressés à la GRH
auparavant, c'est avec cet ouvrage que nous avons pu découvrir que la GRH était
beaucoup plus qu' une fonction inférieure et de support aux autres fonctions de
l' entreprise.
nous pouvons remarquer qu' il n' existe pas de consensus formel sur une définition
unique du concept. Arcand (2000) remarque que, malgré le fait que chaque auteur
semble avoir une définition propre, ce n'est qu'une question de sémantique qui les
programmes implantés en entreprise et juxtaposés les uns aux autres sans qu' il n' y ait de
humaines pour sa part « [ ... ] consiste en des mesures (politiques, procédures, etc.) et
des activités (recrutement, etc.) impliquant des RH et visant à une efficacité et une
2001).
26
Tableau 1 : Définitions de la GSRH
Miller (1989) :
La GSRH comprend toutes les décisions et les actions relatives au management des
employés, à tous les niveaux de l'organisation, et dirigées vers la création d 'un
avantage concurrentiel durable.
Walker (1992) :
La GSRH concerne les moyens d 'ajustement de la GRH au contenu des stratégies de
l 'organisation.
Boxall (1994) :
La GSRH a comme préoccupation centrale d 'intégrer la GRH au management
stratégique.
Schuler (1992)
La GSRH se base sur trois éléments fondamentaux :
- l 'intégration des activités de GRH aux principaux objectifs stratégiques de lafirme;
- la cohérence entre les politiques de GRH et les autres politiques organisationnelles;
- la présence de ces pratiques de GRH dans l 'exécution quotidienne des activités de
production.
Sisson (1990) :
La GSRH est caractérisée par quatre préoccupations:
- la tension dans l 'intégration des politiques de RH tant entre elles qu 'avec la
planification stratégique plus généralement;
- le glissement de la responsabilité RH des spécialistes de la fonction RH vers
l'ensemble de l'encadrement;
27
- le passage d'une relation dirigeants-syndicats à une relation dirigeant-employé, du
collectivisme à l'individualisme;
- l'engagement et l'initiative des individus confèrent aux dirigeants un rôle de "
révélateur ", de "responsabilisation "et de "facilitateur ".
Guest (1987) :
La GSRH se donne quatre priorités:
- l'intégration des activités RH aux stratégies de l'organisation;
- une structure organisationnelle flexible;
- un personnel et des pratiques internes de grande qualité pour des produits de grande
qualité;
- une implication forte des employés envers, les buts et les activités de l'entreprise.
nécessite une cohérence avec les pratiques de GRH et avec la stratégie de l'entreprise.
ressources humaines deviennent partie prenante des stratégies de l'entreprise. Elles ont
Finalement, la GSRH n'a lieu d'être que si elle contribue à améliorer les différents
28
L'étude de la GSRH a mené à l'élaboration de plusieurs modèles. Nous les étudierons
effectuer une gestion stratégique des ressources humaines, les entreprises doivent
concevoir des pratiques de gestion des ressources humaines cohérentes qui emmènent
les employés à mettre leurs efforts dans le sens des priorités stratégiques de l'entreprise
(Bernard 2009). L' analyse de la littérature révèle la présence de plusieurs théories qui
traitent de l' articulation des pratiques de GRH avec les stratégies de développement pour
particulièrement les quatre théories que Bayad (2004) a recensées. Wright et McMahan
(1992) ont eux aussi identifié six modèles qu' ils ont classifiés en deux catégories, soit
les théories stratégiques et les théories non stratégiques. Bien que cette classification soit
intéressante, les modèles non stratégiques ne seront pas à l'étude dans cette recherche.
29
Nous avons retenu pour l'étude quatre modèles, soit le modèle de comptabilité des RH,
au cours des années soixante à soixante-dix par Hermanson (1963), Brummet, Flamholz
et Pile (1968), ainsi que Flamholz (1971, 1972, 1973). Ce modèle est le premier à prôner
ses racines de l'école des relations humaines et de celle du capital humain, il n'est pas
surprenant, selon Bayad (2004), que ce modèle plaide que l'atteinte des objectifs de
les stratégies de ressources humaines (Bayad, 2004). Capron (1995) nous informe des
grandes limites de ce modèle en indiquant que les méthodes de valorisation utilisées ont
été conçues pour s'appliquer au capital financier et non pas au capital humain.
30
2.3.2. Planification stratégique des ressources humaines
d'application, ce qui lui a valu le titre de modèle classique de la GSRH. Formée en deux
étapes, premièrement dans les années soixante à soixante-dix où les efforts de recherche
des ressources humaines a réellement été créée au tournant des années quatre-vingt
influencé par l'École de Harvard et l'École du Michigan (Baron 2004; Bayad 2004). La
demande du travail. Cette vision était beaucoup plus réactive que stratégique en matière
l'organisation. De plus, Bayad (2004), dans sa revue des différents modèles de GSRH,
Suite aux critiques formulées face au modèle de planification stratégique des ressources
au début des années quatre-vingt par les travaux de Beer, Spector, Lawrence, Mills et
31
l'École du Michigan (Bayad 2004). Ce modèle renouvelé postule que les entreprises,
pour être performantes, doivent utiliser leurs RH dans leur planification stratégique.
Selon ce modèle, l'intégration des ressources humaines doit se faire par l'ajustement de
stratégie interne, en ajustant les besoins et les disponibilités en personnel nécessaire pour
réaliser ces stratégies. Cette intégration des RH aux stratégies internes et externes trace
les lignes de ce qui devrait être une stratégie RH alignée sur le développement de
l' entreprise ainsi que sur une cohérence des activités de GRH entre elles (Barid,
prémisses servant de pilier à cette approche. Premièrement, « la stratégie ne doit pas être
32
organisationnelle que par son action sur les schémas de référence des dirigeants qui
prennent des décisions». Quatrièmement, « dans toute organisation sociale, les relations
de pouvoir et les conflits d'intérêts font que la GSRH relève d'une rationalité limitée»
(Bayad,2004.).
Lengnick-Hall (1988), postule que les choix stratégiques optimaux ne peuvent provenir
d'une vision ou d'une gestion normative ou préformée (Arcand 2000, Bayad 2004). Les
stratégies devraient donc être adaptatives, oscillant entre les opportunités de l'entreprise
et les capacités des ressources humaines de les mettre en œuvre, soit par leurs
des RH. Selon Pettigrew et Whipp (1991), l'organisation ne peut affronter les
changements auxquels elle devra faire face en utilisant une stratégie ou des modèles
prédéterminés. L'entreprise devra plutôt user de flexibilité. Le fait de s'appuyer sur une
stratégie en ressources humaines et selon la manière dont elle est développée par
33
Finalement, l'approche de la négociation collective critique elle aussi la primauté des
buts de l'entreprise en insistant sur la relation que l'entreprise doit avoir avec les
différents acteurs avec lesquels elle doit interagir (Kochan, McKerise, Capelli, 1984;
Kochan, Katz, McKersie, 1986). Selon ces auteurs, l'entreprise doit avoir un dialogue
avec les différents acteurs qui peuvent influencer l'entreprise ou être influencés lors de
la prise de décision. Les agences gouvernementales, autant que les syndicats et que les
groupes de travail doivent être considérés. Bref, la GRH devient stratégique lorsqu'elle
fait l'objet d'un consensus avec les différents acteurs et les différentes contraintes de
l'organisation. La recherche de solution est ici satisfaisante et non pas optimale à tout
Le dernier des modèles que nous étudierons est le modèle de la compétence des
(2004), cette théorie place le facteur humain comme source d'avantage concurrentiel
durable pour l'entreprise. De plus, selon Bernard (2009), ce modèle permet l'élaboration
configurationnelle et de contingence.
34
Le postulat à la base de cette théorie soutient que la performance de l' organisation passe
par la création d' un avantage concurrentiel durable. Celui-ci qui est basé sur des
avantage concurrentiel sont un élément qui est difficilement transférable, car il est ancré
dans l'organisation et constitué d'un savoir collectif singulier à l' organisation (Akremi,
Cependant, leur durée de vie est supérieure à celle de tout produit (Rumelt, 1994). Par
Dans sa revue des principaux modèles de gestion stratégique des ressources humaines,
Bayad (2004) propose un modèle synthèse à quatre quadrants qui permet de bien
comprendre l'orientation de chacun des modèles (Figure 4). Mettant en opposition sur
un axe la primauté des buts versus la primauté des moyens et sur l'autre axe la pression
35
de l'environnement versus le recentrage sur l'organisation, ce modèle mets en lumière
que:
RH);
RH);
36
Figure 4: Modèles de gestion stratégique des ressources humaines
Compatibilité des RH
Planification des RH
RH
Environnement - -
1-
1
. Valeur
Stratégie RH - - des RH
Primauté Organisation
des buts
Performance
Compétitivité des RH
Compétence des RH
/ '~',,"",m,"" ~
Primauté
aux Stratégie Stratégie RH
.( '1 \
~ RO /
_ Compétences---stratégie
Distinctives
moyens
1
Stratégie RH
Performance Performance
37
2.4. La perspective universaliste
d' entreprise (Pfeffer, 1994, 1998a, 1998 b; Pfeffer et Veiga, 1999; Tzafrir, 2006). L' idée
que certaines pratiques de GRH puissent, ceateris paribus (toute chose étant égale par
robuste (Arcand, 2000; Becker, Gerhart, 1996; Boxall et Steeneveld, 1999; Delery, et
Doty, 1996; Youndt, Snell, Dean, et Lepak, 1996). Bien qu' il semble y avoir un
consensus autour du fait que plusieurs pratiques de GRH ont un impact positif sur la
performance, les chercheurs n' ont cependant pas réussi à établir une liste claire de
Cette idée, défendue par Delery et Doty (1996), selon laquelle certaines pratiques sont
toujours meilleures que d' autres et que toutes les entreprises devraient les implanter, a
inspiré plusieurs chercheurs à rédiger leurs propres listes de pratiques. Pfeffer (1994)
avait établi une liste de seize pratiques universelles. Par la suite Delery et Doty (1996)
ont réduit cette liste à sept pratiques: la progression de carrière à l' intérieur de
l' entreprise, la formation, l'évaluation, le partage des profits, la sécurité d' emploi, la
38
consultation des employés et la définition des tâches. Plus récemment, Geringer, Frayne,
de la recension des études empiriques, nous élaborerons les listes de pratiques retenues
Certains auteurs se sont intéressés à analyser les listes de pratiques étudiées par les
participation et le partage d' information sont souvent cités comme pratiques de GRH.
l' entreprise. La formation serait la pratique de GRH la plus souvent utilisée par les
tout genre d'organisation, et ce, sous certaines conditions (Barney, 1991 , 1995; Conner
1991). Pour être concurrentielle, une ressource doit cependant être génératrice de valeur,
39
être rare et être difficilement imitable ou substituable (Barney, 1991; Wright, McMahan,
1992).
reconnue par la littérature. Comme le souligne Arcand (2000: 50), plusieurs études
supportent la théorie que la GRH puisse être une importante source de valeur pour
l'entreprise. De leur côté, Hamel et Prahalad (1994) affirment que la rente économique
doit être rare. Or selon la théorie des ressources stratégique, la proportion de ressources
humaines hautement compétente disponible est faible comparativement à l' ensemble des
Troisièmement, selon la théorie des ressources stratégiques, elle doit être difficilement
imitable. Tout porte à croire que les RH ont cette caractéristique. Selon Wright,
serait liée à la « complexité sociale ». Selon ce concept, les ressources humaines sont
40
imitables et transférables. La deuxième raison serait la notion « d'ambiguïté causale»
des pratiques de GRH. Les effets qu'ont les pratiques de GRH sur les ressources
humaines ne sont pas nécessairement prévisibles. Elles restent une véritable «boîte
noire» dont nous ne pouvons comprendre les résultats directs de chacune des actions
posées.
perspective universaliste. Issue de la littérature économique, cette théorie postule que les
ressources humaines, au même titre que les autres actifs de l'entreprise, peuvent par leur
économique pour l' entreprise (Ducharme, 1998; Jackson, Schuler, 1995). Les tenants de
l'efficacité organisationnelle (Snell, Dean, 1992; Youndt, Snell, Dean, et Lepak, 1996;
McMahan, Virick, et Wright, 1999; Arcand, 2000). Comme le note Arcand (2000),
41
La théorie économique de l'agence (Jensen, et Meckling, 1976) apporte elle aussi un
l'entreprise et ses employés oblige ces deux groupes à travailler dans un climat de
Pour supporter la perspective universaliste, un grand nombre d'études ont été réalisées à
partir du milieu des années quatre-vingt-dix. Lors de cette section, nous ferons la revue
des études réalisées au sujet du lien entre la gestion des ressources humaines et la
42
L'une des premières études portant sur la validation de la perspective universaliste est
celle de Betcherman, McMullen, Leckie et Caron (1994). Réalisé à partir d' une
« sondage sur les pratiques en matière de gestion des ressources humaines » permettait
de recueillir des informations tant sur les diverses pratiques de GRH (19 au total) que sur
perspective universaliste stipule que l' utilisation de pratiques de gestion des ressources
l'efficacité de l' organisation. Les indicateurs retenus pour mesurer l'efficacité sont
de marchés et bénéfices).
Les résultats obtenus supportent les principes de l' approche universaliste dans une bonne
proportion; ils révèlent que l'utilisation de pratiques de gestion des ressources humaines
performance financière ne semble pas présent. En effet, les entreprises ayant une GRH
43
traditionnelle et les entreprises « innovatrices» en matière de GRH semblent avoir une
performance semblable.
Les travaux de Huselid (1995), basés sur un échantillon de 968 entreprises publiques
américaines comptant plus de 100 employés avait pour but d'élaborer deux échelles
RH. La première des deux échelles mesure l'implantation des pratiques influençant le
développement. Pour sa part, la seconde échelle est axée sur les pratiques ayant pour but
performance (taux de roulement, niveau de vente par employé, croissance de l'avoir des
la firme. Cette étude démontre que les entreprises qui ont un investissement supérieur en
ont un plus faible investissement (selon l'échelle construite par Huselid en 1995).
Batt et Applebaum (1995), dans une étude imposante réalisée à partir d'un questionnaire
44
domaine des télécommunications, 562 employés de production dans le secteur du
plusieurs échelles pour mesurer le niveau d'investissement dans les pratiques de GRH et
le niveau d' efficacité organisationnel perçu par les répondants, ces chercheurs ont tenté
service étaient liés à la présence de certaines activités de GRH telles que la planification
Les résultats obtenus démontrent que certaines pratiques de GRH peuvent être
Stephen et Verma (1995) ont mené une étude auprès de 44 grandes entreprises
canadiennes dont les employés étaient syndiqués. Cette étude, ayant pour but de valider
l'hypothèse stipulant que certaines pratiques de gestion des ressources humaines peuvent
45
santé et sécurité au travail (SST), les horaires flexibles et les droits de la femme. Comme
Les résultats obtenus par Stephen et Verma (1995) tendent à confirmer l 'hypothèse de la
perspective universaliste, en fait, ils démontrent que la présence d'un système de GRH
est à noter que les effets de l'implantation de ces pratiques deviennent profitables sur
une période à long terme. Par exemple, les pratiques implantées en 1986 n'ont
Liouiville et Bayad (1995) se sont quant à eux intéressés au phénomène des PME.
Menant une étude auprès de 271 PME françaises ces auteurs ont exploré le lien entre les
que les entreprises ayant une orientation de GRH fortement qualitative auraient une
comme une perception de l'entreprise envers ses ressources humaines comme étant une
ressource que l'entreprise doit optimiser. De ce fait, l'entreprise investira dans des
46
pratiques RH comme la formation, la rémunération, la motivation des employés,
du rendement. Cependant, les chercheurs n'ont pas cherché à expliquer les impacts
américaines, cette étude a tenté de valider les trois principales perspectives en GSRH
ainsi que l'élargissement des tâches de travail. L'hypothèse de recherche postulait que,
plus une succursale bancaire investira dans ses ressources humaines, plus ses chances
Les résultats de Delery et Doty (1996) démontrent qu'il existe, ceateris paribus, une
l'entreprise. Selon ces auteurs, l'investissement dans ces trois pratiques permet un retour
47
sur l'actif (ROA) de 23 % et un retour sur l'avoir des actionnaires (ROE) de 23 %
Une étude de Welboume et Andrews (1996) portant sur 132 entreprises nouvellement
et le taux de survie des entreprises. Ces chercheurs ont développé deux échelles de
pratiques RH ayant comme objectif de développer les compétences et les habiletés des
rémunération. Les résultats de cette étude sont probants; les entreprises investissant dans
ont un taux de survie significativement supérieur. Ces entreprises ont un taux de survie
Une étude de Barrette et Simeus (1997), portant sur 36 entreprises oeuvrant dans la
48
la formation et le perfectionnement permettent la performance organisationnelle. Les
Notons que cette étude démontre que l' investissement dans les activités de
rendement des actions ainsi que la marge bénéficiaire de l'entreprise. Les activités
d' évaluation du rendement, quant à elles, ont une influence sur l'augmentation de la
valeur des actions ainsi que sur la marge bénéficiaire nette. Notons cependant un résultat
mitigé portant sur le lien entre les activités de formation et de l' accroissement de la
productivité.
Huselid et Becker (1997), dans une étude non publiée décrite par Pfeffer (1998), ont
Huselid (1995), ces chercheurs ont effectué leurs recherches auprès de 700 entreprises.
Les résultats de cette étude seraient, selon Pfeffer (1998), plus significatifs que l'étude
l' entreprise dans les pratiques de gestion des ressources humaines et l' accroissement de
49
/
Rondeau et Wagar (1997) ont présenté leur étude, qui fut menée auprès de 441
l'efficacité des hôpitaux, deux échelles ont été élaborées; la première portant sur le
l'établissement en 18 points.
envers leurs pratiques de gestion des ressources humaines seraient généralement perçus
plus élevée. De plus, ces hôpitaux présenteraient un meilleur contrôle de leurs opérations
et seraient plus flexibles au changement. À l'inverse, les employés travaillant dans les
hôpitaux ayant un investissement moins élevé seraient moins motivés et leur qualité de
gestionnaires en ressources humaines de grandes firmes, avait pour but de valider les
50
pratiques de gestion des ressources humaines pouvait procurer un avantage concurrentiel
à l'entreprise, ces chercheurs ont étudié 23 pratiques de GRH. Ces pratiques ont été
séparées en deux groupes, le premier était composé des activités techniques comportait
14 pratiques communes à toutes les entreprises sondées. Le second groupe était composé
retrouvées dans chacune des entreprises. Une échelle mesurant le taux d'investissement
des pratiques GRH était mise en relation avec les indicateurs de performance
de GRH de type technique n'ont que très peu d'effet sur les résultats de la firme, sauf
une faible relation avec le Q de Tobin. Les résultats plus intéressants se retrouvent du
côté des pratiques de type stratégiques, ces pratiques seraient des forts déterminants de
entreprises dont l'investissement dans les pratiques stratégiques de GRH est d'un écart-
type au-dessus de la moyenne des entreprises sondées ont un niveau de vente, une
profitabilité et une valeur par action plus élevée que les autres firmes. Les résultats les
51
Dans une étude menée auprès de 2 SOO professionnels syndiqués du Québec, Guérin
Wils et Lemire (1997) ont eux aussi tenté de vérifier si certaines pratiques de GRH
peuvent, toutes choses étant égales par ailleurs, s'avérer de puissants déterminants de
des répondants.
Les résultats 0 btenus par l'étude de Guérin, Wils et Lemire (1997) supportent
l'étude démontrent que les répondants travaillant dans les entreprises ayant le plus
travaillant dans les entreprises ayant le moins investi (supérieur au 9S e percentile) soit
0,7S contre 3,41 sur une échelle de type Likert à cinq degrés où le degré d'insatisfaction
52
Une étude de Patterson, West, Lawthom et Nickell (1998), menée auprès de 68
entreprises manufacturières britanniques tente elle aussi de vérifier le lien entre les
productivité.
Une autre étude, menée par Berg (1999) auprès de 1 355 travailleurs provenant de 13
travailleurs.
53
Les résultats obtenus par Berg (1999) confirment une étude semblable réalisée par Batt
et Applebaum (1995) en démontrant une forte relation entre la satisfaction au travail des
satisfaction des employés. De plus, les cercles de qualité perdraient rapidement de leur
Dans une étude que nous avons abondamment citée, Arcand (2000) explore la
à-dire les caisses populaires Desjardins. Tentant de vérifier la relation entre les pratiques
comme l'étude de Delery et Doty (1996), cette étude porte sur les trois principales
54
Plus précisément, les pratiques de rémunération incitative, d'évaluation du rendement, la
performance organisationnelle à différents niveaux et, par le fait même, permettent aux
Lacoursière (2001) a à son tour exploré la perspective universaliste, et ce, auprès de 273
des pratiques et des systèmes de GRH. Pour ce faire, Lacoursière (2001) a retenu comme
produit, les délais de livraison, le temps de mise en course furent retenus. Finalement,
et la croissance des ventes comparée au secteur sur trois ans, le rendement de l'actif et le
rendement des fonds propres furent retenus. Les résultats supportent l'hypothèse de la
55
Bayad, Arcand et Liouville (2002) ont aussi exploré les trois principales perspectives en
matière de GSRH, et ce, en réalisant une étude auprès de 1 983 établissements français
universaliste qui stipule que des pratiques de GRH puissent influencer la performance de
l'entreprise, ces auteurs ont étudié les pratiques d'acquisition de RH, de rétribution, de
Les résultats de cette recherche démontrent que certaines pratiques de GRH peuvent
en grappe de pratiques, celles-ci semblent avoir une forte influence sur la performance
Une étude menée par Way (2002) auprès de 446 PME américaines de moins de 100
employés a tenté de déterminer si les pratiques de GRH associées aux systèmes de haute
56
résultats de cette étude ne sont pas éclatants pour ce qui est des pratiques de GRH
l'entreprise. Cependant, lorsque l'on isole la rémunération les auteurs ont déterminé que
l'entreprise.
Trois-Rivières. Ces auteurs ont tenté de déterminer s'il existait une relation significative
croissance des ventes. Le taux de rendement de l'actif de l'entreprise serait pour sa part
en lien avec la description des tâches et la diffusion de l'information relative aux états
57
financiers . Finalement, il faut noter des effets positifs sur la performance
Michie et Sheehan (2005) ont aux aussi testé l'hypothèse universaliste auprès de 362
Uni. L' hypothèse de recherche tentait de vérifier s'il existe une relation positive entre la
performance et les efforts de l'entreprise pour recruter les bons employés, la progression
définition des tâches. De plus, ils ont tenté de vérifier la synergie des pratiques de GRH
Les résultats de cette étude confirment les deux hypothèses de recherche. Michie et
l'entreprise. Pour leur part, la participation et la consultation des employés, ainsi que la
58
deuxième hypothèse de travail a aussi été confirmée par les analyses. La consistance
Une étude de Tzafrir (2006) explore elle aussi le lien entre les pratiques de GRH et la
102 entreprises en 1996 et une deuxième auprès de 104 entreprises en 2000, en sondant
comparaison de l'entreprise avec les autres entreprises du même secteur sur les points
capacité d'attirer et de retenir des employés clefs, ainsi que la satisfaction des clients.
ce, peu importe la période de temps. Les résultats démontrent que la formation est liée à
59
organisationnelle. Cette étude apporte un regard différent sur les pratiques de GRH en
support empirique. Bien que ce les études divergent sur l'effet de certaines pratiques de
GRH sur la performance, somme toute il est possible d'affirmer que l'implantation de
entre les études, ce qui pourrait expliquer en partie les divergences observées entre les
différentes études.
connaissances. Nous notons qu'il peut être laborieux pour un gestionnaire d'évaluer, par
60
exemple, le niveau de satisfaction au travail ou de motivation des employés. De plus, ces
l' entreprise.
De plus, le contexte économique actuel peut, selon nous, influencer les différents enjeux
présents dans les entreprises. À la sortie d'une crise économique mondiale où le système
pertinent de réaliser une étude à ce sujet. La reprise économique mondiale étant très
fragile, de nombreux gouvernements ayant adopté des plans d' austérité, la concurrence
pour obtenir des contrats de la part des entreprises en est d' autant plus féroce .
L' obtention de nouvelles commandes et la solidification des acquis est devenue, plus
61
que jamais, un défi important pour les entreprises. Pour les entreprises manufacturières,
Les ressources humaines comme nous l'avons relevé précédemment représentent une
concurrentiel. Nous trouvons que cette perspective est d'autant plus pertinante à étudier
Les études portant sur le lien entre les pratiques de gestion des ressources humaines et la
des variables utilisées. Certaines études comme celle de Boselie et Diez (2003) et Tzafrir
(2006) ont déterminé les variables les plus souvent utilisées pour démontrer le lien entre
variables puisse être utilisé pour réaliser cette étude, nous retiendrons, pour des
62
2.5.1. Variables indépendantes
Les études portant sur la perspective universaliste utilisent un large éventail de variables
portant sur les pratiques de gestion des ressources humaines. Pour le bien de cette étude,
nous utiliserons les pratiques GRH les plus communément utilisées. Arcand (2000) fait
part de ces pratiques « innovatrices» largement utilisées. Les pratiques retenues sont: la
ajouterons à ces variables utilisées par Arcand (2000) la progression de carrière tel
qu'identifié par Tzafrir (2006). Nous présenterons les différentes variables retenues au
cours de la présente section en se basant sur les définitions retenues par ces deux
auteurs.
2.5.1.1. La dotation
La dotation est une pratique de gestion des ressources humaines reconnue comme étant
stratégique (Schneider, 1987; Pfeffer, 1994; ostroff, Rothausen, 1997; Pfeffer, Veiga,
1999; Arcand, 2000;). Plusieurs études ont démontré les effets de la dotation sur la
(1997). Les pratiques de dotation visent à sélectionner l'individu ayant les meilleurs
63
attributs, soit les connaissances, habiletés et attitudes pour réaliser le travail (Arcand,
2000: 79).
« innovatrice» par Pfeffer et Veiga (1999). Les pratiques de sélection utilisant des tests
formels où les candidats doivent démontrer leurs capacités à effectuer les tâches
répondant aux exigences du poste (Arc and 2000). Les entrevues de sélection sont aussi
un moyen efficace pour prédire le comportement d' un candidat en se basant sur ses
expériences passées.
2.5.1.2. La formation
La formation des employés a souvent été étudiée comme étant un facteur pouvant
64
Nous retiendrons comme activité de formation les activités formelles de formation tel
qu'utilisé par Arcand (2000: 79) soit les activités ayant pour but d'accroître les
formations liées à la tâche à réaliser et celles visant à préparer le travailleur à une tâche
ayant la capacité d'accroître le niveau d'efficacité de l'entreprise, par le fait même cette
variable se retrouve dans pratiquement tous les grands modèles de GSRH (Arc and,
2000; Baron, 2004; Blinder, 1990; Deyer, Kochan, 1995; Fossum, Mc CalI, 1997,
Ledford, 1995; Michell, Lewin, Lawler, 1990; Pfeffer, 1995; Pfeffer, Veiga, 1999;
soit: le partage des profits, le partage des gains de productivité et les bonus liés à
1997).
65
Le partage des profits réside en une redistribution d' un certain pourcentage des profits
de l' entreprise ou de l'unité de travail à ses travailleurs, le plus souvent sur une base
productivité pour sa part consiste en une redistribution des gains causés par une
Finalement, les bonus liés à l'évaluation de la performance individuelle reposent sur une
prime liée à l' évaluation du niveau de productivité atteint par un employé sur une
L' évaluation du rendement a aussi été répertoriée comme pratique de gestion des
Barid, Beatty, et Schneier, 1982; Beatty, 1989; Denison, 1990, Guzzo, Jette, et Katzell,
1985; Heneman, et Von Hippel, 1997; Latham, et Wexley, 1982). Nous retrouvons deux
types d' évaluation du rendement. Décrits par Delery et Doty (1996 : 805) ces deux types
sont, premièrement l' évaluation des comportements observables qui consiste à évaluer
les comportements observables de l'employé qui sont nécessaires pour réaliser la tâche
demandée, deuxièmement l'évaluation des résultats quantifiables repose sur l' évaluation
66
2.5.1.5. L'organisation du travail
modèle adopté (Applebaum, Berg, 1997; Arcand, 2000). Nous retiendrons quatre
pratiques d'organisation du travail, tel qu'utilisé par Arcand (2000), pour les besoins de
organisationnelle (Arcand, 2000). Cette pratique aurait une influence sur la motivation
intrinsèque des employés à réaliser leur travail et sur la qualité de l'information circulant
firme (Arcand, 2000; Conger, Kanungo, 1988, Coriat, 1991; Cotton, 1993). Arcand
(2000 : 82) définit les équipes de travail « [ ... ] comme étant des entités intégrées (sur
l'organisation»
67
Les équipes non intégrées à la structure de l' organisation peuvent elles aussi représenter
un élément stratégique pour l' entreprise. Ces équipes de travail, généralement ponctuel
pourrait accroître la motivation des employés ainsi que la qualité de l' information
pouvant mener à l' amélioration de l' efficacité organisationnelle (Arc and, 2000).
L' utilisation d' équipes de projet, bien que moins souvent étudiée dans la littérature, est
considérée comme étant une pratique de plus en plus utilisée dans les entreprises
(Arcand, 2000). Selon St-Onges, Audet, Haines et Petit (1998), « ces équipes regroupent
souvent des travailleurs ayant des expertises qui, le plus souvent, participent de manière
La structure des postes individuels de travail peut elle aussi être un précurseur de
l'efficacité organisationnelle (Arc and, 2000; Arthur, 1994; Lawler, Mohrman, Ledford,
1992; MacDuffie, 1995; Osterman, 1994; Pfeffer, 1994). Une structure de poste
motivation des employés ce qui augmentera par le fait même le rendement et la qualité
68
du travail (Arcand, 2000; Hackman, Oldham, 1975; Herzberg, 1966). Pour les besoins
vertical pour sa part est une recomposition du poste de travail dans lequel les taches
Plusieurs auteurs ont démontré que le partage d'information représente une variable
Shaw, Prennuski, 1997; Lawler, 1992; Lawler, Mohrman, Ledford, 1992; Pfeffer, 1994;
privilégiée pour accroître la performance de la firme. Selon Arcand (2000 : 84), un plus
grand partage d'information avec les travailleurs augmenterait leur coopération et leur
Nous retiendrons, pour cette étude, l'information portant sur la concurrence, les
marchés, les nouveaux produits, la stratégie de l'entreprise ainsi que ses données
financières.
69
2.5.1.7. La sécurité d'emploi
La sécurité d' emploi, utilisée comme pratique de GRH dans plusieurs modèles
stratégiques (Arc and, 2000; Baron, 2004; Delaney, Huselid, 1996; Ichniowski, Shaw,
Prennushi, 1997; Lawlerm Mohrman, Leford, 1992, 1995; Pfeffer, 1994; Pfeffer, Veiga,
1999), est considérée comme étant une variable pouvant influencer de façon
Arcand (2000 : 85) qui soutient que la sécurité d'emploi représente « [ ... ] toute activité
ayant pour but de minimiser, autant que faire se peut, les p ertes d 'emploi associées à
Il importe de noter que le niveau d' effort au travail varie selon le niveau de sécurité
d'emploi. Brocker, Grover, Reed et Dewitt (1992) ont démontré que la relation entre
l'effort au travail des employés et le niveau d' insécurité en emploi est sous forme de
d' insécurité d' emploi, cependant, une fois dépassé ce seuil, le niveau d' investissement
70
2.5.1.8. La progression de carrière
l'emploi interne » permettant aux employés actuels d' accéder à des promotions feraient
confiance entre les gestionnaires et les employés. Les employeurs ayant un bon niveau
de confiance envers leurs employés seraient plus enclins à donner des promotions en
échange d'un gain en productivité de l' employé promu (Pfeffer, 1994; Tzafrir, 2006). De
plus, elle aurait un effet sur l'implication psychologique des employés au travail (Ngo,
L' ensemble de nos variables dépendantes portent sur la performance de l' entreprise,
nous débuterons par explorer le concept de performance. Bernard (2009) affirme qu' il
gestion stratégique des ressources humaines, car elle repose principalement sur une
71
diffèreront selon l'objectif de l'observateur. Morin et al. (1994) définissent la
une organisation selon les résultats qu' ils attendent d' elle. Voyer (2000) et Bernard
(2009) mentionnent que les définitions utilisées comporteront toujours une part
l'entreprise. Pour leur part, Galambeau et Léon (2008) évoquent que la notion de
performance n'est pas absolue ou universelle, elle est un construit à multiples facettes.
Comme la performance de l' entreprise est un construit large, qui peut inclure de
nombreuses variables, nous devrons nous restreindre à certaines d'entre elles pour les
fins de notre évaluation. Nous étudierons des variables touchant trois facettes de la
en utilisant pour chacune d'entre elles plusieurs variables les concernant. Pour la
évaluée par l' efficacité des ressources humaines et la qualité du produit. Finalement, la
72
2.5.3. Variables de performance sociale
La performance sociale est, quant à elle, liée à la qualité de la main-d' œuvre en lien avec
le rapport qu'elle entretien avec l'organisation (Imbs et Houot, 2005; Louart, 2006;
retiendront deux critères pour cette famille de variable, soit la satisfaction des employés
La satisfaction des employés a été telle que définie par Morin, Savoie et Beaudin (1994)
mesure le degré d'évaluation positive de l' employé vis-à-vis son expérience de travail.
Bien que cette mesure soit totalement objective, Berg (1999) indique que la satisfaction
au travail des employés est fortement corrélée avec le taux d' absentéisme et le taux de
La mobilisation des ressources humaines est définie par Morin, Savoie et Beaudin
(1994 : 91) comme étant « [ ...] le degré d'intérêt que les employés manifestent pour leur
73
travail et pour l'organisation ainsi que dans l'effort fourni pour atteindre les objectifs
[... ] ». La mobilisation des ressources humaines est composée de trois facteurs, soit la
l' organisation. Selon Morin, Savoie et Beaudin (1994) il nous est possible de l'observer
en évaluant notamment les initiatives des employés, le taux de rotation des employés, la
participation aux activités sociales, la participation des employés dans les situations
La performance économique, tel que décrite par Morin et al. (1994) représente l'idée de
(1996); Chang et Huang (2005); Huselid (1995); Lacoursière, Fabi et Arcand (2002). La
74
Efficacité des ressources humaines
mesure, selon Morin, Savoie et Beaudin (1994) en vérifiant comment l'entreprise réduit
système de production. Dans ce cas, des ressources humaines efficaces permettent entre
Qualité de produit
de l'entreprise. Le jugement que porteront les clients sur le produit obtenu déterminera
Selon Morin, Savoie et Beaudin (1994) ce critère reflète à quel niveau le produit satisfait
les besoins et les exigences de la clientèle. Cette variable est mesurable en vérifiant la
et la fidélité de la clientèle.
75
2.5.5. Variables de performance financière
l'entreprise se mesure par le biais de ratio. Le rendement du capital investi est une
mesure commune pour estimer la performance de l' entreprise. D ' autres indicateurs nous
permettent aussi d' estimer la performance financière de l' entreprise cependant pour des
questions logistiques nous ne les retiendront pas. Par exemple, la marge bénéficière sur
les ventes nous permet d' évaluer la rentabilité de l' entreprise lorsque les actifs nets ne
Rentabilité de l'entreprise
La performance financière de l' entreprise s' évalue principalement par son niveau de
rentabilité. Cet indicateur permet, selon Morin, Savoie et Beaudin (1994) de permettre la
bénéfice net après impôts divisés par l' actif total de l'entreprise, il est pertinent de le
comparer sur une période de trois à cinq ans ainsi qu' avec la norme des entreprises du
même secteur.
76
2.5.6. Variables de contrôle
Les variables de contrôle qui seront utilisées pour l' étude seront la syndicalisation ou
non des employés, le nombre d' employés de l' entreprise, et le produit fabriqué. Ces
77
Chapitre3 : Méthodologie
3. Méthodologie
3.1. Introduction
Au cours des deux précédents chapitres, nous avons défini le thème de la présente
recherche, exploré les différentes théories et courants dominants de recherche, fait une
revue de littérature des recherches effectuées sur le sujet et finalement défini les
variables que nous utiliserons au cours de cette recherche. Le présent chapitre servira à
la stratégie de recherche que nous utiliserons, nous décrirons la population à l' étude et
Les recherches scientifiques portant sur le lien complexe entre les pratiques de gestion
des ressources humaines et la performance des entreprises n ' en sont pas à leurs premiers
balbutiements. Plusieurs des chercheurs se sont penchés sur la nature du lien entre ces
deux éléments (Arcand, 2000; Becker, Gerhart, 1996; Boxall et Steeneveld, 1999;
Delery, et Doty, 1996; Y oundt, Snell, Dean, et Lepak, 1996), mais plusieurs éléments
restent a étudier. Nous tenterons donc, à notre tour, d' apporter un éclairage différent
dans cette zone grise de la littérature qu' est le lien entre les pratiques de gestion des
79
ressources humaines et la performance des entreprises. La question de recherche qui
nous guidera sera donc: quelle est l' influence des pratiques de gestion de ressources
relationnelle, car nous tentons de mettre en relation ces deux éléments par le biais de
élaborée par l'analyse des concepts déjà présents dans la littérature scientifique
que nous confronterons à une réalité spécifique dans le but de la valider ou de l'infirmer
(Gauthier, 2006). Ce type de recherche se justifie selon Gauthier (2006) par les lacunes
que nous avons observées dans l' état des connaissances, le fait que plusieurs recherches
Nous opterons pour une stratégie de recherche de type étude sur le terrain, car étant dans
expérimental, nous devrons comparer les résultats de plusieurs cites. Cette enquête
entreprises œuvrant dans le secteur de la production de machine, code SCIAN 333, ayant
un établissement au Québec et ayant entre 100 et 500 employés. À partir des listes
80
La cueillette de données pour cette étude ne sera réalisée qu'en un seul moment, soit du
26 septembre 2010 au 1er novembre 2010. Faute de temps et de moyen fmancier, nous
n'avons pu procéder à une étude plus étendue dans le temps pour vérifier l'effet à long
Plusieurs études se sont déjà intéressées au lien entre la GRH et la performance des
de connaissances dans ce domaine, nous avons choisi de nous intéresser aux PME, plus
entreprises comme étant celles qui emploient entre 100 et 499 personnes. Les PME
n'ayant pas les mêmes ressources que les grandes entreprises, notamment au niveau
financier, ces entreprises sont en perpétuelle compétition avec les grandes entreprises
pour garder leurs ressources humaines. Celles-ci offrant généralement un salaire plus
avantageux, les PME doivent innover dans leurs pratiques de GRH pour éviter de perdre
81
Pour les besoins de notre étude, nous nous concentrons uniquement sur la moyenne
les services de gestion des ressources humaines étant souvent absents chez ce type
Nous avons identifié un secteur manufacturier précis pour réaliser notre enquête, soit le
des différents secteurs couverts par cette catégorie. Cette catégorie d'entreprise étant
analyse statistique étant donné les taux de réponse habituel aux questionnaires.
82
Tableau 2: Liste des codes SCIAN
83
3.4. Phases opérationnelles de la recherche
3.4.1. ÉChantillonnage
La base de sondage de notre étude a été élaborée à partir de la base de données des
entreprises recensées par Industrie Canada (lC) ainsi que par la base de données de la
(CRIQ). Nous avons comparé les informations provenant de ces deux bases de données
pour obtenir la liste la plus complète et mise à jour que possible. De plus, nous avons
comparé nos données avec les statistiques du Comité sectoriel de main-d'œuvre dans la
possible du nombre réel d'entreprises existantes. Au total, 125 entreprises ont été
listes d'entreprises datent entre 2008 pour le CSMOFMI et IC. Pour leur part, les
données du CRIQ sont continuellement mises à jour, ce qui explique les disparités entre
84
Étant donné la taille relativement petite notre population, un questionnaire a été envoyé
à tous les dirigeants ou directeurs des ressources humaines des entreprises recensées afin
questionnaires ont pu être utilisés aux fins de cette recherche, ce qui constitue un taux de
dans le cas d'une collecte de données par envois électronique, ce qui nous permettra de
Pour procéder à la collecte des données nécessaires à notre étude, nous avons procédé à
l'élaboration d'un outil de collecte donnée basé sur les opérationnalisant les différents
questions réparties en trois sections distinctes. Respectivement ces sections étaient: les
indicateurs de performances. Les différentes questions ont été élaborées à partir des
85
formulation neutre des questions pour éviter tous biais de la part du répondant. Ces
L'instrument de mesure reprend les mêmes principes que ceux utilisés dans l' étude de
Arcand (2000) et de Baron (2004) en adaptant les différentes questions aux variables
choisies. Bien que l' appréciation des différentes variables par le répondant soit plus de
nature qualitative que quantitative, nous proposons une échelle de mesure permettant
Pour réaliser cette recherche, un seul outil de mesure a été utilisé pour opérationnaliser
l'ensemble des concepts à mesurer. Au total 31 questions ont été utilisées pour mesurer
des affirmations, les répondants devaient indiquer sur une échelle de type Likert à 10
86
3.5.2. Variables indépendantes
Les variables indépendantes sont composées des différentes pratiques de gestion des
8 dimensions de la gestion des ressources humaines ont été étudiés. Les dimensions et
indicateurs sont présentés dans le tableau 3. L' évaluation de l' implantation des variables
de la GRH était indiquée par les répondants sur continuum allant de « peu implantée»
refuge centrale.
Aux fins des analyses statistiques, nous avons regroupé les valeurs recueillies des
l'ensemble de la dimension étudiée. Cette opération ayant pour but d'obtenir une valeur
plus, pour permettre l'étude de l'ensemble de l' investissement de l' entreprise dans les
pratiques RH, l'ensemble des différentes variables ont été agglomérées en une variable
comprenant l' ensemble des pratiques étudiées. Bien que cette variable soit faiblement
significative, elle nous permet d' étudier le niveau global d' implantation des pratiques
87
Tableau 3 : Dimensions et indicateurs portant sur la GRH
Dimensions Indicateurs
88
3.5.3. Variables dépendantes
performance identifiés au chapitre précédent. Au total cinq variables ont été retenues et
Nous avons opérationnalisé les différents indicateurs en utilisant des affirmations claires
et au besoin en ajoutant des exemples ou des définitions pour mieux guider les
Dimensions Indicateurs
1. Facteurs sociaux 1.1. Satisfaction des employés
1.2. Mobilisation des employés
2. Facteurs économique 2.1. Efficacité des RH
2.2. Oualité du produit
3. Facteur financier 3.1. Rentabilité de l'entreprise
Finalement, un regroupement de l' ensemble des variables a été fait pour évaluer la
performance globale de l' entreprise dans l' ensemble des sphères de performance que
L' administration du questionnaire s' est déroulée du 26 septembre 2010 au 1er novembre
2010. Nous avons procédé par envois électronique, les répondants retenus recevaient un
sur un site internet sécurisé. Nous avons retenu cette méthode innovatrice pour des
raisons budgétaires et de rapidité. L' envoi par courrier électronique étant beaucoup plus
rapide que l'envoi postal ainsi que la collecte des données qui pouvait se dérouler en
compilation des donnés, ceux-ci étant compilés automatiquement dans une base de
données, toute erreur de saisie de données de la part du chercheur était ainsi évacuée.
90
part d'atténuer le phénomène de désirabilité sociale de la part du répondant. D'une autre
part, nous atténuons du même coup les biais dus à la présence d'un interviewer lors de la
collecte de données.
Le type de recherche que nous avons dirigée implique une analyse statistique de type
quantitative pour vérifier notre hypothèse. Ce type d'analyse se retrouve dans la majorité
des études portant sur le lien entre les pratiques de GRH et la performance des
entreprises que nous avons énumérées au chapitre 2. Nous avons analysé les données
récoltées en procédant à une analyse corrélationnelle ainsi qu' une analyse de régression.
Les résultats de ces analyses seront détaillés au chapitre suivant. Par celles-ci, nous
91
Chapitre 4 : Résultats et analyses
4.1 Introduction
Le présent chapitre portera sur le processus d' analyse statistique des données obtenue au
cours de notre recherche ainsi qu' à la présentation et l' interprétation des résultats de ces
soi: quelle est l' influence des pratiques de gestion des ressources humaines sur la
Les différentes variables que nous avons étudiées portent sur les pratiques de gestion des
sécurité d' emplois ainsi que la sécurité d' emplois, ainsi que des variables de
Comme nous l' avons noté au chapitre précédent, l' ensemble de ces variables ont été
utilisées dans nombre de recherche dans un objectif analogue à celui de notre recherche,
et ce, en se basant sur la perspective universaliste dont le postulat de départ indique que
que ceux-ci aient déjà été utilisés séparément dans différentes recherches.
Lors de la prochaine section, nous présenterons les résultats des analyses que nous avons
réalisées, soit une matrice de corrélation ainsi que les régressions linéaires, et ce, dans le
but de vérifier si les pratiques de gestion des ressources humaines ont un impact positif
sur la performance des entreprises. Bien que dans un premier temps notre questionnaire
comportait plusieurs questions pour chacune des variables, nous avons aggloméré les
résultats de chacune des questions portant sur la même variable pour obtenir un indice
plus représentatif. Il en est de même pour les facteurs pratiques de ressources humaines
total et performance des entreprises totale qui agglomèrent l'ensemble des variables
hypothèse qui stipule que la présence d'un ensemble de pratique de ressources humaines
corrélations positives entre les variables de gestion des ressources humaines et les
94
significatives et utiles pour les besoins de cette recherche. Nous pouvons remarquer une
Du côté de l' organisation du travail, nous trouvons des corrélations avec la performance
sociale (r=0.641 ; p-value < 0.01), la performance économique (r=0.668; p-value < 0.01)
et la performance totale (r=0.661; p-value < 0.01). Le partage de l' information pour sa
part est corrélé avec la performance économique (r=0.499; p-value < 0.05). La sécurité
d'emplois est corrélée avec la performance sociale (r=0.547; p-value < 0.05), la
value < 0.05). La progression de carrière pour sa part est corrélée avec la performance
sociale (r=0.700; p-value < 0.01), la performance économique (r=0.657; p-value < 0.01)
et la performance totale (r=0.669; p-value < 0.01). Finalement l' ensemble des pratiques
de ressources humaines est corrélé avec la performance sociale (r=0.607; p-value <
0.01), économique (r=0.772; p-value < 0.01), financière (r=0.540; p-value < 0.05), totale
(r=0.738; p-value < 0.01). Pour leur part, les processus de dotations, de rémunérations et
Ces analyses nous révèlent plusieurs corrélations intéressantes, cependant l' analyse
corrélationnelle n'étant pas suffisante pour déterminer la force des relations entre les
différents facteurs, nous procéderons à une analyse de régression sur chacun des
facteurs. Le tableau 6 présente les différentes régressions que nous avons réalisées, au
total 36 analyses ont été faites. En comparant rapidement les résultats présentés au
95
tableau 4 et au tableau 5, nous remarquons que l'ensemble des différentes corrélations
Nous remarquons que tout comme la matrice de corrélation tant les processus de
dotation, de rémunération amSl que d'évaluation ne révèlent aucun lien avec les
linéaires. Ces résultats sont en contradiction avec plusieurs études que nous avons
énumérées au chapitre 2 tel Arcand (2000), Barrette et Simeus (1997), Pfeffer (1994,
1998), Pfeffer et Veiga (1999). Nous aborderons dans un premier temps les différentes
pratiques de gestion des ressources humaines qui ne semblent pas avoir d'impact sur la
performance des entreprises et ensuite nous aborderons ceux dont l' analyse révèle des
liens.
Comme le rapporte notre relevé de littérature, les processus de dotation ont été identifiés
comme ayant une influence sur la performance de l' entreprise. Les analyses de
régression des pratiques de dotation ne révèlent aucun lien avec la performance des
entreprises. Ces résultats concordent avec des études portant exclusivement sur la PME,
par le type d'entreprise étudié, nous avons mesuré les processus de recrutement externe,
les entrevues de sélection structurées ainsi que l'utilisation de tests formels, qui sont des
96
Tableau 5 : Matrice des corrélations
Sécu Prog. de Perf.
Dot Form Remu Éval Org Info d'errpl carrière RH Total Sociale Perf. Éco Perf. Fin Perf . Total
Dot 1
1-
18
Form ,1 45
,567
1
.- 1-
I -~
- ;~ .-
.C •....c .•
-
18 18
Rému ,322 ,260 1
-~
1- ..... ~ .• .-
,193
18
,298
18 18 - - _. - ~.
.-
Eval -, 091
,719
,076
,764
-, 245
,328
1
.- _.
~
- . - --
- .-
--
.-
18 18 18 18
Org ,037 ,237 -,160 ,154 1
-- - - -
- - --_.-
-- ~
,885
18
,344
18
,527
18
,541
18 18
~-
- --
Info ,291 ,635" ,206 ,289 ,121 1
-- - -,- - -
,241
18
,005
18
,412
18
,244
18
,633
18 18 -- - - -- --
Sécu ,362 ,491 ' - ,205 ,502' ,264 ,378 1
-- - - 1- --- - - - - ,_.----
d'empl ,140
18
,038
18
,414
18
,034
18
,289
18
,122
18 18 ---- -
Prog de
carrière
,035
,891
18
,367
,135
18
- ,172
,495
18
,640" ,485'
,004
18
,042
18
,189
,452
18
,658"
,003
18
1
18 - -- _._- -
RH Total ,469'-
,050
,695"
,001
,372
,1 28
,347 ,591 "
,158 ,010
,700"
,001
,577'
,012
,557'
,016
1
-- -- ---
--- - - - _.
18 18 18 18 18 18 18 18 18
Perf ,016 ,323 - ,034 ,416 ,641 " ,231 ,547' ,700" ,607" 1
Sociale ,949 ,191 ,895 ,086 ,004 ,356 ,019 ,001 ,008
---
18 18 18 18 18 18 18 18 18 18
Perf. Eco ,109 ,501' ,052 ,443 ,668" ,499' ,488' ,657" ,772" ,7 11" 1
,668
18
,034
18
,837
18
,066
18
,002
18
,035
18
,040
18
,003
18
,000
18
,001
18 18 --
Perf. Fin ,255 ,295 ,338 ,072 ,403 ,161 ,330 ,377 ,540' ,559' ,727" 1
,307 ,234 ,171 ,777 ,097 ,523 ,181 ,123 ,021 ,016 ,001 -
18 18 18 18 18 18 18 18 18 18 18 18
Perf. Total ,1 35 ,437 ,117 ,374 ,661" ,361 ,522' ,669" ,738" ,858" ,938" ,845" 1
,593 ,070 ,643 ,126 ,003 ,141 ,026 ,002 ,000 ,000 ,000 ,000
18 18 18 18 18 18 18 18 18 18 18 18 18
Legende l
*. La corrélation est significative au niveau 0.05 (bilatéral).
**. La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).
1Chaques cellule s contient:
Correlation de pearson
Signification
N
97
processus complexes nécessitant un investissement important dans les processus de
gestion des ressources humaines. Or, la sélection des employés de production de ce type
aisément être faite en observant les qualifications du candidat (ex: formation, permis,
cartes de compétence) ainsi que par les expériences de travail passé à la lecture du
curriculum vitae ou du formulaire d'application et par une entrevue basée sur les
taille, le processus de sélection est fréquemment effectué par le biais d' entrevue de
aucune influence sur les différents éléments de la performance des entreprises que nous
primes à la performance (émulation collective), partage des profits ( ... ). Encore une fois,
aucun lien n' a été révélé par les analyses de régression. Ces résultats concordent avec les
résultats de Baron (2004), de Guzzo, Jette et Katzell (1985) ainsi que ceux de Patterson,
West, Lawthom et Nickell (1998). Cependant, ces résultats sont plutôt surprenants, car
la majorité des études recensées avaient identifié la rémunération comme facteur ayant
une incidence sur la performance des entreprises. Les études portant plus spécifiquement
98
sur la PME avaient elles aussi identifié cette pratique comme ayant une influence sur la
Bayad, 1995). Cependant, un facteur de rémunération n' ayant pas été retenu dans le
cadre de notre étude pourrait intervenir, nous n'avons pas comparé les salaires des
aurait comme conséquence de réduire la concurrence entre les entreprises pour recruter
Les pratiques d' évaluation du rendement, bien qu'aucune corrélation n' a été trouvée
positif, bien que faible avec la performance sociale de l' entreprise (~= 0,416, p-value <
0.1 0). Cependant, les autres analyses de régression n'ont révélé aucun lien avec la
marginale de l'évaluation du rendement selon l' échantillon que nous avons étudié.
Bien que plusieurs résultats se soient révélés sans incidence claire, plusieurs analyses de
régressions se sont montrées positives. Tant les pratiques de formation, d' organisation
et l' agglomération de l'ensemble des pratiques mesurées ont révélé des liens
99
intéressants, et ce, plus particulièrement au nIveau de la performance sociale,
financière n'était influencée que par l'ensemble des pratiques RH et qu'aucune pratique
l'entreprise (fJ= 0.501, p-value < 0.10). Les pratiques de formation expliqueraient
sur les autres dimensions de la performance de l'entreprise. Dans le but d'obtenir des
résultats plus spécifiques, nous avons séparé les facteurs de formation en deux
ayant pour but de permettre à l'employé d'être affecté à plusieurs tâches et la formation
spécifique ayant pour but d'améliorer les connaissances de l'employé à son poste de
travail actuel. Les résultats obtenus ne démontrent aucun lien entre la formation générale
économique (fJ= 0.560, p-value < 0.05) et la performance totale (fJ= 0.511, p-value <
0.05).
Les analyses de régression portant sur l'organisation du travail ont démontré des liens
100
la performance sociale: p= 0.641 p-value<O.Ol, explique 41,1 % de la variation; avec la
p= 0.661, p-value< 0,01 , explique 43,7 de la variation. Notons qu'à l' exception de la
performance financière, les corrélations avec les différents facteurs de performance les
performance.
L' analyse des pratiques de partage de l' information démontre un lien avec la
l'entreprise. Cependant aucun lien n'a été révélé avec la performance sociale, financière
et la performance totale. Il nous semble surprenant qu' aucun lien ne soit révélé entre le
taille de l'entreprise.
Les pratiques de sécurité d'emplois pour leur part ont une forte influence sur la
influence de 29,9% sur la performance sociale (P=0,547; p-value < 0,05), une influence
de 23,8% sur la performance économique (P=0,488; p-value < 0,05), ainsi que 27,3% sur
101
la performance totale de l' entreprise (~=0 , 522; p-value < 0,05). Cependant comme pour
les autres pratiques de GRH nous ne trouvons aucun lien avec la performance financière
des entreprises.
Les pratiques favorisant la progression de carrière des employés démontrent elles aussi
révèlent une forte influence des pratiques de progression de carrière sur la performance
sociale, elle expliquerait 49,1% de la variation W=0,700; p-value < 0,001). Une
influence de 44,7% sur la performance économique (~=0 , 669 ; p-value < 0,01). Ainsi que
43,2% sur la performance totale (~=0 , 657 ; p-value < 0,01). Aucun lien n'a été révélé
Finalement, l' ensemble des pratiques des ressources humaines, qUI consiste en
l' agrégation de toutes les variables de GRH en un seul facteur nous démontre des
résultats extrêmement intéressants. Les analyses de régression nous démontrent des liens
avec chacune des variables de performance de l' entreprise. Les pratiques de GRH
étudiées expliquent 60,7% de la performance sociale (~=0 , 607 ; p-value < 0,01 ), 59,5%
financière (~=0 , 540; p-value < 0,05), et 54,5% de la performance totale W=0 ,738; p-
value < 0,001). Ces résultats corroborent notre hypothèse de départ voulant que la
102
présence d'un ensemble de pratiques de gestion des ressources humaines puisse, ceateris
Légende:
*. p-value < 0,10
**. p-value < 0,05
***. p-value < 0,01
****. p-value < 0,001
4.3 Conclusion
Les résultats obtenus nous permettent de répondre à notre question de recherche qui était
performance des entreprises. Les analyses que nous avons réalisées nous permettent de
tirer des conclusions intéressantes sur le modèle de recherche que nous avons adopté et
103
la gestion des ressources humaines en contexte de PME manufacturières. La présente
De manière générale, suite à l'analyse des résultats, nous pouvons affirmer que les
pratiques de gestion des ressources humaines ont une influence sur la performance des
sont pas révélées être en lien avec la performance des entreprises. Ces résultats sont
plutôt surprenants quand nous les comparons avec ceux recensés dans notre revue de
Une deuxième tendance que nous retrouvons touche la performance financière des
entreprises. Celle-ci semble bien peu influencée par les pratiques de gestion des
ressources humaines. Bien qu'elle soit influencée par l'ensemble des pratiques RH, les
facteurs influençant le plus rentabilité de l'entreprise semblent être autres que ceux
étudiés. Il faut noter biens des facteurs viennent interférer avec la performance
viennent interférer sur cet indicateur. Que ce soit, par exemple la fluctuation du taux de
104
change ou la variation des taux d'intérêt, l'influence directe des pratiques de gestion de
ressources humaines se voit grandement diluée. Il nous aurait fallu une plus grande
cependant le type de collecte de données utilisé ne nous permettait pas d' approfondir
suffisamment cet aspect sans mettre en péril la validité des données recueillies.
105
Chapitre 5 : Conclusion
5. Conclusion
entreprises, il est primordial d' en étudier les influences pour mieux comprendre les
actions à prendre pour les gestionnaires. Il n' est pas surprenant dans ce cas de constater
le volume impressionnant d' écrits sur le sujet. Dans un monde ou toute intervention
et découverte revêt un caractère important et stratégique. L' étude que venons d' exposer
ajoute sa touche d' éclairage sur le lien complexe entre les pratiques de gestion des
si les pratiques de gestion de ressources humaines ont une influence significative sur la
hypothèse de recherche stipulait que : Le niveau d' implantation des pratiques de gestion
auraient une influence positive sur la performance sociale, économique et financière des
organisationnelle des entreprises (Delery et Doty, 1996; Arcand, 200). Suite à l' analyse
107
de données obtenues, nous avons pu établir certains liens entre plusieurs pratiques de
partage de l' information, de sécurité d' emploi et de progression de carrière ont démontré
des liens avec différentes facettes de la performance des entreprises. Cependant, nous ne
pouvons en dire autant des pratiques de dotation et de rémunération incitative qui n' ont
révélé aucun lien avec la performance de l'entreprise. Bien que plusieurs études
antérieures aient révélé une influence positive sur la performance des entreprises
(Barrette et Simeus, 1997; Pfeffer, 1994, 1998; Pfeffer et Veiga, 1999), nous ne pouvons
performance des entreprises. Plusieurs facteurs peuvent venir interférer avec ces
obtenus par plusieurs autres recherches sur le même sujet, et ce, en apportant un
éclairage nouveau pour ce qui est de la population étudiée ainsi que l' agencement des
différentes variables mesurées. Bien que plusieurs de nos résultats d' analyses soient
108
Il serait pertinent de s'interroger sur les différents facteurs internes et externes aux
entreprises qui peuvent venir interférer avec les différentes pratiques étudiées. En
examinant les différents facteurs de performance, il nous apparait évident que certains
sont plus influencés par différents facteurs que d'autres. La performance sociale de
l'entreprise est celle qui nous apparait la plus directement influencée par des facteurs
internes à celle-ci, ce qui pourrait expliquer le nombre de relations que nous avons pu
retrouver avec les pratiques de gestion des ressources humaines. Pour sa part, la
de qualité par exemple. Dès lors, une interférence pouvant difficilement être réduite dans
le type de recherche que nous avons menée vient porter ombrage aux résultats obtenus.
d'étude que nous avons réalisée. Notre étude mesurant par une évaluation perceptuelle la
performance. Il nous aurait fallu étudier directement les données financières des
entreprises étudiées en les comparant directement avec celle des entreprises du même
secteur, malheureusement cette comparaison nous était difficile à faire dans le cadre de
notre recherche du aux restrictions qu'imposaient notre outil de collecte de données ainsi
109
Plusieurs limites provenant du type de recherche que nous avons effectuée interviennent
l'échantillon de notre recherche n'est pas aléatoire, notre base de sondage comprenait
l' ensemble des entreprises en fabrication de machine que nous avons pu trouver à l'aide
des différents répertoires existants. Or, il est possible que certaines entreprises aient été
oubliées par le fait qu'elles n'étaient pas correctement classifiées ou tout simplement
non inscrites dans ces répertoires. De plus, compte tenu du nombre d'entreprises
respectant nos critères, malheureusement le taux de réponse n'étant pas parfait, nous
pouvons nous demander si les entreprises n' ayant pas répondu sont différentes de celles
ayant répondu.
des ressources humaines lors de la réception de celui-ci. Plusieurs facteurs peuvent ici
aussi venir interférer dans la qualité des données recueillies. L'évaluation perceptuelle
permet certain biais, telle la désirabilité sociale, or pour ne pas faire mal paraitre
n'ait pas évalué correctement la réalité. Il aurait été utile de prendre plus de mesures
110
Une autre limite repose sur la temporalité de la mesure. Notre questionnaire mesurait les
différents facteurs à un moment précis. Il aurait été utile de mesurer à plusieurs reprises
pour évaluer l'impact à long terme de l'investissement des différentes pratiques de GRH
ainsi que l'impact de leur variation dans le temps. Le sondage en un temps précis à de
de notre recherche.
Le type et le nombre de questions utilisés représentent, elles aussi, une limite à notre
recherche. Les questions posées devaient être le plus simples possible pour permettre
effet de simplifier les mesures et de ne pas pouvoir demander aux répondants d'évaluer
restreint. En ayant une seule question par variables, nous n'avons pu mesurer avec une
grande précision les différents points étudiés. Ce faisant, nous avons dû procéder par
regroupement de variables dans les différentes dimensions étudiées ce qui limite les
Malgré les limites de notre recherche, nous pouvons tout de même noter que nos
111
l'entreprise manufacturière dans les pratiques de gestion des ressources humaines lui
corrélations positives, bien qu'elles ne soient pas toutes significatives, entre le niveau
des entreprises. Cet élément est non négligeable. Les entreprises de fabrication de
machine, étant facilement influencées par les ralentissements de l'économie étant donné
celle-ci.
Bien que la gestion stratégique des ressources humaines ait démontré son utilité sur la
performance des entreprises, il nous reste encore plusieurs de ces facettes à explorer.
Comme nous l' avons noté précédemment, la gestion des ressources humaines est une
« boîte noire» pour laquelle il est ardu de comprendre les effets des actions posées. Le
champ de recherche qu'est la GSRH doit encore être exploré par les chercheurs. Ne
serait-ce que pour comprendre pourquoi certaines entreprises qui implantent des
pratiques dites exemplaires en se basant sur les derniers écrits ne sont pas capables de
d'autres n'ayant aucune structure formelle établie puissent sortir gagnante de cette
stratégie. Bien qu'il soit impossible d' isoler complètement tous les facteurs intervenant
112
l'augmentation du bagage de recherche sur le sujet nous permet d' apporter une touche
C'est avec conviction que nous croyons que la gestion stratégique des ressources
humaines est un champ d' études pour lequel il reste encore beaucoup à découvrir. La
perspective universaliste, bien que simpliste démontre encore son utilité malgré ses
faiblesses théoriques en continuant d' apporter son éclairage sur la GRH. Or la recherche
actions posées par les gestionnaires, pour finalement enlever le voile qui pèse sur la
entreprise.
113
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Management Journal, Vol 39, pp. 839-866.
132
Annexes
Annexe 1
Questionnaire portant sur les pratiques de gestion des ressources humaines et les facteurs de la
Objet: Invitation à remplir un court questionnaire portant sur la gestion des ressources
humaines et la performance de votre entreprise pour la réalisation d'une
recherche universitaire
Monsieur Chagnon,
Nous procédons actuellement à une étude scientifique ayant comme sujet l' impact des pratiques
québécoises comptant entre 100 et 500 employés. Nous avons recensé votre entreprise comme
Nous vous faisons donc parvenir un questionnaire afin que votre entreprise puisse participer à
notre étude. L'exercice ne devrait nécessiter qu ' une dizaine de minutes de votre temps. Votre
participation est très importante au succès de notre étude, car plus le nombre de questionnaires
complétés sera élevé, plus les résultats de notre étude seront représentatifs. Nous vous invitons à
répondre au dit questionnaire avec le plus de transparence possible. Soyez assuré que les
données inscrites dans ce questionnaire ne seront utilisées qu ' aux fins de la présente étude,
qu ' elles seront traitées en toute confidentialité et détruites suite au dépôt de l' étude.
Nous vous invitons à compléter le questionnaire et à nous le faire parvenir d ' ici le 30 octobre
2010 par le biais de l' adresse internet suivante http://bit.ly/cXvQLd (adresse raccourcie de
https ://spreadsheets.google.com/viewform?formkey=dF9FNOx3dFZNeHNHcndvcm9KNDJfW
Hc6MQ ).
N ' hésitez pas à nous contacter pour toutes questions ou commentaires sur l' étude. Nous nous
Jonathan Fortier
Tél. : 819-993-3997
Jonathan .forti er@ ug tr. ca
Cette recherche est approuvée par le comité d'éthique de la recherche avec des êtres humains de
Les données recueillies au cours de cette étude sont entièrement confidentielles et ne pourront en
aucun cas mener à votre identification. Votre confidentialité sera assurée par une codification
numérique des questionnaires . Les résultats de la recherche seront diffusés sous forme de
Les données recueillies seront conservées sous clé par le chercheur et les seules personnes qui y
auront accès seront le chercheur et son directeur de recherche. Elles seront détruites au plus tard
le premier septembre 2011 et ne seront pas utilisées à d ' autres fins que celles décrites dans le
présent document.
Participation volontaire
Votre participation à cette étude se fait sur une base volontaire. Vous êtes entièrement libre de
participer ou non et de vous retirer en tout temps sans préjudice et sans avoir à fournir
Aucun risque n' est associé à votre participation. Le temps consacré au projet, soit environ 10
Responsable de la recherche
Pour obtenir de plus amples renseignements ou pour toute question concernant ce projet de
recherche, vous pouvez communiquer avec Jonathan Fortier au (819) 993-3997 ou par courriel à
Cette recherche est approuvée par le comité d'éthique de la recherche avec des êtres humains de
Pour toute question ou plainte d'ordre éthique concernant cette recherche, vous devez
Trois-Rivières, Mme Martine Tremblay, par téléphone (819) 376-5011, poste 2136 ou par
Moi, Jonathan Fortier m'engage à procéder à cette étude conformément à toutes les
humains.
Consentement du participant
performance des entreprises manufacturières. J'ai bien saisi les conditions, les risques
volontaire et que je peux décider de me retirer en tout temps, sans aucune pénalité.
Par cette signature électronique je confirme mon consentement libre et éclairé à cette
étude
Nom:
Date:
Informations concernant le questionnaire
Le questionnaire
Ces sections concernent respectivement les pratiques de gestion des ressources humaines
Directives
o Peu implantée: 1
o Très implantée : 10
• Cochez la case qui, selon vous, décrit le mieux la situation présente à ce jour dans
votre entreprise.
Exemple
procédure
1 2 3 4 5 6 7 9 10
Nombre d'employés:
Produit fabriqué:
Dotation
QI: Dans notre entreprise, le recours au recrutement externe est une pratique
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Q2 : Dans notre entreprise, l'utilisation de tests formels afin d'évaluer les candidats
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Q3: Dans notre entreprise, l' utilisation d'entrevue de sélection structurée pour
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
d'augmenter les aptitudes exigées pour leur poste actuel est une pratique (ex: cours de
spécialisation)
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
permettant de rendre les employés aptes à répondre aux besoins futurs de l'entreprise est
une pratique
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Rémunération incitative
Q6 : Dans notre entreprise, le partage d'un pourcentage des profits de l'entreprise est
une pratique
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Q7: Dans notre entreprise, le partage des gams causés par une augmentation de
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Peu implantée Très implantée
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Évaluation du rendement
Q9 : Dans notre entreprise, l'évaluation périodique du rendement des employés sur une
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
QI0 : Dans notre entreprise, l'évaluation périodique du rendement des employés sur une
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
QII : Dans notre entreprise, l'implication des employés dans des équipes de travail est
une pratique
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
QI2 : Dans notre entreprise, l'utilisation de comités pour consulter les employés est une
pratique
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Q13 : Dans notre entreprise, l'utilisation d'équipes de projet pilotées par les employés
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Q14 : Dans notre entreprise, appeler les employés à travailler sur différents postes de
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Q15 : Dans notre entreprise, appeler les employés à travailler sur des postes où les
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Q16: Dans notre entreprise, partager aux employés les informations concernant la
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Q17 : Dans notre entreprise, partager avec les employés les informations concernant le
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Q18 : Dans notre entreprise, informer les employés sur les nouveaux produits et services
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Q19 : Dans notre entreprise, informer les employés sur toutes les décisions stratégiques
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Q20: Dans notre entreprise, informer les employés sur les données fmancières de
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Q21 : Dans notre entreprise, s'engager à protéger les emplois des travailleurs en dépit
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Progression de carrière
Q22 : Dans notre entreprise, la gestion des carrières des employés (promotion, permettre
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Performance Sociale
o 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
assiduité)
o 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Performance économique
Q25 : Lorsque comparée aux entreprises du même secteur, l' efficacité de nos ressources
humaines est
gaspillage)
o 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
fabriquons est:
o 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Performance Financière
entreprise est
(Exemple : Rentabilité de l'actif total « ROI» pour les trois dernières années (la
rentabilité de l 'actif total se calcule par la division du bénéfice net de l'entreprise (après
o 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10